BPCO
BPCO
BPCO
Cours n 15
Obstructive: Maladie
Introduction
La bronchopneumopathie chronique obstructive (ou BPCO) est une maladie inflammatoire chronique des bronches en réponse
à des substances nocives gazeuses ou particulaires. Elle est faite de l'association de deux paramètres:
Une symptomatologie respiratoire chronique: dyspnée d'exercice, toux, expectoration, infections respiratoires basses
répétées ou traînantes.
Un trouble ventilatoire obstructif (TVO) non complètement réversible aux bronchodilatateurs, avec une diminution
du VEMS lentement progressive.
La BPCO englobe deux autres pathologies des voies aériennes et du poumon faites d'un trouble ventilatoire obstructif:
La bronchite chronique: de définition clinique : toux productive quotidienne ou quasi-quotidienne durant au moins
3 mois par an et au cours d'au moins 2 années consécutives.
Emphvsème: de définition anatomo-pathologique: élargissement anormal et permanent des espaces aériens distaux
(au-delà des bronchioles terminales), avec destruction des parois alvéolaires, sans fibrose associée.
L'étiologie prédominante est le tabagisme, bien que d'autres facteurs environnementaux ou innés jouent probablement un
role important dans la genèse de cette affection.
Nb!: Une BPCO peut exister en l'absence de bronchite chronique et/ou d'emphysème. Un emphysème sans TVO ne peut pas
rentrer dans la définition de BPCO (situation rare).
La prévalence de la BPCO était de 4,9% à Alger en 2009. Celle-ci augrmente avec l'âge, mais la BPCO reste rare avant 40 ans.
Elle est retrouvée chez un homme sur quatre, et chez un fumeur sur deux après 65 ans.
Physiopathologie
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.Facteurs de risque :
Facteursenvironnementaux:
o Tabagisme: le risque de BPCO chez les fumeurs est lié à la sévérité du tabagisme (âge auquel le
tabagisme a débuté, nombre total de paquet-année, statut du tabagisme...). Le tabagisme passif est
également un facteur de risque.
Exposition professionnelle prolongée et intense aux poussières végétales, minérales et industrielles,
gaz, irritants...etc.
Pollution atmosphérique, qu'elle soit urbaine (diesel) ou domestique (émissions des cuisinières et du
chauffage, charbon du bois.).
Facteurs génétiques: le déficit en alpha-1 antitrypsine est le seul facteur de risque génétique clairement
identifié de BPCO.
. Pathogénie: linstalation d'une BPCO fait intervenir 3 phénomènes:
1. Conséquences pathophysiologiques
Limitation des débits aériens expiratoires: provoquée par l'association de l'obstruction des petites voies aé
riennes (augmentation des résistances) et la destruction du parenchyme (perte d'élasticité pulmonaire).
Piégeage d'air : 'obstruction des voies aériennes périphériques va progressivement piéger Pair pendant Pexpi-
ration, ce qui va conduire à une distension pulmonaire.
Altérations des échanges gazeux hypoxémie (avec le retentissement sur le coeur droit) et hypercapnie (par
piégeage de CO2.
Hypersécrétion de mucus: responsable de la toux productrice, observée dans la bronchite chronique.
Diagnostic
Le diagnostic de BPCO passe par la découverte d'un TVO et donc requiert obligatoirement une spirométrie avec mesure du
volume expiratoire maximal à la première seconde (VEMS) et de la capacité vitale forcée (cVF) avant et après administration
de bronchodilatateurs:
Clinique
Signesfonctionnels: dyspnée d'effort (évaluée au moyen d'échelles comme celle du mMRC), toux et expecto
ration. Le tableau ci-dessous décrit l'échelle mMRC (modified british Medical Research Council)
Symptomes Description
Signes physiques:
o Examen physique normal ou limité à des râles bronchiques pendant les premières années d'évolution.
o Distension thoracique en tonneau, diminution du murmure vésiculaire et des bruits du coeur, temps
expiratoire allongé avec lèvres pincées.
o Position tripode : assis, penché en avant, appui sur les mains posées sur les cuisses ou les genoux.
o Signe de Campbell: descente du cartilage thyroide à l'inspiration. C'est un signe de dysfonction dia-
phragmatique et d'utilisation des muscles respiratoires accessoires et non pas un signe de distension.
o Signe de Hoover: diminution paradoxale du diamètre transversal de la partie inférieure du thorax à
P'inspiration (rapprochement des côtes).
o Calculer l'MC (intérêt dans l'établissement du score de BODE, Gf. plus bas).
Signesde gravité
o Signes d'hypercapnie, cyanose.
o Signes d'hypertension pulmonaire (HTP).
o Signes d'insuffisance cardiaque droite: turgescence des jugulaires, cedèmes, hépatomégalie.
Nb: l'hippocratisme digital ne fait pas partie des signes de la BPCO. Sa présence évoque d'autres diagnostics: dilatation des
bronches, fibrose, cirrhose, et surtout cancer bronchique fréquent chez ces patients à risque.
. Examens complémentaires:
A. Explorations fonctionnelle respiratoire:
Spirométrie avec test de réversibilité aux bronchodilatateurs: elle permet:
o Lediagnostic positif en retrouvant un trouble ventilatoire obstructif caractérisé par un rapport
VEMS/CVF <0,7 (70%) persistant après administration de bronchodilatateurs.
o Le diagnostic de sévérité : en fonction de la valeur du VEMS post-bronchodilatateurs. Pour ce
faire, on utilise la classification GOLD
L'Essentiel en Pneumologie
Pléthysmographie: permet la mesure des volumes puimonaires non mobilisables, et donc d'estimer la
distension puimonaire (augmentation du volume résiduel et du rapport volume résiduel sur capacité
pulmonaire totale, VR/CPT).
Test de marche de 6 minutes il permet de démasquer une désaturation à l'effort et permet de discuter
l'oxygénothérapie dans ce contexte. Sa seule contre-indication absolue est une pathologie coronarienne
évolutive.
Diffusion du CO elle permet d'évaluer la destruction avéolaire. On considère comme patholagique
toute valeur de DLCO « 70% de la valeur théorique.
Gazométrie: sa mesure est recommandée dans les formes évoluées de BPCO (stade 2 et au-delà) ou en
cas de dyspnée.
B. Radiographie du thorax:
Elle est systématique à recherche d'un emphysème pulmonaire, pour éliminer les diagnostics différentiels, ou pour recher
la
Evaluation et classification
Pourchaque malade il faudra:
Evaluer l'importance du trouble ventilatoire obstructif par la mesure du VEMS à la spirométrie, et classer le malade
selon la classification GOLD (Cf. supro).
Evaluer f'importance de la dyspnée par le stade mMRC (Cf. supro).
Préciser le nombre d'exacerbation que le malade a eu auparavant, ainsi que la nécessité de 'hospitalisation ou
non pour chacune d'elles.
On pourra par la suite utiliser la classification ABCD GOLD 2021, qui classe les patients en 4 groupes:
Notez que cette classification ne prend pas en compte la sévrité de l'obstruction à la spirométrie.
Exemple: malade ayant un VEMS à 45% de la valeur théorigue, rapportant une dyspnée grade 3 mMRC, et ayant un antécédent
d'une seule exacerbation la dernière année, mais ayant nécessité une hospitalisation. sera classé : GOLD grade 3, groupe D.
Prise en charge
Mesures générales:
Arrêt du tabac: mesure essentielle, si ce n'est la plus importante.
Vaccination antigrippale chaque année, et antipneumococcique (Pneumo23: 23 valences) chaque 5 ans.
Lutte contre la sédentarité, et pratique d'une activité physique régulièere.
Education du patient sur sa maladie et son traitement.
Rechercher et traitement les comorbidités.
Groupe A
Groupe B
Bronchodilatateur de courte ou de longue durée d'action Bronchodilatateur de longue durée d'action (B2-agoniste ou
anticholinergiques, au choix)
Groupe C
Groupe D
Traitements adjuvents
Réhabilitation respiratoire.
Antibiotiques en cas de surinfection bactérienne.
Oxygénothérapie en cas d'insuffisance respiratoire chronique.
Ventilation non-invasive : se discute chez les patients ayant une BPCO sévère, en présence d'une hypercapnie.
Surveillance et suivi:
Réévaluer 1à3 mois après chaque changement thérapeutique puis tous les 3 à 12 mois.
EFR annuelle au minimum.
On dit que les exacerbations sont fréquentes en présence de 2 exacerbation ou plus par an, ou une seule exacerba
tion, mais ayant nécessité l'hospitalisation.
On fixe le rythme des consultations selon le grade GOLD de la valeur du VEMS:
Pronostic
L'évaluation du pronostic se fait par Pindice de BODE :
Points attribués 5
Paramètres
3
Indice de masse corporelle
21 $ 21
(IMC, en kg/m)
VEMS (% de la théorique) 65 50 à 64 36 à 49 s 35
Test de marche de 6 minutes
350 250 à 349 150 à 249 150
(en métres)
La fréquence des exacerbations et la présence des comorbidités représentent aussi des facteurs pronostiques indépendants.