Artériopathies

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Université de Constantine 3- Faculté de médecine

Département de médecine dentaire

Artériopathies

Cours de pathologie médicale : 4eme année


Réalisé par : Dr Kermiche.M
Année universitaire : 2023/2024

Plan du cours :
I. -Introduction
II. - Mécanisme physiopathologique
III. -Tableau clinique
IV. - Examens para-cliniques
V. - Traitement
Références
1. Introduction
L’artériopathie oblitérante est une maladie générale des artères. Elle se caractérise par la
présence de sténoses (rétrécissement du diamètre de la lumière artérielle) ou d’occlusions
(formation d’un bouchon ou caillot) dans les artères qui assurent la vascularisation d’un
organe (membres inférieurs++). Il en résulte une ischémie (mauvaise irrigation des tissus
irrigués par les artères atteintes).
En général due à une athérosclérose dans environ 95%
Artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) : Obstruction athéromateuse
partielle ou totale des artères des membres inférieurs,
2. Mécanisme physiopathologique :
La cause principale de l’artériopathie est l’athérosclérose. Il s’agit d’une maladie diffuse et
générale qui peut toucher plusieurs territoires artériels :
• Les artères des membres
• L’aorte et ses branches
• Les artères coronaires (artères du cœur) : infarctus du myocarde
• Les artères carotidiennes (grosses artères de la tête et du cou) : accident vasculaire cérébral
ischémique (hémiplégie)
L’athérosclérose est due à un dépôt de graisses dans la paroi de l’artère qui aboutit à la
formation de plaques, elle peut s’associer à un caillot au niveau d’une plaque
L’athérosclérose est favorisée par de nombreux facteurs de risque, communs à tous les
territoires artériels concernés.
Les facteurs de risque :
 Les hommes sont plus touchés que les femmes
 Sédentarité
 Tabagisme
 Les personnes atteintes de diabète, d’hypertension artérielle, de taux de cholestérol
élevés (dyslipidémie) ou de taux sanguins d’homocystéine (un composant des
protéines) élevés
 Les personnes ayant des antécédents familiaux d’ athérosclérose
 Les personnes obèses

Moins fréquemment, les artères sont progressivement sténosées par une croissance anormale
de tissu musculaire dans la paroi de l’artère (dysplasie fibromusculaire), une inflammation
(vascularite)

3. Tableau clinique :
L’artériopathie est le plus souvent et longtemps asymptomatique (60 à 80%).
Les premiers signes sont des douleurs aux jambes survenant au cours de la marche. On parle
de claudication intermittente.
Claudication intermittente : des douleurs à type de crampes musculaires qui surviennent
lors de la marche dont le niveau est en fonction des artères atteintes (en aval de l’obstacle) ; et
qui disparaissent à l’arrêt de la marche. Soulagée au repos en < 10 minutes, reproduite à la
marche, et on définit une distance maximale de marche : périmètre de marche.
Après ce stade, apparaissent des douleurs de repos, survenant en position allongée,
apparaissent dès que la jambe est surélevée. Le muscle, mal irrigué, souffre du manque
d’oxygène : on dit qu’il est en ischémie.
Ces douleurs peuvent être intenses, brutale, le membre est pâle ou cyanosé et froid. Elles sont
dues à une interruption totale et brutale de la vascularisation qui peut conduire à une nécrose
des tissus : on parle dans ce cas d’ischémie aiguë
Examen Clinique :

 Palpation des pouls périphériques des 4 membres


Fémoraux, poplité ; pédieux et tibiaux postérieurs +

 Examen des jambes et pieds


o Dépilation, peau sèche, blanche, froide
o Temps de recoloration cutanée allongé (> 2 s)
o Troubles trophiques : Ulcères récidivants
o Déformation des pieds
o Amyotrophie

Figure 01 : signes d’artériopathie chronique ; peau sèche, fine et dépilée (1) ; nécrose des
orteils (2) ; ulcère artériel de la jambe (3)
L’examen de tous les axes vasculaires : (bilatérale et symétrique)

 Palpation abdominale (aorte abdominale) ; des vaisseaux du cou


 Auscultation cardiaque et vasculaire
Iliaque, fémorale ou poplité, souffle systolique au triangle de Scarpa, abdominale ;
carotides.
 Pression artérielle aux quatre membres
Une différence ≥ 15 mmHg est un marqueur de maladie cardiovasculaire

L’index de pression systolique (IPS) :

Il s’agit du rapport entre : pression artérielle systolique (PAS) mesurée par un doppler continu
au niveau de la cheville et PAS mesurée au bras (humérale) (normal entre 0.9- 1.3)

Le diagnostic est établi lorsque l’index de pression systolique (IPS) ≤ 0,9

L’IPS sert au dépistage, au diagnostic et à la surveillance de l’AOMI.

Figure 02 : Technique de mesure de l’index de pression systolique

4. Examens para-cliniques :
Bilan devant une artériopathie des membres inférieurs (AOMI)

 Biologie
o NFS
o ASAT ALAT
o Glycémie à jeun
o Bilan lipidique
o Créatininémie, albuminurie
 Échodoppler artériel des membres inférieurs, aorte et TSA : L’échodoppler artériel
confirme les lésions d’AOMI et est couplé au dépistage systématique de l’anévrysme
de l’aorte abdominale.
Aide à la classification de Fontaine et Rutherford.
 ECG de repos : L’ECG dépiste une coronaropathie ou un trouble du rythme associé.
 Consultation de cardiologie
 l’ angiographie, une procédure invasive dans laquelle un cathéter souple en
plastique est inséré dans l’une des grosses artères du haut de la cuisse. La plupart des
centres médicaux réalisent une angiographie à l’aide d’une méthode moins invasive
telle que la tomodensitométrie (angiographie par TDM) ou l’imagerie par résonance
magnétique (appelée angiographie par résonance magnétique ou ARM)
NB. L’atteinte d’un territoire vasculaire impose le bilan d’aval et des autres localisations (60-
70% d’atteintes associées).

5. Traitement :
Objectif de la prise en charge de l’artériopathie : obtenir une amélioration du périmètre de
marche et restaurer une qualité de vie.

Prise en charge de l’artériopathie (AOMI) : Suivi cardiologique spécialisé, traitement


systématique par statine et IEC, sevrage tabagique et mesures d’hygiène

 Mesures hygiéno-diététiques
o Arrêt du tabac
o Activité physique quotidienne : auto-exercices et podomètre
o Régime méditerranéen
o Correction d’un surpoids
Évaluations diététiques répétées, lutte contre la dénutrition.
o Vaccins : grippe annuelle ; tétanos

 Réadaptation vasculaire par kinésithérapeute


 Statine systématique : diminuent le mauvais cholestérol et par conséquent le dépôt des
plaques d’athérome ; prescrits aux patients dont le taux de cholestérol est trop élevé et
également prescrits à tous les patients qui présentent une atteinte des artères, même si
le taux de cholestérol est normal
o LDL cible < 0,55 g/L avec contrôle annuel
o Ajout d’ézétimibe voire anti-PCSK9 sur avis spécialisé

 L’anti-agrégant plaquettaire est un médicament empêchant l’agglutination des


plaquettes

Il est prescrit de façon préventive. C’est un traitement au long cours.

L’anti-agrégant plaquettaire le plus utilisé est l’aspirine (Aspégic®). On utilise aussi le


clopidogrel (Plavix®)

Précautions à prendre : Il accroît le risque de saignement (après une micro-coupure), et


formation d’hématome. Avant tout traitement chirurgical et soins dentaires, le patient
doit signaler la prise de ce traitement anti-agrégant.

• Les mesures à prendre dépendent d'une part du risque hémorragique, différent pour
chaque patient, selon la difficulté de l'extraction dentaire, l'âge du patient, son état de
santé, et le traitement médicamenteux suivi ; et d'autre part du risque
thromboembolique auquel la diminution ou l'arrêt d'un traitement antithrombotique
oral exposerait le patient.

 Il faut savoir que ces traitements ne sont pas incompatibles avec tous nos actes de
chirurgie au cabinet dentaire, ils demandent simplement une prise en charge différente,
mais tout à fait courante dans notre pratique quotidienne.
 Lors d'une extraction dentaire chez un patient qui prend un traitement antiagrégant
plaquettaire, tel que l'aspirine, le saignement est le plus souvent contrôlé de manière
efficace par des mesures locales : compression, suture, ligature.

 Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, également appelés IEC, sont des


médicaments anti-hypertenseurs. Ils sont utilisés dans le traitement de l’artérite car ils
ont une action bénéfique sur le muscle cardiaque et les artères rénales en les
protégeant des effets de l’athérome.
 Pression artérielle cible 120-139/90 mmHg (Cible moindre en atteinte sévère pour
maintien de pression distale)

Références :

1- Drs LUCA CALANCA et al, Artériopathie oblitérante des membres inférieurs : complications
locales et systémiques, Rev Med Suisse 2019 ; 15 : 2247-50
2- Le Hello, C., Fouillet, L., Boulon, C., Rivière, S., El Jaouhari, A., Seffert, B., ... & Boissier, C.
(2020). Artériopathie oblitérante des membres inférieurs. La Revue de Médecine
Interne, 41(10), 667-672.
3- Koon K. Teo, Artériopathie périphérique oblitérante, en ligne depuis :
https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-cardiaques-et-vasculaires/maladie-
art%C3%A9rielle-p%C3%A9riph%C3%A9rique/art%C3%A9riopathie-
p%C3%A9riph%C3%A9rique-oblit%C3%A9rante

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