Matrise Dans Les Crues de Basfonds

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DOSSIER No 12
LE POINT SUR

LA MAÎTRISE
DES CRUES
DANS LES
BAS-FONDS
PETITS ET MICROBARRAGES
EN AFRIQUE DE L’OUEST

Sylvain BERTON

Février 1988

Groupe de Recherche
et d’Echanges Technologiques
213, rue LaFayette
75010 Paris
Tél. (1)42 39 13 14
Ministère de la Coopération Agence de Coopération
République française Culturelle etTechnique
20, rue Monsieur 13. auai André-Citroën
75007 Paris 75015 Paris
Tél. (1) 47 83 10 10 Tél. (1) 4.5 75 62 41
Ouvrages déjà parus dans la collection « Le Point Sur »

l DOSSIER No 1 - Les éoliennes de pompage (1984) 60 F


l DOSSIER No 2 - La transformation des fruits , tropicaux
(1984) 40 F
l DOSSIER No 3 - L’extraction des huiles végétales (1984)
40 F
l DOSSIER No 4 - La construction de citernes (1984) 40 F
l DOSSIER No 5 - Les harnais pour la traction animale (1984)
40 F
l DOSSIER No 6 - Briques et tuiles (1985) 40 F
l DOSSIER No 7 - Techniques d’impression à coût modéré
(1986) 60 F
l DOSSIER No 8 - Le séchage solaire (1986) 60 F
l DOSSIER No 9 - Les mini-laiteries (1986) 60 F
l DOSSIER No 10 - Le captage des sources (1987) 80 F
l DOSSIER No 11 - L’apiculture (1987) 120 F

Ces ouvrages sont tous disponibles au GRET (ajouter 10 F par titre


pour frais de port en Europe, 15 Fpar titre pour port hors d’Europe).

GRET, 213, rue La Fayette, 75010 Paris, France.


Tél. : (1) 42.39.13.14.

l @ GROUPE DE RECHERCHE ET D’ÉCHANGES TECHNOLOGIQUES (GRET) 1988


ISBN : 2-86844-027-4
LA MAÎTRISE
DES CRUES
DANS LES
BAS-FONDS
ERRATUM

P. 109 Dans le commentaire de la figure 46, lire : ’


“Pour les petits barrages (lame d’eau b
inférieure à 1 m ; hauteur de chute infériewe
à 5 m)“....
P. 112 75 ligne, lire : les “laissés”de crue et non pas
les baissesde crue.
P. 132 Fin de page,lire : la “tranchée d’ancrage’:.
P. 141,238 et 273 Largeur de la crête : la formule est :
L = 1,65m
P. 170 Dans le tableau, lire : gabion cage = 2 m3.
P. 198 Important, fin de page : la fraction a été
inversée,lire :
Pousséede l’eau Coefficient C
Fqids des blocsde pierre (
P. 208 Ligne 26 : la figure 94 est en pertuis à ufl seul
jeude batardeaux.
,
P. 243 Basde page: .,
l
Largeur de la dalle 3 3(CH - LV)
P. 323 et 324 Ces pagessont inversées.
P, 395 et 396 Ces pagessont inversées.
P. 430 Signification des signesen bas de page : voir
page464.
!
l
P. 132 Fin de page : lire “la tranchée d’ancrage”
I

AVERTISSEMENT

La cellule Agriculture du GRET, en liaison avec le


service Echange et Communication est maître d’oeuvre de
ce dossier. Sylvain BERTON , ingénieur des techniques
agricoles en régions chaudes et ancien membre de
l’Association Française des Volontaires du Progrès chargé
d’un programme d’aménagement rural au Burkina-Faso,
l’a rédigé.

Lors des missions sur le terrain, de nombreux


organismes de développement ont participé à ce travail en
partageant leur expérience et dqnnant leurs’ avis.
L’Association Française des Volontaires du Progrès
(AFVP), le Centre Canadien d’Etudes et de Coopération
Internationale (CECI 1, l’Association “6SI’ et bien d’autres
ont permis de mieux percevoir la réalité des opérations
d ’ aménagement.

En France, l’appui d’organismes très variés a facilité


1’ articulation de 1’ étude. Le Groupe de Recherche et de
Réalisations pour le Développement Rural dans le
Tiers-monde (GRDR 1, l’Association Eau Vive sont parmi
ceux-là. Sans oublier le conseil des organismes
scientifiques et techniques tels 1’ Institut de Recherche en
Agronomie Tropicale ( IRAT ) , département du centre de
Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour
le Développement (CIRAD) 1’ Institut Français de
Recherche Scientifique pou; le Développement en
Coopération (ORSTOM 1 et 1 ‘Ecole des Ingénieurs des
Techniques Agricoles en Régions Chaudes (EITARC) dont le
concours fût très précieux.

Nos remerciements vont aussi au Comité Interafricain


d’Etudes Hydrauliques (CIEH) et au Centre National du
Machinisme Agricole du Génie Rural et des Eaux et Forêt
(CEMAGREF 1, particulièrement à MM. DEGOUTTE et GADELLE
pour leur relecture de ce document et leurs remarques
positives. I

Enfin, cette étude de la conception et de la mise en


oeuvre des différentes techniques + été rendue possible
grâce à 1 ‘appui financier du Ministère de la Coopération,
Service d’Information et de Liaison avec les Organisations
Non Gouvernementales (SILONG), de 1’ Agence de
Coopération Culturelle et Technique (ACCT) et de la
Fondation de France.
II

PREFACE

La grande originalité du “Le Point sur les


aménagements de bas-fonds”, réside dans son approche
des problèmes cruciaux aujourd’hui, que posent les
aménagements de bas-fonds, oasis de verdure dans les
‘déserts sahéliens. Plus qu’un simple ouvrage sur les
techniques -le premier aussi détaillé et précis à ce
sujet-, il pose la question primordiale et indispensable
de la “participation communautaire” et consacre une part
importante de son propos au diagnostic préalable de la
situation et aux modes possibles d’association de la
population.

La “participation communautaire” est devenue un


véritable mot d’ordre, une composante indispensable à
tous les projets pour leur donner des chances
supplémentaires de réussite. Le travail de réflexion du
CILSS depuis plusieurs années, a montré que cette
participation est loin d’être une réalité, aux différents
niveaux où elle devrait pourtant jouer : identification
des projets, planification des activités qu’ils comportent,
exécution, suivi et évaluation.

Dans une récente étude portant sur des projets au


Cap-Vert, en Gambie, au Niger et ‘au Tchad, seuls trois
projets sur les dix-huit étudiés avaient impliqué les
populations à la phase d’identification et un’ seul à la
phase de suivi-évaluation. Par contre, tous les projets
sauf cinq avaient associé la population à la phase
d ’ exécution. Encore cette participation n’est-elle traitée
que sous un aspect purement utilitaire, la population
n’étant considérée que comme un facteur de production,
une force de travail, une main-d’oeuvre accessible.
Rarement la considère-t-on capable de s’organiser à sa
guise pour prendre en charge plusieurs phases du projet.

Les projets d’aménagements de bas-fonds s’inscrivent


tout à fait dans cette “moyenne basse” de la participation
paysanne, pour plusieurs raisons bien mises en lumière
dans cet ouvrage :

- une volonté politique de réaliser de nombreux


ouvrages pour enrayer la sécheresse, volonté qui
laisse peu le temps de la réflexion et de
1’ assimilation aux bénéficiaires,
- un itinéraire technique qui comprend rarement des
études préalables complètes sur les questions plus
“sociales” que techniques : foncier, capacité
d’organisation et de gestion, valorisation agricole
et économique possible, compétition entre activités
ou population,

- une insuffisante information technique des


responsables qui ignorent généralement les
alternatives au barrage en terre. La présentation à
la population de plusieurs scénarios techniques
possibles et de leurs vocations propres proposée ici,
fait partie d’un processus de participation très
intéressant et pédagogique,

- des ouvrages qui, par leur taille ne permettent pas


toujours d’associer la population d’une façon
“motivante” à leur réalisation correcte.

Le public visé par cet ouvrage montre une évolution


certaine des mentalités, qu’il faut encourager. C’est en
effet, 1 ‘information du technicien responsable de terrain,
maillon essentiel de la chaîne du’ développement qui est
ici privilégiée. Ne pas prendre en considération son rôle
important, conduit bien des projets à l’échec.

L’auteur attire enfin très fortement notre attention sur


une démarche globale de mise en oeuvre des actions, qui
associe très largement les populations dès le départ.
Souhaitons que ce message soit repris et mis en
application, pour une plus grande réussite et une
meilleure mise en valeur de ces aménagements, dont
rappelons-le, plus de la moitié n’est pas exploitée du
tout...

Mahamane BRAH
Secrétaire exécutif du CILSS
IV

AVANT PROPOS

La période sèche qui vient de toucher l’Afrique


sahélienne a naturellement conduit les populations de ces
zones défavorisées (agriculteurs, pasteurs.. .) à modifier
et adapter leurs systèmes de production. Un des éléments
de cette transformation réside dans l’utilisation
progressive des terres de bas-fonds (zones temporairement
‘inondées).

Compte tenu de cette nécessité impérative d’adaptation


aux conditions météorologiques défavorables, les maîtres
d’oeuvre de projets de développement ont été conduits à
privilégier la création de petits barrages comme
opportunité de stockage d’eau pour tenter d’enrayer les
différents effets de la sécheresse.

Des groupements paysans avec 1’ appui des


administrations locales, des ONG ou de volontaires, ont
entrepris de multiplier ces ouvrages pour assurer
l’alimentation en eau des populations et du cheptel et
permettre, ou simplement garantir, ‘la satisfaction des
besoins en eau des cultures pratiquées dans les
bas-fonds. L ‘expérience acquise, suite à la réalisation
accélérée de ces ouvrages (digues, barrages et
déversoirs 1, a montré que leurs dimensionnements (taille,
volume des digues, nature et longueur des déversoirs.. .)
ne souffrent aucune approximation, pas plus d’ailleurs
que certains travaux souvent considérés à tort comme
“accessoires” (perrés , drains de pied, enherbement.. .).

D ’ autre part, il a été noté que les concepteurs des


aménagements ont souvent insuffisamment porté leur
attention sur l’utilisation ultérieure des retenues et
négligé toutes les composantes naturelles, agronomiques,
sociales, économiques, foncières du milieu. Il est ainsi à
regretter que de nombreux ouvrages réalisés, à grands
frais, ne fassent pas l’objet d’une valorisation agricole
ou que celle-ci, sous forme de périmètres irrigués
villageois, se heurte à des problèmes d’organisation et de
gestion.

Alors qu’au fil du temps les techniques de


construction évoluaient à la suite d’études précises (*) et
permettaient d’éviter la plupart des graves erreurs
constatées antérieurement sur le dimensionnement des
ouvrages, il a fallu constater que la gestion des
périmètres et leur organisation (à l’échelle d’un
bas-fond) ne progressaient pas, car n’ayant pas fait
l’objet de la même attention. Il apparaît en effet de plus
en plus évident qu’un ouvrage ne doit pas être implanté
en l’absence d’une réflexion sur l’aménagement global et
son environnement.

L’étude qu’a réalisée le GRET, vient à point pour


accompagner les techniciens dans l’identification des
projets d’ aménagement. A l’aide du présent document, les
concepteurs sauront mieux évaluer toutes les composantes
intervenant dans un aménagement de bas-fonds et en
tenant compte de celles-ci, mieux présenter l’impact des
différents ouvrages possibles aux populations
bénéficiaires.

Félicitons le GRET d ’ avoir fait “le point sur”


plusieurs techniques possibles en faisant référence aux
études complémentaires existantes. Nous formons le souhait
qu’à l’aide de ce document, les études préalables
d’identification des projets puissent se généraliser
rapidement d’une manière satisfaisante.

Les bas-fonds possèdent un potentiel important ; ils


sont la chance et l’avenir du Sahel et il faut se donner
tous les moyens de ne pas en compromettre l’utilisation
future. Sachons profiter du travail réalise par le GRET.

A. BASSANE

Secrétaire Général du CIEH

(*) Etudes sur le dimensionnement et les caractéristiques


des digues et de leurs déversoirs - Documents VII.l,
VII.2 et VII.6 - CIEH - BP 369 - OUAGADOUGOU -
BURKINA-FASO.
VI

AUX LECTEURS

Lorsqu’un groupe de villageois dépose une demande


d’intervention auprès d’un maître d’oeuvre, c’e’st le point
de départ d’un long cheminement à, la recherche de
1’ aménagement qui valorisera au mieux les potentialités
de l’environnement tout en répondant aux objectifs des
populations.
Le technicien de terrain chargé de l’étude se trouve
généralement confronté à des situations agro-écologiques,
socio-économiques et techniques complexes qu’il s’agit de
bien évaluer avant d’entreprendre la réalisation de
l’ouvrage.

Ce dossier, né de la demande formulée par diverses


structures de développement, est là pour les aider dans
leur démarche. Les quatre premiers chapitres (pages
blanches) permettent de bien comprendre les buts
recherchés par les actions de maîtrise des crues et de
savoir quelles sont les informations à recueillir lors de
la conception d’un aménagement.
L’ensemble de ces pages sont à lire par tous ceux qui
ont la charge de ces études afin de pouvoir choisir le
type d’ouvrage qui convient le mieux à la situation.

Le lecteur se reporte ensuite aux chapitos 5 à 7


(pages colorées) où sont décrites les caractéristiques
techniques des ouvrages et leurs méthodes de
construction. Il suffit d’y lire le dossier correspondant à
l’ouvrage choisi. La totalité de ces pages n’est donc pas
à consulter systématiquement.

En fin de dossier, les annexes (pages blanches)


donnent des informations détaillées sur des points traités
rapidement en cours d ‘ouvrage.

Elles sont suivies d’un glossaire qui donne la


définition de quelques mots techniques et permet de
retrouver rapidement dans les pages colorées telle ou
telle information précise dont on peut avoir besoin.

Ce dossier n’est pas à prendre comme un livre de


recettes pour la construction de petits barrages. Chaque
situation est particulière et le technicien qui organise la
mobilisation villageoise doit avoir une démarche
personnelle de recherche d’informations et surtout de
dialogue avec ses partenaires. Il doit garder en tête les
grands principes nécessaires à la réussite de tout
aménagement : le respect de l’identité de tous les Acteurs
concernés par l’ouvrage, la viabilité aussi bien technique
et agronomique que sociale et économique de
l’aménagement, la sécurité qu’apporte la consultation de
spécialistes aussi bien pour sa conception que pouf sa
réalisation.
l- INTRODUCTION 1
l.l- Qu’est-ce qu’un bas-fond ? 2
1.2- Des aménagements devenus
nécessaires en Afrique soudano-
sahélienne 4
1.3- L ’ aménagement, la meilleure
assurance tous risques 7
1.4- La conception des opérations :
de la solution d’urgence à la
réflexion concertée 9

2- CERNER LES LIMITES DE L’ACTION 13


2. l- Un cadre physique spécifique 14
2.2- A chaque type d’ouvrage une
utilisation différente de l’eau 29
2.3- La participation des villageois
s’impose du début à la fin 35
2.4- Des moyens légers pour de
petits ouvrages 37

3- CONCEVOIR L’AMENAGEMENT AVEC LES


VILLAGEOIS 39
3. l- Itinéraire général : une
démarche intégrée en milieu rural 42
3.2- L’étude du milieu : un
diagnostic nécessaire à l’action 54
3.3- L’étude du site dans son
environnement : une évaluation de
ses aptitudes 63
3.4- L’estimation des potentialités
d ’ aménagement : des réponses à la
demande 84

4- CHOISIR LE TYPE D’AMENAGEMENT 89


4.1- Choisir l’utilisation de l’eau 91
4.2- Choisir les matérieux à
employer 93
4.3- Choisir en fonction de la lame
d’eau déversante 95
IX

STOCKER L'EAU DES CRUES POUR


IRRIGUER : LES BARRAGES 99
5.1- L'évacuateur de crues 101
5.2- La mise en valeur agricole des
retenues d'eau 113
5.3- Les petits barrages en terre 131
5.4- Les petits barrages en gabions
et en enrochements 164
5.5- Les petits barrages en
maçonnerie de moëllons 206

EPANDRE LES CRUES POUR MIEUX


CONSERVER L'EAU ET LES SOLS : LES
MICROBARAGES 219
6.1- Un aménagement global pour
maîtriser l'eau des crues 220
6.2- Les digues déversantes 227
6.3- Les digues filtrantes 251

LE COUT DES OUVRAGES 279


7.1- Détermination des coûts : des
principes à adapter aux réalités 280
7.2- Cinq exemples de coûts : des
moyennes difficiles à faire 285
7.3- Valeurs moyennes des coûts
directs de réalisation selon le type
d'ouvrage 297

ANNEXES 301
l- LA PREDETERMINATION DES CRUES 302
2- SANTE ET RETENUES D'EAU 391
3- TENIR COMPTE DE L'ORGANISATION
FONCIERE 415
4- COMPRENDRE LE MILIEU RURAL 429
5- AVANT DE S'ENGAGER, LES
CONTACTS A PRENDRE 461
6- PROJETS ET OPERATIONS A LA
BASE DE CE DOSSIER 465

GLOSSAIRE 471
1

1 - INTRODUCTION

l.l- QU'EST-CE QU'UN BAS-FOND 2

1.2- DES AMENAGEMENTS DEVENUS NECESSAIRES


EN AFRIQUE SOUDANO-SAHELIENNE 4

1.3- L'AMENAGEMENT, LA MEILLEURE ASSURANCE


TOUS RISQUES 7

1.1, LA CONCEPTION DES OPERATIONS : DE LA


SOLUTION D'URGENCE A LA REFLEXION
CONCERTEE 9
2 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

1.1 - QU'EST-CE QU'UN BAS-FOND ?

Les bas-fonds Se définissent dans le contexte général


du paysage et par rapport aux autres éléments (ou-unités
morphologiques 1.
Observé sur le terrain, sur cartes ou photographies
aériennes, le paysage apparait constitué de différentes
unités morphologiques :
A partir des points hauts (crêtes, buttes, plateaux)
naissent les versants. Ces versants, de pentes plus ou
moins marquées aboutissent en leurs points bas aux
bas-fonds (figure 1).

butte versant- bas- C&d versant I

-Figure 1 - Coupe en travers type d’un vallon.


Observation de la toposéquence d’un paysage
(Buttes - versants - bas-fond).
4 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

1.2 - DES AMENAGEMENTS DEVENUS NECESSAIRES EN


AFRIQUE SOUDANO-SAHELIENNE

Depuis une quinzaine d’ années, la façon dont les


sociétés rurales de la zone soudano-sahélienne perçoivent
et utili.sent les bas-fonds évolue profondément.
Cette évolution semble générale, on peut la relier aux
modifications de l’environnement climatique et socio-
économique au cours des dernières décennies.
Chaque société gère l’espace dans lequel elle vit de
manière particulière. On peut cependant tracer les
grandes lignes de ces évolutions depuis l’indépendance
des Etats d’Afrique de l’Ouest au début des années 60
jusqu’à aujourd’hui, en considérant les années 70 comme
charnières. Jusque vers les années 1970, les terres
cultivées sont situées sur les plateaux et les ‘versants.
Les sols y sont légers, assez faciles à travaiiler et les
cultures pluvial.es en, mode ext,ensifi permettent, bon an
ma.1 an, d ’ atteindre 1’ autosuffisance alimentaire. Par des
techniques culturales adaptées, grâce à une disponibilité
en terres suffisante, les cultures itinérantes à jachères
longues son.t possibles. Avec~ une pluviosité normale, le
paysan vit en relatif équilibre avec son environnnement.
Dans ce contexte, les bas-glacis et’ les bas-fonds sont
des zones de libre actes pour le bétail, réservées au
parcours et à l’abreu,vement des troupeaux. Parallèlement
à cette activité pastorale, les bas-fonds permettent la
cueillette de ~divers fruits et la collecte de bois.
Au point de vue de l’agriculture, le bas-fond est
dans les régions situées le plus au nord, le lieu de
quelques cultures de céréales de sécurité : maïs,
sorgho.. . Dans les zones plus au sud, la riziculture y
est pratiquée plus couramment.
Enfin Y points d’eau temporaires et permanents
permettent l’approvisionnement en eau du monde rural
(mares, puits, puisards ) (figure 3)‘.
Introduction 5

dl turcs- villages bas-Fands arboré cultures- parcours

I
I
I
-1

Figure 3 - Organisation de l’espace agraire avant,


1970 (schéma type).
6 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Depuis les années 1968-70, la mise en culture des


terres de bas-glacis et de bas-fonds s ‘effectue
progressivement.
L’augmentation des superficies cultivées répond à la
contrainte démographique et au souci de commercia-
lisation.
La mise en culture plus systématique des terres de
bas-fonds répond à la contrainte climatique et aux
exigences de nouvelles cultures (riz, produits maraîchers
et fruitiers. ..).
Cette évolution s ’ accompagne de l’intensification des
cultures, parallèlement à la mise en oeuvre de nouvelles
techniques.
Mais surtout, profiter des zones basses, où se
concentrent les eaux de ruissellement, permet de minimiser
le risque de manque d’eau au cours du cycle cultural. Le
paysage alors se réorganise, il est remodelé pour
répondre aux exigences des hommes (figure 4).

culCures-villa9es znue de cultum ~~l.hres- parrout-5


1
I I i I

Figure 4 - Evolution-réorganisation du paysage-


agraire de 1970 à nos jours (sch$ma type).

Aménager c’est alors s’intégrer à cette dynamique,


1 ‘identifier et la comprendre, avec le souci prioritaire
d’ associer I.es villageois à toutes les étapes de la
réflexion.
Introduction 7

1.3 - L'AMENAGEMENT, LA MEILLEURE ASSURANCE TOUS


RISQUES.

Aménager un espace naturel est dans tous les cas un


processus d’artificialisation qui doit répondre aux
objectifs fixés par ceux qui l’exploitent.
Le choix des techniques est ainsi fonction des
objectifs à atteindre dans un environnement particulier.
Dans le cas des bas-fonds, 1’ aménagement peut aller de
l’utilisation de techniques culturales appropriées ju’squ’à
la transformation radicale du milieu par la construction
d’ouvrages de maîtrise de l’eau et des sols.

Pour quels objectifs ?


Les sociétés rurales de l’Afrique de l’Ouest
soudano-sahélienne, afin d’assu’rer leur autosuffisance
alimentaire et la création de surplus commercialisables,
ont pour principaux objectifs de :
- sécuriser et augmenter la production agricole,
- sécuriser et améliorer les productions animales.
- assurer 1 ‘approvisionnement en eau tout au long de
1’ année.

La mise en valeur agricole : choisir les cultures


Le choix des cultures est fonction des besoins
alimentaires et des possibilités de commercialisation
(débouch.és et prix) d’une part ; des potentialités du
bas-fond d ’ autre part (topographie, pédologie, climat. ..).
Les principales productions en Afrique de l’Ouest sont :
- la riziculture pluviale ou inondée,
-. les cultures vivrières de céréales ou de
légumineuses (sorgho, maïs, niébé, etc. ) ,
- les cultures maraîchères,
- les racines et tubercules (patate ‘douce, igname,
manioc.. . 1,
- les cultures fruitières (manguiers, bananiers,
goyaviers, papayiers, agrumes,. . .).

La mise en valeur pour 1 ‘élevage : à boire ou à


manger
Le domaine soudano-sahélien est le lieu de systèmes
d’élevage très. diversifiés. Pasteurs, agro-pasteurs et
agriculteurs s’y côtoient et Leurs objectifs d’aménagement
du territoire diffèrent. L ‘utilisation principale des
bas-fonds pour l’élevage est l’approvisionnement en eau
du bétail.
8 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Toutefois l’importance de ces zones de parcours est


aussi de tout premier ordre par la qualité et l’abondance
des pâturages aériens et herbacés
Selon le degré de sédentarisation de l’élevage, la
perception et la gestion de l’espace varient. De ces
variations naissent des complémentarités (association
agriculture - élevage) et parfois des conflits (accès à
l’eau, problèmes fonciers) décisifs dans le processus
d ’ aménagement.

L’approvisionnement en eau des villages


Traditionnellement les points d’eau sont situés dans les
bas-fonds. La sécheresse de ces dernières années a
provoqué un tel rabattement du niveau des nappes
souterraines, que les puits tarissent de plus en plus tôt
au cours de ia saison sèche. L’eau devient alors un sujet
de préoccupation majeur dans le monde rural.
Puits, forages, ouvrages de réalimentation des nappes
superficielles s ’ inscrivent dans le processus
d ’ aménagement.
Quantité et qualité de l’eau disponible sont des
objectifs prioritaires.

-Figure 5 - Graphe des principaux objectifs des


bénéficiaires
Introduction 9 !

1.4 -LA CONCEPTION DES OPERATIONS :DE LA SOLUTION


D'URGENCE A LA REFLEXION CONCERTEE.

Dès le début des années 70, les techniciens opérateurs


des petits projets d’aménagement en hydraulique rurale
ont été fortement sollicités par ces villageois soucieux de
mieux maîtriser les facteurs eau et sol dans leur
environnement.

Pour accompagner cette dynamique, ils ont mis en


oeuvre des programmes de plus en plus nombreux qui ont
permis la mise au point de techniques fiables :
- petits barrages en terre, en gabions, en béton
cyclopéen ou pierres maçonnées,
- micro-barrages déversants,
- digues filtrantes.. .
Cependant, poussés par le souci de la lutte à tout
prix contre la sécheresse, appuyés par les politiques et
les bailleurs de fonds, il n’ont pas toujours su, dans
l’urgence, prendre le temps de la réflexion. C’est ainsi
que sont nés les ouvrages éléments du paysage, vision
sécurisante de la retenue d’eau, thésaurisation plus que
capital de production :
- sécurisant pour le bailleur de fonds qui peut juger
de la transformation des sommes consenties,
- sécurisant pour le politique qui, à court terme,
stabilise les populations rurales,
- sécurisant pour l’opérateur qui a devant lui une
expression matérielle de son travail,
- enfin, sécurisant pour le paysan qui peut towher
cette eau qu’il attend 6 ou 8 mois de l’année.
C’est ainsi qu’ au Burkina-Faso par exemple, le
potentiel de production permis par les petits barrages
n’est exploité qu’en infime partie.

Il ne faut cependant’ pas généraliser trop rapidement


ce jugement et penser que cette situation se perpétuera
au fil des temps. L’aménagement est une innovation que
les villageois sont prêts à s’approprier à condition
qu’elle soit :
- conforme à leurs objectifs et à leur stratégie pour
les satisfaire,
- adaptée au milieu du double point de vue
agro-écologique et socio-économique,
- élaborée avec la participation des acteurs
concernés.
10 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Dans un premier temps, les techniciens n’ont pas


toujours été en mesure d’évaluer l’opportunité de leurs
actions, leur impact sur les syst’èmes ruraux et leurs
conséquences sur l’écosystème environnant.

Dans un deuxième temps et c’est la tendance actuelle,


alertés par les échecs, ils ont pris un certain recul et
analysé la situation.

La synthèse des observations réalisées en Afrique de


l’Ouest au cours de la saison des pluies 1986 illustre
bien cettte réalité (voir tableau récapitulatif et annexe
VI).
Sur les 18 projets représentant 49 opérations
d’aménagement de bas-fonds, l’enquête a porté sur la
présence :
- d’études-diagnostic liées ~à 1”analyse de
1 ‘environnement socio-économique et agro-écologique,
- d’études sur la mise en valeur liées à la
valorisation optimale de 1’ aménagement dans son
contexte technique, agronomique et socio-économique,
-, d’études techniques liées à la construction, au
dimensionneme?t et à la pérennité des ‘ouvrages.

Les études-diagnostics
Une majorité d’opérations a été conçue sans diagnostic.
préalable (30 sur 49). Dans la plupart de ces cas,
l’opérateur juge que sa connaissance du milieu suffit à
la conception de 1’ aménagement.
C’est le cas particulièrement pour les retenues d’eau
destinées à l’abreuvement des troupeaux et à quelques
cultures traditionnelles de bordure de cuvette (riz
pluvial, cultures de décrue).
L ‘expérience montre alors que ces ouvrages sont
toujours sous exploités. Les volumes d’eau stockés sont
démesurés par rapport aux besoins., ‘Toutefois, 1 ‘ouvrage
même surdimensionné et sous exploité, répond à la
demande des villageois. Créer un nouveau point d’eau
n’est pas une véritable innovation.
Dès que l’ouvrage doit répondre à une exploitation
agricole plus complexe (riziculture à 1’ amont par
submersion semi-contrôlée, périmètres irrigués.. .), les
opérateurs semblent ressentir le besoin de mieux cerner le
cadre de leurs actions.
Dans ce cas, 1’ aménagement est une innovation, qui
sera réellement appropriée par les bénéficiaires, si elle
est véritablement adaptée à son contexte particulier.

Cependant, souvent, le diagnostic est succinct. Il se


résume à une étude sommaire. Celle-ci est fortement liée à
la construction proprement dite des ouvrages :
- disponibilité en main d’oeuvre,
- motivation des bénéficiaires,
- compétences techniques des acteurs ,
- capacité à s’organiser pour le travail .
Introduction 11

Les études de mise en valeur


Leur qualité est étroitement liée à celle du diagnostic.
Leur mise en oeuvre suit les mêmes règles et l’on peut
montrer une forte corrélation entre ces deux variables :
15 des 18 opérations présentant un diagnostic font aussi
l’objet d’une étude de mise en valeur.

Ces études se limitent elles aussi aux seuls thèmes


techniques :
- technique d’aménagement,
- superficies cultivées,
- disponibilité en eau,
- techniques culturales.
Elles n’intègrent pas réellement les thèmes
socio-économiques :
- organisation foncière,
- débouchés des produits,
- organisation des producteurs,
- gestion,
ni les thèmes agro-écologiques :
- impact sur les systèmes de production,
- impact sur le milieu naturel.

De nombreuses difficultés apparaissent alors :


- litiges fonciers provoquant de profonds conflits -tel
ce projet au Burkina Faso qui n’a trouvé une solution
qulaprès des règlements de compte meurtriers-,
- problèmes de commercialisation de produits,
principalement des productions maraîchères sujettes à
un engorgement des marchés très rapide,
- difficultés de gestion, en terme d’eau, de terres, de
travail,
- incompatibilité avec le systèmes de production.

Ainsi, lorsque ces difficultés provoquent un


déséquilibre trop important des systèmes ruraux,
l’abandon pur et simple de l’aménagement y met un point
final.

Les études techniques


Ce sont celles qui sont les mieux conduites (36
opérations en ont réalisées 1. De leur qualité dépend la
tenue des ouvrages et les techniciens y sont donc plus
largement sensibilisés.

Cependant pour choisir une technique appropriée aux


objectifs et aux conditions d’environnement, il faut avoir
fait un diagnostic et des études de mise en valeur.
Ceci explique, en partie, pourquoi le Yatenga
Burkinabé jusque récemment s’est doté ‘d’,une multitude de
petits barrages. Dans bien des cas, forages, mares
artificielles ou digues filtrantes auraient été des
solutions mieux adaptées.
12 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

L’aménagement se trouve trop souvent isolé de son


contexte amont-aval :
- à qui s’adresse-til ?
- dans quelles conditions est-il viable ?
- répond-il aux objectifs des bénéficiaires ?
- la valeur des investissements (financier, de travail)
est-elle en rapport avec les avaiitages ?
Ces questions et bien d’autres doivent trouver leurs
réponses avant que la décision d’entreprendre ait lieu.

Le cheminement inverse entraîne une mauvaise


expoitation des ouvrages. Car ce n’est pas le monde
rural qui doit s’adapter à 1 ‘aménagement.. . Bien au
contraire !

L’échec de certains petits barrages et aménagements


de bas-fonds, est facile à constater puisqu’il existe des
indicateurs visibles sur le terrain : tenue *des ouvrages,
niveau de mise en valeur, entretien des aménagements.
2 - CERNER LES LIMITES DE L’ACTION

2.1- UN CADRE PHYSIQUESPECIFIQUE 14


. un climat sec et irrégulier 14
. un bassin versant inférieur à 100 km2 18
. des bas-fonds bien typés 21

2.2- A CHAQUE TYPE D'OUVRAGE UNE


UTILISATION DIFFERENTE DE L'EAU
. les ouvrages de stockage des crues :
capitaliser l’eau qui s ‘écoule pour
mieux 1’ employer
. les ouvrages d’épandage des crues :
conserver l’eau et les sols sur les
terres cultivables

2.3- LA PARTICIPATION DES VILLAGEOIS


S'IMPOSE DU DEBUT A LA FIN 35
. la conception des aménagements : choix
des objectifs et du type d’ouvrage 35
. la réalisation de 1’ aménagement :
mobilisation pour le chantier 36
. la mise en valeur de l’aménagement :
décision et action 36

2.4- DES MOYENS LEGERS POUR DE PETITS


OUVRAGES
. des moyens techniques locaux ou
régionaux
. des financements réduits
. des études légères mais rigoureuses
. conclusion’ : ne pas voir trop grand !
14 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

2.1 - UN CADRE PHYSIQUE SPECIFIQUE

UN CLIMAT SEC ET IRREGULIER

L’Afrique de l’Ouest soudano-sahélienne s’étend au


sud du Sahara entre les latitudes 10” Nord et 16" Nord.
Elle couvre aproximativement le Sénégal, le Mali, le
Burkina Faso, le Niger et le sud-est de la Mauritanie.
C’est surtout par ses principales caractéristiques
climatiques .qu’elle se définit sommairement :
* climat contrasté à deux saisons bien marquées :
- une saison des pluies, de 4 à 6 mois (de mai-juin à
septembre-octobre 1,
- une saison sèche de 6 à 8 mois caractérisée par une
période froide suivie d’une période chaude.
* ‘Pluviosité en année normale comprise entre 500 mm
et 1000 mm.
* Un régime torrentiel de pluies à forte intensité :
Quantité de pluie élevé
rapport Durée de la pluie
* Une répartition très aléatoire des pluies au cours
de la saison.
* Une évaporation importante due à :
- une hygrométrie très faible de l’air au cours de la
saison sèche,
- un régime de vent de secteur Nord-Est en saison
sèche, l’Harmattan, vent chaud et sec venant du
Sahara et de l’Arabie. (figure 6).

En terme de bilan d’offre et de demande en eau ceci


se traduit par un résultat globalement négatif :
L ‘offre climatique annuelle (pluviosité) est inférieure à
la demande climatique (évapotranspiration potentielle).
(figures 7-g)
Cerner les limites de- 1 ‘action 15

LEGENDE

. Capitales des états


Stations synoptiques
-- . Frontières des états
- Isolignes

IFigure
(formule
6 - Evapotranspiration
de TURC)
potentielle annuelle _ J
(source CIEH) - Au nord de la zone soudano-
sahelienne 1 ‘ETP peut atteindre-2,s m par an.
16 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

RpLYiolité
mm moyenne
mcnsuetbz
200 ETPL$a.a$r,r,+d
D
moyenrie mensu
4: P:ETP> 0
bl Ian podi F

i Figure 7 - Bilan offre-demande en eau (P-ETP) à


Ouagadougou
Huit mois de l’année la demande évaporative est
supérieure à 1 ‘offre. Les retenues d’eau sont alors
largement sollicitées par 1 ‘évaporation et subissent
de Iourdes pertes.

L Figure. 8 - Bilan offre-demande’ en eau (P-ETP) à -


Bakel (Sénégal)
Plus au nord la situation s ‘aggrave avec une
pluviosité inférieure et une ETP supérieure.
Cerner’ les limiiek de l’aqtion 17

* Présence de cycles de sécheresse assez marqués qui


aboutissent à une insécurité climatique.
Depuis le début des années 1970 la région a connu deux
longues séries d’années de sèches (figwes 9 ,101.

t
-
Figure 9 - Pluviométrie moyenne sur la période
1951-1970
(source CIEHI

Figure - 10 Pluviométrïe moyenne ,sur la période


1971-1980
(source CIEH)
18 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

UN BASSIN INFERIEUR A 100 KM2

L’eau de pluie qui ruisselle à la surface du sol


emprunte des voies priviliégiées de drainage : c’est le
réseau hydrographique.
D’amont en aval, on distingue schématiquement
différents tronçons :
. les rigoles
. les ravines voies d ‘eau temporaires
. les marigots

. les rivières
cours d’eau permanents
. les fleuves
L’Afrique de > 1 ‘Ouest est drainée par quatre
principaux fleuves : le Sénégal, le Niger, les Volta, la
Gambie.
Ce sont les voies d’eau temporaires qui retiendront
notre attention. L’aménagement des fleuves et de leurs
plaines alluviales est généralement du domaine de vastes
projets d’aménagement d’ensembles géographiques qui
dépassent souvent l’échelle de la société rurale
villageoise à l’exception toutefois des petits périmètres
* L’aména- irrigués villageois (P.I.V.)* alimentés par eau de
gement des
P.1.V n’est pompage.
Pas traité
dans le L’aménagement des marigots et des bas-fonds qu’ils
présent ou-
vrage traversent est souvent mieux adapté à l’échelle de la
micro-région.

Cependant le marigot ne peut être isolé de l’ensemble


du réseau dont il est une pièce et principalement de tout
son secteur amont : son bassin versant.

De superficie variable, le bassin versant correspond à


1’ aire de collecte des eaux de pluies qui ruissellent et se
concentrent èn un point déterminé d’un cours d’eau.
C’est un ensemble complexe d ’ unités topographiques,
(buttes, versants, vallons) limité par une ligne de crête
continue et défini par rapport à un point précis de
passage de l’eau (figure 11).
La superficie d’un bassin versant peut être de
quelques kilomètres carrés (à l’amont d’un marigot) pour
atteindre plusieurs milliers de kilomètres carrés (cas des
fleuves 1.
Traiter de 1’ amenagement d’un bas-fond implique
nécessairement d’identifier le bassin versant qui
l’alimente en eau.

En région soudans-sahélienne, le relief général est assez


peu marqué (pentes faibles - moins de 3 %). Les axes de
drainage des eaux superficielles (talwegs) séparent ’ des
interfluves formés de versants convexes et de sommets
(partage des eaux). Seules quelques buttes dominent le
paysage formé de larges croupes (figure 12).
Cerner les limites de l’action 19

tint de passage del’m

Figure 11 - Bassin versant (plan schématique)

croupe ~arapacée
buttes cti ras&

_ \
interfluve -
talwq

Figure 12 - Coupe transversale d’un paysage en zone -A


de socle soudano-sahélienne
(Source M. RALWET - IRAT)
20 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Les moyens techniques, humains et financiers, dont


disposent les petits projets d’ aménagement fixent
implicitement les limites de l’action. Sans que cela soit
une règle stricte, l’aménagement devra être situé à
l’aval d’un bassin versant de superficie inférieure à
100 km2 (10 000 ha).
Au delà :
- l’échelle villageoise est rarement respectée,
- le risque d’erreurs d’appréciation des écoulements
augmente,
- le risque technique s’accroît.
Aussi, il est préférable de réaliser plusieurs ouvrages
de taille raisonnable sur des bassins élémentaires plutôt
qu’un grand sur un bassin versant dont on ne maîtrise
‘pas les caractéristiques (figure 13).
.. construction
[ De la même ma.nlere lors de la le travaiî
d’ouvrages successifs sw ‘un mêmg marigot,
doit débuter en amont

Figure 13 - Aménager des petits bassins versants -


Un bassin versant est la juxtaposition de plusieurs
bassins plus petits.
Cerner les limites de l’action 21

DES BAS FONDS BIEN TYPES


(d'après M. RAUNET-IRAT)

De l'amont vers l'aval...

* Un bas-fond présente généralement d’amont vers


aval une différenciation en trois tronçons (voir .figure 14).

* Tronçon 1 : tête des bas-fonds


Les têtes de bas-fonds sont souvent élargies en
“spatule” ou en “amphithéatre”. Leur profil transversal
est concave sans cours d’eau individualisé.
Les sols ? sont sableux et ne présentent pas
d’importtints dépots de matériaux issus des versants.
La nappe phréatique y affleure en saison des pluies,
puis est rapidement “chassée” vers l’aval dès qu’arrive
la période sèche.

* Tronçon 2 : partie amont


Leu.r profil transversal devient horizontal au centre
alors que les flancs restent nettement concaves.
IJne légère entaille due à la concentration des
écoulements (individualisation d’un cours d’eau),
commence à apparaître.
Les sols deviennent argilo-sableux contenant une part
de matériaux issus des versants.
La nappe phréatique contribue à inonder le centre du
bas-fond. et persiste en début de saison sèche.
Dans l’axe du bas-fond, on a alors deux nappes
superposées. Une nappe profonde est logée dans les
altérites et une nappe superficielle se trouve perchée
danc, la couche argilo-sableuse plus ou moins perméable.
22 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* Tronçon 3 : partie aval


Le bas-fond s ‘élargit, son profil transversal devient
nettement horizontal.
Le cours d’eau est bien, marqué et encaissé de un à ‘I
deux mètres.
La présence d’un véritable remblai colluvio-alluvial
est bien visible (argilo-limoneux) . Il surmonte la couche
sablo-gravillonnaire.
La présence des deux nappes superposées (décrites
précédemment 1 est presque systématique. La nappe
superficielle logée dans le remblai argilo-limoneux est
alimentée par le cours d’eau’ et sa fluctuation
! alimentation ou rabattement) est liée au régime des
crues.

* La plaine alluviale
El1.e naît de la confluence de plusieurs bas-fonds.
D’une largeur importante (plus de 200 m) elle présente un
agencement de terrasses successives, de bourrelets de
berges, d’anciens lits, de cuvettes de débordement.
Le bassin versant est beaucoup plus vaste et les
écoulements permettent la présence d’un “véritable” cours
d ’ ea.u (rivière ou fleuve).

La sédimentation des matériaux transportés est de type


al.luvi a1 :
- transport longitudinal important’ des éléments dans
les cours d’eau,
- dépôts ( alluvions) stratifiés (cailloutis, graviers,
sables, limon, argile).
Ces caractéristiques en font une zone totalement
différente des bas-fonds. Cependant le passage de l’un
(bas-fond tronçon 3) à l’autre (vallée alltrviale) est
Pr;ogressif.
Cerner les limites de l’action 23

-Figure 14 - Vallées tropicales : différenciations-


morphopédologiques d’amont en aval.
(source M. RAUNET - IRAT)
24 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Du général au particulier : les bas-fonds des régions


soudano-sahéliennes

Morphologie
Les bas-fonds qui prédominent en Afrique de l’ouest
soudano-sahélienne sont assez peu encaissés dans le
paysage.
Leur profil transversal est généralement horizontal
excepté dans leur partie amont (à la tête du marigot) où
il peut être concave.
La pente longitudinale de ces bas-fonds est toujours
très faible (inférieure à 3 76). Toutefois, lorsque le
marigot prend naissance dans des zones collinaires cette
caractéristique n’est pas générale.
Une entaille centrale sinueuse profonde de 1 à 2
mètres est présente à peu près systématiquement. Cette
entaille correspond au lit d’un cours d’eau temporaire
dont le régime d’écoulement est lié ‘à la pluviosité (voir
figure 15).

Matériaux et sols
Le matériau du bas-fond est constitué d’un
remblaiement colluvio-alluvial souvent épais au centre et
plus mince sur les bordures où il recouvre en biseau les
parties basses des versants.
Ces dépôts sont alimentés par l’érosion des bassins
versants (décapage en nappes, griffes et rigoles 1, donc
d’une part latéralement et d’autre part longitudinalement
(dans le cas de fortes crues).
Des conditions de dépôts variables selon l’intensité
des pluies (puissance de transport-érosion des
écoulements) peuvent conduire à la formation de couches
superposéés sablo-gravillonnaires (écoulements forts) et
argilo-limoneuses (écoulements lents et décantation
“tranquille”).
Sur l’ensemble de la coupe de terrain (yoir figure 15)
la base du dépot est sablo-gravillonnaire (principalement
dans la partie centrale du bas-fond). Elle est recouverte
par le matériau argilo-limoneux.
Sous ce remblai colluvio-alluvial se trouvent les
matériaux d’altération de la roche’ du socle (altérites) .
Ces altérites seront à dominante d’argile de type
montmorillonite (gonflante) si la roche est de nature
basique (grès, granitoïdes calcaires par exemple), à
dominante sableuse et d’argile de type kaolinite (peu
gonflante) si la roch.e est acide (granite, quartz) .
Dans les milieux à montmorillonite, le réseau est très
ramifié et hiérarchisé. Les entailles des cours d’eau sont
bien marquées (lits en “U”). Griffes-rigoles et ravines
strient le bas des versants pour alimenter le m’arigot.
Dans les milieux à sable et kaolinite, le; réseau de
bas-fonds est moins dense. Le remblai contient’ davantage
de lentilles sableuses. Les entailles des cours d’eau sont
moins ma.rquées (voir figure 161.
Cerner les limites de l’action 25

Figure 15 - Bas-fonds des régions soudano- -


sahéliennes (500 (P (1100 mm)
(source M. RAUNET - IRAT) - Coupe type
26 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Province géologique basique Provinrc giologiqùc acide


Haute Voir++ dc Temmorc Haurc Volt~-rtgion dc Mogrcdo (75 \m.E
(46 km.O.N.0 dc Ouagadougou) de Ouagadougou)
Escmplcs dc résnux dc bas-fonds cn ripion Sahi-lo-Soudanicnnc. Pzys Mossi - Haurc Volra
(pluviomctnc umucllc: BM) m/m). 0 4 2 31 4Y 5 Km5

m hrgcs croupes surbaisséa. gnvillonnaircs CCcxapacCc~ *hloycn,-glacis~ dCgndé ou


~bwglzosu dc dénudarion rccoupîm des alrérircs ajcicnncs (plmrhlrc) canpnc&s.

r.. *Bas-glxisu dc dtnudarion ou d’cnno,vag’c.cn province géologique acide (migmxitc 1


bionrc). Sols à dominxncc sableux (rtcrrugincux rrop~aux ~ppnuvns’hudromorphcs~).

*Bas-gltcrsn dc dénudztion cn prorincc géologique basique (schistes abirrimicrw, mig


CI nutirc; i zmphibolc .). Sols Z dominancc monrmorilloniriquc formés sur aréne
basique (vcrdsols. pl~nosols. sols i alczli. sols bruns vcrriqucs).
Bwfonds rcmbl+s par des marérixus i dominancc argilcusc. incisés pu des cours
d’cm rcmponircs.

- Figure 16 - Réseaux de bas-fonds en région.


sahélo-soudanienne
(vue en plan) (Source M. RAUNET - IRATI
Cerner les limites de l’action 27

Régimes hydrologique et hydrogéologique


L’hydrologie (régime des écoulements de surface 1 est
caractérisée par une submersion générale en saison des
pluies alimentée’ surtout par les eaux de ruissellement
superficiel et d’écoulement hypodermique en provenance
des versants.
La nappe d’inondation peut être épaisse (jusqu’à un
mètre) et sa persistance dépend dn degré de colmatage
des sols du bas-fond (richesse en argile).
Cette submersion correspond rarement à l’affleurement
de la nappe phréatique des altérites.
Les eaux d’inondation alimentent par infiltration dans
le remblai une nappe phréatique qui circule dans la
portion sablo-gravillonnaire : la nappe d’inféro-flux.
Lorsque les altérites sont colmatées par des argiles
(montmorillonite gonflante) les eaux d’infiltration sont
bloquées et il se forme alors une nappe perchée
engorgeant tout le remblai (voir figure 17).
Après la fin des pluies, Za nappe d ’ inféro-flux , qui
n’est plus alimentée par la nappe d’inondation (qui
disparaît 1, peut être persistante mais très souvent tarit
par écoulement longitudinal ou infiltration profonde. C’est
cette nappe d’inféro-flux qui alimente la plupart des
puits et puisards villageois.
En fin de saison sèche, les bas-fonds sont asséchés en
surface et en profondeur sur une frange plus ou moins
importante.
Seule la nappe phréatique des altérites ne tarit que
rarement. Son niveau baisse cependant au cours de la
saison sèche. Des cycles prolongés de sécheresse meuvent
toutefois conduire à “son akèchekent .

Opmairu de la nappe d'inond&im


SURFACE DU SOC ’

domaine de la nappe d'it&b-!Ivr

ALTERilES COLrlnTÉéS (FACuLTATiF)

ALT6RiTES
domaine de la nappe phréatiwedà~fxhk

)
-il ROCHE DU SDCLP

domarne delaneppcde bhs elîissutis


i
-Figure 17 -- Les nappes d’eau souterraines dans les-
bas-fonds de la zone de socle soudanu-sahelienne
(coupe de terra in I
28 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Remarque :
A la limite sud de la zone soudano-sahélienne les
bas-fonds évoluent vers le type caractéristique des
régions soudaniennes (voir figure 18).
Ces bas-fonds sont moins larges, plus encaissés et
forment un réseau plus dense que précédemment.
Leur fonctionnement vis-à-vis de l’eau est lui aussi
très lié à la pluviosité. La pluviosité plus importante,
l’encaissement plus net des vallées, l’épaisseur et la
perméabilité supérieure des altérites permettent l’existence
d’une nappe phréatique permanente.

-Figure 18 - Ras-fond des régions soudaniennes et -


soudano-guinéennes (1100 <P < 3.400 mm)
CO1lsEP type - Isource M. RAIJNET - IRAT/
Cerner les limites de l’action 29

2.2 - A CHAQUE, TYPE D'OUVRAGE, UNE UTILISATION


DIFFERENTE DE L'EAU

Quel type #ouvrage


pour la maîtrise des crues dans les bas-fonds ?

Les ouvrages de stockage Les ohrages d’épandage


des crues : des crues :
capitaliser l’eau qui s’écoule maîtriskr l’eau et les ,soIs
pour mieux l’employer ‘sur les’terres cultivables

* Les petits barrages * Les microbarrages


digues déversantes
* Les mares artificielles
* Les rhcrobarrages
digu& filtrantes
30 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LES OUVRAGES DE STOCKAGE DES CRUES : CAPITALISER


L'EAU QUI S'ECOULE POUR MIEUX L'EMPLOYER

* Les petits barrages


Les petits barrages ont pour vocation de créer des
retenues d’eau. Pérennes ou temporaires, ces stocks d’eau
sont destinés :
- à la production agricole par l’irrigation en contre
saison (saison sèche), l’irrigation contre-aléatoire ou
d’appoint (complément en saison des pluies) ou par la
submersion des parcelles cultivables,
- à l'approvisionnement en eau du bétail,
- à l'approvisionnement en eau des villageois,
- à la pêche et à l'artisanat (confection de briques)
accessoirement.

Il existe trois grandes ~Catégories de barrages (voir


figure 19) :
- les barra.ges de retenue d’eau de surface,
- les barrages de retenue d’eau souterraine
- les barrages m’ixtes.

BARRAGE DE SURFACE

BARRAGE SOUTERRAiN
retenue déau souterraine
I Y-

rouche imperméable
BARRAGE MiYTt

-Figure 19 - Les trois grandes catégories de barrages-


(vues en coupe)
Cerner les limites de l’action 31

Le barrage souterrain consiste à retenir l’eau dans le


sous-sol. sous forme d’une nappe captive, à bloquer les
écoulements longitudinaux souterrains dans le bas-fond. i
Ceci nécessite :
- la présence d’un sous-sol suffisamment perméable
pour que l’eau puisse s’y a.ccumuler,
- une “topographie souterraine” favorable au stockage
d’un. vol-urne d’ea.u important, l
- une connaissance hydrogéologique du bas-fond assez
fine (mouvements d’eau, comportement des nappes i
présence ‘de failles, etc) .
Les bas-fonds d’Afrique de l’Ouest soudano-sahéiiennei
au sous-sol partiel.lement colmaté, sur un socle rocheui
faillé et diaclasé, aux pentes faibles, sont rarement des
sites favorables à ce type d’ouvrages.
Par contre, même si le site idéal est rare (étroit et
encaissé) dans cette zone, la construction de barrages de
surface et de barrages mixtes est possible. l
* Les mares artificielles
Nommées bullis (ou boulis) au Burkina Faso, ce&
mares de dimensions réduites sont creusées dans les
bas-fond.s à sol profond et colmaté.
Amél.iorées pa.r des techniques simples elles
permettent :
- l’arrosage de petits jardins en contre-saison,
- l’approvisionnement en eau du bétail sédentaire,
- la confection de briques de banco.
Rarement pérennes, ces points d’eau .peuvent persister
assez longtemps en saison sèche. Le principe consiste à
capter l’eau d’un marigot dans une dépression
approfondie artificiellement (voir figure 20).
* Les modes d’utilisation de l’éau
L’eau de la retenue peut être utilisée en’ trois
secteurs différents : à l’amont, in situ, .à l’aval.
APPRO”ISICiNNEMENTEN EAU
VOCAIION DES VILL4GEOIS
PASTOFIAIE
tmlagéres Bolsson (sauf n-are!
32 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Lwa ih na turiiél terrain ndurc!

diaue

--. . - -

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. . . -*

- -. - *..L
.m -
-.*.. - -
- - .-. -
. . .*
SOUS-SOL ittyertnéable
-a.

-b-

Figure 20 - Les mares artificielles


a - Coupe en travers
b - Plan
Cerner les limites de 1 ‘action 33

LES OUVRAGES D’EPANDAGE DES CRUES : MAITRISER L’EAU


ET LES SOLS SUR LES TERRES CULTIVABLES

Leur vocation est d’épandre la crue sur !a. plus


grande superficie cultivable afin de permettre selon les
cas :
* une bonne infiltration de 1 ‘eau (recharge de la
nappe d’infero-flux et approvisionnement de la réserve
utile du sol),
* la submersion de terres rizicultivables,
* l’arrêt de l’érosion et la
reconstitution des sols,
11 en exi.ste trois catégories : (voir figure 21)
- les micro-barrages digues, déversantes,
- les micro-barrages digues filtrantes,
- les micro-barrages mixtes digues déversantes/
filtrantes.
Dans tous les cas, 1 ‘eau est retenue pour une courte
durée (de quelques heures à quelques jours après la
crue).

* Les micro-barrages digues déversantes


Leur vocation est principalement la riziculture inondée
(sans maîtrise de l’eau) ou en submerdion semi-contrôlée
(avec système de régulation du plan d’eau). Les bas-
fonds larges et plats à sols argilo-limoneux sont
particulièrement favorables à ce type d’ouvrages et à la
mise en valeur rizicole.
Nombre de ba.s-fonds asséchés qui ne permettaient plus
la culture du riz ont pu ainsi être réhabilités dans les
régions au sud de la zone soudano-sahélienne.

* Les micro-barrages digues filtrantes


Les digues filtrantes permettent la reconstitution de terres
cultivables dans des bas-fonds à pente longitudinale
moyenne. Leur rôle antiérosif est important.
Elles permettent l’épandage de la crue de manière
temporaire ce qui conduit à un dépôt en amont des
particules terreuses, transportées par l’eau et à une
meilleure infiltration de l’eau dans le sol (recharge de
la réserve utile).
La retenue d’eau dure quelques heures après le
passage de la crue, ce qui permet la culture de céréales
pluviales : sorgho, maïs, riz. Ce type d’ouvrage est
particulièrement efficace dans les régions au nord de la
zone soudano-sahélienne.

l Les micrebarrages à fonctionnement mixte


Ce sont les digues filtrantes partiellement colmatées
“en pied”.
Elles permettent de cumuler les avantages des deux
types précédents pour :
-, pratiquer la riziculture en submersion dans la
partie centrale du bas-fond (à sol argilo-limoneux),
- cultiver des, céréales pluviales sur le pourtour (sols
plus sableux).
34 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Selon la position de la parceile dans le bas-fond,


l’eau retenue persiste de quelques heures à quelques
jours après le passage de la crue.

digue Fi1trat-k

digue déversanFe/FiItrante

-Figure 21. - Catégories d’ouvrages d’épandage des-


crues
(vues f3n coupcl
Cerner les limites de 1 ‘action 35

2.3 - LA PARTICIPATION DES VILLAGEOIS S'IMPOSE DU


DEBUT A LA FIN

Dans la démarche générale d ’ aménagement d’un


bas-fond, les groupes ruraux concernés (groupes de
villages, groupes de quartiers, groupes d’individus)
interviennent à trois niveaux :
- lors de la conception ,
- lors de la réalisation des travaux,
- lors de la mise en valeur.

LA CONCEPTION DE L’AMENAGEMENT : .CHOIX DES OBJECTIFS


ET DU TYPE D’OUVRAGE

* L’aménagement est un moyen ‘qui- doit répondre à


des objectifs identifiés.
L’espace agraire est géré par les société rurales
comme “un patrimoine” qu’elles doivent exploiter et
conserver. Le système agraire qui régit cet espace est
donc conçu en fonction d’objectifs précis :
- sécuriser les production,
- intensifier les cultures,
L ’ aménagement du territoire en général et des
bas-fonds en particulier doit permettre en partie, la
realisation de ces objectifs.

* La participation villageoise est de première


importance dans le choix des techniques et des
technologies
Traditionnellement, les aménagements de surface ont
leur place dans la mise en valeur de l’espace agraire :
digues, diguettes, mares artificielles sont construites sans
appui extérieur depuis très longtemps.
Cette expérience de l’aménagement qu’ont les sociétés
rurales, au travers de réussites et d’échecs, leur permet
une vision critique des différentes hypothèses techniques
possibles et des technologies utilisables’ pour les mettre
en oeuvre.
36 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LA REALISATION DE L'AMENAGEMENT : MOBILISATION POUR


LE CHANTIER
Couramment nommé “investissement humain”, ce type de
participation est plus qu’une simple mobilisation de main
d ’ oeuvre.
La conduite d ’ un chantier d’ aménagement nécessite
aussi beaucoup de préparation et d’organisation. Cette
part revient bien évidemment aux villageois eux-mêmes et
très souvent aux anciens, aux chefs ou aux responsables
reconnus dans les villages.

LA MISE EN VALEUR DE L’AMENAGEMENT : DECISION ET


ACTION
Après la “na.issa.nce de l’aménagement” (conception et
réalisation) vient sa “vie” propremient dite (exploitation,
entretien et gestion). Les acteurs principaux sont ici et
èncore ‘les villageois concernés qui possèdent alors :
- le pouvoir de décision ,
- le pouvoir d’action .

L’aménagement se présente comme un système de mise en


valeur inclus dans le système agraire et’ dépendant de
lui. Ce système est continuellement remis ‘en question et
ses équilibres se déplacent. Son articulation se met en
place par étapes.
* Dans une première étape, les bénéficiaires testent
1’ aménagement : répond-il. aux objectifs ? ~ C’est la
démonstration.
* Dans une seconde’ étape, le processus de mise en
valeur s ’ amplifie selon les résultats de la
démonstration. Le système s’organise.
* Dans la troisième étape, qui représente la vie de
1’ aménagement, tout événement (agronomique, social,
économi.que ou écologique) provoque un demous. Le
système s ’ a.dapte.
Cerner les limites de 1 ‘action 37

2.4 - DES MOYENS LEGERS POUR DE PETITS OUVRAGES

DES MOYENS TECHNIQUES LOCAUX OU REGIONAUX

L’intCrêt de ces petites opérations d’aménagement est


qu ‘el1.e.s se réalisent sans avoir recours à des moyens
techniques trop importants. Le projet recherché est donc
celui qui est réal.isable et reproductible sans intervention
extérieure “l.ourde”.
Ceci impl.ique d'utiliser au maximurh les moyens :
- du village (matériel et matériaux locaux).
- de’ la région (matériel., engins et matériaux
facilement disponibles).
Toutefois, même si l’investissement humain doit être
privi l.égié ; il ne peut être surestimé. Certaines opérations
de transport, terrassement par exemple ne peuvent
s ‘effectuer sans l’intervention d..‘engins.
Le type et la taille des ouvrages définissent les
moyens à employer.

DES FINANCEMENTS REDUITS

1.M financements destinés aux petites opérations


d ’ aménagement sont généralement réduits.
L'intérêt est (à financement égal) de :
* permettre la réalisation de plusieurs opérations de
taille réduite qui touchent le plus grand nombre de
villages, au lieu d’un “grand aménagement”,
* conduire à plus ou moins long terme à une prise en
charge financière totale des aménagements, au niveau
villageois, régional ou national.

DES ETUDES SIMPLES MAIS RIGOUREUSES

On aura avantage à monter ces opérations sur la base


d’études assez légères, simples et peu coûteuses.
Toutefois, celles-ci doivent être riguoureusement menées.
Un technicien expérimenté peut les réaliser partiellement
ou totalement, ce qui n’exclue pas l’intervention des
spécialistes lorsqu’ils sont disponibles.
Les instituts techniques et les administrations
concernés aux niveaux national et régional, lorsqu’ils
sont consultés apportent incontestablement une sécurité à
1’ action envisagée.
38 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

CONCLUSION : NE PAS VOIR TROP GRAND !

Ces caractéristiques humaines (compétences, force de


travail.) , techniq.ues (pas d’intervention extérieure
“lourde”) et financières (“petits” budgets), fixent les
li.mites de taille des ouvrages :
-X petits barrages de quelques mètres de hauteur (3 à
5 m) et quelques dizaines de mètres de longueur (20 m à
150 ml,
* micro-barrages digues déversantes ou filtrantes de
quelques centaines de métres de longueur,
* mares artificielles de quelques mètres de profondeur
(3 à 5 m) et quelques dizaines de mètres de diamètre (20
à 50 ml.

Bien évidemment ces chiffres ne sont qu’indicatifs.


Dans certains cas exceptionnels ils. sont dépassés.
Il faut toutefois garder à l’esprit que l’on ne peut agir
que dans la limite de ses moyens.. . et que la lf;r;;mze
travail humaine ne remplace pas le bulldozer ; >
le compacteur ; ni la ,charette à ânes, le camion.
39

3- CONCEVOIR L’AMENAGEMENT AVEC LES VILLAGEOIS

3.1- ITINERAIRE GENERAL UNE DEMARCHE


INTEGREE EN MILIEU RUR:AL
La démarche d’identification-conception de
l’aménagement
Neuf étapes clés de la conception d’une
opération

3.2- L’ETUDE DU MILIEU : UN DIAGNOSTIC


NECESSAIRE A L ‘ACTION
Regrouper les informations dispersées
. utiliser la documentation disponible
. interroger les personnes ressources
. intégrer le savoir paysan
. observer par soi-même le terrain
Faire un diagnostic à chaque niveau
. conna.ître la région dans ses grandes
lignes
. bien comprendre le village
. étudier les exploitations agricoles
représentatives
Les ouvrages utiles à consulter

3.3- L’ETUDE DU SITE DANS SON ENVIRONNEMENT :


UNE EVALUATION DE SES APTITUDES
Situation et plan du bas-fond
. sa place dans le paysage villageois
. le plan des lieux
La configuration du site : la topographie
. les relevés topographiques
les résultats de l’étude topographique et
* la simulation de 1’ implantation d’un
ouvrage
Les eaux de crues : l’hydrologie
. la détermination du bassin versant
. la prédétermination des crues
. l’estimation des apports annuels
Les caractéristiques du terrain : la géo-
technie
. les fondations
. les caractéristiques de la cuvette
. les dépôts solides
3.4- L'ESTIMATION DES POTENTIALITES D'AMENA-
GEMENT : DES REPONSES A LA DEMANDE,
Le potentiel technique, de mise en valeur.
. les potentialités agricoles
. les potentialités hydrauliques
. les différents cas de figure
L ‘élaboration de variantes de plans
d ’ aménagement.
Concevoir l'aménagement

Le maître d'ouvrage : individu, groupe d’individus ou


organisme qtii décide de réaliser un ouvrage pour
répondre à ses besoins.
Le maître d'oeuvre : celui qui est chargé par le
maître d ‘ouvrage de concevoir et réaliser l’opération en
orga.nisant le travail de tous les par,tenaires.

Le maître d.‘ouvrage a le choix du maître d’oeuvre.


Ils sont liés par des relations de type,, contractuel après
a.ccord mutuel sur le dossier d’exécution des travaux et
sur la définition des rôles de chacun.
42 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

3.1 - ITINERAIRE GENERAL : UNE DEMARCHE INTEGREE EN


MILIEU RURAL

LA DEMARCHE D’IDENTIFICATION-CONCEPTION’DE L’AMENAGEMENT-

Ces principes ont été élaborés à la suite d’un


séminaire qui s’est déroulé en juin 1984, pour la
formation de cadres du développement rural
Burkina-Faso (FAO - Ministère de l’eau du Burkinz
Faso ; M. D’AT DE SAINT FOULC - M. JEAN BONNAL).

S’appuyer sur des connaissances pluridisciplinaires


Le meilleur des cas est celui qui fait intervenir une
équipe pluridisciplinaire où se conjuguent diverses
compétences.
Ainsi la situation idéa.le de préparation d’une
opération hydro-agricole fait appel à une équipe
constituée d ’ hydrauliciens, d ’ agronomes, de socio-
économistes et de techniciens de 1’ animation au
développement.
Lorsqu’il est impossible de rassembler cette équipe, le
technicien chargé de 1’ étude peut faire appel
ponctuellement aux spécialistes.

Avoir une vision globale de l’aménagement


Schématiq.uement, la démarche s’organise autour de :
- l’analyse systémique de l’aménagement,
- la prise en compte des éléments constitutifs du
milieu rural.

* L’analyse systémique décompoke un aménagement en


systèmes emboîtés
- Le système de maîtrise des crues (stockage ou
épandage).
- Le système de mise en valeur (distribution et
mobilisation de 1’ eau, cultures pratiquées, destination
des productions).

* La prise en compte des éléments constitutifs du


milieu rural où se combinent :
- climat
- sol
- paysage
- organisation sociale
- comportement paysan.. .
Concevoir 1’ aménagement 43

Ceci permet d’avoir une vision d’ensemble du milieu,


indispensable :

* Pour faire le point sur la zone à aménager :


- connaître les besoins
- connaître les potentialités
- prendre en compte les contraintes de tous ordres qui
peuvent peser sur l’action,

* Pour faire le point sur les solutions les mieux


adaptées aux problèmes posés :
- réponses techniques
- réponses economiques l
- réponses sociales,

* Pour intégrer les équilibres- que les paysans


considèrent souvent comme prioritaires dans
l’drganisation de leurs activités, par exemple :
- équilibre entre cultures vivrières et cultures
marchandes,
- équilibre entre cultures irriguées et cultures
pluviales,
- équil.ibre entre activités agricoles et activités non
agricoles.

Respecter trois principes généraux :


- la pa.rti.cipation des populations,
- ‘le montage de plusieurs variantes techniques se
rapprochant le plus des possibilités villageoises,
- 1-e choix final de l’aménagement à exécuter, fondé
sur tout un ensemble de critères techniques,
financiers, humains.. .

* Participation des populations pour :


- identifier les besoins,,
- déterminer les objectifs,
- formuler les hypothèses de solutions,
- effectuer le “filtrage” des solutions techniques,
- évaluer la contribution du groupe aux investis-
sements (travail, financiers.. . 1,
-’ organiser cette contribution,
- prévoir. le fonctionnement de 1’ aménagement
(répartition du foncier, gestion, organisation de la
production.. . ).
44 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Toute cette démarche devra se garder cependant de


créer chez les populations des espoirs qui seront en
partie décus.

* Montage de plusieurs variantes techniques


Face à un problème donné, il existe rarement une
solution unique, il faut donc :
- rechercher systématiquement plusieurs solutions à
toute action envisagée,
- recourir au dialogue avec les paysans qui ont une
connaissance de leur milieu, une expérience pouvant
les amener à percevoir les problèmes sous un angle
différent de celui des techniciens.

* Choix multicritères
Il met en jeu un processus d’élimination et de
sélection basé sur plusieurs critères :
- techniques (hydrologie, agronomie, climat, relief) ,
- financiers (capacité de financement local, régional,
national ou extérieur.. . 1,
- la politique de développement rural et les priorités
nationales et régionales en matière d’ aménagement,
- les conséquences probables sur les systèmes ruraux,
- la reproductibilité technique et économique de
l’opération aux niveaux local, régional ou national.

NEUF ETAPES CLES DE LA CONCEPTION D'UNE~OPERATIONB

Le travail concerté entre le maître d’ouvrage (le


groupe des futurs bknéficiaires) et le maître d’oeuvre (la
structure de développement chargée de l’appui et du suivi
de l’opération), s’organise selon le schéma suivant :
Concevoir 1’ aménagement

Ces différentes étapes, en réàlité ne se succèdent pas


o3ligatoirement chronologiquement .! Un va et vient constant
s’opère de l’une à l’autre. La progression vers
l’identification finale de la technique à mettre en oeuvre,
met en jeu une approche par hypothèses et vérifications
qui permet la décision.

1
I- I 1
analyse dela demande I I

TYPES D' OUVRAGES


di/f&-&s hypottdscs

- Les neufs étapes clés de la démarche d’identification -


conception.
46 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

=#ETAPE 1 : COMPRENDRE ET ANALYSER LA DEMANDE


Objectifs
* Identifier clairement les domaines d’action concernés
et déterminer s’ils se trouvent bans la limite de ses
compétences.
* Connaître ses interlocuteurs et leur organisation :
- groupe de villages,
- groupe de quartiers,
- groupe familial,
- groupe de producteurs.
* Mieux comprendre ce que sont les besoins clairement
exprimés et leur bien fondé.

Moyens
* Les réunions sur le terrain sont le lieu de
causeries d’ordre général et permettent à chacun de se
présenter, que ce soit : le groupe demandeur, la
structure sollicitée.
* Les rencontres individuelles permettent ‘d’éclaircir
certains points qui restent obscurs, ou qui n’ont pas été
abordés lors des discussions collectives.
J- Des informations complémentaires sont apportées par
les personnes qui, d’une manière ou d’une autre,
travaill.ent dans la zone (agents de développement,
administration, etc) .

Autour de cette demande s’organise alors un réseau actif


composé : des villageois, des partenaires extérieurs et
des agents du “projet”.

=ETAPE 2 : ETUDIER ET ANALYSER LE, MILIEU


Objectifs
* Etudier aux niveaux régional et villageois les
principales caractéristiques du contexte dans lequel
l’aménagement va être réalisé :
- caractéristiques écologiques ,
- caractéristiques sociales ,
- caractéristiques agronomiques ,
- caractéristiques économiques ,
- caractéristiques hydrologiques .
* Mieux comprendre les mécanismes de l’organisation
du système agraire, ses contraintes et ses potentialités.
* Formuler des hypothèses sur :
- les types d’aménagements possibles ; leurs limites,
les promesses,
- la capacité du milieu rural à prendre en charge
l’aménagement des points de vue technique, force de
travail, mise en valeur,
- la capacité d’adaptation des systèmes de production
à cette innovation.

Moyens
* L’étude de la documentation disponible qui permet
Concevoir l'aménagement 47’

de mieux cerner le milieu :


- cartes thématiques (climat, sols, géologie,
végétation.. . 1,
- publications de chercheurs,
- documents de projets antérieurs.
* De nombreux passages sur le terrain qui sont
indispensables pour “visualiser” et mieux comprendre la
situation.
* Les entretiens individuels ou collectifs (réunions),
au hasard des rencontre ou provoqués, avec les villageois
et les’ autres partenaires connaissant la région.

Remarque
Pour collecter de l’information il faut savoir exactement
ce que l’on recherche. C’est tout l’intérêt d’une bonne
connaissance de la demande (étape 1) et des éléments
qu’elle met en jeu.

n ETAPE 3 : DETERMINER LES OBJECTIFS

Objectifs
* Relier clairement les besoins qui sont exprimés par
le ‘groupe rural qui fait la dèma.nde aux contraintes
propre’s au milieu considéré (recoupement des étapes 1 et
2).
* Déterminer en collaboration avec les futurs
bénéficiaires les objectifs à atteindre.

Moyens
* Provoquer des réunions où la participation de tous
les futurs acteurs est indispensable. La discussion
s’organise autour de la question “Pourquoi aménager ?”
et tout le : monde doit y prendre part.
Les intérêts de chacun sont parfois différents :
- notables (chefs, anciens, responsables villageois.. . ),
- paysans (culti.vateurs, pasteurs, agropasteurs.. . 1,
- diverses catégories sociales (hommes, femmes,
jeunes 1.
Cependa.nt leurs objectifs peuvent être parfaitement
compat.ibJ.es.

Remarque : L’issue de cette étape doit être l’accord de


chacun vi.s-à-vis des objectifs devant le groupe au
complet.

n ETAPE 4 : DETERMINER LE TYPE D'OUVRAGE ADAPTE A LA


SITUATION

Objectifs
* Déterminer les types d’ouvrages les plus aptes à
répondre aux objectifs fixés, (dans un premier temps
aucune possibilité de doit être rejetée).
* Choisir en fonction de toutes les informations
disponibles celui qui paraît être .le mieux adapté au
contexte de réalisation (physique, social, agronomique et
Cconomique 1.
48 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Moyens
* Posséder un éventail le plus complet possible des
différents ouvrages et maîtriser leur fonctionnement.
* Informer les futurs bénéficiaires sur les
caractéristiques de ces ouvrages :
- ce qu’ils sont,
- leur fonctionnement,
- leurs limites,
- les contraintes qu’ils impliquent.
Au moyen de :
- visites et rencontres intervillageoises,
- présentation de maquettes,
- projections de montages audiovisuels,
- réunions d’information.
* Provoquer une réunion de l’ensemble des
bénéficiaires pour arrêter le choix avec l’accord de tous.

H ETAPE 5 : REPERER ET VISITER LE (OU LES) SITES (S)v-

Objectifs
* Identifier dans la zone rurale exploitée par le
groupe des bénéficiaires les sites susceptibles de convenir
à 1’ aménagement choisi.
* Pour chacun d’eux définir sommairement leurs
principales caractérist’iques : situation, topographie,
utilisation de l’espace.. .
* Classer ces sites par ordre de préférence pour les
villageois et expliquer cet ordre.
* Repérer les lieux les plus favorables pour
1’ aménagement.

Remarque' : deux cas peuvent se produire :


- soit le site existe et 1 ‘action continue,
- soit il n’existe pas et cela remet en question
1’ action prévue. Revenir alors aux hypothèses de
l’étape 4 ou abandonner.

Moyens
* Visiter le terrain avec les villageois en leur
demandant de montrer dans l’ordre d”importance à leurs
yeux les sites qu’ils connaissent.
* Discuter sur les lieux, des avantages et
inconvénients de chacun d’eux.
* Revenir s’il le faut plusieurs fois sur les mêmes
sites pour pouvoir décider.

Remarques : le choix d.es sites est particulièrement


important pour l’avenir de l’opération aussi doit-il être
profondément réfléchi. Il doi.t, en effet, sa.tisfaire à la
fois aux exigences techniques de l’ouvrage et aux
exigences agronomiques, sociales, économiques et
écologiques.
Ce premier choix est suivi d’études plus approfondies
pour devenir définitif (voir étape 7).
Concevoir 1’ aménagement 49

n ETAPE 6 : CHOISIR LA TECHNIQUE DE CONSTRUCTION


APPROPRIEE

Objectifs
* Recenser l’ensemble des techniques aptes à permettre
la réalisation du type d’ouvrage retenu.
* Evaluer pour chacune d’elles les aspects positifs et
les contraintes qu’elles présentent’ dans le contexte de la
zone :
- facili.té d’approvisionnement et coût des matériaux,
- disponibilité et coût du matériel nécessaire,
- fa.cilite de mise en oeuvre: en fonction des
compétences et de la force de travail des partenaires.
* Choisir la technique la mieux adaptée aux
caractéristiques techniques, humaines et financières de
l’opération.

Moyens
* Visi.tes sur le terrain afin de repérer les éventuels
matériaux de construction disponibles sur place ‘et de
déterminer leur qualité.
* Visiter des ouvrages de même type dans la région et
identifier les techniques employées : ouvrages
traditionnels, ouvrages d’ autres projets.
* Di.aloguer lors de réunions villageoises sur la
validité des techniques possibles afin que le choix. soit
effectué d’un commun accord.

Remarque
* C’est seulement lorsque les choix du type
d’ouvrage, du site, de la technique sont arrêtés que les
études plus approfondies peuvent débuter.
* Les étapes de’ 1 à 6 sont donc les étapes
préparatoires à 1’ aménagement. De leur qualité et leur
fiabilité dépend la suite des actions.
* A ce stade chacun des partenaires (villageois,
partenaires locaux et nationaux, bailleurs de fonds)
doit être suffisamment informé pour agir .

mETAPE 7 : REALISER LES ETUDES TECHNI&JES

Objectifs
* Identifier, le plus fidèlement possible avec les
moyens dont on dispose, les caractéristiques du milieu
qui influent sur 1 ‘aménagement (sur sa construction etsur
son fonctionnement 1.
* Dimensionner les ouvrages
* Définir les caractéristiques de leur mise en oeuvre :
- provenance, qualité et quantité des matériaux,
- type de matériel à utiliser,
- force de travail et compétences ‘nécessaires,
- durëe des travaux.
Ces études aboutissent à l'élaboration du dossiér
technique et du dossier de financement.
50 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Moyens
* L’étude du site comprend :
- topographie : modelé du terrain,
- hydrologie : écoulements de surface,
- hydrogéologie : eaux souterraines,
- géotechnie : les matériaux.
* L’étude de 1 ‘ouvrage se décompose en :
- caractéristiques de construction,
- dimensionnement général,
- dimensionnement des évacuateurs de crue, vidanges
et prises d’eau,
- plan,
- métrés et temps de travaux.

Remarques
* La réalisation d’études approfondies est très
complexe, donc souvent coûteuse, longue et difficile. Ce
travail peut donc être confié à des spécialistes (cas
rare) ou être simplifiée par l’utilisation de méthodes
adaptées en connaissant leurs limites.
* Seules les dimensions réduites des ouvrages
construits autorisent Leur emploi. Cependant une certaine
rigueur est i.ndispensable pour minimiser ,l’erreur.. . et
1’ appui technique ponctuel des spécialistes est une
sécurité.

n ETAPE 8 : EVALUER LES CONSEQUENCES DE


L'AMENAGEMENT

Objectifs
* Déterminer quelles sont les conséquences positives ou
négatives de 1’ aménagement du bas-fond sur les
caractéristiques agro-écologiques et socio-économiques du
milieu .

Dans le but de :
* valoriser au maximum les effets positifs, qu ‘ils
soient prévus pour répondre aux ‘objectifs initiaux, ou
qu ‘ils apparaissent secondairement.
* Minimiser les effets négatifs en les maîtrisant :
- problèmes fonciers +
- problèmes d’accès et d’usage de l’eau,
7 problèmes sanitaires.

Moyens
* Réaliser 1 ‘étude de la mise en valeur, des points de
vue :
- du quantitatif : les quantités ,produites ,
- du qualitatif : les avantages non productifs ,
- de 1’ efficience : comparaison des résultats
escomptés/coûts engagés.
- de la viabilité : pérennité de l’aménagement sans
apport extérieur.
* Aborder les conséquences négatives/positives de
l’aménagement lors de réunions villageoises pour prévoir
Concevoir 1’ aménagement 51

1a mise en valeur, prévoir les problèmes et tenter de les


régler.

Remarques
Tout ce processus d’évaluation “à priori” se base sur
une série d’hypothèses formulées lors d’études préalables.
Leur validité sera vérifiée au fur et à mesure de ?a vie
de 1’ aménagement.
Cependant cette phase d’évaluation permet de mettre
en place un programme coh.érent d’aménagement.

l ETAPE 9 : ORGANISER ET PREPARER L'ACTION

Objectifs
* Déterminer les différentes étapes des travaux et les
moyens qu’il faudra mettre en oeuvre :
- la durée aproximative,
- les matériaux,
- le matériel,
- la main d’oeuvre.
* Assurer le fonctionnement continu du chantier et la
bonne marche des travaux (pour terminer avant l’arrivée
des pluies par exemple).
* Permettre aux acteurs villageois de s’organiser en
fonction de leurs autres occupations.
* Programmer l’achat ou la préparation des matériaux
(ciment, gabions.. . ) et du matériel.
* Préparer les sessions d’animation, information et
form.ation nécessaires.

Moyens
* Organiser des réunions de travail sur le terrain
(animation-information) afin d’évaluer la force de travail
disponible.
* Définir un calendrier de travail avec les villageois
qui devra être respecté.
* Formaliser l’ensemble par un “contrat” d’engagement
approuvé par tous les partenaires sans omettre d’y ‘faire
figurer les obligations de gestion et d’entretien de
1’ aménagement.

Remarques
* Pour ce type d ’ action, réalisée avec la
participation bénévole des populations, la rigueur
nécessaire à une entreprise n’est pas envisageable.
Cependant, tout chantier d’aménagement rural doit être
organisé le mieux possible, en tenant compte des
imprévus.
* Dans un tel contexte de travail, chacun se sent
responsable, donc partenaire à part entière dans
l’opération.
* La complexité de l’organisation dépend de
l’importance du chantier.
52 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Exemple de contrat d’engagement

I PI?OTOCOLE
L'ASSOCIATION
ET EYDA
DE COLLABORATION

TIERS-MONDE
FRANCAISE DES
ENTRE
VOIwONTAIRES
LE YlLLAGE
DU
DE
PROGRES
KER MDRI
(AFVP)
FALL

Les habitants du village de KER MORI,FALL près de NOTTO


(Département II<* THIES) vc<,lent r6aliser un barrage pour
retenir l'eau de leur marigot. Ils ont demande la contri-
-Irrrtion Je I'AFVP et Je ENDA TIERS-MONDE . La construction
lie ce bai-raye est pr,dvue d'octobre 1984 à'Mars 1985

. Le chef du village ainsi que les habitants se chargent des


demarches officielles; ils fournissent la main d'oeuvre et le
petit matfriel nd&ssaire a I'exbcution du barrage.

s L'AFVP assure l'appui technique et la recherche du


financement extèrieur 'nEcfs.saires a la rC.slisation de I'ouvr-
-aye.

l L'ENDA facilite les relations entre partenaires et capital-


-ise I'expCrience avec eux .

D'une façon plus précise :

. Le village de KER ,MORI FALL effectue les demarches nCc6s-


-soires pour que les instances administratives soientinfor-
-miies et donnent leur accord . Il suit les dossiers pour
que les de-lais d'&x&cution soient rCspect6s . II assure
l'organisation des travaux, celle du stage de'fabrication
cies gabions et se procure le petit metoriel . Le village
s'engaye à respecter le calendrier des travaux Etablit .

. L'AFVP assure le support logistique et technique condi-


-tionnant la rEalisation de l'ouvrage : &udes,animation
SUI‘ le thème hydraulique de barrage,financement,obtention
Concevoir 1’ aménagement
+ 53

des matCriaux,formation,suivi technique et bvaluation

. L’ENDA contribue à la recherche de financement ,

veille 3 ce que tous les partenairessoient correctement

informbs (Services techniques et administratifs),suit

I’opfration et capitalise I’exp6ricnce.En outre I’ENDA

prEvoit les moyens de locomotion et de sbjour du

volontaire charg6 dc t’opcration .

En conclllsion, I ‘amCnagement de KER MORI FALL const itu-

-ant une "premIére" Ju type dans l,a r6gion , i I est

cnrendu que son SU~C& conditionne des actions aimi-

-I~;res Cventuelles auprès des groupements villageois de

Id zone de THIES .

Les modalitCs d’une collaboration globale sur le

th&rne “hydraul ique villageoise” dans la rdgion de THIES

pourront être dffinies entre I’AFVP ,ENDA et les group-

-enlents i ntC'r6ssCs après Cval uat ion du projet de KER

‘Yc7RI FALL .

L<? ChPi ie “CI laye ENOA Tiers-Monde AFVP


54 La maîtrise des crues dans’ les bas,-fonds

3.2 - L'ETUDE DU MILIEU :UN DIAGNOSTIC NECESSAIRE A


L'ACTION

La connaissance du milieu est un outil à double


effet :
- d’une part, il permet de comprendre les mécanismes
qui régissent le fonctionnement d’une société rurale ce
qui permet la conception de 1’ aménagement,
- d’autre part, il est le document de références que
l’on pourra toujours interroger et affiner au cours du
suivi de l’opération.
Le diagnostic est une étape décisive :
* c’est la recherche et 1’ analyse d’informations
directement utilisables > .
* c’est l’explication des pratiques paysannes par le
jeu des contraintes et des potentialités du milieu.

Pour réussir un bon diagnostic, il est nécessaire


de bien cibler les thèmes de l’étude du milieu et de
se donner des moyens de collecte de l’information
simples et performants.

Le résultat du diagnostic permet de formuler les


hypothèses de travail nécessaires à la mise en
oeuvre et au suivi de l’opération.
Les hypothèses de travail sont la base de l’action.
Cependant, certaines incertitudes dans le diagnostic
peuvent mener à une interprétation de l’information
douteuse. Aussi, est-il indispensable de vérifier tout
au long de l’opération la validité’ des hypothèses de
départ.
De plus, au cours du temps, des éléments du
contexte économi.que, social, politique peuvent varier
et entraîner des modifications importantes du milieu.

Comprendre le milieu rural c’est donc l’observer en


permanence et intégrer son évolution.

I REGROUPER LES INFORMATIONS DISPERSEES

La dispersion de l’information’ sur le terrain est une


caractéristique commune à toutes les situations. Afin de
pouvoir analyser le milieu rural il est donc néc.essaire de
regrouper tous les éléments utiles :
- du milieu écologique (1’ écosystème) ,
Concevoir 1’ aménagement 55

-’ du système “village”,
- de 1 ‘économie rurale régionale.
Regrouper ces éléments, c’est d’abord en identifier la
source (Où se trouve l’information ?) puis mettre en
oeuvre les moyens nécessaires à leur collecte (Comment
obtenir l’information ?).
Les sources principales d’informations sont :
* La documentation disponible
* Les personnes ressources
* Le savoir paysan
* L’observation critique sur le terrain.

UTILISER LA DOCUMENTATION DISPONIBLE

Sur le milieu écologique

* Les photographies aériennes


Leur interprétation permet d’obtenir les données de
relief, organisation du paysage, géologie, hydrographie,
végétation.. . El#les sont disponibles dans les Instituts
Géographiques Nationaux sur demande et autorisation des
autorités.
Selon les cas, leur échelle peut varier (1/25 000,
1/50 000 donnent des résultats satisfaisants).

* Les cartes thématiques


Cartes topographiques, routières, pédologiques,
géologiques, de végétation, climatiques.. . permettent
d ’ appréhender séparément les grandes lignes de
1 %cosystème et d ‘en comprendre les interrelations.
On peut se procurer ou consulter ces cartes dans :
- les Instituts géographiques nationaux,
- les Atlas (ex. : Atlas “Jeune Afrique”),
- les documents des centres de recherche (Instituts
Nationaux de recherche agronomique, ORSTOM.. . ) .
J, ’ échelle : 1/5 000, 1/25 000, 1/50 000, 1/200 OOO...

* Les relevés et études climatologiques


L’intérêt d’une analyse climatologique est de connaître
les mécanismes de la pluviosité, de l’évaporation de
1’ ensoleillement, du régime des vents.. . en terme de
moyennes, de bilans, mais aussi et lsurtout de fréquence,
variabilités interannuelles, probabilités, répartition et
manifestations saisonnières.
Ces données, et pour une large part leur analyse,
sont disponibles auprès des services de météorologie
nationaux ou des stations de recherche. Généralement des
relevés de stations proches du terrain étudié seront
suffisants à condition de choisir des stations aux
caractéristiques similaires (relief par exemple j.

* Documents divers
A 1 ‘occasion de travaux de recherche, d’études de
projets, de stages universitaires, certains documents
peuvent avoir été élaborés précisément sur la région à
étudier.
56 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Dans ce cas les lieux de consultations sont très variés


et c’est principalement par la voie des centres de
documentation, des bureaux d’études ou des structures
intervenant dans le pays, qu’il faut passer.

Sur le milieu humain et agricole

* Les photographies aériennes et les cartes


Elles renseignent l’observateur sur les faits liés à la
présence des hommes (ph énomènes anthropiques) qui
marquent le paysage : l’habitat, les communications
(routes, pistes, voies ferrées.. . 1, les zones cultivées.
Des interactions entre le système paysan et
1’ écosystème apparaissent alors et peuvent expliquer
certains comportements (choix de la mise en valeur des
terroirs, dégradation, restauration, entretien des sols
etc).

* Les études socio-économiques


Pour de nombreuses régions elles ont été effectuées
pour permettre la mise en oeuvre de programmes de
développement ou dans le cadre de programmes de
recherche. Ces études sont disponibles auprès des
organismes concernés (développement et recherche) et ont
parfois été publiées (ex : publications de 1’ORSTOM.. . ).
Lorsque des documents de ce type existent, le travail
d’analyse du milieu est facilité. Cependant lorsqu’ils
sont assez anciens il convient de les actualiser.

L ‘étude de la documentation doit s ‘appuyer sur :


- une analyse thém’atique,
- une analyse des interactions;
- une analyse historique (évolution).

INTERROGER LES PERSONNES RESSOURCES

Que ce soit à propos de l’écosystème ou du milieu


humain et agricole, une partie du savoir n’est pas
écrite.
De nombreuses personnes connaissent la région ou
même le village pour avoir participé de près ou de loin à
des activités sur ce terrain :
- activités de développement : agents’ d’encadrement,
agents d ’ appui technique, responsables de
programmes.. .
- activités de recherche : agronomes, pédologues,
géologues, hydrologues, sociologues, géographes.. .
- activités administratives : préfets, sous-préfets,
agents administratifs.. .

Des entrevues avec ces personnes permettent


d’accumuler des informations variées sur tous les sujets
qui sont abordés. Lors de l’analyse, ces informations
doivent être vérifiées par recoupement à partir des
autres sources car elles peuvent être fausses, incomplètes
Concevoir 1’ aménagement 57

ou interprétées par l’individu interrogé.

Les agents du développement partagent leur expérience :


succès ou échecs, connaissance du milieu, points de
blocage des activités ou au contraire facteurs favorables
à 1’ action.

Les agents de la recherche ont une vision “extérieure” du


milieu rural d.ans le sens où ils ne sont pas directement
liés aux activités villageoises. Ils possèdent donc un
savoir plus objectif et parfois plus critique sur :
- 1 ‘organisation du milieu paysan,
- les contraintps et potentialités agro-écologiques et
socio-économiques,
- les limites et les atouts des opérations de
développement.

Les agents de 1 ‘administration représentent le point de


vue de 1’Etat. A ce titre ils peuvent apporter les
renseignements sur :
- 1.e cadre institutionnel du développement (impératifs
pour le projet.. .),
- les écarts et les convergences entre le point de vue
des paysans et celui de l’administration,
- l’aspect juridique des interventions (législation
foncière par exemple).
La discussion avec des personnes ressources peut se
faire lors :
- des réunions de travail,
- des enquêtes individuelles plus ciblées,
- des rencontres fortuites sur le terrain (à ne pas
négliger 1.

INTEGRER LE SAVOIR PAYSAN

Le savoir paysan est un gisement d’informations très


riche. Le monde rural c’est d’abord les paysans avec
leur histoire, les contraintes et les potentialités de leur
environnement, 1’ évolution de cet environnement.

Chaque groupe social du village peut apporter les


éléments nécessaires à la compréhension du milieu :
- les notables,
- les hommes, les femmes,
- les anciens, les jeunes,
- les diverses castes et ethnies .
Lors des interviews il faut donc rencontrer, chacun de
ces groupes pour identifier son rôle dans la société et les
phénomènes qui expliquent son comportement.

Ces rencontres ont lieu au cours de réunions


“formelles” mais aussi au “hasard” et il ne faut’ pas
oublier ce côté “informel” de l’enquête (visites dans les
concessions, parcours dans les champs, etc. 1.
58 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Les outils de l’enquêteur sont l’entretien non directif,


et le questionnaire très “ciblé”.
Ils se complètent et permettent les recoupements de
certains éléments pour mi.eux comprendre le milieu et
expliquer les pratiques paysannes.

OBSERVER PAR SOI-MEME LE TERRAIN

L’observation sur le terrain permet d’affiner certaines


informations, d’en vérifier d’autres et, bien sûr, de
découvrir ce milieu qu ‘il faut étudier.

La première de ces découvertes est celle du


paysage : Comment s ‘organisent les unités qui le
composent (crêtes, versants, bas-fonds mais aussi
villages, quartiers, zones de culture) ?
Une vision générale des terroirs villageois apporte
indiscutablement de précieux renseignements.

Après la découverte du paysage dans son ensemble,


chaque unité doit être comprise : ‘Que cultive-t-on
sur les
versants, les plateaux, les bas-fonds ? Pourquoi ?
Comment ? Quell.es sont les principales caractéristiques de
ces zones : pentes ? type de sol ? érosion ?
fertilité-dégradation ?

Enfin, découvrir le milieu ‘rural c’est découvrir


l’exploitation agricole : visiter les parcelles, observer
les travaux agricoles, observer l’état des cultures.

L’observation du monde rural est une démarche de


chaque instant et il faut toujours être attentif, noter ses
remarques et se faire expliquer les points obscurs dès
qu’ils apparaissent.

L’époque pour promener


privilégiée ce regard est la
saison de culture et
il faut profiter de ce moment “calme”
sur les chantiers d’aménagement pour mener ses enquêtes,
rencontrer les paysans.. . et prendre une “daba” si besoin
est pour mieux comprendre les choses en participant aux
activités.

-FAIRE UN DIAGNOSTIC A CHAQUE NIVEAU

Le di.agnostic repose sur le traitement des informations


recueillies qui sont pour la plupart qualitatives et
expliquent le fonctionnement de la société rurale. Certains
points particuliers peuvent être quantifiés (rendements,
données climatiques, temps de travaux, etc...) mais il
importe surtout de connaître les mécanismes. Quel intérêt
de savoir que le sor’gho produit 500 kg à l’hectare si
l’on ne sait par pourquoi !
D’autre part l’échelle de l’étude varie : de la région
au village et à l’exploitation agricole, le niveau de
1’ analyse diagnostic est différent.
Concevoir l’aménagement 59

CONNAITRE LA REGION DANS SES GRANDES LIGNES

Milieu physique :
Le climat, le relief, la géologie, la pédologie,
1’ hydrographie, la végétation.

Milieu social et économi le :


Population totale
La population Les ethnies et leurs relations
L ’ évolution
Les migrations

Habitat Routes et pistes


et communications Les villes, les villages

Les structures de développement


Les structures administratives
Les structures sanitaires et sociales (santé-éducation)

Pouvoir traditionnel
Le pouvoir Pouvoir religieux
Pouvoir administratif

Les acteurs principaux


Le commerce Les marchés
Les marchandises

Caractéristiques agronomique et alimentaire


Déficit
Situation Autosuffisance
alimentaire Ccnséquences

~Principales cultures vivrières


Principales cultures ‘marchandes
Agricul.ture Zones de production
Evolution de la production
Commercialisation

L ‘élevage sédentaire
L ’ élevage transhumant
Elevage Relations avec l’agriculture
La vente des animaux (lieux-
périodes)

Qualité des terres, zonage


Terres régional
1 La législation nationale

l BIEN COMPRENDRE LE VILLAGE

Le vi.llage est l’environnement de la future opération


cl ’ aménagement. Sa compréhension doit donc être plus
fine. Les interactions entre milieux physique, social,
économique et caractéristiques agronomiques et
alimentaires expliquent en pa.rtie :
60 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

- à quoi devra répondre l’aménagement D


- quelles sont les contraintes et les potentialités pour
sa réalisation et sa mise en valeur.

Milieu physique
Les terroirs, les unités de paysage et leurs interrela-
tions , les cours d’eau et leurs caractérist,iques, la
végétation.

Milieu social et économique


Population totale
Les ethnies et leurs relations
La population Les castes et leurs relations
Evolution

Situation générale
L ‘habitat et les
Les quartiers
communications
Les pistes

Le développement
C Projets
Projets
passés et résultats
en cours et résultats

L’équipement sanitaire et- social

Chefs traditionnels
Les autorités Chefs religieux
Responsables administratifs

Les marchés fréquentés


Le commerce Les marchandises, les acteurs

Caractéristiques d’ordres agronomique et alimentaire


Déficit
Situation Période de soudure
alimentaire Autosuffisance
1 Conséquences

Les systèmes de cultures


Cultures vivrières principales
Cultures vivrières de sécurité
Agriculture Cultures marchandes
Zones de production sur les
terroirs
Les débouchés
:
Types d’élevages
Les points, d’eau
L ’ élevage Les zones de parcours
Relations avec 1’ agriculture
I Les débouchés
Le régime foncier : les règles
Disponibi,lité
La terre Fertilité
Erosion
Concevoir 1’ aménagement 61

Situation des puits permanents


Situation des puits temporaires
L’eau et les hommes Autre mode d ’ approvisionnement
Quantité suffisante
La qualité - Conséquences

Points d’eau permanents


L’eau et le bétai.1 Points d’eau temporaires
Quantité - Qualité

Les cultures nluviales


L’eau et Di.fficultés de& l’agriculture
l’agriculture pluviales
Les cultures irriguées
Difficultés de l’,agriculture
.irriguée

ETUDIER DES EXPLOITATIONS AGRICOLES REPRESENTATZVES-

‘Tn village n’est pas formé d’unit;és de production


identiques selon
- 1 ‘histoire de 1 ‘exploitation,
- la composition de la famille,
- la richesse ou le pouvoir,
- l’ethnie ou la caste,
les comportements sont différents, \es intérêts, les
objectifs variables.
Bien choisir les exploitations : étudiées est
indispensable pour comprendre le point de vue des
paysans.
L’analyse doit porter sur :
- les différentes productions (vivrières et cultures de
rente),
- les opérations culturales ,
- les rotations-assolement,
- les périodes d’activité et répartition du travail
entre les actifs,
- les résultats.

Toutes les questions présentées ici, le sont à titre


d ’ exemple. Dans un cas précis de terrain, certaines
auront peu d’intérêt, d’autres manqueront.
D * une manière générale, c’est le sens de la demande
formulée par le maître d’ouvrage qui oriente le champ de
recherche du maître. d’oeuvre pour concevoir son projet.

EN ANNEXE : Le cas de l’étude du village de Bidi au


Burkina Faso en vue de l’aménagement d’un bas-fond
apporte certains éléments de compréhension et illustre une
démarche d’étude de milieu basée sur :
- l’exploitation des documents disponibles,
- L’analyse qualitative des faits de l’économie rurale,
- un traitement de l’information à partir de cartes,
schémas explicatifs et graphiques
qui permet de formuler les hypothèses de départ de
1 ‘opération.
62 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

DES OUVRAGES UTILES A CONSULTER


Concevoir 1’ aménagement 63

3.3 - L'ETUDE DU SITE DANS SON ENVIRO?INEMENT :UNE


EVALUATION DE SES APTITUDES

A ce stade de la conception de l’aménagement, de


nombreuses :aractéristiques de l’opération sont connues :
- la demande,
- le milieu agro-écologique et socio-économique,
- les objectifs à atteindre,
- le type d’ouvrage pour y répondre,
- la technique appropriée.
Le site, jugé en accord avec les bénéficiaires le plus
favorable, doit maintenant être étudié de manière plus
approfondie.

-SITUATION ET PLAN DU BAS-FOND


SA PLACE DANS LE PAYSAGE VILLAGEOIS
Le but de cette étape est de localiser dans l’espace le
site par rapport :
- aux quartiers et zones habitées,
- aux routes, pistes et chemins,
- au réseau hydrographique,
Cette localisation peut être réalisée à partir d’une
carte (1/50 OOOe) actualisée par des observations directes
de terrain (voir figure 22) ou à partir de photographies
aériennes.
Le plan ainsi obtenu permet de bien visualiser la
zone d ’ intervention.
64 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

0
+ dispensaice Mai-enga
\

- Figure 22 - Village de Bidi : Localisation du site -


dans le paysage
(Source : ORSTOM Burkina Faso)
Concevoir 1’ aménagement 65

PLAN, DES LIEUX


Une étude plus fine du terrain est nécessaire’; au
niveau du bas-fond lui-même pour mieux comprendre son
fonctionnement :
* les éléments naturels : végétation, cours d’eau,
érosion,
* l’agriculture : zone de cultures (sorgho, maïs, mil,
jardins, vergers, etc.. -1,
* l’habitat : quartiers, chemins, puits, etc.
(Voir figure 23)

eU;~S aménajek

contessions

L Figure
Bidi)
23 - Bas-fond
plan des, lieux
de Gourda et Tilli (village de J

(source : ORSTOM Burkina Faso)

A ce stade de l’étude du site, il est possible d’avoir


une première idée du lieu d’tmplantation favorable à
l’ouvrage prévu.
66 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

m LA CONFIGURATION DU SITE : LA TOPOGRAPHiE

LES RELEVES TOPOGRAPHIQUES

Technique du levé des plans de terrain, la


topographie exprime la configuration et le relief d’un
lieu.
La précision des levés topographiques dépend
directement du type d’ouvrage à implanter sur le site.
Dans certains cas des mesures sommaires suffisent, dans
d’autres un maillage très serré du terrain est nécessaire.
Dans tous les cas, on cherche à regrouper les
informations topographiques utiles, le plus simplement
possible. Ces informations se traduisent -par des
documents de planimétrie et par des documents
d ’ altimétrie .
\, Dans l’optique d’un aménagement de bas-fond, on se
contentera la plupart du temps du plan de situation et
des profils en travers et du profil en long dans l’axe du
marigot.

Le matériel

* Le niveau à eau gradué,


Pour des relevés sommaires (repérage d’une courbe de
niveau - mise à niveau et planage.. .), le niveau à eau
est d’une grande utilité et simple à manipuler. Les
villageois maîtrisent très vite son fonctionnement et son
coût est faible car il peut être fabriqué sur place.
( figure 24)
Fabrication :
- socles : boîtes de conserves de 1 kg remplies de
béton,
- tiges : tubes PVC ($8 30 mm ; L = 1,s m) gradués
par des traits de scie à métaux (graduations = 1 cm),
- tuyaux : 0 8 mm ou 10 mm ; L = 5 à 10 m

La di/$htt~ de nifau
d-re AefBcotrespd
à ladi/fh des hau-
teun lues sur- les

L Figure 24 - Schéma et fonctionnkmknt du niveau à-


eau gradué
Concevoir 1’ aménagement 67

* Le niveau de chantier
Plus précis ce matériel permet la lecture des angles
horizontaux, et celle des hauteurs sur une mire graduée.
Il permet aussi l’estimation de la distance entre la mire
et la station de lecture (figure 25).
Son utilisation est simple, c’est un matériel solide.
Posséder les bases de la topographie permet de l’employer
(des stages de formation à la topographie sont parfois
cr,ganisés sur le terrain).
* Le petit matériel
- Décametre - Jeu de fiches et piquets
- Boussole - Fil à plomb

lmiregraduée

niveau de
chantier
,-------------* --- P
teck.rue position E
B :\
LECTURE

147-d03 = 44 m

_Figure 25 -- Le principe de mesures avec un niveau de


chantier
LEVE PAR RAYONNEMENT LEVE PAk CHEMINEMEiik
Mesures : ALTITUDES Mesures : ALTITUDES
ANGLES ANGLES
DISTANCES DISTANCES
Lectures : AVANT
ARRIERE

-Figure 26 - Levé par cheminement et rayonnement ~


Dans le cas très fréquent où. 1 ‘ensemble du ter’rain
ne peut être levé depuis une seule station,
1 ‘opérateur. chemine dans le bas-fond de station en
station. A partir de chacune d’elles il est alors
possible de procéder par rayonnement.
La maîtrise des crues ‘dans ‘les bas-fonds
68

Bibliographie utile

LES RESULTATS DE L'ETUDE TOPOGRAPHIQUE D'UN SITE ET


LA SIMULATION DE L'IMPLANTATION D'UN OUVRAGE

Les relevés topographiques permettent l’a réalisation de


documents qui sont utilisés pour connaître la
configuration du site et simuler la présence de l’ouvrage
ei définir ses caractéristiques.

Connaître la configuration du site

* Le pIan de situation (figure 27)


C’est 1’ image vue de dessus du bas-fond. Les
informations qui y sont portées permettent de mieux
visualiser l’ensemble de la zone : le tracé du marigot,
les courbes de niveau, la position des habitations, le
tracé des pistes et des chemins, 1’ emplacement des points
particuliers (puits, bornes, limites foncières.. .).
Son échelle est fonction de la superficie à étudier et
doit être suffisamment grande pour pouvoir relever les
détails importants (1/5 000, l/lO OOO,, 1/2 000. ..).
Sur le plan de situation sont aussi matérialisés les
tracés des, différents profils réalisés,.
I

Figure 27 - Exemple du levé d’une cuvette


plan de situation topographique
Concevoir 1’ aménagement 69

* Les profils en travers de l’axe du marigot


(figure 28)
Par convention, on représentera les profils en travers
dans la cuvette comme si l’on se trouvait dans le sens
d’écoulement de l’eau du marigot (on définit ainsi la
rive droite et la rive gauche).
Ce type de représentation permet d’appréhender le
modelé du terrain dans le sens transversal. Il figure :
- le tracé du fond de la cuvette,
- les hauteurs relatives des ,points relevés,
- les distances partielles d’un point à celui qui le
suit,
- les distances cumulées (de la ‘rive gauche vers la
rive droite 1.
Dans les régions où les pentes sont faibles, pour
mieux mettre en valeur le relief, il est nécessaire de
choisir une échelle verticale (les hauteurs) plus grande
que l’échelle horizontale (les distances).
Exemple : échelle verticale l/lOOe (1 cm sur le
profil = 1 m sur le terrain)
échelle horizontale l/l OOOe (lcm = 10 m) .
Pour faciliter la comparaison entre les différents
profils en travers on gardera toujours les mêmes échelles.

Figure 28 - Exemple de profil en ,travers de l’axe du


marigot

Lors du levé des points sur le terrain, le profil doit


être matérialisé par des piquets solidement enfoncés dans
le sol ou par un marquage sur les rochers. Ceci permet
de retrouver son emplacement si besoin est.
70 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* Le profil en long dans l’axe du cours d”eau


(figure 29)
Dans le cas général le cours du marigot suit la ligne
des points successivement les plus bas du vallon : le
talweg.
Sa représentation graphique (profil en long) permet de
connaître, de 1’ amont vers 1 ‘aval, les caractéristiques du
terrain (pentes, ruptures de pente. . . 1.
Comme pour les profils en travers, y figure :
- le tracé du fond du marigot,
- les hauteurs des points relevés,
- les distances partielles,
- les distances cumulées.
Le principe du choix des échelles reste le même avec
par exemple :
- échelle verticale l/lOOe
- échelle horizontale 1/5000e (les distances étant
généralement plus longues que pour un profil en travers).
Le profil en long p,eut aussi être matérialisé sur le
terrain (attention aux animaux qui renversent les piquets
ou aux termites qui attaquent le bois !)

c A
tl/poCbèsede position
du +tur ouvrage

Echelle verticale lA!Ll


Lhdle hori tonble ,50-

Figure 29 - Exemple de profil en long dans l’axe du --


cours d'eau
Concevoir 1’ aménagement 71

Simuler la présence de 1 ‘ouvrage’ et définir ses


caractéristiques

Les documents topographiques permettent de simuler la


présence de l’ouvrage et de formuler différentes
hypothèses sur :
- sa position exacte,
- ses dimensions,
- ses conséquences dans le bas-fond,
- les possibilités de mise en valeur.
Chaque type d’ouvrage a ses caractéristiques
particulières selon qu’il est petit barrage, digue
déversante ou filtrante et le choix des critères à étudier
en dépend y

A titre d ’ exemple les documents topographiques


précédents (figures 27, 28, 29) sont exploités dans le
cadre d’une hypothèse de petit barrage, (figures 30, 31,
32 ).

Lt& topographiqve
zone inondke
lizH
tielle 50 m : u

Remarque : l’estimation des superficie, de plan d’eau et


des zones cultivées est aisément réalisée par quadrillage
*Voir p. 76 et comptage (voir note au cha.pitre 3.3)
72, La maîtrise des cruès dans les bas-fonds

- 5,7 ha de Sorgho - Maïs inondés


- 3 000 m2 de vergers inondés

QO vergers : manju.ers yreCCfiS


El 00
jardin maraîcher
@
El

-Figure 30 - Exemple d’exploitation du plan de-


situation
- Pente longitudinale : 0,s %
- Pente latérales 3,s %
a) - Surface du plan d'eau à la Cote 101 m =
60 000 m2
- Périmètre de la cuvette de retenue : 950 m
- Hauteur d'eau maxi = 3 m
Concevoir l'aménagement

..fa 85 .95 na3

- Figure 31 - Exemple d ’ exploitation du profil en A


travers de l’axe du marigot : profil en long dans
l’axe de l’ouvrage.
- Longueur maxi autorisée du déversoir = 165 m
- Longueur mouillée du barrage plein : 1 = 165 m
- Hauteur d'eau maxi = 3 m
- Hauteur d'eau hors ravine = 2,5 m

3P 28 A0-i AO2

0 360 1% 200

0 JJSO a50 JO50

-Figure 32 - Exemple d’exploitation du profil en long -


dans la cuvette (axe du marigot)
- Longueur mgxi du 'plan d'eau : L = 490 m
- Hauteur d'eau maxi = 3 m
- Pente du marigot dans la cuvette de retenue
d'eau = 0,6%
74 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Hauteur d’eau (Hors ravine) : H (en m); ré 0,5 1 1,5 2 2,5

Longueur de la retenue : L (m) 0 65 225 325 425 485

-
Longueur mouillée de l’ouvrage : I (m) o 57 92 117 143 165

Volume d’eau retenu : V = L ’ ’ ’ H 0 694 7753 21362 45524 74930


(m3) 2,67

Figure 33 - Détermination de la courbe hauteur-


volume d’eau à partir des levés topographiques.
Pour chaque hauteur d’eau H (hors ravine) lire L
(longueur de la retenue : figure 32 et 1 (longueur
mouillé du barrage : figure 31.
La formule ci-dessous permet 1 ‘estimation de la
LxlxH
quantité d’eau stockée :
2,67 ~
Tracer alors la courbe hauteur-volume qui pourra
être utilisée pour connaître à tout moment le volume
disponible en fonction de la hauteur d’eau restant
dans la retenue.
Concevoir l’àménagement 75

B LES EAUX DE CRUE : L'HYDROLOGIE

Le bas-fond et plus particulièrement le site de


l’ouvrage constituent le point de paskage obligatoire des
3aux qui ruissellent sur l’ensemble’ du bassin versant
*Voir p. 18 (lire chapitre 2.1*). I
Les objectifs d’une étude hydrologique sont de Jmieux
conna.ître les volumes et le comportement’ des eaux de crue
qui ç ‘écoulent au point de passage déterminé pour le site
d.u barrage ou du microbarrage dans ,le paysage.

La connaissance hydrologiqbe du bas-fond’ est


indispensable pour prévoir :
- la longu.eur d’un déversoir, l
- la capacité de stockage d’une retenue d’eau,
- le type d’ouvrage adapté au régime des crues et la
techni.que à employer.

DETERMINATIQN DE LA SUPERFICIE DU BASSIN VERSA#-+-

* Principe
- Positionner sur carte ou photographie aérienne le
lieu d’implantation de l’aménagement.
- Repérer le réseau hydrographique en amont du lieu
d’implantation.
- Tracer la ligne de partage des eaux qui délimite le
bassin versant en fonction du relief et du sens
d’écoulement de 1 ‘eau dans les marigots environnênts.
- Affiner le tracé dans les secteurs “douteux” par un
passage sur le terrain.
- Estimer la superficie du bassin versant .

* Outils
La détermination peut être réalisée sur une carte
topographique (IGN) ou sur photographie aérienne.. .
Les cartes topographiques : elles sont établies par
1’ Institut Géographique National à partir de photographies
aériennes.
Leur échelle peut varier de 1/25 000 e à l/lOOO 000 e.
Les plus courantes sont celles au 1/50 OOOe (lcm: =, 500 m)
et au 1/200 OOOe (lcm = 2km).
Sur une carte au 1/200 OOOe il est difficile d’estimer
la superficie d’un basin versant inférieur à 25 km2. Sur.
celle au 1/50 OOOe les très petits bassins (< 10 km2) sont
peu “lisibles”.

Les photographies aériennes : elles sont établies elleS


aussi par 1’IGN et permettent par photo-interprétation
(stéréoscopie = procédé optique qui fait ressorti? le
relief) de délimiter les petits bassins versants ( (10 km21
comme les plus grands. Leur utilisation lorsqu’elle est
possible est complémentaire de cel’le des cartes
topographiques. ‘Les échelles courantes sont, au niveau
régional., le 1/50 OOOe, le 1/25 OOOe.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
76

Tracé de la ligne de partage des eaux


deux bassins versants A et B sur carte
K;Zgraphique (IGN 1/200 OOOe)

: nkm’
40’ J 40 Yq l
#

A = 107 carreaux = 107 km2


R =,‘. I~L
. . carreaux = 44 km2

(1
A
-
-
-

i
30’ Figure
bassins
comptage.
Connaissant
35 - Exemple
versants

la
d’estimation
A et B par

surface d’un
de la superficie
quadrillage

car;:;;
régulier
llkm2
des -
et
sur
1 ‘exemple) il suffit d’estimer nombre à
1 ‘intérieur des limites de la ligne de partage des
eaux .
Concevoir l'aménagement 77

PREDETERMINATION DES CRUES

Les ouvrages de maîtrise des crues dans les


bas-fonds, realisés en milieu villageois, ne sont pas
destinés à arrêter toutes les eaux d‘un marigot. Une
partie des écoulements superficiels doit être évacuée, vers
l’aval sans mettre en péril l’ouvrage et ses abords.

Maîtriser les crues, c’est donc d’abord les connaître.


Le meilleur moyen pour cela est l’observation sur le
terrain :
* observation des marques laissées par l’eau dans le
paysage (tracé et organisation du réseau hydrographique,
matériaux transportes) = étude des délaissés de crue,
* observation des écoulements pendant les pluies
(li.eux de passage de I’eau, vitessks d’écoulement,
h.auteurs d’eau),
* mesures -directes sur plusieurs années: avec
équipement complet du bassin versant (stations de
jaugeage, limnigraphes, limnimètres, pluviomètres).
Ce d.ernier type d’observations est réalisé par les
spécial.istes de l’hydrologie et s’il apporte des résqltats
plus .préci*, il n’en est pas moins exceptionnel pour les
petites opérations.

Généralement il faudra se contenter d’estimations


obtenues à l’aide de méthodes de prédétermination des
crues. Les méthodes uti.lisées permettent d’estimer le Sbit
.A e crue décennale (Q 10) pour le bassin versant
considké.

La crue décennale est la crue que l’on risque


d’observer en moyenne tous les dix ans, mais peut être
cette an.nCe, ou peut-être jamais .’
Lorsqùe le coût des ouvrages est réduit, lorsque
l’aména.gement est conçu pour fonctionner une dizaine
d ‘années, lorsqu ‘aucune vie humaine ou qu’aucun autre
aménagement n ‘est en péril en cas de rupture, la crue de
projet peut être égale à la crue décennale et le débit QlO
utilké pour les calculs de dimensionnement.

La crue de projet est la crue maximum admise par le


projet et pour laquelle l’aménagement doit être résistant.
La pl.upart du temps le débit de la crue de projet est
évalué en applicant un coefficient de sécurité au débit
décennal : Q projet = C . QlO
Ce coefficient représente le risque accepté au
dépassement du débit QlO :
coefficient 1,45 en acceptant un risque élevé,
coefficient 2 - 2,s ou 3 en prenant’ un risque faible.
L’appréciation de cette valeur est à la charge du
concepteur.

Remarque : souvent le débit de crue projet (Qp) est


assimilé au débit de crue centennal (QlOO)
7% La maîtrise des crues dans ‘les bas-fonds

Rien ne permet en fait d’affirmer que le résultat


trouvé pour Qp = C . QlO est effectivement un débit
pouvant survenir tous les 100 ans.

ESTIMATION DES APPORTS ANNUELS

Dans le cas des barrages de retenue’ d’eau et


principalement dans le cas de petits bassins versants, il
est intéressa.nt de pouvoir estimer les volumes annuels
ruissellés afin de vérifier que les apports seront
suffisants pour remplir la cuvette.
La taille réduite des ouvrages ,généralement mis en
oeuvre et, donc : les ,faibles volumes de stockage de
l’eau, rendent ce, calcul superflu pour des bassins de
superficie superieure à 25 km2 (sauf bassins particuliers,
très perméables par exemple.. . 1.
J.A. RODIER de I’ORSTOM a mis au point une méthode
d’estimation des apports annuels pour le Sahel tropical
africain. Elle permet d’évaluer, par comparaison avec des
bassins de référence (étudiés par l’ORSTOM), l’épaisseur
de la lame d’eau annuelle écoulée sur le bassin versant
du projet.
De là, l’estimation des apports s ’ effectue en
rapportant cette valeur à la superficie totale “du bassin
versant :
volume annuel écoulé = épaisseur de la lame écoulée x
superficie du bassin
Toute la difficulté de la méthode est de définir le
bassin du projet par rapport au’x ba,ssins versants de
référence ORSTOM. Ceci implique de bien connaître son
bassin versant (nature géologique, nature des sols,...)
avant de tenter 1 ‘estimation.

LES CARACTERISTIQUES DU TERRRAIN : LA,hEOTECHNIE'

L’aptitude d’un terrain à recevoir un aménagement est


variable. Elle dépend de :
- la nature du sous-sol : les fondations,
- la nature du sol : comportement vis-à-vis de 1 ‘eau.
Selon le type d’ouvrage prévu les études seront plus
ou moins poussées. D’une manière générale trois aspects
Concevoir 1’ aménagement 79

principaux seront abordés :


- caractéristiques des fondations,
- caractéristiques de permeabilité de la zone
d’influente de l’ouvrage (cuvette de retenue d’eau ou
zone d’infil.tration selon le cas),
- caractéristiques des dépôts solides.

LES FONDATIONS

Le terrain sur lequel va reposer l'ouvrage doit être


stable . La méthode la plus simple dè prospection du
sous-sol consiste à creuser des puits dlobservation à la
pelle ou à la tarière dans l’axe de l’ouvrage et à
identifier la nature des matériaux rencontrés (voir figure
36).
d ’ observation peuvent être creusés à
inteZZ*leP:‘rZguliers (10 - 20 - 50 m) ou aux endroits
particuli.èrement intéressants (fond de marigot - zones de
sols differents . . . ) . La profondeur des trous est variable.
D’une ma.nière générale il faut creuser jusqu’à atteindre
et s’enfoncer dans un matériau favorable en couche
épaisse.
La technique des sondages permet aussi de juger de
l’imperméabi.lité des terrains et donc de prévoir le cas
échéant la profondeur d’une tranchée ‘d’étanchéité.

LES CARACTERISTIQUES DE LA CUVETTE

Les caractéristiques géotechniques de la cuvette ont


trait principalement à sa perméabilité. Quatre cas de
figures peuvent être observés :
* la cuvette est imperméable par la présence d’une
couche épaisse de matériaux argileux ou colmatée par de
1’ argile sur une grande profondeur,
* la cuvette est perméable et les couches
superficielles sont constituées de matériaux sableux,
sablo-limoneux ou sablo-gravillonnaires,
* la cuvette paraît imperméable à première vue mais
par .le fait d’une couche imperméable trop mince ou ,de la
présence de zones perméables (lentilles sableuses 1 proches
de la surface, elle peut ne plus l’être sous l’effet d’une
charge (hauteur) d’eau importante,
* la cuvette s’étend sur une zone rocheuse fracturée
ou fissurée (cuirasse démantelée par exemple). Ces
fractures et fissures sont le lieu d’une infiltration
élevée.
Certaines de ces caractéristiques peuvent être
observées directement sur le terrain (figure 36). Dans une
certaine mesure la granulométrie du terrain renseigne
aussi sur sa perméabilité (figure 37).
80 La maîtrise des crues dans les bas-fonds
.-

m altérik colrniti dkqik m hmiZM araihx échelle


m Lardpau ferrugineIm/cuim53C fE!J remtid argiL- verttizle &
m rolltivionr gravier- sable limono. sabl. hnritont. ,10m,

L Figure 36 - Profil en long dans l’axe de l’ouvrage :,


coupe du terrain.
Les informations recueillies par les “sondages” 11 à
4 m de profondeur) permettent de s’assurer de
l’assise des fondations de l’ouvrage et de prévoir la
profondeur de la tranchée d’étanchéité.

-Figure 37 - Estimation de la hauteur d’eau infiltrée _


dans le terrain en fonction de la nature de la
cuvette
Concevoir 1’ aménaigement 81

Des méthodes d’estimation de la pekméabilité in situ


peuvent être employées et donnent des résultats plus
précis (voir figure 38).

1 Réaliser une série de


trous à la. tarière répartis
dans la cuvette.
- fond du marigot
- zones hétérogènes

2 Principe de l’observation : méthode ~


- remplir le trou d’eau et attendre
20 mn (temps de saturation du sol).
- mesurer pour des temps tl et t2
suffisamment espacés les profondeurs
Pl et P2

3 In terpéta tion
R = rayon du trou hl=H-Pl h2=H-P2 R en mètre
K = coefficient de perméabilité h en mètre
t en secondes
Ln : lognépérien

-Figure 38 - Estimation de la perméabilité “in situ” -


En règle générale la perméabilité d’un terrain est
délicate à mesurer et 1 ‘observation du comportement
de 1 ‘eau les premières années permet de vérifier !les
estimations de départ
82 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LES DEPOTS SOLIDES

L’eau qui ruisselle est plus ou moins chargée de


matériaux solides (voir figure 39)
- débris organiques,
- sables - limons - argiles.
Ces matériaux sont arrachés sur le bassin versant et
déposés dans les zones où la vitesse de l’eau est ralentie
(la force d’arrachement des particules solides est fonction
de la vitesse de l’eau).
La conséquence directe de ce phénomène est
l’engravement des cuvettes :
- favorable dans le cas d’aménagements anti-érosifs,
- défavorable pour les retenues d’eau.
L’évaluation des apports solides dans une cuvette
s’effectue à priori en observant :
- le bassin versant (manifestations de l’érosion,
couvert végétal, pentes 1,
- les dépôts dans le marigot.

Remarques :
* A l’occasion de corrections de ravines au Burkina
Faso, on a pu observer des dépôts solides de l’ordre
d’un mètre d’épaisseur en une saison pluvieuse à l’amont
des ouvrages.
* 1 cm de dépot sur 1 hectare de cuvette représente
un volume de 100 m3.
* Un dépôt so1id.e par, la sédimentation de matériaux
argilo-limoneux peut au fil des années imperméabiliser
une cuvette.
Concevoir 1’ aménagement 83

drz’briz
organiqurs
r

élémenh
[iris
(argiles - lif7xm5 )

apportht-étal: r0lJuuions...

41 Cl Iimik duphndh
-z r.

. -

parigot

dé& d’&mentr fins (arqiles- limons)

débris organioues

Figure 39 - Dynamique des apports solides dans une -


cuvette
84 La maîtrise des crues dans les bas-fon’ds

3.4 - L'ESTIMATION
DES POTENTIALITES D'AMENAGEMENT :
DES REPONSESA LA DEMANDE

A ce .stade de l’étude les éléments nécessaires à


l’estimation du “potentiel” d’aménagement sont connus :

l Objectifs à atteindre en fonktion des contraintes et


potentialités du milieu : objectifs, qualitatifs (type de
production, périodes de production, etc.. . ) et objectifs
quantitatifs (volumes de production) ,
* Caractéristiques des ouvrages pour y répondre :
volumes d’eau stockés (barrages) et superficies de terres
cultivables (micro-barrages),
* Aptitudes techniques du site vis-à-vis des
ouvrages : implantation, topographie, hydrologie,
géotechnie.

DLE POTENTIEL TECHNIQUE DE MISE EN VALEUR-

LES POTENTIALITES AGRICOLES

11 s’agit de définir 1’ aptitude du bas-fond vis-à-vis


des cultures envisagées .
On cherche par exemple à faire :
* un zon,age des sols : carte d’utilisation et de
vocation, classement d’après les, noms utilisés par les
agriculteurs,
* et pour’ chaque catégorie :
- niveau d ’ aptitude à 0irrigation (pentes,
micro-relief, perméabilité, etc), ~
- caractéristiques pédologiques (analyse texturale,
analyse chimique, stabilité structurale, etc),
- superficies totales,
- place dans la toposéquence (coeur du ,bas-fond, zone
marginales).

Puis on effectue la synthèse des productions agricoles


possibles et vérifie si elles correspondent aux
objectifs.
Ccncevoir l'aménagement 85

ZONE OBSERVATION MISE EN VALEUR ACTUELLE POTENTlALlTES

Nulle NIAI~S

Sols sableux Mil en parcelles 6parses Aménagements anti&osils (diguettes


- Erosion en rigoles Zone de parcours arbustive Culture de mil et arachides
Quelques taches grawllonnaires
- Pentes moyennes (làZ%)
0;
Sorgho et mais en parcelles jointives Cultures de c&&les pluviales
Libre parcours de saison sèche :Sorgho maïs))
Parc arbor6 assez dense (acacia. P&imètres irriguk
- Quelques marques d’érosion en albida....) Systemes gravitaires possibles
rigoles Quelques manguiers épars a proximit6 :mesures de perm6abilit6 a r&liser...
- Pentes laibles (c 1%) du talweg. Sols favorables aux cultures
maraichères

- Manifestation d’un engorgement Cultures de mais et sorgho en parcelles Aménagement en diguettes pour
temporaire du sol (en ann6e éparses. entrecoupees de friches kicùlture pluviale
humide les paysans perdent les herbeuses 1”
r6cottes de maist Zone arbustive d’acacia pennata P6rimétres irriguk a condition de
1: Pentes!aibles (il%) Quelques ‘jardins- d’aubergines locales prevoir un rkeau de drainage
Sol arallo-sableux-limoneux (avec sfficace...

Sol hydromorphe totalemenl satur6 Riziculture pluviale en petites parcelles Périmètres irrigués rizicules par
* attenante5 (cultures des femmes...) bassins
,”
- Sot argile-limoneux a argileux Am6na&menl en diguettes et
(pr&amce de larges fentes de retrai am6lioration du riz pluvial

Sots argile-limoneux à argileux- - Riz pluvial et zones de Iriche en Zone d’inondation prévue de la
allernance retenue d’eau
Riziculture de pourtour
’ riz inond6
’ riz pluvial

Figure 40 - Exemple de cartographie agricole ‘d’un -


bas-fond :
zonage des sois, observation de leurs caractéristiques
et estimation des potentialités de mise en valeur.
(vue en plan)
86 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LES POTENTIALITES HYDRAULIQUES

11 faut définir en fonction des caractéristiques des


ouvrages prévus (petits ou micro-barrages) :
* la disponibilité en eau et les modes de distribution
possibles,
* les superficies concernées par l’aménagement,
* les périodes d’,utilisation de l’eau (saison des
pluies ou contre-saison).

LES DIFFERENTS CAS DE FIGURES

* Les superficies cultivables sont le facteur limitant


et 16s disponibilités en eau sont trop importantes,.
(Ceci s’observe parfois lorsque les retenues d’eau
inondent toutes les terres cultivables du bas-fond. Dans
ce cas il y a lieu de revoir la définition même de
l’ouvrage dans le site choisi).
* Les sols ne sont pas aptes à supporter les cultures
prévues ou inadaptés au mode de distribution de l’eau
envisagé (trop perméables pour des systèmes gravitaires
par exemple).
* L’eau est le facteur limitant et détermine 1 ‘étendue
des superficies cultivables.
Il y a lieu de vérifier que la disponibilité en eau est
suffisante par rapport aux objectifs avant d’engager une
opération qui décevrait les futurs bénéficiaires.. .
* Les potentialités agricoles et les potentialifés
hydrauliques répondent aux objectifs initiaux des
villageois.

Remarques
* -L ‘ensemble des informations agro-techniques doit
être ensuite revu pour essayer de discerner quels sont les
blocages possibles :
- au plan économique,
- au plan foncier,
- au plan des ‘interdits traditionnels,
- du point de vue des conflits inter catégories
sociales et ethniques.
* Ecouter des paysans èst nécessaire pour’ comprendre
les contraintes à chacun de ces plans : “si le technicien
connait bien 1’ agronomie et 1’ hydra~ulique , le paysan
connait certainement mieux que lui son agriculture”.

W L’ELABORATION DE VARIANTES DE PLANS D’AMENAGEMENT-

Le plan d ’ aménagement permet de déterminer en


fonction de la situation initiale du bas-fond quelle
pourrait être la situation du bas-fond aménagé.
Ce principe relève de l’élaboration de scénarios, de
l’évaluation de chacun d’entre eux puis du choix de la
variante adaptée.
Selon 1’ ampleur de 1’ opération, le niveau de maîtrise
de l’eau envisagé, le plan d’aménagement est plus ou
moins complexe.
Concevoir 1’ aménagement 87

Il aborde en principe quatre grands domaines :


- hydraulique,
- agronomique,
- socio-économique,
- organisationnel (voir schéma).

La démarche d’élaboration, d’évaluation et de choix


de la variante finale est menée conjointement par :
* les villageois bénéficiaires directs,
* les villageois indirectement concernés
(expropriations, voies d ’ accès coupées, exploitation de
l’aval du bas-fond, etc.. .),
* le maître d ’ oeuvre (chargé d’étude et de
realisation),
* les partenaires (spécialistes, agents d’encadrement,
etcl,
* 1 es bailleurs de fonds.

- Organieation du
d8 l’aeu

- Protection périmètre
- Esonomie du projet - Organisation daa
- Voisa d’accès
- Pmblème de geeticn.
traraux de rétif
- Iniraetnlctursa
- Ebrslc.pp financikm
d’accompqnement

(D’après D’AT DE ST FOULC et BONNAL) -


FAO - Ministère de 1 ‘eau - Burkina-Faso
89

4- CHOISIR LE TYPE D’AMENAGEMENT

4.1- CHOISIR LE TYPE D’AMENAGEMENT 91


. Stocker durablement une importante
quantité d’eau 91
. Stocker transitoirement de l’eau pour
une utilisation agricole locale 91
. Ralentir, épandre et infiltrer l’eau
sans la stocker 92

4.2- CHOISIR LES MATERIAUX A EMPLOYER 93


. S’il ,y a de la terre en quantite
suffisante pour une digue entihe 93
. S’il y a de la terre en quantité
suffisante pour une demi-digue
. S’il n’y a pas de terre ;4

4.3- CHOISIR EN FONCTION DE LA LAME D’EAU


DEVERSANTE 95
. ‘Si la lame d’eau est comprise entre
0,70 m et 1 m 95
Si la lame d’eau est comprise entre
Ci,40 m et 0,70 m 95
. Si la lame d’eau est comprise entre
0,20 m et 0,40 m 96
Si la lame d’eau est inférieure à
6,20 m 96
90 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Une fois réalisées les études du milieu et du site. Il


faut ensuite choisir le type d’aménagement qu’on souhaite
réaliser.

Ce choix nécessite une démarche d’analyse et de


réflexion afin de déterminer la technique qui convient le
mieux aux utilisations souhaitées par les villageois, au
site choisi mais aussi’ aux disponibilités en matériaux et
en main-d’oeuvre qui conditionnent la réalisation de
1 ‘ouvrage.

S’il est difficile de dresser une liste exhaustive des


différents critères qui entrent en jeu, une approche des
spécificités et des contraintes inhérentes à chaque type
ouvrage permet de faire un premier choix. Pour vérifier
la validité de la décision prise, il est bien sûr
nécessaire de lire attentivement l’ensemble du chapitre
concernant le ou les ouvrage(s) retenu(s) . Le guide
proposé dans ce chapitre permet seulement d’éliminer
parmi les techniques expliquées dans les chapitres 5 et 6
(pages colorées) celles qui n’ont aucune chance de
convenir dans telle ou telle situation.
Choisir L’aménagement

4.1- CHOISIR L'UTILISATION DE L'EAU

“Pourquoi veut-on maîtriser l’eau des crues ?” est la


première question que l’on doit se poser. Les ‘types
d’ouvrages’ sont, en effet, très différents selon
l’utilisation désirée. C’est aux villageois demandeurs
d’un aménagement à définir leurs. besoins prioritaires.
C’est au maitre d ‘oeuvre de leur expliquer les
possibilités et les limites de chaque catégorie
d’utilisation.

STOCKERDURABLEMENTUNE IMPORTANTEQUANTITE D'EAU-


Si l’on souhaite disposer d’une quantité d’eau
importante sur une grande partie de l’année, il faut
savoir que :

* l’eau stockée peut avoir des usages multiples tant


agricoles (irrigation, abreuvement du bétail) que
domestiques (boisson, toilette, lessive),

* la quantité d’eau stockée est fonction de la taille


de 1 ‘ouvrage,

* 1 ‘ouvrage est réalisé et utilisé collectivement.

On choisit alors :

. un petit barrage en terre,


ou
. un petit barrage en gabions et enrochements.
STOCKER TRANSITOIREMENT DE L'EAU POUR UNE
UTILISATION AGRICOLE LOCALE
L’eau stockée ne sera disponible que sur une période
donnée et devra être utilisée sur place en amont des
ouvrages, il faut bien noter que :

* ces ouvrages ont principalement une vocation


agricole : cultures et élevage,

* les utilisations domestiques sont possibles pa,r des


puits creusés à l’aval du barrage dans la nappe
phréatique,
92 La maîtrise ,des crues dans les bas-fonds

* selon leur situation et leur dimension, ces ouvrages


sont soit collectifs, soit individuels.

On choisit alors. :

. un petit barrage en terre de petite dimension,


ou
. un petit barrage en maçonnerie,
ou
. une digue déversante.

RALENTIR, EPANDRE ET INFILTRER L’EAU SANS LA STOCKER

Lorsqu’on ne souhaite pas stocker l’eau des crues


mais plutôt améliorer son utilité pour le sol ‘et récupérer
des surfaces cultivables, cela implique que :

* l’ouvrage a uniquement une vocation agricole :


cultures en amont de l’ouvrage,

* l’utilisation humaine et pastorale nécessite des


puits creusés en aval,

* l’ouvrage ne concerne que quelques familles ou


même une seule.

On choisit alors :

. une digue filtrante.


Choisir 1’ aménagement 93

1 4.2- CHOISIR LES MATERIAUX A EMPLOYER

Lorsque l’utilisation de l’eau désirée offre le choix


des techniques à employer, la disponibil,ité en quantité et
en qualité des matériaux à employer (terre, roches et
eau) permet de déterminer le type d’ouvrage le mieux
adapté.

S’IL Y A DE LA TERRE EN QUANTITE SUFFISANTE POUR LA


DIGUE ENTIERE

* Si la terre est de qualité,


on choisit :

. une digue filtrante


. une digue déversante
. un petit barrage en terre homogène

* Si la terre est de qualité seulement pour une partie


de la digue,
on choisit :

. un petit barrage en terre à noyau étanche


. un petit barrage en terre avec membrane
d ’ étanchéité

* Si la terre est de qualité insuffisante,


on choisit :

. un petit barrage en terre avec membrane


d’étanchéité
. les ouvrages indiqués dans le paragraphe suivant

Remarque :
Malgré la disponibilité en terre,
. si 1 ‘eau manque pour compacter correctement,
. si 1 ‘on veut gagner du temps et de 1 ‘argent,
. si le sous-sol est peu stable,
. s’il y a des roches en quantité et en qualité
suffisante,
il est préférable de choisir :

. un petit barrage en gabions et enrochements


. une digue filtrante en gabions et enrochements
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
94

S’IL Y A DE LA TERRE EN QUANTITE’ SUFFISANTE POUR UNE


DEMI-DIGUE

* si la terre est de qualité,


on choisit :

. un petit barrage en gabions et en enrochements,


. une digue filtrante en gabions et en enrckhements.

* si la terre est de qualité insuffisante,


on choisit :

. un petit barrage en gabions et enrochements avec


membrane’ d’étanchéité,
. un petit barrage en maçonnerie.

S’IL N’Y A PAS DE TERRE

On choisit :

. un petit barrage en maçonnerie,


. une digue filtrante colmatée.

Remarque :
. un petit barrage en maçonnerie ne peut être envisagé
que si le sous-sol permet des fondations stables,
. le recours à une membrane d’étanchéité demande la
présence d’un spécialiste pour le choix et la pose
correcte de cette membrane.
Choisir l'aménagement 95

I 4.3- CHOISIR EN FONCTION DE LA LAME ‘D’EAU DEVERSANTE

Les études hydrologiques ont permis de déterminer la


crue maximale à évacuer et donc la hauteur de la lame
d’eau. Les différents types d’ouvrages ne supportent pas
tous la même lame d’eau, il faut choisir 1’ aménagement
en fonction de la lame d’eau à évacuer. Si l’on ne
respecte pas ces règles, 1’ aménagement risque en effet
d’être rapidement endommagé.

Tous les ouvrages supportent des lames d’eau de


0,20m, si la lame d’eau est supérieure, seuls certains
d’entre eux peuvent les supporter. Ce sont ceux-@ qui
sont indiqués dans les paragraphes suivants.

Rien sûr cette lame d’eau est fonction de la longueur


du déversoir. Si on augmente cette dernière, on diminue
la lame.

SI LA LAME D'EAU EST COMPRISE ENTRE 0,70m et lm

On ne peut choisir qu’

. un petit barrage en terre avec un déversoir béton

SI LA LAME D'EAU EST COMPRISE ENTRE 0,40m et 0,7Dm-

On peut choisir :

. un petit barrage en terre avec évacuateur en


gabions,
. un petit barrage en gabions et enrochements,
- avec parement aval en gradins et massif totalement
gabionné,
- avec parement aval en pente gabionnée et massif
aval avec mur gabionné et enrochements,
. un petit barrage en maçonnerie (O,$Im).

SI LA LAME D'EAU EST COMPRISE ENTRE 0,2Om et 0,40-


96 La maîtrise des crues dans les bas-fonds
-

On peut choisir les solutions précédentes et :

. un petit barrage en gabions et enrochements,


- avec parement aval en gradins et massif aval en
enrochement revêtu,
- avec parement en aval en pente gabionnée et massif
aval en enrochement,
. une digue déversante avec déversoir en gabions,
. une digue filtrante en gabions en enrochements.

SI LA LAME D’EAU EST INFERIEURE A 0,20m

On peut choisir les solutions précédentes et :

. un petit barrage en gabions et enrochements : avec


parement aval de pierres libres et massif aval avec
mur gabionné et enrochement,
. une digue déversante avec déversoir en béton
cyclopéen,
. une digue filtrante en terre.

D’autres éléments rentrent en ligne de compte dans le


choix d’un type d’ouvrage :

* les petits barrages en gabions et enrochements sont


plus appropriés aux fondations qui ne sont pas très
stables,

* les ouvrages en partie en gabions économisent :


. du temps : moins de compactage, pas de déversoir
rapporté,
. de l’eau : moins de compactage et peu de béton,
. de l’argent si on utilise peu ‘de gabions,

* ces ouvrages permettent de plus une grande


participation des populations sur’ le chantier car elles
doivent aller chercher les roches nécessaires aux
gabions et les remplir. Pour ,les petits barrages en
terre, ce sont les engins qui effectuent le travail de
compactage.

Lorsque plusieurs solutions sont techniquement


réalisables, la sélection du type d’ouvrage à mettre en
oeuvre est faite avec la population concernée en
comparant les avantages et les inconvénients des
différents aménagements. Aussi faut-il généralement
élaborer plusieurs scénarios avant d’effectuer le choix.

Le guide donné dans ce chapitre permet de faire un


premier choix parmi les solutions proposées. Il faut
ensuite se reporter aux chapitres correspondants aux
sol.utions envisageables pour se déterminer en toute
sécurité.
Choisir 1’ aménagement 97

Remarque :

le chapitre 5.1 concernant les évacuateurs de crues,


placé en tête des pages colorées est 4 lire par tous, car
il est important quelque soit le type d’aménagement
choisi.
STOCKER L ‘EAU DES CRUES POUR IRRIGUER LES
BARRAGES

5.1- L'EVACUATEUR DE CRUES 101


Calculer la longueur du déversoir 102
. les caractéristiques du déversoir 102
. les éléments nécessaires aux calculs 104
. un exemple de calcul 107
Dimensionner la fosse de dissipation 108
. la longueur du bassin de dissipation 199
. la largeur du bassin 109
. la profondeur du matelas d’eau dans la
fosse 111
Bibliographie 112
5.2- ;iM;SE EN VALEUR AGRICOLE DES'RETENUES
113
Le choix des productions et de la saison 116
L’utilisation de l’eau 117
. les prises d’eau 117
. le pompage 121
La disponibilité en eau dans la retenue 122
. avant la construction : 1 ‘estimation 122
. après la construction : l’observation-
vérification 124
L’exploitation de la retenue d’eau in situ 127
Les documents à consulter 129
5.3- LES PETITS BARRAGESEN TERRE 131
Principales caractéristiques techniques 132
. les différentes digues 132
. les drains et les filtres 136
. protéger la digue 138
. les différents évacuateurs 14J
Infiltrations et stabilité d’une digue en
terre compactée 148
. infiltrations dans la digue 148
. infiltrations sous la digue 151
. stabilité d’un petit barrage en terre 153
Exécution des travaux 153
. mise en oeuvre des terres compactées 153
. confection des filtres et des drains 158
. mise ‘en place des protections de talus 158
. réalisation des évacuateurs de crue 158
. la succession des opérations 163
Bibliographie 163
5.4- LES PETITS BARRAGES EN 'GABIONS ET 'EN
ENROCHEMENTS 164
Caractéristiques techniques 165
. principe d’un, b.arrage en gabions et
enrochements 165
. les éléments, constitutifs du barrage 169
. les différents types de barrages en
gabions et en enrochements 180
Infiltrations et stabilité d’un barrage en
gabions 196
Exécution des travaux 201
. le matériel nécessaire 204
. la succession des opérations de cha,ntier 205
Bibliographie 206

5.5- LES PETITS BARRAGES EN MAbONNERIE DE


MOELLONS 207
Caractéristiques techniques 207
. les système de régulation .du niveau du
plan d’eau 207
. deux types de barrages en maçonnerie 207
Stabilité des ouvrages 207
. stabilité au renversement 211
. stabilité au glissement 214
Exécution des travaux 214
. qualité des (matériaux 216
. dosage des b&ons 217
. le matériel nécessaire 217
. exécution des opérations de chantier 218
Stocker 1 ‘eau : les barrages 101

5.1 - L'EVACUATEUR DE CRUES,

Les petits ouvrages de stockage et d’épandage des


crues , petits barrages ou microbarrages, sont rarement
destinés à arrêter toute l’eau qui s’écoule dans le
bas-fond. Les volumes ruissellés sont tels qu’une grosse
partie de la crue doit être évacuée vers l’aval.
La réalisation d’un évacuateur de crue est donc
nécessaire pour que les ouvrages ne soient pas
endommagés par des déversements non controlés.

Quelque soit le type d’ouvrage choisi, barrage ou


micro-barrage, 1 ‘évacuateur de crues est indispensable.
Ce chapitre est donc valable à la fois pour les
aménagements présentés en partie 5 et pour ceux de la
partie 6.

L’évacuateur de crues est formé :


* d’un déversoir awdessus duquel la lame d’eau peut
s ‘écouler,
* d ‘une zone ,de réception en pied de barrage où
l’eau est contrôlée, et perd son énergie érosive (“bassin
de dissipation”),
* d’un “coursier” qui conduit l’eau du bassin de
dissipation au chenal naturel d’écoulement qui existait
avant 1’ aménagement.
Dimensionner 1 ‘évacuateur consiste à déterminer :
* la longueur du déversoir
* la profondeur, la longueur et la largeur du bassin
de dissipation.

Si la longueur du déversoir est insuffisante,


l’épaisseur de la lame déversante peut être telle qùe la
sécurité de l’ouvrage soit remise en question.
Si le bassin de dissipation est mal proportionné,
l’érosion à l’aval des digues peut’ ‘déstabiliser toute la
construction.
L’expérience montre que l’erreur ne pardonne pas et
beaucoup de petits barrages ou de micro-barrages ont
souffert de mauvais dimensionnement. On peut utiliser
pour éviter de jouer les “apprentis sorciers”, quelques
règles simples adaptées aux petits ouvrages.
102 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

-CALCULER LA LONGUEUR DU DEVERSOIR

CARACTERISTIQUES DU DEVERSOIR

Les caractéristiques d'un déversoir, outre sa tech-


nique de construction, sont :
- le débit de la crue de projet à évacuer (Qe)
- sa longueur (L)
- la hauteur maximale de la lame d’eau déver-
sante = charge sur le seuil (H)
- la revanche, hauteur séparant la ligne d’eau
déversante maximale (H) et la crête du barrage
(revanche 0,50m 1 (figure 41).

-Figure 41 - Caractéeistiques d'&i déversoir


1 : Longueur (L) du déversoir
- Seuil déversant
31 Crête de la digue
4 : Hauteur maximale de lame d’eau + retianche vers
le bassin de dissipation
5 : Chenal d’évacuation, ou coursier

Mais il se caractérise aussi par la forme de son seuil


déversant.
Stocker 1’ eau : les barrages ‘103

L_ déversoir
Figure 42 - Les arêtes de la crête du seuil d’un A

1 : arêtes vives
* arêtes arrondies
k épaisseur du seuil
H: épaisseur de la lame d’eau déverqante

Epai&+ur ,du seuil seuil épais : 92 m 2 0,35

mince paroi : +>a m- ,0,4

I m
a,46
O,bh
6,42
0,40

0,3x
a,36

0 ;3A
cl,3’L

0,30

L-Figure 43 - Détermination du qefficiyznt de débit m- J


pour des seuil épais.
1 arêtes vives * 2 arêtes arrondies
(source : tec&ique hes barrages en aménagement
rural. Ministère de 1 ‘Agriculture Paris)
104 La maîtrise des crues dans les’ bas-fonds

:LES ELEMENTS NECESSAIRES AUX CAI&ULS

Principe
- Connaître le débit à ëvacuer au niveau du
déversoir.
- Définir la hauteur de la lame d’eau déversante.
- Calculer la longueur du déversoir en fonction de ses
caractéristiques.

Les grandeurs
Pour déterminer tous les éléments nécessaires au
calcul de longueur du déversoir, on peut suivre la
chronologie suivante :
Déterminer QcM : pour déterminer le débit de crue
maximum de pointe dans le bas-fond, se reporter au
chapitre 3.3” (“la prédétermination des crues”).
Rappelons que QcM = C x QlO

Déterminer tm : temps de montée des eaux, voir le


même chapitre 3.3.

Déterminerm : coefficient de débit du déversoir


m est fonction des caractéristiques du’ seuil déversant.
Il peut être estimé avec l’abaque (figure 43) donné en
début de ce chapitre.

Déterminer H : lame d’eau maximale autorisée sur le


déversoir,.
- H est variable selon les techniques de construction
employées (voir les descriptions des différents types
d’ouvrages).
- H doit être estimée en vue de conserver une
revanche suffisante avec la crête de la digue (0,s m
au minimum 1.

Premier calcul de la longueur du déversoir


Lorsque le seuil n’est pas noyé, .la loi des débits sur
l’évacuateur de crue est de la forme :

QeM = mL1 & H3’2


( g = 9,81 m/s2)

QeM 7 débit de pointe à 1 ‘évacu~ateur

Un seuil noyé fonctionne différem:ment et on visera


toujours à ne pas noyer le seuil.’ Un seuil est dit noyé
lorsque :

z <F soit y$,4 H


*Voir p. 77 (Pour Z, voir figure 49* 1
Pour calculer le débit d’un seuil noyé, on utilise la
formule ci-dessus en prenant un coefficient m’ :
m’ = m.(1,05 + 0,21 H + Ho 3
H
Stocker 1 ‘eau : les barrages 105

Dans le cas de retenues d’eau de petite superficie (de


l’ordre de quelques hectares) on néglige l’effet de
laminage’ de la retenue et on considère que le débit
sortant la retenue par le déversoir (QeM) est égal a celui
entrant dans la retenue (QcM). Alors QeM = QcM.

Pour des plans d’eau de plus grande superficie,


l’augmentation du volume stocké due à l’épaisseur de la
lame d’eau déversante, puis son écoulement progressif à
la fin de la crue induisent un effet de laminage :
QeM ( Qch! (voir explication figure 44).

ATTENTION - Dans le cas d’un évacuateur de crues


*Voir p. 115 latéral utilisant un exutoire naturel (voir figure 51*), on
ne peut pas utiliser la formule de seuil (sauf si., on en
construit un 1. On doit utiliser les formules classiques de
débit dans un canal et vérifier que le chenal est
correctement dimensionné et si besoin changer ses
caractéristiques. Si on construit un seuil, il faudra
vérifier que le chenal en aval peut évacuer le même débit
maximal que ce seuil.

-Figure 44
* hydrogramme de crue à 1 ‘entrée de. la retenue.
b I hydrogramme de, crue sortant à 1 ‘évacuateur.’
C : .évacuateur vu en coupe.

La retenue joue un rôle 'tampon" sur la crue :


Dans un premier temps, 1 ‘augmentation de 1 ‘épaisseur
d ‘eau au-dessus du seuil du déversoir provoque un
stockage temporaire qui correspond au volume hachuré 1
Dans un 'deuxième temps, volume supplémentaire
d ‘eau retenue est déstockge progressivement (zone
hachurée 2 1.
Le débit de pointe IQeMI sur 1 ‘évacuateur est donc
inférieur au débit de pointe (QcMI à 1 ‘entrée de la
retenue.
106 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Estimation de l’effet de laminage


Dans certains cas, l’effet de laminage peut être
important et ne pas le prendre en compte conduit à
surestimer Qe et à surdimensionner. ,le’ déversoir.

L’effet de laminage est évalué sous la forme d’un


coefficient :
OeM
QeM = coef . QcM-====+coef f Q~M

Calcul :

On peut lire $& sur l’abaque correspondant pour

l’Afrique de l’Ouest (figure 45) après avoir déterminé


la valeur log Xo (log décimal).

2
m x g x Lt x, QcM x tm3
avec x0 =
S3

(en m) L = longueur approchée du déversoir


(en m2) S1 = surface du plan d’eau
(en m/s2) g = 9,81
m = coefficient de débit de 1 ‘évacuateur
(en SI tm = temps de montée des eaux.

“09 xc4

-Figure 45
(source EIER - CIEH Ouagadougou)

Abaque de détermination

effet de laminage par rapport à la crue la plus


forte.
Stocker 1’ eau : les barrages 107

Calcul définitif de la longueur du. déversoir ( mét ho$e


EIER-CIEH)

Démarche :
* Calculer Ll sans tenir compte de l’effet de
laminage :

QcM = mL 5 . H3’2 Ll =
m. QG . H3’2

* Calculer Xo en fonction de Ll

m2 x g x Lf x QcM x tm3 ~
x0 =
S3

* Lire sur l’abaque (figure 45)

* Déterminer L
1
L=LlxS
xm

Remarque : cette valeur de L n’est pas rigoureusement


exacte et il est possible de l’approcher plus finement en
répétant le calcul. Pour les petits barrages, la valeur
trouvée ainsi suffit.

UN EXlbïPLE DE CALCUL

Soit une retenue d’eau :


- superficie du plan d’eau = 15 hectares
(150000 m2) = S
- lame d’eau déversante maximum acceptée = 0,5 m
- le coefficient de débit du déversoir m = 0,4.
- le débit de crue décennal QlO = 40 ?A~/S.
- le coefficient majorateur de QlO est choisi = 1,45
- le temps de montée ,tm = 2 heures
tm .= 2 x 3600 = 7200 secondes.
108 . La maîtrise des crues dans les bas-fonds

DIMENSIONNERLA FOSSE DE DISSIPATION


Autre élément constitutif d’un évacuateur de crue,
la fosse de dissipation permet de dissiper l’énergie de
l’eau de déversement et d ’ éviter les affouillements
dangereux à 1’ aval du barrage (figure 46) i

Dans le cas de très faibles Ilames déversantes pour


des ouvrages peu élevés la fosse de dissipation n’est pas
indispensable. Un enrochement à 1’ aval du déversoir
suffit à dissiper l’énergie de l’eau qui s’écoule et limite
ses capacités érosives.
Stocker 1 ‘eau : les barrages
109

4 2 3 4
tl
l
l
I
I
l
--

I Figure 46 - Coupe en travers d’un évacuateur de _


crue
(schéma type)
l- seuil du déversoir
2 - talus aval du déversoir
3 - fosse de dissipation
coursier (radier en enrochement)
retenue d ‘eau

Pour les petits barrages (lame d’eau im . hauteur


de chute Sml, 1 ‘eau déverse directement’ dans un
bassin de plongée (31 renfermant un matelas d’eau
qui forme un excellent dissipateur et déboùche
ensuite sur une zone protégée, (41 qui joue le rôle
de coursier, avant de rejoindre le lit naturel du
marigot.

LA LONGUEUR DU BASSIN
Très simplement : la longueur (L 1 - du bassin de
dissipation doit être au moins égale à la longueur du
seuil déversant.
Les extrémités de -la fosse doivent être protégées par
les murs bajoyers dont la revanche sera suffisante pour
éviter tout débordement latéral (figure 47 - 48)

LA LARGEUR DU BASSIN DE DISSIPATION

La largeur (1) du bassin de réception doit être telle


que le ressaut de l’eau de chute soit totalement absorbé
dans la fosse.
Dans le cas contraire des phénomènes d ’ érosion
remontante à l’aval de l’ouvrage risquent d’apparaître.
Différentes formules peuvent être utilisées pour le
calcul. Il en ressort que la largeur, du bassin varie
entre 1 à 2 fois la hauteur de chute.,
110 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

L Figure
“plongée”
47 - *Schéma d’un évacuateur de type -
:
L : Longueur du seuil déversant et de la fosse de
dissipation
1 : Largeur de la fosse de dissipation
P : Profondeur de la fosse
TN : Terrain naturel

Figure 48 - Vue de dessus d’un évacuateur de crue-


de type “plongée”.
2 : Mur bajoyer
‘8
* Digue
3 1 Seuil du déversoir
: Parement aval du déversoir ~
Fosse de dissipation
: Revêtement aval atiti-Erosif
Stocker l’eau : les barrages 111

LA PROFONDEUR DU ‘MATEL-AS D’EAU DANS LA FOSSE

La profondeur, de la fosse de dissipation doit être


établie afin que :
* la cote de la surface de l’eau dans le bassin soit
toujours inférieure ou égale à la cote de- la surface de
l’eau à l’aval dè l’évacuateur ;
* le matelas d’eau de la fosse soit suffisant’ pour
dissiper l’énergie de l’eau qui chute ;
* le niveau du seuil de sortie du bassin soit calé au
même niveau que le pe.rré parafouille ‘à i’aval.

Pour plus d’efficacité, ce perré est réalisé à contre


pente du terrain naturel (environ 6 !%) sur ses premiers
mètres (voir figure 49a).
L’estimation de la profondeur est facilitée’ par
l’abaque de la (figure 49b).

-Figure 49 - Détermination de la profondeur de


matelas d'eau
H : Hauteur de la lame déversante
Ho : Hauteur du déversoir par rapport au terrain
naturel.
P : Profondeur de la fosse
Yn : Epaisseur de la lame d’eau dans le lit aval
(source . quelques aspects de 1 ‘hydraulique ‘des
barrages *- EIERICIEH)
112 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

,Détermination de la profondeur de la fosse pour un


évacuateur de type plongée à lame collée.

H; fio; Yn sont des valeurs supposées connues. Yn


est le niveau d’eau dans le marigot pour la crue de
projet. Une observation topographique en aval du site,
une enquête auprès de la population ou l’observation des
crues ou baisses de crue permettent de 1 ‘estimer.

- Calculer +.

- Calculer Yn
Ho
- Lire sur 1’ abaque la valeur correspondante de
P ”
= x
Ho

- En déduire P = x. Ho

exemple : H = 0,5 m Ho = 2m Yn = 0,5 m

H
= 25
HO

-P = ci,28
Ho

Yn = 0 25
Ho ’
P = 0,28 . Ho = 0,56

P = 0,56 m

BIBLIOGRAPHIE

Pour en savoir plus sur le dimensionnement ’ des


évacuateurs de crue.
Stocker .l’eau : les barrages 113

5.2' - LA MISE EN VALEUR AGRICOLE DES RETENUES b@EAIJ

Que ce soit en zone collinaire ou en zone de bas-fond


le principe des barrages est le même : stocker l’eau qui
ruisselle pour en différer l’utilisation.
La réserve d’eau ainsi créée peut être exploitée soit
en saison des pluies, soit en saison sèche.
* En saison des pluies, la retenue d’eau permet une
irrigation de complément en agissant de manière contre
aléatoire face à l’irrégularité des précipitations.
* En saison sèche, elle est utilisée pour
l’abreuvement du bétail et l’irrigation de périmètres
cultivés.
De manière générale l’ouvrage est conçu pour bloquer
les écoulements de surface et les écoulements souterrains
(hypodermiques) s’il y a lieu (voir schéma de principe :
figure 50).
Les petits barrages conçus et’ réalisés en imilieu
paysan appartiennent à la catégorie des ouvrages poids :
leur stabilité est assurée par leur poids et l’assise qu’il
ont sur le terrain.

Ils peuvent être totaux ‘ou partiels :


- Dans le premier cas, la totalité des ~ eaux
d’écoulement est retenue. C’est un cas assez rare car
si ce n’est sur de très petits bassins versants ils
nécessitent un dimentionnement très important.
- Dans le second cas, une partie des eaux de crues
est évacuée par un dispositif de type déversoir.

On’ rencontre’ principalement quatre types de


déversoirs, selon leur position dans l’espace :
déversoir central de barrage (schéma a)
: déversoir latéral de barrage (schéma b)
déversoir total de barrage (schéma CI
: exutoire naturel latéral de retenue (schéma d)
(voir figures 51)
114 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

.+ aval amont -$
I

6. ..:.* .:,.:.: -...,


n

- Figure 50 - barrage et écoulements

(schéma de principe)

Légende

I : massif, corps de 1 ‘ouvrage


II : tranchée d ‘étanchéité (profondeur variable)
III : retenue d’eau de surface
IV : retenue d’ea’u souterraine (zone d’engorgement)
a : écoulements de surface

b : écoulements souterrains (dits d’infero-flux1

C : infiltrations dans la cuvette

----- : niveau de la nappe d’altérites (variable)

1 : couches de sol colmaté (plus ou -moins


imperméables)

2 : altérites

3 : substratum rocheux
Stocker l'eau : les barrages 115

_ Figure 51 - Types de déversoirs


(vues en plan)
Retenue d’eau
El
- Lit du marigot

-- Ancien lit du marigot

- Sens des écoulements

-- Courbes’ de nivea-u

- Parties de barrages insubmersibles

1 Zone à protéger et à surveiller très


attentivement en raison des risques
d ‘érosion régressive.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
116

-YtE CHOIX DES PRODUCTIONS ET DE LA SAISON-

* Les producti.ons
Le choix des productions autour des retenues d’eau
s ‘effectue selon le désir des villageois, les !Contraintes
agronomiques du site et les caractéristiques économiques
de la région.
De nombreuses cultures peuvent être pratiquées sous
irrigation et le petit barrage peut ,être valorisé par :
- les céreales : sorgho,, maïs, riz...
- les légumineuses : haricots, arachide...
- les racines et tubercules : pommes de terre, manioc,
igname, patate douce.. .
- les cultures maraîchères,
- les cultures fruitières.

* La zone d'exploitation
Les cultures peuvent être pratiquées :
- à 1’ amont de la retenue,
- dans la cuvette d’in,ondation,
- à l’aval du barrage.
Les moyens de mobilisation de l’eau sont alors
variés :
- le pompage,
- le puisage,
- les prises d’eau.

* La saison de culture
Selon la saison de culture, sèche ou pluvieuse, les
objectifs de l’irrigation sont différents :
- en saison des pluies, c’est l’irrigation d’appoint
qui permet de compenser le déficit en eau en cas de
sécheresse temporai.re,
- en saison sèche (contre-saison), c’est l’irrigation
‘totale.
Stocker 1’ eau : les barrages 117

B L’UTILISATION DE L’EAU

LES PRISES D’EAU

Pour l’exploitation à l’aval des retenue6 d’eau il est


nécessaire d’effectuer une prise au niveau du barrage.
Cette prise peut être noyée dans le cyrps d;e l’ouvrage
(prise en pied de digue) ou séparée (sip,hon) . DanS tous
les cas elle est prolongée par un canal ou une
canalisation qui alimente le périmètre.

Prise en pied
Cette technique doit être réservée aux barrages de
type homogène. Pour les barrages à zones (en gabions
par exemple) sa mise en oeuvre ,est difficile et les
mouvements différentiel’s de,s matériaux peuvent créer des
problèmes (ruptures, fuites.. .).
Pour les petits ouvrages, la ‘prise est constituée
ainsi :
- un ouvrage en béton à l’amont, : la fosse de
dessablage,
- une grille de protection coritre les débris qui
poürraient obstruer la prise,
- un tube d’acier muni d’écrans d’étanchéité en béton
ou métalliques et soudés,
- une vanne aval permettant 16’ contrôle du débit.
(voir figure 52).
La mise en place du tuyau dans le corps de la’ digue
s’effectue dès que le niveau de pose est; atteint.
Le niveau de la pose est choisi de manière à ce que
1FS dépôts solides dans la cuvette ‘ne viennent pas
combler la fosse rapidement. 9 peut ~élever
artificiellement le tuyau ,par rapport aux dépôts dk fond
de fosse, en installant un coude à l’entrée du tuyau
! attention aux risques d’obstruction supplémentaires).

uannc aval

-Figure 52 - Prise d’eau en pied de digue


Les opérations de pose dans une digue, en
terre :
1 - Creuser une tranchée de profondeur et largeur
suffisant.2 dans le remblai déjà compacté. ~
2 - Poser le tuyau équipé de ses masques.
3 - Combler avec du béton (350 kg/m3) en pleines
fouilles en le vibrent par couches minces (10cm)
De la qualité de la pose dépend la pérqnnité de
?'ouvra.~2. La prise est toujours un point sensible
dsns une digue.
-.

118 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Siph;on (figure 53) -_


Le système du siphon amovible permet une plus
grande souplesse d’utilisation et une réduction des
“risques techniques”.
* souplesse d’utilisation :
- il peut être déplacé sur la digue ‘selon’ les besoins,
- plujieurs siphons peuvent, facilément Stre posés sur le
même barrage pour alimenter des périmètres irrigués
différents.
* réduction des risques techniques :
- pa.s de point faible dans .la digue,
- interventions de dépannage faciles (nettoyage,
réparation de vanne.. .)

~mmande de vanne

Figure 53 - Prise d’eau, par siphon


(source = AFVP Ouagadougou)
Stocker l'eau : les barrages 119

3 -- -

0
-m

-Figure 54 - Amorçage du siphon -I

[Source : AFVP Ouagadougou)


1) - Fermer la vanne amont' (vanne d'amorçage)
- Fermer la vanne aval (vanne de commande de
débit)
- Ouvrir la vanne de remplissage (qui doit se
trouver au point le plus haut du siphon
- Remplir entièrement le' siphon.

2) - Fermer la vanne de remplissage


- Ouvrir la vanne d'amorÇage

31 - Ouvrir la vanne aval


- Régler le débit
120 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

L’installation d’un siphon est particulièrement


appropriée aux petits barrages et pour des petits débits.
Les gros débits nécessitent l’installation de conduites
de gros diamètres en pr,ise de pied de digue. Ces cas
sont exceptionnels pour des barrages de hauteur
inférieure à. 5 m.

Débit à la sortie d’une prise d’eau circulaire en charge


Le debit disponible à la sortie d’une prise est
fonction :
- de la section (SI du tube,
- de la charge (HI = différence’ de hauteur entre le
niveau du plan d’eau’ et le niveau de sortie,
- des pertes de charges dans l’installation (dues au
frottement dans le tube, aux coudes, aux vannes,
etc... ) = Ch).
Le débit peut, Etre estimé par l’abaque de la figure
5.5, pour les diamètres 75 mm - 90 mm - 140 mm, les plus
courants sur les petites installations.
Pour les diamètres supérieurs le calcul mathématique
est préférable (voir bibliographie en fin de chapitre).

- Figure 55 -
400
Estimation
zoo
de dé1 ait
300
d’une
Y00
conduite
Qb3jh) en
charge (siphon ou prise d’eau en tube circulaire).
-------__ Prise en pied : 20 mètres de tube acier
f 1 vanne aval
Siphon : 20 mètres de tube acier + 2
vannes.
Exemple d ‘estimation :
Pour ùne charge (hauteur dleau comprise entre
le &eau de la retenue et la sortie d’un siphon) de
5m :
- une conduite de 75 mm de diamètre autorisera
un débit de 110 in3lh,
- une conduite de 90 mm de diamètre autorisera
un débit de 165 m3ih.
Stocker 1 ‘eau : les barrages 121

LE POMPAGE

Les procédés de pompaqe dans la retenue d’eau se


justifient lorsque la zone a irriguer est à une altitude
plus élevée que 1.e plan d’eau. Le type de pompe est
déterminé selon les débits nécessaires, en fonction des
coûts d’achat, de fonctionnement et d”amortissement sur le
terrain : motopompe ou pompe manuelle ?

Le choix du type de pompe est guidé d.‘une part


par les besoins (débit, hauteur de refoulement,
hauteur d’aspiration), d’autre part par des critères
de coûts (achat, amortissement, entretien1 et de
facilité de maintenance (main d ’ oeuvre, pièces
détachées 1.

Les pompes manuelles sont adaptées à de petits


périmètres ou jardins (quelques mïlliers de m2). Leur’
faible coût
a est un atout majeur.
122 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

TYPE DE
POMPES AVANTAGES INCONVENIEfiTS

* Débits importants autoris& (> 10 m3 / h) * Prix d’akhat important

’ Hauteur de pompage et de refoulement BlevBes * Fonctionnement et eniretient cofiteux


KITOPOMPES
* Adaptées a tous types d’irrigation (submersion, gravitaire. ’ Difficult6es de maintenance Iréquentes (disponibilit8

aspersion...) sur des surlaces importantes sn pi8ces détachées ?...pr8sencs d’un


mécanicieR ?...)
* Problèmes de geslion de I’eau

* Entretien et fonctionnement peu coWux * Faibles débits (c 10 m3 / h)


* FacilitB de maintenance pour les pompes les plus courantes * Hautpur de pompage et de refoulement parfois
POMPES
M4N”el.LES * Prix d’achat faible r6duites
* AdaptBes à des petits périmètres sous irrigation gravitalre ou
ano&
* Facilité de geslion de t’eau

œ LA DISPONIBILITE EN EAU DANS LA RETENUE -

La courbe hauteur-volume traCée ~Pour la retenue d’eau


*Voir p. 74 (voir chapitre 3.3* 1 permet de suivre ‘1‘évolution du plan
d’eau en fonction du temps et de v&?ifier que la quantité
est suffisante, pour irriguer les ‘superficies prévues.
En saison sèche, en zone ‘koudano-sahélienne les
apports d’eau sont nuls puisqu’il’ ne pleut pas. Les
perte,s d’eau de la retenue sont dues à l’évaporation,
aux infiltrations et aux prélèvement pour l’irrigation.

AVANT LA CONSTRUCTION : L’ESTI,MATION

* L’évaporation est une donnée climatique connue dans


les stations météorologiques proches du site (ETP PENMAN
ou BAC CLASSE A, voir tableau,) :
* Les infiltrations dépendent de la nature du fond de
*Voir p. 79 ‘la- cuvette (voir chapitre 3.3*).
* Les besoins en eau d’irrigation sont évalués en
fonction des cultures ‘pratiquées, des superficies cultivées
et du mode d’irrigation (les ouvrages en bibliographie
permettent 1’ évaluation de ces besoins).
Stocker 1’ @au : les barrages 123

Evapotranspiration moyenne mensuelle Penman (en mm)

D ‘après rapport technique sur une étude


d’agrométéorologie de 1 ‘Afrique sèche au Sud du Sahara
en Afrique Occidentale.
J. COCHEME Météorologie - P. FRANQUIN Agronome

J F H A M D
I I

Agadee 4.4: 5.75 6.16 6.75 7.03


N'Guigmi 3.8: 4.59 5.20 5.72 5.95
qeo 4-Y 5.88 6.87 7.32 7.93 4.94
St. Louis 4.2; 4.59 5.49 5.17 4.75 +CJfl
Tshcus 5.9c 6.65 6.83 .7.47 7.72 i:ci3
bbéché 4.5: 5.44 6.11 6.86 6.54 4,.35
Matarn 3.ot 3.74 4.51 5.20 5.73 ui5
Mopti
Zlnder
4:12 5.82 6.70 7.43 6.80 4e2-7
4.44 5.48 5.95 6.39 6.39
Dakar 4.59 4.78 5.16 5.76 5.36 5:.
Birni N’Konni 4.s 5.45 5.85 6.24 6.42 4.25
NilUey 5.2c 5.98 6.68 6.96 4.a
Maradi 3.17 4.37 4.94 5.55 s-:-i 3Z46
Pnrt Lay 4.K 5.77 6.64 7.21 6185
Maiduguri 4.66 5.60 6.48 6.95 6.70 ta:;
Thiae 4.31 5.22 6.16 6.39 5.79 3:59
Segcu 5.30 5.93 '6.05 6.31
Sokoto 4.81 5.43 6.03 5.90 3.;:.

Kayea 4.34 4.97 -5.90 6.56 6.97 3.91


U.erOUP 4.21 5.41 5.96 5.97 4.16
Mcngc 3.60 4.53 4.74 4.99 3.46
K&UlC 4.96 5.67 6.55 3.94
KM10 5.81 6.23 6.33 4.70
Guaqadougcu 5.34 6.09 6.39 4.23
Am Timan 4.20 4.79 5.30 3.g
Boues0 4.47 .4.86 5.26
Tambacounda 4.02 4.16 5.54 5.06 :-ii.

aarcua 5.60 6.07 7.06 4.73


P&3 4.81 5.48 5.47 4.21
NaVTlJtlgo 5.18 5.73 5.73 4.08
Bamako 5.80 6.59 6.62 4.39
F. Amhambault 4.40 4.83 5.04 3.64
Bobo Dicuiaaeo 5.62 6.0-l 5.69 4.39
Mcundou 4.10 4.89 4.98 3.74
Kaduns 6.64 6.22 5.80' 5.55
--
124 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

-Figu& 56 - Détermination graphique du volume d’eau-


disponible dans la retenue (aiant i la ‘construction)
* hauteur d’eau infiltrée ~
E i Hauteur d’eau. évaporée
Vi : Volume d’eau nécessaire A, 1 ‘jrrigation.

-k Pour chaque mois retranch’er la ‘hauteur d’eau


perdue par évaporation et infiltration II + El et le
volume d’eau utilisé (Vil.
* Dans ce cas, la retenue es? presque vide à la fin
du mois d’avril.

APRES LA CONSTRUCTION : L’OBSERVATION-VERIFICATION-

L’étude des pertes en eau de la retenue avant la


réalisation du barrage conduit à des erreurs d’estimation
importantes (calculs approchés, méthodes peu précises.. .).
Pour affiner ces mesures, #la première année du
remplissage de 1.a cuvette, il est utile de placer dans le
plan d’eau une règle graduée (échelle limnimétrique) et
de relever les hauteurs d’eau périodiquement (chaque
semaine ou chaque mois) au cours de la saison sèche.
Ces observations permettent alors, en fonction de la
courbe hauteur volume, de connaître les potentialités
véritables du barrage et de réajuster les prévisions de
mise en valeur (figure 57).
Stocker 1’ eau : les barrages 125:

éVa poration

mois nov * déc iàn .CéV Indus avril mai

hauteurd'eau
,!lltL .sut- *
la règle
b, 2,5
NDVEM&LE

JANViER

F EVRifR‘
~ MM3
AvRiL
tlhi
\/ >
volttme disponible volume dis pbi bL
au 4 ZZ décembre

-Figure 57 - L’observation des volumes d’eau-


disponibles dans la retenue (après la Fonstruction) .

a- Position de 1 ‘échelle lihnimétrique


b- Exemple de suivi limnimétrique
c- Lecture graphique des volumes disp’onibles. ~
126 La maîtrise des crues dans les bas-fonds
Stocker l’eau : les barrages 127

B L’EXPLOITATION DE LA RETENUE D’EAU IN SITU-

Dans la plupart des villages, traditionnellement, le


pourtour des c,uvettes de retenues d’eau est mis en
valeur. Selon la position de la frange de terrain mise en
culture, le choix des végétaux est différent.
Ce type de d’exploitation doit être encouragé et n’est
pas négligeable dans un plan d’ aménagement : une
cuvette de 3 kni de pourtour cultivée sur une frange de
20 m de largeur représente 6 hectares de terres mises en
valeur.
Un système de mise en culture étagé selon la
topo&quence, peut être mis en place (figure 581.
La cote maximum du plan d’eau peut être controlée
par un di.spositif à batardeaux pour permettre la
riziculture inondée ( semi-direct ou repiqué 1 (figure 59 1.
La construction des pertuis à batardeaux est abordée
*voir p. 207 au chapitre 5.5”.

-Ftgure 58 - Schéma théorique de mise en culture des _I


abotds d’une cuvette de retenue d’eau.
1 Iziz inondé
2 Riz pluJia1
3 .Sorgho ou maïs
4 Mil, arachide, niebe etc.. ;

La cote 0 est la cote maximum du plan d’eau


(niveau du déversoir).
Dans la frange submergée - 20 à 50 cm : culture de
riz inondé ou en submersion semi-contrôlée par un
système à batardeaux.
Dans la frange temporairement inondée au passage
des : crues (- 20 à 4 25 cm) : culture de riz pluvial
dont ‘les racines colonisent le sol engorgé.
Dans la frange 'hors d'eau" proche de la retenue :
culture de sorgho, maïs ou haricot dont les racines
colonfsent le sol humidifié par remontée capillaire.
Au delà : cultures traditionnelles ‘de bas de versant
ou zone de périmètre irrigué.
La maîtrise des cr9eS dans les bas-fonds
128

vue atrièrc
2

vue de dessus

-Figure 59 - Dispositif à batardeaux horizontaux sur -


barrage.
1 Digue en terre
2 Ailes de protection latérale du déversoir
3 Jeu de batardeaux
4 Plot, support des batardeaux’
5 Coursier du déversoir.

Béton
Perré
Bois ou tôle. m

Le jeu de batardeaux permet de contrôler le niveau


supérieur de 1 ‘eau dans la retenue. Leur hauteur
doit -être choisie pour pouvoir assurer une montée des
eaux progressive dans la zone rizicultivée suivant le
stade végétatif du riz. (Tranches de 0,lO m à
0,25 m/.
les batardeaux sont. montés sur glissières en crête du
déversoir.
Stocker l'eau : les.barrages 129

LES DOC
La maîtrise des crues dans les’ bas-fonds
Stocker l'eau : les barrages
131

5.3 -. LES PETITS BARRAGES EN TERRE


132 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Ce dossier a pour objectif de donner les informations


nécessaires à la conception et à la réalisation des petits
barrages en terre qui nécessitent peu de moyens
techniques et financiers.
Toutefois, lorsque c’est possible, il est préférable,
même pour les petits ouvrages, de mener des études
approfondies avant 1 ‘intervention.

-PRINCIPALES CARACTERISTIQUES TECHNIQUES


LES DIFFERENTES DIGUES
Digue homogène

cau0nneme

lerre argile- sAJe&+

prOfil CduaTment cdxhtit

1 Figure 60 - Barrage en terre - Digue homogène-


(profil en travers).

Note imp,ortante : les experts recommandent pour une


efficacité optimale, de creuser la fauchée d’ancrage avec
une pente latérale de*& . Dans la réalité, on constate
que la plupart des tranchés construites ont un profil
rectangulaire et non trapézoïdal.
Stocker 1’ eau : les barrages 133

CARACTERlSTlQUES FONCTIONS

* Respecter les limites des moyens


techniques, humains et fin$nciers
* Hauteur < 5m disponibles

b Longueur < 200m

- Massif homogène de terre Assurer la stabilité par le poids df


l Corps de l

compactée l’ouvrage
l’ouvrage
l Assurer 1’ etancherte barrage
- Tranchée d’ancrage et d’étanchéité piein, sous la digue

l Permet la stabilité de l’ouvrage


Talus amont Pente : (stabilité au glissement des talus...
IL-
OU

L
2.5
- Protège le talus des agressions
Revêtement : extérieures : pluies, batillage. 0
perré gravillonné sur couche de passage d’animaux
pose filtrante

l Permet une bonne stabilité


’ Talus aval pente :
L-
2
Hevetement * Protège le talus de la pluie
Perré gravillonné (érosion) et des animaux
ou
enherbement * Protège de f’érosion et maintien
le sol én place

Drains et l Couches superposées de : * Drains : pour évacuer les eaux


filtres - sable fin d’infiltration dans le corps
- sable grossier du barrage et sous la digue,
- gravier * Filtres : pour bloquer la migration
- pierraille de particules fines éventuellement
entrainées par circulation d’eau

0: Le batillage = effet de dégradation d’un talus amont dü à la formation


de petites vagues sur, le plan d’eau.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
134

lyau étanche

Cette solution efficace est toutefois plus délicate à


mettre en oeuvre et nécessite. une grande rigueur
d’exécution (en particulier pour le compactage). Si le
matériau de remblai est. très grossier, les drains et les
filtres devront être soignés.

Figure 61 - Barrage en terre à noyau étanche -


(Coupe en travers!
1 Protection du talus amont
2 Matériau assez perméable:
3 Noyau argileux imperméable
4 Protection du talus aval
5 Drain filtre
6 Tranchée d ‘ancrage et d ‘étanchéité de
profondeur variable.
Le drain filtre peut être arrêté contre le talus aval
du noyau étanche au niveau normal de la retenue,
c’est-à-dire à la cote du seuil du déversoir ce qui
permet une economie.

Rarracse, en terre à masque amont avec membrane


‘~%a&éite souDle

La pose de la membrane est délicat .le risque à


Stocker l’eau : les barrages
135

tout moment d’être trouée (poinçonnement) par une fausse


manoeuvre, ou par une pose sur une pierre tranchante.
Les opérations de mise’ en place, seront faites par une
personne exp&imentée. D’une manière générale le concours
de spécialistes est vivement recommandé pour concevoir et
réaliser ce type d’ouvrage.
La succession et l’épaisseur des différentes couches de
matériaux de pose ou de protection doit être respectée. La
couche de pose et la couche superficielle constituées de
sable ne doivent pas contenir de ~ pierres ou de
pierrailles. Toutefois, si le remblai est fin et la
menbrane suffisamment épaisse, la couche de pose
peut-être supprimée.
La membrane, achetée dans le commerce se présente en
rouleaux de largeur variable selon la provenance. Les
bandes devront être assemblées par collage à froid ou
par soudure à chaud, sur le chantier même. L’assemblage
par pliage est possible mais délicat à réaliser.

On trouve plusieurs types de membrane, d’épaisseurs


variables : polychlorure de vinyl (PVC) d’l ou 2 mm,
polyéthylène de 0,5, 1 ou 2 mm ou des matériaux
bitumeux*.

2.4
tranchée d’e’lanchéiti en argile

Figure 62 - Barrage à masque amont avec membrane


souple d’étanchéité - (coupe en travers)
1 Perré épais 10,s ml
2 Couche de protection (0,2 m de sable)
3 Couche de pose (0,2 m de sable)(facultativel
4 Membrane souple -
5 Terre de la digue
6 Perré de courorinement du barrage
7 Tranchée d’étanchéité en argile
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
136

LES DRAINS ET LES FILTRES

Le tapis drainant (figure 63) évacue les eaux


d’infiltration dans 1.a. digue et dans les fondations vers
l'CiV?ll.
Dans le cas de fondations imperméables, le
cheminement de l’eau s’effectue de la digue vers les
soubassements du barrage. Le filtre empêche donc les
migrations des particules de terre en provenance de la
digue de terre compactée. Ses couches les plus ‘fines
(sables) sont placéés vers le haut (schéma Aa 11.
Dans le cas de fondations assez perméables l’eau se
déplace de haut en bas et de bas en haut. Le filtre a
donc un double rôle de protection.~ et 11 est fonctionnel
dans les’ deux sens (schéma Aa 2).
Le tapis drainant est souvent indispensable et son
rôle dans la stabilité des ouvrages est important. Sa mise
en oeuvre est simple. Il est continu sous la .digue et il
s’étend sur une largeur de 1/4 ~ à 1,!3 de la base, ,de
‘l’ouvrage. 11 peut être arrêté au niveàu du’ ‘plan d’eau
normal (tête du déversoir). Il n’est pas nécess,aire sous
la digue, aux extrémités de l:‘ouvrage,. Lorsque la
hauteur de la digue est inférieure ou égale a la
revanche, le tapis drainant est inutile.

Le drain vertical joue le même rôle que le tapis


drainant vi.+à-vi.~ des eaux d’infiltration -dans le corps
de l’ouvrage. Il intercepte sûrement toutes les
infiltr~ations, alors qu’un tapis drainant peut être
contourné si la digue, n’est pas parfaitement homogène et
présente des zones d’écoulements ‘préférentielle entre les
différents lits compactés.
Ces eaux d’infiltration sont évacuées par le canal de
drains horizontaux vers l’aval (schéma Bc).
Sa mise en oeuvre, par recreusement du remblai déjà
compacté, est délicate. On ne peut en effet sur les
petits ouvrages disposer trois épaisseurs parallèles
verticalement. On disposeradonc un filtre homogène
composé des éléments drainants et filtrants dans les
Stocker l’eau : les barrages 137

Figure 63 - Position et caràctéiistiques des


drains et des filtres
i: Sable moyen
m Gravier
B Pierres
m Sables + gravier

Schéma Aa : Le tapis drainant


l- sur fondations imperméables
2- sur fondations perméables

Schéma ABb : Le drain de pied

Schéma Bc : Le drain vertical

MatériauITaille fgranulométriel 1 Epaisseur de la c?uchl 1e


Sable 2mm @ 5 mm 10 cm Ep 20 cm

Gravier 10mm 0 20 mm 20 cm EP 30 cm

Pierres 200 mm 0 400 mm 1 rangée très soi-


gneusement disposée
ou 2 rangées
Sable +
L
gravier 2mm Q 20 mm 50 cm, Ep 100 'cm
138 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

proportions indiquees. Ce filtre n’a aucun effet sur les


infiltrations dans les fondations.

La hauteur du drain vertical peut être légérement


inférieure au niveau maximum de l’eau dans la retenue.
Sa position se situe au tiers aval du massif de terre
compactée.

Le massif drainant de pied (schémas AB b). Disposé à


1’ amont, il sert de massif de blocage pour le perré
Disposé à l’aval, il collecte et évacue les eau de
ruissellement issues du talus et les eaux drainées par les
autres dispositifs.
On dispose un filtre au contact de la terre compactée
et de ce massif de pied.

PROTEGER LA DIGUE

coche de gravier
&m.zhe de sable

Important :
Oll constate
fréquemment
1’abscence
de la couche
de sable,
sans dégâts digue en
notables de
la digue
sous-jacente,
si le com-
pactage est
Correct. bl oquees ’

de pore

L Figure 64 -
du gravillon
Caractéristiques
ou "gravillonné"
d'un perré bloqué avec-
Stocker 1’ eau : les barrages 139

Protection du talus aval par enherbement


Un couvert d’herbe est une protection anti-érosive
efficace s’il est bien implanté (suffisamment dense’ et

Par exemple :
semis
Andropogon gayanus Graminée vivace
bouture
Cenchrus ciliaris I Graminée vivace I semis
En zone soudano-sahélienne, la situation culturale en
pente forte sur couche de terre arable peu épaisse rend-
la culture particulièrement sensible aux périodes de
sécheresse. Si avant les premières années, les pluies sont
mal réparties dans la saison, le tapis herbacé est
hétérogène ce qui provoque des zones de passage de l’eau
de ruissellement pouvant conduire 3 une érosion en
rigoles et ravines.
En saison sèche le couvert herbacé attire le bétail sur
la digue. La divagation des animaux endommage alors le
talus. Ce phénomène est courant d’autant que la retenue
d’eau est un point de concentration des troupeaux.
L’entretien et la surveillance des cultures herbacees
sur les digues est donc indispensable. Le choix d’espèces
utiles (Andropogon pour l’artisanat.. .) incite les paysans
à protéger les e.nherbements.
140 La maîtrise des, crues dans les bas-fonds

-Figure 65 - Protection du talus aval par enherbement -


vivace.
h!A Couvert herbacé
- : Pierres
zznz: Couche de terre
4k* * : Touffes en quinconce
.+ *
A : Coupe en travers du talus aval avec tapis
herbacé issu de semis direct.
- semis à la volée : attention à son homogénéité
et à la qualité des semences.
- semis en lignes : lignes équidistantes (25 à 50
cm interlignes) et perpendicu,laires à la pente.

B : Tapis herbacé issu de boutures (éclatement de


touffes).
a - Coupe en travers du talus ,aval : lignes de
bouturages équidistantes (25 à 50, cm sur le rang et
interlignes).
b - Vue arrière du talus : implantation des boutures
en quinconce.
Stocker 1’ eau : les barrages 141

* Couronnement et talus entièrement revêtus d’un perré


gravillonéné (figure 66 a). Cette solution adaptée aux
petites digues est très efficace et durable. Son coût est
assez élevé et les temps de pose du perré longs. Si le
travail est sérieux il n’y a pas d’entretien.

* Couronnement revêtu d’une couche de latérite compactée


avec talus aval enherbé (figure 66b). L’épaisseur de la
couche de grave de latérite compactée (grave = gravier,
tout venant, brisures 1 est de 10 cm. La protection
obtenue est bonne et durable. Une murette anti-griffure
prévient de l’érosion remontant du talus aval enherbé.
La surveillance de la digue doit être fréquente et les
travaux d’entretien contre 1’ érosion sont péri,odiques
(annuels).
Les problèmes d’enherbement de digues en zones
soudano-sahélienne conduisent à ,utiliser une solution
alternative : les bandes alternées anti-érosives.

* Couronnement revêtu d’une couche de latérite avec talus


aval en bandes d ’ arrêt anti-érosive (figure; 66c 1.
L ‘érosion en griffe apparaît lorsque l’eau de
ruissellement a atteint la vitesse limite d’arrachage des
particules de terre. Des bandes d’arrêt en perré
gravillonné freinent l’eau qui ne prend pas son pouvoir
érosif (largeur d ‘environ lm) . Entre ces bandes le talus
peut être enherbé sur 1 à 2 m de largeur.
Cette solution intermédiaire entre les deux premières
est efficace et durable à condition d’une surveillance et
de petits travaux d’entretien effectués régulièrement. Le
couronnement de latérite compactée est ainsi protégé des
érosions remontantes.

LES DIFFERENTS EVACUATEURS

Evacuateur central (Figure 67A1


Il est réalisé à l’emplacement du talweg. L”eau de
déversement lors des crues reprend directement le cours
142 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

penlre 3 %

amont ÛVdl
~:4,65i07

--

- - -

_ - -- y

.-
. c ;-

-. -
/ - -
50
- -

.b-

.
- -

-Cm .

-Figure 66 - Trois types de couronnements et -


parements aval de digues en ter& compactée.

: Perré gravillonné sur Souche de pose


-SSSS : Grave de latérite compactée
I:p.n : Murette anti-griffure, de béton ou
maçonnerie (20 cm x 50 cm)
_ : Couche de terre végétale
--
:_- ** Terre compactée
a - Couronnement et parement ~ aval en perré
gravillonné.
b - Couronnement en latérite compactée et parement
aval enherbé
c - Couronnement en latérite compactée et, parement
aval avec bandes d’arrêt anti-érosives.
Stocker l’eau : les barrages 143

naturel du marigot après que son énergie ait été réduite


au niveau du bassin de dissipation.
Le principal inconvénient de ce type d’évacuateur est
que la zone cultivable située immédiatement à l’aval du
barrage est traversée par le cours d’eau, ce qui en
réduit la superficie.
D’autre part le déversoir se situe à l’endroit le plus
haut de la digue ce qui augmente considérablement sa
taille.
Il comprend quatre parties principales
l’entonnement, le déversoir, le bassin de dissipation, ie
parafouille.

Evacuateur latéral (Figure 67B 1


Constitué d’un déversoir et d’un coursier, il est plus
simple à réaliser que l’évacuateur central.
Pendant très longtemps on a pensé que son coût était
inférieur, d’autant que bien souvent le coursier était
réduit au minimum et que les écoulements avaient lieu sur
les matériaux rocheux de surface (latérite par exemple).
L’expérience a montré de gros problèmes d’érosion
remontante à l’aval des évacuateurs latéraux et a conduit
à leur adjoindre des coursiers bétonnés ou gabionnés.

Les études réalisées par les différents concepteurs ont


montré qu’à sécurité égale, l’évacuateur central est plus
simple et revient souvent moins cher’ que l’évacuateur
latéral à coursier aménagé.

‘Evacuateur de crue en béton (figure 68)


Ce type d’évacuateur est dit “à faux profil CRAEGER”,
11 est triangulaire avec sa face amont verticale.
Sa réalisation est assez simple et si certaines normes
de conception sont respectées il est autostable (stabilité
au glissement et stabilité au renversement).

Pour les petits ouvrages (hauteur d’eau < à, 5 m


et lame déversante < à lm connaissant Ho (hauteur
d’eau entre le terrain naturel et le seuil déversant)
et P (profondeur de la fosse de dissipation, voir
l *Voir p. 108 chapitre 5.1)” , il est possible d’appliquer les normes
144 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Pour plus de rigueur ou dans le cas de


fondations instables (argiles fluantes, sables, etc) il
est préférable d’utiliser les règles ,de calcul établies
dans les, documents cités en bibliographies.

Remarques :
Mur bajoyer : ce mur de protection de la digue en
terre le long de l’évacuateur de crue est muni d’un
écran antirenard dont le rôle est d’empêcher les
infiltrations d’eau à la jonction terre-béton dans le sens
amont-aval.
Filtre : ce filtre
drain (tapis drainant) est nécessaire
pour évacuer l’eau sous l’ouvrage et rompre les forces de
sous-pression qui risquent de s’y manifester.
Barbacanes : perforations de la dalle de béton afin
de réduire les forces de sous-pression.

Dispositifs water-stop : joints d’étanchéités placés


dans les joints de dilatation pour éviter le passage de
l’eau. Les joints de dilatation sont placés tous les 5 à
10 metres et évitent la fissuration du béton (voir chapitre
5.5”)

Evacuateurs de crue en gabions (figure 69)


L’utilisation de gabions, terre compactée et
enrochement permet la réalisation d’kacuateurs de crues
sur des fondations moins stables que celles nécessaires
aux ouvrages ‘en beton.
De l.égères déformations du terrain sont épousées par
ces m.atéria.ux, sans dégât pour le barrage. Seul le .mur
ha joyer est en béton ou en maçonnerie et guide
latéralement le passage dè l’eau, #‘en protégeant la digue
en terre.
Comme pour le déversoir en béton du type précédent,
les ouvrages en gabions sont autostables et ne nécessitent
pas d’étude approfondie pour des barrages de faible
hauteur ( < 51-n) et des lames déversantes peu épaisses
( < 0,7 m).
Les dimensions sta.ndard du gabion (2m x lm x lm ou
2m x lm x 0,5m) imposent’ un profil type sachant que la
pente aval du déversoir est de 1 k
>‘2
De plus amples détails sur ces ouvrages sont donnés
dans le dossier technique : “Petits barrages en gabions
*Voir p. 169 et enrochements” (voir chapitre 5.4”).
Stocker 1’ eau : les barrages 145

rehnw d’eau

A _ évacuatw cenkral

1I
//- - retenue d’eah
A’

I entonnemet& I

B - évacuateur faf-éral

Figure 67 - Evacuateurs de crue (vues en plan),


----- Ancien lit
-p Passage de 1 ‘eau
B-e- Pourtour de, la
cuvette
La maîtrise des crues dans les’ bas-fonds
146

Echelle

onl
b
,

Figure 68 - Evacuateur de crue en béton cyclopéen


ou maçonnerie pour petits barrages en terre
A : Vue en coupe
B : Demi-vue de dessus.

* Déversoir et fosse de dissipation (béton


L’“O’] - cyclopéen ou maçonnerie)
m : ~Conn;;~~~ (béton cyclopéen ou

: Protection aval en pierres


-.. .---. .. . Filtre drain
- - -- : Joint .,water-stop (t )
M : Barbacanes
-_-. .* Limites de la digue en terre

Les barbacanes du bassin de dissipation ayant


tendance à se colmater, il est ngcessaire de prévoir
un débouché du filtre drain à 1 ‘aval.
Stocker l’eau : les barrages 147

-A-
Amonk Aval

Echelle

Figure 69 - Exemples de déversoirs ’ gabionnés pour-


petits barrages en terre.
1: Mur bajoyer en béton cyclopéen ou en
pierres maçonnées
2 : Terre compactée
3: Tranchée d’étanchéité (voir note de
la fig. 64)

H Gabions
Pierres ou enrochements
.:i::v.... .. Filtres - Drains
_---- Limite des fondations du mur
bajoyer.

A - Evacuateur de crue avec déversoir en pente


gabionnée sur ensochement (lame déversante ( lml
B : Evacuateur de crue avec déversoir en pente
remblai compacté /lame dévers’ante
148 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

-INFILTRATIONS ET STABILITE D’UNE DIGUE EN TERRE COMPACTEE-

Les infiltrations d’eau dues à la charge hydraulique


dans la retenue d’eau (hauteur d’eau) ne doivent pas
remettre en cause la stabilité de la di,gue ni dans son
massif en terre, ni dans ses fondations.
En respectant quelques regles simples de conception,
la sécurité de l’ouvrage est rassurée.

LES INFILTRATIONS DANS “LA DIGUE, A

amont aval

-Figure 70 - Effets de l’eau d’infiltration sur la-


déstabilisation d’un talus aval rion drainé.
Lorsque les rkurgences des eaux infiltrées se situent
sur le talus aval de l’ouvrage, celui-ci s ‘effondre
rapide-ment. Cette dégradation dU talus conduit
progressivement à la déstabilisation de toute la
digue.
,\.%a : ligne de saturation’
--> : infiltratIons
‘A : zone de &sur,gence. et d’effondrement
du talus aval
2 : corps de la digue.
Stocker 1 ‘eau : les barrages 149

Figure 71 - Détermination de la ligne de saturation-


dans une digue en terre : méthode graphique de
KOZENY (cas général 1

Etape 1: placer les points

B : Point du niveau d’eau maxi sur le


talus amont
A : Point situé à la surface de 1 ‘eau à
!Une distance de 0,3 b du talus amont
‘fb = distance horizontale entre le pied
du talus et le point Bl.

0 : Point situé au pied du talus aval- et


origine du repère des axes
perpendiculaires 0X et OY

Etape 2 Déterminer d, la distance horizontale


entre A et OY et calculer la distance
OYO

OYO = In-d

Etape 3 Tracer la droite qui, passe par A et, Yo


et coupe le talus aval en C

Etape 4 La ligne de saturation est la courbe


qui débute perpendiculairement au
talus amont en B, qùi est tangente à
la droite AYo dans sa partie me.diane
puis rejoint le point D sïtué au 213, de
oc
Tracer cette courbe.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Y
I d
1
I
1 I

- Figure 72 - Effet des drains sur le rabattement de la,


ligne de saturation.
Pour éviter que la ligne de saturation n ‘ab,outisse au
niveau du talus aval, les barrages en terre sont
généralement pourvus de drains. Que ces drains
soient horizontaux ou- verticaux, le tracé de la ligne
de saturation débutera toujours au point B du talus
amont pour s’achever à 1 ‘extrémité amont du drain,
selon la même démarche que précédemment.
Stocker l'eau : les barrages 151

LES INFILTRATIONS SOUS LA DIGUE

La zone de contact entre le corps de la digue et le


terrain de fondations est le lieu privilégié
d’infiltrations.
Lorsque le “courant d’eau” aboutit à l’aval de la
digue, le risque est grand de voir apparaître un
“renard”.

* IMPORTANT Remarque :
Des avis Plus les grains sont petits et peu liés entre eux
autorisés
pr&xlisent (cohésion faible), plus le risque de renardage est élevé.
l’emploi de Pour éviter ce phénomène, il faut obliger l’eau à
la r&gle de
Lane “POW parcourir un chemin suffisamment long sous la digue,
vérification” afin que des résurgences ne se produisent pas à l’aval.
car son
aur>lication
n’ést Pas La longueur du cheminement neut être calculée de
toujours manière à Respecter la règle de LAiE + .
justifiée
pour de tels
ouvrages. Pour qu'un "renard" ne se forme pas il faut que :
Aussi
applique-t-on
généralement Lv + 1/3 Lh > C H
la règle
suivante
pour où Lv = longueur des cheminements verticaux
s’assurer de Lh = longueur des cheminements horizontaux
la stabilité
a” H = hauteur d’eau à l’amont du barrage
glissement C est un coefficient fonction du terrain
S”T
fondation :
okreuser la
tranchée
jusqu’à
atteindre un
niveau
imperméable
et s’y en-
foncer de
50 cm mini-
*“*. Si on
ne trouve
Pas de
niveau
imoerméable.
s’arrêter a Le respect de la règle de LANE en terrain très
3,5-4 m de sensible au renardage conduirait à élargir la base de la
profondeur
et remplir digue ou à approfondir la tranchée de manière excessive.
avec “Il Pour éviter ces surdimensionnements ‘coûteux, il est
matériau
imperméable”.
La maîtrise des ,crues dans les bas-fonds
152

préf&rable de réaliser un tapis filtrant’ et drAinant sous


le talus aval du barrage.
Ce tapis joue le rôle de filtre pour empêcher les
particules du terrain de fondations, d’être emportées et le
rôle de drain pour évacuer des eaux infiltrées.
Bien sûr, le moyen le plus sûr d ’ éviter toute
circulation d’eau sous la d.igue consiste à faire reposer
1’ ancrage directement sur un niveau imperméable
sous-jacent.

ari-mnt aval

L Figure
respect
73 - Exemples
de la règle de
du calcul
LANE.
de vérification du _

Soit un sol argileux consistant servant de fondation


au barrage /C = 21

Lv = bl + b2 Lh = a1 +#a2,+ a3

I,v = (4 mètres Lh=l&m I

Lv + 113 Lh ,= 4 + ‘% = a,7
,3

C H = 2 x 2,s = 5

Lv + Il3 Lh est supérieur à C ,H (8,7) 5) dotic ‘la


r6gle de Lane est respectée.
Stocker l’eau : les barrages 153

STABILITE D’UN PETIT BARRAGE EN TERRE

* La stabilité du talus aval est assurée pour une


Pente maximum de 2 pour 1 (1 mètre de hauteur pour 2
mètres de base), si la ligne de saturation est rabattue
dans le corps de 1 ‘ouvrage.
* La stabilité1 du talus amont est assurée pour une
pente maximum de 2 pour 1 dans le cas où :
- il n’y a pas de “vidange rapide” de la retenue. On
entend par vidange rapide, le cas où le plan d’eau
descend plus vite que l’eau dans le talus. On observe
alors une “charge d’eau” dans le talus par rapport
au plan d’eau, donc un écoulement du talus vers le
plan d’eau. Cet écoulement ipeut provoquer
1’ effondrement du talus.
- le talus est protégé, du batillage par un iperré
amont gravillonné.
* La stabilité du barrage au glissement : dans le cas
d’un petit barrage (H 4 5 m), l’ouvrage est stable sur
ses fondations si le terrain sous-jacent est suffisamment
sain. Jl faut donc éviter de construire le barrage sur un
matériau fluant (argile trop pure et gonflante, matériau
organique ) ou sur tout matériau présentant un manque
de cohésion ( sable).

b jZXECUTION DES TRAVAUX

MISE EN OEUVRE DES TERRES COMPACTEES

Situation des zones d’emprunt


Les zones d’emprunt (ou ballastières) devront être
situées à proximité du ‘site. Ceci permet de limiter les
coûts de transport.
Il faut éviter de creuser dans la cuvette de retenue
d ‘eau (sauf si des sondages y ont été réalisés) afin de
ne pas atteindre des couches p,rofondes perméables
(horizon grîvillonnaire, latérites.. .1 au travers
desquelles la retenue se viderait rapidement. La qualité
du matériau doit être vérifiée.

Le matériau : la terre à compacter


Le massif de terre sera d’autant plus stable et
étanche qu’il contiendra peu de vides, c’est à dire que
les grains qui le constituent seront mieux imbriqués les
uns dans les autres.
154 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

D’une manière plus générale il faut que la terre


présente une granulométrie continue de façon à ce que les
éléments fins viennent s’intercaler entre les éléments plus
grosçiers pour donner cohésion et imperméabilité à
1 ‘ensemble compacté. Il faut un minimum de 15 à 20 %
d’argile.
D ’ autre part, la terre doit être exempte d’éléments
organiques (racines, bois morts, litière. . . ) susceptibles
de se décomposer et de créer -des zones de passage pour
l’eau d’infiltration.
Enfin, pour permettre un bon compacta.ge la terre doit
être humide ou correctement humidifiée sur le chantier.
Une terre trop sèche demande une puissance de
compactage élevée, une terre trop humide se met en
oeuvre difficilement.

C’est l’ensemble d.es caractéristiques de mise en


oeuvre qui détermi.nent .un bon compactage :
- granulometrie du matériau?
- humidité,
- puissance de compactage,
- épaisseur des couches à compacter,
- nombre de passages dés engins.
*Voir p. 163 Les ouvrages spécialisés (voir chapitre 5.3”)
donnent toutes les caractéristiques nécessaires au
choix d.es terres à utiliser.

Lorsque les matériaux de ,qualité suffisante manquent


a. proximité du site, on peut construire un ouvrage avec
un noyau étanche. Ce noya.u nécessite ‘de disposer d’une
terre constituée d’au moins 20 % d’éléments, de diamètre
inférieu.r h 2 p (argile).
Pour éliminer, les problèmes de compactage et de
qua.l.ité des matériaux, l’utilisation d’une géomembrane
est possible. Bien souvent les coûts supplémentaires dus à
la recherche du matériau idéal 03 à l’utilisation de
matériel lourd sont supérieurs au coût de la
géomembrane.

Le matériel
Le matériel nécessaire à l’exécution du chantier est
fonction :
- de la taille de l’ouvrage,
- de la technique choisie (digue homog’ène, digue à.
noyau étanche, digue à masq,ue amont avec
géomembrane) ,
- des moyens humains et financiers disponibles.
Stocker l’eau : les barrages 155

Dans le cadre d ’ activités villageoises, le matériel ne


peut être trop “lourd” à moins de pouvoir l’utiliser sur
de nombreux chantiers : un matériel sous-utilisé coûte
très cher en amortissement.
Pour certaines opérations, la location d’engins est une
solution intéressante, mais lorsque cela devient
systématique il est préférable de confier le travail à une
entreprise (publique ou privée). Seuls les petits ouvrages
s’accommodent donc de petits moyens.

Le matériel nécessaire est composé de matériel de


terrassement et transport, matériel de compactage. Pour
chaque catégorie on distingue les outils (énergie humaine
ou animale), des engins (motorisés).

LE MATERIEL DE TERRASSEMENT ET TRANSPORT

TYPE FONCTION AVANTAGES INCONVENIENTS

Brouettes Terrassement et - Peu coûteux - Réservé aux


Pelles transport - Maîtrisé par les faibles volumes de
Pioches villageois terre

Charettes Transport - Peu coûteux - Ré~eNé aux


- Maîtrise locale faibles volumes de
terre (6 charettes
par n-0
Trac!eur et Transport - Transporte de - Coûteux (achat
benne (4 à 6 gros volumes fonctionnement et
tonnes) entretien)
- Lenteur sur piste

Camion-benne iransport - Transporte de - Coûteux


(6 à 10 tonnes) gros volumes
- Rapide

Zhargeuse- Evacuation et - Creuse et charge - Coûteux


Ielleteuse chargement des d’importants
matériaux volumes
-Rapide
156 La maîtrise des crues dans les bas?fonds

LE MATERIEL DE COMPAC,T/iGE

TYPE FONCTION AVANTAGES INCONViiNIENTS

Dames Compactage - Peu coûteux - Travail irrégulier


manuel - Permet les (puissance de
travaux de finition compactage
sur les petits. variable)
ouvrages - Fatiguant
- Couches minces
Rouleaux à Compactage - Peu coûteux - Travail ën
traction animaje - Adapté aux petits couches minces
ouvrages (5 cm)

Pilloneuses Compactage des - Peu coûteux - Travail’en


zones difficiles - Maniable couches’ minces
d’accés (5 cm)

Rouleaux Compactage - Rapide - Assez coûteux


vibrants -Effet en
profondeur
- Couches
épaisses
(10-15 cm)

Citerne Humidification de - Améliore l’effet de


la terre à compactage sur un
compacter matériau sec
Stocker 1 ‘eau : les barrages 157

Réalisation d’un bon compactage (figure 74)


étape 1 : scarifier, piocher ou herser la couche de
sol en place sur quelques centimètres d’épaisseur.
Cette opération permet une meilleur liaisoh entre les
couches successives.
étape 2 : étendre une couche uniforme de terre
foisonnée (non tassée). L’épaisseur de la couche (de 5
à 15 cm) varie avec la qualité du matériau
(granulométrie, humidité), avec la puissance de
compactage (selon le matériel) et avec le nombre de
passages effectués avec ce matériel.
étape 3 : humidifier si nécessaire la couche à
compacter et attendre une bonne imbibition de ~ toute
son épaisseur. (Pour éviter que la terre n’adhère aux
outils et engins, il est possible d’étendre une fine
couche non humide en surface avant le premier
passage.
étape 4 : compacter en effectuant plusieurs passages
en chevauchements successifs ( 3 à 6 passages).

-Figure 74 - Les étapes du compactage.


1 : Scarification de la couche inférieur6
2: Apport en couche régulière de la terre
foisonnée
3 : Humidification
- Compactage en passages successifs
i I Le remblai est effectué par couches
compàctées superposées : réaliser chaque
couche entièrement avant de passer à la
suivante.
158 La maîtrise des crues dans les ,bas-fo,nds

CONFECTIONDES FILTRES ET DES DRAINS


‘La granulométrie des filtres est variable- et il est
nécessaire de disposer sur le chantier, de sables, graviers
et pierrailles préalablement triés.
Pour les filtres et les dratns horizontaux, les
matériaux sont disposés en couches de 10 à 15 cm
d’épaisseur correctement tassées. Le mode de mise en
oeuvre doit respecter la succession des différentes
couches.
Pour les filtres et drains verticaux, la mise en place
du dispositif est plus délicate. ‘Dans certains cas ils
seront disposés dans une tranchée recreusée dans le
remblai compacté, .dans d’autres cas coffrés et montés au
fur et à mesure de la progression de l’ouvrage.

MISE EN PLACE DES PROTECTIONSDE TALUS


La pose des perrés doit être effectuée quand tous les
travaux de compactage sont achevés pour éviter toute
détérioration éventuelle par les engins.
étape 1 : nettoyer le talus des débris et éboulis de
terre qui s’y sont accumulés.
étape 2 : réaliser la couche de pose en respectant la
disposition filtrante.
étape 3 : placer les enrochements sur le talus de
manière ordonnée.
étape 4 : gravillonner 1’ enrochement sur toute sa
surface en s’assurant que le gravillon pénètre bien
dans les joints entre les pierres.

Si l’enherbement du talus aval est prévu, la couche


de terre végétale doit être apportée avant les pluies afin
que le terrain soit prêt à recevoir la première averse
utile.
REALISATION DES EVACUATEURSDE CRUE
On rencontre principalement trois types
d’évacuateurs : en béton cyclopéen , en maçonnerie, en
gabions.
LES MATERIAUX

TYPE 1 CARACTERISTIQUES
- Ciment CPA classe 325
CIMENT

- Diamètre compris antra 1 mm at 5 mm


SABLE - Exempt de ‘fines’ (limons. argiles. matiéres organiques...)
- Diamètre compris em3 5 mm et 25 mm
GRAVIER - Exempt de ‘fmes’ et de débtis organiques
- Eviter le gravier de latérite
- Diamètre camp& entre 25 mm st la0 mm
PIERRAILLE - Exempt de débris arganiquss
- Eviter d’utiliser de la latérite
EAU : Doit étrs exempte de p~,niculas en suspension (ou teneur inférieure à
2g par litre)
- Doit &tre exempre de sel dissous

I l
MOELLONS - Diamètre compris entre 100 mm et 2.50 mm
- Roche durs (éviter la latérite)
I 1 1
Stocker l’eau : les barrages ~ 159

LE MATERIEL
TYPE UTILISATION ET LIMITES
Pelles - Réalisation des gachées de, béton manuellement (durée de malaxage
Brouettes importante)
- Réservé aux trés petis volumes (quelques mitre-cubes) : 5 gachées
par m3 de béton

Bétonière de - Capacité de 150 à 250 litres :


faible de 7 à 4 gâchées par mètre-cube de béton (durée de malaxage 3mn)
capacité - Réservé aux petits volumes (quelques dizaines de mètre-cubes)
(Sans benne de
chargement)

Bétonière de - Capacité de 250 à 500 litres :


grande de 4 à 2 gâchées par mètre-cube de béton
capacité - Nécessaire pour les gros volumes (supérieurs à 50 mètre-cubes)
(Avec benne de
chargement)

Citerne - Nécessaire à l’approvisionnement en eau du chantier (une citerne de


capacité 1 m3 permet de réaliser 5 m3 de béton)

DOSAGE D’UN BETON CYCLOPEEN A 250 kg PAR m3 :

Ciment 250 kg
Sable 300 litres
Gravier 400 litres + Eau environ 200 litres
Pierraille 200 litres (selon la teneur initiale des matériaux)
Moellons 550 litres

Soit pour un sac de 50kg de ciment :

Sable = 1 brouettée
Gravier = 1,5 brouettés + Eau 40 litres
Pierraille = 1 brouettée (4 à 5 arrosoi[s)
Mpellons = 2 brouettées
160 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

La mise en oeuvre, les coffrages. Différents systèmes


de coffrages peuvent ttre utilisés selon la partie de
l’évacuateur réalisée (figure 75) :
- pour les parties souterraines, le béton est coulé en
pleine fouille. C’est-à-dire que le terrain est préparé
(tranchées creusées, nivellement réalisé.. . ) puis le
béton directement coulé,
- pour les murs bajoyers, le béton est coffré sur, la
terre. Seul un coffrage extérieur en planches est
utilisé. Ceci nécessite que le remblai ait été “retaillé”
aux formes et dimensions voulues. Les murs écrans
anti-renard doivent également être coulés en pleine
fouille dans la digue retaillée,
- pour la partie aérienne de l’évacuateur (déversoir
et, finitions du bassin de dissipation), les coffrages
sont réalisés de manière classique et le béton mis en
place en couches successives (de 30 cm d’épaisseur).
L’ensemble de l’évacuateur est réalise en plots’ et en
dalles de 5 mètres maximum. Les joints de dilatation
entre ces éléments sont remplis de bitume (dispositif
water stop) pour éviter les passages d’eau.

Figure 75 - Mise en place du béton cyclopéen pour


un évacuateur de crue.

Ils5/: Murs des bajoyers = coffrage contre la


terre du remblai compacté
2 m: Soubassements = coffrage en pleine fouille

31--1: Déversoir = coffrage classique hors fouille.


Stocker l’eau : les barrages ~ 161

La vibration. Afin d’obtenir une meilleur homogénéité


du béton lors de sa mise en place (tous les :Vides
bouchés), il faut, lorsque cela est possible (indispensable
pour les gros ouvrages), le vibrer dans les coffrages.
Cette opération consiste à plonger dans le matériau, frais
une “aiguille” spéciale qui produit des vibrations dans la
masse (figure 76).
Lorsque l’on ne possède pas ce type’ de matériel, il
faut remuer le béton coulé avec un crochet (fer à béton
de diamètre 12 mm recourbé) de manière à éliminer les
cavités qui pourraient se former dans le corps de
l’ouvrage (figure 77).

_Figure 76 - Vibration d’un béton cyclopéen à 1’ aide


d ‘une aiguille vibrante

1 : Moteur 4 : Coffrage
- Flexible 5 : Couche de béton frais
31 Aiguille 6 : Couche prkédente

L’aiguille est déplacée successivement dans le béton,


et doit pénétrer dans la couche précédente encore
fraîche pour assurer une bonne liaison entre les
couches.
162 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Fer 0 I&n
x tord> dei2m

l- Figure
l’aide
77
d’un
- “Vibration”
crochet.
d’un béton cyclopéen à

Moins efficace et plus fatigant que 1 ‘aiguille, le


crochet permet cependant de réduire le volume des
vides dans le béton.

Le séchage. Un séchage trop rapide provoque des


phénomènes de fissuration et un moins bon durcissement
du béton qui pourra s’effriter au I fi2 du temps.
Dans les conditions de chantier en Afrique
soudano-sahélienne, les ‘bétons sont mis en oeuvre au
cours de, la saison sèche. L ‘é,vaporation importante
produit un effet de dessication rapide nuisible à leur
qualité.
Pour éviter ces problèmes :
* ne pas bétonner en milieu de journée aux heures
chaudes,
* recouvrir et ombrer les parties coulées à l’aide de
sacs, bâches, claies de tiges de mil.. .
* arroser régulièrement et mouiller abondamment les
planches de coffrage,
* arroser la surface du béton régulièrement pendant
15 jours.

Evacuateurs de crue en maçonnerie de moellons


Cette technique est plus facile, à mettre en oeuvre
lorsque l’on dispose de pierres’ et moellons sur le
chantier.
Au chapitre traitant des petits barrages en
maçonnerie, les différentes caractérjstiques d’exécution
*Voir p. 207 sont abordées (voir chapitre 5.5”).
Pour ces évacuateurs ‘de -crue il est nécessaire de
respecter le schéma type “à faux profil Craeger
triangulaire”.
Stocker l’eau : les. barrages 163

Evacuateurs de crue en gabions


Pour ce type d’évacuateur, les murs bajoyers sont
réalisés en béton cyclopéen ou en pierres maçonnées’ selon
les principes déjà énoncés.. .
La partie gabionnée est similaire à un petit barrage
en gabions dont les caractéristiques de réalisation sont
décrites au chapitre 5.4

LA SUCCESSION DES OPERATIONS


En Afrique soudgno-sahélienze l’exécution du chantier
s ‘effectue en saison sèche. Les travaux doivent être
terminés avant les premières pluies car une crue détériore
un ouvrage inachevé.

Travaux préparatoires
étape 1 : décapage des fondations et creusement de la
tranchée d ’ ancrage-étanchéité.
étape 2 : préparation des zones d’emprunt par un
décapage superficiel.
étape 3 : déboisement de la cuvette de retenue d leau.

Exécution de l'ouvrage
étape 4 : remblaiement des fondations jusqu’au terrain
naturel.
étape 5 : pose de la prise d’eau s’il, y a lieu. ~
étape 6 : mise en place du système de drains et
filtres horizontaux.
étape 7 : exécution du remblai compacté et S’il~ y a’
lieu du système de drains et filtres verticaux.
étape 8 : exécution de l’évacuateur de crue.
étape 9 : mise en place des protections et revêtements
d.e talus.
étape X0 : nettoyage de la cuvette des gravie~rs et
terres en surplus s’il y en a.

œ BIBLIOGRAPHIE
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
164

5.4 - LES PETITS BARRAGES EN GARIONS’ ET ENItOCIIEMENTS


Stocker l’eau : les barrages 165

œ CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

De nombreux ouvrages en gabions ont été réalisé


depuis 20 tins en Afrique de l’Ouest soudano-sahélienne,
lors de petites opérations de développement conçues: pour
valoriser au mieux la mobilisation et la force de travail
villageoises.
L ‘expérience d’organismes tels que l’Association
Française de Volontaires du Progrès (AFVP) est impokante
dans ce domaine, et c’est donc en partie sur celle-ci que
s ’ appuie ce dossier.
L’évolution des techniques est telle qu’actuellement,
plusieurs types d’ouvrages utilisant tous le gabion
peuvent être mis en oeuvre selon les conditions ,du
terrain.

PRINCIPE D’UN BARRAGE EN GABIONS ET ENROCHEMENTS-

Un barrage en gabions est un ouvrage à zones,


c ‘est-à-dire hétérogène car construit avec des matériaux
différ’ents de l’amont vers l’aval.
A l’amont, la digue est un remblai de terre compactée
qui se comporte comme un remblai de petit barrage en
terre.
A l’aval, la digue est un massif pierreux en
enrochement, couvert de gabions ou totalement gabionné.
Généralement les barrages en gabions sont des digues
à déversoir total. C’est-à-dire que la lame d’eau
déversante, lors des crues, passe sur ‘la
quasi totalité de la digue. Dans certains cas, les gabions
sont utilisés pour réaliser les évacuateurs de crues de
barrages en terre mais le principe de construction de la
partie gabionnée reste le même.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
166

CARACTERISTIQUES FONCTIONS

* Massif de terre compact& amont * Etanchéité du barragé


:arpsde
ouvrage
* Tranchée d’ancrage et étanchéité de profondeur variable ’ ElanchéitB des fondatio?s (respect de la règle
de LANE)

* ‘Massif de gabions ou d’enrochement aval * Stabilité au glissement et au renversement


du barrage :
résistance à la poussée amont par son poids et le jeu
des frottement internes

Parement + Pérré sur couche de pose et gravillonn6 * Protection du talus :


du talus contre I’érqsion (pluies. vent)
amont contre le batillage (vaguellette~)
contre les animaux (piétinement)

* Pentes *Stabilité au glissement du talus selon la nature


1 0” 1 l- deS fondations
L
2 2.5
Parement * Parement en gradins ou en pente ; en pierres libres ou * Piotection du talus kontre la lame d’eau déversante
du talus revêtu de gabions lors des crues
aval
l Stabilité siu glissement du talus selon la nature
* Pentes , L ou , L des fonyns

lassln de * Dissipe I’énergie de la chute d’eau qui est


* Bassin en gabions ou en enrochement selon I’épaisseur
issipation réceptionnée sur un matelas d’eau
de la lame d’eau déversante et I’érodibilité du terrain

* Profondeur et longueur variables

* Empéche les migrations des grains du massif de terre


* Filtre à granulométtie variable : croissante de I’amont vers
I’aval compactée vers le massif de pierre sous I’eifet des eaux
Filtres d’infiltration
En position verticale ou oblique selon les cas

* Permet une jonction souple entre la terre et les pierres

* I%le de drain en rabattant la ligne de saturation dans


le massif de terre compact&

* Tapis liltrant de granulométrie variable décroissante des * Draine les eaux inliltrées dans le corps de l’ouvrage
Drains
fondations vers I’enrochemenl ou les gabions
* Arr& le passage des grains de la terre du
soubassement en cas d’infiltrations des eaux dans
* Drain vertical en coeur de digue
les fondations
Stocker l’eau : les barrages 167

I 0 A am
L ,
Y

Figure 78 - Esquisse générale d’un barrage, en _


gabions et enrochements (coupe en travers).
.
1 : Massif de terre compactée
0 Perré gravillonné sur couche de pose
5: Butée du perré
- Tranchée d’ancrage et d’étanchéité
;1 Filtre
: Massif de gabio,ns etlou enrochement ~
* Parement aval
87-t Bassin de dissipation
9 : Tapis filtrant
10 : Enrochement parafouille
T.N : Terrain naturel

Remarques
* Bien que nommés “digues à déversoir total”, les
petits barrages en gabions et enrochement ne peuvent
déverser sur une longueur supérieure au lit majeur
(niveau de crue) du marigot.
La réalisation d’un mur ba joyer est fortement
conseillée dès que la lame d’eau prévue dépasse 20 cm
d’épaisseur (figure ‘79). Sans le bajoyer ‘et son mur, les
bordures latérales du talus aval sont soumises à des
phénomènes d’érosion import’ants, qui risquent à terme de
destabiliser 1 ‘ouvrage.
* Le bassin de dissipation doit avoir la même longeur
que le déversoir.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
166

---------------_-__

Figure 79 - Ouvrage avec mur bajoyer gabionné


A : Demi plan vue, de dessus
B: Coupe en travers
1 :Massif de terre compaCtëe revêtu du perré
gravillonné
- Crête du massif de terre compactée
$’ 1. Filtre
- Crête du massif de ,gabions et enrochements
;; Massif de gabions et enrochements
* Bassin de dissipation
7 1 Gabions de butée du bassih. @e dissipation
8 : empierrement parafouille
9 : Parement bétonné. du bajoyer
10: Mur latéral du bajoyer en gabions
Stocker l’eau : les barrages 169

Avantages de cette technique


* Lorsque l’on dispose de pierres en quantité et en
qualité suffisantès à proximité du site ce type d ‘ouvrage
permet :
- un gain de temps important en réduisant la mise en
oeuvre de la terre Compact&e et en évitant la
construction d’un déversoir,
- de rédui.re les coûts de réa].isation principalement
peur l.es ouvrages en enrochements (libres. ou
recouverts),
- d’économiser l’eau sur le chantier : moins de. terre
à humidi fier, peu ou pas de béton (cet aspect en zone
sèche est souvent déterminant).

* Les ouvrages en gabions et enrochements qui sont


souples et déformables, s? accommodent bien des fondations
peu stables : ce sont des ouvrages flexibles.
* Les technologies de mise en oeuvre des matériaux
pierreux sont tout à fait appropriées aux compétences des
villageois et à des niveaux modestes de formation des
animateurs de chantier.
* Les gabions peuvent être tressés dans des ateliers
artisanaux pour le plus grand bien du monde ~ rural
(création d’emploi, initiation de nouvelles activités
artisanales : gabions, grillages, chaînes.. .).

Inconvénients
* Le déversoir total condamne généralement la zone
cultivable située immédiatement à l’aval de l’ouvrage en
saison des pluies (sauf riziculture si la lame déversante
est peu épaisse).
* La lame d’eau déversante doit être d’une épaisseur
inférieure à 70 cm. Par mesure de sécurité il vaut, mieux
ne pas dépasser 50 cm.

LES ELEMENTS CONSTITUTIFS DU BARRAGE

Les gabions utilisés


Un gabion est une cage en grillage galvanisé qui a
la forme d’un parallélipipède rectangle et qui est remplie
de pierres.
Les gabions sont achetés dans le commerce
(importation) ou confectionnés par des artisans dans des
ateliers locaux. La fabrication artisanale est souvent
avantageuse et permet :
- de créer des emplois locaux,
- de diminuer le coût des g,abions livrés sur le
chantier (de l’ordre de 4000 à 6000 FCFA au
Burkina-Faso pour des gabions de lm x 2 m x
0,50 m).
- une maîtrise plus complète de la technique par les
villageois.
Dans tous les cas, les gabions doivent répondre à des
caractéristiques déterminées pour assurer leur solïdité et
la pérénnité des ouvrages.
170 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* Les formes et les dimensions des gabions peuvent


être très variées, mais ,en général deux types de gabions
sont utilisés (figure 80 schéma a et b) Z
- le gabion cage de 2 m3 dont les dimensions sont :
. hauteur lm
. largeur lm
. longueur 2m
- le gabion semel1.e de lm3 dont les dimensions
sont :
. hauteur 0,5 m
. largeur 1. m
. longueur 2 m
Le poids des gabions varie avec les catégories selon
leur forme, leurs dimensions, la grandeur de la maille ‘et
le fil de fer employé..

* Le fil de fer est en acier doux recuit, obtenu par


tréfilage à froid et en continu. Fa galvanisation, est
réalisée à chaud avec du zinc pur. Une double
galvanisation est préférable. Le diamètre dti fil utilisé
est variable selon l’utilisation prévue :
- gabion “cages” (à mailles 100 x 120 mm) : fil de
3mm pour le grillage, les tirants ,et les ligatures fil
de 3,8 mm pour les fils de rives (renforts)
- gabion “semelle” (à mailles 100 x 120 mm) : fil de
2,5 mm ou 3 mm pour le grillage’ et les tirants et les
ligatures, fil de 2,5 mm, 3 mm ou 3,8 mm pour les
fils de rive (valeurs pour les gabions artisanaux).
Les fabriquants de gabions sur le marché
international utilisent les normes AFNOR pour la qualité
du fil de fer.

* Le grillage (figure Boa). La’ maïlle’ est à double


torsion ce i qui présente un double intérêt : rigidité du
gabion et, en cas de rupture d’une maille la brêche reste
localisée.
La maille courante est hexagonale, elle a des dimensions
de :
- 100 mm entre les torsades
- 120 mm environ entre les sommets.

* Le conditionnement. Le gabion vide est replié sur


lui-même et seules les arêtes vertica.les ne sont pas
ligaturées. Ce pliage permet de réduire les volumes
transportés et de ne pas abimer les gabions au stockage
Stocker l’eau : les barrages 171

et au transport 1.
Le montàge du gabion s’effectue sur le chantier et
pour cela les fils de ligature et les tirants’ sont livrés
dans la cage repliée.
Les gabions peuvent être stockés empilés et groupés par
paquets de 5 unités pesant entre. 50 et 75 kilos.

* Le montage. Le gabion est déplié sur le chantier


puis les ligatures des arêtes verticales sont effëctuée;
avec le fi.1 prévu (figure 80).
Le gabion vide est placé dans la position qu’il occupera
définitivement dans le barrage et ligaturé par toutes ses
arêtes avec les gabions voisins. Reste alors à le remplir.

A m-
a- cabion cage b- Gabion semelle

C. maille double
100 x 120

Figure 80 A - Caractéristiques générales d’un gabion -


172 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* Le remplissage. Les pierres destinées au remplissage


sont de dimensions suffisantes pour, ne pas traverser les
mailles en tous sens : diamètre supérieur à 15 cm pour
la maille 100 x 120. Elles ne sont pas trop grosses ,car
elles réduiraient l’effet de souplesse du gabion :
diamètre inférieur à 30 cm.
Lors du remplissage les plus grosses pierres sont
placées contre le grillage (figure SO). Quand le gabion
est à demi-rempli, les tirants sont posés en ayant soin
d ’ accroc,her plusieurs mailles pour améliorer leur
efficacité. Ces tirants sont fournis ayec les gabions.
(figure 80).
Lorsque le gabion est totalement rempli le couvercle
est rabattu et ligaturé de tous côtés. Le remplissage doit
etre tel que les pierres ne puissent pas bouger dans la
cage.

* Réparation des gabions. Lorsque les gabcons sont


endommagés, la simplicité des opérations de réparation
est telle que les villageois peuvent, sans intervention
extérieure les effectuer. ,Les cas de rupture de gabions
sont rares dans des conditions normales de fabrication,
de pose et de fonctionnement. Cependant les dommages
peuvent avoir diverses origines :
- fils de mauvaise qualité qui rouillent rapidement
(défaut de galvanisation),
- fils .“dégalvanisés à la suite’ de chocs accidentels à
1a. fabricn tion , au transport ou à la pose,
- fils arrachés par les matériaux flottants lors des
crues (branches et troncs d’arbres),
- fils coupés ou volés par les passants ou les enfants
peu conscients des conséquences de leurs actes,
.- fil:s endommagés par le piétinement du bétail.
Dans tous les cas, le grillage à maille à double
torsion évita 1 ‘ouverture de brêches trop importantes et
seules quelques pierres peuvent s ‘écha.pper. La pérennité
de l’wvrage n’est donc pas menacée à court terme. Les
réparatif>ns devront tout de même avoir lieu dans les plus
bref delais.
Si ?ea ruptures dues à la mauva.ise qualité du fil ou
1 détérioration se réalisent dans le corps de
i” o!.,;ir-a pe , aucune réparation n’est possible sans gros
?ra vaux: Ce typp d’accident souvent invisible reste sans
conséquence grave puisque le gabion endommagé est
prisonnier de l’ense;nbl.e ‘de la structure de l’ouvrage.
Ci les ruptures sont sur les faces externes des
,gabi.ons et de peu d ‘envergure (quelques mailles
ouvertes), elles seront rCparkes avec un simple fil de fer
de bonne qualité en réunissant de nouveau les mai.lles.
Préalablement à cette opkation, il conviendra bien sur
de replacer le pierres manqilant dans les gabions.
Stocker 1’ eau : les barrages,
173

d- rnonLage d’un qabion

w----m----__

4 L
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C)
Ch

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e _ remplissage ll~ue en coupe j

Figure 80 B - Montage, remplissage et pose ‘des -


tirants sur le chantier
174 La maîtrise des c’rues dans les bas-fonds

Si les ruptures, sur les faces externes des gabions


sont importantes, il sera nécessaire de remplacer chaque
face endommagée avec une nouvelle plaque de grillage
identique et de bonne qualité. Cette nouvelle’ face sera
ligaturée facilement sur les fils de rive afin de recouvrir
totalement l’ancienne. Les pierres seront ici aussi remises
en place correctement.
L’expérience montre que les réparations sont aisées à
condition d’être réalisées dès ,que le constat de
dégradation est fait. Les villageois doivent donc détenir
le fil du fer et quelques gabions entiers afin de pouvoir
intervenir rapidement. On aura soin à la fin de chaque
chantier de lai-sser aux responsables de l’ouvrage ces
matériaux indispensables et de les informer de
l’utilisation qui doit en être facile.,

Quelques références utiles


* Pour l’achat de gabions
OFFICINE MACCAFERRI S.P.A
Via AGRESTI, 6 - P.0 Box 396
40123 BOLOGNA ( ITALY)

l Pour la fabrication ,artisanale ‘en Afrique de l’Ouest


ASSOCIATION FRANCÀISE DES VOLONTAIRES DU PROGRES
(A.F.v.P. 1
BP 947 OUAGADOUGOU
BURKINA FASO

Position et caractéristiques des drains et des filtres


Trois catégories de filtres sont utilisés pour la
réalisation des barrages en gabions et enrochements :
- le filtre couche de pose du perré amont,
- le filtre vertical ou oblique situé au milieu de la
digue,
- le tapis filtrant sous la partie aval du barrage.
Dans les gros ouvrages, ces filtres réalisés en
matériaux locaux ( sables, graviers), sont parfois
remplacés par un géotextile. (feutre non tissé) qui
présente l’avantage d’une pose rapide. Pour les petits
barrages, ‘le filtre “classique” reste la solution la plus
intéressante lorsque les matériaux sont disponibles.
Cependant leur mise en oeuvre est parfois délicate
(filtres verticaux) et leur efficacité dépend de leur
qualité.

* Le filtre couche de pose du perré amont. Son rôle


est d’éviter le passage des éléments de la terre compactée
entre les pierres du perré. Cette migration des particules
fines est favorisée par le batillage sur le plan d’eau
(effet des vaguelettes) et peut dégrader rapidement le
talus et son perré.
Ce filtre présente une granul.ométrie variable, les
éléments les plus fins vers le massif de terre (schémas 1
et 5 figure 811.
Stocker 1’ eau : les barrages 175

Figure 81 - Position et caractéristique? des drains et -


des filtres

ESEI : Pierres (300 mm 0 100 mm)


: Pierraille 1100 mm 0 25 mm)
1%.
- *-OI : Gravier.125 mm 0 5 mm)
[m.: Sablé (5 mm 0 2 mm)
13 : Terre compactée
m : Terre en place
m : Gabi6n
178 La maîtrise des, crues dans les bas-fonds

Lorsque les pierres du perré sont placées, les joints


sont gravillonnés. Cette technique permet de bloquer les
blocs entre eux mais surtout d’empêcher les vaguelettes
?e pénétrer jusqu’à la terre compactée.
* Le filtre vertical ou oblique au coeur dl barrage.
C’est un filtre car il empêche le passage de la terre
compactée dans le massif aval de gabions ou
d’enrochements. C’est aussi un drain qui rabat la nappe
contenue dans la digue.
Les eaux d’infiltration dans’ le massif de terre,, qui
s ‘écoulent d ’ amont en aval sont filtrées et dévlees et
n’entraînent pas la terre compactée.
Au ni.veau de la crête du barrage l’eau du
déversement lors des crues peut aussi entraîner la terre
dans les pierres.
La succession des couches de ce drainYfiltre s’opère
de l’amont vers l’aval, celles de grantilométrie plus fine
vers le massif de terre (schéma 2 figure 81).
Cette zone de transition entre la terre et les pierres
permet en outre d’assurer une liaison souple entre ces
deux matériaux différents qui peuvent bouger, se déformer
et se tasser à leur gré.
Il est souvent difficile de séparer verticalement’ les
trois couches sur des petits ouvrages où le filtre n’est
pas très important. Aussi met-on souvent e,n place un
filtre homogène, en’ essayant de forcer sa composante fine
sur la face’ amont. On, peut aussi utiliser un géotextile
entre le massif compacté et un drain moins riche en
parties fines.
Dans le cas de barrages mixtes, le filtre remonte
jusqu’au faîte des gabions ou des enrochements.

* Le tapis filtrant : il permet d’éviter l’entraînement


de la terre des fondations dans les enrochements sous
l’effet de l’eau qui cïrcule entre les pierres (lors des
déversements) ou qui s’infiltre dans les fondations et
crée des résurgences sous le massif aval.
Ce tapi.s filtrant présente ses couches de granulométrie
fine vers la terre des fondations (schémas 3 et 4
figure 81). Il doit s’étendre sous le massif de gabions et
d’enrochement et sous le bassin de dissipation.

Les bassins de dissipation


Dans le cas de lames d’eau, d&ersaht sur l’ouvrage,
d’une épaisseur inférieure à 20 cm’ et sur des terrains
peu érodibles, le bassin de dissipation peut être remplacé
par un enrochement de grosses piekres. Mais dans la
plupart des cas on ne peut se pa’sseti du bassin.
Ceci implique de déterminer la largeur du bassin
(généralement 1 à 2 fois la hauteur de chute) et la
*Voir p. 111 profondeur du matelas d’eaù* (figu,re 82).
D’autre part la longueur du bassin de. dissipation est
limitée par la largeur du marigot en crke (lit majeur) de
manière à protéger les berges de l’érosion à l’aval du
barrage.
Stocker l’eau : les barrages 177

I I
4 _I_ 2 _!_ 3 4 l5
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I 1. I I
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j,

Figure 82 - Les bassins de dissipation :


1 : Retenue d’eau
* Seuil déversant (seuil épais)
3” I Talus’ aval ‘(Lame d’eau collée/
4 : Fosse du bassin de dissipation en
dépression (de type “plongée’t)
dépression (de type ‘plong@e”)
5 : Gabion antiressaut et empierrement antiérosif
II : Epaisseur de la lame déversante
1 : Largeur du bassin
* Sens de 1 ‘eau
(T.NI : Terrain naturel
6 : Lit aval du marigot

C’est l’épaisseur de la lame d’eau déversante qui


définit le type de bassin à mettre en oeuvre :
* lame inférieure à 20 cm : enrochement aval (schéma
1 figure 831,
* lame comprise entre 20 et 40 cm : bassin en
dépression (enfoui sous le niveau du terrain naturel)
avec revêtement de pierres libres et gabion
anti-ressaut (schéma 2 figure 831,
* lame supérieure à 40 cm : bassin en dépression
totalement gabionné (schéma 3 figure 831,
* en sol peti érodible et avec une lame d’eau
inférieure à 40 cm : le fond du bassin de dissipation
revêtu de pierres libres est réalisé au niveau du
terrain naturel et le gabion de rëssaut e’st en
élévation par rapport au sol. Dans cè cas
1’ empierrement aval anti-érosif doit être exécuté de
manière parfaite (grosses pierres bien Cal+es et
remontant jusqu’à la crête du gabion anti-ressaut)
(schéma 4 figure 83).
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
170

Figure 83 - Les bassins de dissipation -


l- Bajoyer
2- Mur du bajoyer
3- Tapis filtrant
4- Enrochement aval parafouille
5- Fond du bassin et enrochement libre
6- Ga bion an tiressa ut
7- Fond du bassin en gabions
8- Empierrement antiérosif
IT.N): Niveau du terraimn naturel

Schéma 1 : Cas d’une lame déversante inférieure à


20 cm (bajoyer rehaussé uniquement en crête)

Schéma 2 : Cas d’une: lame déversante de 20 à 40 cm


(bajoyer rehaussé en crête et sur #le talus aval)

Schéma 3 : Cas d’une lame déversante ‘de 40 à 70 cm

Schéma 4 : Cas d’un. bassin en %lévation”


Stocker l'Eau : les barrages 179

1
I--‘.,
I 6

A
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r---*1
4
. l
6
180 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LES DIFFERENTS TYPES DE BARRAGES EN GABIONS ET


ENROCHEMENTS

C’est surtout la conformation du parement (talus) aval


qui permet de classer ces ouvrages en :
* barrages à parement aval en gradins,
* barrages à parement aval en pente gabionnee,
* barrages à parement aval ,en pente de pierres
‘libres.
Pour les trois classes, la crête est gabionnée et le
talus amont recouvert d’un perré gravillonné.

Le choix de la catégorie d’ouvrage s’effectue


selon les contraintes du site et surtout selon
l’épaisseur de la lame d’eau déversante.

En effet, la longueur du déversoir est une grandeur


fixée par le terrain, dans le cas de déversoir total et
l’épaisseur de la lame d’eau est imposée par les
caractères hydrologiques du bas-fond.

. Massif totalement gabionné = TYPE 1

* Barrage à parement aval


en gradins
<. Massif en” enrochement revêtu = TYPE 2

Mur gabionnb’et enrochement = TYPE 3

l Barrage à parement aval


en pente gabionnée

. Enrochement seul =TYPE 4

Mur gabionné’et enrochement = l?PE 5

l Barrage à parement aval


en pente de pierres libres

<.
Crête gabionnée et enrochement =TYPE 6

* Cas particuliers des barrage avec étanchéité par géomembrane


Stocker ? ’ eau : les barrages 181

E

3
aJ
= ;
‘C
u
:I
;
5

L
c
182 La maîtrise des crues dans l-es ‘bas-fonds

Type 1 : barrage a parement aval en gradins et massif


totalement gabionné

Avantages
* Adapté aux fondations peu stables du fait de :
- la grande déformabilité des gabions qui épousent la
forme du terrain,
- 1’ armature de tout le massif de pierres par les
cages :des gabions, : ce qui donne une plus grande
unité à l’ensemble de l’enrochement.
* Supporte de gros déversements : lame d’eau
supérieure à 40 cm, à condition
que la face
horizonta.le de la marche soit d’une longueur au moins
égale ~2 celle de la face verticale. Si le gradin est
trop abrupte, la lame déversante saute des marches et
son im,pact dégrade les gabions.
Une 1,ame dkversante supérieure à 70 cm est à
proscrjre.
* Peut être exécuté par tranches hprizontales
successives :
- réalisation du bassin de dissipation dès le début
des travaux,
- arrê,t et reprise des activité sans mettre l’ouvrage
en pér,il en cas de ‘crue.

Inconvénients
* Les “nez de marche” (arêtes) sont particulièrement
sollicités lors des déversements et parfois détruits.
Dans cette disposition en gradins’, le grillage des
gabions de Couvertu:re “travaille” trop.
* Le coût des barrages en gabions est proportionnel
au nombre de gabions utilisés. Cette technique exige
donc des moyens financiers importants.
* Le temps de pose, remplissage et fermeture des
gabions est assez ce qui entraîne
long, des temps de
travaux élevés parfois incompatibles avec les
disponibilités locales de main d’oeuvre.

Conclusion
A réserver aux cas extrêmes :
- fondations meubles (très argileuses, très sableuses
ou facilement engorgées),
- lames déversantes très épaisges,
- qualité médiocre des pierres (latérite très légère,
schistes altérés.. .).
Stocker l’eau : les barrages 185

CARACTERISTIQUES FONCTION

Massif aval Réalisé en pierres libres Résistance à la poussée de


en rangées manuellement. l’eau : assure par son poids
enrochement et les frottements internes la
stabilité du barrage.

Parement Réalisé en gradins avec des Le ressaut sur les marches


aval gabions “semelle”. permet de dissiper une
partie de l’énergie de l’eau
qui déverse.

Bassin Réalisé en gabions Dissipe l’énergie de l’eau df


de (lame déversante comprise chute (matelas d’eau) et
dissipation entre 20 cm et 40 cm) protège de l’érosion aval.
ou en enrochement
(lame inférieure à 20 cm).

aval

Figure 85 - TYPE 2
Barrage à parement aval en gradins et massif aval
en enrochement revêtu (Profil type)
l- Massif de terre compactée
2- Perré gravillonné
3- Filtre
4- Revêtement de gabions en gradins
5- Bassin de dissipation
6- Enrochement parafouille
Y-- Tapis filtrant
#Y- Tranchée d’ancrage et d’étanchéité
9- Massif d ‘enrochement
(T.NI- Terrain naturel,
186 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Type 3 : barrage à parement aval en pente gabionnée et


massif aval avec mur gabionné et enrochement

Avantages
* Diminution des coûts par rapport au type d’ouvrage
“tout oabions” (type 1) : 50 % de gabions en moins.
* Faccité et rapidité d’exécution avec cependant une
attention particulière au remplissage des gabions sur
la pente.
* Supporte une lame d’eau comprise entre 40 et 70 cm
d’épaisseur au déversement, si le bassin de
dissipation est correctement réalisé.
* Peut être réalisé sur fondations moyennement stables
à condition de mettre en place un bon tapis filtrant
(épais et bien stratifié).
* Le grillage des gabions de couverture est moins
sollicité lors des crues. que dans le cas de parement
aval en gradins.

Inconvénients
* Pas d’inconvénient majeur.

Conclusion
Ce type de barrage est bien adapté aux forts
passages d’eau.
Son coût est moyen mais pour des déversements
supérieurs à 40 cm dépaisseur sont utisation est
justifiée.
Stocker l’eau : les barrages
187

l CARACTERISTIQUES FONCTION

Massif Mur de gabions “semelle” Facilite l’exécution de


aval ou cage superposés I’enrochement du filtre et de
la terre compactée car c’est
sur ce mur que s’adossent
toutes les parties (rôle
“d’épine dorsale”).

Enrochement de pierres Résistance à la poussée de


libres. l’eau : assure la stabilité du
barrage conjointement avec
le mur vertical.

Parement Réalise en gabions Protège le talus de l’effet


aval en pente “semelle” de la lame d’eau déversante.
gabionnée Pente 1 I Evite le glissement du talus
1,5 aval en enrochement de
pierres libres.

-Réalisé en gabions Dissipe l’énergie de l’eau de


“semelle” et décaissé chute qui glisse sur le
parement aval. Son rôle est
primordial pour éviter
‘érosion aval et la
déstabilisation du talus.
-

amont aval
r-7 -

1 Figure 86 - TYPE 3
Barrage à parement aval en pente gabionnée et
massif aval avec mur gabionné et enrochement
(profil type 1
1 : Mur vertical en gabions
- Couverture cabionnée en pente
3 I Massif d'engochement
* Tapis filtrant
t : Filtre-vertical
(T:NI : Terrain naturel.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
188

Type 4 : barrage à parement aval en pente gabionnée et


massif aval en enrochement

Avantages
* Réduction importante du nombre de gabions (80 % de
moins que pour le “tout gabions” - Type 1) :
diminution de coûts et des temps de travaux.
* Supporte une lame d’eau déversante plus épaisse
qu’un ouvrage en enrochement libre : lame comprise
entre 20 cm et 40 cm de hauteur.
* Le grillage des gabions sur la pente est moins
sollicité lors des crues que pour des parements aval
en gradins.

Inconvénients
* Ne supporte pas les gros déversements (lame
supérieure à 40 cm).
* Ne s’accommode pas de fondations instables : risque
de glissement (sauf si la pente aval est ramenée à
1I et le tapis filtrant épais).
2
* La mise en oeuvre de la terre compactée est délicate
au niveau du filtre oblique.

Conclusion
* Adapté aux “petits” budgets
* Doit être réservé aux fondations assez stables
* Lame déversante comprise entre 20 et 40 cm
maximum.

CARACTERISTIQUES FONCTION

Massif Réalisé en pierres libres Assure la résistance à la


j’enrochement placées à la main. poussée de Ileau : stabilité
au glissement par la double
action du poids et des
frottements internes.

Parement Réalisé en pente gabionnée Protection du talus aval


aval en damier (*). contre les arrachements de
pierres lors du déversement.
Pente IL ou.1~ Renforce la stabilité au

115 2, glissement du talusde


Gabions “semelle” pierres libres.

Bassin de Réalisé en gabions ou en Dissipation de l’énergie de


dissipation enrochement selon l’eau de chute et protection
l’épaisseur de la lame aval parafouille.
déversante.
Stocker l'eau : les barrages 189

Xnont aual

II II I I
I
schéma - a-
damier vue de dexswx

Figure 87 - TYPE 4
Barrage à parement aval en pente gabionnée et
massif aval en enrochement (Profil type)
l- Gabions de crête
2- Gabions de couverture du talus (en damier)
3- Couvercles de gabions (en damier)
4- Massif d ‘enrochement
5- Tapis filtrant
IT.N1- Terrain naturel.
190 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Type 5 : barrage à parement aval de pierres libres et


massif aval avec mur gabionné et enrochement
-.
Avantages
* Le coût de ce type de barrage est modéré car il met
en oeuvre peu de gabions.
l La rapidité d’exécution et sa simplicité sont des
atouts majeurs puisque des barrages importants
peuvent être réalisés en quelques mois au cours de la
saison sèche.
* Utilisés dans de bonnes conditions ces barrages sont
d’un entretien facile sans intervention extérieure : si
quelques pierres sont déstabilisées elles peuvent être
replacées sans difficulté.

Invonvénients
* La lame d’eau déversante ne peut dépasser 20 cm
d’épaisseur. Dans le cas contraire, le talus est
endommagé.
* Les fondations doivent être stables car tout
affaissement produit une zone de déversement
préférentiel (lame d’eau plus épaisse) qui peut nuire
au barrage. r

Conclusion
Cette catégorie de barrage convient lorsque :
* la lame déversante prévue pour la crue de projet est
inférieure à 20 cm d’épaisseur,
* les fondations sont stables,
* les disponibilités réduites en main-d’oeuvre imposent
une exécution rapide.
Stocker l’eau : les barrages 191

CARACTERISTIQUES FONCTION

Massif Présence d’un mur vertical Rôie “dépine dorsale” de


aval de gabions “semelle” ou l’ouvrage.
“cage”. . Facilite l’exécution de
I’enrochement et de la terre
compactée.

. Enrochement de pierres . Résistance à la poussée de


libres déposées en vrac l’eau
contre le mur puis arrangées
manuellement.

Parement . Pente de pierres libres . Protection sommaire du


aval rangées et assemblées à la talus aval contre de faibles
main déversements (lame d’eau
inférieure à 20 cm)

Bassin de Réalisé en pierres libres . Dissiper l’énergie de l’eau


dissipation de chute.
Evite l’érosion au pied de la
digue.

3uai
-

I Figure 88 - TYPE 5
Barrage à parement aval en pente de pierres libres
et massif aval avec mur gabionné et enrochement
(Profil type)
l- Parement amont avec perré
2- Massif de terre compactée
3- Filtre vertical
A- Mur de gabions
5- Gabions de rupture de pente
6- Massif d ‘enrochement
7- Bassin de dissipation
R- Empierrement parafouille
V- Tapis filtrant
JO- Tranchée d'ancrage et d'étanchéité
(T.NI- Terrain naturel.
192 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Type 6 : barrage à parement aval en pente de pierres


libres avec massif aval en enrochement et crête gabionnée

Avantages
* Coût de réalisation faible.
* Rapidité et facilité d’exécution.

Inconvénients
* Réservé aux fondations stables
* Ne supporte pas une lame d’eau déversante
d’épaisseur supérieure à 20 cm.
* Mise en oeuvre de la terre compactée délicate à
proximité immédiate du filtre oblique.

Conclusion
Technique très intéressante à condition de respecter
les limites de son utilisation :
* lame d’eau déversante inférieure à 20 cm
d’épaisseur,
*fFondations saines : pas de terrain trop sableux,
pas d’argiles molles.
Le coût très réduit est un facteur favorable pour les
petits budgets.
Stocker l'eau : les barrages 193

CARACTERISTIQUES FONCTION

Maai:lif Réalisé
lierres
en enrochement
en vrac
de Résistance
I’eàu.
à la poussée de

ParXnt Réalisé
Ilacées
en pierres
avec leurs
libres
faces
Résistance
déversement
aux faibles
: lame d’eau
llates visibles. d’épaisseur inférieure à
20 cm.

Crête Généralement exécutée en Meilleur renforcement


labions “semelle”. contre les effets de l’eau
(déstabilisation des pierres
supérieures) et contre les
effets du charriage (troncs
d’arbres...

Bassin de Réalisé en pierres libres Empêche les effets


dissipation d’érosion au pied de la digue
en dissipant l’énergie de
l’eau de chute.

I amont
4

/-Figure 89 - TYPE 6
Barrage à parement aval en pente de pierres libres
avec massif aval en enrochement et crête gabionnée
(Profil type 1
1- Perré
2- Massif de terre compactée
3- Filtre oblique
4- Gabion de crête
5- Mur de pierres placées
6- Parement en pierres libres
7- Bassin de dissipation
8- Empièrement parafouille
9- Tapis filtrant
lO- Tranchée d’étanchéité
T. N. - Terrain Naturel
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
194

Cas particulier : Etanchéité des barrages par


géomembrane

Lorsque la qualité de la terre à compacter


(granulométrie, humidité) est mauvaise, lorsque les
moyens techniques pour un bon compactage ne peuvent
être mis en oeuvre, lorsqu’une force de travail suffisante
ne peut être disponible sur le chantier, le recours à
l’étanchéité par géomembrane est intéressant.

Principe : une membrane plastique en polychlorure de


vinyle (PVC) est posée sur le massif de terre amont et
dans la tranchée d’étanchéité.
Cette géomembrane est protégée du poinçonnement
(formation d’entailles dues à l’effet de cailloux aux
arêtes vives ou au piétinement par les animaux) grâce
à :
- sa position enterrée dans le massif amont, où elle
est protégée des agressions extérieures par une couche
de terre et le perré gravillonné.
- sa pose réali.sée dans un lit de sable fin débarrassé
de cailloux ou entre deux couches d’un géotextile.
I

LFigure 90 - Etanchéité des barrages par géomembrane -


m: Perré
1-j : Gravier
m.1: Sable
Terre damée
-- -f Géomembrane
-_-* . Géotextile
1 : Ancrage en crête
2 : Ancrage en pied
nf : Terrain naturel

a- komembrane sur couche de pose en sable


b- Géomembrane posée avec géotextile
Stocker 1 ‘eau : les barrages 195

Caractéristiques des géomembranes. Trois qualités sont


nécessaires :
- étanchéité à 1 ‘eau
- longévité
- souplesse et résistance au poinçonnement.
L’épaisseur de la membrane est comprise entre 0,5 et
1 mm pour les PVC . Les raccords s ‘effectuent par
“collage” (procédé chimique) ou soudure à 1’ air chaud.
Un traitement anti-rayons ultra-violets permet une
protection des effets du soleil (lorsque la membrane est
enterrée cette précaution n’est pas indispensable).

Caractéristiques des géotextiles. Ce sont des


membranes textiles tissées ou non tissées qui assurent la
protection mécanique de la géomembrane (rôle
antipoinçonnement) .
Ils ne sont pas étanches et sont réalisés en fibres de
polypropylène (genre TYPAR 280 grammes/m2 ou
équivalent) avec une épaisseur de 0,5 à 0,7 mm.

Caractéristiques des lits de sable. Les sables utilisés


pour les lits de pose de la géomembrane doivent avoir
une granulométrie inférieure à 5 mm. L ‘épaisseur des lits
ne dépasse pas 10 cm. Au delà, le sable glisse sur le
talus bien qu’il ait une pente de 1 I
n
L.
Caractéristiques des terres à proximité de la
géomembrane. La terre du remblai soit être nettoyée en
surface de tous ses cailloux (particulièrement s ‘ils ont
des arêtes aigue.s) . La surface du talus doit être propre
non boueuse et damée pour éviter toute aspérité. La terre
de couverture doit aussi être exempte de pierres et
cailloux. Elle est damée sur l’étanchéité à la main.

Remarques :
* Les stockage des rouleaux non utilisés de film
plastique doit faire l’objet d’une attention toute
particulière. Pas de stockage de longue gurée, pas de
risque de choc, pas d’exposition au soleil.
* Le concours de spécialistes est une précieuse
garantie pour la qllalité du travail. Il ne faut pas
hésiter à les contacter dès que ce type de réalisation est
envisagé car la pérennité des ouvrages est en jeu.
_’
Pour en savoir plus :
* GEOMEMBRANES GRILTEX
‘> .X76, me, d’Alger
I:> ,BP575- 59060 ROUBAIX cedex 1
E~:,.,Tél’ZP ,fm 93 00
;~~~;.ff&&c~~ GPS 132 960
“’1Y~‘,.
l.- y$. &@ t-1 DE MELLOIJRS S.A.
?”‘j:;;‘?&&p& ‘j$yPAR (T&otewtfie
:A.. me de Vienne
75008 - PARIS
.^
?96 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

D INFILTRATIONS ET STABILITE D’UN BARRAGE EN GABIONS b-

Infiltrations d’eau dans la digue amont et dans les


fondations
Les infiltrations d’eau dans la digue amont en terre
et dans les fondations sont des phénomènes normaux qui
ne remettent pas en cause la pérennité des ouvrages,
*Voir p. 148 s’ils sont maîtrisés (voir chapitre 5.3”).
Dans la digue de terre compactée, la ligne de
saturation (ligne phréatique) défini la séparation entre la
zone humide et la zone sèche. (figure 91). Cette ligne est
rabattue par un drain disposé verticalement. Seuls des
défauts de compactage peuvent conduire à des débits de
fuite importants causant des renards. Le compactage doit
*Voir p. 153 donc être correct (voir chapitre 5.3”).

Figure 91 - Tracé de la ligne de saturation dans lel


massif de terre compactée (coupe en travers).

Important :
Dans les fondations, l’eau circule selon
De l’avis cheminement plus ou moins long en fonction d:
autorisé de caractéristiques de 1 ‘ouvrage (hauteur d ‘eau, .nature du
cerains ex-
perts, la terrain). Ce cheminement ne doit pas aboutir à l’aval du
règle de barrage mais plutôt sous le massif de gabions ou
Lane ne
peut .5’.3p- d ’ enrochement où l’eau de résurgence est évacuée sans
pliquer ici dommage.
qu’a titre
très “infor-
matif” car La règle de LANE doit. être vérifiée : (figure 92)
elle n’est
Pas prévue
pour de tels Lv + 1/3 Lh> C H
milieux.

où Lv = longueur des cheminements verticaux


Lh = longueur des cheminements horizontaux
H = hauteur d’eau à l’amont du barrage
C = coefficient fonction du terrain.
(les valeurs de C sont données au chapitre 5.3’ )
Stocker 1 ‘eau : les barrages
197

Pour respecter la règle de LANE, il faut agir sur la


profondeur de la tranchée d’étanchéité car la largeur à
la base du barrage est prédéterminée (fonction de la
hauteur et de la pente des talus). De plus les
cheminements horizontaux n’interviennent que pour 1/3
dans la formule de LANE. L’intérêt est donc de jouer sur
les cheminements verticaux.

LAtdE :
(dce) + $ (a~ b cc ,> L H

Figure 92 - Cheminement de l’eau dans les _.


fondations : le respect de la règle de LANE (coupe
en travers 1.

Stabilité du barrage au glissement sur ses fondations. Le


barrage en gabions et enrochement est parfois assimilé ‘à
un barrage poids.
* Pour le type 1 (totalement gabionné) on se
rapproche effectivement du barrage poids. En réalité,
dans ce cas on ne peut considérer que seul le poids de
l’ouvrage s’oppose à la poussée de l’eau car le massif
gabionné n’est pas continu : c’est un massif de pierres
armées.
* Pour les autres types (de 2 à 6) 1 ‘ouvrage est
assimilé à un barrage en enrochement à masque amont en
terre compactée. La stabilité (résistance à la poussée de
1 ‘eau) est réalisée par le jeu des frottements internes,
par le poids des enrochements et par le frottement sur les
fondations.

Les forces en présence sont :


* forces stabilisatrices :
- le poids des enrochements : calculé selon la densité
apparente du m3 en place dans l’ouvrage.
198 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

l I
Poids volumique de Poids volumique de
Nature roche la roche (kg/m3) I’erïrochement (kg/m3)

Granite 2400- 3000 1600 - 2000


Basalte 2800-3000 1800 - 2000
Calcaire mi-dur 1900- 2300 1300-1600
Calcaire dur 2400 - 2500 1600-1700
Dolomite 2500- 2900 1700- 2000
Grès 1900- 2600 1300- 1800
Quartzites 2200 - 2800 1500-1900
Latérites 1400 -1800 1000-1300

Lorsqu’une partie du barrage est immergée, le poids


du m3 de pierres est réduit par la poussée d’Archimède :
(poids volumique de l’eau = 1 000) : poids volumique
immergé = poids volumique sec - 1 000.
- la cohésion entre les blocs (frottements internes) :
variable selon la nature de la roche,
- le frottement sur le massif de fondation : variable
selon la nature de la fondation,
- la résistance en buttée du terrain à 1’ aval,
- le poids de l’eau sur le barrage lors du
déversement.
* forces déstabilisatrices :
- la poussée de l’eau à l’amont

I
b= poids volumique de l’eau = 1 000 kg3/m3
h = hauteur d’eau totale à l’amont de 1 ‘ouvrage
(épaisseur de la lame déversante comprise)
- Les forces de sous-pression (poussée verticale de
l’eau des fondations du bas vers le haut) qui sont
annulees sous un massif de gabions et d’enrochements,
par nature très perméable.
L’ensemble des interactions entre ces forces constitue
un système très complexe dans le cas des barrages en
gabions, terre et enrochements d’une hétérogénéité
importante.

Une approximation du calcul de stabilité au


glissement est obtenue en appliquant la formule :
Poids des blocs de pierre
Coefficient C
Pousssée de l’eau >
en kg/mètre
1000 x h2
où* pcussée de l’eau Q = linéaire
2
de barrage
Stocker 1’ eau : les barrages 199

* poids des blocs P = Poids volumique de


l’enrochement x volume au mètre linéaire d’ouvrage
(en kg par mètre linéaire).
* C est un coefficient de sécurité, fonction de la
qualité des fondations :
- fondation peu stables C = 0,3
- fondation assez stables C = 0,5
- fondations stables C = 0,75
Plus simplement il convient de vérifier que :
* P 1 34 si le terrain est peu cohérent
(très sableux ou très argileux)
l P ) 24 si le terrain est cohérent
(terre argilo limono sableuse)
l P ) 1,5Q si le terrain est très cohérent
( socle rocheux)

Remarque : ies ouvrages présentés (voir types de 1 à 6)


si les règles de
d’eux sont respectées :

- qualité des drains et >iltres horizontaux,


- pente des talus.

Stabilité au glissement des talus :


* La stabilité du talus amont est réalisée lorsque les
pentes sont respectées :
- pente 1Isuf fondation stable
2
- pente 11 sur fondation peu stable
2,5
l La stabilité du talus aval est obtenue si :
- les pentes sont respectées
II sur fondation stable
195
II sur fondation peu stable
2
- le parement aval est effectué selon l’épaisseur de la
lame d’eau déversante
. lame inférieure à 20 cm : pierres libres
. lame supérieure à 20 cm : pente gabionnée
- l’érosion aval est contrôlée par un bassin de
dissipation correctement dimensionné.
- un arrangement manuel des pierres favorise la
stabil.ité du talus. Les vides entre les blocs sont
réduits (petites pierres placées entre les grosses) ce
qui évite les tassements les premières années et
favorise 1.a cohésion (effet autobloquant 1.

Stabilité des fondations. Une fondation stable est une


fondation où :
* la cohésion du terrain est bonne grâce à une
granulométrie continue (les particules fines “cimentent”
les éléments grossiers 1. Par exemple un sol
argilo-limoneux ou argilo sableux.
200 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* le drainage est efficace et évite la mise en boue du


terrain.
Au contraire une fondation est peu stable si :
-k le terrain est peu cohérent à cause d’un trop fort
pourcentage de sables et graviers ou d’argile
gonflante.
* l’engorgement du sol par l’eau est tel que celui-ci
devient fluant (mise en boue).
La stab,ilité de fondations est améliorée par un
drainage efficace (tapis filtrant) et par un décapage du
terrain visant à atteindre une couche saine.

L’épaisseur de la lame déversante lors des crues (H)


Son évaluation est effectuée sur le même principe que
*Voir p. 102 celle d.e la longueur d’un déversoir*.
La différence dans le cas de déversoirs totaux est que
la longueur du déversoir est connue alors que 1 ‘épaisseur
de la lame est à estimer.
Stocker l’eau : les barrages
201

f Evaluation définitive de la hauteur de la


lame déversante (HI

H-Hl:~.~ ‘
_> ‘.>.
“T”
^^ >” = 0,46
H >< m

LE MATERIEL NECESSAIRE

Chaque ouvrage est un cas particulier et le choix de


l’utilisation de moyens mécaniques dépend de nombreux
facteurs :
- la taille de l’ouvrage,
- les moyens financiers,
- les moyens humains (force de travail),
- l’éloignement des matériaux de construction (terre,
pierres, graviers),
- la qualité des matériaux (terre à compacter en
particulier 1.

A propos de l’utilisation du matériel, Noël HAMEL de


l’Association Française des Volontaires du Progrès (AFVP)
présente la situation :

“Il ne s’agit pas de mécaniser à outrance ou de tout


faire à la main, mais d’appuyer, dé catalyser un désir
des villageois et toute aide bien dosée permettra la mise
en marche d’un processus de responsabilisation.
Le matériel doit rester un moyen d’aide, de
motivation, d’encouragement pour les villageois. Une
utilisation à outrance ou sans animation conduit à la
démobilisation de la population qui constate alors son
impuissance.
Les allusions aux travaux forcés que l’on peut
entendre de la part des anciens, même si cela reste au
stade de la plaisanterie, sont significatives.
L’expérience montre en effet que les villageois se
découragent de ne pas voir avancer leur travail alors
que tous connaissent des possibilités de location de
camion ou de chargeur.

Lorsque les buts recherchés imposent des ouvrages


d ’ assez grande taille ou Leur multiplicité, il est
nécessaire de prévoir un minimum de mécanisation. On ne
202 La maîtrise des crues dans les bas-fonds
-

peut pas tout faire avec rien ! Par contre, dans le cas
de proximité des pi-erres et d’ouvrages de petites tailles,
le transport sur la tête, ou avec des charrettes est
possible. Cependant, l’utilisation d’un bien privé pour
l’usage collectif est source d’ennuis ; ce qui limite ces
possi.bilités aux villages s’entendant parfaitement bien.
Plus contraignante quant à la disponibilité, la
location est intéressante pour la phase de départ d’un
projet ou pour des réalisations à l’unité ; ou encore pour
certains travaux spécifiques (chargement de terre).
Dans le cas d’achat de véhicules, un certain nombre
de points étudiés au préalable peuvent contribuer à la
réussite d’un projet. Il est en effet parfois plus
rationnel d’investir un peu plus dans un matériel adapté
et même un peu surdimensionné, que de supporter les
pannes et avatars d’un véhicule de série.
Pour le transport des pierres, de la terre, l’outil de
base est le camion. En effet le tracteur agricole est
moins adapté aux longues distances en tout terrain. Par
a.illeurs les remorques, si elles sont plus basses donc
plus faciles à charger, ne permettent pas de vider
latéralement.

Le camion d’environ 6 à 7 tonnes de charge utile,


rend de grands services. Plus gros, la hauteur de
chargement et l’encombrement sont trop importants, plus
petit, sa résistance est trop faible.
Un certain nombre d’options ou d’aménagements se
sont avérés .particulièrement utiles sur le terrain :
- tribenne carrière (déchargement latéral des pierres) ;
- simplicité et robustesse des commandes, de la boîte
à vitesses etc.. .
- faible hauteur des ridelles (0,40 m) (évite la
surcharge, diminue la hauteur de chargement) ;
- châssis bas (faible hauteur de chargement) ;
- déplacements ou protection de.s feux (évite la
casse) ;
- pneus carrière (résistance aux souches, pierres
etc) ;
- suspension renforcée (casse de lame de ressort) ;
- châssis renforcé ;
- amortisseurs inutiles (usure rapide et effets peu
ressentis 1 ;
- ralentisseur sur échappement (évite l’usure des
freins, conduite plus calme) ;
- direction assistée (manoeuvres courtes sur chantier);
- crochet d’attelage rustique ;
- frein de stationnement à air (fiabilité) ;
- système de gonflage (crevaison fréquentes) ;
- 2 roues motrices (petit rayon de braquage)
- chiffon sur bouchon de réservoir (encrassement du
réservoir).

Les protections du moteur sont un faible


investissement par rapport aux risques courus :
Stocker l’eau : les barrages

- double filtre à gas-oil, plus un véritable


décanteur à carburant (gas-oil souvent de
mauvaise qual.ité) ;
vibreur (klaxon) sur pression d ’ huile
TP révention sonore de baisse de pression) ;
- suspension moteur.. . (vibrations sur piste) ;
- radiateur effet agrandi (résistance à
1 ‘encrassement) ;
- chiffons sur reniflards (encrassement) ;
- protection physique (plaque ventrale, grilles
etc...) ;
- réservoir carburant de grande capacité (évite les
transvasements douteux en brousse) ;
- réglage de ralenti depuis l’intérieur de la
cabine ;
- compte-tours (prévoir des repères de régimes en
fonction de la charge).

L’ensemble des véhicules a intérêt à être équipé


du même voltage (12 ou 24 volts).

Le compacteur double rouleau vibrant de 1 T à 1,s


T donne de bons résultats. Son entretien est à suivre
de près car, de par les vibrations, les boulons et
silent-blocs cassent très souvent. Par ailleurs une
adaptation de réservoir plus important à l’opposé du
groupe évite l’encrassement des ailettes de
refroississement etc.. .

Le chargeur peut être à chenilles pour le gros


chantiers ou à pneus ; il est alors plus maniable et
plus adaptable aux divers petits chantiers. Les
machines pseudo-polyvalentes sont à éviter. Les
appareillages sont en effet souvent fragiles et
rarement utiles. L’adjonction d’un ripper arrière à
faible profondeur permet de fouiller la terre avant de
charger avec la pelle frontale. Un bu11 pousseur n’a
d’intérêt que pour l’étalement de la terre sur la
digue pour lés chantiers de très gros gabarits.
Les aménagements à prévoir sont du même ordre
que ceux d’un camion.”

Dans tous les cas le matériel doit être rustique,


robuste, représenté dans le pays et une attention
particulière doit être portée à sa gestion.

En plus du matériel de tfansport de terrassement et


de compactage, du petit matériel est indispensable :
- cordeau ,
- niveau à eau,
- décamètre,
- pinces à fil de fer,
- brouettes, pelles et pioches,
- barre à mine et marteau de 5 kg,
- dames.
204 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Si la terre à compacter est trop sèche une citerne


d’une capacité d’au moins 1 000 litres est utilisée pour
l’approvisionnement en eau du chantier à moins qu’une
source d’eau très proche soit disponible.
L’utilisation d’un rouleau compacteur à traction
animale peut aussi remplacer le rouleau vibrant. La terre
doit être de bonne qualité (granulométrie et humidité) et
*Voir p. 247 compactée en couche mince (voir chapitre 6.2)“.
Sauf pour de très petits ouvrages le compactage
manuel est réservé aux opérations de finitions (parements
de talus, proximité des filtres). L ‘utilisation de dames
manuelles conduit rapidement à la fatigue des villageois.
D’une part ils se démobilisent par découragement et
d’autre part 1.e compactage n’est pas homogène. Il se
crée alors fréquemment des lignes de fuites dans le
massif de terre lorsque la retenue est pleine.

LA SUCCESSION DES OPERATIONS DE CHANTIER

L ‘exécution des travaux est une activité de saison


sèche. D’une part parce que les villageois sont plus
disponibles à cette époque, d’autre part car les cours
d’eau sont asséchés.
Les travaux doivent être achevés avant l’arrivée des
premières pluies et les protections terminées : parements
des talus, bajoyers et bassin de dissipation.
Même si l’ouvrage doit être construit sur plusieurs
années, il doit être en mesure à chaque saison de
supporter les crues.

Travaux préparatoires
étape 1 : collecte et mise en tas des pierres sur le
site de ramassage
étape 2 : préparation des zones d’emprunt de terre
par un décapage superficiel
étape 3 : déboisement de la cuvette de retenue d’eau
dans les zones prévues en eau toute l’année
étape 4 : décapage des fondations jusqu’au sol de
stabilité suffisante.

Exécution de l’ouvrage
étape 5 : pose du tapis filtrant
étape 6 : réalisation du massif de gabions et
d ’ enrochement
étape 7 : réalisation du bassin de dissi.pation, du
parement aval et des bajoyers
étape 8 : creusement de la tranchée d’étanchéité
étape 9 : réalisation du massif de terre compactée et
du filtre vertical par couches horizontales
étape 10 : confection du perré du talus amont et
travaux de finition.
Stocker l’eau : les barrages 205

BIBLIOGRAPHIE
pour en: g;,&i;-piu;’ ;
* Les barrages en gabions “”
Noël HAMEL (AFVP. - 1984)
* Les ouvrages en gabions
collection “techniques rurales en Afrique”
Secrétariat d’état aux affaires étrangères
République Française (PARIS 1974)
Une réactualisation de cet ouvrage est prévue par le
ministère de la Coopération.
* Ouvrages flexibles pour ik tronçons torrentiels et
fluviaux
SPA Officine MACCAFERR 1
.( Bologne 1982 1 1”
,f Fabrication manuelle des gabions en Hafti
.. .Document projet AFVP.. . ‘,’
‘i * Eau et te,rres en fuite.. . Métiers de l’eau au Sahel. ’ .‘! :
“3, (“.”
J.L. CHLEQ;. H. DUPRIEZ “<“n<
’ Collection “Terres et vie” 1’Harmattan - Enda (19841,” ‘:,.‘y”“;.
>^ “,
206 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

5.5 - PETITS BARRAGES EN MAÇONNERIE DE MOELLONS


Stocker l’eau : les barrages 207

Lorsque les fondations sont particulièrement stables et


que l’on ne dispose pas de terre à proximité du site, le
petit barrage en pierres maçonnées est particulièrement
intéressant.
Dans une zone rocheuse comme le plateau de
Bandiagara au Mali, ces petits ouvrages sont mis en
oeuvre couramment.
Ce sont des barrages poids, du type à déversoir total
sans bassin de dissipation. La roche saine (grès dur
assez peu fissuré) autorise leur exécution sans protection
anti-érosives. Ces ouvrages correspondent donc à des
conditions de terrain bien particulières en Afrique de
l’Ouest soudanc-sahélier.ne.
Contrairement aux ouvrages en terre, gabions ou
enrochements qui sont des structures souples, les
ouvrages en maçonnerie sont rigides. Leur mise en oeuvre
sur des fondations peu stables (terre ou roche tendre) est
dél.icate car ils ne supportent pas les tassements du
terrain.

D CARACTERISTIQUES TECHNIQUES

* lame déversante inférieure à 0,5 mètre


* hauteur : inférieure à 4 mètres
* longueur : inférieure à 200 mètres
* capacité de stockage : variable selon le site et la
hauteur du barrage
* système de régulation du plan d'eau :. pertuis
avec jeux de batardeaux
* parement amont : mur d’étanchéité vertical
* parement aval : pente 1 pour 1 ou gradins en
marches de 0,5 x 0,5 m
* potentialités de mise en valeur agricole :
- riziculture inondée et pluviale en pourtour de
retenue en saison des pluies,
- périmètres irrigués amont en contre-saison (de
novembre à mars)‘,
- périmètres irrigués aval en contre-saison,
- irrigation contre aléatoire en saison des pluies.

LE SYSTEME DE REGULATION DU NIVEAU DU PLAN D'EAU-

Pour permettre une montée progressive de l’eau dans


la retenue compatible avec la riziculture en pourtour de
cuvette un système de régulation e’st nécessaire.
Le pertuis équipé de batardeaux est simple, robuste et
efficace. Les cultivateurs maîtrisent rapidement la gestion
de l’eau avec ce système et son entretien est presque
nul.

Le pertuis
C’est une ouverture de section rectangulaire réalisée
dans le massif de l’ouvrage (figure 93). Il comprend :
l un entonnement formé de deux piliers distants de 2
208 La maîtrise des crues dans les bas-fonds
---

ri.
’ 3 mètres et une dalle maçonnés,
* un déversoir de hauteur réglable formé par le jeu
de ba.tardeaux superposés,
* un évacuateur aval formé de deux murs latéraltx et
d’une dalle en pente maçonnés,
Le support à glissière des batardeaux consiste en une
gorge pratiquée lors du coffrage dans les murs latéraux.
Cette gorge verticale est protégée par une barre d’ IPN
(section en “1”) noyée dans le béton.
La jonction entre le mur d’étanchéité amont et le mur
latéral du pertuis est réalisée avec un joint “water-stop”
(qui arrête les infiltrations d’eau) placé verticalement et
“continu” des fouilles à la crête du barrage (la mise en
place du joint est décrite plus loin).

Les batardeaux
Ils sont construits en bois dur (madriers de bois
rouge) ou en tôle soudée sur un bâti de cornière. Ils
doivent être suffisamment rigides pour supporter la
poussée de l’eau sans se déformer. Leur longueur varie
entre 2 et 3 mètres.
Lorsque le débit à évacuer est important, pour
pouvoir abaisser le niveau de plan d’eau, il est
nécessaire de prévoir plusieurs jeux de batardeaux et le
pertuis est alors cloisonné par des piliers intermédiaires
espacés de 2 à 3 m entre eux (exemple de pertuis à 2
jeux de batardeaux : figure 93 et 94).

_ Figure 93 - Petit barrage en maçonnerie vue


d ’ ensemble :
l- Mur d’étanchéité
2- Talus aval
3- Système régulateur : pertuis
4- Jeux de batardeaux
5- Cours d’eau
6- Retenue d’eau
Stocker 1 ‘eau : les barrages 209

-Figure 94 - Système de régulation du plan d’eau :-


Pertuis à batardeaux (vue de dessus et vue en
coupe 1
1- Batardeau
2- Joint "water stop"
3- Mur latéral du pertuis
4- Chappe bétonnée
5- Arrête de rupture de pente
6- Pilier d'entonnement du pertuis
7- Talus maçonné aval
8- Mur maçonné d'étanchéité amont
V- Drain vertical
lO- IPN encastré
(T.N)- Terrain naturel
210 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Débit d’évacuation d’un pertuis.


Le rôle des pertuis n’est pas d ’ évacuer la crue.
Lors des pluies la lame d’eau déverse sur toute la
longueur de la crête du barrage. Par contre, ils
permettent d’évacuer l’eau de la retenue jusqu’au niveau
des batardeaux.
Calculer le débit d’évacuation du pertuis permet de
déterminer la durée de vidange de la retenue en fonction
du volume d’eau compris entre la hauteur (H) du plan
d’eau et la hauteur (h) désirée.
Si le débit d’évacuation est trop faible le temps de
vidange trop long pourra être incompatible avec les
techniques culturales par exemple.

l Le volume d’eau a évacuer (VI

v = SI x H S2 x h
2,67 - 2,67
où Sl est la superficie du plan d’eau à la cote H et
S2 la superficie à la cote h (Sl et S2 en m2 ; H et h
en m).
* Le débit moyen du pertuis peut être approché par :
3/2
Q=mL G.

Q en m3/s
m = 0,4 pour le seuil déversant en batardeaux
L = longueur des batardeaux
g = accélération de la pesanteur : 9,81 m/s

* Le temps de vidange est alors :


V
T = (T en heures)
Q x 3600
(Si aucun apport d’eau de ruissellement issu du
bassin versant ne se produit).

Exemple de calcul
Soit une retenue d’eau :
Sl = 6 hectares = 60 000 m2
S2 = 5 hectares = 50 000 m2
H=2m
h = 1,5 m
L = 3 m (longueur des batardeaux)
Le niveau d’eau doit être abaisssé de 0,5 m
pour mettre hors d’eau les rizières.
H - h = 0,5 m

1) v = 6~000 x 2 - 50 000 x 1,5


2,67- ----TF
Stocker l'eau : les barrages 211

v = 16 854 m3

2) Q moy = 0,4 x 3 X lx X

Q moy = 0,66 m3/s


16 854
3) T = o,66 x 360~ = 7 heures

DEUX TYPES DE BARRAGES EN MAÇONNERIE

Deux types de petits barrages en maçonnerie sont


actuellement mis en oeuvre dans les opérations
villageoises :
- barrages à talus aval en pente (figure 95),
- barrages à talus aval en gradins (figure 96).
Dans les deux cas, seul le parement aval diffère. Le
mur d’étanchéité est le même, les drains occupent la
même position et le principe d’exécution est identique.

ainonC aval
mm- dtanhéité
drain verLiaI

\-drain galerie

aode grès dur


d umuf
échdlc 1 0,5 m

-Figure 95 - Barrage de pierres maçonnées à talus--


aval en pente (coupe en travers type)

lEKV‘/ : Pierres xaçcnnées


I-1: Drains
7m : Fondations
(-kc/) : Terrain naturel
212 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

a mont

- Figure 96 - Barrage de pierres maçonnées à talus-


aval en gradins (coupe en travers type).
!!32223: Pierres maçonnées
t-1 f g;$a;ions

G, Terrain naturel
Les drains
Le système de drainage est composé :
* d’un drain vertical continu placé immédiatement à
l’aval du mur d’étanchéité dont il couvre toute la
surface,
* d’un réseau de drains galeries, horizontaux,
distants de 5 à 6 m les uns des autres, qui
débouchent immédiatement à 1’ aval de 1 ‘ouvrage.
Les drains sont exécutés en graviers et pierrailles
(granulométrie comprise entre 5mm et 6Omm).

Les joints de dilatation


Pour éviter la formation de fissures dans le mur
d’étanchéité du barrage, des j,oints de dilatation assortis
de dispositifs anti-infiltrations (water stop 1 sont
aménagés dans la maçonnerie tous les 5 - 10 mètres.
Chaque joint de dilatation débute dans la fondation
pour se terminer au niveau de la crête de l’ouvrage.
L’exécution des joints est assez délicate et il faut veiller
à leur qualité (figure 97).
Le dispositif water-stop est constitué soit d’un mastic
bitumineux soit d’une bande en PVC (type SIKA) .
L’épaisseur du joint est d’environ 30 mm.
Stocker l'eau : les barrages 213

vue de dessus

-Figure 97 - Réalisation des joints de dilations


l- Coffrage pour joint de mastic bitumineux
2- Remplissage du joint après décoffrage avec le
mastic
3- Coffrage pour joint préfabriqué en bande PVC
(Type SIKAI
4- Décoffrage
S- Aspect général d'un joint de dilatation vertical
(bande waterstop PVC ou mastic bitumineuxl.
a- Planches du coffrage (épaisseur 25 - 30 mm)
b- Mur d'étanch.éité en maçonnerie
c- Joint de dilatation

Bandes PVC SIKA

SIKA-SA - division export


101, rue de Tolbiac
BP 377 - Paris 75625 Cedex 13
Té1 (1) 45 83 44 11 Télex' SIKA 200530 F
Dépositaires :
- Sénégal
Ets BERNABE ,ou STRUCTOR à DAKAR
- Mali
SOGETI à BAMAKO
- Burkina faso
SOCIBE/STRUCTOR à OUAGADOUGOU
- Niger
STRUCTOR à NIAMEY
214 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

L'ancrage des fondations


Le mur d’étanchéité est ancré avec les fondations à
l’aide de barres de fer à béton (diamètre = 14 mm)
verti.cales d’une longueur de 50 centimètres et espacées le
long de l’ouvrage tous les 5 à 10 mètres.
Pour une meilleure adhérence maçonnerie-rocher
l’utilisation d’une résine au contact de ces deux
matériaux est possible (exemple SIKALATEX) . Cette résine
spéciale est étalée sur le rocher avant toute opération de
maçonnerie (voir références de la société SIKA
ci-dessus...).

Ces petits barrages sont des ouvrages poids : leur


stabilité (résistance à la poussée de l’eau) est assurée
par leur poids et par la force de frottement entre la
maçonnerie et les fondations.

STABILITE AU RENVERSEMENT

La poussée de l’eau sur le parement amont, ainsi que


les forces de sous-pression, agissent pour renverser
l’ouvrage autour de l’axe représenté par le pied de son
talus aval.
L’ouvrage est stabilisé par son poids et déstabilisé
par la poussée de l’eau stockée derrière l’ouvrage ou
déversant dessus, et par les forces de sous-pression de
l’eau, dans les fondations.
Un dimensionnement précis de l’ouvrage doit faire
appel à la méthode dite “des moments” : la forme et le
poids de l’ouvrage étant calculés de manière à ce que le
moment des forces déstabilisatrice soit contre-carré par
celui des forces stabilisatrices. Ce calcul est relativement
complexe, aussi utilise-t-on deux méthodes pour approcher
le même résultat :
* une méthode "statique" : elle donne des résultats
yui ne sont donc pas rigoureux mais conviennent.
En voici le déroulement :

- la poussée de l'eau s’applique au tiers inférieur de


l’ouvrage et s’exprime par la formule :

Q = J(H + 2h)H
2
avec
b = poids volumique de l’eau : 1000 kg/m3
H = hauteur de l’eau à la cote du déversoir
h = épaisseur de la lame déversante.

Le calcul est réalisé dans le cas le plus


défavorable : h = hauteur de la lame déversante lors de
la crue de projet.
Stocker l’eau .: les barrages 215

- les forces de sous-pression verticale de l’eau


infiltrée dans les fondations tendent à soulever
l’ouvrage, à le déstabiliser.
Si l’on considère que les drains “galeries” horizontaux
sont efficaces à 50 % alors la valeur des sous-pressions
(sp) est égale à

$L (H + 2h)
sp = 2

où 5 = poids volumique de l’eau


H = hauteur d’eau à la cote du déversoir
L = largeur en base du barrage
h = épaisseur de la lame déversante

l Un profil-type : l’expérience de terrain montre que


certains profils d’ouvrages sont stables. On retiendra,
dans les cas qui nous intéressent, le profil ci-dessous
(figure 98 1. Remarquez que le profil s ‘appuie en A,, sur
la cote maximale de la lame déversante et non sur le
seuil-même.

I-

4
L48

- Figure 98 - Profil type d’un petit barrage en.


maçonnerie
216 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Stabilité au glissement
La poussée de l’eau qui agit sur le barrage tend à le
déplacer vers l’aval. La résistance ~ à cette force
horizontale (= résistance au cisaillement) est offerte par
les fondations grâce à leur cohésion et à leur coefficient
de frottement avec le massif de maçonnerie (en général
0,75 à 0,6).

Pour que la stabilité ou glissement soit assurée


(en négligeant la cohésion) il faut que :

(P - sp) x coef. de frottement = 1


Q

avec
P = Poids de l’ouvrage
= Sous-pressions
7 = Poussée de l’eau
(P, sp et Q ont été déterminés au paragraphe
précédent : “stabilité au renversement”).

Application à l’exemple précédent : (voir


“stabilité au renversement”).
P = 7200 kg/m
donc P - sp = 4200
= 3000 kg/m
7 = 2400 kg/m
coefficent de frottement = 0,75

4200 x 0,75
2400 = 1,3

1,s est supérieur à 1 donc le barrage est


stable au glissement.

QUALITE DES MATERIAUX

* Le sable
- granulométrie comprise entre 2 et 5 mm
- exempt de corps étangers, “fines” et matière
organique
* Le gravier
- granulométrie comprise entre 5 et 25 mm
- exempt de corps étrangers, terre et débris
organiques
* Les pierres
- taille comprise entre 150 et 300mm
- propres et non altérées.
* L’eau
- propre et non chargée en sels divers
Stocker 1’ eau : les barrages 217

DOSAGE DES BETONS

l Mur d'étanchéité et pertuis


Béton à 350 kg de ciment par m3 (avec un Ciment
CPA classe 3251, soit pour un sac de ciment de
50 kg :
. 65 litres de sable = 1 brouettée
. 130 litres de graviers = 2 brouettées
Le béton du mur d’étanchéité peut contenir un
hydrofuge (type Sikalite 1 kg/sac de ciment).
* Massif aval
Béton à 200 kg de ciment (CPA classe 325) par
m3, soit pour 1 sac de ciment de 50 kg :
. 1,5 brouettée de sable
. 2,5 brouettées de gravier
* Parement aval
Béton à 250 kg de ciment (CPA classe 325) par
m3, soit pour 1 sac de ciment de 50 kg :
. 1 brouettée de sable
. 2,5 brouett&es de graviers

LE MATERIEL NECESSAIRE

* Petit matériel de terrassement


. pelles, pioches, brouettes,
. barres à mine.
l Petit matériel de maçonnerie
. truelle,
. décamètre,
. fil à plomb, niveau.. .
* Camion 6-7 : tonnes de charge utile pour le
transport de sable graviers et pierres
* Bétonnière : capacité variable de 150 à 500
litres selon les quantités de béton à gâcher.
l Citerne : capacité minimum 1000 litres si l’eau
n’est pas disponible sur le chantier (200 litres par
m3 de béton.. . ).
l Matériel spécial : compresseur marteau
piqueur pour réaliser les fouilles si néceZaire.
Le dynamitage peut parfois être pratiqué. Dans ce cas
1 ‘appel à des personnes compétentes est indispensable.

EXECUTION DES OPERATIONS DE CHANTIER

Travaux préliminaires
* étape 1 : collecte et transport des sables,
graviers et
pierres sur le site.
l étape 2 : débroussailler la cuvette de retenue
d’eau.
l étape 3 : réaliser les fouilles dans la fondation
puis les nettoyer de toutes impuretés (terre, eau,
etc).

Exécution de l'ouvrage
* étape 4 : placer et sceller les fers à béton
218 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

verticaux à intervalles réguliers dans la tranchée


du mur d’étanchéité (tous les 5 à 10 mètres)
Maçonner les fondations jusqu’au niveau du terrain
naturel en pleine fouille. Placer dans la
maçonnerie, le pied des bandes water-stop s’il y a
lieu.
* étape 5 : exécuter le mur d’étanchéité par
coffrages successifs en portant une attention
particulière aux joints de dilatation (espacés tous
les 10 mètres).
* étape 6 : réaliser le talus aval en couches
horizontales successives avec coffrage :
- aménager les drains “galerie” dans la première
couche (section 15 cm x 15cm),
- laisser l’espace nécessaire au drain vertical le
l.ong du mur d’étanchéité (largeur 15 cm minimum).
* étape 7 : réaliser le parement du talus aval
d’une épaisseur de 30 cm au minimum.
* étape 8 : exécuter les travaux du système de
régulation :
- coffrer les piliers avec le système de glissières
pour les batardeaux,
- coffrer les murs latéraux,
- terminer par la chappe bétonnée.
* étape 9 : remplir de graviers et pierrailles le
drain vertical,
- rempl.ir de mastic bitumineux les joints de
dilatation, (s’il y a lieu),
- vérifier le fonctionnement du système à
batardeaux.

Remarques
* Tout au long du chantier, la maçonnerie doit être
arrosée et protégée d’un séchage trop rapide par un
ombrage efficace (bâche, sacs, tiges de sorgho, etc).
* L’ensemble des travaux doit être achevé avant
1’ arrivée des premières pluies.
LES SOLS : LES MICRO-BARRAGES

6.1- UN AMENAGEMENT GLOBAL POUR MAITRISER


L’EAU DES CRUES
Mieux utiliser l’eau des crues
Freiner l’eau : digues déversantes ou
digues filtrantes
Bibliographie et contacts sur le terrain

6.2- LES DIGUES DEVERSANTES


La conception des digues déversantes
. les déversoirs
. les protections anti-érosives aval
. les digues en terre compactée pour le
prolongement des déversoirs
. la liaison digue en terre-déversoir :
protections latérales
. le système régulateur : le pertuis à
batardeaux horizontaux
Stabilité des ouvrages
Exécution des travaux
. les matériaux et le matériel
. la réalisation

6.3- LES DIGUES FILTRANTES


Aménager le bas-fond par une succession de
digues filtrantes
. l’écartement entre les digues
. les dimensions de la digue
. un aménagement d’amont en aval
Des domaines d’application variés
. la mise en valeur des terres cultivables
. la protection des retenues d’eau contre
1’ envasement
. les digues filtrantes colmatées
artificiellement pour la riziculture inondée
Evolution du fonctionnement d’une digue
filtrante dans le temps 261
Les contraintes t,echniques : l’expérience du
Burkina-Faso 263
. une lame d’eau déversante limitée 264
. bien protéger les digues filtrantes 266
. l’adaptation à la riziculture inondée 272 I

. la stabilité des digues 273


Les étapes de la construction d’une digue _> >.

filtrante
L’organisation sociale prioritaire pour un
aménagement cohérent
220 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

6.1 - UN AMENAGEMENTGLOBAL POUR MAITRISER L'EAU


DES CRUES
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 221

- MIEUX UTILISER L'EAU DES CRUES

Depuis la fin des ,années 1960, l’Afrique


soudano-sahélienne connaît des cycles de sécheresse très
marqués (voir partie 1 et 2) qui engendrent une
insécurité de l’agriculture pluviale. La pluviométrie
annuelle est déficitaire, mais surtout la répartition des
pluies est fortement perturbée : (figures 99 et 100).

Dans 'la rCgion de Ouahigoujra par exemple (au u...


Burkina.“Faso).
- Pluviométrie de 1920 à 1970 = 735 mm/an
- Piuviométrie de 1965 à 1986 = 580 mm/an ;
De nombreux accidents climatiques au cours de la
saison de culture :
- sécheresse après les semis,
- stress hydrique au moment du gonflement des ‘,“,;
grains.
Les chutes de rendement allant de 50 % à 100 i: &” “i1.I _n
pour les céréales. _n; “>;_
,n‘y” :<“““: <i

I I I l 1 I

1 1320 30 Figure 40 99 - 54Variations 64 pluviométriques


74 60 de 1920 à 1986 -

à OUAHIGOUYA (Burkina Faso)

Pmm 19BC

)tPmm
44.
--- - - --t-r
a.

20.

10

. f (II, I 1.1 I I II
MAI I' luln IUILLET 1' AOUT 1’ SEPT.
CUMUL
YENUEL 1C 22 97 121 30 cc=286~
/
1 Figure 100 - Répartition journalière de la pluviomé--
trie à SABOUNA en 1985
(Sabouna est situé à 30 km au nord de Ouahigouyal
D'après P. DUGUE - CIRAD.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
222

Cependant, cette situation de sécheresse n’affecte pas


la valeur des pluies exceptionnelles. La fréquence des
pluies diminue mais leur intensité reste forte :

hauteur de la pluie
Intensité de la pluie =
durée de la pluie

Les crues dans les bas-fonds sont très violentes.


Pendant quelques heures, l’eau dévale dans les
marigots :
- les terres cultivables profitent peu de l’eau qui ne
s’arrête pas et ne s’étale pas,
- l’érosion importante, dans les régions où le couvert
végétal est réduit, provoque une dégradation des
terroirs cultivés (ravines, rigoles.. . 1.

Dans ce contexte, les paysans cherchent à maîtriser


l’eau pendant la saison des pluies sur les versants et
dans les bas-fonds.
L ‘ensemble du bassin-versant est concerné
amélioration des techniques culturales (labours,
sous-solage, cultures en billons cloisonnés.. . ) , diguettes
(cordons de terre ou de pierres, fascines...).
L’aménagement global aboutit dans les bas-fonds où les
écoulements sont puissants et où barrages et
microbarrages deviennent alors nécessaires.
Les barrages permettent, il est vrai, une maîtrise
totale de l’eau mais chaque village a-t-il les moyens de
construire son barrage ? Chaque bas-fond est-il un site
favorable à la construction d’un barrage ?
Même petit, le barrage est un investissement “lourd”
pour une société rurale. Mal conçu, il peut inonder de
grandes superficies cultivables.

Le micro-barrage peut alors représenter une alternative.

œ FREINER L’EAU : DIGUES DEVERSANTES OU DIGUES FILTRANTES-

Les microbarrages sont des petits ouvrages de faible


hauteur (de 0,5m à 1,s m) construits en travers des
bas-fonds.
Leur tracé peut ôtre rectiligne en travers des courbes
de niveau ou suivre le tracé de ces courbes sur le
terrain (figure 101).
Dans le deux cas, le microbarrage freine l’eau dans
sa course et étend la nappe d’inondation sur une plus
grande superficie cultivable.
Conserver l'eau et les sols : les microbarrages 223

_----
. ‘\ \
/-- \

/ // /’
>’ , /’

L
Figure 101
(vues en plan!

a- Micro-barrage en courbe de niveau

b- Micro-barrage transversal

----- : Tracé des courbes de niveau

t-: Tracé et sens du cours d’eau

m : Microbarrage

m: Zone d’épandage de crue

L’eau ainsi retenue persiste à la surface du sol


quelques heures à plusieurs jours selon le type d’ouvrage
et la nature du terrain. L’eau en excés est évacuée à
l’aval des digues (figure 102).
224 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Si la lame déversante passe sur la crête de


l’ouvrage, le microbarrage est une digue déversante.
Si l’eau percale simplement au travers du corps de
l’ouvrage, le microbarrage est une digue filtrante.

a- digue déversante

b- digue filtrante

c- digue filtrante colmatée en pied

Figure 102 - Ouvrages d’épandage des crues _

Construction étanche

Construction perméable (filtrante)

Etanchéité sous-jacente (facultative, fonction


de la nature du sous-sol)

Eau retenue et épandue

Eau freinÉe et épandue

Sens des écoulements en surface

Infiltrations fortes

Infiltrations .réduites.
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 225

Les digues déversantes sont généralement valorisées


par la riziculture (riz pluvial ou riz inondé) car la
couche d’eau persiste plusieurs jours après la crue si le
sol est peu perméable.
Les digues filtrantes permettent les cultures pluviales
(sorgho, maïs, riz pluvial.. .) car l’inondation est
temporaire (quelques heures) et elle ne vise qu’à
améliorer l’infiltration de l’eau dans le sol.
Certains microbarragec sont des digues filtrantes
colmatées à leur base. Il permettent alors de pratiquer
les deux types de mise en valeur.

Dans tous les cas 1 ‘érosion est stoppée dans le


bas-fond. Et lorsque l’eau transporte d’énormes quantités
de terre, des terrasses de sédiments se recréent et
peuvent être cultivées .
Le choix de l’ouvrage adapté aux objectifs des
villageois, aux contraintes et aux potentialités du milieu
n’est pas toujours facile et des études sérieuses sont
indispensables pour concevoir des aménagements
efficaces :
- études agro-écologiques,
- études socio-économiques,
- études techniques.

Dans un aménagement à l’échelle de tout un bas-fond,


plusieurs microbarrages se succèdent d’amont en aval et
permettent une mise en valeur et une restauration de
l’ensemble de ce terroir (figure 103). D’autant qu’un
ouvrage isolé est plus exposé à la violence des crues
qu’une série de microbarrages.

Zone d’épandage

- Figure 103 - Aménagement d'un bas-fond par-


microbarrages
(vue en coupe et perspective)

Chaque ouvrage crée une zone d’épandage de la


crue en amont. Pour ces micro-barrages successifs, le
niveau de la crête de celui situé à l’aval est le
même que le niveau du pied de celui situé à
1 ‘amont.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
226

W BIBLIOGRAPHIE ET CONTACTS SUR LE TERRAINI-


Conserver l’eau et les sols : les microbarrages
227

6.2 - LES DIGUES DEVERSANTES


La maîtrise des crues dans les bas-fonds
228

Microbarrages déversants, digues à déversoir ou


digues déversantes sont autant de termes utilisés pour
nommer ces ouvrages.
Ils sont constituées d’un muret (seuil) conçu comme un
petit barrage. Ce muret sert de déversoir à la digue et
sa longueur est calculée en fonction des caractéristiques
topographiques et hydrologiques du site. Certaines
portions de la digue peuvent ne pas déverser. Elles sont
alors réalisées en terre compactée avec une revanche
suffisante.

La digue crée un bassin d’eau qui permet la


riziculture in situ en saison des pluies :
- riz pluvial dans les zones où la hauteur maximum
de l’eau ne dépasse pas 20 cm,
- riz inondé dans les zones où la hauteur d’eau est
comprise entre 20 et 50 centimètres (figure 104).
Dans certains cas, sur terrains filtrants, on a pu
constater aussi la culture du sorgho.

Riz ihondé

. .
L I I
-Figure 104 - Riziculture pluviale ou riziculture-
inondée selon la profondeur d’eau
(112 coupe en travers du bas-fond)

Le niveau du plan d’eau doit être suffisamment stable


pour que les rizières ne s’assèchent pas entre deux
crues. En pratique, pour que la culture ne souffre pas,
le niveau de l’eau ne doit pas avoir baissé de plus de
20 cm après 10 jours sans pluie (2 cm par jour).
La baisse du niveau de l’eau est liée à 2 facteurs :
- 1 ‘évaporation,
- les infiltrations,
L’évaporation en saison des pluies est de l’ordre de 4
à 5 mm par jour.
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages
229

Les infiltrations dépendent de la perméabilité du


terrain :
- sol imperméable = inférieures à 2 cm/jour ,
- sol semi-perméable = de 2 à 50 cm/jour,
- sol perméable = supérieures à 50 cm/jour ,

C’est donc dans les bas-fonds à sols très argileux


que l.es digues déversantes sont les plus efficaces pour la
riziculture inondée (figure 103).

Niveau du terrain naturel: TN 1

._ - _..
_

LFigure 105 - Digue déversante en terrain imperméable

(très argileux)

W: Corps de la digue
pq : Bassin d'eau

m : Couche imperméable c.f

Lorsque la couche imperméable est située non loin du


niveau du sol, une tranchée d’étanchéité sous l’ouvrage
permet de bloquer les infiltrations sous la digue et de
maintenir la pérennité de la nappe d’inondation (figure
106). La couche perméable superficielle est alors
totalement saturée.
TN

’ rrs

-P : . . . * - - -_-_
. .
_-a_ -
l *~- . . . . . -
--
. .

Figure 106 - Digue déversante en terrain perméahl c


sur une couche imperméable
(coupe en travers de l'ouvrage)

B: Corps de la digue et tranchée d'étanchéité.


1-q : Bassin d'eau
[-‘J : Couche perméable saturée en eau C.7
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
230

Pour permettre les opérations culturales en riziculture,


les digues déversantes sont parfois munies de systèmes
régulateurs de niveau du plan d’eau. Le système de
pertuis à batardeaux est le plus fiable et le plus facile
à exécuter. L’utilisation de vannes pose souvent des
problèmes de colmatage dus aux débris végétaux
transportés par les crues ou à l’envasement des bassins.
Lorsque l’on veut faire une prise d’eau de faible débit
le siphon est la meilleure solution.

-LA CONCEPTION DES DIGUES DEVERSANTES

LES DEVERSOIRS

Les déversoirs de ces microbarrages peuvent être


réalisés avec des matériaux divers : béton cyclopéen,
béton et maçonnerie ou gabions.
Dans tous les cas les règles de construction sont
identiques à celles des petits barrages qui sont exposées
*Voir p. 1.41 dans les chapitres 5.3, 5.4, 5.5".
176, 207 Seuls les profils types peuvent présenter quelques
variantes illustrées ici par deux exemples :
* déversoir en béton cyclopéen et contrefort en
enrochement de pierres libres ,
* déversoir en gabions disposés en gradins.
Les nombreuses expériences de terrain ont permis la
mise au point de ces profils qui, sans être transposables
en toute situation, s ’ adaptent facilement aux conditions
variées de mise en oeuvre.

Déversoir en béton cyclopéen et contrefort en enrochement


(figure 107 1

* Hauteur au-dessus du terrain naturel : 0,5 m à 1 m


(hors ravine )
* Largeur en crête : 0,3 m à 0,5 m
l Pente du talus aval : 1
n

* Granulométrie du tapis filtrant :


sables : 2 mm à 5 mm de diamètre
graviers : 5 mm à 25 mm de diamètre
pierraille : 25 mm à 10 mm de diamètre
* Contrefort de pierres libres : pierres de 150 à
300 mm de diamètre
* Lame déversante : kpaisseur inférieure à 20 cm
* Protection aval anti érosive : dispositif
parafouille en pierres libres.
* Profondeur de la tranchée d’étanchéité : variable
selon la profondeur de la couche imperméable (0 à 4
mètres 1.
Conserver 1 ‘eau et les sols : les microbarrages 231

* Da:n5 le cas de sols assez sableux, le risque de


renardage sous le déversoir est important. Il est
alors indispensable de vérifier que la regle de LANE ’
est respectée : .”

Lv + 1/3 Lh& CH

Lv = cheminements verticaux de l’eau


Lh = cheminements horizontaux de l’eau
H = hauteur d’eau à l’amont de 1’ ouvrage
(hauteur du déversoir + épaisseur de lame,
“déversante).
,;c Z.“, coefficient variable selon la nature du, ’
terrain de fondation (à titre indicatif c = 2 pour
un terrain argileux ; c = 6 pour un sol”, _
sableux. . . 1. :”

* Le massif aval est déstabilisé si la lame.”


déversante dépasse 0,2 m d’épaisseur. Les &ud+:’
hydrologiques doivent donc être correctement ,.:
menées et le coefficient de passage de Ia crue:
décennale à la crue de projet doit être choisi au z
*Voir p. 77 moins égal à 2 (voir chapitre 3.3*).

mur d ‘étanchéité

assi F aval en enrochemenk-

---
J- -
-~~s~-~G~nc&
-L d’étanchEiLe radier a val

écheiie : I Of5 m I

Figure 107 - Déversoir en béton cyclopéen et _


contrefort en enrochement de pierres libres.
(Profil type).
232 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Déversoir en gabions (figure 108)


* Hauteur au-dessus du terrain naturel : 0,5 m à 1
mètre (hors ravine)
* Largeur en crête : 2 mètres
* Caractéristiques du talus aval :
- gradins de 0,s m x 1 mètre
- escalier de gabions “semelle” (0,5 m x 1 m x 2m)
l Etanchéité : massif amont de terre compactée
* Tapis filtrant et filtre vertical
granulométrie :
- sable = 2 mm à 5 mm
- gravier = 5 mm à 25 mm
l Ancrage et étanchéité souterraine : tranchée de
profondeur variable (0 à 4 m) remplie de terre
compactée.
* Lame déversante : épaisseur inférieure à 40 cm
* Protection aval antiérosive : Selon l’épaisseur de la
l.ame déversante pierres libres ou bassin de
dissipation.
* Protection amont IJU talus de terre : perré
gravillonné : pente 1 L
195

I Cranchée d'é/-anchLkc/ eddl, , 0,s m

Figure 108 - Déversoir en gabions


(profil type)
Conserver 1 ‘eau et les sols : les microbarrages 233

“..

Lorsque cette ‘,,,!


(spais&uy”&5passe 20 cm, il y a lieu de réaliser un Y’.
bon bassin de dissipation et de se méfier des
ph4noménes d’érosion à 1 ‘aval des digues.
* .La’.‘,profondeur de la tranchée d’étanchéité est
calculée. de manière à respecter au minimum la règle _,
de LANE “et à eviter ainsi le renardage.
* Le” perr@ gravillonné, qui sert de parement au :
talus amont, est indispensable pour éliminer l’effet :
du batillage (vaguelettes.1 sur le bassin d’eau. De
plus, il protège le talus des dégradations par le ,,
betail en saison sèche lorsque la cuvette est vide. ,:
,,
PROTECTIONS ANTI-EROSIVES AVAL

Comme pour les petits barrages, l’énergie de l.‘eau de


déversement doit être dissipée après son passage dans
1’ évacuateur de crue.
Le parement du talus aval du déversoir réduit en
partie cette énergie par effet de diversion sur le courant
d’eau, mais un dispositif aval doit être prévu pour
dissiper totalement cette énergie.
Le choix du dispositif est fonction de deux
paramètres : l’épaisseur de la lame déversante et
l’érodibilité du terrain.

L’épaisseur de la lame déversante dépend du débit de


crue estimé lors des études hydrologiques et de la
longueur du seuil du déversoir.
Une épaisseur réduite permet de prendre des garanties
supplémentaires pour la solidité des ouvrages. Cependant
la longueur du déversoir est parfois imposée par les
caractéristiques topographiques du site et l’épaisseur de
la lame d’eau à évacuer peut être importante.
Les digues déversantes supportent rarement sans
dommage une lame d’eau supérieure à 40 cm.

L’érodibilité du terrain est un facteur très complexe qui


fait intervenir :
- la pente du terrain,
- la hauteur d’eau,
- la vitesse d’écoulement
- la texture du sol et la cohésion entre ses éléments
constitutifs.
L’évaluation de tous ces paramètres conduit à des
études très poussées de mécanique des sols. Aussi sur le
terrain est-il préférable d ’ observer directement les
manifestations de l’érosion (y a-t-il des griffes, des
rigoles, des ravines ? où sont-elles situées ?) pour
évaluer le “risque érosif” à 1’ aval des digues
déversantes.
234 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Choix du dispositif antiérosif. Connaissant 1 ‘épaisseur de


la lame d’eau déversante et le “risque érosif”, il faut
alors choisir entre un simple revêtement aval de pierres
libres ou un véritable bassin de dissipati.on et en définir
les caractéristiques (voir tableau et figure 109).

inférieure à 20 cm et de
empierrement de largeur

-b- Cas de lame d'eau inférieure à 20 cm et de


terrain peu érodible : empierrement de
largeur égale à h.

--+
\

-C- Cas de lame d'eau supérieure à 20 cm et de


*,zz érodible : bassin de dissipation

-db Cas de lame d'eau supérieure à 20 cm et de


cfl,rr;;frrJ;ulzS;;$.ble : bassin de dissipation

Figure 109 - Dispositif de protection antiérosive à _


1’ aval du déversoir
Conserver l'eau et les ~01s : les microbarrages 235

LES DIGUES EN TERRE COMPACTEE POUR LE PROLONGEMENT


DES DEVERSOIRS

Les digues déversantes peuvent être : à déversoir


total ou à déversoir(s) partiel (s) et tronçons
insubmersibles.

* Les ouvrages à déversoir total sont réalisés dans


des bas-fonds étroits, souvent en tête des marigots. Deux
bajoyers protègent alors les berges des affouillements
latéraux (voir figure 110a 1.
l Les ouvrages avec déversoirs partiels et digues
insubmersibles permettent 1’ aménagement de bas-fonds plus
larges. La longueur des déversoirs est déterminée pour
évacuer la crue et leur prolongement est réalisé en terre
compactée (figure 110b).
La liaison déversoirs-digues en terre est protégée par
des murs bajoyers qui évitent les affouillements.

Figure 110 - Coupes en long dans l’axe de digues -


déversantes.

a- Digue à déversoir to.tal

h- Déversoirs partieIs et digues en terre.


236 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Caractéristiques et dimensionnement des digues en


terre (figure 111) .
* Hauteur : la digue ne doit jamais être submergée
lors des crues. Sa hauteur doit donc être suffisante et la
revanche (R) par rapport à la cote du seuil du déversoir
égale à :
R = épaisseur de la lame déversante maximum + 0,s m
* Largeur en crête : elle dépend de la hauteur de la
digue et est déterminee par la relation :
L = 1,65 V7-i
où L .= largeur de la crête
H = hauteur de la digue
(une digue d.e 1,s m de hauteur doit avoir 2 m de
largeur en crête).
l Pente des talus : elle doit garantir leur stabilité
au glissement :
- si le terrain de fondation est peu cohérent la pente
est de II
2
- si le terrain de fondation est cohérent la pente est
de 1 L.
195
* Protection de la crête et des talus : la digue en
terre est protégée des érosions (pluies, batillage,
vent... ) par un perré gravillonné ou simple.
Le talus aval peut être enherbé avec de l’hndropogon
gayanus ou Cenchrus ciliaris si les pierres sont rares à
proximité du site. En zone soudano-sahélienne
l’enherbement des talus est délicat car la reprise des
semis ou plantations est souvent difficile (particulièrement
dans le nord de la zone). De plus en saison sèche la
couverture herbacée attire le bétail qui provoque’ des
dégâts importants.
l Profondeur de la tranchée d ’ ancrage et
d’étanchéité : lorsque la couche superficielle du terrain
est assez perméable, la tranchée doit être creusée jusqu’à
un horizon imperméab’e suffisamment épais dans le
sous-sol.
Dans tous les càs la profondeur de la tranchée permet
de respecter la règle de LANE pour éviter la création de
renards dus aux infiltrations dans les fondations :

Lv + ; Lh> C H

où Lv = longueur des cheminements horizontaux


Lh = hauteur d’eau à l’amont de la digue
C = coefficient dépendant de la nature du terrain
*Voir p. 151 (voir chapitre 5.3”)
* Drain horizontal : il est placé au contact des
fondations sous le talus aval. Son rôle est de rabattre la
ligne de saturation dans la digue et d ’ éviter le
renardage du aux infiltrations dans les fondations (voir
*Voir p. 151 chapitre 5.3 *)
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 237

L’emprise du drain horizontal à l’intérieur de la


1 I4
digue est égale à 5 à de la largeur de la base

de la digue.
Son épaisseur est égale à 0,2 m (10 cm de sable + 10 cm
de gravier) sur fondations imperméables et à 0,3 m sur
fondations perméables (10 cm de sable + 10 cm de gravier
+ 10 cm de sable).

amont aval
2

Figure 111 - Digue en terre compactée


(coupe en travers type)

1 - Terre compactée
2 - Crête
3 - Perré
4 - Drain filtre horizontal
5 - Tranchée d’étanchéité
1T.N) - Terrain naturel
238 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LA LIAISON DIGUE EN TERRE/DEVERSOIR : PROTECTIONS


LATERALES

Pour éviter les affouillements au niveau de la jonction


des digues en terre avec le déversoir, des murs bajoyers
sont indispensables.

Murs bajoyers des déversoirs en béton

Les protections latérales du déversoir sont réalisées


avec des murs bajoyers en béton cyclopéen ou en pierres
maçonnées. Ces murs verticaux sont pourvus d’écrans
antirenards noyés dans la terre compactée qui évitent
qu’une ligne de fuite se crée au contact terre-béton.

Caractéristiques et dimensions ( figure 112)


* largeur en crête (a 1 : a = 1,65 H
* épaisseur du mur (c) : c = 0,3 m à 0,s m

* longueur de l’écran antirenard b = H


3
* hauteur du mur au-dessus du sol (H) : H = hauteur
du déversoir + épaisseur maximum de la lame
déversante + 0,s m
* pentes des murs latéraux : identiques aux pentes
des talus amont et aval de la digue en terre.
* dosage du béton : 350 kg de ciment (CPA classe
325) par mètre cube de béton

Murs bajoyers des déversoirs en gabions

La réalisation des murs bajoyers d’un déversoir en


gabions est toujours délicate. La jonction terre-gabions
est une zone particulièrement sensible au renardage car
les éléments terreux ont tendance sous l’effet de l’eau à
migrer entre les pierres.
Le rôle des filtres est primordial dans ce type
d’ouvrage et leur exécution doit être parfaite :
- granulométrie variable,
- mise en place des couches successives impeccable.

Caractéristiques et dimensions (figure 113)


l Mur latéral du bajoyer : réalisé en gabions semelle
(2 m x 0,s m x lm) disposés perpendiculairement et
imbriqués dans le gradin du talus aval du déversoir.
* Filtre vertical au contact terre-gabions : filtre à
granulométrie variable (croissante de la terre vers les
gabions).
- Sable : diamètre des grains compris entre 2 mm et
5 mm, épaisseur de la couche 25 cm.
- Gravier : diamètre des grains compris entre 5 mm et 25
mm, épaisseur de la couche 25 cm.
- Pierraille : diamètre des éléments compris entre 25 mm
et 110 mm, versées dans les gabions lors de leur
remplissage elles occupent les vides entre les pierres.
Conserver 1 ‘eau‘ et les sols : les microbarrages 239

1/ ‘I/ ,’

Figure 112 - Jonction déversoir-bajoyer-digue en terre-


dans le cas d’ouvrages en béton
(vue en coupe et perspective)

1 - Mur bajoyer amont


2 - Ecran antirenards
3 - Mur bajoyer aval
4 - Fondation du mur bajoyer
5 - Mur d’étanchéité du déversoir
6 - Enrochement
7 - Tapis filtrant
T.N - Terrain naturel
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
240

0 0,5 A
échelle - m

- Figure 113 - Jonction déversoir-bajoyer-digue en terre


dans le cas d'ouvrages en gabions
(vue en coupe et perspective)

1 - Digue insubmersible en terre compactée


revêtue d'un perré
2 - Gabions du mur bajoyer
3 - Perré maçonné étanche antirenards
4 - Digue d'étanchéité amont du déversoir
revêtue d'un perré
5 - Filtre vertical au contact terre-gabions
6 - Tapis drainant
7- Filtre vertical du déversoir
8 - Gabions du déversoir
9 - Tranchée d'étanchéité
T.N. - Terrain naturel
Conseper 1 ‘eau et les sols : les microbarrages a41

l Perré ,amont maçonné : couverture du talus sur toute


sa surface (du bas en haut) et sur une longueur de 3 à
5 m.
- Epaisseur 30 cm minimum,
- Rejointement en mortier gras dosé à 600 kg de ciment
(CPA classe 325) par mètre-cube,
- Les pierres. doivent être propres et mouillées à la pose.

LE SYSTEME REGULATEUR : LE PERTUIS A BATARDEAUX


HORIZONTAUX

Cas des digues déversantes en béton cyclopéen et


enrochements.

Le système régulateur est placé au niveau du


déversoir à l’emplacement du lit du cours d’eau.
Le pertuis est constitué ainsi : (figures 114 - 115)
l un mur d’étanchéité en prolongement de celui du
déversoir et équipé de glissières pour l’emboîtement des
batardeaux,
* deux murs en ailes, pour la protection latérale, et
le contrefort de l’ensemble régulateur,
* une dalle horizontale coulée sur le terrain naturel
décapé,
l un enrochement de pierres en vrac pour dissiper
l’énergie de l’eau de chute.

- c,wtreCort an enrochament

-a- _-_-_
-’ hchëe itancheïk

Figure 114 - Emplacement d’un pertuis à batardeaux-


sur une digue déversante en béton cyclopéen et
enrochement
(vue en plan)
242 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

amot+ ava I

r glisz;ère dez ha tarde-


1

rochement de dkipatl’on

mur &anh6 té -
richelie Io,Sm

Figure 115 - Caractéristiques d’un pertuis à-


batardeaux
(vue en coupe) - AA'

Cas des déversoirs en gabions

La mise en oeuvre de systèmes régulateurs au niveau


des parties gabionnées de la digue déversante est
délicate. L ‘expérience montre que les risques de
renardage et d ’ affouillements sont élevés, car la liaison
gabions-terre-système régulateur n’est jamais parfaite,
d’autant que ces divers matériaux réagissent différemment
au tassement des fondations.
La plupart des ouvrages en gabions ne sont pas
pourvus de système régulateurs à gros débits (pertuis ou
dalots) et le contrôle du niveau du plan d’eau. est
impossible. Les systèmes par siphons ne permettent pas de
contrôler rapidement le niveau de l’eau, à cause de leur
faible débit (peu de charge d’eau à l’amont).

Lorsque la maîtrise de l’eau est indispensable,


1 ‘ouvrage régulateur est exécuté au niveau d’une des
digues en terre compactée. Dans ce cas, l’aval du
système doit être correctement protégé de l’érosion qui se
manifeste forcément, et d’autant plus, que la pente
latérale du bas-fond est forte. Un bassin de dissipation
suivi d’un coursier sont souvent indispensables afin que
l’eau évacuée rejoigne le talweg sans provoquer de
dégâts (érosion régressive) (voir figure 116). .
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 243

1 Lit
/ marigot
‘\ /
\ \
‘\ .---_-_-.._
\
L------ D6Y6

h=

sens eau

Figure 116 - Exemple de coursier aménagé en gabions -


et enrochements
(vue générale en plan et détail du coursier)

Le pertuis (figure 117) se caractérise par :


l deux murs latéraux : ils font office de murs
bajoyers et sont conçus de la même manière : murs en
ailes et écran antirenard
l une dalle bétonnée : dalle de béton cyclopéen de
0,3 à 0,5 m d’é-paisseur (dosé à 350 kg de cimént par m3
de béton) :
- elle est percée de barbacanes (conduits verticaux) à
intervalles réguliers (lm x lm) qui réduisent le
développement des forces de sous pression qui ont
tendance à soulever l’ensemble bétonné (diamètre des
trous : 30 à 50 mm),
- sur fondation rocheuse la dalle est coulée en pleine
fouille. Sur fondation meuble elle est coulée sur un
tapis filtrant exécuté au contact du terrain (couches
successives de sable et graviers ; épaisseur totale 0,3
à 0,5 mètres),
- une bêche d’ancrage permet une meilleure tenu6 de
1’ ensemble bétonné (position amont et/ou aval),
- la longueur de la dalle est calculée de façon à
respecter la règle de LANE et éviter le renardage :
Longueur 3 (C H - Lv)
où H = hauteur d’eau maximum
Lv = longueur des cheminements verticaux
*Voir p. 151 C = coefficient de LANE (voir chapitre 5.3”)
244 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* un bassin de dissipation :la dissipation est


provoquée par un muret élevé en travers de la dalle
bétonnée et débouchant sur un coursier (radier aval) :
- la profondeur du bassin qui suit le muret est comprise
entre @,3 et 0,5 mètres, pour des hauteur de chute d’eau
infkieures à 1,5 mètres),
- la longueur est égale à 2 fois la hauteur maximum de
l’eau dans le pertuis.
* un jeu de batardeaux encastrés à chaque extrémité
dans des glissières aménagées dans les murs bajoyers. Le
batardeau inférieur est noyé dans la dalle horizontale.

I I t Ldatle bétonnée

Figure 117 - Pertuis à batardeaux horizontaux dans


une digue en terre compactée
(vue en coupe et perspective)
Conserver 1 ‘eau ‘et les sols : les microbarrages 245

Le jeu de batardeaux
Il est réalisé en madriers de bois dur ou en tôle
soudée sur un bâti métallique. Dans les deux cas, la
surface de contact entre les batardeaux doit être parfaite
pour éviter les fuites d’eau. Une bande de caoutchouc
peut être intercalée entre eux pour assurer une meilleure
étanchéité (bande de chambre à air par exemple) (voir
figure 118).
La longueur variable des batardeaux (2 à 5 mètres)
est calculée en fonction du volume d’eau à évacuer dans
un laps de temps fixé (voir chapitre 5.5 ).
La hauteur des batardeaux est comprise entre 15 et
30 cm, afin d’obtenir une précision suffisante dans le
contrôle du niveau du plan d’eau.

L-'
d-
/-
L:---- C
-a- -b-

Figure 118 - Schémas des batardeaux horizontaux -


(vues en coupe et perspective)

a- Batardeaux en madriers
b- Batardeaux en tôle sur bâti métaZZique

1 - Mur de béton cyclopéen


2 - Madrier
3 - Etanchéité (chambre à air)
4 - Bâti métallique
5 - Tôle
246 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Remarque : Le dalot est un autre système de contrôle du


plan d’eau.
Si le pertuis est le système le plus couramment mis en
oeuvre et le mieux maîtrisé par les villageois, il n’est
pas le seul à être utilisé sur les digues déversantes :
des dalots équipés de vannes peuvent aussi être employés
(figure 119). Le dalot est un conduit qui traverse le
corps de la digue de part en part. Sa section est carrée
ou rectangulaire et une vanne coulissante située en amont
peut être manoeuvrée depuis la crête de l’ouvrage. De
conception plus complexe, il donne les mêmes résultats
que les pertuis avec l’inconvénient d’être beaucoup plus
facilement colmaté par le charriage (transport par l’eau
de branches, tiges de mil etc).
Comme pour les pertuis, l’aval du dalot doit être
aménagé contre 1 ‘érosion (perré antiérosif et coursier s’il
y a lieu).
vanne
-l
T r héton

remelle de -I erré de pond


béton maigre recouvert de y; hJC

-a.

.&an ant-; renard

- semellr

-b-
- Figure 119 - Exemple de dalot mis en oeuvre dans
une digue en terre compactée
(projet “Aménagement de marigots” Bakel - Sénégal
oriental - GREDI

sch6ma a- vue en coupe longitudinale


schéma b- vue de face (amont)
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 247

~STABILITE DES OUVRAGES

Des études de stabilité des digues déversantes sont


nécessaires :
- stabilité au glissement des talus de terre ou
d’enrochements,
- stabilité au renversement des déversoirs en gabions
ou en béton,
- stabilité au glissement sur les fondations.
Elles sont identiques à celles réalisées pour les petits
*Voir p. 153 barrages (voir chapitre 5.3, 5.4, 5.5)*
196, 214
Si les règles de conception décrites aux chapitres
précédents sont respectées et si les fondations sont
saines, les risque de rupture ou de détérioration des
ouvrages sont faibles. Ceci n’exclue pas de faire appel à
des spécialistes le cas échéant pour vérifier la valeur du
dossier technique.

~EXECUTION DES TRAVAUX

LES MATERIAUX ET LE MATERIEL

Terre compactée
La terre pour le compactage doit être de bonne
qualité :
- du point de vue granulométrie : les éléments fins
s ‘intercalant entre les éléments plus grossiers,
- du point de vue humidité : la terre trop sèche se
compacte mal ; la terre trop humide se met en “boue”
et colle aux outils (voir chapitre 5.2*).

l Le matériel de compactage
La cualité du compactage garantit la solidité des
dfgues en terre.
Les digues déversantes, de dimensions réduites
nécessitent d’assez faibles volumes de terre à mettre en
oeuvre (quelques centaines de mètres cubes au maximum).
1,‘utilisation de petit matériel est souvent possible pour
le compactage à condition de respecter quelques règles
simples :
- com-acter en couches minces (de 5 à 10 cm
d ‘Epaisseur de terre foisonnée),
- scarifier entre chaque couche,
- effectuer plusieurs passages de compacteur,
- humidifier la terre s’il y a lieu.

Le choix du matériel dépend des “moyens” disponibles


(humains et fi.nanciers) et des opérations à effectuer :
- la dame manuelle est un matériel simple mais qui ne
permet pas de traiter des volumes importants. Elle
doit être réservée aux travaux de finitions - Les
petits rouleaux vibrants (lt à 1,5 tonne) sont adaptés
aux petits chantiers et permettent un bon compactage
240 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

harge

rn;talliqke
-a-

at-res de rigiditr’

t
cylindre khelle ti

- Figure 120 - Rouleau compacteur à traction animale-


de fabrication artisanale

a- vue d’ensemble

b- cylindre vu en coupe

Caractéristiques
- Châssis métallique : cornière ou IPN
- Hauteur du rouleau 60 cm
- Longueur du rouleau 80 .cm
- Tôle : épaisseur 10 mm
- Matériau de remplissage : sable
- Poids du rouleau plein : 550 à 600 kg
- Poids total en charge (rouleau + plateaux)
600 à 800 kg
- Animaux de traction : 2 ânes
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 249

par passages répétés. Leur utilisation est


,généralement conseillée. Automoteurs, ils sont moins
fatigants que les moyens manuels.
- le rouleau à traction animale est une solution
intermédiaire intéressante lorsque la qualité de la
terre le permet. Il remplace le rouleau vibrant de
manière satisfaisante à condition de doubler le nombre
de passages (6 à 10 passages) et de t;e;i;;
l’épaisseur des couches (5 cm au maximum).
rouleaux (mis au point par l’école centrale de Paris
au laboratoire de mécanique des sols 1 sont
actuellement employés avec succès au Burkina Faso
(figure 120).

l Le matériel de transport
- Dans des cas très exceptionnels 1’ emploi de
charettes est possible (faibles volumes de terre et de
pierres, distances très courtes). Ce moyen de
transport est peu performant et allonge
considérablement les temps de travaux.
- L’utilisation d’un camion benne est presque toujours
nécessaire : 6 à 7 tonnes de charge utile.
- Le camion peut être remplacé par un tracteur et une
remorque si les distances à parcourir sont assez
fai.bles.

l Le petit matériel de chantier


- pelles, pioches,
- brouettes,
- cordeau,
- niveau à eau.

Les bétons
En général les bétons seront dosés à 350 kg de ciment
(CPA classe 325) par mètre cube.
l Béton cyclopéen
- 1 sac de 50 kg de ciment
- 1 brouettée de sable
- 1 brouettée de gravier
- 0,5 brouettée de pierraille
l Béton pour maçonnerie
- 1 sac de 50 kg de ciment
- 1 brouettée de sable
- 2 brouettée de gravier
l 200 litres d’eau par m3 de béton

Le matériel : les gâchées seront réalisées à la main ou


avec une bétonnière selon les volumes de béton à mettre
en oeuvre. Au delà de quelques dizaines de mètres cubes
la bétonnière est iridispensable.

Les gabions
Les gabions utilisés sont généralement des gabions
“semelles” de fabrication artisanale.
250 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Leurs dimensions courantes sont 2 m x lm x 0,s m


(voir chanitre 5.3*).

LA REALISATION

Les étapes de l’exécution des travaux pour les digues


déversantes sont identiques à celles des petits barrages
utilisant le mêmes technologies de construction (voir les
*Voir p. 153 chapitres 5.3, 5.4, 5.5)“.
201, 216

En résumé :
étape 1 : préparation des zones d ’ emprunt et
regroupement des matériaux nécessaires ( sables,
graviers, pierres).
étape 2 : décapage des fondations.
étape 3 : réalisation des déversoirs avec le système
de contrôle du niveau du plan d’eau s’il y a lieu.
étape 4 : mise en oeuvre de la terre compactée et du
système de contrôle s’il y a lieu.
étape 5 : exécution des protections de talus et des
aménagements aval anti-érosifs (enrochements, bassins
de dissipation, coursier.
Conserver l'eau et les sols : les microbarrages 251

6.3 - LES DIGUES FILTRANTES


252 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

AMENAGER LE BAS-FOND PAR UNE SUCCESSION DE DIGUES FILTRANTESI

Une digue filtrante est un microbarrage perméable, en


pierres libres ou en gabions, qui freine l’eau de crue et
l’épand sur les terres cultivables du bas-fond
(figure 121). L’eau y stagne pendant quelques heures
après la pluie tout en s’écoulant progressivement vers
l’aval.
En principe, ce type d’ouvrage ne doit pas déverser
et toute l’eau de crue doit percoler au travers du massif
du microbarrage. Seuls les ouvrages en gabions ou les
digues totalement colmatées, peuvent déverser après
plusieurs années d’existence.

Il est souvent intéressant d’implanter les digues


filtrantes suivant des courbes de niveau car la surface
d’épandage est plus grande et le déversement moins
important .
Par ces ouvrages, on recherche :
- une décantation des eaux à l’amont et la création
de terrasses de sédimentation à faibles pentes,
- une meilleure infitration des eaux de surface et une
recharge de la réserve utile des sols pour une bonne
alimentation en eau des cultures.

( Figure 121 - Principe de fonctionnement d * une digue _


filtrante
(coupe en travers) (source AFVPI
- L’eau de crue est freinée et est retenue
E[
quelques heures après la pluie.
[: - Les particules solides transportées par 1 ‘eau
se déposent en une terrasse de sédimen-
tation : un sol se recrée.
- L’eau stagnante s’infiltre dans le sol et
ml recharge sa réserve utile.
Le drain de pied est prolongé sur le talus
amont. On le prolonge chaque année avant
la saison des pluies (sur le talus non
colmaté par la terrasse). Il intercepte et
dévie les écoulements à travers la digue.
En augmentant le parcours à travers la
digue, il ralentit donc la vidange de la
retenue temporaire.
L’eau en excès filtre dans le massif
d ‘enrochement où elle perd sa force érosive
avant d ‘être évacuée vers l’aval où une
autre digue 1 ‘attend.
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 253

La vocation des digues filtrantes est donc la


restauration ou la protection de bas-fonds fertiles en
vue d’une agriculture pluviale plus performante :
* lutte contre l’érosion,
* maintien de la fertilité des sols,
* protection des cultures contre le caractère
aléatoire des pluies saisonnières.

Une digue filtrante est un aménagement à l’échelle de


la parcelle. Les superficies concernées sont de l’ordre de
0,5 à 2 hectares et ne touchent donc qu’un nombre très
réduit d’exploitations agricoles.
L’aménagement par digues filtrantes se conçoit pour
l’ensemble du bas-fond. Il suppose une démarche plus
globale et a un impact plus net sur l’écosystème de ce
terroir.

Il faut donc considérer deux temps dans la vie


d’un aménagement :
- la phase de conception-réalisation, qui
nécessite un travail collectif de plusieurs familles
à l’échelle du bas-fond,
- la phase d’exploitation-entretien des
ouvrages, qui est prise en charge par quelques
individus responsables des parcelles qui se
reconstituent derrière les ouvrages.

L ’ aménagement vise la reconstitution de terrasses


successives dans le bas-fond (figure 122).

I-Figure 122 - Principe de l’aménagement en terrasses-


suctiessives
(coupe en long dans le bas-fond)

La succession des digues de 1 ‘amont vers 1 ‘aval


dans un bas-fond permet la conservation et la
restauration de terrasses cultivables successives.
254 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

L’ECARTEMENT ENTRE LES DIGUES

Il est déterminé selon :


- la pente longitudinale du talweg,
- la hauteur en crête des micro-barrages.
par la relation
D=H x100
P
où D = distance d’axe en axe entre la digue amont et la
digue aval
H = hauteur maximum en crête de la digue (au niveau
du talweg)
P = pente longitudinale du talweg (en %) (figure 123)

Plus la pente est forte, moins la superficie


cultivable restaurée par digue est importante. Elle
l’est d’autant moins que les pentes latérales sont
fortes elles aussi.

/-- Figure 123 - Détermination de la distance optimale -


ent,re deux digues filtrantes
(vue en coupe)

LES DIMENSIONS DE LA DIGUE

La hauteur des micro-barrages


Elle varie selon les sites entre 0,5 m et 2 m au
maximum. Au delà de 2 mètres de hauteur, la charge à
1’ amont provoque une pression importante sur le talus,
qui induit une vitesse de percolation de l’eau dans le
corps de l’ouvrage incompatible avec la stabilité de
1 ‘enrochement .
Au passage des ravines, cette hauteur est facilement
attei.nte et la technique des enrochements libres peut être
remplacée par l’utilisation de gabions.

La longueur en crête
Les digues filtrantes sont des ouvrages à crête
horizontale dont la longueur est fonction des pentes
l.atérales’ et de la hauteur de la crête.
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 255

Ce sont généralement des ouvrages transversaux,


construits perpendiculairement à l’axe du bas-fond. Ils
ne dépassent pas quelques centaines de mètres de
longueur (100 à 200 mètres) (voir figure lOl*) .
On construit aussi des ouvrages en courbe de niveau
(figure lOla*), qui sont naturellement plus longs.
Les mêmes écoulements sont répartis sur une plus
grande longueur de digue : la hauteur d’eau déversante
est donc moindre, la terre se dépose sur une plus grande
superficie derrière la digue. Les écoulements sur les
branches latérales de la digue peuvent éroder les
versants du bas-fond, lorsqu’ils se reconcentrent
naturellement dans le lit du bas-fond.

UN AMENAGEMENT D'AMONT EN AVAL

L ‘aména.gement des bas-fonds en digues filtrantes


nécessite un aménagement d’amont en aval pour des motifs
techniques de résistance des ouvrages :
- un microbarrage situé à l’aval d’un bassin versant
de grande superficie, devra soutenir le choc de crues
importantes et risque d’être endommagé rapidement si
les parties hautes de ce bassin ne sont pas traitées,
- les manifestations de l’érosion en ravines sont
généralement plus marquées dans le secteur aval des
bas-fond et évoluent rapidement (voir figure 124).
Cette érosion régressive gagne rapidement le pied du
talus aval des microbarrages qui est destabilisé et
s’écroule.
Pour éviter ou stabiliser ce phénomène causé par une
concentration de l’eau de ruissellement sur des voies
privilégiées d ’ écoulement, le bas-fond doit donc être
aménagé en amont de la zone érodée.

Le choix du site de construction d'un premier


ouvrage doit, en théorie, être choisi. là ou les
rigoles d’érosion deviennent ravines (figure 125). En
pratique, le choix est fonction des impératifs
techniques d’une part et des impératifs agronomiques
(possibilités de mise en valeur), sociaux (désirs des
villageois 1, économiques (coût des ouvrages) d’autre
part.

Une digue filtrante ne doit en aucun cas traverser de


grosses ravines (supérieures à 1 mètre de profondeur). La
correction et le traitement de telles ravines font appel à
d’autres techniques d’aménagement.
256 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

- Figure 124 - Erosion régressive et dégradation d’une


digue
(vue en coupe)

étapes 1, érosion régressive d ‘un bas-fond


2et3 :

étapes 4 : le talus aval est déstabilisé et


glisse dans la ravine

1, : sens de 1 ‘écoulement

4: sens de progression de 1 ‘érosion

Le ravinement remonte le long du talweg jusqu’à


atteindre un profil d’équilibre (stade à partir
duquel 1 ‘évolution s’arrête) on note que :
* tout phénomène augmentant les écoulements
(dégradation du couvert végétal, techniques
culturales inadaptées, crue exceptionnelle.. ./
déplacent le profil d’équilibre vers 1 ‘amont.
* tout phénomène les stabilisant ou les réduisant
(lutte en amont contre le ruissellement., adoucissement
des pentes.. . ) stabilisent le profil d’équilibre.
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 257

F~OSL~~O~ de CL micro- barrages SLLCC~SS; 1s dans un barrin versant

Choix de I’emp\acrrnent d’un micro. barrage à pror;miLe de têk d’u


marigot

Et d&‘pgLs d’ah uvkms après disparition de l’eau retenu

L Figure 125 - Conception de l’aménagement en digues


filtrantes de 1 ‘amont vers 1 ‘aval du bas-fond.
D’après JL. CHLEQ et H. DUPRIEZ
‘Eau et terres en fuite”
258 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

- DES DOMAINES D’APPLICATION VARIES

LA MISE EN VALEUR DES TERRES CULTIVABLES

La mise en valeur des terres à l’amont des digues


filtrantes dépend de la nature des sols :
* si Ies sols sont très perméables et légers (sableux
ou sablo-limoneux) , le mil et l’arachide sont cultivés.
Ces terres sont généralement situées à l’amont des
marigots ou sur les franges latér’ales du bas-fond, au
pied des versants,
* si les sols sont plus lourds et bien structurés
(argile-limono-sableux ou limono-argileux) , le sorgho
et le maïs donnent de bons rendements (les cultures
de sorgho pratiquées au nord du Burkina Faso sur
digues filtrantes peuvent produire de 1,s tonne à 2
tonnes par hectare),
* si les sols sont argileux ou argile-limoneux ét assez
hydromorphes (s’engorgent facilement), le riz pluvial
est la seule culture possible.
Ces sols sont courants dans les parties aval des
marigots ou au coeur des bas-fonds (à proximité du
tal.weg) où les processus de sédimentation provoquent
le dépôt des argiles et limons en quantité, importante.
Le choix des cultures, qui valoriseront lemieux le
microbarrage, est donc fonction du relief du site
(toposéquence) et de la nature des sols
(pédoséquence) . Il arrive que pour une même digue
plusieurs cultures soient pratiquées selon leurs exigences
propres (figure 126) .
C’est l’étude agronomique du site qui permet de
déterminer ses potentialités culturales.

H5
0

-Figure 126 - Zonage des cultures à 1 ‘amont d’une _


digue filtrante
/vue de dessus)
1 - Zone de bordure souvent sableuse ou
sablo-gravillonnaire : mil, arachide
2 - Zone de sédiments limono-sa bleux bien
pourvue en eau : sorgho, maïs
3 - Zone hydromorphe à forte teneur en argile :
riz pluvial de bas-fond
4 - Digue filtrante
5 - Tracé du talweg
Conserver l’eau. et les sols : les microbarrages 259

LA PROTECTION DES RETENUES D’EAU CONTRE


L ‘ENVASEMENT

Le problème majeur des retenues d’eau (petits


barrages ou mares artificielles) dans les zones
soudano-sahéliennes est l’envasement des cuvettes.
La réalisation de digues filtrantes en bordure des
plans d’eau permet de bloquer les apports solides, dus
au charriage par l’eau de ruissellement à l’amont du
bassin de retenue (figure 127).
La digue située le plus en aval est placée à la limite
de la zone d’inondation du barrage et la distance entre
le ouvrages peut être raccourcie de manière à obtenir une
efficacité supérieure du ralentissement de l’eau de crue.
Lorsque le barrage est situé à l’aval d’un bassin
versant important occasionnant de forts débit de crue, il
y a lieu de vérifier que les digues filtrantes peuvent
résister au passage de l’eau sans dommage.

ph d
barraoe

Figure 127 - Protection contre 1’ envasement d’une


retenue d’eau
(vue du bas-fond en plan)
260 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LES DIGUES FILTRANTES COLMATEES ARTIFICIELLEMENT


POUR LA RIZICULTURE INONDEE

Ces microbarrages sont mis en oeuvre lorsque, dans


des bas-fonds aux pentes faib1e.s (moins de 3 %), la
partie centrale au niveau du talweg présente des
caractères d’engorgement quasi-permanents en saison des
pluies. Cette hydromorphie peut être due à un mauvais
drainage et/ou à une texture du sol à dominante
argilo-limoneuse.
Dans ce cas tout le coeur du bas-fond peut être mis
en eau (figure 126) par colmatage du pied de la digue et
la riziculture inondée est pratiquée. Généralement, dans
ces zones hydromorphes aucune autre culture ne peut être
envisagée (les sorghos et maïs ne supportent pas
l’asphyxie racinaire et se comportent très mal en sols
engorgés 1.
Ce type de mise en valeur implique nécessairement un
zonage du champ à l’amont selon sa toposéquence, sa
pédoséquence et le comportement de l’eau en surface
(figure 129).

Figure 128 - Ouvrage mixte filtrant-déversant I


(coupe en travers de la digue)
: Partie filtrante de la digue

/zz/ : Partie colmatée de la digue

I=I : Bassin d’eau ‘permanent”

-_- .- Niveau de 1 ‘eau après la pluie


Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 261

+20
0

-20

-SO

Figure 129 - Valorisation d'un microbarrage en digue-


filtrante colmatée
1112 profil en travers du bas-fond)

hauteur 0 : niveau de la digue colmatée


haute + 20 : niveau de la crête filtrante

1 - Bassin d'eau sur sol argileux hydromorphe :


riz inondé
2 - Bordure du bassin d'eau sur sol engorgé :
riz pluvial
3 - Zone inondée pendant quelques heures après
la crue (effet digue filtrante) : sorgho ou
maïs.
4 - Zone humide marginale sur sol léger
(sableux) : mil, arachide
T.N : Terrain naturel

b EVOLUTION DU FONCTIONNEMENT D’UNE DIGUE FILTRANTE DANS LE


l TEMPS

Une digue filtrante évolue dans le temps en relation


avec la dynamique de la sédimentation à l’amont (figure
130).
* Dans les premières années de sa vie, l’épaisseur
d,es sédiments est faible et ils se localisent surtout dans
la partie centrale du bas-fond. L’eau de crue traverse le
corps perméable du microbarrage.
* Progressivement la cuvette se comble et la hauteur
de fi.ltration de la digue, donc les débits évacués,
di.minuent. L’eau en excès déverse sur la crête en lame
fine.
262 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* Lorsque la sédimentation s’arrête la cuvette est


presque comblée, seul subsiste un profil légèrement creusé
à l’amont de l’ouvrage. Toute l’eau de crue déverse au-
dessus de la digue.

-Figure 130 - Evolution d’une digue filtrante au cours-


de sa vie
(vues en coupe)

1 - Les premières années, 1 ‘épaisseur des dépôts


est faible et toute l’eau percale au travers
de la digue.

2 - Peu à peu la terrasse se crée, 1 ‘eau


s’infiltre dans le sol, une partie filtre
dans la digue, le reste de la crue déverse
sur la crête.

3 - Toute la digue est colmatée, la cuvette est


comblée et le sol est approvisionné en eau.
Toute 1 ‘eau de crue déverse sur 1 ‘ouvrage.
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 263

< “” .” y.,“-*,.,” .” _“, ” I x ,-‘~r~‘+!~ ,““.f’I ““_^ ”

‘Lei ‘kokegvehkes “de “‘cette.’ “&%o&tiok sont doubles : ’


* Du’ p4nt de vue agronomique, les cultures profitent:
mieux d’un. sol profond et le champ à l’amont atteint sa”
superficie maximale lorsque la cuvette est comblée. Le
niveau de mise en valeur, le choix des especes et :
variétés cultivées évoluent avec le temps.
* Du point de vue technique, il faudra prévoir,,’
l’évacuation à moyen terme de toute l’eau de Crue~
au-dessus de la digue. Il est donc nétessaire de réaliser ’
les études hydrologiques, et de prévoir la longueur de
dCversoir en assimilant l’ouvrage h une digue déversante
(pour une digue en pierres libres la lame déversante doit 1
avoir une epaisseur infkieure à 20 cm ; pour une digue.
en gabions, inferieure à 40 cm). D’autre part les
protections à 1 ‘aval, bassin de dissipation ou enrochement
anti-kosif seront dimensionnées en tenant compte d’une,
.hauteur de chute de, l’eau depuis la crête de l’ouvrage. ‘i
_ ;” _Z”

LES CONTRAINTES TECHNIQUES : L’EXPERIENCE DU BURKINA-FASO-

-a ~ertWr
Filtrantex
d'obset-va tien
ah BkRYiNA
des
Fkzo
d;gues
*

w inondable

Figure 131 - Développement de la technique des-


aménagements en digues filtrantes au nord du
Burkina Faso.
264 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

L’observation s’a.ppuie sur des terrains aussi variés que


possible répartis sur les provinces du Yatenga (chef-
lieu : Ouahigouya) et du Bam (Chef lieu : Kongoussi) où
de nombreux organisme de développement initient
actuellement des programmes de digues filtrantes :

L ’ AFVP : Association Française des Volontaires


du Progrès
L’Association”6.S” : Se Servir de la Saison Sèche
en Savane et au Sahel
Les ORD : Organismes Régionaux de
Développement
Le PAE : Programme Agro-Ecologique Allemand
Le FEER : Fonds de l’Eau et de 1’Equipement
Rural
Le PPI : Plan de Parrainage Inter-national

Le nord du Burkina Faso peut à lui seul offrir un


tableau assez complet de la technique, de ses réussites et
de ses échecs. Après deux passages sur le terrain
(novembre 86 et avril 871, en fin de saison des pluies et
en saison sèche, dans des paysages aussi variés que
ceux de Ouahigouya (au relief peu marqué) et de
Kongoussi (collines aux versants abrupts) (figure 131) ,
un premier constat s’impose.
Si dans de nombreuses situations, les digues filtrantes
ont parfaitement soutenu le choc des crues et traversé
sans dommage plusieurs saisons des pluies, dans certains
cas les opérations se sont soldées par des échecs.
Partiellement ou totalement détruits, ces ouvrages ne
sont pas systématiquement reconstruits. En effet, si la
construction est réalisée par tout ou partie d’un village,
l’entretien est généralement assuré par les exploitants
qui bénéficient directement de 1’ aménagement. Lorsque les
travaux de réfection sont trop ‘importants, il est
impossible à ces quelques hommes seuls de les réaliser.
L’analyse des causes de rupture des ‘digues permet de
tirer les enseignements utiles pour une meilleure mise en
oeuvre à l’avenir.

UNE LAME D'EAU DEVERSANTELIMITEE


En situation idéale, dans les premières années de son
fonctionnement, une digue filtrante ne doit pas déverser;
Cependant, le respect de cette règle conduirait bien
souvent à surdimensionner l’ouvrage. Aussi, une lame
d’eau déversante de faible épaisseur (inférieure à 20 cm)
peut elle être tolérée & condition d’asseoir, 1 ‘ouvrage sur
des fondations stables et de donner une nente faible à
son talus aval (1 1.
Lr
Conserver 1 ‘eau et les sols : les microbarrages 265

Sur certains sites, cette limite a été largement


dépassée et des débits de crue au-dessus des possibilités
de résistance des ouvrages ont dû être évacués.
Dans ce cas, les pierres de la crête et du talus aval
sont déstabilisées et emportées et de larges brèches
s ‘ouvrent dans la di,gue. A ce stade, l’ouvrage est
perdu. Pour éviter ce type de problème, il convient de
choisir les- sites sur des bassins versants de faible
superficie, et, de concevoir 1 ‘aménagement d’amont en
aval comme une succession de digues se protégeant les
unes 1eS autres (effet de laminage).

Dans tous les cas, pour plus de sécurité, une


évaluation des débits de crue est nécessaire au niveau de
la digue située en amont de la série. Par ailleurs, lors
de la construction de la digue filtrante en pierres libres,
1.a crête doit faire l’objet de soins tout particuliers :
mise à niveau rigoureuse et. largeur suffis,ante.
Dans certains cas, l’utilisation de gabions peut aussi
être envisagée pour protéger la crête, ou pour
construire l’ouvrage dans son entier (si la lame d’eau
déversante doit dépasser 20 cm d’épaisseur, 1 ‘emploi de
pierres libres sans protection est impossible), (figures
132 a et b).

o5m
déversante ) 20~17 et <40cm d-l

---
---
---
---
---

Lame déversa& <30cm gabion O,SU~O,SO x2 m

/-Figure 132 - L’utilisation des gabions pour la-


confection de digues filtrantes qui doivent supporter
des lames d’eau d’épaisseur supérieure à 20 cm
_ . a- Digue filtrante à crête gabionnée

b- Digue filtrante en gabions et enrochement


266 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

BIEN PROTEGER LES DIGUES

Lutter contre les affouillements sous la digue et les


renardage
La plupart du temps, les pierres de la digue filtrante
sont déposées sur le terrain naturel après un décapage
sommaire (figure 130).

En terrain cohérent et assez bien structuré, la


stabilité des fondations est assurée. Cependant, sur sols
sableux ou gravillonnaires, sur sols très argileux et
fluants ou présentant des zones particulièrement
affouillables (bois morts, termitières.. . 1, des passages
d’eau sous la digue provoquent par effet de renardage
des affaissements considérables. Ces phénomènes, amplifiés
par de grandes hauteurs d’eau (passages de ravines)
conduisent à l’effondrement de tronçons des ouvrages qui
crée des zones de déversement privilégiées des eaux de
crue et à l’ouverture de brèches.

Pour protéger la construction des affouillements


sous-jacents, ilest nécessaire de décaper la couche
superficielle du terrain et de procéder à la mise en
place sur le sol d’un tapis drainant. Cette opération
doit être systématiquement réalisée au passage des
ravines (figure 133b 1.

L’implantation de ce tapis drainant se généralise pour


tous les ouvrages où les débits filtrant à travers les
digues ou déversant sont relativement importants. En
déviant une partie du débit filtrant, il joue alors un
double rôle :
. Il permet une vidange plus lente du plan d’eau
résiduel. L’eau doit en effet parcourir un chemin plus
long pour traverser la digue. A travers le drain de
granulométrie plus fine que les pierre libres du corps
de la digue, le débit est moindre,
. en limitant le débit, il diminue aussi les risques de
renardage en aval de celle-ci. Or ce risque semble
non négligeable d’après 1’ expérience de quelques
années passées.

L’implantation du drain doit suivre le colmatage de la


digue. Avant chaque saison humide, on constitue un drain
sur le perré amont en disposant une couche de gravier
entre les pierres rangées sur la plus grande épaisseur
possible, sans réorganiser le perré déjà stabilisé.
Le drain repose sur le drain constitué l’année
précédente ; on lui donne une ampleur telle, qu’il ne
sera pas totalement recouvert par les dépôts d’alluvions
à venir. Pour sa constitution, voir la figure 81*.
Conserver l’,eau et les sols : les microbarrages 267

a val amont

A
-=----- --

I \
pierrer en vrac décapage sdnma;m

-a-

pinr Tes

perre’ aval

-Figure 133 - Décapage des fondations et confection _


d’un tapis filtrant selon la sensibilité à l’érosion du
terrain
(vues en coupe:

a- Cas de sols peu érodibles


b- Cas de sols érodibles ou de passages de
ravines

Eviter 1 ‘érosion à 1’ aval des ouvrages


L’érosion qui se manifeste à 1’ aval des ouvrages peut
prendre deux formes principales (figure 134).
La première est due à la reconcentration rapide des
eaux d’écoulement vers le talweg (lit mineur du marigot).
Cette manifestation est particulièrement visible lorsque les
pentes latérales sont assez fortes (supérieures à 2 %).
Peu à peu, des rigoles, puis des ravines se créent le
long du pied de digue et provoquent le glissement du
talus.
La seconde s ‘observe dans des zones où l’érodibilité
des sols autorise un ravinement très prononcé. Au niveau
du talweg les écoulements provoquent un surcreusement
accéléré du terrain. Cette érosion remontante atteint
rapidement le pied du talus, le déchausse et mène à
terme à son éboulement.
268 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Figure 134 - Processus d’érosion à l’aval des digues


filtrantes
(vue en plan du bas-fond)

Dans ces zones à fortes pentes (longitudinales et


latérales) sur des sols érodibles, où l’eau atteint
rapidement sa vitesse limite d’arrachage des
particules de terre, des systèmes de protection aval
sont nécessaires :
* confectionner des diguettes d’épandage destinées
à eviter la reconcentration trop rapide des eaux
vers le talweg,
* mettre en place un perré anti-érosif au pied de
la digue, posé sur un tapis drainant en portant
une attention toute particulière au passage des
ravines (perré l.arge, ravine reprofilée et
talutée.. . ) ( fi.gure 135). Ce perré anti-érosif aura
une longueur au moins égale à deux fois la
hauteur de la digue à l’endroit considéré à
laquelle on ajoutera deux fois la lame d’eau
maxi.male déversante,
* préfkrer les talus aval en pente un pour deux
Dl utôt que les parements verticaux favorisant
il affouillement.
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 269

Figure 135 - Protection aval anti-érosive -


(vue en plan du bas-fond)

Protections latérales contre le contournement des eaux de


crue.
Lorsque la cuvette de sédimentation est totalement
comblée, des phénomènes d’ affouillements latéraux peuvent
apparaître sur le côté des ouvrages.
Cette érosion est due au passage de l’eau qui déverse
sur le terrain naturel non protégé.

Pour éviter ces problèmes qui se manifestent après


plusieurs années de fonctionnement, des bajoyers sont
réalisés de chaque côté :
* si la lame déversante a une épaisseur de moins de
20 cm, un empierrement (perré gravillonné) posé sur un
tapis drainant suffit (figure 1361,
* si la lame déversante dépasse 20 cm d’épaisseur le
bajoyer est en gabions (figure 136).
270 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

bdjoyer -a-

Figure 136 - Caractéristiques d'un bajoyer en pierres _


libres : cas de déversements inférieurs à 20 cm.

a- Vue en coupe dans 1 ‘axe de la digue

b- Vue en plan
Conserver 1 ‘eau et les sols : les microbarrages 271

, /
L tapis Çi kfank
_a-

-c -

Figure 137 - Exemple de bajoyer en gabions : cas de


déversements compris entre 20 et 40 cm d’épaisseur

a- Coupe dans 1 ‘axe de la digue

b- Vue en plan

c- Perspective du bajoyer
272 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

ADAPTATION A LA RIZICULTURE INONDEE (Figure 138)-

L’adaptation partielle d’une digue filtrante à la


riziculture inondée consiste à colmater le talus amont sur
une hauteur de 0,s m au-dessus du sol. Le principe
devient identique à celui d’une digue déversante en
gabions et l’étanchéité est réalisée avec une diguette en
terre compactée à l’amont de l’ouvrage.

Les règles de construction :


* Réaliser un filtre vertical entre le massif de terre
et les gabions, constitué de 1’ amont vers 1’ aval de :
- sable,
- gravier,
- pierraille.
Chaque couche doit avoir au moins 10 cm d’épaisseur.
* Le talus amont doit être correctement compacté et ce
travail peut être effectué à la dame manuelle :
- terre argilo-limono-sableuse,
- terre humide,
- compactage en couches minces.
* Le parement du talus amont est revêtu d’un perré
gravillonné ou simple et a une pente maximum de
IL- ou mieux de 1 1
1s 2
Cette adaptation permet de récupérer les terres trop
humides du centre d’un bas-fond argileux sans maîtrise
de la submersion des rizières.
Si les potentialités rizicoles du bas-fond sont
reconnues :
- terre hydromorphe argileuse,
- pentes longitudinales et latérales faibles,
et que le désir des bénéficiaires va dans ce sens il
est préférable de construire une digue déversante “vraie”
(voir chapitre 6.2”).

enrmhem efit

- Digue filtrante en gabions adaptée à la _


riziculture inondée
(vue en coupe)
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 273

STABILITE DES DIGUES FILTRANTES

La stabilité d’un microbarrage filtrant en enrochement


simple ou en gabions doit être assurée sur trois plans :
* stabilité du massif d’enrochement,
* stabilité des fondations,
* tassements.

Stabilité du massif d’enrochement


L’équilibre de l’ensemble résulte de trois forces :
- la force de poussée de l’eau et des sédiments à
1’ amont,
- la poussée de la partie amont du massif,
- la butée du talus aval.
Pour les tout petits ouvrages décrits ici, le massif
d’enrochement est stable si les pentes des talus sont
respectées :

* digue
. talus
en pierres
amont 2 L 1
libres :

. talus aval 1 I
2
. largeur en crête 0,5 m à 1 m

* digue en gabions’ et enrochements


. parement amont vertical
. talus aval 1 I
2
. largeur en crête 1 m

L ‘utilisation de pierres “légères” telles que les


latérites conduit parfois à adoucir les pentes des talus et
à élargir la crête des ouvrages. Dans ce cas on pourra
choisir.
- talus amont 1 L
- talus aval 1 L-L
235
- largeur en crête = 1,65 hauteur

Stabilité des fondations


La zone de contact massif de pierres-fondations doit
être correctement apprêtée :
- décapage de la couche superficielle jusqu’à
atteindre une assise stable (matériaux cohérents),
- confection d’un tapis drainant dans le cas de
fondations douteuses (très sableuses ou très
argileuses) ou de hauteur supérieure à 1 m pour la
digue (“gros” ouvrages, passage de ravines).

Tassements
Les tassements peuvent avoir trois origines :
- le tassement du massif sous l’effet de son propre
274 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

poids qui est dû aux réarrangements des blocs entre


eux et à l’usure des pierres si elles sont tendres
(latérites, calcaires tendres 1,
- les déformations de la digue sous l’effet de la
poussée de l’eau et des terres ou à cause de
déversements et de passages d’eau,
- les tassements des fondations si les précautions
d’assainissement du contact digue-terrain sous jacent
n’ont pas été prises.

Pour limiter ces tassements :


- ranger les pierres à la main lors de la
construction,
- choisir des pierres dures (granites, quartz,
dolérites, grés dur.. .) plutôt que des roches fragiles
(latérites, grès tenflres.. .).
Dans tous les cas, les premières années le
microbarrage se déforme et prend son profil de stabilité.
Il faut donc le “surveiller” périodiquement et le rectifier
s’il y a lieu (rajout de pierres, amélioration des
protections.. . 1.

-LES ETAPES DE LA CONSTRUCTION D’UNE DIGUE FILTRANTE -

LE MATERIEL ET LES ENGINS

La construction d’un aménagement en digues filtrantes


nécessite peu de matériel ou d’engins.
11 faut prévoir pour le chantier :
* le petit matériel de terrassement
-- pelles, pioches,
- brouettes,
- cordeau, décamètre,
- niveau à eau
* le petit matériel de pose des gabions s’il y a lieu.
un camion (6-7 tonnes de charge utile) pour le
transport des pierres, sable et gravier lorsque le site
de collecte est éloigné du site de construction et
lorsque les volumes sont importants
* le matériel spécial
- dames,
- barres à mine,
- marteau 5 kg, etc.

LES ETAPES DU CHANTIER

étape 1 : collecte et mise en tas des pierres sur le


site de ramassage.
étape 2 : décapage des fondations et pose du tapis
filtrant.
étape 3 : arrangement des pierres après leur
transport sur le site, pose des gabions s’il y a lieu.
étape 4 : vérificati.on des cotes (pentes des talus,
mise à niveau de la crête.. .)
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 275

étape 5 : réalisation des protections (parafouille,


bassin de dissipation, diguettes d ‘épandage
aval,bajoyers.. .).
étape 6 : nettoyer la cuvette des troncs d’arbres,
branches susceptibles d’être charriés par les crues.

P L’ORGANISATION
COHERENT
SOCIALE PRIORITAIRE POUR UN AMENAGEMENT

Les digues filtrantes sont réalisées de manière


collective au niveau du village et nécessitent une
participation massive de ses habitants. Si l’on évalue
cette participation 3. 5 journées-homme par m3 construit,
une digue de taille moyenne mobilise de 30 à 50
personnes pendant 10 jours.
Cette prise en charge, par la collectivité, de
1’ aménagement est toute particulière, puisque chaque
ouvrage profite à quelques familles seulement, usagers
des champs ainsi mis en valeur.
Plusieurs raisons peuvent expliquer la mobilisation
d’un groupe important de travailleurs sur un chantier.

* La situation idéale est celle où le groupe des


exploitants d’un bas-fond se mobilise pour aménager
successivement les champs de chacun d’entre eux. C’est
le seul moyen véritable de raisonner 1’ aménagement de cet
espace de manière globale. Malheureusement ce schéma
d’organisation villageoise n’est pas toujours mis en place
ou avorte rapidement après les premiers chantiers. A cela
plusieurs causes sont possibles : manque d’information et
de formation des villageois, concurrence d ’ activités
directement rémunératrices (orpaillage, cultures de contre
saison), conflits fonciers à propos de 1’ appropriation des
terres aménagées.

* Dans d’autres cas, le village se regroupe pour la


réalisation d’un ouvrage car il ne profite pas seulement
à quelques familles., mais il sert la communauté tout
entière :
- passage routier,
- protection contre l’envasement d’une retenue d’eau
ou d’un bulli (mare artificielle),
- protection d’un quartier des effets de fortes crues.

Cette situation appelle deux remarques :


. d’une part, le choix du site n’est pas dicté par ses
qualités propres (topographiques, pédologiques,
superficie de bassin versant, débit de crue
probable.. . 1, ce qui conduit à des risques techniques
élevés et des effets agronomiques insuffisants,
. d ’ autre part, c’est bien souvent le seul ouvrage qui
sera réalisé et son effet sur l’écosystème du bas-fond
sera négligeable. Le souci d’aménagement global est
effacé.
276 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* Dans un troisième cas de figure, un personnage


influent du village (chef traditionnel ou religieux,
notable.. .) , par sa situation privilégiée (pouvoir,
richesse.. .), peut regrouper suffisamment de travailleurs
pour aménager ses terres. Comme dans le cas précédent,
l’aménagement se limitera à un ou deux ouvrages réalisis
parfois sur des sites particulièrement mal choisis et de
toutes façons sans effet significatif sur l’espace dans son
ensemble.

l Enfin, la décision d’aménager peut être provoquée


par l’attribution de l’aide alimentaire. Cette aide peut
en effet être octroyée pour des travaux en investissement
humain servant la collectivité. Ici n’est pas le lieu pour
faire le procès de telles pratiques qui dans le passé se
sont révélées nécessaires (périodes de disettes).
Cependant, si l’aide alimentaire est perçue comme une
“rémunération” du travail (puisque, même en ce début
d’année 1987 OG les greniers sont pleins, elle est
distribuée.. .), il est permis de s’interroger sur la
véritable motivation villageoise et de poser des questions
sur “l’après-aménagement” (sera-t-il reproduit sans une
nouvelle dotation de vivres ?) .

Voici donc quatre cas de figure qui expliquent en


partie le sens de la mobilisation villageoise et les
difficultés rencontrées sur le terrain par les structures
qui encadrent ces programmes de digues filtrantes.

Le plus souvent, la société rurale ne conçoit pas


1’ aménagement globalement. L’échelle du bas-fond dans
son ensemble n’est pas appréhendée et seule la parcelle
compte. Dès lors, peu importe de concevoir les ouvrages
d’amont en aval comme une succession de terrasses.
Chaque digue isolée de son contexte est vue comme
fonctionnant pour le champ de quelques-uns qui en
tireront “tous” les avantages. Alors pourquoi les aider ?
A moins, évidemment, qu’ils ne soient puissants ou
riches, ou que le travail fourni soit rémunéré (food for
work, système d’entraide).
Ajouter à cela que les bas-fonds sont souvent
exploités par des villages différents aux intérêts parfois
divergents (source de conflits profonds 1, montre à quel
point la simplicité de la technique ne veut pas dire
facilité de réalisation. Avant de s’engager sur le
terrain, il faut donc envisager l’ensemble des aspects
que met en cause l’aménagement.
Conserver l’eau et les sols : les microbarrages 277

: (3, *“;; “. <:“” ‘; ,“o:l”:” ’ _jj yil”“” I’“i:“J’-:~j” ,“zn”: “i. _II”
1, &, &+$+g ‘; ^‘ :” “:.““,, 8.

1 Afin” ’ que ‘.l’aménagement ‘fonCtionne, il doit être


conçu et réalisé B l’échelle du bas-fond (4 ou 5 :
digues successives ou plus).
2 Le groupe travaillant doit être un groupe
d’intérêt (l’ensemble des familles exploitant le “’
bas-fond) et non un rassemblement de villageois sans ’
objectif défini. Ce manque d’objectif mène directement
à une démobilisation massive.
3 L’information et la formation de ce groupe
d’intérêt commun doivent être suffisantes pour qu’il
soit en mesure de comprendre et de décider ce que
sera l’aménagement de son bas-fond (des moyens
d’animation tels que maquettes, visites de terrains
déjà aménagés, rencontres inter-villageoises, peuvent :
être employés 1.
4 Mieux vaut réduire le nombre d’ouvrages s’ils
doivent être dispersés de maniere anarchique dans le :
!:” paysage et passer suffisamment de temps 2&, .:
promouvoir des aménagements cohkents et efficaces,
raisonnés sur des entités géographiques telles que :_
les bas-fonds ou les bassins versants.
7- LE COUT DES OUVRAGES

7.1- DETERMINATION DES COUTS : DES PRINCIPES


A ADAPTER AUX REALITES
. Quantitatif de l’ouvrage
. Estimation des temps de travaux
. Coûts directs et coûts réels

7.2- CINQ EXEMPLES DE COUT : DES MOYENNES


DIFFICILES A FAIRE
. Barrage en terre de NINIGUI au BURKINA
FASO
. Barrage en gabions et enrochements de
MARGBA au Nord TOGO.
Barrage maçonnerie de moellons de
KOLOUNTANGY au MALI
. Digues déversantes de KITA au MALI
Digues filtrantes de RISSIAM au BURKINA-
;AS6

7.3- VALEURS MOYENNES DES COUTS DIRECTS DE


REALISATION SELON LE TYPE D'OUVRAGE
. Les barrages de retenue d’eau
. Les digues déversantes et les digues
filtrantes
. Valeur des charges d’investissement de
base par rapport aux produits potentiels de
la culture
280 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

7.1 - DETERMINATION ,DES COUTS : DES PRINCIPES A


ADAPTER AUX REALITES

L ’ estimation du coût des ouvrages est une étape


importante dans l’élaboration d’une opération de maîtrise
des crues.
L’ouvrage (infrastructure hydraulique) est la base à
la fois technique et économique de l’intervention. Si le
coût de ces investissements de base n’est pas totalement
pris en charge par les futurs bénéficiaires, il n’en est
pas moins indispensable de le déterminer précisément.
La participation réelle de chaque groupe d’acteurs
doit être déterminée avant le démarrage des travaux :
acteurs villageois, état, bailleur de fond, structure de
développement.

Chaque opération doit faire l’objet d’un dossier de


financement comprenant :
- une estimation qua.ntitative de l’ouvrage (volume de
matériaux mis en oeuvre),
- une estimation de la force de travail nécessaire,
- l’élaboration d’un bordereau de prix unitaires
(facultatif 1,
- un devis estimatif.

Dans la réalité, la forme que prennent ces documents


varie selon (voir les exemples réunis au chapitre 7 2)* :
- l’importance de l’opération,
- la prise en compte ou non de la main d’oeuvre
villageoise,
- la présence et le décompte ou non de 1 ‘encadrement
expatrié.

QUANTITATIF DE L’OUVRAGE

Chaque opération de chantier peut être quantifiée :


- surface débroussaillée (en m2),
- volumes de déblais (en m31,
- volumes de remblais (en m3),
- volumes de pierres, de béton, de sable et graviers
pour les filtres (en m3). . .
Le coût des ouvrages 281

Le volume des différents matériaux mis en oeuvre pour


la construction est calculé en fonction de la taille de
l’ouvrage en ramenant ses formes à des figures
géométriques simples.
Par exemple : le volume d’un barrage est déterminé à
partir des différents profils de la digue (moyenne de la
surface de deux profils x distance entre ces profils). ..
(voir figure 139).

hlal + hlCI + hlbl + s + h2C2 + h2 b2


2 2 2 2
--V
D-
2

% + h2c2 + h2b2 + h3a3 + h3c3 + h3b3


- ~
2 2 2 2
Vd =
2

VD = volume de la portion de longueur D.


Vd = volume de la portion de longueur d.

Volume total = VD + Vd

---.
a4 b, C,

*-. Figure 139 - Exemple d’estimation du volume d’une -


digue en deux tronçons

Remarques :
* les vclumes de déblais sont évalués en place.
* les volumes de remblais correspondent au volume en
place + coefficient de foisonnement (le foisonnement est le
gain de volume d’une terre remuée donc “détassée”).

Valeur des coefficients de foisonnement :

NATURE DU MATERIAU COEFFICIENT


I
“‘- .teyrc végétale, sable 10 à 15 %
- gravier 15 à 20 %
- terre argilo sableuse 20 à 25 %
- argile ou terre argileuse 25 à 35 %
- roches d’éboulis 30 a 40 %
282 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

ESTIMATION DES TEMPS DE TRAVAUX

Pour évaluer la durée du chantier, le coût de la main


d’oeuvre ou encore la force de travail à mobiliser, il est
intéressant de connaître les temps de travaux nécessaires
(exemple : temps de travail pour un homme qui déblaie
un mètre cube de terre).

Ces temps de travaux unitaires sont fonction :


- des moyens employés (manuels ou mécanisés.. .),
- de la région (pénibilité due au climat par exemple),
- de l’habitude du travail (expérience “profession-
nelle”. ..),

Les normes préétablies sont donc peu satisfaisantes et


ne doivent être suivies qu’a titre indicatif. Pour une
plus grande précision, on se réfèrerera aux observations
faites sur des chantiers cqmparables : dans la région,
avec les mêmes moyens techniques et matériels.

A titre d’exemple
Au Burkina Faso : observations effectuées par 1'AFVP
(sous réserve de vérification. ..)

DESIGNATION DES TRAVAUX U Temps unitaire

(en journée-homme)

- Débroussaillage et décapage m2 0,25

- débiai pour tranchée d’étanchéité m3 3

- remblai compac!é pour tranchée m3 6

- mise en tas des pierres m3 2

- mlse en tas du gravier m3 2

- ramassage des pierres m3 1

I ramassage du gravier m3 3

- remplissage et pose gabions m3 3

_ placement des pierres sur la digue m3 OS

I remblai compacté pour digue m3 6

- pose film plastique m2 2

- drain aval m3 4

- pose du perré grawllonné m2 3

Ces temps unitaires sont nettement supérieurs à ceux


généralement admis en entreprise (ex : déblai en terrain
ordinaire 0,25 jours-homme/m3) mais reflètent peut-être
mieux la réalité d’un chantier mené en investissement
huma-in S
Le coût des ouvrages 283

COUTS DIRECTS ET COUTS REELS

l Les coûts directs représentent les dépenses


monétaires à engager pour l’opération : l’investissement
financier.
Il faut distinguer :
- les coûts directs avec appui technique,
- les coûts directs hors appui technique.

Si l’on veut connaitre la valeur exacte de :


1 ‘investissement financier, il est indispensable de
comptabiliser la valeur des charges d’appui
technique : coût de l’agent + coût de son
fonctionnement.

l Les coûts réels représentent la valeur totale de


1 ‘investissement : investissement financier + investis-
sement humain + appuis extérieurs au projet non
rémunérés.

Le calcul des coûts réels permet de connaître la


valeur de I.‘effort effectivement consenti par tous les
acteurs :
- les villageois : investissement humain et financier,
- les bailleurs de fonds nationaux ou étrangers :
investissement financier,
- les partenaires : investissement d ’ appui
(compétences, prêt de matériel ou d’engins, aide
alimentaire, etc 1

.: Lorsque l’on veut &Valuer la reproductibilité dg “>:Ii


_“._
1 ‘&p&ation, c’est-g-dire la possibilité qu’elle a ‘:i
; d’être totalement p.rise en charge par les structures.. ‘:
locales (villageoises, régionales ou nationales) et .’
d ‘gtre renouvelable, ce sont les coûts rkels qui
doivent être comptabilisés.

En pratique, l’estimation de l’investissement humain


est délicate à réaliser :
- sur quelle base est définie la journée de travail ?
- quelle est la rémunération de la journée de
travail ?
- comment évaluer le travail des femmes, des enfants
et des anciens qui contribuent à la bonne marche des
activités ?

L ‘équivalent monétaire d’une journée-homme


d’investissement humain est basé sur la rémunération
d’une journée de manoeuvre (200 à 400 FCFA en général).
Dans les cas où l’activité de construction concurrence
directement d’autres occupations (artisanat, commerce,
etc), cette base de calcul dévalorise le travail investi.
284 La maîtrise des crues dans les bas-fonds
Le coût des ouvrages 285

7.2 - CINQ EXEMPLES DE COUTS : DES MOYENNES


DIFFICILES A FAIRE

Les coû.ts des ouvrages présentés ici sont directement


issus des documents de projets consultés. Différentes
approches y sont employées, ce qui leur donne valeur
d ’ exemple.

BARRAGE EN TERRE COMPACTEE DE NINIGUI AU BURKINA


FASO

Présentation
* Organisme responsable de l'exécution des travaux :
Union des Fédérations des Groupements Naam
(IJFGN - Cellule hydraulique)
BP 100 OUAHIGOUYA
l Volume d'eau stocké : 602 000 m3
* Superficie du plan d'eau : 43,4 hectares
l Déversoir central :
- longueur 70 mètres,
- réalisé
en terre compactée et gabions,
- hauteurd’eau au droit du déversoir 4 mètres
* Digue en terre : longueur 472 mètres
l Longueur totale du barrage : 542 mètres
l Ouvrages de prise d'eau : deux canalisations enterrées
en prise de pied (0 400 mm)
l Mise en valeur prévue par la pré-étude :
- 24 hectares de cultures maraîchères,
- abreuvement du bétail toute 1 ‘année.

Remarque : Cet ouvrage est déjà un gros barrage dans le


cadre d’opération villageoises et nécessite :
- un encadrement important,
- des moyens matériels coûteux (camions, compacteurs,
etc),
- une grande mobilisation des bénéficiaires villageois,
Ceci explique la valeur des coûts à engager-.
286 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

DEVIS ESTIMATIF (au 13 Août 1986)


-1

DESIGNATION QUANTITE UNITE ‘RIX UNITAIRE COUT TOTAL

Débroussaillage 16200 m2 178 2.883600

deblai pour fondations 4860 m3 1295 6.293700

remblai compact6 19672 m3 2500 49.680000

béton armé pour déversoir 38 m3 38000 1.444000

béton ordinaire pour déversoir 70 m3 17850 1.249500

gabions 455 m3 a000 3.640000

pose de gabions 455 m3 14000 l 6.370000


mise en place du.filtre 1080 m3 4200 l 4.536000

perré non maçon& amont 2707 m2 5500 *i4.888500

perré maçonné amont 726 m2 9500 l 6.a97000

butee de pied 486 m3 6500 l 3.159000

ouvrage de prise 2 2.000000 4.000000

bassin de stockage d’eau 1 120000 120000


trajets pour apport de pierres 1996 m3 10000 4.990000
ramassage de matériaux 3556 m3 500 *A .77aooo

encadrement 6 mois 588000

trajets de suivi 50 10000 500000


113.017.300
TOTAL
FICFA

Total investissement humain : 37.628.500 F CFA

Total financement demandé : 75388.800 F CFA

l Travaux réalisés par la population locale.

Remarque : Ce type de devis est décomposé en


“opérations”. Chaque opération comprend le coût du
matériau, le coût du matériel et des engins, le coût de
la main d’oeuvre. Ainsi, il est défini un prix unitaire
par unité de mesure (au mètre-cube, au mètre linéaire,
au mois, etc) qui est multiplié par les quantités
nécessaires.
Le coût des ouvrages 287

BARRAGE EN GABIONS ET ENROCHEMENTS DE MARGBA AU


TOGO (REGION DES SAVANES)

Présentation
* Organisme responsable de l’exécution des travaux :
Rsspciation Française des Volontaires du Progrès (AFVP)
BP 1511 Lomé
TOGO-
* Mise en valeur
- approvisionnement en eau du bétail sédentaire,
- périmètres irrigués (objectif seco,ndaire).
* Caractéristiques de l’ouvrage : voir fiche synthétique
288 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Amortissement Camion non compris

- Déolacements - Transports -
coût C.T. C.T. /
Véhicules KM Année 1 Kl-1 Année 2 /cl) + (2)
KM
104 Pick-up 90 4 jOO 405.000 4 000 360.000/ 76j.000

Motos 50 3 000 150.000 3 000 150.000 300.000

Camion / Chauffeur 177 3 000 531.000 5 000 885.0001 1.?16.000

(1:086.000/ 1.395.000 2.~81.000

- Enoins - Matériel - Matériaux -

coût QTE C.T. QTE


C.T.
il) + (2)
unitaire Année 1 Année 2

Engins I / 1.000.000 l 1.000.000 /


Natérie: I / 1 500.000/ 1 300.000/ 300.000~

IGabions I 4 a75 I 150 j 731.2501 260 1.267.500! 1.008.750/

j1.231.2501 1 2.567.5001
~~ 3.iO8.750'

- Main - d’0euvre -
., Salaire C.T.
QTE mois
mensuelQTEmois Année 1
Chef de chantier 45.000 10 450.000 10 450.000 g00.000

Aménagement 20.000 10 200.000 200.000

450.000 650.000 1.100.000

Soit Total Financement sur.2 ans =

Ann&e 1 +- Année '2 = (l)+(Z)


2.767.250 + 4.612.500 = 17.379.750 1
Le coût des ouvrages 28Q

BARRAGE EN MACONNERIE DE MOELLONS DE KOLOUNTANGA AU


MALI (CERCLE DE BANDIAGARA)

Présentation
l Organismes responsables de l'exécution des travaux
- GTZ (Deutsche Gesellschaft für Technische
Zusammenarbeit )
- Bureau d’ Etudes de la Direction Nationale de
1’Hydraulique et de 1’Energie du Mali.
* Mise en valeur
- cultures maraîchères,
- riziculture en pourtour de cuvette,
- approvisionnement en eau de bétail.
l Caractéristiques de l'ouvrage :
Le barrage de KOLOUNTANGA a une hauteur de 2,00 m
et une longueur de 81,9 m. La largeur à la crête est de
0,8 m avec une largeur maximum à la base de 2,30 m. Le
volume de la retenue est de 42 900 m3. Il sera équipé de
deux pertuis de 3,O m chacun munis de batardeaux
métalliques. Le talus aval est de 1 : 0,8 tandis que le
parement amont est vertical et droit.

Devis des travaux (en 1986)


Bordereau des prix unitaires : il s’agit de prix
moyens, englobant toùs les frais nécessaires pour réaliser
un travail déterminé. A chaque type de travail
correspond un prix unitaire spécifique, reflétant en
moyenne le coût de l’ensemble des activités ayant été à
la base de sa réalisation concrète.

DéSiqnation des travaux Total

F CFA

Déolai
,1 15.860 311.810

Remblai m3 6.100 39.960

maçonnerie 350 kg/m3 m3 58.230 6.730.810

maçonnerie 250 kg/mS m3 Ll .a55 5.058.310

Injection trous T23.050 i.ab5.750

Sikalar,ex 1 2.675 160.500

WatersLop m 7.500 120.000

Retardeaux mktallioues (O,ZX~,O) U 90.000 540.000

Batardeaux métalliques (0,4X390) U 180.000 720.000

Dalle de béton armé a 12 mm m3 lL1.830 70.920

Ancrage (acier 0 lb mm) T 562.b90 16.270

TOTAL 16.Olti.330
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
290

10. Désignation Unité Rrix Unitaire (CFA)

1 Acier doux pour armature T Sk2.490


2 Acier TOR pour armature T 598.130

3 Explosif Kg 3.000
4 Détonateur U 750
S Cordon détonnant m SO0
6 béblais à sec en terrain rocheux m3 15.860
7 Béton pour béton armé en élévation m3 141.830
El Aemol.ai de gravier et cailloux ril3 fi.100

9 maçannerie de 350 kgfm3 de ciment .3 56.230

10 maçonnerie de 250 kg/m3 de ciment m3 41 .-a55

11 maçonnerie de 200 kg/m3 de ciment .J 33.460


12 Enduit de mortier rn2 3.490
13 aatardeaux méralliques (3.0 x 0.2) U 90.000
(3,O x O,k) U 1a0.000

14 Sikalatex 1 2.675
15 Cikalit Kg 2.140
16 Travaux d'injection trou .123.050
17 Revêtement en pierres maçonnerie sèche ri? 640
IE Gabion (1.0 x 1.0 x 4,O m) !! 16.090
19 Gabion (0.5 x 1.0 x 4,O m) U 10.700
20 Gabion (0,5 x 1.0 x 2.0 m) U 8.025

21 Puits forage u 161.900

22 Essence 1 260

23 Gas-oil 1 183
24 Ciment T 65.000

2s waterstop m 7.500

DIGUES DEVERSANTES DE KITA AU MALI

Présentation
* Organisme chargé de l’exécution des travaux
AFVP (Asssociation Française des Volontaires du
Progrès) : BP 1721 Bamako. MALI
* Caractéristiques d’un ouvrage : FOUNIA BIRGO
Voir fiche technique
Le coût des ouvrages 29-l

I
Le coût des ouvrages

DIGUES FILTRANTES DE RISSIAM AU BURKINA FASO


(PROVINCE DE BAM)

Présentation
* Organisme responsable de l’exécution des travaux :
AFVP (Association Française des Volontaires du Progrès)

Les objectifs du projet


Cette 8pération s’appuie sur l’expérience du “projet
petits barrages de KONGOUSSI”, qui a déjà développé
1 ‘utilisation des digues filtrantes ‘dans la province de .
BAM.
Avec l’appui de ce projet, quelques villages de la
région de RISSIAM ont déjà réalisé des digues filtrantes.
Les résultats spectaculaires, aussi bien au niveau de la
production agricole, qu’au niveau de la réalimentation de
la nappe phréatique, ont conduit tous les villages de
cette région à faire de très nombreuses demandes de
digues filtrantes au “projet petits barrages de
KONGOUSSI” . La vocation de ce projet étant de construire
des barrages, celui-ci n’est pas en mesure de répondre à
ces demandes.
Il a donc été nécessaire d ’ élaborer un projet
spécifique de construction de digues filtrantes dans la
région de RISSIAM. Actuellement plus de vingt villages
sont intéressés par la construction de ces ouvrages.
Treize d’entre eux ont déjà formé le “Groupement de
villages de la région de RISSIAM”.

Les objectifs du projet sont donc :


- la réalisation en investissement humain d’un
minimum de vingt digues filtrantes dans chacun des
vingt villages intéressés (soit 400 digues filtrantes),
- la mise en culture d’hivernage (sorgho, riz ou
maïs) d’ un hectare de terre en moyenne, en amont de
chacune des digues filtrantes (soit 400 ha de culture).

Moyen a mettre en oeuvre sur le plan technique


Modalités du projet le groupement
: de villages de la
région de RISSIAM est 1’ interlocuteur principal du
projet. C’est lui qui reçoit les demandes de digues
filtrantes des villages.
Chaque début d’année, le projet établit en
concertation avec le groupement de, villages un programme
d ’ intervention, et évalue le montant de la participation
financière de chaque village.
Les travaux sont réalisés en investissement humain
par la population du village concerné, seul le transport
des pierres sera réalisé à l’aide d’un camion. Le projet
se charge de l’étude des sites et de l’implantation des
digues filtrantes.
294 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Les villageois réunissent en brousse la quantité de


pierres nécessaire aux travaux et préparent les pistes
d’accès au chantier et à la carrière.
Le camion intervient lorsque la totalité des pierres est
réunie pour les transporter sur le chantier. Les
villageois chargent le camion à la main.
Une fois les tas de pierres alignés sur l’emplacement
de la digue filtrante, les villageois arrangent les pierres
pour obtenir le profil définitif.

Matériels et matériaux nécessaires


- transport des pierres : 1 camion RENAULT JE 13,
- déplacement du volontaire : 1 voiture 404 Peugeot,
- déplacement de l’animateur de chantier : 1 mobylette,
- études et implantations : 1 niveau de chantier Wild
NK05,
- un lot de petit matériel : barres à mine, pioches,
masses,
- fil de fer pour gabions de crête : 2,5 tonnes (500
gabions) .
Le coût des ouvrages
295

Budget (en francs français) ANNEE. 1 2.m. .


1. NATERIEL : :
-1 camionRENAULT,JE 13 (7T) : 28o.'coo :
- 1 voiture 404 PEUGEOT : 64.000 : i
- 1 rno-ùylette : 5.400 : :
- 1 niveau de chantier : : 5.000 :
- 1 lot de petit outillage : : 20.000 :
- 1 lot de petit matériel : : 16.000 : l(tppçL
/TOTAUX i : 349.400 : 41.000 : 10.000
II. MA~IAUX : : :
- 51 de fer pour gabions : : :
2,5T X a.OOOF/T /TOTAUX 2 : : 20.000 :
III. LucAux : : :
- consn-uction d'un maga- : : :
.s:n atelier : : 20.000 :
- mise à disposition d'une : : :
' . '0 : : :
~.%s~~i~q~~~~F/ncis) : : 20,000 : 20.000
&(XAUX 3 : : 40.000 : 20.000
Iv. FONCTIONREMEXI!VEHICULZS : : :
- camion (5r’/kuI) : 1gp& :
- Voiture (2,20F ) : :XE. : : 'E-E
- Xoto (O,gOF/km (k" : : 131500 : 13:500
- Mobylette (0,3OF/km)
jToTAux h : 02.600 : 210:.500 : 210;500
V. LOCATION CAMION /ToTAux 5 : : 180.000 : 180,.000
(lOOOF/Z) : : :
VI. PERSONNZL : : :
- Animation (800F/mois) : 8.000 : 9.600 : 12.000
- Chatifeurs (WOF/mois) : a,000 : 8,000 : 1 o.c.90
- Gardien (500F/mois) : 6.;000 : 61~00 : (j-a
%‘?A~ 6 : 22'rOooo : 23300 : 28500
VII. FORKATIOH : 1 :
- gestion-Admation- . : :
topographie jTOTAUX 7 : : 10.000 : 5 .TCG
VIII. SUIVI TECHNIQUE : .
(forfait 7$) /TOTAUX 8 : 36.000 i 36 .mo 1 31.800
IX. FRAIS DE GESTION : : .
(forfait 3%) /TWUlX 9 : : 17;ooo : 14.mo
IMPFEWS ET : : :
HAUSSES /T~AUX 10 : 50.000 : 61;100 : 50.‘100
: : :

/wmRAux : 550.3om 640.000FF: 550;JOOFF


: 27.'500..000: 32.;;;.0”0 : 27.500 .OOO
: CFA : : CFA
-

296 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

~Iontant des dil?'irentes Darticiuations :

1,. MATERIEL : : : : 400~400


II. MATERIAUX : : : 2OGX30
III. LOCAUX : : : 60.300
IV. FONCTIONNEMENT : : : 513.doo
V. LOCATION CAMION : : : 360;000
VI. PERSONNEL : : : 73..600
VII. FORMATION : : : 15:Jxm
VIII, SUIVI-GESTION : : : l~.OOO
IX. FRAIS GESTION : : : 31.600
X. IMP~VUS HAUSSES : : : 161.200
- Volontaire (36 mois) : : 66O!.YIOO :
- Inoestissement humain : l~"200 .QOO : :
TOTAUX (PTF) : 1.200~.Ocl0 : 660.000 : 12740~txlo
pfm!.?Jw % : % : ?S% : 49%

COUT TOTAL DU PROJET :/7,$00.0OOFP / 18CY.O00',DOOF CFA/

- volonitaire : COQ-t complet comprenant indemnité, voyages, pétale,


couverture sociale et charges de structure et
d~encadremeni';

- Investissement humain : Participation villageoise estimée sur


la base de 15 personnes pendant 25 jours
par digue filtrante à 8F (4OOCFA) par
3ouz*.
Le coût des ouvrages
297

7.3 - VALEURS MOYENNESDES COUTS DIRECTS DE


REALISATION SELON LE TYPE D'OUVRAGE

LES BARRAGES DE RETENUE D’EAU

Calcul des coûts des ouvrages (en francs CFA : 1FF =


50 F CFA).
Les coûts considérés ici sont les coûts directs de
construction des ouvrages. La participation en travail des
populations n’est pas comprise.

La participation des populations est très variable


d’une opération à l’autre en fonction :
- des moyens engagés (engins par exemple) ;
- des techniques et des technologies mises en oeuvre.
Elle peut varier ‘de 10 à 50 % du coût réel.

Les volumes d’eau :


Le volume d’eau stocké correspond à la capacité
maximale de la retenue.
Le volume d’eau utilisable correspond à la quantité
réellement disponible et qui permet de définir un potentiel
de mise en valeur.

Les coûts au m3 d’eau :


* les coûts annuels rapportés au m3 d’eau stockée ont
été calculés sur une période de dix ans,
* les coûts annuels rapportés au m3 d’eau utilisable
sont calculés sur cette même période de dix années,
Un tiers du volume stocké est considéré (par
estimation) utilisable. Les deux-tiers restants sont perdus
par évaporation (variable selon la saison : pluvieuse ou
sèche) et par infiltration (2 à 3 mm par jour pour une
“bonne” cuvette).

Interprétation :
L’extrême variabilité des résultats s’explique par les
importantes différences au niveau de la qualité des sites
(topographie).
Les coûts annuels rapportés au m3 d’eau stockée
varient dans un rapport de 1 à 100. Toutefois, en
éliminant les valeurs extrêmes (Sitenga, Daffiré et
Seguénéga) , on obtient les moyennes suivantes :
* coût annuel moyen par m3 d’eau utilisable : 30
FCFA CO,60 FF) ;
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
298

* coût annuel moyen par m3 d’eau stockée : 10 FCFA


(0,20 FF).

Tableau récapitldatif des coûts (retenues d’eau)

B.I. = barrages en terre.


B.G. = barrages en gabians.

aNragea coût direct Volume d'eau coüt/n' stocké coüt annued stocké Caütlanlm' eau utilirablt
de l'ouvrage stocké

3.7. 106 0,035. 106 I 105 I 10 ( 30


3.9. 106 0.5. 106 8 I 1 l 3
1,9. 106 0,095. 106 ( 20 I 2 I 6
2.4. 106 0.06. 106 ( 40 I 4 I 12
L,4. 106 0,005. 106 I ZBO i 28 I 84
9,o. 106 0.15. 106 60 l 6 l 18
8.4. 106 0.015. 106 1 Il?. I Il I 33
9,o. 106 0,08. 106 1 112 I Ll I 33
7,4. 106 0,045. 106 1 164 l 16 I 48

LES DIGUES DEVERSANTES ET LES DIGUES FILTRANTES-

Calcul des coûts


Comme pour les retenues d’eau, les coûts comptabilisés
correspondent aux coûts directs. La participation
villageoise n’est pas prise en compte.
Le calcul du coût/ha/an est réalisé sur la base de
dix années de fonctionnement de l’aménagement.

Cas des digues déversantes :


Le coût annuel à l’hectare varie de 4 600 FCFA à
13 400 FCFA, soi-t en moyenne 8 700 FCFA.

Cas des digues filtrantes :


* pour les digues filtrantes en pierres libres, le coût
annuel par hectare en valeur moyenne est de :
21 750 FCFA.
* pour la digue de Bidi en gabions, le coût à
l’hectare est de 43 000 FCFA/an.

Ouvrages Coût direct (%FA)


-
Dl- dé-tas:
L3ouLmuya (Hall) 2 415 000
Founia Birga , 165 000
2 215 000
uanhlri (blali, 1 600 000
0igu.s f*ltranks en pi- libres:

1,5 ha riz. 430 000 43 000


l
Le coût des ouvrages 299

VALEUR DES CHARGES D’INVESTISSEMENT DE BASE PAR


RAPPORT AUX PRODUITS POTENTIELS DE LA CULTURE

Valeur des charges /


Type d’ouvrage Base de l’estimation
Produits en %
I I
I 1

IBarrage de stockage
I
50% Riziculture de saison des
I pluies (irrigation d’appoint)

Riziculture de saison des pluies

Digues filtrantes pierres libres

Riziculture de saison des pluies


Digue filtrante en gabions 31% (submersion)

Toutes ces estimations reposent sur l’hypothèse que


toute l’eau utilisable est utilisée. Or, l’expérience montre
que cette situation est rarement atteinte. Dans le cas
d ‘une sous-exploitation des ouvrages, le coût de l’eau
devient hors de porportion par rapport aux produits.

Toutefois, le calcul financier ne doit pas être le seul


critère de décision. D’autres paramètres plus qualitatifs
que quantitatifs doivent être étudiés :
- avantages sociaux,
- conséquences sur l’écologie du bas-fond,
- situation d ’ urgence.
D’où 1’ extrême difficulté d’une évaluation
Avantages/Coûts.

Au Nord Togo, par exemple, les villageois ont opté


pour la solution retenue d’eau (qui est très coûteuse en
argent et en travail) pour deux raisons :
* le gardiennage des troupeaux par les peulhs en
saison sèche est très risqué (disparition de têtes de
bétail 1, ils préfèrent garder’ leurs bêtes s’ils peuvent
les abreuver,
* les forages de la région ne sont plus crédibles, à
la suite de nombreuses pannes de longue durée
(manque de pièces détachées pour les pompes).

L’objectif de production agricole est secondaire et le


coût de l’eau dans cette situation pourrait paraître
démesuré. Sauf si la diminution du risque de ,pénurie et
l’indépendance acquise par les propriétaires du bétail
vis-à-vis des pasteurs est prise en compte.
ANNEXE 1
LA PREDETERMINATION DES CRUES ,:
METHODES ET PRATIQUE 302

ANNEXE 2
SANTE ET RETENUES D'EAU : CE
QU'IL FAUT SAVOIR, CE QU'IL FAUT
FAIRE 391
ANNEXE 3
TENIR COMPTE DE L'ORGANISATION
FONCIERE 415

ANNEXE 4
COMPRENDRE LE MILIEU RURAL 429
ANNEXE 5
AVANT DE S'ENGAGER, LES CONTACTS
A PRENDRE 461

ANNEXE 6
PROJETS ET OPERATIONS A LA BASE
DE CE DOSSIER 465
302

ANNEXE 1

LA PREDETERMINATION DES CRUES : METHODES ET


PRATIQUE
. Présentation des méthodes et utilisation
(P. RIBSTEIN) 303
Document pratique 1 - Méthode du CIEH
iC. PUECH et D. CHABI GONNI) 337
Document pratique 2 - Méthode ORSTOM
iJ.A. RODIER et C. AUVRAY) 349
I Document pratique 3 - Méthode ORSTOM pour’les
bassins versants de superficie inférieure à 10 km2
(P. RIBSTEIN et J.A. RODIER) 370
Annexes 303

Ce document a été realisé grâce aux contributions


de 1 ‘ORSTOM (Institut français de recherche
scientifique pour le développement en coopération) et
du CIEH (Comité Interafricain d’Etudes Hydrauliques).

Nous remercions particulièrement

- P. RIBSTEIN (hydrologue ORSTOMI

- JA. RODIER (ancien chef du service hydrologie


de 1’ ORSTOM 1,

- C. PUECH (CIEH. Comité Interafricain d’Etudes


Hydrauliques 1.

- D. CHABI GONNl(CIEH).
La maîtrise des crues dans les’ bas-fonds
304

PRESENTATION DES METHODES ET’ UTILISATION

(P. Ribstein)
Annexes

1. LES CARACTERISTIQUESHYDROLOGIQUESDU SITE

Dans le cadre de ces aménagements de bas-fonds concernant la


maîtrise de l'eau, il est indispensable de connaître la
dynamique des écoulements sur le site retenu.

En Afrique soudano-sahélienne le caractére torrentiel des


pluies (orages) provoque l'apparition de fortes crues qui
peuvent, si les ouvrages ne sont pas conçus pour y résister,
causer d'importants dégâts.

Pour éviter ces problèmes, il est nécessaire d'effectuer le


dimensionnement de ces ouvrages en fonction des écoulements
issus du bassin versant concerné.

Quelle crue choisir et comment estimer ses caractéristiques?

La détermination du débit de la crue de projet de fréquence


souvent décennale est indispensable et nécessite une démar-
che méthodique d'évaluation qui commence forcément par un
examen soigneux du terrain.

L'estimation des caracteristiques de la crue décennale est


cependant complexe et l'expérience d'un hydrologue apporte
incontestablement une sécurité.

Ces compétences ne sont pas forcément disponibles sur le


terrain. Aussi le concepteur de l'aménagement devra-t-il
souvent se débrouiller seul (ou avec seulement un appui
ponctuel de l'hydrologue).

Pour l'aider et minimiser le risque d'erreurs trop importan-


tes, deux méthodes de prédétermination des crues sont propo-
sées .
306 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Quelques définitions hydrologiques :

1) CRUE :

Période de hautes eaux consécutive à une averse.

2) HYDROGRAMME
DE CRUE :

Graphique de variation des débits en fonction du temps.

3) HYETOGRAMME
:

Représentation de l'intensité de la pluie en fonction du


temps.

4) INTENSITE :

Hauteur de pluie tombée dans l'unité de temps (souvent


en mm/h)

Temps

--+-- hyetogramme’
ntensité

débit
Annexes 307

5) PLUIE JOURNALIERE DE FREQUENCE DECENNALE :

Hauteur ae pluie en un jour qui est égalée ou dépassée


une fois tous les dix ans en moyenne (souvent en mm).

6) COEFFICIENT D'ABATTEMENT :

Pour une période de retour donnée (dix ans par exemple =


fréquence décennale), c'est le coefficient de réduction
qu'il faut appliquer pour passer d'une hauteur de pluie
.ponctuelle à une hauteur moyenne sur une surface donnée.

7) RUISSELLEMENT :

Partie de l'écoulement qui parvient rapidement à


l'exutoire sans avoir pénétré dans le sol. On l'oppose à
l'écoulement retardé. Le ruissellement est compris entre
les courbes ABC et AB'C. On emploie indifféremment ruis-
sellement ou ruissellement superfi,ciel.

8) ECOULEMENT RETARDE :

Ecoulement qui parvient avec un certain retard à


l'exutoire par suite d'un stockage provisoire so,it en
surface notamment par la végétation, soit dans le sol.

9) COEFFICIENT DE RUISSELLEMENT :

Pour un événement pluie-débit, c'est le rapport du


volume de ruissellement superficiel au volume précipité
(souvent-donné en pourcentage).

10) TEMPS DE BASE :

Temps compris entre le début et la fin du ruissellement


superficiel (temps entre A et C)e

11) TEMPS DE MONTEE :

Durée qui s'écoule entre le début de l'arrivée à


l'exutoire du ruissellement apparent et le maximum de
l'hydrogramme de ruissellement (temps entre A et 5).

12) DEBIT DE POINTE :

Débit maximal instantané (point 5). Souvent les méthodes


d'estimation des crues ne permettent d'atteindre que le
débit maximal ruisselé (débit en B moins débit en B').
Mais celui-ci est toujours bien supérïeur au débit cor-
respondant de l'écoulement retardé (débit en B'). Au
Sahel, le débit retardé est au maximum de 6 9. du débit
maximum ruisselé.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
300

13) RESEAU,EN ARETE DE POISSON :

Quand un thalweg principal occupe une position centrale


avec des affluents d'importance secondaire sur les deux
rives.

Réseau en arête
de poisson

14) RESEAURADIAL :

Quand un thalweg principal avec affluents des deux rives


dans son bief aval est issu d'une convergence de forma-
teurs d'égale importance en amontdu bassin.

RBseau ra dia1
Annexes
309

15) DEGRADATION HYDROGRAPHIQUE :

Dans les régions à faible pente, la vitesse de l'eau


dans le réseau hydrographique, et particulièrement dans
le cours principal, peut ne pas être suffis,ante pour en-
tretenir un tracé net du lit des cours d'eau dont la
forme se dégrade d'amont en aval- pour aboutir à un che-
minement parfois difficile à identifier.

16) INDICE DE COMPACITE (noté Icomp dans le texte) :

Rapport du périmètre du bassin à celui d'un cercle de


même surface.

Icomp = 0,28.P /:S


P : périmètre stylisé du bassin en km
S : surface du bassin en km

17) RECTANGLE EQUIVALENT :

C'est un rectangle qui a même superficie, même coeffi-


cient de compacjté et même distribution hypsométrique
que le bassin versant.

Sa longueur L est égale a :

L~""l~l; s[ l+~-q

L : longueur du rectangle équivalent enkm


Icomp : indice de compacité (sans unité)
S : surface du bassin versant en km"
310 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

II. LA CRUE A ESTIMER

Tout projet d'aménagement nécessite la definition d'une crue


dite "crue de projet". En fonction des observations faites
sur les petits bassins versants, les hydrologues de 1'ORSTOM
ont proposé pour les petits aménagements 'au Sahel, de cal-
culer les caractéristiques d'une crue dite décennale. Si les
conséquences du dépassement de cette crue étaient parti-
culièrement désastreuses, on serait conduit à prendre en
considération une crue de projet de fréquence plus faible
que la fréquence décennale donc à prendre une marge de
sécurité par rapport à la crue décennale calculée (voir plus
loin).

s: Définition de la crue décennale :

C'est la crue provoquée par une pluie décennale, (hauteur de


pluie égalée ou dépassée une fois tous les 10 ans en moyen-
ne) toutes les autres conditions étant moyennes : satura-
tion du sol, forme de la pluie, état de la végétation ... .

I< Quand devrait-on observer cette crue ?

Elle ne sera probablement jamais observée avec les caracté-


ristiques calculées de temps de base et de volume ; c'est
une crue fictive dont les principales caractéristiques
devraient être observees une fois tous' les 10 ans en moyenne
(d'où' le nom de décennale). La principale caractéristisque
qui intéresse l'aménageur est le débit maximum. Mais les
méthodes d'estimation de cette crue décennale permettent
aussi d'atteindre le volume, le temps de montée et le temps
de base.

11 faut garder à l'esprit que cette crue décennale est un


indicateur statistique : on peut très bien observer une crue
de débit supérieur au débit décennal estimé, un an après la
réalisation de l'ouvrage, ou 30 ans après l'attendre encore.

9~ Pourquoi la récurrence décennale ?

D'abord parce que la taille du bassin et le volume du réser-


voir à aménager sont faibles (surface du bassin généralement
inférieure à 100 km').
Annexe.s 311

Ensuite, parce que les études faites au Sahel oermettent


d'estimer assez correctement les événements (pluie et crue)
de fréquence décennale, alors qu'il convient d'être extrême-
ment prudent dans l'estimation d'événements de fréquence
p'lus faible. Certains auteurs donnent des coefficients de
passage du débit de crue décennale au débit de crue centen-
nale. (valeur de ce coefficient de 1.5 à 3 suivant les
auteurs pour le Sahel). Les connaissances actuelles sur
l'hydrologie sahélienne ne permettent absolument pas de
savoir si le débit atteint ainsi a une récurrence centen-
nale. Par contre, si le concepteur d'un aménagement veut
accroître sa ,marge de sécurité par rapport à la crue décen-
nale, il est possible de multiplier le débit estimé p,ar un
coefficient constant, qu'il n'a pas à justifier hydrologi-
quement.
312 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

III. LES METHODESDISPONIBLES

Deux méthodes peuvent être utilisées pour estimer la crue


décennale sur un bassin non étudié au Sahel : la méthode
ORSTOM(RODIER et AUVRAY, 1965) et la méthode CIEH (PUECH et
CHABI-GONNI, 1984). L'utilisateur delces méthodes cherche à
répondre à deux questions :

- dans quelles conditions appliquer chaque méthode ?

- si les deux methodes sont applicables sur un bassin donne,


quelle est la meilleure ?

Pour répondre à ces questions, il faut d'abord faire une


présentation des données à l'origine des méthodes, ensuite,
décrire rapidement chaque méthode, et enfin les comparer.

s: Les données sur les bassins observés :

La méthode ORSTOMa été mise au point à partir de 65 bassins


versants de superficie inférieure à 120 km2 dont une tren-
taine en zone soudano-sahélienne.

La méthode CIEH se fonde sur 160 bassins versants dont


environ 60 de superficie inférieure à 120 km2 en zone
soudano-sahélienne. Tous les bassins utilisés dans la
methode ORSTOMont été repris dans la méthode CIEH.

La grande majorité des bassins,rajoutés dans cette dernière


méthode, sont des bassins observés par 1'ORSTOM entre 1965
et 1972, après la publication du manuel de base de la
méthode ORSTOM.

L'Afrique soudano-sahélienne est une zone extrêmement


vaste ; même avec 60 bassins, il est certain que l'échan-
tillon ne contient pas toute la diversité des petits bassins
existants dans cette zone. De plus, ces bassins n'ont pas
eté choisis seulement pour leur représentativite, mais dans
de nombreux cas pour répondre aussi à une demande locale
(projet d'aménagement, . ..).

Dans les deux methodes, on peut noter les catégories impor-


tantes de bassins qui sont insuffisamment représentées :

- les bassins côtiers : les zones influencées par l'océan


présentent des formes de précipitations différentes du
reste du Sahel ;
Annexes
~ 313

- les bassins cultivés ou présentant une influence de


l'homme importante (aménagement existant, route,' . ..).
Dans les zones plus humides (a partir, de 800 mm de pluie
annuelle), le rôle de la couverture végétale et surtout
des cultures est important. Ces parametres, non pris en
compte dans les deux methodes proposées! vont conduire à
une surestimation du débit décennal ;

- les bassins très perméables : ils n'ont pas été étudiés


parce qu'une première série de mesures hors du Sahel avait
montre que le ruissellement y était tréls faible. Ils sont
assez fréquents au Sahel.

- les bassins présentant une forte dégradation hydrographi-


que : c'est une caractéristique très fréquente au Sahel
qui se manifeste par une diminution de l'écoulement de
l'amont vers l'aval. Elle concerne certains bassins de la
gamme 10-100 km2, et presque tous les bassins de superfi-
cie supérieure à 100 km2, mais cette dégradation hydrogra-
phique est beaucoup moins importante lorsque on étudie un
bassin d'une zone humide (à partir de 8UO mm)';

- les bassins présentant une forme de réseau hydrographique


particuliére. Dans l'estimation du débit décennal sur un
bassin observé, il est difficile de séparer l'influence
d'un paramètre réseau hydrographique de l'influence des
autres paramètres : perméabilité, relief, végétation, etc.
Dans le chapitre IV, on donne des ordres de grandeur
des corrections à prévoir pour deux formes extrêmes de
réseau ; si le réseau est radial, on propose de majorer au
maximum de. 30 % le débit décennal estimé dans des condi-
tions moyennes. Au contraire, si le réseau est enarêtes
de poisson avec tous les tributaires d'un seul coté, il
faut minorer le débit décennal estimé de 30 % au maximum.

Pour les bassins présentant une (ou plusieurs) de cescarac-


téristiques, les méthodes d'estimation ae la crue décennale
ne pourront pas s'appliquer directement. Nous verrons, dans
les chapitres suivants, comment vérifier si le bassin'étudié
est particulier, et dans ce cas, comment atteindre, dans la
mesure du possible, une estimation de la crue décennale. On
verra également comment étudier certains bassins nettement
hétérogènes. De toute façon,- la précision à attendre de
cette estimation sera plus faible que dans le cas d'un
bassin aux conditions moyennes pour lequel les méthodes sont
prévues.
314 La maîtrise des crues dans’ les ba+foads

La méthode CIEH, comme la méthode ORSTOM, est basée, non pas,


sur des observations hydrologiques, mais sur des valeurs
extrapolées, les crues décennales estimées sur les bassins
observés. Ces valeurs ont été calculées plus ou moins labo-
rieusement par chaque hydrologue responsable d'un bassin ;
d'un bassin a l'autre, le mode de calcul de la crue décen-
nale a été légèrement différent, ce 'qui explique une cer-
taine imprécision dans les méthodes.

Un programme de recherche est en cours à I'ORSTOM, pour


réviser l’ensemble de ces valeurs, et en déduire une méthode
plus fiable. Pour l'instant, seuls les bassins inférieurs à
10 km2 ont été repris. Dans la méthodologie générale que
nous proposons dans~le chapitre IV, nous tiendrons compte
des diagrammes révises pour cette gamme de superficie
(l-10 km').

Il faudra réactualiser ce volet hydrologique lorsque les


resultats, complets du programme de recherche ORSTOM seront
publiés (publication à prévoir fin 1988).

Mais l'utilisateur de ces méthodes doit se rassurer : même


avec des estimations non révisées sur les bassins observés,
les risques d'erreurs de 100 % et plus sont très limités si
on suit toutes les recommandations données dans les chapi-
tres suivants.
Annexes 315
l

n La méthode ORSTOM(RODIER et AUVRAY, 1965) :

Cette méthode s'applique théoriquement à toute l'Afrique de


l'ouest (entre 150 et 1600 mm de pluie annuelle) mais tous
les commentaires et les conseils que nous donnons dans le
cadre de ce manuel ne concernent que le Sahel, (entre 300
et 900 mm de pluie annuelle). 11 semble d'ailleurs que pour
les bassins plus humides, cette méthode ne fournisse pas la
même qualité d'estimation que pour les bassins sahéliens.

On ne peut appliquer cette méthode qu'à des bassins de


superficie comprise entre 1 et 120 km2.

Pour comprendre cette méthode, il faut la décomposer en deux


parties :

- dans une première partie, on calcule la pluie décennale


moyenne sur le bassin, à partir d'une pluie décennale à un
poste de référence PlO et d'un coefticient d'abattement K.
Le choix du poste de référence est fait en fonction de
deux critères difficiles à concilier : la plus 'longue
série d'observations possibles, la station la plus proche
du bassin. Les cartes de pluies ponctuelles décennales
publiées par le CIEH paraissent être le meilleur compromis
entre ces deux crinères. Pour le coefficient d'abattement,
employer les diagrammes présentés par VUILLAUME '(1974)
constitue une amélioration par rapport aux estimations
trés grossières données dans la note de 1965. Cette pre-
mière partie de la méthode est très proche de ce qui a
eté fait pour estimer la crue décennale sur les bassins
observés ;

- dans une deuxième partie (le "coeur" de la méthode),


l'utilisateur estime, à partir de diagrammes, trois
valeurs : le coefficient de ruissellement décennal KrlO,
le temps de base Tb, et le rapport d du débit maximum sur
le débit moyen. Des diagrammes donnent KrlO et Tb en
fonction de la superficie S du bassin, d'un indice de
relief et d'un indice de perméabilité. Toute la validité
du débit décennal obtenu repose sur l'estimation de ces
deux indices. Certaines recommandations concernant cette
estimation seront données dans le chapitre IV. La valeur
de U< est estimée en fonction de la superficie seulement.

Le débit maximal s'obtient directement par l'équation :

Qmax =a. S . K . PlO . KrlO


Tb
316 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Cette méthode présente donc le désavantage d'utiliser un


paramètre de perméabilité difficile à estimer quand on ne
possède pas une certaine pratique. Si on ne visite pas le
terrain,, ou si on fait une estimation erronée des paramé-
tres, cette méthode peut conduire & des erreurs bien supé-
rieures à 100 %. Mais elle présente l'avantage d'avoir un
mode de calcul proche de celui employé sur les bassins
observés'; de plus, en la décomposant en plusieurs étapes,
on ,peut introduire différentes corre,ctions en fonction des
particularités du bassin étudié.
Annexes 377

n La méthode CIEH (PUECH et CHABI-GONNI, 1984)


Les auteurs de cette méthode ont cherché, dans le cadre du
CIEH, à déterminer le débit de pointe de la crue décennale à
partir des débits décennaux estimés sur les bassins obser-
vés. Les conditions d'application de cette méthode sont donc
liées aux caractéristiques de l'échantillon de base : 160
bassins couvrant des superficies de 0,02 km2 là 2000 km2
recevant des pluies annuelles comprises entre 95, et 2000 mm.

Parmi plusieurs caractéristiques du bassin (morphologïques,


climatiques, géologiques) faciles à estimer sur un bassin
,, non étudié, la méthode a consisté à sélectionner les carac-
téristiques qui expliquent "le plus" les débits décennaux de
l'échantillon de départ.

Les résultats du 'calcul sont soit ,présentés sous forme


d'équations, soit traduits en abaque. Les auteurs ont dis
tingué deux cas :

- on ne connait pas du tout le coefficient de ruissellement


décennal ; la meilleure équation est alors :

b c d
Qmax= a.S.Ig.Pan

avec Qmax : débit décennal


S : superficie (km2)
Ig : indice global de pente (m/km) (voir expli-
cation dans le chapitre IV).
Pan : pluie moyenne annuelle (mm).
a, b, c, d : coefficients numériques déterminés par les
auteurs

- on peut estimer le coefficient de ruissellement décennal à


partir de la pluie annuelle Pan et. de la géologie du
/ bassin ce qui est assez risqué. L'équation est meiileure
que la précédente :
b c d
Qmax = a.S . Ig . Kr

méme signification des paramètres que ci-dessus avec en


plus :

Kr : estimation du coefficient de ruissellement décennal


(%)

La méthode est proposée avec différents découpages en zones


géographiques, suivant les isohyètes annuelles, et suivant
les pays ou groupes de pays. Le découpage suivant les pays
est à éviter, car le bassin à étudier peut, être très diffé-
rent' de l'échantillon des bassins observés dans le, pays
concerné.
318 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Cette méthode présente l'avantage d'utiliser des paramètres


faciles à estimer, sans connaissance hydrologique parti-
culiére, et mème sans visite du bassin. Elle peut de plus
s'appliquer à des bassins de superficie,supérieure à 120 km"
avec des pluies annuelles jusqu'à 2000 mm. On rappelle que
l'échantillon des bassins observés ne contenait pas de bas-
sins de superficie supérieure a 2000 kmL. Il ne faut donc
pas chercher avec cette méthode à calculer des débits pour
des bassins plus grands. D'ailleurs,, les auteurs de la
méthode ont tracé les abaques pour une superficie de 1000
km2 maximum.

Comme il, s'agit d'une méthode globale, il n'y a aucune


consigne sur les corrections à introduire en cas de parti-
cularités du bassin. Or PUECH et CHABI-GONNI ont comparés
les estimations faites par la méthode aux valeurs calculées
pour les bassins observés. Dans 10 % des cas, oncommet avec
cette méthode des erreurs supérieures à 100 %, ,et il faut
noter qu'il s'agit d'une comparaison iaite par rapport aux
valeurs qui ont servi à caler la méthode ! Si un utilisateur
#veut faire une estimation de débit décennal pour un bassin
trés différent des bassins observés, les risques d'erreurs
sont beaucoup plus grands.
An~nexes
319

n Comparaison des méthodes :

Les deux méthodes présentées ci-dessus sont critiquables


car, utilisées sans précaution, elles peuvent conduire à des
erreurs.supérieures à 100 %. Ce ne sont pas les méthodes qui
sont en cause, mais le très grand nombre de paramètres qui
sont susceptibles d'intervenir dans les estimations, l!hété-
rogénéité des sols de certains bassins et enfin les connais-
sances scientifiques actuelles insuffisantes sur le ruissel-
lement de certains types de sols :' les paramètres que l'on
doit calculer, ou ceux que l'on utilise couramment n'expli-
quent qu'une partie des caratéristiques des crues que1 l'on
observe, et ce n'est d'ailleurs pas spécif,ique au SAHEL !

On possède de nombreuses observations sur les crues sahé-


liennes : on sait les décrire, les comparer, mais on ne sait
pas les expliquer dans tous les cas, en particulier lorsque
la dégradation hydrographique est forte, ou pour certains
types de sols très particuliers. Ayant pris conscience de
ces insuffisances, deux attitudes sont possibles :

- soit on choisit les moins mauvais paramètres parmi ceux


que l'on sait calculer ; on obtient dans ce cas des
résultats qui'sont très bons si le. bassin étudié nez pré-
sente que des caractéristiques moyennes p'ar rapport à
celles des bassins observés sur lesquelles se fonde la
méthode. C'est le cas de la méthode CIEH pour des bassins
ni trop perméables, ni trop imperméables, et assèz peu
dégradés, mais elle n'évite pas les risques d'erreurs
supérieures à 100 %. Si on accepte ce risque, et si on
veut rapidement un résultat sans même aller sur le
terrain c'est la meilleure méthode. C'est.aussi la seule
méthode applicable pour un bassin supérieur à 110 kmL,
mais dans ce cas, elle ne fournit des estimations vala-
bles que pour des bassins pas trop imperméables et si la
dégradation hydrographique reste modérée ;

- soit on cherche à introduire dans la méthode proposée, ce


que l'on .a observé, c'est-à-dire des connaissances empi-
riques. C'est le cas de la méthode ORSIOM. Ces connais-
sances empiriques sont introduites, au cours de la mise
au point de la méthode pour expliquer la dispersion des
valeurs calculées sur les bassins observés. J.A RODIER a
déduit, de cette étude sur la dispersion des valeurs
calculées, une check-list (guide des points délicats à
examiner, chapitre IV), qui permet à ,l'utilisateur de
cette méthode, d'introduire des corrections dans l'estima-
tion de certains paramètres en fonction-des particularités
320 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

du bassin étudié. On diminue ainsi dans la mesure du


possible les risques d'erreurs mais en contre-partie la
méthode nécessite au départ une étude détaillée du bassin
et en particulier une visite obligatoire et attentive du
terrain, ce qui n'est jamais un luxe; Les deux chapitres
suivants donnent quelques conseils sur les paramètres à
estimer et les particularités à prendre en compte sur le
bassin étudié.

IV. LES CARACTERISTIQUESDU BASSIN.

Certains paramètres ne posent pas de problèmes , il s'agit


de :

- la superficie du bassin (en km2).' La délimitation du


bassin peut être difficile pour certains petits bassins en
zone très plate. Dans ce cas, il faut observer les
écoulements lors des pluies pour définir les contours et
ensuite calculer la superficie ;

- pour là méthode ORSTOM : la pluie décennale à un poste de


référence proche du bassin (il faut utiliser les cartes
de pluies décennales publiées par le CIEH) ;

- pour la méthode ORSTOM: le coefficient d'ahattement pour


passer de la pluie décennale du poste de référence à la
pluie décennale moyenne sur le bassin. Un diagramme don-
nant ce coefficient en fonction de la superficie et de la
pluie annuelle est présenté dans la deuxième partie
(Documents pratiques I,, II et III,),;

- pour la méthode CIEH : la pluie moyenne interannuelle à


un poste de référence obtenue directement sur les cartes
publiées par le CIEH ;

- pour la méthode CIEH : l'estimation du coefficient de


ruissellement à partir de la pluie annuelle et de la
nature géologique du bassin. Cette estimation est facile
à obtenir, mais elle est très imprécise, et cette valeur
a une influence primordiale sur la taille de la crue
calculée.

Par contre, il faut prendre certaines précautions dans l'es-


timation de l'indice global de pente (caractéristique de
relief), dans l'estimation de l'indice de perméabilité
(méthode ORSTOM) et il faut tenir compte de certaines parti-
cularités.
Annexes 321

Comment estimer l'indice de relief ?

Dans la note ORSTOMde 1965, les bassins ont été classés en


6 catégories caractérisées par un. indice R qui est fonction
à la fois des pentes transversales et longitudinales. !L'in-
dice R est calculé à partir de l'indice global de pente Ig
tel qu'il est presenté dans l'application de la méthodè CIEH
(voir documents pratiques). Pour les diagrammes correspon-
dants aux bassins inférieurs à 10 kmL etpour la méthode
CIEH ce sont directement les valeurs de l'indice global qui
sont à introduire.

Deux consignes doivent être respectées pour estimer l'indice


global Ig d'un bassin :

- il faut styliser énormément le bassin pour calculer le


périmètre. En prenant de véritables caricàtures dont la
surface et la forme d'ensemble sont les mêmes que celles
du bassin, on doit obtenir une longueur du rectangle équi
valent proche de celle du plus long cours d'eau. Si'on ne
stylise pas assez, on augmente artificiellement le perimè-
tre, on sous-estime donc la pente globale et par la,suite
le coefficient de yuissellement.

- le calcul de Ig developpé ci-dessus tient peu compte des


pentes transversales ; or sur les réseaux en aretes de
poissons par exemple. celles-ci sont beaucoup plus fortes
que les.pentes longitudinales. Pour en tenir compte, il
faut d'abord estimer quelques valeurs de pente transver-
sale sur différentes sections perpendiculaires, aux
thalwegs. On peut ainsi calculer une valeur moyenne des
pentes transversales IT et corriger la valeur de l'indice
de pente de la façon suivante :

Ig cor. ='g +IT


2 -7

Ig cor : indice de pente corrigé

k3 : indice global de pente (longitudinale)

IT : valeur moyenne de la pente transversale.

On ne fait cette correction que si la pente transversale est


beaucoup plus forte que la pente longitudinale. Pour passer
de l'indice de pente corrigé, aux indices de relief, on
établit les correspondances suivantes :m

R6 : Ig cor = 60 m/km (60 X0) R3,: Ig cor = 7lm/km (7 %0)


R5 : Ig cor = 25 m/km (25 %o) R2 : Ig cor = 3 m/km (3 %,,)
R4 : Ig cor = 15 m/km (15 %,)
La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Comment estimer l'indice de perméabilité '!

C'est le point le plus délicat de la méthode ORSTOM et


pourtant la permeabilité est le paramètre qui explique "le
plus" le coefficient de ruissellement. Des hydrologues et
des pédologues de 1'ORSTOM étudient actuellement. la possibi-
lité de mettre au point un répertoire des aptitudes au
ruissellement des sols sahéliens à partir de mesures au
simulateur de pluie.

Pour l'instant, il faut se contenter d'une classification


qualitative de l'infiltrabilité du bassin. Dans la note de
1965, les auteurs ont défini 5 catégories (Pl à PS). Pour
les très petits bassins (l-10 km'), RODIER a remplacé ces
indices par des noms plus "imagés" : très imperméable (TImp)
pour Pl, imperméable (Imp) pour P2 jusqu'à très perméable
(TP) pour PS. Ce changement d'indice n'apporte bien entendu
aucun élément nouveau à la classification donnée en 1965.
Avant de définir le plus précisement possible ces indices,
nous voulons insister sur deux points :

- un bassin naturel, même très petit, est toujours hétéro-


gène au point de vue.sol, donc infiltrabilité. Il faut
donc visiter complétement le bassin avant de choisir son
indice de perméabilité.

- des études récentes menées à l'ORSTOM,. ont montré que sur


des regs, sur des. argiles, et même sur certains sables
alluviaux, il pouvait se constituer une pellicule qu'on
appelle parfois pellicule-de battance, qui, comme l'ont
montré les essais au simulateur de pluie, peut être très
imperméable.

Définition des indices de perméabilité.

Pl (T.Imp) rigoureusement imperméable, c'est-à-dire suppose


une surface imperméable et plane (aire,de ruissellement en
béton non fissuré et bien faite) ; on ne rencontre dans la
nature que des cas intermédiaires. P2 (Pl).
P2 (Imp) : bassin imperméable. 85 à 90 % au moins de la
surface sont constitués par des sols imperméables au moins
en surface : rochers très sains et sans trop de rugosité,
reg, glacis, colluvions argileuses, argiles mème avec fentes
de retrait, sols sablo-argileux, argilo-sableux ou même
sableux avec pellicule superficielle imperméable et stable.
P3 (R.Imp) : relativementimpermeable. Mélange de sol imper-
méable et de sol perméable (voir plus loin), sols imperméa-
bles mais avec un peu de végétation, recouvrement gravil-
lonnaire.d'épaisseur notable, sols avec pellicule imperméa-
ble fragile, certaines arênes, granitiques.
Annexes 323

Les points délicats à examiner (check-list)

Les erreurs d'estimation des débits de crues décennales


peuvent être très élevées; Une bonne part,ie provient 'd'une
mauvaise estimation des conditions d'aptitude au ruisselle-
ment des couches superficielles des sols ; le, répertoire
dont il a éte question plus haut est prévu pour y remedier.
Mais une-autre partie provient de caractéristiques physiques
pas très'usuelles' pour le cadre géographique choisi ou de
conditions d'écoulement s'écartant par trop des processus
classiques (dégradation hydrographique par exemple).

Ceci est valable quelle que soit la méthodologie de calcul :


qu'on utilise un modèle déterministe (méthode ORSTOM) pour
procéder à la transposition des données d'un bassin connu à
un bassin n'ayant jamais fait l'objet de mesures, ou ,qu'on
emploie des régressions multiples (méthode CIEH). Dans les
deux cas, il est impossible de tenir compte de t.ous les
facteurs de l'écoulement d'où des erreurs notables lorsque
des facteurs qui n'ont pas été pris en compte dans la métho-
dologie de calcul prennent des valeurs extrêmes.

On a observé d'autre part qu'il était plus sûr d'utiliser


une méthodologie, quelle qu'elle soit, si le cadre géogra-
phique est assez bien défini. Donc un début de zonage peut
également limiter les erreurs. Le fait de ne considérer que
le cas du SAHEL, par exemple, revient déjà à classer les
bassins dans une certaine catégorie de climat (un peu large
cependant) et dans une plus faible mesure de couverture
végétale. Dans ce qui suit, on répartira encore les bassins
en trois ensembles de catégories : suivant le type d'averse
dominant, la superficie et certaines particularités du
bassin. Dans chaque cas évoqué ci-dessous, on indique, soit
la méthodologie la mieux adaptée pour le moment, soit les
précautions à prendre dans le cas d'application de telle ou
telle méthodologie.
324 La maîtrise des crues dans les bas--fonds

P4 (P) : sols perméables. Certains éboulis avec produits de


décomposition assez peu perméables, roches très diaclasées
et disloquées si la pente n'est pas négligeable, sols
sableux sans pellicule imperméable ou avec couvert végétal
de graminé, sables grossiers.
P5 (TP) : très perméable ; Euirassès latéritiques démante-
lées, éboulis, certains sables éoliens ou sables sans pelli-
cule imperméable et un peu de végétation.
Annexes 325

1. Classification selon le type d'averse dominant

la) Le bassin est situé dans la Les hyétogrammes de pluie à


la bande de 10-20 km qui borde considérer sont beaucoup plus
l'océan. longs et plus complexes qu'à
l'intérieur (PlO de l'ordre
de 200 ~III).

lb) Le bassin est situé à l'inté- Voir les deux classifications


rieur des terres. 1 suivantes.

2. Classification selon la superficie

2a) La superficie est inférieure à Utiliser la méthode ORSTOM


10 km*. en employant les diagrammes
spécifiques à cette gamme de '
superficie.

2b) La superfice est comprise entre Utiliser la méthode CRSTOM


10 et 120 km". 1965 qui n'a pas encore été
révisée pour cette gamme de
superficie.

2c) La superficie du bassin est com- Théoriquement, on ne peut


prise entre 100-120 et 200 kmL plus utiliser la méthode
ORSTOM, mais on peut à la ri-
gueur l'utiliser quand même
en extrapolant les résultats
de 100 à 200 km2 ou utiliser
la-méthode CIEH.

2d) La superficie du bassin est com- La méthode CIEN est la~seule


prise entre 200 et 600 km2. à donner des résultats, mais
elle n'est utilisable que
pour des bassins versants ni
trop perméables, :ni trop ini-
perméables, avec. une dégrada-
tion hydrographique modérée.
326 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

3, Classification selon certaines caractéristiques du bassin

3a) La dégradation hydrographique Suivre une des méthodes pro-


- est nulle ou très faible. posées en 2. sous réserve &
de ce qui suit.

3ala) Le bassin est constitué de deux Il faudra calculer séparé-


parties : amont et aval raccor- ment les hydrogrammes de
dées par un goulet d'étrangle- crues des deux bassins par-
ment. tiels avec un décalage fonc-
tion de la distance de leur
centre de gravlté et de. la
pente du lit.
A titre indicatif, on trouve
les résultats suivants :
S = surface du RV
V = vitesse de propagation
Q = débit
i = pente du lit
Au Mali, pour un lit très
encombré par la végétation :
S = 30,4 km'
v. = 0,6 m/s
Q = 200 m3/s
i = 3,s m/km
Au Tchad, pour un lit beau-
coup moins encombré :
S = 12,3 km'
V = 1,5 m/s
Q = a.5 m3ls
i = 4 mlkm
En Mauritanie :
s = 148 km'
V = 1,5 mis
Q= 150 m3/s
i =,2,3 m/km

3alb) Sans en arriver au cas extrême Si on suit la méthodologie


jala, le réseau hydrographique ORSTOM, il sera bon de pren-
montre deux ou plusieurs ensem- dre&< 2,6 (voir 3alc).
bles de cours d'eau laissant Pour d'autres méthodologies,
présager un décalage significa- le débit maximal obtenu sera
tif de leurs apports (bassins à réduire de Y % et le temps
allongés avec cours d'eau d'im- de base à majorer de Z %.
portances inégales). Y etZ ont été estimé à 30 %
maximum sur des bassins ob-
servés.

3alc) Le réseau hydrographique est Le coefficientdest à rédu,ire


en arètes de poissons avec A titre indicatif :
tous les tributaires d'un seul ci= 1.9 avec arêtes de poisson
c9té. absolument unilatérales
d= 2.4 avec même disposition
a peine marquée.
Annexes

3ald) Lemréseau, au contraire, pré- Prendre un coefficient o( = 3


sente un caractère très radial ou majorer de 20 à 3O'Z le
débit maximal obtenu avec des
conditions moyennes.

3ale) Sans présenter les caractéris- Si'on suit la méthode ORSTOM


tiques extrêmes du Jala, la majorer le temps de base de
forme du bassin est plus allon- 2 2 du bassin ou réduire de
gée (indice de compacité Icomp de Y % le débit maximun'obte-
> 1.30). nu pour des conditions moyen-
nes.
A titre indicatif :
Y = 30 9. pour Icomp = 1.42
Y= 60 % pour Icomp = 1~54

3alf) Le réseau présente une zone Voir. 3a2a ou 3a2b ou 3a2c.


marécageuse à l'aval ou à l'a-
mont du bassin.

3a2) La formé et le réseau hydro- Suivre une des méthodolo,p,ies


graphique ne présentent aucune proposées en 2. sous réserve
des singularités plus haut. de ce qui suit.

3a2a) Le bassin présente une rupture Tm et Tb doivent être majorés


de pente tres forte dans’ sa de X % suivant l'importance
partie aval avec formation de la zone à faible pente.
plaine d'inondation ou même Pour d'autres methodologies,
d'un lac temporaire. le débit maximal obtenu pour
un cas sans rupture de pente
est à réduire de Y 30.
A titre indicatif :
Pour un bassin de 2,36 km',
avec formation d'un marécage
temporaire couvrant 5 % de la
superficie, X serait de 'l'or-
dre de 50 % et Y de 30 %.

3a2b) La partie plate du bassin, Voir 3a3a.


très perméable sans trace de
draînage, est à l'amont.

3a2c) La partie plate du bassin im- Pas de changement par rapport


perméable et assez bien ou
bien drainée, est à l'amont.
Iaux méthodologies habituelles

3a2d) La partie plate du bassin, im- Voir 3b.


perméable et mal draînée, est
à l'amont.

3a3a) Le bassin comporte une zone Eliminer la superficie de ces


perméable à l'amont du tribu- zones de la surface S et fai-
taire principal ou des tribu- re tous les calculs sur la
taires secondaires (sables surface S' réduite. En toute
éoliens, amas de blocs cris- rigueur, ceci est valable
328 La maîtrise des crues dans les b'ass-fonds

tallins, de grés ou de pour le calcul des crues et


schistes, cuirasse ferrugi- non pour le-calcul;de la lame
neuse démantelée). écoulée annuelle.

3a3b) Le 'bassin est couvert de blocs Les valeurs .de'Tm et Tb doi-


(forte rugosité) et cependant, vent être majorées de X %.
il y a un certain ruisselle- A titre indicatif :
ment repérable par ses traces X = 85 % pour un bassin ver-
au sol. sant de 1,05 km' couvert de
roches décomposées en boule.

3a4a) Zones cultivées dépassant plus Kr est en général plus faible


de 20 % de la superficie. pour cette zone que sur sol
nu sauf si la mise en culture
se fait sur des sols propices
à la formation de pellicules
(valable uniquement pour le
Sahel). En zone plus humide,
la mise en culture augmente
genéralement Krm saut si de
bonnes mesures de conserva-
tion du sol sont prises, ce
qui est rare.

3a4b) Abords du lit à l'aval cou- Tant que cette végétation


vert d'une végétation arbusti- persïste, le débit 'maximum
ve dense. des crues pourrait #être divi-
sé par deux, mais cette sorte
de végétation a si peu de
chances de se maintenir.qu'il
vaut mieux faire comme si
elle n'existait pas pour le
calcul des fortes crues.

3a4c) Mesures de conservation des Les débits calculés par les


sols bien réalisées sur le processus habituels sont
terrain. beaucoup trop forts tout au
moins pour la fréquence dé-
cennale. Pour des fréquences
plus faibles, cela n'est pas
évident, les amenagements
étant susceptibles de céder.

3a5a) Ecoulement perturbé par un ou- Vérifier si sous la piste il


vrage quelconque : le cas le existe une buse ou un pont,
plus courant est celui d'une le débit maximum pouvant pas-
piste recoupant le bassin. ser par ce pont. La piste
peut étre emportée ce qui
risque de renforcer le débit
maximum naturel, ou au con-
traire elle peut arrêter
l'écoulement en toutes cir-
constances.
Annexes

3b) Le bassin est l'objet de dégra-


dation hydrographique.

3bl) Le bassin de moins de 50 à Procéder comme en 3a3a sur S'


BO km’ est fortement dégradé mais il serait bon de majorer
à l'amont, pas de trace d'écou- les chiffres de 10 à'20 %
lement issu de cette zone. Par- pour tenir compte d'apports
tie aval S' non dégradée. éventuels amont. Cette réduc-
tion de S à S' est risquée si
la surface de cette zone dé-
gradée est relativement im-
portante.

3b2) Sur un bassin assez dégradé, un I Faire le calcul uniquement


ou plusieurs bassins tributaires sur ce ou ces bassins' aval
a l'extrémité aval ne le sont aval,avec une légere màjora-
pas. tion, se méfier des fréquen-
ces inférieures à la fréquen-
ce décennale.

3b3) La dégradation est limitée à une Réduire les valeurs trouvées


certaine portion des lits ma- par méthodes habituelles de
jeurs. X % suivant la longueur'rela-
tive des lits majeurs dégra-
dés.
A titre indicatif :
Sur un basIsin de 87 km2 avec
un lit majeur très encombré
par la végétation, X est de
l'ordre de 70 X.

3b4) Bassin fortement dégradé. D'après l'infiltrabilité des


sols, les pentes et l'allure
du réseau hydrographique sur
photo aérienne, essayer de
reconstituer qualitativement
ce ,que pourrait être IlScou-
lement sur tout le bassin ;
quant à passer au quantita-
tif, c'est très risqué' même
pour un hydrologue confirmé.
330’ La maîtrise des crues dans les bas-fonds

V. LE DEROULEMENTDE L'ETUDE

Ce chapitre ordonne les différents points évoqués précédem-


ment ; on peut les représenter sous forme d'une succession
d'étapes.

Définition de l'étude :

- choix du site,
- coût prévu pour l'étude,
- durée envisagée pour l'étude,
- choix de la récurrence de la crue de projet et de la
précision souhaitée.

Dans la mesure du possible, demander les conseils d'un


hydrologue compétent dans ce type d'étude : s'adresser aux
services hydrologiques nationaux, au CIEH si on est au
BURKINA FASO, ou à la mission ORSTOMdans la plupart des
pays de l'Afrique de l'Ouest.

En fonction du lieu, évaluer la pluie moyenne 'interannuelle


(Pan) et la pluie décennale ponctuelle (PlO) 'd'après les
cartes du CIEH.

Rassembler les documents cartographiques disponibles : car-


tes à grande échelle 11/50.000 souhaitable), photographies
aériennes les plus récentes, images satellites si elles
existent (pour évaluer végétation et états de surface).

Tracer le contour du bassin.

En déduire :

- la superficie, en km2 (S),


- le périmètre très stylisé en km (P),
- l'indice de compacité (Icomp = 0.28.P / fl),
- l'indice global de pente (Ig) m/km en tenant compte des
pentes' transversales éventuellement (voir paragraphe IV ).

Etudier 'la check-list des points délicats à examiner, en


portant son attention sur le type d'averse dominant, la
superficie, la forme du bassin, la forme du réseau hydrogra-
phique et son degré de dégradation.

En déduire, s'il y a lieu, les corrections à prévoir en


fonction des particularités du bassin.

Il est alors possible de faire le choix entre les cas 1 et 2


Annexes 331

CAS 1

Si la superficie S est inférieure à- 120 km‘ ou même 200 KmL


et si la pluie annuelle est comprise entre 300 et 900 mm et
si on peut effectuer une visite détaillée du bassin.

On applique la méthode ORSTOM.

D'après les diagrammes fournis, estimer le coefficient


d'abattement K. en fonction de Pan et.S ; la pluie déc,ennale
moyenne sur le bassin est

PlO = K. PlO

Visiter le bassin et relire la check-list : d'après les


états de surface et la superficie relative qu'ils couvrent,
estimer la classe d'infiltrabilité : P2 (ou P2lP3 par
exemple), P3 ou P4, ou l'équivalent Imp, R.Imp ou P. Déduire
de la check-list les corrections a prévoir en fonction
éventuellement ae dégradations hydrographiques, d'aménage-
ments existants, de différences de perméabilité.

Si la superficie est supérieure à 10 km' :


'
- déterminer KRlO en fonction de la superficie de la classe
de relief (déduite de Ig) et de La classe d'infiltrabi-
lité,

- déterminer Tb en fonction de la superficie et de la classe


de relief,

- déterminer t% = Qmax/M en fonction de S.

Si la superricie est inférieure à 10 kmL :

- déterminer KRlO sur les diagrammes révisés en interpolant


ou en extrapolant s'il y a lieu entre les classes de
Igcor et d'infiltrabilité correspondant aux courbes des
diagrammes PlOO mm et P70 mm,

- déterminer Tb par interpolation à partir de la figure 4 de


la méthode ORSTOMpour les bassins inférieurs à 10 km2,

- d= Qmax/M = 2.6

- corriger éventuellement KRlO, Tb et suivant check-list.

Le débit moyen ruisselé est : M =Pi(. KRlO.S/Tb


Le débit maximum ruisselé est : Qmaxl = o(.M

Calculer le débit décennal Qmax2 par 'la'méthode CIEH.


La maîtrise des crues dans les bas-fond;

Si les débits Qmaxl et Qmax2 sont très différents, en


rechercher la raison en reprenant les calculs des deux
méthodes. Deux possibilités :

- soit mauvaise estimation des paramètres, erreur de calcul,


etc., non applicabilité d'une méthode,

- soit particularité du bassin non pris en compte dans la


méthode du CIEH.

Apres révision des calculs, choisir Umax donné par la


méthode ORSTOM.

Majorer le débit décennal de ruissellement du débit d'écou-


lement retardé Cret soit 6 Z de Qmax: si terrains permeables
et 3 % si terrains imperméables.

On peut estimer la forme de la crue en déterminant en plus


des paramètres précédents le tempsde montée donné par un
diagramme en fonction de la superficie et de l'indice de
pente Ig.

Suivant les objectifs définis à l'étude et en particulier le


coût prévu pour l'ouvrage, on peut multiRlier. le' débit
décennal obtenu par un coefficient de sécurité à prendre
dans une gamme ce 1,s à 3. ~

CAS 2

Si superficie supérieure à 120 Km2


ou si l'étude doit être rapide
ou si la pluie annuelle est supérieure à 900 mm.

On accepte un importan,t risque d'e&eur.

On applique la méthode CIEH.

Si possible, visiter le bassin et'relire la check-list.

Eventuellement, estimer la géologie du bassin et en déduire


un coefficient de ruissellement KRlO (cette estimation peut
ètre tres éloignée de la réalités en utilisant aussi la
pluie annuelle (voir les équations de régression données par
la méthode). KRlO sera très imprécis si on ne tient pas
compte des observations de terrain et, si elles existent,
des images satellites.
Annexes
333

En utilisant différents découpages géographiques, (ne pas


utiliser les découpages par pays qui peuvent introduire de
trop grosses erreurs si le bassin étudié est différent des
bassins observés dans le pays) estimer plusieurs ~débits
décennaux avec les diagrammes fonction de S, Ig, Pan et
KRlO. On obtient une valeur moyenne du débit decennal ; si
par la check-list, on a note certaines particularités du
bassin, le débit obtenu doit être corlrigé mais on sait qu'il
sera assez imprécis.

Suivant les objectifs définis à l'étude, et en particulier


le coût prévu pour l'ouvrage, onpeut multipl,ier le, débit
décennal par un coefficient de sécurité à prendre dans une
gamme qle 1,s~ à 3.
334 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

BIBLIOGRAPHIE

RODIER J., AWRAY C. (1965)

Estimation des débits de crues décennales pour les bassins


versants de superficie inférieure à 200 KmL en Afrique
Occidentale URSTOM-CIEH, PARIS 30 p.

C'est l'original de la méthode ORSTOM. On pourra y trouver


des compléments sur les fondements de la méthode et sur les
données qui ont servi a l'établir.

PUECH C., CHABI-GONNI D. (1984)

Méthode de calcul des débits de crue décennale pour les


petits et moyens bassins versants en Afrique de L'Ouest et
Centrale (2e édition). CIEH,OUAGADOUGOU.91 p.

C'est l'original de la méthode CIEH. Très utile pour bien


comprendre la méthode employée et connaitre la précision
qu'on peut en attendre.

RODIER J., RIBSTEIN P. (à paraître)

Estimation des caractéristiques de la crue décennale pour


les petits bassins versants du SAHEL couvrant 1 à 10 Km'.
ORSTOM, PARIS.

Ouvrage complet sur ce que l'on peut connaître de la crue


décennale des très petits bassins sahéliens : l'exploitation
des données observées, la mise au point de la méthode, les
recommandations d'emploi, la précisi,on attendue. S'adresse
aussi bien à un hydrologue qui veut comprendre les calculs
qu'à un concepteur d'aménagement au SAHEL qui veut estimer
une crue décennale sur un bassin inférieur à 10 - 12 km'.

CIEH - DEPARTEMENTHYDROLOGIE(1985)

Etude des pluies journalières de fréquences rare dans les


états membres du CIEH. Rapport de synthèse. CIEH,
OUAGADOUGOU.

Ce document fournit des cartes récentes des pluies journa-


lières de fréquences décennales pour l'Afrique de l'Ouest.
ETATS MEMBRES :

AGENCE DE COOPERATION BELGIQUE


BENIN
BURUNDI
CULTURELLEET TECHNIQUE CANADA
CENTRAFRIQUE
13, quai André Citroén 75015 Paris COMORES
té/ : 45.75.62.41 - télex : agecoop 201916 F CONGO
COTE D’IVOIRE
DJIBOUTI
DOMINIQUE
FRANCE
GABON
Egalité - Compbmentarité - Solidarité GUINEE
HAITI
BURKINA-FASO

LIBAN
L’Agence de Cooperation Culturelle et Technique est une organisa-
LUXEMBOURG
tion internationale creee & Niamey en 1970.
MALI
Elle rassemble une quarantaine d’Etah aux cultures multiples et diversi- MAURICE
fiees qui, grace a un vehicule commun, la langue française. forment un en- MONACO
semble riche et original.
NIGER
Inspiree por le souci d’instaurer un dialogue entre ses membres et une RWANDA
cooperation multilaterale. I’ACCT tend a encourager un developpement SENEGAL
endogene et autosuffisant qui prenne en compte les aspects economi- SEYCHELLES
ques et sociaux propres a chaque peuple.
TCHAD
Ses programmes, organises autour de @seaux de cooperotion. sont TOGO
0x6s sur TUNISIE
10 promotion des cultures et des langues nationales : VANUATU
le developpement de f’bducafion alliant cultures nationales et techni- VIET-NAM
ques Bducatives modernes, ZAIRE

une coop&ation scientifique et technique contribuant a la mise en


commun dune recherche odaptee aux besoins et ressources pro- ETATS ASSOCIES :
pres & chaque pays I
CAMEROUN
des interventions ponctuelles de solidorft6 en cas de sinistres ou de be-
EGYPTE
soins urgents.
GUINEE-BISSAU
C’est dans une perspective d’égalite, de complementarite et de soli- LAOS
darlte que I’ACCT. a tinterieur du monde francophone, tente d’ordonner MAROC
ses actions. MAURITANIE
SAINTE-LUCIE
L’ACCT OOUVERNEMENTS
ET PARTICIPANTS :

L’EDITION QUEBEC
NOUVEAU-BRUNSWICK

Dons le but de promouvoir et de diffuser les cultures de ses pays mem-


bres et de favoriser la coop6ration culturelle et technique entre eux.
I’ACCT participe d la r6allsation et d la diffusion de produits culturels.
Elle publie un certain nombre d’ouvrages directement reli& d ses pro-
grammes de developpement I il s’agit de publications o caractere cultu-
rel. educatif. scientifique et technique.
De maniere a @pondre 0 des besoins emanant de ses Etats membres.
elle o egalement devèloppe une politique d’aide a l’édition, axee princi-
palement sur la coedltion de ‘collections’ dont les themes s’integrent ou
apportent un complement aux publications liees a ses programmes.
L’ACCT apporte aussi un soutien o t’lndustrle du Ilvre dans ses pavs
membres, tant dans le secteur de redition que dans celui de 10 dKfuslon.
474 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

peu, régressivement, une partie de la


digue.

Rouleau compacteur Fig. 120 p. 248

Siphon
. prise d’eau par siphon p. 118
. débit d’un siphon p. 120

Stabilité
. petit barrage en terre p. 153
. talus et enrochements p. 197;
. ouvrages bétons p. 214
. digues filtrantes p. 273

Terre
. composition idéale des matériaux à
compacter p. 154
Glossaire 473

Fondations
. généralités Fig. 60 p. 132
. infiltrations sous la digue p. 151
Fig. 73 p. 152
. stabilité p. 199

Ligne de saturation d’une digue en


terre Fig. 71 p. 149
Fig. 91 p. 196

Membrane d’étanchéité
. utilisation p. 134, 193

Niveau à eau p. 66

Niveau de chantier p. 67

Parafouille
Protection d’un ouvrage contre
1’ affouillement (érosion hydraulique).

Perméabilité
. estimation in situ Fig. 38 p. 81

Perré
Revêtement en pierres sèches, en
maçonnerie ou en enherbement qui
protège un ouvrage et empêche les
eaux de le dégrader ou les terres
d’une tranchée de s’effondrer.
. perré amont Fig. 64 p. 138
. perré aval enherbé Fig. 65 p. 140
. perré aval mixte Fig. 66 p. 142

Pertuis
Ouverture étroite aménagé volontai-
rement dans une digue pour maîtriser
la vidange d’une retenue (voir
batardeaux).
. débit d’évacuation d’un pertuis p. 210

Prises d’eau en pied de digue


. débit d’une prise d’eau en charge p. 120

Profil en travers ou en long Fig. 28 p. 69


Fig. 29 p. 70
Fig. 31 p. 73
Fig. 32 p. 73

Renard
Cavité apparaissant dans le talus
d”une digue là où le sort de l’eau
qui circule dans le corps de la
digue. Cette cavité peut s’agrandir
avec les écoulements et enlever peu à
472 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Bibliographies
. étude du milieu p. 62’
. étude du site
la topographie p. 68
1’ hydrologie P. 78,
. 1’ évacuateur de crues p. 112
. la mise en valeur agricole des
retenues d’eau p. 129
. petits barrages en terre p. 163
. petits barrages en gabions et
enrochements p. 205
. un aménagement global pour
maîtriser l’eau des crues p. 226
. la prédétermination des crues p,. 334
. eau et santé humaine p. 410
. eau et santé animale p* 413
. . organisation foncière p. 428

Courbe hauteur-volume p. 74
p. 122

Dalot
Canal d’écoulement passant sous un
ouvrage.
. prise d’eau par’ dalot. p. 246

Déversoir
. calcul, de la longueur p. 102
. schéma déversoir central ou latéral Fig. 51 p. 115
Fig. 67 p. 145
. schéma d’un évacuateur béton-
profil crageger Fig. 68 p. 146
. schéma d’un évacuateur gabion sur
digue en terre Fig. 59 p. 147
. schéma d’un déversoir béton sur
digue déversante Fig. 107 p. 231
. schéma d’un déversoir gabion sur
digue déversante Fig. 108 p. 232
. fosse de dissipation en aval d’un
déversoir béton p. 108
Fig. 68 p. 178
. fosse de dissipation en aval d’un
déversoir gabion Fig. à3 p. 178
Fig. 69 p. 147
. débit d’un évacuateur p. 103 ~

Drains
. nature et position
petit barrage en terre Fig. 63 p. 137
petit barrage en gabions Fig. 8;l p. 175
Fascine
Assemblage de branchages utilisé
pour lutter contre l’érosion
hydraulique et enrayer les
écoulements.
Glossaire 471

GLOSSAIRE

Bajoyer
Mur faisant la liaison entre la partie
où se déverse l’eau et celle à
protéger contre les écoulements sur
laquelle l’eau ne doit pas passer
(bajoyers de déversoir, de pertuis.
de rives). Fig. 79 P. 168
Fig. 83 p. 168
. jonction bajoyer béton-digue en
terre Fig. 112 p. 239
. jonction bajoyer gabions-digue en
terre Fig. 113 p. 240
. bajoyer en pierres libres Fig. 136 p. 270
. bajoyer en gabions Fig. 137 p. 271

Barbacane
Ouverture verticale étroite
pratiquée dans la maco:Aerie d ’ u’n
ouvrage d’art pour faciliter
1’ écoulement de l’eau emprisonnée
derrière la maçonnerie et ramener’ la
pression derrière cette maçonnerie à
la pression atmosphérique.

Batardeaux
Eléments amovibles pouvant faire
varier le niveau d’eau dans une
digue. Les batardeaux sont placés
dans un pertuis. p. 208, 241
description-utilisation Fig. 114 p. 241
Fig. 115 p. 242
Fig. 94 p. 209

Batillage
Succession de vagues formées le plus
souvent par le vent à la surface
d’une retenue d’eau venant frapper
les berges de la retenue et les
éroder.

Béton
. dosage et mise en place p. 159
Annexes 469

AFW Kongoussi. Retenue d'eau de Kumbango. - Barrage gabions - Approvisionnement en eau du bétail
Mission de Bam. Digues terre.

- Casiers rizico- - Riziculture de pourtour et aval.


les + Siphon.

- Périmètre5 - Cultures maraîchères.


irrigués avec - Production de haricots verts.
pompage dans
la retenue.

AFVP Kongoussi. Retenue d'eau de Baripsi. - Digue terre. - Approvisionnement en eau du bétail.
Mission de Bam et Déversoir ga-
projet Tikaré. bions.

- Périmètre irri- - Cultures maraîchères de contre-


gué gravitaire saison.
sur fuite.
- Alevinage et pêche.

- Stockage d'eau de surface à voca-


tion pastorale et ménagère.
468 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

AFVP Séguénéga Retenue d'eau de Bakou. . Barrage terre - Stockage d'eau de surface à voca-
(suite) déversoir laté. tion pastorale.
ral naturel.

Périmètre irri. - Cultures maraîchères amont.


gué.
Pompa refoulan
te manuelle.

Sur fuite an - Riziculture aval.


pied de digue.

Traitement de ravine de Micro-barrage - Stabiliser l'érosion dans le bas-


Sakba. déversoir tata: fond.
an gabions. - Alimentation eneau des puits vil,
lageois.
- Cultures amont Riz - Maïs - Sorgho

Traitement de ravine de Micro-barrage - Stabiliser l'érosion par épandage


Togê . déversoir tata: des crues.
en gabions. - Cultures amont;,réhabilitation du
bas-fond (Riz -#Maïs - Sorgho).

Retenue d'eau de Sampela. Barrage digue - Stockage d'eau de surface à voca-


déversoir tata: tions pastorale,et ménagère.
en gabions.

Amélioration d'un bulli (ma- Surcreusement dc - Stockage d'eau de surface à voca-


re artificielle) de KossuKa. la mare. Protec- tion pastorale.
tion anti-enva-
sement par digue
filtrante.

AFVP Kalsaka Retenue d'eau de Goungré. Barrage digue - Stockage d'eau de surface à voca-
déversoir total tion pastorale.
en gabions. - Réalimentation en eau du bas-fond,
- Cultures de pourtour de retenue.

Amélioration d'un bulli à Surcreusement df - Stockage d'eau de surface à voca-


Bouga. la mare. tion pastorale et ménagèrre.

Protection anti- - Riziculture Amont.


envasement par
digue filtrante.

ORSIM
Projet de Bidi. Digue filtrante partielle- Micro-barrage - Riziculture amont.
ment colmatée. perméable en
gabions.

U~S,, Union des féd Retenue d'eau de Pana. Barrage digue - Stockage d'eau de surface à voca-
rations des groupe- déversoir total. tions pastorale~ët ménagère.
ments Naam. en gabions. - Riziculture amont.
(u.F.G.N.)
Digue filtrante de Bougouya. ligue en pierres - Réalimentation en aau d'un verger
ibres en travers de manguiers.
lu bas-fond.

Digues filtrantes de Lili- ligues en pierrea - Sécuriser cultures de Sorgho et


gomdé 1 et PI. .ibres en travers Mil.
lu bas-fond.

Bas-fonds améliorés Bas-fond rizicole de Barrage de - Riziculture.


F.E.K,R. : «Fonds de NAMHZNYA. stockage amont.
l'eau et de l'équi- Casiers rizico-
~ pement rural». les; irrigation
gravitaire.

Bas-fond rizicole de Yaïka. II


Annexes

Projets Opérations Technique/ Mise en valeur


Technologie

-
AFVP Kongoussi. Retenue d'eau de Kilou. - Digue terre. - Stockage d'eau de surface pour:
Mission de Bam. Déversoir ga- . Bétail?
bions. . Boisson?

Retenue d'eau d'Alga. - Digue déversoir - Stockage d'eau de surface pour le


total gabions. bétail et les besoins de la commu-
nauté .

Retenue d'eau de Nounsoum. - Barrage digue - Riziculture.


déversoir total - Cultures maraîchères.
en gabions.

AFVP projet de Digues filtrantes. ligues de pierres - Sécuriser cultures de céréales


Rissiem. libres en travers (Mil-Sorgho) en saison des pluies
lu bas-fond. par épandage des crues et recons-
titution des sols.

AFW Tikaré. Retenue d'eau de Sarkounga. - Barrage digue - Approvisionnement en eau du bétail.
déversoir total
en gabions.
- Cultures maraîchères.

- Digue filtrante - Riziculture amont.


amont.

Retenue d'eau de Ipala. - Barrage digue - Stockage eau de surface?


déversoir total
en gabions.

Retenue d'eau de Hemdalaye. - Barrage digue - Stockage collinaire d'eau de sur-


déversoir total face.
en gabions.

Retenue d'eau de Guibaré. - Barrage déver- - Stockage d'eau à vocation pastora-


soir total en le et ménagère:
gabions. - Cultures de pourtour de cuvette
(riziculture, cultures maraîchères)

Retenue d'eau de Bona. - Barrage digue - Stockage d'eau de surface à voca-


déversoir total tion pastorale et ménagère.
en gabions.

Aménagement de Tempelga. - Digue filtrants 2 Sécuriser culture Sorgho-Mil-Coton


de pierres li- en amont.
bres.

AFVP Séguénéga Retenue d'eau de Mararougou. - Barrage digue i Stockage d'eau de surface à voca-
déversoir total tion pastorale et ménagère.
en gabions.

- Périmètre irri- - Cultures maraîchères de contre-


ygué Amont(+ pom- saison.
pe manuelle re-
foulante) par
gravité.

Traitement sur ravine de - Déversoir total - Stabiliser érosion dans la ravine.


Kumbranga. gabions.
- Stockage d'eau de surface à voca-
tion pastorale.

- Périmètre irri- - Cultures maraîchères de contre-


gué gravitaire saison.
aval pompage
sur fosse (pom-
pe refoulante
manuelle).
l 466 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Projets Opérations Technique/ Mise, en valeur


Technologie

IMLI:

Aménagement de bas- Aménagement plaine de Fou- Digue déversant. e - Riziculture amont


fonds cercle de Kita nia: Déversoir béton - Cultures maraîchères
AFVP - Birgo; cyclopéen.
- Moribougou.

Ouvrage de Mambiri. - Riziculture amont


- Puits maraîchers et pastoraux

Ouvrage de Boubouya. t, - Riziculture amont


L Cultures maraîchères

L.P.B.: «leur propre Retenue d'eau de SEME. Barrage terre. - Stockage eau de surface
barrage» Déversoir béton
(latéral).

I GIz/GR Mali Retenue d'eau de Kouloum- Barrage pierres - Stockage eau de surface pour
Bandianara tenga. maçonnées. cultures maraîchères et bétail.
ProjetT«Construction
de petits barrages Retenue d'eau de Daga. II ,t
sur le plateau Dogona
Retenue ,d'eau de Tégourou.

Mission catholique Retenue d'eau de Djonbolo. Barrage pierres - Stockage eau de surface pour
de Bandiagara. maçonnées. cultures maraîchères et bétail.
Projet: «Petits bar-
rages en Pays Dogon» Retenue d'eau de Sambourou II

am Retenue d'eau de Koula. Barrage à zones - Riziculture amont.


terre-pierres.

AFVP: Hydraulique. Retenue d'eau de Barrage en - Stockage d'eau de surface à vota


Région des Savannes Piapribagou. gabions. tion pastorale.
Dapaong.
Retenue d'eau de Mir. Barrage en - Stockage d'eau'de surface à vota
gabions. tion pastorale.

Retenue d'eau de Magba. Barrage en - Stockage d'eau'de surface à vota


gabions. tion pastorale.

BDPADRDR Retenue d'eau de Nanergou Barrage en terre - Stockage d'eau,à vocation pastort
Région des Savannes. IV. déversoir béton. le.
~Périmètre irrigué maraîcher aval
sur prise d'eau.

Retenue d'eau de Kantindi. Barrage terre - Stockage d'eau~à vocation pastort


deversoir béton. le.
- Périmètre maraîcher aval sur prir
d'eau (gravitaire).

FED/DRoR Retenue d'eau de Barrage terre


Région des Savannes. Nabadjoani. déversoir béton.

Retenue d'eau de Babogou. Barrage en terre - Stockage d'eau,de surface à vota


déversoir béton. tion pastorale:
- Périmètres maraîchers avals sur
prise d'eau (gravitaire).
L

SRRRGAL:

i AFVP Région de Thiès Retenue de Keur Mori Fall Barrage gabions - Cultures maraîchères et fruitièn
«Aménaeement rural» Retenue de Keur Seïb N'Dove BarraRe gabions - Cultures maraîchères

«Développement rural» Traitement de ravine Ouvrage gabions - arrêt érosion


Hont Rolland I (lit mineur marigot). I - Voie passage
Annexes

ANNEXE VI

PROJETS ET OPERATIONS A LA BASE DE CE DOSSIER


l
464 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

1 BURKINA FASO )

* Ministr&e de l’eau
B.P. 575 OUAGADOUGOU

* Office National des Barrages et des Aménagements


hydro-agricoles (ONBAH )
B.P. 7056 OUAGADOUGOU

* Comité Interafricain d’Etudes Hydrauliques (CIEH)


B.P. 369 OUAGADOUGOU
* Ecole Inter Etats des Ingénieurs de Z’Equipement
Rural (EIER 1
B.P. 7023 OUAGADOUGOU

* Fonds de l’Eau et de 1’Equipement Rural (FEER)


B.P. 1950 OUAGADOUGOU

* Association Française des Volontaires du Progrès <’


(AFVP)
B.P. 947 OUAGADOUGOU

* Centre Canadien d’Etudes et de Coopération


Internationale (CECI 1
B.P. 3440 OUAGADOUGOU

* Se Servir de la Saison Sèche en Savane et au Sahel


(6,s)
(Union des Fédérations des Groupements Naam)
B.P. 100 OUAHIGOUYA

* Programme Allemand CILSS (Comité Inter Etats de


Lutte contre la Sécheresse au Sahel)
B.P. 4400 OUAGADOUGOU
* Mission Française d’Aide et de Coopération
B.P. 510 OUAGADOUGOU
* Bureau de suivi des ONG (BSONG)
B.P. 7124 OUAGADOUGOU
Annexes 463

* Ministère du développement rural Direction du Génie


Rural.
B.P. 155 BAMAKO

* Ministère du développement industriel et du


tourisme.
Direction de l’hydraulique et de l’énergie
B.P. 66 BAMAKO

* Mission Française d’Aide et de Coopération


B.P. 84 BAMAKO

* Association Française des Volontaires du Progrès


(AFVP)
B.P. 1721 BAMAKO

* Centre Canadien d’ Etudes et de Coopération


Internationale (CECI 1
B.P. 109 BAMAKO

* Mission Catholique de Bandiagara


B.P. 5 BANDIAGARA
462 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

~ SENEGAL

* Direction des Aménagements et des Infrakructures


hydro-agricoles (D . A. 1. H . )
B.P. 2041 DAKAR

* Association Française des Volontaires du Progrès


(A.F.V.P.1
B.P. 1010 DAKAR

* Centre International pour 1’Education Permqnente et


1 ‘Aménagement Concerté ( CI EPAC )
B.P. 1718 DAKAR

* Institut National de Développement Rural 1 INDR)


BP 296 A THIES RP

* Mission Française d’Aide et de Coopération


B.P. 2014 DAKAR
* ENDA
B.P. 3370 DAKAR
Annexes 461

ANNEXE V

AVANT DE S"ENGAGER, LES CONTACTS A# PRENDRE

* Sénégal

* Mali

* Burkina Faso
Annexes 459

Il n’est fait qu’une confiance limitée en d’ autres


types d’amenagement, type “digues filtrantes en
cascades”, qui ne maintiennent pas d’eau en surface
suffisamment longtemps pour que les paysans puissent
croire sérieusement à un effet de recharge de nappe
significative, à fortiori jusqu’en avril.
458 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Tout aménagement hydraulique à haut niveau


technologique (type pompe, forage, puits citerne etc.)
repousse aux yeux des paysans de Bidi une independance
technologique vis-à-vis de 1 ‘eau et réduit à l’avenir, les
‘chances d’obtenir une véritable sécurité dans ce ,domaine.

La sécurité optimale est représentée par la pérennité,


en saison chaude (avril) d’une réserve souterraine
accessible par des puisards traditionnels (jusqu’à 15 m
de profondeur). Cet objectif est pertinent car : ~
- en mai, les bulli, citernes de surface à impluvium
dont la population connaît bien l’usage, ~ peuvent
relayer la nappe pour l’abreuvement du bétail,
- les fortes températures gênent le jardinag:e dès le
mois d ’ avril,
- les nappes d’eau sont fonctionnelles en juin après
passage des premières crues,
- l’eau de boisson est assurée par la pompe sur
forage ou en cas de panne par les puits intarissables
de Débéré (3 km).

La prolongation d’un débit suffisant de ia nappe


phréatique jusqu’en avril est donc, clairement, l’objectif
des paysans.

C’est aussi le seul objectif pour lequel ils


reconnaissent vouloir se mobiliser en masse, et pouvoir
obtenir de l’aide d’autres villages. S’ils ont la
possibilité d’intéresser un bailleur de fonds ou de
disposer d ‘une aide technique, la réhabilitation de la
nappe phréatique est le problème soulevé, en i priorité.
Toute autre aménagement (valorisation agricole de l’eau,
freinage du ruissellement sur les pentes) vient ‘pour eux
dans un deuxième temps.

LE TYPE D'AMENAGEMENT SOUHAITE

Selon les paysans de Bidi, une petite ~ retenue,


installée à proximité des quartiers d’habitations serait
l’outil d’indépendance idéal :

- d’une part, les médias ont suffisamment conté les


mérites des retenues d’eau, depuis plus de’ 20 ans,
sans toujours dire’ qu’en milieu sahélien l’évaporation
est très intense et la persistance d’une retenue plus
faible qu’en zone soudanienne,

- d’autre part, le fait de reconstituer la nappe par


une retenue d’eau est observé depuis 1’980 à quelques
km de Bidi dans un milieu similaire (barrage
d’Amene), ce qui permet le jardinage jusqu’en avril.
La quantité d’eau stockée en sous’-sol semble fortement
liée à la durée de la nappe d’eau de sùrface.
Annexes 457

à l’aménagement et à la formation. Suivant la’


température, les besoins en eau varient entre 5 et 10 1
par pied d’aubergine et par jour ;, pour une planche
moyenne de 200 pieds, il faut tirer 1 à 1 m3 chaque
jour, le plus près possible de la planche, et à certaines
heures : ces contraintes excluent l’emploi de pompes
manuelles sur forages profonds (10 l(‘minute) .

Une autre activité de saison sèche est l’élevage,


pastoral ou d’embouche. Le PPRA* c?rganise 1’ embouche
d’ovins à partir de résidus de récolte et de sous-produits
industriels. Les résultats 1985 semblent prometteurs. Mais
là aussi c’est l’eau qui manque, car un petit ruminant
demande 8 l/j et un bovin 30 à 50 l/j. Une exploitation
Mossi comportant 1 paire de boeufs de trait, 1 âne, 10
ovins d ’ embouche, 20 petits ruminants consomme 300 l/j
pour 1’ abreuvement de son bétail (en une ou deux fois).
Ici encore, les forages semblent impropres à la
satisfaction des besoins de l’ensemble des troupeaux à
certaines heures de la journée. Il faut en outre prendre
en compte 1’ abreuvement des troupeaux pastoraux du
campement Peu1 Torobé qui est plus proche du bas-fond
de Gourga que des autres points d’eau (environ 150
bovins, 300 petits ruminants).

L ’ amélioration du fumier par compost age, la


réal.isation de pépinières et la construction demandent
aussi pour se développer de l’eau en quantité et
facilement accessible.

Les besoins domestiques sont de 5 à 10 1 par résident


et par jour. Le forage construit ‘par l’HER/FED* sera
donc saturé par la demande domestique des deux
quartiers, mais leur fournira une eau de bonne qualité
(débit max. 10 l/mn)

Pour ses activités agraires de saison sèche, une


famille moyenne demande environ 1,s ,m3 par jour
(beaucoup plus en cas de construction). Cependant plus
que la quantité, c’est la souplesse de la disponibilité
qui est importante : le bétail doit être abreuvé dès son
arrivée, les jardins arrosés le matin et le soir sans
contrainte de distance ni de concurrence ... La réserve
la plus indiquée est donc ici la nappe phréatique qui
autorise un réseau de puisards individuels.

LE POINT DE VUE DE LA POPULATION'kONCERNEE


De nombreuses discussions avec la population
apportent le point de vue des intéressés, légèrement
différent du nôtre. La vision que nous avons des besoins
du système de production est certes, ,en partie celle des
paysans, mais la disponibilité en eau, facteur ou
condition de production, est en fait ressentie comme le
facteur d’indépendance à obtenir avant toute chose.
l
456 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

HYPOTHESES D'AMENAGEMENT

LES BESOINS DU SYSTEME DE PRODUCT.IQN

Le ba s-fond, où peut se résoudre le problème


d ’ approvisionnement en eau, soit par ,des forages ~Profonds
dans les diaclases du granit, soit par une réhabilitation
artificielle de la nappe phréatique, ‘, soit par création
d’un réservoir profond (type Bulli): représente le lit
majeur d’un cours d’eau temporaire (AoTo), qui draîne
un bassin versant d’environ 50. km2 au niveau des
quartiers demandeurs.

Ce lit majeur est plus ou moiris resserré : lorsqu’il


est suffisamment large, la vitesse de’ l’eau des crues est
faible, permettant des cultures de sorgho ou dé riz en
hivernage, et des jardins en saison sèche, les clatures ne
pouvant être emportées par le flot. Dans le cas contraire,
seuls des arbres utiles sont plantés dans le lit :
manguiers, nérés, baobabs, goyaviers ; les jardins
maraîchers sont alors réalisés en bordure du bas-fond, à
condition qu’une nappe permette l’arrosage jusqu ’ aux
mois de mars-avril (cas du quartier Mounisaka, des
jardins en bordure du barrage d’Amene). Mais en amont
de Débéré, la nappe actuelle, très fugace ne permettrait
un arrosage que pendant deux mois, ce qui est tbtalement
insuffisant pour obtenir une production maraîchère de
saison sèche. Il n’y a donc pas de jardin en amont du
quartier Débéré, faute d ‘eau.

Lorsqu ‘ils sont bien menés, ces jardins sont d’un


important rapport : la culture du Kumba, a,ubergine
provenant du pays Dogon, a été introduite par les
commerçants du village il y a une treritaine d’année.
Cette culture est parfaitement maîtrisée et, dans les
conjonctures 1984 et 1985, l’écotilement des auberg,ines n’a
pas rencontré d’obstacles, car elles ont fait l’obj!et d’une
demande généralisée, même pendant la sécheresse 1985.
Certains jardins familiaux des quartiers disposant de
terrains et d’une nappe phréatique permanente, accessible
par puisards traditionnels ont fourni des revenus1 pouvant
dépasser 150 000 CFA pour un travail de deux actifs. Ce
revenu concurrence dans une large mestire les migrations
de travail vers la Côte-d’ Ivoire, dont le rapport, moins
important, fait perdre au village une grande partie de
ses ressources humaines de. saison sèche, saison favorable
Annexes 455
454 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

You-neés d’act;J;tx’~mplète

1 niveau des
---------

rr-

Périodes de pointe de travail Périodes de, pointe de travail


15 juillet au 15 septembre 15 juillet au 15 septembre
Activités de saison sèche : Activités de saison sèche :
- contruction de cases, réparations - migration pastorale(oCcupe à
- commerce (céréales, animaux), 70 % la main-d ‘oeuvre masculine
- artisanat divers,
- voyages, visites.
Figure 15 - Calendriers agricoles de deux _
exploitations types
a - exploitation Mossi
b - exploitation Peu1
Les exploitations agricoles Mossi et Peu1 ~ : les
calendriers agricoles en 1984 (année de sécheresse)

Activités pastorales
1 - cueillette et approvisionnement en fourrage
2 - abreuvement
3- recherche des animaux égarés
4- aide et soins aux mises bas
5 - groupage, pâturage, parcage des bovins
6 - groupage, pâturage, parcage des ovins-caprins
construction de bâtiments de garde et enclos
commercialisation et commerce d'animaux

Activités agricbles avec main d’oeuvre familiale


A- travail du sol attelé
D - défriche, nettoyage, brûlis, préparation des
clôtures
E- semis céréales (sorgho, mil, maïs)
F- resemis céréales
H - transport fumier et épandage
I- sarclage céréales
J - mise en place fonio I
K- surveillance des champs

Activités agricoles avec main d’oeuvre extérieure


M - mise en place arachide - niébé'
N - sarclage céréales
0 - jardinage
R - récolte
Paysage 1 Sommet ; Haut 1 Versant l Bas-versant I Bas-fond
1 de butte 1 versant I moyen I I
I 1 sols de colluvions I sols argilo-lima
Sols f Cuirasse de I Cuirasse ’ Sols peu fertiles I gravier, sables, argile 1Zones engorgées
, latérite I démantelée;
c dégradés I
Utilisation 1 I IParc à bois
I
l I , culture extensive I !Parcours
de
1 - parcours I / Céréales sécurité
- chasse
1 ‘espace I (champs + jachères), Champs de village
I
I - cueillette I 1 - mil , - sorgho I - sorgho
I l I- arachide I - mil I- ma%
I I - arachide j jardins
I
i vergers
~Points d’eau
I
I

Granite m Cuirasse ri Sol sablo gravillonnaire -I

Altérite pJ Sol sablo;argileux m Tendance hydromorphe Q’ i:

Figure 14 - Transect paysagé de Bidi


452 La maîtrise des crues dans les bah-fonds

Paysage de Bidi

1 Figure 13 - Le paysage de ~Bidi _


(source ORSTOMI
Annexes 4518

Le milieu agricole

Bidi est un village dont le paysage actuel s’est


fortement différencié en fonction de la topographie. Il se
partage entre :
- un bas-fond inondable, couv,ert de cultures de
sorgho, de manguiers, de jardins’de saison sèche. Il
est bordé d’une zone de raccord avec les bas de
pentes qui est fortement érodée,
- des bas de pente sableux où sont installées les
colones de peuplement Mossi et Rimaïbé, en résidences
entourées de “champs de concession” puis d’une
auréole plus large de “champs de village”. Cet espace
est couvert de cultures, de jachères, parfois de
brousses résiduelles (plaques herbeuses et fourrés) et
s’est différencié à partir des concentrations en eau,
des variations des sols (teneurs en éléments fins), de
leur degré d ’ érosion (décapage des horizons
superficiels par l’eau et le vent). Le quartier de
Gourga a participé activement il y a 5 ans à un
Programme d’aménagement anti-érosif de ce milieu,
organisé par l’ORD* et le FEER*,
- des hauts de pente et interfluves. recouverts d ’ un
sol peu épais à
cuirasse ferrugineuse sous-jacente.
Ils portent une brousse très dégradée, ce sont des
zones de parcours pour les troupeaux. De nombreux
endroits totalement nus, fortement érodés, témoins de
champs abandonnés, parsèment cette unité. Les
pâturages herbacés et ligneux sont marqués par une
régression très importante en surface, densité et
qualité.

Cette dégradation s’accentue jusqu’à disparition du


couvert et des sols aux abords des résidences Peu1 et
Silmi-Mossi situées en périphérie des cultures.

Les champs de brousse de deux quartiers de Bidi, font


l’objet d’un programme d’aménagement antiérosif mené par
les paysans (MOUNISAKA, SILMINOSSI), en relation avec
1’ORD et 1’ORSTOM.
La maîtrise des crues dans les ,bas-fonds

- Figure 12 - Le commerce, les flux de marchandises


volume et sens du commerce, lieu et son importance
vente d’animaux
vente de surplus céréaliers
i- achats d ‘intrants agricoles
- achats de céréales
5- achats de produits manufacturés
6- achats de produits pétroliers
Annexes 449

Des marchés restreints

* Le marché local est formé des villages alentour de


Bidi et absorbe des quantités restreintes de
marchandises : céréales, produits maraîchers, petits
ruminants. Sa capacité d’absorption est limitée.

* Le marché extérieur s’organise entre trois pôles


principaux :
- Ouahigouya 50 km,
- Ouagadougou 200 km,
- Bobo Dioulasso 300 km.

Les ventes sont principalement du bétail (bovins et


ovins) et des surplus céréaliers. Les achats représentent
des volumes importants et ‘disproportionnés par rapport
aux ventes.
448 La maîtrise des crues dans les #bas-fonds

Des migrations peu importantes

* Les migrations internes au Burkina-Faso ont conduit


les gens vers les zones dé coloni’sation débarrassées de
l’onchocerose et aménagées du Sourou et des vallées des
Voltas. Seuls les cultivateurs ont effectué ce mouvement.

* Les migrations vers l’étranger ont touché les


secteurs sud et ouest de la province. La’ préfecture de
Kumbri est restée à l’écart de ce mouvement.

- Figure 11 - Les migrations, situation én 1977--


migrations vers 1 ‘étranger
(en % de la population masculine
1 *4,9 % pq 5-+9,9%[0-]
Annexes 447

Une densité de population élevée

* Du nord au sud du Yatenga la densité de population


est croissante. Ce phénomène est lié à l’utilisation de
1 ‘espace rural et aux activités agricoles.

* Bidi s ‘individualise avec une densité assez élevée


(20 à plus de 50 Hab/km2) dans une zone globalement peu
peuplée (20 Hab/km2 1.

- Figure 10 - Densités de population


(source ORSTOMI
446 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LE MILIEU HUMAIN >

Les. ethnies : des cultivateurs et des éleveurs

* Du point de vue ethnique la province du; Yatenga


présente une différenciation Nord-Sud :
- au nord une population à dominante Fulbe ‘(peuhls :
agropasteurs 1,
- au sud une dominante Mossi (cultivateurs)

* Dans le secteur de Bidi la composante élevage a


donc une grande importance.

* La présence de cultivateurs à Bidi est liée aux


potentialités agricoles particulières de ses terroirs.

\
A Dogon
+ Tut .bc
. Kurkmba

Fïgure’ 9 - Les ethnies


(source ORSTOMI
Annexes

0 0.5 1 km
Echelle 1/50 000

,:a. Hobitotions

- Piste, sentier

Espace cultivé, contlnu , homogène


El
Espace cultivé, discontinu
lzt!za (superficie culhvée > jachère)

Traces de cultures et parcelles éparses


m

t-TJ savane arbustive

Br0uss.e tigrée

*M Escarpement
\i I /./ Colline birrimienne
L Buttes
-b \ \’
_____ Cours d’eau

Figure 8 - L’utilisation de l’espace à Bidi


(source ORSTOM)
444 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Une agriculture centrée sur les bas-fonds

* L ’ agriculture est, dans le secteur de Bidi, centrée


autour des lieux d’habitation et axée sur les vallées.

* Les terroirs sont individualisés et les zones


cultivées sont jointives.

* Les parcelles sont de forme irrégulière plutôt


arrondie et de taille assez uniforme.

* Les zones de patcours du bétail sont les bas-fonds


et les interfluves. Les résidus de récolte sont consommés
par les animaux sur place.

* Le parc arboré est inexistant et laisse la’ place à


des savanes arbustives et à la brousse tigrée. ‘C’est au
niveau des bas-fonds que l’on rencontre les peuplements
ligneux.

* L’occupation du sol qui dépasse 50 % au niveau du


village devient très faible (moins de 25 -%) dès #que l’on
s’éloigne de ce pôle d’activité.
Annexes

Sois minéraux bruts d&-o--


I 5103 sur cuirasse
ci roches basiques
ferrug-

1 Sok peu évolués d’érosion


- (associés à lithosok sur cuirasse)

Sok ferrugineux tropicaux peu


lessivés ou lessivés
sur sables éoiiens
_ associés 0 sols bruns
eutrophes
y -association à sds gravillon
2

TU Sols halomowhes
LLU 0 sds gravillonnases.

Sds hydramorphes
associés

associés ?I
.::.;.:
&
“:::::
:::.>
sols Ferrugineux peu lessivés.

P /;y

f?

,a

Fertilité polentielle :

Ezrtifité fable, très faible ou nulle


3

3 FerNé moyenne ou moyenne à faible

n Fertilité moyenne 0 élevée

-a fertilité est estimée à partir de celle du


soi dominant de l’association
--- Réseau hvdrogra phique

Figure 7 - Les sols et ieur fertilité -


(source ORSTOMI
La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Une fertilité moyenne sauf dans les bas-fonds :

* Le Yatenga est une région où la fertilité potentielle


des sols est moyenne à faible. Les’ sols Les moins pauvres
sont situé près des axes du réseau hydrographique.
* Le village de Bidi et ses terroirs présentent des
sols ferruginaux tropicaux sur sables éoliens. La fertilité
d’ensemble est moyenne.
* Bidi est un “ilot” dans une micro-région faisant
partie des plus pauvres (du point de vue pédologique) du
Yatenga.
Annexes

Documentation

Roches’ post- tectoniques-

Granit? et granitoïdes calco-alcalins


Roches métamorphiques
--
m Granodiorites
Birrimien
Complexe volccnique z roches basiques
m m Migmatites et gneiSS
(ondésites , gabbros , doiérites 1
Formation skdimentalre
Es8 Quartzites
Complexe sédimentaire (schistes argileux, m Grès de bordure
Ezl tufs altérb) Formations crgilo-sableuses
a
6 CantinentU terminal

Figure 6 - Esquisse géologique,


440 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Une géologie courante dans la région

Le village de Bidi est placé sur une formation


géologique très cqurante dans la région du Yatenga :
granites et granitoïdes calco-alcalins.
Annexes

Les saisons : le bilan climatique ~


Une mauvaise répartition annuelle et interannuelle des
pluies s’exprime d’autant plus que le bilan climatique
(pluies moins évapotranspiration 1 est négatif.
L ‘évapotranspiration potentielle annuelle (ETP ) totalise
environ 2 300 mm avec un maximum mensuel de 240 mm
(soit 8 mm/jour) en mars (période’ de vent fort,
l’harmattan).
La saison des pluies qui s’étale1 de mai à octobre
présente un bilan excédentaire de trois mois
(juillet-août-septembre 1.

mm

300

2%

do0

A.50 ‘.

A00

SO

\ / ? /’
..‘/. ASOuDJF7Af TJASOK33F747TT.
-- %iE5

- Figure 5 - Bilan climatique (P, et ETP 1


OUAHIGOUYA
P: Pluviométrie ETP : demande haporative
ETP P (TURC)
430 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Une répartition saisonnière aléatoire aux conséquences


désastreuses.

-
C’est moins la quantité globale de précipitktions au
cours d’une année que la répartition des pluies au cours
des cycles de culture qui est le facteur de la séturité de
1’ agriculture :
- en 1960 avec 623 mm de plu’ie, les récoltes ont été
bonnes,
- en 1967 avec 782 mm, les récoltes ont été mauvaises
à cause de’ pluies trop tardives ‘et d’une saison de
culture de courte durée.
A Bidi, la soudure est souvent difficile et, pour des
années exceptionnelles, elle peut durer 6 à 8 mois.

I
Années Pluviométrie 3tat des récoltes Observations

1953 941 mm très bon (+) pluies régulières


1?54 a03 mm t&s bon pluies.régulières
1955 682 mm bon début des pluies :mars ;
fin des pluies : 'fin oct.
1956 708 mm médiocre bonnes pluies en 'juin;
fin des pluies: début oct,
1?5Q 712 mm bon pluies réguliéres,
1058 728 mm très bon pluies régulières
1959 649 mm tris bon pluies régulières,
1960 623 mm très.bon pluies réguliéres
1961 748 mm mT:diocre sécheresse en juillet et
sep,tembre
(+) -trks bon et bon : soudure assurée et constitution de
réserves.
-médiocre : soudure assurée.
-..-. - _._ -.. .-~-- ._._ ~-. ._.___.

1962 752 mm mauvais C+I pluies mal récarties


1963 654 mm bon pluies réguliires
1964 591 mm médiocre sécheresse en juillet
et août.
1965 752 mm bon pluies tardives net mal
réparties en juillet et
août.
1966 660 mm mauvais pluies tardives; séche-
resse en août.
1967 782 mm mauvais pluies tardives et fin
des pluies en septembre.
1968 702 mm médiocre pluies précoces;.sécheres
se en juin et août.
1969 611 mm médiocre pluies tardives; fin des
pluies en septembre.
1970 473 mm très mauvais pluies tardives; séche-
resse en août et sep-
tembre.
1971 481 mm très mauvais pluies tardives;fin des
pluies en septembre.
1972 501 mm très mauvais pluies précoces ,mais mal
réparties; fin des pluie
en septembre.
1973 476 mm très mauvais pluies tardives; séche-
resse en 'juillet et sep-
tembre.

C+l -mauvais : soudure non assurée


-très mauvais : récolte ne permettant pas plus de cinq
mois de nourriture.

- Figure 4 - Les pluies et leurs effets de 1953 à 1973 --


(source ORSTOM)
Annexes 437

Une pluviosité aléatoire

La pluviométrie : caractère aléatoire interannuel.


En année normale (valeur moyenne) la pluviométrie est
de 720 mm. Cependant, le risque d’apparition d’années
déficitaires par rapport à cette moyenne est élevé. Au
cours de certaines saisons le seuil 500 mm (limite de la
culture pluviale de sorgho) est difficilement atteint.
Le bilan des saisons agricoles dei 1907 à 1977 donne
33 années sèches pour 38 années humides soit : 46
chances sur 100 de réaliser une mauvaise saison agricole
avec les cultures pluviales (sorgho, m,aïs,. mil.. . ) .
Mais le risque climatique est aussi dû à la mauvaise
répartition des pluies au cours de la sa’ison humide.

Figure 3 - Pluviométrie annuelle à Ouahigouhya et -


bilan des saisons agricoles
(source ORSTOM)
436 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

l I
YATEN~ GA

B Chef lieu
mvince
de/-
6 CheF lieu
de ce fecture
--.,A J e de drainage
- Limite administrative
- Axe routier

l 0c 10 #Z?km

-- Figure 2 - Le Yatenga : carte administrative et -


principaux axes routiers
(source ORTSTOM)
Annexes 435

LE MILIEU PHYSIQUE

Un village isolé

La région du YATENGA est située au Nord-Ouest du


BURKINA FASO et son principal centre urbain OUAHIGOUYA
(chef lieu de province 1 est à 200 km de OUAGADOUGOU
(capitale du pays).

Le village de BIDI est situé :


- à 15 km au Nord ouest’ de KUMBRI ( chef lieu de
préfecture 1,
- à 50 km au Nord de OUAHIGOUYA.
Position :
- 14” de latitude Nord
‘- 2’ 30 de longitude Ouest.

Aucun axe routier important ne dessert Bidi qui d’une


certaine manière est ainsi isolé du contexte régional.
L’observation sur le terrain montre par ailleurs que
la liaison Bidi-Ouahigouya est difficile en saison des
pluies. La piste est tracée mais non aménagée. Après une
pluie importante, la piste qui traverse de grands
bas-fonds est inondée dùrant plusieurs jours.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds

LE VILLAGE DANS SA REGION

Documents de base :

* Cartographie IGN 1/200 OOOe


* La dynamique d’un espace rural soudano-sahélien :
LE YATENGA
de J.Y. MARCHAL (ORSTOM 1983).
* Dynamique du milieu physique de :la zone
agro-pastorale de Bidi. Premières observations.
G. SERPANTIE/C.VALENTIN (1985)
* La dynamique des rapport agriculture élevage en
zone Soudano-sahélienne du Burkina-Faso
G. SERPANTIE/G. MERSADIER/L. TEZENAS DU MONCEL
Séminaire DSA-CIRAD "Relations agriculture&levage"
(1985)

Références de terrain

D'après les observations de l'équipe ORSTOM du


Burkina Faso dans la zone de Bidi, en vue 'de
l'aménagement du bas-fond de la rivière AOTO au niveau
des quartiers GOURGA et TILLI.

l : LE VILLAGE...

I .
Annexes 433

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- Figure 1 - Village de Bidi : Localisation du site


dans le paysage
(Source : ORSTOM Burkina Faso)
432 La maîtrise des crues dans les ‘bas-fonds

par la population. Mais il sera peu efficace, t,ant qu’il


ne sera pas colmaté et surcreusé. L ‘eau,, de mauvaise
qualité, n’y a persisté que jusqu’au ler decembr,e.

L’approvisionnement en eau était donc limité et ne se


faisait -pas en bonnes conditions après le ler février. Des
familles devaient alors recourir au puits bu& ‘HER/FED*
de Débéré distant de 3 km ; jusqu’ici intarissable, un
forage avec pompe à pied a finalement été réalisé pour
les besoins domestiques en 1986 par le projet HER/FED
“hydraulique villageoise” et ouvert en août 1986.

183 personnes de deux quartiers se sont regroupées


pour créer un groupement patronné par 1’ONG “6s”. Leur
dossier de création s ‘appuie en grande ‘partie sur un
aménagement hydraulique collectif .,

L’ensemble du village (3 200 personnes) est en fait


concerné : le campement Peu1 Torobé (25 personnes) qui
utilise les puisards du bas-fond pour l’abreuvement de
son bétail, dès que les dernières mares s’a&èchent, et
qui a besoin d’un accroissement de la durée de :la nappe
d’eau : de même que les autres quartiers concernés par
la pénurie d’eau et qui voudraient réaliser du
maraîchage au niveau de 1 ‘aménagement. Le village de
Ridi dans son ensemble e’st prêt à participer à toute
action collective concernant l’eau.
Annexes 431

Historique du village et origine de la demande

Le territoire de Bidi, anciennement ‘exploité par les


Dogons, est, depuis la fin du siècle dernier, occupé par
une collectivité composée de plusieurs ethnies, castes et
classes sociales. On retrouve ces divisions dans les
groupements d’habitats, les nouveaux arrivants se
dirigent vers le groupe le plus proche de leur condition
présente, à Bidi. Ainsi se sont créés des quartiers ou
SAKA, niveau intermédiaire de cohésion entre 1 ‘unité
familiale et le village.

Deux quartiers Mossi exploitent la partie de bas-fond


la plus concernée par la pénurie d’eau : Gourga et Tilli.
Le premier a été fondé au début de ce siècle par un
groupe d ’ agriculteurs et de forgerons installés
auparavant quelques kilomètres plus au sud, dans la
brousse de Zissa. Kolgué-Kom, (en mooré :
rapprochons-nous de l’eau) l’ancien nom de ce quartier
est significatif des raisons de cette migration. Le
quartier Tilli est moins ancien (environ 60 ans ) et il a
été fondé par une famille de forgerons originaires du
Yatenga central (village de Lougouri) partie à la
recherche de terres cultivables.

Equipement hydraulique des quartiers concernés

* De nombreux puits traditionnels ont été creusés hors


du bas-fond par des puisatiers (quartiers Gourga et
Torobé) sans résultat. Le quartier Tilli, dispose de deux
puits permanents à faible débit, impossibles à surcreuser
à cause de la fragilité des terrains (éboulements). 11s
sont situés sur des nappes très localisées, sans doute
dans les creux de topographie du plancher granitique. Un
projet de busage de ces puits est en cours.

* Le quartier GOURGA dispose d’un puits busé


construit il y a 20 ans, profond de 20 m, en bordure du
bas-fond. Il n’a jamais servi faute d’eau dans le
sous-sol.

* Quelques puisards, creusés après chaque saison des


pluies dans le lit du bas-fond, exploitent une nappe à
faible profondeur (5m 1, très fugace (2 mois). Il y a une
trentaine d’années, la nappe phréatique était
sub-affleurante au niveau du bas-fond.

* Face à la pén.urie d’eau enregistrée en 1985, le


groupement féminin du quartier a réalisé un “bulli” en
mai 85, réservoir d’eau constitué par l’édification d’un
bourrelet autour d’une fosse circulaire d’un mètre de
profondeur, à l’aval d’un impluvium de ruissellement.
L ’ existence de cet aménagement, effectué sans aucune
intervention extérieure, révèle bien les besoins ressentis
430 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

UNE INSUFFISANCE CROISSANTE D'EAU '1

Le village de Bidi (3500 habitants) est bâti le long


d’un bas-fond dont la nappe phéatique satisfaisait
amplement il y a seulement quelques années le& besoins
en eau en saison sèche.

Depuis une décennie, plusieurs quartiers de Bidi


rencontrent de graves problèmes d’eau dès le milieu de la
saison sèche (janvier, février). L’épuisement de la nappe
est due au déficit pluviométrique qui persiste depuis 20
ans dans la région ainsi qu’à une’ cor+ommation d’eau
accrue (jardins irrigués, vergers, animaux.. . 1.

Une partie excentrée du villag’e (quartier de GOURGA,


TILLI, TOROBE = 750 habitants) est particulièrement
concernée par ce problème : aux difficultés habituelles
que pose l’absence d’eau pour usage domestique (les
puits permanents où l’on s’approvisionne de mars à
juillet sont situés à 3 km), s’ajoute l’impossibilité de
pratiquer dans de bonnes conditions certaines activités
agricoles nécessitant de grandes quantités d’eau à faible
coût, pendant la saison ,sèche :
- jardins maraîchers et pépinières,
- abreuvement du bétail de trait, d’embouche et
pastoral,
- fabrication des briques de const&ction,
- arrosage du compost.. .

Le groupement des paysans des quartiers GOURGA et


TILLI, dès sa création, a demandé à différents
organismes leur aide technique et financière pour trouver
une solution. à cette pénurie

L ‘ORSTOM” , les animateurs ORD* et “Six S”*I se sont


proposés pour collaborer à ce projet sur les plans
technique et organisationnel. L’AFVP* et le CATHWEL se
sont offerts en appui.
-. ---

Annexes 429

ANNEXE IV

COMPRENDRE LE MILIEU RURAL : Le village de Bidi

l- UNE INSUFFISANCE CROISSANTE D'EAU 430

2- LE VILLAGE DANS SA REGION 434


Le milieu physique 435
. un village isolé 435
. une pluviométrie aléatoire 437
. une géologie courante dans la région 440
. une fertilité moyenne sauf dans les bas-
fonds 442
. une agriculture centrée sur les bas-fonds. 444
Le milieu humain 446
. les ethnies : dès cultivateurs et des
éleveurs 446
. une densité de population élevée 447
. des migrations peu importantes 448
. des marchés restreints 449
Le milieu agricole 451
> HYPOTHESES D'AMENAGEMENT 456
Les besoins du système de production 456
Le point de vue de la population concernée 457
Le type d ’ aménagement souhaité 458
428 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

BIBLIOGRAPHXE
Annexes 427

* En zone péri-urbaine, 1’Etat ~ peut exiger de


participer à toute la démarche d’organisation
foncièredu bas-fond et se place alors lui-même en
maîtrd ‘ouvrage.

* Pour les petites opérations d’aménagement


analysées ici, le point de vue des villageois reste
prioritaire dans la mesure où il sont maîtres
d’ouvrage : investisseurs (au moins en force de
travail), futurs exploitants et bénéficiaires.

.n VILLAGEOIS


1 DECISION
I

’ OBJECTIFS de 1’ETAT sur le


DOMAINE NATIONAL

Figure 2
Les acteurs et leur rôles dans la prise de décision
426 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Par exemple, ce n’est pas après ‘la construction d’une


retenue d’eau que les paysans pourront décider si la
superficie de terres inondées est compatible avec leur
système de mise en valeur, ou si les exploitants
“expropriés” retrouveront des terres équivalentes sur
leterritoire du village.

LA PREVISION DE LA NOUVELLE ORGANISATION FONCIERE-

Armés de tous les éléments’ pour comprendre


1’ aménagemen.t , les villageois peuvent prévoir la nouvelle
organisation du bas-fond :
- dédommagement des individus lésés,
- répartition des terres aménagées,
- organisation des productions.

Toute la démarche de réorganisation de’ l’espace peut


alors aboutir à l’élaboration’ du nouveau plan
d ‘occupation.
Le règlement des litiges éventuels’ doit être effectué et
l’accord de tous les acteurs concernés prononcé.

LA DECISION

Le moment de la décision est la rencontre entre :


- les acteurs villageois,
- Z’Etat,
- le maître d’oeuvre.. . (voir figure 2).

* L’aménagement respecte-t-il l’identité et les


contraintes villageoises ?
* L ’ aménagement est-il compatible avec les
objectifs nationaux (de développement, poli-
tique, . ..) et avec la législation foncière
nationale ?
* Le maître d’oeuvre est-il prêt à s’engager
dans 1’ action avec le groupe des futurs
bénéficiaires et peut-il garantir aux
“investisseurs” (villageois, extérieurs) la viabilité
foncière de 1 ‘aménage- ment ?

Remarques
* En zone rurale, le point de vue de L’Etat
n ‘intervient généralement que lorsque les aspects
fonciers sont réglés par les villageois. Il ‘n’est
consulté que pour cautionner un plan d’aménagement
élaboré entre les futurs bénéficiaires et le maître
d ‘oeuvre.
Annexes 425

- l’alternance de zones de parcours, de zones


cultivées,
- Je type de cultures pratiquées (céréales,
culturesmaraîchères, vergers.. . 1,
- la présence de points d’eau (puits, ,mares.. .).

Ces indicateurs sont l’expression de l’organisation mais


ne suffisent pas pour la comprendre.

Les villageois doivent être étroitement associés à cette


analyse du bas-fond. Chefs traditionnels, notables,
anciens, exploitants peuvent expliquer le mode de
gestion, le parcellaire, l’attribution des terres, le
partage de ‘l’espace entre familles, ,classes sociales et
ethnies.

Le meilleur moyen pour fixer les idées est de réaliser


un “plan d’occupation de l’espace”. Chaque élément de ce
document sommaire doit être justifié et compris,.
Ce plan figure le mieux possible :
- les zones homogènes d’exploitation,
- pour chaque zone repérée : qui décide de
l’attribution, qui exploite et sous quelles conditions
(propriété, droit d’usage.. .) ?
-Y a-t-il plusieurs modes d ‘exploitation qui se
succèdent dans l’année (par exemple : parcours du
bétail en saison sèche et agriculture de sécurité en
saison des pluies...) ?
- existe-t-il des conflits d’intérêt; ?

La liste des questions n’est jamais ‘fermée mais il faut


exiger la clarté de tous les points abordés et surtout
vérifier par recoupement les informations recueillies.

L’EVALUATION DES CONSEQUENCES DE L’AMENAGEMENT-

Lorsque la situation foncière es,t connue dans le


bas-fond au niveau du site d’implantation des ouvrages
et sur les terres concernées par l’aménagement, il est
possible d’esquisser les variantes de plans d’aménagement
(voir chapitre 3.4”).

Les superficies inondées, aménageables sont connues,


les contraintes et les potentialités de l’aménagement sont
répertoriées, les risques de conflits et, ,,de :biocages sont
identifiés, une phase très .importante _ de 1 ‘action doit être
alors mise en place : l’information des villageois sur les
conséquences de l’aménagement.
Des réunions d’information sont organisées, des visites
de terrain permettent de visualiser les caractéristiques de
l’opération.
Les futurs décideurs villageois doivent posséder tous
les éléments nécessaires au choix qu’ils vont avoir à
réaliser.
424 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

* Les villageois de quelques quartiers proches du


seuil à réhausser pratiquent des cultures maraîchères de
contre saison. Les puits qui alimentent ces, jardins
tarissent vite et leur niveau est lié à celui du plan
d’eau : c’est le groupe demandeur futur bénéficiàire.
* Les villageois des autres quartiers situés autours du
plan d’eau (dix quartiers concernés) pratiquent ~ la
culture de sorgho en saison des pluies sur dès zones
alluviales à fleur d’eau en pourtour de cuvette : environ
25 à 30 hectares.
* L ’ aménagement favorisera donc les cultures’ de
contre saison (déjà bien développées au village) et
détruira 25 hectares de sorgho à 1,5 tonnes ,de rendement
hectare en moyenne (37 tonnes de grain = 200 person,nes’,
nourries pendant 1 an).
l
Les villageois non demandeurs ne sont pas
correctement informés de la situation. Que va-t-il se
passer lorsque les champs de sorgho seront inondjs ?

Résoudre les questions foncières lors de la conception


Pour éviter que des conflits éclatent après le début
des travaux ou lorsque l’aménagement est termïné, les
questions foncières doivent être débattues et résolues dès
la période de conception des opérations.

L$ démarche est- identique pour toutes les opérations


d’amenagement, que ce soit pour les petits barrages ou
les m&ro-barrages. Selon les situations elle est cependant
plus ou moins facile à mettre en1 oeuvre et les ~éléments
abordés plus ou moins complexes.
Schématiquement elle intègre quatre grandes étapes
pour aboutir à la décision et à la “reconnaissance” de
1 ‘opération par tous les acteurs :
- l’identification des enjeux,
- la compréhension de 1 ‘organisation foncière initiale,
- 1’ évaluation des conséquences de 1 ‘aménagement,
- la prévision de la nouvelle organisation foncière à
mettre en place (voir figure 1).

L’IDENTIFICATION DES ENJEUX

Selon la. place du terroir “bas-fond” dans 1 ‘économie


rurale, selon que l’on évolue en zone périurbaine, rurale
peu ou très peuplée les enjeux sont différents.
C’est l’étude du milieu rural qui permet d’fdentifier
ces enjeux (lire chapitre 3.2*).

LA COMPREHENSION DE L’ORGANISA~~I& FONCIERE

L’organisation foncière dans le bas-fond s’exprime par


des indicateurs sur le terrain ,:
- la nature et la forme du ‘parcellaire,
; .?;
i
Annexes 423

,IDENTIFIER * Etude du milieu rural :


‘)’ - place’ du bas-fond dans l’économie
- règles de gestion de l’espace
- historique et évolution

,\ ‘,
* Plan d’occupation de l’espace
(par exploitants, classes sociales
ou ethnies).
* Variations saisonnières d’utilisation
(saison des pluies - saison sèche.. .
agriculture-élevage)

* élaboration du nouveau plan


d’occupation’ de l’esp’ace aménagé
* réglement des litiges éventuels
1 L’AMENAGEMENT 1 * accord de tous le& acteurs concernés

* superficies inondées - superficies


LA NOUVELLE aménagées
ORGANISATION b * contraintes et potentialités
* conflits et blocages possibles entre
individus, classes sociales, ethnies.. .

Figure 1
Démarche globale d’approche de la situation foncière du
bas-fond en vue de son aménagement
!
422 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

ASSOCIER ET INFORMER LES BENEFICIAIRES LORS DE LA CONCEPTIONI

Pour éviter les blocages, les problèmes fonciers


qu’engendrent les aménagements doivent être complètement
résolus avant le début des travaux, comme en témoignent
les deux exemples suivants.

Au Sénégal, la réalisation du petit barrage de K est


interrompue au stade des fondations :

- le paysan P possède un verger de manguiers greffés


qui sera inondé par la future retenue d’eau,
- cette plantation lui donne un droit d’usage de la
terre qui n’est pas remis en question,
- s’apercevant de l’incidence de l’ouvrage sur son
verger, il entre en conflit avec le groupe villageois
participant à la construction du barrage et réclame 1
million de francs CFA (20 000 FF) par ;manguier
détruit.

Qui doit payer ? Peut-on payer ? Quelle est la valeur


d’un manguier ?

La loi sur les terres du domaine national prévoit :


” Dans le cas de réaffectation d’une parcelle, le
nouvel affectataire est tenu de verser à l’ancien, ou à
ses héritiers, une indemnité égale à la valeur des
constructions, ou de la récolte existante, estimées au jour
de la nouvelle affectation. L’estimation est faite par le
président du conseil rural sur l’avis du conseil rural”.

Remarque
* Dans ce cas le nouvel affectataire est le groupe
demandeur de 1’ aménagement.
* Le conseil rural est composé d’élus locaux ‘habilités
pdr l’état à régler les affaires courantes des villages.
La gestion des terres lui revient. C’est un ~ pouvoir
décentralisé qui réfère de ses décisions au pouvoir
central (Sous-préfet, Préfet, Gouverneur.. .).

Au Burkina-Faso le village de S concentre une partie de


ses activités agricoles autour d’un plan d’eau peu
profond mais très étendu dont il est prévu de réhausser
le niveau de 50 cm.
Annexes 421
420 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

- les champs sont petits et’ les terroirs très découpés,


- la terre devient facteur limitant à l’enrichissement
de la famille parfois à 1’ autosuffisance alimentaire,
- de profonds conflits peuvent apparaître au’ moindre
changement de situation.

La terre est un enjeu très important pour la survie


des exploitations tant en quantité (superficies
cultivables) qu’en qualité (répartition des parcelles sur
l’ensemble des terroirs : parcelles de versants, champs
de village, terres de bas-fond.. .).

Les phénomènes de sécheresse associés à la


dégradation des sols (érosion, perte de fertilité)
amplifient la “crise” :
- dans un premier temps, les paysans extensifient les
cultures, défrichent de nouvelles “brousses”,
- dans un deuxième temps, l’espace agraire est
totalement saturé, la dégradation s’amplifie et un
repli vers les terres encore fertiles de bas de pente
et de bas-fond s’effectue.

Les champs ‘sont loués, prêtés, découpés, les droits


d’usage se compliquent au sein d’un même village ou
entre plusieurs villages. Ainsi, les exploitants du village
X peuvent cultiver des parcelles sur le village Y qui de
son côté loue des terres au quartier Z relevant de la
chefferie W à 50 km de là. ~
Dans ce contexte, les règles traditionnelles priment
sur la législation nationale car ce système très complexe
ne peut être géré de l’extérieur.

En zone rurale peu peuplée

Deux cas se distinguent :


- les zones traditionnellement peu peuplées où la terre
n’est pas facteur limitant et où l’équilibre, foncier
n’est pas perturbé,
- les zones peu peuplées mais en voie de peuplement
(zone de colonisation, zones -d’éradication de
1 ‘onchocercose.. . 1.

Dans le premier cas la répartition des terres


s ‘effectue selon les règles traditionnelles et peu de
conflits éclatent.
Dans le second cas le phénoméne de migration de
population complique le schéma. Les groupes migrants
apportent leurs règles foncières propres, les sociétés en
place, entendent préserver les leurs tandis que 1’Etat
entend souvent appliquer fermement la législation
nationale. Résulat : trois point dé vue . . . ‘Un seul
territoire !
l
Annexes 419

- DE LA VILLE AUX ZONES RURALES : DES ENJEUX DIFFERENTS-

La situa.tion géographique et démographique du


bas-fond à aménager induit des enjeux fonciers variables
qui doivent être identifiés avant toute action.
Selon que le site est en zone péri-urbaine, en zone
rurale très peuplée, en zone rurale peu peuplée, 1a
gestion de l’espace par les sociétés p,aysannes et surtout
les tendances à 1 ‘évolution sont particulières.

En zone péri-urbaine.

La caractéristique principale est la confrontation


directe entre les règles foncières coutumières et la
législation nationale. En zone péri-urbaine, le pouvoir de
1’Etat prend le pas sur le pouvoir traditionnel.
Ce développement croissant des villes réclame une
intensification des productions de la ceinture urbaine.
Les citadins doivent se nourrir et les marchés doivent
être approviIsionnés en quantité et en qualité à des coûts
compatibles avec le niveau de vie des consommateurs.

Dans ce contexte la terre devient un facteur rare et


les systèmes de production basés traditionnellement sur
une agriculture extensive sont remis en question. L ‘état
impose alors une législation foncière “moderniste” qui
soumet le paysan à une plus grande maîtrise des facteurs
eau, sol, travail pour la production.
D’autre part, apparaissent les paysans urbains.
Commerçants, fonctionnaires, salariés recherchent des
terres cultivables afin d’améliorer l’approvisionnement en
produits vivriers de leur famille, ou d ’ augmenter leurs
revenus. Ces nouveaux agriculteurs louent fréquemment la
force de travail des classes pauvres pour cultiver leur
parcelle.
C’est ainsi que se développent les périmètres irrigués
péri-urbains à l’aval de petits barrages où s’affrontent
citadins et ruraux, Etat et pouvoir traditionnel et où la
terre est un enjeu déterminant pour celui qui la possède
ou 1’ exploite.

En zone rurale très peuplée

La densité de population sur le territoire du village


induit forcément des processus de partage des terres
assez complexes :
~ 418 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

L’INDIVIDU
.m
ET LA TERRE

Les rapports à la terre sont extrêmement variés et un


paysan qui exploite une parcelle peut ‘être :
- propriétaire avec un titre de propriété ‘qui lui
permet de vendre la terre, de la louer ou de la
transmettre par héritage à ses descendants,
- propriétaire “sans titre”, ou “de fait” ’
l’appropriation s’effectue par le biais dl::
aménagement immeuble sur cette terre (construction
d’habitation, plantation d ‘un verger, aménagement
agricole, etc). Dans ce cas, l’appropriation est
sujette à l’accord du groupe et en général la terre
est transmise par héritage, elle peut être prêtée ou
louée mais pas vendue,
- usufruitier de la terre sur laquelle il possède un
droit d’usage lui permettant d’exploiter mais pas de
vendre. Ce droit d’usage peut être ou non transmis
par “héritage” aux descendants et autorise dans
certains cas le prêt ou la location du terrain à une
tierce personne,
- enfin, l’exploitant peut emprunter ou louer ‘sa terre
pour une durée déterminée et il ne possède alors
d’autre pouvoir que de l’exploiter. :
Annexes 417

Par la législation fonc’ièrb nationale, issue’ dé la


législation coloniale, 1’Etat entend gérer le patrimoine
foncier. Il considére les terres comme des espaces dont
les potentialités de production doivent être utilisées d’une
façon systématique selon les nécessités du développement
(rural et urbain) ou les impératifs politiques.
Ce raisonnement sous-entend la notion, absente du
droit coutumier, de “terre vacante et sans maître”. Les
terrains non mis en valeur ou jugés insuffisamment
exploités, sont versés au domaine national qui les
réattribue ou les utilise selon. ses exigences du
développement. 37
Actuellement, les pays ‘d’Afrique ‘de 1 ‘Ouest tentent de
mettre en place des réformes agro-foncières qui doivent
prendre le relais due pouvoir traditiohnel et visent à
accroître le pouvoir de l’état sur 16 ‘domaine national.
La législation foncière fait bien sûr l’objet de textes
officiels (lois et dkrets d’applicatioh.,..) que ,nul n’est
censé ignorer dans le pays et qui, en cas de conflit,
sont les seules pièces reconnues des pouvoirs publics.

‘,
‘,‘f
416 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

I DROIT COUTUMIER ET LEGISLATION NATIONALE

En Afrique soudano-sahélienne il n’existe pas de


terres inexploitées aux yeux des villageois. Toute ~ partie
de l’espace est une pièce; dans le système de mise en
valeur géré par le village :
- zones de cultures intensives (jardins et champs de
case),
- zones de cultures extensives (champs de brousse,
jachères),
- zones de parcours (de saison sèche, de‘ saison de
pluies),
- friches (de chasse, de cueillettes, de ramassage de
bois).

Les bas-fonds n’échappent pas à cette règle générale


et le système paysan les destine à une exploitation
raisonnée. Ils peuvent être :
- zone de parcours,
- lieu d ‘abreuvement du bétail,
- champs de cultures de sécurité,
- zone de riziculture, de jardinage.

Un ensemble de règles et de lois régit l’espace


agraire :
* les règles coutumières villageoises,
* les lois foncières nationales.

Par les règles coutumières le paysan (ou sa famille) se


voit attribuer des parcelles par “le chef des terres”. Ce
chef traditionnel est responsable de la vie du groupe et
de ses traditions :
- l’usage de la terre doit permettre la sécurité des
hommes (sécurité alimentaire),
- il doit assurer la préservation du capital
écologique, entretenu, voire enrichi par le travail,
- il doit assurer le fonctionnement des systèmes de
cultures.

Les règles coutumières relèvent de la tradition orale,


aucun texte ne les formalise et elles sont transmises de
génération en génération au sein des sociétés ~rurales
selon les principes du savoir et du pouvoir.
Annexes 415

ANNEXE III

TENIR COMPTE DE L’ORGANISATION FONCIERE

1 - Droit coutumier et législation nationale 416

2 - L’individu et la terre 418

3 - De la ville aux zones rurales, des enjeux


différents 419

4 - Associer et informer les bénéficiaires lors de


la conception 422
5 - Bibliographie, pour . en savoir plus 428
Annexes 413
412 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

. ‘enkystement ‘des larves sur Ves herbes aquatiques


. ingestion des larves.

Les maladies contagieuses

Elles sont dues principalement à la concentration des


animaux aux abords du point d’eau. Le rôle de l’eau
dans la contamination n’est donc pas principal,
cependant ces maladies méritent d’être citées car elles
ont une grande importance économique :
- la péripneumonie,
- ,la peste bovine, .
,- la pasteurellose ,’
- les charbo’ns.

- La lutte préventive
. Eloigner les troupeaux des abords du point
d’ eau immédiatement après 1’ abreuvement.
. Empêcher la divagation.
. ‘Empêcher les animaux de pénétrer dans l’eau.
. Aménager les accès à l’eau sur des ~zones
rocheuses ou caillouteuses si possible, pour éviter
le bourbiers.
. Débroussailler les berges.
‘. Aménager des abreuvoirs’ à l’aval des retenues
d’eau avec système de prise d’eau.
. Préférer des points d’eau qui s”assèchent (1 à
2 mois/an 1.

Toutes ces mesures sont celles du schéma idéal


d ’ aménagement. Malheureusement elles sont peu
suivies par les pasteurs et les agro-pasteurs.

La santé animale est donc liée à l’emploi ,de la


lutte curative.

- La lutte curative
. Comprimés de déparasitage, vaccins, sont
distribués par les services vétérinaires locaux.
. Des campagnes de vaccination/déparasitage du
bétail sont organisées périodiquement.

A la charge de 1’ éleveur de surveiller ses


animaux.
Annexes
411

La création d’un nouveau point d’eau dans une zone


produit souvent un phénomène de concentration du bétail.
Animaux du village et animaux transhumants s ‘y
retrouvent, particulièrement lorsque la retenue d’eau tarit
plus tard que les autres lieux d’approvisionnement (mares
et puisards).

L’impact de ce regroupement de, bétail sur la santé


humaine est important (création de bswrbiers-souillures de
l’eau... 1. Celui sur la santé animale l’est aussi.

Les maladies parasitaires

* Les STRONGYLOSES (vers ronds de type mématodes)


- Symptômes
. désordres digestifs
. amaigrissement
- Contamination
. excréments chargés d’oeufs aux labords des points
d’eau
. éclosion des oeufs dans la boue
. ingestion des larves.

* L’ASCARIPIOSE (vers ronds de type mématodes)


- Symptômes
. troubles digestifs
. amaigrissement
. mort des sujets fragiles
- Contamination
. excréments chargés d’oeufs aux abords des points
d’eau
. éclosion des oeufs dans la boue des berges
. ingestion des larves

* LA DOUVE GEANTE (Trematode)


- Symptômes
. troubles hépatiques - vomissements
. amaigrissement
. mort des animaux fragiles
- Contamination
. excréments chargés d’oeufs
. éclosion des oeufs dans l’eau
évolution des larves dans des escargots aquatiques
il. imnées 1.
410 La maîtrise des crues dans les #bas-fonds

Notes sur les programmes d ’ animation-formation et


éducation sanitaires.

+ Le public : tous les villageois directement ou


indirectement concernés par les risques sanitaires liés au
point d’eau (hommes - femmes - enfants - notables -
etc).

* Les acteurs-animateurs : tous les agents de


développement qui, d’une manière ou d’une autre, auront
à discuter des problèmes dans les villages (réunions
formelles - rencontres occasionnelles 1.
Principalement les agents de santé informés des
risques nouveaux et contactés par l’aménagiste pour
qu’ils s’en préoccupent.

* Le programme doit assurer la plus, grande


participation possible des villageois :
- information sur les risques de maladies,
- les relations maladies-eau-village,
- les moyens de se prémunir : tèchniques
d’aménagement, comportement des utilisateurs,
- les moyens pour se soigner : médicaments, ~ centres
dispensaires.
Annexes

PREVENTION DES MALADIES DUES AU CONTACT AVEC L’EAU

MALADIE TECHNIQUES D’AMEUORATION SANITAIRE EDUCATION SANITAIRE

BILHARZIOSE LUTTE CONTRE LES ESCARGOTS AQUATIQUES : ’ Ne pas se baigner dans les eaux
* DBbroussailler les berges, dbsherber. cumr les canaux stagnantes de surface
d’lrrtgalion et y accél6rer le courant * Eviter les travaux prolongés dans l’eau
* Un ass&chement annuel des poinls d’eau et des canaux
(1 à 2 mois) est favorable. * Interdire les excréments a proximit8 des
retanws d’eau (principalement B I’amont
~ et des périm&res irriguées.
ANKYLOSTOMIASE * Eliminer les bourbiers. zones de protilération des larves
d’ankylostomes “Ne pas marcher pieds nus dans la boue
l AmBnager les zones d’actes a l’eau du bdtail (couloirs * Contr6ler le bétail local et les troupeaux
d’abreuvement. empierrement) de passage : éviter leur divagation
’ Utiliser des abreuvoirs sur prise d’eau

‘PREVENTION DES MALADIES DUES A tA PROXIMITE DE L’EAU

MALI\DtE TECHNIQUES D’AMELIORATlON SANITAIRE EDUCATION SANITAIRE

PALUDISME LUlTE CONTRE LES LARVES DE MOUSTIQUES : * #Techniques tradilionnelles d’enlumage


’ Eliminer les tlaques d’eau stagnante (zones des cases pour éliminer les moustiques
marircageuses, mauvais pr&il des canaux. mauvais * Utilisation de moustiquaires
plannages...)
* DBbroussailler les zones inondAes ,’
* Favoriser I’empoissonnement

ONCHOCERCOSE LUlTE CONTRE LES LARVES DE SIMULIES :


* Placer les vannes. batardeaux, ddversoire dans des
l
zones ombragdes
* Equiper ces ouvrages de dispositils anti-onchocercose ~
’ PréIBrer les ddversoirs à ‘lames collées’
* DBbroussailler et desherber les zoibes d’eau Courante
* Favoriser I’empoissonnement
408 La martrise des crues dans les bas-fonds

-canalisation
d’évacuation d’eau

1,sbreuvoir”

anki- bourbier B éments bétonnés .

e
I
bassi
drainant
F

-Figure 12 - Principe de l’aménagement d’un Fuits-


anti-bourbier (vue en coupe)
1- Margelle
l
2- Cuvelage
3- Captage
4- Chape antibourbier
5- Canari stable
6- Murette de récupération d’eau
Annexes 407

Ce vieil adage est encore une fois valable et prend


toute sa signification au regard de l’inefficacité de la
médecine curative face à certaines maladies tropicales :
- médicaments non disponibles,
- médicaments coûteux par rapport au budget de la
famille,
- difficulté de réaliser des a’ctions de grande
envergure (vaccinations, déparasitages.. .).

Dans ce contexte particulier, la médecine curative ne


peut être qu’un complément aux actions préventives face
à la maladie.

Ces actions préventives se réalisent à deux niveaux :


* au niveau de l’aménagement par des techniques
d ’ amélioration sanitaire,
* au niveau des utilisateurs par “l’éducation
sanitaire”.

’ PREVENTION DES MALADIES DUES A CASSORPTION D’EAU

MALADIE TECHNIQUES D’AMEUOAATION SANITAIRE EDUCATION SANITAIRE

’ RBalisalion de puits villageois... * Ne pas boira I’eau des marigots, retenues


AMIBIASE
et mares

ASCARIDIASE
. equipés d’un. dlspositil antl-bourbier et l Utiliser des systemes pour rendre I’eau
d’une margelle... (voir ligure 12) potable :
POUOMYEUTE
: ébullition (20 mn)
-: aau de lave1 (2 gouttes / litre)
HEPATtTE Vlrale
. . . à proiimité amont ou aval de la retenue... ” - nltrss à sable et charbon (peu liable)
- bougies illtrantes (cher)
CHOLERA
- tiltre eh tissus (ver de Guinée)
...dont I’emplacement es1 choisi par les villageois et les
VER DE GUINEE
femmes en particulier. * Eviter, de patauger dans l’eau (surtout
pour les personnes àtteintes du ver de
Guinée...)
406 La maîtrise des crues dans les lbas-f6nds

I
/
-,

(d’aprc’s 1’D.N .S

Figure 11 - Répartition et risque géographique du


paludisme et de l’onchocercose (d’après OMS)
Annexes 405

des Larves

dans L’eau

L’homme

I maLade

Figure 10 - Cycle infectieux du paludisme et de-


l ’ onchocercose

Le vecteur La maladie

Le moustique Le paludisme
ou Anophèle est un est du à un protozoaire
insecte piqueur du genre Glasmodium
qui suce le sang de Symptômes
1 ‘homme et des animaux. . fièvres périodiques
. Il vit à proximité des . mortel dans certains cas
points d’eau et pond Contamination :
ses oeufs sur les de 1 ‘homme à 1 ‘homme
herbes des berges. sain par les piqûres du
0 La larve se développe vecteur.
en eau calme.

La mouche L'Onchocercose
ou Simulie est un insecte est due à un filaire
piqueur
. Il vit à proximité de Symptômes :
1 ‘eau courante et pond ses . démangeaisons
oeufs sur les herbes et . kystes sous coutanés et
les pierres dans le oculaires
courant. . cécité
i La larve se développe Contamination :
dans 1 ‘eau. de 1 ‘homme àb 1 ‘homme
par piqûres du vecteur.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
404

-Figure 9 - Répartition et risque géographique de


1’ ankylostomiase
Annexes 403

‘I--

t raverr ent 1a
dans la ‘boue peau de tek
/

Figure 8 - Cycle infectieux de 1’ ankylostomiase

L ‘ANKYLOSTOMIASE :
Agents pathogènes : Ankylostomes !Ver.5 ronds de 8 à
18 mm de longueur). Ce sont des parasites
intestinaux.

Symptômes :
- manque d’appétit
- diarrhée
- douleurs dans le ventre
- intérieur des paupière déccilorées

Modes de contamination des abords de points d’eau :


- présence d’excréments contenant les oeufs qui
éclosent en larves protégées dans les zones
boueuses.
La maîtrise des crues dans les :bas-fonds
402

l54s-d tf AUT Fi~QUE:

Figure 7 - Répartition et risque “géographique des


bilharzioses
---..

Annexes 401

la PEALL lors

Figure 6 - Cycle infectieux des bilharzioses

LES BILHARZIOSES : les agents pathogènes sont des


Schistosoma. La plus courante est la bilha’rziose
urinaire fschistosoma haematobium).
c
Symptômes :
- présence de sang dans .les urines (pas ~
systématique, .

Mode de contamination de 1 ‘eau :


- rej’et des excréments, contenant les oeufs dans
1 ‘eau,
- développement des larves dans des mollusques,
- libération aux heures chaudes de la journée des
bilharzies.
400 La maîtrise des crues dans les ,bas-fonds

-----

_----

-Figure 5
Répartition et risque géographique de la dracunculose '(OMS 1% !)
Annexes
399

le ver vit SOKS


peau cd proIIoque
1 UAe PLaie 1

Figure 4 - Cycle infectieux du ver de Guinée -


(dracunculose 1

LE VER DE, GUINEE (DRACUNCULOSEI :


c’est une filariose provoquée par la filaire de
Médine.

Symptômes :
- Le ver a un parcours sous cutané pendant 6 -
9 mois ou 1 an de son cycle.
- Il provoque une plaie ouverte au coeur de.
laquelle apparaît son extrémité (en début de
saison des pluies).

Contamination de 1 ‘eau : le ver pond et les larves


sont hébergées dans des crustacés : les CYCLOPS
398 La maîtrise des crues dans les bas-fonds
AMIBIASE : Protozoaire pathogène

spécifiquement humaine l’intestin humain (15 à 25 cm de longueur)

Symptômes : . Dysentries Symptômes: . Rejet des vers dans les seL


. Douleurs intestinales . Toux
. Selles avec glaires et sang . Vomissements
(5 -> 15 fois par jour)

Mode de pollution de l’eau : Mode de pollution de l’eau :

Selles contaminées contenant des œufs


. Selles contaminées au contact 7
(direct.. .
de l’eau (direct.. .
ruissellement.. .
ruissellement.. .
vent.. .)
vent,. .)

w\ 1
POLIOMYELITE : I\ \
\ Virus infestant le
Virus attaquant
sang de l’homme
la système nerveux
‘1 /
Symptômes :
Symptbmes :
CHOLERA : . Jaunisse = Ictère
. Fièvres . Indigestions = Dyseptie ~
. Courbatures Bactérie pathogène
.#Fatigue
-B Paralysies locales ‘1 ~

Symptômes : M@e de pollutiofi de l’eau :


Mxie de pollution de l’eau’:

l 1’”
. Diarrhées aïgues . Direct : selles . contact..

. Vomissements aqueux constants ~l . Indirect ‘: ruissellement..


Selles contaminées au vent..
contact avec l’eau (direct.. .
Mode de pollution de l’eau :
ruissellement.. .
vent. _.) 1’ ”
1
, Selles contaminées, cadavres d’animaux
\
. Ruissellement et vent.. .
Figure 2 - Cycles infectieux
396 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

~~~~~~~~~

--- --_-
------
-----
-_---
----
---

c Figure 1 - Principales causes de pollution’ d’une-


retenue,
- L lHOM&E MALADE : toile,tte ou baign~ade ;
excréments dans la zone inonda,ble.
- LES ANIMAUX MALADES OU PORTEURS : contact avec
l’eau ; excréments dans, la zone inondable
cadavres.
- LES INSECTES : ponte.
- EAUX DE RUISSELLEMENT :, transport de germes
depuis 1 ‘amont.
- VENT : transport dans les, bourrasques de
poyisière.
Annexes

L’eau peut jouer trois rôles particuliers dans la


transmission des maladies : par son ingestion, par son
contact et par sa proximité.

* L’eau qui est bue ou consommée avec la nourriture


peut provoquer :
- amibiases,
- ascaridiases,
- poliomyélite,
- hépatite infectieuse,
- choléra,
- ver de Guinée.

* L’eau au contact de la peau (baignade, travail les


pieds dans l’eau, pêche.. . ) peut provoquer :
- ankylostomiase,
- bilharziose.

* L’eau par sa poximité et par le biais de vecteurs


(moustiques - mouches.. . ) peut provoquer :
- paludisme,
- onchocercose.
Ces maladies sont parmi les plus courantes et deux
cas peuvent se produire :
* ie village ne connait pas la maladie.. . et la
découvre avec 1’ aménagement,
* le village vivait en relatif “équilibre” avec la
maladie et celui-ci est soudain rompu par
1’ aménagement.
394 La maîtrise des crues dans les ,bas-fonds

un danger pour l’homme et ,les animaux.


La lutte s’organise ‘donc ‘autour de’ deux thèties :
* connaître les maladies (cycle infectieux, impact.. .)
* comment “utiliser” l’eau (prévenir vaut mieux que
guérir...).
Annexes 393

=LA POLLUTION:,UNPHENOMENEINEVITABLE

Deux grands types de pollution de l’eau peuvent


avoir une incidence sur la santé de l’homme :
* la pollution chimique (sels divers, engrais,
pesticides, rejet industriels ou artisanaux, etc),
* la pollution biologique (agents infectieux et
vecteurs des maladies).

Parmi les sources d’approvisionnement en eau de


boisson, les eaux de surface sont de loin les plus
dangereuses au regard de leur niveau de pollution
biologique :
- sur 100 forages, 10 à 20 sont pollués,
- sur 100 puits traditionnels (non busés et sans
margelle) 70 sont pollués,
- sur 100 puits busés ouverts 15 sont pollués,
- sur 100 points d’eau de surface 100 sont pollués,

d’après une étude menée au Burkina Faso en 1985,


sur la qualité microbiologique de 982 points d’eau.

Mais le danger peut aussi venir du contact de l’eau


avec la peau (baignades, travaux agricoles, etc) et de
la proximité du plan d’eau qui permet le développement.
d’insectes vecteurs de la maladie.

Ainsi la retenue d’eau peut être polluée par des voies


différentes :
* sur le site même (par l’homme, les animaux
domestiques ou sauvages, les insectes, etc),
* par les eaux de ruissellement qui balayent tout le
bassin versant et sont souillées,
* par le transport par le vent de poussières
contaminées . ..(figure 11.

Dans ces conditions la contamination de l’eau par


les agents responsables de la maladie est inévitable car
si le comportement des humains et des animaux
domestiques peut être “discipliné”, celui des animaux
sauvages, des insectes ainsi que les apports par les eaux
de ruissellement et le vent sont incontrôlables.

C’est pourquoi le barrage ou la mare et les


aménagements annexes (réseaux d’irrigation) sont toujours
392 La maîtrise des crues dans les bas-fonds
~

Ce qu’il faut savoir. ..

1 - Une nappe d’eau libre et stagnante est


obligatoirement le lieu de développement de Igermes
infectieux dangereux.

2 - Pour diminuer les risques de propagation des


maladies liées à l’eau, il faut, les connaître.

3 - L’aménagement des abords des points ,d’eau,


l’observation de règles strictes d’utilisation, la
prévention et les soins des maladies d’origine
hydrique sont des actions à mener parallèlement.

Face à ces dangers, les structures de santé locales


et régionales doivent réagir à condition qu’elles
aient été informées à temps de la réalisation de
l.‘aménagement et des risques qu’il représente. ~
Annexes 391

ANNEXE II

SANTE ET RETENUES D’EAU

1 - La pollution, un phénomène inkitable 393

2 - Connaître les maladies 395

3 - Mieux vaut prévenir que guérir 407

4- Surveiller la santé animale 411


390 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

ISOHYETES DES PLUIES JOURNALIERES DE FREQUENCE DECENNALE


( P 10 en rumI

1 ‘I-
-/
Annexes
389

ISOHYETES DES PLUIES JOURNALIERES DE FREQUENCE DECENNALE


(,PlOen mm1
388 La maîtrise des crues dans les pas-fonds

ISOHYETES DES PLUIES JOURNALIERES DE FREQUENCE


UtGkNNALt tP IUen mm)
me-1 l I l A- l
Annexes 387

ISOHYETES GES PLUIES JOURNALIERES DE FREQUENCEDECENljALE

;y;;
386 La maîtrise des crues dans. les bas-fonds
i -

CARTOGRAPHIE DES PLUIES JOURNALIERES

DE FREQUENCE DECENNALE
Annexes -385

pour sols Imp et Igcor = 15 Kr = 55,4 %

Kr = 28,0 % Ki- 10.2


= 55,4 - 427,2 = 48,6%
pour SOIS Rlmp et Igcor = 15

Kr = 55,7 - y = 52,4%
10.3

II n’y a pas lieu de regarder de trop près les différences entre les valeurs
de KrlOl et KrlO2 pour PIO = 100 et PIO = 70 mm toutes les courbes
étant tracées à 2 % près.

Kr,,, pour P,, = 88 mm estégalà 56,8 - (56,8 - 52,4) g = 55 %

Hr = P,(, 0,55 = 77,44.0,55 = 42,59 mm

Vr=7.103.42,59=298130m3

Sur la fiqure 4 :Tb déterminé pour soi lmp et 5 = 7 km2.

pour Ig = 25 Tb est égal à 145 mn

pour Ig = 15 Tb est égal à 174 mn

145 + 174
donc Ig = 20 Tb = = 160 mn = 9600 s
2

298130
Le débit moyen de ruissellement M=- = 31,06 rn3/s
9600

Auec le coefficient a = 2,6 Qmaxr = 31,06 . 2,6 = 80.76 m3/s


La part d’écoulement retardé à ajouter est de 6 % après examen des
terrains perméables qui sont de nature à restituer un débit non
négligeable. Qmax = 80.76 + 4,85 = 85,6 m3/s

1-e Volume Vret = 4,85 x 9600 = 46560 m3

Sur la fiqure 5 :

Le temps de montée Tm est égal à 40,9 mn pour lg,,, = 25


et Tm = -52.4 mn pour lgcor = 15.
Donc Tm = 47 mn pour Ig,,, = 20

On dispose donc de tous les éléments essentiels de la crue décennale.


384 La maîtrise des crues dans les ‘bas-fonds

9”) EXEMPLE DE CALCUL :

Considérons un bassin versant de 7 km2, avec un indice de pente


corrigé lg,,, = 20 et comportant environ 20 % de s,oIs assez
perméables et 80 % de sols imperméables, les sols perméables. étant
répartis de facon assez aléatoire, donc il n’y a pas lieu de considérer un
bassin réduit (le bassin peut être classé à 25 % en dessous de Imp dans
l’intervalle Imp Rimp. La pluie annuelle est de 550 mm.

Après consultation du questionnaire le bassin ne présente aucune


particularité conduisant à modifier les valeurs de Tb ou du coefficient
de pointe a ni à procéder à aucune correction complémentai,re.

On détermine Plo d’après la latitude et la longitude sur la carte CIEH


Plo = 88 mrn

Le coefficient d’abattement K est donné par la fiqure 1.

K = 0,88 P10 = 88 x 0,88 = 77,44 mm

Sur la fiqure 2 : Plo = 100 mm et 5 = 7 km2

pour sols Imp et Igcor = 25 Kr = 67,7 %.

Kr 10.1 = 67,7 - 431,5 = 59,870


pour sols Rlmp et Igcor = 25 Kr = 36,2 %

pour sols Imp et Igcor = 15 Kr = 61,s %


31,8
Kr 10.2 = 61,8 - 4 = 53,8%
pour sols Rlmp et Igcor = 15 Kr = 30,O %

Kr 10.3 = 59,8 -y = 56,8%

Sur la fiqure 3 : P 10 = 70 mm et 5 = 7 km2

po.ursols Imp et lg,,, = 25 Kr = 62,s %


29,2
Kr 10.1 = 62,5 - 4 = 55,2%
pour sols Rlmp et lg,,, = 25 Kr = 33,2 %
Annexes
383

*a
.-c
E
c
a
E
c

10(

Ig cor= 7

Ig’cor = 15
5c l--
Ig cor=25

Ig cor = 60

s
5 1 km2 S

Fig. 5- Temps de m on tée (Tm) en foncti’on de la surface S


382 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

II devra être corrigé suivant les indications de la check-list. Par


exemple :

- pour un réseau fortement radial, on a trouvé a = 3


- pour un réseau en arête de poisson très unilatéral (tous les affluents
d’un seul coté) on a trouvé a = 1.9.

(7”) LE DEBIT MAXIMAL TOTAL 1

On calcule le débit maximal de ruissellement par la formule


a.K.P,,, .Kr,,.S
Qmaxr = a. M =
Tb

Pour un bassin voisin de 1 km2, avec Igcor = 60 m/km, le véritable débit


décennal de ruissellement sera obtenu en majorant de 15 % le débit
décennal de ruissellement estimé au cours des étapes précédentes.

Pour obtenir le débit maximal total, on majorera le débit décennal de


ruissellement du débit d’écoulement retardé qu’on estime à 6 % s’il y a
des terrains perméables, et 3 % sur terrain imperméable (moins de
10 % de terrain perméable).

8”) VOLUME ET FORME DE LA CRUE DECENNALE :

l Volume de la crue

On ne cherchera pas à déterminer le volume total de la crue, ce qui


nécessiterait de bien connaître l’écoulement de base alors qùe dans le
calcul des ouvrages ce qu’il importe de connaître c’est le volume écoulé
jusqu’à la fin du tempsde base.

Le volume de ruissellement est Vr =Ta. Krlo. 5

On obtient le volume de crue Vc en ajoutant à Vr un volume Vret égal à


la majoration pour écoulement retardé Qret estimée plus haut,
multipliée par le temps de baseTb.

0 Forme de la crue

Cette forme peut être déterminée à partir des éléments suivants :


temps de base Tb, temps de montée Tm, débit maximum décennal,
volume de la crue et coefficient de pointe.

Rappelons que plus a est grand plus la pointe est aigüe.

Le temps de montée Tm2 est donné par la figure suivante.


Annexes ‘381

m
al
CI Ig cor =lO Imp
.-2 Igcor=lO P
E
C
a

lc

200
Igcor=15 Imp

Igcor s 15 P-
Ig cor I 25 Imp

Ig cor = 25 P.

Ig cor = 60 Imp

Igcorz60 P.
100

Fig.4- Temps de base(T fonctionde la surface S


380 La maîtrise des crues dans les béas-fonds

On interpole alors entre les deux valeurs de Kr10.3 en fonction de la


précipitation ponctuelle Plo trouvée en 0 (les courbes Kr tiennent
compte de l’abattement) et on obtient la valeur Krlo cherchée.

Le volume de ruissellement décennal est Vr = CO x Krto x 5

5”) LE TEMPS DE BASE Tb

On détermine le temps de base ‘en utilisant la figure 4 suivante qui


donne Tb a
partir de ,la superficie 5, de l’indice de pente et de,
I’infiltrabilité.
La aussi, il conviendra d’interpoler pour obtenrf .l la valeur
précise de Tb entre les valeurs de lg cor encadrant celle trouvee pour le’
bassin versant étudié.
~
Dans le cas ou Ig,Pr est égal à 7 m/km avec 5 inférieur à 5 ou 6 km.?, il
faut employer les équations suivantes à la place de la figure : ~

lg = 71mp Tb = 13,95+255
P Tb = 19,65+218

Dahsle cas ou Igcor est inférieur à 7 m/km et 5 supérieur à 5-6 km2, et’
dans le cas ou lg,,, est inférieur ou ëgal à 3 m/km avec 5 inférieur à 12
km2, il faut employer l’équation suivante à la place de la figure :

lg = 7 Tb = 98,l (5 - 0,3) 0.45 + 120


lg = 3 Tb’ = 215 (5 - 0.5) 0.45 + 300

Le débit moyen de la crue M a donc pour expression

Si le bassin est anormalement allongé (Icomp. > 1.30) on devra majorer


la valeur du temps de base estimé ci-dessus. Par exemple; pour un
bassin avec Icomp. = 1.42, la majoration est de 30 % et pour Icomp. =
1,54, la majoration est de 60 %.

6”) LE COEFFICIENT DE POINTE CI

Ce coefficient a est égal au rapport du débit maximum ruisselé sur le


débit moyen

<1= QflUlLU
-
M

Pour les petits bassins, a est admis comme constant et égal à 2.6.
379
Annexes

Kr%

E- -

ti-
lrli ci& en km2
-L
15
0.3 0,4 1 1.0 1,3 1.7 2
0.2
Fie-3- REGIMES SAHELIENS ET SUBDESERTIOUES
COEFFICIENT DE RUISSELLEMENT POUR PRECIPITATION PONCTUELLE H = loomm
(Tornade simple + averses secondaires)
378 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

100 Kr%

90 -J-g7 T Im,

80
n--I Ï -.t-1-------.--------
I I l I I I I I I7--T--t3-t-M_IIll

70

60

50.

--
- -
-
40

.--
--
30.

ZO-

10.

O-
0 0.3 0.4

COEFFICIENT
- l-
.- 1l
A-
--i --1
0.5
m
Fig-2.
1.0
REGIMES
DE RUISSELLEMENT
(Tornade simole
1.3
SAHELIENS
POUR
+ averses
1.7 2

PRECIPITATION
secondaires)
--

f
3
ET SUBDESERTIOUES
PONCTUELLE
4’ 5 6 7 CI 910

Ii =70mm‘
15 20
Annexes 377

- un sol nu infiltre moins que le même 501 avec végétation qu’elle soit
naturelle ou cultivée et la suppression de la végétation arbustive
avant toute mise en culture, favorise le ruissellement après
tassement naturel du sol consécutif aux premières fortes pluies.

- surtout en région humide, la mise en culture par augmentation du


microrelief (formation de bilions) peut ralentir le ruissellement et
augmenter l’infiltration.

En résumé, la mise en culture a une grande importance sur le


ruissellement et son influence se traduit le plus souvent par une
imperméabilisation, donc une diminution de l’infiltration d’un sol.

a Présence d’ouvraqes : les ouvrages susceptibles de changer les


conditions d’écoulement doivent faire l’objet d’études pour une
estimation même sommaire de leur influence sur l’écoulement. Par
exemple une piste perpendiculaire à l’axe d’un bassin peut réduire très
sérieusement le ruissellement s’il n’est pas trop violent. De même, un
village peut constituer l’unique surface qui ruisselle dans un terrain
perméable.

4”) LE COEFFICIENT DE RUISSELLEMENT Kr

Le coefficient de ruissellement est déterminé en fonction de la


superficie 5 pour un certain nombre de cas d’infiltrabilité globale des
sols des bassins désignés par T Imp, Imp, R Imp, P et TP, et des valeurs de
l’indice global de pente lgcor (corrigé éventuellement de la pente
transversale).

Les courbes des figures 2 et 3 suivantes, tracées pour des valeurs de


C0r de 60 m/km, 25 m/km, 15 m/km, 7 m/km et 3 m/km, sont valables
2 ans les conditions climatiques correspondant à des pluies décennales
ponctuelles de 100 mm et 70 mm.

II faudra en général procéder à des interpolations en fonction des


paramètres, infiltrabilité, indice global de pente et pluie décennale
ponctuelle.

Après classement du bassin complet ou du bassin réduit dans une


catégorie d’infiltrabilité et détermination des deux autres paramètres,
on considère la valeur de Igcor supérieure à la valeur trouvée et d’après
la figure 2 et la valeur de 5 on détermine une première valeur Krre :
Krto-1 par interpolation entre les valeurs de Krto données pour les deux
symboles d’infiltrabilité qui encadrent les conditions d’infiltrabilité du
bassin. On fait exactement la même chose pour la valeur de Igcor
inférieure à la valeurtrouvée et on obtient une valeur Krto.2.

On trouve par interpolation linéaire entre Krto.1 et Krlo.2 la valeur


Kr10.3 correspondant exactement à l’indice lgcor du bassin et à des
conditions climatiques correspondant à Pto = 100 mm.

On obtient une seconde valeur Kr10.3 en opérant de même avec les


valeurs de Kr de la figure 2 (PIO = 70 mm).
376 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Un bassin relativement imperméa’ble Rlmp comprend en général un


mélange en proportion à peu près égale de sols imperméables dont il a
été ,question plus haut et de, sols’assez perméables. Si le bassin est
homogène, il sera constitué de sols relativement imperméables tels que
certains sois peu perméables avec couverture végétale qui~ gêne la
formation de pellicule imperméable, ou de sols à recouvrement
gravillonnaire continu pour la même raison ou certaines arênes
granitiques (par exemple au Nord Cameroun, ou à l’Est du Tchad). Le
bassin peut être également constitué de sols imperméables et de sols
relativement imperméables.

Un bassin perméable P : il comprend des sols perméables tels que des


éboulis rocheux avec produit de décomposition assez, perméable, des
cuirasses -ferrugineuses complètement disloquées, des roches très
diaclasées et disloquées si la pente n’est pas négligeable, sinon ces sols
sont très perméables, certains sols sableux sans pellicule imperméable
ou avec couvert vétégal de graminée, des sables grossiers.

Si les sols les plus perméables ne donnent lieu à aucun écoulement (il
faut une grande différence de perméabilité avec les autres types de
sol), il convientmd’employer un bassin réduit aux surfaces moins
perméables.

On peut classer un bassin dans une catégorie ou entre deux catégories,


par exemple Imp - R.lmp.

l Forme du réseau hydroqraphique : si le réseau est en arête de


poisson et surtout si tous les affluents se présentent d’un seul côté
(réseau deporté); les hydrogrammes de chaque affluent auront des
difficultés à se fondre en un seul et le coefficient de pointe aIsera D~US

faible que prévu.

Si par contre les affluents sont d’égale importance et convergent vers le


même point, (réseau radial), le coefficient de pointe a s,era bien
supérieur à la moyenne.

l Déqradation hydroqraphique : ce phénomène est encore peu


marqué pour des bassins aussi petits. Si. elle s’observe uniquement par
un lit majeur de largeur significative, il est préférable de ne ;pas tenir
compte de la dégradation, ou de ne pas almettre de réduction
dépassant 20 %. Si le lit mineur est remplacé par une série de mares,
(ou a fortiori une seule mare), il convient d’étudier si le seuil bornant la
mare à l’aval ne peut pas être submergé avant d’affirmer que le débit
décennal est nul.

l Véqétation et surface cultivée : On observe la couverture végétale


directement à partir de ce qu’il en reste en saison sèche.

La mise en culture influence beaucoup l’écoulement mais de manière


sou.vent contradictoire :

- au Sahel (précipitation annuelle inférieure.à 800 mm) lestechniques


classiques de culture (brûlis) ont tendance à diminuer I’infiltrabilité
par suite d’érosion et de formation de’pellicule imperméable.
Annexes 375

l Caractéristiques physiques

La#superficie du bassin ne pose pas de gros problèmes d’évaluation sauf


dans le cas de bassins très plats où. une observation des écoulements
lors des pluies est nécessaire pour définir les contours du bassin avant
d’évaluer la superficie.

La forme du bassin est caractérisée par l’indice de compacité

( Icomp = 0.28. p P périmètre et S superficie


dz’ >

Pour évaluer ‘Icomp, il faut simplifier dans une très large mesure le
contour du bassin. La meilleure façon de Vérifi!er que la stylisation du
périmètre est suffisante consiste à contrôler si la longueur du rectangle
équivalent L :

), S superficie et Icomp indicedecompacité

n’est pas trop supérieure à la longueur du plus long cours d’eau depuis
son origine jusqu’à la station.

Pour calculer l’indice global de pente, lg, on élimine les altitudes


extrêmes (c’est à dire qu’on ne tient pas compte des 5 % de la surface
présentant les plus fortes altitudes et des 5 % présentant les plus
faibles altitudes), et on divise la différence de niveau obtenue par la
longueur du rectangle équivalent (résultat en m/km). On détermine
ensUite la pf?nte transVersak IT en faisant la moyenne SUT quatre OU Six
lignes de plus grande pente sur les versants. Si’cette pente IT est très
différente de la pente longitudinale lg, on corrige l’indice global de
pente :

5i par contre la différence entre jT et jg n’est’ pas très importante, on


garde lg (lgcor = lg).

l Infiltrabilité des sols

C’est l’élément le plus difficile à estimer car les bassins sont rarement
parfaitement homogènes au point de vue sol.

Les bassins ont été regroupés entre trois g’randes classes, com.prises
entre deux cas extrêmes assez théoriques très’perméable T Imp et très
perméable TP. On rappelle ci-après les définitions de ces trois classes :

Un bassin imperméable Imp. comprend 85 à 9Q % de sols


imperméables, le reste étant constitué de sols perméables. Parmi les
sols imperméables on trouve : le rocher très sain et sans forte rugosité,
le reg, les glacis, les colluvions argileuses, les argiles de bas-fond même
avec fente de retrait (à noter qu’un substratum schisteux correspond
souvent à des sols argileux en surface), et dans une certaine mesure des
sols sablo argileux ou argilo sableux et même parfois sableux s’ils sont
recouverts d’une pellicule superficielle imperméable.
La maîtrise des crues dans les ‘bas-fonds
374
l

0,8-

I I II 1”’ -,S
I I I 6 7 8 9 101112 km!
1 2 3 4 5

Fig. 1 -Coefficient d’abattement pour la pluie déce,nnale au Sahel


en fonction de la surface S (d’après G.Vuillaume 11974)
Annexes

6”) le coefficient a ca = Qy ,

7”) le débit de base

1”) LA PRECIPITATION DECENNALE PONCTUELLE

Nous recommandons de déterminer la pluie journalière décennale


ponctuelle sur les cartes du CIEH regroupées à la fin de cette annexe.
Ces cartes sont très pratiques, il est facile d’obtenir Plo par
interpolation linéaire connaissant la longitude et la latitude du bassin
versant.

Comme cela est indiqué dans la check-list des points délicats à examiner
(chapitre IV), la bande littorale du Sénégal et de la Mauritanie présente
des formes d’averses particulières. Les valeurs du coefficient de
ruissellement Kr, et du coefficient de pointe a estimées sans tenir
compte de cette particularité risquent d’être surestimées.

2”) LA PRECIPITATION MOYENNE SUR LE BASSIN

Pour passer à la précipitation moyenne sur le bassin Gon multiplie


Plo par le coefficient d’abattement K déterminé par l’équation
simplifiée de Vuillaume (1974) pour la pluiedécennale :

K = 1 -(g-42. 10-3 P + 152) 10-3 IogS

5 = superficie du bassin en km2


P = hauteur moyenne de précipitation annuelle en mm.

On peut aussi utiliser la figure 1.

3”) LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET LA COUVERTURE VEGETALE DU BASSIN

Le coefficient de ruissellement, le temps de base et le coefficient de


pointe a dépendent des caractéristiques du bassin.

Pour déterminer ces caractéristiques, on aura recours aux cartes


(souvent d’un faible secours pour de si petites surfaces) aux
photographies aériennes, aux images satellites si on peut en obtenir, et
à une visite obliqatorre sur le terrain.

Les observations devront porter sur les caractéristiques physiques


(superficie, indice de forme, indice de pente) sur I’infiltrabilité des sols
et sur diverses particularités : forme du réseau hydrographique,
dégradation hydrographique, cultures et présence d’ouvrage. Toutes
ces. observations devront être faites en tenant compte de la check-list
des points délicats à examiner (chapitre IV).
372 La maîtrise des crues dans les bis-fonds

Le calcul de la crue décennale exiqe donc la connaissAnce des


données suivantes :

1") la précipitation décennale ponctuelle pio


2”) le coefficient d’abattement K
3”) les caractéristiques du bassin
4”) le coefficient de ruissellement Kr
5”) le temps de base Tb
Annexes 37i

ESTIMATION DES CARACTERISTIQUES


DE LA CRUE DECENNALE
POUR LES PETITS BASSINS VERSANTS DU SAHEL
COUVRANT 1 A 10 KM2

Ce docum‘ent s’inspire d’une étude de RODIER (J.A.) et RIBSTEIN (P.)


à paraître en 1988 et portant le même titre.

La méthode développée s’appuie sur les données de bassins


observés dans une zone où les précipitations moyennes annuelles
sont comprises entre 200 et 850 mm’environ.
370 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

DOCUMENT PRATIQUE 3

METHODE ORSTOM pour les petits bassins versants

P. Ribstein et J.A. Rodier


Annexes
369

Temps de base en fonction de R et de S

REGIMES TROPICAUX ET TROPICAUX DE TRANSITION

50 - - - -

‘CO - - I -

7
301 - / - - L
C-
/

20, - - - /
- -

::
/
/ /

/
/
10 - - - - -

T
/
/
-
I 1
-
/
--
-- /- j
-- --

01 -
5
7
) km'
1.
WI
366 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Gr-10

Temps de rnontée en fonction de R et de S

RÉGIMES TROPICAUX ET TROPICAUX DE TRANSITION T


l----m-
8h l--

Ï-
7h

5h
)
Sh

Lh

3h

2h

Ih
Annexes

Gr,9

Temps de base en fonctioh de R et de S

RÉGIMES SAHELIENS-SUBDESERTIQUES

25 -- t
- -
/
/

20 - - - -
/
15 -
i
/

/
/
10,

//
7
f
f Y
/
/
/ /

b/- L
/ I/
4 -
/

- -
1/
1
1L- f
5 10 20 30 40 50
-
5 en

b-0 70 BO TO 1W 120
366 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Temps de montée en fonction de R et de S


REGIMES SAHfmLIENS - SUBD~SERTIQUES

Rh

7h

6h

Sh

Lh

2h

Oh
COEFFICIENT DE RUISSELLEMENT

Régimes tropicaux et tropicaux de transition

( P varie de StlOm àm 1600 mm)


PERMI?ABILITt P4 et P5

50
‘6
$
40 .-.
.--.-_ -fm---
------------.
30
-- -_
--
R4 P4..

20 E ---

,-_

10
.--mm_
- - - --- ------ .--A.--__ ----A-_ .I...-YI->

.-_
---- ----------w-_ 1 2-----__
P5 ..- ..-em.__

- --
R2 P6 e-P
0 - -~--

3 L 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 ik&o GI
S en km” ?
u.
364 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Gr-6

c
,-0
.-
u-l

0
c

Il i l /
l l I
Annexes
363

I G-5

c
362 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Gr- 4
I
I
i ‘*F
I c
/
I

12
3
.-u

0
Annexes 361

-A---
a
360 La maîtrise des crues dans les ‘bas-fonds

I
+
I c
-
Annexes 359

Le coefficient d’abattement est égal à 1.

Sur le graphique 2, si on trace la droite. S = 25 km2,


elle rencontre la courbe R4 P2 qui correspond à notre
bassin au point d’ordonnée 61 % : c’est le coefficient de
ruissellement pour notre crue décennale;

La lame d’eau ruisselée est de 102 x 0,61 = 62,s mm

Le volume ruisselé est de :

62,5 x 25 x 103 = 1 560 000 m3

Le temps de base est donné par le graphique 9,


courbe R4 : il est de 7 h.
1 560 000
M = 7 x 3 &-,(, = 62 m3/s

La valeur de = Qmax pour ce bassin ruisselant


M
bien (R4 P2 sahélien), doit être prise égale à 3.
On en déduit :

Q = 62 x 3 = 186 m3/s soit sensiblement : 7500 l/s.km2~

Pour les bassins P2, il n’y a pas d’écoulement


hypodermique, ni d’écoulement souterrain à ajouter au
ruissellement. Ce chiffre de 186 m3/s est le chiffre
définitif, chiffre qu’on trouve habituellement pour ce type
de bassin.

Il ne faudrait pas donner une signification trop


précise à ce résultat ; à notre avis, en réalité, il serait
préférable de dire que le débit de crue decennale est
compris entre 150 et 225 m3/s.
358 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

6- CALCUL DES CRUES DECENNALES

Nous disposons maintenant de tous les éléments de


calcul.

Considérons un bassin sous 1’ isohyète ~annuelle


700 mm. Pour fixer les idées; nous le situèrons au
Burkina Faso à 10 km au nord de Kaya. Pour cette
hauteur de précipitations, le climat est sahélien. La
hauteur de précipitations décennale donnée par la carte
du CIEH des précipitations décennales du Burkïna Faso
est sensiblement de 102 mm par 24 h.

Il serait préférable de prendre la valeur de PlO sur


la carte CIEH jointe à la fin de cette note ~(dans le
présent exemple, on trouverait 93 mm au lieu de ,102 mm).

Nous supposerons que ce bassin e’st imperméable


(perméabilité P2) et qu’une reconnaissance rapide du
terrain permette de le classer en catégorie R4 (pentes
longitudinales, dans la partie moyenne, comprise entre 1
et 2 % ; pentes transversales supérieures à 2 %,
inférieures à 8 %. La superficie planimétrée sur, carte au
1/50 000 et sur photographies aériennes, est de 25 km2.
Le réseau hydrographique est normal’, pas trop, allongé,
dégradation hydrographique à peine sensible.

IJn tel bassin n’existe pas obligat,oirement, exactement


pour ces coordonnées géographiques, mais il s’agit d’un
simple exemple.
Annexes 357

le temps de base = temps compris entre le début et


la fin. du ruissellement superficiel.

5 - ETUDE DU COEFFICIENT = MQmax ',

Pour tenir compte de la forme de l’hydrogramme, on


utilise le facteur :
Qmax
o(= 7

où Qmax est la valeur maximale ,de l’hydrogamme de


ruissellement unitaire et M le débit moyen de la crue
supposé uniformément réparti sur toute la durée du temps
de base Tb.
356 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

l’averse décennale varie entre’ 60 et 85 mm.


Pour les bassins sahéliens, entre 85 et 110 mm.
Pour les bassins tropicaux et tropicaux de transition
ainsi que les bassins équatoriaux de savane, entre 110 et
130 mm.

ETUDE DU COEFFICIENT DE RUISSELLEMENT


Pour une averse de hauteur, donnée, ce facteur varie
avec la perméabilité du sol, la pente, la couverture
i végétale et la nature du réseau hydrographique. Pour une
région .homogène, il devrait varier peu avec la superficie
du bassin versant ; cependant ,, ,en Afrique tropicale, il
décroît plus ouN moins quand la, superficie augmente. Ceci
tient à la répartition spatiale des averses et aux pertes
dans le lit. Il croît souvent avec la hauteur et
1 ‘intensité de 1 ‘averse.

4- TEMPS DE RUISSELLEMENTET TEMPS DE INTEE


Le temps de montée = temps compris ientre le début de la
crue et le maximum ;
Annexes 355

Pour évaluer les pentes, on s’est imposé des règles


simples, utilisables même si on ne dispose que de cartes
sommaires.

Pour évaluer la pente longitudina’le, on considère le


profil en long pris suiva’nt le cours d’leau principal du
bassin depuis la ligne de partage des eaux jusqu’au
point de la rivière où 1 ‘on doit construire le pont ou le
déversoir, point qui limite le bassin versant. Sur ce
profil en long, on élimine les 20 % ,de ‘l’extrémité amont
et les 20 %, de l’extrémité aval : on calcule donc la
pente longitudinale moyenne sur 60 %: de la longueur du
profil en long.

On opère de façon analogu’e pour la pente


transversale: en considérant des 1/2’ profils en travers
partant du lit du cours d’eau (bor’d supérieur des
berges) et rejoignant la limite du basssixi versant, et en
éliminant les 20 % amont et les 20 % aval. Si un bassin
présente une pente longitudinale faible et une pente
transversale très forte (ce qui arrive parfois en
montagne), c’est la pente transversa$e; qui doit être prise
en considération pour classer le bassin dans une
catégorie P donnée. 1’

Pour les bassins subdésertiques, la hauteur de


354 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Par contre, le coefficient de ruissellement, le temps de


base et le coefficient dépendent de,s caractères
physiques du bassin et, en premier lieu, de la couverture
végétale, de la pente et de la perméabilité du sol. La
nature du réseau hydrographique n ‘interviendra que
comme un facteur secondaire.

Avant de continuer à étudier les données du calcul de


la crue décennale, il importe donc de choisir une
classification des bassins versants.

Indiquons simplement que :


. une argile bien imperméable ou des roches en dalles
pas trop diaclasées correspondent à P2,
. des roches très fissurées non calcaires correspondent
à P3 et parfois P4,
. des formations latéritiques avec carapace plus ou
moins démantelée correspondent à P4 ou P3 si la
carapace est en bon état,
. les sols ferralitiques avec arène granitique ,peuvent
être classés en P4 et P5,
. les ‘sables correspondent souvent à P5, quand ils
sont particulièrement perméables.
Annexes 353

On ‘donnait en 1965 les valeurs suivantes du


coefficient d’abattement :

0 s 25 km2
;: s
S 50
100 0
0190
95
100 s 150 0.85
150 s 200 0.80
Ceci est valable pour la crue décennale.

Précipitation moyenne P = ‘P x coefficient


d’abattement.

(Le graphique de Vuillaume, ci-joint, donne aussi des


valeurs plus sûres du coefficient d’abattement 1.

3 7 6 910 20 30 40 506omm9o~a3 200 300


d

3 - CLASSIFICATION DES BASSINS SUIVANT LEURS CARACTERISTIQUES-

Sauf pour les vrais bassins de montagne, assez rares


dans les régions qui nous intéressent’, les précipitations
décennales sont relativement homogènks ~ et, en première
approximation, ne dépendent pas, du bassin, en
particulier de son relief.
352 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

i)n peut utiliser le diagramme (Gr. 1) pour la


détermination de la hauteur ponctuelle décennale, On
peut aussi se reporter aux cartes des précipitations
décennales établies pour le Sénégal, le Mali; le
Burkina Faso, le Niger (regroupées à la fin de
cette annexe 1.

Certaines études régionaleh de l’ORSTOI donnent


aussi des valeurs des précipitations décennales pour
des zones particulières.

Les cartes sont établies pour des conditions


générales ; il est certain qu’un flanc de colline
particulièrement exposé aux orages recevra des
précipitations décennales plus fortes que celles
indiquées sur la carte ; un flanc abrité, des
précipitations plus faibles.

Gr. 1 - Précipitations décennales de ,24 h en fonction


de la hauteur des précipitations moyennes annuelles.

.
.(

. -

-r--j--
. l I*

Pluviomét

2 - COEFFICIENT D’ABATTEMENT

A premihre vue, il semble que si P #est la


précipitation décennale ponctuelle, la précipitation
moyenne P sur une surface S est plus faible que P
d’autant plus que S est plus grandi
Annexes

l- ESTIMATION DE LA HAUTEUR DE L'AVERSE DECENNALE PONCTUELLE


On peut considérer que, dans le cas le plus courant,
il n’y a qu’une averse par 24 heures, de sorte que
l’étude statistique des tornades se ramène à l’étude des
averses journalières.
La maîtrise des crues dans les bas-fonds

METHODE D'ESTIMATION DES DEBITS DE ,CRUES


DECENNALES POUR LES BASSINS VERSANTS DE
SUPERFICIE INFERIEURE A 120 KM2 EN AFRIQUE
DE L'OUEST :

Cas de la zone où les précipitations moyennes


sont comprises entre :

500 mm et 1000 mm

D'après :

Estimation des débits de crues décennales pour


des bassins versants de superficie inférieuqe à 200
km2 en Afrique occidentale.
J.A. RODIER et C. AUVRAY
Publication ORSTOM/CIEH (juillet 1965)
Annexes 349

DOCUMENT PRATIQUE 2

METHODE ORSTOM

J.A. Rodier et C. Auvray


348 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

W
0

m
W
0

3
0

W
0

W
3
0
a
m
a
Annexes

in
W
0

W
0

W
3
0
a
m
a
346 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

;zj 8,9:atPfE) OI00 OOOl-VP*R c.49’ -


0 s I. . . , . . , 0
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Annexes

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l
13Q \ 13v

Zd / ,/ ‘\ ’
iH
Id -
IN’AH-
IOV

!N
344 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Pour la détermination du débit de crue, il faut


calculer les paramètres de base, puis dans la liste
précédente, choisir le ou les groupements qui’ peuvent
correspondre au bassin versant étudié.
On se rapporte ensuite à l’abaque (ou aux abaques)
désigné sur lequel on fait l’estimation du débit décennal.
Les diverses estimations obtenues permettent de cerner la
valeur la plus probable du débit de crue.

Abaques à 2 paramètres
- Choisir la ligne de lecture de débit, correspondant
au groupement retenu.
- Joindre, par une droite les points représentatifs des
valeurs de base (PI-P,). L ‘intygrsection avec la
verticale correspondant au groupem&ït choisi ‘donne le
point solution (SI.

Abaques à 3 paramètres
Le groupement choisi détermine d’une part une ligne
pivot, d’autre part une verticale de lecture du d:ébit 210.
- Joindre par une droite le point représentatif du
paramètre primaire PI (axe “surface”) à ‘celui du
paramètre secondaire P2. L ‘intersection avec ~la ligne
pivot donne un point (noté A sur le schéma
ci-dessous 1.

- Joindre ce point (A) au point représentatif du


<paramètre tertiaire P L’intersection avec la ligne
3’
choisie de lecture du débit; nous donne ,le point
solution (noté S) . Il suffit alors de noter le débit
correspondant.

Remarque : On appel .le axe du paramètre primaire celui


qui est proche du bord gauche de l’abaque (axe
“surface”). L’axe tertiaire est proche du bord droit,
tandis que ’ axe secondaire est intermédiaire entre les
précédents.
Annexes 343

Symbole' Désignation

A0 Afrique de l'Ouest
A01 II P 1200 mm
A02 11 lz"o"o Pan 1600 mm
II
A03 P
an
1200 'mm
I,
A04 P
an
1600 'mm
AC Afrique Centrale
ACl 11 P 1200 mm
AC2 <1 '12aono P 1600 mm
11
AC3 P an 12% mm
II 1600
AC4 P
an
mm
Pl Pluviométrie annuelle 400 mm
P2 400 Pan 800 mm
P3 800 P an 1200 mm
P4 1200 P an 1600 mm
PS P
an
1600 mm
HV Burkina
Ni Niger
HV. Ni. Ma Burkina + Niger I+ Mali
Séné. Ma. Mau. Sénégal + Mali + Mauritanie
TO. Bé. Togo + Bénin
RC1 Côte-d'Ivoire
CCCG Congo, Sud-Cameroun*, Centrafrique,
Gabon, Tchad Y Nord-Cameroun*

* (La séparation entre Nord-Cameroun et Sud-Cameroun


correspond à l'isohyète 1200 mm soit approximativement le
parallèle 8" Nord).
342 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

Type de sol Estimation de Kr10

-0,67
granites K1 = 2300 Pan

-0,375
grès K2 = 300 Pan

292
,sables K = 2 107’ P
3 ’ an
-0,3
argiles + marnes K4 = 300 P an

-0,375
schistes K5 = 370 pan

Remarque : on retiendra un coefficient Kr10 calculé au


prorata des différents types de sols constituant le bassin
versant. Si l’on appelle ai le pourcentage de sol de type
i, le coefficient de ruissellement est alors :

Kr
’ 1. = x ai . Ki
i

11 sera bon dans tous les cas de retenir un coefficient


au moins égal à 5 %. Notons que ces valeurs ne ‘sont que
des moyennes et que la vraie valeur de Kr10 peut
s ‘écarter passablement de cette estimation suivant la
présence plus ou moins grande d’ alt&ations granitiques,
de cuirasses latéritiques, d ’ affleurements rocheux,
d’alluvions.

UTILISATION DES ABAQUES

Différentes zones ont été définies lors de l’élaboration


- des formules qui ont donné naissance aux abaques
présentés. Nous donnons leur symbole ci-après.
Annexes 341

Détermination du rectangle équivalent : on assimile le


bassin versant de forme quelconque à un rectangle de
longueur L et de largeur 1 dont le ;Périmètre P et la
surface S sont ceux du bassin versant considéré.
Les valeurs L et 1 sont par conséquent définies par :

P P2
1= -
4 v 4

L’indice global de pente Ig est défini par le


rapport :

AH
1 ~ (m/km)
g= L

Où A H est la dénivelée entre 1’ altitude telle que 5% de


la superficie du bassin soit située au-dessus et celle
telle que 5 % de la superficie soit située au-dessous (ce
sont les points d’abcisse 5% et 95% de la courbe
hypsométrique 1. A H est exprimé en m. L est la longueur
du rectangle équivalent exprimé en km.

Détermination du coefficient de rui$sellement décennal

C’est le paramètre le plus sujet à caution. Rappelons


que sa détermination n’est nécessaire que dans les zones
à forte pluviométrie (Pan) 1200 mm). Elle peut être utile
dans les zones intermédiaires (800 <Pan cl200 mm).

Lorsque cela est possible, il est toujours préférable


de se référer à une donnée expérim’entale sur le bassin
versant à étudier ou sur un bassin voisin de mêmes
caractéristiques.

En l’absence de toute idée sur sa valeur on pourra,


sous toutes réserves, utiliser les formules suivante :
La maîtrise des crues dans les bas-fonds
Annexes 339

DETERMINATION DES PARAMETRES DE BASE

Paramètres et notations

S surface du bassin versant en km2


P pluie annuelle moyenne en millimètres
an
1 indice global de pente
g
Kr 10 coefficient de ruissellement décennal (%)
débit de crue décennal (m3/s,).
2 10

Dans tous les cas le paramètre S &t nécessaire. On a


besoin de connaître Pan pour choisir le type d’abaque de
calcul. ne seront nécessaires que pour certains
Ig et Kr10
groupements .

Détermination de la pluie annuelle Pan. On pourra se


ramener à la carte 1‘ qui donne les isohyètes des pluies
ou aux relevés pluviométriques connus sur le bassin
versant.

Détermination de l’indice global de pente 1


g
On établit tout d’abord la courbe hypsométrique du
bassin versant, qui donne le pourcentage s de la
superficie S du bassin versant situé au-dessus d’une
altitude donnée H en fonction de cette altitude H.

ûl Ci tude
P.
338 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

ESTIMATION DES DEBITS DE CRUE DECENNALE


DOCUMENT PRATIQUE

PRESENTATION

Lors de l’élaboration de cette méthode, on a pu mettre


en évidence que la connaissance du débit de crues
décennal est assez bonne en zone sahélienne à partir des
seuls renseignements géomorphologiques, mais que, pour
les zones de forêt, la connaissance du coefficient de
ruissellement décennal Kr10 est absolument nécessaire pour
accéder à une estimation correcte. C’est pourquoi pour
estimer ce débit de crue il sera intéressant de déterminer
la zone pluviométrique dans laquelle on se trouve (cf.
carte 1). La méthcdologie et les abaques utilisés ne
seront en effet pas les mêmes dans chaque cas.
- Zone à pluviométrie 800 mm. On peut utiliser
directement les abaques A.B.
- Zone intermédiaire : pluie de 800 1200 mm.
Plusieurs estimations contradictoires sont suggérées :
estimation directe par abaques A.B., estimation
préalable de Kr10 pui.s utilisation des abaques C.D.
- Zone humide P 1200 mm. Obligation de passer.
an
par l’estimation préalable de Kr10 puis utilisation des
abaques C.D.
Annexes

DOCUMENT PRATIQUE 1

METHODE DU CIEH
(Comité Interafricain d ’ Etudes Hydrauliques 1

C. Puech et D. Chabi Gonni


336 La maîtrise des crues dans les bas-fonds

REFERENCESREGIONALES

BURKINA-FASO

- Service Hydrologique
Ministère de l'Eau
B.P. 7025 - OUAGADOUGOU

- c.1.E.H. (Comité lnterafricain d'Etudes Hydrauliques)


Secrétariat Général
B.P. 369 - OUAGADOUGOU

- Centre ORSTOM,
B.P. 182 - OUAGADOUGOU

MB

- Service Hydrologique
Direction Nationale de 1'Hydraul ique
B.P. 66 - BAMAKO

- Centre ORSTOM
B.P. 2528 - BAMAKO

NIGER
-
- Service Hydrologique
Direction des Ressources en Eau
6.P. 257 - NIAMEY

- AGRHYMET
B.P. 11011 - NIAMEY

- Centre ORSTOM
B.P. 11416 - NIAMEY

SENEGAL

- Service Hydrologique
.Direction des Etudes Hydrauliques
B.P. 4021 - DAKAR

- Centre ORSTOM
Laboratoire de HANN - Route des Pères Maristes HANN
B.P. 1386 - DAKAR
Annexes 335

AUTRES OUVRAGESPREVUS

ORSTOM : Catalogue des états de surface, c'est-à-dire


répertoire des aptitudes au ruissellement des sols saheliens
(parution a prévoir pour 1988).

Il est prévu de présenter pour chaque état de surface, (il y


en a moins de 30 au SAHEL), les caractéristiques pédologi-
ques qui permettent de l'identifier (photos à l'appui) et
les caractéristiques hydrologiques correspondantes (en par-
ticulier un ou plusieurs paramétres d'infiltrabilité).

ORSTOM : Synthèse des fortes crues sur petits bassins ver-


sants au SAHEL (parution à prévoir en 1988).

Ce document reprendra le travail fait sur les bassins infé-


rieurs à 10 km2 et le complètera pour la gamme 10 km2 - 120
km‘ au SAHEL. Les données de chaque bassin observé auront
été révisées, et la méthodologie proposée pour estimer le
débit décennal prendra en compte le catalogue des états de
surface.
e Imprimerie Tardy Quercy (S.A.) Cahors
NO 80001 - Dépot légal : février 1988
Printed in France

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