Niveau 2

Texte 11 :
A la cour du roi soleil (Annie Jay)
(Première partie)

1 Oh Versailles ! Que c'est beau ! dit Octave Simon à

son père. Du haut de ses dix ans, Octave ne sait où
regarder ! Il y a tant de choses à voir ! Devant le
château, les carrosses, les chevaux et les chaises à
5 porteurs sont aussi nombreux que des fourmis dans
une fourmilière ! Et tous ces gens qui courent en tous sens !
- Tu as de la chance, papa, tu vas peut-être rencontrer le roi !
- Qu'est-ce que tu imagines ? Réponds monsieur Simon en riant.
Qu’un simple aubergiste de village peut rencontrer sa majesté aussi
10 facilement ?
Ils franchissent l'entrée du palais et montent un immense escalier de
marbre. Jamais Octave n'en a vu de si grands. Arrivé en haut,
monsieur Simon explique :
- À Versailles, pour obtenir une faveur, il faut connaître quelqu'un
d'important …J'ai obtenu un rendez-vous avec Monsieur de
15 Beaupré. Il est secrétaire aux finances. Si j'arrive à le convaincre,
notre village aura enfin une école.
Tout cela, Octave le sait déjà. Pendant que son père parle, il lisse
son beau costume rouge de la main. Là, dans la poche, il sent la
grosse pomme que sa mère lui a donnée avant de partir.
- Attends-moi ici, à la porte des grands appartements, recommande
20 monsieur Simon avant d'aller retrouver monsieur de Beaupré.
- Les adultes sont bien compliqués pense Octave. Lui, il ne perdrait
pas de temps. Il filerait tout de suite chez Louis XIV, et il lui dirait :
- Votre Majesté, on a besoin d'une école. Et comme le roi Louis est
sûrement très gentil, il répondrait :
25 - D'accord, Octave je m'en occupe.
Très vite, Octave en a assez d’attendre … Je vais voir le roi ! Décide
-t-il tout à coup. Une fois cette affaire d'école réglée, il aurait tout
son temps pour se promener dans les jardins.
Fier de son idée, Octave se précipite dans les grands appartements.
30 Où est donc Louis XIV ? Le cœur battant, Octave parcourt les
salons et observe les courtisans qui discutent et saluent à grands
coups de chapeau et de révérences.

Temps modernes 9
 Niveau 2
- Eh toi !
Octave se retourne. C'est un garçon de son âge qui l'appelle, sans
35 doute un jeune seigneur, car il porte un bel habit vert brodé et un
large feutre à plumes.
- Peux-tu me dire où se trouve le roi ? Je dois lui parler… demande
Octave.
- Bien sûr. Un vrai courtisan sait toujours où est le roi, répond
40 aussitôt le garçon.
- Vraiment ? Et tu pourrais me le présenter ?
Le petit seigneur se met à rire, puis il répond, l'air sûr de lui :
- Naturellement. Je m'appelle Titus mais il faut d'abord que tu
passes une épreuve !
45 - De quelle épreuve parles-tu ? Demande Octave, un peu inquiet.
- À Versailles, personne ne rencontre le roi avant d'avoir prouvé son
courage. Tu devras être aussi courageux qu'un chevalier…
Autrefois, ils tuaient des dragons et sauvaient des Demoiselles…
- C'est que... je ne suis pas un chevalier, croit bon d'expliquer
50 Octave. Mais je sais courir, sauter, grimper. Je sais même marcher
sur les mains !
- Voilà une bonne idée ! Ce n'est pas chevaleresque, mais ce sera
sûrement très drôle. Marche donc sur les mains !
Octave, se lance donc, les bras en avant. Ses pieds quittent le sol et
55 se balancent en l'air dans un équilibre incertain. Il avance une main
sur le beau parquet ciré, puis l'autre…
- Ma pomme ! S'écrie-t-il.
Sa belle pomme vient de s'échapper de sa poche et roule jusque
sous la jupe d’une dame. Ce qui fait éclater de rire Titus.
60 - Et ! Mon goûter !
Personne à gauche ? Personne à droite ? Octave rampe jusqu'à la
robe de la marquise. Il sent sous sa main le doux velours de la jupe
et la dentelle du jupon. Ça y est, il attrape sa pomme et…
- Vaurien ! S'écrie un comte. Oser regarder sous les jupes des
65 dames ! Ah çà, si j'attrape cette fripouille !
Octave se relève d'un bond, la pomme à la main.
- Je l'ai ! crie t-il à Titus. Partons vite !
Les deux garçons s'éloignent aussitôt en courant.
- Dis-donc, fait Titus, oser chercher ta pomme entre les pieds d’une
70 marquise, c’est courageux ! Tu as remporté l’épreuve. Allons
maintenant voir le roi !
Temps modernes 10
 Niveau 2
Texte 11 :
A la cour du roi soleil (Annie Jay)
(Deuxième partie)

La salle où le roi mange est pleine.

Une fois entrés, les garçons se glissent entre les visiteurs.
- Papa ! S'écrie Octave en reconnaissant son père.
75 - Octave ! J'étais si inquiet, je te croyais perdu !
Monsieur Simon a l'air déçu. Il explique à son fils :
- Monsieur de Beaupré refuse de nous aider. Notre village n’aura
pas son école.
- Chut ! Souffle Titus. Ne voyez-vous pas que Sa Majesté mange ?
80 Effectivement, le grand Louis XIV est assis à sa table.

Dans la pièce, la foule, debout, le regarde grignoter du bout des

doigts.
- Hou ! Là là ! Quel appétit a Sa Majesté ! S'étonne Octave qui
commence à avoir comme un petit creux. En une heure, le roi
85 engloutit du poulet, du rôti, du poisson, du pâté, du potage, des
œufs durs, de la salade. Il arrive enfin au dessert. À présent, les
valets apportent gâteaux, crèmes, fruits et confitures. Le roi
cherche sur la table de quoi finir ce repas en beauté, et tout à coup
il demande :
90 - Il n'y a point de pomme ?
Le premier gentilhomme, avec angoisse, regarde le maître d'hôtel,
horrifié, qui regarde le grand fruitier qui manque de s'évanouir…
- Le plus grand roi du monde n'a pas de pommes pour son
dessert ? Répète-t-on dans la foule ! Quel scandale !

95 Octave passe la main sur sa poche. Il sourit en sentant la forme de

son goûter et lance :
- Moi, j'ai une pomme pour Sa Majesté !
- Qui a parlé ? S'écrie le chef des gardes.
La foule s'écarte devant Octave qui sort sa belle pomme. Il la frotte
100 contre son habit neuf pour la faire briller, et s’avance timidement
pour la donner à Louis XIV.

Temps modernes 11
 Niveau 2
- Voilà un bien beau cadeau, lui dit le souverain. J’ai fort envie
d'une pomme. En échange, je te donne autant de gâteaux que tu
voudras.
105 Dans la foule, on lance des « Oh ! » et des « Ah ! » d'étonnement,
car jamais, de mémoire de courtisans, on a vu le roi parler à un
enfant inconnu. Les gâteaux ont l'air drôlement bons. Octave en
meurt d'envie. Mais il lui vient une idée.
- Votre Majesté, dit-il en baissant craintivement les yeux, je
110 souhaiterais quelque chose… qui ne se mange pas.

Le roi semble surpris, tandis que les courtisans commencent à

trouver ce petit garçon bien impoli.
- Et bien, parle ! Répond Louis XIV avec agacement. Que veux-tu
en échange de ta pomme ?
115 - Une école, Votre Majesté, ose répondre Octave. Les habitants de
mon village sont pauvres. Ils n'ont pas assez d'argent pour en bâtir
une.
Monsieur Simon retient son souffle. Son fils est-il devenu fou ? Le
roi va sûrement se mettre en colère. Ils vont finir tous les deux au
120 fond d'un cachot, à la Bastille ! Mais non, le souverain se met à
sourire. C'est sans doute la première fois qu'on lui demande une
chose aussi étrange !
- Tu auras ton école, dit-il. Je m'y engage !
Sans plus attendre, la mine gourmande, Louis XIV prend la
125 pomme qu'il se met à découper à l'aide de son couteau doré.

Autant vous dire que le village entier fit fête à monsieur Simon et à
son fils ! Octave portait fièrement une grosse bourse pleine de
louis d'or que le roi lui avait fait donner ! Il y avait de quoi
construire une école, acheter des livres et engager
130 un professeur.
Madame Simon organisa un repas. De grandes
tables décorées de fleurs accueillirent les
villageois. Titus, debout sur une chaise raconta
combien son ami Octave était courageux et
135 comment il avait offert sa pomme au roi.
- Dorénavant, dit monsieur Simon en serrant son
fils contre lui, notre auberge s'appellera : À la
pomme d'Octave !
Temps modernes 12
 Niveau 1
Texte 11 :
A la cour du roi soleil (Annie Jay)
(Première partie)

Oh Versailles ! Que c'est beau ! dit

Octave Simon à son père. Du haut
de ses dix ans, Octave ne sait où
regarder ! Il y a tant de choses à
voir !
Devant le château, les carrosses, les
chevaux et les chaises à porteurs
sont aussi nombreux que des fourmis dans une
fourmilière ! Et tous ces gens qui courent en tous
sens !
- Tu as de la chance, papa, tu vas peut-être
rencontrer le roi !
- Qu'est-ce que tu imagines ? Réponds monsieur
Simon en riant. Qu’un simple aubergiste de village
peut rencontrer sa majesté aussi facilement ?

Ils franchissent l'entrée du palais et montent un

immense escalier de marbre. Jamais Octave n'en a
vu de si grands. Arrivé en haut, monsieur Simon
explique :
- À Versailles, pour obtenir une faveur, il faut
connaître quelqu'un d'important …J'ai obtenu un
rendez-vous avec Monsieur de Beaupré. Il est
secrétaire aux finances. Si j'arrive à le convaincre,
notre village aura enfin une école.
Tout cela, Octave le sait déjà. Pendant que son père
parle, il lisse son beau costume rouge de la main.

Temps modernes 9
 Niveau 1
Là, dans la poche, il sent la grosse pomme que sa
mère lui a donnée avant de partir.
- Attends-moi ici, à la porte des grands appartements,
recommande monsieur Simon avant d'aller retrouver
monsieur de Beaupré.
- Les adultes sont bien compliqués pense Octave.
Lui, il ne perdrait pas de temps. Il filerait tout de suite
chez Louis XIV, et il lui dirait :
- Votre Majesté, on a besoin d'une école. Et comme
le roi Louis est sûrement très gentil, il répondrait :
- D'accord, Octave je m'en occupe.
Très vite, Octave en a assez d’attendre … Je vais
voir le roi ! Décide-t-il tout à coup. Une fois cette
affaire d'école réglée, il aurait tout son temps pour se
promener dans les jardins.
Fier de son idée, Octave se précipite dans les grands
appartements.
Où est donc Louis XIV ? Le cœur battant, Octave
parcourt les salons et observe les courtisans qui
discutent et saluent à grands coups de chapeau et de
révérences.

La salle où le roi mange est pleine.

Une fois entré, le garçon se glisse entre les visiteurs.
- Papa ! S'écrie Octave en reconnaissant son père.
- Octave ! J'étais si inquiet, je te croyais perdu !
Monsieur Simon a l'air déçu. Il explique à son fils :
- Monsieur de Beaupré refuse de nous aider. Notre
village n’aura pas son école.

Temps modernes 10
 Niveau 1
- Chut ! Souffle un courtisan. Ne voyez-vous pas que
Sa Majesté mange ?
Effectivement, le grand Louis XIV est assis à sa
table.

Dans la pièce, la foule, debout, le regarde grignoter

du bout des doigts.
- Hou ! Là là ! Quel appétit a Sa Majesté ! S'étonne
Octave qui commence à avoir comme un petit creux.
En une heure, le roi engloutit du poulet, du rôti, du
poisson, du pâté, du potage, des œufs durs, de la
salade. Il arrive enfin au dessert. À présent, les valets
apportent gâteaux, crèmes, fruits et confitures. Le roi
cherche sur la table de quoi finir ce repas en beauté,
et tout à coup il demande :
- Il n'y a point de pomme ?
Le premier gentilhomme, avec angoisse, regarde le
maître d'hôtel, horrifié, qui regarde le grand fruitier
qui manque de s'évanouir…
- Le plus grand roi du monde n'a pas de pommes
pour son dessert ? Répète-t-on dans la foule ! Quel
scandale !

Octave passe la main sur sa poche. Il sourit en

sentant la forme de son goûter et dit :
- Moi, j'ai une pomme pour Sa Majesté !
- Qui a parlé ? S'écrie le chef des gardes.
La foule s'écarte devant Octave qui sort sa belle
pomme. Il la frotte contre son habit neuf pour la faire
briller, et s’avance timidement pour la donner à Louis
XIV.
Temps modernes 11
 Niveau 1
- Voilà un bien beau cadeau, lui dit le souverain. J’ai
fort envie d'une pomme. En échange, je te donne
autant de gâteaux que tu voudras.
Dans la foule, on lance des « Oh ! » et des « Ah ! »
d'étonnement, car jamais, de mémoire de courtisans,
on a vu le roi parler à un enfant inconnu. Les gâteaux
ont l'air drôlement bons. Octave en meurt d'envie.
Mais il lui vient une idée.
- Votre Majesté, dit-il en baissant craintivement les
yeux, je souhaiterais quelque chose… qui ne se
mange pas.

Le roi semble surpris, tandis que les courtisans

commencent à trouver ce petit garçon bien impoli.
- Et bien, parle ! Répond Louis XIV avec agacement.
Que veux-tu en échange de ta pomme ?
- Une école, Votre Majesté, ose répondre Octave.
Les habitants de mon village sont pauvres. Ils n'ont
pas assez d'argent pour en bâtir une.

Monsieur Simon retient son souffle. Son fils est-il

devenu fou ? Le roi va sûrement se mettre en colère.
Ils vont finir tous les deux au fond d'un cachot, à la
Bastille ! Mais non, le souverain se met à sourire.
C'est sans doute la première fois qu'on lui demande
une chose aussi étrange !
- Tu auras ton école, dit-il. Je m'y engage !
Sans plus attendre, la mine gourmande, Louis XIV
prend la pomme qu'il se met à découper à l'aide de
son couteau doré.

Temps modernes 12
 Niveau 3
Texte 11 :
A la cour du roi soleil (Annie Jay)
(Première partie)
Chapitre 1 :
Oh Versailles ! Que c'est beau ! dit Octave Simon à son père. Du haut
de ses dix ans, Octave ne sait où regarder ! Il y a tant de choses à voir !
Devant le château, les carrosses, les chevaux et les chaises à porteurs
sont aussi nombreux que des fourmis dans une fourmilière ! Et tous ces
gens qui courent en tous sens !
- Tu as de la chance, papa, tu vas peut-être rencontrer le roi !
- Qu'est-ce que tu imagines ? Réponds monsieur Simon en riant. Qu’un simple aubergiste
de village peut rencontrer sa majesté aussi facilement ?
Ils franchissent l'entrée du palais et montent un immense escalier de marbre. Jamais Octa-
ve n'en a vu de si grands. Arrivé en haut, monsieur Simon explique :
- À Versailles, pour obtenir une faveur, il faut connaître quelqu'un d'important …J'ai obtenu
un rendez-vous avec Monsieur de Beaupré. Il est secrétaire aux finances. Si j'arrive à le
convaincre, notre village aura enfin une école.
Tout cela, Octave le sait déjà. Pendant que son père parle, il lisse son beau costume neuf
de la main. Là, dans la poche, il sent la grosse pomme que sa mère lui a donnée avant de
partir.
- Attends-moi ici, à la porte des grands appartements, recommande monsieur Simon avant
d'aller retrouver monsieur de Beaupré.
- Les adultes sont bien compliqués pense Octave. Lui, il ne perdrait pas de temps. Il filerait
tout de suite chez Louis XIV, et il lui dirait
- Votre Majesté, on a besoin d'une école. Et comme le roi Louis est sûrement très gentil, il
répondrait :
- D'accord, Octave je m'en occupe.
Très vite, Octave en a assez d’attendre … Je vais voir le roi ! Décide-t-il tout à coup. Une
fois cette affaire d'école réglée, il aurait tout son temps pour se promener dans les jardins.
Fier de son idée, Octave se précipite dans les grands appartements.

Chapitre 2 :
Où est donc Louis XIV ? Le cœur battant, Octave parcourt les salons et observe les courti-
sans qui discutent et saluent à grands coups de chapeau et de révérences.
- Eh toi !
Octave se retourne. C'est un garçon de son âge qui l'appelle, sans doute un jeune sei-
gneur, car il porte un bel habit vert brodé et un large feutre à plumes.
- Tu viens assister au repas de Sa Majesté ? Lui demande le garçon. Octave ouvre de
grands yeux et fait non de la tête.
- Il ne m'a pas invité, explique Octave. Mais peux-tu me dire où il se trouve ? Je dois lui
parler…
- Bien sûr. Un vrai courtisan sait toujours où est le roi, répond aussitôt le garçon.
- Vraiment ? Et tu pourrais me le présenter ?
Le petit seigneur semble très étonné. Il se met à rire, puis il répond, l'air sûr de lui :
- Naturellement. Je m'appelle Titus. Quelle chance ! Octave n'en revient pas ! Pour montrer
sa bonne éducation, il plonge dans une révérence, que Titus lui rend le plus sérieusement
du monde.
Assez de ronds de jambe, ordonne Titus. Il faut d'abord que tu passes les trois épreuves…
- De quelles épreuves parles-tu ? Demande Octave, un peu inquiet.
- À Versailles, personne ne rencontre le roi avant d'avoir prouvé son courage.

Temps modernes 9
 Niveau 3
Octave réfléchit. Passer des épreuves ? Cela paraît normal. Le roi n'est pas n'importe qui !
- Je suis d'accord, déclare Octave. Je passerai les épreuves mais, tout au fond de lui, il se
demande bien ce que le jeune seigneur va exiger. Titus réfléchit, se gratte le menton, et dit :
- Tu devras être aussi courageux qu'un chevalier… Autrefois, ils tuaient des dragons et sau-
vaient des Demoiselles…
- C'est que je ne suis pas un chevalier, croit bon d'expliquer Octave. Mais je sais courir, sau-
ter, grimper. Je sais même marcher sur les mains !
- Voilà une bonne idée ! Ce n'est pas chevaleresque, mais ce sera sûrement très drôle. Mar-
che donc sur les mains.
- N'est-ce pas interdit de marcher sur les mains ? Demande Octave à tout hasard.
D’un air les plus dignes, Titus fait non de la tête. Octave, rassuré, se lance, les bras en
avant. Ses pieds quittent le sol et se balancent en l'air dans un équilibre incertain. Il avance
une main sur le beau parquet ciré, puis l'autre…
- Ma pomme ! S'écrie-t-il.
Sa belle pomme vient de s'échapper de sa poche et roule jusqu'à un courtisan qui discute
avec une dame. Pas une seconde à perdre ! Octave retombe sur les genoux et vient à qua-
tre pattes chercher son goûter avant que l'homme ne l'écrase.
- Ah, marquise ! Quel plaisir de vous voir !
- Ah, comte, je suis ravi de vous rencontrer !
Flûte ! Au moment où Octave va saisir le fruit, le comte l'envoie rouler du bout de ses beaux
souliers jusque sous la jupe de la dame. Ce qui fait éclater de rire Titus.
- Et ! Mon goûter !
Personne à gauche ? Personne à droite ? Il rampe jusqu'à la robe de la marquise. Octave
sent sous sa main le doux velours de la jupe et la dentelle du jupon. Ça y est, il attrape sa
pomme et…
- Vaurien ! S'écrie le comte. Oser regarder sous les jupes des dames ! Ah çà, si j'attrape
cette fripouille !
Octave se relève d'un bond, la pomme à la main.
- Je l'ai ! crie t-il à Titus. Partons vite !
Les deux garçons s'éloignent aussitôt en courant. Ils franchissent plusieurs salons et vont
se cacher dans le coin d'une fenêtre. Par chance, le comte ne les a pas suivis.
- Dis-donc, fait Titus, oser chercher ta pomme entre les pieds d'un comte, c’est courageux !
Allons dans les jardins, il te reste deux épreuves à passer.

Chapitre 3 :
-Voilà le bassin du dragon.
- Hou ! là là ! S'exclame Octave. Il est si grand que tous les troupeaux de mon village pour-
raient boire ensemble !
Titus se met à rire et répond :
- Ici, les fontaines sont juste construites pour faire joli. Et dans ce jardin, il y a un labyrinthe.
Il existe aussi une ménagerie avec des animaux comme tu n'en as jamais vu…
- Tu en as de la chance de vivre ici ! S'exclame Octave, impressionné par tant de bizarre-
ries.
- Trêve de plaisanteries, le coupe Titus. Je veux que tu chevauches le dragon du bassin, tel
un chevalier, et que tu cries : « Vive le Roi ! »
Voilà une épreuve compliquée. Il faut traverser le bassin et gravir l’énorme monstre doré,
cabré, gueule béante, toutes griffes dehors. Mais grimper, c'est la spécialité d'Octave. Au
village, il monte aux arbres comme personne.
- Laissez-moi tranquille ! Entend-il tout à coup. Mes fleurs !
Octave se retourne pour voir une jeune fille d'environ 12 ans vêtue d'une robe rouge. Deux
valets guère plus âgés qu'elle la bousculent. Les garçons rient, mais la fille, elle, verse de
grosses larmes.

Temps modernes 10
 Niveau 3
A ses pieds, un panier est renversé et de petits bouquets de violettes s’éparpillent dans le
chemin.
- Je la connais s'écrie Titus, elle vend des fleurs dans l'escalier de la Reine.
- Il faut l'aider ! Renchérit Octave.
Aussitôt, il se lance au secours de la petite vendeuse, Titus sur ses talons. Les deux valets,
qui le dépassent d'une tête se mettent à ricaner. Alors Octave fonce. Il attrape le premier
par un bras, et l'envoie rouler dans la poussière. Mais le deuxième attaque ! Octave lui fait
un croche-pied, et le valet s’étale de tout son long ! Les deux mauvais garçons, vaincus,
décampent sans demander leur reste !
- Merci, fait la jeune fille en ramassant ses bouquets. Sans vous, ils auraient volé mon ar-
gent. Tenez, je vous offre ces violettes.
La demoiselle est très jolie, et Octave devient tout rouge. Mais Titus, lui, n'est pas du tout
intimidé. Il enlève son chapeau et accepte les fleurs. C'est mon ami qui les a mis en fuite,
mademoiselle. Il s'est conduit comme un vrai gentilhomme. Une fois la vendeuse partie,
Titus se penche vers Octave pour mettre les violettes à sa boutonnière.
- Vrai de vrai, tu viens de sauver une demoiselle en détresse ! Un chevalier n’aurait pas
mieux fait ! Tout fier, Octave rougit de plus belle.

Chapitre 4 :
- Allons, dit-il, il me faut encore chevaucher le dragon !
- Que tu es bête ! Répond Titus. Arrêtons ces épreuves, il faut que je te dise...
Trop tard ! Octave enlève ses chaussures et ses bas de coton. Il remonte sa large culotte
jusqu'à mi-cuisse et entre dans l'eau.
- Hou là là ! Qu’elle est froide ! S'écrie-t-il.
Le dragon est devant lui, terrifiant. Octave ne sait où s'accrocher. À sa queue de serpent
qui fouette l'air ? À ses pattes griffues ?
- Reviens ! lui crie Titus, tu n'as pas besoin de…
Octave n'écoute pas. D'un geste habile, il s'agrippe à la queue, se balance, et hop ! Le voi-
là qui grimpe sur les écailles dorées du monstre. Il se met debout, la main dans la gueule
ouverte de l'animal, comme pour le dompter. Il lève un poing victorieux et crie à Titus :
- J'ai vaincu le dragon, vive le Roi !
Titus lui lance d’un air admiratif :
- Tu es vraiment très courageux ! Jamais je n'aurais osé faire une telle chose !
- Alors, demande Octave on se rhabillant, comme j'ai sauvé la vendeuse de fleurs, on peut
dire que j'ai réussi trois épreuves. Tu vas me présenter au roi ?
Mais, bizarrement, Titus réponds seulement :
- Voilà une bonne heure que nous traînons. Il faudrait rentrer, ton père doit t'attendre.
- Tu as raison. Et nous irons voir le roi avec papa. Il sera si fier de moi !
Hélas ! Pas trace de monsieur Simon au château, ni dans les grands appartements, ni ail-
leurs.
- À cause de tes épreuves, rouspète Octave, j'ai perdu mon père ! Il doit être très inquiet !
Il sera furieux, même, si je lui apprends que nous allons parler au roi !
Titus baisse le nez d'un air coupable. Je t'ai menti, je ne peux pas te présenter à Sa Majes-
té…
- Quoi ! S'indigne Octave.
- Je m'ennuyais, explique Titus pour s'excuser. À Versailles, il n'y a pas beaucoup d'en-
fants. Je me suis dit que nous pourrions jouer ensemble.
- Tu t'es moqué de moi ! J'ai fait toutes ces épreuves pour rien ?
Titus, tout penaud, propose :
- Pour me faire pardonner, je promets de t'aider à retrouver ton père. À cette heure, Sa Ma-
jesté mange. Ton père te cherche peut-être au repas. Allons-y !

Temps modernes 11
 Niveau 3
Chapitre 5 :
La salle où le roi mange est pleine.
Une fois entrés, les deux garçons se glissent entre les visiteurs.
Le père d’Octave a l'air déçu. Il explique à son fils :
- Monsieur de Beaupré refuse de nous aider. Notre village n’aura pas son école.
- Chut ! Souffle Titus. Ne voyez-vous pas que Sa Majesté mange ?
Effectivement, le grand Louis XIV est assis à sa table. Dans la pièce, la foule, debout, le
regarde grignoter du bout des doigts.
- Hou ! Là là ! Quel appétit a Sa Majesté ! S'étonne Octave qui commence à avoir comme
un petit creux. En une heure, le roi engloutit du poulet, du rôti, du poisson, du pâté, du po-
tage, des œufs durs, de la salade. Il arrive enfin au dessert. À présent, les valets apportent
gâteaux, crèmes, fruits et confitures. Le roi cherche sur la table de quoi finir ce repas en
beauté, et tout à coup il demande :
- Il n'y a point de pomme ?
Le premier gentilhomme, avec angoisse, regarde le maître d'hôtel, horrifié, qui regarde le
grand fruitier qui manque de s'évanouir…
- Le plus grand roi du monde n'a pas de pommes pour son dessert ? Répète-t-on dans la
foule ! Quel scandale ! Octave passe la main sur sa poche. Il sourit en sentant la forme de
son goûter et lance :
- Moi, j'ai une pomme pour Sa Majesté !
- Qui a parlé ? S'écrie le chef des gardes.
La foule s'écarte devant Octave qui sort sa belle pomme. Il la frotte contre son habit neuf
pour la faire briller, et s’avance timidement pour la donner à Louis XIV.
- Voilà un bien beau cadeau, lui dit le souverain. J’ai fort envie d'une pomme. En échange,
je te donne autant de gâteaux que tu voudras.
Dans la foule, on lance des « Oh ! » et des « Ah ! » d'étonnement, car jamais, de mémoire
de courtisans, on a vu le roi parler à un enfant inconnu. Les gâteaux ont l'air drôlement
bons. Octave en meurt d'envie. Mais il lui vient une idée.
- Votre Majesté, dit-il en baissant craintivement les yeux, je souhaiterais quelque chose…
qui ne se mange pas.
Le roi semble surpris, tandis que les courtisans commencent à trouver ce petit garçon bien
impoli.
- Et bien, parle ! Répond Louis XIV avec agacement. Que veux-tu en échange de ta pom-
me ?
- Une école, Votre Majesté, ose répondre Octave. Les habitants de mon village sont pau-
vres. Ils n'ont pas assez d'argent pour en bâtir une.
Monsieur Simon retient son souffle. Son fils est-il devenu fou ? Le roi va sûrement se met-
tre en colère. Ils vont finir tous les deux au fond d'un cachot, à la Bastille ! Mais non, le sou-
verain se met à sourire. C'est sans doute la première fois qu'on lui demande une chose
aussi étrange !
- Tu auras ton école, dit-il. Je m'y engage !
Sans plus attendre, la mine gourmande, Louis XIV prend la pomme qu'il se met à découper
à l'aide de son couteau doré.

Autant vous dire que le village entier fit fête à monsieur Simon et à son fils ! Octave portait
fièrement une grosse bourse pleine de louis d'or que le roi lui avait fait donner ! Il y avait de
quoi construire une école, acheter des livres et engager un professeur.
Madame Simon organisa un repas. De grandes tables décorées de fleurs accueillirent les
villageois. Titus, debout sur une chaise raconta combien son ami Octave était courageux et
comment il avait offert sa pomme au roi.
- Dorénavant, dit monsieur Simon en serrant son fils contre lui, notre auberge s'appellera :
À la pomme d'Octave !

Temps modernes 12
 Niveau 1
A la cour du roi soleil (première partie)
Bien comprendre

1 - De qui s’agit-il ? Ecris le nom des personnages :

1 Je suis secrétaire aux finances → Je suis

2 Je suis aubergiste → Je suis

3 J’ai un beau costume rouge → Je suis

2 - Ecris des mots de la même famille.

1 Il répondrait → une ____________ 3 Il explique → une_____________

2 Il glisse→ une ______________ 4 Il se précipite → une ____________

3 - Trouve une phrase qui dit que Octave est impressionné par la
beauté du château de Versailles et recopie-la.

4 - Ecris le nom des habits d’un courtisan :

les bas, le jabot, le costume, le chapeau.

Temps modernes 13
 Niveau 1
A la cour du roi soleil (deuxième partie)
Bien comprendre

1 - Recopie chaque phrase en remplaçant le pronom souligné par le

personnage qui convient.

Le roi Octave Monsieur Simon Le secrétaire aux finances

Il est fier de son beau costume rouge.

Il va rencontrer M. de Beaupré.

Il est sûrement très gentil.

Il refuse d’aider le père d’Octave.

2 - Copie la phrase qui a le même sens que la phrase soulignée :

Ils se frappent avec leur chapeau.

Les courtisans se saluent à
grands coups de chapeau.
Ils retirent leur chapeau en s’inclinant.

3 - Relie les mots à leur définition:

un palais ● ● une demande

un carrosse● ● manger beaucoup et rapidement

du marbre ● ● un château

une faveur ● ● une voiture tirée par un cheval

engloutir ● ● une pierre dure et colorée

Temps modernes 16
 Niveau 2
A la cour du roi soleil (première partie)
Bien comprendre

1 - Associe les mots de la même famille

chevalier véritable facilité chevaleresque naturellement

vraiment naturel facilement vérifier chevalerie

facile → _____________________ _________________________ __________________________

cheval → _____________________ _________________________ __________________________

nature → _____________________ _________________________ __________________________

vrai → _____________________ _________________________ __________________________

2 - Complète les phrases :

Monsieur Simon va voir le roi pour

Octave doit passer une épreuve pour

Il se met à 4 pattes près d’une marquise pour

3 - Lis le texte, ajoute la ponctuation : 4 majuscules et 4 points.

Puis récris le texte.

octave se précipite dans les grands appartements où est donc Louis

XIV le cœur battant, il parcourt les salons et observe les courtisans qui
discutent soudain, un jeune garçon l’interpelle

Temps modernes 13
 Niveau 2
A la cour du roi soleil (deuxième partie)
Bien comprendre

1 - Retrouve l’ordre des phrases. Copie-les.

4 Celui-ci termine son repas et demande une pomme.

Alors Octave offre fièrement sa pomme au roi.
3 Octave arrive dans la salle où mange le roi.
Mais hélas, les serviteurs n’ont pas prévu de fruits.
5 Le roi accepte et veut récompenser sa générosité.

2 - Ecris chaque phrase dans l’ordre. N’oublie pas la majuscule et le point.

la foule / dans la pièce / le roi / regarde manger

parce que / une bourse pleine de louis d’or / est fier / le roi / Octave / lui a donné

3 - Que se serait-il passé si le roi s’était mis en colère ?

Temps modernes 16
 Niveau 3
A la cour du roi soleil (première partie)
Bien comprendre

1 - Associe les mots soulignés aux personnages : colorie selon le code

couleur.

Octave bleu Titus vert le roi rouge

Octave se retourne. C'est un garçon de son âge qui l'appelle, sans

doute un jeune seigneur, car il porte un bel habit vert brodé et un
large feutre à plumes.
- Tu viens assister au repas de Sa Majesté ? Lui demande le garçon.
Octave ouvre de grands yeux et fait non de la tête.
- Il ne m'a pas invité, explique Octave. Mais peux-tu me dire où il se
trouve ? Je dois lui parler…
- Bien sûr. Un vrai courtisan sait toujours où est le roi, répond aussitôt
le garçon.
- Vraiment ? Et tu pourrais me le présenter ?
Le petit seigneur semble très étonné. Il se met à rire. Je m’appelle
Titus ! dit-il.

2 - Réponds aux questions.

Monsieur Simon peut-il parler directement au roi ? Comment faut-il faire à Versailles ?

Quelle est la deuxième épreuve que Titus impose à Octave ?

3 - Associe les adjectifs à chaque personnage.

digne - simple - noble - adroit - menteur - élégant - courageux - débrouillard

Octave est : Titus est :

Temps modernes 13
 Niveau 3
A la cour du roi soleil (deuxième partie)
Bien comprendre

1 - Copie 3 phrases qui montrent qu’Octave est un garçon courageux.

2 - Trouve le sens de ces adjectifs. Entoure et copie la bonne réponse.

penaud → fier - embarrassé - joyeux

horrifié → décoiffé - doré - affolé

craintif → peureux - adroit - courageux

3 - Colorie seulement les paroles :

• Celles d’Octave en bleu,
• Celles du roi en rouge.

La foule s'écarte devant Octave qui sort sa belle pomme. Il

la frotte contre son habit neuf pour la faire briller, et s’avan-
ce timidement pour la donner à Louis XIV.
- Voilà un bien beau cadeau, lui dit le souverain. J’ai fort
envie d'une pomme. En échange, je te donne autant de gâteaux que tu voudras.
- Votre Majesté, dit le jeune garçon en baissant craintivement les yeux, je souhai-
terais quelque chose… qui ne se mange pas.
Le roi semble surpris, tandis que les courtisans commencent à trouver ce petit
garçon bien impoli.
- Et bien, parle ! Répond Louis XIV avec agacement. Que veux-tu en échange de
ta pomme ?
- Une école, Votre Majesté, ose répondre Octave. Les habitants de mon village
sont pauvres. Ils n'ont pas assez d'argent pour en bâtir une.

Temps modernes 16
Ce que tu dois faire :

Louis XIV prend une grande décision. Il

l’annonce par un discours. Invente son discours.

Temps modernes 14
 Deuxième jet :

Tu as bien écrit un discours qui montre que Louis XIV a tous les pouvoirs 1 5 10
Tu écris des phrases courtes commençant par des majuscules. 1 5 10
Total des points
Ton texte est écrit au présent sans erreurs de conjugaison. 1 5 10
2ème jet : Les erreurs d’orthographe sont corrigées. 1 5 10
2ème jet : Tu as tenu compte des remarques du professeur. 1 5 10
2ème jet : Ton écriture est bien formée, et le texte est soigné. 1 5 10
Temps modernes 15
Octave à Versailles
Octave à Versailles