Simaodesouza Thesemed 2017
Simaodesouza Thesemed 2017
Simaodesouza Thesemed 2017
ANNEE 2017
N°
méthylphénidate et le neurofeedback.
THESE
présentée
Circonscription Médecine
et soutenue publiquement le
05 Octobre 2017
par
ANNEE 2017
N°
méthylphénidate et le neurofeedback.
THESE
présentée
Circonscription Médecine
et soutenue publiquement le
05 Octobre 2017
par
PROFESSEURS EN SURNOMBRE
Discipline Universitaire
PROFESSEURS EMERITES
PROFESSEURS CERTIFIES
NOTE A INSERER APRES LA LISTE DU PERSONNEL DE L’UFR DES SCIENCES DE SANTE, CIRCONSCRIPTION
MEDECINE
L’UFR des Sciences de Santé de Dijon, Circonscription Médecine, déclare que les opinions émises dans les
thèses qui lui sont présentées doivent être considérées comme propres à leurs auteurs, et qu'elle n'entend ne leur
COMPOSITION DU JURY
Au Docteur Daniel GERARD pour m’avoir dirigé et guidé dans ce travail et pour avoir
accepté de le faire toujours avec sourire et humour malgré un planning et des obligations de
Au Docteur Gérald ALLOY, non seulement pour avoir accepté de participer à mon jury, mais
surtout pour m’avoir enseigné sa pratique et sa passion pour la pédopsychiatrie, ainsi que pour
A M. le Professeur Benoît TROJAK, pour avoir accepté de présider à mon jury, pour avoir
pris le temps de juger mon travail à plusieurs reprises et pour m’avoir accueilli au cours de ses
protocoles de recherche.
avoir accepté de participer à mon jury sur un délai aussi restreint, bien que ne travaillant pas
A M le Docteur Olivier REVOL pour m’avoir orienté dans mes plus jeunes années sur la
pédopsychiatrie pour les quelques années à venir, et me soutenir dans mes démarches de
formation.
A Mme le Professeur Laurence FAIVRE pour m’avoir fait découvrir la recherche clinique et
A toutes les équipes, médecins, soignants, infirmières… qui m’ont soutenu, accueilli à bras
A mes patients, jeunes et moins jeunes, qui m’en ont plus appris sur la pratique que tous les
A Tous mes amis, que je ne pourrai malheureusement pas citer par manque de temps, mais
A ma famille, à mes parents, à ma sœur, qui ont toujours été soutenants en toute circonstance.
Et par-dessus tout à ma (futur) femme, qui a le travail le plus difficile de tous mais qui le fait à
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments,
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur
J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur
dignité.
Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité.
J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les
consciences.
Admis(e) dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l'intérieur des
maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai
dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me
seront demandés.
J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.
Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois
Introduction .............................................................................................................................. 19
1. Génétique ................................................................................................................... 23
2. Environnementale ...................................................................................................... 24
3. Neurobiologique ........................................................................................................ 25
4. Neurocognitive .......................................................................................................... 26
12
VI. Comorbidités ............................................................................................................. 34
2. Médicamenteuse ........................................................................................................ 39
2. L’électrocardiogramme ............................................................................................. 47
13
3. L’imagerie cérébrale .................................................................................................. 48
4. L’électroencéphalogramme ....................................................................................... 48
5. En conclusion ............................................................................................................ 55
3. Effets indésirables...................................................................................................... 59
III. La pratique : discussion à partir de l’aperçu d’une petite cohorte de patients ........... 64
2. Résultats..................................................................................................................... 65
3. Discussion .................................................................................................................. 67
14
IV. En conclusion ............................................................................................................ 68
Conclusions .............................................................................................................................. 70
Bibliographie ............................................................................................................................ 72
15
Table des tableaux
16
Table des figures
17
Table des abréviations
EEG : Electroencéphalogramme
18
Introduction
L’enfant « rêveur », l’enfant « agité » des siècles derniers, a peu à peu laissé place à la
découverte d’un trouble plus spécifique avec un réel support anatomique et fonctionnel : le
trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. De plus en plus, nous nous
aussi d’adultes) sont affectés par ce trouble et que les répercussions sur le plan scolaire,
moins voyantes, parfois atypiques de TDAH. Ces formes pour lesquelles l’hyperactivité est
clinicien par leur présentation et leur réponse au traitement beaucoup moins « bruyante ».
Devant la prévalence importante du trouble, de nombreux médecins vont être confrontés à ces
formes atypiques. Or, un retard dans le diagnostic et la prise en charge vont très rapidement
en aggraver le pronostic évolutif. Nous nous sommes donc poser la question : De quels outils
objectifs le praticien bénéficie-t-il face à cette difficulté ? Et plus particulièrement, quel peut
être l’apport des examens complémentaires dans cette problématique ? Existe-t-il des
marqueurs fiables et utilisables chez les enfants présentant ces formes sans hyperactivité,
Nous avons cherché à répondre à cette problématique en nous appuyant sur un travail en 3
parties.
19
Tout d’abord, la première partie constitue un corpus de bases théoriques sur le TDAH afin de
mieux en appréhender les enjeux. Nous réalisons un aperçu des bases étiopathogéniques, ainsi
que des aspects épidémiologiques. Nous reprenons aussi les différentes comorbidités et
diagnostics différentiels ainsi que les premiers outils paracliniques pouvant présenter une aide
Dans un deuxième temps nous abordons plus spécifiquement la question des examens
complémentaires, en nous appuyant sur les recommandations de l’HAS de 2014 ainsi que sûr
Pour finir la troisième partie sera consacrée à l’étude plus spécifique du dosage sérique de
méthylphénidate. Après avoir fait des rappels pharmacologiques, nous proposons de discuter
20
Partie I : Généralités sur le TDA/H
dès le XVIIème siècle en France avec des personnages imaginés par des auteurs comme
Molière ou La Bruyère. Ces personnages sont caractérisés par leur côté rêveur, inattentif et
distractible ; caractères qui entraînent des conséquences déjà alors remarquables. Des
descriptions similaires commencent à apparaître aux Etats-Unis vers le XIXème siècle. Les
premières associations avec l’agitation motrice remontent quant à elle à 1844 avec le Docteur
Hoffmann.
le Docteur Crichton en 1798. (1) La dimension comportementale est intégrée par le Docteur
Bourneville en France mais uniquement chez des enfants présentant un retard intellectuel.
remonte à 1902 avec Georges Still. Il n’apparaîtra pas dans les classifications avant 1915 et la
huitième édition du Traité d’Emil Kraepelin. Des termes comme « hyperkinetic impulse
disorder » ou « hyperactive child syndrome » sont développés à la fin des années 1950 par
La question de l’étiologie commence alors à se poser. Deux théories bien distinctes sont mises
en avant :
21
• Premièrement celle du « minimal brain damage » ou « minimal brain dysfunction »
découlant des observations d’enfants victimes des épidémies d’encéphalites entre 1915
et 1920 et présentant par la suite des similarités cliniques notables avec le tableau du
TDAH. (3) Bradley décrit déjà en 1937 une réponse favorable aux psychostimulants
environnementaux. C’est cette théorie qui sera retenue en 1968 dans le Manuel
II. Epidémiologie
mondial. Elle est en effet estimée entre 3,4% et 7,1% des enfants en âge scolaire et
adolescents selon les études. (4–6) Cette fourchette assez large s’explique par les différences
culturelles mais aussi par l’utilisation de critères diagnostiques pouvant être variables. Cette
22
prévalence est globalement similaire sur le plan international : en France, une étude datant de
Le sex-ratio est en faveur des garçons, de 2 à 4 pour 1. Il peut varier selon la forme du TDAH
(la forme avec inattention prédominante étant la forme la plus présente chez la fille).
Globalement la prévalence serait stable sur les 30 dernières années à critères et sources
III. Etiopathogénie
L’étiopathogénie du TDAH est complexe et encore très discutée. Aucune cause spécifique n’a
été mise en évidence et nous parlons donc surtout de facteurs de risque, qui peuvent s’ajouter
sans nécessairement avoir de relations entre eux. Ces facteurs sont nombreux et se situent sur
neurocognitifs. (8)
1. Génétique
prédominante. (9)
23
L’héritabilité est estimée entre 70 et 90% d’après les études de jumeaux. (9–12) Il apparait
cependant que cette héritabilité est liée à la prédisposition génétique mais aussi à l’interaction
gènes-environnement.
La génétique moléculaire n’a pas mis en évidence de gène spécifique du TDAH. Les
associations les plus rapportées concernent des variantes génétiques pour des récepteurs
2. Environnementale
lui aussi été exploré dans d’importantes études. Cependant, bien que des associations avec
certains facteurs aient été mises en évidence, aucun lien de causalité n’a pu être établi à ce
jour. Leur impact sur le plan épigénétique, en modulant l’expression de certains gènes, et en
périnatale
accouchement difficile/déclenché)
24
- Une exposition de l’enfant à des toxiques (plomb en particulier, mais aussi mercure,
manganèse, pesticides)
3. Neurobiologique
permis de mettre en évidence chez les enfants TDAH des atteintes de régions et structures
préfrontal gauche, du thalamus gauche et du lobule paracentral droit (ce qui reste à
Les anomalies cérébrales se maintiendraient globalement à l’âge adulte, avec une exception
pour le noyau caudé. En revanche, des résultats mettent en avant l’impact positif de la prise en
25
charge médicamenteuse, en particulier sur la neuroplasticité cérébrale, avec une amélioration
4. Neurocognitive
- Le modèle de Barkley en 1997 tout d’abord, propose un abord centré sur les fonctions
début des années 90, suggère non pas un défaut d’inhibition mais une recherche
modèle a été appuyé par des études en imagerie fonctionnelle montrant une
2006, à en proposer un nouveau qui combinerait les deux approches. (19,20) En effet,
la distinction est alors faite entre les troubles exécutifs dits « froids » correspondant au
26
décision sur des bases émotionnelles, impliquant les processus de motivation, et
TDAH. Ce-dernier repose donc uniquement sur la clinique, en s’appuyant sur la recherche
de symptômes décrits par les principales classifications internationales. Cette recherche doit
se faire à la fois par l’évaluation clinique au cours de l’entretien avec l’enfant, mais aussi par
globalité du trouble.
10)
Le diagnostic de « TDAH » est absent de la CIM-10. Il existe un syndrome qui s’en rapproche
néanmoins fortement : le « Trouble hyperkinétique ». Il se définit par les critères décrits dans
l’Annexe 1.
Le trouble est ici classé parmi les « Troubles du comportement et troubles émotionnels
27
2. Diagnostic positif du DSM-5
Les critères diagnostiques du TDAH d’après le DSM-5 sont répertoriés ci-dessous. (21)
scolaires/professionnelles.
a) Souvent, ne parvient pas à prêter attention aux détails, ou fait des fautes
professionnelles
h) Souvent, se laisse facilement distraire par des stimuli externes (pour les
adolescents et les adultes, cela peut inclure passer du « coq à l’âne »).
28
A noter : les symptômes ne doivent pas être uniquement une manifestation d’un comportement
consignes. Chez les patients de 17 ans et plus, au moins 5 symptômes sont requis.
sociales et scolaires/professionnelles.
a) Remuse souvent les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège
assis
c) Souvent, court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié
sentiment d’agitation)
d) A souvent du mal à se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir
e) Est souvent « sur la brèche » ou agit souvent comme s’il était « monté sur
ressorts »
g) Laisse souvent échapper la réponse à une question qui n’est pas encore
entièrement posée
29
A noter : les symptômes ne doivent pas être uniquement une manifestation d’un comportement
consignes. Chez les patients de 17 ans et plus, au moins 5 symptômes sont requis.
l’âge de 12 ans.
C. Présence d’un certain degré de gêne fonctionnelle liée aux symptômes dans deux ou
d’un autre Trouble psychotique, et ils ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble
- TDAH type inattention prédominante : si, pour les 6 derniers mois, les critères
les critères d’hyperactivité-impulsivité sont remplis mais pas les critères d’inattention.
30
- TDAH léger : il existe peu ou pas de symptômes supplémentaires par rapport à ceux
requis pour poser le diagnostic et les symptômes constituent une altération minime du
social et scolaire.
Enfin, la notion de « rémission partielle » peut être utilisée : alors que les critères
diagnostiques étaient parfaitement remplis initialement, moins de critères sont présents depuis
les 6 derniers mois et les symptômes altèrent toujours le fonctionnement social, scolaire ou
professionnel.
V. Evaluations complémentaires
Plusieurs outils vont permettre de compléter l’évaluation diagnostique initiale, avec comme
objectif d’enrichir le diagnostic, d’éliminer des comorbidités, ou encore de proposer une base
31
1. Echelles comportementales spécifiques
Plusieurs échelles comportementales ont été développées afin d’enrichir la récolte des
éléments anamnestiques qui est indispensable dans le diagnostic du TDAH. Ces échelles sont
fréquemment destinées aux parents comme aux enseignants afin de renseigner tous les
environnements de la vie de l’enfant. Elles ne sont bien entendu pas suffisantes pour le
Elles pourront montrer un intérêt aussi dans le suivi afin d’objectiver l’évolution
symptomatologique du patient.
- Les échelles de Conners (Annexe 2) : Elles évaluent les troubles des conduites, les
de sociabilisation. Nous retrouvons une version pour les parents, une version
l’adolescent.
retrouvons une version pour les enseignants et une version pour les parents.
- L’échelle ADHD-IV (ADHD-IV Rating Scale) : Composée de 18 items basés sur les
32
2. Evaluation neuropsychologique
que les fonctions exécutives. Bien que les tests réalisés ne permettent pas de poser un
diagnostic de TDAH, leur réalisation peut parfois en être un support. Ils vont de plus surtout
mettre en évidence les forces et faiblesses de l’enfant et ainsi aider à orienter la prise en
charge à proposer.
- L’attention soutenue : qui consiste à maintenir son attention sur un temps prolongé
- L’attention sélective : qui peut se définir comme la capacité à se focaliser sur une
- L’attention divisée : qui consiste en une affectation optimale des ressources entre
Ce bilan peut être enrichi d’une évaluation du Quotient Intellectuel à l’aide du test de
Weschler. Son analyse comparative pourra nous renseigner sur le profil spécifique de l’enfant.
33
3. Autres évaluations
D’autres bilans peuvent être demandés afin de compléter l’évaluation lorsqu’une comorbidité
VI. Comorbidités
La recherche des comorbidités est indispensable dans la prise en charge du TDAH. En effet
50 à 90% des enfants atteints de TDAH présentent au moins une comorbidité. La présence
d’une comorbidité peut retarder le diagnostic et va aggraver le pronostic évolutif. Il est donc
important de les repérer le plus précocement possible afin de les prendre en charge. Nous
somatiques.
1. Comorbidités neuropsychologiques
travail
grande maladresse, des mouvements lents et imprécis dans l’utilisation des objets et dans
Ces troubles neuropsychologiques vont fortement augmenter les difficultés scolaires déjà
inhérentes au TDAH et ainsi aggraver le pronostic évolutif sur le plan social mais aussi
2. Comorbidités psychiatriques
fréquente. Le TOP touche en effet environ 50% des enfants et adolescents présentant
un TDAH. L’évolution vers un trouble des conduites (lorsqu’un TOP est présent) va
- Troubles du spectre autistique : Selon les études, jusqu’à 80% des patients
35
- Abus de substances : Les patients présentant un TDAH sont plus à risque de
plus précoce du produit, une évolution plus rapide vers la dépendance, une addiction
premières années de vie scolaire, les tics se présentent sous forme de mouvements
tics verbaux.
3. Comorbidités somatiques
- Epilepsie : 30 à 40% des patients avec une épilepsie présenteraient un TDAH associé.
La forme prédominante serait alors la forme inattentive avec un sex ratio de 1 : 1. (26)
36
VII. Diagnostics différentiels
Au-delà des comorbidités, des problématiques différentes peuvent mimer le tableau clinique
du TDAH. Il est nécessaire d’éliminer ces diagnostics différentiels du fait d’une prise en
(jusqu’à 5-6 ans). La sévérité des comportements pourra orienter sur un diagnostic
précoce de TDAH.
- Troubles de l’humeur
- Troubles de l’attachement
- Problématique psychosociale
37
VIII. Prise en charge
La prise en charge du TDAH est globale et multimodale. En effet, bien que le traitement
médicamenteux soit indiqué en première intention dans la majorité des situations, les
répercussions du trouble se font sur tous les plans de vie de l’enfant/adolescent et il est donc
nécessaire d’intervenir à tous les niveaux. De plus, le profil de tolérance du traitement étant
parfois mauvais chez certains enfants, et n’ayant que très peu d’alternatives médicamenteuses
en France, il est important de pouvoir renforcer la prise en charge sur les autres plans.
1. Non médicamenteuse
La prise en charge non médicamenteuse est primordiale dans le TDAH et indiquée à tous les
stades de sévérité. Elle passe premièrement par la psychoéducation des parents et de l’enfant
psychoéducative a pour objectif une meilleure compréhension du trouble par tous les acteurs
apprentissages).
L’intervention au niveau scolaire peut aussi passer par la mise en place d’aménagements de la
scolarité de l’enfant (assis devant la maîtresse, lui faire faire les tâches nécessitant de se lever
en allant effacer le tableau par exemple, mettre en place un projet personnalisé de soins ou un
projet d’accompagnement individuel…). Des conseils peuvent aussi être fournis pour les
38
parents : recours aux consignes simples (ne pas avoir recours à une demande nécessitant de
Une prise en charge psychothérapique peut être proposée à l’enfant et l’adolescent. Elle
pourra s’axer sur l’entraînement cognitif, la régulation émotionnelle, les habiletés sociales…
Selon les comorbidités associés (en termes de trouble des apprentissages surtout ou de
2. Médicamenteuse
2.1. Méthylphénidate
s’agit d’un traitement indiqué dès l’âge de 6 ans, qui montre une efficacité sur toutes les
Nous détaillons les différentes galéniques existantes dans le Tableau 1, ainsi que les
39
2.2. Autres molécules
- Dexamphétamine (stimulant)
IX. Evolution
Le TDAH est un trouble qui apparaît classiquement dans l’enfance. Le diagnostic est difficile
à réaliser avant 5 ans du fait du développement normal qui présente des similarités avec le
TDAH à cet âge-là. Par la suite, les symptômes vont très vite devenir invalidants pour l’enfant
avec l’entrée à l’école. Non détectés et non pris en charge, ils peuvent être à l’origine d’un
isolement social, d’un échec scolaire, menant à une baisse de l’estime de soi. Cette
important dans le pronostic puisqu’ils vont constituer le socle sur lequel va se développer un
l’adolescence ainsi qu’à l’âge adulte. Le trouble ne guérit pas réellement, mais des
40
aménagements vont progressivement être instaurés par le patient (métier qui ne demande pas
condamnations judiciaires…).
diagnostic ait pu être posé et une prise en charge adaptée mise en place, ou pas. Cependant
des formes parfois atypiques, une symptomatologie sans hyperactivité franche, la présence de
comorbidités, sont autant de facteurs qui peuvent retarder le diagnostic et compliquer la prise
en charge. Il nous a paru important alors de nous intéresser à la position de des examens
complémentaires dans cette problématique du diagnostic, mais aussi de la prise en charge par
la suite, en nous basant sur les recommandations de l’HAS de 2014 et sur les guidelines
internationales.
41
Partie II : Place des examens complémentaires
internationales ont été publié depuis maintenant une dizaine d’années, ainsi que des
Nous nous sommes donc intéressés à reprendre ces recommandations en nous intéressant à la
place des examens complémentaires et en les discutant brièvement en nous appuyant sur une
neurofeedback.
I. Quelles recommandations ?
rendre compte que cet avis d’experts est surtout basé sur les recommandations internationales,
Sur le plan de l’évaluation diagnostique, l’EEG est évoqué dans les cas d’antécédents
d’épilepsie, ainsi que l’Audiogramme en cas de déficit auditif suspecté. D’autres examens
Sur le plan thérapeutique aucun examen complémentaire n’est réellement abordé à l’exception
de l’ECG dans le cas de l’initiation d’un traitement par méthylphénidate, mais qui là encore
Ces avis d’experts sur lesquels se fondent les recommandations françaises concernant l’intérêt
Les guidelines de la SIGN, datant de 2009, évoquent la réalisation d’un bilan génétique, d’un
EEG et d’IRM de façon non spécifique, et uniquement sur point d’appel. Par ailleurs, en se
basant sur une étude française publiée en 2008 (27), ils proposent de considérer le fer avec
La NICE recommande uniquement l’ECG avant instauration du traitement si l’on retrouve des
43
La CADDRA propose en 2011 de la même façon que pour la NICE la réalisation d’un ECG
réaliser d’autres examens complémentaires à visée diagnostique, mais encore une fois
L’AAP n’évoque pas du tout la place des examens complémentaires dans ses
recommandations.
Au total nous retrouvons de façon assez consistante la réalisation de l’ECG avant instauration
d’éliminer une suspicion de diagnostic différentiel. La question du bilan ferrique évoquée par
1. Le bilan biologique
début des années 90 par certains auteurs qui auraient retrouvé une prévalence
façon plus marquée sur les symptômes d’hyperactivité/impulsivité avec l’hypothèse d’une
44
étiologie pouvant expliquer la dichotomie entre la dimension attentionnelle et hyperactive du
trouble. (28,29)
Néanmoins ce lien a été depuis remis en question par plusieurs études n’ayant pas retrouvé
cliniques retenues affectant surtout les symptômes liés à l’humeur ou encore les
comportements. (30,31)
Une étude a par la suite mis en évidence une association significative chez les enfants en âge
préscolaire entre une TSH élevée associée à une T4 libre basse, et des symptômes du TDAH.
(32)
Des études plus récentes se sont intéressées à l’implication d’un trouble thyroïdien chez la
(33–35). La causalité n’est pas encore clairement définie mais le mécanisme suggéré reste
Ces résultats sont cependant controversés par plusieurs auteurs, certains d’entre eux n’ayant
pas retrouvé d’association entre des concentrations élevées de TSH à la naissance et les
échelles de comportement par la suite sur une cohorte plus importante. (36)
Dans l’ensemble, le bilan thyroïdien n’est donc clairement pas recommandé en première
intention chez un enfant pour lequel un TDAH est suspecté. Néanmoins il pourra se montrer
l’enfant en âge préscolaire et chez celui dont la mère a présenté des anomalies thyroïdiennes
au cours de la grossesse.
45
1.2. Bilan ferrique
dopaminergique a incité les chercheurs à s’interroger sur son influence dans l’expression du
TDAH. Ainsi, un premier auteur a mis en évidence en 1997 une augmentation significative
des taux de ferritine sériques et une diminution des symptômes du TDAH chez des enfants
Par la suite plusieurs études ont retrouvé des taux de ferritine sériques significativement plus
bas chez des enfants présentant un TDAH en comparaison avec des sujets sains. (38–40) Ce
Cependant ces résultats sont encore une fois discutés et certains auteurs ne retrouvent pas de
Une méta-analyse centrée sur cette problématique et publiée cette année rapporte au final un
taux de ferritine sérique significativement plus bas chez les patients TDAH, mais elle ne
Au total, le bilan ferrique n’est là encore pas indiqué en première intention dans le diagnostic
46
1.3. Autres bilans
Aucun autre bilan biologique n’a pour l’instant montré d’intérêt dans la diagnostic ou
2. L’électrocardiogramme
risque d’évènements cardio-vasculaires graves chez les enfants sans antécédents et à des
Un cas de décès suite à un infarctus du myocarde chez un enfant traité par méthylphénidate a
47
ou bien lorsqu’une instauration de méthylphénidate devra être discutée chez un enfant aux
3. L’imagerie cérébrale
cadre du TDAH a permis de mettre en évidence plusieurs anomalies à la fois sur le plan
structural et fonctionnel que nous avons cité précédemment. Néanmoins ces anomalies
manquent encore de spécificité et leur utilité sur le plan diagnostique ou évolutif n’est pas
encore suffisante pour justifier une réelle implication clinique. L’imagerie reste cependant un
neurobiologiques sous-jacents.
Elle pourra de façon ponctuelle être indiquée afin d’éliminer un diagnostic différentiel
4. L’électroencéphalogramme
éliminer une épilepsie sur points d'appels (antécédents personnels ou familiaux, absences,…).
Il doit enregistrer un temps de veille mais aussi de sommeil afin de pouvoir éliminer certains
syndromes moins fréquents mais potentiellement graves comme l’Epilepsie avec pointes-
48
ondes continues du sommeil (EPOCS) et le syndrome de Landau-Kleffner (aphasie
épileptique acquise pouvant mimer le tableau du TDAH dans sa phase précoce). (53)
1. Principes généraux
avec Hans Berger. Les analyses se font dans un premier temps principalement au niveau
fréquentiel.
Par la suite, dans les années 1960, les avancées technologiques vont permettre d’analyser le
signal EEG en utilisant une transformation de Fourier rapide pour étudier la moyenne de la
ensuite être comparée à des bases de données normatives afin de repérer des réponses
Les différentes bandes de fréquence enregistrées à l’EEG sont présentées dans la figure ci-
dessous : (54)
49
Bande de fréquence Delta (0-4Hz)
50
L’enregistrement de l’activité EEG à un endroit bien précis du scalp va permettre d’extrapoler
des mesures physiologiques à partir du signal cérébral ; mesures qui pourront ensuite être
cérébral. Cet enregistrement en temps réel permet donc de représenter avec un léger délai
comportementale avec pour objectif d’apprendre à réguler son activité cérébrale via
l’exécution d’une tâche cognitive. En effet, des bandes de fréquences et des localisations bien
spécifiques sont sélectionnées à partir de l’analyse EEG et EEG quantitatif du sujet en les
comparant à des bases de données normatives, à des critères cliniques et diagnostiques, avec
51
2. Un marqueur électrophysiologique du TDAH : le ratio thêta/bêta
Les premières utilisations de l’EEG chez des enfants présentant des symptômes de TDAH
remontent à presque 80 ans avec Jasper et al. (55) Il décrit alors déjà chez ses enfants un
ralentissement de l’activité cérébrale frontocentrale. De nombreuses études ont été menées sur
les dernières décennies et ont montré des différences dans l’activité cérébrale entre un enfant
diagnostiqué TDAH et un enfant contrôle. Sur ces études, la plupart réalisées avec une
analyse de la puissance spectrale, les modifications les plus fréquemment retenues sont une
Bêta (12-30Hz).
En se basant sur ces découvertes, la Food and Drug Administration (FDA) approuve en 2013
clinique.
Ce critère diagnostique est cependant remis en question par plusieurs études qui lui reprochent
son manque de spécificité malgré une sensibilité élevée. (56–59) Des approches plus récentes
s’appuient sur les avancées dans les techniques de traitement du signal et des méthodes
avec le TBR nécessite donc d’être encore étudiée et il paraît difficile pour l’instant de
Néanmoins, malgré son manque de pertinence actuelle pour le diagnostic, le TBR et l’EEG
52
pourrait permettre de repérer des sous-groupes de patients avec un TDAH à risque de
pronostic. (59,61–63)
De plus sa sensibilité élevée en fait un marqueur intéressant pour permettre de mettre en place
une prise en charge par neurofeedback plus spécifique chez les enfants TDAH. La cible sera
alors une augmentation de la puissance spectrale dans la bande bêta associée à une diminution
de la puissance spectrale dans la bande thêta avec pour objectif une augmentation de l’éveil
L’efficacité de la prise en charge du TDAH par neurofeedback est difficile à évaluer du fait
du manque de standardisation des protocoles mais des résultats prometteurs sont rapportés
(65,66), malgré une amélioration des performances cognitives moindres face au traitement
3. Enjeux et limites
• Permettre à termes une réelle aide au diagnostic avec un marqueur plus spécifique
53
Ces enjeux sont cependant contrebalancés sur plusieurs points :
• Résultats hétérogènes (jusqu’à 16% des enfants TDAH auraient un TBR normal)
la vie réelle
Des dispositifs basés sur le neurofeedback commencent à émerger avec pour objectif de
pour objectif de permettre une réhabilitation cérébrale au domicile de l’enfant via un dispositif
présentant un TDAH avec une composante d’inattention et n’ayant encore jamais reçu ni
54
Figure 4: Le dispositif de neurofeedback Mensia KOALA
5. En conclusion
Au total l’EEG quantitatif est donc un examen prometteur dans l’évaluation et la prise en
charge du TDAH. Son étude depuis maintenant quelques dizaines d’années a permis de mettre
avec le TBR en particulier. L’implication de ces marqueurs sur le plan diagnostique mais
aussi thérapeutique avec le neurofeedback laisse envisager des applications de plus en plus
poussées dans les années à venir comme peut l’augurer l’étude « Newrofeed » avec le
dispositif KOALATM.
55
Partie III : Focus sur le dosage du méthylphénidate
symptomatologique qu’en termes de tolérance, sont souvent très variables d’un enfant à
l’autre. Nous pouvons voir en effet des intolérances apparaître à des doses très faibles, ou
Nous proposons donc de nous intéresser de plus près au méthylphénidate, à ses propriétés
pharmacologiques et à son dosage sérique, afin d’apporter des hypothèses pour expliquer cette
variabilité. Nous nous appuyons pour cela sur une cohorte rétrospective de patients suivis par
le Dr GERARD sur l’unité centre de référence des troubles des apprentissages de l’hôpital
1. Mode d’action
56
augmentation de leur concentration dans le cortex préfrontal (69), et à une augmentation de la
Des auteurs ont montré que des injections de méthylphénidate chez le rat à petites doses dans
le cortex préfrontal amélioraient la mémoire de travail, tandis que les mêmes injections dans
le striatum ne révélaient pas de réaction sur cette tâche cognitive (73), suggérant une action
In vivo, l’administration de doses élevées de méthylphénidate exerce une action excitatrice sur
les neurones du cortex préfrontal par activation indirecte des récepteurs α2-adrénergiques et
D’autres auteurs ont rapporté une action facilitatrice sur la transmission synaptique médiée
C/Phosphokinase C. (79)
De part tous ces mécanismes, le méthylphénidate est un médicament montrant une efficacité
particulièrement importante sur les principaux symptômes du TDAH, quelle qu’en soit la
57
2. Une pharmacocinétique très dépendante de la forme galénique
qu’environ 30% de la dose du fait d’un important effet de premier passage hépatique. Des
heures après l’administration d’une dose de 0,30 mg/kg. Ces concentrations plasmatiques
maximales sont rapportées comme variables d’un individu à l’autre mais proportionnelles à la
dose administrée.
CESA1. Elle est rapide et complète. Il en résulte un métabolite inactif désestérifié : l’acide α-
grande majorité est éliminée par les urines sous forme de métabolite inactif (60 à 90%). On
nécessitant plusieurs prises sur une journée scolaire pour rester efficace. Afin de pallier à ça,
des formes galéniques différentes ont été développées. Ces formes combinent une dose de
Les différentes formes galéniques vont aussi se distinguer par le schéma de libération de la
dose : libération pulsée (avec plusieurs pics dans la journée de la même façon qu’en
auteurs tendent à favoriser la forme pulsée qui serait moins sujette aux variabilités inter-
individuelles. (83)
58
Concerta® Quasym® Ritaline® Medikinet®
Ritaline®
LP LP LP LM
5
10
18 10 10
20
Dosage (mg) 10 36 20 20
30
54 30 30
40
40
Durée d’action
3-4 12 8 8 8
(heure)
Proportion
100 % LI 22 %/78 % 30 %/70 % 50 %/50 % 50 %/50 %
LI/LP
3. Effets indésirables
Malgré une efficacité souvent très nette sur les symptômes du TDAH, il est encore fréquent
que le traitement soit interrompu par la famille, par l’adolescent, ou bien par le praticien lui-
même du fait d’une intolérance. (84,85) Ces effets indésirables sont très souvent dose-
59
dépendants, mais les cinétiques spécifiques à chaque galénique, et les variabilités inter-
insomnies, cauchemars) sont rapportés de façon majoritaire (86) mais aussi maux de
Tics, ou encore induire une certaine irritabilité. (89) Il peut aussi atteindre l’humeur, se
caractérisant chez l’enfant par un isolement social plus marqué. De plus des auteurs
auraient retrouvé dans une étude de 2015 une néphrotoxicité avec une baisse du débit
urinaire et de la filtration glomérulaire sur un rein isolé sans que ces résultats n’aient
• A plus long terme : Les effets indésirables du méthylphénidate sont moins bien
connus sur le long terme. Le principal étant une cassure de la courbe de croissance (en
lien avec la perte d’appétit et de poids, et pouvant aussi apparaître de façon précoce)
qui est rattrapée à l’arrêt du traitement (ou en faisant des fenêtres thérapeutiques
inquiète encore nombre de praticiens. En effet, plusieurs études ont montré une légère
traitement. (91–93) Cette conséquence sur le long terme est difficilement évaluable.
aussi été rapportés. (94–96) De plus quelques cas de décès d’origine cardio-vasculaire
60
chez des patients traités par méthylphénidate ont alerté sur son profil de sécurité. La
coup un bilan cardiaque et une surveillance accrue uniquement devant des antécédents
personnels ou familiaux.
4. En pratique : recommandations
avec titration sur 4 à 6 semaines par paliers de quelques jours pour obtenir la dose
minimale efficace. L’initiation doit se faire avec des comprimés à libération immédiate
(souvent sur 2 à 3 prises quotidiennes) avec switch dans la mesure du possible rapidement sur
des formes à libération prolongée afin de faciliter l’observance. La présence d’un « effet
rebond » le soir peut aussi amener le clinicien à adapter la galénique ou à proposer une forme
posologie, la plupart étant en effet dose-dépendants. Mais parfois il sera plus judicieux de
61
Une fois la posologie optimale trouvée la surveillance devra rester régulière, avec surveillance
du poids et de la taille (avec report sur la courbe de croissance pour éliminer la présence d’une
peut amener le praticien à proposer des fenêtres thérapeutiques pendant les vacances scolaires
1. Principes généraux
méthylphénidate. Cette mesure doit être réalisée dans les heures suivant la prise du
médicament afin de chercher à obtenir le Cmax (l’heure du dosage pourra donc être adaptée à
la forme galénique (cf tableau 1) mais les études s’appuient généralement sur 2h pour une
forme à libération immédiate et 6h pour une libération prolongée). Il est proposé par les
auteurs que ce Cmax soit compris entre 13 et 22 ng/ml pour limiter le risque de survenue
2. Enjeux et limites
spécialiste :
62
• Premièrement cette mesure objective permet d’apporter une réponse à la variabilité
• La relation entre les profils de tolérance et le taux sérique est encore mal connue.
Malgré un certain consensus sur le taux « limite » de 22ng/ml, très peu d’études ont
cherché à le mesurer lorsque des effets indésirables étaient présents chez l’homme.
mesure.
• Il s’agit d’un dosage que peu de laboratoires sont en mesure de faire en pratique
courante. Si l’on prend l’exemple du CHU de Dijon, les prélèvements qui y sont
Nous proposons de discuter ces éléments au travers de l’aperçu rétrospectif d’une petite
cohorte de patients.
63
III. La pratique : discussion à partir de l’aperçu d’une petite
cohorte de patients
1. Description de la cohorte
La présente discussion porte sur une observation rétrospective de données cliniques récoltées
au centre de référence des troubles des apprentissages à l’hôpital Pierre Wertheimer de Lyon
entre le mois de Juillet 2016 et Mai 2017, conformément à la loi Jordé après avis demandé à
la CNIL.
Cette cohorte est composée de 30 patients âgés de 7 à 18 ans (tableau 2) pour lesquels un
dosage du taux sérique de méthylphénidate a été effectué 6 heures après la prise du traitement
du matin.
Ce dosage a été réalisé dans le laboratoire de biologie des Hospices Civiles de Lyon en dosant
traitement aux posologies renseignées. Ils ne prenaient pas d’autres médicaments en dehors du
Certains patients (patients n°20 et 30) ont eu un nouveau dosage après ajustement du
64
PATIENT SEXE DATE DE ÂGE AU MOMENT DU POIDS TAILLE (M) IMC
NAISSANCE PRELEVEMENT (ANS) (KG)
1 M 18/08/2001 15,51 51 1,7 17,6
2 M 16/08/2005 11,25 27,5 1,37 14,7
3 M 05/12/1998 17,96 64 1,63 24,1
4 M 07/07/2004 12,33 58 1,67 20,8
5 F 12/11/2004 12,18 38 1,595 14,9
6 M 30/01/2006 10,76 32 1,43 15,6
7 M 15/10/2000 16,05 84 1,78 26,5
8 M 30/04/2004 13,05 74 1,7 25,6
9 F 13/10/2005 11,17 34,5 1,45 16,4
10 M 01/10/2008 8,6 28 1,29 16,8
11 F 01/09/2006 10,5 27,5 1,28 16,8
12 M 03/05/2001 15,24 69 1,84 20,4
13 M 13/12/2008 8,14 22 1,23 14,5
13 8,48 22 1,24 14,3
14 M 20/02/2002 14,68 50 1,61 19,3
15 M 07/05/2006 10,74 28 1,33 15,8
16 M 25/08/2008 8,71 22 1,23 14,5
17 F 28/01/2009 8,21 22 1,23 14,5
18 M 14/12/2009 7,3 22 1,205 15,2
19 M 31/12/2003 12,91 68 1,52 29,4
20 M 27/03/2008 8,81 33 1,39 17,1
20 9,08 34 1,405 17,2
21 M 06/11/2006 10,46 34 1,38 17,9
22 M 21/03/2004 12,96 48 1,5 21,3
23 M 25/03/2005 11,63 47 1,575 18,9
24 M 02/09/2003 14,32 56 1,685 19,7
25 M 09/06/2006 10,54 28,5 1,33 16,1
26 M 17/01/2008 8,88 31 1,38 16,3
27 M 17/10/2005 10,79 30 1,35 16,5
28 F 01/10/2007 9,15 26 1,31 15,2
29 M 17/11/2003 13,04 42 1,53 17,9
30 M 11/10/2008 8,02 20 1,19 14,1
30 M 8,18 20 1,19 14,1
Tableau 2: Données cliniques
2. Résultats
65
PATIENT TRAITEMENT DOSE JOURNALIERE DOSE JOURNALIERE CONCENTRATION
(MG/J) (MG/KG/J) PLASMATIQUE A
H6 (NG/ML)
1 C36+RLP20 56 1,1 8
2 RIT10 10 0,36 2,3
3 C36+QLP20 56 0,88 7,7
4 C18+MK20 38 0,66 11,4
5 C18+MK5 23 0,61 12,5
6 C36 36 1,13 10,3
7 C36+RLP30 66 0,79 21,5
8 C36+MK30 66 0,89 6,2
9 C36 36 1,04 6,2
10 C18+MK10 28 1 22,2
11 C18+RLP10 28 1,02 19,7
12 C36 36 0,52 4,8
13 C18+MK5 23 1,05 18,4
13 C18+MK5 23 1,05 13,8
14 RLP60 60 1,2 18,4
15 C36+MK5 41 1,46 12,3
16 C18+MK5 23 1,05 16,8
17 C18+MK5 23 1,05 12,2
18 C18+RLP10 28 1,27 20
19 RIT10 (1-1-0) 20 0,29 9
20 C36 36 1,09 28,3
20 C18+MK10 28 0,82 17,5
21 C36+RIT5(0-1- 41 1,21 14,1
0)
22 C18+RLP30 48 1 17,2
23 C18+RLP30 48 1,02 14,4
24 C36+RLP20 56 1 11
25 C36 36 1,26 15,6
26 RIT5(1-1-0) 10 0,32 15,3
27 C36 36 1,2 13
28 RIT10(1-1-0.5) 25 0,96 13,3
29 C18 18 0,43 4,9
30 C18+RIT5(1-1- 28 1,4 38
0)
30 RLP10+MK5 15 0,75 19
Tableau 3:Traitement et taux sériques de méthylphénidate 6 heures après la prise du matin
66
3. Discussion
Tout d’abord nous pouvons constater une diminution du taux sérique chez un même patient
après diminution de la dose journalière administrée : 28.3ng/ml pour une dose journalière de
1,09 mg/kg/j puis 17,5ng/ml pour une dose journalière de 0,82mg/kg/j chez le patient n°20, et
38ng/ml pour une dose journalière de 1,4mg/kg/j puis 19ng/ml pour une dose journalière de
0,75mg/kg/j chez le patient n°30. Cette diminution est cohérente avec la corrélation entre
dose orale et taux sérique évoquée précédemment. Néanmoins il est important de prendre en
compte que dans ces 2 cas un changement de galénique a été entrepris en plus d’une
avec une répartition différente du Cmax. Cet élément peut permettre au praticien cherchant à
d’avoir une alternative thérapeutique tout en conservant la même classe (qui reste la plus
efficace dans la prise en charge du TDAH) et en n’ajustant que très légèrement les doses
12,2 ng/ml à 22,2 ng/ml pour une galénique et des posologies journalières similaires (patients
n°10, 16 et 17). Cette variabilité peut être directement mise en lien avec le métabolisme et
67
Les taux différents à 4 mois d’intervalle chez le patient n°13 (18,4ng/ml et 13,8ng/ml) malgré
donnée, qui n’a pas été répliquée chez les autres patients de la cohorte, pose la question de la
fragilité de la mesure, nécessitant alors un contrôle régulier du taux sérique chez un même
S’agissant d’une cohorte de patients stabilisés sur le plan clinique et ne présentant pas
d’intolérance au traitement, la fourchette importante des taux sériques allant de 2,3ng/ml pour
le patient n°2 (en gardant en tête qu’il s’agit de Ritaline LI 10mg donc déjà majoritairement
éliminée 6 heures après la prise) à 38ng/ml pour le patient n°30, avec 16 patients entre 13 et
22 ng/ml, montre que la corrélation entre taux sériques et efficacité clinique, de la même
manière que la corrélation entre dose orale et efficacité clinique, n’est pas généralisable et
Cette constatation pourrait être étendue à la corrélation entre taux sériques et effets
indésirables, mais l’absence d’études suffisantes s’intéressant à cette question nous incite en
tant que praticien à ne pas dépasser la valeur seuil la plus consensuelle d’un Cmax à 22ng/ml
IV. En conclusion
68
tolérance très variables d’un patient à l’autre, entraînant de façon fréquente des problèmes
d’observance sur le plus long terme. Les multiples formes galéniques disponibles vont
Dans ce contexte, le dosage des taux sériques en pratique courante dans les cas difficiles de
réponse incomplète malgré la hausse des posologies orales, ou encore d’intolérance malgré
patient et de pouvoir s’y adapter de façon plus spécifique (par un ajustement des posologies
orales mais aussi par un ajustement des galéniques avec la possibilité d’associations de 2
galéniques différentes).
Ce dosage n’est pour autant pas sans contraintes, et plus d’études nécessitent d’être menées
pour évaluer la corrélation entre les taux sériques et la survenue d’effets indésirables.
69
Conclusions
Ce trouble provoque chez l’enfant et l’adolescent des répercussions sur tous les plans de vie :
familial, amical, scolaire puis professionnel. De plus, son évolution sans une prise en charge
l’origine d’un risque vital. Il est par ailleurs fréquemment retrouvé associé à d’autres
donc le pronostic.
L’origine du TDA/H est encore très discutée ; malgré le consensus sur une
n’a pu être retrouvé. Le diagnostic à l’heure actuelle est donc uniquement clinique, et sa prise
en charge, bien que multimodale, repose principalement en France sur la prescription parfois
contraignante de Méthylphénidate.
médecins sont confrontés à des formes atypiques à la fois dans leur présentation clinique mais
aussi dans leurs réponses au traitement. Nous nous sommes donc intéressé au soutien sur les
nous a permis de mettre en avant deux perspectives : l’EEG quantitatif avec neurofeedback, et
le dosage du méthylphénidate.
70
Bien que manquant de spécificité sur le plan diagnostique, l’EEG quantitatif, avec le
thérapeutique, mais surtout ouvrir de nouvelles possibilités en termes de prise en charge non
médicamenteuse via le neurofeedback. Ces possibilités sont encore en cours d’étude mais des
méthylphénidate. En effet, à partir de l’aperçu d’une petite cohorte du centre de référence des
troubles des apprentissages de l’hôpital Pierre Wertheimer à Lyon, nous avons pu mettre en
évidence des variabilités importantes de ces taux malgré une stabilité clinique. Ce dosage
71
72
73
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87
Table des annexes
88
Annexe 1: Critères diagnostiques du Trouble hyperkinétique selon la CIM-10 (F90)
G1. INATTENTION
Au moins 6 des symptômes suivants ont persisté au moins pendant 6 mois, à un degré
1) Ne parvient souvent pas à prêter attention aux détails ou fait des fautes d’inattention
2) Ne parvient souvent pas à soutenir son attention dans des tâches ou des activités de jeu
4) Ne parvient souvent pas à se confronter aux directives venant d’autrui ou à finir ses
devoirs, son travail ou à se conformer à des obligations sur le lieu de travail (non dû à
6) Evite souvent ou fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu,
7) Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à certaines activités à l’école ou à
la maison
G2. HYPERACTIVITE
Au moins 3 des symptômes suivants ont persisté au moins pendant 6 mois, à un degré
3) Court partout ou grimpe souvent de façon excessive dans des situations inappropriées
4) Est souvent exagérément bruyant dans les jeux ou a du mal à participer en silence à
5) Fait preuve d’une activité motrice excessive non influencée par le contexte social ou
les consignes
G3. IMPULSIVITE
Au moins 1 des symptômes suivants a persisté au moins pendant 6 mois, à un degré inadapté
1) Se précipite souvent pour répondre aux questions sans attendre qu’on ait terminé de
les poser
2) Ne parvient souvent pas à rester dans une file d’attente ou à attendre son tour dans les
3) Interrompt souvent autrui ou impose sa présence (par exemple fait irruption dans les
CRITERES ASSOCIES
G5. Caractère envahissant du trouble : Les critères doivent être remplis sans plus d’une
situation, comme par exemple à la maison, à l’école, et dans une autre situation où l’enfant
fait l’objet d’une observation (les informations doivent provenir de plusieurs sources pour
90
G6. Les symptômes cités en G1-G3 sont à l’origine d’une souffrance ou d’une altération du
G7. Ne répond pas aux critères du trouble envahissant du développement, d’un épisode
91
Annexe 2: Questionnaire de Conners
92
Annexe 3: Echelle SNAP-IV
93
Université de Bourgogne
UFR des Sciences de Santé
Circonscription Médecine
NEUROFEEDBACK.
RESUME : LE TROUBLE DEFICITAIRE DE L’ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITE (TDA/H) EST UN TROUBLE
LE MANUEL DIAGNOSTIQUE ET STATISTIQUE DES TROUBLES MENTAUX -5EME EDITION (DSM-5), CE QUI EN FAIT
L’UN DES TROUBLES LES PLUS REPANDUS DANS LA POPULATION GENERALE. DEVANT CETTE PREVALENCE, DE PLUS
EN PLUS DE MEDECINS SONT CONFRONTES A DES PRESENTATIONS ATYPIQUES DE LA PATHOLOGIE, QUE CE SOIT SUR
LE PLAN CLINIQUE OU EN TERMES DE REPONSE AU TRAITEMENT. OR, AUCUN EXAMEN COMPLEMENTAIRE N’EST
ACTUELLEMENT RECOMMANDE PAR LA HAUTE AUTORITE DE SANTE (HAS) EN FRANCE POUR AIDER LE PRATICIEN
DANS SA DEMARCHE. NOUS NOUS SOMMES DONC INTERESSE A REPRENDRE LES RECOMMANDATIONS DATANT DE
L’APERÇU D’UNE COHORTE DE PATIENTS PRIS EN CHARGE A L’HOPITAL PIERRE WERTHEIMER A LYON. CES
ELEMENTS NOUS AMENENT A OUVRIR DES PERSPECTIVES POUR LA PRATIQUE DU MEDECIN, EN PARTICULIER DANS