Niger Oignon
Niger Oignon
Niger Oignon
Deux éléments retiennent l'attention en ce qui concerne la filière oignon: la saturation du marché
mondial et le repositionnement des flux à l'intérieur de chaque région. Au niveau mondial, il est
observé que les gros producteurs d'oignon exportent leur production vers leurs partenaires régionaux.
Ainsi, les Pays Bas et l'Espagne exportent surtout vers les autres Etats membres de l'UE, l'Inde vers
la Malaisie, le Niger vers la Côte d'Ivoire, l'Egypte vers les autres pays du pourtour méditerranéen.
Toutefois, l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord importent, en complément de leur production
régionale, des oignons du monde entier.
Le marché de l'oignon est segmenté par continent, voire par région et par pays, mais s'intègre
néanmoins à l'échelle mondiale du fait de la croissance des échanges internationaux. Au cours des
dix dernières années, les prix de l'oignon ont évolué selon deux tendances qui peuvent paraître
paradoxales: ils s'éloignent en valeur, mais suivent des trajectoires de plus en plus semblables. En
1988, les prix FOB de l'oignon (destiné à l'exportation) étaient de 1 FF à 1,60 FF le kilogramme selon
les régions du monde, alors qu'ils se sont fixés de 0,90 FF à 1,80 FF le kilo en 1995.
Cette variation de prix du simple au double selon les continents reste en fin de compte très faible. En
effet, l'homogénéité dans ce domaine se dessine fortement. Les tendances globales des années 90
s'illustrent comme suit: presque tous les prix sont à la baisse en 1990, à la hausse en 1991, de
nouveau à la baisse en 1992, puis à la hausse depuis cette date. Toutefois, le prix international de
l'oignon en 1997 (0,80 FF / kg à Paris et 0,98 FF / kg à Londres) semble indiquer un marché
international en voie de saturation, notamment pour les pays industrialisés.
Globalement, les échanges représentent moins de 8% du volume d'oignon produit et les flux
intercontinentaux sont estimés à moins de 10% du volume total échangé.
En Afrique de l'Ouest, la production d'oignon est en baisse ces dernières années. Cette baisse est
essentiellement due à la chute des rendements, les superficies ensemencées restant stables.
Depuis quelques années, l’oignon s’impose comme l’une des cultures principales d’exportation du
Niger. Les oignons nigériens jouissent d’un avantage concurrentiel dans les marchés régionaux où la
variété qui s’appelle le violet de Galmi est bien connue pour ses qualités à la cuisine. Il est exporté
principalement en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo, au Bénin et au Burkina Faso.
1 – La Production
L’oignon est cultivé dans tous les départements du Niger, mais les superficies et les productions sont
très variables d’un département à un autre. En effet, 80 % de la production nationale est produite dans
le seul département de Tahoua avec 3.861 hectares en 1990 et 5.458 ha en 1994 et au cours de la
même période, la production est passée de 92. 722 tonnes à 199. 094 tonnes.
Les variétés cultivées sont le violet de Galmi, le blanc de Soumarana et une variété rouge d’origine
nigérienne.
Le tableau suivant donne l'évolution de la filière oignon au Niger au cours des dernières années:
Années Superficies (hax100) Production (t x 1000) Rendements (t / ha)
Le premier exige une importante main d'œuvre qui limite les surfaces cultivées avec des besoins
variant entre 750 h / j et 900 h/ j ha. Le deuxième a permis une importante extension des superficies
cultivées en oignon dans le département de Tahoua qui s’estiment à 4 000 ha en 1996. Il est limité par
la faible capacité financière des producteurs et la non disponibilité du crédit agricole. Ce deuxième
système réduit significativement le besoin en main d'œuvre.
Le troisième système est limité par la non disponibilité des terres aménagées, mais il a l’avantage d’un
faible coût de frais d’irrigation.
Estimation des besoins en main d'œuvre d’un hectare d’oignon doté d’une moto–pompe
1. labour à la daba………………………………………………………….80 h / j
3. repiquage………………………………………………………….. ……60 h / j
4. sarclage………………………………………………………………….40 h / j
6. épandage d’engrais………………………………………………………2 h / j
7. traitement phytosanitaire………………………………………………...2,5 h / j
8. récolte …………………………………………………………………...40 h / j
9. total ……………………………………………………………………...369,5 h / j
Superficie : 1 ha
Désignation Valeur
1. Labour à la charrue 16 000
3. Semences 99 000
4. Repiquage 13 000
9. Récolte 40 000
----------= 1. 423 F
400 (sacs)
L’on peut noter que le rendement assez satisfaisant (40 tonnes / ha) rend le coût moyen de
production assez compétitif : environ 15 francs le kg.
Une amélioration des facteurs de production peut faire baisser davantage ces coûts.
1.3. – Le stockage
Les difficultés de conservation de l’oignon sont bien connues. Pendant longtemps , l’absence de
conditions de stockage oblige les producteurs à se débarrasser aussitôt de leur production, souvent à
un prix dérisoire.
Mais il existe désormais au Niger, des opportunités pour l’investissement dans l’amélioration
technique du stockage au niveau des producteurs. Le financement d’une infrastructure améliorée et
des coûts de stockage pourrait être la source de revenus importants pour les producteurs.
Selon les chiffes du BIT, les marges nettes par tonne au cours d'une période de stockage de quatre à
six mois augmentent de 55 000 F dans le cas d’une structure traditionnelle de stockage (Rudu) ayant
une capacité de 2,5 tonnes et de 80 000 francs dans une unité de stockage amélioré de capacités de
12 tonnes.
Ces unités de stockage servent en même temps à améliorer le stockage et à appuyer les prix des
producteurs. Le coût de fabrication des unités traditionnelles (Rudu) reste très faible car ces unités
sont faites intégralement sur la base de chaume ramassé sur place.
Quant aux silos améliorés de conservation, leur coût est estimé à quelques 150 000 F l’unité.
D’une manière générale, les producteurs qui décident de constituer des stocks se contentent de leur
méthode traditionnelle de conservation.
Les silos améliorés se rencontrent dans les zones soutenues par des bailleurs de fonds pour
l’amélioration de la filière de l’oignon.
2. – La commercialisation
2. 1. – La demande
La demande est composée de deux principaux éléments qui sont la demande domestique et la
demande extérieure; ces deux éléments sont influencés par la situation macro-économique des pays
consommateurs et producteurs, du pouvoir d’achat des consommateurs et du prix au consommateur.
L’oignon est un produit consommé par l’ensemble des nigériens urbains et ruraux. D’après une
enquête de consommation des ménages faite par la direction de la statistique, la population urbaine
nigérienne est estimée à quelques 1.370 205 habitants consommant en moyenne 3,3 kg d’oignon par
an et par personne.
La même enquête fait ressortir que les populations rurales sont au nombre de 7. 441. 041 personnes
et consomment en moyenne 1,1 kg d’oignon par an et par personne.
Partant de ces données, on peut estimer la consommation nationale en 1994 comme suit :
L’oignon nigérien est exporté principalement sur la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Togo et le
Burkina Faso.
Selon les chiffes disponibles (1990 – 1994) la moyenne des exportations par pays se présente
comme suit (exportations officielles) :
__________________________________________________________________________
Dans ces conditions, on peut dire que les exportations non contrôlées pourraient se chiffrer à environ
130586 tonnes.
L’oignon du Niger part de la région de Tahoua (Galmi, Madaoua) pour les destinations intérieures et
extérieures du pays. Les sites de productions sont situés à 500 km à l’est de la capitale Niamey.
1er temps : De Janvier à Avril : c’est la période de la récolte. Le prix de vente du sac d’oignon est
relativement bas 2.500 F sur les marchés au niveau de la zone de production.
2ème temps : De Mai à Août. Les prix montent pour atteindre 8.000 F en moyenne le sac.
3ème temps : De Septembre à Décembre. C’est la période où il ;y a très peu de production sur le
marché. Le sac d’oignon coûte jusqu’à 25.000 F soit dix fois plus qu’à la période de la récolte.
3. - Conclusion et recommandations
Certes les conditions de stockage, entre autres, constituent encore des contraintes majeures, mais la
mise en place de projets de développement de nouvelles techniques de conservation pourrait offrir de
réelles possibilités de développement de la filière.
Production:
· Absence de crédit;
Commercialisation:
· Mauvais conditionnement;
· Coûts d'évacuation importants (évacuation par la route avec des pertes en cours
d'acheminement)