Chapitre 2

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 21

Chapitre II

Architectures des réseaux et des postes électriques

II.1 Introduction
Le problème majeur de l’exploitant est de maintenir, en permanence, l’équilibre
entre l’offre disponible et la demande potentielle. Etant entendu que l’équilibre instantané
entre production et consommation est une condition nécessaire pour le fonctionnement du
réseau. Pour cet effet la topologie des réseaux sera différente selon leurs fonctions car les
conditions d’exploitation vont exiger les caractéristiques du fonctionnement des réseaux.
Dans ce contexte, le système électrique est alors composé de trois segments de base : la
production, le réseau et les consommateurs. Au niveau du réseau on parle d’un réseau de
transport et d’un réseau de distribution car ils différent dans leur topologies, niveaux de
tension, dimension, exploitation, etc. Ils différent également dans leur objectifs et donc par
les acteurs qui vont intervenir dans l’un ou l’autre.

II.2 Description des réseaux électriques


Les réseaux électriques sont constitués par l’ensemble des appareils destinés à la
production, au transport, à la distribution et à l’utilisation de l’électricité depuis les
centrales de génération jusqu’aux maisons de campagne les plus éloignées (Figure II. 1).
Centrale15-25 kV
Transport : maillé, 70-380
kV

Ligne
d’interconnexion avec
un autre réseau

Distribution : radial
380 V-30 kV
Consommateurs
industriels
Consommateurs
Résidentiels et services

Figure II. 1 Structure des réseaux de transport et de distribution

L'énergie électrique produite est directement injectée sur le réseau de transport


maillé à très haute tension pour être transportée sur de grandes distances avec un minimum
de pertes. Elle "descend" ensuite sur les réseaux de répartition, puis sur ceux de distribution
d’où elle est distribuée aux gros consommateurs et aux réseaux de distribution à basse
tension.
Généralement, le réseau est composé dans le sens du transit de l’énergie comme montré sur
la Figure II. 2 :
Dr
Dr HOUNNOU 1
Poste de Poste de Poste de
Centrale de
transformation transformation transformation
production
THT/HT HT/MT MT/BT

Abonnés HT Abonnés MT Abonnés BT

Figure II. 2 Chemin de l’énergie électrique

Les réseaux électriques sont hiérarchisés. La plupart des pays mettent en œuvre (selon CEI) :
✓ Un réseau de transport THT 220 …….. 800 kV
✓ Un réseau de répartition HT 60 ……... 170 kV
✓ Un réseau de distribution MT 5 ……... 36 kV
✓ Un réseau de livraison de l'abonné BT 400/230 V

La nouvelle norme en vigueur en France UTE C18-510 définit les niveaux de tension
alternativecomme suit :
✓ HTB → pour une tension composée supérieure à 50 kV
✓ HTA → pour une tension composée comprise entre 1 kV et 50 kV
✓ BTB → pour une tension composée comprise entre 500 V et 1 kV
✓ BTA → pour une tension composée comprise entre 50 V et 500 V
✓ TBT → pour une tension composée inférieure ou égale à 50 V

II.3 Topologie des réseaux électriques


Les topologies diffèrent d’un type de réseau à un autre. Cette topologie est dictée
par : le niveau de fiabilité recherché, la flexibilité et la maintenance, ainsi que les
coûts d’investissement et d’exploitation. Les différentes topologies qu’on trouve
usuellement sont les topologies maillée, bouclée, radiale, en antenne.
II.3.1. Réseau maillé
Cette topologie est presque la norme pour les réseaux de transport. Tous les
centres de production sont liés entre eux par des lignes THT au niveau des postes
d’interconnexion. Cette structure sous forme d’un maillage, permet une meilleure
fiabilité mais nécessite une surveillance à l’échelle nationale voire continentale.

Dr
Dr HOUNNOU 2
Figure II. 3 Structure maillée

II.3.2. Réseau bouclé


Cette topologie est surtout utilisée dans les réseaux de répartition et de
distribution MT. Les postes de répartition HT ou MT alimentés à partir du réseau
THT sont reliés entre eux pour former des boucles. Ceci dans le but d’augmenter
la disponibilité de l’énergie électrique. Cependant, il faut noter que les réseaux
MT ne sont pas forcément bouclés.

Figure II. 4 Structure bouclée

II.3.3. Réseau radial


C’est une topologie simple qu’on trouve usuellement dans la distribution MT et
BT. Elle est composée d’une ligne alimentée par des postes de distribution MT
ou BT alimentés au départ par un poste source HT ou MT.
Cette structure encore appelée arborescente, est très utilisée en milieu rural et
quelque fois en milieu urbain où la charge n’est pas très sensible aux interruptions. Elle est
constituée d’un poste de répartition qui alimente plusieurs postes de distribution (BT) grâce
à des piquages à différents niveaux des lignes alimentant les postes MT/BT.
Dr
Dr HOUNNOU 3
Figure II. 5 Structure radiale

II.3.4. Réseau en antenne


C’est une topologie simple usuellement utilisée en milieux urbains et dans la
distribution MT et BT.

Figure II. 6 Structure en antenne

II.4 Postes sources HT/MT


Le réseau de distribution moyenne tension commence à partir du poste source
HT/MT d’où partent plusieurs départs MT constitués d’un ensemble de
conducteurs et d’appareils de coupure qui alimentent les charges moyenne
tension ou les postes de distribution publique (MT/BT).
Ce type de poste (Figure II. 7) est constitué d’un transformateur (T1) alimenté par
une ligne HT (HT1). Avec l’augmentation des charges à desservir, on peut y
adjoindre un deuxième (T2), puis, en stade final, un troisième transformateur (T3)
généralement en double attache.

Dr
Dr HOUNNOU 4
Figure II. 7 Schéma d’un poste HT/MT

En même temps que le deuxième transformateur, on raccorde généralement une


deuxième arrivée HT (HT2), dite garantie ligne, opérant en cas de défaut sur la
première. Le ou les transformateurs débitent sur un tableau MT qui forme un jeu
de barres composé de rames.
Chaque rame est un ensemble d’une dizaine de cellules environ, organisée en
deux demi-rames reliées entre elles par un organe de couplage, en sectionnement
de barre (Figure II. 8). La demi-rame élémentaire comprend :
✓ une arrivée de transformateur ;
✓ plusieurs départs MT ;
✓ une cellule de condensateurs (compensation de l’énergie réactive) ;
✓ éventuellement, un disjoncteur shunt.

Figure II. 8 Schéma du principe d’une rame MT

II.4.1. Architectures des postes


Le choix de l’architecture d’un poste dépend de plusieurs paramètres technico-
économiques (Fiabilité, flexibilité, maintenance, les coûts d’investissement et de
Dr
Dr HOUNNOU 5
maintenance). La fiabilité et la flexibilité d’un poste sont déterminées par son
architecture, et plus précisément du nombre et disposition des jeux de barres,
nombre et disposition des appareils de coupure (disjoncteurs), et éventuellement
des lignes qui alimentent le poste.
Les postes peuvent être classés en fonction de leurs architectures
indépendamment de leurs types en deux familles ;
✓ Poste à couplage de barres où les jeux de barres couplent en eux les
différentsdéparts ;
✓ Poste à couplage de disjoncteurs où les disjoncteurs couplent entre eux les
différents départs.

Figure II. 9 Les deux principales architectures des postes. D : Disjoncteur, S :


Sectionneur.

La Figure II. 9 montre la différence entre ces deux familles de postes. De point de
vue fiabilité, on peut remarquer qu’un défaut sur le départ F1 par exemple
nécessitera l’ouverture du disjoncteur D1 pour l’architecture à couplage de barre,
alors que pour l’autre architecture il faudra ouvrir D1 et D2 pour isoler le départ
en défaut. Cependant, en cas de maintenance de disjoncteur D1 le départ est F1
est condamné pour l’architecture à couplage de barre, mais peut rester en service
grâce à D2 pour l’architecture à couplage de disjoncteurs. Donc, à la lumière de
cette exemple, on peut dire que l’architecture à couplage de disjoncteur est plus
fiable, cependant de point de vue coût, il est évident qu’el e revient plus chère du fait
qu’il nécessite plus de disjoncteurs pour protéger le même nombre de départ
(exemple : trois disjoncteurs pour trois départs dans une architecture à couplage
de barres, le même nombre de disjoncteurs pour deux départs pour une
architecture à couplage de disjoncteurs.).

II.5 Schémas des postes à couplage de barres


II.5.1. Schéma simple antenne-simple jeu de barres
La Figure II. 10 représente le schéma d’un poste à couplage de barres simple
Dr
Dr HOUNNOU 6
souvent appelé simple antenne-simple jeu de barres. Ce schéma est constitué
d’une ligne d’arrivée (SL) alimentant un jeu de barres sur lequel plusieurs départs
sont raccordés pour alimenter des charges à travers des transformateurs
normalement abaisseurs de tensions. Ce type de schéma a l’avantage d’être
simple et économiquement pas cher, mais il présente plusieurs inconvénients de
point de vue sécurité. En effet, il n’est pas difficile de remarquer qu’un défaut sur
n’importe quel départ ou une maintenance l’un de ses équipements associés
(disjoncteur ou transformateur), le mettra immédiatement hors service. D’autre
part, un défaut sur le jeu de barres ou une maintenance de celui-ci condamnera
tous les départs et mettra le poste hors service. Enfin, la perte de la ligne d’arrivée
à cause d’un défaut sur la ligne, défaut ou maintenance de son disjoncteur
entrainera encore la perte du poste.

Figure II. 10 Simple jeu de barres, simple antenne et plusieurs départs.

Il est possible d’améliorer la maintenabilité de la structure simple de la Figure II.


10 en adoptant un jeu de barres en deux tronçons séparés par un sectionneur,
pour éviter la perte les dérivations (arrivée ou départs) raccordées au tronçon
sain lorsque l’autre tronçon est en défaut (Figure II. 11 a). Ceci permet de
continuer l’exploitation d’une partie du poste pendant que la période de
rétablissement sur l’autre partie.

Dr
Dr HOUNNOU 7
Figure II. 11 Schémas d’un poste à couplage de barres.

Cependant, la séparation des tronçons par un sectionneur n’offre pas


suffisamment de sécurité. En effet, si l’un des tronçons perd sa ligne d’arrivée,
tous ses départs sont condamnés, et pour pouvoir les rétablir en fermant le
sectionneur (qu’on doit manipuler à vide rappelons-le), il va falloir d’abord isoler
ce dernier ce qui provoquera la perte de l’autre moitié du poste pendant cette
opération. Sur la Figure II. 11 b on utilise à la place du sectionneur un disjoncteur,
ce qui permet en plus maintenabilité de la partie saine, une sécurité
relativement bonne. Le disjoncteur qui sépare les deux tronçons appelé
disjoncteur de couplage est normalement ouvert, et lorsqu’un des tronçons perd
son alimentation le disjoncteur est fermé pour qu’il soit alimenter par l’autre
ligne. Cependant dans les deux cas (sectionneur ou disjoncteur), un défaut sur un
tronçon du jeu de barres condamnera toutes ses dérivations.

II.5.2. Schéma à double antenne-double jeu de barres


Ce schéma utilise deux jeux de barres comme la montre la Figure II. 12. Les deux jeux de
barres sont couplés par un disjoncteur qui est normalement ouvert, et sont raccordés à deux
ligne d’arrivée mais normalement chacun d’eux est alimenté par une seule ligne. De même,
chaque départ est raccordé aux deux jeux de barres mais alimenté normalement par un
seul. Ce type de schéma présente une sécurité meilleure par rapport aux solutions
précédentes. En effet, sauf la perte des deux arrivées ou des deux jeux de barres pourra
mettre hors service tout le poste. Si une arrivée est perdue, le disjoncteur de couplage ferme
pour alimenter les deux jeux de barres par l’autre ligne (celle-ci est normalement capable),
par ailleurs, la perte d’un jeu de barres suite à un défaut ou maintenance ne va entrainer la
perte de ses départs car ils sont basculés dans ce cas vers l’autre jeu de barres, à condition
bien sûre que celui-ci soit capable de supporter toute la charge. Ce type de schéma coûte
évidement plus cher mais il est fiable et offre une bonne flexibilité, c’est pourquoi il très
Dr
Dr HOUNNOU 8
utilisé dans les poste THT et HT.

Figure II. 12 Schéma d’un poste à couplage de barres avec double antenne et deux
jeux debarres.

II.5.3. Schémas des postes à couplage de disjoncteurs


Les architectures à couplage de disjoncteurs sont utilisées lorsqu’on recherche
une grande disponibilité des départs raccordés aux postes. Très intéressantes
pour les postes THT, on les rencontre surtout dans les pays d’Amérique du
Nord. Néanmoins, de point de vue économique, ces postes sont plus coûteux
que les postes à couplage de barres. Les schémas souvent rencontrés pour ce type
d’architecture sont détaillés ci-après.

II.5.3.A. Schéma à double jeu de barres-double disjoncteur


Ce type de schéma est représenté sur la Figure II. 13. Comme son nom l’indique, il
y a deux jeux de barres, et chaque dérivation (arrivée ou départ) est encadrée par deux
disjoncteurs. Ce schéma présente une très bonne flexibilité permettant de basculer les
dérivations sur l’autre jeu de barres si nécessaire, et offre la possibilité de maintenance
d’un disjoncteur sans mettre hors service la dérivation concernée. Néanmoins, ce schéma
coûte souvent cher, en outre, si les dérivations ne sont pas raccordées sur les deux jeux
barres, on risque de perdre la moitié si un défaut survient sur un disjoncteur.

Dr
Dr HOUNNOU 9
Figure II. 13 Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à deux jeux de barres et
deuxdisjoncteurs.

II.5.3.B. Schéma à jeu de barres principal et jeu de barres de transfert


Ce schéma illustré sur la Figure II. 14, utilise aussi deux jeux de barres, un jeu de
barre principal, et un jeu de barres de transfert couplés par un disjoncteur. Ce
type de schéma coûte relativement moins cher mais son principal avantage est la
possibilité de mise hors service des disjoncteurs en cas de besoin de maintenance
sans pertes de dérivations, mais il est moins fiable comparé au schéma précédent,
car un défaut sur le jeu de barre ou sur un disjoncteur nécessitera la mise hors
service de tout le poste. Ajouter à cela les problèmes liés aux manœuvres des
sectionneurs lors de la maintenance d’un disjoncteur.

Figure II. 14 Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à un jeu de barres


principaleset un jeu de barres de transfert.

II.5.3.C. Schéma en anneau


Le schéma en anneau (ring) illustré par la Figure II. 15 peut être considéré
comme un schéma à couplage de barres refermé sur lui-même pour constituer un
poste à coulage de disjoncteur se forme d’un anneau (boucle). On a ainsi les
avantages du coût et de fiabilité à la fois. Dans ce type de schéma, on remarque
qu’un seul disjoncteur suffit pour chaque dérivation, autrement dit le nombre de
disjoncteurs égal au nombre de dérivations, alors que chaque dérivation est
Dr
Dr HOUNNOU 10
alimentée par deux disjoncteurs. Par ailleurs, il est possible de déconnecter
n’importe quel disjoncteur pour maintenance sans perte de dérivation concernée.
Ce schéma présente aussi l’avantage du fait que toutes les manœuvres sont
réalisées par des disjoncteurs. L’inconvénient qu’on peut citer pour cette
structure est relatif à son système de contrôle et de protection qui est très
complexe.

Figure II. 15 Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à jeu de barres en anneau


(ring).

II.5.3.D.Schéma à un disjoncteur et demi


Le schéma dit à un disjoncteur et demi est représenté sur la Figure II. 16. Il y a
deux jeux de barres, et trois disjoncteur pour deux dérivations (d’où le mon un et
demi). Chaque dérivation est encadrée par deux disjoncteurs, ainsi les deux
dérivations partagent un disjoncteur de couplage (disjoncteur au milieu).
Pour ce schéma aussi, toutes les manœuvres sont réalisées par des disjoncteurs,
et grâce aux disjoncteurs de couplages il est possible de déconnecter si
nécessaire les deux jeux de barres à n’importe quel moment sans perdre aucune
dérivation que ça soit une arrivée ouun départ.
Par ailleurs, un défaut sur un jeu de barre n’entrainera pas la perte de dérivations
puisqu’elles sont immédiatement basculées vers l’autre jeu de barres. Par ailleurs,
un défaut sur un disjoncteur du côté jeu de barres entrainera la perte de la
dérivation concernée seulement.
Ce type de schéma est réputé pour sa grande fiabilité et son excellente flexibilité.
Néanmoins, de point de vue économique il est évidement plus cher, car le nombre
de disjoncteurs nécessaire pour un tel poste est 1.5 fois le nombre de dérivation.

Dr
Dr HOUNNOU 11
Figure II. 16 Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à un disjoncteur et
demi.

II.5.4. Réseaux MT
Les réseaux MT (Figure II. 17) sont, soit réalisés avec des câbles souterrains
quasiment toujours bouclables mais exploités en radial (réseaux urbains
principalement), soit réalisés avec des lignes aériennes, elles aussi le plus souvent
bouclables (réseaux ruraux). Il reste quelques structures aériennes en antenne
sans secours possible. Les réseaux construits avec des lignes aériennes ont des
contraintes liées à l’esthétique, à la fiabilité et à l’encombrement ce qui a poussé
au développement des câbles souterrains. Par ailleurs, des techniques modernes
de pose mécanisée des câbles souterrains ont rendu leur utilisation plus
compétitive.

Dr
Dr HOUNNOU 12
Figure II. 17 Structure d’un départ MT

Ainsi deux doctrines sont nées :


✓ la doctrine nord-américaine, à neutre distribué ;
✓ la doctrine française et, en général, européenne, à trois fils, le
neutre n’étantpas distribué.

II.5.4.A. Réseau de type nord-américain


Cette architecture est composée de quatre conducteurs : trois conducteurs de
phases et un conducteur de neutre. Le neutre est mis à la terre au niveau du poste
source HT/MT puis régulièrement (tous les 200 à 300 mètres) ainsi qu’à chaque
transformateur ou branchement de clients. A partir de cette ossature principale,
des dérivations de type arborescentes se développent. Celles-ci peuvent être
triphasées, biphasées ou monophasées. La Figure II. 18 illustre la distribution de
type nord-américaine.

Dr
Dr HOUNNOU 13
Figure II. 18 Structure d’un départ aérien MT (à neutre distribué)

II.5.4.B. Réseau de type européen


Cette architecture est composée, au niveau de la moyenne tension, de trois
conducteurs qui sont les trois conducteurs de phase. Le neutre est directement
relié à la terre par une impédance au niveau du poste source HT/MT. Cette
architecture présente une ossature principale de forte section de laquelle partent
des dérivations plus économiques qui alimentent des grappes de postes sources
MT/BT.
La Figure II. 19 illustre la distribution de type européenne.

Dr
Dr HOUNNOU 14
Figure II. 19 Modes de distribution (sans neutre distribué, mixte deux ou trois
phases)

II.5.5. Architectures des réseaux de distribution urbains et ruraux


La qualité de service en milieu urbain est primordiale à cause des
infrastructuressensibles comme les hôpitaux, usines. . .etc.
Le réseau urbain est plus souvent enterré avec des postes maçonnés. Ce choix
réduit la fréquence des défauts, mais la durée d’intervention est souvent plus
longue.
La répartition géographique des charges est l’une des contraintes qu’il faut
prendre en compte lors du choix d’une architecture. En effet, un milieu urbain, est
caractérisé par une densité de charge élevée avec des longueurs de conducteurs
faibles. Ainsi, les puissances appelées sont importantes et les problèmes qui
peuvent intervenir sont principalement liés aux courants admissibles dans les
conducteurs.
II.5.5.A. Architectures des réseaux en milieu urbains
Les architectures rencontrées habituellement en milieu urbain sont bouclées
(parfois radiales) avec des dérivations double ou en coupure d’artère.

a) Réseau en double dérivation simple


Dr
Dr HOUNNOU 15
C’est une structure radiale en antenne doublée à partir du jdb du poste source
HT/MT (Figure II. 20).

Figure II. 20 Réseau en double dérivation simple : (a). Architecture du


réseau, (b). Alimentation du transformateur par les deux dérivations.
✓ Chaque poste HT/BT prend sa source à partir d’un câble principal et un
câble desecours ;

✓ En cas de défaut sur le câble principal, la charge (c’est-à-dire le poste


MT/BT) peutêtre basculée vers le câble de secours ;

✓ Un organe de coupure est installé tous les 10 à 15 postes MT/BT pour


faciliter lesmanœuvres lors de l’élimination de défaut ou de maintenance.

b) Réseau en dérivation multiples


Dans cette structure on trouve plusieurs départs du poste HT/MT. Chaque poste
MT/BT est raccordé à deux câbles mais alimenté normalement par un seul. Ainsi,
en cas de défaut sur un câble, les postes concernés sont basculés vers l’autre
câble.

Figure II. 21 Alimentation par voies multiples

c) Réseaux à structure en coupure d’artère


Un câble part d’un poste source HT/MT, et passe successivement par les postes
Dr
Dr HOUNNOU 16
MT/BT à desservir avant de rejoindre soit un autre poste source HT/MT (Figure
II. 22), soit un départ différent du même poste source HT/MT, soit un câble
secours.

Figure II. 22 Réseau à structure en coupure d’artère.

Figure II. 23 Quelques variantes des réseaux en coupure d’artère.

− La maille
Cette structure est composée de boucles alimentées directement par des
postes sources HT/MT ou via des postes têtes de boucle reliés aux postes
sources MT/BT par des conducteurs de section importante appelés câbles de
structure. Les postes têtes de boucle ont la même structure que les postes
source sauf qu’il n’y a pas de transformateur HT/MT. Des liaisons inter-boucles
permettent le report de charge d’une boucle sur l’autre en cas de perte d’un
câble de structure.

Dr
Dr HOUNNOU 17
− Les boucles
Cette structure est utilisée lorsque le centre de gravité des charges est loin par
rapport au poste source. Les boucles sont alimentées par un poste de tête de
boucle qui est alimenté par le poste source via un câble ou de préférence deux).
− Structure maillée
Un réseau en coupure d’artère peut être maillé en créant des liaisons entres les
artères principales. La structure résultante est plus sûre mais difficile à exploiter
en mode maillé. Cependant, des organes de coupure ouverts permettent une
exploitation radiale plus simple.
II.5.5.B. Architectures des réseaux en milieu rural
Le milieu rural se caractérise par une densité de charge faible répartie sur une
grande zone. On a donc de grandes longueurs de conducteurs, souvent aériens.
Ainsi, les problèmes qui peuvent intervenir dans les réseaux ruraux sont
principalement liés aux chutes de tension admissibles en bout de ligne. Les
réseaux ruraux ont des architectures arborescentes bouclables mais souvent
exploitées en radial (Figure II. 24).

Figure II. 24 Réseau rural.

II.5.6. Postes HTA/BT


Ils sont l’interface entre les réseaux HTA et BT. Ils ont essentiellement un rôle de
transformation HTA/BT auquel peuvent éventuellement être associées une
fonction d’exploitation HTA et une fonction de répartition BT, suivant la charge à
desservir.
Une des caractéristiques essentielles des postes HTA/BT est leur puissance
nominale. On rencontre à travers le monde des puissances comprises entre
Dr
Dr HOUNNOU 18
quelques kilos Voltampères et plusieurs méga Voltampères. On peut citer
plusieurs types de postes HTA/BT de niveau de complexité croissante (Figure
II. 25).
II.5.6.A. Poste sur poteau
C’est le plus simple, utilisé en réseau aérien. Son principe de conception est de
considérer qu’il fait partie intégrante de la ligne. Sur le même poteau sont
supportés l’arrivée MT, un transformateur apparent et une sortie BT avec un
disjoncteur BT en milieu de poteau (Figure II. 25 a).
Ce type de poste, simple et peu coûteux, a permis dans le passé l’électrification
rapide des écarts ruraux grâce à la grande souplesse de distribution des charges.
Les puissances normalisées du transformateur sont : 63 ; 100 ; 160 kVA.

II.5.6.B. Poste bas simplifié sous capot


Généralement préfabriqué, raccordé exclusivement sur des réseaux aériens MT,
ce type de poste permet de délivrer des puissances (160 ; 250; 400kVA)
supérieures à celles du H61, dans des conditions encore économiques.
La liaison avec le réseau MT s’effectue par descente aérosouterraine sans organe
de coupure (Figure II. 25 b), le raccordement au transformateur étant réalisé par
prise embrochable. L’énergie BT peut être répartie par un ensemble comportant
un organe de coupure et jusqu’à quatre départs protégés par fusibles.

II.5.6.C. Poste de type urbain raccordé en souterrain


Du fait des structures de réseau MT en coupure d’artère ou en double dérivation,
ils comportent un appareillage MT composé en général de deux arrivées MT (MT1,
MT2) avec cellules interrupteur en technique protégée, et une cellule de
protection du transformateur avec fusible et éventuellement un interrupteur
(Figure II. 25 c). Le poste est prévu en général pour un seul transformateur, mais
dans certains cas, il peut y en avoir plusieurs pour faire face à des charges
ponctuelles importantes. Les puissances normalisées de transformateur sont :
250; 400; 630 et 1000 kVA.

Dr
Dr HOUNNOU 19
Figure II. 25 Structures de postes HTA/BT

II.5.7. Réseaux BT
Il existe plusieurs modes d’alimentations des tableaux BT, avec une ou plusieurs
sources d'alimentation. Dans ce qui suit nous citerons deux exemples.

II.5.7.A. Alimentation des tableaux BT avec une seule source


d'alimentation
Les tableaux T1, T2, T3 bénéficient d'une seule source d'alimentation. Le réseau
est dit de type radial arborescent. En cas de perte de la source d'alimentation
d'un tableau, celui-ci est hors service jusqu'à l'opération de réparation (Figure
II. 26).

Figure II. 26 Alimentation des tableaux BT avec une seule source d'alimentation
Dr
Dr HOUNNOU 20
II.5.7.B. Alimentation des tableaux BT par une double alimentation
sans couplage
Le tableau T1, de la Figure II. 27, bénéficie d'une double alimentation sans
couplage par 2transformateurs HTA/BT :
✓ les deux sources alimentent T1 en parallèle ;
✓ en fonctionnement normal, les deux disjoncteurs sont fermés (D1 et D2).
Le tableau T2 bénéficie d'une double alimentation sans couplage par un
transformateur HTA/BT etpar un départ issu d'un autre tableau BT :
✓ une source alimente le tableau T2, la seconde assure le secours ;
✓ en fonctionnement normal, un seul disjoncteur est fermé (D3 ou D4).

Figure II. 27 Alimentation des tableaux BT par une double alimentation sans
couplage

Dr
Dr HOUNNOU 21

Vous aimerez peut-être aussi