Cours Version L3 2024 For Students
Cours Version L3 2024 For Students
Cours Version L3 2024 For Students
Niveau: Licence 3
Année : 2023-2024
Prérequis : Critical analysis of literary texts
Chargé de cours : Dr. Soumahila SORO Maitre-Assistant S/C Prof. Pierre
KRAMOKO, Professeur Titulaire– CAMES
OBJECTIF
L'objectif général du cours est celui de développer chez les étudiants
l'habitude de mettre en situation de transfert l’anglais et le français. Par cette mise en
situation de transfert (langue étrangère langue maternelle), appliquée sur des textes
ou fragments de textes authentiques, l'étudiant enrichit ses connaissances se
rapportant au système de la langue à apprendre et améliore ses habiletés d'utiliser
cette langue étrangère en situation réelle de communication; le cours se propose en
tant qu'objectif général subsidiaire le développement de la compétence langagière
dans la langue moderne choisie comme discipline de spécialisation à l'université.
INTRODUCTION
Traduire un texte signifie en deux mots, produire sur le lecteur français la même
impression que celle produite à l'origine par le texte anglais sur un lecteur anglais. Ce
qu'il faut éviter à tout prix c'est que le lecteur français, lorsqu'il se penchera sur votre
traduction, ait le sentiment de lire effectivement une traduction.
Traduire un texte constitue aussi un exercice spécifique qui met en jeu non seulement
les compétences du traducteur sur la grammaire, la syntaxe et le lexique des différents
segments successifs de ce texte (groupes de mots, phrases ou groupes de phrases),
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mais aussi la prise en compte de la dimension contextuelle de ces segments et de son
impact sur la traduction.
En d’autres termes, il s’agit non seulement de maîtriser les techniques de la traduction
de manière ponctuelle, au sein des segments, mais aussi d’avoir du texte une vision
globale, au niveau de sa structure, de son statut énonciatif et de sa portée sur le
lecteur.
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pas du reste de nous poser problème car nous y sommes moins sensibles dans notre
prose courante.
L'anglais a un sens du devenir et de l'évolution plus marqué que le français (les temps
progressifs en sont le témoin éloquent), tandis que le français s'en tient souvent aux
résultats.
L'anglais est fréquemment plus simple dans son expression justement parce que plus
concret ; le français est plus enjolivé parce que, saisissant les choses de plus loin et
de plus haut, il a davantage la faculté de se servir de figures.
L'anglais a une liberté de choix des mots que le français n'a pas : il en a davantage
(double vocabulaire : saxon et latin) et il peut faire des composés selon ses besoins
particuliers d'expression alors que le français, tenu par un usage strict, ne jouit pas de
cette liberté de maniement de la langue (voir GREVISSE : Le Bon Usage, par ex.).
Ceci étant, et pour ne surtout pas vous laisser sur l'impression fausse que le passage
de l'anglais au français ne s'avère possible qu'aux seuls génies, venons-en sans plus
tarder à l'étude concrète des différents stades que comporte la traduction d'un texte.
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Repérez les différentes articulations du discours, à savoir : - les charnières logiques
ou rhétoriques entre les phrases du paragraphe,
- les termes de comparaison,
- les démonstratifs,
- la reprise de certains mots ou groupes de mots. On n'oubliera pas à ce propos que
des mots comme "this", "that", "which" ont parfois pour fonction de rappeler toute une
situation contextuelle et devront être explicités dans la traduction.
Repérez également toutes les particules, prépositions et postpositions, et prenez soin
de vous assurer que vous comprenez bien la façon dont elles s'insèrent dans la
phrase. Faites très attention aux séries de particules qui suivent fréquemment le verbe
dans la phrase anglaise et pour la traduction desquelles un décalque s'avère
impossible en français.
Exemple :
"he veered away through an open gate into someone's garden".
On ne pourra traduire cette suite de particules que par une série de verbes : "il changea
de cap, franchit un portail ouvert et pénétra dans un jardin". Et que dire de phrases
comme celle-ci, entendue à la BBC :
"it's a foul weather to send a prince out into" "out" (construction connue) = "to send
someone out" ; "in" = "into that weather" ("in" post-position, devient "into" préposition
indiquant le changement de lieu). D'où le sens de la phrase citée plus haut qui veut
dire : "out of his house into that weather".
- Élucidation du vocabulaire.
A l'aide d'un dictionnaire, contrôlez les significations possibles des mots inconnus ou
mal connus et même de ceux que vous croyez bien connaître s'il se trouve que dans
le texte étudié le sens que vous leur attribuez normalement ne paraît pas convenir :
peut-être en ont-ils un autre que vous ignorez. Choisissez la signification la plus
probable en fonction du contexte.
Si vous ne comprenez toujours pas, il est possible que le mot considéré fasse partie
d'un groupe de mots constituant ce qu'on appelle une unité de sens ou unité de
traduction.
Il est nécessaire de repérer et déterminer avec précision ces unités de traduction. En
gros, on peut dire que chaque fois que la somme des significations des différents mots
qui composent le groupe ne donne pas un sens global clair, il s'agit d'une unité qui ne
peut être dissociée.
Exemple :
"There you are!" signifie non pas "Vous êtes là-bas" mais « Et voilà ! ».
"You don't say!" “Ça alors !”
"You're telling me" = « Vous ne m'apprenez rien. »
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"You bet !" = « Je vous crois ! »
On n'oubliera pas que l'anglais a une façon bien à lui de renforcer les adjectifs. On dira
ainsi :
"Drink your coffee while it is nice and hot". «Buvez votre café pendant qu'il est chaud.
»
"It is nice and cool here". «Il fait bien frais ici. »
"He is a hail-fellow-well-met with him".
Ici les traits d'union attirent votre attention sur la soudure des mots entre eux ; c'est
loin d'être toujours le cas : « Il est à tu et à toi avec lui ».
Certains adjectifs ont même un autre adjectif (ou assimilé) comme intensificateur :
stone deaf = sourd comme un pot
stark mad = complètement fou
stark naked = nu comme un ver
dead tired = éreinté
dripping wet = ruisselant
Il importe enfin de préciser les nuances de sens entre les mots, comme par exemple
"to ask" (demander), "to claim" (réclamer comme un dû), "to demand" (exiger). Pour
cela il est bon d'avoir recours si le dictionnaire unilingue anglais vous laisse insatisfait
à un dictionnaire de synonymes (le plus simple : V. H. COLLINS, The Choice of Words.
A Book of Synonyms with Explanations ; Longmans).
Vous êtes maintenant arrivés au terme de votre travail d'élucidation. Assurez-vous par
la relecture que le texte anglais n'offre plus d'obscurités. Notez bien que vous n'avez
pas encore commencé à ré-écrire ce texte. Il est évident que cette première étape
prendra plus ou moins de temps selon votre connaissance de l'anglais.
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2. L’emprunt
L'emprunt est un procédé direct de traduction qui consiste à combler une lacune
lexicale lors du transfert d'une langue de départ à une langue cible en conservant une
unité lexicale de la langue de départ. Ce procédé est utilisé soit pour donner une
couleur locale, soit pour renvoyer à une notion pour l'expression de laquelle la langue
d'arrivée n'a pas de moyens lexicaux considérés propres, ou ces moyens ne sont pas
adéquats du point de vue stylistique.
L’emprunt peut combler une lacune de la langue d’arrivée (baguette, gourmet, chargé
d’affaires…). Il peut permettre aussi de conserver la couleur locale d’un texte, par
exemple en conservant le mot « gendarme » dans une traduction. Il ne faut toutefois
pas abuser de ces emprunts.
Il y a des emprunts anciens, qui n’en sont plus pour nous, puisqu’ils sont rentrés dans
le lexique et deviennent des servitudes : « alcool », « redingote », « paquebot », «
acajou », etc.
Ce qui intéresse le traducteur, ce sont les emprunts nouveaux même les emprunts
personnels.
Il est à remarquer que souvent les emprunts entrent par le canal d’une langue par le
biais d’une traduction. […] La question de la couleur locale évoquée à l’aide d’emprunts
intéresse les effets de style et par conséquent le message.
3. Le calque
Le calque, emprunt d’un genre particulier, se révèle en revanche plus problématique.
Il consiste à emprunter à la langue étrangère la structure mais en traduisant
littéralement les éléments qui la composent. Le calque est parfois possible mais très
rarement. Il aboutit le plus souvent à une traduction inacceptable. Le calque lexical
consiste à se laisser piéger par les faux amis. Chaque fois que la traduction directe
(traduction littérale, emprunt ou calque) est impossible, il faut recourir à une traduction
oblique à l’aide de procédés particuliers.
On emprunte à la langue étrangère le syntagme, mais on traduit littéralement les
éléments qui le composent. On aboutit, soit à un calque d’expression, qui respecte les
structures syntaxiques de la langue d’arrivée, en introduisant un mode expressif
nouveau, soit à un calque de structure, qui introduit dans une langue une construction
nouvelle. Considérons l’exemple suivant :
First come, first served. = Premier arrivé, premier servi.
4. La traduction littérale ou mot à mot
Ce procédé désigne le passage de la langue de départ à la langue d’arrivée
aboutissant à un texte à la fois correct et idiomatique sans que le traducteur ait eu à
se soucier d’autre chose que des servitudes linguistiques. La traduction littérale est
aussi appelée équivalence directe.
Elle est due au fait que certaines langues, apparentées, ou d’origine commune, ont
parfois des structures analogues. En quantité, il s’agit en réalité de la plus grande part
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voire l’essentiel, de la production traduite. Attention cependant à se fier trop
rapidement à ce mode de traduction.
Ex: The train stopped at a small station. → Le train s’arrêta à une petite gare.
5. La transposition.
Elle consiste à remplacer une partie du discours par une autre, sans changer le sens
du message. La transposition consiste à exprimer une même idée par des catégories
grammaticales différentes d’une langue à l’autre (verbe/adverbe, nom/verbe,
nom/adjectif, nom/adverbe,
adjectif/adverbe). Considérons les phrases suivantes:
- As oil becomes more expensive… = Avec la revalorisation du pétrole (verbe
+ adjectif/nom).
- Elle se contenta de sourire = She merely smiled (verbe/adverbe)
6. Le chassé-croisé
C’est un cas particulier de double transposition impliquant des verbes anglais suivis
d’une préposition ou d’une postposition. Alors que le français s’intéresse au résultat
puis au moyen, l’anglais se focalise d’abord sur la manière dont l’action est accomplie
:
- The door creaked open = La porte s’ouvrit en grinçant.
- Il traversa la pièce sur la pointe des pieds = He tiptoed across the room.
Le chassé-croisé est dit incomplet quand le moyen de l’action disparaît en français
(cas fréquent avec les verbes de mouvement fly, ride, sail, swim, walk, etc.) :
- They walked out of the shop = Ils sont sortis du magasin.
- The kids rushed in = Les enfants sont entrés précipitamment.
7. Les structures résultatives
Elles constituent un cas particulier auquel le chassé-croisé est étendu. Il faut
notamment veiller à ne pas oublier un des éléments de sens :
- I was writing myself into those two characters = Je me projetais dans ces deux
personnages par le biais de l’écriture.
8. La modulation
Elle désigne une variation dans le message, obtenue en changeant de point de vue
d’éclairage. Elle se justifie quand on s’aperçoit que la traduction littérale ou même
transposée aboutit à un énoncé grammaticalement correct, mais qui se heurte au
génie de la langue d’arrivée.
La modulation consiste à changer de point de vue, d’éclairage. C’est un procédé très
courant en particulier dans la gestion de l’alternance style direct/style indirect.
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La modulation peut être lexicale (abstrait/concret, partie/tout ou partie/autre partie,
perceptions sensorielles, origines géographiques) ou syntaxique (contraire négativé,
passif/actif, participe présent/proposition relative, etc.) :
- The hard shoulder = La bande d’arrêt d’urgence (concret/abstrait).
- He is regarded as a fool = Il passe pour un idiot (passif/actif).
- Soon now they would enter the delta = Désormais, ils n’allaient plus tarder à arriver
dans le delta (contraire négativé).
9. L’équivalence idiomatique
Elle est à traiter en bloc. Elle est souvent opaque à l’analyse, notamment sur le plan
de la réutilisation. Avec l’idiomatique triomphe l’opacité des langues les unes aux
autres, leur arbitraire, leur singularité, leur désir de se fermer. L’exemple classique de
l’équivalence est fourni par la réaction de l’amateur qui plante un clou et se tape sur
les doigts : s’il est français, il dira « Aïe », s’il est anglais, il dira : « Ouch ».
Les équivalences sont le plus souvent syntagmatiques, et intéressent la totalité du
message. Il en résulte que la plupart des équivalences, pour emporter notre adhésion,
sont figées et font partie d’un répertoire phraséologique d’idiotismes, de clichés, de
proverbes, de locutions
substantivales et adjectivales, etc.
L’équivalence s’impose pour rendre compte de deux réalités linguistiques et culturelles
différentes. Elle concerne les exclamations, les onomatopées, les jurons ainsi que tous
les proverbes, clichés et idiotismes :
- Oh là là ! = Oh dear!
- As proud as a Peacok = Fier comme Artaban.
- It’s raining cats and dogs. = Il pleut à torrents.
- Un malheur n’arrive jamais seul. = It never rains but it pours.
10. Étoffement et Dilution
La dilution consiste à dire en moins de mots dans la langue d’arrivée que dans la
langue de départ, alors que l’étoffement consiste à dire en davantage de mots:
- They insisted on drinks = Ils insistèrent pour prendre un apéritif (étoffement de la
préposition par un verbe).
- Pierre qui roule n’amasse pas mousse = A rolling stone gathers no moss. (Notons
que l’étoffement est rendu par la commutation de la relative avec le participe présent.)
- Je revins à l’endroit où je l’avais rencontré la première fois = I came back to where I
had first met him (dilution du nom par l’adverbe relatif).
- Plus on est de fous, plus on rit = The more, the merrier. (Dans cet exemple, l’anglais
est elliptique, quand en français on note la présence de sujets et de verbes ainsi qu’un
9
prédicat : « de fous ». L’idée de joie est exprimée par l’acte de rire : c’est une relation
métonymique.
- A drowning man will clutch at a straw. = Un homme qui se noie s’accroche à un fétu
de paille.
4. LA TRADUCTION
Traduisez à présent tout le texte au fil de la plume, en étant aussi fidèle que possible
à ce que vous avez compris. Si vous n'arrivez pas à être concis et élégant tout de
suite, ne vous inquiétez pas, l'essentiel est d'être clair et fidèle.
Si la traduction d'un mot ne vous satisfait pas, notez plusieurs équivalents : vous
choisirez à la fin en fonction du contexte général et des répétitions éventuelles.
Vérifiez l'exactitude de votre traduction des verbes car ils fournissent l'occasion de
fautes nombreuses et graves les systèmes verbaux anglais et français étant très
différents.
N'oubliez pas que la forme du "preterit" est polyvalente et que son sens se distingue
nettement de celui du "past present" ; ne pas assimiler preterit/past présent à passé
simple/ passé composé. Revoyez votre grammaire si vous ne vous sentez pas sûrs
de vous sur ce point.
On n'omettra pas l'aspect verbal, généralement porteur d'une signification importante
en anglais (le français est beaucoup plus pauvre). Il y a des aspects traîtres parce que
moins connus. Ainsi, la question : "Are you trying to be funny ?" n'est pas véritablement
une interrogative, mais, sert à exprimer une ironie mordante.
Votre traduction achevée, vous allez comparer le texte traduit au texte de départ,
phrase par phrase, unité de sens par unité de sens. Assurez-vous qu'il n'y a pas
d'omissions dans votre traduction. Tout blanc ou omission vous sera compté comme
faute maximum. Le doute ne bénéficie jamais au traducteur. Prenez vos risques, en
cohérence avec l'ensembledu texte.
Dans la mesure du possible abandonnez votre traduction et reprenez-la deux ou trois
jours après : abandon évidemment impossible un jour d'examen ; il serait toutefois
sage, lors d'une épreuve de traduction, de prévoir une interruption d'une dizaine de
minutes...
Vous pourrez alors revenir à votre texte l'esprit rafraîchi et le relire d'un œil neuf.
5. LA REECRITURE
Relisez très rapidement le texte anglais puis reprenez votre ébauche sans regarder le
texte. Il faut vous fier à elle pour ce qui est du sens et travailler uniquement à la
réécriture du texte afin qu'il donne l'impression d'un premier jet en français. Nous
atteignons la partie la plus délicate et la plus passionnante du travail car il faut à la fois
oublier le texte anglais, afin de n'en être pas esclave en ce qui concerne les tournures,
idiotismes, etc., et l'avoir pourtant sans cesse en mémoire afin d'y rester le plus fidèle
possible.
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Contrôlez étroitement la justesse du vocabulaire français (un dictionnaire des
synonymes est fort conseillé, H. BENAC chez Hachette). Vérifiez que les mots
employés sont compatibles avec la tonalité d'ensemble du texte et l'époque à laquelle
celui-ci a été écrit.
Attention à la syntaxe : pas de calques structurels serviles ou impossibles.
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TD 1 :
For this first translation, I am going to help you a lot, and suggest a methodology that
you can replicate with all other texts.
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cup of tea and your computer with internet access, some jotting paper and a pen, these
are some of the useful tools for translation. Now you should be all set.
2- Look up for biographical details about the writer
A first exercise consists in checking up details about the writer, the date of publication
of the novel and the plot of the novel. I usually recommend Wikipedia, even though
many
academics will tell you that this site is not always reliable, but I personally like the idea
that
you can switch from English to French and back to English, and the type of information
that you need to collect before you start translating, is very consistent with Wikipedia
contents.
For example, here is a summary of what you may find on E.M. FORSTER:
E. M. Forster
Born in London, the son of an architect, Edward Morgan Forster (January 1, 1879 –
June 7,
1970), was an English novelist, short story writer, and essayist. He is known best for
his
ironic and well-plotted novels examining class difference and hypocrisy in early 20th-
century
British society.
Forster was homosexual, but this fact was not made public during his lifetime. His
posthumously released novel Maurice, never intended for publication, tells of the
coming of
age of an explicitly gay male character.
3- See if you can find details about the novel whose passage you are going to translate.
Personally, I think that the short summary that is included in EMForter’s
biography is enough, but you may want to see the full plot of the novel, using the
following link:
https://en.wikipedia.org/wiki/A_Room_with_a_View
Now that you are more familiar with our writer and the novel "room with a
view", let us get on with our work.
I suggest you read the text again, and its lexical explanations:
Breaking off one’s engagement
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He began to walk up and down the room, and Lucy grew more and more vexed at his
dignified
behaviour. She had counted on his being petty. It would have made things easier for
her. By a cruel irony she was drawing out all that was finest in his disposition.
‘You don’t love me, evidently. I dare say you are right not to. But it would hurt a little
less if
I knew why.’
‘Because’ — a phrase came to her, and she accepted it — ‘you’re the sort who can’t
know
anyone intimately.’
A horrified look came into his eyes.
‘I don’t mean exactly that. But you will question me, though I beg you not to, and I must
say
something. It is that, more or less. When we were only acquaintances, you let me be
myself, but now you’re always protecting me.’ Her voice swelled. ‘I won’t be protected.
I wilI choose for myself what is ladylike and right. To shield me is an insult. Can’t I be
trusted to face the
truth but I must get it second-hand through you? A woman’s place! You despise my
mother
— I know you do — because she’s conventional and bothers over puddings; but, oh
goodness!’ — she rose to her feet ‘conventional, Cecil you’re that, for you may
understand
beautiful things, but you don’t know how to use them; and you wrap yourself up in art
and books and music, and would try to wrap up me. I won’t be stifled, not by the most
glorious music, for people are more glorious, and you hide them from me. That’s why
I break off my engagement.
E.M. FORSTER, A Room with a View.
Now that you have read the text twice, I strongly recommend that you check your
general
understanding of the matter. You may review some “w” questions (who, when, what,
why, where,
what consequences?) In our case, the questions I think you should ask yourselves are:
who speaks?
To whom? What is the relationship between the two characters? Is this relationship
undergoing a change?
“I break off my engagement” De quel “engagement” s’agit-il? Ce mot signifie, entre
autres, « fiançailles ». Qui annonce cette rupture ? Le garçon ou la fille ?
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There is also the problem of vouvoiement and tutoiement. In order to know what to
choose, you should check the time when the story is supposed to take place, and work
out
what would be acceptable in the same social background at the same period.
Qu’est-ce qui motive la rupture ? Qu’apprenons-nous ?
Quand vous aurez l’impression que vous ne pouvez plus avancer davantage dans la
compréhension globale, relisez le texte une dernière fois. Cette fois-ci, visualisez bien
la scène et passez en français, dans votre tête, les quelques phrases qui vous
semblent claires.
Si rien ne vous paraît clair, terminez votre lecture tout de même et passez à l’exercice
suivant.
Allez-y, je vous attends…….
Voilà qui est fait ? Well, let’s go on with the rest of our work. Now, and only now, can
we start translating one sentence after the other.
The first question is that of the title of the passage (you never translate the title of the
novelbut always need to translate the title of the passage; and more often than not,
students
forget to translate it. I suggest that you jot down a tentative translation and see if you
can
improve on it once you’ve finished translating the whole text. Something along the line
of “rupture de fiançailles”.
Let’s go to the first paragraph:
He began to walk up and down the room, and she grew more and more vexed at his
dignified
behaviour. She had counted on his being petty. It would have made things easier for
her. By a
cruel irony she was drawing out all that was finest in his disposition.
L1 Walk up and down : attention, en français on ne marche pas de haut en bas mais
de ...
L1 Began: faites donc un tour sur la page des verbes irréguliers "trois formes
différentes et changement de voyelle" pour une petite révision. C’est dans votre livret
« toolbox ».
L1 She grew more and more vexed: Grow + adjectif indique un devenir.
I'm growing old. Je me fais vieux (vieille)
He's growing angry. Sa colère monte
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They grew mad at the minister's hypocrisy. L'hypocrisie du ministre les a rendus
furieux.
Dans notre texte, l'expression "she grew more and more vexed" indique la mutation
psychologique "grew", renforcée par "more and more" (de plus en plus). "vexed" est
un faux ami, il est bien plus fort que "vexé" et d'un registre de langue plus élégant.
L2 Dignified behaviour: attitude digne, magnanime.
L2 petty : attention à ne pas lire machinalement "pretty" ! ce "petty" là, mesdames
messieurs, n'est autre que la déformation de notre français "petit". Ici, "mesquin",
"bas".
"Petty" s'oppose à "dignified" ; la jeune femme s'attend à une attitude "petty", cela lui
aurait simplifié la tâche, mais le jeune homme se maîtrise bien…pas de chance…
L2 It would have made things easier: on a d'abord un comparatif : easy = facile, easier
= plus facile. Filez dans votre grammaire si vous avz le moindre doute ! ensuite, il y a
la forme verbale : make, ici "rendre" est employé à un temps passé (have) et une forme
conditionnelle
(would) : Cela aurait rendu les choses plus faciles.
L3 she was drawing out of him: un petit tour au dictionnaire sur "draw" va vous
époustoufler. Le sens premier, c'est "tirer quelque chose à soi". De ce sens est dérivé
"tiroir",
drawer. . a chest of drawers, c'est une commode. Le sens dérivé le plus courant, c'est
draw a line, "tirer un trait", d'où draw = dessiner. I like drawing, j'aime dessiner.
Petit piège : a drawing room, en anglais britannique, signifie-t-il "atelier de dessin",
"salon", "garde-robe" ou "cellier" ?1
Vous aurez constaté dans le dico, avec stupeur mais sans tremblement, combien le
sens change avec les post-positions : in, out, up, away…d'ailleurs, je vous enverrai
prochainement une suggestion de présentation pour le vocabulaire des verbes avec
leurs particules ; d'ici là, essayez d'en trouver une vous-mêmes… Je crois que vous
commencez à percevoir pourquoi traduire l'anglais est tâche si malaisée. Il vous faut
absorber, non seulement du vocabulaire, mais pour chaque verbe tous les sens
possibles en fonction des particules qui lui sont associées. N'hésitez pas, pour tous
les verbes courants d'une seule syllabe, à établir une fiche lexicale. (voir exemple en
annexe)
L3 Finest est un superlatif de supériorité… Vous connaissez, bien sûr. Sinon, sus à
votre grammaire !
L3 Vous remarquerez que "what" signifie "ce que" mais que "TOUT ce que" se dit "All
that"…Curiouser and curiouser, said Alice!
L3 Disposition : caractère. Sentez-vous la différence en français entre "disposition",
état passager, et "caractère"état constitutif ?
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Je vous propose, à ce stade, de mettre en ordre nos idées et de proposer une
traduction du premier paragraphe :
Il se mit à arpenter la pièce de long en large, et son attitude mesurée ne fit
qu'augmenter l'exaspération de la jeune fille. Elle s'était attendue à ce qu'il se montre
mesquin, ce qui lui aurait grandement facilité la tâche. Par une cruelle ironie du sort
elle faisait ressortir chez lui les meilleurs traits de son caractère.
Ouf! Voilà une bonne chose de faite. Nous tenons notre histoire et ne la lâcherons
plus.
Question à un euro : pourquoi ai-je écrit "l'exaspération de la jeune fille", et non pas
"son exaspération", pour traduire "her" ?
Réponse : A cause de l'ambiguité de "son" en français. On ne sait de qui on parle
puisque l’accord du possessif porte sur l’objet possédé et non sur le possesseur
comme en anglais.
Il vous faudra toujours veiller à ne laisser aucune ambiguité, chaque fois que vous
rencontrerez cette accumulation de plusieurs possessifs renvoyant à des possesseurs
distincts.
Bon, reprenons le fil de notre traduction. Lisez attentivement les quelques pistes que
je vous donne, puis mettez-vous au travail en produisant votre interprétation…
L4 Evidently : en anglais le suffixe –ly sert à construire l'adverbe à partir de l'adjectif…
Comme –ment en français ; quick = rapide, quickly= rapidement. Vous trouvez ça vif,
vous, le mot "ra-pi-de-ment"? Le plus souvent, l'adverbe en –ment alourdit la tête ; on
lui préferera une locution du genre "en vitesse". Quelle locution choisirez-vous pour
"evidently"?
L4 You don't love me… au fait, qui parle ? Lui ou elle ? Et, en fonction de la date de
l'action,
et-ce que ces jeunes gens de bonne famille vont se vouvoyer ou se tutoyer ?
Et pourquoi "vous ne m'aimez pas" n'est pas une bonne idée de traduction ?
L4 Not to : D'une extrême concision, remplace toute une subordonnée (you are right
not tolove me)
L6 A phrase : faux ami. Ne veut pas dire "une phrase", mais "une expression". Cette
expression est étonnante… Quelles sont les deux interprétations possibles que l'on
peut donner à "know someone intimately" ? L'une est d'ordre psychologique, connaître
les pensées les plus intimes, l'autre est sexuel, de l'ordre du vocabulaire biblique. Dans
un texte plus récent on aurait certainement dit "vous me semblez incapable de
vraiment pénétrer une femme", mais ici on ne sera pas si cru, et on gardera l'ambiguïté
présente dans l'expression "connaître intimement." Et l'expression horrifiée de Cecil
montre bien qu'il est conscient du sens biblique et le prend à son compte !
L9 You will question me. Will est ici très proche de son sens germanique (souvenez-
vous que l'anglais provient pour un bon tiers du moyen-haut allemand, que "ich will"
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signifie "je veux" en allemend, et qu'ici on a bien ce sens de volonté. C'est une
occurrence assez rare, d'ordinaire "will" est la marque de la modalité future. Raison de
plus pour bien rendre cette nuance inhabituelle ! Vous retrouvez la même nuance dans
"I won't be protected", L12 et "I won't be stifled"L18.
L9 Though : attention de ne pas se tromper, plusieurs termes ont une graphie très
proche.
THOUGH, [ðǝu] signifie "bien que" . Ne pas confondre avec through (à travers),
thought (pensée), trough (auge à cochon ou creux de la vague) ou tough (rude, dur).2
L11 You're always protecting me : Voici un point de grammaire anglaise intéressant à
aborder. Et qui aide à détruire une idée reçue. Voir Adamczewski, Déchiffrer la
grammaire anglaise PP 29 à 34. En bref, on vous aura généralement dit que la forme
en –ing indique l'action en train de se dérouler, alors que la forme simple rendrait
compte d'une habitude, d'une action d'ordre général. Eh bien, il n'en est rien! Vous en
avez un exemple ici, où le terme "always", indiquant une action habituelle, est associé
à la forme progressive. Ici, l'intention est d'insérer une nuance affective d'exaspération.
L13 But : Vous en connaissez le sens le plus courant : "Mais". Ce terme signifie aussi
"excepté", "sauf". Last but one, c'est "l'avant-dernier". Cela dit, la phrase que nous
avons ici pose moins de problème de lexique que de syntaxe, car l'expression est
assez alambiquée ; voyons un peu comment décortiquer la chose, morceau par
morceau : Can't I be trusted / Est-ce qu'on ne peut pas me faire confiance. To face the
truth / pour faire face à la vérité But I must get it second-hand from you / sans que je
la reçoive de seconde main par vous. Voilà pour le détail. L'ensemble est maladroit :
que pouvez-vous proposer? Je compte sur vous pour trouver mieux!
L 13-14 "a woman's place !": La jeune femme reprend une expression employée plus
tôt par
Cecil
L14-15 Je vous laisse faire… toutefois, ne lisez pas trop vite et ne confondez pas
"bothers" et "brothers"; Enfin, pour corser le tout, le mot "pouding" existe en français
mais ne recouvre pas la même réalité que pudding.
Quant à "Goodness" il vous faut, pour le transposer, imaginer quelle interjection
pourrait convenir dans la bouche d'une jeune fille bien élevée mais impétueuse du
début du XXeme siècle.
L15 rose, après she, ce n'est forcément pas la fleur, mais sans aucun doute le prétérite
d'un verbe… Rise, rose, risen, vous vous souvenez?
L16 you may : pensez à rendre le modal MAY, qui indique la probabilité.
L17 wrap up : c'est ce qu'on fait quand on emballe un objet. Cela évoque aussi l'image
de «se draper". WOULD, ici encore, présente cette ambiguïté, mi modalité
conditionnelle, mi verbe de volition.
L18 For. Parfois ça veut dire "pour", parfois ça veut dire "car". Que choisissez-vous
dans ce contexte ?
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L19 Que comprenez-vous à cette phrase ?
ns célèbres ne lui convient pas
parce qu'il y a d'autres interprètes encore plus célèbres que son fiancé ne veut pas
qu'elle écoute ?
qu'avec de l'art, mais que son
fiancé fait écran entre elle et les autres ?
ni les gens pompeux ?
Bon, ça me paraît être suffisant pour que vous vous lanciez à rédiger une traduction…
A vos crayons, et rendez-vous dans une heure….
Il se mit à marcher de long en large dans la pièce / arpenter la pièce ; et Lucy se sentit
de plus en plus exaspérée de son comportement digne; elle s'attendait à ce qu'il se
comporte de façon mesquine/ une attitude mesquine de sa part ; cela lui aurait facilité
les choses. Par une cruelle ironie du sort, elle tirait de lui le meilleur de lui-même/les
meilleurs traits de son caractère.
" Vous n'êtes pas amoureuse de moi, à l'évidence. J'ose dire que vous avez raison.
Mais cela me ferait un peu moins de peine si j'en savais la raison."
" Parce que, … une expression lui vint à l'esprit et elle la lança… vous êtes du genre
qui est incapable de connaître une personne intimement."
" Ce n'est pas exactement cela que je voulais dire. Mais vous insistez pour me poser
des questions même si je vous implore de n'en rien faire. Il faut bien que je réponde
quelque chose. Voilà ce que je voulais dire plus ou moins : Quand nous n'étions que
de simples connaissances, vous m'acceptiez comme j'étais, mais maintenant vous
êtes constamment en train de me protéger." Sa voix se fit plus aigüe/ elle haussa le
ton/la voix. "Je ne me laisserai pas protéger. Je choisirai moi-même ce qui est
convenable pour une jeune fille ou pas. En me protégeant, vous m'offensez. Ne suis-
je pas capable de faire face à la réalité sans que tout passe par vous ? "La place d'une
femme" ! Vous méprisez ma mère, je le sais bien, parce qu'elle est conventionnelle et
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s'inquiète pour un dessert / se tracasse pour un simple clafoutis, mais bon sang ! Elle
bondit sur ses pieds. Conventionnel, vous l'êtes vous-même Cecil, car vous
comprenez sans doute les belles choses mais vous ne savez pas qu'en faire ; et vous
vous enfermez dans les œuvres d'art, les livres et la musique et vous essayez de m'y
enfermer aussi. Je ne me laisserai pas étouffer, même pas par la musique la plus
glorieuse car ce sont les gens qui sont les plus glorieux, et vous me les cachez. Et
c'est pour cela que je romps mes fiançailles.
TD 2
TEXT 2
There are bits of paper all over the house, lying in piles or stuck up on different
surfaces. Scribbled shopping lists and recipes, telephone numbers and appointments,
notes about things that have already happened. My paper memory. It’s supposed to
stop me forgetting things. But my daughter tells me I lose the notes. I have that written
down too.
Still, if Elizabeth had called, I’d have a note. I can’t have lost every one. I write
things down over and over. They can’t all have dropped off the table and the worktop
and the mirror. And then I have this piece of paper tucked into my sleeve: No word
from Elizabeth. It has an old date on one side. I have a horrible feeling something has
happened to her. Anything could have. There was something on the news yesterday,
I think. About an old woman. Something unpleasant. And now Elizabeth’s disappeared.
What if she’s been mugged and left for dead? Or had a fall and can’t get to a phone?
I think of her, lying on the floor of her sitting room, unable to get up.
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TD 3
TEXT 3
You feel curiously helpless when you’re lying on your back on a stretcher without
a pillow under your head. You can’t tell where you are or where you’re going. All you
can see is ceilings, and the ceilings of the General Hospital weren’t a pretty sight:
cracked plaster, flaking emulsion, cobwebs in corners and dead flies in the lighting
fixtures.
The utilities lift was industrial-size: cavernous, dimly lit and smelling faintly of
boiled cabbage and laundry. As I was pushed over the threshold the wheels caught on
something and I found myself staring up into the space between the lift and the shaft at
the black greasy cables and grooved wheels of the ancient-looking machinery. It was like
being in one of those arty-farty movies where everything is shot from unnatural angles.
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TD 4
TEXT 4
Ghana school students talk about their social media addiction, and how it affects
their use of English
The relationship between social media and students’ English language writing has
been largely ignored. Our team of four researchers who specialize in language studies
set out to study the relationship between social media use and English language
performance. We studied one English as a Second Language class at Fiaseman
Senior High School in Tarkwa, western Ghana.
English is Ghana’s official language and is the medium of instruction for all levels of
education.
We learnt from the students that they spend significantly long periods of time on various
social media platforms. Some even described their use as an “addiction”. We also
found that their social media use had resulted in their adoption of shortened forms of
English words in their writing, including in their English examinations.
We concluded from our findings that the significantly long periods of time spent on
social media platforms was worrying, considering that most of the sites they visited are
not pro-learning. This means that they are sites where most activities are not
academically oriented.
In our view as language and communication experts, this situation could culminate in
poor performances in the English language, as the valuable time students need to
study to improve their proficiency is channeled into unproductive exploits on social
media.
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