Électricité, Production Et Distribution de L'

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électricité, production et distribution de l'


1 PRÉSENTATION

électricité, production et distribution de l', transformation en énergie électrique d’énergie


thermique, géothermique, solaire, nucléaire, éolienne ou hydraulique, et acheminement de cette
énergie vers ses consommateurs.

2 PRODUCTION
2.1 Sources de l’énergie électrique
Entre 1950 et 1990, la production et la consommation mondiales d’électricité sont passées d’un
peu moins d’un milliard de kilowattheures (kWh) à plus de 11,5 milliards de kWh. La répartition
des modes de production de l’énergie électrique a également évolué : en 1950, près des deux tiers
de l’électricité étaient issus de sources thermiques classiques (pétrole, gaz, charbon) et un tiers,
de sources hydroélectriques ; en 1990, les sources thermiques étaient toujours à l’origine des
deux tiers de l’électricité mondiale, les centrales hydrauliques en produisaient 20 p. 100 et
l’énergie nucléaire environ 15 p. 100. Depuis, la croissance de l’énergie nucléaire a ralenti dans
certains pays pour des raisons de problèmes de sécurité et de traitement des déchets, notamment
aux États-Unis, où elle fournissait environ 20 p. 100 de l’énergie électrique.

2.2 Centrales électriques

L’électricité est produite dans les centrales électriques au moyen d’un turboalternateur à eau ou à
vapeur, qui actionne un générateur. La plus grande partie de l’électricité mondiale est produite
dans des usines thermiques alimentées au charbon, au fioul, à l’énergie nucléaire ou au gaz et, en
de plus petites proportions, au diesel et autres installations à combustion interne, ou dans des
usines hydroélectriques. Les centrales thermiques classiques, appelées aussi centrales à flamme,
produisent de l’électricité par la combustion du charbon, du fioul ou du gaz. Elles sont équipées
d’un générateur de vapeur, d’une turbine et d’un condenseur. Les différentes sources d’énergie
peuvent être classées selon leur capacité calorifique : c’est pourquoi on les convertit en tonnes
équivalent pétrole (tep). Par exemple, 1 kg de pétrole produit 10 000 kilocalories (kcal), alors que
la même masse de charbon cède 7 000 kcal et que 1 kg de gaz naturel fournit environ 8 000 kcal.
La tonne équivalent pétrole (tep) est l’unité permettant de comparer les sources d’énergie au
pétrole brut. Par convention, 1 t de pétrole correspond à 1,5 t de charbon ou à 1 000 m3 de gaz
naturel. On estime que 1 tep = 4 500 kWh.

Les équipements de production thermique en France, installés ou en construction, devraient suffire


amplement à couvrir les besoins énergétiques jusqu’à l’an 2000. En ce qui concerne le thermique
classique, les recherches se portent plus particulièrement sur des projets de centrales à charbon à
lit fluidisé circulant, car ce sont celles qui offrent les plus grandes garanties pour l’environnement.
Des partenariats européens se sont créés autour de projets d’installations de gazéification du
charbon intégrées à un cycle combiné, ou encore des cycles combinés au gaz naturel.

2.3 Production et consommation mondiales

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En 1993, les deux tiers de la consommation de la planète concernaient un peu moins de 20 p. 100
de la population mondiale. Les États-Unis consommaient 1 407 millions de tonnes équivalent
pétrole (1 tep = 4 500 kWh), l’Union européenne, 961 millions et le Japon, 316 millions. En
Europe, l’Allemagne consommait 243 millions de tep, la France et la Grande-Bretagne 152, l’Italie
122 et l’Espagne 63. Aujourd’hui, la France utilise 79 millions de tep par an. La production
française annuelle s’élève à 450,6 tétrawattheures (TWh), dont elle en consomme 356,2. Les
États-Unis produisent 3 211 TWh et en consomment 2 873,9 ; en seconde position vient le Japon,
qui en produit 855,5 et en consomme 796,6 ; ensuite le Canada, dont la production atteint les
515,8 TWh et la consommation, 431,4 TWh. En quatrième position se situe l’Allemagne, avec une
production de 487,7 TWh et une consommation de 467,2 TWh.

2.4 Marché français

2.4.1 Nature

Le leader mondial dans le domaine de la production d’électricité est Électricité de France (EDF).
Cette entreprise participe à la construction de centrales électriques dans le monde entier. En
France, en 1974, le nucléaire ne représentait que 10 p. 100 de la puissance thermique installée,
progressivement augmentée pour atteindre en 1980 (après la crise du pétrole) 40 p. 100 et
dépasser 60 p. 100 depuis 1988. En 1994, 80 p. 100 de l’électricité était d’origine nucléaire en
France, l’hydraulique ayant produit 17 p. 100 de l’électricité et le thermique classique, 3 p. 100. En
1974, EDF produisait 150 TWh ; en 1994, cette production dépassait largement 400 TWh, dont
plus de 350 étaient assurés par le nucléaire.

2.4.2 Importations et exportations

En 1993, les importations françaises d’électricité représentaient 3 TWh par an et les exportations,
73 TWh. Les échanges ont lieu avec d’autres pays de la Communauté européenne et avec la
Suisse. La même année, la France exportait 17,7 TWh vers l’Italie et en importait 0,2 ; elle
fournissait 17,4 TWh à l’Allemagne et en importait 0,6 ; elle vendait 16,5 TWh à la Grande-
Bretagne, 9,6 TWh à la Suisse, qui en exportait 0,6 vers la France ; notre pays fournissait 5,8 TWh
d’électricité à la Belgique et en recevait 1,2 TWh ; 6 TWh étaient exportées vers l’Espagne et 0,4
en étaient importées. La France procure environ 0,1 TWh d’électricité à Andorre.

Voir aussi Nucléaire, énergie.

3 TRANSPORT DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE


3.1 Réseau français
Dans la mesure où le transport de l’énergie électrique s’accompagne de pertes non négligeables
sur les longues distances, il serait préférable de construire les centrales électriques à proximité des
foyers de consommation. Comme de nombreux pays, la majeure partie du territoire français est
caractérisée par une faible densité de population et les sites de production d’électricité sont
généralement assez éloignés des lieux de consommation. Afin de pouvoir desservir chaque
consommateur, un réseau de plus d’un million de kilomètres de lignes a dû être installé, dont
20 550 km en 400 kV et 26 050 km en 225 kV.

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Comme on ne peut stocker l’électricité, celle-ci doit être produite en réponse à une demande
immédiate, laquelle varie constamment en fonction de l’heure de la journée, de la saison et de la
région. Ainsi, en France, la demande est plus forte en hiver qu’en été. C’est le réseau
d’interconnexion, réseau de transport massif sur de longues distances, qui fait office d’interface
entre la production et la demande en électricité. Le courant électrique est acheminé hors des sites
de production au moyen de lignes électriques à haute tension : une tension élevée permet en effet
d’acheminer une quantité de courant beaucoup plus importante, et surtout à un coût nettement
inférieur, la perte d’énergie pendant le transport étant inversement proportionnelle à la tension
(plus la tension de la ligne est élevée, plus le courant est faible et, par conséquent, plus la
puissance perdue est faible, la perte étant proportionnelle au carré de l’intensité du courant). Cela
permet d’utiliser un nombre de lignes réduit ; le réseau étant de taille limitée, son entretien est
moins coûteux.

3.2 Tensions

Des transformateurs changent la tension du courant alternatif (CA), utilisé en général dans les
réseaux électriques modernes, en haute, moyenne ou basse tension. Ainsi, chaque phase du
réseau peut fonctionner à la tension appropriée. Ce réseau électrique comporte six éléments
principaux : la centrale — ensemble de transformateurs qui augmentent la tension électrique pour
le transport sur lignes à haute tension —, les lignes à haute tension, les centrales auxiliaires, dans
lesquelles on abaisse la tension pour le transport moyenne tension, les lignes de transport
moyenne tension et les transformateurs, qui diminuent la tension au niveau utilisé par le matériel
du consommateur.

En France, le parc de transformateurs reçoit environ 114 000 mégavolts-ampères (MVA, ou


mégawatts) par an pour le réseau à 400 kV et 109 000 MVA pour le réseau à 225 kV. Raccordés
au réseau haute tension, nous trouvons les grands consommateurs industriels (les industries
chimiques, les usines sidérurgiques et métallurgiques, les chemins de fer ou encore la Régie
autonome des transports parisiens), qui utilisent plusieurs dizaines de milliers de kW. Ils
représentent presque un tiers de la consommation en électricité. Les moyennes et petites
industries, les centres commerciaux, les grandes surfaces commerciales, les grandes
administrations, les hôpitaux ou encore les écoles sont raccordés au réseau de moyenne tension.
Ces établissements font appel à des puissances de plusieurs centaines ou milliers de kW et
totalisent un peu moins d’un tiers de la consommation nationale. Le reste de l’électricité est
distribué en basse tension.

Dans un réseau type, les générateurs de la centrale fournissent des tensions pouvant atteindre
26 000 volts (V). Des tensions supérieures ne sont pas souhaitables en raison des difficultés
d’isolation et des dangers provoqués par d’éventuelles coupures d’électricité. Cette tension est
augmentée au moyen de transformateurs pour les lignes de haute et de très haute tension (la très
haute tension est à 225 et 400 kV ; la haute tension est à 45, 63 et 90 kV). À la centrale
auxiliaire, la tension est abaissée pour un transfert ultérieur sur le réseau de transport moyenne
tension (20 kV). La tension est abaissée par des transformateurs à n’importe quel niveau de
distribution.

Le développement moderne des redresseurs semi-conducteurs haute tension permet la conversion


économique de courant alternatif (CA) haute tension, produit au niveau des centrales, en courant
continu (CC) haute tension, forme sous laquelle l’électricité est transportée. Cela évite des pertes

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de transmission capacitatives et inductives. Le courant est ensuite reconverti sous forme


alternative juste avant la distribution aux utilisateurs.

3.3 Matériel de transport

3.3.1 Installations

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Distribution de l'électricité

Les lignes des réseaux de transport haute tension se composent en général de câbles de cuivre,
d’aluminium ou d’acier enrobé de cuivre ou d’aluminium, suspendus à des pylônes, hautes tours à
structure d’acier, par des chaînes d’isolateurs en porcelaine. On appelle circuit l’ensemble des trois
câbles en alliage d’aluminium correspondant chacun à chacune des phases du courant alternatif
triphasé. À ceux-ci, on ajoute deux « câbles de garde », placés au-dessus du circuit, et qui font
office de paratonnerre. L’emploi de câbles d’acier enrobés et de pylônes permet d’augmenter la
distance entre les points d’appui et de réduire ainsi le coût de la ligne de transport.

Dans des installations modernes, composées essentiellement de circuits droits, les lignes haute
tension peuvent comporter moins de quatre pylônes par kilomètre. Dans quelques régions, les
lignes haute tension sont suspendues à de hauts poteaux en bois ou en béton, moins espacés.
Pour des lignes de transport moyenne tension et les réseaux de distribution basse tension, on peut
utiliser des poteaux à la place des pylônes. Dans les villes et dans d’autres secteurs où les lignes
aériennes présentent un risque, ainsi que pour préserver l’environnement, la distribution s’effectue
par câbles souterrains. Certains câbles ont un noyau creux dans lequel circule de l’huile à basse
pression, qui offre une protection temporaire contre l’humidité. Les tubes, dans lesquels plusieurs
câbles sont enfermés et entourés d’huile sous haute pression d’environ 15 atm (1,5 MPa), sont
souvent utilisés pour le transport de courant à une tension pouvant atteindre 345 kV.

3.3.2 Réglage de tension

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Les lignes de transport ont une inductance et une capacité considérables. Lorsque le courant
passe, l’inductance et la capacité de la ligne modifient sa tension en fonction de la variation de
l’intensité du courant. Plusieurs sortes d’appareils sont utilisées pour surmonter ce changement
indésirable. La tension peut être maintenue constante par des régulateurs d’inductance et des
moteurs synchrones triphasés (appelés également condensateurs synchrones), qui modifient
l’inductance et la capacité dans le circuit de transmission. L’inductance et la capacité ont tendance
à s’annuler mutuellement. Lorsqu’un circuit de charge présente davantage de réactance inductive
que de réactance capacitive, comme cela se produit presque invariablement dans les réseaux de
grande puissance, la puissance électrique fournie pour une tension et un courant donnés est moins
importante que lorsque les deux sont égales. Le rapport de ces deux puissances électriques est
appelé facteur de puissance. Les pertes des lignes de transport étant proportionnelles à l’intensité
du courant, une certaine capacité est ajoutée au circuit lorsque cela est possible, de façon que le
facteur de puissance approche le plus possible l’unité. C’est pour cette raison que de gros
condensateurs sont souvent insérés comme éléments dans le réseau de transport électrique.

3.3.3 Protection du matériel

Tout réseau de distribution électrique englobe une grande quantité de matériel supplémentaire
pour la protection des générateurs, des transformateurs et des lignes de transport elles-mêmes.
Le réseau se compose souvent d’appareils destinés à réguler la tension fournie aux
consommateurs et à corriger le facteur de puissance du réseau.

Des coupe-circuit protègent tous les éléments d’un réseau électrique d’éventuels courts-circuits et
surcharges et servent à des opérations de commutation normales. Ces coupe-circuit sont des
disjoncteurs se déclenchant automatiquement en cas de court-circuit ou dans des conditions
susceptibles de provoquer une élévation soudaine de l’intensité du courant. Lorsqu’un arc se forme
entre les bornes du disjoncteur au moment où le courant est coupé, certains disjoncteurs plus
importants (comme ceux utilisés pour protéger un générateur ou une section de ligne de transport
haute tension) sont immergés dans un liquide diélectrique comme l’huile, afin de refroidir cet arc.

Dans les disjoncteurs à air de grande taille, de la même façon que dans les disjoncteurs à huile, on
utilise des champs magnétiques afin d’interrompre l’arc. De petits disjoncteurs à air sont utilisés
pour protéger les boutiques, les usines et les installations domestiques modernes. Autrefois, on
utilisait pour cela des fusibles. Le fusible se compose d’une pièce d’alliage dont le point de fusion
est très bas. Inséré dans le circuit, il fond lorsque l’intensité du courant excède une certaine valeur
(correspondant à la température de fusion de l’alliage), ouvrant ainsi le circuit.

4 PANNES DE SECTEUR

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Joseph Nettis/Photo Researchers, Inc.

Pupitre de commande d'un réseau électrique


Grâce aux écrans qui lui permettent de visualiser les circuits électriques,
l'opérateur peut facilement repérer l'origine d'une panne.

Dans la plupart des régions du monde, les alimentations nationales ou locales en courant
électrique sont branchées sur des réseaux maillés, qui permettent à l’électricité produite dans un
secteur d’être reliée aux différents utilisateurs. Chaque membre du groupement bénéficie d’une
capacité de réserve accrue, d’une utilisation de générateurs plus gros et plus efficaces et d’une
compensation par interconnexion en cas de pannes locales de secteur.

Ces réseaux interconnectés sont complexes et importants. Ils comportent des éléments actionnés
par différents opérateurs et offrent une économie importante, mais augmentent le risque d’une
panne étendue. Par exemple, une panne importante s’est produite sur le réseau maillé le
9 novembre 1965, dans l’est de l’Amérique du Nord, lorsqu’un dispositif directeur automatique qui
régulait et gérait le débit du courant s’est arrêté en Ontario, mettant le disjoncteur hors circuit.
Une augmentation subite de courant a été transmise à travers le nord-est des États-Unis et les
disjoncteurs du générateur ont disjoncté automatiquement. Les installations situées plus au sud
ont immédiatement compensé et ont surchargé les installations, qui se sont automatiquement
arrêtées. La panne de secteur a touché finalement une zone de plus de 200 000 km2. On emploie
le terme de black-out pour les pannes les plus importantes. Pour se protéger des pannes de
courant, les hôpitaux, les édifices publics et d’autres installations dépendant de l’électricité
possèdent des générateurs de secours.

Voir aussi Électricité ; Électrique, génie ; Énergie, économies d’.

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