GRH Et Relations de Travail
GRH Et Relations de Travail
GRH Et Relations de Travail
GRH et relations
Sa problématique centrale repose sur l’identification d’une tension, qui nous
semble refléter le dilemme contemporain de la Gestion des Ressources
Humaines. D’une part, la GRH, dans sa version stratégique, cherche à susci-
ter l’engagement et l’implication des salariés. D’autre part, les logiques de
de travail
flexibilité et de retour sur investissement en capital humain créent un contexte
aux incertitudes nombreuses pouvant saper les bases nécessaires à l’établis-
sement d’une confiance dans la durée, pourtant impérative pour générer
engagement et implication. De surcroît, le développement de l’économie
numérique provoque un certain nombre de mutations profondes qui affectent
le travail et son organisation, la nature de l’emploi et de la relation d’emploi,
ainsi que rôle de la GRH.
Cet ouvrage propose de croiser les apports théoriques de la GRH et des rela-
Fondements théoriques, enjeux contemporains
tions industrielles afin d’offrir des éléments de réponse à ce dilemme.
Patrice LAROCHE est professeur des Universités à l’IAE Préface de David Marsden
de Nancy School of Management et professeur affilié à ESCP
Europe où il codirige la Chaire Dialogue social et compétitivité des
entreprises. Ses domaines d’enseignements et de recherche sont la
gestion des ressources humaines et les relations industrielles. Il est
l’auteur ou le coauteur de nombreux articles scientifiques et de
plusieurs ouvrages sur les relations sociales en entreprise.
ISBN 978-2-8073-2073-4
ISSN 1781-4944
www.deboecksuperieur.com
GRH et relations
de travail
Fondements théoriques, enjeux contemporains
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : octobre 2018 ISSN 1781-4944
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2018/13647/139 ISBN 978-2-8073-2073-4
Préface........................................................................................................... 7
Chapitre 1
La relation d’emploi : perspectives croisées.............................................. 9
Chapitre 2
La gestion stratégique des ressources humaines................................... 59
Chapitre 3
La mobilisation des ressources humaines................................................. 117
Chapitre 4
Les relations industrielles : origines, principaux cadres d’analyse
et rapports avec la GSRH.......................................................................... 161
Chapitre 5
Conflits et négociation collective : processus et effets. .................... 225
études empiriques qui ont cherché à mesurer l’influence des politiques de ges-
tion des ressources humaines et de l’action collective, que ce soit par la voie
conventionnelle ou juridique. Après un chapitre introductif où ils reviennent sur les
différentes conceptions de la relation d’emploi et leurs enjeux, ils nous présentent
deux chapitres qui résument très bien l’état actuel de nos débats théoriques dans
les domaines de la GRH et de l’influence syndicale, suivis chacun d’un chapitre qui
fait état de nos connaissances empiriques actuelles. De surcroît, ce livre donne un
aperçu de la co-évolution des théories et des institutions du travail qui sert à mettre
en perspective les débats théoriques.
Ce travail d’explication et d’analyse donne, au lecteur informé, mais pas
nécessairement spécialiste, les outils pour former son propre jugement.
David Marsden
Professeur de Relations Industrielles,
London School of Economics
Septembre 2018
La relation d’emploi :
perspectives croisées
Sommaire
1. Le constat de départ 10
4. La problématique de l’ouvrage :
la connexité des enjeux de la gestion
des ressources humaines et des relations industrielles 43
6. Plan de l’ouvrage 57
1. Le constat de départ
L’organisation, l’entreprise et le travail salarié sont des phénomènes omni-
présents. Ils servent de cadres à des enjeux majeurs pour la société comme pour les
individus – en particulier en matière de création et de répartition de richesses. Or,
leur nature et leurs rôles sont en pleine évolution.
1 Précisons d’emblée que nous avons préféré retenir le terme de relations industrielles (RI) – plutôt
que celui de relations de travail qu’il recouvre – pour désigner le champ disciplinaire qui étudie les
phénomènes du monde du travail, objet de cet ouvrage.
1 Il n’existe pas, en français écrit, de manière à la fois efficace et élégante pour utiliser des
noms et des adjectifs qui permettent d’englober les deux genres féminin et masculin. Qu’il nous
soit permis dans les lignes qui suivent d’utiliser, par commodité, les règles courantes de la gram-
maire française, tout en gardant à l’esprit que les enjeux que nous étudions concernent à parts
égales les femmes comme les hommes.
psychologie, le droit, la science politique. Les biens et services que les entre-
prises commercialisent façonnent notre rapport au monde1, parce qu’ils répondent
à des besoins (et, parfois, les créent) et parce que la redistribution des profits
qu’ils engendrent est une source majeure de revenus pour les individus. L’empire de
l’entreprise s’étend cependant plus largement encore, car le phénomène influence
aussi la distribution des ressources financières, matérielles et humaines, ainsi que
la distribution du pouvoir dans la société. Les modalités de ces redistributions
ont des conséquences en matière de fonctionnement de la démocratie et d’exer-
cice des droits démocratiques, car la concentration des ressources crée des déséqui-
libres qui peuvent se traduire par des capacités d’influence très inégales d’un groupe
social à l’autre. Cette influence se fait aussi ressentir en matière d’orientation des
politiques publiques pour permettre la circulation des personnes, des biens et des
capitaux. L’entreprise influence les infrastructures, la géographie, l’urbanisme, l’en-
vironnement ; elle crée des interactions et des contextes qui façonnent la culture,
à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières, qui ont fait l’objet de livres, de films,
de chansons, etc.
On le voit, la place du travail salarié dans nos sociétés fait émerger un grand
nombre d’enjeux. Parmi ceux-ci, le plus englobant est sans doute celui qui porte sur
la détermination des objectifs du système économique.
1 Offrons un seul exemple, qui permet d’illustrer à la fois la manière dont les biens et services
commercialisés par les entreprises influencent notre rapport quotidien au monde, et à la fois dans
quelle mesure cette influence confère aux entreprises un pouvoir qui n’a que peu d’équivalents.
À l’heure où ces lignes sont écrites, Google LLC a le contrôle des services suivants : le moteur de
recherche le plus utilisé au monde (Google), le navigateur internet le plus utilisé au monde (Google
Chrome), le service de vidéo en ligne le plus utilisé au monde (YouTube), le service d’email le plus
utilisé au monde (Gmail), le service de cartographie en ligne le plus utilisé au monde (Google Maps)
et le système d’exploitation pour téléphone mobile le plus utilisé au monde (Android). Les choix de
cette entreprise, en matière par exemple d’investissements en R&D ou de manière plus terre à terre
de design de ses interfaces utilisateurs, ont une influence très grande sur l’expérience du monde à
laquelle ses utilisateurs ont accès. Une telle situation peut devenir problématique en cas de posi-
tion largement dominante, voire monopolistique, car – entre autres – elle prive les utilisateurs d’un
espace de choix.
désirées – lesquelles ne sont pas préétablies – ainsi que les droits et obligations
qui doivent être respectés »1 (Budd, 2004, p. 33).
Ce choix fondamental est celui qui débouche sur ce que nous désignons ici
comme un compromis social, c’est-à-dire l’argument selon lequel la hiérarchisa-
tion et la séquentialisation des finalités de l’activité économique sont déterminées,
mises en œuvre et justifiées. C’est l’argument, socialement institué, qui légitime les
conditions intellectuelles, légales et matérielles de la division sociale du travail et
de la redistribution de ce qu’elle produit. Et comme cet argument n’est pas donné
d’avance comme un allant de soi naturel, cela signifie qu’il existe, en particulier dans
les sociétés démocratiques, un espace de choix. Un compromis social est le résultat
de ce choix, la forme prise ponctuellement par les droits, obligations, mécanismes
de production et de redistribution des richesses collectivement créées, etc. C’est une
réponse possible au « problème de l’ordre social », réponse à une question qui se
pose en partie en termes de distribution du pouvoir dans la société (Hobbes, 1651).
On peut poursuivre en posant que la prédominance du travail salarié est une
composante fondamentale de nombreux compromis sociaux contemporains. Mais le
travail salarié possède une caractéristique supplémentaire qui rend la problématique
de la détermination des objectifs encore plus délicate à résoudre : c’est un rap-
port hiérarchique entre individus, dans lequel quelqu’un (l’employeur) a autorité
sur quelqu’un d’autre qui se place sous ses ordres (le salarié). Ce rapport hiérar-
chique, assorti d’une autorité posée comme légitime (même si, encadrée par la loi,
elle n’est pas absolue), introduit une rupture. Le droit du travail français repose sur
un raisonnement qui permet d’exposer cette rupture de manière à la fois élégante
et transposable à tous les contextes où les rapports entre employeur et salarié sont
régis par l’intermédiaire d’un contrat de travail2. La signature d’un contrat de tra-
vail impose, comme pour toute autre convention, que les parties signataires soient
égales. Le rapport hiérarchique (la subordination) prend effet dès le moment où le
contrat a été dûment signé par les parties. Ainsi, dès qu’il existe, le contrat de tra-
vail rompt l’égalité des parties ; les individus passent d’un rapport de pair à pair à
une relation d’emploi.
1.2.2 R
elation d’emploi, rapport hiérarchique
et problématiques managériales
Cependant, comme nous l’avons précisé plus haut, la problématique fonda-
mentale du rapport d’autorité dans le contexte de l’entreprise reflète la nécessité
que quelque chose en plus soit à l’œuvre pour que les objectifs définis par l’entre-
prise puissent être atteints. Il faut qu’à des principes de coercition soient associés
des principes de consentement. Or, au niveau de l’entreprise, les définitions des
niveaux acceptables et souhaitables de coercition, de même que celles des condi-
tions du consentement, ne sont pas uniques (Budd et Bhave, 2008).
1 Sauf mention contraire, les traductions de citations littérales incluses dans cet ouvrage sont
les nôtres.
2 Nous situons le cadre de l’ouvrage dans les rapports de travail tels qu’ils existent dans le sec-
teur formel de l’activité économique. Pour une présentation de ces enjeux dans le secteur infor-
mel, voy. par exemple Katz et al. (2015).
Avant toute chose, il faut noter qu’il est délicat de parler d’évolution de la
« fonction ressources humaines » proprement dite dans la mesure où cette dénomi-
nation n’est apparue que dans les années 1970‑1980. Néanmoins, on peut dater de
la fin du xviiie siècle l’apparition de techniques dédiées à la prescription du tra-
vail, particulièrement dans le secteur industriel. C’est sur cette base qu’a émergé
la grande variété des formes prises aujourd’hui par la GRH1. L’évolution de la fonc-
tion au sein de l’entreprise s’est déroulée conjointement aux évolutions du travail,
des méthodes d’organisation prévalant dans les entreprises, et de la législation.
1 Le lecteur intéressé par les périodes qui précèdent celles mentionnées dans cette section, ou
par une description plus large de ces évolutions, pourra se référer à Fombonne (2001) pour la fonc-
tion RH, à Méda (1995), Gorz (1988), Castel (1999) ou encore Le Goff (2004) pour le travail, le
salariat et leur encadrement par le droit.
2.1.2 D
es approches possibles de l’évolution des pratiques
de gestion des femmes et des hommes au travail
L’évolution de la fonction après cette séquence initiale peut être présentée de
nombreuses façons. Deux d’entre elles nous semblent éclairer avec justesse comment la
GRH s’est développée : en rappelant d’abord l’évolution de la fonction au sein de l’entre-
prise (tableau 1.1), puis en s’intéressant à l’évolution des problématiques qui l’occupent.
L’analyse de son évolution dans l’entreprise peut être réalisée en comparant
différentes « représentations dominantes » de la GRH, c’est-à-dire une série de res-
titutions de traits fondamentaux successivement épousés par la fonction (Dietrich et
Pigeyre, 2005). Il convient alors de distinguer trois grandes séquences :
• l’administration du personnel, influencée par la vision taylorienne, repose
sur la mise en œuvre de procédures prescriptives et combine une dimension disci-
plinaire à une dimension juridique ;
• la gestion des relations humaines, héritière des travaux de l’École des
relations humaines (cf. Chapitre 4) et du développement de la psychologie des orga-
nisations, associe une approche formelle au développement de l’idée d’une démo-
cratie sociale en entreprise ;
• la gestion des ressources humaines adopte une perspective davantage
fondée sur la dimension stratégique, avec des objectifs qui s’expriment en termes
de performance. Elle concrétise également le passage à une contribution des indivi-
dus correspondant à la mise en œuvre de compétences (cf. Chapitre 2).
Une démarche privilégiant les problématiques centrales embrassées par
la fonction distingue des séquences sensiblement différentes (et, là encore, leur
nombre varie selon les auteurs). Les descriptions qui adoptent ce point d’entrée
intègrent une prise en compte plus détaillée de l’environnement historique général
(événements historiques, marchés, mouvements sociaux, politiques publiques, etc. ;
Bratton et Gold, 2017). On peut alors dissocier les périodes suivantes :
• avant la Seconde Guerre mondiale, la fonction « personnel » est princi-
palement attachée à la maximisation de la productivité des travailleurs, dans un
contexte marqué par la relative discrétion des interventions de l’État dans la marche
des entreprises1 ;
• après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de reconstruction
et de croissance économique, le développement de la planification keynésienne et
des organisations syndicales conduit à déplacer le centre de gravité de la fonction
Gestion Gestion
Administration
Types de gestion des relations des ressources
du personnel
humaines humaines
Intitulé Chef du personnel Directeur des relations Directeur des ressources
de la fonction humaines humaines
1 Ce dernier point peut être nuancé dans le cas de la France, en particulier si l’on rappelle le rôle
des organisations syndicales dans les évolutions du droit du travail mises en œuvre par le Front
populaire par exemple.
Gestion Gestion
Administration
Types de gestion des relations des ressources
du personnel
humaines humaines
Période 1910‑1960 1960‑1970 1980-…
Conception Taylorienne Formelle/Informelle Flexible en réseau
de l’organisation bureaucratique
vers l’amélioration des conditions d’emploi (temps de travail, salaire, sécurité, etc.)
et la recherche de la conciliation des intérêts des employeurs et des salariés. Cette
séquence marque un renouvellement de l’intérêt pour des sources de motivation
autres que la seule rémunération monétaire (reconnaissance) ;
• à partir des années 1960 se concentrent les préoccupations qui concernent
la dimension sociale du travail salarié (social issues) – c’est-à-dire la négociation
collective de la redistribution des richesses créées par les gains de productivité.
Jusqu’au milieu des années 1970 se multiplient les législations encadrant les condi-
tions périphériques du travail et de l’emploi, concrétisant le développement d’un
droit du travail « tutélaire », et conférant à la fonction RH un rôle additionnel de
mise en concordance avec les règles juridiques ;
• depuis les années 1980, dans un contexte de mondialisation économique
intégrée, de succession de crises et de renouveau de l’attrait pour une conception
libérale de l’échange, la GRH, devenant une fonction stratégique, se voit confier la
mise en adéquation des ressources et compétences humaines avec des objectifs de
performance, ce qu’elle accompagne en privilégiant l’individualisation des traite-
ments – en matière de rétribution, de motivation, d’évaluation, etc. Cette dernière
séquence consacre enfin la naissance d’une réflexion critique sur la GRH, ses moyens
et ses finalités, par la ré-interrogation de ses présupposés idéologiques et de ses
prémisses théoriques, et par l’investigation de ses effets potentiellement néfastes
et de ses coûts cachés (cf. Chapitre 2).
De cette présentation, on peut retenir qu’il existe un lien fort entre méthode
d’organisation du travail et manière de penser la fonction de gestion des individus.
L’évolution du nom de la fonction est, à ce titre, évocatrice d’une évolution de la
conception même de son rôle, de ses missions et de ses objectifs. En outre, on peut
souligner que la GRH n’est pas isolée : elle est inscrite dans des contextes histo-
riques, nationaux, sociaux, économiques, etc.
D’après Holm et al. (2010, p. 1149), à partir des données de la 4e ESWC (European Survey of
Working Conditions), European Fondation for the Improvement of Living and Working Conditions.
Note : Les organisations apprenantes se caractérisent par une autonomie procédurale et un contenu
cognitif du travail (apprentissage dans le travail, résolution de problèmes…) ainsi que par l’absence de
répétitivité du travail. Les organisations en lean production se caractérisent par les pratiques de travail
en équipe et le management de la qualité. Les organisations tayloriennes soumettent les salariés à
d’importantes contraintes de rythme de travail et ces derniers effectuent plus souvent des tâches répétitives
et monotones. Enfin, les organisations de structure simple se caractérisent par une faible formalisation
des procédures et un mode de contrôle par supervision directe (Holm et al., 2010).
Sommaire. ...................................................................................................... 5
Préface........................................................................................................... 7
Chapitre 1
La relation d’emploi : perspectives croisées.............................................. 9
1. Le constat de départ................................................................................ 10
1.1 L’organisation, l’entreprise et le travail salarié..................................... 11
1.2 Du compromis social à la relation d’emploi.......................................... 13
1.2.1 Le compromis social, réponse possible
au « problème de l’ordre »........................................................... 13
1.2.2 Relation d’emploi, rapport hiérarchique et problématiques
managériales.............................................................................. 14
2. Introduction à la gestion des ressources humaines............................. 17
2.1 Une brève histoire de la fonction......................................................... 17
2.1.1 La séquence initiale : l’administration du personnel
dans le système tayloriste-fordiste.............................................. 18
2.1.2 Des approches possibles de l’évolution des pratiques de gestion
des femmes et des hommes au travail........................................ 20
2.1.3 Une histoire à nuancer................................................................ 22
2.2 Qu’est-ce que la gestion des ressources humaines ?.............................. 23
2.2.1 Fondements théoriques................................................................ 24
2.2.2 Approche pratique de la gestion des ressources humaines............ 26
3. La perspective des relations industrielles.............................................. 32
3.1 L’armature théorique fondamentale
des relations industrielles contemporaines.................................................. 34
3.1.1 Les relations industrielles comme objet de recherche.................... 34
3.1.2 Les fondations théoriques de la version « moderne » des relations
industrielles................................................................................ 35
Chapitre 2
La gestion stratégique des ressources humaines................................... 59
1. Introduction.............................................................................................. 60
1.1 Éléments de contexte........................................................................... 60
1.2 Gestion stratégique des ressources humaines :
de quoi parle-t‑on ?..................................................................................... 60
2. Les modèles fondateurs : lier gestion des ressources humaines
et stratégie de l’entreprise........................................................................... 62
2.1 Le modèle du Michigan ou hard HRM.................................................... 62
2.1.1 La GRH comme fonction stratégique de l’entreprise...................... 63
2.1.2 Systèmes de pratiques RH, évaluation de la performance
et mécanismes d’ajustement....................................................... 66
Chapitre 3
La mobilisation des ressources humaines................................................. 117
1. Les ressorts de la motivation au travail................................................ 118
1.1 Les apports de la psychologie sociale des organisations...................... 119
1.1.1 La satisfaction des besoins de l’individu comme moteur
de l’action.................................................................................. 120
1.1.2 La complexité des processus cognitifs menant à l’action.............. 122
1.1.3 Les processus psychiques qui affectent la motivation................... 128
1.2 Le regard des économistes sur la motivation :
l’importance des incitations pour contrôler les individus
et faire converger leurs intérêts vers ceux de l’entreprise........................... 131
1.2.1 Contrat incomplet, aléa moral et incitations................................ 132
1.2.2 L’alignement des intérêts des salariés et des employeurs :
les apports de la théorie de l’agence.......................................... 133
1.2.3 Le pouvoir incitatif du salaire : les apports de la théorie
du salaire d’efficience................................................................. 134
1.2.4 La mise en concurrence des salariés comme dispositif
d’incitation : les apports de la théorie des tournois.................... 135
2. Rémunération, promotion, évaluation :
une diversité de pratiques mobilisatrices................................................... 136
2.1 Les systèmes de rémunération.............................................................. 137
2.1.1 Les systèmes de rémunération individualisés................................ 137
2.1.2 Les systèmes de rémunération collectifs....................................... 140
2.2 Les systèmes de promotion et de gestion des carrières........................ 142
2.2.1 Les principaux enjeux de la gestion des carrières......................... 143
2.2.2 Gestion des carrières et marchés internes du travail..................... 144
2.2.3 Les « carrières nomades » ou la remise en cause de la carrière
organisationnelle........................................................................ 145
Chapitre 4
Les relations : origines, principaux cadres d’analyse
industrielles
et rapports avec la GSRH.......................................................................... 161
1. En guise de transition : le concept de voice comme interface
entre gestion stratégique des ressources humaines
et relations industrielles............................................................................... 162
1.1 Expression, participation, négociation… Qu’est-ce que la Voice ?......... 162
1.2 Le concept de Voice dans les relations industrielles modernes............. 164
1.3 Voice, satisfaction et performance........................................................ 166
1.3.1 L’apport initial d’Albert O. Hirschman.......................................... 166
1.3.2 La formalisation de Freeman et Medoff........................................ 167
1.3.3 En guise de conclusion : Voice, systèmes de management
à haute performance et relations industrielles............................. 169
2. Les racines des relations industrielles................................................... 170
2.1 L’apparition des relations industrielles comme champ autonome :
éléments de contexte.................................................................................. 171
2.1.1 La division sociale du travail....................................................... 171
2.1.2 Naissance de la possibilité d’une posture critique......................... 172
2.1.3 Un moment-clef de l’histoire des idées......................................... 172
2.2 Les fondateurs : entre critique institutionnaliste
et ingénierie sociale.................................................................................... 174
2.2.1 Le contrat individuel de travail : source d’asymétrie
et de conflit entre capital et travail............................................ 175
2.2.2 Vers la démocratie industrielle : contrats collectifs
et négociation collective............................................................. 177
2.3 La formalisation du champ : de l’étude du marché du travail
à celle du travail et de ceux qui travaillent................................................ 179
2.3.1 La continuation de l’école du Wisconsin :
critique de l’organisation scientifique du travail.......................... 179
2.3.2 L’école des Relations Humaines : des apports ambigus................. 181
Chapitre 5
Conflits et négociation collective : processus et effets. .................... 225
1. La dimension conflictuelle des relations de travail.............................. 226
1.1 Les conflits du travail : origine et considérations théoriques............... 226
1.1.1 Le regard des économistes sur les conflits du travail
et la grève.................................................................................. 227
1.1.2 L’éclairage théorique de la sociologie et des sciences politiques...... 227
1.1.3 La contribution de John Godard à l’analyse de la grève............... 229
GRH et relations
Sa problématique centrale repose sur l’identification d’une tension, qui nous
semble refléter le dilemme contemporain de la Gestion des Ressources
Humaines. D’une part, la GRH, dans sa version stratégique, cherche à susci-
ter l’engagement et l’implication des salariés. D’autre part, les logiques de
de travail
flexibilité et de retour sur investissement en capital humain créent un contexte
aux incertitudes nombreuses pouvant saper les bases nécessaires à l’établis-
sement d’une confiance dans la durée, pourtant impérative pour générer
engagement et implication. De surcroît, le développement de l’économie
numérique provoque un certain nombre de mutations profondes qui affectent
le travail et son organisation, la nature de l’emploi et de la relation d’emploi,
ainsi que rôle de la GRH.
Cet ouvrage propose de croiser les apports théoriques de la GRH et des rela-
Fondements théoriques, enjeux contemporains
tions industrielles afin d’offrir des éléments de réponse à ce dilemme.
Patrice LAROCHE est professeur des Universités à l’IAE Préface de David Marsden
de Nancy School of Management et professeur affilié à ESCP
Europe où il codirige la Chaire Dialogue social et compétitivité des
entreprises. Ses domaines d’enseignements et de recherche sont la
gestion des ressources humaines et les relations industrielles. Il est
l’auteur ou le coauteur de nombreux articles scientifiques et de
plusieurs ouvrages sur les relations sociales en entreprise.
ISBN 978-2-8073-2073-4
ISSN 1781-4944
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