L'éducation Au Mali
L'éducation Au Mali
L'éducation Au Mali
L'éducation au Mali
Diagnostic pour le renouvellement de la
politique éducative en vue d’atteindre
les objectifs du Millénaire
Public Disclosure Authorized
L‘éducation
au Mali
DIAGNOSTIC POUR LE RENOUVELLEMENT DE
LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN VUE D’ATTEINDRE
LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE
L‘éducation
au Mali
DIAGNOSTIC POUR LE RENOUVELLEMENT DE
LA POLITIQUE ÉDUCATIVE EN VUE D’ATTEINDRE
LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE
BANQUE MONDIALE
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Photo de couverture : Une classe en cours dans une école communautaire près de Sikasso
au Mali, photographiée par Saskia Brand de Winrock International. Cette photo a pu être
prise grâce au financement apporté par le Département du Travail des Etats-Unis, sous
l’Accord de Coopération numéro E-K-4-0005 pour le projet CIRCLE de Winrock Internatio-
nal. Cette photo a pu être utilisée grâce à l’aimable accord de Winrock International – nous
remercions tout spécialement Vicki Walker.
e rapport a été réalisé entre février 2005 et mars 2006 grâce aux efforts
v
Table des matières
AVANT-PROPOS XIX
FOREWORD XXI
INTRODUCTION 1
vii
viii • Table des matières
ette étude fait partie d’une série de Rapports sur les Systèmes Educat-
C ifs Nationaux (RESEN) qui sont préparés par des équipes nationales
en collaboration avec la Banque mondiale dans un certain nombre
de pays d’Afrique subsaharienne. Dans le cas du RESEN du Mali, la réalisa-
tion du travail a bénéficié d’un important appui analytique de la part du
Pôle de Dakar. L’objectif de ces études est de constituer ou de conforter la
base de connaissances pour le développement des politiques éducatives
nationales. De façon plus large, le RESEN constitue un point de départ
intéressant pour nourrir la réflexion sur la politique éducative et aboutir à
une vision partagée du futur.
Les RESEN sont le produit d’un partenariat entre la Banque mondiale
et les équipes nationales des différents pays. Parce que la participation à
la production des analyses est primordiale pour développer une compré-
hension profonde des questions de politique éducative, une dimension
importante du processus de production des RESEN est de contribuer à la
formation des participants et au développement des capacités institution-
nelles des pays. Le processus de préparation des décisions de politique
éducative est ensuite conduit par des équipes nationales et la disponibi-
lité du RESEN constitue alors une bonne base pour disséminer les résul-
tats et stimuler un dialogue national large sur les directions à suivre.
Dans le cas du Mali, le RESEN a permis d’enrichir le dialogue sur le
développement du secteur de l’éducation, tout en identifiant les options
qui permettront d’atteindre la scolarisation universelle dans l’enseigne-
ment fondamental à l’horizon 2015. L’équipe nationale a, en effet, utilisé
le RESEN pour établir un modèle de simulation et actualiser le plan
décennal de développement du secteur et le cadre de dépenses publiques
à moyen terme. Enfin, cette analyse a contribué à la préparation du second
xix
xx • Avant-Propos
Yaw Ansu
Directeur du secteur Développement Humain
Région Afrique
Banque mondiale
Foreword
xxi
xxii • Foreword
Yaw Ansu
Sector Director for Human Development
Africa Region
The World Bank
Eléments de Synthèse de l’Étude
xxiii
xxiv • Eléments de Synthèse de l’Étude
veut atteindre les objectifs du Millénaire en 2015, il lui faudrait plus que
doubler le taux de croissance du taux d’achèvement de la dernière
décennie.
alors que la moyenne des élèves des pays de la sous-région est respective-
ment de 45,9 et 45,7. L’ensemble de ces observations convergent pour
placer le Mali parmi les pays d’Afrique subsaharienne ayant les niveaux
d’acquisition les plus faibles : moins de 50% des jeunes qui ont complété
les six années du premier cycle fondamental seront durablement alpha-
bétisés à l’âge adulte alors que cette proportion est en moyenne de 75%
dans les pays comparables de la région.
Une beaucoup plus grande attention devrait ainsi être portée sur la
qualité des acquisitions au niveau de l’éducation fondamentale en assu-
rant un meilleur contrôle des apprentissages et notamment de l’aptitude
à lire, écrire et compter et en mettant les moyens pour former les ensei-
gnants et fournir aux élèves les livres et fournitures scolaires.
3 fois le PIB par habitant du pays. Le chiffre de 3,5 fois le PIB proposé par
le cadre indicatif de l’initiative Fast-Track apparaît réaliste pour recruter en
nombre et en qualité les enseignants nécessaires pour assurer le dévelop-
pement du système dans les dix années à venir.
La répartition des enseignants est loin d’être optimale et le redéploie-
ment des enseignants entre les écoles du territoire devra également faire
l’objet d’une attention toute particulière. En effet, si la répartition des
enseignants était satisfaisante, elle correspondrait de façon assez stricte au
nombre des élèves qui sont scolarisés dans les écoles. Dans le cas du Mali,
l’écart entre ce qui serait souhaitable et la réalité est importante dans le
premier cycle du fondamental et encore davantage dans le second cycle.
Certaines écoles souffrent ainsi de pénuries d’enseignants alors que
d’autres peuvent avoir des ratios élèves-maîtres bien en-dessous de la
moyenne nationale (le rapport élèves-maîtres varie de 30 à 120 sans
considérer les cas extrêmes). Actuellement, il n’existe pas de base de don-
nées informatisée pour recenser les enseignants. Le Ministère de l’Educa-
tion Nationale ne dispose pas non plus de l’instrument de programma-
tion qui permettrait de gérer les recrutements, les affectations et les
changements de poste en fonction des besoins de scolarisation de façon
à progressivement réduire les disparités.
financier. C’est la raison pour laquelle, il est plus réaliste pour le Mali de
s’efforcer, en premier lieu, d’atteindre l’achèvement universel du premier
cycle du fondamental en 2015 avec un doublement des effectifs dans le
second cycle.
En ce qui concerne l’enseignement secondaire, un contrôle des effec-
tifs à l’entrée dans le cycle devrait être sérieusement envisagé. Cela est
d’autant plus important que les perspectives d’augmentation du nombre
des élèves scolarisés dans le second cycle fondamental sont élevées. Un tel
dispositif de contrôle des effectifs existe déjà, dans la mesure où seule-
ment 40% de ceux qui achèvent le second cycle fondamental ont accès à
la classe de seconde et que cette proportion n’a pas augmenté au cours des
dernières années. Pourtant, le maintien d’un tel taux de transition entraî-
nerait une augmentation importante du nombre des bacheliers, et par
voie de conséquence, d’étudiants du supérieur aggravant ainsi les pers-
pectives d’insertion professionnelle des sortants de l’enseignement supé-
rieur. Il ne fait donc pas de doute qu’il conviendra d’assurer une régula-
tion plus forte accompagnée de processus d’orientation qui permettront
une meilleure distribution des étudiants entre filières scientifiques, litté-
raires et professionnelles de façon à réduire les déséquilibres dans le
supérieur.
Au niveau du supérieur, l’arbitrage doit se faire entre la modération de
la croissance des effectifs et la qualité des services offerts. Dans ce
contexte, la modification des conditions d’accès aux établissements d’en-
seignement supérieur, le développement des formations courtes et pro-
fessionnalisées, la révision des règles d’attribution des bourses (dont la
part dans le budget de l’enseignement supérieur est excessive par rapport
à celle consacrée aux dépenses pédagogiques) et le développement du sec-
teur privé sont autant d’éléments qui mériteraient une réflexion appro-
fondie. Compte tenu de la réglementation actuelle, il est cependant diffi-
cile d’organiser une sélection forte à l’entrée à l’université une fois que les
individus sont titulaires du baccalauréat. Aussi la régulation ne peut-elle
être qu’une politique d’ensemble menée à tous les niveaux, c’est-à-dire à
la fois entre le premier et le second cycle du fondamental et entre le
second cycle du fondamental et l’enseignement secondaire.
politique d’insertion des jeunes sur le marché du travail pour ceux qui
sont contraints d’arrêter leurs études à la fin du 1er ou du 2nd cycle de
l’enseignement fondamental. Dans ce contexte, il serait utile de prévoir des
formations professionnelles courtes ciblées sur l’insertion professionnelle.
De telles dispositions pourraient prendre des formes et des durées variables.
Il pourrait, par exemple, s’agir de formations de trois mois dans des centres,
suivies d’un accompagnement d’insertion ou d’un apprentissage d’une
année en liaison avec les structures professionnelles. Actuellement, seule-
ment une dizaine de milliers de jeunes suivent ce genre de formation. En
outre, si l’Etat prenait en charge du fonctionnement de ces activités, leur
mise en place pourrait être organisée par des acteurs de la société civile
(organisations professionnelles, entreprises, ONG). Il ne s’agit donc pas
seulement d’offrir des perspectives aux jeunes de façon à ce que leur sortie
du système scolaire ne soit pas perçue comme un échec, mais aussi de
contribuer à l’amélioration d’ensemble de la productivité du travail dans le
secteur informel.
2004, 13,9% en 2008); (ii) la part des dépenses sociales dans le budget de
l’enseignement supérieur serait réduite de 50% en 2004 à 41% en 2015,
le nombre de boursiers demeurant constant; et (iii) le développement
privé serait favorisé.
xli
xlii • Executive Summary
In the area of maternal and child health, completion of the first cycle
of basic education has a significant impact on social behavior while the
additional impact of completion of the second cycle is minimal. Secon-
dary education does, however, have a far greater impact on lowering the
birth rate than the first and second cycles of basic education (although the
latter do have a fairly significant impact). Nonformal education, particu-
larly literacy and postliteracy programs, serve to strengthen these social
effects, particularly among women.
result, only half will be sustainably literate as adults. Persons who have
completed higher education have difficulty entering the workforce, largely
because of the imbalance reflected in the excessively high number of indi-
viduals in the humanities field and the dearth in the scientific and tech-
nical fields. Student orientation should take place early, in particular
upon entry into the second cycle of basic education.
Granting priority to universal completion of the first cycle of basic
education and controlling the expansion of higher education would
result in a situation that is better aligned with labor market needs. This
realignment would have a positive effect on economic growth resulting
from higher labor productivity in the informal sector, both agricultural
and nonagricultural, which is and will continue to be the main employer
in the country for many years to come.
to repeat for their own good do not do any better after repeating than if
they had been promoted to the next grade.
However, although there is no positive correlation between grade repe-
tition and the quality of the systems, repetition entails an additional
unjustified use of public resources while increasing the frequency of early
drop-outs. Indeed, parents believe that if their child has been made to
repeat a grade, this child is not academically inclined and will not bene-
fit from attending school. Given that opportunity costs always constitute
a negative argument for school attendance, repetition encourages parents
to withdraw their children from school. Empirical evidence shows that
the negative effects of repetition are especially significant where the
demand for admission to schools is lower (enrollment of girls, children
from economically disadvantaged backgrounds).
policy for integrating into a single body all nongovernment teachers who
have been well trained and paid with public funds.
Teacher compensation is undoubtedly a sensitive issue given the dis-
parities in status and situations. For teachers in basic education, compen-
sation ranges from a multiple of 7.5 times per capita GDP for those on
the civil service payroll to multiples of 4.7 for contractual teachers, 4.8 for
teachers financed by HIPC resources, and 1 for those from the community.
If the recruitment policy for contractual teachers is pursued, teachers on
the civil service payroll would account for approximately only 10 percent
in the first cycle of basic education and 20 percent in the second cycle by
2015. Against the backdrop of decentralization and the transfer of res-
ponsibilities for schools to the communities, this situation provides an
opportunity to closely align teacher salaries with the market rate refe-
rence. An increase in salaries for contractual teachers and teachers from
the communities is under discussion. For individuals (between the ages
of 25 and 35 years) with 9 to 13 years of study, the average salary in the
public sector is 4.9 times the GDP, while in the private sector the average
is only 3 times per capita GDP. The figure proposed in the Fast Track
Initiative Indicative Framework (3.5 times the GDP) appears to be realis-
tic for recruiting the quantity and quality of teachers necessary to ensure
the development of the system over the next 10 years.
Teacher distribution is far from optimal and special attention must
also be paid to the redeployment of teachers to schools across the coun-
try. If teacher distribution were satisfactory, this would closely match the
number of children enrolled in schools. In Mali, the gap between what is
desirable and the actual situation is significant in the first cycle of basic
education (a difference of 27 percent) and even more so in the second
cycle. Some schools are therefore short-staffed, while others may have stu-
dent-teacher ratios that are well below the national average (the student-
teacher ratio varies between 30 and 120 and does not include extreme
cases). The Ministry of National Education currently has no computerized
database on teachers, nor a planning mechanism that would help to
manage recruitment, appointments, and changes in posting based on
school enrollment needs, in order to gradually reduce disparities.
With regard to higher education: (i) the share of the education budget
allocated to higher education would be maintained below 15 percent
(14.9 percent in 2004, 13.9 percent in 2008); (ii) the share of the higher
education budget allocated to social expenses would be reduced from 50
percent in 2004 to 41 percent in 2015, while the number of scholarship
recipients would remain constant; and (iv) private development would be
encouraged.
1
2 • L’Education au Mali
3
4 • L’Education au Mali
I. LE CONTEXTE DÉMOGRAPHIQUE
Depuis 1960, plusieurs collectes de données de population ont été réali-
sées au Mali. Les deux derniers recensements généraux de la population
ont été effectués respectivement en 1987 et 1998. Deux enquêtes démo-
graphiques et de santé (EDS) ont été par ailleurs réalisées en 1995 et 2001;
en outre, d’autres enquêtes de ménages ont été menées en 2001 (EMEP;
Enquête Malienne d’Evaluation de la Pauvreté), en 2003 (ELIM; Enquête
Légère auprès des Ménages) et en 2004 (EPAM; Enquête Permanente
auprès des Ménages).
Selon les deux derniers recensements, la population totale du Mali
serait passée de 7,783 millions d’habitants en 1987 à 10,334 millions en
1998, ce qui équivaut à un taux moyen annuel de croissance intercensi-
taire de l’ordre de 2,6%. Sur cette période, la proportion de la population
urbaine aurait augmenté de 22 à 29%. Une des caractéristiques du pays
est cependant une assez grande dispersion de sa population, notamment
dans sa vaste partie nord. Par ailleurs, la population du Mali, comme
celles de tous ses voisins, est caractérisée par une très grande proportion
de jeunes. Au recensement de 1998, ce sont en effet plus de 60% de la
population totale qui ont moins de 16 ans. Ce déséquilibre démogra-
phique s’ajoute aux difficultés de scolarisation dans la mesure où ce sont
les adultes qui, in fine, financent les études de la population jeune.
ii) la capacité globale de l’Etat à prélever des revenus sur son écono-
mie pour le fonctionnement des services publics ; son évolution est
aussi une dimension à considérer;
iii) l’arbitrage fait en faveur de l’éducation par rapport aux autres fonc-
tions collectives financées par l’Etat tant à un moment donné du
temps que dans sa dynamique temporelle.
Population (millions) 8,460 8,932 9,394 9,620 9,852 10,090 10,334 10,584 10,840 11,094 11,346 11,595 11,847
Ressources de l’Etat (milliards Fcfa) 155,7 159,5 220,1 266,1 302,5 335,8 331,3 357,8 327,9 367,3 423,0 496,8 478,2
En valeurs constantes de 2004 327,1 322,0 338,5 345,7 372,7 409,3 403,9 450,8 391,2 439,7 437,4 504,3 478,2
En % du PIB 23,6 21,1 22,5 21,6 22,6 23,2 21,6 22,6 19,0 19,1 18,2 19,8 17,9
Ressources internes 116,1 100,7 122,3 173,7 206,0 251,6 241,4 274,4 237,9 283,7 337,2 384,4 384,4
En % du PIB 17,6 13,3 12,5 14,1 15,4 17,4 15,8 17,3 13,8 14,7 14,5 15,3 14,4
En valeurs constantes de 2004 243,9 203,3 188,1 225,6 253,8 306,7 294,3 345,7 283,8 339,6 348,7 390,2 384,4
Par habitant, valeurs constantes de 2004 28 833 22 763 20 024 23 455 25 761 30 397 28 477 32 668 26 182 30 609 30 730 33 649 32 447
Ressources extérieures 39,6 58,8 97,8 92,4 96,5 84,2 89,9 83,4 90 83,6 85,8 112,4 93,8
Dons courants 10,8 22,6 42,8 29,4 26,7 20,8 19,6 14,6 32,2 27,5 16,6 51,7 19,5
Dons en capital 28,8 36,2 55,0 63,0 69,8 63,4 70,3 68,8 57,8 56,1 69,2 60,7 74,3
En % du PIB 6,0 7,8 10,0 7,5 7,2 5,8 5,9 5,3 5,2 4,3 3,7 4,5 3,5
En valeurs constantes de 2004 83,2 118,7 150,4 120,0 118,9 102,6 109,6 105,1 107,4 100,1 88,7 114,1 93,8
Dépenses de l’Etat (en milliards de Fcfa) 173,7 184,0 266,5 289,4 314,7 341,1 382,6 413,8 408,8 502,1 574,1 594,5 675,0
Dépenses Courantes 66,5 86,0 132,1 134,7 137,7 168,1 166,9 189,5 200,2 279,8 308,7 316,3 366,7
Intérêts de la dette 13,3 10,0 21,1 15,3 13,6 12,6 10,9 14,0 14,4 13,8 16,3 15,5 17,4
Dépenses courantes hors dette 53,2 76,0 111,0 119,4 124,1 155,5 156,0 175,5 185,8 266,0 292,4 300,8 349,3
Dépenses en capital 107,2 98,0 134,4 154,7 177,0 173,0 215,7 224,3 208,6 222,3 265,4 278,2 308,3
% Dépenses courantes dans dépenses totales 38,3 46,7 49,6 46,5 43,8 49,3 43,6 45,8 49,0 55,7 53,8 53,2 54,3
Besoin de financement 18,0 24,5 46,4 23,3 12,2 5,3 51,3 56,0 80,9 134,8 151,1 97,7 196,8
7
En % du PIB 2,7 3,2 4,7 1,9 0,9 0,4 3,3 3,5 4,7 7,0 6,5 3,9 7,4
8 • L’Education au Mali
comprise entre 14 et 17%, avec une valeur de 14,4% pour l’année 2004. Les
ressources de l’Etat d’origine extérieure, en valeurs constantes, n’augmen-
tent pas sur la période avec des chiffres proches de 100 milliards de Fcfa en
2004 depuis 1990. En proportion du Produit Intérieur Brut du pays, le
chiffre de l’aide extérieure est en fait en baisse, représentant 8 à 10% du PIB
en 1995 contre seulement 4% dans les années récentes.
Concernant les dépenses de l’Etat, on observe entre 1990 et 2004,
(i) une augmentation forte à la fois en valeurs monétaires courantes et
en termes réels (un taux d’augmentation moyen de 4,5% par an en
termes réels); (ii) une tendance à la réduction de la proportion des
dépenses d’investissement et à l’augmentation concomitantes des
dépenses courantes. Il s’agit en particulier des dépenses courantes dispo-
nibles hors service de la dette, la charge de celle-ci ayant tendance à se
stabiliser en termes constants pour un niveau (17,4 milliards de Fcfa)
pour ne représenter que 4,7% des dépenses courantes totales du pays en
2004. Au début des années 1990, les dépenses courantes représentaient
moins de 40% des dépenses publiques totales (60% pour les dépenses
en capital) alors que dans les années récentes, elles comptaient pour 50
à 55% des dépenses totales (la diminution relative des dépenses en
capital peut notamment s’expliquer par la réduction relative de l’aide
extérieure mentionnée précédemment).
Dépenses totales (milliards Fcfa) 45,601 54,797 62,525 67,530 80,259 116,683 128,744
Dépenses totales sur financement 36,868 43,508 52,008 60,181 69,817 76,810 86,555
national (milliards Fcfa)
Dépenses courantes Education en % des 18,9 22,8 24,0 26,5 21,8 22,8 23,7 23,4
dépenses courantes hors dette
Dépenses courantes Education en % des 13,0 14,7 15,3 20,7 20,4 19,8 18,5 21,3
recettes domestiques de l’Etat
Dépenses courantes Education en % du PIB 1,84 2,32 2,66 2,85 3,00 2,86 2,83 3,06
Dépenses nationales totales d’Education 2,41 2,75 3,02 3,12 3,00 3,06 3,24
en % PIB
Dépenses courantes (milliards Fcfa de 2004) 29,361 43,389 52,978 58,743 69,315 68,995 72,257 81,870
Population 6–14 ans (millions) 2,357 2,560 2,632 2,706 2,781 2,859 2,939 3,022
Dépenses courantes (Fcfa de 2004) 12 459 16 948 20 129 21 712 24 921 24 131 24 583 27 095
par population 6–14 ans
1 Nous sommes loin du chiffre de 6% cité par l’UNESCO comme niveau souhaitable de res-
sources publiques pour le secteur de l’éducation. Cet idéal n’est toutefois pas très pertinent
dans la réalité car cela impliquerait que le pays alloue plus de 40% de ses dépenses budgé-
taires au secteur de l’éducation, une proportion peu plausible eu égard à la concurrence forte
des autres secteurs dans le budget de l’Etat.
Le cadre macroéconomique et démographique • 11
Graphique I.1 : La population 3–29 ans par année d’âge, données brutes du
recensement de 1998
450,000
400,000
350,000
300,000
population
250,000
200,000
150,000
100,000
50,000
0
3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
âge
12
Tableau I.3 : Extrait d’une projection des données démographiques brutes par année d’âge
Âge/années 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2015
7 ans 352 441 361 084 370 038 379 319 388 945 398 935 409 309 420 088 431 296 442 958 455 100 467 751 556 264
9 ans 246 678 248 809 255 097 261 618 268 386 275 414 282 717 290 310 298 210 306 436 315 006 323 941 386 620
13 ans 226 108 231 896 237 902 244 135 250 611 257 341 264 341 271 626 279 212 287 119 295 365 303 972 364 578
16 ans 212 268 217 726 223 392 229 277 235 395 241 759 248 382 255 280 262 470 269 970 277 798 285 976 343 753
Total des 5 402 113 5 536 371 5 675 565 5 819 961 5 969 843 6 125 515 6 287 306 6 455 566 6 630 672 6 813 032 7 003 080 7 201 287 8 593 147
3–22 ans
Le cadre macroéconomique et démographique • 13
recensement, 1998). Or, deux ans plus tard, ces enfants de 7 ans en ont
désormais 9, mais ils ne sont plus que 268 000. Plus de 100 000 enfants
qui avaient 7 ans seraient donc décédés entre 2000 et 2002, soit près d’un
quart d’entre eux. Ces mêmes enfants pris en 2006 ont maintenant 13 ans
et sont désormais 279 000, ce qui est impossible puisqu’ils n’étaient que
268 000 en 2002. Ainsi, après une « mort massive », 20 000 enfants
seraient réapparus entre 2002 et 2006, puis 6 000 autres entre 2006 et
2009 (entre 13 et 16 ans). On perçoit donc clairement que les projections
qui découlent de ces données brutes sont irréalistes.
Au vu du graphique I.1, un lissage des données brutes du recensement
de 1998 apparaît nécessaire. Ainsi, on détermine la courbe de tendance
exponentielle la plus proche des données brutes. Cette courbe est identi-
fiée dans le graphique I.2.
Le tableau I.4, ci-après, permet de comparer le nombre d’enfants de
chaque âge, avec ou sans lissage, en 1998.
On peut ensuite projeter à nouveau les données, en conservant les
taux qui ont servi aux projections initiales, sur données non lissées. Le
tableau I.5 ci-après propose une projection de ce type.
En procédant ainsi, les problèmes évoqués précédemment trouvent
une solution et il est alors possible, en acceptant la pertinence de ces esti-
mations, de redistribuer ces populations entre hommes et femmes et selon
le milieu de résidence (urbain/rural), et ceci par région, par académie,
etc. Cela ne signifie pas pour autant que toutes les difficultés liées aux
450,000
y 418438e0,0513x
400,000 R2 0,7788
350,000
300,000
population
250,000
200,000
150,000
100,000
50,000
0
3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
âge
14 • L’Education au Mali
2Au-delà du lissage, on réalise un ajustement (mineur) pour que le total de la classe d'âge
considérée, en l'occurrence les 3–29 ans, soit le même avant et après lissage.
Tableau I.5 : Extrait d’une projection démographique par année simple d’âge sur données lissées
Âge 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2015
7 328 901 338 110 347 577 357 309 367 314 377 599 388 171 399 040 410 213 421 699 433 507 445 645 525 954
9 296 829 305 140 313 684 322 467 331 496 340 778 350 320 360 129 370 212 380 578 391 235 402 189 474 667
13 241 762 248 532 255 491 262 644 269 999 277 558 285 330 293 319 301 532 309 975 318 654 327 577 386 609
16 207 277 213 081 219 047 225 180 231 485 237 967 244 630 251 480 258 521 265 760 273 201 280 851 331 462
15
16 • L’Education au Mali
19
20 • L’Education au Mali
其
Privé 76 981 105 841 126 543 82 548 96 880 98 678 97 220 118 087 133 747
Communautaire 20 000* 25 000* 30 000* 112 175 150 462 168 755 231 302 227 334 257 947 16,7%
Medersa 65 000* 77 328 83 251 68 158 83 251 106 775 121 657 140 194 166 015
2 ème cycle 108 115 124 940 141 853 167 081 192 427 213 620 237 298 279 824 317 009 14,4%
Public 93 067 106 891 124 221 146 327 166 747 182 862 189 776 237 817 265 344 14%
其
Privé 6 548 8 436 9 132 12 153 16 107 19 092 20 090 27 952 33 447
Communautaire 0 0 0 0 126 289 11 001 1 064 1 489 16,7%
Medersa 8 500 9 613 8 500 8 601 9 447 11 377 16 431 12 991 16 729
Enseignement normal 1 513 1 526 3 074 4 892 4 555 5 373 8 032 9 151 9 428 26%
Enseignement secondaire3 46 645 52 587 64 738 66 779 67 433 68 925 70 511 7,1%
Public 36 333 39 351 43 594 43 200 43 971 43 516 43 776 3,2%
Privé 10 312 13 236 21 144 23 579 23 462 25 409 26 735 17,2%
Enseignement Technique 18 179 20 206 26 784 32 726 32 774 37 374 37 898 39 669 11,8%
Public 8 174 8 571 9 685 11 390 11 159 12 396 10 190 9 781 2,6%
Privé 10 005 11 635 17 099 21 336 21 615 24 978 27 708 29 888 16,9%
Enseignement supérieur 9 301 13 383 18 090 19 411 22 123 22 465 24 790 29 591 32 609 17%
Université de Bamako 5 668 10 111 15 484 17 507 20 354 20 700 22 758 26 075 29 808
Grandes écoles 3 633 3 272 2 606 1 904 1 769 1 765 2 032 2 428 2 801
Education non formelle 143 860 150 736 157 955 165 554 167 579 184 879 191 395 199 941 215 270 5%
CAF 137 905 144 781 152 000 159 599 167 579 167 579 170 930 179 476 186 555
CED 5 955 5 955 5 955 5 955 0 17 300 20 465 20 465 28 715
3Sources : Effectifs des lycées de la direction nationale de l’enseignement secondaire général, enquêtes FLASH sur la rentrée 2004/2005; données de la CPS;
données issues de l’enquête rapide réalisée par la CPS en 2005, dans le cadre de l’élaboration du RESEN.
22 • L’Education au Mali
60,000,00
50,000,00
public
40,000,00
30,000,00 privé
20,000,00
10,000,00
0
1998–99 1999–2000 2000–01 2001–02 2002–03 2003–04 2004–05
Source : DNESG
35,000
privé
30,000
25,000
20,000
15,000
public
10,000
5,000
0
1996–97 1997–1998 1998–99 1999–2000 2000–01 2001–02 2002–03 2003–04
30,000
20,000
10,000
0
1996–97 1997–1998 1998–99 1999–2000 2000–01 2001–02 2002–03 2003–04
Tableau II.3 : Couverture scolaire (TBS en %) par niveau d’enseignement, 1996–97 à 2003–04
Fondamental Fondamental Enseignement Technique & Enseignement
Préscolaire 1er Cycle 2ème Cycle secondaire général professionnel Supérieur
Nombre d’Elèves Nombre Etudiants
Groupe d’âge de la population de référence pour le TBS pour 100 000 pour 100 000
Années (3–6 ans) (7–12 ans) (13–15 ans) (16–18 ans) Habitants Habitants
1996–97 1,4 47,8 16,6 197 101
1997–98 1,6 52,5 18,7 212 141
1998–99 1,5 56,7 20,6 7,9 (12,9)* 273 184
1999–00 1,6 56,6 23,5 8,6 (14,8)* 312 192
2000–01 1,6 60,9 26,3 10,3 (16,2)* 323 212
2001–02 1,6 63,6 28,3 10,3 (16,9)* 348 209
2002–03 1,7 65,9 30,5 10,1 (17)* 343 224
2003–04 2,0 69,0 35,0 10,0 (17,1)* 348 286
* TBS obtenu en cumulant l’enseignement général, le technique et professionnel et l’enseignement normal, le tout rapporté à
la population des 16–18 ans.
5Cette estimation est un peu différente des statistiques officielles qui établissent le TBS pour
ce niveau d’enseignement à 70,5%. La différence est imputable à la prise en compte d’une
base démographique redressée sur la base de l’ensemble des informations disponibles.
L’analyse globale des scolarisations • 27
Tableau II.5 : Nombre d’étudiants pour 100 000 habitants dans quelques pays africains, 2003–04
Bénin Burkina Faso Cameroun Guinée Mali Niger Sénégal Tchad Togo Moyenne
622 127* 536* 268 286 124 358 135 343* 312
* année 2002–03
cela est important sur l’ensemble des cycles abordés, la question apparaît
d’autant plus cruciale sur le 1er cycle de l’enseignement fondamental, les
objectifs de Dakar ainsi que les Objectifs Du Millénaire (ODM) impli-
quant que chaque enfant doive achever une scolarisation primaire de
qualité. Il s’agit donc d’entrer dans une description plus spécifique afin
d’appréhender la couverture éducative effective du système.
Tableau II.6 : Taux d’accès aux différentes années d’études, 2003–04 et 2004–05
Nouveaux Population Taux Nouveaux Population Taux
Entrants Scolarisable d’accès (%) Entrants Scolarisable d’accès (%)
Année Âge 2003–04 2003 2003–04 2004–05 2004 2004–05
d’études de référence (a) (b) (a)兾(b) (c) (d) (c)兾(d)
1ère 7 ans 254 236 381 842 66,6 265 940 393 411 67,6
2ème 8 ans 225 187 362 747 62,1 241 155 373 738 64,5
3ème 9 ans 207 604 344 607 60,2 221 366 355 049 62,3
4ème 10 ans 179 191 327 375 54,7 198 180 337 294 58,8
5ème 11 ans 142 996 311 004 46,0 167 918 320 427 52,4
6ème 12 ans 122 779 295 452 41,6 131 300 304 404 43,1
7ème 13 ans 93 838 280 677 33,4 95 727 289 182 33,1
8ème 14 ans 65 685 266 642 24,6 81 612 274 721 29,7
9ème 15 ans 53 197 253 308 21,0 63 811 260 983 24,5
10ème 16 ans 20 292 240 641 8,4 20 669 247 932 8,3
11ème 17 ans 15 369 228 607 6,7 15 765 235 534 6,7
12ème 18 ans 13 269 217 176 6,1 11 749 223 756 5,3
7 Par exemple, pour une année donnée, le taux d’accès en troisième année du fondamental
est le rapport entre les nouveaux entrants en 3ème année et la population de 9 ans.
30 • L’Education au Mali
70% 68%
65%
67% 62%
59%
60% 62%
61% 60%
59% 52%
55%
50% 53% 52% 46%
51% 43%
46% 45% 42%
40% 43%
39% 33% 30%
37%
30% 33%
25% 24%
25% 26% 21%
20%
21%
18%
1996–97 2000–01 16% 9%
10% 13% 12% 6%
2003–04 2004–05 8%
7% 5%
0%
1ère 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème 7ème 8ème 9ème 10ème 11ème 12ème
8Pour une année donnée, le taux de promotion à une classe donnée est le rapport entre les
nouveaux entrants dans cette classe et les nouveaux entrants en classe précédente l’année
antérieure.
L’analyse globale des scolarisations • 33
100% 100%
96% 95%
90% 90%
90% 85%
80%
81% 75%
70% 73%
61%
60%
63% 51%
50%
47%
48%
40%
41%
37%
30%
20%
20% 16% 15%
17%
10% 2002–03 2003–04 2004–05 12%
9%
0%
F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 S1 S2 S3
9Le taux de transition entre les deux cycles pour une année donnée est défini comme le rap-
port entre le nombre de nouveaux entrants en 7ème année du fondamental et les nouveaux
entrants en 6ème année l’année précédente.
34 • L’Education au Mali
Tableau II.8 : Evolution de la transition effective 1er cycle → 2nd cycle du fondamental
2000–01 2001–02 2002–03 2003–04 2004–05
Non redoublants 96 218 102 321 113 884 122 779 131 300
en 6ème année
Non redoublants 61 148 68 328 78 470 93 838 95 727
en 7ème année
Taux de transition — (68 328/96 218) (78 470/102 321) (93 838/113 884) (95 727/122 779)
71,0% 76,7% 82,4% 78,0%
70% 68%
65%
63%
60%
60% 64% 56%
62%
59% 52%
50% 52%
40%
40% 43% 35% 34%
30% 33%
30%
20% 24%
anticipé à partir des conditions actuelles 13%
d‘admission et de rétention 10% 8%
10%
transersal 2004–05 5%
8% 7%
0%
F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 S1 S2 S3
F2 Effectifs 153 605 180 714 198 761 191 780 204 378 230 121 241 058 256 393 274 503
Redoublants 17 573 19 755 25 509 22 330 25 443 29 551 32 506 31 206 33 348
Nouv Entrants 136 031 160 959 173 252 169 450 178 935 200 570 208 552 225 187 241 155
F3 Effectifs 141 098 154 099 182 133 192 535 201 812 209 708 235 194 255 280 270 295
Redoublants 21 549 24 227 29 040 31 823 37 670 40 577 45 927 47 676 48 929
Nouv Entrants 119 549 129 873 153 093 160 712 164 142 169 131 189 267 207 604 221 366
F4 Effectifs 122 860 136 773 152 090 166 710 188 077 201 781 199 901 228 095 250 026
Redoublants 19 135 24 586 31 017 31 448 39 476 46 024 47 377 48 904 51 846
Nouv Entrants 103 725 112 187 121 073 135 262 148 601 155 757 152 524 179 191 198 180
F5 Effectifs 100 402 117 806 131 707 142 356 162 595 181 200 191 638 199 548 225 344
Redoublants 15 867 24 991 33 053 34 225 42 850 49 005 52 493 56 552 57 426
Nouv Entrants 84 535 92 815 98 654 108 131 119 745 132 195 139 145 142 996 167 918
F6 Effectifs 83 658 99 730 110 596 118 756 137 858 144 781 157 234 167 128 181 150
Redoublants 23 412 29 446 34 893 34 718 41 640 42 460 43 350 44 349 49 850
Nouv Entrants 60 246 70 284 75 703 84 038 96 218 102 321 113 884 122 779 131 300
Total Primaire 785 195 887 784 988 835 1 015 589 1 126 294 1 214 789 1 294 672 1 396 791 1 505 903
Pop 7ans 309 840 319 228 328 901 338 866 349 134 359 713 370 612 381 842 393 411
Taux Brut d’Accès 52,5% 54,8% 56,3% 53,4% 59,3% 60,7% 63,5% 66,6% 67,6%
Pop 12 ans 239 740 247 004 254 489 262 200 270 144 278 330 286 763 295 452 304 404
Taux d’Achèvement 25,1% 28,5% 29,7% 32,1% 35,6% 36,8% 39,7% 41,6% 43,1%
Pop 7–12 ans 1 641 556 1 691 295 1 742 542 1 795 341 1 849 739 1 905 786 1 963 532 2 023 027 2 084 325
Taux Brut de Scolarisation 47,8% 52,5% 56,7% 56,6% 60,9% 63,7% 65,9% 69,0% 72,2%
Rétention zig zag 65,9% 63,0% 57,0% 69,7% 66,1% 62,6% 74,6% 76,6%
Rétention longitudinale 65,1% 66,2% 72,5%
% de redoublants. 15,1% 16,5% 18,4% 17,4% 18,8% 19,5% 19,8% 19,0% 18,6%
L’analyse globale des scolarisations • 37
Tableau II.12 : Taux d’accès en dernière année du primaire pour quelques pays
africains, année 2003–04 ou proche
Mali Bénin Burkina Faso Guinée Mauritanie Niger Sénégal Togo
42 53 29 52 46 27 51 78
38
Tableau II.13 : Description du 2nd cycle du fondamental, évolution entre 1996–97 et 2004–05
1996–97 1997–98 1998–99 1999–00 2000–01 2001–02 2002–03 2003–04 2004–05
F7 Effectifs 39 862 49 752 59 493 69 722 77 066 86 694 98 816 120 139 128 980
Redoublants 4 314 5 707 7 498 10 637 15 918 18 366 20 346 26 301 33 253
Nouv. Entrants 35 548 44 045 51 995 59 085 61 148 68 328 78 470 93 838 95 727
F8 Effectifs 32 829 37 115 43 879 53 490 59 516 64 856 70 466 80 808 97 798
Redoublants 5 748 5 285 5 758 7 331 10 709 13 036 12 676 15 123 16 186
Nouv. Entrants 27 081 31 830 38 121 46 159 48 807 51 820 57 790 65 685 81 612
F9 Effectifs 35 425 38 072 38 482 43 869 55 845 62 070 68 016 78 877 90 231
Redoublants 10 499 11 817 8 883 8 074 15 106 18 806 20 406 25 680 26 420
Nouv. Entrants 24 926 26 256 29 599 35 795 40 739 43 264 47 610 53 197 63 811
108 115 124 940 141 853 167 081 192 427 213 620 237 298 279 824 317 009
Taux de transition Primaire/Collège 73,1% 74,0% 78,0% 72,8% 71,0 76,7% 82,4% 78,0%
Pop 13 ans 227 752 234 653 241 762 249 088 256 635 264 411 272 423 280 677 289 182
Taux Brut d’Accès 15,6% 18,8% 21,5% 23,7% 23,8% 25,8% 28,8% 33,4% 33,1%
Pop 15 ans 205 543 211 771 218 188 224 799 231 610 238 628 245 858 253 308 260 983
Taux d’Achèvement 12,1% 12,4% 13,6% 15,9% 17,6% 18,1% 19,4% 21,0% 24,5%
Pop 13–15 ans 649 657 669 342 689 623 710 519 732 047 754 228 777 081 800 627 824 886
Taux Brut de Scolarisation 16,6% 18,7% 20,6% 23,5% 26,3% 28,3% 30,5% 35,0% 38,4%
Rétention zig zag 87% 80% 83% 73% 75% 78% 77% 84%
Rétention longitudinale 83% 81% 78% 73% 78% 78% 81%
% de redoublants. 19,0% 18,3% 15,6% 15,6% 21,7% 23,5% 22,5% 24,0% 23,9%
L’analyse globale des scolarisations • 39
sein même du cycle : dans les conditions actuelles, près de 23% des nou-
veaux entrants en 7ème année n’atteindront pas la 9 année. Le tableau II.13
récapitule les principales informations chiffrées disponibles sur le 2nd
cycle de l’enseignement fondamental.
Graphique II.7 : Proportion d’enfants de 11–12 ans ayant eu accès à l’école selon la
distance à l’école et le milieu
100%
urbain
90%
80%
70% ensemble
60%
50%
rural
40%
30%
20%
10%
0%
moins de 15 min 15 à 30 min 30 à 45 min plus de 45 min
la distance à l’école est faible, tous les enfants qui ont eu accès à l’école
ne restent pas nécessairement scolarisés sur l’ensemble du cycle. En effet,
pour un élève de caractéristiques sociales moyennes et dont l’école est sur
place, la valeur du taux de rétention n’est estimée qu’à 83%.
Les facteurs individuels qui ont un effet sur la rétention n’offrent pas
de moyens d’action à la politique éducative autre que la distance à l’école.
Les moyens d’agir sur la rétention des élèves jusqu’en fin de primaire
doivent aussi porter sur les caractéristiques des écoles (niveau des redou-
blements, discontinuité, écoles complètes, etc.).
Tableau II.18 : Distribution des écoles selon le nombre de niveaux offerts et des
élèves qui y sont scolarisés, années 2002–03 et 2003–04
2002–03 2003–04
Niveaux offerts Ecoles Elèves Ecoles Elèves
1 seul niveau 13,3% 3,2% 8,7% 2,0%
2 niveaux 19,0% 7,0% 17,3% 6,3%
3 niveaux 11,2% 6,2% 14,6% 7,9%
4 niveaux 9,2% 6,2% 10,2% 6,7%
5 niveaux 8,9% 8,5% 9,4% 8,5%
Les 6 niveaux 38,5% 68,9% 39,8% 68,6%
Tableau II.19 : Proportion des écoles et des élèves concernées par la discontinuité
éducative selon le statut de l’école fréquentée
% des élèves de 1ère année
% des écoles n’offrant pas la dans une école qui n’offre
Statut de l’école continuité éducative pas la continuité
Communautaire 61,0% 47,7%
Medersa 12,9% 7,9%
Privé confessionnel 2,7% 3,0%
Privé laïc 3,8% 2,0%
Public 30,3% 16,7%
Tableau II.20 : Proportion des écoles et des élèves concernées par la discontinuité
éducative selon la région d’appartenance
% des élèves de 1ère année
% des écoles n’offrant pas la dans école qui n’offre
Région continuité éducative pas la continuité
Bamako 4,3% 3,5%
Gao 12,5% 9,3%
Kayes 41,6% 22,7%
Kidal 4,3% 1,7%
Koulikoro 34,9% 19,3%
Mopti 50,0% 36,5%
Ségou 41,7% 21,5%
Sikasso 54,1% 28,6%
Tombouctou 20,2% 5,0%
assurée dans 38% d’écoles (soit 20% des élèves de première année qui
sont dans une école qui ne leur permettra pas d’atteindre la 6ème année).
Néanmoins, on peut remarquer que le problème de discontinuité est
très marqué dans les écoles communautaires, et dans une moindre
mesure, dans le système public.
Le tableau suivant montre également que derrière cette situation
nationale moyenne se cachent d’importantes disparités régionales, la
question de la discontinuité étant par exemple quasi inexistante dans la
région de Kidal, mais très importante dans la région de Mopti. Globale-
ment, ce sont les régions de Kayes, Mopti, Ségou et Sikasso qui font face
à de réels problèmes de discontinuité.
Ce problème de discontinuité peut être résolu par l’ouverture de
nouvelles classes ou le recours à des classes multigrades, permettant
ainsi aux élèves de poursuivre leur scolarité primaire jusqu’à son
48 • L’Education au Mali
11 Pour plus de détails voir Note Méthodologique n°3 du Pôle de Dakar: Mesurer la
Tableau II.21 : Durée moyenne de scolarisation et dépenses publiques d’éducation dans quelques pays
d’Afrique subsaharienne, année 2003–04 ou proche
Espérance de vie scolaire Dépenses publiques Coefficient d’efficience
Pays (années) d’éducation en % du PIB (années EVS兾% PIB)
Angola 3,4 2,4 1,4
Bénin 6,8 2,9 2,3
Burkina Faso 3,1 2,4 1,3
Burundi 3,9 3,6 1,1
Cameroun 6,8 2,6 2,6
Congo 6,0 2,3 2,6
Côte d’Ivoire 5,7 3,5 1,6
Ethiopie 4,6 2,7 1,1
Erythrée 4,2 2,8 1 ,5
Gambie 6,9 3,1 2,2
Ghana 7,0 3,8 1,8
Guinée 5,2 2,2 2,4
Guinée-Bissau 5,7 2,1 2,7
Madagascar 5,4 2 2,7
Malawi 7,8 3,6 2,2
Mali 4,2 3,3 1,27
Mauritanie 6,0 3,6 1,7
Mozambique 4,7 2 2,7
Niger 2,9 2,6 1,1
Lesotho 8,8 8 1,1
Ouganda 8,1 3,2 2,5
République Centrafricaine 3,5 1,2 2,9
Rwanda 5,3 3,3 1,6
Sénégal 5,6 3,6 1,6
Tanzanie 5,9 1,8 3,3
Tchad 4,1 2,1 2,0
Togo 8,7 3,8 2,3
Zambie 6,5 2,3 2,8
Zimbabwe 9,7 7,1 1,4
Cameroun Gambie
7 Ghana
Zambie Bénin Mauritanie
6 Congo
Guinée-Bissau Côte d’Ivoire
Tanzanie Madagascar Sénégal
5 Guinée Rwanda
Ethiopie
Mozambique Mali 2004
4 Erythrée Burundi
Tchad
Angola
République Burkina Faso
3
Centrafricaine
Niger
2
Mali 1993
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
dépenses publiques d’éducation en % du PIB
L’analyse globale des scolarisations • 53
Tableau II.23 : Effectifs du secondaire général au Mali d’après le questionnaire de la CPS dans le cadre
du RESEN
2002兾03 2003兾04 2004兾05
Public Privé Public Privé Public Privé
Etablissements répondants 38 37 38 37 39 68
Nombre d’élèves dans ces établissements 41 811 17 981 44 580 19 455 42 051 23 764
Établissements manquants 0 20 0 24 1 6
ANNÉE 2004–05
Seuls 6 établissements privés sont non répondant. On peut donc raison-
nablement leur affecter le poids moyen des établissements répondant soit
un nombre total d’élèves de:
23 764 6 23 764/68 25 681.
On obtient ainsi un nombre d’élèves proche de FLASH 2005.
ANNÉE 2002–03
Pour le privé, sur les 20 établissements non répondant, 16 d’entre eux
représentent 3 915 élèves. On peut donc raisonnablement considérer que
les non répondant représentent 3 915 20/16 4 894 élèves. Sur
2004–05, 1044 636 élèves sont scolarisés dans des établissements
créés en 2003–2004 ou 2004–05. En 2004–05 le poids, en termes d’ef-
fectifs scolarisés, des établissements non répondant en 2002–03 par
rapport aux établissements communs aux deux années scolaires est donc
de : 4 894兾(25 861 1 044 636) 20,24%.
Cette proportion devrait être la même, à peu de chose près, en
2002–03 et l’on a donc:
Elèves du privé en 2002–03 17 981 (1 20,24%/(1 20,24%))
22 233
Le chiffre global est cohérent avec l’estimation officielle mais la ventila-
tion public/privé est foncièrement différente, plus proche de la ventila-
tion données par la DNESG.
ANNÉE 2003–04
Pour le privé, 24 établissements sont non répondant. Parmi ceux-ci on
compte:
• 18 établissements représentant 5 066 individus en 2004–05 soit
un poids de 5066兾(25 861 1044) 20,41%, déduction
L’analyse globale des scolarisations • 57
Redoublants
Privé 1 370 950 4 386 6 706
Public 4 964 3 268 7 145 15 377
Total 6 334 4 218 11 531 22 0830
L’ensemble des données peut être recalée sur les totaux officiels
(2002兾03 et 2003兾04) et sur le total enquête flash DNESG (2004兾05)
afin d’assurer une cohérence dans l’évolution globale des effectifs, per-
mettant ainsi une ventilation plus plausible public/privé, tout en gardant
les totaux non redoublants et redoublants par grade existants. La ventila-
tion public/privé observée sur la collecte redressée nous donne les pro-
portions suivantes:
58 • L’Education au Mali
Redoublants
Privé 1 416 982 4 534 6 932
Public 5 021 3 304 7 070 15 395
Total 6 437 4 286 11 603 22 327
63
64 • L’Education au Mali
Tableau III.1 : Evolution des dépenses exécutées aux différents niveaux d’enseignement, 1995–2004
(Millions Fcfa courants)
1995 1998 1999 2000* 2001 2002 2003 2004
Dépenses courantes 22 603 35 594 42 046 49 240 57 907 66 726 71 189 82 623
Préscolaire 125 201 440 438 452 517 473 585
Ens. Fondamental 1er cycle 6 184 14 719 15 158 16 403 18 750 21 902 22 564 28 937
Ens. Fondamental 2nd cycle 4 564 5 214 5 849 9 625 11 002 12 595 12 312 14 673
Enseignement Normal 564 728 1 134 1 889 2 895 3 314 3 432 3 120
Education non Formelle 201 244 302 321 486 557 344 559
Ens. Secondaire Général 3 510 5 999 7 517 8 310 8 107 9 280 11 486 13 579
Ens. Tech et Professionnel 2 234 3 220 4 212 4 507 5 791 6 629 9 337 7 679
Enseignement Supérieur 5 220 5 269 7 435 7 748 10 423 11 932 11 242 13 490
Total 45 601 54 797 62 525 67 530 80 259 116 683 129 497
Tableau III.2 : Evolution des dépenses publiques d’éducation en termes réels et en relation avec
la pression démographique sur le secteur, 1995–2004
1995 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Dépenses courantes
En millions de Fcfa courants 22 603 35 594 42 046 49 240 57 907 66 726 71 189 82 623
En millions de Fcfa de 2004 29 361 43 390 52 978 58 743 69 315 68 995 72 257 82 623
En Fcfa de 2004 par enfant de 6–14 ans 12 465 16 934 20 114 21 696 24 904 24 114 24 567 27 326
Dépenses en capital
Sources nationales en millions de Fcfa courants 1 274 1 462 2 768 2 274 3 091 5 621 4 685
en millions de Fcfa de 2004 1 553 1 842 3 302 2 722 3 196 5 705 4 685
Financement extérieur en millions de Fcfa courants 8 733 11 289 10 517 7 349 10 442 39 873 42 189
en millions de Fcfa de 2004 10 646 14 224 12 547 8 797 10 797 40 471 42 189
25,000
dépenses par enfant (Fcfa de 2004)
20,000
15,000
10,000
5,000
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
années
(dont une partie couvre en fait des dépenses courantes), c’est une situation
de stagnation relative qui est enregistrée entre 1998 et 2002 (autour de
10 milliards de Fcfa de 2004) suivie d’une augmentation très substantielle
au cours des deux dernières années, les montants annuels passant globale-
ment de 10 à 40 milliards de Fcfa. En regard des dépenses totales mobili-
sées pour le secteur, les dernières années ont donc vu une augmentation
très notable de la dépendance de l’aide extérieure dans le financement glo-
bal du secteur. Ainsi, alors que les ressources extérieures représentaient
environ un quart des dépenses totales du secteur en 1998 et 1999 et seule-
ment 10% en 2001, elles compteraient pour environ un tiers au cours des
deux dernières années. Il y a sans doute toujours des raisons pour chercher
à mobiliser des ressources extérieures additionnelles pour faciliter le déve-
loppement du système; mais il est sans doute aussi pertinent de noter que
le niveau de dépendance est d’ores et déjà relativement élevé.
Il est maintenant intéressant d’examiner les données financières du
tableau III.1 (pour sa partie concernant les dépenses courantes), non plus
en termes absolus ou en valeurs monétaires, mais en structure dans la
répartition de ces dépenses entre niveaux d’enseignement au sein du sys-
tème éducatif malien. Le tableau III.3, ci-après, présente cette distribution
et son évolution entre les années 1995 et 2004.
Une première observation est celle d’une certaine variabilité d’une
année sur l’autre, variabilité qui peut tenir à des causes diverses (intro-
duction d’un ajustement dans les rémunérations ou les primes, conven-
tions d’affectation budgétaire notamment entre les premier et second
Les aspects financiers • 67
Tableau III.3 : Structure des dépenses courantes par niveau d’études et évolution 1995–2004
1995 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Dépenses courantes (%)
Préscolaire 0,6 0,6 1,0 0,9 0,8 0,8 0,7 0,7
Ens. Fondamental 1er cycle 27,4 41,4 36,1 32,4 32,8 31,7 35,0
Ens. Fondamental 2nd cycle 20,2 14,6 13,9 19,0 18,9 17,3 17,8
Enseignement Normal 2,5 2,0 2,7 3,8 5,0 5,0 4,8 3,8
Education non Formelle 0,9 0,7 0,7 0,7 0,8 0,8 0,5 0,7
Ens. Secondaire Général 15,5 16,9 17,9 16,9 14,0 13,9 16,1 16,4
Ens. Tech et Professionnel 9,9 9,0 10,0 9,2 10,0 9,9 13,1 9,3
Enseignement Supérieur 23,1 14,8 17,7 15,7 18,0 17,9 15,8 16,3
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Les deux éléments les plus distinctifs concernent d’une part, la proportion
des dépenses pour le premier cycle de l’enseignement fondamental et,
d’autre part, celle pour les enseignements de niveau secondaire dans la
classification internationale (ici second cycle fondamental, enseignement
secondaire général et enseignement technique):
i) la part des dépenses courantes pour le niveau primaire ou pre-
mier cycle fondamental (35,0% du total) est très inférieure à ce qui est
observé dans les autres pays où on enregistre un chiffre moyen de
49,3%. Même si on ajoute les dépenses pour les formations normales
(4%), on n’aboutit qu’à un chiffre de 39%, en retrait de 10 points de
pourcentage par rapport au chiffre moyen des 10 pays considérés. Le Mali
est en fait le pays qui donne la priorité la plus faible à son niveau pri-
maire. La moyenne des autres pays ne peut certes être considérée comme
une norme qu’il serait pertinent pour le Mali de suivre. On a pu observer
toutefois, dans le chapitre 2, qu’il conviendrait d’accélérer de façon notable
le rythme de progression du taux d’achèvement du primaire (six années
de scolarisation) pour envisager l’atteinte de l’objectif du millénaire fixé
pour l’année 2015. Dans ces circonstances, la relative petite part des
dépenses courantes affectées au premier cycle fondamental suggère que
des efforts sont envisageables pour augmenter ce ratio. Davantage de
ressources publiques pourraient ainsi être mobilisées pour atteindre
l’achèvement universel de six années de scolarisation à l’horizon fixé. On
notera aussi que le cadre indicatif de l’initiative Fast-Track, fondé sur les
Les aspects financiers • 69
Graphique III.2 : Part du primaire dans les dépenses publiques courantes d’éduca-
tion suivant le niveau d’avancement vers la Scolarisation Primaire Universelle (%)
60
Swaziland
Mali
50 Erythrée Comores Cameroun Seychelles
Maroc
Tunisie Maurice
part du secondaire (en %)
10
25 35 45 55 65 75 85 95
taux d‘achèvement du primaire (en %)
12 L’idée à la base de l’initiative Fast-Track et de son cadre indicatif est, en premier lieu, d’ai-
der les pays à identifier un plan crédible pour l’atteinte de l’objectif d’achèvement universel
de six années de scolarisation en 2015, sachant que le plan crédible concerne à la fois
i) la mobilisation des ressources nationales par les pays et ii) l’adoption de dispositions
efficientes pour la production des services éducatifs. Au titre de la mobilisation des res-
sources nationales, une référence est que le pays alloue au moins 20% de ses ressources
budgétaires à son secteur de l’éducation et une seconde est qu’il alloue au moins 50% des
ressources courantes du secteur au financement des six premières années de scolarisation.
70 • L’Education au Mali
Graphique III.3 : Part des dépenses privées dans la dépense totale d’éducation par
niveau d’études, 2004
50%
45%
40%
part des dépenses privées
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
préscolaire fondamental 1 fondamental 2 secondaire supérieur
niveau d‘études
standard dans tous les autres pays est de quatre années d’études et que ce
pays est l’un des plus éloignés de la scolarisation primaire universelle.
À ce niveau de l’analyse, nous ne disposons pas des éléments adéquats
pour comprendre les raisons et la pertinence de cette répartition. Il s’agit
à ce stade d’un constat, sur lequel nous reviendrons de façon mieux docu-
mentée dans la suite de ce rapport.
Alors que les données budgétaires sont disponibles sur une base régu-
lière (au moins annuelle), les informations sur les contributions finan-
cières des familles ne sont souvent connues que de façon approximative
et discontinue. Dans la plupart des cas, seules sont disponibles les don-
nées d’enquêtes de ménages (exclusivement celles qui incorporent un
budget de dépenses-consommation) et les nomenclatures qui ne corres-
pondent pas toujours à notre objet d’étude. Dans le cas du Mali, l’EMEP
(Enquête Malienne d’Evaluation de la Pauvreté) de 2001 constitue une
base intéressante.
Parmi les données disponibles dans cette enquête, deux agrégats de
dépenses sont en relation avec l’éducation : le premier correspond aux
dépenses strictement dépendantes de la fréquentation scolaire alors que
le second renvoie à une conception plus élargie de l’éducation en incor-
porant les dépenses de culture et de loisirs. L’analyse a été ciblée unique-
ment sur le premier de ces deux agrégats. Concernant celui-ci, le fait qu’il
soit mesuré au niveau du ménage et non à celui des différents enfants
scolarisés constitue une limitation concrète, les dépenses n’étant pas les
mêmes selon le niveau des études ou le type des établissements fréquentés.
Dans de pareilles circonstances, une modélisation économétrique peut
être utilisée pour estimer tout de même des dépenses par enfant selon le
niveau d’études où il est scolarisé. En principe, cette méthode permet
également de distinguer selon le type d’établissement (public, privé,
communautaire, médersa), mais il faut alors que cette information soit
disponible pour chacun des enfants de la famille. Cependant, l’enquête
utilisée ici ne mentionne que le niveau d’études de chaque enfant scola-
risé, sans préciser le type d’établissement dans lequel s’effectue la scolari-
sation. Un seul niveau de dépenses moyennes par niveau d’études peut
alors être estimé, cette moyenne valant pour tous les enfants scolarisés
indépendamment de la structure d’enseignement.
Sachant que pour chaque ménage on dispose d’une mesure du mon-
tant annuel de la dépense d’éducation de ses enfants (DE) et du nombre
(Ni) des enfants scolarisés à chacun des niveaux (i) d’enseignement.13
(i ⫽ 1 pour le préscolaire, 2 pour le premier cycle fondamental, 3 pour le
second, 4 pour l’enseignement secondaire et 5 pour l’enseignement supé-
rieur), on conduit alors l’analyse économétrique suivante. Les valeurs C1
à C4 sont les coefficients identifiés par la procédure d’estimation
statistique; ils représentent les coûts moyens par enfant pour les familles
associés à la scolarisation à chacun des niveaux d’études.
DE ⴝ C1*N1 ⴙ C2*N2 ⴙ C3*N3 ⴙ C4*N4 ⴙ C5*N5
Tableau III.5 : Estimation des dépenses des familles pour la scolarisation de leurs enfants
Niveau de scolarisation Préscolaire Fondamental 1 Fondamental 2 Secondaire Supérieur Ensemble
Dépense par enfant, source EMEP 11 888 3 541 4 160 7 172 11 019
(Fcfa de 2001)
Dépense par enfant (Fcfa de 2004) 14 230 4 239 4 980 8 585 13 190
Effectif scolarisé en 2004 35 000 1 396 791 279 824 117 747 29 591 1 858 951
Dépenses totales en 2004 en millions
Fcfa de 2004
Dépense des familles 4 98 5 921 1 394 1 011 390 9 214
Dépense budgétaire 585 28 937 14 673 24 378 12 871 81 445
Dépense totale 1 083 34 858 16 066 25 389 13 262 90 658
% de la dépense totale supporté par 46,0% 17,0% 8,7% 4,0% 2,9% 10,2%
les familles
Tableau III.6 : Estimation des dépenses des familles par élève selon le niveau d’études, la localisation
géographique et le niveau de revenu (EMEP 2001)
Fcfa de 2001 Préscolaire Fondamental 1 Fondamental 2 Secondaire Supérieur
Dépense moyenne 11 888 3 541 4 160 7 172 11 019
Localisation géographique
Rural 1 637 2 936 2 683 6 670 482
Urbain 24 744 4 333 4 596 7 209 11 724
Niveau de revenu
40% les plus pauvres 3 478 2 810 908 2 223 5 243
40% intermédiaires 13 822 3 895 4 440 4 554 4 878
20% ⫹ riches 32 104 8 326 9 078 9 990 15 694
Tableau III.7 : Les dépenses publiques de fonctionnement par niveau, type et fonction, 2004
Dépenses courantes (millions Fcfa)
Effectif de personnels Autres
Non Masse Bourses et Matériel dépenses
Enseignants enseignants Ensemble salariale Transferts pédag. de fonct. Ensemble
Etablissements
Ecole fondamentale de cycle 1 18 294 2 266 20 560 21,119 3 2 780 887 24,789
Budget général 7 065 2 258 9 323 14,244 3 2 780 814 17,842
PPTE (Public) 4 510 4 510 4,906 4,906
PPTE (ECOM) 5 740 5 740 1,291 1,291
Elèves-maîtres en charge de classe 617 617 219 219
Enseignement privé catholique 362 8 370 459 73 532
Ecole fondamentale de cycle 2 5 424 2 496 7 920 10,940 117 726 742 12,524
Budget général 2 277 2 489 4 766 7,562 117 726 685 9,089
PPTE 2 725 2 725 2,964 2,964
PPTE (ECOM) 58 58 13 13
Elèves-maîtres en charge de classe 107 107 38 38
Enseignement privé catholique 257 7 264 363 58 420
Secondaire général 1 895 1 091 2 986 5,444 2 473 1 396 2 945 12,258
Budget général 1 106 1 091 2 197 4,148 2 469 1 134 1 091 8,842
PPTE 662 662 1,060 4 262 1,325
Enseignement privé catholique 127 127 236 19 256
Enseignement privé autre 1 835 1,835
Alpha. et Edu. non formelle (y c CED) 864 75 939 338 176 514
Budget général 75 75 143 176 319
PPTE CED 864 864 194 194
Technique et professionnel 932 233 1 165 1,653 363 2 033 3 316 7,365
Budget général 553 233 786 1,417 363 2 033 201 4,014
PPTE 316 316 141 141
Enseignement privé catholique 63 63 95 15 110
Enseignement privé autre 3 100 3,100
Total Etablissements 28 775 6 674 35 449 43,375 9 974 8 744 10 955 73,048
Services
Généraux MEN 1 415 1 415 2,898 673 2 284 5,856
Préscolaire 17 17
Ecole fondamentale (Cycle 1 et 2) 1 025 1 025 1,748 165 55 1,969
Secondaire 102 102 275 311 586
Technique et professionnel 31 31 74 17 91
Supérieur 53 53 100 9 948 1,056
Alors que les informations présentées dans la section I.1 ci-avant per-
mettaient surtout de cibler les questions de distribution entre niveaux
d’études (et son évolution dans le temps), les chiffres proposés dans le
tableau III.7 permettent, en outre, d’examiner de façon complémentaire,
d’une part, la distribution des personnels selon leur fonction effective et,
d’autre part, celle des dépenses courantes entre les différents postes au
sein de chacun des niveaux d’études considérés. Le tableau III.8, ci-après,
facilite cette analyse.14
Les données du tableau III.8 font état d’une structure très différenciée
i) des personnels par fonction et ii) des dépenses par nature entre les
différents niveaux d’enseignement.
* En croisant la fonction des personnels (selon qu’ils sont enseignants
«à la craie» ou non, et cela indépendamment de leur statut personnel) et
leur affectation (selon qu’ils sont employés dans un établissement ou
dans un service d’appui-pédagogique ou administratif, central ou
décentralisé-, sachant que s’ils exercent dans un service, ils sont nécessai-
rement comptabilisés comme non-enseignants du point de vue de leur
fonction et ceci de nouveau indépendamment de leur statut), on peut
distinguer de façon générale les personnels qui enseignent effectivement
et ceux qui ne le font pas. Au total pour l’ensemble du secteur, on compte
ainsi que 18,8% des 35 049 individus employés dans les établisse-
ments (presque 1 sur 5) n’ont pas comme fonction d’enseigner. Si on
examine l’ensemble des 38 075 personnes comptabilisées dans le tableau
III.7, on trouve que 24,4% des personnels (9 300) occuperaient une
fonction de non-enseignants (6 674 dans les établissements et 2 626 dans
les services d’appui).
Ces proportions relatives d’enseignants et de non-enseignants varient
fortement selon le niveau d’études : si on examine de façon globale ces
proportions sur le système allant du préscolaire à l’enseignement supé-
rieur, on observe une croissance assez continue du pourcentage de non-
enseignants de 5% dans le préscolaire (mais il est possible que ce chiffre
soit sous-estimé eu égard à l’incertitude sur les fonctions au sein de ce
niveau d’études) à 44% dans le supérieur en passant par 16,6% dans
14 Ce tableau, où les informations sont données en pourcentage, a été établi après avoir re-
ventilé par niveau d’études les personnels et les dépenses des services d’appui (administratifs
ou pédagogiques, centraux ou décentralisés) soit directement lorsque le service est claire-
ment rattaché à un niveau d’études soit après application d’une règle de proportionnalité
avec les masses salariales dans les établissements correspondants lorsque l’activité d’un ser-
vice s’applique à plusieurs niveaux d’enseignement; c’est notamment le cas pour les services
décentralisés concernant le fondamental (les deux cycles) et les services centraux généraux
dont les personnels et les dépenses ont été distribués sur l’ensemble des niveaux d’études.
Tableau III.8 : Distribution des personnels et des dépenses courantes au sein des différents niveaux d’études, 2004
Au sein des personnels Au sein des dépenses courantes
% Personnels Non Enseignants % Dépenses de % Bourses et % Dépenses Courantes
Niveau d’études Etablissements Etablis. ⫹ Services % Salaires fonctionnement Transferts hors Salaires Enseignants
Préscolaire 0,0 4,7 86,7 13,3 0,0 17,3
Fondamental 1 11,0 16,6 81,8 17,8 0,4 31,7
Fondamental 2 31,5 37,1 83,6 15,2 1,2 47,4
Secondaire Général 36,5 41,8 44,8 37,0 18,2 74,0
Technique/Professionnel 20,0 25,8 23,9 71,3 4,7 82,2
Supérieur 36,8 44,1 24,1 41,8 34,2 86,5
Normal 22,1 25,5 15,6 7,2 77,3 88,3
Coûts unitaires
Public
Fcfa 32 531 24 950 59 664 264 002 456 922 392 146 752 632 340 929
Indice 1,3 1 2,4 10,6 18,3 15,7 30,2 13,7
Unités de PIB par habitant 0,140 0,111 0,265 1,171 2,026 1,739 3,338 1,512
Privé (pris en charge par l’Etat)
Fcfa 25 647 48 094 113 939 108 007
81
82 • L’Education au Mali
Tableau III.10 : Evolution dans le temps des coûts unitaires et comparaisons internationales,
années 2001 à 2004 pour les pays comparateurs
Dépenses/élève Primaire Secondaire 1 Secondaire 2 Technique et
(% du PIB/tête) (Fondamental 1) (Fondamental 2) (Secondaire) Professionnel Supérieur*
Mali (1998) 12,7 26,3 96,4 224,3 196,5
Mali (2004) 11,1 26,5 117,1 202,6 192,9
Bénin 10,8 15,8 56,2 78,0 149,0
Burkina Faso 19,2 39,0 84,0 nd nd
Cameroun 7,1 31,6 37,1 61,0 83,0
Congo 4,0 12,7 36,8 nd nd
Côte-d’Ivoire 13,0 35,0 72,0 111,0 126,0
Guinée 8,7 13,4 15,7 121,0 220,0
Madagascar 11,0 26,7 64,4 83,0 190,0
Mauritanie 12,0 39,6 33,8 188,0 120,0
Niger 20,0 49,0 157,0 nd 515,0
Sénégal 10,7 14,7 70,3 95,0 257,0
Tchad 7,0 26,8 35,8 192,1 412,1
Togo 11,0 22,0 34,1 104,0 215,0
* Le chiffre du supérieur pour le mali consolide les informations sur l’Université et celles concernant les écoles.
qui méritent d’être soulignées. Alors que dans les premiers niveaux du sys-
tème, les coûts unitaires du Mali sont très proches de la moyenne obser-
vée pour les pays comparés, ce n’est pas le cas pour les niveaux éducatifs
plus élevés:
i) la dépense par élève dans le supérieur est sensiblement plus faible
que ce qui est observé en moyenne dans les pays francophones de la
région (16% en moins);
ii) c’est la situation inverse qui prévaut à la fois dans l’enseignement
secondaire général (second cycle secondaire dans la nomenclature inter-
nationale) et dans l’enseignement technique et professionnel. La dépense
par élève est en effet beaucoup plus élevée au Mali, de 95% dans le secon-
daire général et de 76% dans le technique.
A ce stade, il ne s’agit que d’observations factuelles; celles-ci posent
toutefois des questions auxquelles il sera pertinent d’apporter ultérieure-
ment des éléments de réponse. Pour cela il conviendra notamment d’ex-
plorer les raisons à la base de ces constats dans une perspective de
réflexion pour la politique éducative future.
* Concernant enfin la perspective temporelle et la dynamique dans
le pays des coûts unitaires au cours de la période récente, les chiffres
84 • L’Education au Mali
comparatifs (en dépit de leur fiabilité non parfaite pour les premiers
cycles d’études) présentent plutôt une baisse du coût unitaire de scolari-
sation au niveau du fondamental cycle 1 (13%) et du technique (9%)
bien que ce dernier reste encore largement au-dessus de la moyenne des
pays comparateurs, un maintien du niveau pour le fondamental cycle 2 et
le supérieur et, enfin, une augmentation sensible pour le secondaire
général (⫹21%).
Tableau III.11 : Distribution et salaire moyen annuel des personnels par catégorie et rapport
élèves-maîtres dans les différents niveaux d’enseignement, 2004
Université
Fondamental Secondaire Technique et Avec heures Sans heures
Cycle I Cycle II Général Normal Professionnel supplement. supplement.
Salaire/an (000 Fcfa) 1 023 1 382 1 646 1 529 1 703 2 725 2 252
Catégorie A 1 687 1 849 2 445 2 017 2 520 3 606 2 850
Catégorie B 1 698 1 708 1 662 1 324 1 629 1 583 1 583
Catégorie C 1 191 1 178 1 350 864 1 200 1 944 1 944
Conventionnaire 1 061 1 049 1 115 459 1 261 1 052 1 052
Sous total 1 528 1 587 1 888 1 529 1 803 2 725 2 252
PPTE (public) 1 088 1 088 1 096 1 096
PPTE (ECOM) 225* 225*
Elèves-maître en charge de classe 355 355
15 Dans d’autres pays, cela a pris aussi la forme de maîtres des parents dans des écoles
publiques.
Tableau III.12 : Structure du personnel et niveau moyen de rémunération (unités de PIB par habitant) aux différents niveaux d’études, 2004
Cycle Cycle Enseignement Technique et
Fondamental 1 Fondamental 2 Secondaire Professionnel Université
% Salaire % Salaire % Salaire % Salaire % Salaire
Catégorie de statut personnels moyen personnels moyen personnels moyen personnels moyen personnels moyen
Fonctionnaires cadres 34,2 7,50 51,1 7,56 55,0 9,74 47,3 9,22 75,0 14,55
Conventionnaires 12,0 4,71 11,1 4,66 21,9 4,94 24,0 5,59 25,0 4,67
Sous total 46,2 6,78 62,3 7,04 76,8 8,37 71,3 7,99 100,0 12,09
PPTE (public) 22,3 4,82 35,6 4,82 23,2 4,86 28,7 4,86
PPTE (ECOM) 28,4 1,00* 0,8 1,00*
Elèves-maître 3,1 1,57 1,4 1,57
Ensemble 100 4,54 100 6,13 100 7,30 100 7,55 100 12,09
Burkina Faso 47 42 14
Bénin 54 38 17
Cameroun 63 31 29
Côte-d’Ivoire 46 38 24
Guinée 47 40 36
Madagascar 50 22 12
Mauritanie 42 36 23
Niger 43 40 13
Tchad 72 39 48
Togo 37 53 30
élèves par enseignant, alors que dans le second cycle secondaire (le secon-
daire au Mali), les valeurs nationales moyennes de l’indicateur s’échelon-
nent de 13 à 48 élèves par enseignant.
On notera que les chiffres proposés sont des chiffres moyens au niveau
de chaque pays et que ces moyennes peuvent cacher des variabilités
internes importantes. Cela est vrai du primaire et du secondaire au niveau
global, certaines provinces ou écoles pouvant être mieux dotées que
d’autres (ce point sera abordé dans les chapitres VI et VII de ce rapport).
Toutefois, au niveau de l’enseignement secondaire (second cycle fonda-
mental et secondaire dans le cas du Mali), s’ajoute un autre ordre de varia-
bilité lorsqu’on prend en compte les différentes disciplines enseignées.
Certaines disciplines, notamment scientifiques, peuvent souffrir d’un
manque de personnels disponibles, compte tenu i) de la désaffection de
certaines filières universitaires principal pourvoyeur d’enseignants pour
ces disciplines, ii) du côté peu attractif, du point de vue de la rémunéra-
tion, du système éducatif pour ces spécialités.
Si on s’attache aux valeurs moyennes nationales par niveau d’ensei-
gnement pour les dix pays comparateurs, les chiffres sont respectivement
de 50,1 dans le primaire (42 pour l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne),
de 37,9 dans le premier cycle secondaire (36,8 pour l’ensemble des
pays de la région) et de 24,6 pour le second cycle secondaire (25,6 pour
la moyenne régionale). Par rapport à ces valeurs, la situation du Mali est
caractérisée par des chiffres élevés (beaucoup plus élevés que les
moyennes observés dans les pays comparés et pour l’Afrique en général)
au niveau de l’enseignement fondamental. Dans le premier cycle, seul le
Tchad a un chiffre plus élevé.16 De même, dans le second cycle fonda-
mental, le Mali arrive directement après le Togo qui a le chiffre le plus
élevé parmi les pays comparés. Dans le secondaire (secondaire 2nd cycle
dans la nomenclature internationale), la situation d’encadrement des
élèves est, au Mali, un peu plus favorable qu’en moyenne dans les autres
pays, mais l’écart est relativement modéré.
Au total, en termes d’évaluation pour la politique éducative future, il
pourrait être pertinent de chercher à améliorer le ratio moyen d’encadre-
ment des élèves dans les deux cycles de l’enseignement fondamental. Il ne
fait toutefois pas de doute que si on vise à la fois à améliorer les condi-
tions d’encadrement et à étendre la couverture quantitative du système,
cela aura des implications importantes sur les besoins de recrutement en
universelle, fondé sur l’expérience des pays qui se sont révélés performants vis-à-vis de cet
objectif, suggère le chiffre des 40 : 1 pour le rapport élèves-enseignants dans le primaire; ce
cadre n’est certes qu’indicatif, mais il s’agit tout de même d’une référence utile.
92 • L’Education au Mali
Tableau III.14 : Distribution des statuts et niveau de rémunération des enseignants du primaire dans un
échantillon de pays francophones d’Afrique subsaharienne
Distribution du statut des enseignants (%) Rémunération (unités de PIB/habitant)
Ensemble 11 pays 47,5 22,1 30,4 5,4 6,2 4,5 2,6 1,1
* Les enseignants de la catégorie «Etat non-fonctionnaires» sont les conventionnaires et les PPTE «public»; La distribution a été
estimée sans les élèves-maîtres (3,1%).
On peut d’abord observer que le Mali est l’un des pays où la propor-
tion des enseignants qui ont le statut de fonctionnaire est le plus faible
(36% contre 48% dans l’ensemble des pays considérés dans la comparai-
son); on peut aussi observer que c’est avec le Niger et le Tchad, un des pays
où le niveau de rémunération relatif (exprimé en unités de PIB par habi-
tant) des fonctionnaires est très élevé (7,2 fois le PIB par tête contre une
moyenne de 5,4 pour les pays comparateurs). Une troisième observation
est qu’avec le Burkina Faso, et dans une moindre mesure le Niger, le Mali
offre une rémunération relativement élevée aux personnels enseignants
non-fonctionnaires payés par l’Etat (conventionnaires et PPTE «Public»,
avec un niveau de salaire estimé à 4,8 fois le PIB par habitant contre 2,6
pour la moyenne des pays considérés dans la comparaison). Enfin, le Mali
se caractérise par des proportions d’enseignants communautaires proches
de celles des autres pays avec un niveau très modeste de rémunération
(peu différent aussi de la moyenne des pays comparés).
Tableau III.15 : La situation d’emploi et le niveau de revenu des individus (25–35 ans)
avec entre 9 et 13 années d’études selon le secteur d’emploi (source EPAM, 2004)
9 à 13 années d’études
Niveau académique Revenu annuel
Secteur d’activité Nombre Milliers de Fcfa PIB par tête
Secteur public 3 685 1 107 4,92
Secteur privé moderne 7 032 671 2,98
Secteur informel 28 353 429 1,91
Sans emploi 37 134
Ensemble 76 204
Fcfa par an, représentant 4,92 fois le PIB par habitant du pays) que dans
le secteur privé où le revenu moyen annuel déclaré n’est que de 671 000
Fcfa, représentant 2,98 fois le PIB par habitant du pays. Les individus de
même niveau académique (entre 9 et 13 années d’études) et de même
âge qui n’ont pas trouvé à s’employer dans le secteur de l’emploi
moderne (ils représentent 85% de la catégorie) sont contraints à tra-
vailler soit dans le secteur informel soit à être sans emploi (la distinction
entre ces deux catégories n’est pas parfaite car certains qui se déclarent
sans emploi exercent en fait sans doute des activités informelles au
moins intermittentes). Lorsqu’ils travaillent de façon stable dans le sec-
teur informel, leur niveau de revenu déclaré n’est que de 429 000 Fcfa
par an en 2004 (représentant 1,91 fois le PIB par habitant du pays).
Si on cherche à déterminer à présent la situation plus spécifique des
enseignants, il est utile de construire une fonction de gain «de Mincer »,
dans laquelle on fait une analyse statistique du logarithme du revenu
individuel en fonction de la plus haute classe atteinte, de l’âge (ou de l’ex-
périence) avec comme variable complémentaire la fonction occupée et le
secteur d’emploi, permettant ainsi d’identifier l’éventuelle situation com-
parative spécifique des enseignants. Cette analyse montre qu’il n’existe
pas de différence très significative dans le revenu déclaré entre les ensei-
gnants du public et les fonctionnaires en général.
L’ensemble de ces résultats suggèrent i) qu’il y a de très nombreuses
personnes qui ont la qualification académique de base plus ou moins
adéquate pour assurer un service d’enseignement dans le premier cycle
fondamental et ii) que le niveau de rémunération des enseignants salariés
du public est en moyenne largement au-dessus (de plus de 60%) du
salaire d’équilibre du marché du travail moderne dans le pays en 2004 (tel
qu’évalué dans le secteur privé moderne).
le PIB par habitant du pays devront être planifiées et financées sur res-
sources publiques.
* Concernant le flux des enseignants à recruter d’ici 2015 dans le pre-
mier cycle fondamental, outre ceux qui devront l’être aux autres niveaux
d’enseignement, la question du statut et du niveau de rémunération sont
centrales pour assurer (financer) à la fois le nombre des recrutements
nécessaires pour l’atteinte des objectifs quantitatifs du système, la qualité
des services offerts et l’équité dans leur financement. Comme cela a déjà
été souligné (et pourra être vérifié avec l’utilisation du modèle de simula-
tion), c’est un nombre sans doute compris entre 30 et 40 000 recrutements
qui sera pertinent d’ici 2015 dans le seul premier cycle fondamental.
D’un côté, le recrutement de fonctionnaires avec les barèmes actuels
conduirait à ce que le programme ne soit pas financièrement soutenable,
sachant que d’un autre côté, le recrutement de contractuels communau-
taires au niveau actuel de rémunération n’est ni possible ni souhaitable
tant pour des raisons de faisabilité et de qualité que d’équité. Comme tou-
jours la politique éducative qui devra être étudiée sera affaire de com-
promis entre des objectifs contradictoires. On notera toutefois que le
niveau de rémunération des enseignants du premier cycle fondamental
de 3,5 fois le PIB par habitant, proposé par le cadre indicatif de l’initiative
Fast-Track, n’est pas à priori totalement déraisonnable eu égard au fait
qu’il est plus élevé que le salaire d’équilibre estimé dans le cadre national
(de l’ordre de 3,0 fois le PIB par habitant du pays). Il est donc susceptible
de permettre i) le recrutement pérenne des nombres nécessaires d’ensei-
gnants pour réaliser l’objectif du millénaire ii) dans un cadre de soutena-
bilité financière probable, avec iii) un niveau de financement plausible
pour l’aide extérieure et iv) un niveau de dépendance de l’aide extérieure
pour le financement courant des services éducatifs qui reste aussi politi-
quement raisonnable.
Etablissements
Salaire moyen des enseignants 1 023 000 1 382 000 1 646 000 1 703 000 1 529 000 2 725 000
Rapport élèves-enseignant 63,5 46,2 23,0 13,1 30,7 60,2
Dépense unitaire enseignants 16 113 29 893 71 679 129 714 49 791 45 251
Salaire moyen des non-enseignants 1 023 000 1 382 000 1 646 000 1 202 000 1 529 000 1 200 000
Rapport élèves non-enseignant 504,2 96,0 34,3 42,0 99,5 61,9
Dépense unitaire non-enseignants 2029 14 400 48 000 28 634 15 372 19 386
Dépense unitaire personnel établissement 18 142 44 292 119 679 158 348 65 163 64 637
Dépense unitaire de biens et services 3 157 5 904 57 141 228 363 20 998 151 342
Dépense unitaire totale par établissement 21 299 50 196 176 820 386 711 86 162 215 979
Administration Services
Dépense unitaire personnel 2 199 5 421 13 846 19 932 4 180 9 850
Dépense unitaire de biens et services 1 297 3 197 7 147 14 684 4 340 39 164
Dépense unitaire totale Services 3 496 8 618 20 993 34 616 8 520 49 014
Dépense unitaire de bourses et transferts 96 725 56 830 37 113 263 359 155 689
Dépense Unitaire Totale 24 890 59 540 254 643 458 439 358 041 420 682
Salaires 20 341 49 714 133 525 178 280 69 343 74 487
Biens et services 4 454 9 101 64 288 243 046 25 338 190 506
Bourses et transferts 96 725 56 830 37 113 263 359 155 689
17Le chapitre 5 de ce rapport aborde cet aspect de l’impact de l’éducation dans les domaines
de la pauvreté, de la santé et de la population.
100 • L’Education au Mali
18 Ceci concerne en premier lieu les structures d’évaluation des résultats et de responsabilité
des acteurs concernés; mais aussi des aspects plus logistiques. Par exemple, si le plan prévoit
la construction de 3000 salles de classe par an et que la performance moyenne du pays au
cours des cinq dernières années est d’en construire seulement 500, la crédibilité du plan
impose de définir comment le changement de rythme pourra être concrètement réalisé.
19 Le recours à un modèle de simulation financière est alors indispensable.
Les aspects financiers • 101
Tableau III.17 : Les valeurs des paramètres du cadre indicatif et celles prévalant au Mali, 2004
Cadre indicatif Fast-Track Mali-2004
Mobilisation ressources publiques nationales pour le primaire
Recettes fiscales en % du PIB 14% 14,4%
% Ressources nationales pour le secteur éducatif 20% 21,3%
% dépenses courantes du secteur pour le primaire 50% 34,9%
105
106 • L’Education au Mali
adaptées à la diversité des élèves. Dans ces conditions, le fait qu’il existe
plusieurs groupes dans la classe permet à chaque élève de trouver le
groupe qui correspond le mieux à ses capacités personnelles de progres-
sion dans chacune des matières, et réduit ce faisant les risques de redou-
blement. Enfin, certains préciseront que si les maîtres ont moins de rela-
tions magistrales avec les élèves, ces derniers travaillent par contre
davantage, seuls ou en petits groupes (plus d’exercices d’application et de
travaux de recherche) et que le fait que les élèves travaillent davantage ne
peut avoir que des effets positifs sur leurs apprentissages effectifs. L’éven-
tail d’opinions est large (sur les classes à cours multiples, comme sur tout
autre sujet de politique éducative ou d’organisation scolaire). Il convient,
en conséquence, de disposer de données empiriques pour départager ces
opinions contradictoires.
Le fonctionnement des services éducatifs peut être organisé de nom-
breuses façons. Ces possibilités sont d’autant plus variées si on autorise
des changements dans le volume des ressources unitaires mobilisées,
mais elles demeurent diverses même si le coût unitaire en est fixé.
L’analyse de l’efficacité interne s’attache à ce qui se passe à l’intérieur des
différents cycles scolaires, et ce selon deux perspectives complémentaires :
d’une part et de façon classique, en examinant les flux d’élèves, redouble-
ments et abandons, et d’autre part, en examinant comment les facteurs de
l’organisation scolaire influencent les résultats tangibles des processus
éducatifs mis en place, à savoir les acquisitions des élèves. Nous présente-
rons les informations qu’il a été possible de rassembler sur ces deux
points, sachant que sur le second, les analyses porteront surtout sur le
premier degré.
pouvoir plus ou moins bien lire et écrire, dont seulement 0,6% de façon
aisée. Au contraire, 56% de ceux qui ont fréquenté l’école indiquent pou-
voir lire sans difficultés. Ce chiffre correspond certes à une majorité des
individus dans cette catégorie, mais il reste que pour 44% des individus, la
fréquentation scolaire n’a pas permis de conduire à une rétention conve-
nable des capacités de lecture à l’âge adulte. De ces observations, il ressort
que la fréquentation scolaire aux âges jeunes est une condition nécessaire,
mais pas suffisante, de l’alphabétisation durable à l’âge adulte.
Pour affiner l’analyse, il est utile de la désagréger et de prendre en
compte la classe la plus élevée fréquentée au cours des études initiales
pour ceux qui ont effectivement fréquenté l’école lorsqu’ils étaient jeunes.
Le tableau IV.2 ci-après, propose les résultats obtenus.
Avant de commenter les informations contenues dans le tableau IV.2,
il convient de noter que seules sont valides les données pour les six pre-
mières années d’études (cycle fondamental 1) car la « carte de lecture » n’a
pas été proposée aux adultes dès lors qu’ils avaient eu accès au second
cycle fondamental; par convention, on supposait alors qu’il savait lire.
Cette conjecture est sans doute vraisemblable avec 10 années d’études
(c’est ce que l’on observe dans tous les pays pour lesquels ce type d’ana-
lyse a pu être conduite et où cette convention particulière n’a pas été uti-
lisée); elle ne l’est sans doute pas pour les individus ayant achevé leurs
Tableau IV.2 : Niveau d’alphabétisation des adultes selon la plus haute classe fréquentée (adultes entre
22 et 44 ans)
Ne sait pas Lit avec Sait lire
lire difficulté aisément Total Proportion alphabétisée (%)
Plus haute classe atteinte (1) (2) (3) (4) [(2) ⫹ (3)]兾(4) (3)兾(4)
Ensemble 7 863 685 1 485 10 033 21,6 14,8
Aucune scolarité 7 222 193 45 7 460 3,2 0,6
Sont allés à l'école 641 491 1 441 2 573 75,1 56,0
1ère année 92 4 0 96 4,6 0,0
2ème année 237 40 0 277 14,4 0,0
3ème année 140 93 8 241 41,8 3,1
4ème année 102 106 19 228 55,0 8,3
5ème année 43 137 57 237 81,8 23,9
6ème année 27 111 121 259 89,6 46,8
7ème année 0 0 79 79 100,0 100,0 (70)
8ème année 0 0 170 170 100,0 100,0 (86)
9ème année 0 0 200 200 100,0 100,0 (95)
10ème année et ⫹ 0 0 786 786 100,0 100,0
90
80
% d‘adultes qui savent lire aisément
70
60
50
40
30
20
10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
années d‘études
Source : EDS (2001).
*** : significatif au seuil de 1%; ** : significatif au seuil de 5%; Nombre d’observations : 10 103
Log (rapport de vraisemblance) : 592 ***; Pseudo R2 : 0,79
Tableau IV.4 : Simulation de la probabilité pour un adulte de savoir lire et écrire aisément selon le
nombre d’années d’études, le sexe et le milieu géographique (%)
Plus haute année d’études atteinte 0 1ère 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème 7ème 8ème 9ème
Ensemble de la population 0,2 0,6 1,8 4,8 12,2 27,6 50,9* 73,9 88,6 95,6
Hommes Urbains 0,3 0,9 2,5 6,8 16,9 36,2 61,3 81,6 92,5 97,2
Femmes Urbaines 0,2 0,5 1,3 3,7 9,6 22,9 45,3 69,8 86,6 94,7
Hommes Ruraux 0,3 0,8 2,3 6,8 15.6 34,1 59,1 80,1 91,8 96,9
Femmes Rurales 0,2 0,4 1,2 3,3 8,8 21,3 43,0 67,8 85,4 94,2
milieu rural (où les occasions de lire des textes écrits sont plus faibles
qu’en ville) ne réduit que de façon insignifiante le niveau de rétention du
savoir lire, suggérant que lorsque les acquis sont bien ancrés, ils le sont
durablement.
Les simulations effectuées portent aussi sur l’impact de l’âge des indi-
vidus sur le degré de rétention de l’alphabétisation. On aurait sans doute
pu anticiper que les individus plus âgés aient pu perdre une partie de leurs
apprentissages initiaux, et ce notamment en milieu rural. Les résultats
obtenus indiquent en fait une relation positive (et non négative) avec
l’âge. En outre, l’intensité de cette relation n’est pas anecdotique puisque
si le taux de rétention du savoir lire aisément est estimé en moyenne à
46,7% chez les individus de 25 ans, il monte à 53,1% pour des individus
de 35 ans et à 59,4% chez les individus de 45 ans. Ces écarts sont sub-
stantiels et suggèrent l’existence d’une baisse tendancielle de la qualité des
apprentissages des jeunes dans l’enseignement fondamental au cours des
trente dernières années.
Sur la base des chiffres moyens observés pour l’échantillon étudié,
il serait sans doute possible de prétendre que pour atteindre l’objectif
d’une alphabétisation des adultes qui soit complète pour les deux sexes,
il conviendrait que la scolarité soit universelle au moins jusqu’au terme
du second cycle de l’enseignement fondamental. Il convient toutefois
de souligner que la validité de cet argument est contingente du niveau de
qualité des services éducatifs au Mali, notamment dans la période récente.
On est alors fondé à se poser la question de savoir s’il serait davantage
pertinent i) de cibler neuf ans de scolarisation pour tous en maintenant
le niveau de qualité des services éducatifs offerts, ou bien ii) de viser à
améliorer la qualité de ces services pour obtenir à l’issue des six années du
cycle 1 un niveau d’acquisitions des élèves qui conduise ultérieurement à
un très fort taux de rétention du savoir lire correctement à l’âge adulte.
112 • L’Education au Mali
Tableau IV.5 : Proportion (%) de redoublants par classe dans l’enseignement général, 1996–2004
1996–97 1997–98 1998–99 1999–00 2000–01 2001–02 2002–03 2003–04 2004–05
Fondamental 1 15,1 16,5 18,4 17,4 18,8 19,5 19,8 19,0 18,6
1ère année 11,3 12,0 13,2 11,0 10,7 11,7 12,7 12,4 12,7
2ème année 11,4 10,9 12,8 11,6 12,4 12,8 13,5 12,2 12,2
3ème année 15,3 15,7 15,9 16,5 18,7 19,3 19,5 18,7 18,1
4ème année 15,6 18,0 20,4 18,9 21,0 22,8 23,7 21,4 20,7
5ème année 15,8 21,2 25,1 24,0 26,4 27,0 27,4 28,3 25,5
6ème année 28,0 29,5 31,5 29,2 30,2 29,3 27,6 26,5 27,5
Fondamental 2 19,0 18,3 15,6 15,6 21,7 23,5 22,5 24,0 24,0
7ème année 10,8 11,5 12,6 15,3 20,7 21,2 20,6 21,9 25,8
8ème année 17,5 14,2 13,1 13,7 18,0 20,1 18,0 18,7 16,6
9ème année 29,6 31,0 23,1 18,4 27,0 30,3 30,0 32,6 29,3
Secondaire Gal 34,2 29,0
2nde 24,8 23,1
1ère 25,0 17,4
Terminale 52,2 44,5
Tableau IV.6 : L’efficacité interne dans les flux d’élèves en cours de cycle, année
2004–05
Fondamental 1 Fondamental 2 Secondaire*
Taux brut de scolarisation 72,2 35,9 9,4
% de rétention sur le cycle 74,2 84,0 76,1
% moyen de redoublants 18,6 24,0 29,0
% redoublants par année
1ère/7ème/2nd 12,7 25,8 23,1
2ème/8ème/1ère 12,2 16,6 17,4
3ème/9ème/Term. 18,1 29,3 44,5
4ème 20,7
5ème 25,5
6ème 27,5
en %
Indice global 70,8 74,9 70,6
Indice avec seulement les abandons 84,2 92,8 90,2
Indice avec seulement les redoublements 84,1 80,7 78,2
Tableau IV.7 : Score moyen PASEC des acquis des élèves dans un échantillon de pays
africains
Pays Français Maths Ensemble
Burkina Faso 49,9 49,4 49,6
Cameroun 60,1 54,8 57,4
Côte-d’Ivoire 53,9 42,5 48,2
Guinée 48,3 49,3 48,8
Madagascar 50,1 62,3 56,2
Mali 37,3 37,0 37,1
Niger 35,4 36,0 35,7
Sénégal 39,2 41,5 40,4
Tchad 34,5 36,9 35,7
Togo 50,7 47,6 49,2
Ensemble 45,9 45,7 45,8
Source : PASEC.
et une évaluation PASEC ou SACMEQ, il est possible de calibrer l’ensemble des mesures
existantes dans une échelle unique et d’obtenir ainsi une comparaison raisonnable des
scores moyens des élèves dans un nombre assez large de pays.
22 Il est à noter que les résultats de l’enquête PASEC n’ont pas été validés par le ministère de
l’éducation du Mali. Néanmoins, aucun élément scientifique n’étant venu étayer la présence
de biais ou d’erreurs dans les données, nous ne pouvons nous priver de cette source
d’informations.
118 • L’Education au Mali
Tableau IV.8 : % d’adultes (22–44 ans) pouvant lire aisément selon la durée des études initiales
Plus haute classe atteinte 0 2 3 4 5 6 8
Bénin 0,3 4,0 12,8 34,2 64,6 86,6 98,8
Burkina Faso 0,5 3,7 10,0 24,5 48,6 73,3 95,9
Burundi 7,5 29,4 48,1 67,2 83,1 91,1 98,2
Cameroun 8,5 23,7 36,2 50,9 65,5 77,7 92,1
Côte-d’Ivoire 6,5 22,4 35,5 51,2 66,6 79,2 93,2
Guinée 6,6 22,6 35,6 48,1 67,4 83,2 98,8
Guinée-Bissau 6,6 18,5 28,8 42,4 56,6 70,3 87,9
Mali 0,2 1,8 4,8 12,2 27,6 50,9 88,6
Niger 1,1 5,0 10,2 19,7 34,8 53,6 84,5
République Centre Africaine 0,5 6,5 13,0 25,0 48,0 64,0 90,0
Rwanda 6,3 34,7 59,9 80,6 92,0 97,0 99,6
Sénégal 12,1 25,9 35,8 46,9 58,5 69,1 84,9
Sierra Leone 3,8 10,4 16,6 25,5 37,1 50,3 75,0
Tchad 0,5 2,8 6,3 13,6 27,1 46,6 82,8
Togo 2,4 12,0 24,0 43,0 64,0 81,0 96,0
Moyenne 4,2 14,9 25,2 39,0 56,1 71,6 91,1
Graphique IV.2 : Répartition de l’alphabétisation chez les adultes (22–44 ans) dans
un certain nombre de pays
100
90
80
70
% adultes alphabétisés
60
50
40
30
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
classe la plus haute atteinte
Les résultats montrent que la relation entre la durée des études ini-
tiales (plus haute classe atteinte) et les chances de savoir lire aisément à
l’âge adulte est globalement la même dans tous les pays : on observe des
chiffres faibles lorsque la scolarité a été limitée à quelques années, puis
des chiffres qui croissent assez rapidement lorsque l’on considère des sco-
larités plus longues pour se stabiliser ensuite, la quasi-totalité des adultes
sachant lire aisément et de façon durable lorsqu’on se situe à la 9ème
classe. Cette structure d’ensemble montre que le temps est un ingrédient
essentiel des apprentissages.
Au-delà de la forme générale de la relation, il existe des différences très
marquées d’un pays à l’autre, en particulier quant à la proportion
d’adultes qui savent lire aisément en ayant atteint la même classe dans les
systèmes éducatifs respectifs des différents pays. Ainsi, pour la population
des adultes qui ont atteint la sixième année d’études, la proportion qui
sait lire sans difficultés varie-t-elle entre 46% au Tchad et 97% au Rwanda.
Pour sa part, le Mali (courbe en trait épais dans le graphique IV.2), avec un
taux de rétention du savoir lire de 50,9%, se trouve de nouveau parmi les
pays les moins performants. Seuls le Tchad et la Sierra Leone, dans
l’échantillon des pays considérés dans le tableau IV.8, ont un score (légè-
rement) inférieur à celui du Mali.
Il y a sans doute des raisons spécifiques nationales (contextuelles, cul-
turelles) pour rendre compte de cette variabilité. Il est toutefois probable
que la variabilité du niveau des apprentissages en cours de cycle fonda-
mental entre les pays au moment où ces adultes étaient à l’école en soit
une des principales causes. Cela suggère que le faible score de rétention
du savoir lire à l’âge adulte au Mali s’explique par le faible niveau des
apprentissages dans l’école malienne au moment considéré. Une façon
complémentaire de lire le graphique IV.2 consiste à interpréter les 50% de
rétention du savoir lire chez les adultes maliens qui ont atteint la sixième
classe correspondent au même chiffre chez les adultes camerounais ou
guinéens après seulement quatre années d’études. Cela suggère une
meilleure utilisation des années scolaires au Cameroun ou en Guinée. Il
peut alors y avoir deux raisons dont nous ne savons pas évaluer la perti-
nence absolue ni relative:
i) au cours d’une année scolaire, le nombre d’heures effectives d’ensei-
gnement pourrait être faible au Mali. Il pourrait éventuellement en être
ainsi parce que les horaires officiels d’enseignement sont faibles et/ou
parce qu’il y a des déviances dans leur mise en œuvre effective (rentrée
scolaire tardive dans certaines écoles en référence à la date officielle de la
rentrée, fin de fait prématurée de l’année scolaire avant la date officielle,
absentéisme des enseignants).
L’efficacité interne et la qualité des services offerts • 121
124
L’efficacité interne et la qualité des services offerts • 125
*** significatif au seuil de 1%; ** significatif au seuil de 5%; * significatif au seuil de 10%
il n’a pas été possible de retenir l’ensemble de ces variables pour un seul
et même modèle. Deux modèles ont donc été utilisés, ne différant que par
les variables relatives aux enseignants : le modèle 1 privilégie le niveau
académique des maîtres ainsi que leur statut; le modèle 2 substitue à ces
variables le type de formation initiale.
Les résultats d’estimation permettent de dégager un certain nombre de
tendances, qu’il conviendra d’appréhender avec prudence, compte-tenu
128 • L’Education au Mali
Le redoublement
Bien qu’en valeur absolue il soit faible, l’effet est négatif : augmenter la
proportion de redoublants de 10 points amènerait à réduire de 1,3 points
le taux de réussite au CEP. Bien que significatif (et négatif), cet impact est
toutefois quantitativement modéré.
Autres variables
Aucune tendance claire ne se dégage des analyses en ce qui concerne le
niveau d’équipement didactique des élèves et des maîtres. En revanche,
un bon niveau d’équipement des locaux semble avoir un effet positif. La
présence d’une bibliothèque dans l’établissement apparaît, en particulier,
très bénéfique puisqu’elle est associée à un gain de plus de 4 points de
pourcentage sur le taux de réussite.
Une analyse similaire a été effectuée sur la base des résultats au DEF.
Les estimations obtenues montrent un pouvoir explicatif plus important
(autour de 10% en moyenne) même si beaucoup de variables n’ont pas
d’effet significatif. Le tableau IV.11 présente les résultats de l’estimation.
*** significatif au seuil de 1%; ** significatif au seuil de 5%; * significatif au seuil de 10%
130 • L’Education au Mali
Tableau IV.12 : Modélisation du score de fin d’année consolidé (français/maths) en 2ème et 5ème année
de l’enseignement fondamental, année 2001–2002; test PASEC
2ème année 5ème année
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4
(R2 0,241) (R2 0,242) (R2 0,352) (R2 0,359)
Année d’études Coefficient Sig. Coefficient Sig. Coefficient Sig. Coefficient Sig.
Variables de niveau élève
Score initial combiné 0,4258 *** 0,4223 *** 0,5164 *** 0,5277 ***
L’élève est une fille ⫺0,0844 ** ⫺0,0780 * ⫺0,1069 ** ⫺0,0938 **
L’élève a dépassé l’âge officiel 0,1241 ** 0,1214 * ⫺0,0632 ns ⫺0,0715 Ns
A redoublé la première année ⫺0,1915 *** ⫺0,1989 *** 0,0039 ns 0,0103 Ns
A redoublé la deuxième année ⫺0,2373 *** ⫺0,2438 *** 0,0234 ns 0,0271 Ns
A redoublé la troisième année ⫺0,0752 ns ⫺0,0565 Ns
A redoublé la quatrième année ⫺0,1049 * ⫺0,1000 Ns
A redoublé la cinquième année 0,0913 ns 0,0948 Ns
Variables de niveau classe
Maître
A le DEF réf réf réf. réf.
A plus que le DEF ⫺0,3281 ns ⫺0,3100 ns 0,0792 ns 0,1152 Ns
A moins que le DEF ⫺0,3570 ns ⫺0,3440 ns 0,1877 ns 0,1333 Ns
Est contractuel 0,3034 ** 0,1489 ns
Formation initiale : un an ou plus réf. réf.
Formation initiale : 1 mois ou moins 0,3032 ns ⫺0,1985 Ns
Formation initiale : entre 1 et 3 mois 0,3145 *** 0,2230 *
A bénéficié de formations 0,0807 ns 0,0733 ns 0,0560 ns 0,0603 Ns
complémentaires
Classe
Est en double vacation 0,1232 ns 0,1179 ns 0,2756 ns 0,2842 Ns
Est en double flux ⫺0,1997 ns ⫺0,1836 ns ⫺0,3714 *** ⫺0,3587 ***
Est multigrade ⫺0,0634 ns ⫺0,0657 ns 0,1071 ns 0,1540 Ns
Nombre d’élèves dans la classe ⫺0,0017 ns ⫺0,0020 ns ⫺0,0015 ns ⫺0,0020 Ns
Est localisée en ville 0,1125 ns 0,1346 ns 0,1602 ns 0,2095 *
Constante 0,2181 ns 0,2212 ns ⫺0,0082 ns ⫺0,0387 Ns
*** significatif au seuil de 1%; ** significatif au seuil de 5%; * significatif au seuil de 10%
132 • L’Education au Mali
petite partie des fluctuations observées dans les scores consolidés aux tests
de fin d’année. La part de la variabilité des scores « expliquée par ces
modèles » dans la variabilité totale observée oscille entre 24% pour le
niveau 2 et à peine plus de 35% pour le niveau 5. D’autres facteurs expli-
catifs du niveau d’acquisitions des élèves demeurent donc non cernés. Il
faut cependant souligner que l’on dispose des principales variables de la
politique éducative (dont celles qui font le budget) si bien que l’existence
d’une forte variabilité résiduelle des acquisitions des élèves (après
contrôle de ces caractéristiques contextuelles) suggère que l’usage plus ou
moins bon de ces ressources dans les écoles a une importance finale plus
grande que celle des ressources elles-mêmes. Un certain nombre de
constats peuvent toutefois être dégagés et demeurent intéressants pour
l’analyse.
année et, phénomène plus rare, aurait tendance à être positif sur la cin-
quième année (⫹9%). Ces résultats sont toutefois assortis d’une très
grosse marge d’erreur (probabilité critique de 15%); ils doivent donc être
pris avec prudence.
mieux (⫹30% en 2ème année et ⫹22% en 5ème année) que les élève dont
l’enseignant a bénéficié d’une formation plus longue (ou sans forma-
tion). La réflexion sur le statut et le niveau de formation initiale ne
devrait, cependant, pas être déconnectée de celle sur les questions de
motivation et de pérennité dans l’emploi et de carrière professionnelle.
Les formations complémentaires sont, en revanche, loin de montrer
les effets attendus puisque les résultats obtenus montrent que les élèves
dont l’enseignant a bénéficié d’une ou de plusieurs formations continues,
ne montrent pas un meilleur niveau d’acquisitions que leurs camarades
dont l’enseignant n’a pas bénéficié de telles formations.
4* Le temps scolaire
Au-delà de la motivation, le volume horaire d’enseignement est égale-
ment un facteur clé en matière de qualité des apprentissages. En effet,
généralement, le nombre d’heures d’enseignement officiel et le volume
horaire d’enseignement auquel les élèves sont effectivement soumis
peuvent différer fortement. Les raisons en sont diverses : rentrée tardive,
conditions climatiques (chaleur, pluie), contraintes productives (récoltes).
En outre, l’absentéisme de l’enseignant est un autre facteur qui a un
impact certain sur le temps scolaire.
Il apparaît que toutes ces raisons peuvent faire varier de façon signifi-
cative le nombre d’heures de cours reçues par les élèves et, par consé-
quent, avoir une incidence assez forte sur leurs acquisitions. Il serait
important qu’une réflexion soit menée pour mieux adapter le calendrier
et l’organisation scolaire aux contraintes locales.
Tableau IV.13 : Effet de différents facteurs sur le niveau des acquisitions des élèves
Effet positif Effet négatif Effet non significatif
Variables • Niveau initial Redoublement
de niveau élève • L’élève a dépassé l’âge officiel
(pour la deuxième année)
Variables • Contractuel • Niveau CAPBT ou Diplôme supérieur
Niveau maître ( par rapport à fonctionnaire) • Formation initiale inférieure à un mois
• Formation professionnelle initiale • Formations complémentaires
courte (1–3 mois) préférable à une • L’enseignant est élève maître
formation de longue durée ou vacataire
• Niveau DEF/BAC
Variables de Double flux • Rapport élèves maître, taille de classe
niveau classe (pour la • Double vacation (appellation PASEC)
5ème année) • Multigrade
• Manuels et guides du maîtres
Variables de • Ecole en zone urbaine • Medersa, écoles communautaires
niveau école • Ecole privée (pas de différence avec les écoles
• Equipement de l’école publiques)
(En particulier bibliothèque)
136 • L’Education au Mali
139
140 • L’Education au Mali
Graphique V.1 : Probabilité (%) d’être dans les 40% les plus pauvres, selon le milieu
de résidence et le niveau d’éducation du chef de ménage
60%
rural
50%
incidence de la pauvreté
40%
ensemble
30%
20%
10% urbain
0%
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
années d‘études du chef de ménage
Graphique V.2 : Probabilité que les enfants du ménage aient accès à l’école, selon le
niveau d’éducation du chef de ménage et le genre
100
90
garçons
80
taux d‘accès à l‘école (%)
70
60 ensemble
50
40
filles
30
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
années détudes du chef de ménage
23 Parmi toutes les variables prises en compte, seuls les coefficients significativement diffé-
rents de 0 sont présentés.
148 • L’Education au Mali
tée par les deux autres variables. L’effet de l’éducation est donc sous-estimé. Dans les
modèles sans le revenu et la localisation, les effets de ces deux variables sont, au moins en
partie, inclus dans l’effet brut de l’éducation. Ce dernier est donc surestimé.
150 • L’Education au Mali
26 Sans doute, sous l’effet joint d’un contexte plus favorable à l’adoption de ces comporte-
ments, mais aussi à des effets d’offre de services, celle-ci étant beaucoup plus forte en milieu
urbain que rural.
L’efficacité externe du système éducatif • 151
Tableau V.3 : L’éducation de la mère sur les comportements en matière de santé maternelle
% consultations % vaccination % naissances
Variable dépendante prénatales antitétanique assistées
Constante 0,021 0,62 2,50
Nombre d’années d’études 0,21 0,13 0,17
(Nombre d’années d’études)2 — — —
Age 0,010 — —
Urbain (/rural) 0,99 0,96 2,21
Quintile 2 (/ Quintile 1) — — —
Quintile 3 (/ Quintile 1) — — —
Quintile 4 (/ Quintile 1) 0,59 0,51 0,78
Quintile 5 (/ Quintile 1) 1,71 1,14 1,99
R2 (linéaire ou de Nagelkerke1) 0,24 0,20 0,54
% consultations % vaccination % naissances
Nombre d’années d’études prénatales antitétanique assistées
0 62,3 50,9 22,9
2 71,6 57,5 29,5
4 79,3 63,9 37,0
6 85,4 69,8 45,2
8 89,9 75,2 53,7
10 93,1 79,8 62,0
12 95,4 83,8 69,7
80
70
60
50
% de vaccinations antitétaniques
40 avant accouchement % de naissances assistées par un
personnel modeme
30
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
années d‘études des femmes
Tableau V.4 : Effets de l’éducation de la mère sur la santé et la mortalité des enfants
Variable dépendante % vaccinations complètes % prise vitamine A % mortalité infantile
Constante 2,30 2,02 1,56
Nombre d’années d’études 0,07 0,13 —
(Nombre d’années d’études)2 — 0,01 0,01
Age de la mère 0,01 — 0,01
Age de l’enfant 0,32 0,38 —
Urbain (/rural) 0,54 0,47 0,14
Quintile 2 (/ Quintile 1) — — —
Quintile 3 (/ Quintile 1) — — —
Quintile 4 (/ Quintile 1) 0,40 0,39 —
Quintile 5 (/ Quintile 1) 0,74 0,40 0,45
R2 (linéaire ou de Nagelkerke1) 0,12 0,10 0,01
Nombre d’années d’études % vaccinations complètes % prise vitamine A % mortalité infantile
0 21,8 32,7 21,4
2 24,3 38,0 20,9
4 27,1 41,9 19,3
6 30,0 44,2 16,8
8 33,1 44,9 13,9
10 36,4 44,9 10,7
12 39,7 44,9 7,7
Graphique V.4 : Probabilité qu’un enfant connaisse une vaccination complète ou qu’il décède avant
l’âge de 5 ans, selon la durée des études de sa mère
Moratilé infantile
50 250
45 % prise vitamine A
40 200
35
30 150
25
% vaccinations complètes
20 100
15
10 50
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
années d‘études années d‘études
Tableau V.5 : Mesure consolidée de l’impact social à l’âge adulte des différents niveaux éducatifs dans une variété de dimensions sociales
Ecart entre sans
instruction et Ecart entre fondamental 1 Ecart entre fondamental 2
Fondamental 1 complet complet et fondamental 2 complet complet et secondaire complet
Domaine d’impact Effet brut Effet net Effet brut Effet net Effet brut Effet net
Alphabétisation — 46 — 49 — 5
Risque de pauvreté — 41 — 35 — 24
Education des enfants 64 59 22 23 14 18
Population 39 38 28 29 32 33
Age à la première naissance 25 25 31 31 44 44
Espacement des naissances 50 50 25 25 25 25
Usage méthode contraceptive 45 48 29 27 26 25
Nombre total de naissances 34 25 29 31 37 44
Santé maternelle 68 59 22 23 10 18
Consultations prénatales 79 70 15 19 6 11
Vaccination avant accouchement 67 57 21 24 12 19
Naissance assistée pers. moderne 57 48 31 28 12 24
Santé et mortalité de l’enfant 60 60 24 21 17 19
Vaccinations complète 45 45 28 26 28 29
Prise de vitamine A 83 94 16 6 1 0
Mortalité avant 5 ans 45 33 30 34 25 34
Score global 56 51 24 27 20 21
L’efficacité externe du système éducatif • 157
incontournable. Cette question est inscrite dans une perspective plus large
incluant la dynamique de l’économie et de la population active du pays,
qui par nature sont externes au système. Une meilleure connaissance de
la structure productive et des demandes de l’économie en main d’œuvre
devrait permettre de mieux définir la production scolaire (en quantité et
en qualité) afin d’équiper en capital humain les générations de jeunes
pour leur permettre une bonne insertion économique et sociale au plan
individuel et pour maximiser la croissance et le développement écono-
mique au plan collectif.
Tableau V.6 : Evolution du nombre des emplois, de la contribution au PIB et de la productivité apparente dans les différents secteurs de l’économie
malienne, 1985–2004
Année 1985 1990 1995 1998 2000 2001 2002 2003 2004
PIB (milliards Fcfa constant 2004) 1 123 1 349 1 557 1 819 2 004 2 247 2 340 2 514 2 569
Population active (milliers)
Total 4 532 5 146 5 900 6 428 6 824 7 044 7 277 7 521 7 748
Secteur de l’agriculture 3 527 3 860 4 198 4 411 4 562 4 647 4 735 4 826 4 913
Secteur non agricole 1 005 1 286 1 702 2 017 2 262 2 397 2 542 2 695 2 835
Contribution au PIB (%)
Agriculture 36,0 44,1 43,9 41,9 38,7 35,0 31,6 35,1 32,8
Secteur non agricole 64,0 55,9 56,1 58,1 61,3 65,0 68,4 64,9 67,2
Structure de la population active (%)
Secteur de l’agriculture 77,8 75,0 71,2 68,6 66,9 66,0 65,1 64,2 63,4
Secteur non agricole 22,2 25,0 28,8 31,4 33,1 34,0 34,9 35,8 36,6
Productivité apparente (Fcfa 2004) 247 809 262 070 263 920 283 048 293 686 318 939 321 550 334 269 331 589
Agricole 114 618 154 030 162 793 172 644 170 017 168 984 156 159 183 100 171 347
Non Agricole 715 235 586 359 513 350 524 491 543 101 609 653 629 624 604 971 609 257
L’efficacité externe du système éducatif • 159
plusieurs dates, ainsi que sur leur distribution par mode de rémunération
(en distinguant notamment le salariat moderne de l’emploi indépen-
dant). De façon pratique, on cherche à mettre en regard, pour une pseudo
classe d’âge de x milliers de jeunes sortant du système scolaire au cours
d’une année récente, d’une part, la distribution des niveaux terminaux
de scolarisation et d’autre part, celle des emplois offerts par mode de
rémunération.
La distribution des niveaux terminaux de formation peut assez direc-
tement être dérivée de l’analyse des scolarisations et des statistiques sur les
diplômes délivrés. La distribution des emplois offerts sur une base
annuelle au cours des années récentes est plus difficile à établir. En effet,
on ne dispose en général pas de telles statistiques et on doit agir par
estimations. On travaille ici sur la base de stocks d’emplois en 1998
(données du recensement de la population) et en 2004 (données EPAM)
pour dériver des mesures de flux annuels (un examen du nombre moyen
des personnes employées par année d’âge de façon transversale dans
l’EPAM donne une mesure très comparable).
En mettant en regard ces deux distributions [classées i) par niveau ter-
minal croissant pour les formations et ii) en allant du secteur traditionnel
au secteur de l’emploi moderne], on peut avoir une idée quantitative
globale de la pertinence des arrangements en matière de répartition des
scolarisations par niveau d’éducation et de formation en fonction de la
structure des demandes de l’économie du pays dans la période récente. Le
tableau V.7 ci-après présente les résultats pour une pseudo cohorte de
120 000 jeunes entrant dans la vie active.
Tableau V.7 : Bilan quantitatif éducation-emploi, Flux en base annuelle; moyenne 1998–2004
Distribution des sortants du système éducatif Distribution des emplois offerts
Niveau de sortie Nombre % Secteur Profession Nombre %
Supérieur 4 000 3 Cadres supérieurs 670 0,6
Moderne
II.1.3. Les emplois occupés par les jeunes de 25 à 35 ans selon le niveau
auquel ils sont sortis du système éducatif
Ayant une idée de comment se fait, en flux, l’insertion des nouveaux
diplômés dans la vie active, on peut aussi compléter l’analyse par une
approche de l’équilibre global du marché du travail en termes de stocks.
Pour cela, on cherche à mettre en regard pour l’ensemble de la population
active occupée âgée de 25 à 35 ans, leur niveau d’éducation (y compris
ceux qui ne sont jamais allés à l’école) avec le statut dans l’emploi occupé.
On peut ainsi conclure si l’adéquation éducation-emploi est plus une réa-
lité structurelle ou non. Le tableau V.8, ci-après, donne les informations
issues de l’enquête EPAM de 2004.
Pour l’ensemble des individus, la relation entre le niveau d’éducation
et le statut dans l’emploi est globalement cohérente. Les emplois supé-
rieurs (cadres supérieurs, cadres moyens) sont essentiellement occupés
par les personnes les plus éduquées, alors que les emplois les moins qua-
lifiés et les emplois informels sont surtout occupés par les personnes
ayant les niveaux d’éducation les moins élevés. Toutefois, cette cohérence
globale coïncide aussi avec d’importantes difficultés d’insertion pour les
Tableau V.8 : Distribution des actifs de 25–35 ans selon leur niveau d’éducation et leur statut dans l’emploi, 2004
Secondaire
Ecole Secondaire technique et
Niveau d’éducation Aucun CED/1 coranique Fondamental 1 Fondamental 2 général Professionnel Supérieur Ensemble
Cadres supérieurs 0,0 0,0 0,0 0,2 0,0 1,5 0,0 21,2 0,4
Cadres moyens 0,1 0,0 0,0 0,7 1,8 11,0 28,7 18,8 1,7
Ouvriers, employés qualifiés 0,8 12,8 0,0 1,6 5,1 11,5 4,6 3,9 1,5
Sans qualification 0,1 0,0 0,0 1,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,2
Patrons, informel 1,4 0,0 10,9 2,3 4,8 0,0 1,9 0,0 1,8
Autres informels 46,7 66,8 57,0 54,6 53,4 39,9 18,9 0,0 46,3
Sans emploi 51,0 20,4 32,1 39,5 34,9 36,1 45,9 56,1 48,2
Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Ln(Y) c rN aE bE2 u
Tableau V.9 : Revenu annuel moyen (Fcfa) des travailleurs selon le statut dans l’emploi et le diplôme le plus élevé, 2004
Secondaire
Ecole Secondaire technique et
Aucun CED coranique Fond 1 Fond 2 général professionnel Supérieur Ensemble
Cadre supérieur public 501 276 661 411 522 065 647 086 888 664 1 008 091 1 223 831 1 303 595 550 577
Cadre moyen public 377 009 497 447 392 645 486 673 668 364 758 185 920 443 980 433 414 088
Ouvrier, employé qualifié public 328 594 433 565 342 222 424 174 582 533 660 819 802 240 854 526 360 911
Sans qualification public 214 832 283 462 223 742 277 322 380 856 432 039 524 499 558 683 235 961
Cadre supérieur privé 540 085 712 618 562 484 697 183 957 465 1 086 138 1 318 581 1 404 520 593 203
Cadre moyen privé 328 319 433 201 341 935 423 819 582 044 660 265 801 567 853 810 360 609
Ouvrier, employé qualifié privé 235 230 310 375 244 985 303 653 417 016 473 059 574 298 611 728 258 365
Sans qualification privé 82 693 109 110 86 123 106 747 146 599 166 300 201 890 215 048 90 826
Ouvrier, employé qualif informel 195 014 257 312 203 102 251 739 345 721 392 183 476 113 507 144 214 194
Patron, associé informel 234 299 309 147 244 016 302 452 415 367 471 188 572 026 609 308 257 343
Autre informel 109 025 143 853 113 546 140 738 193 280 219 255 266 177 283 525 119 748
Ensemble 311 043 410 407 323 943 401 518 551 418 625 523 759 390 808 884 341 634
L’efficacité externe du système éducatif • 165
27 Rappelons qu’il a été identifié un impact complémentaire substantiel du second cycle fon-
171
172 • L’Education au Mali
28 Le chapitre 4 de ce rapport traite la question des disparités dans les acquisitions et de leurs
relations avec les caractéristiques des écoles. Nous analyserons donc uniquement les dispar-
ités dans l’accès et dans la rétention.
Les aspects d’équité et de distribution au sein du système scolaire • 173
points, cette dernière source est en principe plus fiable car toutes les don-
nées proviennent d’une seule collecte tout en permettant des distinctions
selon un nombre plus grand de caractéristiques personnelles et sociales,
et notamment le niveau de revenu de la famille. Nous examinerons
successivement ce que peuvent apporter ces deux sources.
garçons 1996–97
60%
filles 2003–04
50%
filles 1996–97
40%
30%
20%
10%
0%
1ère 6ème
174 • L’Education au Mali
Tableau VI.3 : Répartition (%) par région, des enfants de 11–12 ans selon la distance
à l’école
Moins de 15 à 30 à plus de Plus de
% 15 minutes 30 minutes 45 minutes 45 minutes 30 minutes
Kayes 28,4 47,4 10,3 14,0 24,2
Koulikoro 15,9 57,2 7,9 19,0 26,9
Sikasso 12,3 40,3 5,4 42,0 47,5
Segou 16,4 48,6 12,6 22,5 35,1
Mopti 18,2 47,1 7,1 27,5 34,6
Tombouctou 29,5 23,9 6,2 40,4 46,6
Gao 27,4 56,9 11,3 4,4 15,7
Kidal 93,9 6,1 0,0 0,0 0,0
Bamako 29,8 47,3 19,8 3,1 23,0
Ensemble 19,8 47,3 9,9 23,0 32,9
Les aspects d’équité et de distribution au sein du système scolaire • 177
Graphique VI.2 : Simulation du taux d’accès en 1ère année lorsque l’école est à moins
de 15 minutes selon le genre, le revenu du ménage et la région
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
Bamako Kayes Koulikoro Ségou Tombouctou
10% Gao Kidal Mopti Sikasso Mali
0%
garçon Q345 garçon Q1 fille Q345 fille Q1
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
Bamako Gao, Kidal Kayes, Mopti Koulikoro
10% Ségou Mali
Sikasso Tombouctou
0%
garçon Q5 fille Q5 garçon Q12 fille Q12
des écoles est lié à la continuité éducative. Lorsque celle-ci n’est pas
assurée jusqu’à la fin du primaire, il y a une entrave très forte à ce que les
élèves qui ont accédé à l’école puissent atteindre la fin du cycle.
Les analyses effectuées sur la question de la rétention au fondamental 1
peuvent être présentées de manière synthétique:
* Du point de vue individuel, la faible rétention au niveau du 1er
cycle de l’enseignement fondamental touche essentiellement les enfants
issus de milieux pauvres. Elle est également caractéristique des enfants
scolarisés dans les établissements éloignés de leur domicile et/ou n’offrant
pas la continuité éducative jusqu’à la fin du 1er cycle.
* Du point de vue des régions, les taux de rétention les plus faibles
sont observés dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal et Mopti. Dans
la région de Tombouctou, cette situation est imputable à la fois à des
problèmes d’offre (distance à l’école, discontinuité) et de demande. On
observe que la rétention parmi les enfants ayant une école à moins de
15 minutes du domicile parental est plus faible que dans toutes les autres
régions, tandis que la rétention sur les écoles continues est la plus faible
du territoire. Dans les régions de Gao et Kidal, le problème semble se
situer du côté d’une demande lacunaire. La rétention pour les enfants
ayant une école à moins de 15 minutes du domicile parental est égale-
ment parmi les plus faibles. La rétention sur les écoles continues quant
à elle n’est que de 44% dans la région de Kidal. Enfin, dans la région
de Mopti, une offre lacunaire, tant en termes de distance à l’école, que
Ségou Kayes
80%
assurent la continuité
Sikasso Mopti
70%
problèmes de demande
60%
problèmes d‘offre et de demande
50%
Kidal
40% Gao
Tombouctou
30%
0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14%
proportion de nouveaux entrants dans une école qui n‘assure pas la continuité
Les aspects d’équité et de distribution au sein du système scolaire • 183
Filles rurales Q5
75%
Garçons ruraux Q123
Garçons ruraux Q4
70% Filles urbaines
Q123
65% Filles urbaines Q4
50%
30% 40% 50% 60% 70% 80%
taux d‘accès
Graphique VI.6 : Taux d’accès aux différentes classes du fondamental selon le genre
et la localisation géographique
garçons urbains
100%
90%
filles urbaines
80%
70%
garçons ruraux
60%
50%
filles rurales
40%
30%
20%
10%
0%
1ère 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème 7ème 8ème 9ème
année année année année année année année année année
184 • L’Education au Mali
Graphique VI.7 : Evolution des profils simplifiés selon le genre pour le 2nd cycle
fondamental
45%
garçons 2003–04
40%
35%
30%
15%
5%
0%
7ème 9ème
Les aspects d’équité et de distribution au sein du système scolaire • 185
Tableau VI.7 : Accès, rétention et achèvement dans le fondamental 2 selon le genre et la région (%), 2004
Enseignement fondamental 2
% transition fondamental 1–2 % d’accès en 1ère année du cycle % d’achèvement du cycle
Régions Garçons Filles Ensemble F兾G Garçons Filles Ensemble F兾G Garçons Filles Ensemble F兾G
Bamako 95,4 87,4 91,6 0,92 68,4 52,9 60,3 0,77 55,5 45,2 50,2 0,82
Gao 88,4 60,5 77,3 0,68 47,6 22,6 35,4 0,48 41,1 21,6 31,5 0,53
Kayes 72,2 67,9 70,8 0,94 30,9 12,9 21,7 0,42 21,7 7,4 14,3 0,34
Kidal 77,1 66,1 73,3 0,86 36,9 16,8 26,9 0,45 31,7 16,4 24,2 0,52
Koulikoro 83,3 76,4 80,8 0,92 57,5 29,0 42,9 0,50 37,3 15,7 26,2 0,42
Mopti 83,3 75,9 80,4 0,91 27,4 15,1 21,0 0,55 17,6 8,0 12,6 0,45
Ségou 81,1 76,9 79,6 0,95 34,3 20,4 27,5 0,60 26,0 14,3 20,4 0,55
Sikasso 66,8 56,7 62,8 0,85 35,1 19,7 27,4 0,56 30,0 13,1 21,6 0,44
Tombouctou 75,8 69,4 73,4 0,92 30,7 14,5 22,1 0,47 23,3 8,8 15,4 0,38
Ensemble 80,5 74,1 78,0 0,92 41,8 24,6 33,1 0,59 31,8 17,3 24,5 0,55
Les aspects d’équité et de distribution au sein du système scolaire • 187
29 On accepte ainsi l’argument selon lequel les observations disponibles de façon transver-
sale donnent une image raisonnable des chances de scolarisation d’une cohorte d’enfants.
Des simulations permettent de mesurer que les estimations faites sur données transversales
tendent plutôt à sous-estimer le degré d’inégalité existant sur données longitudinales, mais
que cette sous-estimation est relativement modeste dans la majorité des cas.
188 • L’Education au Mali
Ainsi, on indique que sur une cohorte de 100 enfants, 32 n’ont pas été
scolarisés et de ce fait n’ont bénéficié d’aucune ressource publique. Le taux
d’accès en première année est de 68%, et de 65% en deuxième année, cela
veut dire que 3% d’élèves (68–65) ont eu la première année comme
niveau terminal de scolarisation. Les dépenses budgétaires accumulées de
ce fait (données de base dans le chapitre 3) par chacun d’entre eux sont
de 25 127 Fcfa.
De la même manière, 3 enfants sur 100 ont la 7ème année comme
niveau terminal de scolarisation (taux d’accès 7ème année : 33—taux
d’accès 8ème année : 30). Si on considère les dépenses dont ils ont bénéfi-
cié tout au long du premier cycle fondamental ainsi qu’en 7ème année,
chacun de ces enfants aura accumulé sur l’ensemble de sa carrière scolaire
197 569 Fcfa de ressources publiques [(46 807 ⫹ (25 127 ⫻ 6 années)].
Si 5% d’élèves accèdent à la 12ème année alors qu’il n’y en a que 4% qui
fréquentent l’enseignement supérieur, cela veut dire que 1% d’élèves ont
le secondaire comme niveau terminal de scolarisation. Les dépenses
cumulées par chacun d’eux au cours de son cursus scolaire sont de
927 780Francs CFA [(6 ⫻ 25 127) ⫹ (3 ⫻ 46 807) ⫹ (3 ⫻ 212 199)].
Enfin, il y a 4 enfants sur une cohorte de 100 qui accèdent à l’enseigne-
ment supérieur et les ressources budgétaires accumulées par ceux-ci sont
de 1 314 012 Francs CFA [(927 780 ⫹ (386 232 ⫻ 4)] pour les études
suivies du primaire au supérieur.
Le tableau VI.8, ci-après, présente les données correspondant aux
niveaux terminaux de scolarisation, ainsi que les résultats obtenus sur la
répartition structurelle des ressources publiques en éducation.
Les chiffres rapportés dans le tableau VI.8 font état d’une certaine con-
centration des ressources en éducation, puisque 32% des enfants ne dis-
posent d’aucune ressources en éducation eu égard au fait qu’ils n’ont pas
accès à l’école, alors que 4% d’une classe d’âge (ceux qui ont accès à l’en-
seignement supérieur) mobilisent plus de 28% du volume global des
ressources publiques mises à disposition du secteur.
Une façon habituelle de décrire cette distribution structurelle est de
construire la courbe de Lorenz; celle-ci est établie sur la base des valeurs
cumulées des individus de la cohorte et du volume des ressources
publiques accumulées par cette même cohorte d’enfants. On résume alors
souvent les indications données par la courbe de Lorenz par le calcul du
coefficient de Gini qui synthétise par un chiffre unique le degré de con-
centration de la distribution des ressources publiques.
La diagonale de ce graphique (OB) correspond à la situation de distri-
bution égalitaire dans laquelle, quel que soit X, X% de la cohorte obtient
exactement X% des ressources publiques, la courbe de Lorenz (courbe
Tableau VI.8 : Distribution structurelle des ressources publiques en éducation au sein d’une cohorte de 100 enfants (données transversales
de l’année 2004)
Ressources publiques accumulées
Ressources
% cohorte absorbées par 1 Ressources Proportion (%) des
Cycles Coût unitaire Nombre Niveau de Niveau élève qui atteint un accumulées par le ressources
d'enseignement Niveaux (Fcfa) d'années scolarisation terminal (a) niveau donné Fcfa (b) groupe (Fcfa) (a) ⫻ (b) accumulées
Sans scolarisation 0 0 32,4 32,4 0 0 0,0
Fondamental 1 1ère année 25 127 1 67,6 3,1 25 127 77 225 0,4
2ème année 25 127 1 64,5 2,2 50 254 109 410 0,6
3ème année 25 127 1 62,3 3,6 75 381 270 780 1,4
4ème année 25 127 1 58,8 6,4 100 508 638 368 3,4
5éme année 25 127 1 52,4 9,3 125 635 1 164 760 6,2
6ème année 25 127 1 43,1 10,0 150 762 1 512 261 8,1
Fondamental 2 7éme année 46 807 1 33,1 3,4 197 569 670 836 3,6
8ème année 46 807 1 29,7 5,2 244 376 1 272 522 6,8
9ème année 46 807 1 24,5 16,2 291 183 4 709 455 25,1
Secondaire 10ème année 212 199 1 8,3 1,7 503 382 835 575 4,5
11ème année 212 199 1 6,7 1,4 715 581 995 810 5,3
12ème année 212 199 1 5,3 1,2 927 780 1 111 629 5,9
Supérieur Supérieur 386 232 4 4,1 4,1 1 314 012 5 356 941 28,6
Ensemble 16 100,0 18 725 572 100,0
189
190 • L’Education au Mali
Courbe de Lorenz
100
B
90
60
50
40
30
20 les 10%
les plus
10 éduqués
0 A
O 0 20 40 60 80 100
proportion cumulée dindividus
Tableau VI.10 : Distribution de la population 5–24 ans selon le quintile de revenu, le genre et la localisation géographique aux différents niveaux
d’études
Non scolarisés Fondamental 1 Fondamental 2 Secondaire Supérieur Total
Groupe de population Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %
Revenu
20% ⫹ pauvres 4 800 21,0 794 14,8 125 9,3 23 4,0 9 5,0 5 751 19,0
Q2 4 780 20,9 994 18,5 182 13,5 43 7,5 14 7,8 6 013 19,8
Q3 4 562 20,0 1 094 20,4 269 20,0 138 24,0 30 16,8 6 093 20,1
Q4 4 402 19,3 1 274 23,8 368 27,3 150 26,1 37 20,7 6 231 20,5
20% ⫹ riches 4 320 18,9 1 203 22,4 402 29,9 220 38,3 89 49,7 6 234 20,6
Localisation
Rural 17 136 75,6 2 640 49,3 307 22,8 40 6,9 19 10,9 20 142 66,4
Urbain 5 728 24,4 2 719 50,7 1 039 77,2 534 93,1 160 89,1 10 180 33,6
Genre
Filles 12 069 52,8 2 250 42,0 507 37,7 201 35,0 64 35,5 15 062 49,7
Garçons 10 795 47,2 3 109 58,0 839 62,3 373 65,0 115 64,5 15 260 50,3
Total 22 864 100 5 359 100 1 346 100 574 100 179 100 30 322 100
Les aspects d’équité et de distribution au sein du système scolaire • 193
5 15
4
10
3
2
5
1
0 0
fondamental 1 fondamental 2 secondaire supérieur
194 • L’Education au Mali
197
198 • L’Education au Mali
14
12
nombre d‘enseignants
10
0
0 200 400 600 800 1000
nombre dëélèves
200 • L’Education au Mali
Tableau VII.1: Degré d’aléa (1 ⴚ R2) dans l’allocation des enseignants du primaire dans 22 pays
africains (les chiffres des autres pays sont pour des années variables entre 2000 et 2004)
Pays Degré d’aléa [1 R2] en % Pays Degré d’aléa [1 R2] en %
Sao Tome et Principe 3 Mali 27
Guinée 9 Burkina Faso 28
Mozambique 15 Madagascar 28
Namibie 15 Ethiopie 29
Guinée Bissau 16 Côte-d’Ivoire 33
Niger 19 Tchad 34
Sénégal 19 Malawi 34
Mauritanie 20 Ouganda 34
Zambie 20 Bénin 39
Rwanda 21 Cameroun 45
Gabon 26 Togo 53
Moyenne des 22 pays 25,7%
peu satisfaisante) des pays du continent. Ces résultats suggèrent donc que
des progrès doivent être accomplis au Mali pour améliorer la répartition
des enseignants dans les écoles en rendant les allocations plus équitables
et plus cohérentes entres les différents lieux d’enseignement. Les compa-
raisons avec d’autres pays de la région montrent par ailleurs que des gains
importants dans ce domaine sont possibles: la Guinée, qui a adopté il y a
quelques années un plan très structuré de redéploiement du personnel,
peut à cet égard être considérée comme un exemple.
Au vu du degré assez fort d’incohérence dans la distribution des ensei-
gnants dans les écoles primaires du pays, une question assez naturelle
consiste à se demander dans quelle mesure ces sur ou sous-dotations sont
réparties de façon aléatoire sur le territoire ou bien si certaines zones ou
régions apparaissent favorisées ou défavorisées. Dans cette perspective,
l’analyse statistique a été étendue pour distinguer, d’une part, les diffé-
rentes régions du pays et, d’autre part, la location urbaine ou rurale de
l’école. Le tableau VII.2, ci-après, présente les résultats obtenus.
Une première observation globale au vu des résultats des trois
modèles estimés est i) que les variables de segmentation utilisées ici maté-
rialisent bien des différenciations significatives dans les allocations d’en-
seignants aux écoles primaires, mais ii) que la réduction de l’aléa résultant
de la prise en compte de ces variables est faible dans la mesure où le gain
de R2 de chacun des modèles 2 et 3 par rapport à celui du modèle 1 (de
base) est modeste.
Les résultats du modèle 2 montrent qu’en moyenne, les établissements
localisés en milieu urbain sont relativement favorisés en termes de
202 • L’Education au Mali
Tableau VII.2: Modélisation des allocations des enseignants aux écoles fondamen-
tales de premier cycle selon la région et la localisation géographique, 2003–2004
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3
Constante 1,509*** 1,990*** 1,890***
Nombre d’élèves dans l’école 0,0092*** 0,0088*** 0,0090***
Localisation géographique
Urbain (référence) —
Rural 0,461***
Région
Bamako (référence) —
Gao 0,225***
Kayes 0,381***
Kidal 1,143***
Koulikoro 0,300***
Mopti 0,607***
Ségou 0,091 ns
Sikasso 0,578***
Tombouctou 0,009 ns
dotation en enseignants aux écoles (outre le fait que les urbains ont une
plus grande chance que les ruraux de disposer d’une école dans leur proxi-
mité). Ainsi une école située en zone rurale dispose en moyenne de 0,5
enseignant de moins qu’une école de taille comparable située en milieu
urbain.
Le modèle 3 explore l’existence de disparités de dotation des ensei-
gnants entre les différentes régions du pays. La région de Bamako a été
choisie arbitrairement comme la référence à laquelle sont comparées les
dotations moyennes des autres régions. Les coefficients du modèle 3 don-
nent alors, pour chaque région, le nombre moyen d’enseignants excéden-
taires (ou déficitaires) par rapport à Bamako, pour des écoles ayant le
même nombre d’élèves. A l’exception de la région de Kidal qui est carac-
térisée par un coefficient positif et statistiquement significatif, et les
régions de Ségou et de Tombouctou pour lesquelles l’allocation des ensei-
gnants ne diffère pas ce celle de Bamako, toutes les autres régions ont des
coefficients négatifs et statistiquement significatifs; cela signifie que les
écoles de ces régions sont défavorisées en termes de dotation en person-
nels enseignants par rapport à Bamako, Ségou ou Tombouctou (et davan-
tage encore par rapport à Kidal). Les régions de Sikasso et de Mopti appa-
raissent être les plus désavantagées avec un déficit moyen de près d’un
enseignant par école; il s’agit d’un écart très appréciable.
La gestion administrative et pédagogique du système • 203
Tableau VII.3: Modélisation du nombre d’enseignants en fonction du nombre d’élèves selon la région,
écoles publiques et communautaires, année 2003–04
Coefficients du modèle Enseignants dans
Nombre Cohérence une école de
Constante d’élèves R2 (%) Aléa [1 R2] (%) 195 élèves (a)
Mali 1,509*** 0,0092*** 72,7 27,3 3,31
Région
Bamako 4,175*** 0,0041*** 28,6 71,4 4,98
Gao 1,247*** 0,0110*** 65,2 34,8 3,39
Kayes 1,205*** 0,0107*** 73,5 26,5 3,29
Kidal 2,323*** 0,0150*** 72,2 27,8 5,24
Koulikoro 1,580*** 0,0091*** 72,7 27,3 3,35
Mopti 1,203*** 0,0095*** 71,7 28,3 3,05
Ségou 1,766*** 0,0092*** 73,5 26,5 3,56
Sikasso 1,356*** 0,0088*** 80,2 19,8 3,07
Tombouctou 1,469*** 0,0116*** 68,0 32,0 3,73
Néanmoins, l’aléa identifié de façon globale n’est que très peu réduit
lorsque l’on prend en compte ces différences régionales; cela implique
que la variabilité à l’intérieur de chacun des groupes (notamment à
l’intérieur de chaque région) entre les différentes écoles est sensiblement
plus importante que la variabilité qui existe entre ces groupes (notam-
ment entre régions). Pour s’en convaincre, une pratique habituelle
consiste à conduire l’analyse de la relation entre le nombre des ensei-
gnants et celui des élèves de façon différenciée pour chacune des régions
du pays. Les résultats de cette analyse sont proposés dans le tableau VII.3,
ci-après.
On observe que le degré d’aléa dans la répartition des enseignants au
sein des écoles, qui vaut 27% au niveau global, reste à un niveau élevé
dans la plupart des régions du pays. Cependant, on observe aussi que ce
degré d’aléa peut varier de façon sensible d’une région à l’autre. Ainsi,
l’aléa est-il relativement plus faible dans la région de Sikasso (19,8%),
mais plus important dans celles de Gao et Tombouctou (respectivement
34 et 32%), et surtout Bamako qui est caractérisé par un degré d’incohé-
rence extrêmement élevé (71,4%) dans les allocations d’enseignants aux
écoles.
Au-delà de cette mesure, la dernière colonne du tableau VII.3 estime
le nombre des enseignants dans un école de taille type (nous avons choisi
la valeur moyenne nationale, 195 élèves) selon sa localisation régionale.
On peut alors observer que si cette école est située à Bamako ou à Kidal,
elle dispose d’environ 5 enseignants, alors que si celle-ci est localisée dans
204 • L’Education au Mali
Graphique VII.2: Cohérence de l’allocation des personnels dans les écoles publiques
au niveau du second cycle de l’enseignement fondamental, 2003–04
25
ensemble du personnel de l‘école (yc les non enseignants)
20
15
10
0
0 200 400 600 800 1000 1200
nombre d‘élèves
La gestion administrative et pédagogique du système • 205
31 On observe aussi que la constante qui caractérise la partie fixe de la fonction de coûts est
aussi plus élevée dans le second cycle fondamental; ceci est une caractéristique commune à
tous les systèmes éducatifs.
206 • L’Education au Mali
32 Il existe bien-sûr aussi des économies d’échelle dans l’enseignement supérieur mais la
méthode statistique pour les mettre en évidence n’est pas praticable en raison du nombre
réduit d’unités de production scolaire; nous ne la pratiquons pas non plus au niveau du
secondaire compte-tenu de la qualité insuffisante des données.
La gestion administrative et pédagogique du système • 207
Tableau VII.4: Relation entre coût unitaire salarial et effectif de l’école au niveau du premier cycle de
l’enseignement fondamental
Nombre d’élèves 20 30 50 80 100 120 150 200 250 300 400 500
Coût unitaire (Fcfa) 82 533 59 320 40 749 30 303 26 821 24 500 22 179 19 857 18 465 17 536 16 375 15 679
208 • L’Education au Mali
Graphique VII.3: Relation entre coût unitaire salarial et effectif de l’école dans le
premier cycle de l’enseignement fondamental
90,000
80,000
70,000
coût unitaire salarial (Fcfa)
60,000
50,000
40,000
30,000
20,000
10,000
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550
nombre d‘élèves dans l‘école
Tableau VII.5: Relation entre coût unitaire salarial et effectif de l’école au niveau du premier cycle de
l’enseignement fondamental
Nombre d’élèves 20 30 50 80 100 120 150 200 250 300 400 500
Coût unitaire (Fcfa) 224 520 154 838 99 092 67 735 57 283 50 314 43 346 36 378 32 197 29 410 25 926 23 835
Graphique VII.4: Relation entre coût unitaire salarial et effectif de l’école dans le
premier cycle de l’enseignement fondamental
250,000
200,000
coûts unitaires (Fcfa)
150,000
100,000
50,000
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
nombre d’élèves
210 • L’Education au Mali
60
50
score de fin d’année
40
30
20
10
0
0 10 20 30 40
score de début d’année
La gestion administrative et pédagogique du système • 213
Graphique VII.6: Relation entre le score moyen ajusté d’un échantillon de classes
de 2ème année fondamental et la dépense par élève en cours d’année—enquête
PASEC 2002
70
60
score moyen ajusté en fin d’année
50
40
30
20
10
0
0 5,000 10,000 15,000 20,000 25,000 30,000 35,000 40,000
coût unitaire
temps) et ii) qu’il existe une forte variabilité du score moyen de fin d’année
parmi des écoles qui avaient un score comparable en début d’année. Par
exemple, des écoles ayant un score moyen de 11 en début d’année, peuvent
avoir un score moyen en fin d’année qui est compris entre 14 et 50; ceci
manifeste une performance pédagogique très variable d’une école à l’autre.
La question importante est alors de savoir dans quelle mesure les écoles les
plus performantes ont pu l’être en raison de la disponibilité de moyens
plus importants par élève. Le graphique VII.6, ci-après, montre que ce n’est
pas le cas.
Dans le graphique VII.6, l’axe des ordonnées reprend le score de fin
d’année de chaque classe après qu’on ait corrigé les différences tant dans
la structure sociale des publics d’élèves des classes que les différences dans
le niveau moyen de ces élèves en début d’année scolaire. Le score moyen
ajusté correspond ainsi à une mesure des progrès nets faits dans les diffé-
rentes classes de l’échantillon au cours de l’année scolaire. Le graphique
contraste alors ces progressions avec le volume des ressources humaines
mobilisées par élève dans chacune de ces classes. Il est manifeste i) qu’il
n’y a aucune relation systématique entre le degré de la performance péda-
gogique et les ressources mobilisées, et ii) qu’il existe une forte variabilité
de la performance pédagogique au sein d’écoles qui disposent de res-
sources par élève comparables, certaines se révélant très efficaces et
d’autres très peu.
214 • L’Education au Mali
Graphique VII.7: Performance aux examens (CEP et DEF) des écoles publiques de l’enseignement
fondamental selon le niveau de leur coût unitaire; année 2003–04
CEP DEF
100 100
90
80 80
70
taux de réussite au DEF
taux de réussite au CEP
60 60
50
40 40
30
20 20
10
0 0
0 10,000 20,000 30,000 40,000 50,000 60,000 0 20,000 40,000 60,000 80,000
coût unitaire salarial coût unitaire salarial
La gestion administrative et pédagogique du système • 215
Sauvés:
• 7 arbres
• 5,28 million kJ d’énergie totale
• 288 kg d’effet de serre net
• 9 986,1 litres d’eau usée
• 154 kilos de déchets solides
e Rapport d'Etat du Système Educatif National (RESEN) du Mali a été préparé
Depuis 1990, des progrès notables sont à souligner en termes de couverture scolaire.
Le taux brut de scolarisation (TBS) du premier cycle de l’enseignement fondamental
a presque triplé, passant de 26,5 % en 1990 à 72 % en 2005. Malgré cette perform-
ance, six enfants maliens sur dix ne complètent toujours pas le premier cycle de
l’enseignement fondamental. Ceci implique de renforcer les efforts en faveur de
l’amélioration de la qualité, de l’équité envers les plus pauvres et de la gestion
décentralisée du système éducatif.
ISBN-10: 0-8213-7064-2
ISBN-13: 978-0-8213-7064-3