Analyse Chapitre II Candide

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Module I : CANDIDE.

Séquence : 01.
Activité : Lecture.
Objectif : Amener l’apprenant à analyser les péripéties d’un conte philosophique.

I. La place de ce passage dans l'œuvre : de l'illusion à la désillusion


Candide a été "chassé du paradis terrestre" : référence à Adam de la Genèse. Cette phrase est
annonciatrice de la suite de l'œuvre puisque Candide, chassé du château considéré comme le paradis,
va connaître la réalité du monde et de ses malheurs (souffrance, douleur, travail).
"pleurant, levant les yeux au ciel" : Candide regrette son éviction du château.
Nous avons le champ lexical de l'épuisement ("transi", "se traîna", "mourant de faim et de lassitude")
et une idée de dépouillement total : "se coucha sans souper au milieu des champs entre deux
sillons ; la neige tombait à gros flocons". Candide est dans une situation de grande fragilité, dans
laquelle il est vulnérable.
Voltaire paraît noircir le tableau, Candide passe d'un univers à son contraire.
Cette découverte de ce monde équivaut à une véritable désillusion pour Candide. Le jeune homme
n'est jamais sorti de son château merveilleux, artificiel, de pacotille (comme il est décrit par ironie),
coupé de la réalité où il ne connaissait aucune contrainte.
Candide limité à son univers faux et verni, va dès ses premières péripéties commencer un
apprentissage douloureux. Sa naïveté et son désarroi physique le rendent très vulnérable et
facilement influençable.
II. Candide trompé par les Bulgares

1. Une courtoisie de façade

Les recruteurs remarquent Candide sans que celui-ci ne s'en aperçoive. Critères : "un jeune
homme très bien fait, et qui a la taille requise."
Paroles flatteuses des deux hommes envers Candide : "les personnes de votre figure et de votre
mérite", "un homme comme vous". Ses paroles semblent trop exagérées pour être honnêtes.
- "le prièrent", "civilement", "monsieur" (plusieurs fois) : fausse amabilité
- "n'avez-vous pas cinq pieds cinq pouces de haut ?", "n'aimez vous pas tendrement ?" : idée
d'un questionnaire comme pour un recrutement classique.
- "les Hommes ne sont fait que pour se secourir les uns les autres" : maxime servant à masquer
leurs intentions
- "modestie charmante", "vous me faîtes beaucoup d'honneur", "en faisant la révérence", "tout
est au mieux" : le naïf Candide ne se méfie pas.

2. Candide enrôlé violemment chez les bulgares


"les fers aux pieds" les recruteurs passent d'un comportement flatteur et doux à un
comportement violent. Idée de renversement très rapide de situation qui surprend le
lecteur : "sur-le-champ".
Perte de liberté pour Candide.
III. Le regard ironique de Voltaire
Le narrateur étant externe, le lecteur s'aperçoit avant Candide que celui-ci va être manipulé.

1
Forte complicité auteur/lecteur, qui rient au dépend de Candide grâce à la phrase en aparté
("Camarade, dit l'un, voilà un jeune homme très bien fait") et grâce aux marques ironiques sur Candide
et sa crédulité ("comme un prodige", hyperboles : "plus beau des châteaux qui renfermait la plus belle
des baronnettes").
Le rapport repose sur un art du décalage avec ironie du narrateur : au dessus de l'histoire vécue
naïvement par Candide, se superpose un deuxième niveau de lecture qui a une forte orientation
argumentative et critique.
Candide se fait manipulé car il est influencée par la pensée optimiste de Pangloss ("le meilleur
des mondes"). Celui-ci représente le philosophe allemand Leibniz que Voltaire cherche à discréditer.
Selon Voltaire, le monde contemporain est imparfait, et il va illustrer ce propos au cours des péripéties
de Candide.
Dénonciation de la violence militaire (fortement connotée prussienne par la suite) et la
manigance des recruteurs. Voltaire utilise l'ironie pour convaincre le lecteur.
Conclusion :
Cet extrait du conte philosophique Candide annonce la suite de la teneur de l'œuvre. Candide, chassé
du paradis terrestre où Pangloss lui a proféré sa philosophie optimiste, va peu à peu découvrir que le
monde est plus cruel que ce que lui laissait entendre son ami philosophe. Cette découverte est très brutale
pour notre "anti-héros".

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