4.1 Limites Des Fonctions Numériques
4.1 Limites Des Fonctions Numériques
4.1 Limites Des Fonctions Numériques
Toulon - 2017/2018 36
Dans ce qui suit, f : R �→ R est une fonction numérique définie sur son ensemble de définition D f .
Définition 36 (limite en un point). Soit l un nombre réel. On dit que la limite de f en a est
égale à l si
∀ε > 0, ∃δ > 0, ∀x ∈ Df , |x − a| < δ =⇒ |f (x) − l| < ε.
Dans ce cas, on note lim f (x) = l.
x→a
On dit que la limite de f en a est égale à +∞ si
Notation 13. Par abus de langage, on dit souvent la limite de f (x) quand x tend vers a plutôt
que la limite de f en a.
Remarque 31. Au lycée, on dit que la limite de f en a est égale à l si tout intervalle ouvert I
qui contient l contient toutes les valeurs f (x) lorsque x est suffisamment proche de a. La définition
ci-dessus exprime cette condition en termes mathématiques précis.
Définition 37 (limite en un point par valeurs supérieures ou inférieures). Dans cette définition l
désigne soit un nombre réel, soit +∞ ou −∞.
On dit que la limite de f en a par valeurs supérieures est égale à l si la restriction de f à
[a, +∞[ a pour limite l quand x tend vers a. Dans ce cas on note
lim f (x) = l
x→a
ou lim f (x) = l
x→a−
x≤a
Remarque 32. Lorsqu’on étudie la limite de f en a par valeurs supérieures (ou inférieures), on ne
s’intéresse donc qu’aux valeurs de f (x) pour x proche de a et supérieur à a. Cela permet souvent
de préciser des comportements de f (x) qui peuvent être différents selon que x s’approche de a par
au-dessus ou par au-dessous, comme pour la fonction inverse en 0 puisque :
1 1 1 1
lim = lim = +∞ et lim = lim = −∞
x→0 x x→0+ x x→0 x x→0− x
x≥0 x≤0
Définition 38 (limite en +∞). Soit l un nombre réel. On dit que la limite de f en +∞ est
égale à l si
∀ε > 0, ∃A ∈ R, ∀x > A, |f (x) − l| < ε.
Dans ce cas, on note lim f (x) = l.
x→+∞
On dit que la limite de f en +∞ est égale à +∞ si
Définition 39 (limite en −∞). Soit l un nombre réel. On dit que la limite de f en −∞ est
égale à l si
∀ε > 0, ∃A ∈ R, ∀x < A, |f (x) − l| < ε.
Dans ce cas, on note lim f (x) = l.
x→−∞
On dit que la limite de f en −∞ est égale à +∞ si
Remarque 33. Comme en terminale, le fait que la limite de f en +∞ est égale à l correspond au cas
où tout intervalle ouvert qui contient l contient toutes les valeurs de f (x) lorsque x est suffisamment
grand (où suffisamment grand pourrait se dire "suffisamment proche de +∞").
Exemple 57. Grâce aux règles de calcul ci-dessus, on obtient par exemple
ln(x)
Le résultat précédent ne permet pas de calculer lim , cependant on connait la limite de
x→+∞ x
cette forme indéterminée, ainsi que d’autres croissances comparées entre polynômes, logarithme et
exponentielle :
4.2. Propriété – croissances comparées polynômes /exp / ln.
Pour tout α > 0 on a
ln(x) ex
lim xα ln(x) = 0; lim = 0; lim xα ex = 0; lim = +∞;
x→0+ x→+∞ xα x→−∞ x→+∞ xα
ln(x)
Exemple 58. Par exemple, lim = 0 et lim x ln(x) = 0
x→+∞ x x→0+
Remarque 34. Comme pour les suites, la limite du quotient de deux polynômes est celle de la limite
du quotient des deux termes de plus haut degré :
0 si k <l
ak + ak−1
xk + . . . + a0
xk−1 ak xk ak si k =l
lim = lim = bk
x→+∞ bl xl + bl−1 xl−1 + . . . + b0 x→+∞ bl xl
+∞ si k > l et ak du même signe que bl
−∞ si k > l et ak du signe contraire de bl .
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Exemple 59. Soit a un nombre réel, alors si on considère la fonction f : x �→ 2x, la limite de f en a
est 2a, et si la fonction g a une limite en 2a on peut écrire
De même, dans ce cas la limite de f en +∞ est +∞, et si la fonction h a une limite en +∞ on peut
écrire
lim h ◦ f (x) = lim h(2x) = lim h(x).
x→+∞ x→+∞ x→+∞
sin(x)
Exemple 61. En se rappelant que lim x = 1 on peut obtenir
x→0
� � � �
2π 2π
lim n sin = lim n tan = 2π
n→+∞ n n→+∞ n
ce qui permet de calculer le périmètre du cercle.
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� �
1
Exemple 62. On peut ainsi calculer lim x sin .
x→0 x
Remarque 35. Dans le cas où a ∈ R et où on veut calculer la limite en a par valeurs supérieures
grâce au théorème des gendarmes on procède de la manière suivante : on applique le théorème des
gendarmes aux restrictions f| [a,+∞[ , g| [a,+∞[ et h| [a,+∞[ des fonctions f , g et h à [a, +∞[ , et il suffit
d’appliquer ce théorème à ces nouvelles fonctions. Cela revient en fait à vérifier que
ce qui signifie que ces inégalités doivent être vérifiées uniquement pour les x supérieurs à a. Dans le
cas où on veut calculer la limite en a par valeurs inférieures on raisonne de la même façon avec les
restrictions à ] − ∞, a] .
∀x ∈ I, f (x) ≤ g(x)
Exemple 63. On applique souvent ce résultat dans le cas où on sait que f (x) ≥ 0 pour tout x ∈ I :
on peut alors conclure que si f a une limite en a alors lim f (x) ≥ 0.
x→a
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Définition 40. Soit f une fonction numérique et a un nombre réel. On dit que f a pour asymp-
tote verticale la droite d’équation x = a si lim f (x) = +∞ ou lim f (x) = −∞.
x→a x→a
4.3.2 asymptote en ±∞
D’un point de vue général, la droite d’équation y = ax + b est une asymptote à la courbe représen-
tative de f en +∞ (ou −∞) si
lim f (x) − (ax + b) = 0
x→+∞
(ou limite en −∞), ce qui signifie que la courbe représentative de f se rapproche de la droite en +∞
(respectivement −∞). On introduit aussi les notions un peu plus subtiles de direction asymptotique.
Définition 41. Soit f une fonction numérique et b un nombre réel. On dit que f a pour asymptote
horizontale en +∞ la droite d’équation y = b si lim f (x) = b.
x→+∞
De même, on dit que f a pour asymptote horizontale en −∞ la droite d’équation y = b si
lim f (x) = b
x→−∞
1
Exemple 65. La fonction x �→ x a pour asymptote horizontale en −∞ et en +∞ la droite d’équation
y = 0.
Définition 42. Soit f une fonction numérique dont la limite en +∞ est +∞ ou −∞. On dit que
f (x)
f a pour direction asymptotique en +∞ la droite d’équation y = 0 si lim = 0.
x→+∞ x
f (x)
On dit que f a pour direction asymptotique en +∞ la droite d’équation x = 0 si lim =
x→+∞ x
f (x)
+∞ ou lim = −∞.
x→+∞ x
On définit de la même manière les notions de direction asymptotique en −∞
Définition 43. Soit f une fonction numérique, on dit que f a pour asymptote en +∞ la droite
d’équation y = ax + b si
f (x)
lim = a et lim f (x) − ax = b
x→+∞ x x→+∞
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où a est un nombre réel non nul et b est nombre réel. De même, on dit que f a pour asymptote en
−∞ la droite d’équation y = ax + b si
f (x)
lim = a et lim f (x) − ax = b
x→−∞ x x→−∞
+2x 2
Exemple 67. La fonction x �→ x1+|x| a pour asymptote en +∞ la droite d’équation y = x + 1 et pour
asymptote en −∞ la droite d’équation y = −x − 3 :
y
y =x+1
5
x2 +2x
y= 1+|x|
y = −x − 3 4
−7 −6 −5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 x
−1
−2
4.4 Continuité
Définition 44. Soit f une fonction numérique et a un nombre réel. On dit que f est continue
en a (ou continue au point a) si lim f (x) = f (a).
x→a
Soit I un intervalle de R, on dit que f est continue sur I si elle est continue en tout point de I.
Enfin on dit que f est continue si elle est continue en tout point de son ensemble de définition.
Remarque 36. Le fait que f est continue en a indique que les valeurs f (x) se rapprochent de f (a)
lorsque x se rapproche de a.
En terme de représentation graphique, le fait que f soit continue sur un intervalle permet de tracer
son graphe sur cet intervalle "sans lever le stylo".
Exemple 68. Toutes les fonctions qu’on a étudiées jusqu’à maintenant, et celles qu’on étudiera par
la suite, sont continues sur leur ensemble de définition, sauf la fonction partie entière :
x �→ f (x) = n où n est l’entier relatif tel que n ≤ x < n + 1
qui n’est pas continue aux points entiers relatifs (les éléments de Z). Pour tracer le graphe de cette
fonction, il faut "lever le stylo".
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Exemple 69. Soit f une fonction numérique et (xn )n∈N la suite récurrente définie par le procédé
itératif �
x0 fixé
pour tout n ≥ 0, xn+1 = f (xn ).
Si on suppose que f est continue et que (xn )n∈N tend vers une limite réelle l, on retrouve le fait que
f (l) = l (on dit que l est un point fixe de f ) à partir de la définition de la continuité et de la propriété
reliant les limites de fonctions aux limites de suites 4.4.
Définition 45. Soit f une fonction numérique définie sur Df et a ∈ / Df un nombre réel pour lequel
f n’est pas définie. Soit l un nombre réel, on suppose que lim f (x) = l. On appelle prolongement
x→a
par continuité de f en a la fonction g définie par
�
f (x) si x ∈ Df ,
x �→ g(x) =
l si x = a,
sin(x)
Exemple 70. Prolongement par continuité en 0 de la fonction x �→ x définie sur R∗ .
Exemple 71. Soit a > 0, on peut prolonger par continuité en 0 la fonction x �→ a x qui est définie sur
R∗+ = ]0, +∞[ .
Une propriété essentielle des fonctions continues est donnée par le théorème suivant :
4.8. Théorème – Valeurs intermédiaires.
Soit I un intervalle de R et soit f une fonction continue, alors l’image f (I) de
I par f est un intervalle.
On rappelle que par définition les intervalles de R sont les ensembles de la forme :
où les parenthèses peuvent être remplacées indifféremment par [ et ]. La propriété qui caractérise un
intervalle I est alors
∀a ∈ I, ∀b ∈ I, [a, b] ⊂ I
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On applique en général le théorème des valeurs intermédiaires dans le cas particulier où I = [a, b] :
4.9. Théorème – Valeurs intermédiaires - résolution d’équation.
Si f est continue sur le segment [a, b] et si le réel α est entre les valeurs f (a)
et f (b) alors il existe au moins un nombre c dans le segment [a, b] tel que
f (c) = α. Autrement dit l’équation f (x) = α a au moins une solution.
Graphiquement, on se trouve dans la situation suivante :
y y = f (x)
f (b)
f (a)
a c b x
Définition 46. Soit f une fonction numérique et I un intervalle, on dit que f est croissante sur
I si on a
∀x ∈ I, ∀y ∈ I, x ≤ y ⇒ f (x) ≤ f (y)
On dit f est strictement croissante sur I si on a
∀x ∈ I, ∀y ∈ I, x ≤ y ⇒ f (x) ≥ f (y)
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On dit que f est strictement monotone sur I si elle est strictement croissante sur I ou strictement
décroissante sur I.
Exemple 75. La fonction exp est une bijection de R dans R∗+ = ]0, +∞[ . La restriction de la fonction
inverse x �→ x1 à R∗+ = ]0, +∞[ est une bijection de R∗+ dans R∗+ .
−p ≤ f (c) ≤ p
Exemple 76. On cherche une solution de x2 = 2 avec la précision 0,1 dans le segment [1, 2].
4.5 Dérivée
Soit f une fonction numérique, et x0 et x1 deux réels auxquels f est définie. L’équation de la droite
passant par les points (x0 , f (x0 )) et (x1 , f (x1 )) est
f (x1 ) − f (xo )
y = (x − x0 ) + f (x0 )
x1 − x 0
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y
y = f � (x0 )(x − x0 ) + f (x0 )
y = f (x)
x0 x1 x
Exemple 77. Les fonctions usuelles sont dérivables sur leur ensemble de définition, sauf :
√ 1
• la fonction f : x �→ x est dérivable sur ]0, +∞[ de dérivée f � (x) = √ .
2 x
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• la fonction f : x �→ |x| est dérivable sur R∗ (tous les réels sauf 0) de dérivée
�
1 si x > 0
f (x) =
�
−1 si x < 0
Exemple 78. On retrouve grâce à la formule (1) ci-dessus les limites classiques :
sin(x) ln(1 + x)
lim = sin� (0) = 1 et lim = ln� (1) = 1.
x→0 x x→0 x
ln(x)
Exemple 79. On calcule la dérivée de x �→ loga (x) = ln(a) .
Pour f (x) = x2 et g(x) = x3 on calculera les dérivées de f + g, f g et g.
f
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Exemple 80. On peut calculer les dérivées des fonctions des examens de janvier et juin 2012 :
ex 2
f (x) = ; f (x) =
1+x 1 + ex
Exemple 81. On peut appliquer les règles ci-dessus aux exemples suivants ;
• Retrouver la dérivée de x �→ ex en considérant l’exponentielle comme fonction réciproque du
logarithme népérien.
• Pour a �= 0, obtenir que la dérivée de la fonction puissance f : x �→ x a est f � (x) = axa−1 pour
tout x > 0.
• retrouver la limite classique :
(1 + x)α − 1
pour α �= 0, lim =α
x→0 x
1 − cos(x) 1
Exemple 82. On retrouve grâce à la règle de l’Hôpital la limite : lim = .
x→0 x 2 2
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4.6.1 Monotonie
On a le résultat fondamental suivant :
4.16. Théorème– Dérivée et monotonie.
Soit I un intervalle de R et f une fonction numérique dérivable sur I.
• f est croissante sur I si et seulement si la fonction dérivée f � est positive
ou nulle sur I. Autrement dit :
Exemple 83. Les fonctions ln et exp sont strictement croissantes sur leur ensemble de définition. En
effet, on a
1
pour tout réel x > 0, ln� (x) = > 0 donc ln est strictement croissante sur ]0, +∞[ ,
x
et
pour tout réel x, exp� (x) = exp(x) = ex > 0 donc exp est strictement croissante sur R.
Remarque 38. Attention, les hypothèse du Théorème 4.16 sont précises, et il doit être utilisé avec
précision : en particulier, le fait que les résultats sont énoncés sur un intervalle est important. Par
exemple, si on considère la fonction inverse f : x �→ x1 définie sur R∗ , alors il ne faut pas oublier que
R∗ n’est pas un intervalle : c’est la réunion des intervalles ] − ∞, 0[ et ]0, +∞[ . Si on dérive cette
fonction, on obtient que sa dérivée, pour tout réel x non nul, est
1
f � (x) = −
x2
Cette dérivée est strictement négative sur R∗ , donc f est strictement décroissante sur chacun des deux
intervalles ] − ∞, 0[ et ]0, +∞[ , mais elle n’est pas strictement décroissante sur R puisque −1 < 1 et
pourtant f (−1) = −1 < 1 = f (1) (si f était strictement décroissante on devrait avoir f (−1) > f (1)).
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Esquisse de preuve. On peut en fait démontrer ce résultat de deux façons. On le fait par exemple dans
le cas suivant : g est croissante et f est décroissante.
Première méthode. On regarde directement si g ◦ f est décroissante en prenant deux éléments x et y
de I tels que x ≤ y : comme f est décroissante on a f (x) ≥ f (y), et comme g est croissante cela donne
g(f (x)) ≥ g(f (y)), et donc g ◦ f (x) ≥ g ◦ f (y). Puisque cela est valable pour tous les choix x ≤ y cela
indique que g ◦ f est décroissante.
Deuxième méthode. On sait que la dérivée de g ◦ f sur I est donnée pour tout x par
et comme g est croissante sa dérivée g � est positive, f est décroissante donc sa dérivée f � est négative,
et on en déduit que la dérivée de g ◦ f est négative et donc la fonction g ◦ f est décroissante.
Exemple 84. On note P la pression d’un gaz et T sa température. Si on sait que la fonction ln(P ) est
une fonction croissante de T , alors comme la fonction exp est croissante on en déduit que exp◦ln(P ) =
eln(P ) = P (car exp est la réciproque de ln) est une fonction croissante de T .
ex xex
Exemple 85. Pour la fonction f définie pour x dans R\{−1} par f (x) = on a f � (x) =
1+x (1 + x)2
et on obtient le tableau de variations :
−∞ −1 0 +∞
f� − || − 0 +
0 || +∞ +∞
f � || � �
−∞ || 1
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Exemple 86. Dans l’exemple 85 ci-dessus, la fonction f atteint son minimum sur l’intervalle ]−1, +∞[
au point x = 0, qui vaut f (0) = 1. Par contre elle atteint des valeurs strictement négatives sur
] − ∞, −1[ : le point x = 0 est donc un point où f atteint un minimum local et pas global. D’ailleurs
cette fonction n’a pas de minimum (ni de maximum) global sur R.
La propriété 4.18 est importante puisqu’elle indique que si on cherche les points où f atteint son
minimum ou son maximum dans un intervalle ]a, b[ il suffit de calculer les solutions de f � (x) = 0 : en
effet le(s) point(s) où f atteint un minimum ou un maximum local (s’il y en a) se trouvera parmi les
solutions de f � (x) = 0.
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Exemple 88. Si on étudie la fonction sin sur [0, 2π] alors on voit que sa dérivée sin � (x) = cos(x)
s’annule aux points π2 et 3π
2 . Les changements de signe de la dérivée et le tableau de variations :
3π
0 π
2 2 2π
sin� = cos + 0 − 0 +
1 0
sin � � �
0 −1
3π
indiquent que sin atteint son minimum sur [0, 2π] en 2 et son maximum en 2.
π
Définition 49. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I, on dit que f est convexe sur I
si sa dérivée est croissante sur I.
On dit que f est concave sur I si sa dérivée est décroissante sur I.
Remarque 39. Puisque la dérivée de −f est (−f )� = −f � , et puisque la fonction f � est croissante si
et seulement si −f � est décroissante, on en déduit que f est convexe sur l’intervalle I si et seulement
si −f est concave sur cet intervalle.
Cette notion nous intéresse particulièrement en raison de la propriété suivante :
4.19. Propriété – Convexité / concavité et position graphe / tangente.
Soit f une fonction numérique dérivable sur I alors
• si f est convexe sur I, alors le graphe de f est au-dessus de toutes ses
tangentes sur I,
• si f est concave sur I, alors le graphe de f est au-dessous de toutes ses
tangentes sur I.
Preuve. On étudie uniquement le cas où f est convexe. Pour démontrer que le graphe de f est au-
dessus de toutes ses tangentes sur l’intervalle I, on choisit un point x 0 dans I, on remarque que la
tangente au graphe au point (x0 , f (x0 )) a pour équation y = f � (x0 )(x − x0 ) + f (x0 ) et le graphe est
au-dessus de cette tangente si et seulement si la fonction g(x) = f (x) − [f � (x0 )(x − x0 ) + f (x0 )] est
positive sur I. En dérivant g, on trouve g � (x) = f � (x) − f � (x0 ) et, comme la fonction f est convexe, sa
dérivée f � est croissante et donc le tableau de variations de g est
x0
g � (x) = f � (x) − f (x0 ) − 0 +
� �
g 0
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On déduit de ce tableau que la fonction g est bien positive sur I, et donc le graphe de la fonction f
est au-dessus de sa tangente au point (x0 , f (x0 )) : comme cela est vrai pour tous les points x0 dans I,
le graphe de f est bien au-dessus de toutes ses tangentes sur I.
Exemple 89. La fonction exponentielle exp : x �→ ex est une fonction dérivable sur R, qui est égale à
sa dérivée exp� = exp sur R, et comme cette fonction est croissante on en déduit que exp est convexe :
son graphe est donc au-dessus de toutes ses tangentes sur R. De même, la fonction logarithme népérien
ln : x �→ ln(x) est dérivable sur ]0, +∞[ et a pour dérivée la fonction inverse x �→ x1 : cette fonction est
décroissante sur ]0, +∞[ donc la fonction ln est concave sur cet intervalle, et son graphe est au-dessous
de toutes ses tangentes. On a alors les tracés :
y y = ex y
y = ln(x)
Pour savoir si une fonction f est convexe ou concave sur un intervalle I, il suffit d’étudier le sens
de variations de sa dérivée f � : pour cela il suffit de calculer la dérivée de f � et d’étudier son signe. On
introduit donc la notion suivante :
Définition 50. Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I, si sa dérivée f � est dérivable sur
I on dit que f est deux fois dérivable sur I. On note alors f �� la dérivée de f � , et on l’appelle
dérivée seconde de f sur I.
Exemple 90. La fonction f : x �→ x2 est deux fois dérivable sur R, et a pour dérivée et dérivée
seconde sur R :
f � (x) = 2x et f �� (x) = 2
Puisque sa dérivée seconde est positive sur R, la fonction f est convexe sur R.
et donc son graphe est au-dessus de ses tangentes, et si f �� est négative après x0 alors f est concave
après x0 et son graphe est au-dessous de ses tangentes : dans ce cas, le graphe de f est au-dessus de sa
tangente au point (x0 , f (x0 )) avant x0 et au-dessous après, donc il "traverse" sa tangente en ce point.
On donne un nom particulier à ce type de points :
Définition 51. Soit f une fonction deux fois dérivable sur un intervalle I, un point x0 de I est
appelé point d’inflexion de f si sa dérivée seconde f �� change de signe au point x0 .
Exemple 91. Si on considère la fonction sinus sin : x �→ sin(x) alors elle est deux fois dérivable sur
[0, 2π] et sa dérivée seconde est sin�� (x) = − sin(x) qui change de signe en π : sur [0, π] la dérivée
seconde − sin est négative et donc sin est concave, et sur [π, 2π] cette dérivée seconde est positive et
donc sin est convexe. Au point x0 = π, la tangente de sin est y = (−1) ∗ (x − π) + 0 et le graphe de
sin passe donc de au-dessous de sa tangente à au-dessus :
y
y = sin(x)
y =π−x
2
y = e−x
x