Simaodesouza Thesemed 2017

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Université de Bourgogne

UFR des Sciences de Santé


Circonscription Médecine

ANNEE 2017

Evaluation et prise en charge du TDA/H de l’enfant et de l’adolescent :

quelle place pour les examens complémentaires ? Focus sur le dosage du

méthylphénidate et le neurofeedback.

THESE

présentée

à l’UFR des Sciences de Santé de Dijon

Circonscription Médecine

et soutenue publiquement le

05 Octobre 2017

pour obtenir le grade de Docteur en Médecine

par

SIMAO DE SOUZA Clément

Né(e) le 30 Juillet 1989 à Lyon


Université de Bourgogne
UFR des Sciences de Santé
Circonscription Médecine
Université de Bourgogne
UFR des Sciences de Santé
Circonscription Médecine

ANNEE 2017

Evaluation et prise en charge du TDA/H de l’enfant et de l’adolescent :

quelle place pour les examens complémentaires ? Focus sur le dosage du

méthylphénidate et le neurofeedback.

THESE

présentée

à l’UFR des Sciences de Santé de Dijon

Circonscription Médecine

et soutenue publiquement le

05 Octobre 2017

pour obtenir le grade de Docteur en Médecine

par

SIMAO DE SOUZA Clément

Né(e) le 30 Juillet 1989 à Lyon


Université de Bourgogne
UFR des Sciences de Santé
Circonscription Médecine

Année Universitaire 2017-2018


au 1er Septembre 2017

Doyen : M. Frédéric HUET


Assesseurs : M. Marc MAYNADIE
M. Pablo ORTEGA-DEBALLON

PROFESSEURS DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS


Discipline

M. Marc BARDOU Pharmacologie clinique


M. Jean-Noël BASTIE Hématologie - transfusion
M. Emmanuel BAULOT Chirurgie orthopédique et traumatologie
M. Yannick BEJOT Neurologie
M. Alain BERNARD Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
Mme Christine BINQUET Epidémiologie, économie de la santé et prévention
M. Bernard BONIN Psychiatrie d’adultes
M. Philippe BONNIAUD Pneumologie
M. Alain BONNIN Parasitologie et mycologie
M. Bernard BONNOTTE Immunologie
M. Olivier BOUCHOT Chirurgie cardiovasculaire et thoracique
M. Belaid BOUHEMAD Anesthésiologie - réanimation chirurgicale
M. Alexis BOZORG-GRAYELI ORL
M. Alain BRON Ophtalmologie
M. Laurent BRONDEL Physiologie
Mme Mary CALLANAN Hématologie type biologique
M. Patrick CALLIER Génétique
M. Jean-Marie CASILLAS-GIL Médecine physique et réadaptation
Mme Catherine CHAMARD-NEUWIRTH Bactériologie - virologie; hygiène hospitalière
M. Pierre-Emmanuel CHARLES Réanimation
M. Pascal CHAVANET Maladies infectieuses
M. Nicolas CHEYNEL Anatomie
M. Alexandre COCHET Biophysique et médecine nucléaire
M. Luc CORMIER Urologie
M. Yves COTTIN Cardiologie
M. Charles COUTANT Gynécologie-obstétrique
M. Gilles CREHANGE Oncologie-radiothérapie
Mme Catherine CREUZOT-GARCHER Ophtalmologie
M. Frédéric DALLE Parasitologie et mycologie
M. Serge DOUVIER Gynécologie-obstétrique
Mme Laurence DUVILLARD Biochimie et biologie moléculaire
M. Olivier FACY Chirurgie générale
Mme Laurence FAIVRE-OLIVIER Génétique médicale
Mme Patricia FAUQUE Biologie et Médecine du Développement
Mme Irène FRANCOIS-PURSSELL Médecine légale et droit de la santé
M. Pierre FUMOLEAU Cancérologie
M. François GHIRINGHELLI Cancérologie
M. Claude GIRARD Anesthésiologie – réanimation chirurgicale
M. Vincent GREMEAUX Médecine physique et réadaptation
(Mise en disponibilité du 12 juin 2017 au 11 juin 2018)
M. Frédéric HUET Pédiatrie
M. Pierre JOUANNY Gériatrie
Université de Bourgogne
UFR des Sciences de Santé
Circonscription Médecine

M. Sylvain LADOIRE Histologie


M. Gabriel LAURENT Cardiologie
M. Côme LEPAGE Hépato-gastroentérologie
M. Romaric LOFFROY Radiologie et imagerie médicale
M. Luc LORGIS Cardiologie
M. Jean-Francis MAILLEFERT Rhumatologie
M. Cyriaque Patrick MANCKOUNDIA Gériatrie
M. Sylvain MANFREDI Hépato-gastroentérologie
M. Laurent MARTIN Anatomie et cytologie pathologiques
M. David MASSON Biochimie et biologie moléculaire
M. Marc MAYNADIE Hématologie – transfusion
M. Marco MIDULLA Radiologie et imagerie médicale
M. Thibault MOREAU Neurologie
M. Klaus Luc MOURIER Neurochirurgie
Mme Christiane MOUSSON Néphrologie
M. Paul ORNETTI Rhumatologie
M. Pablo ORTEGA-DEBALLON Chirurgie Générale
M. Jean-Michel PETIT Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques
M. Christophe PHILIPPE Génétique
M. Lionel PIROTH Maladies infectieuses
Mme Catherine QUANTIN Biostatistiques, informatique médicale
M. Jean-Pierre QUENOT Réanimation
M. Patrick RAT Chirurgie générale
M. Jean-Michel REBIBOU Néphrologie
M. Frédéric RICOLFI Radiologie et imagerie médicale
M. Paul SAGOT Gynécologie-obstétrique
M. Emmanuel SAPIN Chirurgie Infantile
M. Henri-Jacques SMOLIK Médecine et santé au travail
M. Éric STEINMETZ Chirurgie vasculaire
Mme Christel THAUVIN Génétique
M. Benoit TROJAK Psychiatrie d’adultes ; addictologie
M. Pierre VABRES Dermato-vénéréologie
M. Bruno VERGÈS Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques
M. Narcisse ZWETYENGA Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie

PROFESSEURS EN SURNOMBRE

M. Roger BRENOT Chirurgie thoracique et cardiovasculaire


(Surnombre jusqu’au 31/08/2018)
M. Philippe CAMUS Pneumologie
(Surnombre jusqu’au 31/08/2019)
Mme Monique DUMAS-MARION Pharmacologie fondamentale
(Surnombre jusqu’au 31/08/2018)
M. Maurice GIROUD Neurologie
(Surnombre jusqu’au 21/08/2018)
Université de Bourgogne
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MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES


PRATICIENS HOSPITALIERS DES DISCIPLINES MEDICALES

Discipline Universitaire

Mme Lucie AMOUREUX BOYER Bactériologie


M. Sylvain AUDIA Médecine interne
Mme Shaliha BECHOUA Biologie et médecine du développement
M. Benjamin BOUILLET Endocrinologie
Mme Marie-Claude BRINDISI Nutrition
M. Jean-Christophe CHAUVET-GELINIER Psychiatrie, psychologie médicale
Mme Marie-Lorraine CHRETIEN Hématologie
Mme Vanessa COTTET Nutrition
M. Alexis DE ROUGEMONT Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière
M. Hervé DEVILLIERS Médecine interne
Mme Ségolène GAMBERT-NICOT Biochimie et biologie moléculaire
Mme Marjolaine GEORGES Pneumologie
Mme Françoise GOIRAND Pharmacologie fondamentale
M. Charles GUENANCIA Cardiologie
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M. Alain LALANDE Biophysique et médecine nucléaire
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Mme Stéphanie LEMAIRE-EWING Biochimie et biologie moléculaire
M Maxime SAMSON Médecine interne
M. Paul-Mickaël WALKER Biophysique et médecine nucléaire

PROFESSEURS EMERITES

M. Laurent BEDENNE (01/09/2017 au 31/08/2020)


M. Jean-François BESANCENOT (01/09/2017 au 31/08/2020)
M. François BRUNOTTE (01/09/2017 au 31/08/2020)
M. Jean FAIVRE (01/09/2015 au 31/08/2018)
M. Marc FREYSZ (01/03/2017 au 31/08/2019)
M. Patrick HILLON (01/09/2016 au 31/08/2019)
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PROFESSEURS DES UNIVERSITES DE MEDECINE GENERALE

M. Jean-Noël BEIS Médecine Générale

PROFESSEURS ASSOCIES DE MEDECINE GENERALE

M. Didier CANNET Médecine Générale


M. Gilles MOREL Médecine Générale
M. François MORLON Médecine Générale

MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES DE MEDECINE GENERALE

Mme Anne COMBERNOUX -WALDNER Médecine Générale


M. Clément CHARRA Médecine Générale
M. Rémi DURAND Médecine Générale
M. Arnaud GOUGET Médecine Générale
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MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES

M. Didier CARNET Anglais


M. Jean-Pierre CHARPY Anglais
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Mme Marianne ZELLER Physiologie

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Mme Lucie MAILLARD Anglais

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PROFESSEURS DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS DES DISCIPLINES


PHARMACEUTIQUES

M. François GIRODON Sciences biologiques, fondamentales et cliniques


Mme Evelyne KOHLI Immunologie

MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES


PRATICIENS HOSPITALIERS DES DISCIPLINES PHARMACEUTIQUES

M. Mathieu BOULIN Pharmacie clinique


M. Philippe FAGNONI Pharmacie clinique
M. Frédéric LIRUSSI Toxicologie
M. Marc SAUTOUR Botanique et cryptogamie
M. Antonin SCHMITT Pharmacologie
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Circonscription Médecine

NOTE A INSERER APRES LA LISTE DU PERSONNEL DE L’UFR DES SCIENCES DE SANTE, CIRCONSCRIPTION

MEDECINE

L’UFR des Sciences de Santé de Dijon, Circonscription Médecine, déclare que les opinions émises dans les

thèses qui lui sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs, et qu'elle n'entend ne leur

donner ni approbation, ni improbation.

COMPOSITION DU JURY

Président : Professeur Benoît TROJAK

Membres : Professeur Irène FRANCOIS-PURSSELL

Professeur Jean-Michel REBIBOU

Docteur Gérald ALLOY

Docteur Daniel GERARD


REMERCIEMENTS

Au Docteur Daniel GERARD pour m’avoir dirigé et guidé dans ce travail et pour avoir

accepté de le faire toujours avec sourire et humour malgré un planning et des obligations de

service bien chargés.

Au Docteur Gérald ALLOY, non seulement pour avoir accepté de participer à mon jury, mais

surtout pour m’avoir enseigné sa pratique et sa passion pour la pédopsychiatrie, ainsi que pour

sa présence et son soutien tout au long de mon internat.

A M. le Professeur Benoît TROJAK, pour avoir accepté de présider à mon jury, pour avoir

pris le temps de juger mon travail à plusieurs reprises et pour m’avoir accueilli au cours de ses

protocoles de recherche.

A Mme le Professeur Irène FRANCOIS-PURSSELL et à M. le Professeur REBIBOU pour

avoir accepté de participer à mon jury sur un délai aussi restreint, bien que ne travaillant pas

dans le domaine de la Pédopsychiatrie.

A M le Docteur Olivier REVOL pour m’avoir orienté dans mes plus jeunes années sur la

pratique de la pédopsychiatrie et m’avoir guidé vers Dijon.

A M le Docteur Jean-Michel PINOIT pour avoir proposé de m’accueillir dans le service de

pédopsychiatrie pour les quelques années à venir, et me soutenir dans mes démarches de

formation.

A Mme le Professeur Laurence FAIVRE pour m’avoir fait découvrir la recherche clinique et

m’encourager à continuer sur cette voie.


A M le Professeur Bernard BONIN pour m’avoir proposé un poste universitaire mais surtout

pour tous ses enseignements au cours des années d’internat.

A toutes les équipes, médecins, soignants, infirmières… qui m’ont soutenu, accueilli à bras

ouverts et aidé au cours de mes différents stages.

A mes patients, jeunes et moins jeunes, qui m’en ont plus appris sur la pratique que tous les

articles que j’ai pu lire.

A Tous mes amis, que je ne pourrai malheureusement pas citer par manque de temps, mais

auxquels je tiens énormément.

A ma famille, à mes parents, à ma sœur, qui ont toujours été soutenants en toute circonstance.

Et par-dessus tout à ma (futur) femme, qui a le travail le plus difficile de tous mais qui le fait à

merveille : me supporter… Je t’aime.


SERMENT D'HIPPOCRATE
"Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments,

physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur

état ou leurs convictions.

J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur

dignité.

Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité.

J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les

consciences.

Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera.

Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l'intérieur des

maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai

jamais la mort délibérément.

Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui

dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me

seront demandés.

J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.

Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois

déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque."


Table des matières
Table des tableaux .................................................................................................................... 16

Table des figures ...................................................................................................................... 17

Table des abréviations .............................................................................................................. 18

Introduction .............................................................................................................................. 19

Partie I : Généralités sur le TDA/H .......................................................................................... 21

I. Quelques notions d’histoire ........................................................................................... 21

II. Epidémiologie ............................................................................................................... 22

III. Etiopathogénie ........................................................................................................... 23

1. Génétique ................................................................................................................... 23

2. Environnementale ...................................................................................................... 24

3. Neurobiologique ........................................................................................................ 25

4. Neurocognitive .......................................................................................................... 26

IV. Diagnostic positif et entités cliniques ........................................................................ 27

1. Classification internationale des maladies, 10ème édition (CIM-10).......................... 27

2. Diagnostic positif du DSM-5 ..................................................................................... 28

V. Evaluations complémentaires ........................................................................................ 31

1. Echelles comportementales spécifiques .................................................................... 32

2. Evaluation neuropsychologique ................................................................................ 33

3. Autres évaluations ..................................................................................................... 34

12
VI. Comorbidités ............................................................................................................. 34

1. Comorbidités neuropsychologiques .......................................................................... 34

2. Comorbidités psychiatriques ..................................................................................... 35

3. Comorbidités somatiques .......................................................................................... 36

VII. Diagnostics différentiels ............................................................................................ 37

VIII. Prise en charge ........................................................................................................... 38

1. Non médicamenteuse ................................................................................................. 38

2. Médicamenteuse ........................................................................................................ 39

2.1. Méthylphénidate ................................................................................................. 39

2.2. Autres molécules ................................................................................................ 40

IX. Evolution ................................................................................................................... 40

Partie II : Place des examens complémentaires........................................................................ 42

I. Quelles recommandations ? .......................................................................................... 42

1. Les recommandations de l’HAS en France ............................................................... 42

2. Un point sur les guidelines internationales ................................................................ 43

II. Quel examen complémentaire pour quelle indication ? ................................................ 44

1. Le bilan biologique .................................................................................................... 44

1.1. Bilan thyroïdien .................................................................................................. 44

1.2. Bilan ferrique ...................................................................................................... 46

1.3. Autres bilans ....................................................................................................... 47

2. L’électrocardiogramme ............................................................................................. 47

13
3. L’imagerie cérébrale .................................................................................................. 48

4. L’électroencéphalogramme ....................................................................................... 48

III. La perspective de l’EEG quantitatif et du neurofeedback ......................................... 49

1. Principes généraux ..................................................................................................... 49

2. Un marqueur électrophysiologique du TDAH : le ratio thêta/bêta ........................... 52

3. Enjeux et limites ........................................................................................................ 53

4. Une perspective de mise en pratique : le dispositif KOALATM ................................ 54

5. En conclusion ............................................................................................................ 55

Partie III : Focus sur le dosage du méthylphénidate ................................................................ 56

I. Le méthylphénidate : notions pharmacologiques .......................................................... 56

1. Mode d’action ............................................................................................................ 56

2. Une pharmacocinétique très dépendante de la forme galénique ............................... 58

3. Effets indésirables...................................................................................................... 59

4. En pratique : recommandations ................................................................................. 61

II. Le dosage sérique .......................................................................................................... 62

1. Principes généraux ..................................................................................................... 62

2. Enjeux et limites ........................................................................................................ 62

III. La pratique : discussion à partir de l’aperçu d’une petite cohorte de patients ........... 64

1. Description de la cohorte ........................................................................................... 64

2. Résultats..................................................................................................................... 65

3. Discussion .................................................................................................................. 67

14
IV. En conclusion ............................................................................................................ 68

Conclusions .............................................................................................................................. 70

Bibliographie ............................................................................................................................ 72

Table des annexes..................................................................................................................... 88

15
Table des tableaux

Tableau 1: Données sur les différentes galéniques existantes.................................................. 59

Tableau 2: Données cliniques .................................................................................................. 65

Tableau 3:Traitement et taux sériques de méthylphénidate 6 heures après la prise du matin . 66

16
Table des figures

Figure 1 : Différentes bandes de fréquences présentes à l'EEG. .............................................. 50

Figure 2: Localisation typique des électrodes cérébrales ......................................................... 50

Figure 3: Schéma de neurofeedback ........................................................................................ 51

Figure 4: Le dispositif de neurofeedback Mensia KOALA ..................................................... 55

17
Table des abréviations

ATU : Autorisation Temporaire d’Utilisation

CHU : Centre Hospitalo-Universitaire

CIM-10 : Classification Internationale des Maladies, 10ème édition

CNIL : Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés

DSM : Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux

EEG : Electroencéphalogramme

HAS : Haute Autorité de Santé

IRM : Imagerie par Résonnance Magnétique

TDAH : Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité

TOP : Trouble Oppositionnel avec Provocation

18
Introduction

L’enfant « rêveur », l’enfant « agité » des siècles derniers, a peu à peu laissé place à la

découverte d’un trouble plus spécifique avec un réel support anatomique et fonctionnel : le

trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. De plus en plus, nous nous

apercevons qu’une population particulièrement importante d’enfants et d’adolescents (mais

aussi d’adultes) sont affectés par ce trouble et que les répercussions sur le plan scolaire,

professionnel et social sont particulièrement invalidantes.

Le développement des connaissances a permis de mettre en évidence la présence de formes

moins voyantes, parfois atypiques de TDAH. Ces formes pour lesquelles l’hyperactivité est

fréquemment absente, représentent un challenge diagnostique et thérapeutique pour le

clinicien par leur présentation et leur réponse au traitement beaucoup moins « bruyante ».

Devant la prévalence importante du trouble, de nombreux médecins vont être confrontés à ces

formes atypiques. Or, un retard dans le diagnostic et la prise en charge vont très rapidement

en aggraver le pronostic évolutif. Nous nous sommes donc poser la question : De quels outils

objectifs le praticien bénéficie-t-il face à cette difficulté ? Et plus particulièrement, quel peut

être l’apport des examens complémentaires dans cette problématique ? Existe-t-il des

marqueurs fiables et utilisables chez les enfants présentant ces formes sans hyperactivité,

permettant à la fois d’aider au diagnostic mais aussi d’adapter la thérapeutique ?

Nous avons cherché à répondre à cette problématique en nous appuyant sur un travail en 3

parties.

19
Tout d’abord, la première partie constitue un corpus de bases théoriques sur le TDAH afin de

mieux en appréhender les enjeux. Nous réalisons un aperçu des bases étiopathogéniques, ainsi

que des aspects épidémiologiques. Nous reprenons aussi les différentes comorbidités et

diagnostics différentiels ainsi que les premiers outils paracliniques pouvant présenter une aide

au diagnostic et à la prise en charge.

Dans un deuxième temps nous abordons plus spécifiquement la question des examens

complémentaires, en nous appuyant sur les recommandations de l’HAS de 2014 ainsi que sûr

les guidelines internationales. Cette deuxième partie va nous permettre de discuter

l’électroencéphalogramme quantitatif et le neurofeedback.

Pour finir la troisième partie sera consacrée à l’étude plus spécifique du dosage sérique de

méthylphénidate. Après avoir fait des rappels pharmacologiques, nous proposons de discuter

certains aspects de ce dosage au travers de l’aperçu rétrospectif d’une cohorte de patients de

l’unité centre de référence de l’hôpital Pierre Wertheimer à Lyon.

20
Partie I : Généralités sur le TDA/H

I. Quelques notions d’histoire

Les premières descriptions littéraires rappelant le concept de trouble attentionnel apparaissent

dès le XVIIème siècle en France avec des personnages imaginés par des auteurs comme

Molière ou La Bruyère. Ces personnages sont caractérisés par leur côté rêveur, inattentif et

distractible ; caractères qui entraînent des conséquences déjà alors remarquables. Des

descriptions similaires commencent à apparaître aux Etats-Unis vers le XIXème siècle. Les

premières associations avec l’agitation motrice remontent quant à elle à 1844 avec le Docteur

Hoffmann.

Des descriptions plus médicales apparaissent progressivement dès le XVIIIème siècle,

centrées sur la composante attentionnelle, avec le Docteur Weikard en Allemagne en 1775 et

le Docteur Crichton en 1798. (1) La dimension comportementale est intégrée par le Docteur

Bourneville en France mais uniquement chez des enfants présentant un retard intellectuel.

La première description clinique correspondant au tableau du trouble déficit de l’attention

remonte à 1902 avec Georges Still. Il n’apparaîtra pas dans les classifications avant 1915 et la

huitième édition du Traité d’Emil Kraepelin. Des termes comme « hyperkinetic impulse

disorder » ou « hyperactive child syndrome » sont développés à la fin des années 1950 par

Burks et Chess. (2)

La question de l’étiologie commence alors à se poser. Deux théories bien distinctes sont mises

en avant :

21
• Premièrement celle du « minimal brain damage » ou « minimal brain dysfunction »

découlant des observations d’enfants victimes des épidémies d’encéphalites entre 1915

et 1920 et présentant par la suite des similarités cliniques notables avec le tableau du

TDAH. (3) Bradley décrit déjà en 1937 une réponse favorable aux psychostimulants

chez les enfants présentant une hyperactivité.

• Deuxièmement la théorie psychodynamique selon laquelle l’inattention et

l’hyperactivité seraient des réactions du patient face à des facteurs de stress

environnementaux. C’est cette théorie qui sera retenue en 1968 dans le Manuel

diagnostique et statistique des troubles mentaux, 2e édition (DSM-II) pour caractériser

la « Réaction hyperkinétique de l’enfance ».

Cette dichotomie entre le neurobiologique et le psychodynamique est encore au cœur de

nombreux débats à ce jour.

Le « trouble déficit de l’attention hyperactivité » fait officiellement son apparition en 1987

avec le DSM-III, édition révisée. La séparation entre les dimensions attention et

hyperactivité/impulsivité se fera elle avec le DSM-IV en 1994.

II. Epidémiologie

Le TDAH est un trouble dont la prévalence est particulièrement importante au niveau

mondial. Elle est en effet estimée entre 3,4% et 7,1% des enfants en âge scolaire et

adolescents selon les études. (4–6) Cette fourchette assez large s’explique par les différences

culturelles mais aussi par l’utilisation de critères diagnostiques pouvant être variables. Cette

22
prévalence est globalement similaire sur le plan international : en France, une étude datant de

2011 l’estimait à 3,5% chez les enfants de 6 à 12 ans. (7)

Le sex-ratio est en faveur des garçons, de 2 à 4 pour 1. Il peut varier selon la forme du TDAH

(la forme avec inattention prédominante étant la forme la plus présente chez la fille).

Globalement la prévalence serait stable sur les 30 dernières années à critères et sources

d’information (parents, école…) équivalents. (5)

III. Etiopathogénie

L’étiopathogénie du TDAH est complexe et encore très discutée. Aucune cause spécifique n’a

été mise en évidence et nous parlons donc surtout de facteurs de risque, qui peuvent s’ajouter

sans nécessairement avoir de relations entre eux. Ces facteurs sont nombreux et se situent sur

plusieurs plans : génétiques et environnementaux, mais aussi neurobiologiques ou encore

neurocognitifs. (8)

1. Génétique

L’implication de la composante génétique dans la survenue du TDAH a maintenant été

démontrée par de nombreux auteurs grâce à l’étude de familles, de jumeaux, d’adoption ou

encore des études moléculaires ; et ce quelle que soit la composante symptomatologique

prédominante. (9)

23
L’héritabilité est estimée entre 70 et 90% d’après les études de jumeaux. (9–12) Il apparait

cependant que cette héritabilité est liée à la prédisposition génétique mais aussi à l’interaction

gènes-environnement.

La génétique moléculaire n’a pas mis en évidence de gène spécifique du TDAH. Les

associations les plus rapportées concernent des variantes génétiques pour des récepteurs

dopaminergiques (D4 et D5 surtout), le gène de la bêta-hydroxylase (enzyme permettant la

conversion de la dopamine en noradrénaline), celui codant pour un transporteur de la

sérotonine (5-HTT) et pour le récepteur de la sérotonine (HTR1B).

2. Environnementale

Le rôle de l’environnement dans l’apparition et le développement des symptômes du TDAH a

lui aussi été exploré dans d’importantes études. Cependant, bien que des associations avec

certains facteurs aient été mises en évidence, aucun lien de causalité n’a pu être établi à ce

jour. Leur impact sur le plan épigénétique, en modulant l’expression de certains gènes, et en

particulier au niveau du système dopaminergique, pourrait expliquer cette association pour

certains d’entre eux. (13)

Les principaux facteurs environnementaux à explorer à l’entretien sont :

- La consommation maternelle de tabac/alcool pendant la grossesse

- Une infection virale (rougeole, rubéole, varicelle) pendant la grossesse ou en période

périnatale

- D’autres complications périnatales (prématurité, petit poids de naissance,

accouchement difficile/déclenché)
24
- Une exposition de l’enfant à des toxiques (plomb en particulier, mais aussi mercure,

manganèse, pesticides)

De façon plus controversée mais néanmoins rapportée nous pouvons retenir :

- Le régime alimentaire, avec une alimentation riche en graisses saturées et en sucres, la

présence de conservateurs alimentaires ou d’agents colorants.

3. Neurobiologique

Initialement décrit comme une atteinte du circuit fronto-striatal, le développement des

techniques d’imagerie cérébrale, avec en particulier l’IRM anatomique et fonctionnelle, a

permis de mettre en évidence chez les enfants TDAH des atteintes de régions et structures

plus diverses (14,15) :

- Anomalies de volume de la substance grise dans différentes régions cérébrales

- Anomalies structurelles de la substance blanche impliquée dans les fonctions

cognitives supérieures et les émotions

- Anomalies fonctionnelles avec hypo-activation au niveau du cortex préfrontal

gauche, cingulaire antérieur, lobe pariétal droit, cortex occipital, claustrum et

thalamus. A l’inverse, certaines études relèvent une hyperactivation du cortex

préfrontal gauche, du thalamus gauche et du lobule paracentral droit (ce qui reste à

nuancer du fait des variabilités de méthodologie et de qualité).

Les anomalies cérébrales se maintiendraient globalement à l’âge adulte, avec une exception

pour le noyau caudé. En revanche, des résultats mettent en avant l’impact positif de la prise en

25
charge médicamenteuse, en particulier sur la neuroplasticité cérébrale, avec une amélioration

de ces anomalies structurelles et fonctionnelles chez les patients traités.

4. Neurocognitive

Des modèles de compréhension neuropsychologiques, et plus particulièrement neurocognitifs

ont été développé afin d’expliquer le fonctionnement du TDAH :

- Le modèle de Barkley en 1997 tout d’abord, propose un abord centré sur les fonctions

exécutives en se basant sur l’hypothèse d’un syndrome de dysfonction exécutive. Il

s’agirait principalement d’un déficit d’inhibition du comportement et de

l’autorégulation cognitive. Ce modèle n’est cependant pas réellement en mesure

d’expliquer le sous-type inattention prédominante.

- Le modèle de l’aversion au délai, développé par Sonuga-Barke (16,17) depuis le

début des années 90, suggère non pas un défaut d’inhibition mais une recherche

d’immédiateté, sous-tendu donc par un processus motivationnel. La pertinence de ce

modèle a été appuyé par des études en imagerie fonctionnelle montrant une

dysfonction du système de la récompense dans le cas du TDAH. (18)

- Ces 2 modèles ont amené Sonuga-Barke et Castellanos, respectivement en 2005 et

2006, à en proposer un nouveau qui combinerait les deux approches. (19,20) En effet,

la distinction est alors faite entre les troubles exécutifs dits « froids » correspondant au

défaut d’inhibition avec dysfonction des circuits fronto-striataux originaires de la face

latérale du cortex frontal, et les troubles exécutifs « chauds » représentant la prise de

26
décision sur des bases émotionnelles, impliquant les processus de motivation, et

reposant sur les connexions entre cortex orbito-frontal et striatum ventral.

IV. Diagnostic positif et entités cliniques

Il n’existe à l’heure actuelle aucun test standardisé permettant d’établir le diagnostic de

TDAH. Ce-dernier repose donc uniquement sur la clinique, en s’appuyant sur la recherche

de symptômes décrits par les principales classifications internationales. Cette recherche doit

se faire à la fois par l’évaluation clinique au cours de l’entretien avec l’enfant, mais aussi par

une étude anamnestique des environnements familiaux et scolaires afin d’appréhender la

globalité du trouble.

1. Classification internationale des maladies, 10ème édition (CIM-

10)

Le diagnostic de « TDAH » est absent de la CIM-10. Il existe un syndrome qui s’en rapproche

néanmoins fortement : le « Trouble hyperkinétique ». Il se définit par les critères décrits dans

l’Annexe 1.

Le trouble est ici classé parmi les « Troubles du comportement et troubles émotionnels

apparaissant habituellement durant l’enfance et l’adolescence ». La CIM-10 propose par

ailleurs de spécifier l’association ou non avec un trouble des conduites.

27
2. Diagnostic positif du DSM-5

Les critères diagnostiques du TDAH d’après le DSM-5 sont répertoriés ci-dessous. (21)

A. Un mode persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité-impulsivité qui interfère avec le

fonctionnement ou le développement, et caractérisé par 1) et/ou 2) :

• 1) Symptômes d’inattention : Présence d’au moins 6 symptômes ayant persisté

pendant au moins 6 mois, à un degré ne correspondant pas au niveau de

développement et ayant un impact délétère direct sur les activités sociales et

scolaires/professionnelles.

a) Souvent, ne parvient pas à prêter attention aux détails, ou fait des fautes

d’étourderie dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités

b) A souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux

c) Semble souvent ne pas écouter quand on lui parle personnellement

d) Souvent, ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à

terme ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques ou ses obligations

professionnelles

e) A souvent du mal à organiser ses travaux ou ses activités

f) Souvent, évite, a en aversion, ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent

un effort mental soutenu

g) Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités

h) Souvent, se laisse facilement distraire par des stimuli externes (pour les

adolescents et les adultes, cela peut inclure passer du « coq à l’âne »).

i) A des oublis fréquents dans la vie quotidienne

28
A noter : les symptômes ne doivent pas être uniquement une manifestation d’un comportement

d’opposition, de défiance, d’hostilité, ou d’une incapacité à comprendre les tâches ou les

consignes. Chez les patients de 17 ans et plus, au moins 5 symptômes sont requis.

• 2) Symptômes d’hyperactivité-impulsivité : Présence d’au moins 6 symptômes

ayant persisté pendant au moins 6 mois, à un degré ne correspondant pas au

niveau de développement et ayant un impact délétère direct sur les activités

sociales et scolaires/professionnelles.

a) Remuse souvent les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège

b) Se lève souvent en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester

assis

c) Souvent, court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié

(chez les adolescents ou les adultes, ce symptôme peut se limiter à un

sentiment d’agitation)

d) A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir

e) Est souvent « sur la brèche » ou agit souvent comme s’il était « monté sur

ressorts »

f) Souvent, parle trop

g) Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore

entièrement posée

h) A souvent du mal à attendre son tour

i) Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (par exemple, fait

irruption dans les conversations ou dans les jeux)

29
A noter : les symptômes ne doivent pas être uniquement une manifestation d’un comportement

d’opposition, de défiance, d’hostilité, ou d’une incapacité à comprendre les tâches ou les

consignes. Chez les patients de 17 ans et plus, au moins 5 symptômes sont requis.

B. Certains symptômes d’hyperactivité-impulsivité ou d’inattention étaient présents avant

l’âge de 12 ans.

C. Présence d’un certain degré de gêne fonctionnelle liée aux symptômes dans deux ou

plus de deux types d’environnement différents (par exemple, à l’école et à la maison).

D. On doit mettre clairement en évidence une altération cliniquement significative du

fonctionnement social, scolaire ou professionnel et de la qualité de vie.

E. Les symptômes ne surviennent pas exclusivement au cours d’une Schizophrénie ou

d’un autre Trouble psychotique, et ils ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble

mental (par exemple, Trouble de l’humeur, Trouble anxieux, Trouble dissociatif,

Trouble de la personnalité, intoxication par une substance ou son sevrage).

Le DSM-5 définit différents types de TDAH :

- TDAH type mixte : si les critères d’inattention et d’hyperactivité-impulsivité sont

remplis pour les 6 derniers mois.

- TDAH type inattention prédominante : si, pour les 6 derniers mois, les critères

d’inattention sont remplis mais pas les critères d’hyperactivité-impulsivité.

- TDAH type hyperactivité-impulsivité prédominante : si, pour les 6 derniers mois,

les critères d’hyperactivité-impulsivité sont remplis mais pas les critères d’inattention.

Le DSM-5 définit également des critères de sévérité du TDAH :

30
- TDAH léger : il existe peu ou pas de symptômes supplémentaires par rapport à ceux

requis pour poser le diagnostic et les symptômes constituent une altération minime du

fonctionnement social et scolaire.

- TDAH modéré : les symptômes ou l’altération du fonctionnement sont d’un degré

intermédiaire entre le « TDAH léger » et le « TDAH sévère ».

- TDAH sévère : il existe de nombreux symptômes supplémentaires par rapport à ceux

requis pour poser le diagnostic ou il existe plusieurs symptômes particulièrement

sévères ou les symptômes engendrent une altération importante du fonctionnement

social et scolaire.

Enfin, la notion de « rémission partielle » peut être utilisée : alors que les critères

diagnostiques étaient parfaitement remplis initialement, moins de critères sont présents depuis

les 6 derniers mois et les symptômes altèrent toujours le fonctionnement social, scolaire ou

professionnel.

V. Evaluations complémentaires

Plusieurs outils vont permettre de compléter l’évaluation diagnostique initiale, avec comme

objectif d’enrichir le diagnostic, d’éliminer des comorbidités, ou encore de proposer une base

pour évaluer l’évolution.

31
1. Echelles comportementales spécifiques

Plusieurs échelles comportementales ont été développées afin d’enrichir la récolte des

éléments anamnestiques qui est indispensable dans le diagnostic du TDAH. Ces échelles sont

fréquemment destinées aux parents comme aux enseignants afin de renseigner tous les

environnements de la vie de l’enfant. Elles ne sont bien entendu pas suffisantes pour le

diagnostic et ne se substituent pas à l’évaluation clinique.

Elles pourront montrer un intérêt aussi dans le suivi afin d’objectiver l’évolution

symptomatologique du patient.

Les principales sont :

- Les échelles de Conners (Annexe 2) : Elles évaluent les troubles des conduites, les

troubles des apprentissages, troubles attentionnels, impulsivité, anxiété et problèmes

de sociabilisation. Nous retrouvons une version pour les parents, une version

enseignante ainsi qu’une version réalisable comme auto-questionnaire par

l’adolescent.

- L’échelle SNAP-IV (Annexe 3) : Elle reprend les critères diagnostiques du TDAH et

du trouble oppositionnel avec provocation issu du DSM-IV. De la même façon nous

retrouvons une version pour les enseignants et une version pour les parents.

- L’échelle ADHD-IV (ADHD-IV Rating Scale) : Composée de 18 items basés sur les

critères là encore du DSM-IV, pour les parents et pour les enseignants.

32
2. Evaluation neuropsychologique

L’évaluation neuropsychologique va permettre de mesurer les fonctions attentionnelles ainsi

que les fonctions exécutives. Bien que les tests réalisés ne permettent pas de poser un

diagnostic de TDAH, leur réalisation peut parfois en être un support. Ils vont de plus surtout

mettre en évidence les forces et faiblesses de l’enfant et ainsi aider à orienter la prise en

charge à proposer.

Les fonctions attentionnelles évaluées sont :

- L’attention soutenue : qui consiste à maintenir son attention sur un temps prolongé

(au moins 10 minutes).

- L’attention sélective : qui peut se définir comme la capacité à se focaliser sur une

dimension d’un stimulus tout en inhibant les aspects non pertinents.

- L’attention divisée : qui consiste en une affectation optimale des ressources entre

différentes sources d’information en partageant ou en changeant rapidement la

focalisation de l’attention du fait de l’incapacité à traiter les informations en parallèle.

Les fonctions exécutives habituellement évaluées sont quant à elles la planification, la

mémoire de travail, l’inhibition, la fluence, et la flexibilité.

Ce bilan peut être enrichi d’une évaluation du Quotient Intellectuel à l’aide du test de

Weschler. Son analyse comparative pourra nous renseigner sur le profil spécifique de l’enfant.

33
3. Autres évaluations

D’autres bilans peuvent être demandés afin de compléter l’évaluation lorsqu’une comorbidité

cognitive est suspectée : bilan orthophonique, orthoptique, ergothérapique, psychomotricité…

VI. Comorbidités

La recherche des comorbidités est indispensable dans la prise en charge du TDAH. En effet

50 à 90% des enfants atteints de TDAH présentent au moins une comorbidité. La présence

d’une comorbidité peut retarder le diagnostic et va aggraver le pronostic évolutif. Il est donc

important de les repérer le plus précocement possible afin de les prendre en charge. Nous

pouvons les regrouper en plusieurs catégories : neuropsychologiques, psychiatriques et

somatiques.

1. Comorbidités neuropsychologiques

Elles sont principalement marquées par les troubles des apprentissages :

- Dyslexie/dysorthographie : Trouble du langage écrit (lecture, transcription)

- Dysphasie : Trouble de la parole et du langage oral entraînant un déficit d’acquisition

du langage oral sur le versant expressif et/ou réceptif

- Dyspraxie : Trouble de la planification et de l’automatisation des gestes volontaires

- Dyscalculie : Trouble des outils de logique mathématiques


34
- Trouble des fonctions exécutives : Planification, traitement séquentiel, mémoire de

travail

Il existe aussi le Trouble de l’acquisition de la coordination qui se caractérise par une

grande maladresse, des mouvements lents et imprécis dans l’utilisation des objets et dans

l’écriture, des retards importants dans le développement psychomoteur précoce.

Ces troubles neuropsychologiques vont fortement augmenter les difficultés scolaires déjà

inhérentes au TDAH et ainsi aggraver le pronostic évolutif sur le plan social mais aussi

psychiatrique (développement de troubles anxieux ou thymiques en particulier).

2. Comorbidités psychiatriques

Elles sont multiples :

- Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP) et Trouble des Conduites :

Caractérisés par des comportements d’opposition, de violence physique ou verbale, et

des comportements transgressifs, il s’agit de la comorbidité du TDAH la plus

fréquente. Le TOP touche en effet environ 50% des enfants et adolescents présentant

un TDAH. L’évolution vers un trouble des conduites (lorsqu’un TOP est présent) va

se faire dans près de 2/3 des cas.

- Troubles émotionnels : Trouble anxieux et Trouble dépressif, avec la question aussi

de l’interaction entre TDAH et trouble bipolaire. (22–24)

- Troubles du spectre autistique : Selon les études, jusqu’à 80% des patients

présentant un trouble du spectre autistique répondent aussi aux critères du TDAH.

35
- Abus de substances : Les patients présentant un TDAH sont plus à risque de

développer un trouble de l’usage de substances à l’âge adulte, avec une découverte

plus précoce du produit, une évolution plus rapide vers la dépendance, une addiction

plus sévère et un moins bon pronostic dans la prise en charge.

- Tics et syndrome de Gilles de la Tourette : Apparaissant généralement durant les

premières années de vie scolaire, les tics se présentent sous forme de mouvements

phoniques ou physiques. Le syndrome de Gilles de la Tourette est caractérisé par des

tics verbaux.

- Troubles du sommeil : Il s’agit le plus fréquemment de difficultés d’endormissement

et de réveils matinaux difficiles. (25)

3. Comorbidités somatiques

Nous en retenons 2 principales :

- Trouble de l’énurésie : Il ne serait pas prédictif d’une psychopathologie associée.

- Epilepsie : 30 à 40% des patients avec une épilepsie présenteraient un TDAH associé.

La forme prédominante serait alors la forme inattentive avec un sex ratio de 1 : 1. (26)

36
VII. Diagnostics différentiels

Au-delà des comorbidités, des problématiques différentes peuvent mimer le tableau clinique

du TDAH. Il est nécessaire d’éliminer ces diagnostics différentiels du fait d’une prise en

charge et d’un traitement qui sont souvent bien différents.

Nous retiendrons principalement :

- Développement normal pour l’âge : Il est fréquent de voir des conduites

d’hyperactivité ou des difficultés attentionnelles chez des enfants en âge préscolaire

(jusqu’à 5-6 ans). La sévérité des comportements pourra orienter sur un diagnostic

précoce de TDAH.

- Efficience intellectuelle : Avec le retard mental où l’enfant peut présenter des

difficultés d’adaptation à son environnement et donc manifester des conduites

d’agitation, d’agressivité… mais aussi chez l’enfant intellectuellement précoce qui

peut s’ennuyer pendant les cours et présenter des difficultés d’adaptation.

- Troubles oppositionnels et troubles des conduites

- Troubles de l’humeur

- Troubles des apprentissages

- Troubles de l’attachement

- Problématique psychosociale

37
VIII. Prise en charge

La prise en charge du TDAH est globale et multimodale. En effet, bien que le traitement

médicamenteux soit indiqué en première intention dans la majorité des situations, les

répercussions du trouble se font sur tous les plans de vie de l’enfant/adolescent et il est donc

nécessaire d’intervenir à tous les niveaux. De plus, le profil de tolérance du traitement étant

parfois mauvais chez certains enfants, et n’ayant que très peu d’alternatives médicamenteuses

en France, il est important de pouvoir renforcer la prise en charge sur les autres plans.

1. Non médicamenteuse

La prise en charge non médicamenteuse est primordiale dans le TDAH et indiquée à tous les

stades de sévérité. Elle passe premièrement par la psychoéducation des parents et de l’enfant

principalement, mais aussi de la fratrie et de l’enseignant. Cette prise en charge

psychoéducative a pour objectif une meilleure compréhension du trouble par tous les acteurs

du quotidien de l’enfant afin de favoriser l’amélioration des relations interpersonnelles

ainsi qu’une meilleure inclusion scolaire (sur le plan de la socialisation et des

apprentissages).

L’intervention au niveau scolaire peut aussi passer par la mise en place d’aménagements de la

scolarité de l’enfant (assis devant la maîtresse, lui faire faire les tâches nécessitant de se lever

en allant effacer le tableau par exemple, mettre en place un projet personnalisé de soins ou un

projet d’accompagnement individuel…). Des conseils peuvent aussi être fournis pour les

38
parents : recours aux consignes simples (ne pas avoir recours à une demande nécessitant de

planifier à distance), favoriser les post-it, …

Une prise en charge psychothérapique peut être proposée à l’enfant et l’adolescent. Elle

pourra s’axer sur l’entraînement cognitif, la régulation émotionnelle, les habiletés sociales…

Selon les comorbidités associés (en termes de trouble des apprentissages surtout ou de

troubles de la coordination) des rééducations en orthophonie, en psychomotricité et/ou en

orthoptie doivent être proposées.

2. Médicamenteuse

2.1. Méthylphénidate

En France et à l’international les traitements médicamenteux de première intention dans la

prise en charge du TDAH sont les psychostimulants et en particulier le méthylphénidate. Il

s’agit d’un traitement indiqué dès l’âge de 6 ans, qui montre une efficacité sur toutes les

dimensions du TDAH (hyperactivité/impulsivité/inattention).

Nous détaillons les différentes galéniques existantes dans le Tableau 1, ainsi que les

propriétés pharmacologiques et de tolérance dans la partie III.

39
2.2. Autres molécules

Des alternatives médicamenteuses au méthylphénidate existent à l’étranger, et pour certaines

sont accessibles en France sous forme d’ATU nominative :

- Dexamphétamine (stimulant)

- Atomoxetine (inhibiteur sélectif de la recapture de la noradrénaline)

- Guanfacine et Clonidine : agonistes sélectifs des récepteurs adrénergiques α2

IX. Evolution

Le TDAH est un trouble qui apparaît classiquement dans l’enfance. Le diagnostic est difficile

à réaliser avant 5 ans du fait du développement normal qui présente des similarités avec le

TDAH à cet âge-là. Par la suite, les symptômes vont très vite devenir invalidants pour l’enfant

avec l’entrée à l’école. Non détectés et non pris en charge, ils peuvent être à l’origine d’un

isolement social, d’un échec scolaire, menant à une baisse de l’estime de soi. Cette

dévalorisation et cette répétition de situations d’échecs (scolaires et sociaux) peuvent

engendrer des troubles anxieux ou de l’humeur.

Par ailleurs, le développement de troubles oppositionnels comorbides est aussi un facteur

important dans le pronostic puisqu’ils vont constituer le socle sur lequel va se développer un

trouble des conduites à l’adolescence sans prise en charge adaptée.

Les symptômes d’hyperactivité/impulsivité vont être moins voyants avec le passage à

l’adolescence ainsi qu’à l’âge adulte. Le trouble ne guérit pas réellement, mais des

40
aménagements vont progressivement être instaurés par le patient (métier qui ne demande pas

une attention constante, sport…) afin de s’adapter à ses difficultés attentionnelles en

particulier. Nous retrouverons néanmoins encore fréquemment à l’âge adulte des

problématiques en lien avec la persistance d’une impulsivité importante (abus de substances,

condamnations judiciaires…).

Globalement, l’évolution et le pronostic sont donc extrêmement différents selon qu’un

diagnostic ait pu être posé et une prise en charge adaptée mise en place, ou pas. Cependant

des formes parfois atypiques, une symptomatologie sans hyperactivité franche, la présence de

comorbidités, sont autant de facteurs qui peuvent retarder le diagnostic et compliquer la prise

en charge. Il nous a paru important alors de nous intéresser à la position de des examens

complémentaires dans cette problématique du diagnostic, mais aussi de la prise en charge par

la suite, en nous basant sur les recommandations de l’HAS de 2014 et sur les guidelines

internationales.

41
Partie II : Place des examens complémentaires

La prévalence très importante du TDAH amène donc de plus en plus de spécialistes et

généralistes à y être confrontés dans leur pratique quotidienne. Plusieurs guidelines

internationales ont été publié depuis maintenant une dizaine d’années, ainsi que des

recommandations de bonne pratique de l’HAS en 2014, afin d’orienter le praticien dans

l’évaluation et la prise en charge du trouble.

Nous nous sommes donc intéressés à reprendre ces recommandations en nous intéressant à la

place des examens complémentaires et en les discutant brièvement en nous appuyant sur une

recherche bibliographique. Nous abordons ensuite de façon plus spécifique la place

particulière de techniques en cours de développement avec l’EEG quantitatif et le

neurofeedback.

I. Quelles recommandations ?

1. Les recommandations de l’HAS en France

Les premières recommandations pour la prise en charge du TDAH en France remontent à

2014 avec la publication par l’HAS de recommandations de bonnes pratiques dans la

médecine de premier recours devant un enfant susceptible de présenter un TDAH. A ce titre,

l’avis d’experts ne recommande aucun examen complémentaire (biologique ou radiologique)

en première intention devant l’absence d’examen spécifique du TDAH.


42
Si nous poussons la recherche un peu plus loin dans l’argumentaire, nous pouvons nous

rendre compte que cet avis d’experts est surtout basé sur les recommandations internationales,

et nous ne retrouvons que peu d’éléments concernant les examens complémentaires.

Sur le plan de l’évaluation diagnostique, l’EEG est évoqué dans les cas d’antécédents

d’épilepsie, ainsi que l’Audiogramme en cas de déficit auditif suspecté. D’autres examens

pourraient être indiqués devant des signes d’appels cliniques ou anamnestiques.

Sur le plan thérapeutique aucun examen complémentaire n’est réellement abordé à l’exception

de l’ECG dans le cas de l’initiation d’un traitement par méthylphénidate, mais qui là encore

n’est pas recommandé de façon systématique.

Ces avis d’experts sur lesquels se fondent les recommandations françaises concernant l’intérêt

des examens complémentaires dans l’évaluation et la prise en charge du TDAH de l’enfant et

de l’adolescent étant eux-mêmes construits sur d’autres recommandations internationales, il

nous a semblé important d’en réaliser un aperçu plus global.

2. Un point sur les guidelines internationales

Les guidelines de la SIGN, datant de 2009, évoquent la réalisation d’un bilan génétique, d’un

EEG et d’IRM de façon non spécifique, et uniquement sur point d’appel. Par ailleurs, en se

basant sur une étude française publiée en 2008 (27), ils proposent de considérer le fer avec

dosage du fer sérique et de la ferritine puis traitement approprié si indiqué.

La NICE recommande uniquement l’ECG avant instauration du traitement si l’on retrouve des

antécédents personnels ou familiaux de pathologie cardiaque sévère ou de mort subite.

43
La CADDRA propose en 2011 de la même façon que pour la NICE la réalisation d’un ECG

selon les antécédents personnels et familiaux. Elle rappelle en revanche la possibilité de

réaliser d’autres examens complémentaires à visée diagnostique, mais encore une fois

uniquement pour éliminer un diagnostic différentiel.

L’AAP n’évoque pas du tout la place des examens complémentaires dans ses

recommandations.

Au total nous retrouvons de façon assez consistante la réalisation de l’ECG avant instauration

du traitement en cas d’antécédents personnels ou familiaux de pathologie cardio-vasculaire.

Nous pouvons retenir aussi l’indication diagnostique d’examens complémentaires afin

d’éliminer une suspicion de diagnostic différentiel. La question du bilan ferrique évoquée par

la SIGN n’est pas reprise par les autres guidelines internationales.

II. Quel examen complémentaire pour quelle indication ?

1. Le bilan biologique

1.1. Bilan thyroïdien

L’impact de la thyroïde dans les symptômes attentionnels et d’hyperactivité a été évoqué au

début des années 90 par certains auteurs qui auraient retrouvé une prévalence

significativement augmentée d’anomalies du bilan thyroïdien chez des enfants TDAH, de

façon plus marquée sur les symptômes d’hyperactivité/impulsivité avec l’hypothèse d’une

44
étiologie pouvant expliquer la dichotomie entre la dimension attentionnelle et hyperactive du

trouble. (28,29)

Néanmoins ce lien a été depuis remis en question par plusieurs études n’ayant pas retrouvé

d’association significative entre la fonction thyroïdienne et le TDAH. Les modifications

cliniques retenues affectant surtout les symptômes liés à l’humeur ou encore les

comportements. (30,31)

Une étude a par la suite mis en évidence une association significative chez les enfants en âge

préscolaire entre une TSH élevée associée à une T4 libre basse, et des symptômes du TDAH.

(32)

Des études plus récentes se sont intéressées à l’implication d’un trouble thyroïdien chez la

mère durant la grossesse, et l’apparition de symptômes du TDAH chez l’enfant. Une

association globalement significative a été mise en évidence entre ces symptômes et un

fonctionnement thyroïdien gestationnel anormalement bas (TSH augmentée en particulier)

(33–35). La causalité n’est pas encore clairement définie mais le mécanisme suggéré reste

celui de l’altération du développement cérébral induit par l’hormone thyroïdienne.

Ces résultats sont cependant controversés par plusieurs auteurs, certains d’entre eux n’ayant

pas retrouvé d’association entre des concentrations élevées de TSH à la naissance et les

échelles de comportement par la suite sur une cohorte plus importante. (36)

Dans l’ensemble, le bilan thyroïdien n’est donc clairement pas recommandé en première

intention chez un enfant pour lequel un TDAH est suspecté. Néanmoins il pourra se montrer

intéressant si un trouble de l’humeur et/ou du comportement est présent, en particulier chez

l’enfant en âge préscolaire et chez celui dont la mère a présenté des anomalies thyroïdiennes

au cours de la grossesse.

45
1.2. Bilan ferrique

L’influence du fer dans le fonctionnement cérébral et en particulier sur le circuit

dopaminergique a incité les chercheurs à s’interroger sur son influence dans l’expression du

TDAH. Ainsi, un premier auteur a mis en évidence en 1997 une augmentation significative

des taux de ferritine sériques et une diminution des symptômes du TDAH chez des enfants

traités par supplémentation en fer. (37)

Par la suite plusieurs études ont retrouvé des taux de ferritine sériques significativement plus

bas chez des enfants présentant un TDAH en comparaison avec des sujets sains. (38–40) Ce

taux pourrait être inversement corrélé à la sévérité des symptômes.

Cependant ces résultats sont encore une fois discutés et certains auteurs ne retrouvent pas de

corrélation entre le bilan ferrique et l’expression du TDAH. (41,42)

Une méta-analyse centrée sur cette problématique et publiée cette année rapporte au final un

taux de ferritine sérique significativement plus bas chez les patients TDAH, mais elle ne

rapporte pas de corrélation avec le taux de fer sérique. (43)

Au total, le bilan ferrique n’est là encore pas indiqué en première intention dans le diagnostic

du TDAH. Il peut en revanche aider le clinicien dans sa pratique courante et permettre un

abord thérapeutique supplémentaire, en particulier chez les patients résistants au traitement

par méthylphénidate ou sur les présentations à prédominance inattentive. (44–46)

46
1.3. Autres bilans

Aucun autre bilan biologique n’a pour l’instant montré d’intérêt dans la diagnostic ou

l’évaluation du TDAH sauf pour éliminer un diagnostic différentiel (p.e. un dosage de la

plombémie pour éliminer un saturnisme avec encéphalopathie subaiguë).

2. L’électrocardiogramme

La plupart des recommandations s’accordent à dire que l’électrocardiogramme est

uniquement indiqué au moment de l’instauration du traitement médicamenteux (de façon

extrêmement majoritaire en France par méthylphénidate) dans le cas d’antécédents personnels

ou familiaux de maladies cardio-vasculaires.

En effet, la grande majorité des études ne retrouvent pas d’augmentation significative du

risque d’évènements cardio-vasculaires graves chez les enfants sans antécédents et à des

doses thérapeutiques. (47–50)

Néanmoins il a été suggéré que le méthylphénidate pourrait augmenter le risque d’arythmie

ou d’infarctus du myocarde en particulier au cours des premières semaines de traitement. (51)

Un cas de décès suite à un infarctus du myocarde chez un enfant traité par méthylphénidate a

d’ailleurs été rapporté en 2015. (52)

L’électrocardiogramme n’est donc pas nécessaire de façon systématique à l’instauration du

traitement mais il le sera à la moindre suspicion de pathologie cardio-vasculaire sous-jacente

47
ou bien lorsqu’une instauration de méthylphénidate devra être discutée chez un enfant aux

antécédents cardio-vasculaires personnels ou familiaux connus.

3. L’imagerie cérébrale

L’imagerie cérébrale par résonnance magnétique anatomique et fonctionnelle utilisée dans le

cadre du TDAH a permis de mettre en évidence plusieurs anomalies à la fois sur le plan

structural et fonctionnel que nous avons cité précédemment. Néanmoins ces anomalies

manquent encore de spécificité et leur utilité sur le plan diagnostique ou évolutif n’est pas

encore suffisante pour justifier une réelle implication clinique. L’imagerie reste cependant un

outil fondamental pour la recherche afin de mieux comprendre les mécanismes

neurobiologiques sous-jacents.

Elle pourra de façon ponctuelle être indiquée afin d’éliminer un diagnostic différentiel

(trouble neurologique, tumeur).

4. L’électroencéphalogramme

Classiquement l’électroencéphalogramme n’est pas indiqué en première intention mais pour

éliminer une épilepsie sur points d'appels (antécédents personnels ou familiaux, absences,…).

Il doit enregistrer un temps de veille mais aussi de sommeil afin de pouvoir éliminer certains

syndromes moins fréquents mais potentiellement graves comme l’Epilepsie avec pointes-

48
ondes continues du sommeil (EPOCS) et le syndrome de Landau-Kleffner (aphasie

épileptique acquise pouvant mimer le tableau du TDAH dans sa phase précoce). (53)

Néanmoins, depuis maintenant plusieurs décennies une perspective thérapeutique et

diagnostique plus spécifique est à l’étude avec l’EEG quantitatif et le neurofeedback.

III. La perspective de l’EEG quantitatif et du neurofeedback

1. Principes généraux

L’EEG permet de mesurer l’activité électrique corticale au niveau du scalp grâce au

placement d’électrodes à sa surface. Le premier enregistrement sur l’homme remonte à 1928

avec Hans Berger. Les analyses se font dans un premier temps principalement au niveau

fréquentiel.

Par la suite, dans les années 1960, les avancées technologiques vont permettre d’analyser le

signal EEG en utilisant une transformation de Fourier rapide pour étudier la moyenne de la

puissance spectrale de l’enregistrement : il s’agit de l’EEG quantitatif. Cette moyenne pourra

ensuite être comparée à des bases de données normatives afin de repérer des réponses

anormales et essayer de faire le lien avec la physiopathologie en cause.

Les différentes bandes de fréquence enregistrées à l’EEG sont présentées dans la figure ci-

dessous : (54)

49
Bande de fréquence Delta (0-4Hz)

Bande de fréquence Thêta (4-7Hz)

Bande de fréquence Alpha (8-12Hz)

Bande de fréquence Bêta (12-30Hz)

Bande de fréquence Gamma (30-100Hz)

Figure 1 : Différentes bandes de fréquences présentes à l'EEG.

Figure 2: Localisation typique des électrodes cérébrales

50
L’enregistrement de l’activité EEG à un endroit bien précis du scalp va permettre d’extrapoler

des mesures physiologiques à partir du signal cérébral ; mesures qui pourront ensuite être

converties en signal sonore ou visuel répondant dynamiquement aux fluctuations du signal

cérébral. Cet enregistrement en temps réel permet donc de représenter avec un léger délai

l’activité cérébrale de manière continue.

Le neurofeedback se base sur ce mécanisme pour proposer une approche thérapeutique

comportementale avec pour objectif d’apprendre à réguler son activité cérébrale via

l’exécution d’une tâche cognitive. En effet, des bandes de fréquences et des localisations bien

spécifiques sont sélectionnées à partir de l’analyse EEG et EEG quantitatif du sujet en les

comparant à des bases de données normatives, à des critères cliniques et diagnostiques, avec

l’aide de l’état des connaissances électrophysiologiques cliniques. Le protocole va ensuite

consister à entraîner l’activité cérébrale correspondante à cette bande de fréquences.

Figure 3: Schéma de neurofeedback

51
2. Un marqueur électrophysiologique du TDAH : le ratio thêta/bêta

Les premières utilisations de l’EEG chez des enfants présentant des symptômes de TDAH

remontent à presque 80 ans avec Jasper et al. (55) Il décrit alors déjà chez ses enfants un

ralentissement de l’activité cérébrale frontocentrale. De nombreuses études ont été menées sur

les dernières décennies et ont montré des différences dans l’activité cérébrale entre un enfant

diagnostiqué TDAH et un enfant contrôle. Sur ces études, la plupart réalisées avec une

analyse de la puissance spectrale, les modifications les plus fréquemment retenues sont une

augmentation de la puissance de la bande Thêta (4-7Hz), et une diminution pour la bande

Bêta (12-30Hz).

En se basant sur ces découvertes, la Food and Drug Administration (FDA) approuve en 2013

aux Etats-Unis l’utilisation de ce ratio theta/beta (TBR) mesuré au niveau de l’électrode Cz

comme un support valable d’aide au diagnostic de TDAH en complément de l’examen

clinique.

Ce critère diagnostique est cependant remis en question par plusieurs études qui lui reprochent

son manque de spécificité malgré une sensibilité élevée. (56–59) Des approches plus récentes

s’appuient sur les avancées dans les techniques de traitement du signal et des méthodes

statistiques pour améliorer la précision du diagnostic. (60) La question de l’EEG quantitatif

avec le TBR nécessite donc d’être encore étudiée et il paraît difficile pour l’instant de

l’indiquer au cours de l’évaluation diagnostique initiale, que ce soit comme critère

diagnostique principal ou comme aide au diagnostic en pratique courante.

Néanmoins, malgré son manque de pertinence actuelle pour le diagnostic, le TBR et l’EEG

quantitatif de façon plus générale pourrait présenter d’autres avantages. En particulier, il

52
pourrait permettre de repérer des sous-groupes de patients avec un TDAH à risque de

mauvaise réponse au traitement médicamenteux (et au neurofeedback) et donc de mauvais

pronostic. (59,61–63)

De plus sa sensibilité élevée en fait un marqueur intéressant pour permettre de mettre en place

une prise en charge par neurofeedback plus spécifique chez les enfants TDAH. La cible sera

alors une augmentation de la puissance spectrale dans la bande bêta associée à une diminution

de la puissance spectrale dans la bande thêta avec pour objectif une augmentation de l’éveil

(« arousal »). (64)

L’efficacité de la prise en charge du TDAH par neurofeedback est difficile à évaluer du fait

du manque de standardisation des protocoles mais des résultats prometteurs sont rapportés

(65,66), malgré une amélioration des performances cognitives moindres face au traitement

psychostimulant (67) et de nombreux enjeux techniques encore à résoudre dans l’optimisation

du signal attentionnel. (68)

3. Enjeux et limites

Les enjeux de l’EEG quantitatif associé au TBR sont donc importants :

• Permettre à termes une réelle aide au diagnostic avec un marqueur plus spécifique

• Déterminer de façon fiable des sous-groupes de TDAH définis par leurs

caractéristiques électrophysiologiques et prédictifs de la réponse au traitement

• Offrir une alternative thérapeutique efficace au traitement médicamenteux

53
Ces enjeux sont cependant contrebalancés sur plusieurs points :

• Résultats hétérogènes (jusqu’à 16% des enfants TDAH auraient un TBR normal)

• Variabilité des équipements et technologies utilisés dans les études

• Des comorbidités pourraient impacter sur les observations de l’EEG

• Le TBR reste un marqueur « simple » qui ne prend pas en compte la dimension

beaucoup plus globale du TDAH

• L’entraînement cognitif sur un exercice de neurofeedback doit pouvoir être transposé à

la vie réelle

• La prise en charge en neurofeedback peut se révéler contraignante avec de nombreuses

séances et la nécessité de venir les réaliser dans un lieu spécialisé

4. Une perspective de mise en pratique : le dispositif KOALATM

Des dispositifs basés sur le neurofeedback commencent à émerger avec pour objectif de

contourner à minima certaines de ces contraintes. Une étude européenne multicentrique

coordonnée par le CHU de Montpellier a reçu un financement en Octobre 2015 (l’étude

« Newrofeed ») pour évaluer un dispositif de ce type : le dispositif KOALATM. Ce dispositif a

pour objectif de permettre une réhabilitation cérébrale au domicile de l’enfant via un dispositif

transportable. Il est comparé au traitement médicamenteux chez des enfants de 7 à 13 ans

présentant un TDAH avec une composante d’inattention et n’ayant encore jamais reçu ni

traitement médicamenteux ni neurofeedback.

54
Figure 4: Le dispositif de neurofeedback Mensia KOALA

5. En conclusion

Au total l’EEG quantitatif est donc un examen prometteur dans l’évaluation et la prise en

charge du TDAH. Son étude depuis maintenant quelques dizaines d’années a permis de mettre

en évidence des marqueurs électrophysiologiques de plus en plus sensibles et spécifiques,

avec le TBR en particulier. L’implication de ces marqueurs sur le plan diagnostique mais

aussi thérapeutique avec le neurofeedback laisse envisager des applications de plus en plus

poussées dans les années à venir comme peut l’augurer l’étude « Newrofeed » avec le

dispositif KOALATM.

55
Partie III : Focus sur le dosage du méthylphénidate

Comme nous avons pu le voir précédemment, la prise en charge médicamenteuse par

méthylphénidate reste en France extrêmement majoritaire devant l’absence de réelle

alternative thérapeutique. Cependant, les réponses, aussi bien en termes d’amélioration

symptomatologique qu’en termes de tolérance, sont souvent très variables d’un enfant à

l’autre. Nous pouvons voir en effet des intolérances apparaître à des doses très faibles, ou

encore une absence d’amélioration symptomatologique à doses importantes.

Nous proposons donc de nous intéresser de plus près au méthylphénidate, à ses propriétés

pharmacologiques et à son dosage sérique, afin d’apporter des hypothèses pour expliquer cette

variabilité. Nous nous appuyons pour cela sur une cohorte rétrospective de patients suivis par

le Dr GERARD sur l’unité centre de référence des troubles des apprentissages de l’hôpital

Pierre Wertheimer à Lyon.

I. Le méthylphénidate : notions pharmacologiques

1. Mode d’action

Le méthylphénidate est un dérivé des pipéridines, pharmacologiquement proche des

amphétamines. Il va agir comme sympathomimétique indirect, en bloquant les transporteurs à

la fois de la dopamine et de la noradrénaline au niveau présynaptique, aboutissant à une

56
augmentation de leur concentration dans le cortex préfrontal (69), et à une augmentation de la

concentration de la dopamine dans le striatum. (70–72)

Des auteurs ont montré que des injections de méthylphénidate chez le rat à petites doses dans

le cortex préfrontal amélioraient la mémoire de travail, tandis que les mêmes injections dans

le striatum ne révélaient pas de réaction sur cette tâche cognitive (73), suggérant une action

thérapeutique privilégiée sur le cortex préfrontal (74,75).

In vivo, l’administration de doses élevées de méthylphénidate exerce une action excitatrice sur

les neurones du cortex préfrontal par activation indirecte des récepteurs α2-adrénergiques et

dopamines D1. (75–77)

In vitro, le méthylphénidate pourrait améliorer l’excitabilité des neurones pyramidaux du

cortex préfrontal en activant le récepteur α2 situé dans l’interneurone. (78)

D’autres auteurs ont rapporté une action facilitatrice sur la transmission synaptique médiée

par le récepteur NMDA via le récepteur σ1 et la cascade de signalisation Phospholipase

C/Phosphokinase C. (79)

De part tous ces mécanismes, le méthylphénidate est un médicament montrant une efficacité

particulièrement importante sur les principaux symptômes du TDAH, quelle qu’en soit la

forme clinique. (80)

La forme médicamenteuse est classiquement composée de 2 isomères : le d-méthylphénidate,

et le l-méthylphénidate. L’effet pharmacologique recherché serait principalement lié à

l’isomère d-méthylphénidate. (81,82)

57
2. Une pharmacocinétique très dépendante de la forme galénique

Le méthylphénidate est rapidement absorbé mais sa biodisponibilité systémique n’atteint

qu’environ 30% de la dose du fait d’un important effet de premier passage hépatique. Des

concentrations plasmatiques maximales d’environ 11ng/ml en moyenne sont atteintes 2

heures après l’administration d’une dose de 0,30 mg/kg. Ces concentrations plasmatiques

maximales sont rapportées comme variables d’un individu à l’autre mais proportionnelles à la

dose administrée.

La biotransformation du méthylphénidate se fait par l’intermédiaire de la carboxylestérase

CESA1. Elle est rapide et complète. Il en résulte un métabolite inactif désestérifié : l’acide α-

phényl 2-pipéridine acétique.

La demi-vie d’élimination plasmatique moyenne du méthylphénidate est de 2 heures. La

grande majorité est éliminée par les urines sous forme de métabolite inactif (60 à 90%). On

retrouve moins de 1% de méthylphénidate inchangé dans les urines.

Cette demi-vie très courte du méthylphénidate pose la problématique de la délivrance car

nécessitant plusieurs prises sur une journée scolaire pour rester efficace. Afin de pallier à ça,

des formes galéniques différentes ont été développées. Ces formes combinent une dose de

méthylphénidate à libération immédiate, et une dose qui se libérera au cours de la journée.

Les différentes formes galéniques vont aussi se distinguer par le schéma de libération de la

dose : libération pulsée (avec plusieurs pics dans la journée de la même façon qu’en

administrant du méthylphénidate à plusieurs reprises) ou libération progressive. Certains

auteurs tendent à favoriser la forme pulsée qui serait moins sujette aux variabilités inter-

individuelles. (83)

58
Concerta® Quasym® Ritaline® Medikinet®
Ritaline®
LP LP LP LM

Galénique Comprimé Gélule Gélule Gélule Gélule

5
10
18 10 10
20
Dosage (mg) 10 36 20 20
30
54 30 30
40
40

Durée d’action
3-4 12 8 8 8
(heure)

Proportion
100 % LI 22 %/78 % 30 %/70 % 50 %/50 % 50 %/50 %
LI/LP

Tmax (heure) 2 6-10 4-5 3-6 2-4

Tableau 1: Données sur les différentes galéniques existantes

3. Effets indésirables

Malgré une efficacité souvent très nette sur les symptômes du TDAH, il est encore fréquent

que le traitement soit interrompu par la famille, par l’adolescent, ou bien par le praticien lui-

même du fait d’une intolérance. (84,85) Ces effets indésirables sont très souvent dose-

59
dépendants, mais les cinétiques spécifiques à chaque galénique, et les variabilités inter-

individuelles importantes en termes d’absorption ou d’élimination du traitement, entraînent

des fluctuations de tolérance notables à des doses parfois similaires.

Les principaux effets indésirables sont :

• A court terme : Perte d’appétit et troubles du sommeil (retard à l’endormissement,

insomnies, cauchemars) sont rapportés de façon majoritaire (86) mais aussi maux de

tête et de ventre (87). A moyen terme les symptômes gastro-intestinaux induisent

fréquemment une perte de poids. (88). Le méthylphénidate va majorer l’anxiété, des

Tics, ou encore induire une certaine irritabilité. (89) Il peut aussi atteindre l’humeur, se

caractérisant chez l’enfant par un isolement social plus marqué. De plus des auteurs

auraient retrouvé dans une étude de 2015 une néphrotoxicité avec une baisse du débit

urinaire et de la filtration glomérulaire sur un rein isolé sans que ces résultats n’aient

été confirmé depuis. (90)

• A plus long terme : Les effets indésirables du méthylphénidate sont moins bien

connus sur le long terme. Le principal étant une cassure de la courbe de croissance (en

lien avec la perte d’appétit et de poids, et pouvant aussi apparaître de façon précoce)

qui est rattrapée à l’arrêt du traitement (ou en faisant des fenêtres thérapeutiques

pendant les vacances scolaires par exemple).

• Sur le plan cardio-vasculaire : La question de l’impact du traitement à ce niveau

inquiète encore nombre de praticiens. En effet, plusieurs études ont montré une légère

élévation de la pression artérielle et du rythme cardiaque après instauration du

traitement. (91–93) Cette conséquence sur le long terme est difficilement évaluable.

Des cas d’atteintes vasculaires périphériques (comme le syndrome de Raynaud) ont

aussi été rapportés. (94–96) De plus quelques cas de décès d’origine cardio-vasculaire
60
chez des patients traités par méthylphénidate ont alerté sur son profil de sécurité. La

causalité reste cependant difficile à mettre en évidence, et comme nous avons pu le

voir plus haut la majorité des recommandations internationales ne recommandent du

coup un bilan cardiaque et une surveillance accrue uniquement devant des antécédents

personnels ou familiaux.

4. En pratique : recommandations

La prescription de méthylphénidate doit classiquement être initiée à la dose de 0,3mg/kg/j

avec titration sur 4 à 6 semaines par paliers de quelques jours pour obtenir la dose

minimale efficace. L’initiation doit se faire avec des comprimés à libération immédiate

(souvent sur 2 à 3 prises quotidiennes) avec switch dans la mesure du possible rapidement sur

des formes à libération prolongée afin de faciliter l’observance. La présence d’un « effet

rebond » le soir peut aussi amener le clinicien à adapter la galénique ou à proposer une forme

à libération immédiate à petite dose en fin de journée.

L’apparition d’effets indésirables doit évidemment amener le praticien à réévaluer la

posologie, la plupart étant en effet dose-dépendants. Mais parfois il sera plus judicieux de

proposer une modification ou une combinaison de 2 galéniques différentes afin d’améliorer la

tolérance sans avoir nécessairement à diminuer les doses.

La posologie maximale recommandée est de 1mg/kg/j (en France) à 1,4mg/kg/j (à

l’international) avec surveillance étroite des effets indésirables (97), ou 60mg/j de

méthylphénidate chez l’enfant et l’adolescent (72mg de Concerta®). L’indication du

traitement devra être rediscutée en cas d’absence d’amélioration après 1 mois.

61
Une fois la posologie optimale trouvée la surveillance devra rester régulière, avec surveillance

du poids et de la taille (avec report sur la courbe de croissance pour éliminer la présence d’une

cassure) mais aussi de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque. Cette surveillance

peut amener le praticien à proposer des fenêtres thérapeutiques pendant les vacances scolaires

ou le week-end afin de favoriser en particulier la reprise de poids.

II. Le dosage sérique

1. Principes généraux

Le dosage des taux sériques de méthylphénidate repose sur la mesure de l’isomère d-

méthylphénidate. Cette mesure doit être réalisée dans les heures suivant la prise du

médicament afin de chercher à obtenir le Cmax (l’heure du dosage pourra donc être adaptée à

la forme galénique (cf tableau 1) mais les études s’appuient généralement sur 2h pour une

forme à libération immédiate et 6h pour une libération prolongée). Il est proposé par les

auteurs que ce Cmax soit compris entre 13 et 22 ng/ml pour limiter le risque de survenue

d’effets indésirables. (98)

2. Enjeux et limites

Le dosage sérique de méthylphénidate ouvre plusieurs perspectives dans la pratique du

spécialiste :

62
• Premièrement cette mesure objective permet d’apporter une réponse à la variabilité

inter-individuelle importante du métabolisme et de l’élimination du

méthylphénidate. Ainsi le clinicien peut s’appuyer dessus pour mieux évaluer la

réponse au traitement à la fois en termes d’efficacité mais aussi en termes de tolérance,

et pouvoir ajuster la posologie orale à administrer en fonction de ces résultats.

• Ensuite, le dosage de méthylphénidate permet de limiter l’exposition au risque

toxique théorique étudié chez l’animal.

Il existe néanmoins actuellement plusieurs limitations :

• La relation entre les profils de tolérance et le taux sérique est encore mal connue.

Malgré un certain consensus sur le taux « limite » de 22ng/ml, très peu d’études ont

cherché à le mesurer lorsque des effets indésirables étaient présents chez l’homme.

• De même, l’amélioration symptomatologique clinique du TDAH n’est pas corrélée de

façon significative avec le taux sérique. (99)

• La variabilité des profils pharmacocinétiques complique la standardisation de la

mesure.

• Il s’agit d’un dosage que peu de laboratoires sont en mesure de faire en pratique

courante. Si l’on prend l’exemple du CHU de Dijon, les prélèvements qui y sont

réalisés doivent être envoyés au laboratoire du CHU de Limoges pour analyse.

Nous proposons de discuter ces éléments au travers de l’aperçu rétrospectif d’une petite

cohorte de patients.

63
III. La pratique : discussion à partir de l’aperçu d’une petite

cohorte de patients

1. Description de la cohorte

La présente discussion porte sur une observation rétrospective de données cliniques récoltées

au centre de référence des troubles des apprentissages à l’hôpital Pierre Wertheimer de Lyon

entre le mois de Juillet 2016 et Mai 2017, conformément à la loi Jordé après avis demandé à

la CNIL.

Cette cohorte est composée de 30 patients âgés de 7 à 18 ans (tableau 2) pour lesquels un

dosage du taux sérique de méthylphénidate a été effectué 6 heures après la prise du traitement

du matin.

Ce dosage a été réalisé dans le laboratoire de biologie des Hospices Civiles de Lyon en dosant

l’isomère d-méthylphénidate comme recommandé par Hiemke et al. (98)

Il s’agit de patients stabilisés cliniquement concernant les symptômes du TDAH (stabilisation

évaluée cliniquement par le Dr GERARD) et ne présentant pas d’intolérance évidente au

traitement aux posologies renseignées. Ils ne prenaient pas d’autres médicaments en dehors du

méthylphénidate et n’avaient pas de pathologie somatique associée.

Certains patients (patients n°20 et 30) ont eu un nouveau dosage après ajustement du

traitement du fait de concentrations sériques élevées. Le patient n°13 a eu 2 dosages différents

à environ 4 mois d’intervalle sans modification de son traitement.

64
PATIENT SEXE DATE DE ÂGE AU MOMENT DU POIDS TAILLE (M) IMC
NAISSANCE PRELEVEMENT (ANS) (KG)
1 M 18/08/2001 15,51 51 1,7 17,6
2 M 16/08/2005 11,25 27,5 1,37 14,7
3 M 05/12/1998 17,96 64 1,63 24,1
4 M 07/07/2004 12,33 58 1,67 20,8
5 F 12/11/2004 12,18 38 1,595 14,9
6 M 30/01/2006 10,76 32 1,43 15,6
7 M 15/10/2000 16,05 84 1,78 26,5
8 M 30/04/2004 13,05 74 1,7 25,6
9 F 13/10/2005 11,17 34,5 1,45 16,4
10 M 01/10/2008 8,6 28 1,29 16,8
11 F 01/09/2006 10,5 27,5 1,28 16,8
12 M 03/05/2001 15,24 69 1,84 20,4
13 M 13/12/2008 8,14 22 1,23 14,5
13 8,48 22 1,24 14,3
14 M 20/02/2002 14,68 50 1,61 19,3
15 M 07/05/2006 10,74 28 1,33 15,8
16 M 25/08/2008 8,71 22 1,23 14,5
17 F 28/01/2009 8,21 22 1,23 14,5
18 M 14/12/2009 7,3 22 1,205 15,2
19 M 31/12/2003 12,91 68 1,52 29,4
20 M 27/03/2008 8,81 33 1,39 17,1
20 9,08 34 1,405 17,2
21 M 06/11/2006 10,46 34 1,38 17,9
22 M 21/03/2004 12,96 48 1,5 21,3
23 M 25/03/2005 11,63 47 1,575 18,9
24 M 02/09/2003 14,32 56 1,685 19,7
25 M 09/06/2006 10,54 28,5 1,33 16,1
26 M 17/01/2008 8,88 31 1,38 16,3
27 M 17/10/2005 10,79 30 1,35 16,5
28 F 01/10/2007 9,15 26 1,31 15,2
29 M 17/11/2003 13,04 42 1,53 17,9
30 M 11/10/2008 8,02 20 1,19 14,1
30 M 8,18 20 1,19 14,1
Tableau 2: Données cliniques

2. Résultats

Les résultats sont détaillés dans le tableau n°3.

65
PATIENT TRAITEMENT DOSE JOURNALIERE DOSE JOURNALIERE CONCENTRATION
(MG/J) (MG/KG/J) PLASMATIQUE A
H6 (NG/ML)
1 C36+RLP20 56 1,1 8
2 RIT10 10 0,36 2,3
3 C36+QLP20 56 0,88 7,7
4 C18+MK20 38 0,66 11,4
5 C18+MK5 23 0,61 12,5
6 C36 36 1,13 10,3
7 C36+RLP30 66 0,79 21,5
8 C36+MK30 66 0,89 6,2
9 C36 36 1,04 6,2
10 C18+MK10 28 1 22,2
11 C18+RLP10 28 1,02 19,7
12 C36 36 0,52 4,8
13 C18+MK5 23 1,05 18,4
13 C18+MK5 23 1,05 13,8
14 RLP60 60 1,2 18,4
15 C36+MK5 41 1,46 12,3
16 C18+MK5 23 1,05 16,8
17 C18+MK5 23 1,05 12,2
18 C18+RLP10 28 1,27 20
19 RIT10 (1-1-0) 20 0,29 9
20 C36 36 1,09 28,3
20 C18+MK10 28 0,82 17,5
21 C36+RIT5(0-1- 41 1,21 14,1
0)
22 C18+RLP30 48 1 17,2
23 C18+RLP30 48 1,02 14,4
24 C36+RLP20 56 1 11
25 C36 36 1,26 15,6
26 RIT5(1-1-0) 10 0,32 15,3
27 C36 36 1,2 13
28 RIT10(1-1-0.5) 25 0,96 13,3
29 C18 18 0,43 4,9
30 C18+RIT5(1-1- 28 1,4 38
0)
30 RLP10+MK5 15 0,75 19
Tableau 3:Traitement et taux sériques de méthylphénidate 6 heures après la prise du matin

66
3. Discussion

Malgré l’absence d’analyse statistique, plusieurs éléments ressortent de ces données.

Tout d’abord nous pouvons constater une diminution du taux sérique chez un même patient

après diminution de la dose journalière administrée : 28.3ng/ml pour une dose journalière de

1,09 mg/kg/j puis 17,5ng/ml pour une dose journalière de 0,82mg/kg/j chez le patient n°20, et

38ng/ml pour une dose journalière de 1,4mg/kg/j puis 19ng/ml pour une dose journalière de

0,75mg/kg/j chez le patient n°30. Cette diminution est cohérente avec la corrélation entre

dose orale et taux sérique évoquée précédemment. Néanmoins il est important de prendre en

compte que dans ces 2 cas un changement de galénique a été entrepris en plus d’une

diminution de la posologie, ce qui pourrait aussi participer à la baisse du taux sérique à H6

avec une répartition différente du Cmax. Cet élément peut permettre au praticien cherchant à

modifier la réponse clinique au traitement (d’après le profil d’efficacité ou de tolérance)

d’avoir une alternative thérapeutique tout en conservant la même classe (qui reste la plus

efficace dans la prise en charge du TDAH) et en n’ajustant que très légèrement les doses

journalières administrées. (83)

Au niveau inter-individuel on retrouve la variabilité attendue avec une fourchette allant de

12,2 ng/ml à 22,2 ng/ml pour une galénique et des posologies journalières similaires (patients

n°10, 16 et 17). Cette variabilité peut être directement mise en lien avec le métabolisme et

l’élimination du méthylphénidate. Des études de pharmacogénétique proposent des éléments

d’intérêt et de compréhension via en particulier le site de la carboxylesterase 1. (100,101) Il

reste cependant impossible de prédire la réponse individuelle en termes de métabolisme,

et l’apport du dosage sérique est notable à ce niveau.

67
Les taux différents à 4 mois d’intervalle chez le patient n°13 (18,4ng/ml et 13,8ng/ml) malgré

l’absence de modification de la galénique ou de la posologie font ressortir une certaine

variabilité intra-individuelle et laissent suggérer l’implication de phénomènes pouvant

potentiellement se surajouter à la pharmacogénétique (prise du repas, IMC,…). Cette

donnée, qui n’a pas été répliquée chez les autres patients de la cohorte, pose la question de la

fragilité de la mesure, nécessitant alors un contrôle régulier du taux sérique chez un même

patient afin d’en surveiller l’évolution.

S’agissant d’une cohorte de patients stabilisés sur le plan clinique et ne présentant pas

d’intolérance au traitement, la fourchette importante des taux sériques allant de 2,3ng/ml pour

le patient n°2 (en gardant en tête qu’il s’agit de Ritaline LI 10mg donc déjà majoritairement

éliminée 6 heures après la prise) à 38ng/ml pour le patient n°30, avec 16 patients entre 13 et

22 ng/ml, montre que la corrélation entre taux sériques et efficacité clinique, de la même

manière que la corrélation entre dose orale et efficacité clinique, n’est pas généralisable et

doit être recherchée de façon individuelle pour chaque patient.

Cette constatation pourrait être étendue à la corrélation entre taux sériques et effets

indésirables, mais l’absence d’études suffisantes s’intéressant à cette question nous incite en

tant que praticien à ne pas dépasser la valeur seuil la plus consensuelle d’un Cmax à 22ng/ml

afin de limiter le risque de survenue d’effets indésirables.

IV. En conclusion

Le méthylphénidate est le traitement de première intention du TDAH en France et à

l’international. Sa prescription est sujette à des réponses en termes de profil d’efficacité et de

68
tolérance très variables d’un patient à l’autre, entraînant de façon fréquente des problèmes

d’observance sur le plus long terme. Les multiples formes galéniques disponibles vont

permettre au praticien de s’adapter aux réponses de chacun. Cependant ces ajustements de

posologie et de galénique peuvent se révéler parfois complexe du fait de cinétiques et de

schémas de libération là aussi variables.

Dans ce contexte, le dosage des taux sériques en pratique courante dans les cas difficiles de

réponse incomplète malgré la hausse des posologies orales, ou encore d’intolérance malgré

des posologies faibles, pourrait permettre au médecin de mieux appréhender la réponse du

patient et de pouvoir s’y adapter de façon plus spécifique (par un ajustement des posologies

orales mais aussi par un ajustement des galéniques avec la possibilité d’associations de 2

galéniques différentes).

Ce dosage n’est pour autant pas sans contraintes, et plus d’études nécessitent d’être menées

pour évaluer la corrélation entre les taux sériques et la survenue d’effets indésirables.

69
Conclusions

Le développement des connaissances autour du TDA/H depuis les dernières décennies

a permis de dévoiler un trouble touchant plusieurs centaines de milliers d’enfants en France.

Ce trouble provoque chez l’enfant et l’adolescent des répercussions sur tous les plans de vie :

familial, amical, scolaire puis professionnel. De plus, son évolution sans une prise en charge

adaptée est caractérisée par le développement de comorbidités psychiatriques invalidantes et à

l’origine d’un risque vital. Il est par ailleurs fréquemment retrouvé associé à d’autres

pathologies somatiques et psychiatriques, venant alors aggraver le tableau clinique global et

donc le pronostic.

L’origine du TDA/H est encore très discutée ; malgré le consensus sur une

étiopathogénie neurodéveloppementale multifactorielle, aucun marqueur diagnostic évident

n’a pu être retrouvé. Le diagnostic à l’heure actuelle est donc uniquement clinique, et sa prise

en charge, bien que multimodale, repose principalement en France sur la prescription parfois

contraignante de Méthylphénidate.

Devant la prévalence particulièrement importante du TDA/H, de plus en plus de

médecins sont confrontés à des formes atypiques à la fois dans leur présentation clinique mais

aussi dans leurs réponses au traitement. Nous nous sommes donc intéressé au soutien sur les

plans diagnostique et thérapeutique que pourraient apporter les examens complémentaires

depuis les dernières recommandations de l’HAS datant de 2014. La recherche bibliographique

nous a permis de mettre en avant deux perspectives : l’EEG quantitatif avec neurofeedback, et

le dosage du méthylphénidate.

70
Bien que manquant de spécificité sur le plan diagnostique, l’EEG quantitatif, avec le

ratio thêta/beta, pourrait montrer un intérêt comme facteur prédictif de la réponse

thérapeutique, mais surtout ouvrir de nouvelles possibilités en termes de prise en charge non

médicamenteuse via le neurofeedback. Ces possibilités sont encore en cours d’étude mais des

dispositifs prometteurs émergent déjà.

Des perspectives apparaissent aussi avec le dosage des taux sériques de

méthylphénidate. En effet, à partir de l’aperçu d’une petite cohorte du centre de référence des

troubles des apprentissages de l’hôpital Pierre Wertheimer à Lyon, nous avons pu mettre en

évidence des variabilités importantes de ces taux malgré une stabilité clinique. Ce dosage

pourrait expliquer certaines mauvaises tolérances et permettre de s’adapter en fonction des

réponses au traitement médicamenteux.

Au total ce travail nous aura amené à appréhender l’approche intégrative, nécessaire

dans un nombre croissant de pathologies psychiatriques, à la croisée de la psychiatrie, des

neurosciences ou encore de la génétique. Au-delà de l’étude des examens complémentaires, il

s’agit de comprendre comment des approches variées et pluridisciplinaires peuvent aider à

prendre en charge un trouble complexe comme le TDA/H.

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87
Table des annexes

Annexe 1: Critères diagnostiques du Trouble hyperkinétique selon la CIM-10 (F90) ............ 89

Annexe 2: Questionnaire de Conners ....................................................................................... 92

Annexe 3: Echelle SNAP-IV.................................................................................................... 93

88
Annexe 1: Critères diagnostiques du Trouble hyperkinétique selon la CIM-10 (F90)

G1. INATTENTION

Au moins 6 des symptômes suivants ont persisté au moins pendant 6 mois, à un degré

inadapté ne correspondant pas au niveau de développement de l’enfant :

1) Ne parvient souvent pas à prêter attention aux détails ou fait des fautes d’inattention

dans les devoirs scolaires, le travail, ou d’autres activités

2) Ne parvient souvent pas à soutenir son attention dans des tâches ou des activités de jeu

3) Ne parvient souvent pas à écouter ce qu’on lui dit

4) Ne parvient souvent pas à se confronter aux directives venant d’autrui ou à finir ses

devoirs, son travail ou à se conformer à des obligations sur le lieu de travail (non dû à

un comportement oppositionnel ou à un manque de compréhension des instructions)

5) A souvent du mal à s’organiser des tâches ou des activités

6) Evite souvent ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu,

telles que les devoirs à la maison

7) Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à certaines activités à l’école ou à

la maison

8) Est souvent facilement distrait par des stimuli externes

9) A des oublis fréquents au cours des activités quotidiennes

G2. HYPERACTIVITE

Au moins 3 des symptômes suivants ont persisté au moins pendant 6 mois, à un degré

inadapté et ne correspondant pas au niveau de développement de l’enfant :

1) Agite souvent ses mains ou ses pieds ou se tortille sur sa chaise


89
2) Se lève en classe ou dans d’autres situations alors qu’il devrait rester assis

3) Court partout ou grimpe souvent de façon excessive dans des situations inappropriées

4) Est souvent exagérément bruyant dans les jeux ou a du mal à participer en silence à

des activités de loisirs

5) Fait preuve d’une activité motrice excessive non influencée par le contexte social ou

les consignes

G3. IMPULSIVITE

Au moins 1 des symptômes suivants a persisté au moins pendant 6 mois, à un degré inadapté

et ne correspondant pas au niveau de développement de l’enfant :

1) Se précipite souvent pour répondre aux questions sans attendre qu’on ait terminé de

les poser

2) Ne parvient souvent pas à rester dans une file d’attente ou à attendre son tour dans les

jeux ou dans d’autres situations de groupe

3) Interrompt souvent autrui ou impose sa présence (par exemple fait irruption dans les

conversations ou les jeux des autres)

4) Parle souvent trop, sans tenir compte des règles sociales

CRITERES ASSOCIES

G4. Le trouble survient avant 7 ans.

G5. Caractère envahissant du trouble : Les critères doivent être remplis sans plus d’une

situation, comme par exemple à la maison, à l’école, et dans une autre situation où l’enfant

fait l’objet d’une observation (les informations doivent provenir de plusieurs sources pour

mettre en évidence la présence de critères dans des situations différentes).

90
G6. Les symptômes cités en G1-G3 sont à l’origine d’une souffrance ou d’une altération du

fonctionnement social, scolaire ou professionnel, cliniquement significative.

G7. Ne répond pas aux critères du trouble envahissant du développement, d’un épisode

maniaque, d’un épisode dépressif, ou d’un trouble anxieux.

SOUS-CATEGORIES DES TROUBLES HYPERKINETIQUES :

F90.0 Perturbation de l’activité et de l’attention

F90.1 Trouble hyperkinétique et troubles des conduites

F90.8 Autres troubles hyperkinétiques

F90.9 Trouble hyperkinétique, non spécifié

91
Annexe 2: Questionnaire de Conners

92
Annexe 3: Echelle SNAP-IV

93
Université de Bourgogne
UFR des Sciences de Santé
Circonscription Médecine

TITRE DE LA THESE : EVALUATION ET PRISE EN CHARGE DU TDA/H DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT : QUELLE

PLACE POUR LES EXAMENS COMPLEMENTAIRES ? FOCUS SUR LE DOSAGE DU METHYLPHENIDATE ET LE

NEUROFEEDBACK.

AUTEUR : CLEMENT SIMAO DE SOUZA

RESUME : LE TROUBLE DEFICITAIRE DE L’ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITE (TDA/H) EST UN TROUBLE

NEURODEVELOPPEMENTAL PRESENTANT UNE PREVALENCE D’ENVIRON 5% DES ENFANTS D’APRES

LE MANUEL DIAGNOSTIQUE ET STATISTIQUE DES TROUBLES MENTAUX -5EME EDITION (DSM-5), CE QUI EN FAIT

L’UN DES TROUBLES LES PLUS REPANDUS DANS LA POPULATION GENERALE. DEVANT CETTE PREVALENCE, DE PLUS

EN PLUS DE MEDECINS SONT CONFRONTES A DES PRESENTATIONS ATYPIQUES DE LA PATHOLOGIE, QUE CE SOIT SUR

LE PLAN CLINIQUE OU EN TERMES DE REPONSE AU TRAITEMENT. OR, AUCUN EXAMEN COMPLEMENTAIRE N’EST

ACTUELLEMENT RECOMMANDE PAR LA HAUTE AUTORITE DE SANTE (HAS) EN FRANCE POUR AIDER LE PRATICIEN

DANS SA DEMARCHE. NOUS NOUS SOMMES DONC INTERESSE A REPRENDRE LES RECOMMANDATIONS DATANT DE

2014 POUR LES PRINCIPAUX EXAMENS DISPONIBLES, EN CONSIDERANT PLUS PARTICULIEREMENT

L’ELECTROENCEPHALOGRAPHIE QUANTITATIVE AVEC LE NEUROFEEDBACK, ET LE DOSAGE DES TAUX SERIQUES DE

METHYLPHENIDATE. NOUS DISCUTONS L’INTERET DU DOSAGE DE METHYLPHENIDATE EN NOUS APPUYANT SUR

L’APERÇU D’UNE COHORTE DE PATIENTS PRIS EN CHARGE A L’HOPITAL PIERRE WERTHEIMER A LYON. CES

ELEMENTS NOUS AMENENT A OUVRIR DES PERSPECTIVES POUR LA PRATIQUE DU MEDECIN, EN PARTICULIER DANS

LE DOMAINE DE LA PRISE EN CHARGE DU TROUBLE ET DU SUIVI.

MOTS-CLES : TROUBLE DEFICITAIRE DE L’ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITE – METHYLPHENIDATE –

PHARMACOLOGIE – ELECTROENCEPHALOGRAPHIE – NEUROFEEDBACK - BIOLOGIE

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