CCP 2021 MP M2 Corrige
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FILIERE MP
MATHEMATIQUES 2
EXERCICE
Q1. On sait que pour toute A = (ai,j )16i,j6n ∈ Mn (R) et B = (bi,j )16i,j6n ∈ Mn (R),
X
hA, Bi = ai,j bi,j .
16i,j6n
La base canonique de Mn (R) est orthonormée pour le produit scalaire usuel et donc
⊥ ⊥
⊥
Dn (R)⊥ = Vect (Ei,i )16i6n = (Ei,i )16i6n = Vect (Ei,j )16i,j6n, i6=j .
0 a1,2 ... a1,n
.. .. ..
⊥
a2,1 . . .
Donc, Dn (R) est l’ensemble des matrices de la forme
.
.
.. .. ..
. . an−1,n
an,1 ... an−1,n 0
X−3 0 −8
X−3 −8
χA = det (XI3 − A) = −3 X+1 −6 = (X + 1)
2 X+5
2 0 X+5
= (X + 1) X2 + 2X + 1 = (X + 1)3 .
3
D’après le théorème de Cayley-Hamilton, (A + I3 ) = χA (A) = 0. Soient alors D = −I3 et N = A + I3 .
D + N = A. Ensuite, D est diagonalisable dans M3 (R) car diagonale et d’autre part, N est nilpotente car N3 = 03 . Enfin,
−I3 commute avec toute matrice et donc D et N commutent.
Donc,
5 0 8
exp(A) = e−1 I3 × (A + 2I3 ) = e−1 (A + 2I3 ) = e−1 3 1 6 .
−2 0 −3
Q6. Soit P = X(X − 1). P A2 = A2 A2 − In = A2 (A − In ) × (A − In ) = 0n . Donc, le polynôme P est annulateur de
A2 . Puisque P est scindé sur R à racines simples, la matrice A2 est diagonalisable dans Mn (R). Posons alors D = A2 et
N = A − A2 .
•D + N = A2 + A − A2 = A.
•D est diagonalisable dans M3 (R).
2 2
•N2 = A − A2 = A2 (In − A) = P(A) × (A − In ) = 0n et donc, N est nilpotente d’indice inférieur ou égal à 2.
•Puisque deux polynômes en A commutent, les matrices D et N commutent.
Donc, le couple de la décomposition de Dunford de la matrice A est A2 , A − A2 .
X−3 1 −1
χA = −2 X −1 = (X − 3)(X(X − 2) + 1) + 2(X − 2 + 1) − (X − 1) = (X − 3)(X − 1)2 + (X − 1)
−1 1 X−2
= (X − 1)((X − 1)(X − 3) + 1) = (X − 1) X2 − 4X + 4 = (X − 1)(X − 2)2 .
1 −1 1
dim (Ker (A − 2I3 )) = 3 − rg (A − 2I3 ) = 3 − rg 2 −2 1
1 −1 0
= 3 − 2 (car (C1 , C3 ) est libre et C2 = −C1 )
= 1.
L’ordre de multiplicité de la valeur propre 2 n’est pas égal à la dimension du sous-espace propre associé. On sait alors que
A n’est pas diagonalisable.
χu = χA = (X − 1)(X − 2)2 est un polynôme annulateur de u d’après le théorème de Cayley-Hamilton. Puisque les
polynômes X − 1 et (X − 2)2 sont premiers entre eux car sans racine commune dans C, le théorème de décomposition des
noyaux permet d’affirmer que
2
E = Ker (u − Id) ⊕ Ker (u − 2Id) .
2x − y + z = 0
2x − y + z = 0 x = 0 ((I) − (II))
(x, y, z) ∈ E1 (u) ⇔ 2x − y + z = 0 ⇔ ⇔
x−y+z=0 −y + z = 0
x−y+z=0
x=0
⇔ .
z=y
Donc, Ker(u − Id) = Vect (e1 ) où e1 = (0, 1, 1).
Soit (x, y, z) ∈ R3 .
x−y+z=0
y=x
(x, y, z) ∈ E2 (u) ⇔ 2x − 2y + z = 0 ⇔ .
z=0
x−y=0
Donc, Ker(u − 2Id) = Vect (e2 ) où e2 = (1, 1, 0).
1 −1 1 1 −1 1 0 0 0
2
(A − 2I3 ) = 2 −2 1 2 −2 1 = −1 1 0 . Donc, Ker (u − 2Id)2 est le plan d’équation
1 −1 0 1 −1 0 −1 1 0
−x + y = 0. Le vecteur e2 est dans ce plan. Le vecteur e3 = (0, 0, 1) est un vecteur de ce plan non colinéaire à e2 . Donc,
(e2 , e3 ) est une base du plan Ker (u − 2Id)2 .
0 1 0
La matrice de la famille B = (e1 , e2 , e3 ) dans la base canonique B0 = (i, j, k) de R3 est P = 1 1 0 .
1 0 1
0 1
det(P) = 1 × = −1 6= 0 et donc B est une base de R3 .
1 1
Par construction, u (e1 ) = e1 , u (e2 ) = 2e2 . Enfin, la dernière colonne de A fournit u (e3 ) = u(k) = i + j + 2k = e2 + 2e3 .
Donc,
1 0 0
B = MatB (u) = 0 2 1 .
0 0 2
Q9. Posons D ′ = diag(1, 2, 2) et N ′ = E2,3 de sorte B = D ′ + N ′ où D ′ est diagonale, N ′ est nilpotente (d’indice 2). Un
calcul par blocs montre que D ′ et N ′ commutent. On pose alors D = PD ′ P−1 et N = PN ′ P−1 . Les formules de changement
de bases fournissent
Si x ∈ Ker(u − Id), p(x) = (u − 2Id)((u − 2id)(x)) = (u − 2id)(−x) = −(−x) = x = p ′ (x) et si x ∈ Ker (u − 2Id)2 ,
p(x) = 0 = p ′ (x).
Ainsi, l’endomorphisme p coïncide avec la projection p ′ sur les deux sous-espaces supplémentaires Ker(u − Id) et
Ker (u − 2id) . On en déduit que p = p ′ . p est donc la projection
2
sur Ker(u − Id) parallèlement à Ker (u − 2id)2 .
Enfin, puisque q = Id − p, q est la projection sur Ker (u − 2id)2 parallèlement à Ker(u − Id) .
Q12. d = p + 2q = Id + q(= −u2 + 4u − 2Id). q (e1 ) = 0, q (e2 ) = e2 et q (e3 ) = e3 . Donc, u (e1 ) = e1 , u (e2 ) = 2e2 et
u (e3 ) = 2e3 . La matrice de d dans la base (e1 , e2 , e3 ) est donc D ′ = diag(1, 2, 2). En particulier, d est diagonalisable.
Posons n = u−d = u2 −3u+2Id = (u−Id)◦(u−2Id). Puisque des polynômes en u commutent, n2 = (u−Id)2 (u−2Id)2 =
(u − Id) ◦ (u − Id)(u − 2Id)2 = 0.
Ainsi, en posant d = −u2 + 4u − 2Id et n = u2 − 3u + 2Id, d + n = u, d est diagonalisable, n est nilpotent et enfin n
et d commutent en tant que polynômes en u. En
passant aux matrices, le couple de la décomposition de Dunford de la
matrice A est −A2 + 4A − 2I3 , A2 − 3A + 2I3 .
Q13. Soit i ∈ J1, pK. Soit x ∈ Eλi (u). Alors u(x) = λi (x) puis u(v(x)) = v(u(x)) = λi v(x) et donc v(x) ∈ Eλi (u). Ceci
montre que Eλi (u) est stable par v.
Pour i ∈ J1, pK, notons vi l’endomorphisme de Eλi (u) induit par v. v est diagonalisable et donc il existe un polynôme non
nul P, scindé sur K, à racines simples tel que P(v) = 0. Par restriction, pour tout i ∈ J1, pK, P (vi ) = 0. Donc, pour tout
i ∈ J1, pK, vi est diagonalisable.
Pour chaque i ∈ J1, pK, notons Bi une base de Eλi (u) constituéeM de vecteurs propres de vi et donc de v. Soit B =
B1 ∪ . . . ∪ Bp . Puisque u est diagonalisable, on sait que E = Eλi (u) et donc que B est une base de E (adaptée à la
16i6p
décomposition précédente).
Par construction, B est une base de E constituée de vecteurs propres de u qui sont aussi vecteurs propres de v. Donc, il
existe une base commune de diagonalisation pour u et v.
Ap = 0 ⇒ P diag (λp
i )16i6n P
−1
= 0 ⇒ diag (λp p
i )16i6n ⇒ ∀i ∈ J1, nK, λi = 0
⇒ ∀i ∈ J1, nK, λi = 0 ⇒ D = 0 ⇒ A = 0.
Réciproquement, la matrice nulle est à la fois diagonalisable (car diagonale) et nilpotente (d’indice 1). Il existe une matrice
et une seule à la fois diagonalisable et nilpotente, à savoir la matrice nulle.
Q17. Posons A = D+N = D ′ +N ′ où D et D ′ sont diagonalisables, N et N ′ sont nilpotentes, DN = ND et D ′ N ′ = N ′ D ′
et de plus D et N sont des polynômes en A.
D ′ A = D ′ (D ′ + N ′ ) = D ′2 + D ′ N ′ = D ′2 + N ′ D ′ = (D ′ + N ′ )D ′ = AD ′ et donc D ′ commute avec A. Mais alors, D ′
commute avec tout polynôme en A et en particulier, D ′ et D commutent. De même, N ′ et N commutent.
D’après la question Q14, D−D ′ est diagonalisable. D’après la question Q15, N ′ −N est nilpotente. Donc, D−D ′ = N ′ −N
est à la fois diagonalisable et nilpotente. D’après la question Q16, D − D ′ = N ′ − N = 0 et donc, D = D ′ et N = N ′ . Ceci
établit l’unicité de la décomposition de Dunford.
Q18. On rappelle que n > 2. Soient A = diag(0, 1, 2, . . . , n − 1) + E1,2 et B = diag(0, −1, −2, . . . , −(n − 1)). A est
diagonalisable dans Mn (C) car son polynôme caractéristique, à savoir χA = X(X − 1) . . . (X − (n − 1)) est à racines simples.
B est diagonalisable dans Mn (C) car B est diagonale.
Mais, d’après la question Q16, A + B = E1,2 n’est pas diagonalisable dans Mn (C) car A + B est nilpotente et non nulle.
Ceci montre que D n’est pas un sous-espace vectoriel de Mn (C).
Soit P ∈ GLn (C. L’application f : M 7→ PMP−1 est un endomorphisme de l’espace Mn (C) qui est de dimension finie.
On sait alors que f est continue sur Mn (C) (muni de n’importe quelle norme).
X
Q19. On munit Mn (C) de la norme sous-multiplicative k k1 (kAk1 = |ai,j |).
16i,j6n
Soient A ∈ Mn (C) et ε > 0. On sait que A est trigonalisable et donc il existe T ∈ Tn,s (C) telle que A = PTP−1 . Posons
Sp(A) = (λ1 , . . . , λn ) (λ1 , . . . , λn , sont les coefficients diagonaux de T ).
Ainsi, ∀A ∈ Mn (C), ∀ε > 0, ∃A ′ ∈ D/ kA − A ′ k1 6 ε. Ceci montre que D est dense dans Mn (C).
Q20. D’après la question Q1, si A est diagonalisable, le couple de la décomposition de Dunford de A est (A, 0). Donc,
∀A ∈ D, ϕ(A) = A.
Soit A = E1,2 . La décomposition de Dunford de A est (0, A) (car A est nilpotente) et donc ϕ(A) = 0 6= A.
Puisque D est dense dans Mn (C), il existe une suite (Ap )p∈N d’éléments de D, convergente, de limite A. Si, par l’absurde,
ϕ est continue en E1,2 ,
ϕ(A) = ϕ lim Ap = lim ϕ (Ap ) = lim Ap = A,
p→+∞ p→+∞ p→+∞
ce qui est faux. Donc, ϕ n’est pas continue en A = E1,2 puis ϕ n’est pas continue sur Mn (C).