3 20ans Aprés
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A l'inverse des autres épisodes, vous pouvez jouer et faire jouer celui-ci indépendamment de la campagne. Il
y a peu de rapports avec les épisodes précédents. Le scénar peut être joué en one-shot, avec toutes sortes de
Personnages-Joueurs (PJ), moyennant la suppression de toutes les mentions de « Sainte-Rédemption » et de
"Charlotte de Lègues". - je l'ai testé ainsi, et cela marche. Les PJ doivent juste être mazarinistes ou au moins
plus proches du Dauphin ou de la Reine que de Condé.
Les personnages vont être amenés à enquêter sur la publication supposée de lettres intimes de la Reine et
d'un amant. Ils devront éviter de navrer un enquêteur parallèle, et reconnaître une fausse piste. Enfin, après
avoir découvert l'origine des fuites; ils devront s'introduire dans l'antre même d'un comploteur pour
récupérer les documents compromettants.
Ce scénario demande du tact, de la diplomatie, pas mal d'enquête et de la prudence. Il est relativement ouvert
aux initiatives des joueurs.
« Précédemment »
Les personnages en gras sont développés dans le casting.
Notre PJ « star » (le vicomte de Bougival) et les autres PJ ont étés mêlés à un incident, « l’incident des Petits
Maîtres », au cours duquel le « clan de Condé » a failli se battre contre le « clan de Beaufort »
Chronologie historique
6 janvier 1649 : la Cour fuit Paris, laissant la ville aux mains des Frondeurs. Condé met le siège à Paris.
1er avril : paix de Rueil. Les Frondeurs rendent Paris.
18 août: retour de la Cour à Paris.
Le marquis de Jarzé, un des membres du « clan Condé » courtise ostensiblement la Reine-régente Anne
d’Autriche. La Reine et Mazarin conçoivent un plan pour ridiculiser Jarzé.
26 novembre : la Reine se moque cruellement de Jarzé.
De juin à début septembre, la correspondance amoureuse est intense entre la Reine et Jarzé. Condé se fait
donner par Jarzé, les lettres que ce dernier reçoit de la Reine.
La reine, habituée des intrigues, est très discrète et personne ne se doute de rien. Par contre, l’exubérance
amoureuse de Jarzé ne connaît plus de bornes, et toute la cour se moque de lui. La Reine prend peur et cesse
de lui écrire.
Dans le même temps, Condé se rend impopulaire à la cour. La Longueville lui conseille de prendre des
distances. Condé ne voulant pas que l’on soupçonne son association avec Jarzé, se retire en Bourgogne avec
les lettres.
Début septembre, Mme de Beauvais s’imagine que la Reine va détruire les lettres qu’elle a reçues de Jarzé.
Elle les vole et les fait parvenir à Condé.
Le Prince de Condé a alors en sa possession de la totalité de la correspondance : d’une part les lettres de la
Reine à Jarzé, données par Jarzé ; d’autre part les lettres de Jarzé à la Reine, obtenues par Mme de Beauvais.
Le plan du Prince de Condé est de faire chanter la Reine, l’obliger à renvoyer Mazarin et de le nommer
Premier Ministre à sa place. Il commence à nouer des contacts…
La Reine s’aperçoit du vol et charge Clair de Laffitte de récupérer ces lettres. Laffitte s’adjoint une force de
frappe en la personne d’un mercenaire allemand, Hans.
Les PJ vont commencer par s’embarquer sur une fausse piste en soupçonnant Jarzé de vouloir imprimer les
lettres. Les PJ croiseront le chemin de Clair de Laffitte, mais devront l’empêcher de tuer Gondi.
Ensuite, les PJ enquêteront à la cour cette fois, pour remonter jusqu’à Condé, et devront cambrioler le palais
des Ducs de Bourgogne à Dijon…
Introduction : Ambiance
Le MJ informera les joueurs des dernières nouvelles:
La cour est revenue le 18 août à Paris, triomphalement. Les cris de Vive le roi ! étaient continuels
Beaufort, le seul des frondeurs à ne pas être revenu à la cour, est venu se présenter au roi. La Fronde est
matée, enterrée, terminée. (arf !)
Peu de jours après, Mazarin s’est promené en carrosse à Paris, sans aucun incident (Les PJ qui connaissent
les Echarpes Vertes en ont cependant reconnu lui faisant une escorte discrète)
Mazarin tente une réconciliation avec le « clan Beaufort » : le duc de Mercoeur (frère aîné de François de
Beaufort) épousera une nièce du cardinal. En échange, César de Vendôme (le père du duc de Mercoeur)
recevra une charge d'amiral.
Les succès du Prince de Condé lui ont monté à la tête, il est devenu d’une insupportable arrogance ; même
ses meilleurs amis en ont assez. Son départ pour la Bourgogne dont il est gouverneur est un soulagement.
Acte 1- la fausse piste
Conseils de maîtrise Les PJ vont donc se retrouver en concurrence avec Clair de Laffitte sur ce qui est en
fait une fausse piste. La chronologie exacte des actions de Clair de Laffitte n’a pas d’importance : quoi que
fassent les PJ, Laffitte est passé avant eux quand le scénario le prévoit, et même si les PJ traînent, ils lui
tomberont dessus juste à temps pour l’empêcher de tuer Gondi. Ensuite ils devront remonter la bonne piste
et reprendre les lettres à Condé.
Scène 1 : briefing
Les PJ sont convoqués par Mazarin au Palais-Royal, tard dans la nuit. C’est une simple question de
discrétion, mais les PJ finissent par croire que ce diable d’homme ne dort jamais.
Mazarin informe les PJ que des lettres d’amour entre la Reine et un amant sont en circulation quelque part.
Ce sont bien sûr, explique-t-il, des « faux grossiers », mais répandues dans le peuple, elles entacheraient la
réputation de la Reine et serviraient la propagande Frondeuse.
Il craint qu’un imprimeur frondeur fasse paraître les lettres en deux ou trois pamphlets pour leur donner le
maximum d’impact.
Il insiste aussi sur le fait que son filleul (le Roi) n’est pas au courant de cette correspondance et ne doit pas
être blessé par cette affaire. Cette affaire nécessite tact & discrétion. C’est pour cette raison qu’il a fait appel
à nos héros…
Mazarin exige un rapport quotidien, en tête-à-tête ou avec un de ses lieutenants soit tard le soir soit tôt le
lendemain matin. Il est capable d’envoyer les Echarpes Vertes à la recherche des PJ si ceux-ci ont plus de 12
heures de retard pour un de ces comptes-rendus.
Pour commencer leur enquête et s’informer, il leur suggère de prendre contact avec Théophraste Renaudot,
célèbre imprimeur de la Gazette, qui relaye sa propagande.
Conseil de maîtrise : en jouant le briefing, le MJ devra insister sur la mine sévère, voire défaite, de Mazarin.
Sur le ton autoritaire et définitif de ses ordres. En fait, le Cardinal est tout simplement fatigué, mais les
joueurs s’imagineront que les lettres en question trahissent l’amour scandaleux de la Reine et Mazarin lui-
même ! Si les joueurs ont la comprenette difficile, le MJ leur rappellera que le moindre torchon frondeur
crie que la Reine et Mazarin sont amants.
En partie de test, les joueurs, connaisseurs du 17ème siècle, ont tout de suite compris que la correspondance
entre la Reine et son amant, c'était une correspondance avec... Mazarin. Ils en furent tellement convaincus
que quand ils entendirent parler du "marquis", ils se dirent que c'était une ruse de l'éditeur qui utilisait ce
pseudonyme pour leurrer Mazarin...
- Insister lourdement sur le côté « tact et discrétion » de ce scénar d’enquête, les joueurs ont vite tendance à
l’oublier…
Enquêtes alternatives.
En partie de test, un des personnages s’est rendu chez des imprimeurs de la place et a fait de la provocation
en leur proposant d'imprimer des trucs très compromettants...
Mais la police secrète surveille les dissidents frondeurs et "tombent" par hasard sur les PJ. Les PJ
rencontreront alors des agents de Mazarin, des mousquetaires, venus appréhender ces trublions. On se
retrouve alors dans une configuration bien connue : les PJ peuvent, à force de malentendus ou de rivalités,
faire un petit combat non mortel contre « les gardes du Cardinal ». Si la rencontre dégénère, les PJ en seront
quittes pour un savon, mais surtout parce qu’ils n’auront pas été discrets.
De plus, un PJ isolé parlant de publications anti-royalistes risque de se faire attaquer par Laffitte et son
reître : mais Laffitte essaye pour cette première rencontre de décourager le provocateur. La rencontre finale
de Laffitte doit venir plus tard.
Scène 2 : Théophraste se cache.
Les PJ à la recherche de Renaudot trouvent porte de bois: soit Renaudot n’est pas là, soit personne ne semble
savoir où il est, soit encore il ne peut recevoir personne.
C’est le moment de discuter avec des ouvriers imprimeurs. Il faudra être diplomate car ils se méfient, font
corps face à la menace, mais deviennent plus bavards autour d’un verre ou d’une partie de cartes. On peut
apprendre que Renaudot se cache ; il a pris peur car une bande de furieux s’en prend aux imprimeurs les uns
après les autres, détruit le matériel et agresse les ouvriers.
Un secrétaire vend aux PJ le conseil suivant : se faire inviter à un dîner le soir même chez Scarron, où il sait
que Renaudot est invité.
Toute personne religieuse non fanatique, intellectuelle, ou pas trop titrée, devrait pouvoir arriver à se faire
inviter chez Scarron. On peut même faire de la place à des invités surprises du moment qu’ils apportent de
l’esprit, de la bonne humeur et à boire - les vins de Champagne rouges sont très appréciés (le champagne
mousseux ne sera inventé qu’en 1670).
Note de maîtrise : une partie des informations données par Renaudot peut être obtenue chez d'autres
imprimeurs, donc ne pas s’inquiéter si les joueurs commencent une enquête parallèle. Les PJ peuvent
apprendre en discutant avec des imprimeurs que le marquis qui précède le « fou dangereux » est le marquis
de Jarzé.
Scarron reçoit dans une petite pièce à l’étage. Les invités se serrent autour d’une petite table débordant de
victuailles. Les chandeliers éclairent chichement les convives, mais les vins et la bonne chère coulent à flot,
chaque invité de Province apportant des spécialités de chez lui. La soirée commence vers 10 heures et se
termine à 3 heures du matin, idéalement avec un concours d’odes. Si vos joueurs sont partants, faites-leur
écrire quelques sonnets. On réveille Renaudot qui s’était endormi, et tout le monde s’en va gavé, gorgé
d’alcool et la tête enfiévrée par tant de conversations brillantes.
Les présents
-*-
(photocopier les portraits", distribuer aux joueurs - option 1: joueurs expérimentés)
-*-
Ce que savent les autres : L’archétype du Gascon sans le sou. Ex-soldat, danseur et escrimeur, on lui attribue
des exploits du genre "il aurait embroché 100 hommes", etc. Auteur de théâtre, écrivain fantastique,
philosophe. Auteur de Mazarinades et de pamphlets contre les Frondeurs.
Manies : grand buveur et grand fumeur - mais végétarien.
Objectifs : expliquer pourquoi il est préférable d’être végétarien (discours sur la santé ou « pyramide
alimentaire »). Il a commencé un brouillon de l’Histoire comique des Etats et Empire de la Lune. Il veut
exposer sa manière d’aller dans la Lune (mettre la rosée en bouteille et s’élever avec elle, puisqu’elle est plus
légère que l’air). Cyrano déteste la poésie « classique » et ses lois: « Vous imaginez-vous vos aventures se
passant en un seul lieu, durant une seule journée, et avec une seule intrigue ? Ce serait mortellement
ennuyeux ! ». « Et pourquoi séparer la comédie de la tragédie ? Mélangeons-les plutôt ! ».
Ce qu’il pense de :
Scarron : un rivalise au concours de bons mots.
La Fontaine : représentant du classicisme; un ennemi à enfoncer
Pascal : un triste dévôt. Chercher à se moquer de lui.
Renaudot : un éditeur, et donc une source potentielle d’argent…
Une petite imprimerie qui se cache derrière une tannerie du faubourg du Temple. Au milieu de cadavres
d’animaux qui empestent, se trouve une ancienne grange qui abrite un pressoir à vin recyclé en presse. Les
PJ trouvent les lieux ravagés : un combat vient de s’y tenir, trois ouvriers valides tentent d'éteindre un feu,
deux blessés saignent et souffrent, etc.
Les ouvriers ne se font pas prier pour raconter ce qui vient d'arriver : un manchot avec une rapière (Clair de
Laffitte) et un soldat Allemand ont débarqué. Le manchot a exigé qu’on lui remette tous les manuscrits. Les
ouvriers ne se sont pas laissés faire, et l’Allemand en a pourfendu deux avant de mettre le feu à l’imprimerie.
Le manchot n’est reparti que sur un malentendu, lorsqu’on lui a confessé que des pamphlets étaient gardés
par Gondi, pour relecture avant publication. Le manchot criait en partant « Gondi ! Bien sûr, Gondi ! ». Les
PJ vont-ils courir après Laffitte ou soigner les ouvriers d'abord?
Mais que se passe-t-il ? Laffitte ne s’est pas renseigné auprès de Renaudot, lui, et il est « pressé »
parce que ses descentes chez les imprimeurs finiront par attirer l’attention de la Prévôté. Il saute sur
la première hypothèse venue : Jarzé a remis les lettres à Gondi, qui va faire chanter la Reine pour
faire renvoyer Mazarin et devenir Premier Ministre. Laffitte se met en planque du côté de
l’archevêché et attend que Gondi sorte…
Actions des PJ : Normalement les joueurs ont compris que leur concurrent va envoyer le coadjuteur Gondi
rencontrer son Créateur.
Si les PJ se disent qu’après tout la mort du chef des Parlementaires frondeurs est une bonne chose, le MJ
devra faire passer le temps jusqu’à l’heure du rapport quotidien à Mazarin. Car Mazarin est contre le meurtre
de Gondi : cela en ferait un martyr, et relancerait la Fronde parlementaire. Ce serait une catastrophe
politique. Au contraire, Mazarin a besoin d’un Gondi vivant et d’un « parti » parlementaire fort contre les
frondeurs nobles. Dernières « qualités » de Gondi : c’est un arriviste de première, susceptible d’être acheté
par une proposition de mitre de cardinal.
On entre à l'Archevêché comme dans un moulin; des tas de mutilés de guerre vont et qui viennent, et font la
queue pour recevoir la charité de Vincent de Paul. Les PJ doivent se dire que Laffitte s'est introduit dans
l'archevêché; ils devraient se rendre sans attendre aux appartements du coadjuteur.
Gondi craint beaucoup les maris jaloux & les assassins de Mazarin, et a donné des consignes très strictes à
ses domestiques. Ceux-ci font barrage aux PJ, mentent effrontément; d’après eux, le coadjuteur est en prière
et ne peut recevoir personne.
Il faut les convaincre, les menacer ou les suivre. Au besoin, faites passer opportunément l’archevêque de
Paris Jean-François de Gondi (oncle du précédent). Il s'inquiète pour son neveu, croira les PJ, et ordonnera
aux domestiques de parler.
Pendant ce temps : sur le toit de Notre-Dame, dos à la tour nord, la vue est magnifique sur Paris,
éclairé par le soleil couchant d’une magnifique et fraîche journée d’automne. Mme la Maréchale, une
belle femme d’une trentaine d’années, a le vertige et se serre contre Gondi, qui la baratine. Clair de
Laffitte surgit de l’ombre des tours et met l’épée sur la gorge du coadjuteur. La Maréchale crie, il lui
donne un coup dans le ventre.
Option guerrière : la négociation n’aboutit pas ? La politique continue par d’autres moyens.
Le combat avec Laffitte doit être dramatique.
Ce vieux soldat a connu cinquante duels et il possède la botte florentine. (http://bastion.free.fr/bottes2.htm)
Le balcon est étroit, on ne peut le combattre qu’à un de front (mais on peut faire le tour et le prendre à
revers).
Laffitte n’hésitera pas à prendre Gondi en otage (et même le blesser pour montrer sa détermination). Malgré
son bras en moins, Laffitte peut tenter de faire basculer un adversaire par-dessus la balustrade.
Quant à Mme de la Meilleraye, elle a l’art de se placer au mauvais endroit au mauvais moment : gare à ne
pas la blesser par erreur.
Le combat se déplace sur les toits de Notre Dame, au milieu des gargouilles et des arcs-boutants. Là, plus de
balustrades, et des possibilités accrues de chutes. Le MJ pourra placer une scène où un PJ s’accroche à une
gargouille, se balançant dans le vide.
Les chutes sont spectaculaires, et mortelles.
Gondi ne doit pas mourir. On en a besoin plus loin dans la campagne, et l’Histoire aussi…
Laffitte peut très bien être tué, ou s’écraser au sol comme une tomate mûre.
Ironiquement, les PJ doivent sauver la vie de Gondi, un adversaire déclaré. Et ceci, au risque de tuer Laffitte,
qui est en fait dans le même camp qu'eux. Bienvenue dans la politique.
Interroger Gondi :
Les PJ peuvent remarquer qu’il a une chevalière en or de la Sainte-Rédemption (automatiquement si un
joueur mentionne qu’il observe les doigts du coadjuteur, sinon test de perception/remarquer détail/etc..)
Gondi est temporairement en état de choc. C’est le bon moment pour l’interroger.
Sur les lettres de la Reine : Il jurera devant Dieu qu’il n’a jamais entendu parler de quoi que ce
soit qui y ressemble, et il est digne de foi.
Sur la chevalière en or : Gondi panique et raconte n’importe quoi.
Sur la Sainte-Rédemption, et en montrant la chevalière de Bougival : Gondi se ressaisit et offre sa
reconnaissance à son « confrère ». Bougival s’est fait un allié. Gondi pourra éventuellement
donner alors quelques informations sur la Sainte-Rédemption, mais en profitera pour réclamer les
mémoires (voir épisode 2)
Au bout de quelques questions, Gondi reprend son sang froid, et menace, si on ne le laisse pas
tranquille, de faire savoir à toute la France que Mazarin a tenté de l’assassiner.
Scène 6 ou n’importe quand: Rencontrer Jarzé.
A cet acte-ci où le suivant, les PJ voudront peut-être aller interroger Jarzé. MJ, vous devez l’interpréter
comme le comique de service. Romantique, naïf, abruti & inspiré par sa vaine passion, il se fait des
châteaux en Espagne, et ne peut voir à quel point il paraît ridicule. Il n’y a pas grand-chose à en tirer : Jarzé
est aveuglé par son amour.
Si les PJ ont l’air de vouloir contrecarrer ses projets amoureux, Il les provoque en duel. Duel à éviter,
parce que n’importe quel politicien comprendrait que le détenteur des lettres se servirait de la mort de
Jarzé contre Mazarin. Le MJ se fera un plaisir de citer quelques accusations possibles : « Mazarin tue
l’amant de la Reine pour éviter le scandale ! » ou pire : « Mazarin, jaloux, fait liquider son rival par
ses sbires! »
Si les PJ lui parlent gentiment, il leur ouvre son cœur. D’autant plus s'ils ont fait partie de la même
bande, les « Petits-Maîtres » (cf. Épisode 2).
o Il ne se rend compte de rien, et ne met pas en doute l’amour de la Reine, qui lui a d’ailleurs
répondu par des lettres passionnées.
o Il refuse de rendre les lettres de la Reine :« un présent de ma bien aimée, je le garde sur mon
cœur». De toutes façon il ne les a plus, « elles sont en lieu sûr, à l’abri des jaloux ».
o Il ne « balancera » pas Condé, qu’il considère comme son ami et bienfaiteur. Voulant partager
son bonheur quand même, il fera une allusion hermétique à « un ange, un cupidon qui a
parrainé cette merveilleuse aventure » (vous voyez le genre de discours…)
o Il est passé chez les imprimeurs pour faire éditer les poèmes dédiés à sa dulcinée. D’ailleurs il
peut montrer les originaux… Il ne comprend pas pourquoi, mais les imprimeurs se sont tous
rétractés, et pourtant il offre beaucoup
En parties de test, les joueurs se sont exclamés : "mais alors, ces lettres ne sont pas des faux? Et ce n'est pas
Mazarin le destinataire?"
Mazarin semble tout aussi étonné d'apprendre jusqu'où est allé la relation Reine-Jarzé. Voilà ce qui arrive
quand on est trop occupé ailleurs…
La Reine explique qu’elle souffre du mépris de Condé, et du harcèlement de Jarzé. Jarzé ne cache plus son
adoration pour la Reine. Partout où elle va, il est sur son chemin, faisant le beau et poussant des soupirs et
des petits cris. Elle a interdit toute relation avec lui, ou même toute mention de son nom, rien n’y fait ; il
revient à la charge.
Cette affaire fait la risée de la Cour ; pour l’instant c’est Jarzé dont on se moque, mais si on apprend que la
Reine a correspondu avec lui, elle n’aura plus qu’à se retirer à la campagne.
Elle ne dort plus ; elle soupire la nuit, et pleure même.
Le Cardinal demande aux PJ, maintenant qu’ils connaissent la vérité, de trouver qui a volé les lettres chez la
Reine. Il pense aussi que quelqu’un manipule Jarzé, et veut savoir qui. Toutes les lettres (celles de la Reine à
Jarzé, et celles de Jarzé à la Reine) doivent être retrouvées et détruites. Le tout avec la plus grande
discrétion, sans que Louis ni aucun noble n’en entende parler.
En partant, les PJ peuvent voir Mazarin prendre la Reine dans ses bras et la réconforter tendrement, en la
couvrant de baisers. On dirait qu’ils se sont réconciliés.
Quoi qu’il en soit, une femme devient rapidement suspecte n°1: Mme de Beauvais, première femme de
chambre de la Reine.
- Elle est très amie avec la Reine et a donc accès à ses appartements jour et nuit.
- Personne ne pouvait être plus au courant qu’elle de l’existence des lettres, puisqu’elle était la messagère
entre Jarzé et la Reine.
- Son attitude est suspecte ; elle a l’air inquiète, jette des coups d’œil partout en craignant quelque attaque en
traître, est distraite, sursaute …
o Si les PJ prennent Mme de Beauvais en filature, ils la voient rencontrer Jarzé malgré l’interdiction.
La rencontre tourne au dialogue de sourds : Jarzé veut faire transmettre d’autres lettres à la Reine ;
Mme de Beauvais veut que Jarzé brûle les lettres en sa possession. Aucun des deux ne veut
reconnaître qu’il a donné sa partie de la correspondance à Condé.
o Si les PJ interrogent Mme de Beauvais, et lui présentent leurs soupçons ou s’ils la brutalisent un peu:
elle s’effondre en pleurs et avoue avoir volé les lettres écrite par Jarzé, et les avoir remises à Condé.
Comme Jarzé appartient au « clan Condé », il n’est pas difficile, pour les joueurs qui ne l’avaient pas encore
deviné, de déduire que Condé possède l’autre partie de la correspondance, les lettres écrites par la Reine.
S’il faut mettre les points sur les i, l’attitude impériale de Condé, qui se considère déjà Premier ministre, ne
laisse pas de doute. Condé laisse échapper qu’il a en sa possession « l’arme ultime » pour en finir avec
« l’illustrissime signor Faquin » (Mazarin). Si les PJ n’entendent pas cela eux-mêmes, des courtisans ou des
agents de Mazarin leur rapportent.
Mais où Condé cache-t-il les lettres ? Condé a passé son temps en Bourgogne, il les garde sous la main,
dans le palais ducal, à Dijon. Si les PJ hésitent à partir, un contact de Mazarin de retour de Bourgogne
confirme que Condé garde précieusement des documents dans ses appartements au palais du Gouverneur.
Pour ne pas faire voir à Condé que son plan est découvert, Mazarin demande à Mme de Beauvais de rester
aux côtés de la Reine.
Jugeant que les « écharpes vertes » manquent de finesse et de discrétion, et désireux de mettre le moins de
monde au courant, c’est les PJ que Mazarin envoie cambrioler Condé… Quelques Echarpes vertes seront
déployées en couverture (voir Organisations).
Bien entendu, « si vous étiez capturés ou tués, le Cardinal nierait avoir eu connaissance de vos agissements »
Conseils de maîtrise : cet acte est le paroxysme de l'épisode. Il y a trop d'actions différentes possibles de la
part des joueurs pour tout prévoir. Voici les recettes utilisées ici pour installer le suspens :
Avant l'action:
- Faire cogiter les joueurs sur leurs plans et leurs consignes de sécurité est le premier élément de suspens :
quels dangers sont possibles ? Le plan marchera-t-il ? N’a-t-on rien oublié ? Qu’est-ce qui peut mal tourner ?
- Les faire penser au trajet de retour, à se constituer une planque, des chevaux de rechange, etc. Si les joueurs
n’y ont pas pensé, le MJ ne doit pas hésiter à leur suggérer: soit les joueurs étaient novices, ils apprendront ;
soit ils étaient bourrins, ils le seront moins. Pour éviter les plans les plus bêtes, le MJ via Mazarin demande
aux PJ de lui soumettre leur plan.
- Mazarin a un agent dans la place : un domestique nommé Bruno, mais il est peu fiable.
Pendant l'action:
- Rappeler sans cesse que les PJ ne doivent pas être découverts. Puis faire advenir plusieurs occasions de les
faire découvrir, telles que : contrôle des papiers, rencontre d’une personne qui les connaît, un domestique se
pointe au moment où les PJ font quelque chose d’illégal, etc.
- Empirer la situation : au début tout va bien, puis quelque chose se met à clocher, puis le plan foire
complètement, et cela finit par un combat désespéré.
- Finir par une poursuite.
- choisir une ou plusieurs des complications
- Introduire un traître (voir Option danger maximum)
Scène 1 : le voyage aller
Paris-Dijon : 320 kilomètres. Comme l’opération doit être discrète, pas question de passer par les relais de
poste. Les PJ voyagent nuit et jour par les petites routes, avec les Echarpes Vertes.
Nous sommes en novembre et les nuits sont glaciales. C’est un voyage harassant, mais sans histoires. La
traversée de la frontière des états de Bourgogne se fait de nuit, à travers la forêt.
Enfin, on peut voir les remparts de Dijon, capitale de la Province de Bourgogne, frontalière de la Lorraine
indépendante. La moitié des Echarpes Vertes propose de rester hors de la ville. L’autre moitié rentre par des
portes différentes, en petits groupes.
Complications :
il faut une convocation ou une invitation pour entrer (au tribunal, à la cour,…) et les gardes à la porte
contrôlent les papiers,
les gardes dévisagent les visiteurs d’un air soupçonneux,
il est évidemment hors de question qu’un PJ rentre avec une arme non-dissimulée s’il n’est pas un
noble français au nom prestigieux.
Bonus : si les PJ ont pensé à demander des vrais-faux papiers à Mazarin, c’est beaucoup plus facile.
Une fois dans le palais, se déplacer discrètement doit être une épreuve délicate. De nombreux gardes et
serviteurs parcourent les couloirs.
Complications :
Des domestiques conduisent les PJ à leur destination ; les gens de passage dans les bâtiments ne sont
jamais laissés à eux-mêmes.
Les PJ ne savent pas où sont les appartements du Prince dans ce labyrinthe. Evidemment il suffirait
d’aller tout droit, de prendre les plus grands escaliers, et les couloirs les plus décorés, mais ce n’est
pas discret du tout.
Si les PJ ne sont pas déguisés et se trouvent seuls dans un endroit où ils ne sont pas censés être, ils
rencontrent quelqu’un qui leur demande ce qu’ils font là.
Si les PJ font du grabuge, l’alarme est donnée.
Bonus : les PJ peuvent risquer de contacter Bruno, l'agent de Mazarin. C'est un serviteur casse-cou et
tellement excité qu’il en serait presque dangereux. Heureusement il connaît le palais par cœur.
Les grands appartements du gouverneur sont au deuxième étage et donnent sur la cour.
Les appartements de Monsieur le Prince, en partant du palier : antichambre, salon, chambre, chaque pièce
faisant 100 m².
Les appartements de Madame la Princesse, en partant du palier : salon, boudoir, chambre, chaque pièce
légèrement plus petite que sa contrepartie.
En militaire habitué aux campagnes, Condé ne s’est pas encombré de meubles, ni de bibelots, ni de
paperasses. La correspondance Jarzé-Reine est dans la chambre de Condé, dans un secrétaire qui sert de
table de nuit, mais dans un tiroir secret. Il y a pour deux kilos de lettres roulées en tube et maintenues par un
ruban.
Si les joueurs ne pensent pas tous seuls à chercher un tiroir secret, soyez gentils, truquez les dés pour leur
faire réussir automatiquement : les secrétaires Louis XIII sont plutôt rustiques, et l’existence d’un tiroir
secret n’est pas dure à deviner. Et puis les PJ n’ont droit qu’à une tentative.
Complications
Il y a des sentinelles en faction devant les grands appartements du gouverneur.
variante : le jour, les appartements sont pleins de domestiques, de secrétaires, etc.
Quand ni Condé ni les domestiques ne sont dans sa chambre, elle est fermée à clef. Crochetage, ou
les portes sont peu épaisses.
Un des membres du « clan Condé », par exemple le baron de Matha, faisant partie des « Petits
Maîtres », reconnaît un PJ qui en faisait aussi partie, et est très surpris de le retrouver ici.
Mais que se passe-t-il ? Une des Echarpes Vertes de Mazarin est un traître, ou plutôt un sincère
admirateur de Condé pour ses exploits militaires. Lorsque les Echarpes Vertes ont été envoyées
discrètement en Bourgogne, le traître a imaginé que c’était dans le but d’assassiner son gouverneur.
Arrivé à Dijon, il déserte et va tout raconter à la garde. Condé décide de laisser les PJ rentrer, de les
épier pour voir ce qu’ils veulent, et de les prendre la main dans le sac. « Des assassins envoyés par
Mazarin ? Cette fois tu as commis ta dernière erreur, l’Italien !. »
Complications
L’alarme est donnée. Les bâtiments résonnent de cris. Ou alors un domestique passe par là et donne
l’alarme.
Les soldats armées de pistolets qui accompagnent Condé font feu sur les PJ, mais comme ils sont à
l’étroit et se bousculent les uns les autres, il y a plus de bruit et de fumée que de dégâts.
Les couloirs sont trop pleins de monde. Le seul moyen de s’échapper est de passer à travers la
fenêtre. Il y a un balcon juste en dessous. Saut de 3 mètres. Une fois sur le balcon, il faut dés-
escalader encore 3 mètres pour aller dans la cour, ou bien se mettre à courir sur les toits (pentus,
glissants).
Un des PJ doit couvrir la retraite des autres en se battant seul contre six épéistes.
Une fois dans la cour, les PJ voient converger vers eux des quantités de soldats. Les PJ doivent
s’emparer de chevaux de braves bourgeois, puis les éperonner pour passer à toute vitesse entre les
gardes.
Palais
des ducs – escalier de Bellegarde (17ème siècle) et tour neuve
(14ème siècle) ou tour de Bar (René d’Anjou y fut enfermé –
peut-être vos PJ aussi…)
Bonus : une fois de plus, un peu de préparation aura donné plein d’avantages aux PJ, qui ont intérêt à avoir
fait le plein de produits du laboratoire de Da Fiume (voir Épisode 1 scène 1): feu grégeois (grenades
artisanales), bombe (tonnelet plein de poudre avec mèche au phosphore), clous, etc.
Scène 5 : poursuite dans Dijon et retour
Le MJ décrira et bruitera la poursuite effrénée à cheval, dans les rues étroites et tournantes sinueuses
Complications
des étalages gênent la cavalcade
une charrette bloque la rue : sauter par-dessus (équitation) ou descendre la pousser.
des enfants jouent au milieu de la rue, ou des vieilles femmes traversent.
les portes de la ville sont fermées, soit parce que c’est la nuit, soit dés que l’alarme a été donnée. Il
faut forcer les gardes à les rouvrir. etc.
Complications
Quelques
coups de
canons sont
tirés depuis les murailles sur les fuyards, les boulets éclatent non loin des PJ, et tuent un des Echarpes
Vertes.
Des cavaliers sortent de Dijon et engagent la poursuite.
Bonus : C’est tellement élémentaire d'avoir prévu un endroit où changer de chevaux à l’époque, que le MJ
considérera que les personnages y ont pensé si les joueurs n'ont pas fait leur plan avec le MJ.
Une fois que les PJ ont changé de chevaux, les poursuivants ne peuvent qu’abandonner la chasse...
Le retour est beaucoup plus lent qu’à l’aller. Les PJ sont accompagnés d’une dizaine d’Echarpes Vertes, les
autres évoluant autour comme des « enfants perdus ». Il faut contourner les routes et les villages, se cacher,
guetter des embuscades et faire des détours. Ce n’est qu’au deux-tiers du voyage retour que les PJ rejoignent
des unités royales fidèles à Mazarin et peuvent reprendre les grandes routes.
Mazarin demande aux PJ de rester à la cour pour assister à sa vengeance: il leur déclare « vous allez voir
messieurs, si j’aurais pu faire homme de théâtre. Attendez deux ou trois jours, vous jugerez de ma petite
pièce. A la comedia del arte, je préfère l’arte de la comedia ».
Mardi 23 novembre : le matin, Mme de Beauvais coiffe la Reine. A midi, un secrétaire vient lui
demander de se retirer à Gentilly.
mercredi 24 novembre, les meubles de l'appartement de la dame de Beauvais sont enlevés. Les
rumeurs vont bon train.
vendredi 26 novembre 1649, la Reine, de retour de la messe, croise le marquis de Jarzé.
Jarzé est peigné, poudré et vêtu à son avantage, d’un calme apparent malgré le départ de Mme de Beauvais.
Il marche devant la Reine, se tourne vers elle régulièrement, l’attend, et se met en haie, pour être vu de plus
près d'elle à son passage. Il la suit dans la chambre du lit et plus loin dans la chambre du miroir, où la Reine
se coiffe ordinairement. Il y a toujours autant de courtisans présents.
La Reine lui fait signe d’approcher et lui dit tout haut d’un ton méprisant: « Vraiment, monsieur de Jarzé,
vous êtes bien ridicule. On m'a dit que vous faites l'amoureux. Voyez un peu le joli galant! Vous me faites
pitié, il faudrait vous envoyer à l’asile. Mais il est vrai qu'il ne faut pas s'étonner de votre folie; car vous
tenez de famille, puisqu’il avait déjà fallu enfermer votre grand-père ». (Note : le texte - à peine modernisé -
que récite la Reine est de Mazarin).
Jarzé accuse le choc. Il sort du cabinet en bégayant, troublé, pâle et défait, ses rêves amoureux brisés,
craignant d’être arrêté et envoyé dans un asile.
Toute la cour jase aussitôt de cet événement, pas une femme qui ne la raconte à ses amies. Le nom de Jarzé
court dans Paris; puis les provinces en font leurs gorges chaudes.
Bilan
Quelques indications pour vous permettre de considérer les actions des PJ.
Être bien intégré à la suite de la Reine : +10%
Etablir un plan complet et qui se tienne : +20%
Ne pas être repéré avant d'être en possession des lettres: +30%
Acrobaties, actions spectaculaires, poursuites : +20%
N'avoir tué aucun homme de Condé : +50%
Les personnages se sont fait un ennemi, mais il est affaibli pour l'instant, ses complots connus par la Reine et
Mazarin, et donc par Louis. Ils peuvent demander quasiment ce qu'ils veulent à ces gens, mais il faut se
souvenir que Anne d'Autriche a fait tellement de largesses que les caisses de la Couronne sont vides.
A suivre…
Organisations
Les Echarpes Vertes :
Une bande de hauts nobles, d’anciens soldats & de ruffians, constituée par Mazarin pour l'aider dans ses
manigances. La plupart sont là pour l'argent; peu sont mazarinistes de coeur.
Leur chef est le violent Damien d’Orséac (http://bastion.free.fr/maison.htm#mousquet)
Leurs effectifs sont variables, de 10 à 100, en fonction du temps que met d’Orséac pour battre le rappel.
Dans cet épisode, il a réuni 16 cavaliers, dont un admirateur de Condé.
Leur signe de ralliement est une écharpe verte
Ils ont sauvé la vie aux PJ (Prologue, scène 7). Ils ont peut-être collaboré avec les PJ lors du siège de Paris
(épisode 1, scène 4 et 5).
René (II) du Plessis de la Roche Picmer, marquis de Jarzé, capitaine des gardes du duc d'Anjou (le frère du
roi)
25 ans (?), portant beau, d’une coquetterie extrême. Complètement aveuglé par son amour, il ne comprend
pas qu’il n’est qu’un instrument politique aux mains de son ami Condé.
Hans Grosseschue
40 ans, dont 25 à se battre en Europe Centrale. Mercenaire allemand très repérable: grand, musclé, couturé
de cicatrices, porte une grosse épée à deux mains, et pratique l'escrime avec le style germanique. Il ne fait
aucun effort pour parler français; son physique intimidant parle pour lui.
*Jules Mazarin
47 ans.(voir prologue)
Cet épisode-ci, Mazarin est très occupé par ses manigances politique. Il divise pour régner, et joue les
bâtards de Vendôme contre les Condé-Longueville, qui prennent beaucoup trop d’importance.
Cet épisode-ci, il est hautain et absolument insupportable envers Mazarin, la Reine; le roi, qu'il appelle
"Louison"; la Cour… Il ne salue personne. Irascible, tranchant, il lasse les meilleures volontés. Plus
personne ne le soutient.
Une fois en possession de la totalité de la correspondance, il ne se sent plus ; il a barre sur la Reine
maintenant !
Conscient de s’être rendu impopulaire à la Cour, et ne voulant pas attirer l’attention sur lui, il se retire à
Dijon.
Mme de Beauvais, née Catherine Bélier (le film Louis, Enfant Roi la présente dans un tout autre rôle que la
traîtresse).
35 ans, borgne. Sa beauté ne fait pas d'ombre à la Reine… Première femme de chambre de la Reine depuis
au moins dix ans; amie de la Reine, qui a fait sa fortune, et ne lui a rien refusé.
Au début elle était persuadée que cette aventure romantique ferait beaucoup de bien à la Reine, et la rendrait
heureuse. Condé l’a en partie séduite, en partie achetée par les récompenses faramineuses qu’il lui accordera
lorsqu’il sera Premier ministre.
Plus le temps passe, plus Mme de Beauvais prend conscience de ce qu’elle fait, plus elle a peur, et plus elle
commet d’erreurs. Après avoir donné les lettres à Condé, elle s’aperçoit qu’elle a perdu sa dernière monnaie
d’échange et est au bord de l’effondrement.