Observatoire de La Formation Des Prix Et Des Marges 2024
Observatoire de La Formation Des Prix Et Des Marges 2024
Observatoire de La Formation Des Prix Et Des Marges 2024
AU
PARLEMENT
2024
Observatoire
de la formation
des prix et des marges
des produits alimentaires
Observatoire
de la formation
des prix et des marges
des produits alimentaires
Présidente de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires :
Sophie DEVIENNE (AgroParisTech).
Présidents des groupes de travail de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits
alimentaires :
Jean-Louis BARJOL (Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux) :
groupes filières lait et produits biologiques ;
Thierry BERLIZOT (Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux) :
groupe de travail filières blé tendre-farine-pain et blé dur-pâtes alimentaires ;
Sophie DEVIENNE : groupe de travail filière viande bovine et ovine et rémunération des
agriculteurs ;
Marie-Lise MOLINIER (Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux) :
groupe de travail filière fruits et légumes ;
Catherine MARIOJOULS (AgroParisTech) : groupe de travail filières pêche et aquaculture ;
Pascale MAGDELAINE (Académie d’Agriculture de France) : groupe de travail filières porc et
volaille ;
Stéphane TUROLLA (INRAE) groupe de travail grande distribution.
Secrétariat général de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires :
Marine DESBRUN (FranceAgriMer) ;
Frédéric DOUEL (FranceAgriMer) ;
Romain GIRARD (FranceAgriMer) ;
Florian MARTIAL (FranceAgriMer) ;
Les principaux rédacteurs et contributeurs du rapport 2024 de l’Observatoire de la formation des prix et
des marges des produits alimentaires :
Anissa BENALLAL (FranceAgriMer), consommation ;
Philippe BOYER (Académie d’Agriculture de France) ;
Pierre CLAQUIN (FranceAgriMer, directeur Marchés, études et prospective) ;
Benoît DEFAUCONPRET (FranceAgriMer), filière porc ;
Adèle DRIDI (FranceAgriMer), filières pain, pâtes alimentaires ;
Ali DRIDI (FranceAgriMer), filières viande ovine et lait de chèvre ;
Majda EN NOURHI (FranceAgriMer), filière viande bovine ;
Julia GASSIE (FranceAgriMer), consommation ;
Mathilde GOUDY (FranceAgriMer), filières volailles et lapin ;
Marion GUICHARD (FranceAgriMer), filière fruits et légumes ;
Alice HEBINGER (FranceAgriMer), filière produits pêche et aquaculture ;
Fédora KHAÏLI (FranceAgriMer), euro alimentaire 2019 ;
Tassadit LEFKI (FranceAgriMer), filière pomme de terre ;
Sara MOUNDIRI (FranceAgriMer), filière produits pêche et aquaculture ;
Olivia PARODI (FranceAgriMer), filière lait de vache ;
Caroline SAMSON (FranceAgriMer), consommation ;
Salomé SENGEL (FranceAgriMer), filière fruits et légumes ;
Olivier LOUVEAU (SSP), travaux statistiques sur le RICA ;
Nicolas DEVAUVRE (SSP), travaux statistiques sur le RICA.
Outre ceux mentionnés ci-dessus, plusieurs services, organisations et entreprises apportent leur concours
indispensable à l’Observatoire par la fourniture de résultats ou de données de base :
l’Insee (division des indices de prix de production) ;
le Service de la statistique et de la prospective, y compris le Centre d’Études et de Prospective et
la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises,
Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire ;
les instituts techniques interprofessionnels agricoles (Arvalis, Centre technique
interprofessionnel des fruits et des légumes, Institut de l’élevage, IFIP-Institut du porc, Institut
technique de l’aviculture) ;
les syndicats agricoles (la Coordination rurale et la Fédération nationale des syndicats
d’exploitants agricoles) ;
des organisations professionnelles de l’industrie et de l’artisanat (Fédération des industriels
charcutiers-traiteurs, Culture Viande, Fédération des Industries Avicoles, Association de la
Transformation Laitière française, et les entreprises qu’elles représentent) ;
le Crédit Agricole ;
les enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Cora, E. Leclerc, Intermarché,
Système U).
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Sommaire
SOMMAIRE 7
AVANT-PROPOS 11
CHAPITRE 2. SYNTHÈSE 37
1. Champ d’étude et méthodes de l’Observatoire 37
2. Enseignements des rapports précédents, problématiques du rapport 2024 46
3. Éléments de contexte pour 2023 47
4. Synthèse des résultats récents par filière 53
5. Évolution des marges brutes pour les produits suivis 81
6. Synthèse des résultats sur les marges nettes par maillon 86
7. Points clés 94
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
SIGLES 491
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Avant-propos / rapport au Parlement / 2024
Avant-propos
L'Observatoire de la formation des prix et des marges, dont la mission est focalisée sur les
produits alimentaires, est un organisme consultatif placé sous la double tutelle du ministère
chargé de l'Agriculture et du ministère chargé de la Consommation. Selon l'article L.682-1 du
code rural et de la pêche maritime, il a 1 pour mission d'éclairer les acteurs économiques et les
pouvoirs publics sur la formation des prix et des marges au cours des transactions au sein de la
chaîne de commercialisation des produits alimentaires 3. L'Observatoire suit la formation des
prix depuis les systèmes de production agricoles jusqu'au consommateur et étudie les coûts
de production agricole, de transformation et de distribution. L'Observatoire est un lieu
d'observation, mais aussi de dialogue et de discussion entre toutes les parties prenantes des
filières, qui sont représentées au sein du comité de pilotage et des groupes de travail
spécialisés. Son principal objectif est d'œuvrer à la transparence des rapports de prix et à
l’évolution des marges tout au long de la chaîne, et de contribuer ainsi à l'établissement d'un
rapport de confiance entre les acteurs économiques.
Pour réaliser cette mission, l'Observatoire s'appuie sur les données disponibles, publiques
(INSEE, SSP du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Banque de France…)
ou privées, dès lors qu'elles sont contrôlables (Crédit Agricole, Kantar…). Il fait également appel
à la coopération active des différentes familles professionnelles qui apportent leur concours
en fournissant les données qu'elles produisent et en contribuant à la collecte de données
spécifiques opérée par l'Observatoire. Les représentants des organisations professionnelles et
des consommateurs, dans la pluralité de leurs points de vue et de leur expérience, collaborent
également à l'orientation des travaux et à l'examen des résultats au sein des différents groupes
de travail spécialisés et du comité de pilotage.
L'Observatoire travaille sur les données consolidées, disponibles pour l'année n-1 en ce qui
concerne les marges brutes et n-2 pour les marges nettes (données de comptes d’entreprise) :
il regarde donc dans le 1 rétroviseur 3, comme avait coutume de le dire Philippe Chalmin, et ne
peut rendre compte de manière instantanée de l'évolution des prix et des marges. Du reste,
l’expérience acquise par l’Observatoire rappelle qu’il est très délicat d’envisager ces analyses
sur des pas de temps trop resserrés.
L'année 2023 a été marquée par la poursuite de l'inflation des prix agricoles et alimentaires,
avec des évolutions encore fortes et assez généralisées. La force de l'Observatoire est de
pouvoir montrer comment celles-ci se sont répercutées au niveau des prix et des marges au
sein des différentes filières. L'analyse de ces résultats à la lumière des séries longues construites
depuis 2010 a également permis de tirer de riches enseignements. Le contexte chahuté de
l'inflation a cependant révélé la fragilité de certaines données. La coopération avec les acteurs
économiques des filières s'est alors montrée plus que jamais nécessaire pour étayer les
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
données les plus fragiles et contextualiser les évolutions observées. Ce constat met en lumière
l'importance de la collaboration étroite avec les acteurs économiques et la nécessité de
fiabiliser les données les plus sensibles, notamment en approfondissant le travail avec l'INSEE.
Le présent rapport a fait l'objet d'une adoption des organisations représentées au comité de
pilotage. Il a reposé sur le travail rigoureux et méticuleux de l'équipe de l'Observatoire et de
l'ensemble des collaborateurs des services de FranceAgriMer. Qu'il me soit permis ici de les
remercier, ainsi que les présidents des groupes de travail et l'ensemble des représentants des
familles professionnelles qui ont apporté une contribution indispensable à l'élaboration de ce
rapport. Je voudrais aussi ici remercier tous les membres du comité de pilotage qui le
quitteront à la suite de son renouvellement en septembre prochain, en particulier Pascale
Magdelaine, qui a assuré pendant de longues années la présidence du groupe de travail Porc et
volailles et collaboré activement aux différents chantiers engagés par l'Observatoire.
Sophie DEVIENNE
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Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
L’objectif des travaux de l’Observatoire est d’expliquer le niveau et les variations des prix
des produits alimentaires en mesurant les apports de valeur réalisés à chaque étape de leur
élaboration, depuis la production agricole et la transformation industrielle jusqu’à la mise à
disposition des consommateurs par le commerce de détail. L’Observatoire développe trois
types d’approches dans cet objectif : la décomposition de prix au détail en marges brutes ;
l’analyse des comptes des opérateurs pour les marges nettes ; l’analyse des comptes de la
nation en valeur ajoutée induite de chaque branche intervenant le long de la chaîne alimentaire
(euro alimentaire).
Seules les deux premières approches sont expliquées dans ce chapitre. Les résultats de
l’euro alimentaire n’étant pas publiés chaque année, la méthode correspondante est expliquée
en tête du chapitre dédié les années de publication des résultats et dans la lettre 11 de
l’Observatoire, disponibles sur le site https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/ .
Marge brute = prix de vente – coût d’achat, elle peut donc se calculer à partir des prix des
produits. La marge brute n’est pas la marge nette. Elle finance aussi les autres charges
(emballages, énergie, salaires, investissements…)
Marge nette = Produits reçus (au sens comptable) – charges supportées, elle se calcule à partir
des comptes des entreprises. Pour la déduire de la marge brute sur les produits, il faudrait
appliquer des conventions de répartition des charges communes (salaires, énergie,
investissements…) qui ne reflèteraient pas la diversité des situations réelles.
1 Plus exactement, une partie des valeurs ajoutées : celle ajoutée à la seule consommation intermédiaire en matière
première agricole, alors qu’au sens strict la valeur ajoutée est la valeur créée en sus de celle de toutes les
consommations intermédiaires.
2
Nous utilisons ce terme consacré par l’usage, malgré son ambiguïté. Il ne s’agit pas d’un bénéfice et le terme n’a
pas ici la signification, proche de celle d’excédent brut d’exploitation (bénéfice avant charges financières et
amortissements), qu’il prend dans certaines analyses financières ou comptables. Par exemple, le taux de marge
désigne dans ces analyses le rapport de l’EBE à la valeur ajoutée.
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
dans les études sur la transmission des prix dans les filières agroalimentaires (Masson, 1975,
Mainsant, 2002, 2003, 2004, 2009).
Le prix au détail de produits alimentaires est ainsi décomposé en :
Coût de la matière première agricole (MPA),
Marge brute de l’industrie agroalimentaire (MB IAA) et
Marge brute des grandes et moyennes surfaces (MB GMS)
b) Les prix observés des produits alimentaires recouvrent plusieurs références, qui
évoluent dans le temps, en qualité et quantité :
Chaque produit de grande consommation (par exemple : jambon cuit, lait UHT demi-écrémé,
morceaux de viande de bœuf du rayon boucherie...) pris en compte dans cette approche est
un ensemble de références qui, sauf mention contraire, peut recouvrir des articles de gammes
(marques nationales, marques de distributeur), de conditionnements et de qualités diverses
(produits issus de l’agriculture biologique, par exemple), dans des proportions qui peuvent
évoluer avec le temps dans les achats des consommateurs : dans ce cas, une partie de
l’évolution des prix est due à celle de la composition de cet ensemble de références.
d) Notion d’indicateur pour des marges brutes estimées à partir de prix de produits.
Dans les analyses par produit, et notamment sur les graphiques de décomposition du prix, on
emploie le terme d’indicateur de coût en matière première d’origine agricole et d’indicateur de
marge brute, car ces coûts et marges brutes sont ici non pas constatés de façon comptable
mais sont simulés , sur la base de données de prix moyens, de références de rendements et
de valorisation des coproduits. Le coût d’achat unitaire (par kg de produit vendu) est ainsi
estimé à partir des prix moyens d’achat des matières premières par l’industrie ou des
marchandises par le commerce, affectés des rendements ou taux de pertes et défalqués de la
valorisation des éventuels coproduits. Le chiffre d’affaires unitaire est le prix moyen de vente
des produits transformés ou des marchandises, l’indicateur de marge brute est alors la
différence entre les deux termes.
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Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
Schéma 1
Représentation schématique d’une décomposition du prix au détail d’après la méthode OFPM
e) La marge brute obtenue par décomposition du prix des produits n’est pas la marge
brute comptable des enseignes.
À la différence de l’indicateur de marge brute au détail en GMS tel que présenté dans cette
première approche, la comptabilité des enseignes de la grande distribution fournit les marges
brutes par solde entre chiffre d’affaires et coûts d’achat . Les enseignes intègrent
généralement dans les coûts d’achat, outre le coût du produit facturé par le fournisseur, les
coûts logistiques, externes (prix d’achat franco rendu plateforme) et internes (gestion des
plateformes de l’enseigne, transport plateforme-magasins…) ; ces coûts d’achat sont par contre
diminués des rabais, remises, ristournes et produits de coopération commerciale afférents au
produit (prix dit trois fois net).
f) Les données de prix et volume au détail en GMS sont principalement issues de Kantar
Worldpanel
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
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Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
g) Pour les fruits et légumes, les prix au détail sont issus du Réseau des Nouvelles des
Marchés (RNM) de FranceAgriMer
On utilise les données au détail du RNM pour les fruits, les légumes et la pomme de terre. La
cotation au niveau national est établie en faisant une moyenne pondérée des prix relevés dans
chaque magasin.
La cotation au stade détail en GMS (grandes et moyennes surfaces) repose sur la collecte de
prix sur un panel représentatif de 150 magasins métropolitains non spécialisés. La base de
sondage comporte tous les points de vente de commerce alimentaire, de plus de 400 m².
Une fois les magasins tirés, une vérification est faite pour vérifier les caractéristiques du panel :
répartition par type de magasin (super/hyper/hard-discount/magasin de ville) ; pas de
surreprésentation d’enseigne ; niveau de vie des unités urbaines dans lesquelles se situent les
magasins retenus. Cet échantillon est représentatif de l’offre de prix pour les libellés enquêtés.
Chaque magasin est associé à un coefficient d'extrapolation. Pour établir une cotation, un
poids est affecté à chaque magasin pour approcher la probabilité que l'offre de prix se traduise
en acte d'achat. Ce poids est calculé à partir de la part de population de la zone de chalandise
correspondant à la part de la surface du magasin dans le total des surfaces de la zone (chaque
zone étant une réunion de communes ou d'arrondissements couvrant un périmètre de
diamètre variable en fonction de la taille du magasin et de la densité de population de la zone).
Chaque magasin est donc associé à un coefficient correspondant au produit du coefficient
d'extrapolation et du poids de chalandise.
Il n’y a pas eu de relevé de prix RNM sur la période d’avril à septembre 2020. Cette absence de
relevé est liée à la crise sanitaire et au confinement qui a empêché les enquêteurs du RNM de
se rendre en GMS.
• Limite 1 : le prix relevé est le prix le plus bas observé dans le magasin
Dans chaque magasin, pour une référence donnée, l’enquêteur relève le prix le plus bas parmi
ceux observés, considérant qu’il correspond au plus grand nombre d’achats. Ensuite, la
cotation au niveau national est établie en faisant une moyenne pondérée (par les coefficients
mentionnés précédemment) des prix relevés dans chaque magasin.
• Limite 2 : les prix contractualisés ne sont pas pris en compte dans les données
L’établissement de contrats peut interférer dans la relation entre prix à l’expédition et prix au
détail : les prix négociés dans le cadre de ces contrats ne sont pas pris en compte dans les
cotations à l’expédition lorsqu’ils portent sur des périodes très limitées dans le temps alors
qu’ils peuvent être pris en compte dans les cotations au détail comme l’illustre l’exemple de la
barquette de tomates cerises de 250 g dont le prix au détail est fixé à 0,99 € tout au long de sa
période de commercialisation.
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
h) Les références de prix moyen de vente par l’industrie aux enseignes de GMS
Pour plusieurs produits (liste ci-dessous), la référence de prix moyens mensuels de vente par
l’industrie aux centrales d’achat des GMS est calculée par l’Observatoire à partir de données
de l’Insee. Une fois par an, l’Insee lui communique une valeur mensuelle (celle de septembre)
des prix de vente industriels (PVI) suivis. À partir des indices des prix industriels (IPPI)
d’évolution mensuelle pour les mêmes produits, également fournis par l’Insee, l’Observatoire
reconstitue les prix moyens annuels.
Ces valeurs mensuelles de septembre sont recueillies spécifiquement pour l’Observatoire par
l’Insee auprès des entreprises qu’il interroge pour élaborer ses indices de prix de production
de l’industrie dans le cadre de son enquête observation des prix de l’industrie et des services
(OPISE).
L’enquête est calibrée par branche (produits laitiers, produits carnés...). Dans le cadre d’une
convention spécifique, l’Insee communique à l’Observatoire des données portant sur des
agrégats plus fins (catégories de produits au sein des branches).
L’enquête de l’Insee est conduite auprès des principaux opérateurs du secteur ; elle porte sur
un ensemble de produits, précisément défini (les C transactions - témoins D). Les références
dont les prix sont relevés et pris en compte pour établir le prix moyen d’un C produit D
(ensemble de références) sont précisément définis dans leur nature (dénomination, qualité,
marque, conditionnement...) et leurs proportions pour assurer l’homogénéité dans le temps du
C produit suivi D. Les prix moyens sont calculés sur des échantillons de produits de qualité
constante durant cinq ans.
Pour un produit industriel donné destiné à la revente au détail en GMS, l’ensemble de
références suivi par l’Insee n’est pas nécessairement homogène à celui suivi par l’Observatoire
au stade de la vente au détail en GMS, via Kantar Worldpanel. Par exemple, les prix moyens
mensuels sortie industrie de l’C escalope de poulet standard D ou du C lait demi-écrémé UHT D
sont établis sur des ensembles de références de nature et de composition éventuellement
différentes de celles de l’C escalope de poulet standard D ou du C lait demi-écrémé UHT D dont
Kantar Worldpanel relève les prix au détail en GMS.
Lever complètement le biais qui en résulte sur le calcul des C indicateurs de marge brute D
nécessiterait de disposer de données de prix élémentaires portant sur des références
exactement identiques sortie usine et en GMS, et en nombre potentiellement très important
pour assurer en outre la représentativité des résultats.
Par ailleurs, les prix moyens fournis par l’Insee sont normalement C trois fois nets D
(cf. encadré 2 C terminologie tarifaire D, en dernière page du présent chapitre).
Les produits pour lesquels les références de prix industriels utilisées par l’Observatoire
proviennent de la source Insee précitée sont :
en viande porcine : les unités des vente consommateurs préparées par l’industrie
(UVCI) de porc frais ou de jambon cuit supérieur ;
en viandes de volailles : les découpes de poulet standard UVCI, le poulet entier
prêt-à-cuire label rouge ;
en produits laitiers : tous les PGC suivis par l’Observatoire ;
et en filière céréalière, mais s’agissant de produits intermédiaires non destinés à
la vente au détail : les prix des farines boulangères.
Les autres sources de prix industriels mobilisées pour d’autres produits sont :
en filière viande bovine : une enquête ad hoc pour l’Observatoire réalisée par
Culture Viande auprès des industriels ;
pour les pièces de porc (produits intermédiaires pour l‘industrie de la charcuterie
ou pour la découpe de viande de boucherie de porc en GMS) : les cotations
relevées par le RNM sur le MIN de Rungis ;
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Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
pour les pâtes alimentaires et le saumon fumé : le calcul de prix moyens annuels
à partir des données de tonnages et de chiffre d’affaires par produit dans
l’industrie fournies par l’enquête statistique PRODCOM (SSP, Insee).
L’amélioration des sources de prix industriels est un enjeu important pour l’Observatoire.
La valeur de prix mensuelle fournie par l’Insee correspond à la moyenne pondérée de plusieurs
références suivies. Au sens de l’Insee, une référence correspond à :
un fabricant ;
un produit ;
un client.
Chaque série est basée sur un échantillon de références dont la composition est susceptible
d’évoluer pour deux raisons :
tous les cinq ans environ, l’Insee rénove la structure de ces échantillons pour prendre
en compte les évolutions de marché ;
entre deux renouvellements quinquennaux, les échantillons peuvent aussi être modifiés
indépendamment de la volonté de l’Insee. Un produit cesse d’être commercialisé, une
entreprise cesse son activité ou est rachetée par une autre, perdre un marché, changer
de client…
Ces évolutions, subies, de la composition de l’échantillon peuvent avoir un impact sur les
valeurs transmises à l’Observatoire. Par exemple, la sortie d’une référence dont le prix se situait
dans la fourchette basse de l’échantillon, va mécaniquement réviser le prix moyen à la hausse.
Les indices, eux, ne sont pas impactés (ou beaucoup moins) pas ces changements ponctuels de
composition des échantillons.
En 2023, avec le renouvellement d’échantillons de certaines branches suivies par l’Insee,
l’Observatoire a pu constater des écarts entres les niveaux de prix 2022 et les prix 2021
supérieurs aux seuls écarts dus à l’évolution des indices. Autrement dit, lorsqu’on part du prix
2021 et qu’on lui applique l’indice entre 2021 et 2022, on ne retrouve pas le prix 2022. Des
constats de même nature ont eu lieu en 2024, entre les prix 2023 et 2022.
Exemple : on constate un prix pour septembre 2022 de 1,20 €/kg, alors qu’il était de 1,00 €/kg
en septembre 2021. Si l’évolution indicielle correspondante n’a été que de 110 entre septembre
2021 et septembre 2022 (indice 100 en septembre 2021 et indice 110 en septembre 2022), alors
le prix de septembre 2022 aurait dû être de 1,10 : 1,00 € x110/100 = 1,10 €.
En l’espèce, on constate un écart de 9,1 % entre la valeur de septembre 2022 transmise par
l’Insee, et la valeur calculée pour ce même mois sur la base du prix de septembre 2021 et de
l’indice d’évolution : (1,20 – 1,10) / 1,10 = 9,1 %.
La règle que l’Observatoire s’est fixée, est de considérer cet écart comme non significatif s’il
est inférieur à 5 % en valeur absolue.
En revanche, lorsque cet écart est de 5 % ou plus en valeur absolue (c’est-à-dire inférieur à - 5 %
ou supérieur à + 5 %), l’Observatoire choisit de retenir la valeur la plus récente qui reflète
l’échantillon le plus à jour. Pour préserver la comparabilité avec les données antérieures,
l’Observatoire applique une rétropolation en calculant à rebours les prix des années
précédentes à partir du prix le plus récent et des indices d’évolution. Dans l’exemple ci-dessus,
la valeur de septembre 2021 est révisée par le calcul suivant :
1,20 x 100 / 110 = 1,09 €
1,09 € vient ainsi remplacer le prix initial de 1,00 € pour septembre 2021, ce qui permet de
refléter l’inflation réelle hors effets d’échantillon :
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Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
sept-21 sept-22
Indices 100 110
En concertation avec l’Insee, cette rétropolation ne peut s’appliquer qu’aux cinq dernières
années maximum. Au-delà, la représentativité est trop réduite. L’Observatoire choisit de ne pas
afficher les données et de raccourcir l’historique.
Dans le rapport 2023, les produits ayant fait l’objet de cette rétropolation à partir des prix
2022 sont :
le lait UHT demi-écrémé ;
le camembert ;
la baguette de pain (via les prix de la farine).
Des écarts ont également été constatés en 2023 pour d’autres produits sur les prix 2022, mais
le renouvellement d’échantillon de ces produits n’étant pas stabilisé, la rétropolation n’a pas
été appliquée. Pour ces produits, les indices d’évolution entre 2021 et 2022 ont été appliqués
aux prix 2021 pour calculer les prix 2022.
Il s’agit de :
la côte de porc,
le rôti de porc,
le jambon cuit,
le yaourt nature,
la cuisse de poulet standard,
l’escalope de poulet standard.
Des écarts ont à nouveau été constatés en 2024 sur les prix 2023 pour le jambon cuit (MDD et
MN), la côte de porc, le rôti de porc, la cuisse de poulet et le filet de poulet.
Pour le jambon cuit MDD, l’échantillon est stabilisé et la rétropolation a donc été effectuée
pour les résultats 2019-2023.
En revanche, pour le jambon cuit MN, la côte de porc, le rôti de porc et la cuisse de poulet, les
échantillons ne sont pas encore stabilisés et les prix 2021 ont été à nouveau prolongés à l’aide
des indices.
Enfin, pour l’escalope de poulet, l’échantillon n’est pas non plus stabilisé. De plus, une enquête
réalisée par l’Observatoire à la demande de la fédération des entreprises avicoles (FIA) a permis
de mettre en évidence un biais dans l’échantillon actuel. Une référence différenciée de cet
échantillon, dont la pondération est importante, crée un décalage trop important entre
l’ensemble de références observé entre les niveaux industriels et consommateurs. Il a donc été
décidé d’agréger les marges brutes de l’industrie d’abattage-découpe et des GMS, en une
marge brute C agrégée aval D pour l’escalope de poulet sur 2019-2023.
De plus, l’escalope de poulet est un coproduit de la cuisse de poulet. Son prix de vente est
donc normalement déduit du prix d’achat entrée abattoir pour obtenir le coût de la matière
première de la cuisse de poulet. En absence d’un PVI de l’escalope robuste, cette opération
n’a pu être réalisée et pour la cuisse de poulet, le coût de la matière première et le prix de
vente industriels sont donc agrégés pour 2019-2023.
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Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
i) Des prix en amont uniquement disponibles au stade de l’expédition pour les fruits et
légumes frais hors pomme de terre
Pour les filières fruits, légumes hors pomme de terre, faute de source de données de prix à la
production agricole, l’Observatoire décompose le prix au détail en deux parties: marge brute
au stade expédition et marge brute agrégée de la distribution en aval de la distribution
(grossistes et/ou centrales d’achat et/ou GMS).
Dans une seconde phase, le niveau et l’évolution de la valeur de la matière première agricole
incorporée et des marges brutes des opérateurs de l’aval sont analysés en mobilisant des
données comptables et des évaluations de coûts de production. On mesure le résultat net ou
marge nette de transformation ou de commercialisation par différence entre la marge brute
et les coûts qu’elle doit ou devrait couvrir.
Il faut souligner que d’une phase à l’autre, on est contraint de changer d’échelle : si la
décomposition en matière première agricole et marges brutes (1re étape) se fait à l’échelle des
produits, l’Observatoire ne peut évidemment pas refaire la comptabilité analytique des
entreprises produit par produit, sauf à appliquer des conventions de calcul qui ne pourraient
représenter la diversité des situations réelles et la seconde étape ne peut donc pas être
conduite qu’à l’échelle des entreprises.
En pratique, l’analyse du contenu des marges brutes pour aller jusqu’à la marge nette ne peut
être faite qu’en passant à une échelle moins fine que celle de produits précis, par exemple :
à l’échelle d’un secteur agro-industriel spécialisé dans une catégorie de produits (par
exemple transformation et conservation des viande de boucherie, principalement bovines ;
à l’échelle d’un rayon de GMS : boucherie (bœuf, veau, porc frais, agneau, cheval),
charcuterie, volailles, fruits et légumes, produits laitiers…
Sauf exceptions mentionnées ci-après, l’Observatoire décompose des prix de vente au détail
de produits censés être intégralement issus de matières premières agricoles françaises.
Ainsi, les marges brutes de l’industrie (composantes du prix au détail) sont calculées en
considérant des prix agricoles nationaux et des prix de la production industrielle nationale. Or,
dès ce stade (industrie), des importations de matière première agricole ou de produits
intermédiaires des industries alimentaires (pièces de viande, produits laitiers industriels)
peuvent intervenir, au moins en complément de l’approvisionnement intérieur. La marge brute
industrielle évaluée sur la base du différentiel entre prix industriels et prix agricoles intérieurs
peut donc ne pas porter uniquement sur la valorisation de la seule matière première nationale.
21
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
L’Observatoire analyse les coûts dans chacun des secteurs d’entreprises de la chaîne de
production-transformation-commercialisation des produits alimentaires : les exploitations
agricoles, les industries agroalimentaires, le commerce de détail (grande distribution, sauf
exception) et, dans la filière fruits et légumes, le maillon du commerce interentreprises
(expéditeurs et commerce en gros de fruits et légumes). Le maillon du commerce
interentreprises, dans les autres filières, n’est pas appréhendé par l’Observatoire. Ceci est dû,
d’une part, au fait que les circuits alimentaires étudiés par l’Observatoire convergent pour la
plupart vers la grande distribution (à l’exception du pain et de la coquille Saint-Jacques,
notamment) dans laquelle la fonction de grossiste en produits alimentaires est largement
internalisée (centrales d’achat des enseignes) ; d’autre part, au manque de données sur
certaines étapes commerciales dans certaines filières (commerce du bétail). Par ailleurs, le
maillon transport , dont les marges constituent un élément des prix à chaque stade3, n’est
pas analysé en tant que tel.
3
La marge de transport est la différence entre le prix du produit départ fournisseur et le prix du même produit rendu
acheteur, après facturation des frais de transport par le fournisseur (ou prix franco ). Selon les stades et les produits,
l’Observatoire dispose de prix franco ou non : les marges brutes calculées à partir de ces prix sont donc, selon les
cas, diminuées ou non des frais de transport.
22
Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
celle des sources de prix de vente industriels citée supra, l’amélioration des sources de coûts
industriels est un deuxième enjeu important pour l’Observatoire.
La grande distribution étant évidemment un secteur multi-produits, qui fonctionne par rayon
les données comptables disponibles ne pouvaient répondre à l’analyse par filière attendue de
l’Observatoire. Avec le concours des sept principales enseignes, l’Observatoire a donc mis en
place un dispositif spécifique, le premier du genre, d’approche des coûts de la distribution
alimentaire en GMS, appréhendés par rayon, décrit ci-après.
Les données s’appuyant sur des comptabilités annuelles ne sont disponibles qu’après un
certain délai, en général N+2 (le rapport de l’année N porte alors sur les résultats des comptes
N-2).
Des résultats généraux par branche sont encore issus de la base de données Ésane (Insee).
Précédemment, les résultats des entreprises étaient présentés sur plusieurs années avec la
reprise des graphiques de 2010 à 2015 ou de 2010 à 2013, selon les sous-secteurs.
Depuis 2015, il n’est plus possible de suivre une série sur le long terme car les données issues
d’Ésane n’y sont guère adaptées. En effet, l’analyse sur plus de deux années va se heurter aux
améliorations apportées d’une année sur l’autre afin de rendre les deux années comparables
entre elles (voir encadré 1).
Il a été acté de ne plus présenter que les résultats des deux dernières années.
Encadré 1
23
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
24
Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
2.3. La méthode de l’Observatoire pour l’approche des comptes par rayon alimentaire frais
dans la grande distribution
L’objectif est d’évaluer, au moyen d’enquêtes et d’entretiens annuels auprès des sièges des
enseignes d’hypermarchés et de supermarchés (GMS, - grandes et moyennes surfaces -, hors
maxi discompteurs et supérettes), par rayon alimentaire frais :
le chiffre d’affaires du rayon ;
le coût d’achat des produits du rayon ;
la marge brute ou marge commerciale du rayon : chiffre d’affaires moins coût d’achat ;
les autres charges directes du rayon, principalement les frais de personnel spécialisé du
rayon (bouchers, boulangers…) ;
la marge semi-nette du rayon (marge brute moins frais de personnel spécialisé du rayon)
les charges communes à l’ensemble des rayons (personnel de caisse, direction,
immobilier…) ;
la marge nette du rayon, après répartition des charges communes.
Ces résultats sont évalués pour l’ensemble des produits vendus dans chaque rayon, quelle que
soit leur origine (France, UE, pays tiers). Les fruits notamment et les légumes dans une moindre
mesure, sont souvent importés de pays tiers. Ces différences d’origine d’approvisionnement
font partie des éléments à prendre en compte pour comparer les résultats entre rayons.
Contrairement aux autres postes, les charges communes sont en grande partie indépendantes
de l’activité d’un rayon particulier et doivent être supportées par l’entreprise quelle que soit la
taille ou l’activité de tel ou tel rayon, voire même que ce rayon existe ou non…
Ainsi, ces charges ne peuvent être ventilées par rayon que de façon assez artificielle, au moyen
de clés de répartition autant que possible adaptées à la nature de chaque coût : au prorata des
superficies pour les coûts fonciers, du nombre d’articles passés en caisse pour les frais de
personnel de caisse, du chiffre d’affaires lorsqu’aucune autre clé n’est pertinente ou
disponible…
Cette réaffectation des charges communes et du calcul de la marge nette par rayon met en
évidence la péréquation de résultats qui s’opère entre rayons de la grande distribution. Elle
indique la capacité du rayon à couvrir plus ou moins les charges communes.
Cette capacité dépend notamment du poids des charges directes (personnel spécialisé dans
les rayons qui fabriquent ou assurent une dernière transformation ou découpe des produits :
boulangerie, boucherie, poissonnerie) et de la densité du rayon dans l’espace (de laquelle
dépend le résultat de la réaffectation des charges liées à la superficie). Cette approche en
termes de marge nette ne devrait pas être interprétée en termes de rentabilité absolue du
rayon : un rayon donné, même à marge nette négative, contribue à la fréquentation des autres
rayons et donc à la marge nette de l’ensemble ; les marges nettes des rayons en positif
équilibrent celles des rayons en négatif .
Les travaux de l’Observatoire sur les comptes des rayons dans la grande distribution portent
sur deux formats de magasins uniquement : les hypermarchés et les supermarchés hors
enseignes à dominante marques propres (Schéma 2, ci-après) ; dans tout le rapport, le terme
GMS (grandes et moyennes surfaces) se rapporte à ces deux formats de magasins, sauf
mention contraire.
25
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les enseignes de GMS relèvent de deux grandes catégories quant à leurs modes de
coordination4 :
les réseaux intégrés
Cette forme de commerce se compose de réseaux de points de vente possédés par un groupe
familial ou d'investisseurs. Les points de vente sont dirigés par des salariés du groupe ; ils
constituent donc des établissements ou succursales de la même entreprise, juridiquement ou
financièrement dépendants de la tête de réseau.
Cette forme d’organisation intégrée totalise environ 50 % du chiffre d’affaires du secteur des
grandes surfaces alimentaires.
Parmi les enseignes dont les comptes des rayons sont suivis par l’Observatoire, Auchan,
Carrefour, Casino et Cora relèvent de ce modèle intégré .
les réseaux d’indépendants (ou du commerce associé)
Ils sont constitués par des magasins appartenant à des entrepreneurs indépendants (exploitant
un ou plusieurs magasins) qui adhèrent à un groupement afin de bénéficier de conditions
d’achat ou de services et d’exploiter une même marque d’enseigne.
Souvent, l’exploitation du magasin et le portage des investissements, notamment immobiliers,
relèvent de deux (voire plus) entreprises juridiquement distinctes : par exemple, une SCI peut
détenir le foncier d’un ou plusieurs hypermarchés exploités par une autre société versant alors
des loyers à la première.
Près de 50 % du chiffre d’affaires du secteur des grandes surfaces alimentaires est réalisé par
des points de vente appartenant à des entreprises indépendantes. Parmi les enseignes étudiées
par l’Observatoire, les indépendants sont représentés par les réseaux E. Leclerc,
Intermarché-Les Mousquetaires, Système U.
Schéma 2
Les hypermarchés et les supermarchés dans la typologie des magasins non spécialisés
(Chiffre d’affaires en milliards d’€, nombre d’entreprises en 2021)
2 500
AUTRES MAGASINS
MAGASINS MULTI-
NON SPÉCIALISÉS
COMMERCES
(7,38 Md €, 5 313)
(0,07 Md €, 53)
AUTRES MAGASINS EDMP
400 NON SPÉCIALISÉS ENSEIGNES À DOMINANTE MARQUES PROPRES (EDMP)
(7,38 Md €, 5 313)
SUPERETTES + MAGASINS DE SURGELÉS
(4,66 Md €, 3 579) (2,85 Md €, 146)
120
MAGASINS D’ALIMENTATION GÉNÉRALE
(7,62 Md €, 22 313)
33 % 66 %
Part des ventes alimentaires dans les ventes au détail nd : non disponible
Sources : Insee, Esane
4
Sources : Les réseaux d’enseignes dans le commerce de détail alimentaire . Nadine Laïb. Insee Première N°1723 -
décembre 2018. https://www.insee.fr/fr/statistiques/3674846; Site de la Chambre de commerce et d’industrie d’Île–
de-France http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/commerce/le-parcours-du-createur-de-commerce1
26
Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
Les GMS relevant de l’un ou l’autre type de réseau s’approvisionnent auprès de centrales
d’achats qui relèvent de trois grandes catégories :
les centrales d’achats des réseaux intégrés
Les fonctions d’achat et d’approvisionnement des points de vente sont assurées par des
établissements ou des services de l’entreprise propriétaire de ces points de vente. Il n’y a pas
d’opération d’achat-vente entre centrales d’achats et magasins de détail, qui constituent deux
fonctions d’une même entreprise. Toutefois, dans certaines enseignes intégrées, la sélection
des produits et la négociation avec les fournisseurs sont assurées par une entreprise
juridiquement distincte de celle regroupant les magasins et leurs services centralisés d’achats
et de logistique, bien que le capital puisse être détenu par le même groupe familial ou
d’actionnaires. Dans ce cas, cette entreprise agit alors en mandataire pour l’entreprise de
distribution, moyennant la perception d’une cotisation couvrant les coûts de fonctionnement
et la rémunération des propriétaires. Les marchandises sont achetées à la centrale par la
société incluant le réseau de magasins et leurs entrepôts. Relève de cette catégorie, parmi les
enseignes intégrées étudiées, la centrale Provera du groupe Louis-Delhaize, exploitant
l’enseigne Cora.
les centrales d’achats de type coopérative dans des réseaux d’indépendants
Les entrepreneurs des magasins de certaines enseignes d’indépendants ont constitué des
sociétés coopératives pour réaliser en commun leurs achats et mutualiser des fonctions
logistiques (entrepôt, éclatement). Ces centrales d’achats présentent différents échelons
géographiques (centrale nationale, centrales régionales) et/ou par famille de produits, pouvant
être constitués en autant d’entreprises juridiquement distinctes ; l’Insee recensait ainsi
242 entreprises de centrales d’achats alimentaires en France en 2019 (Ésane), soit bien plus que
le nombre d’enseignes. L’échelon national remplit des fonctions de négociation et de
référencement pour l’ensemble du réseau, les fonctions d’achat et logistique étant alors
assurées par les centrales régionales, sauf, dans certains cas, pour certains produits dont la
négociation, l’achat et la logistique relèvent entièrement d’une centrale nationale.
Inversement, certaines négociations peuvent s’effectuer au niveau régional.
Ces centrales coopératives servent leurs adhérents sans but lucratif : les statuts prévoient que
le résultat net est ristourné aux adhérents, après affectation d’une partie aux réserves. Les
charges de ces centrales sont financées principalement selon les cas par leur marge
commerciale ou par une cotisation des magasins : on constate par exemple des marges
commerciales faibles, voire négatives, dans les comptes publiés de certaines centrales d’achat,
ou une activité commerciale quasi nulle dans le cas de centrales nationales de référencement
au service de centrales d’achats proprement dites agissant au niveau régional. Les enseignes
d’indépendants à centrales de type coopératives suivies par l’Observatoire sont E. Leclerc et
Système U.
les centrales d’achats de type grossiste dans d’autres réseaux d’indépendants
Dans ce dernier cas, les centrales d’achats, détenues par une société de holding constituée par
les entrepreneurs des magasins, fonctionnent vis-à-vis de ces derniers comme des grossistes à
but lucratif : ces centrales achètent les produits et les revendent aux magasins avec une marge
commerciale qui couvre les charges de la centrale et génère un résultat net, revenant à la
société de holding. Ce type d’organisation correspond, parmi les enseignes étudiées par
l’Observatoire, à celui d’Intermarché.
27
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Le périmètre de consolidation retenu agrège ainsi les entités ou fonctions suivantes de chaque
enseigne, que ces entités soient des entreprises indépendantes ou non, qu’il y ait ou non
échanges facturés de biens ou services entre ces entités :
les points de vente, hypermarchés ou supermarchés ;
les centrales d’achats de l’enseigne, pour leur seule activité d’approvisionnement des
points de vente étudiés ;
les autres entités de l’enseigne, le cas échant distinctes des centrales d’achat proprement
dites, pour leur activité de support aux points de vente étudiés.
Ce périmètre se limite aux activités de distribution de produits alimentaires et à leurs fonctions
support directes. Ne sont ainsi notamment pas pris en compte dans le périmètre :
les entreprises de transformation agroalimentaire détenus pas certains groupes de
distribution (SVA pour Intermarché-Les Mousquetaires, Kerméné pour E. Leclerc) ; le cas
échéant, les produits issus de ces entreprises et achetés puis revendus par les magasins du
réseau ne sont pas, dans notre approche, traités différemment des approvisionnements
venant d’autres fournisseurs ;
les sociétés qui détiennent et gèrent l’immobilier commercial, qu’il s’agisse des filiales
spécialisées ( foncières ) des groupes propriétaires des enseignes intégrées, qui gèrent
en général non pas uniquement le foncier des magasins mais celui de leurs galeries
commerciales, ou des SCI portant l’immobilier de magasins d’enseignes d’indépendants :
les loyers perçus par ces sociétés de la part de celles qui exploitent les magasins sont donc
comptés comme des charges pour le périmètre étudié5.
Sont donc considérés comme des charges à répartir par rayon, les flux de biens et de services
provenant de l’extérieur du périmètre et y entrant (ou les flux monétaires correspondants
sortant du périmètre). Les flux entre entités à l’intérieur du périmètre ne sont pas pris en
compte en tant que tels dans les charges des rayons. Ainsi, par exemple, ne sont pas retenues
comme charges :
les cotisations des magasins à leurs centrales d’achats ;
les achats des magasins indépendants, reliés à une centrale grossiste , auprès de leur
centrale d’achats.
On prend en revanche en compte comme charges du périmètre consolidé, à répartir par
rayon :
les charges de la centrale d’achats ou de la tête de réseau couvertes par les cotisations
des magasins ;
les charges de la centrale d’achats grossiste couvertes par la marge qu’elle réalise en
vendant aux magasins indépendants adhérents de l’enseigne.
Les enquêtes conduites par l’Observatoire auprès des enseignes sont adaptées à chaque type
d’organisation tel que décrit au 2.2.2. (et pratiquement, à chaque enseigne).
Dans les enseignes intégrées, l’Observatoire a disposé directement de données consolidées,
issues des systèmes comptables centralisés. Les achats de marchandises sont comptabilisés au
niveau de la centrale d’achats ; on doit y ajouter le cas échéant les achats réalisés hors centrale
par les magasins, plus ou moins importants selon les rayons (en fruits et légumes ou marée,
notamment) et selon le degré d’autonomie donné par l’enseigne à ses responsables de
magasins.
5
Également hors périmètre, évidemment, les propriétaires fonciers sans liaisons de groupe ou autre avec les enseignes,
tels que les promoteurs en immobilier commercial, propriétaire des murs de certains magasins de réseaux
d’indépendants.
28
Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
Le niveau central gère l’achat des marchandises et tout ou partie des charges nécessaires au
fonctionnement des magasins. Dans certaines enseignes, un prélèvement sur le chiffre
d’affaires des magasins finance certains services assurés par une filiale du groupe
(référencement, négociation avec les fournisseurs en amont de l’achat par la centrale).
La marge brute de l’ensemble du périmètre consolidé est la différence entre le chiffres
d’affaires réalisé en magasins et le coût des achats de marchandises réalisés par la centrale
(plus achats directs éventuels), ce coût intégrant au moins une partie des frais de logistique
interne au périmètre (fonctionnement des plateformes, transport plateformes-magasins). La
marge nette est la différence entre cette marge brute et les charges afférentes aux magasins
et à la centrale.
Ces postes de marges et de charges sont ensuite répartis par rayon selon la méthode décrite
plus loin.
Dans les enseignes avec centrale d’achats de type grossiste, cette dernière, entreprise distincte
des magasins, réalise une marge commerciale en vendant des marchandises aux magasins
associés, et perçoit en outre des cotisations des magasins. Ces ressources, - marge commerciale
et cotisations -, permettent à la centrale de couvrir ses charges et de dégager une marge nette,
susceptible d’être réinvestie, épargnée, redistribuée sous forme de dividendes aux associés
(exploitants de magasins indépendants détenteurs de parts dans la société de holding).
Côté magasins, ceux-ci dégagent leur propre marge commerciale, sur laquelle s’imputent leurs
charges et leur propre marge nette. La plupart des achats de marchandises est comptabilisée
au niveau de la centrale, on y rajoute les achats réalisés hors centrale par les magasins.
La consolidation consiste ici à additionner les deux niveaux (centrale et magasins) de marge
commerciale, de charges et de marge nette.
Pour ce faire, les enseignes ont fourni à l’Observatoire deux comptes : un pour la centrale et un
pour les magasins, avec une répartition des charges par rayon.
Il est à noter que la cotisation des magasins à la centrale, si elle constitue une charge pour les
magasins, n’apparaît plus en tant que telle dans la consolidation, mais son montant se retrouve
dans les charges et éventuellement pour partie, dans la marge nette constatées en centrale.
Dans les enseignes à centrale de type coopérative, le financement de la centrale est
essentiellement assuré par la cotisation des magasins ou par un pourcentage prélevé auprès
des magasins lors de leur achat auprès de la centrale. La consolidation réalisée par
l’Observatoire consiste, comme précédemment, à additionner les charges des magasins (hors
cotisation et hors achats des produits) à celles de la centrale (couvertes éventuellement par sa
marge commerciale et, surtout, par la cotisation qu’elle perçoit des magasins associés). L’achat
des marchandises est comptabilisé au niveau de la centrale (on y ajoute les achats hors centrale
des magasins) ou des magasins si la centrale ne fait pas de marge, la vente aux consommateurs
étant mesurée évidemment au niveau des magasins et la marge brute du périmètre est donc la
somme des marges brutes en magasins et, marginalement, en centrale ; la marge nette étant
constituée essentiellement dans les magasins. Les charges et marges par rayon établies par
l’Observatoire pour ce type d’enseigne sont basées sur des éléments de comptabilité de
magasins et une affectation des cotisations.
Certaines enseignes d’indépendants ayant répondu sur la base de données comptables d’un
échantillon de magasins (dont, dans un cas, très limité), donc non exhaustives, il était
indispensable d’extrapoler leurs résultats pour les intégrer dans les calculs de moyennes toutes
enseignes. Faute de données suffisantes pour appliquer des méthodes plus élaborées, chaque
donnée issue d’échantillon, relative à un rayon, a été pondérée par le rapport du chiffre
d’affaires total de ce rayon dans les magasins de l’enseigne au chiffre d’affaires de ce rayon
dans les magasins de l’échantillon.
Dans d’autres enseignes d’indépendants, le montant de certains postes ne provient pas de
comptes détaillés de magasins, non détenus par la tête de réseau, mais découle de l’application
de taux de marge et de charges issues des préconisations (prix de vente, taux de marge)
fournies par l’enseigne à ses adhérents.
Certaines charges imputées au périmètre d’activité retenu (i.e. la mise à disposition de produits
alimentaires en magasin, depuis leur arrivée en plateforme jusqu’à leur passage en caisse), et
29
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
donc grevant la marge nette de ce périmètre, peuvent correspondre à des redevances pour
services assurés par des entités en lien capitalistique avec les magasins. Il peut s’agir de sociétés
assurant le portage de l’immobilier commercial, ou d’autres investissements, la logistique, ou
détentrices des marques de l’enseigne… : une partie du montant de ces charges imputées au
périmètre, et grevant donc sa marge nette, rémunère donc les détenteurs du capital de ces
entités.
Le Tableau 1 présente les postes de chiffre d’affaires et de charges, ainsi que les marges brute,
semi-nette et nette, mesurés en centrale (au sens large du terme : centrale d’achats et toute
structure support centrale comprise dans le périmètre) et dans les magasins et le calcul de
consolidation ; certaines valeurs pouvant être nulles en fonction du mode d’organisation de
l’enseigne.
Tableau 1
Nomenclature des postes utilisée pour établir les comptes par rayon
centrale : 2b.2
3b =
Marge brute marge 3c = 1b - 2a - 2b.2
3=1-2 3a = 1a - 2a 1b - 2b.1 - 2b.2
commerciale
= 1b - 1a - 2b.2 ou 3c = 3a + 3b
Frais de personnel en magasin
4 4b 4c = 4b
dédié au rayon
5c = 3a + 3b - 4b
5=3-4 Marge semi-nette 5a = 3a - 4a 5b = 3b - 4b
ou 5c = 5a + 5b
Approvisionnements et
6 6b 6c = 6b
fournitures du rayon
7 Eau, gaz, électricité du rayon 7b 7c = 7b
Frais sur matériels et
8 8b 8c = 8b
équipements du rayon
Taxes, cotisations et redevances
9 9b 9c = 9b
spécifiques
Frais de personnel des magasins
10 10b (10c) = (10b)
hors rayon
R1*
CHARGES COMMUNES REPARTIES
30
Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
6
Depuis l’enquête 2018 (sur les données 2017), l’Observatoire de la formation des prix et des marges dispose
d’éléments au sujet des coûts de logistique et de transport interne. Ils sont retraités lorsque cela est possible.
31
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
avant IS, solde proche du résultat courant avant impôt présenté dans les données de cadrage (Chapitre
2) et les comptes des exploitations agricoles et des industries agroalimentaires7 (Chapitre 3).
Le Tableau 2 présente les clés de répartition utilisées pour ventiler les charges communes par
rayon. Rappelons que l’estimation de marges nettes par rayon est une demande forte du
Comité de Pilotage de l’Observatoire. Cette approche sert donc de fil conducteur à une
analyse du contenu des marges brutes des GMS, mais il ne faut pas perdre de vue qu’elle est
assez artificielle compte tenu du poids des charges communes. Celles-ci ne peuvent être
réparties qu’au prix de conventions assez fragiles ; cette approche en marge nette par rayon
n’est d’ailleurs pas utilisée comme critère de gestion par les enseignes elles-mêmes.
En outre, comme précisé plus haut, une partie des charges imputées au périmètre, pouvant
correspondre à des services fournis par des entités de l’enseigne, donne lieu à des
rémunérations perçues par les détenteurs du capital de ces dernières.
Tableau 2
Principales clés appliquées pour la répartition des charges communes entre rayons
Frais de personnel des magasins hors rayon Au prorata du nombre d’articles vendus par rayon
Au prorata du CA du rayon
Autres frais en magasins répartis
Au prorata des effectifs en magasins répartis par rayon
Frais de personnel hors magasins Au prorata des effectifs en magasins répartis par rayon
Publicité Au prorata du CA du rayon
Au prorata de la surface du rayon
Locations immobilières
Au prorata du CA du rayon
Au prorata de la surface du rayon (immobilier)
Amortissements Au prorata de la valeur des actifs
Au prorata du CA du rayon
Au prorata de la surface du rayon
Au prorata du CA du rayon
Impôts et taxes
Au prorata des effectifs du rayon
Selon l’assiette de la taxe
Standardisés à 0,2 % du CA du rayon dans les enseignes
Frais financiers
intégrées
Participation des salariés Au prorata des frais de personnel répartis par rayon
Impôt sur les sociétés Application d’un taux moyen d’IS au résultat avant IS du rayon
Le format hypermarché (plus de 2 500 m²) est surreprésenté dans les données fournies à
l’Observatoire par les enseignes, par rapport au format supermarché (de 400 m² à 2 500 m²),
pour les raisons suivantes :
le groupe auquel appartient l’enseigne interrogée possède des magasins des deux formats,
mais ceux-ci relèvent d’enseignes différentes, gérées par des entités distinctes, et, à ce
7
Le résultat courant avant impôt n’intègre pas les opérations exceptionnelles (non prises en compte également dans
l’analyse des rayons des GMS), ni, par définition, l’impôt sur les bénéfices, ni la participation des salariés aux résultats
de l’entreprise. Mais ce dernier poste est inclus dans les frais de personnel des données par rayon recueillies auprès
des enseignes.
32
Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
8
Ainsi, dans le groupe Louis-Delhaize, les hypermarchés sont sous l’enseigne Cora et les supermarchés sous l’enseigne
Match, chaque enseigne est gérée par une entité distincte. Idem dans le groupe Mulliez, avec Auchan (hypermarchés)
et Simply Market (supermarchés).
9
Il en est de même pour les entreprises artisanales individuelles de boulangerie-pâtisserie (cf. section 7).
33
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
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Chapitre 1. Méthode générale / rapport au Parlement / 2024
Encadré 2
Terminologie tarifaire :
Pour calculer le prix d’achat final d’un produit par le maillon de la distribution, plusieurs
dénominations de prix sont fréquemment utilisées par les opérateurs économiques des filières dans
le cadre de leurs relations commerciales sans que ces terminologies ne soient toujours précisément
définies ni même toujours consensuelles. Certaines correspondent à des définitions juridiques
précises (tarif, 3 net, 4 net), d’autres sont des dénominations d’usage retenues par certains opérateurs
(ex : mention de prix C 6 net D en référence aux pénalités logistiques) qui n’ont aucune valeur juridique
puisqu’elles n’ont aucune existence en droit positif. A des fins de pédagogie, il convient de distinguer
dans la pratique :
le tarif : Il s’agit du barème des prix qui fait partie des conditions générales de vente (CGV)
conformément à l’article L 441-1 du code de commerce, soit le prix des produits ; il constitue le
socle et donc le point de départ de la négociation ;
le prix 1 net : C’est le tarif duquel sont soustraites les remises, rabais et ristournes (remises
logistiques ou de distribution, remise de gamme, remise quantitative…) découlant de
l'application des CGV ;
le prix 2 net : C’est le prix 1 net duquel sont soustraites les remises et ristournes négociées avec
le distributeur, faisant partie des conditions particulières de vente (CPV) ;
le prix 3 net : C’est le prix 2 net duquel sont soustraites les sommes rémunérant des services de
coopération commerciale comme par exemple mise en avant des produits en tête de gondole
ou dans les prospectus, animations en magasin... Le prix 3 net ou C triple net D correspond au
prix convenu dans la convention annuelle et ses composantes tel que défini par l’article L. 441-
3 du code de commerce. La rémunération de ces services est la plupart du temps exprimée en
% du prix de vente. Par ailleurs, la loi Accélération et Simplification de l'Action Publique (ASAP)
entrée en vigueur le 9 décembre 2020 est venue clarifier l’obligation (déjà applicable avant
celle-ci) d’intégrer dans la convention conclue entre fournisseur et distributeur (correspondant
donc au 3 net) les sommes accordées par les fournisseurs aux centrales internationales au titre
de leurs prestations de service (palier de prix parfois désigné dans la pratique comme le C prix
5 net D) ;
le prix 4 net : Ce prix correspond aux dispositions de l’article L 441-4 du code de commerce et
ne s’applique qu’aux seuls produits de grande consommation (PGC). Ces dispositions
définissent les conditions dans lesquelles, le cas échéant, le fournisseur s'engage à accorder aux
consommateurs, en cours d'année, des avantages promotionnels sur ses produits ou services,
aussi connus sous l’intitulé de Nouveaux Instruments Promotionnels (NIP : carte de fidélité dont
cagnotte et réduction immédiate en passage en caisse).
Le prix 4 net concerne la valeur de ces avantages. Il ne modifie pas la valeur du prix 3 net, ni la
marge du distributeur qui est remboursé a posteriori des avantages consentis par le fournisseur,
dans les conditions d’un contrat de mandat écrit et sous réserve d’une reddition de comptes
de l’opération promotionnelle.
Cette décomposition des niveaux de prix ne concerne que les produits à marques nationales. Les prix
des marques de distributeur sont déterminés soit par des appels d’offres, soit par des contrats de
fabrication de gré à gré.
Dans les travaux de l’Observatoire, les coûts d’achats sont exprimés en 3 net.
35
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Chapitre 2. Synthèse
Après une présentation succincte du champ d’étude et des méthodes (point 1), cette synthèse
rappelle les enseignements des rapports précédents et présente les problématiques analysées
cette année, qui s'inscrivent dans le prolongement de ces enseignements (point 2). Des
éléments de contexte de la période récente (point 3), marquée par le retour de l’inflation
depuis fin 2021, permettent de resituer problématiques et résultats dans le cadre d’analyse
retenu. Des notes de résultats par filière (point 4) présentent les résultats principaux par filière
vis-à-vis de ces problématiques, en se focalisant sur les quatre ou cinq dernières années
disponibles, c’est-à-dire autour de la période de retour d’inflation. Une approche transverse
est proposée, sur les marges brutes au point 5, centrée sur la question de l’évolution de la part
de la matière première agricole au cours de cette période, puis sur les marges nettes au point 6.
Enfin, le point 7 fait ressortir les points clés résultant de l’ensemble de ces analyses.
Pour les résultats détaillés, sur une filière en particulier ou sur la grande distribution alimentaire
multi produits et ses différents rayons, le lecteur aura avantage à consulter la section
correspondante du chapitre 3 du rapport complet. Cette édition 2024 ne comporte pas de
chapitre dédié à l’euro alimentaire. Toutefois, les principaux résultats de l’année 2019 (dernière
année traitée) sont donnés dans le point 1.1 de la présente synthèse, lors de la présentation de
cette approche à l’échelle nationale. Par ailleurs, que le lecteur en reste à la synthèse ou se
plonge dans les sections par filière du chapitre 3, il lui est conseillé de lire également le
chapitre 1, sur les méthodes de l’Observatoire, pour bien cerner les caractéristiques des outils
et données utilisés afin d’appréhender les limites de l’interprétation des résultats.
L'Observatoire travaillant majoritairement sur des données consolidées, les données les plus
récentes traitées dans le rapport 2024 sont celles de 2023 pour les prix, les marges brutes et
les estimations de résultats nets agricoles, 2022 pour les marges nettes définitives issues de
données comptables, 2019 pour l’euro alimentaire.
L’Observatoire n’est pas un outil d’analyse du présent ou de prévision du futur. Depuis 2010, il
étudie le passé proche pour éclairer l’avenir. Il ne formule pas d’avis sur le niveau des prix et
des marges. Il ne fait pas de recommandations. Il fournit des données et des analyses positives
(explication des phénomènes sans jugement, en se basant sur des faits et des preuves
empiriques) partagées par l’ensemble des parties prenantes.
L’utilisation des informations rendues disponibles par l’Observatoire se fait sous l’entière et
seule responsabilité de l’utilisateur.
37
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 3
10 0 filières 2 36 0 produits 2
Viande porcine et Longe, côte, rôti, jambon cuit
charcuterie
Viande bovine Panier de viande de bœuf, viande de bœuf hachée, panier de
viande de veau
Viande ovine Panier de viande ovine fraîche
Volaille de chair et lapin Escalope de poulet, cuisse de poulet, poulet entier prêt à
cuire label rouge, lapin entier non découpé, lapin entier
découpé, morceaux de lapin
Lait de vache conventionnel Lait de consommation, yaourt, emmental, camembert,
et biologique beurre plaquette, panier de ces produits de grande
consommation
Panier laitier biologique (lait de consommation et beurre)
Lait de chèvre Bûchette
Blé tendre – farine - pain Baguette
Blé dur pâtes
Fruits, légumes Panier de fruits, panier de légumes
conventionnels et
Comparaison conventionnel et biologique : pomme, carotte,
biologiques et pomme de
abricot, poireau
terre
Pomme de terre de consommation : vapeur, four/frite
Produits de la pêche et de Lieu noir, saumon fumé, moule, coquille Saint-Jacques
l’aquaculture
Il s’agit de produits alimentaires dont la matière première agricole mise en œuvre pour les
obtenir provient d’une seule filière.
Globalement, ces produits/filières représentent approximativement la moitié en valeur de la
consommation alimentaire humaine française des ménages en 2021, hors produits tropicaux,
eaux minérales et sodas1.
1
Calculs OFPM, d’après Insee, comptes de la Nation
38
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
L’Observatoire décompose le prix de vente au détail hors taxes de produits alimentaires en,
marge brute des grandes et moyennes surfaces, marge brute de l’industrie agroalimentaire et
coût d’achat de la matière première agricole.
Schéma 3
La matière première agricole est le plus souvent séparée en constituants ou morceaux puis
transformée ou préparée pour obtenir un produit alimentaire. C’est pourquoi l’Observatoire
établit des modèles pour approcher le coût d’achat de la matière première agricole contenue
dans le produit alimentaire final.
La transformation quasi systématique (hors fruits et légumes frais) des produits agricoles pour
obtenir les produits alimentaires (blé en baguette, lait en yaourt, animal vif en viande…) ne
permet pas de prendre directement le prix du produit agricole départ ferme comme coût de
la matière première agricole pour l’industriel fabricant le produit alimentaire. Les modèles
développés permettent d’estimer la quantité, la part et le coût de la matière première agricole
(blé, lait de collecte, animal vif) nécessaire pour la fabrication du produit alimentaire final
(baguette, yaourt, jambon). De plus, la saisonnalité de la production et/ou de la consommation
pour certains produits (fruits et légumes frais, viandes rouges) nécessite également de recourir
à la modélisation via des 0 paniers 2 moyens saisonniers permettant des comparaisons entre
années.
Le coût d’achat de la matière première agricole est ainsi rarement le prix du produit agricole
et n’est jamais directement la marge brute agricole.
Pour les produits pour lesquels la matière première importée représente une part importante
des ventes en grande surface (viande ovine, produits de la pêche et de l’aquaculture), la
matière première est décomposée en produits importés et en production française.
Le champ potentiel de produits à suivre pour l’Observatoire est limité car ses modèles ne sont
utilisables que pour des produits alimentaires issus de produits agricoles d’une seule filière (par
exemple jambon et cochon, emmental et lait de vache, baguette de pain et blé tendre). Ils ne
sont pas utilisables pour des produits alimentaires intégrant des produits agricoles provenant
de plusieurs filières différentes (plats cuisinés avec de la viande et des légumes, pâtisserie avec
de la farine, du beurre ou de l’huile, et du sucre…).
La marge nette est définie comme la différence entre les produits perçus et les charges
supportées. Elle se calcule à partir des comptes des entreprises. Dans le rapport publié
l’année n, ces données sont en général disponibles pour l’année n-2.
Pour mesurer la marge nette à partir des prix des produits, il faudrait définir des conventions
de répartition des charges communes (énergie, salaires, impôts…) trop éloignées de la diversité
des différentes situations des entreprises.
39
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
L’Observatoire étudie les marges nettes, à partir des résultats comptables disponibles au
niveau de la production agricole, de l’industrie agroalimentaire et des grandes et moyennes
surfaces.
Pour la production agricole, il utilise d’abord les résultats, disponibles pour n-2, du réseau
d’informations comptables agricole (RICA) géré par le service de la statistique et de la
prospective (SSP) du ministère en charge de l’agriculture. L’Observatoire produit également
des estimations pour l’année n-1 pour certaines productions à partir des résultats du RICA en
appliquant les indices disponibles d’évolution des prix et de charges. En complément, les
travaux réalisés par les instituts techniques agricoles permettent de disposer d’estimations plus
détaillées pour certaines productions pour l’année n-1.
Pour les grandes et moyennes surfaces, l’Observatoire a mis en place sa propre enquête auprès
des sept plus grandes enseignes de distribution.
Pour l’industrie agroalimentaire (dont environ 3 000 entreprises représentent la quasi-totalité
de l’activité, cf. infra), il n’existe pas de système d’information statistique des résultats
comptables unique et centralisé produisant des séries de plus de deux ans. L’Observatoire
s’appuie sur de nombreuses sources disponibles, avec des résultats hétérogènes en termes de
précision et de période couverte.
L’euro alimentaire est une analyse macroéconomique, réalisée à partir des comptes de la
Nation française, du partage de la valeur dans la chaîne alimentaire. Les résultats, disponibles
en général pour n-4, sont normalement publiés un an sur deux dans le rapport.
Pour cette édition 2024, ce sont les résultats 2019 (n-5 donc) qui sont donnés, du fait des fortes
perturbations apportées en 2020 aux comportements alimentaires, notamment par la gestion
de la crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19. Les résultats sont indiqués de façon succincte
et uniquement dans la présente partie de la synthèse.
L’approche K euro alimentaire L permet d’évaluer la valeur de la production agricole dans la
consommation alimentaire française :
Consommation alimentaire
= valeur de la production agricole incluse
+ valeurs créées en aval de l’agriculture
+ valeur des importations d’aliments
+ taxes
40
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
La forme de présentation des résultats de l’euro alimentaire la plus connue est la répartition
des dépenses alimentaires en partant d’un billet de 100 euros, avec deux niveaux de détail
successifs. D’abord, 100 euros de dépenses alimentaires en France sont décomposées en
importations finales (de produits alimentaires), production agricole (française), valeurs créées
en aval de l’agriculture et taxes.
Schéma 5
L’euro alimentaire en 2019 décomposé en valeur de la production agricole incluse, valeurs des
importations alimentaires, valeurs créées en aval et taxes
Lecture : en 2019, pour 100 euros dépensés en France pour l’alimentation, 10,5 € servent à payer
des taxes, 10,5 € représentent des produits alimentaires importés, 12,8 € correspondent à la
valeur de la production agricole française incluse et 66,2 € à la valeur créée en aval de
l’agriculture.
Puis, l’analyse des consommations intermédiaires, nationales et importées, pour chaque
branche impliquée dans la chaîne alimentaire (agriculture, industries, restauration, services et
commerce) permet d’évaluer les valeurs ajoutées induites dans chacune de ces branches. Les
100 euros de dépenses alimentaires par le consommateur sont alors décomposés avec un
niveau de détail supérieur, en importations de produits intermédiaires et de produits
alimentaires, valeur ajoutée de chaque branche nationale et taxes.
41
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 6
L’euro alimentaire en 2019 décomposé en valeurs ajoutées induites par branche de l’économie
nationale, importations d’intrants, importations alimentaires et taxes
Lecture : en 2019, pour 100 euros dépensés en France pour l’alimentation, 10,5 €
correspondent à des importations de produits alimentaires finis ; 15,1 € à des importations de
consommations intermédiaires tout au long de la chaîne de valeur ; 6,4 € à la valeur ajoutée
induite en production agricole ; 10,5 € à la valeur ajoutée dans les industries agroalimentaires ;
15,5 € à la valeur ajoutée induite dans le commerce.
Cette approche macroéconomique à partir des comptes de la Nation permet ainsi d’évaluer
la part de la production agricole nationale dans l’alimentation en France. Elle représente en
2019 environ 14 % des dépenses hors taxes (12,8 € sur 89,2 €) et 10 % de la valeur ajoutée induite
(6,4 € sur 63,6 €).
Elle permet également d’approcher la part du revenu brut de l’agriculture française provenant
de l’alimentation humaine en France en décomposant l’excédent brut d’exploitation (EBE) de
l’agriculture française.
42
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Graphique 1
Contributions des demandes finales et des subventions à l’excédent brut d’exploitation (EBE)
de la branche agricole en 2019
Consommation alimentaire
restauration comprise
Demandes finales en
24,9%
produits à finalité non
38,1% alimentaire
Exportation en produits
3,3% agroalimentaires
La filière alimentaire est caractérisée par une concentration croissante de l’amont vers l’aval.
L’Observatoire étudie les prix et marges au niveau des trois principaux maillons, qui sont
également les plus exposés aux enjeux de répartition de la valeur lors des négociations
commerciales annuelles entre industries agroalimentaires et grande distribution : production
agricole, transformation agroalimentaire et vente au consommateur en grandes et moyennes
surfaces.
43
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 4
Chiffres clé 2020 des trois maillons étudiés par l’Observatoire
La production agricole est le maillon le plus atomisé, avec 389 800 exploitations en 20202. Les
exploitations agricoles sont très diversifiées selon leurs productions ou leur taille. La notion de
leader ou de part de marché des x premiers n’a pas de consistance pour ce maillon : il n’y a pas
d’exploitation agricole ou de groupe organisé d’exploitations qui représente une part
significative de la production d’une filière agricole au niveau suivi par l’Observatoire. Ce maillon
est également caractérisé par une très forte part de la main-d’œuvre non salariée (exploitants,
coexploitants et autre main-d’œuvre familiale). Sur 758 300 travailleurs permanents en 2020,
2
Agreste, recensement agricole 2020
44
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
496 400 sont chefs d’exploitation ou coexploitants, 91 500 permanents familiaux et 170 400
salariés permanents. La main-d’œuvre non salariée représente ainsi 78 % de la main-d’œuvre
permanente en agriculture. Il est donc plus difficile de distinguer résultats économiques de
l’exploitation agricole et revenu individuel de l’agriculteur que pour une activité employant
surtout des salariés. Par ailleurs, l’alimentation française (restauration comprise) représente un
peu moins de 40 % des revenus induits en agriculture (cf. supra : 38,1 % de l’EBE 2019).
Avec près de 55 000 établissements, l’industrie alimentaire regroupe des artisans (boulangers…)
et des entreprises agroalimentaires. Les 17 400 entreprises représentent 75 % des emplois et
89 % de la valeur ajoutée de l’industrie alimentaire. Sur le total de ces 17 400 entreprises, si on
enlève les microentreprises, il reste 3 076 entreprises (GE + ETI + PME hors microentreprises)
qui réalisent 98 % de la valeur ajoutée avec 97 % des ETP. En enlevant ensuite les 2 745 PME, il
reste 331 entreprises (GE + ETI) pour 83 % de la valeur ajoutée et 77 % des salariés. Enfin, les
22 grandes entreprises représentent 39 % de la valeur ajoutée et 33 % de l’emploi. En 20203,
sur le total des activités réalisées par des entreprises agroalimentaires au sens strict (c’est à dire
hors artisanat) les ventes pour l’alimentation humaine en France représentent environ 70 % du
chiffre d’affaires HT. Dit autrement, l’exportation et l’alimentation animale comptent pour
30 % du total.
Apparemment très dispersé avec 78 600 points de vente, le commerce de détail alimentaire
qui comprend le commerce non spécialisé et le commerce spécialisé dans l’alimentaire
recouvre lui aussi une très forte disparité. Il est caractérisé par la prédominance des grandes
surfaces, qui représentent 64,5 % des ventes de produits alimentaires en 2018 (hors
restauration hors domicile), les hypermarchés à eux seuls réalisant 35,3 % des ventes et les
supermarchés 28,3%4. La grande distribution est elle-même très concentrée. D’après Kantar
Worldpanel, la part de marché actuelle des quatre premières enseignes (E. Leclerc, Carrefour,
Intermarché – les Mousquetaires, Groupe U) est de 70 %. Si on ajoute les cinq suivantes
(Auchan, Lidl, Casino, Aldi, Cora – Louis Delhaize), on atteint 98 % de part de marché pour 9
enseignes pour les produits de grande consommation et frais libre-service. Ces grandes
surfaces sont fortement dépendantes de l’alimentation, qui représente près de 70 % du chiffre
d’affaires des hypermarchés en 2018.
La situation de ces trois maillons sur le marché de l’alimentation humaine en France peut ainsi
être résumée par le tableau suivant :
Tableau 5
Dépendance au marché
Nombre d’acteurs Poids de ces acteurs
Maillon de l’alimentation
retenus dans l’activité du maillon
humaine en France*
Production 390 000 fermes 100 % de la production 38 % de l’EBE de
agricole agricole française l’agriculture, y compris
restauration hors foyer
Industrie 331 entreprises grandes 80 % de la valeur ajoutée 70 % du chiffre d’affaires
agroalimentaire et intermédiaires agroalimentaire de l’agroalimentaire
3
Insee-Ésane
4
Insee, focus n°187, 2020
45
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les travaux de l’Observatoire ont débuté en 2010. Ils portent sur deux périodes très différentes
en termes d’inflation (Graphique 2). De 2010 à 2021, l’inflation est demeurée faible, avec un
taux moyen annuel de 1,1 % pour l’indice général des prix à la consommation (IPC dans le
graphique ci-dessous) et de 1,3 % pour l’alimentation.
Les années 2022 et 2023 se caractérisent par le retour d’une inflation à un niveau inconnu
depuis 1985. L’inflation générale est ainsi d’environ 5 % en 2022 et en 2023. Elle est encore plus
forte pour l’alimentation avec 7 % en 2022 et 12 % en 2023.
Graphique 2
14 12
12
10
4
5
2
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
-2
IPC alimentation
Sur la première période (2010-2021), marquée par une inflation réduite, l’Observatoire retient
que, en cas de choc sur les prix des produits agricoles, les prix des produits alimentaires au
consommateur restent relativement stables. Le choc amont est d’abord amorti par la
compression des marges brutes en aval. C’est souvent le maillon industriel qui subit la première
compression. La marge brute de la distribution peut toutefois diminuer rapidement également
pour maintenir stable le prix au consommateur de produits emblématiques. Les maillons aval
reconstituent ensuite progressivement leurs marges.
Pour 2022, première année d’inflation marquée, l’Observatoire note que l’augmentation des
prix agricoles s’est traduite par une progression de la part du coût de la matière agricole, tandis
que l’aval a encore amorti le choc de prix au consommateur en comprimant ses marges brutes,
mais davantage au niveau de la grande distribution cette fois.
Il est important de noter que 2022 était par ailleurs la première année d’application de la non
négociabilité de la matière première agricole dans les relations commerciales entre les
industries agroalimentaires et la grande distribution, introduite par la loi visant à protéger la
rémunération des agriculteurs adoptée le 18 octobre 2021, dite K Égalim 2 L.
46
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Encadré 3
Quel impact des évolutions de marges brutes en 2022 sur les marges nettes 2022 ?
La progression du coût de la matière première agricole s’est-elle traduite par une
augmentation du résultat net des exploitations agricoles ? La compression des
marges brutes en aval a-t-elle conduit à une diminution des marges nettes dans
l’industrie, dans la grande distribution ?
Les notes de résultats par filières présentées dans le point 4 de cette synthèse présentent les
éléments clés de réponse à ces deux problématiques pour chaque filière et les illustrent par
des graphiques centrés sur une période de 4 ou 5 ans autour du retour de l’inflation (2019-2022
pour les marges nettes, 2019-2023 pour les marges brutes). Les synthèses transverses par
maillon sur les marges brutes (point 5) et les marges nettes (point 6) sont aussi structurées
autour de la réponse à ces problématiques.
En 2023, l’inflation générale est restée autour de 5 %, tandis que l’inflation alimentaire a atteint
12 %. D’après l’Insee, l’alimentation a été la principale contributrice à l’inflation d’ensemble
entre septembre 2022 et septembre 20235. La progression des prix des produits alimentaires a
ensuite nettement ralenti dès avril 2023, tendance qui s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année.
L’inflation observée en France pour l’alimentation est pour autant inférieure à celle que l'on
constate dans les autres pays européens.
5
Point de conjoncture Insee du 7 février 2024
47
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 3
Évolution des indices de prix alimentaires dans l’UE de 2020 à 2023 (IPCH, base 100 en janvier 2020)
135
130
125
120
115
110
105
100
95
90
janv.-21
mai-21
juil.-21
janv.-20
mars-20
mai-20
juil.-20
sept.-20
nov.-20
janv.-22
mars-22
mai-22
juil.-22
sept.-22
nov.-22
janv.-23
mars-23
mai-23
juil.-23
sept.-23
nov.-23
mars-21
sept.-21
Graphique 4
Évolution des indices de prix aux différents stades depuis l’automne 2021 (base 100 en 2015)
150
140
130
120
110
100
IPAMPA IPPAP
IPPI produits des industries alimentaires IPC produits alimentaires
(IPAMPA = indice des prix d’achat des moyens de production agricole, IPPAP = indice des prix des produits agricoles à
la production, IPPI = indice de prix de production et d’importation dans l’industrie, IPC produits alimentaires = indice
de prix à la consommation hors boissons)
48
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
L’augmentation des prix a commencé en France à l’automne 2021 avec celle des matières
premières, liée à la reprise mondiale post-Covid. L'augmentation du prix des matières
premières s’est d’abord transmise aux intrants agricoles qui en sont directement composés
(engrais, énergie, alimentation animale) et aux produits agricoles concernés (oléagineux et
céréales dans un premier temps). La hausse s’est accentuée en février 2022 avec le début de
l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La stabilisation puis la détente sur le prix des produits
agricoles au second semestre 2022 coïncide avec l’accord sur l’exportation de céréales
ukrainiennes.
L’évolution globale des prix agricoles (IPPAP) cache cependant de grandes disparités dans les
dynamiques de prix, notamment entre grandes cultures et élevage. Pour l’élevage, la
progression est intervenue plus tard et a été plus progressive. Le prix des céréales (et des
oléoprotéagineux) a diminué en 2023, ce qui n’est pas le cas des autres productions agricoles.
La progression des prix de vente industriels des IAA commence dès l’automne 2021, comme
celles des prix agricoles, avec un rebond moindre en février 2022. Elle s’inverse à partir du
deuxième trimestre 2023.
L’augmentation des prix au consommateur a surtout lieu après janvier 2022. Elle ralentit à partir
du deuxième trimestre 2023, mais les prix progressent toujours fin 2023.
3.2. Quelques éléments sur l’impact de l’inflation sur la consommation alimentaire depuis
2022
49
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 5
25
20
15
9,0
En %
10
5 3,5
-5
PGC PFT
2018 2019 2020 2021 2022
Lecture : Les ménages français achètent plus en valeur en 2023 qu’en 2022 : + 9 % en PGC ;
+ 3,5 % en PFT (en % 2023/2022).
La réduction de consommation qui a tout particulièrement concerné les plus modestes,
s’accompagne d’une descente en gamme pour une grande partie sinon l’ensemble des
ménages français. Ainsi, d’après Kantar Worldpanel, les marques de distributeur (MDD)
progressent dans pratiquement toutes les enseignes généralistes hors enseignes à dominante
marque propre en 2022 et 2023 (+ 2 points de parts de marché entre 2019 et 2023).
La baisse de consommation est plus marquée pour la filière biologique. Les ventes de produits
bio reculent en 2023 pour la troisième année consécutive (le bio représentait 5,2% du chiffre
d’affaires PGC FLS en 2020, 5,1 % en 2021 et 4,7 % en 2022, source Nielsen). Elle a été la plus
forte en mars 2023 (- 15 % en glissement annuel).
D’après Kantar Worldpanel, les ménages modestes6 sont les seuls à afficher une hausse des
quantités achetées en 2023, mais cela fait suite à une plus forte baisse en 2022
comparativement aux autres catégories. Toutes les autres catégories de ménages réduisent
leurs achats, y compris les ménages aisés.
Parmi les circuits généralistes (hors circuits spécialisés), les hypermarchés et supermarchés
restent les principaux circuits de distribution des PGC : ils représentent 69 % des ventes en
2023 contre 72 % en 2019.
6
Les ménages sont classés en quatre sous-groupes en fonction de leur niveau de revenus mensuels bruts : ménages
dits K aisés L (15 % de l’échantillon), aux revenus K moyens supérieurs L (30 %), K moyens inférieurs L (40 %) et
K modestes L (15 %)
50
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
3.3. Quelques éléments sur les évolutions des charges en amont et en aval de la matière
première agricole
Après une très forte hausse du prix des intrants en 2022, les évolutions sont plus contrastées
en 2023. Dans le secteur agricoles, les prix sont en baisse sur l’énergie et surtout les fertilisants
mais en hausse sur d’autres postes comme les dépenses sanitaires et phytosanitaires. L’indice
général des prix des intrants agricoles en 2023 est en baisse de 1,8 %.
Graphique 6
100%
76,3%
80%
60% 44,2%
40% 25,0%
22,3% 17,7%
20% 6,5% 8,7% 5,4%
4,2% 0,5% 4,3%
4,9%
0%
-20% -1,8% -4,6% -3,6%
-40% -25,3%
Source : Insee
En aval de l’agriculture, les salaires et charges d’emballages et d’énergie payés par les
entreprises ont fortement progressé sur deux ans mêmes si les dynamiques ne sont pas
identiques et si on a pu constater de premières baisses sur les emballages en métal en 2023.
51
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 7
100% 89,2%
80% 74,3%
60%
41,7%
40%
23,2%
15,3% 16,8% 15,6% 17,3%
20% 13,8%
5,6% 0,9%
0%
-1,0%
-20% -11,2%
-20,4%
-40%
Graphique 8
Évolution comparée des salaires dans l’agroalimentaire (en vert) et dans l’ensemble des secteurs (hors
agriculture, en noir), base 100 au deuxième trimestre 2017
120
115
110
105
100
95
2020-T2
2020-T3
2020-T4
2022-T2
2022-T3
2022-T4
2023-T2
2023-T3
2023-T4
2020-T1
2022-T1
2023-T1
2017-T2
2017-T3
2017-T4
2018-T2
2018-T3
2018-T4
2019-T2
2019-T3
2019-T4
2021-T2
2021-T3
2021-T4
2018-T1
2019-T1
2021-T1
Indice des salaires IAA Indice des salairees ensemble (hors agriculture)
Source : Insee
Lecture : les salaires ont cru plus rapidement dans les IAA en 2022 (+ 3,8 %) et 2023 (+ 5 %) que
dans les autres secteurs. Toutefois en valeur absolue, les salaires dans les IAA restent en
moyenne inférieurs aux salaires payés dans les autres secteurs.
52
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Les 10 notes de résultats suivantes, présentées dans l’ordre des sections filières du rapport, ont
pour but de synthétiser les réponses pour chaque filière aux deux problématiques du rapport.
Sans être exhaustives, ces fiches suivent un plan précis qui constitue une trame identique pour
chaque fiche :
Une entrée par des éléments clés pour éclairer le fonctionnement de la filière ainsi que
les modélisations qui sont faites dans les travaux de l’Observatoire ;
Des points clés tels que le poids de la filière, suivi de sa situation en termes
d’autosuffisance avec le taux d’auto-approvisionnement ou la place de la France sur le
marché mondial ;
Enfin des aspects techniques et commerciaux qui sont pris en compte dans nos
modèles. Notamment le processus de transformation de la matière première agricole
en produit alimentaire qui peut nécessiter de prendre en compte les rendements de
transformation et éventuels coproduits obtenus ;
Un rappel des enseignements précédents avec les caractéristiques de la filière par
rapport aux évolutions généralement observées ;
Les réponses pour la filière aux deux problématiques rappelées au point 2 de la
synthèse, en illustrant les points clés à l’aide de graphiques centrés sur les périodes
2019-2022 pour les marges nettes et 2019-2023 pour les marges brutes.
53
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
Poids de la filière et acteurs
• Plus de 5 000 exploitations porcines en France qui regroupent leur offre pour 90 % en
32 organisations commerciales de producteurs ou coopératives ;
• 33 abattoirs en France concentrent 94 % des porcs charcutiers abattus à l’échelle nationale. 454
entreprises de charcuterie-salaison ;
• La France se situe comme 3e producteur européen de viande porcine ;
• Abattages en recul (4 %) en 2023, ce qui a contribué à la progression de la cotation des carcasses
(+ 20 %) ;
• Les produits de charcuterie représentent trois quart de la consommation de porc des Français.
Auto-approvisionnement et représentativité de l’Observatoire
• (Taux d’approvisionnement = ratio production/consommation). La France est autosuffisante (avec
un taux d’auto-approvisionnement d’environ 100 %).
7
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 99 à 127 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
8
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
54
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
3
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation 0,02 0,01
200 par UTANS dans les exploitations porcines spécialisée 0,08
1 000 € par UTANS (1)
0,04
En €/kg de carcasse
150
2,88
2,54
2,47
2,27
2,19
2,14
134,4
1,84
1,76
1
1,56
1,48
100
53,4
-0,05
24,9
94,3
16,7
13,0
13,0
50
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
42,3
Produits
Charges
0
-1
2019 2020 2021 2022
Résultat courant avant impôt par UTANS (1)
2020 2021 2022 2022* 2023*
Subventions d'exploitation par UTANS (1) Résultat courant avant impôt
Impôts, taxes et autres charges *9 premiers mois de l'année
(1) unité de travail annuel non salarié
Amortissements, provisions et charges financières
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) Frais de personnel y compris prestataires
Charges externes hors prestataires
Achats porcins
Autres produits
Produit porcin
Marge autres espèces
Source : FranceAgriMer, indicateur trimestriel de gestion
0,21
0,06
1,50 Contexte marges brutes : A légèrement augmenté sur
le jambon.
1,89
1,00
1,65
1,56
1,21
0,97
0,50
observée.
0,00
Compte de résultat des entreprises de charcuterie - salaison
Charge
Charge
Charge
Charge
Produit
Produit
Produit
Produit
7 143
6 959
4 101
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
55
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Contexte marges brutes : Elles ont diminué sauf pour Lecture : Progression du coût de la MPA et des marges
la longue UVCM. brutes transformation ; reconstitution de la marge GMS
également.
Lecture marges nettes : Il y a une baisse observable sur
9,0 Composition du prix moyen annuel au détail en
5,9
14,3 14,6 14,3 14,2
Rôti UVCI
12,3 11,8 12,4 12,7
Lecture : La grande distribution a comprimé ses marges
alors que le coût de la MPA et la marge brute de la
Md €
Lecture : Le coût de la matière et les marges brutes aval Jambon cuit moyen
ont augmenté. La transformation a une marge brute Lecture : La grande distribution a comprimé sa marge
plus faible lorsque le conditionnement est réalisé en brute sur le jambon alors que la 1e et 2e transformation
magasin par la GMS (UVCM9). les a augmentées. Ainsi que la part de la MPA qui a
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS longe
progressé sur le jambon.
9,0 8,10
€ par kg de longe UVCM au détail
0,64
3,09 3,50 2,73
0,68 2,91
3,0 0,65 5,05
0,57 0,74 0,74 2,28 4,16
1,90 3,88 4,37 3,98
1,67 1,59 1,52 1,07
3,39 0,86 1,04
2,62 2,51 2,36 2,84 1,11 1,13 2,28
1,67 1,52 1,90
0,0 1,59
4,01 3,76 3,63 4,61 5,45
2019 2020 2021 2022 2023 0,0
TVA 2019 2020 2021 2022
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS TVA
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute dans l'industrie d'abattage-découpe Indicateur de marge brute dans l'industrie de charcuterie-salaison
Coût entrée abattoir : valeur longe dans carcasse Indicateur de marge brute dans l'industrie d'abattage-découpe
Matière première entrée abattoir : valeur jambon dans carcasse
Prix du porc entrée abattoir (€ par kg de carcasse) Prix du porc entrée abattoir (€ par kg de carcasse)
Prix produit au détail Prix du jambon cuit MN+MDD LS au détail en GMS
Source : OFPM d’après FranceAgriMer, SSP, Insee et Kantar WorldPanel Source : OFPM d’après FranceAgriMer, SSP, Insee et Kantar WorldPanel
9
UVCM : produit final préparé en atelier GMS à partir de pièces à découper achetées 10UVCI : produit final préparé par l’industrie d’abattage-découpe (unité de vente
à l’industrie abattage-découpe (unité de vente consommateur magasin) consommateur industrielle)
56
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
Poids de la filière et acteurs
• Environ 130 000 élevages laitiers et allaitants pour un total de 17,6 millions de têtes de bovins.
Tendance à la diminution du cheptel, par conséquent il y a aussi une baisse des abattages de
6 % sur l’année 2023 ;
• Ensemble, les 4 premiers acteurs (Bigard, E.Leclerc, Les Mousquetaires et Terrena, source : Xerfi)
captent la moitié du chiffre d’affaires du secteur de l’abattage-découpe ;
• La France est le 1er pays producteur de viande bovine de l’Union européenne. Elle fait partie
(avec l’Irlande et l’Espagne) des quelques pays ayant un troupeau allaitant en plus du troupeau
laitier.
Auto-approvisionnement et représentativité de l’Observatoire
• (Taux d’approvisionnement = ratio production/consommation). La France est quasiment
autosuffisante (avec un taux d’auto-approvisionnement à 95 %).
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 129 à 168 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
11
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
12
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
57
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
courant avant impôt des exploitations bovines. Dans
cette filière, les subventions (aides directes au revenu)
restent supérieures au revenu net. 2019 2020 2021 2022
Aides
Produits joints
Prix de vente des bovins
1 000 € par UTANS (1)
40,1
20
600 Coût de production dans les élevages bovins naisseurs
26,0
524
484
20,9
14,0
0 308
2019 2020 2021 2022 251 245 253
200 142 133 158
(1) unité de Résultat courant avant impôt par UTANS (1)
141
travail annuel
Subventions d'exploitation par UTANS (1)
non salarié
0
Source : OFPM, d’après Rica (SSP)
2019 2020 2021 2022
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant)
Lecture marges nettes : En système ; naisseurs <13 le Charges supplétives : capital et foncier
€ pour 100 kg vif
Autres charges
solde disponible s’améliore du fait d’une augmentation Frais de personnel salarié
des produits supérieure à celle des charges. Foncier et capital
Bâtiment, installations et mécanisation
600 Frais d'élevage
€ pour 100 kg vif Alimentation achetée des animaux
Solde disponible pour un élevage naisseurs
Approvisionnements des cultures et des prairies
Prix de vente des bovins
400 103 Prix de vente des bovins + produits joints + aides
72 80 160
75 Total coût de production
162 153 155 Source : Inosys – Réseau d’élevage, traitement Institut
del’Élevage
200 142 133 141 158
308 Coût de production dans les élevages naisseurs-engraisseurs de
251 245 253
jeunes bovins 404
384 401
0 362 349 363
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
232 265
240
2019 2020 2021 2022 119 126
111 105
Aides
Produits joints
Prix de vente des bovins
Solde disponible
Autres charges
0
Frais de personnel salarié
Foncier et capital 2019 2020 2021 2022
Bâtiment, installations et mécanisation Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant)
Frais d'élevage Charges supplétives : capital et foncier
Alimentation achetée des animaux Autres charges
Approvisionnements des cultures et des prairies Frais de personnel salarié
Foncier et capital
Bâtiment, installations et mécanisation
Source : OFPM, d’après Inosys – Réseau d’élevage Frais d'élevage
Alimentation achetée des animaux
Approvisionnements des cultures et des prairies
Prix de vente des bovins
Prix de vente du lait + produits joints + aides
Total coût de production
Source : Inosys – Réseau d’élevage, traitement Institut
del’Élevage
13 14
Système naisseur, spécialisé ou diversifié avec de grandes cultures, toutes races et Système naisseur-engraisseur, spécialisé ou diversifié avec des grandes cultures,
toutes zones confondues. Production principale des mâles en broutards et des toutes races et toutes zones confondues. Production principale de jeunes bovins et
femelles en broutards, en génisses ou en vaches grasses. de femelles finies
58
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
2019 2020 2021 2022 Lecture : Sur le panier de viande de bœuf, on voit une
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant)
Charges supplétives : capital et foncier
forte progression du coût de la MPA et une
Autres charges reconstitution des marges brutes au niveau de l’aval
Frais de personnel salarié
Foncier et capital pour la deuxième transformation et la GMS.
Bâtiment, installations et mécanisation
Frais d'élevage Composition du prix moyen annuel au détail en GMS panier 14,44
€ / kg équivalent viande
Alimentation achetée des animaux
Approvisionnements des cultures et des prairies
saisonnier de viande de boeuf 13,33
14,0 11,79
Prix de vente des bovins
11,37 11,62
Prix de vente du lait + produits joints + aides
Total coût de production 12,0 3,82
Source : Inosys – Réseau d’élevage, traitement Institut de l’Élevage 3,28
10,0
3,37 3,42 3,28 0,97
0,97
8,0 0,82 1,22
MAILLON DE LA TRANSFORMATION 0,99 0,98
0,99
6,0 1,28 1,32 1,18
Contexte marges brutes : L’industrie a comprimé ses 4,0 7,57 7,68
marges sur cette période sur les produits observés. 5,14 5,28 5,73
2,0
5,23
4,02
3,76
3,75
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
0,0
Charges rapportées au chiffre d’affaires du rayon boucherie
Pour 100 € de CA
59
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
En 2022, année de forte reprise d’inflation (7 % pour l’alimentation), d’abord au niveau des matières premières en
général et agricoles en particulier :
La part du coût de la matière première agricole (MPA) a progressé dans le prix au détail ; l’aval a encore amorti au
niveau des marges brutes, mais davantage au niveau des grandes et moyennes surfaces. Lorsque les marges brutes (qui
couvrent les autres charges que la matière première agricole : énergie, emballages, salaires…) des industries
agroalimentaires ou de la grande distribution se sont maintenues ou comprimées, limitant ainsi l’augmentation de prix
au consommateur, leurs marges nettes ont également diminué. Au niveau des GMS, la marge nette diminue pour
chacun des sept rayons enquêtés (boucherie, charcuterie, volailles, produits laitiers, fruits et légumes, marée,
boulangerie).
Le coût de la MPA a encore progressé en 2022, mais toujours sans amortissement par l’aval pour cette filière.
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 169 à 186 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
15
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
16
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
60
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
MAILLON PRODUCTION AGRICOLE Lecture marges nettes : Rayon d’appel qui connait
historiquement des marges nettes négatives. Après une
Contexte marges brutes : Entre 2021 et 2022 la part augmentation de la part du coût d’achat, le RCAI 2022
et la valeur de la MPA ont augmenté. est le plus faible de la période.
Lecture marges nettes : Stagnation des résultats sur la Charges rapportées au chiffre d’affaires du rayon boucherie
période et grande dépendance aux subventions qui 6,0
14,3 14,6 14,3 14,2
90
Md €
représentent plus du double du résultat net.
Pour 100 € de CA
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation 5,5
50 par UTANS dans les exploitations ovines
44,9
44,7
43,8
19,0
18,8
19,1
25
23,0 Viande ovine fraîche
19,9
20
16,4 16,0 Lecture : Du fait des substitutions entre origines, il y a
15
12,3 13,9 une légère baisse du coût de la matière première
10 11,4 nationale (ressource domestique entrée abattoir) avec
une hausse du coût de la viande importée et une
5 8,1 7,9 7,9 8,0 stabilité de la marge brute agrégée industrie et
distribution. Le prix au consommateur progresse moins
0 qu’en 2021 et 2022.
2022 2022 2022 2022
Fourragers Herbagers zones Herbagers zones Pastoraux Composition du prix moyen annuel au détail en GMS viande
€ / kg équivalent viande
ovine fraîche
de plaines ou pastorales ou de
18,0 16,38 16,43
herbagères montagne 17,0 15,01
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) 16,0 13,99 14,36
Charges supplétives : capital et foncier 15,0
Autres charges 14,0
Frais de personnel salarié 13,0 5,33 5,35
Foncier et capital
12,0 4,59
11,0 5,44
Bâtiment, installations et mécanisation 10,0 5,72
Frais d'élevage 9,0
Alimentation achetée des animaux 8,0 5,09
Approvisionnements des cultures et des prairies 7,0 4,66 5,19
Prix de vente des agneaux 6,0 3,65 3,74
Prix de vente des agneaux + produits joints + aides 5,0
Total coût de production 4,0
3,0
2,0 4,43 4,97 5,10 5,03
3,89
Source : Inosys – Réseau d’élevage, traitement Institut de l’Élevage 1,0
0,0
2019 2020 2021 2022 2023
TVA
MAILLON DE LA TRANSFORMATION Indicateur de marge brute gobale industrie-distribution
61
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
Poids de la filière et acteurs
• Environ 14 000 élevages de volailles ;
• 4e producteur de l’Union Européenne ;
• Environ 115 abattoirs dont l’abattage-découpe de poulets de chair avoisine 90 % de l’activité
totale. Les 4 premiers groupes font 70 % de l’activité au niveau national.
Auto-approvisionnement ou représentativité de l’Observatoire
• (Taux d’approvisionnement = ratio production/consommation). La France n’est pas auto-suffisante
(avec un taux d’auto-approvisionnement d’environ 80 % pour l’ensemble des volailles de chair et
50 % pour le seul poulet).
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 187 à 225 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
17
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
18
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
62
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
MAILLON DE LA TRANSFORMATION
1/ Quel impact des évolutions des marges brutes
2022 sur les marges nettes 2022 ? Contexte marges brutes : Progression de la marge brute
industrie.
MAILLON DE LA PRODUCTION AGRICOLE Lecture marges nettes : Le CA est en progression
constante sur la période observée, et le résultat courant
Contexte marges brutes : La part et la valeur de la MPA
avant impôt (RCAI) des abatteurs de poulets double en
ont progressé en 2021 et 2022.
2022.
Lecture marges nettes : Le résultat courant avant impôt
Résultats en proportion des industries d'abattage-découpe
(RCAI) des éleveurs de volaille progresse en 2022.
spécialisées en poulet de chair
Md €
(en euros) (en %) 80%
70% 20,0% 20,1% 20,3%
Volailles 58 000 57 19,2% 5,0
60%
Ensemble 56 000 28 50%
agriculture 40% 63,0%
Source : SSP, Rica 2021 et 2022 – champ France métropolitaine, 30% 61,8% 62,2% 4,0
Guadeloupe et réunion
61,8%
20%
10%
2,0 Coût de production moyen du poulet standard 1,88 0% 3,0
€ / kg carcasse
charges supplétives
3,24 Contexte marges brutes : Diminution des marges
2,81 2,88
2,98 brutes en 2022.
2,60
2,60 2,45
2,0 Lecture marges nettes : Diminution de la marge nette
2,18 du rayon volaille en valeur.
1,37 1,68
1,32
Charges rapportées au chiffre d’affaires du rayon volaille en
GMS
0,0
100 2,30
2019 2020 2021 2022 8,5 9,2 8,8 8,1
Pour 100 € de CA
Solde disponible
Charges fixes hors main-d'œuvre non salariée 15,2 15,1 14,2 14,5
Poussin 2,20
Md €
Aliment
Charges variables hors aliment et poussins
Prix entrée abattoir (carcasse)
Coût total 50 2,10
Source : Itavi, SSP
4,5 Côût de production moyen du lapin 4,05 70,7 70,2 71,1 71,8
€ / kg carcasse
4,0 2,00
3,46 3,47 3,59 4,14
3,5 3,64
3,0 3,47 3,49
2,5 0 1,90
2,0 2019 2020 2021 2022
1,5 2,25
1,66 1,69 1,82
1,0 Marge nette avant impot
0,5
Charges communes
0,0
Charges directes
2019 2020 2021 2022*
Charges supplétives : main d'œuvre non-salariée Frais de personnel dédié
Charges fixes hors main-d'œuvre non salariée Coût d'achat
Frais IA et renouvellement
CA rayon volailles (en Md €) - échelle de droite
Aliment
Charges variables hors aliment, frais IA et renouvellement
Prix entrée abattoir (carcasse) Source : OFPM, enquête réalisée par FranceAgriMer avec le concours
Coût total des enseignes
Source : Itavi, SSP
63
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
€ / kg de panier de morceaux
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS panier de
morceau de lapin 14,61
Escalope de poulet standard 16,0
13,52 13,57
14,0 12,87 12,63
Lecture : Augmentation du coût de la matière première
et des marges brutes aval (agrégées pour l’escalope de 12,0
poulet). 4,96 4,87
10,0 4,10
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS l'escalope 9,84
€ / kg d'escalope de poulet standard au détail
2,0
2,92 3,07
2,57 2,42 2,56
1,0
0,0
2019 2020 2021 2022 2023
TVA
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute agrégée abattage-découpe-distribution
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe
Coût entrée-abattoir
Prix au détail en GMS
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer, SSP, Insee et Kantar WorldPanel
64
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
Poids de la filière et acteurs
• 50 000 exploitations dont 10 % en agriculture biologique ;
• 650 sites de transformation ;
• La France est le 2e producteur européen avec une collecte d’environ 23 Md de litres.
Auto-approvisionnement et représentativité de l’Observatoire
• (Taux d’approvisionnement = ratio production/consommation). La France est autosuffisante (avec
un taux d’auto-approvisionnement > 100 %) sur tous les produits de la filière sauf pour la matière
grasse pour laquelle elle est déficitaire (20 % pour le beurre).
Caractéristiques de la filière en lien avec les travaux de l’Observatoire
• Modalité de transformation de la matière première agricole (MPA) : l’industrie laitière sépare les
constituants du lait de collecte (matière grasse, matière protéique) et les assemble dans des
proportions différentes pour chaque produit de grande consommation (PGC). Exemple : le lait de
consommation ne contient que 2/5 de la crème du lait de collecte. Pour un PGC donné (lait ½
écrémé, yaourt nature, emmental…), le coût de la matière première pris en compte est égal au coût
du lait collecté moins la valorisation des coproduits obtenus ;
• Environ 30 % de la collecte est valorisée via des ingrédients laitiers dits produits industriels ;
• La production de lait AB est caractérisée par le déclassement d’une partie de la collecte. Comme la
production de lait de collecte AB est supérieure aux ventes de produits finis AB, cette partie
excédentaire, dite déclassée, sert à fabriquer des produits conventionnels. Dans le modèle OFPM
la valorisation de cette partie déclassée est prise en compte sous forme de beurre et de poudre de
lait écrémé conventionnels ;
• 2022 est marquée par une forte progression de la valorisation des produits industriels, fortement
dépendante du marché mondial, et un déclassement record en lait bio (dans une fourchette de 35
à 40 % de la production).
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 227 à 290 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
20
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
21
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
65
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Contexte marges brutes : Hors effet dû à la valorisation Contexte marges brutes : Globalement stable en 2022
des coproduits, la part et la valeur de la MPA ont
progressé en 2021 et 2022. Lecture marges nettes : En proportion, le taux de
rentabilité diminue mais l’EBITDA* augmente en valeur
Lecture marges nettes : Augmentation du résultat du fait de la progression du chiffre d’affaires.
courant avant impôts (RCAI) des exploitations agricoles
Compte de résultat moyen des entreprises laitières multi-
de lait de vache en 2021 et en 2022. produits
100% 150,0
7,0% 7,3% 7,1% 6,6%
Résultat courant avant impôt et subventions d'exploitation des 90% 10,3%
50 exploitations laitières convientionnelles et biologiques 11,1% 11,3% 11,3%
80%
12,9% 12,6% 12,8% 12,6%
70%
1 000 € par UTANS (1)
40 130,0
60%
50%
30
40%
69,0% 68,8% 68,8% 70,5% 110,0
45,0
30%
20 20%
33,8
33,0
29,8
29,0
28,4
27,4
27,2
26,0
25,6
10%
25,5
24,6
24,2
22,1
21,5
21,5
10 0% 90,0
2019 2020 2021 2022
0 EBITDA
2019 2020 2021 2022 2019 2020 2021 2022 Frais de personnel
175
145 151 148 GMS
0
2019 2020 2021 2022
Contexte marges brutes : Stables pour le lait et le
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) yaourt ; légère progression pour emmental, camembert
Charges supplétives : capital et foncier
Autres charges et beurre.
Frais de personnel salarié
Foncier et capital
Bâtiment, installations et mécanisation Lecture marges nettes : En 2022 le taux de marge nette
Frais d'élevage diminue ainsi que le chiffre d’affaire.
Alimentation achetée des animaux
Approvisionnements des cultures et des prairies
Prix de vente du lait Charges rapportées au chiffre d’affaires du rayon rayon
Prix de vente du lait + produits joints + aides produits laitiers
Total coût de production 0,7 1,4 0,9 0,5
Pour 100 € de CA
100 12,0
Source : Inosys – Réseau d’élevage, traitement Institut de l’Élevage 16,3
16,8 16,8 15,8
Md €
50 11,0
500
468 474 484 493 76 75,7 76,6 76,3
66
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
0,59
0,48 0,48 0,48 0,49
0,49 0,5
0,54
0,50
0,64 0,65 0,59 0,65
0,52
0,52
0,51
1,50 0,46
0,47
0,78
0,45 0,0 0,30
0,46 2019 2020 2021 2022 2023
0,59
1,00
0,57
0,59
0,57
0,59
0,40 TVA
Indicateur de marge brute agrégée industrie + GMS
0,50 0,36 0,39 Indicateur de coût de la matière première du PGC
0,37 0,37 0,35
0,79
0,74
0,63
0,60
0,60
en 2022, alors que le prix du lait progresse, vient de 7,60 7,63 7,50
l’augmentation de la valorisation des coproduits. 1,45
1,63 0,49
1,29 1,43 1,37 2,17
En 2023, le coût de la matière première augmente du 2,76
2,24 2,58 2,42
fait de la nouvelle progression du prix du lait et de la 0,39
0,46
0,37 0,37
diminution de la valorisation des coproduits.
Reconstitution des marges brutes de la transformation 3,23 3,32 4,26 4,83
3,68
et de la distribution. 0 0,3
2019 2020 2021 2022 2023
22
Produit pour lequel le coproduit est essentiellement sous forme de 24
Beurre conventionnel (produit à 80% minimum de MG) : modèle sans
beurre. coproduit dont le prix de la MPA est calculé en fonction de la valeur de
23
Constitué de lait demi-écrémé AB et de beurre AB ainsi que des la MG dans le lait de collecte.
coproduits résultant du déclassement d’une partie du lait de collecte AB.
67
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
• 6 000 exploitations françaises détiennent des chèvres pour la production de lait, dont environ la
moitié en production fermière (transformation à la ferme et vente directe) ;
• La majorité de la production est réalisée par les exploitations livrant leur lait à des laiteries ;
• La France est le 1er producteur européen et le 1er collecteur avec une collecte d’un peu plus de 500
millions de litres.
• Taux d’approvisionnement : Environ 10 % du lait de chèvre mis en œuvre dans les laiteries vient
d’Espagne ou des Pays-Bas.
• La collecte de lait de chèvre est sujette à une forme de saisonnalité, entrainant des décalages avec
les fabrications, essentiellement sous forme de fromages ;
• Une partie de la collecte est reportée via des stocks de caillé congelé.
De 2010 à 2021, période d’inflation modérée (1,3 % par an en moyenne pour l’alimentation) :
Les chocs de prix agricoles sont le plus souvent amortis par l’aval, en général d’abord par la transformation, pour
limiter la hausse de prix au consommateur, en comprimant les marges, qui sont ensuite reconstituées progressivement.
On observe bien cette tendance sur le produit buchette de chèvre.
En 2022, année de forte reprise d’inflation (7 % pour l’alimentation), d’abord au niveau des matières premières en
général et agricoles en particulier :
La part du coût de la matière première agricole (MPA) a progressé dans le prix au détail ; l’aval a encore amorti au
niveau des marges brutes, mais davantage au niveau des grandes et moyennes surfaces. Lorsque les marges brutes (qui
couvrent les autres charges que la matière première agricole : énergie, emballages, salaires…) des industries
agroalimentaires ou de la grande distribution se sont maintenues ou comprimées, limitant ainsi l’augmentation de prix
au consommateur, leurs marges nettes ont également diminué. Au niveau des GMS, la marge nette diminue pour
chacun des sept rayons enquêtés (boucherie, charcuterie, volailles, produits laitiers, fruits et légumes, marée,
boulangerie).
Egalement, sur la filière lait de chèvre, la part de la MPA a augmenté dans le prix du produit final.
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 291 à 306 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
25
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
26
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
68
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
MAILLON DE LA DISTRIBUTION
MAILLON DE LA PRODUCTION AGRICOLE
GMS
Contexte marges brutes : La part et la valeur de la MPA
dans le produit final sont tendanciellement croissantes Contexte marges brutes : Après avoir diminué en 2021,
depuis 2019. Elles ont encore augmenté entre 2021 et quasi stabilité en 2022 sur la buchette de chèvre.
2022.
Lecture marges nettes : En 2022 le taux de marge nette
Lecture marges nettes : Le résultat courant avant du rayon tous produits laitiers diminue ainsi que le
impôt a baissé de manière importante en 2022 avec chiffre d’affaires.
une baisse supérieure à celle des subventions.
Charges rapportées au chiffre d’affaires du rayon rayon
Résultat courant avant impôt et subvention d’exploitations produits laitiers
0,7 1,4 0,9 0,5
40 par UTANS pour les exploitations laitières caprines 100 12,0
1 000 € par UTANS (1)
Pour 100 € de CA
Md €
30
38,3
20 11,5
31,5
29,0
25,6
22,8
21,7
21,5
17,8
10 50
Source : Inosys – Réseau d’élevage, traitement Institut de l’Élevage type bûche 11,07
12,0
5,43 6,06
4,67 5,02
243 2,0 4,26
229 231 239
758 775 797 845
0,0
224 231 243 279
2019 2020 2021 2022 2023
0
TVA
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
69
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
Poids de la filière et acteurs
• Environ 300 000 exploitations de grandes cultures produisent du blé tendre ;
• La France est le 1er pays producteur de blé tendre de l'Union européenne et le 6e pays producteur
mondial derrière la Chine, l'Inde, la Russie, les États-Unis et l'Australie.
Auto-approvisionnement et représentativité de l’Observatoire
• (Taux d’approvisionnement = ratio production/consommation). La France est autosuffisante (avec
un taux d’auto-approvisionnement d’environ 200 %) ;
• Représentativité de cette filière : seulement 10 % du blé français est transformé en farine panifiable,
utilisée pour fabriquer du pain, de la pâtisserie et des viennoiseries.
Caractéristiques de la filière en lien avec les travaux de l’Observatoire
• Il n’y a pas de 0 cracking 2 du blé au niveau de la 1re transformation en farine qui est le principal
produit de la meunerie (80 %). Les coproduits de la meunerie, notamment le son principalement,
ne sont pas pris en compte dans nos modèles. On parle plutôt d’allotement, c’est-à-dire que le blé
n’est pas séparé en constituants mais trié en fonction de sa qualité pour divers usages (exportation,
panification, alimentation animale) ;
• Forte volatilité du prix du blé liée à l’évolution des cours mondiaux ;
• Existence de marchés à termes qui permettent à une partie des meuniers de contractualiser une
partie de leur approvisionnement afin de ne pas subir immédiatement les variations du prix d’achat
au jour le jour.
• La part du coût de la matière première agricole (MPA) est historiquement faible dans le prix de la
baguette (environ 10 %) par rapport aux autres produits suivis par l’Observatoire (25 % à 70 %) ;
• La 2e transformation (farine en pain) se fait à 50 % en boulangerie artisanale, avec également vente
au détail sur place ; 40 % dans les boulangeries industrielles avec ventes au détail essentiellement
en rayon libre-service des GMS ; et 10 % en boulangerie GMS avec vente en rayon libre-service ou
traditionnel boulangerie des GMS ;
• Par manque d’accès au prix de vente industriel (PVI) de la baguette, la marge brute en aval
de la meunerie inclut les trois circuits cités dessus pour la 2e transformation et la vente au
détail.
En 2022, année de forte reprise d’inflation (7 % pour l’alimentation), d’abord au niveau des matières premières en
général et agricoles en particulier :
La part du coût de la matière première agricole (MPA) a progressé dans le prix au détail ; l’aval a encore amorti au
niveau des marges brutes, mais davantage au niveau des grandes et moyennes surfaces. Lorsque les marges brutes (qui
couvrent les autres charges que la matière première agricole : énergie, emballages, salaires…) des industries
agroalimentaires ou de la grande distribution se sont maintenues ou comprimées, limitant ainsi l’augmentation de prix
au consommateur, leurs marges nettes ont également diminué. Au niveau des GMS, la marge nette diminue pour
chacun des sept rayons enquêtés (boucherie, charcuterie, volailles, produits laitiers, fruits et légumes, marée,
boulangerie).
La meunerie avait déjà comprimé ses marges de 2019 à 2021 et ne l’a pas fait davantage en 2022. Sa marge nette en
ressort négative.
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 307 à 324 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
27
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
28
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
70
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
€ / tonne
204 232 232
MAILLON DE LA PRODUCTION AGRICOLE 185
200 202 203
179 175
Contexte marges brutes : La part et la valeur de la 159
MPA ont progressé dans la baguette en 2021 et 2022 69
100
55 62 65
Lecture marges nettes : Augmentation du résultat
courant avant impôts (RCAI) des exploitations 60 61 79
55
agricoles céréalières surtout en 2021, mais également 0
par UTANS dans les exploitations productrice de blé tendre Fermages terres louées
65 Autres charges
Charges de matériel et bâtiments
Approvisionnements pour cultures
55
Produit blé
Produit blé + aides
45 Coût de production
Rendement *Résultats provisoires
Source : Observatoire Arvalis-Unigrains d’après CerFrance
66,3
35
63,8
25
MAILLON DE LA TRANSFORMATION
27,2
26,5
25,9
15
25,0
23,4
22,3
5 Meunerie
-5 2019 2020 2021 2022 Contexte marges brutes : Sa valeur pour la meunerie
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) se comprime en 2021 puis reste stable en 2022
Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié Lecture marges nettes : Baisse du résultat courant
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) avant impôt de la meunerie en 2021 et 2022.
Lecture marges nettes : Cette progression du RCAI des Structure de charges des entreprises de la meunerie
M d'€
80%
18,9% 17,7%
400 70% 20,4% 20,9%
Répartition des coûts par tonne de blé tendre produit – 1 900
60%
observation au niveau parcellaire
119 50%
27 40%
92 64,4% 68,7%
30% 61,3% 61,0% 1 700
30 20%
37
200 35 10% -1,3%
29 0%
27
€ courant / tonnes
285
61
55
charges courantes
Frais de personnel
0
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
Impôts et taxes
71
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Contexte marges brutes : Pas d’éléments éclairants sur Lecture : Diminution de la marge nette du rayon
la boulangerie car la marge brute est agrégée pour tout boulangerie des GMS. La marge nette est
ce qui se situe en aval de la meunerie. historiquement négative car c’est un ; rayon d’appel <
pour la GMS. La présence de ce rayon lui permet de
Lecture marges nettes : Diminution du résultat courant faire venir plus de consommateurs dans le magasin.
avant impôts de la boulangerie industrielle en 2022
après une progression des résultats en 2021 malgré une Charges rapportées au chiffre d’affaires du rayon rayon
boulangerie en GMS
baisse tendancielle de CA depuis 2019. 100 3,0
22,5 22,9 21,9
Strructure des charges
21
Pour 100 € de CA
M d'€
des entreprises de fabrication industrielle de pain 80
0,4% 2,8
2,9% 2,6% 3,5%
Md €
100% 5 500
90% 60 33,4 31,8 30,1
14,6% 31,3
80% 15,3% 16,4% 16,3% 2,6
70%
60% 24,2% 26,6% 25,2% 30,3% 40
50% 4 500
2,4
40% 48,0
30% 20 43,4 43,9 44,4
20%
51,3% 47,3% 48,2% 47,6%
10% -4,7 -4,1 -5,4 2,2
0% 3 500 0
-0,3
2019 2020 2021 2022
Résultat courant avant impôt 2019 2020 2021 2022
-20 2,0
Dotation aux amortissements, aux provisions, frais financiers, autres Marge nette avant impot
charges courantes Charges communes
Frais de personnel
Charges directes
Impôts et taxes Frais de personnel dédié
Coût d'achat
Autres achats et charges externes CA rayon boulangerie (en Md €)
Achat de marchandises, matières premières, autres appro. OFPM, enquête réalisée par FranceAgriMer avec le concours des
enseignes
Evolution chiffre d'affaire de l'échantillon (en millions d'euros)
Pas de données en 2020 Composition du prix moyen annuel au détail en GMS baguette
€ / kg de baguette au détail
de pain
300 4,5 4,02
40,5 54,7
39,9 3,74
4,0 3,52 3,53 3,58 0,21
3,5 0,19
143,6 0,18 0,18 0,19
200 93,3 84,9
77,8 3,0
295,7
280,9
53,8 2,5
100 64,3 51,1
3,25
2,0 3,01
135,0 2,90 2,93 2,99
80,6 83,1 92,3 1,5
0
1,0
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
0,5 0,12
0,23 0,18 0,11 0,27
0,21 0,22 0,29 0,41 0,29
2019 2021 2022 0,0
Résultat courant (*)
2019 2020 2021 2022 2023
Amortissements et provisions, frais financiers
Cotisations sociales personnelles TVA
Frais de personnel salarié Indicateur de marges brutes en aval de la meunerie
Impôts et taxes Indicateur de marge brute meunerie
Autres charges externes Matière première blé tendre meunier (départ Eure et Eure-et-Loir)
Achats matières premières
Prix TTC de la baguette au détail tous circuits
Subvention exploitation, autres produits
Divers (traiteur, etc.)
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer, ; La Dépêche – Le Petit
Revente
Pâtisserie
Meunier<, Insee
Source : Centre national de gestion agréé interprofessionnel de France
72
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
• Le blé dur est produit par environ 20 000 exploitations de grandes cultures principalement dans
quatre bassins : Sud-est, Sud-ouest, ouest océan et Centre Ile-de-France ;
• La France est le 2e pays producteur de blé dur de l'Union européenne et le 2e pays producteur
mondial en termes de rendement. La production fluctue énormément avec les surfaces
cultivées.
• La marge brute est agrégée en aval (industrie + GMS) pour la dernière année disponible. Il faut
attendre un an de plus (disponibilité des données statistiques) pour pouvoir différencier les
deux composantes.
De 2010 à 2021, période d’inflation modérée (1,3 % par an en moyenne pour l’alimentation) :
Les chocs de prix agricoles sont le plus souvent amortis par l’aval, en général d’abord par la transformation, pour
limiter la hausse de prix au consommateur, en comprimant les marges, qui sont ensuite reconstituées progressivement.
L’amortissement par la transformation est particulièrement marqué pour les pâtes.
En 2022, année de forte reprise d’inflation (7 % pour l’alimentation), d’abord au niveau des matières premières en
général et agricoles en particulier :
La part du coût de la matière première agricole (MPA) a progressé dans le prix au détail ; l’aval a encore amorti au niveau
des marges brutes, mais davantage au niveau des grandes et moyennes surfaces. Lorsque les marges brutes (qui couvrent
les autres charges que la matière première agricole : énergie, emballages, salaires…) des industries agroalimentaires ou de
la grande distribution se sont maintenues ou comprimées, limitant ainsi l’augmentation de prix au consommateur, leurs
marges nettes ont également diminué. Au niveau des GMS, la marge nette diminue pour chacun des sept rayons enquêtés
(boucherie, charcuterie, volailles, produits laitiers, fruits et légumes, marée, boulangerie).
Pour les pâtes sèches, l’industrie a reconstitué sa marge brute en 2022. Celle la GMS est stable.
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 325 à 338 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
29
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
30
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
73
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
MAILLON DE LA DISTRIBUTION
1/ Quel impact des évolutions des marges brutes
2022 sur les marges nettes 2022 ? Pas de données disponibles
100
des exploitations productrices de blé dur
L’augmentation du prix au détail dépasse légèrement
90
l’inflation alimentaire.
80
70 Composition du prix moyen annuel au détail tous circuits de pâtes
alimentaires (sèches) 1,97
2,0
€ / kg de pâtes au détail
60
1,73
50 1,8
88,0
1,4
30
1,2 0,21 1,30
37,4
20 0,24 0,20
27,9
27,6
26,6
27,1
1,0 0,76
17,8
10
0,8 0,60
0 0,71 0,69
2019 2020 2021 2022 0,6
pâtes alimentaires
5,3% 6,0% 4,5% 3,1%
100% 1 100
90% 11,2%
80% 12,9% 12,0% 12,5%
70% 27,3% 1 000
60% 29,3% 26,9% 26,9%
50%
40%
30% 900
46,8% 49,5% 50,9% 54,4%
20%
10%
0% 800
2019 2020 2021 2022
Résultat courant avant impôt
Impôts et taxes
74
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
Poids de la filière et acteurs
Fruits Légumes Pommes de terre
Exploitation 20 000 producteurs 27 000 producteurs 8 500 producteurs
e e
Rang européen 5 producteur européen 3 producteur européen 2e producteur européen
15 % 82 % 84 % 113 %
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 339 à 401 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
31
32 Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
75
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Contexte marges brutes : Le prix à l’expédition a Lecture marges nettes : Elles se maintiennent en taux
légèrement baissé et progresse donc en valeur avec le chiffre d’affaires.
Lecture marges nettes : Elles baissent fortement ici, ce Structure des charges d'un échantillon d'entreprises
d'expédition
qui s’explique par une augmentation forte des charges
K€
et une baisse des produits. 1,0% 1,2% 1,0% 1,0%
Résultat et subventions d'exploitation par UTANS 100% 24 000
1 000 € par UTANS (1)
80
dans les exploitations fruitères 90%
70 80%
23 000
70%
60 60%
50 50% 22 000
40%
72,2% 73,1% 72,9% 72,1%
40 30%
70,5
21 000
20%
30
49,7
10%
29,0
20 0% 20 000
33,4
32,2
20,0
10,9
Autres charges
0 Frais de personnel
2019 2020 2021 2022 Consommations intermédiaires
Achat de marchandises
Résultat courant avant impôt par UTANS (1)
CAHT (K €)
Subventions d'exploitation par UTANS (1) Source : CTIFL
(1) unité de travail annuel non salarié Entreprises grossistes (fruits et légumes)
Source : OFPM, d’après Rica (SSP)
Lecture marges nettes : Après une année de nette
LEGUMES progression, elles diminuent.
K€
Lecture marges nettes : Elles sont stables, la progression 90%
des charges ayant annulé celle des produits. 80% 26 000
70%
Résultats et subventions d'exploitation par UTANS 60%
1 000 € par UTANS (1)
60 24 000
dans les exploitations légumière 50%
40% 82,5% 82,5% 82,9% 82,9% 82,4%
50
30% 22 000
40 20%
10%
30
53,5
0% 20 000
47,2
45,7
45,0
76
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Lecture marges nettes : Baisse de la marge nette pour Lecture : On observe que les maillons augmentent leurs
ce rayon. marges en 2023. Ce qui se répercute sur le prix au détail
encore plus fortement sur le panier légumes.
Charges rapportées au chiffre d'affaires du rayon
fruits et légumes 3,00 Composition du prix moyen annuel au détail panier
Md €
100 9,0 légumes 2,40
4,5 4,5 4,4 3,7
2,50 2,15
17,1 17,1 16,3 15,8 2,04 2,00
80 8,0
€ / kg
2,00
60 7,0 1,12
1,50
1,01 1,05
Pour 100 € de CA
0,99
40 6,0
68,5 68,8 68,9 70,0 1,00
0 4,0 0,00
2019 2020 2021 2022 2019 2021 2022 2023
Marge nette avant impot
TVA
Charges communes Sans 2020
Charges directes
Indicateur de marge brute agrégée aval HT
Frais de personnel dédié
Coût d'achat Indicateur valeur expédition
Chiffre d'affaires du rayon (en Md €) - échelle de droite
OFPM, enquête réalisée par FranceAgriMer avec le concours des Prix au détail en GMS y c. TVA
enseignes Sources : Réseau des Nouvelles des Marchés, FranceAgriMer
de conservation vapeur
comprimer leurs marges en 2023. Ce qui se répercute 1,50 1,32
sur le prix au détail. 1,21
1,11
Composition du prix moyen annuel au détail panier fruits
3,00
0,50 0,40
2,50 0,33 0,38
1,30 1,46
1,37
2,00 1,30 0,33
0,25 0,27
0,00
1,50
Campagne Campagne Campagne
2020/21 2021/22 2022/23
1,00
1,79 1,67 1,74 TVA
1,38
0,50 Indicateur de marge brute GMS
77
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Éléments clés
• Environ 500 000 tonnes de produits pêchés en 2022 sur le littoral français ;
• 3e pays de l’Union Européenne producteur de produits de l’aquaculture et 2e pays producteur de
produits de la pêche.
Pour plus de précisions sur la filière, il est possible de se référer aux pages 402 à 458 du Rapport 2024 de l’Observatoire.
33
Attention : Pour des raisons comptables, l’analyse de l’Observatoire se fait systématiquement en terme de marges nettes à N-2 et en ce qui concerne les
34
marges brutes à N-1 (voir 1.1 sur la méthode et données dans la synthèse).
78
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Milliers d'€
90%
21,1% 18,1% 18,5% 19,1% 140
12 22 80%
70% 120
15,6% 12,7% 13,9% 13,8%
60% 100
50%
1291
1228
80
1123
40%
30% 59,3% 60,0% 58,7% 61,8% 60
507
499
467
20% 40
0 -3
10% -1,4%
Charge Produit Charge Produit Charge Produit 20
0%
2019 2020 2021 -10% 2019 2020 2021 2022 0
Résultat courant avant impôt
Résultat courant avant impôt
Coût du capital (amortissement et intérêts)
Autres coûts fixes
Dotation aux amortissements, aux provisions, frais financiers, autres
Autres coûts variables
Maintenance et réparations charges courantes
Énergie Frais de personnel
Salaires et traitements de l'équipage
Subventions directes au revenu Impôts et taxes
Autres recettes
-2 000 Valeur de débarquements Autres achats et charges externes
Source : OFPM, d’après SSP, d’après DCF
Achat de marchandises, matières premières, autres appro.
37 77
Charges rapportées au chiffre d'affaires du rayon marée
3 000 52 54
100 4,1
2 441
2 100
1 943
2 000 3,9
1 710
1 716
15 13,8
1 617
80 12,9 12,6
1 000 3,7
Pour 100 € de CA
60
3,5
0
M€
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
40 3,3
73,4 73 72,8 74,1
3,1
20
2019 2020 2021 2022
2,9
Résultat courant avant impôt -6,7 -3 -3,6 -6,6
Impôts et taxes et autres charges 0
Amortissements, provisions, charges financières 2,7
Frais de personnel, y compris intérim 2019 2020 2021 2022
Autres achats et charges externes -20 2,5
Achats et variation de stocks de marchandises Marge nette avant impot
Achat et variation de stock de matières premières Charges communes
Autres produits
Charges directes
Vente de marchandises
Frais de personnel dédié
Production
Coût d'achat
Source : Banque de France pour FranceAgriMer
Chiffre d'affaires du rayon (en Md €) - échelle de droite
OFPM, enquête réalisée par FranceAgriMer avec le concours des
enseignes
79
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
au détail
Lecture : Légère baisse du coût et de la part de la MP 4,0 1,18 0,85
france + import
12,09 Campagne Campagne Campagne Campagne
12,02 2019/20 2020/21 2021/22 2022/23
12,5 TVA
9,94 10,09
9,51 Indicateur de marge brute poissonneries
10,0 3,18 Indicateur de marge brute grossistes
3,62 Indicateur de coût d'achat en criée
2,57 Prix TTC au détail en poissonneries
7,5 2,99 3,43
Source : OFPM, d’après FranceAgriMer/VISIOMer, et Kantar
5,0 MyWorldPanel pour FranceAgriMer
4,86 4,13
2,5 2,79 3,05 3,37 Saint-Jacques filière nationale GMS
1,37
Lecture : Coût de la MP historiquement élevé pour la
1,15 1,11 1,24 1,31
0,0
coquille Saint-Jacques vendue en GMS qui a tendance
2019 2020 2021 2022 2023
TVA à augmenter, tandis que la marge brute aval est en
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS diminution sur la période.
Indicateur de marge brute agrégée du mareyage-filetage-grossiste
Composition du prix moyen annuel au détail Saint-Jacques
Indicateur de coût d'achat de matière première import - Danemark,
€ / kg de coquilles Saint-Jacques vendues
filière nationale GMS
Royaume-Uni et Norvège 6,0 5,66 5,45 5,39 5,42
Indicateur de coût d'achat de matière première en criée
5,24
3,0
Réseau des Nouvelles des Marchés, et Kantar MyWorldPanel pour
FranceAgriMer
2,0 3,73
3,45 3,68 3,68
Saumon fumé 3,05
1,0
marges brutes aval, ce qui se répercute sur le prix au Indicateur de marge brute agrégée aval
Indicateur de coût d'achat en criée
consommateur.
Prix TTC au détail en GMS
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS saumon
50,0 Source : OFPM, d’après FranceAgriMer/VISIOMer, et Kantar
€ / kg de saumon fumé Atlantique au détail
fumé
MyWorldPanel pour FranceAgriMer
39,74
40,0 35,24 35,47 36,59
35,12 2,07 Saint-Jacques filière bretonne
1,84 1,85 1,91 Lecture : Pour la filière bretonne GMS, la part de la MP
1,83
9,35
7,38
10,02
30,0
9,58
19,42
20,0
10,85
10,0 6,0
13,67
12,53
12,42
5,32 5,15
4,69 4,71 4,47
5,0
0,0
2,18
2,00
4,0
1,52
1,68
TVA
au détail
2,86
2,77
80
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
5. ÉVOLUTION DES MARGES BRUTES : FOCUS SUR LES ÉVOLUTIONS CROISÉES DU PRIX
AU DÉTAIL ET DE LA MATIÈRE PREMIÈRE AGRICOLE SUR CES DEUX DERNIÈRES
ANNÉES
Contribution de la matière première agricole et de la marge brute agrégée aval à l’évolution des prix
au détail entre 2021 et 2022
50%
40%
30%
20%
10%
0%
longe UVCM
panier veau
rôti UVCI
côte UVCI
lait UHT
panier lait
camembert
beurre
steak haché
PDT frite
buchette
lapin entier non découpé
baguette
pâtes
Panier de légumes
lieu noir circuit A (criée et import)
panier bovin
panier ovin
PDT vapeur
jambon
Panier de fruits
lapin, morceaux
escalope poulet std
yaourt
poulet PAC entier LR
CSJ M-E
-10%
Source : OFPM, d’après Kantar Worldpanel, Insee, Eurostat, SSP, RNM, FranceAgriMer, Culture Viande, ATLA, la
Dépêche-Le Petit Meunier, Mintec, SNCPT, VISIOMer, Douane française, Eumofa
Lecture : Entre 2021 et 2022, le prix des pâtes a augmenté de 26 % ; 14 % de cette hausse est
imputable à la hausse de la matière première agricole (MPA) et 12 % à l’aval (industrie et
distribution réunies). Pour les produits laitiers biologiques, la décomposition est la suivante : la
baisse de la MPA aurait conduit à une baisse des prix pour le consommateur de - 10 % et la
marge agrégée aval de + 16 % résultant en une inflation totale de + 6 %.
Entre 2021 et 2022 sur 30 produits suivis par l’Observatoire on constatait une hausse moyenne
des prix au détail de 7,9 % avec encore 3 produits déflationnistes (fruits, coquille Saint-
Jacques35 et lapins, morceaux). Cette hausse des prix provenait principalement de la hausse de
la MPA qui contribuait à elle seule à 5,5 points sur ces 7,9 points de hausse, les 2,3 points
restants étant liés à l’évolution des marges en aval de l’agriculture. Pour 8 produits sur 30, on
constatait même des marges brutes aval en baisse. On rappelle que dans le même temps, les
prix d’autres postes de charges (salaire, gaz, emballages), qui doivent être payés sur ces marges
brutes, avaient nettement progressé.
35
CSJ M-E sur le graphique
81
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 10
Contribution de la matière première agricole et de la marge brute agrégée aval à l’évolution des prix
au détail entre 2022 et 2023
50%
40%
30%
20%
10%
0%
panier veau
lait UHT
panier lait
côte UVCI
camembert
rôti UVCI
PDT frite
lapin entier non découpé
steak haché
buchette
beurre
baguette
pâtes
Panier de légumes
jambon
PDT vapeur
panier bovin
Panier de fruits
panier ovin
lapin, morceaux
yaourt
CSJ M-E
-10%
Source : OFPM, d’après Kantar Worldpanel, Insee, Eurostat, SSP, RNM, FranceAgriMer, Culture Viande, ATLA, la
Dépêche-Le Petit Meunier, Mintec, SNCPT, VISIOMer, Douane française, Eumofa
En 2023, on constate un net effet de rattrapage pour de nombreux produits suivis. La hausse
des prix au détail s’accélère encore avec une nouvelle hausse de 10,9 % mais qui s'explique
cette fois d’abord par la progression des marges brutes aval (6,0 points sur ces 10,9 contre 4,9
pour la MPA). Trois produits connaissent encore des marges brutes aval en baisse (rôti de porc,
coquille Saint-Jacques pour la deuxième année consécutive et panier laitier biologique), mais
on constate aussi des situations où la marge brute aval explique à elle seule la hausse du prix
au détail notamment pour les pâtes ou la baguette pour lesquelles la MPA est en baisse.
5.3. Après deux années d’inflation, la part de la matière première agricole dans le prix
au détail a progressé en moyenne mais suivi des évolutions contrastées, produits
par produits
En cumulé sur deux années d’inflation 2022 et 2023 (Graphique 11), la hausse des prix au détail
s'élève à 19,7 % : la MPA en représente la part la plus importante (10,7 points sur ces 19,7) mais
la contribution de la marge brute agrégée aval est également très significative (+ 9 point) dans
un contexte de forte hausse des autres charges qui sont rémunérées par cette marge brute (cf.
ci-dessus). Une seule MPA est orientée à la baisse sur le cumul des deux années : il s'agit du
panier de fruits, sachant que l’année 2021 avait été une année atypique, avec des prix élevés
du fait des aléas climatiques. Quatre marges brutes aval concentrées sur deux filières (saumon
fumé et coquille Saint-Jacques ; jambon et rôti de porc) diminuent également, en valeur
absolue, sur l’ensemble des deux années.
82
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Graphique 11
Contribution de la matière première agricole et de la marge brute agrégée aval à l’évolution des prix
au détail entre 2021 et 2023
50%
40%
30%
20%
10%
0%
baguette
panier bovin
PDT vapeur
longe UVCM
jambon
panier ovin
Panier de fruits
lapin, morceaux
panier veau
lait UHT
panier lait
côte UVCI
yaourt
camembert
escalope poulet std
rôti UVCI
steak haché
beurre
buchette
saumon fumé
pâtes
emmental
Panier de légumes
CSJ M-E
-10%
Source : OFPM, d’après Kantar Worldpanel, Insee, Eurostat, SSP, RNM, FranceAgriMer, Culture Viande, ATLA, la
Dépêche-Le Petit Meunier, Mintec, SNCPT, VISIOMer, Douane française, Eumofa
De manière générale, sauf pour le panier de fruits, la MPA a donc progressé en valeur absolue
(en €/kg) entre 2021 et 2023 et contribué largement à la hausse des prix au détail. Mais, comme
on l’a vu également, les marges brutes aval ont également progressé, principalement en 2023.
Au total, la part de la MPA dans le prix des denrées alimentaires (en pourcentage du prix payé
par le consommateur) a-t-elle progressé ? Sur la période d’inflation (2 ans), la réponse est plutôt
oui car c’est le cas pour 20 produits sur 30 avec une hausse parfois supérieure à 10 points (c’est-
à-dire que la part du prix au détail rémunérant la MPA est passée de 20 % à 30 % par exemple)
mais on constate que ce n’est pas le cas pour 10 produits. La hausse de la part de la MPA est
surtout sensible sur les légumes (y.c. la pomme de terre), les produits laitiers conventionnels
riches en matière grasse (beurre et fromages) et les produits issus des troupeaux bovins et
porcins.
83
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Contributions de la matière première agricole et des marges brutes aval au prix au détail HT en 2023
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
baguette
PDT frite
PDT vapeur
jambon
Panier de fruits
morceaux
longe UVCM
panier bovin
panier ovin
panier veau
yaourt
lait UHT
panier lait
camembert
escalope poulet std
côte UVCI
rôti UVCI
saumon fumé
steak haché
beurre
buchette
pâtes
Panier de légumes
emmental
lieu noir circuit A (criée et import)
Part de la marge brute agrégée aval (industrie + distribution) dans le prix au détail HT CSJ M-E
Part de la marge brute de la GMS dans le prix au détail HT
Part de la marge brute l'industrie dans le prix au détail HT
Part de la marge brute agrégée amont (MPA + industrie) dans le prix au détail HT
Sources : OFPM, d’après Kantar Worldpanel, Insee, Eurostat, SSP, RNM, FranceAgriMer, Culture Viande, ATLA, la
Dépêche-Le Petit Meunier, Mintec, SNCPT, VISIOMer, Douane française, Eumofa.
Lecture :
Part de la matière première agricole dans le prix au détail du panier de produits étudié
L’aire en bleu représente 44 % de la surface totale du graphique pour les produits où elle peut
être isolée (32 sur 34). La MPA représente ainsi, en moyenne, en 2023, 44 % du prix au détail
HT de 32 des 34 produits représentés sur ce graphique. On exclut en effet la part de la MPA du
lieu noir circuit B et de la cuisse de poulet standard pour lesquels on ne dispose que d’une
marge brute agrégée amont (MPA + industrie). En 2022, ce pourcentage était identique, mais il
était de 41 % en 2021.
La contribution de la MPA dans le prix au détail HT est très variable selon le produit : elle est
de moins de 8 % pour la baguette et de 73 % pour la coquille Saint-Jacques (CSJ M-E sur le
Graphique 12).
84
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Graphique 13
Contributions de la matière première agricole et des marges brutes aval au prix au détail HT en 2023
* Pour les fruits et légumes hors pomme de terre, faute de prix sortie exploitation agricole disponible, la MPA est considérée au stade
expédition.
(s) : Les produits annotés d’un (s) sont des produits étudiés, non pas sur l’année 2023 comme les autres produits, mais sur la campagne
de commercialisation 2022/2023 qui leur est propre.
Sources : OFPM, d’après Kantar Worldpanel, Insee, Eurostat, SSP, RNM, FranceAgriMer, Culture Viande, ATLA, la
Dépêche-Le Petit Meunier, Mintec, SNCPT, VISIOMer, Douane française, Eumofa.
Lecture :
Ce graphique expose une information supplémentaire, en lien avec la position des produits
autour du cercle. Les filières viande bovine, ovine, et produits de la pêche et de l’aquaculture
sont plutôt rassemblées dans la partie gauche du graphique en cercle. Ce sont donc des
produits pour lesquels la MPA représente une part moyenne à importante du prix au détail
dans l’échantillon étudié.
Les filières céréales, pommes de terre, porcine et charcuterie, volaille de chair et lapins, sont
principalement rassemblées dans la partie droite du graphique. Ce sont donc des produits
pour lesquels la MPA représente une part faible à moyenne du prix au détail.
Par l’intermédiaire des parties en hachuré (pour 15 produits sur 34), ces graphiques mettent
également en évidence l’absence de données de prix des produits à certains maillons. Au vu
de ceci et en l’absence de données plus précises, il n’est ainsi pas possible de proposer un
meilleur aperçu de la répartition de la contribution des marges brutes de l’industrie et de la
GMS dans le prix au détail HT.
85
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
6. SYNTHÈSE TRANSVERSE DES RÉSULTATS SUR LES MARGES NETTES PAR MAILLON
Graphique 14
250
Résultat courant
avant impôt
26,3
56,5
200
Frais de personnel
25,1
11,9 42,3
12,9
22,1
22,7
21,2
10,5 26,8
10,6 30,1
21,7
10,6 30,0
21,6
20,6
10,6 26,9
21,2
21,8
10,5 25,1
10,1 25,2
10,619,4
150 21,5
21,7
46,0 8,8 34,4
Approvisionnements
69,3
21,2
39,8 8,3 30,9
57,8
53,6
53,8
207,7
52,8
54,0
54,6
56,0
51,2
52,8
100
174,8
Autres charges
152,4
150,8
150,5
147,5
146,5
courantes
146,1
143,7
143,3
135,8
134,2
119,7
95,4
50
87,9
82,3
80,1
78,6
77,7
76,7
76,5
76,1
73,6
70,4
Subventions
66,6
61,8
d'exploitation
0
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Produits courant
avant subventions
d'exploitation
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Lecture : Sur cette période 2010-2022, le rapport RCAI/UTANS subit deux fortes baisses en
2013 (hausse des charges) et 2016 (baisse des produits) et une autre de moindre ampleur en
2020 (hausse des charges). 2016 est le minimum de la période. Après 2016, le résultat moyen
sur 2017-2020 (28,6 K€/UTANS) retrouve presque les valeurs de 2010-2015 (29,7 K€/UTANS en
moyenne). 2021 et 2022 sont marquées par de très fortes progressions (+ 55 % puis + 33 %). En
deux ans, le résultat net par exploitant non salarié a plus que doublé, pour atteindre en 2022
le meilleur résultat de la période 2010-2022.
6.1.1. Résultats 2010-2022 pour les productions agricoles suivies par l’observatoire
Les courbes ci-après représentent l’évolution du RCAI/UTANS sur la même période pour
chacune des productions suivies par l’Observatoire. Attention, l’échelle verticale de
RCAI/UTANS n’est pas la même pour chaque graphique. La courbe K ensemble L en noir
rappelle à chaque fois les résultats pour l’ensemble de l’agriculture. Les éléments de lecture se
focalisent sur les dernières années disponibles et plus particulièrement 2022 pour éclairer la
réponse à la problématique de lien entre marges brutes 2022 et marges nettes 2022.
86
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Graphique 15
Évolution du résultat courant avant impôt par actif non salarié : céréales
140
100
80
60
40
20
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
-20
Ensemble Blé dur Blé tendre
Lecture : En 2022, le résultat net augmente pour la deuxième année consécutive, surtout pour
le blé tendre. Il est supérieur à l’ensemble de l’agriculture en 2021 et 2022 pour le blé tendre
et le blé dur.
Graphique 16
Évolution du résultat courant avant impôt par actif non salarié : ruminants
80
1 000 € par actif non salarié
70
60
50
40
30
20
10
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Ensemble Bovin lait Bovin viande Caprin Ovins viande
Lecture : En 2022, le résultat net diminue en caprin. Il est stable en ovins viande et progresse
pour les bovins (lait et viande). Il est inférieur à l’ensemble de l’agriculture pour tous les
ruminants suivis en 2021 et 2022.
87
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 17
Évolution du résultat courant avant impôt par actif non salarié : granivores
140
120
100
80
60
40
20
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
-20
Lecture : Le résultat net des éleveurs de porc est le plus volatil des productions suivies. Il
progresse fortement en 2022. En revanche, le résultat pour les volailles (toutes espèces, y
compris production d’œufs) suit celui de l’ensemble.
Graphique 18
Évolution du résultat courant avant impôt par actif non salarié : fruits et légumes
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Lecture : Le résultat net en production fruitière diminue en 2022, après une progression en
2021 liée à la hausse des prix par la réduction d’offre due au gel. Moins sensible aux aléas
climatiques (notamment aux gels de printemps), la production de légumes ne suit pas la même
tendance. Toutes deux sont en dessous de l’ensemble de l’agriculture en 2022. Ce qui n’était
pas arrivé depuis 2012.
88
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Pour un certain nombre de productions suivies par l’Observatoire, il est possible de faire des
simulations de résultat net 2023, selon des méthodes adaptées aux données disponibles.
La méthode privilégiée par l’Observatoire est de repartir des résultats définitifs n-1 du RICA,
c’est-à-dire au niveau des données comptables de l’exploitation agricole dans son ensemble et
de faire évoluer les produits et les charges principaux avec les indices correspondants s’ils sont
disponibles. Dans ce cas, les résultats concernent l’ensemble de l’exploitation et sont exprimés
par unité de main-d’œuvre non salariée présente sur l’exploitation (RCAI/UTANS) comme dans
les graphiques précédents.
Pour certaines productions, des estimations plus détaillées peuvent être réalisées à partir des
travaux des instituts techniques agricoles. Dans ces travaux, les résultats sont rapportés à
l’atelier36 et donc exprimés sous forme de solde disponible (produits perçus moins charges
constatées avant impôts) par quantité produite.
Dans les deux cas, le résultat net indiqué (RCAI par UTANS ou solde disponible par quantité
produite) sert à rémunérer les facteurs de production propres au niveau à l’exploitation (travail
de l’exploitant ou des coexploitants, capital propre investi, foncier détenu par l’exploitation).
Le RCAI (ou solde disponible) n’est pas le revenu de l’exploitant. Le revenu de l’exploitant est
prélevé sur ce RCAI (ou solde disponible).
En complément des soldes disponibles, approche adoptée par l’Observatoire dans ce rapport
afin de rendre compte des évolutions des 0 marges nettes 2 au stade de la production, de
manière la plus harmonisée possible entre filières, en limitant autant que possible les
conventions de calcul, et proche dans sa logique de construction des approches retenues pour
les autres maillons, les indicateurs de coûts de production définis par les interprofessions (voir
tableau sur le site de l’OFPM (https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/indicateurs-de-
couts-de-production-agricole) sont également indiqués dans le tableau.
La finalité de ces indicateurs de coûts de production est différente, ayant vocation à servir de
référence pour la contractualisation au sein des filières. Aussi, ces indicateurs de coûts de
production adoptent des conventions de calcul et méthodes propres à chaque filière et qui ne
peuvent être comparées entre elles. Ces calculs intègrent notamment des charges supplétives
qui ne sont pas issues de la comptabilité des exploitations mais sont des conventions validées
interprofessionnellement et destinées à intégrer, dans l’ensemble des coûts qui doivent être
rémunérés par les produits de l’exploitation, en plus de ces charges mesurées comptablement,
un certain niveau de rémunération des facteurs de production apportés par les agriculteurs, à
commencer par le travail. À titre d’illustration de ces différences dans les conventions
retenues par filières : le travail des exploitants est rémunéré à hauteur de 2 SMIC en élevage de
ruminants contre 1,3 SMIC en grandes cultures.
Enfin, il n’existe pas actuellement de méthode permettant de faire des estimations robustes
pour les autres productions suivies (blé dur, pomme de terre, fruits et légumes).
36
Une exploitation agricole peut comporter plusieurs ateliers correspondants à des productions différentes. Par
exemple, une exploitation de polyculture élevage peut être composée d’un atelier grandes cultures et un atelier
naisseur-engraisseur de bovins.
89
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 6
Éléments d’estimation des marges nettes 2023 pour 10 productions agricoles suivies par l’Observatoire
RCAI (k€/UTANS) RCAI (k€/UTANS)
ou solde ou solde Coût de production Coût de production
disponible disponible (€/quantité (€/quantité
Production (€/quantité (€/quantité produite) produite)
produite) produite)
2022 (2) 2023 (2)
2022 (1) 2023 (1)
Veau de
boucherie (hors
24,6 k€ / UTANS 23,8 k€ / UTANS 611 € / 100 kg vif 657 € / 100 kg vif
contrat
d’intégration)
16,4 17,4
Caprin lait 25,6 k€ / UTANS 35,9 k€ / UTANS 1 007 € / 1000 l 1 050 € / 1000 l
Lait de vache
conventionnel 156 € / 1000 l 160 € / 1000 l 547 € / 1000 l 581 € / 1000 l
de plaine
Lait de vache
biologique de 189 € / 1000 l 212 € / 1000 l 708 € / 1000 l 744 € / 1000 l
plaine
(1) Sources : OFPM, d’après RICA et Insee pour le RCAI/UTANS, d’après instituts techniques agricoles et Inosys pour le
solde disponible
(2) sources : instituts techniques agricoles
RCAI : résultat courant avant impôt, UTANS : unité de travail annuel non salarié, Rica : réseau d’information comptable
agricole.
* pour le poulet standard, ce résultat tient compte, par convention, des amortissements pour un élevage ayant
récemment investi dans des bâtiments neufs, financés à 80 % par emprunt bancaire.
90
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Lecture : D’après ces estimations, le revenu net 2023 des exploitations agricoles est en forte
baisse pour le blé tendre après une très forte progression en 2021 et 2022. Il diminue également
pour le poulet de chair et légèrement pour le lapin et le veau de boucherie (hors contrat
d’intégration). À noter que pour le poulet de chair, le coût entrée abattoir, utilisé faute de
mieux pour approcher les produits de l’exploitation, n’est pas directement représentatif de la
rémunération de l’éleveur. En effet, l’éleveur est rémunéré selon les conditions définies avec
l’organisation de producteurs (OP). Le prix entrée abattoir est un prix de cession négocié entre
OP et abatteurs. Le revenu net estimé est en progression en 2023 pour les ovins viande, caprins
lait, bovin viande (sauf veau de boucherie), lait de vache (conventionnel et biologique) et porc.
À partir des différentes sources utilisées par l’Observatoire, il est possible de mettre en
évidence les évolutions de résultat net rapporté au chiffre d’affaires (profitabilité) sur la
période 2018-2022. Il s’agit du ratio RCAI/CA, sauf pour l’industrie laitière, pour laquelle le
Crédit Agricole donne l’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and
Amortization). La courbe K IAA BdF L est un agrégat suivi par la Banque de France qui exclut
l’alimentation animale, la fabrication de sucre, la première transformation des grains et les
boissons.
Graphique 19
Résultat courant avant impôt/chiffre d’affaires pour les entreprises de transformation de viande,
poissons et crustacés
6%
4%
2%
0%
2018 2019 2020 2021 2022
-2%
Lecture : En 2022, le taux de profitabilité (ici RCAI/CA) diminue, sauf pour la volaille.
91
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 20
Résultat courant avant impôt/chiffre d’affaires pour les entreprises de transformation de céréales
7%
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
2018 2019 2020 2021 2022
-1%
-2%
Graphique 21
8%
7%
6%
5%
4%
3%
2%
2018 2019 2020 2021 2022
92
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Tableau 7
Rentabilité de l’abattage-découpe de viande porcine et de viande bovine sur 9 mois 2022 et 2023
Dans l’approche par les comptes de la Nation, il n’existe pas de détail permettant de
différencier le commerce de détail alimentaire du commerce de gros.
L’Observatoire réalise une enquête directement auprès de 7 des 9 principales enseignes
(Auchan, Carrefour, Casino, Cora, E. Leclerc, Intermarché-Les Mousquetaires et Système U), sur
les résultats (du chiffre d’affaires à la marge nette) de 7 rayons représentatifs des produits et
filières suivis. Les données détaillées, de 2012 à 2022 sont disponibles dans la section 11 du
chapitre 3.
Pour 2022, les résultats de cette enquête mettent en évidence :
Une progression du chiffre d’affaires (+ 0,7 %) inférieure à l’inflation, en lien avec la
diminution des volumes (cf. point 3.2 supra) ;
Une diminution de la marge nette pour chacun des 7 rayons, résultant de la progression
des coûts d’achat et des autres charges.
Graphique 22
Marge nette avant IS des sept rayons suivis des GMS en 2021 et 2022
(2021 en hachuré, 2022 en plein)
0,8
Md €
2021
0,6
2022
0,4
0,2
0,0
- 0,2
- 0,4
Lecture : En 2022, la marge nette diminue pour chacun des 7 rayons suivis.
93
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Encadré 4
Est-il possible d’attribuer une partie des évolutions observées depuis 2022 à Égalim ?
Le choc de prix agricoles observé en 2022 est concomitant avec l’entrée en vigueur de la non négociabilité de
la matière première agricole dans les relations commerciales entre les industries agroalimentaires et la grande
distribution, introduite par la loi dite K Égalim 2 L. Tout ou partie de la progression du coût de la matière
première agricole en 2022 et 2023 (sauf le blé qui baisse en 2023) peut-il être attribué à une meilleure
transmission du coût de la matière première agricole de l’amont vers l’aval grâce à Égalim ?
L’Observatoire ne dispose pas d’éléments permettant de différencier les parts attribuables aux
différentes causes possibles. Or, justement, l’application de la loi est concomitante d’une inflation
générale des prix, inflation mondiale dont l’origine est exogène au système alimentaire français et
d’un niveau inédit au XXIe siècle. Il n'est donc pas possible d'exclure que des effets soient attribuables
à loi, mais l'Observatoire ne peut pas apporter une réponse de nature causale isolant l'effet net de
ses dispositions ;
L’alimentation humaine à domicile n’est pas la seule source de revenu de l’agriculture. Globalement,
l’alimentation humaine en France (à domicile et hors domicile) contribue à environ 40 % du revenu
brut de l’agriculture française, avec de très fortes disparités entre filières. Par exemple, environ la
moitié du blé tendre français est exportée alors qu’un dixième environ sert à faire du pain. Il est ainsi
difficile de répartir la progression de coût de la matière première blé tendre observée en 2022 entre
effet du marché mondial sur l’offre en France et effet d’Égalim sur la transmission vers l’aval en
France ;
Pour autant, les travaux de l’Observatoire donnent des points de référence qui pourront être
comparés à d’autres évolutions, dans des contextes différents, pour essayer de tirer des
enseignements plus précis a posteriori.
Quel impact des évolutions de marges brutes en 2022 sur les marges nettes 2022 ? La
progression du coût de la matière première agricole s’est-elle traduite par une augmentation
du résultat net des exploitations agricoles ? La compression des marges brutes en aval a-t-elle
conduit à une diminution des marges nettes dans l’industrie, dans la grande distribution ?
Pour mémoire (cf. point 2 de la présente synthèse), cette première problématique s’inscrit dans
le contexte économique qui a démarré à la fin de l'année 2021 et s'est poursuivi toute l’année
2022, qui se caractérise par l'augmentation du prix des matières premières en général et des
produits agricoles en particulier (à l’exception des fruits, dont les prix ont baissé en 2022, pour
ce qui concerne les produits suivis par l’Observatoire).
94
Chapitre 2. Synthèse / rapport au Parlement / 2024
Au niveau des GMS, la marge nette diminue pour chacun des sept rayons enquêtés
(boucherie, charcuterie, volailles, produits laitiers, fruits et légumes, marée et
boulangerie-pâtisserie).
Quelle évolution des marges brutes en 2023 ? Le coût et la part de la matière première agricole
continuent-ils de progresser ? Les maillons de l’aval reconstituent-ils leurs marges brutes
respectives ?
Dans un contexte d’évolution différenciée des prix agricoles entre le blé, dont le prix baisse en
2023 (le prix du blé tendre passe de 405 €/t en moyenne en 2022 à 290 €/t en 2023) et les autres
produits suivis, pour lesquels les prix progressent en 2023, tandis que les autres charges
(énergie, emballages, salaires) augmentent également :
37
Avec des évolutions différentes entre produits, cf. point 5.3
95
Chapitre 3. Marges brutes et coût par filière / rapport au Parlement / 2024
97
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
99
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 7
Source : Ifip
100
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Schéma 8
Bilan des flux dans la filière porcine en 2019
1 000 tonnes 3 000 tonnes - Pièces de viande : 279 000 t. (758 M€)
saucisses et saucissons) :
(10 M €) (6 M€) - Graisses : 23 000 t. (32 M€)
177 000 tonnes (855 M€)
- Abats : 59 000 t. (47 M€)
Sources : FranceAgriMer d’après IFIP (étude A Panorama de la consommation du Porc F réalisée pour FranceAgriMer par l’IFIP), SSP, douane française, Fict
101
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La viande de porc frais commercialisée en GMS est principalement issue d’une seule pièce : la
longe. C’est la partie dorsale de la carcasse de porc située entre l’échine et le membre
postérieur. La longe est vendue au détail en rayon boucherie sous la forme de quatre
principaux articles (tels que désignés dans Kantar Worldpanel) : la côte de porc, le rôti de porc,
l’escalope de porc et le filet de porc. L’Observatoire a donc choisi de retenir ces produits pour
le suivi de la commercialisation de la viande de porc frais.
Les sources de prix utilisées par l’Observatoire sont :
pour le porc à la production agricole : la cotation nationale de la carcasse de porc
charcutier classe S entrée-abattoir (FranceAgriMer - Réseau des nouvelles des marchés,
dit RNM) ;
pour la pièce de longe sortie industrie d’abattage-découpe : les cotations des pièces de
porc sur le marché de Rungis (FranceAgriMer - Réseau des nouvelles des marchés)
majorées des frais de livraison pour l’ensemble des morceaux, diminuées par une
ristourne sur le prix de vente franco le cas échéant ;
pour les UVCI : l’enquête de l’Insee réalisée pour l’Observatoire sur les prix moyens
sortie industrie pour les grandes et moyennes surfaces (GMS). Cette enquête ne porte
toutefois que sur deux produits : les côtes et les rôtis ;
pour les prix au détail en GMS : les achats en valeur et en volume du panel de
consommateurs Kantar Worldpanel permettent de calculer un prix pour chacun des
quatre principaux articles de boucherie issus de la longe (côte, rôti, escalope et filet).
1
L’enquête de l’Insee pour l’Observatoire sur les prix moyens sortie industrie ne portant que sur ces deux articles.
102
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
4%
3%
2%
1%
0%
janv. févr. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.
Côte Escalope Filet Roti
Le Graphique 23 ci-dessus présente la répartition par morceau (escalope, côte, rôti et filet) des
quantités achetées mensuellement sur le total des quantités achetées annuellement en 2021.
103
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Un biais est toutefois à noter : les données Insee ciblent les jambons cuits supérieurs UVCI, or
Kantar Worldpanel suit l’ensemble des jambons cuits en libre-service. Ce biais semble
cependant limité. Le jambon cuit supérieur représente plus de 80 % de la production française.
Par ailleurs, le groupe de travail A porc & volaille F a identifié comme sujet d’approfondissement
celui de la progression des produits importés dans la consommation française en GMS. Il sera
expertisé prochainement notamment pour savoir si le phénomène concerne des produits
avant ou après transformation, et s’il est pertinent d’en tenir compte dans les modèles de
l’Observatoire.
2
FranceAgriMer élabore et diffuse également un indice du prix d’achat de la pièce de jambon par les industriels de la
charcuterie à leurs fournisseurs.
3 Le détail dont FranceAgriMer dispose au sein du panel Kantar Worldpanel concernant les jambons A à la coupe F ne
permet pas de connaitre la proportion MN / MDD pour ce produit. Il est donc écarté. Par ailleurs cette dernière
catégorie est quantitativement plutôt en recul (20 % des volumes en 2021).
104
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
En 2023, le marché du porc a été marqué par un net recul du cheptel dans l’Union européenne
et en France. Ce recul du cheptel a été suivi assez logiquement d’une baisse des abattages
français de 5 %.
Face au recul de l’offre et à une inflation alimentaire de 12 %, la demande en France a eu
tendance elle-même à se tasser au cours de l’année 2023. Les achats des ménages en France
pour leur consommation à domicile, évalués par Kantar Worldpanel, sont en net recul en
volume aussi bien sur le porc frais que sur les élaborés et les produits de charcuterie. La
consommation globale évaluée par bilan est en baisse de 4 %.
Les marchés à l’export sont assez atones en 2023. Les exportations en volume de la France sont
en reflux, avec en particulier une forte baisse de la demande chinoise.
3.1. Prix et indicateurs de marges brutes en filière porc frais : produits de longe en UVCM
Ces dernières années, les cotations du porc ont été en lien direct avec les évolutions de la
demande, en particulier celles des importations chinoises). Mais depuis 2022, c’est l’offre (ou
le manque d’offre) qui devient le facteur prédominant. Avec le recul de la production
européenne et la baisse des volumes disponibles qui en découle, le prix moyen du porc classe S
s’est établi au niveau record de 2,28 €/kg, soit une hausse de 20 % par rapport à 2022. Cette
forte progression du prix du porc s’est traduite par une augmentation de la part du coût du
porc entrée abattoir dans la décomposition du prix de vente au consommateur pour tous les
produits porcins suivis par l’Observatoire.
Graphique 24
L’indicateur de marge brute de l’industrie d’abattage-découpe sur la viande fraîche vendue aux
GMS a longtemps été marqué par de faibles variations, avec une répercussion presque
immédiate et quasi intégrale des variations de prix du porc vif sur le prix des pièces vendues
par les abatteurs. Toutefois, l’indicateur de marge brute de ce maillon s’accrut jusqu’en 2018.
Depuis, il semble jouer un rôle de I tampon A, amortissant pour partie les hausses du coût
entrée-abattoir (ainsi en 2022), et se reconstituant en revanche lorsque la valeur de la carcasse
se replie (ainsi en 2021).
105
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
L’indicateur de marge brute des GMS doit couvrir les coûts de dernière transformation et de
conditionnement du produit, s’agissant d’UVCM. Il est assez fluctuant en valeur, mais
relativement plus stable en pourcentage, à l’exception de 2022 et 2023, où, du fait de la forte
hausse du prix au détail, sa hausse limitée en valeur absolue se traduit par une baisse en
pourcentage.
En moyenne annuelle (Graphique 25Erreur ! Source du renvoi introuvable.), la forte hausse du
prix du porc à l’entrée de l’abattoir en 2023 par rapport à 2022 se traduit par celle du coût
calculé de la matière première de la longe.4. L’indicateur de marge brute de l’abattage-découpe
amortit quelque peu cette progression, avec une marge en hausse de 3 centimes/kg, donc une
reconstitution partielle de la marge brute industrie. De même qu’en 2022, le maillon de la
distribution fait encore progresser fortement sa marge brute en 2023 (+ 9 centimes/kg). Cette
évolution est logique compte tenu que la distribution doit assumer des charges de main
d’œuvre pour la fabrication des produits UVCM. Ainsi, le prix moyen pondéré au détail des
quatre principaux produits de longe progresse de 71 centimes/kg en 2023, soit + 9,6 % par
rapport à 2022 et + 17,7 % depuis 2021.
4
On rappelle que la valeur de matière première d’une pièce issue du désassemblage d’une carcasse ne peut qu’être
calculée en faisant l’hypothèse d’un taux de marge de l’abattage-découpe identique pour chaque pièce à celui observé
sur l’ensemble de la carcasse. Le prix de matière d’une pièce est alors évalué par le produit du prix de la pièce sortie
découpe, multiplié par le rapport entre la valeur de la carcasse entrée-abattoir et la somme des valeurs de toutes les
pièces qui en sont issues, pondérées par leur poids dans la carcasse.
106
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 25
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS de la longe de porc UVCM
8,0
7,39 0,42
7,11 7,14 UVCM : produit final préparé en atelier
7,5 7,00 7,02
6,94 6,85 6,90 6,81 6,88 GMS à partir de pièces à découper
6,78 0,39
7,0 0,37 0,37
0,36 0,36 0,36 0,37 0,36 achetées à l’industrie d’abattage découpe.
6,5 0,36 0,35 0,35
6,0
3,61 Lecture, en 2023 :
5,5
3,52 Forte progression du prix au détail depuis 2021 :
5,0 3,50 3,48 3,51
3,48 3,41 3,35 3,40 3,41
3,52 3,54 + 18 %.
4,5
4,0
0,68 Par rapport à 2022 :
3,5
3,0 0,49
0,65 3,39 + 10 % prix au détail : + 0,71 €/kg
0,46 0,60 0,60 0,57 0,74
0,55 0,65 0,74 + 3 % GMS : + 9 cts/kg
2,5 0,68 2,84
2,69 2,75 2,62
2,0
2,57 2,42 2,43 2,53 2,51 + 5 % abattage-découpe : + 3 cts/kg
2,22 2,36 2,28
1,5
+ 19 % coût matière première : + 55 cts/kg
1,90
1,61 1,64 1,57 1,67 1,59
1,0 1,51 1,43 1,47 1,39 1,52
Progression du coût de la matière première
0,5
depuis 2022,
0,0
Reconstitution partielle de marge brute
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
industrie,
TVA Progression de la marge brute GMS depuis
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS 2022, au niveau le plus élevé de la période
Indicateur de marge brute dans l'industrie d'abattage-découpe en 2023.
Graphique 26
107
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail en GMS de la longe de porc UVCM
100%
% du prix au détail HTVA
47,0%
80%
50,2%
52,0%
52,0%
52,2%
52,4%
51,9%
51,8%
52,5%
52,1%
GMS à partir de pièces à découper
54,2%
55,0%
70% achetées à l’industrie d’abattage
découpe.
60%
Lecture :
8,8%
50%
9,3%
7,3%
8,5%
10,1%
10,9%
9,1%
9,2%
11,4%
8,5%
10,6%
40% matière première depuis 2022,
Industrie et GMS contractent tous deux
30% leurs marges brutes en pourcentage. En
44,2%
2023, la part de la marge brute GMS est
40,8%
40,6%
40,5%
39,3%
38,7%
39,1%
37,8%
37,3%
37,1%
36,2%
20% 34,5% la plus faible sur la période étudiée.
10%
0%
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
108
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
3.2. Prix et indicateurs de marges brutes en filière porc frais : côte et rôti vendus en UVCI
Pour les UVCI, la découpe finale et le conditionnement en A barquette F sont réalisés par
l’industrie d’abattage-découpe, les GMS assurant la seule distribution du produit. Les articles
vendus par les industriels de l’abattage-découpe sont ainsi plus élaborés et vendus plus cher
qu’une longe ou une demi-longe. La marge brute de l’abattage-découpe, devant couvrir les
charges afférentes à ces opérations des produits UVCI, est plus importante que dans le circuit
UVCM. Pour les côtes et rôtis en UVCI, elle représente au moins 25 % de la valeur du produit
au détail, contre 7 % à 12 % pour la longe (ensemble des 4 morceaux : filet, escalope, côte et
rôti) dans le circuit UVCM.
En préalable méthodologique, il convient de noter une rupture de série des prix de vente
industriels (PVI) fournis par l’Insee pour la côte de porc et le rôti de porc UVCI sur l’année 2023.
La règle retenue par le Comité de Pilotage de l’Observatoire (voir le Rapport 2023 de
l’Observatoire, pp. 25-26) est de retenir le dernier PVI fourni et de rétropoler les résultats de
décomposition sur 5 ans, en affichant la rupture de série. Ceci sauf dans le cas où le
renouvellement de l’échantillon utilisé par l’Insee n’est pas stabilisé (ce qui est le cas ici), auquel
cas le PVI précédent est prolongé en utilisant les indices de prix à la production et à
l‘importation dans l’industrie (IPPI) établis par l’Insee.
Depuis 2021, le rôti connaît une évolution très différente de la côte, avec pour le premier une
croissance de la marge de l’abattage-découpe, et une hausse limitée des prix moyens au détail.
En 2023, on assiste même à une situation tout à fait inédite avec un basculement des prix au
détail : au kilo, celui de la côte devient significativement plus élevé que celui du rôti.
Traditionnellement, c’était l’inverse : sujet à des promotions souvent importantes, le prix
moyen au détail de la côte de porc était plus faible que celui du rôti. Plusieurs facteurs peuvent
expliquer ces évolutions. D’une part, la demande sur le rôti, produit de consommation
A collective F est semble-t-il devenue moins forte que sur un produit A individuel F comme la
côte de porc. Il semble également que les prix au détail des rôtis en UVCM soient contraints
par les distributeurs qui cherchent à rentabiliser leurs laboratoires sur des volumes importants.
Cette situation freinerait en conséquence une hausse des prix au détail des rôtis en UVCI.
La comparaison entre la côte et le rôti en pourcentages du prix fait enfin ressortir une
répartition différente des indicateurs de marge brute entre GMS et industrie. Ceci est en partie
lié au calcul : ce coût est supposé être dans les deux cas la valeur de la quantité de longe incluse
dans la carcasse entrée-abattoir et nécessaire pour la fabrication d’un kg de côtes ou de rôti
en UVCI. Il diffère uniquement par le rendement de la longe en ce produit, qui est plus élevé
dans le cas des côtes (vendues avec os) que dans celui du rôti (article sans os).
En outre, il s’avère que le prix moyen de vente du kg d’article UVCI par l’industrie à la GMS
(source : FranceAgriMer d’après Insee) est plus faible pour le rôti que pour les côtes. D’où un
indicateur de marge brute industrielle plus élevé pour la côte que pour le rôti.
Il semble aussi que les rôtis mis aujourd’hui sur le marché sont globalement plus travaillés qu’il
y a quelques années, et d’une taille moindre, ce qui implique un coût de main d’œuvre au kilo
plus important qui doit être couvert par la marge de l’abattage-découpe (d’où la croissance
continue en pourcentage de celle-ci depuis 2019).
Cet exemple illustre les péréquations de marges entre produits issus d’une même matière
première et les limites de toute conclusion sur le partage des marges qui se fonderait sur le
suivi d’un seul article.
109
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 27
7,5 7,21
€ par kg de côte UVCI au détail
110
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 28
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail en GMS de la côte de porc en UVCI
100%
% du prix au détail HTVA
Points d’attention :
18,2%
18,7%
21,7%
21,7%
21,7%
24,2%
24,7%
24,9%
25,2%
25,1%
90%
30,3%
UVCI : produit final préparé par l’industrie
80% d’abattage-découpe ;
Prolongation du prix de vente industriel
70% (PVI) 2021 sur 2022 et 2023.
34,1%
36,2%
32,6%
36,3%
30,8%
37,0%
33,2%
31,1%
31,2%
32,1%
60%
Lecture :
30,9%
50% Progression de la part de la matière
première agricole depuis 2022 ;
40%
La part de la marge brute de l’abattage-
découpe tend à se réduire depuis ;
30%
47,2%
Comme celle de la GMS.
45,7%
45,6%
44,5%
44,0%
43,6%
42,8%
42,6%
42,0%
41,3%
38,8%
20%
10%
0%
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
111
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 29
7,5
€ par kg de rôti UVCI au détail
112
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 30
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail en GMS du rôti de porc en UVCI
% du prix au détail HTVA
100%
Points d’attention :
18,4%
90%
27,6%
UVCI : produit final préparé par l’industrie
32,6%
35,8%
38,8%
38,9%
40,3%
d’abattage-découpe ;
44,8%
45,5%
45,6%
46,3%
80%
Prolongation des prix de vente industriels
(PVI) 2021 sur 2022 et 2023.
27,4%
70%
24,6%
Lecture :
60%
24,2%
14,4%
22,3%
16,0%
15,4%
Recul de la part de la marge brute de la
10,7%
12,2%
11,8%
14,6%
50% distribution depuis 2019 ;
Alors que la part du coût de la matière
40% première augmente ;
Ainsi que celle de l’abattage-découpe.
54,3%
30%
47,8%
46,7%
45,1%
44,3%
43,8%
43,2%
43,0%
41,9%
41,8%
39,8%
20%
10%
0%
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
113
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.3. Prix et indicateurs de marges brutes en filière charcuterie de porc : le jambon cuit (UVCI
en libre-service)
Si en 2020 et 2021, la baisse de la matière première avait permis aux entreprises d’abattage-
découpe d’améliorer leurs marges brutes, le phénomène s’inverse en 2022 et 2023. Face à la
hausse du coût de la matière première, la part de l’indicateur de marge brute de l’abattage-
découpe recule depuis 2022 (Graphique 31). En valeur absolue, on note cependant une faible
progression en 2023.
L’indicateur de marge brute des salaisonniers augmente depuis deux ans, aussi bien en valeur
absolue qu’en pourcentage. Après une diminution en 2021, cette marge brute se reconstitue
en 2022 et 2023.
Au stade de la distribution, l’indicateur de marge brute est pour la deuxième année consécutive
en repli. Cette contraction de la marge brute des GMS n’est pas suffisante pour freiner
significativement la hausse du prix au détail sur ce produit d’appel pour la GMS (
114
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 32).
Selon Kantar Worldpanel, les achats des ménages pour leur consommation à domicile de
jambon cuit, après avoir faiblement progressé en volume de 2018 à 2022 connaissent en 2023
une nette baisse des quantités achetées. Ces chiffres sont probablement en relation avec
d’une part l’inflation modérée observée sur ce produit depuis 2018 et d’autre part la forte
hausse des prix en 2023.
Il existe un phénomène de compensation des marges d’un maillon à l’autre qui amortit souvent
les variations de prix au consommateur. Cependant, le système atteint ses limites en 2023,
l’inflation étant trop forte pour être compensée par les différents maillons.
Face à la déconsommation de jambon cuit constatée déjà depuis plusieurs années, l’offre se
segmente de plus en plus (sans nitrites, sans OGM, sel réduit, sans antibiotiques, par type
d’aliment porcin utilisé, origine France...), sans compter les différents signes officiels de qualité
existants.
Compte tenu de ces facteurs, il faut souligner que la composition de l’ensemble A tous jambons
cuits, toutes gammes confondues F retenue ici a très certainement évolué au cours des
dernières années5. Les variations du prix moyen peuvent ainsi pour partie être dues à ces
changements de composition, voire à une montée en gamme.
Le choix mis en œuvre par l’Observatoire de pondérer en prix sortie industrie les marques
nationales et les marques de distributeur, doit permettre de limiter certains des biais dus à
l’instabilité du panier.
5
Notons que le jambon tel qu’il est suivi par l’Observatoire entre le stade industrie de charcuterie–salaison et le stade
distribution correspond à un type de produit présenté à la consommation sous des formes hétérogènes. Autrement
dit, au stade détail nous avons un jambon cuit LS de plus en plus exigeant A sans nitrite, sans sel ajouté, … F évoluant
potentiellement chaque année. Or, le jambon suivi par l’Insee est un jambon cuit supérieur LS, plus stable, au travers
d’un produit - témoin dont la définition varie au mieux tous les 5 ans. En conséquence, l’écart entre la sortie industrie
et le stade de la distribution peut sembler se creuser et faire apparaître une augmentation de la marge distributeur
certainement plus forte qu’en réalité.
115
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 31
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du jambon cuit (UVCI en LS)
Points d’attention :
15,0 14,58
€ par kg de jambon cuit moyen au détail
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer-RNM, Insee et Kantar Worldpanel + 10 % prix au détail : + 1,35 €/kg,
- 19 % GMS : - 48 cts/kg
+ 21 % industrie : + 89 cts/kg
+ 3 % abattage-découpe : + 3 cts/kg
+ 18 % matière première : + 84 cts/kg
116
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 32
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail en GMS du jambon cuit (UVCI LS)
100%
Points d’attention :
% du prix au détail HTVA
90% 16,3%
25,0% 25,1% 21,8% La série est établie en utilisant une
26,1% 26,5% 28,6%
30,3% moyenne pondérée des prix de vente
80% industriels (PVI) Insee du jambon
A marques nationales F (MN) d’une part,
70% A marques de distributeur F (MDD) de
36,5% l’autre ;
60% 33,2%
32,4% 32,0% 33,3% Rupture de série du PVI Insee en valeur en
35,4%
32,5% 32,5% 2023 (septembre) ;
50% Ce graphique rétropole donc le PVI Insee
7,7% jambon MDD pour 2023 jusqu’en 2019,
40% 8,3% conformément à la règle définie par le
8,7% 8,0% 7,3%
9,0% 9,2% Comité de Pilotage de l’Observatoire en
8,7%
30% 2023 ;
Pour les MN par contre, du fait d’un
20% 39,4% échantillon encore non stabilisé, le PVI
33,6% 34,4% 36,7%
32,8% 30,5% 29,6%
28,5% 2021 est prolongé avec les indices de prix
10% (IPPI) fournis par l’Insee.
0% Lecture :
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS La part de la matière première agricole
remonte en 2022 et 2023 après deux
Indicateur de marge brute de l'industrie de charcuterie-salaison
années de baisse ;
Indicateur de marge brute de l'industrie d'abattage-découpe
La part de la marge brute GMS diminue en
Matière première entrée abattoir : valeur jambon dans carcasse 2022 et 2023 ;
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer-RNM, Insee et Kantar Worldpanel La part de la part marge brute industrie,
stable en 2022, progresse en 2023.
117
4. COMPTE DE RÉSULTAT DES EXPLOITATIONS SPECIALISÉES D’ÉLEVAGE PORCIN
ET SOLDE DISPONIBLE DU PORC EN ÉLEVAGE
Sur la période 2010 - 2022, l’échantillon des exploitations productrices de porcs, issu du Rica
est constitué d’un effectif variant de 152 à 245 unités. Cet échantillon, une fois extrapolé,
représente selon les années de 4 172 à 5 555 exploitations spécialisées. Pour cet ensemble, la
production de porcs constitue 90 % de la production de l’exercice nette des achats d’animaux.
Le ratio entre résultat courant avant impôt et produits varie, sur la période de 3 % à 19 %. La
production porcine a, parmi celles suivies par l’Observatoire, la plus forte volatilité des résultats
nets. La part de l’aliment dans les charges est comprise entre 42 % et 55 %6.
En 2022, le résultat courant avant impôt par exploitation est en forte hausse et représente 18 %
de la totalité des produits courants7 (Graphique 33). Il est de 134 363 € par unité de travail
annuel non salarié.
Les résultats 2023 sont simulés en faisant varier uniquement le prix, le coût de l’aliment et les
aides par rapport à 2022. Ils sont donc sans doute surestimés du fait de la non prise en compte
de la hausse de l’énergie. L’IPPAP porcins 2023 (Insee) est appliqué au produit A viande
porcine F 2022 pour calculer le produit A viande porcine F en 2023. L’IPAMPA aliments pour
porcins (Insee) est utilisé pour simuler le prix de l’aliment. Les subventions d’exploitation ayant
atteint un niveau exceptionnel en 2022, il a été décidé de les ramener au niveau de 2021. Les
autres charges et produits sont maintenus au niveau de 2022. En 2023, le produit viande
porcine augmente de + 20 % et le prix des aliments diminue de - 2 %. Le résultat courant avant
impôt est en forte hausse (+ 70 %). Il est estimé à 228 546 € par travailleur familial en 2023. Il
représente désormais 27 % du total des produits. C’est le niveau le plus élevé de la période
observée.
6
La part de l’aliment dans l’ensemble des charges pouvant être lue sur le graphique est moindre, car basée sur
l’ensemble charges + RCAI .
7
Ensemble des produits courants : Ils comprennent les produits d'exploitation (y c. subventions d’exploitation) et les
produits financiers courants, mais ne comprennent pas les produits exceptionnels.
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 33
100% 2%
7%
3%
9%
4% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3%
10%
4%
5%
5%
5%
3%
5%
12%
11%
12%
12%
7%
19%
9%
10%
18%
9%
11%
11%
12%
12%
13%
12%
12%
14%
15%
13%
10%
90%
27%
80%
49%
49%
50%
52%
70%
51%
48%
45%
46%
45%
50%
48%
42%
49%
60%
43%
50%
89%
88%
87%
87%
86%
85%
85%
84%
84%
84%
83%
83%
83%
82%
40%
29%
27%
26%
24%
25%
26%
10% 8% 25%
26%
10%8% 25%
9% 8% 23%
9% 7% 25%
9% 7% 23%
30%
7%6% 20%
7%6% 17%
20%
11% 9%
10% 8%
10% 9%
Charges 10% 9%
10% 8%
10% 8%
9% 8%
10%
0%
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
(1) Pour les exploitations porcines spécialisées, les subventions d’exploitation ne sont pas liées à l’activité
d’élevage de porc mais à d’autres activités de l’exploitation (cultures de céréales par exemple) ou à la
localisation de l’exploitation (soutien pour les zones considérées comme défavorisées).
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee pour simulation 2023
Le résultat courant avant impôt sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des
autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne
sont pas inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 33 (cf. point 2.4
Chapitre 1. Méthode générale).
119
Graphique 34
1 200
1 170
1 047
1 000
752 747
800
645 711
638 629 635 612
586 577
600 546
470
400
200
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee pour simulation 2023
Graphique 35
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations porcines spécialisées
1 000 € par UTANS (1)
200
150
228,5
134,4
100
53,4
20,4
24,9
94,3
16,7
16,4
15,3
14,9
13,6
13,5
13,3
13,4
18,1
13,0
13,0
12,8
12,7
12,5
50
11,3
37,5
37,5
46,9
29,0
52,6
50,8
42,3
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee pour simulation 2023
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production élaborés par les instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération possible des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail
spécifique à cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux le fait de présenter des résultats sans charges supplétives8, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
L’analyse de l’IFIP s’appuie sur les résultats d’un modèle de calcul prenant en compte :
les performances techniques, les prix de vente du porc et les charges alimentaires des
élevages naisseurs-engraisseurs suivis en Gestion Technico-Économique (GTE),
représentant 31 % du cheptel de truies des élevages naisseurs-engraisseurs français en
2016,
les charges de structure d’un échantillon composé du groupe GTE-TB (Tableau de Bord),
représentant environ 6 % du cheptel des truies des élevages naisseurs-engraisseurs
français, et d’informations complémentaires issues de centres comptables et de
banques, en particulier en Bretagne. Les données d’amortissement, de frais financiers
et de main d’œuvre non-salariée sont issues des centres comptables.
L’estimation présentée ne prend en compte que le coût de l’aliment, qui est le principal poste
de charge. Il n’est pas pris en compte les évolutions des charges liées à l’énergie ou aux frais de
personnel, en hausse en 2023.
La part de l’alimentation dans le coût de production total varie, sur la période étudiée, de 54 %
à 69 %. Cette proportion est supérieure à celle présentée dans l’analyse du Rica (de 43 % à 51 %
sur la même période), car seuls les achats d’aliments sont pris en compte dans le Rica alors que
le coût alimentaire présenté dans cette approche prend également en compte les intra-
consommations de matières premières produites sur l’exploitation.
Le coût alimentaire pris en compte est celui de l’aliment consommé dans la période et non
celui de l’aliment consommé par les animaux vendus lors de cette période (les variations des
prix des aliments sont donc observées avec un certain décalage).
Le total des charges s’établit à 1,81 €/kg carcasse en 2023. Pour la deuxième année consécutive,
le total des charges est en hausse.
En 2023, le prix perçu par les producteurs atteint 2,27 €/kg, en hausse de 20 % par rapport à
2022 (1,89 €/kg) du fait de la progression des cours dans un contexte et d’offre en baisse au
niveau européen. C’est la deuxième année consécutive qu’il est en forte hausse. Ce prix moyen
est le plus élevé sur la période étudiée.
Le solde disponible simulé est de 0,46 €/kg en très forte hausse par rapport à 2022 (+ 126 %).
8
Les charges dites A supplétives F ou A forfaitaires F sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
121
Graphique 36
0,46
2,0 0,20
0,06 0,28
0,20 0,16
0,26 0,21
0,20 0,16
0,06 0,06
1,5 0,15
0,18 0,17
0,05
0,07
0,18 0,18
0,20 0,17
0,20 0,18
0,20 0,17
0,18 0,17
0,19 0,17
0,18 0,17
0,19 0,17
2,27
1,0
1,89
1,65
1,64
1,56
1,55
1,51
1,51
1,45
1,39
1,37
1,34
1,21
1,13
0,99
0,97
0,5
0,89
0,91
0,89
0,85
0,85
0,84
0,0
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
Charge
Produit
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Alimentation Renouvellement
Charges diverses Amortissement et Frais Financiers
Main d'œuvre salariée Solde disponible
Prix du porc
(*) prévisions
Source : Évaluation IFIP d’après GTE, GTE-TB, comptabilités d'exploitations, Ipampa, RNM
La méthode de calcul n’est plus celle employée par l’Interprofession porcine (Inaporc) pour la définition
d’indicateurs de coûts de production diffusés par l'interprofession dans le cadre d'EGALIM.
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 37
100%
13% 12% 4%
11% 10% 4%
12% 12% 4%
13% 11% 4%
5%
11%
11%
13%
17%
17%
20%
90%
14% 12%
11% 8%
13% 12%
80%
13% 11%
12% 11%
12% 11%
9% 7%
70%
60%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
100%
50%
40%
69%
65%
65%
64%
64%
62%
59%
59%
57%
30%
55%
54%
20%
10%
0%
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Alimentation Renouvellement
Charges diverses Amortissement et Frais Financiers
Main d'œuvre salariée Solde disponible
Prix du porc
(*) prévisions
Source : Évaluation IFIP d’après GTE, GTE-TB, comptabilités d'exploitations, Ipampa, RNM
La méthode de calcul n’est plus celle employée par l’Interprofession porcine (Inaporc) pour la définition
d’indicateurs de coûts de production diffusés par l'interprofession dans le cadre d'EGALIM.
123
5. COMPTE DE RÉSULTATS ET STRUCTURE DES CHARGES DES ENTREPRISES DU
SECTEUR DE LA TRANSFORMATION DE VIANDE PORCINE ET DE CHARCUTERIE
ET COÛT DE PRODUCTION DANS L’ABATTAGE-DÉCOUPE DE PORC
FranceAgriMer réalise un suivi trimestriel directement auprès d’entreprises sur l’activité, les
coûts, les marges et les résultats d’abattage et de première transformation de la viande
porcine. Cela permet d’établir une répartition des charges et produits par observation unitaire,
ici en € de kg/carcasse.
L’analyse ci-dessous est présentée pour les trois premiers trimestres 2023, comparés aux trois
premiers trimestres de 2022.
Elle repose sur un échantillon de cinq entreprises d’abattage-découpe ayant traité plus de 893
milliers de tonnes de viande de porcs en 2023. Sur l’année entière, notre échantillon
représentait plus de 72 % des abattages nationaux contrôlés de 20229.
Dans un contexte de forte hausse du cours du prix du porc vif (+ 38 cts/kg de carcasse), les
entreprises ont vu leur prix d’achat augmenter dans des proportions identiques (+ 43 cts/kg).
Le prix de vente de l’échantillon ayant moins augmenté (+ 41 cts/kg de carcasse), cela a conduit
à une baisse de la marge brute de 2 cts/kg de carcasse. Les autres produits restent stables.
Cependant, les charges unitaires des entreprises de l’échantillon en euro du kilo de carcasse
ont plus augmenté entre ces deux périodes. Malgré une tendance à la baisse des volumes
abattus, les charges externes et les frais de personnel ont en tout augmenté de 7 cts/kg
carcasse. Ces différentes évolutions de produits et de charges ont contribué à un résultat
courant avant impôt qui diminue d’environ 6 cts/kg de carcasse, devenant ainsi pour la
première fois négatif (- 0,05 ct/kg).
9
Agreste ; Bilan conjoncturel 2022, N°399, p.46, décembre 2022.
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 38
Coûts et résultat courant par €/kg de carcasse traité dans l’abattage-découpe de viande porcine
(*) 9 premiers mois de l’année
€ / kg carcasse
0,02
2,95
Résultat courant avant
0,27 0,35
0,02 0,02 impôt
0,01 0,02
2,45 0,02 0,04 Impôts, taxes et autres
0,08 0,03
0,26 0,34
0,03 0,03
0,04 0,02 charges
0,25 0,34
0,25 0,30
0,01 0,04
0,26 0,31
Amortissements, provisions
0,22 0,28
1,95
0,27 0,32
et charges financières
0,24 0,30
Frais de personnel y
2,88
1,45
compris prestataires
2,54
2,47
2,27
2,27
2,19
Charges externes hors
2,14
2,13
1,96
prestataires
1,84
0,95
1,76
1,65
1,56
1,55
1,48
1,38
Achats porcins
0,45
Autres produits
-0,05
-0,05
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Charges
Produits
Produits
Produit porcin
Produits
Charges
Marge autres espèces
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2022* 2023*
1,8%
100% impôt
0,6%
1,3%
1,1%
1,7%
10,3% 12,7%
9,3% 11,9%
11,0% 13,1%
12,0% 14,8%
10,3% 13,7%
12,4% 14,5%
90%
11,5% 13,5%
70%
Amortissements,
60% provisions et charges
financières
98,2%
99,5%
99,4%
98,7%
98,5%
98,3%
98,2%
50%
Frais de personnel y
75,9%
71,5%
71,1%
69,0%
68,0%
67,8%
d'abattage et de
30% découpe
Charges externes hors
20% prestataires d'abattage
et de découpe
10%
Achats porcins
0,7% -0,17%-1,7%-0,09%
0%
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Charges
-10%
Autres produits
125
5.2. Compte de résultats et structure des charges des entreprises du secteur de la charcuterie
Après une année 2021 marquée par un effet reprise post crise sanitaire, le prix des pièces de
porcs a fortement augmenté en 2022. Cela a entrainé une augmentation de la part des achats
de matière première pour les entreprises du secteur de la 2e transformation10. Au final, en 2022,
les entreprises françaises de charcuterie-traiteur ont été impactées par la hausse des charges
(matières premières et frais de personnel par exemple), malgré une croissance du chiffre
d’affaires tirée notamment par l’inflation.
Le Graphique 40 porte sur 437 entreprises suivies par la Banque de France pour la Fédération
des entreprises françaises de charcuterie traiteur (FICT). Il ne rend pas compte de la dispersion
des situations individuelles. Ainsi, un RCAI moyen très faiblement négatif masque une grande
dispersion des résultats des entreprises (près de 30 % des entreprises déficitaires en 2022). Le
montant des achats de matière première par ce secteur a augmenté de près de 664 millions
d’euros en 2022 (+ 16 % par rapport à 2021). Les achats de matière première représentent
environ 50 % des charges chaque année entre 2018 et 2022. C’est le premier poste de charge
des entreprises de charcuterie. L’ensemble des produits a progressé au cours de cette période
(+ 726 millions d’euros ; + 9 % par rapport à 2021) tout comme l’ensemble des charges qui
augmente de + 896 millions d’euros (+ 11 %) par rapport à 2021. Cette augmentation plus
importante des charges a entrainé une baisse du résultat courant avant impôt des entreprises
qui passe de 300 millions d’euros en 2021 (4 % du chiffre d’affaires) à 131 millions d’euros (2 %
du chiffre d’affaires) en 2022, soit une baisse en valeur de 56 % sur un an. Cette baisse
importante de marge nette des entreprises de charcuterie en 2022 est observée alors que sur
la même année, la marge brute du maillon industrie pour le jambon cuit libre-service, qui
représente près de 20 % des volumes du marché, avait augmenté de 5 %. Cela peut s’expliquer
par le fait que l’augmentation de marge brute constatée n’a pas permis de compenser
l’augmentation des coûts autres que le prix du porc.
10
On notera que ces désignations des stades industriels varient selon les filières : en bovin, la 1e transformation est la
production de la carcasse F, soit l’abattage et les opérations de désassemblage de celle-ci en quartiers, la 2e
transformation étant le désossage conduisant à la production de pièces de muscles, la 3e transformation désignant la
production de morceaux consommables. En porcin, le terme 2è transformation désigne aussi la charcuterie, la 1e
transformation étant alors l’ensemble de l’abattage-découpe et de la production de pièces de viande de porc frais.
Section 1 – Viande porcine et charcuterie / rapport au Parlement / 2024
Graphique 40
10 000
Résultat courant avant impôt
Millions d'euros
131
9 000
165 206 300 Impôts et taxes et autres charges
970
221
1 453
8 000
920 944
936
Amortissements, provisions, charges
1 397
896
1 354
7 000 1 345
1 288
financières
1 566
6 000 Frais de personnel, y compris
1 373
1 413
1 394
1 348
intérim
5 000 652
651 598 Autres achats et charges externes
660
7 861
4 000 644
7 143
7 067
6 959
6 689
4 766
4 101
4 070
4 015
3 770
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Vente de marchandises
Production
2018 2019 2020 2021 2022
Graphique 41
Structure des charges et résultat courant avant impôt des entreprises de charcuterie-salaison
(hors artisanat commercial)
2,1% Résultat courant avant impôt
2,9% 2,5% 1,5%
3,6%
100%
90%
Impôts et taxes et autres charges
16,8% 16,2%
16,8% 16,7% 17,0%
80%
40%
Autres achats et charges externes
30%
50,3% 50,3% 49,8% 53,2%
49,1%
20% Achats et variation de stocks de
marchandises
10%
127
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
1.1. Traits généraux et bilan des flux dans la filière de la viande bovine
Les gros bovins , par opposition aux veaux de boucherie âgés au maximum de 8 mois,
comprennent principalement :
les jeunes bovins , mâles non castrés de 12 à 24 mois,
les génisses, femelles de plus de 12 mois n’ayant pas encore eu de veau,
les vaches, femelles ayant eu un veau,
et les bœufs, mâles castrés.
Schéma 9
Bilan des flux gros bovins viande en 2023
PRODUCTION
Production contrôlée
de gros bovins finis :
COMMERCE EXTÉRIEUR
1 156 725 tec
ANIMAUX VIVANTS
Solde en gros bovins finis de plus soit 3 034 522 têtes
de 300 kg:
+ 5 425 tec
soit 27 122 têtes
COMMERCE EXTÉRIEUR
ABATTAGE
VIANDES
Abattages contrôlés
(gros bovins et veaux inclus)
de gros bovins finis :
Viandes réfrigérées :
1 151 300 tec
Solde : - 64 600 tec
soit 3 007 400 têtes
Viandes congelées
Abattage de veaux
Solde : - 72 261 tec
149 400 tec
Conserves :
Solde : - 12 288 tec
CONSOMMATION CONTRÔLÉE
1 449 900 tec Ensemble :
tec : tonne équivalent carcasse Solde : - 149 163 tec
129
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Production et exportations :
En décembre 2023, selon la BDNI1, le cheptel français était composé de 16,6 millions de bovins
dont 7,0 millions de vaches, réparties entre vaches laitières (46 %) et allaitantes (54 %). Ces
proportions changent lorsqu’on étudie la consommation, puisque la viande bovine
consommée par les Français : tous circuits confondus, elle provient à environ 66 % de vaches.
Parmi cette viande de vache consommée, 39 % est issue de vaches allaitantes et 61 % de vaches
laitières ( Où va le bœuf ? , 2019). En grandes et moyennes surfaces (GMS), où 47 % de la
viande de vache provient de vaches allaitantes et 53 % de vaches laitières.
La France est le premier pays européen producteur de viande bovine, devant l’Allemagne,
l’Espagne, et l’Italie. La France a le deuxième plus grand cheptel de vaches laitières en Union
européenne et est le seul pays à disposer d’une production de bovins allaitants développée.
En effet, le cheptel de vaches allaitantes français est presque deux fois plus important que celui
de l’Espagne, deuxième producteur européen de bovins allaitants.
La filière française se caractérise par une double production. Outre les gros bovins finis
(abattus à la sortie de l’élevage), elle produit également des animaux maigres (broutards) de
race allaitante, destinés à l’engraissement, en France pour une moitié et, pour l’autre moitié
après expédition, en Italie essentiellement. La France est donc un exportateur net de bovins et
le principal fournisseur de l’UE en broutards.
La France est presque auto-suffisante en viande bovine (à hauteur d’environ 90 %), mais
importe des volumes non négligeables de viande chaque année. C’est avant tout l’orientation
des choix de production en France qui explique ce besoin d’importation de viande puisque la
France est fortement tournée vers l’élevage de bovins maigres destinés à l’exportation.
Première commercialisation :
Pour un tiers des bovins, la première mise en marché est réalisée par des coopératives, le reste
étant vendu via des organisations de producteurs non commerciales, des négociants, voire les
éleveurs eux-mêmes. Certains de ces opérateurs (éleveurs compris) commercialisent ces
animaux sur des marchés aux bestiaux (marchés physiques organisés, de gré-à-gré ou au
cadran).
Industries d’abattage-découpe :
En aval de la production et la commercialisation des bovins, le deuxième maillon de la filière
regroupe les entreprises d’abattage-découpe. Celles-ci opèrent la transformation des animaux
vivants en produits carnés présentant divers degrés de finition à leur sortie d’usine, ce qui
requiert plusieurs étapes : les bovins sont d’abord abattus, les carcasses qui en résultent sont
fendues, puis découpées en quartiers, produits dits de 1re transformation qui peuvent être
écoulés comme tels vers l’aval (grossistes, bouchers détaillants…) qui assurera quant à lui la
suite des opérations aboutissant à la mise à disposition de produits finis destinés à la
consommation (les morceaux ). L’industriel peut également poursuivre la transformation de
la carcasse en la désossant et en la désassemblant en muscles prêts à être découpés (PAD). Les
PAD (produits dits de 2e transformation ) peuvent être soit vendus en l’état pour être
préparés dans les laboratoires des enseignes de la grande distribution sous la forme de
portions-consommateurs de morceaux de viande fraîche ( unité de vente consommateur
magasin ou UVCM), soit transformés par l’industriel (salles de découpe attenantes ou à
1
Base de données nationale d’identification animale, référence pour les informations relatives à l'identification et à
la traçabilité des bovins en France.
130
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
1.2. Traits généraux et bilan des flux dans la filière de la viande de veau
131
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Le suivi des prix et marges brutes porte sur un agrégat de produits : le panier d’achats
saisonniers de morceaux de viande de C bœuf D en GMS, dont on calcule, par kg vendu au détail
en GMS, les valeurs à différents stades :
coût de la matière,
2e transformation (désassemblage de la carcasse en pièces) et 3e transformation sortie
abattage-découpe de produits livrés en GMS (pièces à découper et articles prêts à la
mise en libre-service),
vente au détail en GMS.
Ces calculs mobilisent des références de rendement de découpe et de proportions des pièces
dans la carcasse et s’appuient sur des prix moyens aux stades considérés :
Les morceaux du panier au détail sont ceux de viande fraîche de bœuf , non transformés,
vendus au détail dans le rayon boucherie des GMS, y compris la viande hachée réfrigérée,
auxquels ont été adjoints les achats de viande hachée surgelée, qui, bien que hors rayon
boucherie, devaient être intégrés au suivi des prix tout au long de la filière. En effet, la viande
hachée surgelée impacte l’équilibre-matière de la carcasse et sa valorisation par le maillon
abattage-découpe.
La composition de ce panier au détail étant assez fortement saisonnée, on tient compte de
cette saisonnalité en appliquant aux différents morceaux une pondération déterminée par les
volumes d’achats mensualisés par Kantar Worldpanel. On a cependant opté pour des
pondérations mensuelles identiques pour un même mois quelle que soit l’année, pondérations
calculées sur la base des achats moyens lors de la dernière année couverte par le présent
rapport, soit 2023. Ce parti-pris permet de rendre compte de la saisonnalité des proportions
des achats des différents morceaux, tout en faisant abstraction des tendances et des variations
conjoncturelles. Ceci permet une comparabilité interannuelle des prix pour un panier de
composition constante, calée sur la période récente. Il en résulte que les évolutions observées
aux mêmes mois d’années différentes du prix moyen du panier au détail sont uniquement dues
à celles des prix de ses constituants, tandis que les variations observées d’un mois à l’autre
résultent aussi des variations saisonnières des proportions des constituants.
2
Les cotations retenues ciblent spécifiquement le type racial et les tiers de classe des vaches dont les prix de vente
sont fournis par les entreprises d’abattage-découpe.
132
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Le Graphique 42, ci-après, représente la structure (en poids des achats de viande) du panier
saisonnier, mois par mois.
Graphique 42
100%
à rôtir, à griller ou à poêler :
90% divers steaks et grillades
à rôtir, à griller ou à poêler :
80% filet, tournedos, faux-filet
à rôtir, à griller ou à poêler :
70%
côte, entrecôte
Dans le modèle de valorisation de la carcasse, les articles fournis par les entreprises d’abattage-
découpe à la GMS sont des produits déjà élaborés pour le libre-service (UVCI) ou des pièces de
muscles prêtes à découper (PAD) qui seront découpées, conditionnées en barquettes par
les ateliers de boucherie des points de vente, et mises en rayon ou proposées à la coupe en
vente assistée traditionnelle. Ces prix produits ont été pondérés pour que le panier
corresponde à celui défini au détail : on obtient ainsi un prix moyen C sortie usine / entrée en
GMS D d’un mix-produit homogène comparable avec les achats dont on suit le prix moyen au
détail.
Coût de la matière première :
On considère que la valeur de coût d’un kilogramme de matière première de chacune des
pièces de 2e transformation issues du désassemblage de la carcasse dépend du prix de cette
pièce. La somme de ces valeurs unitaires de matière première des pièces au stade entrée-
abattoir, pondérées par leurs poids dans la carcasse, doit être égale au prix du kg de carcasse
entrée-abattoir.
Sur ces bases (Mainsant, 2002), on procède donc à un calcul du coût de la matière première
(stade carcasse) utilisée a posteriori dans le panier d’achats en GMS.
Pour ce faire, on dispose du prix du kg de carcasse entrée-abattoir (cotations), de ceux des
pièces issues de son désassemblage, ou de sa 2e transformation pour les GMS, (enquête de
133
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Sous l’hypothèse de l’égalité des taux de marge pour chaque pièce de découpe et pour leur
ensemble, on en tire la valeur entrée-abattoir de chaque pièce. On tient compte en outre dans
ces calculs des rendements, freintes et coproduits.
Hypothèse d’égalité du taux de marge :
Le prix théorique de chaque pièce dans la carcasse bovine est calculé sous l’hypothèse d’égalité
du taux de marge pour chaque pièce de découpe et pour l’ensemble de la carcasse
reconstituée. Cela revient à supposer l’égalité des rapports de valeurs, les rendements de
2e transformation étant considérés homogènes sur toutes les pièces.
Ce prix au kg de la pièce i (p0i) dans la carcasse entrée-abattoir est estimé au travers du calcul
suivant :
p0
p0i = p2i ∗
p2
Les études Carcabov et Où va le bœuf ? , financées par Interbev et réalisées par l’Idele,
permettent de déterminer la part représentée par chaque catégorie de muscles dans la
carcasse reconstituée.
Depuis plusieurs années, pour les vaches laitières et allaitantes, la part d’utilisation des muscles
- notamment en cuisson rapide - a diminué au profit du haché. Or, le haché est moins bien
valorisé économiquement que les morceaux dits de cuisson rapide, ce qui fait globalement
diminuer p2 et donc augmenter le ratio p0/p2. Les prix théoriques p0i s’en retrouvent
globalement augmentés.
134
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
laitière, selon les données observées et extrapolées par l’Idele notamment à partir de données
de Normabev. Cette proportion a été reprise pour reconstituer la vache modèle, fournissant
la matière première nécessaire à la constitution du panier saisonnier de viande de bœuf et la
viande de bœuf hachée réfrigérée à 15 % MG.
Les coefficients carcasses s’appuient sur cette étude (pour la vache allaitante) et sur l’étude
Carcabov (pour la vache laitière). Elles ont permis d’affiner la connaissance du ratio entre le
total viande pour haché (VPH) et le total muscle pour la vache laitière comme la vache
allaitante.
Par ailleurs, un travail supplémentaire de la part des équipes de l’Idele a été réalisé afin
d’identifier les coefficients propres à chaque muscle au sein des catégories de cuisson lente et
cuisson rapide. Les morceaux dénommés par Kantar Worldpanel steak grillade, rôti, pot-au-feu
ou autres à bouillir ne correspondant pas anatomiquement à des morceaux précis de la
carcasse, ils ont été utilisés comme variables d’ajustement du modèle afin d’approcher les
chiffres de Carcabov.
En outre, la répartition entre la viande hachée fraîche (VHF), la viande hachée surgelée (VHS)
et la viande hachée protéinée a été réalisée selon les proportions de ventes en GMS
renseignées par Kantar Worldpanel. Le protéiné, assimilé au Total Élaborés De Viande, Viande
Hachée Fraîche - Préparation De Viande Hachée du panel, n’est pas inclus dans le panier de
viande bovine. Toutefois, ce dernier est pris en compte dans l’équilibre économique des
carcasses.
Le Tableau 9 reprend dans les grandes lignes les pourcentages, en équivalent viande, retenus
au sein du modèle.
Tableau 9
Coefficients carcasses retenus au stade abattage-découpe – pourcentages exprimés en équivalent
viande
Sources : d’après les travaux de l’Idele et les informations issues de Kantar Worlpanel
Les états de sortie des morceaux ou pièces, in fine livrés par les abatteurs aux GMS, varient
selon le type racial et la catégorie des muscles. Dans le modèle, on suppose que :
les morceaux à cuisson lente sont livrés en muscles prêts à découper (PAD) ;
les viandes hachées fraîches ou surgelées sont livrées en UVCI ;
les muscles à cuisson rapide peuvent être livrés sous forme d’ART 13 pour la vache
allaitante, ou bien sous forme PAD/UVCI pour la vache laitière en proportion 20 %/80 %
(hormis pour les bavettes où la proportion retenue est de 40 %/60 %).
135
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Il s’agit, une fois de plus, d’hypothèses fixées afin d’approcher l’approvisionnement national
en GMS. Toutefois, la réalité des approvisionnements est évidemment plus complexe.
Pour chaque morceau, des paramètres de coûts logistiques et commerciaux sont utilisés pour
déduire les prix d’abattage-découpe 1re/2e transformation à partir des prix de
3e transformation.
Par ailleurs, d’autres pistes d’amélioration du modèle carcasse bovine pourraient permettre
d’affiner le modèle à l’avenir :
3
L’indicateur de coût de la matière première entrée-abattoir n’est pas le prix payé au producteur, mais une
modélisation du coût entrée-abattoir, c’est-à-dire la valeur théorique de ces pièces de la carcasse de la vache
modèle . Les valeurs entrée-abattoir sont habituellement exprimées en € par kg de carcasse, d’environ 30 % inférieures
à leur expression en équivalent viande.
136
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Autrement dit, cet indicateur renvoie à la valeur théorique de la matière première issue de la
vache modèle , composée d’une part de vache allaitante et d’autre part de vache laitière.
La composition de cette vache modèle est déterminée à partir des morceaux vendus dans les
grandes et moyennes surfaces et dépend donc directement de la structure du panier d’achat.
La structure de ce panier évoluant chaque mois, celui-ci ne correspond pas à une réelle
carcasse bovine.
En outre, le coût entrée-abattoir d’un kg de panier de viande de bœuf vendu au détail n’est
pas égal au prix du kg de carcasse de vache modèle, principalement du fait :
Soit, par exemple, le coût entrée-abattoir par kg de panier au détail pour 2017 :
(3) = (1) / (2) : Prix moyen annuel par kg sortie 2e transformation : 4,95 €/kg désossé
(5) = [(1) – (4)] / (2) : Prix moyen annuel par kg sortie 2e transformation,
gain sur coproduits déduit : 4,80 €/kg désossé
(7) = (5) / (6) : Coût entrée-abattoir par kg de panier au détail : 4,96 €/kg viande au
détail
4
On a théoriquement le choix entre deux unités :
le kg de carcasse (ou équivalent carcasse), unité dans laquelle est exprimée habituellement le prix de la carcasse
entrée-abattoir,
le kg de viande, i.e. désossée (sauf os normalement présents dans certains morceaux vendus au détail), unité
proche de celle dans laquelle est exprimé le prix de la viande au détail. Le rendement moyen de la carcasse en
viande est d’environ 70 %.
137
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les volumes d’achats de viande bovine hachée présentent une dynamique plus soutenue que
celle de l’ensemble des autres morceaux. Cette dynamique particulière des viandes hachées
en a fait un débouché à part entière, au-delà de leur fonction, toujours essentielle, de gestion
de l’équilibre-matière5 pour les abatteurs-découpeurs ( Où va le bœuf ? , Institut de l’élevage,
2019).
L’étude de la saisonnalité du poids des achats de viande hachée réfrigérée (VHR) et surgelée
(VHS) a montré (cf. rapport 2016 de l’Observatoire) que le coefficient saisonnier maximum
intervient en septembre pour les deux types de viande hachée (réfrigérée et surgelée), tandis
qu’il est plus tardif pour les autres morceaux. En outre, l’ampleur de l’effet saisonnier est
moindre pour les viandes hachées que pour l’ensemble des autres morceaux. Les viandes
hachées se caractérisent ainsi par une consommation relativement moins dépendante de la
saison que les autres viandes bovines, ce qui participe à leur fonction d’équilibre-matière pour
la valorisation de la carcasse.
2.2.2. Viande hachée réfrigérée ou viande hachée surgelée : deux produits très
différents
VHR et VHS sont deux produits très différents, à plusieurs points de vue. Ainsi, en GMS, la VHR
est vendue au rayon boucherie tandis que la VHS relève de celui des produits surgelés,
davantage caractérisés, en termes de gestion de rayon et de logique ou de déterminants
d’achat, par leur caractère de produits-services que par leur appartenance à une filière. À
chacun des deux types de viande hachée correspondent des ressources en matière première
qui lui sont spécifiques et qui sont transformées par des procédés propres : un steak haché
surgelé n’est pas un steak haché frais qui a été surgelé.
Ainsi, la VHS est fabriquée à partir de viandes réfrigérées associées à des viandes surgelées
stockées de façon à en réguler la disponibilité tout au long de l’année, et pouvant être issues
des carcasses non adaptées à une valorisation satisfaisante sur le marché du piécé.
On retrouve la fonction d’équilibre-matière, ici gérée sur une période longue via la surgélation.
Le marché de la VHS (environ 200 000 tonnes) est aujourd’hui très concurrentiel et de plus en
plus ouvert aux importations. Il s’agit d’un produit d’appel en GMS, qui constitue aussi la ration
protéique de base en RHD, et pour lequel la notion de prix est donc très importante. En GMS,
la VHS se décline en plusieurs articles : le steak haché à 15 % de matière grasse (le plus vendu),
les steaks à 20 % de MG, les préparations à base de viande (mélange moins onéreux de
protéines d’origine animale et végétale). Toutes les pièces d’une carcasse n’ayant pas le même
taux de MG, cette segmentation impose à l’industriel des contraintes quant à la valorisation
des pièces en VHR pour parvenir au taux de MG recherché par le client. Les marques de
distributeur pèsent environ 65 % de ce segment. La VHS en GMS n’est pas exclusivement de
fabrication française, contrairement à la VHR.
5
Équilibre-matière : nature et proportion des différents articles issus du désassemblage d’une carcasse visant la
meilleure valorisation possible par la demande à un moment donné, ceci sous contrainte des caractéristiques
différentes des pièces et des qualités et conformations différentes des carcasses.
138
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
La VHR est néanmoins de plus en plus segmentée. La race bovine, notamment de type
viande (par exemple : charolais ou limousin) est mise en avant par des fabricants pour
certaines de leurs VHR. Cependant la demande pour ce segment, assortie d’un prix d’achat en
rapport avec la ressource, est encore faible pour assurer à grande échelle une valorisation
différenciée de ce type d’animaux. La segmentation s’opère donc encore essentiellement sur
des critères techniques ou technologiques intervenant dans les qualités organoleptiques, tels
que le taux de MG, la consistance, la granulométrie. S’y ajoutent le conditionnement, la forme
(vrac ou en steak rond ou ovale…), les marques (nationales, de distributeur), et parfois, outre le
critère racial déjà évoqué, d’autres attributs spécifiques : préparation pour hamburgers, pour
steaks tartares... Ces segmentations ont pour objectif de répondre à la demande des
consommateurs, tout en valorisant au mieux les carcasses.
Le prix au détail de la viande hachée réfrigérée à 15 % de MG est suivi au travers des volumes
et valeurs renseignées par Kantar Worldpanel pour le circuit des hyper et supermarchés. Cet
article représente 36 % des quantités de viande hachée de bœuf réfrigérée en GMS. Par ailleurs,
l’information sur le taux de matière grasse de la VHS n’est pas indiquée par Kantar Worldpanel ;
l’hypothèse retenue pour pallier ce manque est que 20 % des quantités de VHS est à 20 % de
MG et 80 % de ces quantités sont à 15 % de MG (dires d’experts).
Les prix moyens en sortie de 2e transformation de la viande de bœuf hachée utilisés dans le
modèle sont fournis à l’Observatoire par les entreprises d’abattage-découpe. Par ailleurs,
l’Observatoire dispose également de séries de l’Insee afin de suivre les prix de cette viande
hachée réfrigérée à 15 % de MG (prix moyens de vente aux GMS, franco de port et après rabais,
ristournes et remises, des viandes hachées réfrigérées à 15 % de MG).
Le prix théorique de ces morceaux destinés à être transformés en viande hachée réfrigérée à
15 % de MG est calculé sous hypothèse d’homogénéité des taux de marge de 2e transformation
de chaque pièce et de l’ensemble de la carcasse (cf. Mainsant, 2002). Autrement dit, on
considère que la valeur théorique de la viande hachée entrée-abattoir et celle à la sortie de la
2e transformation sont dans le même rapport que celui entre la valeur de l’ensemble de la
carcasse entrée-abattoir (connue par les cotations) et celle de l’ensemble des pièces issues de
la 2e transformation (connue via l’enquête susmentionnée). Ce prix est utilisé afin d’estimer le
coût de la matière première nécessaire par kg de viande hachée présente au détail, en
anticipant les pertes et les rendements tout au long de la chaîne.
Le suivi de ce produit par l’Observatoire est pour l’instant approximatif, car on ne dispose pas
de données de prix sortie industrie pour GMS d’articles issus de l’abattage-découpe de veaux
de boucherie, ni d’un modèle représentatif de la valorisation des carcasses. Au stade de la
vente au détail en GMS, Kantar Worldpanel fournit les quantités achetées et les dépenses
mensualisées (et donc les prix moyens pondérés) des morceaux de viande de veaux du rayon
boucherie (i.e., produits non élaborés) sous la nomenclature suivante :
à griller, rôtir ou poêler : escalope, côtes, rôti, autres à griller..., non précisés ;
à braiser ou bouillir : jarret, blanquette, sauté, autres à bouillir ou braiser non précisés ;
viande hachée de veau : essentiellement à 15 % de MG (quantités relativement faibles :
environ 4 % des volumes annuels d’achat de viande de boucherie de veau) ;
139
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
On a considéré, au vu des sources disponibles, que les proportions des quantités achetées de
ces morceaux (en moyenne annuelle comme en données saisonnières) restaient suffisamment
proches des proportions anatomiques moyennes des pièces d’origine dans la carcasse pour
considérer que la carcasse entière pouvait être prise, sans correction particulière, comme
matière première au stade entrée-abattoir du panier effectif de viande de veau de boucherie
en GMS.
Faute de données de valeurs sortie industrie, on estime un indicateur de marge brute agrégée
industrie + distribution par simple différence entre le prix au détail hors taxe du panier de
morceaux de viande de veau, exprimé en € par kg équivalent carcasse, et la valeur du kg de
carcasse entrée-abattoir des veaux de boucherie (utilisation du prix moyen pondéré entrée-
abattoir6 calculé par FranceAgriMer).
Afin de garder la saisonnalité des quantités achetées tout en évacuant une éventuelle tendance
à la modification des proportions des différents morceaux dans le panier acheté, les
proportions des différents morceaux sont celles de 2023. Ces proportions sont utilisées pour
pondérer les prix moyens mensuels et annuels des morceaux de veau. Ceci permet de suivre
les évolutions d’un prix pur du panier, sans interférences des variations de consistance du
panier, autres que celles déterminées par la saisonnalité.
Pour rappel, la décomposition permet d’analyser la formation du prix au détail via un indicateur
de coût de la matière première et des indicateurs de marges brutes au stade transformation et
distribution. Par ailleurs, l’approche par les comptes permet de distinguer les charges et les
produits imputés à un secteur afin d’approcher une marge nette. Ces analyses des comptes
concernent le maillon agricole et les entreprises en aval (industrie et distribution).
6
Le prix moyen pondéré entrée-abattoir est une moyenne pondérée sur les tonnages des prix moyens pondérés des
veaux non élevés au pis et des veaux élevés au pis. Ces prix sont en euros/kg carcasse, hors taxe, frais de transport
inclus.
140
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
3.1. Prix et indicateurs de marges brutes en filière viande bovine : panier saisonnier de
viande de C bœuf D
En 2023, la filière viande bovine a été marquée par une demande en retrait dans un contexte
inflationniste. La poursuite de la décapitalisation a maintenu en moyenne les cotations gros
bovins au-dessus de leur niveau de 2022.
Pour rappel, au second semestre 2021, à la suite de la crise Covid-19, la reprise des activités
économiques, dont celle de la restauration, avait stimulé la demande en viande bovine. Ce
besoin face au manque d’offre, s’est traduit par une hausse des cotations.
Ce déséquilibre demande-offre s’est poursuivi en 2022, avec d’un côté une demande portée
par une restauration sans restriction sanitaire, et de l’autre côté des disponibilités limitées
causées par un cheptel en baisse.
En 2023, l’inflation qui persiste depuis 2021, a pesé sur les achats des ménages, et la demande
nationale ainsi qu’européenne a fléchi, surtout pour les vaches de réformes laitières.
Les cotations des vaches laitières (O et P) sont restées au-dessus de leur niveau de 2022 sur le
premier semestre 2023, mais se sont particulièrement repliées au cours du second semestre.
Le manque d’offre important de vaches allaitantes a soutenu les cours tout au long de l’année
autour des niveaux de 2022, sans décrochage important.
C’est pourquoi le prix moyen annuel de la carcasse de la vache modèle a augmenté de
0,15 €/kg, par rapport au record déjà atteint en 2022 (Graphique 43).
Graphique 43
5,5
€/ kg de carcasse
4,89 5,04
5,0
4,5
4,0
3,5 3,68
3,36 3,32
3,21 3,37
3,0 3,29
2,5
2,0
janv.-16
mai-16
sept.-16
janv.-17
mai-17
sept.-17
janv.-18
mai-18
sept.-18
janv.-19
mai-19
sept.-19
janv.-20
mai-20
sept.-20
janv.-22
mai-22
sept.-22
janv.-23
mai-23
sept.-23
janv.-21
mai-21
sept.-21
141
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La hausse des prix des matières premières et de l’énergie initiée à l’automne 2021 et accélérée
après février 2022 s’est traduite par une augmentation des charges à la production dans la
filière bovine. En 2022, cet accroissement des coûts s’est en partie répercuté sur le prix au
consommateur via la progression du prix des vaches. En 2023, l’inflation s’est poursuivie, et le
coût des intrants a continué à progresser.
Ainsi, malgré une détente en 2023 sur le marché des matières premières et de l’énergie, les
hausses des charges de production sur l’ensemble des maillons de la filière ont contribué à
l’inflation des prix de la viande bovine en 2023 (Graphique 44).
Hausse des prix au détail :
Tous les morceaux suivis, ont vu leur prix au détail sensiblement augmenter depuis 2022
(Graphique 44). Avec une hausse plus forte pour le steak haché, moins cher et dont la
consommation est moins sensible au prix.
Les quantités d’achats de viande bovine en GMS ont décroché en 2023 (Graphique 45).
Après une année 2022 durant laquelle la consommation, calculée par bilan, a été résiliente
grâce à la restauration, en 2023, celle-ci a fléchi, notamment sous pression inflationniste depuis
2021, et a donc suivi la tendance baissière observée en GMS, surtout au deuxième semestre
2023 (Graphique 46).
Graphique 44
Tendance désaisonnée des indices des prix au détail en GMS de quelques morceaux de viande de bœuf
199 Haché
réfrigéré 5%
186
MG
Haché
173
réfrigéré 15%
MG
160
Haché surgelé
base 100 en 2011
(100% muscle)
147
Bourguignon
134
121
Entrecôte
108
95 Filet
juin-21
déc.-21
juin-16
déc.-16
juin-17
déc.-17
juin-18
déc.-18
juin-19
déc.-19
juin-20
déc.-20
juin-22
déc.-22
juin-23
Ces données sont issues des moyennes mobiles des prix au détail et sont calculées sur 12 mois glissants, de juillet de l’année N à juillet de
l’année N+1. Elles s’arrêtent donc ici en juin 2022.
142
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 45
100,0 100,7
98,5 97,6 96,9
100 95,7
19,1 20,3
18,9 19,3 19,8 88,1
19,0 86,0
18,2
80 17,0
14,4 14,0 16,0
13,3 13,2 14,8
13,9 14,0
60 66,5 65,5 64,9 63,5 64,4
62,3
56,0 54,9
40
20
0
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Hors haché Haché surgelé
Haché frais ou réfrigéré Viande bovine pur boeuf
Graphique 46
105
100 en 2016
100,4 100,7
99,3
100 98,5
97,0
96,4 96,9
98,5
97,6
95 96,3
93,4
95,7
90
88,1
85
86,0
80
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Consommation indigène brute de viande bovine
143
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Un élément marquant de 2023 est la reconstitution des marges brutes des maillons de l’aval,
après deux années de contraction, qui avaient contribué à atténuer la transmission de la hausse
du coût de la matière première au consommateur.
Cette progression observée en 2023 reflète la limite d’absorption du choc inflationniste par les
acteurs de l’aval, qui sont également touchés par une hausse significative des autres postes de
leur coût de production, depuis la fin de l’année 2021.
En 2023, la marge brute des GMS dépasse celle des sept dernières années.
3.2. Prix et indicateurs de marges brutes en filière viande bovine : viande hachée fraîche
réfrigérée
144
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 47
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du panier saisonnier de viande de bœuf
€ / kg équivalent viande
15 14,44
Point d’attention :
14 13,33 0,75
Pour la viande bovine, l’Observatoire
13 0,69
11,62 11,79 décompose la marge brute transformation
12 11,10 11,37 entre 1re et 2e transformation d’une part,
10,95 11,01 3,82
0,61 0,61 3e transformation d’autre part.
11 0,58 0,59 3,28
0,57 0,57
10
3,42 3,28 0,97 Lecture :
9
3,29 3,24 3,37 0,97
3,32
8 0,82 1,22 Par rapport à 2022, en 2023 :
0,99 0,98
7 0,99
1,00 1,00 1,00
6 1,18 + 8 % prix au détail
0,91 1,12 1,28 1,32
1,09 + 17 % marge brute GMS
5
e
4 Stabilité marge brute industrie 3 transformation
7,57 7,68 re e
3 5,73 + 49 % marge brute industrie 1 /2 transformation
4,97 5,24 5,16 5,14 5,28
2 Stabilité du coût de la matière première
1
Compression des marges brutes en aval
0
dès 2021 pour la 1re transformation et la
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
GMS ;
TVA Nouvelle compression aval en 2022, mais
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS uniquement pour la 1re transformation ;
Indicateur de marge brute de l'industrie d'abattage-découpe 3e transformation Reconstitution des marges brutes en aval
Indicateur de marge brute de l'industrie d'abattage-découpe 1e et 2e transformation en 2023 pour la 1re transformation et la
Indicateur de coût de la matière première entrée abattoir (*) GMS, à des niveaux supérieurs au reste de
Prix au détail en GMS la période 2016-2022.
145
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 48
Composition en pourcentage du prix moyen HTVA annuel au détail en GMS du panier saisonnier
% du prix au détail HTVA
100%
Point d’attention :
90%
29,4% 25,9% 27,9% Pour la viande bovine, l’Observatoire
32,0% 31,5% 30,8% 31,3% 31,1%
80% décompose la marge brute transformation
entre 1re et 2e transformation d’une part,
70% 3e transformation d’autre part.
14,2%
16,0%
60% 18,3% 20,1% 19,3% Lecture :
20,2% 21,1% 20,9%
Avant 2022, la part de la matière première
50%
se situait généralement à 50 %. Depuis
2022, elle est entre 55 et 60 % ;
40%
Avant 2022, la part de l'industrie était
d'environ 20 %. Ce secteur semble être le
30% 59,9%
56,1% premier à absorber les hausses de coûts
47,9% 50,2% 49,1% 47,6% 48,0% 51,3%
intervenant en amont de la filière ;
20%
La part de la GMS compte pour 30 %, et
semble également atténuer le choc de la
10%
hausse de prix sur le consommateur final.
0%
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute transformation
Indicateur de coût de la matière première entrée abattoir (*)
146
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 49
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS de la viande de bœuf hachée réfrigérée à 15 % de MG
Point d’attention :
13,94
14
€ / kg équivalent viande
147
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 50
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail en GMS de la viande de bœuf hachée réfrigérée à 15 % de MG
100%
% du prix au détail HTVA
Point d’attention :
90%
23,7% 26,9%
29,0% 29,3% 27,7% 30,0% 28,2% 27,6% Pour calculer le coût de la matière
80% première, la valorisation des pièces
vendues en morceaux non hachés est
70% déduite du prix moyen d’une carcasse de
22,0% vache.
60%
21,8%
29,6% 29,3% 27,6%
30,0% 28,3% 29,3% Lecture :
50%
La part de la matière première a progressé
40%
en 2021 et surtout en 2022 ;
Elle diminue en 2023 mais reste supérieure
30% aux niveaux de 2016 à 2021.
54,3% 51,2%
42,4% 42,6% 42,5% 44,8%
20% 41,1% 40,7%
10%
0%
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
148
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
3.3. Prix et indicateurs de marges brutes en filière viande bovine : viande de veau de
boucherie
Les achats de viande de veau en rayon boucherie des GMS ont un caractère saisonnier
représenté sur le Graphique 51.
Graphique 51
Proportions des quantités de morceaux de veau achetées par mois dans la quantité annuelle tous
morceaux en GMS
janv.-22
juil.-22
janv.-23
juil.-23
janv.-21
juil.-21
janv.-16
juil.-16
janv.-17
juil.-17
janv.-18
juil.-18
janv.-19
juil.-19
janv.-20
juil.-20
janv.-22
juil.-22
janv.-23
juil.-23
janv.-21
juil.-21
Morceaux à bouillir, à braiser Foie et autres abats
6% 2,0%
5%
1,5%
4%
3% 1,0%
2%
0,5%
1%
0% 0,0%
janv.-16
juil.-16
janv.-17
juil.-17
janv.-18
juil.-18
janv.-19
juil.-19
janv.-20
juil.-20
janv.-22
juil.-22
janv.-23
juil.-23
janv.-21
juil.-21
janv.-16
janv.-17
janv.-18
janv.-19
janv.-21
juil.-16
juil.-17
juil.-18
juil.-19
janv.-20
juil.-20
janv.-22
juil.-22
janv.-23
juil.-23
juil.-21
La quantité de viande de veau achetée tous morceaux confondus présente généralement une
phase haute de septembre à avril, avec des pics en octobre, décembre et février, et un creux
estival (minimum atteint en juillet ou en août). En 2023, la consommation à domicile de viande
de veau a baissé de 7,8 % en volume.
149
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Afin de suivre des évolutions de prix moyens purs , hors effet des changements de
composition du panier d’achat, la composition du panier de morceaux est fixée chaque mois
aux niveaux observés la dernière année (au demeurant, sur la période étudiée, la composition
du panier évolue peu d’une année sur l’autre).
En fin d’année 2021, comme ce fut le cas pour la filière viande rouge bovine, la demande en
veau de boucherie était en reprise. Du côté de l’offre, la décapitalisation a réduit les
disponibilités. L’offre modeste a mené à une progression des cours des veaux gras.
En 2023, accentuée par la fermeture d'ateliers d'intégration, la production a encore fait l’objet
de disponibilités limitées. Ainsi, malgré une baisse continue de la consommation à long terme,
les cours se sont maintenus au-dessus de leur niveau de 2022.
La réduction de la marge brute industrie/GMS en 2021 et 2022 avait permis de limiter la
transmission de la hausse du coût de la matière première au consommateur. En 2023, l’aval
reconstitue ses marges et le prix au détail continue d’augmenter.
Graphique 52
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
150
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 53
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS de la viande de veau dont abats
17,0 16,85
16,00 Point d’attention :
0,88
€ / kg viande
16,0 15,05
14,49 14,64 14,66 14,57 14,79 14,77 0,83
15,0 14,46 14,46 Faute de source de prix de vente
0,77 0,77 0,78 industriel, la marge brute aval est
14,0 0,76 0,75 0,76 0,76 0,76 0,75
agrégée pour l’abattage-découpe et la
13,0 5,78
5,51 GMS.
12,0
4,49 4,52 5,17 5,33 5,77
11,0 5,38 5,23 5,99 5,97
Lecture :
10,0
9,0 Par rapport à 2022, en 2023 :
8,0
7,0 + 5 % prix au détail GMS
+ 5 % marge brute agrégée aval
6,0
+ 6 % coût d’achat de la matière première
5,0 9,66 10,19
9,24 9,19 8,70
4,0 8,56 8,43 8,48 8,03 8,03 8,50
Progression du coût de la matière
3,0 première, amortie par diminution de la
2,0 marge brute transformation en 2021 ;
1,0 Même tendance en 2022, avec une
0,0 progression encore plus forte du coût
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 de la matière première ;
Reconstitution partielle des marges
TVA brutes aval en 2023, au niveau de 2021.
Indicateur de marge brute agrégée de l'industrie et de la distribution en GMS
Indicateur de coût entrée abattoir (*)
Prix de la carcasse reconstituée au détail en GMS
151
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 54
100%
% du prix au détail HTVA
Point d’attentio
90%
Faute d
32,7% 33,0% industri
80% 37,3% 38,4% 39,0% 38,1% 36,3% 36,2%
42,7% 42,7% 40,4% agrégée
GMS.
70%
Lecture :
60%
La par
50%
l’indust
dévelop
2020 ;
40%
À partir
67,3% 67,0% matière
30% 62,7% 61,6% 61,0% 61,9% 63,7% 63,8%
57,3% 57,3% 59,6% stabilise
2014.
20%
10%
0%
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
152
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
En 2022, le produit viande bovine de l’échantillon augmente de 29 % par rapport à 2021, pour
la deuxième année consécutive. Les autres produits ont également augmenté de 12 % ainsi que
les subventions (+ 4 %). Les charges courantes ont augmenté de 15 %. Au final, le ratio du
résultat courant avant impôt rapporté aux produits courants7 augmente (+ 28 %).
Les résultats 2023 sont simulés. L’IPPAP bovins de boucherie 2023 (Insee) est appliqué au
produit viande bovine 2022 pour calculer la valeur de ce produit en 2023. L’IPAMPA bovins
viande 2023 (source Idèle) est utilisé pour simuler le prix de l’aliment du bétail d’une part et
des charges externes et autres approvisionnements d’autre part. Une simulation de l’évolution
des aides de la PAC 2023 suite à sa réforme et des aides conjoncturelles issues des élevages
bovins viande (toute typologie confondue) du réseau Inosys (Idèle) a été appliquée aux
subventions d’exploitation. Cette méthode ne tient donc pas compte de l’adaptation des
exploitations. Les autres charges et produits sont maintenus au niveau de 2022. En 2023, le
produit viande bovine est en hausse (+ 4 %) pour la troisième année consécutive. Quant à elles,
les subventions d’exploitation diminuent de 4 %. Le coût de l’aliment reste stable (+ 1 %) et les
charges externes et autres approvisionnements diminuent de 4 %. Ainsi, le résultat courant
avant impôt augmente de 9 %.
7
L’ensemble des produits courants comprend les produits d'exploitation (y.c. subventions d’exploitation) et les
produits financiers courants, mais ne comprend pas les produits exceptionnels.
153
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 55
14%
14%
15%
17%
18%
18%
18%
18%
19%
19%
20%
21%
21%
22%
90%
31%
32%
32%
33%
33%
34%
35%
36%
36%
36%
38%
38%
39%
40%
12%
12%
11%
80%
12%
11%
11%
11%
13%
11%
11%
10%
11%
11%
11%
70%
15%
13%
15%
16%
13%
16%
60%
12%
14%
12%
10%
16%
13%
13%
40%
40%
11%
40%
36%
37%
38%
37%
39%
37%
39%
37%
38%
37%
37%
50%
40%
30%
54%
54%
53%
53%
52%
52%
18%
51%
51%
51%
51%
18%
18%
49%
19%
49%
17%
49%
18%
17%
17%
48%
16%
18%
17%
15%
16%
16%
20%
17%
10%
16%
16%
16%
16%
16%
16%
16%
15%
15%
15%
15%
14%
14%
0%
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Subventions d'exploitation
Autres produits
Viande bovine
Résultat courant avant impôt
Aliments du bétail achetés
Charges externes et autres approvisionnements
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances et frais de personnel salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idèle pour simulation 2023
Le résultat courant sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des autres non-
salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne sont pas
inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 55 (cf. point 2.3. Chapitre 1.
Méthode générale).
154
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 56
Montant moyen des produits courants par exploitation spécialisée en production de viande bovine
195
1 000 € par exploitation
175 165
164
155 133
137 134 133 134 140
122
135
128 129 131 127
111
115
95
75
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idèle pour simulation 2023
Graphique 57
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations d’élevage bovin viande spécialisées
50
1 000 € par UTANS (1)
40
30
40,5
40,0
39,8
40,1
39,0
37,7
37,2
37,0
36,5
20
35,0
34,9
33,3
33,0
32,9
28,2
26,0
22,2
20,9
20,6
19,8
18,4
18,2
18,1
16,9
10
15,2
15,2
15,0
14,0
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idèle pour simulation 2023
155
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
En 2022, le produit viande de veaux reste quasiment stable (+ 1 %), après deux années de
hausses successives. Les autres produits augmentent (+ 37 %) alors que les subventions restent
stables (+ 1%). Les charges courantes restent globalement stables (-0,4 %). Ainsi, le ratio du
résultat courant avant impôt rapporté aux produits courants8 augmente (+ 61 %).
Les résultats 2023 sont simulés. L’IPPAP veaux de boucherie 2023 (Insee) est appliqué au
produit viande de veaux 2022 pour calculer la valeur de ce produit en 2023. L’IPAMPA bovins
viande 2023 (source Idèle) est utilisé pour simuler le prix de l’aliment du bétail d’une part et
des charges externes et autres approvisionnements d’autre part. Cette méthode ne tient donc
pas compte de l’adaptation des exploitations. Une simulation de l’évolution des aides de la
PAC 2023 suite à sa réforme et des aides conjoncturelles issues des élevages bovins viande
(système Naisseurs-engraisseurs de veaux sous la mère) du réseau Inosys (Idele) a été appliquée
aux subventions d’exploitation. Les autres charges et produits sont maintenus au niveau de
2022. En 2023, le produit viande de veaux est en hausse (+ 5 %) pour la quatrième année
consécutive. Quant à elles, les subventions d’exploitation diminuent (- 9 %). Le coût de l’aliment
reste stable (+ 1 %) alors que les charges externes et autres approvisionnements diminuent de
3 %. Ainsi, en 2023, le résultat courant avant impôt diminue (- 3 %).
8
L’ensemble des produits courants comprend les produits d'exploitation (y.c. subventions d’exploitation) et les
produits financiers courants mais ne comprennent pas les produits exceptionnels.
156
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 58
14% 10%
14%
16%
16%
18%
19%
21%
21%
23%
23%
90%
25%
32%
32%
33%
35%
36%
36%
36%
39%
39%
40%
42%
15%
80%
14%
17%
15%
14%
13%
13%
15%
14%
12%
70%
60%
23%
40%
25%
21%
22%
29%
22%
38%
36%
20%
34%
23%
29%
36%
23%
36%
35%
34%
50%
32%
23%
34%
34%
40%
30%
22%
20%
20%
45%
21%
44%
20%
19%
19%
43%
19%
18%
41%
41%
41%
17%
16%
38%
38%
38%
20%
35%
35%
10%
14%
13%
13%
12%
12%
12%
12%
12%
12%
12%
12%
0%
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Subventions d'exploitation
Autres produits
Veau
Résultat courant avant impôt
Aliments du bétail achetés
Charges externes et autres approvisionnements
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances et frais de personnel salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idele pour simulation 2023
Le résultat courant sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des autres non-
salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne sont pas
inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 55 (cf. point 2.4. Chapitre 1.
Méthode générale).
157
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 59
Montant moyen des produits courants par exploitation spécialisée en production de viande de veaux
1 000 € par exploitation
155
135 130
127
119
106 111 114
115 103
102 106
99 101
95
75
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idele pour simulation 2023
Graphique 60
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations d’élevage veaux de boucherie (hors contrat d’intégration)
50
1 000 € par UTANS (1)
40
30
38,2
38,0
20
34,7
34,5
34,1
32,4
32,4
31,1
28,0
27,5
26,5
24,6
23,8
22,5
18,2
10
16,4
16,0
15,3
14,0
13,1
12,6
8,6
0
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idele pour simulation 2023
158
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
4.3. Solde disponible et coût de production dans les élevages bovin viande, par système
4.3.1. Solde disponible dans les élevages bovin viande, par système
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production élaborés par les instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération possible des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail
spécifique à cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux le fait de présenter des résultats sans charges supplétives9, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
Cette estimation, pour la campagne 2023, exprimée en euros pour 100 kg de viande, est
réalisée par l’Observatoire à partir d’informations techniques et comptables recueillies par les
Chambres d’Agriculture dans le cadre du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage fournies par
l’Institut de l’élevage (Idele). Ces exploitations font l’objet d’un suivi annuel de leur
fonctionnement et de leurs résultats techniques, économiques et environnementaux. Leurs
résultats économiques suivent les mêmes tendances d’évolution que l’ensemble des
exploitations de leur secteur, même si pour des raisons de dimension et d’efficacité, ces
résultats sont généralement supérieurs à la moyenne.
Par rapport aux données Rica, ces résultats ne prennent pas en compte les produits autres que
bovins de l’exploitation. Ils sont centrés sur l’atelier bovin.
Sur la période observée, dans le système Naisseurs , on constate une forte hausse des
charges en 2022 (+ 11 %) du fait de la forte sécheresse qui a impacté les prix des aliments. En
parallèle, les produits augmentent également en 2022, du fait de la hausse de prix de vente des
bovins (+ 22 %). Ainsi, en 2022, le solde disponible augmente (+ 30 %)
En 2023, pour les Naisseurs , l’ensemble des charges continue d’augmenter (+ 15 € pour 100
kg vif ; soit + 4 %) sous l’effet des hausses du prix des engrais (+ 16 %) et des frais de vétérinaire
(+ 7 %). Cette hausse reste cependant modérée du fait de la baisse du prix du carburant et de
9
Les charges dites supplétives ou forfaitaires sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
159
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Le produit viande bovine augmente de 17 € pour 100 kg vif (+ 3 %) pour les Naisseurs , sous
l’effet des cours des broutards (+ 8 % pour le prix de vente de la viande), malgré une diminution
des aides en 2023 (- 5 %), du fait majoritairement de la diminution des aides couplées (- 19 %
par rapport à 2022) et de l’arrêt des aides conjoncturelles versées en 2022. Ainsi, le solde
disponible augmente légèrement en 2023 (+ 1 %) pour atteindre 105 € pour 100 kg vif, soit son
niveau le plus élevé sur la période observée.
Graphique 61
500
105
103 152
400 160
79 72 80
81 75 36
34
150 154 33 162 153 155 6
31 33 32 6 41
300 31 39
37 39
36 37 36
3 6 5 8 6
158 162
200 142
132 137 133 141
333
308
249 250 251 245 253
100 45 49 53
41 42 44 44
46 49 54 45 42 53 53
27 26 28 31 29 27 32
0
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
(*) estimation
160
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
En 2023, pour les Naisseurs-engraisseurs de jeunes bovins , l’ensemble des charges continue
d’augmenter (+ 14 € pour 100 kg vif ; soit + 4 %) sous l’effet notamment des hausses du prix des
engrais (+ 15 %) et des frais de vétérinaire (+ 8 %). Cette hausse reste cependant modérée du
fait de la baisse du prix du carburant.
Solde disponible dans les élevages naisseurs-engraisseurs de jeunes bovins de 2017 à 2023*
450
€ pour 100 kg vif
400
94 85
350 91 89
65 5
92 5 25
300 64 59 47 58 24 7
83 87 89 83 25 7 31
22 21 20 7 5 29
250 21 9 6 6 28
8 5 4 29 6
29 3 28
29
200 129
126
119
105 111 105 330
150 98 310
265
238 239 232 240 46
100 43
33 34 35 39 46
54 54
50 48 46 49 45 47
25 27 27 27 25 31 35
0
charges
charges
charges
charges
charges
charges
charges
produits
produits
produits
produits
produits
produits
produits
(*) estimation
161
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
4.3.2. Coût de production dans les élevages bovin viande, par système
La finalité de ces indicateurs de coûts de production est différente, ayant vocation à servir de
référence pour la contractualisation au sein des filières. Aussi, ces indicateurs de coûts de
production adoptent des conventions de calcul et méthodes propres à chaque filière et qui ne
peuvent être comparées entre elles. Ces calculs intègrent notamment des charges supplétives
qui ne sont pas issues de la comptabilité des exploitations mais sont des conventions validées
interprofessionnellement et destinées à intégrer, dans l’ensemble des coûts qui doivent être
rémunérés par les produits de l’exploitation, en plus de ces charges mesurées comptablement,
un certain niveau de rémunération des facteurs de production apportés par les agriculteurs, à
commencer par le travail. À titre d’illustration de ces différences dans les conventions retenues
par filières : le travail des exploitants est rémunéré à hauteur de 2 SMIC en élevage de ruminants
contre 1,3 SMIC en grandes cultures.
Cette estimation, pour la campagne 2023, exprimée en euros pour 100 kg vif de viande, est
réalisée par l’Institut de l’élevage à partir d’informations techniques et comptables recueillies
par les Chambres d’Agriculture dans le cadre du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage fournies
par l’Institut de l’élevage (Idele).
Cette approche en coût de production, contrairement à l’approche comptable du Rica, prend
en compte une rémunération forfaitaire des facteurs de production fournis par l’exploitant :
10
Cf. tableau sur le site de l’OFPM : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/indicateurs-de-couts-de-
production-agricole
162
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 63
600
561
€ pour 100 kg vif
524 142
500 484 491
463 463 471
452 474
135
410 418 406 415
400 402
126 127
119 119 121 36
34
31
33
33 32 39 308 41 333
300 31
37 39
36 37 36
249 250 251 245 253
158 162
200 142
132 137 133 141
100 45 44 49 53
41 42 44
46 49 54 45 42 53 53
27 26 28 31 29 27 32
0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Naisseurs
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) Charges supplétives : capital et foncier
Prix de vente des bovins + produits joints + aides Total coût de production
(*) estimation
163
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 64
Coût de production dans les élevages naisseurs-engraisseurs de jeunes bovins de 2017 à 2023*
450 429
€ pour 100 kg vif
404 421
400 384 401
80
353 362 349
344 363 76
350
329 329 81 330
326 325 310 25
300 75 78 73 24
75 25 31
22 21 20 265 29
250 21 240 28
238 239 29 232 28
29 29
200 129
126
119
105 111 105
150 98
43 46
100 46
33 34 35 39
54 54
50 48 46 49 45 47
25 27 27 27 25 31 35
0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) Charges supplétives : capital et foncier
(*) estimation
164
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
En 2023, les charges totales prévisionnelles augmentent (+ 5%), sous l’impact de la hausse du
prix des engrais (+ 16 %). Le prix des veaux sous la mère est également en hausse (+ 6 %) grâce à
la diminution de l’offre de veaux légers sous la mère qui a contribué à faire évoluer les prix à la
hausse en 2023. En parallèle, les aides diminuent de 9 % du fait de la réforme de la PAC (fin des
aides couplées animales) et des aides conjoncturelles. L’ensemble des produits augmente
légèrement par rapport à 2022 (+ 1 %). Au final, le solde disponible diminue de 10 % à 118 € pour
100 kg vif. C’est le niveau le plus bas observé depuis 2017.
Graphique 65
600
164 151 132 118
221 129 131 158
115 227 244 174
161 42 43 210 42
400 43 40 41 8
39 39 13 48 8 39
9 46 11 13 43 37
40 6
195 181 191 203
166 179 197
200 374 374 396
336 347 335 333
62 63 67 59 50 54
50
42 47 57 52 56 52 52
0 46 51 36 54 37 39 45
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
(*) estimation
165
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 66
800
€ pour 100 kg vif
710
700 683
642 657
622 611
593 609
600 592
585
550 557 562
500 506 241 172
224 192
193 163
188 43
42 43 42
400 40 41 396
39 374 48 374 39
39 46 347 37
336 43
40 335 333
300
195 191
181 179 197 203
166
200
62 63 67 54
50 59 50
100
42 47 52 56 52
57 52
46 51 36 54 37 39 45
0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
(*) estimation
166
Section 2 – Viande bovine / rapport au Parlement / 2024
FranceAgriMer réalise un suivi trimestriel avec l’aide des entreprises sur l’activité, les coûts, les
marges et les résultats d’abattage et de première transformation de la viande bovine. Cela
permet d’établir une répartition des charges et produits par observation unitaire, ici en € de
kg/carcasse.
Pour rappel, l’approche de décomposition des prix réalisée précédemment pour les produits de
grande consommation (panier de consommation, hachée réfrigérée à 15 % de MG) est à
destination de la GMS, alors que l’approche par enquête des comptes dans cette partie est
réalisée pour un seul secteur d’activité. Dans ce secteur de l’industrie de transformation de la
viande bovine, l’analyse porte sur les coûts et produits engendrés par l’activité d’abattage et de
découpe, quel que soit le débouché des produits vendus par l’industriel (GMS, export, RHD…) et
le type de produits vendus (coproduits, pièces de viande, demi-carcasses, steak haché...). Le
périmètre de ces deux analyses est donc distinct, ce qui explique la possibilité de constater des
tendances différentes entre les marges brutes calculées.
L’ensemble de l’analyse ci-dessous est présenté pour les trois premiers trimestres 2023 en
lecture comparée sur série longue.
Sur le cumul des trois premiers trimestres 2023 l’activité d’abattage en tonnes équivalent
carcasse des entreprises de l’échantillon est en forte baisse (- 5,7 %), comme les abattages
nationaux (- 4,6 %), pour la deuxième année consécutive.
Dans ce contexte de manque d’offre, on observe une hausse des cours des gros bovins sur
l’année 2023 (+ 6 %) mais de manière beaucoup plus faible qu’en 2022 (+ 31 %). Quant à lui, le
prix de vente augmente plus fortement (+ 45 centimes d’euros). Cela conduit à une
augmentation de la marge brute bovine de 7 cts/kg de carcasse traitée. En parallèle, on
constate que les autres charges augmentent de 18 centimes d’euros, ce qui ne permet pas de
maintenir les comptes à l’équilibre.
Ainsi, on observe pour la première fois, sur la période observée, un résultat courant avant
impôts négatif (- 7 centimes d’euros par kg/carcasse).
11
Agreste, Bilan conjoncturel 2022, P.39, Décembre 2022.
167
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 67
Coûts et résultat courant par €/kg de carcasse traitée dans l’abattage-découpe de viande bovine
€ / kg carcasse
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
-0,5
-1
Prix de vente produit bovin
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Graphique 68
0,6%0,7% 0,5% 0,7% 0,3% 0,8% 1,0% 0,8% 1,1% Résultat courant avant
100% 0,8%0,7% 0,6%
5% 5% 5% 5% 5% 5% 5,5% 0,6% impôt
12,8%
12,7%
90%
15,0%
15,3%
15,2%
14,9%
15,3%
99,3%
99,4%
99,2%
99,2%
99,2%
40%
70,7%
70,2%
70,0%
70,1%
69,2%
de découpe
30% Charges externes hors
prestataires d'abattage et
20% de découpe
Prix d'achat gros bovins
10%
-0,9%
0%
Autres produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
-10%
168
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
Production :
Le cheptel ovin français était de 6,6 millions de têtes en 2023, dont 3,4 millions de brebis
allaitantes et 1,4 millions de brebis laitières, ce qui place la France au quatrième rang européen.
Avec des variations interannuelles assez irrégulières, mais s’inscrivant dans une tendance
longue à la baisse, les abattages d’agneaux de boucherie ont diminué de 37 % en tonnage entre
2000 et 2023.
Importations :
Une spécificité de la filière ovine française, avec des implications contraignantes pour les
travaux de l’Observatoire, est le poids élevé des importations dans la consommation : en 2023,
la production de viande ovine des élevages français s’élève à environ 73 000 tec pour une
consommation intérieure de 149 000 tec. Ainsi, les importations de viande ovine, de 86 000 tec1
assurent 58 % de la consommation. Cet approvisionnement provient principalement du
Royaume-Uni et en second lieu de l’Irlande, puis de manière moindre, de Nouvelle-Zélande et
d’Espagne.
Consommation :
Une deuxième particularité de la filière est la part encore importante du commerce de détail
spécialisé : en 2023, 22 % des volumes d’achats en viande ovine non surgelée sont effectués en
boucherie contre 57 % en GMS hors @ EDMP B2 (Kantar Worldpanel).
La consommation de viande ovine ne représente que 5 % de celle de l’ensemble des viandes
fraîches (hors volailles et charcuterie) ; elle porte principalement sur la viande d’agneau (90 %),
non surgelée (le surgelé représente environ 2 % des ventes au détail en valeur comme en
volume). La saisonnalité de la consommation est très marquée : le total des achats de viande
ovine fraîche tous circuits confondus dans le mois de Pâques s’élève à plus de 5 500 tonnes en
2023, alors qu’il est entre 2 000 à 3 500 tonnes le reste du temps (cf. Graphique 70).
Plus de 30 % des achats sont consacrés au gigot frais (par opposition au gigot surgelé,
généralement importé). Les autres pièces à griller ou rôtir (côtelettes, épaules…) représentent
50 % des achats en frais La consommation approchée par bilan (production + importations –
exportations) s’inscrit dans une tendance à la baisse : elle a reculé de 46 % depuis 2000, passant
de 278 000 à 148 700 tec en 2023.
Par ailleurs, la restauration hors foyer représente 15 % de la consommation de viande ovine,
dont 63 % en restauration commerciale et 37 % en restauration collective (Institut de l’élevage,
@ Où va l’agneau ? B 2016).
1
Corrigées des réexportations liées au Brexit, donc résultat de l’opération suivante : importations françaises toutes
origines – estimation des réexportations liées au Brexit.
2
@ Enseignes à Dominante Marque Propre B, auparavant désigné par @ hard-discount B ou maxi discompteurs, qui
pèsent assez peu dans l’offre de viande ovine (environ 3 %).
169
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
PRODUCTION
Production indigène brute (a)
74 638 tec (1)
EXPORTATION
OVINS VIVANTS DE IMPORTATIONS
BOUCHERIE OVINS VIVANTS DE
5 212 tec (1) BOUCHERIE
3 533 tec (1)
ABATTAGE
Abattages contrôlés
72 930 tec (1)
IMPORTATIONS NETTES 3
VIANDE OVINE
EXPORTATIONS
85 949 tec (1)
NETTES 4
VIANDE OVINE UTILISATION
10 185 tec (1) Viande
Transformation
CONSOMMATION
Consommation indigène brute
(b)
148 697 tec (1)
Détaillants bouchers
GMS RHD Vente directe
spécialisés
57 % (2) 15 % (2) 2 % (2)
22 % (2)
(a) la production indigène brute d’animaux vivants du pays est obtenue par calcul à partir des abattages
augmentés des exportations et diminués des importations totales d’animaux vivants. Elle s’exprime en têtes
ou en tonnes équivalent carcasse. Elle diffère de la PIC (production indigène contrôlée) par un redressement
appliqué aux abattages contrôlés pour tenir compte de l’ensemble des animaux abattus y compris hors
abattoirs (autoconsommation, ventes directes...). Elle s’oppose à la @ production nette B de viande qui
correspond aux abattages et peut inclure des animaux non @ indigènes B importés vivants pour être abattus.
(b) consommation indigène brute (CIB) : la consommation indigène brute de viande est obtenue par calcul à
partir des abattages, augmentés des importations et diminués des exportations totales de viandes (yc.
produits à base de viandes, charcuteries, graisses). C’est une consommation apparente mesurée par bilan.
Source : (1) Agreste (SSP) ; données en ligne/conjoncture animaux de boucherie
(2) : Institut de l’élevage / GEB @ Où va l’agneau ? B, 2016
3
Résultat de l’opération : importations françaises toutes origines – estimation des réexportations liées au Brexit.
4
Résultat de l’opération : exportations françaises toutes destinations – estimation des réexportations liées au Brexit.
170
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
Compte-tenu :
du poids majeur des importations (Graphique 69), essentiellement sous forme de viandes
fraîches, réfrigérées ou congelées à l’état de carcasses ou de pièces, et marginalement
sous forme d’animaux vivants, notamment dans l’approvisionnement des GMS ;
de l’absence de données de prix sortie abattage-découpe des différents articles de viande
fraîche issus du traitement des animaux indigènes et importés ;
de la quasi absence d’achat de viande ovine surgelée en GMS relevé par Kantar
Worldpanel depuis 2016.
La représentation adoptée, très schématique, de la composition du prix au détail de la viande
ovine en GMS, en matière première et marges brutes est la suivante :
la ressource à l’amont du circuit est composite et comprend les produits de l’élevage
français (agneaux, principalement, et animaux de réforme), les animaux vifs importés
(pour une part relativement limitée) et les viandes importées (part importante). Pour
calculer la part importée de cette ressource à l’amont, on inclut les viandes importées
fraîches ou réfrigérées, et les viandes importées surgelées, bien que la viande ovine surgelée
soit quasi absente des relevés d’achat au détail en GMS par Kantar Worldpanel, et qu’on
suppose qu’il n’y ait pas de vente au détail en rayon boucherie de viandes décongelées.
On suppose, faute d’informations plus précises, que la structure composite de cette
ressource (domestique et importée) correspond à celle des ventes en GMS en viande
fraîche, ce qui permet de comparer le prix moyen des ventes en GMS avec le prix moyen
de la ressource ;
les animaux vifs, indigènes et importés, sont traités par l’industrie d’abattage-découpe ;
les produits qui en sont issus sont rejoints par les importations de viandes pour
l’approvisionnement des GMS. Faute de données de prix sortie abattage-découpe, on ne
peut pas estimer ici un indicateur de marge brute de ce maillon ;
on est donc amené à se limiter à suivre un indicateur de marge brute agrégée aval par
kg équivalent de viande ovine5, recouvrant les valeurs ajoutées à la matière première
(animaux indigènes et importés, importations de viande) par l’industrie, le commerce
en gros en viande et la distribution en GMS.
Le produit suivi au détail est un panier de morceaux de viande fraîche (côtelettes, gigots,
morceaux à braiser ou à bouillir…). Sa composition présente des variations saisonnières et des
tendances de long terme. Les variations saisonnières sont volontairement figées, quelle que
soit l’année, à celles observées la dernière année (Graphique 70) : le prix moyen du panier
varie donc uniquement sous l’effet des variations de prix de ses composants et sous l’effet des
variations saisonnières de sa composition du panier, mais pas sous l’effet des modifications de
cette saisonnalité.
5 Rappel : afin de tenir compte du rendement en viande de la carcasse, les valeurs de tous les produits aux différents
stades de la filière doivent être exprimées dans la même unité, soit le kg de carcasse (option retenue ici), soit le kg de
viande telle que vendue au détail. Le rendement de carcasse ovine en viande est estimé en moyenne à 80 %. Le passage
des valeurs par kg équivalent carcasse aux valeurs par kg de viande sans os se fait en divisant les premières par 0,8.
Faute de données précises, les pertes de matière autres que celles liées au rendement de la carcasse en viande, tant
dans l’industrie qu’en GMS (freinte, démarque inconnue, élimination pour dépassement de date limite de
consommation, déchets de coupe au détail, …) sont prises en compte forfaitairement par un taux global de 95 %.
171
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La valorisation des coproduits de la carcasse (abats, notamment) devrait être prise en compte
et diminuer le coût matière première pour l’industrie en cas de valorisation positive, ou
l’augmenter dans le cas contraire. Faute de données précises, cet élément n’est pas intégré. Le
coût de la matière première par kilogramme de viande au détail s’en trouve probablement
majoré.
Graphique 69
20 000
15 000
10 000
5 000
0
janv.-11
janv.-10
juil.-11
janv.-12
janv.-13
janv.-14
janv.-15
janv.-16
janv.-17
janv.-18
janv.-19
janv.-20
janv.-21
janv.-22
janv.-23
juil.-10
juil.-12
juil.-13
juil.-14
juil.-15
juil.-16
juil.-17
juil.-18
juil.-19
juil.-20
juil.-21
juil.-22
juil.-23
Abattages d'ovins Importations moins exportations de viande ovine
3,5
1 000 tonnes
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
janvier
juin
juillet
septembre
octobre
novembre
décembre
mars
avril
mai
février
août
172
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
Importations :
Les valeurs et volumes, et donc le prix moyen des animaux importés, sont fournis par les
statistiques douanières.
Les valeurs et les volumes, et donc le prix moyen de la viande ovine importée (fraîche ou
réfrigérée sous forme de carcasses ou de pièces), sont fournis par la même source.
Stade détail :
Le prix moyen de vente au détail en GMS (hypermarchés et supermarchés, hors maxi
discompteur) des viandes ovines fraîches, hors surgelés, abats et viandes élaborées, est fourni
par Kantar Worldpanel. Il s’agit d’un prix moyen pondéré par les quantités achetées.
Comme mentionné plus haut, le prix considéré est celui d’un panier de composition
saisonnière fixé sur celle de l’année 2023.
6Comme vu précédemment, il ne s’agit pas nécessairement du prix rémunérant l’éleveur, les activités commerciales
en amont de l’abattoir sont également créatrices de valeur dans la filière.
173
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
19
18
€ / kg équivalent viande
17
16
15
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
juin-20
déc.-20
juin-22
déc.-22
juin-23
déc.-23
juin-21
déc.-21
juin-12
déc.-12
juin-13
déc.-13
juin-14
déc.-14
juin-15
déc.-15
juin-16
déc.-16
juin-17
déc.-17
juin-18
déc.-18
juin-19
déc.-19
TVA
Indicateur de marge brute agrégée industrie-distribution
Indicateur de coût en viande importée
Indicateur de coût de la ressource domestique entrée abattoir
174
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 72
175
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 73
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail en GMS de la viande ovine fraîche
100%
% du prix au détail HTVA
90%
Points d’attention :
32,3% 34,4% 34,4%
80% 38,3% 40,2% 40,9% 40,4% 40,0% Faute de source de prix de vente
43,2%
industriel, la marge brute en aval est
70%
agrégée abattage-découpe et GMS ;
60% Les importations représentent plus de
la moitié de la consommation.
50% 32,8%
32,8% 33,3%
31,4% 29,0% 28,7% 29,1% 27,5% Lecture :
27,5%
40%
La part de la matière première agricole
30% a progressé en 2021 ;
Elle reste depuis à un niveau supérieur à
20%
34,9% celui de 2015-2020.
30,3% 30,8% 30,4% 30,5% 29,3% 32,6% 32,9% 32,3%
10%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
176
€ / kg de carcasse
0
2
3
4
5
6
7
8
9
1
10
Graphique 74
janv.-10
mai-10
sept.-10
janv.-11
mai-11
sept.-11
janv.-12
mai-12
sept.-12
janv.-13
mai-13
sept.-13
janv.-14
mai-14
sept.-14
janv.-15
mai-15
sept.-15
janv.-16
177
mai-16
sept.-16
janv.-17
mai-17
sept.-17
janv.-18
mai-18
sept.-18
janv.-19
mai-19
sept.-19
janv.-20
mai-20
sept.-20
janv.-21
mai-21
Prix entrée-abattoir des agneaux et prix à l’importation des viandes ovines
sept.-21
janv.-22
mai-22
sept.-22
janv.-23
mai-23
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
sept.-23
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Sur la période 2010 - 2022, l’échantillon des exploitations d’élevage spécialisées en production
de viande ovine issu du Rica est constitué de 137 à 193 unités. Cet échantillon, une fois
extrapolé, représente selon les années de 3 898 à 8 109 exploitations spécialisées. Pour cet
ensemble, la production d’ovins viande constitue plus de 81 % de la production de l’exercice
nette des achats d’animaux.
En 2022, le produit viande ovine et les autres produits augmentent respectivement de 24 % et
9 % par rapport à 2021. Les charges courantes ont augmenté de 14 %. Ainsi, le ratio du résultat
courant avant impôt rapporté à l’ensemble des produits courants7 diminue (- 2 %) en 2022.
Les résultats 2023 sont simulés. L’IPPAP ovins 2023 (Insee) est appliqué au produit viande ovine
2022 pour calculer la valeur de ce produit en 2023. L’IPAMPA ovins viande (Idele) est utilisé
pour simuler le prix de l’aliment du bétail d’une part et des charges externes et autres
approvisionnements d’autre part. Une simulation de l’évolution des aides de la PAC 2023 suite
à sa réforme et des aides conjoncturelles issue des élevages bovins viande (toute typologie
confondue) du réseau Inosys (Idele) a été appliqué aux subventions d’exploitation. Cette
méthode ne tient donc pas compte de l’adaptation des exploitations. Les autres charges et
produits sont maintenus au niveau de 2022. En 2023, le produit viande ovine augmente de 4 %
alors que les subventions d’exploitation diminuent de 1 %. Le coût de l’aliment reste stable
(- 0,2 %), et les autres biens et services de consommation diminuerait de - 2 %. Ainsi, le résultat
courant avant impôt augmente de 8 %.
7
L’ensemble des produits courants comprend les produits d'exploitation (y.c. subventions d’exploitation) et les
produits financiers courants mais ne comprennent pas les produits exceptionnels
178
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 75
100%
16% 16%
18%
15% 18%
20%
15% 20%
21%
22%
22%
22%
22%
23%
23%
23%
25%
90%
43%
44%
45%
45%
80%
46%
48%
48%
49%
50%
51%
51%
51%
53%
53%
16%
15%
15%
13%
15%
15%
15%
14%
15%
15%
14%
70%
60%
12%
15%
36%
39%
11%
34%
13%
35%
11%
34%
50%
34%
33%
37%
34%
34%
9%
34%
10%
11%
35%
34%
33%
10%
11%
9%
9%
10%
10%
40%
30%
44%
44%
13% 18%
13% 19%
43%
43%
13% 17%
13% 16%
42%
13% 18%
42%
12% 18%
12% 18%
13% 16%
12% 18%
40%
41%
41%
40%
11% 18%
13% 15%
40%
12% 17%
13% 15%
11% 17%
38%
37%
37%
20%
10%
0%
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Subventions d'exploitation
Autres produits
Viande ovine
Résultat courant avant impôt
Aliments du bétail achetés
Charges externes et autres approvisionnements
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances et frais de personnel salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idele pour simulation 2023
Le résultat courant sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des autres non-
salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne sont pas
inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 75 (voir point 2.4. Chapitre 1.
Méthode générale).
179
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 76
Montant moyen des produits courants par exploitation spécialisée en production de viande ovine
1 000 € par exploitation
135
122 123
124
112 112 115
115 111 111
107 106
113
108 109
97
95
75
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idele pour simulation 2023
Graphique 77
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations d’élevage ovin viande spécialisées
50
1 000 € par UTANS (1)
40
30
45,3
44,9
44,7
44,0
43,8
44,1
43,5
42,6
42,1
40,5
38,7
37,9
38,1
37,4
20
20,6
20,4
20,0
19,3
19,0
18,7
18,8
18,6
19,1
18,4
16,2
16,2
16,0
10
13,6
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idèle pour simulation 2023
180
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
4.2. Solde disponible et coût de production dans les élevages ovin viande, par système
4.2.1. Solde disponible dans les élevages ovin viande, par système
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production élaborés par les instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération possible des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail
spécifique à cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux le fait de présenter des résultats sans charges supplétives8, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
Cette estimation, pour la campagne 2023, exprimés en euros pour 1 000 litres de lait, est
réalisée par l’Observatoire à partir d’informations techniques et comptables recueillies par les
Chambres d’Agriculture dans le cadre du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage fournies par
l’Institut de l’élevage (Idele). Ces exploitations font l’objet d’un suivi annuel de leur
fonctionnement et de leurs résultats techniques, économiques et environnementaux. Leurs
résultats économiques suivent les mêmes tendances d’évolution que l’ensemble des
exploitations de leur secteur, même si pour des raisons de dimension et d’efficacité, ces
résultats sont généralement supérieurs à la moyenne.
Quatre systèmes d’élevage spécialisés sont étudiés :
Fourragers : entre 26 et 44 exploitations selon l’année. Systèmes sans parcours,
intensifiés (chargement > 1,4 UGB/ha de la Superficie Fourragère Totale - SFT), avec un
temps de séjour en bergerie non négligeable et un recours fréquent à l’ensilage d’herbe
voire à l’ensilage de cultures fourragères (maïs, sorgho) ;
Herbagers : Systèmes peu intensifiés (0,5 < chargement < 1,4 UGB/ha de surface
fourragère totale), sans parcours ou peu dépendants des parcours (parcours/SFP < 3),
distingués en deux sous-groupes, en fonction des zones d'élevage :
- Entre 66 et 78 exploitations en zones de plaines ou herbagères : zones de
cultures dominantes ou mixtes cultures-élevages, zones de cultures
fourragères, zones herbagères,
- Entre 36 et 43 exploitations en zones pastorales ou de montagne : zones
pastorales, des montagnes humides ou de hautes montagnes,
Pastoraux : Entre 22 et 30 exploitations. Systèmes extensifs fortement dépendants des
parcours individuels (parcours/SFP > 3 et chargement < 0,5 UGB/ha SFT) ou recourant à
des parcours collectifs dans le Sud-Est méditerranéen.
Le coût des aliments intra-consommés (issus des cultures de vente de l’exploitation) est calculé
sur la base des coûts culturaux (de même pour les fourrages) et non sur celle du prix de marché
des céréales vendues.
En 2022, dans le système Fourragers , le total des charges s’élève à 9 € par kilogramme de
carcasse. Les produits permettent la couverture des charges comptables constatées et la
réalisation d’un solde disponible de 2 € par kg de carcasse.
Dans le système Herbagers en zones de plaines ou herbagère , le total des charges s’élève à
11 € par kilogramme de carcasse. Les produits permettent la couverture des charges
comptables constatées et le versement d’un solde disponible de 3 € par kg de carcasse.
8
Les charges dites @ supplétives B ou @ forfaitaires B sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
181
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 78
25
€ par kg de carcasse d'agneau vendu
20 6,9
6,7
13,6 13,7
2,1
15 2,8 2,0
3,0
1,2 1,0 1,2
3,0 2,7 1,2 7,1 7,1
5,1 5,0 1,0 1,2
2,0 1,8 2,5 1,2 1,2
10 2,7
0,8 0,8 1,1 1,3 1,3
0,7 0,7 0,9 0,9 1,0 1,0 7,4 1,3 7,6
0,9 4,9 5,0
0,8
4,0 4,1
3,0 3,1
5 1,3 1,4
1,1 8,1 1,2 8,4 1,2 7,9 1,3 8,1 7,9 8,2 1,5 8,0 1,5 8,3
charges
charges
charges
charges
charges
charges
charges
produits
produits
produits
produits
produits
produits
produits
produits
(*) estimation
182
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 79
14
3,0 2,7
12
3,4 5,1 5,0
2,8 3,3
2,8 2,7 4,7 1,2
10 5,4 1,2
4,9
4,8 5,0 1,3
1,0 1,0 1,1 1,1
1,0 1,1 0,9 0,9
8 1,1 1,1
1,2 1,0 1,0 0,8
1,0 0,6
0,6 0,5 4,0 4,1
6
3,2 3,1 3,3 3,4
3,2
4 1,2 7,9 1,3 8,1
1,1 6,8 7,3
1,2 6,5 1,1 6,5 1,1 6,4 1,1
2 2,1 2,4 2,3
2,1 1,9 2,1 2,1
charges
charges
charges
charges
charges
charges
produits
produits
produits
produits
produits
produits
produits
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Aides Produits joints
Prix de vente des agneaux Solde disponible
Autres charges Frais de personnel salarié
Foncier et capital Bâtiment, installations et mécanisation
Frais d'élevage Alimentation achetée des animaux
Approvisionnements des cultures et des prairies
(*) estimation
183
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
4.2.2. Coût de production dans les élevages ovin viande, par système
La finalité de ces indicateurs de coûts de production est différente, ayant vocation à servir de
référence pour la contractualisation au sein des filières. Aussi, ces indicateurs de coûts de
production adoptent des conventions de calcul et méthodes propres à chaque filière et qui ne
peuvent être comparées entre elles. Ces calculs intègrent notamment des charges supplétives
qui ne sont pas issues de la comptabilité des exploitations mais sont des conventions validées
interprofessionnellement et destinées à intégrer, dans l’ensemble des coûts qui doivent être
rémunérés par les produits de l’exploitation, en plus de ces charges mesurées comptablement,
un certain niveau de rémunération des facteurs de production apportés par les agriculteurs, à
commencer par le travail. À titre d’illustration de ces différences dans les conventions retenues
par filières : le travail des exploitants est rémunéré à hauteur de 2 SMIC en élevage de ruminants
contre 1,3 SMIC en grandes cultures.
Cette estimation, pour la campagne 2023, exprimés en euros par kg de carcasse d’agneau
vendu, est réalisée par l’Observatoire à partir d’informations techniques et comptables
recueillies par les Chambres d’Agriculture dans le cadre du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage
fournies par l’Institut de l’élevage (Idele).
9
Cf. tableau sur le site de l’OFPM : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/indicateurs-de-couts-de-
production-agricole
184
Section 3 – Viande ovine / rapport au Parlement / 2024
Graphique 80
30
€ par kg de carcasse d'agneau vendu
27,3
25,9
25
23,4
23,0
21,1 9,7
19,9 9,2
20
6,8
17,4
16,4 16,3
16,0
5,3 2,1
15 6,4 2,0
13,0 13,9 14,0
12,3 1,2
5,1 1,2 1,2 1,0
2,8 11,6 1,0 1,2
10 2,7 11,4 1,2 1,2
7,4 7,6
0,8 8,1 0,8 1,1 1,3 4,9 5,0
0,8 0,9 8,4 7,9 8,1 7,9 8,2 8,0 8,3
4,0 4,1
3,0 3,1
5 1,3 1,4
1,1 1,2 1,2 1,3 1,5 1,5
Prix de vente des agneaux + produits joints + aides Total coût de production
(*) estimation
185
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 81
20
€ par kg de carcasse d'agneau vendu
18 17,4
16,4
16
14,4 14,2 14,0
14 13,5 13,7 13,9 14,0
13,0 12,8 5,1 5,3
12 12,4
11,9 11,9
4,5 4,3 4,2
4,2 1,2
4,1 1,2
10
1,0 1,3
1,0 1,1 1,1
1,0 1,1
8 1,1 1,1 7,9 8,1
1,2 1,0 1,0 7,3
6,5 6,8 4,1
6,5 6,4 4,0
6
3,2 3,1 3,3 3,4
3,2
4 1,2 1,3
1,2 1,1 1,1 1,1 1,1
2 2,1 2,4 2,3
2,1 1,9 2,1 2,1
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) Charges supplétives : capital et foncier
Prix de vente des agneaux + produits joints + aides Total coût de production
(*) estimation
186
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Schéma 11
Cartographie des flux dans la filière volailles de chair en 2021
(1) Y compris canards gras, SSP : statistique agricole annuelle, (2) Abattoirs traitant plus de 2,5 millions de têtes / an,
enquête 2016
tec : tonne équivalent carcasse, kgéc : kilogramme équivalent carcasse, MTEC : million TEC
Produits élaborés crus et cuits inclus
Sources : Itavi, d’après SSP, Compte de l’agriculture, Coop de France NA, ESANE (2018), RICA France – Données 2021
187
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
L’Observatoire centre l’analyse du circuit de distribution sur des produits au détail en GMS
censés provenir de l’élevage français. L’export est également un débouché important pour
la filière et l’import une source également importante d’approvisionnement du marché
intérieur, historiquement pour la restauration hors foyer, l’industrie de seconde
transformation et dans une bien moindre mesure la GMS
La restauration hors domicile, fortement soumise à des contraintes de coûts
d’approvisionnement, capte une bonne partie de cette viande importée. Mais la
structuration de ce débouché, est mal connue. En revanche, les professionnels de la filière
veillent à garantir l’origine et la traçabilité des produits proposés en libre-service dans les
rayons des GMS, initiative accompagnée par le logo A Volaille française B depuis 2014. Ainsi,
les représentations de la décomposition des prix au détail qui vont suivre (partie 3), d’une
part n’illustrent qu’un aspect de la valorisation industrielle (celle destinée au marché français
des GMS), d’autre part peuvent présenter un biais lié aux importations de viandes de volailles
destinées à la distribution (non négligeables s’agissant des découpes), biais qui a cependant
tendance à se réduire1. Enfin, les comptes de l’industrie des viandes de volailles présentés
dans la partie 5 retracent l’ensemble de l’activité du secteur, tous débouchés compris (GMS,
RHD, export).
La filière volailles de chair, et plus spécifiquement poulet de chair, est spécifique de par le
taux de croissance de sa consommation particulièrement élevé au regard de celle des autres
viandes. Sur les dix dernières années, la consommation de viandes de volaille par bilan a
augmenté de 2 % en moyenne chaque année, croissance tirée par le poulet (+ 4 % en
moyenne par an). Dans la filière poulet de chair, le taux d’autosuffisance était en moyenne
de 110 % entre 2009 et 2012, et s’est dégradé progressivement à partir de 2013, exception
faite de 2020, jusqu’à atteindre 77 % en 2023. Parallèlement, la consommation à domicile a
eu tendance à stagner, voire diminuer (- 1 % par an en moyenne entre 2016 et 2019). Par
ailleurs, les importations de viandes de volaille ont augmenté de 6 % par an, dont + 7 % en
moyenne par an pour la viande de poulet2.
1
D’après un relevé linéaire en GMS, réalisé par Roamler en 2018 pour le compte de l’Association pour la Promotion de
la Volaille Française (APVF), il semblerait que les viandes importées se retrouvent préférentiellement incorporées dans
les produits transformés et beaucoup moins dans les viandes fraîches (entiers et découpes) présentées sur les linéaires.
D’autre part, l’étude sur les relations et partenariats entre industriels et distributeurs dans le secteur des volailles de
chair, réalisée par l’Itavi en 2016, fait état d’une réduction progressive des écarts de compétitivité entre les volaillers
français et belges depuis 2013, ce qui sous-tendrait une réduction progressive de l’approvisionnement des GMS en
découpes provenant des pays limitrophes de la France (Belgique notamment).
2
Sources : Kantar Worldpanel tous circuits, toutes volailles fraîches et surgelées pour les données de consommation
à domicile ; SSP et douane française pour les autres données.
188
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 82
135
BASE 100 = 2009
130
125
120
115
110
105
100
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Une étude d’AND International conduite pour FranceAgriMer en 2021 a permis de quantifier
l’évolution des flux d’importation de viandes de poulet entre 2015 et 2019. Cette étude a
montré qu’entre 2015 et 2019, le segment de l’industrie de la transformation est celui dont
la croissance des volumes importés a été la plus forte (+ 23 %, avec un fort développement
dans le domaine des élaborés : charcuteries à base de volaille, produits panés et viandes
cuites). Néanmoins, le taux d’importation dans l’industrie de la transformation s’est stabilisé
à 72 %.
Le marché de la RHD est constitué de trois sous-secteurs qui sont la restauration collective,
la restauration commerciale et les circuits de vente alternatifs (ambulants et saisonniers,
GMS et magasins).
Tableau 11
Évolution des volumes importés (en milliers de TPF) et du taux d’importation de viande de poulet en
France
Pour l’année 2018, GIRA Foodservice estimait les achats de volailles et lapins par la RHD
(restauration collective, commerciale et boulangerie, hors autres circuits alternatifs) à
191 milliers de tonnes, ce qui, rapporté aux volumes d’achats de ménages estimés par Kantar,
représenterait environ un quart de la consommation totale, à domicile et hors domicile.
Toutefois, d’après l’interprofession (ANVOL), cette part de la RHD serait plutôt de 35 %. De
même, selon GIRA, la restauration collective pèserait pour 43 % des volumes de viande de
volaille écoulés en RHD, cette proportion étant très proche de l’ensemble des produits
189
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
carnés (40 %). Les viandes de volaille (hors charcuteries) représentent près d’un tiers des
volumes de produits carnés achetés par la RHD (31 %), les deux tiers étant du poulet.
Pour ces débouchés, ainsi que la GMS, la matière première la plus recherchée est le filet de
poulet (frais, congelé ou transformé), pour laquelle la filière française est fragilisée par un
déficit de compétitivité qui bénéficie aux importations en provenance des pays de l’Union
européenne (Benelux et Pologne en tête). Le seul segment préservé des importations semble
être celui du haut de gamme (certifié, SIQO), qui garantit de fait un approvisionnement
français.
Ainsi le taux de couverture du marché français par la viande importée a crû de manière très
soutenue depuis le début des années 2000, pour progresser plus lentement entre 2015 et
2019, avant de connaître un rebond important en 2021 après la baisse conjoncturelle de
2020. Cela a représenté pour la filière française des viandes de volaille une perte progressive
de parts de marché. Cette dernière concentre ainsi ses efforts sur la reconquête de ces
marchés de la RHD et de l’industrie.
Graphique 83
1 600 40%
1 400 35%
1 000 25%
800 20%
600 15%
% Import / Production de viande de
400 volaille pour le marché 10%
Conso
200 5%
0 0%
2001
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2021
2000
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2020
2022
2023
190
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Schéma 12
Cartographie des flux dans la filière lapins en 2021
191
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Plus de 90 % des volumes de volailles produits font l’objet de contrats de production, dits
d’intégration ou de quasi-intégration (Magdelaine, 2008). C’est un mode d’organisation
contractuelle entre les éleveurs et des entreprises industrielles ou commerciales
( intégrateurs ) qui fournissent aux éleveurs certains moyens de production, dont
l’alimentation des animaux et, généralement, les poussins ; l’éleveur est souvent propriétaire
des bâtiments (parfois du cheptel). Les intégrateurs planifient la production des élevages et
reprennent les animaux prêts pour l’abattage en rémunérant les éleveurs selon les modalités
prévues dans les contrats.
La valeur unitaire du produit agricole, soit la valeur du kg d’animal vif prêt pour l’abattoir, n’est
donc pas la recette unitaire du producteur agricole, éleveur A intégré B, mais le prix de cession
de l’animal fini par l’intégrateur à l’abatteur. Ces valeurs font l'objet d'enquêtes statistiques
fournissant mensuellement les prix moyens au kg vif nécessaires au calcul des indices de prix
des produits agricoles à la production (IPPAP) des volailles et lapins. Ces données sont fournies
en niveau à l’Observatoire pour les agrégats suivants : dindes et dindons, poulets (label et
standard), et lapins. Dans le cadre de l’Observatoire, on utilise ces valeurs en vif, converties en
valeur par kg de carcasse, comme indicateurs de la valeur de la matière première agricole de
la filière, cette valeur étant coproduite par l’éleveur et son intégrateur.
2.2. Prix des viandes de volaille vendues par l’industrie à la grande distribution
Depuis 2021, l’Insee fournit à FranceAgriMer un indice permettant de suivre le prix moyen sortie
industrie du poulet label rouge, permettant de désagréger, l’indicateur de marge brute aval entre
celle de l’industrie abattage-découpe et celle de la distribution.
L’Observatoire dispose de prix moyens industriels calculés à partir d’indices relevés par l’Insee
auprès des principaux opérateurs pour trois ensembles de produits : poulet entier prêt-à-cuire
(PAC) label rouge, escalope de filet de poulet standard et cuisse de poulet standard.
On dispose des données d’exportations françaises vers la Belgique pour estimer les prix
industriels des ailes de poulet. Ces données sur les valeurs sortie abattage-découpe des
principales pièces issues d’une carcasse de volaille, complétées par leurs poids moyens,
permettent d’estimer la valeur de matière première entrée-abattoir des découpes de cuisses
de poulet et d’escalopes de poulet en considérant que le rapport entre valeur entrée-abattoir
et valeur sortie abattage-découpe est identique quelle que soit la pièce, et égal à celui de
l’ensemble de la carcasse (Mainsant, Porin, 2002).
Une enquête conduite en 2014 auprès des industriels a permis de recueillir des références sur
la valorisation des abats (gésiers, foie), de certaines viandes secondaires (trimming) et autres
coproduits, ce qui a ainsi permis de préciser les estimations des indicateurs de marges brutes
industrielles sur les produits de consommation étudiés (voir partie 2.4.). La valorisation des
coproduits varie d’une année à l’autre pour les abatteurs, elle peut venir abaisser le coût
entrée-abattoir ou au contraire l’augmenter. Dans la décomposition du prix au détail, la
valorisation prise en compte dans le calcul de la valeur du coût entrée-abattoir vient diminuer
marginalement le coût d’acquisition entrée-abattoir.
Concernant la viande de lapin, l’Observatoire suit trois catégories de produits :
le lapin entier présenté non découpé,
le lapin entier découpé avec ou sans tête,
un panier de morceaux de lapin.
192
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Pour cette dernière catégorie, le panier de morceaux suivi a été affiné et se compose de trois
morceaux : cuisse, gigolette et râble. Les proportions pour ces trois morceaux sont fixées par
rapport à leur consommation en 2023 (Graphique 84) et sont reproduites à l’identique pour
les années antérieures et pour la sortie industrie. Cela permet d’observer des variations du prix
moyen uniquement liées à des modifications de prix et non de quantité.
Graphique 84
Structure du panier d’achats de morceaux de lapin en 2023
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Depuis fin 2018, l’Observatoire a mis en place une enquête auprès des quatre principaux
abatteurs, représentant 71 % volumes abattus, qui a permis de désagréger la marge industrie
et distribution pour 2019, 2020 et 2021.
Les références de prix des volailles et lapins au détail sont les prix d’achat moyens pondérés
mensuels issus du panel de consommateurs Kantar Worldpanel. Pour établir des valeurs
moyennes annuelles composant le prix au détail (coût entrée-abattoir, marges brutes de l’aval),
les données de base, mensuelles, sont pondérées quel que soit le stade (production, industrie,
GMS) par les quantités achetées mensuellement en GMS en dernière année, ceci afin de
garantir que les évolutions de ces valeurs annuelles sont uniquement dues aux évolutions des
prix, et non influencées par d’éventuelles variations interannuelles de la répartition des achats
dans l’année.
Avant 2019, l’Observatoire s’intéressait aux regroupements hors label rouge et hors bio, ce qui
revenait à observer les poulets standard et certifiés. Depuis 2019, pour les découpes,
l’Observatoire suit la sous-catégorie A sans label B. Ces produits sont désormais standards au
sens strict. Cette modification permet d’être plus homogène dans le suivi des prix tout au long
de la filière.
193
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La représentativité des produits suivis par l’Observatoire est présentée ci-dessous pour les
années 2020, 2021, 2022 et 2023. Elle est calculée à partir des quantités achetées en
supermarché et en hypermarché renseignées dans le panel Kantar Worldpanel. Ces
pourcentages sont évalués par le rapport de ces quantités d’achat sur le total de l’espèce
correspondante (hors élaborés, hors charcuteries et hors abats) et également sur le total
volaille*.
2020 2021 2022 2023
Sur total poulet - hors élaborés, charcuterie et abats
Poulet PAC - label rouge 16 % 17 % 15 % 15 %
Cuisse standard 18 % 18 % 20 % 21 %
Escalope/filet standard 19 % 20 % 20 % 21 %
Sur total volaille* - hors élaborés, charcuterie et abats
Poulet PAC - label rouge 11 % 12 % 12 % 11 %
Cuisse standard 12 % 13 % 15 % 16 %
Escalope/filet standard 13 % 14 % 15 % 16%
* c'est-à-dire les intitulés Kantar A Détails Espèces hors lapin B pour les espèces suivantes : canard, oie, chapon,
pintade, dinde, poulet et autres espèces.
La marge nette sur coproduits, abats, et après saisie diminue (si elle est positive) ou augmente
(dans le cas contraire) le coût d’achat de la matière première commune aux produits
principaux et aux coproduits (i.e. la valeur de la carcasse de poulet entrée-abattoir).
194
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Le tableau suivant présente les résultats ramenés aux quantités valorisées par kilo de pièce ou
coproduits :
Tableau 12
Valorisation moyenne des coproduits du poulet standard en 2014
Les résultats précédents, ramenés aux quantités de poulets traités et divisés par le rendement
du vif en carcasse (67 % pour un poulet standard, source SSP pour OFPM), donnent les valeurs
par coût unitaire d’achat. Abats et coproduits sont considérés comme des produits joints des
PGC : leur valorisation nette vient diminuer le coût d’achat de la matière première (poulet
entrée-abattoir) d’environ 4 centimes/kg carcasse (ou 2,7 centimes/kg vif) sur la base de ces
résultats 2014. Le tableau ci-après présente les résultats précédents exprimés en % du prix
moyen de la matière première entrée-abattoir.
Tableau 13
Valorisation moyenne des coproduits du poulet standard, ramenée au prix d’achat entrée-abattoir
en 2014 (en %)
195
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
En 2022, année de forte inflation du prix des matières premières, les marges aval de la plupart
des produits suivis par l’Observatoire ont diminué afin de limiter la hausse des prix aux détails.
Toutefois, dans un contexte particulier d’offre restreinte de poulet notamment durant l’été,
en lien avec une importante crise d’influenza aviaire hautement pathogène, les produits
volailles suivis par l’Observatoire s’étaient démarqués par une importante progression des
marges brutes de l’industrie. Pour mémoire, la marge brute n’est pas la marge nette. Seul est
déduit le coût d’achat de la matière première. La marge brute finance ensuite les autres
charges (emballages, énergie, salaires…).
En 2023, la production de poulet a repris à un niveau supérieur à la moyenne 2019-2021, malgré
une reprise plus partielle pour la filière poulet label rouge.
3.1. Prix et indicateurs de marges brutes en filière volailles : découpes de poulet standard
L’Observatoire suit les deux principales découpes de poulet standard, à savoir les escalopes et
les cuisses (désossées ou non, gigues incluses). L’escalope standard est un segment en forte
croissance de consommation depuis 2014.
Le prix de vente industriel de l’escalope/filet de poulet standard a fait l’objet d’une rupture de
série, telle que définie dans le chapitre 1, méthodologie générale, au point A traitement des cas
de ruptures de série de prix industriels Insee B). Toutefois, l’échantillon enquêté par l’Insee
n’étant ni stabilisé ni suffisamment représentatif du produit standard, il n’a été possible ni de
retenir le prix de septembre 2023 en le rétropolant, ni de continuer à prolonger le prix de
septembre 2021 avec les indices mensuels.
L’absence de prix de vente industriel robuste pour l’escalope/filet de poulet a un impact sur le
niveau de détail auxquels peuvent être présentés les résultats pour l’escalope/filet de poulet,
mais également pour la cuisse de poulet.
Pour l’escalope/filet de poulet, il n’est pas possible de calculer la marge brute de la GMS (égale
au prix au détail HT moins le prix de vente industriel). La marge brute aval est donc indiquée
agrégée abattage-découpe-GMS pour les cinq dernières années.
L’escalope/filet de poulet est un coproduit de la cuisse de poulet. Son prix de vente industriel
est ainsi utilisé pour calculer le coût de la matière première pour la cuisse de poulet
(cf. point 2.5 ci-dessus). L’absence de prix de vente industriel robuste pour l’escalope/filet de
poulet ne permet donc pas de différencier le coût de la matière première et la marge brute de
l’industrie d’abattage-découpe. C’est donc un A agrégat coût production plus marge brute
industrie B qui est indiqué en amont pour les cinq dernières années.
NB : Les moyennes annuelles sont obtenues en pondérant les valeurs mensuelles à chaque stade
(entrée-abattoir, sortie industrie, détail en GMS) par les quantités d’achat mensuelles au détail en
GMS en année de référence : 2022.
En 2023 le prix moyen annuel au détail des escalopes de poulet standard (Graphique 85)
progresse fortement pour la deuxième année consécutive (11,09 €/kg soit + 7 %). Même si cette
augmentation est plus limitée qu’en 2022, elle reste très importante au regard de la période
2015-2021 portée par la hausse des marges de chacun des maillons. La marge brute agrégée
industrie d’abattage-découpe-distribution est le principal contributeur à la hausse avec une
forte progression pour la deuxième année consécutive. La progression du coût entrée abattoir
est plus modérée qu’en 2022 dans un contexte de baisse des coûts de l’aliment volaille, poste
représentant plus de 60 % des coûts totaux de production.
196
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 85
Composition du prix annuel moyen au détail en GMS de l’escalope/filet de poulet pour la période 2015-2023
12,0
€ / kg d'escalope de poulet standard au détail
11,09
Points d’attention :
10,39 0,58
Rupture de série du prix de vente Industriel
10,0 0,54
9,17 9,22 9,14
9,33 (PVI) Insee en valeur en 2023 (septembre),
8,97 8,99 9,03
0,49 Dans l’attente d’un PVI suffisamment
0,48 0,48 0,48
0,47 0,47 0,47 robuste, qui pourra être rétropolé sur 5
8,0 ans, conformément à la règle définie par le
6,37 Comité de Pilotage de l’Observatoire en
3,17
3,16 3,28 3,31 5,91 2023, la marge brute est agrégée pour
6,0 5,57 l’aval sur 2019-2023.
5,88 5,78
Lecture en 2023 :
2,69 2,55
4,0 2,44 2,42 + 7 % prix au détail,
+ 7 % marge brute agrégée aval,
+ 5 % coût matière première,
2,0 3,94 4,14
3,27 Troisième année de progression du coût
2,83 2,79 2,80 2,83 2,86 2,88
entrée abattoir malgré un contexte de
0,0
baisse des coûts aliment (environ 65 %
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 coût de production),
TVA Progression de la marge brute agrégée aval
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS pour la deuxième année consécutive.
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe
Indicateur de marge brute agrégée industrie d'abattage-découpe-distribution
Coût entrée-abattoir
Prix au détail en GMS
197
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 86
Composition en pourcentage du prix annuel moyen au détail en GMS de l’escalope/filet de poulet pour la période 2015-2023
100%
% du prix au détail hors TVA
Points d’attention :
90% Rupture de série du prix Industrie Insee en
valeur en 2023 (septembre),
80% 36,5% 37,2% 38,5% 38,7%
Dans l’attente d’un PVI suffisamment
robuste, qui pourra être rétropolé sur
70% 60,0% 60,6% 5 ans, conformément à la règle définie par
63,0%
67,3% 66,7%
le Comité de Pilotage de l’Observatoire en
60%
2023, la marge brute est agrégée pour l’aval
sur 2019-2023.
50%
30,9% 30,0% 28,6% 28,3%
Lecture :
40%
Après des évolutions sensibles en 2021 et
30% 2022, les parts du coût matière première et
de la marge brute agrégée aval se
20% 40,0% 39,4% stabilisent en 2023.
37,0%
32,6% 32,8% 32,9% 33,0% 32,7% 33,3%
10%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute agrégée industrie d'abattage-découpe-distribution
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe
Coût entrée-abattoir
198
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
En 2023, le prix au détail de la cuisse de poulet standard augmente nettement (+ 0,49 €/kg soit
11 %) comme en 2022. Les marges brutes de chacun des maillons sont en hausse et atteignent
des niveaux supérieurs à l’ensemble de la période 2019-2021. L’agrégat coût entrée abattoir et
marge brute industrie d’abattage-découpe progresse fortement pour la deuxième année
consécutive. Quant à la marge brute du maillon distribution, après s’être stabilisé en 2022, elle
connait une progression très marquée. Le niveau de marge atteint est supérieur à celui de
l’ensemble de la période 2019-2021.
199
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 87
Composition du prix annuel moyen au détail en GMS de la cuisse de poulet standard pour la période 2015 -2023
€ / kg de cuisse de poulet "standard" au détail
4,99
5,0 Points d’attention :
4,50 0,26
Rupture de série du prix de vente Industriel
4,05 4,02 0,23 (PVI) Insee en valeur en 2023 (septembre)
3,97 3,99 3,96
3,88 3,84
4,0 pour le filet de poulet, coproduit de la
0,21 0,21 0,21 0,21 0,21 1,65
0,20 0,20 cuisse,
1,47 Dans l’attente d’un PVI filet suffisamment
1,50
robuste, qui pourra être rétropolé sur
3,0 1,49 1,59 1,59 1,48
1,52 1,50 5 ans, conformément à la règle définie par
le Comité de Pilotage de l’Observatoire en
2023, le coût entrée-abattoir et la marge
2,0 brute industrie abattage-découpe sont
1,14 1,08 agrégées sur 2019-2023.
1,00 0,99
3,08
2,79
2,22 2,20 2,28 Lecture :
1,0
+ 11 % prix au détail,
1,20 1,19 1,15 1,16
+ 13 % MB GMS,
0,0
+ 10 % agrégat coût production + MB
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 industrie,
TVA
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS Deuxième année de progression de
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe l’agrégat coût entrée abattoir + marge
Agrégat coût entrée abattoir et marge brute industrie d'abattage-découpe
Coût entrée-abattoir brute industrie,
Prix au détail en GMS Progression de la marge brute GMS, à un
niveau supérieur à l’ensemble de la
période.
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer, SSP, Insee et Kantar WorldPanel
200
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 88
Composition en pourcentage du prix annuel moyen au détail en GMS de la cuisse de poulet standard pour la période 2015 -2023
100%
% du prix au détail hors TVA
Points d’attention :
90%
Lecture en 2023 :
20%
31,2% 31,6% 31,3% 31,7% Progression de la part l’agrégat coût entrée
10% abattoir + marge brute industrie de 5
points en 2022 et maintient au même
0% niveau en 2023,
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
La part de la marge brute GMS est, en
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS 2023, au niveau à le plus bas sur l’ensemble
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe de la période 2015-2023.
Coût entrée-abattoir
Agrégat coût entrée abattoir et marge brute industrie d'abattage-découpe
201
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.2. Prix et indicateurs de marges brutes en filière volailles : poulet entier label rouge
En 2023, le prix au détail du poulet entier PAC label rouge a poursuivi son augmentation suivant
la tendance entamée en 2020 (+ 0,56 euro/kg). Les marges brutes industrie (+ 0,25 €/kg soit
16 %) et coût entrée-abattoir (+ 0,15 €/kg soit 5 %) ont progressé pour la deuxième année
consécutive. La marge distribution qui s’était contractée en 2022 a également augmenté
(+ 0,13 €/kg soit 9 %) cependant sa reconstitution reste partielle avec niveau toujours inférieur
à 2021.
202
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 89
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du poulet entier prêt à cuire label rouge
7,0 6,85
€ / kg de poulet entier label rouge au détail
6,29 0,36
Points d’attention :
6,0 5,76 0,33
5,55 5,51 5,49 5,55 5,58
1,65 La marge brute abattage-découpe-
5,27 0,30
0,29 0,29 0,29 0,29 0,29 distribution est agrégée jusqu’en 2020,
0,27 1,52
5,0 En 2022, contexte particulier d’épizootie
1,71 influenza aviaire hautement pathogène
(IAHP) entrainant une réduction d’offre.
4,0 1,77
2,69 2,67 2,68 2,69 2,87
2,49 1,52
Lecture en 2023 :
3,0
1,20
+ 9 % prix au détail
+ 9 % marge brute GMS
2,0
+ 16 % marge brute industrie
+ 5 % coût matière première
2,92 3,07
2,56 2,56 2,52 2,51 2,57 2,42 2,56
1,0 Deuxième année de progression du coût
entrée abattoir, malgré un contexte de
baisse des coûts aliment (environ 65 %
0,0
coût de production),
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Progression de la marge brute industrie
TVA
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS pour la deuxième année consécutive,
Indicateur de marge brute agrégée abattage-découpe-distribution Reconstitution partielle de la marge brute
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe GMS.
Coût entrée-abattoir
Prix au détail en GMS
Graphique 90
203
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
% du prix au détail hors TVA Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS du poulet entier prêt à cuire label rouge
100%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute agrégée abattage-découpe-distribution
Coût entrée-abattoir
204
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
3.3. Prix et indicateurs de marges brutes en filière volailles : lapin entier et morceaux de lapin
L’Observatoire suit trois articles : le lapin entier vendu non découpé, le lapin entier vendu
découpé et un panier de morceaux de lapin tel qu’indiqué au paragraphe 2.2. Alors qu’on
constate un délaissement du lapin entier non découpé par les consommateurs, les industriels
fournissent un travail accru de mise en valeur des différents types de découpes et morceaux.
L’absence de données représentatives issues des entreprises enquêtées pour les prix sorite
industrie oblige à présenter une marge brute agrégée aval à partir de 2022.
NB : Les moyennes annuelles sont obtenues en pondérant les valeurs mensuelles à chaque stade
(entrée-abattoir, sortie industrie, détail en GMS) par les quantités d’achat mensuelles au détail en
GMS observées en année de référence : 2023.
Sur la période 2019-2021, le prix moyen annuel du lapin entier non découpé en GMS évolue à
la hausse, la tendance se poursuit en 2023 avec une augmentation qui s’accélère (+ 1,55 €/kg
soit + 26 %).
À contrario de la tendance 2022, cette hausse s’explique principalement par l’évolution de la
marge brute agrégée abattage-découpe-distribution. (+ 1,18 €/kg soit 26 %). L’augmentation du
coût abattoir a été plus modérée (+ 0,29 €/kg soit + 8 %) en lien avec l’évolution de la cotation
du lapin vif en 2023.
205
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 91
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du lapin entier non découpé
€ / kg de lapin entier au détail
12,0
Point d’attention :
10,41
10,0 0,54
Lecture en 2023:
8,86
8,21 8,29
0,46
+ 18 % prix au détail
8,0 7,66 0,43 + 26 % industrie - GMS
0,43
7,05 7,07 + 8 % matière première
6,87 6,87 0,40
0,37 0,37 5,82
0,36 0,36 Nouvelle progression de la part de la
3,05 2,91
6,0 2,42 4,64 matière première malgré un contexte de
2,16
repli du coût de l’aliment,
3,42 3,75 3,49
1,50 Progression marge brute industrie-GMS,
4,0 1,51 1,42
1,36
En attente des résultats de l’enquête prix
industrie pour la décomposition des prix
2,0
3,76 4,05 2022.
3,09 3,18 3,33 3,33 3,45
2,94 3,03
0,0
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
TVA
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute agrégée abattage-découpe-distribution
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe
Coût entrée-abattoir
Prix au détail en GMS
206
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 92
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du lapin entier non découpé
% du prix au détail hors HTVA
100%
90%
32,3% 33,3%
80% 39,1% 37,0%
60%
20,3% 20,8%
19,1%
50% 18,2%
40%
30%
10%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute agrégée abattage-découpe-distribution
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe
Coût entrée-abattoir
207
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Dans la lignée des hausses successives enregistrées depuis 2019, le prix du lapin entier découpé
(Graphique 93) augmente en 2023. Néanmoins cette hausse se distingue des précédentes par
son ampleur (+ 1,21 €/kg soit + 19 %). De la même manière que pour le lapin entier non découpé,
le principal contributeur à cette hausse est l’indicateur marge brute agrégée abattage-
découpe-distribution (+ 0,87 €/kg soit + 26 %). Le coût abattoir augmente lui plus modérément
(+ 0,28 €/kg soit + 8 %).
208
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 93
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du lapin entier découpé
€ / kg de lapin entier découpé au détail
12,0
Point d’attention :
10,01
10,0
0,52
8,80 Lecture en 2023 :
8,44
7,94 8,04 0,46 + 18 % prix au détail
7,55 7,60 7,54 0,44
8,0 7,47
0,42 + 26 % industrie - GMS
0,41
0,39 0,39 0,40 0,39 + 8 % matière première
1,96
1,80 1,73 5,45
1,63 Nouvelle progression de la part de la
6,0 4,58
matière première malgré un contexte de
4,07 4,26 4,23 repli du coût de l’aliment,
2,62 2,64
2,38 2,45
4,0 Progression marge brute industrie-GMS,
0,0
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
TVA
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute agrégée abattage-découpe-distribution
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe
Coût entrée-abattoir
Prix au détail en GMS
209
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 94
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS du lapin entier découpé
% du prix au détail hors TVA
100%
90%
22,8% 23,9% 22,6% 24,4%
80%
50%
40%
30%
10%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
210
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Le prix moyen annuel au détail d’un panier de morceaux de lapin (Graphique 95), constitué de
cuisse et de gigolette (composition du panier précisée au Graphique 84) a progressé
(+ 1,98 €/kg soit 16 %). À l’instar des autres produits suivis pour la filière lapin, cette hausse
s’explique largement par l’évolution de l’indicateur de marge brute agrégée abattage-découpe-
distribution. (+ 1,83 €/kg soit 23 %). Le coût abattoir augmente aussi de manière plus modérée
(+ 0,06 €/kg soit + 1,4 %) en lien avec une cotation du lapin vif élevée en 2023.
211
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 95
€ / kg de panier de morceaux Composition du prix moyen annuel au détail en GMS des morceaux de lapin
16,0
14,61 Point d’attention :
0,0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
TVA
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute agrégée abattage-découpe-distribution
Indicateur de marge brute de industrie d'abattage-découpe
Coût entrée-abattoir
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer, SSP et Kantar WorldPanel
Prix au détail en GMS
212
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 96
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS des morceaux de lapin
100%
% du prix au détail HTVA
Point d’attention :
90%
33,6%
Panier de morceaux de lapin composé du
80% 38,6% 38,7% 37,8% râble, de la cuisse et de la gigolette.
70%
66,9%
74,1% 71,0%
60%
50%
36,7%
35,1% 34,1% 35,0%
40%
30%
20%
33,1%
27,2% 27,2% 29,7% 29,0%
25,9% 26,3%
10%
0%
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
213
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production élaborés par les instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération possible des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail
spécifique à cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux le fait de présenter des résultats sans charges supplétives3, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
La présentation suivante des soldes disponibles par kilogramme de carcasse est permise par la
combinaison de trois sources de données :
les coûts de production A en vif B produits par l’Itavi (Institut technique de l’aviculture) et
ce pour deux catégories de volailles : poulet standard, poulet label rouge et pour le lapin.
Ces coûts de production s’appuient sur les résultats technico-économiques moyens des
exploitations appartenant aux organisations de production suivies par l’institut,
d’un prix entrée-abattoir A en vif B suivi par le SSP pour l’ensemble de ces productions,
de taux de conversion moyens carcasse / vif admis dans la filière et présentés dans le
tableau ci-dessous.
Tableau 14
Taux de conversation vif / carcasse pour les différentes productions de volailles et le lapin
Ces taux de conversion permettent d’exprimer le poids en carcasse obtenu après l’abattage
d’un animal et ceci par kilogramme d’animal vif.
Échantillon des exploitations appartenant aux organisations de production de volailles suivies par
l’Itavi
Taille de
Part dans la production nationale
Production l’échantillon
(en têtes) (1)
(nombre de têtes)
Poulet standard 59 700 000 environ 16 %
Poulet label 27 200 000 environ 27 % des volailles sous label
3
Les charges dites A supplétives B ou A forfaitaires B sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
214
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Les coûts des années 2010 à 2021 fournis par l’Itavi proviennent du recueil de données
déclaratives et, pour certains postes, de simulations (voir ci-dessous). Le solde disponible 2023
a été calculé sur la base des données 2022, seuls les coûts de l’aliment et du poussin (principales
charges) ont été actualisés :
L’aliment : le prix de l’aliment (et des poussins) est fixé par contrat entre intégrateur et
éleveur. Ce prix de contrat peut être artificiel et biaiser le réel coût de production. Ainsi,
l’Itavi calcule un coût de production de l’aliment (par l’intégrateur), évoluant selon l'indice
A coûts matières premières B (établi par l’Itavi4) et selon l’inflation,
Les poussins : prix estimés à dires d’experts ; entre chaque enquête, le prix du poussin est
indexé en fonction du coût de l’aliment (l’hypothèse sélectionnée est d’indexer 46 % du
prix du poussin sur l’évolution du coût de l’aliment),
Les autres charges variables : elles sont issues de l’ Enquête avicole des Chambres
d'Agriculture de l'Ouest pour les productions standard et certifiée, et elles sont
collectées auprès des organisations enquêtées pour les productions label rouge et bio.
Cette ligne comprend les postes suivants : eau, électricité, gaz (chauffage), frais
vétérinaires, désinfection, litière et enlèvement du fumier, enlèvement des animaux,
cotisations et taxes spécifiques,
Les charges de structure (ou charges fixes hors main-d’œuvre non-salariée, sur le Graphique
97) : les charges concernant l’amortissement des bâtiments et du matériel et les frais
financiers sont simulées par l’Itavi (tel que présenté ci-dessous). Les autres charges fixes
(assurance, entretien et réparation, terme fixe de la cuve, frais de gestion) sont issues de
l’ Enquête avicole des Chambres d'Agriculture de l'Ouest pour les productions standard
et CCP et elles sont collectées auprès des organisations enquêtées pour les productions
label rouge et bio :
o Les amortissements : ne sont pas comptabilisés selon des dépenses réelles ;
l’Itavi considère, par convention, un élevage ayant récemment investi dans des
bâtiments neufs, financés à 80 % par emprunt bancaire. Le calcul des
amortissements repose sur des durées moyennes d’amortissement, en
distinguant les durées applicables aux bâtiments et au matériel. L’Itavi a choisi
d’indexer les valeurs disponibles sur l’indice du coût de la construction. Les
bâtiments d’élevage sous label font l'objet d'une estimation de coût sur la base
d'une enquête auprès des organisations de production,
o Les frais financiers : le calcul des frais financiers pris en compte par l’Itavi repose
sur une quotité d’emprunt de 80 % de l'investissement hors taxes, un taux
d’intérêt de 2,16 % (moyenne des 5 dernières années) et une durée de
remboursement de 10 ans,
Les postes non comptabilisés : les frais d'agios sur l'aliment ou pour des ouvertures de
crédit (avances de trésorerie que peuvent faire les organisations de production ou les
coopératives aux éleveurs) et les charges relatives aux matériels divers sont trop
dépendants de la situation de chaque éleveur pour que ce type de charge soit pris en
compte dans des calculs de solde disponible moyen.
Pour les poulets label, l'incidence du déclassement des animaux qui ne sont pas valorisés au
prix des animaux labellisés, n’a pas été prise en compte. Le déclassement est d’environ 5 % en
4
Méthode de calcul des indices A coûts matières premières B Itavi : les prix d’un panier de 35 matières premières (MP)
sont suivis mensuellement et lissés sur 3 mois. Les coûts de transport sont indexés sur l’indice transport régional publié
mensuellement par le CNR (Comité National Routier). Les trois matrices : besoins nutritionnels des animaux,
caractéristiques et coûts des MP, contraintes d’incorporation (mini maxi) ont été élaborées et validées avec des
professionnels de l’alimentation animale. Elles sont actualisées périodiquement pour prendre en compte les évolutions
des connaissances et des pratiques. Plus d’information sur : https://www.itavi.asso.fr/content/les-indices-itavi
215
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
poulet label rouge. Le coût du foncier engendré par la présence de parcours dans les
productions sous label et biologiques n'est pas non plus pris en compte.
En lien avec les prix de l’aliment, à forte teneur en céréales, les charges liées à la production du
poulet standard étaient en forte hausse en 2022 (+ 23 %). Cette hausse a été plus forte que
celle du prix de vente entrée abattoir (+ 21 %). Cela a entrainé une dégradation du solde
disponible de 5 centimes. En 20235, les charges totales continuent à augmenter (+ 6 %) sous
l’effet des hausses conjuguées de l’aliment (+ 63 centimes) et des poussins (+ 10 centimes).
L’ensemble des charges atteint ainsi en 2023 1,91 €/kg de carcasse, soit le niveau le plus élevé
sur la période étudiée. Le solde disponible se dégrade à nouveau pour la 4ème année consécutive.
Graphique 97
Solde disponible moyen du poulet standard (2010-2023*)
2,1
€ / kg carcasse
2,0 1,78
1,9
1,71
1,8 0,20
1,7 0,19
1,6 1,37
1,5 1,44 1,41 0,37
1,33 1,34 1,28 1,28 1,27 1,31 1,32 0,36
1,4 0,18 0,18 1,30 0,17
1,17 0,03 0,03 0,01 0,07 0,05
1,3 0,18
0,17
1,2 0,28 0,18 0,17 0,16 0,16 0,17
0,17 0,28 0,17 0,28
1,1 0,26
1,0 0,26 0,26
0,26 0,25 0,25 0,25 0,25 0,25
0,9
0,8
0,7 1,19
1,13
0,6 0,93 0,91 0,89
0,5 0,86 0,80 0,77 0,73
0,74 0,72 0,73 0,73 0,71
0,4
0,3
0,2
0,1 0,14 0,15
0,10 0,10 0,11 0,11 0,11 0,11 0,11 0,11 0,12 0,12 0,12 0,12
0,0 -0,07
-0,1 -0,10 -0,13 -0,03 -0,02 -0,03 -0,05 -0,10 -0,12
-0,2 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
-0,3
Poussin Aliment
(*) projeté
Source : Itavi, SSP
5 estimation
216
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Les charges liées à la production du poulet label rouge ont connu la même tendance jusqu’en
2022. En 20236, l’ensemble des charges diminue sous l’effet d’une baisse conjointe des prix de
l’aliment (- 26 centimes) et des poussins (- 1 centime). En parallèle, le prix de vente entrée
abattoir augmente (+ 15 %). Ainsi, le solde disponible s’améliore de 31 centimes/kg en 2023.
Graphique 98
Solde disponible moyen du poulet label rouge (2010-2023*)
3,8
€ / kg carcasse
3,6 2,98
3,4 3,10
3,2 0,64
3,0 2,68 2,88
2,69 2,59 2,60 0,69
2,8 2,67 0,11 2,58 2,55 2,54 2,60
0,31 2,45 0,39
2,6 2,38 0,12 0,59
0,21 0,26 0,16
2,4
0,49 0,48 0,24 0,31 0,20 0,37
2,2 0,16 0,48 0,55
0,48 0,50 0,54 0,55 0,27
2,0 0,51 0,23 0,23 0,50 0,54
1,8 0,22 0,25 0,28
0,25 0,28 0,27 0,28
1,6 0,21 0,25
1,4 2,18
1,2 1,92
1,56 1,68
1,0 1,50 1,58 1,38 1,37
1,23 1,33 1,25 1,28 1,35 1,32
0,8
0,6
0,4
0,2 0,26 0,27 0,27 0,30 0,31 0,28 0,27 0,26 0,28 0,31 0,32 0,29 0,31
0,25
0,0
-0,2 -0,06 -0,27 -0,51 -0,20
-0,4 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
-0,6
-0,8
Poussin Aliment
(*) projeté
Source : Itavi, SSP
6
estimation
217
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La finalité de ces indicateurs de coûts de production est différente, ayant vocation à servir de
référence pour la contractualisation au sein des filières. Aussi, ces indicateurs de coûts de
production adoptent des conventions de calcul et méthodes propres à chaque filière et qui ne
peuvent être comparées entre elles. Ces calculs intègrent notamment des charges supplétives
qui ne sont pas issues de la comptabilité des exploitations mais sont des conventions validées
interprofessionnellement et destinées à intégrer, dans l’ensemble des coûts qui doivent être
rémunérés par les produits de l’exploitation, en plus de ces charges mesurées comptablement,
un certain niveau de rémunération des facteurs de production apportés par les agriculteurs, à
commencer par le travail. À titre d’illustration de ces différences dans les conventions retenues
par filières : le travail des exploitants est rémunéré à hauteur de 2 SMIC en élevage de ruminants
contre 1,3 SMIC en grandes cultures.
La présentation suivante des coûts de production par kilogramme de carcasse est permise par
la combinaison des trois mêmes sources de données que pour les soldes disponibles présentés
précédemment.
Les coûts des années 2010 à 2022 fournis par l’Itavi proviennent du recueil de données
déclaratives et, pour certains postes, de simulations (voir ci-dessous). Le coût de production
2023 a été calculé sur la base des données 2022, seuls les coûts de l’aliment et du poussin
(principales charges) ont été actualisés selon les mêmes hypothèses, présentées
précédemment pour le solde disponible, hormis une :
Quant au coût de production du poulet label rouge, il serait en baisse de 18 centimes par
rapport à 2022, du fait de la baisse du coût de l’aliment. Malgré cette diminution, le coût de
production reste à un niveau plus élevé que celui de la période 2010-2021.
7
Cf. tableau sur le site de l’OFPM : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/indicateurs-de-couts-de-
production-agricole
218
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 99
1,88
1,9
1,8 0,20
1,78
1,7 0,19
1,71
1,57 1,54
1,6 1,55
1,46 0,37
1,44
1,5 1,43 1,40
1,34 1,33 1,32 1,34 0,36
1,4
1,41
0,18 1,32 1,32 0,17
0,18
1,37
1,3 0,18
1,34
1,33
1,32
0,17
1,31
1,30
1,27
1,28
1,2
1,28
0,28 0,28 0,18 0,17 0,16 0,16 0,17
1,17
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Charges supplétives : main d'œuvre non-salariée Charges fixes hors main-d'œuvre non salariée
Poussin Aliment
Charges variables hors aliment et poussins Prix entrée abattoir (carcasse)
Coût total
(*) projeté
Source : Itavi, SSP
Graphique 100
Coût de production moyen du poulet label rouge avec charges supplétives (2010-2023*)
4,2
€ / kg carcasse
4,0
3,8 3,88
3,6 0,39 3,70
3,4 0,40
3,24
3,2 0,64
3,10
2,91 2,91
3,0 2,79
2,77 2,78 2,81 2,88 0,38
0,69
2,98
2,69 2,70
2,8 2,53 0,34 2,61
0,37
2,88
0,36 0,39
2,60
0,34
2,68
2,6
2,67
0,34
2,59
2,58
2,54
0,34
2,55
2,60
2,4 0,37
2,45
0,34 0,35
2,38
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Charges supplétives : main d'œuvre non-salariée Charges fixes hors main-d'œuvre non salariée
Poussin Aliment
Charges variables hors aliment et poussins Prix entrée abattoir (carcasse)
Coût total
(*) projeté
Source : Itavi, SSP
219
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Échantillon des exploitations appartenant aux organisations de production de lapins suivies par l’ITAVI
Taille de l’échantillon
Part dans la production nationale
Réseau en 2021 (nombre
(en têtes)
d’ateliers)
84 % de la production nationale
RENACEB - GTE 429 organisée ; 54 % de la production
nationale totale
Cunimieux8 45
Source : Itavi
À ces coûts de production en vif est appliqué un taux de conversion permettant la présentation
de coûts de production en carcasse.
Comme pour les volailles, l’ensemble des charges du lapin ont fortement augmenté en 2022
(+ 0,43 €/kg). Cette hausse est principalement liée à la hausse du prix de l’aliment. Le solde
disponible s’améliore cependant du fait de la meilleure valorisation du prix de vente des lapins
(+ 0,5 €/kg).
Entre 2022 et 2023, les charges liées à la production continuent d’augmenter (+ 33 centimes)
sous l’impact de la hausse du prix de l’aliment (+ 27 centimes). L’ensemble des charges atteint
ainsi son niveau le plus élevé de la période observée. Le solde disponible est en léger retrait.
8
Le réseau de fermes de références CUNIMIEUX de l'ITAVI centralise depuis 1997 des données d'un échantillon
représentatif d'exploitations cunicoles à l'échelle nationale. Les conduites d'élevage, les principales performances
techniques et les résultats économiques sont recensés, traités et analysés chaque année de manière détaillée. Cette
analyse à partir du grand livre comptable des exploitations impose un décalage de 2 ans entre l'exercice et la
publication des résultats ; c'est pourquoi les données du réseau GTE RENACEB, plus réactif, sont mobilisées pour
simuler le coût de production en 2022.
220
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Graphique 101
5,0
€ / kg carcasse
4,42
4,5
4,14
0,58
4,0
3,64 0,63
3,31
3,47 3,38 3,35 3,47 3,49 0,48
3,5 3,22 3,22 3,22
3,00 3,11 0,56 0,48
0,16 0,35 0,40 0,34 0,47 0,51 0,29
3,0 0,38 0,35 0,36
0,26 0,48 0,28
0,44 0,75 0,65 0,60 0,57 0,53 0,51
2,5 0,51 0,55 0,56
0,62 0,28
0,24 0,24 0,22 0,32 0,30 0,25
0,62 0,25 0,25 0,25
2,0 0,22
0,22 2,53
2,25
1,5
1,84 1,59 1,66 1,69 1,82
1,60 1,76 1,73 1,64 1,59 1,57
1,0 1,35
0,5
0,38 0,40 0,40 0,40 0,44 0,47 0,46 0,47 0,54 0,50 0,53 0,50 0,50 0,54
0,0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022* 2023*
Solde disponible
Charges fixes hors main-d'œuvre non salariée
Frais IA et renouvellement
Aliment
Charges variables hors aliment, frais IA et renouvellement
(*) projeté
La représentativité de l’échantillon est la même que pour le calcul du solde disponible. Le coût
de production du vif s’appuie sur deux principales sources de données :
- Le réseau RENACEB, centralisant les données de gestion technico-économique (GTE),
qui permet de fournir les données techniques, le coût de l’aliment, ainsi que les prix de
vente moyen du kg vif ;
- Le réseau d’élevage CUNIMIEUX d’où sont issues les données sur la productivité de la
main-d’œuvre et l’ensemble des charges hors aliment :
les frais d’insémination artificielle et de renouvellement,
les dépenses de santé,
les frais d'élevage incluant le nettoyage et la désinfection, la litière, les fournitures,
les entretiens et les réparations, l’énergie destinée à l’atelier cunicole, l’eau, les
carburants, les frais postaux et la main-d’œuvre extérieure y compris les
remplacements de l’éleveur si nécessaire,
les cotisations, les impôts et les taxes,
les amortissements et les frais financiers.
Enfin, le coût du travail est estimé par l’Itavi sur la base suivante :
le niveau de rémunération du travail de l’éleveur est fixé forfaitairement à 1,5 SMIC
net par UTH. Il est à noter que la productivité du travail n’est pas simulée
(contrairement à ce qui est fait dans les filières volailles) mais observée dans les
exploitations du réseau CUNIMIEUX. En 2017 (dernières données disponibles), elle est
de 605 femelles par UTH.
221
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La prise en compte des charges supplétives pour la rémunération du travail explique l’écart de
résultat avec le solde disponible.
Entre 2022 et 2023, les coûts de production continue d’augmenter (+ 35 centimes d’euros),
sous l’impact de la hausse des prix de l’aliment (+ 28 centimes d’euros). Les coûts de production
atteindraient ainsi 4,4 €/kg de carcasse en 2023, son niveau le plus élevé de la période observée.
La hausse des prix de vente des lapins se poursuit également (+ 28 centimes), parvenant à
compenser celle de l’aliment.
Graphique 102
5,0
€ / kg carcasse
4,40
4,5
4,42
4,05
4,0 0,56
4,14
3,65 3,62
3,46 3,36 3,50 3,46 3,47 3,59 0,54
0,48
3,64
3,5 3,33 3,35 3,34
3,49
3,47
3,04 0,51 0,51
3,47
0,48
3,35
0,50 0,48 0,46 0,50 0,29
3,31
0,48
3,22
3,38
3,22
3,22
0,5
0,38 0,40 0,40 0,40 0,44 0,47 0,46 0,47 0,54 0,50 0,53 0,50 0,50 0,54
0,0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022* 2023*
Charges supplétives : main d'œuvre non-salariée
Charges fixes hors main-d'œuvre non salariée
Frais IA et renouvellement
Aliment
Charges variables hors aliment, frais IA et renouvellement
(*) projeté
222
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
5.1. Structure des charges des entreprises d’abattage et de transformation des viandes de
poulet
9
Source : Prodcom, dossier A chiffre et données ; production commercialisées des industries agroalimentaires en
2022 B paru en mars 2024.
223
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 103
Structure des charges du compte de résultat des entreprises d’abattage et de transformation de viande
de poulet
Résultat courant avant
M€
impôt
2,5% 2,3% 1,9% 1,7% 1,6% 3,1%
100% 5,5
Dotation aux
90% amortissements, aux
12,0% 12,1% 12,1% 12,1% 11,7% 10,7%
provisions, frais financiers,
80% 5,0 autres charges courantes
Impôts et taxes
19,8% 20,2% 20,0% 20,1% 20,3% 19,2%
70%
60% 4,5
Frais de personnel
50%
Achat de marchandises,
20% 3,5
matières premières, autres
appro.
10%
Chiffre d’affaires
0% 3,0
2017 2018 2019 2020 2021 2022
Source : comptes des entreprises d’abattage de viande de poulet publiés sur la base Diane
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires en valeur de l’échantillon en seconde ordonnée
(échelle de droite).
224
Section 4 – Volailles de chair et lapins / rapport au Parlement / 2024
Les entreprises du secteur de l’abattage de lapin sont répertoriées sous le code N.A.F 10.11Z
transformation et conservation de la viande de boucherie qui est celui des entreprises
abattant notamment des bovins, des ovins, des porcins. Il a été nécessaire d’identifier les
entreprises spécialisées dans l’abattage de lapin dont toutefois certaines abattent également
d’autres espèces.
Les autres postes de charges diminuent en proportion entre 2021 et 2022. Au final, le résultat
courant avant impôt augmente en 2022 et représente 3,6 % du total des produits, contre 1,4 %
en 2021.
Graphique 104
225
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Après avoir atteint un pic à 24,6 milliards de litres en 2014, la collecte française de lait de vache
s’est contractée après la fin des quotas laitiers, pour se stabiliser entre 2016 et 2020 autour de
23,9 milliards de litres. Depuis 2021, les volumes sont de nouveau orientés à la baisse. La
collecte européenne n’a en revanche cessé de progresser. En 2023 , la part de la France est de
16,3 %, 2e producteur de lait de vache derrière l’Allemagne.
Graphique 105
Évolution de la collecte de lait de vache en France et part dans la collecte européenne
Millions de litres %
25 000 22
24 500
20
24 000
23 500
18
23 000
22 500 16
22 000
14
21 500
21 000
12
20 500
20 000 10
2010
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2001
2011
2021
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2020
2022
2023
Collecte française (1) Collecte française (2) Part de la France dans la collecte UE
(1) Ancienne série de l’enquête mensuelle laitière ; (2) Nouvelle série de l’enquête mensuelle laitière ; (3) UE à 15
jusqu’en 2006, à 27 de 2007 à 2009, à 28 entre 2010 et 2020, puis à 27 depuis 2021.
Les fabrications françaises couvrent une large gamme de produits laitiers au lait de vache, aussi
bien des produits de grande consommation (PGC) : fromages, lait conditionné, crème
conditionnée, beurre plaquette, ultra-frais (yaourts, desserts lactés, fromages blancs et petits
suisses), fromages... que des produits industriels (PI) : beurre vrac, poudres de lait. La France
s’est également diversifiée sur ces produits industriels, ajoutant aux fabrications de produits
plutôt A basiques B (poudre de lait écrémé, poudre grasse) des produits à plus forte valeur
ajoutée (poudre de lait infantile, concentrés de protéines et de protéines sériques, caséines et
caséinates).
Compte tenu de leur teneur en matière sèche utile (MSU), protéique et butyrique, les fromages
constituent le 1er poste de fabrication, avec environ 35 % de la MSU. Les matières grasses solides
(beurre, MGLA : matière grasse laitière anhydre) nécessitent quant à elles un peu plus de 21 %
de la MSU mise en œuvre dans les fabrications. Pour autant, la France est importatrice nette
de beurre, car cette production ne permet pas de couvrir les besoins pour la consommation
227
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Fromages
Poudre de
lactosérum
Autres produits secs
34,9%
Autres
Environ 40 % du lait collecté en France sont exportés. Le plus gros poste d’exportation est celui
des fromages, que ce soit en volume, compte tenu du poids de la matière sèche utile dans ces
produits, ou en valeur, en raison de leur forte valeur ajoutée. Ils représentent un peu plus de
43 % des exportations françaises de produits laitiers en valeur en 2023. Autre produit à forte
valeur ajoutée, les poudres de lait infantiles sont le 2e poste de contribution aux exportations
françaises de produits laitiers (12 % de la valeur totale).
La consommation française de produits laitiers est difficile à évaluer dans sa globalité. Selon
l’Idele (A Où va le lait B, 2020), on estime que les ménages consomment 50 % des volumes de
produits laitiers (en MSU, en 2019). Le panel de Kantar Worldpanel permet d’approcher ces
achats des ménages français pour leur consommation à leur domicile principal. En valeur, la
plus grosse part des achats de produits laitiers est consacrée aux fromages. Les produits ultra-
frais (yaourts, fromages blancs, desserts lactés) comptent pour un quart des dépenses. Le lait
conditionné couvre 12 % des dépenses, tout comme les matières grasses solides. Le poids de la
crème est deux fois moindre, à 6 % environ.
228
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 107
Structure des achats des ménages en produits laitiers au lait de vache en valeur en 2023
Total France : 19,1 milliards d’euros
12,2%
Lait conditionné
6,1%
Crème
Derrière les ménages, vient l’industrie agroalimentaire qui utilise environ 38 % de la MSU (en
2019 d’après Idele). Les poudres notamment, comme la poudre de lait écrémé et la poudre de
lactosérum, servent d’ingrédients dans les IAA non laitières (biscuiteries, plats préparés…) et
dans les industries de l’alimentation animale (veaux de boucherie). Le beurre et la crème sont
aussi des ingrédients dans les IAA, avec des débouchés importants dans les secteurs de la
boulangerie-viennoiserie-pâtisserie et des crèmes glacées. Les fromages ingrédients, tels que
l’emmental, la mozzarella, sont également largement utilisés en transformation (Schéma 13).
Le secteur de la restauration hors domicile (RHD) absorbe environ 12 % des produits laitiers (en
2019, d’après Idele). Dans la restauration commerciale, il s’agit principalement de fromages
ingrédients, de matières grasses solides et de crème, largement utilisés pour cuisiner ; dans la
restauration collective, les produits ultra-frais tels que les yaourts sont plus présents.
229
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 13
Bilan des flux dans la filière des produits laitiers en 2022
Fabrications Fabrications
pour IAA pour IAA Export Import
laitières non laitières
46262 PRODUCTEURS
Lait liquide vrac 2 366 373 63 428 427 701 70 631
LIVRAISONS DE LAIT Crème vrac (t de MG) 214 673 17 415 74 491 82 751
23,42 millions
Lait concentré vrac 554 565 44 829 101 872 84 828
FABRICATIONS PRODUITS FINIS Fromages Lait conditionné Produits ultra-frais Crème conditionnée Beurre & Butteroil Lait concentré Poudres infantiles* Autres
(volumes en tonnes ; 1 387 406 2 881 998 2 537 593 439 613 411 880 9 287 136 273
% total fab. produits finis en 39,2% 9,7% 13,5% 8,5% 23,6% 0,1% 1,4% 4,0%
MSU)
COMMERCE EXTÉRIEUR Import Export Import Export Import Export Import Export Import Export
458 406 666 117 21 810 154 575 105 443 326 934 59 552 100 225 239 930 97 932
CONSOMMATION / BILAN Fromages Lait conditionné Produits ultra-frais Crème conditionnée Beurre & Butteroil
hors variations de stocks 1 179 695 2 749 233 2 316 102 398 940 553 878
Achats RHF et Achats RHF et Achats RHF et Achats RHF et Achats RHF et
CONSOMMATION
ménages IAA lait. ménages IAA lait. ménages IAA lait. ménages IAA lait. ménages IAA lait.
744 783 434 912 2 192 924 556 308 1 632 394 683 708 253 557 145 383 259 225 294 653
63% 37% 80% 20% 70% 30% 64% 36% 47% 53%
GMS (HM et SM) 65% - 69% - 68% - 67% - 71% -
EDMP 15% - 11% - 13% - 14% - 13% -
Autres 20% - 20% - 19% - 19% - 16% -
Unités : tonnes, sauf mention contraire. EDMP : enseignes à dominante marques propres (anciennement hard discount)
Source : FranceAgriMer d'après SSP (Enquête annuelle laitière), douane française, Kantar Worldpanel et estimations
230
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Cette partie sur les sources et méthodes de l’Observatoire dans la filière est volontairement
synthétique et limitée à l’essentiel (se reporter à l’édition de 20121 pour plus de précisions).
2.1. Méthode de calcul de la décomposition des prix au détail des PGC laitiers
hors beurre plaquette
des coproduits : aucun PGC ne comporte l’ensemble de la MSU du lait de collecte (par
exemple, parmi les 40 g en moyenne de matière grasse par litre de lait de collecte seuls
15 g se retrouvent dans un litre de lait de consommation demi-écrémé). la modélisation
de la fabrication de chaque produit de grande consommation entraîne la production
de coproduits non destinés en l’état à la consommation et vendus à d’autres secteurs
de l’industrie agroalimentaire. La valorisation nette (produit de la vente – coût de
fabrication) de ces coproduits est intégrée dans le coût de la matière première utilisée
par l’industriel pour élaborer le PGC ;
des excédents saisonniers : le déphasage entre la saisonnalité de la production laitière
et celle des fabrications de produits laitiers entraîne des excédents saisonniers ;
des excédents annuels : la collecte de lait de vache et le marché des produits de grande
consommation n’évoluent pas forcément de façon parallèle. L’écart entre les deux est
comblé par un volume de lait transformé en produits industriels stockables, assurant le
tampon entre la collecte laitière et le marché des PGC. Cet excédent annuel, d’ampleur
variable, est lui aussi intégré dans l’analyse.
Il est retenu l’hypothèse selon laquelle la totalité des produits induits, c’est-à-dire des
coproduits et des excédents calculés, est valorisée en produits industriels (beurre vrac, poudre
de babeurre, poudre de lait écrémé et / ou poudre de lactosérum suivant les PGC) et que cette
valorisation correspond à la valorisation réelle sur le marché ou à l’équivalent d’une cession
intra-entreprise.
Dans les entreprises laitières, ces produits induits peuvent en fait être transformés en d’autres
produits, mieux valorisés, dépendants de l’équation laitière propre à chaque entreprise,
comme des PGC ou des ingrédients à forte valeur ajoutée (comme les caséines ou la poudre
de lactosérum déminéralisée pour les poudres infantiles).
Pour les produits de grande consommation issus de l’industrie laitière, l’indicateur de coût de
la matière première doit prendre en compte l’ensemble du lait dont la collecte est nécessaire
pour fabriquer 1 litre ou 1 kg du PGC, y compris la fraction valorisée en coproduits, les
excédents saisonniers liés aux PGC et les excédents annuels. Le coût total du lait est calculé à
partir du prix du lait réel (c’est-à-dire à teneur réelle en matière grasse et matière protéique)
payé au producteur (cf. 2.2. Sources). À ce coût du lait vient ensuite se retrancher la
valorisation nette des produits induits. Celle-ci correspond à la différence entre le produit de
la vente de ces produits induits et le coût de leur transformation (qui inclut la collecte du lait
correspondant). Si le produit de la vente des produits induits est supérieur à leur coût, la
valorisation nette est positive, ce qui réduit le coût de la matière première du PGC pour
l’industriel. Mieux les produits industriels sont valorisés sur le marché, plus la valorisation nette
diminue l’indicateur du coût de la matière première des PGC. Si le produit est inférieur au coût
et la valorisation nette est négative, ces produits induits représentent un coût supplémentaire
1
La méthode générale concernant les produits laitiers est également consultable à ce lien : https://observatoire-
prixmarges.franceagrimer.fr/sites/default/files/liens-pdf-menu/produits_laitiers_methodes.pdf
231
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
pour l’industriel, en addition au prix du lait collecté. Ainsi, est obtenu l’indicateur de coût de
la matière première, qui correspond donc à un coût d’achat global pour l’industriel et non au
seul prix de vente du lait pour l’éleveur laitier.
L’indicateur de marge brute industrielle sur un produit PGC élaboré par l’industrie est la
différence entre le prix de vente de ce produit (prix sortie industrie) et l’indicateur de coût de
sa matière première.
L’indicateur de marge brute sur un produit PGC pour la distribution est la différence entre le
prix de vente de ce produit au détail et le prix de vente de ce produit sortie industrie.
Les modèles par PGC, en considérant une laiterie monoproduit qui utiliserait du lait de collecte
pour fabriquer un seul PGC et transformerait le reste du lait entièrement en produits
industriels, surestiment le poids des coproduits industriels. La réalité est plus variée, car elle
dépend du mixte produits, au sein d’un site ou d’une entreprise. Il n’est pas possible de rendre
compte de la diversité des équations laitières des différentes entreprises.
En revanche, pour compléter l‘approche par PGC avec coproduits par un autre point de vue
sans coproduits, il est possible de prendre en compte un panier de PGC dans lequel l’ensemble
de la matière sèche utile du lait de collecte est utilisé, donc sans recours à des produits
industriels induits. Ce panier, seul, n’est pas non plus conforme à la réalité. Mais il permet de
compléter l’analyse par une approche hors effet des produits industriels induits. C’est
pourquoi, à compter du rapport 2023, un panier, constitué à partir des 5 PGC suivis (lait UHT,
yaourt, camembert, emmental, beurre plaquette) est ajouté dans le champ d’étude
(cf. point 3.5 de la présente section).
2.2. Sources pour les prix aux différents stades de la filière laitière
Le prix du lait payé aux producteurs fait l’objet d’une enquête mensuelle laitière (EML) du
service de la statistique et de la prospective (SSP) du Ministère de l’Agriculture et de
FranceAgriMer. Le prix utilisé par l’OFPM est A aux taux réels en matières grasses et protéiques,
toutes qualités confondues, toutes primes comprises B, ce qui signifie qu’il englobe la
valorisation du lait conventionnel, mais également du lait biologique et des laits sous autres
SIQO. En ce sens, le prix du lait couvre les mêmes qualités que les prix au détail choisis (cf.
paragraphe correspondant ci-dessous), ce qui permet de travailler sur deux séries de prix
cohérentes. Depuis 2018, l’EML permet de différencier les productions et fournit un prix du lait
conventionnel à taux réel, dont l’historique ne remonte néanmoins qu’à janvier 2017. Pour ces
deux raisons, le prix du lait utilisé reste le prix A global B toutes qualités confondues.
Les prix des produits industriels utilisés pour calculer la valorisation des produits induits sont
des données enquêtées de façon hebdomadaire auprès d’une vingtaine d’industriels par
FranceAgriMer. À partir de cette enquête sont calculées des moyennes nationales pondérées
par les volumes, qui sont ensuite mensualisées. Pour des questions de disponibilité de
l’historique, la cotation professionnelle ATLA est utilisée pour la poudre de lait écrémé avant
2016.
Les prix des principaux PGC sortie industrie sont fournis à l’Observatoire par l’Insee. Ils sont
relevés chez les principaux opérateurs industriels, parallèlement à l’enquête conduite par
l’Insee pour l’établissement des indices de prix de production de l’industrie. Ces prix moyens
sont calculés sur des échantillons constants durant environ 5 ans.
Ces prix industriels ne sont pas de données exhaustives, l’Insee privilégiant la représentativité
des évolutions relatives de prix (en indices) à celle des niveaux de ces prix (en euros). En outre,
la composition des produits selon les marques à l’intérieur de chaque gamme (marques
nationales - MN ou marques de distributeur - MDD) n’est pas forcément homogène avec celle
du panier suivi au détail par Kantar (cf. ci-dessous).
232
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Les prix payés par le consommateur au détail en GMS2 (hyper et supermarchés) sont issus
depuis 2008 du panel consommateur Kantar Worldpanel qui mesure les achats des ménages
français pour leur consommation à leur domicile principal. Ce prix moyen des achats, par
catégorie de produit, pondéré par les volumes achetés, présente l’avantage de refléter au
mieux les évolutions de consommation des produits, y compris les évolutions de gamme et les
effets des promotions. Pour chaque produit, l’ensemble des qualités sont prises en compte,
c’est-à-dire à la fois les articles issus de lait de vache conventionnel, mais également ceux issus
de l’agriculture biologique (les cinq PGC laitiers suivis par l’Observatoire sont concernés) ou
des productions d’AOP/IGP (pour le camembert, l’emmental et le beurre). En ce sens, les prix
au détail utilisés sont homogènes avec la série du prix du lait sélectionnée. En outre, les
différentes gammes de produits (marques nationales, marques de distributeur et marques de
distributeur économiques) sont intégrées au calcul du prix moyen de chacun des produits
laitiers suivis, via une moyenne pondérée par les quantités achetées étudiées dans chaque
gamme.
Afin de s’affranchir de l’impact des évolutions de la composition en gammes (MN, MDD et
MDD éco) du panier d’achat, il a été choisi de travailler à panier constant d’une année sur
l’autre, mais variant chaque mois de l’année, pour chacun des cinq produits suivis. Le panier
qui sert de référence est celui de la dernière année. Ainsi, les évolutions de prix observées sont
dues principalement aux variations de prix des articles au cours du temps.
2
À partir de l’année 2015, les données de quantités achetées et sommes dépensées à partir desquelles sont calculés
les prix moyens sont fournies mensuellement par Kantar Worldpanel. Sur les années antérieures, elles ont été fournies
par période de 4 semaines et mensualisées par l’Observatoire.
233
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les travaux de l’Observatoire portent sur cinq produits laitiers largement commercialisés en
grande distribution (hyper et supermarchés) : le lait UHT demi-écrémé, le yaourt nature,
l’emmental, le camembert et le beurre plaquette 250 g, représentant les principaux types de
produits achetés par les ménages.
En moyenne sur la période 2019-2023 et dans les circuits GMS (hyper et supermarchés), les cinq
produits retenus représentent 24 % de la valeur totale des achats des ménages de produits
laitiers (hors fromages de chèvre et fromages de brebis). Dans le détail (Graphique 108) :
le lait UHT demi-écrémé compte pour 65 % en valeur des achats de laits conditionnés,
le beurre plaquette 250 g, un cinquième des achats de matières grasses solides et 28 %
des achats de beurre,
le yaourt nature, 14 % des produits ultra-frais (yaourts, fromages blancs, petits suisses,
desserts lactés frais),
le camembert et l’emmental, respectivement 5 % et 17 % des achats de fromages de
vache.
Graphique 108
Représentativité de chaque produit suivi au sein de sa famille, en valeur des achats
Hyper et supermarchés, moyenne 2019-2023
100%
Autres
90%
80%
Lait UHT
70% demi-
60% écrémé
50% Yaourts
nature
40%
Fromages de vache
Ultra-frais
Laits conditionnés
Beurre doux
plaquette
250 g
La saisonnalité des achats est assez peu marquée pour ces produits laitiers. Le beurre plaquette
présente les variations les plus marquées au cours de l’année, avec un creux des achats en été
et des volumes plus élevés au cours de l’hiver. Les tendances sont similaires pour les deux
234
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
fromages et le lait UHT demi-écrémé, mais de façon bien moins prononcée, alors que les achats
de yaourts nature sont globalement constants tout au long de l’année.
Côté fabrications, les cinq produits retenus représentent également une part importante de la
matière sèche utile du lait de vache transformée en France (Graphique 109, moyenne 2018-
2022) :
le lait UHT demi-écrémé compte pour 77 % des fabrications de laits conditionnés,
le yaourt nature pour 16 % de l’ultra-frais,
le camembert et l’emmental, respectivement 6 % et 23 % des fabrications de fromages
de vache et respectivement 22 % des fabrications de fromages à pâte molle et 74 % des
fromages à pâte pressée cuite.
La dénomination A beurre plaquette B n’étant pas disponible dans l’enquête annuelle laitière,
sa part dans les fabrications totales de beurre ne peut pas être calculée.
Ces quatre produits (hors beurre plaquette) correspondent à 22 % de la matière sèche utile
utilisée dans les fabrications de produits laitiers finis au lait de vache en France (hors produits
intermédiaires destinés aux industries agroalimentaires).
Graphique 109
Représentativité des produits suivis au sein de leur famille
et du total des fabrications de produits laitiers finis, calculée en MSU
Moyenne 2018-2022
100%
Autres
90%
80%
Lait UHT
70%
demi-écrémé
60%
Yaourt nature
50%
40%
77,2%
73,6%
30% Emmental
20%
23,2% 7,7%
2,0%
10% 22,2% Camembert
16,1% 9,4%
5,9%
0% 2,4%
Total
Fromages de
Fromages à
Fromages
Ultra-frais
conditionnés
pâte molle
PPC
vache
Laits
235
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
En 2023, le prix réel du lait payé au producteur (toutes primes comprises, toutes qualités
confondues s’est maintenu au-dessus de son niveau de 2022 une grande partie de l’année. En
moyenne en 2023 à 487 €/1 000 l, soit une progression de 6 % par rapport à 2022. Malgré cela,
la collecte a connu une forte baisse en volumes (- 2,7 %/2022).
En parallèle, l’année a été marquée par une forte dégradation des prix des produits industriels.
En effet, en moyenne, le prix de la poudre de lait écrémé a été de 2 471 €/t (soit une diminution
de 33 % par rapport à 2022). Le prix du beurre vrac facturation s’est établi en moyenne à
5 098 €/t (- 20 %). Le prix moyen du lactosérum a quant à lui perdu près de 40 % de sa valeur en
un an, en s’établissant à 692 €/t en moyenne.
Graphique 110
500
450
400
350
300
janv. fév. mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.
2021 2022 2023
Source : FranceAgriMer d’après Enquête mensuelle laitière SSP-FranceAgriMer
Graphique 111
Évolution des prix du beurre, de la poudre de lait écrémé et de lactosérum sur le marché français
€/tonne
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
236
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 112
Évolution du prix de vente des produits laitiers entre 2022 et 2023
(hyper et supermarchés)
25% 23,3%
22,3%
21,9% 21,7%
19,0% 19,0%
20% 17,9%
16,4% 16,0%
15,0% 15,3%
13,9% 14,3% 14,5%
15% 12,8% 12,3%
12,7% 12,5%
10,6%
10%
5%
0%
Marques nationales
dont MDD éco
MDD
MDD éco
Emmental
Beurre 250g
Lait UHT 1/2-écrémé
dont MN
Yaourt nature
dont MN
dont MN
dont MN
Camembert
dont MDD
dont MDD
dont MDD
dont MDD
Source : FranceAgriMer d’après Kantar Worldpanel
En 2023, les prix de vente au détail des produits laitiers suivis par l’OFPM, en hyper et
supermarchés ont très fortement augmenté. Le moins impacté a été le beurre MDD (+ 11 %),
mais ce produit était celui qui avait le plus fortement progressé en 2022 par rapport à 2021. Le
lait UHT demi-écrémé sous marque nationale est le produit qui a connu la plus forte
augmentation de prix en un an.
Graphique 113
Répartition en volume des achats par marque et évolution de la part entre 2022 et 2023
(hyper et supermarchés)
70% 3,0
60% 2,0
1,0
50%
0,0
40%
-1,0
30%
-2,0
20%
-3,0
10% -4,0
0% -5,0
MDD
MDD éco
MDD
MDD éco
MDD
MDD éco
MDD
Morceaux
MN
MN
MN
Râpé
MN
237
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Si chaque produit est étudié séparément dans ce rapport pour des raisons de méthode et de
compréhension, il est primordial d’avoir une approche globale de l’analyse : en effet, les
industriels n’apprécient pas leur marge brute produit par produit, mais sur la totalité de leur
équation laitière. De même, la grande distribution a une approche globale de son rayon des
produits laitiers.
Schéma 14
Diagramme du modèle de décomposition du prix au détail du lait UHT demi-écrémé
(données moyennes sur 10 ans, 2014-2023)
238
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 114
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du lait demi-écrémé UHT J moyen K
1,2 0,60
€/litre de lait UHT 1/2 écrémé
Points d’attention :
0,39 - 20,7 %
0,37 0,37
0,2 0,35 Coût d'achat total du lait
0,35 0,36 0,36 Valorisation des produits induits
0,26 0,30 0,28
0,22 0,25 Coût d'achat matière première PGC
0,22
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Atla, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer
239
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 115
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS hors TVA du lait demi-écrémé UHT J moyen K
100%
% du prix au détail HT
Point d’attention :
27,3%
28,7%
29,3%
29,4%
29,6%
29,7%
29,7% pour un PGC laitier donné correspond
80% au prix du lait, y compris excédents
saisonniers, moins la valorisation des
70% coproduits.
Lecture :
60%
32,5%
37,6%
34,6%
La part de la matière première se situe
36,5%
42,0%
41,8%
41,1%
35,7%
35,1%
20%
34,2%
29,4%
29,2%
28,6%
0%
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute détail GMS
Indicateur de marge brute industrie
Indicateur de coût de la matière première du PGC
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Atla, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer
240
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Schéma 15
Diagramme du modèle de décomposition du prix au détail du yaourt nature
(données moyennes sur 10 ans, 2014-2023)
241
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 116
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du yaourt nature J moyen K
€/kg de yaourt
2,5 0,60
€/l
2,30 Point d’attention :
+ 17 % prix au détail
+ 14 % marge brute GMS
+ 11 % marge brute industrie
+ 44 % coût d’achat de la matière première
242
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 117
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS hors TVA du yaourt nature J moyen K
100%
% du prix au détail HT
Point d’attention :
19,6%
22,4%
21,9%
21,9%
25,4%
90%
27,9%
30,8%
Le coût d’achat de la matière première
34,1%
34,7%
34,9%
35,7%
36,0%
80%
pour un PGC laitier donné correspond
au prix du lait, y compris excédents
70% saisonniers, moins la valorisation des
coproduits.
60%
Lecture :
60,8%
56,7%
58,6%
59,2%
50%
57,3%
La part de la matière première se situe
57,8%
55,8%
49,3%
46,5%
49,3%
47,6%
généralement entre 15 et 20 %. C’est le
51,6%
40%
produit suivi pour lequel elle est la plus
faible après le pain ;
30%
La part de la GMS progresse nettement
sur la période, passant d’environ 20 % à
20%
35 %. C’est le seul PGC laitier suivi pour
21,4%
19,6%
19,5%
18,4%
17,8%
17,3%
16,6%
16,4%
16,0%
14,3%
13,5%
10%
13,4%
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Atla, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer
243
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.3.3. Emmental
Schéma 16
Diagramme du modèle de décomposition du prix au détail de l’emmental
(données moyennes sur 10 ans, 2014-2023)
L’emmental, sous toutes ses formes (râpé, en tranches, en dés…), représente le plus gros
segment du rayon fromages de vache (20 % des quantités achetées par les ménages3). Pour
rappel, l’emmental A moyen B suivi ici est composé de 70 % d’emmental râpé et de 30 %
d’emmental en portions préemballées (ce qui correspond à la répartition des achats), toutes
marques confondues : nationales, MDD et MDD éco4, à panier stable sur l’ensemble de la
période étudiée.
Comme pour la plupart des fromages affinés, la fabrication d’un kilogramme d’emmental
nécessite un volume de lait bien plus important que pour les produits ultra-frais au sens large
(lait conditionné, yaourts…). Il faut collecter en moyenne 12 litres de lait pour produire 1 kg
d’emmental.
Une autre particularité de l’emmental (et des fromages en général) est la fabrication du
coproduit lactosérum, dont les volumes sont loin d’être négligeables : en moyenne 0,6 kg de
poudre de lactosérum par kg d’emmental produit. Le poids de la poudre de lactosérum dans
les produits induits est donc prépondérant par rapport à celui du beurre (0,20 kg), de la poudre
de lait écrémé (0,08 kg) et de la poudre de babeurre (0,04 kg). Aussi, l’évolution du cours de la
poudre de lactosérum peut avoir des effets importants sur la valorisation nette des produits
induits et donc sur l’indicateur de coût de la matière première rentrant dans la fabrication d’un
fromage PGC.
3
Sauf indication contraire, les données sur les achats des ménages portent sur les circuits hyper et supermarchés.
4
Ces trois segments ne peuvent être suivis séparément car la catégorie A MDD économiques B n’est pas identique au
stade détail et au stade industrie. On suit donc uniquement un produit A moyen B dont le prix à chaque stade est une
moyenne des prix des 3 catégories, pondérée par les achats des consommateurs. La pondération évoluant dans le
temps, on suit donc à la fois des effets de prix et des effets de composition de panier.
244
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 118
€/kg d'emmental Composition du prix moyen annuel au détail en GMS de l’emmental J moyen K
€/l
10,0 0,60
9,25 Points d’attention :
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Atla, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer
245
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 119
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS hors TVA de l’emmental J moyen K
100%
Points d’attention :
% du prix au détail HT
30,5%
31,9%
32,1%
33,2%
34,0%
34,5%
35,0%
35,0%
35,5%
35,5%
35,7%
35,9%
pour un PGC laitier donné correspond au
80% prix du lait, y compris excédents
saisonniers, moins la valorisation des
70% coproduits ;
13,4% L’emmental est une pâte pressée cuite,
16,9%
13,9%
18,7%
16,5%
16,1%
15,0%
14,6%
18,5%
17,4%
17,8%
18,4%
matière sèche.
50%
Lecture :
40%
La part de la matière première se situe
entre 45 et 50 %, du fait de la forte teneur
54,7%
30%
52,7%
51,7%
50,3%
50,0%
49,9%
49,5%
49,2%
en matière sèche de ce fromage. Elle tend
46,6%
47,1%
46,5%
45,9%
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Atla, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer
246
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
3.3.4. Camembert
Schéma 17
Diagramme du modèle de décomposition du prix au détail du camembert
(données moyennes sur 10 ans, 2014-2023)
247
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 120
€/kg de camembert Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du camembert J moyen K
10 0,60
€/l
Points d’attention :
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Atla, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer
248
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 121
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS hors TVA du camembert J moyen K
100%
% du prix au détail HT
Point d’attention :
22,0%
23,8%
Le coût d’achat de la matière première pour
25,1%
25,6%
90%
28,0%
28,1%
28,9%
un PGC laitier donné correspond au prix du
80% lait, y compris excédents saisonniers, moins la
valorisation des coproduits.
70%
Lecture :
60%
35,1%
37,2%
40,9%
32,9%
30 %et 40 % ;
35,1%
39,7%
La part de l’industrie est assez proche de celle
50%
de la matière, entre 35 et 40 % environ ;
La part de la GMS progresse de 2018 à 2021
40%
puis diminue en 2022 et 2023 pour revenir à
environ 25 %. C’est après le beurre, le PGC
30% laitier pour lequel la part de la GMS est la plus
faible.
39,3%
39,0%
37,7%
36,9%
35,9%
35,3%
20%
32,2%
10%
0%
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de coût de la matière première du PGC Indicateur de marge brute industrie
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Atla, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer
249
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Avertissement préalable :
Dans les rapports antérieurs à 2022, le beurre était considéré dans l’analyse comme un produit
induit de la transformation des quatre autres PGC (lait UHT, yaourt, camembert et emmental),
c’est-à-dire à la fois un coproduit issu de la transformation de tous les autres et également un
débouché permettant de valoriser les excédents laitiers. Cette approche, qui était peu
représentative du mode de fabrication du beurre plaquette, a conduit à une révision du
modèle A beurre B. Pour se rapprocher de la réalité de l’économie laitière, il a été décidé
d’analyser le beurre non comme un coproduit mais comme un produit à part entière.
Dans l’approche choisie, on considère une activité industrielle spécialisée dans la fabrication
de beurre, dont le principal coproduit est la poudre de lait écrémé. Dans ce modèle, le prix du
lait est décomposé selon ses composantes grasse et protéique, grâce à l’utilisation d’un rapport
de valorisation MG (matière grasse) / MP (matière protéique). Ce rapport permet de comparer
les parts respectives qu’occupent la MG et la MP dans la valeur totale sur le marché à un instant
donné. Ce raisonnement repose sur l’hypothèse que, dans l’économie laitière, on ne donne de
valeur qu’à la matière grasse et à la matière protéique du lait.
Ce changement dans l’analyse du beurre, qui passe de produit induit des quatre autres PGC à
un PGC en temps que tel, implique sa prise en compte dans le calcul des excédents annuels
utilisés dans les autres modèles. Ces excédents ont donc été recalculés, impactant à la marge
l’historique de la décomposition des autres PGC. Il a par ailleurs été décidé de ne pas retenir
la notion d’excédents saisonniers pour le beurre, celui-ci étant stockable en l’état et
5
Deux cotations existent pour le beurre industriel vrac (ou beurre cube) : la cotation hebdomadaire du beurre
A contrat B est établie sur la base des prix des contrats signés sur la période (contrats de moins de 3 mois uniquement,
pouvant porter sur des livraisons ultérieures). La cotation du beurre A facturation B est établie sur la base des factures
des ventes réalisées sur la période. C’est cette cotation A facturation B qui est retenue dans les travaux de
l’Observatoire depuis 2018.
250
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 122
Comparaison de l’évolution du prix du beurre à différents stades de la filière
€/kg HT
10,5
9,5
8,5
7,5
6,5
5,5
4,5
3,5
2,5
1,5
01/01/2015
01/07/2015
01/01/2016
01/07/2016
01/01/2017
01/07/2017
01/01/2018
01/07/2018
01/01/2019
01/07/2019
01/01/2020
01/07/2020
01/01/2022
01/07/2022
01/01/2023
01/07/2023
01/01/2021
01/07/2021
251
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 123
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du beurre plaquette J moyen K 250g
€/ l
10 9,55 0,60
Points d’attention :
0,50
€ / kg de beurre
9 8,50
Le beurre est en même temps un PGC,
7,63 0,44 1,45 0,55 un produit de report et un coproduit
8 7,60 7,50
7,02
0,40 0,40 (ingrédient industriel). Il est
0,39 1,63 2,76
7 essentiellement composé de matière
6,06 0,37 0,50
1,29 1,43 1,37
5,62 5,64 5,74 5,74 5,71 1,04
grasse (82 %). Le modèle de calcul du
6 0,32 2,17 0,49
0,29 0,30 0,30 0,30 coût de la matière première est donc
0,29
5 1,02 0,94 0,45 différent de celui utilisé pour les quatre
1,03 0,97 0,87 1,00 1,08 2,24 0,46
0,51 2,58 2,42 autres PGC laitiers conventionnels ;
4 4,67
1,38 1,38 4,21 4,26 Ici, le prix du lait est décomposé en prix
1,56 1,60 1,43
4,83 0,40
3 3,68 de la matière grasse (MG) et de la
3,19 3,23 3,32
3,06 2,90 0,39 matière protéique (MP) en utilisant le
2,73 2,77
2 0,38 0,37 0,37 rapport de valorisation MG/MP observé
0,36 0,35
0,35 0,36 à partir des cours du beurre ingrédient
1 0,31
0,34 0,33 et de la poudre de lait écrémé.
0 0,30
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 Lecture, en 2023 par rapport à 2022 :
TVA Indicateur de marge brute distribution + 12 % prix au détail
- 11 % marge brute GMS
Indicateur de marge brute industrie Indicateur de coût de la matière grasse du lait + 28 % marge brute industrie
+ 13 % coût d’achat de la matière grasse du lait
Prix TTC au détail en GMS Prix réel du lait payé au producteur (€ / litre) Évolution du rapport MG/MP en faveur
de la matière grasse renforce l’effet de
la hausse du prix du lait.
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer
252
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 124
% du prix au détail HT Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail hors TVA en GMS du beurre plaquette J moyen K 250 g
100%
Points d’attention :
15,6%
16,0%
16,0%
17,8%
17,9%
18,2%
18,4%
19,3%
19,4%
20,0%
19,7%
20,2%
90%
Le beurre est en même temps un PGC, un
produit de report et un coproduit
14,2%
8,9%
80%
(ingrédient industriel). Il est
25,3%
essentiellement composé de matière
25,4%
30,5%
29,9%
26,4%
70%
26,9%
31,1%
29,3%
34,0%
35,7%
coût de la matière première est donc
60%
différent de celui utilisé pour les quatre
autres PGC laitiers conventionnels
50%
depuis 2020 ;
Ici, le prix du lait est décomposé en prix
73,2%
40%
70,2%
de la matière grasse (MG) et de la matière
58,7%
53,6%
53,4%
30%
52,9%
51,9%
51,3%
51,0%
valorisation MG/MP observé à partir des
46,7%
44,6%
20%
cours du beurre ingrédient et de la
poudre de lait écrémé.
10%
Lecture :
0% La très forte part de la matière première
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 en 2017 et 2018 est liée aux cours très
Indicateur de marge brute distribution Indicateur de marge brute industrie élevés du beurre dit vrac (cube de 25 kg)
Indicateur de coût de la matière grasse du lait
ces deux années. Pour le reste de la
période, elle se situe autour de 50 % ;
La part de l’industrie se situe entre 25 %
et 30 % (hors 2017 et 2018) ;
Source : OFPM d’après FranceAgriMer d'après SSP, Insee, Kantar Worldpanel et enquêtes FranceAgriMer La part de la GMS se situe entre 15 % et
20 %. Elle diminue en 2023.
253
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
À partir du rapport 2023, l’analyse est complétée par celle d’un panier composé des 5 PGC
déjà suivis individuellement, permettant une analyse hors produits industriels induits. En effet,
les quantité de chacun des 5 PGC dans le panier sont d’abord définies de façon à ce que le
contenu en MG et MP soit identique à celui du lait de collecte. Concrètement, le critère utilisé
est d’avoir 56 % de MG dans la MSU du panier, comme pour le lait de collecte. Ce modèle de
panier correspond donc à une laiterie (fictive, comme pour les 5 modèles par PGC) qui,
fabriquant uniquement ces 5 PGC, dans les proportions du panier, n’aurait aucun coproduit.
Beurre
Produit Lait Yaourt Camembert Emmental Total
plaquette
Part de la
consommation 34 16 9 30 10 100
en valeur (%)
Source : OFPM d’après Kantar Worldpanel, période d’avril 2018 à mars 2022
Plusieurs combinaisons étant encore possibles, un dernier critère est introduit pour plus de
lisibilité : être équivalent à un nombre entier de litres de lait de collecte.
Les prix de vente, industriel et au détail, du panier sont calculés au prorata des quantités des
5 composants et ramenés à l’équivalent d’un kg de panier.
La marge brute de l’industriel est calculée par la différence entre son prix de vente à la GMS et
le prix du lait de collecte payé au producteur (7 litres pour 4,33 kg de panier, soit 1,6 litres de
lait par kg de panier).
La marge brute de la GMS est la différence entre le prix de vente (HT) au consommateur et le
prix d’achat à l’industriel (inchangé par rapport aux 5 modèles de PGC unitaires).
254
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 125
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du panier des 5 PGC laitiers
2,28
Ce J panier laitier K modélise une
0,12
laiterie fabriquant uniquement les 5
1,96 0,55
2,00 PGC suivis par l’OFPM (lait demi-écrémé
1,79 1,81 1,82 0,10 UHT, yaourt nature, emmental,
1,74 0,59
0,09 0,09 0,09 camembert, beurre plaquette) dans des
0,09 0,49 0,50 proportions permettant de fonctionner
0,54
1,50 sans coproduit ;
0,51 0,52 0,52 0,46
0,47 Ce modèle permet ainsi d’avoir une
0,45 approche complémentaire à celle des
0,78 deux autres modèles utilisés (beurre / 4
1,00 0,57 autres PGC) ;
0,59 0,59 0,59 0,57 Par construction, le coût d’achat de la
0,40
matière première agricole est ici égal au
0,37 0,37
0,39 prix du lait payé au producteur (il faut
0,36
0,50 environ 1,6 l de lait de collecte pour
0,79 0,35 obtenir 1 kg de panier).
0,74
0,58 0,60 0,60 0,63
Lecture, en 2023 par rapport à 2022 :
0,00 0,30
+ 16 % prix au détail
2018 2019 2020 2021 2022 2023 + 9 % marge brute GMS
+ 37 % marge brute industrie
TVA Indicateur de marge brute distribution + 6 % prix du lait
Indicateur de marge brute transformation Indicateur de coût d'achat de la matière première
Prix TTC au détail en GMS Prix réel du lait payé au producteur (en €/L)
255
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 126
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail hors TVA en GMS du panier des 5 PGC laitiers
100%
Points d’attention :
% du prix au détail HTVA
20% 40,1%
35,2% 35,5% 35,2% 36,6% 36,5% Lecture :
256
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
La filière lait de vache biologique a connu une forte croissance récente entre 2018 et 2021. Les
deux grandes vagues de conversion ont été concomitantes aux crises économiques dans la
filière lait de vache conventionnelle, en 2009/10 puis en 2015/16. Elles ont incité des éleveurs
laitiers à convertir leur activité en agriculture biologique. La filière laitière biologique, dont les
évolutions de marché sont relativement indépendantes de celles de la filière conventionnelle,
a en effet été à chaque fois épargnée par ces crises. Néanmoins, depuis 2021, la filière
biologique connaît sa propre crise, en lien avec un déséquilibre entre l’offre et la demande,
cette dernière s’étant repliée depuis la fin 2020 et le début 2021.
1 001
1 000
849
800
630
571 566
600 535
489
447
400 334
256 275
200
0
2009
2010
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2022
2011
2021
2023*
Dans le même temps, les volumes de produits au lait de vache biologique fabriqués ont
explosé : + 33 % pour le lait liquide conditionné, + 44 % pour les yaourts, + 62 % pour les
fromages frais et + 90 % pour les autres fromages, + 83 % pour les desserts lactés frais, + 88 %
pour le beurre et + 99 % pour la crème, entre 2016 et 2020. Ils ont cependant atteint un pic en
2020 : en effet, la plupart de ces fabrications se sont fortement repliées à partir de 2021.
257
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Le mix-produit dans la filière lait de vache biologique est concentré sur des produits de grande
consommation relativement basiques. Ainsi, le lait conditionné représente 33 % des
fabrications en matière sèche utile (MSU) en 2021 et les matières grasses solides 26 %
(Graphique 128), des proportions dans les deux cas supérieures à celles observées dans les
fabrications totales6 de produits au lait de vache. Les fromages ne comptent A que B pour
24,2 % des volumes en MSU, soit environ 10 points de moins que dans la filière lait de vache
totale.
Graphique 128
Part dans les fabrications laitières françaises des différentes catégories de produits biologiques finis
en proportion du lait mis en œuvre (matière sèche utile)
3,4%
Lait conditionné
Ultra-frais
26,2% 32,5%
Crème
conditionnée
Fromages
Matières grasses
24,2% 8,2% solides
La collecte de lait biologique s’est développée plus rapidement que les fabrications de produits
laitiers finis biologiques (Graphique 129). Ce décalage entre offre et demande prend également
sa source dans le décalage entre la durée nécessaire aux conversions vers le biologique (trois
ans) et les évolutions indépendantes du marché.
6
La notion de fabrications A totales B s’entend ici comme la somme des fabrications de produits biologiques et de
produits conventionnels.
258
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 129
Évolution en indice de la collecte de lait de vache biologique et des fabrications de produits laitiers
biologiques finis, en matière grasse et en matière protéique
Base 100 janvier
350 2015
300
250
200
150
100
50
Globalement, entre 2015 et 2020, la consommation de produits laitiers biologiques a été bien
orientée et a suivi un essor comme la production. Les achats des ménages pour leur
consommation à domicile ont en effet explosé entre 2015 et 2020, sur l’ensemble de la gamme
de produits laitiers biologiques proposée par les enseignes : en six ans, les achats en volume
ont ainsi progressé de 33 % pour le lait conditionné bio, 86 % pour les produits ultra-frais
(yaourts, desserts lactés, fromages blancs), 108 % pour le beurre bio, 145 % pour la crème bio,
132 % pour les fromages bio de vache.
Un essoufflement dans la croissance des achats des ménages en produits laitiers biologiques
s’est fait sentir dès le 2e semestre 2020 et s’est amplifié à partir de 2021. Le recul des achats a
été encore très marqué en 2023 : les volumes de lait conditionné biologique ont par exemple
reculé de 11 %.
En valeur, les achats des ménages, initialement concentrés sur deux familles de produits (lait
conditionné, et produits ultra-frais) se sont progressivement diversifiés. En 2023, le lait
conditionné représente encore 32 % des achats en valeur et les produits ultra-frais, 30 %. Les
fromages comptent pour 20 % des dépenses pour les produits laitiers biologiques, alors qu’ils
représentent près de 45 % de la valeur des achats totaux de produits laitiers.
259
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 130
Structure des achats des ménages en produits biologiques au lait de vache en valeur en 2023
Total France : 679,9 millions d’euros
Lait conditionné
20,9%
Crème
32,1%
Matières grasses
solides
Produits ultra-frais
30,2%
4,0%
12,7% Fromages de vache
Comme les produits conventionnels, les produits laitiers biologiques sont utilisés dans
l’industrie agroalimentaire (IAA), qu’elle soit laitière ou non laitière. Dans ce cas, ce sont des
produits A vrac B ou produits A intermédiaires B, dont les volumes ne sont pas mesurés dans les
enquêtes laitières. L’importance de ce secteur dans la valorisation des produits laitiers
biologiques est donc difficile à évaluer.
260
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Schéma 19
Bilan des flux dans la filière lait de vache biologique en 2022
COLLECTEURS -
COLLECTEURS
TRANSFORMATEURS
Lait spot déclassé
PRÉ-FABRICATIONS
TRANSFORMATEURS
Lait liquide vrac
Export
Crème vrac
Lait concentré vrac
Import
Lait en poudre vrac
IAA non laitières
COMMERCE
Imports Exports Imports Exports Imports Exports Imports Exports Imports Exports Imports Exports Imports Exports
EXTÉRIEUR
Unités : tonnes, sauf mention contraire. EDMP : enseignes à dominante marques propres (anciennement hard discount)
* : Données agrégées pour crème et beurre
Source : FranceAgriMer d'après SSP (Enquête annuelle laitière), Kantar Worldpanel et Gira Foodservice pour le CNIEL
261
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 21
Modèle du panier lait UHT demi-écrémé biologique – beurre biologique
2022-2023
262
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Estimation de la freinte
À dires d’experts, les pertes lors de la fabrication du lait sont relativement similaires qu’il
s’agisse de lait conventionnel ou de lait biologique. La différence réside dans les volumes
produits. Le taux de freinte en transformation biologique est estimé à 3 % dans le modèle.
Le déclassement consiste à utiliser une partie de la collecte de lait cru biologique comme lait
conventionnel lorsque la demande en produits laitiers biologiques est insuffisante au regard
de l’offre de lait biologique disponible. Si l’achat au producteur se fait sur la base du prix du
lait biologique pour toute la collecte, ce déclassement représente une perte de valorisation
pour le collecteur ou le transformateur. En revanche, lorsque tout ou partie du lait déclassé est
payé au producteur à un prix différent lié à une moindre valorisation de la part déclassée, tout
ou partie de la perte de valorisation est supportée par le producteur certifié en bio.
Sur 2015-2020, il avait été convenu d’affiner ce déclassement de manière différenciée entre
matière protéique et matière grasse.
Ce taux de déclassement a été élaboré à dires d’experts. Ce taux de déclassement obtenu, par
exemple, pour l’année 2021 était de 31 %, ce qui signifie que pour valoriser x litres de lait
biologique, un industriel en collecte, en 2021, environ 1,45 fois plus (1,45 = 1 / (1 – 0,31) ).
Par hypothèse, on considère que le lait issu du déclassement du lait biologique constitue un
supplément à la collecte conventionnelle et est valorisé en produits industriels conventionnels
(beurre vrac ou poudre de lait écrémé).
Le fait de considérer que le déclassement touche également la matière grasse conduit à revoir
à la baisse la quantité de beurre présente dans le panier suivi dans la décomposition du prix
au détail (partie 3) :
entre 2015 et 2020, ce panier contenait en moyenne 44 kg de beurre, résultant de
l’addition des 34 kg découlant de la fabrication de 1 000 l de lait UHT demi-écrémé, et
des 10 kg de beurre issu de la fraction grasse du lait déclassé, valorisée comme beurre
PGC bio (voir Schéma 20),
à partir de 2021, ce panier biologique contient moins de beurre car la totalité du lait
déclassé est valorisée sous forme de produits industriels, en l’occurrence en tant que
beurre vrac conventionnel pour sa fraction grasse (voir Schéma 21).
263
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Seules deux de ces variables sont connues, car renseignées par les établissements enquêtés
dans l’Enquête mensuelle laitière SSP-FranceAgriMer (EML) : la collecte de lait de vache
biologique et les fabrications de produits laitiers biologiques finis. Bien qu’incluses dans le
questionnaire de l’EML, les autres variables sont peu renseignées.
5.2. Sources pour les prix aux différents stades de la filière lait de vache
biologique
Le prix du lait biologique payé aux producteurs est issu de l’Enquête mensuelle laitière (EML).
Le prix du lait utilisé est A aux taux réels en matières grasse et protéique, toutes qualités
confondues, toutes primes comprises B. Le prix mensuel national est une moyenne des prix
départementaux pondérés par les volumes de lait collecté.
Ce prix réel versé au producteur couvre l’ensemble de la collecte de lait certifié biologique,
quelle que soit sa valorisation finale. Il intègre donc à la fois le lait payé au prix du biologique,
mais également le lait collecté aux producteurs certifiés en agriculture biologique payé à un
prix différent, lié à une valorisation en lait conventionnel.
Le prix de la poudre de lait écrémé utilisé pour calculer la valorisation des produits induits
(poudre de lait écrémé et poudre de babeurre, dont la valeur est estimée à 75 % de celle de la
poudre de lait écrémé, faute de série disponible sur ce prix) est une donnée enquêtée de façon
hebdomadaire auprès d’une vingtaine d’industriels par FranceAgriMer. À partir de cette
enquête sont calculées des moyennes nationales pondérées par les volumes, qui sont ensuite
mensualisées.
Les prix au détail payés par le consommateur en GMS (hyper et supermarchés) sont issus du
panel consommateur Kantar Worldpanel qui mesure les achats des ménages français pour leur
consommation à leur domicile principal. Il s’agit de prix mensuels pondérés par les volumes
achetés. Ils présentent donc l’avantage de refléter au mieux les évolutions de consommation
des produits, y compris les effets des évolutions de marques (marques nationales, marques de
distributeur et 1er prix) et les effets des promotions. Concernant les achats de beurre biologique
en plaquette 250 g, la taille de clientèle est trop faible pour assurer une robustesse suffisante
des données. C’est par conséquent le prix du beurre biologique total qui est utilisé dans le
modèle. Le prix du lait biologique UHT demi-écrémé est en revanche suffisamment
représentatif pour pouvoir alimenter le modèle.
L’Observatoire ne dispose pas de prix de vente industriels pour les produits laitiers biologiques.
L’hypothèse posée dans le modèle est que le lait issu du déclassement est transformé, pour la
matière grasse en beurre vrac conventionnel, et pour la matière protéique en poudre de lait
écrémé conventionnelle. Les quantités fabriquées sont calculées à partir du volume de lait cru
déclassé, des taux byturique et protéique de ce lait (source EML SSP-FranceAgriMer) et de la
composition en matière grasse et protéique du beurre et de la poudre de lait écrémé (source
tables des coefficients MSU des produits laitiers, FranceAgriMer – Cniel – Idele).
264
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Si le produit de la vente des produits induits est supérieur à leur coût, la valorisation nette est
positive, ce qui réduit le coût de la matière première du PGC pour l’industriel. Mieux les
produits industriels sont valorisés sur le marché, plus la valorisation nette diminue l’indicateur
du coût de la matière première des PGC. Si le produit est inférieur au coût, et la valorisation
nette est négative, ces produits induits représentent un coût supplémentaire pour l’industriel,
en addition au coût d’achat du lait collecté.
L’indicateur de coût de la matière première correspond à un coût d’achat pour l’industriel et
non pas à un prix de vente du lait pour l’éleveur laitier.
En l’absence de prix de vente des produits laitiers biologiques au stade sortie industrie, seul un
indicateur de marge brute agrégée entre l’industrie et la distribution peut être calculé. Il est
déduit de la différence entre le prix de vente du panier lait UHT demi-écrémé biologique –
beurre biologique (pondéré par les volumes fabriqués) et l’indicateur du coût de la matière
première.
265
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Le choix de travail de l’Observatoire s’est porté sur le produit laitier biologique le plus
consommé en France : le lait conditionné UHT demi-écrémé. Compte tenu de la construction
du modèle, le beurre est également considéré comme un produit fini valorisé en biologique et
vendu aux consommateurs.
La part du lait conditionné biologique (toutes gammes confondues : entier, demi-écrémé,
écrémé) dans les achats totaux de lait conditionné dans les circuits GMS (hyper et
supermarchés), en valeur, est passée de 9 % en 2015 à 12 % en 2019 (Graphique 131).
Cependant, depuis 2020, cette part est en repli. Pour le beurre, le pic a été atteint plus
tardivement, en 2020, à 7 %. Mais cette part du beurre biologique s’est également repliée
depuis.
Graphique 131
Part des produits biologiques dans le total des dépenses de leur famille
hyper et supermarchés
14%
12,3% 12,3%
11,6%
12% 11,2%
9,7% 9,6%
10% 9,1%
8,2% 7,8%
7,4% 7,2%
8% 6,8% 6,8%
6,2%
6%
6,4% 6,6%
5,5% 5,8%
4%
3,9% 3,8% 4,1%
2%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Les données de fabrications disponibles (qu’il s’agisse de l’Enquête annuelle laitière SSP ou
l’Enquête mensuelle laitière SSP-FranceAgriMer) ne permettent pas de suivre spécifiquement
le lait biologique UHT demi-écrémé mais uniquement l’ensemble des volumes de lait
biologique conditionné. En matière sèche utile, le lait biologique représentait en 2022, 11 % du
lait conditionné total fabriqué en France (Graphique 132Graphique 109), une part en recul,
pour la première fois en 7 ans. De même, la part des fabrications de beurre biologique dans les
fabrications totales de beurre s’est également replié, pour s’établir à 4 %.
266
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 132
Part des produits biologiques dans le total des fabrications de leur famille, calculée en MSU
14%
11,8% 11,9%
11,1% 11,3%
12%
10,1%
9,4%
10%
7,8% 8,0%
8%
5,1% 5,5%
6% 4,9%
4,4%
4,0%
4% 3,2%
2,4% 2,6%
2%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Lait conditionné biologique Beurre biologique
Source : FranceAgriMer d’après Enquête annuelle laitière du SSP
Dans le total des fabrications de produits laitiers biologiques finis, le lait conditionné
représente 32 % des volumes en MSU et le beurre 27 % en 2022 (Graphique 133).
Graphique 133
Part du lait conditionné et du beurre
dans le total des fabrications de produits laitiers biologiques finis, calculée en MSU
45% 41,8%
40,5%
38,5%
40%
34,8%
33,2% 33,3% 32,2%
35% 31,6%
30% 26,9%
23,9% 24,0% 24,2%
25% 28,2% 28,3%
27,2% 26,5%
20%
15%
10%
5%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Lait conditionné biologique Beurre biologique
Source : FranceAgriMer d’après Enquête mensuelle laitière SSP-FranceAgriMer
267
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
En cours depuis 2021, le déséquilibre entre l’offre et la demande était toujours présent en 2023.
La réduction de la collecte a cependant probablement permis au niveau de déclassement de
se maintenir entre 35 et 40 % d’après le CNIEL.
En parallèle, le prix du lait s’est établi à 514 €/1 000 l, soit une progression de 6 % par rapport à
2022.
Du côté de la demande, 2023 a été marqué par de nouveaux forts reculs des quantités
achetées par les ménages. En parallèle, les hausses de prix ont été moins fortes que sur les
produits conventionnels.
Graphique 134
Évolution du prix réel du lait biologique payé au producteur en France
(toutes primes comprises, toutes qualités confondues)
€ / 1 000 l
570
550
530
510
490
470
450
430
410
390
370
janv. fév. mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.
2021 2022 2023
Graphique 135
Évolution des prix de vente du lait conditionné biologique et du beurre biologique
(hyper et supermarchés)
Lait UHT demi-écrémé biologique Beurre biologique
1,3 €/l TTC 12 €/kg TTC
1,2
1,1 10
1,0
0,9 8
0,8
0,7
1,24
6
0,6 11,08
1,03 1,04 1,04 1,10 9,90 9,64 10,14
0,5 1,01 1,02 1,02 1,02 8,96 9,42
4 7,85 7,95 8,37
0,4
0,3
0,2 2
0,1
0,0 0
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
268
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Autre élément notable de l’année 2023, la forte chute des prix des produits industriels (décrite
dans la section 5 du rapport sur les produits laitiers) a fortement réduit la valorisation du lait
déclassé dans le modèle.
Note préalable :
Dans ce rapport est étudié le lait UHT demi-écrémé biologique et la fraction du beurre
biologique qui découle du processus de fabrication. Le modèle retenu ne porte donc que sur
une petite partie de la valorisation globale du lait biologique produit en France, puisque le mix-
produit comprend également d’autres produits laitiers (cf. 1. Graphique 128).
Depuis 2021, il a été choisi de considérer que le beurre issu de la MG du lait déclassé n’était
plus valorisé en tant que beurre PGC, mais comme un produit industriel, suite à l’augmentation
du déclassement, qui désormais ne touche plus uniquement la MP. Ainsi, si dans la
décomposition du prix au détail (Graphique 136) la part du beurre a diminué entre 2020 et
2021, cette évolution n’est pas entièrement attribuable à la baisse du prix du beurre au détail,
mais aussi à la moindre quantité de beurre PGC dans le panier suivi (cf. partie 5.1 de cette
section et l’explication du changement méthodologique opéré concernant l’estimation du
déclassement).
269
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 136
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du panier lait demi-écrémé UHT biologique-beurre biologique en matière première et indicateurs de marge
brute de l’industrie et de la distribution
€/l
€/panier lait - beurre
Points d’attention :
1,8 0,60
1,63 Changement de méthodologie entre 2020 et
1,56 2021. Le déclassement ne se fait plus que sur
1,6 1,48 0,09
1,44
1,45 la matière protéique, mais devient global,
0,08 1,37 0,55
0,08 Pas de prix sortie industrie : marge brute aval
1,4 1,32 1,31 1,33 0,08
0,07 agrégée industrie et GMS.
0,07
0,07 0,07 0,07 0,51
1,2 0,48 0,49 0,50
0,48 0,48 Lecture, en 2023 :
0,47 0,47
0,90
0,46 + 12 % prix au détail
1,0
0,44
0,77 0,82 0,72 0,92 - 2 % industrie-GMS
0,71 0,71 0,45
0,75 + 41 % coût d’achat de la matière première
0,8
0,72
Hausse du coût de la matière première :
0,6 0,40
Composantes de l’évolution du coût en
* matière première du PGC en valeur absolue
0,4
0,62 0,64 0,65 0,65 0,35 entre 2022 et 2023 :
0,53 0,52 0,55 0,59
0,2 0,46
2022 2023
0,0 0,30
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Graphique 137
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS hors TVA du panier lait demi-écrémé UHT biologique - beurre biologique en matière
première et indicateurs de marge brute de l’industrie et de la distribution
% du prix au détail HT du panier lait - beurre
100%
Points d’attention :
90%
Changement de méthodologie entre
2020 et 2021. Le déclassement ne fait
80%
plus que sur la matière protéique, mais
54,87%
54,94%
54,81%
55,71%
56,60%
57,68%
57,74%
57,91%
devient global,
66,53%
70%
Pas de prix sortie industrie : marge brute
aval agrégée industrie et GMS
60%
Lecture :
50%
La part du coût de la matière première
40% est supérieure à celle du panier laitier
conventionnel, du fait :
30% o du prix au producteur nettement
45,2%
45,1%
45,1%
44,3%
43,4%
42,3%
42,3%
42,1%
supérieur jusqu’en 2021,
33,5%
20% o de l’écart de composition entre
*
les deux paniers,
10% La diminution en 2022 est liée à
l’augmentation de la valorisation du lait
0% déclassé en coproduits.
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
271
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les données issues du Rica (Réseau d'information comptable agricole) sont utilisées pour cette
analyse. Pour la période 2010-2022, les exploitations issues de l’Otex (Orientation technico-
économiques) A bovins lait B7 pour lesquelles la production brute standard (PBS) vache laitière
représente plus de 80 % de la PBS totale ont été sélectionnées. Un échantillon de 311 à 448
exploitations d’élevage spécialisées bovin laitier a ainsi été constitué. Cet échantillon, une fois
extrapolé, représente selon les années de 16 649 à 21 304 exploitations spécialisées. En 2022,
l’échantillon de 381 exploitations représentait 16 852 exploitations soit 49 % des exploitations
de l’Otex A bovins lait B. Dans ces exploitations, la production de lait de vache constitue plus
de 83 % de la production de l’exercice nette des achats d’animaux.
En 2022, l’ensemble des produits (lait de vache, les autres produits et subventions) ont
augmenté de 29 % par rapport à 2021. Au cours de cette période, les charges courantes ont
augmenté de 24 %. Ainsi, le résultat courant avant impôt a connu une hausse de 45 % en 2022.
Les résultats 2023 sont simulés. L’IPPAP lait de vache 2023 (Insee) est appliqué au A produit
brut lait de vache B 2022 pour calculer leur valeur en 2023. L’IPAMPA lait de vache (Idèle) est
utilisé pour simuler le prix de l’aliment du bétail d’une part et des biens et services de
consommation intermédiaire d’autre part. Cette méthode ne tient donc pas compte des
adaptations des exploitations. Les autres charges et produits sont maintenus au niveau de
2022. En 2023, la recette lait augmente de 6 %. Le coût de l’aliment reste quasi stable (- 0,3 %)
tout comme les autres biens et services de consommation (- 0,7 %). Ainsi, le résultat courant
avant impôt augmente de 19 %.
7 Les exploitations productrices de lait sont incluses dans cette Otex si leur PBS bovin lait est supérieure à deux tiers
de la PBS. En 2020, 862 exploitations commercialisant du lait sont incluses dans cet Otex. 567 autres ne le sont pas et
proviennent des Otex A polyculture-polyélevage B et A bovins mixte (lait et viande) B. Elles ne sont donc pas prises en
compte dans cette analyse.
272
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 138
Structure du compte de résultat moyen des exploitations laitières spécialisées
100%
12%
13%
14%
14%
15%
15%
15%
16%
16%
16%
16%
16%
17%
17%
17%
18%
18%
18%
18%
19%
19%
20%
21%
23%
23%
90%
27%
15%
16%
15%
15%
13%
80%
13%
14%
16%
18%
15%
16%
16%
17%
16%
20%
16%
16%
16%
17%
16%
16%
15%
16%
15%
70%
17%
17%
60%
38%
38%
50%
37%
37%
38%
37%
37%
37%
37%
36%
35%
35%
33%
40%
73%
72%
72%
71%
71%
71%
70%
68%
68%
67%
67%
66%
64%
30%
18%
17%
17%
17%
16%
16%
16%
16%
16%
16%
15%
20%
12%
12%
12%
12%
12%
12%
12%
11%
0%
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Produits
Produits
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Subventions d'exploitation pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Autres produits
Lait de vache
Résultat courant avant impôt
Aliments du bétail achetés
Charges externes et autres approvisionnements
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances et frais de personnel salarié
(*) simulé à partir des indices Insee-Idele
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idele pour simulation 2023
Le résultat courant sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des autres non-
salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne sont pas
inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 138 (cf. point 2.4. Chapitre 1.
Méthode générale).
273
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 139
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idele pour simulation 2023
Graphique 140
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations laitières spécialisées
60
1 000 € par UTANS (1)
50
40
30
53,3
45,0
20
33,0
25,5
25,6
25,3
25,2
24,2
24,2
24,2
23,0
22,4
22,1
21,7
21,5
21,5
20,7
20,5
21,0
20,0
19,7
19,2
18,4
17,7
17,6
17,6
17,6
17,4
10
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(*) simulé à partir des indices Insee-Idele
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idele pour simulation 2023
274
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
7.2. Compte de résultat des exploitations d’élevage spécialisées bovin laitier biologique
Les données issues du Rica (Réseau d'information comptable agricole) sont utilisées pour cette
analyse. Pour la période 2018-2022, les exploitations sont issues de l’Otex (Orientation
technico-économiques) A bovins lait, production totalement en agriculture biologique B. Un
échantillon de 64 à 77 exploitations d’élevage spécialisées bovin laitier a ainsi été constitué.
Cet échantillon, une fois extrapolé, représente selon les années de 3 339 à 4 137 exploitations
spécialisées. En 2022, l’échantillon de 77 exploitations représentait 3 448 exploitations, en
baisse de 17 % par rapport à 2021. Dans ces exploitations, la production de lait de vache
constitue plus de 75 % de la production de l’exercice nette des achats d’animaux.
En 2022, le produit lait de vache bio et les subventions ont respectivement augmenté de 2 %
et 4 % par rapport à 2021, alors que les autres produits restent quasi stables (- 0,9 %). Au cours
de cette période, les charges courantes ont également augmenté de 6 %. Ainsi, le résultat
courant avant impôt est en baisse de 14 % en 2022.
En 2022, l’ensemble des produits moyens des exploitations en agriculture biologique sont
inférieures à celle des exploitations conventionnelles pour la première fois sur la période
observée.
Graphique 141
Structure du compte de résultat moyen des exploitations laitières spécialisées en agriculture biologique
100%
13%
14%
15%
16%
16%
17%
17%
17%
17%
18%
18%
18%
18%
20%
19%
20%
21%
21%
21%
23%
90%
16%
15%
13%
80%
10%
13%
14%
8%
9%
9%
16%
16%
8%
16%
21%
22%
22%
16%
19%
22%
70%
17%
60%
36%
39%
36%
38%
37%
50%
37%
37%
37%
36%
35%
40%
72%
72%
71%
71%
70%
61%
60%
60%
61%
58%
30%
20%
19%
18%
19%
18%
17%
17%
16%
16%
20%
Charges 10% 15%
17%
17%
17%
10%
16%
16%
12%
12%
12%
11%
0%
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Produits
2018 2019 2020 2021 2022 2018 2019 2020 2021 2022
Bio Conventionel
Subventions d'exploitation
Autres produits
lait de vache
Résultat courant avant impôt
Aliments du bétail achetés
Charges externes et autres approvisionnements
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances et frais de personnel salarié
Source : OFPM, d’après Rica (SSP)
275
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 142
Montant moyen des produits courants par exploitation laitière spécialisée en agriculture biologique
320
300 306
274
280
1 000 € par exploitation
Graphique 143
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations laitières spécialisées en agriculture biologique
50
1 000 € par UTANS (1)
40
30
45,0
20
33,8
33,0
29,8
29,0
28,4
28,2
27,4
27,2
26,0
25,6
25,5
24,6
24,2
22,8
22,4
22,1
21,5
21,5
20,5
10
0
2018 2019 2020 2021 2022 2018 2019 2020 2021 2022
Le résultat courant sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des autres non-
salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne sont pas
inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 138 (cf. point 2.3. Chapitre 1.
Méthode générale).
276
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
7.3. Solde disponible et coût de production du lait de vache par système de production
laitière
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production élaborés par les instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération possible des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail
spécifique à cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux le fait de présenter des résultats sans charges supplétives8, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
Cette estimation, pour la campagne 2023, exprimés en euros pour 1 000 litres de lait, est
réalisée par l’Observatoire à partir d’informations techniques et comptables recueillies par les
Chambres d’Agriculture dans le cadre du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage fournies par
l’Institut de l’élevage (Idele). Ces exploitations font l’objet d’un suivi annuel de leur
fonctionnement et de leurs résultats techniques, économiques et environnementaux. Leurs
résultats économiques suivent les mêmes tendances d’évolution que l’ensemble des
exploitations de leur secteur, même si pour des raisons de dimension et d’efficacité, ces
résultats sont généralement supérieurs à la moyenne.
Trois systèmes d’exploitation sont étudiés :
! Bovins lait de plaine # : les exploitations de cet échantillon relèvent de l'orientation
technico-économique bovins lait (Otex 41) qui sont situées en zone de plaine. Seules les
exploitations conventionnelles (non certifiées en agriculture biologique) et n'ayant ni
atelier viande, ni production hors-sol sont retenues. L’échantillon varie de 78 à 99
exploitations sur la période observée ;
! Bovins lait de plaine biologique # : les exploitations de cet échantillon relèvent de
l'orientation technico-économique bovins lait (Otex 41) qui sont situées en zone de plaine.
Seules les exploitations en agriculture biologique (conversion terminée) et n'ayant ni
atelier viande, ni production hors-sol sont retenues. L’échantillon varie de 40 à 52
exploitations sur la période observée ;
! Bovins lait de montagne # : les exploitations de cet échantillon relèvent de l’Otex 41 et
sont situées en zone de montagne (hors Est). Seules les exploitations conventionnelles
sont retenues. Les exploitations laitières de montagne de l'Est (Franche-Comté et Savoie)
ont des valorisations du lait très différentes entre elles et différentes de celles du Massif
central (à moindre valorisation de leurs AOP). C’est pourquoi elles n'ont pas été retenues
dans l’échantillon. L’échantillon varie de 55 à 65 exploitations sur la période observée.
Le coût des aliments intra consommés (issus des cultures de l’exploitation) est calculé sur la
base des coûts culturaux (de même pour les fourrages) et non sur celle du prix de marché des
céréales vendues.
Le prix du lait présenté sur les graphiques, pour chacun des deux systèmes, est le prix réel,
toutes primes confondues.
8
Les charges dites A supplétives B ou A forfaitaires B sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
277
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
En 2022, l’ensemble des charges augmente (+ 16 %) pour le système ! lait de plaine # sous l’effet
des hausses de prix des matières premières, de l’énergie et des charges exceptionnelles liées à
la sécheresse (achats de fourrages). La variation de l’IPAMPA lait de vache entre 2021 et 2022
atteint un niveau record sur la dernière décennie (+ 19 %). L’ensemble des produits augmente
également (+ 20 %). En 2022, le prix de lait augmente de 77 €/1 000 litres de lait. Les produits
joints augmentent également sous l’effet des hausses de la cotation des vaches de réforme et
des veaux nourrissons. Quant à elles, les aides augmentent du fait des aides exceptionnelles
liées à la sécheresse et au conflit en Ukraine. Au final, le solde disponible augmente de
40 €/1 000 litres de lait (+ 35 %).
En 2023, les charges totales continuent d’augmenter (+ 5 %) bien que l’IPAMPA se stabilise
(+ 0,6 %). Les postes travaux pour tiers, fermage et main d’œuvre (+ 6 % du SMIC) augmentent.
Les produits augmentent également du fait de la hausse du prix du lait (+ 6 %). Les produits
joints se stabilisent et les aides diminuent légèrement en raison de la fin des aides
exceptionnelles et à la baisse des aides PAC. Au final, le solde disponible pour le ! lait de
plaine # progresse de 4 €/1 000 litres de lait (+ 2 %).
Graphique 144
Solde disponible du système lait de vache de plaine de 2017 à 2023*
27 29 28 29 28 28 33
0
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
(*) estimation
278
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
En 2022, pour le système ! bovins lait de plaine biologique #, l’ensemble des charges restent
quasi stables (- 1 %), malgré une hausse des coûts de l’énergie, et notamment des carburants.
L’ensemble des produits augmente également grâce aux hausses du prix du lait bio (+ 2 %) et
des produits joints (+ 32 %), qui profitent de la hausse des cours de la vache de réforme. Au
final, le solde disponible augmente de 34 €/1000 litres par rapport à 2021.
En 2023, l’ensemble des charges augmente de 3 %. Seul le poste aliments achetés pour animaux
diminue. Les autres charges augmentent, notamment le poste bâtiments, installation et
mécanisation (+ 9 €/1 000 litres). L’ensemble des produits augmente également, le prix du lait
biologique s’appréciant de 23 €/1 000 litres. Les produits joints continuent de progresser bien
que plus modérément qu’en 2022 (+ 5 %). Enfin, les aides augmenteraient également du fait
des premiers versements de la PAC, plus favorable aux exploitations biologiques. Au final, le
solde disponible continue d’augmenter dépassant les 200 €/1 000 litre de lait en 2023. C’est
son niveau le plus élevé sur la période étudiée.
Graphique 145
Solde disponible du système lait de vache de plaine biologique de 2017 à 2023*
800
€ pour 1 000 litres de lait
700
136
126 212
131 155 129 189
600 127 125 151 130
200 165 165 99
95
63 48 72 50
500 75 74 67 48 49
48 49 39 35 37
47 39
37 39 55 50 52
400 34 53
54 51
55
300
233 254 263 493 273 516
465 230 458 225 468 474 484
221
200
100 53 52 52 52
53 51 54
53 52 59 56 53 47
45
0 18 21 25 32 25 24 26
charges
charges
charges
charges
charges
charges
charges
produits
produits
produits
produits
produits
produits
produits
(*) estimation
279
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
En 2022, l’ensemble des charges augmente de 13 % pour le système ! lait de montagne # sous
l’effet des hausses de prix des matières premières, de l’énergie et des charges exceptionnelles
liées à la sécheresse (achats de fourrages). La variation de l’IPAMPA lait de vache entre 2021 et
2022 atteint un niveau record sur la dernière décennie (+ 19 %). L’ensemble des produits
augmente également de 17 %. En 2022, le prix de lait augmente de 66 €/1 000 litres de lait. Les
produits joints augmentent également (+ 13 €/1 000 litres) sous l’effet des hausses de la
cotation des vaches de réforme et des veaux nourrissons. Quant à elles, les aides augmentent
du fait des aides exceptionnelles liées à la sécheresse et au conflit en Ukraine. Au final, le solde
disponible augmente de 37 €/1 000 litres de lait (+ 35 %).
En 2023, les charges totales continuent d’augmenter (+ 3 %) bien que l’IPAMPA se stabilise
(+ 1 %). Les postes travaux pour tiers, fermage et main d’œuvre (+ 6 % du SMIC) augmentent.
Les produits augmentent également du fait de la hausse du prix du lait (+ 9 %). Les produits
joints se stabilisent et les aides diminuent légèrement en raison de la fin des aides
exceptionnelles et à la baisse des aides PAC. Au final, le solde disponible pour le ! lait de
montagne # continue de progresser de 16 €/1 000 litres de lait (+ 12 %).
Graphique 146
Solde disponible du système lait de vache de montagne de 2017 à 2023*
107
600 118 157
141
68
500 95 110 104 102 35 68 36
96 106 95 101 8
111 105 8 33
31 32
30 30 32 56
400 11 10 50 11 50 10
29 58 57 28 30
9 26 28
28
213 224
300
187 187 182 186
174 503
461
200 384 382 395 59 61
357 369
53 54 54 54
50
100 130 123
93 99 112 101 106
0 26 29 28 30 31 30 35
charges
charges
charges
charges
charges
charges
charges
produits
produits
produits
produits
produits
produits
produits
(*) estimation
280
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
La finalité de ces indicateurs de coûts de production est différente, ayant vocation à servir de
référence pour la contractualisation au sein des filières. Aussi, ces indicateurs de coûts de
production adoptent des conventions de calcul et méthodes propres à chaque filière et qui ne
peuvent être comparées entre elles. Ces calculs intègrent notamment des charges supplétives
qui ne sont pas issues de la comptabilité des exploitations mais sont des conventions validées
interprofessionnellement et destinées à intégrer, dans l’ensemble des coûts qui doivent être
rémunérés par les produits de l’exploitation, en plus de ces charges mesurées comptablement,
un certain niveau de rémunération des facteurs de production apportés par les agriculteurs, à
commencer par le travail. À titre d’illustration de ces différences dans les conventions retenues
par filières : le travail des exploitants est rémunéré à hauteur de 2 SMIC en élevage de
ruminants contre 1,3 SMIC en grandes cultures.
Cette estimation, pour la campagne 2023, exprimée en euros pour 1 000 litres de lait, est
réalisée par l’Institut de l’élevage à partir d’informations techniques et comptables recueillies
par les Chambres d’Agriculture dans le cadre du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage fournies
par l’Institut de l’élevage (Idele).
Cette approche en coût de production, contrairement à l’approche comptable du Rica, prend
en compte une rémunération forfaitaire des facteurs de production fournis par l’exploitant :
9
Cf. tableau sur le site de l’OFPM : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/indicateurs-de-couts-de-
production-agricole
281
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 147
Coût de production du système lait de vache de plaine de 2017 à 2023*
€ pour 1 000 litres de lait
592 615
600
581
547
109
492
500 473 472 478 475 103 493
470 472 475 466
463 460
30
104 101 99 99 96 29 21
400 20
389 31
372 29
27 26 354 28 26 367 28
349
15 16 17 19 19
29 26 27 27 26
300
183
175
49 51
46 46 46 45
44
100
105 107
71 74 76 76 82
27 29 28 29 28 28 33
0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Lait de plaine
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) Charges supplétives : capital et foncier
(*) estimation
282
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 148
Coût de production du système lait de vache de plaine biologique de 2017 à 2023*
800
751
€ pour 1 000 litres de lait
714 744
699
700 672 677 671 708
657 684
659 660 667 177
648
164 168
600 175 148
156
167
300
233 254 263 273
230 225
221
200
52 52
100 51 53 52 54
53
52 59 56 53
45 53 47
18 21 25 32 25 24 26
0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) Charges supplétives : capital et foncier
(*) estimation
283
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 149
Coût de production du système lait de vache de montagne de 2017 à 2023*
724
€ pour 1 000 litres de lait
700 688
648 678
610 603 178
595 592
600 573 169
553
544 532
532
521 149
500 149 36 503
147 35
152 148
461 33
32
31 32
30 30
400 29 28 384 30 395
26 28 382
28 357 369
213 224
300
187 182 186
187
174
200
59 61
54 54 54
50 53
26 29 28 30 31 30 35
0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Lait de Montagne
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) Charges supplétives : capital et foncier
(*) estimation
284
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Le résultat comptable d’une usine dépend des prix de cession interne des matières premières
laitières, des prix de cession interne des produits finis et des prix de cession interne des
coproduits (crème, sérum, babeurre) entre usines.
Ces prix de cession interne dépendent des conventions comptables définies dans le groupe et
des règles comptables générales lorsque les unités industrielles sont des entreprises au sens
d’unités légales.
Bien qu’en règle générale, les prix de cession interne soient définis en référence aux prix de
marché du produit (s’ils existent) ou en référence à ses coûts de production, l’information sur
les coûts de fabrication d’un type de produit laitier, donnée par les résultats comptables des
entreprises de transformation spécialisées dans ce type de produit laitier, est dépendante des
systèmes de prix internes appliqués par ces entreprises.
285
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
8.2. Comptes de résultat moyen des types d’entreprises de transformation laitière (Crédit
Agricole)
Remarque importante :
Des modifications substantielles dans l’enquête Ésane (Insee) et l’absence de résultats diffusés à
un niveau fin de nomenclature en 2017 (pour les données 2015) ne permettent plus d’utiliser cette
source. À leur place, sur avis du groupe de travail B Produits laitiers C, les résultats de
l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit Agricole sont présentés dans
ce rapport depuis son édition 2018.
Pour les besoins de cette analyse, les entreprises sont classées selon leur métier principal dans
l’un des quatre groupe-types définis, bien que de nombreuses entreprises, et a fortiori de
groupes, soient multi-activités dans le secteur de la transformation laitière. L’ensemble des
entreprises et/ou groupes étudiés génère un chiffre d’affaires de 42,2 milliards d’euros.
Encadré 5
EBITDA
B Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization C
Mode de calcul :
Chiffre d’affaires hors taxes – Achats et charges externes – Charges de personnel – Autres charges
Signification : il reflète la rentabilité de l’activité ; il est le solde entre les produits d’exploitation et
les charges d’exploitation. Il B diffère du résultat d’exploitation dans la mesure où il ne prend pas en
compte les dotations aux amortissements et provisions pour dépréciation d’actif C.
10
Les données analysées sont issues des bilans n, jusqu’au 31 mars n+1.
286
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Graphique 150
Structure des charges et EBITDA des entreprises laitières multi-produits
EBITDA
100% 150
6,7% 7,0% 7,3% 7,1% 6,6%
90%
11,2% 11,1% 11,3% 11,3% 10,3%
140
80% Frais de
13,2% 12,9% 12,6% 12,8% 12,6% personnel
70%
130
60%
Autres achats et
charges externes
50% 120
40%
69,0% 69,0% 68,8% 68,8% 70,5% Achat de
110
30% marchandises,
matières
20% premières, autres
100 appro.
Evolution du
10% chiffre d'affaires
(base 100= 2018)
0% 90
2018 2019 2020 2021 2022
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires de l’échantillon en seconde ordonnée.
287
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Sont regroupées sous cette appellation, les entreprises à dominante produits laitiers frais, lait
de consommation et beurre11. Ne sont pas incluses les entreprises productrices de fromages,
présentées dans l’échantillon suivant.
Le chiffre d’affaires de cet échantillon est en hausse (+ 16 %), bénéficiant d’un effet prix. Malgré
une baisse des volumes de vente en GMS sur l’ensemble des catégories PGC, ces baisses ont
été compensées par la revalorisation des prix.
En 2022, les entreprises de cet échantillon voient la part de la A matière première B augmenter
après deux années de repli consécutif. La part des B autres achats et charges externes C
augmente légèrement alors que celle des B frais de personnel B est en léger retrait. Ainsi,
l’EBITDA se replie d’un point de pourcentage, et représente de 3,5 % du chiffre d’affaires en
2022.
Graphique 151
Structure des charges et EBITDA des entreprises laitières productrices de PGC (ultra-frais, lait
liquide,…)
40%
67,8% 68,8% 67,0% 66,6% 68,2% 110 Achat de
30%
marchandises,
matières premières,
20% autres appro.
100
10% Evolution du chiffre
d'affaires (base
0% 90 100= 2018)
2018 2019 2020 2021 2022
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires de l’échantillon en seconde ordonnée.
11
Un grand nombre d’acteurs du secteur ultra-frais proposent désormais dans leur gamme des produits à base
végétale. Il n’est pas possible de retraiter cette activité dans les comptes.
288
Section 5 – Produits laitiers de lait de vache / rapport au Parlement / 2024
Cette catégorie d’entreprises et de groupes inclut les producteurs de fromages y compris les
coopératives de montagne dites B fruitières C. En 2022, le chiffre d’affaires de cet échantillon
continue de progresser avec une hausse de 11 % ; c’est le métier qui bénéficie de la moins forte
croissance cette année. Ce métier comporte des leaders nationaux et internationaux ainsi que
des entreprises de tailles intermédiaires qui ont pu d’une part développer leur chiffre d’affaires
domestique sous l’effet prix, et d’autre part aller chercher de nouveaux marchés à l’étranger.
Il comporte aussi une grande quantité de petites structures de type fruitière dont l’activité est
essentiellement domestique et des zones AOP (coopérative de montagne ou de Franche-
Comté). Si elles ont bénéficié d’un effet prix positif, elles ont cependant été pénalisées par des
volumes en retrait sous le poids de deux effets : baisse des ventes en GMS et retrait des volumes
collectés dans certaines régions ayant souffert de la sécheresse.
En 2022, dans ce secteur nécessitant de grandes quantités de lait par kilogramme de produit
fini, la part de la A matière première B augmente de 1,5 point par rapport à 2021. La part des
B autres achats et charges externes C augmente très légèrement de 0,1 point tandis que celle des
B frais de personnel C diminue légèrement. L’EBITDA de l’échantillon est en diminution ; il passe
de 7,7 % du chiffre d’affaires en 2021 à 6,5 % du chiffre d’affaires en 2022.
Graphique 152
60%
Autres achats et
50% 120 charges externes
40%
73,7%
69,6% 68,3% 68,3% 69,8% 110 Achat de
30%
marchandises,
matières premières,
20%
100 autres appro.
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires de l’échantillon en seconde ordonnée.
289
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les groupes et entreprises de cet échantillon sont principalement positionnés sur les produits
industriels secs (poudres, lait infantile, ingrédients alimentaires...) ou spécifiques (glaces,
produits ultra-frais à base végétale...). Il est à noter que cet échantillon comporte bien plus
d’acteurs dans le secteur de la poudre infantile que lors de la précédente publication de
l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires. Ceci peut expliquer des variations de
l’EBITDA.
Le chiffre d’affaires de l’échantillon augmente de 16 % par rapport à 2021. Cette forte hausse
est à relativiser du fait de la diversité des situations : le marché des poudres de lait et des
ingrédients en général, sur le plan des volumes, subit un certain nombre d’arbitrages
d’industriels au profit des fromages. En 2022, ce sont - 6 % de poudres de laits écrémés
fabriquées et - 1 % de poudre grasse, dans un contexte de déprise laitière agricole qui a réduit
les excédents en beurre-poudre. La partie à l’export a cru également en valeur, mais cela a
masqué une baisse des volumes.
Structure des charges et EBITDA des entreprises laitières productrices de produits de commodité et de
poudres (infantiles, simples, complexes…)
70%
130
60%
Autres achats et
50% 120 charges externes
40%
71,5% 71,7% 69,6% 69,6% 70,7% 110 Achat de
30%
marchandises,
matières premières,
20%
100 autres appro.
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires de l’échantillon en seconde ordonnée.
290
Section 6 – Produits laitiers de lait de chèvre / rapport au Parlement / 2024
Schéma 23
Cartographie des flux et des opérateurs en filière laitière caprine en 2023
Production laitière
l’industrie
53 707 milliers
lait
Fabrication de produits de
report Fromages, Lait Produits
yaourts et laits conditionné intermédiaires
3 502 tonnes de caillé (2)
INDUSTRIE LAITIERE
fermentés pur
chèvre 11 336 tonnes Poudre de lait
Stocks de produits de de lait (2)
96 852 tonnes de
report
5 162 tonnes de caillé à fromages (2)
décembre (2)
13 759 tonnes de Industries alimentaires
yaourts et laits 3 % (3)
Export
25 % des fromages (2) fermentés (2)
Importations de fromages de chèvre
Détail
CONSOMMATION
RHF
62 % (5)
4%
(4) Spécialisé Généraliste
10 % (5) 91 % (5)
Sources : (1) Données 2020, Statistique Agricole Annuelle – SSP, (2) Enquête Mensuelle Laitière FranceAgrimer-SSP,
(3) : Idèle, Estimations GEB,(4) GIRA Food 2020, (5) FranceAgriMer- Kantar Worldpanel
Note : le total des différents débouchés n’est pas égal à 100 en raison à la diversité des sources de données
291
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Production :
En 2023, les entreprises françaises de transformation laitière ont collecté 516,7 millions de litres
de lait de chèvre (contre 518,2 en 2022 et 510,2 en 2021). Le lait de chèvre est principalement
destiné à l’industrie laitière, à hauteur de 72 % de la production finale. La région Nouvelle-
Aquitaine est la principale région productrice et représente 32 % du cheptel national, 35 % de
la production totale et 42 % de la collecte pour l’industrie. Elle fabrique près des trois quarts
des fromages industriels de chèvre (76 %).
En 2023, environ 25 % de la production française de fromage de lait de chèvre est exportée,
essentiellement vers l’UE.
Consommation :
62 % de la production est destinée aux achats au détail, donc 91 % en magasins généralistes
(GMS essentiellement).
Selon Kantar Worldpanel, 34 % des achats des ménages en fromages de chèvres sont effectués
dans les hypermarchés, 28 % dans les supermarchés et 14 % dans les enseignes à dominante
marques propres. Les circuits de commercialisation spécialisés (marchés, fromagers
détaillants...) ne représentent que 10 % des volumes des achats. Les bûchettes affinées
représentent 59 % des volumes achetés.
Le volume des achats de fromages de chèvres tous circuits de détail (hors RHF) est en
progression depuis 2015, passant, selon le panel Kantar Worldpanel, de 52 000 t en 2015 à
61 000 t en 2023.
Par ailleurs, les achats de produits ultra-frais de lait de chèvre, et de lait de chèvre liquide se
développent.
La production laitière des chèvres étant saisonnière (Graphique 154) alors que les fabrications
industrielles de fromages sont plus régulières, une partie de la collecte doit être transformée
en produits intermédiaires stockables (caillé congelé, Graphique 155), produits de report
pouvant être utilisés pour la fabrication des fromages lors des périodes de creux de collecte.
Par ailleurs, chaque année, sont importés d’Espagne et des Pays-Bas des produits
intermédiaires pour la transformation du lait de chèvre (caillé, lait concentré et lait en vrac)
pour compléter les besoins des industriels pour la fabrication des fromages. En 2023,
54 millions d’équivalents litres ont été importés.
292
Section 6 – Produits laitiers de lait de chèvre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 154
Approvisionnements mensuels en lait de chèvre et évolution des prix du lait de chèvre national et
importé
€/1 000 l
Millions de litres
70 000 1 200
60 000
1 000
50 000
800
40 000
600
30 000
400
20 000
200
10 000
0 0
sept.-17
sept.-18
sept.-19
sept.-20
sept.-21
sept.-22
sept.-23
janv.-17
mai-17
janv.-18
mai-18
janv.-19
mai-19
janv.-20
mai-20
janv.-21
mai-21
janv.-22
mai-22
janv.-23
mai-23
Lait collecté Importations Prix réel du lait de chèvre en France Prix du lait importé
Graphique 155
1 000 Eql
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
293
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Prix au détail :
Au stade du commerce de détail en GMS, on dispose des données mensuelles du panel de
consommateurs Kantar Worldpanel pour établir des prix moyens des bûchettes de chèvre, MN
et MDD. Parmi les types de bûches ou bûchettes distingués par ce panel, on a retenu le type
F affiné G (l’autre type étant la bûche ou bûchette en fromage frais), homogène au produit suivi
à la sortie de l’industrie. Dans les GMS, la bûchette affinée est principalement commercialisée
en libre-service, secondairement en vente assistée à la coupe ; le produit retenu agrège les deux
modalités. Les résultats sont présentés ici pour les deux gammes (MN, MDD) confondues, en
moyenne pondérée par les poids des achats de chaque gamme. Les pondérations retenues
chaque mois pour toute la période étudiée sont celles observées dans la dernière année et
non les pondérations annuelles. Ceci permet de suivre des variations de valeurs date à date
uniquement dues aux variations de prix et indépendantes des évolutions de composition des
achats entre MN et MDD, pour un mois donné selon l’année.
Graphique 156
sept.-17
sept.-18
sept.-19
sept.-21
janv.-16
mai-16
janv.-17
mai-17
janv.-18
mai-18
janv.-19
mai-19
janv.-20
mai-20
sept.-20
janv.-21
mai-21
janv.-22
mai-22
sept.-22
janv.-23
mai-23
sept.-23
MN MDD
294
Section 6 – Produits laitiers de lait de chèvre / rapport au Parlement / 2024
2.2. Bases de calcul du coût en matière première lait de chèvre pour un kg de bûche
La chèvre ayant une reproduction saisonnée produit du lait de façon saisonnière : la ressource
peut être selon les mois excédentaire ou déficitaire par rapport au besoin de fabrication. Dans
l’industrie de transformation du lait de chèvre, l’ajustement est réalisé, en période
excédentaire, par le caillage, la congélation et le stockage du lait en excédent (stocks de report)
et, en période déficitaire, par la mobilisation du stock de report. Tout au long de l’année
interviennent également des importations de lait ou produits intermédiaires pour la
fabrication de fromages (caillés congelés), la collecte française étant globalement insuffisante
pour répondre à la demande.
On considère que le coût de la matière première, sur un mois, est composé :
du coût du lait déstocké qui rentre dans la fabrication des bûchettes ;
du coût de la part de lait collecté qui rentre dans la fabrication des bûchettes ;
du coût de la part de lait importé qui rentre dans la fabrication des bûchettes ;
ainsi que du coût du stockage des produits de reports.
Pour chaque mois, on estime les volumes de lait de chèvre nécessaires à la fabrication du
tonnage de bûchettes fabriqué sur ce mois (connu grâce aux résultats de l’enquête mensuelle
laitière). Ces volumes sont répartis selon leur F origine G : stocks, collecte ou importations. Les
parts de chaque origine sont évaluées comme suit : pour les stocks, on affecte la variation de
stocks de fin de mois au prorata de la part des fabrications de bûchettes du mois dans le total
des fabrications de fromages de chèvre du mois. Le reste des volumes nécessaires à la
fabrication des bûchettes du mois est réparti entre collecte et importations selon leurs parts
respectives dans les achats totaux du mois.
295
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Pénalisée par l’inflation, la part des buchettes marque nationales dans les achats des ménages
a continué de se réduire au profit des marques de distributeurs en 2023, passant de 59 % à
56 %. La hausse des prix concerne tant les marques nationales (+ 39 centimes/kg) que les
marques de distributeurs (+ 55 centimes/kg). Ainsi, malgré la descente en gamme du panier
d’achat, le prix moyen de la bûchette a augmenté pour la deuxième année consécutive en 2023
(1,27 €/kg par rapport à 2022).
d’une part, les disponibilités pour l’industrie laitière ont diminué par rapport à 2022 en lien
avec la chute des importations des produits de reports caprins alors que la collecte de lait
de chèvre est restée quasiment stable. Les stocks de produits de reports n’ont été sollicités
que pendant les mois de juin et juillet en 2023. Ainsi, la répartition de l’approvisionnement
s’en trouve affectée en 2023, ce qui se traduit par une augmentation de la part du lait
français dans la fabrication des bûchettes de chèvre, tandis que les parts du lait importé
et celui issu des stocks ont diminué par rapport à 2022 ;
d’autre part, le prix réel du lait de chèvre s’est nettement revalorisé en 2023, enregistrant
une hausse de 8,5 % (soit + 72 €/1 000 l) par rapport à 2022. Ainsi, la revalorisation du prix
du lait français, conjuguée à la hausse de la part de collecte dans les fabrications des
bûchettes s’est traduite par une augmentation de l’indicateur du coût de matière première
nationale entre 2022 et 2023 ;
le prix du lait importé, provenant à hauteur de 75 % d'Espagne et à 25 % des Pays-Bas, a
également augmenté en 2023 en raison de la revalorisation des prix réels du lait de chèvre
espagnol et néerlandais. Cette hausse rend les laits importés moins compétitifs : les
volumes importés diminuent.
En aval, les marges brutes des GMS et des industriels avaient déjà tendance à se contracter dès
2019. Après s’être redressée en 2022 pour la première fois depuis 2018, la marge brute de
l’industrie a encore augmenté en 2023, et celle de la GMS également. Les deux maillons
reconstituent partiellement leurs marges depuis 2022.
La part de la matière première dans le prix au détail, qui ne cessait d’augmenter depuis 2018, a
légèrement reculé en 2023. La part des marges brutes de de l’aval a quant à elle augmenté en
2023 par rapport à 2022.
296
Section 6 – Produits laitiers de lait de chèvre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 157
Composition du prix moyen mensuel au détail en GMS des fromages de chèvre de type bûche en
matière première et marges brutes de l’industrie et de la distribution
13
€ / kg de buchette moyenne toutes gammes détail
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
janv.-17 oct.-17 juil.-18 avr.-19 janv.-20 oct.-20 juil.-21 avr.-22 janv.-23 oct.-23
TVA
Indicateur de marge brute GMS
Indicateur de marge brute industrie
Coût matière première issue des stocks
297
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 158
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS des fromages de chèvre de type bûche en matière première et marges brutes de l’industrie et de la
distribution
€ / kg de buchette moyenne toutes gammes au détail
12,0
Points d’attention :
11,07
Pour le lait de chèvre, la matière première
0,58
9,80 agricole (MPA) est décomposée en lait
10,0 9,58
9,08 9,04 9,08 9,24 9,22 9,15 français, lait F importé G de l’UE et stock
0,50 0,51 1,85
0,48 0,48 0,48 de caillé congelé (produit de report).
0,47 0,47 0,47
1,58
8,0 2,20 1,81 1,72 1,51
1,69 1,65 1,66 1,64 La méthode OFPM annule l’effet
1,35 0,21 d’évolution des parts entre gammes en
1,38 1,25 0,72 appliquant la répartition 2023 à
6,0 1,68 1,76 1,70 1,75 1,46 0,16
0,13 0,19 0,76 l’ensemble de la période (notion dite de
0,12 0,30 0,70
0,20 0,19 0,34 0,85 prix pur).
0,81 0,79 0,97 0,94
0,89
4,0
Lecture, en 2023 :
6,06
5,02 5,43 + 13 % prix au détail : + 1,27 €/kg
4,19 4,26 4,67
2,0 4,17 4,13 3,98 + 17 % GMS : + 26 cts/kg
+ 22 % industrie : + 30 cts
+ 30 % MP issue des stocks : + 5 cts/kg
0,0
- 5 % MP importée : - 4 cts/kg)
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
+ 12 % MP nationale : + 64 cts/kg)
TVA Indicateur de marge brute GMS
Indicateur de marge brute industrie Coût matière première issue des stocks
Coût matière première importée Coût matière première nationale
Prix au détail en GMS
298
Section 6 – Produits laitiers de lait de chèvre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 159
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail en GMS des fromages de chèvre de type bûche en matière première et marges brutes de
l’industrie et de la distribution
100%
% du prix au détail HTVA
Point d’attention :
90% 19,7% 19,3% 19,2% 20,7% 19,6% 17,4% 17,1% 17,6%
24,3% Pour le lait de chèvre, la matière première
80%
agricole (MPA) est décomposée en lait
14,5% 14,5% français, lait F importé G de l’UE et stock
15,6%
19,8% 20,3% 16,6% 15,8% de caillé congelé (produit de report).
70% 20,5%
18,5% 2,2% 1,8% 2,0%
1,5% 8,2%
60% 1,3% 3,4% 8,1% 6,9% Lecture :
2,2% 4,0% 9,7%
2,2%
9,2% 11,4% 10,7% C’est un des produits suivis par
50% 9,0% 10,3%
l’Observatoire pour lequel la part du coût
de la matière première agricole (MPA) est
40%
la plus élevée (60 % ou plus depuis 2016).
30% 57,8% 58,4% 57,8% Cette part a progressé sur la période,
53,4%
46,1% 48,4% 48,2% 46,2% 48,6% même si elle a légèrement diminué en
20% 2023.
En aval, les parts des marges brutes des
10%
deux maillons se contractent, sauf en
2023, année de reconstitution.
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute GMS Indicateur de marge brute industrie
Coût matière première issue des stocks Coût matière première importée
Coût matière première nationale
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer, SSP, Insee, Kantar Worldpanel
299
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Sur la période 2010-2022, l’échantillon des exploitations spécialisées dans la production de lait
de chèvre issu du Rica est constitué d’un effectif variant de 42 à 99 unités. Cet échantillon, une
fois extrapolé, représente selon les années de 925 à 3 314 exploitations spécialisées. Pour cet
ensemble, la production de lait de chèvre constitue en moyenne de 67 % à 79 % de la
production de l’exercice nette des achats d’animaux.
Le poids moyen du résultat courant avant impôt rapporté aux produits varie, sur la période, de
13 % à 21 %. En 2022, il représente 16 % de la totalité du produit courant1, soit 40 228 € pour
249 070 € de produits. Il est de 25 591 € par travailleur familial.
Les résultats 2023 sont simulés. L’IPPAP lait de chèvre 2023 (Insee) est appliqué au montant du
produit brut lait de chèvre 2022 pour calculer la valeur du produit en 2023. L’IPAMPA lait de
chèvre (Idèle) est utilisé pour simuler le prix de l’aliment du bétail d’une part et des charges
externes et autres approvisionnements d’autre part. Cette méthode ne tient donc pas compte
des possibles adaptations des exploitations. Les autres charges et produits sont maintenus au
niveau de 2022. Ainsi, en 2023, le prix du lait de chèvre est en hausse (+ 9 %). Le prix de l’aliment
et des autres biens et services de consommation restent stables (+ 1 %). Ainsi, le résultat
courant avant impôt augmente (+ 40 %).
1
L’ensemble des produits courants comprend les produits d’exploitation (y.c. subventions d’exploitation) et les
produits financiers courants mais ne comprennent pas les produits exceptionnels
300
Section 6 – Produits laitiers de lait de chèvre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 160
100%
11%
11%
12%
13%
13%
14%
14%
14%
14%
14%
14%
14%
16%
16%
17%
17%
18%
19%
19%
20%
20%
21%
21%
21%
21%
21%
90%
19%
20%
80%
22%
19%
20%
23%
21%
22%
24%
28%
25%
20%
24%
24%
29%
26%
28%
26%
23%
26%
70%
22%
22%
25%
24%
25%
26%
60%
50%
32%
34%
30%
32%
33%
33%
32%
32%
31%
31%
30%
31%
31%
40%
71%
69%
67%
66%
66%
65%
64%
64%
63%
63%
60%
61%
57%
30%
14%
13%
20%
11% 14%
11% 13%
11% 13%
Charges 10% 13%
11% 12%
11% 12%
11% 12%
Charges 10% 14%
14%
14%
0%
Produits
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Produits
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Subventions d'exploitation pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Autres produits
Lait de chèvre
Résultat courant avant impôt
Aliments du bétail achetés
Charges externes et autres approvisionnements
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances et frais de personnel salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idèle pour simulation 2023
Le résultat courant sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des autres non-
salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne sont pas
inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 160 (cf. point 2.3. Chapitre 1.
Méthode générale).
301
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 161
Montant moyen des produits courants par exploitation laitière caprine spécialisée
280
264 264
260 255
249
1 000 € par exploitation
240 232
221 220
215 216
220 213 214 212
199
197
200
180
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idèle pour simulation 2023
Graphique 162
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations laitières caprines spécialisées
40
1 000 € par UTANS (1)
30
38,3
20 35,9
33,0
31,5
30,8
29,9
29,0
26,5
25,6
25,6
22,9
22,8
22,6
22,0
21,8
21,9
21,7
21,5
20,7
19,4
18,2
17,8
17,8
17,6
17,5
17,3
10
16,4
16,4
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : OFPM, d’après Rica (SSP) et indices Insee-Idèle pour simulation 2023
302
Section 6 – Produits laitiers de lait de chèvre / rapport au Parlement / 2024
4.2. Solde disponible et coût de production du lait de chèvre par système de production
laitière
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production élaborés par les instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération possible des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail
spécifique à cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux le fait de présenter des résultats sans charges supplétives2, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
Cette estimation, pour la campagne 2023, exprimés en euros pour 1 000 litres de lait, est
réalisée par l’Observatoire à partir d’informations techniques et comptables recueillies par les
Chambres d’Agriculture dans le cadre du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage fournies par
l’Institut de l’élevage (Idele). Ces exploitations font l’objet d’un suivi annuel de leur
fonctionnement et de leurs résultats techniques, économiques et environnementaux. Leurs
résultats économiques suivent les mêmes tendances d’évolution que l’ensemble des
exploitations de leur secteur, même si pour des raisons de dimension et d’efficacité, ces
résultats sont généralement supérieurs à la moyenne.
Un système d’exploitation est étudié :
Laitiers Spécialisés : les exploitations de cet échantillon regroupent des élevages
localisés à 85 % dans l’Ouest, le centre Ouest et l’Occitanie. Elles ont un troupeau moyen
de 320 chèvres sur 70 hectares de SAU. La production est de 650 à 1 100 litres par chèvre.
Les systèmes d’exploitation ne sont pas totalement autonomes du point de vue
alimentaire. Ils proposent une grande diversité de systèmes alimentaires. Pour les 15%
restant elles sont localisées dans le Sud-Est. Leurs troupeaux sont petits à moyens : ils sont
composés de 220 chèvres sur 50 hectares. La production moyenne est de 520 à 910 litres
par chèvre. Le système alimentaire est basé sur le pâturage et l’achat de fourrage. Les
exploitations sont moins utilisatrices de concentrés que le groupe précédent.
Le coût des aliments intra consommés (issus des cultures de vente de l’exploitation) est calculé
sur la base des coûts culturaux (de même pour les fourrages) et non sur celle du prix de marché
des céréales vendues.
Le prix du lait présenté sur le Graphique 163 est le prix réel, toutes primes confondues.
De 2017 à 2022, dans le système Laitiers Spécialisés , l’ensemble des charges est en hausse
sur la période étudiée (+ 17 % sur 6 ans). Si la hausse est plus modérée jusqu’en 2021, elle a été
plus forte en 2022. L’ensemble des produits (vente du lait, produits joints et aides attribuées)
augmente de 13 % sur la période grâce à la hausse du prix du lait. Le solde disponible est de
218 € pour 1 000 litres en 2022 en baisse pour la deuxième année consécutive.
En 2023, le total de charges estimées est en légère hausse de 3 %. Les charges d’aliments
achetés qui représentent près de 70 % des charges sont contenues avec la baisse du prix des
concentrés et la réduction des achats de fourrages en particulier dans le Sud-Ouest. En
parallèle d'autres charges augmentent comme le prix des engrais (+ 26 % sur la campagne
végétale, de juin à mai), l'entretien du matériel (+ 8 %) ainsi que les fermages (+ 6 %).
2
Les charges dites F supplétives G ou F forfaitaires G sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
303
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
En parallèle, les volumes livrés ont peu évolué. Avec des fourrages de qualité mais peu
abondants, les lactations 2022-2023 avaient bien démarré mais au printemps, la production a
ralenti avec une disponibilité moindre en fourrages de qualité et des températures
anormalement élevées à l’automne.
Au final, après deux années de baisse, le solde disponible augmente de 9 % par rapport à 2022,
pour atteindre 266 € pour 1 000 litres de lait. C’est le solde le plus élevé de la période étudiée.
Graphique 163
0 33 31 35 33 34 44 51
charges
charges
charges
charges
charges
charges
charges
produits
produits
produits
produits
produits
produits
produits
(*) estimation
304
Section 6 – Produits laitiers de lait de chèvre / rapport au Parlement / 2024
La finalité de ces indicateurs de coûts de production est différente, ayant vocation à servir de
référence pour la contractualisation au sein des filières. Aussi, ces indicateurs de coûts de
production adoptent des conventions de calcul et méthodes propres à chaque filière et qui ne
peuvent être comparées entre elles. Ces calculs intègrent notamment des charges supplétives
qui ne sont pas issues de la comptabilité des exploitations mais sont des conventions validées
interprofessionnellement et destinées à intégrer, dans l’ensemble des coûts qui doivent être
rémunérés par les produits de l’exploitation, en plus de ces charges mesurées comptablement,
un certain niveau de rémunération des facteurs de production apportés par les agriculteurs, à
commencer par le travail. À titre d’illustration de ces différences dans les conventions retenues
par filières : le travail des exploitants est rémunéré à hauteur de 2 SMIC en élevage de ruminants
contre 1,3 SMIC en grandes cultures.
Cette estimation, pour la campagne 2023, exprimée en euros pour 1 000 litres de lait, est
réalisée par l’Institut de l’élevage à partir d’informations techniques et comptables recueillies
par les Chambres d’Agriculture dans le cadre du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage fournies
par l’Institut de l’élevage (Idele).
Cette approche en coût de production, contrairement à l’approche comptable du Rica, prend
en compte une rémunération forfaitaire des facteurs de production fournis par l’exploitant :
3
Cf. tableau sur le site de l’OFPM : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/indicateurs-de-couts-de-
production-agricole
305
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 164
1 066
€ pour 1 000 litres de lait
1 007 1 050
1 000 958 997
941 937 934 227
894 930 942 920
912 912 215
885
233 845
239 226 227
800 797
221 775 54
758 52
733 737 47
53 45
49 49 49 35 37
49 48 46 37
40 35
600 45 36 37 35
37 251
243
239
240 229 231
221
400
81 85
82 77 77
75 82
200 275
279
217 224 231 243
205
33 31 35 33 34 44 51
0
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023*
Charges supplétives : travail (2 SMIC / UMO exploitant) Charges supplétives : capital et foncier
(*) estimation
306
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
Section 7 – Pain
Schéma 24
Cartographie des flux de blé tendre issus de la collecte française et des échanges de grains
dans la filière pain (en équivalent grains)
Organism es collecteurs
Boulangerie-
pâtisserie Cuisson
artisanale boulangerie
(NAF 10.71C) (NAF 10.71B)
307
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Cultivée sur 4,7 Mha en moyenne au cours des cinq dernières campagnes (source : Ministère de
l’Agriculture), le blé tendre est la principale céréale produite en France : le volume de
production s’établit en moyenne sur les cinq dernières campagnes à 34,4 Mt (récolte 2019 à
récolte 2023). La campagne commerciale du blé tendre s’étend du 1er juillet de l’année N (début
de la moisson) au 30 juin de l’année N+1. L’analyse en année civile nécessite donc d’agréger des
données issues de deux campagnes commerciales aux profils différents.
Chaque année, la moitié des disponibilités en blé tendre français est exportée, tant vers les
pays de l’Union européenne que vers les pays tiers.
L’autre moitié des disponibilités françaises est transformée sur le territoire national. La
meunerie française assure la transformation de la matière première en farine. L’essentiel de la
farine utilisée est destiné à l’alimentation humaine, notamment pour la fabrication de pain. Le
secteur de la panification concentre la moitié des utilisations des volumes de farine produits.
Ces derniers sont utilisés pour plus de la moitié par la boulangerie-pâtisserie artisanale, suivie
par la boulangerie-pâtisserie industrielle et les ateliers de boulangerie-pâtisserie des GMS.
Depuis quelques années, le nombre d’entreprises artisanales est stable, voire progresse
légèrement avec en 2020 presque 33 000 entreprises1 de boulangerie-pâtisserie, réalisant 50 %
de la panification (en volume). La boulangerie industrielle réalise environ 42 % des volumes,
tandis que les ateliers de boulangerie en GMS en réalisent 8 %.
La référence retenue comme prix du blé tendre meunier à la première mise en marché est,
faute de mieux, la cotation départ Eure et Eure-et-Loir (source : SSP, d’après presse
spécialisée La Dépêche – Le Petit Meunier ). Cette référence présente pour notre objet
certains inconvénients :
il s’agit d’un prix local , alors que les données de prix sur les autres maillons de la
chaîne sont des moyennes nationales ;
le produit coté n’est pas intégralement destiné à la meunerie française ;
les caractéristiques du produit coté ne sont pas précisément celles du BPMF (blé
pour la meunerie française).
Les données de prix céréaliers disponibles sont mal adaptées à l’objet de l’Observatoire car il
ne s’agit pas toujours de prix pour le marché intérieur et les cotations, limitées à quelques
places, ne constituent pas des prix moyens d’offre nationale pondérés par les volumes des
transactions.
Les cotations céréalières disponibles portent en effet sur les prix suivants :
les prix ? départ @ : prix du négoce en bassin de production. Ils ne comprennent pas le
coût de transport de la marchandise. Les prix en culture ou prix payés aux producteurs
peuvent se déduire des prix C départ D en ôtant la marge des organismes stockeurs,
ainsi que les taxes à la charge du producteur ;
les prix ? rendu @ : comprennent le transport jusqu’au lieu de destination : port
d’exportation (Rouen, par exemple) ou zone de consommation. Le rendu Rouen est
fortement C directeur D sur le marché français, en raison de l’importance du débouché
C exportation D pour le blé tendre (la moitié des utilisations) et que plus de la moitié de
ces exportations passent par Rouen ;
les prix ? FOB @ (Free On Board) @ : c’est-à-dire après chargement à bord des
marchandises pour l’exportation.
1
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6799550?sommaire=6799850
308
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
Les marchés à termes constituent une autre source d’information sur les prix de la matière
première pour les opérateurs des filières des céréales. Pour le blé tendre, la référence est le
contrat Euronext.
Le circuit représenté commence donc à la sortie des organismes stockeurs et non à la
production agricole et le prix du blé intègre ainsi la marge de ces opérateurs, qui n’est pas
chiffrée.
Stade industrie et détail :
L’Insee fournit à l’Observatoire des indices permettant de calculer des prix moyens mensuels
des farines boulangères par destination : boulangerie artisanale (environ la moitié), boulangerie
industrielle (environ 40%), ateliers de boulangerie des GMS (un peu moins de 10%).
Au stade du commerce de détail, c’est le prix moyen mensuel de la baguette courante, tous
circuits de vente confondus (source : Insee) qui est retenu pour les travaux de l’Observatoire.
Il n’existe pas de données de panels sur les prix dans la boulangerie artisanale, et le pain en
GMS, suivi par ces panels, ne représente qu’une part minime du marché.
Un prix moyen mensuel sortie meunerie du panier de farines panifiables est calculé en
pondérant les prix des différents types de farines boulangères par le poids des différents
circuits dans la panification. Ce prix moyen de farine est ainsi homogène avec la baguette
courante moyenne tous circuits suivie au détail.
Le calcul de la part de la matière première blé dans la baguette s’appuie sur les coefficients
techniques moyens qui ont été détaillés dans l’édition 20132 du rapport de l’Observatoire.
2
https://www.franceagrimer.fr/content/download/28098/248739/file/Rapportparlement2013.pdf
309
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 165
Composition du prix moyen annuel au détail tous circuits de la baguette courante en matière première et marges brutes
4,5
€ / kg de baguette au détail
En 2023 :
1,0
Retour de la MPA au niveau de 2021, qui reste
supérieur à 2017-2020 ;
0,5 0,12
0,11 0,27 Reconstitution de la marge brute de la meunerie ;
0,25 0,22 0,23 0,18
0,22 0,29 0,41 0,29 Et également de la marge brute en aval de la
0,0 0,19 0,21 0,21
meunerie ;
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Augmentation du prix au détail de 7 % toujours
TVA inférieure à l’inflation alimentaire de 12 %.
Indicateur de marges brutes en aval de la meunerie
Indicateur de marge brute meunerie Tendance de 2017 à 2020 :
Coût de la MPA relativement stable ;
Matière première blé tendre meunier (départ Eure et Eure-et-Loir)
Diminution régulière de la marge brute de la
Prix TTC de la baguette au détail tous circuits meunerie (- 24 % sur la période) ;
Augmentation de la marge brute en aval de la
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer, C La Dépêche - Le Petit Meunier D, Insee meunerie (+ 2 %), Identique à celle du prix au
détail.
310
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
Graphique 166
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail tous circuits de la baguette courante en matière première et marges brutes
100%
% du prix au détail HTVA
Points d’attention :
90%
La baguette est le seul produit suivi pour
80%
lequel la distribution inclut les artisans ;
La marge brute en aval de la meunerie
est agrégée pour l’ensemble des acteurs
70%
depuis la transformation de la farine
jusqu’à la vente de la baguette ;
60%
85,0% 85,2% C’est le produit suivi par l’Observatoire
86,8% 87,2% 87,0% 87,7% 88,2%
pour lequel la matière première agricole
50%
(MPA) pèse le moins dans le prix au détail
(6 à 11 % du prix HT en fonction des
40%
années).
30%
Lecture :
20%
La part de la MPA progresse sur
3,5% l’ensemble de la période, avec un pic en
10% 7,5% 6,6% 6,8% 5,5% 3,3% 7,2%
11,4% 2022 lié à la flambée du prix des céréales
5,8% 6,3% 6,2% 6,7% 8,5% 7,6%
0% suite à l’invasion russe de l’Ukraine en
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 février 2022 ;
La part de la marge brute meunerie est
Indicateur de marges brutes en aval de la meunerie en constante diminution de 2017 à 2022.
Indicateur de marge brute meunerie Elle retrouve en 2023 son niveau de
Matière première blé tendre meunier (départ Eure et Eure-et-Loir) 2017.
311
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 167
Part de la matière première blé tendre et de la farine dans le prix HT de la baguette au détail
20%
% du prix de la baguette au détail
18%
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
janv.-17
avr.-17
juil.-17
janv.-18
avr.-18
juil.-18
janv.-19
avr.-19
juil.-19
janv.-20
avr.-20
juil.-20
oct.-20
janv.-22
avr.-22
juil.-22
oct.-22
janv.-23
avr.-23
juil.-23
oct.-23
janv.-21
avr.-21
juil.-21
oct.-21
oct.-17
oct.-18
oct.-19
[Données mensuelles] Part de la matière première blé tendre meunier dans le prix HT de la baguette au
détail
[Données mensuelles] Prix de la farine sortie meunerie rapporté au prix HT de la baguette au détail
[Données annuelles] Part de la matière première blé tendre meunier dans le prix HT de la baguette au
détail
312
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
Sur la période 2010-2022, l’échantillon des exploitations productrices de blé tendre issu du Rica
est constitué de 110 à 226 unités. Cet échantillon, une fois extrapolé, représente selon les
années de 5 847 à 12 708 exploitations spécialisées. Pour cet ensemble, la production de blé
tendre constitue en moyenne, sur la période considérée, de 47 % à 57 % de la valeur de la
production de l’exercice.
En 2022, 5 847 exploitations spécialisées sont représentées ; la production de blé tendre
constitue en moyenne 55 % de la production de l’exercice. Ces exploitations réalisent 9 % de
la production annuelle de blé tendre en 2021 (Statistique Agricole Annuelle, SSP).
En 2022, les exploitations de l’échantillon ont connu une stabilité de leur rendement et une
forte hausse des prix (+ 42 %). L’ensemble des produits courants augmente (+ 17 %), porté par
les hausses du produit brut de blé tendre (+ 29 %), des autres produits (+ 9 %) et des
subventions d’exploitations (+ 5 %). En parallèle, les charges courantes augmentent de 22 %,
notamment les intrants (+ 34 %. Au final, le résultat courant avant impôt est en hausse (+ 7 %)
pour la troisième année consécutive (Graphique 170).
313
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 168
100%
12%
13%
13%
14%
14%
16%
16%
16%
16%
17%
17%
17%
18%
18%
18%
18%
18%
19%
19%
21%
90% 28%
29%
30%
31%
34%
39%
80%
32%
30%
28%
31%
28%
28%
31%
70%
40%
38%
43%
39%
39%
36%
37%
38%
36%
39%
39%
40%
24%
24%
60% 24%
45%
26%
22%
23%
50%
21%
21%
23%
20%
23%
20%
23%
17%
18%
40%
18%
20%
20%
19%
30% 15%
17%
17%
15%
16%
14%
14%
47%
15%
46%
45%
45%
14%
45%
45%
44%
44%
43%
43%
43%
15% 13%
41%
14% 10%
13% 10%
20%
35%
22%
20%
18%
18%
18%
18%
18%
18%
10%
16%
16%
0%
-3%
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Charges
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
-10%
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Subventions d'exploitation
Autres produits
Résultat courant avant impôt
Blé tendre
Intrants cultures
Consommations intermédiaires et autres approvisionnements
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances et frais de personnel salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Le résultat courant avant impôt sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des
autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne
sont pas inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 168 (cf. point 2.3.
Chapitre 1. Méthode générale).
314
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
Graphique 169
Montant moyen des produits courants3 par exploitation productrice de blé tendre
280
260 254
240
221
1 000 € par exploitation
220 217
204
197 200
200 191
180 190 167
159 164
160 161
140 148
120
100
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Graphique 170
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations productrices de blé tendre
1 000 € par UTANS (1)
65
55
45
66,3
35
63,8
57,8
48,7
25
44,3
31,8
30,9
31,4
29,9
28,9
27,4
27,3
27,2
26,7
26,5
25,9
25,7
25,0
15
24,0
23,4
23,2
22,8
22,3
19,4
19,0
5 -4,0
-5
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en pondération
2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter la réalité des
exploitations, bien que cela entraîne des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
3
L’ensemble des produits courants comprend les produits d’exploitation (y compris les subventions d’exploitation) et
les produits financiers courants mais ne comprennent pas les produits exceptionnels.
315
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production établis par les Instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération possible des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail
spécifique à cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux le fait de présenter des résultats sans charges supplétives4, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
Les données présentées sont issues de l’observatoire Arvalis-Unigrains d’après des données
CerFrance. L’échantillon comprend un peu plus de 4 000 exploitations réparties sur
17 départements français, représentant eux-mêmes près de 40 % de la production française
de blé tendre.
Les données 2022 sont provisoires car calculées à partir d’un nombre d’observations réduit de
l’échantillon de base (environ la moitié). Les données 2023 sont prévisionnelles car issues
d’extrapolations des données des années précédentes et d’observations sur le terrain. Le prix
du blé figurant sur le Graphique 171 est calculé à partir des comptes des exploitants. Il dépend
des dates de clôture des comptes et du type de commercialisation pratiqué par les agriculteurs
et n’inclut pas les plus ou moins-values réalisées sur les marchés à terme pour les agriculteurs
qui passent en direct des ordres de vente.
En 2022, comme en 2021, la forte progression des prix, supérieure à celle des charges permet
une nouvelle progression du solde disponible. 2021 et 2022 sont ainsi les deux meilleures
années depuis 2010. En revanche, en 2023, le prix diminue (- 26 %) alors que l’ensemble des
charges continuent d’augmenter, avec en premier lieu le prix des approvisionnements pour
culture (+ 28 % pour les intrants). Ainsi, le solde disponible diminue fortement (- 91 %), c’est le
plus faible de la période observée.
Ces résultats moyens ne rendent pas compte des disparités entre exploitations liées aux
rendements, aux dates d’achat des intrants et de vente du blé.
4
Les charges dites C supplétives D ou C forfaitaires D sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
316
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
Graphique 171
119
78 19 19 11
250 30
42 6,2 25
78
92
64 19 20 18
66 19 21 40
200 42 40
62 19 20 62
25 23
41
25
25
62 19 20 37
31 29
61 19 20 41
71
71 19 18
35
55 17 17 35
41 27
67 19 22
31 30
65 19 19
285
150
56 18 18
55 1918
55 18 19
232
75
214
210
100
183
179
177
175
174
158
157
150
148
146
101
50
charges(22) 82
79
67
64
64
60
59
61
58
56
55
55
49
0
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
charges
produits
-50
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021*2022**2023**
Approvisionnements pour cultures Charges de matériel et bâtiments
Fermages terres louées Autres charges
Frais de main d'œuvre salariée Solde disponible
Produit blé Aides
Rendement
* : provisoire ** : prévisions (d’après les données des prix des engrais de Terre net)
Source : Observatoire Arvalis-Unigrains d’après CerFrance
317
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La finalité de ces indicateurs de coûts de production est différente, ayant vocation à servir de
référence pour la contractualisation au sein des filières. Aussi, ces indicateurs de coûts de
production adoptent des conventions de calcul et méthodes propres à chaque filière et qui ne
peuvent être comparées entre elles. Ces calculs intègrent notamment des charges supplétives
qui ne sont pas issues de la comptabilité des exploitations mais sont des conventions validées
interprofessionnellement et destinées à intégrer, dans l’ensemble des coûts qui doivent être
rémunérés par les produits de l’exploitation, en plus de ces charges mesurées comptablement,
un certain niveau de rémunération des facteurs de production apportés par les agriculteurs, à
commencer par le travail. À titre d’illustration de ces différences dans les conventions retenues
par filières : le travail des exploitants est rémunéré à hauteur de 2 SMIC en élevage de ruminants
contre 1,3 SMIC en grandes cultures.
Les données présentées sont également issues de l’observatoire Arvalis-Unigrains d’après des
données CerFrance. L’échantillon comprend un peu plus de 4 000 exploitations réparties sur
17 départements français, représentant eux-mêmes près de 40 % de la production française de
blé tendre.
Le coût de production présenté ici intègre :
une rémunération standard pour le travail des exploitants à hauteur de la rémunération
nette d’un chauffeur de tracteur qualifié niveau III, échelon 1 soit environ 1,2 SMIC net,
les cotisations sociales de l’exploitant (pour information, ces cotisations ne sont pas
retenues comme une charge d’entreprise dans le Rica),
une rémunération pour les capitaux propres (taux des OAT à 10 ans) et pour les terres en
propriété (à la valeur des fermages moyens régionaux).
Les deux premiers postes sont réunis sous l’intitulé C Charges supplétives : rémunération du
travail D sur le Graphique 172, le troisième poste figure sous l’intitulé C Charges supplétives :
rémunération du capital D sur ce même graphique.
La prise en compte des charges supplétives pour la rémunération du travail et du capital
explique l’écart de résultat avec le solde disponible.
En 2023, le coût de production serait de 264 € par tonne, en hausse de 32 € par tonne par
rapport à 2022, avec un rendement qui reste stable à 8 tonnes par hectare. Le produit blé
diminuerait de 77 € par tonne, passant de 312 € à 235 € par tonne.
Il en résulterait, en moyenne, une marge nette négative pour les exploitations productrices de
blé tendre de l’échantillon d’environ - 29 € par tonne de blé produite.
Ces résultats moyens ne rendent pas compte des disparités entre exploitations liées aux
rendements, aux dates d’achat des intrants et de vente du blé.
5
Cf. tableau sur le site de l’OFPM : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/indicateurs-de-couts-de-
production-agricole
318
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
Graphique 172
50 101
82 79
56 64 67 64 59 55 58 55 60 61
49
0
Rendement
* : provisoire ** : prévisions (d’après les données des prix des engrais de Terre net)
Source : Observatoire Arvalis-Unigrains d’après CerFrance
319
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Des modifications substantielles dans l’enquête Esane (Insee) et un nombre limité de données
disponibles à un niveau fin de nomenclature ne permettent plus d’utiliser cette source. En
concertation avec les membres du groupe de travail Blé tendre – pain , il a été décidé depuis
l’édition 2018 du rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges d’utiliser les
comptes des entreprises de meunerie (code NAF 10.61 A) déposés aux greffes des tribunaux de
commerce et publiés sur la base Diane (Bureau Van Dijk). Les résultats sont présentés ci-dessous.
Une évolution est susceptible d’intervenir d’une année sur l’autre au sein de l’échantillon. Elle
est liée à la vie des entreprises au sein d’un secteur : fusions, acquisitions, cessions ou cessations
d’activité.
Remarque importante :
Selon les années, l’échantillon présenté est composé de 64 entreprises (2022) à 122 entreprises
(2016). Le chiffre d’affaires des entreprises de l’échantillon représente, en 2021, 22 % du chiffre
d’affaires du secteur (Ésane, 2021). La production vendue de biens de ces entreprises
représente, en 2022, 50 % de la production commercialisée des entreprises du secteur
(ProdCom, 2022).
Le poste marchandises, matières premières et approvisionnements , qui comprend
principalement les achats de blé tendre destinés à être transformés, représente de 59 % des
produits totaux en 2017 à 64 % en 2022. En 2022, ce poste augmente de 22 % en valeur par
rapport à 2021.
Le taux de marge nette (RCAI/CA) de l’échantillon est négatif en 2022 (- 1,3 %). La hausse du
chiffre d’affaires n’a pas permis de couvrir la hausse des différents postes charges avec en
premier lieu les achats de marchandises et de matières premières. C’est la première année où
l’on observe un résultat courant avant impôt négatif.
320
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
Graphique 173
Millions €
2 100
20% Achat de
marchandises,
matières premières,
10% 1 600 autres appro.
-1,3% Evolution CA de
0%
l'échantillon (en
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 millions d'euros)
-10% 1 500
Source : comptes des entreprises du code du secteur de la meunerie (NAF 10.61 A) publiés sur la base Diane
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires en valeur de l’échantillon en seconde ordonnée
(échelle de droite).
5.2. Structure des charges des entreprises du secteur de la fabrication industrielle de pain
et de pâtisserie fraîche
Le secteur de la fabrication industrielle de pain et de pâtisserie fraîche regroupe les entreprises
dont l’activité principale est la fabrication à caractère industriel de pains, de viennoiseries
(croissants par exemple), de pâtisseries fraîches et de gaufres et crêpes fraîches (y compris
surgelées) et/ou la fabrication de pâtes et pâtons surgelés destinés à la cuisson et/ou la fabrication
à caractère industriel de quiches, tartes salées, tourtes fraîches et de croque- monsieur crus, Insee
.
Selon les années, l’échantillon présenté est composé de 101 entreprises (2022) à 179 entreprises
(2016). Le chiffre d’affaires des entreprises de l’échantillon représente, en 2021, 45 % du chiffre
d’affaires du secteur (Ésane, 2021). La production vendue de biens de ces entreprises
représente 50 % de la production commercialisée des entreprises du secteur en 2022
(ProdCom, 2022).
Sur la période étudiée (Graphique 174), le poste C marchandises, matières premières et
approvisionnements D représente de 47 % des charges totales en 2020 à 52 % en 2018.. Le taux
de marge nette (RCAI/CA) de l’échantillon varie de 0,4 % du total des produits en 2022 à 4,9 %
en 2016. Ce taux est en fort recul en 2022. C’est le résultat courant le plus bas sur la période
étudiée. La hausse du chiffre d’affaires (+ 7 %) n’a pas permis de couvrir la hausse des charges
et notamment les C autres charges et charges externes D (+ 29 %) dans lequel on retrouve les
dépenses d’énergie.
321
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 174
Structure des charges des entreprises du secteur de la fabrication industrielle de pain et de pâtisserie
fraîche
Résultat courant
millions €
4,9% 4,2% 2,6% 2,9% 2,6% 3,5% 0,4% avant impôt
100% 5 400
Milliers
90% 14,9%
16,4% 14,6% 5 200 Dotation aux
15,6% 14,6% 16,3% amortissements, aux
80% 15,3%
provisions, frais
financiers, autres
70% 5 000 charges courantes
Frais de personnel
24,3% 24,2%
23,0% 25,0% 30,3%
60% 26,6% 25,2%
4 800
50%
Impôts et taxes
4 600
40%
Source : comptes des entreprises du code du secteur de la fabrication industrielle de pain et de pâtisserie fraîche
(NAF 10.71 A) publiés sur la base Diane
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires de l’échantillon en valeur en seconde ordonnée
(échelle de droite).
322
Section 7 – Pain / rapport au Parlement / 2024
En 2021 et 2022, le détail de la production vendu n’a pas pu être présenté contrairement aux
données de 2016 à 2019. Dans la courbe hachurée présentant la production, on retrouve le
détail des ventes de boulangerie, pâtisserie, activités de revente et divers (traiteur, etc.).
Dans ces entreprises, le chef d’entreprise et son conjoint, lorsque ce dernier collabore à
l’activité de l’entreprise, ne sont pas considérés comme salariés. Ainsi, ils sont rémunérés sur le
résultat courant.
Les années 2021 et 2022 sont marquées par de fortes variations du chiffre d’affaires et du
résultat, qui étaient plus stables sur la période 2016-2019. Les subventions d’exploitation et
autres produits augmente en 2022, du fait de l’impact des mesures d’accompagnement mises
en place pour faire face aux augmentations du prix de l’électricité à l’automne 2022. En 2022,
les produits progressent plus que les charges et le résultat courant s’améliore.
Graphique 175
9,3
33,8
8,2 19,6
34,5
11,6 6,2
38,0
122,6
136,0
93,3
84,9
200
91,3
91,0
89,4
Impôts et taxes
77,8
150
280,9
51,1
60,8
59,3
135,0
130,2
50
83,1
80,6
77,7
75,1
74,1
Revente
0 Pâtisserie
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Boulangerie
Production (boulangerie,
2016 2017 2018 2019 2021 2022 pâtisserie, revente et divers)
323
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 176
11,3%
11,7%
12,9% 2,8% 3,1% 3,1%
12,9%
13,9%
3,9% 7,7%
% du total des produits
17,1%
5,8% 6,0% 6,3% 6,3%
90%
3,8% 4,0% Amortissements et provisions,
3,9% 3,4% 3,4%
6,1% 5,6% frais financiers
80% 5,9% 5,6% 6,2% 3,3%
5,4% Cotisations sociales
personnelles
43,0%
70% 41,5%
45,5%
45,8%
Frais de personnel salarié
30,5%
29,8%
30,8%
27,1%
30,3%
26,5%
60% Impôts et taxes
97,8%
50% Autres charges externes
92,3%
17,8%
Achats matières premières
16,8%
40%
20,6%
20,5%
20,6%
20,1%
46,8%
autres produits
43,5%
43,1%
28,8%
26,0%
25,7%
25,4%
25,1%
Revente
10%
Pâtisserie
0%
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Boulangerie
Production (boulangerie,
2016 2017 2018 2019 2021 2022 pâtisserie, revente et divers)
324
Section 8 – Pâtes alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 25
Cartographie des flux dans la filière des pâtes alimentaires
Bilan de récoltes blé dur 2021 et 2022 – Commercialisation pâtes et couscous : année 2022
Surfaces (1) :
Importation de grains (1) Productions blé dur (1) Exportation de grains (1)
2022: 35 500 tonnes (y Récolte 2021 : 1 593 100 tonnes 2022: 1 153 700 tonnes
compris semences) (y compris semences)
Récolte 2022 : 1 339 800 tonnes
5 structures industrielles
Importation de semoule
69 122 tonnes (1)
6 usines de pâtes et 4 de couscous
Exportation de pâtes
Exportation de
Importation de couscous (2) Fabrication de couscous
couscous
32 050 tonnes (34 %) 80 236 tonnes (2) 17 433 tonnes (22 %) (2)
Consommation alimentaire
La cartographie des flux présentée dans le Schéma a été établie pour l’année calendaire 2022 sauf en ce qui concerne
les surfaces et les récoltes qui correspondent aux campagnes commerciales 2021/22 (récolte 2021) et 2022/23 (récolte
2022). L’année 2022 fait référence à la récolte 2021 pendant les six premiers mois puis à la récolte 2022 pendant les
six derniers mois.
Source : (1) FranceAgriMer, (2) SIFPAF – CFSI 2022
325
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 17
Total UE hors France 9,0 % 9,7 % 7,7 % 1,8 % 1,4 % 1,4 % 0,9 % 0,5 %
Canda 0,0 % 1,5 % 2,0 % 0,0 % 0,5 % 1,5 % 0,0 % 0,0 %
Total pays tiers 0,0 % 1,5 % 2,0 % 0,0 % 0,5 % 1,5 % 0,0 % 0,0 %
Source : FranceAgriMer
En France, depuis 1934, la législation impose de fabriquer les pâtes alimentaires avec du blé
dur. Sa richesse en protéines est en effet propice à la fabrication de pâtes de qualité.
Contrairement aux autres céréales, le blé dur est cultivé exclusivement en vue d’une
consommation humaine.
Jusqu’en 1962, la France métropolitaine importait son blé dur d’Algérie, qui avait alors le statut
de département français. Cet aspect historique explique en grande partie la localisation des
semouleries françaises. Quatre des cinq semouleries sont en effet situées dans les villes
portuaires de Marseille, de Rouen, de Gennevilliers et de Lyon pour permettre l’importation
par voie maritime des grains nécessaires à leur fonctionnement.
Depuis 1962 et la mise en place de la PAC, les surfaces consacrées au blé dur ont fortement
progressé en France. Cette culture, qui se concentrait principalement sur le pourtour
méditerranéen, s’est ensuite étendue aux régions Occitanie, Centre-Val de Loire, Nouvelle-
Aquitaine, et aux départements maritimes de la Vendée et de la Loire-Atlantique.
La France est ainsi devenue autosuffisante puis excédentaire en blé dur. Après avoir atteint un
maximum en 2010-2011 avec 500 000 hectares semés, la sole a significativement diminué
jusqu’en 2015 (290 000 ha). Toutefois, elle s’est redressée à partir de la récolte 2015 (394 000 ha
sur la campagne 2016-2017). Cette hausse des surfaces est une des résultantes du E plan de
relance blé dur 2015-2025 F dont l’objectif est de doubler la production française d’ici 2025.
Néanmoins, les surfaces ensemencées au cours des années suivantes diminuent, puis fluctuent,
au gré des conditions de campagne, entre 240 000 et 300 000 ha.
326
Section 8 – Pâtes alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Le marché du blé dur en France et à l’international reste très tendu depuis la récolte
catastrophique de 2021 au Canada. La baisse des surfaces joue particulièrement sur la tension
du marché français, dont le stock en fin de campagne pour la campagne 2023/24 est attendu
à un plus bas historique mi-avril 2024. Les prix sont cependant moins élevés que lors des deux
campagnes précédentes.
La consommation de pâtes alimentaires reste soutenue et se maintient en 2023 malgré la forte
progression du prix. Près de 370 000 t de pâtes ont été importées en 2023, soit 65 % de la
consommation française.
Récolte 2023
En 2023, la sole de blé dur poursuit son recul tendanciel (- 7 % par rapport à 2022). Malgré la
progression du rendement, le recul des surfaces pèse sur la production, en recul de 5 % par
rapport à 2022. La récolte 2023 est caractérisée par des qualités très hétérogènes, ce qui a
demandé un travail d’allotement supplémentaire aux organismes stockeurs et aux industriels.
En 2023, les exportations de la France ont atteint 0,8 Mt, soit une baisse de 33 %. Elles étaient
orientées à 85 % vers les pays de l’Union européenne.
En 2023, l’industrie française a produit près de 445 000 t de semoule pour la fabrication de
pâtes et de couscous. Les importations de blé dur de la France1 ont diminué de 15 % entre les
deux dernières années, avec 30 000 t en 2023, dont près de la totalité (99 %) provenait de nos
voisins dans l’Union européenne.
Graphique 177
Évolution de l’indice blé dur du SIFPAF pour les pâtes alimentaires et le couscous
du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2023
600
450
300
150
0
janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre
Source : SIFPAF
327
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
L’enquête PRODCOM présente l’avantage de fournir un prix en valeur, ramené à des quantités
vendues. C’est donc la source privilégiée par l’Observatoire. Toutefois, elle est publiée avec un
décalage de près d’un an qui ne permet pas de disposer des résultats de l’année N-1 pour la
publication du rapport de l’année N.
Aussi, afin de pouvoir estimer des niveaux de marges pour l’industrie et les GMS dans son
rapport annuel, l’Observatoire appliquait la méthode suivante jusqu’au rapport 2023 :
en année N de publication du rapport OFPM : l’enquête PRODCOM pour l’année N-1
n’étant pas encore parue, on prend le dernier prix PRODCOM disponible (année N- 2),
auquel on applique la variation de l’IPPI (Insee) entre N-2 et N-1. Il s’agit donc d’un prix
provisoire ;
en année N+1 : l’enquête PRODCOM contenant les données de l’année N-1 ayant été
publiées, dans le nouveau rapport de l’Observatoire on révisera a posteriori le prix qui
avait été estimé via l’IPPI, en le remplaçant par le prix définitif3 PRODCOM de l’année N- 1.
2
Fob Port-La-Nouvelle et Fob Atlantique , source : VISIONet - FranceAgriMer
3
On notera que pour une donnée annuelle déclarée dans PRODCOM, les entreprises peuvent procéder à des
corrections jusqu’à la déclaration de l’année suivante incluse.
328
Section 8 – Pâtes alimentaires / rapport au Parlement / 2024
En conséquence, dans tous les rapports OFPM publiés jusqu’en 2023, les résultats de marges
industrie et GMS de l’année précédant celle de publication sont hachurés pour souligner leur
caractère provisoire et tenir compte de deux limites :
l’IPPI (Insee) qui est utilisé pour cette estimation ne traduit que des variations de prix et
non de volumes. L’enquête PRODCOM reflète plus précisément la réalité de la production
industrielle française ;
le périmètre de l’IPPI est plus large que la donnée PRODCOM retenue par l’Observatoire
car il inclut toutes les catégories de pâtes alimentaires (pâtes fraîches / sèches, contenant
ou non des œufs...). Il est du reste moins homogène avec la série Kantar utilisée pour les
prix au détail (uniquement pâtes sèches).
Lors de l’examen des résultats pour 2023, il est apparu que ces deux limites entrainent un écart
trop important entre résultats provisoires et définitifs pour 2022, période de fluctuations
importantes des volumes et/ou des prix. Il a donc été décidé de ne plus publier de résultats
provisoires pour les marges brutes des deux maillons de l’aval pour l’année 2023 dans le rapport
2024, mais de les agréger. Il a également été décidé de maintenir cette ligne de conduite pour
les années suivantes.
L’indicateur de marge brute industrie est calculé sur la base des prix moyens de la matière
première blé dur et de prix des pâtes sortie industrie (données issues de PRODCOM
mensualisées) sans prendre en compte des décalages découlant du caractère stockable de la
matière première, ni des outils de lissage des variations de coût en matière première
susceptibles d’être utilisés par les industriels.
FranceAgriMer dispose de données mensuelles de Kantar Worldpanel pour les pâtes
alimentaires sèches au stade détail, spécifiques au circuit GMS. Afin d’être le plus homogène
aux différents stades suivis de la décomposition du prix au détail, les pâtes suivies sont des
pâtes sèches, ne contenant pas d’œuf, non cuites, non farcies, ni autrement préparées hors
signes officiels de qualité ou d’origine (SIQO), sans distinction de marques nationales ou de
distributeurs (MN/MDD). Au travers des informations de volumes et de valeur du panel, le prix
mensuel est calculé, induisant une décomposition du prix au détail spécifique au circuit GMS.
En outre, le prix moyen mensuel des pâtes au détail comprend des produits importés, ce qui
constitue un biais éventuellement important lorsqu’on décompose ce prix en matière première
et marges brutes de l’industrie française et de la distribution. Le poids des importations de
pâtes alimentaires (63 % de la consommation en 2022) et l’impossibilité, dans les sources
utilisées, de différencier les prix au détail par origine, rendent l’estimation assez approximative.
Le calcul de la part de la matière première blé dur dans les pâtes s’appuie sur les coefficients
techniques détaillés dans l’édition 2013 du rapport de l’Observatoire4.
4
https://www.franceagrimer.fr/content/download/28098/248739/file/Rapportparlement2013.pdf. En l’occurrence, le
rendement utilisé est égal à environ 0,71, ce qui signifie qu’avec 100 kg de blé dur, on obtient environ 71 kg de pâtes.
329
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La progression très forte du prix au détail des pâtes observées en 2022 se poursuit en 2023
(+14 % par rapport à 2022). Les pâtes alimentaires sont un des produits suivis par l’OFPM dont
le prix progresse le plus en 2022 et 2023.
Après trois années de progression du coût de la matière première blé dur, il diminue en 2023,
sans retrouver pour autant les niveaux d’avant 2021.
La baisse des cours du blé dur et la progression des marges brutes en aval se retrouvent en
2023 dans le recul de la part de la matière première blé dur dans le prix des pâtes au détail,
qui revient au niveau de 2020.
330
Section 8 – Pâtes alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 178
Composition du prix moyen annuel au détail des pâtes alimentaires en matière première et marges brutes de l’industrie et de la distribution
1,97
€ / kg de pâtes au détail
Graphique 179
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail des pâtes alimentaires en matière première et marges brutes de l’industrie et de la distribution
100%
% du prix des pâtes hors TVA
Points d’attention :
17,1% 15,9% 15,8% 12,9%
90% 18,0% 18,8% 19,0% La marge brute aval industrie
semoulerie-pâtes et GMS est agrégée
80%
pour 2023, dans l’attente des résultats
70% de l’enquête PRODCOM.
46,3% 69,6%
60% 46,3%
54,0% Lecture :
56,5% 56,5% 55,6%
50% 57,6%
Après une forte progression en 2021 et
2022 liée à la flambée du prix du blé
40%
dur, la part de la matière première
30% agricole retrouve en 2023 le niveau de
2020, qui reste supérieur à la période
20% 37,9% 40,8% 2016-2019.
26,4% 30,0% 30,4%
25,5% 23,7% 25,3%
10%
0%
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
332
Section 8 – Pâtes alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 180
Part la matière première blé dur dans le prix des pâtes alimentaires
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
janv.-16
mai-16
sept.-16
janv.-17
mai-17
sept.-17
janv.-18
mai-18
sept.-18
janv.-19
mai-19
sept.-19
janv.-20
mai-20
janv.-22
mai-22
janv.-23
mai-23
janv.-21
mai-21
sept.-21
sept.-20
sept.-22
sept.-23
[Données mensuelles] Part de la matière première blé dur dans le prix des pâtes sortie industrie (*)
[Données mensuelles] Part de la matière première blé dur dans le prix HT des pâtes au détail
[Données annuelles] Part de la matière première blé dur dans le prix des pâtes sortie industrie (*)
[Données annuelles] Part de la matière première blé dur dans le prix HT des pâtes au détail
333
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Sur la période 2010-2022, l’échantillon des exploitations productrices de blé dur issu du Rica
est constitué de 32 à 128 unités. Cet échantillon, une fois extrapolé, représente selon les années
de 1 479 à 5 365 exploitations spécialisées (1 479 en 2022). Pour cet ensemble, la production
de blé dur constitue en moyenne de 33 % à 46 % de la valeur de la production de l’exercice.
Entre 2021 et 2022, le total des charges courantes des exploitations de l’échantillon augmente
de 24 % en valeur. Le produit blé dur continue d’augmenter de 50 % entre 2021 et 2022, pour
la deuxième année consécutive. Les autres produits, qui représentent 43 % des produits des
exploitations de l’échantillon (ce qui montre un faible degré de spécialisation des exploitations
productrices de blé dur), augmentent également (+ 16 %) tout comme les subventions
d’exploitation (+ 33 %). Au global, l’ensemble des produits courants est en hausse (+ 31 %).
Cette hausse plus importante que celle des charges entraîne une amélioration du résultat
courant (+ 48 %). C’est le niveau de résultat courant avant impôt le plus élevé sur la période
observée5.
Ces résultats doivent être considérés avec prudence, compte tenu des conditions de
constitution de l’échantillon :
l'effectif des exploitations retenues pour définir la sous-population d'étude était déjà
très réduit en 2018 (23 exploitations). En 2019, celui-ci était inférieur à 20, ce qui signifie
qu’il n’était plus suffisamment représentatif pour permettre une exploitation
statistique des valeurs ;
Un nouvel échantillon a donc été défini (production brute standard blé (PBS) dur > 40 %
total de la production brute6), avec une modification des résultats sur toute la période
étudiée ;
le degré de spécialisation (rapport du produit étudié sur la production de l’exercice,
nette des achats d’animaux) est relativement faible : inférieur à 50 % jusqu’à 2021. Il est
de 51 % en 2022.
5 Les charges et produits des exploitations ne sont pas présentés en euros constants (corrigés de la variation des prix
par rapport à une donnée de référence) mais en euros courants (donc en valeur nominale pour chacune des années
étudiées). Les variations interannuelles sont donc calculées sur cette base.
6
Jusqu’au rapport 2020 était retenu un ratio de PBS blé dur >50 %
334
Section 8 – Pâtes alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 181
100%
3%
6%
11%
12%
13%
15%
15%
16%
16%
17%
17%
19%
19%
20%
19%
19%
20%
20%
21%
21%
21%
90%
28%
28%
31%
31%
35%
34%
31%
80%
29%
31%
29%
29%
29%
27%
70%
43%
48%
24%
24%
46%
22%
47%
60%
23%
46%
48%
47%
51%
51%
21%
51%
50%
54%
50%
26%
25%
50%
23%
24%
24%
21%
22%
22%
19%
20%
40%
20%
21%
20%
18%
18%
30%
16%
16%
15%
17%
15%
15%
13%
16% 13%
42%
15% 12%
15% 12%
13% 12%
37%
37%
20%
34%
33%
33%
32%
30%
30%
29%
28%
28%
26%
20%
19%
19%
18%
18%
18%
18%
18%
17%
10%
0%
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Subventions d'exploitation
Autres produits
Résultat courant avant impôt
Blé dur
Intrants cultures
Consommations intermédiaires et autres approvisionnements
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances et frais de personnel salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 182
Montant moyen des produits courants7 par exploitation productrice de blé dur
280
262
1 000 € par exploitation
260
240
220
200
193 200
200
181 179 183
180 175
155 158 157
160
167 153
140
120
100
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en pondération
2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter la réalité des
exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : Rica (SSP)
Graphique 183
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation, moyennes par unité de travail annuel non
salariée dans les exploitations productrices de blé dur
1 000 € par UTANS (1)
100
90
80
70
60
50
88,0
40
57,4
30
49,7
42,5
41,9
37,4
33,0
20
31,7
28,2
27,9
27,6
27,6
27,0
26,6
27,1
6,8
25,6
25,7
25,4
20,9
23,7
14,7
21,7
17,8
16,1
3,7
10
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Source : Rica (SSP)
7
L’ensemble des produits courants comprend les produits d’exploitation (y.c. subventions d’exploitation) et les
produits financiers courants mais ne comprennent pas les produits exceptionnels.
336
Section 8 – Pâtes alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les entreprises constituant l’échantillon analysé ci-dessous sont toutes celles ayant pour code
d’activité (NAF) 10.73 Z, contrairement aux années précédentes, qui excluaient les entreprises
dont l’activité recouvre d’autres champs que la fabrication de pâtes sèches. Toutefois, ces
exclusions amènent en 2022 à un échantillon trop faible pour être représentatif. C’est pourquoi
aucune entreprise n’a été exclue du champ de l’échantillon sur la période observée.
Selon les années étudiées, l’échantillon est composé de 28 à 34 entreprises. En 2022, il est de
30 entreprises. Cet échantillon réalise, en 2021, 73 % du chiffre d’affaires du secteur de la
fabrication des pâtes alimentaires8 (Ésane, 2021).
Sur la période étudiée, on constate une hausse progressive du chiffre d’affaires des entreprises
de l’échantillon. Cette hausse a été plus forte en 2020 (+ 12 %), année de la crise sanitaire, puis
en 2022 (+ 9 %). Cette hausse est toutefois à corréler avec celle des achats de marchandises et
de matières premières qui augmentent dans des proportions plus importantes sur ces deux
périodes : + 19 % en 2020 et + 15 % en 2022.
La part des achats de marchandises, de matières premières et des autres approvisionnements
représente entre 45 % en 2017 et 54 % en 2022 des charges dans l’industrie des pâtes sur la
période étudiée.
La hausse du chiffre d’affaires n’a pas permis de couvrir la hausse des différents postes de
charges, en premier lieu desquels on retrouve les achats de marchandises et de matières
premières. La part du résultat courant avant impôt diminue en 2022 pour la deuxième année
consécutive. C’est le niveau le plus bas de la période observée.
8
Ce secteur regroupe la fabrication de pâtes alimentaires, non cuisinées, ni farcies ni autrement préparées, telles que
les macaronis et les nouilles, la fabrication de pâtes alimentaires, farcies ou autrement préparées, à condition qu'elles
soient crues, la fabrication de couscous (semoule) et la fabrication de produits frais, en conserve ou surgelés à base de
pâtes.
337
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 184
Milliers
3,2%
4,1% 4,4% 4,2% 4,2%
90% 3,7% 3,5% Dotation aux
11,2%
12,6% 12,5% amortissements, aux
11,9% 12,6% 12,9% 12,0% 1 050
80% provisions, frais financiers,
autres charges courantes
Frais de personnel
70%
27,3% 1 000
26,9% 26,9%
60% 30,3% 30,5% 30,3% 29,3%
Impôts et taxes
50% 950
Source : comptes d’un échantillon d’entreprises du code du secteur de la fabrication des pâtes alimentaires
(NAF 10.73 Z) publiés sur la base Diane
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires de l’échantillon en seconde ordonnée (échelle de
droite).
338
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
INTRODUCTION
Elles sont regroupées dans une seule section, car ces deux filières sont généralement
appréciées comme un seul et même univers par les consommateurs. On retrouve d’ailleurs la
pomme de terre fraîche dans le périmètre du rayon 1 fruits et légumes 2 étudié dans la section
11 1 Commerce de gros et grande distribution 2.
Toutefois, en amont, il s’agit de filières différentes : la pomme de terre est intégrée aux
rotations des exploitations de grandes cultures (avec notamment les céréales, les
oléoprotéagineux ou encore la betterave) tandis que les autres légumes sont l’objet de cultures
diversifiées sur de plus petites surfaces par des exploitations spécialisées.
Aussi, afin de faire ressortir ces spécificités, la section est structurée en deux sous-parties
distinctes : fruits et légumes hors pomme de terre d’un côté et pomme de terre de l’autre.
339
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 26
Diagramme de la distribution des fruits et légumes frais (hors pomme de terre) en France
en millions de tonnes - Année 2020
Sources : diagramme élaboré par le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (Anne-Laure LEVET).
Infos CTIFL Décembre 2021 N°377. D’après Douanes, SSP, Kantar Worldpanel
340
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Consommation :
Ce diagramme identifie les grandes fonctions intervenant dans l’approvisionnement du
consommateur, depuis la production agricole jusqu’aux deux grands modes de
consommation : dans les foyers ( ménages , sur les schémas) et hors domicile (RHD). Les
achats par les ménages à domicile représentent environ 95 % de la consommation totale en
2020, tant en volume qu’en valeur.
Distribution :
La grande distribution généraliste (des GMS aux supérettes de proximité) représente environ
72 % des achats de fruits et de légumes des ménages, tant en volume qu’en valeur.
L’Observatoire suit le circuit des GMS (hypermarchés, supermarchés, hors maxi discompteurs
et supérettes), lesquelles distribuent environ la moitié des fruits et des légumes achetés par les
ménages (en valeur).
Les points de vente au détail sont principalement approvisionnés, selon leur nature, par les
centrales d’achats de la grande distribution ou par des grossistes.
Circuit étudié :
Ainsi, le circuit des fruits et des légumes frais pris en compte par l’Observatoire est celui qui
part du stade expédition pour aboutir, directement ou via les centrales d’achats ou parfois les
grossistes, en GMS. L’étude de ce circuit est également contrainte par l’absence de données
de prix aux stades intermédiaires (centrales et grossistes).
341
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 27
Diagramme de la distribution des fruits et légumes frais (hors pomme de terre) en France
en milliards d’€ hors TVA - Année 2020
Sources : diagramme élaboré par le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (Anne-Laure LEVET).
Infos CTIFL Décembre 2021 N°377. D’après Douane, Insee, SSP, Kantar Worldpanel, CTIFL
342
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
343
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 28
Diagramme de la distribution des fruits biologiques (*) en France (2022)
344
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Schéma 29
Diagramme de la distribution des légumes biologiques en France (2022)
345
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les méthodes de calcul des marges brutes au détail pour les fruits et légumes sont disponibles
en version détaillée sur le site de l’observatoire, à la rubrique 1 sources et méthodes 2.
Prix expédition :
Les prix des transactions de première mise en marché sur le marché dit libre (hors
contractualisation) font l’objet des cotations à l’expédition du Réseau des Nouvelles des
Marchés (RNM - FranceAgriMer), réalisées par enquêtes sur les prix des marchandises dites
logées départ station , triées et emballées, hors frais de livraison.
Pour chaque fruit ou légume étudié, les données de base sont les cotations à l’expédition des
différents articles ou libellés (variété, calibre, origine, conditionnement…) correspondant au
produit. Ces cotations ne distinguent pas la destination finale du produit en termes de clients :
elles peuvent aussi bien porter sur des produits livrés aux GMS qu’à des grossistes ou magasins
spécialisés pour le biologique.
Prix au détail :
L’Observatoire utilise les données de prix au détail du RNM, c’est à dire le prix le plus bas relevé
en magasin.
À partir du rapport 2023, grâce aux avancées du RNM sur les produits biologiques,
l’Observatoire dispose de données de prix en magasins spécialisés, débutant en 2022.
Au stade expédition, le RNM met à disposition des séries de prix pérennes pour la carotte et la
pomme biologiques à partir de 2024, avec des résultats depuis 2021. En complément, les
données des cotations expédition régionales relatives au poireau (bassin Bretagne et Centre-
Ouest) et à l’abricot (bassin Sud-Est et Roussillon) sont présentées en 2024. Celles-ci
correspondent à des séries de données diffusées par le RNM depuis au moins 2 campagnes.
L‘indicateur hebdomadaire de marge brute d’un fruit ou d’un légume suivi par l’Observatoire
est la différence entre le prix moyen hebdomadaire au détail hors TVA du produit issu des
relevés en GMS ou magasins spécialisés bio, dans le cas des fruits et légumes biologiques, et la
346
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Ces deux paniers sont composés de produits français (fruits métropolitains et banane
antillaise, légumes frais hors importations), dans des proportions correspondant à la structure
moyenne de consommation saisonnière de ces produits.
Ces proportions varient donc au cours de l’année, de semaine en semaine, mais elles ont été
fixées pour une même semaine calendaire : par exemple, le poids d’un produit donné dans le
panier en semaine n°4 est le même quelle que soit l’année, et est égal à la moyenne des poids
observés pour ce produit dans les semaines n°4 de 2008 à 2012.
Les proportions ont été calculées sur la base des quantités achetées chaque semaine en fruits
et en légumes par les ménages du panel consommateurs Kantar Worldpanel, corrigées pour ne
tenir compte que des achats de produits français. Elles dépendent également des périodes de
cotation (pleine campagne pour les produits peu ou pas présents à certaines périodes de
l’année).
Les données du panel Kantar ne distinguant pas les produits selon leur origine, cette correction
a été réalisée en considérant les dates de début et de fin de campagne habituelles de chaque
produit français, et en excluant (ou en minorant) les volumes achetés en dehors de cette
période, censés être pour l’essentiel des volumes importés. Les paniers se limitent aux produits
les plus consommés (9 fruits et 10 légumes).
Cette approche par panier saisonnier constant chaque année permet de suivre l’évolution du
prix du panier résultant des seules variations de prix des produits qui le constituent.
1
. D’après les enquêtes réalisées par l’observatoire auprès des enseignes de GMS en 2011, les pertes en rayon fruits et
légumes (casse, démarque inconnue) seraient de l’ordre de 5 % des quantités achetées. Cette estimation devant être
affinée, elle n’a pas été utilisée dans les calculs présentés dans cette partie.
347
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 185
Composition hebdomadaire du panier de fruits de l’Observatoire
100%
90% POIRE CERISE RAISIN
FRAISE
80% KIWI
70%
60%
PECHE ET
50% POMME NECTARINE
40%
30%
20% ABRICOT
10%
0%
BANANE
01 04 07 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52
N° de semaine
Graphique 186
Composition hebdomadaire du panier de légumes hors pomme de terre de l’Observatoire
100%
90% POIREAU TOMATE
80%
70%
ENDIVE
60% CONCOMBRE MELON
50%
40%
CAROTTE LAITUE
30%
20%
10%
OIGNON
COURGETTE
0% CHOU FLEUR
01 04 07 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52
N° de semaine
348
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
3.1. Prix à l’expédition, prix au détail en GMS et marge brute agrégée aval des légumes
conventionnels et biologiques
Les séries de prix au stade expédition et détail pour le panier de légumes présentent une
relation faiblement linéaire sur la période étudiée (2008-2023, sauf 2020). Elle est de la forme
suivante :
Le fait que cette relation soit faiblement linéaire2 limite la robustesse de l’analyse de la relation
entre prix à l’expédition et prix au détail présentée ci-après : cette analyse n’est donc qu’une
hypothèse.
Lorsque le prix à l’expédition augmente, le prix au détail tend à augmenter plus fortement
encore, et inversement. L’impact de fortes variations saisonnières des prix expédition serait
donc amplifié sur le prix au détail.
Graphique 187
Sources : FranceAgriMer-RNM
2
Une relation fortement linéaire serait définie par un coefficient de corrélation (R²) égal à un 1.
349
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
350
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
90% Lecture :
80%
Les parts à chaque stade sont en
49,1%
49,1%
50,8%
moyenne très proches, de l’ordre de
51,4%
52,3%
52,4%
51,9%
52,3%
52,5%
52,1%
53,3%
53,9%
54,0%
54,4%
54,7%
50 % chacune,
70% La part de la marge brute de l’aval dans
le prix au détail tend à diminuer depuis
60% 2017 : elle passe d’environ 55 % à 49 %
en 2023. Elle n’avait pas été aussi basse
depuis 2010,
50%
La marge brute agrégée aval peut être
comparée celle du rayon fruits et
40% légumes des GMS issue de l’enquête
OFPM auprès des enseignes, d’environ
30% 30 % :
50,9%
50,9%
49,2%
48,6%
o Pourquoi une telle différence ?
47,9%
47,7%
47,6%
48,1%
47,7%
47,5%
46,7%
46,0%
45,6%
46,1%
45,3%
Un élément d’explication : le
20% niveau de marge brute des
grossistes d’environ 20 %, sur
10% environ ¼ des
approvisionnements des GMS,
o Autres intermédiaires entre
0%
expéditeurs et GMS ?
2008
2009
2010
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2022
2023
2011
2021
o Effet produits importés ?
o Autres facteurs ?
Indicateur valeur expédition
351
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 190
Évolution hebdomadaire des prix et de la marge brute agrégée aval du panier de légumes
Sans 2020
Sources : FranceAgriMer-RNM
Lecture :
La sécheresse de fin d’année 2022 et le coup de froid en janvier 2023, accompagnés de
l’augmentation des coûts de production (énergie, main-d’œuvre), ont réduit la production de
tomates, sous serres chauffées (- 13 % sur un an selon Agreste). La production d’endives se
maintient sur un an mais baisse de 18 % par rapport à la moyenne quinquennale. En fin d’année
2023, la sécheresse puis les tempêtes et les intempéries rendent difficiles les récoltes aux
champs, notamment en poireau, carotte, chou-fleur et endive.
La baisse de l’offre a entrainé une forte hausse des prix à l’expédition et au détail en 2023.
Les cours des légumes d’été ont été bas et se sont rapprochés de la moyenne quinquennale,
notamment en tomate, courgette, melon et concombre, avec des périodes de crises
conjoncturelles.
La marge brute agrégée aval augmente de 7 % sur un an et de 14 % par rapport à la moyenne
quinquennale.
352
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
3.1.2. La carotte
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Lecture :
353
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 192
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Étude de la campagne 2022-2023 sur les semaines 19n-1 à 17n et la campagne 2023-2024 sur
les semaines 19n-1 à 10n.
Lecture :
354
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 193
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Étude de la campagne 2022-2023 sur les semaines 19n-1 à 17n et la campagne 2023-2024 sur
les semaines 19n-1 à 10n.
Lecture :
Durant la campagne 2023-2024 (de la semaine 19n-1 à la semaine 10n), le prix moyen annuel à
l’expédition de la carotte biologique à destination des magasins spécialisés (MS) augmente de
6 % par rapport à la campagne précédente. Le prix moyen au détail en magasins spécialisés
augmente de 10 %. La marge brute agrégée aval augmente de 11 %.
Les évolutions des prix expédition et au détail sont similaires à celles de la carotte biologique
vendue en GMS, avec des prix tirés à la hausse par les conditions climatiques en fin de
campagne 2022/2023, des prix hauts en début de campagne 2023/2024 et qui diminuent en
milieu de campagne.
355
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Il est important de noter que nous ne comparons pas exactement les mêmes produits. En effet,
les bassins pris en compte en conventionnel et biologiques ne sont pas les mêmes,
principalement pour des raisons de disponibilité de données. Mais surtout, les
conditionnements en magasins spécialisés (MS) et GMS diffèrent : en GMS, les carottes
biologiques sont la plupart du temps conditionnées en sachet, contrairement aux MS où les
carottes sont majoritairement en vrac.
Graphique 194
Comparaison des prix et marges entre les carottes conventionnelles, biologiques en GMS et biologiques
en MS
Sources : FranceAgriMer-RNM
Les prix au détail en GMS de la carotte biologique sont en moyenne 31 % plus élevés que ceux
de la carotte conventionnelle, en partie au moins du fait du conditionnement. La marge brute
agrégée aval est plus élevée de 16 % pour la carotte biologique.
Le prix de la carotte biologique en GMS est plus faible de 8 % que celui en MS. La marge brute
agrégée aval de la GMS en biologique est également plus faible (- 18 %).
356
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
3.1.3. Le poireau
Graphique 195
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Étude de la campagne 2022-2023 et de la moyenne cinq ans, sur les semaines 35n-1 à 14n. La
campagne 2023-2024 est étudiée sur les semaines 35n-1 à 10n
Lecture :
La campagne 2022/2023 est marquée par des prix particulièrement élevés par rapport à la
moyenne. Cela s’explique notamment par une offre limitée. Les récoltes ont souffert d'abord
du déficit hydrique durant le printemps et l’été 2022, puis de la vague de froid et de gel au
début de l’hiver 2023. Selon Agreste, la production, impactée par la baisse des surfaces de 4 %
sur un an, a diminué de 13 % sur la même période mais reste équivalente à la moyenne des cinq
ans.
En début de campagne 2023-2024, les conditions climatiques sont favorables aux rendements :
l’offre augmente et le prix à l’expédition et au détail sont équivalents à la moyenne
quinquennale. Mais de novembre 2023 à début janvier 2024, les conditions climatiques
(tempêtes suivies d’intempéries) diminuent les rendements. L’offre diminue et le marché
devient déficitaire, notamment en janvier, avec une forte hausse de prix. À partir de fin janvier
2024, le redoux entraîne une hausse des volumes et donc une baisse des prix.
La marge brute agrégée aval augmente en moyenne de 22 %.
357
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 196
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Étude de la campagne 2022-2023 sur les semaines 35n-1 à 14n et de la campagne 2023-2024
sur les semaines 35n-1 à 10n.
Lecture :
Durant la campagne 2023-2024 (de semaine 35n-1 à 10n), le prix moyen annuel à l’expédition
du poireau biologique, quelle que soit la destination, augmente de 6 % par rapport à la
campagne précédente. En parallèle, le prix moyen au détail en GMS augmente moins (de 3 %).
La marge brute agrégée aval reste donc relativement stable.
358
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 197
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
L’étude porte sur les mêmes périodes que le poireau biologique en GMS.
Lecture :
Le prix moyen au détail en MS augmente plus fortement qu’en GMS (de 10 %). La marge brute
agrégée aval augmente de 14 %.
359
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 198
Comparaison des prix et marges entre les poireaux conventionnels, biologiques en GMS et biologiques
en MS
Sources : FranceAgriMer-RNM
Nous comparons ici les prix au détail et les marges brutes agrégées aval selon les circuits sur la
campagne 2022-2023, des semaines 35 de 2022 à 14 de 2023. Il est important de noter que
nous ne comparons pas exactement les mêmes produits. En effet, les bassins pris en compte
en conventionnel et biologiques ne sont pas les mêmes, pour des raisons de disponibilité de
données principalement.
Les prix au détail en GMS du poireau biologique sont en moyenne 76 % plus élevés que ceux
du poireau conventionnel. La marge brute agrégée aval est supérieure de 105 % pour le poireau
biologique. Concernant la comparaison entre le poireau biologique en GMS et en MS, le prix
en GMS est plus élevé de 29 % par rapport à celui en MS. La marge brute agrégée aval pour la
vente en GMS en biologique est supérieure de 49 % à celle en circuit MS.
360
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
3.2. Prix à l’expédition, prix au détail en GMS et marge brute agrégée aval des fruits
conventionnels et biologiques
La relation sur période longue entre prix au détail et prix à l’expédition a tendance à être
fortement linéaire sur la période étudiée (2008-2023, sauf 2020), elle est de la forme :
prix détail HT = 1,47 * prix expédition + 0,6, avec un R² = 0,93
Nous pouvons supposer que lorsque le prix à l’expédition augmente, le prix au détail tendrait
à augmenter plus fortement et inversement, ce qui amplifierait l’impact sur le prix au détail des
fortes variations saisonnières des cours en amont. Nous pouvons également supposer que la
tendance de la marge brute, d’équation :
marge brute = 0,47 + 0,6 * prix expédition
ne peut pas être considérée comme constante car un élément proportionnel au prix à
l’expédition vient s’ajouter au terme constant. Cet élément est, en outre, positif : ainsi lorsque
le prix à l’expédition augmente, la marge brute de la distribution tend à augmenter, et
inversement, ce qui amplifie l’impact sur le prix au détail des fortes variations saisonnières des
cours en amont. Cet élément variable de la marge est important, représentant en moyenne
60 % du montant de celle-ci.
Graphique 199
Sources : FranceAgriMer-RNM
361
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 200
Composition du prix au détail du panier de fruits
Points d’attention :
3,50 3,38
3,27 3,21 Faute de prix à la production, L’Observatoire étudie les
€ / kg
1,35
2,00 1,30 Composition hebdomadaire du panier de fruits
1,22 1,22
1,20
1,14 1,17
1,13
1,10 1,16
1,08
1,50 1,04
1,00
1,79 1,74
1,67
1,45 1,38
1,23 1,32 1,28 1,29
1,18 1,21
0,50 1,03 1,09 1,11 1,11
2009
2010
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2022
2023
2011
2021
Graphique 201
Composition en pourcentage du prix au détail HT du panier de fruits
100%
€ / kg
Point d’attention :
90%
Faute de prix à la production,
L’Observatoire étudie les fruits à deux
42,1%
45,6%
45,1%
80%
48,0%
48,2%
48,4%
48,1%
48,5%
48,6%
48,8%
49,2%
49,8%
49,8%
stades seulement : expédition et
50,3%
51,1%
distribution.
70%
Lecture :
60%
Les parts à chaque stade sont en moyenne
très proches, de l’ordre de d’environ 50 %
50%
chacune,
Après une large diminution de la part de la
40% marge brute agrégée aval en 2021, celle-ci
se stabilise sans encore revenir au niveau
57,9%
avant Covid,
54,9%
54,4%
30%
52,0%
51,9%
51,8%
51,5%
51,6%
51,4%
51,2%
50,8%
50,2%
50,2%
49,7%
48,9%
Éléments d’explication :
0% o Niveau de marge brute des
200820092010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 202120222023 grossistes de 20 %, sur environ ¼
des approvisionnements des GMS,
Indicateur valeur expédition
o Autres intermédiaires entre
Indicateur de marge brute au détail en GMS hors TVA expéditeurs et GMS ?
o Effet produits importés ?
Sources : FranceAgriMer-RNM o Autres facteurs ?
363
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 202
Évolution des prix expédition et au détail du panier de fruits
Sources : FranceAgriMer-RNM
On observe une légère baisse de cours en 2022 par rapport à 2021 liée à la forte hausse de
cours en 2021 qui faisait suite à une offre déficitaire car fortement impactée par le gel. En
2022, l’offre revient à la normale, mais les cours restent relativement élevés en lien avec
l’inflation générale et alimentaire en particulier. En 2023, le prix moyen annuel à l’expédition
augmente de 4 % sur un an et de 15 % par rapport à la moyenne quinquennale. Au détail en
GMS, le prix du panier augmente de 6 % sur an et de 13 % par rapport à la moyenne
quinquennale. Ces évolutions à la hausse peuvent notamment s’expliquer par l’inflation, mais
sont relativement modérées comparativement au panier de légumes.
Cela s’explique en partie par le marché déséquilibré durant l’été pour plusieurs fruits comme
l’abricot et la pêche avec des prix bas et équivalents à la moyenne quinquennale à partir de
juillet jusqu’à fin octobre. Cela suit une période (semaines 22 à 28) de plus forte hausse des
cours qu’à l’accoutumé liée à la diminution de la production de cerise et de fraise. À noter que
cette hausse des cours durant la période printemps/été est structurelle car liée à la forte
proportion de fruits de printemps/été dans le panier dont les prix au kilo sont plus élevés.
Durant le reste de l’année, c’est la pomme qui prédomine.
La marge brute agrégée aval quant à elle augmente de 5 % sur un an et de 11 % par rapport à la
moyenne quinquennale.
364
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
3.2.2. La pomme
Moyenne simple de pommes conventionnelles des variétés Braeburn, Gala, Golden et Granny
smith, provenant des bassins Centre-Ouest, Rhône Alpes, Sud-Est et Sud-Ouest, conditionnées
en vrac et en plateau.
Graphique 203
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Étude de la campagne 2022-2023 et de la moyenne cinq ans de semaines sur les semaines 33n-
1 à 31n. La campagne 2023-2024 est étudiée sur les semaines 33n-1 à 9n.
Lecture :
Durant la campagne 2022-2023 (de semaine 33n-1 à 31n), le prix moyen annuel à l’expédition
de la pomme conventionnelle augmente de 13 % par rapport à la moyenne quinquennale. Au
détail en GMS, le prix augmente de 16 % par rapport à la moyenne quinquennale.
La marge brute agrégée aval augmente de 16 % durant la campagne 2022 - 2023 par rapport à
la moyenne quinquennale.
Durant la campagne 2022-2023, les prix comme la marge brute agrégée aval semblent suivre
globalement la moyenne quinquennale. Le prix expédition reste stable tandis que le prix au
détail augmente progressivement tout au long de la campagne.
365
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 204
Évolution des prix expédition et au détail de la pomme biologique en GMS
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Étude de la campagne 2022-2023 et de la moyenne des deux campagnes précédentes (2020-
2021 et 2021-2022) sur les semaines 37n-1 à 26n ainsi que le début de campagne 2023-2024 sur
les semaines 37n-1 à 10n.
Lecture :
Durant la campagne 2022-2023 (de semaine 37n-1 à 26n), le prix moyen annuel à l’expédition
de la pomme biologique quelle que soit la destination, diminue de 7 % par rapport à la
moyenne des deux campagnes précédentes. Le prix moyen au détail en GMS lui augmente très
légèrement de 2 %. La marge brute agrégée aval augmente donc de 12 %.
La production 2022 a été importante et plus élevée que celle de la campagne 2021. En parallèle,
la commercialisation a été difficile en circuit long avec de manière générale un problème
d’adéquation de l’offre à une demande en baisse en biologique. L’offre, en excès, a eu des
difficultés à trouver des débouchés vers la transformation et souffert également de problème
de conservation.
366
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Moyenne simple de pommes biologiques de variété Bicolore, provenant des bassins Centre-
Ouest, Sud-Est et Alsace, uniquement en vrac. Le prix expédition est une moyenne pondérée
par les surfaces des différentes origines.
Graphique 205
Évolution des prix expédition et au détail de la pomme biologique en MS
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Étude de la campagne 2021-2022 sur les semaines 10n à 26n (ne disposant pas de données en
amont pour le stade détail en magasins spécialisés), la campagne 2022-2023 sur les semaines
37n-1 à 26n, et la campagne 2023-2024 sur les semaines 37n-1 à 10n.
Lecture :
Pour la campagne 2022-2023 (de semaines 10 à 26), le prix moyen annuel à l’expédition de la
pomme biologique augmente de 5 % par rapport à la campagne précédente. Le prix moyen au
détail en magasins spécialisés est stable. La marge brute agrégée aval diminue donc de 7 %.
367
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Nous comparons ici les prix au détail et les marges brutes agrégées aval selon les circuits sur la
campagne 2022-2023 des semaines 37 de 2022 à 26 de 2023. Il est important de noter que
nous ne comparons pas exactement les mêmes produits. En effet, la pomme conventionnelle
est très diversifiée en termes de bassins et de variétés. La pomme biologique l’est moins :
variété Bicolore, conditionnement différent entre GMS et magasins spécialisées (MS). En effet,
la pomme biologique en GMS est commercialisée majoritairement en barquettes de 4 à 6
pommes alors qu’en MS, elle est commercialisée en vrac.
Graphique 206
Comparaison des prix et marges entre les pommes conventionnelles, biologiques en GMS et biologiques
en MS
Sources : FranceAgriMer-RNM
Le prix au détail et la marge brute agrégée aval en GMS de la pomme biologique sont en
moyenne 42 % plus élevés que pour la pomme conventionnelle. Le conditionnement explique
au moins en partie cet écart.
Le prix de la pomme biologique en GMS est plus élevé de 22 % par rapport à celui en MS. La
marge brute agrégée aval en GMS en Biologique est supérieure de 48 %. Cette différence
s’explique également en partie par le coût du conditionnement.
368
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
3.2.3. L’abricot
Graphique 207
Évolution des prix expédition et au détail de l’abricot conventionnel
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Étude de la campagne 2023 et la moyenne cinq ans sur les semaines 22 à 35 (sans les semaines
22, 23 et 28 à l’expédition).
Lecture :
Durant la campagne 2023 (de semaines 24 à 31 sans 28), le prix moyen annuel à l’expédition de
l’abricot conventionnel, augmente de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale. Au détail
en GMS, le prix augmente de 6 % par rapport à la moyenne quinquennale.
Le début de campagne est caractérisé par des récoltes limitées par les intempéries, orages et
grêles avec donc une offre déficitaire et des prix plus élevés à l’expédition. Ensuite, le marché
devient saturé suite au télescopage entre variétés tardives et précoces. L’offre devient donc
supérieure à la demande et les prix diminuent (crise conjoncturelle du 24 juillet jusqu’à la fin
de campagne, incitant notamment les GMS à baisser leurs prix également pour résorber l’excès
d’offre).
La marge brute agrégée aval, elle diminue de 2 % durant la campagne 2023 par rapport à la
moyenne quinquennale. Le taux de marge diminue d’autant plus de 11 %.
369
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Moyenne simple d’abricots biologiques de variété Orangé Rouge, tous calibres confondus et
venant des bassins Sud-Est et Roussillon, en plateau à l’expédition, en vrac au détail.
Graphique 208
Évolution des prix expédition et au détail de l’abricot biologique en GMS
Sources : FranceAgriMer-RNM
Point d’attention :
Lecture :
Durant la campagne 2023 (de semaines 22 à 32), le prix moyen annuel à l’expédition de
l’abricot biologique, diminue de 20 % par rapport à la campagne précédente. Le prix moyen au
détail en GMS lui est stable. La marge brute agrégée aval augmente donc 20 %, alors que le taux
de marge lui augmente de 50 %.
Le contexte de marché difficile en 2023 explique cette forte baisse de cours à l’expédition. De
plus, la sécheresse a conduit à des dérogations sur les calibres avec un effet baissier sur les prix
expédition.
370
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 209
Évolution des prix expédition et au détail de l’abricot biologique en MS
Sources : FranceAgriMer-RNM
On remarque ici que contrairement à la GMS, les prix au détail en MS ont suivi la baisse des prix
expéditions et dans des proportions équivalentes (- 18 %). Dans ce contexte, la marge brute
agrégée aval diminue de 15 %.
371
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Nous comparons ici les prix au détail et les marge brute agrégée aval selon les circuits sur la
campagne 2023 des semaines 24 à 32 de 2023 (sans la 28 par manque de données en
conventionnel). Il est important de noter que nous ne comparons pas exactement les mêmes
produits, les calibres et les variétés diffèrent entre abricots conventionnels et biologiques.
Graphique 210
Comparaison des prix et marges entre les abricots conventionnels, biologiques en GMS et
biologiques en MS
Sources : FranceAgriMer-RNM
Ainsi, le prix au détail en GMS de l’abricot biologique est en moyenne 125 % plus élevé que le
conventionnel. La marge brute agrégée aval est supérieure de 291 % pour l’abricot biologique.
Entre circuits biologiques, le prix de l’abricot biologique en GMS est plus élevé de 39 % par
rapport au MS. La marge brute agrégée aval en GMS est plus élevée de 82 %.
372
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
En 2022, on constate une hausse de l’ensemble des produits4 : + 5 % pour le produit brut
Fruits et + 2 % pour les autres produits, malgré une baisse des subventions d’exploitation
(- 32 %). Les charges courantes augmentent quant à elles de 23 %. Après deux années de hausse
consécutive, le résultat courant avant impôt diminue (- 55 % par rapport à 2021).
3
La production de l’exercice nette des achats d’animaux est la somme des produits bruts élémentaires (animaux,
produits animaux, végétaux, produits végétaux et produits horticoles) et des produits issus de la production
immobilisée, des travaux de la production immobilisée, des travaux à façon, de la vente de produits résiduels, des
pensions d’animaux, des terres louées prêtes à semer, des autres locations, de l’agritourisme et des produits d’activités
annexes. Les 1 produits bruts élémentaires animaux 2 sont constitués de la somme des ventes, des variations de stocks,
de l’autoconsommation d’animaux.
4
L’ensemble des produits courants comprend les produits d’exploitation (y.c. subventions d’exploitation) et les
produits financiers courants mais ne comprennent pas les produits exceptionnels.
373
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 211
Structure du compte de résultat moyen des exploitations fruitières
100%
5% 4% 5% 4% 5% 4% 4% 6% 5% 6% 5% 8%
13%
14%
14%
12%
17%
18%
18%
18%
20%
6%
19%
7% 7% 6% 6% 6%
21%
7% 5%
22%
23%
90% 7% 7% 6% 5%
29%
5%
80%
24%
29%
31%
26%
25%
26%
70% 28%
27%
28%
25%
8% 22%
7% 23%
7% 20%
60%
9%
8%
8%
8%
8%
8%
8%
8%
8%
7%
50%
90%
90%
90%
89%
89%
89%
89%
88%
88%
88%
88%
87%
83%
40%
36%
29%
29%
32%
30%
30%
27%
29%
28%
31%
31%
28%
28%
30%
20%
Charges 9% 10%
Charges 8% 10%
Charges 8% 10%
Charges 8% 10%
Charges 8% 10%
Charges 7% 10%
Charges 6% 12%
Charges 7% 10%
Charges 7%10%
Charges 6%10%
Charges 6%10%
Charges 8% 9%
Charges 6%10%
10%
0%
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Subventions d'exploitation
Autres produits
Fruits
Résultat courant avant impôt
Frais de personnel salarié
Intrants cultures
Autres consommations intermédiaires
Amortissements
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : Rica (SSP)
Le résultat courant sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des autres non-
salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne sont pas
inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 211 (voir point 2.3. Chapitre
1. Méthode générale).
374
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 212
332
340 309
313 314
320 305 315
297 291
300
279
280 253 274
260 247 270
240
220
200
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : Rica (SSP)
Graphique 213
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations fruitières spécialisées
80
1 000 € par UTANS (1)
70
60
50
40
30 70,5
49,7
43,2
41,5
41,3
40,2
38,3
11,5
10,4
10,9
10,9
35,8
29,0
33,4
32,2
20
30,9
8,9
9,5
9,0
7,2
26,5
8,6
7,6
8,1
20,5
20,0
10
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : Rica (SSP)
375
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
4.2. Coût de production comptable moyen des pommes dans les exploitations spécialisées
Une estimation comptable approximative du coût moyen de production des pommes a été
réalisée à partir de ces données du Rica (Graphique 214). Dans cette approche, la totalité de la
production de l’exercice est assimilée à la production d’une quantité donnée de pommes et
l’ensemble des charges de l’exploitation sont affectées à cette quantité.
Le coût de production comptable des pommes ainsi estimé varie sur la période étudiée (2010
à 2022) de 39 € pour 100 kg en 2011 à 63 € pour 100 kg en 2022. Le prix moyen des pommes
varie de 43 € pour 100 kg à 63 € pour 100 kg. La marge nette devient négative en 2022. Elle est
de - 5 € pour 100 kg en 2022 contre 3 € en 2021.
Compte tenu des sources utilisées (échantillon des seules exploitations très spécialisées,
données comptables comprenant des postes de charges communs à d’autres produits que les
pommes) et du mode de calcul, ces résultats ne doivent être considérés que comme des ordres
de grandeur.
Graphique 214
Coût de production comptable moyen des pommes dans les exploitations spécialisées
65 € / 100 kg 3,0
8,8
55 6,9
5,2
27,6
5,0 5,2 6,6
26,6
45 1,2 5,1 5,7
2,5
25,6
23,9
4,2
22,5
20,5
19,1
19,0
18,7
18,6
35
17,8
18,8
62,8
16,8
61,4
59,5
58,1
54,6
51,5
51,2
49,7
49,2
48,9
22,5
25
44,9
44,0
19,1
43,4
18,0
17,5
17,3
15,3
16,3
16,1
16,6
15,6
15,7
14,6
13,8
15
13,0
12,7
10,8
10,7
10,4
9,5
9,5
9,4
9,3
8,9
8,9
5
8,7
8,6
-5,0
-5
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
-15
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
376
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production établis par les Instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail spécifique à
cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux l’intérêt de présenter des résultats sans charges supplétives5, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
L’approche présentée ci-dessous s’appuie sur les données comptables des exploitations suivies
par l’observatoire économique des exploitations fruitières (réalisé par CERFRANCE et
cofinancé par FranceAgriMer, la FNPF et le CTIFL). L’échantillon total comprend
397 exploitations réparties dans 12 départements situés dans les principaux bassins de
production. Il permet d’appréhender la diversité des systèmes de production de fruits des
exploitations spécialisées dont au moins 50 % du produit brut est issu de la production fruitière
et dont deux tiers du produit brut arboricole provient d’une même espèce pour les
exploitations spécialisées. En référence au dernier recensement agricole, l’échantillon a été
choisi de manière à être le plus représentatif, de la surface moyenne des exploitations, du
nombre d'UTA moyen y travaillant, de leur répartition géographique, ainsi que des espèces y
étant cultivées entre autres critères.
En 2022 (Graphique 215), le résultat courant avant impôt6, qui sert également à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels présents sur l’exploitation ainsi qu’au
paiement de leurs cotisations sociales, est en moyenne positif dans l’ensemble des systèmes
étudiés, bien que derrière ces moyennes se cachent des disparités importantes :
Spécialisés pêches : 1 les exploitations de cet échantillon sont très majoritairement
orientées vers l’arboriculture qui représente plus de 90 % de leur produit brut. Ce produit
brut arboriculture provient de surcroît en très grande majorité des pêches qui constituent
5
Les charges dites 1 supplétives 2 ou 1 forfaitaires 2 sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
6
Les résultats étaient présentées jusqu’à cette année sous la forme d’un 1 revenu net calculé 2, qui inclut une
évaluation extracomptable du coût de la main-d’œuvre exploitant à hauteur d’une rémunération au SMIC horaire
brut sur la base de 169 heures de travail par mois, sur une période de 12 mois.
377
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
l’essentiel du verger. […] Les résultats sont en légère baisse par rapport à 2021. La baisse
des prix a été compensée par la hausse de la production. La pêche est sur une dynamique
de résultats positifs depuis 2015. Il faut toutefois noter la disparité des résultats avec des
situations très contrastées notamment géographiques (le Roussillon est toujours pénalisé
par la Sharka avec une politique d’arrachage sanitaire des vergers). Le résultat courant
avant impôt s’établit à 243 347 € en 2022 contre 258 033 € en 2021 (- 6 %).
378
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 215
Comptes des exploitations fruitières par système de production en 2022
1 200
1000 € par exploitation
243
1 100
1 000
900
800
700 372
600 99 25
1 123
500
218
400 239
160
300 572
544 130
200 115 103
90 117
100 166
80 82
0
charges produits charges produits charges produits
600
116
1000 € par exploitation
500
56
400
45
149
91
127
300
560
142 116
438 56
200 95
363
336
69
70 95
88
100
65 58
71 83
54 47
0
charges produits charges produits charges produits charges charges
379
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
7
La production de l’exercice nette des achats d’animaux est la somme des produits bruts élémentaires (animaux,
produits animaux, végétaux, produits végétaux et produits horticoles) et des produits issus de la production
immobilisée, des travaux de la production immobilisée, des travaux à façon, de la vente de produits résiduels, des
pensions d’animaux, des terres louées prêtes à semer, des autres locations, de l’agritourisme et des produits d’activités
annexes. Les 1 produits bruts élémentaires animaux 2 sont constitués de la somme des ventes, des variations de stocks,
de l’autoconsommation d’animaux.
8
L’ensemble des produits courants comprend les produits d’exploitation (y.c. subventions d’exploitation) et les
produits financiers courants mais ne comprennent pas les produits exceptionnels.
380
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 216
11%
11%
13%
14%
15%
5%
15%
16%
6% 5% 6%
16%
16%
6% 5% 6% 6%
17%
7% 7%
18%
7% 8%
19%
21% 9%
90%
20%
21%
80% 20%
18%
23%
22%
20%
20%
21%
21%
21%
20%
18%
70%
15%
16%
15%
14%
60%
14%
15%
14%
14%
14%
14%
14%
14%
14%
50%
92%
92%
92%
91%
91%
91%
91%
91%
90%
90%
90%
89%
88%
40%
39%
36%
38%
38%
36%
35%
33%
35%
35%
35%
34%
33%
33%
30%
20%
Charges 6% 10%
Charges 5% 11%
Charges 5%10%
Charges 5%10%
Charges 4%10%
Charges 4%10%
Charges 6% 9%
Charges 4%10%
Charges 6% 9%
Charges 5% 9%
Charges 5% 9%
Charges 5% 9%
10%
Charges 5% 9%
0%
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Subventions d'exploitation
Autres produits
Légumes
Résultat courant avant impôt
Frais de personnel salarié
Intrants cultures
Autres consommations intermédiaires
Amortissements
Fermages, charges financières, impôts et taxes, assurances
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en pondération
2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter la réalité des
exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons.
Source : Rica (SSP)
Le résultat courant sert notamment à la rémunération du chef d’exploitation et des autres non-
salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales. Ces éléments ne sont pas
inclus dans les frais de personnel salarié présentés sur le Graphique 216 (voir point 2.3. Chapitre 1.
Méthode générale).
381
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 217
480
1 000 € par exploitation
460 459
440
420 394
400 386
347 361
380 352 351
360
328 316 368
340 313 288 360
320
300
280
260
240
220
200
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons
Graphique 218
Résultat courant avant impôt et subventions d’exploitation par unité de travail annuel non salariée
dans les exploitations légumières spécialisées
60
1 000 € par UTANS (1)
50
40
30
53,5
47,2
45,7
45,0
43,3
41,4
40,0
20
33,6
32,3
30,2
24,3
24,1
20,0
10
6,5 6,0 5,8 6,8 6,9 7,1 7,8 7,3 8,5 8,8 10,0
0 4,8 4,2
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Résultat courant avant impôt par UTANS (1) Subventions d'exploitation par UTANS (1)
(1) unité de travail annuel non salarié
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons
382
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
4.5. Coût de production comptable moyen des tomates dans les exploitations spécialisées
Le coût de production comptable des tomates ainsi estimé pour 100 kg varie, sur la période
étudiée (2010 à 2022), de 93 € en 2017 à 150 € en 2022.
Compte tenu des sources utilisées (échantillon des seules exploitations très spécialisées,
données comptables comprenant des postes de charges communes à d’autres produits et du
mode de calcul, ces résultats ne doivent être considérés que comme des ordres de grandeur.
Graphique 219
Coût de production comptable moyen des tomates dans les exploitations spécialisées
(serres et abris hauts)
180
€ / 100 kg
160 9,1
10,2
17,5
140
22,5 14,5
120 11,5 15,3 8,0
76,6
1,9 5,2 8,3
71,2
3,5 6,9
100
60,2
57,6
158,9
51,8
151,4
80
55,1
56,1
56,1
55,4
53,5
55,3
141,4
51,9
44,4
130,9
122,4
119,4
115,8
114,7
109,9
60
108,8
104,5
101,1
99,9
51,7
47,2
43,0
40,0
40
37,4
31,8
31,2
31,8
30,2
31,5
28,2
31,1
28,5
20
22,7
20,8
21,5
18,7
Charges 17,5
Charges 17,5
Charges 17,2
Charges 17,0
Charges 17,0
Charges 16,8
Charges 16,6
Charges 16,4
Charges 16,1
0
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Marge nette pondération 2007 (**) pondération 2013 (**)
Production de l'exercice
Consommations intermédiaires
Frais de personnel salarié et personnel extérieur à l'entreprise
Fermages, amortissements, charges financières, impôts et taxes, primes d'assurance et divers
(**) L’échantillon Rica a connu un changement de pondération : les données à partir de 2018 sont en
pondération 2013 ; celles de 2010-17 en pondération 2007. Ces évolutions ont pour but de mieux représenter
la réalité des exploitations, bien que cela entraine des ruptures historiques, impactant les comparaisons
383
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Suite à la demande du Comité de Pilotage de présenter des résultats issus des coûts de
production établis par les Instituts techniques agricoles comparables entre filières pour la
rémunération des exploitants, l’Observatoire a mis en place un groupe de travail spécifique à
cette question. Il s’est réuni à trois reprises depuis décembre 2022.
Il est ressorti de ces travaux le fait de présenter des résultats sans charges supplétives9, sous
forme de solde disponible comptable. Ce solde disponible sert notamment à la rémunération
de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels, ainsi qu’au paiement de leurs cotisations
sociales.
L’approche présentée ci-dessous s’appuie sur les données comptables des exploitations suivies
par l’observatoire économique des exploitations légumières (réalisé par CERFRANCE et
cofinancé par FranceAgriMer, Légumes de France, le CTIFL et le CNIPT). L’échantillon total
comprend 429 exploitations réparties dans 21 départements situés dans les principaux bassins
de production. Cet échantillon permet d’appréhender la diversité des modèles d’exploitations
spécialisées en légumes frais, dont au moins 70 % du produit brut est issu de produits en
légumes frais. La production de fraise et de melon est assimilée au produit légumes. Les 30 %
restant proviennent de légumes produits pour l’industrie et la transformation, ainsi que de
légumes mécanisés, qui ne sont pas suivis par cet observatoire. En référence au dernier
recensement agricole, l’échantillon, constant sur 2020 et 2021, a été choisi de manière à être
le plus représentatif de la diversité géographique, des systèmes de commercialisation, du mode
de production conventionnelle ou biologique et de la gamme de légumes produits.
Les résultats de cet observatoire ne peuvent pas et ne doivent pas être extrapolés à l’ensemble
de la production de légumes.
La SAU moyenne en 2022 est de 42 ha. Pour les types endives, maraîchage et légumes frais de
plein champ, il s’agit de production de plein champ de façon très majoritaire. La main-d’œuvre
totale par exploitation est de 9,7 UTH (équivalent actif à temps complet) en moyenne, dont
8,2 UTH salarié, soit 85 % du total.
Un focus spécifique sur l’énergie [carburant, combustible et électricité (y compris eau)] a été
réalisé. En 2022, ce poste représente 9 % du total des charges de l’ensemble de l’échantillon.
En 2022 (Graphique 220), le résultat courant avant impôt10, qui sert également à la
rémunération de l’exploitant et des autres non-salariés éventuels présents sur l’exploitation
9
Les charges dites 1 supplétives 2 ou 1 forfaitaires 2 sont des rémunérations théoriques du travail, du foncier et du
capital de l’exploitant, évaluées à hauteur d’un standard prédéfini en référence à la rémunération à laquelle ces
facteurs pourraient prétendre sur le marché du travail salarié, le marché de la location des terres agricoles (fermages)
et sur le marché des capitaux.
10
Les résultats étaient présentées jusqu’à cette année sous la forme d’un 1 revenu net calculé 2, qui inclut une
évaluation extracomptable du coût de la main-d’œuvre exploitant à hauteur de 29 256 € par UHT en 2020 et
29 544 € par UHT en 2021, équivalent à une rémunération de 2 SMIC net annuel sur la base de données publiées
chaque année par le Ministère de l’agriculture dans son Bulletin officiel (https://info.agriculture.gouv.fr/gedei/site/bo-
gri/instruction-2020-37)
384
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
ainsi qu’au paiement de leurs cotisations sociales, est en moyenne positif dans l’ensemble des
systèmes étudiés :
Endives : 1 Les exploitations de cet échantillon produisent des racines d’endives et sont
équipées de salle de forçage 2. 1 Le produit moyen par exploitation s’élève à 1 528 400 €,
en baisse de 13,5 % 2. En parallèle, les charges ont diminué de 2 %. Le résultat courant
avant impôt s’établit à 180 321 € en 2022 contre 409 366 € en 2021, en baisse de 56 % sur
un an.
385
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 220
Compte des exploitations légumières par système de production en 2022
1000 € par exploitation
1 900
1 800
1 700 191
1 600 180
1 500
1 400
1 300
1 200 470
388
1 100
1 000
900 107
800 352 280 1 609
1 528
700
600 207
108 214
500
400 157 823 244
300 68 259
200 153
100 257 194
132
0
charges produits charges produits charges produits
900
1000 € par exploitation
800 107
700
600
182
500 79
51
400 153
781
35 113 85
300
76
174 82 437 462
200 26
19
102
91
100
131
80 93
0
charges produits charges produits charges produits
Source : Observatoire des Exploitations Fruitières, CERFRANCE, FranceAgriMer, Légumes de France, CNIPT
386
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Les résultats présentés sont ceux du sous-échantillon de production Biologique, qui comprend
80 exploitations (sur 429 exploitations au total), réparties dans 20 départements situés dans
les principaux bassins de production. Les résultats de l’observatoire ne peuvent pas et ne
doivent pas être extrapolés à l’ensemble de la production biologique de légumes.
Quatre des cinq types d’exploitations sont représentés dans le sous-échantillon biologique :
La SAU moyenne de l’échantillon en 2022 est de 22 ha. La main-d’œuvre totale par exploitation
biologique est de 5,3 UTH (équivalent actif à temps complet) en moyenne, dont 3,8 UTH
salarié, soit 72 % du total.
Le produit par exploitation s’élève à 353 455 € en 2022, en baisse de 5 % par rapport à 2021.
Les charges sont en parallèle restées stables (+0,3 % sur un an). Le résultat courant avant impôt
s’établit à 55 307 € en 2022 contre 77 508 € en 2021, en baisse de 29 %.
Graphique 221
Compte des exploitations légumières en production biologique en 2021 et en 2022
400
1000 € par exploitation
78
55
300
100 95
200
374
65 353
64
12 15
100
65 68
55 55
0
charges produits charges produits
2021 2022
Résultat courant avant impôt (comptable) Produit
Main d'œuvre salariée Gestion ou Autres charges
Energie Matériel et bâtiment
Approvisionnements ou intrants
Source : Observatoire des Exploitations légumières, CERFRANCE, FranceAgriMer, Légumes de France, CTIFL et CNIPT
387
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les structures de charges des expéditeurs - qui assurent la première mise en marché des fruits
et des légumes -, des grossistes11 et des détaillants sont présentées ici pour la période
2018 - 2021. Ces résultats sont fournis par le CTIFL, qui suit un panel d’opérateurs.
Les grossistes approvisionnant de façon minoritaire les GMS, circuit de référence de
l’Observatoire, leurs comptes sont présentés à titre indicatif. À titre d’information
complémentaire, sont aussi présentés dans ce rapport, les comptes des détaillants spécialisés
en fruits et légumes, également suivis par le CTIFL.
5.1. Travaux sur l’échantillon des expéditeurs, grossistes et détaillants menés par le CTIFL
11
Au sens des nomenclatures d’activités économiques, les expéditeurs sont des grossistes, mais, dans la filière des fruits
et des légumes, on réserve plutôt le terme de grossistes aux commerçants en aval de l’expédition.
12
Sica : Société d’intérêt collectif agricole
388
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Tableau 18
Taux de marge moyens, taux moyens de résultat courant des expéditeurs
Échantillon courant composé de 81 expéditeurs
résultat
marge résultat
marge courant avant
commerciale / courant avant
2020 - 2022 commerciale / impôt /
achats de impôt / marge
chiffre d'affaires chiffre
marchandises commerciale
d'affaires
(a) (b) =(a) / [ 1 – (a) ]
Ensemble des expéditeurs 19,7 % 24,5 % 1,3 % 6,8 %
Expéditeurs 21,6 % 27,5 % 2,0 % 9,5 %
Producteurs-expéditeurs 17,7 % 21,6 % 0,6 % 3,4 %
Source : CTIFL
Le taux de marge commerciale sur chiffre d’affaires des expéditeurs de fruits et légumes est
d’environ 20 % sur la période étudiée. Il résulte d’un prix à la production des fruits et légumes
représentant en moyenne 76 % du prix à l’expédition, avec toutefois des différences
importantes selon les produits, liées notamment à l’importance des opérations de tri et de
conditionnement
Tableau 19
marge résultat
marge résultat
commerciale / courant
commerciale / courant avant
2020 - 2022 chiffre d'affaires avant impôt
achats de impôt / chiffre
/ marge
marchandises d'affaires
commerciale
(a) (b) =(a) / [ 1 – (a) ]
Ensemble des grossistes 14,8 % 18,3 % 7,1 % 48,2 %
Grossistes hors marché 12,5 % 15,0 % 9,0 % 71,7 %
Grossistes sur marché 19,2 % 25,1 % 3,6 % 18,8 %
Source : CTIFL
En moyenne sur la période étudiée (2020-2022), le chiffre d’affaires des grossistes est supérieur
de 18 % aux achats à leurs fournisseurs. La marge commerciale est de 15 %. 52 % de celle-ci
couvre les charges d’exploitation (autres que l’achat du produit aux fournisseurs) et 48 %
constitue le résultat courant avant impôt. Ainsi, celui-ci représente 7 % du chiffre d’affaires des
grossistes.
389
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 20
résultat
marge marge résultat
courant
commerciale / commerciale / courant avant
2020 - 2022 avant impôt
chiffre achats de impôt / chiffre
/ marge
d'affaires marchandises d'affaires
commerciale
(a) (b) =(a) / [ 1 – (a) ]
Ensemble des détaillants 32,4 % 46,4 % 4,4 % 13,6 %
Spécialistes en magasin 33,9 % 51,6 % 2,9 % 8,6 %
Spécialistes sur marché 32,3 % 46,8 % 2,0 % 6,1 %
Grandes surfaces de produits
30,2 % 43,6 % 5,1 % 17,0 %
frais
Source : CTIFL
Le taux de marge commerciale sur chiffre d’affaires des détaillants spécialisés en fruits et
légumes est de 32% sur la période suivie.
390
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 222
Structure des charges des entreprises d’expédition de fruits et de légumes
Échantillon constant composé de 47 expéditeurs
Source : CTIFL
Graphique 223
Structure des charges des entreprises grossistes en fruits et en légumes
Échantillon constant composé de 132 grossistes
K€
110% 3,3% 3,6% 5,6% 4,7% 28 000
3,9%
100% Résultat courant
5,6% 5,5% 5,4% 5,5% 5,4% 27 000
90% avant impôt
10,0% 9,5% 9,1% 9,2% 10,0%
80% 26 000
Autres charges
70%
25 000
60%
Frais de personnel
50% 24 000
40% 82,5% 82,5% 82,9% 82,9% 82,4%
23 000
30% Consommations
20% 22 000 intermédiaires
10% Achat de
21 000
0% marchandises
-10% 2018 2019 2020 2021 2022 20 000
CAHT (K €)
Source : CTIFL
391
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
9. b. Pomme de terre
Entre leur production et leur arrivée jusqu’au consommateur, les pommes de terre passent par
deux stades : le stade 1 expédition 2 et le stade 1 détail 2 :
Le stade 5 expédition 6
Les expéditeurs organisent la collecte, la préparation, le conditionnement, et l’expédition des
pommes de terre. Ce sont des producteurs-vendeurs, des conditionneurs ou des coopératives.
Entre 80 et 90 % de ces flux sont réalisés par les conditionneurs.
Leurs acheteurs sont des négociants, transformateurs, commerçants grossistes et détaillants.
Le stade 5 détail 6
Il est opéré par les différents circuits de commercialisation (GMS, primeurs, marchés, drive…).
Plus de la moitié des pommes de terre est vendue en hyper et supermarché.
La pomme de terre est produite au sein des systèmes 5 grandes cultures 6 (avec une rotation
longue, pouvant aller jusqu’à 5 ans.
En 2020, on dénombrait environ 30 000 exploitations de pomme de terre, dont les deux tiers
situées dans la région Haut-de-France.
En 2023, la surface agricole utile (SAU) de pomme de terre représentait 211 000 hectares, dont
73 % pour la pomme de terre de conservation (hors primeur).
Parmi les 6.5 Mt de pomme de terre produites chaque année entre 2018 et 2022 :
46 % est destinée à l’export, la France le premier exportateur mondial ;
18 % à la transformation en France, dont 65 % sont des produits surgelés ;
17 % à la pomme de terre fraîche vendue en France.
392
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Schéma 30
Diagramme de la distribution de pomme de terre en France (2018-2022)
En millions de tonnes
393
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La pomme de terre bénéficie d’une très bonne image auprès des consommateurs, et est le
légume préféré des Français13. Plus de 50 kg sont consommés par an et par habitant : 32 kg en
équivalent pommes de terre de produits transformés et 18 kg de pommes de terre fraîches. De
plus, les achats par les ménages de pommes de terre transformées sont en croissance.
Les achats par les ménages à domicile représentent environ 90 % de la consommation de
pomme de terre fraîche, et la RHD près de 10 %.
13
Baromètre usages et attitudes de la pomme de terre de conservation 2021 - OpinionWay pour FranceAgriMer et le
CNIPT).
14
Kantar Worldpannel
394
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
395
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 22
Paramètres des données- modèle 5 Pomme de terre four / frites 6
Une limite du modèle 1 pomme de terre four/frites 2 est que le prix utilisé à la production
correspond à la cotation courtier 1 consommation polyvalente 2, correspondant plutôt à un
usage four.
À l’expédition, la variété suivie est la pomme de terre Agata qui est plutôt une variété 1 four 2.
En revanche, au stade détail, les segments four et frites sont confondus.
Depuis 2019, le CNIPT s’appuie sur le Syndicat National des Courtiers en Pomme de Terre
(SNCPT) pour fournir des cotations impartiales sur la pomme de terre fraîche. Les cotations
reflètent le prix moyen établi par minimum trois courtiers et sont publiées par quinzaine
(bimensuelles). Elles s’entendent à la tonne départ ferme, marchandise triée, vrac, pour une
lavabilité de 7,5 et origine France.
La série des cotations courtiers ayant débuté en 2020, sur la période antérieure le coût de la
matière première estimé par l’Observatoire agrège la valeur créée par les producteurs et par
les expéditeurs.
Trois séries sont utilisées :
consommation polyvalente (pour l’usage four/frites),
chair ferme blanche (usage vapeur),
chair ferme rouge (usage vapeur).
Stade expédition :
Le Centre RNM de Lille réalise une enquête hebdomadaire auprès d’un panel d’expéditeurs.
L’enquête est interrompue durant les mois d'été.
Stade de la distribution en GMS :
L’OFPM utilise les données de prix au détail du RNM pour obtenir les prix au détail des pommes
de terre à usage 1 vapeur 2 et 1 four/frites 2 (prix le plus bas relevé en magasin).
396
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
La pomme de terre four/frites peut rester sur le marché du frais, mais peut également aller vers
les industries. La baisse de l’offre, alors que la demande des industriels progressait de manière
significative a entrainé une augmentation des prix plus importante que pour la vapeur.
C’est pourquoi, si la part de la matière première agricole reste d’environ un quart du prix au
détail hors TVA pour la pomme de terre vapeur, elle passe de 20 % à environ 30 % pour la
pomme de terre four/frite.
Le prix de la pomme de terre est, comme celui de la plupart des fruits et légumes (caractérisés
par leur périssabilité), sensible à l’équilibre offre/demande à court terme. Par exemple, le fort
décrochage des prix au détail sur la campagne 2017/18 reflète un excédent d’offre au niveau
français et européen et des hauts rendements.
Par ailleurs, on observe une transmission de ces variations de prix dans le même sens, avec
toutefois un amortissement de la GMS en 2018/19 qui a sans doute comprimé sa marge brute
pour éviter un trop fort rebond du prix au consommateur.
En 2022/2023, période de forte inflation, les GMS ont augmenté leurs marges brutes en valeur
absolue sur les deux types de pomme de terre comme en 2021/2022.
À l’inverse, si les expéditeurs avaient augmenté leur marge brute sur la vapeur et l’avaient
limitée pour la four/frite en 2021/2022, la tendance s’inverse en 2022/2023. Le maillon
expédition a stabilisé ses marges brutes sur la pomme de terre four/frite.
397
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 224
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS de la pomme de terre fraîche de conservation eau/vapeur/rissolée
1,28 1,32
1,26
1,20 1,21 La campagne va d’août à juillet de l’année
1,2 1,11 suivante,
Le marché suivi est celui du frais destiné
0,95 au consommateur, par opposition à la
1,0 0,52 pomme de terre de transformation,
0,52 0,48
0,46 0,49 Absence de relevés de prix en 2020 à
0,8 0,46 cause des confinements.
Lecture
0,51
0,6
0,40 En 2022/2023 par rapport à 2021/2022 :
0,38 Prix au détail : + 9 %
0,4 0,33 Marge brute GMS : + 6 %
0,67 0,69 0,71
Marge brute expédition : + 5 %
Coût d’achat matière première : + 22 %
0,2 0,39
0,27 0,33
0,25
En 2023, la baisse de la production de 8 %
0,0 (le plus mauvais rendement depuis 2010) a
Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne entrainé un déséquilibre offre/demande,
2015/16 2016/17 2017/18 2018/19 2020/21 2021/22 2022/23 Hausse des coûts de l’énergie,
D’où cette hausse du coût de la matière
TVA
première.
Indicateur de marge brute GMS
Indicateur de coût d'achat de la matière première (production et expédition agrégées)
Indicateur de marge brute expédition
Indicateur de coût d'achat de la matière première
Prix TTC au détail en GMS
(*) : campagne 2019/20 non traitée en l’absence de prix RNM (en lien avec une rupture de série pendant la Covid-19)
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer – Réseau des Nouvelles des Marchés, SNCPT
398
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 225
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS hors TVA de la pomme de terre fraîche de conservation eau/vapeur/rissolée
100%
Points d’attention
90%
La campagne va d’août à juillet de l’année
suivante,
80% 40,5% 40,2% 42,0%
43,3% 44,2% 42,9% Le marché suivi est celui du frais destiné
% du prix au détail HTVA
50% Lecture
0%
Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne
2015/16 2016/17 2017/18 2018/19 2020/21 2021/22 2022/23
Indicateur de marge brute GMS
(*) : campagne 2019/20 non traitée en l’absence de prix RNM (en lien avec une rupture de série pendant la Covid-19)
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer – Réseau des Nouvelles des Marchés, SNCPT
399
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 226
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS de la pomme de terre fraîche de conservation four/purée/frites
1,6
€ / kg de pomme de terre four / frites vendue au détail
(*) : campagne 2019/20 non traitée en l’absence de prix RNM (en lien avec une rupture de série pendant la Covid-19)
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer – Réseau des Nouvelles des Marchés, SNCPT
400
Section 9 – Fruits et Légumes conventionnels et biologiques et pomme de terre / rapport au Parlement / 2024
Graphique 227
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS hors TVA de la pomme de terre fraîche de conservation four/purée/frites
100%
(*) : campagne 2019/20 non traitée en l’absence de prix RNM (en lien avec une rupture de série pendant la Covid-19)
Sources : OFPM d’après FranceAgriMer – Réseau des Nouvelles des Marchés, SNCPT
401
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
1.1. Chiffres-clés
En 2022, avec 517 000 tonnes de produits de la mer pêchés et 183 500 tonnes de produits issus
de l’aquaculture, la France se positionne comme un des plus grands pays producteurs
européens.
La demande française pour ces produits est cependant bien supérieure à ce que le pays est
capable de produire. En 2022, la consommation apparente nationale s’est élevée à 2,3 millions
de tonnes de produits aquatiques. Elle concerne principalement les espèces comme le saumon,
les crevettes tropicales et le cabillaud. Cette demande est fortement alimentée par les
importations, en provenance du Royaume-Uni, de la Norvège, de l’Espagne, mais également de
l’Équateur et l’Allemagne. Les échanges internationaux sont très importants dans la filière
pêche et aquaculture en France, où environ 89 % de la consommation repose sur des produits
importés.
Pour les coquillages cependant, la dépendance à l’étranger est moins forte. Les huîtres,
coquilles Saint-Jacques et moules, très appréciées par les Français, sont traditionnellement
produites en France, bien que des importations de moules et de pectinidés complètent ces
apports. Les espèces de poisson étudiées dans le cadre de l’Observatoire sont plus
dépendantes des importations : le lieu noir est fourni par la production nationale et l’import,
tandis que le saumon est importé en quasi-totalité.
Sur le territoire s’organisent ainsi le tri de la matière première et les premières transformations
réalisées par les mareyeurs, les secondes transformations réalisées par diverses industries
(conserveries, entreprises de salaison-fumaison, etc.). Il existe d’autres intermédiaires
(transporteurs, grossistes). Un vaste choix de produits est ainsi proposé aux consommateurs
dans les nombreux circuits de distribution (GMS, poissonneries, marchés, vente directe, RHF
etc.), mais aussi dirigé vers l’export.
403
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 31
Les différents paragraphes présentés ci-dessous retracent les sources de prix disponibles selon
les stades de la filière considérés dans la décomposition du prix au détail en partant de la
matière première (nationale ou importée), qui est ensuite transformée ou non, puis vendue au
consommateur.
Matière première
1.2.1. Prix à la première mise en marché des produits de la pêche : prix en criée
La halle à marée, également appelée I criée J, est le lieu de première mise en marché organisée
des produits de la pêche fraîche. Après la capture, les produits sont débarqués dans des ports
de pêche puis transitent dans l’une des 34 halles à marée. Hormis pour ceux vendus hors criée,
ils seront alors triés par espèce, calibre, présentation et fraîcheur selon des normes strictes,
avant d’être vendus en lots aux enchères à des acheteurs agréés (mareyeurs et détaillants). Une
partie de la marchandise passée par les criées est également vendue sans enchères, mais de
gré à gré. À côté des données transmises par les criées figurent les achats déclarés par les
acheteurs professionnels dont le chiffre d’affaires est supérieur à 200 000 € HT et qui se
procurent leurs marchandises directement auprès des pêcheurs. La réglementation impose
que chaque vente fasse l’objet d’une I note de vente J (aussi bien les ventes transmises par les
halles à marée, qu’elles soient aux enchères ou de gré à gré, que celles transmises par ces
premiers acheteurs faisant de l’achat en direct) compilant l’ensemble des informations
relatives à la transaction : date, identifiants du vendeur et de l’acheteur, caractéristiques du lot
404
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
(espèce, calibre, présentation, fraîcheur), volume, prix moyen et zone de pêche FAO. Ces
données sont ensuite enregistrées dans la base de données VISIOMer (anciennement
RIC – Réseau inter-criées) gérée par FranceAgriMer. Toutefois, les données relatives aux
I ventes hors criées J sont encore trop partielles pour pouvoir être exploitées dans VISIOMer.
En 2023, 157 mille tonnes de produits aquatiques ont été vendues en halles à marée, pour une
valeur de près de 620 millions d’euros1.
Le prix à la première vente, pour une espèce donnée, est calculé en divisant la valeur totale des
ventes de cette espèce dans l’ensemble des halles à marée où elle a été vendue pendant une
période déterminée, par le volume total des ventes sur la même période.
Pour l’analyse présentée plus loin concernant le lieu noir, ainsi que pour la coquille Saint-
Jacques, on utilise les prix moyens mensuels relevés en criée disponibles sur VISIOMer.
Les prix moyens annuels sont calculés par l’Observatoire en pondérant les prix mensuels à
chaque maillon par la part de chaque mois dans la quantité annuelle achetée en GMS, afin que
le prix moyen annuel en criée ou chez le grossiste soit homogène avec le prix moyen annuel au
détail.
1.2.3. Prix des transactions aux différents stades de la filière des produits de la
pêche
L'organisation de la filière du poisson frais qui part de la criée jusqu’aux GMS peut prendre
plusieurs formes. L'organisation traditionnelle de la filière française du poisson frais est l'achat
du poisson en criée par un mareyeur, qui assure un travail sur le produit, puis vend à un
grossiste, qui vend à un détaillant. Les modes d'achat de la grande distribution ont cependant
amené des modifications de cette organisation : la centrale d’achat de l’enseigne, voire, dans
certains cas, le magasin lui-même, peut s’approvisionner directement en halle à marée. La
centrale d'achat de l'enseigne peut également acheter à des mareyeurs, et peut, pour une
partie aujourd'hui assez faible de ses approvisionnements, acheter à des grossistes.
L’Observatoire ne dispose pas de données suffisamment précises sur les prix lors des
transactions entre mareyeurs et grossistes, et également entre mareyeurs ou grossistes et GMS.
À défaut, on utilise alors les cotations au stade de gros sur le MIN de Rungis, réalisées par le
centre de Rungis du Réseau des Nouvelles des Marchés (FranceAgriMer – RNM), décotées de
1
FranceAgriMer VISIOMer. Ces chiffres excluent les achats en direct hors criée, qui ne sont pas déclarés par les halles
à marée mais par les acheteurs.
2
European Market Observatory for fisheries and aquaculture products (www.eumofa.eu)
405
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
5 %. Pour le lieu noir, la cotation suivie est le I Filet de lieu noir France, MIN Rungis Marée-
Filets J.
Les cotations des transactions en gros au MIN de Rungis sont ainsi utilisées par l’Observatoire
comme indicateur de prix d’approvisionnement des GMS pour la décomposition du prix au
détail du lieu noir en filet, ceci dans l’hypothèse où le filetage du poisson n’est pas réalisé en
GMS mais en amont par un maillon intermédiaire. Toutefois, ces données étant avant tout
utilisées à des fins d’estimation, il est nécessaire de faire preuve de certaines précautions vis-à-
vis de leur interprétation.
1.2.4. Prix de vente par un grossiste
Lorsque la filière étudiée inclut une transaction au niveau du maillon grossiste, on utilise les
cotations, réalisées par le Réseau des Nouvelles des Marchés (FranceAgriMer – RNM), au stade
de gros au MIN de Rungis car ces cotations exercent une influence sur le plan national.
Toutefois, il est là aussi nécessaire de faire preuve de certaines précautions vis-à-vis de
l’interprétation de ces données.
Stade transformation
Faute de données plus adaptées, l’Observatoire utilise les résultats de l’enquête statistique
nationale sous règlement communautaire ProdCom (Production Commercialisée des
Industries, Insee, SSP) qui fournit, par nature de produit, le chiffre d’affaires annuel de
l’industrie de transformation et les tonnages produits afférents. Sont déduites de la valeur des
produits correspondants les rabais, remises et ristournes accordés, s’ils viennent en déduction
du chiffre d’affaires fiscal. Cette source sera utilisée dans l’étude du cas du saumon fumé.
Stade distribution
FranceAgriMer suit les achats des ménages pour leur consommation à domicile de produits
aquatiques : produits aquatiques frais, produits traiteur réfrigérés, produits surgelés et
conserves. Ces données sont fournies par le panel de consommateurs Kantar MyWorldPanel.
Ce panel est un échantillon représentatif de la population française, selon les critères
sociodémographiques de l’Insee. Il est constitué de 20 000 ménages pour les achats de
produits avec code barre, et de 12 000 ménages pour les achats sans code barre (typiquement
le cas des produits aquatiques frais). Il fonctionne selon un mode déclaratif : les ménages
déclarent chaque semaine les quantités achetées en poids net, les sommes dépensées et le lieu
d’achat (GMS, poissonnerie, marchés, etc.). Le niveau de détail est limité : pour un produit frais
acheté à l’étal, le déclarant peut renseigner l’espèce, la présentation (poisson entier, ou
découpé mais sans distinction en filet, darne, dos, etc.), le mode de production (pêche ou
élevage) et, pour le saumon fumé, l’origine (Norvège, Écosse, Irlande, Alaska, autres non
précisées) en croisant avec des signes de qualité (agriculture biologique, label rouge). La
fiabilité des informations enregistrées est directement liée à la connaissance du déclarant.
Dans la pratique, on constate que le mode de production n’est pas toujours renseigné et que
les résultats ne sont pas toujours vraisemblables (par exemple : la proportion de saumon
sauvage acheté en frais n’est pas cohérente avec les données d’importations). Enfin, il faut
rappeler que les données de consommation en provenance de Kantar MyWorldPanel, qu’elles
concernent les achats en grande distribution ou dans d’autres circuits, sont sous-estimées
puisqu’elles ne prennent pas en compte les achats réalisés par les ménages sur leur lieu de
vacances.
406
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Le prix moyen est ensuite calculé en faisant le rapport des sommes dépensées sur les quantités
achetées. Il tient compte du prix réellement payé par l’acheteur, en incluant l’effet des
éventuelles promotions, assez répandues sur certains produits du rayon marée.
Pour les analyses qui suivent, l’Observatoire a extrait du panel Kantar MyWorldPanel les prix
moyens mensuels en GMS (hyper et supermarchés, hors EDMP -Enseignes à dominante marques
propres - et hors supérettes) des articles suivants :
lieu noir découpé (vente assistée et en libre-service confondues),
saumon fumé d’origine Norvège, Écosse et Irlande (tous signes de qualité confondus),
ce choix permettant d’assurer une relative homogénéité avec les données de prix à
l’importation en saumon frais pour l’industrie de fumaison (cf. plus haut),
moule de bouchot fraîche entière (en sac ou en barquette),
coquille Saint-Jacques fraîche entière, vendue en rayon marée de GMS.
En outre, pour la coquille Saint-Jacques fraîche entière, on considèrera également les données
des ventes en I circuits détaillants spécialisés J, pour une des sous-filières considérées. Les
I circuits détaillants spécialisés J agrègent les ventes en poissonneries et celles sur les marchés.
À partir de mars 2022, Kantar MyWorldPanel a modifié les méthodes d’extrapolation des
données du panel analysé. Une rétropolation a été effectuée par Kantar sur les 5 dernières
années, nous permettant de comparer les chiffres annuels de cette période. Lorsque les
variations entre les chiffres issus de l’ancienne méthode d’extrapolation et ceux issus de la
nouvelle méthode étaient supérieurs à 5 %, seuls les chiffres rétropolés ont été conservés pour
la composition des prix. Lorsque les écarts étaient inférieurs à 5 %, les deux sources de données
ont été utilisées, en rétropolant les chiffres sur le maximum d’années disponibles mais en
n’affichant pas de rupture avec l’ancienne série.
Pour chaque stade de la composition du prix (matière première, transformation, et détail), les
valeurs annuelles sont obtenues en pondérant les prix moyens, à un mois M donné, par les
quantités d’achat au détail en GMS de l’année de référence 2023 de ce même mois M. En
reproduisant les variations saisonnières de l’année 2023 sur les précédentes années, le prix
moyen observé au détail varie donc uniquement sous l’effet des variations de prix et non sous
l’effet de modification de quantités consommées : c’est la notion de I prix pur J, qui permet
une comparabilité interannuelle des prix pour un panier de composition constante, calée sur
la période récente.
Comme dans les autres filières, à partir des données de prix mentionnées précédemment, on
cherche ensuite à décomposer les prix au détail en :
indicateur du coût d’achat de la matière première : en criée, en sortie d’entreprise
aquacole, ou à l’importation,
indicateur de marge brute des stades intermédiaires : mareyage (cas des produits de la
pêche), expédition (cas de la conchyliculture), du commerce en gros, mais ces stades
seront éventuellement non dissociés si on manque de données,
indicateur de marge brute de transformation (pour le saumon fumé),
indicateur de marge brute de la distribution au détail (GMS, poissonneries) ou bien
indicateur de marge brute I agrégée aval J si on ne peut dissocier plusieurs stades de
l’aval.
Outre des données de prix (cf. ci-dessus), l’approche utilise également des références de
rendements de transformation (pertes à la découpe, à la fumaison) et, idéalement, des taux de
toutes autres pertes physiques (freinte, casse, démarques…) aux stades suivant l’achat de la
matière première.
407
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Schéma 32
Captures
11 556 t epv
Importations Exportations
43 840 t epv 8 773 t epv
Consommation
apparente
46 623 t epv
Tableau 22
Production tonnes 6 250 5 425 6 944 7 433 5 466 4 507 3 816 2 866 3 691
vendue en criée
(1) M€ 10,5 9,7 10,5 9,4 8,6 6,9 6,2 6,7 7,0
16 778 16 727 18 969 19 964 22 489 21 734 21 613 21 851
Import frais et tonnes 21 149
congelé, entier
63,5 65,3 66,5 64,7 77,0 71,0 75,6 106,6 101,1
et filets (2) M€
5 738 5 301 5 183 5 077 4 774 3 671 5 554 6 246
Export frais et tonnes 5 764
congelé, entier
13,8 11,8 11,3 9,9 11,0 8,7 13,4 18,7 15,1
et filets (2) M€
Entre 2015 et 2022, les captures françaises de lieu noir ont diminué de 26 %, elles s’établissent
à 11 556 tonnes en 2022.
Avant le Brexit, les débarquements français avaient lieu préférentiellement au Royaume-Uni,
devant le Danemark et la France. Depuis début 2021 et l’entrée en vigueur du Brexit, les
débarquements en bases avancées au Royaume-Uni ont fortement régressé au profit de
débarquements au Danemark. Les lots débarqués en bases avancées en Écosse sont ensuite
408
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
transportés par camion en France où a lieu la première vente. En revanche, les débarquements
effectués au Danemark par des navires français peuvent être vendus dans les criées danoises
(en particulier à Hanstholm) et sont donc considérés comme des exportations françaises vers
le Danemark.
Le lieu noir capturé par la flotte française peut être débarqué sous forme de poisson entier
éviscéré frais, ou de filets congelés, ces derniers étant directement débarqués en France.
Depuis plusieurs années, la baisse progressive des quotas français a engendré une baisse des
importations, tandis que les débarquements nationaux se font plus rares. En effet, les quotas
pour le lieu noir qui étaient fixés à 37 258 tonnes en 2019 ont chuté à 12 409 tonnes en 2022.
Le circuit d’approvisionnement A étudié par l’Observatoire, qui prend en compte un double
approvisionnement, par la production française et les importations (paragraphe 2.2), pourrait
être questionné si ces baisses se poursuivent. En 2023 cependant, les quotas français semblent
repartir à la hausse (14 975 tonnes).
Tableau 23
Achats au détail de lieu noir frais toutes présentations (entier et filets, frais – poids net)
La croissance des achats au détail en 2018 (Tableau 23) est à mettre en relation avec celle des
importations de lieu noir frais, entier ou en filet, (cf. Tableau 22). Ces évolutions avaient motivé
des changements dans les modèles étudiés par l’OFPM (voir paragraphe 2.2). Depuis 2018
cependant, les achats au détail diminuent progressivement. L’année 2023 marque une nouvelle
dynamique de consommation pour cette espèce.
On remarquera que les données de prix au détail en GMS du panel Kantar MyWorldPanel ne
distinguent pas l’origine des produits.
Dans la catégorie I filets de lieu noir découpé J, des produits issus de plusieurs types de filetage
peuvent être présents : filet avec ou sans flanc, longe. Selon le type de filetage, le rendement
varie de 50 % à 75 %, ce qui impacte le prix du filet et induira un biais potentiel dans nos calculs
au stade mareyage-filetage et au stade de la distribution.
Entre 2015 et 2022, les prises de lieu noir pour la France ont diminué de 26 %, diminution en
lien avec la réduction des totaux admissibles de captures dans le système de gestion des quotas
de la politique commune de la pêche. Parallèlement, le profil des importations a été largement
modifié : diminution du congelé (filets congelés ou chair congelée) au profit du frais (lieu noir
entier ou en filets). En 2023, plus de 90 % des volumes importés de lieu noir entier frais
proviennent du Royaume-Uni, du Danemark et de la Norvège, soit plus de 8 000 tonnes. De
même, plus de 90 % des importations de filets de lieu noir frais ou réfrigérés ont pour origine
le Royaume-Uni, le Danemark ou l’Islande, soit plus de 5 000 tonnes.
Face à ces modifications de la filière du filet de lieu noir en France, le modèle de décomposition
du prix au détail du lieu noir a donc été adapté en incluant, à partir du Rapport 2020, les
importations de lieu noir entier frais ou réfrigéré (NC : 0302 53 00) venant du Royaume-Uni, du
409
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Les deux circuits considérés pour l’approvisionnement en lieu noir découpé par les GMS sont
présentés ci-dessous :
Circuit A
Matière première
Lieu noir entier débarqué
vendu en halle à marée (aux
enchères ou de gré à gré)
Mareyeur Fileteur Distribution – GMS
Source : VISIOMer
Source : Lieu noir découpé
approximation via le
Matière première prix de gros du MIN de Source : Kantar
Rungis décoté de 5 % MyWorldPanel
Lieu noir entier frais ou
réfrigéré importé (Danemark,
Norvège et Royaume Uni)
Source : Douane française
Les prix retenus au départ du circuit sont, d’une part, les prix en halle à marée des produits de
la pêche française, et d’autre part, les prix des produits d’importation (lieu noir entier frais ou
réfrigéré provenant du Danemark, du Royaume-Uni et de la Norvège). On fait l’hypothèse que
les prix retenus aux stades aval (mareyage, grossistes et GMS) portent indifféremment sur des
produits de la pêche française et importés, les nomenclatures des sources utilisées n’identifiant
pas l’origine.
Le I partage de la marge brute J entre GMS et grossiste sera donc ici très approximativement
représenté. Par ailleurs, n’ayant pas de données sur le taux réel d’importation du lieu noir entier
par les GMS, il a été fait l’hypothèse que la répartition entre l’approvisionnement national et
l’import, pour les GMS, est semblable au ratio observé sur l’offre globale de I matière première
lieu noir J.
410
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Circuit B :
D’après les estimations faites, le circuit A (lieu noir frais entier, d’origine France ou import, et
découpé en France) représentait 60 % des volumes d’approvisionnements en GMS de lieu noir
découpé contre 40 % pour le circuit B (importation de filet) en 2017/2018.
Pour mener ce calcul, deux hypothèses ont été formulées : 1) que les exportations proviennent
exclusivement de la production française, et 2) que la structure d’approvisionnement des GMS
est similaire à celle des approvisionnements globaux français.
Par ailleurs, France Filière Pêche a pu recueillir les estimations fournies par certains de leurs
adhérents distributeurs. Il en ressort que les retours des professionnels s’accordent plutôt avec
cette estimation, même si les pratiques semblent variables d’un distributeur à l’autre. La
majorité du flux d’approvisionnement se porte sur le circuit A, même si le circuit B tend à se
développer ces dernières années.
Circuit A - lieu noir entier frais ou réfrigéré (national ou importé) >> mareyage-filetage >> GMS
La composition du prix au détail du lieu noir frais découpé circuit A est présentée dans les
Graphique 229 et Graphique 230.
L’année 2022 marquait une augmentation des prix au détail sans précédent sur le lieu noir frais
découpé acheté en hyper- et supermarchés. Le prix s’était en effet établit à 12,02 €/kg au détail,
soit une hausse de 19 % par rapport à 2021. En 2023, dans un contexte de deuxième année
d’inflation, le prix au détail est resté quasiment identique à celui de 2022, à quelques centimes
de différence.
Malgré cette apparente similarité, le Graphique 229 fait apparaître une dynamique de
répartition des marges brutes entre les maillons bien différente de celles des années
précédentes. L’indicateur de coût d’achat de la matière première est en baisse entre 2022 et
2023, même s’il reste supérieur à celui observé avant 2022. Alors que l’indicateur de coût
d’achat en criée française connaît une légère hausse (+ 7 centimes par kg vendu au détail entre
2022 et 2023), le coût d’achat de matière première importée présente une nette diminution.
L’indicateur de coût d’achat de lieu noir frais entier importé depuis le Danemark, le Royaume-
Uni et la Norvège a en effet chuté de 15 % entre les deux années. Sur ce produit, la réduction
des coûts de la matière première n’a pas été transmise le long de la chaîne de valeur. Le maillon
411
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Sur l’année 2023, comme sur l’année 2022, les résultats de composition du prix au détail
traduisent la montée en importance de ce produit. Le lieu noir est en effet un des seuls produits
aquatiques pour lequel l’augmentation du prix au détail n’a pas engendré de baisses de
volumes achetés par les consommateurs. En 2023, on observe même une augmentation de la
consommation (+ 8 % sur les quantités achetées en GMS entre 2022 et 2023). De par son
positionnement prix relativement bas, le lieu noir frais joue le rôle de produit de substitution
au cabillaud frais dont la part de marché est en recul (- 27 % entre 2021 et 2022, et - 3 % entre
2022 et 2023), en lien avec une hausse de son prix. Dans une moindre mesure, il est également
probable qu’il se substitue au saumon frais dont le prix a fortement augmenté. Dans une
logique multi-produits, l’ensemble des maillons aval a pu profiter de ce maintien de la
consommation de lieu noir et de cet effet substitution pour augmenter sa marge brute sur ce
produit, tout en conservant un prix acceptable pour le consommateur. En 2023, la marge brute
agrégée aval représente ainsi 53 % du prix total du lieu noir frais découpé contre 46 % en 2022
(Graphique 230). Selon les opérateurs, cette hausse de marge brute intervient en
compensation de la contraction des marges sur de nombreux produits aquatiques (voir
résultats de décomposition de prix du saumon fumé). En GMS, la dynamique de prix du lieu
noir semble ainsi être plus liée à celle des autres espèces, plutôt qu’à des facteurs internes à la
filière lieu noir.
Sur le circuit A, il faut également noter l’impact de l’origine de la matière première. En effet, la
baisse du coût d’achat semble résulter de deux phénomènes. Premièrement, la part de lieu noir
entier débarqué en criée n’avait cessé de diminuer depuis 2019 du fait de baisses de quotas
successifs. En 2023, la tendance s’inverse et les quotas et quantités débarquées en France
repartent à la hausse. La part de matière première française dans le total de matière première
disponible passe ainsi de 26 % en 2022 à 32 % en 2023. Les indicateurs de coût d’achat étant
établis sur la base d’une pondération des prix par les quantités associées pour les flux français
et importés, le coût d’achat de la matière première importée baisse. Le lieu noir français a
d’ailleurs un positionnement prix inférieur à celui du lieu noir importé (1,89 €/kg contre
2,67 €/kg à l’import). Une autre explication semble apparaître dans les flux d’importation. En
2023, comme observé sur le Graphique 228, la part de la Norvège dans les importations a
augmenté de moitié. Or, les prix moyens annuels pratiqués par la Norvège sont inférieurs à
ceux pratiqués par les autres pays considérés (Danemark, Royaume-Uni). Il semblerait que les
opérateurs se soient tournés préférentiellement vers la Norvège pour importer la matière
première, induisant une baisse du prix moyen calculé avec pondération par les quantités des
trois pays.
412
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Graphique 228
Évolution des quantités et du prix moyen du lieu noir entier importé par la France depuis le Danemark,
la Norvège, et le Royaume-Uni depuis 2020
t €/kg
1 200
5,0
1 000
4,0
800
3,0
600
400 2,0
200 1,0
- 0,0
1 3 5 7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 5 7 9 11
413
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 229
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du lieu noir frais découpé, en
Points d’attention :
coût d’achat (en criée et import) et marges brutes en aval (Circuit A)
Le coût d’achat de la matière première est pondéré par les quantités
de chaque provenance,
12,02 12,09 L’indicateur de marge brute agrégée mareyage-filetage-grossiste est
€ / kg découpe lieu noir au détail
12,5
0,63 0,63 déterminé à partir des relevés de prix effectués à Rungis par le RNM
9,94 10,09 (Réseau des Nouvelles du Marché).
9,75 9,51
10,0 9,38 9,26 9,02 0,52 0,53 3,18 3,62 Lecture :
0,51 0,50
0,49 0,48 0,47
2,57 En 2023 :
7,5 2,99 3,43
3,65 2,11
3,96 3,46 3,35 Le prix au détail est quasiment stable entre 2022 et 2023
2,40
(+ 7 centimes),
2,51
Le coût de la matière première importée diminue en 2023 du fait
5,0 1,24 1,86 1,80
0,81 1,53 1,78 d’une baisse des quantités importées et de la montée de la Norvège
4,86 dans les importations, qui pratique un prix inférieur à celui des
2,27 4,13
2,10 3,37 autres pays,
2,5 2,03 2,79 3,05
2,08
La transformation reconstitue sa marge brute (+ 14 % entre 2022 et
2,03 2,08 1,77 2023), et la distribution la consolide (+ 14 % entre 2022 et 2023).
1,34 1,37 1,15 1,11 1,24 1,31
0,0
Tendances de 2015 à 2022 :
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
TVA
Hausse du prix de vente en GMS,
Baisse du coût d’achat de la matière première en criée et hausse de
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
celui à l’import, corrélé à des baisses d’apports d’origine française,
Indicateur de marge brute agrégée du mareyage-filetage-grossiste
Augmentation de la marge brute agrégée du mareyage-filetage-
Indicateur de coût d'achat import - Danemark, Royaume-Uni et Norvège
grossiste.
Indicateur de coût d'achat en criée
Prix moyen au détail en GMS
Sources : OFPM, d’après FranceAgriMer – VISIOMer, Réseau des Nouvelles des Marchés, Douane française et Kantar MyWorldPanel
414
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Graphique 230
Points d’attention :
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS du lieu noir
frais découpé, en coût d’achat (en criée et import) et marges brutes en aval Le coût d’achat de la matière première importée est pondéré par les
% du prix au détail HTVA
26,9%
27,9%
90%
31,6%
33,2%
36,4%
déterminé à partir des relevés de prix effectués à Rungis par le RNM
39,4%
39,5%
39,1%
44,5%
18,5%
26,2%
21,0%
20,6%
60% Dans la part de matière première, la part issue des criées françaises
19,0%
13,4%
17,4%
20,9%
42,7%
23,1%
31,0%
35,3%
36,1%
32,4%
entre 40 et 50 %,
24,3%
30%
En aval, la part de la marge brute agrégée mareyage-filetage
20% progresse, au détriment de la GMS, sauf en 2023.
22,9%
22,5%
20,1%
10,8%
15,7%
15,2%
11,4%
10%
12,2%
11,6%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Sources : OFPM, d’après FranceAgriMer – VISIOMer, Réseau des Nouvelles des Marchés, Douane française et Kantar MyWorldPanel
415
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
La composition du prix au détail du lieu noir frais découpé en circuit B est présentée dans les
Graphique 232 et Graphique 233.
Dans ce circuit, l’indicateur de coût d’achat de la matière première représente une part plus
importante dans la composition du prix au détail que dans le circuit précédent, à 62 % contre
47 % (Graphique 230, Graphique 233). En effet, ce coût doit couvrir l’achat de la matière
première et aussi le coût du filetage dans le pays fournisseur.
L’évolution des marges entre 2022 et 2023 est similaire à celle du circuit A. En effet, l’indicateur
du coût d’achat de la matière première est en baisse de 0,34 € par kg vendu au détail, tandis
que le prix au détail reste stable (Graphique 232). La marge brute de la grande distribution est
également en augmentation : l’indicateur augmente de 10 % entre 2022 et 2023, et explique
sur cette dernière année 38 % du prix au détail.
À nouveau, sur ce circuit d’importation, il semblerait que les opérateurs français se soient
tournés vers les pays proposant les prix les plus bas. Les importations en provenance du
Royaume-Uni ont ainsi augmenté de moitié entre 2022 et 2023, tandis que les volumes en
provenance d’Islande ont baissé de 30 % (Graphique 231).
Graphique 231
Évolution des quantités et prix à l’import du lieu noir fileté importé en France depuis le Danemark,
l’Islande, et le Royaume-Uni
t €/kg
800 9,0
700 8,0
7,0
600
6,0
500
5,0
400
4,0
300
3,0
200
2,0
100 1,0
- 0,0
1 3 5 7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 5 7 9 11
416
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Graphique 232
Points d’attention :
Composition du prix moyen annuel au détail en GMS du lieu noir frais découpé, en
coût d’achat des filets frais ou réfrigérés importés et marges brutes en aval Les prix considérés au stade détail sont les mêmes que pour le circuit
(Circuit B)
A : le lieu noir frais découpé en hyper et supermarchés.
Lecture :
0,63 0,63
En 2023 :
9,94 10,09
9,75 9,51
10,0 9,38 9,26 9,02 0,53 Le prix au détail est quasiment stable entre 2022 et 2023
0,51 0,52 3,95
0,49 0,48 0,50 4,35 (+ 7 centimes),
0,47
Le coût de la MP importée diminue en 2023 : les quantités importées
7,5 3,72 depuis l’Islande diminuent, et les importations depuis le Royaume-
3,54 3,68 3,72 4,13
3,52 3,85 Uni augmentent (prix pratiqué inférieur). De plus, à partir de la mi-
2023, l’ensemble des prix d’importation du lieu noir frais découpé
5,0 est à la baisse,
La grande distribution consolide sa marge brute (+ 10 % entre 2022
7,45 7,11 et 2023), stratégique pour un produit dont les ventes sont en
5,56 5,84 augmentation en 2023, malgré les hausses de prix.
2,5 5,35 5,26 5,29 5,30
4,70
Indicateur du coût d'achat du filet frais ou réfrigéré importé (Danemark, Islande, Royaume-Uni)
417
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 233
Points d’attention :
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail en GMS du lieu noir
frais découpé, en coût d’achat des filets frais ou réfrigérés importés et marges Les prix considérés au stade détail sont les mêmes que pour le
brutes en aval (Circuit B) circuit A : le lieu noir frais découpé en hyper et supermarchés.
% du prix au détail HTVA
100%
Lecture :
90%
34,6%
La part de la marge brute de la distribution a diminué depuis 2021,
38,0%
38,9%
39,8%
39,8%
40,1%
41,3%
43,8%
45,0%
80% surtout en 2022. Elle se reconstitue en partie en 2023 à l’occasion
de la première baisse de prix du filet importé observée depuis
70%
2019.
60%
50%
40%
65,4%
62,0%
60,2%
60,2%
59,9%
61,1%
58,7%
56,2%
55,0%
30%
20%
10%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
418
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Sources : (1) Douane française, (2) ProdCom 2022, (3) Pact’Alim, (4) Estimé en sommant les exportations (tous
saumons vivants, tous saumons frais ou réfrigérés et tous saumons filets frais) ; sources : Douane française, I la
consommation des ménages à leur domicile J, source MyWorldPanel Kantar pour FranceAgriMer (5) Estimé en
sommant la quantité produite par Industrie du saumon fumé + quantité import – quantité export (6) Rapport sur les
produits aquatiques en restauration hors foyer (données 2019, Circana (anciennement IRI) ) (7) Enquête Pact’Alim
2021
* données en poids net
L’industrie française du fumage de saumon repose sur l’importation de matière première sous
forme essentiellement de saumon Atlantique frais (Graphique 234). Les quantités importées
sont en baisse continue depuis 2021.
3
Source : https://Pact’Alim.org/publications
419
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 24
Import²
Consommation
t 25 319 26 075 28 058 24 167 28 476 nd nd
apparente
Tableau 25
Achats de saumon fumé par les ménages*
Hyper et
M€ 419,4 431,6 390,9 406,1 416,0 417,2 398,1
supermarchés3
Sources : (1) SSP – ProdCom, (2) Douane française – GTA, (3) Kantar MyWorldPanel
420
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Graphique 234
Évolution des quantités de saumon frais entier et réfrigéré importé en France depuis les 3 pays (en
poids net)
1 000 t
200
180
160
Filets de saumons congelés toutes
140 espèces
20
0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
421
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
On calcule, à partir des statistiques douanières, le prix moyen mensuel des catégories de
saumons importés les plus susceptibles d’être utilisées par l’industrie du fumage. Dans le but
d’assurer au mieux la cohérence des données tout au long de la filière et l’homogénéité avec
la nomenclature du panel Kantar MyWorldPanel pour les saumons fumés suivis au détail en
GMS, correspondant à des origines de matière première issue de Norvège, Royaume-Uni et
Irlande, on se limite aux importations de ces pays en saumons des catégories suivantes :
I saumons de l’Atlantique et du Danube entiers frais ou réfrigérés J, code 030214,
I saumons de l’Atlantique et du Danube entiers congelés ou surgelés J, code 030313.
Il s’agit donc de saumons Atlantique d’élevage (Salmo salar), prépondérants dans l’offre de
saumon fumé en France.
Faute de données plus adaptées, l’Observatoire utilise les résultats de l’enquête statistique
nationale sous règlement communautaire ProdCom (Production Commercialisée des
Industries, Insee, SSP) qui fournit, par nature de produit, le chiffre d’affaires annuel de
l’industrie de transformation et les tonnages de produits afférents.
On obtient ainsi une estimation du prix moyen annuel de vente du saumon fumé sortie
industrie, la dernière année disponible étant généralement l’année N-1 par rapport à l’année
de publication du rapport. En conséquence, on s’en tient, pour l’année 2023, à l’estimation
d’un indicateur de marge agrégée industrie – distribution.
3.2.3 Hypothèses sur les circuits étudiés, les paramètres en lien et les biais
possibles en découlant
Le rendement global du saumon entier vidé frais ou congelé en saumon fumé est de 49 % selon
Eumofa, en cohérence avec les références de Pact’Alim (syndicat de transformateurs).
L’homogénéité de l’approche du prix industriel avec les références de prix retenues aux deux
extrémités du circuit (importation et GMS) n’est pas totalement assurée. En effet, les résultats
de ProdCom portent sur l’ensemble des saumons fumés, peu importe leur origine, saumons
Atlantique et du Pacifique, alors que seule l’origine Atlantique a été retenue pour les prix à
l’importation et au détail. Toutefois ce biais est limité, puisque le saumon Atlantique est très
majoritaire dans l’origine de la matière première.
Par ailleurs, la nomenclature du panel Kantar pour le saumon fumé vendu au détail en GMS
identifie l’origine de la matière première (saumon de Norvège, d’Écosse, d’Irlande, etc.) mais
pas le pays où a eu lieu la transformation. Or, l’offre de saumon fumé en GMS peut être
partiellement assurée par des importations de produits fumés, dans des proportions a priori
faibles en GMS (hors I enseignes à dominante marques propres), mais inconnues. De ce fait, il
existe un biais, vraisemblablement faible, dans l’estimation de l’indicateur de la marge GMS.
Il nous semblait nécessaire de développer ici ces points de méthode. Ils illustrent la difficulté,
rencontrée à des degrés variables selon les filières étudiées par l’Observatoire, de construire
des indicateurs les moins biaisés possible alors que les données statistiques de base ne s’y
prêtent pas toujours. L’amélioration de ces dernières dépasse les attributions et moyens du
seul Observatoire de la formation des prix et des marges.
422
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Si l’augmentation des prix au détail est déjà conséquente en 2023, il faut à nouveau s’attendre
à de fortes évolutions sur ce secteur dans les années à venir. L’année 2024 devrait être marquée
par des modifications de gamme : une montée en gamme est en train de s’opérer sur ce
produit, et de moins en moins de produits de premier prix devraient être disponibles.
423
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 235
Points d’attention :
Composition du prix moyen annuel au détail du saumon fumé en GMS, en coût
Lecture :
d’achat de la matière première importée et marges brutes en aval
40,0 39,74
36,57 36,59 Le coût d’achat de la matière première importée est pondéré
€ / kg de saumon fumé Atlantique au détail
35,47 2,07
35,18 35,24 35,12 par les quantités de chaque provenance,
35,0 1,91 1,91
1,83 1,84 1,85 1,83 L’indicateur de marge brute agrégée industrie et distribution en
30,17 30,93
7,49
GMS est déterminé à partir des données ProdCom qui ne sont
9,35
7,38
7,45
30,0 1,61
10,02
9,58
1,57
19,42
actuellement pas disponibles pour 2023.
5,77
5,82
25,0 En 2023 :
8,68
13,47
Le prix au détail est en hausse entre 2022 et 2023 (+ 3,15 €),
12,13
13,72
20,0
10,15
9,55
10,85
Le coût de la matière première importée augmente en 2023 du
11,82
fait d’une tension sur l'offre mondiale entrainant une hausse des
15,0
cours. Les prix élevés ont joué sur les importations qui ont baissé
en volume,
18,25
10,0
16,66
Le maillon agrégé de la transformation et la distribution
14,00
13,77
13,70
13,67
12,53
12,42
10,96
Source : OFPM, FranceAgriMer d’après Eumofa, Douane française, ProdCom (Insee) et Kantar MyWorldPanel
424
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Graphique 236
19,7%
22,3%
21,6%
21,9%
26,9%
90%
28,7%
L’indicateur de marge brute agrégée industrie et distribution en
30,1%
80% GMS est déterminé à partir des données ProdCom qui ne sont
51,6%
actuellement pas disponibles pour 2023.
70%
32,6%
25,0%
Lecture :
36,4%
38,8%
41,3%
40,8%
30,4%
60%
32,6%
La part de la matière première augmente en 2022 et 2023,
50% dépassant le niveau maximal de la décennie atteint en 2016.
40%
30%
48,4%
48,0%
47,7%
40,9%
41,3%
39,5%
38,3%
37,3%
37,3%
20%
10%
0%
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Indicateur de marge brute agrégée industrie et distribution en GMS
Indicateur de marge brute de la distribution en GMS
Indicateur de marge brute de l'industrie
Indicateur de coût en ressource importée
Source : OFPM, FranceAgriMer d’après Eumofa, Douane française, ProdCom (Insee) et Kantar MyWorldPanel
425
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
4
Etude la filière de la moule de bouchot en France, AND-I pour FranceAgriMer, 2021
426
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Schéma 34
93 421 tonnes
22 529 tonnes dont 51 % de 4 908 tonnes dont 66 % de 40 000 tonnes dont 9 000
bouchot bouchot tonnes de bouchot
Sources : (1) enquête aquaculture SSP Agreste 2023 (2) données de captures Eurostat (3) données douane
française. (4) consommation apparente calculée : production + importations – exportations (5) Kantar
MyWorldPanel (6) étude 2019 restauration hors foyer par Horeca.
427
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Ces données de prix nous permettent d’estimer trois niveaux de composition du prix moyen
au détail :
Plusieurs coefficients sont pris en compte dans le modèle afin d’intégrer les pertes subies par
les différents maillons de la filière :
Au stade expédition, on considère que l’expéditeur doit anticiper les pertes suivantes
pour préparer le produit qui sera vendu en distribution :
o taux de perte liée au débyssussage5 (valeur moyenne de 6,5 %), opération
réalisée à l’atelier d’expédition ;
o taux de perte en eau au cours du transport vers le lieu de vente (valeur
moyenne de 7 %).
Au stade agrégé aval, on applique un taux de perte en rayon de 5 %, pertes liées à la
péremption, à la casse, au vol, sur le rayon en GMS.
Le coût d’achat total pour chacun des maillons est calculé en multipliant la quantité nécessaire
à acheter pour tenir compte de ces pertes, par le prix moyen de vente pratiqué par le maillon
le précédant.
5
Action de retirer le byssus (= ensemble des filaments permettant à la moule de se fixer à un support).
428
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Les données de l’enquête annuelle sur l’aquaculture du SSP étant transmises en octobre de
l’année n+1, l’analyse de la décomposition du prix ne peut porter que jusqu’à l’année 2022.
Les Graphique 237 et Graphique 238 présentent la composition du prix au détail de la moule
de bouchot vendue en hyper- et supermarchés. En 2022, le coût de la matière première
représente 50,1 % du prix de vente au détail d'un kilo de moules, hors TVA, Il ré-augmente ainsi
légèrement après une baisse observée en 2021. La hausse du coût de la matière première en
2022 découle d’une baisse de la production liée à plusieurs facteurs défavorables : forte
augmentation de la prédation par les araignées en Bretagne et Normandie, phénomène de
sécheresse au printemps qui a conduit à un manque d’eau douce donc à une réduction du
phytoplancton dans l’eau, hausse de la température et du pH de l’eau qui a rendu le produit
fragile et plus petit. La filière a traversé en 2022 une crise des I petites moules Javec des
produits plus petits et moins remplis. Cette conjoncture a engendré une augmentation des
coûts de production, notamment liée aux efforts nécessaires pour compenser les pertes subies.
Les opérateurs ont dû ajuster les prix afin de maintenir la rentabilité de leurs activités, bien que
certaines charges demeurent fixes.
L’indicateur de marge brute agrégée aval a également poursuivi l’augmentation continue qu’il
connaît depuis 2019. Entre 2021 et 2022, cette hausse atteint 11 centimes par kilogramme
vendu au détail. Le prix au détail, stable entre 2018 et 2019, avait déjà montré une
augmentation de 22 centimes en 2020 et 20 centimes en 2021. En 2022, cette augmentation
s’est poursuivie (+ 24 centimes) et le prix au détail a atteint 4,99 €/kg. Les achats par les
ménages ont par ailleurs nettement diminué sur 2022, mais selon les opérateurs, cette baisse
est plutôt liée à la baisse de disponibilité du produit qu’à son prix. En valeur absolue, la marge
brute d'expédition, déjà mince dans les années précédentes, est en 2022 de 13 centimes par
kg vendu au détail, subissant une diminution de 6 centimes soit 31 % par rapport à 2021. De
l’avis des professionnels, le contexte de vente compliqué par la baisse des volumes, le
renchérissement de la marchandise et des promotions conséquentes a contraint ce maillon à
comprimer sa marge. Toutefois, il est important de noter que de nombreux opérateurs dans la
filière mytilicole sont à la fois producteurs et expéditeurs, ce qui signifie que cet indicateur de
marge brute du maillon d'expédition ne permet pas d'appréhender pleinement la rentabilité
des entreprises. De plus, on rappellera que dans le modèle de l’Observatoire, les coûts liés aux
anticipations des pertes, tels que le débyssussage et les pertes en eau lors du transport, sont
imputés à ce maillon.
429
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 237
Points d’attention :
Composition du prix moyen annuel au détail de la moule de bouchot fraîche (en
sac ou en barquette) en GMS, en coût d’achat de la matière première et marges Lecture :
brutes en aval
6,00 En 2022 :
€ / kg de moules de bouchot vendues au détail
430
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
431
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
6
Étude la filière coquille Saint-Jacques, AgroParisTech, 2021
7
Le terme I Valorisation J est celui utilisé dans VISIOMer pour faire référence à la zone de pêche.
8
Concernant la Manche-Ouest, l’obligation de passage en criée (pour pesée et déclaration) résulte de la
réglementation professionnelle édictée par le CRPMEM de Bretagne, reprise ensuite dans un arrêté préfectoral pour
être rendue obligatoire.
432
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Ces dernières années, les quantités de coquilles Saint-Jacques débarquées dans les criées
françaises battent des records. Entre les campagnes 2020-21 et 2022-23, les volumes ont
augmenté de 7 % à l’échelle nationale, en lien avec une grande abondance de la ressource au
niveau des gisements.
À partir de l’étude de la filière faite en 2021, puis grâce aux groupes de travail organisés par
FranceAgriMer avec les professionnels, il est apparu pertinent de subdiviser la filière coquille
Saint-Jacques en trois sous-filières distinctes qui répondent au mieux à la réalité du marché
français de la coquille Saint-Jacques fraîche entière :
une filière de consommation nationale approvisionnée par de la coquille pêchée en
Manche-Est, vendue en GMS, sans intermédiaire,
une filière de consommation nationale approvisionnée par de la coquille pêchée en
Manche-Est, vendue en poissonneries (en magasin ou sur un marché), avec intervention
d’un grossiste au MIN de Rungis,
une filière de consommation I bretonne J approvisionnée par de la coquille pêchée en
Manche-Ouest, vendue en GMS, sans intermédiaire.
Les données de prix utilisées dans la décomposition du prix sont les suivantes :
Au stade débarquement, on considère les données VISIOMer permettant d’estimer le
prix moyen d’achat en criée (Manche-Est pour les filières nationales, et Manche-Ouest
pour la filière bretonne),
Au stade grossiste, lorsque celui-ci est considéré, on prend les cotations du Réseau des
Nouvelles des Marchés9 au MIN de Rungis10 (en prenant le libellé I coquille coraillée J
pour les filières nationales, et le libellé I coquille blanche J pour la filière bretonne),
Au stade détail, les prix moyens au détail fournis par Kantar MyWorldPanel. Ces prix
portent sur les données d’achat nationales, sauf pour la filière I bretonne J pour
laquelle l’Observatoire dispose de données d’achat locales (uniquement région
Bretagne). En outre, selon la filière considérée, ces prix au consommateur portent sur
le circuit GMS ou sur celui des poissonneries (en magasin ou sur un marché). Concernant
les modifications de chiffres Kantar détaillées dans le paragraphe 1.3.6., peu de
changements sont à noter pour la filière nationale GMS : les données utilisées pour la
décomposition des prix sont donc issus de la nouvelle plateforme à partir de la
campagne 2018/2019. Il en va de même pour la filière nationale poissonnerie. Pour la
filière bretonne en revanche, un écart important a été constaté entre les valeurs, après
application de la nouvelle méthode (écart moyen de + 9 %, et accentuation des pics
saisonniers de consommation). Seuls les résultats à partir du 4ème trimestre 2019 inclus
sont donc présentés dans ce rapport.
Ces données de prix nous permettent d’estimer plusieurs niveaux de composition du prix
moyen au détail :
9
https://rnm.franceagrimer.fr/prix?COQUILLE-SAINT-JACQUES
10
Pour la coquille Saint-Jacques entière fraîche, l’Observatoire ne dispose pas de données de cotation pour les autres
MIN de France. Il considère toutefois que les cotations au MIN de Rungis ont une influence qui dépasse largement la
zone de la région parisienne.
433
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Plusieurs coefficients sont pris en compte dans le modèle afin d’intégrer les pertes subies par
l’aval et qu’il faut anticiper :
Le coût d’achat total pour l’aval est calculé en multipliant la quantité nécessaire à acheter pour
tenir compte de ces pertes, par le prix moyen de vente pratiqué par le maillon le précédant.
434
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Les Graphique 239 et Graphique 240 présentent la composition du prix de la coquille Saint-
Jacques en GMS sur chaque campagne. Sur ce circuit, aucune variation importante du prix au
détail et de sa composition n’a été observée sur les dernières campagnes (2020-21, 2021-22,
2022-23). Le prix en criée est en légère augmentation depuis 2019 et les variations d’indicateur
de marge brute agrégée aval ne sont que de quelques centimes par kg au détail. Sur la
campagne 2022-23, le poids de chaque maillon dans le prix au détail est donc également resté
similaire à celui de la campagne 2021-22.
La dynamique du prix de la coquille Saint-Jacques est plutôt différente de celle des autres
produits étudiés par l’Observatoire. En effet, la ressource de coquille Saint-Jacques ne cesse de
s’accroître au fil des campagnes récentes. Sur la campagne 2022-23, les volumes pêchés en
Manche Est et débarqués en criée ont encore augmenté de 1,5 milliers de tonnes par rapport
à la campagne 2021-22. Les prix moyens de première vente sont restés identiques. Une partie
de ces volumes de coquille entière ne trouve pas de marché demandeur et est dirigée vers la
transformation pour être décortiquée. Selon les opérateurs, à l’ouverture de la campagne
2023-24, il restait d’ailleurs une partie invendue des stocks de noix congelées de la dernière
campagne. La coquille Saint-Jacques entière est un produit d’appel en GMS, avec de
nombreuses promotions, et le contexte actuel conforte ce mode de vente sur la campagne
2022-23. Ainsi, les quantités achetées par les ménages ont augmenté de 38 % entre 2021-22 et
2022-23 (Figure d’explication 3). Les actions de la marque Pavillon France peuvent également
avoir un impact dans les achats. Depuis 2019, Pavillon France développe ses animations en
magasin pour sensibiliser la clientèle à ce produit français. Durant ces journées, 250 kg de
coquilles Saint-Jacques sont vendus en moyenne.
435
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Points d’attention :
Graphique 239
Composition du prix moyen annuel au détail de la coquille Saint-Jacques fraîche La période observée est octobre-mars (cœur de la campagne),
entière pêchée en Manche-Est et vendues en GMS, en coût d’achat en criée et La filière nationale exclut les GMS de Bretagne.
marge brute en aval
6,00 5,66 Lecture :
5,44 5,45 5,39 5,42
€ / kg de coquilles Saint-Jacques vendues au détail
436
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Graphique 240
Points d’attention :
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail de la coquille
Saint-Jacques fraîche entière pêchée en Manche-Est et vendue en GMS, en coût La période observée est octobre-mars (cœur de la campagne).
d’achat en criée et marge brute en aval
Lecture :
1,00
% du prix au détail HTVA
0,70
0,60
0,50
0,40
71,1% 72,1% 72,6%
67,9% 64,3%
0,30 61,4%
0,20
0,10
0,00
Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne
2017/18 2018/19 2019/20 2020/21 2021/22 2022/23
Indicateur de coût d'achat en criée Indicateur de marge brute agrégée aval
437
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Un point de vigilance est à signaler sur ce circuit. Dans sa construction, il se voulait initialement
représentatif de la situation des poissonneries implantées partout en France. Lors des derniers
travaux de l’Observatoire, sa représentativité a été remise en question par les représentants
professionnels concernés. Les prix de gros utilisés pour dégager la marge brute des grossistes
proviennent en effet de relevés de prix sur le marché de Rungis, effectués par le Réseau des
Nouvelles du Marché (RNM). Plusieurs opérateurs alertent sur le fait que ce marché est de plus
en plus tourné vers le qualitatif et que les prix ne représentent plus ceux de la moyenne
nationale. L’analyse présentée ci-dessous serait alors plutôt représentative de la situation des
poissonneries d’Ile de France.
Entre les campagnes 2021-22 et 2022-23, le coût d’achat de la matière première en criée a
légèrement augmenté (+ 3 %), l’indicateur de marge brute des grossistes a encore augmenté
de 14 %, et la marge brute de la poissonnerie a légèrement ré-augmenté (+ 10 centimes). Ces
évolutions ont entrainé la hausse du prix au détail, fixé à 52 centimes de plus que sur la
campagne 2021-22. En poissonnerie cependant, cette hausse s’ajoute à un prix
traditionnellement plus élevé qu’en supermarché et les achats ne connaissent pas la même
dynamique qu’en supermarché. Les quantités achetées par les ménages en poissonnerie
connaissent ainsi une nouvelle baisse de 12 % entre 2021-22 et 2022-23 (figure 10.2). Dans le
contexte d’inflation et avec un positionnement prix plus intéressant, les hyper et supermarchés
captent des achats qui étaient initialement réalisés en poissonnerie. Une analyse réalisée par
Kantar pour FranceAgriMer met en évidence un transfert de 600 000 kg de produits aquatiques
438
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
frais des circuits spécialisés (poissonneries, marchés) vers les hypers et supermarchés sur
l’année 2023.
Graphique 241
Évolution des quantités et du prix de la coquille Saint-Jacques fraîche entière achetée par les
consommateurs en GMS et en poissonnerie (total France)
439
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 242
Points d’attention :
Composition du prix moyen annuel au détail de la coquille Saint-Jacques
fraîche entière pêchée en Manche-Est et vendues en GMS, en coût d’achat La période observée est octobre-mars (cœur de la campagne),
en criée et marge brute en aval Les représentants de la poissonnerie questionnent la
8,00
€ / kg de coquilles Saint-Jacques vendues au détail
440
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Composition en pourcentage du prix moyen annuel HTVA au détail de la La période observée est octobre-mars (cœur de la campagne).
coquille Saint-Jacques fraîche entière pêchée en Manche-Est et vendue en
Lecture :
GMS, en coût d’achat en criée et marge brute en aval
100% • Après une baisse en 2018-19, la part de la matière première tend à
% du prix au détail HTVA
9,5% 10,3% progresser chaque année pour retrouver environ son niveau de
90% 15,0%
26,9% 22,6% 26,3% début de période,
80% • À partir de 2021-22, on observe une inversion des parts relatives des
29,9% 31,6% marges brutes des grossistes et des poissonneries. Cette rupture
24,9%
70% semble se confirmer en 2022-23.
19,2% 13,5%
17,8%
60%
50%
40%
10%
0%
Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne Campagne
2017/18 2018/19 2019/20 2020/21 2021/22 2022/23
441
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
On rappelle au préalable que la campagne étudiée pour cette filière bretonne ne porte que sur la
période d’octobre à décembre (trimestre noté T4 sur les Graphique 244 et Graphique 245),
étant donné que la seconde partie de campagne (janvier-mars) voit une partie considérable de
coquilles débarquées en Bretagne aller vers la surgélation, échappant ainsi au marché du frais.
Les Graphique 244 et Graphique 245 présentent la composition du prix au détail de la coquille
Saint-Jacques sur cette filière.
En GMS bretonnes, le prix au détail des coquilles Saint-Jacques est en baisse continue depuis
2019 (Graphique 244). Sur la campagne 2023, le prix moyen de vente en GMS atteint 4,47 €/kg,
soit un euro de moins qu’en GMS, circuit I national J. Entre 2022 et 2023, le prix de vente des
coquilles Saint-Jacques pêchées en Manche Ouest et vendues en criée est resté stable. La
pondération par les quantités mensuelles vendues au détail est à l’origine de la baisse du coût
d’achat présenté en Graphique 244. Après une première compression en 2022, la marge brute
agrégée aval connaît une nouvelle baisse en 2023 (- 3 % par rapport à 2022).
La baisse des prix peut résulter d’une stratégie des GMS bretonnes pour faire face à la
concurrence de la vente directe et des circuits courts qui sont en plein développement.
D’après EUMOFA11, sur la campagne 2022-23, la part de la vente directe aurait atteint 30 % des
quantités totales débarquées en baie de Saint-Brieuc. Les prix attractifs des GMS bretonnes
permettent cependant le maintien des volumes achetés dans ce circuit. Entre 2021 et 2022, les
volumes avaient quasiment doublé (KANTAR MyWorldPanel pour FranceAgriMer). Ils
diminuent en 2023 mais restent supérieurs de 62 % à ceux de 2021.
11
EUMOFA, Étude de cas : la coquille Saint-Jacques dans l’UE. Structure des prix dans la chaîne d’approvisionnement.
442
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Graphique 244
Points d’attention :
Composition du prix moyen annuel au détail de la coquille Saint-Jacques fraîche
entière pêchée en Manche-Ouest et vendue en GMS en Bretagne, en coût d’achat en La période observée est octobre-décembre (période des achats
criée et marge brute en aval de coquille entière fraîche en Bretagne),
6,00 Les ventes par contrat ne sont pas prises en compte dans l’analyse
€ / kg de coquilles Saint-Jacques vendues au détail
5,32 et leur effet sur les prix n’est pas connu.
5,15
0,28 Lecture :
5,00 0,27 4,69 4,71
4,47 En 2023 :
0,24 0,25
0,23
La tendance reste la même que durant les précédentes
4,00 2,18 2,00 campagnes. La marge brute agrégée aval se compresse à nouveau
1,68 1,52
1,38 (- 14 centimes/kg au détail),
Le prix de vente au détail chute par rapport à 2022
3,00
(- 24 centimes/kg). Le niveau des prix de 2022 avaient permis de
redynamiser la consommation, en 2023 l’effet est plus limité.
2,88 2,95 Les coûts d’achat de la matière première en criée sont restés
2,86 2,77 2,86
stables dans l’ensemble,
1,00
À partir de 2021, les prix de vente au détail baissent en lien avec
une contraction de la marge brute agrégée aval,
En 2022, dans un contexte d’inflation, le coût de la matière
0,00
première augmente.
T4 2019 T4 2020 T4 2021 T4 2022 T4 2023
TVA
Indicateur de marge brute agrégée aval
Indicateur de coût d'achat en criée
443
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 245
Points d’attention :
Composition en pourcentage du prix moyen annuel au détail de la coquille Saint-
La période observée est octobre-décembre (période des achats de
Jacques fraîche entière pêchée en Manche-Ouest et vendue en GMS en Bretagne, en
coût d’achat en criée et marge brute en aval coquille entière fraîche en Bretagne),
Les ventes par contrat ne sont pas prises en compte dans l’analyse
100%
% du prix au détail HTVA
60%
50%
40%
66,0% 67,5%
30% 58,9% 62,2%
56,7%
20%
10%
0%
T4 2019 T4 2020 T4 2021 T4 2022 T4 2023
444
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
À partir des données de la Data Collection Framework (DCF), publiées par l’Union européenne,
le compte de résultat de la flotte de pêche française est représenté dans les Graphique 246 et
Graphique 247.
Graphique 246
Compte de résultat de la flotte de pêche française 2011-2021
(en millions d’euros)
33
156 125 165 158 150
1385
1382
Énergie
1291
1228
1123
600
Salaires et traitements de
l'équipage
400
Subventions directes au
539
539
531
507
499
revenu
467
0 -3 Valeur de débarquements
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
-200
445
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 247
Structure des charges du compte de résultat de la flotte de pêche française 2011-2021
Après deux années de baisse successive en 2019 et en 2020, le résultat courant avant impôt
(RCAI) de la pêche française se redresse très légèrement en 2021, en lien avec une
augmentation des recettes issues des débarquements (+ 10 % par rapport à 2020) plus
importante que celle des charges courantes (+ 8 % par rapport à 2020). Ces hausses sont en
grande partie dues à une reprise de l’activité de pêche faisant suite à la baisse d’activité durant
les périodes de confinement décrétées pendant la pandémie de Covid-19.
Si l’on regarde les charges en détail, on notera que tous les postes augmentent. Ces
augmentations de charges s’expliquent en partie par la reprise d’activité et l’augmentation du
nombre de sorties en mer. Le poste énergie augmente de 30 % et retrouve son niveau d’avant
pandémie.
En parallèle, les subventions directes au revenu continuent d’augmenter (+ 45 % par rapport à
2020) après une très forte hausse en 2020 (+ 192 % par rapport à 2019). Ces subventions avaient
été mises en place pour soutenir les entreprises de pêche face à l’arrêt de leur activité pendant
la pandémie et à l’augmentation du prix de l’énergie.
Au final, en 2021, bien que le RCAI augmente, il reste à un niveau plus bas que celui observé
avant pandémie (2 % en 2021 contre 6 % en moyenne sur 2016-2019).
12
LEMNA : Laboratoire d’Économie et de Management de Nantes-Atlantique
446
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
En 2021, le volume de lieu noir pêché par la flotte française représente 11 237 tonnes, soit une
valeur de 16,8 millions d’euros. Le lieu noir représente 2 % en volume et 1 % en valeur de la
pêche totale française.
En 2021, les I chaluts et sennes de fond, bateaux de plus de 40 m J représentent 98 % de la
pêche française de lieu noir dans trois zones : la I mer de Norvège J, la I côte nord-ouest de
l’Écosse et l’Irlande du Nord J et la I mer du Nord septentrionale J. 80 % des volumes de lieu
noir sont pêchés dans cette dernière. En valeur, le lieu noir représente 81 % de la pêche en
I mer du Nord septentrionale J, 8 % en I mer de Norvège J et 10 % de la pêche sur la I côte
nord-ouest de l’Écosse et l’Irlande du Nord J.
Le lieu noir représente 53 % du volume pêché par les I chaluts et sennes de fond, bateaux de
plus de 40 m J, restant à un niveau quasi équivalent par rapport à 2020.
Les résultats présentés dans les Graphique 248 et Graphique 249 sont ceux des I chaluts et
sennes de fond, bateaux de plus de 40 m J.
De 2012 à 2017, la valeur des débarquements du lieu noir a augmenté, avec une forte hausse
entre 2014 et 2015. À l’inverse, depuis 2018, la valeur des débarquements diminue très
légèrement. En 2021, cette légère baisse des débarquements est liée à une nouvelle diminution
des quotas. Cependant, les débarquements augmentent en valeur en raison d’une meilleure
valorisation du lieu noir. Ainsi, les débarquements de lieu noir sont en léger retrait en volume
(- 1 %) mais augmentent de 10 % en valeur entre 2020 et 2021.
En parallèle, le poste I énergie J, globalement stable entre 2011 et 2014, connait une forte
baisse entre 2014 et 2016. Après avoir ré-augmenté jusqu’en 2019, cependant à des niveaux
moins élevés, ce poste est en recul en 2020, en lien avec les baisses conjointes du nombre de
sorties en mer durant le confinement et du prix du gasoil. En 2021, ce poste augmente de 28 %
en valeur et revient à un niveau légèrement plus élevé qu’avant pandémie.
Au niveau de l’excédent brut d’exploitation (EBE), on constate, après une baisse entre 2011 et
2012, une augmentation continue de celui-ci jusqu’en 2016. Entre 2014 et 2015, l’EBE augmente
fortement (hausse de valeur des débarquements et baisse de tous les postes de charges, sauf
la maintenance). En 2017, l’EBE se maintient à un niveau quasi stable, puis connait une forte
baisse entre 2017 et 2018. L’année 2021 confirme la situation difficile constatée depuis 2019 :
l’EBE est négatif pour la troisième année consécutive, avec des charges qui augmentent plus
vite que les revenus des ventes.
Le lieu noir n’est qu’une des espèces pêchées par cette flotte, donc il peut y avoir des
compensations par la pêche d’autres espèces. Cependant, la dégradation de la situation
économique depuis 2018, et qui s’accélère encore en 2021, reste préoccupante, notamment
en raison d’une baisse des volumes de lieu noir débarqués (- 34 % entre 2018 et 2021). Cette
baisse s’explique en 2021 par une nouvelle baisse des quotas de pêche de lieu noir, qui était de
12 409 tonnes en 2021 contre 23 223 tonnes en 2020. On peut tout de même noter que les
quotas en 2022 ont augmenté et que cela pourrait avoir un impact bénéfique sur les résultats
de cette flotte de pêche.
447
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 248
60
EBE
10,5
11,6 2,9
11,3
50 6,6
9,9
5,0 Autres coûts fixes
10,1
3,6
7,9
2,2
7,4
7,1
40
4,1
6,8
11,2
7,0
8,6
9,8
7,1
7,8
variables
8,6
7,1
5,1
9,2
3,6 5,8
2,8 6,0
30
9,0
55,8
6,7
54,8
6,7
53,7
2,7 5,0
52,7
6,6
3,2
52,1
6,3
6,3
Maintenance et
47,6
4,9
45,3
44,5
6,4 4,3
réparations
39,8
39,6
11,0
9,8
7,8
9,3
7,4
37,9
6,2
20
10,0
10,5
8,2
10,3
Énergie
10
16,2
15,9
15,9
15,0
15,0
14,1
13,7
13,7
13,5
13,1
11,5
Salaires et
- 0,5 - 2,5 - 3,4 traitements de
0
l'équipage
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Valeur de
-10 débarquements du
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 lieu noir
Graphique 249
EBE
100%
5%
6%
8%
11%
9% 14%
19%
19%
21%
21%
90%
19%
19%
18%
20%
Coût du capital
19%
16%
80% (amortissement et
14%
intérêts)
12% 10% 13%
14%
21%
7% 13%
18%
23%
70%
24%
18%
8% 13%
12% 13%
13%
60%
7%
13%
12%
11%
13%
24%
23%
22%
17%
21%
40%
19%
14%
17%
14%
Maintenance et
30%
réparations
20%
36%
30%
30%
30%
30%
30%
35%
29%
28%
-1% 29%
28%
Énergie
10%
0%
-8%
-7%
Salaires et traitements de
-10% 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 l'équipage
448
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
La coquille Saint-Jacques est pêchée principalement par huit segments de flotte en France se
différenciant par leur taille et par leurs engins : les I dragues, bateaux de moins de 10 m J, les
I dragues, bateaux de 10 à 12 m J et les I dragues, bateaux de 12 à 18 m J ; les I chaluts et sennes
de fond, bateaux de 10 à 12 m J et I chaluts et sennes de fond, bateaux de 12 à 18 m J ; les
I engins mobiles polyvalents, bateaux de 10 à 12 m J et I engins mobiles polyvalents, bateaux
de 12 à 18 m J et enfin les I combinant des engins mobiles et dormants, bateaux de 10 à 12 m J.
En 2021, ces huit segments de flotte représentent ensemble 92 % du volume et de la valeur de
la pêche de coquille Saint-Jacques. La flotte la plus représentative est celle des I dragues,
bateaux de 12 à 18 m J, avec 34 % en volume et 36 % en valeur de la pêche de la coquille.
Viennent ensuite les I engins mobiles polyvalents, bateaux de 12 à 18 m J (13 % en volume et
14 % en valeur), les I dragues, bateaux de 10 à 12 m J (13% en volume et 12 % en valeur), les
I engins mobiles polyvalents, bateaux de 10 à 12 m J (9 % en volume et en valeur) et enfin les
I chaluts et sennes de fond, bateaux de 10 à 12 m J et I chaluts et sennes de fond, bateaux de
12 à 18 m J (respectivement 7 % et 6 % chacun en volume et en valeur).
Les zones de pêche de la coquille Saint-Jacques sont principalement la I Manche-Est J et la
I Manche-Ouest J. À elles deux, elles représentent la quasi-totalité de la pêche (99,8 % des
volumes pêchés et de leur valeur).
La coquille Saint-Jacques représente 67 % en volume de la pêche totale des I dragues, bateaux
de 12 à 18 m J et 80 % en valeur de débarquement, ce qui signifie que la coquille Saint-Jacques
est bien valorisée lors du débarquement.
Dans les Graphique 250 et Graphique 251, sont présentés les résultats relatifs à la flotte des
I dragues, bateaux de 12 à 18 m J, la plus représentative avec 36 % de la valeur des
débarquements de coquille Saint-Jacques.
On constate une forte hausse des débarquements en 2021, en raison de la reprise d’activité
après la crise sanitaire. L’ensemble des produits et des charges sont en augmentation, du fait
de la hausse du nombre de sorties en mer.
Le poste I énergie J connait d’importantes fluctuations sur la période 2011-2019. Deux périodes
se détachent : 2011-2014 avec des niveaux élevés de 17 % à 24 % du total des charges, puis 2015
à 2019 avec des niveaux variant entre 9 % et 12 %. Après une année de baisse en 2020, le poste
I énergie J augmente (+ 66 % entre 2020 et 2021) en raison de la hausse du nombre de sorties,
et représente 9 % du total des charges. Il revient à son niveau d’avant-crise.
En 2021, le poste I subventions directes J continue d’augmenter après avoir été le seul produit
en hausse en 2020. Il passe d’1 million d’euros à 1,8 millions d’euros (+ 76 % par rapport à 2020).
L’EBE représente entre 12 % et 21 % du total au cours de la période 2011-2021. Après une
augmentation depuis 2016 et un maximum atteint en 2018, l’EBE augmente en 2021 après deux
années de baisse consécutive (+ 48 % par rapport à 2020). C’est le niveau d’EBE le plus élevé
sur la période étudiée.
449
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 250
1,0 1,8
0,8 1,0 1,7
10,1
0,2 0,2
11,4
50 Autres coûts fixes
0,8
7,2
0,5 1,3 1,3
40
6,1 2,7 6,4 4,2 5,6
30
Maintenance et
réparations
51,9
51,5
48,7
48,4
47,8
45,5
42,4
41,5
Énergie
38,5
38,3
38,3
20
Salaires et traitements
21,9
20,9
19,9
19,6
18,6
18,1
17,7
10
17,1
15,5
de l'équipage
14,8
13,4
Subventions directes
0 au revenu
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Source : OFPM, d’après DCF (Data Collection Framework)
Graphique 251
Structure des charges du compte de résultat de la pêche de coquille Saint-Jacques française 2011-2021
EBE
100%
12%
13%
14%
14%
15%
17%
18%
19%
19%
20%
21%
90%
Coût du capital
12%
10%
13%
11%
(amortissement et
12%
80%
9%
10%
9%
9% 9% 11% 8%
13%
intérêts)
11%
7% 12%
8% 13%
70%
6% 12%
16%
16%
16%
14%
8% 9% 10%
9% 7% 13%
60%
7%
11% 9%
10% 8%
12% 8%
11% 8%
15%
17%
21%
40%
Maintenance et
réparations
30%
42%
42%
41%
40%
39%
Énergie
38%
38%
37%
37%
20%
35%
34%
10%
Salaires et traitements de
0% l'équipage
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Source : OFPM, d’après DCF (Data Collection Framework)
450
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
À partir des données de la Data Collection Framework (DCF) publiées par l’Union européenne,
le compte de résultat des entreprises de l’aquaculture française est présenté dans les
Graphique 252 et Graphique 253.
Les données publiées sur l’aquaculture à partir de la DCF ont fait l’objet d’une modification de
méthodologie à partir de 2017. Cependant, après retraitement, les données des périodes 2010-
2016 et 2017-2020 sont comparables.
Le secteur de l’aquaculture regroupe les activités de production animale ou végétale en milieu
aquatique. Les productions considérées dans l’analyse représentent chacune au moins 10 % de
la production française (en volume ou en valeur). Cela correspond à l’élevage des coquillages
(conchyliculture) et à celui des truites (salmoniculture). Les activités de pisciculture en étangs
et de pisciculture marine, l’élevage d’esturgeons et de crustacés, et la culture d’algues et de
cyanobactéries, ne sont donc pas incluses dans ces résultats.
En raison de la non-disponibilité de données pour 2021 au moment de la publication du rapport
2024, les résultats présentés sont les mêmes que ceux publiés dans le rapport précédent.
Graphique 252
Marge nette
950 27 117
114
31 12 54 92
113 49 109 110 55
36
55 47 59 Coût du capital (amortissement
36 38 45 51 et intérêts)
50
214
194
114
193
109
750
96
109
199
169
24 125
24 87
160
24 129
27 155
23 152
22 135
26 94
22 128
Maintenance et réparations
23 141
550
27
24
885
866
851
273
824
812
213
799
274
792
790
210
236
791
783
269
253
220
bétail et aliments
236
230
219
350
Énergie
33
32
28
28
26
24
22
26
23
26
24
259
257
248
239
236
232
225
225
223
224
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Charge
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
Produit
-50
451
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 253
Structure des charges du compte de résultat des entreprises de l’aquaculture française 2010-2020
100% 1% Marge nette
4% 3% 4%
14% 13% 13% 13% 12% 10%
90%
13%
22% 24%
23% 22% Coût du capital
12%
80% 11% 11% 10% 11% 12% (amortissement et intérêts)
15%
70% 10%
11% 15% 17% 18% 18% 18% Autres coûts opérationnels
3% 14% 16% 3% 18%
3%
60% 3%
3% 3% 3% 3% 3% 3%
3%
Maintenance et réparations
50%
33% 31%
30%
28% 26% 27% 26% 23% 24%
29% 25%
40%
Coûts des matières
premières : bétail et
30% 3% 3% 4% 4% aliments
3% 3% 3% 3% 3% 3%
3%
Énergie
20%
452
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Dans les données DCF, le segment Mussel Bottom (nommé Mussel on Bottom à partir des
données 2017) a été identifié comme le plus pertinent pour la moule de bouchot. Dans ce
segment, les moules représentent au moins 60 % de la valeur des ventes des entreprises. C’est
aussi le second segment le plus important de la production aquacole en France, derrière le
segment Oyster bottom.
En 2020, ce segment comprend 278 entreprises et 1 138 personnes employées en équivalent
temps plein (ETP).
De 2010 à 2017, la production de moules de bouchot est en fort recul, malgré un rebond en
2016. Ce déclin s’explique à la fois par des conditions météorologiques défavorables, une
résurgence d’animaux prédateurs (oiseaux, crabes, etc.) dans plusieurs zones de production
(Manche et côte atlantique) et par une importante mortalité des moules. Toutefois, la
production de moules a augmenté à nouveau en 2018, avant une nouvelle baisse en 2019, en
lien avec une forte mortalité liée à la prédation et à un moins bon développement des moules.
La production repart à la hausse en 2020. Ces fortes variations mettent en évidence la
dépendance importante du secteur aux conditions environnementales.
En 2020, les ventes de ce segment sont de 53 000 tonnes de moules, ce qui représente un
revenu de 131 millions d’euros. La baisse des ventes en valeur est plus limitée du fait d’une
valorisation des produits liée au signe de qualité de Spécialité traditionnelle garantie (STG)
I moules de bouchot J. Ce segment représente 90 % de la production de moules françaises en
valeur et 86 % en volume. Le signe de qualité Appellation d’origine protégée (AOP) I moule de
bouchot de la Baie du Mont Saint-Michel J joue également un rôle analogue sur la valorisation
des produits.
Entre 2010 et 2020, le poste I coût de la matière première J représente entre 25 % et 32 % du
total des charges.
Le résultat net avant impôt fluctue fortement sur la période étudiée, et représente entre 7 %
et 36 % du chiffre d’affaires. Il est de 27 % en 2020. En valeur, le RCAI reste stable par rapport
à 2019. Ces fluctuations sont notamment liées à deux facteurs : pour les produits, les revenus
de la vente de moules varient fortement à cause de la volatilité de la production, et pour les
charges, les amortissements et frais financiers connaissent également d’importantes variations,
de 13 % en 2016 et 2017 à 39 % en 2012, année où le revenu courant avant impôt est le plus bas
(9,1 millions d’euros, soit 7 %) de la période.
453
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 254
0,5
170
20,4 Subventions
150 1,9
63,1
3,7
48,3
0,2 0,3 0,5 7,8
42,1
0,2
7,5 6,3 9,5 5,5
35,0
Coûts des matières premières
23,4
41,5
52,3
8,0 14,8 10,7 26,7
18,8
22,5 8,3 28,9
35,4
40,2
141,9
30,4 5,1 18,7 8,2 15,9
133,9
70
130,3
Energie
119,4
5,1 17,13,4
116,1
116,1
114,7
108,7
4,5
105,6
50 3,7
3,9
6,4
43,3
40,0
37,6
35,9
35,8
35,5
33,5
Salaires et traitements
10
Autres revenus
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Charges
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
Produits
-10
Structure des charges du compte de résultat des entreprises spécialisées dans la moule de bouchot
2010-2020
454
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Les résultats présentés dans cette partie sont issus de l’étude ASCEL réalisée en 2023, pour la
troisième fois, par la Banque de France pour FranceAgriMer.
L’étude se base sur un échantillon construit à partir d’une liste fournie à la Banque de France
par l’UMF. Cet échantillon pour les données économiques et financières regroupe
233 entreprises, dont 188 entreprises réalisant plus de 750 k€ de chiffre d’affaires.
L’échantillon d’entreprises de l’étude est composé majoritairement de mareyeurs traditionnels
(79 %), de mareyeurs-négociants (13 %) et de mareyeurs-transformateurs-usiniers (8 %). Il s’agit
principalement de petites entreprises : plus de 90 % ont moins de 50 salariés.
Le Graphique 256 présente le compte de résultat de cet échantillon et le Graphique 257 la
structure des charges et le résultat courant avant impôt.
L’année 2022 confirme la reprise de l’activité avec une progression du chiffre d’affaires pour la
deuxième année consécutive (+ 10 % en chiffre d’affaires par rapport à 2021) après un léger
repli de l’activité en 2020 marquée par la pandémie de Covid-19. Cependant, le résultat
courant avant impôt des entreprises du mareyage est en baisse en 2022 (- 30 % en valeur par
rapport à 2021) après trois années de hausses consécutives. Cette baisse de résultat courant
s’explique par une forte hausse des charges, notamment celle des achats de matière première
et d’énergie, hausse plus élevée que celle du chiffre d’affaires. Le mareyage reste une activité
contrainte par le cours des produits à l’achat comme à la vente.
Le poste I achat et variation de stock marchandises J représente entre 54 % et 60 % des
charges sur la période 2015-2022. C’est le premier poste de dépense des entreprises du
mareyage. Il est en augmentation de 14 % en valeur par rapport à 2021, pour la deuxième année
consécutive. En dehors d’un léger recul en 2020 (- 6 % en valeur), ce poste est en hausse
continue sur la période étudiée.
Le poste I achat et variation de stock de matières premières J représente quant à lui entre 18 %
et 23 % des charges sur la période de 2015 à 2022. Il a connu une hausse entre 2017 et 2021 de
l’ordre de 4,6 points de pourcentage. Il reste quasi-stable en 2022 en pourcentage de produit.
En valeur, il augmente de 8 % par rapport à 2021.
À eux deux, ces postes représentent près de 80 % des charges des entreprises du mareyage sur
la période étudiée.
Le poste I frais de personnel J reste quant à lui globalement stable sur la période étudiée,
malgré une hausse des créations d’emplois en 2022 (+ 11 %). Il représente 9 % du chiffre
d’affaires en 2022, le mareyage étant I une activité à forte utilisation de main-d’œuvre et à faible
intensité capitalistique, avec un faible coût salarial moyen J, comme le rappelle dans son
baromètre en 2023 la Banque de France, qui dans son analyse souligne également que les frais
de personnel représentent 73 % de la valeur ajoutée dans les entreprises de mareyage, contre
56 % pour les IAA.
Enfin, entre 2015 et 2021, le résultat courant avant impôt des entreprises du mareyage
représente entre 1,1 % à 2,5 % du chiffre d’affaires. Entre 2021 et 2022, le RCAI est en baisse,
passant de 2,5 % à 1,6 % du chiffre d’affaires en 2022, soit une diminution de 0,9 point de
pourcentage (- 23 millions d’euros). Cependant, il reste à un niveau plus élevé que la moyenne
avant pandémie.
Si l’on compare le résultat courant avant impôt des mareyeurs à ceux des industries
agroalimentaires (IAA) suivies par la Banque de France, il reste toujours comparativement plus
faible. En 2022, tout comme le RCAI des mareyeurs, celui des IAA a diminué. Il est de 5,9 %
pour les IAA et de 5,0 % pour les IAA de province13 contre 1,6 % pour les mareyeurs.
13
IAA de Province : ensemble des entreprises dont le siège social est localisé en de France hors Île-de-France de
l’industrie agroalimentaire (Source banque de France).
455
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Graphique 256
54
Résultat courant avant impôt
Millions d'euros
77
335 309
37
3 000 42 32 52 Impôts et taxes et autres charges
302 290
38
286 282
267 270
280 274
253 263
43 Amortissements, provisions,
216244
charges financières
2 441
207222
2 228
2 000
2 206
intérim
2 100
2 240
1 943
2 255
1 710
1 716
1 878
externes
1 617
1 709
1 662
1 550
marchandises
1 000
Achat et variation de stock de
matières premières
998
883
759
754
703
Autres produits
728
593
582
607
533
520
507
546
520
479
422
0 Vente de marchandises
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Charges
Produits
Production
Graphique 257
9,7% 8,9%
9,6% 9,5%
8,3% 9,3%
9,0% 9,4%
8,7% 9,3%
9,7% 9,5%
9,6% 9,2%
90%
70%
Amortissements, provisions,
60% charges financières
56,1%
54,4%
59,4%
57,9%
56,1%
59,5%
59,3%
60,1%
20%
Achats et variation de stocks de
22,4%
21,9%
20,6%
marchandises
19,7%
19,4%
18,6%
18,6%
17,7%
10%
456
Section 10 – Produits de la pêche et de l’aquaculture / rapport au Parlement / 2024
Les résultats des entreprises de la poissonnerie présentés ci-dessous relèvent des comptes des
entreprises du Commerce de détail de poissons, crustacés et mollusques en magasin spécialisé
(code NAF 47.23Z), déposés aux greffes des tribunaux de commerce et publiés sur la base Diane
(Bureau Moody’s). Ces commerces n’incluent donc ni les marchés de plein vent ni les rayons
poissonnerie des GMS. Vous trouverez les résultats de l’enquête sur les rayons de la GMS dans
la section 12 I commerce de gros et grande distribution J de ce rapport.
Une évolution est susceptible d’intervenir d’une année sur l’autre au sein de l’échantillon. Elle
est liée à la vie des entreprises au sein d’un secteur : fusions, acquisitions, cessions ou cessations
d’activité.
Les résultats sont présentés en pourcentage du chiffre d’affaires, avec également une courbe
présentant l’évolution du chiffre d’affaires de l’échantillon en seconde ordonnée. Cette
approche en pourcentage de chiffre d’affaires permet en partie de lisser les effets de variation
de taille d’échantillon.
Graphique 258
90%
21,1% 19,1% 140 Dotation aux
19,9% 19,4% 19,4%
18,1% 18,5% amortissements, aux
80%
provisions, frais
120 financiers, autres
70% 13,8% charges courantes
12,2% 12,4% 13,0% 15,6% 12,7% Frais de personnel
13,9%
60% 100
50%
80 Impôts et taxes
40%
10%
-1,4% 20 Achat de
0% marchandises,
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 matières premières,
-10% 0 autres appro.
Le chiffre d’affaires a subi une très forte diminution entre 2016 et 2017, puis est resté
globalement stable en tendance. Cependant en 2020 et en 2021, il a augmenté pendant les
périodes de confinement liées à la pandémie de Covid-19, ayant entrainé la fermeture des
marchés de plein vent avec un report sur les autres circuits de distribution, et la fermeture de
la restauration collective et des restaurants -hors vente à emporter- ayant entrainé une hausse
457
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
des achats des ménages pour la consommation à domicile. La baisse de chiffre d’affaires
(- 29 %) de 2022 s’expliquerait en partie par des effets d’échantillons (diminution du nombre
d’entreprises ayant déposé leurs comptes aux greffes des tribunaux de commerce : 114 en 2022
contre 168 en 2021).
La structure des charges montre la part prépondérante (62 % en 2022) du poste I achat de
marchandises, matières premières et autres approvisionnements J.
La part du poste I autres achats et charges externes J est stable sur la période. Ce poste
comprend les dépenses diverses (énergie, eau, dépenses de publicité, publications et relations
publiques, achats de logiciels) mais aussi la sous-traitance.
Le poids des frais de personnel (19,1 % en 2022) a augmenté entre 2020 et 2021 (+ 0,6 point de
pourcentage). Il revient quasiment à son niveau d’avant pandémie sur la période étudiée en
structure de charges (19,9 % en moyenne sur 2016-2019).
Dans ce secteur, la part du résultat courant avant impôt est en recul en 2022 pour la deuxième
année consécutive. Elle représente 2,2 % du chiffre d’affaires en 2022 alors que, en 2021, elle
était de 5,6 %.
Au final, l’année 2022 est marquée par une diminution du résultat courant avant impôt, du fait
de la hausse des charges, notamment des achats de matières premières qui pèsent pour plus
de 62 % de celles-ci mais aussi des charges de personnel en lien avec l’augmentation du SMIC.
458
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
Les résultats issus de la base de données Ésane (Insee) sont présentés pour les deux dernières
années disponibles. En l’occurrence, pour le rapport 2024, les tableaux ne présentent plus que
2020 (méthode 2021) et 2021. Notons que les résultats des années 2020 surtout et 2021
peuvent être considérés comme exceptionnels du fait de la pandémie de Covid-19. Cependant,
il est toujours possible de se référer aux précédents rapports pour prendre connaissance des
résultats des années précédentes.
Ce secteur regroupe les entreprises situées dans la chaîne agroalimentaire entre l’industrie
(pour les produits transformés) ou l’agriculture (pour les produits alimentaires non
transformés : fruits et légumes frais, par exemple) et la demande alimentaire finale
(consommation finale domestique et exportation). Certaines entreprises classées dans ce
secteur appartiennent à des groupes de l’industrie agroalimentaire dont elles commercialisent
les produits1.
Tableau 26
Chiffre d’affaires, frais de personnel et excédent brut d’exploitation du commerce en gros de produits
alimentaires, de boissons et de tabac
2020 2021
M€ % CA M€ % CA
1
Jusqu’en 2015. Après 2016, la publication des données Ésane, élaborées par l’Insee, par F entreprises G et non plus par
F unités légales G a pu entraîner le reclassement de certaines d’entre elles.
459
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Le secteur des hypermarchés et des supermarchés regroupe des entreprises (au sens d’F unités
légales G ou bien au sens nouvellement défini par l’Insee – voir Chapitre 1 – Méthode générale,
encadré 1) qui ont des formes très différentes, du fait de la diversité des modes d’organisation.
Ainsi, à côté des entreprises constituées d’un seul magasin (ou d’un ensemble de quelques
magasins) détenu par un adhérent d’un réseau d’enseigne d’indépendants franchisés, figurent
les entreprises du commerce intégré constituées d’un grand nombre de points de vente et
incluant la fonction d’achat centralisé.
Les éléments de cadrage présentés pour ce secteur portent sur les entreprises de commerce
de type hypermarchés et supermarchés, à l’exclusion des supérettes, magasins multi-
commerces et des commerces d’alimentation générale afin de rester homogène avec le champ
de l’enquête de l’Observatoire sur les comptes des rayons.
Tableau 27
2020 2021
M€ % CA M€ % CA
460
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
D’après l’Insee, en 2021, les ventes des grande surface d’alimentation générale (hors
carburant) se replient (- 2 %), après une année 2020 exceptionnelle (+ 2 %) dans le contexte de
crise sanitaire avec restriction d’accès aux magasins de détail. Les conditions de marché
restent plus favorables aux supermarchés (stable en volume en 2021, après + 5 % en 2020)
qu’aux hypermarchés (- 4 % après - 1 %) qui poursuivent leur baisse d’activité depuis 2017.
Selon l’enquête mensuelle (Emagsa), les ventes en valeur de produits alimentaires dans les
grandes surfaces alimentaires fléchissent légèrement (- 0,2 % par rapport à 2020), tandis que
les ventes de produits non alimentaires progressent (+ 1 %). .
Il est également intéressant de noter que en 2021, les grandes surfaces d’alimentation
générale commercialisent 62 % des produits alimentaires (hors tabac). Leur part de marché
recule de 3,5 points par rapport à 2016 en raison du repli des hypermarchés (- 3 points) et dans
une moindre mesure des supermarchés (- 0,4 point) ..
Graphique 259
6% Boissons alcoolisées
Poissons et fruits de mer
8% Sucre et desserts
Légumes
Boissons sans alcool
8% 17%
Fruits
8% Boissons chaudes
11% Huiles et Graisses
9%
Autres produits
461
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 28
2020 2021
M€ % CA M€ % CA
462
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
Tableau 29
Chiffre d’affaires, frais de personnel et excédent brut d’exploitation des centrales d’achats
alimentaires
2020 2021
M€ % CA M€ % CA
463
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
2.1. Synthèse des comptes des rayons alimentaires frais des GMS établis par l’Observatoire
Sont ici présentés les résultats issus de l’enquête réalisée directement par l’Observatoire
auprès de sept enseignes (Auchan, Carrefour, Casino, Cora, E. Leclerc, Intermarché et
Système U) pour sept rayons dans lesquels sont majoritairement vendus les produits et filières
suivis par l’Observatoire (boucherie, charcuterie, volailles, produits laitiers, fruits et légumes
frais, marée et boulangerie-pâtisserie).
Les résultats moyens toutes enseignes (chiffre d’affaires, marges brute et nette, charges par
rayon) sont exprimés en pourcentage du chiffre d’affaires moyen du rayon. Par exemple, le
calcul est le suivant pour la marge brute moyenne du rayon des produits laitiers :
La marge nette après répartition de l’impôt sur les sociétés (IS) est, par convention, calculée
en appliquant un taux moyen d’IS à la marge nette avant répartition de l’IS, que ce solde avant
IS soit positif (auquel cas, une part d’IS vient s’ajouter aux charges du rayon) ou négatif (auquel
cas, la répartition de l’IS sur ce rayon se traduit par une correction qui vient diminuer les
charges totales du rayon). Cette convention assure que la somme des IS affectés à chaque
rayon est égale à l’IS tous rayons.
Les sept rayons pour les sept enseignes représentent un chiffre d’affaires global de 41 Md €, en
baisse de 0,7 % en 2022, bien que l’inflation alimentaire soit de 5 %. Le rayon des produits
laitiers est le premier contributeur au chiffre d’affaires, suivi par les fruits et légumes pour les
sept rayons étudiés.
Dans le Tableau 30, sont présentés les résultats pour l’année 2022 et dans le Tableau 31, les
variations entre 2021 et 2022.
Entre 2021 et 2022, la marge brute de l’ensemble des rayons étudiés par l’Observatoire a
diminué de 0,5 € pour 100 € de chiffre d’affaires, résultant d’une augmentation des coûts
d’achat de 0,5 €. Sur les sept rayons étudiés, la part des coûts d’achat augmente dans tous les
rayons à l’exception des produits laitiers: - 0,4 € pour 100 € de chiffre d’affaires. La hausse est
de 3,6 € pour 100 € de chiffre d’affaires pour la boulangerie-pâtisserie, 1,3 € pour le rayon
marée, 1,1 € pour les fruits et légumes, 0,8 € pour 100 € de chiffre d’affaires pour les rayons
boucherie et volaille ; enfin la hausse est de 0,4 € pour 100 € de chiffre d’affaires pour la
charcuterie.
Les frais de personnel dédié aux différents rayons augmentent de 0,3 € pour 100 € de chiffre
d’affaires entre 2021 et 2022 et pour la deuxième année consécutive. Cette hausse se constate
dans tous les rayons sauf dans les rayons volaille et boulangerie-pâtisserie pour lesquels ils
diminuent. Notons également que les frais de personnel restent quasi-stables dans le rayon
fruits et légumes (+ 0,1 €).
Les autres charges directes du rayon sont stables, ainsi que les charges communes réparties.
Au final, la marge nette avant impôt sur les sociétés est en diminution quel que soit le rayon
suivi. Pour l’ensemble des rayons, la baisse est de 1,0 € pour 100 € de chiffre d’affaires. La plus
forte baisse est observée dans le rayon marée (- 3,1 € pour 100 € de CA), alors qu’elle est la plus
contenue dans le rayon produits laitiers (- 0,4 € pour 100 € de chiffre d’affaires).
464
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
Tableau 30
Comptes moyens des rayons alimentaires en GMS en 2022 pour 100 € de chiffre d’affaires
Charcuterie
Boulangerie
des rayons
Boucherie
Ensemble
Pâtisserie
Volailles
Produits
légumes
Fruits et
étudiés
laitiers
Marée
Chiffre d'affaires 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Coût d'achat des ventes 73,6 66,5 71,8 76,3 70,0 74,1 48,0 70,7
Marge brute (marge commerciale) 26,4 33,5 28,2 23,7 30,0 25,9 52,0 29,3
Frais de personnel dédié du rayon 12,7 7,6 3,1 4,4 7,3 13,8 30,1 9,1
CHARGES DIRECTES DU
Marge semi-nette 13,8 25,9 25,0 19,3 22,7 12,1 21,8 20,2
Approvisionnements et fournitures 0,4 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,9 0,2
RAYON
Eau, gaz, électricité 0,7 0,5 0,8 0,5 0,4 0,9 1,5 0,6
Frais sur matériels et équipements 0,7 1,1 0,8 0,9 1,0 1,1 2,0 1,0
Taxes, cotisations et redevances 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,4 0,4
Autres charges du rayon 0,5 0,5 0,4 0,6 1,0 0,9 0,5 0,7
Sous-total : autres charges directes 2,8 2,7 2,5 2,5 3,1 3,7 5,4 3,0
Immobilier 1,6 1,5 1,3 1,6 1,9 1,6 2,4 1,7
Frais de personnel hors rayon 5,9 5,5 4,5 5,4 5,3 6,5 9,6 5,8
COMMUNES
REPARTIES
CHARGES
Frais financiers 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1 0,1 0,1
Autres charges communes 6,6 7,9 8,6 9,2 8,4 6,9 9,8 8,2
Sous-total : charges communes 14,2 15,0 14,5 16,3 15,8 15,1 21,9 15,8
Marge nette avant répartition de l’IS - 3,3 8,2 8,1 0,5 3,7 - 6,6 - 5,4 1,4
Répartition de l’impôt sur les sociétés - 1,1 2,7 2,7 0,2 1,2 - 2,2 - 1,8 0,5
Marge nette après répartition de l’IS - 2,2 5,5 5,4 0,3 2,5 - 4,4 - 3,6 0,9
La grande distribution est multi-produit ., et son approche de la rentabilité globale tous rayons.
Cette approche en termes de marge nette ne devrait pas être interprétée en termes de
rentabilité . absolue du rayon : un rayon donné, même à marge nette négative, peut contribuer
à l’attractivité du magasin et à la fréquentation des autres rayons, donc à la marge nette de
l’ensemble (cf. point 2.2.1. Chapitre 1. Méthode générale).
465
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 31
Charcuterie
Boulangerie
des rayons
Boucherie
Ensemble
Pâtisserie
Volailles
Produits
légumes
Fruits et
étudiés
laitiers
Marée
Coût d'achat des ventes 0,8 0,4 0,8 - 0,4 1,1 1,3 3,6 0,5
Marge brute (marge
- 0,8 - 0,4 - 0,8 0,4 - 1,1 - 1,3 - 3,6 - 0,5
commerciale)
Frais de personnel
0,3 0,6 - 0,4 0,2 0,1 1,2 - 1,7 0,3
DIRECTES DU
dédié du rayon
CHARGES
RAYON
2022 par
Marge semi-nette - 1,1 - 1,0 - 0,4 0,1 - 1,2 - 2,4 - 1,9 - 0,8
rapport à
Autres charges 2021
0,2 0,0 0,1 0,1 0,0 0,3 0,5 0,1
directes du rayon
Charges communes
REPARTIES
COMMUN
CHARGES
Le Graphique 260 donne la contribution, en valeur, de chacun des rayons étudiés pour le
chiffre d’affaires, les coûts d’achats, la marge brute, les frais de personnel dédié au rayon et la
marge nette.
En valeur, le premier contributeur au chiffre d’affaires est le rayon des produits laitiers, suivi
par les fruits et légumes, puis la charcuterie et la boucherie. La hiérarchie est la même au niveau
des quatre premiers rayons pour les coûts d’achat et la marge brute. Toutefois, le poids des
achats supérieur dans la boucherie entraîne une marge brute sensiblement inférieure aux trois
autres. Les frais de personnel dédiés au rayon, plus élevés dans les rayons dits traditionnels
(boucherie, boulangerie et marée), entrainent des marges nettes négatives, une fois toutes les
charges déduites, dans ces trois rayons. Quant à lui, le rayon charcuterie, qui comprend
également des produits élaborés de volaille, est le premier contributeur à la marge nette, suivi
par les fruits et légumes.
466
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
Graphique 260
Boucherie
Md €
Chiffre d'affaires
12
Charcuterie
10
Volailles
8
Produits
6 laitiers
Fruits et
4 légumes
Poissonnerie
2
Boulangerie
0
Md €
12
12
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
0,8 0,8
0,6 0,6
0,4 0,4
0,2 0,2
0,0 0,0
-0,2 -0,2
-0,4 -0,4
Boucherie Charcuterie Volailles Produits laitiers Fruits et légumes Marée Boulangerie - Pâtisserie - Viennoisserie
La grande distribution est multi-produit ., et son approche de la rentabilité globale tous rayons.
Cette approche en termes de marge nette ne devrait pas être interprétée en termes de
rentabilité . absolue du rayon : un rayon donné, même à marge nette négative, peut contribuer
à l’attractivité du magasin et à la fréquentation des autres rayons, donc à la marge nette de
l’ensemble.
467
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
2.2. Détails des comptes des rayons alimentaires frais des GMS établis par l’Observatoire
de 2012 à 2022
Tableau 32
Comptes moyens des rayons alimentaires en GMS de 2012 à 2022 pour 100 € de chiffre d’affaires
Pour l’ensemble des rayons étudiés
Coût d'achat des ventes 69,9 70,3 70,6 71,0 70,3 69,9 70,2 69,9 70,5 70,2 70,7
Marge brute (marge
30,1 29,7 29,4 29,0 29,7 30,1 29,8 30,1 29,5 29,8 29,3
commerciale)
Frais de personnel dédié
9,0 9,2 9,2 9,3 9,4 9,4 9,5 9,2 8,4 8,8 9,1
du rayon
Marge semi-nette 21,1 20,5 20,2 19,7 20,3 20,7 20,3 20,9 21,1 21,0 20,2
Autres charges réparties 18,7 18,7 19,0 18,9 18,5 18,5 18,5 18,9 18,8 18,6 18,8
Marge nette avant
2,3 1,8 1,2 1,3 1,7 2,2 1,8 2,0 2,3 2,4 1,4
répartition de l’IS
Impôt sur les sociétés 0,8 0,7 0,4 0,5 0,6 0,7 0,6 0,7 0,7 0,8 0,5
Graphique 261
2,3 1,8 1,2 1,3 1,7 2,2 1,8 2 2,3 2,4 1,4
100 42
90 16,7 16,8 16,9 16,4 16,6 16,1 16,2 16,5 16,4 15,7 15,8
3,0 40
80 2 1,9 2,1 2 1,9 2,4 2,3 2,4 2,4 2,9
9 9,2 9,2 9,3 9,4 9,4 9,5 9,2 8,4 8,8 9,1
70
38
60
50 36
40
69,9 70,3 70,6 71 70,3 69,9 70,2 69,9 70,5 70,2 70,7 34
30
20
32
10
0 30
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Md €
468
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
La méthode générale d’élaboration de ces comptes par rayon est présentée dans le chapitre 1.
Il convient de s’y référer pour les définitions précises des différents termes utilisés.
Le rayon boucherie comprend la viande fraîche, hors volaille, crue ou peu élaborée, vendue en
libre-service (UVCI et UVCM) ou à la coupe.
Il fait partie des trois rayons ayant une marge nette négative (avec la boulangerie et la marée).
La marge nette du rayon après affectation des charges communes est négative.
Le rayon boucherie présente une marge brute rapportée au chiffre d’affaires de 26,4 %. Ce
taux est inférieur de 2,9 points à la moyenne des rayons étudiés. C’est, avec les produits laitiers
et la marée, un des trois rayons ayant la plus grande part de coût d’achats dans le chiffre
d’affaires. Cela s’explique en partie, probablement, en raison des pertes ou freintes en rayon,
dues à la préparation des produits et à leur périssabilité. S’imputent sur cette marge brute, des
frais de personnel dédié assez importants, relativement au chiffre d’affaires. Ils s’élèvent à
12,7 € pour 100 € de chiffre d’affaires. Ces frais sont liés à la préparation des articles pour la
vente : découpe, l’élaboration de portions préemballées pour le libre-service ainsi qu’à la
pratique de la vente assistée traditionnelle dans certains hypermarchés. Dans l’ordre
décroissant de ce critère, le rayon se classe au 3e rang après les rayons marée et boulangerie-
pâtisserie-viennoiserie.
La marge nette avant impôt est négative, de - 3,3 %.
Pour 100 € de chiffre d’affaires, le rayon boucherie supporte directement 15,5 € de charges
spécifiques, contre 12,1 € pour la moyenne tous rayons étudiées. Ces charges spécifiques du
rayon boucherie comprennent 12,7 € de frais de personnel dédié (contre 9,1 € en moyenne
tous rayons) et 2,8 € d’autres coûts directs, équivalents à la moyenne des rayons étudiés. Ils
recouvrent les approvisionnements spécifiques (emballages), les fluides (poste important pour
un rayon réfrigéré), les frais sur les matériels et équipements spécifiques (réfrigération). Aux
charges spécifiques du rayon s’ajoutent des charges communes réparties (hors répartition de
l’impôt sur les sociétés), dont le poids dans le chiffre d’affaires (14,2 €) est inférieur à la
moyenne tous rayons étudiés (15,8 €).
Au total, le rayon supporte 29,7 € de charges (avant répartition de l’IS et en sus du coût d’achat
des produits) pour 100 € de CA, soit un poids supérieur à la moyenne tous rayons (27,9 €) pour
100 € de chiffre d’affaires, mais elles s’imputent sur une marge brute plus faible.
469
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Tableau 33
Charges et marges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes pour le rayon boucherie
Boucherie
Indication sur la
Moyenne des 7 enseignes pour 100 € de CA 2022 2021 dispersion des résultats
autour de la moyenne (*)
Chiffre d'affaires du rayon 100,0 100,0
Coût d'achat des produits du rayon 73,6 72,8
Marge brute 26,4 27,2 Sensiblement dispersées
Frais de personnel du rayon 12,7 12,4 Sensiblement Dispersées
Marge semi-nette 13,8 14,8
Autres charges 17,1 16,9
Marge nette avant répartition de l’impôt sur les - 3,3
- 2,1
sociétés
Impôt sur les sociétés - 1,1 - 0,7
Marge nette après répartition de l’impôt sur les - 2,2 Extrêmement dispersés,
- 1,4
sociétés +/- 5 €
(*) ce nombre est l’écart moyen absolu ., indicateur usuel de la concentration ou de la dispersion des résultats autour
de la moyenne. Il est calculé comme suit : 1) on calcule la moyenne des marges nettes des 7 enseignes ; 2) on calcule
ensuite, pour chaque enseigne, la différence entre sa propre marge nette et la marge nette moyenne, différence qu’on
considère en valeur absolue ., c'est-à-dire toujours positive ; 3) on calcule la moyenne des 7 différences : cette
distance moyenne autour de la marge nette moyenne est l’écart moyen absolu ..
Source : OFPM, enquête auprès des enseignes
Tableau 34
Charges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes pour les rayons boucherie pour 100 € de CA
Boucherie
2022 2021
Frais de personnel du rayon 12,7 12,4
Appro. stockables : consommables, emballages … pour le rayon 0,4 0,4
Eau, gaz, électricité pour le rayon 0,7 0,6
Charges
directes du Amortissement, entretien, réparation des matériels du rayon 0,7 0,8
rayon Taxes, cotisations et redevances affectées au rayon 0,5 0,4
Autres charges liées à l'activité du rayon 0,5 0,4
Sous-total : charges directes du rayon 15,5 15,0
Immobilier 1,6 1,7
Personnel hors rayon (en magasin, au siège en charge des magasins) 5,9 5,9
Frais financiers 0,1 0,1
Charges
communes Autres charges communes réparties (1) 5,9 5,8
réparties Impôts et taxes hors IS 0,8 0,8
Répartition de l’impôt sur les sociétés - 1,1 - 0,7
Sous-total : charges communes réparties 13,1 13,6
Total des charges imputées au rayon 28,7 28,6
Source : OFPM, enquête auprès des enseignes
(1) Autres charges communes réparties : ce poste, qui peut paraître relativement important, regroupe des charges plus
précisément identifiées, en général, dans chacune des enseignes, mais selon des nomenclatures et des agrégations
différentes qui ne permettent pas leur reclassement dans des lignes communes plus précises. On y trouve notamment
les cotisations des magasins de réseaux indépendants destinées à financer le fonctionnement et les investissements
de leurs structures centrales (lorsque la répartition par type de charge et la réaffectation dans les autres lignes n’a pas
été possible), des frais de publicité, des dépenses de sous-traitance (sécurité et entretien des magasins, par exemple)…
470
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
3.1.4. Détail des comptes du rayon boucherie des GMS établis par
l’Observatoire de 2012 à 2022
Tableau 35
Comptes moyens du rayon boucherie de 2012 à 2022
pour 100 € de chiffre d’affaires
Boucherie
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Chiffre d'affaires 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Coût d'achat des ventes 74,8 75,1 74,4 75,4 75,1 73,7 72,7 72,6 72,0* 72,8 73,6
Marge brute (marge
25,2 24,9 25,6 24,6 24,9 26,3 27,3 27,4 28,0 27,2 26,4
commerciale)
Frais de personnel dédié
10,7 10,9 11,2 11,6 12,0 12,1 12,3 12,3 11,8 12,4 12,7
du rayon
Marge semi-nette 14,5 14,0 14,4 13 12,9 14,2 15,0 15,1 16,2 14,8 13,8
Autres charges réparties 15,8 15,9 16,5 16 16,4 16,6 16,5 16,5 16,6 16,9 17,1
Marge nette avant
- 1,3 - 1,9 - 2,1 - 2,9 - 3,4 - 2,3 - 1,4 - 1,4 - 0,4 - 2,1 - 3,3
répartition de l’IS
Impôt sur les sociétés - 0,5 - 0,7 - 0,8 - 1,1 - 1,2 - 0,8 - 0,5 - 0,5 - 0,1 - 0,7 - 1,1
Graphique 262
5,9
13,5 13,9 14,2 13,8 14,1 14 14 14,3 14,3 14,2
14,6
90 2,2 2,3
2,3 2,1 2,3 2,6 2,5 2,2 2,7 2,8
2
10,7 10,9 11,2 11,6 12 12,1 12,3 12,4 12,7
12,3 11,8 5,7
70
5,5
50
74,8 75,1 74,4 75,4 75,1 73,7 72,7 72,6 72 72,8 73,6 5,3
30
10 5,1
-1,3 -1,9 -2,1 -2,9 -3,4 -2,3 -1,4 -1,4 -0,4 -2,1 -3,3
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
-10 4,9
Marge nette avant impot
Md €
Charges communes
Charges directes
Frais de personnel dédié
Coût d'achat
471
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.2.1. Les rayons charcuterie par rapport aux autres rayons étudiés
Le rayon charcuterie comprend les jambons cuits (de porc ou de volaille) et les épaules vendus
en libre-service (UVCI et UVCM) ou à la coupe, ainsi que les produits élaborés à base de porc
ou de volaille.
Il vient au 1er rang des rayons étudiés classés dans l’ordre décroissant du taux de marge nette
(devant le rayon volailles).
Le rayon charcuterie présente un taux de marge brute élevé, 33,5 % du chiffre d’affaires, soit
4,2 points de plus que celle de la moyenne des rayons étudiés. L’activité de préparation des
produits concerne le rayon charcuterie à la coupe, qui représente 23 % des volumes vendus,
contre 77 % pour le libre-service (respectivement 27 % et 73 % en valeur) selon les données du
panel Kantar (2022), une partie du libre-service peut être approvisionnée en portions-
consommateur élaborées par le rayon à la coupe. Il en résulte que les frais de personnel dédié
à ce rayon, rapportés à son chiffre d’affaires, bien que plus faibles qu’en boucherie,
représentent néanmoins en moyenne 7,6 € pour 100 € de CA en 2022.
La marge semi-nette est ainsi de 25,9 € en moyenne pour 100 € de CA, supérieure aux autres
charges (17,7 €). La répartition des charges communes laisse donc une marge nette de 8,2 € en
moyenne pour 100 € de chiffre d’affaires (avant réaffectation de l’IS).
Tableau 36
Charges et marges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes pour les rayons charcuterie
Charcuterie
Indication sur la dispersion
Moyenne des 7 enseignes pour 100 € de CA
2022 2021 des résultats autour de la
moyenne (*)
Chiffre d'affaires du rayon 100,0 100,0
Coût d'achat des produits du rayon 66,5 66,1
Marge brute 33,5 33,9 Peu dispersées
Frais de personnel du rayon 7,6 7,0 Dispersées
Marge semi-nette 25,9 26,9
Autres charges 17,7 17,2
Marge nette avant répartition de l’impôt sur les sociétés 8,2 9,7
Impôt sur les sociétés 2,7 3,2
5,5 Fortement dispersées,
Marge nette après répartition de l’impôt sur les sociétés 6,4
+/- 2,8 €
(*) ce nombre est l’écart moyen absolu ., indicateur usuel de la concentration ou de la dispersion des résultats
autour de la moyenne. Il est calculé comme suit : 1) on calcule la moyenne des marges nettes des 7 enseignes ;
2) on calcule ensuite, pour chaque enseigne, la différence entre sa propre marge nette et la marge nette
moyenne, différence qu’on considère en valeur absolue ., c'est-à-dire toujours positive ; 3) on calcule la
moyenne des 7 différences : cette distance moyenne autour de la marge nette moyenne est l’écart moyen
absolu ..
472
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
Pour 100 € de chiffre d’affaires, le rayon charcuterie supporte 10,3 € de charges directes contre
12,1 € pour la moyenne tous rayons étudiés. Ces charges spécifiques comprennent 7,6 € de frais
de personnel dédié (contre 9,1 € en moyenne tous rayons étudiés) et 2,7 € d’autres coûts
directs. Aux charges spécifiques du rayon s’ajoutent des charges communes réparties, d’un
poids dans le chiffre d’affaires (15,0 %) inférieure à la moyenne tous rayons (15,8 %).
Au total, le rayon supporte 25,3 € de charges (avant répartition de l’IS et en sus du coût d’achat
des produits) pour 100 € de CA, soit un poids inférieur à la moyenne tous rayons (27,9 € pour
100 € de chiffre d’affaires), et s’impute sur une marge brute nettement plus élevée.
Tableau 37
Charcuterie
2022 2021
Frais de personnel du rayon 7,6 7,0
Charges directes du
(1) Autres charges communes réparties : ce poste, qui peut paraître relativement important, regroupe des charges plus
précisément identifiées, en général, dans chacune des enseignes, mais selon des nomenclatures et des agrégations
différentes qui ne permettent pas leur reclassement dans des lignes communes plus précises. On y trouve notamment
les cotisations des magasins de réseaux indépendants destinées à financer le fonctionnement et les investissements
de leurs structures centrales (lorsque la répartition par type de charge et la réaffectation dans les autres lignes n’a pas
été possible), des frais de publicité, des dépenses de sous-traitance (sécurité et entretien des magasins, par exemple)…
473
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.2.4. Détail des comptes du rayon charcuterie des GMS établis par
l’Observatoire de 2012 à 2022
Tableau 38
Coût d'achat des ventes 65,8 66,8 66,6 67,2 66,2 66,2 66,5 67,1 69,4 66,1
Marge brute (marge
34,2 33,2 33,4 32,8 33,8 33,8 33,5 32,9 30,6 33,9
commerciale)
Frais de personnel dédié
6,8 6,7 6,2 6,5 7,3 6,7 7,1 6,9 5,6 7,0
du rayon
Marge semi-nette 27,4 26,5 27,2 26,3 26,5 27,1 26,4 26,0 25,0 26,9
Autres charges réparties 18,4 17,8 18,2 17,8 18,0 17,8 17,9 18,2 18,1 17,2
Marge nette avant
9,1 8,7 8,9 8,6 8,5 9,3 8,5 7,8 6,9 9,7
répartition de l’IS
Impôt sur les sociétés 3,3 3,2 3,2 3,1 3,1 3,1 2,9 2,6 2,3 3,2
Graphique 263
100 7,5
9,1 8,7 8,9 8,6 8,5 9,3 8,5 7,8 6,9 9,7 8,2
5,5
40
65,8 66,8 66,6 67,2 66,2 66,2 66,5 67,1 69,4 66,1 66,5
5,0
20
4,5
0 4,0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Md €
474
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
Le rayon volailles comprend la volaille fraîche et le lapin, crus ou peu élaborés, vendus en libre-
service (UVCI et UVCM), à la coupe ou en rôtisserie. Les produits élaborés, vendus en
charcuterie, ne sont pas compris dans ce rayon. C’est le plus petit . des rayons étudiés en
termes de chiffre d’affaires.
Le rayon volailles présente une marge brute rapportée au chiffre d’affaires de 28,2 %. Ce taux
est légèrement inférieur à la moyenne des rayons étudiés (- 1,1 points). S’imputent sur cette
marge brute des frais de personnel dédié peu importants. Ils sont relativement faibles du fait
que ce rayon est principalement en libre-service d’UVCI.
La marge semi-nette est ainsi de 25,0 € en moyenne pour 100 € de chiffre d’affaires, nettement
supérieure aux autres charges (17,0 €). La répartition des charges communes conduit donc à
une marge nette positive, de 8,1 € avant réaffectation de l’impôt sur les sociétés.
Tableau 39
Charges et marges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes pour le rayon volailles
Volailles
Indication sur la dispersion
Moyenne des 7 enseignes pour 100°€ de CA
2022 2021 des résultats autour de la
moyenne (*)
Chiffre d'affaires du rayon 100,0 100,0
Coût d'achat des produits du rayon 71,8 71,1
Marge brute 28,2 28,9 sensiblement dispersées
Frais de personnel du rayon 3,1 3,5 dispersées
Marge semi-nette 25,0 25,4
Autres charges 17,0 16,6
Marge nette avant répartition de l’impôt sur les sociétés 8,1 8,8
Impôt sur les sociétés 2,7 2,9
Marge nette après répartition de l’impôt sur les sociétés 5,4 5,9 dispersées, +/- 2,5 €
(*) ce nombre est l’écart moyen absolu ., indicateur usuel de la concentration ou de la dispersion des résultats
autour de la moyenne. Il est calculé comme suit : 1) on calcule la moyenne des marges nettes des 7 enseignes ;
2) on calcule ensuite, pour chaque enseigne, la différence entre sa propre marge nette et la marge nette
moyenne, différence qu’on considère en valeur absolue ., c'est-à-dire toujours positive ; 3) on calcule la
moyenne des 7 différences : cette distance moyenne autour de la marge nette moyenne est l’écart moyen
absolu ..
475
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Pour 100 € de chiffre d’affaires, le rayon volailles supporte 5,6 € de charges spécifiques, contre
12,1 € pour la moyenne tous rayons étudiées. Aux charges spécifiques du rayon s’ajoutent des
charges communes réparties, dont le poids dans le chiffre d’affaires (14,5 €) est inférieur à la
moyenne tous rayons étudiés (15,8 €).
Au total, le rayon supporte 20,1 € de charges pour 100 € de chiffre d’affaires (avant répartition
de l’impôt sur les sociétés et hors achat des produits), rapport faible plaçant le rayon volailles
au premier rang des rayons étudiés dans l’ordre croissant pour ce critère. Ces charges
s’imputent sur une marge brute (28,2 €) légèrement inférieure de près d’un euro pour 100 € de
chiffre d’affaires à la moyenne tous rayons.
Tableau 40
Volailles
2022 2021
Frais de personnel du rayon 3,1 3,5
Appro. stockables : consommables, emballages … pour le rayon 0,1 0,1
(1) Autres charges communes réparties : ce poste, qui peut paraître relativement important, regroupe des
charges plus précisément identifiées, en général, dans chacune des enseignes, mais selon des nomenclatures
et des agrégations différentes qui ne permettent pas leur reclassement dans des lignes communes plus
précises. On y trouve notamment les cotisations des magasins de réseaux indépendants destinées à financer
le fonctionnement et les investissements de leurs structures centrales (lorsque la répartition par type de
charge et la réaffectation dans les autres lignes n’a pas été possible), des frais de publicité, des dépenses de
sous-traitance (sécurité et entretien des magasins, par exemple)…
476
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
3.3.4. Détail des comptes du rayon volaille des GMS établis par l’Observatoire
de 2012 à 2022
Tableau 41
Coût d'achat des ventes 72,3 72,2 72,7 71,9 70,5 71,1 71,3 70,7 70,2 71,1 71,8
Marge brute (marge
27,7 27,8 27,3 28,1 29,5 28,9 28,7 29,3 29,8 28,9 28,2
commerciale)
Frais de personnel dédié
3,3 3,2 3,1 3,2 3,5 4,2 3,7 3,7 3,4 3,5 3,1
du rayon
Marge semi-nette 24,4 24,6 24,2 24,9 26,0 24,7 25,0 25,6 26,4 25,4 25,0
Autres charges réparties 16,1 16,1 16,4 16,0 16,4 16,6 16,4 17,2 17,1 16,6 17,0
Marge nette avant
8,2 8,5 7,8 8,9 9,7 8,1 8,6 8,5 9,2 8,8 8,1
répartition de l’IS
Impôt sur les sociétés 2,9 3,1 2,8 3,2 3,5 2,7 2,9 2,8 3,1 2,9 2,7
Graphique 264
100 2,3
8,2 8,5 7,8 8,9 9,7 8,1 8,6 8,5 9,2 8,8 8,1
2,3
14,3 14,5 14,7 14,4 14,9 14,7 14,5 15,2 15,1 14,2 14,5
80 2,2
1,8 1,5 1,7 1,6 1,5 1,9 1,9 2 2,4 2,5
3,3 3,2 3,1 3,2 3,5 4,2 3,7 3,7 2
3,4 3,5 3,1
2,2
60
2,1
2,1
40
72,3 72,2 72,7 71,9 70,5 71,1 71,3 70,7 70,2 71,1 71,8 2,0
20 2,0
1,9
0 1,9
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Md €
477
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.4.1. Le rayon des produits laitiers par rapport aux autres rayons étudiés
Le rayon produits laitiers comprends les produits laitiers frais vendus en libre-service (UVCI et
UVCM) ou à la coupe. Ce sont des produits à base de lait de vache, de chèvre et de brebis, mais
aussi à base de soja commercialisés dans le rayon des produits laitiers frais.
C’est le plus important des rayons étudiés en termes de chiffre d’affaires. Il contribue à 5 % de
la marge nette positive.
Le rayon des produits laitiers présente une marge brute rapportée au chiffre d’affaires de
23,7 % en 2022, inférieure à la moyenne. S’imputent sur cette marge brute, des frais de
personnel dédié rapportés au chiffre d’affaires inférieurs à la moyenne. Ils s’élèvent à 4,4 € pour
100 € de chiffre d’affaires (9,1 € tous rayons étudiés confondus). Dans l’ordre croissant de ce
critère, le rayon se classe au deuxième rang, juste après le rayon volailles. Ainsi, la marge semi-
nette est de 19,3 € en moyenne pour 100 € de chiffre d’affaires. S’y imputent les autres charges
du rayon à hauteur de 2,5 € (3,0 € tous rayons confondus) ainsi que les charges communes
répartis pour 16,3 € (légèrement supérieures à la moyenne tous rayons confondus). Ce qui
conduit donc à une marge nette de 0,5 € avant impôt sur les sociétés.
Tableau 42
Charges et marges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes pour le rayon des produits laitiers
Produits laitiers
Indication sur la
Moyenne des 7 enseignes pour 100°€ de CA 2022 2021 dispersion des résultats
autour de la moyenne (*)
478
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
Pour 100 € de chiffre d’affaires, le rayon des produits laitiers supporte directement 6,9 € de
charges spécifiques, contre 12,1 € pour la moyenne tous rayons étudiées. Aux charges
spécifiques du rayon s’ajoutent des charges communes réparties, dont le poids dans le chiffre
d’affaires (16,3 €) est supérieur à la moyenne tous rayons étudiés (15,8 €).
Au total, le rayon supporte 23,2 € de charges pour 100 € de chiffre d’affaires (avant répartition
de l’IS et hors achat des produits), rapport assez faible, plaçant le rayon des produits laitiers
deuxième des rayons étudiés dans l’ordre croissant de ce critère, après le rayon volailles.
Tableau 43
Charges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes du rayon produits laitiers pour 100 € de CA
Produits laitiers
2022 2021
(1) Autres charges communes réparties : ce poste, qui peut paraître relativement important, regroupe des charges plus
précisément identifiées, en général, dans chacune des enseignes, mais selon des nomenclatures et des agrégations
différentes qui ne permettent pas leur reclassement dans des lignes communes plus précises. On y trouve notamment
les cotisations des magasins de réseaux indépendants destinées à financer le fonctionnement et les investissements
de leurs structures centrales (lorsque la répartition par type de charge et la réaffectation dans les autres lignes n’a pas
été possible), des frais de publicité, des dépenses de sous-traitance (sécurité et entretien des magasins, par exemple)…
479
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.4.4. Détail des comptes du rayon produits laitiers des GMS établis par
l’Observatoire de 2012 à 2022
Tableau 44
Coût d'achat des ventes 74,1 75,4 77,0 77,6 75,4 75,4 76,2 76,0 75,7 76,6 76,3
Marge brute (marge
25,9 24,6 23,0 22,4 24,6 24,6 23,8 24,0 24,3 23,4 23,7
commerciale)
Frais de personnel dédié
4,1 4,3 4,5 4,6 5,1 5,1 5,1 4,6 4,2 4,2 4,4
du rayon
Marge semi-nette 21,8 20,3 18,5 17,8 19,5 19,5 18,7 19,4 20,1 19,1 19,3
Autres charges réparties 18,1 17,7 18,3 17,6 18,1 18,1 18,0 18,7 18,6 18,3 18,8
Marge nette avant
3,7 2,3 0,2 0,2 1,4 1,3 0,7 0,7 1,4 0,9 0,5
répartition de l’IS
Impôt sur les sociétés 1,3 0,9 0,1 0,1 0,5 0,4 0,2 0,3 0,5 0,3 0,2
Graphique 265
3,7 2,3 0,2 0,2 1,4 1,3 0,7 0,7 1,4 0,9 0,5
100 12,5
16,6 16,6 16,1 16,7 16,2 16,2 16,8 16,8 15,8 16,3
16,6 12,0
80 1,5 1,7 1,5 1,4 1,9 1,8 1,9 1,8 2,4 2,5
1,5 4,3 4,5 4,6 5,1 5,1 5,1 4,6 4,2 4,2 4,4
4,1
11,5
60 11,0
10,5
40 77 77,6 76,2 76 75,7 76,6 76,3
74,1 75,4 75,4 75,4
10,0
20
9,5
0 9,0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Md €
480
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
3.5.1. Le rayon fruits et légumes par rapport aux autres rayons étudiés
Le rayon fruits et légumes comprends les fruits et légumes frais, fruits secs, produits des 4ème et
5ème gammes ainsi que les fruits ou légumes vendus prédécoupés, hors fleurs.
Ce rayon vient au deuxième rang en termes de chiffre d’affaires, mais assez loin derrière le
rayon des produits laitiers : il contribue pour 20 % du chiffre d’affaires total des rayons étudiés
(contre 28 % pour les produits laitiers).
Le rayon des fruits et légumes présente une marge brute rapportée au chiffre d’affaires de
30,0 % en 2022. Ce taux est supérieur à la moyenne des rayons étudiés (29,3 %). S’imputent sur
cette marge brute, des frais de personnel dédié rapportés au chiffre d’affaires inférieurs de la
moyenne. Ils s’élèvent à 7,3 € pour 100 € de chiffre d’affaires (9,1 € tous rayons confondus).
Dans l’ordre croissant de ce critère, le rayon se classe au troisième rang.
La marge semi-nette est ainsi en 2022 de 22,7 € en moyenne pour 100 € de chiffre d’affaires.
Elle est supérieure à la moyenne tous rayons étudiés (20,2 €). Elle est supérieure aux autres
charges du rayon (18,9 €). La répartition des charges communes conduit donc à une marge
nette positive de 3,7 € avant réaffectation de l’impôt sur les sociétés.
Tableau 45
Charges et marges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes pour le rayon fruits et légumes
Fruits et légumes
(*) ce nombre est l’écart moyen absolu ., indicateur usuel de la concentration ou de la dispersion des résultats autour
de la moyenne. Il est calculé comme suit : 1) on calcule la moyenne des marges nettes des 7 enseignes ; 2) on calcule
ensuite, pour chaque enseigne, la différence entre sa propre marge nette et la marge nette moyenne, différence qu’on
considère en valeur absolue ., c'est-à-dire toujours positive ; 3) on calcule la moyenne des 7 différences : cette
distance moyenne autour de la marge nette moyenne est l’écart moyen absolu ..
481
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Pour 100 € de chiffre d’affaires, le rayon des fruits et légumes supporte 10,4 € de charges
spécifiques, contre 12,1 € pour la moyenne. Ces charges spécifiques du rayon des fruits et
légumes comprennent 7,3 € de frais de personnel dédié (9,1 € pour la moyenne tous rayons) et
3,1 € d’autres coûts directs. Ils recouvrent des coûts en fluides (bien que le rayon ne soit que
partiellement réfrigéré), des taxes (ventilées au prorata du CA ou de la surface du rayon) et des
frais sur les matériels et équipements spécifiques, liés, selon les informations recueillies lors des
entretiens, à des évolutions de concepts de rayon. À ces charges spécifiques du rayon
s’ajoutent des charges communes réparties – notamment, en fonction de la surface et du CA -
dont le poids dans le chiffre d’affaires (15,8 €) est égal à la moyenne du fait de la densité
moindre du rayon des fruits et légumes.
Au total, le rayon supporte 26,2 € de charges (avant IS et hors achat des produits) pour 100 €
de chiffre d’affaires. La moyenne est à 27,9 €. Le rayon des fruits et légumes se situe au
quatrième rang des rayons étudiés dans l’ordre croissant de ce critère. Les charges s’imputent
en 2022 sur une marge brute plus élevée que la moyenne, d’où un résultat du rayon (3,7 €)
supérieur à la moyenne (1,4 € pour 100 € de chiffre d’affaires).
Tableau 46
Fruits et légumes
2022 2021
Frais de personnel du rayon 7,3 7,2
Appro. stockables : consommables, emballages … pour le rayon 0,2 0,3
Eau, gaz, électricité pour le rayon 0,4 0,4
Charges directes
Amortissement, entretien, réparation des matériels du rayon 1,0 1,0
du rayon
Taxes, cotisations et redevances affectées au rayon 0,4 0,4
Autres charges liées à l'activité du rayon 1,0 1,0
Sous-total : charges spécifiques du rayon 10,4 10,4
Immobilier 1,9 1,9
Personnel hors rayon 5,3 5,6
Frais financiers 0,2 0,1
Charges
communes Autres charges générales réparties (1) 7,6 7,8
réparties
Impôts et taxes hors IS 0,8 0,8
Répartition de l’impôt sur les sociétés 1,2 1,5
Sous-total : charges communes réparties 17,1 17,8
Total des charges imputées au rayon 27,5 28,2
482
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
3.5.4. Détail des comptes du rayon fruits et légumes des GMS établis par
l’Observatoire de 2012 à 2022
Tableau 47
Coût d'achat des ventes 70,2 69,4 68,9 69,7 69,8 69,2 69,5 68,5 68,8 68,9 70,0
Marge brute (marge
29,8 30,6 31,1 30,3 30,2 30,8 30,5 31,5 31,2 31,1 30,0
commerciale)
Frais de personnel dédié
8,1 7,9 8,1 7,9 7,5 7,5 7,6 7,3 6,7 7,2 7,3
du rayon
Marge semi-nette 21,7 22,7 23,0 22,4 22,7 23,3 22,9 24,2 24,5 23,8 22,7
Autres charges réparties 20,3 20,7 20,8 20,5 19,0 19,4 19,3 19,7 19,9 19,5 18,9
Impôt sur les sociétés 0,5 0,8 0,9 1,0 1,4 1,2 1,2 1,5 1,5 1,5 1,2
Graphique 266
60 7,0
40 6,0
70,2 69,4 68,9 69,7 69,8 69,2 69,5 68,5 68,8 68,9 70,0
20 5,0
0 4,0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Md €
483
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.6.1. Le rayon poissonnerie des GMS par rapport aux autres rayons étudiés
Il contribue pour 9 % au chiffre d’affaires total des rayons étudiés, pour 8 % à la marge brute.
La marge nette du rayon après affectation des charges communes est négative, comme pour
la boucherie et la boulangerie.
Le rayon marée présente une marge brute rapportée au chiffre d’affaires de 25,9 %. Ce taux
est inférieur de 3,4 points à la moyenne des rayons étudiés, du fait du prix relativement élevé
des approvisionnements et des pertes ou freintes en rayon, dues à la préparation des produits
et à leur périssabilité.
La marge nette est négative, de - 6,6 € avant réaffectation de l’impôt sur les sociétés et de
- 4,4 € après.
Tableau 48
Charges et marges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes pour le rayon poissonnerie
Poissonnerie
Indication sur la
Moyenne des 7 enseignes pour 100°€ de CA dispersion des résultats
2022 2021
autour de la moyenne
(*)
Chiffre d'affaires du rayon 100,0 100,0
Coût d'achat des produits du rayon 74,1 72,8
Marge brute 25,9 27,2 Peu dispersées
Frais de personnel du rayon 13,8 12,6 Sensiblement dispersées
Marge semi-nette 12,1 14,5
Autres charges 18,7 18,1
Marge nette avant répartition de l’impôt sur les
- 6,6 - 3,6
sociétés
Impôt sur les sociétés - 2,2 - 1,2
(*) Ce nombre est l’écart moyen absolu ., indicateur usuel de la concentration ou de la dispersion des résultats autour
de la moyenne. Il est calculé comme suit : 1) on calcule la moyenne des marges nettes des 7 enseignes ; 2) on calcule
ensuite, pour chaque enseigne, la différence entre sa propre marge nette et la marge nette moyenne, différence qu’on
considère en valeur absolue ., c'est-à-dire toujours positive ; 3) on calcule la moyenne des 7 différences : cette
distance moyenne autour de la marge nette moyenne est l’écart moyen absolu ..
Source : OFPM, enquête auprès des enseignes
484
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
Pour 100 € de chiffre d’affaires, le rayon poissonnerie supporte 17,5 € de charges spécifiques,
contre 12,1 € pour la moyenne tous rayons étudiées. Ces charges spécifiques du rayon marée
comprennent 13,8 € de frais de personnel dédié (9,1 € pour la moyenne tous rayons) et 3,7 €
d’autres coûts directs. Ces derniers sont également plus élevés (rapportés au chiffre d’affaires)
que ceux de la moyenne des rayons étudiés (3,0 €). Ils recouvrent les approvisionnements
spécifiques (emballages), les fluides (poste important pour un rayon réfrigéré et consommateur
d’eau), les frais sur les matériels et équipements spécifiques (réfrigération). Aux charges
spécifiques du rayon s’ajoutent des charges communes réparties, dont le poids dans le chiffre
d’affaires (15,1 €) est légèrement inférieur à la moyenne (15,8 €).
Au total, le rayon supporte 32,5 € de charges (avant IS et hors achat des produits) pour 100 €
de chiffre d’affaires, il se place au deuxième rang des rayons étudiés dans l’ordre décroissant
de ce critère après la boulangerie-pâtisserie-viennoiserie.
Tableau 49
Poissonnerie
2022 2021
Frais de personnel du rayon 13,8 12,6
Appro. stockables : consommables, emballages … pour le rayon 0,2 0,2
Eau, gaz, électricité pour le rayon 0,9 0,8
Charges directes
Amortissement, entretien, réparation des matériels du rayon 1,1 1,1
du rayon
Taxes, cotisations et redevances affectées au rayon 0,5 0,5
Autres charges liées à l'activité du rayon 0,9 0,8
Sous-total : charges directes du rayon 17,5 16,0
Immobilier 1,6 1,6
Personnel hors rayon 6,5 6,3
Frais financiers 0,1 0,1
Charges
communes Autres charges communes réparties (1) 6,1 6,0
réparties
Impôts et taxes hors IS 0,7 0,7
Répartition de l’impôt sur les sociétés - 2,2 - 1,2
Sous-total : charges communes réparties 12,9 13,5
Total des charges imputées au rayon 30,3 29,6
Autres charges communes réparties : ce poste, qui peut paraître relativement important, regroupe des charges plus
précisément identifiées, en général, dans chacune des enseignes, mais selon des nomenclatures et des agrégations
différentes qui ne permettent pas leur reclassement dans des lignes communes plus précises. On y trouve notamment
les cotisations des magasins de réseaux indépendants destinées à financer le fonctionnement et les investissements
de leurs structures centrales (lorsque la répartition par type de charge et la réaffectation dans les autres lignes n’a pas
été possible), des frais de publicité, des dépenses de sous-traitance (sécurité et entretien des magasins, par exemple)…
485
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
3.6.4. Détail des comptes du rayon poissonnerie des GMS établis par
l’Observatoire de 2012 à 2022
Tableau 50
Coût d'achat des ventes 72,2 72,7 73,9 74,6 75,0 73,7 73,8 73,4 73,0 72,8 74,1
Marge brute (marge
27,8 27,3 26,1 25,4 25,0 26,3 26,2 26,6 27,0 27,2 25,9
commerciale)
Frais de personnel dédié
15,3 15,5 15,4 15,2 15,1 15 15,1 15,0 12,9 12,6 13,8
du rayon
Marge semi-nette 12,5 11,8 10,7 10,2 9,9 11,3 11,1 11,6 14,1 14,5 12,1
Autres charges réparties 18,3 18,5 19,0 18,2 18,0 18,3 18,1 18,4 17,1 18,1 18,7
Impôt sur les sociétés - 2,1 - 2,4 - 3,0 - 2,9 - 2,9 - 2,3 - 2,4 - 2,2 - 1,0 - 1,2 - 2,2
Graphique 267
110 4,1
50 3,3
72,2 72,7 73,9 74,6 75 73,7 73,8 73,4 73 72,8 74,1 3,1
30
2,9
10
-3,6 2,7
-3
-5,8 -6,8 -8,3 -8 -8,1 -7 -7,1 -6,7 -6,6
-10 2,5
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Md €
486
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
3.7.1. Le rayon boulangerie des GMS par rapport aux autres rayons étudiés
Charges et marges rapportées au chiffre d’affaires hors TVA du rayon en 2021 et en 2022 :
Moyennes toutes enseignes pour le rayon boulangerie-pâtisserie-viennoiserie
Boulangerie - Pâtisserie - Viennoiserie
Indication sur la
Moyenne des 7 enseignes pour 100 € de CA
2022 2021 dispersion des résultats
autour de la moyenne (*)
Chiffre d'affaires du rayon 100,0 100,0
Coût d'achat des produits du rayon 48,0 44,4
Marge brute 52,0 55,6 Sensiblement dispersées
Frais de personnel du rayon 30,1 31,8 Dispersées
Marge semi-nette 21,8 23,7
Autres charges 27,3 27,8
Marge nette avant répartition de l’impôt sur les sociétés - 5,4 - 4,1
Impôt sur les sociétés - 1,8 - 1,4
Extrêmement dispersées ;
Marge nette après répartition de l’impôt sur les sociétés - 3,6 - 2,7
+/- 9,0 €
(*) Ce nombre est l’écart moyen absolu ., indicateur usuel de la concentration ou de la dispersion des résultats autour
de la moyenne. Il est calculé comme suit : 1) on calcule la moyenne des marges nettes des 7 enseignes ; 2) on calcule
ensuite, pour chaque enseigne, la différence entre sa propre marge nette et la marge nette moyenne, différence qu’on
considère en valeur absolue ., c'est-à-dire toujours positive ; 3) on calcule la moyenne des 7 différences : cette
distance moyenne autour de la marge nette moyenne est l’écart moyen absolu ..
Source : OFPM, enquête auprès des enseignes
487
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
Autres charges communes réparties : ce poste, qui peut paraître relativement important, regroupe des charges plus
précisément identifiées, en général, dans chacune des enseignes, mais selon des nomenclatures et des agrégations
différentes qui ne permettent pas leur reclassement dans des lignes communes plus précises. On y trouve notamment
les cotisations des magasins de réseaux indépendants destinées à financer le fonctionnement et les investissements
de leurs structures centrales (lorsque la répartition par type de charge et la réaffectation dans les autres lignes n’a pas
été possible), des frais de publicité, des dépenses de sous-traitance (sécurité et entretien des magasins, par exemple)…
488
Section 11 – Commerce de gros et grande distribution / rapport au Parlement / 2024
3.7.4. Détail des comptes du rayon boulangerie-pâtisserie des GMS établis par
l’Observatoire de 2012 à 2022
Tableau 53
Coût d'achat des ventes 44,2 43,8 43,1 41,7 41,9 41,6 43,6 43,4 43,9 44,4 48,0
Marge brute (marge
55,8 56,2 56,9 58,3 58,1 58,4 56,4 56,6 56,1 55,6 52,0
commerciale)
Frais de personnel dédié
30,5 31,4 30,7 31,2 30,9 31,4 31,9 31,3 33,4 31,8 30,1
du rayon
Marge semi-nette 25,3 24,8 26,2 27,1 27,2 27,0 24,5 25,3 22,7 23,7 21,8
Autres charges réparties 27,3 27,1 27,3 27,3 27,7 26,0 25,6 25,6 27,4 27,8 27,3
Marge nette avant
- 2,0 - 2,2 - 1,1 - 0,3 - 0,6 1,0 - 1,1 - 0,3 - 4,7 - 4,1 - 5,4
répartition de l’IS
Impôt sur les sociétés - 0,7 - 0,8 - 0,4 - 0,1 - 0,2 0,3 - 0,4 - 0,1 - 1,6 - 1,4 - 1,8
Graphique 268
100 1 2,7
22,5 22,9 21,9
22,5 22,8 22,6 22,6 22,9 21,2 21,2 21
80 4,9 4,9 5,4 2,6
4,8 4,3 4,7 4,7 4,8 4,8 4,4 4,6
40 2,4
Charges communes
Charges directes
Frais de personnel dédié
Coût d'achat
Chiffre d'affaires du rayon (en Md €) - échelle de droite
489
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
SIGLES UTILISÉS
AB Agriculture biologique
ABL Aide aux bovins laitiers
La Statistique Agricole, Ministère de l'agriculture et de l’alimentation (Service de
AGRESTE
la statistique et de la prospective)
Agence Française pour le développement et la promotion de l’Agriculture
Agence BIO
Biologique
ANICAP Association nationale interprofessionnelle caprine
ANMF Association nationale de la meunerie française
Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et
ANSES
du travail
AOP Appellation d'origine protégée
Arvalis Institut du végétal (institut technique professionnel)
ATLA Association de la Transformation Laitière Française
BDNI Base de données nationale d'identification
BPMF Blé pour la meunerie française
B2B Business to business (commerce inter-entreprises)
B2C Business to consumer (des entreprises aux particuliers)
CA Chiffre d'affaires
CAP Consentement à payer
CerFrance Centres d’économie rurale
CFSI Comité français de la semoulerie industrielle
CHD Consommation hors domicile
COFRAC Comité français d’acréditation
Centre de coopération international en recherche agronomique pour le
CIRAD
développement
CNAOL Conseil national des appellations d'origine laitières
CNC Comité national de la conchyliculture
CNIPT Conseil national interprofessionnel de la pomme de terre
CNR Comité national routier
CRC Comité régional de la conchyliculture
Centre technique interprofessionnel des fruits et des légumes (institut technique
CTIFL
professionnel)
Culture Viande Le syndicat des entreprises françaises des viandes
cvs Corrigé des variations saisonnières
DG TRESOR Direction générale du Trésor, Ministère de l'économie et des finances
Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression
DGCCRF
des fraudes, Ministère de l'économie et des finances
Direction générale du trésor et de la politique économique (ancien nom de la DG
DGTPE
Trésor avant 2010)
DPB Droits à paiement de base
DPMA Direction des pêches maritimes et de l'aquaculture
Earnings Before Interest, Taxes, Depreciations, and Amortization, (Bénéfice avant
EBITDA
intérêts, impôts, dépréciation et amortissement)
EC, ec Équivalent carcasse
EDMP Enseigne à dominante marques propres
EGAlim États généraux de l’alimentation
Ésane Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises
ETP Équivalent temps plein
EUMOFA Observatoire Européen des Marchés des Produits de la Pêche et de l’Aquaculture
Direction générale de la Commission européenne chargée de l'information
Eurostat
statistique à l'échelle communautaire
Food and agriculture organization of the United Nations (Organisation des
FAO
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture)
FBCF Formation brute de capital fixe
FCA Fédération du commerce coopérative et associé
FCD Fédération du commerce et de la distribution
FedeV Fédération nationale de l'industrie et du commerce en gros des viandes.
491
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
492
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires / rapport au Parlement / 2024
493
RAPPORT AU PARLEMENT 2024
Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires
édition juin 2024
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