L'Afrique Occidentale
L'Afrique Occidentale
L'Afrique Occidentale
MEMOIRE DE GEOPOLITIQUE
L’Afrique occidentale
et
Par le
Lieutenant-colonel
Dominique AHOUANDJINOU
Plan
Bibliographie 29
1
INTRODUCTION
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On peut cependant espérer que les risques de nouveaux conflits
frontaliers entre Etats ouest- africains seront conjurés si, tirant leçon de leur
passé colonial, ces Etats se montrent vraiment respectueux des principes
internationaux en matière de frontière et surtout s’ils coopèrent activement en
vue d’empêcher toutes résurgences de différends frontaliers.
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1 HISTOIRE DES FRONTIERES EN AFRIQUE OCCIDENTALE
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Africains étaient le plus souvent exclus de ces rencontres ; d’ailleurs, il ne sera
jamais tenu compte de leur avis.
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autochtones pour reconnaître les limites des finages, et ainsi éviter qu’un village
ne soit coupé de ses terrains de cultures. Ce furent d’ailleurs les seules
circonstances où les Africains aient été consultés . C’est ainsi par exemple, que
le port d’Agoué (Dahomey, actuel Bénin ) amputé de son arrière-pays qui passa
sous la tutelle des Allemands du Togo en 1897, connut le déclin, car la majorité
de la population lasse des tracasseries douanières au passage de la frontière
préféra s’installer dans la colonie voisine, où elle pouvait aisément se livrer à ses
activités agricoles.
La Convention du 08 Avril 1904, par laquelle la France et la Grande-
Bretagne réglèrent leurs contentieux constitua l’acte final du processus ; des
rectifications de frontières entre le Sénégal et la Guinée, ainsi que dans le nord
du Dahomey y furent décidées.
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culturelle, mais aussi l’évolution de chaque rameau dans des cadres différents en
fonction de la métropole dont il relevait désormais.
A l’opposé, des populations d’origines diverses étaient regroupées dans
une même colonie souvent créée de toutes pièces, sans qu’il soit tenu compte de
leur passé, ni des inimitiés profondes qui parfois existent entre elles. Au terme
du découpage, rares étaient les pays qui possédaient encore une cohérence
historique et culturelle.
Les frontières tracées sur la carte par le colonisateur ont désintégré en
plusieurs morceaux des régions à l’origine homogènes, faisant ainsi de chaque
pays un agrégat de pans de plaines, de plateaux, de montagnes, de lacs…..
Ces frontières ont la plupart du temps contribué à détruire l’unité
originelle des peuples africains.
Ainsi en Afrique de l’ouest, l’unité naturelle du Fouta-Djallon , de même
que celle des bassins des fleuves Sénégal, Niger, Volta, Mono, ont été brisées.
Sur la carte politique de l’Afrique subsaharienne chaque Etat apparaît comme un
puzzle d’ethnies et de groupes tribaux. Le peuple Ewé a été disloqué entre le
Ghana, le Togo, et le Bénin. Le peuple Yoruba a vu son unité brisée par la
frontière séparant le Nigeria et le Bénin .En rompant l’équilibre naturel et
séculaire des peuples ainsi que des régions, le découpage a donné naissance à
une Afrique divisée ; mais c’est surtout la paix et la stabilité du continent qu’il
semble avoir durablement compromises.
Les clivages laissés par les anciennes puissances colonisatrices en Afrique
occidentale ont eu pour effet d’une part, de fragiliser l’unité nationale et la
cohésion des Etats créés de toutes pièces , et d’autre part de dresser certains
Etats les uns contre les autres dans des conflits à l’origine desquels, on retrouve
des revendications territoriales portant sur des pans de plaines, de plateaux , de
montagnes, ou de lacs. La « Revue internationale et stratégie » résume
parfaitement la situation dans son dossier intitulé : « L’Afrique entre guerres et
paix. », où on peut lire : « Dans les années 60 , les principaux conflits qui ont
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frappé l’Afrique étaient directement liés à la colonisation… Celle-ci avait divisé
un même groupe ethnique, ou attribué à un Etat une région que son voisin
considérait comme lui revenant de droit. »
8
2. RISQUES DE RESURGENCE DE CONFLITS FRONTALIERS
EN AFRIQUE OCCIDENTALE.
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internationaux relatifs aux frontières, avaient le même souci : celui de préserver
la stabilité, la paix et l’entente entre les Etats. La prise en compte de cette
préoccupation suppose de la part des Etats limitrophes, la reconnaissance
mutuelle de leurs frontières communes, donc des limites de leurs territoires.
C’est cette absence de reconnaissance qui engendre des
revendications territoriales, qui malheureusement à leur tour conduisent à des
affrontements militaires. L’Etat se trouve donc au cœur de la question des
frontières.
La frontière est la limite qui sépare deux Etats ; c’est la première marque
de souveraineté de l’Etat vis-à-vis de l’extérieur. Elle met le pays en contact
immédiat et permanent avec l’étranger. C’est par elle que sont fixés certains
critères de citoyenneté d’un individu et par conséquent, la nationalité de ce
dernier.
Les frontières sont régies par des principes internationaux auxquels ont
souscrit la plupart des Etats. Pour l’essentiel, ces principes se rapportent :
-au respect de frontières héritées de la colonisation dans le cadre de la
succession d’Etat ;
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-au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque Etat,
tel que le prescrit la Chartre de l’Organisation des Nations Unies, et la Charte de
l’Organisation de l’Unité Africaine en son Article 3 ;
-au respect de l’intangibilité des frontières, tel que le recommande la
résolution AGH/Res16-1 adoptée au Caire le 21Juillet1964 ;
-au règlement pacifique des litiges internationaux, conformément aux
recommandations de l’Organisation des Nations Unies et de l’Organisation de
l’Unité Africaine.
A ces principes internationaux, il faut ajouter la volonté de paix et
le principe de bon voisinage unanimement exprimés par les chefs d’Etats
africains.
Une chose est certaine : c’est qu’en se dotant d’un tel arsenal
diplomatique, les dirigeants africains devaient être pleinement conscients de la
menace que représentaient pour la stabilité de leurs pays respectifs, les frontières
héritées de la colonisation. On comprend donc qu’ils aient prévu des garde-fous
afin d’éviter que tout litige frontalier ne dégénère en affrontement militaire.
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Quel que soit l’angle sous lequel on examine le problème, les différends
frontaliers figurent en bonne place des facteurs déterminants des conflits que
l’Afrique a connus depuis la fin de la colonisation, et tant que la question des
frontières ne sera pas réglée de manière globale et définitive en Afrique de
l’ouest, il y aura toujours lieu de craindre pour la stabilité de cette région.
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Pour faire bonne mesure, il faudra mentionner le conflit qui opposa
l’Ouganda à la Tanzanie. Le litige portait sur une partie du territoire tanzanien
revendiqué par l’Ouganda ; en 1979, des rebelles ougandais partisans de l’ex-
président Obota réfugiés en Tanzanie, et des troupes tanzaniennes envahissent
l’Ouganda.
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attachement au principe de bon voisinage, et de leur volonté de rechercher une
issue diplomatique à la crise.
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-la création d’écoles nigérianes dans les sous-préfectures de Pobè, de Pèrèrè,
et de Nikki ; jusqu’ici seul le cas de Pobè a été finalement réglé ;
-les prestations de services socio-communautaires tels que : éducation, soins
de santé, fourniture d’eau par les Etats voisins aux populations béninoises vivant
aux frontières.
Cette situation présente un danger grave pour l’unité nationale du Bénin
dans la mesure où les bénéficiaires de ces prestations pourraient revendiquer par
la suite la nationalité étrangère sur des terres béninoises.
S’il est vrai que les derniers cas de violation de territoire national
mentionnés sont révélateurs des velléités d’expansion de certains Etats voisins,
la responsabilité de l’Etat béninois lui-même ne peut être entièrement exclue ;
elle est surtout mise en cause pour l’incapacité de cet Etat à assurer d’une part,
la couverture administrative complète de son territoire, et d’autre part la
surveillance de ses zones frontalières.
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3 LES APPROCHES DE SOLUTIONS.
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- au plan national, la définition et la mise en œuvre d’une politique de
frontière conséquente ;
- au plan international, le dialogue et la coopération avec les pays
limitrophes pour tout ce qui touche aux questions de frontières.
Il est tout de même étonnant de voir qu’en Afrique de l’ouest, plus de trois
décennies après l’accession à l’indépendance, certains pays n’ont pas toutes
leurs frontières abornées. C’est notamment le cas des frontières qui aujourd’hui
délimitent les territoires des anciennes colonies françaises appartenant à l’ex-
Afrique occidentale française (A. O. F.). Non seulement ces frontières ne sont
pas abornées, mais encore, elles n’ont pas fait l’objet d’une définition précise
par des textes. Il s’agit par exemple, de la frontière bénino-nigérienne longue de
242km , et de celle qui sépare sur plus de 290km le Bénin et le Burkina-faso.
Elles sont dites non conventionnelles et restent malgré le fameux principe de
l’intangibilité des frontières issues de la colonisation, une source potentielle de
différends entre Etats limitrophes.
Souvent peu surveillées donc peu contrôlées ces frontières se caractérisent
par leur perméabilité, exposant de la sorte les territoires qu’elles délimitent à des
violations de tous genres.
Le fait qu’elles soient restées dans leur état après la colonisation est
révélateur du peu de considération que la plupart des Etats de l’Afrique de
l’ouest accordent à leurs frontières. En effet, les problèmes de frontières sont
relégués au dernier rang des préoccupations nationales ; il arrive même qu’ils
soient purement et simplement absents de la politique générale des pays. Pareille
attitude qui se traduit par une absence de l’Etat aux frontières exception faite de
certains points névralgiques, a pour conséquence majeure la non maîtrise par
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celui-ci des problèmes existant à ses frontières, problèmes qui selon leur acuité,
pourraient avoir des conséquences plus ou moins dommageables pour ses
relations avec les autres Etats limitrophes.
Il est vraiment surprenant que les Etats de l’Afrique de l’ouest pourtant
très jaloux de leur souveraineté aient manifesté si peu d’intérêt aux frontières
qu’ils partagent avec ses voisins. Nombre de conflits auraient sans doute été
évités en Afrique occidentale, si dès les premières années de l’indépendance il y
avait eu de la part des Etats des efforts concertés pour rechercher le consensus
quant au tracé de leurs frontières communes. Mais le temps ne doit plus être aux
regrets.
Pour l’heure, ce qui serait souhaitable est que chaque Etat à son niveau
intègre déjà à sa politique générale, la question des frontières inter- étatiques, et
se dote donc d’ un programme d’action ad hoc.
Une telle démarche signifierait la prise de conscience par rapport à la
l’épineuse question des frontières, et par conséquent, la volonté de mobiliser les
ressources humaines, matérielles, et financières nécessaires à sa résolution.
Il va de soi que l’une des premières tâches à inscrire à ce programme est
la démarcation des frontières, qui permet la matérialisation de la souveraineté.
Le territoire d’un Etat est comparable à une propriété ; de la même manière que
celle-ci a besoin d’être délimitée et protégée par des haies, des clôtures, ou des
barrières, un territoire national se doit d’être protégé par des frontières bien
visibles et au tracé précis. Les travaux de démarcation de frontières sont donc
d’une grande importance ; ils portent généralement sur les opérations suivantes :
-recherche et identification des anciennes bornes ;
-ouverture de layons entre bornes consécutives ;
-construction de nouvelles bornes selon des normes internationales ;
-numérotation des différentes bornes dans une série continue ;
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-positionnement géographique des bornes principales et intermédiaires, après
la pose des plaques d’identification de celles-ci ;
-couverture aérienne et cartographie des bandes frontalières.
C’est à la faveur des opérations de ce type, que l’Etat béninois a pu
constater l’occupation illégale depuis de nombreuses années d’une portion de
son territoire par la République fédérale du Nigeria au niveau des bornes n°82 et
n°83 ; ( il s’agissait du village d’Abodjoukpa dans la sous-préfecture de Pobé.)
Il reste entendu, que pour l’exécution de démarcation des frontières la
collaboration des pays limitrophes est à rechercher ; cette précaution permet
d’éviter des frictions, et de faire valider en quelque sorte les travaux de
démarcation
S’il est vrai que la démarcation des frontières est une condition
essentielle à la matérialisation de la souveraineté nationale, elle n’est pas pour
autant une fin à soi ; une fois encore l’analogie entre territoire et propriété peut
se vérifier. Une propriété a beau être entourée d’une haie, ou d’une muraille, elle
n’est pas moins exposée aux effractions et agressions de tous genres, s’il n’y
personne pour en assurer la surveillance et l’entretien. Il en est de même du
territoire d’un Etat. Ceci pose le problème de la couverture complète du
territoire au double plan, administratif et sécuritaire. La présence de l’Etat doit
être effective sur tout l’ensemble du territoire, jusqu’aux confins du pays.
Les difficultés économiques auxquelles la plupart des pays de l’Afrique
de l’ouest sont durement confrontés ne leur permettent pas d’ assurer le
développement harmonieux de leur territoire, à telle enseigne que les espaces
frontaliers sont laissés pour compte. Des efforts doivent être faits pour
promouvoir leur développement, car ceci participe également de la gestion des
frontières. En fait, il ne faut pas grand-chose pour marquer la présence de l’Etat
aux frontières ; il suffit :
-du drapeau national attribut de souveraineté par excellence,
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-de quelques détachements des forces de l’ordre pour la surveillance des
frontières, et la sécurité des nationaux qui y vivent,
-de quelques services enfin, pour maintenir le lien entre l’Etat et ses
administrés.
Parce qu’elle s’inscrit dans la gestion des frontières, la viabilisation
des zones frontalières mérite que l’on lui accorde une attention constante.
Elle contribue au renforcement du sentiment national, et permet d’éviter que les
populations frustrées de la défaillance de l’Etat dont elles relèvent ne se tournent
vers un autre Etat limitrophe pour la satisfaction de leurs besoins vitaux.
Les autorités responsables de l’aménagement du territoire se doivent
d’inscrire à leurs plans de charge la réalisation d’installations et d’infrastructures
socio-communautaires au profit des populations vivant dans les régions
frontalières. Il leur incombe d’identifier correctement les besoins des
populations concernées, et d’œuvrer à leur satisfaction. Les actions à envisager
dans ce cadre pourraient être :
-la construction de routes, de pistes de desserte rurale, de ponts, nécessaires
au désenclavement de certaines localités ;
-la création de marchés, d’écoles, de centres de santé, de maternités ;
-le forage de puits ;
-l’ électrification ;
-la couverture radiophonique et télévisuelle ; à ce propos, une anecdote
mérite peut-être d’être rapportée.
Au cours d’une tournée, le ministre de la culture et de l’information d’un pays
dont la radio et la télévision à l’époque ne couvraient pas encore tout l’ensemble
du territoire, commit la maladresse d’exhorter les populations d’un village situé
à la frontière à faire plus preuve de civisme, en s’acquittant régulièrement de
leurs taxes sur la télévision. Il s’entendit répondre par un villageois, que si des
redevances de ce genre étaient à payer, ils préfèreraient les verser à l’Etat voisin
dont ils recevaient toutes leurs émissions radiodiffusées, comme télévisées.
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A sa manière, cette anecdote rend compte dans une certaine mesure des
sentiments d’allégeance que des populations vivant dans une zone frontalière
déshéritée pourraient avoir à l’endroit d’un Etat voisin, qui sciemment ou non
pourvoit à certains de leurs besoins. Il n’est pas exclus qu’à terme, elles
demandent leur rattachement à cet Etat ; le risque sera d’autant plus grand, que
les communautés vivant de part et d’autre de la frontière appartiennent à la
même ethnie. Tout Etat a donc intérêt à remplir dans toute leur plénitude, ses
obligations aussi bien administratives, sociales, économiques que sécuritaires.
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-de leur assurer une meilleure connaissance géographique et historique de
leur pays, dont ils doivent maîtriser dans la mesure du possible, l ‘étendue, les
limites, le peuplement… ;
-de les convaincre de la nécessité et de l’intérêt qu’il y a pour elles de se
conformer aux exigences de la morale, de l’ordre public, et du bien-être en
général.
Dans ce but, les organes de presse de l’Etat et tout particulièrement les
radios rurales, qui ont un taux d’écoute élevé parce qu’elles émettent en langues
locales devraient être utilisés ; on pourrait également mettre à contribution les
encadreurs ruraux.
Bien qu’elle puisse paraître une tâche subsidiaire dans la résolution des
problèmes de frontières, la sensibilisation présente cependant une réelle utilité,
puisqu’elle influence le comportement ; menée avec perspicacité, elle peut
renforcer chez les populations frontalières des pays de l’Afrique occidentale, le
sentiment national, qui reste diffus.
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32 Les solutions au niveau international.
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-la commission mixte paritaire bénino-burkinabè de délimitation de la
frontière.
Créées par des textes organiques mis au point et adoptés par les Etats
membres, ces commissions sont chargées de :
-constituer des bases de données relatives à leurs frontières communes,
-adopter les textes de base devant servir de référence pour la définition et
l’étude du tracé théorique des frontières,
-recenser, et analyser les points de divergence quant à l’adoption d’un tracé,
-étudier toutes les questions que peut susciter l’existence d’une frontière
entre deux pays.
Depuis leur création, elles ont tenu plusieurs sessions dans les capitales
des différents Etats membres, et ont également effectué de nombreuses
reconnaissances sur le terrain. Malgré les ressources limitées dont elles ont
disposé, on peut estimer leur bilan positif.
Elles ont surtout le mérite d’avoir permis, que des divergences sur le
tracé de certaines frontières soient réglées par la voie diplomatique ; elles ont
largement contribué à établir un climat de confiance, et à améliorer les relations
de bon voisinage entre les Etats concernés.
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Pour éviter que pareille situation se produise en Afrique occidentale, il
est souhaitable d’envisager l’élargissement de la coopération bilatérale en
matière de frontière, à une coopération plutôt internationale.
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prolongement, en ce sens qu’elle peut accompagner les actions des commissions
mixtes de délimitation des frontières , en vue d’une plus grande efficacité dans
la prévention des conflits territoriaux. Mais à termes, elle pourrait bien se
substituer à celles-ci ; un grand pas serait ainsi accompli, puisque cela
signifierait, que l’ensemble des Etats de l’Afrique occidentale et pourquoi pas
tout le continent , auraient pris enfin conscience du danger que continuent de
représenter pour la stabilité et la sécurité de l’Afrique, les frontières issues de la
colonisation.
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CONCLUSION
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Ainsi à priori, la démocratie et le développement économique
apparaissent comme des réponses possibles à la problématique des frontières.
Mais en attendant que la démocratie puisse triompher partout dans le monde et
que toutes les nations parviennent à peu près au même niveau de
développement, ce qui compte dans l’immédiat, c’est la mise en œuvre par les
Etats concernés par des différends frontaliers ou susceptibles de l’être, de
mesures concrètes devant permettre le règlement des questions de toutes natures
relatives à leurs frontières communes, dont certaines portent les germes d’une
déstabilisation régionale ; c’est de cette façon qu’ils pourront espérer en finir
avec les litiges frontaliers, en les privant des motifs qui ont jusqu’ici servi à
nourrir les revendications territoriales.
L’Afrique occidentale avec la mosaïque d’Etats dont elle est constituée
reste l’une des régions du globe qui compte le plus de frontières, qui attendent
d’être abornées ; de ce fait, elle présente toutes les caractéristiques d’une région
propice à l’éclosion de litiges frontaliers.
Dans un tel environnement géopolitique, les Etats ouest- africains ne
peuvent, pour garantir leur intégrité territoriale, compter sur les seuls principes
de l’intangibilité des frontières et de bon voisinage ou autres principes
internationaux, dont le respect ainsi que l’application demeurent aléatoires.
Du reste, il est inconcevable qu’à notre époque, des Etats qui se veulent
souverains continuent d’avoir leurs territoires délimités par des frontières au
tracé imprécis ou par des frontières non encore abornées.
Trouver le plus vite possible des solutions concertées à la problématique
de leurs frontières communes, terrestres comme maritimes, voilà le défi que tous
les Etats de l’Afrique de l’ouest doivent s’engager à relever.
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BIBLIOGRAPHIE
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