Modélisation de La Croissance de La Pomme de Terre Et Étude de La Fertilisation Magnésienne en Sol Argilo-Calcaire Final

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Projet de Fin d’Études pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur d’État en

Agronomie

Option : Management des Productions Végétales et de l’Environnement

Modélisation de la croissance de la pomme de


terre et étude de la fertilisation magnésienne en
sol argilo-calcaire

Présenté et soutenu publiquement par :

OUEDRAOGO Amandine
Devant le jury composé de :

Pr. Dhassi Khalid President UCA Marrakech


Pr. Lozzi Assia Rapporteur IAV HASSAN II
Pr. Drissi Saad Rapporteur ENA Meknès
Pr. Taimourya Houda Examinateur IAV HASSAN II
Ing. Sedikou Abdelaziz Examinateur IAV HASSAN II
Dr. Amlal Fouad Examinateur Providence Verte

Juillet 2023

i
Dédicaces
À ma chère et douce mère, Maman Emilienne,

Aucune dédicace ne saurait exprimer pleinement l'amour, l'estime, le dévouement et le respect


que j'ai toujours eu pour vous. Votre sacrifice, votre force et votre douceur ont été une source
d'inspiration et de modèle pour moi. Je vous dédie ce travail en témoignage de mon amour
profond. Que le Dieu que nous servons, le Tout-Puissant, vous préserve et vous accorde santé,
longue vie et bonheur pour que vous puissiez profiter des fruits de votre immense sacrifice.

À mon défunt père, Gilbert OUEDRAOGO,

Merci pour la vie, pour votre éducation et pour les précieux moments que nous avons partagés
et que je chéris malgré votre absence qui pèse lourdement. Je suis reconnaissante de l'amour que
vous avez transmis pour l'agriculture. J'aurais tellement aimé que vous soyez présent dans ces
moments de ma vie, mais je suis reconnaissante et j'espère de tout cœur que vous êtes fier de
votre petite fille.

À mes frères et sœurs, Honorine et son époux Yannick B., Donald et Natacha,

Depuis notre enfance, vous avez été une bénédiction en tant que frères et sœurs. Je ne vous
échangerais pour rien au monde. Ce travail de fin d'étude est également le vôtre, et je vous
remercie pour vos encouragements et votre présence malgré la distance. Que nos liens fraternels
se renforcent et se perpétuent encore davantage.

À ma deuxième grande famille, les ILBOUDO,

Papa Adama, maman Pascaline, mes petits frères Ismaël, Abdoul-Nassirou, Faridatou et Alia
Linda, je suis comblée par notre fusion. Merci pour votre attention à mon égard depuis si
longtemps. Je vous dédie ce travail avec tout mon amour.

À la famille SANOGO

Ma marraine Mireille S, mon pasteur et papa Josias S, Caleb, Mikal, Ana, Padi, je ne saurai
rendre gloire à Dieu pour le don parfait que vous êtes pour moi. Merci d’avoir semé en moi
l’Amour de la Parole de Dieu, vos multiples soutiens et encouragements sur tous les plans
m’enseignent énormément sur votre vie. Merci d’être un modèle pour moi.

I
À ma famille trouvée au sein de l'IAV,

Ma sœur, meilleure amie et camarade Marie Honorine S, ma vie dans ce royaume n’aurait
jamais été pareil sans toi. Merci pour ton soutien, ta bienveillance et ton cœur. Au meilleur
binôme et frère Philippe Y, à la famille Dior, à la communauté burkinabè de l'IAV, je vous
remercie pour l'amour et le respect qui nous unissent. Veuillez trouver dans ce modeste travail
l'expression de mon affection profonde.

À mon précieux ami, pote et conseiller François Kodjo X,

Je suis profondément reconnaissante pour ta présence et ton aide, quel que soit le travail à
accomplir. Merci pour ton cœur, ton soutien et tes précieux conseils qui ont été d'une grande
valeur pour ce travail de fin d'étude. Je te dédie ce travail.

À ma grande famille de l'EEAM,

En témoignage de l'attachement, de l'amour et de l'affection que je porte pour vous. Pendant ces
cinq dernières années, vous avez été un réconfort spirituel, une chaleur familiale, un refuge et
une source de bonheur en notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Papa Camille, Maman
Maguy, maman Delalune, papa et maman Ntumba, ...Merci d'avoir contribué à ma croissance
spirituelle. Par ce travail, je souhaite exprimer mes sentiments de fraternité et d'unité dans la
diversité.

À la famille Boinss,

Dr Xolali S, l'Ingénieure Evrard A, Fatim K et Manuella B, mes mots sont modestes pour
exprimer ma profonde gratitude et mon amour pour vous. Je vous porte dans mon cœur, les filles.
Je vous souhaite un avenir rempli de joie, de bonheur, de réussite et de sérénité.

À mes sœurs de la Foi, de l'Amour et de l'Espérance,

Je vous remercie infiniment pour votre présence dans ma vie. Dr Charlotte P, Dr Ariane M,
Maman Belvie M, ma sœur et collègue Grace L, recevez ce modeste travail de ma part.

À mes amies rencontrées dans ce royaume,

II
Nouhaila G, Sara S, Kaoutar R, Sahar E, Fatiha L, Jihane B, Hiba J ma collègue du stage,
Raja, en témoignage des souvenirs de tous les moments que nous avons partagés, je vous dédie
ce travail et je vous souhaite une vie remplie de santé et de bonheur.

À ceux que j’appelle « amis devenus famille »

Jonathan O, Cédric O, Eben-Ezer Y, Aguirata I, Faïza I, Safoura B, Yasmina O, ... à tous ceux
que j'aime et qui m'aiment, et à toute personne ayant marqué mon parcours de près ou de loin, je
vous exprime ma profonde reconnaissance.

III
Remerciements
Je tiens tout d'abord à exprimer ma profonde gratitude envers Dieu, mon Créateur, mon
Seigneur et Sauveur Jésus Christ, qui m'a accordé la force, le courage, la foi et la persévérance
pour mener à bien ce travail.

Je souhaite exprimer ma reconnaissance sincère envers le Directeur Technique de la Providence


Verte et ancien Enseignant-Chercheur de l'École Nationale d'Agriculture de Meknès, Pr. AÏT
HOUSSA Abdelhadi, pour sa présence continue et sa contribution, directe ou indirecte, à la
réalisation de ce projet de recherche dans les meilleures conditions.

Mes remerciements les plus sincères et ma reconnaissance vont à mes encadrants Pr. LOZZI et
Pr. DRISSI, pour leur soutien pratique, leur encadrement, leurs conseils, leur disponibilité et
leur compréhension tout au long de la réalisation de ce travail. Leur expertise, leur rigueur
scientifique et leur nature bienveillante ont grandement contribué au succès de ce projet de fin
d'étude. Travailler sous leur responsabilité a été un privilège qui m'a permis d'apprécier
pleinement leurs qualités et leurs valeurs. Leur contribution a été inestimable et je leur suis
sincèrement reconnaissante.

J'adresse également mes vifs remerciements au Dr. ASFERS Adil, Directeur du Centre de
Formation et de Recherches de la Providence Verte, à M. AMLAL Fouad, Responsable de
Production de l'Arboriculture Fruitière au Domaine Louata, et à M. LAMGHARI Mohammed,
Responsable de Production des Cultures, pour leur aide, leur disponibilité et leurs conseils
précieux.

Je tiens à remercier chaleureusement Mme DARRHAL, doctorante au centre, pour son


assistance, ses conseils et ses remarques pertinentes tout au long de la période de l'essai.

Mes remerciements vont également à M. LABIAD, Technicien Phytosanitaire au Domaine


Louata, pour sa présence et son aide précieuse durant toute la période de mon essai. Je souhaite
également exprimer ma gratitude envers les ouvriers M. Moustapha et M. Aziz, qui ont été
disponibles en permanence pour m'aider en cas de difficultés.

IV
J’exprime ma gratitude aux membres du jury pour leur précieuse évaluation, leurs commentaires
constructifs et leur contribution à l'amélioration de ce rapport.

Je ne saurais terminer sans remercier l'ensemble du personnel de l'IAV Hassan II, et en


particulier les enseignants de la formation d'agronomie, pour leur contribution à ma formation,
leurs apports précieux et multidisciplinaires.

Enfin, je souhaite exprimer ma gratitude à toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de
loin, au succès de ce modeste travail, et j'espère qu'il répondra à vos attentes

V
Résumé
La pomme de terre (Solanum tuberosum L.) est plantée dans plus de 125 pays et consommée
quotidiennement par plus d'un milliard de personnes, ce qui en fait la culture non céréalière la plus
importante au monde. Le magnésium (Mg) fait partie des méso éléments essentiels pour la
croissance de la pomme de terre et une carence sévère en cet élément peut entraîner une réduction
du rendement en tubercules. Dans les sols calcaire, la biodisponibilité de cet élément est très
limitée, d’où la nécessité de faire des apports foliaires pour répondre aux besoins de cette culture
en Mg. Le premier objectif de ce travail est d’évaluer l’effet de la fertilisation foliaire magnésique
sur la croissance et le rendement de la pomme de terre. Le dispositif expérimental adopté est en
blocs aléatoires complets avec 5 répétitions. Chaque répétition comporte un traitement témoin (T0),
et cinq autres traitements (T1, T2, T3, T4, T5) ayant reçu respectivement 0,5 ; 1 ; 1,5 ; 2 et 5% de
sulfate du magnésium (MgSO4 -16% de MgO) avant et après la floraison. Plusieurs paramètres ont
été suivis pour l’ensemble des traitements (paramètres de croissance, écophysiologiques, de
production et de qualité). Les résultats ont montré que l’apport de Mg a amélioré les paramètres de
croissance de la plante notamment la surface foliaire, la teneur en chlorophylle, la conductance
stomatique et l’indice de flavanol et d’anthocyane, ainsi que la fermeté des tubercules. Cependant,
aucune hausse de rendement n’a été enregistrée suite à l’application foliaire de Mg. Un rendement
moyen de 22, 98 t/ha a été obtenu. Un autre objectif de cette étude est de modéliser la croissance
de la pomme de terre dans les conditions marocains à l’aide du modèle APSIM-Potato. Pour cette
raison, une première phase de calage du modèle a été effectué à l’aide des ensembles de données
détaillées sur le climat, le sol, la phénologie de la culture et la gestion des pratiques culturales. Le
modèle a permis de reproduire de manière réaliste les paramètres de croissance tel que la hauteur,
la surface foliaire, la biomasse aérienne et du tubercule avec un coefficient de détermination
respectif de 99,1 % ; 84 % ; 83 % et 94,7 %. Le modèle a permi également de prédire le moment
optimal pour le semis de la culture de la pomme de terre dans la zone d’étude, identifié en février
et mars. Les résultats obtenus suggèrent que le modèle a le potentiel d'être utilisé pour la prédiction
de la productivité de la pomme de terre et l’optimisation de la gestion de la culture pour une
meilleur adaptation au changement climatique.

Mots clés : Pomme de terre, modélisation, APSIM NG, Fertilisation, Magnésium, Sol calcaire,
apport foliaire

VI
Abstract
Potato (Solanum tuberosum L.) is grown in over 125 countries and consumed daily by more than
one billion people, making it the most important non-cereal crop in the world. Magnesium (Mg) is
one of the essential secondary elements for potato growth, and severe deficiency in this element
can lead to a reduction in tuber yield. In calcareous soils, the bioavailability of magnesium is very
limited, hence the need for foliar applications to meet the magnesium requirements of this crop.
The primary objective of this study is to evaluate the effect of foliar magnesium fertilization on
potato growth and yield. The experimental design adopted is a complete randomized block with 5
repetitions. Each repetition includes a control treatment (T0) and five other treatments (T1, T2, T3,
T4, T5) that received 0.5; 1; 1.5; 2; and 5% magnesium sulfate (MgSO4- 16 % MgO) before and
after flowering. Several parameters were monitored for all treatments (growth, ecophysiological,
production, and quality parameters). The addition of Mg improved plant growth parameters,
including leaf area, chlorophyll content, stomatal conductance, flavonol, anthocyanin index, and
tuber firmness. However, no increase in yield was recorded following the foliar application of Mg,
with an average yield of 22.98 t/ha achieved. Another objective of this study is to model potato
growth under Moroccan conditions using the APSIM-Potato model. For this purpose, an initial
calibration phase of the model was carried out using detailed datasets on climate, soil, crop
phenology, and management practices. The model realistically reproduced growth parameters such
as height, leaf area, aboveground and tuber biomass, with respective determination coefficients of
99.1%, 84%, 83%, and 94.7%. The model also predicted the optimal timing for potato planting in
the study area, identified in February and March. The results suggest that the model has the
potential to be used for predicting potato productivity and optimizing crop management for better
adaptation to climate change.

Keywords: Potato, modeling, APSIM NG, Fertilization, Magnesium, Calcareous soil, foliar
application.

VII
Sommaire

DEDICACES .............................................................................................................................. I

REMERCIEMENTS ................................................................................................................ IV

RESUME .................................................................................................................................. VI

ABSTRACT ............................................................................................................................. VII

LISTES DES ABREVIATIONS ............................................................................................. XII

LISTES DES TABLEAUX ..................................................................................................... XIII

LISTES DES FIGURES ......................................................................................................... XIV

INTRODUCTION GENERALE............................................................................................... 1

CHAPITRE I : ÉTAT DE CONNAISSANCES GENERALES SUR LA THEMATIQUE .... 3

1. GENERALITES SUR LA POMME DE TERRE ................................................................. 4

1. Importance de la filière de la pomme de terre dans le monde et au Maroc .................................................... 4


1.1. Importance de la pomme de terre dans le monde ........................................................................................................ 4
1.2. Importance de la pomme de terre au Maroc ................................................................................................................ 6

2. Description botanique ....................................................................................................................................... 7


2.1. La partie aérienne ........................................................................................................................................................ 7
2.2. La partie souterraine .................................................................................................................................................... 8

3. Cycle physiologique de la pomme de terre ....................................................................................................... 9


3.1. Le repos végétatif ......................................................................................................................................................... 9
3.2. La germination ............................................................................................................................................................. 9
3.3. Le développement végétatif ........................................................................................................................................ 10
3.4. La tubérisation ........................................................................................................................................................... 10
3.5. Maturation des tubercules et sénescence de la plante ................................................................................................ 10

4. Exigences pédoclimatiques de la culture......................................................................................................... 11


4.1. Exigences climatiques ................................................................................................................................................. 11
4.2. Exigences édaphiques ................................................................................................................................................. 12

VIII
5.Techniques culturales de la pomme de terre ................................................................................................... 13
5.1. Préparation du sol ...................................................................................................................................................... 13
5.2. Plantation ................................................................................................................................................................... 13
5.3. Irrigation .................................................................................................................................................................... 14
5.4. Fertilisation ................................................................................................................................................................ 15
5.5. Entretien de la culture ................................................................................................................................................ 19
5.6. Les maladies et les ravageurs de la pomme de terre .................................................................................................. 19
5.7. Récolte et conservation ............................................................................................................................................... 21

2. LA FERTILISATION MAGNESIENNE ........................................................................... 21

1. Le magnésium dans le sol ................................................................................................................................ 21


1.1. Formes de magnésium disponible dans le sol ............................................................................................................. 21
1.2. Conditions favorisant la carence en Mg ..................................................................................................................... 22

2. Le magnésium dans la plante (absorption et rôles physiologiques) ............................................................... 25


2.1. Absorption par la plante ............................................................................................................................................ 25
2.2. Rôles physiologiques du Magnésium pour la plante .................................................................................................. 26

3. Fertilisation magnésienne de la pomme de terre ............................................................................................ 27


3.1. Effets du Magnésium sur la Pomme de terre ............................................................................................................. 27
3.2. Carences et Excès de Mg (symptômes) ....................................................................................................................... 29
3.3. Doses recommandées, Moment et Mode d’application ....................................................................................... 30

3. LA MODELISATION EN AGRONOMIE ......................................................................... 32

3.1. Généralités sur la modélisation .................................................................................................................... 32

3.2. Intérêts de la modélisation ........................................................................................................................... 32

3.3. Exemples de modèles utilisés en agronomie ................................................................................................. 33

CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES ..................................................................... 36

1. Présentation de la zone d’étude .................................................................................................................. 37


1.1. Les objectifs de l’étude ........................................................................................................................................ 37
1.2. Présentation de la région Fès-Meknès ................................................................................................................. 37
1.3. Présentation du domaine Providence Verte à Louata et la parcelle expérimentale ............................................ 39

2. Analyse du sol ............................................................................................................................................. 41


2.1. Granulométrie et état humique ........................................................................................................................... 41
2.2. Composition chimique......................................................................................................................................... 41

IX
3. Données Climatiques ....................................................................................................................................... 42

4. Matériel végétal ............................................................................................................................................... 43

5. Conduite technique ......................................................................................................................................... 44


5.1. Travail du sol.............................................................................................................................................................. 44
5.2. Semis........................................................................................................................................................................... 44
5.3. Irrigation .................................................................................................................................................................... 45
5.4. Fertilisation ................................................................................................................................................................ 45
5.5. Buttage ....................................................................................................................................................................... 46
5.6. Contrôle Phytosanitaire ............................................................................................................................................. 46
5.7. Récolte ........................................................................................................................................................................ 47

6.Essai réalisé ...................................................................................................................................................... 47

6.1. Partie 1 : Étude de l’effet de la fertilisation magnésienne foliaire de la pomme de terre............................ 47


6.1.1. Protocole expérimental ............................................................................................................................................ 47
6.1.2. Apport foliaire du magnésium................................................................................................................................. 48
6.1.3. Les paramètres d’étude ........................................................................................................................................... 49
6.1.4. Analyse statistique des données ............................................................................................................................... 54

6.2. Partir 2 : Modélisation de la culture de la pomme de terre à l’aide du modèle APSIM NG....................... 54
6.2.1. Description du modèle ............................................................................................................................................. 54
6.2.2. APSIM Next Generation.......................................................................................................................................... 57
6.2.3. Les principes de base du modèle APSIM-NG.......................................................................................................... 59
6.2.4. Cas du modèle de la pomme de terre : APSIM-Potato ............................................................................................ 59

CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION .................................................................. 67

1. PARTIE 1 : ÉTUDE DE LA FERTILISATION MAGNESIENNE EN SOL ARGILO-


CALCAIRE ............................................................................................................................. 68

1. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur les paramètres de croissance ............................................... 68


1.1. Hauteur de la tige ................................................................................................................................................ 68
1.2. Surface foliaire .................................................................................................................................................... 69

2. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur les paramètres écophysiologiques ....................................... 69


2.1. Indice de la teneur en chlorophylle ..................................................................................................................... 69
2.2. Indices d’anthocyanes et de flavanols ................................................................................................................. 70
2.3. Conductance stomatique ..................................................................................................................................... 71

3. Effet de la fertilisation foliaire en magnésium sur les paramètres de rendement et qualité ..................... 72
3.1. Rendement total et commercialisable en tubercules ........................................................................................... 72

X
3.2. Nombre de tubercules par plante (total et commercialisable) ............................................................................ 73
3.3. Biomasse fraiche des tubercules (totale et commercialisable) ............................................................................. 74
3.4. Calibre des tubercules (total et commercialisable).............................................................................................. 74
3.5. Fermeté des tubercules........................................................................................................................................ 75
3.6. Taux des sucres solubles (degré Brix) ................................................................................................................. 76
3.7. Analyse chimique des tubercules (en cours) ........................................................................................................ 76

2.PARTIE 2 : MODELISATION DE LA CROISSANCE DE LA POMME DE TERRE.... 77

2.1. Calage et validation de modèle ..................................................................................................................... 77

2.2. Effet de la date de semis sur l’évolution de la biomasse de la pomme de terre ........................................... 83

2.3. Rendement Simulé pendant la période de 2004-2022 ............................................................................ 84

2.4. Effet de la pluviométrie et de la température sur le rendement simulé ................................................. 85

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ....................................................................... 87

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................... 90

ANNEXES ............................................................................................................................... 99

‫ ملخص‬....................................................................................................................................... 112

XI
Listes des abréviations

ANOVA: Analyse de la variance

APSIM NG: Agricultural Production Systems Simulator Next Generation

APSRU: Agricultural Production Systems Research Unit

BBCH: Bayer, BASF, Ciba-Geigy, Hoechst

Ca : Calcium

CEC : Capacité d’échange cationique

Chl: Chlorophylle

CSIRO: Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization

DM: Dry Matter

FAO: Food and Agriculture Organization

GDD: Growing Degree Days

K: Potassium

LAI : Leaf Area Index (indice de la surface foliaire)

Mg : Magnésium

MgSO4 : Sulfate de magnésium

NH4 : Ammonium

R² : Coefficient de détermination

RMSE : Root Mean Square Error (erreur quadratique moyenne)

ROS : Espèces Réactives de l’Oxygène

XII
Listes des tableaux
Tableau 1. Exportation en éléments nutritifs de la pomme de terre pour un rendement de 25T/Ha
(Bamouh, 1999) ......................................................................................................................... 18
Tableau 2.Principaux ravageurs et maladies de la pomme de terre (Achbani, 2016) .................. 20
Tableau 3.Granulométrie et état humique du sol (0-30 cm) ....................................................... 41
Tableau 4. Composition chimique du sol étudié ........................................................................ 42
Tableau 5. Engrais de fond apportés pour la pomme de terre .................................................... 45
Tableau 6. Engrais de couverture apportés pour la pomme de terre ........................................... 46
Tableau 7.Traitement phytosanitaire durant le cycle ................................................................. 46
Tableau 8. Niveau de qualité de la pomme de terre en fonction du taux de sucre en °Brix (Reams,
1985) ......................................................................................................................................... 54
Tableau 9.Effet de l’apport foliaire de magnésium sur l’Indice de la teneur en Flavanol et l’indice
de la teneur en anthocyane durant et en fin floraison (Les valeurs suivies de la même lettre ne sont
pas significativement différentes) .............................................................................................. 71
Tableau 10. Effet de l’apport foliaire de magnésium sur rendement total et commercialisable .. 73
Tableau 11. Effet de l’apport foliaire de magnésium sur le nombre de tubercule par pieds de
pomme de terre (Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes)
.................................................................................................................................................. 73
Tableau 12. Effet de l’apport foliaire de magnésium sur la biomasse des tubercules ................. 74
Tableau 13. Effet de l’apport foliaire de magnésium sur le calibre des tubercules (Les valeurs
suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes) ........................................... 75
Tableau 14.Effet de l’apport foliaire de magnésium sur le taux de sucres solubles (Les valeurs
suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes). .......................................... 76
Tableau 15.Paramètres du site expérimental et de la gestion de la culture ................................. 77
Tableau 16. Paramètres utilisés pour la pomme de terre ............................................................ 78

XIII
Listes des figures
Figure 1. Production et superficie de la pomme de terre dans le monde en fonction des années
(FAOSTAT 2023) ....................................................................................................................... 5
Figure 2. Production de la pomme de terre par continent ............................................................. 5
Figure 3. Principaux Grands pays Producteurs de la pomme de terre au monde (FAO STAT 2023)
.................................................................................................................................................... 6
Figure 4. Superficie et Production de la pomme de terre Au Maroc ............................................. 7
Figure 5. Morphologie de la pomme de terre (FAO, 2008) .......................................................... 9
Figure 6. Stades de Développement de la Pomme de Terre. (SOLTNER, 2005) ........................ 11
Figure 7. Évolution de l’absorption de N, P et K par la pomme de terre (Stark et al, 2004)........ 16
Figure 8.Les voies de transport des ions à travers les racines et le xylème (Shaul, 2002) ........... 26
Figure 10.Symptômes de carence en magnésium dans les pommes de terre. La perte de la couleur
commence à l'extrémité des feuilles inférieures.......................................................................... 30
Figure 11: Logo de DSSAT ...................................................................................................... 34
Figure 12. Logo de AquaCrop................................................................................................... 34
Figure 13. Logo de CropSyst .................................................................................................... 35
Figure 14.Carte de la région Fès-Meknès .................................................................................. 39
Figure 15.Localisation géographique du Domaine Louata (source : Google Earth 2022) ........... 40
Figure 16. Localisation géographique du site expérimental : Domaine Louata. (Google Maps,
2022) ......................................................................................................................................... 40
Figure 17. Températures (Tmax, Tmin, Tmoy) durant le cycle de la culture en 2023 ................ 42
Figure 18. Pluviométrie durant le cycle de la culture en 2023.................................................... 43
Figure 19. Rayonnement solaire durant le cycle de culture en 2023 ........................................... 43
Figure 20. La pomme de terre (la variété « Rudolph ») ............................................................. 44
Figure 21. Semis de la pomme de terre ..................................................................................... 44
Figure 22. Sonde tensiométrique et tensiomètre ........................................................................ 45
Figure 23. Dispositif expérimental pour l’étude du Mg sur la pomme de terre ........................... 48
Figure 24. Application Foliaire du magnésium à l’aide du pulvérisateur à dos .......................... 49
Figure 25. Scan des folioles pour la mesure avec le logiciel Mesurim. ...................................... 50
Figure 26. Mesure de la CCI par le Chlorophyllomètre (CCM 200 Réf : OptiScience) .............. 50
Figure 27. Mesure par DUALEX (Réf : FORCE-A,Inc., Orsay, France) ................................... 51
Figure 28.Poromètre (Réf : DECAGON DEVICES, Inc). ......................................................... 52
Figure 29. Logo de APSIM NG ................................................................................................ 55
Figure 30. Diagramme en Araignée représentatif des modules et moteur de APSIM (Briak &
Kebede, 2021) ........................................................................................................................... 56
Figure 31. Champs d’application du modèle de la pomme de terre dans APSIM surligné en Jaune
(source : APSIM ; https://www.apsim.info/) .............................................................................. 60
Figure 32:Indicateurs pour la Calibration et la Validation du modèle APSIM-Potato ................. 66
Figure 33. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur la hauteur de la tige de la pomme de terre
avant la floraison (a) et en fin floraison (b). Les barres d’erreurs représentent l’écart type (n=50).
Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significatives.................................................. 68

XIV
Figure 34. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur la Surface foliaire de la pomme de terre.
Les barres d’erreurs représentent l’écart type (n=15). Les valeurs suivies de la même lettre ne sont
pas significativement différentes. ............................................................................................... 69
Figure 35. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur l’indice de chlorophylle (CCI) de la pomme
de terre durant la floraison (a) et en fin floraison (b). Les barres d’erreurs représentent l’écart type
(n=200). Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas ......................................................... 70
Figure 36. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur la Conductance stomatique de la pomme de
terre durant la floraison (a) et en fin floraison (b). Les barres d’erreurs représentent l’écart type
(n=15). Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significatives ..................................... 72
Figure 37. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur la fermeté de la pomme de terre. Les barres
d’erreurs représentent l’écart type (n=50). Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas
significativement différentes. ..................................................................................................... 75
Figure 38.Comparaison entre les durées des stades phénologiques simulés et observés ............. 80
Figure 39.Comparaison entre le nombre de feuilles simulé et observé ....................................... 80
Figure 40.Comparaison entre la hauteur simulée et observée..................................................... 81
Figure 41.Comparaison entre la biomasse aérienne simulée et observé ..................................... 81
Figure 42.Comparaison entre la surface foliaire simulée et observée. ........................................ 82
Figure 43.Comparaison entre la biomasse sèche des tubercules observée et simulée ................. 83
Figure 44. Effet de la date de semis sur l’évolution de la biomasse de la pomme de terre .......... 84
Figure 45.Évolution du rendement simulé de 2004-2006 pour les dates de semis différentes ..... 85
Figure 46.Variations de la pluviométrie sur le rendement de pomme de terre ............................ 86
Figure 47.Variations de la température sur le rendement ........................................................... 86

XV
Introduction générale

La pomme de terre est un aliment de base dans l’alimentation humaine. Elle est l'une des principales
cultures vivrières au monde après le blé, le maïs et le riz, et est cultivée dans plus de 125 pays du
monde (Borus, 2016). Elle représente une source essentielle de nourriture pour des millions de
personnes et constitue également une culture commerciale cruciale pour de nombreux agriculteurs.
Au Maroc, la pomme de terre est la principale culture légumière, tant en termes de superficie que
de production. Elle est cultivée à la fois pour le marché national et pour l'exportation. La
consommation locale de pomme de terre est en moyenne de 35 à 40 kg/habitant/an.

La qualité et la quantité des rendements de pommes de terre dépendent de nombreux facteurs, tel
que de la disponibilité des éléments nutritifs dans le sol. L’agriculteur se focalise le plus souvent
sur l’apport d’engrais à base d’azote (N), phosphore (P) et potassium (K) tout en ne mettant pas
l’accent les autres éléments. Au cours des dernières années, les éléments secondaires, autrefois
considérés comme marginaux, ont pris une place centrale dans les préoccupations agricoles. Parmi
ces éléments, le magnésium joue un rôle particulièrement essentiel et important pour la pomme de
terre. Une carence sévère en Mg peut réduire le rendement de jusqu’à 15 % (Yara, 2021)
Les sols argilo-calcaires sont courants dans la région de Fès-Meknès où s’est déroulée notre étude.
Ces sols, caractérisés par leur texture fine et leur teneur élevée en calcium, peuvent présenter des
déficiences en magnésium biodisponible pour la plante, ce qui peut avoir un impact négatif sur la
croissance et le rendement des pommes de terre.

D’autre part, la modélisation de la croissance des cultures est devenue un outil précieux pour les
chercheurs et les agronomes, permettant de simuler de l’impact des pratiques agricoles ou du choix
des systèmes de culture sur le fonctionnement et les performances du système climat-sol-plante
(Loyce et Wery, 2006). En combinant des données expérimentales avec des modèles de croissance
des plantes, il est possible d'optimiser les pratiques agricoles pour améliorer les rendements et la
qualité des cultures.

C’est dans ce cadre que s’inscrit ce projet de fin d'études avec deux objectifs principaux. Tout
d'abord, nous évaluerons l'effet de la fertilisation foliaire magnésienne sur la pomme de terre dans

1
les sols argilo-calcaires. Nous utiliserons différentes doses de sulfate de magnésium (MgSO4-16
% MgSO4) avec un témoin sans apport foliaire de magnésium. Les apports de magnésium seront
effectués en deux temps : avant et après la floraison. L'objectif est de déterminer la dose optimale
de MgSO4 pour obtenir un rendement optimal en termes de quantité et de qualité des pommes de
terre.

Ensuite, nous utiliserons le logiciel de modélisation APSIM Next-Generation pour simuler la


croissance et le rendement de la pomme de terre en prenant en compte divers facteurs tels que les
conditions climatiques, la phénologie de la croissance, les pratiques agricoles et les caractéristiques
du sol. Cette modélisation nous permettra de comparer les résultats avec les observations sur le
terrain, afin d'évaluer la précision du modèle et de mieux comprendre les interactions entre les
différents facteurs et la croissance réelle de la pomme de terre.

2
Chapitre I : État de
connaissances générales sur la
thématique

3
1. Généralités sur la pomme de terre
La pomme de terre (Solanum tuberosum L.) est une culture angiosperme appartenant à la classe
des dicotylédones, famille des Solanacées, du genre Solanum. La famille comprend 1000 espèces
dont plus de 200 sont tubéreuses (Dore et al., 2006). C’est une espèce herbacée vivace par ses
tubercules, mais cultivée comme culture annuelle (Rousselle et al., 1996).

1. Importance de la filière de la pomme de terre dans le monde et au Maroc


1.1. Importance de la pomme de terre dans le monde
La Pomme de Terre est cultivée dans plus de 150 pays et joue un rôle clé dans le système
alimentaire mondial. C’est la principale denrée alimentaire non céréalière au monde ; elle vient en
quatrième position après le blé, le riz et le maïs, et constituent une base de l’alimentation humaine
(Faostat, 2015).

La Production mondiale a connu une hausse remarquable de 30 millions de tonnes durant les 10
dernières années. Cependant, on assiste à une baisse remarquable de la superficie mondiale qui
était de 18 millions ha en 2010, puis a chuté jusqu’à 16 millions ha en 2021 (Faostat, 2022). On
peut expliquer l’augmentation de la production par les efforts dirigés vers l’amélioration du
rendement chez les agriculteurs, et la diminution de la superficie par la conversion des systèmes de
production et l’augmentation du coût de production. En 2013, la production mondiale de pommes
de terre est estimée à 368,1 millions de tonnes, pour une surface cultivée de 19.4 millions
d’hectares, soit un rendement moyen de 18.9 tonnes par hectare. Ce chiffre n’inclut pas les plants
(semences) qui représentent 32.2 millions de tonnes. En 2021, la production s’élève à 376 millions
de tonnes environ avec une superficie de 18,1 millions d’hectare cultivées partout dans le monde
(Figure 1 ) (Faostat, 2015).

4
Figure 1. Production et superficie de la pomme de terre dans le monde en fonction des années
(FAOSTAT 2023)

Dans les pays développés, la consommation de pommes de terre augmente considérablement et


représente plus de la moitié de la récolte mondiale. Au vu de sa facilité à cultiver et de sa teneur
énergétique élevée, c'est une culture commerciale précieuse pour des millions d'agriculteurs.

L'Asie et l'Europe sont les plus grands producteurs de pomme de Terre, représentant plus de 80%
de la production mondiale et le reste de la production est partagé entre l'Afrique et l'Amérique avec
7,7% et 11,4% respectivement (Figure 2).

Figure 2. Production de la pomme de terre par continent (Faostat 2023)

Selon les données sur l'alimentation et l'agriculture (Faostat, 2020), des pays tels que la Chine,
l'Inde, la Russie, les États-Unis et l'Allemagne étaient les principaux producteurs de pommes de
terre. La Chine est actuellement le premier producteur mondial de pommes de terre (Figure 3). Sur

5
la base des données de Faostat (2023) la production de pommes de terre dans le pays était de 75,6
Millions de tonnes en 2019 et de 94,36 Millions de Tonnes en 2021. Il est directement suivi par
l'Inde avec 54,23 Million de Tonnes. L’Ukraine se place en troisième position avec une production
de 21,36 Million de Tonne en 2023. Quant à la Russie, la culture de la pomme de terre est présente
dans tout le pays avec une production de 18,30 Millions de Tonne. L’Allemagne est en tête de la
production de la pomme de terre dans l’Union Européenne en 2021 avec un total de 11,31 millions
de tonnes de pommes de terre. Il est le plus grand producteur et représente 21,2 % de la production
de l'Union Européenne, suivie par la Pologne (16,4 %), la France (15,7 %), les Pays-Bas (12,7 %)
et la Belgique (7,2 %) (Faostat, 2020).

Figure 3. Principaux Grands pays Producteurs de la pomme de terre au monde (FAO STAT 2023)

1.2. Importance de la pomme de terre au Maroc


Le Maroc est le troisième pays producteur de pomme de terre au Maghreb. La filière occupe une
superficie se situant aux alentours de 60.000 ha par an, soit 23 % de la superficie maraîchère
globale, et produit chaque année en moyenne 1,7 million de tonnes. En 2021, la production annuelle
était de 1,6 million de tonnes pour une superficie d’environ 52 mille ha cultivée, soit un rendement
moyen de 31T/ha. Ce qui est à peine suffisant pour le marché interne, car les exportations étaient
estimées auparavant à environ 100.000 tonnes par an pour fléchir en 2019 à 10.000 tonnes

6
seulement (Faostat,2020). Les superficies et les productions de la pomme de terre n’ont connus
aucun changement considérable sur les dix dernières années. La superficie varie entre 60 et 65
Milles ha, la production elle-même divers entre 1,5 et 2 tonnes (Figure 4).

Figure 4. Superficie et Production de la pomme de terre Au Maroc

2. Description botanique
2.1. La partie aérienne
 Tiges : la plante est composée d’une tige principale et deux ou plusieurs tiges latérales avec
un port plus ou moins dressé (Khedir et Letoufa, 2008). Le nombre de tiges est influencé
par le calibre du tubercule, son âge physiologique ainsi que par les conditions de
conservation et de germination (BAMOUH, 2006). Les tiges principales présentent une
dominance apicale par rapport aux autres et déterminent le rendement en tubercule (Jong et
al., 2011).
 Feuilles : les feuilles de la pomme de terre sont alternes, de types composés, constitués de
3 à 5 paires de folioles de taille hétérogènes. Le pétiole est terminé par une foliole unique,
imparipennée (Neggaz, 1991). Leur différence d’aspect et de coloration permet de
caractériser les différentes variétés (Bamouh, 1999).
 Fleurs : elles sont généralement regroupées en cyme axillaires et composées de 8 à 10
fleurs qui sont rarement fructifères. L’abondance de la fructification dépend de la variété.
Les fleurs ont pour la plupart du temps les couleurs suivantes : blanche, rose, bleue ou

7
violacé (Jong et al., 2011). La fleur est constituée de 5 sépales, 5 pétales et 5 étamines
(Grison, 1983).
 Fruits : ils sont sous forme de baie et contiennent des graines plates et blanchâtre souvent
stériles. Chaque baie peut renfermer plusieurs dizaines de graines qui sont généralement
utilisées en amélioration génétique afin d’obtenir de nouvelles variétés (Soltner, 2005).

2.2. La partie souterraine


 Racines : la pomme de terre possède de nombreuses racines adventices fasciculées
(Rousselle, Robert, et al., 1996). Elles prennent naissance dans différents endroits : au
niveau des nœuds enfouis des tiges feuillées, des nœuds des stolons ou encore des yeux des
tubercules (Boufares, 2012).
 Stolons : ce sont des tiges souterraines courtes encore appelées rhizomes. Leur extrémité
se renfle en tubercule (Soltner, 1979).
Tubercule : c’est une tige souterraine de réserves t. La forme et la taille du tubercule se
varient d’une variété à une autre. Il peut être rond oblongue ou long et plus ou moins aplati.
Comme toutes les tiges, le tubercule porte des bourgeons appelés les « yeux » qui sont
situés dans de petites dépressions. En se développant, ces bourgeons donnent les germes et
les futures tiges aériennes (Boufares, 2012). Ces tubercules sont les organes de conservation
permettant de classifier la pomme de terre parmi les vivaces à multiplication végétative
(Soltner, 1979).

8
Figure 5. Morphologie de la pomme de terre (FAO, 2008)

3. Cycle physiologique de la pomme de terre


3.1. Le repos végétatif
Après la récolte, et peu importent les conditions de température et d'humidité, la majorité des
variétés de pommes de terre atteignent une période où les tubercules ne germent pas. On parle de
la période de dormance dont la durée dépend fortement des conditions de culture, de stockage et
surtout de température (Péron, 2006).

3.2. La germination
La germination est la phase où la croissance des germes a lieu si les conditions du milieu sont
réunies. Selon l’échelle BBCH (Bayer, BASF, Ciba-Geigy, Hoechst), ce stade est accompli lorsque
les plantes émergentes : « les tiges et les cotylédons percent la surface du sol ». Les plantes de
pommes de terre émergent normalement au cours des trois premières semaines de la mise en
culture. (Blom-Zandastra, 2017). Afin de favoriser la germination, les bulbes de graines peuvent
être traités chimiquement ou exposés à une alternance de chaleur et de froid (Lahouel, 2015).

9
3.3. Le développement végétatif
Cette étape se caractérise par la formation des premières tiges aériennes et l’apparition des
premières feuilles, dans le même temps que les racines commencent leur élongation (Grison, 1983).
Durant cette période, la plante est dépendante des réserves du tubercule mère (Benhards (1998).
Lorsque la surface foliaire atteint 300–400 cm², les plantes deviennent autotrophes ((Rousselle et
al., 1996).

3.4. La tubérisation
Ce phénomène de tubérisation commence d’abord par un arrêt d’élongation des stolons après une
période de croissance (Chabah, 2016). Au bout d’un temps variable selon, la variété et le milieu,
les extrémités des stolons cessent de croitre et se renflent pour former les ébauches de tubercules.
Les tubercules continuent leur grossissement tant que la partie végétative de la plante n’entre pas
en sénescence. Outre la multiplication cellulaire, le grossissement des ébauches de tubercules
s’effectue également par accumulation dans les tissus des substances de réserve synthétisées par le
feuillage. Ce grossissement ralentit et s’arrête au cours de la sénescence du feuillage (Bernhards,
1998). Le développement des tubercules varie énormément entre les tubercules d’une même plante.
Une hiérarchie s’établit entre ces organes de stockage qui entrent en compétition pour les
nutriments : les tubercules qui ont une croissance rapide limitent le développement des autres
(Verhees, 2002).

3.5. Maturation des tubercules et sénescence de la plante


Cette phase dure environ trois semaines (Error! Reference source not found.) pendant laquelle
la peau définitive du tubercule se forme et durcit. Quant à la plante, elle devient sénescente, les
feuilles chutent et le système racinaire s’affaiblie. (Daoud et Doudou, 2017).

10
Figure 6. Stades de Développement de la Pomme de Terre. (SOLTNER, 2005)

4. Exigences pédoclimatiques de la culture


4.1. Exigences climatiques
 Température

La pomme de terre, une plante de saison froide peut être cultivée sur de hautes altitudes (jusqu’à 1
900 m). Elle préfère un climat équilibré, un zéro de végétation autour de 8°C et un besoin en eau
maximal depuis la floraison à la tubérisation (Agridea, 2007). La température est un facteur limitant
dans le développement végétatif et du tubercule. L’optimum de croissance des tubercules se situent
aux alentours de 18°C le jour et 12°C la nuit avec des jours courts (12h). Une température du sol
supérieure à 25 C ° est défavorable à la tubérisation (Toumi, 2014). Le développement végétatif
est favorisé par des températures élevées supérieures à 25 °C durant les jours longs (entre 14H et
18H) (Elliseche, 1996 ; Skiredj et Elatir, 2002).

 Lumière

La pomme de terre est une plante héliophile, ses besoins en lumière sont donc importants, surtout
pendant la phase de croissance. Ce facteur est très déterminant pour la photosynthèse afin d’assurer

11
la richesse des tubercules en fécule. La croissance végétative de la pomme de terre est favorisée
par une photopériode élevée à raison de 14 à 18h/jour. Tandis qu’une photopériode inférieure à 12
h favorise la tubérisation. L’effet du jour long peut être atténué par les basses températures
(Chabah, 2016).

 L’humidité

La pomme de terre exige une humidité abondante et régulière. Les besoins en eau de la plante se
situent entre 400 et 600 mm selon le climat, le type du sol et la longueur du cycle. Durant la phase
de germination, les tubercules mères doivent être entourés de sol humide, mais pas mouillée
(Bamouh, 1999). Mais après la levée, la pomme de terre est particulièrement sensible aux déficits
et à l’irrégularité d’alimentation en eau. La principale cause est la faiblesse naturelle de son système
racinaire ((Rousselle et al., 1996). Dans des meilleures conditions, elle a besoin de 300 grammes
d’eau pour former un gramme de matière sèche en période de forte tubérisation (Nedjar, 2000).

4.2. Exigences édaphiques


 Structure et texture du sol

La plupart des sols sont convenables à la culture de la pomme de terre à condition qu’ils soient
bien meubles, aérés, profonds, fertiles, riches en matières organiques bien décomposées et
suffisamment alimentées en eau. De manière générale, la pomme de terre pousse mieux sur des
sols qui ont une texture plus ou moins grossière, c’est-à-dire à textures sableuses ou limono-
sableuses que sur des sols fins et meubles (textures argileuses ou limono-argileuses). Dans ce
dernier cas, l'expansion des tubercules est entravée (Bamouh, 1999).

 Ph

La nature du sol influence beaucoup la qualité des tubercules et les rendements. La pomme de terre
peut donner de bons rendements dans les sols légèrement acides (pH = 5,5 à 6) ; néanmoins elle
peut s’adapter aux sols faiblement alcalins. Une alcalinité excessive peut entrainer le
développement de la galle commune sur le tubercule (Bamouh, 1999).

 Salinité

La pomme de terre est assez tolérante à la salinité des sols ou de l’eau d’irrigation par rapport aux
autres cultures, surtout maraîchères. Mais un taux de salinité élevé peut empêcher l’absorption de

12
l’eau par le système racinaire (Haverkorte et al., 1994 ; Bamouh, 1999). Le problème de la salinité
du sol peut être réduit en la lessivant par une irrigation à l’eau douce (Chibane, 1999). Son niveau
de tolérance varie de 1,5 à 2 g/l de NaCl (Maas, 1986).

5.Techniques culturales de la pomme de terre


5.1. Préparation du sol
La préparation du sol a pour but d’assurer un bon contact entre la plante (ou tubercule) et le sol. En
effet la levée et le développement racinaire risquent de tarder généralement si le sol est mal préparé.

 Le sol doit être préparé sur une profondeur d’au moins 25-30 cm et la couche meuble

permettra d’aérer le sol, d’assurer un bon développement racinaire afin de faciliter


l’opération du buttage (Achbani El Hassan, 2016).

 Un épandage de la fumure organique et des engrais phospho-potassiques enfouis à l’aide

d’une cover crop est également nécessaire (Bamouh, 1999).

 La confection des lignes ou le billonnage est réalisé par la suite (Achbani El Hassan, 2016).

5.2. Plantation
Elle varie en fonction de la zone de production, de la nature des sols, des conditions climatiques et
de la variété choisie ; la pomme de terre est cultivée en trois saisons différentes comme suit :

 Primeurs: plantation 15 November – 15 Janvier.

 Saison: plantation 15 Janvier -15 mars.

 Arrière-saison : 15 août -15 Octobre (Boufares, 2012).

Une plantation correcte permet d’avoir une levée rapide et un aspect homogène de la culture. Le
tubercule doit être suffisamment grand pour faire face à la demande nutritive du tubercule même.
Un bon calibre est aussi favorable contre les mauvaises conditions (Achbani El Hassan, 2016)).

 Préparation de plante

La plantation n’a lieu qu’après que la dormance soit totalement levée. L’utilisation des semences
non pré germés engendre un retard de l’émergence et donne des plantes mono tiges et par la suite
un rendement faible. La préparation des plants conduit à une émergence uniforme et rapide et
également à des plantes polytiges et enfin à un rendement élevé. Pour assurer une bonne préparation

13
des plants, il faut nécessairement procéder au retrait du frigo 2 à 3 semaines avant la plantation. Si
la germination est déjà démarrée, il faudrait éliminer le germe apical afin d’inhiber la dominance
apicale et ainsi accélérer les germes latéraux. (Achbani El Hassan, 2016).

 Densité de plantation

La densité de plantation chez la pomme de terre est représentée par le nombre de tiges/m².
L’optimal pour est de 15 à 20 tiges/m² pour avoir une bonne occupation du sol. Une semence de
calibre 35-55 mm qui a pré-germé produit approximativement 5 à 6 tiges principales. Généralement
on place 4 semences/m², avec une distance de 70cm entre lignes et 30 cm entre plants. On a donc
besoin d’environ 2000 à 2500 Kg de semences par hectare selon les calibres (Achbani El Hassan,
2016).

 Profondeur de plantation

Les tubercules doivent être plantés à une profondeur uniforme qui dépend du type de sol, des
conditions climatiques et de l’âge physiologique des plants. D’une part, pour un sol lourd et
humide, la plantation superficielle de 5 à 6 cm est préférable dans la mesure où les tubercules mères
ne s’épuisent pas avant que les germes puissent atteindre la surface du sol. D’autre part, pour des
sols légers secs, une plantation profonde est conseillée (10 cm environ). En ce qui concerne les
plants physiologiquement vieux, qui sont relativement faibles et s’épuisent rapidement, il est
préférable de les planter superficiellement dans un sol humide (Bamouh, 1999).

5.3. Irrigation
La pomme de terre est très sensible à la fois au déficit hydrique et à l’excès d’eau. En effet, une
courte période de sécheresse peut affecter sérieusement la production. De même un excédent d’eau
entraîne facilement l’asphyxie des racines et la pourriture des tubercules. Une forte humidité
favorise aussi le développement du mildiou. Un manque ou un excès d'eau peut avoir un impact
significatif sur les rendements de pommes de terre (Aksic et al., 2014 ; Matteau et al., 2019). Pour
cette raison, la gestion de l'irrigation dans la culture de la pomme de terre doit être précise en termes
de quantité d'eau appliquée et de qualité, de moment de l'application et de régularité tout au long
de la saison pour espérer un bon rendement.

14
 La dose d’irrigation

Les besoins hydriques de la culture se situent entre 400 et 600 mm selon, les conditions climatiques,
le type de sol et la longueur du cycle (Bamouh, 1999). Ils se situent aux environs de 3 à 4 mm d’eau
/jour avant la tubérisation et de 5 à 6mm/jour dès la formation des tubercules. Les besoins totaux
atteignent environ 455 mm (Patrice, 2003).

 La fréquence d’irrigation

La quantité d’eau nécessaire à la pomme de terre est faible au cours de sa germination. En effet, le
tubercule mère doit être entouré du sol humide, mais ne doit pas être mouillé. Mais à partir de la
germination a la formation entière du tubercule, (60 à 90 jours) après plantation, l’irrigation doit
être faite à intervalle très court et régulier. On arrête l’irrigation 10 à 15 jours avant la récolte
(Bamouh, 1999).

 Qualité de l’eau d’irrigation

Les pommes de terre sont relativement sensibles à la présence de sel. Une concentration de 4 g/L
de NaCl dans l'eau d’irrigation peut causer jusqu'à 50 % de perte de rendement. Des brûlures des
feuilles peuvent également être observées dans le cas d’irrigation par aspersion avec de l'eau salé
(Bamouh, 1999).

5.4. Fertilisation
La pomme de terre est une culture très exigeante en N, P, K, calcium et magnésium (Westermann,
2005). La fertilisation demeure l’un des facteurs les plus importants pour avoir une bonne
production car le cycle de la culture est très court avec une croissance végétative rapide et un
système racinaire pas très profond. Chacun des principaux éléments minéraux agit différemment
sur le développement des organes de la plante (Figure 7).

15
Figure 7. Évolution de l’absorption de N, P et K par la pomme de terre (Stark et al, 2004)

5.4.1. L’azote (N)


L’azote a un rôle central dans le métabolisme des plantes en tant que constituant des protéines, des
acides nucléiques, de la chlorophylle, des coenzymes, des 7 phytohormones et des métabolites
secondaires (Hawkesford et al., 2012).

En culture de pomme de terre, l’azote favorise le développement du feuillage, puis la formation et


le grossissement des tubercules. Quand il est utilisé en excès, il augmente le rapport tiges/racines
qui peut avoir un impact négatif sur l'acquisition d'autres nutriments et même de l'eau. La plante a
tendance à privilégier la croissance foliaire au détriment des tubercules. Ainsi, la maturité est
retardée, la teneur en matière sèche est diminuée et la teneur en nitrates est augmentée (Zebarth et
al., 2004 ; Bucher et Kossmann, 2007). L’application de l’azote doit être réalisée au niveau des
billons, tout en évitant le contact direct entre les plantes. Il s’accumule dans un premier temps dans
le feuillage de la plante, avant de commencer à migrer vers le tubercule au fur et à mesure du
grossissement (Bamouh, 1999)

5.4.2. Le phosphore (P)


Selon Condron (2004), l'un des plus grands défis de l'agriculture moderne en ce qui concerne la
qualité du sol est de trouver un équilibre entre l'application de phosphore (P) nécessaire pour
soutenir la production agricole tout en minimisant les effets néfastes sur l'environnement. Le
phosphore est un élément essentiel des molécules d'acides nucléiques et des adénosines phosphates,
16
jouant un rôle crucial dans le transfert d'énergie et le transport des glucides dans les cellules des
feuilles (Hawkesford et al., 2012).

Un approvisionnement adéquat en phosphore favorise la croissance précoce en stimulant le


développement racinaire et en accélérant la maturation des tubercules. Il est également
indispensable pour la production de fleurs, de fruits et de graines (Westermann, 2005). Le
phosphore influence également la synthèse de l'amidon dans les tubercules (Stark et Love, 2003)
et le nombre de tubercules par plante (Rosen et Bierman, 2008).

5.4.3. Le potassium (K)


Le potassium (K) existe principalement sous forme d'ion libre ou de cation adsorbé, contrairement
à l'azote et au phosphore qui sont des éléments structuraux (protéines, acides nucléiques,
phospholipides, ATP, etc.…) (Lindhauer, 1985). Une meilleure disponibilité en potassium favorise
la croissance des feuilles aux premiers stades de développement et prolonge la période de
végétation (Bansal et Trehan, 2011).

Le potassium remplit également plusieurs fonctions dans la plante, telles que l'activation des
enzymes, l'ouverture des stomates, la photosynthèse, l'osmose, la régulation de l'eau et la
turgescence cellulaire (Dampney et al., 2011 ; Hawkesford et al., 2012). Une disponibilité adéquate
en potassium favorise le taux et la durée de croissance des tubercules, la hauteur et la vigueur des
plantes, ainsi que leur résistance à la sécheresse, au gel et aux maladies. Le potassium influence
également la qualité des tubercules en termes de taille, teneur en matière sèche et en amidon, qualité
de cuisson, durée de conservation et sensibilité aux dommages physiques (Imas et Bansal, 1999).

L'absorption de potassium varie en fonction du stade de développement de la culture. Les besoins


en potassium de la pomme de terre sont plus élevés que ceux de la plupart des autres cultures
importantes (Dampney et al., 2011). De plus, la quantité de potassium absorbée est plus importante
que celle d'azote et de phosphore. La quantité prélevée de potassium est 1,5 fois supérieure à celle
de l'azote et de 4 à 5 fois supérieure à celle du phosphore (Tableau 1) (Stark et al., 2004 ; Bansal
et Trehan, 2011).

17
Tableau 1. Exportation en éléments nutritifs de la pomme de terre pour un rendement de 25T/Ha
(Bamouh, 1999)

Éléments nutritifs Quantité à apporter (Kg/Ha)


N 160
P2O5 45
K2O 275
MgO 50
CaO 70

5.3.4. Calcium
C’est l’un des éléments les plus abondants dans le sol qui peut en contenir en quantités suffisantes
pour la bonne croissance des plantes. Mais les sols sableux et acides qui sont habituellement utilisés
pour la culture de la pomme de terre ont des réserves de calcium échangeable faibles. Des
déficiences peuvent alors subvenir pour la culture. Le calcium dans le sol se trouve sous forme de
calcaire (plus ou moins actif) ou calcium échangeable lié au complexe argilo-humique (agriculture
du Maghreb,2017). La majorité des sols du Saïs dérivent des calcaires lacustres et des sables dits
fauves. Ces derniers reposent sur des marnes tortoniennes intercalées avec des grés et des
conglomérats (Touhtouh et al, 2014). Au Maroc, l’excès de calcaire actif dans les sols peut être
susceptible de produire la chlorose ferrique due à une déficience en fer et une compétition entre le
magnésium et le calcium. En effet, dans les sols calcaires et particulièrement sur craie, la
concurrence des cations Ca2+ réduit aussi l’offre du sol en magnésium (Habib Mhamdi, 2012). De
plus, dans la solution du sol, le Ca2+ est en compétition avec le NH4+ et le K+ (Gagnon, 2007).
La nutrition en calcium et en manganèse est très liée donc, la présence de calcaire s'entraîne dans
le sol une diminution de la disponibilité en manganèse manganeux.

5.4.5. Magnésium
Voir chapitre 2.3. ; page : 29

18
5.5. Entretien de la culture
 Buttage

Le buttage a pour but essentiel d'assurer une bonne nutrition de la plante, de favoriser le
grossissement des tubercules et de faciliter l'arrachage mécanique. Il contribue également à
protéger les tubercules contre les attaques de mildiou et de teigne (Ameur Fatah, 2011). En règle
générale, deux buttages sont nécessaires au cours du cycle végétatif de la culture surtout en terre
ayant tendance à s'entasser (sols argileux ou limoneux). Le dernier buttage doit être réalisé au plus
tard lorsque la végétation a atteint 15 à 20 cm de hauteur, afin de ne pas ralentir sa croissance en
sectionnant des racines et des stolons (Ameur Fatah, 2011). Le buttage peut être réalisé
manuellement à l'aide d'une houe ou mécaniquement à l'aide d'outils à disque ou à socs en ramenant
de la terre autour des plants à partir des interlignes de manière à former une butte (Itcmi, 2002).

 Binage

L'opération consiste à arracher toutes les mauvaises herbes entre les lignes avec la charrue et la
sape entre les plantes. Le premier binage est effectué 2 à 3 semaines après la levée (Chibane,1999)
et est répété si nécessaire. Il faut veiller à ne pas toucher le système racinaire et les tubercules
nouvellement formés.

5.6. Les maladies et les ravageurs de la pomme de terre

La pomme de terre est l’une des plantes des plus attaquées par les maladies cryptogamiques,
bactériennes et virales qui surviennent généralement à la suite de blessures, occasionnées par des
ravageurs ou lors de la récolte (Bamouh, 1999). Le tableau ci-dessous regroupe les maladies et
ravageurs fréquents chez la pomme de terre et leur traitement (Achbani, 2016).

19
Tableau 2.Principaux ravageurs et maladies de la pomme de terre (Achbani, 2016)

Maladie/Ravageur Symptômes Moyens de lutte


Maladies Mildiou Apparition sur la face Utiliser des semences saines,
supérieure des feuilles des éliminer les tas de déchets de
tâches décolorées, brunâtres, pomme de terre issus de la
d’aspect huileux et présence récolte précédente, ou traiter
d’un duvet blanc sur la face chimiquement qui reste la
inférieure méthode de lutte la plus
efficace.
Alternariose Apparition sur feuilles de la Éviter les stress nutritionnels
brun base des tâches nécrotiques provoquant une sénescence
(Rhizoctonia dispersées, bien délimitées, accélérée, utiliser les
solani) brunes à noires et à bords traitements anti-mildiou
anguleux de taille variable efficaces sur Alternaria
Rhizoctone Manque ou retard à la levée, Éliminer les débris de végétaux
apparition de nécroses sèches (source d’inoculum primaire)
sur la partie souterraine des
tiges ou des stolons.
Gale Présence de gale plate ou Utiliser des cultivars résistants.
commune superficielle dite type liégeux. Éviter un sol à pH élevé, sec,
Présence de gales profondes sablonneux ou à texture
dites type à pustules. grossière. Pratiquer les
rotations de 2 à 3 ans.
Ravageurs Taupins Utiliser les insecticides du sol
au moment de la plantation.
Noctuelles Les jeunes chenilles Maintenir le champ propre
terricole consomment les premières avant la transplantation et
feuilles ou cisaillent les apex. pendant la période de
Les larves rongent le collet. croissance au moyen de
Ceci provoque le fanage et le sarclages ou binages fréquents.

20
dessèchement des plantes Utiliser les traitements
attaquées chimiques adéquats.

5.7. Récolte et conservation


Il est recommandé d’arrêter l’apport de l’eau à la parcelle 15 jours avant la récolte, afin de favoriser
la maturation et préparer la récolte. La récolte peut s’effectuer manuellement ou mécaniquement à
l’aide d’une arracheuse (Achbani El Hassan, 2016)). La maturité est indiquée par le jaunissement
des feuilles inférieures, dessèchement des tiges et la fermeté de la peau de tubercule. L’arrachage
des tubercules est une opération délicate qui influence la qualité de présentation et l’aptitude à la
conservation des tubercules. Les arracheuses mécaniques actuelles permettent d’arracher les
tubercules en limitant le risque de meurtrissures et en éliminant la terre, les mottes, les cailloux et
les fanes desséchés (Delaplace,2007).

Pour assurer une bonne conservation, seuls les tubercules non blessés sont à conserver. Les
conditions idéales de conservation sont les suivantes:

 Pour la température : 02 à 04° C pour la pomme de terre de semences, 04 à 08°C pour la


pomme de terre de consommation

 Pour l’Humidité relative : 90 à 95 % tout en évitant l’accumulation de CO2 par ventilation

(Bamouh, 1999).

2. La fertilisation magnésienne
1. Le magnésium dans le sol
1.1. Formes de magnésium disponible dans le sol
Selon Senbayram et al.,(2015), le magnésium est un constituant commun à de nombreux minéraux
et comprend environ 2% de la croûte terrestre. 90 à 98% du Mg du sol est incorporée dans la
structure du réseau cristallin des minéraux et, par conséquent la majeure partie n'est pas directement
disponible pour l'absorption par les plantes. La teneur totale en Mg dans les sols varie
considérablement entre 0,05% et 0,5 % en raison de la forte variation de la teneur en Mg dans le
matériau d’origine et du degré d’altération (Gransee et Führs, 2013). De nombreux minéraux
communs du sol contiennent du Mg tel que l'amphibole, la biotite, le chlorite, la dolomite, la

21
montmorillonite, l'olivine, le pyroxène, la serpentine et la vermiculite. Les réserves de Mg
biodisponibles proviennent des apports par altération de ces minéraux. Par conséquent, les sols qui
se sont développés à partir de roches à gros grains pauvres en ces minéraux ont tendance à être
pauvres en Mg (Senbayram et al., 2015).

Le Mg du sol est souvent subdivisé en quatre fractions : rapidement échangeable, lentement


échangeable (soluble dans l'acide), complexe organique et formes structurelles (Mayland et
Wilkinson 1989). Aussi, selon (Derouich, 2004), le magnésium estimé dans les sols se trouve sous
plusieurs formes :

 Le magnésium soluble : La forme soluble est l’ion Mg2+ dont le diamètre et la double
charge déterminent l’essentiel de ses propriétés dans le sol comme dans les organismes
vivants. Dans la solution du sol, l'ion Mg²+ s'hydrate plus que Ça²+ et K+ et son hydratation
atténue la force de sa double charge. Le travail effectué par Alston (1972) a montré que la
concentration du magnésium soluble dans l’eau varie de 11,5 à 138 mg/1.
 Le magnésium échangeable : Par définition, le Mg échangeable retenu sur les sites
d’échange des composantes de la CEC est celui capable d’être échangé par les cations des
solutions de sels ajoutées aux sols. Les sols varient largement dans leur teneur en Mg
échangeable (Simard et al., 1992).
 Le magnésium fixé : Les modalités du phénomène de fixation des cations par les argiles
sont complexes. Le magnésium est peu retenu par le Complexe Argilo Humique et s’avère
donc relativement lessivable, en particulier sur des sols à faible CEC (capacité d´échange
cationique) avec un pH faible.
 Le magnésium structural ou minéral : Dans le sol une partie importante du magnésium
est engagée dans des minéraux primaires peu altérés, et n’est pas disponible pour les
végétaux. L’altération des roches-mères au cours de la formation des sols a conduit à
l’entraînement par l’eau d’une fraction importante du magnésium initial selon Barber
(1984) et Lindsay (1979). Cette fraction du magnésium rentre dans la constitution des
minéraux (Mg structural) déterminée par digestion avec des acides forts.

1.2. Conditions favorisant la carence en Mg

 La texture du sol : elle constitue une variable clé qui affecte le Mg disponible pour les
plantes. Comme le Mg est situé dans les minéraux inclinés et associé aux sites d'échange
22
de cations sur les surfaces argileuses, les sols argileux contiennent suffisamment de Mg
pour répondre aux besoins des plantes généralement, alors que les sols sableux sont
souvent déficients en Mg (Mayland et Wilkinson, 1989).

 Le PH du sol : Un sol avec un pH élevé peut entraîner une carence en magnésium. De


même, les sols acides peuvent présenter une faible disponibilité en magnésium en raison
de la formation de complexes insolubles (Mayland et Wilkinson, 1989). Des études telles
que celles de Chan et al. (1979) et Hailes et al. (1997) ont démontré que le magnésium
encore échangeable à un pH inférieur à 6,0 devient non échangeable lorsque le pH du sol
augmente à 6,5. Les sols acides (pH <5) peuvent également libérer des niveaux élevés
d'aluminium échangeable, nuisible aux plantes (Mayland et Wilkinson, 1989). De plus,
dans un sol acide, la concentration d'ions H+ domine la zone de la rhizosphère au détriment
des cations basiques, ce qui peut interférer avec l'absorption du magnésium par les plantes
(Gransee et Führs, 2013). Cette interférence dans l'absorption de magnésium peut entraîner
une carence en magnésium, ce qui affecte négativement le rendement et la qualité des
produits agricoles (Mayland et Wilkinson, 1989).

 Antagonisme avec les ions K+ : La compétition entre Mg2+ et K+ est très importante et
bien étudiée. En effet, L'excès de K+ affecte le trafic de Mg2+ vers la surface racinaire
(Karley et White, 2009). La présence d'un excès de K+ dans le sol réduit la biodisponibilité
du Mg (van der Heijden et al., 2013). De même L’application de très grandes quantités de
Mg peut provoquer une carence en K (Garcia, 2013). Le rapport de K/Mg doit toujours
être supérieurs à 2 et inférieurs à 10 pour ne pas nuire l’absorption de Mg (Garcia, 2013).
Les études menées par Wilkinsonet al. (1990) ont rapporté que l'absorption de Mg à la
surface de la racine est inhibée par des concentrations de K supérieure à 20 mmole /L.
D’après Yan et al., (2018), la position antagoniste de K et Mg empêche le transport de
Mg2+ du système racinaire vers la partie aérienne. En effet, la compétition cationique inhibe
l'absorption de Mg vu que K+ est un ion monovalent à une affinité plus faible que Mg2+ du
Mg échangeable. Typiquement, la quantité de K dans la solution du sol est bien inférieure
à la concentration de Mg et donc, les plantes ont développé des systèmes de transport de
K spécifiques dans les cellules racinaires pour assurer une absorption suffisante de K

23
lorsque sa concentration dans la solution du sol est extrêmement faible (Horie et al.2011).
Ces transporteurs de K sont spécifiques et ne peuvent pas être bloqués par d'autres
nutriments. Selon El-Hadidi (2017), l’apport foliaire de Mg a minimisé la concentration de
K au niveau des tubercules.

 Interactions avec le calcium Ca: L’excès de calcaire peut bloquer l’assimilation du


magnésium (Antoine Bosse-Platière,2020). Bien que le Mg ait une plus grande mobilité
dans le sol que le Ca, il a été démontré à plusieurs reprises que l'absorption de Mg est plus
faible dans les sols ayant une concentration élevée de Ca dans la solution du sol (van der
Heijden et al., 2013). En tant qu'ion concurrent dans les réactions d'échange de cations,
l'excès de calcium (Ca) peut comme K interférer avec l'absorption de Mg (Mayland et
Wilkinson, 1989). Cela ne se produit pas à de faibles concentrations de Ca dans les
solutions de sol (Fajeria, 2009). La teneur en Mg de la plante diminue avec l'excès
d’accumulation de Ca2+ qui inhibe l'absorption de Mg2+ (Yan et al., 2018). Le rapport
Ca/Mg est un rapport important dans l’influence sur la structure du sol (Garcia, 2013). Ca
dans le sol permet la stabilité de la structure par une meilleure perméabilité à l’air et à
l’eau, une bonne pénétration racinaire et un effet neutralisant sur le complexe argilo-
humique (Fertilux, 2020). Mg favorise l’adhésion des particules dans le sol (Garcia, 2013).
Un faible rapport Ca/Mg signifie que le complexe argilo-humique est occupé en majorité
par Mg (Garcia, 2013). Un rapport de 2 :1 dans la solution du sol est recommandé (Garcia,
2013).

 Interactions avec l’azote N : Les engrais au Mg appliqués sur les feuiles à des stades de
croissance particuliers ont un impact sur l'économie d'azote des plantes cultivées,
conduisant à une augmentation de l'efficacité d'utilisation de l'azote (Senbayram et al.,
2015). Comme pour les antagonismes de K et Ca avec Mg, il a été également démontré
que l'apport de NH4 diminue l'absorption de Mg de par son caractère acidifiant lorsqu'il
est assimilé et la compétition ionique au niveau des surfaces adsorbants des racines.
(Mayland et Wilkinson, 1989). Par conséquent, dans les sols où le Mg disponible pour les
plantes est limité, l'utilisation d'engrais à base de NO3 est recommandée car ils n'interfèrent
pas avec l'absorption du Mg (Lasa, 2000).

24
2. Le magnésium dans la plante (absorption et rôles physiologiques)
2.1. Absorption par la plante
2.1.1. Par voie racinaire
L’absorption du magnésium par la plante se réalise surtout au niveau des racines. Le mouvement
radial du magnésium se fait de la solution du sol vers la stèle par deux voies : la voie apoplasmique,
qui traverse les parois cellulaires et aussi l'espace extracellulaire, et la voie symplasmique, qui
passe de cellule en cellule dans le cytoplasme à travers les plasmodesmes (Marschner, 2012)
(Figure 8 A). Des études de Kuhn et al (2000) ont montré que l'entrée de Mg2+ dans l'endoderme
est plus rapide par la voie apoplasmique que par la voie symplasmique. Il est évident que
l'absorption des cations dans les racines se fait aussi par des transporteurs. Mais, les transporteurs
impliqués dans l'absorption de Mg2+ du sol n'ont pas encore été identifiés à ce jour (Shaul, 2002).
Après avoir atteint la stèle, le magnésium doit être libérés dans l'apoplasme parce que le transport
de la racine à la pousse se fait dans l'apoplasme des vaisseaux non vivants du xylème. Cette
libération, appelée la charge du xylème, peut être facilitée par les cellules du parenchyme du
xylème qui bordent les vaisseaux du xylème, et nécessite une deuxième étape de transport
membranaire (Figure 8 ). La vacuole, qui occupe 80 à 90 % du volume de la cellule végétale, est
également le principal organe qui détermine l'homéostasie du Mg2+ dans le cytosol et le
chloroplaste. Les résultats fournis par Stelzer et al. (1990) ont montré que les vacuoles des cellules
endodermiques servent de tampon de stockage de Mg2+ et d'anions pour le maintien de niveaux
constants dans les cellules du mésophylle et du parenchyme. Le flux de Mg2+ du cytosol vers la
vacuole est médié par des échangeurs Mg2+/H+.

25
Figure 8. Les voies de transport des ions à travers les racines et le xylème (Shaul, 2002)

2.1.2. Par voie foliaire

Les processus par lesquels une solution nutritive appliquée sur le feuillage est finalement utilisée
par la plante sont l’adsorption foliaire, la pénétration à travers la cuticule, l'absorption dans les
compartiments cellulaires métaboliquement actifs de la feuille, puis la translocation et l'utilisation
du nutriment absorbé par la plante (Fernandez, 2013). Un produit chimique appliqué par voie
foliaire peut traverser la surface des feuilles de la plante par la cuticule en soi, le long des fissures
ou des imperfections de la cuticule, ou par des structures épidermiques modifiées comme les
stomates, les trichomes ou les lenticelles. L’absorption foliaire est souvent plus facile lorsque les
stomates sont ouverts (Burkhardt et al. 1999). Une fois la pénétration effectuée, l'absorption des
éléments nutritifs par les cellules foliaires est similaire à l'absorption par les cellules racinaires
(Kannan, 2010). Les solutés absorbés par les cellules d'une feuille peuvent emprunter les voies
apoplastiques ou symplastiques pour atteindre les tissus vasculaires et se déplacer vers l'extérieur
(Oosterhuis, 2009).

2.2. Rôles physiologiques du Magnésium pour la plante

Le Mg est le composant fondamental des pigments de chlorophylle (Chl) dans le complexe de


capture de lumière des chloroplastes et, par conséquent, il est impliqué dans l’assimilation
photosynthétique du CO2 (Cakmak et Yazici, 2010 ; Gerendás et Führs, 2013). Près de 15 à 35 %
du Mg absorbé par les plantes est fixé dans les pigments de la Chl, la partie restante (qui représente

26
environ 65 à 85 %) étant déposée dans les vacuoles ou utilisée pour la synthèse des protéines et
d'autres processus biologiques connexes (Marschner, 2012). Le Mg agit également comme
cofacteur de plus de 300 enzymes entrant dans la biosynthèse de Chl et la fixation photosynthétique
du CO 2 (Billard et al., 2016 ; Chen ZC et al., 2018). Diverses autres enzymes telles que la ribulose-
1,5-bisphosphate carboxylase/oxygénase (Rubisco), les protéines kinases, l'ARN polymérase, la
glutathion synthase, les adénosine triphosphatases (ATPases), les phosphatases et les carboxylases
nécessitent Mg pour l'activation (Marschner, 2012). De plus, Mg participe au transport du
saccharose, au métabolisme énergétique, à l'utilisation de N, au développement du pollen et à la
fertilité masculine, à la tolérance au stress, aux interactions plantes-microbes et à de nombreux
autres processus biologiques (Ishfaq et al., 2021 ; Tian et al., 2021). Aussi, le magnésium peut
augmenter la conductance stomatique (Cakmak et Kirkby, 2008), un mécanisme important pour
réguler la diffusion du CO2 et les pertes en eau (Vial et Chabrand, 2013). La diminution de la
conductance stomatique est liée aux activités enzymatiques impliquées dans la fixation du CO2.
Le magnésium est mobile dans la plante, il se déplace vers les zones de nouvelle croissance lorsque
l'absorption de magnésium est insuffisante ((Senbayram et al., 2015).

3. Fertilisation magnésienne de la pomme de terre


3.1. Effets du Magnésium sur la Pomme de terre
Nous pouvons résumer l'effet du Mg sur le rendement et la qualité des pommes de terre en ces
points principaux.

3.1.1. Teneur en Amidon


La teneur en amidon et donc la qualité farineuse des pommes de terre à cuire varient en raison de
l'amélioration de l'assimilation et de la translocation des glucides (Feltran et al. 2004). Selon
Philippe (2005), les sucres présents dans la pomme de terre forment l'amidon qui, à son tour,
devient la chair du légume. Les sucres sont donc des substances essentielles qui rentrent dans le
processus de vieillissement. On mesure les sucres pour connaître la maturité chimique des pommes
de terre et pour contrôler la température d'entreposage afin d'ajuster le taux de sucres en fonction
des exigences, car c'est la quantité de sucres présents dans la pomme de terre qui lui donne sa
couleur à la friture. Par conséquent, l'implication de Mg dans la photosynthèse et la translocation
des assimilas a un effet direct sur la teneur de la pomme de terre en sucres (Poberezny et
Wszelaczynska, 2011 ; Affleck et al. 2012).

27
3.1.2. Fermeté
La fermeté des tubercules et leur résistance aux contraintes mécaniques qui se produisent pendant
la récolte, lors du transport et du stockage sont des paramètres de qualité importants.
L'augmentation de la fermeté, qui est influencée positivement par l'apport de Mg qui permet de
réduit le risque de meurtrissures et de diverses formes de décoloration (Senbayram et al., 2015).

3.1.3. Composés Phénoliques


Les polyphénols (Anthocyanine, Flavonols…) sont très importants en raison de leurs influences
sur les changements de couleur indésirables de la chair des tubercules dans les pommes de terre
crues et cuites ; leurs rôles dans la résistance des pommes de terre à certaines maladies et à certains
parasites ; et, plus récemment, principalement leurs effets favorables sur la santé dans la nutrition
humaine (Friedman 1997). En ce qui concerne les effets sur la santé, les polyphénols contenus dans
les denrées alimentaires peuvent être classés comme des antioxydants naturels, qui suscitent
l'intérêt en raison de leurs effets nutritionnels et thérapeutiques potentiels. Selon leur structure
chimique, les polyphénols peuvent être classé comme des antioxydants (Lachman et Hamouz
2005). Selon Lachman et Hamouz (2005), Il a été démontré que la fertilisation en magnésium
influence la concentration en polyphénols en augmentant leur durée de demi-vie.

3.1.4. Flux de Phloème


Un autre rôle important du magnésium se situe dans le chargement du phloème. En effet, il joue
un rôle central dans le transport des anabolisants de la source au puits dans les plantes. Ici, le
magnésium est requis pour l'ATPase en tant qu'activateur allostérique. Ces ATPases génèrent des
gradients de protons qui fournissent de l'énergie pour le processus de charge du phloème (Hermans
& Verbruggen, 2005). Le magnésium est mobile dans la plante, se déplaçant vers les zones de
nouvelle croissance lorsque l'absorption de magnésium est insuffisante (Senbayram et al., 2015).
Les déficiences dans le maintien du transport phloémique des sucres vers les organes puits (par
exemple, les racines et les graines) en cas de carence en magnésium affectent généralement la taille
et le nombre des organes puits. La carence en magnésium diminue la concentration en hydrates de
carbone dans les organes récepteurs tels que les gousses et les tubercules (Ceylan et al., 2016).
Aussi, l'efficacité d'utilisation des engrais minéraux appliqués aux sols peut également être réduite
par un stress dû à une carence en magnésium. Au vu de son rôle qui est fondamental dans
l'exportation des hydrates de carbone par le phloème, l'état nutritionnel des plantes en magnésium

28
est d'une importance critique pendant la phase de croissance productive des plantes. Des quantités
suffisamment élevées de magnésium sont nécessaires pendant le stade de croissance reproductive
pour maintenir et maximiser le transport des organes sources (Cakmak et Kirkby, 2008).

3.2. Carences et Excès de Mg (symptômes)


3.2.1. Symptômes de carences sur la pomme de terre
Les symptômes de carences en Mg les plus évidents apparaissent généralement sur des feuilles
matures (plus âgées) complètement développées et sont des tissus critiques pour la configuration
du seuil de carence (Koch et al., 2020). En effet, du fait de la mobilité de cet élément, les plantes
délocalisent le Mg du plus vieux vers le plus jeune (Lazar et Taiz, 2010). Une réponse courante au
manque du Mg est la diminution des niveaux de chlorophylle dans la feuille (Mengutay et al.,
2013). Elle peut également réduire l'activité photosynthétique des feuilles, le taux de relocalisation
de la matière sèche et de l'azote de la partie végétative de la plante et le taux de transport vers la
partie comestible de la plante (Cakmak et Kirkby, 2008 ; Shaul, 2002). Néanmoins, la chlorose
interveinale, une caractéristique de carence ne se produit qu'après une certaine période de latence
et à ce stade, il est littéralement difficile d'atteindre les pleines capacités de performance de la
plante avec une supplémentation en Mg. En effet, une croissance racinaire retardée peut servir
d'indicateur fiable plus rapide de carence en magnésium que la chlorose. Un autre indicateur de
carence beaucoup plus précoce et sensible est la concentration élevée de sucre dans les feuilles
matures qui réduit l'efflux de photo-assimilation et réduit cumulativement la croissance des racines
(Hermans et Verbruggen, 2005 ; Koch et al., 2020). Une carence sévère en magnésium peut réduire
le rendement des tubercules jusqu'à 15 % (Sawicka et al., 2017). Selon les travaux de Cakmak et
al (1994), une carence en magnésium conduit à une diminution du taux de croissance des racines.
Mais une controverse existe toujours concernant la réponse des plantes à une carence initiale en
magnésium aux premiers stades de la croissance. D'autres cultures comme le riz et la betterave
sucrière montrent une réduction de la croissance des pousses comme première réponse (Cakmak et
Yazici, 2010). Un manque de Mg provoque l'accumulation de sucre dans les feuilles qui a son tour
entraine une rétro-inhibition de la Rubisco et réduit le taux de photosynthèse. La réaction lumineuse
dépend également du Mg qui assure l'équilibre des charges. L'inhibition de la photosynthèse par la
sécheresse ou la carence en Mg entraîne une mauvaise allocation des électrons à l'oxygène,
produisant ainsi des ROS (espèces réactives de l’oxygène), qui provoquent un stress oxydatif
(Cakmak, 2005). Les effets néfastes d'un stress thermique excessif sur les cultures arables sont

29
prononcés lorsque les plantes sont simultanément exposées à un faible apport en Mg, et une
alimentation adéquate en Mg est essentielle dans la réponse des plantes aux événements de stress
thermique (Mengutay et al., 2013)

Figure 9.Symptômes de carence en magnésium dans les pommes de terre. La perte de la couleur
commence à l'extrémité des feuilles inférieures.

3.2.2. Symptômes d’excès de Magnésium

L’excès du magnésium est rare et l'une des raisons possibles de la toxicité du Mg peut être la grande
capacité de stockage vacuolaire du Mg dans les plantes (Hawkesford et al., 2011). Néanmoins,
selon certains auteurs, la toxicité du Mg peut être associé à des taches de couleur cuivre le long des
veines marginales (Venkatesan et Jayaganesh, 2010) ou à des taches nécrotiques sur les feuilles
(Messenger et Hruby, 1992). Du point de vue nutritionnel, l’excès du Mg provoque un phénomène
d’antagonisme à l’égard d’autres cations notamment le Ca et K, c’est-à-dire qu’un excès d’apport
en Mg peut être nuisible car il freine l’absorption de K par la plante (Salmon, 1963).

3.3.Doses recommandées, Moment et Mode d’application


La dose, le moment et le mode d'application du magnésium sur la pomme de terre peuvent varier
en fonction des certaines conditions locales du sol et des pratiques agricoles.

30
 Dose : Selon Bamouh (1999), il faut 50 kg/ha de MgO pour produire 25 tonnes de pomme
de terre (tubercules et Fanes). Orlovius et JMcHoul (2015) ont recommandé une dose de
60 kg/ha en 2015. Dans une autre étude, Furlani et al. (2007) ont rapporté que la dose
optimale de magnésium pour les pommes de terre peut varier entre 25 et 100 kg/ha, en
fonction des conditions du sol et de la variété de pomme de terre cultivée. Dans le même
contexte, Palma, et al (2012) ont recommandé l’utilisation de 80 kg/ha de sulfate de
magnésium (MgSO4) pour les sols pauvres en magnésium.
 Moment d’application : Le moment optimal pour l'application du magnésium sur les
pommes de terre dépend de plusieurs facteurs, tels que le stade de croissance de la plante,
le type de sol et les conditions météorologiques. Selon Silva et al. (2009), il est recommandé
d'appliquer du magnésium en pré-plantation ou au début de la croissance de la pomme de
terre, en particulier dans les sols pauvres en magnésium. De même, pour Orlovius et
McHoul (2015), les engrais Mg ont été appliqués à la main au printemps sur le lit de
semences entre 2 et 4 semaines avant la plantation ou le semis.
Mode d'application : Le magnésium peut être appliqué sous forme de différents engrais,
tels que le sulfate de magnésium, le chlorure de magnésium ou le nitrate de magnésium.
L’application de sulfate de magnésium est plus efficace que d'autres sources de magnésium
pour améliorer la croissance et la qualité des pommes de terre. Le magnésium peut être
appliqué sous forme de granules ou de poudre, en surface ou incorporé dans le sol (Wu, et
al., 2017). Les engrais magnésiens testés dans l’étude réalisée par Orlovius et McHoul
(2015) étaient constituées de la magnésie calcique (CaMg (CO3)2) et de la kieserite
granulaire (MgSO4H2O). En effet, ces deux engrais sont les principaux engrais simples à
base de Mg et utilisées le plus souvent sur les sols à faible teneur en Mg et ne nécessitant
pas une correction du PH. Les éléments nutritifs essentiels pour les plantes sont
principalement appliqués au sol et au feuillage des plantes pour obtenir des rendements
économiques maximaux. La méthode d'application au sol est la plus courante et la plus
efficace pour les éléments nutritifs, qui sont requis en quantités plus élevées. Cependant,
dans certaines circonstances comme le cas d’un sol calcaire, la fertilisation foliaire est plus
économique et efficace (Fageria et al, 2009).

31
3. La modélisation en agronomie
3.1. Généralités sur la modélisation
Dans le domaine de l'agronomie, les modèles sont devenus courants pour la recherche, la gestion
des systèmes de culture et l'aide à la prise de décision des planificateurs (Stockle et Nelson, 1996).
La modélisation, notamment à travers les modèles de culture, donne lieu à une production
scientifique importante en agronomie, ciblée sur la simulation de l’impact des pratiques agricoles
ou du choix des systèmes de culture sur le fonctionnement et les performances du système climat-
sol-plante (Loyce et Wery, 2006), en termes de production ou d’effets environnementaux par
exemple. Selon Box et Draper (1987), "un modèle est une représentation simplifiée d'un système
complexe, qui est conçu pour explorer et tester des hypothèses sur le comportement du système
sous différentes conditions".

Un modèle de simulation est « un ensemble d’équations mathématiques chargées de représenter


au mieux les connaissances concernant le fonctionnement d’un système étudié ». Les modèles de
simulation constituent actuellement des outils puissants qui intègrent le sol, la plante et le climat.
Ils permettent ainsi d'évaluer les résultats de recherche, tester les nouvelles idées et mesurer les
potentialités régionales (Stockle et Nelson, 1996). Les modèles peuvent être utilisés dans de
nombreux domaines, tels que les sciences physiques, la biologie, l'ingénierie, les sciences sociales
et bien d'autres encore, pour prédire le comportement futur d'un système, comprendre les
mécanismes sous-jacents, évaluer les impacts potentiels de changements, et optimiser les
performances.

L’objectif principal de la modélisation est de mieux étudier et analyser le système considéré et


mieux prévoir (simuler) son comportement face à différents déterminants (techniques,
environnementaux) tout en restant plus proche de la réalité de fonctionnement de ce système
(Stockle et Nelson, 1996).

3.2. Intérêts de la modélisation


La modélisation agricole est une méthode de plus en plus utilisée pour comprendre les systèmes
agricoles complexes et les interactions avec l'environnement. Cette méthode permet de simuler
différents scénarios, d'analyser et de prédire les résultats potentiels de différentes pratiques

32
agricoles et de facteurs environnementaux. La modélisation agricole offre plusieurs avantages
notamment selon (Mark Howden et al, 2007 :

 Une amélioration de la prise de décision : La modélisation agricole peut aider les


agriculteurs et les décideurs à prendre des décisions éclairées sur la gestion des terres,
l'allocation des ressources et l'adaptation au changement climatique en leur fournissant des
informations précieuses et des prévisions sur les résultats potentiels de différentes pratiques
de gestion et de facteurs environnementaux ;

 Une rentabilité plus optimisée : Grâce à la modélisation, l’on peut réduire le coût de
l'expérimentation et des essais sur le terrain, qui sont souvent longs et coûteux. En utilisant
des modèles pour simuler différents scénarios et tester des hypothèses, les agriculteurs et
les chercheurs peuvent réduire le nombre d'expériences sur le terrain nécessaires et
optimiser l'utilisation des ressources ;

 Une bonne gestion de risque : Elle est une conséquence intrinsèque de la rentabilité. La
modélisation peut aider les agriculteurs à identifier et à gérer les risques associés aux
pratiques agricoles et aux facteurs environnementaux. En simulant différents scénarios, les
agriculteurs peuvent évaluer l'impact potentiel de différents risques, tels que la sécheresse,
les ravageurs et les maladies, et élaborer des stratégies pour minimiser leur impact ;

 La favorisation de l’agriculture durable : La modélisation peut soutenir les pratiques


agricoles durables en fournissant aux agriculteurs des informations sur les effets à long
terme de différentes pratiques de gestion sur la santé des sols, le cycle des nutriments, les
émissions de gaz à effet de serre et d'autres facteurs environnementaux ;

 Des avancées scientifiques : En utilisant des modèles pour tester des hypothèses et simuler
des interactions complexes entre les différents composants des systèmes agricoles, les
chercheurs peuvent développer de nouvelles idées et affiner les théories existantes sur la
production agricole.

3.3. Exemples de modèles utilisés en agronomie


Plusieurs modèles sont présents sur le marché et dans la communauté scientifique pour la
prédiction agricole. Nous avons des outils et logiciels parmi lesquels nous pouvons citer APSIM
Next-Generation qui fera l’objet de notre étude. À cela s’ajoute :

33
 DSSAT (Decision Support System for Agrotechnology Transfer) : Mis au point par le
International Fertilizer Development Center (IFDC) et le US Department of Agriculture -
Agricultural Research Service (USDA-ARS) dans les années 1980 à l’Université de
Hawaii. Il comprend des modèles de simulation pour plus de 42 cultures (à partir de la
version 4.8) ainsi que des outils pour faciliter l'utilisation efficace des modèles. Ces outils
comprennent des programmes de gestion de bases de données pour les sols, les conditions
météorologiques, la gestion des cultures et les données expérimentales, des utilitaires et des
programmes d'application. (Source : https://dssat.net/about/ )

Figure 10: Logo de DSSAT

 AquaCrop est un modèle de croissance des cultures développé par la Division de la terre
et de l'eau de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture)
pour traiter la question de la sécurité alimentaire et évaluer l'effet de l'environnement et de
la gestion sur la production agricole. AquaCrop simule la réponse du rendement des cultures
herbacées à l'eau et est particulièrement adapté aux conditions dans lesquelles l'eau est un
facteur limitant essentiel de la production végétale. (Source : www.fao.org/aquacrop )

Figure 11. Logo de AquaCrop

 CropSyst est un modèle de simulation de systèmes de culture développé par l'Agricultural


Research Service (ARS) du United States Department of Agriculture (USDA) dans les

34
années 1990. Le modèle CropSyst (Stockle et Nelson, 1996 ; Stockle et al., 2003) ou
(Cropping Systems Simulation Model) est un modèle déterministe fonctionnel ou
conceptuel qui reproduit, de manière dynamique à partir des lois biologiques et physiques
connues ou de relations empiriques, le fonctionnement du sol et de la plante en fonction du
climat et des pratiques culturales. Le modèle permet de simuler, à l’échelle d’une parcelle
bien définie du point de vue sol, climat, succession de cultures et mode de gestion : le
rendement, la lixiviation de nitrates et la consommation d’eau par les cultures.

Figure 12. Logo de CropSyst

35
Chapitre 2 : Matériel et
méthodes

36
1. Présentation de la zone d’étude
1.1. Les objectifs de l’étude
Cette étude revêt deux objectifs majeurs : le premier est d'évaluer l'impact de la fertilisation foliaire
magnésienne sur la culture de la pomme de terre dans les sols argilo-calcaires. Plus précisément,
elle vise à déterminer la dose optimale de sulfate de magnésium (MgSO4) pour obtenir un
rendement optimal en termes de quantité et de qualité des pommes de terre. Le deuxième objectif
concernant la modélisation avec APSIM Next-Generation est de simuler la croissance et le
rendement de la pomme de terre en prenant en compte divers facteurs tels que les conditions
climatiques, la phénologie de la croissance, les pratiques agricoles et les caractéristiques du sol afin
de calibrer et valider le modèle APSIM-Potato. Cette modélisation permettra de reproduire
numériquement le développement de la culture de pomme de terre dans des conditions spécifiques
et de prédire comment ces facteurs interagissent pour influencer la croissance, le rendement et la
qualité des tubercules.

1.2. Présentation de la région Fès-Meknès


La région de Fès-Meknès est l’une des douze nouvelles régions du Maroc instituées par le
découpage territorial de 2015 (Figure 13). Située dans le centre-nord du pays, elle couvre une
superficie d'environ 40075 km² et compte une population d'environ 4,2 millions d'habitants. Elle
comprend deux préfectures (Fès et Meknès) et sept provinces (Séfrou, Boulemane, Moulay
Yacoub, Ifrane, El hajeb, Taza et Taounate) et Fès est son Chef-lieu.

La région d'étude concerne la plaine du Saïs, une zone géographique située entre le Rif et le Moyen
Atlas, caractérisée par une faible élévation allant de 250 m à 600 m. Son climat est méditerranéen
en raison de sa position géographique transitoire. Les sols de la plaine du Saïs sont principalement
dérivés de calcaires lacustres et de sables dits fauves, qui reposent sur des marnes tortoniennes
intercalées avec des grés et des conglomérats. Les types de sols les plus prédominants sont les sols
calcimagnésiques (63%), les sols fersiallitiques (15%) et les vertisols (11%). Les textures des sols
sont argileuse, argilo-sableuse et sableuse, avec des pH légèrement acides à neutres pour les sols
sableux et des pH compris entre 7,5 et 8,5 pour les sols argileux.

Au niveau économique, l’agriculture constitue un véritable levier économique pour la Région avec
une contribution de 21,1% au PIB régional. Elle est classée au 2 ème rang en termes de contribution

37
au PIB agricole national. Ces performances sont atteintes grâce notamment à la diversité du climat
et du milieu naturel, la fertilité des sols, ainsi que la disponibilité des ressources hydriques
souterraines et superficielles importantes. La plaine du Saïs offre une grande diversité de
productions agricoles. Elle occupe le tiers de la superficie nationale des oliviers et des rosacées,
46% de la superficie nationale des légumineuses ainsi que 16% de la superficie nationale des
cultures oléagineuses. Cette région a donc une importance économique majeure pour le Maroc en
matière de production agricole Ces potentialités confèrent à la Région un cadre approprié à
l’investissement et favorisent une diversité des filières de production agricole (céréales, oléicole,
figues, amandes, oignons, prunes et cerises). D’autre part, elle est le premier exportateur d’huile
d’olive et de grignon, 1er producteur de cerises et de câpres et 1er exportateur de produits de
viticoles.

La région est caractérisée par deux grandes catégories de structures agricoles : les grandes
entreprises de production détenues par des investisseurs, des sociétés et de grands propriétaires
terriens historiques, et un grand nombre d'exploitations familiales cultivant moins de 20 ha, souvent
moins. Les entreprises se sont surtout orientées vers l'arboriculture irriguée, avec des productions
de pruniers, pêchers, raisins de table et oliviers, tandis que les exploitations familiales se
concentrent sur les cultures maraîchères de plein champ, telles que les oignons et les pommes de
terre.

38
Figure 13.Carte de la région Fès-Meknès

1.3. Présentation du domaine Providence Verte à Louata et la parcelle


expérimentale
Le domaine de la Providence verte de Louata est situé à la commune d’Aghbalou Aquourar, au
Nord-Est du Moyen Atlas, à une altitude variant de 400 à 770 m, limité au Nord par le Barrage
Allal El Fassi, à 18 km de la ville de Séfrou et à 45 km de la ville de Fès. Il couvre une superficie
de 3227 ha, dont 393,91 ha sont occupés par l’arboriculture fruitière et 2348,8 ha sont réservés aux
grandes cultures.

39
Figure 14.Localisation géographique du Domaine Louata (source : Google Earth 2022)

La parcelle expérimentale a été mise en place sur une superficie d’environ 1000 m² aux cordonnées
GPS suivantes (latitude 33,8980568 ; longitude -4,6749439) (figure). Elle est sans précédent
cultural car étant laissée en jachère.

Figure 15. Localisation géographique du site expérimental : Domaine Louata. (Google Maps,
2022)

40
2. Analyse du sol
Des analyses du sol ont été réalisées pour déterminer la granulométrie, l’état humique et
composition chimique du sol. Cinq échantillons ont été prélevés à une profondeur de 30 cm sur 5
points aléatoires et homogènes. Les résultats de cette analyse seront utilisés pour la gestion de la
fertilisation de la parcelle et pour le calibrage du modèle APSIM NG.

2.1. Granulométrie et état humique


D’après les analyses obtenues, il a été avéré que le sol de la parcelle expérimentale est argilo-
calcaire avec 45 % d’argile et un taux de calcaire actif de 14,6 % (Tableau 3).

Tableau 3.Granulométrie et état humique du sol (0-30 cm)

Argile Limon fin Limon Sable fin Sable Matière Organique


(%) (%) grossier (%) grossier (%)
(%) (%)
45 16,5 18,5 12,2 8,8 3,2

2.2. Composition chimique


En ce qui concerne les Oligo-éléments, l’analyse du sol a montré une teneur très élevée en cuivre,
adéquate en fer, faible en Zinc et très faible en bore soluble (Tableau 4).

La composition chimique du sol de la parcelle expérimentale (Tableau 4) a révélé un sol caractérisé


par un pH basique de 8,6 (supérieur à 6,5) avec un taux de calcaire actif de 14,6% et une
conductivité électrique initiale de 0,22 ms/cm. Le sol présente une teneur très élevée en Phosphore
soluble (78 ppm), et très élevée en Potassium (772 ppm). IL est aussi très riche en magnésium
(2226 ppm) et en calcium CaO (11617 ppm).

41
Tableau 4. Composition chimique du sol étudié

pH Calcaire Calcaire Conductivité Azote Phosphore Potassium


total actif électrique minéral Soluble échangéable
Ext 1/5
(%) (%) (ms/cm) (mg/Kg (mg/Kg (mg/kg
N) P2O5) K2O)
8,6 35,2 14,6 0,22 4,6 78 772
Magnésium Cuivre Manganèse Fer Zinc Sodium Bore

(mg/Kg (mg/Kg (mg/Kg (mg/Kg Fe) (mg/Kg (mg/Kg Na) (mg/Kg B)


MgO) Cu) Mn) Zn)
2226 2,18 5,56 6,10 0,95 376 0,42

3. Données Climatiques
Les données climatiques ont été prélevées de la station météorologique du domaine ainsi que de la
base de données NASA POWER. Les facteurs étudiés sont la température, les précipitations, le
rayonnement solaire (Figures 17, 18 et 19). Ces données ont été utilisées pour la gestion de
l’irrigation ainsi que pour le calibrage du modèle APSIM NG.

Figure 16. Températures (Tmax, Tmin, Tmoy) durant le cycle de la culture en 2023

42
Figure 17. Pluviométrie durant le cycle de la culture en 2023

Figure 18. Rayonnement solaire durant le cycle de culture en 2023

4. Matériel végétal
Le matériel végétal adopté dans la présente étude est la variété « Rudolph » de la pomme de terre (Solanum
tuberosum). Il s’agit d’une variété semi tardive à peau rouge et la chair jaune.

43
Figure 19. La pomme de terre (la variété « Rudolph »)

5. Conduite technique
5.1. Travail du sol
Une préparation du sol a été nécessaire avant d’installer la pomme de terre. La parcelle
d’expérimentation fut d’abord labourée à l’aide d’un chisel, suivie par la suite d’une reprise de pré
semis pour préparer le lit de semence. Ce travail superficiel du sol a été réalisé par un vibroculteur
le 09 Mars 2023, dans l’objectif d’avoir une structure du sol adéquate pour la culture en termes, un
sol émietté et profond. Un traceur de ligne d’une largeur de 2,7 m fut utilisé pour tracer les lignes
de plantation.

5.2. Semis
La plantation de pommes de terre a été effectuée à la main le 10 mars 2023. L'agencement de la
plantation comprenait des rangées distantes de 0,9 m et des plantes espacées de 0,20 m, avec une
densité cible de 55 555 plantes/ha et une quantité de 4500 kg/ha de pommes de terre plantées.

Figure 20. Semis de la pomme de terre


44
5.3. Irrigation
L’irrigation a été déclenchée le 05 Avril 2023. Le système d’irrigation adopté est de type goutte à
goutte caractérisé par un coefficient d’uniformité de 89% et des rampes polyéthylène d’une
longueur de 37 m, menées par des goutteurs d’un débit 1,5 l/h espacés de 0,1 m. Un programme
d’irrigation a été établi auparavant en fonction de l’évapotranspiration journalière et du coefficient
cultural pour compléter les pluies. Par la suite, une sonde tensiométrique (Figure 21) a été installée
(Watermark) à une profondeur de 20 cm pour suivre l’humidité au niveau des racines de la pomme
de terre. Les valeurs enregistrées sont en kilopascal (kPa) sur un intervalle de 0 à 200. Durant cet
essai expérimental, l’irrigation a été déclenchée quand la valeur du tensiomètre dépasse 10 avec
l’impasse pour des valeurs entre 0 et 10.

Figure 21. Sonde tensiométrique et tensiomètre

5.4. Fertilisation
Au travers les résultats des analyses du sol, le plan de fumure a été établi comme illustré dans le
tableau 5.

Tableau 5. Engrais de fond apportés pour la pomme de terre

Éléments Formes Doses(U/Ha) Stade Date


nutritifs d’application
N Sulfate d’ammonique 100 Pré-semis 9 Mars 2023
21 % N
K Sulfate de Potassium 100 Pré-semis 9 Mars 2023
50 % K2O

45
Tableau 6. Engrais de couverture apportés pour la pomme de terre

Éléments Formes Doses(U/Ha) Stade Date


nutritifs d’application
N Amonitrate 50 Début 28 Mai 2023
34,5 % N tubérisation
K Sulfate de Potassium 50 Début 28 Mai 2023
50 % K2O tubérisation

5.5. Buttage
Le buttage est une étape inséparable de l’itinéraire technique de la pomme de terre. Il permet de
protéger les tubercules contre le verdissement causé par l’exposition à la lumière. Le buttage a été
réalisé manuellement une seule fois durant le cycle en début de tubérisation.

5.6. Contrôle Phytosanitaire


La pomme de terre est une culture très sensible aux maladies fongiques. La mise en application
d’un programme préventif des fongicides et un programme de lutte est primordial.

Tableau 7.Traitement phytosanitaire durant le cycle

Problèmes Matière active Dose Stade Date


Phytosanitaires
Mauvaises Gramoxone 100 cc/hl Pré-levée 21/04/2023
herbes
Larves de Chlorantraniliprole 200 g/L Levée 03/05/2023
Lépidoptères
Cétoine Lutte biologique - Levée 08/05/2023
(piégeage de masse)
Alternariose Difenoconazole 5O cc /hl Pleine floraison 15/06/2023

46
5.7. Récolte
La récolte finale de la pomme de terre a été réalisée le 17 juillet 2023.

6.Essai réalisé
6.1. Partie 1 : Étude de l’effet de la fertilisation magnésienne foliaire de la
pomme de terre
6.1.1. Protocole expérimental
L'expérimentation sur l'effet du magnésium a été menée en utilisant le dispositif expérimental en
blocs aléatoires complets (Figure 22). Ce dispositif statistique a nécessité 5 répétitions sous forme
de blocs disposés perpendiculairement au sens du gradient identifié, avec 6 traitements différents.

 Traitement 0 : Témoin sans ajout de MgSO4(0% de MgSO4)

 Traitement 1 : 0,5% de MgSO4

 Traitement 2 : 1% de MgSO4

 Traitement 3 : 1,5% de MgSO4

 Traitement 4 : 2% de MgSO4

 Traitement 5 : 5% de MgSO4

Il est à noter que 1% de sulfate de magnésium à 16 % de MgO équivaut à 1 kg dans un volume de


100 litres d'eau pour pulvériser le sulfate de magnésium. Chaque parcelle élémentaire de 16,2 m²,
qui comporte quatre lignes de culture, a été considérée comme une unité expérimentale. La dose
de bouillie préparée pour la solution de Mg est de 200 L/ha. Cette dose fut utilisée pour la
préparation de la solution de Sulfate de magnésium

47
Figure 22. Dispositif expérimental pour l’étude du Mg sur la pomme de terre

6.1.2. Apport foliaire du magnésium


Durant l’essai expérimental, il y’a eu deux applications foliaires de magnésium à deux stades
différents du cycle de la culture. La première application s’effectue juste avant la floraison au
moment de la tubérisation, et la deuxième après la floraison avec l’initiation du grossissement des
tubercules. Les deux applications ont été faites durant une période qui n’a pas enregistré des
pluviométries durant 2 jours avant et après chaque traitement afin d’éviter tout risque de lessivage.
L’apport du Mg s’est fait par voie foliaire en utilisant un pulvérisateur à dos avec un débit de 1,5
l/min (Figure 16).

48
Figure 23. Application Foliaire du magnésium à l’aide du pulvérisateur à dos

6.1.3. Les paramètres d’étude


6.1.3.1. Les paramètres de Croissance

 La hauteur de la tige : Les mesures de la hauteur ont été effectuées après chaque apport
foliaire de magnésium, c’est-à-dire avant et après la floraison. Elles ont porté sur la hauteur
de dix pieds de chaque parcelle élémentaire.

 La surface foliaire : Pendant la floraison, la surface foliaire a été évaluée en utilisant le


logiciel MESURIM. Un scanner de type a été nécessaire pour scanner les folioles sur une
feuilles blanche avant de les introduire dans le logiciel (Figure 24). Pour chaque parcelle
élémentaire, trois pieds situés en bordure ont été choisis pour effectuer la mesure. Étant
donné le grand nombre de feuilles, la surface foliaire de chaque pied a été estimée en
établissant une relation entre le poids et la surface foliaire. Pour ce faire, on a mesuré la
surface foliaire d'un échantillon de feuilles de référence et on a établi une proportionnalité
entre cette surface et le poids total du feuillage du pied.

49
Figure 24. Scan des folioles pour la mesure avec le logiciel Mesurim.

6.1.3.2. Les paramètres écophysiologiques

 Indice de la teneur en Chlorophylle (CCI) : Des mesures de la teneur en chlorophylle ont


été prises par le chlorophyllemètre CCM 200 (Réf : OptiScience) après chaque application
foliaire de magnésium (Figure 25). Quatre folioles des feuilles inférieures de dix plants par
parcelle élémentaire ont été utilisé pour mesurer l’indice de la teneur en chlorophylle (CCI).

Figure 25. Mesure de la CCI par le Chlorophyllomètre (CCM 200 Réf : OptiScience)
50
 L’indice d’anthocyanes et de flavanols : Les anthocyanes et les flavanols sont des
composés phénoliques qui ont des propriétés antioxydantes et qui contribuent à la coloration
des tubercules. Selon une étude publiée dans le Journal Chilien de la Recherche Agricole,
l'indice d'anthocyanes et de flavanols est souvent utilisé comme indicateur de la qualité
nutritionnelle et sensorielle des tubercules de pomme de terre. Dans cette étude, ils ont été
mesuré avec l’appareil DUALEX (Réf : FORCE-A,Inc., Orsay, France) après chaque apport
de magnésium (Figure 26) sur quatre folioles des feuilles inférieures de dix plants pour
chaque unité expérimentale.

Figure 26. Mesure par DUALEX (Réf : FORCE-A,Inc., Orsay, France)

 La conductance stomatique : La conductance stomatique fait référence à l'échange gazeux


entre la végétation et l'atmosphère. Pour mesurer la conductance stomatique, le poromètre
DECAGON DEVICES, Inc a été utilisé pour évaluer trois pieds par unité expérimentale
après chaque apport foliaire de magnésium (Figure 27.Poromètre (Réf : DECAGON
DEVICES, Inc).). Les mesures ont été effectuées sur une seule feuille d'une feuille basale
de chaque pied à une température inférieure à 32°C.

51
Figure 27.Poromètre (Réf : DECAGON DEVICES, Inc).
 Analyse chimique de la partie aérienne (en cours) : Elle permet de déterminer la teneur
des plantes en azote (N), phosphore (P), potassium (K), calcium (Ca) et magnésium (Mg),
sodium (Na) et chlore (Cl). Après la floraison et plus précisément après le deuxième apport
de Mg, le statut nutritif de la partie aérienne de la plante a été déterminé pour chaque
traitement. Avant de procéder aux analyses, les feuilles et les tiges de trois pieds par parcelle
élémentaire ont été séchés et broyés. Un échantillon de 0,6 g de chaque traitement a subi
une digestion chimique di-acides (acide acétique et acide sulfurique) pour déterminer la
teneur en N, P, K, Ca et Mg. La teneur en N et en P a été déterminée par un auto-analyseur
(Skalar SAN++), alors que la teneur en K, en Mg et en Ca a été déterminée par l’absorption
atomique. Concernant les teneurs en Na et en Cl, 50 ml de l’acide acétique (0,5 N) a été
ajouté à 1g de biomasse sèche broyée. Après filtration, la concentration en Cl a été
déterminée par colorimétrie à l’aide d’un auto-analyseur (Skalar SAN++) et la concentration
en Na a été déterminée par un photomètre à flamme combiné à un auto-analyseur.

6.1.3.3. Les paramètres de Rendement et de Qualité


 Rendement en tubercule
 Rendement total : Après la récolte, le rendement en tubercule a été estimé à partir
de dix pieds au niveau de chaque placette.

52
 Rendement commercialisable : Le rendement commercialisable en tubercules ne
concerne que les tubercules qui ont un calibre supérieur ou égal à 33 mm (Assunção
et al., 2021). Au niveau de chaque parcelle élémentaire, l’estimation du rendement
commercialisable a été effectué sur la sélection de l’ensemble des tubercules des dix
pieds qui respectent la condition (diamètre longitudinal >= 33 mm).
 Nombre de tubercule par plante : Après la récolte, le nombre moyen des tubercules a été
estimé à partir de dix pieds marqués au niveau de chaque parcelle expérimentale. Le nombre
moyen des tubercules des dix pieds a permis d’estimer le nombre moyen dans le bloc et le
nombre moyen à l’hectare (55 555 pieds).
 Biomasse fraiche des tubercules : Elle a été déterminée a partir du poids des tubercules
des dix pieds dans chaque parcelle expérimentale individuellement. Puis, au travers du poids
de ces tubercules, le poids moyen a été estimée à l’échelle de la parcelle élémentaire puis à
l’échelle de l’hectare.
 Calibre des tubercules : les mesures ont concerné dix pieds par parcelle élémentaire et le
grand diamètre de la totalité des tubercules a été mesuré avec un pied à coulisse.
 Fermeté des tubercules : Après la récolte, la fermeté de deux tubercules
commercialisables, à partir des tubercules des dix pieds par placette, a été mesurée par un
pénétromètre manuel avec le petit embout d’un diamètre de 8 mm (Réf : F1 001, Italie). Au
niveau de chaque tubercule, deux valeurs (deux côtés différents) de la fermeté ont été notées.
 Taux de Sucres Solubles (°Brix) : Le degré Brix a été mesurée chez deux tubercules
commercialisables aléatoire à partir des tubercules des dix pieds par placette en utilisant un
réfractomètre numérique (Réf : ATAGO ATC-1E. Japon). Une classification des tubercules,
en termes de qualité liée aux taux de sucre, a été établie grâce aux normes de Reams (1985)
(Tableau 8).
 Analyse chimique des tubercules : La teneur des tubercules en N, P, Mg, Ca, Na, Cl, Zn,
Cu, Mn, Fe et B a été déterminée par l’analyse chimique des tubercules. L’analyse a
concerné trois tubercules de chaque parcelle élémentaire. Les tubercules ont été rinces à
l’eau distillée pour se débarrasser des particules du sol. Ensuite ils ont été séchés et broyés
avant de procéder à l’analyse.

53
Tableau 8. Niveau de qualité de la pomme de terre en fonction du taux de sucre en °Brix
(Reams, 1985)

Mauvais Moyen Bon Excellent


3 5 7 8

6.1.4. Analyse statistique des données

Les données obtenues ont été saisies sur LS Excel. Pour l’expérimentation de l’application foliaire
de Mg de la pomme de terre, une analyse de la variance à deux facteurs (facteur aléatoire : bloc ;
facteur fixe : dose de Mg) a été effectuée. Le modèle mathématique appliqué est représenté par la
formule suivante : Yij = m + ai + bj + eij, tel que m : moyenne générale ; ai : dose du magnésium
apportée ; bj : bloc (j=1, 2, …5) et eij : l’erreur expérimentale. En cas de différence significative c-
à-d la présence d’effet du traitement, un test de comparaison des moyennes à l’aide du test Student
Newman et Keuls à 5% de probabilité. L’ensemble des analyses statistiques a été réalisé à l’aide
du logiciel SPSS (version 26).

6.2. Partir 2 : Modélisation de la culture de la pomme de terre à l’aide du


modèle APSIM NG
6.2.1. Description du modèle
L'outil APSIM (Agricultural Production Systems Simulator) a été créé par l’APSRU (Agricultural
Production Systems Research Unit), une équipe de collaboration entre les agences du CSIRO
(Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization) et celles du gouvernement de
l'État du Queensland, spécialisée dans la recherche sur les systèmes de production agricole. Le
logiciel de simulation de systèmes de production agricole (APSIM) est une plateforme de
modélisation qui permet l'intégration de modules individuels représentant les principales
caractéristiques d'un système agricole (définis par les créateurs de modèles et choisis par
l'utilisateur du modèles) selon McCown et al (1996).

54
Figure 28. Logo de APSIM NG

APSIM selon Holzworth et al en 2014 est une suite de modèles utilisés par les chercheurs pour
simuler un large éventail de systèmes agricoles complexes. Elle contient des modèles biophysiques
et de gestion interconnectés pour simuler des systèmes comprenant des processus de sol, de culture,
d'arbres, de pâturage et d'élevage, et a la possibilité d'intégrer des ressources agricoles non
biologiques telles que des réservoirs d 'eau et des machines agricoles. Keating et al, en 2003 va
dans le même sens en disant que le cadre de modélisation APSIM se compose de plusieurs
éléments :

a) des modules biophysiques qui simulent les processus biologiques et physiques des systèmes
agricoles,

b) des modules de gestion qui permettent à l'utilisateur de définir les règles de gestion pour le
scénario simulé et qui contrôlent le déroulement de la simulation,

c) des modules dédiés à l'entrée et la sortie des données pour la simulation,

d) un moteur de simulation qui pilote le processus de simulation et assure la communication entre


les différents modules indépendants.

Un diagramme en forme d'araignée (Figure 29) est utilisé pour illustrer les éléments constitutifs du
cadre de l'APSIM, qui correspondent plus précisément à une métaphore de "centre et rayons". Le
terme "cadre" désigne dans ce contexte un ensemble de structures qui ont pour objectif de soutenir
la simulation de systèmes agricoles.

55
Figure 29. Diagramme en Araignée représentatif des modules et moteur de APSIM (Briak &
Kebede, 2021)

La modélisation agricole s'est élargie au cours de la dernière décennie (Holzworth et al., 2015). À
ses débuts au début des années 1990, APSIM était un modèle basé sur des points avec une gamme
limitée de modèles de sol et de culture qui étaient principalement utilisés pour améliorer les
décisions de gestion des terres au niveau du champ (McCown et al., 1996). Au fil des années,
APSIM est devenu un cadre contenant plus de 80 modèles de processus de sol et de culture qui
sont utilisés ensemble dans des analyses de simulation qui étendent largement le domaine de
problème d'origine retenu. Aujourd'hui, les modélisateurs utilisent APSIM pour :

 Étudier les processus de durabilité des sols agricoles (Luo et al., 2014, 2011),
 Modéliser les systèmes de culture horticole (Brown et al., 2011 ; Huth et al., 2009),
 Modéliser les systèmes agroforestiers (Huth et al., 2014 ; Luedeling et al., 2016),
 Évaluer l'utilisation et l'efficacité des ressources (Hochman et al., 2009a ; Hunt et al., 2013
; Hunt et Kirkegaard, 2011 ; Kirkegaard et Hunt, 2010)
 La caractérisation environnementale (Chauhan et al., 2013 ; Chenu et al., 2011 ; Zheng et
al., 2012),
 Fournir des conseils aux agriculteurs (Hochman et al., 2009b ; McCown et al., 2009),
 Évaluer les écarts de rendement (Carberry et al., 2013 ; Hochman et al., 2016, 2012 ; van
Rees et al., 2014),

56
 Informer les programmes d'amélioration des plantes (Hammer et al., 2010 ; Messina et al.,
2011),
 Les analyses du changement climatique et de l'adaptation (Teixeira et al., 2012 ; Thorburn
et al., 2012 ; Wang et al., 2011),
 Comprendre les facteurs de production et les effets environnementaux des pâturages
(Cichota et al., 2013 ; Snow et White, 2013 ; Snow et al., 2018),
 Comprendre les interactions entre l'élevage et les exploitations mixtes cultures-élevage
(Bell et al., 2009 ; Lilley et al., 2015 ; Lilley et Moore, 2009 ; Moore et al., 2009),

6.2.2. APSIM Next Generation


Depuis 1990, APSIM est passé d'un cadre de systèmes agricoles axé sur le terrain utilisé par un
petit nombre de personnes à une vaste collection de modèles utilisés par des milliers de
modélisateurs à l'échelle internationale. Les modélisateurs de systèmes ont de plus en plus besoin
de systèmes logiciels qui intègrent plusieurs disciplines, peuvent représenter des systèmes agricoles
de plus en plus complexes, peuvent fonctionner sur plusieurs systèmes d'exploitation (desktop,
web, mobile), être ajustés à de multiples échelles temporelles et spatiales (champ, ferme, région,
continent, global) et qui s'exécutent plus rapidement pour des analyses de simulation plus
importantes. Ceci est difficile à réaliser dans un cadre vieillissant. Pour ces raisons, l'Initiative
APSIM construit la Nouvelle génération d'APSIM (Dean Holzworth et al, 2018). L'interface
utilisateur est calquée sur celle d'APSIM 7.10 mais il inclut de nouvelles fonctionnalités sur APSIM
NG. Quelques différences amélioratrices ont été notées par Dean Holzworth et al en 2018 :

 Cas des plateformes logicielles : Une vitesse d'exécution plus rapide et un développement
multiplateforme étaient des exigences clés dès le départ pour la nouvelle génération
d’APSIM, ainsi que la possibilité d'exécuter les modèles et l'interface utilisateur sur les
architectures de bureau et de cluster Windows, LINUX et OSX. Un travail important a été
consacré à la prise en charge multiplateforme avec les modèles et l'interface utilisateur
APSIM NG fonctionne désormais sous Windows, Linux et Mac OSX.
 Amélioration de la vitesse d'exécution : La vitesse d'exécution d'APSIM a toujours été un
problème pour les utilisateurs ayant de grandes analyses. APSIM est de plus en plus utilisé
pour de grandes analyses continentales et globales où un grand nombre de points sont

57
exécutés, en parallèle, sur des clusters performants (Elliott et al., 2014 ; Zhao et al., 2013)
et des implémentations multi-domaines (Snow et al., 2018). La nouvelle version d’APSIM
se traduit par une vitesse d'exécution nettement améliorée, en effet elle est sept fois plus
rapide que l'ancienne version APSIM 7.10.
 Construction et visualisation de modèles : L’interface utilisateur existante dans APSIM
est généralement acceptée comme étant facile à utiliser, intuitive et suffisamment flexible
pour une large gamme d'analyses de scénarios. Le même aspect visuel a été adopté dans la
nouvelle génération d'APSIM avec une vue hiérarchique des modèles et des simulations, et
un panneau droit affichant les propriétés du modèle sélectionné. Cependant, l'interface
utilisateur a été améliorée de plusieurs manières, par exemple, pour permettre à l'utilisateur
de décrire les expériences sur le terrain en termes de leur conception expérimentale.
 Flexibilité accrue des scripts du gestionnaire : Une autre force d'APSIM était la capacité
d'écrire des scripts pour imiter les pratiques de gestion à la ferme (Moore et al., 2014).
L'externalisation de la description de la gestion de l'exploitation vers un langage de script
offre une grande flexibilité au modélisateur, leur permettant de décrire très précisément les
décisions de gestion au niveau du terrain et de créer des analyses de scénarios en toute
liberté. L'utilisation d'un langage moderne pour les scripts offre de nombreuses nouvelles
fonctionnalités par rapport à l'implémentation APSIM existante (par exemple, les classes,
les boucles, les méthodes, la gestion des tableaux
 Documentation automatique : Pour surmonter les problèmes de maintenance de la
documentation, toute la documentation du modèle scientifique, dans la nouvelle génération
d'APSIM, est générée automatiquement à partir des simulations de validation et de test et
en utilisant la réflexion pour extraire les commentaires du code source. Le résultat est un
PDF formaté qui décrit les composants du modèle (y compris les graphiques de la plupart
des fonctions individuelles) et les ensembles de données et graphiques de validation. La
nouvelle génération d'APSIM utilise des bases de données pour stocker les résultats des
simulations et les rassemble avec les données observées. Cela permet d'exécuter rapidement
des requêtes et des filtres, ce qui permet le développement d'outils graphiques plus robustes
et flexibles dans l'interface utilisateur. Cela permet à son tour aux développeurs de produire
des graphiques de sortie simulée avec des données observées et des statistiques associées,
facilitant ainsi une validation plus rapide du modèle.

58
6.2.3. Les principes de base du modèle APSIM-NG

Les paramètres d'entrée du logiciel APSIM NG dépendent du module et du modèle spécifique


utilisé. En général, les paramètres d'entrée peuvent inclure des données climatiques telles que les
précipitations, la température et l'humidité, des données de sol telles que la texture, la profondeur
et les propriétés chimiques, des données de culture telles que la variété, la densité de plantation et
les pratiques culturelles telles que la fertilisation et l'irrigation (APSIM ; https://www.apsim.info/
). Les paramètres de sortie dans APSIM dépendent donc des variables et des processus qui ont été
inclus dans la simulation. Certains des paramètres de sortie courants dans APSIM incluent :

 La croissance et le développement des cultures : hauteur de la plante, surface foliaire,


biomasse, stade phénologique, etc.

 L'utilisation de l’eau : évapotranspiration, profondeur de l'eau du sol, drainage, etc.

 L'utilisation des nutriments : absorption de l'azote, du phosphore, du potassium, etc.

 Les maladies et les ravageurs : gravité de l'infection ou de l'infestation, taux de mortalité


des parasites, etc.

 Les rendements : rendement en grains, poids des tubercules, rendement en foin, etc.

6.2.4. Cas du modèle de la pomme de terre : APSIM-Potato

Le modèle de pomme de terre APSIM a été partiellement décrit par Brown et al. (2011) et
développé en utilisant le Plant Modeling Framework (PMF) de Brown et al. (2014). Ce cadre offre
une bibliothèque de sous-modèles d'organes et de processus végétaux qui peuvent être combinés à
l'exécution pour construire un modèle (Figure 30), de la même manière que des modèles peuvent
être combinés pour créer une simulation (Brown et al, 2018). Le modèle se compose de :

 Un modèle de phénologie pour simuler le développement entre les phases de croissance

 Un modèle de structure pour simuler la morphologie de la plante

 Une collection d'organes pour simuler la biomasse (N et poids) de différentes parties de la


plante

59
 Un système de répartition « Arbitrator » pour allouer la biomasse aux différents organes de
la plante.

En ce qui concerne le modèle de la pomme de terre (APSIM-potato), il prédit le rendement,


l'absorption d'azote et l'efficacité d'utilisation de l'eau de la pomme de terre sur une base
quotidienne en réponse aux entrées de données météorologiques quotidiennes, de caractéristiques
du sol, de paramètres de culture et d'événements de gestion (D.J. Borus et al, 2016).

Figure 30. Champs d’application du modèle de la pomme de terre dans APSIM surligné en Jaune
(source : APSIM ; https://www.apsim.info/)

6.2.4.1. Les entrées du modèle APSIM POTATO


Les inputs pour la modélisation de la croissance de la pomme de terre dans APSIM Potato incluent
(source : https://www.apsim.info/ ) :

60
1. Les caractéristiques du sol, telles que la texture du sol, la profondeur, la capacité de
rétention d'eau, la conductivité hydraulique, la teneur en matière organique, le pH du sol et
la salinité du sol.

2. Les données météorologiques, notamment la température de l'air, la pluviométrie,


l'ensoleillement, l'humidité relative, la vitesse du vent, la durée du jour et la quantité de
dioxyde de carbone dans l'air.

3. Les propriétés de la plante, telles que la variété de pomme de terre, la densité de plantation,
la date de semis, le rendement potentiel, la durée de la phase de croissance, la durée des
phases de la phénologie et le coefficient de culture.

4. Les pratiques culturales, telles que la fertilisation, l'irrigation, la gestion des mauvaises
herbes, la lutte contre les maladies et les ravageurs.

5. Les paramètres du modèle, tels que les coefficients de croissance, les taux de respiration,
les taux de photosynthèse et les taux d'évapotranspiration.

6.2.4.2. Les Principales équations du modèle


 La fixation en biomasse : Selon Brown and al (2019), la fonction principale des feuilles
est de réaliser la photosynthèse (DMFixationSupply dans le modèle).La production totale
de matière sèche quotidienne (Dry Matter) est estimée à partir du produit de la radiation
solaire, de l'interception de radiation, de l'efficacité d'utilisation de la radiation (RUE) et de
facteurs de stress : l'eau (fw) , la température (ft) et la concentration d'anhydride carbonique
atmosphérique (fco2) sous la forme suivante (Keating et al., 2003; Wang et al., 2004):

∆DM - Radn x I/Io x RUE x Fw x Ft x FCO2.

Où :

 Radn est le niveau quotidien de rayonnement solaire (MJm-2),

61
 I/Io est la fraction de rayonnement que la culture intercepte chaque jour. Il est calculé à
partir de la couverture de culture, la proportion du sol que le couvert végétal recouvre,
qui est calculé à l'aide d'un coefficient d'extinction de 0,8.
 RUE est l'efficacité potentielle d'utilisation de la radiation de la culture, qui est une
valeur constante de 1,44 g/MJ et RUE est multipliée par des facteurs d'ajustement pour
tenir compte des effets des contraintes de l'eau (Fw) et de la température (Ft) et de la
concentration d'anhydride carbonique atmosphérique (FCO2).
 La valeur de fw varie de 1 lorsque l'eau est en quantité suffisante à 0 lorsque le sol est
complètement sec. Ft augmentation de 0 à une température moyenne quotidienne de
l'air de 2°C à 1, 0 à une température de 12°C, reste à 1 jusqu'à une température de 24°C,
puis diminue à zéro à une valeur de 34°C.
 FCO2 a une valeur de 1,0 lorsque la concentration d'anhydride carbonique
atmosphérique est de 350 ppm et augmente avec l'augmentation de la concentration de
CO2 comme décrit par Ludwig et Asseng (2006).

Ce calcul fournit une production potentielle de matière sèche en l'absence de stress


nutritionnel. S'il n'y a pas suffisamment d'azote disponible pour que les organes atteignent
une concentration minimale en azote, la production de matière sèche sera inférieure à ce
niveau.

 Pour l’allocation des nutriments (Brown et al, 2019) : La classe ‘Arbitrator’ détermine
l'allocation de la matière sèche (DM) et de l'azote entre chaque organe dans le modèle de
culture. La répartition de la matière sèche (DM) et de l'azote est intrinsèquement liée dans
ce modèle de telle manière que la quantité de DM attribuée à un organe définit sa demande
en azote, et la quantité d'azote attribuée à un organe détermine sa capacité à assimiler la
DM qui lui a éventuellement été attribuée (Brown et al,2011). L'équation suivante est
utilisée pour modéliser l'allocation des nutriments dans la pomme de terre :

dW_nutrient/dt = (U_nutrient - R_nutrient) * W_organ

Où :

62
 dW_nutrient/dt représente le changement de la quantité de nutriment (en poids) dans un

organe donné par rapport au temps.

 U_nutrient représente l'apport de nutriments provenant de l'absorption racinaire ou

d'autres sources externes.

 R_nutrient représente la quantité de nutriments qui est perdue ou remobilisée de

l'organe.

 W_organ représente le poids de l'organe en question

 Pour l'eau, l'absorption potentielle dépend également de la profondeur des racines. Pour
chaque couche avec des racines présentes, l'absorption potentielle est calculée comme le
produit de la teneur en eau disponible et d'une constante de vitesse d'extraction. La demande
de transpiration est calculée à l'aide du calcul de transpiration potentielle de Penman-
Monteith (Snow et Huth, 2004) en fonction de l'indice foliaire et de la hauteur de la culture
ainsi que des conditions atmosphériques.

ET0 = (0.408 * Δ * (R_n + G) + gamma * (900 / (T_air + 273)) * U*(es - ea)) /


(Δ + gamma * (1 + 0.34 * U))

Où :

 ET0 est l’évapotranspiration potentielle (mm jour −1),


 Delta (Δ) est la pente de la courbe de pression de vapeur d'eau (Pa K −1),
 R_n est le flux net de rayonnement (MJ m −2 jour −1),
 G est le flux de chaleur du sol (MJ m −2 jour −1),
 Gamma (γ) est la constante psychrométrique (γ ≈ 66 Pa K −1)
 T_air est la température de l'air (K),
 es : Pression de vapeur (kPa),
 𝑒𝑎: Pression de vapeur saturante à la température T (kPa).
 U est la vitesse du vent (m −1).
 Le tubercule (H. Brown et al., 2018) : il est simulé à l’aide d’un type GenericOrgan et
paramétré pour calculer la croissance, la senescence et le détachement de tout organe qui

63
n’a pas de fonctions spécifiques. La demande en matière sèche est calculée comme défini
dans DMDemands sur la base de la DMDemandFunction. La croissance des tubercules est
modélisée en utilisant l'équation suivante :

dW_tuber/dt = a_G * f_T * f_N * W_leaf - R_tuber * W_tuber

Où :

 W_tuber est la biomasse des tubercules à un moment donné,


 a_G est le coefficient de conversion de la biomasse des feuilles en biomasse des
tubercules,
 f_T est le coefficient de température,
 f_N est le coefficient de conversion de l'azote en biomasse, et
 R_tuber est le taux de respiration des tubercules.
 Les racines (H. Brown et al., 2018) : le modèle racinaire calcule la croissance des racines
en termes de profondeur d’enracinement, d’accumulation de biomasse et de densité de la
longueur des racines dans chaque couche du sol. L’absorption potentielle d’azote par le
système racinaire est calculée comme suit :

NO3 uptake = NO3i x kNO3 x NO3ppm, i x NUptakeSWFactor


NH4 uptake = NH4i x kNH4 x NH4ppm, i x NUptakeSWFactor

Où :

 i est l’indice de la couche de sol au niveau de l’enracinement


 La concentration de la forme N est en ppm
 KNO3 ou KNH4 est le facteur contrôlant la vitesse d’extraction
 NUptakeSWFactor est le facteur d’humidité du sol.

L’absorption d’eau par le système racinaire est calculée pour chaque couche du sol dans lesquelles
les racines se sont étendues, par le produit de l’eau disponible dans la couche (eau au-dessus de la
limite LL) et d’un facteur contrôlant le taux d’extraction (KL) ; les valeurs de LL et KL sont définis
dans l’interface du sol et KL peut être modifié par la culture via la fonction KLModifier (H. Brown
et al., 2018) :

64
SW uptake = (SWi - LLi) x KLi x KLModifier

6.2.4.3. Les paramètres de sortie du modèle


Les sorties du modèle APSIM Potato pour la croissance de la pomme de terre comprennent :

1. La croissance de la plante, telle que la hauteur de la plante, le nombre de feuilles, la


biomasse aérienne et la biomasse souterraine.

2. Les propriétés de la plante, telles que la teneur en éléments nutritifs, la teneur en eau, la
densité de la culture, le rendement et la qualité du produit.

3. Les flux d'eau et de nutriments dans le sol, tels que l'évapotranspiration, le drainage, la
recharge du sol, l'absorption des nutriments par les racines, la lixiviation des nutriments et
la nitrification.

4. Les propriétés du sol, telles que la teneur en eau, la teneur en nutriments, la température du
sol et la salinité du sol.

5. Les conditions climatiques, telles que la température de l'air, la pluviométrie,


l'ensoleillement et l'humidité relative.

6. Les prévisions pour les stades de développement ultérieurs de la culture, tels que la date de
floraison, la date de tubérisation et la date de maturité.

Les sorties du modèle peuvent être présentées sous forme de graphiques, de tableaux ou de
rapports.

6.2.4.4. Calibration et validation du modèle


Lorsqu'on calibre et valide les paramètres, on peut évaluer l'applicabilité du modèle APSIM en
comparant les valeurs simulées avec les valeurs mesurées, en utilisant différents indices
d'évaluation. Selon Zhou et al (2022)Jie Zhou, les indicateurs suivants sont utilisés pour évaluer le
modèle :

1- L’erreur quadratique moyenne (RMSE) entre les valeurs simulées et mesurées,


2- L’erreur quadratique normalisée moyenne (NRMSE),

65
RMSE et NRMSE peuvent refléter l'erreur relative et l'erreur absolue entre la valeur simulée et la
valeur mesurée. Plus le RMSE et le NRMSE sont petits, meilleure est la précision du modèle

3- Le coefficient de détermination (R²)


4- Et l'indice de cohérence (D).

Le R² et le D montre la cohérence entre la valeur simulée et la valeur mesurée, et plus leur valeur
se rapproche de 1, et meilleur est l'effet de simulation du modèle.

Figure 31:Indicateurs pour la Calibration et la Validation du modèle APSIM-Potato

Où :

 Yi est les valeurs simulées ;


 Xi est les valeurs mesurées ;
 X̄ est la valeur moyenne mesurée ;
 Ȳ est la valeur moyenne simulée ;
 N est le nombre d'échantillons

6.2.4.5. Simulation de scénario : date de semis optimale et évolution du rendement


Après avoir calibrer et valider le modèle Apsim-Potato du logiciel APSIM Next Génération, nous
avons simulé la date de semis optimale et propice pour la pomme de terre afin d’avoir un meilleur
rendement. Ensuite, l’évolution du rendement depuis 2004 jusqu’en 2022 a été simulée pour avoir
une idée de la variabilité de ce paramètre et déterminer l’impact de la température et de la
pluviométrie.

66
Chapitre 3 : Résultats et
discussion

67
1. Partie 1 : Étude de la fertilisation magnésienne en sol argilo-
calcaire
1. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur les paramètres de croissance
1.1.Hauteur de la tige
Avant la floraison, l’apport foliaire de magnésium (Mg) a montré un effet significatif sur la hauteur
des tiges de la pomme de terre. La hauteur la plus élevée (62,2 en moyenne) a été enregistré pour
la dose de de 1,5% de Sulfate de Magnésium. (Figure 32-a).

Après la floraison, l’analyse de la variance n’a montré aucune différence significative de l’apport
des différentes doses de magnésium sur la hauteur de la tige. La hauteur a été en moyenne de l’ordre
de 76,96 cm pour l’ensemble des traitements utilisés (Figure 32-b).

Dans le même sens, des études précédents ont révélé l’absence d’un effet significatif de l’apport
du magnésium sur la taille de la tige de la pomme. Aucun effet significatif de l’apport du
magnésium n’a été remarqué sur ce paramètre Aymane Ziani (2022) dans un sol argilo calcaire,
El-Hadidi, El-Dissoky sur un sol argilo-limoneux, et Talukder et al (2009) dans un sol de la plaine
inondable du méandre de Tista.

(a) (b)

Figure 32. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur la hauteur de la tige de la pomme de terre
avant la floraison (a) et en fin floraison (b). Les barres d’erreurs représentent l’écart type (n=50).
Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significatives

68
1.2.Surface foliaire
La fertilisation magnésienne a eu un effet significatif sur la surface foliaire chez la pomme de terre
(Figure 33). L’apport de 1,5% de MgSO4 a permis une augmentation de la surface foliaire l’ordre
de 24% (72,42 dm²) par rapport au témoin (54,69 dm²). Des doses plus élevées ont été
accompagnées d’une réduction de la surface foliaire. Selon El-Hadidi et al (2017), l’application
foliaire de Mg favorise l’étalement des feuilles. En effet, le Mg améliore l’absorption de N qui agit
sur le développement de la taille des feuilles (Kene et al., 1990). Ces résultats sont en accord avec
ceux observés par Intissare Mouamine (2022) dans le cas de la pomme de terre cultivée dans un
sol argilo calcaire.

Figure 33. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur la Surface foliaire de la pomme de terre.
Les barres d’erreurs représentent l’écart type (n=15). Les valeurs suivies de la même lettre ne
sont pas significativement différentes.

2. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur les paramètres écophysiologiques


2.1.Indice de la teneur en chlorophylle
L’indice de la teneur en chlorophylle (CCI) s’est amélioré chez la pomme de terre avec l’apport de
Mg (Figure 34). Durant la floraison, l’indice de la teneur en chlorophylle a progressé pour toutes
les doses de MgSO4 par rapport au témoin (53,10). Le CCI le plus élevé (61,17) a été enregistré
avec la dose de 1,5 % (Figure 34-a).

69
Après la floraison, l’indice de la teneur en chlorophylle a augmenté de 6% sous l’apport de 1 % de
MgSO4 par rapport au témoin (54,19). De la même manière, une augmentation de la teneur en
chlorophylle total dans les feuilles a également été observée en réponse à l'application foliaire du
magnésium sur un sol argilolimoneux (El-Hadidi et al., 2017).

(a) (b)

Figure 34. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur l’indice de chlorophylle (CCI) de la
pomme de terre durant la floraison (a) et en fin floraison (b). Les barres d’erreurs représentent
l’écart type (n=200). Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas

2.2.Indices d’anthocyanes et de flavanols


Durant la floraison, l’apport du magnésium a eu un effet significatif sur l’indice de la teneur en
flavanols. En effet, la dose 1,5% a enregistré l’indice de flavanol le plus élevé (1,40). Cette valeur
présente une augmentation de 5,7 % par rapport au témoin. Quant à l’indice d’anthocyane, la
différence entre les doses n’est pas significative, elle reste en moyenne 0,62 pour l’ensemble des
traitements (Tableau 9).

Après la floraison, les indices de flavanol et d’anthocyane se sont améliorés avec l’apport de Mg
pour l’ensemble des traitements par rapport au témoin. Les valeurs les plus élevées ont été observée
avec la dose de 1% avec 1,56 pour l’indice de flavanol et 0,619 pour celui d’anthocyane.

Dans le même sens, l’effet de l’application du magnésium a montré une différence significative sur
les indices de flavanol sur la pomme de terre plantée dans des pots à substrats organiques et dans
des pots avec un système hydroponique (Barroso et al., 2021).

70
Tableau 9.Effet de l’apport foliaire de magnésium sur l’Indice de la teneur en Flavanol et
l’indice de la teneur en anthocyane durant et en fin floraison (Les valeurs suivies de la même
lettre ne sont pas significativement différentes)

Période de
Durant la floraison Après floraison
mesure
Dose MgSO4 (%) Flavanol Anthocyane Flavanol Anthocyane
0 1,32 ± 0,24bc 0,614 ± 0,056 a 1,45 ± 0,23 b 0,602 ± 0,0514 b
0,5 1,37 ± 0,27ab 0,623 ± 0,057 a 1,47 ± 0,28 b 0,606 ± 0,0469 b
1 1,37 ± 0,30 ab 0,623 ± 0,049 a 1,56 ± 0,26 a 0,619 ± 0,0538 a
1,5 1,40 ± 0,29 a 0,623 ± 0,059 a 1,47 ± 0,24 b 0,607 ± 0,0442 b
2 1,30 ± 0,28 c 0,621 ± 0,049 a 1,45 ± 0,27 b 0,607 ± 0,0490 b
5 1,28 ± 0,29 c 0,615 ± 0,051 a 1,43 ± 0,28 b 0,607 ± 0,0504 b

2.3.Conductance stomatique
L’apport de Mg a influencé significativement la conductance stomatique de la pomme de terre. À
la floraison, la conductance stomatique a augmenté d’environ 17% (20,85mmol) par rapport au
témoin (17,82 mmol/m² /s) sous des apports de MgSO4 de 1% et 1,5 % (Figure 35). Des doses plus
élevées ont significativement réduit la conductance stomatique des feuilles de la pomme de terre.
De même, à la fin de la floraison, l’apport du magnésium a significativement affecté ce paramètre.
Les meilleurs résultats ont été enregistrées avec des concentrations ne dépassant pas 2%. Les
valeurs les plus faibles ont été obtenus avec 5% de magnésium.

Ces résultats sont conformes avec ceux de koch (2018) qui a montré une augmentation significative
de l’apport du magnésium sur l’assimilation du CO2 dans des pots avec du sol sablonneux. Cette
amélioration de la conductance stomatique n’est qu’un signe de l’importance de Mg dans
l’ouverture des stomates. Une bonne conductance stomatique n’est qu’un indicateur d’une bonne
photosynthèse et une bonne transpiration de la plante (Doi et Shimazaki, 2008).

71
(a) (b)

Figure 35. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur la Conductance stomatique de la pomme
de terre durant la floraison (a) et en fin floraison (b). Les barres d’erreurs représentent l’écart type
(n=15). Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significatives

3. Effet de la fertilisation foliaire en magnésium sur les paramètres de rendement et


qualité
3.1.Rendement total et commercialisable en tubercules

Le rendement en tubercules de la pomme de terre n’a pas été amélioré par l’apport du Mg (Tableau
10). Pour l’ensemble des applications de Mg, le rendement total et commercialisable étaient
respectivement de 22,98 et 22,19 T/ha (Tableau 10). Ces résultats sont en concordance avec ceux
obtenus par Sawicka et Noaema (2017) qui n’ont décelé aucun effet de l’application foliaire du
magnésium sur ce paramètre. Par contre, un effet significatif de l’apport du magnésium sur le
rendement total de la pomme de terre a été trouvé par El-Hadidi, El-Dissoky, et al (2017) sur un
sol argilo-limoneux et par Talukder et al., (2009) dans un sol de la plaine inondable du méandre de
Tista.

72
Tableau 10. Effet de l’apport foliaire de magnésium sur rendement total et commercialisable

Dose de MgSO4 (%) Rendement Total (T/ha) Rendement Commercialisable (T/ha)


0 22,53 ± 4,34 21,69 ± 3,63
0,5 20,46 ± 4,35 19,82 ± 4,51
1 19,26 ± 2,52 18,78 ± 2,49
1,5 23,54 ± 4,37 23,03 ± 4,64
2 24,99 ± 10,80 24,109 ± 10,89
5 26,84 ± 6,91 25,71 ± 6,62

3.2. Nombre de tubercules par plante (total et commercialisable)

Le nombre de tubercules par plante n’a pas varié significativement en fonction de l’apport de Mg
(Tableau 9). Un moyen de 4 tubercules a été obtenu pour l’ensemble des traitements utilisés. Dans
le même sens, El-Hadidi et al., (2017) a observé que le nombre des tubercules par plante n’a pas
varié avec une dose de 0,2% de Mg par rapport au témoin.

Tableau 11. Effet de l’apport foliaire de magnésium sur le nombre de tubercule par pieds de
pomme de terre (Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes)

Nombre de tubercule
Dose de MgSO4 (%) Nombre de tubercules Total
commercialisable
0 4,02 ± 1,91 3,44 ± 0,46
0,5 4,10 ± 2,34 3,56 ± 0,45
1 3,84 ± 1,64 3,34 ± 0,74
1,5 4,10 ± 1,51 3,48 ± 0,49
2 4,84 ± 1,87 3,72 ± 1,021
5 4,84 ± 1,99 4,04 ± 1,01

73
3.3.Biomasse fraiche des tubercules (totale et commercialisable)

L’apport du Mg n’a pas influencé signicativement la biomasse des tubercules. En effet, le poids
frais a été en moyenne 97,35 g pour l’ensemble des tubercules et de 110,73 pour les tubercules
commercialisables (Tableau 1). Des résultats similaires ont été rapportés par El-Hadidi et al.
(2017).

Tableau 12. Effet de l’apport foliaire de magnésium sur la biomasse des tubercules

Dose de MgSO4 Biomasse par tubercule Biomasse par tubercule


(%) totale (g) Commercialisable (g)
0 101,42 ± 19,87 114,24 ± 19,97
0,5 90,47 ± 21,66 100,39 ± 19,29
1 91,64 ± 6,02 103,15 ± 12,57
1,5 103,07 ± 13,93 119,02 ± 18,82
2 98,83 ± 20,69 112,73 ± 20,81
5 98,66 ± 19,91 114,83 ± 15,33

3.4.Calibre des tubercules (total et commercialisable)

L’apport de Mg n’a entrainé aucune amélioration significative du calibre des tubercules (Tableau
13). Le calibre moyen pour l’ensemble des tubercules était de 56,31mm. En effet, le calibre des
tubercules est régulé par de nombreux mécanismes interactifs : la densité des plantes, le nombre
de tiges par plante et le nombre de tubercules par tige (Struik et al., 1990).

Par contre, un effet significatif a été observé sur le calibre des tubercules commercialisables. Le
calibre le plus élevé a été obtenu par la dose de 2 % (64,78 mm) et le plus faible pour la dose de
1% de MgSO4 (60,30 mm).

74
Tableau 13. Effet de l’apport foliaire de magnésium sur le calibre des tubercules (Les valeurs
suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes)

Dose de MgSO4 (%) Calibre Total (mm) Calibre Commercialisable (mm)


0 56,32 ± 1,67 61,57 ± 1,54ab
0,5 56,01 ± 7,14 60,66 ± 5,81ab
1 55,34 ± 3,44 60,30 ± 0,94 b
1,5 57,25 ± 3,69 63,28 ± 4,45 ab
2 57,48 ± 6,20 64,78 ± 4,61a
5 55,44 ± 4,68 62,79 ± 3,08ab

3.5.Fermeté des tubercules

L’apport de Mg a significativement amélioré la fermeté des tubercules (Figure 37). La dose 5% qui
est la plus élevée a montré une augmentation de 14% par rapport au témoin (6,91 kg/m²). Des
résultats similaires ont été rapportés par Ziani Aymane (2022). Klein et al., (1982) ont également
observé une augmentation de la fermeté des pommes de terre suite à l’apport de 115 kg MgSO4/ha.
La fermeté des tubercules est une des qualités primordiales de la pomme de terre. Une plus grande
fermeté réduit le risque de meurtrissures et de diverses formes de décolorations.

Figure 36. Effet de l’apport foliaire du magnésium sur la fermeté de la pomme de terre. Les
barres d’erreurs représentent l’écart type (n=50). Les valeurs suivies de la même lettre ne sont pas
significativement différentes.

75
3.6. Taux des sucres solubles (degré Brix)
L’apport de Mg n’a induit aucun effet significatif sur la teneur des tubercules en sucres solubles
(Tableau 10). Le taux des sucres solubles a été en moyenne de 5,50 °Brix pour l’ensemble des
traitements. Chowdhury (2017) et Assunção et al (2020) ont également rapporté l’absence d’un
effet significatif de l’apport foliaire du magnésium sur la teneur de la pomme de terre en sucres
solubles.

Tableau 14.Effet de l’apport foliaire de magnésium sur le taux de sucres solubles (Les valeurs
suivies de la même lettre ne sont pas significativement différentes).

Dose de MgSO4 (%) Moyenne degré Brix


0 5,42 ± 0,77
0,5 5,91 ± 0,88
1 5,46 ± 0,87
1,5 5,67 ± 0,98
2 5,24 ± 0,86
5 5,31 ± 0,77

3.7. Analyse chimique des tubercules (en cours)

76
2.Partie 2 : Modélisation de la croissance de la pomme de terre
2.1. Calage et validation de modèle
Le modèle APSIM-Potato n’a jamais été calé pour la pomme de terre dans les conditions
marocaines. Les paramètres modifiés pour adapter le modèle à la zone d’étude sont relatifs aux
temps thermiques nécessaires à l’apparition des stades phénologiques pour la variété étudiée, la
gestion de l’expérimentation, les conditions du sol et du climat. Les paramètres culturaux donnés
(Tableau 15) sont classés en valeurs par défaut (D), mesurées (E), tirées de la littérature (L) et
calibrées (C) par changement manuel des valeurs par défaut. Ces paramètres ont été utilisés pour
simuler les différents paramètres de mesures.

Tableau 15.Paramètres du site expérimental et de la gestion de la culture

Caractéristiques du site Données


Latitude S 33,8980568
Longitude E -4,6749439
Altitude 603
Type du sol Argilo calcaire
PH du sol 8,6
Nutriments N (% en NO3-, NH4) 4,6
Colwell P (mg Kg-1) 78
Colwell K (mg Kg-1) 772
Profondeur du sol(cm) 30
Matière organique (%) 3,06
Variété Rudolph
Date de plantation 10/03/2023
Profondeur de Plantation (mm) 100
Espacement (mm) 900 x 200
Irrigation (mm d'eau) 265
N-appliqué (Kg/ha) 150 Kg
Date de Récolte 17/07/2023

77
Tableau 16. Paramètres utilisés pour la pomme de terre

Paramètres Valeur
Canopy albedo 0,26 (D)
Fraction of solar radiation reaching the soil surface that 0,4 (D)
result in soil heating (MJ/MJ)
Fraction of intercepted rainfall that evaporates at night (0- 0,5 (D)
1)
Maximum Stomacal Conductance at C02 concentrations of 0,03 (E)
350 ppm (m/s)
Solar radiation at wich stomacal conductance decreases to 200 (C)
50%(W/m²)
Extenction coefficient (Dead) 0,3 (D)
Maximum number of main stem leaves 40 (D)
Final Leaf Number 18 (E)
Dry Matter Content 20 (C)
Vegetative_Terget_FixedValue 358 (C)
Potential_Branching_Rate 0,6,7,10,11 (D)
Phyllocron 5,30,30,30, 60 (L)
Maximum water uptake 5mm/day (E)
Initial green leaf area index 0,037 m²/m² (E)
LAI max 3,001m²/m² (E)
GDD* Sprouting (peeping-emergence) 307,66 days (E)
GDD* Vegetative (emergence-tuber Iinitiation) 308,04 days (E)
GDD* Early tuber 751,19 days (E)
Maximum Root depth 600 mm (C)
Base temperature 2°C (L)
Cut-Off temperature 30° C (L)

Les essais menés sur le terrain a permis d’établir le calendrier en jours de levée, développement
végétatif, tubérisation, sénescence et maturation. En utilisant les données de la température de la

78
région, nous avons traduit le calendrier en jours en temps thermique. Après la modification des
temps thermiques d’apparition des stades aux conditions de la zone d’étude, nous avons obtenus le
set de paramètres du modèle récapitulé dans le tableau ci-dessous (Tableau 16).

Des échantillons ont également été prélevés tout au long du cycle de développement de la culture.
Les paramètres mesurés sont les suivants :

 La surface foliaire
 La biomasse de la partie aérienne et des tubercules
 Taille des plantules
 Nombre de feuilles

Ces paramètres ainsi que les stades phénologiques de la culture ont été introduites dans le modèle
APSIM-Potato pour faire une comparaison avec les données simulées par le modèle.

Les résultats de cette comparaison sont les suivants :

a. Les stades phénologiques : Dans un premier temps, un décalage de 24 jours a été constaté
entre les stades phénologiques observés sur le terrain et celles simulés. Ceci serait dû aux
conditions de gestion de la plantation. En effet, un retard d’irrigation a engendré un retard
de la germination des tubercules mise en culture. L’avancement de la date de semis dans
l’expérimentation simulé jusqu’à la date de la première irrigation (04 avril 2023), qui
coïncide avec le début de germination dans les conditions le terrain a permis d’avoir une
parfaite concordance entre les données observées et les données simulés par le logiciel
(Figure 37). Ainsi, le modèle a bien prédit la date d’émergence qui était le 24 avril pour la
simulation et le 26 avril pour celle observé. L’initiation du tubercule précoce a été prédite
par le modèle pour le 18 mai et celle observé était le 21 mai.

79
Figure 37.Comparaison entre les durées des stades phénologiques simulés et observés

b. Nombre de folioles par tige principale : La vitesse d'apparition des feuilles observé était
presque similaire que celle simulé (Figure 38) et par la suite, le nombre final de feuille
simulé apparaissant sur chaque tige principale (20) était supérieur au nombre observé (18).
La valeur du RMSE qui mesure l'écart entre les valeurs réelles et les valeurs prédites par le
modèle etait de 4,81 avec un coefficient de determination de 97 %, indiquant une bonne
précision du modèle.

Figure 38.Comparaison entre le nombre de feuilles simulé et observé

c. La hauteur de la tige aérienne : La hauteur simulée a été proche ou égale à celle observée
durant le long du cycle de la pomme de terre (Figure 39). La hauteur finale était de 132 cm

80
pour celle simulé et 138 cm pour la valeur observé. Le modèle a bien prédit la hauteur de la
plante avec un RMSE de 4,79 cm et un R² de 99,1 %.

Figure 39.Comparaison entre la hauteur simulée et observée

d. Biomasse aérienne : Les valeurs simulées pour l’évolution de la biomasse aérienne étaient
proches aux valeurs observées jusque-là fin de la phase de croissance végétative (Figure 40).
Cependant, à partir de la phase de tubérisation, les résultats observés ont été légèrement
inférieurs à ceux simulés. Ainsi la valeur du RMSE était de 26,70 g/m² et un R² de 94,7 %,
permettant d’indiquer la performance du modèle.

Figure 40.Comparaison entre la biomasse aérienne simulée et observé

81
e. Indice de surface foliaire : Les valeurs simulées de l'indice de surface foliaire (LAI) (Figure
41) correspondaient bien aux valeurs observées pendant le stade végétatif et le début de la
croissance du tubercule (jusqu'à 60 jours après plantation). Cependant, il y a eu un écart
important par la suite, le LAI maximal mesuré étant supérieur aux valeurs simulées pour.
De même, il y avait un écart dans le déclin des valeurs de LAI après avoir atteint le pic avec
des valeurs simulées diminuant plus rapidement que celles observées. Cependant, la valeur
du RMSE est demeuré relativement faible de l’ordre de 0,54 m²/m² et un R² de 84 %. Ces
résultats sont similaires à ceux menés en Tasmanie pour deux variétés de pomme de terre
« Russet Burbank » et « Moonlight » (Borus et al., 2016).

Figure 41.Comparaison entre la surface foliaire simulée et observée.

f. Matière sèche totale et rendement en tubercules : Les valeurs simulées pour la matière
sèche des tubercules ont été légèrement supérieures à celles observées durant le cycle
(Figure 42). Le rendement total de tubercules fraiche simulé a été de 22,67 T/ha et celui
observé de 20 T/ha donnant un RMSE de 22,41g/m² avec un R² de 83 %. La performance
du modèle pour prédire le rendement en tubercules était similaire à celle obtenue par Brown
et al. (2011). Il était également similaire à la prédiction du rendement en tubercules obtenue
dans d'autres études sur la pomme de terre utilisant LINTUL-POTATO (Condori et al. 2010)
et SOLANUM (Carli et al., 2014).

82
Figure 42.Comparaison entre la biomasse sèche des tubercules observée et simulée

2.2. Effet de la date de semis sur l’évolution de la biomasse de la pomme de


terre

Après le calage du modèle APSIM-potato, nous avons comparé l’effet de quatre différentes
dates de semis de la pomme de terre (le 04 janvier, le 04 février, le 04 mars et le 4 avril) pour
suivre l’évolution de la biomasse des tubercules et donc du rendement total.

Les meilleurs rendements ont été obtenus pour les semis du mois de février et de mars. Le plus
faible a été enregistré pour le semis du mois d’avril (Figure 43). Ainsi, plus on va vers la saison
chaude plus la production de l’accumulation de la biomasse dans les tubercules est réduite. En
effet, la tubérisation et croissance sont deux phénomènes antagonistes, influencés par la
température et la photopériode ; les températures basses et les jours courts favorisent la
sécrétion de l’hormone de tubérisation et donc le départ du tubercule, tandis que les
températures élevées et les jour longs favorisent la croissance et retardent, voir même arrêtent
la tubérisation (Duval, 2015).

83
Figure 43. Effet de la date de semis sur l’évolution de la biomasse de la pomme de terre

2.3. Rendement Simulé pendant la période de 2004-2022

Les résultats de simulation de rendement de pomme de terre pendant la période 2004-2022


montrent qu’il y a une grande différence entre les années. Le rendement simulé le plus faible est
de 26 ,36 T/ha dans l’année 2006 et le rendement le plus élevé est de 37,97 T/ha de l’année 2010.
La moyenne de l’ensemble des rendements est de 34, 17 T/ha

En comparants les rendements simulés au fil des années mais avec différentes dates de semis, on
observe que les meilleurs rendements ont été obtenues avec les semis réalisé au mois de février et
de mars (Figure 44). En effet ces mois de semis permettront d’avoir un cycle ou les températures
moins chaude induiront une tubérisation rapide.

84
Figure 44.Évolution du rendement simulé de 2004-2006 pour les dates de semis différentes

2.4. Effet de la pluviométrie et de la température sur le rendement


simulé
Le rendement n’a pas été très influencé par la pluviométrie parce le modèle a été simulé avec une
irrigation de 265 mm d’eau par cycle (Figure 45). Cette quantité d’eau apportée par irrigation a
permis de combler le déficit climatique de la culture de la pomme de terre même en années sèches
comme dans le cas de 2017 (Figure 45).

Quant à la température, nous remarquons la présence d’une variation inverse entre la température
annuelle moyenne et le rendement de la pomme de terre. Les rendements les plus faibles (23,5 et
26,5) ont été enregistrés pendant les années les plus chaudes (2005 et 2022). À l’inverse, les
rendements les plus élevés (> 36 T/ha) ont été observé dans les années ne dépassant pas en moyenne
16°C.

85
Figure 45.Variations de la pluviométrie sur le rendement de pomme de terre

Figure 46.Variations de la température sur le rendement

86
Conclusion et
Recommandations

87
Conclusion et Recommandations
La présente étude avait pour objectif d'évaluer les effets de la fertilisation magnésienne en sol
argilo-calcaire sur la croissance et les paramètres écophysiologiques de la pomme de terre, ainsi
que de valider le modèle APSIM-Potato pour les conditions marocaines.

Dans la partie consacrée à la fertilisation magnésienne, nous avons constaté que l'apport foliaire de
magnésium avait des effets significatifs sur certains paramètres de croissance de la pomme de terre.
Avant la floraison, la dose de 1,5% de Sulfate de Magnésium a permis d'obtenir la hauteur de tige
la plus élevée, tandis que des doses plus élevées ont entraîné une réduction de la surface foliaire.
La teneur en chlorophylle a été améliorée par l'apport de magnésium, mais le nombre de tubercules
par plante et la biomasse des tubercules n'ont pas été significativement affectés. Cependant, la
fermeté des tubercules a été améliorée avec l'apport de magnésium.

Concernant les paramètres écophysiologiques, l'indice de la teneur en chlorophylle et les indices


d'anthocyanes et de flavanols ont montré des améliorations significatives sous l'effet de l'apport de
magnésium, tandis que la conductance stomatique a été influencée de manière significative avant
et après la floraison.

Par ailleurs, le calage du modèle APSIM-NG pour les conditions marocaines a été effectué pour la
première fois dans la présente étude, démontrant sa capacité à prédire avec précision les stades
phénologiques, les paramètres de croissance et le rendement en tubercules de la pomme de terre
dans notre zone d'étude. Cette modélisation constitue un outil précieux pour optimiser les pratiques
agricoles en tenant compte des facteurs environnementaux spécifiques à chaque région, ce qui peut
conduire à une amélioration des rendements de manière durable.

En outre, nous avons également examiné l'effet de la date de semis sur l'évolution de la biomasse
de la pomme de terre. Les résultats ont montré que les semis effectués en février et en mars ont
produit les meilleurs rendements, tandis que les semis d'avril ont conduit à des rendements
inférieurs. Cela met en évidence l'importance de choisir une date de semis appropriée en fonction
des conditions climatiques locales pour maximiser la production de biomasse dans les tubercules.

L'analyse des rendements simulés pendant la période de 2004 à 2022 a également révélé des
variations importantes d'une année à l'autre. Les rendements ont été influencés par la pluviométrie
et la température annuelle moyenne. Ces observations soulignent l'importance de prendre en

88
compte les variations climatiques dans la gestion agronomique de la culture de la pomme de terre
pour assurer une production durable et stable au fil des années.

À la lumière de ces résultats, les recommandations à suggérer pour les travaux futurs de travailler
sur les aspects suivants :

 Études sur d'autres types de sols : Réaliser des études similaires dans différentes régions
avec des sols de caractéristiques variées permettra de mieux comprendre les effets de la
fertilisation magnésienne sur la pomme de terre dans des conditions édapho-climatiques
diverses.
 Optimisation des doses de magnésium : Poursuivre les recherches pour déterminer avec
précision les doses de magnésium les plus appropriées pour différents stades de
croissance de la pomme de terre et pour différentes variétés cultivées.
 Études sur les interactions avec d'autres éléments nutritifs : Examiner les interactions
entre la fertilisation magnésienne et d'autres éléments nutritifs essentiels pour la pomme
de terre, tels que l'azote, le phosphore et le potassium.
 Validation du modèle APSIM-Potato dans d'autres régions : Étendre la validation du
modèle APSIM-Potato à d'autres régions et conditions climatiques permettra de
déterminer sa robustesse et son applicabilité dans des contextes agricoles différents.
 Utilisation de données météorologiques futures : Intégrer des données météorologiques
futures dans la modélisation avec APSIM-Potato pourrait permettre de prévoir les effets
du changement climatique sur la culture de la pomme de terre et d'élaborer des stratégies
d'adaptation.

89
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97
98
Annexes
Annexe 1 : Résultats d’analyse du sol d’expérimentation

99
Annexe 2 : Analyses statistiques
I. Paramètres de Croissance
1. La hauteur

Hauteur avant floraison

Hauteur après floraison

2. La surface foliaire
100
II. Paramètres écophysiologiques
2. La conductance stomatique

Conductance stomatique avant floraison

101
Conductance stomatique après floraison

3. L’indice d’anthocyane et de Flavanol

Indice de flavanol avant floraison

102
Indice de Flavanol après floraison

Indice d’anthocyane avant floraison

103
Indice d’anthocyane après Floraison

104
4. La teneur en chlorophylle

Teneur en chlorophylle avant floraison

105
Teneur en chlorophylle après floraison

III. Paramètres de Rendement


1. Rendement Total

106
2. Rendement Commercialisable

107
3. Nombre de tubercules par pieds

4. Biomasse des tubercules

108
5. Calibre des tubercules

109
6. Fermeté

7. Taux de sucres solubles

110
111
‫ملخص‬
‫تزرع البطاطس )‪ (Solanum tuberosum L.‬في أكثر من ‪ 125‬دولة وتُستهلك يوميًا من قبل أكثر من مليار شخص حول‬
‫العالم ‪ ،‬مما يجعلها أهم زراعة غير حبوبية في العالم‪ .‬يعد المغنيسيوم )‪ (Mg‬أحد العناصر الثانوية األساسية لنمو البطاطس‪،‬‬
‫ويمكن أن تؤدي نقصه الشديد إلى تقليل إنتاج الدرنات‪ .‬إال أنه في التربة الكلسية‪ ،‬يعرف المغنيسيوم نسبة توفر بيولوجي محدودة‬
‫جدًا‪ ،‬ومن هنا تأتي ضرورة التسميد الورقي لتلبية احتياجات هذه الزراعة من المغنيسيوم‪ .‬تهدف هذه الدراسة إلى تقييم تأثير‬
‫التسميد الورقي بالمغنيزيوم على نمو وإنتاج البطاطس‪ .‬التصميم التجريبي المعتمد عبارة عن قطاعات عشوائية كاملة مع ‪5‬‬
‫تكرارات‪ .‬يشتمل كل تكرار على معالجة شاهدة )‪ (T0‬وخمسة عالجات أخرى )‪ ( ،T5 T4 ، T3 ، T2 ، T1‬تلقت على‬
‫التوالي ‪ 2 ،1.5 ،1 ،0.5‬و ‪ %5‬من كبريتات المغنيسيوم )‪ (MgSO4-16% MgO‬قبل وبعد اإلزهار‪ .‬تمت متابعة عدة‬
‫معايير لجميع المعامالت (معايير النمو واإلكوفيزيولوجية واإلنتاج والجودة)‪ .‬ساهم إضافة المغنيسيوم في تحسين معايير نمو‬
‫النبات‪ ،‬بما في ذلك مساحة األوراق‪ ،‬ومحتوى الكلوروفيل‪ ،‬والتوصيل المائي لألوعية الصغيرة‪ ،‬ومؤشر الفالفانول‬
‫واألنثوسيانين‪ ،‬وصالبة الدر نات‪ .‬ومع ذلك‪ ،‬لم يتم تسجيل أي زيادة في المردود نتيجة للتسميد الورقي بالمغنيزيوم‪ ،‬حيث تم‬
‫تحقيق إنتاج متوسط قدره ‪ 22.98‬طن‪/‬هكتار‪.‬‬

‫الهدف اآلخر من هذه الدراسة هو نمذجة نمو البطاطس في ظروف المغرب باستخدام نموذج ‪ APSIM-Potato.‬لهذا الغرض‪،‬‬
‫تم إجراء مرحلة تعديل أولي ة للنموذج باستخدام مجموعات بيانات مفصلة حول المناخ والتربة وظاهرة نمو المحصول والممارسات‬
‫الزراعية ‪ .‬مكن النموذج من تكرار معايير نمو وإنتاج المحصول بشكل واقعي كطول النبتة ومساحة الورقة والكتلة الحيوية للنبتة‬
‫والدرنات مع معامالت تحديد بلغت على التوالي ‪ .%94.7 ،83 ،84 ،99.1‬باإلضافة إلى ذلك‪ ،‬تنبأ النموذج بالوقت المثالى‬
‫لزراعة البطاطس في منطقة الدراسة‪ ،‬حيث تم تحديد فترة فبراير مارس كفترة مثالية للزراعة‪ .‬تشير النتائج المحصلة إلى إمكانية‬
‫اعتماد النموذج لتوقع إنتاجية البطاطس وتحسين إدارة المحصول لتكييفها بشكل أفضل مع التغيرات المناخية‪.‬‬

‫الكلمات المفتاحية‪ :‬بطاطس‪ ،‬نمذجة‪ ،APSIM NG ،‬نمذجة‪ ،‬تسميد‪ ،‬مغنيسيوم‪ ،‬تربة كلسية‪ ،‬تغذية ورقية‬

‫‪112‬‬
‫مشروع التخرج للحصول على شهادة مهندس دولة في الزراعة‬
‫التخصص‪ :‬إدارة إنتاج النباتات والبيئة‬

‫نمذجة نمو البطاطس ودراسة تأثير التسميد الورقي بالمغنيزيوم في تربة‬


‫طينية كلسية‬

‫قدم للعموم ونوقش من طرف ‪:‬‬

‫ويدراغو أماندين‬
‫أمام اللجنة المؤلفة من‪:‬‬

‫جامعة القاضي عياض مراكش‬ ‫أ‪ .‬د‪ .‬دحاسي خالد‬ ‫الرئيس‬


‫معهد الحسن الثاني للزراعة والبيطرة‬ ‫أ‪ .‬د‪ .‬لوزي آسية‬ ‫المقرر‬
‫المدرسة الوطنية للزراعة بمكناس‬ ‫أ‪ .‬د‪ .‬دريسي سعد‬ ‫المقرر‬
‫معهد الحسن الثاني للزراعة والبيطرة‬ ‫أ‪ .‬د‪ .‬تيموريا هدى‬ ‫الممتحن‬
‫معهد الحسن الثاني للزراعة والبيطرة‬ ‫المهندس عبد العزيز سديك‬ ‫الممتحن‬

‫بُروفِيدَانس فَيرت‬ ‫د‪ .‬فؤاد أمالل‬ ‫الممتحن‬

‫‪ 2023‬جويلية‬

‫‪113‬‬

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