Jurisprudence
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Jurisprudence
COUR SUPREME
2017
Titreurs
- André SAGBO, conseiller
- Georges TOUMATOU, conseiller
- Gervais DEGUENON, conseiller
- Ismaël SANOUSSI, conseiller
- Marie-Josée PATHINVO, conseiller
- Badirou LAWANI, conseiller
- Wilfrid ARABA, auditeur
- Félix FANOU, auditeur
- Apollinaire AFFEWE, officier de justice
- Oussou Léonce ADJADO, officier de justice, greffier des arrêts
- Osséni SEÏDOU BAGUIRI, greffier
- Henri YAÏ, greffier
- Hélène NAHUM GANSARE, greffier
- Paul ASSOGBA, greffier
- Alfred KOMBETTO, greffier
Comité de relecture
- Sourou Innocent AVOGNON, président de la chambre
judiciaire
- André SAGBO, conseiller
- Georges TOUMATOU, conseiller
Personnel de soutien
- Dr Matine OUSMANE, auditeur, responsable du service
informatique
- Blandine AZODOGBEHOU, secrétaire des services
administratifs
- Claudia DOSSOU-YOVO, secrétaire adjoint des services
administratifs
- Nicolas DJOSSOU, operateur de saisie
- Emilien HOUNMABOU, agent de liaison.
ii
SOMMAIRE
N° TITRE PAGE
01 PREFACE iv
02 AVANT-PROPOS vi
03 SECTION N° 1 : SECTION DES AFFAIRES DE DROIT CIVIL, MODERN, 8
COMMERCIAL ET SOCIAL
04 ARRÊTS DE REJET 9
05 ARRÊTS D’IRRECEVABILITE 223
06 ARRÊTS D’INCOMPETENCE 228
07 ARRÊTS DE FORCLUSION 239
08 ARRÊTS DE DECHEANCE 251
09 ARRÊTS DE CASSATION ANNULATION RENVOI 255
10 SECTION N° 2 : SECTION DES AFFAIRES DE DROIT PENAL ET DES 322
PROCEDURES PENALES SPECIALES
11 ARRÊTS DE DECHEANCE 323
12 ARRÊTS DE FORCLUSION 343
13 ARRÊTS D’IRRECEVABILITE 361
14 ARRÊTS DE REJET 372
15 ARRÊTS DE CASSATION 450
16 SECTION N° 3 : SECTION DES AFFAIRES DE DROIT FONCIER 461
17 ARRÊTS DE REJET 462
18 ARRÊTS DE FORCLUSION 589
19 ARRÊTS DE DECHEANCE 612
20 ARRÊTS DE CASSATION AVEC RENVOI 627
21 INDEX 681
22 TABLE DES MATIERES 696
iii
PREFACE
La publication des arrêts rendus par les juridictions
constitue, à n’en point douter, une contribution à l’enracinement
de l’Etat de droit ainsi qu’à la recherche.
Le choix fait par la chambre judiciaire de poursuivre la
publication de ses arrêts notamment ceux rendus au cours de
l’année 2021 vise à permettre à tous les acteurs et autres
personnes qui s’intéressent à l’activité judiciaire, mais surtout au
peuple, d’exercer leur contrôle.
Dans une démocratie, le peuple a un droit de regard sur la
manière dont le juge exerce son pouvoir.
En effet, conscient du pouvoir créateur de droit de la
jurisprudence, PORTALIS disait opportunément dans « Discours
préliminaire sur le projet de code civil » qu’ « il y a une science
pour les législateurs comme il y en a une pour les magistrats ; et
l’une ne ressemble pas à l’autre ».
Dans cet ordre d’idées, il faut reconnaître que la forme dans
laquelle une loi est votée pour guider la conduite d’une
communauté est celle que cette loi revêt lorsqu’elle est
interprétée ou appliquée par les tribunaux. Et le rôle de la haute
Juridiction est déterminant dans la création de la jurisprudence,
car elle sanctionne la mauvaise application de la loi. Ses
décisions permettent d’orienter les juridictions du fond, afin
d’harmoniser les pratiques juridique et judiciaire.
Dans cette optique, l’œuvre de publication a non seulement
une visée pédagogique, mais elle a aussi l’effet d’augmenter la
confiance des citoyens dans la justice.
Sans cette publication, le contrôle de l’activité du pouvoir
judiciaire par l’opinion publique ne serait pas effectif.
Il y a lieu de saluer l’engagement des acteurs de la chambre
judiciaire de poursuivre les publications de la Cour à travers
l’édition des recueils des arrêts enrichis de ladite chambre.
iv
AVANT-PROPOS
La diffusion de la jurisprudence n’est plus de nos jours un
luxe. Elle a acquis, une dimension universelle et reçu une
consécration de mission de service public.
Elle est même devenue, une question existentielle pour
l’Etat de droit.
Elle conditionne l’accessibilité au droit, et à la sécurité
juridique et judiciaire.
La publication du recueil des arrêts de la chambre judiciaire
de la Cour suprême de l’année 2017 répond à ces exigences.
Elle a été rendue possible grâce à l’approche participative
et inclusive de gestion de la Cour adoptée depuis le début de son
mandat par monsieur Victor Dassi ADOSSOU, Président de la
Cour suprême.
La chambre judiciaire met ainsi à la disposition du monde
universitaire, des juristes, praticiens du droit et de tous citoyens,
pour lecture instructive, un document d’une grande utilité.
Les arrêts publiés dans ce recueil sont rendus par les trois
(03) sections de la chambre judiciaire que sont :
La section des affaires de droit civil, commercial et sociale
(section I),
La section des affaires de droit pénal et des procédures
pénales spéciales (section II),
La section des affaires de droit foncier (section III).
Les titrages et sommairisations ont été imprimés en
caractère de couleur rouge, afin de les identifier facilement. Ils
permettront ainsi de saisir de façon rapide et succincte l’apport
normatif de l’arrêt à la jurisprudence.
vi
La totalité des arrêts de fond de l’année 2017 est ici publiée.
Quant aux arrêts de déchéance, de forclusion, d’irrecevabilité et
de désignation de la juridiction compétente pour instruire et/ou
juger (poursuites pénales contre les magistrats et officiers de
police judiciaire), une sélection de quelques-unes de ces
décisions est ici publiée.
L’index permettra, grâce aux mots-clés, de faciliter les
recherches en obtenant les pages et les références des arrêts.
La version électronique de cet ouvrage est disponible et
téléchargeable gratuitement sur le site internet de la Cour
suprême : www.coursupreme.bj.
Ainsi, après la publication des recueils des années 2021,
2020, 2019, 2018 et cette fois ci 2017, l’effort sera poursuivi par
la reprise historique en vue de la publication de recueils d’arrêts
des années antérieures pour combler le vide de la non parution
desdits recueils depuis 1999.
vii
SECTION N° 1 : SECTION DES AFFAIRES DE DROIT
CIVIL, COMMERCIAL ET SOCIAL
8
ARRÊTS DE REJET
N° 09/CJ-CM du répertoire ; N° 2012-45/CJ-CM du greffe ; Arrêt
du 16 juin 2017 ; AFFAIRE : ETAT BENINOIS REPRESENTE
PAR L’AGENT JUDICIAIRE DU TRESOR (A.J.T) (Me
Alexandrine SAÏZONOU-BEDIE) CONTRE SOCIETE COMON
S.A (Me Cyrille DJIKUI, Me Issiaka MOUSTAPHA)
Procédure civile – Contrat - Pouvoir public se comportant
comme un particulier - Défaut d’usage de pouvoirs exorbitants
– Compétence - Juridiction judiciaire.
Procédure civile - Pourvoi en cassation - Moyen de cassation -
Grief tiré du défaut de base légale – Faits - Appréciation
exclusive - Juge du fond - Irrecevabilité.
Procédure civile - Pourvoi en cassation - Moyen tiré du défaut
de réponses à conclusions – Obligation de ne répondre qu’aux
conclusions invoquant un véritable moyen - Irrecevabilité.
Procédure civile - Pourvoi en cassation - Moyen tiré du défaut
de motifs ou de motifs dubitatifs - Preuve d’une créance -
Absence de motifs dubitatifs - Rejet.
Le juge judiciaire est compétent lorsque dans un contrat, la
personne morale du droit public ne fait aucun usage de ses
pouvoirs exorbitants et se comporte comme un particulier.
Est irrecevable, le moyen qui, sous le grief du défaut de base
légale, porte en réalité sur des faits souverainement constatés
et appréciés par les juges du fond.
Les juges du fond ne sont pas tenus de suivre les parties dans
le détail de leur argumentation. Ils ne sont tenus de répondre
qu’aux conclusions qui invoquent un véritable moyen.
9
Encourt rejet, le moyen tiré de la violation des règles de preuve
équipollente à un usage de motifs dubitatifs ou à un défaut de
motifs s’agissant de la preuve du paiement d’une créance, dès
lors que les juges d’appel, par le constat de la réclamation d’un
dédommagement par une société créancière, ont ôté tout
caractère dubitatif aux termes de leur décision.
La Cour,
Vu l’acte n°104/2011 du 29 décembre 2011 du greffe de la
Cour d’appel de Cotonou par lequel maître Alexandrine
SAÏZONOU-BEDIE, conseil de l’Etat béninois, a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°189/11 rendu le 29
décembre 2011 par la chambre civile moderne et commerciale de
cette Cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
10
Attendu que suivant l’acte n°104/2011 du 29 décembre 2011
du greffe de la Cour d’appel de Cotonou, maître Alexandrine
SAÏZONOU-BEDIE, conseil de l’Etat béninois, a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°189/11 rendu le 29
décembre 2011 par la chambre civile moderne et commerciale de
cette Cour ;
Que par lettres n°0139/GCS et n°0140/GCS du 17 janvier
2013, l’Agent Judiciaire du Trésor (AJT) et maître Alexandrine
SAÏZONOU-BEDIE ont été respectivement mis en demeure d’avoir
à produire un mémoire ampliatif dans un délai de deux (02) mois,
conformément aux dispositions de l’article 933 de la loi n°2008-07
du 28 février 2011 portant Code de procédure civile, commerciale,
administrative, sociale et des comptes ;
Attendu que les mémoires ampliatif et en défense ont été
produits par les parties ;
Que le Procureur général près la Cour suprême a produit ses
conclusions qui ont été communiquées à maître Alexandrine
SAÏZONOU-BEDIE et à maître Issiaka MOUSTAFA,
respectivement conseils de l’Etat béninois et de la Société
COMON-SA ;
Que par lettre n°0776/2014/SAF/HM du 16 avril 2014, maître
Alexandrine SAÏZONOU-BEDIE a fait observer qu’elle s’associe
pleinement aux observations du Procureur général près la Cour
suprême ;
Que par lettre de transmission du 02 mai 2014, maître Issiaka
MOUSTAFA a produit à la Cour ses observations sur les
conclusions du Procureur général près la Cour suprême ;
En la forme
Attendu que le présent pourvoi a été introduit dans les délai et
forme légaux ;
11
Qu’il convient de le déclarer recevable
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que dans le cadre de ses
activités commerciales d’importation de marchandises, notamment
les volailles, poissons et huiles végétales, la société COMON-SA a
conclu avec la Direction générale des douanes et droits indirects
(DGDDI) le 1er avril 2009, un protocole d’entente valable jusqu’au
31 mars 2012 aux termes duquel la société COMON-SA est
autorisée à procéder à l’enlèvement de ses marchandises par
procédure simplifiée ;
Que la société COMON-SA a également obtenu de la
Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) une
autorisation permanente de réexportation en date du 30 avril 2010,
de conteneurs d’huile végétale à destination du Nigéria, sous le
régime suspensif à un taux de 10,21% ;
Que par lettre n°1045/DGDDI/DEP du 10 mai 2010 et par
message téléphoné porté n°239/DGDDI/DBP du 10 mai 2010,
l’administration douanière a suspendu le protocole d’entente du 1 er
avril 2009 ainsi que le régime de réexportation pour les huiles
végétales importées au Bénin ;
Que prétendant que ces suspensions, intervenues sans
aucun préavis, violent les dispositions contractuelles contenues
dans le protocole d’entente du 1er avril 2009 et sont constitutives
d’abus de droit et de voies de fait, qui leur ont causé, tant à elle-
même, société COMON-SA qu’à la Société de Courtage, de Transit
et de Consignation (SOCOTRAC SARL) chargée des enlèvements
des marchandises, de graves préjudices, la société COMON-SA et
la SOCOTRAC-SARL ont, par exploit du 19 juillet 2010, assigné
l’Etat béninois représenté par l’Agent Judiciaire du Trésor (AJT)
devant le tribunal de première instance de première classe de
Cotonou statuant en matière civile, à l’effet :
12
- de le condamner à leur payer la somme de 100 milliards de
francs CFA pour toutes causes de préjudices confondues ;
13
2009 traduit la volonté de l’administration douanière de ne pas user
des pouvoirs exorbitants dérogatoires au droit commun ;
Alors que, selon la première branche du moyen, aux termes
du protocole d’entente du 1er avril 2009, la société COMON-SA
« s’engage à n’importer sur le territoire douanier de la République
du Bénin, aucune marchandise avariée, impropre à la
consommation, dangereuse ou prohibée ; à cet effet, il s’engage à
respecter la règlementation en matière de contrôle de santé,
d’hygiène, de nutrition, d’alimentation, de sécurité et de sûreté » ;
qu’en contrepartie, la Direction générale des douanes et droits
indirects s’est engagée « à accorder à la société COMON-SA
toutes les facilités mentionnées dans le présent protocole pour
autant que ce dernier respecte les obligations à sa charge » ;
Que ces clauses portent manifestement la marque
administrative parce qu’inspirées par des considérations d’intérêt
général étrangères aux contrats conclus entre particuliers ;
Que le protocole d’entente est plutôt un acte rentrant dans le
cadre du service public puisqu’il concerne l’organisation et le
fonctionnement du service public de la douane, définis par l’arrêté
n°217/MF/DC/CC du 9 juillet 1993 portant attributions, organisation
et fonctionnement de la Direction générale des douanes et droits
indirects ;
Que l’acte de suspension de ce protocole d’entente, en lui-
même, est un acte administratif pris par une autorité administrative
dans le cadre de sa mission de service public ;
Que par ailleurs, le régime de réexportation des huiles
végétales dont la suspension provisoire aurait causé des préjudices
à la société COMON-SA, a été institué par l’arrêté
n°1068/MEF/DC/SGM/SAR du 13 août 2009 portant modification
du taux de la Taxe Spéciale de Réexportation (TSR) et de la liste
des produits qui y sont assujettis, dont les huiles végétales ;
14
Que l’arrêté du 13 août 2009 étant un acte administratif, le
contentieux y relatif relève de la compétence de la chambre
administrative de la Cour suprême ;
Qu’en occultant à dessein l’autorisation de réexportation dont
la suspension par l’Etat béninois a été ordonnée par sa note de
service n°1320/DGDDI/DAR du 10 mai 2010 et qui fait également
l’objet de la présente cause, pour se déclarer compétente, la cour
d’appel n’a pas suffisamment relevé les circonstances de fait qui
sont nécessaires pour statuer et a, de ce fait, entaché la décision
qui en est l’objet, d’un vice de défaut de base légale ;
Attendu qu’il est aussi reproché aux juges d’appel d’avoir privé
leur décision de base légale, en ce que, relativement à l’autorisation
permanente annuelle de réexportation d’huile végétale à
destination du Nigéria, ils font grief à l’Etat béninois d’avoir
suspendu provisoirement l’arrêté du 13 août 2009 sans le
consentement de la société COMON-SA ;
Alors que, selon la quatrième branche du moyen, l’arrêté du
13 août 2009 n’est pas une convention entre l’Etat béninois et ladite
société ; qu’il s’agit plutôt d’un acte administratif unilatéral pris par
l’autorité administrative jouant de ses prérogatives de puissance
publique ;
Mais attendu que le défaut de base légale se caractérise par
une insuffisance des constatations de fait qui sont nécessaires pour
justifier l’application de la loi aux faits de la cause ;
Que pour rejeter, en l’espèce, le moyen d’incompétence tiré
de la violation de la loi exposé devant eux par l’Agent Judiciaire du
Trésor qui se fondait alors sur le régime exorbitant des clauses
découlant des contrats conclus par la société COMON-SA avec
l’administration douanière, et se déclarer compétents par
confirmation du jugement entrepris, les juges d’appel ont
expressément relevé : « Attendu qu’un contrat administratif est un
contrat dont l’une des parties est une personne publique et dont la
connaissance appartient à la juridiction administrative, soit en vertu
15
d’une attribution légale de compétence, soit parce qu’il porte sur
l’exécution même d’un service public ou comportant une clause
exorbitante du droit commun ;
Qu’il est de règle établie que tous les contrats de
l’administration ne sont pas des contrats administratifs ;
Que c’est ainsi qu’un contrat dans lequel une personne morale
de droit public se comporte comme un particulier est régi par les
règles de droit privé et emporte la compétence du juge judiciaire ;
Attendu qu’il ressort des éléments du dossier que le 1er avril
2009, la société COMON-SA a signé avec la Direction générale des
douanes et droits indirects « un protocole d’entente en matière de
facilitation des échanges » comportant des obligations réciproques
dans le cadre d’un programme de partenariat visant à créer une
relation de confiance entre les parties en vue de lutter contre la
fraude ;
Qu’aux termes de l’article 10 de cette convention, COMON-
SA « s’engage à n’importer sur le territoire douanier de la
République du Bénin aucune marchandise avariée, impropre à la
consommation, dangereuse ou prohibée. A cet effet, il s’engage à
respecter la réglementation en matière de contrôle de santé,
d’hygiène, de nutrition, d’alimentation, de sécurité et de sureté » ;
Qu’en contrepartie, la Direction générale des douanes et
droits indirects s’est engagée, aux termes de l’article 11 dudit
protocole, « à accorder au Comptoir Mondial de Négoce SA toutes
les facilités mentionnées dans le présent protocole pour autant que
ce dernier respecte les obligations à sa charge » ;
Qu’il a été prévu par les parties que la convention ne peut être
révisée que de commun accord, en cas de besoin, à la demande
de l’une des parties, sous réserve d’en informer l’autre, trois (03)
mois à l’avance ;
16
Qu’il a été, en outre, précisé dans la convention que tous les
litiges et contestations portant sur son interprétation et/ou son
exécution seront réglés à l’amiable ;
Qu’il est constant, en l’espèce, que le contentieux découlant
de l’interprétation et de l’exécution du protocole d’entente est
renvoyé au processus amiable de règlement, de sorte qu’il n’y a
aucun privilège au profit de l’une ou l’autre des parties ;
Que cela traduit la volonté de l’administration de ne pas user
des pouvoirs exorbitants dérogatoires au droit commun ;
Qu’ainsi, ce protocole d’entente est un contrat
synallagmatique mettant à la charge de chacune des parties des
droits et obligations, la Direction générale des douanes et droits
indirects ne disposant d’aucune prérogative particulière en tant que
service public ;
Que dans ces conditions, ce contrat est régi par le droit privé ;
Que dès lors, le contentieux qui nait de l’exécution dudit
contrat relève de la compétence du juge judiciaire ; …
Attendu que s’il est vrai que l’arrêté dont se prévaut l’Etat
béninois est un acte administratif, il est tout aussi vrai que les
facilités accordées à la société COMON-SA trouvent leur
fondement dans le protocole d’accord signé par la Direction
générale des douanes et ladite société, comme en témoigne le
contenu des lettres de renouvellement de l’autorisation permanente
de réexportation d’huile végétale versées au dossier, notamment la
lettre en date du 21 janvier 2010 de la Direction générale des
douanes et droits indirects adressée à la Directrice Administrative
et Financière de COMON-SA ;
Que de ce point de vue et au regard de ce qui précède, l’Etat
béninois ne peut sérieusement soutenir que le contentieux né de
l’exécution dudit protocole d’accord relève de la compétence du
juge administratif ;
17
Que c’est donc à bon droit que le premier juge s’est déclaré
compétent ; » ;
Que par ces constatations et énonciations suffisantes, la cour
d’appel a légalement justifié sa décision ;
En sa deuxième branche
En ce que l’arrêt attaqué a déclaré mal fondé le grief de défaut
de base légale fait par l’Etat béninois aux premiers juges dont la
motivation a consisté à dire que l’administration douanière a, d’une
part, suspendu unilatéralement et sans aucune explication sérieuse
le protocole d’entente du 1er avril 2009 et l’autorisation de
réexportation du 30 avril 2010, d’autre part, révoqué l’autorisation
permanente de réexportation d’huile végétale sans attendre les
résultats de l’évaluation qui devrait être faite par le comité créé par
note de service n°059/DGDDI/DBP du 04 mars 2010 ;
Alors que, selon la branche du moyen, la cour d’appel n’a pas
suffisamment constaté le fait que le protocole d’entente signé entre
l’administration des douanes et la société COMON-SA est un
traitement de faveur qui accorde à cette dernière certains privilèges,
notamment l’enlèvement permanent par procédure simplifiée pour
ses importations ;
Que ce protocole signé sur une base de confiance astreint la
société COMON-SA au respect de la réglementation douanière ;
Que s’étant rendu compte que ce régime de faveur a été
accordé à tort à la société COMON-SA du fait du mémorandum de
Badagry qui a interdit l’entrée des huiles végétales sur le territoire
nigérian et du fait de la baisse drastique des recettes, l’Etat béninois
a pris sur lui de rétablir les choses dans l’intérêt du peuple béninois
en prenant, dans le délai légal de deux (02) mois, un acte
administratif de suspension, qui s’assimile dès lors à un retrait
provisoire ;
Qu’en attendant l’évaluation, la société COMON-SA, malgré
la suspension provisoire, continue de bénéficier des autorisations
18
d’enlèvement par procédure simplifiée, sur sa demande, et ce,
conformément aux termes du 2ème paragraphe de la note du 10 mai
2010 portant suspension provisoire ;
Que la suspension provisoire du régime de réexportation pour
les huiles végétales importées au Bénin, est justifiée par le fait que,
conformément au mémorandum de Badagry, les marchandises
prohibées au Nigéria ne peuvent y entrer par le Bénin que par
fraude, alors même que la fraude corrompt tout ;
Que les huiles végétales ne peuvent qu’être destinées à la
consommation locale et ne peuvent dès lors bénéficier des
avantages liés à des marchandises destinées à la réexportation ;
Que la suspension provisoire relève du pouvoir discrétionnaire
du Directeur général des douanes et droits indirects ;
Que les tracasseries qu’aurait engendrées la suspension du
protocole d’entente sont celles auxquelles sont astreints tous les
usagers du Port Autonome de Cotonou dans le cadre de la
déclaration de l’enlèvement de leurs marchandises ;
Mais attendu que c’est par une motivation suffisante que la
cour d’appel, confirmant le jugement querellé par adoption des
motifs des premiers juges, a rejeté le grief de défaut de base légale,
soulevé devant elle par l’Etat béninois, en énonçant : « Attendu que
pour retenir la responsabilité de l’Etat béninois, la formation
collégiale ayant connu du dossier en première instance a apprécié
les divers actes posés par l’administration douanière, puis a pris en
considération les moyens développés devant elle par le conseil de
l’Etat béninois représenté par l’Agent Judiciaire du Trésor, pour en
tirer la conclusion que l’administration douanière a « imposé à la
société COMON-SA une série de tracasseries dans le cadre de
l’enlèvement de ses marchandises ainsi qu’il apparait notamment
du procès-verbal de constat du 21 juin 2010 de Maître Charles
COOVI, huissier de justice, et des déclarations du Receveur de la
douane du Port à la sommation interpellative du 29 juin 2010 dudit
huissier, alors qu’en matière commerciale, la célérité est
19
constamment recherchée… ; que l’Etat béninois ne conteste pas
que le fait d’imposer à la société importatrice COMON-SA, la mise
en consommation des marchandises destinées à la réexportation,
engendre le paiement de taxe au taux de 48% au lieu de 10,21% » ;
Que par ces constatations et énonciations, la cour d’appel a
légalement justifié sa décision ;
En ses troisième et cinquième branches réunies
Attendu qu’il est également fait grief aux juges d’appel d’avoir
privé l’arrêt attaqué de base légale en ce qu’il a infirmé le jugement
du 15 avril 2011, au motif qu’en refusant de prendre en compte le
cas des conteneurs régulièrement manifestés sur la base de 24
tonnes mais dont les dédouanements ont été imposés illégalement
par la douane sur la base de 28 tonnes et en bloquant 146 de ces
conteneurs d’huile végétale, du 23 juin au 30 juin 2010, bien que
toutes les formalités aient été faites et les droits payés depuis le 23
juin, la responsabilité de l’administration douanière, donc de l’Etat
béninois, est engagée ;
Alors que, selon la troisième branche du moyen, les
prétendues exactions dont a fait cas la société COMON-SA sont
intervenues après la mesure de suspension ;
Que c’est pour corriger un temps soit peu les tracasseries
imposées aux importateurs dans le cadre de la déclaration et de
l’enlèvement de leurs marchandises, pour induire la célérité
qu’exige la matière commerciale et pour accroître les recettes
douanières, que l’Etat béninois a cru devoir prendre l’arrêté du 13
août 2009 et que la douane béninoise a signé avec la société
COMON-SA, le protocole d’entente du 1er avril 2009 ;
Qu’en suspendant provisoirement l’arrêté du 13 août 2009 et
le protocole d’entente du 1er avril 2009, les importateurs concernés
devront désormais se soumettre à la procédure ordinaire qui oblige
à des tracasseries qu’ils connaissaient avant les mesures précitées
et qui sont liées à l’engorgement du Port ;
20
Que la société COMON-SA n’apporte aucune preuve des
exactions dont elle aurait fait l’objet et l’Etat béninois ne saurait être
tenu responsable des frais supplémentaires occasionnés par la
décision de dédouanement d’un certain nombre de conteneurs
régulièrement manifestés sur la base de 28 tonnes au lieu de (
vingt-quatre) 24 tonnes et le blocage abusif de cent quarante-six
(146) conteneurs ;
Attendu qu’il est aussi fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir infirmé
le jugement du 15 avril 2011 au motif que les premiers juges, pour
fixer le quantum du préjudice subi, n’ont pas tenu compte de tous
les préjudices subis à savoir :
- les conteneurs régulièrement manifestés sur la base de
vingt-quatre (24) tonnes mais dont les dédouanements ont été
imposés par la douane sur la base de vingt-huit (28) tonnes ;
- le blocage abusif de cent quarante-six (146) conteneurs du
23 juin au 30 juin 2010 ;
- la rupture par la société COMON-SA du contrat qui la lie à la
société CASCO ;
Alors que, selon cette cinquième branche du moyen, la société
COMON-SA a manifesté ses conteneurs sur la base de 24 tonnes
au lieu de vingt-huit (28) tonnes et a payé les frais de douane de
cent quarante-six (146) conteneurs à un moment où étaient déjà
suspendus provisoirement l’arrêté du 13 août 2009 et le protocole
d’entente du 1er avril 2009, qui lui permettaient de manifester vingt-
huit (28) tonnes de marchandises sur la base de vingt-quatre (24)
tonnes et de payer moins pour le dédouanement des cent quarante-
six (146) conteneurs ;
Que c’est la raison pour laquelle il lui a été imposé par la
douane les dédouanements sur la base de vingt-huit (28) tonnes
et le paiement d’un complément pour le dédouanement des cent
quarante-six (146) conteneurs ;
Que la société COMON-SA ne pouvant rapporter la preuve de
ce qu’elle a payé plus que ce que devrait payer tout importateur se
21
trouvant dans la même situation qu’elle, alors même que l’arrêté du
13 août 2009 et le protocole d’entente du 1er avril 2009 ne sont que
des mesures de faveur, l’Etat béninois ne saurait être tenu
responsable des surcoûts et autres frais complémentaires ;
Mais attendu que sous le grief non fondé de défaut de base
légale, les troisième et cinquième branches du moyen tendent en
réalité à remettre en discussion devant la Juridiction de cassation
qui n’est pas un troisième degré de juridiction, les faits
souverainement constatés et appréciés par les juges du fond ;
D’où il suit que le moyen est irrecevable en ses troisième et
cinquième branches ;
Deuxième moyen tiré du défaut de motifs
En sa première branche
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir retenu la
responsabilité délictuelle de l’Etat béninois dans les déconvenues
intervenues dans la relation contractuelle entre la société COMON-
SA et son partenaire, la société CASCO, suite à la suspension
provisoire du protocole d’entente et de l’autorisation de
réexportation au motif que, fort du protocole d’entente signé avec la
Direction générale des douanes et droits indirects, la société
COMON-SA a conclu le 04 janvier 2010 avec la société CASCO,
un contrat en vue de la fourniture, par semaine, de deux cent
cinquante (250) conteneurs d’huile végétale sur une période de 12
mois ; que dans le cadre de l’exécution dudit contrat, il a été
embarqué pour son compte, mille trois cent cinquante (1350)
conteneurs d’huile par l’intermédiaire de son fournisseur, la société
CASCO ; que suite à la suspension du protocole d’entente par la
Direction générale des douanes et droits indirects, la société
COMON-SA a été obligée de notifier à son fournisseur,
l’impossibilité de tenir les engagements qu’elle a pris dans leur
convention du 04 janvier 2010 ;
Alors que, selon cette branche du moyen, tant devant les
premiers juges que devant la cour d’appel, l’Etat béninois a
22
soutenu, pour battre en brèche la demande de pénalités qu’aurait
formulée la société CASCO, que cette dernière n’est pas le
fournisseur de la société COMON-SA, mais n’est qu’un
intermédiaire ; que la convention du 04 janvier 2010 n’a prévu
aucune clause de résiliation ; qu’il ne ressort pas de cette
convention que les huiles végétales sont destinées à la
réexportation, alors même que leur entrée est interdite en territoire
nigérian ; que l’arrêt attaqué n’a pas cru devoir répondre à ces
moyens qui ont été amplement développés par l’Etat béninois dans
ses notes de plaidoirie versées aux débats ; qu’il y a donc
manifestement défaut de réponse à conclusions qui, aux termes
d’une jurisprudence bien établie, constitue un défaut de motifs ;
Mais attendu que les juges du fond ne doivent répondre
qu’aux conclusions qui invoquent un véritable moyen, c'est-à-dire
celles qui articulent des énonciations de fait pour en tirer des
conséquences juridiques ; qu’ils ne sont pas tenus de suivre les
parties dans le détail de leur argumentation ;
Attendu qu’en l’espèce, l’Agent Judiciaire du Trésor s’est
borné à développer à la page 13 de ses notes de plaidoiries du 04
août 2011 figurant au dossier, des arguments pour soutenir le rejet
des demandes de la société COMON-SA tendant à se faire payer
les pénalités réclamées par la société CASCO, sans invoquer un
véritable moyen auquel la cour d’appel était tenue de répondre ;
Que dès lors, cette branche du moyen manque en fait et doit
être déclarée irrecevable ;
En sa deuxième branche
En ce que l’arrêt attaqué a refusé d’exonérer l’Etat béninois
de toute responsabilité relativement aux pénalités réclamées par la
société CASCO au motif « que si la société COMON-SA n’a pas
rapporté la preuve de ce qu’elle a payé la somme de F CFA trois
milliards cent quarante-huit millions cinq cent quatre-vingt-treize
mille cinq cents (3.148.593.500) à la société CASCO, il ne fait
23
l’ombre d’aucun doute qu’elle devra s’accorder avec sa partenaire
et payer, ne serait-ce qu’une partie du montant réclamé » ;
Qu’il est constant que la société COMON-SA n’a pas
réellement et complètement fait la preuve du paiement de ladite
somme à la société CASCO ;
Qu’il y a donc une violation des règles de preuve ;
Que toutes les fois que le juge accueille une demande en
violant une règle de preuve, il fait usage de motifs dubitatifs qui
équivalent à un défaut de motifs ;
Mais attendu que l’arrêt attaqué a retenu que la rupture du
contrat liant la société COMON-SA à la société CASCO est la
conséquence de la suspension par l’administration douanière, de
l’autorisation de réexportation des huiles végétales et du protocole
d’entente, et que la preuve est faite au dossier que la société
CASCO, a réclamé un dédommagement qu’elle a intitulé pénalité,
d’un montant de quatre millions huit cent mille (4.800.000) euros
soit trois milliards cent quarante-huit millions cinq cent quatre-vingt-
treize mille cinq cents (3.148.593.500)F CFA, montant que devra lui
payer la société COMON-SA ou à tout le moins, une partie ;
Que ces motifs ôtent tout caractère dubitatif aux termes
critiqués ;
Qu’en conséquence, le moyen doit être rejeté ;
Troisième moyen tiré de la violation de la loi
En sa première branche
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir tenu l’Etat
béninois responsable des préjudices subis par la société COMON-
SA au motif que la suspension du protocole d’entente par la douane
a été faite sans préavis et sans consultation, en violation des
dispositions de l’article 15 dudit protocole qui auraient prévu
l’observance d’un délai de préavis avant toute suspension ;
24
Alors que, selon la branche du moyen, ledit article 15 du
protocole d’entente n’a exigé l’observance d’aucun délai de
préavis ; qu’il impose plutôt à la partie qui prend l’initiative d’une
révision, d’en informer l’autre, trois (03) mois à l’avance ;
Qu’en reprochant à l’Etat béninois de n’avoir pas observé le
délai de préavis de trois (03) mois avant de suspendre le protocole
d’entente du 1er avril 2009, la cour d’appel a violé la loi des parties
et a, de ce fait, entaché sa décision d’un vice de violation de la loi ;
Mais attendu que c’est en application de l’article 15 alinéa 3
du protocole d’entente signé entre l’administration douanière et la
société COMON-SA le 1er avril 2009 qui dispose : « Cette
convention peut être révisée de commun accord en cas de besoin,
à la demande de l’une des parties sous réserve d’en informer l’autre
trois (03) mois à l’avance », que les juges d’appel, appréciant, à bon
droit, la suspension par l’administration douanière dudit protocole
d’entente comme une forme de révision du contrat les liant, et après
avoir relevé que ni l’accord de la société COMON-SA n’a été requis,
ni le délai de préavis de trois (03) mois, observé, en ont déduit que
la responsabilité délictuelle de l’Etat béninois était engagée et que
réparation était due à ladite société COMON-SA ;
En sa deuxième branche
En ce que, pour tenir l’Etat béninois responsable des
prétendues exactions auxquelles la société COMON-SA a été
soumise suite à la mise en consommation systématique par
l’administration douanière des marchandises destinées à la
réexportation, notamment le paiement de la taxe au taux de 48%
au lieu de 10,21%, la cour d’appel a énoncé, entre autres motifs,
que la Direction générale des douanes et droits indirects a, à
plusieurs reprises, adressé des lettres de félicitations à la société
COMON-SA pour sa participation de manière significative à la
réalisation des objectifs fixés à l’administration des douanes ; que
la société COMON-SA a été distinguée par l’Organisation Mondiale
de la Douane pour les mêmes raisons ;
25
Alors que, selon la branche du moyen, la modification du taux
de la taxe spéciale de réexportation qui a fait l’objet de suspension
provisoire, a été instituée par l’arrêté du 13 août 2009 qui est un
acte administratif ; que la société COMON-SA n’a aucun privilège
en raison des lettres de félicitations ou distinctions obtenues ; qu’en
droit administratif et conformément au principe de l’égalité, les
usagers du service public se trouvant dans une même situation
doivent subir le même traitement ; que le principe de l’égalité de
tous devant l’administration est un principe général de droit à valeur
constitutionnelle découlant de l’égalité de tous devant la loi
consacrée par l’article 1er de la déclaration des droits de l’homme
et du citoyen ;
Que l’arrêt attaqué a violé ce principe ;
Mais attendu que les juges d’appel, pour condamner l’Etat
béninois à réparer les dommages causés à la société COMON-SA
ont également retenu comme motifs que la société COMON-SA a
été informée par message téléphoné de la suspension de
l’autorisation permanente annuelle de réexportation d’huiles
végétales dont elle était également bénéficiaire ; que les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les
ont faites et ne peuvent être modifiées que sur leur consentement
mutuel ; que le manquement d’une des parties à ses engagements
contractuels causant des préjudices à l’autre partie, donne droit à
réparation ;
Qu’ainsi, l’arrêt se trouve justifié, abstraction faite des motifs
critiqués par la branche du moyen ;
Que celle-ci ne peut donc être accueillie ;
En sa troisième branche
En ce que l’arrêt attaqué a énoncé que le résultat négatif de
deux milliards soixante-huit millions deux cent quinze mille neuf
cent cinquante (2.068.215.950) F CFA enregistré par la société
COMON-SA en 2010 est la conséquence des suspensions du
26
protocole d’entente et du régime de réexportation des huiles
végétales ;
Alors que, selon la branche du moyen, les huiles végétales ne
pouvaient pas être réexportées dès lors qu’il y a une interdiction du
Nigéria, objet du mémorandum de Badagry ; que c’est en fraude
des droits du contribuable béninois que la société COMON-SA
bénéficiait du protocole d’entente et de l’arrêté du 13 août 2009, qui
ont été justement suspendus dans les délais légaux, bien avant la
fin du premier semestre de l’année 2010, soit le 10 mai 2010 ;
Que rien ne prouve qu’au cours du deuxième semestre de
l’année 2010, la société COMON-SA n’a pas connu une
conjoncture ayant eu pour conséquence le résultat négatif
enregistré à la fin de l’exercice 2010, la crise économique mondiale
n’ayant épargné aucune structure commerciale ; que la motivation
de la cour d’appel pouvait se justifier si la suspension provisoire du
protocole d’entente du 1er avril 2009 et l’arrêté du 13 août 2009 était
intervenue vers la fin de l’année 2010 ;
Mais attendu que sous le grief non fondé de violation de la loi,
la branche du moyen qui n’indique nulle part la loi dont la violation
est alléguée, tend à remettre en discussion devant la Haute
Juridiction, les faits souverainement constatés par les juges du
fond ;
D’où il suit que ce troisième moyen n’est fondé en aucune de
ces branches ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
27
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller de la chambre
judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin deux
mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER;
Et ont signé,
Le président Jean-Stanislas SANT’ANNA ,
Le rapporteur, Michèle CARRENA-ADOSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
28
N° 010/CJ-S du répertoire ; N° 1999-67/CJ-CM du greffe ; Arrêt
du 16 juin 2017 ; AFFAIRE - CLEMENT SODOKPA (Me Bertin
AMOUSSOU) CONTRE OFFICE BENINOIS DE SECURITE
SOCIALE (Me François AMORIN Me Bernard PARAÏSO)
Procédure sociale – Moyen de cassation – Violation de la loi
par fausse interprétation – Action en contestation de la
liquidation de pension de retraite – Conciliation préalable
obligatoire -Rejet.
Procédure sociale – Moyen de cassation – Violation de la loi
par refus d’application de la loi.
Ont fait une exacte application des dispositions de
l’ordonnance n°73-3 du 17 janvier 1973 portant création et
organisation de la caisse Dahoméenne de Sécurité Sociale, les
juges d’appel qui ont confirmé le caractère obligatoire de la
saisine préalable aux fins de conciliation de la commission de
recours gracieux.
Ne sont pas reprochables de la violation de la loi par refus
d’application, les juges d’appel qui, en vertu de l’application
stricte de l’article 48 alinéa 2 de l’ordonnance visée, ont
sanctionné le non-respect de la saisine préalable aux fins de
conciliation, de la commission de recours gracieux.
La Cour
Vu l’acte n°12/99 du 17 septembre 1999 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel Clément SODOKPA a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°19/2 è/CCMS/99
rendu le 21 juillet 1999 par la chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
29
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en
vigueur et modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril
1966 et 70-16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant
composition, organisation, fonctionnement et attributions de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°12/99 du 17 septembre 1999 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, Clément SODOKPA a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°19/2è/CCMS/99 rendu le 21 juillet 1999 par la chambre sociale de
cette cour ;
Que par lettre n°2338/GCS du 24 décembre 1999 du greffe
de la Cour suprême, le demandeur a été mis en demeure de
constituer avocat et de produire son mémoire ampliatif dans un
délai d’un (01) mois, conformément aux dispositions des articles 42
et 51 de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 portant
composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Cour
suprême, remise en vigueur par la loi n°90-012 du 1er juin 1990 ;
30
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu que Clément SODOKPA, employé à la société John
Walken, a été admis à la retraite le 1er juillet 1989 ;
Que suite à une erreur constatée dans la liquidation de sa
pension de retraite, il a saisi la direction du travail d’une réclamation
qui, faute de conciliation, a été transmise au tribunal de première
instance de Cotonou ;
Attendu que par jugement ADD n°24/95 du 30 octobre 1995,
le tribunal a fait droit à l’exception d’irrecevabilité soulevée par
l’Office Béninois de Sécurité Sociale (O.B.S.S) tirée du défaut de
saisine préalable par le demandeur de la commission de recours
gracieux de l’OBSS conformément à la réglementation de cette
structure ;
Que sur appel de Clément SODOKPA, la cour d’appel de
Cotonou a rendu l’arrêt confirmatif n°19/2èCCMS/99 du 21 juillet
1991 ;
Que c’est contre cet arrêt que le pourvoi a été élevé ;
Discussion des moyens
Sur le premier moyen tiré de la violation de la loi par
fausse interprétation de la loi
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi
par fausse interprétation des dispositions des articles 48 alinéa 2 et
13 alinéa 5 de l’ordonnance n°73-3 du 17 janvier 1973 portant
31
création et organisation de la Caisse Dahoméenne de Sécurité
Sociale en ce que la cour d’appel a constaté que Clément
SODOKPA a violé les dispositions de l’article 48 alinéa 2 de
l’ordonnance 73-3 du 17 janvier 1973 et a confirmé le jugement
avant- dire-droit n°24/95 du 30 octobre 1995, alors que, selon, le
moyen, l’article 13 alinéa 5 de la même ordonnance prévoit que « la
commission de recours gracieux comprend quatre administrateurs ;
elle étudie les réclamations des employeurs affiliés ou des assurés
et propose la décision à la sanction du conseil. Le Directeur peut
soumettre à son avis toute difficulté résultant de l’application des
lois et règlements régissant le service des prestations. » ; que la
même ordonnance qui a prévu la saisine directe de la commission
de recours gracieux a également prévu le canal du directeur
général comme voie supplétive de saisine de cette commission ;
que c’est à juste titre que le demandeur au pourvoi s’est adressé au
directeur général de l’OBSS ; que c’est vainement qu’il est fait grief
à Clément SODOKPA d’avoir violé l’article 48 alinéa 2 de
l’ordonnance n°73-3 du 17 janvier 1973 ;
Mais attendu qu’il résulte de l’article 48 alinéa 2 de
l’ordonnance n°73-3 du 17 janvier 1973 auquel se réfère l’arrêt
attaqué que la saisine préalable de la commission de recours
gracieux par le contestataire lui-même est obligatoire et ne prévoit
aucune dérogation nonobstant la faculté de saisine qu’offrent au
directeur général les dispositions de l’article 13 alinéa 5 de la même
ordonnance ;
Que les juges du fond ont fait une exacte application du texte
visé ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen ne peut être accueilli ;
Sur le deuxième moyen tiré de la violation de la loi par
refus d’application.
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi
par refus d’appliquer la loi, en ce que la cour d’appel a refusé
d’appliquer un principe général de droit, alors que, selon le moyen,
32
il est un principe général de droit selon lequel la fin de non-recevoir
est susceptible de régularisation ; qu’il suffit que le demandeur y
procède et fasse disparaître la cause d’irrecevabilité pour que le
défendeur se trouve privé du droit de l’invoquer ; que le demandeur
au pourvoi a saisi par lettres recommandée et de relance la
commission de recours gracieux faisant ainsi disparaître la cause
d’irrecevabilité ; que la cour d’appel, en retenant que Clément
SODOKPA a violé l’article 48 alinéa 2 de l’ordonnance n°73-3 du
17 janvier 1973, a refusé d’appliquer un principe général de droit,
donc la loi ;
Mais attendu que les dispositions de l’article 48 alinéa 2 de
l’ordonnance n°73-3 du 17 janvier 1973 étant d’application stricte et
n’étant assorties d’aucune dérogation, c’est à bon droit que les
juges du fond ont retenu que Clément SODOKPA n’a pas respecté
la procédure prescrite par l’article 48 de l’ordonnance 73-3 du 17
janvier 1973 ;
Que dès lors, ce moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
33
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit
ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU,
Le rapporteur, Innocent S. AVOGNON
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
34
N° 011/CJ-S du répertoire ; N° 2004-19/CJ-S du greffe ; Arrêt du
16 juin 2017 ; AFFAIRE ADRIEN TOFFODJI (Me Cyrille DJIKUI)
CONTRE SOLANGE TOKPO (Me Bertin AMOUSSOU)
Procédure civile - Moyen de cassation - Omission de statuer -
Défaut de grief personnel - Irrecevabilité.
Défaut de motivation(non)- Dénaturation des faits- Rejet.
Est irrecevable le moyen tiré de l’omission de statuer dès lors
qu’il apparait que la demande sur laquelle est fondée
l’irrégularité invoquée émane du défendeur et ne fait pas
personnellement grief au demandeur au pourvoi.
Mérite rejet le moyen tiré du défaut de motivation lorsque le
juge d’appel a légalement justifié sa décision.
La dénaturation des faits ne constitue pas un cas d’ouverture
à cassation.
La Cour
Vu l’acte n°022/2004 du 16 juillet 2004 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel Adrien TOFFODJI s’est pourvu en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°004/CS/04 du 14 avril
2004 de la chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
35
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°022/2004 du 16 juillet 2004 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, Adrien TOFFODJI s’est
pourvu en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°004/CS/04
du 14 avril 2004 de la chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°4254/GCS du 29 novembre 2004 du greffe de
la Cour suprême reçue le 07 décembre 2004, le demandeur a été
mis en demeure de constituer avocat et de produire son mémoire
ampliatif dans un délai d’un (01) mois, conformément aux
dispositions des articles 42 et 51 de l’ordonnance n°21/PR du 26
avril 1966 portant composition, organisation, attributions et
fonctionnement de la Cour suprême, remise en vigueur par la loi
n°90-012 du 1er juin 1990 ;
Qu’une deuxième et dernière mise en demeure a été adressée
au demandeur par lettre n°0556/GCS du 07 février 2005;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits;
En la forme
Attendu que le présent pourvoi a été formé conformément aux
prescriptions légales ;
36
Qu’il y a lieu, dès lors, de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu que Adrien TOFFODJI a été attrait devant le tribunal
de première instance de Cotonou statuant en matière sociale pour
s’entendre condamner à payer divers droits et des dommages et
intérêts à Solange TOKPO pour licenciement ;
Que par jugement du 11 juillet 1994, le tribunal a constaté
qu’au regard des faits de la cause et des dispositions de l’article 2
du code de travail, les parties ne sont pas liées par des rapports de
travail ; qu’il a, dès lors, débouté Solange TOKPO de toutes ses
demandes ;
Que sur appel de Solange TOKPO, la cour d’appel de
Cotonou, par arrêt n°004/CS/04 du 14 avril 2004, a infirmé le
jugement en ces dispositions ci-dessus mentionnées, et évoquant
et statuant à nouveau, a jugé que le licenciement de Solange
TOKPO est abusif tant en la forme qu’au fond, a condamné Adrien
TOFFODJI à lui payer diverses indemnités et des dommages et
intérêts ;
Que c’est cet arrêt qui est l’objet du présent pourvoi ;
Discussion des moyens
Sur le premier moyen tiré de l’omission de statuer
Attendu que Adrien TOFFODJI reproche à l’arrêt attaqué
d’avoir statué infra petita en ce qu’il a omis de statuer sur la
demande de la défenderesse au pourvoi, tendant à faire constater
que l’employeur a violé les articles 9 de la loi n°90-004 du 15 mai
1990 régissant la déclaration de la main d’œuvre, les embauches
et les résiliations de contrats de travail, 22 de la convention
collective générale du Travail du 17 mai 1974, et 32 de l’ordonnance
n°33/PR/MFPTT du 28 septembre 1967 portant code du travail ;
37
Mais attendu que le demandeur au pourvoi ne peut invoquer
une irrégularité qui ne lui fait pas personnellement grief ;
Que la demande sur laquelle il est allégué que les juges du
second degré ont omis de statuer émanait non pas du demandeur
au pourvoi Adrien TOFFODJI, mais de son adversaire Solange
TOKPO et était dirigée contre lui ;
Qu’il s’ensuit que le moyen est irrecevable ;
Sur le deuxième moyen tiré du défaut de motivation
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir déclaré le
licenciement de Solange TOKPO abusif tant en la forme qu’au fond,
alors que, selon le moyen, l’arrêt n’a pas été motivé sur le caractère
irrégulier en la forme du licenciement et que l’absence de motivation
ne permet pas à la Cour suprême d’exercer son contrôle ;
Mais attendu que la cour d’appel a retenu : « Qu’en
congédiant l’appelante comme il l’a fait, TOFFODJI Adrien a violé
les articles 9 de la loi n°90-004 du 15 mai 1990, 22 de la Convention
Collective Générale et 32 alinéa 3 du code du travail » ;
Que ces textes prescrivent à la charge de l’employeur
certaines formalités avant le licenciement ; que, par exemple,
l’article 32 alinéa 3 du code du travail prescrit que la notification de
la rupture du contrat doit être faite par écrit avec la mention
obligatoire du motif de cette rupture ;
Que la cour d’appel a retenu en outre « Que dans le procès-
verbal de non-conciliation ayant saisi le premier juge, l’inspecteur
du travail en donnant son avis a dit : la non-saisine de nos services
par l’employeur confère au licenciement tout son caractère illégal
en la forme… » ;
Que la cour d’appel a ainsi fait ressortir le caractère irrégulier
en la forme du licenciement et a, dès lors, motivé la disposition
critiquée par le moyen ;
Qu’il s’ensuit que le moyen ne peut être accueilli ;
38
Sur le troisième moyen tiré de la dénaturation des faits
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir déclaré le
licenciement de Solange TOKPO abusif et d’avoir condamné
l’employeur à lui payer diverses indemnités et des dommages et
intérêts, reconnaissant ainsi l’existence d’un contrat de travail, alors
que, selon le moyen, il n’y avait pas de lien de subordination entre
Adrien TOFFODJI et Solange TOKPO ; que ceux-ci entretenaient
des relations de concubinage lorsqu’à l’ouverture de ses magasins
Adrien TOFFODJI a confié la gestion de l’un des magasins à
Solange TOKPO ; que ce genre de rapport exclusif de tout contrat
est qualifié par la jurisprudence d’entraide familiale ; que la cour
d’appel a fait une mauvaise qualification des faits et les a donc
dénaturés;
Mais attendu que la dénaturation des faits ne constitue pas un
cas d’ouverture à cassation ;
Qu’il s’ensuit que le moyen est irrecevable ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT ;
39
Innocent Sourou AVOGNON et Michèle CARRENA-ADOSSOU,
CONSEILLERS
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit
ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER;
Et ont signé,
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU,
Le rapporteur, Innocent S. AVOGNON
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
40
N° 012/CJ-S du répertoire ; N° 2005-29/CJ-S du greffe ; Arrêt du
16 juin 2017 ; AFFAIRE : ORGANISATION COMMUNE BENIN-
NIGER (O.C.B.N) REPRESENTEE PAR RAPHAËL OGOUDELE
DJEGUI (Me Germain ADINGNI) CONTRE ABOU ASSANI (Me
Bertin AMOUSSOU)
Droit social – Classification des emplois – Mauvais classement
– Condamnation au paiement des moins perçus sur
rémunération.
Méritent rejet les moyens non justifiés tirés de la violation de
la loi et du défaut de base légale qui font grief à la décision de
la cour d’appel d’avoir condamné l’employeur à payer des
moins perçus sur rémunération et des dommages intérêts au
travailleur injustement classé au regard des textes applicables
à l’entreprise.
La Cour
Vu l’acte n°53/2004 du 24 novembre 2004 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel Raphaël Ogoudélé DJEGUI,
agissant au nom et pour le compte de l’Organisation Commune
Bénin-Niger (O.C.B.N), a déclaré élever pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n° 81/CS/2004 rendu le 21 juillet
2004 par la chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
41
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°53/2004 du 24 novembre 2004
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, Raphaël Ogoudélé
DJEGUI, agissant au nom et pour le compte de l’Organisation
Commune Bénin-Niger (O.C.B.N), a déclaré élever pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n° 81/CS/2004 rendu le
21 juillet 2004 par la chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°3730/GCS du 09 novembre 2005, le
demandeur au pourvoi a été mis en demeure d’avoir à constituer
conseil et à produire ses moyens de cassation dans un délai d’un
(01) mois, le tout, conformément aux dispositions des articles 42 et
51 de l’ordonnance n° 21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême ;
Que maître Germain ADINGNI, conseil de l’O.C.B.N, a produit
son mémoire ampliatif ;
Qu’en revanche, Abou ASSANI n’a pas déposé ses
observations en défense malgré la communication du mémoire
ampliatif qui lui a été faite par l’intermédiaire de maître Bertin
AMOUSSOU suivant correspondance n° 1207/GCS du 30 mars
2006 et reçue le même jour ;
42
En la forme
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans la forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu que par procès-verbal de non conciliation
n°1038/MTEAS/DTEMO/SCT du 27 juillet 1993 de la direction du
travail et des affaires sociales de l’Atlantique, Abou ASSANI a saisi
le tribunal de première instance de Cotonou en condamnation de
l’Organisation Commune Bénin-Niger des chemins de fer et
transports dénommée O.C.B.N au paiement de moins-perçus sur
sa rémunération résultant du mauvais classement et à des
dommages intérêts ;
Que le 29 mars 1999, la juridiction saisie a rendu le jugement
n° 51/99 qui, après avoir constaté que le demandeur a été mal
classé dans la grille des emplois, a condamné l’O.C.B.N à procéder
à son reclassement et à lui payer des droits et dommages-intérêts ;
Que sur appel de l’O.C.B.N, la cour d’appel de Cotonou a, par
arrêt n° 81/CS/2004, confirmé en partie le jugement entrepris, puis
évoquant et statuant à nouveau, a diminué le quantum des
dommages-intérêts ;
Que c’est cet arrêt qui est l’objet du présent pourvoi ;
Discussion des moyens
Sur le premier moyen tiré de la violation de la loi
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi,
en ce qu’il a décidé que Abou ASSANI doit avoir été reclassé à la
hiérarchie V commençant par l’échelle 17, alors que, selon le
moyen, le défendeur est un salarié de l’O.C.B.N, établissement
public à caractère commercial possédant sa propre grille de
43
salaire ; qu’en lui accordant le reclassement qu’il sollicite, la cour
d’appel lui a appliqué le statut des agents permanents de l’Etat ;
Mais attendu que la cour d’appel a indiqué : « Attendu que si
la grille de classification des emplois de l’O.C.B.N ne prévoit pas
d’une manière expresse la hiérarchie, le groupe ou l’échelle auquel
doit être classé le travailleur titulaire d’un BTS, il apparaît
néanmoins que la direction générale de l’entreprise a décidé que
lesdits agents devraient appartenir à la hiérarchie V, c'est-à-dire au
groupe II corps 1, commençant par l’échelle 17, de cette grille des
emplois ; que ce fait résulte d’une part du tableau récapitulatif des
besoins de recrutement annexé à la fiche n°034/OCBN-DPM4 du
17 janvier 1996 du directeur du personnel et des moyens généraux
adressée au directeur général…Que dès lors, s’agissant de Abou
ASSANI, titulaire lui aussi du BTS et engagé à l’O.C.B.N au vu de
ce diplôme, son maintien en hiérarchie IV, donc en groupe II-2,
s’analyse en un acte de discrimination ; que c’est en conséquence
à bon droit que le premier juge a condamné l’O.C.B.N à lui payer
les moins-perçus sur rémunération résultant de son mauvais
classement ; qu’il convient de confirmer le jugement entrepris sur
ce point… » ;
Qu’en se déterminant ainsi qu’elle l’a fait, la cour d’appel s’est
basée sur les textes de l’O.C.B.N et n’a nullement violé la loi ;
Que le moyen n’est pas fondé ;
Deuxième moyen tiré de l’absence de base légale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué le manque de base
légale en ce que la cour d’appel s’est fondée d’une part sur des
documents à caractère non obligatoire, que d’autre part, elle ne
rapporte pas la preuve de ce que lesdits documents ont reçu une
application en 1996 et les années suivantes, alors que, selon le
moyen, il existe un instrument à caractère réglementaire et que le
défendeur n’a été recruté ni en 1996 ni après ;
Mais attendu qu’il résulte de l’arrêt attaqué que : « …. la
décision de la direction générale de classer le personnel titulaire
44
d’un BTS en hiérarchie V, c'est-à-dire au groupe IV corps 1 échelle
17 résulte des énonciations de l’avis de recrutement émis courant
1996, prescrivant que les agents nouvellement engagés
bénéficieraient ‘’d’un salaire correspondant au classement aux
échelles 17 ou 14 de la grille provisoire du statut général du
personnel de l’O.C.B.N respectivement pour les titulaires du BTS
ou les titulaires du BAC G2’’…. » ;
Qu’en conséquence l’arrêt attaqué est légalement justifié ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin deux
mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
45
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU
Le rapporteur, Michèle CARRENA-ADOSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
46
N° 013/CJ-S du répertoire ; N° 2012-08/CJ-S du greffe ; Arrêt du
16 juin 2017 ; AFFAIRE : FELICIEN SEDONOUGBO (Me
Mohamed TOKO) Contre SOCIETE AYODELE/STATION ORYX
(Me Agathe AFFOUGNON-AGO)
Droit Social – Moyen de Cassation – Cas d’ouverture à
cassation multiples – Faits - Appréciation souveraine et
exclusive des juges du fond – Irrecevabilité.
Encourent irrecevabilité, le moyen mettant en œuvre, plusieurs
cas d’ouverture à cassation et le moyen qui tend à remettre en
discussion devant la juridiction de cassation les faits
souverainement constatés et appréciés par les juges du fond.
La Cour
Vu l’acte n°007/11 du 27 septembre 2011 du greffe de la cour
d’appel d’Abomey par lequel maître Mohamed TOKO, conseil de
Félicien SEDONOUGBO, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n° 06-CS/2011 rendu le 11 août 2011 par la
chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
47
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
président de la chambre judiciaire, Dieudonnée Amélie
ASSIONVI-AMOUSSOU, en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°007/11 du 27 septembre 2011 du
greffe de la cour d’appel d’Abomey, maître Mohamed TOKO,
conseil de Félicien SEDONOUGBO, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n° 06-CS/2011 rendu le 11 août
2011 par la chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°1578/GCS du 18 juin 2012 du greffe de la
Cour suprême, le demandeur a été mis en demeure d’avoir à
constituer conseil et à produire son mémoire ampliatif, le tout
conformément aux dispositions des articles 3 et 12 de la loi n° 2004-
20 du 17 août 2007 portant règles de procédures applicables
devant les formations juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que par correspondance n°0584/GCS du 15 février 2013, une
deuxième et dernière mise en demeure a été adressée au
demandeur ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu que par jugement n° 04/10-S du 13 avril 2010, le
tribunal de première instance d’Abomey a déclaré légitime au fond
le licenciement de Félicien SEDONOUGBO, mais irrégulier quant à
la forme, a ordonné sa déclaration à la Caisse Nationale de Sécurité
48
Sociale et a condamné la société Ayodélé à lui payer des
dommages intérêts ;
Que sur appels de Félicien SEDONOUGBO et de la société
Ayodélé, la cour d’appel a rendu l’arrêt confirmatif n°006/CS-2011
du 11 août 2011 ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi est élevé ;
Discussion des moyens
Premier moyen tiré de la violation de la loi
PREMIERE ET DEUXIEME BRANCHES PRISES DE LA
VIOLATION DES ARTICLES 45 ET 56 DU CODE DU TRAVAIL
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation d’une
part, de l’article 45 du code du travail et la violation d’autre part, de
l’article 56 du même code en ce que :
-les juges d’instance ont estimé que c’est la société Ayodélé
qui aurait pris la décision de licencier le demandeur au pourvoi
après avoir constaté une absence prolongée de celui-ci qu’elle a
considéré comme un abandon de poste constitutif de faute lourde,
-la cour d’appel a décidé que Félicien SEDONOUGBO a été
licencié pour faute lourde au sens de l’article 56 du code du travail
aux motifs qu’une absence prolongée sans autorisation équivaut à
un abandon de poste constitutif de faute lourde,
Alors que, selon ces deux branches du moyen,
D’une première part, la société Ayodélé n’a jamais pris aucune
initiative explicite de licencier son salarié et elle n’a jamais pu
formuler aucun motif quelconque pour justifier une décision qu’elle
n’a pas prise ; que l’article 45 du code du travail dispose que « outre
le respect du préavis prévu à l’article 53 du présent code, un salarié
ne peut être licencié que s’il existe un motif objectif et sérieux de ne
pas maintenir son contrat. En cas de contestation, ce motif peut être
apprécié par la juridiction compétente… » ; que ce texte du code
49
souligne bien que c’est l’employeur qui doit prendre l’initiative de
refuser le maintien du contrat de travail et il doit l’exprimer de façon
explicite et sur la base d’un motif objectif et sérieux ; que malgré
l’absence de Félicien SEDONOUGBO de son poste de travail de
février à mai 2008, son employeur ne lui a fait le moindre reproche ;
que ce n’est qu’après avoir accompli de mai au début d’octobre
2008 son travail quotidiennement sans solde que le salarié a décidé
de convoquer son employeur à la main d’œuvre pour réclamer ses
arriérés de salaire ;
D’une deuxième part, il n’y a jamais eu licenciement décidé
par l’employeur contre son salarié ; que même à supposer qu’une
telle décision a été prise, l’employeur n’a jamais indiqué dans
aucun document les raisons pour lesquelles une telle décision a été
prise pour que les juges du fond puissent en déduire que le
licenciement se justifierait par une faute lourde tirée d’un abandon
de poste né d’une absence prolongée ; que d’ailleurs, l’article 56 du
code du travail a limitativement prévu les événements à même
d’être considérés comme faute lourde ; que le motif articulé ne fait
pas partie des événements prévus par ce texte ; que l’abandon de
poste survient lorsque le salarié se refuse délibérément soit de
rejoindre son poste de travail soit de reprendre le même poste à la
fin d’une absence ; qu’or, en l’espèce, le demandeur s’était absenté
de son poste à la suite d’une demande à laquelle l’employeur avait
donné une réponse verbale ; qu’il avait repris son travail pendant
une période de six (06) mois sans salaire avant de porter plainte
contre son employeur ;
Mais attendu que d’une part, l’article 56 du code du travail
énonce que « Peuvent être considérées notamment comme fautes
lourdes d’ordre professionnel, sous réserve de l’appréciation de la
juridiction compétente :
-Le refus d’exécuter un travail ou un ordre entrant dans le
cadre des activités relevant de l’emploi ;
50
-La violation caractérisée d’une prescription concernant
l’exécution du service et régulièrement portée à la connaissance du
personnel… » ;
Qu’il résulte de l’emploi de l’adverbe « notamment » que
l’article 56 susvisé n’a pas fait une énumération exhaustive des
fautes lourdes ;
Que d’autre part, les deux branches du moyen telles
qu’invoquées et développées font état de constatations de faits qui
relèvent de l’appréciation souveraine des juges du fond et dont
l’examen échappe au contrôle de la haute Juridiction ;
Qu’il s’ensuit que le moyen en ces deux branches n’est pas
fondé ;
TROISIEME ET CINQUIEME BRANCHES PRISES DE LA
VIOLATION DE LA LOI, DEFAUT DE BASE LAGALE,
VIOLATION DE L’ARTICLE 209 DU CODE DU TRAVAIL ET
DEFAUT DE BASE LEGALE
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation d’une
part, de l’article 209 du code du travail et le défaut de base légale
et la violation d’autre part, de la loi et le défaut de base légale en ce
que :
-les juges d’instance et d’appel ont fait impasse sur les
dispositions de l’article 209 du code du travail qui dispose que « le
salaire étant la contrepartie du travail fourni, aucun salaire n’est dû
en cas d’absence sauf dans les cas prévus par la règlementation,
les conventions et accords collectifs et le contrat individuel de
travail » ;
-les juges d’instance et d’appel ont déclaré que le licenciement
de Félicien SEDONOUGBO est légitime quant au fond et irrégulier
quant à la forme ;
Alors que selon ces deux branches du moyen,
51
1. les arriérés poursuivis par l’employé ne concernent
pas la période au cours de laquelle il jouissait de l’autorisation
verbale d’absence mais la période de mai à octobre 2008 passée à
travailler à la station ORYX de Dassa-Zoumè ; que la décision des
juges du fond manque de base légale par rapport à la disposition
susvisée ; que les motifs de l’arrêt ne permettent pas à la haute
Juridiction de vérifier si ces derniers ont fait une application correcte
de cette règle de droit ;
2. il est de principe que lorsque l’employeur rejette la
revendication légitime d’un salarié qui ne trouve son salut que dans
la cessation du travail, un tel cas constitue un cas de licenciement
abusif en raison de l’attente des droits professionnels du salarié ;
qu’en l’espèce, à la suite de sa reprise de fonction après avoir siégé
à la CEL Dassa-Zoumè, Félicien SEDONOUGBO a travaillé du 09
mai au 02 octobre 2008 sans salaire ; que devant une telle violation
de ses droits professionnels par son employeur, il est de règle de
considérer ce cas comme étant un licenciement abusif ;
52
DU TRAVAIL DU 30 DECEMBRE 2005, 216 ALINEA 2 DU
CODE DU TRAVAIL ET 1142 DU CODE CIVIL
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation des
articles 59 alinéa 2 de la convention collective du travail du 30
décembre 2005, 216 alinéa 2 du code du travail et 1142 du code
civil en ce que la cour d’appel a rejeté la demande de dommages
intérêts formulée par le salarié pour non déclaration à la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale et non reversement des cotisations
prélevées sur son salaire aux motifs que le salarié « ne justifie
d’aucun préjudice du fait de cette irrégularité » alors que, selon
cette branche du moyen, les articles 59 alinéa 2 de la convention
collective et 216 alinéa 2 du code du travail applicables mettent à
la charge de l’employeur une obligation absolue en disposant que
« l’employeur est tenu de déclarer le travailleur à la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale dès le premier jour de son
recrutement », « l’employeur doit prélever d’office sur les salaires
les cotisations des travailleurs et les verser aux institutions de
sécurité sociale dans les conditions fixées par la règlementation en
vigueur ou par le statut desdites institutions ; qu’il y a violation d’une
obligation de faire de la part de l’employeur donc violation par refus
d’application de l’article 1142 du code civil qui énonce que « toute
obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages et
intérêts en cas d’inexécution de la part du débiteur » ;
Mais attendu que c’est dans l’exercice de son pouvoir
souverain que la cour d’appel par décision motivée, a décidé que…
s’agissant des dommages-intérêts pour non déclaration et non
versement des cotisations, Félicien SEDONOUGBO ne justifie
d’aucun préjudice du fait de cette irrégularité… ;
D’où il suit que cette branche du moyen n’est pas fondé ;
Deuxième moyen tiré de l’absence de motifs
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué l’absence de motifs
en ce que la cour d’appel a décidé que … tout licenciement
irrégulier ouvre droit au profit du salarié à des dommages-intérêts ;
53
que dans le cas d’espèce, le licenciement dont s’agit est légitime au
fond et irrégulier en la forme ; que le premier juge a alloué au salarié
la somme de FCFA cent mille (100.000) à titre de dommages-
intérêts ; qu’en fixant ainsi le montant des dommages-intérêts, il a
fait une bonne appréciation des faits… ; qu’une telle motivation
abstraite d’ordre général ne permet pas à la haute Juridiction
d’exercer son droit de vérification et de contrôle de la loi ; qu’une
décision judiciaire doit se suffire à elle-même et un motif d’ordre
général ou abstrait équivaut à un défaut de motifs ;
Mais attendu que la cour d’appel a apprécié souverainement
le montant du préjudice dont elle a justifié l’existence par
l’évaluation qu’elle en a fait ;
Que ce faisant, elle a légalement justifié sa décision ;
Qu’il suit que le moyen n’est donc pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON et Michèle CARRENA-ADOSSOU,
Conseillers ;
54
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit
ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-
AMOUSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
55
N° 015/CJ-CM du répertoire ; N° 2006-05/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 16 juin 2017 ; AFFAIRE : SACCA FIKARA -PAULIN
GBETONDJI SAH (Me Maximin E. CAKPO-ASSOGBA) CONTRE
XAVIER D. AZATASSOU (Me Nestor NINKO)
Procédure civile – Droit commercial – Cession de parts
sociales – Violation des statuts – Annulation de cession -
Violation de base légale.
Ne manque pas de base légale et n’encourt donc pas
cassation, l’arrêt de la cour d’appel qui a annulé la cession des
parts sociales à un tiers, après avoir relevé la violation des
statuts de la société relativement à la procédure de cession
desdites parts sociales.
La Cour
Vu l’acte n°36/2005 du 08 août 2005 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Maximin CAKPO-ASSOGBA,
conseil de Sacca FIKARA et Paulin Gbétondji SAH, a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt n° 39/2005 rendu le
24 mars 2005 par la chambre commerciale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
56
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°36/2005 du 08 août 2005 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Maximin CAKPO-
ASSOGBA, conseil de Sacca FIKARA et Paulin Gbétondji SAH, a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°
39/2005 rendu le 24 mars 2005 par la chambre commerciale de
cette cour ;
Que par lettre n°216/GCS du 22 janvier 2006 du greffe de la
Cour suprême, maître Maximin CAKPO-ASSOGBA a été mis en
demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours et
à produire ses moyens de cassation dans un délai d’un (01) mois,
le tout, conformément aux dispositions des articles 42, 45 et 51 de
l’ordonnance n° 21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême ;
Que la consignation a été payée ;
Que les mémoire ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le présent pourvoi a été introduit dans les forme
et délai légaux ;
Qu’il convient de le recevoir ;
57
Au fond
Faits et procédure
Attendu que Sacca FIKARA et Xavier D. AZATASSOU ont
ensemble constitué, courant 1996, une société à responsabilité
limitée dénommée Société Internationale de Commerce,
d’Agriculture et de Génie-civil (SICAGEC-SARL) dont Xavier D.
AZATASSOU est le gérant statutaire et Sacca FIKARA,
l’actionnaire majoritaire ;
Que suite à sa nomination en qualité de directeur général de
la Société Nationale de Commercialisation des Produits pétroliers
(SONACOP), Sacca FIKARA a, au cours de l’assemblée générale
extraordinaire de la SICAGEC-SARL du 07 août 1996, cédé ses
parts sociales à Paulin Gbétondji SAH pour raisons de convenance
personnelle ;
Que la SICAGEC-SARL est de même devenue TRENITY
COMPANY SARL (TCS) ;
Que par une correspondance du 14 août 2000, Paulin
Gbétondji SAH a notifié à Xavier D. AZATASSOU sa révocation de
la gérance de la société TRENITY COMPANY SARL ;
Que par exploit du 29 août 2000, Xavier D. AZATASSOU a
attrait Paulin Gbétondji SAH et Sacca FIKARA devant la chambre
commerciale du tribunal de première instance de Cotonou pour,
entre autres, annulation de sa révocation de la gérance de la
société, annulation de la cession des parts faite par Sacca FIKARA
à Paulin Gbétondji SAH et pour lui donner acte de ce qu’il exerce
son droit de préemption et offre de racheter lesdites parts sociales ;
Que par jugement n° 169 du 26 octobre 2000, le tribunal a fait
droit à ses demandes ;
Que sur appel de Sacca FIKARA et Paulin Gbétondji SAH, la
cour d’appel de Cotonou a rendu l’arrêt confirmatif n° 39/2005 du
24 mars 2005 ;
58
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion des moyens
Premier moyen tiré du manque de base légale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué le manque de base
légale en ce que les juges d’appel, sans se prononcer sur
l’incidence de la circonstance que sont l’acceptation et la ratification
de la convention de cession de parts sur le point de départ de
l’opposabilité de ladite cession de parts à Paulin Gbétondji SAH,
ont affirmé que la cession des parts sociales à Paulin Gbétondji
SAH, décidée et entérinée par l’assemblée générale extraordinaire
du 07 août 1996 n’a fait l’objet d’aucune signification ou acceptation
dans un acte authentique, alors que, selon le moyen, le défendeur
au pourvoi a accepté voire ratifié la transaction conclue entre Sacca
FIKARA et Paulin Gbétondji SAH le 07 août 1996 à l’occasion de
l’assemblée générale extraordinaire de la société SICAGEC-
SARL ;
Mais attendu que pour confirmer le jugement qui a conclu à la
nullité de la cession des parts sociales faites par Sacca FIKARA au
profit de Paulin Gbétondji SAH, l’arrêt critiqué a d’abord constaté
que la cession des parts sociales de Sacca FIKARA à Paulin
Gbétondji SAH, décidée et entérinée par l’assemblée générale
extraordinaire du 07 août 1996, n’a fait l’objet d’aucune signification
ou acceptation dans un acte authentique et n’a donc jamais été
rendue opposable ni à la société SICAGEC-SARL, ni aux tiers, puis
a relevé que cette cession n’a fait l’objet que du procès-verbal de
l’assemblée générale extraordinaire du 07 août 1996 ; que cette
forme de cession est, en l’espèce, en contradiction avec les
stipulations de l’article 13 des statuts de la société SICAGEC-
SARL qui indiquent que les cessions de parts se feront par acte
notarié ; que Sacca FIKARA, cédant, n’a pas permis à son co-
associé d’exercer son droit de préemption tel que prévu par l’alinéa
3 de l’article 13 des statuts ;
59
Qu’en l’état de ces énonciations, la cour d’appel a légalement
justifié sa décision ;
Que le moyen n’est donc pas fondé ;
Deuxième moyen tiré de la violation de la loi en ses deux
branches prises ensemble
Attendu qu’il est fait grief aux juges d’appel d’avoir violé la loi
par fausse qualification et par fausse application en ce qu’ils ont
donné la qualification de cession de droits ou d’actions sur un tiers
au contrat de vente de parts sociales conclu entre Sacca FIKARA
et Paulin Gbétondji SAH et ont subséquemment fait application des
dispositions des articles 1689 et 1690 du code civil qui
règlementent l’opposabilité aux tiers de la cession de créances et
autres droits incorporels, font appel à la notion de débiteur cédé et
supposent qu’un créancier cède son droit contre le débiteur à un
tiers, alors que, selon le moyen, le contrat de cession de parts
sociales intervenu entre Sacca FIKARA et Paulin Gbétondji SAH
est un simple contrat de vente qui porte plutôt sur le droit de
propriété de Sacca FIKARA sur les parts sociales détenues par lui ;
Mais attendu qu’en donnant la qualification de cession de
droits ou d’actions sur un tiers à la convention conclue entre Sacca
FIKARA et Paulin Gbétondji SAH et relatives à ses parts sociales
dans la société SICAGEC-SARL, la cour d’appel a fait l’exacte
application des dispositions de l’article 317 de l’Acte Uniforme de
l’OHADA du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés commerciales
et du groupement d’intérêt économique portant sur la forme de la
cession des parts sociales, desquelles il se dégage que la cession
de parts de la société à responsabilité limitée comme celle des
sociétés de personnes est une cession de créance impérativement
soumise aux formes du droit civil ;
Que c’est donc à juste titre qu’elle a implicitement recouru aux
énonciations des articles 1689 et 1690 du code civil pour confirmer
le rejet par le premier juge de la fin de non recevoir tirée de la
prescription de l’action en nullité du défendeur au pourvoi ;
60
Que le moyen, qui n’est fondé en aucune de ses branches, ne
peut être accueilli ;
Troisième moyen tiré de la dénaturation des termes du
procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire du 07
août 1996
Attendu qu’il est encore reproché à l’arrêt attaqué d’avoir
dénaturé les termes du procès-verbal de l’assemblée générale
extraordinaire du 07 août 1996 et violé l’article 1134 du code civil
en affirmant que Sacca FIKARA n’a pas permis à son co-associé
d’exercer son droit de préemption, alors que, selon le moyen, il
résulte clairement des termes dudit procès-verbal que :
-la cession litigieuse a été décidée et entérinée en assemblée
générale extraordinaire à laquelle Xavier D. AZATASSOU a pris
activement part ;
- Xavier D. AZATASSOU a été avisé au préalable de la tenue
de cette assemblée et de la cession projetée entre Sacca FIKARA
et Paulin Gbétondji SAH ;
- Xavier D. AZATASSOU a accepté cette cession et en a tiré
la conséquence que Sacca FIKARA a perdu sa qualité d’associé ;
-l’assemblée générale extraordinaire du 07 août 1996 a agréé
Paulin Gbétondji SAH comme nouvel associé ;
Mais attendu que pour confirmer le jugement qui a fait droit à
la demande de Xavier D. AZATASSOU d’exercer son droit de
préemption et de racheter les parts sociales de Sacca FIKARA,
l’arrêt critiqué a constaté que la seule énonciation ou mention au
procès verbal de l’assemblée générale extraordinaire du 07 août
1996 de la cession par Sacca FIKARA de ses parts sociales à
Paulin Gbétondji SAH ne peut suppléer au non-accomplissement
des formalités substantielles inscrites à l’article 13 des statuts de
ladite société et exigées par l’article 317 de l’Acte Uniforme de
l’OHADA du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés commerciales
et du groupement d’intérêt économique ;
61
Qu’en conséquence, les juges d’appel n’ont pas dénaturé les
termes du procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire du
07 août 1996 de la société SICAGEC-SARL ;
Que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge de Sacca FIKARA et Paulin
Gbétondji SAH ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent Sourou AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin deux
mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé
62
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU
Le rapporteur, Innocent S. AVOGNON
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
63
N° 016/CJ-CM du répertoire ; N° 2006-10/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 16 juin 2017 ; AFFAIRE : MOULICATOU BOURAIMA
(Me Evelyne da SILVA-AHOUANTO) Contre SOCIETE DE
GESTION DES MARCHES (SOGEMA) (Mes Gabriel, Romain et
Guy DOSSOU)
Procédure civile - Action en justice – Défaut de qualité –
Irrecevabilité.
Est irrecevable pour défaut de qualité, l’action en justice pour
cessation de troubles intentée par une mère au nom de sa fille
mineure qui n’avait pas la majorité civile requise pour exercer
des activités commerciales et qui pourtant, s’est vue attribuer
un emplacement au marché à ces fins.
La Cour
Vu l’acte n°12/2005 du 14 juin 2005 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Evelyne da SILVA, conseil de
Moulicatou BOURAÏMA, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°56/05 du 25 avril 2005 rendu par la
chambre des référés civils et commerciaux de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
64
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°12/2005 du 14 juin 2005 du greffe
de la cour d’appel de Cotonou, maître Evelyne da SILVA, conseil
de Moulicatou BOURAÏMA, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°56/05 du 25 avril 2005 rendu par la
chambre des référés civils et commerciaux de cette cour ;
Que par lettre n°1182/GCS du 29 mars 2006 du greffe de la
Cour suprême, maître Evelyne da SILVA a été mise en demeure
d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours, et à produire
ses moyens de cassation dans un délai d’un (01) mois, le tout,
conformément aux dispositions des articles 42,45 et 51 de
l’ordonnance n° 21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême ;
Que la consignation a été payée ;
Que suite à la seconde mise en demeure qui lui a été faite par
lettre n°1856/GCS du 16 mai 2006, maître Evelyne da SILVA a
informé la haute Juridiction du décès de Moulicatou BOURAÏMA,
sa cliente ;
Que par lettre n°0289/GCS du 23 janvier 2007 du greffe de la
Cour suprême reçue par la Société de Gestion des Marchés
65
(SOGEMA) le 24 janvier 2007, la défenderesse au pourvoi a reçu
notification de ce décès ;
Que par suite, la haute Juridiction a rendu, le 09 février 2007,
l’arrêt n° 06/CJ-CM par lequel elle a constaté l’interruption de
l’instance introduite par Moulicatou BOURAÏMA du fait de son
décès survenu le 08 décembre 2005, imparti à ses héritiers un délai
de deux (02) mois, à compter de la notification de l’arrêt, pour faire
les diligences en vue de la reprise de l’instance sous peine de
déchéance ;
Qu’après notification aux parties de l’arrêt rendu le 09 février
2007, les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que Moulicatou BOURAÏMA a introduit le présent
pourvoi dans les forme et délai légaux ;
Qu’il convient de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu que suivant exploit du 28 mars 2003, Moulicatou
BOURAÏMA a saisi le juge des référés commerciaux du tribunal de
première instance de Cotonou en vue de constater la voie de fait de
la SOGEMA, d’ordonner la cessation des troubles à la jouissance
de l’emplacement qui a été attribué à sa fille mineure Faouziath
AKIBOU, et ce, sous astreinte comminatoire de 200.000 francs par
jour de résistance ;
Que suivant ordonnance n°008/ref/com du 18 juin 2003, le
juge saisi a entièrement fait droit à la demande de Moulicatou
BOURAÏMA ;
66
Que sur appel de la SOGEMA, la cour d’appel de Cotonou,
par arrêt n°56/05 du 25 avril 2005, a annulé l’ordonnance
entreprise, puis évoquant et statuant à nouveau, a déclaré l’action
irrecevable pour défaut de qualité de Moulicatou BOURAÏMA
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion du moyen unique : violation de la loi tirée de
l’irrecevabilité pour défaut de qualité
Attendu qu’il est reproché aux juges d’appel d’avoir déclaré
irrecevable l’action de Moulicatou BOURAÏMA pour défaut de
qualité aux motifs que, n’étant pas la bénéficiaire directe de
l’emplacement en cause, elle ne saurait intenter raisonnablement
aucune action personnelle et directe, alors que, selon le moyen,
d’une part, en sa qualité de mère de sa fille mineure, elle est
habilitée de plein droit, en raison du principe de la représentation
implicite, à défendre en justice les droits et intérêts de cette dernière
sans avoir besoin d’un mandat spécial à cette fin ; d’autre part, la
cour d’appel n’a pas indiqué le texte de loi qui sanctionne le défaut
de qualité retenu ;
Mais attendu que pour déclarer irrecevable l’action de
Moulicatou BOURAÏMA, la cour d’appel a d’abord constaté qu’elle
n’était pas la bénéficiaire directe de l’emplacement litigieux, et, que
la carte d’occupation a été délivrée au nom de sa fille mineure
Faouziath AKIBOU ; qu’elle a ensuite relevé que sa fille mineure au
nom de qui elle prétend détenir le droit d’agir en justice n’a pas la
majorité civile requise pour exercer des activités commerciales, et
partant, pour se voir attribuer un emplacement au marché à ces
fins ;
Qu’en statuant ainsi qu’elle l’a fait, la cour d’appel a fait
l’exacte application des dispositions légales ;
Que le moyen unique doit, en conséquence, être rejeté ;
67
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge des héritiers de Moulicatou
BOURAÏMA.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
Michèle CARRENA-ADOSSOU
68
Le rapporteur, Michèle CARRENA-ADOSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
69
N° 026/CJ-S du répertoire ; N° 2003-23/CJ-S du greffe ; Arrêt du
10 Novembre 2017 ; AFFAIRE : SOCIETE BENINOISE DES
MANUTENTIONS PORTUAIRES (SOBEMAP) (Me François
AMORIN Me Bernard PARAÏSO) Contre ANTOINE SODJINOU
(Me Sadikou Ayo ALAO)
Procédure sociale - Moyen de cassation - Violation de la loi -
Manque de base légale - Appréciation souveraine des juges du
fond - Irrecevabilité.
Procédure sociale – Licenciement - Accident de travail -
Allocation de dommages – Intérêts - Violation de la loi (Non).
Sont irrecevable les moyens qui sous le grief de violation de la
loi et de manque de base légale, tendent à remettre en
discussion devant la haute juridiction des faits
souverainement apprécié par les juges du fond.
Ont fait une bonne appréciation de la loi, les juges d’appel qui
ont confirmé la décision du 1er juge ayant octroyé des
dommages-intérêts à un employé victime d’accident de travail
pour licenciement abusif et non exclusivement pour le
préjudice corporel.
La Cour,
Vu l’acte n°41/2002 du 09 décembre 2002 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Bernard PARAISO, conseil
de la Société Béninoise des Manutentions Portuaires (SOBEMAP),
a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°183/CS/02 rendu le 04 décembre 2002 par la chambre sociale de
cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
70
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur et
modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril 1966 et 70-16 du
14 mars 1970 définissant la composition, l’organisation, les attributions
et le fonctionnement de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 novembre 2017 le
conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°41/2002 du 09 décembre 2002
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Bernard PARAISO,
conseil de la Société Béninoise des Manutentions Portuaires
(SOBEMAP), a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions
de l’arrêt n°183/CS/02 rendu le 04 décembre 2002 par la chambre
sociale de cette cour ;
Que par lettre n°0251/GCS du 03 février 2004, maîtres
François AMORIN et Bernard PARAISO ont été mis en demeure
de produire leur mémoire ampliatif conformément aux dispositions
des articles 51 et 52 de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966
portant composition, organisation, attribution et fonctionnement de
la Cour suprême ;
71
Qu’un nouveau dernier délai d’un (01) mois leur a été accordé
suivant correspondance n°1590/GCS du 16 avril 2004 ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi a été élevé dans les forme et délai
légaux ;
Qu’il convient de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt arrêt attaqué, que suivant procès-verbal
de non conciliation n°191/ MFPTRAC/ SGM/DDFPT/ATL/DCTC du
10 mars 1988 de la Direction Départementale de la Fonction
Publique (DDFP) de l’Atlantique, Antoine SODJINOU a attrait
devant le tribunal de première instance de Cotonou statuant en
matière sociale la SOBEMAP pour s’entendre condamner à lui
payer des dommages et intérêts pour rupture abusive de son
contrat de travail ;
Que suivant jugement par défaut n°144/99 du 06 décembre
1999, la juridiction saisie a reconnu le licenciement abusif et a
condamné la SOBEMAP à lui payer la somme de cinq millions
(5.000.000) F CFA à titre de dommages et intérêts ;
Que par arrêt n°183/CS/02 du 04 décembre 2002 la cour
d’appel a confirmé le jugement querellé en toutes ses dispositions ;
Que c’est cet arrêt qui est objet du présent pourvoi ;
Discussion des moyens
Sur les 1er moyen et 3ème moyen tirés de la violation de
l’article 3 du décret du 09 décembre 1964, du défaut et de la
contradiction de motif, du défaut de réponse à conclusions, de
la violation des droits de la défense, de la violation de l’article
72
38 du code du travail de 1967, de la violation de l’article 52 de
la loi n°98-004 du 27 janvier 1988 portant code du travail
(nouveau), de la violation de l’article 68-2ème alinéa de
l’ordonnance n°10 du 21 mars 1959 sur les accidents de travail
et maladies professionnelles, de la violation de l’article 16 de
la convention collective de la SOBEMAP du 15 décembre 1987,
du manque de base légale, moyens réunis.
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de
l’article 3 du décret du 09 décembre 1964, le défaut et la
contradiction de motifs, la violation des droits de la défense, la
violation de l’article 38 du code du travail de 1967, la violation de
l’article 52 de la loi n°98-004 du 27 janvier 1988 portant code du
travail (nouveau), la violation de l’article 68-2ème alinéa de
l’ordonnance n°10 du 21 mars 1959 sur les accidents de travail et
maladies professionnelles, la violation de l’article 16 de la
convention collective de la SOBEMAP du 15 décembre 1987 et le
manque de base légale en ce que, la cour d’appel de Cotonou a
confirmé le jugement n°144/99 du 06 décembre 1999 en toutes ses
dispositions, alors que, selon les moyens, d’une part, pour qu’un
licenciement puisse être qualifié de légitime ou d’abusif, il faut qu’il
ait été prononcé ;
d’autre part, le motif par lequel la cour d’appel a déclaré le
licenciement abusif est dénaturant, contradictoire et insuffisant ;
que l’article 52 du nouveau code de travail n’est pas applicable ;
que l’évacuation sanitaire a eu lieu début octobre 1989, donc plus
de trois (03) ans après la date du licenciement allégué ; que le 15
février 1988, Antoine SODJINOU était présent au Bénin, et les
certificats médicaux délivrés avant la date du 15 février 1985
attestaient que le problème sanitaire était réglé et que l’intéressé
pouvait reprendre service, sauf à l’exempter des travaux exigeant
la force ;
Qu’en l’espèce, la SOBEMAP avait écrit dans ses conclusions
d’appel que c’était plutôt Antoine SODJINOU qui l’avait quittée, la
SOBEMAP ne disposant pas de poste léger où le transférer ;
73
Qu’il est de règle que celui qui allègue un fait doit le prouver ;
Qu’il appartient donc au demandeur à l’action de prouver le
licenciement allégué par production de documents ou délation de
serment pour combattre la négation de l’employeur ;
Que la cour d’appel ne pouvait sans vérification préalable de
la réalité du licenciement allégué retenir à la charge de la
SOBEMAP un licenciement qu’elle conteste ;
Mais attendu que sous le grief non fondé de violation de la loi
et de manque de base légale, les moyens tendent à remettre en
discussion des faits souverainement appréciés par les juges
d’appel ;
Qu’il s’ensuit que ces moyens sont irrecevables ;
Deuxième moyen tiré de la violation de l’article 3 du
décret du 09 décembre 1964, du défaut de motif, du défaut de
réponse à conclusions, de la violation des articles 1er, 131 et
133 de l’ordonnance n°10-PCM du 21 mars 1959 sur les
accidents du travail et maladies professionnelles, du manque
de base légale.
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé l’article
3 du décret du 09 décembre 1964, d’être dépourvu de motif, de
n’avoir pas répondu aux conclusions, d’avoir violé les articles 1 er,
131 et 133 de l’ordonnance n°10-PCM du 21 mars 1959 sur les
accidents du travail et maladies professionnelles et de manquer
ainsi de base légale, en ce que, la cour d’appel de Cotonou a
confirmé le jugement n°144/99 du 06 décembre 1999 en toutes ses
dispositions, alors que, selon le moyen, en règle générale, il est
interdit à un employé, victime d’un accident du travail d’exercer un
recours de droit commun contre son employeur pour obtenir
réparation des dommages corporels causés par un accident du
travail sauf,
1- si l’accident est causé par une personne autre que
l’employeur ou ses proposés ;
74
2- si l’accident est dû à une faute intentionnelle de l’employeur
ou de l’un de ses préposés ;
3- si l’employeur a stipulé dans le contrat de travail qu’il
verserait des prestations en sus des indemnités légales à son
proposé, victime d’un accident de travail ;
Que l’action d’Antoine SODJINOU, en réclamant contre la
SOBEMAP la somme de vingt millions (20.000.000) francs CFA de
dommages-intérêts pour les préjudices corporels, est irrecevable ;
Que cette irrecevabilité est surtout textuelle et résulte de
l’ordonnance n°10-PCM du 21 mars 1959 qui régit la réparation des
accidents du travail en République du Bénin ;
Que l’arrêt n’a pas répondu aux moyens qu’il n’a même pas
mentionnés ;
Qu’il encourt cassation ;
Mais attendu d’une part, que la cour d’appel a octroyé des
dommages-intérêts au défendeur au pourvoi pour licenciement
abusif et non exclusivement pour le préjudice corporel qui serait
résulté de l’accident de travail dont il a été victime ;
Que ce faisant, elle n’a pas violé les articles 1er, 131-1 et 133
de l’ordonnance n°10-PCM du 21 mars 1959 qui régit la réparation
des accidents du travail en République du Bénin ;
Qu’en relevant successivement d’autre part,
« … que selon l’article 52 du code du travail, tout licenciement
sans motif objectif et sérieux donne droit à des dommages-intérêts ;
Que dans le cas d’espèce, la demande de dommages-intérêts
est fondée en son principe, mais exagérée en son quantum ;
Qu’il faut la ramener à de justes proportions et la fixer à cinq
millions (5.000.000) de francs CFA ainsi que l’a fait le premier juge
… », la cour d’appel a nécessairement répondu aux conclusions
invoquées ;
75
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Innocent S. AVOGNON, conseiller de la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Magloire MITCHAÏ
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix novembre
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Et ont signé,
Le président, Innocent S. AVOGNON
76
Le rapporteur, Michèle CARRENA-ADOSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
77
N° 027/CJ-S du répertoire ; N° 2003-26/CJ-S du greffe ; Arrêt du
10 Novembre 2017 ; AFFAIRE : CABINET BETIE (Me Angelo
HOUNKPATIN) Contre BRICE LOKOSSOU ET AUTRES (Me
Bertin AMOUSSOU)
Procédure sociale – Défaut de base légale (Non) – Violation de
la loi par fausse qualification (Non) – Loi en vigueur au moment
des faits (Non)
Sont inopérants, les moyens tirés du défaut de base légale et
de la violation de la loi par fausse application dès lors que
ladite loi n’était pas applicable aux faits de l’espèce.
La Cour,
Vu l’acte n°022/2003 du 02 mars 2003 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Angelo HOUNKPATIN,
conseil du Cabinet BETIE a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°034/CS/03 rendu le 19 février 2003 par la
chambre sociale de ladite cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur et
modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril 1966 et 70-16 du
14 mars 1970 définissant la composition, l’organisation, les attributions
et le fonctionnement de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
78
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 novembre 2017 le
conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°022/2003 du 02 mars 2003 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Angelo HOUNKPATIN,
conseil du Cabinet BETIE a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°034/CS/03 rendu le 19 février 2003 par la
chambre sociale de ladite cour ;
Que par lettre n°3779/GCS du 03 novembre 2004 du greffe de
la Cour suprême, maître Angelo HOUNKPATIN a été invité à
produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois,
conformément aux dispositions de l’article 51 de l’ordonnance
n°21/PR du 26 avril 1966 portant composition, organisation,
attribution et fonctionnement de la Cour suprême ;
Que suivant correspondance en date du 27 janvier 2005
enregistrée au secrétariat de la chambre judiciaire le même jour
sous le n°064/CJ, maître Angelo HOUNKPATIN a transmis son
mémoire ampliatif ;
Que par lettre n°0840/GCS du 03 février 2005 du greffe de la
Cour suprême le mémoire ampliatif a été communiqué à maître
Bertin AMOUSSOU, conseil des défendeurs et un délai d’un (01)
mois lui a été accordé pour produire son mémoire en défense ;
Qu’un nouveau et dernier délai d’un (01) mois lui a été accordé
suivant correspondance n°1890/GCS du 26 mai 2005 ;
79
Que maître Bertin AMOUSSOU a, suivant correspondance du
22 juin 2005, versé au dossier son mémoire en réplique, enregistré
au secrétariat de la chambre judiciaire le 23 juin 2005 sous le
n°345/CJ;
Que le parquet général a produit ses conclusions en date du
27 septembre 2017 ;
En la forme
Attendu que le pourvoi a été élevé dans les forme et délai de
la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°43/2000 du
08 mai 2000, le tribunal de Cotonou a déclaré abusif le licenciement
de Brice LOKOSSOU, Christophe DOSSE, Félix Franck
DOHOUNON, Paulin ABOKI, Arnaud ZOMAHOUN, Martin MEVO,
Ulrich MEHOU, Augustin C. TOBOSSI et Léonce M. Loïc
GNANCADJA, et a condamné le Cabinet BETIE à leur servir
diverses sommes à titre de moins-perçus sur salaire, de salaire de
mars 1997, d’indemnité de licenciement, d’indemnité de congés et
de dommages-intérêts ;
Que suite à l’appel de maîtres Grâce d’ALMEIDA et Angelo
HOUNKPATIN, la cour d’appel de Cotonou a, par arrêt
n°034/CS/03 du 19 février 2003, annulé le jugement entrepris, puis
évoquant et statuant à nouveau, dit que le licenciement est
irrégulier en la forme et abusif quant au fond et condamné le cabinet
BETIE à payer aux employés licenciés des sommes variables à titre
de moins-perçus sur salaire, de salaire de mars 1997, d’indemnité
de préavis, d’indemnité de licenciement, d’indemnité de congés et
de dommages-intérêts ;
Que c’est cet arrêt qui est l’objet du présent pourvoi ;
80
Discussion des moyens
Premier et deuxième moyens réunis : défaut de base
légale, violation de la loi par fausse qualification
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué le défaut de base
légale et la violation de la loi par fausse qualification en ce que,
d’une part, pour conclure que le licenciement des défendeurs au
pourvoi était abusif, les juges d’appel ont motivé ainsi qu’il suit :
« Attendu que le licenciement qui fait suite à des réclamations
du travailleur est abusif ;
Attendu qu’en l’espèce, il est constant au dossier que le fait
pour Brice LOKOSSOU, Christophe DOSSE, Félix Franck
DOHOUNON, Paulin ABOKI, Arnaud ZOMAHOUN, Léonce M. Loïc
GNANCADJA, C. Augustin TOBOSSI, Martin MEVO et Ulrich
MEHOU de subordonner l’exécution d’une mission dans l’Atacora
à eux confiée par leur employeur à un relèvement de la prime de
mille cinq (1.500) francs qui, leur était habituellement payée dans
l’Atlantique et compte tenu des sujétions inhérentes à leur séjour
dans la localité qui leur a valu d’abord des demandes d’explications,
puis leur licenciement ;
Que si l’employeur n’est pas tenu de leur donner satisfaction,
il ne peut non plus les licencier pour une telle réclamation », alors
que, selon les deux (02) moyens, une telle démarche de règlement
des réclamations des défendeurs au pourvoi n’est rien d’autre
qu’une grève qui obéit rigoureusement aux dispositions des articles
252 et suivants du code du travail relatif au règlement des conflits
collectifs de travail ;
Que d’autre part, le fait, pour les défendeurs au pourvoi de ne
s’y être point conformés, s’analyse aux termes de l’article 264
alinéa 3 du code du travail en une faute lourde légitimant leur
licenciement ;
81
Qu’en motivant ainsi qu’ils l’ont fait, les juges d’appel ont
manqué de donner une base légale à leur décision, en même temps
qu’ils ont violé la loi ;
Mais attendu que la loi n°98-004 du 27 janvier 1998 portant
code du travail invoquée au soutien de ces moyens est inapplicable
aux faits de l’espèce qui se sont produits le 29 mars 1997, donc
bien avant le vote de cette loi ;
Qu’il ne peut donc être fait grief à la cour d’appel d’avoir violé
les dispositions des articles 252 et 264 alinéa 3 de ladite loi et de
n’avoir pas, sur ces fondements, donné de base légale à sa
décision ;
Que ces moyens sont inopérants ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Innocent S. AVOGNON, conseiller de la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Magloire MITCHAÏ
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
82
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix novembre
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président, Innocent S. AVOGNON
Le rapporteur, Michèle CARRENA-ADOSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
83
N° 028/CJ-S du répertoire ; N° 2006-12/CJ-S du greffe ; Arrêt du
10 Novembre 2017 ; AFFAIRE : ADRIEN DENAGNON (Me
Raphaël GNANIH) Contre CENTRE NATIONAL HOSPITALIER
ET UNIVERSITAIRE (CNHU) (Me Raphaël AHOUANDOGBO)
Procédure sociale – Violation des principes règlementant le
droit à l’avancement d’échelons – Appréciation souveraine des
juges du fond – Irrecevabilité.
Est irrecevable, le moyen qui sous le grief de violation des
principes réglementant le droit à l’avancement d’échelons,
tend à faire réexaminer par la haute Juridiction des faits
souverainement appréciés par les juges du fond.
La Cour,
Vu l’acte n°014/2005 du 04 mai 2005 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Raphaël GNANIH, conseil de
Adrien DENAGNON, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n° 43/CS/05 rendu le 20 avril 2005 par la
chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur et
modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril 1966 et 70-16 du
14 mars 1970 définissant la composition, l’organisation, les attributions
et le fonctionnement de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
84
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 novembre 2017 le
conseiller Innocent S. AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°014/2005 du 04 mai 2005 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Raphaël GNANIH,
conseil de Adrien DENAGNON, a élevé pourvoi en cassation contre
les dispositions de l’arrêt n° 43/CS/05 rendu le 20 avril 2005 par la
chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°1750/GCS du 05 mai 2006 du greffe de la
Cour suprême, maître Raphaël GNANIH, conseil du demandeur au
pourvoi, a été mis en demeure de produire son mémoire ampliatif
dans un délai d’un (01) mois conformément à l’article 51 de
l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour suprême ;
Qu’un nouveau et dernier délai d’un (01) mois lui a été
accordé suivant correspondance n° 2670/GCS du 06 juillet 2006 ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le présent pourvoi ayant été élevé dans les forme
et délai de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°12/02 du 14
mars 2002, le tribunal de Cotonou s’est déclaré compétent pour
85
connaître du présent litige opposant le centre national hospitalier et
universitaire de Cotonou (CNHU) à Adrien DENAGNON, et l’a
condamné à lui payer la somme de deux millions (2.000.000) de
francs à titre de dommages-intérêts ;
Que suite à l’appel principal de maître Raphaël C.
AHOUANDOGBO et à l’appel incident de Adrien DENAGNON, la
cour d’appel de Cotonou a annulé le jugement entrepris, puis
évoquant, s’est déclarée compétente, a débouté Adrien
DENAGNON de ses demandes relatives à l’échelon
supplémentaire, aux moins perçus ainsi qu’aux dommages-intérêts
et a déclaré prescrite la demande en paiement d’indemnité de
départ à la retraite ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion des moyens
Sur le moyen unique tiré de la violation des principes
réglementant le droit à l’avancement d’échelons
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir violé les
principes réglementant le droit à l’avancement d’échelons, en ce
que, la cour d’appel de Cotonou a débouté le demandeur au pourvoi
de sa demande de rééchelonnement et a déclaré prescrite sa
demande en indemnité, alors que, selon le moyen, conformément
aux dispositions en vigueur, le droit à l’avancement d’échelon est
biennal ;
Qu’en l’espèce, le dernier avancement d’échelon de
l’intéressé remonte au 1er janvier 1994 ;
Que le demandeur au pourvoi devrait bénéficier d’un autre
avancement le 31 décembre 1995, date à laquelle il était encore en
poste ;
Que le 1er janvier 1996, Adrien DENAGNON avait droit à
l’avancement supérieur, soit l’échelon 12 ;
86
Qu’en refusant de faire droit à sa demande, la cour d’appel a
violé les articles 56 et 57 du statut général des agents permanents
de l’Etat auquel le CNHU a soumis le demandeur au pourvoi ;
Mais attendu que sous le grief de violation des principes
réglementant le droit à l’avancement d’échelons, le moyen tend en
réalité à faire réexaminer par la haute Juridiction des faits
souverainement constatés par les juges du fond ;
Qu’il s’ensuit que le moyen est irrecevable ;
PAR CES MOTIFS :
Déclare recevable en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Innocent S. AVOGNON, conseiller de la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Magloire MITCHAÏ
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix novembre
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
87
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Innocent S. AVOGNON
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
88
N° 037/CJ-S du répertoire ; N° 2012-01/CJ-S du greffe ; Arrêt du
15 décembre 2017 ; AFFAIRE : - MATHIAS SIKADJODJO -
TOHOSSI DANZOUNNON -PAMPHILE AGASSOUNON (Me
Roland S. ADJAKOU) Contre SOCIETE DES HUILERIES DU
BENIN (SHB) (-Me Bernard PARAÏSO -Me Pulchérie NATABOU)
Droit social- Moyen de cassation- Violation de la Loi
notamment code du Travail, de la convention collective
générale du Travail du code de sécurité sociale, de la
convention collective des industries des corps gras et
autres(non).
Violation des articles 147du code du Travail, 42 de la
convention collective des industries des corps de janvier 1973
et dénaturalisation des faits (non).
Moyen mettant en œuvre défaut de motivation et défaut de
réponse à conclusion- moyen complexe- Irrecevabilité.
N’est pas fondé, le moyen tiré de la violation de la loi, lorsque
dans l’exercice de leur pouvoir souverain d’appréciation par
décision motivée, les juges d’appel ont confirmé la décision du
premier juge qui a rejeté les demandes de moins perçus sur
salaire, les gratifications annuelles et autres.
N’est pas également fondé, le moyen qui sans le grief de la
violation de la loi notamment les articles 147 du code du travail
et 42 de la convention collective des industries des corps gras
de janvier 1973, tend à remettre en discussion devant la haute
juridiction les faits souverainement appréciés par les juges du
fond ;
Le moyen qui met en œuvre deux cas d’ouverture à cassation,
le défaut de motivation et le défaut de réponse à conclusions,
est complexe, et par conséquent, doit être déclaré irrecevable.
89
La Cour,
Vu l’acte n°02/11 du 1er mars 2011 du greffe de la cour d’appel
d’Abomey par lequel maître Roland ADJAKOU, conseil de Mathias
SIKADJODJO, Tohossi ADANZOUNNON et Pamphile
AGASSOUNON, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°02/11 du 24 février 2011 rendu par la
chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 15 décembre 2017 le
président de la chambre judiciaire, Dieudonnée Amélie
ASSIONVI-AMOUSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin AFFATON en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°02/11 du 1er mars 2011 du greffe
de la cour d’appel d’Abomey, maître Roland ADJAKOU, conseil de
Mathias SIKADJODJO, Tohossi ADANZOUNNON et Pamphile
AGASSOUNON, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°02/11 du 24 février 2011 rendu par la
chambre sociale de cette cour ;
90
Que par lettre n°0747/GCS du 30 mars 2012, le demandeur a
été mis en demeure d’avoir à constituer conseil et à produire son
mémoire ampliatif dans un délai d’un mois conformément aux
dispositions des articles 3 et 12 de la loi n°2004-20 du 17 août 2007
portant règles de procédures applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que par correspondance n°0455/GCS du 08 février 2013, une
deuxième et dernière mise en demeure a été adressée au
demandeur ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué que par jugement n°09/10-S du
25 mai 2010, le tribunal d‘Abomey a déclaré irrégulier en la forme
et abusif quant au fond le licenciement de Mathias SIKADJODJO,
Tohossi ADANZOUNNON et Pamphile AGASSOUNON et a
condamné la société des huileries du Bénin (SHB) à leur payer des
dommages intérêts et divers droits ;
Que sur appels respectifs de la SHB et de Mathias
SIKADJODJO, Tohossi ADANZOUNNON et Pamphile
AGASSOUNON, la cour d’appel d’Abomey, par arrêt n°02/11 du 24
février 2011, a confirmé le jugement entrepris en certaines de ses
dispositions, l’a infirmé sur d’autres points, puis évoquant et
statuant à nouveau, a revu à la baisse le montant des dommages
intérêts et de certains droits ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi est élevé ;
91
Discussion des moyens
Sur le premier moyen tiré de la violation des dispositions
des articles 207, 208, 210, 216 alinéa 2, 223, 224, 225, 226, 233,
234, 147 du code du travail, 59, 60, 63, 68 de la convention
collective générale du travail, 1er, 2, 4, 35, 37, 38, 40 de la
convention collective des industries des corps gras de janvier
1973, 22, 23, 28, 38 à 53 du code de sécurité sociale, des
dispositions des décrets n°97-285 du 12 mai 1997, n°2000-162
du 29 mars 2000, n°2003-201 du 10 juin 2003 et l’arrêté
n°848/MTFP/DC/SGM/DGT/DRPSS/SRT du 09 décembre 2008
portant revalorisation des salaires minima hiérarchisés des
secteurs privés et parapublics régis par le code du travail
Première, troisième, quatrième, cinquième, sixième et
septième branches du moyen prises de la violation des articles 207,
208, 210, 216, 295 alinéa 2 du code du travail, 37, 38, 40 de la
convention collective des industries des corps gras de janvier 1973,
articles 20 et 40 des dispositions de ladite convention relatives aux
gratifications annuelles, prime de panier, primes d’ancienneté,
articles 25, 43 alinéa 2, 60, 68 de cette convention, des dispositions
des articles 28, 38, 42, 43, 44, 45, 51, 52 et 53 de la loi n° 98-019
portant code de sécurité sociale en République du Bénin, des
décrets n°97-285 du 12 mai 1997, n°2000-162 du 29 mars 2000,
n°2003-201 du 10 juin 2003 et l’arrêté
n°848/MTFP/DC/SGM/DGT/DRPSS/SRT du 09 décembre 2008
portant revalorisation des salaires minima hiérarchisés des
secteurs privés et parapublics régis par le code du travail
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué de la violation des
articles 207, 208, 210, 216, 295 alinéa 2 du code du travail, 37, 38,
40 de la convention collective des industries des corps gras de
janvier 1973, des dispositions des articles 20 et 40 de ladite
convention relatives aux gratifications annuelles, prime de panier,
articles 25, 43 alinéa 2, 60, 68 de cette convention, des dispositions
des articles 28, 38, 42, 43, 44, 45, 51, 52 et 53 de la loi n° 98-019
portant code de sécurité sociale en République du Bénin, des
92
décrets n°97-285 du 12 mai 1997, n°2000-162 du 29 mars 2000,
n°2003-201 du 10 juin 2003 et l’arrêté
n°848/MTFP/DC/SGM/DGT/DRPSS/SRT du 09 décembre 2008
portant revalorisation des salaires minima hiérarchisés des
secteurs privés et parapublics régis par le code du travail en ce
que :
- pour rejeter la demande de moins perçus sur salaire, le
premier juge a notamment retenu que « … les parties ont convenu
d’un salaire horaire de deux cent (200) francs CFA pour un salaire
mensuel de trente et un mille six cent quatre-vingt (31.680) francs
CFA ; que ce montant étant supérieur au salaire minimum
interprofessionnel garanti, le salaire fixé d’accord parties est légal
et donc valable ;…que les débats ne révèlent pas que la société
des huileries du Bénin a employé des peintres à qui elle paie un
salaire de quatre-vingt-quinze mille trois cent cinquante-cinq
(95.355) francs CFA ; que cette preuve ne résulte davantage pas
du dossier… » ;
- pour rejeter les gratifications annuelles, le premier juge et les
juges d’appel ont déclaré que « … le travailleur n’a droit à des
gratifications annuelles que dans les conditions définies par
l’employeur ; que les demandeurs prétendent à un rappel de
gratifications annuelles ; qu’ils ne rapportent cependant pas la
preuve ni de leur éligibilité auxdites gratifications, ni du mode de
leur calcul ; que les seules fiches de paie d’autres agents versées
au dossier judiciaire ne peuvent, en l’absence de tout autre
élément, permettre de connaître les conditions d’allocations et de
détermination des gratifications annuelles…» ;
- pour rejeter les dommages-intérêts pour déclarations et non
versement de cotisations à la caisse nationale de sécurité sociale,
le premier juge a estimé que « … les dommages-intérêts ne
peuvent être accordés qu’en réparation d’un préjudice ; que les
demandeurs n’évoquent aucun préjudice à l’appui de leur
demande… » ;
93
- pour rejeter la demande de prime de panier, le premier juge
a motivé sa décision en ces termes : … attendu que l’article 45
alinéas 1 et 2 de la convention collective des industries des corps
gras stipule que « les travailleurs effectuant au moins six heures de
travail de nuit bénéficient d’une indemnité dite prime de panier. Les
travailleurs exécutant au moins trois heures de travail en plus de
leur journée bénéficient également d’une prime de panier. » ; que
‘’les demandeurs ne justifient pas qu’ils effectuent au moins six
heures de travail en plus de leur journée ; qu’aucun élément des
débats et des pièces ne permet d’établir cette preuve…’’ ;
- pour rejeter les primes de risques, le premier juge a affirmé
« …qu’aucun élément du dossier ne prouve l’existence d’un accord
sur les montants et modalités d’attribution de la prime de risques ;
que les fiches de paie produites par les demandeurs ne sont pas de
nature à permettre au tribunal de déduire qu’ils sont habilités à
prétendre à cette prime » ;
- pour rejeter les demandes de primes d’ancienneté, le
premier juge a relevé que les demandeurs qui réclament le
paiement du rappel de primes d’ancienneté au motif que certains
agents de la société en perçoivent ne précisent ni les conditions
d’octroi de cette prime ni leur aptitude à en être bénéficiaire ;
- pour rejeter les indemnités de transport et de logement
réclamés par les demandeurs au pourvoi, le premier juge a déclaré
que « … les demandeurs prétendent que la société des huileries du
Bénin a institué les indemnités de logement et de transport qu’elle
paie mensuellement à certains de ses agents ; qu’ils n’indiquent
cependant pas les modalités d’attribution de ces primes ; qu’ils ne
justifient donc pas de leurs droits à ces primes » ;
- le premier juge a rejeté la demande de dommages-intérêts
pour non inscription à l’assurance maladie en motivant sa décision
en ces termes : « … attendu que les demandeurs allèguent que la
société des huileries du Bénin a constitué au profit de chacun de
ses employés la souscription d’assurance maladie auprès de la
nouvelle société d’assurance du Bénin (NSAB) dont le montant de
94
la prime d’assurance annuelle est de un million (1.000.000) de
francs CFA pour chaque salarié ; qu’ils ne rapportent pas la preuve
de ces allégations ; qu’ils ne justifient non plus d’aucun préjudice
du fait du non-respect par la société des huileries du Bénin de
l’article 25 de la convention collective des industries des corps
gras » ;
Alors que, selon ces huit branches du moyen,
1. les neuf (9) décrets et arrêtés ayant porté, à différentes
époques, revalorisation du salaire minimum interprofessionnel
garanti (SMIG) et les fiches de paie du peintre Paul
GNANSOUNNOU ont été produit au premier juge et à ceux de la
cour d’appel d’Abomey ; que ceux-ci ont rejeté la demande de
reclassement catégoriel des demandeurs au pourvoi et l’application
des dispositions des articles 207, 208, 210 du code du travail, 37,
38, 39 et 40 de la convention collective des corps gras de janvier
1973 qui prescrivent « qu’à travail de valeur égale, salaire égal » ;
2. les demandeurs au pourvoi avaient soutenu dans leurs
conclusions en date du 13 juin 2008 que les gratifications annuelles
sont payées par la SHB ainsi qu’elles figurent sur les fiches de paie
délivrées par celle-ci et qu’ils n’ont jamais bénéficié de ces
gratifications alors qu’ils travaillent au même titre que les autres
agents de la SHB ; qu’il est illégal que le premier juge qui reconnaît
à travers ses motivations que les demandeurs au pourvoi avaient
produit au soutien de leurs réclamations des fiches de paie
délivrées par la SHB SA à certains de ses agents, leurs ex
collègues, lesquelles fiches de paie comportent les rubriques
gratifications annuelles, recherche les modalités d’attribution
desdites gratifications ; que les demandeurs au pourvoi doivent
bénéficier desdites gratifications annuelles en application des
articles 208 du code du travail et 40 de la convention collective des
industries des corps gras selon lesquelles « à condition égale de
travail, de qualification professionnelle, le salaire est égal pour tous
les travailleurs » ;
95
3. les demandeurs au pourvoi avaient invoqué l’application
des dispositions des articles 60 de la convention collective des
industries des corps gras, 216 alinéa 2, 217, 219 alinéa 2, 295
alinéa 2 du code du travail dans leurs conclusions du 13 juin 2008 ;
qu’ils y avaient également écrit n’avoir jamais été immatriculé à la
caisse nationale de sécurité sociale et n’avoir jamais bénéficié des
prestations familiales, laquelle abstention leur a causé de graves
préjudices financier qu’il échet de réparer ; qu’ils ont renouvelé les
mêmes argumentations devant la chambre sociale de la cour
d’appel d’Abomey ; que les avantages accordés aux travailleurs
affiliés à la caisse nationale de sécurité sociale et à leur famille dont
la SHB a privé les demandeurs au pourvoi sont énuméré aux
articles 38, 40, 42, 43, 44, 45, 51, 52 et 53 de la loi n°98-019 du 21
mars 2003 portant code de sécurité sociale ;
4. il est avéré que tous les employés de la SHB Sa dénommés
« employés permanents » bénéficient de primes mensuelles de
panier, ce que n’a pas démenti la SHB dans ses conclusions ; que
la raison fondamentale qui justifiait la non allocation de ladite prime
aux demandeurs au pourvoi est qu’ils n’étaient pas considérés
comme des employés à part entière en violation des articles 208 du
code du travail, 45 de la convention collective des industries des
corps gras et 68 de la convention collective générale du travail ;
5. devant la cour d’appel, les demandeurs au pourvoi avaient
démontré leur éligibilité à la prime de risques dans leurs
conclusions en date du 30 juillet 2010 en application de l’article 68
de la convention collective générale du travail ;
6. les demandeurs au pourvoi ont démontré devant la cour
d’appel leurs argumentations pour avoir droit à la prime
d’ancienneté ; que cette prime est payée par la SHB à certains de
ses employés dont les aides conducteurs, les mécaniciens
notamment à Paul GNANSOUNNOU, ex chef peintre à la SHB et
leur supérieur hiérarchique ;
7. les demandeurs au pourvoi ont réclamé devant l’inspecteur
du travail les indemnités de transport et de logement correspondant
96
à leur catégorie professionnelle en produisant les fiches de paie qui
prouvent que la SHB SA a toujours payé lesdites indemnités à
certains de leurs ex collègues ; que la SHB Sa n’a pas rapporté la
preuve que les agents de la catégorie 4 occupant l’emploi de peintre
ne devraient pas avoir droit auxdites indemnités dans la mesure où
le peintre Paul G GNANSOUNNOU qui occupe le même emploi
bénéficie desdites indemnités ; que l’octroi de ces indemnités est
prévu par l’article 68 de la convention collective générale ;
8. la SHB SA n’a jamais démenti avoir souscrit certains de ses
employés à la FEDAS et à la NSAB, actuelle NSIA, pour couvrir les
dépenses relatives aux éventuelles maladies du travailleur et des
membres de sa famille ; qu’est manifeste l’illégalité dans laquelle
s’est confinée la SHB en faisant une ségrégation entre ses
employés de même catégorie, en allouant des primes d’assurance
à certains et en en privant d’autres ainsi qu’en témoignent les
photocopies des livrets d’assurance qui leur avaient permis de
bénéficier des prestations sanitaires ;
Mais attendu que c’est dans l’exercice de son pouvoir
souverain que la cour d’appel, par décision motivée, a confirmé la
décision du premier juge qui a rejeté les demandes de moins perçus
sur salaire, de gratifications annuelles, de dommages-intérêts pour
déclarations et non versement de cotisations à la caisse nationale
de sécurité sociale, de prime de panier, de primes de risques, de
primes d’ancienneté, d’indemnités de transport et de logement et
de dommages-intérêts pour non inscription à l’assurance maladie ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé en ses première,
troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième branches ;
Deuxième branche du moyen prise de la violation des articles
147 du code du travail, 42 de la convention collective des industries
des corps gras de janvier 1973 et dénaturation des faits
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué de la violation des
articles 147 du code du travail, 42 de la convention collective des
industries des corps gras de janvier 1973 et dénaturation des faits
97
en ce que, pour rejeter les indemnités d’heures supplémentaires
réclamées par les demandeurs au pourvoi, le premier juge a relevé
que « … il ressort des débats que les demandeurs travaillent par
moments au-delà des heures de travail ; qu’il est cependant
constant qu’ils sont pointés et payés par heure de travail ; qu’il en
résulte que quelle que soit la durée de leur travail, ils sont payés
pour tout le temps de travail, c'est-à-dire, tant pour le temps légal
que pour les heures supplémentaires ; que pour avoir déjà perçu la
rémunération correspondant aux heures supplémentaires
effectuées, la demande d’allocation d’indemnité d’heures
supplémentaires n’est pas fondée » alors que, selon le moyen, les
demandeurs au pourvoi avaient formellement déclaré à la barre à
l’audience du 13 mai 2008 qu’ils effectuaient des heures
supplémentaires sans contrepartie ; qu’en statuant comme il l’a fait,
le premier juge a dénaturé les faits et violé les dispositions des
articles 147 du code du travail et 42 de la convention collective des
industries des corps gras de janvier 1973 ;
Mais attendu d’une part, que sous le grief non fondé de
violation de la loi, le moyen ne tend qu’à faire remettre en discussion
devant la haute Juridiction des faits souverainement appréciés par
les juges du fond ;
Que d’autre part, la dénaturation des faits n’est pas un cas
d’ouverture à cassation ;
Qu’il suit que cette branche du moyen est irrecevable ;
Sur le deuxième moyen tiré du défaut de motivation et
défaut de réponse à conclusions
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué du défaut de
motivation et du défaut de réponse à conclusions en ce que pour
rejeter neuf (9) des onze (11) demandes des demandeurs au
pourvoi, les juges d’appel, après avoir listé les demandes
concernées, ont affirmé que « le premier juge a fort pertinemment
accordé l’indemnité de préavis ainsi que l’indemnité de congés
payé et leur a accordé subséquemment et respectivement la légale
98
et juste indemnisation ; qu’il a en revanche non moins fort
pertinemment rejeté les neuf autres tels qu’énumérées supra ; que
ce faisant, et par rapport auxdites neuf autres demandes, le premier
juge a jugé en toute légalité et en toute équité… » alors que, selon
le moyen, les demandeurs au pourvoi avaient légalement
démontré, avec des pièces convaincantes à l’appui, la violation par
le premier juge des dispositions légales et réglementaires qui
fondent leurs réclamations ; que les juges d’appel n’ont pas motivé
leur arrêt rubrique par rubrique relativement aux différentes
réclamations ; qu’ils se sont ainsi abstenus de répondre aux
conclusions d’appel du 30 juillet 2010 ;
Mais attendu qu’aux termes de l’article 52 alinéa 2 de la loi
n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédure applicables
devant les formations juridictionnelles de la Cour suprême, « A
défaut d’être déclaré irrecevable, un moyen ou un élément de
moyen ne doit mettre en œuvre qu’un seul cas d’ouverture à
cassation… » ;
Que le présent moyen qui met en œuvre deux cas d’ouverture
à cassation à savoir, le défaut de motivation et le défaut de réponse
à conclusions est, en application de l’article précité, complexe ;
Qu’il est, par conséquent, irrecevable ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey;
99
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi quinze
décembre deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme
il est dit ci-dessus, en présence de :
Saturnin AFFATON, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-
AMOUSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
100
N° 039/CJ-CM du répertoire ; N° 2015-010/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 15 Décembre 2017 ; AFFAIRE : JOHN BOSCO
TOSSOU (Me Alphonse ADANDEDJAN) CONTRE SABINE
ESSOU (Me Alexandrine F. SAÏZONOU-BEDIE)
Procédure civile - Moyen de cassation- Défaut de base
légale(non) - Violation de la loi par refus d’application de la
loi(non)- Irrecevabilité du moyen complexe
Il n’y a pas de défaut de base légale, lorsque les constatations
et énonciations faites par les juges d’appel justifient
légalement leur décision ;
Ne violent pas la loi par refus d’application de la loi, les juges
du fond qui statuent sur la demande de garde d’enfant sans
ordonner l’enquête sociale qui est prévue par l’article 266 du
code des personnes et de la famille, qui est une mesure
facultative ;
Le moyen qui met en œuvre deux ou plusieurs cas d’ouverture
à cassation est complexe et, par conséquent, irrecevable ;
La Cour,
Vu l’acte n°004/2015 du 11 juin 2015 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Alphonse ADANDEDJAN,
conseil de John Bosco TOSSOU, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°007/EP/CA-COT du 02 juin 2015
rendu par la chambre état des personnes de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu le jugement attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
101
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 15 décembre 2017 le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°004/2015 du 11 juin 2015 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Alphonse
ADANDEDJAN, conseil de John Bosco TOSSOU, a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°007/EP/CA-COT du
02 juin 2015 rendu par la chambre état des personnes de cette cour
;
Que par lettres numéros 4304 et 4305/GCS du 13 novembre
2015, maître Alphonse ADANDEDJAN et John Bosco TOSSOU ont
été mis en demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze
(15) jours et à produire leur mémoire ampliatif dans un délai de deux
(02) mois, le tout, conformément aux dispositions des articles 931
alinéa 1 et 933 de la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code
de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
Que le Procureur général près la Cour suprême a produit le
31 août 2017 ses conclusions qui, conformément à l’article 937 du
code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et
des comptes ont été communiquées aux parties ;
102
Que suite à cette communication, maître Alphonse
ADANDEDJAN a produit ses observations ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête du 28
décembre 2009, John Bosco TOSSOU a attrait Sabine ESSOU
devant le tribunal d’Abomey-Calavi en vue de se voir confier la
garde de ses enfants ;
Que par jugement n°004/1CH-EP du 17 juin 2015, le tribunal
a confié à Sabine ESSOU la garde des enfants Cocou John Adlin
TOSSOU et Josiane Casimire TOSSOU, a accordé au père John
Bosco TOSSOU les droits de visite et d’hébergement, a condamné
celui-ci à payer à la mère des enfants la somme de soixante-deux
mille (62 000) francs par mois à titre de pension alimentaire et de
contribution aux frais d’hébergement et de consommation d’énergie
électrique, et a mis à sa charge les frais scolaires et de santé des
enfants ;
Que sur appel de John Bosco TOSSOU, la cour d’appel a
rendu l’arrêt confirmatif n°007/EP/CA-Cot du 02 juin 2015 ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion
Premier Moyen tiré du défaut de base légale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué le défaut de base
légale, en ce que les juges d’appel, en accordant la garde des
enfants à Sabine ESSOU, n’ont pas précisé le fondement légal de
leur décision, alors que, selon le moyen, la loi n°2008-07 du 28
février 2011 portant code de procédure civile, commerciale,
103
administrative, sociale et des comptes prescrit en son article 13
alinéa 1er au juge de trancher le litige conformément aux règles de
droit qui lui sont applicables ; qu’en statuant comme ils l’ont fait, les
juges de la cour d’appel ont manqué de motiver leur décision en
droit, empêchant de ce fait la haute Juridiction d’exercer son
contrôle sur la régularité de l’arrêt attaqué ;
Mais attendu que l’arrêt attaqué a relevé, entre autres, que
John Bosco TOSSOU « ne s’est jamais occupé personnellement du
garçon qu’il a arraché à sa mère et a placé chez sa propre mère,
puis chez sa sœur avant de le confier à sa seconde femme… que
pour une bonne éducation et l’épanouissement des enfants, le juge
doit choisir la personne la plus apte… que le caractère violent
reproché à dame Sabine ESSOU ne repose sur aucune preuve…
que par ailleurs, elle est la mère des enfants et enseignante de
surcroit… » ;
Qu’en l’état de ces constatations et énonciations, la cour
d’appel a légalement justifié sa décision ;
Qu’il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le deuxième moyen tiré de la violation de la loi par
refus d’application de la loi
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de la loi
par refus d’application de la loi, en ce que les juges de la cour
d’appel, pour accorder la garde des enfants à Sabine ESSOU, ont
estimé « que pour une bonne éducation et l’épanouissement des
enfants, le juge doit choisir la personne la plus apte ; que le
caractère violent reproché à dame Sabine ESSOU ne repose sur
aucune preuve », alors que, selon le moyen, l’article 266 du code
des personnes et de la famille prescrit qu’ « avant de statuer sur la
garde provisoire ou définitive des enfants et sur le droit de visite, le
juge doit donner mission à toute personne qualifiée d’effectuer une
enquête sociale… » ; que celle-ci « a pour but de recueillir des
renseignements sur la situation matérielle et morale de la famille,
sur les conditions dans lesquelles vivent et sont élevés les enfants
104
et sur les mesures qu’il y a lieu de prendre dans leur intérêt » ; que
le résultat de cette enquête sociale est l’élément objectif et sérieux
sur lequel le juge devrait asseoir sa décision ; qu’en faisant
prédominer les déclarations de Sabine ESSOU sur celles de John
Bosco TOSSOU au détriment de l’enquête sociale préalable
prescrite par l’article 266 du code des personnes et de la famille, la
cour d’appel a violé la loi par refus d’application de la loi et son arrêt
encourt cassation de ce chef ;
Mais attendu que l’article 266 du code des personnes et de la
famille dont la violation est invoquée dispose : « Avant de statuer
sur la garde provisoire ou définitive des enfants et sur le droit de
visite, le juge peut donner mission à toute personne qualifiée
d’effectuer une enquête sociale… » ; que contrairement aux
allégations de John Bosco TOSSOU, cet article ne fait pas de
l’enquête sociale un préalable obligatoire dans une procédure de
garde d’enfants, mais offre plutôt au juge la faculté de recourir à un
expert pour l’aider à mieux appréhender la situation réelle des
époux et l’environnement social dans lequel l’enfant est appelé à
évoluer ;
Qu’il s’ensuit que les juges d’appel n’ont pas violé la loi par
refus d’application de la loi ;
Que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le troisième moyen tiré de la violation de la loi par
fausse qualification des faits
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt querellé d’avoir violé la loi
par fausse qualification des faits en ce que, les juges d’appel, en
attribuant la garde des enfants à Sabine ESSOU, ont d’abord relevé
« … qu’il ressort des diverses déclarations que l’appelant soulève
le caractère violent de son épouse pour solliciter la garde des
enfants et la non capacité financière pour leur prise en charge …
qu’il est constant que c’est l’appelant qui a abandonné son épouse
dans l’appartement qu’ils occupaient ensemble après avoir
construit sa maison… » avant d’affirmer « … que le caractère
105
violent reproché à dame Sabine ESSOU ne repose sur aucune
preuve… » alors que, selon le moyen, il est aisé de constater que
ce sont les comportements violents de Sabine ESSOU envers son
époux et ses enfants qui ont obligé ces derniers à quitter le domicile
commun ; qu’ainsi, l’arrêt attaqué, qui recèle non seulement une
contradiction de motifs mais aussi une violation de la loi par fausse
qualification des faits, mérite cassation de ces chefs ;
Mais attendu que sous le grief de « violation de la loi par
fausse qualification des faits », le demandeur au pourvoi invoque
en réalité la violation de la loi et la contradiction de motifs ;
Qu’aux termes de l’article 52 alinéa 2 de la loi n°2004-20 du
17 août 2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême, « à peine d’être
déclaré d’office irrecevable, un moyen ou un élément de moyen ne
doit mettre en œuvre qu’un seul cas d’ouverture à cassation » ;
Que le moyen qui met en œuvre deux (02) cas d’ouverture à
cassation à savoir la contradiction de motifs et la violation de la loi
par fausse qualification des faits est complexe ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen est irrecevable ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge de John Bosco TOSSOU.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
106
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent Sourou AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi quinze
décembre deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme
il est dit ci-dessus, en présence de :
Saturnin D. AFATON, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU
Le rapporteur, Innocent Sourou AVOGNON
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
107
N° 005/CJ-S du Répertoire ; N° 2002-39/CJ-S du greffe ; Arrêt
du 19 mai 2017 ; Affaire : Banque Commerciale du Bénin
Liquidation représentée par l’Agent Judiciaire du Trésor (Me
Alexandrine SAÏZONOU-BEDIE) C/ Edouard DJEGBENAGNON
(Me Reine ALAPINI-GANSOU)
Droit social – licenciement abusif – Cas d’ouverture à
cassation – Violation de la loi (Non) – Mauvaise interprétation
des faits ayant abouti à une mauvaise application de la loi
(Non).
Pas de remise en discussion devant la Cour suprême des faits
souverainement appréciés par les juges d’appel qui ont estimé
que l’employeur est mal fondé à se prévaloir de la décision de
liquidation prise à son encontre par le gouvernement pour
décider du licenciement de son employé.
La Cour,
Vu l’acte n°001/2002 du 02 janvier 2002 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou, par lequel maître Alexandrine SAÏZONOU,
conseil de la Banque Commerciale du Bénin liquidation,
représentée par l’agent judiciaire du Trésor, a formé pourvoi en
cassation contre l’arrêt n°75/2è CCMS/01 rendu par cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
108
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 19 mai 2017, le
conseiller Michèle CARRENA ADOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°001/2002 du 02 janvier 2002 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Alexandrine
SAÏZONOU, conseil de la Banque Commerciale du Bénin (BCB)
liquidation, représentée par l’agent judiciaire du Trésor, a formé
pourvoi en cassation contre l’arrêt n°75/2è CCMS/01 rendu par
cette cour ;
Que par lettre n°1510/GCS du 28 juin 2002, maître
Alexandrine SAÏZONOU, conseil de la BCB liquidation, a été mise
en demeure de produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un
mois conformément aux dispositions de l’article 51 de l’ordonnance
n°21/PR du 26 avril 1966 portant composition, organisation,
attributions et fonctionnement de la Cour suprême ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Qu’en revanche, Edouard DJEGBENAGNON n’a pas adressé
à la Cour son mémoire en défense malgré la communication du
mémoire ampliatif qui lui a été faite par l’organe de son avocat,
maître Reine ALAPINI-GANSOU, par lettres n°1959/GCS du 23
août 2002 et n°2004/GCS du 26 mai 2004 ;
109
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi a été introduit dans les forme et délai
de la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que courant 1989, le contrat de
travail de Edouard DJEGBENAGNON, agent de l’ex banque
Commerciale du Bénin, a été suspendu suite à une procédure
judiciaire engagée contre lui par son employeur pour détournement
de deniers publics ;
Que malgré l’ordonnance de non-lieu du juge d’instruction,
l’employeur s’est opposé à sa reprise de service ; qu’il a, à son tour,
initié une procédure judiciaire aux fins de voir déclarer son
licenciement abusif et condamner l’employeur à lui payer divers
droits ;
Que la chambre sociale du tribunal de première instance de
Cotonou a, par jugement n°118/96 du 28 décembre 1996, déclaré
sa demande de dommages-intérêts opposable à la Banque
Commerciale du Bénin en liquidation , dit et jugé que le
licenciement est abusif, condamné la BCB-liquidation à lui payer
diverses sommes d’argent au titre de préavis, de l’indemnité de
licenciement et des dommages et intérêts ;
Que sur appel de la BCB liquidation, la cour d’appel de
Cotonou a, par arrêt n°075/2è CCMS/2001 du 28 novembre 2001,
déclaré le recours mal fondé et confirmé en toutes ses dispositions
le jugement n°118/96 du 28 décembre 1996 ;
Que c’est contre cet arrêt que pourvoi est élevé ;
Discussion des moyens
Premier moyen pris de la violation des textes de loi
110
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir dit et jugé
qu’aux termes des dispositions de l’article 414 du code de
commerce, « la suspension de toute poursuite des créanciers ne
concerne que l’exécution des créances qui ne sont pas garanties
par un privilège spécial, un nantissement ou une hypothèque et que
cependant les prescriptions du code du travail énoncent que les
salaires et accessoires dus par l’employeur à l’égard duquel est
ouverte une procédure de liquidation judiciaire devront être payés
nonobstant l’existence de toutes autres créances », alors que,
selon le moyen, seuls les accessoires du salaire sont garantis
par un privilège spécial, les dommages-intérêts constituant des
créances incertaines ; que d’ailleurs, les juges d’instance et d’appel
ont commis une erreur en citant les dispositions de l’article 474 du
code de commerce à la place de celles de l’article 414 du code de
commerce ; que les dispositions de l’article 414 du code de
commerce n’ont rien à voir avec le cas d’espèce ; que même celles
de l’article 474 dudit code sont inapplicables en l’espèce ;
Mais attendu qu’en raison du caractère alimentaire des
rémunérations perçues en contrepartie du travail fourni, le
législateur a assorti les salaires et les créances assimilées d’un
privilège spécial ; qu’aux termes des dispositions des articles 38
alinéa 6 et 91 du code du travail, les salaires et accessoires
couverts par ce privilège comprennent également les dommages-
intérêts pour rupture abusive du contrat de travail ; qu’ainsi, la
suspension de toute poursuite individuelle des créances ne
s’applique pas aux salaires et accessoires dus par l’employeur à
l’égard duquel est ouverte une procédure de liquidation judiciaire ;
que les dispositions du code de commerce sont exactes, les
numérotations des articles pouvant varier suivant les réformes du
code et les éditions ; qu’en conséquence, les juges du fond ont fait
une exacte application de la loi ;
Qu’il s’ensuit que le moyen pris de la violation de la loi n’est
pas fondé ;
111
Deuxième moyen tiré de la mauvaise interprétation des
faits ayant abouti à une mauvaise application de la loi
Attendu qu’il est également fait grief à l’arrêt déféré d’avoir
déclaré le licenciement de Edouard DJEGBENAGNON abusif, alors
que, selon le moyen, ce licenciement était motivé par une raison
économique à savoir la déconfiture de la Banque Commerciale du
Bénin ; qu’en réalité les juges du fond, pour conclure à un
licenciement abusif se sont livrés à une mauvaise appréciation des
faits en considérant le temps écoulé entre la demande de
réintégration de l’agent et son licenciement intervenu le 1 er juin
1989 ; qu’à supposer même que le licenciement soit intervenu
avant l’ordonnance de non-lieu, l’employeur pouvait légitimement
s’opposer à reprendre l’employé dès lors qu’il ne lui fait plus
confiance ;
Mais attendu que sous le couvert de la mauvaise interprétation
des faits ayant abouti à une mauvaise application de la loi, le moyen
articulé tend à remettre en discussion devant la Cour suprême des
faits souverainement appréciés par les juges d’appel qui ont estimé
que l’employeur est mal fondé à se prévaloir de la décision de
liquidation prise à son encontre par le gouvernement béninois pour
décider du licenciement de Edouard DJEGBENAGNON ;
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge de la demanderesse, la Banque
Commerciale du Bénin liquidation représentée par l’agent judiciaire
du Trésor ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
112
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de la
Chambre judiciaire, PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON
Et
Michèle CARRENA ADOSSOU CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-neuf mai
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Saturnin D. AFATON, AVOCAT GENERAL;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Dieudonnée Amélie A.AMOUSSOU
le rapporteur, Michèle CARRENA ADOSSOU
Le greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
113
N° 007/CJ-S du Répertoire ; N° 2004-18/CJ-S du greffe ; Arrêt
du 19 mai 2017 Affaire : Africaine des Assurances (Me Bertin
AMOUSSOU) C/ Calixte M. GNANGUENON (Me Cosme
AMOUSSOU)
Procédure civile – Cas d’ouverture à cassation, violation de la
loi par fausse application (non) – Défaut de base légale (non).
Encourt rejet, les moyens déguisés sous les griefs de la
violation de la loi par fausse application, et du défaut de base
légale, tendant à faire réexaminer par la juridiction de
cassation, les faits souverainement appréciés par les juges du
fond.
La Cour,
Vu l’acte n°007/2004 du 10 juin 2004 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou, par lequel maître Bertin C. AMOUSSOU,
conseil de l’Africaine des Assurances, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°41/CS/04 rendu le 26 mai 2004
par la chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
114
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 19 mai 2017, le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°007/2004 du 10 juin 2004 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Bertin C. AMOUSSOU,
conseil de l’Africaine des Assurances, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°41/CS/04 rendu le 26 mai 2004
par la chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°3222/GCS du 27 septembre 2004, maître
Bertin C. AMOUSSOU a été mis en demeure de produire son
mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois conformément aux
dispositions de l’article 51 de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966
portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de
la Cour suprême ;
Que par correspondance n°4393/GCS du 06 décembre 2004,
une deuxième et dernière mise en demeure a été adressée audit
conseil ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le recevoir ;
115
AU FOND
Faits et procédure
Attendu que par jugement n°104/2001 du 15 novembre 2001,
le tribunal de première instance de Cotonou a déclaré la rupture du
contrat de travail imputable à Calixte GNANGUENON et a
néanmoins condamné l’Africaine des Assurances à lui payer
certains droits et indemnités, à lui délivrer en outre un certificat de
travail et a débouté la défenderesse de sa demande en dommages-
intérêts et le demandeur du surplus de ses demandes ;
Que suite aux appels principal de Calixte GNANGUENON et
incident de l’Africaine des Assurances, la cour d’appel de Cotonou,
par arrêt n°41/CS/04 du 26 mai 2004, a infirmé le jugement
entrepris et, évoquant et statuant à nouveau, constaté que le
licenciement de Calixte GNANGUENON est irrégulier en la forme
et abusif quant au fond et condamné l’Africaine des Assurances à
lui payer certains droits et dommages-intérêts et à lui délivrer un
certificat de travail ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION
Sur le premier moyen tiré de la violation de la loi par
fausse application
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi
par fausse application, en ce que, les juges d’appel ont qualifié les
faits de la cause d’une modification de contrat et d’un changement
définitif d’emploi devant entraîner une diminution des avantages
pour le salarié, alors que, selon le moyen, la rupture du contrat de
travail intervenue par suite d’une modification substantielle dudit
contrat non acceptée par le travailleur est une rupture imputable à
l’employeur ; que cette règle de droit est consacrée par les
dispositions des articles 14 et 15 de la convention collective
générale du travail du 17 mai 1974 ; que s’il s’agit de modification
de l’une des clauses du contrat, il faut qu’elle entraîne pour le
116
salarié une diminution des avantages dont il bénéficie ; que par
contre s’il s’agit de changement d’emploi obligeant le salarié à
occuper un emploi inférieur, il faut que ce changement d’emploi soit
définitif ; qu’aucune de ces conditions exigées par la loi n’est ni
réunie, ni stigmatisée par les juges d’appel ;
Mais attendu que le moyen tend à faire réexaminer par la
haute juridiction des éléments de faits souverainement appréciés
par les juges du fond ;
Que dès lors, le moyen ne peut être accueilli ;
Sur le deuxième moyen tiré du défaut de base légale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué le défaut de base
légale, en ce que, pour soutenir que le changement intervenu dans
le contrat du salarié a entraîné la diminution de ses avantages, les
juges d’appel ont fait des affirmations imaginaires sans le moindre
support de preuve, alors que, selon le moyen, il aurait fallu à la cour
d’appel de demander à Calixte GNANGUENON la production de sa
fiche de paie du mois d’octobre 1999 pour savoir si ses avantages
ont été diminués ou si précisément sa dotation en carburant ne lui
a pas été payée, de viser, si elles existent, les lettres de
réclamations de l’intéressé ; que la simple affirmation par la cour
d’appel des faits sans leurs supports de preuve empêchant la Cour
d’exercer son contrôle de la légalité de la décision attaquée
correspond à un défaut de base légale ;
Mais attendu que pour déclarer le licenciement de Calixte M.
GNANGUENON irrégulier en la forme et abusif au fond, les juges
d’appel ont relevé « qu’en vertu des articles 42 et 52 du code du
travail en vigueur au Bénin, la rupture injustifiée du contrat de travail
par l’une des parties ouvre droit pour l’autre à des dommages-
intérêts ;
Qu’en l’espèce, la position de l’appelant fait de lui la personne
la mieux placée pour établir et indiquer les dysfonctionnements
pouvant conduire à une réorganisation éventuelle au sein de la
117
société l’Africaine des Assurances où il exerce en qualité de chef
service Audit et Contrôle de gestion depuis le 1er avril 1998 ;
Que par décision n°019/99/DG-AA/SP du 26 octobre 1999, la
direction générale de l’Africaine des Assurances l’a affecté au
service qu’il dirige jusque-là sans aucune charge ni responsabilité ;
Que ce comportement de l’employeur frise l’humiliation et,
quand le 27 octobre 1999, Calixte GNANGUENON a opposé son
refus à cette affectation, la direction générale de l’Africaine des
Assurances, par lettre du 04 novembre 1999, n’a fait que prendre
" acte de sa décision de rupture brusque et unilatérale du contrat
de travail " au lieu de prendre sur elle d’expliquer à l’employé le bien
fondé de sa décision ;
Qu’en l’espèce, Calixte GNANGUENON a été fortement
rétrogradé et ses avantages amputés contrairement aux clauses du
contrat l’ayant lié à ladite société ;
Qu’en effet, à la date de la rupture du contrat de travail, sa
dotation en carburant d’un montant de quarante mille (40 000)
francs CFA ne lui a pas été servie malgré ses réclamations
persistantes ; que cette situation a causé la réduction de sa
rémunération corrélative à la modification substantielle du contrat
de travail ;
Que dans ces conditions, Calixte GNANGUENON n’a pas
besoin d’attendre une quelconque nomination d’un autre chef
service Audit Interne et Contrôle de gestion avant de conclure à la
modification substantielle de son contrat du fait de l’employeur ;
Qu’en ce qui concerne l’ancienneté de Calixte
GNANGUENON, elle s’apprécie par rapport à la transformation du
contrat à durée déterminée en un contrat à durée indéterminée » ;
Que par ces constatations et énonciations, les juges d’appel
ont donné une base légale à leur décision ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen n’est pas fondé ;
118
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor Public.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON
Et
Michèle CARRENA ADOSSOU CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-neuf mai
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Saturnin D. AFATON, AVOCAT GENERAL;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Dieudonnée Amélie A.AMOUSSOU
le rapporteur, Innocent Sourou AVOGNON
Le greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
119
N° 19/CJ-S du Répertoire ; N° 1997-25/CJ-S du greffe ; Arrêt du
29 septembre 2017 ; Affaire : Compagnie Air Afrique C/ Benoît
LOKOSSOU
Procédure sociale – Cassation partielle – Etendue et portée –
Interprétation – Compétence de la juridiction de renvoi.
L’interprétation de l’étendue et de la portée de la cassation,
relève de la compétence de la juridiction de renvoi.
La Cour,
Vu la requête du 21 juillet 1997 enregistrée à la chambre
judiciaire le 24 juillet 1997 sous le n°128/CJ par laquelle maîtres
Bertin C. AMOUSSOU et Edgar-Yves MONNOU, conseils de la
Compagnie Air Afrique, ont introduit un recours en interprétation de
l’arrêt n°002/CJ-S rendu le 29 novembre 1996 par la haute
Juridiction ;
Vu l’arrêt en cause ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 29 septembre 2017 le
conseiller Michèle CARRENA ADOSSOU en son rapport ;
120
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Procédure
Attendu que par requête du 21 juillet 1997 enregistrée à la
chambre judiciaire le 24 juillet 1997 sous le n°128/CJ, maîtres
Bertin C. AMOUSSOU et Edgar-Yves MONNOU, conseils de la
compagnie Air Afrique, ont introduit un recours en interprétation de
l’arrêt n°002/CJ-S rendu le 29 novembre 1996 par la haute
Juridiction ;
Que par correspondances numéros 1172 et 1337/GCS des 25
septembre et 11 novembre 1997, maîtres Bertin C. AMOUSSOU et
Edgar-Yves MONNOU, conseils de la Compagnie Air Afrique, ont
été mis en demeure de produire leur mémoire ampliatif ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
Que le procureur général a produit ses conclusions ;
En la forme
Attendu que le recours en interprétation pour être recevable
n’est assorti d’aucune condition de délai ;
Qu’il doit être porté, s’agissant de la cassation, devant la
chambre qui a rendu l’arrêt concerné ;
Que ces conditions étant réunies en l’espèce, il y a lieu de le
déclarer recevable ;
Au fond
Attendu que la requérante expose :
Que la cour d’appel, saisie après renvoi de la Cour suprême,
en vertu du principe de la plénitude de juridiction, se prononce à
nouveau en fait et en droit et que les parties sont recevables à
invoquer devant elle des faits nouveaux, même postérieures à
121
l’arrêt de cassation et à produire de nouvelles preuves des mêmes
faits ;
Que cependant, suite à la saisine de la cour de renvoi, Benoît
LOKOSSOU a sollicité qu’il lui soit adjugé purement et simplement
le bénéfice des dispositions qui n’ont pas été visées par l’arrêt de
cassation, sans qu’il soit besoin de rouvrir les débats en vue d’une
nouvelle instruction en fait et en droit de la cause ;
Qu’en dépit des vives protestations et objections de sa part, la
cour d’appel a suivi Benoit LOKOSSOU et a mis immédiatement
l’affaire en délibéré pour arrêt être rendu le 23 octobre 1997 ;
Attendu, en revanche, que dans son mémoire en défense
Benoît LOKOSSOU conclut à l’irrecevabilité du recours en
interprétation en ce que, entre autres motifs :
- la cour d’appel de renvoi désignée dans l’arrêt n°002 du 29
novembre 1996 a déjà rendu un arrêt n°32/97 du 23 octobre 1997
que la chambre judiciaire de la Cour suprême aura à examiner une
fois encore, si elle s’estime compétente ;
- la Compagnie Air Afrique a formé pourvoi contre l’arrêt du 23
octobre 1997 pour lequel elle a obtenu l’ordonnance n°98-
04/PCS/CAB du 19 mars 1998 portant abréviation de délai ;
Attendu que le recours en interprétation d’une décision tend à
en faire déterminer le véritable sens et la portée exacte, à lui ôter
toute ambiguïté ou obscurité ;
Que l’arrêt dont s’agit a été par ailleurs rendu par la Cour
suprême ;
Mais que son interprétation, quant à l’étendue de la cassation,
incombe à la juridiction de renvoi ;
Qu’en l’espèce, l’interprétation demandée porte sur une
mention du dispositif qui vise la cassation partielle sur le
« quatorzième moyen » ;
122
Que la requête en interprétation, loin de mettre en évidence
une quelconque obscurité ou ambiguïté, se borne à solliciter de la
Cour, de fixer l’étendue et la portée de la cassation partielle
prononcée, toute chose qui incombe à la juridiction de renvoi ;
Qu’il appert que le recours en interprétation de l’arrêt n°002
du 26 novembre 1996 a été enregistré à la Cour le 24 juillet 1997,
après que la cour d’appel de renvoi, évoquant la cause à son
audience du 12 juin 1997, l’a mise en délibéré pour le 23 octobre
1997 ;
Que l’arrêt a été rendu à cette date et a d’ailleurs fait l’objet
d’un pourvoi comme indiqué plus haut ;
Que la compagnie Air Afrique, au lieu d’un recours en
interprétation, devait attendre la décision de la Cour de renvoi et
élever un pourvoi contre elle, ce qu’elle a déjà fait ;
Que son recours en interprétation de l’arrêt n°002/CJ-S rendu
le 29 novembre 1996 par la Cour suprême mérite rejet ;
PAR CES MOTIFS
En la forme
Reçoit la Compagnie Air Afrique en son recours en
interprétation de l’arrêt n°002/CJ-S rendu le 29 novembre 1996 ;
Au fond
Le rejette.
Met les frais à la charge du Trésor public.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
123
Innocent Sourou AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-neuf
septembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
est dit ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Dieudonnée Amélie A. AMOUSSOU
le rapporteur, Michèle CARRENA ADOSSOU
Le greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
124
N° 20/CJ-CM du Répertoire ; N° 2001-42/CJ-CM du greffe ; Arrêt
du 29 septembre 2017 ; Affaire : Compagnie d’Assurances
Navigation et Transport C/ - Capitaine du navire M/S Olympic
Confidence - COBENAM - SOBEMAP
Procédure civile – Moyen de cassation – Violation des articles
82 et 470 du code de procédure civile (BOUVENET) – Texte non
applicable en Afrique Occidentale Française (AOF) – Rejet.
Droit maritime – Responsabilité du consignataire du navire
envers l’armateur - Mise hors de cause – Violation de la loi
(non).
Procédure civile – Moyen de cassation – Dénaturation des
termes du débat – détournement de moyen – Non
établissement de la modification de l’objet et de la cause au
litige – Rejet.
N’est pas fondé le moyen qui tend à faire appliquer des textes
de loi non mis en vigueur par le recueil des textes de
procédures civile et commerciale BOUVENET à des
juridictions n’existant pas dans l’organisation judiciaire.
N’est pas reprochable de la violation des dispositions du code
de commerce maritime, l’arrêt qui met hors de cause une
entreprise qui n’est pas le consignataire d’un navire, dès lors
que c’est le consignataire du navire qui est responsable envers
l’amateur dans les termes de son mandat.
La Cour,
Vu l’acte n°23/2000 du 10 mars 2000 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Jean-Florentin FELIHO,
conseil de la Compagnie d’Assurances Navigation et Transports, a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
125
n°72/2000 rendu le 09 mars 2000 par la première chambre civile
commerciale de la cour d’appel de Cotonou ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 29 septembre 2017 le
conseiller Michèle CARRENA ADOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°23/2000 du 10 mars 2000 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Jean-Florentin
FELIHO, conseil de la Compagnie d’Assurances Navigation et
Transports, a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de
l’arrêt n°72/2000 rendu le 09 mars 2000 par la première chambre
civile commerciale de la cour d’appel de Cotonou ;
Que par lettre n°2241/GCS du 18 septembre 2001, maître
Jean-Florentin FELIHO a été mis en demeure d’avoir à consigner
126
dans un délai de quinze (15) jours et à produire son mémoire
ampliatif dans un délai d’un (01) mois, le tout, conformément aux
dispositions des articles 42, 45 et 51 de l’ordonnance 21/PR du 26
avril 1966 organisant la Cour suprême ;
Que les mémoires ampliatif et en réplique ont été produits par
les parties ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi ayant été élevé dans les forme
et délai de la loi, il y a lieu de l’accueillir favorablement ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que la Compagnie
d’Assurances Navigation et Transports a attrait devant le tribunal
de première instance de Cotonou, le capitaine du navire Olympic
Confidence pour :
- s’entendre la COBENAM et l’OBEMAP condamner à lui
payer conjointement et solidairement la somme de 15 758 385 F
CFA avec les intérêts de droit à dater de l’assignation ;
- s’entendre, en outre, condamner à lui payer conjointement
et solidairement la somme de 500 000 F à titre de dommages-
intérêts ;
Que le tribunal a rendu le jugement n°70/1ère ch.com. du 1er
avril 1996 par lequel il a déclaré le Capitaine du navire Olympic
Confidence responsable des avaries et l’a condamné à payer à la
Compagnie d’assurances Navigation et Transports la somme de
315 167, 070 FF assortie des intérêts au taux légal à compter de
l’assignation, a également condamné la Compagnie d’Assurance
Navigation de Transports (CANT) à payer à la COBENAM la
somme de 300 000 francs CFA à titre de dommages-intérêts ;
127
Que sur appel de la Compagnie d’Assurances Navigation et
Transports, la cour d’appel de Cotonou a, par arrêt n°72/2000 du
09 mars 2000, confirmé le jugement entrepris en certaines de ses
dispositions, puis, évoquant et statuant à nouveau, a situé la
responsabilité de chacune des parties au procès, a revu les
montants des condamnations et des dommages-intérêts ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi est élevé ;
Discussion
Premier moyen : violation des articles 82 et 470 du code
de procédure civile : absence de rapport écrit, défaut de
lecture du rapport par un conseiller rapporteur
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué de la violation des
articles 82 et 470 du code de procédure civile notamment par
l’absence de rapport écrit, le défaut de lecture du rapport par un
conseiller-rapporteur ;
Mais attendu que l’article 82 du code de procédure civile n’a
pas été rendu applicable en Afrique Occidentale Français par le
recueil des textes de procédure civile et commerciale Bouvenet ;
Que s’agissant de l’article 470 du code de procédure civile, il
s’applique aux tribunaux de grande instance qui n’existent pas
dans notre organisation judiciaire ;
Qu’il y a lieu en conséquence de dire que ce moyen n’est pas
fondé ;
Deuxième moyen : violation de la loi, violation des
articles 220 et 242 du code de commerce maritime du Bénin,
dénaturation des termes du débat
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation des
articles 220 et 240 du code de commerce maritime du Bénin et la
violation des termes du débat en ce qu’il a mis la COBENAM
assignée es-qualité consignataire du navire M/S Olympic
Confidence, représentant légal de l’armateur, transporteur
128
maritime, hors de cause, au motif que le consignataire du navire
n’est pas personnellement responsable de la bonne exécution du
contrat de transport d’une part, et a condamné la Compagnie
d’Assurance Navigation et Transports à payer à la COBENAM des
dommages-intérêts d’autre part, alors que, selon le moyen, la
représentation en justice de l’armateur, transporteur maritime par
le Capitaine du navire et son agent consignataire, constitue une
spécificité du droit maritime ; qu’elle est définie par la loi et
comporte des conséquences au plan juridique ;
Mais attendu qu’aux termes de l’article 245 du code de
commerce maritime du Bénin, « le consignataire du navire est
responsable envers l’armateur dans les termes de son mandat ;
Envers les ayants-droit aux marchandises débarquées, il ne
répond que de ses fautes personnelles et de celles de ses propres
préposés, il n’est pas responsable personnellement de la bonne
exécution du contrat de transport maritime même s’il est chargé du
recouvrement du fret » ;
Que dans le cas d’espèce, la COBENAM ne peut être
responsable parce qu’elle n’est pas consignataire du navire ;
Que c’est à bon droit qu’elle a été mise hors de cause ;
Qu’il s’en suit que le moyen n’est pas fondé ;
Troisième moyen : violation du principe de la neutralité
du juge (article 116-148 du code de procédure civile), violation
de l’article 398 du code de commerce maritime du Bénin,
dénaturation des termes du débat, détournement du moyen
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation du
principe de la neutralité du juge (articles 116-148 du code de
procédure civile), la violation de l’article 398 du code de commerce
maritime du Bénin, la dénaturation des termes du débat et le
détournement du moyen en ce que l’arrêt attaqué a arbitrairement
procédé au partage de responsabilité des avaries et manquants
survenus aux marchandises entre le Capitaine du navire et la
129
SOBEMAP, alors que, selon le moyen, la loi fait obligation au juge
de statuer sur les affaires civiles et commerciales sans modifier ni
l’objet, ni la cause ;
Mais attendu que la demanderesse n’établit pas que les juges
d’appel aient modifié l’objet, ni la cause du litige ;
Qu’en l’espèce, loin d’être sortis des termes du débat et
modifié l’objet du litige, les juges ont parfaitement rempli leur rôle
d’arbitres entre les prétentions respectives des parties ;
Attendu qu’il résulte des dispositions des articles 175 alinéa 1
et 259 alinéa 1 du code de commerce maritime du Bénin que les
responsabilités du transporteur maritime et de l’acconier ne se
cumulent pas ;
Que la responsabilité du transporteur maritime exclut celle de
l’acconier et réciproquement ;
Qu’en l’espèce, les juges d’appel ont fait résulter leur décision
de l’analyse des documents reçus au dossier ;
Qu’ils ont répondu aux moyens et appliqué la loi ;
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS
En la forme
Reçoit le présent pourvoi ;
Au fond
Le rejette ;
Met les frais à la charge de la Compagnie d’Assurances
Navigation et Transports ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
130
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON Et Michèle CARRENA
ADOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-neuf
septembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
est dit ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOSSOU
Le rapporteur, Michèle CARRENA ADOSSOU
Le greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
131
N° 21/CJ-CM du Répertoire ; N° 2003-13/CJ-CM du greffe ; Arrêt
du 29 septembre 2017 ; Affaire : Collectivité Oussou-Yovo
Henri DJIVO représentée par Christophe DJIVO, Isaac DJIVO et
Augustin DJIVO C/ - Raïmatou CHITOU - Comlan ATCHEDJI -
Macharafou Moudachirou ALI - Cocou Benoît NOUMON
Procédure civile- Pourvoi en cassation-moyen- Violation de la
loi- Texte de loi non applicable- Rejet.
Droit foncier- Juge judiciaire- Provision due à l’acte
administratif même attaqué devant le juge administratif- défaut
de sursis à exécution
Procédure civile- Administration et appréciation de la preuve-
pouvoir souverain des juges du fond
Pourvoi en cassation- Défaut de base légale- Absence de
preuve de propriété et d’acte d’expropriation- Indemnisation-
Rejet.
N’est pas fondé le moyen tiré de la violation de la loi, tendant
à faire appliquer le décret n° 55-580 du 20 mai 1955 sur
l’organisation foncière et domaniale non applicable au Benin.
Devant le juge judiciaire, provision est due au titre que
constitue l’acte administratif même attaqué devant le juge
administratif, tant que sursis à l’exécution de cet acte n’a pas
été ordonné.
La question de la preuve et de son appréciation relèvent des
faits qui sont du domaine du pouvoir souverain des juges du
fond.
N’est pas reprochable du défaut de base légale ni du défaut de
motif, l’arrêt par lequel les juges ont décidé, au regard des
éléments au dossier, qu’en absence de preuve de droit de la
132
propriété et de l’existence d’un acte d’expropriation, une partie
ne peut prétendre à juste indemnisation.
La Cour,
Vu l’acte n°42/02 du 30 avril 2002 du greffe de la cour d’appel
de Cotonou par lequel maître Magloire YANSUNNU, conseil de la
collectivité Oussou-Yovo Henri DJIVO représentée par Christophe
DJIVO, Isaac DJIVO et Augustin DJIVO, a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°358/2001 rendu le 13
décembre 2001 par la chambre civile de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 29 septembre 2017 le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
133
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°42/02 du 30 avril 2002 du greffe
de la cour d’appel de Cotonou, maître Magloire YANSUNNU,
conseil de la collectivité Oussou-Yovo Henri DJIVO représentée
par Christophe DJIVO, Isaac DJIVO et Augustin DJIVO, a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°358/2001
rendu le 13 décembre 2001 par la chambre civile de cette cour ;
Que par lettre n°388/GCS du 20 juin 2003, Dona Augustin
DJIVO a été mis en demeure de consigner dans un délai de quinze
(15) jours et de produire ses moyens de cassation dans un délai
d’un (01) mois, le tout, conformément aux articles 42, 45 et 51 de
l’ordonnance 21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour suprême ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
Que le parquet général a produit ses conclusions ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi ayant été élevé dans les forme
et délai de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu que courant août 1994, Raïmatou CHITOU, Isaac
Comlan ATCHEDJI, Macharafou Moudachirou ALI et Benoît Cocou
NOUMON ont assigné devant le tribunal de Cotonou Christophe
DJIVO, Augustin DJIVO et Isaac DJIVO, pour voir confirmer leur
droit de propriété sur les parcelles « P » du lot 455 bis, « N », « K »
et « J » et numéro 4969 du lot 496 de Avotrou-Cotonou, déguerpir
les intéressés des lieux sous astreinte comminatoire et les
condamner à des dommages-intérêts ;
Que le tribunal, par jugement N°45 du 1er juillet 1998, a
confirmé le droit de propriété des requérants et ordonné le
134
déguerpissement des consorts DJIVO qui ont relevé appel de la
décision ;
Que par arrêt n°358/2001 du 13 décembre 2001, la cour
d’appel de Cotonou a confirmé le jugement en toutes ses
dispositions ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi a été élevé ;
Discussion des moyens
Premier moyen tiré de la violation de la loi prise en ses trois
branches : refus d’application du régime juridique de la question
préjudicielle et méconnaissance des termes du litige, violation du
régime des permis d’habiter, violation de la règle « la fraude
corrompt tout »
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi,
en ce que le juge d’appel a rejeté le sursis à statuer pour question
préjudicielle sur le fondement d’une jurisprudence inappropriée
relative à l’effet non suspensif des recours administratifs, alors que,
selon le moyen, la collectivité DJIVO a été victime d’une
expropriation qui s’analyse en une emprise et en une atteinte
irrégulière à la propriété d’autrui, au mépris de l’article 22 de la
constitution du 11 décembre 1990 et des articles 3 alinéas 1, 2 et
4 du décret n°55-580 du 20 mai 1955 portant organisation foncière
et domaniale en AOF et AEF;
Que le domaine querellé n’ayant jamais été immatriculé au
nom de l’Etat, c’est en violation des droits coutumiers des
particuliers et de l’article 1 de la loi n°60-20 sur le régime des
permis d’habiter que la préfecture a appliqué un coefficient
réducteur qui lui a permis d’attribuer irrégulièrement les parcelles
concernées aux défendeurs pour cause d’utilité publique et sans
indemnisation préalable ;
Que la fraude corrompt tout car la vente de la chose d’autrui
est nulle suivant l’article 1599 du code civil ;
135
Mais attendu d’une part, que le décret n°55-580 du 20 mai
1955 sur l’organisation foncière et domaniale invoqué n’est pas
applicable au Bénin, d’autre part que l’article 73 alinéa 1 de
l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour suprême
dispose que « sur demande expresse de la partie requérante, la
chambre administrative peut, à titre exceptionnel, ordonner le
sursis à exécution des décisions des autorités administratives
contre lesquelles a été introduit le recours en annulation » ;
Qu’il en résulte que devant le juge judiciaire, provision est due
au titre que constitue l’acte administratif attaqué devant la chambre
administrative tant que le sursis à exécution de cet acte n’est pas
ordonné par le juge administratif ;
Qu’en conséquence, c’est à bon droit que les juges du fond
ont rejeté le sursis à statuer soulevé par les consorts DJIVO sur la
base de la saisine du juge administratif en annulation de l’arrêté
d’expropriation de l’immeuble en cause ;
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est fondé en aucune de ses
branches ;
Deuxième moyen tiré de la violation des règles
d’administration de la preuve
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé les
règles d’administration de la preuve en ce qu’il a décidé que la
collectivité DJIVO se doit, avant de parler d’expropriation, de
prouver d’abord qu’elle est propriétaire du domaine querellé, alors
que, selon le moyen, l’état des lieux a relevé l’existence des droits
ancestraux de cette collectivité, et les divers permis d’habiter ainsi
que l’arrêté n°2/560/DEP-ATL/SG/SAD du 06 octobre 1992 et la
constitution de la réserve 507 prouvent qu’il y a expropriation, sans
que la préfecture elle-même rapporte la preuve que la parcelle
revendiquée appartient à l’Etat ou a été immatriculée en son nom ;
Mais attendu que la question de la preuve et son appréciation
relèvent des faits et ressortissent du pouvoir souverain des juges
du fond ;
136
Qu’il s’ensuit que ce moyen n’est pas fondé ;
Troisième et quatrième moyens pris du défaut de base légale
et du défaut de motifs
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt déféré à la censure le
défaut de base légale et le défaut de motifs, en ce qu’il n’a pas
indiqué le texte de loi sur la base duquel il a porté atteinte à la
propriété de la collectivité DJIVO et violé l’article 126 de la
Constitution, alors que, selon ces moyens, le juge est soumis à
l’autorité de la loi et doit motiver sa décision ;
Mais attendu qu’ayant, au regard des éléments au dossier,
décidé que « la collectivité DJIVO ne pourra prétendre à juste
indemnisation que quand elle aura fait la preuve de son droit de
propriété et de l’existence de l’acte d’expropriation », les juges
d’appel ont suffisamment motivé leur décision à laquelle ils ont
conféré une base légale ;
Qu’il s’ensuit que ces troisième et quatrième moyens ne sont
pas fondés ;
Cinquième et sixième moyens tirés de ce que les juges
d’appel ont statué ultra petita et n’ont pas observé les règles de
forme
Attendu qu’il est reproché aux juges du fond d’avoir :
- qualifié leur décision dans le dispositif, sans y avoir été
sollicités par les demandeurs au pourvoi,
- que l’arrêt ne porte pas à l’en-tête la mention qu’il a été rendu
par défaut mais que les juges ont préféré mettre cette mention dans
le dispositif ;
Alors que, selon ces moyens, les défendeurs n’ayant pas été
cités à personne et ne pouvant pas ignorer l’existence de la
procédure, la décision rendue doit être « un arrêt dit contradictoire
et non un simple arrêt de défaut » ;
137
Mais attendu que l’arrêt attaqué a relevé que les intimés n’ont
pas présenté leurs moyens de défense malgré les remises de
cause ;
Que comme l’affirment les demandeurs, il ressort de l’acte
d’appel du 31 août 1998 produit au dossier de maître Hortense
BANKOLE de SOUZA, huissier de justice, que les défendeurs n’ont
pas été cités à personne ;
Qu’en conséquence, c’est à bon droit que les juges d’appel
ont rendu l’arrêt querellé par défaut à l’égard des intimés ;
Que ces deux moyens ne sont donc pas fondés ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge de la collectivité Oussou-Yovo Henri
DJIVO représentée par Christophe DJIVO, Isaac DJIVO et
Augustin DJIVO ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-neuf
septembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
est dit ci-dessus, en présence de :
138
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOSSOU
Le rapporteur, Innocent Sourou AVOGNON
Le greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
139
N° 22/CJ-S du Répertoire ; N° 2003-32/CJ-S du greffe ; Arrêt du
29 septembre 2017 ; Affaire : Jean-Pierre OGOUBIYI (Me Bertin
AMOUSSOU) C/ Société Béninoise des Brasseries du Bénin
(SOBEBRA) (Me Ernest KEKE)
Pourvoi en Cassation – Article 504.alinéa 1 du code de
procédure pénale – Sursis à l’exécution au pénal (Oui) – Sursis
à statuer (Non) – Décision correctionnelle de condamnation
frappée du pouvoir – Violation de la loi (Non).
Ne sont pas reprochables de violation de la loi, les juges
d’appel qui, pour établir la faute lourde justifiant le
licenciement légitime ne se sont pas exclusivement fondés sur
une décision constitutionnelle de condamnation frappée du
pourvoi en cassation mais également sur un faisceau de fautes
et de constats constitutifs de conduite fautive de l’employé.
Par ailleurs, les dispositions de l’article 504 alinéa 1 er du code
de procédure pénale son relatives au sursis à exécution de la
décision pénale et non du sursis à statuer par le juge social.
La Cour,
Vu l’acte n°012/2003 du 03 mars 2003 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel Jean-Pierre OGOUBIYI a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°43/CS/03
rendu le 26 février 2003 par la chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
140
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 29 septembre 2017 le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°012/2003 du 03 mars 2003 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, Jean-Pierre OGOUBIYI a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°43/CS/03 rendu le 26 février 2003 par la chambre sociale de cette
cour ;
Que par lettre n°0488/GCS du 17 février 2004, maître Bertin
AMOUSSOU, conseil de Jean-Pierre OGOUBIYI, a été mis en
demeure d’avoir à produire ses moyens de cassation dans un délai
d’un (01) mois, conformément aux dispositions des articles 42 et 51
de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
Faits et procédure
141
Attendu que par jugement n°009/2001 du 29 janvier 2001, le
tribunal de Cotonou a constaté que Jean-Pierre OGOUBIYI a fait
l’objet d’une suspension illimitée, dit que cette suspension s’analyse
en un licenciement abusif et condamné en conséquence la Société
Béninoise de Brasseries (SOBEBRA) à lui payer diverses sommes
à titre d’indemnité de préavis, d’indemnité de licenciement, de
congés proportionnels et de dommages-intérêts ;
Que sur appel de maître Ernest KEKE et de maître Bertin C.
AMOUSSOU, la cour d’appel de Cotonou a, par arrêt n°43/CS/03
du 26 février 2003, infirmé le jugement entrepris en toutes ses
dispositions, puis évoquant et statuant à nouveau, a constaté que
par jugement correctionnel n°251/98 du 16 juin 1998 du tribunal de
Parakou et par arrêt confirmatif n°07/99/B1 du 10 février 1999 de la
cour d’appel de Cotonou, Jean-Pierre OGOUBIYI a été déclaré
convaincu des faits de corruption, de détournement du personnel et
des biens sociaux à lui reprochés, et a dit en conséquence que le
licenciement intervenu est légitime ;
Que cet arrêt est l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION DES MOYENS
Sur le premier moyen tiré de la violation des dispositions de
l’article 504 du code de procédure pénale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi en
ce que, pour infirmer le jugement n°009/2001 du 29 janvier 2001 et
déclarer le licenciement de Jean-Pierre OGOUBIYI légitime, la cour
d’appel de Cotonou a motivé sa décision, entre autres, en ces
termes :
« Mais attendu que par le jugement correctionnel n°251/98 du
16 juin 1998 du tribunal de Parakou confirmé par l’arrêt n°07/99/B1
du 10 février 1999 de la cour d’appel de Cotonou, Jean-Pierre
OGOUBIYI a été déclaré convaincu des faits de corruption, de
détournement de biens sociaux et du personnel mis à sa charge… ;
142
Attendu que les faits reprochés à Jean-Pierre OGOUBIYI sont
constitutifs de faute lourde et justifient le licenciement intervenu »,
alors que, selon le moyen, l’article 504 alinéa 1 du code de
procédure pénale dispose que :
« Pendant les délais du recours en cassation et, s’il y a eu
recours, jusqu’au prononcé de l’arrêt de la Cour suprême, il est
sursis à l’exécution de l’arrêt, sauf en ce qui concerne les
condamnations civiles » ;
Qu’il s’ensuit que juridiquement, la cour d’appel ne pouvait
valablement fonder son arrêt sur le jugement correctionnel
n°251/98 du 16 juin 1998 du tribunal de Parakou et sur l’arrêt
n°07/99/B1 du 10 février 1999 de la chambre correctionnelle de la
cour d’appel, et ce, dans la mesure où cet arrêt fait l’objet d’un
pourvoi en cassation ;
Mais attendu que la cour d’appel ne s’est pas fondée
exclusivement sur le jugement correctionnel n°251/98 du 16 juin
1998 du tribunal de Parakou et sur l’arrêt n°07/99/B1 du 10 février
1999 de la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Cotonou
pour conclure que les faits reprochés au demandeur au pourvoi
sont constitutifs de faute lourde et justifient le licenciement
intervenu ;
Qu’il ressort de l’arrêt attaqué que la cour d’appel s’est fondée
également sur un faisceau de fautes et de constats qui sont liés à
la conduite fautive de l’employé ;
Que l’article 504 alinéa 1 du code de procédure pénale prescrit
un sursis à exécution au pénal seulement, et non un sursis à
statuer ;
Que la cour d’appel n’a donc pas violé les dispositions de cet
article ;
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le second moyen tiré du défaut de réponse à conclusions
143
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué le défaut de
réponse à conclusions en ce que, pour légitimer le licenciement du
demandeur au pourvoi, la cour d’appel a conclu que les faits
reprochés à Jean-Pierre OGOUBIYI sont constitutifs de faute lourde
et justifient le licenciement intervenu, alors que, selon le moyen, à
la date de la saisine du tribunal social, aucune lettre de licenciement
n’avait été adressée à l’employé par son employeur ;
Que dans ces conditions, il est difficile de savoir sur quels faits
la cour d’appel a fondé sa décision ;
Que c’est suite aux dénonciations calomnieuses de Maurice
DADAH qu’une demande d’explication a été adressée à Jean-
Pierre OGOUBIYI le 11 décembre 1995 ;
Que ce même jour, avant même d’avoir répondu à cette
demande d’explication, le demandeur au pourvoi a été suspendu
par note de service n°125/95/SB/DG/DAF, et ce, pour compter du
12 décembre 1995 ;
Que l’action de Jean-Pierre OGOUBIYI est fondée sur sa
suspension illimitée équivalente à un licenciement déguisé ;
Que c’est ainsi qu’il a été mentionné au procès-verbal de non
conciliation dressé à cette occasion par l’inspection du travail que
la Société Béninoise de Brasseries (SOBEBRA) devait prendre ses
responsabilités car aucune autre sanction n’avait été notifiée au
demandeur au pourvoi à part la mesure de suspension prise depuis
le 12 décembre 1995 ;
Que dans ces conditions, en jugeant que les faits reprochés à
OGOUBIYI sont constitutifs de faute lourde et justifient le
licenciement intervenu, la cour d’appel s’est abstenue de répondre
au problème juridique qui lui était posé ;
Que ce faisant, les juges du second degré n’ont pas répondu
aux conclusions du demandeur au pourvoi ;
144
Mais attendu que l’arrêt attaqué a relevé que par note de
service n°125/95/SB/DG/DAF du 11 décembre 1995, Jean-Pierre
OGOUBIYI a été suspendu de ses fonctions pour compter du 12
décembre 1995 ; qu’il lui est reproché d’avoir imposé aux grossistes
et aux transporteurs des produits de la société le paiement d’une
certaine somme d’argent allant de 30.000 à 100.000 francs avant
de les autoriser à charger les produits, d’utiliser et d’employer à
d’autres fins les biens et le personnel de la société ; que dès le 04
janvier 1996, la Société Béninoise de Brasseries (SOBEBRA) a
saisi la direction du travail de son intention de le licencier pour
corruption active, détournement de biens sociaux et du personnel ;
que par jugement correctionnel n°251/98 du 16 juin 1998 confirmé
par l’arrêt n°07/99/B1 du 10 février 1999, Jean-Pierre OGOUBIYI a
été déclaré convaincu des faits de corruption, de détournement de
biens sociaux et du personnel mis à sa charge ; que la direction
départementale de la fonction publique et du travail a reconnu le
bien-fondé de la mesure de licenciement envisagée et a conclu que
pour avoir commis une faute lourde, Jean-Pierre OGOUBIYI perdait
tous ses droits y compris les dommages-intérêts à l’exception
toutefois des congés des quatre (04) mois ouvrés au cours de
l’année 1995 après son congé administratif qui a pris fin le 31 août
1995 ; que les faits reprochés à Jean-Pierre OGOUBIYI sont
constitutifs de faute lourde et justifient le licenciement intervenu ;
qu’en application des dispositions du code du travail, le
licenciement pour faute lourde peut être même prononcé sans
l’autorisation préalable de l’inspection du travail, Jean-Pierre
OGOUBIYI n’étant pas un délégué du personnel ; que c’est donc à
tort que le premier juge l’a qualifié d’abusif et condamné la Société
Béninoise de Brasseries (SOBEBRA) à payer à l’intimé les
dommages-intérêts et les indemnités de préavis et de
licenciement ;
Que par ces énonciations, la cour d’appel a ainsi
nécessairement répondu aux conclusions invoquées et au
problème juridique qui lui était posé ;
Que le moyen n’est pas fondé ;
145
Sur le troisième moyen tiré de la contradiction des jugements
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir contredit,
relativement à la question du sursis à statuer, d’autres décisions,
notamment l’arrêt n°46/97 du 03 décembre 1997, en ce qu’il a
relevé que la demande de sursis à statuer introduite devant le juge
social et la cour d’appel a été rejetée au motif que la Société
Béninoise de Brasseries (SOBEBRA) voulait utiliser ce moyen pour
bloquer l’instance sociale, sa plainte avec constitution de partie
civile en date du 07 mars 1996 étant intervenue postérieurement à
la saisine le 04 avril 1996 du juge social par Jean-Pierre
OGOUBIYI ;
Que par jugement correctionnel n°251/98 du 16 juin 1998 du
tribunal de Parakou, confirmé par l’arrêt n°07/99/B1 du 10 février
1999 de la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Cotonou,
Jean-Pierre OGOUBIYI a été déclaré convaincu des faits de
corruption, de détournement de biens sociaux et du personnel mis
à sa charge, alors que, selon le moyen, la même cour d’appel avait
préalablement énoncé dans la présente procédure et suite au sursis
à statuer sollicité par la Société Béninoise de Brasseries
(SOBEBRA) que l’adage selon lequel le pénal tient le civil en l’état
ne saurait prospérer en l’espèce ;
Que par arrêt n°46/97 du 03 décembre 1997, la cour d’appel
de Cotonou constatait qu’il n’existait aucun lien de connexité entre
la procédure pénale et la présente procédure ;
Que la décision du juge social ne pouvait pas être influencée
par celle du juge correctionnel ;
Que dès lors, l’on est en présence de deux (02) arrêts
contradictoires sur la même question du sursis à statuer ;
Mais attendu que contrairement aux affirmations du
demandeur au pourvoi, l’arrêt n°46/97 du 03 décembre 1997 n’a
pas retenu qu’il n’existait aucun lien de connexité entre la procédure
pénale initiée par la Société Béninoise de Brasseries (SOBEBRA)
146
contre Jean-Pierre OGOUBIYI et la procédure sociale et que la
décision pénale ne pouvait influencer celle sociale ;
Que cette décision a simplement relevé que c’est depuis le 03
avril 1996 que le tribunal social a été saisi et que c’est bien après
cette date que la SOBEBRA saisira le tribunal correctionnel aux fins
de rapporter des griefs qu’elle allègue contre Jean-Pierre
OGOUBIYI ;
Que, dès lors, le moyen manque en fait ;
Sur le quatrième moyen tiré du défaut de base légale
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué un défaut de base
légale en ce que la cour d’appel de Cotonou a déclaré le
licenciement intervenu légitime, alors que, selon le moyen, le
demandeur au pourvoi a fait l’objet d’une suspension illimitée ;
Que par lettre du 04 janvier 1996, la défenderesse au pourvoi
avisait le directeur départemental du travail de l’Atlantique de son
intention de licencier Jean-Pierre OGOUBIYI ;
Que le directeur départemental du travail a, par lettre du 26
janvier 1996, donné un avis défavorable au licenciement envisagé ;
Que dès lors, il est surprenant et incompréhensible que la cour
d’appel de Cotonou fonde son arrêt sur le fait que « la direction
départementale de la fonction publique et du travail de l’Atlantique
a reconnu le bien-fondé de la mesure de licenciement envisagé et
a conclu que pour avoir commis une faute lourde, Jean-Pierre
OGOUBIYI perdait tous ses droits y compris les dommages-
intérêts » ;
Que cette dernière correspondance de la direction
départementale du travail de l’Atlantique a été adressée à la
Société Béninoise de Brasseries (SOBEBRA) alors que le juge
social avait déjà connaissance du litige opposant les parties depuis
près de trois (03) ans ;
147
Que cette attitude de la juridiction d’appel n’est fondée sur
aucun texte de loi ;
Qu’en outre, l’arrêt rendu par la cour d’appel statuant en
matière correctionnelle ne saurait produire aucun effet de droit dans
la mesure où il est l’objet d’un pourvoi en cassation ;
Mais attendu que l’arrêt attaqué a relevé successivement que
Jean-Pierre OGOUBIYI a été recruté en 1975 par la Béninoise en
qualité d’ingénieur-brasseur et a occupé plusieurs postes de
responsabilité avant d’être engagé par la Société Béninoise de
Brasseries (SOBEBRA) après la privatisation et nommé
responsable de l’unité de Parakou ; que par note de service
n°125/95/SB/DG/DAF du 11 décembre 1995, il a été suspendu de
ses fonctions pour compter du 12 décembre 1995 ; qu’il lui est
reproché d’avoir imposé aux grossistes et aux transporteurs des
produits de la société le paiement d’une certaine somme d’argent
allant de 30 000 à 100 000 francs avant de les autoriser à charger
les produits, d’utiliser et d’employer à d’autres fins les biens et le
personnel de la société ; que dès le 04 janvier 1996, la Société
Béninoise de Brasseries (SOBEBRA) a saisi la direction du travail
de son intention de le licencier pour corruption active, détournement
de biens sociaux et du personnel ; que par jugement correctionnel
n°251/98 du 16 juin 1998 du tribunal de Parakou, confirmé par
l’arrêt n°07/99/B1 du 10 février 1999 de la chambre correctionnelle
de la cour d’appel de Cotonou, Jean-Pierre OGOUBIYI a été
déclaré convaincu des faits de corruption, de détournement de
biens sociaux et du personnel mis à sa charge ; que faisant suite
aux correspondances de la Société Béninoise de Brasseries
(SOBEBRA) des 15 février et 04 mars 1999, la direction
départementale du travail de l’Atlantique a reconnu le bien-fondé de
la mesure de licenciement envisagée et a conclu que pour avoir
commis une faute lourde, Jean-Pierre OGOUBIYI perdait tous ses
droits y compris les dommages-intérêts à l’exception toutefois des
congés des quatre (04) mois ouvrés au cours de l’année 1995 après
son congé administratif qui a pris fin le 31 août 1995 ; que les faits
reprochés à Jean-Pierre OGOUBIYI sont constitutifs de faute lourde
148
et justifient le licenciement intervenu ; qu’en application des
dispositions du code du travail, le licenciement pour faute lourde
peut être même prononcé sans l’autorisation préalable de
l’inspection du travail, Jean-Pierre OGOUBIYI n’étant pas un
délégué du personnel ; que c’est donc à tort que le premier juge l’a
qualifié d’abusif et condamné la Société Béninoise de Brasseries
(SOBEBRA) à payer à l’intimé les dommages-intérêts et les
indemnités de préavis et de licenciement ; qu’il y a lieu d’infirmer la
décision attaquée sur ces points et de débouter Jean-Pierre
OGOUBIYI de ses demandes y relatives ;
Que par ces énonciations et constatations, la cour d’appel a
légalement justifié sa décision ;
Que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
150
N° 23/CJ-S du Répertoire ; N° 2012-20/CJ-S du greffe ; Arrêt du
29 septembre 2017 ; Affaire : - Coffi Bernard AMOUSSOU - K.
C. Barnabé AGBOTON C/ - COBENAM - Edmond TOGBAN
Droit du travail – Protocole d’accord entre employeur et
travailleurs – Défaut de formule exécutoire – Action en
réclamation de moins perçus sur salaire hors délai – Grief tiré
de la contradiction de motifs – Moyen inopérant et
surabondant – Rejet.
Procédure civile – Réclamation de salaire ou accessoires de
salaire – prescription triennale – Violation de la loi (non).
Procédure civile – Pouvoir en cassation – violation de la loi –
Appréciation souveraine des juges du fond – Irrecevabilité.
Est juste mais surabondant et inopérant, le grief tiré de ce que
les juges d’appel ont décidé que, un protocole d’accord entre
employeur et travailleurs ne peut avoir autorité tout en se
fondant sur le même accord pour rejeter les demandes, dès
lors que les dits juge d’appel ont décidé par ailleurs que
l’action en réclamation de moins perçus sur salaires est
intervenue hors délai.
Toute action tendant à réclamer le salaire ou les accessoires
de salaire se prescrit par trois ans à compter du jour où le
salaire est exigible.
Est irrecevable, tout moyen qui, sous le grief de la violation de
la loi, tend à remettre en débat les faits souverainement
appréciés par les juges du fond.
La Cour,
Vu l’acte n°002/12 du 14 mars 2012 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel Coffi Jérémie AMOUSSOU et K. C.
151
Barnabé AGBOTON ont élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°10 rendu le 14 mars 2012 par la chambre
sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 29 septembre 2017, le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°002/12 du 14 mars 2012 du greffe
de la cour d’appel de Cotonou, Coffi Jérémie AMOUSSOU et K. C.
Barnabé AGBOTON ont élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°10 rendu le 14 mars 2012 par la chambre
sociale de cette cour ;
Que par lettres n°0068/GCS et n°0069/GCS du 11 janvier
2013 du greffe de la Cour suprême, les demandeurs ont été mis en
demeure d’avoir à constituer conseil et à produire leur mémoire
ampliatif dans un délai d’un mois, le tout, conformément aux
dispositions des articles 3 et 12 de la loi n° 2004-20 du 17 août 2007
152
portant règles applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Que par correspondances n°0804/GCS et n°0805/GCS du 11
mars 2013, une deuxième et dernière mise en demeure a été
adressée aux demandeurs ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
prescrits par la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que suivant procès-verbal de
non conciliation n°MFPTRA/DC/SGM/DDFPTA/ATL/DCTC de la
direction du travail de l’Atlantique en date du 7 avril 2000, Edmond
TOGBAN a attrait devant le tribunal de Cotonou la COBENAM pour
s’entendre la condamner à lui payer divers droits pour cause de
licenciement ;
Que la procédure a fait l’objet d’une jonction avec les
procédures introduites devant le même tribunal par C. Jérémie
AMOUSSOU, K. Robert KOUZAN, K. C. Barnabé AGBOTON, Jean
CAKPO, K. Cyrille ZOUTCHIHO, Yaovi COLLEGBE, Goudjo S.
AMOUSSOU, Christian LOUKA, Gaspard ADANHOUN, D. Norbert
GNACADJA, Jean FATCHEHOUN, Albert E ASSEDE, Emmanuel
HODONOU, Christophe K. AGBOTON, K. Joseph AGBANI et
Comlan AYITE aux fins d’obtenir la condamnation de la COBENAM
au paiement de divers droits pour cause de licenciement ;
Que par jugement n°69/05 du 31 octobre 2005, le tribunal a
constaté que par acte du 19 mai 1999, la COBENAM et les
demandeurs ont signé un protocole d’accord mettant fin au litige, a,
en outre, constaté que ce protocole d’accord a été exécuté par les
153
parties et a déclaré, en conséquence, irrecevable l’action des
demandeurs ;
Que sur appel de Jérémie AMOUSSOU et autres, la cour
d’appel de Cotonou a infirmé le jugement entrepris, évoquant et
statuant à nouveau, a dit que le licenciement de TOGBAN et
consorts est légitime et a débouté les appelants de leurs
demandes ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi a été élevé ;
Discussion
Sur le premier moyen tiré de la contradiction de motifs
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’être partiellement
entaché d’une contradiction de motifs en ce que, pour déclarer
recevable l’action des demandeurs au pourvoi, les juges d’appel ont
retenu que le protocole d’accord signé par les parties n’est pas
revêtu de la formule exécutoire et ne saurait avoir autorité de chose
jugée avant d’affirmer, par la suite, pour conclure au rejet de leurs
demandes, « qu’un accord est intervenu entre les salariés,
représentés par Jean FATCHEOUN et la direction de la
COBENAM », alors que, selon le moyen, il leur revenait de contrôler
la réalité de volonté de l’accord intervenu entre les parties ;
Mais attendu que la cour d’appel a également retenu que « il
ressort des pièces du dossier que la réclamation des moins perçus
est faite en 1996 relativement à des salaires portant sur la période
de 1975 à 1980 ; qu’il apparaît donc que la réclamation est faite
hors délai » ;
Qu’ainsi, l’arrêt se trouve justifié, abstraction faite du motif
justement critiqué par le moyen mais qui est surabondant ;
Que le moyen est donc inopérant ;
Sur le deuxième moyen tiré du défaut de base légale
154
Première branche du moyen prise de la violation de
l’article 2262 du code civil
Attendu qu’il est, en outre, reproché à l’arrêt attaqué la
violation de l’article 2262 du code civil en ce que, pour rejeter les
demandes de moins perçus sur salaire, la cour d’appel a estimé
que toute action en réclamation de salaire et des accessoires de
salaire se prescrivent par trois ans à compter du jour où le salaire
est exigible et que les réclamations des moins perçus est faite en
1996 relativement à des salaires de 1975 à 1980 alors que, selon
le moyen, la prescription de l’action en paiement du salaire ne fait
pas obstacle aux réclamations du travailleur relatives à sa
classification professionnelle et à la fixation de son salaire à un
certain taux qu’il conteste ; que dans ce cas, l’employeur, n’étant
pas d’accord avec lui, reconnaît par là même ne pas avoir payé la
somme réclamée ; que de ce fait, l’action en paiement devient
purement civile et se prescrit par trente (30) ans conformément aux
dispositions de l’article 2262 du code civil ;
Mais attendu qu’en rejetant la demande de réclamation de
moins perçus sur salaire des demandeurs au pourvoi aux motifs
que toute action tendant à réclamer le salaire ou les accessoires de
salaires se prescrivent par trois ans à compter du jour où le salaire
est exigible, la cour d’appel a fait l’exacte application de la loi ;
Qu’il s’ensuit que cette branche du moyen n’est pas fondé ;
Deuxième branche du moyen prise de la violation de la
convention de l’OIT n°95 et de la recommandation n°85 de l’OIT
concernant la protection du salaire
Attendu qu’il est également reproché à l’arrêt attaqué la
violation de la convention de l’OIT n°95 et de la recommandation
n°85 de l’OIT concernant la protection du salaire en ce que, les
juges d’appel ont affirmé que la demande des indemnités
compensatrices de préavis et de licenciement est devenue sans
objet au motif qu’ « il résulte des pièces du dossier, en occurrence
le point récapitulatif de paiement des droits de préavis et de
155
licenciement des agents occasionnels en date du 23 novembre
1998 que Jean FATCHEOUN et consorts ont perçu leurs droits »,
alors que, selon le moyen, à l’exécution du jugement n°32/95 rendu
le 17 novembre 1995, il ressort des calculs effectués par la
défenderesse au pourvoi et des différents montants payés aux
demandeurs que ces calculs n’ont pas pris en compte la date réelle
de leur embauche et celle de leur reclassement catégoriel pour une
application efficiente de la grille salariale en vigueur dans
l’entreprise ; que cette erreur s’est répercutée sur toute la carrière
des demandeurs au pourvoi et ne peut servir de base légale à une
évaluation normale de leurs droits ;
Mais attendu que sous le grief non fondé de violation des
convention et recommandation de l’OIT, la branche du moyen ne
tend qu’à faire remettre en discussion devant la haute Juridiction
les faits souverainement appréciés par les juges du fond ;
D’où il suit que la branche du moyen est irrecevable ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
157
N°25/CJ-CM du Répertoire ; N° 2015-014/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 29 septembre 2017 ; Affaire : - État béninois
représenté par l’AJT (Me Ibrahim SALAMI- Me Rafiou PARAÏSO)
-Société BOLLORE AFRICA LOGISTICS (Me Gilbert
ATINDEHOU- Me Maximin CAKPO-ASSOGBA Me Richard
MUGNI) C/ Société PETROLIN TRADING LIMITED et autres (Me
Cyrille DJIKUI-Me Saturnin AGBANI)
Procédure civile – Violation de la loi par fausse qualification et
violation de la loi par fausse application dans le même moyen
– Irrecevabilité – Obligation de motivation d’une mesure
d’exécution, telle l’astreinte (Non) – Défaut de réponse à
d’autres conclusions que les siennes – Irrecevabilité –
Prononcé de l’arrêt contradictoire, point de départ du délai de
pourvoi – Clause attributive de juridiction ou d’une convention
arbitrale – Obstacle à la saisine du juge des référés (Non) –
Moyen mettant en œuvre deux ou plusieurs cas d’ouverture à
cassation – Irrecevabilité – Moyen du pourvoi – Défaut de
précision de la partie critiquée de la décision – Irrecevabilité.
Le moyen qui reproche à un arrêt de la Cour d’appel, dans une
première branche, la violation de la loi par fausse qualification
des faits et dans une deuxième branche la violation de la loi
par fausse application est contradictoire, et dès lors doit être
déclaré irrecevable.
Ne sont pas soumises à l’obligation de motivation, certaines
mesures destinées à assurer l’exécution d’une décision de
justice telle l’astreinte.
On ne peut se prévaloir du défaut de réponse à d’autres
conclusions que les siennes ; une partie n’est pas recevable à
invoquer un défaut de réponse à conclusions d’une autre
partie, quand bien elle aurait un intérêt commun avec celle-ci.
158
Le délai de pourvoi en cassation contre un arrêt contradictoire
de la Cour d’appel, court à compter de son prononcé et non de
sa signification ; l’existence d’une clause attributive de
juridiction ou d’une convention arbitrale ne fait pas obstacle à
la compétence du juge des référés lorsque l’urgence est
établie.
Pour être recevable, un moyen ou un élément de moyen ne doit
mettre en œuvre qu’un seul cas d’ouverture à cassation, il doit
également préciser la partie critiquée de la décision.
La Cour,
Vu l’acte n°07/15 du 24 novembre 2015 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Rafiou PARAÏSO, conseil de
l’Etat béninois, a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions
de l’arrêt n°11/RC/2015 rendu le 19 novembre 2015 par la chambre
des référés civils de cette cour ;
-Vu l’acte n°10/15 du 24 novembre 2015 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Ibrahim D. SALAMI,
également conseil de l’Etat béninois, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions du même arrêt ;
-Vu l’acte n°11/15 du 27 novembre 2015 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Gilbert ATINDEHOU, conseil
de la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS, a également élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de ce même arrêt ;
-Vu l’acte n°13/15 du 02 décembre 2015 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel le greffe de ladite cour certifie avoir
reçu la correspondance en date à Cotonou du 25 novembre 2015
par laquelle maître Maximin CAKPO-ASSOGBA, conseil de la
société BOLLORE AFRICA LOGISTICS, a déclaré se pourvoir en
cassation contre les dispositions de cet arrêt ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
159
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 29 septembre 2017 le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°07/15 du 24 novembre 2015 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Rafiou PARAÏSO,
conseil de l’Etat béninois, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°11/RC/2015 rendu le 19 novembre 2015
par la chambre des référés civils de cette cour ;
Que suivant l’acte n°10/15 du 24 novembre 2015 du greffe de
la cour d’appel de Cotonou, maître Ibrahim D. SALAMI, également
conseil de l’Etat béninois, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions du même arrêt ;
Que suivant l’acte n°11/15 du 27 novembre 2015 du greffe de
la cour d’appel de Cotonou, maître Gilbert ATINDEHOU, conseil de
la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS, a également élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de ce même arrêt ;
160
Que suivant l’acte n°13/15 du 02 décembre 2015 du greffe de
la cour d’appel de Cotonou, le greffe de la cour d’appel de Cotonou
certifie avoir reçu la correspondance en date à Cotonou du 25
novembre 2015 enregistrée au greffe de cette cour sous le n°710
du 27 novembre 2015 par laquelle maître Maximin CAKPO
ASSOGBA, conseil de la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS,
a déclaré se pourvoir en cassation contre les dispositions de cet
arrêt ;
Que par requête en date à Cotonou du 09 décembre 2015,
maître Ibrahim SALAMI a saisi la haute Juridiction d’une demande
d’abréviation des délais de procédure ;
Que faisant droit à sa demande, le président de la Cour
suprême a pris l’ordonnance n°001/PCS/SG/CAB du 11 janvier
2016 qui a été notifiée respectivement à maîtres Gilbert
ATINDEHOU et Maximin CAKPO ASSOGBA par correspondance
n° 0032 du 13 janvier 2016, à maîtres Rafiou PARAÏSO et Ibrahim
D. SALAMI par correspondance n° 0033 de la même date ainsi
qu’à maîtres Cyrille DJIKUI et Saturnin R. B. AGBANI par
correspondance n° 0036 de la même date ;
Que par lettres n°0031/GCS et n°0034/GCS du 13 janvier
2016 du greffe de la Cour suprême, maîtres Gilbert ATINDEHOU
et Maximin CAKPO ASSOGBA d’une part, et maîtres Rafiou
PARAÏSO et Ibrahim D. SALAMI d’autre part, ont été
respectivement mis en demeure d’avoir à produire leur mémoire
ampliatif dans un délai d’un mois conformément aux dispositions
de l’article 929 alinéa 3 de la loi n°2008-07 du 28 février 2011
portant code de procédure civile, commerciale, administrative,
sociale et des comptes ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
Que le parquet général a produit ses conclusions qui ont été
communiquées aux parties conformément aux dispositions de
l’article 937 du code de procédure civile, commerciale, sociale,
administrative et des comptes ;
161
Qu’en réplique aux conclusions du ministère public, maître
DJIKUI a produit ses observations par courrier du 22 juin 2017 et
les conseils de la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS les leurs
par courrier du 21 juillet 2017 tandis que les conseils de l’Etat
béninois n’ont pas réagi ;
EN LA FORME
Attendu que les différents pourvois ont été élevés dans les
forme et délai prescrits par la loi ;
Qu’il y a lieu de les déclarer recevables ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que suivant ordonnance à pied
de requête n°534/2014 rendue le 08 juillet 2014, le président du
tribunal de Cotonou a autorisé les sociétés PETROLIN TRADING
LIMITED, PIC NETWORK LIMITED et PIC INTERNATIONAL SA,
toutes représentées par Samuel DOSSOU AWORET, à assigner
l’Etat béninois représenté par l’agent judiciaire du Trésor et la
société BOLLORE AFRICA LOGISTICS devant la juridiction des
référés civils aux fins, entre autres, de voir ordonner à l’Etat
béninois et à BOLLORE AFRICA LOGISTICS de s’abstenir de tous
travaux sur les composantes du projet « Epine dorsale » sous
astreinte de un milliard (1 000 000 000) de francs CFA par jour de
retard ;
Que par ordonnance n°013/14/3ème CH. Réf. Civ du 20
octobre 2014, la formation collégiale de la troisième chambre des
référés civils s’est déclarée incompétente ;
Que sur appel des sociétés PETROLIN TRADING LIMITED,
PIC NETWORK LIMITED et PIC INTERNATIONAL SA, la cour
d’appel a annulé l’ordonnance entreprise, évoquant et statuant à
nouveau, a, entres autres dispositions, dit que les travaux entrepris
par BOLLORE AFRICA LOGISTICS et les agissements de l’Etat
162
béninois sont constitutifs de voies de fait et a ordonné la cessation
par BOLLORE AFRICA LOGISTICS de tous travaux entrepris sur
le site de l’OCBN à Cotonou, sous astreinte de cent millions
(100 000 000) de francs CFA par jour de résistance ;
163
réunis, la présence de celle-ci entraîne la compétence de la
juridiction judiciaire pour la faire cesser ou réparer les
conséquences dommageables alors que, selon la branche du
moyen, la voie de fait pouvant fonder la compétence d’un juge des
référés n’existe point en l’espèce ; que les dispositions des articles
854 et 855 ne peuvent recevoir application en la présente cause ;
Qu’en se déclarant compétents, les juges d’appels ont
méconnu le véritable champ d’application de ces dispositions
légales qu’ils ont violées par fausse qualification des faits et fausse
application ;
Mais attendu que le moyen qui reproche, dans sa première
branche, à la cour d’appel, d’avoir violé la loi par fausse
qualification des faits et dans une deuxième branche, de l’avoir
violé par fausse application est contradictoire et, dès lors,
irrecevable ;
Deuxième moyen : Dénaturation
Attendu qu’il est en outre fait grief à l’arrêt attaqué de la
dénaturation en ce que les juges d’appel ont retenu que l’Etat
béninois a entrepris de concéder le port sec de Parakou au groupe
BOLLORE alors que ledit port sec est entièrement construit sur
fonds propres et sur un domaine appartenant aux sociétés du
groupe PETROLIN et que l’atteinte à la propriété immobilière du
groupe PETROLIN se traduit par la remise en cause de façon
abusive des droits d’usage et d’exploitation résultant de la
concession faite par l’Etat béninois à BOLLORE sur le réseau
ferroviaire, alors que, selon le moyen, le domaine de Parakou a été
simplement affecté par l’Etat béninois à la société PIC NETWORK
dans le cadre de l’exécution des travaux ; que l’Etat béninois reste
et demeure le propriétaire exclusif dudit domaine ; que la lecture
de la convention-cadre du 25 janvier 2010 signée entre l’Etat
béninois et la société PIC NETWORK révèle que cette convention
crée entre les parties des droits et obligations ; qu’en retenant un
droit de propriété au profit du groupe PETROLIN sur ce domaine
alors même qu’il n’existe en l’espèce aucun document qui atteste
164
cette attribution, les juges d’appel ont non seulement dénaturé la
convention-cadre liant les parties mais aussi le document portant
titre foncier n°710 du livre foncier de Parakou ;
Mais attendu :
- d’une part, que l’arrêt attaqué n’ayant fait aucune référence
au titre foncier n°710 du livre foncier de Parakou, la cour d’appel
ne peut dénaturer celui-ci ;
- d’autre part, que l’Etat béninois qui invoque le grief de
dénaturation de la convention-cadre du 25 janvier 2010 ne précise
pas la disposition de ladite convention qui en fait l’objet, se limitant
à une formule générale et vague libellée comme suit : « … la
lecture de la convention-cadre … révèle que cette convention crée
entre les parties des droits et obligations… » ;
Que le moyen est irrecevable ;
Troisième moyen : Refus d’application de la loi et défaut de
motivation
Attendu qu’il est, par ailleurs, fait grief à l’arrêt attaqué du
refus d’application de la loi et du défaut de motivation en ce que les
juges d’appel ont retenu l’existence d’une voie de fait et ordonné
notamment à l’Etat béninois la cessation de la voie de fait et à la
société BOLLORE la cessation des troubles manifestement illicites
et la cessation des travaux sur les réseaux ferroviaires et la gare
de l’OCBN sous astreinte comminatoire de cent millions
(100 000 000) francs CFA sans motiver cette condamnation, alors
que, selon le moyen, aux termes des dispositions de l’article 527
du code de procédure civile, commerciale, administrative, sociale
et des comptes, « Le jugement doit exposer succinctement les
prétentions respectives des parties et leurs moyens ; il doit être
motivé… » ; qu’en ne motivant pas les astreintes comminatoires
alors même que la loi l’exige, les juges d’appel ont violé la loi par
refus d’application ;
165
Attendu que sous l’intitulé « refus d’application de la loi et
défaut de motivation », le moyen invoque dans son contenu un seul
cas d’ouverture à cassation, en l’occurrence, le défaut de motifs ;
Mais attendu que ne sont pas soumises à l’obligation de
motivation certaines mesures, notamment celles qui sont destinées
à assurer l’exécution d’une décision de justice, telle l’astreinte ;
Que le moyen n’est donc pas fondé ;
Quatrième moyen : Défaut de réponse à conclusions
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué le défaut de
réponse à conclusions en ce que les juges d’appel n’ont apporté
aucune réponse aux moyens du groupe BOLLORE sur
l’irrecevabilité de l’action engagée par les sociétés du groupe
PETROLIN, alors que, selon le moyen, le groupe BOLLORE, dans
ses notes de plaidoiries produites au dossier judiciaire de la cour
d’appel, a soulevé à titre subsidiaire l’irrecevabilité de l’action
engagée par les sociétés PETROLIN TRADING LIMITED, PIC
NETWORK LIMITED pour défaut de qualité, au plus subsidiaire,
l’irrecevabilité de l’action engagée par les sociétés du groupe
PETROLIN pour défaut d’intérêt à agir, au très subsidiaire,
l’irrecevabilité de l’action des sociétés du groupe PETROLIN à
l’égard de la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS de droit
français ;
Que le défaut de réponse à conclusions constitue un défaut
de motifs ;
Mais attendu qu’on ne peut se prévaloir de réponse à d’autres
conclusions que les siennes ;
Qu’en effet, une partie n’est pas recevable à invoquer un
défaut de réponse à conclusions d’une autre partie, quand bien
même elle aurait un intérêt commun avec celle-ci ;
D’où il suit que le moyen est irrecevable ;
Moyens de la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS
166
Moyen in limine litis : Nullité de la procédure pour défaut
d’indication dans l’acte de notification ou de signification de l’arrêt
attaqué du délai de pourvoi en cassation
Attendu que la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS,
demanderesse au pourvoi, soulève in limine litis la nullité de la
« présente procédure » en ce qu’elle n’a pas été destinataire d’une
notification ou d’une signification lui indiquant la possibilité
d’effectuer un pourvoi en cassation ni le délai applicable à un tel
recours alors que, selon le moyen, l’article 83 du code de procédure
civile, commerciale, administrative et sociale dispose que « l’acte
de notification ou de signification d’un jugement à une partie doit, à
peine de nullité, indiquer de manière apparente le délai
d’opposition, d’appel ou de pourvoi en cassation dans le cas où
l’une de ces voies de recours est ouverte ainsi que les modalités
selon lesquelles le recours peut être exercé » et que l’article 105
du même code prévoit que cette disposition doit être observée à
peine de nullité ; que les formalités substantielles prévues par
l’article 83 n’ont pas été respectées ; que la signification effectuée
par PIC NETWORK LIMITED, PETROLIN TRADING et PIC
INTERNATIONAL SA a violé les dispositions susvisées du code de
procédure civile, outre celles de l’article 85 et suivants du même
code relatives à la notification des actes à l’étranger ; que cette
situation lui cause manifestement grief, l’empêchant d’effectuer
dans les formes et le délai prévu le pourvoi en cassation contre la
décision contestée de la cour d’appel ;
Mais attendu que l’article 83 du code de procédure civile,
commerciale, administrative et sociale, loin de prescrire une
condition de recevabilité du pourvoi et sanctionner la
« procédure », objet du recours pour défaut d’indication dans l’acte
de notification ou de signification de la décision du délai du recours,
frappe plutôt de nullité ledit acte qui n’indiquerait pas de manière
apparente le délai d’opposition, d’appel ou de pourvoi ainsi que les
modalités selon lesquelles le recours peut être exercé ;
167
Que le délai pour se pourvoir en cassation, au regard des
articles 685 et 923 du même code, est de trois (03) mois à compter
du prononcé de la décision lorsqu’elle est contradictoire et à l’égard
des jugements et arrêts rendus par défaut, le délai du pourvoi ne
court qu’à compter de la signification de la décision par la partie
intéressée ;
Qu’il résulte de ces dispositions que la signification du
jugement ou de l’arrêt n’est prescrite que lorsque la décision est
rendue par défaut, de sorte que le délai ne peut courir en l’absence
de signification ou en présence d’une signification irrégulière ;
Qu’en l’espèce, l’arrêt objet de pourvoi est un arrêt
contradictoire ;
Que le délai de pourvoi contre cet arrêt court à compter de
son prononcé et non de sa signification ;
Qu’au demeurant, la signification faite par PIC NETWORK
LIMITED, même en l’absence d’indication de la possibilité
d’effectuer un pourvoi en cassation et du délai applicable à ce
recours n’a pu causer quelque grief à la société BOLLORE AFRICA
LOGISTICS qui a exercé son recours largement avant l’expiration
du délai légal ;
Qu’il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Premier moyen : Violation de l’article 33 du code de
procédure civile, commerciale, administrative et sociale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir déclaré
recevable l’appel des sociétés PETROLIN TRADING LIMITED et
PIC INTERNATIONAL SA aux motifs que ledit appel est
respectueux des forme et délai prévus par la loi, alors que, selon
le moyen, l’article 33 du code de procédure civile, commerciale,
administrative et sociale subordonne la recevabilité de l’action du
demandeur à trois conditions cumulatives à savoir l’intérêt légitime,
direct et personnel juridiquement protégé, la qualité pour agir et la
capacité d’agir en justice ; que PETROLIN TRADING LIMITED et
168
PIC INTERNATIONAL SA qui n’ont été parties ni à l’engagement
de confidentialité du 13 janvier 2014 conclu entre PIC NETWORK
LIMITED et BOLLORE AFRICA LOGISTICS ni à la convention-
cadre du 25 janvier 2010 entre l’Etat du Bénin et PIC NETWORK
LIMITED sont étrangères à la présente cause donc irrecevables
faute d’intérêt et de qualité à agir ; qu’en acceptant d’examiner les
demandes de ces deux sociétés, la cour d’appel a violé l’article 33
du code de procédure civile, commerciale, administrative
et sociale;
Mais attendu qu’il importe de relever, à l’analyse des pièces
du dossier, que :
- les sociétés PETROLIN TRADING LIMITED, PIC
NETWORK LIMITED et PIC INTERNATIONAL SA ont été
demanderesses à l’instance ayant conduit à la reddition de
l’ordonnance n°013/14/3ème CH. Réf. CIV du 20 octobre 2014 par
laquelle la formation des référés s’est déclarée incompétente ;
- si les demandeurs au pourvoi, l’Etat béninois et la société
BOLLORE AFRICA LOGISTICS, ont soulevé, entres autres,
devant cette formation, l’irrecevabilité de l’action du groupe
PETROLIN pour défaut de qualité et d’intérêt à agir, ces fins de non
recevoir n’ont pas été expressément soulevées en appel pour
justifier une décision des juges et être critiquées pendant l’instance
en cassation ;
- à défaut de l’invocation régulière de ces fins de non recevoir,
la cour d’appel, appréciant la recevabilité de l’appel, s’est limitée à
vérifier s’il a été formalisé dans les forme et délai légaux ;
- si la société PIC NETWORK LIMITED a signé la convention-
cadre du 25 janvier 2010, c’est la société PETROLIN TRADING
LIMITED qui a participé à l’appel d’offres international, a été
déclaré adjudicataire et a reçu notification de l’adjudication de la
part des Etats du Bénin et du Niger ;
- la société PIC INTERNATIONAL SA a été créée au Bénin
pour l’exploitation du réseau ferroviaire ;
169
Qu’il suit, en l’état de ces constatations, que le moyen ne peut
être accueilli ;
Deuxième moyen : Violation des règles de compétence en
ses cinq branches réunies
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir retenu la
compétence de la chambre des référés de la cour d’appel pour
connaître d’un litige opposant d’une part, la société de droit
mauricien PIC NETWORK LIMITED et d’autre part, la République
du Bénin et BOLLORE AFRICA LOGISTICS aux motifs que :
- l’existence d’une clause attributive de juridiction ou d’une
clause compromissoire ne fait pas obstacle à la saisine du juge des
référés civils ;
- si l’administration commet une voie de fait, le juge judiciaire
est compétent pour en connaître ;
- la remise en cause du droit d’exploitation concédé à des
particuliers par contrat de concession par des procédés irréguliers
constitue une atteinte à la propriété ;
- il y a urgence à faire cesser les travaux entrepris par le
groupe BOLLORE sur le réseau ferroviaire précédemment
concédé par l’Etat béninois au groupe PETROLIN ;
Alors que, selon les cinq branches du moyen,
- la société PIC NETWORK LIMITED et l’Etat béninois ont,
par la convention cadre du 25 janvier 2010, fait l’option du
règlement à l’amiable et du recours à l’arbitrage pour tout litige ou
différend, avec possibilité pour le tribunal arbitral d’ordonner toutes
mesures conservatoires ;
- en vertu d’une part, des articles 14 et 15 du code civil,
l’insertion d’une clause attributive de compétence dans un contrat
international emporte renonciation à tout privilège de juridiction,
d’autre part, de l’article 1134 du même code, les conventions
légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ;
170
- la loi portant code foncier et domanial en République du
Bénin définit le domaine public comme une « partie inaliénable du
patrimoine de l’Etat ou des collectivités publiques qui est soumise
à un régime spécifique et au contentieux de droit administratif » et
consacre ses principes de protection que sont l’inaliénabilité,
l’imprescriptibilité et l’insaisissabilité ; la juridiction judiciaire est
donc incompétente pour connaître d’un tel litige qui relève
exclusivement du contentieux administratif ;
- la jurisprudence en matière de voie de fait a évolué ; il n’y a
de voie de fait de la part de l’administration que dans la mesure où
l’administration, soit a procédé à l’exécution forcée, dans des
conditions irrégulières, d’une décision même régulière, portant
atteinte à la liberté individuelle ou aboutissant à l’extinction d’un
droit de propriété, soit a pris une décision qui a les mêmes effets
d’atteinte à la liberté individuelle ou d’extinction d’un droit de
propriété ;
- la juridiction compétente pour connaître d’un litige opposant
l’Etat, personne morale de droit public, et le titulaire d’un contrat de
concession de service public est la juridiction administrative ;
Qu’en analysant la convention-cadre du 25 janvier 2010
comme une concession « acquise au groupe PETROLIN » et en
retenant sa compétence en dépit de la clause attributive de
compétence, des règles de compétence en matière de voie de fait
commise par l’Etat, personne morale de droit public, ainsi que
celles régissant le contentieux de l’exécution en matière de contrat
administratif, la chambre des référés civils de la cour d’appel a violé
la convention internationale pour le règlement des différends
relatifs aux investissements entre Etats et ressortissants d’autres
Etats, les articles 14, 15 et 1134 du code civil, ensemble les
dispositions de l’article 818 du code de procédure civile,
commerciale, administrative, sociale et des comptes, les articles
265, 273 et 395 de la loi n°2013-01 portant code foncier et domanial
en République du Bénin, les articles 147 et 148 de la loi n°2009-02
171
du 02 août 2009 portant code des marchés publics et des
délégations de service public en République du Bénin ;
Mais attendu que l’existence d’une clause attributive de
juridiction ou d’une convention arbitrale ne fait pas obstacle à la
compétence du juge des référés lorsque l’urgence est établie ;
Que pour se déclarer compétent et faire droit à la mesure de
cessation de trouble sollicitée, la chambre des référés de la cour
d’appel a retenu que « lorsque sont réunis les éléments constitutifs
de la voie de fait, la présence de celle-ci entraîne la compétence
de la juridiction judiciaire pour constater la voie de fait, la faire
cesser ou réparer les conséquences dommageables … si la voie
de fait ou l’emprise irrégulière sont réalisées et s’il y a urgence, la
victime peut demander au juge judiciaire en l’occurrence le juge
des référés de constater la voie de fait ou l’emprise irrégulière et
de prononcer les mesures nécessaires pour en assurer la
prévention, la cessation ou la réparation… » ;
Qu’en l’état de ces constatations et énonciations, l’arrêt
attaqué n’encourt pas le grief de violation des règles de
compétence visées par le moyen ;
Que le moyen, en ses cinq branches, n’est, par conséquent,
pas fondé ;
Troisième moyen : Dénaturation des faits
Première branche du moyen
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir dénaturé les
faits de l’espèce en ce qu’il a qualifié de contrat de concession la
convention-cadre conclue entre l’Etat béninois et PIC NETWORK
LIMITED, alors que, selon cette première branche du moyen, un
contrat de concession doit conduire à confier la gestion d’un
service public à un opérateur, ce qui n’est pas l’objet de ladite
convention ; que la réalisation de la ligne ferroviaire, telle que
prévue par la convention-cadre, est subordonnée à un accord futur
impliquant la République du Niger et à la conclusion expresse
172
d’une concession d’exploitation ; que la procédure d’appel d’offres
international n°5498/MDCTTP-PR/MTAC/DC/SG/OCBN en date
du 04 août 2008 relatif à la restauration, l’extension et l’exploitation
du réseau ferroviaire de l’OCBN n’a pas débouché sur la
conclusion d’un contrat de concession ; que donc, la convention-
cadre, qui elle-même renvoie à la conclusion d’un contrat de
concession, ne peut être qualifiée de concession ; que la cour
d’appel a fait une mauvaise interprétation et dénaturé la
convention-cadre ;
Mais attendu que pour statuer comme elle l’a fait, la cour
d’appel s’est fondée sur la lettre de confort du 05 février 2010
adressée au groupe PETROLIN par le ministre de la prospective et
du développement du Bénin, la lettre en date du 22 juillet 2010 par
laquelle les Etats du Bénin et du Niger ont officiellement notifié au
groupe PETROLIN sa désignation comme adjudicataire de l’appel
d’offres, l’accord intervenu le 18 juillet 2011 entre les Etats du Bénin
et du Niger avec le groupe PETROLIN sur une convention de
concession ferroviaire, document validé par le comité de pilotage
du projet, l’engagement de confidentialité et d’exclusivité (ECE) en
date du 13 janvier 2014 signé entre les groupes PETROLIN et
BOLLORE ;
Que dès lors, cette branche du moyen tirée de la dénaturation
de la convention-cadre du 25 janvier 2010 ne peut être accueillie ;
Deuxième, troisième et cinquième branches réunies
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué :
- d’une part, la dénaturation des « faits et documents de la
cause », en ce que la cour d’appel, en retenant la voie de fait
relativement aux travaux entrepris par le groupe BOLLORE, a :
• violant la réglementation applicable, reconnu un véritable
droit de propriété du groupe PETROLIN et de ses sociétés sur le
terrain de Cotonou mis à la disposition de l’OCBN et sur le terrain
de Parakou affecté à PIC NETWORK LIMITED, alors que, selon
cette deuxième branche du moyen, le site de l’OCBN à Cotonou et
173
le terrain affecté à PIC NETWORK LIMITED à Parakou font partie
du domaine public de l’Etat et ne peuvent faire l’objet d’une
appropriation privée ;
174
Qu’il est manifeste, à l’examen, que les deuxième, troisième
et cinquième branches du moyen mettent en œuvre chacune deux
cas d’ouverture à cassation à savoir la dénaturation et la violation
de la réglementation dans le premier cas, la dénaturation et le
défaut de motifs dans les autres cas ;
Qu’il s’ensuit que le troisième moyen en ses deuxième,
troisième et cinquième branches est irrecevable ;
Quatrième branche du moyen
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué la dénaturation des
faits, en ce que la cour d’appel a visé à de multiples reprises le
groupe BOLLORE qui n’est pas directement concerné par
l’assignation de PETROLIN TRADING LIMITED, PIC NETWORK
LIMITED et PIC INTERNATIONAL SA, alors que, selon, cette
branche du moyen, le groupe BOLLORE n’a pas de réalité juridique
et n’a pas de personnalité morale identifiée ; qu’au demeurant, les
Etats du Bénin et du Niger ont conclu le 13 août 2015 avec la
société BENIRAIL INFRASTRUCTURE une concession portant sur
le financement, la conception, la construction, la réhabilitation, la
maintenance et l’exploitation de la ligne ferroviaire Bénin-Niger
entre Cotonou et Niamey ; que l’interprétation des faits et
documents les établissant telle qu’effectuée par la cour d’appel est
manifestement erronée ;
Mais attendu qu’aux termes de l’article 52 alinéa 2 de la loi
n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédure
applicables devant les formations juridictionnels de la Cour
suprême, « A défaut d’être déclaré irrecevable, un moyen ou un
élément de moyen doit … préciser la partie critiquée de la décision
…»;
Qu’en l’espèce, la demanderesse au pourvoi n’indique ni les
faits ni les documents qui ont fait l’objet de dénaturation ou
d’interprétation erronée ;
Que dès lors, cette branche du moyen est irrecevable ;
175
Quatrième moyen pris en ses trois branches réunies
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir « commis
plusieurs erreurs de droit » en ce que la cour d’appel a :
- appliqué le droit béninois au litige, sans justifier ce choix,
alors que, selon cette branche du moyen, l’article 15 de
l’engagement du 13 janvier 2014 conclu entre PIC NETWORK
LIMITED et BOLLORE AFRICA LOGISTICS prévoit expressément
que cette convention est soumise au droit anglais et tout litige à
intervenir entre les parties en lien avec cette convention relèverait
des juridictions anglaises ;
- fait une application erronée de la notion de voie de fait,
principe dégagé par la jurisprudence, en reconnaissant des droits
immobiliers à PETROLIN TRADING LIMITED, PIC NETWORK
LIMITED et PIC INTERNATIONAL SA sur les terrains en cause,
alors que, selon la deuxième branche du moyen, en raison de
l’absence de droits immobiliers valables au profit de ces sociétés,
la cour d’appel ne pouvait reconnaître l’existence d’une voie de fait
commise par l’Etat béninois ;
- étendu à une concession ferroviaire, concession de service
public, attribuée à une société commerciale une jurisprudence
relative aux concessions funéraires consentis à des particuliers,
alors que, selon cette troisième branche du moyen, ces
concessions ne comportent pas de « droit d’exploitation » ;
Qu’en soumettant le litige au droit béninois, en retenant
l’existence d’une voie de fait et en appliquant, à tort, une solution
prétorienne inadaptée, la cour d’appel a commis des erreurs de
droit, par la violation des articles 1134 du code civil et 679 du code
de procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Mais attendu que sous le grief « d’erreurs de droit », la société
BOLLORE invoque en réalité la violation de l’article 1134 du code
civil, 679 du code de procédure civile, commerciale, administrative,
176
sociale et des comptes outre la mauvaise application de principes
dégagés par jurisprudence sur la voie de fait ;
Que les mêmes griefs ont été articulés dans le deuxième
moyen tiré de la violation des règles de compétence ;
Que le moyen trouve sa réponse dans le développement fait
relativement à ce deuxième moyen ;
Qu’il n’y a pas lieu d’y statuer à nouveau ;
Cinquième moyen
Première et deuxième branches réunies
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir statué infra
petita, en ce que la cour d’appel a omis de statuer sur la demande
de BOLLORE AFRICA LOGISTICS tendant à voir dire et juger
qu’aucune des sociétés appelantes à savoir PETROLIN TRADING
LIMITED, PIC NETWORK LIMITED et PIC INTERNATIONAL SA,
n’a conclu de convention de concession avec les Etats du Bénin et
du Niger portant sur la réalisation d’un projet ferroviaire entre le
Bénin et le Niger, alors que, selon ces deux branches du moyen,
l’article 6 du code de procédure civile, commerciale, administrative,
sociale et des comptes fait obligation au juge de se prononcer sur
tout ce qui est demandé ; qu’en faisant état à plusieurs reprises
d’une concession au profit du groupe PETROLIN ou de ses
sociétés dont l’inexistence a été démontrée, la cour d’appel a omis
de répondre à la demande de BOLLORE AFRICA LOGISTICS ;
Mais attendu que la cour d’appel a nécessairement répondu
aux conclusions invoquées en énonçant que « … l’Etat béninois a
entrepris de concéder le port sec de Parakou au groupe BOLLORE
alors que ce port sec de Parakou a été entièrement construit sur
fonds propres et sur un domaine appartenant aux sociétés du
groupe PETROLIN ; que l’atteinte à la propriété immobilière du
groupe PETROLIN se traduit également par la remise en cause de
façon abusive des droits d’usage et d’exploitation résultant de la
concession faite par l’Etat à BOLLORE sur le réseau ferroviaire ;
177
que la jurisprudence considère que la remise en cause du droit
d’exploitation concédé à des particuliers par contrat de concession,
par des procédés irréguliers, constitue une atteinte à la propriété
…»;
Que le moyen en ses première et deuxième branches n’est
pas fondé ;
Troisième branche du moyen
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir omis de
statuer sur la demande de BOLLORE AFRICA LOGISTICS tendant
à voir dire et juger qu’aucune des sociétés appelantes, à savoir
PETROLIN TRADING LIMITED, PIC NETWORK LIMITED et PIC
INTERNATIONAL SA, n’a conclu de convention de concession
avec les Etats du Bénin et du Niger portant sur la réalisation d’un
projet ferroviaire et de n’avoir pas satisfait à l’obligation qui est faite
à tout juge de motiver sa décision, alors que, selon cette troisième
branche du moyen, les articles 6 et 500 du code de procédure
civile, commerciale, administrative, sociale et des comptes font
obligation au juge de se prononcer sur tout ce qui est demandé et
de motiver toute décision de justice ;
Mais attendu que l’article 52 alinéa 2 de la loi n°2004-20 du
17 août 2007 portant règles de procédure applicables devant les
formations juridictionnels de la Cour suprême énonce : « A défaut
d’être déclaré irrecevable, un moyen ou un élément de moyen ne
doit mettre en œuvre qu’un seul cas d’ouverture à cassation… » ;
Que la présente branche du moyen qui met en œuvre deux
cas d’ouverture à cassation à savoir, le défaut de réponse à
conclusions et le défaut de motifs est, en application de l’article
précité, complexe ;
Qu’il s’ensuit que la troisième branche du moyen est
irrecevable ;
Sixième moyen
178
Attendu qu’il est en outre fait grief à l’arrêt attaqué du défaut
de base légale en ce que les juges d’appel n’ont pas précisé le
fondement juridique des droits de propriété reconnus à PETROLIN
TRADING LIMITED, PIC NETWORK LIMITED et PIC
INTERNATIONAL SA sur le site de l’OCBN à Cotonou et sur le
terrain de Parakou alors que, selon le moyen, les motifs d’une
décision doivent indiquer la règle sur laquelle le juge s’est fondé et
permettre au juge de cassation d’exercer son contrôle ; qu’en
statuant, sans se pencher sur la nature juridique du site de l’OCBN
à Cotonou ou du terrain de Parakou et en omettant d’indiquer le
fondement juridique des droits de propriétés du groupe PETROLIN
et ses filiales, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa
décision ;
Mais attendu que les juges d’appel ont relevé que « …,
l’atteinte à la propriété immobilière du groupe PETROLIN se traduit
également par la remise en cause de façon abusive des droits
d’usage et d’exploitation résultant de la concession faite par l’Etat
à BOLLORE sur le réseau ferroviaire ; … que la remise en cause
du droit d’exploitation concédé à des particuliers par contrat de
concession, par des procédés irréguliers, constitue une atteinte à
la propriété… » ;
Qu’en se déterminant ainsi, la cour d’appel a caractérisé les
droits reconnus au groupe PETROLIN et à ses filiales et a
légalement justifié sa décision ;
Que le moyen n’est donc pas fondé ;
Septième moyen
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir, en
reconnaissant au groupe PETROLIN et à ses filiales le droit de
propriété sur les biens, relevant du domaine public, violé l’article
273 de la loi n°2013-01 portant code foncier et domanial en
République du Bénin et le principe de protection du domaine public
qui interdit la cession de biens faisant partie du patrimoine public à
des personnes poursuivant des fins d’intérêt privé pour des prix
179
inférieurs à leur valeur ou de libéralité consentie par une personne
publique ;
Mais attendu qu’ayant relevé et retenu que l’atteinte à la
propriété immobilière du groupe PETROLIN se traduit également
par la remise en cause de façon abusive des droits d’usage et
d’exploitation, en l’occurrence des droits réels immobiliers se
distinguant de la propriété d’un immeuble, la cour d’appel a fait
l’exacte application de la loi ;
Que le moyen ne peut être accueilli ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme les présents pourvois ;
Les rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge de l’Etat béninois représenté par
l’AJT et de la société BOLLORE AFRICA LOGISTICS ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Amélie Dieudonnée ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire ; PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON
et
Magloire MITCHAÏ CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-neuf
septembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
est dit ci-dessus, en présence de :
180
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL ;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé :
Le Président-Rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI épouse
AMOUSSOU
Le Greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
181
N° 31/CJ-S du Répertoire ; N° 1996-08/CJ-S du greffe ; Arrêt du
1er décembre 2017 ; Affaire : Port Autonome de Cotonou (PAC)
C/ Lambert AGBOTA
Droit du travail – Licenciement – Conditions légales –
Appréciation souveraine des juges d’appel – Violation de la loi
(non) – Dénaturation des faits, non constitutive de cas
d’ouverture à cassation – Défaut de base légale (non) – Rejet.
Ne sont pas reprochables ni de violation de la loi, ni de
dénaturation des faits qui ne constitue pas un cas d’ouverture
à cassation, ni du défaut de la base légale, conséquence du
défaut de motivation, les juges d’appel qui, dans l’exercice de
leur office ont souverainement, conclu au non-respect des
conditions légales de licenciement.
La Cour,
Vu l’acte n°06 du 30 juillet 1991 du greffe de la cour d’appel
de Cotonou par lequel maître François AMORIN, conseil du Port
Autonome de Cotonou a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°14/91 rendu le 11 juillet 1991 par la
chambre sociale de cette cour ;
Vu l’arrêt en cause ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
182
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 1 er décembre 2017 le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°06 du 30 juillet 1991 du greffe de
la cour d’appel de Cotonou, maître François AMORIN, conseil du
Port Autonome de Cotonou, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°14/91 rendu le 11 juillet 1991 par la
chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°677/GCS du 24 avril 1996 du greffier en chef
de la Cour suprême, maître François AMORIN, conseil du Port
Autonome de Cotonou (PAC) a été mis en demeure d’avoir à
produire ses moyens de cassation dans un délai d’un (01) mois,
conformément aux dispositions des articles 42 et 51 de
l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême ;
Attendu que les mémoires ampliatif et en défense ont été
produits ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédure
183
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que le tribunal de première
instance de Cotonou, saisi par l’entremise de l’inspection
provinciale du travail, a par jugement n°10/84 du 11 juillet 1984,
déclaré le licenciement de Lambert AGBOTA légitime et condamné
le Port Autonome de Cotonou à lui payer des indemnités de préavis
et de licenciement ;
Que sur appel de Lambert AGBOTA, la cour d’appel de
Cotonou, par arrêt n°14/91 du 11 juillet 1991, a annulé le jugement
entrepris, déclaré le licenciement de Lambert AGBOTA abusif et lui
a alloué des dommages et intérêts ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION DES MOYENS
Sur le premier moyen tiré de la violation de la loi, la fausse
application de la loi notamment des articles 32 alinéa 1 er et 38 alinéa
3 de l’ordonnance n°33/PR/MFPTT du 28 septembre 1967 portant
code du travail, la violation de l’article 3 de la loi n°64-28 du 09
décembre 1964 portant organisation judiciaire, le défaut de réponse
à conclusions, la violation de la règle : « pas de nullité sans texte »,
le manque de base légale
Attendu qu’il est reproché à la cour d’appel :
1- d’avoir prononcé l’annulation du premier jugement parce
que le juge avait substitué le motif de « perte de confiance » à celui
de vol qui était invoqué dans la décision de licenciement,
2- d’avoir violé l’article 38 alinéa 3 du code du travail qui
prescrit : « le jugement doit mentionner expressément le motif
allégué par la partie qui aura rompu le contrat » en ne faisant pas
mention du motif invoqué par l’employeur,
3- d’avoir passé entièrement sous silence un moyen confirmé
devant elle ; que tous ces griefs privent l’arrêt attaqué de base
légale, alors que, selon le moyen, la loi prescrit une « mention » et
non la reproduction du libellé de la décision de congédiement ; que
184
la mention du motif initial de vol ressort abondamment dans le
rappel des demandes et moyens de défense des parties ; que le
reproche fait au juge d’avoir statué ultra pétita en opérant une
substitution de motif, procède d’une lecture inattentive du jugement
et des conclusions du Port Autonome de Cotonou ; que seul l’arrêté
interministériel n°002/MT/MCT/MF/ME du 15 septembre 1977 qui
prescrit le licenciement dans les 72 heures de tout agent du Port
surpris en flagrant délit ou convaincu de vol et, en application
duquel Lambert AGBOTA fut licencié, était invocable en la
circonstance ;
Qu’à la demande de réintégration de Lambert AGBOTA, le
Port Autonome de Cotonou a opposé la suspicion (la perte de
confiance), la survenance de l’ordonnance de non-lieu plusieurs
mois après le licenciement, ne lui permettant plus d’invoquer le
motif initial de vol, que l’article 38 alinéa 3 du code du travail qui
prescrit la mention, dans les jugements, du motif allégué par la
partie qui aura rompu le contrat n’édicte aucune sanction, or il n’y a
pas de nullité sans texte, et que la cour avait l’obligation de
répondre aux conclusions prises devant elle, fussent-elles des
moyens nouveaux ;
Mais attendu que pour prononcer l’annulation du jugement
entrepris, les juges de la cour d’appel, en rappelant les dispositions
de l’article 38 alinéa 3 du code du travail, ont justement relevé « …
qu’il n’est pas de l’office du juge de justifier l’attitude ou la décision
de l’employeur en donnant au licenciement un qualificatif autre que
celui allégué ;
… qu’en l’espèce, le motif de licenciement allégué par
l’employeur n’est pas « perte de confiance » mais bien « vol » ainsi
qu’il est écrit dans la décision de licenciement n°44/PAC/P du 14
février 1978 : « sont licenciés de leur emploi pour vol : Lambert
AGBOTA, matelot » et un autre ;
… que le premier juge non seulement a omis de mentionner
expressément le motif allégué par la partie qui a rompu le contrat,
185
mais a statué extra petita en dénaturant, par substitution de motif
de licenciement, les éléments véritables du litige… » ;
Que par ces énonciations, la cour d’appel a fait une exacte
application de la loi et a donné une base légale à sa décision ;
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le deuxième moyen tiré de la violation des articles 32, 36
alinéa 2 et 38 alinéa 2 de l’ordonnance n°33/PR/MFPTT du 28
septembre 1967 portant code du travail, la violation de l’article 3 de
la loi 64-28 du 09 décembre 1964, la dénaturation de l’ordonnance
de non-lieu en date du 04 octobre 1978, la dénaturation des faits et
des termes du débat, la violation de règles de preuve, l’insuffisance
de motifs, le défaut de réponse à conclusion, le manque de base
légale.
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir d’une
première part, violé les articles 36 alinéa 3 et 38 alinéa 2 du code
de travail en ce que la cour d’appel, pour qualifier le licenciement
d’irrégulier et abusif, a affirmé que le Port Autonome de Cotonou
n’avait pas respecté les formalités prescrites, d’une deuxième part
dénaturé l’ordonnance de non-lieu en date du 04 octobre 1978 en
ce que la cour d’appel a raisonné comme si une ordonnance de
non-lieu pouvait revêtir l’autorité de la chose jugée, d’une troisième
part dénaturé les faits et les termes du débat en fondant sa décision
sur les motifs erronés en droit et en s’accrochant à l’élément
matériel du vol, violé les règles de preuve pour faire peser la charge
de la preuve sur le Port Autonome de Cotonou, n’avoir pas été
suffisamment motivé en tirant motif pour étayer son erreur de ce
que l’ordonnance de non-lieu n’a pas été frappée d’appel, avoir
omis de répondre aux conclusions et avoir enfin manqué de base
légale, alors que, selon le moyen, d’une part aux termes de l’article
32 de l’ordonnance n°33/PR/MFPTT du 28 septembre 1967 portant
code du travail, le contrat à durée indéterminée peut toujours cesser
par la volonté de l’une des parties, la liberté de licencier n’étant
assortie que de deux (02) formalités, notamment la nécessité de
donner un préavis à l’autre partie et la notification par écrit du motif
186
du licenciement, ce à quoi la Société Béninoise de Manutention
Portuaire (SOBEMAP) a satisfait, sauf la privation du bénéfice du
préavis au salarié congédié pour faute lourde comme c’est le cas
en l’espèce ;
Que d’autre part, c’est au demandeur qu’incombe la charge
de la preuve de l’illégitimité du congédiement prononcé contre lui,
et qu’enfin le Port Autonome de Cotonou n’étant pas partie à la
procédure pénale ne pouvait pas faire appel ;
Mais attendu que c’est dans l’exercice de leur pouvoir
souverain d’appréciation, que les juges de la cour d’appel, en
examinant les faits à eux soumis, ont conclu au non-respect des
conditions de licenciement prescrites par la loi et ne peuvent, par
ailleurs, être reprochables, ni de dénaturation des faits qui ne
constitue pas un cas d’ouverture à cassation, ni de défaut de base
légale, conséquence du défaut de motivation ;
Que dès lors, ce deuxième moyen ne saurait non plus être
accueilli ;
PAR CES MOTIFS
- Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
- Le rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge du Trésor public.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
188
N° 32/CJ-S du Répertoire ; N° 2003-35/CJ-S du greffe ; Arrêt du
1er décembre 2017 ; Affaire : Pharmacie Haie-Vive C/ Sylvain
SEHOU
Droit du travail- Requalification d’une démission en
licenciement abusif- Défaut de base légale du motif tiré
d’antécédents entre l’employeur et ses employés- Ponctions
sur salaire – Motif des juges d’appel suffisants - Abstraction
faite de celui tiré des « antécédents » -Rejet.
Encourt rejet, le moyen tiré défaut de base légale pour non
indication des élément de fait, de droit et d’usage soutenant
des « antécédents entre les parties » pour justifier la
requalification d’une démission en licenciement abusif, dès
lors que, abstraction faite du motif tiré des « antécédents entre
les parties », les juges d’appel ont retenu que l’employeur
s’érigeant en tribunal sans en avoir le pouvoir, a opéré une
ponction sur le salaire de ses employées.
La Cour,
Vu l’acte n°001/2003 du 06 janvier 2003 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Guy-Lambert YEKPE, conseil
de la Pharmacie Haie Vive, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°180/CS/02 rendu le 04 décembre 2002 par
la chambre sociale de cette cour ;
Vu l’arrêt en cause ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
189
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 1 er décembre 2017 le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°001/2003 du 06 janvier 2003 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Guy-Lambert YEKPE,
conseil de la Pharmacie Haie Vive, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°180/CS/02 rendu le 04 décembre
2002 par la chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°2261/GCS du 11 juin 2004 du greffe de la
Cour suprême, maître Guy-Lambert YEKPE, conseil de la
Pharmacie Haie Vive, a été mis en demeure de produire son
mémoire ampliatif dans le délai d’un (01) mois, conformément aux
dispositions de l’article 51 de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966
organisant la Cour suprême ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Qu’en revanche, Sylvain SEHOU n’a pas versé au dossier son
mémoire en défense malgré deux (02) mises en demeure reçues
respectivement le 1er octobre 2004 et le 10 décembre 2004 par son
conseil, maître Bertin AMOUSSOU ;
190
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°35/99 du 17
décembre 1999, le tribunal de première instance de Cotonou a
déclaré le licenciement de Sylvain SEHOU abusif et a, en
conséquence, condamné la Pharmacie Haie Vive à lui payer
diverses sommes à titre d’indemnité compensatrice de préavis,
d’indemnité de licenciement, d’indemnité compensatrice de congés
et de dommages-intérêts ;
Que suite à l’appel de maître Guy-Lambert YEKPE, la cour
d’appel de Cotonou a rendu l’arrêt confirmatif n°180/CS/02 du 04
décembre 2002 ;
Que c’est cet arrêt qui est l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION DES MOYENS
Sur le premier moyen tiré de la dénaturation des moyens de
preuve
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir dénaturé les
moyens de preuve en ce qu’il a interprété la lettre de démission de
Sylvain SEHOU qui, pourtant était suffisamment explicite et en ce
qu’il a ainsi retenu que la preuve du manquant de produit n’ayant
pas été rapportée, la retenue opérée sur le salaire de tous les
employés a poussé le défendeur au pourvoi à une démission qui
doit s’analyser en un licenciement abusif, alors que, selon le moyen,
la démission étant un acte juridique fondé sur une volonté saine et
éclairée, seuls l’erreur, la violence ou le dol peuvent être les causes
de sa requalification en licenciement ;
191
Qu’il appartient à l’employé qui remet en cause sa démission
de rapporter les preuves de ces vices de consentement ;
Qu’en l’espèce, Sylvain SEHOU n’a pas rapporté la preuve de
l’erreur, de la contrainte ou de la provocation qui l’ont amené à
adresser une lettre de démission à son employeur ;
Que si l’on s’en tient à l’analyse de la cour d’appel, tous les
employés devraient donc démissionner dans la mesure où la
sanction prise par l’employeur était collective et non individuelle ;
Mais attendu que l’arrêt attaqué, n’ayant fait dans son analyse
aucune référence précise à la lettre de démission, n’a pu dénaturer
celle-ci ;
Que motivant sur la rupture du contrat de travail, la cour
d’appel, qui a relevé que l’employeur a défalqué douze mille
(12 000) francs du salaire de ses employés sans rapporter la
preuve du manquant constaté alors qu’il n’avait aucun pouvoir pour
opérer une ponction sur le salaire de ses employés, a pu estimer
que ce fait, ajouté à « d’autres antécédents » a poussé le défendeur
au pourvoi à la démission et a pu conclure qu’il s’agissait d’un
licenciement abusif
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le deuxième moyen tiré du défaut de base légale
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué le défaut de base
légale en ce que les juges de la cour d’appel, d’une part, n’ont pas
indiqué tous les éléments de fait et de droit, ni indiqué les usages
et dispositions légales appliquées à l’espèce, que d’autre part, ils
ont fait état « d’antécédents entre les parties » pour justifier la
requalification, s’abstenant ainsi de déterminer les antécédents
ayant motivé cette requalification, alors que, selon le moyen, il est
192
fait obligation aux juges du fond de bien motiver leur décision ;
qu’en statuant ainsi, ils n’ont pas donnée de base légale à leur
décision ;
Mais attendu que les juges de la cour d’appel ont également
retenu « … que l’employeur soutient qu’il a eu un manquant de
soixante-dix mille trois cent vingt (70 320) francs et qu’il a défalqué
douze mille (12 000) francs du salaire de ses employés sans
rapporter la preuve dudit manquant… qu’en agissant de la sorte, il
s’est érigé en un tribunal alors qu’il n’avait aucun pouvoir d’opérer
une ponction sur le salaire de ses employés… » ;
Qu’ainsi, l’arrêt se trouve justifié, abstraction faite du motif tiré
des « antécédents entre les parties » dont fait état le moyen ;
D’où il suit que le moyen ne peut être accueilli ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit, en la forme, le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
193
Et prononcé à l’audience publique du vendredi premier
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est
dit ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI
AMOUSSOU
Le greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
194
N° 33/CJ-S du Répertoire ; N° 2003-11/CJ-S du greffe ; Arrêt du
1er décembre 2017 ; Affaire : Société INTER-CON C/ Octave
OGOUNCHI
Droit du travail - Licenciement abusif - Faute lourde
(justification) - État d’ivresse
Caractérisée - Défaut de preuve - Absence de constat de signe
d’ivresse ou d’alcoolisme par le médecin - Violation de la loi
(Non).
Procédure sociale - Pourvoi en cassation - Violation de la loi -
Réexamen des faits - Juges du fond - Appréciation souveraine
- Rejet.
Droit du travail - Quantum des dommages et intérêts -
Ancienneté de l’employé - Qualification de l’employé -
Enrichissement sans cause - Violation de la loi - Constat des
juges d’appel - Conduite irréprochable de l’employé - Rejet.
Procédant à une juste application de l’article 56 du code du
travail, relatif à la justification de la faute lourde (violation
caractérisée d’une prescription concernant l’exécution du
service et état d’ivresse caractérisée), les juges d’appel ayant
constaté que l’employeur n’a pu rapporter la preuve de ses
allégations (ivresse de l’employé) et qu’aucun signe d’ivresse
ou d’alcoolisme n’a été constaté par le médecin.
Est irrecevable le moyen tiré de la violation de la loi visant en
réalité à faire réexaminer par la haute juridiction des fats
souverainement appréciés par les juges du fond.
Est inopérant s’agissant du quantum des dommages et
intérêts auxquels a été condamné l’employeur, le moyen tiré
de la violation de l’article 52 du code de travail et du principe
195
de l’enrichissement sans cause de l’employé qui, sans
qualification professionnelle aurait seulement six (06) jours
d’ancienneté alors que les juges d’appel ont constaté que ledit
employé a exercé ses tâches pendant dix (10) ans sans aucun
reproche d’un quelconque état d’ivresse.
La Cour,
Vu l’acte n°33/2002 du 21 novembre 2002 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Romain K. DOSSOU, conseil
de la société INTER-CON, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°152/CS/02 rendu le 13 novembre 2002 par
la chambre sociale de cette cour ;
Vu l’arrêt en cause ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 1 er décembre 2017 le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
196
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°33/2002 du 21 novembre 2002
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Romain K.
DOSSOU, conseil de la société INTER-CON a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°152/CS/02 rendu le 13
novembre 2002 par la chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°3777/GCS du 03 novembre 2004, maîtres
Gabriel et Romain DOSSOU ont été mis en demeure d’avoir à
produire leur mémoire ampliatif conformément à l’article 51 de
l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême ;
Qu’une deuxième et dernière mise en demeure leur a été
adressée par correspondance n°06508/GCS du 14 février 2005 du
greffe de la Cour suprême ;
Que les mémoire ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
FAITS ET PROCEDURE
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°056/2000
du 05 juin 2000, le tribunal de première instance de Cotonou a
déclaré abusif le licenciement de Octave OGOUNCHI et condamné
en conséquence la société INTER-CON à lui payer certaines
sommes à titre de salaire de présence, d’indemnité de congés
payés et de dommages-intérêts :
Que sur appel de maître Edgard-Yves MONNOU, la cour
d’appel a rendu l’arrêt confirmatif n°152/CS/02 du 13 novembre
2002 ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
197
DISCUSSION DES MOYENS
Sur le moyen unique tiré de la violation de la loi
Première branche : violation de l’article 56 de la loi n°98-004
du 27 janvier 1998 portant code du travail en République du Bénin
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir violé l’article
56 du code du travail en ce que les juges d’appel, pour déclarer
abusif le licenciement de Octave OGOUNCHI et lui accorder des
dommages-intérêts, se sont contentés de l’affirmation du premier
juge selon laquelle la société INTER-CON n’a rapporté aucune
preuve à l’appui de ses allégations, alors que, selon cette branche
du moyen, lorsque le motif qui sous-tend un licenciement est
objectif et sérieux, des dommages-intérêts ne sont pas dus au
salarié licencié ;
Qu’aux termes de l’article 56 précité, la faute lourde peut être
justifiée par :
- la violation caractérisée d’une prescription concernant
l’exécution du service et régulièrement portée à la connaissance du
personnel ;
- l’état d’ivresse caractérisé ;
Que ces deux éléments constitutifs de faute lourde sont ceux
que le demandeur au pourvoi reproche à Octave OGOUNCHI ;
Qu’en outre, le règlement intérieur de la société INTER-CON
affirme en son point 12 que la consommation des boissons
alcoolisées est strictement interdite lors du service ;
Qu’en motivant sa décision ainsi qu’elle l’a fait, la cour d’appel
a refusé de tirer des circonstances des faits de la cause, la
qualification appropriée, et a donc violé les dispositions de l’article
56 du code du travail ;
Mais attendu que l’article 56 du code du travail énumère
plusieurs faits constitutifs de fautes lourdes d’ordre professionnel,
198
sous réserve de l’appréciation de la juridiction compétente, au
nombre desquels se retrouvent :
- la violation caractérisée d’une prescription concernant
l’exécution du service et régulièrement portée à la connaissance du
personnel ;
- l’état d’ivresse caractérisée ;
Qu’en relevant d’une part, que la société INTER-CON « n’a
pas pu rapporter la preuve de ses allégations », d’autre part, que,
par contre, Octave OGOUNCHI s’est fait examiner au cours de la
nuit des faits par un médecin qui n’a noté aucun signe d’ivresse ni
d’alcoolisme, enfin que ce dernier avait déjà accompli dix (10) ans
au service de son employeur pour les mêmes tâches, sans qu’on
puisse lui reprocher un quelconque état d’ivresse, la cour d’appel a
fait une juste application de l’article 56 du code du travail ;
Qu’il s’ensuit que cette branche du moyen n’est pas fondée ;
Deuxième branche : violation de l’article 60 de la loi n°98-004
du 27 janvier 1998 portant code du travail en République du Bénin
Attendu qu’il est reproché à l’attaqué d’avoir violé l’article 60
du code du travail en ce que les juges d’appel ont condamné la
société INTER-CON à verser à Octave OGOUNCHI cinq millions
(5 000 000) de francs à titre de dommages-intérêts, alors que, selon
cette branche du moyen, il ressort des dispositions de l’article
précité que tous les contrats de travail en cours au jour de la
modification dans la situation juridique d’une entreprise subsistent
entre le nouvel employeur et le personnel de ladite entreprise ;
Que la société INTER-CON n’est pas venue en substitution à
l’ambassade des Etats-Unis qui, auparavant, a supprimé le volet
« sécurité » de ses activités pour recourir au service d’une structure
privée et autonome ;
199
Que le contrat de travail qui liait Octave OGOUNCHI à
l’ambassade des USA a donc pris fin par la suppression de ce volet
« sécurité » ;
Que ce dernier a été ensuite désintéressé par ladite
ambassade qui lui a versé des indemnités de rupture suite à cette
suppression d’emploi et a conclu par la suite un nouveau contrat de
travail avec la société INTER-CON avec de nouvelles conditions ;
Que l’ambassade des USA, approchée par la société INTER-
CON, a affirmé que les indemnités ont été liquidées après recours
à la direction du travail suivant les barèmes applicables au Bénin ;
Qu’en retenant à la charge de cette société les dix (10) années
passées par le demandeur au pourvoi à l’ambassade des USA pour
faire remonter son ancienneté de travail en vue de la fixation de
dommages-intérêts, la cour d’appel de Cotonou a fait application
des dispositions de l’article 60 du code travail là où elle ne devrait
pas le faire et a ainsi violé les dispositions dudit article ;
Mais attendu que sous le grief non fondé de violation de
l’article 60 du code du travail, le moyen vise en réalité à faire
réexaminer par la haute Juridiction des faits souverainement
appréciés par les juges du fond ;
Qu’il s’en suit que le moyen pris en sa deuxième branche est
irrecevable ;
Troisième branche : violation de l’article 52 du code du travail
et de la règle qui proscrit l’enrichissement sans cause
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir violé l’article
52 du code du travail et la règle qui proscrit l’enrichissement sans
cause en ce que, pour condamner la société INTER-CON à payer
des dommages-intérêts à Octave OGOUNCHI, les juges d’appel se
sont contentés d’affirmer que « le quantum de la réparation fixé à
5 000 000 de francs par le premier juge est raisonnable compte
tenu des éléments de la cause » tout en se gardant d’indiquer et de
préciser la source de ces éléments de la cause ainsi que leur
200
nature, alors que, selon cette branche du moyen, il se déduit des
dispositions de l’article 52 de la loi précitée que si le juge peut , de
façon exceptionnelle, aller au-delà des six (06) mois de salaire pour
cinq (05) années de travail, c’est à la condition que sa décision soit
justifiée par une motivation objective ;
Qu’en statuant par une motivation générale et superficielle
pour allouer des dommages-intérêts d’un montant de cinq millions
(5 000 000) de francs à un employé sans aucune qualification
professionnelle et qui n’a exercé que six (06) jours de travail à la
société INTER-CON, la cour d’appel a violé l’article 52 du code du
travail et la règle qui postule que le dédommagement doit être
proportionnel au préjudice subi sans être une source
d’enrichissement sans cause ;
Mais attendu que la cour d’appel ayant retenu que Octave
OGOUNCHI « avait en outre accompli dix (10) ans au service de
son employeur, pour les mêmes tâches sans qu’on puisse lui
reprocher un quelconque état d’ivresse », sa décision se trouve
justifiée par ce seul motif ;
Qu’il s’ensuit que le moyen est inopérant en sa troisième
branche ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
201
Innocent Sourou AVOGNON
Et
Michèle CARRENA ADOSSOU CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi premier
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est
dit ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI
AMOUSSOU
Le greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
202
N° 40/CJ-CM du Répertoire ; N° 2011-006/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 22 décembre 2017 ; Affaire : Port Autonome de
Cotonou C/ -Société TITANIC Investment Company Sarl -Désiré
Kouassivi SESSOU -Jonathan AKPOBORIE -Société TITANIC
Investment Company Limited - Urbain Karim da SILVA
Procédure civile – Personne de droit public agissant comme
une personne de droit privé – Compétence du juge judiciaire –
Violation de la loi (Non) – Rejet.
Moyen de pourvoi – Décision ayant statué ultra petita (Non) –
Demande en dommages et intérêts suite à une intervention
volontaire – Violation de la loi (Non).
Intervention volontaire du défendeur étranger – Paiement
préalable de cautio judicatum solvi (Non) – Violation de la loi
(Non) – Rejet – Dénaturation des faits – Cas d’ouverture à
cassation (Non).
Procèdent à une bonne application de la loi, les juges du fond
qui décident que relève de la compétence du juge judiciaire,
tout différent ayant trait aux activités exercées par une
personne de droit public agissant comme une personne de
droit privé.
N’ont pas statué ultra petita, les juges d’appel qui ont octroyé
des dommages et intérêts à une partie qui n’en avait pas fait la
demande initialement dès lors qu’il ressort de la procédure que
cette partie par une intervention volontaire a introduit par la
suite, une demande aux fins d’obtenir réparation du préjudice
subi.
Font une bonne application de la loi, les juges du fond qui
rejettent le paiement de cautio judicatum solvi par le défendeur
étranger préalablement à son intervention volontaire en la
cause.
La dénaturation des faits n’est pas un cas d’ouverture à
cassation
203
La Cour,
Vu l’acte n°74/2009 du 02 novembre 2009 du greffe de la Cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Arthur BALLE, conseil du Port
Autonome de Cotonou (PAC), a élevé pourvoi en cassation contre
les dispositions de l’arrêt n°200/09 rendu le 08 octobre 2009 par la
chambre civile moderne de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 22 décembre 2017 le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï le procureur général Nicolas Luc Aurélien ASSOGBA
en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°74/2009 du 02 novembre 2009
du greffe de la Cour d’appel de Cotonou, maître Arthur BALLE,
conseil du Port Autonome de Cotonou (PAC), a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°200/09 rendu le 08
octobre 2009 par la chambre civile moderne de cette cour ;
Que par lettres n°s 0064 et 0065/GCS du 09 janvier 2012 du
greffe de la Cour suprême, le directeur général du PAC et maitre
204
Arthur BALLE ont été respectivement mis en demeure d’avoir à
consigner dans un délai de quinze (15) jours et à produire leur
mémoire ampliatif dans un délai d’un mois, le tout, conformément
aux dispositions des articles 06 et 12 de la loi 2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour Suprême ;
Que la consignation a été payée ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Que maîtres Rafikou ALABI et Cyrille DJIKUI ont produit les
mémoires en défense respectivement pour le compte de Urbain
Karim da SILVA et Désiré Kouassivi SESSOU ;
Que maître Léopold OLORY TOGBE l’a fait pour le compte de
la société TITANIC Investment Company Limited ;
Que Urbain Karim da SILVA, Jonathan AKPOBORIE et la
société TITANIC Investment Company Limited n’ont pas réagi en
dépit de la communication du mémoire et de la deuxième et
dernière mise en demeure qui leur ont été adressées par lettres n°s
1558 et 1559/GCS du 13 juin 2012 ;
Que les conclusions du parquet général ont été
communiquées aux conseils des parties sans aucune réaction de
leur part ;
En la forme
Attendu que le présent pourvoi est respectueux des forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le recevoir ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu que, selon l’arrêt attaqué, la société TITANIC
Investment Company représentée par El-Hadja Abéni
205
KASSOUMOU a attrait devant le Tribunal de première instance de
Cotonou le Port Autonome de Cotonou (PAC) pour sa
condamnation à lui payer la somme de un milliard de francs CFA à
titre de dommages et intérêts pour non représentation du navire
M/S ETIRENO placé sous la garde judiciaire dudit port ;
Que le Port Autonome de Cotonou a assigné devant le même
tribunal et dans la même cause, en intervention forcée, Désiré
Kouassivi SESSOU, Moubadirou LAWAL et Stanislas ABATAN
pour voir statuer sur la part de responsabilité de chacun d’eux dans
le sort du navire ETIRENO et voir mettre hors de cause le Port
Autonome de Cotonou ;
Que par jugement n°79/08-3èmeC.CIV du 29 septembre 2008,
le tribunal saisi a, en substance, condamné le Port Autonome de
Cotonou à payer à la société TITANIC Investment Company la
somme de 600 millions de francs CFA à titre de dommages et
intérêts et a assorti cette condamnation d’exécution provisoire sur
les ¾ soit la somme de 450 millions de Francs CFA ;
Que sur appel du Port Autonome de Cotonou et appels
incidents de la société TITANIC Investment Company et de Désiré
Kouassivi SESSOU, la cour d’appel de Cotonou a rendu
l’arrêt n°200/09 du 08 octobre 2009 par lequel elle a annulé le
jugement entrepris puis, évoquant et statuant à nouveau a, entre
autres :
- Dit que la société TITANIC Investment Company est
inexistante ;
207
soustraire à la compétence du juge judiciaire dès lors que ces
activités engendrent des griefs dont autrui peut se prévaloir ;
Que lorsqu’une personne de droit public se comporte comme
un particulier, les règles de droit privé s’appliquent et induisent la
compétence du juge judiciaire ;
Qu’en confirmant sa compétence la cour d’appel n’a pas violé
l’article 1er de la loi instituant le Port Autonome de Cotonou, ni
l’article 9 de la loi n°88-005 du 26 avril 1988 ;
Que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le deuxième moyen tiré de la violation de l’article 5 du
code de procédure civile BOUVENET
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de
l’article 5 du code de procédure civile BOUVENET en ce qu’il a
adjugé à l’une des parties, en l’occurrence la société TITANIC
Investment Company Limited représentée par Jonathan
AKPOBORIE plus qu’il n’a demandé ;
Que sa demande s’est bornée à solliciter de la Cour de le
déclarer recevable en son intervention volontaire et de réserver les
dépens ;
Qu’allant au delà de ces demandes, la Cour a condamné le
Port Autonome de Cotonou à des dommages et intérêts non
demandés ;
Que le juge doit statuer uniquement sur les demandes dont il
est saisi ;
Mais attendu que dans la même cause, dame Abéni M.
KASSOUMOU qui, par acte du 16 août 2002 s’est vu confier par
Jonathan AKPOBORIE l’exploitation du navire ETINERO, avait
saisi la justice en réparation du préjudice subi du fait de la non
représentation par le Port Autonome de Cotonou dudit navire alors
sous main de justice ;
208
Que l’intervention volontaire de Jonathan AKPOBORIE,
propriétaire du navire, vise à lui permettre d’entrer dans la cause
initiée par son mandataire et la suivre jusqu’à terme pour être fixé
sur le sort de son navire ;
Que sa demande postérieure en dommages et intérêts vise à
entériner les demandes faites par son mandataire ;
Que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le troisième moyen tiré de la violation de l’article 166 du
code de procédure civile BOUVENET
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de
l’article 166 du code de procédure civile en ce qu’il a admis
l’intervention volontaire de Jonathan AKPOBORIE en la cause sans
lui fixer au préalable la caution prévue audit article qui dispose que :
« tous étrangers, demandeurs principaux ou intervenants seront
tenus, si le défendeur le requiert, avant toute exception, de fournir
caution de payer les frais et dommages et intérêts auxquels ils
pourraient être condamnés » ;
Mais attendu que pour rejeter la demande de fixation de cette
caution suite à l’intervention volontaire de la société TITANIC
Investment Company Limited et de Jonathan AKPOBORIE en la
cause, la cour d’appel a jugé « …. qu’en l’espèce, il ressort des
pièces versées au dossier que Jonathan AKPOBORIE est le
propriétaire du navire ; que sa société TITANIC Investment
Company Limited et lui-même avaient été assignés en qualité de
défendeurs par M. Désiré Kouassi SESSOU dans la procédure en
validation de saisie conservatoire pratiquée sur le navire
ETIRENO ; qu’en tant que propriétaire du navire saisi et n’ayant pas
été invité dans la présente instance, il a intérêt à y intervenir pour
sauvegarder ses droits …. » ;
Qu’ainsi, c’est à juste titre que la cour d’appel n’a pas assujetti
l’intervention volontaire de Jonathan AKPOBORIE et de la société
TITANIC Investment Company Limited au paiement préalable de
cautio judicatum solvi ;
209
Qu’en conséquence, le moyen n’est pas fondé ;
Sur le quatrième moyen tiré de la violation de l’article 192 du
code de procédure civile BOUVENET
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé l’article
192 du code de procédure civile BOUVENET, en ce que les juges
d’appel ont apprécié la recevabilité de la fin de non recevoir
soulevée par le PAC au regard des autres fins de non recevoir pour
la rejeter, alors que, selon le moyen, la nullité tirée du défaut
d’existence juridique est une fin de non recevoir d’ordre public qui
peut être soulevée à toute hauteur de procédure ;
Mais attendu que si les fins de non recevoir fondées sur l’ordre
public peuvent être suppléés par les juges et invoquées à toute
hauteur de procédure, il est de jurisprudence constante que
l’irrecevabilité soulevée peut être écartée si sa cause a disparu au
moment où le juge statue ou si la personne ayant qualité pour agir
devient partie à l’instance ;
Qu’en l’espèce, cette exception est liée à l’action de
l’intervenant volontaire qu’est Jonathan AKPOBORIE représentant
de la société TITANIC Investment Company Limited, propriétaire du
navire ETIRENO, et dont la présence au procès est de nature à
purger la demande en dommages-intérêts de dame Abéni M.
KASSOUMOU, représentante et gérante de la société TITANIC
Investment Company, du vice d’irrecevabilité dont elle pourrait être
atteinte ;
Qu’en décidant ainsi qu’ils l’ont fait, les juges d’appel n’ont pas
méconnu les dispositions de l’article 192 du code de procédure
civile ;
Qu’en conséquence, le moyen n’est pas fondé ;
Sur le cinquième moyen tiré de la violation des articles 1382
et 1962 du code civil
210
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation des
articles 1382 et 1962 du code civil en ce que, pour en arriver à la
condamnation du PAC au paiement de dommages et intérêts, la
cour d’appel a précisé que « Le navire ETIRENO objet de saisie
était sous main de justice, le PAC en sa qualité de gardien ne
pouvait s’en séparer sans autorisation judiciaire, ni expertise ou
constats contradictoires ;
Les prérogatives de puissance publique dont il excipe ne
l’autorisent pas à jeter le navire en eau profonde, fut-il une épave,
sans requérir au préalable l’accord du juge » alors que, selon le
moyen, le PAC n’a jamais jeté le navire qui, du reste, n’a pas
disparu et a même été vendu par la société ETINERO ;
Mais attendu que l’article 1382 du code civil dispose que
« Tout fait quelconque de l’homme qui cause un dommage à autrui,
oblige celui par la faute du quel il est arrivé à le réparer » ;
Que l’article 1962 du code civil énonce : « L’établissement
d’un gardien judiciaire produit entre le saisissant et le gardien des
obligations réciproques ;
Le gardien doit apporter, pour la conservation des effets
saisis, les soins d’un bon père de famille ;
Il doit les représenter, soit à la décharge du saisissant pour la
vente, soit à la partie contre laquelle les exécutions ont été faites,
en cas de mainlevée de la saisine … » ;
Que dans le cas d’espèce, il résulte de l’arrêt attaqué que le
navire ETIRENO a fait l’objet de saisie conservatoire pratiquée le
02 août 2002 et le Port Autonome de Cotonou, pris en la personne
du commandant du Port, en a été constitué gardien ;
Qu’ainsi, sauf cas de force majeure caractérisée et dûment
notifiée à temps à l’autorité judiciaire compétente, le Port Autonome
de Cotonou devait veiller à la conservation dudit navire, y apporter
les soins d’un bon père de famille et le représenter dès qu’il en est
requis ;
211
Qu’ayant été, dans ces conditions pris en défaut de
représentation du navire ETIRENO sous saisie, le Port Autonome
de Cotonou a manqué aux charges nées de sa situation juridique
et ne saurait s’exonérer de la responsabilité inhérente à son
comportement fautif ;
Qu’en retenant la responsabilité du Port Autonome de
Cotonou et en le condamnant aux dommages-intérêts, sur la base
des articles 1382 et 1962 du code civil, les juges de la cour d’appel
ont fait l’exacte application de la loi ;
Qu’en conséquence, le moyen n’est pas fondé ;
Sur le sixième moyen tiré de la dénaturation des faits
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la dénaturation des
faits et moyens des parties, en ce que les juges d’appel ont précisé
que la société TITANIC Investment Company Limited aurait sollicité
que lui soient alloués des dommages et intérêts en réparation d’un
préjudice alors qu’une telle demande n’avait jamais été faite ;
Mais attendu que la dénaturation des faits n’est pas un cas
d’ouverture à cassation ;
Que le moyen est irrecevable ;
Sur le septième moyen tiré de la contradiction entre les motifs
et le dispositif
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué une contradiction
entre les motifs et le dispositif en ce que la cour, après avoir
constaté l’inexistence juridique de la société TITANIC Investment
Company représentée par Abéni KASSOUMOU, demanderesse à
l’origine de la procédure comme n’étant pas immatriculée au
Registre de Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM), a cependant
condamné le Port Autonome de Cotonou à payer des dommages-
intérêts à la société TITANIC Investment Company Limited
représentée par Jonathan AKPOBORIE ;
212
Que la sanction de cette inexistence juridique de l’intimée est
la nullité de l’acte introductif d’instance et donc l’annulation du
jugement de première instance ;
Mais attendu que la société TITANIC Investment Company
Limited représentée par Jonathan AKPOBORIE, propriétaire
légitime du navire ETINERO, s’est portée intervenant
volontaire dans la procédure en cause d’appel aux fins d’obtenir
réparation du préjudice subi ;
Que cette intervention volontaire ayant vocation à élever une
prétention au profit de son auteur, constitue une véritable action en
justice autonome susceptible de survivre à la demande initiale ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Par ces motifs
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Port Autonome de Cotonou;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Innocent Sourou AVOGNON, conseiller à la chambre
judiciaire ; PRESIDENT;
Magloire MITCHAÏ
et
Thérèse KOSSOU CONSEILLERS ;
213
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-deux
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est
dit ci-dessus, en présence de :
Nicolas Luc Aurélien ASSOGBA, PROCUREUR GENERAL ;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé :
Le Président-Rapporteur, Innocent Sourou AVOGNON
Le Greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
214
N° 41/CJ-CM du Répertoire ; N° 2015-09/CJ-CM du greffe ; Arrêt
du 22 décembre 2017 ; Affaire : Roselyne Cica SEGLA C/ Yaovi
Gilbert YEVI
Procédure civile- Etat des personnes- Questions d’ordre
public- Compétence du juge national- Divorce entre 2
nationaux- Mariage à l’étranger- Violation de la loi(non).
Procédure civile - Décision ayant statué sur l’exception
d’incompétence et le fond du litige- Violation de la loi(non).
Precédure civile- Décision rendue infra petita- Confirmation du
jugement – Adoption du motif du premier juge- Violation de la
loi(non).
Procédure civile- Pourvoi en cassation- Moyen n’indiquant pas
la partie critiquée de la décision- Irrecevabilité.
Mérite rejet, le moyen tiré de la violation de la loi par la non
prise en compte de la clause du contrat de mariage portant
renoncement exprès à tout procès devant le tribunal, dès lors
que ladite cour relève d’une part, que nul ne saurait déroger
par des conventions particulières aux lois qui intéressent
l’ordre public et les bonnes mœurs et, d’autre part que le
divorce est une question d’état intéressant l’ordre public.
Ne violent pas la loi, les juges du fond qui dans un même
jugement, mais par des dispositions distinctes se déclarent
compétents puis statuent sur le fond du litige.
N’ont pas statué infra petita les juges d’appel qui ont confirmé
en toutes ses dispositions, la décision du 1er juge en adoptant
les motifs de ladite décision.
En court irrecevabilité, le moyen de cassation qui n’indique
pas les motifs ou la partie critiquée de la décision.
215
La Cour,
Vu l’acte n° 001/15 du 07 avril 2015 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maîtres Gilbert ATINDEHOU et Alice
CODJIA SOHOUENOU, conseils de Roselyne Cica SEGLA, ont
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°
003/15/EP/CA-Cot du 10 mars 2015 rendu par la chambre civile
état des personnes de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 22 décembre 2017 le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI épouse AMOUSSOU
en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 001/15 du 07 avril 2015 du greffe
de la cour d’appel de Cotonou, maîtres Gilbert ATINDEHOU et Alice
CODJIA SOHOUENOU, conseils de Roselyne Cica SEGLA, ont
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°
003/15/EP/CA-Cot du 10 mars 2015 rendu par la chambre civile
état des personnes de cette cour ;
216
Que par lettres nos 4245, 4246 et 4247/GCS du 08 octobre
2015, la demanderesse au pourvoi et ses conseils ont été mis en
demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours et
à produire leur mémoire ampliatif dans un délai de deux (02) mois
conformément aux dispositions des articles 931 et 933 de la loi n°
2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, administrative, sociale et des comptes ;
Que suite à leur inaction, une deuxième et dernière mise en
demeure a été adressée par correspondance nos4396 et 4397/GCS
du 31 décembre 2015 aux conseils concernés ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les formes et délai
de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date à
Cotonou du 26 mars 2012, Gilbert Yaovi YEVI a saisi le tribunal de
Cotonou d’une demande en divorce contre Roselyne Cica SEGLA ;
Que par jugement n° 033/14/1ère EP-12 du 29 août 2014, le
tribunal s’est déclaré compétent et a prononcé le divorce aux torts
partagés entre les époux, a confié au père la garde des enfants
Cédric, Glénys et Yseline YEVI puis a accordé à la mère les droits
de visite et d’hébergement ;
Que sur appel de Roselyne Cica SEGLA, la cour d’appel de
Cotonou a rendu le 10 mars 2015 l’arrêt confirmatif n°
003/15/EP/CA-Cot ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION DES MOYENS
217
Premier moyen : Violation de l’article 1134 du code civil
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de la loi,
en ce que les juges d’appel se sont déclarés compétents aux motifs
que le divorce est une question de statut personnel soumise à la loi
nationale, alors que, selon le moyen, l’article 1134 du code civil
dispose que « les conventions légalement formées tiennent lieu de
loi à ceux qui les ont faites »; que Roselyne Cica SEGLA et Yaovi
Gilbert YEVI ont convenu dans leur contrat de mariage en date du
04 avril 2002 de « soumettre obligatoirement à l’arbitrage les litiges
qui surviendraient relativement à l’interprétation ou à l’application
dudit contrat, la dissolution du mariage et que les parties renoncent
expressément à tout droit à un procès devant un tribunal… » ; qu’il
est stipulé au point 5 du même contrat que « …la loi du Texas en
vigueur à la date du mariage des parties régit l’interprétation et
l’application du contrat… » ;
Qu’en se déclarant compétente, la cour d’appel a violé les
dispositions de l’article 1134 du code civil ;
Mais attendu qu’au sens de l’article 6 du code civil, l’ « on ne
peut déroger par des conventions particulières aux lois qui
intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs » ;
Que pour retenir sa compétence, la cour a, à juste titre, relevé
que selon l’article 110 du code des personnes et de la famille, « les
actions d’état sont d’ordre public … nul ne peut renoncer d’avance
à leur exercice … le divorce est une question d’état et intéresse
l’ordre public … le mariage quant à lui est une question de statut
personnel … les époux sont tous des béninois et vivent sur le
territoire national » ;
Qu’en l’état de ces constatations et énonciations, l’arrêt
attaqué n’encourt pas le grief de la violation de l’article 1134 du
code civil ;
Qu’il suit que le moyen n’est pas fondé ;
218
Deuxième moyen : Violation de l’article 237 du code des
personnes et de la famille
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué de la violation de la
loi en ce que la cour d’appel a statué, par une seule et même
décision, sur l’exception d’incompétence soulevée par la
demanderesse au pourvoi et sur la demande principale de divorce ,
alors que, selon le moyen, le code des personnes et de la famille,
en son article 237, énonce que « Au jour indiqué, le juge statue
d’abord, s’il y a lieu, sur la compétence du tribunal, après audition
des parties assistées, le cas échéant, de leurs avocats » ; qu’en
application de ces dispositions, la cour d’appel aurait dû statuer
d’abord sur sa compétence, avant de connaitre, si elle était
compétente, de la demande de divorce dont elle est saisie ; que
n’ayant pas statué par des décisions distinctes, d’abord sur la
question relative à la compétence et ensuite celle principale de
divorce, la cour d’appel a violé l’article 237 du code des personnes
et de la famille ;
Mais attendu d’une part, qu’au sens de l’article 168 du code
de procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes : « le juge peut, dans un même jugement, mais par des
dispositions distinctes, se déclarer compétent et statuer sur le fond
du litige, sauf à mettre préalablement les parties en demeure de
conclure sur le fond » ;
Que d’autre part, par les termes, « le juge statue d’abord, s’il
y a lieu, sur sa compétence », l’article 237 du code des personnes
et de la famille n’a pas entendu interdire à celui-ci la possibilité de
statuer par une seule et même décision sur l’exception
d’incompétence et la demande principale, mais lui fait obligation de
se prononcer préalablement sur sa compétence ;
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé :
Troisième et cinquième moyens, moyens réunis: Violation de
l’article 6 du code de procédure civile, commerciale, administrative,
sociale et des comptes et défaut de réponse à conclusions
219
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir statué infra
petita, en ce que la cour d’appel a omis de répondre aux demandes
de Roselyne Cica SEGLA formulées dans ses conclusions d’appel
tendant à la mise à disposition des passeports des enfants et de
l’acte de mariage et à l’annulation du jugement entrepris en toutes
ses dispositions pour violation du principe du contradictoire, outre
l’annulation de la décision relativement au sursis à statuer et à
l’exécution provisoire sur minute, alors que, selon les troisième et
cinquième moyens, l’article 6 du code de procédure civile,
commerciale, administrative, sociale et des comptes fait obligation
au juge de se prononcer sur tout ce qui est demandé ; qu’ayant
laissé sans réponse des conclusions constituant un système de
défense, la cour d’appel a violé l’article 6 du code de procédure
civile, commerciale, administrative, sociale et des comptes ;
Mais attendu qu’en énonçant qu’elle confirme en toutes ses
dispositions le jugement entrepris, la cour d’appel est réputée en
avoir adopté les motifs ;
Qu’en conséquence, ces moyens ne sont pas fondés ;
Quatrième moyen : Violation des articles 9 et 17 du code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de la loi,
en ce qu’il s’est fondé sur l’audition des enfants communs, réalisée
hors la présence des conseils et du greffier d’audience et qu’aucun
procès-verbal d’audition n’a été établi, alors que, selon le moyen,
l’article 9 du code de procédure civile, commerciale, administrative,
sociale et des comptes fait défense au juge de fonder sa décision
sur des faits qui ne sont pas dans le débat et l’article 17 du même
code lui fait également obligation de faire observer et d’observer
lui-même le principe de la contradiction ; que le juge ne peut, par
ailleurs, fonder sa décision sur les moyens de pur droit qu’il a relevé
d’office sans avoir au préalable invité les parties à présenter leurs
observations ;
220
Mais attendu que selon les dispositions de l’article 52 alinéa 2
de la loi 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême, à peine d’être déclaré irrecevable, chaque moyen ou
chaque élément du moyen doit préciser, entre autres, la partie
critiquée de la décision ;
Qu’en alléguant le reproche, le moyen n’indique pas les motifs
ou les parties de l’arrêt attaqué qui a exploité l’audition jugée
irrégulière ;
Qu’il suit que le moyen est irrecevable ;
Sixième moyen : Défaut de base légale
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué le défaut de base
légale, en ce qu’il a adopté la position des premiers juges, sans plus
motiver relativement au sursis à statuer, à l’exécution provisoire et
à la mise à disposition des passeports des enfants et l’acte de
mariage, alors que, selon le moyen, le juge a l’obligation de motiver
sa décision ; qu’en statuant comme elle l’a fait, la cour d’appel ne
permet pas à la haute Juridiction d’exercer le contrôle de la
régularité de la décision ou de vérifier l’application correcte de la
règle de droit par les juges du fond ;
Mais attendu que le moyen intitulé défaut de base légale fait
état de demandes formulées dans le cinquième moyen relatif au
défaut de réponse à conclusions qui a été jugé non fondé ;
Qu’il n’y a pas lieu d’y statuer à nouveau ;
Par ces motifs
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge de Roselyne Cica SEGLA ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême ainsi qu’aux parties ;
221
Ordonne la transmission en retour du dossier au greffier en
chef de la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI épouse AMOUSSOU,
président de la chambre judiciaire, PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON
et CONSEILLERS ;
Thérèse KOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-deux
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est
dit ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL ;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé :
Le Président-Rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI épouse
AMOUSSOU
Le Greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
222
ARRÊTS D’IRRECEVABILITE
N° 24/CJ-CM du Répertoire ; N° 2015-05/CJ-CM du greffe ; Arrêt
du 29 septembre 2017 ; Affaire : TOSSOU John Bosco (Me
Alphonse ADANDEDJAN) C/ ESSOU Sabine (Me Alexandrine F.
SAÏZONOU)
Procédure Civile – Saisie de la Chambre judiciaire par requête
aux fins de défense à exécution provisoire – Irrecevabilité.
Est irrecevable la demande aux fins de défense à exécution
provisoire introduite par requête devant la Chambre judiciaire
de la Cour Suprême.
La Cour,
Vu la requête sans date enregistrée au secrétariat de la
chambre judicaire le 24 juillet 2015 par laquelle maître Alphonse C.
ADANDEDJAN, conseil de John Bosco TOSSOU, a saisi la haute
Juridiction d’une demande aux fins de défense à exécution
provisoire ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 29 septembre 2017 le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU en son
rapport ;
223
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que par requête sans date enregistrée au secrétariat
de la chambre judicaire le 24 juillet 2015, maître Alphonse C.
ADANDEDJAN, conseil de John Bosco SESSOU, a saisi la haute
Juridiction d’une demande aux fins de défense à exécution
provisoire ;
Faits et procédure
Attendu que maître ADANDEDJAN expose que John Bosco
TOSSOU a vécu en concubinage notoire avec Sabine ESSOU de
2004 à 2005 et que de leur relation sont nés deux enfants à savoir,
John Cocou Adlin et Josiace Casimire TOSSOU, tous mineurs ;
Que malheureusement, leur vie commune a été secouée par
de rudes difficultés de compréhension caractérisée par une
incompatibilité d’humeur ;
Que c’est dans ces conditions que, avec le consentement des
parents de Sabine ESSOU, les deux partenaires ont dû se séparer
au moment où leur aîné n’avait que deux ans ;
Qu’en dépit de cette séparation, le demandeur a toujours
assuré l’entretien et le suivi de sa concubine Sabine ESSOU et de
leur fille restée avec elle dans la mesure de ses ressources ;
Qu’il s’est, en outre, occupé de l’éducation et de l’entretien de
leur garçon aîné jusqu’à l’âge de dix ans ;
Que malgré tous ces soins, contre toute attente, Sabine
ESSOU a attrait le demandeur par devant le tribunal d’Abomey-
Calavi pour voir obtenir la garde des deux enfants et la
condamnation du père au paiement d’une pension alimentaire ;
Que par jugement n°004/1CH-EP rendu le 17 juin 2010, le
tribunal a accédé à ses demandes ;
224
Que le demandeur a relevé appel et a sollicité de la cour
d’appel saisie du dossier l’infirmation pure et simple du jugement
susvisé pour mauvaise appréciation des faits de la cause ;
Que vidant son délibéré à l’audience du 02 juin 2015, la cour
d’appel de Cotonou a, par arrêt n°007/15/EP/CA-COT, non
seulement confirmé le jugement entrepris en toutes ses
dispositions, mais a également assorti ledit arrêt de l’exécution
provisoire sur minute avant enregistrement ;
Que par acte reçu au greffe, John Bosco TOSSOU a élevé
pourvoi en cassation contre toutes les dispositions dudit arrêt ;
Qu’en attendant l’examen au fond du pourvoi ainsi élevé, il
sollicite la défense à l’exécution provisoire sur minute ordonnée par
la cour d’appel ;
Que cette demande mérite d’être favorablement accueillie par
la juridiction présidentielle et gracieuse conformément aux
dispositions de l’article 928 alinéas 1 et 2 premier tiret de la loi
n°2008-07 du 28 février 2011 qui dispose, entre autres, que
« L’introduction d’un pourvoi en cassation ne suspend pas
l’exécution de la décision attaquée. Toutefois, les pourvois en
cassation sont suspensifs en matière d’état des personnes ;
Qu’il en découle que les arrêts rendus par la cour d’appel en
matière d’état des personnes ne sauraient être exécutés dès lors
que la partie perdante a élevé pourvoi en cassation ou que les
délais pour le faire ne sont pas encore expirés ;
Que selon la doctrine, le pourvoi en cassation est suspensif
en matière d’état des personnes et qu’en conséquence, l’exécution
provisoire est interdite en cette matière ;
Que parce qu’elle est interdite, l’exécution provisoire ne peut
être accordée que lorsque les parties la demandent expressément
et que leur demande est justifiée par l’urgence et le péril en la
demeure ;
225
Qu’en l’espèce, les parties n’ont jamais sollicité du juge
d’appel l’exécution de la décision à intervenir ;
Qu’au demeurant, il n’y a ni péril ni urgence qui pourraient
postuler à l’exécution provisoire de l’arrêt attaqué ;
Qu’il y a lieu d’ordonner la défense à l’exécution provisoire sur
minute de l’arrêt attaqué jusqu’à ce que la Cour, saisie du pourvoi,
vide sa décision sur le fond du droit ;
Discussion
Sur l’irrecevabilité de la demande
Attendu d’une part, qu’au sens de l’article 604 de la loi
n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, sociale, administrative et des comptes, l’exécution
provisoire, lorsqu’elle est ordonnée, ne peut être arrêtée, en cas
d’appel, que par la cour d’appel ou, en cas d’opposition, par le juge
qui a rendu la décision ;
Qu’aucun texte, ni les codes de procédures, ni la loi n°2004-
07 du 23 octobre 2007 portant composition, organisation,
fonctionnement et attributions de la Cour suprême, ni la loi n°2004-
20 du 17 août 2007 portant règles de procédures applicables
devant les formatons juridictionnelles de la Cour suprême n’a prévu
la possibilité d’octroi des défenses à exécution provisoire par la
Cour suprême ;
Que par ailleurs, au vu des énonciations de l’article précité, la
haute Juridiction ne saurait prendre une ordonnance présidentielle
gracieuse ainsi que le sollicite le demandeur ;
Attendu d’autre part, qu’aux termes des dispositions de
l’article 918 du code des procédures, « En matière civile,
commerciale et sociale, la Cour (suprême) est saisie par la
déclaration de pourvoi » ;
Que si le demandeur affirme avoir élevé pourvoi contre l’arrêt
n°007/15/EP/CA-COT rendu le 02 juin 2015 par la cour d’appel de
226
Cotonou, c’est par requête qu’en l’espèce, la haute Juridiction a été
saisie ;
Qu’il suit, au regard de tout ce qui précède, de déclarer
irrecevable la demande aux fins de défense à exécution provisoire
sollicitée par John Bosco TOSSOU ;
PAR CES MOTIFS
Déclare irrecevable la demande aux fins de défense à
exécution provisoire sollicitée par John Bosco TOSSOU ;
Met les frais à sa charge.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire ; PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON et Michèle CARRENA ADOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-neuf
septembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
est dit ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL ;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé :
Le Président-Rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI
AMOUSSOU
Le Greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
227
ARRÊTS D’INCOMPETENCE
N° 001/CJ-CM du répertoire ; N° 2014-014/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 17 mars 2017 ; AFFAIRE : WASSI MOUFTAOU (Me
Ernest KEKE) Contre FAGBOHOUN LADEKPO SEFOU (Me
Bastien SALAMI)
Pourvoi en cassation – Actes uniformes de l’OHADA –
Incompétence de la Cour suprême.
La Cour suprême est incompétente pour connaitre des
pourvois soulevant des questions relatives à l’application des
actes uniformes de l’OHADA.
La Cour,
Vu l’acte n°009/2014 du 23 avril 2014 par lequel le greffe de
la cour d’appel de Cotonou certifie avoir reçu les correspondances
en date à Cotonou des 28 mars et 1 er avril 2014 enregistrées au
greffe de cette cour sous les n°195 du 28 mars 2014 et n°0206 du
1er avril 2014 par lesquelles maître Ernest KEKE ADJIGNON,
conseil de Mouftaou WASSI, a déclaré se pourvoir en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°0202/14 rendu le 20 mars 2014
par la chambre civile moderne et commerciale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
228
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 17 mars 2017 le
Président de la Chambre Judiciaire, Dieudonnée Amélie
ASSIONVI-AMOUSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°009/2014 du 23 avril 2014, le
greffe de la cour d’appel de Cotonou certifie avoir reçu les
correspondances en date à Cotonou des 28 mars et 1 er avril 2014
enregistrées au greffe de cette cour sous les n°195 du 28 mars
2014 et n°0206 du 1er avril 2014 par lesquelles maître Ernest KEKE
ADJIGNON, conseil de Mouftaou WASSI, a déclaré se pourvoir en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°0202/14 rendu le 20
mars 2014 par la chambre civile moderne et commerciale de cette
cour ;
Que par lettre n°1901/GCS du 29 juillet 2014 du greffe de la
Cour suprême, le demandeur a été mis en demeure d’avoir à
constituer conseil, à consigner dans un délai de quinze jours, et à
produire son mémoire ampliatif dans un délai de deux mois
conformément aux dispositions des articles 921, 931 et 933 de la
loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, administrative, sociale et des comptes ;
Que par lettre n°1901/GCS du 29 juillet 2014 du greffe de la
Cour suprême, maître Ernest KEKE a été mis en demeure d’avoir
à consigner dans un délai de quinze jours et à produire son
mémoire ampliatif dans un délai de deux mois conformément aux
dispositions des articles 921, 931 et 933 de la loi n°2008-07 du 28
février 2011 portant code de procédure civile, commerciale,
administrative, sociale et des comptes ;
229
Que par correspondance n°2643/GCS du 17 décembre 2014,
une deuxième et dernière mise en demeure a été adressée audit
conseil ;
Que la consignation a été payée par reçu n°4727 du 19 août
2014 et les mémoires ampliatif et en défense ont été produits par
les parties ;
Que le parquet général a produit ses conclusions qui ont été
communiquées aux parties conformément aux dispositions de
l’article 937 de la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Qu’en réplique aux conclusions du ministère public, maître
Ernest KEKE a produit ses observations tandis que maître Bastien
SALAMI n’a pas réagi à la communication qui lui a été faite ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
prescrits par la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°073/09 4 ème
CCIV du 13 juillet 2009, le tribunal de première instance de
Cotonou, statuant en matière civile moderne, a condamné
Mouftaou WASSI à payer à Séfou Ladikpo FAGBOHOUN la somme
de trois cent quarante-huit millions quatre cent quarante mille
(348 440 000) FCFA en principal, outre les intérêts de droit, a dit n’y
avoir lieu à statuer sur les demandes relatives aux saisies et a
ordonné l’exécution provisoire du jugement ;
Que sur appel de Mouftaou WASSI, la cour d’appel a infirmé
le jugement entrepris sur la question de la compétence, évoquant
et statuant à nouveau, s’est déclaré incompétente pour connaître
230
de l’annulation des saisies conservatoires, et a confirmé ledit
jugement en ses autres dispositions ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Sur la compétence de la Cour suprême
Attendu qu’aux termes des dispositions de l’alinéa 1 er et 3 du
Traité de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit
des Affaires ((OHADA), « La Cour commune de justice et
d’arbitrage assure dans les Etats Parties l’interprétation et
l’application communes du présent Traité, des Règlements pris
pour son application et des Actes uniformes….
Saisie par la voie du recours en cassation, la cour se prononce
sur les décisions rendues par les juridictions d’appel des Etats
Parties dans toutes les affaires soulevant des questions relatives à
l’application des Actes uniformes et des règlements prévus au
présent Traité à l’exception des décisions appliquant des sanctions
pénales… » ;
Que l’article 15 du même traité précise que « Les pourvois en
cassation prévus à l’article 4 sont portés devant la Cour commune
de justice et d’arbitrage, soit directement par l’une des parties à
l’instance, soit sur renvoi d’une juridiction nationale statuant en
cassation saisie d’une affaire soulevant des questions relative à
l’application des Actes uniformes. » ;
Attendu que Mouftaou WASSI a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°002/14 rendu le 20 mars 2014
par la chambre civile moderne de la cour d’appel de Cotonou ;
Qu’il soulève pour l’essentiel des moyens tirés de l’Acte
uniforme de l’OHADA relatif aux procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d’exécution notamment, en ses articles
49, 62, 63, 64 et 160 ;
Qu’il ressort donc de l’analyse du pourvoi en cassation que les
questions soulevées par le demandeur au pourvoi, en vertu des
231
dispositions des articles 14 et 15 du Traité de l’Organisation pour
l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires ((OHADA), sont
relatives à l’application de l’Acte uniforme sur les procédures
simplifiées de recouvrement et aux voies d’exécution ;
Et attendu que devant le tribunal de première instance ayant
connu du dossier, la question de l’application de l’article 49 de l’Acte
uniforme relatif aux procédures simplifiées de recouvrement a été
soulevée ;
Qu’en conséquence, la haute Juridiction doit se déclarer
incompétente pour connaître de l’examen de ce pourvoi et renvoyer
l’affaire à la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage ;
PAR CES MOTIFS :
Se déclare incompétente ;
Renvoie le dossier n°2014-014/CJ/CM, Mouftaou WASSI
contre Ladikpo Séfou FAGBOHOUN devant la Cour commune de
justice et d’arbitrage de l’Organisation pour l’Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires (OHADA) ;
Met les frais à la charge du Trésor public.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
232
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-sept mars
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
233
N° 029/CJ-CM du répertoire ; N° 2016-09/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 10 Novembre 2017 ; AFFAIRE : HERITIERS DE FEU
BONIFACE TOKPLONOU REPRESENTES PAR FRANÇOISE
EUNICE TOKPLONOU CONTRE LEON KINMADOMETO
Procédure Civile – Recours en révision – Compétence du juge
ayant rendu la décision attaquée.
Le juge compétent pour connaître d’un recours en révision est
le juge qui a rendu la décision attaquée.
La Cour,
Vu la correspondance du 22 novembre 2016, enregistrée au
cabinet du président de la Cour suprême sous le n° 2322 du 23
novembre 2016 puis au secrétariat de la chambre judiciaire sous le
n° 636/CJ du 25 novembre 2016 par laquelle les héritiers de feu
Boniface TOKPLONOU représentés par Françoise Eunice
TOKPLONOU ont renouvelé la requête qu’ils avaient déposée au
secrétariat du parquet général de la Cour le 30 juin 2016 et
enregistrée sous le n° 410 du 30 juin 2016, pour saisir la haute
Juridiction d’un recours en révision du jugement n° 092/07-1ère
C.Civ., rendu le 17 octobre 2007 par la chambre civile moderne du
tribunal de première instance de Cotonou ;
Vu le jugement attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
234
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 novembre 2017 le
conseiller Magloire MITCHAÏ en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que par correspondance du 22 novembre 2016,
enregistrée au cabinet du président de la Cour suprême sous le n°
2322 du 23 novembre 2016 puis au secrétariat de la chambre
judiciaire sous le n° 636/CJ du 25 novembre 2016,les héritiers de
feu Boniface TOKPLONOU représentés par Françoise Eunice
TOKPLONOU ont renouvelé la requête qu’ils avaient déposée au
secrétariat du parquet général de la Cour le 30 juin 2016 et
enregistrée sous le n° 410 du 30 juin 2016, pour saisir la haute
Juridiction d’un recours en révision du jugement n° 092/07-1ère
C.Civ., rendu le 17 octobre 2007 par la chambre civile moderne du
tribunal de première instance de Cotonou ;
Attendu que dans cette requête, les demandeurs exposent
que leur feu père Boniface TOKPLONOU avait, de son vivant,
acheté suivant convention de vente du 03 septembre 1975 auprès
de Léon KINMADOMETO une parcelle de 30 mètres sur 25
mètres ;
Que plusieurs années après, un litige portant sur un domaine
de 16 hectares 24 ares 66 centiares 68 décimètres carrés dont
ferait partie cette parcelle vendue à leur père, a opposé les héritiers
Houégbélossi KINMADOMETO à Léon KINMADOMETO ;
Que sur la base du titre foncier n° 466 produit par les héritiers
Houégbélossi KINMADOMETO représentés par Blaise
KINMADOMETO, la chambre civile moderne du tribunal de
première instance de Cotonou a, par jugement n° 092/07 1 ère C.Civ
du 17 octobre 2007, attribué à ceux-ci l’entièreté du domaine
litigieux ;
235
Qu’après le prononcé de ce jugement, les héritiers de feu
Boniface TOKPLONOU ont tenté, comme d’autres acquéreurs
malheureux de se rapprocher de Blaise KINMADOMETO pour
racheter la parcelle de leur feu père ;
Que celui-ci a refusé de les rencontrer et a plutôt saisi un
huissier pour obtenir la démolition de la maison de leur père et leur
expulsion manu militari des lieux ;
Que cependant, et sur la base de certains renseignements
qui leur sont parvenus, ils ont requis, le 31 décembre 2015, le
conservateur de la propriété foncière de Cotonou qui leur a délivré
en janvier 2016 l’état descriptif du titre foncier n° 466 de Cotonou ;
Qu’en examinant ce titre, ils ont constaté que le 21 août 2001,
date à laquelle la succession Houégbélossi KINMADOMETO
représentée par Blaise KINMADOMETO assignait devant le
tribunal de Cotonou Léon KINMADOMETO, le nom de ladite
succession ne figurait nulle part sur ledit titre foncier ;
Que ce n’est que le 10 septembre 2001 que cette succession
avait fait transcrire son nom sur le titre foncier ;
Que le même jour, une opposition avait été formulée par
maître Janvier DOSSOU-GBETE à la requête de Léon
KINMADOMETO sur le titre foncier ;
Que le 17 septembre 2001, cette transcription avait été
annulée parce que les droits des acquéreurs de bonne foi, ayant
publié des droits sur le titre, n’avaient pas été pris en compte ;
Qu’il ressort de tout ce qui précède que Blaise
KINMADOMETO a donc produit le titre foncier n° 466 de Cotonou
sans y avoir fait mettre toutes les mentions afin de tromper la
vigilance du juge ;
Que si la chambre civile moderne du tribunal de première
instance de Cotonou avait eu le titre foncier dans son entièreté, elle
236
n’aurait pas rendu le jugement n° 092/07-1ère C.Civ. du 17 octobre
2007 dans un sens défavorable pour le vendeur de leur feu père ;
Que c’est pourquoi les héritiers de feu Boniface
TOKPLONOU sollicitent de la Cour la révision dudit jugement ;
En la forme
Attendu que la présente requête vise la révision du jugement
n° 092/07-1ère C. Civ. du 17 octobre 2007 rendu par la chambre
civile moderne du tribunal de première instance de Cotonou ;
Attendu qu’aux termes des dispositions de l’article 668 du
code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et
des comptes, le recours en révision tend à faire rétracter un
jugement passé en force de chose jugée pour qu’il soit à nouveau
statué en fait et en droit ;
Qu’il s’agit donc d’une voie de rétractation ;
Que le juge compétent pour connaître du recours en révision
est le juge qui a rendu la décision attaquée ;
Attendu que dans le cas d’espèce, la décision attaquée est le
jugement° 092/07-1ère C. Civ. du 17 octobre 2007 rendu par la
chambre civile moderne du tribunal de première instance de
Cotonou, dans une affaire ayant opposé la succession
Houégbélossi KINMADOMETO à Léon KINMADOMETO ;
Que c’est à tort que les héritiers de feu Boniface
TOKPLONOU représentés par Françoise Eunice TOKPLONOU ont
saisi la Cour suprême d’un recours en révision dudit jugement ;
Qu’il y a par conséquent lieu de dire que la Cour suprême est
incompétente pour connaître du présent recours en révision ;
PAR CES MOTIFS :
En la forme
Se déclare incompétente ;
237
Met les frais à la charge des héritiers de feu Boniface
TOKPLONOU représentés par Françoise Eunice TOKPLONOU;
Ordonne la notification du présent arrêt aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Magloire MITCHAÏ, conseiller de la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et CONSEILLERS ;
Thérèse KOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix novembre
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président- rapporteur, Le greffier.
Magloire MITCHAÏ Hélène NAHUM-GANSARE
238
ARRÊTS DE FORCLUSION
N° 002/CJ-CM du répertoire ; N° 2014-007/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 17 Mars 2017 ; AFFAIRE : OGOUNIYI NATHALIE
CONTRE - SUCCESSION VIGAN MARIE THERESE
REPRESENTEE PAR EMMANUEL DOSSA (Me Magloire
YANSUNNU- Me Alphonse ADANDEDJAN) -ADEBO DJAMIOU
(Me Alexandrine SAÏZONOU-BEDIE)
Procédure civile – Non production de mémoire ampliatif –
Forclusion.
Est Forclos, le demandeur au pourvoi qui ne produit pas son
mémoire ampliatif dans le délai imparti.
La Cour,
Vu l’acte n° 68/2010 du 08 décembre 2010 du greffe de la
cour d’appel de Cotonou par lequel OGOUNIYI Nathalie a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°
232/10 rendu le 25 novembre 2010 rendu par la chambre civile
moderne et commerciale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
239
Ouï à l’audience publique du vendredi 17 mars 2017 le
conseiller Jean-Stanislas SANT’ANNA en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°68/2010 du 08 décembre 2010
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, OGOUNIYI Nathalie a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°
232/10 rendu le 25 novembre 2010 rendu par la chambre civile
moderne et commerciale de cette cour ;
Que par lettres n°294, 295 et 296/GCS du 07 février 2014 du
greffe de la Cour suprême, reçues respectivement les 13, 17 et 12
février 2014, OGOUNIYI Nathalie et ses conseils, maîtres Lucien
DOMINGOS et Nadine DOSSOU-SAKPONOU, ont été mis en
demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours et
à produire leur mémoire ampliatif dans un délai de deux (02) mois,
le tout, conformément aux dispositions des articles 921, 931 et 933
de la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure
civile, commerciale, sociale, administrative et des comptes ;
Que maître Nadine DOSSOU-SAKPONOU a payé la
consignation suivant le récépissé n°4638 du 24 février 2014 ;
Qu’en revanche, le mémoire ampliatif n’a pas été produit
malgré les deuxièmes mises en demeure adressées par lettres n°s
995 et 996/GCS du greffe de la Cour suprême comportant un
nouveau et dernier délai reçues successivement par maîtres
Lucien DOMINGOS et Nadine DOSSOU-SAKPONOU le 11 avril
2014 et par OGOUNIYI Nathalie elle-même le 14 avril 2014 ;
Que le procureur général a produit ses conclusions tendant à
la forclusion ;
SUR LA FORCLUSION
240
Attendu qu’aux termes des dispositions de l’article 14 de loi n°
2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures applicables
devant les formations juridictionnelles de la Cour suprême :
« L’affaire est réputée en état lorsque les mémoires et pièces ont
été produits ou que les délais pour les produire sont expirés » ;
Que l’article 12 alinéa 4 de la loi précitée dispose : « Le
rapporteur …assigne aux parties en cause un délai pour produire
leurs mémoires… » ;
Que l’article 51 de la même loi énonce : « Lorsque le délai
prévu à l’article 12 ci-dessus imparti par le rapporteur pour la
production du mémoire est expiré, une mise en demeure
comportant un nouveau et dernier délai est adressée à la partie qui
n’a pas observé le délai.
Si la mise en demeure reste sans effet, la forclusion est
encourue » ;
Qu’en l’espèce, les délais impartis pour la production du
mémoire ampliatif étant expirés ; il y a lieu de clore la procédure en
prononçant la forclusion ;
PAR CES MOTIFS :
Déclare OGOUNIYI Nathalie forclose en son pourvoi ;
Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre
judiciaire, PRESIDENT ;
241
Innocent S.AVOGNON et Michèle CARRENA-ADOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-sept mars
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Le greffier.
242
N° 004/CJ-CM du répertoire ; N° 2013-013/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 17 Mars 2017 ; AFFAIRE : AGENCE NATIONALE DE
L’AVIATION CIVILE (ANAC) (Me Aboubakar BAPARAPE)
CONTRE -SOCIETE SOFRASEP-BENIN SARL (Me Elvys S.
DIDE) -MINISTRE DELEGUE CHARGE DES TRANSPORTS -
ETAT BENINOIS REPRESENTE PAR L’AGENT JUDICIAIRE DU
TRESOR
Procédure civile – Mémoire ampliatif non produit – Mise en
demeure infructueuse – Forclusion.
Le demandeur au pourvoi qui n’a pas produit son mémoire
ampliatif dans le délai à lui imparti, est forclos.
La Cour,
Vu l’acte n° 29/2011 du 07 mars 2011 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Aboubakar BAPARAPE,
conseil de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (A.N.A.C) Bénin,
a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°
24/11 du 03 février 2011 rendu par la chambre des référés civils
de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
243
Ouï à l’audience publique du vendredi 17 mars 2017 le
conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 29/2011 du 07 mars 2011 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Aboubakar
BAPARAPE, conseil de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile
(A.N.A.C) Bénin, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n° 24/11 du 03 février 2011 rendu par la
chambre des référés civils de cette cour ;
Que par lettres n°2680/GCS et n°2681/GCS du 18 octobre
2013 du greffe de la Cour suprême, le directeur de l’A.N.AC-Bénin
et maître Aboubakar BAPARAPE ont été mis en demeure d’avoir à
consigner dans un délai de quinze (15) jours et à produire leurs
moyens de cassation dans un délai de deux (02) mois, le tout,
conformément aux dispositions des articles 931 et 933 de la loi n°
2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, sociale, administrative et des comptes ;
Que la consignation a été payée, mais le mémoire ampliatif
n’a pas été produit malgré la deuxième mise en demeure adressée
à maître Aboubakar BAPARAPE par lettre n°0857/GCS du 31 mars
2014 et reçue en son cabinet le 08 avril 2014 ;
SUR LA FORCLUSION
Attendu qu’il ressort des dispositions de l’article 933 de la loi n°
2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, administrative, sociale et des comptes 0que le rapporteur
qui dirige la procédure, assigne aux parties en cause un délai de deux
(02) mois pour produire leurs mémoires, sauf , en cas d’abréviation de
délai ;
244
Que l’article 934 de la même loi dispose que : « lorsque le délai
imparti par le rapporteur en application de l’article précédent est expiré,
le rapporteur adresse à la partie qui n’a pas observé ce délai une mise
en demeure comportant un nouveau et dernier délai de trente (30) jours.
Si cette mise en demeure reste sans effet, la chambre statue » ;
Attendu qu’en l’espèce, maître Aboubacar BAPARAPE, conseil de
l’Agence Nationale de l’Aviation Civile n’a pas produit son mémoire
ampliatif malgré les deux mises en demeure qui lui ont été adressées
par lettres n°2681/GCS du 18 octobre 2013 et n°857/GCS du 31 mars
2014 qu’il a respectivement reçues les 22 octobre 2013 et 08 avril 2014
en son cabinet ;
Qu’il convient dès lors de déclarer la demanderesse forclose en
son pourvoi ;
PAR CES MOTIFS :
Déclare l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (A.N.A.C) forclose
en son pourvoi ;
Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre
judiciaire,PRESIDENT ;
245
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-sept
mars deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il
est dit ci-dessus en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président, Jean-Stanislas SANT’ANNA
Le rapporteur, Michèle CARRENA-ADOSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
246
N° 030/CJ-CM du répertoire ; N° 2017-005/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 10 Novembre 2017 ; AFFAIRE : JULIEN BADA (Me
Théodore ZINFLOU) CONTRE -CATHERINE BADA EPOUSE
AHIHA -THERESE BADA EPOUSE SINZOGAN (Me Nadine
DOSSOU-SAKPONOU)
Procédure Civile – Mémoire ampliatif non produit – Mise en
demeure infructueuse – Forclusion.
Le demandeur qui, bien qu’ayant consigné, n’a pas produit son
mémoire ampliatif malgré la mise en demeure, est forclos.
La Cour,
Vu l’acte n° 006/2016 du 08 août 2016 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Théodore ZINFLOU, conseil
de Julien BADA a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions
de l’arrêt n° 043/ch. EP/CA-Cot rendu le 19 juillet 2016 par la
chambre état des personnes de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 novembre 2017 le
conseiller Innocent S. AVOGNON en son rapport ;
247
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 006/2016 du 08 août 2016 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Théodore ZINFLOU,
conseil de Julien BADA a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n° 043/ch. EP/CA-Cot rendu le 19 juillet 2016
par la chambre état des personnes de cette cour ;
Que par lettres n°s 1343 et 1344/GCS du 17 mai 2017 du
greffe de la Cour suprême, reçues au cabinet de maître Théodore
ZINFLOU le 24 mai 2017, Julien BADA et son conseil ont été mis
en demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours,
conformément aux dispositions de l’article 931 alinéa 1 er de la loi
n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, sociale, administrative et des comptes ;
Que par lettres n°s1341 et 1342/GCS du 17 mai 2017 du
greffe de la Cour suprême, reçues au cabinet de maître Théodore
ZINFLOU le 24 mai 2017, le demandeur au pourvoi et son conseil
ont été invités à produire leur mémoire ampliatif dans le délai de
deux (02) mois, conformément aux dispositions des articles 931
alinéa 2 de la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Que la consignation a été payée, mais le mémoire ampliatif
n’a pas été produit malgré la deuxième mise en demeure adressée
à Julien BADA et son conseil par lettres n°s 2093 et 2094/GCS du
03 août 2017 du greffe de la Cour, et reçues au cabinet de maître
Théodore ZINFLOU le 04 août 2017 ;
Que le procureur général a produit ses conclusions tendant à
la forclusion ;
248
SUR LA FORCLUSION
Attendu qu’il ressort des dispositions de l’article 933 de la loi
n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, administrative, sociale et des comptes que le
rapporteur qui dirige la procédure, assigne aux parties en cause
un délai de deux (02) mois pour produire leurs mémoires, sauf , en
cas d’abréviation de délai ;
Que l’article 934 de la même loi dispose que : « lorsque le
délai imparti par le rapporteur en application de l’article précédent
est expiré, le rapporteur adresse à la partie qui n’a pas observé ce
délai une mise en demeure comportant un nouveau et dernier délai
de trente (30) jours.
Si cette mise en demeure reste sans effet, la chambre
statue » ;
Attendu qu’en l’espèce, le demandeur au pourvoi n’a pas
produit son mémoire ampliatif malgré les diligences suscitées ;
Qu’il convient dès lors de le déclarer forclos en son pourvoi ;
PAR CES MOTIFS :
Déclare Julien BADA forclos en son pourvoi ;
Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Innocent S.AVOGNON, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
249
Magloire MITCHAÏ et Michèle CARRENA-ADOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix novembre
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Innocent S. AVOGNON
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
250
ARRÊTS DE DECHEANCE
N° 003/CJ-CM du répertoire ; N° 2016-001/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 17 mars 2017 ; AFFAIRE : AGBOGBE GEORGETTE
(Me Charles BADOU -Me Issiaka MOUSTAFA) C/ KAKPO YAYA
(Me Brice TOHOUNGBA) -DESIRE AÏNOU - ADEDJOUMA
SILIFATOU A. - AGBOGBE GHISLAINE - AGBOGBE NADEGE
PRISCA
Procédure civile – Défaut de consignation – Déchéance.
Est déchu de son pourvoi, le demandeur qui n’a pas fait la
consignation dans le délai légal et n’a pas fourni la preuve
d’une demande d’assistance judiciaire.
La Cour,
Vu l’acte n° 15/2015 du 07 décembre 2015 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Salomon ABOU, substituant
maître Charles BADOU, conseil de Georgette AGBOGBE, a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°
005/CM/2015 rendu le 22 octobre 2015 par la chambre civile
moderne de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
251
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 17 mars 2017 le
conseiller Sourou Innocent AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 15/2015 du 07 décembre 2015
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Salomon ABOU,
substituant maître Charles BADOU, conseil de Georgette
AGBOGBE, a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de
l’arrêt n° 005/CM/2015 rendu le 22 octobre 2015 par la chambre
civile moderne de cette cour ;
Que par lettres n° 195 et 196/GCS du 28 avril 2016 du greffe
de la Cour suprême reçues à son cabinet le 06 mai 2016, maître
Charles BADOU, conseil de la demanderesse, a été mis en
demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours et
à produire ses moyens de cassation dans un délai de deux (02)
mois, le tout, conformément aux dispositions des articles 931
alinéa 1 et 933 alinéa 2 de la loi n° 2008-07 du 28 février 2011
portant code de procédure civile, commerciale, administrative,
sociale et des comptes ;
Attendu que la demanderesse n’a pas payé la consignation
dans le délai imparti ;
Que le procureur général a produit ses conclusions tendant à
la déchéance ;
SUR LA DECHEANCE
Attendu qu’aux termes de l’article 931 alinéa 1 de la loi n° 2008-07
du 28 février 2011 portant code de procédure civile, commerciale,
administrative, sociale et des comptes, « Le demandeur est tenu, sous
peine de déchéance, de consigner au greffe de la Cour, une somme de
quinze mille (15.000) francs, dans le délai de quinze (15) jours à compter
252
de la mise en demeure qui lui sera faite par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception ou de notification administrative, sauf
demande d’assistance judiciaire dans le même délai » ;
Que la preuve de la consignation de cette somme est justifiée
par la production d’un récépissé de versement ;
Attendu qu’en l’espèce, la consignation n’a pas été payée,
malgré la mise en demeure faite à la demanderesse au pourvoi,
par lettre n° 0196/GCS du 28 avril 2016, reçue le 06 mai 2016 au
cabinet de son conseil, maître Charles BADOU.
Qu’aucune justification de demande d’assistance judiciaire
n’est au dossier ;
Qu’il y a lieu de clore le dossier en prononçant la déchéance ;
PAR CES MOTIFS :
Déclare Georgette AGBOGBE déchue de son pourvoi ;
Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT ;,
Jean-Stanislas SANT’ANNA
CONSEILLERS ;
Sourou Innocent AVOGNON
253
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-sept mars
deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU
Le rapporteur, Sourou Innocent AVOGNON
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
254
ARRÊTS DE CASSATION AVEC RENVOI
N° 014/CJ-CM du répertoire ; N° 2005-03/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 16 juin 2017 ; AFFAIRE : JONAS ALOMA PIERRE
AKPALO ET AUTRES (Me Magloire YANSUNNU) CONTRE
COLLECTIVITE HOUENOU AVOCEFOHOUN TCHINAN
REPRESENTEE PAR ALEXIS TCHINAN (Me Wenceslas de
SOUZA)
Cas d’ouverture à Cassation – Violation de la loi par fausse
interprétation du code de Procédure Civile Bouvenet –
Recours à l’article 23 de l’arrêté du 22 juin 1823 (non
applicable) et aux articles 214 et suivants du code de civile
français (non applicable) – Cassation (oui).
Moyen du pourvoi – Contradiction entre le motif et le dispositif
(non) – Appréciation souveraine des faits (Oui) – Rejet.
Moyen du pourvoi – Défaut de base légale (non) – Non
indication des insuffisances des constatations des faits et des
éléments justifiant l’application de la loi – Rejet.
Encourt cassation, l’arrêt de la cour d’appel qui, en matière
d’inscription de faux, fonde sa motivation sur la base des
dispositions de l’article 23 de l’arrêté du 23 juin 1823 et celles
des articles 214 et suivants du code de procédure civile
français non applicables en République du Bénin.
Mérite rejet, le moyen tiré de la contradiction entre le motif et
le dispositif dès lors que les juges d’appel, ont fondé leur
décision sur une appréciation souveraine des faits.
Mérite rejet, le moyen tiré du défaut de base légale qui
n’indique pas les insuffisances des constatations des faits ni
celles des éléments justifiant l’application de la loi.
255
La Cour,
Vu l’acte n°67/2003 du 28 octobre 2003 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel Jonas ALOMA a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n° 215/2003
rendu le 23 octobre 2003 par la chambre civile de cette cour ;
Vu l’acte n°77/2003 du 04 novembre 2003 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Magloire YANSUNNU,
conseil de Jonas ALOMA et autres, a également élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions du même arrêt ;
Vu l’acte n°84/2003 du 24 novembre 2003 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel Pierre AKPALO a aussi élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de cet arrêt ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°s 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
président de la Chambre judiciaire, Dieudonnée Amélie
ASSIONVI-AMOUSSOU en son rapport ;
256
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°67/2003 du 28 octobre 2003 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, Jonas ALOMA a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt n° 215/2003 rendu le
23 octobre 2003 par la chambre civile de cette cour ;
Que suivant l’acte n°77/2003 du 04 novembre 2003 du greffe
de la cour d’appel de Cotonou, maître Magloire YANSUNNU,
conseil de Jonas ALOMA et autres, a également élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions du même arrêt ;
Que suivant l’acte n°84/2003 du 24 novembre 2003 du greffe
de la cour d’appel de Cotonou, Pierre AKPALO a aussi élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de cet arrêt ;
Que par lettres n°0586/GCS du 08 février 2005 et
n°1254/GCS du 04 avril 2005, maître Magloire YANSUNNU et
Pierre AKPALO ont été mis en demeure d’avoir à consigner dans
un délai de quinze (15) jours et à produire leurs moyens de
cassation dans un délai d’un (01) mois, le tout, conformément aux
dispositions des articles 42, 45 et 51 de l’ordonnance n° 21/PR du
26 avril 1966 organisant la Cour suprême ;
Que les mémoire ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que les présents pourvois ont été introduits dans les
forme et délai de la loi ;
Qu’il convient de les déclarer recevables ;
Au fond
Faits et procédure
257
Attendu que par exploits des 19 avril, 26 mai et 1er septembre
2000, la collectivité HOUENOU AVOCEFOHOUN TCHINAN a saisi
le tribunal de première instance de Cotonou en vue de la
confirmation de son droit de propriété sur un immeuble de 3ha 66a
10ca sis à Ahouansori, et en expulsion de Jonas ALOMA et des
acquéreurs de son chef de cet immeuble ;
Que le tribunal saisi a rendu le jugement n° 92/1 ère cciv du 19
septembre 2001 constatant que Jonas ALOMA n’a pas de justes
titres de propriété sur le domaine litigieux et ordonnant en
conséquence son expulsion ainsi que celle de toutes personnes
installées de son chef sur les lieux ;
Que sur appel de Jonas ALOMA et de ses acquéreurs, la cour
d’appel a rendu l’arrêt n°215/2003 du 23 octobre 2003 confirmant
en toutes ses dispositions le jugement entrepris ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion des moyens
Sur le premier moyen tiré de la violation de la loi en sa
première branche
Attendu qu’il est reproché aux juges d’appel d’avoir violé la loi
par fausse interprétation de l’article 23 du code de procédure civile
Bouvenet lorsqu’ils ont énoncé :
-d’une part, que les dispositions de l’article 23 du code de
procédure civile Bouvenet qui prévoient la procédure de faux
incident sont restées muettes sur la suite de cette procédure après
son déclenchement ; que pour suppléer cette carence, la
jurisprudence renvoie à l’application des articles 10 et 11 du livre 2
du code de procédure civile français non promulgué en Afrique
Occidentale Française (AOF) comme raison écrite ; qu’en visant
les dispositions des articles 214 et suivants du code de procédure
civile français, le premier juge n’ a nullement violé la loi,
258
-d’autre part, que la juridiction devant laquelle une partie
déclare s’inscrire en faux dispose d’un pouvoir souverain pour
admettre ou refuser l’inscription du faux si sa conviction de
l’authenticité de la pièce produite et arguée de faux est formée ;
Alors que, selon cette branche du moyen,
-toutes les conditions prévues par l’article 23 du code de
procédure civile Bouvenet, qui est en matière de procédure
d’inscription de faux la seule loi applicable, ont été remplies
en l’espèce, cet article n’exigeant pas d’autres formalités que celle
de la volonté de s’inscrire en faux qui doit être déclarée au juge en
charge du dossier ; qu’acte de cette déclaration soit donnée au
déclarant et que la pièce soit parafée à l’audience même par le juge
qui surseoit à prononcer sur la demande jusqu’à la vérification de la
pièce arguée de faux ;
-les dispositions des articles 214 et suivants du code de
procédure civile français, inapplicables au Bénin pour n’y avoir pas
été promulguées, ne peuvent servir de fondement légal à une
décision de justice au Bénin ;
Attendu que l’article 23 du code de procédure civile, Bouvenet
dont les demandeurs au pourvoi sollicitent la juste application et
interprétation est plutôt une disposition de l’arrêté du 22 juin 1823
insérée au code de procédure civile dit le Bouvenet et qui prévoit :
« Lorsqu’une des parties déclarera vouloir s’inscrire en faux,
déniera l’écriture ou déclarera ne pas la reconnaître, il lui en sera
donné acte ; la pièce sera parafée par le président et il sera sursis
à prononcer sur la demande jusqu’après la vérification de la pièce
arguée de faux » ;
Que ce texte était applicable seulement aux tribunaux du
Sénégal où il formait, en matière de procédure d’inscription de faux
de vérification d’écriture, la seule loi applicable stipulant en termes
impératifs qu’ « il sera sursis à prononcer sur la demande jusqu’à la
vérification de la pièce arguée de faux » ;
Attendu que dans toutes les autres juridictions de l’ex-AOF
dont le Bénin, c’est l’article 14 du code de procédure civile dit
Bouvenet qui est appliqué ;
259
Que ce texte prescrit que : « Lorsqu’une des parties déclarera
vouloir s’inscrire en faux, déniera l’écriture ou déclarera ne pas la
connaître, le juge lui en donnera acte ; il parafera la pièce et
renverra la cause devant les juges qui doivent en connaître » ;
Qu’en application de ces dispositions, une partie, à défaut
d’une déclaration faite en forme au greffe, est irrecevable à
demander au tribunal de surseoir à statuer sur le fond du litige, en
alléguant qu’elle entend s’inscrire en faux contre une pièce produite
par son adversaire, et un tribunal, en raison de son pouvoir
souverain d’appréciation, peut ne pas épuiser toutes les formalités
légales admises lorsque, avant même leur accomplissement, sa
conviction de l’authenticité de la pièce arguée de faux est faite ;
Attendu, en l’espèce, que les juges d’appel, pour confirmer le
jugement incriminé qui a rejeté le sursis à statuer pour non-respect
des formalités relatives à la déclaration de l’inscription en faux, ont
eu recours à l’article 23 de l’arrêté du 22 juin 1823 et aux articles
214 et suivants du code de procédure civile français non
applicables ;
Qu’en statuant ainsi qu’elle l’a fait, la cour d’appel a violé la
loi ;
Qu’il s’ensuit que l’arrêt attaqué encourt cassation sur ce
point ;
En sa deuxième branche
261
Mais attendu que c’est dans l’exercice de leur pouvoir
souverain que les juges du fond ont conclu, eu égard aux éléments
du dossier et en application des articles 2229 et 2262 du code civil,
que Jonas ALOMA ne remplissait pas toutes les conditions relatives
à la possession pour se voir déclarer propriétaire des lieux litigieux
en vertu de la prescription trentenaire invoquée ;
Qu’en conséquence, cette branche du moyen doit également
être écartée ;
En sa quatrième branche
Attendu qu’il est reproché à la cour d’appel d’avoir confirmé
les dispositions du jugement entrepris par fausse qualification des
faits par suite de leur dénaturation :
-en attribuant d’office à HOUENOU AVOCEFOHOUN le
patronyme TCHINAN et en décidant que Alexis TCHINAN
AVOCEFOHOUN a qualité pour agir au nom et pour le compte de
la collectivité HOUENOU AVOCEFOHOUN aux motifs que l’acte
d’individualité du 27 février 2001 établit que la collectivité
HOUENOU AVOCEFOHOUN TCHINAN et HOUENOU
AVOCEFOHOUN désignent une seule et même personne, alors
que cet acte administratif, qui est une pièce essentielle déterminant
la décision du juge est un faux dont la vérification de la sincérité
s’imposait aux juges du fond ;
-en retenant le témoignage de Alexis TCHINAN, Jean LOKO
TCHINAN et Toudonou TCHINA dont les noms figurent comme
témoins dans l’acte d’individualité, alors que, la loi ne retient pas
comme témoignage sincère et valable les affirmations de
personnes ayant un lien de parenté avec l’une ou l’autre des parties
litigantes, les trois (03) témoins ci-dessus cités, également
demandeurs à l’action en revendication de l’immeuble en cause,
étant descendants de HOUENOU AVOCEFOHOUN ;
-en retenant le témoignage de Sourou AVOCEFOHOUN dite
Sourou GODONOU comme ayant été produit par Jonas ALOMA,
alors que c’est la collectivité HOUENOU AVOCEFOHOUN qui a
262
versé au dossier une sommation interpellative unilatérale dans
laquelle ce prétendu témoin a déclaré le contraire des énonciations
contenues dans un acte recognitif de propriété qu’elle a signé avec
un de ses frères prénommé AFLE et dans deux conventions de
vente où elle est l’un des témoins de la vente de l’immeuble litigieux
consentie à Jonas ALOMA par HOUENOU AVOCEFOHOUN ;
-en retenant une fraude ou un dol de la part de Jonas ALOMA
sans en établir la preuve, et en affirmant que l’arrêt n° 07/94 du 16
février 1994 a attribué le domaine à la collectivité HOUENOU
AVOCEFOHOUN et que Jonas ALOMA n’a aucun droit pour
n’avoir été cité nommément ni par l’arrêt ni par l’ordonnance
d’exécution, alors que le dispositif de cet arrêt attribue le domaine
litigieux personnellement à HOUENOU AVOCEFOHOUN et que
Jonas ALOMA tient son droit de propriété de son vendeur
HOUENOU AVOCEFOHOUN ;
Mais attendu que les faits, souverainement appréciés par les
juges du fond échappent au contrôle de la Cour de cassation ;
Que la branche du moyen se borne à critiquer l’appréciation
d’ordre essentiellement factuel liée à l’espèce sans possibilité de
systématisation par la cour d’appel, sans indiquer les dispositions
légales qui ont été méconnues par l’arrêt attaqué ;
Qu’il s’ensuit que cette branche du moyen est irrecevable ;
En sa cinquième branche
Attendu qu’il est reproché à la cour d’avoir confirmé le
jugement entrepris par fausse application et par refus d’application
de la loi ;
-en tirant la qualité à agir de la collectivité HOUENOU
AVOCEFOHOUN TCHINAN d’un acte administratif argué de faux
et d’un procès-verbal d’homologation de conseil de famille dans
lequel le géniteur a onze (11) ans de plus que le fils aîné ;
263
-en préférant des déclarations à posteriori et par acte
extrajudiciaire unilatéral aux conventions de vente et actes
récognitifs présentés par Jonas ALOMA ;
-en qualifiant de témoins Alexis TCHINAN, Jean et Toudonou
LOKO, tous prétendument descendants de HOUENOU
AVOCEFOHOUN TCHINAN et en en tirant les conséquences quant
à leur qualité et aux preuves ;
-en procédant à une recherche insuffisante des éléments de
preuve, ce qui ne lui a pas permis de constater qu’aucun
demandeur ne figure sur l’acte d’individualité, ni que les prétendus
témoins ne sont rien d’autres que les prétendus fils du bénéficiaire
de l’acte ;
-en déclarant frauduleux les deux conventions de vente de
Jonas ALOMA ainsi que l’acte récognitif délivré par les seuls
héritiers HOUENOU AVOCEFOHOUN alors qu’aucune procédure
de faux en écriture publique ou preuve contraire n’est venue affaiblir
lesdits actes légalisés depuis 1967 ;
Qu’en procédant comme elle l’a fait, la cour d’appel a, de
propos délibéré, recherché des preuves de fraude commises par
Jonas ALOMA alors que celui-ci a respecté strictement la loi, tout
en tenant pour quantité négligeable les fraudes grossières et la
multiplicité des manquements à la loi effectués par les consorts
TCHINAN ;
Mais attendu que cette branche du moyen telle qu’invoquée
et développée fait état des constatations de faits qui relèvent de
l’appréciation souveraine des juges du fond et dont l’examen
échappe au contrôle de la haute Juridiction ;
Qu’il suit que la branche du moyen est irrecevable ;
Sur le deuxième moyen tiré du défaut de base légale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué du défaut de base
légale en ce que les juges d’appel d’une part, ont tenu pour seuls
264
valables le jugement d’homologation n°265/99 du 14 novembre
1999 de la collectivité HOUENOU AVOCEFOHOUN TCHINAN
ainsi que l’acte d’individualité du 27 novembre 2001 au motif qu’ils
n’ont pas été contestés en faux selon les dispositions des articles
214 et 215 du code de procédure civile français et d’autre part, se
sont fondés sur la bonne foi pour contester une prescription
trentenaire, alors que, selon le moyen, les dispositions invoquées
sont inapplicables au Bénin ;
Mais attendu que le défaut de base légale n’est retenu comme
cas d’ouverture à cassation que quand les motifs de la décision
attaquée ne permettent pas de vérifier si les éléments nécessaires
pour justifier l’application qui a été faite de la loi se rencontraient
bien dans la cause ;
Qu’en l’espèce, le moyen ne critique ni une recherche
insuffisante des constatations des faits de la cause, ni celle des
éléments qui justifie l’application d’une loi ;
Que ce moyen n’est donc pas fondé ;
Sur le troisième moyen tiré de contradiction entre et le
motif et le dispositif
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’une contradiction
entre les motifs et le dispositif en ce que l’arrêt définitif n°07/94 du
16 février 1994 « confirme le droit de propriété de HOUENOU
AVOCEFOHOUN sur la partie de teinte bleu clair sur le plan
exécuté et pris en compte par la cour d’appel et pour une superficie
de 3ha 66a 10ca », alors qu’ils ont affirmé le contraire dans le
dispositif du même arrêt en disposant : « constate que l’arrêt
n°07/94 du 16 février 1994 a confirmé le droit de propriété de la
collectivité HOUENOU AVOCEFOHOUN sur le domaine de teinte
bleu clair sur le plan ( produit devant la cour d’appel) et évalué à
3ha 66a 10ca » ;
Qu’ainsi, de la reconnaissance de la propriété personnelle de
HOUENOU AVOCEFOHOUN constatée dans le motif, les juges
265
sont passés à la reconnaissance du droit de propriété de la
collectivité HOUENOU AVOCEFOHOUN dans le dispositif ;
Mais attendu que c’est sans se contredire que la cour d’appel,
après avoir analysé le contenu des diverses pièces produites
devant elle, en a souverainement déduit que HOUENOU
AVOCEFOHOUN et HOUENOU AVOCEFOHOUN TCHINAN
désignent une seule et même personne, que l’arrêt n°07/94 du 16
février 1994 devenu définitif a confirmé le droit de propriété de
AVOCEFOHOUN sur le domaine évalué à 3ha 66a 10ca et que le
domaine est la propriété de la collectivité HOUENOU
AVOCEFOHOUN TCHINAN valablement représentée par Alexis
HOUENOU AVOCEFOHOUN TCHINAN ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen n’est pas fondé ;
Sur le quatrième moyen du défaut de réponse à
conclusions
Attendu qu’il est reproché aux juges d’appel de s’être
abstenus de se prononcer d’une part, sur la prescription extinctive
de l’action de HOUENOU AVOCEFOHOUN TCHINAN qui n’a
jamais contesté la présence de Jonas ALOMA sur les lieux litigieux
depuis au moins 1969 tel que l’indique le lever topographique du
géomètre Constantin BAH, d’autre part, sur la validité des
conventions de vente de 1966 et de 1967 délivrées par HOUENOU
AVOCEFOHOUN lui-même à Jonas ALOMA ;
Mais attendu que l’arrêt attaqué, en retenant que les
conditions de possession de Jonas sur le domaine litigieux ne sont
pas exemptes d’équivoques, et en concluant, au regard des pièces
versées au dossier, que l’immeuble de 03ha 66a 10ca est la
propriété de HOUENOU AVOCEFOHOUN, a rejeté toutes les
demandes de Jonas ALOMA ;
Que la cour d’appel a ainsi répondu aux conclusions
invoquées ;
Que le moyen ne peut donc être accueilli ;
266
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme les présents pourvois ;
Au fond, casse mais seulement en ce que l’arrêt attaqué a
appliqué les dispositions de l’article 23 de l’arrêté du 22 juin 1823
et celles des articles 214 et suivants du code de procédure civile
français non promulguées au Bénin au lieu des dispositions de
l’article 14 du code de procédure civile Bouvenet, applicables ;
Renvoie la cause et les parties devant la cour d’appel de
Cotonou autrement composée ;
Met les frais à la charge du Trésor public.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin deux
mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
267
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-
AMOUSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
268
N° 017/CJ-S du répertoire ; N° 2012-03/CJ-S du greffe ; Arrêt du
16 juin 2017 ; AFFAIRE : CHRISTIAN ALLAGBE (Me Roland S.
ADJAKOU) Contre SOCIETE ATC BEKO (Me Raphaël
HOUNVENOU)
Droit social – Moyen de cassation – Cas d’ouverture à
cassation multiples – Irrecevabilité.
Résiliation du contrat de travail – Juridiction territorialement
compétente – Cassation.
Encourt irrecevabilité, le moyen mettant en œuvre plusieurs
cas d’ouverture à cassation.
Mérite cassation, l’arrêt de la cour d’appel qui méconnait les
dispositions de l’article 240 al 2 du code du travail en déclarant
l’incompétence territoriale du tribunal du lieu de résidence du
travailleur.
La Cour,
Vu l’acte n°03/11 du 1er Avril 2011 du greffe de la cour d’appel
d’Abomey par lequel maître Roland Salomon ADJAKOU, conseil de
Christian ALLAGBE, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n° 04/11 rendu le 31 mars 2011 par la
chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
269
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
président de la chambre judiciaire, Dieudonnée Amélie
ASSIONVI-AMOUSSOU, en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°03/11 du 1ER Avril 2011 du greffe
de la cour d’appel d’Abomey, maître Roland Salomon ADJAKOU,
conseil de Christian ALLAGBE, a élevé pourvoi en cassation contre
les dispositions de l’arrêt n° 04/11 rendu le 31 mars 2011 par la
chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°0739/GCS du 29 mars 2012, le demandeur a
été mis en demeure de produire ses écritures en cassation dans un
délai d’un mois conformément aux articles 3 et 12 de la loi n°2004-
20 du 17 août 2007 portant règles de procédures applicables
devant les formations juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu que par jugement n°05/10-S du 20 avril 2010, le
tribunal d’Abomey a déclaré abusif le licenciement de Christian
270
ALLAGBE et a condamné la société ATC BEKO à lui payer des
dommages intérêts et divers droits ;
271
devant le tribunal. Elles peuvent se faire assister ou représenter soit
par un travailleur ou un employeur appartenant à la même branche
d’activités, soit par un avocat de leur choix ou toute personne
habilitée par la loi ; sauf en ce qui concerne les avocats, le
mandataire doit être porteur d’une procuration’’ ; que l’article 250 du
code du travail énonce que ‘’ Dans les quinze jours du prononcé du
jugement, l’appel peut être interjeté dans les formes
réglementaires… L’appel est jugé sur pièces ; Toutefois, les parties
peuvent demander à être entendues. Dans ce cas, la
représentation des parties obéit aux règles fixées par l’article 244
ci-dessus’’ ; que dans le cas d’espèce, l’appel n°10/10 du 1 er juillet
2010 effectué par déclaration de Philippe HONKPONOU, agent à
ATC BEKO, au greffe du tribunal de première instance d’Abomey
ne comporte et ne laisse transparaître l’existence d’une procuration
en vertu de laquelle il agissait au nom et pour le compte de la
société ATC BEKO en lieu et place de son directeur général ; que
n’ayant pas produit la procuration du 30 juin 2010 lors de sa
déclaration d’appel en vue d’être visé dans l’acte d’appel et y être
annexé, HOUNKPONOU Philippe ne peut légalement justifier qu’il
était porteur d’une telle procuration ;
D’une deuxième part, l’article 1984 du code civil conditionne
la validité d’une procuration à son acceptation par le mandataire ;
que la procuration du 30 juin 2010 ne comporte pas la mention de
l’acceptation de HOUNKPONOU Philippe ;
D’une troisième part, dans ses conclusions d’appel
exceptionnelles en date du 02 novembre 2010, il a été rappelé les
dispositions des articles 244 et 250 du code du travail ; qu’après
avoir relevé qu’il ressort de l’acte d’appel en date du 1er juillet 2010
que le comparant n’était non seulement pas muni d’un pouvoir
spécial de représentation conformément aux dispositions susvisées
mais également qu’il ne transparaît pas dans ledit acte d’appel que
HOUNKPONOU Philippe agissait au nom et pour le compte de la
société ATC BEKO, le demandeur au pourvoi avait sollicité de la
cour d’appel de déclarer irrecevable l’appel du 1 er juillet 2010 pour
défaut de qualité du comparant ; que face aux observations légales
272
suscitées, les juges d’appel ne s’étaient pas prononcés sur la
pertinente question de droit soulevée ; que les juges d’appel n’ont
pas fait ressortir dans l’arrêt attaqué que les dispositions de l’article
244 prescrivent formellement qu’en dehors de l’avocat, toute autre
personne sollicitée pour représenter une partie au procès est tenue
d’être détentrice d’une procuration spéciale de la part dudit
plaideur ;
Mais attendu qu’aux termes de l’article 52 alinéa 2 de la loi
n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême, « A peine d’être déclaré irrecevable, un moyen ou un
élément de moyen ne doit mettre en œuvre qu’un seul cas
d’ouverture à cassation… » ;
Que le présent moyen qui met en œuvre deux cas d’ouverture
à cassation à savoir, la violation de la loi et le défaut de réponse à
conclusions est, en application de l’article précité, complexe ;
Qu’il est par conséquent irrecevable ;
Deuxième moyen tiré de la violation des dispositions de
l’article 240 alinéa 2 du code du travail
Attendu qu’il est également reproché à l’arrêt attaqué la
violation de l’article 240 alinéa 2 du code du travail en ce que les
juges d’appel se sont déclarés territorialement incompétents pour
connaître du différend individuel de travail opposant le demandeur
au pourvoi à son employeur, la société ATC BEKO, alors que, selon
le moyen, l’article 240 alinéa 2 dispose formellement en ces
termes : « Le tribunal compétent est celui du lieu du travail.
Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du contrat de travail,
le travailleur dont la résidence habituelle est située en République
du Bénin en un lieu autre que le lieu de travail aura le choix entre le
tribunal de sa résidence et celui de son lieu de travail » ;
Qu’en l’espèce, il est constant que le demandeur au pourvoi
a sa résidence habituelle et son domicile à Bohicon dans le Zou ;
273
Que c’est ce qui ressort du procès-verbal de non conciliation
n°002/MTFP/DDTFP/Z-COL du 02 février 2009 de la direction
départementale du travail et de la fonction publique du ZOU, des
feuilles de notes d’audience relatives à l’audience du 10 novembre
2009 et de la signification de pièces avec sommation de maître
Bernardin Maxime J. B. BANKOLE, huissier de justice en date du
09 juillet 2010 ;
Attendu en effet, que l’article 240 alinéa 2 du code de travail
dispose : « le tribunal compétent est celui du lieu du travail.
Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du contrat de travail,
le travailleur dont la résidence habituelle est située en République
du Bénin en un lieu autre que le lieu du travail, aura le choix entre
le tribunal de sa résidence et celui de son lieu de travail. » ;
Qu’il résulte de l’examen des pièces du dossier que depuis
son licenciement, le demandeur au pourvoi, originaire du
département du Zou, s’y est retiré et réside désormais à Bohicon ;
que pourtant, l’arrêt attaqué énonce que « … il ressort des pièces
du dossier que le différend déféré devant le tribunal de première
instance d’Abomey siégeant en matière sociale oppose le sieur
Christian ALLAGBE à la société ATC BEKO qui l’a embauché dans
sa section d’industrie de bois d’Allada ; qu’il en résulte que le lieu
de travail du sieur Christian ALLAGBE, intimé dans la cause, est
Allada ; … qu’il n’est pas rapporté au dossier la preuve que le
travailleur Christian ALLAGBE a sa résidence habituelle dans le
ressort judiciaire du tribunal de première instance d’Abomey ; que
dès lors, le tribunal de première instance d’Abomey saisi du dossier
devait se déclarer territorialement incompétent… » ;
Qu’en statuant ainsi alors que l’employé a sa résidence à
Bohicon, la cour d’appel d’Abomey a violé l’article 240 alinéa 2 du
code de travail ;
Que sa décision encourt cassation ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
274
Au fond, casse en toutes ses dispositions l’arrêt n° 04/11 du
31 mars 2011 rendu par la cour d’appel d’Abomey ;
Renvoie la cause et les parties devant la cour d’appel
d’Abomey autrement composée ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin deux
mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-
AMOUSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
275
N° 018/CJ-S du répertoire ; N° 2012-18/CJ-S du greffe ; Arrêt du
16 juin 2017 ; AFFAIRE : BERNARD HANS LEDERLE (Me
Roland S. ADJAKOU) contre AMBROISINE TOLLO (Me
Germain ADINGNI)
Droit du travail – Licenciement abusif – Indemnité
compensatrice d’heure supplémentaire – Taux horaire –
Cassation.
Encourt cassation pour mauvaise interprétation et mauvaise
application de la loi, la décision des juges d’appel ayant
appliqué au titre d’heures supplémentaires, un pourcentage ne
correspondant pas à ceux des différents horaires prévus par
la législation en vigueur.
La Cour,
Vu l’acte n°06/12 du 06 août 2012 du greffe de la cour d’appel
d’Abomey par lequel Bernard Hans LEDERLE a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n° 004/CS-2012 rendu le
31 mai 2012 par la chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
276
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017 le
président de la Chambre judiciaire, Dieudonnée Amélie
ASSIONVI-AMOUSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°06/2012 du 06 août 2012 du
greffe de la cour d’appel d’Abomey, Bernard Hans LEDERLE a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°004/CS-2012 rendu le 31 mai 2012 par la chambre sociale de
cette cour ;
Que par lettre n°3816/GCS du 27 novembre 2012, le
demandeur a été mis en demeure d’avoir à constituer conseil et à
produire son mémoire ampliatif, le tout, conformément aux
dispositions des articles 3 et 12 de la loi n° 2004-20 du 17 août 2007
portant règles de procédures applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°009/09-S
du 25 août 2009, le tribunal de première instance d’Abomey a
déclaré abusif le licenciement de Ambroisine TOLLO et a
condamné Hans LEDERLE à lui payer des dommages intérêts et
divers droits ;
Que sur appel de Hans LEDERLE, la cour d’appel a confirmé
partiellement le jugement entrepris notamment sur le caractère
277
abusif du licenciement, l’a infirmé sur le montant des indemnités de
licenciement et des indemnités compensatrices d’heures
supplémentaires, évoquant et statuant à nouveau, a revu à la
hausse le montant desdites indemnités ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi est élevé ;
Discussion des moyens
Sur le premier moyen tiré de la violation des
dispositions des articles 12, 45, 46, 47 et 52 du code du travail
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation des
dispositions des articles 12, 45, 46, 47 et 52 du code du travail en
ce que aussi bien le premier juge que ceux de la chambre sociale
de la cour d’appel ont dénaturé les faits pour pouvoir aboutir à la
conclusion d’un licenciement abusif alors que, selon le moyen, il
ressort des dispositions des articles 45, 46, 47 et 52 du code du
travail que le licenciement prononcé sur la base d’un motif objectif
et sérieux ne donne pas droit à des dommages intérêts au profit du
travailleur ;
Que la haute Cour constatera que contrairement aux
affirmations de l’arrêt, TOLLO Ambroisine n’a jamais adressé à
Hans LEDERLE une lettre de réclamation d’ordre salarial mais
sollicitait plutôt dans sa lettre du 27 avril 2007 la délivrance d’une
attestation de travail avec la précision des fonctions exercées à
savoir « bonne et cuisinière » et la précision de ses heures de repos
journalier ;
Que cette réclamation est intervenue douze mois avant le
licenciement querellé et qu’il ne saurait y avoir une corrélation entre
cette lettre et ledit licenciement ;
Que la haute Cour constatera également que Hans LEDERLE
avait notifié une lettre de préavis à Ambroisine TOLLO le 16 avril
2007 à son retour de ses congés de maternité qui ont duré du 29
278
décembre 2006 au 14 avril 2007 ; que la date d’expiration du
préavis était fixé au 17 mai 2007 conformément aux dispositions de
l’article 53 du code du travail ; que cette lettre précise clairement
que le départ sur Cotonou de l’enfant Bernhard dont elle avait la
garde et l’entretien a vidé le contrat de travail à durée indéterminée
de son objet substantiel ;
Que c’est par dénaturation des faits que le premier juge a
retenu que le licenciement querellé est intervenu au départ en
congé de Ambroisine TOLLO et consécutivement à une réclamation
d’augmentation de salaire ; que c’est à tort que le premier juge a
déclaré non fondé le motif du licenciement contenu dans la lettre de
licenciement remise à Ambroisine TOLLO ;
Qu’en outre, les juges d’appel ont dénaturé les faits et procédé
à une mauvaise application des dispositions des articles 6 et 7 de
l’arrêté n°026/MFPTRA/DC/SGM/DT/SRT du 14 avril 1998 ; qu’ils
ont dénaturé les faits en affirmant que les témoins ont déclaré que
Ambroisine TOLLO travaillait de 09 heures à 20 heures
contrairement à leurs déclarations figurant sur les feuilles de notes
d’audience ;
Qu’il y a lieu de déclarer que les juges d’instance et d’appel
ont statué en dénaturant les faits en violation des dispositions des
articles 13, 17, 12, 11, 10, 9, 8, 7 et 6 du code de procédure civile,
commerciale, sociale et administrative en vigueur ;
Mais attendu que c’est dans l’exercice de son pouvoir
souverain d’appréciation que la cour d’appel, par décision motivée,
a décidé que le comportement de l’employeur … prouve à suffire
que c’est la lettre à lui adressée par dame Ambroisine TOLLO qui
est à la base de la rupture de son contrat de travail ; que dès lors,
le motif de licenciement de dame Ambroisine TOLLO n’est ni
objectif ni sérieux… et a, en outre, retenu que cette dernière
travaillait de 09 heures à 20 heures soit 11 heures de travail par
jour ;
Qu’il s’ensuit que le moyen n’est pas fondé ;
279
Sur le deuxième moyen tiré de la mauvaise interprétation
et application des dispositions des articles 145, 146 et 147 du
code du travail, 6, et 7 de l’arrêté
n°026/MFPTRA/DC/SGMDT/SRT du 14 avril 1998
Attendu qu’il est également reproché à l’arrêt attaqué la
mauvaise interprétation et la mauvaise application des dispositions
des articles 145, 146, 147 du code du travail, 6 et 7 de l’arrêté
n°026/MFPTRA/DC/SGM/DT/SRT du 14 avril 1998 en ce que les
juges d’appel ont appliqué 35% aux heures supplémentaires
qu’aurait effectuées Ambroisine TOLLO pendant dix ans neuf mois
sans distinction aucune des périodes comprises entre 50 heures et
58 heures et celles de 58 heures et plus, alors que, selon le moyen,
suivant l’esprit des dispositions de l’article 7 de l’arrêté
n°026/MFPTRA/DC/SGM/DT/SRT du 14 avril 1998, ce sont les
heures effectuées au-delà de 58 heures qui seront majorées de
35% ; que sur cette base, l’indemnité d’heures supplémentaires à
allouer à la défenderesse au pourvoi serait de trois cent quarante-
sept mille un (347 001) FCFA au lieu de un million huit cent onze
mille cent soixante (1 811 160) FCFA ; que l’article 147 du code du
travail a la même teneur que l’article 7 de l’arrêté
n°026/MFPTRA/DC/SGM/DT/SRT du 14 avril 1998 sauf que
l’horaire hebdomadaire de travail est de 50 heures tandis que pour
l’administration générale du travail, il est fixé à 40 heures ;
Attendu en effet, qu’aux termes de l’article 6 de l’arrêté
n°026/MFPTR/DC/SGM/DT/SRT en date du 14 avril 1998 fixant les
conditions générales d’emplois des employés de maison en
République du Bénin, « compte tenu des arrêts et temps morts
inhérents à cette profession, la durée de service des employés de
maison est fixée par application du principe des équivalences à 200
heures par mois correspondant à un travail effectif mensuel de
173,33 heures par mois soit une durée hebdomadaire de 50 heures
de travail. Toute heure de travail effectuée au-delà des 50 heures
réglementatrices sera réputée heure supplémentaire et donnera
lieu à la rémunération indiquée à l’article suivant. » ;
280
Qu’en vertu de l’article 7 dudit arrêté, les heures
supplémentaires sont rémunérées à un taux majoré dans les
conditions ci-après :
De la 51è à la 58è heure, 12% du taux horaire,
281
salaire global moyen des douze mois d’activités qui ont précédé la
date de licenciement de la façon suivante :
a) En cas de licenciement individuel à l’exclusion du
licenciement motivé par la faute lourde :
Attendu qu’au cours des douze (12) mois d’activité qui ont
précédé la date de licenciement de l’intimée, son salaire était de
trente mille (30 000) francs CFA le mois et est resté stable ; que ce
salaire de trente mille (30 000) francs CFA correspond alors au
salaire global mensuel moyen ; qu’avec une ancienneté de 10 ans
9 mois, le taux applicable est de 40 %.... ;
Qu’en se déterminant par ces motifs, les juges d’appel ont fait
l’exacte application de la loi ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Au fond, casse l’arrêt n° 002/CS-2012 rendu le 31 mai 2012
par la chambre sociale de la cour d’appel d’Abomey uniquement en
ce qu’il a condamné Hans LEDERLE à payer à Ambroisine TOLLO
la somme d’un million huit cent onze mille cent soixante (1.811.160)
francs CFA à titre d’indemnités compensatrices d’heures
supplémentaires ;
Renvoie la cause et les parties devant la cour d’appel
d’Abomey autrement composée ;
282
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin deux
mille dix-sept, la chambre étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-
AMOUSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
283
N° 036/CJ-S du répertoire ; N° 2011-04/CJ-S du greffe ; Arrêt du
15 décembre 2017 ; AFFAIRE : COFFI ATCHIRIKI (Me Roland S.
ADJAKOU) Contre SOCIETE DES HUILERIES DU BENIN (-Me
Bernard PARAÏSO -Me Pulchérie NATABOU)
Procédure sociale- Validité du contrat verbal de travail conclu
avec un ex directeur de société (oui) - Licenciement abusif
(oui)- Violation de la loi, notamment des articles 25 du code du
travail et 487 de l’Acte Uniforme OHADA, relatif au droit des
sociétés commerciales et groupement d’intérêt
économique(oui).
Moyen de cassation mettant en œuvre deux cas d’ouverture à
cassation- Moyen complexe- Irrecevabilité
Mérite cassation, l’arrêt qui dans ses énonciations, exige un
écrit pour valider les engagements pris (notamment un contrat
verbal) par un Directeur Général de société, lesquels sont
qualifiés de promesse ou d’acte unilatéral de volonté qui
n’engage que son auteur, alors que selon les articles 25 du
code du Travail et 487 de l’Acte Uniforme OHADA relatif au
droit des sociétés commerciales et groupement d’intérêt
économique, le Directeur Général représente et engage sa
société.
Le moyen qui met en œuvre deux cas d’ouverture à cassation,
la violation de la loi et le défaut de réponse à conclusions, est
complexe et encourt l’irrecevabilité.
La Cour,
Vu l’acte n°02/10 du 06 août 2010 du greffe de la cour d’appel
d’Abomey par lequel maître Roland ADJAKOU, conseil de Coffi
ATCHIRIKI, a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de
284
l’arrêt n°2010-08/CS/CA-AB rendu le 29 juillet 2010 par la chambre
sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 15 décembre 2017 le
président de la chambre judiciaire, Dieudonnée Amélie
ASSIONVI-AMOUSSOU en son rapport ;
vu l’avocat général Saturnin AFFATON en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°02/10 du 06 août 2010 du greffe
de la cour d’appel d’Abomey, maître Roland ADJAKOU, conseil de
Coffi ATCHIRIKI, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°2010-08/CS/CA-AB rendu le 29 juillet 2010
par la chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°0564/GCS du 04 avril 2011, maître Roland
ADJAKOU a été mis en demeure d’avoir à produire son mémoire
ampliatif dans un délai d’un (01) mois conformément aux
dispositions de l’ article 12 de la loi n° 2004-20 du 17 août 2007
portant règles de procédures applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour suprême ;
285
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°003/09-S
du 13 janvier 2009, le tribunal d‘Abomey a déclaré abusif le
licenciement de Coffi ATCHIRIKI et a condamné la société des
huileries du Bénin (SHB) à lui payer des dommages intérêts et
divers droits ;
Que sur appels respectifs de la SHB et de Coffi ATCHIRIKI, la
cour d’appel d’Abomey, par arrêt n°2010-08/CS/CA-AB du 29 juillet
2010, a annulé le jugement entrepris, puis évoquant et statuant à
nouveau, a dit et jugé que le licenciement de Coffi ATCHIRIKI est
sans motif objectif et sérieux et donc abusif et a condamné la SHB
à lui payer des dommages intérêts et divers droits ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi est élevé ;
Discussion des moyens
Sur le premier moyen tiré de la violation des
dispositions des articles 6 et 83 de la convention collective
générale du travail du 30 décembre 2005, 7 et 58 de la
convention collective générale du travail du 17 mai 1974
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué de la violation des
articles 6 et 83 de la convention collective générale du travail du 30
décembre 2005, 7 et 58 de la convention collective du 17 mai 1974
en ce que la cour d’appel, pour statuer sur le licenciement du
demandeur au pourvoi, s’est fondé sur les dispositions des articles
1er et 2 de la convention collective du travail du 30 décembre 2005
alors que, selon le moyen, l’article 83 de ladite convention fait
286
obligation à l’entreprise exerçant dans une branche d’activité
professionnelle ayant adhéré à cette convention de faire élaborer
une annexe appropriée ; que la SHB a signé une convention de
cession de l’huilerie mixte de Bohicon avec l’Etat béninois qui
l’oblige à embaucher certains anciens employés de la SONICOG
avec obligation de leur conserver leurs salaires régis par la
convention collective des industries des corps gras, lesquels
travailleurs faisaient partie de l’association syndicale des
travailleurs de l’ex SONICOG ayant signé la convention collective
des industries des corps gras ;
Que par conséquent, la SHB doit appliquer les dispositions de
la convention collective des industries des corps gras du fait qu’elle
contient les annexes régissant les conditions particulières des
différentes catégories d’agents à la SHB même si la SHB n’y avait
pas adhéré pour cause de liquidation de toutes les sociétés,
établissements et organisations syndicales ayant signé cette
convention ;
Mais attendu d’une première part, que la convention générale
collective du travail du 17 mai 1974 a été abrogée, d’une deuxième
part, que l’article 83 de la convention générale collective du travail
du 30 décembre 2005 ne fait pas de l’élaboration des annexes pour
les branches professionnelles exerçant des activités connexes une
obligation et d’une troisième part, qu’il n’est pas prouvé que la SHB
a adhéré à la convention collective des industries des corps gras du
1er janvier 1973 au même titre que l’association syndicale des
travailleurs de l’ex SONICOG ; que dès lors, la cour d’appel a, à
bon droit, retenu que …les rapports professionnels entre la SHB et
ses employés sont régis par la convention collective générale du
travail applicable aux entreprises relevant des secteurs privés et
parapublics en République du Bénin… ;
Que le moyen n’est donc pas fondé ;
Sur le deuxième moyen tiré de la violation des articles
1347 du code civil, 9, 10, 25 du code du travail, 121, 122, 415,
487 et 488 de l’acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit
287
des sociétés commerciales et groupement d’intérêt
économiques
Attendu qu’il est en outre fait grief à l’arrêt attaqué de la
violation des textes susvisés en ce que pour rejeter les moins
perçus sur salaires réclamés par le demandeur, les juges d’appel
ont affirmé « … qu’il ressort de l’analyse des pièces du dossier que
le salaire net de six cent mille (600 000) francs CFA et le poste de
directeur évoqués par Coffi ATCHIRIKI ne sont que des actes de
volonté unilatéraux pris par l’ancien directeur général de la SHB,
David KONAN et ne ressortent pas d’un accord de volonté entre la
SHB et Coffi ATCHIRIKI ; que ce dernier n’a pas rapporté la preuve
que ces engagements pris par le directeur général et lui ont fait
l’objet d’un accord écrit… alors que, selon le moyen :
1) Le contrat de travail à durée indéterminée peut être
écrit, verbal ou tacite ; qu’un contrat de travail qui doit exister entre
un travailleur et une personne morale doit nécessairement être
signé par ledit travailleur et le représentant légal de la personne
morale en cause ;
2) Les dispositions de l’article 1347 du code civil
prescrivent que le commencement de preuve par écrit peut servir
de preuve pour soutenir un fait allégué qui n’était pas constaté par
écrit lorsque l’écrit émanant de celui contre lequel la demande est
formée ou celui qu’il représente rend vraisemblable le fait allégué ;
que la confirmation par le directeur général de la SHB de l’existence
de discussion relative à l’augmentation de salaire mensuel et à un
poste de directeur entre le demandeur et la SHB représentée par
David KONAN, l’ex directeur général, lors de son embauchage en
février 2005, est une déclaration qui constitue un commencement
de preuve par écrit qui crédite formellement et légalement les
réclamations de moins perçus sur salaire du demandeur ;
3) Que le directeur général assure aux termes de l’article
487 de l’acte uniforme relatif aux sociétés commerciales et
groupement d’intérêt économiques la direction générale de la
société et la représente dans ses rapports avec les tiers tandis que
l’article 488 du même acte prescrit que « dans ses rapports avec
288
les tiers, la société est engagée même par les actes du directeur
général qui ne relèvent pas de l’objet social… » ; que l’ex directeur
général de la SHB avait légalement agi au nom et pour le compte
de la société des huileries du Bénin et non en son nom personnel ;
Attendu en effet d’une part, qu’au sens de l’article 25 du code
du travail, le contrat de travail à durée indéterminée peut être verbal
ou écrit, d’autre part, que l’article 487 de l’acte uniforme relatif au
droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économiques de l’OHADA dispose que « le directeur assure la
direction générale de la société. Il la représente dans ses rapports
avec les tiers » ;
Attendu que l’arrêt attaqué énonce dans ses motifs relatifs à
la question des moins perçus sur salaires réclamés par le
demandeur : « attendu que Coffi ATCHIRIKI avait conclu le 02
février 2005 avec le directeur général de la SHB sortant le contrat
de travail verbal prévoyant l’augmentation des attributions à lui
assignées par la note de service n°094/2000/SH/GB/tr du 22
décembre 2000 et l’amélioration de son salaire net mensuel porté
à six cent mille (600. 000) francs CFA avec un poste de
directeur ;…attendu que la promesse est un acte unilatéral de
volonté qui n’engage que son auteur ; qu’il résulte des pièces du
dossier que le salaire net de six cent mille (600 000)n francs CFA
et le poste de directeur évoqués par Coffi ATCHIRIKI résultent
d’engagements unilatéraux pris par l’ancien directeur général de la
SHB, David KONAN et ne ressortent pas d’un accord de volonté
entre la SHB et Coffin ATCHIRIKI ; que ce dernier n’a pas rapporté
la preuve que ces engagements pris par le directeur général et lui
ont fait l’objet d’un accord écrit » ;
Qu’en statuant ainsi, alors que le directeur général représente
et engage la société, la cour d’appel a violé les textes susvisés ;
Que sa décision encourt cassation sur ce point ;
Sur le troisième moyen tiré de la violation des
dispositions des articles 1382, 1383 et 1384 du code civil
289
Attendu qu’il est également fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir
violé les dispositions des articles 1382, 1383 et 1384 du code civil
en ce que pour rejeter les dommages-intérêts réclamés pour retrait
de poste et rétrogradation réclamés par Coffi ATCHIRIKI, les juges
d’appel ont estimé que celui-ci n’a fourni à la cour aucun élément
objectif susceptible d’apprécier le préjudice moral et l’humiliation
qu’il allègue alors que, selon le moyen, les juges d’appel avaient
formellement reconnu que la rétrogradation du demandeur a violé
les dispositions de l’article 13 de la convention collective générale
du travail du 30 décembre 2005 ;
Qu’indépendamment du préjudice matériel et financier que la
rétrogradation d’un cadre qui assumait le poste de chef service
approvisionnement en matières premières et logistiques et qui avait
sous ses ordres des agents de maîtrise lui a causé du fait de la
suppression des avantages et privilèges attachés audit poste, il y a
le préjudice moral et l’humiliation subis du fait qu’il a été ramené au
même poste de travail que les anciens employés qui étaient sous
ses ordres mais était contraint d’exercer les mêmes tâches que ces
derniers et il était placé sous les ordres du directeur d’exploitation
qui avait un niveau d’études inférieur au sien ;
Mais attendu que c’est dans l’exercice de son pouvoir
souverain que la cour d’appel, par décision motivée, a décidé que
… Coffi ATCHIRIKI n’a fourni à la cour aucun élément objectif
susceptible d’apprécier le préjudice moral et l’humiliation qu’il
allègue… ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Sur le moyen tiré de la violation des dispositions des
articles 28, 38, 40, 42 et suivants du code de sécurité sociale
en vigueur et défaut de réponse à conclusions
Attendu qu’il est, par ailleurs, fait grief à l’arrêt attaqué de la
violation des dispositions légales susvisées en ce que la cour
d’appel, pour rejeter les dommages intérêts sollicités par le
demandeur, a affirmé que la SHB a versé régulièrement les
290
cotisations de l’employé du 1er janvier 2005 au 30 juin 2007 comme
le confirme l’attestation d’immatriculation net de versement de
cotisation du 09 mai 2008 alors que, selon le moyen, par lettre
n°0125/CNSS/DG/DR en date à Cotonou du 19 janvier 2010, le
directeur général de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)
avait transmis le tableau récapitulatif de toutes les dates de
paiement des cotisations ouvrières et patronales effectuées au
guichet de la CNSS, lequel tableau fait ressortir de longues
périodes de retards allant de deux (02) mois 06 jours à trente (30)
mois ;
Que les juges d’appel se sont accrochés au contenu de
l’attestation d’immatriculation et de versement de cotisation en date
à Abomey du 09 mai 2008 frauduleusement obtenue auprès du chef
de l’agence départementale de la caisse nationale de sécurité
sociale du Zou et des Collines ;
Que par conclusions en contre duplique du 16 avril 2010
déposées au dossier judiciaire de la cour d’appel d’Abomey et
communiquées à maître Simplice DATO, conseil de la SBH, le
demandeur, sous la plume de son avocat, a démontré la fausseté
de cette attestation d’une part et les préjudices qui lui ont été causés
par la SHB pour non jouissance des différentes prestations que la
CNSS fournit à tout employé immatriculé dans ses livres et dont les
cotisations sont à jour d’autre part ;
Mais attendu qu’aux termes de l’article 52 alinéa 2 de la loi
n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédure applicables
devant les formations juridictionnels de la Cour suprême, « A défaut
d’être déclaré irrecevable, un moyen ou un élément de moyen ne
doit mettre en œuvre qu’un seul cas d’ouverture à cassation… » ;
Que le présent moyen qui met en œuvre deux cas d’ouverture
à cassation à savoir, la violation de la loi et le défaut de réponse à
conclusions est, en application de l’article précité, complexe ;
Qu’il est par conséquent irrecevable ;
PAR CES MOTIFS :
291
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Au fond casse l’arrêt n°2010-08/CS/CA-AB du 29 juillet 2010
rendu par la cour d’appel d’Abomey mais seulement en ce qu’il a
déclaré que Coffi ATCHIRIKI n’a pas rapporté la preuve que les
engagements pris par le directeur général de la SHB et lui ont fait
l’objet d’un écrit et que ces engagements sont des actes unilatéraux
pris par ledit directeur ;
Renvoie la cause et les parties devant la cour d’appel
d’Abomey autrement composée ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi quinze
décembre deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme
il est dit ci-dessus, en présence de :
Saturnin AFFATON, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
292
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-
AMOUSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
293
N° 038/CJ-S du répertoire ; N° 2012-04/CJ-S du greffe ; Arrêt du
15 décembre 2017 ; AFFAIRE : AMEGNO KOSSI ATTIOGBE
(Me Cyrille DJIKUI) Contre SOCIETE FAN MILK BENIN (Me
Angelo HOUNKPATIN)
Droit de travail - Licenciement abusif - Quantum des
dommages et intérêts - Base de calcul du salaire - Bulletins de
paie - Violation de la loi (Non).
Procédure civile - Pourvoi en cassation- Violation de la loi –
Faits - Appréciation souveraine des juges du fond -
Irrecevabilité.
Procédure civile - Pourvoi en cassation - Moyen tiré de la
mauvaise appréciation des faits – Cas d’ouverture à cassation
(Non) - Irrecevabilité.
N’est pas fondé, le moyen tiré de la violation de la loi
s’agissant du recours aux bulletins de paie comme base du
calcul du salaire, dès lors que les juges d’appel ont retenu pour
le calcul de la condamnation de l’employeur les dernières
fiches de paye délivrées à l’employé.
Droit du travail- salaire-contradiction de motifs-cassation font
encourir cassation à leur arrêt, les juges d’appel qui dans leurs
motivations se sont contredits sur le montant du salaire perçu
par le travailleur.
Ne peut être accueilli pour violation de la loi par mauvaise
application, le moyen qui tend à remettre en cause les faits
souverainement apprécies par les juges du fond.
Doit être déclaré irrecevable le moyen tiré de la mauvaise
appréciation des faits qui n’est un cas d’ouverture à cassation.
La Cour,
294
Vu l’acte n°06/2010 du 15 juin 2010 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Cyrille DJIKUI, conseil de
Amégno Kossi ATTIOGBE, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°19 rendu le 17 mars 2010 par la chambre
sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant
composition, organisation, fonctionnement et attributions de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 15 décembre 2017
le président de la chambre judiciaire, Dieudonnée Amélie
ASSIONVI-AMOUSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin AFFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°06/2010 du 15 juin 2010 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Cyrille DJIKUI, conseil
de Amégno Kossi ATTIOGBE, a élevé pourvoi en cassation contre
les dispositions de l’arrêt n°19 rendu le 17 mars 2010 par la
chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°0743/GCS du 29 mars 2012 du greffe de
la Cour suprême, maître Cyrille DJIKUI a été mis en demeure
295
d’avoir à produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un mois
conformément à l’article 12 de la loi n°2004-20 du 17 août 2007
portant règles de procédure applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que par correspondance n°1472 /GCS du 06 juin 2012 du
greffe de la Cour suprême, une deuxième et dernière mise en
demeure a été accordée au demandeur suite à la demande de
prorogation formulée par son conseil ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été
produits ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et
délai de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que suivant procès-verbal
de non conciliation n°278/ MFPTRA/ DC/ SGM/DDFPT-ATL de la
direction départementale de la fonction publique et du travail de
l’Atlantique, Amégno Kossi ATTIOGBE a, suite à la rupture de son
contrat de travail, attrait la société FAN MILK BENIN devant le
tribunal de première instance de Cotonou statuant en matière
sociale ;
Que par jugement n°01 du 09 janvier 2006, le tribunal a
déclaré abusif le licenciement de Amégno Kossi ATTIOGBE et a
condamné la société FAN MILK BENIN à lui payer divers droits ;
Que sur appels respectifs de FAN MILK et de Amégno
Kossi ATTIOGBE, la cour d’appel de Cotonou a confirmé le
jugement entrepris en certaines de ses dispositions, l’a infirmé sur
d’autres points, notamment quant au quantum des dommages
intérêts, évoquant et statuant à nouveau, a dit que la demande de
condamnation au paiement de commissions sur chiffres d’affaires
296
est atteinte par la prescription, a condamné la société FAN MILK à
payer à Amégno Kossi ATTIOGBE la somme de quinze millions
(15 000 000) de francs CFA à titre de dommages intérêts ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi a été
élevé ;
Discussion
Sur le premier moyen tiré de la violation de la loi
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de
la loi en ce que, il a retenu comme base de calcul le salaire de FCFA
trois cent dix-neuf mille deux cent cinquante-neuf (319 259) en se
référant aux dernières fiches de paie du demandeur, alors que,
selon le moyen, les bulletins de paie ne peuvent constituer la preuve
du salaire perçu et ne peuvent également tenir lieu de base de
calcul du salaire ; qu’aux termes de l’article 226 du code du travail,
« l’acceptation sans protestation ni réserve par le travailleur d’un
bulletin de paie ne peut valoir renonciation de sa part de tout ou
partie du salaire… » ; que le procès-verbal de non conciliation a
indiqué comme salaire la somme de FCFA six cent soixante-quinze
mille (675 000); que par ailleurs, le salaire d’un travailleur n’est
jamais un droit figé ; que le salaire du travailleur, qui était à un
moment donné de sa carrière de FCFA trois cent quinze mille
(315 000), a connu une augmentation de FCFA trois cent cinq mille
(305 000) à partir du 1er juillet 2001 ; que c’est ce qui ressort de
plusieurs lettres adressées au travailleur par l’employeur
notamment la lettre du 2 décembre 2001 ; que cette augmentation
ensemble d’autres indemnités a été calculée dans le tableau en
date du 07 juin 2002 lequel indique au profit du demandeur une
créance de FCFA quatre millions neuf cent trois mille cent quatre-
vingt-seize (4 903 196) qui lui a été intégralement payée ; que les
différentes pièces produites au dossier attestent de la réalité de
l’augmentation du salaire du travailleur ;
Mais attendu que l’arrêt attaqué a relevé « … que les
dernières fiches de paye de Amégno Kossi ATTIOGBE à savoir
297
celles de septembre à novembre 2012 mentionnent comme net à
payer la somme de trois cent dix-neuf mille deux cent cinquante-
neuf (319.259) FCFA ; qu’aucun autre document n’indique un
complément de rémunération au profit de Amégno Kossi
ATTIOGBE ; que si une augmentation de salaire était intervenu au
profit de celui-ci, elle aurait figuré sur les dernières fiches de
paie… » ;
Qu’en l’état de ces constatations et appréciations, la cour
d’appel a légalement justifié sa décision ;
Que par conséquent, le moyen n’est pas fondé ;
Sur le deuxième moyen tiré de la contradiction de motifs
Attendu qu’il est également reproché à l’arrêt attaqué
d’avoir statué par des motifs contradictoires en ce que, dans leur
motivation, les juges d’appel ont expressément reconnu que le
demandeur percevait un salaire de six cent soixante-quinze mille
FCFA (675 000) ; que c’est en se fondant sur ce constat que la cour
a aggravé le montant des dommages intérêts alloués par le premier
juge ; que cette même cour d’appel a retenu un autre montant
notamment la somme de FCFA trois cent quinze mille (315 000)
pour rejeter la demande de régularisation du salaire et des moins
perçus sur salaires ;
Attendu en effet, qu’à la page 14 de l’arrêt attaqué, les
juges d’appel ont énoncé que « … les dernières fiches de paye de
Amégno Kossi ATTIOGBE à savoir celles de septembre à
novembre 2012 mentionnent comme net à payer la somme de trois
cent dix-neuf mille deux cent cinquante-neuf (319.259) FCFA ;
qu’aucun autre document n’indique un complément de
rémunération au profit de Amégno Kossi ATTIOGBE ; que si une
augmentation de salaire était intervenu au profit de celui-ci, elle
aurait figuré sur les dernières fiches de paie… » ;
Qu’à la page 18 de la même décision, ils affirment que
« …ATTIOGBE Amégno Kossi est âgé de 42 ans et a totalisé plus
298
de seize (16) ans d’ancienneté avec un salaire six cent soixante-
quinze mille (675.000) francs CFA le mois… » ;
Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel s’est contredite ;
Que sa décision encourt cassation sur ce point ;
Sur le troisième moyen tiré de la violation de la loi
par mauvaise application
Attendu qu’il est, en outre, fait grief à l’arrêt attaqué
d’avoir violé la loi par mauvaise application en ce que, pour rejeter
les commissions sur chiffres d’affaires dues par l’employeur au
demandeur, la cour d’appel a déclaré dans sa décision que « ces
commissions n’ont pas été reconduites dans le contrat de travail
d’expatrié signé le 1er septembre 1993 entre FAN MILK et
ATTIOGBE Kossi Amegno », restreignant le litige au contrat
d’expatrié en date du 1er septembre 1993 alors que, selon le moyen,
le contrat de travail ayant donné lieu au licenciement du demandeur
est celui du 07 mai 1986, donc un contrat antérieur à celui
d’expatrié ; que la cour elle-même reconnaît que les commissions
sur chiffres d’affaires sont prévues par la note de service
n°85/87/NH/TS/AK/DG du 17 septembre 1987 ; que ces
commissions réclamées par le demandeur s’étendent jusqu’à la
date de son licenciement et ne peuvent donc s’arrêter au 1 er
septembre 1993 ; que la cour a tenu compte de cette date pour faire
application de l’article 232 du code de travail ; qu’il s’agit d’une
mauvaise application de cet article donc de la loi puisque c’est à la
date du licenciement qu’il faut se référer pour analyser le bien fondé
des commissions réclamées et donc leur prescription en droit ; que
le demandeur a été licencié en 2002 et a saisi l’inspection en 2003 ;
Mais attendu que sous le couvert de grief infondé de
violation de la loi, le moyen ne tend qu’à remettre en cause devant
la Cour suprême l’appréciation souveraine des faits par les juges
du fond ;
Que le moyen ne saurait donc être accueilli ;
299
Sur le quatrième moyen tiré de la mauvaise
appréciation des faits
Attendu qu’il est, enfin, reproché à l’arrêt attaqué la
mauvaise appréciation des faits en ce que, tout en reconnaissant le
principe des heures supplémentaires contenu dans le contrat
d’expatrié, la cour refuse de les accorder motif pris de ce qu’aucun
élément du dossier ne permet d’établir que des heures
supplémentaires ont été effectivement accomplies, alors que, selon
le moyen, il est acquis aux débats que le demandeur était
pratiquement le seul à animer, dès sa nomination, la vie
administrative de la société, travaillant de 8 heures à 23 heures au
moins ; qu’il a dû travailler ainsi pendant plus de dix ans ;
Mais attendu que la mauvaise appréciation des faits
n’est pas un cas d’ouverture à cassation ;
Qu’il suit que ce moyen est irrecevable ;
PAR CES MOTIFS :
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
AU FOND
Casse l’arrêt n°19/10 rendu le 17 mars 2010 par la cour
d’appel de Cotonou mais seulement en ce qu’il a déclaré que
ATTIOGBE Amégno Kossi est âgé de 42 ans et a totalisé plus de
seize (16) ans d’ancienneté avec un salaire de six cent soixante-
quinze mille (675.000) francs CFA ;
Renvoie la cause et les parties devant la cour d’appel de
Cotonou autrement composée ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
300
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président
de la chambre judiciaire, PRESIDENT ;
Innocent S. AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi quinze
décembre deux mille dix-sept, la chambre étant composée comme
il est dit ci-dessus, en présence de :
Saturnin AFFATON, AVOCAT GENERAL;
Hélène NAHUM-GANSARE, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-
AMOUSSOU
Le greffier, Hélène NAHUM-GANSARE
301
N° 006/CJ-S du Répertoire ; N° 2002-40/CJ-S du greffe ; Arrêt
du 19 mai 2017 ; Affaire : - Yves Didier Nounagnon MIHIAFFO -
Fulbert AGONMADJE - Aristide K. TIANRY - Florent BOCO (Me
Magloire YANSUNNU) C/ Société AFRITEX (Mes Guy Lambert
YEKPE et Bernard PARAÏSO, liquidateurs du cabinet de Me
Rachid MACHIFA)
Procédure sociale – Réduction du quantum des dommages et
intérêts – Défaut de motivation – Cassation.
Encourt cassation pour défaut de motivation, l’arrêt qui réduit
le quantum des dommages et intérêts alloués par le premier
juge sans justifier ni en droit ni en fait en quoi le montant alloué
était excessif.
La Cour,
Vu l’acte n°3B/2000 du 17 novembre 2000 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Magloire YANSUNNU,
conseil de Yves Didier Nounagnon MIHIAFFO, Fulbert
AGONMADJÊ, Aristide K. TIANRY et Florent BOCO, a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°100/2000
du 08 novembre 2000 rendu par la chambre sociale de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°S 21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 organisant la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
302
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 19 mai 2017, le
conseiller Innocent Sourou AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°3B/2000 du 17 novembre 2000
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Magloire
YANSUNNU, conseil de Yves Didier Nounagnon MIHIAFFO,
Fulbert AGONMADJÊ, Aristide K. TIANRY et de Florent BOCO, a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°100/2000 du 08 novembre 2000 rendu par la chambre sociale de
cette cour ;
Que par lettre n°1459/GCS du 27 juin 2002 reçue le 09 juillet
2002, maître Magloire YANSUNNU a été mis en demeure de
produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois
conformément aux dispositions de l’article 51 de l’ordonnance
n°21/PR du 26 avril 1966 portant composition, organisation,
attributions et fonctionnement de la Cour suprême ;
Que par correspondance n°1327/GCS du 31 mars 2004, une
deuxième et dernière mise en demeure a été adressée audit
conseil ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits
respectivement par maîtres Magloire YANSUNNU et Rachid
MACHIFA ;
Que le parquet général a produit ses conclusions qui ont été
communiquées aux parties, conformément aux dispositions de
l’article 937 de la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
303
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il convient de le déclarer recevable ;
AU FOND
Attendu que par jugement n°56/98 du 29 mai 1988, le tribunal
de première instance de Cotonou a déclaré irrégulier en la forme et
abusif quant au fond le licenciement de Yves Didier Nounagnon
MIHIAFFO, Fulbert AGONMADJÊ, Aristide K. TIANRY, Florent
BOCO et a condamné la société AFRITEX à leur payer chacun,
diverses sommes à titre d’indemnités et de dommages-intérêts ;
Que suite aux appels de maîtres Rachid MACHIFFA et
Magloire YANSUNNU, la cour d’appel a, par arrêt
n°100/2èCCMS/00 du 08 novembre 2000, confirmé en partie le
jugement entrepris et, le réformant s’agissant du quantum des
dommages-intérêts alloués à Yves Didier Nounagnon MIHIAFFO,
l’a révisé à la baisse ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION
Sur le deuxième moyen tiré du défaut de motivation
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué le défaut de
motivation en ce que, pour réviser à la baisse le quantum des
dommages et intérêts alloués à Yves Didier Nounagnon MIHIAFFO
par le premier juge, la cour d’appel s’est contentée d’énoncer
qu’elle dispose d’éléments suffisants d’appréciation pour le
ramener à de plus justes proportions, alors que, selon le moyen,
l’obligation de motiver les jugements est pour le justiciable la plus
précieuse des garanties ;
304
Qu’une décision de justice doit se suffire à elle-même et qu’il
ne peut être supplée au défaut ou à l’insuffisance de motifs par le
seul visa des documents de la cause et la seule référence aux
débats n’ayant fait l’objet d’aucune analyse ;
Attendu que pour réviser à la baisse le quantum des
dommages et intérêts alloués par le tribunal de première instance
de Cotonou à Yves Didier Nounagnon MIHIAFFO, la cour d’appel
de Cotonou s’est bornée à énoncer qu’elle dispose d’éléments
suffisants d’appréciation pour le ramener à de plus justes
proportions ;
Qu’en se déterminant ainsi par l’utilisation de son seul pouvoir
souverain d’appréciation et en ne se fondant sur aucune justification
en droit et en fait, et surtout, en ne constatant pas en quoi le
montant des dommages et intérêts alloués à Yves Didier
Nounagnon MIHIAFFO par le premier juge était excessif, la cour
d’appel n’a pas motivé sa décision ;
Qu’il y a donc lieu de casser en toutes ses dispositions l’arrêt
entrepris de ce chef ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Au fond, casse l’arrêt n°100/2èCCMS/00 du 08 novembre
2000 rendu par la chambre sociale de la cour d’appel de Cotonou
et renvoie la cause devant la cour d’appel de Cotonou autrement
composée ;
Met les frais à la charge du Trésor Public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
305
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
306
N° 008/CJ-S du Répertoire ; N° 2012-16/CJ-S du greffe ; Arrêt
du 19 mai 2017 ; Affaire : Armande DONOUVOSSI (Me Roland
ADJAKOU) C/ Laboratoire Photo PAP (Me Claude HOUNYEME)
Droit social - Licenciement abusif - Contestation de paiement
de salaire, primes et indemnités - Charge de la preuve -
Cassation.
Défaut d’immatriculation à la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale (CNSS) - Non versement des cotisations - Preuves de
préjudice subis - Appréciation souveraine du juge du fond -
Rejet.
Évaluation du montant du salaire dû- appréciation souveraine
du juge du fond- rejet.
Encourt cassation l’arrêt de la cour d’appel qui a violé les
dispositions de l’article 226 al 2 du code de travail en faisant
incomber au travailleur la charge de la preuve du non-paiement
des heures supplémentaires et des moins perçus
Le juge du fond apprécie souverainement les préjudices subis
du fait du défaut d’immatriculation à la CNSS et du non
versement des cotisations.
Relève de l’appréciation exclusive et souveraine du juge du
fond qui justifie ainsi légalement sa décision, l’évaluation du
montant de salaire dû en cas de licenciement abusif.
La Cour,
Vu l’acte n°03/12 du 06 avril 2012 du greffe de la cour d’appel
d’Abomey par lequel maître Roland Salomon ADJAKOU, conseil de
Armande DONOUVOSSI, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°002/CS/2012 du 22 mars 2012 rendu par la
chambre sociale de cette cour ;
307
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 19 mai 2017, le
président Dieudonnée Amélie A. AMOUSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin AFATON en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°03/12 du 06 avril 2012 du greffe
de la cour d’appel d’Abomey, maître Roland Salomon ADJAKOU,
conseil de Armande DONOUVOSSI, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°002/CS/2012 du 22 mars 2012
rendu par la chambre sociale de cette cour ;
Que par lettre n°3814/GCS du 27 novembre 2012, le
demandeur a été mis en demeure d’avoir à constituer conseil et à
produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un mois, le tout,
conformément aux dispositions des articles 3 et 12 de la loi n°2014-
20 du 17 août 2007 portant règles de procédure applicables devant
les formations juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que suite à son inaction, une deuxième et dernière mise en
demeure lui a été adressée par correspondance n°0693/GCS du 28
février 2013 ;
308
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Que par contre, maître Claude Olivier HOUNYEME, qui s’est
constitué aux intérêts du défendeur et à qui le mémoire ampliatif de
maître Roland ADJAKOU a été communiqué par lettre n°1377/GCS
du 15 mai 2014, n’a pas produit son mémoire en défense aux motifs
que ledit défendeur est décédé et qu’il a « demandé qu’on lui
produise le certificat de décès afin que la procédure puisse être
régulièrement dénoncée à la succession » ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°11/09-S du
20 septembre 2009, le tribunal d’Abomey a déclaré irrégulier en la
forme et abusif au fond le licenciement de Armande DONOUVOSSI
et a condamné le laboratoire Photo PAP à lui payer des dommages
intérêts et divers droits ;
Que sur appels respectifs de Armande DONOUVOSSI et du
laboratoire Photo PAP, la cour d’appel d’Abomey a confirmé le
jugement entrepris sur certains points, l’a infirmé sur d’autres, et,
évoquant et statuant à nouveau, a revu à la baisse le montant de
l’indemnité de licenciement et des dommages intérêts pour
licenciement, a enjoint au laboratoire Photo PAP de régulariser la
situation de Armande DONOUVOSSI vis-à-vis de la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale et a débouté Armande
DONOUVOSSI de toutes autres demandes de condamnation à des
dommages-intérêts ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi a été élevé ;
Discussion
309
Premier moyen tiré de la violation des dispositions des
articles 161,163,164 et 165 du code du travail et troisième
moyen tiré de la violation des dispositions des articles 224,
225, et 226 alinéa 2 du code du travail pour mauvaise
interprétation relativement aux moins perçus sur salaire et
dommages intérêts pour heures supplémentaires, moyens
réunis
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué :
- d’une part, la violation des articles 161, 163,164 et 165
en ce que, pour rejeter l’indemnité compensatrice de congé
sollicitée par Armande DONOUVOSSI, les juges d’appel ont estimé
que la demanderesse, qui déclare n’avoir pas bénéficié de congé
avant son licenciement, n’a pas justifié ses allégations par la
production d’une attestation de non jouissance de congé, alors que,
selon le moyen, l’article 161 du code du travail dispose
expressément que « le congé doit être effectivement pris dans les
douze mois suivants. L’ordre et les dates de départ en congé sont
fixés par l’employeur compte tenu des nécessités de service et
dans la mesure du possible des désirs du salarié. Chaque salarié
doit être informé au moins quinze jours à l’avance de la date de ses
congés » ; que l’article 163 précise que « dans le cas où le contrat
aurait été rompu ou aurait expiré avant que le travailleur n’ait exercé
ses droits au congé, ce dernier bénéficie, au lieu et place du congé,
d’une indemnité calculée sur la base des droits acquis d’après les
articles 158 et suivants ci-dessus. Le droit au congé se prescrit par
trois ans à compter du jour de la cessation de travail. Ce droit est
également prescrit par trois ans pour le travailleur en activité
lorsqu’il est démontré que l’employeur avait offert la possibilité au
salarié de jouir de son congé » ; que la demanderesse qui n’avait
jamais joui de ses congés administratifs annuels avait sollicité la
condamnation du laboratoire Photo PAP au paiement des
indemnités compensatrices de congés à titre de réparation
conformément aux dispositions des articles 161, 163, 164, 165, 233
et 244 du code du travail ; qu’il ne lui appartient pas de rapporter la
preuve qu’elle n’a pas joui desdits congés : que c’est plutôt au
310
laboratoire Photo PAP de rapporter la preuve contraire en vertu des
dispositions des articles 226, 232 et 234 du code du travail ;
- d’autre part, la violation des dispositions des articles
224, 225, et 226 alinéa 2 du code du travail pour mauvaise
interprétation relativement aux moins perçus sur salaire et
dommages intérêts pour heures supplémentaires en ce que, pour
rejeter les demandes de dommages intérêts pour heures
supplémentaires et moins perçus sur salaire, la cour d’appel a
retenu que la demanderesse n’a pas mis à sa disposition la preuve
du non-paiement des heures supplémentaires et des moins perçus,
alors que, selon le moyen, les dispositions des articles 224 et 225
obligent le laboratoire Photo PAP à délivrer un bulletin de paie
comportant toutes les rubriques du salaire et ses accessoires d’une
part et affranchissent l’employé de toute forclusion à réclamer ses
retenues sur salaires et autres accessoires d’autre part ;
Attendu, en effet, qu’aux termes de l’alinéa 2 de l’article 226
du code du travail, « En cas de contestation sur le paiement du
salaire, des primes et des indemnités de toutes nature, le non-
paiement est présumé de manière irréfragable, sauf cas de force
majeure, si l’employeur n’est pas encore en mesure de produire le
registre de paiement dûment émargé par le travailleur, ou les
témoins sous les mentions contestées, ou le double du bulletin de
paie afférant au paiement contesté émargé dans les mêmes
conditions » ;
Attendu que pour rejeter la demande de condamnation à
l’indemnité compensatrice de congés payés, de non-paiement des
heures supplémentaires et des moins perçus, les juges d’appel,
après avoir énoncé les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 226 du
code du travail susvisées qui ne subordonnent pas la justification
du non-paiement du salaire, des primes et des indemnités de toute
nature à une preuve à fournir par le demandeur, ont estimé « qu’en
dépit de la disposition légale sus-rappelée, l’employé doit fournir à
la juridiction la preuve du non-paiement des heures
supplémentaires et des moins perçus ; qu’en l’espèce, Armande
DONOUVOSSI ne met pas à la disposition de la Cour la preuve du
311
non-paiement des heures supplémentaires et des moins
perçus... » ;
Qu’en se déterminant par ces motifs, la cour d’appel a violé la
loi notamment l’article 226 alinéa 2 du code du travail ;
Que sa décision encourt cassation sur ce point ;
Deuxième moyen tiré de la violation des dispositions des
articles 38, 40, 42, 43, 44, 48, 51, 52, 53 et 54 du code de sécurité
sociale
Attendu qu’il est également reproché à l’arrêt attaqué la
violation des articles 38, 40, 42, 43, 44, 48, 51, 52, 53 et 54 du code
de sécurité sociale en ce que les juges d’appel, estimant que la
demanderesse n’a pas rapporté la preuve des préjudices liés à sa
non immatriculation et au versement des cotisations, ont rejeté sa
demande de dommages intérêts alors que, selon le moyen, les
articles 38, 40, 42, 43, 44, 48, 51, 52, 53 et 54 du code de sécurité
sociale prévoient des avantages à fournir aux employés dont les
cotisations sont à jour, à savoir, les allocations prénatales, les
allocations familiales, les indemnités journalières en faveur des
femmes salariés en couches et les prestations en nature relatives
à l’action sanitaire et sociale ; que Armande DONOUVOSSI, qui
était déjà mère au cours de l’exécution du contrat de travail dont la
rupture est querellée, avait subi d’énormes préjudices du fait de la
privation par la caisse nationale de sécurité sociale des avantages
précités en raison de sa non immatriculation ;
Mais attendu que c’est dans l’exercice de son pouvoir
souverain que la cour d’appel, par décision motivée, a décidé que
… Armande DONOUVOSSI n’a pas rapporté la preuve des
préjudices liés à la non immatriculation et au versement des
cotisations… ;
D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
Quatrième moyen tiré de la violation des articles 207, 208,
209, 223, 224, 225 et 226 du code du travail
312
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué de la violation des
articles 207, 208, 209, 223, 224, 225 et 226 du code du travail en
ce que, Armande DONOUVOSSI avait travaillé du 1 er au 19 août
2007 avant d’être licenciée ;
Que pour les 19 jours de travail, le laboratoire Photo PAP
devrait lui payer la somme de 30 645,16 FCFA et non 25 000
FCFA ; que les juges d’appel ont condamné l’employeur à lui payer
la somme de 25 000 FCFA en violation des articles 208, 209, 221
et 222 du code du travail ;
Mais attendu que la cour d'appel a souverainement évalué le
montant du salaire dû au titre du mois d’août ;
313
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de
la Chambre judiciaire, PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA ADOSSOU
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-neuf mai
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Saturnin AFATON, AVOCAT GENERAL;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Dieudonnée Amélie A.AMOUSSOU
Le greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
314
N° 42/CJ-CM du Répertoire ; N° 2016-012/CJ-CM du greffe ;
Arrêt du 22 décembre 2017 ; Affaire : ECOBANK-Bénin SA C/
Augustin Louis de CAMPOS
Procédure civile – Action en contestation d’honoraire d’avocat
– Violation du règlement régissant la profession d’Avocat dans
l’espace UEMOA – Cassation.
Les lois de procédure sont d’application immédiate. Elles n’ont
point d’effet rétroactif.
Encourt donc cassation pour violation du règlement, l’arrêt qui
déclare irrecevable pour cause de prescription, l’action en
contestation d’honoraires initiée avant la mise en vigueur du
règlement n°5/CM/UEMOA du 25 Septembre 2014 relatif à
l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat
dans l’espace UEMOA.
La Cour,
Vu l’acte n° 02/2016 du 11 octobre 2016 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel ledit greffe certifie avoir reçu la
correspondance en date à Cotonou de la même date par laquelle
maître Vincent TOHOZIN, conseil de la société ECOBANK-Bénin
S.A., a déclaré se pourvoir en cassation contre les dispositions de
l’arrêt n°2/CM rendu le 10 octobre 2016 par le premier président de
cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
315
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 22 décembre 2017 le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI épouse AMOUSSOU
en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 02/2016 du 11 octobre 2016 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, ledit greffe certifie avoir reçu
la correspondance en date à Cotonou de la même date par laquelle
maître Vincent TOHOZIN, conseil de la société ECOBANK-Bénin
S.A., a déclaré se pourvoir en cassation contre les dispositions de
l’arrêt n°2/CM rendu le 10 octobre 2016 par le premier président de
cette cour ;
Que par lettre n° 052/GCS du 04 janvier 2017, maître Vincent
TOHOZIN a été mis en demeure d’avoir à consigner dans un délai
de quinze (15) jours et à produire son mémoire ampliatif dans un
délai de deux (02) mois conformément aux dispositions des articles
931 alinéa 1 et 933 du code de procédure civile, commerciale,
sociale, administrative et des comptes ;
Que par requête en date du 8 février 2017, ledit conseil a saisi
la haute Juridiction d’une demande d’abréviation des délais de
procédure ;
Que faisant droit à sa demande, le président de la Cour
suprême a pris l’ordonnance n° 2017-012/PCS/SG/CAB du 17
février 2017 qui a été notifiée aux parties par correspondances
n°527 et 528/GCS du 21 février 2017 ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
316
Que le parquet général a produit ses conclusions qui ont été
communiquées aux parties conformément aux dispositions de
l’article 937 du code de procédure civile, commerciale, sociale,
administrative et des comptes ;
Qu’en réplique aux conclusions du ministère public, maître
Vincent TOHOZIN a produit ses observations par courrier en date
du 30 août 2017 tandis que maître Yves KOSSOU, conseil de Louis
Augustin CAMPOS, n’a pas réagi ;
En la forme
Sur la compétence de la Cour suprême
Attendu que Louis Augustin de CAMPOS décline la
compétence de la Cour suprême à connaître du présent pourvoi ;
Qu’il estime que le règlement n° 05/CM/UEMOA du 25
septembre 2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la
profession d’avocat dans l’espace UEMOA, en ses dispositions
relatives aux contestations en matière d’honoraires, n’a pas prévu
de procédure de pourvoi en cassation contre la décision du premier
président de la Cour d’appel à l’inverse de celles relatives à la
procédure disciplinaire ;
Mais Attendu qu’en cas de silence d’une loi spéciale de
procédure, les dispositions générales de la procédure de droit
commun retrouvent application ;
Qu’en l’espèce, les dispositions du règlement n°
5/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 relatif à l’harmonisation des
règles régissant la profession d’avocat dans l’espace
communautaire sont silencieuses quant aux voies de recours
extraordinaires dont est susceptible d’être l’objet la décision du
premier président de la Cour d’appel en matière de contestations
d’honoraires ;
Qu’en conséquence, les dispositions de l’article 918 et
suivants du code de procédure civile, commerciale, sociale,
317
administrative et des comptes relatives au pourvoi en cassation
s’appliquent;
Qu’il y a lieu de rejeter l’exception d’incompétence soulevée ;
Sur la recevabilité du pourvoi
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
légaux, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que saisi d’un contentieux
d’honoraires initié par la société ECOBANK-Bénin S.A, le bâtonnier
de l’ordre des avocats du Bénin a, par décision n°02/15 du 17
novembre 2015, entre autres, rejeté comme non fondé le moyen
d’irrecevabilité pour cause de prescription soulevé par Louis
Augustin de CAMPOS, dit que les procédures initiées aux fins de
recouvrement de créances confiées à ce dernier forment un seul et
même dossier, fixé le total des honoraires de Louis Augustin de
CAMPOS à la somme de cent trois millions neuf cent cinquante-
sept mille huit cent soixante et un (103 957 861) FCFA, lui a
ordonné de restituer à la société ECOBANK-Bénin S.A la somme
de cent dix-sept millions seize mille deux cent vingt-sept
(117 016 227) FCFA puis, a ordonné la restitution sans condition
par Louis Augustin CAMPOS à la société ECOBANK-Bénin S.A des
pièces du dossier à lui confié sous astreinte comminatoire de un
million (1 000 000) FCFA par jour de retard à compter de la
notification de la décision ;
Que sur appel de Louis Augustin de CAMPOS, le premier
président de la cour d’appel a rendu le 10 octobre 2016 l’arrêt
infirmatif n°02/CM ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion des moyens;
318
Sur le quatrième moyen tiré de la violation des articles 92
et 56 du règlement n° 5/CM/UEMOA du 25 septembre 2014
relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession
d’avocat dans l’espace UEMOA et des règles communautaires
UEMOA sur la prescription en matière de contentieux
d’honoraires
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué de la violation des
articles 92 et 56 du règlement n° 5/CM/UEMOA du 25 septembre
2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession
d’avocat dans l’espace UEMOA et des règles communautaires
UEMOA sur la prescription en matière de contentieux d’honoraires
en ce qu’il a déclaré irrecevable, pour cause de prescription le
recours initié par ECOBANK Bénin SA contre Louis Augustin de
CAMPOS suivant lettre de saisine du bâtonnier du 22 janvier 2014
aux motifs que « l’article 56 du règlement n° 5/CM/UEMOA du 25
septembre 2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la
profession d’avocat dans l’espace UEMOA indique que toute
contestation soulevée à l’expiration du délai de deux années
suivant le versement de la provision ou de l’honoraire par le client
est irrecevable ; que les règles contenues dans l’article 56 sont des
règles de procédure ; que les règles de procédure en toute matière
sont d’application immédiate ; qu’il y a lieu de déclarer irrecevable
toute procédure contre l’exécution d’une convention vieille de sept
(07) ans pendant que de nouvelles règles sont entrées en
vigueur », alors que, selon le moyen, l’article 92 du règlement n°
5/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 a prévu que ledit règlement
entre en vigueur à partir du 1er janvier 2015 ; que ce texte, ne
pouvait donc pas régir, en son article 56, un contentieux
d’honoraires élevé depuis le 22 janvier 2014 soit 11 mois 22 jours
avant son entrée en vigueur ;
Qu’en le faisant rétroagir à une situation antérieure à l’entrée
en vigueur dudit règlement, le premier président de la cour d’appel
a violé les textes sus rappelés à savoir l’article 56 par fausse
application et l’article 92 par refus d’application ;
319
Attendu, en effet, que l’article 92 du règlement n°
5/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 relatif à l’harmonisation des
règles régissant la profession d’avocat dans l’espace UEMOA
dispose que « … le présent règlement, qui entre en vigueur à
compter du 1er janvier 2015, sera publié au bulletin officiel de
l’UEMOA » ;
Que s’il est vrai que les lois de procédure sont d’application
immédiate, elles n’ont point d’effets rétroactifs ;
Que de ce fait, la recevabilité d’une action en justice
s’apprécie à la date de la saisine sous l’égide de la loi en vigueur ;
Qu’en se fondant sur l’article 56 du règlement UEMOA pour
déclarer irrecevable pour cause de prescription l’action en
contestation d’honoraires initiée bien avant la mise en vigueur dudit
règlement aux motifs que « de nouvelles règles sont entrées en
vigueur », le premier président de la cour d’appel a violé ledit article
par fausse application et l’article 92 du même règlement par refus
d’application ;
Que sa décision encourt cassation sans qu’il soit besoin de
statuer sur les autres moyens soulevés ;
Par ces motifs
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Au fond, casse et annule en toutes ses dispositions l’arrêt
n°02/CM/016 rendu le 10 octobre 2016 par le premier président de
la cour d’appel de Cotonou ;
Renvoie la cause et les parties devant la cour d’appel de
Cotonou (premier président) autrement composée ;
Met les frais à la charge de Louis Augustin de CAMPOS
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
320
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI épouse AMOUSSOU,
président de la chambre judiciaire ; PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON
et
Thérèse KOSSOU CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-deux
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est
dit ci-dessus, en présence de :
Onésime Gérard MADODE, AVOCAT GENERAL ;
Djèwekpégo Paul ASSOGBA, GREFFIER ;
Et ont signé :
321
SECTION N° 2 : SECTION DES AFFAIRES DE DROIT
PENAL ET DES PROCEDURES PENALES SPECIALES
322
ARRÊTS DE DECHEANCE
N° 28/CJ-P du répertoire ; N° 2014-07/CJ-P du greffe ; Arrêt du
05 mai 2017 ; Affaire : RAOUL HOGLONOU C/ MINISTERE
PUBLIC ET CDPA
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Condamné non
détenu – Peine privative de liberté – Défaut de dispense
d’exécution de peine – Défaut de se constituer prisonnier –
Déchéance.
Est déchu de son pourvoi, le demandeur condamné à une
peine privative de liberté et non détenu qui ne s’est pas
constitué prisonnier ou n’a pas justifié d’une dispense
d’exécution de sa peine, conformément aux dispositions de
l’article 594 du code de procédure pénale.
La Cour,
Vu l’acte n° 11 du 17 juin 2013 du greffe de la cour d’appel
de Cotonou par lequel Maître Rodrigue GNANSOUNNOU,
conseil de Raoul HOGLONOU a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°43 rendu le 14 juin 2013 par la
chambre correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant
composition, organisation, fonctionnement et attributions de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 05 mai 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
323
Ouï l’avocat général Onésime MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 11 du 17 juin 2013 du greffe de
la cour d’appel de Cotonou, Maître Rodrigue GNANSOUNNOU,
conseil de Raoul HOGLONOU a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°43 rendu le 14 juin 2013 par la
chambre correctionnelle de cette cour ;
Que suivant l’acte n°12 du 02 juillet 2013 du greffe de la
même cour, Raoul HOGLONOU a également élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions du même arrêt ;
Que par lettre n°1117/GCS du 28 avril 2014 du greffe de la
Cour suprême, maître Rodrigue GNANSOUNNOU a été mis en
demeure d’avoir à produire son mémoire ampliatif dans un délai
d’un (01) mois, conformément aux dispositions de l’article 12 de
la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que suite à son inaction, une deuxième et dernière mise en
demeure a été adressée audit conseil par correspondance
n°1678/GCS du greffe de la Cour suprême du 19 juin 2014 ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
Sur la déchéance soulevée maître Gilbert ATINDEHOU,
conseil de la société Comptoir de Distribution des Produits
Alimentaires
Attendu que maître Gilbert ATINDEHOU, conseil de la
société Comptoir de Distribution des Produits Alimentaires,
demande à la Cour de déclarer le demandeur déchu de son
pourvoi aux motifs qu’il ressort des dispositions de l’article 594 du
code de procédure pénale que le prévenu, qui entend former
pourvoi en cassation à la suite de sa condamnation à une peine
324
privative de liberté, doit, à peine de déchéance, subir la détention
ou justifier d’une dispense avec ou sans caution d’exécuter cette
peine ; que pour permettre au prévenu de se conformer à ces
dispositions l égales, le législateur a prévu qu’il doit
obligatoirement se présenter au parquet pour subir la détention
avant de se pourvoir en cassation ;
Attendu en effet que l’article 594 du code de procédure
pénale dispose : « Sont déclarés déchus de leur pourvoi, les
condamnés à une peine emportant privation de liberté qui ne sont
pas détenus ou qui n’ont pas obtenu, de la juridiction qui a
prononcé la condamnation, dispense avec ou sans caution
d’exécuter la peine. Il suffit au demandeur, pour que son recours
soit reçu, de se présenter au parquet pour subir la détention » ;
Attendu qu’en vertu de l’ordonnance de renvoi devant le
tribunal correctionnel du juge d’instruction du deuxième cabinet
du tribunal de Cotonou, Raoul HOGLONOU a été cité devant ledit
tribunal pour des faits de vol de numéraires ;
Que par jugement n°136/4CD-08 en date du 12 novembre
2012, le tribunal correctionnel a condamné Raoul HOGLONOU à
douze mois d’emprisonnement ferme, l’a condamné à payer au
Comptoir de Distribution des Produits Alimentaires (CDPA) la
somme de 130.000.000 francs CFA à titre de dommages intérêts
et a ordonné au profit du CDPA la restitution d’un certain nombre
de biens mobiliers et immobiliers ;
Que sur appel de Raoul HOGLONOU, du CDPA et du
ministère public, la cour d’appel a, par arrêt n°043 du 14 juin 2013,
annulé le jugement entrepris et, évoquant et statuant à nouveau,
a condamné Raoul HOGLONOU a douze mois
d’emprisonnement ferme et à 240.000 francs CFA d’amende, l’a
condamné en outre à payer au Comptoir de Distribution des
Produits Alimentaires (CDPA) la somme de 153.098.735 francs
CFA à titre de dommages intérêts et a ordonné au profit du CDPA
la restitution d’un certain nombre de biens mobiliers et
immobiliers ;
325
Que suivant l’acte n°11 du 17 juin 2013 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou, maître Rodrigue GNANSOUNNOU, conseil
de Raoul HOGLONOU, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt précité ;
Que suivant l’acte n°12 du 02 juillet 2013 du greffe de la
même cour, Raoul HOGLONOU a également élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions du même arrêt ;
Attendu que s’il est vrai qu’il existe au dossier un mandat
d’arrêt en date du 14 juin 2013 décerné contre Raoul
HOGLONOU, la preuve n’est pas faite que, excepté sa détention
préventive du 03 novembre 2008 au 08 juin 2009, ce dernier a
subi la détention suite à sa condamnation par l’arrêt attaqué ;
Que la preuve n’est pas non plus faite qu’il a obtenu de la
chambre correctionnelle de la cour d’appel de Cotonou la
dispense avec ou sans caution d’exécuter sa peine ainsi que le
prévoit l’article 594 du code de procédure pénale ;
Qu’il s’ensuit que le pourvoi a été formalisé en violation des
dispositions de l’article susvisé ;
Que, dès lors, il y a lieu de déclarer Raoul HOGLONOU
déchu de son pourvoi ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare Raoul HOGLONOU déchu de son pourvoi ;
- Met les frais à la charge du trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur
général près la Cour suprême, au procureur général près la cour
d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
326
PRESIDENT ; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi cinq mai deux
mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-dessus
en présence de : Onésime MADODE, AVOCAT GENERAL;
Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
Jean-Stanislas SANT’ANNA Antoine GOUHOUEDE
Le greffier.
Osséni SEIDOU BAGUIRI
327
N° 32/CJ-P du répertoire ; N° 2015-23/CJ-P du greffe ; Arrêt du
16 juin 2017 ; Affaire : HOUSSOU THOMAS C/ AHOGNAHOUDE
JEAN-MARIE ET AHOGNAHOUDE GBOBENOU
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Défaut de
consignation – Défaut de preuve d’une demande d’assistance
judiciaire – Déchéance.
Le demandeur qui, malgré la mise en demeure n’a pas
consigné dans le délai légal et ne justifie pas d’une demande
d’assistance judiciaire, est déchu de son pourvoi.
La Cour,
Vu l’acte n° 002/13 en date à Abomey du 30 mai 2013 du
greffe de la cour d’appel d’Abomey par lequel Thomas HOUSSOU
a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°2013-17/CC/CA-AB rendu le 28 mai 2013 par la chambre
correctionnelle de ladite cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017, le
conseiller Thérèse KOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
328
Attendu que suivant l’acte n° 002/13 en date à Abomey du
30 mai 2013 du greffe de la cour d’appel d’Abomey, Thomas
HOUSSOU a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions
de l’arrêt n°2013-17/CC/CA-AB rendu le 28 mai 2013 par la
chambre correctionnelle de ladite cour ;
Que par lettre n° 4133/GCS du 10 décembre 2015 du greffe
de la Cour suprême, Thomas HOUSSOU a été mis en demeure
d’avoir, à constituer avocat, à consigner dans un délai de quinze
(15) jours et à produire ses moyens de cassation dans un délai
de deux (02) mois, le tout conformément aux dispositions des
articles 3, 6, 12 et 13 de la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant
règles de procédures applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que par une autre lettre n°0092/GCS du 25 février 2016,
une deuxième et dernière mise en demeure a été adressée au
demandeur avec de nouveaux délais de quinze (15) jours pour
consigner et d’un (01) mois pour produire ses moyens de
cassation ;
Que par lettre n°0219/GCS du 06 mai 2016 du greffe de la
Cour suprême, il a été demandé au commandant de la brigade
territoriale de gendarmerie de Lokossa de procéder aux
notifications des mises des mises en demeure au demandeur et
de faire parvenir les procès-verbaux desdites notifications ;
Qu’en réponse et par lettre n°1019/2-BT-LOK en date du 24
octobre 2016, le commandant de la brigade territoriale de
gendarmerie de Lokossa a rendu compte de ce que toutes les
recherches ont été infructueuses ;
Que la consignation n’a donc pas été payée ;
SUR LA DECHEANCE
Attendu qu’aux termes des dispositions de l’article 6 de la loi
n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
329
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême :
« Le demandeur est tenu sous peine de déchéance, de
consigner au greffe de la Cour une somme de quinze mille
(15.000) francs dans le délai de quinze jours à compter de la mise
en demeure qui lui sera faite par lettre recommandée ou
notification administrative ; sauf demande d’assistance judiciaire
dans le même délai.
La consignation de cette somme est justifiée par la
production d’un récépissé de versement » ;
Attendu que Thomas HOUSSOU n’a pas payé la
consignation et n’a non plus apporté la preuve d’une demande
d’assistance judiciaire ;
Qu’il y a lieu de le déclarer déchu de son pourvoi ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare Thomas HOUSSOU déchu de son pourvoi ;
- Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Saturnin D. AFATON, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
330
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
Jean-Stanislas SANT’ANNA Thérèse KOSSOU
Le greffier.
331
N° 39/CJ-P du répertoire ; N° 2015-26/CJ-P du greffe ; Arrêt du
25 août 2017 ; Affaire : MADELEINE AHLONSOU C/ MINISTERE
PUBLIC ET TCHETON KPOTE HOUSSOU.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Non-paiement de la
consignation – Défaut de demande d’assistance judiciaire -
Déchéance.
Le demandeur qui, malgré la mise en demeure n’a pas
consigné dans le délai légal ni justifié d’une demande
d’assistance judiciaire, est déchu de son pourvoi.
La Cour,
Vu l’acte n° 09/14 du 20 octobre 2014 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel Madeleine AHLONSOU a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°067/14
rendu le 04 juillet 2014 par la cour d’assises de Cotonou ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 25 août 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï l’avocat général Pierre Nicolas BIAO en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 09/14 du 20 octobre 2014 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, Madeleine AHLONSOU a
332
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°067/14 rendu le 04 juillet 2014 par la cour d’assises de
Cotonou ;
Que par lettre n° 4276/GCS du 02 novembre 2015 du greffe
de la Cour suprême, elle a été mise en demeure de consigner
dans un délai de quinze (15) jours, de constituer avocat et de
produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois, le
tout, conformément aux dispositions des articles 3, 6 et 12 de la
loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que par lettre n°0116/GCS du 05 avril 2016 du greffe de la
Cour suprême une deuxième et dernière mise en demeure a été
adressée à la demanderesse au pourvoi assortie d’un nouveau et
dernier délai d’un (01) mois pour le dépôt de son mémoire
ampliatif ;
Que par communiqué radiodiffusé du greffier en chef de la
Cour suprême, Madeleine AHLONSOU a été invitée à se
présenter au greffe de la Cour ;
Que toutes les diligences ainsi effectuées n’ont suscité
aucune réaction de la part de la demanderesse au pourvoi ;
SUR LA DECHEANCE
Attendu que l’article 3 alinéa 1er de la loi n° 2004-20 du 17
août 2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême dispose :
« Le ministère d’un avocat est obligatoire pour introduire un
recours ou suivre tout pourvoi devant la Cour suprême, sauf en
matière de recours pour excès de pouvoir. L’avocat commis
d’office devant les juridictions inférieures suit tous pourvois
devant la Cour suprême… »
Que l’article 6 de la même loi dispose :
333
« Le demandeur est tenu, sous peine de déchéance, de
consigner au greffe de la Cour une somme de quinze mille
(15.000) francs dans le délai de quinze (15) jours à compter de la
mise en demeure qui lui sera faite par lettre recommandée ou
notification administrative, sauf demande d’assistance judiciaire
dans le même délai.
La consignation de cette somme est justifiée par la
production d’un récépissé de versement.
En cas de rejet du pourvoi ou du recours, la somme est
acquise au trésor public » ;
Attendu que depuis le 08 juillet 2014 que Madeleine
AHLONSOU a élevé pourvoi en cassation contre l’arrêt n°067/14
rendu le 04 juillet 2014 par la cour d’assises de Cotonou dans la
cause n°201/PG-11 ministère public contre Tchéton Kpoté
HOUSSOU où elle était partie civile, elle n’a pas constitué avocat
et n’a pas satisfait aux prescriptions de l’article 6 de la loi n°2004-
20 du 17 août 2007 précitée en dépit de toutes les diligences ci-
dessus mentionnées ;
Qu’il convient de la déclarer déchue de son pourvoi et de
mettre les frais à sa charge ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare Madeleine AHLONSOU déchue de son pourvoi ;
- Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
334
chambre judiciaire, PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et
Thérèse KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-cinq
août deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit
ci-dessus en présence de : Pierre Nicolas BIAO, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU,
Le Rapporteur, Antoine GOUHOUEDE
Le greffier.
Osséni SEIDOU BAGUIRI
335
N° 40/CJ-P du répertoire ; N° 2016-07/CJ-P du greffe ; Arrêt du
25 août 2017 ; Affaire : AÏSSI TOUSSAINT APPOLINAIRE C/
MINISTERE PUBLIC, BANKOLE FLORENTIN ET AGBADJIZO
FIRMIN.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Défaut de
consignation – Déchéance.
Tout demandeur qui n’a pas consigné dans le délai légal ni fait
la preuve d’une demande d’assistance judiciaire malgré la
mise en demeure est déchu de son pourvoi.
La Cour,
Vu l’acte n° 40 en date à Cotonou du 20 décembre 2013 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou par lequel AÏSSI Toussaint
Appolinaire a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions
de l’arrêt n°137 rendu le 13 décembre 2013 par la chambre
correctionnelle de ladite cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 25 août 2017, le
conseiller Thérèse KOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Pierre Nicolas BIAO en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 40 en date à Cotonou du 20
décembre 2013 du greffe de la cour d’appel de Cotonou, AÏSSI
336
Toussaint Appolinaire a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt de n°137 rendu le 13 décembre 2013 par la
chambre correctionnelle de cette cour ;
Que par lettre n° 0235/GCS du 18 mai 2016 du greffe de la
Cour suprême, AÏSSI Toussaint Appolinaire a été mis en demeure
d’avoir à constituer avocat, à consigner dans un délai de quinze
(15) jours et produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un
(01) mois, le tout conformément aux dispositions des articles 3, 6
et 12 de la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Que par une autre lettre n°0587/GCS du 23 août 2016, une
deuxième et dernière mise en demeure a été faite au demandeur
;
Que la notification des mises en demeure n’a pu lui être faite
en raison du déménagement du demandeur qui n’a pas laissé sa
nouvelle adresse ;
Que par lettre n°0445/PCS/DC/CAB/SA du 14 mars 2017 le
demandeur a été invité par voie de presse à se présenter au
greffe de la Cour suprême à Porto-Novo pour affaire le concernant
mais en vain ;
Que la consignation n’a pas été payée ;
SUR LA DECHEANCE
Attendu qu’aux termes de l’article 6 de la loi n° 2004-20 du 17
août 2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême, « Le demandeur
est tenu, sous peine de déchéance de consigner au greffe de la
Cour une somme de quinze mille (15.000) francs dans le délai de
quinze (15) jours à compter de la mise en demeure qui lui sera
faite par lettre recommandée ou notification administrative, sauf
demande d’assistance judiciaire dans le même délai.
337
La consignation de cette somme est justifiée par la production
d’un récépissé de versement. » ;
Attendu que AÏSSI Toussaint Appolinaire n’a pas payé la
consignation et n’a pas non plus apporté la preuve d’une
demande d’assistance judiciaire ;
Qu’il y a lieu de clore la procédure en prononçant sa
déchéance ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare AÏSSI Toussaint Appolinaire déchu de son pourvoi ;
- Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT ; Antoine GOUHOUEDE et
Thérèse KOSSOU CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-cinq août
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Pierre Nicolas BIAO, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU
Le Rapporteur, Thérèse KOSSOU
Le greffier, Osséni SEIDOU BAGUIRI
338
N° 41/CJ-P du répertoire ; N° 2017-04/CJ-P du greffe ; Arrêt du
25 août 2017 ; Affaire : IRENE DJIHOKIN C/ MINISTERE PUBLIC
ET AMADOU AHAMADOU.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Défaut de
consignation – Déchéance.
Le demandeur qui, malgré la mise en demeure n’a pas
consigné dans le délai légal ni justifié d’une demande
d’assistance judiciaire, est déchu de son pourvoi.
La Cour,
Vu l’acte n° 003/16 du 19 mai 2016 du greffe de la cour d’appel
de Parakou par lequel Irène DJIHOKIN a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt de n°40/16 rendu le 10
mai 2016 par la chambre correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 25 août 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï l’avocat général Pierre Nicolas BIAO en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 003/16 du 19 mai 2016 du greffe
de la cour d’appel de Parakou, Irène DJIHOKIN a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt de n°40/16 rendu le
10 MAI 2016 par la chambre correctionnelle de cette cour ;
339
Que par lettre n° 0347/GCS du 14 février 2017 du greffe de la
Cour suprême, une première mise en demeure lui a été faite
d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours, à constituer
avocat et à produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un (01)
mois conformément aux dispositions des articles 3, 6 et 12 de la
loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que le 16 février 2017 à 15 heures 01 minute, elle a été
informée par le greffe de la Cour suprême sur son téléphone
portable n° 94-08-12-04 d’avoir à se rapprocher du commandant
de la compagnie de gendarmerie de Parakou pour le retrait de ce
courrier ;
Que par lettre n°0798/GCS du 27 mars 2017 du greffe de la
Cour suprême, une deuxième et dernière mise en demeure a été
adressée à la demanderesse au pourvoi ;
Que toutes les diligences ainsi effectuées n’ont suscité aucune
réaction de sa part ;
SUR LA DECHEANCE
Attendu que l’article 3 alinéa 1er de la loi n° 2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême dispose :
« Le ministère d’un avocat est obligatoire pour introduire un
recours ou suivre tout pourvoi devant la Cour suprême, sauf en
matière de recours pour excès de pouvoir. L’avocat commis
d’office devant les juridictions inférieures suit tous pourvois
devant la Cour suprême… »
Que l’article 6 de la même loi dispose :
« Le demandeur est tenu, sous peine de déchéance de
consigner au greffe de la Cour une somme de quinze mille
(15.000) francs dans le délai de quinze (15) jours à compter de la
340
mise en demeure qui lui sera faite par lettre recommandée ou
notification administrative, sauf demande d’assistance judiciaire
dans le même délai.
La consignation de cette somme est justifiée par la production
d’un récépissé de versement.
En cas de rejet du pourvoi ou du recours, la somme est acquise
au trésor public » ;
Attendu que depuis le 19 mai 2016 que Irène DJIHOKIN a
élevé pourvoi en cassation contre l’arrêt n°40/16 rendu le 10 mai
2016 par la chambre correctionnelle de la cour d’appel de
Parakou dans la cause n°060/PG-15 ministère public contre
Ahamadou AMADOU où elle était citée en qualité de partie civile,
elle n’a pas constitué avocat et n’a pas satisfait aux prescriptions
de l’article 6 de la loi n°2004-20 du 17 août 2007 précitée en dépit
de toutes les diligences ci-dessus mentionnées ;
Qu’il convient de la déclarer déchue de son pourvoi et de
mettre les frais à sa charge ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare Irène DJIHOKIN déchue de son pourvoi ;
- Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Parakou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Parakou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et
Thérèse KOSSOU, CONSEILLERS ;
341
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-cinq août
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Pierre Nicolas BIAO, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
Le greffier.
342
ARRET DE FORCLUSION
N° 19/CJ-P du répertoire ; N° 2016-15/CJ-P du greffe ; Arrêt du
10 mars 2017 ; Affaire : PROCUREUR GENERAL PRES LA
COUR D’APPEL DE COTONOU C/ PACHA NESTOR, KPONOU
YVETTE ET ABOTCHI C. SEGNON.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Mémoire ampliatif
non produit – Mise en demeure infructueuse – Forclusion.
Est forclos, le demandeur n’ayant pas produit de mémoire
ampliatif dans le délai imparti malgré la mise en demeure.
La Cour,
Vu l’acte n°006/15 du 20 juillet 2015 du greffe de la cour d’appel
de Cotonou par lequel Honoré G. ALOAKINNOU, 1 er substitut
général près la cour d’appel de Cotonou a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°47/15 rendu le 20
juillet 2015 par la chambre des libertés et de la détention de la
cour d’appel de Cotonou dans la procédure Ministère public
contre Nestor PACHA et deux (02) autres ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 mars 2017, le
conseiller Thérèse KOSSOU en son rapport ;
343
Ouï le procureur général Nicolas ASSOGBA en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°006/15 du 20 juillet 2015 du greffe
de la cour d’appel de Cotonou, Honoré G. ALOAKINNOU, 1 er
substitut général près la cour d’appel de Cotonou a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°47/15 rendu le 20
juillet 2015 par la chambre des libertés et de la détention de ladite
cour ;
Que par lettre n°0476/GCS du 15 juillet 2016 du greffe de la
cour suprême, le demandeur au pourvoi a été mis en demeure
d’avoir à produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un (01)
mois, conformément aux dispositions des articles 3 et 12 de la loi
n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Qu’aucune suite n’a été donnée à cette mise en demeure dans
le délai prescrit ;
Que par lettre n°0582/GCS du greffe de la Cour suprême du
23 août 2016, une deuxième et dernière mise en demeure lui a
été adressée qui est restée elle aussi sans suite ;
SUR LA FORCLUSION
Attendu que les articles 12 et 51 de la loi n° 2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême disposent
respectivement :
Article 12 alinéas 1, 4 et 5 : « Le rapporteur dirige la
procédure.
Il assigne aux parties en cause un délai pour produire leurs
mémoires.
344
Ce délai ne peut être inférieur à un (01) mois sauf en cas
d’urgence reconnu par ordonnance du président de la Cour
suprême, sur requête de la partie qui sollicite l’abréviation du délai
et après avis motivé du président de chambre » ;
Article 51 : « Lorsque le délai prévu à l’article 12 ci-dessus
imparti par le rapporteur pour la production du mémoire est expiré,
une mise en demeure comportant un nouveau et dernier délai est
adressée à la partie qui n’a pas observé le délai.
Si la mise en demeure reste sans effet, la forclusion est
encourue » ;
Qu’il y a lieu de clore la procédure en prononçant la forclusion ;
PAR CES MOTIFS
Déclare le procureur général près la cour d’appel de Cotonou
représenté par son 1er substitut général, Honoré G.
ALOAKINNOU, forclos en son pourvoi ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de : Jean-
Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix mars deux
mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-dessus
en présence de : Nicolas ASSOGBA, PROCUREUR GENERAL;
Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
345
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
Jean-Stanislas SANT’ANNA Thérèse KOSSOU
Le greffier.
346
N°20/CJ-P du répertoire ; N°2015-14/CJ-P du greffe ; Arrêt du
10 mars 2017 Affaire : TCHANATI N’TCHA KOUAGOU C/
MINISTERE PUBLIC
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Mémoire ampliatif
non produit – Mise en demeure infructueuse – Forclusion.
Le demandeur au pourvoi qui n’a pas produit son mémoire
ampliatif dans le délai imparti malgré la mise en demeure est
forclos.
La Cour,
Vu l’acte n°04/14 du 27 avril 2014 du greffe de la cour
d’appel de Parakou par lequel Tchanati N’Tcha KOUAGOU a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°23/14 rendu le 26 avril 2014 par la cour d’assises de Parakou ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 mars 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï le procureur général Nicolas ASSOGBA en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°04/14 du 27 avril 2014 du greffe
de la cour d’appel de Parakou, Tchanati N’Tcha KOUAGOU a
347
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°23/14 rendu le 26 avril 2014 par la cour d’assises de Parakou ;
Que par lettre n°0646/GCS du 10 avril 2015 du greffe de la
cour suprême transmise par la correspondance n°0644/GCS de
la même date au régisseur de la prison civile de Parakou, une
première mise en demeure lui a été adressée d’avoir à constituer
avocat et à produire son mémoire ampliatif conformément aux
dispositions des articles 3, 12 et 13 de la loi n° 2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que par une autre lettre n°4052/GCS du 05 août 2015 du
greffe de la Cour suprême une deuxième et dernière mise en
demeure lui a été adressée conformément aux dispositions de
l’article 51 de la loi précitée ;
Qu’enfin par lettre n°4051/GCS du 05 août 2015, du greffe
de la Cour suprême avis de ces mises en demeure a été donné à
maître Mamert Dieudonné ASSOGBA, conseil commis d’office
aux intérêts du demandeur au pourvoi ;
Que toutes ces diligences ont été vaines ;
SUR LA FORCLUSION
Attendu qu’il ressort des dispositions de l’article 12 de la loi
n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême que le rapporteur assigne aux parties en cause un délai
d’un (01) mois pour produire leurs mémoires ;
Qu’aux termes des dispositions de l’article 51 de cette même
loi :
« Lorsque le délai prévu à l’article 12 ci-dessus imparti par
le rapporteur pour la production du mémoire est expiré, une mise
en demeure comportant un nouveau et dernier délai est adressée
à la partie qui n’a pas observé le délai.
348
Si la mise en demeure reste sans effet, la forclusion est
encourue » ;
Qu’il convient, par conséquent, de déclarer le demandeur
forclos et de mettre les frais à la charge du Trésor public ;
PAR CES MOTIFS
Déclare Tchanati N’Tcha KOUAGOU forclos en son pourvoi ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Parakou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Parakou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix mars deux
mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-dessus
en présence de : Nicolas ASSOGBA, PROCUREUR GENERAL;
Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
349
N°21/CJ-P du répertoire ; N°2015-15/CJ-P du greffe ; Arrêt du
10 mars 2017 Affaire : ITONI CHABI C/ MINISTERE PUBLIC.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Mémoire ampliatif
non produit – Mise en demeure infructueuse – Forclusion.
Tout demandeur au pourvoi qui n’a pas produit son mémoire
ampliatif dans les délais légaux malgré la mise en demeure est
déclaré forclos.
La Cour,
Vu l’acte n°02/14 du 14 avril 2014 du greffe de la cour
d’appel de Parakou par lequel Chabi ITONI a élevé pourvoi en
cassation contre l’arrêt n°12/14 rendu le 14 avril 2014 par la cour
d’assises de Parakou ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant
composition, organisation, fonctionnement et attributions de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 mars 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï le procureur général Nicolas ASSOGBA en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°02/14 du 14 avril 2014 du greffe
de la cour d’appel de Parakou, Chabi ITONI a élevé pourvoi en
350
cassation contre l’arrêt n°12/14 rendu le 14 avril 2014 par la cour
d’assises de Parakou ;
Que par lettre n°0647/GCS du 10 avril 2015 du greffe de la
cour suprême transmise par la correspondance n°0720/GCS du
21 avril 2015 au régisseur de la prison civile de Parakou, une
première mise en demeure lui est adressée d’avoir à constituer
avocat et à produire son mémoire ampliatif conformément aux
dispositions des articles 3 et 12 de la loi n° 2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que par une autre lettre n°4050/GCS du 05 août 2015 du
greffe de la Cour suprême une deuxième et dernière mise en
demeure lui a été adressée conformément aux dispositions de
l’article 51 de cette même loi ;
Qu’enfin par lettre n°4049/GCS du 05 août 2015 du greffe
de la Cour suprême avis de ces mises en demeure a été donné à
maître Mamert Dieudonné ASSOGBA, conseil commis d’office
aux intérêts du demandeur ;
Que toutes ces diligences ont été vaines ;
SUR LA FORCLUSION
Attendu qu’il ressort des dispositions de l’article 12 de la loi
n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême que le rapporteur assigne aux parties en cause un délai
d’un (01) mois pour produire leurs mémoires ;
Qu’aux termes des dispositions de l’article 51 de cette même
loi :
« Lorsque le délai prévu à l’article 12 ci-dessus imparti par
le rapporteur pour la production du mémoire est expiré, une mise
en demeure comportant un nouveau et dernier délai est adressée
à la partie qui n’a pas observé le délai.
351
Si la mise en demeure reste sans effet, la forclusion est
encourue » ;
Qu’il convient, par conséquent, de déclarer le demandeur
forclos et de mettre les frais à la charge du Trésor public ;
PAR CES MOTIFS
Déclare Chabi ITONI forclos en son pourvoi ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur
général près la cour suprême, au procureur général près la cour
d’appel de Parakou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Parakou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix mars
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Nicolas ASSOGBA, PROCUREUR
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé,
Le président, Le rapporteur,
352
N° 29/CJ-P du répertoire ; N° 2014-12/CJ-P du greffe ; Arrêt du
05 mai 2017 ; Affaire : EDOU PASCAL, DINGBINNIN A.
MIANIKPO, DINGBINNIN F. KELE ET YAKPE MICHEL C/
MINISTERE PUBLIC.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Mémoire ampliatif
non produit – Forclusion.
Le demandeur au pourvoi qui n’a pas produit son mémoire
ampliatif dans le délai imparti, est forclos.
La Cour,
Vu l’acte n° 005/13 en date à Abomey du 02 mai 2013 du
greffe de la cour d’appel d’Abomey par lequel Pascal EDOU, Affo
Mianikpo DINGBINNIN, Florent Kélé DINGBINNIN et Michel
YAKPE ont élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de
l’arrêt de n° 006/CAS/AB rendu le 29 avril 2013 par la cour
d’assises d’Abomey ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 05 mai 2017, le
conseiller Thérèse KOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
353
Attendu que suivant l’acte n° 005/13 en date à Abomey du
02 mai 2013 du greffe de la cour d’appel d’Abomey, Pascal
EDOU, Affo Mianikpo DINGBINNIN, Florent Kélé DINGBINNIN et
Michel YAKPE ont élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt de n° 006/CAS/AB rendu le 29 avril 2013
par la cour d’assises d’Abomey ;
Que par lettres n°s 1488/GCS, 1489/GCS, 1490/GCS et
1491/GCS du 21 mai 2014 du greffe de la Cour suprême, les
demandeurs ont été mis en demeure d’avoir, à constituer avocat
et à produire leurs moyens de cassation dans un délai d’un (01)
mois, le tout conformément aux dispositions des articles 3 et 12
de la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que notification de cette mise en demeure n’a pu être faite
en raison du transfèrement des demandeurs de la prison civile de
Lokossa à celle d’Abomey ;
Attendu que par lettres n°s2009/GCS, 2010/GCS,
2011/GCS et 2012/GCS du 08 août 2014 du greffe de la Cour
suprême, les demandeurs ont été à nouveau mis en demeure
d’avoir, à constituer avocat et à produire leurs moyens de
cassation dans un délai d’un (01) mois, le tout conformément aux
dispositions des articles 3 et 12 de la loi n°2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que par lettres n°s2630/GCS, 2631/GCS, 2632/GCS et
2633/GCS du 11 décembre 2014 du greffe de la Cour suprême,
une deuxième et dernière mise en demeure leur a été adressée
avec un nouveau délai d’un (01) mois pour produire leurs moyens
de cassation ;
Que notification en a été faite aux demandeurs le 22 janvier
2014 comme l’atteste le procès-verbal n°003/2015 établi le même
354
jour par l’officier de police judiciaire en service à la brigade
pénitentiaire d’Abomey ;
Que malgré cette dernière mise en demeure, aucune
réaction de la part des demandeurs n’a été enregistrée ;
SUR LA FORCLUSION
Attendu que l’article 12 de la loi n° 2004-20 du 17 août 2007
portant règles de procédures applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour suprême dispose en ses alinéas 1 et
4:
« Le rapporteur dirige la procédure.
Il assigne aux parties en cause un délai pour produire leurs
mémoires. » ;
Que l’article 51 de cette loi énonce :
« Lorsque le délai prévu à l’article 12 ci-dessus imparti par
le rapporteur pour la production du mémoire est expiré, une mise
en demeure comportant un nouveau et dernier délai est adressée
à la partie qui n’a pas observé le délai.
Si la mise en demeure reste sans effet, la forclusion est
encourue » ;
Qu’en l’espèce, les délais impartis pour produire le mémoire
ampliatif étant expirés, il y a lieu de déclarer les demandeurs
forclos en leur pourvoi ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare Pascal EDOU, Affo Mianikpo DINGBINNIN, Florent
Kélé DINGBINNIN et Michel YAKPE, forclos en leur pourvoi ;
- Met les frais à la charge du trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
355
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse
KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi cinq mai deux
mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-dessus
en présence de : Onésime MADODE, AVOCAT GENERAL;
Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
Jean-Stanislas SANT’ANNA Thérèse KOSSOU
Le greffier.
356
N° 35/CJ-P du répertoire ; N° 2017-01/CJ-P du greffe ; Arrêt du
21 juillet 2017 ; Affaire : PARFAIT DOHOUNON C/ MINISTERE
PUBLIC.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Paiement de la
consignation -Mémoire ampliatif non produit – Forclusion.
Le demandeur au pourvoi qui, bien qu’ayant consigné, n’a pas
produit son mémoire ampliatif malgré la mise en demeure à lui
faite, est forclos.
La Cour,
Vu l’acte n° 002/16 en date à Parakou du 28 avril 2016, du
greffe de la cour d’appel de Parakou par lequel maître Jean-
Claude AVIANSOU, conseil de Parfait DOHOUNON a élevé
pourvoi en cassation contre toutes les dispositions de l’arrêt Avant
Dire Droit n°20/16 rendu le 26 avril 2016 par la chambre
correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 21 juillet 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
357
Attendu que suivant l’acte n° 002/16 en date à Parakou du
28 avril 2016, du greffe de la cour d’appel de Parakou, maître
Jean-Claude AVIANSOU, conseil de Parfait DOHOUNON a élevé
pourvoi en cassation contre toutes les dispositions de l’arrêt Avant
Dire Droit n°20/16 rendu le 26 avril 2016 par la chambre
correctionnelle de cette cour ;
Que par lettre n° 0344/GCS du 14 février 2017 du greffe de
la Cour suprême, maître Jean-Claude AVIANSOU a été mis en
demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours et
à produire ses moyens de cassation dans le délai d’un (01) mois,
conformément aux dispositions des articles 6 et 12 de la loi n°
2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que la consignation a été payée suivant reçu n°149 du 10
mars 2017 ;
Que par lettre n°0879/GCS du 11 avril 2017 du greffe de la
Cour suprême, une deuxième et dernière mise en demeure a été
adressée au demandeur au pourvoi avec un nouveau délai d’un
(01) mois pour le dépôt de son mémoire ampliatif conformément
à l’article 51 de la loi précitée ;
Que malgré cette dernière mise en demeure, aucune
réaction n’a été enregistrée de la part du demandeur au pourvoi ;
SUR LA FORCLUSION
Attendu que l’article 12 alinéas 1 et 4 de la loi n° 2004-20 du
17 août 2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême, dispose :
« Le rapporteur dirige la procédure.
Il assigne aux parties en cause un délai pour produire leurs
mémoires. » ;
Que l’article 51 de cette loi énonce :
358
« Lorsque le délai prévu à l’article 12 ci-dessus imparti par
le rapporteur pour la production du mémoire est expiré, une
deuxième mise en demeure comportant un nouveau et dernier
délai est adressée à la partie qui n’a pas observé le délai.
Si la mise en demeure reste sans effet, la forclusion est
encourue. » ;
Qu’en l’espèce, les délais impartis pour produire le mémoire
ampliatif étant expirés, il y a lieu de déclarer le demandeur forclos
en son pourvoi ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare Parfait DOHOUNON forclos en son pourvoi ;
- Ordonne en conséquence le retour du dossier de la
procédure au procureur général près la cour d’appel de Parakou
pour exécution de l’arrêt ADD n°20/16 rendu le 26 avril 2016 par
la chambre correctionnelle de cette cour ;
- Met les frais à la charge de Parfait DOHOUNON ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Innocent Sourou AVOGNON, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT;
Magloire MITCHAÏ et Antoine GOUHOUEDE, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt un juillet
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Saturnin D. AFATON, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER ;
359
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
Le greffier.
360
ARRET D’IRRECEVABILITE
N° 15/CJ-P du répertoire ; N° 2016-18/CJ-P du greffe ; Arrêt du
19 mai 2017 Affaire : TOSSOU ARNAUD C/ DJEHOUE
PERPETUS.
Procédure pénale – Plainte avec constitution de partie civile –
Défaut de consignation – Irrecevabilité.
La plainte avec constitution de partie civile est irrecevable dès
lors que la partie civile n’a pas payé la consignation fixée dans
le délai imparti.
La Cour,
Vu la lettre en date à Ouidah du 04 juillet 2016 par laquelle
Arnaud TOSSOU, entrepreneur, domicilié à Tové 2, tél : 96-08-28-
08 a saisi le président de la chambre judiciaire de la Cour suprême
d’une plainte avec constitution de partie civile contre Perpétus
DJEHOUE, Magistrat, Juge au tribunal de Première Instance de
deuxième classe de Ouidah ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de
procédure pénale ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience en chambre de conseil du vendredi 19 mai
2017, le conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin AFATON en ses
conclusions ;
361
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que par lettre en date à Ouidah du 04 juillet 2016,
Arnaud TOSSOU, entrepreneur, domicilié à Tové 2, tél : 96-08-
28-08 a saisi le président de la chambre judiciaire de la Cour
suprême d’une plainte avec constitution de partie civile contre
Perpétus DJEHOUE, Magistrat, Juge au tribunal de Première
Instance de deuxième classe de Ouidah ;
Que par arrêt du 09 août 2016, la chambre saisie a,
conformément aux dispositions des articles 91 et 92 du Code de
procédure pénale fixé à 500.000 F CFA le montant de la
consignation à payer par ce dernier et lui a imparti un délai de
trente (30) jours pour s’en acquitter ;
Qu’en dépit du caractère contradictoire de cette décision
l’extrait lui a été notifié à personne le 1er février 2017 ;
Que cette notification n’a suscité aucune réaction de sa part
dans le délai imparti ;
Sur l’irrecevabilité
Attendu qu’il résulte des dispositions de l’article 91 du code
de procédure pénale que « La partie civile qui met en mouvement
l’action publique doit, si elle n’a pas obtenu l’assistance judiciaire
et sous peine de non recevabilité de sa plainte, consigner au
greffe, la somme présumée nécessaire pour les frais de
procédure,… ;
A défaut de paiement dans le délai imparti de la somme
fixée, le juge d’instruction constate par ordonnance, l’irrecevabilité
de la plainte et en donne notification au plaignant… » ;
Attendu qu’en l’espèce Arnaud TOSSOU n’a pas versé la
caution de 500.000 F CFA fixée dans le délai imparti ;
Qu’il n’existe au dossier aucun récépissé de versement
attestant que ladite somme a été versée ;
362
Qu’il y a lieu de déclarer irrecevable l’action de Arnaud
TOSSOU ;
PAR CES MOTIFS
Déclare irrecevable l’action de Arnaud TOSSOU ;
Met les frais à sa charge.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT; Jean Stanislas SANT’ANNA,
Innocent AVOGNON, Michèle CARRENA-ADOSSOU,Thérèse
KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience (chambre de conseil) du vendredi
dix-neuf mai deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme
il est dit ci-dessus en présence de : Saturnin AFATON, AVOCAT
GENERAL ; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
363
N° 16/CJ-P du répertoire ; N° 2016-20/CJ-P du greffe ; Arrêt du
19 mai 2017 ; Affaire : Me RAFIOU G. C. PARAÏSO C/ MICHEL
ADJAKA.
Procédure pénale – Plainte avec constitution de partie civile –
Défaut de consignation – Irrecevabilité.
Est irrecevable, la plainte avec constitution de partie civile
dont l’auteur ne s’est pas acquitté de la consignation fixée
dans le délai imparti.
La Cour,
Vu la lettre en date à Cotonou du 28 juillet 2016 par laquelle
maître Amos M. AKONDE, avocat au barreau du Bénin, conseil
de maître Rafiou Guy-Charles PARAÏSO, également avocat audit
barreau, a, en vertu de l’autorisation de monsieur le bâtonnier de
l’ordre des avocats du Bénin en date du 28 juin 2016, saisi le
président et les conseillers de la chambre judiciaire de la Cour
suprême d’une plainte avec constitution de partie civile contre
Michel ADJAKA, magistrat en service au tribunal de première
instance de première classe de Cotonou pour complicité de
diffamation et complicité d’injures publiques ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de
procédure pénale ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience en chambre de conseil du vendredi 19 mai
2017 le président D. Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU en son
rapport ;
364
Ouï l’avocat général Saturnin AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que par lettre en date à Cotonou du 28 juillet 2016,
maître Amos M. AKONDE, avocat au barreau du Bénin, conseil
de maître Rafiou Guy-Charles PARAÏSO, également avocat audit
barreau, a, en vertu de l’autorisation de monsieur le bâtonnier de
l’ordre des avocats du Bénin en date du 28 juin 2016, saisi le
président et les conseillers de la chambre judiciaire de la Cour
suprême d’une plainte avec constitution de partie civile contre
Michel ADJAKA, magistrat en service au tribunal de première
instance de première classe de Cotonou pour complicité de
diffamation et complicité d’injures publiques ;
Que par arrêt n°08/CJ-P-Sp du 09 août 2016, la Cour a fixé
la consignation à payer par le plaignant à la somme de FCFA cinq
cent mille (500.000) et un délai de trente jours lui a été imparti
pour verser ladite somme au greffe ;
Sur la recevabilité de la plainte avec constitution de
partie civile
Attendu qu’aux termes de l’article 91 du code de procédure
pénale, « La partie civile qui met en mouvement l’action publique
doit, si elle n’a pas obtenu l’assistance judiciaire, et sous peine de
non recevabilité de sa plainte, consigner au greffe, la somme
présumée nécessaire pour les frais de la procédure.
Cette somme, ainsi que le délai d’acquittement qui ne
saurait excéder quarante-cinq (45) jours, sont fixés par
ordonnance du juge d’instruction avant transmission de la plainte
au procureur de la République pour ses réquisitions.
A défaut de paiement dans le délai imparti de la somme
fixée, le juge d’instruction constate, par ordonnance,
l’irrecevabilité de la plainte et en donne notification au
plaignant… » ;
365
Attendu qu’il résulte du dossier que par lettre en date du 27
janvier 2017 reçue à son cabinet le 03 février 2017, l’arrêt susvisé
a été notifié à maître Rafiou Guy-Charles PARAÏSO ;
Qu’il n’a cependant pas payé à ce jour la consignation qui
lui a été fixée ;
Que dès lors, sa plainte avec constitution de partie civile doit
être déclarée irrecevable ;
PAR CES MOTIFS
Statuant contradictoirement, en chambre de conseil et en
matière pénale ;
Déclare irrecevable la plainte avec constitution de partie
civile de maître Rafiou Guy-Charles PARAÏSO contre Michel
ADJAKA, magistrat ;
Met les frais à la charge de maître Guy-Charles PARAÏSO.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de : D.
Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la chambre
judiciaire, PRESIDENT;
Jean Stanislas SANT’ANNA, Innocent AVOGNON, Michèle
CARRENA-ADOSSOU, Thérèse KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience (chambre de conseil) du vendredi
dix-neuf mai deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme
il est dit ci-dessus en présence de : Saturnin AFATON, AVOCAT
GENERAL ; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER ;
366
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier.
D. Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU Osséni SEIDOU BAGUIRI
367
N°48/CJ-P du répertoire ; N°2017-16/CJ-P du greffe ; Arrêt du
22 décembre 2017 ; Affaire : GEORGES CONSTANT
AMOUSSOU C/ MINISTERE PUBLIC.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Arrêt avant dire
droit – Défaut de l’arrêt sur le fond.
Est précoce donc irrecevable le pourvoi élevé contre un arrêt
avant-dire-droit qui n’est pas fait en même temps que le
pourvoi en cassation sur le fond.
La Cour,
Vu l’acte n°003/17 en date à Cotonou du 04 mai 2017 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou par lequel maître Alfred
POGNON, conseil de Georges Constant AMOUSSOU, a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt ADD
n°82/17 rendu le 28 avril 2017 par la cour d’assises de Cotonou ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 22 décembre 2017 le
conseiller Innocent S. AVOGNON en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime G. MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
368
Attendu que suivant l’acte n°003/17 en date à Cotonou du
04 mai 2017 du greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître
Alfred POGNON, conseil de Georges Constant AMOUSSOU, a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt ADD
n°82/17 rendu le 28 avril 2017 par la cour d’assises de Cotonou ;
Que par requête en date à Cotonou du 18 juillet 2007, la
société civile professionnelle d’avocats ‘‘POGNON et
DETCHENOU’’ a saisi la haute Juridiction d’une demande
d’abréviation de délais de procédure ;
Que faisant droit à sa demande, le président de la Cour
suprême a pris l’ordonnance n°2017-054/PCS/SG/CAB du 08
août 2017 qui a été notifiée au demandeur au pourvoi par lettre
n°2230/GCS du 14 août 2017 du greffe de la Cour suprême et
mise en demeure lui a été faite pour la production de son mémoire
ampliatif ;
Que par lettre n°2231/GCS du 14 août 2017, ladite
ordonnance a également été notifiée au procureur général près la
cour d’appel de Cotonou ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Qu’en revanche, le procureur général près la cour d’appel de
Cotonou n’a pas produit son mémoire en défense en dépit de la
communication qui lui a été faite du mémoire ampliatif de la
société civile professionnelle d’avocats ‘‘POGNON et
DETCHENOU’’ par lettres n°2429/GCS du 28 août 2017 et
n°2653/GCS du 20 septembre 2017 reçues à son cabinet les 31
août et 22 septembre 2017 ;
Sur la recevabilité
Attendu que l’article 320 du code de procédure pénale
prescrit que « Tous incidents contentieux sont réglés par la cour,
le ministère public, les parties ou leurs représentants entendus ;
369
Ces arrêts ne peuvent préjuger du fond. Ils ne peuvent être
attaqués par la voie du recours en cassation qu’en même temps
que l’arrêt sur le fond » ;
Attendu, en l’espèce, que l’arrêt querellé est un arrêt avant
dire droit qui, après avoir décidé de joindre les exceptions
soulevées au fond, a renvoyé la cause à une session ultérieure ;
Que l’arrêt sur le fond n’est donc pas encore rendu ;
Qu’un tel arrêt avant dire droit, aux termes de l’alinéa 2 de
l’article 320 du code de procédure pénale, ne peut être attaqué
par la voie du recours en cassation ;
Qu’un tel pourvoi qui n’est pas fait en même temps que le
pourvoi en cassation sur le fond est précoce et est, en
conséquence, irrecevable ;
PAR CES MOTIFS
Déclare irrecevable le présent pourvoi ;
Renvoie la cause et les parties devant la cour d’assises de
Cotonou pour continuation ;
Met les frais à la charge de Georges Constant AMOUSSOU ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT; Innocent S. AVOGNON et
Thérèse KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-deux
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
370
est dit ci-dessus en présence de : Onésime G. MADODE,
AVOCAT GENERAL; Paul D. ASSOGBA, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU,
Le rapporteur, Innocent S. AVOGNON
Le greffier, Paul D. ASSOGBA
371
ARRET DE REJET
N°17/CJ-P-Sp du répertoire ; N°2016-12/CJ-P du greffe ; N°
2017-003/CJ-P du greffe ; Arrêt du 19 mai 2017 ; Affaire :
MINISTERE PUBLIC ET NICOLAS DOUKAN C/ PASCAL DAKIN.
Procédure pénale – Requête aux fins de désignation de
juridiction – Procureur de la République - Ampliation de
plainte.
Désignation de juridiction – Extinction de l’action publique.
La requête aux fins de désignation de juridiction n’est pas
recevable lorsque le procureur de la République est
ampliataire d’une plainte ;
Il n’y a pas lieu à désignation de juridiction lorsque l’action
publique est éteinte.
La Cour,
Vu la lettre n°0282/PR-PA/16 du 13 avril 2016 enregistrée
au secrétariat de la chambre judiciaire le 1er juin 2016 sous le
n°242 et transmise par lettre n°227/PG-CA/PA du 04 mai 2016 au
procureur général près la cour d’appel de Parakou, par laquelle le
procureur de la République près le tribunal de première instance
de première classe de Parakou a présenté, en application de
l’article 634 alinéa 1er du code de procédure pénale, requête à
ladite chambre en vue de la désignation de la juridiction chargée
de l’instruction des faits d’abus de fonction, violences et voies de
fait et menaces verbales de mort sous condition dont Koubadjè
Pascal DAKIN, magistrat, président de la cour d’appel de Parakou,
est susceptible d’être inculpé ;
Vu la deuxième lettre n°857/PR-PA/16 du 14 octobre 2016
enregistrée au secrétariat de la chambre judiciaire le 18 janvier
2017 sous le n°030 et transmise par lettre n°513/PG-CA/PA du 24
372
novembre 2016 au procureur général près la cour d’appel de
Parakou par laquelle le procureur de la République près le tribunal
de première instance de première classe de Parakou a présenté,
en application de l’article 634 alinéa 1er du code de procédure
pénale, requête à ladite chambre en vue de la désignation de la
juridiction chargée de l’instruction des faits de menaces verbales
de mort, faux et usage de faux, destruction de biens, d’incitation
au vol, de trafic d’influence, d’escroquerie et de tentative
d’assassinat dont Koubadjè Pascal DAKIN, président de la cour
d’appel de Parakou, magistrat est susceptible d’être inculpé ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de
procédure pénale ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience en chambre de conseil du vendredi 19 mai
2017, le conseiller Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU
en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que par lettre n°0282/PR-PA/16 du 13 avril 2016
enregistrée au secrétariat de la chambre judiciaire le 1er juin 2016
sous le n°242 et transmise par lettre n°227/PG-CA/PA du 04 mai
2016 au procureur général près la cour d’appel de Parakou, le
procureur de la République près le tribunal de première instance
de première classe de Parakou a présenté, en application de
l’article 634 alinéa 1er du code de procédure pénale, requête à
ladite chambre en vue de la désignation de la juridiction chargée
373
de l’instruction des faits d’abus de fonction, violences et voies de
fait et menaces verbales de mort sous condition dont Koubadjè
Pascal DAKIN, magistrat, président de la cour d’appel de
Parakou, est susceptible d’être inculpé ;
Qu’à l’appui de sa requête, le procureur de la République
près le tribunal de première instance de première classe de
Parakou a produit photocopie de la plainte de Nicolas DOUKAN
contre ce magistrat ;
Que cette requête transmise au greffe a donné lieu à
l’ouverture du dossier n°2016-12/CJ-P ;
Que par une deuxième lettre n°857/PR-PA/16 du 14 octobre
2016 enregistrée au secrétariat de la chambre judiciaire le 18
janvier 2017 sous le n°030 et transmise par lettre n°513/PG-
CA/PA du 24 novembre 2016 au procureur général près la cour
d’appel de Parakou, le procureur de la République près le tribunal
de première instance de première classe de Parakou a présenté,
en application de l’article 634 alinéa 1er du code de procédure
pénale, requête à ladite chambre en vue de la désignation de la
juridiction chargée de l’instruction des faits de menaces verbales
de mort, faux et usage de faux, destruction de biens, d’incitation
au vol, de trafic d’influence, d’escroquerie et de tentative
d’assassinat dont Koubadjè Pascal DAKIN, président de la cour
d’appel de Parakou, magistrat est susceptible d’être inculpé ;
Qu’à l’appui de sa requête, le procureur de la République
près le tribunal de première instance de première classe de
Parakou a produit la plainte de Nicolas DOUKAN contre ce
magistrat ;
Que cette saisine a donné lieu à l’ouverture du dossier
n°2017-003/CJ-P ;
Attendu que les deux plaintes portent sur les mêmes faits et
tendent aux mêmes fins ;
374
Qu’il ya lieu, pour une bonne administration de la justice, de
les joindre pour y être statué par une seule et même décision ;
En la forme
Attendu que la requête du procureur de la République près
le tribunal de première instance de première classe de Parakou
en date du 13 avril 2016 n’est pas recevable, la plainte qui lui a
été adressée étant une ampliation d’une plainte adressée au
président de la cour constitutionnelle ;
Que s’agissant de la saisine de la même autorité judiciaire
en date du 14 octobre 2016, elle est recevable, l’article 634 alinéa
1er du code de procédure pénale n’exigeant d’autre forme à suivre
que la présentation sans délai d’une requête à la chambre
judiciaire de la Cour suprême ;
Au fond
A- Les faits
Attendu que de la plainte de Nicolas DOUKAN et de la
requête du procureur de la République près le tribunal de
première instance de première classe de Parakou, il résulte
sommairement les faits suivants :
Courant 2008, usant de sa position de procureur général
près la cour d’appel de Parakou, K. Pascal DAKI, de concert avec
Nicolas DOUKAN, a arraché à certains propriétaires terriens un
domaine situé à Bakpérou, dans la Commune de Parakou que les
deux se sont partagés à raison de dix (10) hectares pour K.
Pascal DAKIN et un hectare et trois quart (1ha3/4) pour le
plaignant ;
Sur la part du domaine qui lui est revenue après le partage,
Nicolas DOUKAN a construit des maisons, foré des puits et
réalisé des porcheries ;
375
Toutes ces réalisations auraient attiré la convoitise de K.
Pascal DAKIN qui aurait monté des coups pour l’éliminer et
s’accaparer de ses biens ;
C’est ainsi que K. Pascal DAKIN, armé de son fusil de
chasse, se serait rendu trois fois à son domicile mais l’a
heureusement absenté ;
Il a dû fuir la ville de Parakou pour échapper à la menace
permanente de mort que font peser sur lui les actes de K. Pascal
DAKIN ;
Ce dernier serait habitué des faits du genre et que des
témoins existent et peuvent l’attester ;
Il ressort des faits tels que relatés que K. Pascal DAKIN est
susceptible d’être inculpé des infractions d’abus de fonction,
violences et voies de fait et menaces verbales de mort sous
conditions, faux et usage de faux, destruction de biens,
d’incitation au vol, de trafic d’influence, d’escroquerie et de
tentative d’assassinat faits prévus punis par le code pénal et les
lois pénales spéciales ;
B- Discussion
Attendu que requête est présentée aux fins de désignation
de la juridiction devant connaître des faits dont K. Pascal DAKIN,
magistrat de l’ordre judiciaire, anciennement président de la cour
d’appel de Parakou, est susceptible d’être inculpé ;
Mais attendu que K. Pascal DAKIN est décédé le 19 octobre
2016 ainsi qu’en fait foi l’acte de décès n°102/MCOT/9 e A de la
Commune de Cotonou ;
Que la mort, conformément à l’article 7 du code de
procédure pénale, est une cause d’extinction de l’action publique ;
Qu’il convient de dire et juger que l’action publique est
éteinte et qu’il n’y a pas lieu à désignation de juridiction ;
376
PAR CES MOTIFS
Statuant contradictoirement, en chambre de conseil et en
matière pénale ;
Déclare irrecevable la requête du procureur de la République
près le tribunal de première instance de première classe de
Parakou en date du 13 avril 2016 ;
Reçoit, par contre, sa requête en date du 14 octobre 2016 ;
Au fond, dit et juge qu’il y a extinction de l’action publique
pour cause de décès de Koubadjè Pascal DAKIN, magistrat,
anciennement président de la cour d’appel de Parakou, et que par
conséquent, il n’y a pas lieu à désignation de juridiction ;
Met les frais à la charge du trésor public
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Parakou ainsi qu’aux parties ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT; Jean Stanislas SANT’ANNA,
Innocent AVOGNON, Michèle CARRENA-ADOSSOU, Thérèse
KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience (chambre de conseil) du vendredi
dix-neuf mai deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme
il est dit ci-dessus en présence de : Saturnin AFATON, AVOCAT
GENERAL ; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier.
377
N° 18/CJ-P du répertoire ; N° 2015-28/CJ-P du greffe ; Arrêt du
10 mars 2017 ; Affaire : BOKODAHO NAZAIRE C/ MINISTERE
PUBLIC.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Violation de la loi –
Appréciation souveraine des faits par le juge du fond - Rejet.
Encourt rejet, tout moyen tendant à remettre en débat des faits
souverainement appréciés par le juge du fond et dont le
contrôle échappe à la juridiction de cassation.
La Cour,
Vu l’acte n°04/2015 du 19 mars 2015 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Magloire YANSUNNU,
conseil de Nazaire BOKODAHO, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt de condamnation n°21/2015
rendu le 18 mars 2015 par la cour d’assises de Cotonou ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 10 mars 2017, le
conseiller Thérèse KOSSOU en son rapport ;
Ouï le procureur général Nicolas ASSOGBA en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
378
Attendu que suivant l’acte n°04/2015 du 19 mars 2015 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Magloire
YANSUNNU, conseil de Nazaire BOKODAHO, a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt de condamnation
n°21/2015 rendu le 18 mars 2015 par la cour d’assises de
Cotonou ;
Que par lettre n°4307/GCS du 13 novembre 2015, le
demandeur au pourvoi a été mis en demeure d’avoir à produire
son mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois,
conformément aux dispositions de l’article 12 de la loi n° 2004-20
du 17 août 2007 portant règles de procédures applicables devant
les formations juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Qu’en revanche, le procureur général n’a pas produit son
mémoire en défense en dépit de la communication du mémoire
ampliatif de maître Magloire YANSUNNU qui lui a été faite par
lettre n°0037/GCS du 14 janvier 2016, déchargée à son cabinet
le 26 janvier 2016 et la deuxième et dernière mise en demeure
qui lui a été adressée par correspondance n°0370/GCS du 15 juin
2016 et déchargée à son cabinet le 20 juin 2016 ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et
délai légaux, il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
FAITS ET PROCEDURE
Attendu que par arrêt n°165/2011 en date du 09 mai 2011
de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Cotonou,
Nazaire BOKODAHO a été renvoyé devant la cour d’assises pour
viol sur mineure de moins de dix (10) ans ;
Que par arrêt n°21/2015 du 18 mars 2015, la cour d’assises
l’a condamné à huit (08) ans de travaux forcés ;
379
Que c’est ce dernier arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION DES MOYENS
Sur le moyen unique tiré de la violation de la loi
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de la
loi en ce que, la cour d’assises de Cotonou, qui a condamné le
demandeur au pourvoi, n’a pas recherché des preuves
suffisantes et a violé la règle « un seul témoin, témoignage nul »,
alors que, selon le moyen, depuis son arrestation, il a toujours nié
les faits de viol sur mineure qui lui sont imputés ; que cette
dénégation paraît d’autant vraie que son épouse était dans la cour
en face du WC où le viol est réputé avoir été commis ; qu’il en
résulte que le seul sachant éventuel est celle-ci qui, emportée par
la jalousie contre la gentillesse que le demandeur au pourvoi
affiche à l’égard de la victime, est allée signaler à une voisine que
son mari venait de violer la petite Euphrasie AGOUNANOU ; que
le rapport médical du premier médecin auquel la petite fille a été
présentée indique que l’hymen est déchiré et qu’il y a du sang
dans le slip ; qu’il a prescrit une sérologie mais a négligé de
soumettre le suspect à une analyse ADN à partir de son sperme
sur le sexe ou le slip de la victime ; qu’aucune preuve irréfutable
n’existe pour l’accuser d’être l’auteur de la défloraison de
Euphrasie AGOUNANOU ; qu’il ne peut être tiré quelque
conclusion de la reconnaissance à un moment donné des faits par
le demandeur qui a déclaré avoir été lynché par la foule puis battu
à la gendarmerie aux fins d’obtenir ses aveux ; qu’il est acquis en
droit que l’aveu n’est pas la reine des preuves en matière pénale ;
Mais attendu que le moyen, tel qu’invoqué et développé, fait
état de constatations de faits qui relèvent de l’appréciation
souveraine des juges du fond et dont le contrôle échappe à la
Haute Juridiction ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen mérite rejet ;
PAR CES MOTIFS
380
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix mars deux
mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-dessus
en présence de : Nicolas ASSOGBA, PROCUREUR GENERAL;
Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
Jean-Stanislas SANT’ANNA Thérèse KOSSOU
Le greffier.
381
N° 22/CJ-P du répertoire ; N° 2000-63/CJ-P du greffe ; Arrêt du
07 avril 2017 ; Affaire : BARTHELEMY GUEDENON C/
MINISTERE PUBLIC ET de SOUZA LEA LEOCADIE.
Procédure pénale – Acte posé – Avocat étranger – Règles
nationales – Statuts et règlements intérieurs – Pratique du
barreau – Postulation.
Est irrecevable l’acte posé par un avocat étranger qui ne se
conforme pas aux règles nationales en vigueur, notamment les
dispositions des statuts et règlement intérieur régissant les
pratiques du barreau avant toute postulation.
La Cour,
Vu l’acte n°15/98 du 20 avril 1998 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Mohamed TOKO,
substituant maître Luiz V. ANGELO a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt n°68/98/B1 rendu le 17 avril 1998
par la deuxième chambre correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 07 avril 2017, le
conseiller Thérèse KOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime MADODE en ses
conclusions ;
382
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu suivant l’acte n°15/98 du 20 avril 1998 du greffe de
la cour d’appel de Cotonou, maître Mohamed TOKO, substituant
maître Luiz V. ANGELO a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°68/98/B1 rendu le 17 avril 1998 par la
deuxième chambre correctionnelle de cette cour ;
Attendu que les mémoires ampliatif et en défense ont été
produits par les parties ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi a été élevé dans les forme et délai
prescrits par la loi ;
Qu’il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu que suite à une procédure de coups et blessures
involontaires et défaut de maîtrise, le tribunal de Ouidah a
condamné Barthélémy GUEDENON à trois (03) mois
d’emprisonnement assorti de sursis, vingt mille (20.000) francs
d’amende ferme et huit millions neuf cent soixante-douze mille
quatre cent (8.972.400) francs de dommages-intérêts pour toutes
causes de préjudice confondues à payer à la victime ;
Que sur appel interjeté par maître Ayité SITTI, substituant
maître Luiz V. ANGELO, la cour d’appel, par arrêt n°68/98/B1
rendu le 17 avril 1998, a déclaré l’acte d’appel irrecevable, a dit
que le jugement querellé ressortira son entier et plein effet à
compter de son prononcé ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion du moyen unique à deux branches tiré de la
violation de l’article 467 du code de procédure pénale,
383
violation de la loi, fausse interprétation de la loi, défaut de
base légale
1) Sur la première branche
Attendu que par cette branche du moyen unique, il est
reproché à l’arrêt attaqué d’avoir donné une fausse interprétation
à l’alinéa 2 de l’article 464 du code de procédure pénale, en ce
qu’il a jugé que maître SITTI signataire de l’acte d’appel par
substitution de maître Luiz V. ANGELO, est de nationalité
togolaise, qu’il n’est point avocat à la cour d’appel de Cotonou et
qu’il fallait, pour poser des actes de postulation, élire domicile au
cabinet d’un autre avocat béninois, alors que, selon la branche du
moyen, l’article 464 du code de procédure pénale indique en son
alinéa 2 que la déclaration d’appel doit être signée par l’appelant
lui-même, ou par un avocat ou par un fondé de pouvoir spécial ;
qu’il n’est pas contesté que maître SITTI est un avocat et qu’il n’a
donc pas besoin d’un pouvoir spécial pour signer un acte d’appel ;
Mais attendu que l’avocat étranger doit agir dans le respect
des règles nationales en vigueur, qu’il doit se conformer aux
dispositions des statuts et règlement intérieur régissant les
pratiques du barreau avant toute postulation ;
Que ne l’ayant pas fait, c’est à bon droit que la cour d’appel
a déclaré irrecevable l’acte posé ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen mérite rejet ;
2) Sur la deuxième branche du moyen
Attendu que par cette branche du moyen unique, il est
reproché à l’arrêt attaqué de n’avoir pas donné une base légale à
sa décision, en ce qu’il stipule que maître SITTI devait se
conformer aux règles et usages régissant le barreau béninois,
sans toutefois préciser nettement la règle dont il s’agit, alors que,
selon le moyen, la substitution de maître Luiz V. ANGELO par
maître SITTI est conforme aux règles et usages du barreau
384
béninois comme l’atteste la lettre adressée par le bâtonnier au
président de la cour d’appel ;
Mais attendu que les juges du fond ont tiré leurs motifs des
dispositions des alinéas 1 et 2 de l’article 464 du code de
procédure pénale ; qu’ils ont précisé en outre que : « …aucun
mandat spécial délivré à maître SITTI par le prévenu n’est annexé
à l’acte d’appel… » ;
Qu’en décidant comme ils l’ont fait, les juges d’appel ont
donné une base légale à leur décision ;
Que cette branche du moyen unique ne peut prospérer ;
PAR CES MOTIFS
- Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
- Le rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et
Thérèse KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi sept avril
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Onésime MADODE, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
385
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
Le greffier.
386
N°23/CJ-P du répertoire ; N°2000-49/CJ-P du greffe ; Arrêt du
07 avril 2017 ; Affaire : MINISTERE PUBLIC C/ ADEBO
FALILOU ET GRIMAUD GISELE.
Procédure pénale - Violation de la loi – Appel de la partie civile
– Défaut d’appel incident du ministère public – Rejet.
Moyen du pourvoi – Appréciation souveraine des juges du
fond - Irrecevabilité
Font une saine application de la loi, les juges d’appel qui, sur
le seul appel de la partie civile, déboutent le ministère public
de toutes ses demandes.
Est irrecevable, le moyen tiré de la violation de la loi tendant à
remettre en examen les faits souverainement appréciés par les
juges du fond.
La Cour,
Vu l’acte n°19/2000 du 22 mars 2000 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel le premier substitut du procureur
général près ladite cour a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°048/00/A rendu le 21 mars 2000 par la
chambre correctionnelle de ladite juridiction ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
387
Ouï à l’audience publique du vendredi 07 avril 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que par acte n°19/2000 du 22 mars 2000 du greffe
de la cour d’appel de Cotonou, le premier substitut du procureur
général près ladite cour a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°048/00/A rendu le 21 mars 2000 par la
chambre correctionnelle de ladite juridiction ;
Attendu que les mémoires ampliatif et en défense ont été
produits par les parties ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et
délai de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
Sur la recevabilité du mémoire ampliatif de maître
Alphonse ADANDEDJAN
Attendu qu’en exécution d’une mesure d’instruction du
conseiller-rapporteur contenue dans les correspondances
n°s1434/GCS et 1855/GCS des 1er juin 2001 et 19 juillet 2001
adressée à maître Alphonse ADANDEDJAN, et le mettant en
demeure d’avoir à produire un mémoire en défense, ce conseil a
fait parvenir au greffe de la Cour un mémoire ampliatif du 23 août
2001 ;
Mais attendu que dans la présente procédure, la Haute
juridiction n’a été saisie que par le seul pourvoi du premier
substitut général près la cour d’appel ;
Que, dès lors, le mémoire ampliatif de maître Alphonse
ADANDEDJAN doit être déclaré irrecevable ;
AU FOND
388
Faits et procédure
Attendu que par jugement n°096/B du 08 juin 1999, le
tribunal correctionnel de Cotonou a constaté qu’il n’y a point
d’imputation diffamatoire relevée dans les propos du prévenu
Falilou ADEBO et l’a relaxé purement et simplement ;
Que sur appel de maître Alphonse ADANDEDJAN, conseil
de Gisèle GRIMAUD, la cour d’appel de Cotonou a, par arrêt
n°048/00/A du 21 mars 2000, débouté le ministère public de
toutes ses demandes en ce qu’il n’a pas relevé appel, déclaré
l’appel de Gisèle GRIMAUD recevable et confirmé le jugement
entrepris en toutes ses dispositions ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION DES MOYENS
Sur le premier moyen tiré de la violation de l’article 458
du code de procédure pénale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé
l’article 458 du code de procédure pénale en ce que, se fondant
sur le fait que la cour d’appel n’a été saisie que du seul appel de
la partie civile, les juges d’appel ont estimé que le ministère public
n’avait aucun moyen à développer et ont, de ce fait, rejeté tous
ses arguments ; alors que, selon le moyen, l’action publique
n’étant plus en cause par l’effet de l’autorité de la chose jugée sur
ce point, la cour ne pourra statuer que sur les seuls intérêts civils ;
Qu’elle ne peut le faire qu’après avoir apprécié et qualifié les
faits de la cause et dans cette démarche, elle ne saurait priver le
ministère public, s’agissant d’un procès pénal, du droit de
présenter ses observations ;
Mais attendu que pour débouter le ministère public de toutes
ses demandes, les juges d’appel ont, après avoir constaté qu’ils
n’ont été saisis que du seul appel de la partie civile, affirmé que
celui-ci (le ministère public) n’est que partie jointe à l’instance et,
389
est dès lors, sans qualité pour saisir la cour d’un chef quelconque
de demande ;
Attendu du reste que la cour n’a pas privé le ministère public
du droit de présenter ses observations ainsi qu’il résulte de la
lecture de l’arrêt attaqué, mais l’a plutôt débouté de toutes ses
demandes ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen n’est pas fondé et mérite rejet ;
Sur le deuxième moyen tiré de la violation de l’article 33
de la loi n°60-12 du 30 décembre 1960
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué une violation de
la loi en ce que, la cour d’appel a déclaré qu’il y a une absence
d’intention de nuire et prononcé de ce chef la relaxe ; alors que,
selon le moyen, en matière de délit de presse et conformément
aux prescriptions de l’article 33 de la loi n°60-12 du 30 juin 1960,
le législateur a établi une présomption de mauvaise foi, en vertu
de laquelle, l’auteur d’une imputation ou allégation diffamatoire
est présumé l’avoir faite de mauvaise foi sauf preuve contraire de
sa part ;
Qu’en cette matière une relaxe ne peut se fonder sur le seul
motif que la mauvaise foi n’est pas établie ;
Qu’ayant affirmé sans le démontrer qu’il y a une absence
d’intention de nuire sans que le prévenu n’ait fait la preuve de
cette absence d’intention de nuire, la cour d’appel a violé la
présomption légale de mauvaise foi et encourt de ce chef
cassation ;
Mais attendu qu’il ressort de l’arrêt attaqué que le prévenu a
bien rapporté la preuve de l’absence d’intention de nuire dans la
mesure où les motifs qui ont fondé cette décision sont tirés de ses
propos ;
390
Que pour conclure qu’il n’y a point de délit de diffamation
pouvant justifier l’octroi de dommages-intérêts, l’arrêt attaqué
retient successivement que :
« …Monsieur Falilou ADEBO a affirmé qu’au moment où il
se justifiait devant l’auditoire relativement aux objets parallèles, il
parlait de madame Gisèle GRIMAUD…que les propos dont s’agit,
bien que dirigés contre la personne de madame Gisèle
GRIMAUD, ne comportent aucun élément pouvant porter atteinte
à son honneur que de plus, ces propos ne sont tenus que dans
un cadre restreint donc non public et ne révèlent aucune intention
de nuire » ;
Qu’il s’ensuit que le second moyen n’est pas davantage
fondé et mérite également rejet ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare irrecevable le mémoire ampliatif de Gisèle
GRIMAUD ;
- Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
- Le rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge de Gisèle GRIMAUD ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi sept avril
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
391
dessus en présence de : Onésime MADODE, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
Le greffier.
392
N° 24/CJ-P du répertoire ; N° 1999-38/CJ-P du greffe ; Arrêt du
07 avril 2017 Affaire : TOBIAS C. DIEUDONNE C/ MINISTERE
PUBLIC ET HOUENOU GABRIEL.
Procédure pénale – Moyen – Réexamen des faits – Juge de
cassation – Rejet.
Enquêtes sur la personnalité et sur les situations matérielle,
familiale et sociale – Juge d’instruction – Obstacle au jugement
– Rejet.
Procédure pénale – Moyen – Violation de la présomption
d’innocence - Prononcé du jugement de condamnation – Rejet.
Mérite rejet, le moyen tendant à faire réexaminer les faits par le
juge de cassation.
La non réalisation des enquêtes sur la personnalité et sur la
situation matérielle, familiale et sociale ordonnées par le juge
d’instruction ne constitue pas un obstacle au jugement d’un
accusé.
Mérite rejet, le moyen tiré de la violation de la présomption
d’innocence dès lors que ladite présomption cesse au
prononcé du jugement de condamnation.
La Cour,
Vu l’acte n°18/97 du 02 décembre 1997 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Magloire YANSUNNU,
conseil de Christophe Dieudonné TOBIAS, a élevé pourvoi en
cassation contre l’arrêt de condamnation n°112/97 et l’arrêt civil
n°113/97 rendus le 1er décembre 1997 par la cour d’assises du
Bénin séant à Cotonou ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en
vigueur et modification des ordonnances n°s21/PR du 26 avril
393
1966 et 70-16 du 14 mars 1970 définissant la composition,
l’organisation, les attributions et le fonctionnement de la Cour
suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant
composition, organisation, fonctionnement et attributions de la
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 07 avril 2017, le
conseiller Jean-Stanislas SANT’ANNA en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant acte n°18/97 du 02 décembre 1997 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Magloire
YANSUNNU, conseil de Christophe Dieudonné TOBIAS, a élevé
pourvoi en cassation contre l’arrêt de condamnation n°112/97 et
l’arrêt civil n°113/97 rendus le 1er décembre 1997 par la cour
d’assises du Bénin séant à Cotonou ;
Que selon l’acte n°19/97 du 03 décembre 1997 de ce
greffe, Christophe Dieudonné TOBIAS, a formé pourvoi en
cassation contre cet arrêt de condamnation de la cour d’assises,
par lettre du 03 décembre 1997 ;
Que par lettres n°s1619 et 1619 bis/GCS du 06 décembre
1997 du greffe de la Cour suprême, le demandeur et son conseil,
maître YANSUNNU, ont été mis en demeure de produire leurs
écritures en cassation ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
394
Que par contre, Gabriel HOUENOU n’a pas adressé son
mémoire en défense, malgré sa mise en demeure notifiée par
procès-verbal n°03414/1999 du 19 novembre 1999 de la brigade
de gendarmerie de Kpomassè ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi fait par l’acte N°18/97 du 02
décembre 1997 ayant été élevé dans les forme et délai de la loi,
il y a lieu de le recevoir ;
Attendu que conformément aux dispositions de l’article 85
de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême, ce recours en cassation ayant été régulièrement
formalisé par son Avocat, épuise le droit du demandeur à se
pourvoir ;
Qu’en conséquence le pourvoi n°19/97 du 03 décembre
1997 doit être déclaré est irrecevable ;
AU FOND
Faits et procédure
Renvoyé devant la cour d’assises du Bénin séant à
Cotonou, par arrêt n°20/97 du 18 février 1997 de la chambre
d’accusation de la cour d’appel de cette ville, Christophe
Dieudonné TOBIAS a été déclaré coupable de tentative de vol à
mains armées ;
Il a été condamné à quinze (15) ans de travaux forcés par
arrêt n°112/97 rendu le 1er décembre 1997 par ladite juridiction ;
Que c’est contre cet arrêt que les présents pourvois ont été
élevés ;
DISCUSSION
Premier moyen tiré de la dénaturalisation des faits par
fausse interprétation
395
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir dénaturé
les faits par fausse interprétation, en ce que, les juges d’assise
ont condamné le demandeur à quinze (15) ans de travaux forcés,
alors que, selon le moyen, le conducteur de taxi-moto a déclaré
que TOBIAS l’a agressé pour lui prendre sa moto, et celui-ci a
soutenu que c’est plutôt le transporteur HOUENOU qui a tenté de
lui soutirer son argent ; que les juges n’ont pas procédé à la
recherche de preuves, ni vérifié s’il y a eu légitime défense ;
Mais attendu que le moyen ainsi développé tend à faire
réexaminer les faits par la Haute Cour qui est juge du droit et non
des faits ;
Qu’il s’ensuit que le moyen ne peut être accueilli ;
Deuxième moyen tiré de la violation des règles de
l’administration de la preuve
Attendu qu’il est également fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir
violé les règles de l’administration de la preuve, en ce qu’il a
qualifié les faits de vol à mains armées, alors que, selon le moyen,
d’une part, Simon DJIHOUNTRI et Avocè ABENI, ont été à tort
qualifié de témoins, car, ils étaient arrivés sur les lieux pendant
que la bagarre dont ils ne connaissaient ni l’origine, ni la cause,
d’autre part, le contenu de leurs témoignages, révèle la fragilité
de l’accusation ;
Mais attendu que le moyen ainsi développé tend à faire
réexaminer les faits par la Haute Cour qui est juge du droit et non
des faits ;
Qu’il convient alors de le rejeter ;
Troisième moyen tiré de la recherche insuffisante des
éléments de preuves
Attendu qu’il est reproché à la cour d’assises une
recherche insuffisante des éléments de preuves, en ce qu’elle a
condamné l’accusé à une sanction trop forte, alors que, selon le
396
moyen, d’une part, l’enquête sur la personnalité, la situation
matérielle, familiale ou sociale de TOBIAS, n’a pas été faite,
d’autre part, cette enquête est obligatoire, suivant l’article 85
alinéa 5 du code de procédure pénale ;
Mais attendu que selon plutôt l’article 89 alinéa 6 du code
de procédure pénale, l’enquête sur la personnalité, et celle sur la
situation matérielle, familiale ou sociale de TOBIAS, ont été
ordonnées par le juge d’instruction, sur commission rogatoire et
par demande de renseignements qui figurent au dossier ;
Que cet article ne déroge pas à la règle fondamentale
d’après laquelle les juridictions d’instruction ont le droit et
l’obligation de clore leur information lorsqu’elles estiment que
celle-ci est complète ;
Que dans ces conditions, la non réalisation de ces
enquêtes ne constitue pas un obstacle au jugement de l’accusé ;
Que dès lors, le moyen doit être rejeté ;
Quatrième et cinquième moyens réunis tirés de la
violation de la présomption d’innocence et de l’existence de
la justification de l’acte commis
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt d’avoir violé la règle de
la présomption d’innocence et celle sur les faits justificatifs, en ce
que, le demandeur n’a pas eu droit au bénéfice du doute, sa
version des faits étant opposée à celle de son contradicteur, et il
a été retenu coupable, alors que, selon le moyen, le doute devait
lui profiter, et l’infraction ne devait pas être retenue, sans la
réunion des éléments légal, matériel et moral, et en présence de
fait justificatif liés aux circonstances et à la légitime défense, tels
que prévus par les articles 328 et 329 du code pénal ;
Mais attendu que la présomption d’innocence cesse au
prononcé du jugement de condamnation ;
397
Qu’en outre, ce moyen développe des éléments de faits qui
ont été appréciés souverainement par les juges du fond ;
Qu’il y a lieu par conséquent, de le rejeter ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare irrecevable le pourvoi n°19/97 du 03 décembre
1997 ;
- Reçoit en la forme le pourvoi n°18/97 du 02 décembre
1997 ;
- Le rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge de Christophe Dieudonné
TOBIAS ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur
général près la Cour suprême, au procureur général près la cour
d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi sept avril
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Onésime MADODE, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier.
Jean-Stanislas SANT’ANNA Osséni SEIDOU BAGUIRI
398
N° 25/CJ-P du répertoire ; N° 1999-20/CJ-P du greffe ; Arrêt du
07 avril 2017 ; Affaire : MAMA A. GANIYI, TOTIN D. FRANÇOIS
ET MOMBI ALEXANDRE C/ MINISTERE PUBLIC, ADJOVI
HENRI ET QUENUM D. ANTONIN.
Procédure pénale - Cassation – Violation de la loi par fausse
application ou mauvaise application - Réparation de
préjudices.
Défaut de base légale – Constatations relatives aux
circonstances et matérialité des faits.
Motifs dubitatifs et hypothétiques – « Expression saine lecture
permet de comprendre ».
La détermination du montant de la réparation des préjudices
subis est fonction de l’étendue de ceux-ci et non de la gravité
des fautes pénales ;
Mérite rejet, le moyen tiré du défaut de base légale dès lors que
les juges d’appel, en faisant des constatations relatives aux
circonstances et à la matérialité des faits à travers les pièces
du dossier et les débats, ont non seulement nécessairement
répondu à toutes les demandes et conclusions des parties
mais également justifié leur décision ;
’’L’expression saine lecture permet de comprendre’’
n’engendre pas dans tous les contextes un motif dubitatif ni
hypothétique.
La Cour,
Vu l’acte n°63/98 du 30 septembre 1998 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Alexandrine SAÏZONOU
substituant maître Guy Lambert YEKPE, conseil de MAMA A
Ganiyi, TOTIN Dossa François et MOMBI Alexandre, a élevé
399
pourvoi en cassation contre l’arrêt n°147/98/B1 rendu le 30
septembre 1998 par la chambre correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°s21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 définissant la composition, l’organisation, les
attributions et le fonctionnement de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 07 avril 2017, le
conseiller Jean-Stanislas SANT’ANNA en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant acte n°63/98 du 30 septembre 1998 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Alexandrine
SAÏZONOU substituant maître Guy Lambert YEKPE, conseil de
MAMA A Ganiyi, TOTIN Dossa François et MOMBI Alexandre, a
élevé pourvoi en cassation contre l’arrêt n°147/98/B1 rendu le 30
septembre 1998 par la chambre correctionnelle de cette cour ;
Que par lettre n°1107/GCS du greffe de la Cour suprême du
24 juin 1999, maître YEKPE a été mis en demeure de consigner
et de produire ses écritures en cassation, conformément aux
articles 42, 45 et 51 de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966
organisant la Cour suprême ;
400
Que la consignation a été payée ;
Attendu que le mémoire ampliatif a été produit par maître
YEKPE ;
Que par contre, maître Narcisse ADJAÏ n’a pas transmis son
mémoire en défense, malgré deux mises en demeure par
courriers n°s1620 et 2007/GCS des 06 septembre et 09 novembre
1999 du greffe de la Cour suprême ;
EN LA FORME
Le pourvoir ayant été élevé dans les forme et délai de la loi,
il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, suivant l’arrêt attaqué, que saisi des faits de coups
et blessures volontaires, séquestration et vol entre les parties, le
tribunal correctionnel de Cotonou a rendu un jugement n°45/D3
du 05 février 1997 qui a été frappé d’appel ;
Que par arrêt n°147/98/B1 du 30 septembre 1998, la cour
d’appel de Cotonou a partiellement confirmé le jugement ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION
Premier moyen tiré de la violation de la loi par fausse
application ou refus d’application
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué la violation de la
loi par fausse application ou refus d’application, en ce que, les
juges d’appel ont déterminé les dommages-intérêts en
considération de la gravité des faits, alors que, selon le moyen, ils
devraient être fixés par rapport à l’étendue des préjudices ;
Mais attendu que l’arrêt attaqué a relevé qu’ayant accordé
seulement la somme de cent mille (100.000) francs à chacune
401
des victimes, le premier juge n’a pas su apprécier à leurs justes
valeurs les dommages par elles subies ; que la cour dispose
d’éléments suffisants d’appréciation lui permettant d’arbitrer à la
somme de trois millions (3.000.000) de francs CFA, le montant de
la réparation du préjudice subi par chacune des victimes ;
Qu’en conséquence, et contrairement aux allégations des
demandeurs, les juges du fond ont déterminé le montant de la
réparation des préjudices subis par rapport à l’étendue de ceux-
ci et non en considération de la gravité des fautes pénales ;
Deuxième moyen tiré du défaut de base légale
Attendu qu’il est également fait grief à l’arrêt attaqué du
défaut de base légale en ce que les juges d’appel ont omis de
statuer sur la faute des victimes alléguée par les prévenus, qu’ils
ont également omis de faire des vérifications sur les certificats
médicaux, sur la réparation effective du véhicule Toyota Tercel,
sur la production des pièces et leur communication aux prévenus,
sur l’expertise du véhicule avant sa réparation, sur la prétendue
qualité de commerçant des plaignants et qu’ils ont fondé leur
décision sur la restitution de la somme de trois millions cinq cent
mille (3.500.000) francs CFA sur un témoignage unique, alors que
selon le moyen, face à la question préjudicielle, les juges
correctionnels devraient saisir le juge traditionnel de cette
exception et que les juges d’appel devraient respecter le principe
du double degré de juridiction pour procéder sur les autres
aspects à suffisamment de vérifications en vue de justifier leur
décision ;
Mais attendu que l’arrêt attaqué a constaté que les victimes
ont été ligotées, que de cet acte sont résultées des blessures
comme l’attestent les certificats médicaux ; qu’acheminées dans
la maison familiale MOMBI, elles ont été maintenues ligotées,
mises sur une cour interne un peu en retrait, laissées dans le
véhicule couvert avec sa bâche pendant près d’une heure
d’horloge, ce qui aggravait leur état de santé ;
402
Que des faits notés au procès-verbal de gendarmerie, des
débats et du dossier, il ressort que « cette affaire de trois millions
cinq cent mille (3.500.000) francs, n’était pas un montage… mais
constitue une constance du dossier » ; qu’il est « constant » que
QUENUM Antonin s’est rendu sur les lieux litigieux avec son
véhicule…, et « qu’il est aussi avéré » que ce véhicule lui a été
ravi par le prévenu MAMA A. Ganiyi…, que le véhicule a subi des
dommages ;
Attendu qu’en l’état de ces constatations, les juges d’appel
ont nécessairement répondu à toutes les demandes et
conclusions des auteurs du pourvoi, et ont également justifié leur
décision ; qu’il s’ensuit que le moyen doit être rejeté en toutes ses
branches ;
Troisième moyen tiré du défaut de motif, en ses deux
branches réunies prises de la contradiction de motifs et de
motifs dubitatifs et hypothétiques
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué le défaut de motif
par contradiction de motifs, en ce que, la cour a confirmé la
décision du premier juge sur l’aspect de la condamnation pénale,
et au plan civil, elle a condamné les demandeurs au payement de
la somme de trois millions cinq cent mille (3.500.000) francs que
ceux-ci n’ont pas volée ;
Que pour condamner au payement de cinq cent mille
(500.000) francs au titre de la réparation du véhicule Toyota
Tercel, les juges ont utilisé l’expression : « une saine lecture
permet de comprendre que… » qui caractérise un motif dubitatif
et hypothétique ;
Mais attendu que l’examen des éléments du dossier qui ont
permis aux juges du fond de dégager à bon droit les liens de
causalité entre les faits objet de la condamnation pénale et les
dommages subis parmi lesquels il y a la somme d’argent perdue ;
403
Qu’en outre l’expression incriminée « une saine lecture
permet de comprendre que… » n’engendre pas dans ce contexte
un motif dubitatif, ni hypothétique ;
Que ce moyen doit être également rejeté en ses deux
branches ;
PAR CES MOTIFS
- Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
- Le rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge de MAMA A. Ganiyi, TOTIN
Dossavi François et MOMBI Alexandre ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi sept avril
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Onésime MADODE, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier.
404
N° 26/CJ-P du répertoire ; N° 1999-19/CJ-P du greffe ; Arrêt du
07 avril 2017 ; Affaire : JEAN-PIERRE OGOUBIYI C/ MINISTERE
PUBLIC, SOBEBRA, JEAN-CLAUDE LAHAMI, EDOUARD
AKUETE, MAURICE DADA ET SANNI YAYA.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation - Violation de la loi –
Nullité de témoignages - Rejet.
Violation des règles applicables dans l’appréciation des
dommages-intérêts – Différence de transcription de montants
entre motifs et dispositif.
Mérite rejet le moyen tiré de la nullité de témoignages dès lors
que les co-prévenus ont été entendus en qualité de simples
sachants ;
La différence de transcription de montant entre les motifs et le
dispositif ne constitue pas une contradiction mais une erreur
matérielle qui n’entraine pas ouverture à cassation.
La Cour,
Vu les actes n°s08/99 du 10 février 1999 et 09/99 du 12
février 1999 du greffe de la cour d’appel de Cotonou par lesquels
Jean-Pierre OGOUBIYI et son conseil maître Abdon DEGUENON
ont respectivement élevé pourvoi en cassation contre l’arrêt
n°07/99/B1 rendu le 10 février 1999 par la deuxième chambre
correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 90-012 du 1er juin 1990 portant remise en vigueur
et modification des ordonnances n°s21/PR du 26 avril 1966 et 70-
16 du 14 mars 1970 définissant la composition, l’organisation, les
attributions et le fonctionnement de la Cour suprême ;
405
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 07 avril 2017, le
conseiller Jean-Stanislas SANT’ANNA en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant actes n°s08/99 du 10 février 1999 et
09/99 du 12 février 1999 du greffe de la cour d’appel de Cotonou,
Jean-Pierre OGOUBIYI et son conseil maître Abdon DEGUENON
ont respectivement élevé pourvoi en cassation contre l’arrêt
n°07/99/B1 rendu le 10 février 1999 par la deuxième chambre
correctionnelle de cette cour ;
Attendu que les mémoires ampliatif et en défense ont été
produits ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi fait par l’acte N°08/99 du 10 février
1999 ayant été élevé dans les forme et délai de la loi, il y a lieu de
le recevoir ;
Qu’en revanche, conformément aux dispositions de l’article
85 de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême, ce premier recours en cassation ayant été
régulièrement formalisé par le demandeur lui-même épuise le
droit de son Avocat à se pourvoir ;
Qu’en conséquence le pourvoi n°09/99 du 12 février 1999
est irrecevable ;
406
AU FOND
Faits et procédure
Attendu que suite à une procédure d’abus de confiance,
corruption active, corruption passive, complicité de faux et usage
de faux sur plainte de la SOBEBRA, Jean-Pierre OGOUBIYI,
retenu pour abus de confiance et corruption passive, a été
condamné à dix-huit (18) mois d’emprisonnement assorti de
sursis, quinze millions (15.000.000) de francs CFA de dommages-
intérêts et aux frais ;
Que sur appel de Jean-Pierre OGOUBIYI, la cour d’appel de
Cotonou a, par arrêt n°07/99/B1 rendu le 10 février 1999, infirmé
le premier jugement, et évoquant et statuant à nouveau, a retenu
Jean-Pierre OGOUBIYI dans les liens de prévention du chef de
corruption passive, l’a condamné à six (06) mois
d’emprisonnement assorti de sursis, à des dommages-intérêts et
aux frais ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi a été élevé ;
DISCUSSION
Sur le premier moyen à trois branches tiré de la nullité
des témoignages
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué :
1) d’avoir déclaré entendu certains co-prévenus du
demandeur en qualité de témoins, alors que, selon cette branche
du moyen, ces derniers dépendant de la SOBEBRA ne peuvent
valablement être entendus en qualité de témoins, faute de
garantie de leur impartialité ;
2) d’avoir violé les articles 413 et suivants du code de
procédure pénale en ce qu’il ne porte nullement les précautions
procédurales liées à la prestation de serment des témoins et des
prévenus ; alors que, selon cette branche du moyen, cette lacune
407
est de nature à empêcher la Cour de cassation d’exercer son
contrôle sur l’accomplissement des formalités substantielles ;
3) de n’avoir pas fixé la qualité des personnes entendues
alors que, selon cette branche du moyen, l’arrêt attaqué a
littéralement confondu la qualité des parties ;
Mais attendu que le demandeur précise lui-même, dans le
développement de son moyen, que les co-prévenus ont été
entendus ‘‘à titre de simples sachants’’ ;
Que dès lors ce moyen mérite rejet ;
Sur le deuxième moyen tiré de la violation de
l’interdiction faite au juge de fonder sa décision sur des
preuves qui ne lui sont pas apportées au cours des débats et
qui n’auraient contradictoirement été discutées
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir violé le
principe légal qui prescrit au juge de fonder sa décision sur des
preuves qui lui sont apportées au cours des débats et
contradictoirement discutées devant lui ;
Mais attendu que l’analyse de ce moyen oblige le juge de
cassation à apprécier les faits qui échappent à sa compétence ;
Qu’il s’ensuit que ce moyen ne saurait être accueilli ;
Sur le troisième moyen à deux branches tiré de la
violation des règles applicables dans l’appréciation des
dommages-intérêts
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué :
1) d’avoir violé l’article 1382 du code civil en ce que pour
asseoir la condamnation du demandeur à la réparation du
préjudice qu’il aurait causé, il s’est contenté de déclarer : « En
effet, la SOBEBRA a subi du fait du comportement de Jean-Pierre
OGOUBIYI un préjudice personnel direct et actuel », alors que
selon cette branche du moyen, le préjudice pour être réparé, doit
408
être apprécié conformément aux dispositions des articles 1382 et
1383 du code civil, il doit être direct, actuel et certain ;
2) d’être vicié pour contradiction entre les motifs et le
dispositif en ce que le montant de la condamnation à dommages-
intérêts du demandeur est de trois millions cinq cent mille
(3.500.000) francs au niveau des motifs et de trois millions
(3.000.000) de francs au niveau du dispositif ;
Mais attendu que d’une part, les juges du fond ont usé de
leur pouvoir souverain d’appréciation des faits de la procédure
pour attribuer le montant des dommages-intérêts ;
Qu’en décidant comme ils l’ont fait, ils n’ont nullement violé
l’article 1382 du code civil ;
Que d’autre part, la différence constatée entre la
transcription du montant des dommages-intérêts au niveau des
motifs et du dispositif ne constitue pas une contradiction, mais une
erreur matérielle qui n’entraîne pas ouverture à cassation ; que
cette erreur matérielle peut être réparée ;
Que e moyen doit être rejeté en toutes ses branches ;
Sur le quatrième moyen tiré de défaut de base légale,
défaut de réponse à conclusion, violation de la loi par fausse
qualification des faits.
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir manqué
de base légale, de n’avoir pas répondu aux éléments de fait qui
ressortent du dossier et qui ont été relevés par le demandeur, et
d’avoir violé la loi par fausse qualification des faits, en ce que la
cour d’appel d’une part, a retenu le demandeur dans les liens de
prévention de certaines des infractions à lui reprochées, en
escamotant des éléments de faits essentiels et nombreux qui
ressortent du dossier, et d’autre part pour aboutir à cette décision,
a manqué de répondre à l’ensemble des moyens articulés par le
demandeur, alors que, selon le moyen, les juges du fond sont
tenus de répondre à tous les chefs des conclusions présentées
409
par les parties et doivent apprécier souverainement les
témoignages et déclaration reçus en évitant de passer sous
silence, ou en écartant sans la moindre appréciation ou
justification, tous ceux qui tendent à décharger un prévenu ;
Mais attendu que le moyen tend à faire réexaminer les faits
alors que la Haute cour est juge du droit et non du fond ;
Que ce moyen mérite alors rejet ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare irrecevable le pourvoi n°09/99 du 12 février 1999 ;
- Reçoit en la forme le pourvoi n°08/99 du 10 février 1999 ;
- Le rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge de Jean-Pierre OGOUBIYI ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE, et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi sept avril
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Onésime MADODE, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier.
Jean-Stanislas SANT’ANNA Osséni SEIDOU BAGUIRI
410
N° 31/CJ-P du répertoire ; N° 2014-18/CJ-P du greffe ; Arrêt du
16 juin 2017 ; Affaire : MARCEL GBLOTCHAOU C/ MINISTERE
PUBLIC ET ALAIN CHAKPA HOUNKANRIN.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation – Moyen tiré de la
violation de la loi – Action publique – Prescription – Défaut acte
interruptif – Délai légal - Rejet.
Mérite rejet, le moyen tiré de la violation de la loi tendant à
contester l’extinction de l’action publique pour cause de
prescription dès lors qu’aucun acte interruptif n’est intervenu
avant l’écoulement du délai légal de prescription.
La Cour,
Vu l’acte n° 005/12 en date du 30 octobre 2012, du greffe de
la cour d’appel d’Abomey par lequel Marcel GBLOTCHAOU a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt de
n°172/12 rendu à cette même date par la chambre correctionnelle
de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu l’ordonnance n°25/PR/MJL du 07 août 1967 portant code
de procédure pénale ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 16 juin 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
411
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 005/12 en date du 30 octobre
2012, du greffe de la cour d’appel d’Abomey, Marcel
GBLOTCHAOU a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt de n°172/12 rendu à cette même date par
la chambre correctionnelle de cette cour ;
Que par lettre n° 1482/GCS en date du 21 mai 2014 du
greffe de la Cour suprême une mise en demeure a été adressée
au demandeur au pourvoi pour constituer avocat et produire son
mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois conformément aux
dispositions des articles 3 et 12 de la loi n° 2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que par lettre n°2015/GCS en date du 08 août 2014 du
greffe de la Cour suprême, une deuxième et dernière mise en
demeure lui a été adressée ;
Que suite au communiqué radio diffusé n°2017/GCS du 08
août 2017 du greffe de la Cour suprême, Marcel GBLOTCHAOU
s’est présenté au siège de la Haute juridiction où les deux (02)
mises en demeure ci-dessus mentionnées lui ont été notifiées à
personne comme en fait foi le procès-verbal dressé à cet effet le
lundi 08 septembre 2014 ;
Que par lettre n°0190/RSKA/TAL/14 en date à Cotonou du
03 octobre 2014, maître Roland Salomon ADJAKOU, après s’être
constitué aux intérêts du demandeur, a produit son mémoire
ampliatif ;
Qu’en revanche, le procureur général près la cour d’appel et
Alain Tchakpa HOUKANRIN n’ont pas produit de mémoire en
défense en dépit de la communication du mémoire ampliatif de
maître ADJAKOU qui leur a été faite par lettres n°s2331/GCS et
412
2332/GCS en date du 04 novembre 2014 du greffe de la Cour
suprême ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi ; qu’il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu que selon l’arrêt attaqué, que par jugement
n°896/05 rendu le 1er décembre 2015, le tribunal de première
instance de deuxième d’Abomey, statuant en matière
correctionnelle, a déclaré le prévenu Marcel GBLOTCHAOU
coupable des faits de coups et blessures volontaires et de
menaces verbales de mort sur la personne de Alain Chakpa
HOUNKANRIN et l’a condamné à dix (10) mois
d’emprisonnement assorti de sursis et à cinquante mille (50.000)
francs d’amende ferme ;
Que sur appel du prévenu, la cour d’appel d’Abomey, par
arrêt n°2012-172/CC/CA-AB rendu le 30 octobre 2012, a déclaré
l’action publique éteinte pour cause de prescription et dit que le
premier jugement sortira son plein et entier effet ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi est élevé ;
DISCUSSION
Moyen unique tiré de la violation des dispositions des
articles 8 et 9 du code de procédure pénale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué, de la violation des
dispositions des articles 8 et 9 du code de procédure pénale en
ce que ledit arrêt a déclaré l’action publique éteinte pour cause de
prescription au motif qu’il s’est écoulé plus de trois (03) ans entre
la date de la citation délaissée aux parties et celle de l’audience
du 30 octobre 2012 sans qu’aucun acte interruptif de la
413
prescription ne soit intervenu dans la procédure, alors que, selon
le moyen, dans la période du 08 août 2006 date de la première
audience au 30 octobre 2012 jour de la décision, la cour d’appel
avait procédé à des actes de poursuite et d’instruction interruptifs
de la prescription de sorte que celle-ci devrait s’accomplir le 29
octobre 2015 et qu’en disposant comme il l’a fait, l’arrêt attaqué
encourt la cassation ;
Mais attendu que contrairement aux allégations du
demandeur au pourvoi, seuls les citations à comparaître
régulièrement délaissées aux parties, l’inculpation à la barre, les
débats et autres mesures d’instruction et d’administration de la
justice de nature juridictionnelle constituent des actes de
poursuite et d’instruction susceptibles d’interrompre la
prescription de l’action publique au sens des dispositions de
l’article 9 de l’ordonnance n°25/PR/MJL du 07 août 1967 portant
code de procédure pénale en vigueur au moment de l’examen de
la cause, à l’exception des simples convocations des parties par
le ministère public, de leurs présences à des audiences non
tenues ou non utiles et des remises de cause sans débat ;
Qu’en effet, aux termes des dispositions de l’article 8 alinéa
2 dudit code de procédure pénale, « La prescription est de trois
(03) années révolues en matière de délit et d’une (01) année
révolue en matière de contravention » tandis que l’article 9
dispose que « La prescription est interrompue par tout acte de
poursuite ou d’instruction. » ;
Qu’il ressort des relevés de notes d’audience et de la carte
du dossier que la seule et unique citation à comparaître délaissée
aux parties en cause a été établie le 06 juin 2006 pour l’audience
du 08 août 2006 ; qu’après plusieurs remises de cause pour
diverses raisons, le prévenu a été finalement inculpé à l’audience
du 17 mars 2009 à laquelle il y a eu un débat sommaire suivi d’un
renvoi au 12 mai 2009 pour convoquer le docteur Rigobert TOFFA
dont le nom a été cité par le prévenu ;
414
Qu’entre le 17 mars 2009 et le 30 octobre 2012 date de
l’arrêt querellé, il s’est écoulé plus de trois (03) ans sans qu’aucun
acte interruptif de la prescription ne soit intervenu dans la cause,
de sorte que l’action publique pour l’application de la peine était
déjà éteinte au lendemain du 17 mars 2012 ;
Qu’en décidant comme elle l’a fait, la cour d’appel violé les
dispositions des articles 8 et 9 du code de procédure pénale ci-
dessus rappelées ;
Qu’il suit que le moyen n’est pas fondé.
PAR CES MOTIFS
- Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
- Le rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Jean-Stanislas SANT’ANNA, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ; Antoine GOUHOUEDE et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi seize juin
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de : Saturnin D. AFATON, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
415
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
416
N° 34/CJ-P du répertoire ; N° 2016-16/CJ-P du greffe ; Arrêt du
21 juillet 2017 ; Affaire : OUSMANE ABDOULAYE TRAORE C/
MINISTERE PUBLIC ET AWAOU BAGNAN ZIME.
Procédure pénale – Application de la loi – Eléments
constitutifs – Infraction.
Font une saine application de la loi, les juges d’appel qui
relèvent les éléments constitutifs de l’infraction.
La Cour,
Vu l’acte n° 001/16 du 03 février 2016 du greffe de la cour
d’appel de Parakou par lequel Ousmane ABDOULAYE TRAORE
a déclaré élever pourvoi en cassation contre les dispositions de
l’arrêt n°11/16 rendu le 02 février 2016 par la chambre
correctionnelle de ladite cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 21 juillet 2017, le
conseiller Magloire MITCHAÏ en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 001/16 du 03 février 2016 du
greffe de la cour d’appel de Parakou, Ousmane ABDOULAYE
417
TRAORE a déclaré élever pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt n°11/16 rendu le 02 février 2016 par la
chambre correctionnelle de ladite cour ;
Que par lettre n° 0497/GCS du 27 juillet 2016 du greffe de
la Cour suprême, reçue le 28 juillet 2016 par AFOUDA C. Emile,
tél : 97-88-21-88, pour le compte de Ousmane ABDOULAYE
TRAORE, celui-ci a été mis en demeure de produire dans un
délai d’un (01) mois ses moyens de cassation par conseil
constitué et de consigner au greffe ;
Par lettre en date à Cotonou du 29 août 2016, maître Filbert
T. BEHANZIN a sollicité un nouveau délai pour la production au
nom de Ousmane ABDOULAYE TRAORE de son mémoire
ampliatif ;
Par lettre n°0607/GCS du 02 septembre 2016 du greffe de
la Cour suprême, un nouveau et dernier délai d’un (01) mois a été
accordé à maître Filbert T. BEHANZIN qui a produit un mémoire
ampliatif au nom et pour le compte de Ousmane ABDOULAYE
TRAORE en date du 20 septembre 2016 transmis par lettre de la
même date ;
Par lettre sans date, Awaou BAGNAN ZIME a produit son
mémoire en défense et le procureur général près la cour d’appel
de Parakou a produit le sien par lettre n°291/PG-CA/PA en date
à Parakou du 24 mars 2017 ;
La consignation a été payée par reçu n°0034 du 12 avril
2016 ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été exercé le 03 février
2016 contre l’arrêt n°11/16 en date du 02 février 2016 ;
Qu’il remplit les conditions de forme et de délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
418
AU FOND
FAITS ET PROCEDURE
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que le tribunal de première
instance de Parakou a, par jugement n°58/2CD/14 rendu le 11
juillet 2014 dans l’affaire n°704/RP-12, constaté l’abrogation de
l’article 83 de la loi n°2000-12 du 15 février 2001 sur les
instruments de paiement réprimant le délit d’émission de chèque
sans provision par la loi n°2012-26 du 07 août 2012 portant
répression des infractions en matière de chèque, de carte
bancaire et d’autres instruments et procédés électroniques de
paiement, a déclaré éteinte l’action publique exercée contre
Ousmane ABDOULAYE TRAORE du chef d’émission de chèque
sans provision, l’a cependant déclaré coupable du délit
d’escroquerie de la somme d’un million (1.000.000) F CFA au
préjudice de Awaou BAGNAN ZIME, l’a condamné à douze (12)
mois d’emprisonnement assorti de sursis et à deux cent mille
(200.000) F CFA d’amende ferme, a reçu Awaou BAGNAN ZIME
en sa constitution de partie civile et condamné Ousmane
ABDOULAYE TRAORE à lui payer ladite somme à titre de
réparation ;
Que sur appel de Ousmane ABDOULAYE TRAORE, la cour
d’appel a rendu l’arrêt confirmatif n°11/2016 du 02 février 2016 ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION
Moyen unique : violation de la loi par mauvaise
application
Attendu qu’il est fait grief à la cour d’appel de Parakou
d’avoir violé la loi et fait une mauvaise application de celle-ci en
ce que les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie
retenues contre Ousmane ABDOULAYE TRAORE par
application des articles 406 et 408 du code pénal ne sont pas
constituées, alors que, selon le moyen, la fausse qualité et les
419
manœuvres frauduleuses caractéristiques de l’escroquerie
n’existent pas et que la non restitution de l’apport en société due
aux difficultés financières de celle-ci ne saurait faire naître
l’infraction d’abus de confiance ;
Mais attendu que ni le jugement n°58/2CD/14 du 11 juillet
2014, ni l’arrêt n°11/16 du 02 février 2016 n’ont fait état de l’abus
de confiance ;
Que relativement à l’escroquerie la cour d’appel a énoncé :
« attendu que l’escroquerie consiste à provoquer par des
manœuvres frauduleuses une remise de la chose qui n’aurait pas
eu lieu sans elle ;
Attendu que Ousmane ABDOULAYE TRAORE a fait croire
à dame Awaou BAGNAN ZIME que l’établissement COGECI dont
il est le gérant est une société et en sa qualité de directeur, il a
voulu faire participer la victime à son capital ;
Que dès lors le fait de remise de fonds est établi ;
Attendu que sur l’emploi de manœuvres frauduleuses, le
prévenu a dû mentir à la victime de par sa qualité dans ladite
entreprise ou société ;
Que l’établissement COGECI est une entreprise individuelle
et ne peut donc sans changement de statut juridique accueillir des
associés ;
Qu’en se faisant remettre une somme de un million
(1.000.000) F CFA pour avoir utilisé de subterfuges à l’égard de
la victime pour s’approprier de la ladite somme suppose son
intention coupable ;
Attendu que le premier juge en déclarant Ousmane
ABDOULAYE TRAORE coupable des faits d’escroquerie a fait
une bonne et saine application de la loi » ;
Attendu que par ces énonciations, les juges de la cour
d’appel de Parakou ont relevé les éléments constitutifs de
420
l’infraction d’escroquerie et ont, en conséquence, fait une saine
application de la loi ;
Qu’il suit que le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS
- Déclare recevable, en la forme, le présent pourvoi ;
- Le rejette quant au fond ;
421
N° 38/CJ-P du répertoire ; N° 2015-09/CJ-P du greffe ; Arrêt du
25 août 2017 ; Affaire : LE PROCUREUR GENERAL PRES LA
COUR D’APPEL DE COTONOU, GNANVOSSOU CHRISTOPHE
ET ALLOWAKINNOU DOSSOU NOËL C/ KOROKO DANSOU
OLIVIER ET HOUNYE NOUTAÏ.
Procédure pénale - Pourvoi en cassation - Violation de la loi -
Article 6 du code de procédure pénale – Principe electa una
via.
Violation de la loi – Obligation de motivation – Témoignages et
pièces du dossier.
Manque de base légale - Moyen inopérant, fausse chronologie
des faits – Erreur déterminante.
Violation de la loi par refus d’application – Article 5 alinéa 2 du
code de procédure pénale – Juge pénal.
Motifs contradictoires – Motifs complémentaires.
N’est pas fondé le moyen tiré de la violation de l’article 6 du
code de procédure pénale lorsque l’évocation de la règle
posée par cet article n’a pas été déterminante dans la solution
retenue par les juges d’appel ;
N’ont pas violé la règle de l’obligation de motiver leur décision,
les juges d’appel qui se sont fondés sur des témoignages et
des pièces du dossier pour donner la solution du litige ;
Est inopérant le moyen tiré du défaut de base légale qui
invoque une fausse chronologie des faits dès lors que cette
erreur n’a pas été déterminante dans la solution du litige ;
La règle édictée par l’article 5 alinéa 2 du code de procédure
pénale ne s’impose pas au juge pénal ;
Est irrecevable le moyen tiré de motifs hypothétiques lors que
la cour d’appel, se référant à un jugement, a visé un fait réel,
422
un acte juridique certain quand bien même ce jugement aurait
fait l’objet d’appel ;
Deux motifs ne sont pas contradictoires mais plutôt
complémentaires lorsque l’un renforce l’autre.
La Cour,
Vu l’acte n° 28/13 en date du 30 août 2013 du greffe de la
cour d’appel de Cotonou par lequel le procureur général près
ladite cour a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de
l’arrêt de n°109/13 rendu le 30 août 2013 par la chambre
correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 25 août 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï l’avocat général Pierre Nicolas BIAO en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 28/13 en date du 30 août 2013
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, le procureur général près
ladite cour a élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de
l’arrêt de n°109/13 rendu le 30 août 2013 par la chambre
correctionnelle de cette cour ;
423
Que par actes n°s 29/13 et 32/13 de la même date,
Christophe GNANVOSSOU d’une part, et Noël Dossou
ALLOWAKINNOU d’autre part, ont également formé pourvoi en
cassation contre cette décision ;
Que par lettres n°0563/GCS et n°0565/GCS du 23 mars
2015, les demandeurs ont été mis en demeure d’avoir à constituer
conseil, à produire leurs mémoires ampliatifs dans un délai d’un
(01) mois, le tout, conformément aux dispositions des articles 3,
6 et 12 de la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Que suite à leur inaction, une deuxième et dernière mise en
demeure leur a été adressée par correspondance n°731/GCS du
21 avril 2015, n°932/GCS et n°933/GCS du 02 juin 2015 ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
Que le dossier est en état ;
EN LA FORME
Attendu que les trois (03) pourvois ayant été élevés dans les
forme et délai de la loi, il y a lieu de les déclarer recevables ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu que dans le cadre d’une instance en confirmation
de droit de propriété portant sur un domaine de plus de trois (03)
hectares sis à Agonkèssa-Adjagbo dans la commune d’Abomey-
Calavi contre Paul Bodjrènou DAÏ, Dossou Noël
ALLOWAKINNOU, Christophe GNANVOSSOU, Eric
ACCROMBESSI et consorts, pendante devant la 5 ème chambre
traditionnelle des biens du tribunal de première instance de
deuxième classe d’Abomey-Calavi, Olivier Dansou KOROKO,
demandeur en cette instance, a communiqué ses pièces aux
défendeurs ;
424
Que suite à cette communication de pièces et sur plainte de
Christophe GNANVOSSOU déposée entre les mains du
procureur de la République près ledit tribunal, Noutaï HOUNYE et
Olivier Dansou KOROKO ont été poursuivis et condamnés à dix-
huit (18) mois d’emprisonnement chacun pour avoir été déclarés
coupables des délits de faux certificats, fausse attestation,
abattage d’arbres appartenant à autrui, extorsion de fonds,
tentative d’extorsion de fonds, violences et voies de fait et
complicité par jugement n°095/1FD/12 du 19 avril 2012 ;
Qu’ils ont en outre été condamnés solidairement à payer à
Noël Dossou ALLOWAKINNOU la somme de huit cent mille
(800.000) francs et à restituer à Paul Bodjrènou DAÏ celle de dix
millions (10.000.000) de francs qu’ils lui ont extorquée ;
Que sur appel des conseils de Noutaï HOUNYE et Olivier
Dansou KOROKO, la cour d’appel, par arrêt n°109/13 du 30 août
2013, a infirmé le jugement entrepris, évoquant et statuant à
nouveau, les a relaxés purement et simplement des liens de
toutes les préventions, puis condamné Christophe
GNANVOSSOU, Dossou Noël ALLOWAKINNOU et Paul
Bodjrènou DAÏ aux frais ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet des présents pourvois ;
DISCUSSION DU MOYEN DU PROCUREUR GENERAL
PRES LA COUR D’APPEL DE COTONOU
Moyen en deux branches tiré de la violation de la loi
Première branche prise de l’application du principe
« Electa una via… »
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir entre autres
motifs, invoqué le principe ‘‘Una via electa non datur recursus ad
alteram’’ pour dénier à Paul B DAÏ et Noël D ALLOWAKINNOU,
l’un des demandeurs au pourvoi, le droit de se constituer partie
civile devant la juridiction répressive pour l’avoir déjà fait devant
la juridiction civile saisie de l’action en revendication de droit de
425
propriété immobilière, alors que, selon la branche du moyen, cette
règle qui découle des dispositions de l’article 6 du code de
procédure pénale n’est pas d’ordre public et ne peut être invoquée
que par le prévenu à l’exclusion du juge et du ministère public ;
Que toujours selon la branche du moyen, la jurisprudence
considère cette règle comme une fin de non-recevoir qui doit être
soulevée in limine litis avant toute défense au fond en première
instance et jamais pour la première fois en appel ; qu’en fondant
sa décision sur elle, la chambre correctionnelle de la cour d’appel
a fait une mauvaise application dudit article d’autant plus que Noël
D. ALLOWAKINNOU, Christophe GNANVOSSOU et Paul B. DAÏ
n’étaient pas demandeurs dans l’instance en revendication du
droit de propriété immobilière ni prévenus devant le juge
répressif ;
Mais attendu que dans son dispositif, l’arrêt attaqué a
d’abord accueilli en la forme la constitution de partie civile de Noël
D. ALLOWAKINNOU et Paul B. DAÏ avant de la déclarer mal
fondée ; que ceci est la conséquence logique du fait que les
infractions poursuivies ne sont pas constituées ;
Qu’il s’ensuit que l’évocation de la règle posée par l’article 6
du code de procédure pénale n’a pas été déterminante dans la
solution retenue par les juges du second degré ;
Qu’ainsi, le moyen en cette première branche, est mal
fondé ;
Deuxième branche prise de la violation par la cour
d’appel de l’obligation de motiver ses décisions
Attendu qu’il est également fait grief à la cour d’appel d’avoir
violé l’obligation de motiver da décision, alors que, selon la
branche du moyen, conformément à un principe général en droit,
les décisions de justice doivent être motivées de façon à en
permettre le contrôle par la Cour de cassation ;
426
Que la cour d’appel s’est contentée des seules déclarations
du témoin Eric ACCROMBESSI qui a soutenu le changement du
signature de son père après sa retraite en 1987, pour conclure à
l’inexistence de preuve s’agissant des infractions de faux
certificats et de fausse attestation reprochés à Olivier D.
KOROKO, au lieu de procéder à un examen préalable des
conventions incriminées et des signatures contestées par elle-
même ou par les soins d’un expert assermenté tout en
s’abstenant de discuter les arguments du conseils des intimés
ainsi que le réquisitoire du ministère public ;
Que la cour d’appel a manqué de motiver sa décision en
s’appuyant sur l’homologation du règlement amiable convenu
entre Paul DAÏ et Olivier D. KOROKO pour relaxer celui-ci du chef
de délit d’extorsion de fonds alors que le jugement issu de cette
transaction est frappé d’appel ;
Mais attendu qu’en se fondant sur une décision de justice
confirmant le droit de propriété de Olivier D. KOROKO sur le
domaine querellé et en homologuant un règlement amiable
consenti par Paul DAÏ qui lui a versé hors audience une somme
de dix millions (10.000.000) de francs à titre de rachat de sa
portion occupée dudit domaine, ensuite sur le témoignage d’Eric
ACCROMBESSI, fils du vendeur de KOROKO reconnaissant les
différentes signatures de son feu père Eugène ACCROMBESSI
apposées aussi sur les doubles des conventions saisies à son
domicile lors des perquisitions et enfin sur les pièces du dossier
ainsi qu’ils l’ont affirmé, les juges du second degré ont
suffisamment motivé leur décision ;
Que le moyen, en cette seconde branche, ne peut être
accueilli ;
DISCUSSION DES MOYENS DE MAÎTRE Cyrille DJIKUI
Premier moyen tiré du manque de base légale
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué de s’être basé sur
une fausse chronologie des faits en considérant par erreur que le
427
jugement n°002/CB/12 de la 5ème chambre des biens du tribunal
de première instance d’Abomey-Calavi serait rendu le 22 février
2012 antérieurement à celui de la chambre correctionnelle datée
du 19 avril 2012 pour s’affranchir du principe de l’autorité de la
chose jugée au pénal sur le civil, alors que, selon le moyen, la
décision de la chambre des biens n’est intervenue que le 23 avril
2012, donc après celle de la chambre correctionnelle ;
Mais attendu que la référence faite au jugement rendu par
la chambre des biens du tribunal de première instance d’Abomey-
Calavi relève plutôt des constatations faites au jour de l’arrêt
attaqué par les juges de la cour d’appel qui n’y ont pas indiqué
que c’est en raison de l’antériorité de ce jugement civil par rapport
au jugement correctionnel soumis à leur examen que ce dernier
encourait l’infirmation ;
Que quand bien même une erreur se serait glissée dans la
mention de la date dudit jugement civil, il existait au jour de
reddition de l’arrêt attaqué ;
Qu’en affirmant le jour où elle a rendu l’arrêt attaqué que « la
cinquième chambre traditionnelle des biens du tribunal de
première instance d’Abomey-Calavi a confirmé le droit de
propriété de Dansou Olivier KOROKO sur le domaine de 03 ha
58 a 97 ca querellé par les défendeurs (demandeurs au pourvoi)
et a débouté ces derniers de leurs prétentions sur ledit domaine »,
la cour d’appel a également justifié sa décision ;
Que le moyen est inopérant ;
Deuxième moyen tiré de la violation de la loi
Première branche du moyen tiré de la violation de la loi
par refus d’application
Attendu qu’il est également fait grief à l’arrêt attaqué de la
violation de l’article 5 du code de procédure pénale, en ce que les
juges de la cour d’appel se sont fondés sur le jugement
n°002/5CB/12 portant sur l’affaire n°19/2011 dans l’instance en
428
confirmation de droit de propriété opposant les parties, alors que,
selon la branche du moyen, il doit être sursis au jugement de cette
action civile tant qu’il n’a pas été prononcé définitivement sur
l’action publique lorsque celle-ci a été mise en mouvement
comme ce fut le cas ;
Qu’en statuant comme elle l’a fait, la cour d’appel a validé
implicitement ce jugement civil irrégulier ;
Mais attendu que la règle édictée à l’article 5 alinéa 2 du
code de procédure pénale ne s’impose pas au juge répressif qui
a rendu l’arrêt attaqué ;
Que dès lors, le moyen de cette branche n’est pas fondé ;
Deuxième branche du moyen tiré de la violation de la loi
par fausse interprétation
Attendu qu’il fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi par
une fausse interprétation tant de l’article 6 de l’ordonnance
n°25/PR/MJL du 07 août 1967 que de l’article 6 de la loi n°2012-
15 du 17 décembre 2012 portant ce de procédure pénale en ce
qu’il a rejeté et déclaré mal fondée la constitution de partie civile
des demandeurs au pourvoi devant la juridiction correctionnelle
en invoquant le principe de droit ‘‘Electa una via..’’ ;
Mais attendu qu’il a été déjà répondu à cette branche du
moyen (Voir réponse faite au procureur général près la cour
d’appel de Cotonou à ce sujet) ;
Qu’il n’y a pas lieu à y statuer à nouveau ;
Troisième moyen tiré du défaut de motif
Première branche du moyen tiré des motifs
hypothétiques
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir utilisé des
motifs hypothétiques en ce que ledit arrêt s’est fondé sur le
jugement civil n°002/5CB/12 frappé d’appel alors que, selon le
429
moyen ce jugement n’est qu’une décision contre laquelle appel
est relevé et est donc susceptible d’être réformée par les
juridictions supérieures ;
Mais attendu que le motif hypothétique ouvrant droit à
cassation exprime une supposition marquée par des expressions
dubitatives ou aléatoires telles que « il est vraisemblable », « il est
permis de penser » ; qu’en se référant au jugement rendu par la
5ème chambre des biens du tribunal de première instance
d’Abomey-Calavi, l’arrêt attaqué a visé un fait réel, un acte
juridique certain quand bien même ce jugement aurait fait l’objet
d’appel ;
Qu’il en résulte que le moyen en cette branche es
irrecevable ;
Deuxième branche du moyen tiré des motifs
contradictoires
Attendu qu’il est enfin reproché à l’arrêt attaqué d’avoir
utilisé des motifs contradictoires en ce que, pour relaxer les
prévenus des fins de la poursuite du chef d’abattage d’arbres
appartenant à autrui, il a mentionné qu’aucune preuve du droit de
propriété des victimes présumés n’est établi sur le domaine
querellé et sur lesdits arbres tout en affirmant que suivant le
jugement contradictoire n°002/5CB/12, la 5ème chambre des biens
du tribunal de première instance d’Abomey-Calavi a confirmé le
droit de propriété de Olivier Dansou KOROKO (défendeur au
pourvoi) sur le domaine querellé par les défendeurs (demandeurs
au pourvoi) ; qu’en procédant ainsi qu’elle l’a fait, la cour d’appel,
selon la branche du moyen, s’est contredite dans sa motivation ;
Mais attendu que le motif se rapportant à l’existence du
jugement civil ci-dessus mentionné est venu renforcer celui qui
note l’absence de preuve s’agissant du droit de propriété des
demandeurs au pourvoi sur le domaine en cause ;
Que ces deux motifs n’étant pas contradictoires mais plutôt
complémentaires, le moyen en cette branche n’est pas fondé ;
430
PAR CES MOTIFS
- Reçoit en la forme les présents pourvois ;
- Les rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge de Christophe GNANVOSSOU et
Noël Dossou ALLOWAKINNOU ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et
Thérèse KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-cinq
août deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit
ci-dessus en présence de : Pierre Nicolas BIAO, AVOCAT
GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
431
N°42/CJ-P du répertoire ; N°2015-16/CJ-P du greffe ; Arrêt du
1er décembre 2017 Affaire : DAGHER YOUSSEF C/ MINISTERE
PUBLIC.
Procédure pénale – Violation de la loi – Irrecevabilité – Moyens
nouveaux.
Est nouveau et donc irrecevable, le moyen soulevé pour la
première fois en cassation.
La Cour,
Vu l’acte n°003/14 du 09 juillet 2014 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maîtres Gabriel, Romain et Guy
DOSSOU, substitués par maître Herman YENONFAN, ont élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°091/14
rendu le 07 juillet 2014 par la chambre d’accusation de cette cour
;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 1er décembre 2017 le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime G. MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°003/14 du 09 juillet 2014 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maîtres Gabriel, Romain et
432
Guy DOSSOU, substitués par maître Herman YENONFAN, ont
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°091/14 rendu le 07 juillet 2014 par la chambre d’accusation de
cette cour ;
Que par lettre n°0767/GCS du 04 mai 2015 su greffe de la
Cour suprême, le cabinet d’avocats des frères DOSOU et AÏHOU
a été mis en demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze
(15) jours et à produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un
(01) mois, le tout, conformément aux dispositions des articles 6 et
12 de la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Que par lettre n°0981/GCS du 16 juin 2015 du greffe de la
Cour suprême, une deuxième et dernière mise en demeure a été
adressée audit cabinet d’avocats ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Qu’en revanche, le procureur général n’a pas produit son
mémoire en défense en dépit de la communication du mémoire
ampliatif à lui faite par lettre n°4048/GCS du 05 août 2015 du
greffe de la Cour suprême reçue le 21 août 2015 ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et
délai légaux, il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que Ahmed BENDARY,
exportateur de véhicules d’occasion, résidant aux Etats-Unis
d’Amérique, était en relation d’affaires avec Youssef DAGHER,
gérant de la société Bénin TOP CAR pour la vente de véhicules
d’occasion que celui-ci lui faisait parvenir par le Port de Cotonou ;
433
Qu’ne raison du no reversement à Ahmed BENDARY du
produit de la vente de plusieurs véhicules par Youssef DAGHER
qui a également gardé par devers lui seize (16) connaissements
originaux de véhicules qu’il aurait déposé en garantie d’un prêt
d’argent auprès de la Banque Atlantique Bénin, une
mésintelligence est née entre les deux partenaires ;
Que sur plainte de maître Gilbert ATINDEHOU, conseil de
Ahmed BENDARY, une information judiciaire a été ouverte contre
Youssef DAGHER, inculpé des délits d’abus de confiance et
organisation de son insolvabilité ;
Que donnant suite à une requête formulée le 26 décembre
2013 par maître Gilbert ATINDEHOU pour le compte de la partie
civile, le juge du 6ème cabinet d’instruction au tribunal de première
instance de première classe de Cotonou a rendu le 24 janvier
2014 une ordonnance de restitution des seize (16)
connaissements originaux (BL) au profit de la société BENDARY
CAR CORPORATION ;
Que sur appels respectifs de maîtres Gabriel DOSSOU,
conseil de la Banque Atlantique Bénin, la chambre d’accusation
de la cour d’appel de Cotonou a rendu l’arrêt confirmatif n°091/14
du 07 juillet 2014 ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION
Moyen unique tiré de la violation des articles 367, 368 et
369 de la loi n°2010-11 du 07 mars 2011 portant code maritime
en République du Bénin
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué de la violation des
articles 367, 368 et 369 de la loi n°2010-11 du 07 mars 2011
portant code maritime en République du Bénin en ce qu’il a
confirmé l’ordonnance de restitution des seize (16) BL rendue par
le juge d’instruction aux motifs d’une part que « le sieur Youssef
DAGHER a remis à la société BENDARY CAR CORPORATION
434
seize (16) BL photocopies de BL de véhicules » et d’autre part,
qu’ « il ne s’oppose pas à la restitution des originaux desdits BL à
la société », alors que, selon le moyen, le connaissement est le
titre de représentation de la marchandise qui ne doit être délivré
qu’au véritable propriétaire de la marchandise ; qu’il résulte de la
lecture combinée des articles 367, 368 et 369 du code maritime
que l’unique propriétaire des seize (16) connaissements en
cause est la société Bénin TOP CAR Sarl gérée par Youssef
DAGHER au nom de qui ils sont libellés et qu’en ordonnant leur
restitution au profit de la société BENDARY CAR
CORPORATION sans la déclaration de transfert prescrite par
l’article 369 dudit code, les juges du fond ont violé les textes de
loi ci-dessus cités, statué sur la question du droit de propriété des
véhicules objet de ces connaissements, ce qui n’est pas de leur
compétence ;
Mais attendu qu’il ne résulte ni de l’arrêt attaqué, ni des
pièces de la procédure que le demandeur au pourvoi avait
soutenu devant les juges du fond que la restitution des seize (16)
connaissements au profit de Ahmed BENDARY était de nature à
entraîner la violation des dispositions des articles 367, 368 et 369
du code maritime ; que par ailleurs, la question de la propriété des
BL (connaissements) n’a pas été évoquée devant les juges du
fond ;
Que d’une part, le moyen est nouveau ;
Qu’il est, d’autre part, mélangé de fait et de droit ;
D’où il suit qu’il est irrecevable ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge Youssef DAGHER.
435
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, présidente de la
chambre judiciaire, PRESIDENT; Antoine GOUHOUEDE et
Thérèse KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi premier
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
est dit ci-dessus en présence de : Onésime G. MADODE,
AVOCAT GENERAL; Osséni SEIDOU BAGUIRI, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
436
N° 45/CJ-P du répertoire ; N° 2017-002/CJ-P du greffe ; Arrêt du
22 décembre 2017 ; Affaire : HERITIERS DE FEUE MAHINOU
GOHOUNGO, REPRESENTES PAR CASIMIR OSSE ASSISTE
DE ME HIPPOLYTE YEDE C/ MINISTERE PUBLIC ET GERMAIN
CADJA DODO.
Procédure pénale – Pourvoi en cassation - Violation de la loi –
Appréciation de la source officielle et de la légalité de l’original
d’un acte administratif – Incompétence du juge du fond.
Rejet – Prescription d’actes d’informations complémentaires –
Non fondé.
Mérite rejet, le moyen tiré de la violation de la loi par les juges
du fond pour s’être déclarés incompétents pour apprécier la
source officielle et la légalité de l’original d’un acte
administratif, dès lors que, d’une part, ceux-ci n’étaient pas
saisis d’une procédure de faux et d’autre part, l’appréciation
d’office par le juge pénal de la légalité d’un acte administratif
lorsque de cette appréciation défend la solution du procès qui
lui est soumis est facultative.
Le juge d’instruction du second degré n’est pas tenu
d’ordonner des actes d’informations complémentaires.
La Cour,
Vu l’acte n°34 du 30 novembre 2010 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Victoire AGBANRIN
ELISHA, conseil des héritiers de feue Mahinou GOHOUNGO, a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°186/2010 rendu le 29 novembre 2010 par la chambre
d’accusation de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
437
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 22 décembre 2017 le
conseiller Thérèse KOSSOU en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime G. MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°34 du 30 novembre 2010 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Victoire AGBANRIN
ELISHA, conseil des héritiers de feue Mahinou GOHOUNGO, a
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°186/2010 rendu le 29 novembre 2010 par la chambre
d’accusation de cette cour ;
Que par lettre n°0345/GCS du 14 février 2017 du greffe de
la Cour suprême, maître Victoire AGBANRIN ELISHA a été mise
en demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours
et à produire son mémoire ampliatif dans le délai d’un (01) mois
conformément aux dispositions des articles 6 et 12 de la loi
n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que la consignation a été payée ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Qu’en revanche, malgré la communication dudit mémoire
ampliatif à eux faite par lettres n°0800/GCS et n°0801/GCS du
greffe de la Cour suprême en date du 27 mars 2017, Germain
438
CADJA DODO et le procureur général près la cour d’appel de
Cotonou n’ont pas produit leur mémoire en défense ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que courant 2005, le
demandeur au pourvoi a assigné l’arrondissement de Godomey
devant le juge des référés du tribunal de Cotonou en cessation
des travaux entrepris sur une parcelle appartenant à sa mère
Mahinou GOHOUNGO ;
Qu’à l’audience, Germain CADJA DODO, alors chef dudit
arrondissement a produit, par l’organe de son conseil, copie
certifiée conforme du certificat administratif n°4 du 05 mars 1955
qui aurait constaté l’expropriation de Mahinou GOHOUNGO pour
cause d’utilité publique ;
Qu’au vu de certaines irrégularités constatées sur ce
document que le greffier en chef du tribunal de Cotonou a déclaré
n’avoir jamais certifié conforme, Mahinou GOHOUNGO a saisi le
juge du 2ème cabinet d’instruction d’une plainte avec constitution
de partie civile pour faux en écriture publique ;
Qu’après avoir inculpé Germain CADJA DODO du crime de
faux en écriture publique, le juge d’instruction a rendu le 19 février
2007 une ordonnance de transmission de pièces au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Que la chambre d’accusation saisie a, contrairement aux
réquisitions du ministère public, rendu le 29 novembre 2010,
l’arrêt n°186/10 par lequel elle a déclaré n’y avoir lieu à suivre
contre l’inculpé et mis les frais à la charge du Trésor public ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi est élevé ;
439
DISCUSSION
Moyen unique tiré de la violation de la loi.
Première branche tirée de la violation de l’article 187 du
code de procédure pénale.
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué de la violation de
l’article 187 du code de procédure pénale en ce que la chambre
d’accusation a affirmé que "l’appréciation de la source officielle ou
de la légalité de l’original du certificat administratif n°4 du 05 mars
1955 incriminé ne sont pas de sa compétence" sans préciser la
manière de parvenir à cette vérification, alors que, selon la
branche du moyen, il existe un lien de connexité entre cette pièce
produite devant elle et la copie certifiée conforme qui avait servi
de fondement aux poursuites et que par ailleurs, le juge pénal, du
point de vue de la jurisprudence est compétent et peut d’office
soulever l’illégalité d’un acte administratif lorsqu’il lui apparaît qu’il
conditionne la solution du procès qui lui est soumis ;
Mais attendu que l’article 187 du code de procédure pénale
invoqué ne s’applique pas au lien de connexité supposé entre la
copie certifiée conforme d’un acte administratif argué de faux et
l’original de cet acte administratif présenté en défense par un
inculpé devant la chambre d’accusation qui n’était pas saisie
d’une procédure de faux concernant ledit original ;
Qu’en outre, le principe jurisprudentiel évoqué par le
demandeur au pourvoi selon lequel ‘‘le juge pénal peut d’office
soulever l’illégalité d’un acte administratif lorsqu’il lui apparaît
qu’elle conditionne la solution du procès qui lui est soumis’’ est
facultatif et non impératif ;
Qu’en affirmant son incompétence s’agissant de
l’appréciation de la source officielle et de la légalité de l’original
du certificat administratif en cause, la chambre d’accusation n’a
pas violé les dispositions de l’article 187 du code de procédure
pénale ;
440
Qu’il suit que le moyen en cette branche n’est pas fondé ;
Deuxième branche du moyen tirée de la violation des
articles 167, 168 et 182 alinéa 1 du code de procédure pénale.
Attendu qu’il est également fait grief à l’arrêt attaqué de la
violation des articles 167, 168 et 182 alinéa 1 du code de
procédure pénale en ce que la chambre d’accusation se serait
abstenue de permettre au ministère public de décider s’il y a lieu
de requérir la réouverture de l’information sur les charges
nouvelles ou de procéder à un supplément d’information alors
que, selon le moyen, l’original du certificat administratif, non
soumis au préalable à l’examen du juge d’instruction et produit
pour la première fois devant la chambre d’accusation, constituait
une charge nouvelle devant donner lieu à la réouverture de
l’information sur les réquisitions du ministère public ou à défaut, à
un supplément d’information conformément à l’article 182 alinéa
1 du même code ;
Mais attendu que les dispositions des articles 167 et 168 du
code de procédure pénale sont relatives à la reprise de
l’information sur charges nouvelles lorsque le juge d’instruction a
déjà rendu une ordonnance de non-lieu à l’égard de l’inculpé ;
Que tel n’est pas le cas dans la présente cause ;
Que par ailleurs, les suppléments d’informations prévus à
l’article 182 alinéa 1 concernent l’inculpation et l’information
judiciaire que la chambre d’accusation pourrait ordonner contre
les personnes qui n’ont pas été renvoyées devant elles quant aux
infractions résultant du dossier de la procédure en application des
dispositions de l’article 181 ;
Que dans le cas d’espèce, le défendeur au pourvoi était déjà
renvoyé devant la chambre d’accusation ;
Que la branche du moyen, telle qu’elle est articulée, procède
d’une lecture erronée des dispositions des articles 167, 168 et 182
alinéa 1 ;
441
Qu’il suit que le moyen, en cette deuxième branche, n’est
pas fondé ;
Troisième branche du moyen prise de la violation de
l’article 178 alinéa 1 du code de procédure pénale.
Attendu qu’il est enfin reproché à l’arrêt attaqué la violation
des dispositions de l’article 178 alinéa 1 du code de procédure
pénale en ce que la chambre d’accusation s’est contentée de
relever son incompétence s’agissant de l’appréciation de la
source officielle et de la légalité de l’original de l’acte incriminé
pour dire n’y avoir lieu à suivre contre le défendeur au pourvoi
Germain CADJA DODO alors que, selon le moyen, elle pouvait
user du pouvoir que lui confère l’article 178 alinéa 1 pour ordonner
tout acte d’information complémentaire ;
Mais attendu que l’article 178 dispose : « la chambre
d’accusation peut dans tous les cas, à la demande du procureur
général, d’une des parties ou même d’office, ordonner tout acte
d’information complémentaire qu’elle juge utile » ;
Que ledit article tel qu’énoncé n’est pas péremptoire et la
juridiction d’instruction du second degré n’y fera recours qu’en
tant que de besoin ;
Qu’ainsi, le fait pour la chambre d’accusation de ne pas
juger utile d’ordonner des actes d’information complémentaires
nonobstant le souhait du demandeur au pourvoi ne constitue pas
une violation dudit texte ;
Qu’il suit que cette troisième branche du moyen n’est pas
fondée ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge des héritiers de feue Mahinou
GOHOUNGO représentés par Casimir OSSE ;
442
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI AMOUSSOU, président de la
chambre judiciaire, PRESIDENT; Innocent S. AVOGNON et
Thérèse KOSSOU, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-deux
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
est dit ci-dessus en présence de : Onésime G. MADODE,
AVOCAT GENERAL; Paul D. ASSOGBA, GREFFIER;
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
Paul D. ASSOGBA
443
N°49 /CJ-P du Répertoire ; N°2017-20/CJ-P du greffe ; Arrêt du
22 décembre 2017 ; Affaire : MINISTERE PUBLIC C/ SOCIETE
COMON SA, SEBASTIEN GERMAIN AJAVON, NESTOR
AJAVON, BARNABE YELOUASSI ET CHRISTIAN TOLODJI.
Procédure pénale – Violation de la loi – Plainte avec
constitution de partie civile – Instruction – Réquisitions aux
fins de non informer du ministère public.
Le juge de l’instruction saisi d’une plainte avec constitution de
partie civile est tenu d’ouvrir une instruction et la conduire
jusqu’à une ordonnance de clôture, nonobstant les
réquisitions aux fins de non informer du ministère public.
La Cour,
Vu l’acte n° 05/2017 du 10 août 2017 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel le deuxième substitut du procureur
général près ladite cour a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt 191/17 rendu le 07 août 2017 par la chambre
d’accusation de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
Vu la loi n°2012-15 du 18 mars 2013 portant code de
procédure pénale en République du Bénin ;
444
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 22 décembre 2017 le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI épouse AMOUSSOU
en son rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 05/2017 du 10 août 2017 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, le deuxième substitut du
procureur général près ladite cour a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt 191/17 rendu le 07 août 2017 par
la chambre d’accusation de cette cour ;
Que par requête en date à Porto-Novo du 09 octobre 2017,
maître Issiaka MOUSTAFA a saisi la haute Juridiction d’une
demande d’abréviation des délais de procédure ;
Que faisant droit à sa demande, le président de la Cour
suprême a pris l’ordonnance n°2017-067/PCS/SG/CAB du 18
octobre 2017 qui a été notifiée respectivement au ministère public
et à maître Issiaka MOUSTAFA par correspondance n° 3015/GCS
et n°3016/GCS du 19 octobre 2017 du greffe de la Cour suprême ;
Que par la même lettre n° 3015/GCS, le ministère public a
été mis en demeure d’avoir à produire son mémoire ampliatif dans
un délai de quinze (15) jours conformément aux dispositions de
l’article 12 de la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Que suite à son inaction, une deuxième et dernière mise en
demeure lui a été adressée par correspondance n°3216/GCS du
10 novembre 2017 ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
445
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et
délai légaux, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que la société COMON SA,
Sébastien Germain AJAVON, Nestor AJAVON, Barnabé
YELOUASSI et Christian TOLODJI ont saisi, le 15 février 2017, le
juge d’instruction près le tribunal de Cotonou d’une plainte contre
X pour bris de scellés ;
Que nonobstant les réquisitions aux fins de non informer en
date du 24 avril 2017 du procureur de la République, le juge
d’instruction a pris le 27 avril 2017 une ordonnance en vue
d’information ;
Que sur appel du procureur de la République, la chambre
d’accusation a, par arrêt n°191/17 du 07 août 2017, confirmé
purement et simplement ladite ordonnance ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion du moyen
Moyen unique : violation de l’article 92 alinéa 3 du code
de procédure pénale
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué la violation de
l’article 92 alinéa 3 du code de procédure pénale en ce que la cour
d’appel a confirmé, en toutes ses dispositions, l’ordonnance en
vue d’informer rendue par le juge d’instruction aux motifs que
« saisi des faits, le juge d’instruction n’est pas lié par la
qualification pénale retenue par les plaignants … le juge peut
requalifier ces faits à la fin de son information … que de la cocaïne
a été retrouvée dans le conteneur dont le plomb serait brisé avant
les opérations d’enquête de police … cette manipulation de la
446
drogue à haut risque et cette substitution de plomb sont
susceptibles de plusieurs qualifications pénales (détention et ou
trafic international de drogue à haut risque, tentative de vol dans
le conteneur… ) … les circonstances de l’introduction de la drogue
et de la substitution de plomb alléguée dans la plainte avec
constitution de partie civile ne sont pas encore élucidées … il en
est de même des auteurs des faits de manipulation de drogue, les
personnes poursuivies étant relaxées… seule l’instruction
préparatoire peut permettre de se fixer quelque peu sur ces
circonstances et les éventuels auteurs », alors que, selon le
moyen, les faits allégués par la société COMON SA et consorts
dans leur plainte avec constitution de partie civile sont relatifs à la
substitution de plombs ou de scellés du conteneur n°MSC/CRLU
1318954 et ne sont pas susceptibles de revêtir une qualification
pénale ;
Qu’au regard des dispositions prévues au paragraphe V du
code pénal relatives aux bris de scellés et enlèvement de pièces
dans les dépôts publics, la constitution de l’infraction bris de
scellés suppose préalablement que les scellés aient été apposés
par ordre du gouvernement ou par suite d’une décision de justice ;
Qu’aux termes des dispositions de l’article 92 alinéa 3 du
code de procédure pénale, « le procureur de la République ne
peut saisir le juge d’instruction de réquisitions de non informer que
si, pour des causes affectant l’action publique elle-même, les faits
ne peuvent légalement comporter une poursuite ou si, à supposer
ces faits démontrés, ils ne peuvent admettre aucune qualification
pénale » ;
Que l’obligation pour le juge d’instruction d’informer en cas
de plainte avec constitution de partie civile cesse lorsque les faits
allégués dans la plainte ne peuvent admettre aucune qualification
pénale ou lorsque l’action publique est insusceptible d’être
exercée ;
Que les faits relatifs à la détention, au trafic international de
drogue et à la manipulation supposée de la drogue à haut risque
447
ont fait l’objet de la poursuite devant le juge correctionnel du
tribunal de première instance de Cotonou qui a rendu le jugement
n°262/1FD-16 du 04 novembre 2016 dont appel a été relevé par
le procureur général ;
Que cette décision n’a pas acquis l’autorité de chose jugée ;
Mais attendu que la plainte avec constitution de partie civile
saisit le juge d’instruction et l’oblige à ouvrir une instruction et à la
mener jusqu’à une ordonnance de clôture même si le réquisitoire
intervenu suite à la communication faite au parquet conclut qu’il
n’y a pas lieu de procéder à une information ;
Que si aux termes des dispositions de l’alinéa 3 de l’article
92 du code de procédure pénale, le procureur de la République
peut prendre des réquisitions de non informer, l’alinéa 4 de cet
article autorise le juge d’instruction à passer outre à la seule
condition de motiver sa décision ;
Que pour confirmer l’ordonnance du juge d’instruction, la
cour d’appel a énoncé que « le juge d’instruction, saisi des faits,
n’est pas lié par la qualification pénale retenue par les plaignants
; que le juge peut requalifier ces faits à la fin de son information ;
qu’il est constant que de la cocaïne a été retrouvée dans le
conteneur dont le plomb serait brisé avant les opérations
d’enquête de police ; que cette manipulation de la drogue à haut
risque et cette substitution de plomb sont susceptibles de
plusieurs qualifications pénales (détention et ou trafic international
de drogue à haut risque, tentative de vol dans le conteneur… ) ;
que les circonstances de l’introduction de la drogue et de la
substitution de plomb alléguée dans la plainte avec constitution de
partie civile ne sont pas encore élucidées ; qu’il en est de même
des auteurs des faits de manipulation de drogue, les personnes
poursuivies étant relaxées ; que seule l’instruction préparatoire
peut permettre de se fixer quelque peu sur ces circonstances et
les éventuels auteurs.. » ;
448
Que par ces constatations et énonciations, la cour d’appel a
fait l’exacte application de la loi, la plainte avec constitution de
partie civile étant prioritairement conçue pour vaincre l’inertie du
ministère public à mettre en œuvre l’action publique ;
Qu’en conséquence, le moyen n’est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de : Dieudonnée Amélie ASSIONVI épouse
AMOUSSOU, président de la chambre judiciaire ; PRESIDENT;
Innocent Sourou AVOGNON et Thérèse KOSSOU,
CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi vingt-deux
décembre deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il
est dit ci-dessus, en présence de : Onésime Gérard MADODE,
AVOCAT GENERAL ; Djèwekpégo Paul ASSOGBA,
GREFFIER ;
Et ont signé :
Le Président-Rapporteur, Dieudonnée Amélie ASSIONVI
épouse AMOUSSOU
Le Greffier, Djèwekpégo Paul ASSOGBA
449
ARRET DE CASSATION AVEC RENVOI
N°37/CJ-P du répertoire ; N°2013-19/CJ-P du greffe ; Arrêt du
04 août 2017 ; Affaire : LA COUR CONSTITUTIONNELLE C/
MINISTERE PUBLIC, LA PRESSE DU JOUR, RICHARD
MAGNIDET, PASCAL HOUNKPATIN, AFFISSOU ANONRIN ET
PAUL C. ABITAN.
Procédure pénale – Violation de l’article 471 de l’ancien code
de procédure pénale – Moyens nouveaux – Pièces nouvelles -
Cassation.
Viole les dispositions de l’article 471 du code de procédure
pénale en vigueur au moment de son prononcé, l’arrêt qui ne
statue pas sur les moyens nouveaux développés ni sur les
nouvelles pièces produites en cause d’appel.
La Cour,
Vu l’acte n° 26/12 du 17 septembre 2012 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Gilbert ATINDEHOU,
conseil de la Cour constitutionnelle, a élevé pourvoi en cassation
contre les dispositions de l’arrêt de n°227 rendu le 14 septembre
2012 par la chambre correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
450
Ouï à l’audience publique du vendredi 04 août 2017, le
président Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n° 26/12 du 17 septembre 2012
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Gilbert
ATINDEHOU, conseil de la Cour constitutionnelle, a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt de n°227 rendu le
14 septembre 2012 par la chambre correctionnelle de cette cour ;
Que par lettre n° 2779/GCS du 30 octobre 2013, maître
Gilbert ATINDEHOU a été mis en demeure d’avoir à produire son
mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois conformément aux
dispositions l’article 12 de la loi n° 2004-20 du 17 août 2007
portant règles de procédures applicables devant les formations
juridictionnelles de la Cour suprême ;
Que suite à son inaction, une deuxième et dernière mise en
demeure a été adressée audit conseil par correspondance
n°0326/GCS du 10 février 2014 ;
Que maître Gilbert ATINDEHOU a produit son mémoire
ampliatif et le ministère public son mémoire en défense ;
Que par contre le journal la Presse du jour, Paul C. ABITAN,
Richard MAGNIDET, Affissou ANONRIN et Pascal
HOUNKPATIN n’ont pas produit leur mémoire en défense en
dépit des mises en demeure qui leur ont été adressées par lettres
n°s706/GCS, 707/GCS, 708/GCS et 710/GCS du 18 mars 2014
reçues le 27 mars 2014, puis par correspondances n°s1241/GCS,
1242/GCS et 1243/GCS du 09 mai 2014 déchargées par Dénis
MAGNIDET le 14 mai 2014 ;
Que le dossier est en état ;
451
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et
délai légaux, il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu qu’en vertu de la délibération de la Cour
constitutionnelle du Bénin du 21 avril 2011, le procureur de la
République près le tribunal de première instance de Cotonou a
attrait le quotidien d’analyse et d’information la Presse du jour,
Richard MAGNIDET, Pascal HOUNKPATIN, Affissou ANONRIN
et Paul C. ABITAN devant le tribunal correctionnel pour des faits
de diffamation ;
Que par jugement n°196/2CD-11 en date du 10 août 2011,
le tribunal correctionnel a, après avoir constaté que la parution
n°1123 du mardi 13 avril 2011 du journal la Presse du jour n’est
pas produite au dossier, dit que le tribunal n’a pas été en mesure
d’apprécier les faits, puis renvoyé Richard MAGNIDET, Pascal
HOUNKPATIN, Affissou ANONRIN et Paul C. ABITAN des fins de
la poursuite ;
Que sur appels respectifs du procureur de la République et
de maître Elie VLAVONOU KPONOU, conseil de la Cour
constitutionnelle, la cour d’appel a rendu l’arrêt confirmatif n°227
du 14 septembre 2012 ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION DES MOYENS
Sur le moyen tiré de la violation de la loi
Première branche du moyen prise de la violation de
l’article 471 de l’ordonnance n°21/PR/MJL du 07 août 1967
portant code de procédure pénale applicable au moment du
prononcé de l’arrêt.
452
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir méconnu
l’effet dévolutif de l’appel en n’ayant pas statué sur les nouveaux
moyens développés en cause d’appel en ce que, pour confirmer
le jugement entrepris, la cour d’appel a affirmé « qu’il n’est pas
rapporté la preuve du dépôt dudit journal…que acte du prétendu
dépôt n’a ni été sollicité…ni donné par le tribunal…qu’elle se doit
d’examiner le dossier dans l’état où il était devant le premier juge
pour appréhender la justesse en droit et en fait de la décision
querellée » alors que, selon le moyen, l’article 471 du code de
procédure pénale applicable au moment du prononcé de l’arrêt
dispose que »l’appel est dévolu à la cour d’appel dans la limite
fixée par l’acte d’appel et par la qualité de l’appelant ainsi qu’il est
à l’article 481 » ;
Que l’appel a été formé par la partie civile et le ministère
public contre toutes les dispositions du jugement ; que le journal
incriminé a été cette fois-ci produit et acte en a été sollicité et
donné ; que la cour d’appel se devait de réexaminer toute l’affaire
en tenant compte aussi bien des anciennes que des nouvelles
pièces produites par les parties à l’appui de leurs moyens ;
Attendu, en effet, que l’article 471 du code de procédure
pénale applicable au moment du prononcé de l’arrêt attaqué,
dispose que « l’appel est dévolu à la cour d’appel dans la limite
fixée par l’acte d’appel et par la qualité de l’appelant… » ; qu’il en
résulte qu’en vertu de l’effet dévolutif de l’appel, les juges d’appel
ont le pouvoir et l’obligation de statuer en fait et en droit sur tous
les points critiqués de la décision attaqué ; que pour ce faire, les
moyens nouveaux et la production de pièces nouvelles sont
admises ;
Attendu qu’en l’espèce pour confirmer le jugement entrepris,
la cour d’appel a affirmé qu’elle « se doit d’examiner le dossier
dans l’état où il était devant le premier juge pour appréhender la
justesse en droit et en fait de la décision querellée » ;
453
Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé l’article 471 du
code de procédure pénale en vigueur au moment du prononcé de
l’arrêt ;
Que dès lors, sa décision encourt cassation sans qu’il soit
besoin de statuer sur les autres moyens invoqués par le
demandeur ;
454
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier.
455
ARRET DE CASSATION SANS RENVOI
N° 36/CJ-P du répertoire ; N° 2015-22/CJ-P du greffe ; Arrêt du
04 août 2017 ; Affaire : SOCIETE YASMIN SARL C/ MINISTERE
PUBLIC ET ABDALLAH NEHME.
Procédure pénale – Violation du principe fondamental de
la légalité des délits et des peines - Cassation.
Encourt cassation la décision qui ne respecte pas le
principe fondamental de la légalité des délits et des peines.
La Cour,
Vu l’acte n° 008/14 du 27 août 2014 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Sévérin QUENUM, conseil
de la société YASMIN, a élevé pourvoi en cassation contre les
dispositions de l’arrêt de n°31/14 rendu le 27 août 2014 par la
chambre correctionnelle de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n° 2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 04 août 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin D. AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
456
Attendu que suivant l’acte n° 008/14 du 27 août 2014 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Sévérin QUENUM,
conseil de la société YASMIN, a élevé pourvoi en cassation contre
les dispositions de l’arrêt de n°31/14 rendu le 27 août 2014 par la
chambre correctionnelle de cette cour ;
Que par lettre n° 4109/GCS du 03 septembre 2015 du greffe
de la Cour suprême, maître Sévérin QUENUM a été mis en
demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours et
à produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois, le
tout, conformément aux dispositions des articles 6 et 12 de la loi
n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que suite à son inaction, une deuxième et dernière mise en
demeure a été adressée audit conseil par correspondances
n°4269/GCS du 28 octobre 2015 et n°0040/GCS du 14 janvier
2016 du greffe de la Cour suprême ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
Que les conclusions du ministère public ont été
communiquées aux parties le 16 juin 2017 pour leurs
observations éventuelles ; qu’elles n’ont pas réagi ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et
délai légaux, il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu qu’à la requête de la société YASMIN SARL, le
ministère public a attrait, par voie de citation directe devant le
tribunal de première instance de Cotonou, Abdallah NEHME et la
société AYA Transport SARL représentée par Abdallah NEHME
457
pour les faits d’escroquerie conformément à l’article 405 et
suivants du code pénal ;
Que par jugement n°08/2CD-13 du 16 janvier 2013, le
tribunal correctionnel a condamné Abdallah NEHME à six (06)
mois d’emprisonnement assortis de sursis et à cent mille
(100.000) FCFA d’amende, a condamné en outre Abdallah
NEHME et la société AYA Transport SARL à payer à la société
YASMIN SARL la somme de deux cent millions (200.000.000) de
francs CFA à titre de dommages et intérêts ;
Que sur appels respectifs de maîtres Nestor NINKO et
Gervais HOUEDETE, conseils de Abdallah NEHME, de la société
AYA Transport SARL et du ministère public, la cour d’appel a, par
arrêt n°031/14 du 27 août 2014, annulé le jugement entrepris et,
évoquant et statuant à nouveau, a déclaré l’action publique
éteinte contre Abdallah NEHME et la société AYA Transport
SARL pour cause de chose jugée et les a relaxés purement et
simplement des fins de la poursuite ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION DES MOYENS
Sur le moyen d’ordre public relevé d’office et tiré de la
violation du principe fondamental de la légalité des délits et
des peines
Attendu que l’infraction dite « escroquerie au jugement » est
une construction jurisprudentielle largement critiquée par la
doctrine ;
Qu’en droit positif béninois, « l’escroquerie au jugement » ne
figure pas au code pénal (Bouvenet pénal) en vigueur ;
Qu’au demeurant, l’article 16 de la Constitution du Bénin du
11 décembre 1990 dispose : « Nul ne peut être arrêté ou inculpé
qu’en vertu d’une loi promulguée antérieurement aux faits qui lui
sont reprochés… » ;
458
Que l’article 17 alinéa 2 prescrit, par ailleurs, que « Nul ne
sera condamné pour des actions ou omissions qui au moment où
elles sont commises, ne constituaient pas une infraction d’après
le droit national… » ;
Qu’il résulte de la lecture combinée de ces dispositions le
principe et la règle constitutionnelle de la légalité pénale ou de la
légalité des délits et des peines ;
Que ce principe ou règle constitutionnelle de la légalité des
délits et des peines implique que nul ne peut et ne doit être
poursuivi ou inculpé ni condamné par les juridictions pénales
nationales du chef d’une infraction qui, au moment des faits, n’est
pas expressément prévue (qualification, éléments constitutifs) et
punie (peine) par le code pénal applicable ;
Attendu que l’arrêt attaqué a annulé le jugement n°08/2CD-
13 du 16 janvier 2013 qui a condamné le demandeur pour
escroquerie sur le fondement de l’arrêt n°20/12 du 20 janvier 2012
de la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Cotonou,
avant de le relaxer des fins de la poursuite pour autorité de chose
jugée, en se basant à son tour sur le même arrêt ;
Et attendu que par arrêt n°001/CJ-P du 23 janvier 2015, la
haute Juridiction a cassé et annulé en toutes ses dispositions
l’arrêt n°20/12 du 20 janvier 2012 pour violation du principe et de
la règle fondamentale de la légalité des délits et des peines ;
Qu’il suit que l’arrêt attaqué doit être cassé et annulé en
toutes ses dispositions ;
Qu’il en sera ainsi également du jugement n°08/2CD-13 du
16 janvier 2013 ;
PAR CES MOTIFS
- Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Et sans qu’il y ait lieu de statuer sur le moyen unique du
pourvoi,
459
- Casse et annule en toutes ses dispositions l’arrêt n°031/14
rendu le 27 août 2014 par la chambre correctionnelle de la cour
d’appel de Cotonou ;
- Annule également en toutes ses dispositions le jugement
n°08/2CD-13 rendu le 16 janvier 2013 par le tribunal de première
instance de Cotonou ;
- Dit qu’il n’y a pas lieu à renvoi ;
- Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la Cour suprême, au procureur général près la cour d’appel
de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême composée de :
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU, président de
la chambre judiciaire, PRESIDENT ; Magloire MITCHAÏ et
Antoine GOUHOUEDE, CONSEILLERS ;
Et prononcé à l’audience publique du vendredi quatre août
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de :
Saturnin D. AFATON, AVOCAT GENERAL ; Osséni SEIDOU
BAGUIRI, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président, Le Rapporteur,
Dieudonnée Amélie ASSIONVI-AMOUSSOU Antoine
GOUHOUEDE
Le greffier, Osséni SEIDOU BAGUIRI
460
SECTION N° 3 : SECTION DES AFFAIRES DE DROIT
FONCIER
461
ARRÊTS DE REJET
N° 02/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-43/CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 17 février 2017 ; Affaire : ADIGBE GOUGBE ET AUTRES C/
HERITIERS ROUFAÏ MACHIOUDI REP/ ROUFAÏ
CHOUKOURATH.
En la forme
Attendu que le pourvoi en cassation ayant été élevé dans les
forme et délai prescrits par la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
FAITS ET PROCEDURES
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que suivant procès-verbal de
non conciliation du 30 mars 1993, les héritiers El Hadj Machioudi
ROUFAÏ ont attrait devant le tribunal de première instance de Porto-
Novo Atodjinou LABE et autres pour voir confirmer le droit de
propriété de leur auteur sur un terrain d’une superficie de 5 ha 06 a
88 ca sis à Sèmè Okoum ;
Que par jugement n°288/A/00 du 27 juin 2000, le tribunal a fait
droit à leur demande ;
Que sur appel de Gougbé ADIGBE et Sokènou Robert
ADIGBE, la cour d’appel a rendu l’arrêt confirmatif n°20/11 du 08
mars 201l ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
468
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-sept février
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus en présence de :
Onésime G. MADODE,
AVOCAT GENERAL ;
Mongadji Henri YAÏ,
GREFFIER ;
Et ont signé :
P/Le président et par application de l’article 528 nouveau
alinéas 1 et 2 de la loi n°2016-16 du 28 juillet 2016 modifiant et
complétant la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes en République du Bénin.
Le conseiller,
Magloire MITCHAÏ
Le rapporteur, Le greffier.
469
N°39/CJ-CT du Répertoire ; N°2012-30/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 22 décembre 2017 ; Affaire : JEAN DAH SACLONON C/
EMMANUEL AGBANDOHOUNTO.
La Cour,
Vu l’acte n°28/11 du 28 octobre 2011 du greffe de la cour
d’appel d’Abomey, par lequel Jean DAH SACLONON a élevé
pourvoi en cassation contre toutes les dispositions de l’arrêt
n°094/CTB/11 rendu le 26 octobre 2011 par la chambre civile de
droit traditionnel de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n° 2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
470
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure
civile, commerciale, administrative, sociale et des comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi vingt-deux décembre
deux mille dix-sept, le conseiller Magloire MITCHAÏ en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Onésime Gérard MADODE en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°28/11 du 28 octobre 2011 du
greffe de la cour d’appel d’Abomey, Jean DAH SACLONON a élevé
pourvoi en cassation contre toutes les dispositions de l’arrêt
n°094/CTB/11 rendu le 26 octobre 2011 par la chambre civile de
droit traditionnel de cette cour ;
Que par lettre n°1971/GCS du 18 juillet 2012 du greffe de la
Cour suprême, le demandeur a été mis en demeure d’avoir à
consigner dans un délai de quinze (15) jours, à constituer conseil et
produire son mémoire ampliatif dans un délai d’un (01) mois,
conformément aux dispositions des articles 3, 6 et 12 de la loi
n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que la consignation a été payée ;
Que suite à son inaction, une deuxième et dernière mise en
demeure a été adressée au demandeur au pourvoi ;
Que le ministère public a produit ses conclusions qui ont été
communiquées aux parties qui ont présenté leurs observations
conformément aux dispositions de l’article 937 du code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes ;
En la forme
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
légaux, il y a lieu de le recevoir ;
471
Au Fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par jugement n°41/04-1ère
CH/B du 15 juillet 2004, le tribunal d’Abomey, statuant en matière
civile de droit traditionnel, a confirmé le droit de propriété
d’Emmanuel AGBANDOHOUNTO sur un domaine sis au lieu dit
SACLO dans la commune de Bohicon ;
Que sur appel de Jean DAH SACLONON, la cour d’appel
d’Abomey a rendu le 26 octobre 2011 l’arrêt confirmatif
n°094/CTB/11 ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Discussion
473
-le demandeur au pourvoi détient une décision de justice qui
est un acte authentique en présence duquel le délai de prescription
est de trente (30) ans ;
-le père du défendeur au pourvoi n’a aucune possession sur
le domaine A de 31 ha 96 a 08 ca sis à l’Est de la route inter-Etats
Cotonou-Bohicon, mais plutôt sur le domaine B de 69 ha 77a 19 ca
situé à l’Ouest de cette voie ;
Mais attendu que l’admission ou la non-admission des
prétentions des parties au regard des éléments factuels du dossier,
de même que l’examen des conditions requises par la loi
applicable, ainsi que le point de départ des délais pour constater la
prescription relèvent de l’appréciation souveraine des faits par les
juges du fond et échappent au contrôle de la juridiction de
cassation ;
Que sous le grief non fondé de la violation de la loi par
insuffisance de motifs et par mauvaise application de l’article 17 du
décret du 03 décembre 1931, le moyen tend en réalité à remettre
en discussion devant la haute juridiction des faits souverainement
appréciés par les juges du fond ;
Que le moyen est irrecevable ;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier,
475
N° 20 /CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-20/CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 05 mai 2017 ; Affaire : EDOUARD AKOUETE REPRESENTE
PAR AUGUSTIN SOSSOU AKOUETE C/ THOMAS de SOUZA
ESTEVE.
476
Que dans leur mémoire en défense du 21 août 2013, maîtres
Arthur BALLE et Claret BEDIE, conseils des héritiers ESTEVE de
SOUZA, ont déclaré élevé pourvoi incident contre le même arrêt
conformément aux dispositions des articles 686, 629 et suivants du
nouveau code de procédure civile ;
Le dossier est en état ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême
Vu la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 05 mai 2017, le
conseiller Nicolas L. A. ASSOGBA en son rapport ;
Ouï l’Avocat général Nicolas Pierre BIAO en ses
conclusions ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
En la forme
Sur la recevabilité du pourvoi n°02/2011 du 23 février 2011 du
greffe de la Cour d’appel de Cotonou
Attendu que le pourvoi d’Edouard AKOUETE ayant été élevé
dans les forme et délai prescrit par la loi, il y a lieu de le déclarer
recevable ;
Faits et procédures
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date du 10
juin 1973, Augustin Sossou a saisi le tribunal de première instance
de Ouidah d’une action en revendication de droit de propriété contre
Thomas de SOUZA et ESTEVE de SOUZA sur un domaine sis
Kodjonawa, village de Dondji, commune de Ouidah ;
Que par jugement n°54/75/AC du 30 mai 1977, le tribunal l’a
débouté de son action et a jugé que la famille ESTEVE de SOUZA
représentée par de SOUZA ESTEVE Thomas et de SOUZA
ESTEVE Grégoire est propriétaire exclusive de la cocoteraie d’une
superficie de 26 ha 25 a 88 ca sise à Abloucouto Hatta ;
Que sur appel de maître Gustave ANANI CASSA, conseil des
hoirs AKOUETE représentés par Edouard AKOUETE, la cour
d’appel de Cotonou a rendu l’arrêt confirmatif n°08/11 du 22 février
2011 ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
479
Mais attendu que contrairement aux allégations du
demandeur au pourvoi, les juges d’appel ni dans les motifs de la
décision, ni dans son dispositif, n’ont enjoint à cde dernier de cesser
de troubler les consorts ESTEVE de SOUZA dans la jouissance
paisible de leur bien ;
D’où il suit que cette branche du moyen manque en fait ;
481
Et ont signé :
Le Rapporteur, Le Greffier,
482
N° 28/CJ-CT du Répertoire ; N° 2000-24/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 29 septembre 2017 ; Affaire : JEAN HOUINSOU
HOUNDENOU C/ COLLECTIVITE FOFO DJAKA REPRESENTEE
PAR ALOOUTADE AHOUANSE DANIEL.
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi ayant été élevé dans les forme
et délai de la loi, il convient de le déclarer recevable ;
AU FOND
484
Faits et procédure
Attendu que par requête du 06 juillet 1995, la collectivité
FOFO DJAKA a saisi le tribunal de première instance de
Porto-Novo aux fins de revendication de la propriété d’une parcelle
de terrain sise à Djassin-Daho-Tokpa (Porto-Novo contre Assogba
Atchadé TONASSE, Moïse HONFO et Jean Hounsou
HOUNDENOU ;
Que le tribunal a, notamment décidé, par jugement n°46/B/96
du 07 mai 1996 ce qui suit :
« Dit et juge au regard des vestiges et des témoignages des
premiers propriétaires originaires d’Ekpè, des sages, des
limitrophes et du nommé HONFO Moïse, Chef féticheur et membre
de la collectivité demanderesse que le domaine querellé est la
propriété du sieur TONASSE Atchadé pour l’avoir acquis par
dévolution successorale de son feu père TONASSE Assogba ;
-confirme son droit de propriété sur le domaine litigieux
s’étendant de la terre ferme à la lagune et mesurant 14a15ca de
superficie ;
-Dit que le sieur TONASSE Atchadé a transféré tous les
démembrements de son droit de propriété à son acquéreur le sieur
Hounsou Jean HOUNDENOU ;
-En conséquence, confirme le nouvel acquéreur Jean
Hounsou HOUNDENOU dans son droit de propriété sur le domaine
sis à Djassin-Daho-Tokpa d’une contenance de 14a 15ca ;
-Déboute la collectivité FOFO DJAKA de ses moyens et lui fait
défense d’avoir à mettre pieds désormais sur la parcelle querellée
et d’avoir à troubler le sieur Jean Hounsou HOUNDENOU dans la
jouissance paisible de son bien » ;
A la suite de l’appel relevé par maître COVI Augustin, la cour
d’appel de Cotonou a, quant à elle, infirmé ledit jugement par son
arrêt n°07/2000 du 02/02/2000 et décidé notamment ainsi qu’il suit :
« Dit que le premier juge a statué ultra petita ;
Infirme en conséquence le jugement entrepris ;
Dit que le terrain sis à Djassin Daho Tokpota d’une superficie
de 09 ares 15 centiares est la propriété exclusive de la collectivité
FOFO DJAKA ;
485
Confirme en conséquence le droit de propriété de ladite
collectivité sur le domaine ;
Dit que le domaine de TONASSE Atchadé qui jouxte celui de
la collectivité FOFO DJAKA est d’une superficie de 500 m² ;
Annule la vente consentie à HOUNSOU Houndénou Jean par
TONASSE Atchadé ;
Fait défense à TONASSE Atchadé et HOUNSOU Houndénou
Jean de troubler la collectivité FOFO DJAKA dans la jouissance de
son droit ; »
C’est contre cet arrêt que le présent pourvoi est élevé ;
DISCUSSIONS
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt déféré d’avoir violé l’article
85 du décret du 03 décembre 1931 qui prescrit à tout jugement et
arrêt en matière de droit traditionnel les mentions relatives aux
dépositions des témoins.
Que malgré le transport judiciaire effectué le 22 octobre 1998
et le procès-verbal y relatif, l’arrêt de la cour d’appel ne comporte
aucune déclaration des parties, ni des témoins, alors qu’il s’agit
d’une formalité substantielle dont l’omission constitue une cause de
nullité d’ordre public ;
Que par ailleurs, la chambre d’annulation se montre très
rigoureuse en ce qui concerne l’énoncé de la coutume qui est le
seul moyen qui permet d’en contrôler l’exacte application ;
Que la jurisprudence établie est que l’énoncé doit porter sur
tous les points de la coutume intéressant le procès et que l’absence
de l’énoncé de la coutume applicable est considérée comme une
cause de nullité du jugement ou de l’arrêt ;
Que l’arrêt attaqué n’a énoncé la coutume « goun » qui est
celle des parties que dans son dispositif ;
486
Que dans cette coutume la preuve se fait par témoins, ce qui
n’a pas été le cas dans l’arrêt déféré ;
Que la cour d’appel a statué en équité et n’a pas fait une
rigoureuse application de la loi ;
Mais attendu que l’article 85 du décret organique prescrivant
que « les jugements et arrêts des juridictions de droit local doivent
mentionner l’énoncé complet de la coutume appliquée « n’a pas
indiqué la partie précise du jugement ou de l’arrêt où elle doit être
mentionnée ;
Que l’arrêt déféré comporte au début de son dispositif
« statuant publiquement, contradictoirement, en matière de droit
traditionnel, en appel et en dernier ressort avec l’assesseur Goun
de la coutume des parties » ;
Qu’en inscrivant la mention de la coutume goun, celle des
parties, au dispositif, partie finale d’une décision judiciaire
contenant la solution du litige et à laquelle est attachée l’autorité de
la chose jugée, les juges d’appel n’ont pas violé la loi ;
Que par conséquent ce moyen ne saurait être accueilli ;
Attendu, par ailleurs, sur le grief que l’arrêt attaqué ne
comporte nulle part les dépositions des témoins, que les juges ont
la faculté d’exploiter plusieurs modes de preuve mis à leur
disposition par la loi pour établir la vérité dans le procès ;
Qu’en l’espèce la cour d’appel a affirmé, « qu’eu égard aux
circonstances du procès, il y a lieu de s’en tenir au procès-verbal
du 06 mai 1994 dressé par les autorités administratives et signé par
les intimés et aux constatations faites par la cour lors du transport
judiciaire, pour dire que la parcelle de TONASSE Atchadé a une
superficie de 500 m² au lieu de 598 m² qu’il a toujours revendiqués »
Que le moyen selon lequel la cour d’appel n’a pas respecté
l’article 85 du décret du 03 décembre 1931 en ne se référant pas
de façon explicite aux dépositions de témoins n’est pas fondé ;
Qu’il y a lieu de rejeter ce moyen ;
487
Sur le deuxième moyen de cassation tiré de la dénaturation
des faits et de l’insuffisance de motifs.
Et ont signé
Le président le rapporteur,
Hortense LOGOSSOU-MAHMA
490
N°38/CJ-CT du Répertoire ; N°1996-07/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 22 décembre 2017 ; Affaire : YESSOUFOU ALI ET
CONSORTS C/ LIAMIDI OKETOKOUN.
En la forme
494
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir statué infra
petita en ce que la cour d’appel, en confirmant la décision du
premier juge a omis, comme celui-ci, de répondre à toutes les
demandes, notamment en ce qui concerne la confirmation ou
l’avalisation du partage, le règlement du problème de la partie
cimetière et la situation des étrangers hébergés sur le domaine,
alors que, selon le moyen, l’interdiction du vice d’infra petita est un
principe fondamental de la procédure civile et doit être
obligatoirement sanctionnée par la haute Juridiction ;
Mais attendu que la cour d’appel, en adoptant les motifs du
premier juge, a nécessairement statué sur les moyens soulevés ;
Qu’elle n’est pas reprochable d’un vice d’infra petita ;
495
Onésime Gérard MADODE, avocat général ;
MINISTERE PUBLIC ;
Henri Mongadji YAÏ, GREFFIER ;
Et ont signé
Le président le rapporteur,
496
N° 29/CJ-CT du Répertoire ; N° 2004-25/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 29 septembre 2017 ; Affaire : WINDEDJI THEODORE
REPRESENTANT LA COLLECTIVITE ADANTOBATO C/ BOKO
DOSSA AGOSSOUGA REPRESENTANT AHOUANTOME
EVARISTE.
Procédure civile – Pourvoi en cassation – Moyen tiré de la
dénaturation des faits – Moyen tiré de la non réponse aux notes
en cours de délibéré – Interprétation d’un écrit – Grief de
dénaturation – Non obligation de répondre à une note en cours
de délibérée – Irrecevabilité.
Procédure civile – Pourvoi en cassation – Moyen soulevé pour
la première fois – Irrecevabilité.
EN LA FORME
Faits et procédure
Attendu selon l’arrêt attaqué que par requête en date du 14
juillet 1995, la collectivité ADANTOBATO a saisi le tribunal de
première instance d’Abomey d’un différend l’opposant à la
collectivité Boko Dossa AGOSSOUGA, relatif à un terrain d’environ
91 hectares sis à Gankpétin, commune rurale de Tré, sous-
préfecture de Dassa-Zoumè ;
Que par jugement contradictoire n°002/2000 CH1/B du 20
janvier 2000 le tribunal saisi a débouté la collectivité
ADANTOBATO représentée par ADAGBE Ségbotangni et
Théodore WINDEDJI de sa demande en confirmation de droit de
propriété sur l’immeuble sis à Gankpétin ; et a reconnu le droit de
propriété de la collectivité AGOSSOUGA Boko représentée par
Evariste AHOUANTOUME ;
499
Que sur appel relevé par la collectivité ADANTOBATO, la cour
d’appel de Cotonou a rendu l’arrêt n°19/2002 du 25 octobre 2002
confirmant le jugement entrepris ;
Que c’est contre cet arrêt que la collectivité ADANTOBATO,
représentée par ADAGBE Ségbotangni et Théodore WINDEDJI,
assistée de maître Bertin AMOUSSOU, a élevé pourvoi en
cassation ;
Discussion des moyens
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir dénaturé les
faits en ce que les faits tels qu’ils résultent tant des débats à
l’audience, des conclusions du levé topographique de janvier 1999
que du transport judiciaire du 27 juillet 1998 n’ont pas été pris en
compte, que la collectivité ADANTOBATO, demanderesse au
pourvoi, invite la Haute Juridiction à se rapporter plutôt aux faits
consignés dans les pièces versées au dossier judiciaire ainsi qu’aux
déclarations faites aussi bien par les parties que par les témoins ;
501
Mais attendu que l’arrêt attaqué précise : « qu’il n’est pas
contesté que les AGOSSOUGA ont réoccupé les lieux querellés
depuis 1963 » ;
« Que le litige est né en 1995 » ;
….. que de 1963, année de retour des AGOSSOUGA sur le
domaine en cause à 1995 date de la saisine du tribunal, il s’est
écoulé plus de 10 ans ;
Qu’en se déterminant ainsi qu’ils l’ont fait, les juges d’appel
ont fait une juste application de l’article 17 du décret du 03
décembre 1931 ;
Que le moyen n’est pas fondé ;
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé les
dispositions des articles 16, 17, 18 et 19 de la loi n° 64-28 du 09
décembre 1964 portant organisation judiciaire en République du
Bénin en ce que les juges d’appel ne se sont pas prononcés sur la
demande de la collectivité ADANTOBATO à savoir : « dire et juger
que le 1er juge n’a pas tenu compte des décisions antérieurement
prises par le Conseil Communal de la Révolution (CCR) et le
Conseil Révolutionnaire d’Administration du District (CRAD) les 26
mai 1980 et 15 décembre 1989 et par conséquent a statué en
violation de la loi » notamment des articles 16, 17, 18 et 19 de la loi
n°64-28 du 09 décembre 1964 ;
Mais attendu que les décisions des tribunaux de conciliation,
encore moins celles d’un CCR ou d’un CRAD ne lient nullement le
tribunal de première instance, lequel peut, en tout état de cause,
être saisi directement par les parties elles-mêmes, la cour d’appel
n’intervenant, quant à elle, que sur l’appel relevé contre le jugement
du tribunal de première instance ;
Que ce moyen, qui du reste, est soulevé pour la première fois
devant la Haute Juridiction, est irrecevable ;
502
PAR CES MOTIFS
En la forme
- Déclare irrecevable le pourvoi n°08/2003 du 10 mars 2003
du greffe de la cour d’appel de Cotonou élevé par WINDEDJI
Théodore ;
- Reçoit le pourvoi n°32/2002 du 27 novembre 2002 de ce
greffe ;
- Le rejette quant au fond ;
- Met les frais à la charge de WINDEDJI Théodore
représentant de la collectivité ADANTOBATO.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (Chambre
judicaire) composée de :
Magloire MITCHAÏ, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Antoine GOUHOUEDE
Et
Thérèse KOSSOU CONSEILLERS ;
Le greffier.
Hortense LOGOSSOU-MAHMA
503
N° 05/CJ-DF du Répertoire ; N° 2002-17/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 03 mars 2017 ; Affaire : COLLECTIVITE AFFAMA–
HOUESSINON, HOUESSINON HONORE, KPAKPA DASSI
JULIEN, DJOKPE ALBERT, CODJIA GNANHOUE, BRUNO-
HOUNDEFFO, MAFFIOKPE MARGUERITE C/ COLLECTIVITE
CODJIA REPRESENTEE PAR CODJIA ADADJI MAURICE.
La Cour,
Vu les actes n°59/2001 du 19 novembre 2001, n°64/2001
du 27 novembre 2001, n°68/2001 du 28 novembre 2001, n°70/2001
du 05 décembre 2001, n°19/2002 du 08 mars 2002 et n°26/2002 du
08 avril 2002 du greffe de la cour d’appel de Cotonou par lesquels
504
maître Max d’ALMEIDA, conseil de Marguerite HOUNDEFFO-
MAFFIOKPE, Honoré HOUESSINON, Julien Dassi KPAKPA,
Albert DJOKPE, Bruno Gnanhoué CODJIA ont respecti-vement
élevé pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt
n°65/2001 du 13 novembre 2001 rendu par la chambre de droit
traditionnel de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridic-tionnelles de
la Cour suprême ;
Vu la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure
civile, commerciale, administrative, sociale et des comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 03 mars 2017, le
conseiller Magloire MITCHAÏ en son rapport ;
Ouï l’avocat général Nicolas BIAO en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant les actes n°59/2001 du 19 novembre
2001, n°64/2001 du 27 novembre 2001, n°68/2001 du 28 novembre
2001, n°70/2001 du 05 décembre 2001, n°19/2002 du 08 mars
2002 et n°26/2002 du 08 avril 2002 du greffe de la cour d’appel de
Cotonou, maître Max d’ALMEIDA, conseil de Marguerite
HOUNDEFFO-MAFFIOKPE, Honoré HOUESSINON, Julien Dassi
KPAKPA, Albert DJOKPE, Bruno Gnanhoué CODJIA ont
respectivement élevé pourvoi en cassation contre les dispositions
de l’arrêt n°65/2001 rendu le 13 novembre 2001 par la chambre
de droit traditionnel de cette cour ;
Que par lettres n°s1177, 1178, 1179, 1180/GCS du 08 mai
2002, n°s1182 et 1183/GCS du 10 mai 2002, maître Max
d’ALMEIDA, Marguerite HOUNDEFFO MAFFIOKPE, Bruno
Gnanhoué CODJIA, Albert DJOKPE, Julien Dassi KPAKPA et
Honoré HOUESSINON ont été respectivement mis en demeure
d’avoir à consigner dans le délai de quinze (15) jours et à produire
505
leurs moyens de cassation dans le délai d’un (01) mois, le tout,
conformément aux dispositions des articles 42, 45 et 51 de
l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la Cour
suprême ;
Que Julien DASSI KPAKPA et Albert DJOKPE n’ont pas
consigné dans le délai légal ;
Qu’il y a lieu de les déclarer déchus de leur pourvoi respectif ;
Que Bruno Gnanhoué CODJIA, Marguerite HOUNDEFFO-
MAFFIOKPE et Honoré HOUESSINON ont consigné dans le délai
légal et ont déposé leur mémoire ampliatif respectif ;
Que le mémoire en défense a également été produit ;
EN LA FORME
Attendu que les pourvois n°19/2002 du 08 mars 2002 et n°26/2002
du 08 avril n’ont pas été formés dans le délai légal ;
Qu’il y a lieu de les déclarer irrecevables ;
Attendu que les pourvois n°68/2001 du 28 novembre 2001,
n°70/2001 du 05 décembre 2001, n°64/2001 du 27 novembre 2001
et n°59/2001 du 19 novembre 2001 ayant été élevés dans les forme
et délai de la loi, il y a lieu de les déclarer recevables ;
Que toutefois, Julien DASSI KPAKPA et Albert DJOKPE n’ayant
pas consigné dans le délai légal, il y a lieu de les déclarer déchus
de leur pourvoi ;
AU FOND
FAITS ET PROCEDURE
Attendu que par requêtes en date du 07 mars 1994 et du 26
février 1998, la collectivité CODJIA représentée par CODJIA Adadji
Maurice et CODJIA Boniface a saisi le tribunal de première instance
de Ouidah d’une action en revendication de droit de propriété contre
CODJIA Afiavi, WINSOU Dohou Alima, HINDE Firmin, HINDE
Blaise et huit autres ;
Que par requête du 12 juin 1995, la collectivité KPAKPA
intervient dans la même procédure pour revendiquer son droit de
propriété sur le même domaine ;
506
Que par requêtes respectivement du 07 juillet 1995 et 26 août
1996, la collectivité AFFAMA-HOUESSINON représentée par
HOUESSINON Félix et la collectivité MAFFIOKPE représentée par
MAFFIOKPE Marguerite-HOUNDEFFO interviennent pour
revendiquer leur droit de propriété respectif sur une portion du
domaine ;
Que par requête du 13 septembre 1995, la collectivité
AFFAMA-HOUESSINON a saisi le tribunal de première instance de
Ouidah d’une action en confirmation de droit de propriété sur le
domaine litigieux contre la collectivité CODJIA, les consorts TODAN
CODJIA Afiavi et WINSOU Dohou Alima ;
Que dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice
toutes ces procédures ont été jointes et sur ce, le tribunal de
première instance de Ouidah a rendu le jugement n°457/2000 du
04 septembre 2000 ;
Que sur appel interjeté contre cette décision par TODAN
Désiré, CODJIA Gnanhoué Bruno, DJOKPE Albert, CODJIA
Boniface et la collectivité CODJIA, la chambre de droit traditionnel
de la cour d’appel de Cotonou a rendu l’arrêt n°65/2001 du 13
novembre 2001;
Que c’est contre cet arrêt que les présents pourvois ont été
élevés ;
DISCUSSION
507
Alors que, selon le moyen, toute contradiction relevée entre
les qualités et le dispositif constitue une cause absolue de nullité
d’une décision de justice ;
Mais attendu que la mention dans le dispositif que la cour a
statué avec le concours des assesseurs de coutume Fon, Aïzo et
Nagot vient compléter la mention de la coutume des parties
indiquée dans les qualités et ne constitue en rien une contradiction
au point d’entacher la validité de la décision de la cour d’appel ;
Que ce moyen ne peut être accueilli ;
508
Que ce deuxième moyen ne peut être accueilli et doit être
rejeté ;
509
Que cette mention suffit pour indiquer que la formalité a été
remplie ;
Que cette deuxième branche du 3ème moyen doit être
également rejetée ;
512
plan du géomètre expert est la propriété de la collectivité
CODJIA… » ;
Alors que, selon le moyen, le litige qui lui est déféré porte sur
la confirmation des droits de propriété des litisconsorts sur sept (07)
villages dont N’ganlo ;
Mais attendu que la dénaturation des faits ne constitue pas un
cas d’ouverture à cassation ;
Que ce moyen est irrecevable ;
En la forme,
• déclare irrecevables les pourvois n°19/2002 du 08 mars
2002 et n°26/2002 du 08 avril 2002 pour avoir été formés hors
délai ;
• déclare recevables les pourvois n°68/2001 du 28 novembre
2001, n°70/2001 du 05 décembre 2001, n°64/2001 du 27 novembre
2001 et n°59/2001 du 19 novembre 2001 ;
• déclare Julien Dassi KPAKPA et Albert DJOKPE déchus de
leurs pourvois respectifs n°68/2001 du 28 novembre 2001 et
n°70/2001 du 05 décembre 2001 ;
Rejette, quant au fond, les pourvois n°64/2001 du 27
novembre 2001 et n°59/2001 du 19 novembre 2001 ;
Met les frais à la charge des demandeurs ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judicaire)
composée de :
Magloire MITCHAÏ, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier.
514
N°22/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-25/CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 05 mai 2017 ; Affaire : ATTIMBOSSOU SERAPHIN C/
GNIMAGNON CECILE EPOUSE LINSOTO.
Procédure civile – Droit foncier – Moyen tendant à remettre en
discussion des faits relevant de l’appréciation souveraine des
juges du fond – Irrecevabilité.
La Cour,
Vu l’acte n°033/11 du 09 décembre 2011 du greffe de la cour
d’appel d’Abomey par lequel Séraphin ATTIMBOSSOU a élevé
pourvoi en cassation contre l’arrêt n°120/CTB/11 rendu le 16
novembre 2011 par la chambre civile traditionnelle des biens de
cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Vu la loi n° 2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier et
domanial en République du Bénin ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi 05 mai 2017, le
conseiller Antoine GOUHOUEDE en son rapport ;
515
Ouï le procureur général Nicolas ASSOGBA en ses
conclusions ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°033/11 du 09 décembre 2011 du
greffe de la cour d’appel d’Abomey, Séraphin ATTIMBOSSOU a
élevé pourvoi en cassation contre l’arrêt n°120/CTB/11 rendu le 16
novembre 2011 par la chambre civile traditionnelle des biens de
cette cour ;
Que par lettre n°0012/GCS du 02 janvier 2013 du greffe de la
Cour suprême, une première mise en demeure a été adressée au
demandeur au pourvoi d’avoir à consigner dans un délai de quinze
(15) jours, à constituer avocat et à produire son mémoire ampliatif
dans un délai d’un (01) mois ;
Que par lettre n°1181/GCS du 12 avril 2013 du greffe de la
Cour suprême, une autre mise en demeure lui a été adressée aux
mêmes fins que ci-dessus ;
Que par reçu n°4570 du 16 octobre 2013, la consignation a
été payée ;
Que par lettre n°3052/GCS du 28 novembre 2013 du greffe de
la Cour suprême, une deuxième et dernière mise en demeure a été
adressée au demandeur au pourvoi pour le dépôt de son mémoire
ampliatif conformément aux dispositions de l’article 934 de la loi
n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, administrative, sociale et des comptes ;
Que par lettre n°0148/FILTB/BR/14 du 23 avril 2014, maître
Filbert Toïdé BEHANZIN a produit son mémoire ampliatif ;
Qu’en dépit de la communication dudit mémoire ampliatif et
de la mise en demeure à elle faite par lettre n°1449/GCS du 21 mai
2014 du greffe de la Cour suprême en vue de la production de son
mémoire en défense, Cécile GNIMAGNON épouse LINSOTO n’a
pas réagi dans le délai qui lui est imparti ;
Que le ministère public a produit ses conclusions en date du
05 décembre 2016 ;
Que par lettre n°0409/GCS du 17 février 2017 du greffe de la
Cour suprême, les conclusions du ministère public ont été
communiquées à maître Filbert Toïdé BEHANZIN pour ses
516
observations conformément aux dispositions de l’article 937 du
code de procédure civile, commerciale, administrative, sociale et
des comptes ;
Que suivant lettre n°0198/17/FILTB/BM en date à Cotonou du
22 mars 2017, maître Filbert Toïdé BEHANZIN a transmis ses
observations à la Cour ;
En la forme
Attendu que le présent pourvoi ayant été élevé dans les forme
et délai de la loi, il y a lieu de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédures
Attendu que par jugement n°01/B-1ère CH/03 rendu le 16
janvier 2003, la chambre des biens du tribunal d’Abomey a déclaré
régulière, valable et de bonne foi l’acquisition d’une parcelle de 50
mètres de long sur 25 mètres de large sise au quartier Gbècon-
Hounli (Abomey), faite suivant deux (02) conventions des 17 février
1953 et 05 novembre 1955 par le feu GNIMAGNON Michel, père
de Cécile GNIMAGNON épouse LINSOTO, ajoutant que cette
acquisition a été cependant faite dans le domaine du palais royal
du roi GUEZO sis à Gbècon-Hounli et enjoint au comité provisoire
chargé de la restauration dudit palais royal de procéder à la
réinstallation de Cécile GNIMAGNON sur un autre site avant toute
expulsion de la parcelle en cause ;
Que sur appels respectifs des héritiers de feu Michel
GNIMAGNON d’une part, de la collectivité royale GUEZO
représentée par Séraphin ATTIMBOSSOU et Vincent GUEZODJE
d’autre part et enfin du comité de restauration du tombeau du roi
GUEZO, la cour d’appel d’Abomey, a, par arrêt n°120/CTB/11 du
16 novembre 2011, annulé ledit jugement et confirmé le droit de
propriété des héritiers de feu Michel GNIMAGNON sur ladite
parcelle ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION
Moyen unique en deux (02) branches tiré de la violation
de la loi
517
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué de la violation de la
loi par la substitution au droit d’usage conféré par la donation de la
parcelle en cause au profit du défendeur au pourvoi, d’un droit de
propriété d’une part, et pour avoir statué ultra petita d’autre part en
concédant une parcelle de 50 mètres de long sur 25 mètres de large
au défendeur au pourvoi en lieu et place d’une parcelle de 50
mètres de long sur 24 mètres de large revendiquée, alors que, selon
le moyen, la convention du 05 novembre 1955 conclue entre feux
Mèyètin DESSOU et Michel GNIMAGNON apparaît comme un acte
de donation relative aux droits d’usage et non comme une vente
d’immeuble qui devait être passée devant notaire ; que le donateur
Mèyètin DESSOU, qui n’était qu’un gardien des lieux, ne pouvait en
transférer le droit de propriété à un tiers, ni même le droit d’usage ;
que la cour d’appel ne peut légalement se fonder sur un tel droit,
différent du droit de disposition, pour confirmer un droit de
propriété ;
Mais attendu que pour confirmer le droit de propriété des
héritiers de feu Michel GNIMAGNON sur la parcelle en cause,
l’arrêt attaqué s’est fondé non seulement sur la convention du 05
novembre 1955 critiquée par le demandeur au pourvoi, mais
également sur la convention du 17 février 1953, le levé
topographique réalisé le 21 janvier 1974 à la demande de feu
Michel GNIMAGNON par le géomètre-expert Bienvenu AÏZO, l’acte
d’autorisation définitive d’installation sur une parcelle de terrain en
date à Abomey du 20 septembre 1973 délivré par le comité de
restauration du tombeau du roi GUEZO signé conjointement par le
secrétaire général, le trésorier et le président dudit comité, le
certificat administratif en date à Abomey du 05 mars 1982, l’arrêté
n°4A/003/CP-CRAD-UA du 14 février 1983 pris par le chef du
district urbain d’Abomey d’alors ainsi que sur les autres pièces, les
débats et éléments pertinents du dossier ;
Qu’au demeurant, l’examen des pièces du dossier, des
circonstances de leur établissement de même que leur nature
juridique relèvent de l’appréciation des faits et échappent au
contrôle de la juridiction de cassation ;
518
Qu’ainsi, sous le grief non fondé de la violation de la loi comme
ci-dessus articulé, le moyen tend en réalité à faire remettre en
discussion devant la haute Juridiction des faits souverainement
appréciés par les juges du fond ;
Qu’il suit que le moyen est irrecevable.
Et ont signé :
Par application de l’article 528 nouveau alinéas 1 et 2 de la loi
n°2016-16 du 28 juillet 2016 modifiant et complétant la loi
n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, sociale, administrative et des comptes en
République du Bénin.
Le conseiller,
Magloire MITCHAÏ
519
Le rapporteur, Le greffier.
520
N° 25/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-13/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 02 juin 2017 ; Affaire : SEVERIN DJOKPETO C/
HOUEDANOU AKAKPO.
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il ya lieu de le recevoir ;
522
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date du 1 er
septembre 1997, Houédanou AKAKPO a saisi le tribunal de
première instance de deuxième classe d’Abomey d’une action en
revendication de droit de propriété portant sur les parcelles C et O
du lot 330, sises à Zakpo Adamè-Ahito dans la circonscription
urbaine de Bohicon contre Sévérin DJOKPETO ;
Que le tribunal saisi a, par jugement n°030 bis du 28 juin 1999,
chambre de droit traditionnel, confirmé le droit de propriété de
Houédanou AKAKPO sur les parcelles C et O du lot 330 sises à
Zakpo Adamè-Ahito dans la circonscription urbaine de Bohicon et
sur lesquelles sont recasés Sévérin DJOKPETO et Séraphin
DJOKPETO, Justine TINONGLOSSO et Ferdinand DJOKPETO ;
Que, sur appel de Sévérin DJOKPETO, la cour d’appel
d’Abomey a rendu l’arrêt confirmatif n°2010/0533 CTB du 1er
septembre 2010 ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION
Premier moyen tiré de la violation de la loi
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi,
en ce qu’il ne contient pas, outre les noms des membres de la
composition de la cour, les noms des parties, leurs professions, leur
sexe, leur domicile et leur âge, alors que, selon le moyen, l’arrêt
entrepris doit contenir la profession, le domicile, l’âge, le sexe des
parties, conformément aux dispositions de l’article 85 du décret du
03 décembre 1931 réorganisant la justice locale en Afrique
Occidentale Française qui énoncent : « Les jugements ou arrêts
des juridictions de droit local doivent mentionner les noms des
membres du tribunal et la coutume de ceux qui sont citoyens de
statut personnel particulier ; le nom et la qualité de l’interprète ou
des interprètes ; le nom, le sexe, l’âge, la profession, le domicile et
la coutume des parties avec leurs déclarations et conclusions » ;
que cet article étant d’ordre public du fait des expressions
employées par le législateur, l’arrêt attaqué mérite d’être cassé ;
523
Mais attendu que de toutes les mentions prescrites par l’article
85 du décret organique du 03 décembre 1931, seule la mention
relative à l’énoncé de la coutume constitue une formalité
substantielle dont le non-respect est une cause de nullité du
jugement ou de l’arrêt, sauf si cette indication relative à la coutume
se déduit du contexte de la décision ;
Que l’arrêt attaqué a mentionné de façon claire et non-
équivoque la coutume des parties ;
Qu’il s’ensuit que ce premier moyen n’est pas fondé ;
524
Mais attendu que par le grief non fondé de défaut de base
légale pour insuffisance de motifs ou obscurité de motifs, ce
deuxième moyen tend en réalité à remettre en discussion devant la
haute Juridiction des faits souverainement constatés et appréciés
par les juges du fond ;
Que ce moyen est irrecevable ;
Et ont signé,
Le président, Le rapporteur,
Le greffier.
526
N° 07/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-34/CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 03 mars 2017 ; Affaire : JOSEPH AGBANDJIGAN C/
CELESTIN NOBIME.
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
Faits et procédures
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête du 21 février
1991, les nommés AGBANDJIGAN Laurent, Houndji Ahossou
ADJIGNON et autres ont saisi le tribunal de première instance de
Cotonou d’une requête en contestation de propriété contre
NOBIME Célestin ;
Que par une autre requête du 1er avril 1993, NOBIME Célestin
a saisi la même juridiction d’une requête en confirmation de droit de
propriété contre le préfet de l’Atlantique, LAHAMI Sylvain,
ACCROMBESSI Médard et autres ;
528
Que pour une bonne administration de la justice et par
jugement avant dire droit du 07 mars 1995 les deux procédures ont
été jointes ;
Que par jugement n°88/2CB/2000 rendu le 31 octobre 2000,
le tribunal de première instance de Cotonou a confirmé le droit de
propriété des héritiers NOBIME Célestin sur le domaine litigieux A,
B, C, D sis à Godomey carrefour et ordonné le déguerpissement
des défendeurs des lieux ;
Que sur appel de maître Alphonse ADANDEDJAN, conseil de
AGBANDJIGAN Laurent et AGBANDJIGAN Joseph, la cour d’appel
de Cotonou a, par arrêt n°43/11 du 10 mai 2011, confirmé le
jugement n°88/2CB/2000 du 31 octobre 2000 en toutes ses
dispositions ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
530
Magloire MITCHAÏ
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et ont signé
P/Le président et par application de l’article 528 nouveau alinéas 1
et 2 de la loi n°2016-16 du 28 juillet 2016 modifiant et complétant la
loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, sociale, administrative et des comptes en République
du Bénin.
Le conseiller,
Magloire MITCHAÏ
Le rapporteur, Le greffier,
531
N° 34/CJ-DF du Répertoire ; N° 2013-18/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 1er décembre 2017 ; Affaire : BERTIN NAGANDE C/ JULIEN
LEON ZOHOUN.
Procédure civile – Appel incident – Recevabilité (Oui).
Procédure civile – Pourvoi en cassation – Violation de la loi –
Défaut de base légale – Coutumier du Dahomey – Nature du
coutumier – Irrecevabilité.
Encourt rejet, le moyen tiré de l’irrecevabilité d’un appel
incident, dès lors qu’aux termes des dispositions du décret du
03 décembre 1931, l’appel incident est admis et n’est enfermé
dans aucun délai ni aucune forme précise.
Est irrecevable, le moyen tiré de la violation du coutumier du
Dahomey dans la mesure où, suivant décision DCC 96-063 du
26 septembre 1996 de la Cour constitutionnelle, ce coutumier
n’a pas la force exécutoire d’une loi et ne saurait en
conséquence fonder une violation de la loi ou un défaut de
base légale.
La Cour,
Vu l’acte n°79/2012 du 10 novembre 2012 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Mohamed A. TOKO, avocat,
conseil de Bertin NAGANDE, a déclaré se pourvoir en cassation
contre toutes les dispositions de l’arrêt n°68/12 rendu le 14 août
2012 par la chambre de droit traditionnel de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi premier décembre deux
mille dix-sept, le conseiller Magloire MITCHAÏ en son rapport ;
532
Ouï l’avocat général Saturnin AFATON en ses conclusions ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°79/2012 du 10 novembre 2012
du greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Mohamed A. TOKO,
avocat, conseil de Bertin NAGANDE, a déclaré se pourvoir en
cassation contre toutes les dispositions de l’arrêt n°68/12 rendu le
14 août 2012 par la chambre de droit traditionnel de cette cour ;
Que par lettre n°2780/GCS en date du 05 novembre 2013,
maître Mohamed A. TOKO a été mis en demeure de consigner au
greffe dans un délai de quinze (15) jours et de produire son
mémoire ampliatif dans un délai de deux (02) mois, le tout,
conformément aux articles 921, 931 alinéa 1 er et 933 de la loi
n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, administrative sociale et des comptes ;
Que les mémoires ont été produits ;
Que le Procureur général a produit ses conclusions en date à
Porto-Novo du 04 juin 2015, lesquelles ont été communiquées aux
parties qui ont versé au dossier leurs observations ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédures
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date à
PAHOU du 10 janvier 2000, Bertin NAGANDE a saisi le tribunal de
première instance de OUIDAH d’une action en annulation de vente
et revendication de droit de propriété contre Martin NAGANDE et
Julien Léon ZOHOUN ;
Que le tribunal de OUIDAH a déclaré recevable l’action de
Bertin NAGANDE, constaté que le terrain litigieux sis à PAHOU-
COVEDJE est la propriété de Sossou NAGANDE, feu père de
Bertin, Martin, Grégoire et Jeanne NAGANDE ; constaté que le
défendeur Martin NAGANDE a opéré la vente d’une portion du
533
domaine au profit de Julien Léon ZOHOUN ; constaté en outre que
le domaine est dans l’indivision ; ordonné en conséquence le
partage en quatre parts égales entre les héritiers de feu Sossou
NAGANDE, savoir Bertin, Martin, Grégoire et Jeanne NAGANDE à
raison de 2ha et demi pour chaque héritier ; dit que la portion de
terre vendue par l’héritier Martin NAGANDE sur le domaine litigieux
à Julien Léon ZOHOUN doit figurer dans son lot, et confirmé le droit
de propriété de Julien Léon ZOHOUN sur ledit lot ;
Que sur appel de Bertin NAGANDE, la cour d’appel a, par
arrêt contradictoire n°68/12 du 14 août 2012, annulé le jugement
n°41/1CB-09 du 09 novembre 2009 rendu par le tribunal de
première instance de OUIDAH, puis évoquant et statuant à
nouveau, constaté que la vente consentie par Martin NAGANDE à
Julien Léon ZOHOUN sur une portion du domaine de la succession
de feu Sossou NAGANDE, a été faite au nom et pour le compte de
tous les héritiers de la succession, constaté que ladite vente est
parfaite à tous égards, rejeté en conséquence la demande tendant
à l’annulation de ladite vente, confirmé le droit de propriété de Léon
ZOHOUN sur la portion de cinq (05) hectares acquise dans le
domaine et enjoint à celui-ci de payer à la succession Sossou
NAGANDE le solde du prix de la vente intervenue puis nommé
l’expert Abdon Rock Bah aux fins de procéder au levé
topographique de la superficie de cinq (05) hectares à attribuer à
Léon Julien ZOHOUN sur le domaine de 8ha 4a 63 ca de la
succession de feu Sossou NAGANDE ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
536
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (Chambre judiciaire)
composée de :
Magloire MITCHAÏ, conseiller à la Chambre judiciaire ;
PRESIDENT ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et ASSESSOIRES ;
Antoine GOUHOUEDE
Et ont signé ?
Le président-rapporteur, Le greffier,
537
35/CJ-DF du Répertoire ; N° 2014-21/CJ-CT du greffe ; Arrêt du
1er décembre 2017 ; Affaire : ODJO C. E. ESTHER C/ AGBOTON
SENOU AUGUSTIN.
La Cour,
Vu l’acte n°002 du 04 juin 2013 du greffe de la cour d’appel de
Cotonou par lequel maître Prosper AHOUNOU, avocat, conseil de
Esther C. E. ODJO a formé pourvoi en cassation contre toutes les
dispositions de l’arrêt n°08/13 rendu le 28 mai 2013 par la chambre
Etat des personnes de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi premier décembre deux
mille dix-sept, le conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin AFATON en ses conclusions ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
538
Attendu que suivant l’acte n°002 du 04 juin 2013 du greffe de
la cour d’appel de Cotonou, maître Prosper AHOUNOU, avocat,
conseil de Esther C. E. ODJO a formé pourvoi en cassation contre
toutes les dispositions de l’arrêt n°08/13 rendu le 28 mai 2013 par
la chambre Etat des personnes de cette cour ;
Que par lettres n°s1890 et 1891/GCS du 29 juillet 2014 du
greffe de la Cour suprême, la demanderesse et son conseil ont été
mis en demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15)
jours et à produire leur mémoire ampliatif dans un délai de deux
(02) mois, le tout, conformément aux articles 921, 931 alinéa 1 er et
933 de la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Que par lettre n°2522/GCS du 27 novembre 2014, une
deuxième et dernière mise en demeure a été adressée à la
demanderesse au pourvoi ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
Que le parquet général a produit ses conclusions qui ont été
communiquées aux parties ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai légaux ;
Qu’il convient de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédures
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date à
Cotonou du 15 juillet 2010, Augustin Sènou AGBOTON a saisi le
tribunal de première instance de première classe de Cotonou d’une
demande en divorce contre Esther C. E. ODJO ;
Que le tribunal saisi a rendu une ordonnance de non
conciliation et des mesures provisoires n°04/12-3ème Ch EP en date
du 19 janvier 2012 ;
Que sur appel de Augustin Sènou AGBOTON, la chambre état
des personnes de la cour d’appel a par arrêt n°08/13 du 28 mai
539
2013, confirmé le jugement entrepris en certaines de ses
dispositions, l’a infirmé sur d’autres points, puis, évoquant et
statuant à nouveau a dit qu’il n’y a pas lieu à allocation de frais
d’entretien au profit de dame Esther C. E. ODJO ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Et ont signé,
Le président, Le rapporteur,
Le greffier.
541
N° 26/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-33/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 02 juin 2017 ; Affaire : PATRICE MADEGNAN C/ KINTAN
AZAGNANDJI.
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
FAITS ET PROCEDURE
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date à
Cotonou du 11 février 1997, Pierre Fagbohoun IDOHOU a saisi le
543
tribunal de première instance de Cotonou d’une action en
confirmation de droit de propriété sur la parcelle 1185 sise à Aïbatin
II contre Patrice MADEGNAN ;
Que par requête en date du 20 octobre 1998, Kodetin
AZAGNANDJI a introduit devant le même tribunal une action en
reconnaissance de droit de propriété contre les nommés Epiphane
AZAGNANDJI, Francis VIGAN et Patrice MADEGNAN portant sur
la même parcelle ;
Que par une autre requête datée du 20 mars 1999, Patrice
MADEGNAN a attrait la famille AZAGNANDJI représentée par Jean
Gualbert AZAGNANDJI pour que son droit de propriété soit reconnu
sur ladite parcelle ;
Que pour une bonne administration de la justice, le tribunal
saisi a joint les trois procédures et confirmé le droit de propriété de
AZAGNANDJI Kodétin sur la parcelle et annulé les ventes
consenties à IDOHOU Pierre Fagbohoun, VIGAN Francis ainsi que
celle intervenue entre MADEGNAN Patrice et KAKPO François et
qui portent sur la parcelle relevée à l’état des lieux sous le numéro
1185 et recasée sur la parcelle A du lot 1667 Aïbatin II ;
Que sur appel de Pierre Fagbohoun IDOHOU, la cour d’appel
de Cotonou a, par arrêt n°007/11 du 22 février 2011 de la chambre
de droit traditionnel, annulé le jugement n°001/2CB/2001 du 16
janvier 2001 du tribunal de première instance de Cotonou et
confirmé le droit de propriété de Kodétin AZAGNANDJI sur ladite
parcelle ;
Que c’est contre cet arrêt que le présent pourvoi a été élevé ;
DISCUSSION
Premier moyen tiré de la violation de la loi par refus
d’application
Première branche
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi
par refus d’application, en ce qu’il a mentionné dans ses motifs que
l’appel est une voie de recours ordinaire ouverte au plaideur pour
critiquer une décision du premier juge et solliciter sa réformation à
condition d’avoir relevé appel de cette décision ; qu’en l’espèce
544
MADEGNAN Patrice n’a pas relevé appel du premier jugement bien
qu’ayant perdu le procès, que seul l’acte d’appel de Pierre
Fagbohoun IDOHOU figure au dossier, alors que, selon cette
première branche du moyen et en application des dispositions des
articles 26 in fine et 44 in fine du décret organique du 03 décembre
1931 réorganisant la justice locale en A.O.F, celui qui, à l’instar de
Patrice MADEGNAN, s’était toujours prévalu de la qualité
d’appelant et a même pris des notes de plaidoiries ou des
conclusions à l’effet de voir infirmer ou réformer le jugement
querellé, aura déjà suffisamment administré la preuve de ce qu’il a
relevé appel ;
Mais attendu que les dispositions des articles 26 in fine et 44
in fine du décret organique du 03 décembre 1931 réorganisant la
justice locale indiquent plutôt que l’appel est formé par déclaration
verbale ou écrite, consignée ou annexée, suivant le cas au
jugement ;
Que l’acte d’appel ou sa mention doivent figurer au dossier
judiciaire pour administrer la preuve de l’exercice de la voie de
recours tant dans la forme que dans le délai prescrit ;
Qu’à défaut de cette mention ou de toute autre tenant lieu
d’acte d’appel, il appartenait à Patrice MADEGNAN qui soutient
avoir relevé appel d’en apporter la preuve ;
Que ne l’ayant pas fait, c’est à bon droit que l’arrêt attaqué a
constaté que Patrice MADEGNAN n’a pas relevé appel ;
Que dès lors cette première branche du moyen n’est pas
fondée ;
Deuxième branche
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi
par refus d’application en ce qu’il ne peut fonder sa décision sur les
moyens de droit qu’il a relevé d’office sans avoir au préalable invité
les parties à présenter leurs observations, alors que, selon cette
seconde branche du moyen, s’il est loisible au juge de relever
d’office des moyens de droit et d’y fonder sa décision, celui-ci est
astreint à inviter au préalable les parties à lui produire leurs
observations sur lesdits moyens pour éviter de violer le principe du
contradictoire ;
545
Mais attendu que, s’agissant particulièrement des fins de non-
recevoir, elles doivent être relevées d’office lorsqu’elles ont un
caractère d’ordre public, notamment lorsqu’elles résultent de
l’inobservation des délais dans lesquels doivent être exercées les
voies de recours ;
Que permettant de contrôler la régularité de l’action, les fins
de non-recevoir relevés d’office sont admissibles à toute hauteur de
procédure sans qu’il soit nécessaire de provoquer les observations
des parties pour autant que leur caractère d’ordre public est
irréfutable ;
Qu’en se déterminant, ainsi qu’ils l’ont fait, les juges d’appel
n’ont pas violé le principe du contradictoire ;
Que cette deuxième branche du moyen n’est pas fondée ;
Deuxième moyen tiré de la mauvaise application de la loi
en ses deux branches réunies
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir fait une
mauvaise application de la loi en ce que :
- d’une part même si Patrice MADEGNAN n’avait pas relevé
appel, la cour ne pouvait à bon droit le débouter de ses moyens et
demandes d’appel, alors que, selon cette première branche du
moyen, l’appel remet la chose jugée en question devant la
juridiction d’appel pour qu’il soit à nouveau statué en fait et en droit ;
- d‘autre part, les juges d’appel ont annulé le premier jugement
sans avoir, en évoquant et statuant à nouveau, pris en compte les
demandes et moyens d’appel de Patrice MADEGNAN sous
prétexte qu’il n’a pas relevé appel alors que, selon cette seconde
branche du moyen, l’annulation du premier jugement, et partant,
son anéantissement rétroactif impliquait ipso facto un réexamen
entier de l’ensemble du litige, prenant en compte toutes les
prétentions et moyens de toutes les parties ;
Mais attendu que l’appel ne défère à la cour que la
connaissance des dispositions du jugement qu’il critique
expressément ou implicitement ;
Qu’il en découle que seul l’acte d’appel opère dévolution et
son effet dévolutif, limité au réexamen en fait et en droit des
prétentions soumises au premier juge par la seule appelante
546
principale Pierre Fagbohoun IDOHOU ou par la seule intimée
AZAGNANDJI Kodétin et, le cas échéant, par un appelant incident
ou un intervenant volontaire éventuels ;
Attendu que Patrice MADEGNAN n’a pas la qualité d’appelant
principal ou incident, ni celle d’intimé ou d’intervenant volontaire ;
Que la seule annulation du premier jugement ne saurait avoir
pour effet la prise en compte de demandes et moyens étrangers au
procès en appel ;
Que ce moyen pris en ses deux branches est également mal
fondé ;
Troisième moyen en trois branches tiré du défaut de
base légale et de motivation
Première branche
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir manqué de
base légale et de motivation en ce qu’aucune autre motivation ne
renseigne sur l’auteur ou la personne précédem-ment propriétaire
de la parcelle et de qui Kodétin AZAGNANDJI déclarée héritière
tiendrait son droit, alors que, selon cette première branche du
moyen, la parcelle querellée est incontestablement un bien de la
collectivité AZAGNANDJI et le fait que le chef de la collectivité ait
fait mentionner le nom de Kodétin AZAGNANDJI sur ladite parcelle
pour régler un problème d’ordre administratif ne peut être interprété
comme un acte de partage d’héritage collectif pas plus que le fait
que quelqu’un soit recasé sur une parcelle ne pouvant constituer
qu’une simple présomption susceptible d’être remise en cause par
témoignage ;
Mais attendu que, par le grief non fondé de défaut de base
légale, cette première branche du troisième moyen tend en réalité
à remettre en cause devant la Haute juridiction des faits
souverainement constatés et appréciés par les juges du fond ;
Que ce troisième moyen en sa première branche est
irrecevable ;
Deuxième branche
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir manqué de
base légale et de motivation en ce que répondant à la demande
subsidiaire de MADEGNAN Patrice de bénéficier des dispositions
547
combinées des articles 550 et 555 alinéa 3 et 4 du code civil en
condamnant celui dont le droit de propriété aura été retenu à lui
payer la somme de F CFA 9.0543.746 représentant la valeur
expertisée des constructions faites par lui sur la parcelle, la cour a
dit que MADEGNAN Patrice ne tire pas son droit de Kodétin
AZAGNANDJI, alors que, selon cette deuxième branche du moyen,
l’application des dispositions dont le bénéfice avait été sollicité par
MADEGNAN Patrice n’a jamais exigé que pour bénéficier du
remboursement, il faut tenir son droit du véritable propriétaire ;
qu’en statuant ainsi, les juges d’appel ont non seulement violé les
textes dont l’application est requise, mais également manqué
d’asseoir leur décision sur une base légale ou de la motiver ;
Mais attendu que le présent litige est porté devant une
juridiction, statuant en matière de droit civil traditionnel, qu’en cette
matière les dispositions du code civil français ne sont applicables
qu’en cas de silence des règles coutumières et par raison écrite ;
Qu’en conséquence cette deuxième branche du troisième
moyen tiré des articles 550 et 555 alinéas 3 et 4 du code civil
français est irrecevable ;
Troisième branche
Attendu qu’il est reproché à l’arrêt attaqué d’avoir manqué de
base légale et de motivation en ce que dans sa motivation il a
estimé que MADEGNAN Patrice n’avait pas relevé appel et qu’au
même moment il se prononce sur sa demande de remboursement
des impenses réalisées sur ladite parcelle en motivant que ’’Patrice
ne tire pas son droit de propriété de Kodétin AZAGNANDJI ; qu’il
convient de le débouter de cette demande’’, alors que, selon cette
troisième branche du moyen, une telle motivation de la cour d’appel
implique nécessairement un constat d’appel de MADEGNAN
Patrice, sinon aucune de ses demandes ne devrait être examinée ;
qu’il y a contradiction de motifs et manque de base légale ;
Mais attendu que la cour d’appel en se prononçant sur les
demandes de Patrice MADEGNAN n’a fait que tiré des
conséquences de son constat ;
Qu’en effet, les demandes de Patrice MADEGNAN ont été
rejetées, celui-ci n’ayant pas relevé appel ;
548
Qu’en conséquence cette troisième branche du moyen n’est
fondée ;
PAR CES MOTIFS
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quant au fond ;
Met les frais à la charge de Patrice MADEGNAN.
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (Chambre
judicaire) composée de :
Magloire MITCHAÏ, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Magloire MITCHAÏ
Et CONSEILLERS ;
Antoine GOUHOUEDE
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
Le greffier.
549
N° 11/CJ-DF du Répertoire ; N° 2013-19/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 17 mars 2017 ; Affaire : VESSIETO OUINTON, ANNE
OUINTON et CAMILLE SOVI C/ FAUSTIN ZINSOU.
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi a été élevé dans les forme et délai de
la loi ;
Qu’il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
FAITS ET PROCEDURE
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que suite à la requête de
Faustin ZINSOU contre Véssiéto OUINTON et Anne OUINTON qui
lui contestent son droit de propriété sur un domaine situé à Adjagbo
(commune d’Abomey-Calavi), la brigade d’Abomey-Calavi a
transmis au tribunal de première instance de Cotonou le procès-
551
verbal de renseignements judiciaires n°218/2000 établi dans
l’affaire ;
Que le tribunal ainsi saisi a, par jugement n°037/2CB/05 du 17
mai 2005, rejeté l’exception relative à la prescription de l’action du
demandeur soulevée par les défendeurs, déclaré valable et parfaite
la vente intervenue entre Faustin ZINSOU et Thomas OUINTON
sur le domaine situé à Adjagbo dans la commune d’Abomey-Calavi
et confirmé le droit de propriété de Faustin sur ledit domaine ;
Que par déclaration enregistré le 26 mai 2005 au greffe du
tribunal de première instance de Cotonou sous le n°17, maître
Salifou BASSABI, substituant maître CAKPO-ASSOGBA, conseil
de Véssiéto OUINTON, Camille SOVI et Anne OUINTON, a relevé
appel du jugement ;
Que par arrêt n°77/12 du 28 août 2012, la cour d’appel de
Cotonou a annulé le jugement n°037/2CB/05 rendu le 17 mai 2005
pour non énonciation de la coutume des parties, et, évoquant et
statuant à nouveau, a déclaré valable et parfaite la vente intervenue
entre Faustin ZINSOU et Thomas OUINTON sur le domaine situé
à Adjagbo dans la commune d’Abomey-Calavi et confirmé le droit
de propriété de Faustin ZINSOU sur ledit bien ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
DISCUSSION
Sur le moyen unique
En sa première branche tirée de la violation de la loi par refus
d’application de la règle adéquate
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé la loi
par refus d’application de la règle adéquate, en ce que, après avoir
reconnu le caractère indivis du bien litigieux, il a cependant déclaré
valable et parfaite la vente consentie par un indivisaire, au motif que
ses co-indivisaires ont mis plusieurs décennies avant de la remettre
en cause, alors que, selon cette branche du moyen, la vente d’un
immeuble coutumier indivis requiert obligatoirement le
consentement du conseil de famille ;
Mais attendu que les dispositions de l’article 52 de la loi
n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
552
suprême exigent que chaque moyen du demandeur au pourvoi ou
chaque élément de ce moyen, sous peine d’être déclaré
irrecevable, précise non seulement le cas d’ouverture invoqué, la
partie critiquée de la décision, ce en quoi la décision encourt le
reproche allégué, mais aussi le texte dont la violation est invoquée ;
Qu’en l’espèce, les demandeurs au pourvoi se sont contentés
d’évoquer la violation de la loi par refus d’application de la règle
adéquate sans indiquer la loi ou la règle de droit dont le refus
d’application est allégué ;
Qu’il s’ensuit que cette branche de moyen est irrecevable ;
553
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (Chambre
judicaire) composée de :
Honoré AKPOMEY, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Magloire MITCHAÏ
Et CONSEILLERS ;
Antoine GOUHOUEDE
Et ont signé
Pour le président et rapporteur et par application de l’article
528 nouveau alinéas 1 et 2 de la loi n°2016-16 du 28 juillet 2016
modifiant et complétant la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant
code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et
des comptes en République du Bénin.
Le conseiller,
554
N° 06/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-18/CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 03 mars 2017 ; Affaire : OPELOYE ELISABETH VIGNON C/
MARTIN HENADOU.
La Cour,
Vu l’acte n°37/2011 du 25 octobre 2011 du greffe de la cour
d’appel de Cotonou par lequel maître Elvire VIGNON, conseil de
Opéloyé Elisabeth VIGNON, a élevé pourvoi en cassation contre
les dispositions de l’arrêt n°075/11 rendu le 09 août 2011 par la
chambre de droit traditionnel de cette cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
555
Vu la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Vu la loi n° 2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier et
domanial en République du Bénin ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi trois mars deux mille
dix-sept, le conseiller Michèle CARRENA-ADOSSOU en son
rapport ;
Ouï l’avocat général Nicolas BIAO en ses conclusions ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°37/2011 du 25 octobre 2011 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître Elvire VIGNON,
conseil de Opéloyé Elisabeth VIGNON, a élevé pourvoi en
cassation contre les dispositions de l’arrêt n°075/11 rendu le 09
août 2011 par la chambre de droit traditionnel de cette cour ;
Que par lettre n°985/GCS du 23 avril 2012 du greffe de la Cour
suprême, VIGNON Opéloyé Elisabeth a été mise en demeure de
consigner dans le délai de quinze (15) jours et de produire son
mémoire ampliatif dans le délai d’un (01) mois par l’organe d’un
avocat constitué, le tout, conformément aux articles 3, 6 et 12 de la
loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que la consignation a été payée suivant récépissé n°4235 du
08 mai 2012 du greffe de la Cour suprême ;
Que les mémoires ampliatif et en défense ont été produits ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédures
556
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date à
Cotonou du 11 octobre 1999, Elisabeth Opéloyé VIGNON née
LOKO, de coutume goun, assistée de maître Elvire VIGNON, a saisi
le tribunal de première instance de Cotonou statuant en matière
civile de droit traditionnel (biens) d’une demande en confirmation de
droit de propriété sur une parcelle sise à Zoundja-Akassato,
Commune d’Abomey-Calavi contre Martin HENADOU, de coutume
Adja ;
Que par jugement n°040/1CB/05 du 16 juin 2005, le tribunal
saisi a confirmé le droit de propriété de Elisabeth Opéloyé VIGNON
sur le terrain litigieux ;
Que sur appel de maître Waïdi Moustapha, conseil de Martin
HENADOU, la cour d’appel de Cotonou a, par arrêt n°075/11 du 09
août 2011, infirmé le jugement entrepris en toutes ses dispositions
puis, évoquant et statuant à nouveau, a annulé la vente consentie
par Aguêmon KINTOGNANKPAN à VIGNON Elisabeth sur la
parcelle querellée et a confirmé le droit de propriété de Martin
HENADOU sur la parcelle identifiée sous la lettre « I » du lot 45 de
Zoundja-Akassato, Commune d’Abomey-Calavi ;
DISCUSSION
Premier moyen tiré de la dénaturation des faits de la
cause
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir dénaturé les
faits en ce que la cour d’appel a confirmé le droit de propriété de
Martin HENADOU sur une parcelle ’’I’’ du lot 45 de la ZOPA,
Abomey-Calavi alors que, selon le moyen, la parcelle ’’I’’ du lot 45
n’a jamais été discutée devant la cour ; que c’est plutôt la parcelle
’’i’’ du lot 45 qui a été achetée par Elisabeth VIGNON auprès de
Aguêmon KINTOGNANKPAN et qui a été vendue par Moubinou
OBAONRIN à Martin HENADOU ; qu’il s’ensuit qu’en infirmant le
jugement et en confirmant le droit de propriété de Martin HENADOU
sur une parcelle ’’I’’ du lot 45, l’arrêt attaqué a dénaturé les faits en
leur donnant une portée juridique totalement étrangère à la cause ;
557
Mais attendu que seule l’interprétation d’un écrit peut faire
l’objet d’un pourvoi fondé sur un grief de dénaturation mais non
l’interprétation des faits ;
Que la dénaturation des faits ne constitue pas un cas
d’ouverture à cassation ;
Que dès lors, ce moyen est irrecevable ;
560
Et prononcé à l’audience publique du vendredi trois mars deux
mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-dessus
en présence de :
Et ont signé
Pour le président et par application de l’article 528 nouveau
alinéas 1 et 2 de la loi n°2016-16 du 28 juillet 2016 modifiant et
complétant la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes en République du Bénin.
Le conseiller,
Magloire MITCHAÏ
Le rapporteur, Le greffier,
561
N°16/ CJ-DF du Répertoire ; N° 2009-15/ CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 07 Avril 2017 ; AFFAIRE : EBENEZER KOUTCHEME C/
SANVI COLOMBIANO REP/SANVI COLOMBIANO et ROSITA
NEE JOHNSON.
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que le tribunal de première
instance de Porto-Novo a été saisi par un procès-verbal n°582 du
29 décembre 1990 de la brigade de gendarmerie de Sèmè-Kpodji
par lequel SANVI Colombiano a porté plainte contre HOUNSOU
Alossou et a sollicité la confirmation de son droit de propriété sur un
immeuble sis à Sèmè-Kpodji ;
Qu’au cours de l’instance judiciaire, DOSSOU Gbêkpo Abicou
s’est porté intervenant volontaire et le tribunal saisi, par jugement
n°15/94 du 15 mars 1993, a fait droit à la demande de SANVI
Colombiano, et a, en revanche, déclaré mal fondée l’intervention
volontaire de DOSSOU Gbêkpo Abicou ;
Que sur appel de ce dernier, la cour d’appel a, par arrêt
n°82/98 du 26 mai 1998, confirmé purement et simplement le
jugement incriminé ;
Que suite au pourvoi élevé contre cette décision, la chambre
judiciaire de la Cour suprême a rendu l’arrêt n°32/CJ-CT du 24 août
2001 par lequel elle a déclaré DOSSOU Gbêkpo Abicou déchu de
son pourvoi, ZANNOU Jean forclos en son pourvoi, puis, statuant
sur les moyens présentés par Ebénézer KOUTCHEME, a cassé
l’arrêt en toutes ses dispositions avant de renvoyer la cause et les
parties devant la cour d’appel de Cotonou autrement composée ;
Que, statuant sur renvoi, la cour d’appel de Cotonou, par arrêt
n°07/2008 du 04 mars 2008, a déclaré l’intervention volontaire de
Ebénézer KOUTCHEME non fondée, a confirmé le droit de
propriété de la succession SANVI Colombiano sur les domaines
litigieux, puis a ordonné l’expulsion de Ebénézer KOUTCHEME,
DOSSOU Gbêkpo Abicou, ZANNOU Jean, HOUNSOU Gibert et
AVOCE KINIKINI desdits domaines ainsi que de tous occupants de
leur chef ;
Que c’est ce dernier arrêt qui est l’objet du présent pourvoi ;
568
Que le lever topographique n’indique non plus aucune partie
du domaine qui serait la part réservée et non vendue de Abel
KOUTCHEME et de ses héritiers dont Ebénézer ;
Que ce faisant, la cour s’est contredite et a exhérédé les
héritiers Ebénézer KOUTCHEME ;
Mais attendu que les motifs par lesquels la cour d’appel, après
avoir analysé les déclarations des parties ainsi que des témoins
selon lesquelles l’immeuble dont Ebénézer KOUTCHEME
revendique la propriété, est un domaine échu après partage
successoral à ses frères Joseph Dona et Basile KOUTCHEME qui
l’ont régulièrement vendu à SANVI Colombiano, en a déduit que
Ebénézer ne justifie d’aucun droit sur cet immeuble, suffit à ôter tout
caractère dubitatif ou hypothétique aux expressions critiquées par
le moyen ;
Et attendu que c’est sans se contredire que la cour d’appel,
pour rejeter la demande de Ebénézer KOUTCHEME tendant à
l’annulation des ventes consenties par ses oncles à SANVI
Colombiano, a relevé en substance que Ebénézer KOUTCHEME a
déclaré que son grand-père a partagé son domaine à ses cinq
enfants dont son père Abel et les vendeurs SANVI Colombiano, que
chacun des cinq frères sont devenus propriétaires à titre personnel
des portions reçues de leur auteur commun ; qu’il ressort du plan
dressé par l’expert géomètre que c’est la parcelle désignée par la
lettre C ainsi que la partie nord de la même parcelle qui sont
attribuées à Abel KOUTCHEME, père de Ebénézer KOUTCHEME,
que Rosita SANVI Colombiano a précisé que son feu mari n’a rien
acheté auprès de Abel et Jonas KOUTCHEME ;
Que de ces constations, les juges d’appel ont déduit que les
autres frères KOUTCHEME, héritiers au même titre que Abel
KOUTCHEME, ont le droit de disposer de leur héritage et que, par
conséquent, personne ne peut contester les ventes réalisées par
eux au profit de SANVI Colombiano ;
Que par suite, ils n’encourent pas les griefs du moyen ;
569
Cinquième moyen : Du parti pris des juges du fond
Attendu qu’il est fait grief aux juges du fond d’avoir violé leur
neutralité quant à l’appréciation des demandes formulées par
Ebénézer KOUTCHEME, en énonçant à la page 16 de l’arrêt dont
pourvoi : « Il (le demandeur au pourvoi) n’a initié aucun procès
personnellement pour défendre son droit… » ; « C’est en cause
d’appel qu’il s’est introduit dans le procès en tant qu’intervenant
volontaire » ; « Qu’il soulèverait des irrégularités qui entacheraient
les pièces versées au dossier par SANVI Colombiano sans
preuve » ; alors que, selon le moyen, l’intervention volontaire,
même pour la première fois en cause d’appel, fait partie intégrante
des modes de saisine des juridictions ;
Qu’en faisant le reproche à Ebénézer KOUTCHEME qui se
sent lésé dans son droit de propriété, de se défendre par voie
d’intervention volontaire, et en tirant conséquences juridiques sur le
droit de propriété, la cour d’appel a violé un droit fondamental de la
défense ;
Mais attendu que la méconnaissance du droit de la défense
exige en premier lieu qu’une partie puisse être jugée sans avoir été
entendue ou appelée, en second lieu que les parties ne soient pas
à même de pouvoir s’expliquer sur le moyen de fait, de preuve et
de droit mis dans le débat, ce qui exige du juge de faire observer et
d’observer lui-même, en toutes circonstances, le principe de la
contradiction ;
Qu’en l’espèce, les juges d’appel, après avoir déclaré
recevable en la forme l’intervention volontaire de Ebénézer
KOUTCHEME, ont examiné tous les moyens présentés ainsi que
les pièces produites, les déclarations de toutes les parties et des
témoins, avant de rejeter les demandes formulées par l’intervenant
volontaire comme non fondées pour, entre autres motifs, défaut de
preuve de son droit de propriété ;
Qu’en statuant ainsi, les juges d’appel ont exactement fait
application du principe du contradictoire qui constitue l’un des
aspects les plus importants des droits de la défense ; d’où il suit que
ce moyen n’est également pas fondé ;
PAR CES MOTIFS
570
Reçoit en la forme le présent pourvoi ;
Le rejette quand au fond ;
Met les frais à la charge de Ebénézer KOUTCHEME ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (Chambre judiciaire)
composée de :
Et ont signé
P/Le président-rapporteur et par application de l’article 528
nouveau alinéas 1 et 2 de la loi n°2016-16 du 28 juillet 2016
modifiant et complétant la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant
code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et
des comptes en République du Bénin.
Le conseiller, Le greffier.
571
N° 37/CJ-DF du Répertoire ; N° 2013-07/CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 1er décembre 2017 ; Affaire : JACOB MALOFIN C/
HERITIERS BOURAÏMA ADEDJOUMA REPRESENTE PAR
RAFIOU ADEDJOUMA.
573
Ouï à l’audience publique du vendredi premier décembre deux
mille dix-sept, le conseiller Magloire MITCHAÏ en son rapport ;
Ouï l’avocat général Nicolas BIAO en ses conclusions ;
Après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°23/2010 du 25 août 2010 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, Jacob MALOFIN a élevé
pourvoi en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°29/2010
rendu le 24 août 2010 par la chambre de droit traditionnel de cette
cour ;
Que par lettre n°258/GCS du 1er octobre 2013 du greffe de la
Cour suprême reçue le 11 novembre 2013, Jacob MALOFIN a été
mis en demeure d’avoir à constituer avocat, à consigner dans un
délai de quinze (15) jours et à produire son mémoire ampliatif dans
un délai de deux (02) mois, le tout, conformément aux articles 921,
931 alinéa 1er et 933 de la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant
code de procédure civile, commerciale, administrative, sociale et
des comptes ;
Que le mémoire ampliatif a été produit ;
Que par contre, la défenderesse n’a pas produit son mémoire
en défense malgré la communication du mémoire ampliatif qui lui a
été faite par lettre n°0774 et 0775/GCS du 07 mai 2015, reçue le 08
mai 2015 par Saliou ADEDJOUMA ;
Que le parquet général a produit ses conclusions en date du
03 août 2017, communiquées à maître Magloire YANSUNNU dont
les observations ont été versées au dossier ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi a été élevé dans les forme et
délai de la loi ;
Qu’il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédures
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date à
Cotonou du 23 avril 2002, les héritiers de feu Bouraïma
ADEDJOUMA représentés par Rafiou, Saliou et Mamadou
574
ADEDJOUMA, ont saisi le tribunal de première instance de Porto-
Novo d’une action en confirmation de droit de propriété sur
l’immeuble sis à SEME-PODJI d’une superficie de 2 ha 13 a 77 ca
et limité au Nord par la voie ferrée de SEME-PODJI, à l’Est par le
domaine de Bodé ACLINOU et à l’Ouest par un immeuble dont le
propriétaire est inconnu ;
Que statuant sur cette demande, le tribunal de première
instance de Porto-Novo par jugement contradictoire n°04/B/04 du
16 août 2004, a dit que l’immeuble sis à SEME-PODJI d’une
superficie de 2ha 13 a 77 ca est la propriété de Bouraïma
ADEDJOUMA ;
Que sur appels respectifs de Jacob et Gabriel MALOFIN d’une
part et des collectivités HOUNKPATIN et MALOFIN d’autre part, la
cour d’appel a, par arrêt n°29/10 en date du 24 août 2010, annulé
le jugement entrepris pour défaut d’indication de la coutume, puis
évoquant et statuant à nouveau confirmé le droit de propriété de
feu Bouraïma ADEDJOUMA sur le domaine sis à SEME-KPODJI
d’une superficie de 2ha 13 a 77 ca ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
577
procédure, une fin de non-recevoir ou tout autre incident, ne mettent
pas fin à l’instance ;
Que le moyen est irrecevable ;
578
Mais attendu qu’il ressort de l’arrêt attaqué que Pierre
ALLAVO et Moustapha Mamoudou DJINADOU représentant les
coutumes GOUN et YORUBA ont siégé en qualité d’assesseurs ;
Qu’il suit que le moyen n’est pas fondé ;
579
ADEDJOUMA sur les éléments de la prescription acquisitive, la
cour d’appel a violé la loi ;
Mais attendu que les juges de la cour d’appel n’ont pas fait
application de la loi n°65-25 du 14 août 1965 ;
Que le moyen est irrecevable ;
PRESIDENT ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et ASSESSEURS ;
Antoine GOUHOUEDE
Et ont signé
Le président-rapporteur, Le greffier,
581
N°31/CJ-CT du Répertoire ; N°2012-36/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 29 septembre 2017 ; Affaire : KOUKEY EMMANUEL C/
MAKPONSE HANLANSI.
582
Cour suprême ;
Vu la loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Oui à l'audience publique du vendredi deux juin
deux mille dix-sept, l e conseiller Antoine GOUHOUEDE
en son rapport ;
Oui l'avocat général Saturnin AFATON en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l'acte n0025/2011 du 18 aout 2011 du
greffe de la cour d'appel de Cotonou, maitre Louis FIDEGNON,
conseil de Emmanuel KOUKE, a élevé pourvoi en cassation contre
les dispositions de l'arrêt n°0092/11 du 09 aout 2011 rendu
contradictoirement par la chambre traditionnelle de ladite cour ;
EN LA FORME
Attendu que le pourvoi ayant été élevé dans les forme et délai
de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu selon l'arrêt attaqué, que par requête du 30 janvier
1998 MAKPONSE Boniface, administrateur des biens de la
succession MAKPONSE Hanlansi a saisi le tribunal de première
583
instance de Cotonou aux fins de confirmation de droit de propriété
contre KOUKEY Emmanuel et ses frères ;
Que le 04 décembre 2001, le tribunal saisi a rendu le
jugement nOI25/2cB/01, en se déclarant incompétent pour
connaitre du litige qui porte sur la propriété du terrain muni de titre
foncier, et a confirmé le droit de propriété des héritiers
MAKPONSE Hanlansi sur le terrain de Ilia 65a 61ca sis hors du
domaine muni du titre foncier, limite au Nord par la route de
Calavi Ouèdo, au Sud par SALAKO Antoine et ADJAGBONI
Houédanou, à l'Est par le titre foncier n°328 de BANS Mèvi et à
l'Ouest par une voie de 03 mètres ;
Que suite aux appels relevés respectivement par KOUKEY
Emmanuel et maitre Gustave ANANI CASSA les 06 et 28
décembre 2001, la cour d'appel de Cotonou a confirmé en toutes
ses dispositions, Ie jugement entrepris par l'arrêt n0092/11 du 09
aout 2011 ;
Que c'est contre cet arrêt que le présent pourvoi a été
élevé ;
DISCUSSION
Premier moyen en ses deux branches tirées de la dénaturation
des faits et insuffisance de motifs, manque de base légale et
défaut de réponses aux demandes des parties.
Première branche prise de la dénaturation des faits et insuffisance
de motifs.
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt attaque d'avoir d'une part,
dénature la consistance des biens de KOUKEY Emmanuel en ce
que les juges d'appel ont soustrait de l'inventaire du jugement
d'homologation nOo08/96 du 12 janvier 1996 le domaine
querelle et l’ont octroyé aux héritiers MAKPONSE Hanlansi Michel,
alors que, selon cette branche du moyen, le domaine de Ilia 88a
35ca ou 3ha 73a 43ca revendique par les héritiers MAKPONSE
Hanlansi ne figure nulle part dans ledit inventaire ; d'autre part,
d'avoir insuffisamment motive leur décision en ce qu'ils ont
affirmé que l'examen dudit jugement indique au nombre des biens
laisses par feu MAKPONSE Hanlansi Michel un champ d'un
584
hectare et demi a Abomey-Calavi route de Ouèdo et en ont déduit
que Ie domaine litigieux est compris dans cette liste, alors que,
selon cette branche du moyen, le domaine litigieux ne se trouve
nulle part dans le jugement et n'est pas compris dans la liste
des biens laisses par feu MAKPONSE Hanlansi ;
Mais attendu que cette branche du moyen, met en oeuvre
plusieurs cas d'ouverture à cassation, notamment la dénaturation
des faits et l'insu ;
Qu'elle n'est pas conforme aux prescriptions de l'article 52
de la loi n02004-20 du 17 aout 2007 qui dispose: « Le
mémoire du demandeur, mémoire ampliatif, contient les moyens de
droits invoques contre la décision attaquée. A peine d'être déclare
d'office irrecevable, un moyen ou un élément de moyen ne doit
mettre en oeuvre qu'un seul cas d'ouverture a cassation ... » ;
Que cette branche du moyen est complexe et donc
irrecevable ;
587
Et prononcé à l’audience publique du vendredi dix-sept mars
deux mille dix-sept, la Cour étant composée comme il est dit ci-
dessus, en présence de :
Saturnin AFATON, avocat général, MINISTERE PUCLIC ;,
Hortense LOGOSSOU-MAHMA, GREFFIER ;
Et ont signé,
Le président-rapporteur, Le greffier,
588
ARRÊTS DE FORCLUSION
N°12/CJ-DF du répertoire ; N° 2016-09/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 17 mars 2017 ; Affaire : AHOTON FRANCOIS DANSOU,
KOSSOU HOUNGUEVOU ET FAGLA MATHIEU C/ HODONOU
WOULE.
589
Ouï le procureur général Nicolas ASSOGBA en ses
conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°18 du 13 novembre 2015 du
greffe de la cour d’appel de Cotonou, maître AYI René, avocat
substituant maîtres Gabriel, Romain, Guy DOSSOU et Désiré
AÏHOU, conseils de François Dansou AHOTON, Hounguèvou
KOSSOU et Mathieu FAGLA a élevé pourvoi en cassation contre
toutes les dispositions de l’arrêt n°20/15 du 27 octobre 2015 rendu
par la chambre de droit de propriété foncière de cette Cour ;
Que par lettres n°0474/GCS et n°0475/GCS du 15 juin 2016
du greffe de la Cour suprême, maître Robert DOSSOU d’une part,
Gabriel, Romain, Guy DOSSOU et Désiré AÏHOU d’autre part, ont
été mis en demeure de consigner dans un délai de quinze (15) jours
et de produire dans un délai de deux (02) mois, un mémoire
ampliatif, le tout, conformément aux dispositions des articles 931
et 933 de la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Que ces lettres ont été par eux reçues le 18 juillet 2016 et la
consignation a été payée suivant récépissé n°4955 du 21 juillet
2016, mais le mémoire ampliatif n’a pas été produit ;
Attendu qu’une nouvelle et dernière mise en demeure leur a
été adressée par lettres n°0677/GCS et n°0678/GCS reçues le 11
octobre 2016 en vain ;
SUR LA FORCLUSION
Attendu qu’aux termes de l’article 933 de la loi n°2008-07 du
28 février 2011 portant code de procédure civile, commerciale,
administrative, sociale et des comptes, si la deuxième et dernière
mise en demeure reste sans effet, la chambre statue ;
Qu’en l’espèce, les délais impartis pour produire le mémoire
ampliatif étant expirés, il y a lieu de clore la procédure en
prononçant la forclusion ;
Par ces motifs
Déclare François Dansou AHOTON, Hounguèvou KOSSOU
et Mathieu FAGLA ayant pour conseils maîtres Gabriel, Romain,
590
Guy DOSSOU et Désiré AÏHOU d’une part, Robert DOSSOU
d’autre part, forclos en leur pourvoi ;
Met les frais à leur charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Honoré AKPOMEY, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Magloire MITCHAÏ
Et
Antoine GOUHOUEDE CONSEILLERS ;
Et ont signé
Par application de l’article 528 nouveau alinéas 1 et 2 de la loi
n°2016-16 du 28 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°2008-
07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, sociale, administrative et des comptes en République
du Bénin.
Le conseiller,
Magloire MITCHAÏ
Le rapporteur, Le greffier.
594
conseil de Chédji Dohouè ZOSSOU, demanderesse au pourvoi, n’a
pas réagi ;
Qu’il convient de clore la procédure en déclarant celle-ci
forclose en son pourvoi ;
Le président-rapporteur, Le greffier.
595
N° 14/CJ-DF du répertoire ; N° 2012-61/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 17 mars 2017 ; Affaire : GOUDOU SIKA C/ GODJO
PRUDENCE, MEHOU JOSEPH ET ADJAHOUINOU LUDOVIC.
596
n°129/CTB/11 du 07 décembre 2011 rendu par la chambre civile
traditionnelle (Biens) de ladite cour d’appel ;
Que par lettre n°3937/GCS du 06 décembre 2012 du greffe de
la Cour suprême, Sika GOUDOU a été mise en demeure de
constituer avocat, de produire son mémoire ampliatif dans un délai
d’un (01) mois et de consigner sous peine de déchéance au greffe
de la Cour une somme de quinze mille (15 000) francs dans un délai
de quinze (15) jours à compter de la mise en demeure, le tout
conformément aux dispositions des articles 3, 6 et 12 de la loi
n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de procédures
applicables devant les formations juridictionnelles de la Cour
suprême ;
Que par lettre n°1967/GCS du 11 juillet 2013 du greffe de la
Cour suprême, une deuxième et dernière mise en demeure a été
adressée à Sika GOUDOU pour produire son mémoire ampliatif ;
Que par lettre n°204/GCS du 30 janvier 2014 du greffe de la
Cour suprême, le commandant de la brigade territoriale de
gendarmerie d’Abomey a été instruit de faire parvenir au greffe de
la Cour le procès-verbal de notification pour le 20 février 2014, ce
qu’il n’a pas fait ;
Que par lettre n°1073/GCS du 29 juin 2015 du greffe de la
Cour suprême transmettant les lettres n°209/GCS du 30 janvier
2014, n°1968/GCS du 11 juin 2013 et n°3971/GCS du 06 décembre
2012, le commandant de la brigade territoriale de gendarmerie
d’Abomey a été instruit de faire retour du récépissé de notification
à madame Sika GOUDOU ;
Que ces deux (02) dernières correspondances sont restées
sans suite ;
Qu’au greffe de la Cour suprême, Julienne ALIHONOU née
KPOMALEGNI a reçu le 11 novembre 2015 copie de la lettre
n°3937/GCS du 06 décembre 2012 portant première mise en
demeure à Sika GOUDOU ainsi que celle de la lettre n°1967/GCS
du 11 juillet 2013 portant deuxième et dernière mise en demeure à
la demanderesse au pourvoi ;
597
Que cette dernière mise en demeure est restée sans réaction
de sa part, cependant que par reçu n°4877 du 04 décembre 2015
la consignation a été payée au greffe de la Cour suprême ;
Que c’est alors que le dossier a été communiqué au ministère
public qui a pris ses conclusions en date du 07 novembre 2016 ;
SUR LA FORCLUSION
Attendu que selon l’article 12 de la loi n°2004-20 du 17 août
2007 portant règles de procédures applicables devant les
formations juridictionnelles de la Cour suprême, le rapporteur
assigne aux parties en cause un délai pour produire leurs
mémoires ;
Qu’aux termes des dispositions de l’article 51 de la même loi :
« Lorsque le délai prévu à l’article 12 ci-dessus imparti par le
rapporteur pour la production du mémoire est expiré, une mise en
demeure comportant un nouveau et dernier délai est adressée à la
partie qui n’a pas observé le délai.
Si la mise en demeure reste sans effet, la forclusion est
encourue » ;
Qu’en l’espèce, en dépit de la dernière mise en demeure
contenue dans la lettre n°1967/GCS du 11 juillet 2013 reçue au
greffe de la Cour suprême le 11 novembre 2015 par madame
Julienne ALIHONOU née KPOMALEGNI pour le compte de la
demanderesse au pourvoi, madame Sika GOUDOU, celle-ci a juste
payé la consignation comme en fait foi le reçu en date à Porto-Novo
du 04 décembre 2015 mais elle n’a pas constitué avocat, ni produit
son mémoire ampliatif dans le délai d’un (01) mois imparti ; que ce
délai étant expiré, il convient de la déclarer forclose et mettre les
frais à sa charge ;
PAR CES MOTIFS
Déclare madame Sika GOUDOU, demanderesse au pourvoi,
forclose ;
Met les frais à sa charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel d’Abomey ainsi qu’aux parties ;
598
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel d’Abomey ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre
judiciaire) composée de :
Le conseiller, Le rapporteur,
Le greffier.
599
N° 04/CJ-DF du répertoire ; N° 2013-16/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 17 février 2017 ; Affaire : LAURENT AFOUDA, JACOB
BIAOU et HERMAS ADIMI C/ PAUL SINIMBOU
REPRESENTANT DES HERITIERS DE FEU JEAN SINIMBOU.
SUR LA FORCLUSION
Attendu que les articles 933 et 934 de la loi n°2008-07 du 28
février 2011 portant code de procédure civile, commerciale,
administrative, sociale et des comptes disposent respectivement :
Article 933 : « Le rapporteur dirige la procédure. Il procède à
toutes mesures d’instruction qu’il estime nécessaire.
Il assigne aux parties en cause un délai pour produire leurs
mémoires.
Ce délai est de deux (02) mois sauf en cas d’urgence
reconnue par ordonnance du Président de la Cour suprême, sur
requête de la partie qui sollicite l’abréviation » ;
603
procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes en République du Bénin.
Le conseiller, Le rapporteur,
604
N° 09/CJ-DF du répertoire ; N° 2014-05/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 03 mars 2017 ; Affaire : HERITIERS HOUNSOU DEKLE
REPRESENTES PAR DEKLE MATHIAS C/ HERITIERS AKONDE
ALBERT REPRESENTES PAR AKONDE MARC.
606
Qu’il y a lieu de mettre fin à la procédure en déclarant les
héritiers HOUNSOU DEKLE représentés par DEKLE Mathias
forclos ;
PAR CES MOTIFS
Déclare recevable en la forme le présent pourvoi ;
Déclare les héritiers HOUNSOU DEKLE représentés par
DEKLE Mathias forclos en leur pourvoi ;
Met les frais à leur charge ;
Ordonne la notification du présent arrêt au procureur général
près la cour d’appel de Cotonou ainsi qu’aux parties ;
Ordonne la transmission en retour du dossier au procureur
général près la cour d’appel de Cotonou ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (chambre judiciaire)
composée de :
Honoré AKPOMEY, conseiller à la chambre judiciaire,
PRESIDENT ;
Magloire MITCHAÏ
Et CONSEILLERS ;
Michèle CARRENA-ADOSSOU
Et ont signé
608
N° 32/CJ-CT du répertoire ; N°2011-28/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 29 septembre 2017 ; Affaire : SOTONHOUN AGODJENOU C/
GNANWE FLASSE.
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
Le greffier,
Hortense LOGOSSOU-MAHMA
611
ARRÊTS DE DECHEANCE
N° 19/CJ-DF du Répertoire ; N° 2011-42/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 05 mai 2017 ; Affaire : GERMAIN HOUNTONDJI C/ VICTOR
GNANGA.
Et ont signé,
Pour le président et par application de l’article 528 nouveau alinéas
1 et 2 de la loi n°2016-16 du 28 juillet 2016 modifiant et complétant
la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, sociale, administrative et des comptes en République
du Bénin.
Le conseiller, Le rapporteur,
Le greffier.
614
N°36/CJ-DF du Répertoire ; N° 2016-14/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 1er décembre 2017 ; Affaire : HESSOUKPE BIENVENU
REPRESENTANT JEAN ZOUNGLA C/ COLLECTIVITE GANGLO
REPRESENTEE PAR NESTOR GANGLO.
SUR LA DECHEANCE
Attendu qu’aux termes des dispositions de l’article 931 alinéa
1er et 2 du code de procédure civile, commerciale, administrative,
sociale et des comptes, « le demandeur est tenu, sous peine de
déchéance de consigner au greffe de la Cour, une somme de
quinze mille (15 000) francs dans le délai de quinze (15) jours à
compter de la mise en demeure qui lui sera faite par lettre
recommandée avec demande d’avis de réception ou de notification
616
administrative, sauf demande d’assistance judiciaire dans le même
délai.
La consignation de cette somme est justifiée par la production
d’un récépissé de reversement… » ;
Qu’en l’espèce, la consignation n’a pas été payée ;
Que le requérant s’est opposé à la réception des différentes
mises en demeure à lui adressées ;
Que face à ce comportement du requérant et en l’absence de
toute justification de demande d’assistance judiciaire, il y a lieu de
clore le dossier en prononçant la déchéance ;
Le président, Le rapporteur,
Le greffier,
618
N° 17/CJ-DF du Répertoire ; N° 2014-15/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 07 avril 2017 ; Affaire : HOUNGBO ANDRE C/ AHOUANSOU
KARL EDMOND.
Magloire MITCHAÏ
Le rapporteur, Le greffier,
621
N° 01/CJ-DF du Répertoire ; N° 2003-10/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 17 février 2017 ; Affaire : KANEHO DOSSOU COMLAN C/
ESSOU COMLAN BASILE ET ABENI ROGATIEN.
622
n°56/2001 rendu le 02 octobre 2001 par la deuxième chambre de
droit traditionnel de cette cour ;
Que par lettre n°0284/GCS du 04 février 2004, Comlan
Dossou KANEHO a été invité à consigner et à produire son
mémoire ampliatif conformément aux dispositions des articles 42,
45 et 51 de l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 organisant la
Cour suprême ;
Que cette lettre a été transmise au commandant de la brigade
de Comè qui a été instruit suivant courrier n°0317/GCS du 04 février
2004 de remettre copie de la lettre n°0284/GCS à Dossou Comlan
KANEHO et de faire parvenir à la Cour le procès-verbal de
notification ;
Que par courrier n°62/2-BT-Com du 25 février 2004 enregistré
à la Cour suprême le 02 mars 2004 sous le n°195/GCS, le
commandant de brigade de gendarmerie de Comè a adressé à la
Cour le certificat de décès du demandeur en pourvoi ;
Que les parents du défunt ont été invités, suivant lettre
n°1225/GCS du 22 mars 2004 du greffe de la Cour suprême et
transmise par le biais du même commandant de la brigade, à tenir
un conseil de famille aux fins de désigner un administrateur des
biens, de faire homologuer le procès-verbal dudit conseil de famille
et d’en produire copie à la Cour dans un délai de deux (02) mois ;
Que par ailleurs un communiqué-radio dans toutes les
langues a été fait suivant lettre n°0634/GCS du 10 février 2005 du
greffe de la Cour suprême, aux fins d’inviter les parents de feu
Dossou Comlan KANEHO à se présenter à la Cour suprême pour
affaire les concernant ;
Que les héritiers de feu Dossou Comlan KANEHO ont été
invités à se présenter à l’audience publique du vendredi 14 avril
2006 à 09 heures à la Cour suprême, par courriers n°s1016, 1017
et 1018/GCS du 20 mars 2006 transmis par lettre n°1124/GCS du
24 mars 2006 au commandant de brigade de Comè ;
Que Maître Bonaventure ESSOU, conseil de Basile Comlan
ESSOU a sollicité de la Cour la soustraction du dossier du rôle pour
lui permettre de produire son mémoire en défense ;
623
Que suivant correspondance n°535/GCS du 25 mai 2010 du
greffe de la Cour suprême, le commandant de Comè a été à
nouveau instruit pour inviter les parents de feu KANEHO à produire
à la Cour le procès-verbal homologué du conseil de famille dans un
délai de quarante-cinq (45) jours ;
Qu’une mise en demeure leur a par la suite été adressée
suivant lettre n°0511/GCS du 14 février 2013 de la Cour suprême ;
Que ce courrier a été remis au commandant de brigade de
Comè, avec pour instructions, d’adresser à la Cour le récépissé de
notification ;
Qu’un nouveau communiqué radio diffusé a été fait suivant
lettre n°0512/GCS du 14 février 2015 invitant les héritiers de feu
Dossou Comlan KANEHO à se présenter au cabinet du greffier en
chef de la Cour suprême, précisément au cabinet du greffier de la
3ème section de la chambre judiciaire ;
Que les héritiers de feu KANEHO ont été une fois encore, par
courrier n°0335/GCS du 11 février 2014 invités à produire à la Cour
le procès-verbal de conseil de famille ayant désigné l’administrateur
des biens dans un délai de quarante-cinq (45) jours ;
Que par courrier n°0944/GCS du 04 juin 2015, il a été
demandé au commandant de brigade de Comè de faire à la Cour
la preuve de l’exécution des instructions contenues dans le courrier
n°0335/GCS du 11 février 2014 ;
Qu’une correspondance n°1034 bis/GCS du 14 avril 2016 du
greffe de la Cour suprême a sollicité la convocation par message
radio diffusé des parents de KANEHO à se présenter au greffe de
ladite Cour pour affaire les concernant et relative au dossier
n°2003-10/CJ-CT pendante devant la 3ème section de la chambre
judiciaire ;
Qu’aucune suite n’a été donnée à toutes ces différentes
correspondances ;
Sur la déchéance
Attendu qu’aux termes des dispositions de l’article 931 alinéa
1er et 2 du code de procédure civile, commerciale, administrative,
sociale et des comptes, « le demandeur est tenu, sous peine de
déchéance de consigner au greffe de la Cour, une somme de
624
quinze mille (15 000) francs dans le délai de quinze (15) jours à
compter de la mise en demeure qui lui sera faite par lettre
recommandée avec demande d’avis de réception ou de notification
administrative, sauf demande d’assistance judiciaire dans le même
délai.
La consignation de cette somme est justifiée par la production
d’un récépissé de reversement… » ;
Qu’en l’espèce, toutes les correspondances, tous les
communiqués radio en direction des héritiers de feu Dossou
Comlan KANEHO sont restés sans suite ;
Que même les mises en demeure à eux faites sous le couvert
du commandant de brigade n’ont pas eu plus de succès ;
Qu’ils n’ont pas payé la consignation et n’ont pas non plus
rapporté la preuve d’une demande d’assistance judiciaire ;
Qu’ils n’ont par ailleurs jamais versé au dossier un procès-
verbal de conseil de famille homologué devant le tribunal compétent
et désignant un représentant légal de la succession ;
Qu’au surplus, ils n’ont pas constitué d’avocat ;
Que tous les délais légaux ayant expiré, il y a lieu de clore la
procédure en prononçant la déchéance
Et ont signé
Pour le président et par application de l’article 528 nouveau alinéas
1 et 2 de la loi n°2016-16 du 28 juillet 2016 modifiant et complétant
la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de procédure civile,
commerciale, sociale, administrative et des comptes en République
du Bénin.
Le conseiller, Le rapporteur,
Le greffier.
626
ARRÊTS DE CASSATION AVEC RENVOI
N°30/CJ-CT du Répertoire ; Arrêt du 29 septembre 2017 ;
Affaire : SEVO Honoré C/ Collectivité AGBADJIGAN Laurent et
AGBADJIGAN Coffi et autre.
AU FOND
Faits et procédure
Attendu que par requête en date du 11 décembre 1997,
Honoré SEVO a saisi le tribunal de première instance de Cotonou
d’une action en confirmation de droit de propriété contre la
collectivité AGBADJIGAN ;
Que suite à cette action le tribunal a, par jugement en date du
05 août 1999, débouté Honoré SEVO de ses prétentions ;
Attendu que sur appel de Honoré SEVO, la cour d’appel de
Cotonou a rendu l’arrêt confirmatif n°09/2005 du 10 février 2005 ;
Que c’est contre cet arrêt que pourvoi a été formé par Honoré
SEVO ;
DISCUSSION DES MOYENS
Sur la deuxième branche du moyen unique prise du défaut de
base légale
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué du défaut de base
légale en ce que les juges d’appel n’ont pas tenu compte de
l’annulation par la Cour suprême des arrêtés n°2/086/DEP-
ATL/SG/SAD du 17 février 1995 et n°2/367/DEP-ATL/SG/SAD du
21 juillet 1998 avec toutes les conséquences de droit suivant arrêt
n°99-03/CA du 16 novembre 2000, alors que, selon le moyen, pour
628
confirmer le droit de propriété de la collectivité AGBADJIGAN sur
la parcelle en cause le premier juge s’est basé sur l’arrêté
préfectoral n°2/367/DEP-ATL/SG/SA du 21 juillet 1998, confirmant
le retrait de la parcelle G du lot 2238 du lotissement de Kouhounou
à Honoré SEVO pour l’attribuer à la collectivité AGBADJIGAN ;
Qu’il résulte des éléments constants du dossier, que par arrêt
en date du 16 novembre 2000, la Chambre Administrative de la
Cour suprême a annulé, avec toutes les conséquences de droit, les
arrêtés préfectoraux n°2/086/DEP-ATL/SG/SAD du 17 février 1995
et n°2/367/DEP-ATL/SG/SAD du 21 juillet 1998 portant
respectivement annulation du permis d’habiter n°02/31 du 19 février
1990 délivré à Honoré SEVO opéré retrait et attribution de la
parcelle litigieuse à la collectivité AGBADJIGAN ; que tenant
compte de cette décision de la Cour suprême, le Préfet de
l’Atlantique a, par arrêté n°2/222/DEP-ATL/CAB/SAD du 11 juin
2002, notamment, confirmé les droits de Honoré SEVO sur la
parcelle en cause et remis en vigueur le permis d’habiter relatif à
ladite parcelle ;
Attendu en effet que pour confirmer le jugement entrepris, la
cour d’appel de Cotonou s’est bornée à énoncer que la collectivité
AGBADJIGAN fait état de la présomption la plus favorable ; qu’elle
est réputée propriétaire terrien dans la zone de Kouhounou ; qu’elle
a posé de nombreux actes de propriétaire ;
Qu’en se déterminant ainsi, sans tenir compte des
dispositions de l’arrêt de la Chambre Administrative de la Cour
suprême rendu le 16 novembre 2000, la cour d’appel n’a pas
légalement justifié sa décision ;
Que l’arrêt attaqué encourt cassation.
Et ont signé,
Le président Le rapporteur,
Le greffier,
Hortense LOGOSSOU-MAHMA
630
N° 21/CJ-DF du Répertoire ; N° 1997-18/CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 05 mai 2017 ; Affaire : Barthélémy HOUNTONDJI C/ Héritiers
DJIKPADE représentés par Elisabeth HOUNSINOU et Claude
DJIKPADE.
En la forme
Attendu que le présent pourvoi ayant été élevé dans les forme
et délai de la loi, il convient de le déclarer recevable ;
Au fond
Faits et procédures
Attendu que par requête du 15 février 1990, Bernadette
DJIKPADE, épouse HOUESSINOU et Claude DJIKPADE, héritiers
de feu Ganhou DJIKPADE, ont attrait devant le tribunal de première
instance de Cotonou Barthélémy HOUNTONDJI et sollicité
l’annulation de la convention de vente d’une portion de terrain sise
à Godomey délivrée à celui-ci par leur auteur, estimant que ce
document ne peut être considéré que comme un acte de mise en
gage ;
Que le tribunal a, par jugement n°44/91 du 18 juin 1991,
notamment décidé dans les termes suivants :
- « Confirmer la vente consentie par DJIKPADE Ganhou,
auteur des demandeurs, à HOUNTONDJI Barthélémy ;
- Déclarer que la parcelle querellée est la propriété exclusive
de HOUNTONDJI Barthélémy et déboute en conséquence les
consorts DJIKPADE de toutes leurs demandes, fins et
conclusions ;… » ;
Que, sur appel des héritiers de DJIKPADE Ganhou
représentés par Claude DJIKPADE et Bernadette DJIKPADE
épouse HOUESSINOU, la cour d’appel de Cotonou a, annulé le
633
jugement entrepris, évoqué et statué à nouveau par l’arrêt n°131/93
du 24 novembre 1993 dont le dispositif est le suivant :
« Prononce la résolution du contrat de vente du 24 décembre
1969 et la nullité de la promesse de vente du 15 septembre 1972,
conclus tous deux entre HOUNTONDJI Barthélémy et Ganhou
DJIKPADE ;
Dit que les deux parcelles de terre A et B, objets des actes
susdits, feront retour dans le patrimoine héréditaire des ayants-droit
de DJIKPADE ;
Confirme le droit de propriété des héritiers DJIKPADE sur
lesdites parcelles de terre ;
Ordonne le remboursement in solidum par les héritiers
DJIKPADE à Barthélémy HOUNTONDJI des cinquante mille
(50.000) francs perçus par leur père défunt pour la parcelle A et des
douze mille (12.000) francs perçus pour la parcelle B, soit au total
la somme de soixante-deux mille (62.000) francs… » ;
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
637
Que la contenance du lot vendu est précisée, que ses
spécifications ont permis de déterminer la chose et d’établir sa
contenance, la cour ayant modifié le contrat de vente en promesse
synallagmatique de vente ;
Qu’il s’agit d’une dénaturation des termes clairs et précis d’un
contrat ;
Attendu que la convention de vente du 15 septembre 1972
entre Ganhou DJIKPADE et Barthélémy HOUNTONDJI produite au
dossier est rédigée ainsi qu’il suit :
« GODOMEY, LE 15-9-1972
ATTESTATION DE VENTE
Monsieur GODONOU DJIKPADE Ganhou reconnaît avoir
reçu des mains de M. HOUNTONDJI Barthélémy une somme de
12.000F pour lui vendre une parcelle de terrain située au bord
du sentier entre celle d’EL Hadj Idrissou Sanny et celle de Mme
Alatin Kpêhê et d’Ayamènou Avoncètien » ;
Que les stipulations de ce contrat sont claires et précises, le
juge ayant donné à la convention de vente du 15 septembre 1972
une signification contraire à son sens précis et clair en qualifiant
cette convention de vente de promesse synallagmatique de vente,
commettant ainsi une dénaturation des termes clairs et précis d’un
contrat ;
Que ce moyen est fondé ;
638
Attendu qu’aux termes de l’article 1655 du code civil cité
comme raison écrite, « la résolution de la vente d’immeuble ne
peut être prononcée de suite que si le vendeur est en danger
de perdre la chose et le prix et qu’en l’absence d’un tel danger,
il doit accorder des délais de grâce » ;
Que la cour d’appel, ayant prononcé la résolution des ventes
sans justifier le danger pour le vendeur de perdre la chose et le prix,
ne permet pas à la haute Juridiction de contrôler la bonne
application des articles 1655 et 1656 du code civil ;
Que le moyen est fondé et l’arrêt encourt cassation de ce
chef ;
Sur la violation des articles 548 et suivants et 1658 et
suivants du code civil
Attendu qu’il est aussi reproché à l’arrêt déféré d’avoir
ordonné le remboursement par les héritiers Ganhou DJIKPADE à
Barthélémy HOUNTONDJI du montant nominal de cinquante mille
(50.000) francs CFA et vingt mille (20.000) francs CFA,
respectivement pour les acquisitions de parcelles de terrain du 24
décembre 1969 et du 15 septembre 1972 après une résolution de
vente et une annulation prononcées vingt (20) ans après
l’acquisition, alors que les articles du code civil susvisés instituent
au profit de l’acheteur, outre le paiement des intérêts qu’aurait pu
produire le prix de la vente résolue ou annulée, le remboursement
des impenses ;
Mais attendu que les réponses apportées aux moyens tirés
respectivement de la violation de l’interdiction de statuer sur chose
non demandée, de la violation de l’immutabilité du litige, de la
contradiction de motifs, de la violation des articles 1655 et 1656 du
code civil ont nécessairement apporté une réponse à ce moyen ;
Qu’il s’ensuit que le moyen est inopérant ;
639
Renvoie les parties et la cause devant la cour d’appel de
Cotonou autrement composée ;
Met les frais à la charge du Trésor public ;
Ainsi fait et délibéré par la Cour suprême (Chambre judiciaire)
composée de :
Le conseiller, Le greffier.
640
N° 27/CJ-DF du répertoire ; N° 2010-03/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 07 juillet 2017 ; Affaire : ENOCK M. BOSSOU C/ SOULE
ALAMOU.
641
Est irrecevable le moyen qui, sous le grief du défaut de base
légale, tend à remettre en cause des faits relevant de
l’appréciation souveraine des juges du fond.
Encourt cassation l’arrêt qui, après avoir infirmé un jugement,
n’évoque pas et ne statue pas à nouveau.
La Cour,
Vu l’acte n°009/09 du 26 août 2009 du greffe de la cour
d’appel d’Abomey par lequel Enock M. BOSSOU a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°2003/053/CT-B/CA-
AB du 26 août 2009 rendu par la chambre de droit traditionnel de
ladite cour ;
Vu la transmission du dossier à la Cour suprême ;
Vu l’arrêt attaqué ;
Vu la loi n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition,
organisation, fonctionnement et attributions de la Cour suprême ;
Vu la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles de
procédures applicables devant les formations juridictionnelles de la
Cour suprême ;
Vu la loi n°2008-07 du 28 février 2011 portant code de
procédure civile, commerciale, administrative, sociale et des
comptes ;
Vu les pièces du dossier ;
Ouï à l’audience publique du vendredi sept juillet deux mille
dix-sept, le conseiller Magloire MITCHAÏ en son rapport ;
Ouï l’avocat général Saturnin AFATON en ses conclusions ;
Et après en avoir délibéré conformément à la loi ;
Attendu que suivant l’acte n°009/09 du 26 août 2009 du greffe
de la cour d’appel d’Abomey, Enock M. BOSSOU a élevé pourvoi
en cassation contre les dispositions de l’arrêt n°2003/053/CT-B/CA-
AB du 26 août 2009 rendu par la chambre de droit traditionnel de
cette cour ;
Que par lettres n°s345 et 346/GCS du 16 avril 2010 du greffier
en chef de la Cour suprême, Enock M. BOSSOU a été mis en
demeure d’avoir à consigner dans un délai de quinze (15) jours, de
constituer conseil et de produire son mémoire ampliatif dans un
délai d’un (01) mois, le tout conformément aux dispositions des
642
articles 3, 6 et 12 de la loi n°2004-20 du 17 août 2007 portant règles
de procédure applicables devant les formations juridictionnelles de
la Cour suprême ;
Que la consignation a été payée suivant reçu n°4114 du 04
juillet 2011 ;
Que les mémoires ampliatifs ont été produits par le
demandeur ;
Qu’en revanche, Soulé ALAMOU n’a pas déposé son
mémoire en défense malgré la communication des mémoires
ampliatifs qui lui a été faite avec mise en demeure par lettre
recommandée n°1881/GCS du 24 octobre 2011 et une autre lettre
recommandée n°2340/GCS du 07 décembre 2011 ; que l’intéressé
n’ayant pas réagi, une troisième communication de mémoire avec
mise en demeure lui a été faite à nouveau par lettre n°360/GCS du
17 février 2012 reçue le 29 février 2012 ; que suite à la constitution
de maître Théodore ZINFLOU aux intérêts de Soulé ALAMOU par
lettre du 02 mars 2012, les mêmes mémoires ont été communiqués
à cet avocat par lettre n°1220/GCS du 09 mai 2012, mais en vain ;
EN LA FORME
Attendu que le présent pourvoi ayant été élevé dans les forme
et délai légaux, il y a lieu de le déclarer recevable ;
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête du 19 juin 2000,
Enock M. BOSSOU a saisi le tribunal de première instance
d’Abomey d’une action en confirmation de droit de propriété contre
Soulé ALAMOU ;
Que par jugement n°021 rendu le 19 février 2004, le tribunal
a fait droit à sa demande ;
Que sur appel de Soulé ALAMOU, la cour d’appel d’Abomey
a rendu l’arrêt infirmatif n°2009-053 du 26 août 2009 et a attribué le
droit de propriété du domaine litigieux à Soulé ALAMOU.
Que c’est cet arrêt qui est l’objet du présent pourvoi ;
643
DISCUSSION DES MOYENS
Premier moyen tiré de la violation de la loi
- Première branche prise de la violation de l’article 85 du
décret organique du 03 décembre 1931
Attendu qu’il est fait grief à l’arrêt attaqué d’avoir violé l’article
85 du décret organique du 03 décembre 1931 en ce que les juges
de la cour d’appel d’Abomey n’ont pas énoncé dans leur décision
la coutume, alors que, selon cette branche du moyen, l’absence
d’indication de la coutume est cause de nullité de l’arrêt à moins
que cette indication se déduise du contexte du jugement ;
Attendu en effet, qu’en se bornant en matière de droit
traditionnel à faire application des articles 1985 et 1583 du code
civil à l’exclusion de toutes normes coutumières, les juges de la cour
d’appel d’Abomey ont violé les dispositions de l’article 85 du décret
organique du 03 décembre 1931 ;
Que l’arrêt attaqué encourt cassation de ce chef ;
Le président-rapporteur, Le greffier,
647
N° 24/CJ-DF du Répertoire ; N° 2010-15/CJ/CT du greffe ; Arrêt
du 02 juin 2017 ; Affaire : VODOUNON KAKPO KINSOU, TOFFA
ETIENNE KAKPO et SUNDAY KAKPO ET 02 AUTRES C/
JANVIER ELEGBEDE.
En la forme
Attendu que le présent pourvoi ayant été élevé dans les forme
et délai de la loi, il y a lieu de le recevoir ;
Au fond
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que suivant convention de vente
en date du 23 juillet 1973, Janvier ELEGBEDE a acquis, dans un
premier temps, un champ sis au village Glo-Djitin, arrondissement
de Tangbo-Djèvié, commune d’Abomey-Calavi, auprès de
Tokpaholou Kinfondé KIKI, qui l’avait lui-même acquis auprès de
Vodounon KINSOU, et dans un deuxième temps, en complément
du premier champ, un autre auprès de Antoine HOUSSOUKPE
suivant convention de vente du 10 mai 1973 ;
Que face aux prétentions de Etienne Toffa KAKPO, fils de
Vodounon KINSOU, à qui se sont joints Comlan KAKPO, Sunday
KAKPO et Philomène KAKPO, Janvier ELEGBEDE a saisi le
tribunal de première instance de Cotonou qui, par jugement
649
n°019/2CB/2003 du 03 juin 2003, a confirmé son droit de propriété
sur le domaine composé des deux champs ;
Que, sur appel de Vodounon KINSOU, Etienne KAKPO,
Comlan KAKPO, Sunday KAKPO et Philomène KAKPO, la cour
d’appel de Cotonou a, par arrêt n°41/09 du 16 juin 2009, annulé le
jugement n°019/2CB/2003 du 03 juin 2003, confirmé le droit de
propriété de Janvier ELEGBEDE sur le domaine de 6ha 1a 37ca
situé à Glo-Djitin, limité au nord par Antoine HOUSSOUKPE et
DOSSOU-YOVO, au sud par Azonsou CAKPO, Heton Hounvi,
Gnidé CAKPO et Désiré GBOKEDE, à l’est par Pascal DOSSOU et
à l’ouest par Gnidé CAKPO et Téwanou ATCHOUKE.
Que c’est cet arrêt qui fait l’objet du présent pourvoi ;
Et ont signé
Le président, Le rapporteur,
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête du 17 août
2000, les héritiers Saï KPOYE HOUNKPATIN, représentés par
Benoît KPOYE, ont attrait Hounkpatin AKPAN devant le tribunal de
première instance de Cotonou statuant en matière de droit
traditionnel en confirmation de droit de propriété sur un domaine de
quatre (04) hectares sis au village de Houèkè-Honnou à Akassato
dans la commune d’Abomey-Calavi ;
Que ce tribunal a, par jugement n°14/1CB/06 du 16 mars
2006, constaté que l’attestation de vente du 1er mars 1936 lie les
cocontractants et n’est pas entachée de faux, constaté cependant
que cette attestation de vente n’a pas été authentifiée tel que l’exige
657
le décret organique du 02 mai 1906 et n’a donc pas date certaine,
qu’elle n’est pas opposable aux tiers et peut être combattue par
preuve testimoniale, constaté que plusieurs témoignages indiquent
que le domaine en cause appartient à la collectivité AKPAN et plus
particulièrement à GBEKPO, grand-père en ligne directe du
défendeur AKPAN Hounkpatin Avocètien, constaté que la vente
intervenue entre TAKPANOU Akowé Avognon dit HOUNKPONOU
et KPOYE Hounkpatin Saï porte sur la chose d’autrui et est donc
nulle ; débouté les hoirs KPOYE de leurs prétentions et confirmé le
droit de propriété de AKPAN Hounkpatin Avocètien sur le domaine
querellé de forme irrégulière sis à Akassato Houèkè-Honnou,
commune d’Abomey-Calavi, et dit et jugé que la présente décision
servira de titre de propriété au nommé AKPAN Hounkpatin
Avocètien ;
Que, sur appels des héritiers Hounkpatin KPOYE et de
Zossou André KPOYE, la cour d’appel de Cotonou a rendu l’arrêt
n°65/09 du 03 novembre 2009 ;
Que c’est cet arrêt qui est l’objet du présent pourvoi ;
660
N° 03/CJ-DF du répertoire ; N° 2012-53/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 17 février 2017 ; Affaire : LOISON NICOLE C/ DJIBO
MOUSSA ET CONSORTS.
665
Le conseiller,
Magloire MITCHAÏ
Le greffier.
666
N° 15/CJ-DF du répertoire ; N° 2014-08/CJ-CT du greffe ; Arrêt
du 07 avril 2017 ; Affaire : ALAPINI PIERRE ALPHONSE,
HOUNSA K. JEAN, KOKLANOU AVOCEGAMOU, AMOUSSOU
AMELIE DIEUDONNEE ET AUTRES C/GOUDOU ANTOINE,
HONFO THOMAS ET AUTRES.
AU FOND
Faits et procédure
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que par requête en date à
Cotonou du 11 mai 2004, Antoine GOUDOU, de coutume goun, a
saisi le tribunal de première instance de Cotonou siégeant en
matière traditionnelle des biens d’une action en confirmation de
droit de propriété d’un domaine de 11 hectares 40 ares 71 centiares
sis à Zoundja, commune d’Abomey-Calavi contre Thomas HONFO,
Nicolas HONFO, Pascal Aminou HONFO, Samuel HONFO et
Prosper Dénakpo HONFO de coutume Aïzo ; que par jugement
n°38/2CB/04 du 30 novembre 2004, la deuxième chambre
traditionnelle (Biens) a rendu une décision constatant l’accord et dit
670
que le protocole d’accord en date du 15 juillet 2004 a dès
maintenant force exécutoire d’un jugement définitif ; que suite aux
appels interjetés les 06 mai 2005 et 06 octobre 2011, par Alphonse
A. ALAPINI et Jean HOUNSA et à l’irrecevabilité soulevée in limine
litis par maître Gustave ANANI CASSA pour le compte de Antoine
GOUDOU, Thomas GOUDOU et autres, la cour d’appel a décidé
de joindre l’incident au fond pour enfin déclarer irrecevables les
appels interjetés par Alphonse A. ALAPINI et Jean HOUNSA ;
Que c’est cet arrêt qui est l’objet du présent pourvoi ;
678
prévues par l’article 44 du décret organique du 03 décembre 1931 ;
qu’elle a violé ledit décret en les déclarant irrecevables ;
- enfin, les dispositions de l’article 44 du décret organique du
03 décembre 1931 ayant été améliorées par les dispositions
contenues dans les nouvelles lois d’organisation judiciaire
successives, l’application dudit article ne pouvait être ex nihilo ainsi
que l’a fait la cour d’appel à la date du 27 août 2013 ; qu’en effet,
l’article 39 de la loi n°2001-37 du 27 août 2002 portant organisation
judiciaire en République du Bénin, a défini les prérogatives du
président du tribunal sans lui attribuer les déclarations d’appel qui
reviennent au greffe aux termes de l’article 11 alinéa 2 de la loi
n°2007-01 du 29 mai 2007 ;
Qu’en statuant ainsi qu’elle l’a fait, la cour d’appel a violé la loi
par refus d’application ;
Attendu d’une part que du fait de l’intervention successive des
lois d’organisation judiciaire n°2001-37 du 27 août 2002 et n°2007-
01 du 29 mai 2007, et avec l’institution du service du greffe, les
forme et procédure de l’appel en matière de droit traditionnel
prescrits par l’article 44 du décret du 03 décembre 1931 ne sont
plus automatiques du fait de leur abrogation expresse ou tacite, que
d’autre part la notification par le président du tribunal à la partie
défaillante du jugement rendu par défaut et l’enregistrement par
celui-ci de toute déclaration d’appel avec avis à toute personne
intéressée avant sa transmission à la juridiction d’appel, deviennent
non applicables du fait des attributions confiées au greffe en la
matière par l’article 57 de la loi n°64-28 du 09 décembre 1964
portant organisation judiciaire et remise en vigueur par la loi n°90-
003 du 15 mai 1990 et la loi n°2001-37 du 27 août 2002 en son
article 39, l’article 44 du décret du 03 décembre 1931 ne doit et ne
peut être interprété qu’à l’aune de ces différents textes ;
Qu’en ne l’ayant pas fait, les juges de la cour d’appel de
Cotonou ont violé la loi par refus d’application, et qu’en
conséquence, l’arrêt attaqué mérite cassation ;
Magloire MITCHAÏ
Le rapporteur, Le greffier,
Magloire MITCHAÏ Mongadji Henri YAÏ
680
INDEX
Absence de constat de signe d’ivresse ou d’alcoolisme par le médecin: Arrêt N° 33/CJ-S, p.195
Absence de motifs dubitatifs: Arrêt N°09/CJ-CM, p.9
Absence de preuve de l’appel interjeté: Arrêt N°26/CJ-DF, p.542
Absence de preuve de propriété et d’acte d’expropriation: Arrêt N°21/CJ-CM, p.132
Absence de silence de la coutume: Arrêt N°26/CJ-DF, p.542
Abstraction faite de celui tiré des « antécédents »: Arrêt N°32/CJ-S, p.189
Accident de travail: Arrêt N°026/CJ-S, p.70
Acte administratif: Arrêt N°16/ CJ-DF, p.562; Arrêt N°30/CJ-CT, p.627
Acte administratif annulé: Arrêt N°30/CJ-CT, p.627
Acte posé: Arrêt N°22/CJ-P, p.382
Actes uniformes de l’OHADA: Arrêt N°001/CJ-CM, p.228
Action en contestation d’honoraire d’avocat: Arrêt N°42/CJ-CM, p.315
Action en contestation de la liquidation de pension de retraite: Arrêt N°010/CJ-S, p.29
Action en justice: Arrêt N°016/CJ-CM, p.64
Action en réclamation de moins perçus sur salaire hors délai: Arrêt N°23/CJ-S, p.151
Action publique: Arrêt N°31/CJ-P, p.411
Administration et appréciation de la preuve: Arrêt N°21/CJ-CM, p.132
Adoption des motifs du premier juge: Arrêt N°39/CJ-CT, p.470; Arrêt N°38/CJ-CT, p.491
Adoption du motif du premier juge: Arrêt N°41/CJ-CM, p.215
Allocation de dommages: Arrêt N°026/CJ-S, p.70
Allocation de pension: Arrêt N°35/CJ-DF, p.538
Ampliation de plainte: Arrêt N°17/CJ-P-Sp, p.372
Ancienneté de l’employé: Arrêt N°33/CJ-S, p.195
Annulation de cession: Arrêt N°015/CJ-CM, p.56
Appel de la partie civile: Arrêt N°23/CJ-P, p.387
Appel incident: Arrêt N°34/CJ-DF, p.532
Application: Arrêt N°34/CJ-P, p.417; Arrêt N°26/CJ-DF, p.542; Arrêt N°37/CJ-DF, p.572; Arrêt
N°27/CJ-DF, p.641
Application à l’exclusion de la norme coutumière: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Application de la loi: Arrêt N°34/CJ-P, p.417
Application des règles de la justice locale: Arrêt N°37/CJ-DF, p.572
Application du code civil à titre de raison écrite: Arrêt N°26/CJ-DF, p.542
Appréciation de la source officielle et de la légalité de l’original d’un acte administratif: Arrêt
N°45/CJ-P, p.437
Appréciation exclusive: Arrêt N°09/CJ-CM, p.9
681
Appréciation souveraine: Arrêt N°013/CJ-S, p.47; Arrêt N°026/CJ-S, p.70; Arrêt N°028/CJ-S, p.84;
Arrêt N°23/CJ-S, p.151; Arrêt N°31/CJ-S, p.182; Arrêt N°33/CJ-S, p.195; Arrêt N° 014/CJ-CM,
p.255; Arrêt N°038/CJ-S, p.294; Arrêt N°008/CJ-S, p.307; Arrêt N°18/CJ-P, p.378; Arrêt
N°23/CJ-P, p.387; Arrêt N°39/CJ-CT, p.470; Arrêt N°07/CJ-DF, p.527; Arrêt N° 26/CJ-DF,
p.542
Appréciation souveraine des faits: Arrêt N°014/CJ-CM, p.255; Arrêt N°18/CJ-P, p.378
Appréciation souveraine des juges d’appel: Arrêt N°31/CJ-S, p.182
Appréciation souveraine des juges du fond: Arrêt N°026/CJ-S, p.70; Arrêt N°028/CJ-S, p.84; Arrêt
N°23/CJ-S, p.151; Arrêt N°038/CJ-S, p.294; Arrêt N°23/CJ-P, p.387; Arrêt N°39/CJ-CT, p.470;
Arrêt N°07/CJ-DF, p.527; Arrêt N°26/CJ-DF, p.542
Appréciation souveraine du juge du fond: Arrêt N°008/CJ-S, p.307
Appréciation souveraine et exclusive des juges du fond: Arrêt N°013/CJ-S, p.47
Arrêt avant dire droit: Arrêt N°48/CJ-P, p.368
Arrêt n’évoquant pas et ne statuant pas à nouveau: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Article 5 alinéa 2 du code de procédure pénale: Arrêt N°38/CJ-P, p.422
Article 504.alinéa 1 du code de procédure pénale: Arrêt N°22/CJ-S, p.140
Article 6 du code de procédure pénale: Arrêt N°38/CJ-P, p.422
Attestation de vente: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Avocat étranger: Arrêt N°22/CJ-P, p.382
Danger pour le vendeur de perdre la chose et le prix (articles 1655 et 1656 du code civil): Arrêt
N°21/CJ-DF, p.631
Date d’audience notifiée avec sommation de comparaître: Arrêt N°02/CJ-DF, p.462
683
Déchéance: Arrêt N°003/CJ-CM, p.251; Arrêt N°28/CJ-P, p.323; Arrêt N°32/CJ-P, p.328; Arrêt
N°39/CJ-P, p.332; Arrêt N°40/CJ-P, p.336; Arrêt N°41/CJ-P, p.339; Arrêt N°041/CJ-CT, p.592;
Arrêt N°19/CJ-DF, p.612; Arrêt N°36/CJ-DF, p.615; Arrêt N°17/CJ-DF, p.619; Arrêt N° 01/CJ-
DF, p.622
Décision avant-dire-droit: Arrêt N°37/CJ-DF, p.572
Décision ayant statué sur l’exception d’incompétence et le fond du litige: Arrêt N° 41/CJ-CM, p.215
Décision ayant statué ultra petita: Arrêt N°40/CJ-CM, p.203
Décision confirmative de droit de propriété fondée sur un acte administratif: Arrêt N°30/CJ-CT,
p.627
Décision correctionnelle de condamnation frappée du pouvoir: Arrêt N°22/CJ-S, p.140
Décision d’irrecevabilité de l’appel: Arrêt N°15/CJ-DF, p.667
Décision fondée sur le statut d’esclave: Arrêt, p.656
Décision infra petita: Arrêt N°15/CJ-DF, p.667
Décision ne faisant pas référence à la loi dont la violation est alléguée: Arrêt N°31/CJ-CT, p.582
Décision rendue infra petita: Arrêt N°41/CJ-CM, p.215
Décision rendue sur une chose non demandée: Arrêt N°21/CJ-DF, p.631
Décision suffisamment motivée: Arrêt N°39/CJ-CT, p.470; Arrêt N°38/CJ-CT, p.491
Défaut acte interruptif: Arrêt N°31/CJ-P, p.411
Défaut d’appel incident du ministère public: Arrêt N°23/CJ-P, p.387
Défaut d’apposition: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Défaut d’immatriculation à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS): Arrêt N° 008/CJ-S,
p.307
Défaut d’indication de la loi ou de la règle de droit dont le refus d’application est allégué: Arrêt
N°11/CJ-DF, p.550
Défaut d’opposabilité aux tiers: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Défaut d’usage de pouvoirs exorbitants: Arrêt N°09/CJ-CM, p.9
Défaut de base légale: Arrêt N°027/CJ-S, p.78; Arrêt N°039/CJ-CM, p.101; Arrêt N°007/CJ-S,
p.114; Arrêt N°21/CJ-CM, p.132; Arrêt N°31/CJ-S, p.182; Arrêt N°32/CJ-S, p.189; Arrêt N°
014/CJ-CM, p.255; Arrêt N°25/CJ-P, p.399; Arrêt N°25/CJ-DF, p.521; Arrêt N°34/CJ-DF, p.532;
Arrêt N°26/CJ-DF, p.542; Arrêt N°16/ CJ-DF, p.562; Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Défaut de consignation: Arrêt N°003/CJ-CM, p.251; Arrêt N°32/CJ-P, p.328; Arrêt N° 40/CJ-P,
p.336; Arrêt N°41/CJ-P, p.339; Arrêt N°15/CJ-P-Sp, p.361; Arrêt N°16/CJ-P-Sp, p.364; Arrêt
N°041/CJ-CT, p.592; Arrêt N°19/CJ-DF, p.612; Arrêt N°36/CJ-DF, p.615; Arrêt N°17/CJ-DF,
p.619; Arrêt N° 01/CJ-DF, p.622
Défaut de demande d’assistance judiciaire: Arrêt N°39/CJ-P, p.332
Défaut de dispense d’exécution de peine: Arrêt N°28/CJ-P, p.323
Défaut de formule exécutoire: Arrêt N°23/CJ-S, p.151
Défaut de grief personnel: Arrêt N°011/CJ-S, p.35
Défaut de l’arrêt sur le fond: Arrêt N°48/CJ-P, p.368
684
Défaut de mention de l’identité de tous les assesseurs dans les qualités: ArrêtN° 05/CJ-DF, p.504
Défaut de mention du nom et de la qualité de l’interprète: Arrêt N°05/CJ-DF, p.504
Défaut de motivation: Arrêt N°011/CJ-S, p.35; Arrêt N°006/CJ-S, p.302; Arrêt N°15/CJ-DF, p.667
Défaut de précision de la partie critiquée de la décision: Arrêt N°25/CJ-CM, p.158
Défaut de preuve: Arrêt N°33/CJ-S, p.195; Arrêt N°32/CJ-P, p.328
Défaut de preuve d’une demande d’assistance judiciaire: Arrêt N°32/CJ-P, p.328
Défaut de production de mémoire ampliatif: Arrêt N°041/CJ-CT, p.592; Arrêt N°04/CJ-DF, p.600
Défaut de qualité: Arrêt N°016/CJ-CM, p64
Défaut de réponse à conclusions: Arrêt N°25/CJ-DF, p.521
Défaut de réponse à d’autres conclusions que les siennes: Arrêt N°25/CJ-CM, p.158
Défaut de se constituer prisonnier: Arrêt N°28/CJ-P, p.323
Défaut de silence de la coutume: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
défaut de sursis à exécution: Arrêt N°21/CJ-CM, p.132
Délai légal: Arrêt N°31/CJ-P, p.411
Demande en dommages et intérêts suite à une intervention volontaire: Arrêt N° 40/CJ-CM, p.203
Demande nouvelle: Arrêt N°21/CJ-DF, p.631
Dénaturation des faits: Arrêt N°011/CJ-S, p.35; Arrêt N°31/CJ-S, p.182; Arrêt N°40/CJ-CM, p.203;
Arrêt N°21/CJ-DF, p.631
Dénaturation des faits, non constitutive de cas d’ouverture à cassation: Arrêt N° 31/CJ-S, p.182
Dénaturation des termes du débat: Arrêt N°20/CJ-CM, p.125
Dénaturation du sens clair et précis d’un contrat: Arrêt N°21/CJ-DF, p.631
Désignation de juridiction: Arrêt N°17/CJ-P-Sp, p.372
Détournement de moyen: Arrêt N°20/CJ-CM, p.125
Différence de transcription de montants entre motifs et dispositif: Arrêt N°26/CJ-P, p.405
Dispositions coutumières non énoncées dans la décision ni soulevées lors des débats: Arrêt
N°02/CJ-DF, p.462
Divorce entre 2 nationaux: Arrêt N°41/CJ-CM, p.215
Droit civil: Arrêt N°21/CJ-DF, p.631; Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Droit civil coutumier: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Droit commercial: Arrêt N°015/CJ-CM, p.56
Droit de propriété: Arrêt N°30/CJ-CT, p.627; Arrêt N°33/CJ-DF, p.656
Droit du travail: Arrêt N°23/CJ-S, p.151; Arrêt N°31/CJ-S, p.182; Arrêt N°32/CJ-S, p.189; Arrêt
N°33/CJ-S, p.195; Arrêt N°018/CJ-S, p.276; Arrêt, p.294
Droit foncier: Arrêt N°21/CJ-CM, p.132; Arrêt N°02/CJ-DF, p.462; Arrêt N°20 /CJ-DF, p.476; Arrêt
N°38/CJ-CT, p.491; Arrêt N°05/CJ-DF, p.504; Arrêt N°22/CJ-DF, p.515; Arrêt N°07/CJ-DF,
p.527; Arrêt N°26/CJ-DF, p.542; Arrêt N°11/CJ-DF, p.550; Arrêt N°06/CJ-DF, p.555;
Arrêt N°16/ CJ-DF, p.562; Arrêt N°37/CJ-DF, p.572; Arrêt N°31/CJ-CT, p.582; Arrêt N°30/CJ-CT,
p.627; Arrêt N°27/CJ-DF, p.641; Arrêt N°24/CJ-DF, p.648; Arrêt N°33/CJ-DF, p.656
Droit maritime: Arrêt N°20/CJ-CM, p.125
685
Droit social: Arrêt N°012/CJ-S, p.41; Arrêt N°013/CJ-S, p.47; Arrêt N° 037/CJ-S, p.89; Arrêt
N°005/CJ-S, p.108; Arrêt N°017/CJ-S, p.269; Arrêt N°008/CJ-S, p.307
Faits: Arrêt N°09/CJ-CM, p.9; Arrêt N° 013/CJ-S, p.47; Arrêt N°038/CJ-S, p.294; Arrêt N°39/CJ-
CT, p.470; Arrêt N°06/CJ-DF, p.555
Faits souverainement constatés par les juges du fond: Arrêt N°06/CJ-DF, p.555
Faute lourde (justification): Arrêt N°33/CJ-S, p.195
Fin de non-recevoir ayant un caractère d’ordre public: Arrêt N°26/CJ-DF, p.542
Fin de non-recevoir soulevée d’office par le juge: Arrêt N°26/CJ-DF, p.542
Force majeure: Arrêt N°03/CJ-DF, p.661
Forclusion: Arrêt N°002/CJ-CM, p.239; Arrêt N° 004/CJ-CM, p.243; Arrêt N°030/CJ-CM, p.247;
Arrêt N°19/CJ-P, p.343; Arrêt N°20/CJ-P, p.347; Arrêt N°21/CJ-P, p.350; Arrêt N° 29/CJ-P,
p.353; Arrêt N°35/CJ-P, p.357; Arrêt N°12/CJ-DF, p.589; Arrêt N°041/CJ-CT, p.592; Arrêt
N°14/CJ-DF, p.596; Arrêt N°04/CJ-DF, p.600; Arrêt N°09/CJ-DF, p.605; Arrêt N°32/CJ-CT,
p.609
Formalité substantielle: Arrêt N°38/CJ-CT, p.491
Formule de l’affirmation: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
686
G
Immeuble muni de titre foncier: Arrêt N°16/ CJ-DF, p.562; Arrêt N°37/CJ-DF, p.572
Impossibilité de contrôle de la bonne application des articles 1655 et 1656 du code civil: Arrêt
N°21/CJ-DF, p.631
Incompétence de la Cour suprême: Arrêt N°001/CJ-CM, p.228
Incompétence du juge du fond: Arrêt N°45/CJ-P, p.437
Incompétence du juge judiciaire: Arrêt N°16/ CJ-DF, p.562
Indemnisation: Arrêt N°21/CJ-CM, p.132
Indemnité compensatrice d’heure supplémentaire: Arrêt N°018/CJ-S, p.276
Infirmation d’un jugement: Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
Infraction: Arrêt N°34/CJ-P, p.417
Instruction: Arrêt N°49 /CJ-P, p.444
Intérêts: Arrêt N°026/CJ-S, p.70
Interprétation: Arrêt N°19/CJ-S, p.120; Arrêt N°29/CJ-CT, p.497; Arrêt N°06/CJ-DF, p.555
Interprétation d’un écrit: Arrêt N° 29/CJ-CT, p.497; Arrêt N°06/CJ-DF, p.555
Intervention volontaire du défendeur étranger: Arrêt N°40/CJ-CM, p.203
Irrecevabilité: Arrêt N°09/CJ-CM, p.9; Arrêt N°011/CJ-S, p.35; Arrêt N°013/CJ-S, p.47; Arrêt
N°016/CJ-CM, p.64; Arrêt N°026/CJ-S, p.70; Arrêt N° 028/CJ-S, p.84; Arrêt N°037/CJ-S, p.89;
Arrêt N°039/CJ-CM, p.101; Arrêt N°23/CJ-S, p.151; Arrêt N°25/CJ-CM, p.158; Arrêt N° 41/CJ-
CM, p.215; Arrêt N°24/CJ-CM, p.223; Arrêt N°017/CJ-S, p.269; Arrêt N°036/CJ-S, p.284; Arrêt
N°038/CJ-S, p.294; Arrêt N°15/CJ-P-Sp, p.361; Arrêt N°16/CJ-P-Sp, p.364; Arrêt N°23/CJ-P,
p.387; Arrêt N°42/CJ-P, p.432; Arrêt N°39/CJ-CT, p.470; Arrêt N°20 /CJ-DF, p.476; Arrêt
N°29/CJ-CT, p.497; Arrêt N°22/CJ-DF, p.515; Arrêt N°25/CJ-DF, p.521; Arrêt N°34/CJ-DF,
p.532; Arrêt N°26/CJ-DF, p.542; Arrêt N°06/CJ-DF, p.555; Arrêt N°37/CJ-DF, p.572; Arrêt
N°31/CJ-CT, p.582; Arrêt N°21/CJ-DF, p.631; Arrêt N°27/CJ-DF, p.641
687
J
Licenciement: Arrêt N°026/CJ-S, p.70; Arrêt N°31/CJ-S, p.182; Arrêt N°33/CJ-S, p.195; Arrêt
N°018/CJ-S, p.276; Arrêt N°036/CJ-S, p.284; Arrêt N°038/CJ-S, p.294; Arrêt N°008/CJ-S,
p.307
Licenciement abusif: Arrêt N°026/CJ-S, p.70; Arrêt N° 005/CJ-S, p.108; Arrêt N°32/CJ-S, p.189;
Arrêt, p.191; Arrêt N°33/CJ-S, p.195; Arrêt N°018/CJ-S, p.276; Arrêt N°036/CJ-S, p.284; Arrêt
N°038/CJ-S, p.294; Arrêt N°008/CJ-S, p.307
Loi applicable: Arrêt N°26/CJ-DF, p.542
Loi en vigueur au moment des faits: Arrêt N°027/CJ-S, p.78
689
Moyen mettant en œuvre plusieurs cas d’ouverture à cassation (moyen complexe): Arrêt N°02/CJ-
DF, p.462
Moyen n’indiquant pas la partie critiquée de la décision: Arrêt N°41/CJ-CM, p.215
Moyen nouveau: Arrêt N°15/CJ-DF, p.667
Moyen ou motif: Arrêt N°15/CJ-DF, p.667
Moyen tendant à remettre en cause des faits: Arrêt N°25/CJ-DF, p.521; Arrêt N° 07/CJ-DF, p.527
Moyen tendant à remettre en discussion des faits relevant de l’appréciation souveraine des juges
du fond: Arrêt N°22/CJ-DF, p.515
Moyen tendant à remettre en discussion, des faits relevant de l’appréciation souveraine des juges
du fond: Arrêt N°25/CJ-DF, p.521
Moyen tiré de la dénaturation des faits: Arrêt N°28/CJ-CT, p.483; Arrêt N°29/CJ-CT, p.497; Arrêt
N°06/CJ-DF, p.555
Moyen tiré de la mauvaise appréciation des faits: : Arrêt N°038/CJ-S, p.294
Moyen tiré de la non réponse aux notes en cours de délibéré: Arrêt N°29/CJ-CT, p.497
Moyen tiré de la violation des dispositions coutumières: Arrêt N°02/CJ-DF, p.462
Moyen tiré du défaut d’indication des noms des parties, profession, sexe, domicile et âge: Arrêt
N°25/CJ-DF, p.521
Moyen tiré du défaut de motifs ou de motifs dubitatifs: Arrêt N°09/CJ-CM, p.9
Moyen tiré du défaut de réponses à conclusions: Arrêt N°09/CJ-CM, p.9
Moyens nouveaux: Arrêt N°42/CJ-P, p.432; Arrêt N°37/CJ-P, p.450
Moyens tendant à rejuger des faits: Arrêt N°06/CJ-DF, p.555
690
Non versement des cotisations: Arrêt N°008/CJ-S, p.307
Non-paiement de la consignation: Arrêt N°39/CJ-P, p.332
Non-respect au principe du contradictoire: Arrêt N°37/CJ-DF, p.572
Nullité de l’arrêt: Arrêt N°05/CJ-DF, p.504
Nullité de témoignages: Arrêt N°05/CJ-DF, p.405
Nullité relative: Arrêt N°38/CJ-CT, p.491
692
Procédure pénale:Arrêt N°28/CJ-P, p.323; Arrêt N°32/CJ-P, p.328; Arrêt N°39/CJ-P, p.332; Arrêt
N°40/CJ-P, p.336; Arrêt N°41/CJ-P, p.339; Arrêt N°19/CJ-P, p.343; Arrêt N°20/CJ-P, p.347;
Arrêt N°21/CJ-P, p.350; Arrêt N°29/CJ-P, p.353; Arrêt N°35/CJ-P, p.357; Arrêt N°15/CJ-P-Sp,
p.361; Arrêt N°16/CJ-P-Sp, p.364; Arrêt N°48/CJ-P, p.368; Arrêt N°17/CJ-P-Sp, p.372; Arrêt
N°18/CJ-P, p.378; Arrêt N°22/CJ-P, p.382; Arrêt N°23/CJ-P, p.387; Arrêt N°24/CJ-P, p.393;
Arrêt N°25/CJ-P, p.399; Arrêt N°26/CJ-P, p.405; Arrêt N°31/CJ-P, p.411; Arrêt N°34/CJ-P,
p.417; Arrêt N°38/CJ-P, p.422; Arrêt N°42/CJ-P, p.432; Arrêt N°45/CJ-P, p.437; Arrêt N°49 /CJ-
P, p.444; Arrêt N°37/CJ-P, p.450; Arrêt N°36/CJ-P, p.456
Procédure sociale: Arrêt N°010/CJ-S, p.29; Arrêt N°026/CJ-S, p.70; Arrêt N°027/CJ-S, p.78; Arrêt
N°028/CJ-S, p.84; Arrêt N°19/CJ-S, p.120; Arrêt N°33/CJ-S, p.195; Arrêt N°036/CJ-S, p.284;
Arrêt N°006/CJ-S, p.302
Procédures: Arrêt N°37/CJ-DF, p.572; Arrêt N°03/CJ-DF, p.661; Arrêt N°15/CJ-DF, p.667
Procureur de la République: Arrêt N°17/CJ-P-Sp, p.372
Prononcé de l’arrêt contradictoire, point de départ du délai de pourvoi: Arrêt N°25/CJ-CM, p.158
Prononcé du jugement de condamnation: Arrêt N°24/CJ-P, p.393
Protocole d’accord entre employeur et travailleurs: Arrêt N°23/CJ-S, p.151
Provision due à l’acte administratif même attaqué devant le juge administratif: Arrêt N°21/CJ-CM,
p.132
Saisie de la Chambre judiciaire par requête aux fins de défense à exécution provisoire: Arrêt
N°24/CJ-CM, p.223
Statuts et règlements intérieurs: Arrêt N°22/CJ-P, p.382
Substitution: Arrêt N°21/CJ-DF, p.631
Sursis à l’exécution au pénal: Arrêt N°22/CJ-S, p.140
Sursis à statuer: Arrêt N°22/CJ-S, p.140
Suspension des délais: Arrêt N°03/CJ-DF, p.661
Validité du contrat verbal de travail conclu avec un ex directeur de société: Arrêt N°036/CJ-S, p.284
Violation de base légale: Arrêt N°015/CJ-CM, p.56
Violation de l’article 471 de l’ancien code de procédure pénale: Arrêt N°37/CJ-P, p.450
violation de la loi: Arrêt N°010/CJ-S, p.29; Arrêt N°026/CJ-S, p.70; Arrêt N°027/CJ-S, p.78; Arrêt
N°037/CJ-S, p.89; Arrêt N°039/CJ-CM, p.101; Arrêt N°005/CJ-S, p.108; Arrêt N° 007/CJ-S,
p.114; Arrêt N°20/CJ-CM, p125; Arrêt N°21/CJ-CM, p.132; Arrêt N°22/CJ-S, p.140; Arrêt
694
N°23/CJ-S, p.151; Arrêt N°25/CJ-CM, p.158; Arrêt N°31/CJ-S, p.182; Arrêt N°33/CJ-S, p.195;
Arrêt N°40/CJ-CM, p.203; Arrêt N°41/CJ-CM, p.215; Arrêt N°014/CJ-CM, p.255; Arrêt
N°036/CJ-S, p.284; Arrêt, p.294; Arrêt N° 18/CJ-P, p.378; Arrêt N°25/CJ-P, p.399; Arrêt
N°26/CJ-P, p.405; Arrêt N°31/CJ-P, p.411; Arrêt N°38/CJ-P, p.422; Arrêt N°42/CJ-P, p.432;
Arrêt N°45/CJ-P, p.437; Arrêt N°49 /CJ-P, p.444; Arrêt N°39/CJ-CT, p.470; Arrêt, p.527; Arrêt
N°34/CJ-DF, p.532; Arrêt N°35/CJ-DF, p.538; Arrêt N°26/CJ-DF, p.542; Arrêt N°37/CJ-DF,
p.572; Arrêt N°31/CJ-CT, p.582; Arrêt N°33/CJ-DF, p.656
Violation de la Loi notamment code du Travail, de la convention collective générale du Travail du
code de sécurité sociale, de la convention collective des industries des corps gras et autres:
Arrêt N°037/CJ-S, p.89
violation de la loi par fausse application: Arrêt N°027/CJ-S, p.78; Arrêt N°007/CJ-S, p.114; Arrêt
N°25/CJ-CM, p.158; Arrêt N°07/CJ-DF, p.527
Violation de la loi par fausse application ou mauvaise application: Arrêt N°25/CJ-P, p.399
Violation de la loi par fausse application ou refus d’application: Arrêt N°07/CJ-DF, p.527
Violation de la loi par fausse interprétation: Arrêt N°010/CJ-S, p.29; Arrêt N°014/CJ-CM, p.255
Violation de la loi par fausse qualification: Arrêt N°027/CJ-S, p.78; Arrêt N°25/CJ-CM, p.158
Violation de la loi par refus d’application: Arrêt N°010/CJ-S, p.29; Arrêt N°039/CJ-CM, p.101; Arrêt
N°38/CJ-P, p.422; Arrêt N°26/CJ-DF, p.542
Violation de la loi par refus d’application de la loi: Arrêt N°010/CJ-S, p.29; Arrêt N°039/CJ-CM,
p.101
Violation de la loi, notamment des articles 25 du code du travail et 487 de l’Acte Uniforme OHADA,
relatif au droit des sociétés commerciales et groupement d’intérêt économique: Arrêt N°036/CJ-
S, p.284
Violation de la présomption d’innocence: Arrêt N°24/CJ-P, p.393
Violation des articles 147du code du Travail, 42 de la convention collective des industries des corps
de janvier 1973 et dénaturalisation des faits: Arrêt N° 037/CJ-S, p.89
Violation des articles 82 et 470 du code de procédure civile (BOUVENET): Arrêt N° 20/CJ-CM,
p.125
Violation des droits de la défense: Arrêt N°16/ CJ-DF, p.562; Arrêt N°37/CJ-DF, p.572
Violation des principes fondamentaux de non-discrimination et d’égalité: Arrêt N°33/CJ-DF, p.656
Violation des règles applicables dans l’appréciation des dommages-intérêts: Arrêt N°26/CJ-P,
p.405
Violation des règles en matière de preuve: Arrêt N°21/CJ-DF, p.631
Violation des statuts: Arrêt N°015/CJ-CM, p.56
Violation du principe de l’immutabilité du litige: Arrêt N°21/CJ-DF, p.631
Violation du principe fondamental de la légalité des délits et des peines: Arrêt N° 36/CJ-P, p.456
Violation du règlement régissant la profession d’Avocat dans l’espace UEMOA: Arrêt N°42/CJ-CM,
p.315
695
TABLE DES MATIERES
697
N° 19/CJ-S du Répertoire ; N° 1997-25/CJ-S du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : Compagnie Air Afrique C/ Benoît LOKOSSOU
................................................................................................................. 120
N° 20/CJ-CM du Répertoire ; N° 2001-42/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : Compagnie d’Assurances Navigation et
Transport C/ - Capitaine du navire M/S Olympic Confidence - COBENAM -
SOBEMAP ................................................................................................. 125
N° 21/CJ-CM du Répertoire ; N° 2003-13/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : Collectivité Oussou-Yovo Henri DJIVO
représentée par Christophe DJIVO, Isaac DJIVO et Augustin DJIVO C/ -
Raïmatou CHITOU - Comlan ATCHEDJI - Macharafou Moudachirou ALI -
Cocou Benoît NOUMON .......................................................................... 132
N° 22/CJ-S du Répertoire ; N° 2003-32/CJ-S du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : Jean-Pierre OGOUBIYI (Me Bertin AMOUSSOU)
C/ Société Béninoise des Brasseries du Bénin (SOBEBRA) (Me Ernest KEKE)
................................................................................................................. 140
N°25/CJ-CM du Répertoire ; N° 2015-014/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : - État béninois représenté par l’AJT (Me Ibrahim
SALAMI- Me Rafiou PARAÏSO) -Société BOLLORE AFRICA LOGISTICS (Me
Gilbert ATINDEHOU- Me Maximin CAKPO-ASSOGBA Me Richard MUGNI) C/
Société PETROLIN TRADING LIMITED et autres (Me Cyrille DJIKUI-Me
Saturnin AGBANI) ..................................................................................... 158
N° 31/CJ-S du Répertoire ; N° 1996-08/CJ-S du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 ; Affaire : Port Autonome de Cotonou (PAC) C/ Lambert
AGBOTA ................................................................................................... 182
N° 32/CJ-S du Répertoire ; N° 2003-35/CJ-S du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 ; Affaire : Pharmacie Haie-Vive C/ Sylvain SEHOU......... 189
N° 33/CJ-S du Répertoire ; N° 2003-11/CJ-S du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 ; Affaire : Société INTER-CON C/ Octave OGOUNCHI .... 195
N° 40/CJ-CM du Répertoire ; N° 2011-006/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : Port Autonome de Cotonou C/ -Société TITANIC
Investment Company Sarl -Désiré Kouassivi SESSOU -Jonathan AKPOBORIE
698
-Société TITANIC Investment Company Limited - Urbain Karim da SILVA
................................................................................................................. 203
N° 41/CJ-CM du Répertoire ; N° 2015-09/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : Roselyne Cica SEGLA C/ Yaovi Gilbert YEVI .... 215
ARRÊTS D’IRRECEVABILITE ......................................................................... 223
N° 24/CJ-CM du Répertoire ; N° 2015-05/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : TOSSOU John Bosco (Me Alphonse
ADANDEDJAN) C/ ESSOU Sabine (Me Alexandrine F. SAÏZONOU) .......... 223
ARRÊTS D’INCOMPETENCE .......................................................................... 228
N° 001/CJ-CM du répertoire ; N° 2014-014/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 17
mars 2017 ; AFFAIRE : WASSI MOUFTAOU (Me Ernest KEKE) Contre
FAGBOHOUN LADEKPO SEFOU (Me Bastien SALAMI) ............................. 228
N° 029/CJ-CM du répertoire ; N° 2016-09/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 10
Novembre 2017 ; AFFAIRE : HERITIERS DE FEU BONIFACE TOKPLONOU
REPRESENTES PAR FRANÇOISE EUNICE TOKPLONOU CONTRE LEON
KINMADOMETO ....................................................................................... 234
ARRÊTS DE FORCLUSION ............................................................................ 239
N° 002/CJ-CM du répertoire ; N° 2014-007/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 17
Mars 2017 ; AFFAIRE : OGOUNIYI NATHALIE CONTRE - SUCCESSION VIGAN
MARIE THERESE REPRESENTEE PAR EMMANUEL DOSSA (Me Magloire
YANSUNNU- Me Alphonse ADANDEDJAN) -ADEBO DJAMIOU (Me
Alexandrine SAÏZONOU-BEDIE) ................................................................ 239
N° 004/CJ-CM du répertoire ; N° 2013-013/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 17
Mars 2017 ; AFFAIRE : AGENCE NATIONALE DE L’AVIATION CIVILE (ANAC)
(Me Aboubakar BAPARAPE) CONTRE -SOCIETE SOFRASEP-BENIN SARL (Me
Elvys S. DIDE) -MINISTRE DELEGUE CHARGE DES TRANSPORTS -ETAT
BENINOIS REPRESENTE PAR L’AGENT JUDICIAIRE DU TRESOR................ 243
N° 030/CJ-CM du répertoire ; N° 2017-005/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 10
Novembre 2017 ; AFFAIRE : JULIEN BADA (Me Théodore ZINFLOU) CONTRE
-CATHERINE BADA EPOUSE AHIHA -THERESE BADA EPOUSE SINZOGAN (Me
Nadine DOSSOU-SAKPONOU) .................................................................. 247
699
ARRÊTS DE DECHEANCE ............................................................................. 251
N° 003/CJ-CM du répertoire ; N° 2016-001/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 17
mars 2017 ; AFFAIRE : AGBOGBE GEORGETTE (Me Charles BADOU -Me
Issiaka MOUSTAFA) C/ KAKPO YAYA (Me Brice TOHOUNGBA) -DESIRE
AÏNOU - ADEDJOUMA SILIFATOU A. - AGBOGBE GHISLAINE - AGBOGBE
NADEGE PRISCA ....................................................................................... 251
ARRÊTS DE CASSATION AVEC RENVOI........................................................ 255
N° 014/CJ-CM du répertoire ; N° 2005-03/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 16 juin
2017 ; AFFAIRE : JONAS ALOMA PIERRE AKPALO ET AUTRES (Me Magloire
YANSUNNU) CONTRE COLLECTIVITE HOUENOU AVOCEFOHOUN TCHINAN
REPRESENTEE PAR ALEXIS TCHINAN (Me Wenceslas de SOUZA) ............ 255
N° 017/CJ-S du répertoire ; N° 2012-03/CJ-S du greffe ; Arrêt du 16 juin
2017 ; AFFAIRE : CHRISTIAN ALLAGBE (Me Roland S. ADJAKOU) Contre
SOCIETE ATC BEKO (Me Raphaël HOUNVENOU) ..................................... 269
N° 018/CJ-S du répertoire ; N° 2012-18/CJ-S du greffe ; Arrêt du 16 juin
2017 ; AFFAIRE : BERNARD HANS LEDERLE (Me Roland S. ADJAKOU) contre
AMBROISINE TOLLO (Me Germain ADINGNI) .......................................... 276
N° 036/CJ-S du répertoire ; N° 2011-04/CJ-S du greffe ; Arrêt du 15
décembre 2017 ; AFFAIRE : COFFI ATCHIRIKI (Me Roland S. ADJAKOU)
Contre SOCIETE DES HUILERIES DU BENIN (-Me Bernard PARAÏSO -Me
Pulchérie NATABOU) ................................................................................ 284
N° 038/CJ-S du répertoire ; N° 2012-04/CJ-S du greffe ; Arrêt du 15
décembre 2017 ; AFFAIRE : AMEGNO KOSSI ATTIOGBE (Me Cyrille DJIKUI)
Contre SOCIETE FAN MILK BENIN (Me Angelo HOUNKPATIN) ................ 294
N° 006/CJ-S du Répertoire ; N° 2002-40/CJ-S du greffe ; Arrêt du 19 mai
2017 ; Affaire : - Yves Didier Nounagnon MIHIAFFO - Fulbert AGONMADJE -
Aristide K. TIANRY - Florent BOCO (Me Magloire YANSUNNU) C/ Société
AFRITEX (Mes Guy Lambert YEKPE et Bernard PARAÏSO, liquidateurs du
cabinet de Me Rachid MACHIFA) ............................................................. 302
700
N° 008/CJ-S du Répertoire ; N° 2012-16/CJ-S du greffe ; Arrêt du 19 mai
2017 ; Affaire : Armande DONOUVOSSI (Me Roland ADJAKOU) C/
Laboratoire Photo PAP (Me Claude HOUNYEME) ................................... 307
N° 42/CJ-CM du Répertoire ; N° 2016-012/CJ-CM du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : ECOBANK-Bénin SA C/ Augustin Louis de
CAMPOS ................................................................................................... 315
SECTION N° 2 : SECTION DES AFFAIRES DE DROIT PENAL ET DES PROCEDURES
PENALES SPECIALES ....................................................................................... 322
ARRÊTS DE DECHEANCE .................................................................... 323
N° 28/CJ-P du répertoire ; N° 2014-07/CJ-P du greffe ; Arrêt du 05 mai
2017 ; Affaire : RAOUL HOGLONOU C/ MINISTERE PUBLIC ET CDPA ...... 323
N° 32/CJ-P du répertoire ; N° 2015-23/CJ-P du greffe ; Arrêt du 16 juin
2017 ; Affaire : HOUSSOU THOMAS C/ AHOGNAHOUDE JEAN-MARIE ET
AHOGNAHOUDE GBOBENOU .................................................................. 328
N° 39/CJ-P du répertoire ; N° 2015-26/CJ-P du greffe ; Arrêt du 25 août
2017 ; Affaire : MADELEINE AHLONSOU C/ MINISTERE PUBLIC ET TCHETON
KPOTE HOUSSOU. .................................................................................... 332
N° 40/CJ-P du répertoire ; N° 2016-07/CJ-P du greffe ; Arrêt du 25 août
2017 ; Affaire : AÏSSI TOUSSAINT APPOLINAIRE C/ MINISTERE PUBLIC,
BANKOLE FLORENTIN ET AGBADJIZO FIRMIN.......................................... 336
N° 41/CJ-P du répertoire ; N° 2017-04/CJ-P du greffe ; Arrêt du 25 août
2017 ; Affaire : IRENE DJIHOKIN C/ MINISTERE PUBLIC ET AMADOU
AHAMADOU. ............................................................................................ 339
ARRET DE FORCLUSION ...................................................................... 343
N° 19/CJ-P du répertoire ; N° 2016-15/CJ-P du greffe ; Arrêt du 10 mars
2017 ; Affaire : PROCUREUR GENERAL PRES LA COUR D’APPEL DE
COTONOU C/ PACHA NESTOR, KPONOU YVETTE ET ABOTCHI C. SEGNON.
................................................................................................................. 343
N° 20/CJ-P du répertoire ; N° 2015-14/CJ-P du greffe ; Arrêt du 10 mars
2017 Affaire : TCHANATI N’TCHA KOUAGOU C/ MINISTERE PUBLIC....... 347
701
N° 21/CJ-P du répertoire ; N° 2015-15/CJ-P du greffe ; Arrêt du 10 mars
2017 Affaire : ITONI CHABI C/ MINISTERE PUBLIC................................... 350
N° 29/CJ-P du répertoire ; N° 2014-12/CJ-P du greffe ; Arrêt du 05 mai
2017 ; Affaire : EDOU PASCAL, DINGBINNIN A. MIANIKPO, DINGBINNIN F.
KELE ET YAKPE MICHEL C/ MINISTERE PUBLIC. ....................................... 353
N° 35/CJ-P du répertoire ; N° 2017-01/CJ-P du greffe ; Arrêt du 21 juillet
2017 ; Affaire : PARFAIT DOHOUNON C/ MINISTERE PUBLIC. ................. 357
ARRET D’IRRECEVABILITE .................................................................. 361
N° 15/CJ-P-Sp du répertoire ; N° 2016-18/CJ-P du greffe ; Arrêt du 19 mai
2017 Affaire : TOSSOU ARNAUD C/ DJEHOUE PERPETUS. ....................... 361
N° 16/CJ-P-Sp du répertoire ; N° 2016-20/CJ-P du greffe ; Arrêt du 19 mai
2017 ; Affaire : Me RAFIOU G. C. PARAÏSO C/ MICHEL ADJAKA. ............. 364
N° 48/CJ-P du répertoire ; N° 2017-16/CJ-P du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : GEORGES CONSTANT AMOUSSOU C/ MINISTERE
PUBLIC. ..................................................................................................... 368
ARRET DE REJET ................................................................................... 372
N° 17/CJ-P-Sp du répertoire ; N° 2016-12/CJ-P du greffe ; N° 2017-003/CJ-P
du greffe ; Arrêt du 19 mai 2017 ; Affaire : MINISTERE PUBLIC ET NICOLAS
DOUKAN C/ PASCAL DAKIN...................................................................... 372
N° 18/CJ-P du répertoire ; N° 2015-28/CJ-P du greffe ; Arrêt du 10 mars
2017 ; Affaire : BOKODAHO NAZAIRE C/ MINISTERE PUBLIC. ................. 378
N° 22/CJ-P du répertoire ; N° 2000-63/CJ-P du greffe ; Arrêt du 07 avril
2017 ; Affaire : BARTHELEMY GUEDENON C/ MINISTERE PUBLIC ET de
SOUZA LEA LEOCADIE. ............................................................................. 382
N° 23/CJ-P du répertoire ; N° 2000-49/CJ-P du greffe ; Arrêt du 07 avril
2017 ; Affaire : MINISTERE PUBLIC C/ ADEBO FALILOU ET GRIMAUD GISELE.
................................................................................................................. 387
N° 24/CJ-P du répertoire ; N° 1999-38/CJ-P du greffe ; Arrêt du 07 avril 2017
Affaire : TOBIAS C. DIEUDONNE C/ MINISTERE PUBLIC ET HOUENOU
GABRIEL.................................................................................................... 393
702
N° 25/CJ-P du répertoire ; N° 1999-20/CJ-P du greffe ; Arrêt du 07 avril
2017 ; Affaire : MAMA A. GANIYI, TOTIN D. FRANÇOIS ET MOMBI
ALEXANDRE C/ MINISTERE PUBLIC, ADJOVI HENRI ET QUENUM D.
ANTONIN. ................................................................................................. 399
N° 26/CJ-P du répertoire ; N° 1999-19/CJ-P du greffe ; Arrêt du 07 avril
2017 ; Affaire : JEAN-PIERRE OGOUBIYI C/ MINISTERE PUBLIC, SOBEBRA,
JEAN-CLAUDE LAHAMI, EDOUARD AKUETE, MAURICE DADA ET SANNI
YAYA. ........................................................................................................ 405
N° 31/CJ-P du répertoire ; N° 2014-18/CJ-P du greffe ; Arrêt du 16 juin
2017 ; Affaire : MARCEL GBLOTCHAOU C/ MINISTERE PUBLIC ET ALAIN
CHAKPA HOUNKANRIN. ........................................................................... 411
N° 34/CJ-P du répertoire ; N° 2016-16/CJ-P du greffe ; Arrêt du 21 juillet
2017 ; Affaire : OUSMANE ABDOULAYE TRAORE C/ MINISTERE PUBLIC ET
AWAOU BAGNAN ZIME. .......................................................................... 417
N° 38/CJ-P du répertoire ; N° 2015-09/CJ-P du greffe ; Arrêt du 25 août
2017 ; Affaire : LE PROCUREUR GENERAL PRES LA COUR D’APPEL DE
COTONOU, GNANVOSSOU CHRISTOPHE ET ALLOWAKINNOU DOSSOU
NOËL C/ KOROKO DANSOU OLIVIER ET HOUNYE NOUTAÏ. ..................... 422
N° 42/CJ-P du répertoire ; N° 2015-16/CJ-P du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 Affaire : DAGHER YOUSSEF C/ MINISTERE PUBLIC. ....... 432
N° 45/CJ-P du répertoire ; N° 2017-002/CJ-P du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : HERITIERS DE FEUE MAHINOU GOHOUNGO,
REPRESENTES PAR CASIMIR OSSE ASSISTE DE ME HIPPOLYTE YEDE C/
MINISTERE PUBLIC ET GERMAIN CADJA DODO. ...................................... 437
N°49 /CJ-P du Répertoire ; N° 2017-20/CJ-P du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : MINISTERE PUBLIC C/ SOCIETE COMON SA,
SEBASTIEN GERMAIN AJAVON, NESTOR AJAVON, BARNABE YELOUASSI ET
CHRISTIAN TOLODJI. ................................................................................ 444
ARRET DE CASSATION AVEC RENVOI............................................. 450
N° 37/CJ-P du répertoire ; N° 2013-19/CJ-P du greffe ; Arrêt du 04 août
2017 ; Affaire : LA COUR CONSTITUTIONNELLE C/ MINISTERE PUBLIC, LA
703
PRESSE DU JOUR, RICHARD MAGNIDET, PASCAL HOUNKPATIN, AFFISSOU
ANONRIN ET PAUL C. ABITAN. ................................................................. 450
ARRET DE CASSATION SANS RENVOI............................................. 456
N° 36/CJ-P du répertoire ; N° 2015-22/CJ-P du greffe ; Arrêt du 04 août
2017 ; Affaire : SOCIETE YASMIN SARL C/ MINISTERE PUBLIC ET ABDALLAH
NEHME. .................................................................................................... 456
SECTION N° 3 : SECTION DES AFFAIRES DE DROIT FONCIER ......................... 461
ARRÊTS DE REJET ................................................................................. 462
N° 02/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-43/CJ/CT du greffe ; Arrêt du 17 février
2017 ; Affaire : ADIGBE GOUGBE ET AUTRES C/ HERITIERS ROUFAÏ
MACHIOUDI REP/ ROUFAÏ CHOUKOURATH. ........................................... 462
N°39/CJ-CT du Répertoire ; N°2012-30/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : JEAN DAH SACLONON C/ EMMANUEL
AGBANDOHOUNTO.................................................................................. 470
N° 20 /CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-20/CJ/CT du greffe ; Arrêt du 05 mai
2017 ; Affaire : EDOUARD AKOUETE REPRESENTE PAR AUGUSTIN SOSSOU
AKOUETE C/ THOMAS de SOUZA ESTEVE. ............................................... 476
N° 28/CJ-CT du Répertoire ; N° 2000-24/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : JEAN HOUINSOU HOUNDENOU C/ COLLECTIVITE
FOFO DJAKA REPRESENTEE PAR ALOOUTADE AHOUANSE DANIEL. ....... 483
N°38/CJ-CT du Répertoire ; N°1996-07/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : YESSOUFOU ALI ET CONSORTS C/ LIAMIDI
OKETOKOUN. ........................................................................................... 491
N° 29/CJ-CT du Répertoire ; N° 2004-25/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : WINDEDJI THEODORE REPRESENTANT LA
COLLECTIVITE ADANTOBATO C/ BOKO DOSSA AGOSSOUGA REPRESENTANT
AHOUANTOME EVARISTE. ....................................................................... 497
N° 05/CJ-DF du Répertoire ; N° 2002-17/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 03 mars
2017 ; Affaire : COLLECTIVITE AFFAMA–HOUESSINON, HOUESSINON
HONORE, KPAKPA DASSI JULIEN, DJOKPE ALBERT, CODJIA GNANHOUE,
704
BRUNO-HOUNDEFFO, MAFFIOKPE MARGUERITE C/ COLLECTIVITE CODJIA
REPRESENTEE PAR CODJIA ADADJI MAURICE.......................................... 504
N°22/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-25/CJ/CT du greffe ; Arrêt du 05 mai
2017 ; Affaire : ATTIMBOSSOU SERAPHIN C/ GNIMAGNON CECILE EPOUSE
LINSOTO. .................................................................................................. 515
N° 25/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-13/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 02 juin
2017 ; Affaire : SEVERIN DJOKPETO C/ HOUEDANOU AKAKPO. .............. 521
N° 07/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-34/CJ/CT du greffe ; Arrêt du 03 mars
2017 ; Affaire : JOSEPH AGBANDJIGAN C/ CELESTIN NOBIME. ............... 527
N° 34/CJ-DF du Répertoire ; N° 2013-18/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 ; Affaire : BERTIN NAGANDE C/ JULIEN LEON ZOHOUN.532
35/CJ-DF du Répertoire ; N° 2014-21/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 ; Affaire : ODJO C. E. ESTHER C/ AGBOTON SENOU
AUGUSTIN. ............................................................................................... 538
N° 26/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-33/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 02 juin
2017 ; Affaire : PATRICE MADEGNAN C/ KINTAN AZAGNANDJI. ............. 542
N° 11/CJ-DF du Répertoire ; N° 2013-19/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 17 mars
2017 ; Affaire : VESSIETO OUINTON, ANNE OUINTON et CAMILLE SOVI C/
FAUSTIN ZINSOU. ..................................................................................... 550
N° 06/CJ-DF du Répertoire ; N° 2012-18/CJ/CT du greffe ; Arrêt du 03 mars
2017 ; Affaire : OPELOYE ELISABETH VIGNON C/ MARTIN HENADOU. ... 555
N°16/ CJ-DF du Répertoire ; N° 2009-15/ CJ/CT du greffe ; Arrêt du 07 Avril
2017 ; AFFAIRE : EBENEZER KOUTCHEME C/ SANVI COLOMBIANO
REP/SANVI COLOMBIANO et ROSITA NEE JOHNSON. ............................. 562
N° 37/CJ-DF du Répertoire ; N° 2013-07/CJ/CT du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 ; Affaire : JACOB MALOFIN C/ HERITIERS BOURAÏMA
ADEDJOUMA REPRESENTE PAR RAFIOU ADEDJOUMA. .......................... 572
N°31/CJ-CT du Répertoire ; N°2012-36/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : KOUKEY EMMANUEL C/ MAKPONSE HANLANSI.
................................................................................................................. 582
705
ARRÊTS DE FORCLUSION ................................................................... 589
N°12/CJ-DF du répertoire ; N° 2016-09/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 17 mars
2017 ; Affaire : AHOTON FRANCOIS DANSOU, KOSSOU HOUNGUEVOU ET
FAGLA MATHIEU C/ HODONOU WOULE. ................................................ 589
N°041/CJ-CT du Répertoire ; N°2014-01/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 22
décembre 2017 ; Affaire : CHEDJI DOHOUE ZOSSOU ET HILAIRE DOUMAKPE
C/ SAH AGNES MEDOKPONOU. ............................................................... 592
N° 14/CJ-DF du répertoire ; N° 2012-61/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 17 mars
2017 ; Affaire : GOUDOU SIKA C/ GODJO PRUDENCE, MEHOU JOSEPH ET
ADJAHOUINOU LUDOVIC. ........................................................................ 596
N° 04/CJ-DF du répertoire ; N° 2013-16/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 17 février
2017 ; Affaire : LAURENT AFOUDA, JACOB BIAOU et HERMAS ADIMI C/
PAUL SINIMBOU REPRESENTANT DES HERITIERS DE FEU JEAN SINIMBOU.
................................................................................................................. 600
N° 09/CJ-DF du répertoire ; N° 2014-05/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 03 mars
2017 ; Affaire : HERITIERS HOUNSOU DEKLE REPRESENTES PAR DEKLE
MATHIAS C/ HERITIERS AKONDE ALBERT REPRESENTES PAR AKONDE
MARC. ...................................................................................................... 605
N° 32/CJ-CT du répertoire ; N°2011-28/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 29
septembre 2017 ; Affaire : SOTONHOUN AGODJENOU C/ GNANWE FLASSE.
................................................................................................................. 609
ARRÊTS DE DECHEANCE .................................................................... 612
N° 19/CJ-DF du Répertoire ; N° 2011-42/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 05 mai
2017 ; Affaire : GERMAIN HOUNTONDJI C/ VICTOR GNANGA. ............... 612
N°36/CJ-DF du Répertoire ; N° 2016-14/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 ; Affaire : HESSOUKPE BIENVENU REPRESENTANT JEAN
ZOUNGLA C/ COLLECTIVITE GANGLO REPRESENTEE PAR NESTOR GANGLO.
................................................................................................................. 615
N° 17/CJ-DF du Répertoire ; N° 2014-15/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 07 avril
2017 ; Affaire : HOUNGBO ANDRE C/ AHOUANSOU KARL EDMOND. ..... 619
706
N° 01/CJ-DF du Répertoire ; N° 2003-10/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 17 février
2017 ; Affaire : KANEHO DOSSOU COMLAN C/ ESSOU COMLAN BASILE ET
ABENI ROGATIEN. .................................................................................... 622
ARRÊTS DE CASSATION AVEC RENVOI .......................................... 627
N°30/CJ-CT du Répertoire ; Arrêt du 29 septembre 2017 ; Affaire : SEVO
Honoré C/ Collectivité AGBADJIGAN Laurent et AGBADJIGAN Coffi et autre.
................................................................................................................. 627
N° 21/CJ-DF du Répertoire ; N° 1997-18/CJ/CT du greffe ; Arrêt du 05 mai
2017 ; Affaire : Barthélémy HOUNTONDJI C/ Héritiers DJIKPADE
représentés par Elisabeth HOUNSINOU et Claude DJIKPADE.................. 631
N° 27/CJ-DF du répertoire ; N° 2010-03/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 07 juillet
2017 ; Affaire : ENOCK M. BOSSOU C/ SOULE ALAMOU. ........................ 641
N° 24/CJ-DF du Répertoire ; N° 2010-15/CJ/CT du greffe ; Arrêt du 02 juin
2017 ; Affaire : VODOUNON KAKPO KINSOU, TOFFA ETIENNE KAKPO et
SUNDAY KAKPO ET 02 AUTRES C/ JANVIER ELEGBEDE. ........................... 648
N° 33/CJ-DF du répertoire ; N° 2011-13/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 1er
décembre 2017 ; Affaire : KPOYE HOUNKPATIN SAÏ REPRESENTE PAR
KPOYE BENOIT C/ AKPAN HOUNKPATIN.................................................. 656
N° 03/CJ-DF du répertoire ; N° 2012-53/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 17 février
2017 ; Affaire : LOISON NICOLE C/ DJIBO MOUSSA ET CONSORTS. ........ 661
N° 15/CJ-DF du répertoire ; N° 2014-08/CJ-CT du greffe ; Arrêt du 07 avril
2017 ; Affaire : ALAPINI PIERRE ALPHONSE, HOUNSA K. JEAN, KOKLANOU
AVOCEGAMOU, AMOUSSOU AMELIE DIEUDONNEE ET AUTRES C/GOUDOU
ANTOINE, HONFO THOMAS ET AUTRES. ................................................. 667
INDEX .......................................................................... Erreur ! Signet non défini.
TABLE DES MATIERES....................................................................................... 696
707