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Cours Analyse Ifri

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Université d’Abomey-Calavi(UAC)

Dr URIEL AGUEMON
[email protected]
0022995634470(numéro whatsapp)
COURS D’ANALYSE ET APPLICATIONS

8 décembre 2023
2
Table des matières

1 Introduction 5
1.1 Brève histoire des mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Brève histoire de l’informatique . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 11


2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2 POINT DE LOGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3 Caractères de divisibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4 Somme, différence et produit de nombres décimaux relatifs . . 14
2.5 Puissance entière d’un nombre entier naturel . . . . . . . . . . 15
2.6 Décomposition en produit de facteurs premiers . . . . . . . . . 16
2.6.1 Les nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.6.2 Le plus petit commun multiple de deux nombres entiers
naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.6.3 Le plus grand commun diviseur de deux nombres en-
tiers naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.7 Les fractions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.7.1 Simplification de fractions . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.7.2 Comparaison de deux fractions . . . . . . . . . . . . . 17
2.7.3 Opérations sur les fractions . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.8 Calcul littéral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.9 Les racines carrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.10 Les équations dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.11 Les inéquations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.12 Exercices sur les nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

3 LES FONCTIONS 23
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2 Pourquoi le logarithme ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 EXERCICES SUR LES FONCTIONS . . . . . . . . . . . . . 24

3
4 TABLE DES MATIÈRES

4 LES SUITES REELLES 29


4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.2 Les suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.3 Les suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.4 Exercices sur les suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . 30
CHAPITRE 1

Introduction

1.1 Brève histoire des mathématiques


Le mot « mathématique » vient du grec, par l’intermédiaire du latin.
Le mot (máthēma) signifie « science, connaissance » ; il a donné naissance à
l’adjectif (mathematikos), d’abord « relatif au savoir » puis « qui concerne les
sciences mathématiques ». Cet adjectif a été adopté en latin (mathematicus)
et par la suite (« mathématique » en français).
Les mathématiques (ou la mathématique) sont un ensemble de connais-
sances résultant de raisonnements logiques appliqués à des objets divers tels
que les ensembles mathématiques, les nombres, les structures (ensembles mu-
nis de fonctions et de relations définies sur cet ensemble.), les transformations
ainsi qu’aux relations et opérations mathématiques qui existent entre ces ob-
jets.
Le premier signe d’apparition des mathématiques dans le monde est l’os
d’Ishango découvert dans les années 1950 par le géologue belge Jean de Hein-
zelin de Braucourt dans des couches de cendres volcaniques au bord du lac
Édouard dans la région d’Ishango au Congo belge (aujourd’hui République
démocratique du Congo), près de la frontière ougandaise. Cet os a été daté
de 20 mille ans avant Jésus-christ. C’est bien la preuve que l’afrique est le
berceau des mathématiques. Les ossements sont exposés de façon permanente
au Muséum des sciences naturelles de Belgique à Bruxelles. Les pêcheurs de
la region d’Ishango se servaient des encoches sur cet os pour se partager le
butin de la pêche. C’est un calculatrice préhistorique.
Il y a dix mille ans de cela, l’homme invente l’agriculture : il se met à
cultiver et à élever, et ne vit plus seulement des hasards de la cueillette et
la chasse. Il devient sédentaire et s’attache à sa terre. En plusieurs endroits
de la planète, ce changement cause un vrai bouleversement : entre le VIe
et le IIe millénaire avant notre Ère, plusieurs grandes sociétés organisées
prennent forme, en Mésopotamie, en Égypte, en Chine et en Inde. Des civi-
lisations apparaissent également en Amérique du Sud.[1] L’écriture apparaît

5
6 CHAPITRE 1. INTRODUCTION

dans les civilisations mésopotamienne, égyptienne et chinoise vers 3000 avant


J.-C. C’est également dans ces trois civilisations que l’on trouve les premières
traces d’existence de techniques mathématiques : les premiers systèmes de
numération et les méthodes de calculs qui en permettent la manipulation
servent à la gestion (gestion du calendrier, gestion des réserves, transactions
commerciales, collecte des impôts...) tandis qu’une géométrie élémentaire
permet de résoudre les questions de mesure (volumes de grain et aire des
champs, problèmes liés à la construction d’édifices...) [1] Les techniques ma-
thématiques utilisées dans ces trois civilisations possèdent plusieurs points
communs. D’une part, elles sont mises en œuvre pour résoudre les mêmes
types de problème pratique. Ensuite, leur usage est réservée à l’élite admi-
nistrative. Enfin, la forme de ces mathématiques est celle d’un ensemble de
procédures présentées sur des exemples numériques concrets ; aucun concept
général n’est dégagé, aucun formalisme n’est utilisé. [1]
Les mathématiques ont donc été inventées pour résoudre des problèmes
pratiques dans la société. Elles n’avaient aucunement un caractère purement
abstrait. Il est donc important de voir les mathématiques comme des outils
d’aide à la prise de décision afin de profiter de toutes leurs richesses.

1.2 Brève histoire de l’informatique


Le terme informatique date de 1962. Il vient de la contraction des mots
information et automatique. L’informatique est la science du traitement
automatique et rationnelle de l’information.
L’histoire de l’informatique est justement marquée par la volonté des
hommes d’automatiser certaines tâches longtemps réalisées à la main, en
particulier le calcul. Il a été inventé pour faire avec beaucoup plus de pré-
cision et de rapidité ce que l’homme pouvait faire lentement souvent avec
imprécision.
L’histoire de l’informatique se rattache à la volonté humaine très ancienne
de créer des machines capables de réaliser des calculs tellement complexes ou
tellement longs qu’ils échappaient au cerveau humain, bien que celui-ci soit
capable de les concevoir.
L’histoire de l’informatique peut être divisée en trois parties principales :
1. La période avant la seconde guerre mondiale qui correspond à l’inven-
tion des machines à calculer mécaniques et des premiers calculateurs
électromécaniques.
2. La période de la seconde guerre mondiale qui fut déterminante et
même décisive à la fabrication des premiers ordinateurs.
1.2. BRÈVE HISTOIRE DE L’INFORMATIQUE 7

3. La période après la guerre qui a vu l’informatique entrer dans l’indus-


trie, les services, les écoles et les foyers.
Dès l’Antiquité, l’homme cherche à mesurer et à calculer, l’homme compte
avec des grains de blé ou des cailloux. La grosseur du grain ou du caillou est
proportionnelle à la quantité d’objets qu’on veut représenter : plus le caillou
est gros, plus il y a d’objets. L’origine latine du mot calcul est calculus et
signifie caillou. Vers 20000 AV-JC, dans la région d’Ishango en RDC, les pê-
cheurs utilisaient un os, appelé aujourd’hui Os d’Ishango pour se partager
le butin de la pêche. l’Os d’Ishango est une calculatrice préhistorique. C’est
la preuve que l’afrique est même le berceau des mathématiques. Par ailleurs,
le XVIIe siècle fut important pour les mathématiques. En effet, l’écossais Ne-
per (1550-1617), inventeur des logarithmes, permit de ramener la division et
la multiplication à des opérations plus simples d’addition et de soustraction.
John Neper émet la théorie que la multiplication est une suite d’additions et
la division, une suite de soustractions. Cela ouvre la porte au calcul mécanisé
car il suffit de répéter des additions pour multiplier ou des soustractions pour
diviser.
C’est aussi au XVIIe siècle qu’apparurent les premières véritables ma-
chines à calculer. En effet, en 1641, Blaise Pascal (1623-1662) créa la Pas-
caline pour aider son père qui était receveur des impôts. Cette calculatrice,
qui fonctionnait réellement, faisait les additions, les soustractions.
Si l’être humain a depuis des siècles, l’ambition de calculer puis d’auto-
matiser les calculs, à l’aube de la révolution industrielle du XIXe siècle, il a
l’ambition d’automatiser les tâches.
En 1822, l’anglais Charles Babbage (1792-1871), qui ambitionne de réa-
liser une machine capable de résoudre des suites de calculs et de s’attaquer
« aux opérations les plus compliquées de l’analyse mathématique », invente
d’abord son « moteur différentiel ». En 1833, il revoit son projet et pré-
sente son « moteur analytique » qui comporte les principales fonctions d’un
calculateur universel :
1. une unité d’entrée pour transmettre le traitement à la machine.
2. une mémoire pour contenir les données.
3. une unité de commande pour contrôler l’exécution du traitement.
4. une unité de calcul et une unité de sortie pour lire les résultats.
Ces organes sont encore ceux des ordinateurs actuels, ce qui fait qu’on
considère souvent Babbage comme le grand-père de l’ordinateur, bien
qu’il ait été impossible de construire ces machines avec la technologie de
l’époque.
Ada Augusta King, lady Lovelace (1815-1851), admiratrice et assistante
de Babbage, l’aida à mettre au point la manière de faire exécuter les calculs
8 CHAPITRE 1. INTRODUCTION

par sa machine. Elle inventa le mot « programme » pour désigner la suite


d’opérations à réaliser par la machine.
En ce sens, on la considère comme la première programmeuse de l’his-
toire de l’informatique. En 1854, l’anglais George Boole (1815-1864) publia
l’ouvrage Une investigation sur les lois de la pensée, dans lequel il
complétait l’exposé de sa théorie binaire de la logique qui est utilisée dans
les langages informatiques.
La prochaine étape de développement arriva en 1880 pendant le recense-
ment de la population des Etats Unis. Une étude montra que le recensement
de 1890 ne pourrait être traité en moins de dix ans. Il fallait alors trouver
une solution. Un jeune ingénieur du nom de Hermann Hollerith (1860-1929)
développa pour le NBC (National Bureau of Census) une machine. Avec cette
machine, les résultats du recensement s’obtinrent en moins de deux ans. Sa
société, Tabulating Machine Company, deviendra plus tard IBM.
En 1930, Vannevar Bush (1890-1974) construit au MIT (Massachusets
Institute of Technology) un calculateur pour résoudre des équations différen-
tielles.
C’est à l’approche des années de guerre et durant la guerre elle-même que
vont se succéder toute une série de calculateurs, la plupart commandés par
l’effort de guerre, notamment pour faciliter les calculs balistiques. Ils peuvent
être considérés comme les ancêtres directs de l’ordinateur actuel.
C’est en 1943 également que se termine, dans le plus grand secret à Blet-
chley Park (Grande- Bretagne), la construction du Colossus, un ordinateur
conçu pour permettre à l’armée anglaise de décoder les messages secrets al-
lemands. Opérationnel en 1944 et utilisé au moment du débarquement en
Normandie, il ne fut connu que dans les années 70.
En 1945, aux États-Unis, naît l’ENIAC (Electronic Numerator Integrator
and Computer), le premier véritable ordinateur de l’histoire. Il se différencie
de toutes les machines précédentes pour deux raisons :
1. d’abord, il s’agit d’une machine électronique. Il n’y a plus de rouages
mécaniques ;
2. l’information est transportée par des électrons, des particules chargées
d’électricité, qui se déplacent très vite.
3. C’est une machine programmable. Cela signifie qu’on peut enregistrer
des instructions qui s’exécuteront sans intervention de l’homme.
Cet ordinateur est très imposant : il pèse 30 tonnes et occupe une surface
d’environ 100m2 . Pour le faire fonctionner, plus de 17 000 tubes à vide sont
nécessaires. Parfois, des cafards s’introduisent dans ces tubes, faussant les
résultats. C’est pour cette raison qu’on parle aujourd’hui encore de « bug
informatique ». Ce mot vient de l’anglais bug, qui signifie « cafard ».
1.2. BRÈVE HISTOIRE DE L’INFORMATIQUE 9

Le 30 juin de la même année, John von Neumann (1903-1957), mathéma-


ticien américain d’origine allemande qui a rejoint l’équipe de l’ENIAC, définit
les structures des ordinateurs « à programme enregistré » par opposition aux
ordinateurs « à programme affiché » dans un rapport sur le futur ordinateur
EDVAC (Electronic Discrete Variable Automatic Computer). C’est ce qu’on
nommera désormais l’« architecture de von Neumann » et qui est encore
d’usage sur les ordinateurs actuels. Selon von Neumann, un calculateur est
composé des organes suivants :
« un organe de calcul, l’unité arithmétique et logique, une mémoire ou mé-
moire centrale, servant à la fois à contenir les programmes décrivant la façon
d’arriver au résultat et les données à traiter, - des organes d’entrée-sortie, ou
périphériques, servant d’organes de communication avec l’environnement et
avec l’homme, - une unité de commande (control unit), permettant d’assurer
un fonctionnement cohérent des éléments précédents. L’ensemble constitué
par l’unité arithmétique et logique, d’une part, et l’organe de commande,
d’autre part, constitue l’unité centrale ou processeur. L’ensemble des compo-
sants physiques, appelé matériel (hardware), est commandé par un logiciel
(software) »
Ainsi, les premiers ordinateurs, nés à la fin de la seconde guerre mondiale,
sont des calculateurs qui sont les descendants des divers systèmes de calculs
rapides inventés depuis l’Antiquité.
L’ordinateur a connu son essor après la seconde guerre mondiale. en effet,
1. En 1954, le premier langage de programmation à être implémenté sur
un ordinateur a été créé : il s’agit de Fortran.
2. Douglas Engelbart du Stanford Research Institute invente la souris en
1963.
3. Deep Blue est un superordinateur, spécialisé dans le jeu d’échecs, dé-
veloppé par IBM. Il a battu en 1997 Gary Kasparov, le champion du
monde russe des jeux d’échecs.
Aujourd’hui, l’ordinateur est utilisé dans le domaine civil également par
toutes les couches de la société pour accomplir des tâches.
Alors que les premières machines à calculer pouvaient tenir dans la main
de l’homme, les premiers ordinateurs étaient des monstres mécaniques et
électriques qui occupaient des pièces entières d’un immeuble. On assiste au-
jourd’hui à un retour à l’échelle humaine avec les petits ordinateurs person-
nels, grâce au développement technologique qui est allé dans le sens de la
miniaturisation et de la plus grande puissance de calcul.
Nous pouvons terminer en disant que l’histoire des ordinateurs est étroi-
tement liée aux découvertes théoriques dans le domaine des mathématiques
10 CHAPITRE 1. INTRODUCTION

et de la logique et aux développements technologiques. L’histoire de l’ordi-


nateur est également marquée par la volonté de l’homme d’automatiser les
calculs afin de les rendre plus précis tout en accélérant cette tâche fastidieuse.
Cette volonté va de pair avec celle de traiter l’information pour la communi-
quer et la contrôler. D’ailleurs, plus on progressera dans l’automatisation des
opérations arithmétiques et logiques, plus grande sera la nécessité de trou-
ver des moyens sophistiqués pour communiquer avec la machine, afin de lui
donner les instructions nécessaires pour qu’elle effectue ces opérations.
CHAPITRE 2

ENSEMBLE DES NOMBRES REELS

2.1 Introduction
L’évolution des nombres s’étalent sur plusieurs millénaires. C’est autour
de 20000 avant Jésus-Christ qu’on trouve les premières marques permettant
de conserver les nombres sur des supports. La plus ancienne fut trouvée en
RDC : il s’agit de L’OS D’ISHANGO. Les hommes ont éprouvé la nécessité
de compter pour répondre à un certain nombre de besoins à savoir dénombrer
la population d’un royaume, d’une armée ou les moutons d’un troupeau....
Au fil des siècles, les mathématiciens ont quant à eux pris conscience
de l’existence d’une infinité de nombres, de natures très variées. Ils se sont
aperçus qu’il était possible de ranger en des grandes familles ces nombres
ayant des propriétés identiques.
La liste des ensembles vus jusqu’en classes de terminale sont les suivants :
1. L’ensemble des nombres entiers naturels noté N. Cet ensemble est
composé de nombres positives à savoir 0, 1, 2, 3, 4, ...............
2. L’ensemble des nombres entiers relatifs noté Z. Cet ensemble est formé
des nombres entiers naturels et de leurs opposés Rappellons que si
a ∈ N, alors son opposé est −a. Par exemple, l’opposé de 5 est −5,
celui de 20 est −20. Lorsque a et −a sont opposés l’un de l’autre, leur
somme vaut zéro : (a + (−a) = 0).
3. L’ensemble des nombres décimaux noté D. Un élément de D se met
sous la forme 10ap où a ∈ Z et p ∈ N.
3 1
Exemple 1. , 0.457, 250 sont des éléments de D mais 3
̸∈ D.
4
4. l’ensemble des nombres rationnels noté Q. Un élément de Q se met
a
sous la forme où a ∈ Z et b ∈ Z⋆ .
b
11
12 CHAPITRE 2. ENSEMBLE DES NOMBRES REELS

1 √
Exemple 2. , −30, 2 sont des éléments de Q mais π et 2 n’appar-
7
tiennent pas à Q. On dit que ce sont des irrationnels.
5. L’ensemble des nombres réels noté R. Cet ensemble contient les élé-
ments de Q et les irrationnels.
6. L’ensemble des nombres complexes noté C.

2.2 POINT DE LOGIQUE


Définition 1. — On appelle proposition, toute phrase qui est soit vraie,
soit fausse.
— On appelle négation d’une proposition P , la proposition notée nonP
qui est vraie lorsque P est faux et qui est faux lorsque
W P est vraie.
W
— Si P et Q sont deux propositions, la proposition P Q notée P Q
n’est vraie que si l’une au moins des propositions P et Q est vraie.
Les propositions
W P et Q sont reliées par le connecteur logique ≪ ou ≫
noté . V
— La proposition P et Q notée P Q n’est vraie que si les deux proposi-
tions P et Q sont simultanément vraies. V Les propositions P et Q sont
reliées par le connecteur logique et noté .
— La proposition P implique Q noté P =⇒ Q n’est fausse que lorsque P
est vraie et Q est fausse.
— La proposition P équivaut à Q noté P ⇐⇒ Q n’est vraie que lorsque
P =⇒ Q et Q =⇒ P sont simultanément vraies.
Lorsqu’on écrit P =⇒ Q, on dit que P est une condition suffisante pour
que Q soit vraie et que Q est une condition nécessaire pour qu’on ait P .
Lorsqu’on écrit P ⇐⇒ Q, on dit que P est une condition nécessaire et
suffisante pour qu’on ait Q.
Les différentes définitions enumérées dans le point de logique sont consi-
gnés dans le tableau suivant :
W V
P Q P Q P Q P =⇒ Q Q =⇒ P P ⇐⇒ Q
V V V V V V V
V F V F F V F
F V V F V F F
F F F F V V V

Exemple 3. 1. La proposition 20 ≤ 5 est une proposition fausse.


2.2. POINT DE LOGIQUE 13

2. x ≥ 10 n’est pas une proposition car elle n’admet pas de valeur de


vérité.
3. Etant donné une droite (D) et un plan (P) de l’espace, on dit qu’une
droite (D) et un plan (P) de l’espace sont parallèles si et seulement si
(D) est incluse dans (P) ou lorsque (D) et (P) sont disjoints.
Nous voulons écrire cette définition en utilisant les connecteurs lo-
giques.
R1 :≪ (D)//(P) ≫

R2 :≪ (D) ∩ (P) = (D) ≫

R3 :≪ (D) ∩ (P) = ∅ ≫
W
On aura : R1 ⇐⇒ R2 R3

Exercice 1. Etablir la table de vérité de nonQ =⇒ nonP.

Méthode 1. Pour démontrer que P =⇒ Q est vraie, on peut raisonner de


manières suivantes :
— Par la méthode directe
Supposer que l’hypothèse P est vraie et par des enchaînements de pro-
positions déduites, aboutir à la conclusion Q.
— Par le raisonnement par l’absurde
Supposer que l’hypothèse P est vraie et que Q est fausse, puis par des
enchaînements de propositions déduites, aboutir à une contradiction
ou absurdité.
— Par le raisonnement par contraposée
Cela revient à montrer que nonQ =⇒ nonP.

Exercice 2. Soit a ∈ Z.
1. Montre que a2 est impair si a est impair.
2. Montre de deux manières que si a2 est pair alors a est pair (on utilisera
la contraposée de cet enoncé et le raisonnement par l’absurde).
3. Montre que a est pair si et seulement si a2 est pair.

Remarque 1. Si pour la démonstration d’une propriété, on examine plu-


sieurs cas qu’on épuise l’un après l’autre, on dit qu’on mène un raisonnement
par disjonction des cas.
14 CHAPITRE 2. ENSEMBLE DES NOMBRES REELS

2.3 Caractères de divisibilité


Définition 2. Soient a et b des entiers naturels.
a est un multiple de b s’il existe un entier c tel que a = bc.

Remarque 2. Soient a et b des entiers naturels non nuls.


b est un diviseur de a s’il existe un entier c tel que a = bc. On utilise
l’expression . . .est un diviseur de . . . uniquement avec des nombres entiers
naturels non nuls.

Exemple 4. 1. Chaque nombre entier naturel est multiple de lui-même


et de 1.
2. 0 est multiple de chaque nombre entier naturel.
3. 36 est un multiple de 4 et de 3.

— Un nombre est divisible par 10, 100, 1000 lorsqu’il se termine par
0, 00, 000
— Un nombre est divisible par 2 lorsqu’il se termine par 0 ou par 2 ou
par 4 ou par 6 ou par 8. Ces nombres sont appelés les nombres pairs.
Des nombres sont dits impairs lorsqu’ils se terminent par 1 ou par 3
ou par 5 ou par 7 ou par 9.
— Un nombre est divisible par 5 lorsqu’il se termine par 0 ou par 5.
— Un nombre est divisible par 3 lorsque la somme de ses chiffres est un
multiple de 3.
— Un nombre est divisible par 9 lorsque la somme de ses chiffres est un
multiple de 9.

Exemple 5. 1. 16 est divisible par 2.


2. 29 est un nombre impair.
3. 50 et 19825 sont divisibles par 5.
4. 36 est divisible par 3 et par 9.

Exercice 3. Donne l’ensemble des diviseurs de 36 puis ceux de 12.

2.4 Somme, différence et produit de nombres


décimaux relatifs
Règles
Pour additionner deux nombres décimaux relatifs de même signe :
— On prend le signe de ces deux nombres
2.5. PUISSANCE ENTIÈRE D’UN NOMBRE ENTIER NATUREL 15

— On additionne les distances à zéro de ces deux nombres.


Exemple 6. 2.5 + 3 = 5.5 ;−3.2 − 7 = −10.2
Pour additionner deux nombres décimaux relatifs de signes contraires :
— On prend le signe du nombre qui à la plus grande distance à zéro
— On soustrait la plus petite distance à zéro de la plus grande.
Exemple 7. −2.5 + 3 = 0.5 ;−10 + 7 = −3
Pour multiplier deux nombres décimaux relatifs de même signe :
— On prend le signe +
— On multiplie les distances à zéro de ces deux nombres.
Exemple 8. 5 × 3 = 15 ;(−5) × (−3) = 15.
Pour multiplier deux nombres décimaux relatifs de signes contraires :
— On prend le signe −
— On multiplie les distances à zéro de ces deux nombres.
Exemple 9. (−5) × 3 = −15 ;(5) × (−4) = −20.

2.5 Puissance entière d’un nombre entier natu-


rel
Définition 3. Soient a un entier relatif et n un entier naturel plus grand
que 1.
an = a × a × · · · × a
désigne le produit de n facteurs égaux au nombre a. an se lit a exposant n.
Par convention, On = 0
Propriété 1. Soient a et b des entiers relatifs et n et m des entiers naturels
plus grands que 1.
— (ab)n = an × bn
— am × an = am+n
— (am )n = am×n
am 1
— n = am−n = n−m
a a
— Si n est pair (−a)n = an
— Si n est impair (−a)n = −an
Exemple 10. (−7a)2 = 49a2 ; 33 × 32 = 35 ; (23 )2 = 26 = 64 ; (−3)3 =
−33 = −27 ; (−3)4 = −34 = 81
16 CHAPITRE 2. ENSEMBLE DES NOMBRES REELS

2.6 Décomposition en produit de facteurs pre-


miers
2.6.1 Les nombres premiers
Définition 4. Un nombre premier est un entier naturel qui admet exacte-
ment deux diviseurs : 1 et lui même.

Exemple 11. 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23 sont des nombres premiers. 1 n’est
pas un nombre premier.

Propriété 2. Si un nombre entier naturel plus grand que 1 n’est pas premier,
alors il admet une décomposition en produit de facteurs premiers.

Exemple 12. Décomposons 1386 en produit de facteurs premiers : 1386 =


2 × 32 × 7 × 11

2.6.2 Le plus petit commun multiple de deux nombres


entiers naturels
Le plus petit commun multiple (PPCM) de deux nombres entiers naturels
est le produit de tous les facteurs des deux décompositions, chaque facteur
étant affecté du plus grand exposant apparu dans les deux décompositions.

Exemple 13. Détermine le PPCM de 150 et 60.


150 = 2 × 3 × 52 et 60 = 22 × 3 × 5 donc le PPCM de 150 et 60 est :
22 × 3 × 52 .

2.6.3 Le plus grand commun diviseur de deux nombres


entiers naturels
Le plus grand commun diviseur (PGCD) de deux nombres entiers naturels
est le produit de tous les facteurs des deux décompositions, chaque facteur
étant affecté du plus petit exposant apparu dans les deux décompositions.

Exemple 14. Détermine le PGCD de 150 et 60.


150 = 2 × 3 × 52 et 60 = 22 × 3 × 5 donc le PGCD de 150 et 60 est :
2 × 3 × 5.
2.7. LES FRACTIONS 17

2.7 Les fractions


2.7.1 Simplification de fractions
Pour simplifier une fraction afin de la rendre irréductible, on peut décom-
poser son numérateur et son dénominateur en produits de facteurs premiers,
puis on simplifie.
54
Exemple 15. Simplifions .
99

2.7.2 Comparaison de deux fractions


Dans cette partie, on s’intéresse aux nombres positifs.

Propriété 3. Si deux fractions ont le même dénominateur, alors la plus


petite fraction est celle qui a le plus petit numérateur.
7 3
Exemple 16. compare et .
9 9
Propriété 4. Pour comparer deux fractions quelconques, on peut les réduire
au même dénominateur et utiliser la propriété précédente.
7 6
Exemple 17. Compare et .
6 5
Remarque 3. Si des fractions ont pour numérateur le nombre 1, alors la
plus petite fraction est celle qui a le plus grand dénominateur.
1 1
Exemple 18. Compare et .
15 3
Propriété 5. Soient a et b des entiers naturels et b n’est pas nul.
a a
Si a ≤ b alors ≤ 1. Si a ≥ b alors ≥ 1.
b b
3 8
Exercice 4. Compare et .
7 6

2.7.3 Opérations sur les fractions


Propriété 6. Soient a, b, c et d des entiers naturels tels que b et d soient non
nuls.
a c ad + bc a c ac
+ = ; × = .
b d bd b d bd
18 CHAPITRE 2. ENSEMBLE DES NOMBRES REELS

−a a a a ad
= =− ; = .
b −b b b bd
a c
= ⇐⇒ ad = bc.
b d
Si de plus c est non nul, on a :

a
1 d a d
= et b = × .
c c c b c
d d
5 2 4 7
Exercice 5. Calcule les fractions suivantes : + ; × .
4 5 5 9
2
1
et 9.
4 7
3 5
x 5
Cherche x tel que = .
6 9
Définition 5. Soient a et b des entiers naturels non nuls.
a b a b
On a : × = 1. On dit que et sont des rationnels inverses l’un de
b a b a
l’autre.
−2 −3 1
Exemple 19. et sont inverses l’un de l’autre. 4 et sont inverses
3 2 4
l’un de l’autre.

2.8 Calcul littéral


Une expression contenant des lettres est appelée expression littérale. Pour
obtenir la valeur numérique d’une expression littérale, on remplace ses lettres
par les nombres donnés. On fait donc du calcul littéral.
Exemple 20. L’expression littérale d’un nombre impair est S = 2n + 1 avec
n ∈ N. Pour n = 4, S = 9.
Propriété 7. Soient a, b et c des entiers relatifs. on a :
1. a + (b − c) = a + b − c
2. a − (b + c) = a − b − c
3. a − (b − c) = a − b + c
2.9. LES RACINES CARRÉES 19

Réduire une somme, c’est la transformer en une somme ayant moins de


termes.
Développer un produit, c’est l’écrire sous forme d’une somme.
Factoriser une somme, c’est l’écrire sous la forme d’un produit de facteurs.
Propriété 8. Soient a, b, x et y des entiers relatifs.
1. a(x + y) = ax + ay.
2. a(x − y) = ax − ay.
3. (a + b)(x + y) = ax + ay + bx + by.
4. (a + b)2 = a2 + 2ab + b2 .
5. (a − b)2 = a2 − 2ab + b2 .
6. (a + b)(a − b) = a2 − b2 .
Exemple 21. Développe les expressions suivantes :
2(x + 3y); (−2 + a)(2 − b), (y + 2)2 , (2 − y)2 , (−x − y)2 .
Factorise les expressions suivantes :
5y 2 − y; 16 − 25y 2 ; y 2 + 18y + 81; 9y 2 − 24y + 16

2.9 Les racines carrées


Définition 6. Soit√ a un réel positif. On appelle racine carrée de a, le nombre
réel positif, noté a, dont le carré est a.

Exemple 22. 64 = 8 car 82 = 64.
Remarque 4. Seuls les nombres positifs admettent une racine carrée.
Propriété 9. Pour tous réels positifs a et b, pour tout entier naturel n, on
a: √ r
√ √ √ a a
a × b = ab; √ = (b ̸= 0)
√ b √b
√ √
( a)n = an ; ( a)2 = a; a2 = |a|

2.10 Les équations dans R


Une équation est une égalité dans laquelle figure une inconnue générale-
ment noté x.
Toute valeur de x rendant l’égalité vraie est appelée solution de l’équation.
Résoudre l’équation dans un ensemble E, c’est trouver toutes les solutions
qui sont éléments de E.
20 CHAPITRE 2. ENSEMBLE DES NOMBRES REELS

Méthode
Pour résoudre une équation du type x + a = b, d’inconnue x, on ajoute
à chacun de ses membres l’opposé de a pour se ramener à une équation du
type x = b − a.
Méthode
Pour résoudre une équation du type ax = b, (a ̸= 0) d’inconnue x, on
1
multiplie chacun de ses membres par l’inverse de a, qui est pour se ramener
a
b
à une équation du type x = .
a
Méthode
Pour résoudre une équation du type ax + b = cx + d, d’inconnue x, (a ̸= c,
on peut transformer cette équation pour se ramener successivement à :
— (a − c)x = d − b.
d−b
— x= .
a−c
Propriété 10. Soient a et b des nombres réels. ab = 0 ⇐⇒ a = 0 ou b = 0.

Méthode
Pour résoudre une équation du type (ax + b)(cx + d) = 0, d’inconnue x,
(a ̸= 0) et (c ̸= 0),
on peut résoudre chacune des équations (ax + b) = 0 puis (cx + d) = 0
−b −d
Les solutions obtenues sont et .
a c
Exemple 23. Résouds les équations suivantes :

x + 2 = −5; 3x = −8; −7x + 5 = −3x + 9; (3x + 5)(5x − 7) = 0.

2.11 Les inéquations


Propriété 11. Soient a, b et c des réels tels que c soit strictement positif.

Si a ≤ b alors ac ≤ bc

Propriété 12. Soient a, b et c des réels tels que c soit strictement négatif.

Si a ≤ b alors ac ≥ bc

Exemple 24. Résouds les inéquations suivantes :

x + 2 ≥ −5; −3x ≤ 8; −7x + 5 ≥ −3x + 9


2.12. EXERCICES SUR LES NOMBRES RÉELS 21

2.12 Exercices sur les nombres réels


Exercice1

7 6
1. Comparer et .
6 5
1 1
2. Comparer et .
15 4
3. Calculer les fractions suivantes :
5 2
(a) a = + .
4 5
5 2
(b) r = − .
4 7
4 7
(c) b = × .
5 9
(d) c = 1 ÷ 34 .
2
(e) d = 9
÷ 75 .
x 5
4. Cherche x tel que = .
6 9
5. Développer les expressions suivantes :
e = 2(x + 3y); f = (−2 + a)(2 − b); g = (y + 2)2 ; h = (2 − y)2 ;
k = (−x − y)2 .
6. Factoriser les expressions suivantes :
i = 5y 2 − y; j = 16 − 25y 2 ; l = y 2 + 18y + 81; m = 9y 2 − 24y + 16
7. Résoudre les équations et inéquations suivantes dans R :
(a) −7x + 5 = −3x + 9.
(b) (3x + 5)(5x − 7) = 0.
(c) −7x + 5 ≤ −3x + 9.
(d) −2x + 3 ≥ 0.
3x + 5
(e) = 2.
5x − 7
3x + 5
(f) = 0.
5x − 7
(g) −3x2 + x + 14 ≥ 0.
(h) −3x2 + x + 14 ≤ 0.
(i) −3x2 + x + 14 = 0.
22 CHAPITRE 2. ENSEMBLE DES NOMBRES REELS
√ 1
(j) 3x2 + 3x + 4
= 0.
√ 1
(k) 3x2 + 3x + 4
≥ 0.
√ 1
(l) 3x2 + 3x + 4
≤ 0.
(m) x2 − 6x + 11 = 0.
(n) x2 − 6x + 11 ≤ 0.
(o) x2 − 6x + 11 ≥ 0.

Exercice2

Résoudre dans R2 les systèmes suivants :


1. 
3x − 2y = 9
2x + y = 6
2. 
3x − 2y = 9
4x + 2y = 13
3. 
3x − 2y = 9
8x + 4y = 24
Résoudre dans R3 le système suivant :


 x − 2y − 3z = −9



2x + 5y − 3z = 0




x + y + 2z = 9

CHAPITRE 3

LES FONCTIONS

3.1 Introduction
Les fonctions sont des notions mathématiques utilisées en informatique
utiles pour étudier des phenomènes afin de les comprendre, les les prédire,
dans le but de prendre des décisions. Elles sont des objets mathématiques
utilisés également pour représenter l’évolution de phénomènes évoluant au
cours du temps. Elles ont des applications aussi en démographie, en biologie,
en économie,etc,. . .
Le terme fonction a été introduit au XV II eme siècle par Gottfried
Leibniz dans un cadre géométrique.Il désigne par ce terme des grandeurs
géométriques dépendant d’autres grandeurs géométriques. Un peu plutôt, le
français Francois Viète a introduit le symbolisme algébrique au XV I eme
siècle. La notion de fonction va perdre son caractère géométrique. C’est en
ce sens qu’Euler en 1734 introduit la notation f ( xa + c) pour désigner une
fonction arbitraire de xa + c.
L’objectif de ce cours est de montrer aux apprenants que les fonctions sont
des outils de modélisation. Elles sont des outils d’aide à la prise de décision
et qu’il ne s’agit pas de les manipuler pour s’arrêter à l’aspect purement
théorique.

3.2 Pourquoi le logarithme ?


Dès l’Antiquité, l’homme cherche à mesurer et à calculer, l’homme compte
avec des grains de blé ou des cailloux. La grosseur du grain ou du caillou est
proportionnelle à la quantité d’objets qu’on veut représenter : plus le caillou
est gros, plus il y a d’objets. L’origine latine du mot calcul est calculus et
signifie caillou. Par ailleurs, le XVIIe siècle fut important pour les mathéma-
tiques. En effet, l’écossais Neper (1550-1617), inventeur des logarithmes, per-
mit de ramener la division et la multiplication à des opérations plus simples

23
24 CHAPITRE 3. LES FONCTIONS

d’addition et de soustraction. John Neper émet la théorie que la multiplica-


tion est une suite d’additions et la division, une suite de soustractions. Cela
ouvre la porte au calcul mécanisé car il suffit de répéter des additions pour
multiplier ou des soustractions pour diviser. John Napier est né à Merchiston
Castle, aux environs d’Édimbourg. Vers la fin du 16 ème siècle, préoccupé par
le fait que le progrès scientifique était en quelque sorte freiné par des calculs
numériques longs et pénibles, il concentra toutes ses forces au développe-
ment de méthodes susceptibles de réduire ce calcul fastidieux. Après vingt
ans de travail, il livre en 1614 son célèbre traité intitulé Mirifici logarithmo-
rum canonis descriptio, qui décrit son système de logarithmes et l’usage qu’il
veut en faire. Un second ouvrage, intitulé Mirifici logarithmorum canonis
constructio, publié en 1619, contient le premier traité ainsi que les procédés
de construction des tables de logarithmes. La publication du traité de 1614
eut un impact considérable et, parmi les admirateurs les plus enthousiastes de
ce nouveau système, il faut compter Henry Briggs (1561-1630),professeur de
géométrie d’Oxford. C’est à Briggs que l’on doit la naissance des logarithmes
en base 10, aussi appelés à « base vulgaire » ou logarithmes de Briggs. On
sait aujourd’hui que Jost Bürgi (1552-1632) a développé des idées similaires
à celles de Napier, en Suisse, à la même époque. On prétend même de Bürgi
a conçu l’idée de logarithme dès 1588, mais il perdit tous ses droits de prio-
rité en publiant ses résultats quelques années après le Mirifici de Napier. Les
travaux de Bürgi furent en effet publiés à Prague en 1620 sous le titre Arith-
metische und geometrische Progress- Tabulen. L’invention des logarithmes a
eu un impact considérable sur la structure des mathématiques et décupla les
méthodes de calcul des astronomes.

3.3 EXERCICES SUR LES FONCTIONS


Exercice 6. La fonction suivante décrit l’évolution d’une colonie de proto-
zoaires du type Paramecium caudata. La variable t représente le nombre de
jours tandis que P (t) représente le nombre d’individus de la population :

105
P (t) =
1 + 34e−1.1244t
1. Quel est le nombre de microbes au début de l’observation ?
2. Quel est le nombre de microbes après dix jours ? Après cent jours ?
3. Montrer que cette population va croître au cours du temps.
4. Cette population ne dépassera pas un certain « plafond ». Pourquoi ?

Exercice 7. Voici une fonction décrivant cette fois la hauteur atteinte par
3.3. EXERCICES SUR LES FONCTIONS 25

un arbre en fonction du temps (exprimé en années) :


120
P (t) =
1 + 200e−0.2t
1. Quelle était la hauteur initiale de l’arbre ?
2. Quelle sera la hauteur de l’arbre dans dix ans ? Dans vingt ans ?
3. Quelle hauteur l’arbre ne pourra-t-il dépasser ?

Exercice 8. En 1975, on dénombrait 800 millions d’habitants en Chine et


600 millions en Inde. La population augmentait au rythme de 1, 7% par année
en Chine et de 2, 2% par année en Inde. On prévoyait alors, si ces tendances
se maintenaient, que les populations respectives des deux pays, t années après
1975, seraient données (en millions d’habitants) par les formules suivantes :
Chine : C(t) = 800e0.017t .
Inde : I(t) = 600e0.022t .
1. Quel aurait dû être l’écart entre les populations de ces deux pays
en 2000?
2. Quel devrait être l’écart actuel entre ces deux populations ?
3. En quelle année y aurait-il autant d’Indiens que de Chinois ?

Exercice 9. Une équipe de scientifiques étudie l’évolution de la taille de la


population d’une espèce de bactéries. Les scientifiques déposent une bactérie
dans le récipient au début de l’expérience. Les bactéries se reproduisent en
se divisant, c’est-à-dire que chaque bactérie se divise en deux à intervalle
régulier. Pour l’espèce étudiée, les scientifiques constatent qu’après une heure,
le nombre de bactéries a doublé.
1. Remplisser le tableau suivant :

Temps(heures) 0 1 2 3 5 10
Nombre de bactéries 20 21

2. Combien y aura-t-il de bactéries après un nombre quelconque x d’heures?


Donne l’expression du nombre de bactéries en fonction de x ?
3. Après combien de temps y aura-t-il 4096 bactéries dans le récipient ?
4. Après combien de temps y aura-t-il plus de 15 bactéries dans
le récipient ?
5. Combien y a-t-il de bactéries dans le récipient après quatre heures ?
6. Combien y a-t-il de bactéries dans le récipient si on attend plus
de 24 heures ?

Exercice 10. On considère un rectangle de périmètre de 12cm. On note x


et y les mesures(en cm) des côtés de l’angle droit.
26 CHAPITRE 3. LES FONCTIONS

1. Justifier que x + y = 6.
2. Déterminer l’aire du rectangle en fonction de x.
3. Montrer que l’aire du rectangle est maximale si c’est un carré.

Exercice 11. Le gérant d’une salle de cinéma a remarqué qu’en faisant payer
1000 FCFA la place, il pouvait compter sur 500 spectateurs et que chaque
baisse de 100 FCFA lui amenait 100 personnes en plus.
Combien doit-il faire payer la place pour obtenir un bénéfice maximal et
quel est ce bénéfice sachant que chaque séance lui coûte 100.000 FCFA de
frais fixes (location du film,personnel,éclairage).

Exercice 12. Pour fabriquer une boîte sans couvercle, on prend une feuille
carrée en carton dont le côté a une longueur donné a. A chacun des 4 angles,
on découpe un carré dont le côté a une longueur égale à x. On rabat perpen-
diculairement les 4 bandes qui restent.


| |
x

1. Calculer l’aire du fond de la boîte en fonction de a et de x.


2. Calculer le volume de la boîte.
3. Déterminer x pour que le volume de la boîte soit maximal puis calculer
le volume de cette boîte.

Exercice 13. On veut fabriquer une boîte de conserve cylindrique avec un


minimum de métal pour un volume V donné. On obtiendra ainsi la boîte la
plus économique à fabriquer.
Soit r le rayon de la base et h la hauteur du cylindre.
1. Calculer A l’aire totale du cylindre en fonction de r et de h.
3.3. EXERCICES SUR LES FONCTIONS 27

2. Calculer h en fonction de r et du volume V du cylindre et en déduire


l’aire A en fonction de r et de V.
3. Pour quelle valeur de r, l’aire de la boîte est minimale.

Exercice 14.

Un carton publicitaire doit contenir 54cm2 de texte imprimé. Les marges


imposées sont de 1cm en haut et bas de page et de 1, 5cm de chaque côté du
texte. Sachant que le prix du carton est proportionnel à sa superficie, on veut
déterminer les dimensions du carton le moins cher possible.
Soit x et y les dimensions du carton publicitaire.
1. Donner la surface A du carton en fonction de x et de y.
2. Quelle est la surface S occupée par le texte en fonction de x et de y ?
3. Sachant que S = 54cm2 , déterminer y en fonction de x.
4. En déduire la surface A du carton en fonction de x uniquement.
54x
Posons A(x) = + 3x, x > 2.
x−2
5. Etudier les variations de A sur ]2, +∞[.
6. Quelle est la valeur minimale de l’aire A ?
7. Pour quelle valeur de x, la valeur minimale de l’aire A est obtenue ?
8. En déduire y pour x = 8.
9. En déduire les dimensions du carton le moins cher possible.
28 CHAPITRE 3. LES FONCTIONS
CHAPITRE 4

LES SUITES REELLES

4.1 Introduction
Les suites numériques sont des outils de modélisation utiles pour étudier
des phénomènes évoluant de proche en proche. Ce sont des outils d’aide à la
prise de décision pour le biologiste, l’économiste, l’informaticien etc....

Définition 7. Une suite numérique est une fonction u définie d’une partie
de N dans R. On note un , à la place de u(n), le terme général, et (un )n la
suite. un est la notation indicielle et u(n) est la notation fonctionnelle.

4.2 Les suites arithmétiques


Exercice 15. Compter de 0 à 30 par bond de 5.

Nous obtenons une suite arithmétique de premier 0 et de raison 5, l’écart


entre un terme et le terme qui le précède.

Définition 8. Une suite (un )n est arithmétique de raison r si :


∀n ∈ N, un+1 = un + r.

Pour montrer que (un )n est arithmétique, il faut montrer que la différence
un+1 − un est constante, c’est-à-dire qu’elle ne dépend pas de n.

Propriété 13. Soit (un )n une suite arithmétique de raison r et soit k ∈ N.


1. un = uk + (n − k)r.
2. un = u0 + nr.
(k + 1)
3. u0 + u1 + u2 + · · · + uk = (u0 + uk )
2
29
30 CHAPITRE 4. LES SUITES REELLES

4.3 Les suites géométriques


Définition 9. Une suite (un )n est géométrique de raison q lorsque :
un+1
∀n ∈ N, = q.
un
Pour montrer qu’une suite (un )n est géométrique, il faut montrer que le
un+1
quotient est constant, c’est-à-dire qu’il ne dépend pas de n.
un
Propriété 14. Soit (un )n une suite géométrique de raison q ̸= 1 et soit
k ∈ N.
1. un = uk q n−k .
2. un = u0 q n .
!
1 − q k+1
3. u0 + u1 + u2 + · · · + uk = u0 .
1−q

4.4 Exercices sur les suites numériques


EXERCICE 1

Le nombres d’animaux dans un zoo est de 1000 en 1995 et de 1070 en


1996.
1. Déterminer le pourcentage d’augmentation du nombre d’animaux entre
1995 et 1996.
2. On suppose que ce pourcentage d’augmentation reste constant. On
note un le nombre d’animaux en l’an 1995 + n.
(a) Déterminer le nombre d’animaux en 1997, 1998 et en 1999.
(b) Exprimer un+1 en fonction de un .
(c) En déduire la nature de la suite (un )n∈N en précisant le premier
terme et la raison.
(d) Exprimer un en fonction de n.
(e) En déduire le nombre d’animaux en 2020.
(f) Au bout de combien d’années le nombre d’animaux va doubler ?
4.4. EXERCICES SUR LES SUITES NUMÉRIQUES 31

EXERCICE 2

Une société a lancé la fabrication de prothèse en 1992. On note un la


quantité de prothèse produite en 1992+n. On suppose que la suite (un )n∈N est
une suite arithmétique. La production a atteint 12000 exemplaires en 1997.
La production totale de prothèse de 1992 à 1997 est de 58500 exemplaires.
1. Donner u5 .
2. Exprimer u0 + u1 + u2 + u3 + u4 + u5 en fonction de u0 .
3. En déduire la quantité de prothèse en 1992.
EXERCICE 3

Le prix de vente d’un engrais en 1996 est de 20000F. L’engrais perd 10%
de son prix de vente chaque année. On note vn le prix de vente de l’engrais
en 1996 + n.
1. Donner v0 puis déterminer v1 , v2 et v3
2. Exprimer vn+1 en fonction de vn .
3. Montrer que (vn )n∈N est une suite géométrique dont on précisera le
premier terme et la raison.
4. Exprimer vn en fonction de n.
5. En déduire le prix de vente d’un engrais en 2010.
EXERCICE 4

Une entreprise qui embauche des ingénieurs en biostatistiques, propose


aux candidats à l’emploi, deux types de contrats : Ces deux contrats prennent
effet au premier janvier 1998. On désignera le premier contrat par la lettre A
et le second contrat par la lettre B. L’objectif de ce travail est de déterminer
quel est selon la durée, le contrat le plus avantageux pour les ingénieurs.
I)Etude du contrat A
Pendant la première année, le salaire mensuel est de 12000 euros. Ce
salaire est augmenté de 700 euros au premier janvier de chaque année. On
désigne par un le salaire mensuel au premier janvier de l’année 1998 + n.
1. Calculer le salaire mensuel au premier janvier 1999 puis au premier
janvier 2000.
2. Exprimer un+1 en fonction de un .
3. Justifier que la suite (un )n∈N est une suite arithmétique dont on pré-
cisera son premier terme et sa raison.
4. Exprimer un en fonction de n.
32 CHAPITRE 4. LES SUITES REELLES

5. En déduire le salaire mensuel au premier janvier 2007.


II)Etude du contrat B
Le salaire mensuel initial est de 12000 euros.Ce salaire est augmenté de
5% au premier janvier de chaque année. On désigne par vn le salaire mensuel
au premier janvier de l’année 1998 + n.
1. Calculer le salaire mensuel au premier janvier 1999 puis au premier
janvier 2000.
2. Exprimer vn+1 en fonction de vn .
3. Justifier que la suite (vn )n∈N est une suite géométrique dont on préci-
sera son premier terme et sa raison.
4. Exprimer un en fonction de n.
5. En déduire le salaire mensuel au premier janvier 2007.
III) Comparaison des contrats A et B
1. Calculer la somme des salaires à percevoir avec le contrat A du premier
janvier 1998 au 31 décembre 2007.
2. Calculer la somme des salaires à percevoir avec le contrat B du premier
janvier 1998 au 31 décembre 2007.
3. Quelle est la formule la plus avantageuse pour le salarié ?
EXERCICE 5

Une population de bactéries est de 300 à 00h. Cette population augmente


chaque heure de 5%. Nous aimerions connaître la population de ces bactéries
dans deux jours. On désigne par un la population de bactéries au bout de
00h + n heure.

1. Donner u0 .
2. Calculer le nombre de bactéries à 01h, à 02h et à 03h.
3. Exprime un+1 en fonction de un .
4. Justifie que la suite (un )n est une suite géométrique dont on précisera
la raison q.
5. Exprime un en fonction de u0 , n et q.
6. Déduis-en la population de ces bactéries à 10h le lendemain.
7. Au bout de combien de temps la population de bactéries triple ?
4.4. EXERCICES SUR LES SUITES NUMÉRIQUES 33

EXERCICE 6

Une population de bactéries est de 300 à 00h. Cette population de bactéries


double toutes les heures. Nous aimerions connaître la population de ces bac-
téries dans trois jours. On désigne par un la population de bactéries au bout
de (00 + n) heures.

1. Donne u0 .
2. Calcule u1 , u2 , u3 et u4 .
3. Exprime un+1 en fonction de un .
4. Justifie que la suite (un )n est une suite géométrique dont on précisera
la raison q.
5. Exprime un en fonction de u0 , n et q.
6. Déduis-en la population de ces bactéries dans trois jours.
7. Au bout de combien d’heures la population de bactéries est supérieure
à 6000?
34 CHAPITRE 4. LES SUITES REELLES

EXERCICE 7

Un infirmier injecte 1cm3 de calmant à un malade. Toutes les démi-heures,


son organisme élimine 10% de ce produit. On désigne par un le volume du
calmant au bout de 30n minutes.
1. Calcule u1 , u2 .
2. Quel volume de ce calmant a-t-il éliminé au bout de 90 minutes ?
3. Exprime un+1 en fonction de un .
4. Justifie que (un ) est une suite géométrique dont on précisera la raison
q.
5. Exprime un en fonction de u0 , n et q.
6. Calcule le volume du calmant dans l’organisme du patient au bout
d’un jour.
7. Sachant que ce produit n’est plus efficace lorsque le volume restant
du calmant est inférieur à 0.5cm3 , au bout de combien de temps, le
calmant sera inefficace?
EXERCICE 8

Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, l’agence en charge de la


promotion de l’artemisia a fait passer 500 spots publicitaires sur toutes les
chaînes de télévision du pays en 2000. L’agence envisage d’augmenter le
nombre de spots publicitaires de 100 tous les ans. On désigne par un le
nombre de spots effectués en l’an 2000 + n.
1. Donne u0 puis calcule u1 , u2 et u3 .
2. Exprime un+1 en fonction de un .
3. Justifie que (un ) est une suite arithmétique dont on précisera la raison.
4. Quel est le nombre total de spots réalisés en 2025.
5. En quelle année le nombre total de spots atteindra-t-il 9000 ?
EXERCICE 9

On place un capital C0 = 20000F à 6% par an avec intérêts simples.


6C0
Cela signifie que chaque année, on gagne le même intérêt . On note Cn
100
le capital disponible au bout de n années.
1. Calculer C1 , C2 et C3 .
2. Exprimer Cn+1 en fonction de Cn .
4.4. EXERCICES SUR LES SUITES NUMÉRIQUES 35

3. Montrer que (Cn )n est une suite arithmétique dont on précisera le


premier terme et la raison.
4. Exprimer Cn en fonction de Cn .
5. Déterminer le capital au bout de 20 années.
6. Au bout de combien d’années, le capital initial aura-t-il doublé ?
EXERCICE 10

On place un capital C0 = 20000F à 6% par an avec intérêts composés.


Cela signifie que les intérêts d’une année s’ajoutent au capital et que l’an-
née suivante, ils rapportent eux aussi des intérêts. On note Cn le capital
disponible au bout de n années.
1. Calculer C1 , C2 et C3 .
2. Exprimer Cn+1 en fonction de Cn .
3. Montrer que (Cn )n est une suite arithmétique dont on précisera le
premier terme et la raison.
4. Exprimer Cn en fonction de n.
5. Déterminer le capital au bout de 20 années.
6. Au bout de combien d’années, le capital initial aura-t-il doublé ?
36 CHAPITRE 4. LES SUITES REELLES
Bibliographie

[1] Pierre Baumann UFR de mathématique et d’informatique, Université


Louis Pasteur, HISTOIRE DES MATHÉMATIQUES, 2005
[2] Livre CIAM Terminale série D.

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