Geographie Mondialisation - LaurentCaroue
Geographie Mondialisation - LaurentCaroue
Geographie Mondialisation - LaurentCaroue
ISBN : 978-2-200-61690-8
Table des matières
Couverture
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Introduction
Les territoires des IDE dans un pays des Suds : l’exemple du Vietnam
Conclusion
Bibliographie
Index
Collection U
Introduction
Mondialisation et territoire(s)
L’analyse de la mondialisation dans sa dimension spatiale se réduit trop
souvent dans la littérature existante soit à une pure abstraction, soit à une
négation pure et simple des différenciations territoriales qui constituent
pourtant des enjeux essentiels. Cela nous obligera à décortiquer en détail le
jeu des acteurs afin de mettre à nu les dynamiques territoriales et les
interactions spatiales à différentes échelles géographiques car il convient de
s’interroger sur les rapports entretenus entre la concentration économique
mondiale du capital, sa localisation territoriale, ses dispositifs d’appui et
ses logiques d’articulation et de valorisation.
L’analyse de la mondialisation repose le plus souvent sur une conception
économiciste qui en vient à nier les réalités territoriales. Cette démarche, qui
se prive de facteurs essentiels d’analyse et évacue le politique comme la
géopolitique, débouche sur un véritable aveuglement conceptuel qui explique
de nombreuses déconvenues comme en témoigne l’étude du risque-pays. En
effet, la tendance est nette à isoler l’économie du reste des processus qui
structurent les sociétés et territoires. Cette démarche se prive de facteurs
essentiels d’analyse et évacue la politique et la géopolitique. Or, la
mondialisation est irréductible à sa seule dimension économique : elle
interroge des systèmes territoriaux complexes issus de facteurs spatiaux,
historiques, culturels, sociaux, politiques et géopolitiques.
Dans ce cadre, il apparaît que la mondialisation peut être étudiée à la fois
comme la maîtrise de l’espace par les différents acteurs (États, sociétés,
entreprises) et comme la valorisation différenciée et sélective des différents
territoires dans un cadre concurrentiel. Ces choix se heurtent bien sûr aux
conceptions totalisantes et homogénéisantes de l’espace développées par
exemple par Theodore Levitt, l’un des premiers théoriciens de la
globalisation, repris en 1996 par Kenichi Ohmae. En effet, la convergence
des marchés internationaux gérés par les firmes transnationales tout comme
l’intégration globale des processus productifs (recherche-développement,
ingénierie, production, vente, services et finance), qu’ils étudient, ne doivent
pas masquer les nécessaires et profondes adaptations nationales et
continentales qu’elles doivent déployer.
De même, contrairement aux nombreuses publications prononçant
l’abolition du temps et de l’espace, en particulier en s’appuyant sur les
progrès des technologies et des transports, il convient de souligner que
c’est bien la capacité à maîtriser les différences temporelles et spatiales
demeurant très actives qui dégage pour les différents acteurs des marges de
liberté d’action et d’interaction. L’analyse de l’espace-temps oblige à insister
sur le caractère central de sa maîtrise, qui demeure profondément inégale
géographiquement, comme l’illustrent les mécanismes de diffusion spatiale
des activités productives, même les plus mobiles, ou la fragilité technique ou
géopolitique des réseaux logistiques qui tissent leurs toiles à la surface du
globe.
L’accumulation et la valorisation du capital reposent sur un processus
apparemment contradictoire, mais en fait complémentaire, d’unification et
centralisation d’un côté, de fractionnement de l’autre, des processus de
production, des marchés du travail, des entités politiques et des sociétés, car
loin d’être une homogénéisation du monde, la mondialisation accentue un
système de domination et de dépendances hiérarchiques. Elle approfondit les
spécificités de chaque économie et des modes de régulation des États
et sociétés.
Si l’un des éléments centraux de la mondialisation réside dans la mise en
relation de plus en plus intense et directe des espaces, il n’y a aucun
télescopage des différents niveaux d’échelles géographiques. La mise en
réseaux continue de s’enraciner dans des relations géographiques fondées sur
des contiguïtés fonctionnelles qui ne peuvent être circonscrites au seul couple
local/global. Dans ce cadre, les catégories classiques de régions, nations,
États ou continents gardent toute leur pertinence. L’organisation
transnationale s’insère dans une valorisation emboîtée des différentes échelles
géographiques.
Plan adopté
Nous étudierons donc successivement la mondialisation comme clé d’analyse
des dynamiques contemporaines (chapitre 1) en insistant sur les enjeux
épistémologiques des termes et concepts successivement utilisés ces
dernières décennies pour en mener l’étude, en récontextualisant la
mondialisation contemporaine dans le temps long des mondialisations
successives héritées de la géohistoire et en insistant enfin sur les apports
spécifiques de la boîte à outils des géographes.
Nous aborderons ensuite les crises et basculements du monde qui
bouleversent l’architecture mondiale en ce début du XXIe siècle (chapitre 2) en
insistant sur les grands défis démographiques, sociaux et de développement à
relever, les nouvelles rivalités de puissances qui structurent un monde
désormais polynucléaire et sur le choc provoqué, mais largement sous-estimé,
par la plus grande crise économique et financière ouverte en 2008 que
connaît la planète depuis 1929.
Paradoxalement, si elles sont souvent citées, les firmes transnationales
(chapitre 3) sont des acteurs centraux de la mondialisation qui demeurent peu
ou pas étudiés et analysés, en particulier par les géographes. Afin de
contribuer à combler un véritable trou noir, nous en présenterons donc leurs
structures et leurs composantes, leurs stratégies et leurs leviers, les défis
qu’elles doivent relever et les multiples dynamiques territoriales à travers
l’étude soit de territoires, soit de firmes.
De même, la mondialisation des marchés et des facteurs de production
(chapitre 4) est un enjeu majeur de réorganisation des espaces, des territoires
et des sociétés pavant le monde. Ne pouvant pas dans cet ouvrage traiter de
l’ensemble de ce vaste thème d’étude, nous avons choisi de mettre l’accent
sur les logiques rentières et le piège de l’échange inégal qui structurent le
secteur des matières premières agricoles et minières qui intéresse directement
plus de la moitié de la planète, les grands enjeux énergétiques et miniers pour
aborder enfin les mutations d’un monde que l’on peut sans doute aucun
qualifié d’hyperindustriel.
La mise en réseaux des territoires du monde se traduit par une explosion
des mobilités et des échanges (chapitre 5). Aux mobilités humaines,
contraintes ou volontaires, répond la montée des échanges. Le tout se traduit
par le rôle nodal occupé par les réseaux de transports et systèmes logistiques.
Loin d’homogénéiser l’espace mondial, nous verrons enfin que la
mondialisation se caractérise par des dynamiques territoriales
hypersélectives, entre intégration et fragmentation (chapitre 6). Dans ce
cadre, le rôle des États demeure central et les stratégies des différents acteurs
territoriaux sont de plus en plus différenciées.
Chapitre 1
La mondialisation,
une clé d’analyse des dynamiques
contemporaines
SI LE TERME MÊME DE MONDIALISATION est d’un usage courant depuis les années 1980, au
point parfois de devenir totalement polymorphe, il convient de souligner que
la mondialisation demeure une clé d’analyse fondamentale des dynamiques
contemporaines pour rendre notre monde intelligible, à une condition
cependant : de bien en sérier et définir la nature, les structures, les acteurs et
les dynamiques.
Loin d’être réductible aux seuls facteurs économiques, la mondialisation –
un terme et un processus d’essence éminemment géographique – doit être
conçue comme un système dynamique multiforme. Dans ce cadre très vaste,
l’objectif de cet ouvrage est volontairement limité, mais cherche à nos yeux à
éclairer l’essentiel : ses dimensions géoéconomique, géopolitique et
géostratégique.
Sur le plan historiographique, le processus de construction de l’objet
mondialisation s’insère dans des cadres intellectuels, idéologiques et
politiques datés. Ceux-ci interrogent l’autonomie de la géographie comme
science humaine et sociale dans la définition de ses propres objets d’étude.
Ce chapitre a pour objectif d’en dégager les fondements épistémologiques,
conceptuels et sémantiques, tout en proposant une boîte à outils
spécifiquement géographique pour son analyse.
1860 36 23 6 3 58 74
Mondialisation
Comme nous l’avons vu, la mondialisation peut être définie comme le
processus historique d’extension progressive du système marchand puis
capitaliste dans l’espace géographique mondial. Il débouche sur la
construction à chaque étape historique d’un système géoéconomique,
géopolitique et géostratégique spécifique. Dans une démarche
pluridisciplinaire, la géographie insiste tout particulièrement sur la dimension
spatiale et territoriale du phénomène. Le territoire peut être défini comme la
portion d’espace occupée, délimitée et bornée, organisée, aménagée et mise
en valeur par une société humaine. Il est donc le fruit historique d’un projet
collectif à la fois géopolitique, culturel, social et économique.
Cette démarche permet de dégager des logiques, des dynamiques et des
constructions territoriales s’articulant à différentes échelles. Surtout, elle fait
de la mondialisation un concept opératoire visant à expliciter les dynamiques
contemporaines, en identifiant clairement les acteurs et les logiques.
Globalisation
Issu de l’anglais globalization, ce terme est souvent employé à tout propos
dans l’espace francophone car il n’existe pas en anglais de terme équivalent à
celui de mondialisation. La langue française disposant de deux termes,
mondialisation et globalisation, ce dernier peut être utilisé mais en étant
redéfini dans un cadre plus restreint. La globalisation s’intéresse alors plus
spécifiquement à la fois au fonctionnement de notre planète, le globe
ou le système-Terre de Dollfus, et à l’étude de toutes les interactions entre les
milieux physiques, l’environnement et les sociétés humaines.
Celles-ci, affectant le fonctionnement de l’espace terrestre, exigent donc en
retour des réponses globales et coordonnées à l’échelle planétaire. Le champ
d’étude de la globalisation est considérable : réchauffement climatique
planétaire, mise en valeur et modes de gestion des ressources renouvelables
et non renouvelables (eau, richesses halieutiques, énergies, fronts pionniers et
valorisation des terres vierges, désertification…) et sans doute plus largement
de certaines grandes questions sanitaires (grandes épidémies comme
le sida…) ou sociétales.
International
Ce terme renvoie à la dynamique des relations et interactions se déployant
dans les relations interétatiques entre États : logiques de puissance et de
domination, régulation des conflits et coopérations, réalité de la
« communauté internationale », etc. Si les discours ultralibéraux des
années 1980-1990 ont largement mis l’accent sur le dépérissement ou la
marginalisation des États-nations et le « désarmement étatique », ces
représentations ont été depuis balayées par le retour du réel dans l’actualité, y
compris au plan géoéconomique.
La situation internationale actuelle et les débats qui l’accompagnent sur
l’organisation des équilibres mondiaux ou le pilotage des grandes instances
internationales et intergouvernementales (ONU, OMC, Banque mondiale,
FMI…) témoignent de la vitalité de cette question. De la guerre ou de la paix,
de la solidarité et de la coopération ou de la confrontation, l’architecture de
l’ordre mondial et la nature de la mondialisation sont bien en débat. Le
mondial peut-il n’être alors que la conséquence des jeux de force
internationaux ? Non, l’un est irréductible à l’autre, comme le montre le
nécessaire et permanent recours à l’universel.
Universel/universalisation
Cette terminologie témoigne de l’essor de nouvelles problématiques dans les
champs politiques, juridiques ou sociétaux qui intéressent l’ensemble des
civilisations et sociétés humaines. Elle est actuellement porteuse de sens, de
tensions, de contradictions et de potentialités. Dans ce champ, le processus de
mondialisation repose sur une contradiction permanente. D’un côté, la
mondialisation forge un système mondialisé duel, polarisé et hiérarchisé qui
n’est en rien mondial, c’est-à-dire universel, tant sont exclus nombre d’États
et de peuples de la définition de son architecture et de ses finalités et tout
autant du partage et de l’usage de ses richesses. De l’autre, tous les grands
acteurs dominants contemporains – des vieux Empires britannique et français
à la Russie communiste et aux États-Unis – se sont habillés ou drapés à un
moment ou à un autre dans l’universalité de leur modèle.
Ces prétentions se heurtent aujourd’hui à des obstacles ou résistances de
plus en plus nombreux comme en témoigne l’affirmation de projets
d’universalité fragmentée dont sont porteurs, par exemple, les mouvements
islamistes radicaux. Face aux crises actuelles et aux défis que doit relever
l’humanité, jamais l’exigence d’universalité n’a été aussi impérative. Un
vaste débat est engagé concernant ce qui a trait à l’universel, c’est-à-dire les
valeurs et projets partagés par l’ensemble des habitants de notre globe. Si
l’élaboration difficile et progressive d’un droit ou de références à vocation
universelle a progressé depuis 1945 (cf. Déclaration des droits de l’Homme,
nouvelle Cour pénale internationale…), le chemin, qui reste à parcourir, est
considérable. Sur celui-ci, le système onusien est peut-être en définitive le
mieux armé pour définir et promouvoir un nouveau droit sociétal à vocation
réellement universelle (Bureau international du travail, UNESCO,
Organisation mondiale de la santé…).
Pavages et réseaux
Premièrement, le concept de territoire peut se décliner selon deux logiques en
interaction : une logique de pavage de l’espace terrestre que l’on pourrait
qualifier d’horizontale (par une communauté, une collectivité, une fonction
économique, un État ou groupe d’États, une langue ou religion…), une
logique réticulaire que l’on pourrait qualifier de verticale avec des mises en
réseaux pérennes ou temporaires par de nombreux acteurs (réseaux des
firmes, logistiques et des échanges, migratoires ou diasporiques…).
Emboîtements d’échelles
Deuxièmement, loin de se réduire à une simple et réductrice articulation
locale/mondiale, symbolisée par le terme « glocal » initié par le PDG de Sony
dans les années 1980, l’étude de la mondialisation doit avoir recours
systématiquement au jeu des emboîtements d’échelles comme outils
fondamentaux d’analyse du fait de la validité et de la pertinence des échelles
locales, régionales, nationales et continentales. Aucune n’est invalidée ou
court-circuitée. Chacune d’entre elles, de par ses spécificités, est amenée à
jouer un rôle dans les stratégies territoriales des différents acteurs
(collectivités territoriales, États, firmes transnationales, ONG…).
Ordres de grandeur
Enfin, troisièmement, l’analyse de l’insertion des territoires dans la
mondialisation doit aussi mobiliser une approche par grands ensembles
spatiaux organisés selon différents ordres de grandeur. En effet, un espace ou
un lieu se rattachent simultanément à un dispositif continental (1er ordre de
grandeur de milliers de kilomètres), à un dispositif subcontinental ou étatique
(pour les grands États), à un dispositif régional ou provincial (3e et 4e ordres
de grandeur) ou local (5e ordre de grandeur). Ces ensembles spatiaux sont de
multiples qualités mais participent à titres divers de son identité et de sa
fonctionnalité. Ce peut être des espaces naturels (zone bioclimatique,
maritime, reliefs, couvert végétal, répartition d’un peuplement), des espaces
culturels (linguistiques, historiques, religieux), des espaces politiques ou
administratifs (État, région, province…) ou économiques (spécialisations
sectorielles ou fonctionnelles, zone monétaire, de libre-échange…). Mais, ce
peut être aussi des entités beaucoup plus abstraites (pays en développement,
monde occidental, monde arabo-musulman, Commonwealth, francophonie,
mondes sinisé, indien, slave ou ibérique…). Selon le contexte, tous sont
porteurs de sens.
*2050 : prévisions.
Source : ONU, 2019.
Sources : ONU/OIT.
%
Diff. %
1990 2017 croissance % 2017
1990/2017 1990
mondiale
dont grands
4 306 17 474 13 168 31,3 11,3 21,8
émergents
Chine 941 10 474 9 533 22,7 2,5 13,1
Dans bien des pays des Suds, l’émergence d’une classe moyenne urbaine,
dont le pouvoir d’achat et le mode de consommation s’apparentent aux pays
développés, demeure limitée (Chine, Inde, Indonésie…) ou embryonnaire, et
surtout fragile comme l’illustrent les effets des crises de ces dernières années
(Brésil, Argentine…). Cette explosion des inégalités sociales internes, déjà
vive dans les pays hautement développés depuis la fin des années 1980, est
encore plus sensible dans les pays du Sud en rattrapage comme l’Inde, le
Brésil ou la Chine du fait de la faiblesse des politiques publiques
redistributives.
Dans ce contexte, comment s’étonner à l’échelle mondiale de la montée
des tensions socio-économiques et politiques ou de l’instrumentalisation des
facteurs religieux (croisade des néoconservateurs états-uniens, islamisme
radical, hindouisme ou bouddhisme en Asie du Sud et du Sud-Est, essor des
mouvements évangélistes…) ? Les niveaux d’inégalités sont équivalents en
ce début de XXIe siècle à ceux des sociétés d’Ancien Régime
prérévolutionnaires. Le refus de ce monde, bien souvent trop rapidement
défini comme « chaotique », pose la question centrale de l’affirmation, de la
promotion et de la défense de droits universels démocratiques – politiques,
sociaux, économiques et environnementaux – associée à des stratégies
de réduction des inégalités intranationales et mondiales.
Richesse
Personnes % pop. % richesse
Niveau de richesse (milliards
(millions) mondiale mondiale
$)
PIB(milliards Exportations(milliards
Population(millions)
$) $)
Puissances
mondiales
3 110 18 838 4 259
(Chine, Russie,
Inde, Brésil)
Puissances
continentales
(Arabie saoudite,
Turquie, Afrique 343,6 3 680 1 051
du Sud,
Mexique,
Argentine)
Puissances
potentielles
(Iran, Éthiopie,
Indonésie,
1 035,4 3 194 970
Thaïlande,
Malaisie,
Égypte, Nigeria,
Pakistan)
% 17
59,5 32 27,5
États/Monde
% %
Diff. Différence Rang
1990 2017 mondial mondial
1990/2017 (%) 2017
1990 2017
Population 1 179 1 418 239 20,3 22,2 18,8 1
(millions)
Mine, industrie,
242 4 044 3 802 1 569 2,8 22,2 1
énergie
Construction
53 707 654 1 243 1,9 16,9 1
BTP
Solde
33 194 161 488 ns ns 1
commercial
Dépense
453 4 003 3 550 784 2,1 8,8 2
des ménages
Dépenses
115 1 440 1 325 1 150 1,6 11,1 2
publiques
Source : DEBOUDT P., MEUR-FEREC C., MOREL V., BARON G., 2015, Géographie des mers et des océans, Paris, Armand
Colin.
Alors que les ZEE, comprises dans une limite extérieure de 200 milles
(370 km) du littoral, couvrent 102 millions de km2, de nombreux États
(Russie, France, Australie, Norvège…) cherchent aujourd’hui à étendre dans
une centaine de zones leur ZEE de 200 à 350 milles marins (+ 75 % en
portée). Si un tel processus venait à achèvement, la zone de haute mer – sur
laquelle ne s’exerce aucune souveraineté – reculerait de 55 % à 45 % de la
surface du globe.
Ces logiques aboutissent à une militarisation spectaculaire des espaces
maritimes et à une course spécifique aux armements. On assiste à l’essor de
certaines marines de guerre de second rang (Chine, Japon, Brésil…) et à la
multiplication des achats de matériels plus légers (vedettes, patrouilleurs
légers, corvettes) par des États de troisième rang (Gabon, Sénégal) souhaitant
mieux protéger leurs eaux territoriales et leurs ZEE.
Type
Fonction Type d’espace
d’établissement
Diff.
1982 1990 2015 2017 Différence
1990/2017
Valeur ajoutée
– 1 264 6 457 7 317 + 6 053 × 4,7
(milliards $)
Actifs totaux
2 100 5 871 94 781 103 429 + 97 558 × 16,6
(milliards $)
Royalties, licence,
– 31 299 333 + 302 × 9,7
brevets (milliards $)
Royaume-
77 3 1 150,2 63,4
Uni
Corée du
14 0,8 580 57
Sud
Pays
477 477 476 415 271 – 206
développés
Chine 2 1 12 25 120 + 118
Suds (%) 5 5 5 17 46 –
Source : BOST F., 2018, notice « Investissements directs à l’étranger », Images économiques du Monde 2019, Paris,
Armand Colin, p. 61.
TOTAL pays
96,1 91,6 88 87 90,4 83,7 76,2
développés
Source : CNUDED.
– –
Évolution/an (%) 12,9 20,4 1,5 6 9,8
20,9 13,5
Prix de vente du baril ($) 59,2 60,4 77,5 104 49 51 71
Production (millions
9,2 8,2 9,3 9,6 10,2 10 10,3
barils/jour)
Revenus publics
679 513 742 1 156 616 696 891
(milliards $)
Dépenses publiques
398 596 654 994 999 926 1 030
(milliards $)
Solde budgétaire (% du –
18,1 – 5,3 4,4 5,8 –9 – 4,6
PNB) 15,6
Dette publique (% du PNB) 23,5 13,7 8,5 2,1 5,8 17,3 19,1
Revenus exportation
188,2 163,1 215,2 322 153 170 233
pétrole (milliards $)
Total exportations
210,9 182,2 251 376 204 221 285
(milliards $)
Hydrocarbures/exportations
89 89,5 85,5 86 75 77 82
(%)
Balance commerciale
147,8 105,8 154,3 223 44 102 163
(milliards $)
Réserves de change
273,4 474,2 520,3 726 616 496 535
(milliards $)
Cela explique leur très forte dépendance aux évolutions des cours
mondiaux comme en témoignent les trajectoires de l’Amérique latine ou du
Moyen-Orient avec les difficultés du Brésil ou de l’Argentine d’un côté, des
pays pétroliers du Golfe de l’autre (cf. Arabie saoudite, tableau 3.9).
En dehors de la Chine, les puissances émergentes que sont le Brésil, la
Russie, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite ou l’Iran peinent à diversifier
leurs bases productives et demeurent largement prisonniers d’économies
rentières. Globalement, seuls quelques petits États réussissent à mobilier les
IDE pour diversifier leurs bases productives (Émirats arabes unis, Qatar),
c’est l’un des grands enjeux des pharaoniques projets annoncés par le prince
héritier Mohammed ben Salmane à Riyad ces dernières années. Pour ces
pays, la problématique essentielle consiste à intégrer au mieux les apports des
IDE à leur développement endogène. Leurs capacités de négociation,
cependant très inégales, peuvent parfois permettre des retombées positives
(transferts de technologies, de compétences, de savoir-faire).
Comme l’illustre la figure 3.4 sur la stratégie chinoise dite des « Nouvelles
Routes de la soie » lancée en 2013, le financement et la construction de
grands corridors logistiques par de nouveaux équipements de transport
terrestre et maritime ont pour objectif d’amarrer à son territoire de vastes
hinterlands potentiellement très riches en ressources, tout en contrant
d’éventuels blocus maritimes de la part des États-Unis. Il convient de
souligner la capacité de Pékin à articuler de manière stratégique création de
grands groupes mondiaux, essor des IDE, systèmes logistiques et
multiplication des accords politiques et diplomatiques avec les États
concernés. Au total, aucune grande puissance depuis l’Empire britannique à
la fin du XIXe siècle n’a réussi à déployer à l’échelle mondiale un projet
géopolitique et géoéconomique aussi cohérent et d’une aussi vaste ampleur
géographique.
Nordrhein-
4 040 24,6 2 326 28,7
Westfalen
Brandenburg 20 0,1 80 1
Dans les pays et régions d’accueil, les IDE sont donc fortement polarisés et
leurs dynamiques spatiales tendent à renforcer les déséquilibres territoriaux
car ils se moulent globalement dans les structures préexistantes.
Ainsi, en Italie, le Nord regroupe 70 % des emplois des entreprises
étrangères. En Espagne, les 12 000 entreprises étrangères emploient
1,1 million de salariés (13 % emploi total) et réalisent 42 % des exportations.
Madrid domine largement (64 % des IDE, 334 000 salariés) avec la
Catalogne (14 % des IDE, 283 000 salariés) devant les Asturies, le Pays
basque et Valence. Au Canada, l’Ontario (45 %), le Québec (16 %) et
l’Alberta (15 %), dopé par le boom des hydrocarbures, polarisent les trois
quarts des IDE. Enfin, les IDE tendent à renforcer les hiérarchies urbaines
nationales comme en Autriche (Vienne : 50 %), au Portugal (Lisbonne :
85 %), en Slovaquie (Bratislava : 63 %), en République tchèque (Prague :
50 %) ou au Japon (Tokyo : 80 %).
Comme en a témoigné l’Europe de l’Est dans les années 1990-2000 lors de
la transition postcommuniste, les FTN et leurs IDE ont réalisé un véritable
écrémage des systèmes productifs et territoriaux valorisant les espaces déjà
les mieux dotés, en délaissant les autres. Parfois, ces stratégies ont alors fait
rejouer de très vieilles lignes de fractures géohistoriques et géopolitiques. En
Pologne, les IDE ont survalorisé l’Ouest et Varsovie au détriment de l’Est et
du Sud-Est. En Hongrie, les IDE ont survalorisé la macrocéphalie
budapestoise (65 %) et la Transdanubie (16 %), l’espace économiquement le
plus développé depuis l’Empire austro-hongrois qui ancre le pays à
l’Autriche.
Aux États-Unis, l’emploi des FTN étrangères augmente d’1 million de
postes (+ 16,4 %) ces dix dernières années. Ce dynamisme participe
globalement de la réorganisation générale de l’appareil productif, en
privilégiant le Sud-Est, le Mideast (New York), les Grands Lacs et la façade
pacifique. Cependant, seulement 10 des 50 États fédérés polarisent la moitié
des emplois, dont la Californie, le Texas, New York, la Floride et l’Illinois.
Croissance
Diff. Différence
2016 nationale 2016 (%)
2006/2016 (%)
(%)
Nouvelle-
434,1 + 27,5 6,8 2,8 6,1
Angleterre
Hévéaculture Sud
Deux pôles
194 803 69,8
métropolitains
Hanoï/delta du fleuve
72 258 25,9
Rouge
Hautes terres
13 369 4,8
septentrionales
Papousie-N.- îles
Malaisie Indonésie Liberia
G. Salomon
Surface
343 938 279 691 220 000 131 588 8 315
plantations (ha)
Surface huile
303 367 202 191 10 401 79 729 6 764
de palme (ha)
Production
57,4 37,5 0,5 4,6 –
(% mondial)
Source : SDP, 2018.
Anheuser-
Belgique 205,1 81 47 82 200 000 78
Busch
Royaume-
Unilever 64,1 90 53,7 76 160 566 81
Uni
Afin de mieux répartir ces coûts croissants, les constructeurs réduisent leur
nombre de moteurs et plates-formes (ensemble châssis-suspension) produits
en masse. Cependant, il leur faut aussi augmenter la variété des produits
finaux proposés aux consommateurs, à partir de traditions, goûts et surtout
besoins très différents, d’un continent à l’autre. Toutes les tentatives de
« voiture mondiale » proposée en même temps sur tous les continents ont
jusqu’ici échoué (cf. Ford Focus et Mondeo…).
Un marché mondial fragmenté en profondes recompositions
% % %
Firme Pays Actifs Ventes Salariés
étranger étranger étranger
Fiat
Italie 115,5 78 125 92 236 63
Chrysler
Revenus Investissements
Production Vente
(milliards Salariés Usines (milliards yens,
véhicules véhicules
yens) 2015-2017)
Japon 52 % 46 % 58 % 17 52 % 25 %
Amérique
21 % 23 % 13 % 10 21 % 32 %
du Nord
Europe 6% 7% 7% 8 6% 10 %
Asie 15 % 19 % 17 % 24 15 % 18 %
Autres 7% 5% 6% 8 7% 15 %
Afrique du
57,7 172 2/4 28,4 21,2
Sud
Sud-
13,1 13 1/2 60,3
Soudan
Côte
25,5 130 2/3 33,40 11,1
d’Ivoire
Guinée-
12,1 96 2/4 26,9 2,8
Conakry
Congo-
5,1 89 1/3 54,5 2,5
Brazzaville
Guinée-
1,9 65 1/2 60,5 0,8
Bissau
Or (tonnes
2 445 3 230 + 32 48 000 54 000 + 13
métriques)
Nickel (1 000 t.) 1 230 2 100 + 71 49 000 74 000 + 51
Minerais fer
1 010 2 400 + 138 140 000 170 000 + 21
(millions t.)
Bauxite (1 000 t.) 127 000 300 000 + 136 25 000 000 30 000 000 + 20
Cobalt (t.) 32 300 140 000 + 333 4 700 000 6 900 000 + 47
Manganèse
7 450 16 000 + 115 660 000 680 000 +3
(1 000 t.)
Molybdène
112 290 + 159 5 500 17 000 + 209
(1 000 t.)
Pétrole (millions
3 597 4 379,9 + 22 1 299,8* 1 727,5* + 33
t.)
Gaz (millions t.
équivalent 2 065,8 3 162,3 + 53 136,4** 196,1** + 44
pétrole)
Source : Total.
% %
Firme État Ventes Actifs Salariés % ext
ext. ext.
Dans tous les cas, malgré leurs efforts de diversification, ces firmes
demeurent très dépendantes d’une poignée d’États qui accueillent l’essentiel
de leurs activités. Seulement cinq pays polarisent 95 % des activités de BHP
Billiton (Australie : 57 %), 89 % chez Rio Tinto (Australie : 73 %),
85 % chez Glencore (Australie : 46 % ; Kazakhstan : 16 % ; Colombie :
10 %) et 78 % chez Anglo American (Afrique du Sud : 25 % ; Botswana :
24 % ; Australie : 15 %).
% crois.
Diff. Diff. %
2005 2017 mondiale
2005/2017 en % 2017
2005-2017
MONDE 8 982 13 106 + 4 124 + 46 100 100
États-
1 956 2 086 + 130 +7 15,9 3,2
Unis/Canada
P. et Moyen-
229 409 + 180 + 79 3,1 4,4
Orient
R & D/
% R & D/ %
État R&D % État R&D
mondial % PNB mondial
PNB
Corée du
88,2 4,32 4 Espagne 22,27 1,26 1
Sud
Royaume-
49,61 1,72 2,2 Suisse 15,22 2,98 0,6
Uni
Très faible ou absente dans les biens d’équipement (Siemens), déjà plus
affirmée dans l’automobile (Toyota) et largement avancée dans l’électronique
grand public, l’externalisation de la production et son insertion dans un
système productif d’échelle plantaire est systématisée dans l’industrie textile
comme l’illustre l’apparition de firmes réseaux sans usines. Cependant, loin
d’être généralisable, ce processus ne concerne que certaines activités
spécifiques à production de masse alors que certaines firmes textiles
spécialisées relocalisent dans les pays développés des segments de production
jusqu’ici délocalisés du fait des problèmes de qualité, d’efficience logistique
ou de non-respect de la propriété intellectuelle dans de nombreux pays,
asiatiques en particulier.
%
Taux
Grands Émigrés restant Émigrés
d’émigration Sous-régions
continents (millions) dans (millions)
(%)
la région
Afrique
MONDE 252,6 3,4 29 10
de l’Ouest
Afrique
29,3 2,8 70 Maghreb 5,7
subsaharienne
Afrique
9,3 4,8 1 Syrie/Irak/Yémen 10,9
du Nord
Asie centrale
37,6 8,3 46 Asie centrale 15,8
et occidentale
Asie du Sud
70,7 1,8 36 Caraïbes 8,3
et de l’Est
Europe Amérique
24,1 5,7 52 16,3
occidentale centrale
Europe
38,6 11,9 48 Europe orientale 18,6
de l’Est
Amérique
12,2 2,9 36 Asie du Sud 34,2
du Sud
États-
4,3 1,2 26 Asie du Sud-Est 21,2
Unis/Canada
Dans le système migratoire mondial, une place particulière doit être réservée
au phénomène des diasporas, du grec diaspeiren, « disséminer ». Certaines
sont nées d’un traumatisme originel (génocide, guerre, massacres)
provoquant un vaste processus de dispersion spatiale (juive, grecque,
arménienne, libanaise, palestinienne, irlandaise…). D’autres sont nées d’un
mouvement multiséculaire de diffusion (Inde, Chine…). Ces diasporas
structurent, en général, à la fois des espaces emboîtés d’intensité décroissante
au fur et à mesure que l’on s’éloigne de leurs lieux d’origine et des systèmes
de réseaux mondialisés reliant pour l’essentiel les grandes économies
métropolitaines. Elles jouent un rôle économique, politique et culturel
exceptionnel (grecque, syro-libanaise, sri-lankaise…) du fait de la densité des
liens tissés entre l’espace régional ou national émetteur et les différentes
localisations d’accueil comme le soulignent les travaux de Georges
Prévélakis [1996], Michel Bruneau [1998, 2004] ou Emmanuel Ma Mung.
Longtemps ignorées ou méprisées, ces diasporas sont depuis quelques
décennies redécouvertes et remobilisées par certaines autorités étatiques qui
cherchent ainsi à en faire de nouveaux vecteurs d’influence géopolitique et
géoéconomique dans le cadre de leur affirmation de puissance.
% % %
Arrivées Arrivées Recettes
arrivées arrivées recettes
1990 2016 2016
1990 2016 2016
Europe
108,6 181,5 25 14,6 145,3 12
occidentale
Europe centrale et
33,9 126 7,8 10,2 52,6 4,3
orientale
MONDE 11 16 27 73
CEI/Russie 12 64 76 25
Afrique 18 57 75 25
Amérique latine 37 33 70 30
Moyen-Orient 3 64 67 33
Amérique du Nord 12 12 24 76
Europe occidentale 12 9 21 79
Asie 8 8 16 84
Connectivité et mondialisation(s)
Depuis l’Antiquité, la constitution de vastes réseaux reliant les pôles les plus
actifs de la planète sur des distances de plus en plus lointaines a été un
vecteur essentiel de l’interdépendance des économies. Le contrôle des nœuds
et des axes, terrestres ou maritimes, a été un objet permanent de conflits
géopolitiques (contrôle des détroits, des cols et des canaux comme Suez ou
Panama). La redistribution des avantages comparatifs a bouleversé le statut
géoéconomique de nombreux systèmes (marginalisation des routes des foires
de Champagne, de la route de la Soie, des caravanes transsahariennes…).
Aux XIXe et XXe siècles, la révolution des transports a permis une augmentation
générale des capacités, une accélération de la vitesse de circulation et un
effondrement des coûts… Il s’est ensuivi un pouvoir d’action des hommes
sur l’espace considérablement accru et un profond bouleversement de la
conception et de la représentation du globe. Ainsi, l’expression de « village
planétaire » date de la fin du XIXe siècle avec l’arrivée des navires à vapeur, du
train et du téléphone.
La maîtrise de la mobilité demeure, cependant, extrêmement sélective car
elle est distribuée de manière très inégale entre catégories sociales, États,
entreprises et territoires : c’est donc un facteur majeur de différenciation
géographique. Elle suppose la mobilisation de moyens considérables car la
création d’une chaîne logistique complète, fournissant le bon produit ou
service, au bon moment et au bon endroit, nécessite des infrastructures
techniques en amont et en aval, un ensemble organisationnel intégré et
efficient, et un maillage dense de l’espace. Cette situation ne se retrouve que
dans un nombre au total assez réduit de pays : le téléachat par Internet n’est
ainsi viable qu’à condition de disposer d’une chaîne assurant les livraisons
(cf. efforts dans marchés métropolitains d’Amazon ou de Google).
Diff.
1980 1990 2000 2016 Diff. en %
1980/2016
Produits
1 871 1 755 2 163 3 055 + 1 184 + 63 %
pétroliers
Capacités
Rang Entreprise Pays Navires % mondial
1 000 EVP
Maersk
1 Danemark 741 3 986 19
Line
Hapag-
6 Allemagne 209 1 476 7
Lloyd
Hong
8 OOCL 98 668 3
Kong
Compagnies 28 13 20
Millions
725 527,9 730
passagers
Aéroports
1 317 1 012 1 074
desservis
United Airlines,
American Airlines, Continental Airlines,
Lufthansa,
British Airways, Air France,
Singapour Airlines,
Principales Cathay Pacific, Delta Airlines,
Air Canada,
compagnies Japan Airlines, China Airlines,
Air China,
Iberia, Qantas, Alitalia, Aeroflot,
Air India,
Qatar Airways Korean Air, Saudia
All Nippon Airways
Source : firme.
Memphis,
Canton,
Shanghai,
FedEx Memphis 400 000 650 150 000 220 Dubaï,
Roissy,
Cologne,
Liège
Leipzig,
Cincinnati,
DHL Bonn 360 000 250 97 165 220
Singapour,
Hong Kong
Louisville
(Kentucky),
Chicago,
UPS Atlanta 444 000 245 119 000 200
Philadelphie,
Cologne,
Hong Kong
Source : firmes.
Diff.
74,15 51,399 23,379 12,721 10,849 9,465
2016/2021
% mondial
39 31 13 6 6
2020
Ventes
229,23 177,8 110,86 110,36 40,653
(milliards $)
Prestations
Fabrication Gestion Recherche Logistique
intellectuelles
Diff.
– 1 488 654 358 + 683 + 175
1982/2014
Los
3 927 69 532 13,3
Angeles
Osaka
6 680 36 535 18,6
Kobe
Source : THÉRY H., 2015, notice « Brésil », in Images économiques du Monde 2016, Paris, Armand Colin.
Mais cette stratégie a son revers. Alors que le gouvernement privatise les
entreprises publiques créées dès l’entre-deux-guerres, cette ouverture expose
brutalement à la concurrence internationale l’économie traditionnelle du pays
qui joue un rôle social et territorial central. Elle entraîne des mutations
structurelles majeures. La concentration économique se traduit par
l’émergence d’oligopoles sectoriels (automobile, sidérurgie, verre,
agroalimentaire). Le dualisme des structures s’accroît : alors que les
transnationales mettent la main sur la majeure partie des activités stratégiques
et modernes, une partie des entreprises non maquiladoras, dont beaucoup de
PME des secteurs traditionnels ou de l’agriculture, est balayée par
la concurrence, tout comme une partie du secteur du commerce. Enfin, les
dynamiques territoriales sont fortement polarisées sur quatre ensembles
régionaux au détriment du reste du territoire, en particulier le sud : Mexico,
Nuevo León, vieux centre historique de la bourgeoisie industrielle de
Monterrey, Jalisco et nord frontalier.
Figure 6.5 Les industries maquiladoras : la diffusion géographique d’un
modèle d’insertion dominée
De marginale, l’industrie maquiladora est devenue l’un des facteurs
structurels majeurs des transformations économiques, sociales et territoriales
des dernières décennies. Cependant, les effets d’entraînement sur le potentiel
productif national sont négligeables en raison de la faiblesse de la valeur
ajoutée nationale qui s’explique par trois facteurs. 80 % des intrants sont
importés, alors que les niveaux de qualification demeurent extrêmement
faibles avec 70 % d’ouvriers peu ou non qualifiés face à seulement 17 % de
techniciens de la production et 15 % d’administratifs. Au total, et
contrairement aux pays d’Asie, le Mexique s’avère incapable d’engager un
véritable développement scientifique et technologique, malgré le potentiel
accumulé du fait de l’incurie des politiques étatiques et des élites. Cette
industrie ne résout donc en rien les problèmes structurels du pays, en
particulier le poids des jeunes arrivant sur le marché du travail et de
l’économie informelle, et le maintien d’une pauvreté de masse. Surtout, cette
greffe exogènene est étroitement dépendante de la conjoncture économique
des États-Unis et est concurrencée par la diffusion du modèle à une grande
partie de l’Amérique centrale (San Salvador, Honduras, Guatemala…), où les
salaires sont encore plus faibles, et à la concurrence des pays asiatiques
(textile, électronique).
Nord
37,3 13,6 16,9 20,8 57 16,4
frontalier
Nord
23,2 12,3 14,7 18,5 13,5 13,3
Intérieur
Grand
5,1 33,2 35 35,8 12,4 30
Mexico
Centre-
10,6 17,9 16,5 14,7 12,2 15,8
Ouest
Population (%) 11 44 45
Emplois (%) 8 35 57
Salariés de l’industrie
4 24 72
manufacturière (%)
IDE (%) 2 16 82
Exportations (%) 3 13 84
Aujourd’hui encore, les oppositions entre les trois Chine – cette tripartition
apparaissant dans le VIIe plan (1986-1990) – demeurent considérables. Les
provinces littorales polarisent sur 14 % du territoire 45 % de la population,
58 % du PIB, 82 % des IDE et 84 % des exportations. À l’opposé, l’Ouest
(Mongolie intérieure, Yunnan, Tibet, Xinjiang…) – qui, sur 56 % du pays,
regroupe 11 % de la population et 8 % du PIB – pose des questions
spécifiques, à la fois géopolitiques et géostratégiques : cet immense espace
périphérique ne peut pas être laissé en déshérence, alors que le peuplement
Han y est parfois minoritaire et qu’il ouvre sur l’Asie du Sud et l’Asie
centrale.
La principale rupture intervenue en cette entrée dans le XXIe siècle tient dans
les profonds bouleversements de l’architecture mondiale : l’essor de
nouvelles puissances, de rang mondial ou continental, qui cherchent à
défendre et à promouvoir leurs propres intérêts. Par sa structure
polycentrique, ce nouveau système constitue une grande bifurcation
géohistorique, d’ampleur multiséculaire, ce que le géographe Michel Foucher
nomme la « grande émancipation ». Cela débouche sur un nouveau
paradigme : la perte du monopole mondial de la puissance – encore relative,
mais bien réelle – par les pays occidentaux. En particulier, la
démarginalisation de la Chine participe d’un grand chambardement
tectonique de l’ordre asiatique et mondial. Ce processus participe de
l’exacerbation de nouvelles rivalités géoéconomiques, géopolitiques et
géostratégiques et de l’exacerbation des tentions.
Alors que l’entreprise est elle-même un fait culturel, social et politique autant
qu’économique, il convient de souligner la résistance des cultures, des
habitudes et des modes de vie dont témoignent les échecs de biens uniformes
(automobile, électroménager) ou les difficultés d’adaptation des
transnationales de l’agroalimentaire. Alors que l’économie mondiale apparaît
en définitive comme un emboîtement d’économies plus ou moins
interconnectées et interdépendantes à des échelles spatiales différenciées, il
n’y a ni conjoncture, ni structures mondiales des prix. Les différents modèles
économiques nationaux gardent une grande vitalité. Enfin, si les barrières
tarifaires sont abaissées, les barrières dites non tarifaires demeurent qui
renvoient au maintien de profondes spécificités d’ordre juridique, culturel ou
socio-économique.
Depuis une dizaine d’années est apparu un vaste mouvement soit alternatif,
soit contestataire. Constitué d’associations très disparates, il a développé en
particulier grâce à Internet des opérations de sensibilisation et d’information,
de lobbying et de manifestations et de contre-propositions en promouvant de
nouveaux modes d’action (commerce équitable, épargne solidaire, médias
alternatifs…) et en s’emparant de thèmes d’intervention (biodiversité, biens
publics mondiaux, aide publique au développement, lutte contre la
corruption…). On assiste en particulier à la montée en puissance d’ONG dont
le pouvoir d’influence ne cesse pas de croître.
Nées de la crise politique et syndicale apparue dans les années 1970 dans
les pays développés et issues à l’origine d’une culture anglo-saxonne, ces
milliers d’associations à vocation humanitaire ou environnementale plus ou
moins puissantes se diffusent progressivement dans le monde. Parfois
largement financées et instrumentalisées par les différents États qui leur
transfèrent certaines fonctions, leurs actions connaissent parfois des dérives
du fait de la recherche d’une forte visibilité médiatique et de besoins
financiers croissants. Enfin, en réaction parfois à la totale inadaptation de
leurs conceptions et actions aux complexités politiques, sociales et culturelles
des pays du Sud dans lesquels elles interviennent, nombre de ces pays
dénoncent leurs ingérences dans leurs affaires intérieures et voient parfois en
elles des instruments des pays du Nord pour peser sur leur développement.
Cependant, au-delà des critiques parfois justifiées dont ces acteurs font
l’objet, leur succès a contraint les grandes organisations internationales à plus
de transparence. De même, elles ont poussé une partie des transnationales –
malgré le faible impact des campagnes de boycott – à changer certaines
pratiques (campagnes contre le pillage des ressources ou la surexploitation de
la main-d’œuvre…) comme en témoignent leurs efforts de communication
sur le développement durable ou leurs responsabilités sociales : audits
sociaux, adoption de codes de bonne conduite avec parfois la reconnaissance
de standards sociaux minimaux.
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