Ana 9 Compléments (Étymologie Sin Cos, Ondes, Trigo Hyperbolique Etc)

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 7

FONCTIONS COSINUS ET SINUS

COMPLÉMENTS

Complément n°1 : pourquoi sinus et cosinus, ces mots bizarres ? ....................... 1


Complément n°2 : à quoi ça sert ces trucs m'sieur ? ............................... 3
Complément n°3 : et la trigonométrie hyperbolique ? ............................. 7

Complément n°1 : pourquoi sinus et cosinus, ces mots bizarres ?


Y a-t-il un rapport entre la fonction sinus et les sinus du front ?

Oui et non ; le mot « sinus » est un mot latin signifiant « courbe, pli, cavité ».
Il a donné en français les mots « sein » (d’ailleurs, en italien, le sinus mathématique se dit seno, qui signifie
aussi « sein ») et « sinueux ». Mais si les sinus du front forment bien des cavités, l’interprétation selon
laquelle le sinus mathématique s’appellerait ainsi car une sinusoïde est sinueuse est un contresens, car la
notion de représentation d’une fonction est bien plus récente que celle de sinus !
Voici l’histoire probable du mot « sinus », qui vient d’une erreur de traduction.
Premier temps : le mathématicien indien Âryabhata (VIe siècle) utilise le mot ardha-jya qui signifie « demi-
corde » (voir plus loin), et qui sera raccourci en jya.

Deuxième temps : invasion de l'Inde par les musulmans.


Découvrant l’œuvre d’Aryabatha, les arabes s’empressent de le traduire dans leur langue. Le terme jya est
donc traduit phonétiquement en arabe par le mathématicien Al-Fazzârî (VIII e siècle) pour devenir jiba, un
mot sans signification. Or, l’arabe étant une langue sémitique (Une langue sémitique ne s’écrit qu’avec des
consonnes ; pour savoir quelles voyelles ajouter dans un mot afin de le rendre prononçable, il faut se baser
sur le contexte de la discussion), ce mot est écrit jb.
Il sera alors confondu avec le mot jaib qui, lui, signifie « poche ».

Troisième temps : Gérard de Crémone (XIIe siècle, vers l'an 1150) confond jîba avec
jaib, qui signifie « poche, cavité » et il le traduit naturellement en latin par sinus…
En effet, les toges romaines étaient formées d’un grand drap que l’on ajustait autour du
corps de façon à former un pli sous le bras droit. Ce pli est précisément le sinus de la
toge et jouait le rôle d’une poche (un creux dans lequel on pouvait placer de petits
objets).

Quant au cosinus, c’est tout simplement le sinus du complémentaire (de l’angle) :


« co- » vient du latin cum, qui signifie « avec ».

La tangente, elle, vient de ce qu’elle mesure


une portion d’une tangente au cercle trigono-
métrique.

Sources : mapage.noos.fr/r.ferreol/langage/notations/notations.htm et cer1se.free.fr/principia/index.php/gros-plan-sur-le-sinus/print/

T°S - Fonctions cos et sin : compléments (J. Mathieu) Page 1 sur 7


Bon d'accord… Mais pourquoi « demi-corde » ?

Source : cer1se.free.fr/principia/index.php/gros-plan-sur-le-sinus/print/

T°S - Fonctions cos et sin : compléments (J. Mathieu) Page 2 sur 7


Complément n°2 : à quoi ça sert ces trucs m'sieur ?
Les bases d'une modélisation du monde : tout est onde !

On a créé les fonctions cos et sin à partir d'un cercle et d'un point en mouvement sur ce cercle...
Or, des systèmes rotatifs, il y en a partout : les pales d’une hélice, les roues d’une voiture ou d’un vélo,
l’axe d’un moteur, l’aimant dans une dynamo, la Terre qui tourne sur elle-même, la Terre qui tourne autour
du Soleil…
De plus, les fonctions trigonométriques ressemblent à des vagues : les ondes et les vagues obéissent
également à des fonctions sinusoïdales (ondes sonores, ondes électromagnétiques, etc.).
Les fonctions trigonométriques se retrouvent donc un peu dans tous les domaines de la physique et de la
science en général.
Comme les dérivées, donc, la trigonométrie non plus n’est pas juste un délire de matheux : elle a une
origine géométrique basée sur un cercle (ou une hyperbole, dans le cas de la trigonométrie hyperbolique,
voir ci-dessous), et se retrouve donc dans tous les systèmes impliquant des cercles, des roues, des sphères
en rotation.
Tout signal, vérifiant certaines propriétés, peut être décrit par une somme (généralement infinie) de
fonctions sinus et cosinus de différentes fréquences : c'est l'idée de base de l'analyse de Fourier, dans
laquelle les séries trigonométriques sont utilisées pour résoudre de nombreux problèmes aux valeurs limites
dans des équations aux dérivées partielles.

Un exemple très connu : les ondes sonores

Lorsque vous ouvrez un fichier sonore sur votre ordinateur, il y a souvent un logiciel qui s'ouvre et affiche
des ondes, qui battent en rythme selon la musique écoutée…
Ceux qui font de la Musique Assistée par Ordinateur (M.A.O.) voient des ondes partout :

T°S - Fonctions cos et sin : compléments (J. Mathieu) Page 3 sur 7


Voici quelques explications sur les harmoniques, tirées d'abord du complément sur les gammes associé au
DM sur la série harmonique, puis du site www.lyceedadultes.fr :

Un son parfaitement sinusoïdal et sans aucun harmonique (« pur ») ressemble à ça, vu à l'oscilloscope :

et sonne comme ça : http://didierdescamps.free.fr/solfege/la_sin.wav

Le même avec deux harmoniques aux fréquences 3 et 5 :

Les mêmes, mais maintenant réunis en un son unique :

qui sonne ainsi :


http://didierdescamps.free.fr/solfege/la_timbre.wav

Autre exemple :

Un son pur, et ce même son auquel on ajoute Un son pur, et ce même son auquel on ajoute
ses harmoniques de rang 2, 3 et 4 : ses harmoniques de rang 3, 5 et 7 :
http://ssl7.ovh.net/~pianoteq/philippe/SONS/ajoutharm1.wav http://ssl7.ovh.net/~pianoteq/philippe/SONS/ajoutharm2.wav

T°S - Fonctions cos et sin : compléments (J. Mathieu) Page 4 sur 7


T°S - Fonctions cos et sin : compléments (J. Mathieu) Page 5 sur 7
Voir l'EXCELLENT, passionnant dossier de Paul Milan sur les sons et la musique, c'est un cours de
spécialité physique-chimie de Terminale S :
www.academie-en-ligne.fr/Ressources/7/SP03/AL7SP03TEPA0013-Sequence-01.pdf

T°S - Fonctions cos et sin : compléments (J. Mathieu) Page 6 sur 7


Complément n°3 : et la trigonométrie hyperbolique ?
Pour expliquer l’origine des fonctions trigonométriques, on est parti d’un cercle de rayon 1 (un cercle
unitaire). Ce sont les fonctions trigonométriques circulaires (sinus, cosinus…).
Mais on peut partir d’une autre forme géométrique.
Si on part d’une hyperbole,
on obtient la trigonométrie hyperbolique :

Le principe est le même que pour le cercle : il suffit de prendre un point sur la courbe et son ordonnée
correspond à son sinus hyperbolique (noté sh ( x ) ou sinh( x) ) et son abscisse correspond à son cosinus
hyperbolique (noté ch (x ) ou cosh ( x) ).

Sources : http://couleur-science.eu/?d=2015/06/27/21/55/04-les-fonctions-trigonometriques et Wikipedia

Mais ce qui est encore plus beau, c'est qu'on retrouve des formules similaires à la trigonométrie circulaire,
et l'exponentielle se fait toute belle pour apparaître comme par enchantement :
e x + e−x e x −e−x
ch (x )= et sh ( x )= .
2 2

T°S - Fonctions cos et sin : compléments (J. Mathieu) Page 7 sur 7

Vous aimerez peut-être aussi