Les Réglementations, Les Normes Et Les Référentiels Concernant Les Vibrations Et Leur Mesurage

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 5

Spécial « Vibrations dans les bâtiments »

Les réglementations, les normes


et les référentiels concernant
les vibrations et leur mesurage

Michel Villot Résumé


CSTB Cet article présente, de manière simplifiée et non exhaustive, les réglementations,
Département Acoustique et Éclairage normes et référentiels concernant les vibrations et leur mesurage dans les
24, rue Joseph Fourier
bâtiments, que les documents soient français, provenant d’autres pays européens
38400 Saint Martin d’Hères
ou internationaux, et en mettant en évidence leur contenu technique. Un rapport
Tél : 04 76 76 25 25 5

E-mail : [email protected] d’étude beaucoup plus détaillé, rédigé par le CSTB pour le Ministère de l’écologie,
du développement durable, des transports et du logement (MEDDTL) est donné en
référence [1]. Les types de vibrations considérés dans cet article sont les vibrations
environnementales comme les vibrations générées par les transports terrestres ou
les vibrations de chantier (sismique et explosions de type tirs de mines exclues), et
les vibrations provenant de sources internes au bâtiment (équipements), vibrations
à la marche exclues. Cet article parle des textes existants mais donne aussi des
informations sur les principaux travaux menés actuellement par les groupes de
normalisation, en particulier au niveau français.

Les textes existants faut éviter les modes propres des éléments sur lesquels
les capteurs sont fixés.
Pour traiter d’une source de vibration et d’un effet parti- La quantité pertinente est «la vitesse particulaire» en mm/s
culier, il est nécessaire de connaître la méthode de mesu- (enregistrement temporel de 4 à 150 Hz pour des ampli-
rage, la quantité physique pertinente à mettre en rela- tudes de 0,1 mm/s à 50 mm/s).
tion avec l’effet considéré et cette relation entre quantité La configuration sol-bâtiment est catégorisée avec des
physique et effet, de manière à pouvoir fixer des seuils à catégories de construction (suivant leur vulnérabilité), des
ne pas dépasser. Toutes ces informations figurent dans catégories de fondation et des types de terrains.
les textes réglementaires et normatifs existants ; nous Pour un «contrôle» réglementaire, ces classes sont regrou-
allons essayer de les synthétiser. pées en 3 ensembles (constructions résistantes, sensi-
bles et très sensibles) ayant chacun ses propres seuils,
Cette section traite d’abord : comme le montre le tableau suivant. Notons que les seuils
- des sources assez fortes et susceptibles d’endomma- dépendent de la bande de fréquence considérée et du
ger les structures des bâtiments environnants, comme les type de vibrations (continues ou impulsionnelles). Pour
vibrations de chantier de construction ou démolition, des bâtiments modernes («résistants») l’ordre de gran-
- puis des sources en général plus faibles mais suscep- deur de seuil est d’une dizaine de mm/s.
tibles de gêner les personnes comme les vibrations des
transports terrestres.

Sources susceptibles d’endommager les structures


 Cas français
Il y a un cadre réglementaire et normatif en France sur
le sujet avec une loi (1976) relative aux installations clas-
sées (usines, ateliers, chantiers…) et qui définit les dispo-
sitions auxquelles sont soumises ces installations et une
circulaire (1986) qui précise les règles techniques relati-
ves aux méthodes de mesurage et à l’évaluation des effets
sur les constructions.
Le mesurage des vibrations est effectué dans les 3 direc-
tions ; la position n’est pas définie précisément, mais il Tabl. 1 : Valeurs limites de la vitesse particulaire (en mm/s)
Spécial « Vibrations dans les bâtiments » Les réglementations, les normes et les référentiels concernant les vibrations et leur mesurage

Remarques laboratoire de la puissance structurale de l’équipement sur


- les règles techniques sur le mesurage sont reprises une paroi lourde de référence, et la norme EN 12354-5 qui
dans la norme française récente NF E 90-020 :2007 (voir estime le bruit solidien rayonné sur site à partir de cette
section suivante). puissance de référence.
- il existe une norme ISO 4866 : 1990 sur le même sujet, Les deux groupes travaillent actuellement aux installations
postérieure à la circulaire de 1986 et qui a repris le même d’équipement sur structures légères à ossature et à la trans-
type d’approche. mission du bruit solidien dans ce type de structure.
- L’aspect «effet sur les personnes» est curieusement
mentionné dans la circulaire de 1986 par la phrase suivante :
«En règle générale, on observe que, lorsque l’étude séis-  Les sources externes au bâtiment
mique a réglé le problème de la sécurité des construc- Ces sources, comme les vibrations générées par les trans-
tions, celui des autres nuisances des occupants de ces ports terrestres et le ferroviaire en particulier, sont suscep-
constructions se trouve résolu». tibles de générer dans les bâtiments des niveaux vibratoi-
res perceptibles corporellement et auditivement.
 Autres exemples européens
Il existe des normes nationales relatives aux vibrations Le cadre réglementaire et normatif existant français rela-
6
et leurs effets sur les structures dans de nombreux pays tif à l’effet des vibrations sur les personnes est d’abord
européens : citons en particulier l’Allemagne (DIN 4150- présenté puis, au vu des manques, les réponses données
3:1999), le Royaume Uni (BS 7385-2:1993) et la Norvège par les textes internationaux ISO et nationaux de certains
(NS 8141:2004) ; tous s’accordent sur l’utilisation de la pays d’Europe plus en avance sont analysés.
vitesse particulaire non pondérée (valeur crête) mesurée
sur un élément porteur proche des fondations. Le cas français
Il n’y a pas de réglementation française traitant de l’effet
Sources susceptibles de gêner les personnes des vibrations environnementales sur les personnes et le
Toutes les sources de vibration sont susceptibles de gêner seul texte normatif qui pourrait apporter des réponses
les personnes. Il est intéressant à ce niveau de séparer est la norme NF E 90-020 : 2007, très générale comme
les sources internes aux bâtiments de type équipements le montre son titre : «Vibrations et chocs mécaniques -
comme les ascenseurs, les conduits d’évacuation d’eau, Méthode de mesurage et d’évaluation des réponses des
qui en général ne génèrent pas de niveaux vibratoires constructions, des matériels sensibles et des occupants».
perceptibles corporellement, mais génèrent du bruit soli- Concernant les effets des vibrations sur les personnes, la
dien, des sources externes (transport terrestre ou chan- norme donne des informations sur la méthode de mesu-
tier) plus puissantes. rage (mesure des vibrations sur les planchers, là où les
Pour fixer les idées, l’ordre de grandeur de seuil de percep- niveaux sont maximaux, intervalles de mesurage…) et
tion corporelle d’un individu est de 0,1 mm/s (Lv = 66 surtout sur le traitement de signal (filtrage 1/3 octave,
dB en niveau de vitesse réf. 5.10 -8m/s) alors qu’un bruit calcul FFT, calcul de valeurs rms, pondération fréquen-
solidien d’une vingtaine de dB(A) dans un local (percepti- tielle), mais ne donne aucune indication sur les descrip-
ble la nuit) correspond à des niveaux vibratoires de dalle teurs d’exposition à utiliser et aucune valeur seuil.
béton de l’ordre de 45 dBlin, donc d’une vingtaine de dB Il faut donc rechercher des réponses au niveau interna-
plus faibles que le seuil de perception. Notons que les tional (norme ISO) et dans les pays plus avancés comme
seuils relatifs à des dommages potentiels aux structures l’Allemagne, le Royaume Uni...
«résistantes» présentés plus haut étaient plutôt de l’or-
dre de 10 mm/s, soit un facteur 100 en amplitude par Les textes ISO «primaires»
rapport au seuil de perception corporel des vibrations Ces textes sont dits «primaires» car ils définissent les gran-
(soit 40 dB au dessus). deurs qui sont ensuite reprises par les normes nationa-
les des pays. Deux normes sont d’importance : ISO 2631-
 Les sources internes au bâtiment 1:1997 et ISO 2631-2:2003.
Les équipements de bâtiments d’habitation sont soumis à
la Réglementation Acoustique française (2001) qui impose La norme ISO 2631-1:1997 donne des spécifications
des limites en bruit d’équipement (bruits aérien et solidien générales :
cumulés) de 30 dB(A) dans les pièces principales des loge-
ments (chambres et séjour) et 35 dB(A) dans les cuisines. - grandeur de base : valeur rms sur la durée de mesurage
Cette réglementation est purement acoustique, mais inclut de l’accélération pondéré :
les bruits solidiens ; les vibrations en sont exclues.
L’aspect normatif concernant la caractérisation aérienne et
structurale en laboratoire de ces équipements et la prédic-
tion des niveaux de bruits aérien et solidien qu’ils génèrent
sur site est traité au niveau européen par le CEN/TC126
(Building Acoustics) via deux groupes de travail actifs : - calcul de aw,rms :
CEN/TC126/WG2 pour la prédiction du bruit sur site (CSTB - spectre 1/3 octave de valeurs rms non pondérées
membre) et CEN/TC126/WG7 pour la caractérisation en de l’accélération (en général en dB)
laboratoire (CSTB animateur). - pondération 1/3 octave des spectres (pondéra-
Deux normes sont sorties récemment en 2009 et concer- tion donnée en linéaire et en dB dans l’ISO 2631-1)
nent les installations d’équipement sur structures lourdes : - calcul de aw,rms (en linéaire ou en dB) par somme
la norme EN 15657-1 qui traite de la caractérisation en énergétique des valeurs pondérées par 1/3 octave.
Les réglementations, les normes et les référentiels concernant les vibrations et leur mesurage

Spécial « Vibrations dans les bâtiments »


Dans le cas particulier de signaux avec facteur de crête élevé, - la norme donne des valeurs limites (exprimées en VDV) à
deux méthodes complémentaires sont proposées : ne pas dépasser pour les bâtiments d’habitation en séparant
jour (VDVjour ; t=16 h, de 6 à 22 h)) et nuit (VDVnuit ; t=8 h, de
- méthode complémentaire #1 : valeur rms glissante 22 à 6 h) ; à noter l’aspect probabiliste avec pour chaque
et recherche d’un maximum de vibration transitoire sur la cas, 3 valeurs limites croissantes correspondant à 3 caté-
durée de mesurage ; intégration exponentielle possible gories de réaction (respectivement «faible probabilité de
plaintes», «plaintes possibles» et «plaintes probables»)

MTW=max [aw,rms (t)] Remarque : une étude perceptive sur site à grande échelle
et relative aux vibrations ferroviaires est en cours, suppor-
tée financièrement par le DEFRA (Ministère de l’environ-
- méthode complémentaire # 2 : calcul de la racine nement anglais).
quatrième de la dose vibratoire (VDV)
Cas de l’Allemagne : norme DIN 4150-2:2001

(valeur de dose vibratoire) Tout d’abord une remarque sur la DIN 4150-1 : c’est un guide
7
très sommaire sur la prédiction des vibrations ; notons
que de nombreux exemples de signaux vibratoires au sol
La norme ISO 2631-2:2003 a pour domaine d’applica- (signaux temporels et spectres en fréquence) pour diffé-
tion les vibrations dans les bâtiments (1Hz-80 Hz) avec rentes sources vibratoires sont donnés en annexe.
les spécifications suivantes :
Les spécifications de la DIN 4150-2 sont les suivantes :
- emplacement de mesurage : là où la plus forte ampli-
tude de vibration pondérée est mesurée (dalle près du - vibrations dans les bâtiments limitées à la bande
centre dans le cas très fréquent de vibrations verticales 1 Hz-80 Hz ;
dominantes) ; - la grandeur de base est la valeur rms glissante (intégra-
- recommandation de la pondération wm en fréquence tion exponentielle avec temps d’intégration de 0,125 s,
donnée en linéaire et en dB, la même quelle que soit la constante Fast) de la vitesse vibratoire KBF(t) pondérée
direction de mesure et quelle que soit la position de la suivant DIN 45669-1 ; la procédure est semblable à l’ISO
personne ; 2631-1 (méthode complémentaire #1) appliquée à la vitesse
- annexe B informative : il est conseillé de mesurer aussi le vibratoire ; les pondérations sont cohérentes avec les
bruit solidien (emplacement où son effet est gênant) mais pondérations en accélération w de l’ISO 2631-1:1997 ;
aucun descripteur d’exposition n’est proposé ; - le maximum de vitesse vibratoire est recherché avec
- aucune valeur limite n’est donnée (mais donnée dans la des règles particulières ;
version précédente de 1989), montrant clairement que - la période d’évaluation Tr est séparée en jour/nuit (mêmes
les seuils doivent être définis au niveau des pays. bornes que la BS 6472-1) ; des périodes de repos peuvent
être prises en compte (semaine : de 6 à 7 h le matin et de
Quatre exemples de cadre normatif et réglementaire en 19 à 22 h le soir ; le dimanche : de 6 à 22 h) ;
Europe - l’indice final KBFTr est calculé sur une période d’évaluation Tr
Cette section montre comment quatre pays européens avec différentes expositions vibratoires (de durées Tej ) :
(l’Allemagne, le Royaume Uni, la Norvège et la Suisse) ont
construit leur propre norme à partir des normes «primai-
res» ISO. Un point commun : ces quatre pays utilisent
tous, les méthodes complémentaires proposées par
l’ISO 2631-1.
- des périodes de repos peuvent être prises en compte
Cas du Royaume Uni : norme BS 6472-1:2008 (avec Te1 temps d’exposition hors période de repos, et Te2
temps d’exposition pendant la période de repos ;
Les spécifications sont les suivantes :

- utilisation de pondérations wb pour mouvement vertical


et wd pour mouvement horizontal, différentes de la pondé-
ration wm de la 2631-2 ;
- utilisation de la grandeur VDV (voir définition ISO 2631-1), - la norme donne des valeurs limites à ne pas dépasser pour
mesurée séparément le jour ou la nuit ; la grandeur VDV différents types de bâtiment et avec séparation jour/nuit.
dépend beaucoup plus de l’amplitude vibratoire que de
la durée d’exposition. La grandeur de base est donc l’ac- Cas de la Norvège : norme NS 8176 : 2005
célération ;
- dans le cas de vibrations continues avec facteur de crête Ce cas est intéressant pour plusieurs raisons.
pas trop élevé, la valeur de dose vibratoire VDV peut être
estimée à partir de l’accélération rms pondérée aw,rms - la norme concerne les vibrations dans les bâtiments
calculée sur une durée t d’exposition par : générées par les transports terrestres (le ferroviaire et
les poids lourds supérieurs à 3,5 t) et limitées à la bande
eVDV=1,4. aw,rms . t0.25 0,5-160 Hz ;
Spécial « Vibrations dans les bâtiments » Les réglementations, les normes et les référentiels concernant les vibrations et leur mesurage

- la grandeur de base est comme en Allemagne, une - valeurs limites données pour deux zones (habitations et
valeur rms glissante (mais avec temps d’intégration de mixtes), en séparant jour/nuit, et en séparant bâtiments
1s, constante Slow) ; soit l’accélération aw,rms (t), soit la neufs et existants ;
vitesse vibratoire v w,rms (t) (méthode complémentaire #1 - indicateurs :
de l’ISO 2631-1), pondérées selon la norme ISO 2631- - de jour : Leq 16 h (6-22 h) en dB(A)
2:2003 (pondération wm ) peuvent être utilisées ; la courbe - de nuit : Leq 1 h pour chaque heure nocturne de
de pondération en vitesse wm, correspondant à la courbe 22 à 6 h et valeur max de ces huit valeurs horaires.
de pondération en accélération de l’ISO 2631-2 est donné
en annexe D de la norme norvégienne (avec les valeurs en Remarques
1/3 octave du filtre, données en linéaire et en dB). Les seuils donnés semblent hauts : exemple : Leq 1 h de
- l’indicateur final est calculé d’une manière statistique : 25 dB(A) la nuit en habitation pour du neuf ; 4 passages
de train de 10 s avec des niveaux de passage d’environ
- identification du maximum (v w,max,j ) de la vitesse 45 dB(A) satisfont l’exigence (alors que le seuil des bruits
pondérée v w,rms,j (t) pour chaque passage j de train ou d’équipement en France est de 30 dB(A)).
poids lourds Aucune référence n’est faite à une norme de mesure de
- calcul de la valeur moyenne et de l’écart bruit et aucune recommandation n’est donné sur sa mesure
8
type des vw,max,j pour 15 passages (alors que le bruit solidien ferroviaire est du bruit basses
- calcul d’une valeur statistique maximum : fréquences en général en dessous de 100 Hz et qu’il peut
être combiné avec du bruit aérien, en particulier dans le
cas de voies ferrées en surface)

- la norme donne des valeurs limites pour les bâtiments Travaux en cours et perspectives
d’habitation exprimées soit en vitesse v w,95, soit en accé-
lération aw,95 ; 4 classes de confort décroissant sont L’étude effectuée par le CSTB pour le MEDDTL, donnée en
utilisées de A à D ; la classe C correspond au minimum référence [1] a été effectuée en 2007 et avait pour but de
acceptable pour des bâtiments neufs (avec environ 15% faire le point sur les cadres normatifs et réglementaires
de résidents susceptibles d’être gênés) et la classe D au existants concernant les vibrations. Depuis, le groupe de
minimum acceptable pour des bâtiments existants (avec normalisation AFNOR S30MI a été mandaté par le MEDDTL
environ 25% de résidents susceptibles d’être gênés), pour faire le point sur les indicateurs de bruit et de vibra-
permise uniquement si les coûts d’amélioration pour passer tions, les grouper par famille et surtout donner un avis sur
en classe C sont prohibitifs. leur pertinence à décrire les effets du bruit et des vibra-
- à noter l’aspect également probabiliste de la relation entre tions sur les personnes. Ce travail est en cours ; notons
exposition vibratoire et effet sur les personnes comme la difficulté d’identifier et analyser les études perceptives
le schématise la figure 1. Les courbes utilisées ont été sur site et en laboratoire qui doivent montrer la pertinence
établies à partir d’une enquête perceptive sur site à grande de ces indicateurs. Certaines études perceptives n’ont
échelle ; pour des raisons de coût, il semble que beau- jamais été faites en France : par exemple les études rela-
coup de niveaux vibratoires aient été estimés par calcul tives aux vibrations et bruits générés par les transports
à partir de points de référence mesurés. ferroviaires de surface. De toute façon, une réglementa-
tion doit prendre en compte les spécificités des bâtiments
et résidents d’un pays et il semble donc que des études
perceptives doivent être effectuées.

Un projet européen sur 3 ans (projet RIVAS) vient d’être


accepté par la CE et concerne les dispositifs d’atténuation
des vibrations ferroviaires à la source. Ce projet rassem-
ble certaines compagnies ferroviaires (SNCF, RATP, DB,
SBB …), les constructeurs de véhicules (ALSTOM et
BOMBARDIER inclus) et d’infrastructures ferroviaires (l’en-
treprise française SATEBA est partenaire), et des centres
de recherche, dont le CSTB. Le rôle du CSTB est, en utili-
Fig. 1 : Relation type entre exposition vibratoire sant ce qu’il existe de mieux en Europe (9 pays partici-
et effet sur les personnes pent au projet), mais sans rien développer, d’exprimer les
performances des dispositifs développés dans le projet
en termes de diminution des expositions vibratoire et
Cas de la Suisse : Directive OFEFP (1999) sonore (bruit solidien) dans des bâtiments types (confi-
gurations types sol, fondations, bâtiment, distance à la
Cette directive concerne les vibrations générées dans les voie) et de diminution de la gêne associée. On devrait donc
bâtiments par le transport ferroviaire. disposer à la fin du projet d’un outil opérationnel permet-
L’évaluation des vibrations est effectuée selon la DIN tant de passer des niveaux vibratoires au sol en champ
4150-2 : 1999. libre proche des voies ferrées à l’exposition vibratoire
et sonore des personnes dans des configurations types
La Suisse est l’un des rares pays à considérer le bruit soli- sol bâtiment ; cet outil sera, bien sûr, précieux pour les
dien ferroviaire avec les spécifications suivantes : études d’impact.
Les réglementations, les normes et les référentiels concernant les vibrations et leur mesurage

Spécial « Vibrations dans les bâtiments »


[2] Norme NF E 90-020 : 2007, Vibrations et chocs mécaniques ; Méthode
Une autre action en cours est celle de la commission de mesurage et d’évaluation des réponses des constructions, des matériels
AFNOR E90A dont l’un des rôles importants est de suivre sensibles et des occupants
les travaux du comité technique ISO/TC108 (Vibrations [3] Norme ISO 4866 : 1990, Vibrations et chocs mécaniques ; Vibrations des
et chocs mécaniques), et en particulier les travaux du bâtiments ; Lignes directrices pour le mesurage des vibrations et évaluation de
leurs effets sur les bâtiments
groupe de travail ISO/TC108/SC2/WG8 relatif aux vibra-
tions et bruits initiés au sol dus à des lignes ferroviaires. [4] Norme EN 15657-1 : 2009, Propriétés acoustiques des éléments de
construction et des bâtiments ; Mesurage en laboratoire des bruits aériens et
Ce groupe a déjà publié la norme 14 837-1 donnant des structuraux des équipements de bâtiment ; Partie 1 : Cas simplifié où la mobilité
de l’équipement est beaucoup plus élevée que celle du récepteur
directives générales sur ce problème et devrait publier
dans le futur des normes sur tous les aspects nécessai- [5] Norme EN 12354-5 : 2009, Acoustique du bâtiment ; Calcul de la
performance acoustique des bâtiments à partir de la performance acoustique
res à une étude d’impact ferroviaire : en particulier les des éléments ; Partie 5 : bruit émis par les installations et équipements
modèles de prédiction (partie 2), le mesurage (partie techniques

3), les critères d’évaluation (partie 4) et les dispositifs [6] Norme ISO 2631-1 : 1997, Vibrations et chocs mécaniques ; Evaluation
d’atténuation (partie 5). Le CSTB et la RATP sont (depuis de l’exposition des individus à des vibrations globales du corps ; Partie 1 :
Spécifications générales
peu) membres actifs de cette commission.
[7] Norme ISO 2631-2 : 2003, Vibrations et chocs mécaniques ; Evaluation
de l’exposition des individus à des vibrations globales du corps ; Partie 2 :
Peu de choses ont été dites sur les vibrations de chan- Vibrations dans les bâtiments (1 Hz à 80 Hz)
9
tier, qui il est vrai, sont des sources non permanentes. Il [8] Standard BS 6472-1 : 2008, Guide to evaluation of human exposure to
n’y a pas à notre connaissance d’action particulière sur vibration in buildings ; Part 1 : Vibration sources other than blasting

ce sujet au niveau prénormatif qui aborderait l’aspect [9] Standard DIN 4150-2 : 2001, (E) Structural vibration ; Part 2 : Human
perceptif et des aspects techniques tels que la prédiction exposure to vibration in buildings

des niveaux dans les bâtiments environnants et la carac- [10] Standard NS 8176 : 2005, (E) Vibration and shock ; Measurement of
vibration in buildings from land based transport and guidance to evaluation of its
térisation des sources (battage de pieux par exemple). effects on human beings

[11] Directive suisse OFEFP (Office Fédéral de l’Environnement) : 1999, Directive


pour l’évaluation des vibrations et du bruit solidien des installations de transport
Références bibliographiques sur rails (EVBSR)

[1] Elias P., Taillefer N., Villot M. et Weiss N., Protection contre les vibrations [12] Norme ISO 14837-1 : 2005, Vibrations mécaniques ; Vibrations et bruits
environnementales, le cas français , Etude CSTB pour le MEDDTL, 2007 initiés au sol dus à des lignes ferroviaires ; Partie 1 : Directives générales

Vous aimerez peut-être aussi