Cours de Climatologie Et Ecopedologie

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NSENGIYUMVA FABRICE

UNIVERSITE DU BURUNDI

INSTITUT DE PEDAGOGIE APPLIQUEE

MASTER DES SCIENCES : SPECIALITES DE BIOLOGIE ET


ENSEIGNEMENT

MASTER I

ANNEE ACADEMIQUE : 2023-2024

COURS DE CLIMATOLOGIE ET ECOPEDOLOGIE

Préparé et dispensé par Pr Charles NIYONKURU

Professeur à l’Université du Burundi,

Burundi Tél : +257.71.600.644)

E-mail : [email protected]
PREMIERE PARTIE: LA CLIMATOLOGIE
I. INTRODUCTION GENERALE

- DEFINITIONS

Temps (weather): conditions atmosphériques (température, vent, précipitations…) au jour le jour .

Météorologie

Le climat= Synthèse sur le long terme (>30ans) des conditions atmosphériques (moyenne, variabilité)

Climatologie

La climatologie est la science qui a pour objet l’étude de la variation de l’état des paramètres
atmosphériques pendant une longue période (une année, 10 ans, 30 ans …) et son impact sur les
écosystèmes terrestres.

L’étude des variations des conditions atmosphériques pour une courte durée est l’objet de la météorologie.

La climatologie s’appuie sur l’observation et la quantification de ces paramètres atmosphériques, elle fait
appel aux spécialités des sciences de la terre, de la physique et de la biologie.

Variabilité climatique : Fluctuations à l’intérieur d’une période de 30 ans

Changement climatique: modification à long terme (>30 ans) (de la moyenne, notamment).
Pourquoi est-il important d’étudier le climat ?

L’importance de l’étude de climat peut être résumée en deux concepts : d’une part du fait que ce dernier
conditionne la vie sur Terre et influence la vie des êtres vivants.

D’autre part l’être humain influence à son tour le climat et il provoque son changement. Chaque région
possède un climat spécifique à elle dont les êtres vivants s’adaptent et vivent en équilibre.

Si un ou plusieurs paramètres atmosphériques (température, pluie, humidité…etc.) subissent un


changement brusque, cela va se répercuter sur la vie quotidienne des êtres vivants.

Climats du monde.

Les régions continentales du globe connaissent un climat (un régime météorologique) qui dépend de leur
latitude (positionnement nord-sud), de leur altitude, de la distance qui les sépare des principaux plans
d'eau de la Terre (mers et océans) et de la densité du couvert végétal.

Plusieurs systèmes de classification des climats ; certains se réfèrent aux latitudes, d'autres prennent en
considération les vents dominants, la pluviosité ou l'altitude.

L'un d'eux répartit les climats en cinq grandes familles (tropicale, subtropicale, tempérée, steppique et
polaire), auxquelles il faut ajouter le climat de montagne, qui dépend de l'altitude.

La grande variété des types de climats et le nombre de facteurs intervenant dans leur définition rendent
toute tentative de classification nécessairement imparfaite.

On les choisie en fonction des buts des observateurs. Une des plus connue est la classification de Köppen.
Notion de climats zonaux et azonaux .

Les climats zonaux sont ceux délimités par les latitudes et qui sont influencés par l’inclinaison de la Terre
uniquement. On peut citer la zone équatoriale qui possède un climat équatorial, la zone entre l’équateur et
les tropiques (cancer et capricorne) qui possèdent un climat tropical humide (Godard, A., & Tabeaud, M.
1998).

La zone des tropiques est caractérisée par un climat subtropical sec tandis que la zone au-delà des
tropiques (au nord du tropique cancer et au sud du tropique capricorne) se caractérise par un climat
subtropical tempéré. Les pôles nord et sud ont un climat polaire.
La structuration en zones parallèles à l’équateur constitue le trait fondamental de la répartition des climats
terrestres. Cependant, celle-ci est modifiée, et parfois occultée, par la répartition irrégulière des mers, des
terres et des reliefs, qui engendre une azonalité des climats.

En ce qui concerne la répartition des mers et des terres, deux phénomènes sont à souligner.

- L’un concerne les différences entre les comportements thermiques des continents et des océans,
qui modifient la répartition des centres de pressions, et donc celle des vents et des précipitations,
et engendre les moussons.
- L’autre concerne l’éloignement plus ou moins grand des surfaces continentales et des étendues
marines qui rend l’arrivée des masses d’air humides, et en conséquence celle des précipitations,
d’autant plus difficiles que cet éloignement est plus grand : c’est la continentalité.
En ce qui concerne les reliefs, leur présence intervient non seulement par le fait que les climats sont,
régionalement, modifiés par l’altitude mais aussi par l’effet de barrière que ces reliefs jouent sur l’avancée
des masses d’air.
La mousson est un système de vents alternatifs affectant les régions tropicales, particulièrement le
pourtour de l'océan Indien et l'Asie du Sud.
Autour de l'océan Indien, des vents saisonniers soufflent pendant six mois de la mer en direction de la
terre, amenant de grandes quantités d'eau. La mousson dite d'été donne alors naissance à d'importantes
précipitations.

I. L’ATMOSPHÈRE
I.1 Composition de l’atmosphère
L'air sec se compose de 78,08 % de diazote, 20,95 % de dioxygène, 0,93 % d'argon, 0,039 % de dioxyde de
carbone et des traces d'autres gaz.

Lorsque l’air s’enrichie avec de la vapeur d’eau il devient humide et son comportement météorologique
sera différent. Cette composition est relativement stable, mais elle peut être variable selon plusieurs
facteurs naturels et anthropiques.

Comment la composition de l’atmosphère peut être variable ?


La composition de l’air peut être influencé par un apport en gaz provenant soit de l’activité anthropique
(pollution industrielle, trafic routier, fertilisant agricoles, climatisation …etc.). L’enrichissement en gaz peut
prévenir aussi d’une source naturelle (volcans, eaux thermales, évaporation, vents de sable…etc.).

La composition de l’air atmosphérique dépend aussi de l’altitude, sous l’effet de la gravité les gaz lourds se
concentrent dans la basse atmosphère, tandis que les gaz léger ont tendance à être plus dans les altitudes.

Selon la composition de l’air et son altitude on constate l’existence de plusieurs couches atmosphériques.

I.2 Les couches atmosphériques

La première de ces régions, en partant du sol, est la troposphère (de 0 à 15 kilomètres d'altitude). On y
observe une diminution de la température avec l'altitude. Dans la stratosphère (15 à 50 km), la
température augmente notamment suite à l’absorption des UV par l’ozone présent dans cette région. Vient
ensuite la mésosphère (50 à 90 km) qui se caractérise par une nouvelle baisse de température (elle peut y
descendre jusqu’à -173°C)
I.2.1 La troposphère.

C’est la strate vitale, elle va de 0 à 12 Km (8 Km aux pôles et 15 Km à l’équateur). La troposphère contient


environ 85% de la masse totale de l'atmosphère.

La météorologie et le climat sont pour l'essentiel contrôlés par des processus troposphériques : par
exemple, le cycle de l'eau -formation de nuages et de pluies- et l'effet de serre.
La troposphère est en contact avec la surface terrestre.
Elle est donc particulièrement sensible aux processus de surface, comme l'évaporation des océans, la
photosynthèse, respiration des êtres vivants et bien sûr les activités humaines.

I.2.2 La stratosphère
Elle va de 12 à 50 Km, cette strate contient la couche d’Ozone qui nous protège des rayons UV du soleil. La
température y croît avec l'altitude en raison de l'absorption de la plus grande partie du rayonnement
ultraviolet du Soleil par la couche d'ozone. C'est par cette action que la couche d'ozone protège la vie sur
Terre. C'est dans cette couche atmosphérique que se pose le problème de la destruction de la couche
d'ozone.
II. MÉCANISMES DU TEMPS ET DU CLIMAT
2.1 Bilan radiatif terrestre et circulation atmosphérique générale.
LE BILAN GÉNÉRAL DE LA RADIATION SOLAIRE :
La radiation solaire est l'énergie transmise, par rayonnement solaire, au globe Terrestre et à son
atmosphère.
On distingue:
a) le bilan radiatif global : qui est nul Ce qui explique que le système "Terre - Atmosphère" est en équilibre
énergétique et donc le climat global de la Terre est stable vis à vis des échanges énergétiques entre le
système "Terre - Atmosphère" et son extérieur. S + R + T =0
Avec :
- S: rayonnement solaire incident reçu sur la surface sommet de l'atmosphère. S=175 milliard de
Mégawatts, = 343 Watts/m²)
- R: rayonnement solaire réfléchi, diffusé vers l’espace. R=-53 milliard de Mégawatts =30% de S
- T: rayonnement infrarouge Terrestre (rayonnement propre au globe Terrestre). T=-122 milliard de
Mégawatts =70% S).

Remarque:
Le bilan radiatif à un instant donné en un point donné du globe n'est pas nul.
En effet:
 S: dépend de l'angle d'incidence des rayons solaires (i) qui varie en fonction de la latitude, la saison et
l'heure du jour. i peut être calculé mathématiquement.
 R: dépend de la couverture végétale, de la composition de l'atmosphère et de la réflectivité du sol
(mesurée par l'albédo)
 T: dépend de la matière
En moyenne annuelle, le bilan radiatif est positif aux basses latitudes [40 Sud, 40 Nord] et négatif près des
pôles.
b) la radiation solaire totale: (S)
La radiation solaire total reçue par le système "Terre - Atmosphère" est répartie en
•Radiation solaire absorbée par la Terre: cette radiation est formée d'une partie du rayonnement solaire
direct (34%) et d'une partie du rayonnement diffusé par l'atmosphère (17%)
•Radiation solaire absorbée par l'atmosphère (14% de S)
•Radiation solaire diffusée vers l'espace (35% de S dont 27% dus aux nuages, 6% dus au rayonnement
diffusé par l'atmosphère vers l'espace et 2% dus à l'albédo).

c) Le rayonnement global (qui intéresse le sol) = le rayonnement solaire direct + rayonnement diffusé par
l'atmosphère.
N.B. Le rayonnement global n'est pas entièrement absorbé par le sol, mais partiellement réfléchi et diffusé.

d) L'albédo: le rapport, exprimé en pourcentage, entre le flux d'énergie non absorbée par le sol sur le flux
d'énergie incident.
L'albédo dépend en premier lieu des caractéristiques de la surface du sol et du rayonnement (intensité et
angle). Il est de l'ordre de 80 à 90% pour la neige fraîche, 13 à 18% pour le sable et 7 à 9% pour un sol
cultivé et végétation.
II.2.4. La nature de la surface du sol et de son revêtement .
Comme facteur du climat, la surface du sol se caractérise par: son albédo, sa capacité calorifique, son degré
d'humidité et de perméabilité, sa couleur, son revêtement végétal, son exposition, son orientation et sa
forme. Ces éléments interviennent dans les échanges d'énergie calorifique et d'humidité entre
l'atmosphère et la Terre.
Il est à noter que:
✓ Le sol présente une faible conductivité thermique: seule la couche superficielle qui s'échauffe puis cède
sa chaleur à l'atmosphère (par contact, par conductivité et par rayonnement).
✓ La température au voisinage du sol est commandée essentiellement par les échanges d'énergie entre le
sol et l'atmosphère.

La végétation qui recouvre le sol réduit l'échauffement (le jour) ainsi que le refroidissement du sol (la nuit).
Ce qui donne une amplitude diurne de T° moins importante pour un sol couvert que pour un sol nu.
La température des mers s'élève et s'abaisse plus lentement que celle du sol, ce qui donne naissance au
phénomènes de brise de mer et de brise de terre et fait que les mers jouent un rôle de régulateur du climat
pour les zones voisines (brassage de l'air entre la terre et la mer), mais aussi à l'échelle globale:
on rappelle que la surface du globe est constituée de 71% de mer et de 29% de terre. Cette répartition
devient (respectivement) 60% et 40% pour l'hémisphère nord et 82% et 18% pour l'hémisphère sud.
L'amplitude thermique Tx - Tn est plus faible près des mers que loin d'elles.

II.2.5. Le facteur "évolution de l'eau dans l'atmosphère".


Il est bien connu que l'eau suit un cycle de vie en passant par ses différentes phases (état gazeux, liquide,
solide).
La transformation de l'eau d'un état à un autre est accompagnée d'un échange d'énergie entre l'air et l'eau
dans l'atmosphère.
On cite par exemple:
Le processus d'évaporation permet à l'air de perdre sa chaleur reçue par rayonnement.
Ce processus fait que les zones tropicales seraient moins chaudes que s'il n'y a pas de mers.
Le processus de condensation permet à l'air de gagner de la chaleur. Par analogie, les autres processus
d'évolution de l'eau dans l'atmosphère permettent des échanges énergétiques entre l'eau et l'atmosphère:
fusion, solidification, sublimation, ...

II.2.6. Le facteur "relief".


A un accroissement d'altitude correspondent une diminution de pression et de température et une
modification des précipitations.
Par ailleurs, les courants aériens sont perturbés par le relief à cause du frottement et génèrent des actions
thermiques (effet des turbulences sur la température, ..) et des actions dynamiques qui dépendent de la
forme du relief, la vitesse et la direction du courant ainsi que la stabilité de l'air.

On note au passage :
•le phénomène bien connu sous le nom: effet de Foehn: un mouvement ascendant provoqué par la pente
entraîne la condensation de la vapeur d'eau
•l'augmentation de la vitesse du vent dans le cas de vallée de plus en plus étroite dans le sens de la
direction du vent.

II.2.7. Le facteur "circulation générale atmosphérique" .


La circulation générale atmosphérique a pour effets:
•la modification de la répartition des masses nuageuses et des constituants de l'atmosphère
(essentiellement la vapeur d'eau)
•le rétablissement de l'équilibre thermique entre les différents points de la Terre grâce au mouvement de
l'air et au transport de l'énergie par la vapeur d'eau.
Les causes principales qui provoquent et maintiennent la circulation générale atmosphérique sont:
•la rotation de la Terre
•l'inégalité du bilan thermique à la surface Terrestre
•(+ la distribution des mers et des continents, + les influences géographiques, ...)

N.B. En allant vers des altitudes plus élevées, la circulation devient de plus en plus régulière, rapide et
zonale

III. LES ELEMENTS DU CLIMAT.


Les éléments du climat sont des paramètres physiques et des observations visuelles qui caractérisent le
climat.
ils résultent :
- soit directement de la lecture ou de l’enregistrement d’un appareil de mesure: thermomètre,
pluviomètre, ...
- soit des observations visuelles codifiées directement par l’observateur: on peut citer par exemple
la détermination de la couverture nuageuse ou de la morphologie du type de nuages.
D’autres éléments interviennent dans la caractérisation climatique mais ne font pas l’objet de relevés
systématiques dans les stations météorologiques: champ électrique de l’atmosphère, radioactivité de l’air,
sa composition chimique, sa teneur en microorganismes, etc.

III.1. Le rayonnement solaire.


Le rayonnement solaire est caractérisé par la durée d'insolation et l'intensité de la radiation globale. La
durée d'insolation pour un jour donnée est fonction de la latitude du lieu de mesure et du jour de l'année.
Elle peut être réduite par le relief, la nébulosité, la brume, le brouillard, la fumée dense, ...

III.2. La nébulosité.
Au cours de la journée et en contact avec une masse nuageuse, le rayonnement solaire (S) est réparti en
rayonnement réfléchi (R), rayonnement diffus (D) et rayonnement absorbé (A) et donc seule une partie le
l'énergie solaire atteint la surface du sol.
Ainsi, au cours de la journée, un ciel nuageux permet la diminution du réchauffement de la surface
Terrestre.

Au cours de la nuit, un ciel nuageux permet la réduction de la perte d'énergie de la Terre par rayonnement
infra - rouge et donc diminution du refroidissement de la Terre.

III.3.La température de l'air.


La température de l'air usuelle est la température de l'air mesurée à l'ombre, dans un abri météorologique,
à une altitude de 1m50.
Le choix de ce niveau d'altitude revient au fait que l'air s'échauffe en contact direct avec le sol.
Ainsi, la température de l'air est maximale près du sol; elle s'affaiblie en altitude avec un gradient fort près
du sol. Ce gradient devient nul près de 1m50.
Dans les premières couches d'air au dessus du sol, la température du sol est supérieure à celle de l'air
pendant le jour et inférieure pendant la nuit.

Remarque:
•Si la mesure de T est faite au soleil, on risque de mesurer la température du matériel thermomètre.
•La Tmin se produit vers le lever du soleil (ou peu après le lever du soleil [une demi heure]).
•La Tmax se produit deux heures après le méridien (le midi soleil).
•La température de l'air sous abri ne correspond pas étroitement aux sensations de chaleur (ou du froid)
par les êtres vivants (l'homme par exemple). Cette sensation est, certes, liée à la température, mais aussi à
l'humidité, vent, (i.e. indice de confort)
•Nombreux facteurs agissent sur la variation diurne de la température; on peut citer la nébulosité,
l'altitude, la latitude, la saison, la nature du sol, le relief avec toutes ses caractéristiques (forme, exposition,
orientation), le degré de continentalité, l'état de l'atmosphère.
•L'amplitude thermique annuelle augmente en fonction de la latitude.

III.4. Les précipitations.


Les précipitations constituent avec la température les éléments les plus importants qui définissent le climat
d'un lieu donné. Ils ont une grande influence sur la vie de l'homme et des animaux ainsi que sur les
économies des pays.
D'après certains auteurs, rien qu'avec le cumul annuel des précipitations, on peut classer les climats en:
- climat désertique : P < 120 mm - climat aride : 120 mm < P < 250 mm
- climat semi aride : 250 mm < P < 500 mm
- climat modérément humide : 500 mm < P < 1000 mm
- climat humide : 1000 mm < P < 2000 mm
- climat excessivement humide: P > 2000 mm

Mais les précipitations sont caractérisées non seulement par leur quantité, mais aussi par:
- leur nature physique (pluie, neige, grêle, grésil),
- leur fréquence (une fois par an ou 100 fois par an ?!),
- leur durée de chute (dix minute ou 24 heures?!),
- leur intensité (10mm/heure ou 100mm/heure?!),
- leur répartition dans le temps (exp. jours successifs) et dans l'espace (échelle locale ou
synoptique?!).
Cet ensemble de caractéristiques influence sur l'absorption du sol, le drainage, les crues des cours d'eau,
l'utilité agricole, la sécurité humaine, etc.

Remarques: (en général)


▪ Les quantités des précipitations augmentent en se rapprochant de la mer (à latitude égale)
▪ Elles augmentent avec l'altitude: les cartes des précipitations coïncidentes avec celles hypsométriques
(cartes d'altitude).
▪ Au relief, les versants "au vent" sont plus arrosés que les versants "sous le vent" (pour des pentes assez
élevées. Bien entendu, pour des vents apportant de l'air humide.
La distribution des précipitations à la surface du globe est caractérisée par:
−entre 20S et 20N : fortes précipitations (1500 mm - 3000 mm)
−entre 20 et 30° latitude : zones sèches (< 200 mm) avec quelques régions pluvieuses.
−entre 30 et 40° latitude : entre 400 et 800 mm
−aux hautes latitudes > 70°: faibles précipitations (< 200 mm)
LES CYCLES DE MILANKOVITCH
L’étude des climats passés apporte des informations sur l’évolution future du climat.
Plusieurs scientifiques, dont Milankovitch, ont émis l’idée que les variations passées du climat de la Terre
sont liées à l’insolation, c’est-à-dire la quantité d’énergie solaire reçue.
L’insolation varie avec les changements subis par l’orbite de la Terre, qui découlent surtout de l’influence
gravitationnelle de Jupiter et Saturne.

En première approximation, ces variations peuvent être modélisées par une superposition d’oscillations
périodiques .
Ces oscillations sont appelées les cycles de Milankovitch.
Lors de ces cycles, la quantité de radiation solaire reçue par différentes régions de la Terre varie et affecte
les climats locaux ou globaux.

L’orbite de la Terre décrit une ellipse caractérisée par plusieurs paramètres.


Les cycles sont essentiellement gouvernés par trois de ces paramètres orbitaux : l’excentricité, l’obliquité
et la précession, qui varient chacune avec des périodes distinctes.
L’excentricité est un nombre compris entre 0 et 1 : plus elle est proche de 1 et plus l’orbite ressemble à un
cercle ; plus elle est proche de 0 et plus l’orbite est aplatie.

Ainsi, l’excentricité est liée aux variations de la distance Terre-Soleil et elle a donc une influence sur la
durée des saisons.
L’obliquité est l’inclinaison de l’axe de la Terre : lorsque l’obliquité décroit, les hivers sont plus doux et les
étés plus frais.
Enfin, l’axe de la Terre a un mouvement de précession, c’est-à-dire de rotation autour d’un axe
perpendiculaire au plan de l’écliptique, un peu comme la toupie de Kovalevskaya.
L’excentricité varie au travers d’une superposition de cycles de périodes allant de 100 000 à 413 000 ans.
L’obliquité de l’axe de la Terre varie avec une période de 41 000 ans.
La précession est gouvernée par plusieurs paramètres et sa période moyenne est de l’ordre de 21 000 ans.

D’autres cycles se superposent à ceux déjà mentionnés.


Effets de l’excentricié
- L'excentricité est l'un des facteurs les plus importants dans les changements climatiques naturels puisque,
lorsqu'elle est maximale, la Terre au périhélie peut recevoir du Soleil jusqu'à 26 % d'énergie de plus qu'à
l'aphélie.
Effets de l'obliquité -L'obliquité possède une influence sur les saisons.
En effet, si la Terre est dans une période de forte inclinaison par rapport au Soleil, alors les saisons seront
très marquées (différences importantes entre été et hiver) et à l'inverse une faible inclinaison homogénéise
les saisons (peu de différences entre l'été et l'hiver).

Cependant, il faut préciser que ces différences se sentent seulement lorsque l'on s'éloigne de l'équateur, où
l'obliquité a peu d'influence (dans un climat équatorial on trouve deux périodes très chaudes et très
humides aux équinoxes et deux périodes relativement froides et sèches aux solstices, dont l'intensité varie
avec l'obliquité).

Effets de la précession
- La précession a deux conséquences : le pôle nord céleste se déplace avec le temps.
Si le passage au périhélie se trouve coïncider avec les solstices, alors, dans l'hémisphère où se produit l'été,
celui-ci sera chaud alors que dans l'autre hémisphère où se produit l'hiver, celui-ci sera doux.
Six mois plus tard, au passage à l'aphélie, l'hiver sera rude dans le premier hémisphère et l'été sera frais
dans le second. Ainsi, les saisons seront accentuées dans un hémisphère et atténuées dans l'autre.

Le solstice est un événement astronomique qui se produit lorsque la position apparente du Soleil vu de la
Terre atteint son extrême méridional ou septentrional en fonction du plan de l'équateur céleste ou
terrestre.
Il s'oppose ainsi à l'équinoxe, qui se produit lorsque la position apparente du Soleil est située sur
l'équateur céleste. Tandis que les équinoxes se caractérisent par une durée égale entre le jour et la nuit sur
toute la planète1 , les solstices correspondent à une durée de jour et de nuit maximales, alternativement
et de façon opposée entre les hémisphères nord et sud.

Ces trois facteurs combinés ont donc différentes conséquences :


- la variation d'énergie solaire reçue sous les hautes latitudes au cours de l'année ;
- les différences de température entre les continents et les océans à cause de l'albédo ;
- les variations sur les changements de saison (plus élevées aux hautes latitudes) ;
- les différences de température entre les hémisphères dues à l'inclinaison ;
Par contre, ces paramètres n'ont aucune influence sur la quantité totale annuelle d'énergie solaire reçue
par la Terre3.

Causes géographiques des variations du bilan énergétique.


Saisons et orbite terrestre
La Terre tourne autour du Soleil dans une orbite elliptique, située sur un plan appelé « écliptique ». L’axe de
la rotation de la Terre sur elle-même, mouvement qui donne les jours et les nuits, n’est pas perpendiculaire
à ce plan mais oblique.
Cette obliquité, caractérisée par l’angle entre la perpendiculaire au plan de l’écliptique et l’axe de rotation
terrestre (23° 27’), produit les saisons parce qu’elle engendre une inégalité variable entre les jours et les
nuits.
Si l’obliquité était nulle, c’est-à-dire si cet axe de rotation était perpendiculaire aux rayons du Soleil, tous
les points de la Terre décriraient une moitié de leur parcours circulaire dans la lumière et l’autre moitié
dans l’ombre. La durée du jour serait partout égale à la durée de la nuit.
Pour être plus complet, il faut ajouter que, au cours du trajet annuel de la Terre sur son orbite, son axe de
rotation reste constamment parallèle à luimême.
Deux situations extrêmes sont alors observables au cours de l’année (Fig.3).
Dans l’une, l’angle entre le cercle d’illumination et l’axe des pôles est maximal (points H et E).
L’inégalité des jours et des nuits est alors la plus grande possible.

Classification climatique physique.


En raison de la variabilité spatio-temporelle des paramètres climatiques et de la nécessité de description
synthétique, de classement et de comparaison des types de climat et de végétation à travers le monde, de
nombreux auteurs ont proposé diverses formules, indices et expressions graphiques, tenant compte d'un
nombre plus ou moins élevé de facteurs.

1 Classification des climats selon De Martonne


– Elle est fondée sur un indice d’aridité (fig.4), cet indice n’est pas utilisable dans les régions froides, à cause
de sa sensibilité aux températures annuelles très basses (-10°C)
2 Classification des climats selon Köppen.
La classification de Köppen-Geiger (1923) (Tab.1), est encore largement utilisée.
Köppen, botaniste de formation, donnait beaucoup d’importance aux relations entre le climat et la
végétation, ce qui transparaît dans sa classification.
Celle-ci utilise 3 critères d’importance décroissante et désignés, pour chaque catégorie, par 3 lettres
successives.
La première lettre, de A à E, correspond à la caractéristique principale de la catégorie climatique et donc
aux grands types de climat.
. La deuxième lettre correspond essentiellement au régime pluviométrique, parfois à la température.
Cette lettre, tantôt une majuscule, tantôt une minuscule, est l’initiale d’un mot allemand : F : Frost (gel), S:
Steppe, T: Tundra, W: Wüste (déserts).
La troisième lettre se réfère uniquement à la température moyenne : a, b, c, d, h (trocken-heiss : chaud et
sec) et k (trockenkalt : froid et sec).
Ainsi, par exemple, le climat des steppes péri-sahariennes sera désigné par l’abréviation BSh alors que
celui des steppes d’Asie centrale sera désigné par BSk.
Aridité
1 Les différents indices d’aridité
1.1 L'indice de continentalité thermique de Gorczinski (1920) (modifié Daget 1968)
Il caractérise la continentalité thermique des sites par la concentration estivale des températures.

Un climat est continental ou semi-continental quand la continentalité pluviale (IA) est supérieure à 1 et K'
supérieur à 25.
En climat méditerranéen, la continentalité pluviale est toujours inférieure à 1 en raison de la forte
sécheresse estivale.

1.2 Indice d'aridité de De Martonne (1926).


En se basant sur des considérations essentiellement géographiques, De Martonne a défini comme fonction
climatologique nouvelle l'indice d'aridité du climat par le quotient I ou IDM équivalant à P/(T+10).
Cet indice permet de caractériser le pouvoir évaporant de l'air à partir de la température ; l’évaporation
étant considérée comme une fonction linéaire de la température.
Il a été ajouté 10 aux moyennes thermométriques pour éviter les valeurs négatives de l'indice.
De fait de sa simplicité, il a été beaucoup utilisé par les géographes. L'aridité augmente quand la valeur de
l'indice diminue. Une faible aridité correspondant à des pluies abondantes et/ou des températures basses.

De Martonne a proposé six grands types de climats selon les valeurs de l'indice annuel (Tab.2).

1.2 Indices de Bagnouls et Gaussen (1953)


• Indices et diagrammes ombrothermiques
C'est encore à l'heure actuelle un des indices les plus utilisés. Cet indice tient compte des moyennes
mensuelles des précipitations (P en mm) et de la température (T en °C) et donne une expression relative de
la sécheresse estivale en durée et en intensité.
Celle-ci est appréciée à travers un indice de sécheresse S (= indice ombrothermique) calculé en faisant la
différence entre les courbes P et T pour le ou les mois les plus secs.
Un mois donné est considéré comme sec quand P < 2T c'est-à-dire quand l'évapotranspiration potentielle
(ETP) est supérieure aux précipitations. Inversement, quand P > 2T, le mois est considéré comme humide.

Pour repérer les mois "sec" et "humide" et mettre en évidence les périodes de sécheresse d'une localité,
on trace généralement les diagrammes ombrothermiques.
Ces diagrammes superposent les deux courbes de températures et de précipitations pour les 12 mois de
l'année ce qui permet de définir une aire ombrothermique. Plus l'aire est importante et plus la saison est
sèche.
L'emploi de l'indice xérothermique.
Il correspond au nombre de jours biologiquement secs durant la période sèche pour un endroit donné et
qui fait intervenir les précipitations, l'humidité atmosphérique, la température, les brouillards et la rosée.

S'échelonnant entre 0 et 365, l’indice xérothermique s'est révélé très valable dans les régions tropicales,
subtropicales et méditerranéennes .
En général, il est considéré qu'un milieu est non aride lorsque cet indice est inférieur à 100, semi-aride
entre 100 et 290, aride entre 290 et 350, et hyperaride entre 350 et 365.
Calcul de l'indice xérothermique Xt.

Humidité de l’air est inférieure à 40% les jours sont considérés secs => x/10=1
Humidité de l’air est de 40% à 60% les jours sont considérés 9/10 secs => x/10=9/10
Humidité de l’air est de 60% à 80% les jours sont considérés 8/10 secs => x/10=8/10
Humidité de l’air est sup à 80% les jours sont considérés 7/10 secs => x/10=7/10
p : nombre de jours de pluie pour la période concernée
b : nombre de jours de brouillard ou de rosée durant la période considérée

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
1. Les différents types des forçages climatiques
De façon générale, un forçage est une action qui agit sur (qui force) un système dynamique (océan,
atmosphère, activités humaines) et peut perturber son état d'équilibre.
On appelle forçage radiatif (W/m2) du système climatique la différence entre l'énergie radiative reçue et
l'énergie radiative émise par un système climatique donné.
Positif (plus d’énergie reçue qu’émise), il tend à réchauffer le système.
Négatif (plus d'énergie émise que reçue), il tend vers un refroidissement.
Ce changement est imputable à diverses causes naturelles et anthropiques sur le système surface-
troposphère . Ces forçages peuvent être naturels ou d'origine humaine (anthropique).

1.1.1. Les forçages naturels


Parmi les forçages naturels, les plus importants sont :
✓ les variations de l'ensoleillement, elles-mêmes causées soit par des variations de l'intensité du
rayonnement émis par le soleil soit par des variations de la distance Terre - Soleil ;
✓ les éruptions volcaniques qui provoquent des variations de la quantité de rayonnement solaire réfléchi
par la planète
1.1.2 Les forçages anthropiques (d’origine humaine)
Parmi les forçages anthropiques, on trouve :
✓ Les émissions de gaz à effet de serre ;
✓ Les émissions d'aérosols ;
✓ La déforestation et plus généralement la modification des surfaces végétales.

3. L’oscillation australe (ENSO) - El Niño et La Niña


ENSO est un acronyme composé avec les initiales des mots El Niño et Southern Oscillation (en français
oscillation australe). Il s'agit du phénomène climatique et océanographique reliant le phénomène El Niño et
l’oscillation australe de la pression atmosphérique.
El Niño et respectivement La Niña sont des phénomènes climatiques ayant pour origine une anomalie
thermique des eaux équatoriales de surface (premières dizaines de mètres) de l'océan Pacifique centre et
est caractérisé par une température anormalement élevée (respectivement basse) de ces eaux (fig. 9).

Le phénomène La Niña (la petite fille en espagnol) tire son nom du phénomène opposé El Niño (le petit
garçon en espagnol en référence à l'enfant Jésus car le phénomène apparaît sensiblement autour de Noël).

Les conséquences maritimes et climatiques de El Niño et de La Niña sont globalement inverse l'une de
l'autre mais la fréquence de La Niña est différente de celle d'El Niño et les deux événements ne semblent
pas nécessairement induits l'un par l'autre.
En plus de provoquer des catastrophes naturelles (sécheresses, inondations, cyclones tropicaux) les
phénomènes El Niño et La Niña affectent de manière non négligeable le niveau de la mer.

3.1 El Niño
Lors du phénomène El Niño, l'activité convective de la cellule de Walker diminue dans le Pacifique Ouest,
pour des raisons encore mal comprises.
La circulation d'ouest en altitude diminue ou cesse ce qui coupe l'apport d'air froid dans le Pacifique Est et
le flux de retour d'Est de surface faiblit. L'eau chaude empilée dans le Pacifique Ouest dévale alors la pente
différentielle de la surface de la mer vers l'Amérique du Sud occasionnant un réchauffement de la
température de surface de la mer dans ce secteur en plus de perturber les courants marins (eau chaude
représenté en rouge et orange sur le schéma ci-dessous).
Les systèmes de nuages et de pluviométrie sont également fortement modifiés en plus de donner des
températures inhabituelles aux deux Amériques, à l'Australie et à l'Afrique du Sud-Est.
Dans les conditions El Niño, la surface de la mer se redresse sur l'ensemble de l'Océan Pacifique pour se
rapprocher de l'horizontale.
De plus durant cet épisode, le niveau moyen de la mer est supérieur à la normale. Ce phénomène
s'explique par le fait que les précipitations se concentrent sur l'Océan Pacifique tropical mais sont plus rares
sur les continents.
Cela provoque une augmentation temporaire du niveau moyen marin par une augmentation de la masse de
l'Océan.

3.2 La Niña
Le phénomène la Niña est liée à un renforcement des alizés dans l'océan Pacifique Ouest qui, déplaçant
encore plus les eaux chaudes de surface de cette région en direction du continent asiatique, provoquent un
renforcement de la remontée d'eau amenant ainsi en surface plus d'eau froide qu'à l'accoutumée.
Il résulte d’un dérèglement atmosphérique qui est encore mal expliqué et qui revient périodiquement.
Les eaux déplacées forment un grand courant marin d’une taille comparable à une fois et demi celle des
États-Unis.

Dans les conditions La Niña, la surface de la mer est encore plus élevée à l'Ouest de l'Océan Pacifique par
rapport à la partie Est. Lors de cet épisode, le niveau moyen de la mer est inférieur à la normale.
Ce phénomène s'explique par les précipitations sur l'Océan Pacifique moins importantes que sur les
continents. La diminution de la masse de l'Océan entraîne une diminution temporaire du niveau moyen de
la mer.

RÔLE DES IRRÉGULARITÉS DE LA SURFACE TERRESTRE–CLIMATOLOGIE LOCALE, MICROCLIMATOLOGIE

Localement, les irrégularités de la surface de la Terre (ex.??) peuvent modifier fortement les conditions
météorologiques / climatiques.
Elles affectent la couche limite(partie de l’atmosphère au contact de la surface)qui a un comportement
thermique très différent de celui de l’atmosphère libre (A).
Le climat près de la surface du sol.
Les basses couches de la troposphère sont chauffées par le bas (bilan radiatif >0 de la surface) .
Temps calme : une couche très mince est échauffée => fort gradient thermique vertical.
–Jour venté : brassage vertical et horizontal => gradient vertical moins fort, plus régulier.

Refroidissement nocturne
•Pas de rayonnement entrant
•Le sol et l’atmosphère émettent t un rayonnement IR, mais le sol se refroidit plus vite que l’atmosphère
(qui absorbe une partie du rayonnement émis par le sol).
•L’air près du sol est refroidi:
–Fortement…..
–Modérément…..
Température par nuit calme et sans nuage: cfgel possible au raz du sol alors que la T sous abri reste positive
(“gelées blanches”).
=> Inversion de basse couche. par nuit ventée et/ou avec ciel couvert: brassage et moindres pertes
radiatives.
DEUXIEME PARTIE: ECOPEDOLOGIE.

CHAPITRE I : ORIGINES ET COMPOSITIONS DU SOL


I.1. Naissance du sol
Un sol est formé d’une fraction minérale issue des roches du sous-sol, d’humus et d’une multitude d’êtres
vivants. Il provient le plus souvent de la dégradation de roches originelles dites matériau parental.
Celles-ci subissent peu à peu et selon les conditions climatiques et biologiques des transformations plus ou
moins profondes qui aboutissent à une couche de sol plus ou moins épaisse aux caractéristiques
particulières.
La texture et la structure d’un sol conditionnent ses propriétés physiques et chimiques, en particulier par
rapport à l’eau qui y circule. Le sol, milieu de vie intense, regroupe différents écosystèmes selon la
profondeur et l’humidité, le couvert végétal, la porosité…

Siège de nombreuses réactions chimiques et de phénomènes biologiques, il constitue, en particulier avec


l’atmosphère et l’hydrosphère, un des maillons des cycles indispensables à la vie.
La science du sol est appelée pédologie.
La pédologie (du grec Pedon, sol) est une des branches principales de la science des sols, de leur formation
et de leur évolution. C'est une discipline qui s'appuie sur l'étude des réactions réciproques entre les
différentes phases (liquide, gazeuse, solide) composant le sol.

Elle trouve des applications certes dans l'agriculture, l'horticulture, la sylviculture mais aussi dans
l'hydrologie (rétention de l'eau par le sol), dans la pollution (filtration des eaux), dans l'archéologie
(conservation d'archives végétales, animales, restes d'industries humaines), dans la construction (dans le
Monde, les maisons sont très souvent en terre), dans l'industrie minière (le sol est le résidu de la roche
sous-jacente et concentre certains éléments, l'or par exemple).

En donnant, par la cartographie, une image de la répartition des sols, la discipline intéresse encore la
géographie, l'écologie du paysage et même la climatologie (échange d'eau avec l'atmosphère), enfin le
changement climatique (échange de carbone entre le sol et l'atmosphère via le CO2 ).

L'étude du sol mobilise différentes disciplines, en particulier physique, chimie, minéralogie, biologie.
Elle examine les constituants de la terre (minéraux, matières organiques), leur agencement (granulométrie,
structure, porosité), leurs propriétés physiques (transfert de l'eau et de l'air), leurs propriétés chimiques
(rétention des ions, pH).
Elle porte des diagnostics sur les types de sol (classification) et sur leur dynamique (types de genèse:
pédogenèse). Elle en déduit des applications (fertilité).

Composition du sol
Un sol apparaît comme la combinaison, en proportions variables, d’une fraction minérale et d’une fraction
organique, combinaison par ailleurs plus ou moins riche en eau (solution du sol) et en divers gaz, libres ou
dissous (principalement azote, O2 et CO2 ).

Il abrite de nombreux organismes animaux, appartenant à la microfaune (par exemple Protozoaires,


Nématodes), à la mésofaune (par exemple Acariens, Collemboles ) ou à la macrofaune (Lombrics, gros
arthropodes), auxquels s’adjoint, outre le système racinaire des Phanérogames qui s’y développement, un
important cortège de micro-organismes végétaux (algues, champignons) et bactéries.
Une fraction minérale- faite de fragments de roche issus du sous-sol comprenant, des plus fins aux plus
gros, des argiles, des limons, des sables, et d’ions comme les anions phosphate, (PO4 3- ), sulfate (SO4 2- )
et nitrate (NO3-).
Les silicates tels les argiles, constituent 95 % des roches de la croûte terrestre ; quant au grain de sable, il
s’agit d’un cristal de quartz, forme cristalline de la silice.

La fraction organique
- En raison des processus simultanés de minéralisation et d’humification, la fraction organique se présente
dans le sol sous deux formes, d’importance variable :
✓ Une forme brute représentée par les débris végétaux (litière) ou animaux frais ou ayant atteint un stade
de décomposition plus ou moins avancée mais insuffisant pour que la structure originelle n’y soit
reconnaissable (cellules, fibres) ;
✓ Une forme humifiée ou humus proprement dit, matière colloïdale (à particules électronégatives),
résultant de la décomposition des divers composés humiques formés. (Racines, champignons, invertébrés,
quelques vertébrés et une multitude de micro-organismes qui transforment la matière organique en
matière minérale.

Système vivant, le sol contribue à la pérennisation des cycles de la matière comme ceux de l’azote, du
carbone, du phosphore, du soufre…
En surface, les roches soumises à des variations de température, au vent et à l’eau éclatent en fragments
de plus en plus petits.
On parle de :
* gélifraction
* d’érosion éolienne et hydrique.
Transportés plus ou moins loin par l’eau et le vent, ceux-ci se déposent sous forme d’argiles, de sables et de
limons et constituent la fraction minérale d’un sol.

Dans le sol, de nombreux phénomènes chimiques interviennent, telle l’hydrolyse et la dissolution des
carbonates. Ils dépendent des conditions de pH, d’humidité, de température, d’oxygénation du milieu, ainsi
que de la diversité des êtres vivants.
Des molécules de toute nature vont échanger et mettre en commun, des * électrons *, en quantité plus ou
moins grande et plus ou moins rapidement.

C’est ainsi que les feldspaths et ferromagnésiens sont à l’origine de la formation des minéraux argileux
oxydés, des oxydes de fer et d’aluminium et des éléments solubles non argileux.

Il est à noter que les silicates tels les argiles, constituent 95 % des roches de la croûte terrestre et qu’un
grain de sable correspond en réalité à un cristal de quartz, forme cristalline de la silice.

Les sols se forment sur des milliers d’années. Leur évolution dépend notamment du relief, de facteurs
climatiques, des organismes qui y vivent, de la nature de la roche-mère du sous-sol et des activités
humaines.
Ainsi, selon les aires biogéographiques, les sols évoluent plus ou moins vite vers un substrat cultivable.
Lors de son évolution, la roche-mère sera altérée dans sa partie supérieure par des réactions physiques,
chimiques et biochimiques, ce qui « l’éloignera » progressivement de la surface.
Principales étapes de la pédogénèse.
Phase initiale : Elle débute par les premières attaques des facteurs climatiques sur le substrat, entraînant la
constitution d’une formation minérale brute d’épaisseur variable. Cette étape peut durer plusieurs années
si une végétation pionnière ne vient s’y installer.
Phase rudimentaire : Elle coïncide avec les premiers apports de la matière organique venant s’incorporer
aux fragments minéraux. Les sols bruts peuvent rester éventuellement bloqués à ce stade.

Le sol peu différencié.


Il résulte d’un enrichissement progressif en matière organique et d’une tendance à la répartition de ses
divers éléments constitutifs en couches distinctes (horizons), mais en nombre encore réduit ou mal
discernables.

Le sol évolué .
Le sol évolué comprend des horizons plus nombreux ainsi que bien différenciés, ce qui traduit en principe
une certaine maturité du sol.
Cet état équivaut au pédoclimax climatique, notion homologue à celle du phyto-climax climatique.

Remarque.
La pédogénèse (évolution du sol vers sa maturité par étapes successives) est un phénomène continu.
Elle est souvent entrecoupée par des phases régressives, de durée variable, provoquant un retour plus ou
moins brutal vers les stades évolutifs antérieurs.

L’évolution régressive peut résulter :


- Des facteurs naturels (par exemple avalanches, éboulements, ouragans, intensification de l’érosion,
etc.) provoquant soit la destruction complète du sol (retour à la roche-mère), soit son
rajeunissement (décapage des horizons supérieurs), soit parfois même son recouvrement (laves
volcaniques) ;
- Des interventions anthropiques soit directes (travaux d’aménagements divers), indirectes (action
sur le couvert végétal.
-
1.3.2. Constitution du profil.
Les processus de migration correspondent à l’ensemble des entrainements auxquels sont soumis les
éléments minéraux et organiques du sol. Ils concernent particulièrement les éléments solubles ou en
suspension comme la pluparts des sels minéraux, mais aussi l’état colloïdal (argiles, composés humiques,
complexes organo-métalliques).
Suivant le sens de ces entraînements dans le sol, trois types de migration sont à distinguer :
 Les migrations ascendantes : Elles sont liées à une forte évaporation provoquant, à partir d’une nappe
phréatique de profondeur variable, la remontée des substances dissoutes susceptibles de venir
précipiter en surface. Elles sont surtout fréquentes sous climats où P (précipitations) est inférieur à ETP
pendant la période suffisante, principalement en régions arides, semi-arides et méditerranéennes. Ce
type de migrations est à l’origine des croûtes calcaires (remontée de CaCO3) ou salées (remontées de
NaCl) à la surface des divers sols, ainsi que certaines cuirasses ferrugineuses des tropicales (remontée
d’oxydes de fer).
 Migrations obliques : Elles se produisent principalement dans les sols de versants, en régions à relief
accusé, provoquant progressivement l’appauvrissement des hauts de pentes au profit des portions plus
basses. Un tel processus contribue à la formation des caténas.
 Les migrations descendantes: Elles prédominent naturellement dans les régions à précipitations
suffisantes (P>ETP, donc à drainage climatique positif) où elles provoquent le phénomène global de
lessivage.
Selon la nature des éléments entraînés en profondeur, on reconnaît trois modalités distinctes :
✓ La lixiviation, qui concerne les éléments en solution : cations basiques (Ca, mg, K, Na) et divers anions à
l’état solubles (principalement des bicarbonates, nitrates, sulfates) ainsi que la silice. Elle conduit à la
décarbonatation progressive (sels calcaires) et à la désaturation du complexe absorbant, favorisant
l’acidification :
✓ La chéluviation ou entraînement des cations lourds Fe3+ et Al3+ sous formes de complexes organo-
métalliques (chélates).

L’ensemble des processus de migrations, qui conditionne le déplacement d’éléments variés d’un niveau du
sol à un autre, entraîne progressivement la différenciation de couches de composition et de propriétés
différentes, les horizons.

On distingue ainsi dans le monde de nombreux types de sols plus ou moins fertiles et plus ou moins
cultivables. Parmi eux, on compte notamment les podzols, les rendosols ou rendzines (sols peu évolués et
caractérisés par leur richesse en carbonates), les brunisols (sols bruns pouvant se mettre en place sous des
forêts à feuillage caduque), les rankosols ou rankers et les calcosols.
Le sol comporte trois phases (figure 3) :
- une phase solide (qui est minérale et organique),
- une phase liquide ou solution du sol (qui correspond à l’eau et aux éléments dissous), et
- une phase gazeuse (composée principalement de dioxygène, de méthane, de dioxyde de carbone)

CHAPITRE II : PROPRIETES PHYSIQUES ET CHIMIQUES
2.1.. La texture
La texture d'un sol correspond à la répartition des minéraux par catégorie de grosseur (en fait, diamètre
des particules supposées sphériques) indépendamment de la nature et de la composition de ces minéraux
(tableau 1).
La texture du sol ne tient pas compte du calcaire et de la matière organique. Elle est la résultante du
mélange argile, sable, limon, dont les pourcentages varient d’un sol à l’autre.

Certains spécialistes, notamment agronomes et pédologues, savent déterminer approximativement, après


humidification, si le sol est plutôt argileux, limoneux ou sableux.
En effet, l’argile colle aux doigts, au toucher le limon est doux et le sable rugueux (tableau 2).

De retour au laboratoire, pour déterminer plus finement sa texture, on évalue pour cet échantillon de sol la
teneur en sable, en argile et limon. Ensuite on utilise un diagramme qui permet de déterminer la classe
texturale du sol, on le dit par exemple limoneux, argilo-sableux, limono-argilo-sableux…

Par exemple, si le sol a 40 % de sable, on trace la parallèle au côté limon et séquente au côté sable à 40 %.
De même pour 20 % d’argile, on trace la parallèle au côté sable et séquente au côté argile à 20 %.
Le point de rencontre des deux droites correspond à la texture de ce sol.
La troisième parallèle permet de déduire la teneur en limon (40 % dans cet exemple).
Il est possible de regrouper les textures en quatre classes fondamentales, qui permettent de définir les
principales propriétés du sol:
texture sableuse: sol bien aéré, facile à travailler, pauvre en réserve d'eau, pauvre en éléments nutritifs,
faible capacité d'échange anionique et cationique.

texture limoneuse: l'excès de limon et l'insuffisance d'argile peuvent provoquer la formation d'une
structure massive, accompagnée de mauvaises propriétés physiques. Cette tendance est corrigée par une
teneur suffisante en humus et calcium.

texture argileuse: sol chimiquement riche, mais à piètres propriétés physiques; milieu imperméable et mal
aéré, formant obstacle à la pénétration des racines; travail du sol difficile, en raison de la forte plasticité
(état humide), ou de la compacité (sol sec). Une bonne structure favorisée par l'humidification corrige en
partie ces propriétés défavorables.

texture équilibrée: elle correspond à l'optimum, dans la mesure où elle présente la plupart des qualités des
trois types précédents, sans en avoir les défauts.
Le complexe argilo-humique
Le calcium du sol va constituer ce qu’on appelle un pont calcique.
En effet, par réactions chimiques et mises en commun d’électrons, il va se lier à l’humus et à l’argile, pour
former le complexe argilo-humique (CAH).
En retenant, certaines pollutions, celui-ci joue un rôle prépondérant. Cependant, il est bon de savoir que
cette capacité, appelée pouvoir épurateur est très limitée.

2.2. La structure
Elle correspond à la façon dont les minéraux sont agencés.
Structure fragmentaire : L’agencement des grains, appelés agrégats est suffisamment espacé pour
permettre à la fois une infiltration et une rétention suffisante de l’eau nécessaire à la végétation.

De plus ceci favorise les interactions chimiques, donc le bon fonctionnement des cycles de l’azote, du
carbone, du phosphore et du soufre : c’est la structure la plus intéressante pour l’agriculture.
Il existe plusieurs types de structure fragmentaire.
Structure particulaire : Elle se caractérise par une agrégation des particules insuffisamment fines et
développées (la plage de sable).
Sa capacité d’infiltration est très élevée mais sa capacité de rétention très réduite, le sol est donc
incultivable.
Cependant, il existe une flore spécifique adaptée à ces conditions particulières, avec par exemple des
racines profondes et une transpiration réduite.

Structure compacte : À l’opposé de la structure particulaire, elle limite fortement l’infiltration de l’eau dans
le sol qui s’engorge on le dit saturé en eau.
Ce sol s’appauvrit en oxygène et devient difficilement pénétrable par les racines.
Cependant, certaines plantes tolèrent ces conditions de vie par exemple.

2.2.1. Importance d'une bonne structure du sol pour une agriculture performante
* La structure du sol et le fonctionnement du couvert végétal
- Parmi les différentes caractéristiques environnementales, la structure du sol est souvent négligée, alors
qu'elle influe directement sur la disponibilité et l'absorption de l'eau et des nutriments par la plante.

 La structure du sol et l'irrigation


- La structure et la texture du sol ont également un impact sur le taux d'infiltration de l'eau, et donc sur
l'efficacité de l'eau d'irrigation : les pertes en eau par évaporation ou par ruissellement peuvent ainsi
augmenter ou diminuer lorsque la structure est modifiée.

Dans les régions arides, le problème est particulièrement aigu dans la mesure où l'irrigation intensive
fragilise plus qu'ailleurs la structure du sol.

Dans ces conditions, le diagnostic et la maîtrise de l'état structural du sol sont incontournables pour
permettre une agriculture performante. C'est le seul moyen d'améliorer à la fois la disponibilité en eau
pour la culture et l'inflitration, puisque la texture du sol ne peut être modifiée.

2.2.2. Impact de la structure du sol sur le fonctionnement du couvert végétal


Le système racinaire
- Les caractéristiques concernées sont la croissance, la distribution et le fonctionnement des racines. Un sol
compacté provoque un accroissement de la pression sur les parois cellulaires, ce qui réduit la vitesse
d'élongation racinaire et accroît leur diamètre. La plante peut répondre en réduisant le potentiel osmotique
dans les racines.

La diminution de la croissance des racines rend la plante plus sensible à la sécheresse : l'impact d'un déficit
hydrique, même superficiel, est à la fois plus rapide et plus fort.
La compaction modifie également le système respiratoire des racines. L'augmentation de la respiration se
traduit ainsi par des besoins accrus en oxygène.

L'accès à l'eau et aux nutriments :


- La compaction entrave la circulation des gaz dans le sol au moment où les racines ont des besoins accrus
en oxygène pour répondre à l'augmentation de la respiration. Cette situation peut conduire à des cas
d'hypoxie.
L'accès à l'eau peut être rendu difficile dans la mesure où le sol à proximité des racines tend à sécher plus
rapidement. Le transfert de l'eau vers les racines rencontre une plus grande résistance. Cela a bien sûr des
conséquences directes sur l'absorption des nutriments qui sont solubles dans l'eau comme le nitrate.
Croissance des feuilles
- Le taux de croissance des feuilles diminue lorsque la plante se développe dans un sol compact.

2.2.3. Impact de la structure du sol sur l'infiltration de l'eau


- Le taux d'infiltration de l'eau est en partie lié à la structure du sol. Plus le sol est compact, plus l'infiltration
est lente. Ainsi, la dégradation de la structure du sol conduit à des pertes en eau par évaporation, et
éventuellement par ruissellement

2.3. L’eau dans le sol Les sources principales de l’eau sont d’une part l’eau de précipitation et l’eau
souterraine selon les endroits. Les diverses fractions de l’eau de pluie s’appellent :

 Eau de ruissellement : dans la zone superficielle (horizons supérieurs), sur des surfaces en pente, débit
non constant, parallèle à la surface, entraînement latéral des particules les plus fines (limons, argiles).

 Eau de gravité : circule dans les pores grossiers et moyens, circulation verticale (pesanteur), oblique en
cas de pente (agent de lessivage oblique), alimente le drainage profond si le sol est perméable. Cette
eau correspond à l’eau qui s’infiltre jusqu’à rejoindre une éventuelle nappe phréatique.

 Eau de rétention : elle est retenue dans les pores fins et très fins par les forces capillaires et
d’adsorption qui sont supérieures aux forces de gravité. On distingue l’eau capillaire absorbable par les
racines, de l’eau liée formant une fine pellicule à la surface des particules du sol.

 Eau capillaire, soumise à des forces électrostatiques et ioniques supérieures au pouvoir de succion des
racines se fixe aux particules du sol. Elle n’est donc pas disponible pour les végétaux. Ceci correspond
au point de flétrissement des plantes.

 Eau pelliculée, dite aussi liée située dans les pores entre les agrégats du sol elle est au contraire
utilisable par les plantes. Elle correspond à une certaine * capacité au champ* du sol.
Quant à la réserve utile (RU), facteur « clé » pour déterminer le potentiel agricole d’un sol, elle correspond
à la quantité maximale d’eau utilisable par les plantes.

2.3.1. Comment l’eau se lie-t-elle à la partie minérale ?


Les argiles sont le principal « support » de l’eau dans le sol.
Ce sont des phyllosilicates (Si4O10) 4- , c’est-à-dire des minéraux à base de silice qui, comme les micas,
présentent une structure en feuillets. La diversification des feuillets augmente la taille des cavités issues de
l’agencement des molécules.

Ceci multiplie le nombre de molécules, donc les contacts entre elles et l’eau et, par conséquent, la capacité
de rétention d’un sol. Cette capacité de fixation des molécules d’eau est une composante de la * capacité
d’échange cationique (C.E.C.) *. C’est cette même propriété qui explique la fixation du calcium à l’argile
pour créer un pont calcique avec l’humus et former ainsi le complexe argilo-humique.

En résumé, un sol est essentiellement caractérisé par sa capacité de rétention (Cr), sa réserve utile (RU), sa
capacité d’échange cationique (CEC).

2.3.2. Corrélation entre la texture du sol et la perméabilité.


L’analyse de la figure 4 montre que la perméabilité est fonction de la texture du sol.

Ainsi, l’eau se présente dans le sol sous des états particuliers que les pédologues ont classé en quatre
catégories (figure 5):
- l’eau hygroscopique : elle provient de l’humidité atmosphérique et forme une mince pellicule
autour des particules du sol. Elle est retenue très énergiquement et elle ne peut être utilisée ni par
les animaux, ni par les végétaux.

- l’eau capillaire non absorbable : elle occupe les pores d’un diamètre inférieur à 0,2µ. Elle est
également retenue trop énergiquement pour pouvoir être utilisée par les organismes.

- l’eau capillaire absorbable : elle est située dans les pores dont les dimensions sont comprises
entre 0,2µ et 8µ. Elle est normalement absorbée par les végétaux en dehors des périodes des
pluies et elle permet l’activité des bactéries et des petits protozoaires comme les flagellés
bodonidés, ou les thécamoebiens dans certains cas.

- l’eau de gravité : elle occupe, de façon temporaire, les pores les plus grands du sol. Cette eau
s’écoule sous l’action de la pesanteur sauf lorsque le drainage est impossible. On distingue l’eau
d’écoulement rapide qui circule dans les pores de gros diamètres et qui existe seule dans les sols
sableux, et l’eau à écoulement lent qui reste plusieurs jours dans les pores plus fins non capillaires.

-
Pour évaluer la quantité d’eau disponible dans un sol pour la végétation on détermine :
 le point de flétrissement permanent, c-à-d la quantité d’eau (en (en % du poids total) qui se trouve
encore dans le sol lorsque les plantes commencent à se faner d’une façon permanente.
 On peut déterminer ce point soit par une méthode biologique (on cultive une plante en pot, puit
on laisse sécher le sol et on détermine son taux d’humidité lorsque la plante se fane), soit par une
méthode physique approximative.
 Pour cela, on détermine l’eau hygroscopique en plaçant un échantillon de 10g de sol sec pendant 5
jours dans dessicateur où l’on maintient un degré hygrométrique de 98,8% à l’aide d’une solution
d’acide sulfurique à 2%.
On évalue ensuite la teneur en eau de l’échantillon par dessication à l’étude à 105°C. L’expérience montre
que l’on a la relation : point de flétrissement = eau hygroscopique x 1,5.
Le point de flétrissement permanent est élevé dans les sols tourbeux (jusqu’à 50%) ; il est de l’ordre de 15%
dans un limon argileux et de 1,5% dans le sable à gros grains.

En général, les sols à particules fines possèdent un point de flétrissement permanent élevé car les argiles
retiennent plus d’eau que les sables et colloïdes humiques plus que les argiles.

 Le potentiel capillaire pF est le logarithme de l’énergie de rétention de l’eau par le sol. Cette
énergie est d’autant plus forte que le sol est plus sec.
On exprime l’énergie de rétention en cm d’eau. Pour une force de 1000 cm, le pF est de log 1000, c-à-d 3.

Quatre valeurs importantes du pF ont été définies :


i. la capacité de rétention ou humidité équivalente correspond à une force de succion de 1/3
d’atmosphère donc à un pF de 2,5
ii. ii. la capacité au champ correspond à un pF de 1,8 ; c-à-d au moment où toute l’eau de gravité à
écoulement rapide et où l’eau de gravité à écoulement lent
iii. le point de flétrissement temporaire à partir duquel les plantes absorbent difficilement l’eau du
sol correspond à un pF compris entre 3,9 et 4
iv. iv. le point de flétrissement permanent : correspond à un pF de 4,2.

La teneur en eau est fonction de la porosité et de la perméabilité du sol.


Le volume maximal d'eau qu'un sol peut retenir est la "capacité au champ" ou capacité de rétention du sol
qui dépend essentiellement de la granulométrie du sol.
Près de la surface, le sol n'est pas saturé, les espaces vides contiennent de l'eau et de l'air; l'eau est
soumise aux forces de gravité et de capillarité.

A partir d'une certaine profondeur, la teneur en eau n'augmente plus: le sol est saturé, tous les pores du sol
sont remplis d'eau: cette zone saturée forme une nappe; les forces de gravité sont prédominantes.
L'eau du sol ne représente que 0,064% de l'eau douce totale; son rôle est cependant essentiel puisque c'est
l'eau qu'utilisent les racines des plantes.

La perméabilité k d'un sol est définie par la vitesse d'infiltration de l'eau; k est mesuré par la loi de Darcy:
Pour des sols saturés en eau (fortes pluies): sols sableux:
k est compris entre 5 et 10 cm/heure sols limoneux:
k varie de 2 à 50 cm/heure dans un horizon A selon le type d'humus.

Il est de l'ordre de 1 mm/heure dans les horizons B enrichis en argiles.


Pour les sols non saturés (pluies faibles, air présents dans les pores du sol), k est beaucoup plus faible (0,1
mm/heure pour un limon).

Une couche est réputée imperméable pour des valeurs de k de l'ordre de 10 -9 m/s. Ces notions de
disponibilité de l’eau dans le sol sont importantes en botanique.
Les plantes hygrophiles ont besoin de beaucoup d’eau facile à prélever, donc à faible pF ; les plantes
xérophiles peuvent subsister lorsque les valeurs du pF sont voisines du point de flétrissement.
La notion du pF peut aussi s’appliquer à l’étude de la faune du sol (voir plus loin).

2.3.3. Evapotranspiration et tension de succion.


Une partie de l'eau qui pénètre dans le sol est évaporée de nouveau dans l'atmosphère soit directement
soit par l'intermédiaire des plantes: l'ensemble de ces pertes en eau constitue l'évapotranspiration.
L'évaporation se fait surtout à la surface du sol.

Même pendant la pluie, une partie de l'eau est immédiatement ré-évaporée car l'atmosphère n'est pas
saturée en eau. Le départ de l'eau superficielle fait remonter l'eau des zones plus profondes.
La quantité évaporée diminue avec la quantité retenue dans le sol car les forces de capillarité s’opposent à
son départ et l'énergie nécessaire pour extraire l'eau est d'autant plus grande que le sol s'appauvrit en eau.

La transpiration des plantes extrait l'eau de la zone non saturée du sol, parfois même de la zone saturée.
Cette extraction est possible jusqu'à une certaine valeur limite de la teneur en eau du sol; les racines
doivent vaincre le potentiel de matrice qui retient l'eau et qui augmente avec le départ de l'eau; au delà
d'une certaine valeur, la plante ne peut plus vaincre la tension et satisfaire son besoin, elle flétrit.

Le point de flétrissement d'une plante varie d'une espèce à l'autre.


Le volume d'eau disponible pour les plantes, appelé "réserve utile" comprend la "réserve facilement
utilisable" et la «réserve de survie»;
elle dépend de 2 paramètres:
- la profondeur du sol colonisée par le système racinaire (1 m environ pour une culture annuelle de
blé ou de maïs)
- et la texture du sol.
Pour une profondeur d'1 m, on obtient des valeurs de réserve utile allant de 70 mm d'eau pour un sol
sableux grossier à 200 mm d'eau pour un sol limonoargileux.
L'eau est extraite par les racines des plantes, elle circule dans la tige et les feuilles puis elle est vaporisée
à travers les stomates dans l'atmosphère. Le soleil fournit l'énergie nécessaire à la vaporisation de l'eau.

La transpiration d'un végétal est réglée par l'ouverture des stomates, ellemême dépendant de la nature, de
l'état hydrique du végétal et des conditions climatiques (rayonnement solaire, température de l'air, déficit
de saturation de l'air).
Les forces de capillarité entre les grains et la tension superficielle du film d'eau autour des gains
déterminent un potentiel de matrice qui tend à retenir l'eau et qui peut être mesurée à l'aide d'un
tensiomètre.

La succion du sol dépend de sa texture et de la taille des pores, de la quantité d'eau contenue par rapport à
sa capacité de champ (quantité maximale absorbée).
Les conditions climatiques sont également déterminantes. La tension de succion du sol peut être exprimée
en unités de pression ou en hauteur d'eau.

Les pédologues emploient volontiers une unité particulière, le pF, qui est le logarithme de la pression
négative P exprimée en cm d’eau.

1 pression de 1 atmosphère (1013 hPa) correspond à un pF de 3.


La tension de succion du sol correspond à un potentiel matriciel provoqué par les phénomènes de
capillarité et d'absorption-adsorption de l'eau sur les particules du sol.
Rappelons que la hauteur d'ascension capillaire de l'eau dans un tube fin suit la loi de Jurin :

h : hauteur de l'eau dans le tube


γ: tension superficielle du liquide
r : rayon du tube
d: densité du liquide
g : accélération de la pesanteur

La montée de l'eau est de 150 mm pour un tube de 0,1 mm.


Le potentiel matriciel du sol augmente quand la teneur en eau diminue.
Il est de l'ordre de 330 hPa, soit pF=2,5, pour la capacité au champ d'un sol limoneux.

La figure 6 montre que la tension de succion de l’eau est fonction de la texture du sol.
L'évapo-transpiration réduit la quantité d'eau s'infiltrant vers la nappe. La perte en eau d'un sol est plus
faible lorsque celui-ci est nu, car il se forme une croûte superficielle qui limite l'évaporation: on comprend
l'utilité de désherber les cultures. Les remontées capillaires sont importantes lorsqu'il existe une nappe :
l'eau peut remonter jusqu'à 1 m au dessus du niveau de la nappe dans un sol limoneux et être utilisée par
les racines.
On a décrit des remontées de 40 m depuis la nappe de la craie jusqu'aux rendzines (sols calcaires) sus-
jacents. En année sèche, les remontées capillaires peuvent être importantes et atteindre 100 mm, soit
l'équivalent de la réserve hydrique du sol.

L’analyse de la figure 7 montre que l’Evapo-transpiration est fonction de la couverture végétale.


2.3.4. Bilan hydrique du sol
Le suivi du bilan hydrique des sols est une opération complexe car il n'existe pas actuellement d'appareil
simple pour mesurer en routine le volume d'eau du sol. Il y a bien la sonde à neutrons, appareil précis mais
d'une manipulation délicate.
Son principe repose sur l'émission de neutrons par une source radio-active et la réception des particules
par les molécules d'eau. La quantité d'eau contenue est fonction du rapport neutrons reçus sur neutrons
émis.

En étude de routine, on préfère calculer la réserve d'eau du sol à partir des données élémentaires fournies
par les stations météorologiques: pluviométrie, température et humidité de l'atmosphère, vitesse du vent,
insolation.

Le régime des précipitations au cours de l'année est exprimé conjointement avec la température moyenne
mensuelle sous forme de diagrammes ombrothermiques.

Par convention, l'échelle des températures en ° C est doublée par rapport à celle des précipitations
exprimées en mm.

L'ETR peut être mesurée expérimentalement à l'aide de cases lysimétriques.


Une case lysimétrique est un bac exposé en plein air qui contient un sol couvert d'un certain type de
végétation, ou laissé à nu, dont on évalue la quantité d'eau infiltrée et drainée par rapport à celle apportée
par les précipitations (figure 8).
Certains lysimètres peuvent être pesés régulièrement pour connaître le volume d'eau contenu dans le sol.
On calcule plutôt l'évapo-transpiration à l'aide de formules empiriques comme celle de Thornthwaite, de
Penman ou de Turc (voir cours d’agronomie).
On distingue l'évapotranspiration potentielle (ETP) qui est le pouvoir évaporant de l'atmosphère sur un sol
avec couvert végétal disposant de l'eau en abondance.
L'évapotranspiration réelle (ETR) correspond à la perte en eau d'un sol quand l'eau vient à manquer:
l'ETR est fonction de l'ETP et de la quantité d'eau présente dans le sol (figure 9).

Les précipitations efficaces sont égales à la quantité d'eau apportée par les précipitations moins
l'évapotranspiration réelle: c'est la quantité d'eau qui pénètre dans le sol et qui constitue la réserve utile ;
une partie descend vers la nappe quand la capacité maximale de la réserve utile est dépassée (figure 10).
L'étude du bilan hydrique a une grande importance pour les cultures industrielles.
L'évaluation de la réserve utile du sol permet de décider de la nécessité de l'irrigation bien avant les signes
de fanaison de la plante.

Néanmoins, l'ETP est une valeur moyenne calculée pour une couverture végétale et un sol naturel qui ne
correspond aux conditions particulières des terres de culture.
Il faut tenir compte de l'espèce végétale cultivée et de son état de végétation.
On module la valeur de l'ETP par un coefficient cultural kc qui peut être supérieur à 1 en période de pleine
activité de la plante.
Cette valeur de l'ETP sur terre cultivée est l'EvapoTranspiration Maximale ou ETM.

Pour obtenir un rendement maximum, il faut que les plantes disposent toujours de suffisamment d'eau
pour évaporer une quantité égale à l'ETM.
Il faut donc compléter le volume d'eau apporté par les précipitations par des prélèvements au réseau de
surface ou à la nappe.
Cette pratique peut entraîner une surexploitation de la ressource si le volume supplémentaire prélevé est
supérieur selon les cas au ruissellement et/ou à l'infiltration à la nappe.

2.3. 5. Utilisation de l'eau du sol par les végétaux.


Les racines des plantes puisent l'eau dans la réserve utile du sol et la disperse dans l'atmosphère par
évapo-transpiration.
Si l'eau disponible diminue tandis que la tension de succion du sol augmente, les racines ont de plus en plus
de difficulté d'extraire l'eau, l'évapo-transpiration diminue; elle devient inférieure à l'ETP: c'est l'ET Réelle.

Au dessous de d'une tension de succion de 1 atmosphère (1000 hPa), l'absorption de l'eau par les racines
est fortement diminuée; elle devient nulle lorsque le point de flétrissement est atteint (en général 16
atmosphères, soit pF = 4,2).
Ce point de flétrissement permanent varie beaucoup avec la texture du sol. L’analyse du tableau 3 montre
que l’eau disponible pour les plantes est fonction de la nature du sol.

Point de flétrissement, capacité au champ et eau disponible pour la plante en fonction de différents types
de sols. Les valeurs sont exprimées selon le rapport (volume de l'eau contenue/volume du sol) - inspiré de
ROWELL, 1994 -.

Les exigences en eau varient selon les plantes.


Les espèces hydrophiles demandent de l'eau facile à absorber: il faut donc que la réserve utile soit
réapprovisionnée par ascension capillaire à partir d'une nappe (cas du peuplier, de l'aulne...).
Les espèces xérophiles sont adaptées à la sécheresse, elles peuvent extraire l'eau pour des tensions de
succion voisines du point de flétrissement (pin sylvestre, plantes herbacées des pelouses sèches).
Les plantes mésophiles ont un comportement intermédiaire.
4. Propriétés chimiques du sol
2.4.1. Les qualités chimiques des sols évoluent dans le temps
La dégradation de la roche mère par l'eau conditionne, dans une large mesure, la composition chimique du
sol qui en est le résultat final.
Certaines substances chimiques sont lessivées et s'enfoncent dans les profondeurs du sol, où elles
s'accumulent.
D'autres substances, moins solubles, demeurent dans les couches supérieures du sol.
Les éléments chimiques qui sont enlevés le plus rapidement sont les chlorures et les sulfates, suivis du
calcium, du sodium, du magnésium et du potassium.

Les silicates et les oxydes de fer et d'aluminium se décomposent très lentement et sont rarement lessivés.
Quand certains de ces éléments entrent en contact avec l'air du sol, il se produit des réactions chimiques,
d'oxydation en particulier, qui ont pour effet de transformer les substances chimiques originelles en
substances plus solubles ou plus fragiles.

Il s'ensuit une accélération des processus d'altération, un lessivage* plus intense des éléments chimiques
et de nouvelles modifications de la composition chimique du sol.

Quand un sol engorgé contenant des sulfures de fer (pyrites) est exposé à l'air, lors de la construction
d'étangs par exemple, il peut devenir un sol à sulfates acide d'eau douce.

Les pyrites s'oxydent et le sol devient acide. Il est probable dans ce cas que l'eau de l'étang sera trop acide
pour un élevage de poissons.
L'air qui se trouve dans le sol contient aussi du gaz carbonique.
Ce gaz, combiné à l'eau, peut se transformer en un acide faible (acide carbonique) qui réagira avec certains
éléments chimiques pour en former de nouveaux.

2.4.2 Réaction chimique du sol (le pH)


Qu'est-ce que le pH?
Les sols peuvent avoir une réaction acide ou alcaline; d'autres peuvent être neutres.
On mesure la réaction chimique du sol d'après la valeur de son pH.
La valeur du pH varie de 0 à 14, le pH = 7 correspondant à une réaction neutre.
Des valeurs inférieures à 7 indiquent que le sol est acide; des valeurs supérieures à 7 indiquent que le sol
est alcalin.Plus le pH s'éloigne de la neutralité, plus fortes sont l'acidité ou l'alcalinité.

Comment mesure-t-on le pH?


La méthode la plus exacte pour mesurer le pH du sol consiste à utiliser un pH mètre électrique qui donne
directement la valeur du pH quand on plonge des électrodes en verre dans une solution obtenue en
mélangeant une part d'échantillon de sol avec deux parts d'eau distillée.
Les laboratoires d'analyse des sols possèdent cet appareil.

Pour obtenir une idée générale du pH du sol, on peut utiliser sur le terrain du papier de tournesol et des
révélateurs de couleur.
Le papier de tournesol, qui vire au rouge dans une solution acide et au bleu dans une solution alcaline,
est relativement bon marché et se trouve en général dans les drogueries et les pharmacies.
On en trempe une partie dans une suspension de sol composée d'une part de sol et de deux parts d'eau
distillée, ou, au besoin, d'eau de pluie recueillie dans un récipient propre.
On trouve aussi des trousses complètes pour analyse de sol sur le terrain, comprenant plusieurs
indicateurs.

Suivant le mode d'emploi, on mélange normalement un petit échantillon de sol avec un peu d'eau
distillée et un produit chimique. On y ajoute quelques gouttes d'un indicateur. La couleur de la solution
change, et on se reporte au tableau coloré fourni avec la trousse d'analyse pour voir à quelle valeur de
pH correspond la couleur obtenue.

Quel pH votre sol devrait-il avoir?


Le pH des couches de sol qui formeront plus tard les digues et le fond de vos étangs aura une grande
influence sur leur productivité.
Ainsi, une eau acide tendra à réduire considérablement la croissance des organismes microscopiques dont
les poissons se nourrissent.
Des taux extrêmes d'acidité ou d'alcalinité peuvent même mettre en péril la santé de vos poissons, et nuire
à leur croissance et à leur reproduction.
Pour avoir de bonnes conditions de production, le pH du sol d'un étang ne doit être ni trop acide ni trop
alcalin. Il devrait se situer de préférence entre pH 6,5 et pH 8,5.

Les sols ayant un pH inférieur à 5,5 sont trop acides et les sols ayant un pH supérieur à 9,5 sont trop
alcalins.
Ces conditions extrêmes obligent à employer des techniques spéciales de gestion qui pèseront
sensiblement sur le prix de revient de la production de poisson.
Si le sol a un pH inférieur à 4 ou supérieur à 11, il devrait être considéré comme impropre à la
construction de digues d'étangs ou à son utilisation comme fond d'étang.

2. 4.3. Un cas particulier: les sols à sulfates acides d'eau douce Sols à sulfates acides et sols à sulfates
acides en puissance.

Les sols appartenant effectivement à la catégorie des sols à sulfates acides ne sont pas courants.
Dans un profil pédologique, on peut les reconnaître facilement à deux traits importants: Leur pH est égal
ou inférieur à 4.
On y observe généralement de nombreuses taches jaunes. Les sols à sulfates acides en puissance sont bien
plus fréquents.
Ce sont des matériaux engorgés et meubles qui deviendront du sol à sulfates acide à la suite d'un drainage
ou d'une exposition à l'air. Leur pH varie entre 5 et 6.
Mais l'oxydation provoquée par des processus chimiques et biologiques en fera un sol très acide, dont le
pH descendra à 4 ou même moins en quelques mois.

Note.
S'il reste submergé, le sol à sulfates acide en puissance ne deviendra jamais effectivement acide. Il ne peut
le devenir que s'il est exposé à l'air.

Comment identifier un sol à sulfates acide en puissance?


Il importe d'identifier un sol à sulfates acide en puissance lors de l'étude pédologique du site des étangs. On
peut alors concevoir la construction de l'étang de telle sorte que ce type de sol ne soit pas exposé à l'air, et
éviter ainsi la forte acidification des digues et de l'eau de l'étang.
Pour identifier un sol à sulfates acide en puissance, procédez comme suit:
•Prenez une poignée du sol à analyser.
•Si l'échantillon est sec, mouillez-le.
•Modelez l'échantillon humide pour obtenir une galette de 1 cm d'épaisseur.
•Placez la galette humide dans un sac en plastique que vous fermez hermétiquement.
•Au bout d'un mois, mesurez le pH du sol de la galette.
•Si le pH est descendu au-dessous de 4, le sol est un sol à sulfates acide en puissance.

Note.
Il importe que l'échantillon de sol reste humide, l'humidité devant favoriser une forte activité bactérienne
et une acidification plus rapide.
Dans des échantillons secs, le pH n'atteindra sa valeur minimale qu'au bout de quelques mois.

Il est important de connaître le degré d'acidité ou d'alcalinité de votre sol, afin de choisir vos plantes en
conséquence.
Les centres de jardinage vendent des "trousses d'analyse " du sol qui permettent d'effectuer les différentes
mesures, mais cela nécessite un minimum de connaissances en chimie.
Le plus simple est de faire appel à des laboratoires spécialisés (principaux laboratoires d'analyses agricoles,
la plupart des grands grainetiers et des pépiniéristes, etc.), qui vous indiqueront en même les apports à
effectuer pour corriger les déséquilibres éventuels.
Il suffit alors de prélever un échantillon de terre et de l'expédier au laboratoire de votre choix.

Pour que l'analyse effectuée par le laboratoire soit représentative, il vous faut prélever avec soin
l'échantillon à analyser : après avoir décapé herbe et cailloux de la surface, retirez la valeur d'une bêche
de terre, sur une vingtaine de centimètres de profondeur.

L'idéal est de répéter cette opération en trois ou quatre points du jardin, de mélanger le tout dans un seau
et d'envoyer au laboratoire environ 5OO g de ce mélange.
Si le jardin est très hétérogène, avec par exemple des zones humides et d'autres sèches, faites faire autant
d'analyses que de types de sols. Les résultats de l'analyse vous indiqueront le pH de votre sol.

L'échelle va de 1 (très acide) à 14 (très alcalin). La plupart des plantes préfèrent des sols neutres dont le pH
se situe entre 6,5 et 8 ; certaines, cependant, exigent un sol très acide, à Ph entre 4 et 6, et d'autres un sol
très alcalin, à Ph de 8 et plus.

CHAPITRE III : VIE DU SOL ET RELATIONS ALIMENTAIRES


On trouve dans les sols, une grande variété d’organismes vivants : des bactéries, des champignons, des
algues, les parties souterraines des plantes, ainsi qu’une faune très variée allant des protozoaires aux
mammifères.
L’ensemble de ces organismes font partie intégrante du système sol et participe par leur activité à la
formation et à l’évolution des sols.

3.1. Pédofaune
La faune du sol est extrêmement nombreuse. Bien que très variable d'une saison à l'autre ou d'un sol à
l'autre, on peut estimer que son poids à l'hectare est en moyenne de 2,5 tonnes.
Dans certains sols, soit naturellement riches en matières organiques, soit enrichis en fumier, compost ou
résidus de récoltes, ce poids atteint 5 tonnes à l'hectare et même davantage.
La faune du sol est très variée.
La plupart de ses représentants sont des animaux microscopiques (quelques dixièmes de millimètres) : des
protozoaires (amibes nues, amibes à thèque, flagellés, ciliés), des tardigrades, des rotifères, des
nématodes, des acariens.

D'autres sont des animaux qu'on attribuera à la microfaune (moins d'un centimètre) : divers insectes,
surtout leurs écophases larvaires (collemboles, diptères, coléoptères, lépidoptères, etc.), des myriapodes,
des isopodes, des vers enchytræidés, des pseudo-scorpions, etc.

Enfin, un certain nombre d'espèces fera partie de la macrofaune (imago d'insectes, vers de terre
lumbricidés, mollusques, arachnides, reptiles, micromammifères rongeurs et insectivores, etc.).

La faune du sol est en équilibre. Toutes les relations, plus aisément observables chez les grosses espèces
terrestres ou aquatiques, existent au sein des biocénoses du sol : prédation, parasitisme, symbiose, etc.

Chaque espèce occupe une niche qui lui est propre et joue donc un rôle particulier dans les échanges
globaux d'énergie et de matière dans le sol.

Mais cet équilibre est fragile. Le plus souvent, ces animaux sont eurybiotes, c'està-dire qu'ils sont
extrêmement sensibles à de faibles variations de pH, d'humidité, de température, d'aération ou de la
teneur du sol en minéraux et en matières organiques.

3.1.1. Quelques représentants de la faune du sol.


3.1.1.1 Les vers de terre.
Les vers de terre sont des annélides oligochètes. La majorité des espèces sont des lumbricidés.
Le nombre de vers de terre dépend largement de la quantité de matière organique morte (nécromasse)
présente dans le sol.
Ils peuvent être pratiquement absents dans certains sols particulaires. Dans les sols peu fumés, on en
compte environ une centaine au mètre carré (500 kg à l'hectare).
Dans les sols recevant une forte fumure organique, leur nombre dépasse 1000 au mètre carré (5 tonnes à
l'hectare).
Les vers de terre sont des animaux qui recherchent une humidité et une température moyennes. Ils
s'enfoncent plus ou moins profondément en hiver et en été et remontent en surface au printemps et à
l'automne.
Ils restent actifs toute l'année. Leur nourriture se compose pour partie de radicelles mortes qu'ils
consomment sur la plante, mais surtout de déchets organiques qu'ils viennent chercher à la surface du sol
et qu'ils entraînent dans les profondeurs du sol où ils les malaxent avec de la terre.

Leurs excréments ou tortillons sont, selon les espèces, soit rejetés à la surface, soit dans des cavités du sol.
On estime entre 40 et 120 tonnes de tortillons qui sont ainsi excrétés par an et par hectare, dans les sols.
Cela revient à dire que toute la terre d'un jardin ou d'un champ passe dans le tube digestif des vers de terre
en une cinquantaine d'années.

Les vers de terre, outre des conditions d'humidité et de températures moyennes, ont besoin d'un pH
neutre ou peu acide, de calcium pour leur métabolisme glandulaire (excrétion azotée) et de beaucoup de
matières organiques.
3.1.1. 2. Les arthropodes.
Les arthropodes regroupent les insectes (collemboles), les arachnides (acariens) et les myriapodes. De
nombreuses espèces sont des parasites ou des consommateurs responsables de dégâts importants sur les
plantes cultivées (vers blanc, taupins, noctuelles, etc.).

Mais la plupart des espèces, souvent très petites (mésofaune) participent à la circulation de la matière
organique morte (nécromasse). Ces espèces sont dites saprophages.

D'autres sont mycétophages, c'est-à-dire qu'elles consomment des champignons, d'autres sont
microphytophages quand leur alimentation est faite de bactéries, d'algues microscopiques ou de
cyanophycées,
d'autres sont coprophages si elles s'alimentent de déjections animales,
d'autres sont humivores.
Enfin, certaines sont simplement des prédateurs, des parasites ou des parasitoïdes.

Tous ces animaux, contrairement aux vers de terre, ne mélangent pas les aliments qu'ils ingèrent à de la
terre, mais ils participent à leur fragmentation laquelle est davantage propice aux processus d'humification.

3.1.1. 3. Les nématodes.


Les nématodes sont de minuscules vers ronds. Beaucoup d'espèces sont saprophytes.
D'autres sont parasites. Quelques-unes sont prédatrices de protozoaires ou d'autres nématodes.
Ces vers sont particulièrement nombreux dans les sols des prairies au contact des racines des graminées
(rhizosphère).
On peut en compter jusqu'à 20 millions au mètre carré. Certains nématodes sont utilisés dans la lutte
biologique.

3.1.2. Action de la microfaune


La microfaune du sol exerce sur les sols une triple action mécanique, chimique et biologique.
Ces trois actions participent à la fois à la formation du sol (pédogenèse) et à l'entretien de sa fertilité.

3.1.2.1. L'action mécanique.


Les animaux dans le sol fragmentent les matières organiques. Les vers de terre les fragmentent
grossièrement. Puis, dans l'ordre, les myriapodes, les collemboles, les acariens et enfin les nématodes
procèdent à une fragmentation de plus en plus fine.
Cette fragmentation a pour effet d'augmenter considérablement la surface d'attaque des matières
organiques par les bactéries et les champignons du sol.

Le passage de la matière organique dans le tube digestif de ces animaux a pour effet de la mélanger à
diverses sécrétions intestinales, à des colloïdes humiques ou des gelées cytophagiennes.

Il s'ensuit la formation d'agrégats stables dont les plus remarquables sont ceux que laissent les lombrics.
Tous ces animaux participent au transport actif de la matière organique dans les horizons du sol.

En outre, en fouissant, ces animaux améliorent l'aération du sol ainsi que la circulation de l'eau.
On estime que les vers de terre assurent à eux seuls plus de 50 % de la macroporosité dans le sol quand le
travail mécanique (labour) n'en assurerait qu'à peine un quart.
3.1.2.2. L'action chimique.
Les vers de terre ne se contentent pas de répartir les matières organiques dans le profil d'un sol. Parce que
le calcium est indispensable à leur métabolisme, les vers de terre circulent aussi cet élément.
On estime que ces animaux, en remontant cet élément vers les couches supérieures, s'opposent au
lessivage et par voie de conséquence, à la décalcification des sols.

Les déjections des vers de terre sont très riches en potassium, en ammoniaque, en phosphore et en
magnésium.
Ces éléments sont surtout mieux échangeables et mieux assimilables quand ils ont transité par leur tube
digestif que lorsqu'ils sont adsorbés sur les colloïdes argilo-humiques. La faune du sol joue un rôle
fondamental d'intermédiaire entre le sol et la plante.

3.1.2. 3. L'action biologique.


Tous les animaux dans le sol sont nécessairement microphytophages. La raison en est que les aliments que
ces animaux consomment sont obligatoirement couverts de bactéries, de mycéliums ou de cyanobactéries.
Il est certain qu'un bon nombre de ces microorganismes sont détruits par les processus digestifs (bactéries
saprophytes surtout).
Mais il est probable aussi que d'autres de ces organismes, non détruits, sont stimulés au cours de ce transit.

C'est probablement le cas des organismes de la microflore humifiante puisque l'on constate que l'humus
se forme plus rapidement à partir des déjections animales qu'à partir des débris végétaux n'ayant pas
subi de transit intestinal.

.3.2. Activité biologique du sol


3.2. 1. Activer la biologie pour améliorer le fonctionnement du sol
Les différents compartiments du sol vivant ont diverses fonctions, qui assurent le bon fonctionnement de
celui-ci. Ainsi, les bactéries sont des régulatrices essentielles des équilibres gazeux et des cycles
biogéochimiques du sol.
Les champignons transportent des quantités importantes d’eau et de substances, participent à la
dégradation de la litière et à sa transformation en humus.
Quant à la faune du sol, son rôle fondamental réside dans la transformation de la matière organique et
dans son action mécanique sur les sols : formation de galeries, porosité, structuration des agrégats
(Lavelle et al., 2006)[1].

Ces interactions biologiques procurent au sol une propriété d’auto-structuration, qui s’exprime à
différentes échelles, allant des films microbiens jusqu’aux macrogaleries des vers de terre.
Les invertébrés du sol étant qualifiés alors de groupe clé de l’organisation et du fonctionnement des sols,
on parle alors d’organismes ingénieurs (Lavelle et al., 2006).
La contribution de ceux-ci est multiple : incorporation de la litière au sol, protection des plantes contre
certains bioagresseurs, activation sélective de l’activité microbienne, création de structure favorable à la vie
du sol (incubateurs de microorganismes).

En bref, l’activation biologique de certains groupes vise à dynamiser l’ensemble du système et améliorer
son fonctionnement et sa production primaire.

.3. Décomposeurs
Les décomposeurs sont les différents organismes et microorganismes du sol ou des eaux dont le rôle est de
transformer la matière organique morte (nécromasse).
Normalement, on devrait réserver ce terme aux seuls microorganismes saprophytes qui assurent la
minéralisation de la matière organique morte (bactéries, champignons, levures).

On peut ainsi dénombrer plus de 2 millions de lombrics pour un hectare de forêt (500 à 1000 kg) ; jusqu'à 7
millions dans un sol de prairie (2700 kg); près de 50 millions d'acariens ou de collemboles, 1 million
d'escargots ou limaces divers, 2 millions de larves de diptères et 5 millions environ d'araignées, de
cloportes et divers insectes.

Le tableau 4 présente les grands groupes de la pédofaune du sol, leurs nombres et leurs régimes
alimentaires.

Texture et structure du sol et la vie dans le sol


Les vers de terre sont plus nombreux dans les sols limoneux ou argilo-sableux que dans les sables, les
graviers et les argiles.
Les sols les plus favorables au développement des coléoptères endogés ont toujours une teneur élevée
en éléments fins (argiles et limons) qui retiennent l’eau nécessaire.
Les éléments grossiers sont au contraire défavorables aux coléoptères endogés car ils permettent une
dessication trop rapide du sol.
La granulométrie joue un rôle très important dans la répartition des animaux des eaux souterraines et des
sables des plages. Ainsi par exemple le polychète Arenicola marina vit dans les sales vaseux renfermant
environ 24% d’eau et dont la courbe d’analyse granulométrique montre un maximum principal à 247µ.
La forme des grains intervient aussi.

Les sables siliceux à arêtes généralement aigues maintiennent entre leurs grains un volume lacunaire plus
grand que les sables calcaire dont les arêtes sont émoussées et qui ne laissent que des espaces plus petits
moins favorables à la colonisation par la faune interstitielle.

Aération du sol et vie dans le sol


La porosité du sol règle la circulation de l’eau, de l’air et de beaucoup d’animaux. Un sol compact et peu
poreux peut empêcher les migrations verticales des animaux sensibles à la température et à l’humidité et
ainsi en interdire l’existence.
En ce qui concerne les animaux fouisseurs (vers de terre, larves de certains insectes, fourmis),
l’indépendance vis-à-vis de la porosité est évidemment plus grande.
Dans les compacts, le manque d’oxygène peut être un facteur limitant.
Les animaux de surface ou de la litière résistent moins bien que les espèces de profondeur aux teneurs
élevées en gaz carbonique.

Les termites résistent bien au gaz carbonique. Les vers de terre sont plus nombreux dans les sols lourds et
mal drainés mal aérés.
Parmi les espèces de protozoaires du sol, nombreuses sont celles qui peuvent vivre en semi- aérobiose.

Composition chimique, pH et vie dans le sol


Les sols salés ont une flore et une faune particulière.
Les plantes des sols salés sont des halophytes.
On distingue les halophytes obligatoires qui exigent des concentrations élevées en chlorure de sodium
pour achever leur cycle complet de développement et des halophytes facultatifs qui peuvent se développer
en présence de sel, mais celui-ci ne leur pas indispensable.
Les lombrics sont rares lorsque la salinité du sol excède 0,7g/l. On ne peut affirmer que, dans le sol, le pH
agit directement. Il est en effet la résultante de l’ensemble des divers facteurs écologiques.

En fonction de leurs préférences, les plantes sont classées en calcicoles (espèces capables de résister à des
teneurs élevées en calcaire) et en calcifuges.
Le contraste entre les la végétation des sols calcaires et des sols siliceux est également connu depuis
longtemps. Le calcium est nécessaire pour beaucoup d’animaux.
Certains Lumbricidés secrètent du carbonate de calcium par leurs grandes Morren sous la forme de
granulations de calcite expulsés par le tube digestif.
Parmi les myriapodes, plusieurs diplopodes recherchent des sols calcaires.
Il existe chez les Protozoaires thécambiens des espèces calcicoles et d’autres qui sont calcifuges.

On peut distinguer parmi les végétaux :


❑ des acidiphytes qui recherchent des pH inféreurs à 6 et qui s’installent sur un humus brun ou mor
❑ des neutrophytes qui s’installent sur des sols à pH voisin de la neutralité constitué par un humus doux
ou mull
❑ des basiphytes qui poussent sur des alcalins par suite de la présence du calcaire (plantes calcicoles) ou
de nitrates
❑ plantes nitrophytes rencontrées dans les abords des habitations ou des champs ayant reçu beaucoup
d’engrais.

Les protozoaires supportent des variations de Ph de 3,9 à 9,7 suivant les espèces.
Les lumbricidés supportent des pH qui ne descendent pas en dessous de 4,4.
Les Mollusques dépendent du pH du sol en raison de leurs besoins en calcaire, tout au moins des espèces
qui ont une coquille.
Le plus grand nombre d’espèces se rencontre dans les sols à pH=7 ou légèrement supérieur (7 à 8).

Les sols dits anormaux renferment de fortes concentrations en certains éléments ; soit en chlorures, soit
en calcium, (sols gypseux), soit en magnésium (sols dolomitiques ou de serpentine), soit en zinc (sols sur
calamine), en sélécium, etc.
Les végétaux qui vivent sur ces sols sont soit toxicophytes plus ou moins attachés à un milieu spécial, soit
des toxicovages indifférents à la présence de produits toxiques.
Souvent les toxicophytes sont des accumulateurs de l’élément pour lequel ils sont spécialistes.
C’est cette particularité qui les fait choisir comme indicateurs dans la prospection phytogéochimique de
certains minerais.

On peut citer par exemples d’indicateurs: divers Astragalus américains qui recherchent le sélénium les
fleurs du cuivre au Katanga poussent sur des gisements de cuivre (Haumaniastrum robertii et H.
katangense) les fleurs du cobalt comme Silene colbalticola qui signalent la présence du cobalt dans la
même région.

FIN
SUJETS DE TP ECOPEDOLOGIE ET CLIMATOLOGIE
1) Les courants marins et le climat
2) Masses d’air, fronts et perturbations
3) La circulation atmosphérique et le climat
4) Evolution des sols : facteurs et processus
5) Classification des sols
6) Sols, terres et changements climatiques
7) Faune du sol et production végétale

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