Bloc 1 - L'assurance-Vie

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L’ASSURANCE-VIE

Fiches de révisions
Fiche 1 Les différents types de contrats
Fiche 2 La formation du contrat
Fiche 3 Le souscripteur
Fiche 4 La désignation bénéficiaire
Fiche 5 Les clauses bénéficiaires
Fiche 6 La gestion du contrat
Fiche 7 Le dénouement du contrat
Fiche 8 Les prélèvements sociaux
Fiche 9 La fiscalité des rachats
Fiche 10 La fiscalité du dénouement par décès

1
LES DIFFERENTS TYPES DE CONTRATS
Fiche de révision N° 1 Assurance-vie

Lorsqu’il investit son épargne sur un contrat d’assurance-vie, l’épargnant peut choisir différents types
de contrats et de supports.

1 – Les contrats en euros et les fonds euros


Ils sont accessibles soit au sein de contrats mono-support euros, soit sur le fonds euros des contrats
multisupports.
Les fonds sont principalement investis sur des placements peu risqués, essentiellement des
obligations.
Le souscripteur est assuré de retrouver l’intégralité de son capital augmenté des produits acquis. Le
risque d’évolution négative des supports repose intégralement sur l’assureur.
→ Ac f général ou ac f cantonné
On rencontre deux types de contrats :
- Les contrats ou supports adossés à l’actif général de l’assureur : La performance est assise sur la
totalité des actifs de l’assureur. Les différents contrats n’étant pas cloisonnés, l’assureur conserve
toute liberté pour répartir les bénéfices entre eux.
- Les contrats adossés à des actifs cantonnés : Les différents contrats gérés par l’assureur sont isolés.
Les gains afférents à de tels contrats ne profitent qu’à leurs souscripteurs.
→ La valorisa on du contrat
Chaque année, le contrat affiche un rendement annuel net qui est capitalisé et définitivement acquis
au souscripteur. C’est l’effet cliquet.
L’assureur offre un rendement garanti à ses souscripteurs. Dans tous les cas, il doit redistribuer à
l’ensemble des assurés au moins 85% de ses bénéfices financiers et 90% de ses résultats techniques.
C’est la participation aux bénéfices.
Les modalités de distribution de la participation aux bénéfices sont déterminées par l’assureur. Soit
elle est allouée en fin d’année aux contrats, soit elle est affectée partiellement à un compte de
provision pour participation aux excédents, qui doit être versé aux souscripteurs au cours des 8
années qui suivent.

2 – Les contrats en unités de compte


Les contrats en unités de compte sont des contrats exprimés en unités de placement. La majorité des
contrats sont des multi-supports, un fonds euros coexistant avec les unités de compte.
L’épargnant choisit plusieurs valeurs dans son contrat et arbitre entre les différents supports au gré
de l’évolution des marchés. C’est le souscripteur qui assume le risque à la place de l’assureur. Le
contrat en unités de compte suit l’évolution du support, à la hausse comme à la baisse.
Toutefois, par le moyen d’une contre-assurance, l’assureur peut garantir en cas de décès le paiement
au minimum de l’investissement net initial. On parle alors de garantie plancher.
→ Les unités de compte pures
Il s’agira :
- De fonds purs exclusivement investis en actions,
- De fonds obligataires avec différents types d’obligations (taux fixes, taux variables, etc…..),
- De fonds composés offrant une diversification entre actions et obligations,
- De fonds immobiliers essentiellement axés sur l’immobilier d’entreprise : SCPI, SIIC, parts de SCI,
Sicav et FCP immobiliers.
→ Les fonds à formule et à promesse
On rencontre trois catégories en fonction de la garantie proposée :
- Les fonds à capital garanti
L’investisseur est certain de récupérer, à l’échéance de la formule, la totalité du montant, net de
frais, de son investissement initial. Le fonds à capital garanti privilégie la sécurisation du capital aux

2
dépens de la performance. La reconstitution du capital est assurée grâce à la souscription
d’obligations (OAT essentiellement) zéro coupon.
Exemple de formule : Un fonds d’une durée de 8 ans, avec garantie en capital, offrant la performance
du CAC 40 plafonnée à 75%.
- Les fonds à capital protégé
Le mécanisme est similaire. Mais une partie seulement de l’investissement est garanti. En cas de
hausse des indices, le fonds offre des perspectives de rendement supérieures. En cas de baisse par
contre, les pertes seront limitées, mais pas totalement évitées.
Exemple de formule : Un fonds de 6 ans bénéficie de 125% de la performance moyenne semestrielle
de l’indice Euro Stoxx 50, avec un capital investi protégé à hauteur de 80%. L’investisseur est donc
exposé à une perte de 20% de son capital net investi.
- Les fonds à promesse
Les fonds n’obligent à aucune forme de couverture. Ils promettent par contre une performance
minimale, même en cas de baisse des indices.
Exemple de formule : Fonds investi sur les actions de la zone Euro avec une protection à 85% de la
valeur liquidative atteinte en fin d'année précédente.
Les fonds à formule nécessitent de la part du gestionnaire du fonds, une gestion active des capitaux
afin de tenir la « promesse ». Il devra alors répartir et arbitrer régulièrement les investissements
entre des actifs non-risqués (monétaires, obligataires…) pour garantir le capital et des actifs à risques
(actions, dérivés…) à la recherche de performance.

3 – Les contrats euro-croissance


Ces contrats sont destinés à orienter l’épargne investie dans les fonds euros vers des placements en
actions, plus risqués mais plus rémunérateurs.
Les contrats euro-croissance offrent une garantie en capital, mais cette garantie n’est acquise qu’au
bout de 8 ans.
En cas de retrait avant 8 ans, l’épargnant ne bénéficie d’aucune garantie. Il est soumis au régime des
contrats en unités de compte.

4 – Les contrats Vie-génération


Les contrats « Vie génération » sont des contrats en unités de compte dans lesquels les primes
versées doivent être affectées à hauteur de 33% au moins par les actifs ciblés ci-après :
- Titres d’OPC ou de certains FIA ou d’organismes européens de même nature constitués d’actifs
relevant de l’économie solidaire, parts de FCPR, FCPI, FIP et actions de sociétés de capital risque ou
encore de titres d’entreprises de taille intermédiaire (ETI),
- Titres de sociétés à prépondérance immobilière, d’OPCI ou de SCPI contribuant au financement du
logement locatif social et intermédiaire.

3
LA FORMATION DU CONTRAT
Fiche de révision N° 2 Assurance-vie

La formation du contrat d’assurance-vie est soumise à une règlementation stricte.

1 - L’information précontractuelle
→ Le recueil d’information
Il est nécessaire, en premier lieu, de soumettre le futur souscripteur à un questionnaire d’évaluation
de façon à ce que le contrat d’assurance-vie proposé corresponde au mieux à sa situation familiale, à
ses besoins et à son degré d’aversion au risque de perte en capital.
Cette obligation s’impose à l’ensemble des intervenants sur le marché de l’assurance-vie : Les
Prestataires en Services d’Investissements (PSI), les intermédiaires en assurances et les entreprises
d’assurances, le législateur ayant aligné le devoir de conseil des assureurs sur celui des
intermédiaires en assurances.
Les entreprises d’assurance doivent mettre en œuvre les moyens et procédures nécessaires pour
s’assurer des règles de protection de la clientèle sur le recueil d’informations relatives à la
connaissance du client.
→ La proposition valant note d’information
L’assureur doit délivrer au souscripteur deux documents distincts :
- Une proposition de contrat contenant les conditions générales
- Et, contre récépissé, une note d’information, qui doit obligatoirement contenir un encadré
informatif, placé en tête de la proposition d’assurance.

2 – La proposition d’assurance
Elle doit notamment contenir :
→ L’encadré règlementaire
Il comporte sept rubriques d’information
- La nature du contrat : contrat d’assurance-vie ou contrat de capitalisation.
- La nature des garanties offertes
- L’existence ou non d’une participation aux bénéfices contractuelle.
- La disponibilité de l’épargne
- Les frais de toute nature qui seront prélevés : frais à l’entrée et sur versements, frais en cours de vie
du contrat (frais de gestion), frais de sortie, avec l’indication de leur montant ou pourcentage
maximum.
- La durée du contrat recommandée.
- Les modalités de désignation des bénéficiaires.
→ L’information sur les valeurs de rachat
En outre, la proposition doit indiquer les valeurs de rachat du contrat pour les huit premières années.
Cette présentation doit se faire sous forme d’un tableau. Lorsque celles-ci ne peuvent pas être
établies (UC), il doit être indiqué qu’il n’existe pas de valeur de rachat minimale exprimée en euros.
→ L’information sur la faculté de renonciation
La proposition doit comprendre également un modèle de lettre destiné à faciliter la faculté de
renonciation.

3 – La faculté de renonciation
Le souscripteur peut, dans les limites de la loi, renoncer discrétionnairement à la souscription.
Le délai est de 30 jours à compter de la souscription.
La renonciation s’effectue par lettre recommandée avec accusé de réception.
La renonciation entraîne la restitution de l’intégralité des sommes versées par le souscripteur. Cette
restitution doit intervenir dans les 30 jours à compter de la réception de la lettre recommandée.

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LE SOUSCRIPTEUR
Fiche de révision N° 3 Assurance-vie

Le souscripteur est la personne qui conclut le contrat auprès de l’assureur.


Il est le débiteur des primes, désigne le bénéficiaire et dispose des droits sur l’épargne constituée.
Le souscripteur doit avoir la capacité juridique de contracter.
Nous nous bornerons à préciser certaines situations :

1 – Les souscriptions dans un couple marié


Toute personne mariée peut souscrire seule un contrat d’assurance-vie, quel que soit son régime
matrimonial. Il y aura simplement à respecter certaines règles juridiques en fonction du régime
matrimonial auquel le couple est soumis.
→ Régime de la communauté légale
Dans ce type de régime matrimonial, la première chose à faire est de rechercher l’origine des fonds à
investir. Deux situations sont possibles :
1 – Il s’agit de fonds de communauté (économie sur revenus, prix de vente d’un bien commun……) :
Dans cette hypothèse, chaque époux peut souscrire un contrat, la meilleure solution consistant à
répartir les fonds entre chaque époux et à leur faire souscrire chacun un contrat.
Quelle que soit la modalité de souscription retenue, la valeur patrimoniale (valeur de rachat) du ou
des contrats souscrit (s) constitue un actif de communauté.
Les mêmes règles s’appliquent au régime de la communauté universelle.
2 – Il s’agit de fonds propres à l’un ou à l’autre des époux (sommes recueillies par succession ou par
donation, prix de vente d’un bien propre).
Le principe en communauté est la présomption de communauté ; tout bien est réputé appartenir à la
communauté. C’est à l’époux qui revendique la propriété personnelle d’un bien d’apporter la preuve
de son droit de propriété.
Lors de la souscription d’un contrat d’assurance-vie avec des fonds propres, il doit respecter un
formalisme particulier : les déclarations d’emploi.
→ Régime de la séparation de biens
Sous le régime de la séparation de biens, chacun des époux a son propre patrimoine, constitué
notamment au moyen de ses revenus personnels.
Le contrat doit être souscrit et alimenté par l’époux titulaire des fonds. Il convient de se tenir à
l’écart de la pratique d’ouverture d’un contrat au nom de l’un des époux et de son alimentation au
moyen de fonds personnels à l’autre époux. L’opération constituerait une donation indirecte.
Les mêmes règles s’appliquent aux couples soumis au régime de la participation aux acquêts, celui-ci
fonctionnant pendant le mariage comme un régime de séparation de biens.

2 – Les souscriptions en union libre


Pour les couples vivant en union libre (Pacs ou concubinage), il y a lieu de respecter les règles
indiquées ci-dessus pour les couples mariés sous le régime de la séparation de biens.
Le contrat doit être souscrit et alimenté par le partenaire titulaire des fonds.

3 – Les souscriptions par des incapables


→ Les mineurs
Un mineur peut tout à fait être titulaire d’un contrat d’assurance-vie. Lors de la souscription du
contrat, il devra être représenté par son ou ses représentants légaux.
Si l’autorité parentale est exercée par les deux parents, il sera représenté par ses deux parents. Si elle
est exercée par un seul parent, il sera représenté par le parent titulaire.
S’il est sous le régime de la tutelle, il sera représenté par son tuteur, préalablement autorisé par une
décision du conseil de famille.

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→ Les majeurs protégés
- Sauvegarde de justice : Le majeur sous sauvegarde de justice conserve l’exercice de ses droits. Il
peut donc souscrire seul un contrat d’assurance-vie.
- Majeur sous curatelle : Le majeur sous curatelle signera le contrat avec l’assistance de son
curateur.
- Majeur sous tutelle : Le majeur ne signe pas le contrat. La souscription est réalisée par son tuteur,
muni d’une autorisation préalable du juge des tutelles dans le cas d’une tutelle simple ou
intermédiaire ou du conseil de famille dans le cas d’une tutelle complète.

4 – Les co-adhésions
Les contrats en co-adhésion comportent deux souscripteurs – assurés : les deux époux.
Deux types de co-adhésions sont proposés :
- Les co-adhésions avec dénouement au 1er décès
Au premier décès, le contrat se dénoue et les capitaux-décès sont versés aux bénéficiaires désignés
d’un commun accord par les co-souscripteurs.
- Les co-adhésions avec dénouement au 2ème décès
Au premier décès des co-adhérents, le souscripteur survivant devient le seul titulaire du contrat. Il
dispose comme il l’entend de l’épargne accumulée. Ce n’est qu’au second décès que le contrat se
dénoue et que les capitaux décès sont versés aux bénéficiaires désignés d’un commun accord par les
co-souscripteurs.

6
LA DESIGNATION BENEFICIAIRE
Fiche de révision N° 4 Assurance-vie

Le contrat d’assurance contient une clause bénéficiaire par laquelle le souscripteur (stipulant) oblige
l’assureur (promettant) à réaliser une prestation au profit du bénéficiaire (autrui) n’intervenant pas
au contrat.

1 – Un droit du souscripteur
Seul le souscripteur peut désigner le bénéficiaire. En cas de souscripteurs multiples (co-adhésions), la
désignation est faite conjointement par les co-souscripteurs.
→ La capacité pour désigner un bénéficiaire
Le souscripteur doit être capable de disposer de ses biens à titre gratuit.
→ Les mineurs
Un mineur ne peut pas désigner un bénéficiaire. La serait la nullité absolue du contrat.
→ Les majeurs protégés
Le majeur en curatelle peut désigner un bénéficiaire, mais cette désignation doit être expressément
visée par son curateur.
Le majeur en tutelle, normalement, est dans la même situation qu’un mineur : il ne peut pas désigner
de bénéficiaire. Toutefois, une désignation bénéficiaire est possible à condition qu’elle soit autorisée
par le juge des tutelles ou le conseil de famille (selon le mode de tutelle).

2 – L’époque et la forme de la désignation


La désignation bénéficiaire est possible à tout moment jusqu’au décès de l’assuré ou jusqu’au terme
du contrat. La modification en cours de contrat est toujours possible, sauf le cas d’acceptation par le
bénéficiaire.
La désignation bénéficiaire peut être faite :
- Dans le contrat d’assurance lui-même : c’est la méthode la plus classique. Le souscripteur désigne
son bénéficiaire lorsqu’il souscrit le contrat.
- Par avenant au contrat : utilisé notamment lorsqu’il y a changement de bénéficiaire.
- Par simple lettre adressée en recommandé à l’assureur. Cette forme est généralement utilisée en
cas de changement de bénéficiaire. La plupart du temps, il sera établi un avenant au contrat.
- Par dispositions spécifiques. C’est la désignation dite « par testament ».

3 – L’absence de bénéficiaire
Lorsque l’assurance en cas de décès a été conclue sans désignation d’un bénéficiaire, le capital fait
partie du patrimoine ou de la succession du contractant. Il en résulte deux conséquences :
- Les héritiers du souscripteur assuré, tels qu’ils sont établis dans la dévolution de la succession,
recueillent le capital décès.
- Le bénéfice de la fiscalité dérogatoire de l’assurance-vie est perdu.

4 – L’acceptation par le bénéficiaire


L’acceptation du bénéficiaire doit être matérialisée par le biais d’un écrit. Il pourra s’agir :
- Soit un avenant tripartite signé par le souscripteur, le bénéficiaire et l’assureur.
- Soit un acte authentique (acte notarié) ou sous seings privés intervenant entre le souscripteur et le
bénéficiaire acceptant. Cet acte sera notifié à la compagnie d’assurances.
L’acceptation du bénéficiaire emporte pour le souscripteur les conséquences suivantes :
- Interdiction de révoquer le bénéficiaire : La clause bénéficiaire acceptée devient irrévocable. Le
souscripteur ne peut plus la modifier.
- Interdiction de demander des rachats ou des avances

7
LES CLAUSES BENEFICIAIRES
Fiche de révision N° 5 Assurance-vie

1 – Les clauses bénéficiaires « standard »


Elles sont la plupart du temps pré-imprimées et le souscripteur n’a plus qu’à cocher la clause choisie.
→ Le conjoint
« Mon conjoint, non divorcé ni séparé de corps, et qui n’est pas engagé dans une instance en divorce
ou en séparation de corps à défaut … ».
C’est la personne qui aura la qualité de conjoint au moment du décès du souscripteur assuré, qui
percevra le capital décès.
→ Union libre
La désignation « Mon conjoint » est applicable uniquement au mariage et ne peut donc pas
concerner les couples soumis à un PACS ou ceux vivant en union libre. « Mon concubin » : ce mode
de désignation est peu approprié. Le concubinage n’est en effet pas un état juridique.
Il est préférable d’utiliser la désignation nominative.
→ Mes enfants nés ou à naître par égales parts
Le capital décès reviendra aux enfants vivants et conçus à l’époque du décès de l’assuré. La
représentation ne joue pas de plein droit en matière de désignation bénéficiaire d’un contrat
d’assurance-vie. Ainsi, si l’un des enfants est décédé avant le souscripteur-assuré, sa part dans le
capital décès n’ira pas à ses propres descendants mais aux autres bénéficiaires de premier rang.
→ Mes enfants, vivants ou représentés, par égales parts
Si la clause est libellée de cette façon, la règle de la représentation successorale s’appliquera.
→ « Mes héritiers »
Ils recevront le capital garanti en proportion de leurs parts héréditaires. Ce mode de désignation
n’est pas toujours approprié puisque l’on devra se référer à la dévolution de la succession

2 – Quelques clauses bénéficiaires spécifiques


→ La clause bénéficiaire démembrée
Dans une clause bénéficiaire démembrée, le souscripteur désigne :
- Un bénéficiaire en usufruit : le conjoint ou le partenaire lié par un Pacs
- Un ou plusieurs bénéficiaires en nue-propriété : l’enfant ou les enfants par égales parts.
Le démembrement de la clause bénéficiaire entraîne un démembrement du capital versé au décès
du souscripteur-assuré.
La sortie la plus courante est celle dite en « quasi-usufruit ». Le capital consistant, dans la plupart des
cas, en une somme d’argent, les dispositions de l’article 587 du Code Civil s’appliquent.
Le capital décès est versé entre les mains de l’usufruitier, le conjoint. Il en dispose comme il l’entend
sous réserve que la clause l’exonère de toutes les contraintes pesant sur un usufruitier.
Les enfants, bénéficiaires en nue-propriété, bénéficient d’une créance de restitution contre
l’usufruitier ou contre sa succession, exigible à l’extinction de l’usufruit.
→ La clause bénéficiaire a option
La clause bénéficiaire à option permet au bénéficiaire, le plus souvent le conjoint, de n’accepter
qu’une fraction et non plus forcément la totalité du capital présent sur le contrat. La part qui n’est
pas acceptée revient alors aux bénéficiaires de second rang.
Une grande souplesse est offerte au bénéficiaire pour adapter le périmètre de la transmission à ses
besoins effectifs lors du dénouement du contrat. Car ce besoin ne peut pas toujours être anticipé
avec précision avant le décès du souscripteur.
Cela permet également d’optimiser, si besoins, l’utilisation des abattements dont profitent les
bénéficiaires de second rang dans le cadre de l’utilisation de l’article 990 I du CGI (abattement global
de 152.500 euros par bénéficiaire non exonéré pour des versements avant 70 ans).

8
LA GESTION DU CONTRAT
Fiche de révision N° 6 Assurance-vie

Le souscripteur dispose d’un certain nombre de droits sur l’épargne acquise sur le contrat
d’assurance-vie.

1 – Les arbitrages
Lorsqu’il est titulaire d’un contrat d’assurance-vie en unités de compte ou d’un contrat multi-
supports, le souscripteur peut réaliser des arbitrages entre les différents supports proposés. Lorsqu’il
réalise un arbitrage, le souscripteur ne gère pas les supports d’investissement dont la propriété
appartient à l’assureur. Il modifie, avec l’accord de l’assureur et dans la limite permise par le contrat,
la répartition de son capital entre les unités de compte éligibles.
Les compagnies d’assurance proposent différentes clauses d’arbitrage automatique :
→ La sécurisa on des plus-values
L’option sécurisation des plus-values permet à l’épargnant de réaliser un arbitrage automatique vers
le fonds euros lorsque les unités de compte enregistrent un niveau de plus-values satisfaisant dont le
niveau sera prédéterminé par le souscripteur du contrat d’assurance vie.
→ La dynamisa on des plus-values
L’option dynamisation des plus-values est l’option inverse. Il s’agit d’investir les plus-values annuelles
enregistrées sur le fonds euros vers une unité de compte.
→ Les clauses de « stop loss »
Le stop-loss, ou la limitation des pertes, est un dispositif destiné à éviter des pertes trop importantes
sur les unités de compte. Son mécanisme repose sur une surveillance automatique du contrat. Pour
chaque unité de compte, un seuil de baisse est défini lors de la mise en place de l'option. Choisi par
l'assuré, il peut être fixé dans une fourchette allant de -5% à -20%. Une fois en place, le stop-loss
surveille automatiquement l'évolution de l'unité de compte. Si elle connaît une baisse supérieure au
seuil prédéfini, l'épargne investie sur cette unité de compte est alors automatiquement transférée
vers le fonds en euros.

2 – Les rachats
Il s’agit de la faculté pour le souscripteur de demander à la Compagnie le remboursement de son
épargne avant le dénouement du contrat. Le rachat peut être total (le souscripteur met fin de façon
anticipée à son contrat) ou partiel.
La faculté est attachée exclusivement à la personne du souscripteur qui peut seul l’exercer. Les
créanciers ne peuvent l’exercer à la place du souscripteur. La créance de rachat contre l’assureur est
donc insaisissable. Le droit de rachat ne peut pas non plus être exercé par le conjoint du
souscripteur, même commun en biens.
Par contre, la faculté de rachat est supprimée en cas d’acceptation de la clause bénéficiaire dans la
mesure où elle répond aux nouvelles règles.
Le règlement du rachat doit intervenir dans les deux mois de la demande formulée par le
souscripteur.

3 – Les avances
L’avance n’est pas un droit d’origine légale. Le souscripteur ne dispose de cette faculté que si
l’assureur y consent.
L’avance constitue une opération de prêt (par l’assureur au souscripteur), juridiquement distincte du
contrat d’assurance vie.
L’avance obéit à des règles précises
- Elle doit rester exceptionnelle.
- Elle atteint au maximum 80% pour un contrat en €, 60% pour un contrat en UC.

9
- Elle doit comporter un intérêt au moins égal au TME majoré des frais de gestion et de la
rémunération normale de l’assureur.
- Le remboursement est libre, mais il est recommandé de ne pas dépasser une durée de 3 ans,
renouvelable par tacite reconduction.
Pendant la durée de l’avance, le contrat continue à capitaliser.

4 – L’information annuelle
La compagnie doit fournir une information annuelle au souscripteur, portant notamment sur :
- Le montant de la valeur de rachat.
- Le rendement garanti et la participation aux bénéfices.
- Le taux moyen de rendement des actifs détenus en représentation des engagements.
- Pour les contrats en UC, les valeurs de ces UC et leur évolution annuelle depuis la souscription.

10
LE DENOUEMENT DU CONTRAT
Fiche de révision N° 7 Assurance-vie

Le décès de l’assuré entraîne le versement des capitaux-décès entre les mains du ou des bénéficiaires
désignés par le souscripteur.

1 – Une transmission dérogatoire au droit successoral


La transmission des capitaux relève du mécanisme de la stipulation pour autrui.
La transmission déroge au droit commun de la dévolution des successions et au régime des
libéralités. Elle est régie par le Code des Assurances dans ses articles L 132-12 et L 132-13.
L’article L.132-12 pose le caractère « hors succession » de l’assurance-vie.
« Le capital ou la rente stipulés payables lors du décès de l’assuré à un bénéficiaire déterminé ou à ses
héritiers ne font pas partie de la succession de l’assuré. Le bénéficiaire, quelque soit la forme ou la
date de sa désignation, est réputé y avoir eu seul droit à partir du jour du contrat, même si son
acceptation est postérieure à la mort de l’assuré. »
L’article L.132-13 déroge aux deux règles essentielles du droit civil relatives aux successions :
- Le rapport à succession par les successibles des biens qu’ils ont reçus par donation en avance sur
part successorale.
- Et à la réduction pour atteinte à la réserve.
« Le capital ou la rente payables au décès du contractant au bénéficiaire déterminé ne sont soumis ni
aux règles du rapport à succession, ni à celles de réduction pour atteinte à la réserve héréditaire du
contractant.
Ces règles ne s’appliquent pas non plus aux sommes versées par le contractant à titre de primes, à
moins que celles-ci n’aient été manifestement exagérées eu égard à ses facultés. »
L’assurance-vie permet d’aller plus loin que la limite traditionnelle du droit successoral.
Il existe, toutefois, une limite : Elle est posée par le deuxième alinéa de l’article L 132-13 du Code des
Assurances : Les primes manifestement exagérées
Les règles du droit successoral retrouvent néanmoins leur application lorsque les primes sont
manifestement exagérées, eu égard aux facultés du souscripteur.
Cette action n’est pas de plein droit. Elle nécessite :
- Qu’une action judiciaire soit intentée par les héritiers qui s’estiment lésés par la désignation
bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie souscrit par leur auteur.
- Et que les tribunaux fassent droit à leur demande.

2 – Le règlement des capitaux décès


→ La preuve de la qualité de bénéficiaire
Le bénéficiaire devra adresser un acte de décès et prouver sa qualité de bénéficiaire. Il n’y a pas de
délai spécifique.
Le fait pour le bénéficiaire d’aviser l’assureur vaut acceptation de sa part.
→ Le renonciation du bénéficiaire
La renonciation du bénéficiaire de premier rang. Elle entraîne le versement du capital aux
bénéficiaires de rang subséquent.
Le contrat se dénouera avec sa fiscalité d’origine.
→ Le délai de règlement
Le règlement des capitaux décès doit être effectué par l’assureur un mois après la réception de
l’intégralité des pièces.

3 – La recherche des contrats non réclamés


Les assureurs ont l’obligation de :
1 - Rechercher au sein de leur portefeuille les contrats d’assurance-vie répondant cumulativement
aux critères suivants :

11
- Provision mathématique supérieure à 2.000 €
- Assuré âgé de plus de 90 ans
- Absence de contact avec l’assuré pendant au moins 2 ans
2 - Avertir le bénéficiaire dans un délai de 30 jours une fois ce dernier identifié et ses coordonnées
trouvées.
3 - Consulter de façon systématique et annuelle le fichier d’accès aux données du répertoire national
des personnes physiques.

12
LES PRELEVEMENTS SOCIAUX
Fiche de révision N° 8 Assurance-vie

Les produits générés par les contrats d’assurance-vie sont soumis aux prélèvements sociaux. Les
modalités de perception varient selon les supports.

1 – Le taux des prélèvements sociaux


Le taux des prélèvements sociaux applicable aux produits générés par les contrats d’assurance-vie
est de 17,20%.

2 - Les contrats mono-supports libellés en Euros


Les prélèvements sociaux s’effectuent sur une base annuelle, le 31 Décembre de chaque année, sur
les produits annuels du contrat. Le taux de taxation est définitif.
En outre, au décès de l’assuré, les produits constatés du 1er Janvier au décès subissent les
prélèvements sociaux.

3 - Les contrats en unités de compte et les contrats multi-supports


Il y a lieu de distinguer :
→ Pendant la vie de l’assuré
- Sur le fonds Euros : Jusqu’au 1er Juillet 2011, les prélèvements sociaux n’étaient exigibles que
lorsqu’intervenait un rachat.
Depuis le 1er Juillet 2011, ils sont effectués au fil de l’eau, le 31 Décembre de chaque année. La
taxation intervient au taux en vigueur chaque 31 Décembre et est définitive.
- Sur les Unités de Compte : Les prélèvements sociaux ne sont exigibles que lorsqu’ intervient un
rachat. Ils portent sur la fraction imposable du rachat (Fiche 9).
→ Au décès de l’assuré
Le décès de l’assuré rend également exigibles les prélèvements sociaux qui n’ont pas été perçus
pendant sa vie. Cette disposition s’applique aux contrats dénoués depuis le 1er Janvier 2010, quelque
soit leur date de souscription.
L’assiette des prélèvements est constituée par le montant des produits acquis sur le contrat au jour
du décès.
Le taux applicable est celui en vigueur au jour du décès. Il est tenu compte des prélèvements sociaux
débités tous les ans sur le fonds euros du contrat, qui viennent en déduction.

13
LA FISCALITE DES RACHATS
Fiche de révision N° 9 Assurance-vie

Les rachats (totaux ou partiels) sur un contrat d’assurance-vie ou un contrat de capitalisation


donnent lieu à fiscalité, sauf différents cas d’exonération.

1 - Les exonérations
- Contrats souscrits avant le 1er Janvier 1983 : Les rachats sont totalement exonérés, quelle que soit
la date des versements sur ces contrats (y compris versements actuels).
Toutefois les produits attachés aux primes versées sur ces contrats depuis 2019 seront imposés au
prélèvement forfaitaire libératoire de 7,50%, après abattement de 4.600 ou 9.200 €. (voir ci-après
pour les conditions d’application).
- Exonérations tenant au souscripteur : Les rachats sont totalement exonérés de fiscalité, lorsqu’ils
sont consécutifs au licenciement du souscripteur, à sa mise en retraite anticipée ou à son invalidité
2ème ou 3ème catégorie, ainsi qu’à celle de son conjoint.

2 – La détermination de la fraction imposable d’un rachat


En procédant à un rachat, le souscripteur perçoit une somme totale qui se décompose en une partie
de prime, non imposable et une partie de produits, imposables.
Le produit imposé est égal à la différence entre le montant du rachat et le montant des primes
versées.
→ Rachat total
L’assiette d’imposition est constituée par l’ensemble des produits capitalisés, c’est-à-dire la
différence entre les sommes versées par l’entreprise d’assurance et le montant cumulé des primes,
frais d’entrée compris.
→ Rachat partiel
L’assiette d’imposition est déterminée selon la formule suivante :
Montant du rachat partiel - [Montant du rachat partiel X Total des primes versées à la date du
rachat / Valeur de rachat totale à la date du rachat]
Exemple : Prime versée : 160.000 € (frais 4%). Montant du rachat : 20.000 €. Valeur de rachat du
contrat : 186.700 €
Assiette d’imposition : 20.000 – (20.000 X 160.000 / 186.700) → 20.000 – 17.140 = 2.860 €

3 – Les modalités d’imposition


Les modalités d’imposition sont différentes selon la date de versement des primes.
→ Fraction imposable correspondant à des primes versées avant le 26 Septembre 1997
Aucune fiscalité n’est exigible, le contrat ayant plus de 8 ans.
→ Fraction imposable correspondant à des primes versées entre le 26 Septembre 1997 et le 26
Septembre 2017
- Période antérieure à 8 ans
Les produits imposables, tels que déterminés précédemment, sont, en principe soumis au barème
progressif de l’impôt sur le revenu dans les conditions de droit commun.
Toutefois, le redevable peut opter pour un prélèvement forfaitaire libératoire dont le taux varie
selon la date à laquelle le rachat a été effectué par rapport à la souscription :
- 35% si le rachat intervient dans les 4 premières années,
- 15% si le rachat intervient entre la 4ème et la 8ème année.
- Période postérieure à 8 ans
Les produits imposables, tels que déterminés précédemment, bénéficient d’un abattement annuel,
dont le montant varie selon la composition du foyer fiscal du souscripteur : 4.600 € pour une
personne seule ou 9.200 € pour un couple soumis à imposition commune.

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Le solde est, en principe, soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu dans les conditions de
droit commun. Toutefois, le redevable peut opter pour un prélèvement forfaitaire libératoire au taux
de 7,50%

→ Fraction imposable correspondant à des primes versées après le 26 Septembre 2017


- Produits relatifs à des primes versées jusqu’au 26 Septembre 2017 :
Le dispositif d’imposition décrit ci-dessus reste applicable.
- Produits relatifs à des primes versées après le 26 Septembre 2017 :
La fraction imposable fait l’objet d’un prélèvement forfaitaire dont le montant varie selon le
montant total des primes versées par l’assuré sur l’ensemble de ses contrats au 31 Décembre de
l’année qui précède la perception des produits.
Montant des primes inférieur à 150.000 €
- 12,80% si le contrat a moins de 8 ans
- 7,50% si le contrat a plus de 8 ans
Montant des encours primes supérieur à 150.000 €
- 12,80% quelle que soit l’antériorité du contrat.

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LA FISCALITE DU DENOUEMENT PAR DECES
Fiche de révision N° 10 Assurance-vie

La délivrance des capitaux-décès par le biais d’un contrat d’assurance-vie bénéficie d‘un régime fiscal
spécifique et particulièrement avantageux.
Il existe un certain nombre d’exonérations totales et une distinction doit être opérée entre les
capitaux correspondant à des primes versés avant ou après 70 ans.

1 – Les exonérations totales


Deux situations d’exonération totale sans conditions :
→ Les contrats alimentés avant le 20 Novembre 1991
Les capitaux décès correspondant à des versements effectués avant le 20 Novembre 1991 sont
totalement exonérés, quelque soit l’âge du souscripteur au moment du versement des primes.
→ Les bénéficiaires exonérés
Certains bénéficiaires sont totalement exonérés de taxation, sans aucune restriction : le conjoint
survivant, le partenaire lié par un Pacs et, sous certaines conditions, les frères et sœurs.

2 – Primes versées avant l’âge de 70 ans


Pour les capitaux-décès correspondant à des primes versées avant l’âge de 70 ans, il y a lieu de
distinguer selon la date de souscription du contrat et la (ou les) date(s) de versement des primes :
→ Primes versées avant le 13 Octobre 1998
Les capitaux versés au(x) bénéficiaire(s) sont totalement exonérés, sans aucune limitation de
montant.
→ Primes versées après le 13 Octobre 1998
La fiscalité applicable aux capitaux-décès est déterminée en application de l’article 990i du CGI.
- Base de taxation : Capital net de prélèvements sociaux versé à chaque bénéficiaire.
- Abattement : 152.500 € par bénéficiaire
- Taxation : La taxation intervient à taux forfaitaire, quelque soit le lien de parenté, ou l’absence de
lien de parenté, entre l’assuré et le bénéficiaire : 20% jusqu’à 700.000 € et 31,25% au-dessus.
Régime particulier : Pour les contrats Vie-Génération, il est appliqué en premier un abattement de
20% sur les capitaux décès revenant à chaque bénéficiaire.

3 – Primes versées après l’âge de 70 ans


Il y a lieu de distinguer selon la date ou les dates de versement des primes :
→ Primes versées avant le 20 Novembre 1991
Les capitaux versés au(x) bénéficiaire(s) sont totalement exonérés, sans aucune limitation de
montant.
→ Primes versées après le 20 Novembre 1991
La fiscalité applicable aux capitaux-décès est déterminée en application de l’article 757B du CGI.
- Base de taxation : Ensemble des primes versées après l’âge de 70 ans (Les produits sont exonérés).
- Abattement : 30.500 € tous bénéficiaires confondus. Si l’un des bénéficiaires est totalement
exonéré (conjoint, partenaire Pacs), l’abattement profite en totalité aux autres bénéficiaires.
- Taxation : Application de la fiscalité successorale de droit commun, en fonction du lien de parenté,
ou l’absence de lien de parenté, entre l’assuré et le bénéficiaire.
Régime particulier : Versements après 70 ans sur un contrat ouvert avant le 20 Novembre 1991.
Les capitaux décès correspondant à des primes versées avant le 13 Octobre 1998 sont totalement
exonérés. Ceux correspondant à des primes versées après le 13 Octobre 1998 sont soumis à la
fiscalité de l’article 990i CGI (assurés de moins de 70 ans).

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