Pi Women's Leadership Participation Overview 070208 FR
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Leadership et
participation
des femmes
Vue d’ensemble
Introduction
Pourquoi soutenir la participation et le leadership des
femmes ?
Partout dans le monde, le fardeau de la pauvreté est porté de
façon disproportionnée par les femmes. Cette pauvreté se
traduit au niveau matériel, mais aussi en termes de
marginalisation : les personnes qui vivent dans la pauvreté
n’ont généralement pas (ou peu) d’opportunités d’influencer les
processus politiques, économiques et sociaux, ainsi que les
institutions qui contrôlent et façonnent leur vie et les enferment
dans le cycle de la pauvreté.
Pour les femmes pauvres, l’expérience de la marginalisation est
double. Appartenant à des communautés « en marge de la
société », les femmes se voient en outre refuser la parole au sein
des États, des marchés, des communautés et des ménages où
elles vivent. Ces structures restent en effet dominées par les
hommes et leurs intérêts. La faible voix des femmes constitue
un facteur important du maintien de l’inégalité de genre et de la
pauvreté car elle empêche les femmes d’accéder aux processus
de décision et d’établissement de l’agenda. Cette situation
contribue à l’invisibilité des femmes en tant qu’acteurs publics
et constitue une négation de leurs droits à la participation. Cet
état de fait maintient un processus décisionnel qui représente
moins les intérêts des femmes et qui ne possède donc ni la
vision ni l'ambition de défier ou de changer les relations de
genre inégales dans la société.
La participation et le leadership des femmes à tous les niveaux et
dans tous les secteurs sont donc fondamentaux pour lutter contre la
pauvreté liée au genre. Afin de défier les systèmes économiques et
sociaux inégaux non durables dans lesquels nous vivons, et pour
sécuriser les ressources essentielles dont les femmes ont besoin pour
jouir d'une vie digne et gratifiante, il a été déclaré que les femmes ont
besoin… « d’être politiquement visibles en tant que femmes et d’être
habilitées à agir à ce titre, car… elles… ont des besoins et des
attitudes en ce qui concerne des problèmes vitaux différents de ceux
des hommes 1 . » La présence des femmes dans un nombre
considérable de corps élus et d’institutions économiques pourrait
donner lieu à des résultats politiques plus équitables car cela
encouragerait les décideurs politiques à prêter plus d’attention aux
problèmes qui touchent les femmes, tels que les salaires, les
conditions de travail, la prise en charge des enfants, la violence et le
travail non salarié 2 . Les politiques économiques peuvent également
reconnaître la valeur du travail social non rémunéré (effectué en
grande partie par les femmes) comme un atout à maintenir et
développer.
En Norvège, les femmes parlementaires sont à l’origine des
« politiques de prise en charge » qui obligent l’État à augmenter les
services publics de prise en charge des enfants, à accroître les congés
parentaux et les horaires souples, et à améliorer les droits à la pension
pour les travailleurs sociaux 3 . En Afrique du Sud, les femmes
parlementaires ont lancé, pour la première fois au monde, un
processus d’élaboration du budget selon le genre afin d’analyser les
dépenses de l’État dans une perspective de genre et d’allouer des
ressources pour les besoins des femmes 4 . Le seul fait qu’un nombre
croissant de femmes occupent une position de leadership ne garantit
pas automatiquement que les préoccupations des femmes figurent à
l’agenda. Toutefois, lorsqu’un nombre critique de femmes – plus d’un
tiers – se retrouvent au pouvoir, les intérêts communs des femmes en
tant que femmes se font davantage entendre, comme l’illustrent les
deux exemples ci-dessus 5 .
La participation et le leadership des femmes sont une condition
essentielle à la réduction de la pauvreté et à la lutte contre l’inégalité
de genre. Mais il s'agit aussi, et surtout, de droits humains
fondamentaux. Les traités et les conventions internationaux sur les
droits humains – tels que la Convention sur l’élimination de toutes
formes de discriminations à l’encontre des femmes (CEDAW) 6 , le
Programme d’action de Pékin 7 et le troisième objectif du Millénaire
pour le développement sur l’égalité de genre – reconnaissent que les
femmes ont le droit de participer sur un pied d’égalité avec les
hommes à tous les niveaux et aspects de la vie publique et aux prises
de décisions, qu’il s’agisse de décider comment dépenser le revenu
du ménage ou gouverner un pays. De telles conventions engagent les
signataires à atteindre cet objectif.
Conclusion
Les programmes visant à renforcer le leadership et la participation
des femmes auront des impacts limités si les structures qui
soutiennent l’inégalité hommes-femmes (ainsi que d’autres formes
grâce aux quotas n’ont aucun pouvoir d’influence sur les décisions du
gouvernement et il existe une confusion parmi elles sur le fait de savoir qui
elles représentent réellement. En Tanzanie, le recours aux places réservées
pour les femmes a déclenché des pressions sur les parités politiques afin de
placer des femmes sur les bulletins de vote, mais cette pression peut avoir
érodé le pouvoir des femmes à gagner leurs places au Parlement par les
voies ‘normales’ (E. Ward (2006) ‘Real or illusory progress? Electoral quotas
and women’s political participation in Tanzania, Eritrea and Uganda’,
Trocaire Development Review, 73–95,
http://trocaire.org/pdfs/policy/developmentreview/2006/devrev2006.pdf –
dernière consultation en décembre 2007).
Online ISBN 978-1-84814-011-0. Cet article fait partie d’une série intitulée Agir pour
le leadership et la participation des femmes, qui peut être achetée auprès
d’Oxfam Publishing - Hwww.oxfam.org.uk/publicationsH.
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