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Memoire Final Corrg

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Page |1

I.
EPIGRAPHE

D'un surcroît de dette, il en est fort difficile de s'en acquitter

Jean Racine (1662).


Page |2

II.

IN MEMORIAM

A la mémoire de notre défunt Père NGOMO DIMANDJA Rudolph, rappelé


auprès de l’Eternel Dieu tout puissant. Que son âme repose en paix.

LOMANGE NGOMO
Page |3

III.

A ma très chère mère Jeanne ANANDJEKA OWANGA, A mon cher frère


Guy-Guy KANDULA OMADIKANDJA, A toute la grande famille NGOMO,
pour le prix que vous avez payé dans le cadre de mes études, pour le soutien
moral, financier et l’amour manifesté à notre égard.

Je dédie ce
travail
Page |4

IV.

REMERCIEMENTS

Un chemin a été parcouru, les sacrifices ont été engagés et plusieurs efforts ont
été conjugués. Cependant, nous ne pouvions rien sans celui qui nous fortifie,
qu’il trouve ici l’expression de notre profonde gratitude
Nous tenons aussi à remercier particulièrement le Directeur de ce travail, le
Professeur jacques LOMEMBE, pour avoir accepté la direction de ce travail.
Sa disponibilité et ses conseils, qu’il ne cessait de nous prodiguer, ont été d’une
valeur inestimable.
A travers lui, nous remercions Monsieur l’assistant Jean Pierre KHONDE qui en
a assuré l’encadrement et l’orientation jusqu’à sa finalisation.

A tous les collègues et camarades étudiants de la promotion économie


quantitative pour les moments de partage de la connaissance et de motivation.

LOMANGE NGOMO
Page |5

V.

SIGLES ET ABREVIATIONS

MCO : Moindre Carré Ordinaire


BCC : Banque Centrale du Congo
DSRP : Documents Stratégique Réduction de la Pauvreté
EU : Union Européenne
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestions
FMI : Fonds Monétaire International
NS : Non stationnaire
PIB : Produit Intérieur Brut
PAS : Programme d’ajustement structurel
PVD : Pays en Voie de Développement
RDC : République Démocratique du Congo
SB : Solde Budgétaire
S : Stationnaire
DEP : Dépenses publiques
RC : Recettes courantes
DEF : Déficit public
TXOUV : Taux d’ouverture économique
UEMOA : Union Economique et Monétaire de l’Ouest Afrique
UNIKIN : Université de Kinshasa
VCM : Valeur critique de Mackinnon
IPPTE : Initiative Pays Pauvres Très Endetté
C.T : Condition de Transversalité
CBI : Contrainte Budgétaire Inter-temporel
OHADA : Organisation pour Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaire
OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement
MCE : Modèle à Correction d’Erreur
Page |6

VI.
LISTE DES ILLUSTRATIONS
A. LISTE DES FIGURES

Figure 2.1. Importance de différentes catégories de recettes (en % total)


Figure 2.2. Structure d’exécution de dépenses du cadre budgétaire 200 à 2020
Figure 2.3. Evolution du solde budgétaire 2000 à 2020
Figure 2.4. Evolution du PIB et du taux de croissance
Figure 2.5. Evolution de dépenses publique et recettes publiques

Tableau 3.1. Répartition de recette du cadre budgétaire en RDC


Tableau 3.4. Composition de recettes fiscale (en % du total budget exécuté)
Tableau 3.5. Structure de prévision et exécution de dépenses du cadre budgétaire
Tableau 3.6. Statistiques descriptives des variables utilisées
Tableau 3.7. Analyse de la corrélation de variables
Tableau 3.8. Résultats de tests de la stationnarité des séries
Tableau 3.3. Relation de long et court terme
Tableau 3.3. Test sur les résidus
Page |7

VII.

RESUME

L’objet de ce mémoire de licence est de vérifier la soutenabilité des finances


publiques République Démocratique du Congo à partir de deux variables à
savoir les recettes et les dépenses publiques sur la période allant de 2000 à 2020
en s’appuyant sur les techniques de Co-intégration. Les résultats de cette étude
montrent que les finances publiques de la RDC sont soutenables dans la mesure
où il existe une relation de Co-intégration entre les recettes et les dépenses
publiques. Aussi, ces résultats révèlent que cette soutenabilité est faible dans le
cas de la RDC.
Page |8

INTRODUCTION

1. Problématique

Ce travail cherche à établir la soutenabilité de finances publiques en


République démocratique du Congo.

Dans les années 80 et 90, plusieurs pays en développement étaient


confrontés à un niveau d'endettement insoutenable. Les pays d'Afrique sub-saharienne
ont dû pour la plupart bénéficier de l'initiative pays pauvre très endettés (PPTE) pour
sortir de cette situation d'endettement excessif 1. La soutenabilité des finances publiques
n'est pas un concept nouveau même si elle a connu un regain d'intérêt dans les études
depuis la crise mondiale de 2008 (Collignon, 2012 ; Afonso et Jales, 2012 ;
Imrohoroglu, Kitao et Yamada, 2016). En effet, les pays en développement ont subi de
plein fouet ses effets. Le ralentissement du commerce mondial a engendré, pour plusieurs
d'entre eux, des déséquilibres budgétaires importants.

A cette situation s'ajoutent les défaillances dans les mécanismes de collecte


des ressources fiscales et l'incidence des dépenses publiques. Par conséquent, les soldes
budgétaires se sont significativement détériorés depuis 2009 faisant ainsi craindre le
risque d'insoutenabilité des finances publiques dans ces pays. Très brièvement, on
1
L'initiative PPTE est un programme lancé conjointement par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale en 1996 pour
maintenir la dette des pays membres à un niveau soutenable. Elle consistait en la réduction de la dette et est fonction des efforts dans la lutte
contre la pauvreté des pays concernés.
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considère que les finances publiques d'un pays sont soutenables lorsque ces dernières est
solvable c'est-à-dire qu'il est capable de dégager des recettes suffisantes pour honorer ses
engagements. En d'autres termes, la soutenabilité des finances publiques requière
l'existence d'une évolution commune à long terme entre les recettes et les dépenses
publiques2.

L’histoire économique nous fait savoir que la politique de dépenses


publiques élevées et de leur financement par l’emprunt trouve sa justification dans la
proche keynésienne qui repose sur trois idées suivante ; la dépense publique est plus
efficace pour augmenter la production que la dépense privée. Des lors, il est normal
d’accroitre le rôle de l’Etat et l’emprunt est un moyen commode d’y parvenir; le
financement par l’emprunt de certaines dépenses publiques limite la ponction fiscale. On
évite ainsi l’effet d’éviction de dépenses privées par les dépenses publiques; une situation
globale de l’épargne qui se traduit par un excèdent de la balance des payements courant
peut être améliorée grâce au déficit budgétaire. En effet, la combinaison des équations
comptables de référence de l’économie montre qu’un solde positif de la balance des
paiements courants signifie un excédent d’épargne qui n’arrive pas à s’investir dans le
secteur privé national. L’État doit mobiliser ce surplus d’épargne pour financer des
investissements publics.

Ces arguments trouvent néanmoins leur contradiction sous forme de


critiques de l’endettement public qui s’organisent autour de cinq thèmes : L’entrepreneur
privé qui prend un risque personnel est toujours plus à même d’analyser la pertinence
d’une dépense. La dette privée est donc préférable à la dette publique et la dépense privée
plus judicieuse que la dépense publique ;L’effet d’éviction est permanent et inévitable du
fait des équivalences ricardiènne (que l’agent privé apporte des moyens à l’État par
l’impôt ou par l’emprunt, ce qu’il fournit à l’État n’est pas dépensé par lui) ou néo-
ricardiènne (l’anticipation des remboursements futurs et donc des hausses d’impôts à
venir née de l’accumulation de dette publique, même en cas de financement par création
monétaire de celle-ci, augmente le taux d’épargne des ménages, ce qui conduit à une
augmentation du prix des actifs et à une diminution de la dépense privée) ;Le
2
Blaise Gnimassoun, Isabelle Dos Santos « Régimes de change et soutenabilité des finances publiques dans les pays en
développement » article Bureau d’Économie Théorique et Appliquée BETA, page 2, inédit.
P a g e | 10

fonctionnement du marché des changes assure l’équilibre de la balance des paiements


courants et l’État ne doit pas se mêler de l’allocation de l’épargne ; L’État, à la différence
des entreprises privées, ne subit pas de sanctions en cas d’erreurs d’appréciation sur la
nature de ses dépenses. Une entreprise qui se trompe perd ses fonds propres puis fait
faillite. L’État ne peut ni ne doit faire faillite. Lorsque son endettement est pleinement
efficace, il suscite un surcroît de croissance qui se traduit par une augmentation des
rentrées fiscales. Mais lorsque son endettement est économiquement est inefficace, il
accumule une dette dont il ne sait comment se défaire ; La dette publique perturbe les
marchés financiers.

Dans un raisonnement reposant sur l’égalité entre l’offre et la demande, le


taux d’intérêt à long terme est déterminé par la comparaison entre le flux d’épargne et le
flux d’investissement. Or, en termes de dette publique, dès les écrits de Turgot et de
Condorcet, certains économistes ont fait remarquer que le stock en tant que tel influe sur
le niveau des taux d’intérêt. En effet, un stock élevé de dettes conduit les prêteurs à
anticiper une annulation rapide d’une partie de ce stock, un refus imminent de l’État
d’honorer ses engagements. Dans ces conditions, les prêteurs se font plus exigeants et
réclament des taux d’intérêt majorés. La dette publique modifie les paramètres de flux
tout en étant un stock.

Toutefois l’endettement public n'est pas à priori condamnable tout dépend


de la capacité du gouvernement à honorer ces engagements, il peut être stimulateur de
l'activité économique.

En République Démocratique du Congo l’histoire de la dette remonte à


l’époque coloniale, en effet Dès la création de l’État indépendant du Congo (EIC) lors de
la Conférence internationale de Berlin qui organisa le partage du continent africain entre
les différentes puissances coloniales le 23 février 1885, l’EIC devint la propriété
personnelle du roi Léopold II, à la condition que ce nouvel « État » soit ouvert au trafic
commercial de tous les ressortissants des États signataires. Les richesses et les ressources
naturelles du Congo furent ainsi accaparées par la puissance coloniale qui mit en place un
système inhumain d’exploitation de la force de travail congolaise.
P a g e | 11

Afin de maximiser cette exploitation du peuple congolais, Léopold II


contracta des dettes auprès de banques et auprès de l’État belge. En 1908, face à la forte
pression internationale contre les crimes commis à l’encontre des Congolais, Léopold II
fut poussé à céder le Congo à l’État belge, qui accepta d’assumer ses dettes, estimées à
110 millions de francs de l’époque. Apres cette époque il y a également les dettes par le
régime Mobutu, Durant les années Mobutu, le stock de la dette passera ainsi de 32 à 300
millions de dollars entre 1965 et 1970, puis de 300 millions à 5 milliards de dollars entre
1970 et 1980. La dette continua d’augmenter jusqu’à la chute de Mobutu pour atteindre
un montant d’environ 13 milliards de dollars en 1998. En 2001, la dette congolaise
s’élevait à 13 milliards de dollars. À partir de 2002, les remboursements reprirent
vigoureusement, ce qui permit au gouvernement congolais d’entrer dans le cadre de
l’Initiative d’allégement de la dette des pays pauvres très endettés.

L’accord de septembre 2002 avec le Club de Paris, le cartel des pays


créanciers, déboucha en théorie sur l’annulation de 4,6 milliards de dollars de dettes
correspondant au montant des arriérés sur le principal de la dette extérieure congolaise de
l’époque et sur le rééchelonnement de 4,3 autres milliards. Après avoir scrupuleusement
appliqué les politiques néolibérales exigées par le couple FMI/ Banque mondiale dans le
cadre des DSRP (Documents stratégiques de réduction de la Pauvreté), la RDC s’est donc
finalement vu accorder en 2010, 14 ans après sa création, la tant espérée annulation de sa
dette extérieure dans le cadre de l’IPPTE. 90 % de sa dette extérieure publique et autant
pour la part multilatérale, ont été annulés selon le discours officiel.

De 8,3 milliards $US en 2000, sa dette extérieure publique était passée à 5,7
milliards $US en 2010, soit 30 % de moins. Alors pourquoi un tel décalage entre les 90
% annoncés et la réalité des chiffres ? D’abord, « l’annulation de 90 % », comprend une
date butoir, signifiant que seules les créances identifiées au moment de la signature de
l’IPPTE seront concernées par l’annulation. Ensuite, pour être éligible à l’IPPTE, les
Etats doivent remboursés au préalable tous les arriérés de paiement dus au FMI et à la
Banque mondiale. Dans le cas de la RDC, cela signifiait le remboursement des arriérés
hérités de l’époque Mobutu, pourtant odieux3.

3
P a g e | 12

Ainsi donc, préserver la soutenabilité des finances publiques est devenu l'un
des défis majeurs auxquels sont confrontées les autorités qui cherchent à consolider le
retour à la stabilité économique et financière.

Cet objectif de soutenabilité, tant souhaite, est facile à annoncer mais en


réalité il est assez complique à concrétiser. Pourtant, il n'est guère possible de viser un
objectif sans se donner une définition claire. D'ailleurs, cette notion a suscité l'intérêt de
plusieurs travaux de recherche sans pour autant donner une expression quantifiable, ni
même à donner les termes d'un calcul précisant à partir de quel niveau un taux
d'endettement devient insoutenable. De sorte que cette notion est toujours à la recherche
d'une définition opérationnelle.

Au regard des problèmes soulevés et constats faits ci-dessus, notre étude


suscite des questions suivantes afin de trancher sur la solvabilité d’Etat ;

Est-ce que les finances publiques de la RDC sont soutenables ? Est-ce qu'il
est capable de réduire sa dette publique et revenir à un niveau d’endettement
raisonnable ? Est-ce que la RDC est capable de se conformer aux critères fixés par le
traité de Maastricht ? Est-ce qu'il a les moyens de contrecarrer l'évolution de sa dette ? Et
si c'est le cas, combien de temps cela nécessiterait ?

Existe-t-il une relation de long terme entre les dépenses publiques et la


croissance économique ?

A quel niveau les dépenses publiques influence l’activité économique au


cours de la période d’étude ?

Tant de questions préoccupent notre esprit et nous poussent à réfléchir et à


trouver les bonnes réponses. Nous allons donc essayer à travers notre travail de recherche
à donner une expression quantifiable a cette notion et à simplifier la complexité qui réside
en elle.

2. Objectifs de l’étude

Milan Rivié, Robin Delobel et Anaïs Carton, Généalogie de la dette en République démocratique du Congo, article, entraide
et fraternité, RDC, page 1-4.
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L’objectif principal de cette étude est d’analyser la capacité du


gouvernement de la RDC à honorer ses engagements c’est-à-dire évaluer la soutenabilité
de politiques budgétaire en RDC. Plus spécifiquement, il s’agit de :

Comprendre les fondements théoriques de la soutenabilité de finances


publiques ;

Déterminer si les finances publiques sont soutenables en RDC ;

Etablir la relation de long terme existant entre les dépenses publiques et la


croissance économique ;

Déterminer le niveau optimal de dépenses publiques en RDC ;

Proposer des stratégies éventuelles en rapport avec les résultats trouvés.

3. Hypothèse de l’étude

Au regard des questions sus évoquées au niveau de la problématique, nous


formulons les hypothèses de l’étude selon laquelle :

 Les finances publiques sont soutenables en RDC


 Il existe un niveau optimal auquel les dépenses publiques impact la croissance
économique.

4. Méthodologie de l’étude

Dans ce travail, nous avons adopté l’approche analytique. Celle- ci nous a


permis d’analyser les documents avérés pertinent à notre recherche en l’occurrence les
rapports de commission des experts, les ouvrages, les travaux et les articles ayant traités à
ce sujet avant nous et nous ont permis d’avoir des informations de nature théoriques et les
logiciels tels que E-views10 et Excel, nous ont permis d’avoir l’idée sur certaines
mesures statistiques de nos variables, leur évolution graphique et leurs estimations
économétriques.
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Afin d’analyser la soutenabilité de finances publiques en RDC, nous avons


retenus les dépenses courante (DP), le solde budgétaire (DEF), les recettes publiques
courantes (RP), ainsi que le stock de la dette publique et d’autre variables peuvent
intervenir en ce qui concerne la relation entre la croissance économique et les dépenses
publiques.

Signalons que les sources de nos données sont nationales et internationales


et sont prises en % du PIB.

Au niveau national nous avons fait recours aux différents rapports de la


BCC pour avoir les données sur le taux de croissance économique (TCR) , le déficit
budgétaire (SB), les dépenses publiques et les recettes publiques Quant au niveau
international, nous avons utilisé les données de la Banque Mondiale (2019), Wold Bank
AFRICA DATA BASE (WDI CD-ROM 2019), où nous avons recueilli les données sur
le taux d’inflation (TXINF), et le taux d’ouverture (TXOUV), le stock de la dette
(DETTE) formation brute de capital fixe (FBCF)Ces données couvrent la période allant
de 2000 à 2020.

5. Canevas

Outre l’introduction et la conclusion, ce travail se subdivise en trois


chapitres qui sont :

 Le premier chapitre aborde le cadre théorique de l’étude et la revue de littérature


 Le deuxième chapitre : Evolution de l’économie congolaise de 2000 à 2020
 Le troisième chapitre : analyse empirique de la soutenabilité des finances
publiques et de la relation non linéaire entre les dépenses publiques et la
croissance économique.
P a g e | 15

1 CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET


THEORIQUE DE L’ETUDE ET REVUE DE
LITTERATURE

Dans ce chapitre, il est pour nous question d’étaler et d’expliciter les


différents concepts lies au problème analysé ainsi que différentes notions ayant trait sur
notre étude enfin de bien saisir le sens de différentes notions qui sont abordées à ce
P a g e | 16

niveau. Ainsi ce chapitre à deux grandes sections qui sont subdivisées en sous sections. Il
s’agit : de finances publiques et de la soutenabilité de finances publiques.

[1.1] SECTION I : LES FINANCES PUBLIQUES

Les Finances Publiques sont perçues par beaucoup de gens comme étant
une discipline et un domaine qui s'occupent moins des activités quotidiennes de chacun
d'entre nous. Pourtant, ce n'est pas du tout le cas. Imaginons le fait que nous payons
quelque chose pour satisfaire notre besoin, nous allumons un groupe électrogène pour
suivre la télévision, nous roulons à vélo ou dans un véhicule sur la voie publique pour se
déplacer, nous écoutons la radio dans notre véhicule ou à la maison, etc. tous ces actes
que nous posons quasi quotidiennement relèvent des aspects des Finances Publiques.

Dans cette partie, nous essayerons de présenter les généralités sur les
Finances Publiques, les mutations ou changements et progrès qu'ont subi la science des
Finances Publiques ainsi que les moyens financiers par lesquels l'État et les collectivités
publiques interviennent dans la vie socioéconomique du pays sans pour autant oublier la
façon par laquelle l'État et les collectivités publiques peuvent obtenir ces moyens.

1.1[1.2] . Notions sur les finances publiques

Il s'agira ici de déterminer le caractère scientifique des Finances Publiques


et le domaine d'étude de celles-ci.

1.1.1[1.2.1] La science de finances publiques

D'après Nathalis Mbumba Nzuzi, « la science des Finances Publiques est


une branche des sciences économiques vue sous l'angle macro-économique qui, avec
l'économie publique et la comptabilité publique, participent non seulement à la réalisation
P a g e | 17

des équilibres macro-économiques mais aussi, permet à l'État d'apporter la contribution


de son domaine à la production Intérieure (PIB).

En d'autres termes, les Finances Publiques entretiennent directement des


relations des causes à effets d'une part avec l'économie publique et d'autre part avec la
comptabilité publique. Si l'économie publique permet à l'État d'organiser la réalisation de
la production publique qui soutient ses interventions dans l'économie nationale, les
Finances Publiques par contre, recherchent et étudient les voies et moyens par lesquels,
l'État va couvrir les dépenses liées à cette production publique et à ses interventions dans
l'économie afin d'assurer la croissance et le développement.

Les Finances Publiques recherchent et donnent les moyens nécessaires à


l'État pour financer ses dépenses dans le budget... La comptabilité publique quant à elle,
permet à ces premières disciplines de saisir les flux de stock et les flux financiers pour la
quantification de la production publique et les revenus de l'État sinon la valeur ajoutée de
l'État dans le PIB en recourant à la comptabilité Nationale »4.

1.1.2[1.2.2] Domaine de finances publiques5

Parlant du domaine des Finances Publiques, il convient de noter que «


l'histoire, la politique et l'économie sont liées ». Historiquement, les Finances Publiques
Modernes ont succédé aux Finances Publiques Classiques, modifiant les conceptions
économiques et la répartition institutionnelle du pouvoir budgétaire. Le glissement de la
période classique à la période moderne date de l'entre-deux-guerres...Comme on nous
peuvonst le constater, les Finances Publiques en tant que discipline scientifique ont pour
objet l'étude des moyens et technique dont disposent les personnes morales publiques
pour se doter des ressources destinées à couvrir les dépenses nécessaires au
fonctionnement de l'Administration de l'État et à l'accomplissement de ses missions. Le
domaine des Finances Publiques n'est pas aisé à circonscrire. Pendant longtemps, l'étude
des Finances Publiques s'est limitée aux problèmes financiers des personnes publiques.
Parmi celles-ci, l'État occupait, et occupe encore, la place centrale.

4
N. MBUMBA NZUNZI (2022), pour un nouvel appareil de gestion de l’Etat au Congo Zaïre,, p.47
5
G. BAKANDEJA WA MPUNGU(2020) les finances publiques en république démocratique du Congo, pp. 17-18
P a g e | 18

Cependant, il ne faut pas confondre les Finances Publiques ni avec les


Finances de l'État, ni même avec les Finances des personnes publiques. Elles s'intéressent
certes à l'État, mais également aux collectivités territoriales, aux établissements publics et
aux organismes internationaux et de plus en plus à des organismes privés chargés des
missions de service public tels que les organisations Non gouvernementales ».

1.1.3[1.2.3] Les interventions et opérations financières de l’Etat

Pour intervenir dans la vie économique du pays, l'Etat dispose des


techniques et opérations financières adéquates à savoir les dépenses publiques. Et pour
obtenir les moyens de sa politique, il recourt aux recettes publiques.

[1.2.4] dépenses publiques


Au sens strict, les dépenses publiques ou dépenses budgétaires « sont des
dépenses de l'Etat inscrites dans le budget de l'Etat ». Au sens large, le traité de
Maastricht et le Pacte de croissance et de stabilité les définissent comme étant l'ensemble
des dépenses des administrations publiques (Etat, collectivités locales, organismes de
sécurité sociale) ».6

1.1.4[1.2.5] Notions sur les dépenses publiques


Les dépenses publiques, ou charges budgétaires ou encore les dépenses de
l'Etat constituent un des moyens à travers lequel l'Etat intervient de façon financière dans
la vie économique du pays. Cependant, ces dépenses publiques peuvent être présentées à
partir de leur fonction. Il est donc question de connaître la destination des dépenses par
grands secteurs. Et dans ce cas, on est en présence d'un budget fonctionnel. Ces dépenses
peuvent aussi être présentées d'après leur nature.

Les dépenses publiques représentent la principale forme d’intervention de


l’Etat dans la vie économique et la maitrise de celles- ci devient un instrument de la
relance de l’activité économique. Nous distinguons quatre manières d’interventions :

La consommation publique recouvrant les dépenses de personnel de la


fonction publique et les achats courants de biens et services ;

6
J.-Y. CAPUL et O. GARNIER, 2008,dictionnaire d’économie et de sciences sociales p.27
P a g e | 19

Les investissements qui correspondent à la formation brute du capital fixe


du secteur public en réalisant des travaux d’infrastructures ;

Les transferts vers les entreprises, vers les ménages et vers l’étranger et en
fin les charges financières de la dette publique ou du remboursement des intérêts de la
dette.

1.1.5[1.2.6] Recettes Publiques


Les recettes publiques ou ressources budgétaires permettent à l'Etat de
retrouver les moyens de sa politique afin d'intervenir dans la vie économique et sociale
politique du pays pour remplir ses missions. Les ressources du budget de l'Etat sont
constituées normalement et en grande partie des ressources provenant de la fiscalité ou
des recettes courantes ainsi que des recettes exceptionnelles.

Cependant, dans les lignes qui suivront nous développerons sur les
différentes catégories des recettes publiques tout en faisant aussi un clin d'ail sur le cas en
RD Congo.

1.1.6[1.2.7] Notions sur les recettes publiques


Les ressources financières de l'Etat comprennent d'une part les recettes
courantes et d'autre part les recettes exceptionnelles en vue d'assurer la couverture des
dépenses budgétaires voir même extrabudgétaires.

1.1.7[1.2.8] Type des recettes publiques


Comme nous l'avons mentionné précédemment, il existe deux catégories
principales des recettes publiques à savoir :

Les recettes courantes et les recettes exceptionnelles.

1.1.8[1.2.9] Déficit budgétaire

Une politique de réduction du déficit ou de réduction de l’excédent pour


réduire la demande globale : il s’agit ici soit de réduire les dépenses ou hausser les
prélèvements. C’est une politique d’austérité.
P a g e | 20

Une politique de déficit : il s’agit de prévoir une dépense largement


supérieure aux recettes. Cette dépense supplémentaire doit porter sur les dépenses
productives afin de stimuler l’activité économique puisque cela permettrait de créer de
nouvelle richesse à travers les investissements réalisés.

Le déficit budgétaire est une situation dans laquelle les recettes de l’Etat
sont inférieures à ses dépenses au cours d’une année donnée ou encore le budget de l’Eta
est déficitaire lors que l’excédent primaire des finances publiques ne suffit pas au
paiement des intérêts sur la dette. C’est donc le solde négatif de la balance de paiement
au cours d’une année.

Les déficits publics sont l'expression, pour les centres de décisions publics
d'un excès de dépenses par rapport aux recettes définitives. L'existence de ces déficits
implique une caractérisation qui permet l'analyse de l'évolution de ces derniers, et conduit
ainsi à une mise en évidence des stratégies de financement permettant le bouclage de la
réalisation des activités financières publiques.7

1.1.9[1.2.10] Gestion du déficit budgétaire

Pour équilibrer les comptes le déficit peut être compensé par les éléments
ci-après: l’emprunt ; le recours à des réserves préalablement accumulées à partir
d’excédents budgétaires réalisés les années intérieures ; une réduction des dépenses
publiques ; des hausses d’impôts à supposer qu’elles n’atteignent pas le point de rupture
où elles détruisent le gisement fiscale ou par des baisses d’impôt qui peuvent
éventuellement augmenter les entrées fiscales et en fin par une émission monétaire «
planche à billet » qui ne déplace pas la difficulté dans le temps, mais en charge la nature
en modifiant la monnaie.

1.1.10[1.2.11] Financement du déficit budgétaire par la dette

7
ABRAHAM. G, Dictionnaire d'économie, 2ème éd, Sirey, Paris, 2002, p. 103.
P a g e | 21

Quand l’Etat accroît ses dépenses publiques sans augmenter ses recettes ou
réduit ses recettes sans diminuer ses dépenses, un déficit apparaît qu’il faut financer.
Deux moyens existent : la création monétaire et l’emprunt

 Le financement monétaire du déficit ou seigneuriage : il peut se faire selon deux


moyens, direct ou indirect. Direct puisque la banque centrale consent une avance à
l’Etat en créditant le compte du trésor public. Indirect où le déficit est couvert par
l’émission de bons de trésor. Le seigneuriage direct est restreint par la loi dans les
pays industrialisés. Le seigneuriage offre l’intérêt d’être un mode de financement
particulièrement bon marché pour l’Etat. Il n’est cependant pas sans coût pour
l’économie. La monétisation du déficit génère l’inflation.
 L’emprunt : Le trésor public émet des titres à court terme (BT) et des obligations
pour financer le déficit budgétaire. L’emprunt est puissant dans l’épargne
disponible, l’intervention de l’Etat sur les marchés des capitaux est susceptible
d’engendrer un double effet d’éviction.

Un effet quantitatif où les ressources prélevées par l’Etat sont des


ressources en moins pour le financement des investissements privés et un effet prix où la
raréfaction des fonds prêtables fait monter les taux d’intérêt. Le problème essentiel lié au
financement par emprunt réside toutefois dans son effet cumulatif sur la dette publique.
D’autre part, des marchés financiers a pour effet le financement d’une part d’importante
des déficits publics par des capitaux extérieurs.

Le déficit budgétaire doit être contenu dans certaines limites pour éviter les
dérapages. Toutefois, les diverses dépenses publiques ont des répercussions
macroéconomiques différentes et elles n’ont pas toutes les mêmes incidences sur la
croissance future. En effet, les dépenses d’investissement telles que les infrastructures
n’auront des impacts sur la croissance économique que plus tard. Ainsi la politique
budgétaire œuvre pour le long terme. Par ailleurs, les dépenses en éducation par exemple
influent la croissance à moyen terme et à long terme puisque les pays auront à sa
disposition des individus compétents capable de participer pleinement sur les activités
économiques. Il s’agit d’étaler la manière dont la dette finance le déficit budgétaire, pour
P a g e | 22

se faire nous allons user deux approches de financement dont l’une est énoncée par
RICARDO et l’autre par BARRO.

L’approche Rocardienne repose sur le principe de l’équivalence. La


question évoquée est la possibilité de substituer l’emprunt par l’impôt, ceci est justifié par
le fait que lorsque l’impôt nécessaire au financement des dépenses publiques est affecté
aux dépenses productives, l’emprunt qui est utilisé aux mêmes fins est enlevé du capital.
L’impôt prélevé plus tard pour rembourser les intérêts et le principal n’affecte pas la
richesse de la nation.

Barro (1974), dans sa version initiale démontre qu’il y a équivalence entre


un financement des dépenses publiques par la dette et l’impôt (supposé forfaitaire). Les
agents privés compensent cette de l’épargne publique par la dette publique et par une
hausse de l’épargne privé (pour être à mesure de payer les impôts futurs).

Il y a lieu de noter qu’une hausse de dépenses publiques compensées par


une hausse future des impôts réduit le revenu permanent. En tout état de cause, la
productivité des dépenses publiques importe, puisque c’est celle qui va déterminer si la
dette publique est un transfert supporté par les générations futures.

1.1.11[1.2.12] Le déficit budgétaire et l’alourdissement de la dette

L’endettement progresse en raison principalement des déficits des


versements d’intérêts qu’ils ont provoqués. Cependant, pour financer le déficit, les
administrations publiques doivent s’endetter concrètement, elles se retrouvent dans ce cas
dans la situation qu’un ménage qui serait contraint d’emprunter ses ressources étant
inférieures aux dépenses toutefois, à la différence d’un ménage, les administrations
publiques n’empruntent généralement pas au près d’une banque, mais émettent des titres
essentiellement obligatoires sur les marchés.

Elles s’engagent à rembourser ces obligations en payant des intérêts à une


date future. Le déficit et la dette tendent par ailleurs à s’alimenter, la charge d’intérêt
associé à la dette augmente le déficit et le financement de ce dernier par l’emprunt
P a g e | 23

encours la dette ce qui conduit en retour à une nouvelle progression des charges
d’intérêts.

1.1.12[1.2.13] La dette publique

Dans ce point nous avons voulu parlé de la dette publique, sachant que c’est
une notion très vaste et longue, mais nous l’avons abordé ici pour comprendre qu’elle est
tout autre du déficit budgétaire et pour éviter ces controverses en voici quelques lignes
qui peuvent expliquer cette notion.

Ainsi elle est définie comme étant l’un des domaines des finances
publiques, l'ensemble des engagements financiers pris sous formes d'emprunts par un
État, ses collectivités publiques et ses organismes qui en dépendent directement (certaines
entreprises publiques, les organismes de sécurité sociale, etc.), elle est encore considérée
comme l’ensemble des emprunts contractés par l’Etat pour financier généralement le
déficit public.

La dette prend le plus souvent de nos jours la forme d’emprunts d’Etat


auprès du public, plus marginalement des banques commerciales, des institutions
internationales ou d’autres Etats peuvent faire des prêts. On distingue la dette de court
terme (un an ou moins), à moyen terme (jusqu’à dix ans) et à long terme (au-delà de dix
ans).

La capacité de remboursement des emprunts contractés au titre de la dette


publique par les Etats et les collectivités publiques est évaluée par les agences de notation
financière. Au sein de la dette publique, on distingue la dette publique intérieure, détenue
par les agents économiques résidents de l’Etat émetteur et la dette extérieure, détenue par
des préteurs étrangers. La dette publique se distingue donc en macroéconomie de la dette
des ménages ou de la dette des entreprises, la croissance des dettes publiques, inégalée en
période de paix, nourrit la soutenabilité de la dette.8

8
KREMER et al(2002), Dette publique et croissance économique, au Burkina Faso, page 1-4
P a g e | 24

1.2[1.3] SECTION II : NOTION SUR LA SOUTENABILITE DES


FINANCES PUBLIQUES

1.2.1[1.3.1] L’Etat et sa contrainte budgétaire9


1.2.2[1.3.2] Du comportement individuel à la contrainte budgétaire de
l'Etat

Etudier la contrainte budgétaire d'un agent revient à établir la relation entre


ses ressources et ses dépenses. Cette contrainte budgétaire est en équilibre lorsqu'on a
égalité entre les emplois et les ressources. Ce même raisonnement est applicable à
l'échelle macroéconomique. En effet une analyse de la politique économique ne pourra
jamais s'en passer d'une étude de la contrainte budgétaire de l'Etat.

La conception théorique des finances publiques a complètement change


avec la publication de la théorie générale de Keynes (1936) et l'élaboration du principe de
finance fonctionnelle par Lerner (1943). Ces deux derniers ont réclamé un changement
décisif en matière de politique budgétaire et monétaire. Ils voulaient coute que coute
passer d'une gestion publique classique a une gestion plus cohérente et convenable a la
situation d'après-guerre. D'un côté, les deux publications ont justifié et recommande le
financement des déficits budgétaires par de la dette comme remède à la dépression
économique. D'un autre côté elles ont appelé à ce que des financements directs de la
banque centrale viennent combler le manque de financement des budgets publics. Après,
l'orthodoxie keynésienne a encouragé pendant quelques décennies les politiques
budgétaires d'endettement croissant. Depuis les économies développées n'ont jamais
cessé d'accumuler de la dette publique tout en réservant toujours une partie de leurs
ressources pour le paiement des services de la dette. Ce qui avait tendance à tirer la dette
vers le haut pour suivre une allure exponentielle.

En macroéconomie, la contrainte budgétaire présuppose l'équilibre


budgétaire primaire c'est-adire l’égalité entre les dépenses et les impôts de l'Etat. Celle-ci

9
Mohamed MANSOUR, Evaluation Théorique et Empirique de la
Soutenabilité de la Dette Publique) université panthéon assas, page 10-15, mémoire inédit
P a g e | 25

pose certains problèmes dans la mesure où elle n'est jamais respectée. Tout déséquilibre
est ajusté à l'aide d'une émission de dette, d'une augmentation d'impôt ou d'une création
monétaire. A ce niveau on se rend compte que l'analogie avec la contrainte budgétaire
d'un agent n'est plus possible. En effet à la différence d'un agent, l'Etat est une puissance
publique dotée de l'autorité de taxation et du monopole d'émission de la monnaie légale.
Mais cela ne signifie pas que l'Etat est épargné de la question de solvabilité.

Nombreux sont les pays qui sont surendettés et qui sont victimes d'une
méfiance accrue de la part des agents préteurs et des marches. D'ailleurs, depuis quelques
décennies les Etats ont cumule des dettes colossales sans se soucier vraiment de l'énigme
de la soutenabilité et de la capacité à honorer leurs engagements. Mais avant d'étudier et
d'analyser en profondeur la soutenabilité de la dette publique, il est impératif de poser la
question de l'endettement public et de définir quelques concepts clés.

1.2.3[1.3.3] L’endettement public

L'endettement public a été depuis toujours le centre d'intérêt de plusieurs


économistes qui se différenciaient par leurs positions envers ce phénomène. On trouve
ceux qui l'approuvent en mettant l'accent sur le rôle appréciable du déficit public. Comme
il y a aussi ceux qui le désapprouvent en faisant allusion aux risques de dérapage et
d'explosion de la dette. Et on note aussi ceux qui sont entre les deux c'est à dire ceux qui
privilégient un endettement public intelligent ; responsable et soutenable à la fois.

Aujourd'hui les débats contemporains se divisent sur la question des


déficits. Dans certains on dit que les déficits sont moteurs de croissance. Et dans d'autres,
on affirme que l'apport des déficits est marginal en terme de croissance et restent toujours
sources de déséquilibre et de gonflement de la dette.

L'importance de cette controverse a poussé les économistes à distinguer le


déficit structurel ≪ de plein emploi ≫, engendre par la politique discrétionnaire, du
déficit conjoncturel lie aux évolutions circonstancielles. Cette distinction vient aussi dans
une logique keynésienne dans laquelle les politiques budgétaires menées à court terme
sont régulatrices de la demande globale mais en même en temps génératrice de déficits.
P a g e | 26

Or l'emballement de l'endettement public durant les années quatre-vingt


dans la plupart des pays de l'OCDE a remis en cause ces politiques budgétaires. En effet,
les déficits créent par ces mesures ont été excessivement négliges dans le sens où ils
étaient considérés résorbables automatiquement lorsque l'économie aurait retrouvé son
niveau de plein emploi. Ces déficits publics, souvent élevés et persistants, sont
exclusivement derrières l'accumulation de l'encours de la dette. Plus grave encore, même
une fois disparus et résorbes, ces déficits génèrent des effets ultérieurs centres
principalement sur l'alourdissement des charges d'intérêts. Il est donc, à titre correctif et
préventif, indispensable de suivre les évolutions des déficits dans le temps et de prendre
les mesures nécessaires afin de neutraliser les effets néfastes supposent pénaliser
l'économie.

Nous pouvons alors subdiviser cet accroissement de dette publique en deux


éléments préoccupants :

 Premier élément : D'un côté le besoin accru de financement alimente les


déséquilibres intergénérationnels génères en défavorisant les générations futures, par
les transferts de richesses suite à l'endettement. D'un autre côté, ce besoin de
financement, attirant des capitaux indénombrables, provoque l'augmentation du taux
d’intérêt, ralentisse le rythme de croissance du capital et favorise l'installation d'un
effet d'évictions durable.
Deuxième élément : Des taux d'intérêt largement supérieurs aux taux de croissance
peuvent déboucher sur une amplification des charges d'intérêts ≪ effets boule de
neige ≫ jugées insoutenables et risquent de pousser les pouvoirs publics à alléger leur
dette en faisant recours a inflation.

1.2.4[1.3.4] La contrainte budgétaire inter-temporelle10

Nous remarquons bien que l'impact de l'endettement public est difficilement


quantifiable.

10
Mohamed MANSOUR, (Evaluation Théorique et Empirique de la
Soutenabilité de la Dette Publique) université panthéon assas, page 10-20, mémoire inédit
P a g e | 27

Il concerne à la fois le poids de la charge reportée sur les générations


futures et la capacité de l'Etat à faire face périodiquement aux services de la dette. Afin
de mettre en évidence ce phénomène d'endettement, nous allons commencer par définir la
contrainte budgétaire inter-temporelle et par la suite discuter les effets de redistribution
de l'emprunt sur les générations futures d'une part et sur les charges d'intérêts ≪ l'effet
boule de neige ≫ d'autre part :

Gt +iB t −1−T t =Bt −B t−1 (1)

Avec

Bt : L'encours de dette publique ;

Gt : Les dépenses publiques hors intérêt de l'année t ;

T t : Le montant des recettes fiscales ;

i: Le taux d'intérêt nominal suppose constant.

Chaque année l'Etat collecte des ressources sous forme d'impôts, de


cotisations et de taxes (T t) et les emploie sous forme de dépenses publiques courantes et
transferts (Gt ) ainsi que pour payer les charges d'intérêt de la dette (iB t−1).

L'accroissement de la dette représente par ( Bt −B t−1> 0) est bel et bien le déficit


budgétaire ( Dt ).

L'équation (1) devient alors :

Gt −T t +iB t−1=Dt (2)

Ce déficit public (ou budgétaire) est compose de deux éléments : le déficit


primaire (Gt-Tt) et les intérêts payes sur la dette (iB t ). Selon Peretti et Watel (1997) : «
Le déficit budgétaire constitue une sorte de « ressource » qui s'ajoute aux ressources
fiscales et non fiscales de l'Etat ». L'Etat fera donc recours à l'emprunt pour financer son
déficit budgétaire.
P a g e | 28

1.2.5[1.3.5] Condition de transversalité


Pour se conformer à la condition de transversalité, il faut tout d'abord
vérifier que la valeur actualisée de la dette future tend vers 0. Dans le but de réaliser cet
objectif, Artus (1996) affirme que la dette pourrait croitre d'une manière asymptotique si
et seulement si le rythme annuel de sa croissance ne dépasse pas le taux d'intérêt.

En d'autres termes si la dette publique croit à un taux k : Bn=B0 ( 1+k )n alors


la condition de transversalité implique que le taux de croissance de la dette soit inférieur
au taux d'intérêt.

Implicitement, cette condition suppose qu'un Etat possédant et accumulant


une dette initiale doit être capable de dégager un solde public primaire positif à un
moment donne dans le futur. En effet, L'Etat peut recourir indéfiniment à l'emprunt tant
que les charges d'intérêts soient en partie couvertes par les excédents budgétaires avant
intérêt (les excédents primaires). A ce niveau, il est important de noter que la condition
de transversalité ne se soucie pas du solde public budgétaire qui pourrait être négatif,
mais exige que le solde public primaire soit positif.

A partir de cette condition, nous pouvons expliciter trois différentes


situations :

 La première : lorsque l'excèdent primaire couvre la totalité des charges d'intérêts et


amortissements alors la condition de transversalité est parfaitement satisfaite et la
dette se situe sur une courbe décroissante jusqu'à s'annuler complétement (une
situation quasi impossible).

Cette situation est qualifiée dans la littérature par ≪ No Ponzi Game ≫

 La deuxième : lorsque l'excédent primaire couvre uniquement une partie des charges
d'intérêts et amortissements alors l'Etat est oblige de recourir soit à l'impôt soit à un
nouvel emprunt.

Dans le cas où il fait recours à un nouvel emprunt, l'Etat est incite à


dégager dans le futur des excédents primaires qui soient en mesure de couvrir les
emprunts octroyés et les charges d'intérêts qui s'y attachent. Si cette condition est
P a g e | 29

respectée (le fait de dégager des excédents primaires supplémentaires dans le futur), alors
l'Etat n'aura rien à craindre sauf le fait qu'il mettra plus de temps à se conformer à la
condition de transversalité. Le problème dans ce cas est qu'on risque de ne plus raisonner
sur l'infini mais plutôt sur l'infini de l'infini. Nous appellerons donc ce cas un jeu à la
Ponzi comme l'a énoncé Hyman Minsky mais nous lui ajoutons le terme partiel. Nous
avons choisi de lui ajouter le terme partiel car l'Etat n’a fait recours à l'emprunt que pour
payer une partie des intérêts et non pas la totalité.

Dans le cas où l'Etat fait recours à l'impôt pour payer la partie restante des
charges d'intérêts et amortissements, alors il n'y a aucun risque à courir. Au contraire,
l'Etat évite de contracter de nouveaux emprunts et converge infinie vers un No Ponzi
Game (une transversalité parfaite).

La troisième : lorsque le solde primaire (déficit dans la plupart des cas) ne


couvre pas les charges d'intérêts et amortissements. L'Etat doit donc emprunter de
nouveaux pour payer les intérêts. Ce nouvel emprunt sert non pas à financer de nouvelles
dépenses publiques mais plutôt à payer les intérêts et une partie du principal des emprunts
précédents. Si cette situation persiste, l'Etat sera donc amené à emprunter toujours une
nouvelle fois pour payer les intérêts dus. La dette ne cessera jamais de s'accumuler ;
chaque fin d'exercice débouche sur une nouvelle dette. On ne tendra jamais vers une
valeur actualisée nulle de la dette et par conséquent la condition de transversalité ne sera
jamais respectée. Dans ce cas on est lancé vraiment dans un jeu à la ponzi pur et dur
comme il a été décrit par Hyman Minsky.

Enfermer dans un cercle vicieux, L'Etat tournera en rond sans pour autant
trouver une solution durable et efficace.

La situation qui correspond le mieux à la condition de transversalité (CT)


est la deuxième. En effet, la CT n'impose donc pas clairement que la dette soit
remboursée à un moment ou un autre dans le futur, ni même qu'elle soit revenue à son
niveau initial. Ce qui importe pour la CBI et plus spécifiquement pour la CT est que les
intérêts soient payes à un moment ou un autre par des impôts et non pas par une nouvelle
émission de dette.
P a g e | 30

L'essentiel est d'éviter la persistance d'une dette non maitrisable qui peut
conduire éventuellement à une explosion du ratio de la dette. Dans ce contexte, l'Etat peut
très bien dégager un déficit budgétaire (après intérêt) de manière temporaire à condition
qu'il y ait toujours un financement par impôt ultérieur.

1.2.6[1.3.6] Les effets de redistribution de l'emprunt sur les


générations futures

Le problème de la répartition de la charge de la dette est un nouveau


problème qui vient s'ajouter à notre analyse graduelle de la dette publique. Il vient nourrir
encore une fois les conflits de disparités entre les moyens de financements de l'Etat à
savoir l'impôt et l'emprunt.

La question qui se pose à ce niveau d'analyse est de savoir si l'emprunt est


supporté par la génération qui crée la dette, c'est-à-dire celle qui bénéficie des dépenses
publiques engagées ou de la baisse d'impôt, ou alors par les générations futures. Les
tentatives de réponses à cette question ne sont pas récentes, elles remontent même à
Adam Smith et Ricardo. Par contre elles ont été reprises sous une forme moderne grâce
aux travaux réalisés par Buchanan en 1958 et par Barro en 1974.

Nous pouvons résumer les différentes thèses de l'incidence du financement


par l'emprunt en six hypothèses :

1) Si l'Etat fait recours à l'emprunt pour financer des investissements dont le rendement
pour la collectivité dépasse le taux d'intérêt paye, alors ce sont les générations présentes
qui subissent la charge de la dette et aucun transfert sur les générations futures n'aura
lieu. De plus, ces investissements réalises pourront très bien être utiles aux générations
futures en améliorant leurs bien-être et en leurs générant un rendement. Par contre, si
l'emprunt finance des dépenses de consommation supplémentaires ou une baisse d'impôt,
alors dans ce cas le transfert de la charge sur les générations futures est certain.

2) Pour les Keynésiens et en particulier Lerner (1948), l'endettement public interne est
favorable aux générations futures. Ils nient toute charge supplémentaire sur eux. Ils
considèrent que financer aujourd'hui par l'endettement des dépenses publiques destinées à
P a g e | 31

développer l'infrastructure et à faire face au sous-emploi, aura un impact positif sur la


conjoncture économique de demain. Une amélioration de l'emploi permettrait d'accroitre
mécaniquement les recettes fiscales et donc génèrerait des conditions plus favorables aux
financements des dépenses publiques des générations futures.

Si au contraire, les décideurs publics d'aujourd'hui s'abstiennent de recourir à


l'endettement en privilégiant un équilibre des comptes publics. Certes, ils délègueront à
leurs successeurs un niveau d'endettement moindre, mais sur le plan macro-économique
l'héritage sera moins favorable ; une croissance amoindrie, une stagnation de
l'accumulation du capital voire même une dégradation et une faible rentrée fiscale.

Pour les keynésiens, le recours à l'endettement peut très bien favoriser l'équité
intergénérationnelle.

3) Dans le cas où l'endettement public est d'origine externe et finance les dépenses de

Consommation, alors là la situation est différente. Les générations futures se verront


payer des charges d'intérêts et une partie du principal à des créanciers étrangers. Par
contre, si l'emprunt extérieur finance des dépenses d'investissements alors les générations
futures gagneront sur deux volets. D'une part, ils vont bénéficier d'un rendement
supérieur au cout des fonds étrangers. D'autre part, l'épargne nationale serait restée
intacte et on éviterait la hausse des taux d'intérêts susceptible d'évincer les
investissements prives.

4) Quant à l'analyse de Buchanan (1958) elle se base sur la contrainte financière et sur la
liberté de gérer ses fonds. Il dit que l'emprunt, contrairement à l'impôt, est né d'un
échange volontaire. En effet, les agents économiques sont libres de souscrire ou non à des
émissions d'emprunts. Ils comparent le rendement d'un titre de dette publique avec les
couts d'opportunités lies a d'autres placements. Ils optimisent donc leurs choix en
fonction de leur bien-être individuel. En revanche pour les générations futures, l'équation
n'est pas la même.
P a g e | 32

Ces derniers ne sont plus libres de gérer leurs fonds comme ils le souhaitent. Ils sont dans
l'obligation de réduire leurs revenus prives pour payer les charges d'intérêts et le
principal.

L'impôt limite donc leur liberté de gérer leurs fonds d'une façon optimale.

Par conséquent et d'après Buchanan, on ne peut pas parler d'un simple transfert allant des
contribuables aux détenteurs de titres. Il y a ceux qui sont libres de leurs capitaux et ceux
qui sont imposes lourdement.

5) La cinquième hypothèse vient pour faire la distinction entre le court et le long terme.

A court terme l'endettement public, qui propulse la dépense publique ou allège les
charges fiscales des agents économiques, provoque un effet expansif ; il encourage la
consommation et améliore donc le produit national.

A long terme, l'effet expansif de la consommation aura un impact négatif sur l'épargne.

Cela provoque une hausse des taux d'intérêts néfaste à l'investissement prive, et donc par
conséquent une chute du stock de capital et un recul de la croissance à long terme.

6) La dernière hypothèse est celle stipulée par Ricardo et reprise par Barro (1984). C'est
bel et bien l'hypothèse de l'équivalence rocardienne. Elle énonce que le choix de l'impôt
ou de l'emprunt pour financer une dépense supplémentaire n'a pas d'importance parce que
les citoyens savent que l'emprunt représente une augmentation d'impôt différée.

Ces auteurs partent de l'hypothèse que les consommateurs anticipent correctement


l'avenir.

En cas de diminution d'impôt, le supplément de revenu provoque est intégralement


épargne en prévision des hausses d'impôts futures. Les individus songent alors à la
descendance qui sera plus taxée demain. La diminution de l'épargne publique est alors
compensée par l'épargne privée. La politique budgétaire de stimulation des dépenses
publiques ou d'allègement fiscal serait alors sans effet sur le produit national. Ricardo
affirme donc que seul le montant de la dépense publique affecte l'économie, et non pas
les modalités de son financement, par impôts ou emprunts.
P a g e | 33

Cette hypothèse a été comme même la cible de plusieurs critiques qui mettaient en cause
la rationalité des consommateurs.

Pour conclure, nous constatons que les opinions et les théories divergent sur la question
du transfert de la charge de l'emprunt public sur les générations futures.

1.2.7[1.3.7] . De la condition de transversalité à la condition de


soutenabilité11

Nous avons donc fait un tour d'horizon sur les controverses de de la


contrainte budgétaire inter temporelle et plus spécifiquement celles de la condition de
transversalité. Nous avons donc affirmé que la condition de transversalité ne signifiait
jamais que la dette publique devrait un jour disparaitre ou du moins rester stable. Cette
condition n'est donc pas opposée à un éventuel déficit budgétaire. D'ailleurs son seul
postulat est que la dette publique ne croisse pas plus vite que le taux d'intérêt.

La condition de soutenabilité, quant à elle, part du même principe mais en se


penchant plus vers l'importance de l'écart entre les taux d'intérêt et le taux de croissance.

1.2.8 Définitions et notions générales de la soutenabilité budgétaire

a) Définitions théoriques de la soutenabilité12

La soutenabilité est une notion dérivée de la contrainte budgétaire inter-


temporelle. La soutenabilité budgétaire englobe plusieurs éléments distincts. C'est une
notion assez large et peut être traitée à l'aide de plusieurs mécanismes. Les points de vue
ont toujours divergé autour de cette notion. Il y a ceux qui traitent la soutenabilité à partir
d'une logique purement budgétaire. Il y a aussi ceux qui analysent le problème du côté
des marches financiers et investisseurs. Enfin, certains privilégient d'aborder la
soutenabilité en mettant en valeur les richesses de l'Etat.
11
Makin J-A. (2005) : ≪ Public Debt Sustainability and its Macroeconomic Implications in ASEAN-4 ≫, ASEAN Economic Bulletin, Vol
22, n°3, p. 284-296.
12
Mohamed MANSOUR, (Evaluation Théorique et Empirique de la
Soutenabilité de la Dette Publique) université panthéon assas, page 15-25, mémoire inédit
P a g e | 34

Nous s'apercevons donc que traiter la question de la soutenabilité revient à


analyser et interpréter plusieurs facteurs susceptibles d'améliorer ou dégrader la situation
de la dette. L'essentiel est de savoir comment exploiter les éléments favorables et
comment éviter les facteurs défavorables.

D'une façon générale, la condition de soutenabilité impose deux égalités


équivalentes et complémentaires :

 Premièrement, la dette courante doit être égale à la valeur actualisée des excédents
budgétaires futurs anticipes.
 Deuxièmement, l'anticipation de la valeur actualisée de la dette est nulle sur un
horizon tendant vers l'infini.

Ce qu'on doit retenir est que la soutenabilité, proprement dite, n'est


respectée que lorsque le gouvernement est en mesure de dégager des excédents
budgétaires c'est à dire après intérêt et que la dette actualisée tend nécessairement vers
zéro.

Techniquement la soutenabilité s'exprime donc par une condition de


stabilité dans un univers déterministe, et par une propriété de stationnarité dans un
univers stochastique.

De ces définitions surgit alors de nouvelles distinctions théoriques dans la


notion de la soutenabilité :

b) La soutenabilité actuarielle et la soutenabilité effective

 La soutenabilité actuarielle
On dit qu'un Etat est solvable lorsque sa dette publique suit un processus stationnaire.

Cette définition implique clairement que le gouvernement ne joue pas un jeu ≪ à la


ponzi ≫ en finançant intégralement les intérêts et le principal dus aujourd'hui par de
nouveaux emprunts. Par contre, elle n'est pas là mieux placée pour évaluer la politique
économique. En effet, la propriété explicitée par cette définition n'évite pas un
accroissement sans limite de la dette. Cette définition rejoint la condition de transversalité
P a g e | 35

dans le sens où elle suppose que le gouvernement prélevé des impôts futurs. Cette
définition a été sévèrement critiquée par Drazen et Masson (1994) en disant que cette
propriété assure la crédibilité des politiciens théoriquement (dans la mesure ou
mathématiquement c'est réalisable), mais n'assure pas la crédibilité des politiques
réellement engagées qui vont appliquer des valeurs excessives de taux d'imposition.
D'autres auteurs ont signalé cette inadéquation a l'instar de Arthur Laffer (1970) qui
croyait à cette idée ancienne qui disait que ≪ trop d'impôt tue l'impôt ≫ et qui a
élaboré sa fameuse courbe appelée ≪ courbe de laffer ≫ en nommant le phénomène ≪
l'allergie fiscale ≫.

D'autres auteurs libéraux ont aussi attaque cette idée de taxation a l'exemple de Jean-
Baptiste Say qui disait que ≪ un impôt exagéré détruit la base sur laquelle il porte ≫.
De cette perspective, nous constatons que cette définition n'est pas tenable. C'est la raison
pour laquelle une autre définition émerge à savoir la soutenabilité effective.

 La soutenabilité effective
Cette définition est qualifiée d'effective car elle fait appel à plus de sagesse et de raison.
Elle dit que c'est vrai que la soutenabilité est un objectif incontestable mais il faut
l'atteindre avec plus de crédibilité, de pragmatisme et d’honnêteté. Le gouvernement a
toute légitimité de prélever des impôts mais à condition que cela ne dépasse pas un
certain taux d'imposition note (t*) sur la courbe de Laffer. Il faut donc empêcher un
éventuel risque d'évasion fiscale susceptible de diminuer les recettes de l'Etat et de limiter
sa marge de manœuvre dans l'atteinte de sa soutenabilité budgétaire.

Nous notons également que Kremers (1989) et Artus (1989) ont souligné l'importance
qu'une stabilité du ratio dette sur PIB soit atteinte avec un taux d'imposition raisonnable
et praticable.

Par ailleurs ces deux définitions restent pertinentes mais dans différents contextes. Buiter
et

Patel (1992) a approuvé cette thèse en faisant la part des choses. En effet lorsque le taux
de croissance excède le taux d'intérêt, la soutenabilité actuarielle serait plus efficace dans
la mesure où la croissance permet aux contribuables de répondre aux besoins de l'Etat en
P a g e | 36

payant la part d'impôt demandée. Par contre lorsque le taux d'intérêt dépasse le taux de
croissance alors il n'est pas judicieux de taxer davantage les contribuables car cela risque
encore d'étouffer la croissance et décreuser l'écart avec le taux d'intérêt. La soutenabilité
effective serait alors dans ce cas plus pratique et plus efficace que la soutenabilité
actuarielle.

d) La soutenabilité brute et la soutenabilité nette

 La soutenabilité brute
La soutenabilité brute est la soutenabilité qui prend en compte les différents chocs qui
peuvent se produire sur l'économie durant un laps de temps donne.

Cette définition met en lumière la capacité d'un Etat à absorber les effets néfastes d'un
choc sur l'économie. Elle implique donc la stabilité de la dette dans un monde
déterministe ; la réponse de la dette à chaque choc est finie.

 La soutenabilité nette
La soutenabilité nette fait allusion à la stationnarité de la dette dans un
univers stochastique.

Grace a un terme aléatoire d'habitude note (ԑ) un choc est pris en compte
dans le processus de stationnarité. L'inconvénient de la soutenabilité nette par rapport à la
soutenabilité brute est qu'une accumulation de chocs persistants serait exclue par la
méthode de calcul.

Par conséquent, si la conjoncture à laquelle est confrontée l'économie est


moyennement stable, alors les deux définitions seront valables. Si la conjoncture est
caractérisée par des chocs persistants et aléatoires, alors les résultats de la soutenabilité
nette seraient biaisés tandis que la soutenabilité brute d'un monde déterministe serait plus
pertinente.

Malgré la diversité des définitions, des points de vus et des interprétations,


cette condition de soutenabilité demeure une énigme que chacun essaie de résoudre à sa
manière en se référant à sa propre idéologie. Par contre, un point commun entre les
différentes analyses est que la condition de soutenabilité est inspirée de la condition de
P a g e | 37

transversalité. Elle retient les mêmes fondamentaux mais diverge sur certains points
précis. En d'autres termes la condition de soutenabilité est une condition de transversalité
plus technique et plus développée.

1.2.9[1.3.8] La soutenabilité budgétaire et la distinction entre


soutenabilité et solvabilité

A partir de ce paragraphe et à travers les sections qui vont suivre, nous


allons mettre en lumière le vrai débat contemporain de la soutenabilité de la dette
publique. Pour cela, nous allons mettre l'accent sur les détails fondamentaux et essentiels
à la compréhension de la soutenabilité budgétaire qui est comme un témoin de la bonne
ou de la mauvaise gestion de la dette publique. Nous allons d'abord définir une politique
budgétaire soutenable et par la suite faire la distinction entre les notions de liquidité, de
solvabilité et de soutenabilité qui nous permettrait de mieux spécifier la condition de
soutenabilité par rapport à la condition de transversalité.13

1.2.10[1.3.9] La politique budgétaire soutenable

Nous avons énoncé auparavant que la contrainte budgétaire inter-temporelle


signifiait qu'une dette présente doit pouvoir être remboursée par des surplus futurs. Par
conséquent, une politique budgétaire est dite soutenable si l'apparition de ces surplus ne
nécessite aucun changement important de l'évolution des recettes ou des dépenses.
Autrement dit, on affirme qu'une politique budgétaire est soutenable lorsqu'elle parvient à
couvrir la dette actuelle par des surplus futurs sans changement majeur c'est à dire sans
ajustement fiscal significativement plus important que ceux constatés par le passe. En
plus, une politique budgétaire soutenable ne doit pas conduire à une accumulation
excessive de la dette publique et exclut tout recours à un ≪ jeu à la ponzi ≫.

La soutenabilité caractérise donc une politique budgétaire particulière du


gouvernement, ainsi que ses répercussions futures. En raisonnant sur une période assez

13
Quintos C. (1995), ≪ Sustainability of the deficit process with structural shifts ≫, Journal of
Business and Economic Statistics, 13(4), p. 409-417.
P a g e | 38

longue, on qualifie des finances publiques de soutenables lorsqu'elles sont acheminées


par des politiques budgétaires soutenables.

Pour évaluer donc une finance publique d'un Etat donne, il faut analyser les
politiques budgétaires menées sur une période assez longue. Cela signifie qu'on doit
observer et caractériser les résultats observes des politiques mises en œuvre au cours de
cette période. Une fois on a conclu que les politiques budgétaires appliquées étaient
soutenables, il devient équivalent de parler de soutenabilité budgétaire ou de soutenabilité
de la dette publique.

1.2.11[1.3.10] La distinction entre liquidité, solvabilité et soutenabilité14


Une fois on a défini la soutenabilité budgétaire, il est nécessaire de faire la différence
entre quelques notions semblables.

a) liquidité :

On parle de liquidité lorsque le raisonnement vise le court terme. Lorsqu'une dette


publique arrive à échéance et que le gouvernement n'est pas capable d'assurer la charge
de la dette et le remboursement du principal, alors on dit que l'Etat est face à un problème
de liquidité. Autrement dit, si les actifs immédiatement disponibles ne sont pas suffisants
pour assurer le paiement de ces charges financières alors le gouvernement souffre d'une
illiquidité temporaire. La notion de liquidité diffère largement de la notion de solvabilité
et de soutenabilité. Ces deux dernières par contre sont proches l'une de l'autre cote
signification et sont souvent utilisées comme termes équivalents dans la littérature.

b) solvabilité :

La solvabilité caractérise la situation financière d'un Etat qui est capable de faire face à
ses engagements, c'est-à-dire dont la contrainte budgétaire inter-temporelle est respectée,
y compris en recourant à des ajustements budgétaires lorsque cela s'avère nécessaire. Si
un Etat n'est pas en mesure d'effectuer des ajustements budgétaires ou bien s'il a déjà fait
recours a tous les ajustements possibles, alors il risque une insolvabilité qui pourrait

14
François Perroux, Dictionnaire économique et social, Hatier, 1990
P a g e | 39

déboucher sur une crise des finances publiques qui se résout soit par défaut (répudiation
de la dette) soit par monétisation de la dette.

c) Soutenabilité et Solvabilité

Comme on l'a déjà annoncée, la soutenabilité correspond à la situation d'un


Etat dont la solvabilité est assurée sans qu'il y ait particulièrement besoin d'ajuster sa
politique budgétaire dans l'avenir. La distinction entre les deux termes réside dans le fait
que l'Etat peut faire appel à un ajustement budgétaire ou pas. La solvabilité s'intéresse
plutôt à un ≪ bilan de santé financière ≫ d'un Etat et a la capacité de remboursement en
prenant en compte toutes les corrections éventuelles.

Alors que la soutenabilité vérifie la cohérence de la politique budgétaire


pratiquée.

Par ailleurs, une politique peut être qualifiée de non soutenable et solvable à
la fois. En effet, tant que le gouvernement peut procéder à des ajustements budgétaires, la
solvabilité demeure intacte. En revanche, si l'insoutenabilité persiste alors la solvabilité
devient de plus en plus limitée jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement.

En résume, l'absence de soutenabilité des finances publiques n'est pas


synonyme d’une impasse budgétaire mais traduit la nécessité d'un ajustement fiscal
considérable dans le but de respecter la contrainte budgétaire inter-temporelle.

A partir de cette distinction et en faisant la liaison avec ce que nous avons


dit à propos de la condition de transversalité, nous pouvons tirer une conclusion
importante. En effet la condition de transversalité est plus pertinente lorsqu'on raisonne
d'un point de vue solvabilité. Tant que l'Etat a les moyens d'ajuster sa politique fiscale et
de garantir de nouveaux impôts futurs alors la condition de transversalité est respectée.
Par contre, la condition de soutenabilité est plus dédiée à juger de la politique budgétaire
suivie à un moment donne. Elle exige la cohérence de la politique présente
indépendamment des potentiels fiscaux susceptibles d'améliorer la situation.

Pour mieux décrire cette soutenabilité budgétaire, nous allons se concentrer sur l'étude de
la soutenabilité à travers la stabilité du ratio d'endettement.
P a g e | 40

1.3[1.4] SECTION III : REVUE DE LITTERATURE THEORIQUE ET


EMPIRIQUE DE LA SOUTENABLITE DES FINANCES
PUBLIQUES

1.3.1[1.4.1] Revue théorique

Dans la littérature, les problèmes de la soutenabilité de la dette remontent aux travaux de


Domar (1944) et Harrod (1948). Dans leur analyse de la croissance, ils conditionnent la
soutenabilité de la dette par l’infériorité du taux d’intérêt réel par rapport à la croissance
du PIB. Le rapport dette/PIB ne diverge pas dans le temps lorsque cette condition est
P a g e | 41

respectée. L’analyse du financement de la dette publique de ces deux auteurs repose sur
l’hypothèse selon laquelle le gouvernement sera toujours en mesure de financer ses
engagements aussi longtemps que le taux d’intérêt réel payé sur ses titres ne dépasse pas
le taux de croissance de l’économie. Par la suite, les travaux sur la soutenabilité se sont
développés autour de deux axes. Le premier axe porte sur la contrainte budgétaire (inter-
temporelle et non inter-temporelle) et le second axe est centré sur les règles budgétaires
(la justification des règles et l’efficacité de celles-ci).

La littérature théorique sur la soutenabilité de la dette publique selon l’approche de la


contrainte budgétaire permet de distinguer tout d’abord l’approche par la contrainte
budgétaire inter-temporelle et ensuite l’approche par la contrainte budgétaire non inter-
temporelle. L’approche de la contrainte budgétaire inter-temporelle trouve ses racines
dans les travaux de Metzler (1951) et Patinkin (1956) qui intègrent dans leurs analyses les
variables de richesse notamment les titres de dette. Ce faisant, ils ouvrent la voie à la
formulation de la contrainte budgétaire qui est aujourd’hui devenue un thème central
d'analyse à la suite des travaux d’Ott (1965) et Christ (1968). La contrainte budgétaire
inter-temporelle ou (efficience dynamique) énonce l’idée selon laquelle un gouvernement
qui s’endette doit tôt ou tard dégager des excédents budgétaires de façon à rembourser ses
dettes. Cette condition est exprimée de façon équivalente mais pas intuitive par la
condition de transversalité de la dette publique : celle-ci stipule que le financement de la
dette exclut le recours à un jeu de Ponzi dans lequel l’Etat émettrait indéfiniment de
nouveaux emprunts pour payer les intérêts et le principal arrivant à échéance (Heijdra et
Van Der Ploeg, 2002).

L’approche par la contrainte non inter-temporelle prend appui sur l’hypothèse d’un taux
d’actualisation constant de la dette. Les facteurs d’actualisation de la dette
gouvernementale (les dépenses totales et les taxes) dépendent de la distribution de
probabilité de ces variables dans différents états de la nature. Ainsi, les conditions de
transversalité ne peuvent être actualisées avec des taux d’intérêt fixes que dans certains
cas précis. A cet égard, O’connell et Zeldes (1998), Buiter et Kletzer (1992), Blanchard et
Weil (1992) montrent que, dans certaines situations, des jeux de Ponzi rationnels sont
possibles et qu’ils améliorent l’équilibre inter-temporel au sens de Pareto.
P a g e | 42

Toutefois, il sied de noter que la condition de solvabilité inter-temporelle n’impose que


de faibles restrictions sur la taille du ratio dette/PIB. Ce ratio peut dès lors atteindre des
niveaux très élevés et impraticables pour la société dans la mesure où il existe un niveau
de dépenses publiques nécessaires qu'il faut pouvoir continuer à assurer, et que les
gouvernements sont confrontés à une limite de la charge de l’impôt qu’ils peuvent
imposer aux citoyens. Une définition plus effective de la soutenabilité doit introduire la
contrainte que le ratio dette sur PIB soit borné. Cela revient à satisfaire, dans un cadre
stochastique, une propriété de stationnarité de la dette en rapport au PIB. Cette définition
d’une soutenabilité effective prend en compte les implications en termes de politique
économique de la dynamique de la dette et implique le respect de la contrainte budgétaire
inter-temporelle.

La littérature qui se situe dans le second axe met l’accent sur les règles budgétaires
(Mathieu et Sterdyniak, 2003 ; Farina et Ricciuti, 2006, Ngakosso, 2013). Dans cette
optique deux types de travaux peuvent être mis en avant. Il y a d’une part les travaux
portant sur la justification des règles et d’autre part ceux qui portent sur l’efficacité des
règles budgétaires.

La justification de l’utilisation des règles budgétaires repose sur l’idée selon laquelle les
gouvernements ne sont pas bienveillants (Alesina et Perotti, 1995 ; Alesina et Tabellini,
1990 ; Drazen, 2004 ; Wyplose, 2011). L’optimisation de la production des biens publics
l’importe peu dans la mesure où leur objectif premier est d’être réélu. De plus, les
générations futures pourraient avoir à payer une lourde tribu de la gestion budgétaire mal
maîtrisée des générations actuelles. Enfin, l’usage des règles budgétaires permet de
rassurer les marchés financiers sur la capacité d’assurer le service de la dette. Chacune de
ces préoccupations induit une règle différente (Mathieu et Sterdyniack, 2012).

Pour ce qui est des travaux du second axe, il sied de mentionner que l’efficacité des
règles budgétaires repose sur des mécanismes contraignants d’un point de vue juridique
ou sur l’existence d’incitations politiques du respect des règles. Le premier cas
correspond à une règle ancrée dans une norme juridique de niveau élevé (la constitution
par exemple) et ayant une procédure de mise en œuvre pilotée par un organisme
indépendant su pouvoir politique (Calmfors et Wren-Lewis, 2011). Ces règles ont la
P a g e | 43

spécificité de contraindre les décideurs, enclins au biais pour le déficit, à la discipline


budgétaire. Il s’agit des règles fermes ou des règles contraintes. Le second cas correspond
à des règles budgétaires permettant la discipline budgétaire alors même qu’elles ne sont
pas juridiquement contraignantes. Leur efficacité est liée à l’existence d’un contexte
politique et institutionnel favorable au respect des règles. La sanction politique qui en
découle en cas de non-respect des règles constitue le fondement même de cette politique
(Portes et Wren-Lewis, 2014).

1.3.2[1.4.2] Revue empirique sur la soutenabilité de finances


publiques
Les premiers tests économétriques sur la soutenabilité des finances publiques remontent
aux années 1980 avec le développement des tests de racine unitaire. Ces tests partent de
l'hypothèse selon laquelle les finances publiques sont soutenables si la politique
budgétaire de l'Etat est compatible avec le respect de sa contrainte budgétaire inter
temporelle. La première traduction en termes économétriques de ce concept est due à
Hamilton et Flavin (1986). Pour eux, la soutenabilité des finances publiques requiert une
stationnarité de la variation du stock de la dette et du déficit primaire. Dans le
prolongement de cette approche et en vue de son amélioration, une approche basée sur la
Co intégration entre les dépenses et les recettes publiques a été proposée par plusieurs
auteurs (Hakkio et Rush, 1991 ; Smith et Zin, 1991 ; Trehan et Walsh, 1991). Elle
permet d'étudier la dynamique commune entre ces deux variables de politique budgétaire.
L'approche que nous présentons dans ce papier est une synthèse du cadre conceptuel de
Hakkio et Rush (1991). Elle présente une forme simple et intuitive de l'étude de la
soutenabilité des finances publiques à travers le test de Co intégration.

Le point de départ du cadre analytique de Hakkio et Rush (1991) est la présentation de


la contrainte budgétaire de l'Etat sur une période t lorsque les titres d'emprunt publics ont
une maturité d'une période. Smith et Zin (1991) et Trehan et Walsh (1991) ont proposé
également un cadre analytique comparable à celui de Hakkio et Rush (1991) pour
étudier la soutenabilité des finances publiques.
P a g e | 44

Une autre étude (Afonso, 2005) présente des tests de Co intégration entre les revenus et
les dépenses publiques, exprimés en ratio sur le PIB, incluant le paiement des intérêts,
pour de nombreux pays de la zone euro tout en permettant des changements structurels.

La période couverte s'étend de 1970 à 2003. Les résultats indiquent que, pour la plupart
des pays étudiés, des problèmes de soutenabilité sont à prévoir. Cette dernière approche a
été trouvée concluante seulement dans le cas du rejet de l'hypothèse nulle, indiquant une
situation non soutenable. Si l'hypothèse nulle n'était pas rejetée, l'approche ne permettait
pas de tirer de conclusion. Une nouvelle approche a été suggérée et elle s'appuie sur un
modèle de valeur présente pour dériver des restrictions de moment qui permettent de
tester la soutenabilité de la dette (Galvao, Gom s et Kishor, 2011).

Avec cette dernière approche, les auteurs ont testé la solvabilité de la politique fiscale
américaine après la Seconde Guerre mondiale et leurs résultats ont été négatifs, par
contraste avec les modèles habituels qui ne rejetaient pas l'hypothèse de soutenabilité.

Également, certains auteurs ont introduit des variations, notamment politiques, afin de
tester l'impact sur l'évolution de la dette de différents facteurs (Haber et Neck, 2006).

Cependant, ces méthodes économétriques ont été critiquées et un modèle stochastique


pour le taux d’intérêt leur a été préféré (Bohn, 1995). L'auteur a également abordé les
limites des tests de racine unitaire dans un autre article et avait suggéré une approche
différente, soit celle d’évaluer la capacité de réaction d'un gouvernement à l'augmentation
de son niveau d'endettement (Bohn, 1998). Dans un article plus récent, Bohn remet en
cause la validité des tests sur la stationnarité et la Co intégration (Bohn, 2007). L'auteur
argumente que les preuves mathématiques sont correctes mais qu'elles restreignent la
classe d'alternatives admissibles d’une manière qui exclut les intégrations d'ordre élevé.
Bohn fait la démonstration que si la dette est stationnaire après un nombre fini de
différenciations, alors la contrainte budgétaire inter temporelle est respectée et les tests
standards utilisés sont incapables de rejeter la conformité des données avec cette
contrainte. Suivant l'approche proposée par ce dernier, plusieurs pays européens ont été
évalués (Fincke et Greiner, 2012). Les auteurs ont trouvé que certains pays comme les
P a g e | 45

Pays-Bas avaient suivi une politique fiscale soutenable alors que la France, l'Autriche et
l'Italie suivaient des chemins incertains. Cette approche a également été appliquée sur une
longue période pour le taux d’endettement du gouvernement néerlandais (van
Wijnbergen et France, 2012). Les auteurs ont trouvé que la politique fiscale du
gouvernement néerlandais avait été suffisamment réactive aux augmentations passées de
l'endettement pour conclure que la contrainte budgétaire inter temporelle n'avait pas été
violée.

Par ailleurs, une autre approche faisant appel à de la modélisation a été utilisé. En effet,
afin d'évaluer si le gouvernement américain respectait la contrainte budgétaire inter
temporelle, un modèle récursif empirique du taux d’intérêt réel, de la croissance du PIB
et du déficit primaire du gouvernement américain a été utilisé (Hall, 2013). Ce modèle
contient également un facteur qui permet de représenter la réactivité d'un gouvernement à
l'endettement. En résolvant ce modèle pour trouver la distribution ergodique du ratio
dette/ PIB, l'étude trouvait que la contrainte budgétaire inter temporelle était respectée.

La conclusion était que les détenteurs de bons du trésor américain croyaient que la
politique de déficit public élevé était transitoire. D'autres modèles de projection ont été
développés avec des concepts similaires. Dans une étude, une projection stochastique
pour 24 pays européens a été faite sur l'horizon 2013-2017 (Berti, 2013). Cette étude
utilisait un scénario dit central, basé sur des prévisions économiques, qui était soumis à
différents chocs basés sur une matrice de variance-covariance des chocs historiques.

Deux scénarios ont été testés, un avec des chocs permanents, l'autre avec des chocs
temporaires.

Berti (2013) relève qu'un avantage de l'utilisation d'un modèle stochastique est d'offrir
une évaluation probabiliste explicite de la projection du niveau d'endettement.

Un autre modèle de projection, appliqué sur neuf pays de l'OCDE, cherche à développer
un indicateur d'alerte précoce pour la soutenabilité de la dette publique (Lukkezen et
Rojas-Romagosa, 2013). À partir de simulations stochastiques de la croissance et des
taux d'intérêt, ainsi que de la réaction à l'endettement attendue des gouvernements à partir
de données historiques, ils obtiennent un indicateur. Cet indicateur représente l'écart du
P a g e | 46

ratio d'endettement qui inclut 95 % de la distribution, soit entre la limite à 2,5 % et la


limite à 97,5 %, après une période projetée de 2011 à 2021. Les indicateurs obtenus sont
beaucoup plus petits pour les pays comme l'Allemagne et les États-Unis alors qu'ils sont
très élevés pour notamment l'Italie, l'Espagne et le Portugal. Les auteurs concluent que
leur indicateur est efficace comme signal d'alarme précoce car les résultats générés en
partant de 2007 jusqu'à 2017 permettent de distinguer les pays qui auront effectivement
des difficultés dans les années suivant la crise financière et économique.

Finalement, la littérature sur la soutenabilité des dettes est variée et aborde d’autres
facteurs que ceux mentionnés jusqu'ici. En effet, de nombreux facteurs peuvent avoir un
impact important sur la soutenabilité et la meilleure façon de l'évaluer génère encore des
débats (Roubini, 2001). Parmi ces facteurs, le niveau de liquidités et le ratio de la dette
détenue à l'étranger sont souvent étudiés. De plus, en particulier en Europe, les
externalités entre pays devraient être prises en compte dans l'évaluation de la
soutenabilité des dettes (CEB, 2012). Il a également été trouvé que l'appartenance à une
union monétaire pouvait rendre les pays plus sensibles aux sentiments des investisseurs
que les pays en dehors d'une telle union (Schoder, 2013). L'auteur obtient cette
conclusion suite à une étude sur l'évolution de la soutenabilité de la dette et du rendement
des obligations de plusieurs pays de l'OCDE, en dehors et au sein de l'Union européenne.
P a g e | 47

2 CHAPITRE II : EVOLUTION DES FINANCES PUBLIQUES


EN RDC DE 2000 à 2020
Les finances publiques en RDC souffrent depuis l’indépendance de certains
comportements des décideurs publics (la procédure budgétaire et la chaine de dépense
publique instituée pour assurer le contrôle) qui font qu’elles se porte généralement mal
d’une part, elles entrainent des effets déstructurant sur l’ensemble des variables
macroéconomiques d’autre part.

La gestion budgétaire en RDC a toujours été caractérisée par de


nombreux déraillements. Ceci est d’autant vrai que, pendant plus de deux décennies, la
politique budgétaire a évolué à contre-courant de la réalité macroéconomique, tandis
que les recettes et les dépenses ont subi des dérives profondes au cours de leurs
exécutions.

L’examen de trois piliers des finances publiques (politique fiscale, des


dépenses publiques et des politiques des soldes budgétaires) révèle que :

 Premièrement que dans un contexte essentiellement inflationniste, la politique


budgétaire en RDC a consisté à créer des déficits publics financé exclusivement
par le recours à la planche à billets, ravivant de fortes tensions, à la fois sur le
taux de change de la monnaie nationale, que sur les prix intérieurs et rognant le
pouvoir d’achat déjà insignifiant de congolais ;
 Deuxièmement, la mobilisation des recettes publiques a brillé par l’inefficacité
et l’inefficience, et demeure jusqu’à ce jour, sous optimale. Elle a été minée
littéralement par la fraude, l’évasion fiscale et la corruption, laminée par une
administration fiscale peu développée et mal équipée. Elle se caractérise par un
développement des activités informelles non fiscalisées, tandis que le montant
total des exonérations fiscales accordées aux opérateurs économiques dépasse
de plus la moitié de l’ensemble de cadre budgétaire ;
 Troisièmement, l’exécution des dépenses publiques a fait l’objet de violations
flagrantes. Le compte général du Trésor était mouvementé sans respecter les
P a g e | 48

différentes phases qui régentent l’opération des dépenses, à savoir


l’engagement, l’ordonnancement, la liquidation et le paiement. L’exécution des
dépenses publiques est entachée de nombreuses inégalités dans la répartition
des ressources, au point que les postes d’intérêt général subissaient des
coupures des bénéfices du secteur politique et institutionnel et d’autre part le
contrôle de l’exécution des dépenses assuré par la hiérarchie et l’inspection
générale des finances est inopérant.
La République démocratique du Congo se trouve toujours dans la zone rouge en
matière de gestion des finances publiques. Elle affecte moins les ressources aux
secteurs prioritaires que sont la santé et l’éducation.15

Ce dans ce cadre que le présent chapitre tante d’analyser l’évolution des


agrégats macroéconomiques pendant la période sous étude, il se subdivise en deux
sections à savoir : les opérations du cadre budgétaire (les dépenses publiques, les
recettes publiques et le solde qui en découle) ; l’évolution de l’activité économique en
République Démocratique du Congo au cours de la même période.

2.1 SECTION I : EVALUATION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE


EN RDC

L’évaluation de la politique budgétaire nécessite une connaissance préalable des


instruments budgétaires mis en œuvre par un État, instruments à partir desquels une
politique budgétaire agit sur les activités économiques et sociales. Dans cette logique
en première section de ce second chapitre nous présentons le contenu du budget de la
RDC en vue d’en déduire les types d’instruments et des moyens mis en œuvre pour la
conduite de sa politique budgétaire. L’évolution de l’activité économique en RDC fera
l’objet de la deuxième section.

Sous ce chapitre sont donc présentés et développés des analyses permettant de se


rendre compte de l’efficacité de la politique budgétaire en RDC dans l’atteinte de ses
performances macroéconomiques.

15
SUAMI JB, « cours de finance publiques », FASEG, G3/A, 2018, cours Inédit
P a g e | 49

2.1.1 Les règles budgétaires

Une « règle budgétaire » se présente sous la forme d’une limite fixée au


montant d’un agrégat budgétaire et comptable tel que le déficit, la dette ou les
dépenses publiques. Une règle diffère d’un simple « objectif » par son caractère, au
moins partiellement, contraignant. Cette contrainte n’a de réelle portée que si le
respect de la règle est vérifié par une institution indépendante de celui qui doit la
respecter et si le dépassement des limites fixées fait l’objet de sanctions ou, au moins,
de « mécanismes de correction ». Une règle peut être imposée par une autorité
supranationale à des Etats, par la Constitution à un Parlement national, par ce
Parlement à des autorités locales ou à lui-même pour les années à venir.

Tableau 2.1 les règles budgétaires

Pays Pays en
Règles
développés développement

Ratio déficits/PIB
≤ 3% ≤ 5%

Ratio dette/PIB
≤ 60% ≤ 30%
Ratio recettes
fiscales/PIB ≥ 35% 20 à 25%

Ratio dépenses/PIB
≥ 30% ≥ 30%

Ratio
Rémunération/Recette
courantes
≤ 35% ≤ 35%

Ratio dépenses en
capital/recettes
publiques
≥ 20%

cible inflation
1 à 3% 4 à 9,9%

Ratio dons/PIB
1%

2.1.2 Contenu du budget de RDC


P a g e | 50

Dans le budget de la RDC, les ressources et les charges budgétaires sont retracées sous
forme des recettes et des dépenses. Ainsi, sous cette section, deux grandes sous-
sections sont présentées dont le premier est consacrée à l’analyse des recettes et la
seconde à celle des dépenses publiques.

2.1.3 Les ressources budgétaires


Les ressources budgétaires comprennent principalement les recettes fiscales (les
impôts sur le commerce extérieur, les impôts sur les revenus, les impôts sur les biens
et services et autres recettes fiscales), les recettes non fiscales (recettes administratives,
judiciaires et domaniales, le portefeuille et autres) et les recettes exceptionnelles (les
dons projets, les prêts projets, les dons budgétaires). Pendant la période sur laquelle
porte notre étude, voici comment a évolué la contribution de chacune de ces
différentes catégories de recettes au total des recettes réalisées.

Figure 2.1 : Importance des différentes catégories de recettes (en %total)

10092.692.9
86.7 86.7 85.6
90 82.2 82.9 81.7
76.2 78 75.3 77.5
80 70.9 71.1 72
66.1 67.7 69.1 68.5 70.5
70
56.6
60
50
40
30 22.4 24.423.323.1 24.5
20.821.119.7 19.7 18.3
17.6 16.8 19 16.1 16.8 16.8 18.7
20 13.3 11.511.511.5 12.7 14.4 14.7 10.7
7.4 7.1 9.8
4.1 5.1 5.6
10 1.6 3.4 1.7 0.3 0.5 0.04 2.8
0
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20

Recettes fiscales Recettes non fiscales Récettes exceptionnelles

Source : Construit à partir des rapports de la BCC

De 2000 à 2020, les recettes fiscales ont été la plus grande source de financement de
l’État. Durant cette période plus de 65% (sauf pour 2009 : 56,63%) des ressources
financières pour le financement de dépenses publiques du cadre budgétaire
proviennent de cette catégorie. Ceci témoigne de la dépendance des finances publiques
P a g e | 51

de la RDC vis-à-vis des ressources fiscales. Vu l’importance de cette catégorie de


recette, une analyse plus détaillée de sa composition en est faite aux prochains
développements.

En outre, le graphique fait montrer d’une part des ressources exceptionnelles de plus
de 10 % pour les années avant 2007 alors qu’après 2010 celles-ci ont diminué
sensiblement, situation expliquée essentiellement par la non réalisation de certaines
exigences dans le cadre du Programme Économique du Gouvernement et du
Programme suivi avec le FMI. Il ressort que l’État congolais n’ait pas recouru à
l’endettement pour financer ses charges du cadre budgétaire et que ses ressources
budgétaires sont de plus en plus importantes.

Une comparaison entre les prévisions et les réalisations permet d’élargir l’analyse
notamment en relevant l’effort de mobilisation des recettes pour chaque catégorie de
celles-ci.

Tableau 2.2. : Répartition des recettes du cadre budgétaire de la RDC


RECETTES FISCALES NON FISCALES EXCEPTIONNELLES
ANNEES prévu(%) éxécuté(%) prévu(%) éxécuté(%) prévu(%) éxécuté(%)
2000 75,2 92,6 24,2 7,4 0,6 -
2001 98,2 92,9 1,8 7,1 - -
2002 73,9 86,7 0,66 13,3 25,5 -
2003 51,5 66,1 2,2 11,5 46,3 22,4
2004 41,6 70,9 0,16 11,5 58,2 17,6
2005 38,2 67,7 0,9 11,5 60,9 20,8
2006 39,8 69,1 0,9 9,8 59,3 21,1
2007 53,3 76,2 6,1 19,7 40,6 4,1
2008 49,7 78 22,7 16,8 27,6 5,1
2009 50 56,6 7,9 19 42,1 24,4
2010 33,9 71,1 16,4 23,3 49,7 5,6
2011 37,2 75,3 15 23,1 47,8 1,6
2012 46,8 72 17,3 24,5 35,9 3,4
2013 52,6 82,2 18,9 16,1 28,5 1,7
2014 61,5 82,9 11,8 16,8 27,2 0,3
2015 67,7 86,7 11,4 12,7 20,9 0,5
2016 66,1 85,6 12 14,4 21,9 0,04
2017 52,2 68,5 9,4 16,8 38,4 14,7
2018 60,1 70,5 13,9 18,7 26 10,7
2019 70,9 77,5 15,4 19,7 14,7 2,8
2020 86,3 65,2 13,7 16,5 35,3 18,3

Source : Construit à partir des rapports de la BCC

Il ressort de ce tableau que l’effort de mobilisation des recettes durant toute la période
d’étude a été concentré sur les recettes fiscales. Ces dernières ont été mobilisées au-
dessus de leur prévision, en termes relatifs, pendant toute cette période.
P a g e | 52

En effet, depuis 2002, des reformes ont été faites en RDC. Il s’agit de la création de
l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (Loi n° 004/2002 du 21
février 2002 portant Code des Investissements), La création du Comité de Pilotage
pour l’Amélioration du Climat des Affaires et des Investissements (Décret du
8/08/2009 modifié par celui du 30/08/2010), l’adhésion de RDC au Traité de
l’OHADA et la ratification des Actes Uniformes de l’OHADA.

Plus spécifiquement en matière de paiement des taxes et impôts et en matière de


commerce transfrontalier plusieurs réformes ont été prises notamment :

 Le remplacement de l’impôt sur le chiffre d’affaires par la Taxe sur la Valeur


Ajoutée
 La réduction de 40 à 35% du taux d’imposition des sociétés sur les bénéfices et
profits et la fixation de l’impôt sur les bénéfices des entreprises de petite taille à1%
pour les activités de vente, à 2% pour les activités de prestation de services, et à un
forfait annuel de 50.000 CDF des micro-entreprises ;
 La réduction des pénalités de 10% à 4% ;
 La simplification de la parafiscalité avec la suppression des redondances, la fusion
ou l’élimination de certains prélèvement, ramenant ainsi le nombre de perceptions
de près de 500 à 364 (Ordonnance-loi n°13/002 du 23 février 2013 et Ordonnance-
loi n°13/001 du 23 février 2013 fixant la nomenclature des droits, taxes et
redevances du pouvoir central et provincial ;
 La simplification des formulaires de déclaration d’impôt ainsi que des procédures
de déclaration et de paiement des impôts ;
 La suppression du récépissé dans la procédure de paiement d’impôts ;
 Abandon du régime de contrôles systématiques par celui de contrôles ponctuels.
 La création du guichet unique de dédouanement ;
 L’instauration du nouveau Code de douanes et le manuel des procédures
harmonisées pour les transitaires ;

Ces réformes ont contribuées positivement à l’accroissement des ressources


budgétaires de la RDC surtout à la mobilisation des recettes fiscales.
P a g e | 53

Cependant, dans son plan d’action quinquennal (2012-2016), le gouvernement


congolais se fixer comme objectif « accroitre le niveau des recettes publiques du
simple au triple à l’horizon 2016 ». Ceci signifie que le gouvernement voulait un
accroissement de 300% des recettes publiques. À l’an 2015, le gouvernement n’a pas
jusqu’ici réussi à les accroitre de la moitié. En effet, en termes de prévision, situées en
2012 à 6609,17 milliards de CDF, les recettes publiques ont été arrêtées à 7586,22
milliards de CDF en 2015, soit un accroissement de 14,78%. En termes de réalisations,
si en 2012 ces recettes étaient réalisées 3762,38 Milliards de CDF, elles ont été
exécuté à 3851,38 milliards de CDF en 2015, soit un accroissement de 2,37%. En
prévision tout comme en réalisation le gouvernement congolais n’a pas su concrétiser
son objectif. La forte dépendance des recettes publiques du commerce extérieur
(impôts sur le commerce extérieur) dans lequel la RDC n’offre que des produits
d’industries extractives et pour lesquels produits, elle n’en est pas le Price maker, en
est la principale cause. Toute variation du prix de ces produits miniers a des graves
conséquences sur les finances publiques en RDC.

2.1.4 Les recettes fiscales

Les ressources fiscales sont composées de produit des impôts et taxes relevant de la
fiscalité directe et indirecte. Ces ressources peuvent être éclatées en quatre catégories à
savoir : les impôts sur le commerce extérieur, les impôts sur les revenus, les impôts sur
les biens et services et autres recettes fiscales. Ces trois dernières catégories reprennent
les recettes fiscales issues des activités intérieures. Le graphique ci-dessus visualise
l’importance de chacun de ces types d’impôts dans les recettes du cadre budgétaire
réalisé.

Tableau 12.3. : Composition des recettes fiscales


(En % du total budget exécuté)
P a g e | 54

Tableau 2.4 : Composition des recettes fiscales (En % du total budget exécuté)

La fiscalité congolaise tire plus de ressources du commerce extérieur (exportations et


importations avec prééminence des importations). En effet, comme le montre le
graphique ci-dessus sur le total des recettes réalisées annuellement, le commerce
extérieur, à lui seul, contribue à la hauteur de plus de 20%. Cet état de lieu se lu pour
toutes les années retenues pour l’étude. En effet, si entre 2003 et 2009 la part des
impôts sur le commerce extérieur a évoluée en dent de scie, il sied de noter que depuis
2010 cette part est en croissance (située à 25,11% en 2010, elle s’est située à 40,11%
en 2014). Ainsi, si le graphique n°1 fait montre de la prépondérance de la fiscalité en
général, celui-ci-dessus renseigne du poids des impôts sur le commerce extérieur dans
le financement du budget de la RDC. Les recettes du cadre budgétaire de la RDC sont
donc dépendantes de la conjoncture extérieure (par l’importation) ; ce qui constitue
une vulnérabilité.
P a g e | 55

Certes, outre le commerce extérieur les autres impôts ont aussi une part considérable.
Il s’agit des impôts sur les biens et services et des impôts sur les revenus.

2.1.5 Les recettes non fiscales et exceptionnelles

Les ressources non fiscales sont composées de recettes administratives, judiciaires et


domaniales, le portefeuille et autres. Les recettes exceptionnelles sont de leur côté les
dons projets, les prêts projets, les dons budgétaires. Les données relatives à ces deux
catégories reprises dans ce travail concernent leurs différentes composantes
susmentionnées.

2.1.6 Des dépenses publiques


Les dépenses publiques sont classées au budget de la RDC soit par programme, soit
par administration, ou encore nature économique.

Elles comprennent les dépenses courantes et les dépenses en capital. Si les premières
sont dites de consommation, les secondes concernent l’investissement. Le graphique
ci-dessous fait montre de la part relative de ces deux types de dépenses dans les
exécutions du budget de la RDC d’année en année de 2000 à 2020.

Figure 2.2. : Structure d’exécution de dépenses du cadre budgétaire de 2000 à 2020

Evolution des dépenses publique


( en pourcentage du total)
96.897.596.393.993.994.895.397.4
100 87.5 87.484.288.289.986.586.7 88.792.7
90 76.7 79.479.3
80 72
70
60
50
40 28
23.3 20.620.7
30
12.5 12.615.811.810.113.513.3 11.37.3
20 6.1 6.1 5.2 4.7 2.6
3.2 2.5 3.7
10
0
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20

Dépenses courantes Dépenses en capital

Source : Construit à partir des rapports de la BCC


P a g e | 56

De façon globale, la structure d’exécution des dépenses publiques du cadre budgétaire


de la RDC au cours de la période d’étude fait montre de la prépondérance des
dépenses de consommation (dépenses courantes) face à une faible proportion de
dépenses d’investissements (dépenses en capital) bien que la part de ces dernières
semble se relever dès 2008. En effet, à 2006 et à 2012, le gouvernement congolais a
mis en place des paragrammes d’actions dont le contenu privilégie les investissements.
C’est entre autre le programme de cinq chantiers en 2006 et celui de la révolution de la
modernité en 2012. Paradoxalement, la structure d’exécution des dépenses publiques
témoigne d’un parfait désaccord entre les prévisions du gouvernement en termes
d’investissements et leurs traductions en objectifs budgétaires.

Si le graphique ci-haut fait montrer de la structure d’exécution des dépenses publiques,


l’analyse peut être enrichie notamment en effectuant une comparaison entre crédit
prévu et exécuté par catégorie de dépenses pour se rendre compte de la priorité du
gouvernement dans l’exécution de celles-ci. La comparaison effectuée à ce niveau est
faite en termes relatifs, c’est-à-dire il s’agit de comparer les proportions (en
pourcentage) de chacune de ces deux catégories des dépenses dans les prévisions et
dans les réalisations. Cette situation se lit dans le tableau ci-dessous.
P a g e | 57

Tableau 2.5 : Structure de prévision et exécution des dépenses du cadre budgétaire de


2000 à 2020.
DEPENSES COURANTE DEPENSES EN CAPITAL
ANNEES prévu(%) éxécuté(%) prévu(%) éxécuté(%)
2000 74 96,8 26 3,2
2001 96,1 97,5 3,9 2,5
2002 94,7 96,3 5,3 3,7
2003 95,6 93,9 4,4 6,1
2004 98 93,9 2 6,1
2005 95,1 94,8 4,9 5,2
2006 98 95,3 2 4,7
2007 94,7 97,4 5,3 2,6
2008 98,1 87,5 1,9 12,5
2009 68,1 76,7 31,9 23,3
2010 50,8 72 49,2 30
2011 66,3 87,4 33,7 12,6
2012 66,9 84,2 33,1 15,8
2013 61 88,2 39 11,8
2014 61,8 89,9 38,2 10,1
2015 62,2 86,5 37,8 13,5
2016 76,2 86,7 23,8 13,3
2017 92,8 79,4 7,2 20,6
2018 70,6 79,3 29,4 20,7
2019 72 88,7 28 11,3
2020 75,1 92,6 24,9 7,4

Source : Construit à partir des rapports de la BCC

La lecture de ce tableau permet de se rendre compte que la structure des dépenses


publiques est restée la même d’année en année.

En effet, pendant toute la période sous étude, la proportion des prévisions en dépenses
courantes au budget de la RDC se montre faible par rapport à celle des réalisations. La
part de dépenses courantes, en termes d’exécution, s’est située à des niveaux plus
élevés par rapport à celui des prévisions. En termes relatifs, il s’observe donc un
important dépassement budgétaire dans l’exécution de ces dépenses. La situation
inverse s’observe pour les dépenses en capital qui, visiblement, ont une part de plus en
plus importante dans les prévisions d’année en année alors que dans les exécutions la
proportion de ces dernières croit moins que celle des prévisions. En termes relatifs, ces
dépenses sont exécutées en deçà de leur prévision.

Globalement, la volonté manifeste des autorités d’augmenter la part des dépenses en


capital, visible dans les prévisions et tel que préconisé dans le programme budgétaire
des actions du gouvernement (stratégie budgétaire 2012-2016) que les dépenses en
capital devraient atteindre 40% en moyenne, ne s’est pas concrétisée dans les
P a g e | 58

réalisations( elles dépassent à peine 10%). La priorité du gouvernement dans


l’exécution de son budget se montre consistante dans les dépenses de consommation
(dépenses courantes) que dans les dépenses d’investissement (dépenses en capital). Il y
a donc une parfaite incohérence entre le programme du gouvernement et sa traduction
en exécution budgétaire dans lequel le gouvernement voulait aussi rationaliser les
dépenses et à améliorer à la fois leur composition.

De par la composition des dépenses publiques, la théorie de public


choice se vérifie en moitie dans ce pays. En effet, composées de dépenses courantes,
dont la part importante est en biens et services, les gouvernants visent leurs propres
intérêts, notamment en augmentant leurs rémunérations. Une analyse plus détailler de
dépenses courantes enrichie d’avantage ce raisonnement.

2.1.7 Analyse de la composition des dépenses courantes

Les dépenses courantes sont groupées sous six titres ou grandes natures à
savoir : Dette publique en capital ; Frais financiers ; Dépenses de personnel ; Biens et
matériels ; Dépenses de prestations ; Transferts et interventions. Ces dépenses
courantes sont regroupées dans les rapports de la Banque Centrale du Congo en 3
grandes catégories : les dépenses en biens et services, les dépenses de versement
d’intérêts et les subventions et transferts. Les données reprises dans les pages qui
suivent sont présentées suivant cette dernière catégorisation étant donné que celles-ci
ont été collectées de différents rapports annuels de la Banque Centrale du Congo
disponibles à son site.

Les dépenses courantes peuvent aussi s’analyser suivant les services.


Suivant cette approche au budget de la RDC, on distingue les dépenses des institutions
politiques, des ministères et autres services.

A. Dépenses courantes par nature

Suivant la catégorisation retenue dans le rapport de la BCC ces dépenses sont


regroupées en trois. Ainsi le graphique ci-dessous expose la part relative de chacune de
ces trois catégories de dépenses dans le total d’exécution du budget.
P a g e | 59

Les dépenses courantes sont plus constituées des dépenses en biens et


services bien que celles-ci aient régressées très considérablement en 2009 et 2010. En
effet, comme nous pouvons le lire sur le graphique ci-dessus, depuis 2005 la part des
subventions et transferts a évolué. De 2005, la politique des dépenses courantes a donc
consisté à l’accroissement des dépenses effectuées en biens et matériels et celles des
subventions et transferts. Ces premières concernent principalement les rémunérations,
les fournitures et matériels, les frais généraux et divers, etc. ; bref les dépenses de
fonctionnement. Les secondes sont principalement des transferts aux organismes
publics, aux entreprises, aux ménages et à l’étranger (cotisation à des organismes
internationaux).

Les dépenses de versement des intérêts quant à elles se montrent avoir


été considérables pendant les années avant 2007, ceci peut s’expliquer par le
surendettement de l’État congolais faite les années plutôt (période des grands travaux).
Avec l’entente de l’achèvement de l’initiative PPTE en 2010, la part de ces dépenses a
sensiblement diminuée.

Comme déjà souligné plus haut, la structure des dépenses courantes est dominée par
les dépenses en biens et matériels. Étant donné que cette catégorie se rapporte plus aux
dépenses de fonctionnement, il nous semble utile de pouvoir élargir nos analyses
notamment à la structure des dépenses courantes non seulement suivant la nature mais
aussi suivant les services.

B. Dépenses courantes par service

Les services sont distingués en institutions politiques, ministères et autres services.


Ces derniers comprennent la dette publique, les villes et provinces, les dépenses
communes, les budgets annexes, les dépenses pour ordre et les dépenses
exceptionnelles.
P a g e | 60

En effet, si de façon global, le budget est exécuté en deçà de prévisions, il en est pas
ainsi de tous les services dépensiers. Le tableau suivant démontre cette affirmation rien
que pour les dépenses courantes.

Nous constatons que d’année en année la plupart des institutions politiques de la RDC
exécutent leurs dépenses courantes en dépassement de leurs crédits. Il s’agit
principalement de la présidence ; de la primature et du parlement et des organismes
auxiliaires. Outre les institutions politiques, les ministères exécutent aussi les leurs en
dépassement de leur crédit. Cette situation est traduite par des taux d’exécution
supérieurs à 100%. En fait, il s’agit ici d’un dépassement en termes absolus. Les
institutions politiques et les ministères sont donc des services les plus dépensiers.
Ceux-ci, ont pourtant une propension marginale à dépenser en achat des biens et en
consommation faible comparativement à la majorité de la population (à faible revenu).
D’où l’efficacité de ce genre de politique remis en cause.

Cet état de lieu explique d’avantage le dépassement de dépenses


courantes en termes relatifs. Globalement pour toute la période sous étude, en termes
absolu, les dépenses courantes sont exécutées en deçà de leur prévision suite à la sous-
exécution de dépenses des autres services notamment : dette publique, les villes et
provinces, les dépenses communes, les budgets annexes, les dépenses pour ordre et les
dépenses exceptionnelles. Cependant, comparer la structure prévisionnelle à celle
d’exécution il se révèle une sur-exécution de ces dépenses en termes relatifs (voir
tableau n°1).

2.1.8 Les dépenses en capital

Les dépenses en capital sont groupées sous deux titres ou grandes natures, à savoir :
les équipements et la Construction, réfection, réhabilitation, addition d’ouvrage et
édifice, acquisition immobilière. Elles peuvent aussi être éclatées en dépenses
d’acquisitions des biens de capital et en transfert d’équipement suivent le secteur dans
lequel elles sont affectés (rapport annuel de la BCC 2013 voire tableau II.23). Les
dépenses en capital présentées dans ce travail sont globales et elles ont été affectées à
l’acquisition des biens en capital.
P a g e | 61

Cependant, comme déjà souligné plus haut dans le texte, la part de celles-ci est encore
moindre dans les exécutions du budget de la RDC. Il faut cependant reconnaitre
l’effort fourni depuis 2009, année à partir de laquelle ces dépenses ont commencé à
représenter au moins plus 10 % des exécutions du budget bien qu’étant loin de
l’objectif du gouvernement de le ramener à 40%.

Tableau 2.6. Ratio dépenses en capital sur les recettes publiques


Années dep en
capital/recettes
2000 7%
2001 3%
2002 3%
2003 6%
2004 7%
2005 6%
2006 5%
2007 3%
2008 13%
2009 23%
2010 26%
2011 13%
2012 14%
2013 12%
2014 10%
2015 14%
2016 15%
2017 20%
2018 21%
2019 12%
2020 7%

Source : auteur à partir de rapport de la BCC

Les résultats issus de ce tableau relève que les dépenses en capital est largement
exécuté en dessous de la limite recommander par la critère de Maastricht qui se situe à
20% pour le pays en développent à l’exception de l’année 2009, 2010,2017 et 2018.
Durant ces années les limites ont étés atteintes parfois dépassé même.
P a g e | 62

Figure 2.3. Evolution du solde budgétaire (en millions)

100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
00 01 2 3
20 20 200 200 004 005 06 07 8 9
2 2 20 20 00 00 10 11 2 3
2 2 20 20 01 01 14 15 6 7
2 2 20 20 01 01 18 19 0
2 2 20 20 02
2

Solde budgétaire Ajustements Besoin de financement

Source : BCC, rapport 2010 et 2019 ; 2020

L’exécution budgétaire au cours de la période 2000 à 2020 relève qu’il y a un


excèdent des dépenses engagées sur les recettes mobilisées ce qui entraine alors un
déficit budgétaire en répétition financé généralement par un recourt aux institutions
monétaires publiques (Banque Centrale) et privée (banques Commerciales).
P a g e | 63

Figure 2.4. Evolution du déficit budgétaire en % du PIB


1.751.87
2 1.36
1.06 0.93
0.72 0.64 0.45
1
0
-0.02
-1 -0.43 -0.48 -0.41-0.5 -0.4
-1.27 -1 -0.99
-2 -1.43
-1.85 -2.01
-3
-4
-5 -4.24
deficit %PIB

Source : auteur sur base de rapports de la BCC

Au courant de cette période le déficit rapporte au PIB n’a pas dépassé le de 5%


recommander pour le pays en développent cette situation témoigne l’effort du
gouvernement dans la lutte contre les déséquilibre du cadre budgétaire et une gestion
responsable de finance publique qui permet d’éviter les effets pervers sur la croissance
économique.

Année FMI club club Kin club


paris Londre
2000 500,8 8771,2 419,3 37,2

2001 509,3 9499 461,4 37,2

2002 528,5 5989,5 449,1 57,9

2003 700,7 6001,5 524 58,8

2004 815,8 5106 438 58,1

2005 792,4 5349 471,6 28,6

2006 831,3 5856,4 612,7 28,6

2007 867,2 5972,3 586,3 41,4

2008 653,4 6679,3 540,3 41,4

2009 1,602,4 353,2 609,2 41,4


P a g e | 64

2010 321,5 346,5 1452 80,8

2011 476,4 354,9 1497,6 80,8

2012 476 292,3 1,776,8 18

2013 474,5 196,2 1075,7 18

2014 474,6 52,2 1099,6 18

2015 390,4 38,5 1274,6 11,5

2016 301,5 28,8 1248,2 7,7

2017 225,5 73,1 1300,3 6,5

2018 128,4 73,5 1326,4 4,6

2019 126,4 65,2 1306,4 4,5

2020 422,4 67,1 1343 3,8

Tableau 2.7 Evolution du stock de la dette en RDC (en millions USD)


Année FMI club club Kin club
paris Londres
2000 500,8 8771,2 419,3 37,2

2001 509,3 9499 461,4 37,2

2002 528,5 5989,5 449,1 57,9

2003 700,7 6001,5 524 58,8

2004 815,8 5106 438 58,1

2005 792,4 5349 471,6 28,6

2006 831,3 5856,4 612,7 28,6

2007 867,2 5972,3 586,3 41,4

2008 653,4 6679,3 540,3 41,4

2009 1602,4 353,2 609,2 41,4

2010 321,5 346,5 1452 80,8


P a g e | 65

2011 476,4 354,9 1497,6 80,8

2012 476 292,3 1776,8 18

2013 474,5 196,2 1075,7 18

2014 474,6 52,2 1099,6 18

2015 390,4 38,5 1274,6 11,5

2016 301,5 28,8 1248,2 7,7

2017 225,5 73,1 1300,3 6,5

2018 128,4 73,5 1326,4 4,6

2019 126,4 65,2 1306,4 4,5

2020 422,4 67,1 1343 3,8

Source : auteur à partir de rapport de la BCC

Le tableau ci-dessus de l’évolution du stock de la dette de la RDC renseigne que le


stock de la dette extérieur du pays pendant la période sous étude a sensiblement baissé
sauf pour en 2020 où il y a eu une augmentation de la dette au niveau du fonds
monétaire international (FMI) suite à l’appuis budgétaire que le pays a reçu en 2020
pour atténuer les effets de la crise de la pandémie , en générale la situation de la dette
extérieur s’est améliorer à partir de 2000 grâce aux efforts consentis par le
gouvernement dans la gestion de finances publique. .

2.1.9 Evolution de l’activité Economique en RDC de 2000 à 2020


Cette section analyse l’évolution de l’activité économique à partir du produit
intérieur Brut et du taux de croissance économique en République Démocratique du
Congo au cours de la période sous examen.
P a g e | 66

Figure n°2.5. Evolution du PIB (En millions de CDF) et du taux de croissance


économique

Evolution du PIB et du taux de croissance


14000000
12660560
12000000 12128809
11458731
11049794
10970880
10000000 10092840
9219707
8000000 7936395
7425890
6933088
6740638
6000000
5234362
4000000 4066601
3396231
2601000
2298655
2000000 1922300
1407545
849840
0 297065 12759
-6.3-2.13.5 5.8 6.6 6.5 5.1 6.3 6.2 2.9 7.1 6.9 7.1 8.5 9.5 6.9 2.4 3.7 5.8 4.4 1,7

-2000000
PIB en volume Tx de croissance

Source : BCC, rapport annuel 2010 ; 2019 ; 2020

L’évolution de l’activité économique au cours de la période de 2000 à 2020 relève


ce qui suit :

Entre 2000 et 2001, l’économique congolaise a été marquée par la récession dont le
taux de croissance négative s’est situé à -6,9% en 2000 et -2,1 en 2001.

Comme dans toutes les situations d’après – guerre, la tendance s’est ensuite inversée
à partir de 2002, avec un taux de croissance du PIB de 3,7% en 2003.

La croissance économique aurait atteint 6,8% en 2004 et pourrait être à 7% entre


2005 et 2006.

Grâce à la reprise de l’investissement aussi bien national qu’étranger.

Au cours de l’année 2007, les résultats préliminaires des réalisations de la production


établie la croissance économique à 6,3% contre une prévision de 6,5%.

Comparée à l’année 2006 où le taux de croissance s’est situé à 5,6%, l’activité


économique s’est améliorée de 0,7 points de pourcentage.

Examinée sous l’approche de la valeur ajoutée, la croissance économique en 2007


est le fait du maintien de l’activité économique. Les contributions les plus
significatives à la croissance ont été dans les secteurs des services. En effet, son
P a g e | 67

activité s’est améliorée à 11,2% contre 9,2% en 2006 grâce notamment au dynamisme
observé dans les branches « commerce des gros et de détail » ainsi que « transport et
communication » dont les variations ont été respectivement de 13,1% et 10,0%.

La contribution dans la création des richesses a été ramenée à 3,5% contre 3,7% une
année au paravent. Cette situation est la résultante du ralentissement de l’activité
économique dont son évolution est passée de 13,2% en 2005 à 4,5% en 2007.

Sous l’optique de la dépense, toutes les composantes de la demande globale ont


évoluée à la hausse en 2007 contrairement à l’exercice précédente.

La croissance économique est maintenue en 2008, s’établissant à 6,2% contre 6,3%


une année au paravent.

A l’exception de la branche « Eau et électricité », toutes les autres branches ont


contribué positivement à la formation du PIB en 2008, commerce de gros et de détail
9 ,5%, industrie extractives 24,3%, agriculture 18,8% ainsi que transport et
communication 8,0%. La branche des bâtiments et travaux publiques et celles des
services marchands ont contribué respectivement pour 5% et 4,7%.

L’évolution économique et financière de la RDC en 2009 a été marquée par un


ralentissement de l’activité économique.

La croissance économique a été de 2,8% contre 6,2% en 2008.

Ce repli est dû essentiellement aux effets de la crise économique et financière


internationale. En effet, la baisse de la demande mondiale et la chute drastique des
principaux produits d’exportation.

Le faible niveau de croissance réalisé en 2009 s’est répercuté sur les conditions de vie
de la population réduisant la chance pour le pays des réaliser les objectifs du millénaire
pour le développement (OMD).

Après avoir été laminée en 2009 par la crise économique et financière


internationale, l’activité économique s’est nettement améliorée en 2010.
P a g e | 68

En effet, les résultats préliminaires des réalisations de la production à la fin


décembre 2010 établissent la croissance économique à 7,2% contre une prévision de
6,1%. Comparée à l’année 2009 où le taux de croissance s’est situé à 2,8%, l’activité
économique s’est améliorée de 4,4 points de pourcentage.

Bien que la croissance économique soit encourageante, elle n’a pas permis de créer
suffisamment d’emplois et le niveau de pauvreté demeure encore préoccupant face aux
exigences des OMD.

L’activité économique intérieure est demeuré vigoureuse en 2011 bien qu’en léger,
ralentissement. En effet, le taux de croissance est estimé à 6,9% contre 7,1% en 2010.
Cette réalisation a été essentiellement par le dynamisme affiché dans les secteurs des
mines, de la construction, de l’agriculture et du commerce de gros et de détail.

Nonobstant de cette évolution favorable, l’économie congolaise demeure vulnérable


aux chocs à cause, notamment de la diversification limitée de ses activités et sa forte
dépendance vis – à – vis des exportations des produits de base ainsi que des capitaux
étrangers.

L’activité économique en RDC s’est caractérisée en 2012, par la poursuite de son


expansion, dans un contexte d’austérité et de reprise hésitante de l’économie mondiale.
Le taux de croissance du PIB, initialement estimé à 6,7%, s’est confirmé à 7,2%,
venant de 6,9% l’année précédente. Ce niveau de croissance, nettement supérieur à la
moyenne africain de 4,8% traduit la vigueur de l’activité économique.

Cette croissance a été impulsée par la performance du secteur minier, du commerce de


gros et de détail, des bâtiments et travaux publics et de l’agriculture.

Néanmoins, l’analyse de la qualité de cette croissance met en lumière sa nature


faiblement inclusive, elle reste caractérisée notamment par sa faiblesse capacité à
générer des emplois et à distribuer des revenus susceptibles de réduire sensiblement la
pauvreté.

La croissance de l’activité économique en RDC, amorcée en 2012, s’est poursuivie


en 2013, en dépit du contexte d’austérité et de reprise hésitante de l’activité mondiale.
P a g e | 69

Le PIB de la RDC a enregistré en 2013 une croissance de 8,5% venant de 7,2% en


2012, un niveau jamais réalisé depuis quarante ans.

Cette vigueur de l’activité économique est imputable essentiellement à la bonne


performance des secteurs primaires et tertiaire.

Parallèlement au raffermissent du climat de l’économie nationale, 79.061 emplois


ont été créés en 2013 et le nombre de chômeurs a baissé de 56.647 unités. Le PIB par
habitant, quant à lui a été de 499,8 USD en valeur nominale en 2013 contre 468,0 en
2012.

L’économie congolaise a été marquée par la consolidation de l’activité économique


au cours de l’année 2014, en effet, le taux de croissance économique est ressortie à
9,5% contre 8,5% une année au paravent. Cette croissance, tirée par le secteur primaire
et tertiaire, est largement supérieur au moyen de 4,9% enregistré au niveau de
l’Afrique subsaharienne.

Le développement de l’activité économique en RDC a été principalement


caractérisé en 2015, par le ralentissement de la croissance économique, sur fond d’un
environnement économique internationale morose, marqué notamment par la baisse
des cours de matières premières et des produits de base ainsi que le durcissement des
conditions financières.

En effet, après un taux de croissance de moyen de 8,4% observé au cours de trois


dernières années, le rythme du PIB a chuté à 6,9% en 2015 contre 9,5% une année plus
tôt.

Toutefois, le niveau de croissance reste supérieur à la moyenne de 3,0% enregistré


au niveau de l’Afrique subsaharienne, suivant les perspectives de l’économie mondiale
du mois d’avril 2016 publiée par le FMI.

En 2016, l’activité économique en RDC a continué à subir les effets néfastes de


l’environnement extérieur, dans un contexte de baisse des cours des produits de base.

En effet, le faible dynamisme de la croissance dans les pays avancés et émergents,


particulièrement en Chine, a affecté négativement l’activité économique RDC.
P a g e | 70

Ainsi, la croissance économique a ralentie en 2016 pour s’établir à 2,4% après 6,9%
en 2015, soit son plus bas niveau depuis 2002. Toutefois, ce niveau de taux de
croissance réalisé reste au-dessus de celui de l’Afrique Subsaharienne estimé, en
décembre 2016 à 1,4%.

Ce ralentissement de l’activité économique est imputable principalement à la


morosité du secteur primaire, au niveau de l’offre, et des investissements tant publics
que privés, au niveau des emplois finals.

La croissance économique s’est située à 3,7% en 2017 après 2,4% en 2016. Cette
situation est expliquée par la reprise des activités du secteur primaire, principalement
celles extractive, au niveau de l’offre globale et les investissements privés, au niveau
des emplois finals.

En 2018, l’activité économique mondiale a été marquée par un ralentissement par


rapport à l’année précédente. En effet, le taux de croissance économique s’est située à
5,8% contre 3,7% une année au paravent. Cette situation est consécutivement aux
incertitudes liées aux actions ou politiques publiques, à l’augmentation du taux
d’endettement de certains pays, au ralentissement de l’activité économique dans la
zone Euro et en Chine ainsi qu’au ralentissement des échanges commerciaux entre les
USA et la Chine.

En 2019, l’activité économique, en RDC a été marquée principalement par le


ralentissement de la croissance économique par, d’une part, la morosité de
l’environnement économique international, attestée notamment par la faiblesse du
commerce international et d’autre part, l’incertitude consécutive à l’installation tardive
du gouvernement ainsi que l’arrêt de la production de certaines entreprises œuvrant
dans le secteur minier.

En effet, d’un taux de croissance de 5,8% en 2018, le rythme de progression du PIB


s’est situé à 4,4% en 2019. Toutefois, ce niveau de croissance reste supérieur à la
moyenne enregistré au niveau de l’Afrique subsaharienne.
P a g e | 71

L’année 2020 été caractérisée par l’effondrement de l’économie mondiale causé par
la crise sanitaire mondiale.

En effet, alors que l’économie mondiale se remettait encore des séquelles de la crise
financière internationale de 2008 – 2009, la pandémie de Covid – 19 a engendré une
crise économique jamais enregistrée depuis la seconde guerre mondiale.

Ainsi, la croissance économique s’est située à 1,7% contre 4,4% une année au
paravent, soit un nantissement de 2,7 points de pourcentage en 2020.
P a g e | 72

3 CHAPITRE III : VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA


SOUTENABILITE DES FINANCES PUBLIQUES ET
DETERMINATION DE LA TAILLE OPTIMALE DE
L’ETAT EN RDC
Le présent chapitre est consacré aux analyses économétriques et à la
présentation des résultats, il est pour nous question d’analyser le niveau de
l’accroissement de manière empirique l’impact du déficit budgétaire sur la croissance
économique. Ainsi la première section sera basée sur la spécification du modèle ; suivis
de la description des données et en dernier l’estimation et validation du modèle.

3.1 Spécification du modèle


Dans le cadre de cette étude, nous nous bassons sur deux approches à savoir :

L’approche de HAKKIO ET RUSH(1991) pour la soutenabilité de finances publiques


en RDC

L’approche d’ARMEY pour le niveau optimal de dépenses publiques en RDC

3.1.1 Approche de Hakkio et Rush(1991)


Pour la soutenabilité de finances publiques, l’approche que nous présentons dans ce
travail est une synthèse du cadre conceptuel de Hakkio et Rush (1991). Elle présente une
forme simple et intuitive de l'étude de la soutenabilité des finances publiques à travers le
test de Co intégration.

Le point de départ du cadre analytique de Hakkio et Rush (1991) est la présentation de la


contrainte budgétaire de l'Etat sur une période t lorsque les titres d'emprunt publics ont
une maturité d'une période. Son équation est donnée par :

Gt + ( 1+ r t ) Bt−1=R t + Bt (3)

Où Gt est le montant des dépenses publiques hors paiement des intérêts, r t le taux
d'intérêt d'une période, Bt−1 représente la dette publique et Rt les recettes publiques.
P a g e | 73

Cette contrainte budgétaire (équation 1) qui s'applique pour la période courante (t), est
aussi valable pour les périodes suivantes (t + 1, t + 2, ...) si bien que l'on peut obtenir
l'équation de la contrainte budgétaire inter temporelle en résolvant le système par
récurrence comme suit :

∞ t
Rt +r −Gt +r Bt +r
Bt =∑ t
lim ∏ (4)
n → ∞ j=1 ( 1+r t + j )
∏ ( 1+r t + j )
t=1

j =1

Dans la mesure où l'équation 2 n'est qu'une identité comptable, son intérêt du point de
vue économique réside dans l'interprétation qui peut être faite du dernier terme à droite
t
Bt +r
de l'équation au voisinage de l'infini ( lim ∏ )
n → ∞ j=1 ( 1+ r t + j )

Lorsque cette limite est nulle (condition de transversalité), la contrainte budgétaire inter
temporelle implique que l'encours de la dette courante est égal à la valeur actualisée des
excédents budgétaires. C'est la condition de soutenabilité des finances publiques. Elle
exclut la possibilité que le gouvernement finance son déficit par de nouvelles dettes.
Lorsque cette condition n'est pas respectée alors l'Etat doit financer son déficit par
l'émission d'une nouvelle dette. Ce mécanisme conduirait à un déficit explosif (effet
boule de neige). Ainsi, le gouvernement utiliserait une sorte d'arrangement de Ponzi pour
rééquilibrer ses finances publiques qui ne seraient donc pas soutenables.

Afin de déduire une forme empiriquement testable de la contrainte budgétaire inter


temporelle, Hakkio et Rush (1991) font l'hypothèse que le taux d'intérêt r t est un
processus stationnaire autour d'une moyenne (r)16. Dès lors, l'équation 1 peut être réécrite
comme suit :

Gt + ( r t −r ) B t−1 + ( 1+r t ) Bt −1=Rt + Bt (5)

En posantG ' t =Gt + ( r t−r ) Bt −1 la contrainte budgétaire inter temporelle (équation

2) devient :

16
Cette hypothèse remet en question la soutenabilité des finances publiques sur la base de variables nominales
dans la mesure où la stationnarité du taux d'intérêt nominal est sujette à questionnement.
P a g e | 74


R t+ r−G ' t +r Bt +r
Bt =∑ lim
t
n →∞ (1+r t + j ) (6)

t=1
(1+ r t + j )
j =1

La condition de transversalité est alors donnée par :

lim Bt +r
n →∞
=0(7)
(1+r t+ j)

Elle indique ainsi que la politique budgétaire est soutenable si elle contraint la valeur
actualisée du stock de la dette à s'annuler. Pour ce faire, la dette ne doit pas croître plus
vite que le taux d'intérêt réel. Ainsi pour respecter la condition de transversalité (équation
5), la valeur actualisée des excédents dégagés par l'Etat doit être suffisante pour couvrir le
stock de dette en t, soit :

∞ '
Rt +r−G t +r
Bt =∑ t
( 8)
∏ ( 1+r t + j )
t=1

j =1

Hakkio et Rush (1991) montrent ensuite que si l'on poseGit =Gt + r t B t−1 (Git
représentant le montant des dépenses publiques augmenté des paiements d'intérêt),

Cette hypothèse remet en question la soutenabilité des finances publiques sur la base de
variables nominales dans la mesure où la stationnarité du taux d'intérêt nominal est
sujette au questionnement. L’équation 4 peut être récrite comme suit :


ΔR t +r −ΔG ' t +r Bt +r
Bt =R t + ∑ lim w (9)
t =1 ( 1+ r )r n →∞ ( 1+r )r

Cette expression permet de tester la soutenabilité des finances publiques en utilisant les
techniques de Co intégration. Pour ce faire, considérons que Rt et Gt sont des processus
de marche aléatoire (non stationnaires) avec dérive mais que leurs différences premières
¿ ¿ ) sont stationnaires, soit :

Rt =α 1+ R t−1 + µ1 t (9 a)
P a g e | 75

Gt =α 2+G t−1+ µ 2t (9 b)

Dans ces conditions l'équation 7 peut être réécrite comme suit :

Bt +r
Rt =α 1+ Gt−lim +µ t (10)
n→∞ ( 1+r )r

Avec, respectivement :


(α ¿ ¿ 2−α 1) ( 1+r )
α t =∑ r
=[ ](α ¿ ¿ 2−α 1)¿ ¿
❑ (1+ r ) r


(µ ¿ ¿ 2−µ1) ( 1+r )
µt =∑ r
=[ ](µ ¿ ¿ 2−µ1)¿ ¿
❑ (1+ r ) r

Des lors, lorsque la condition de transversalité est satisfaite, on peut déduire l'expression
empiriquement testable :

Rt =α 0 +α 1 Gt + µt (11)

Tester l'hypothèse de soutenabilité des finances publiques revient donc à tester si la série
des résidus de cette relation ( µt ) est stationnaire. Le cas échéant, si α 1=1 , on parle d'une
forte soutenabilité des finances publiques. Si la série des résidus ( µt ) est stationnaire et
que0< α 1 <1, on parle d'une soutenabilité faible. Enfin lorsque les résidus sont non
stationnaires, l'hypothèse de soutenabilité des finances publiques est rejetée. En somme,
la soutenabilité des finances publiques est acquise lorsque les dépenses publiques y
compris les paiements d'intérêt de la dette et les recettes publiques sont Co intégrées.
Autrement dit, les dépenses totales (charges de la dette comprises) et les recettes totales
exhibent une même tendance à long terme.

Hakkio et Rush (1991) indiquent que la contrainte budgétaire inter temporelle s'applique
pour les variables budgétaires (recettes et dépenses publiques) nominales, réelles et en
pourcentage du PIB. Pour ce faire, le taux d'intérêt doit respectivement être nominal, réel
et en pourcentage du PIB. Dans ce dernier cas, le taux d'intérêt est déterminé en
soustrayant le taux de croissance du PIB du taux d'intérêt nominal.
P a g e | 76

C'est donc cette approche analytique et empirique que nous utilisons dans ce papier pour
tester la soutenabilité des finances publiques dans les économies émergentes et pays en
développement.

3.1.2[3.1.1] Approche d’Armey(1995)


S’agissant de la taille optimale de l’Etat, nous utilisons le modèle d’Armey (1995) et
l’adaptons au contexte de l’économie congolaise. Dans le but d’identifier le point
d’inflexion de la courbe d’Armey (1995) des dépenses publiques et de leurs composantes
par rapport au PIB par habitant.

Le modèle d’Armey (1995), suggère que la relation entre la taille de l’Etat et la


croissance économique évolue sous la forme d’une courbe en U inversé, ce qui procède
de l’idée consensuelle qu’il existe une taille de l’Etat au-delà de laquelle toute
intervention supplémentaire devient négative. Il a tracé une courbe semblable à celle
popularisée par Kuznets (1963). Armey (1995), suppose qu’il existe une relation entre les
dépenses publiques et la croissance économique semblable à la courbe de Kuznets et
indique que la taille optimale des dépenses publiques qui maximise la croissance
économique peut être modélisée par une fonction de second degré. Le modèle ainsi, rend
compte, donc à la fois de l’impact du terme linéaire que de l’impact du terme élevé au
carré de la part des dépenses publiques dans le PIB sur le processus de la croissance
économique. Ainsi Vedder et Gallaway (1998) ont testé la relation suivante, pour les
USA, sur la période de 1947-1997.

La spécification quadratique à l’instar d’Armey (1995) :

PIB 2
=a+b G t +c G t + dT + e K t +ω t (12)
h

PIB/h, représente le taux de croissance du PIB par tête d’habitant. G2t Est supposé être de
signe négatif et mesure ainsi l’effet opposé associé à l’augmentation du niveau des
dépenses publiques au-delà du seuil optimal. Autrement dit, ce terme indique la
décroissance de la productivité marginale des dépenses publiques. Si la valeur du terme
au carré croit d’une manière plus rapide que la valeur du terme linéaire alors l’effet
négatif des dépenses publiques l’emporte sur l’effet positif de celles-ci. Par analogie,
P a g e | 77

cette hypothèse sera appliquée aux composantes des dépenses publiques. T est une
variable temps représentant le développement du capital humain et des ressources au
cours du temps.

Notre modèle d’Armey (1995) adapté à l’économie de la RDC se présente comme suit :

2
TCR=β 0 + β 1 Gt +Gt + …(13)

Avec : TCR : taux de croissance du PIB; OUV : ouverture commerciale ; G : Dépenses


publiques ; G2t dépenses publique élevée au carrée ; FBCF : Formation brute du capital
fixe ; MM : La masse monétaire en % du PIB ; dette : Le service de la dette.

La taille optimale de dépenses publique est obtenu en dérivant l’équation(2) par rapport à
la variable dépenses publique (Gt ) :

∆ TCR
=0(14 )
∆ Gt

Alors le taux qui optimise la croissance économique peut donc s’écrire :

¿ β1
Gt =
2 β2

3.2 Description des variables

3.2.1[3.1.2] Analyses graphiques


Partant des différents agrégats macroéconomiques, il serait pour nous de présenter
l’évolution de quelques performances macroéconomiques sous étude.
P a g e | 78

Figure 3.1. Evolution de dépenses publiques et les recettes publiques

Source : auteur à partir du logiciel eviews 10

La lecture du graphique ci-dessus témoigne d’une certaine stabilité globale des


variables sous étude dans le temps (présomption de la stationnarité en moyenne).

3.2.2[3.1.3] Analyse descriptives des variables

Tableau 3.1. Statistiques descriptives des variables utilisées


DP RC DETTE DEF
Mean 10.17619 10.41857 51.41501 -0.818571
Median 10.21250 10.05703 22.80667 -0.404688
Maximum 14.01563 14.24813 162.4012 1.556250
Minimum 4.284375 4.048750 6.265625 -14.13750
Std. Dev. 2.555927 2.377884 44.98434 2.309890
Skewness -0.633964 -0.324930 0.809037 -3.609394
Kurtosis 2.858036 2.792086 2.448068 18.48445

Jarque-Bera 5.697286 1.629409 10.22977 1021.577


Probability 0.057923 0.442770 0.006007 0.000000

Sum 854.8000 875.1600 4318.861 -68.76000


Sum Sq. Dev. 542.2192 469.3096 167958.0 442.8541

Observations 84 84 84 84
Source : auteur, à partir des résultats d’Eviews10

Il ressort du tableau ci-haut que le stock de la dette est plus volatile que d’autres
variables et le déficit l’est moins au regard de l’écart-type (std. Dev). Aussi, l’on note
que les variables sous-étude sont normalement distribuées (Prob. Jarque-Bera > 5%),
sauf pour le déficit et le stock de la dette.
P a g e | 79

Tableau3.2 Analyse de la corrélation des variables


DP RC DEF DETTE

DP 1.000000 0.589452 0.073160 -0.548187


RC 0.589452 1.000000 0.500575 -0.228935
DEF 0.073160 0.500575 1.000000 0.130133
DETTE -0.548187 -0.228935 0.130133 1.000000

Source : auteur, à partir des résultats d’Eviews

L’analyse de la matrice de corrélation entre les différentes variables prises deux à deux
fait apparaître clairement ce qui suit:
 Une très forte corrélation linéaire positive entre les dépenses publiques
et les recettes publique une faible corrélation positive avec le déficit.

 Par contre, nous observons une très forte corrélation négative entre les
depenses publique et la dette.
 Une forte corrélation positive entre les recettes et le déficit mais
négative avec la dette.
 Le stock de la dette est corrélé négativement avec les dépenses et les
recettes mais positivement avec le déficit.

3.2.3[3.1.4] Etude de stationnarité des variables


La stationnarité renvoie au caractère infiniment persistant des séries à la suite d’aléa.
Cette propriété est souhaitable dans le cadre des estimations des données temporelles
car elle évite les risques de régressions fallacieuses (Kého, 2004). La littérature
propose plusieurs tests de racine unitaire. Deux tests de racine unitaire sont
usuellement utilisés, à savoir le test de Dickey-Fuller augmenté (ADF) et celui de
Phillips-Perron (PP). Dans le cadre de ce travail, nous avons recouru au test de
Dickey-Fuller augmenté (ADF) afin de tester la stationnarité entre les variables.

Tableau n° 3.3. Test de stationnarité sur les variables

Variables Valeurs Décisio Valeurs Décisio modèles


ns ns
ADF VCM ADF VCM
(5%) (5%)
Dette -1.0317171 - NS - - I(1) 1
1.944862 6.49181 1.94491
Déficit -1.731683 -1.99450 NS - - I(2) 1
5.40301 1.94502
Dépenses -2.846667 - NS - - I(1) 2
Publiques 2.897223 4.20947 2.89814
Recettes -0.624557 - NS - - I(1) 1
publiques 1.945260 4.02571 1.94491
P a g e | 80

Source : auteur, à partir des résultats d’Eviews10

Nous constatons du tableau 3.3 que nos variables du modèle sont tous non stationnaire
à niveau.

3.2.4[3.1.5] Estimation et validation du modèle


Il est question dans cette section de présenter les résultats de nos
investigations sur la la soutenabilité des finances publiques et la détermination de la
(taille optimale de l’Etat en RDC.
La procédure de l’estimation comprend 4 étapes à savoir :
1. Test de racine unitaire sur le ratio dette publique sur le PIB : si ce ratio est
stationnaire à niveau alors les finances publique est soutenables et le processus
s’arrête là au cas contraire on passe à l’étape suivante ;
2. Test de racine unitaire sur le ratio défit public sur le PIB si ce ratio est
stationnaire à niveau alors les finances publique est soutenable et le processus
sarrette là au cas contraire on passe à la troisième étape ;
3. Test de racine unitaire sur le ratio dépense et recettes publiques sur PIB si ces
ratios sont stationnaire à niveau alors les finances publique est soutenable et le
processus s’arrête là au cas contraire on passe à la quatrième étape ;
4. Test de cointegraton sur les dépenses et les recettes publiques s’il existe une
relation de long terme entre ces deux ratios, nous pouvons conclure sur la
soutenabilité de finances publiques en RDC pendant la période sous examen.
Les résultats de test de racine unitaire repris dans le tableau 3.3 relèves
que les variables sous études sont toutes non stationnaires à niveau donc on passe
directement à la dernière étape.

Sur base de l’équation (11), deux variables sont retenues ici pour
l’analyse. Il s’agit des recettes budgétaires et des dépenses gouvernementales. Ces
deux variables sont extraites de la base de données de la Banque mondiale (WDI) sur
la période allant de 2000 à 2020, nos données sont désagrèges en données trimestrielle.
P a g e | 81

Les résultats des différents tests de stationnarité montrent que les deux variables sont
stationnaires en première différence. On peut alors envisager l'étude de la co-
intégration afin de vérifier s’il existe une relation d'équilibre entre les deux variables.
On peut vérifier cela en utilisant soit le Test d'Engel et Granger (1987) ou celui de
Johansen (1988, 1991).

Ainsi, pour cette étude, on va procéder par le test de Co-intégration de


Engel et Granger qui se fait en deux étapes: en premier lieu, on estime le modèle par la
méthode Moindre Carrés Ordinaires (MCO); ce qui permet de prélever le résidu et en
second lieu on teste la stationnarité du résidu par l'approche ADF. Si ces tests révèlent
une stationnarité du résidu en niveau; on conclue à une relation d'équilibre entre les
deux variables au cas contraire, il n'y a pas de relation du tout. L’exécution du test de
DickeyFuller en niveau sans constante et sans trend a donné les résultats contenus dans
le tableau 3.4
Le test de stationnarité sur la série des résidus montre que celle-ci est
stationnaire en niveau. Donc nous pouvons conclure sur le probable d’une rélation de
Co-intégration entre les recettes publiques et les dépenses publiques et donc
l’existence d’une relation de long terme entre les deux variables. Par conséquent on
peut prétendre estimer un Modèle à Correction d'Erreurs (MCE).
Le MCE retenu dans le cadre de ce papier est celui de Dickey Fuller, qui s’exécute en
deux étapes. La première consiste à estimer par les MCO le modèle à long terme et
ensuite récupérer le résidu pour l'estimer avec un retard d’une période. Ce modèle est
qualifié de court terme. Les deux modèles sont présentés dans le tableau 3.4

Tableau n°3.4. Relation de long terme et de court terme


Relation de LT Test de racine Rélation de Relation de CT Force de
sur les résidus de CT corrigée rappelle
LT
C 3.575119 0.076924 0.080119
(0.0008) -2.37708 (0.2644) (0.6066)
-1.9452 -0.188912
(0.0178) (0.0549)
RC 0.633387 -0.245399 -0.274521
(0.0000) (0.0398) (0.0001)
P a g e | 82

Source : auteur à partir de résultats des estimations

La qualité globale des deux modèles est appréciée au moyen du coefficient de détermination R² et
celle de Ficher. L’adéquation du modèle aux données est de 34,7% à long terme et 40% à court terme.
Ces résultats suggèrent qu’à long terme, les recettes permettent d’expliquer les dépenses cette
explication est insuffisante et il y a lieu de prendre en compte une variable comme la dette, à court
terme également que les recettes permettent d’éxpliquer les dépenses publique mais cette explication
est faible. La statistique de Ficher est significative au seuil de 5% dans les deux modèles. Ce résultat
suggère que les variables retenues contribuent conjointement à l’explication du phénomène étudié.
Enfin, les résultats du LM test d’autocorrélation permettent de valider l’hypothèse d’absence
d’autocorrélation des résidus).

3.2.5[3.1.6] TESTS SUR LE RESIDUS

Tableau n°3.5. Résultats du test sur les résidus

Tests F-statistic Probabilité


Normalité 284.8518 0.00000
Heteroscedasticité 0.2943 0.2943
Autocorrélation 0.2851 0.2851
Source : auteur à partir de résultats des estimations

A partir de résultats de ce tableau nous pouvons conclure sur la normalité de


résidus en se basant sur la probabilité de jarque-berra qui est inférieur à 5%, il y
a également absence heteroscedasticité et d’autocorrélation des résidus
conformément à leur probabilité supérieur à 5%.

3.2.6[3.1.7] Interprétation de résultats


Etant donné que les résidus issus du modèle à long terme est stationnaire et que la
force de rappel est significatif, négatif et compris entre 0 et 1 c’est-à-dire que les chocs
sur les dépenses publiques en RD Congo se corrigent à 19% par l’effet de « feed back
» ; autrement dit, l’on arrive à ajuster 19% du déséquilibre entre le niveau désiré et
effectif des dépenses des publiques en RD Congo.
Nous sommes donc en mesure de conclure qu'il existe une relation de Co intégration
entre les recettes publiques et les dépenses publiques (y compris les charges de la
P a g e | 83

dette) pour le cas de la RDC pour la période 2000 à 2020. En d'autres termes, ses
finances publiques sont globalement soutenables sur ces deux décennies. Cela signifie
que la période post ajustement structurel s'est globalement soldée par une meilleure
gestion des finances publiques en RDC. Ces résultats contrastent avec les gestions
budgétaires des années 80 et 90 ayant conduit à la mise en place des programmes
d'ajustement structurel (PAS) ainsi que les initiatives d'allégement de la dette dans
plusieurs pays. Nos résultats peuvent aussi s'expliquer par le fait que la gestion
budgétaire sur la période d'étude a été soulagée par une charge de la dette moins
importante suite à la mise en place de l'initiative pays pauvres très endettés (PPTE).
Cependant peut-on pour autant considérer que les finances publiques sont fortement
soutenables en RDC sur la période 2000-2020?

3.2.7[3.1.8] Degré de soutenabilité des finances publiques en RDC


Quintos (1995) relève une distinction entre deux degrés de la soutenabilité du déficit,
à savoir: la soutenabilité forte et la soutenabilité faible. La soutenabilité est dite forte,
lorsque les recettes et les dépenses sont co-intégrées avec un paramètre de co-
intégration β 1=1 (ajustement parfait des dépenses et des recettes) dans la relation (11).
A contrario, il y a une faible soutenabilité, lorsque les recettes et les dépenses sont co-
intégrées et le coefficient de soutenabilité β 1 varie entre 0 et 1 (recettes et dépenses
évoluent dans le même sens avec un ajustement partiel).
En effet pour notre cas, le coefficient de soutenabilité est compris entre 0 et 1 cela
signifie que durant la période examiner les finance publique de la RDC est soutenable
mais cette soutenabilité est faible. En d’autre terme le gouvernement de la RDC
durant la période allant de 2000 à 2020 est capable de dégager les excédents
budgétaire afin de subvenir à la charge de la dette donc nous pouvons dire que l’Etat
est solvable mais de manière partielle compte tenu du degré de cette capacité de
l’Etat à réaliser des excédents budgétaire.

3.3[3.2] Détermination de la taille optimale de l’Etat


Le seuil est déterminé pour la variable dépenses publique. Il est déterminé en fonction du
signe du coefficient lié à la variable des dépenses et du signe du coefficient de la variable
P a g e | 84

carrée de ces dépenses. Un seuil n’est déterminé que lorsque les deux coefficients sont de
signes opposés.

Lorsque le coefficient lié aux dépenses publiques est positif et le coefficient lié au carré
des dépenses publiques est négatif, les dépenses publiques ont un effet positif sur la
croissance économique tandis que la variable carrée des dépenses publiques a un impact
négatif sur la croissance économique. Dans ce cas, il est important de déterminer le point
au-delà duquel une augmentation des dépenses publiques réduit le taux de croissance
économique, c’est-à-dire les conséquences négatives d’un État trop vaste (Lupu &
Asandului, 2017).

Lorsque le coefficient lié aux dépenses publiques est négatif et que le coefficient lié au
carré des dépenses publiques est positif, les dépenses publiques ont un effet négatif sur la
croissance économique tandis que la variable carrée des dépenses publiques a un impact
positif sur la croissance économique. Dans ce cas, il est important de déterminer le point
au-delà duquel une augmentation des dépenses publiques induit un taux de croissance
économique.

Les seuils associés aux dépenses publiques sont présentés en considérant les dynamiques
à long terme et à court terme.

Il s’obtient en dérivant la variable croissance (PIB/H) par rapport à la variable fiscalité :

∆ TCR
=β 1+2 β 2 Gt
∆ Gt

En annulant l’équation (5) on obtient l’équation suivante :

β 1+ 2 β 2 Gt=0(15)

2 β 2 Gt =−β 1

¿ − β1
G=
2 β2

β 1 et β 2 Des estimateurs issus de l’estimation de notre modèle de base.


P a g e | 85

3.3.1[3.2.1] Résultat du seuil optimal de dépenses publiques


Les singes de deux coefficients associés à la variable dépenses publiques et le son carré
sont différents alors cette situation nous donne la possibilité de déterminer le seuil
optimal.

On constate que les dépenses publiques ont un effet positif et significatif sur le taux de
croissance économique en RDC, le seuil à partir duquel cette relation pourrait être
négative est atteint lorsque les dépenses publiques courantes représentent 20 % du PIB
contre une moyenne de 10% pendant la période d’étude et c’est un seuil maximal.

C’est-à-dire la valeur à partir du quelle le gouvernement devrait user de la politique


budgétaire comme régulateur de la croissance économique en RDC beaucoup, ayant ce
seuil, nous nous appuyons aux résultats de Keynes qui prône que seul l’intervention du
pouvoir publique peut ajuster toute l’économie.

On constate également que la valeur du terme au carré croit d’une manière plus rapide
que la valeur du terme linéaire alors l’effet négatif des dépenses publiques l’emporte sur
l’effet positif de celles-ci.

3.4[3.3] Vérification des hypothèses et Recommandations

3.4.1[3.3.1] Vérification des hypothèses


En ce qui concerne la vérification des résultats empiriques trouvés issus de l’analyse
de la soutenabilité de finances publiques en RDC sous la période de l’étude nous a
conduit à dire que de manière plus robuste l’analyse économétrique basée sur un
traitement rigoureux de la contrainte budgétaire inter temporelle de l’Etat, confirme
l’existence de la soutenabilité de finances publique mais cette soutenabilité est faible
cela se traduit par le coefficient de soutenabilité qui est compris entre 0 et 1 .
S’agissant de la taille optimale de l’Etat, Les résultats empiriques relèvent que la taille
optimale de l’État en RDC est estimée à 20% entre 2000 et 2020 contre une moyenne
de 10% Ils montrent que l’État dépense largement en déca de son potentiel de
P a g e | 86

croissance. L’étude montre également cette faiblesse dans les dépenses en capital
humain notamment le secteur de l’éducation, la santé et les infrastructures
économiques, alors que l’État ne cesse d’accroitre sa composition des dépenses des
institutions politiques et dépenses de défenses largement au-delà de son potentiel.

3.4.2[3.3.2] Recommandations
les résultats de notre étude relevé une faible soutenabilité de finances publiques en
RDC pendant la période considérée cette situation vient essentiellement du fait que les
engagements de dépenses publiques futures sont importants par rapport aux montants
susceptibles d’être financés par les recettes futures et encore du faite que les finances
de la RDC dépend exclusivement des ressourcés du commerce extérieur et
l’exportation de matière premières qui sont sujette de chocs tant domestique
qu’extérieur. Pour préserver la soutenabilité des finances publiques du pays ou la
rendre forte, il est indispensable pour le gouvernement de la république de mener des
actions qui visent à renforcer la qualité de la gestion de finances publiques afin de la
maintenir dans un sentier soutenable.
 Mise en place de règles budgétaire
Les règles budgétaires ont pour but d’éviter des déséquilibres structurels persistant des
finances publiques, de limiter le caractère pro cyclique des politiques publiques, et de
maintenir les ratios de dette publique à des niveaux soutenables. Plus
fondamentalement, elles ont pour but de corriger le biais inhérent en faveur des
déficits publics associés aux distorsions d’incitations auxquelles les décideurs font
face.
Mettre en œuvre une règle budgétaire bien conçue et ancrée dans la législation pour
aider le pays à consolider les gains réalisés en matière d’assainissement budgétaire et
assurer une dynamique d’endettement stable. Une règle appropriée, comme le relève
Agénor (2015), devrait avoir deux composantes : un objectif de solde primaire
structurel, qui corrigerait donc des variations cycliques et offrirait une marge de
flexibilité́, par le jeu des stabilisateurs automatiques ; et un objectif de ratio de la dette
publique par rapport au PIB.
 Mise en place d’un comité budgétaire indépendant
P a g e | 87

Mettre en place des comités budgétaires indépendants, en parallèle avec la mise en


place des règles budgétaires, que celles-ci portent sur le contrôle des dépenses, de
l'endettement, ou sur la maîtrise des déficits. Ces comités, généralement composés
d’experts issus du monde économique et académique, ont pour but de trancher sur la
question de l'appréciation de la croissance anticipée et de la position du pays au sein
du cycle économique ce qui, à son tour, a pour but de permettre de calibrer les efforts
budgétaires à fournir et de réagir rapidement aux évolutions discrétionnaires décidées
par les pouvoirs publics.
Ils pourraient donc permettre de renforcer le mécanisme d’application des règles,
d’assurer une plus grande transparence (et, partant, une plus grande crédibilité du
cadre budgétaire), même s’ils ne jouent aucun rôle dans la formulation des objectifs
eux-mêmes ou dans le choix des instruments par les décideurs. Ceci devrait renforcer
la crédibilité du cadre budgétaire du pays.

 Fonds de stabilisation
Pour un pays en développement dont les finances publiques dépendent fortement des
exportations de ressources naturelles et de l’évolution des prix des matières premières
sur les marchés internationaux, il faut aller au-delà de combinaisons de règles
budgétaires. Il est important de combiner l’objectif de soutenabilité des finances
publiques avec une flexibilité plus grande au niveau des dépenses publiques pour
répondre aux chocs et maintenir le rôle contra cyclique de l’Etat. Un durcissement
excessif des contraintes sur les interventions discrétionnaires peut jouer dans le sens
inverse et en fait réduire la crédibilité des règles budgétaires.
Plus spécifiquement, la proposition qui est faite ici est de mettre en place
systématiquement, en parallèle avec une règle budgétaire (ou un ensemble de règles)
un fonds de stabilisation, pour permettre de maintenir ou de lisser les dépenses de
l’Etat dans des périodes exceptionnelles (une forte récession, par exemple, ou une forte
baisse des prix mondiaux des matières premières) sans affecter le solde budgétaire
conventionnel ou structurel. La règle d’allocation de ressources à ce fonds pourrait se
faire (à la suite d’une dotation initiale, puisée éventuellement sur les réserves de
P a g e | 88

change de la banque centrale) sur la base des recettes exceptionnelles de l’Etat), selon
par exemple la formule optimale proposée par Agénor (2015) ou sur la base d’une
règle arbitraire.
La mise en place de ce fonds permettrait d’éviter la possibilité que, dans une
économie très volatile, des règles strictes de déficits ne permettent pas à la politique
budgétaire de jouer pleinement son rôle contra cyclique. De ce point de vue, un fonds
de stabilisation pourrait même contribuer au renforcement de la crédibilité des règles
budgétaires.

 La diversification économique

Il ne suffit plus d’investir dans la politique budgétaire notamment de dépenses ou


fiscales pour récolter de nouveaux revenus afin d’assurer la soutenabilité de finance
publique par conséquent la croissance.
L’économie d’aujourd’hui est tellement dynamique qu’il existe beaucoup d’autres
alternatives capables de tirer les ressources nécessaires pour soutenir la croissance. Il
ne reste qu’à les identifier et les exploiter. A titre d’exemple, le développement humain
constitue par excellence un moyen de rétablissement de la croissance. Les gains
extraordinaires que peuvent être dégages seront d’une utilité extrême dans la genèse
d’une nouvelle croissance soutenue. Ceci passe sans doute par un renforcement du
capital humain en offrant toutes les possibilités de développement des connaissances.
Autre source de croissance aujourd’hui est cachée derrière les investissements
écologiques. L’énergie renouvelable constitue une solution parmi d’autres à générer de
la croissance et à alléger le fardeau de la dette.
Par conséquent, le regain de la croissance est un moyen efficace à la réduction de la
dette et à la garantie de la soutenabilité. Tout l’art consiste alors à bien sélectionner les
investissements productifs des investissements improductifs, à utiliser les instruments
adéquats et a prévoira avec précision les effets escomptes.
P a g e | 89

Conclusion
La soutenabilité des finances publiques dans les pays en développement est un sujet
de préoccupation majeur.
P a g e | 90

Elle conditionne la soutenabilité de leur dette et éviter que les Etats soient confrontés à
des mesures d'ajustement drastique à terme. L'enjeu est d'autant plus important pour
ces pays que les besoins en dépenses publiques (santé, éducation, infrastructures,
énergie, etc.) y sont très importants. Dans le même temps, les mécanismes de
mobilisation des ressources internes sont souvent défaillants.
Cette étude se propose d'analyser la soutenabilité des finances publiques en
République Démocratique du Congo de 2000 à 2019. Sur le plan analytique, nous nous
appuyons sur le concept de soutenabilité qui implique le respect par le pays de sa
contrainte budgétaire inter temporelle. Sur le plan économétrique, notre étude s'appuie
sur les techniques récentes de la Co intégration proposée par hakkio et ruch.
Les résultats montrent que les finances publiques de la RDC sont soutenables. Les
recettes publiques et les dépenses publiques augmentées des charges de la dette sont
Co intégrées. Cependant le niveau de soutenabilité apparait globalement faible cette
situation s’explique par la qualité de la gestion de finances publique en RDC en termes
de mobilisation de ressource et d’exécution de dépenses publique et très souvent par le
non-respect de la discipline budgétaire.
En effet l’analyse du cadre budgetaire effectuer dans le second chapitre relève de
manière globale que pour les recettes publique elles sont généralement constitue de
recette fiscale précisément celle tirées du commerce extérieur qui est sujette de chocs
ce qui entraine souvent de problème de faible mobilisation de recettes, en ce qui
concerne les dépenses publique presque chaque années les dépenses sont exécuté au-
delà de ce qui est prévu et les dépenses courante liées au fonctionnement des
institutions occupe une grande part dans l’exécution budgétaire, les dépenses en capital
sont faiblement exécuté cela signifie que l’Etat congolais est souvent confronte au
problème d’un faible mobilisation de ressources et d’un taux d’exécution largement
au-dessus de ce qui devrait normal être dépenser .

BIBLIOGRAPHIE
a) Ouvrages
P a g e | 91

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4) BLANCHARD O. et COHEN D. (2011), Macroéconomie, 5. Edition, Paris :
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5) BOFOYA KOMBA B. (2018), Modèles Macroéconomiques, éd. Galimages

6) BENASSY-QUERE Agnès and Benoit Cœuré Pierre Jacquet, (2014), Politique


Economique, Ed. De Boeck;
7) Didier LECRERE (2012), Essentiel de la Gestion budgétaire, Ed. Eyrolles;

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9) Hakkio C. S. and M. Rush, (1991), “Is the budget deficit “too large?”; Economic
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10) Hamilton, J. D., and M. A. Flavin (1986), on the limitations of government
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11) Harrod, R.F. (1948), towards a dynamic economics, Greenwood Press,


12) KABUYA. K et al, Les programmes d’ajustement structurel de la décennie 80 sont
qualifiés des programmes de la première génération, 2006

12) KREMER et al. (2002), la dette souveraine encourue sans le consentement des
populations et sans bénéfices pour elles ne doit pas être transférée à l’Etat successeur,
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13) MBUMBA NZUZI N. (2022), Pour un Nouvel APPAREIL de l’Etat au Congo


Zaïre, Ed. Harmattan;

14) Régis BOURBONNAIS. (2018), Manuel d’Économétrie, éd. Dunod ;


P a g e | 92

b) Articles, revues et rapports officiels


1) Agénor Pierre Richard (2015), « Règles budgétaires et soutenabilité des finances
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2) Blaise Gnimassoun, Isabelle Dos Santos(2020), Régimes de change et soutenabilité


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3) Bouloud B. G. (2015), “ La soutenabilité de la dette publique congolaise: une


évaluation économique”, Revue Cedres Etudes, n°59, pp. 11-25

4) DKHISSI. A. (2009), les effets de seuil de la politique budgétaire et la croissance


économique au Maroc ;

5) DUCOUDRE.B. (2005), « politique budgétaire et taux d’intérêt », p. 244 ;

6) JEAN MARIE KOUAKO, La Soutenabilité des Finances Publique au Congo,


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Université Marien Ngouabi, 2016.

7) Milan Rivié, Robin Delobel et Anaïs Carton, Généalogie de la dette en République


démocratique du Congo, Entraide et Fraternité, Janvier 2021.
8) Jonas Kibala Kuma (2018), «Co intégration et Modèle à Correction d’Erreur »
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9) MAHAMQT.A et al. (2020), « politique budgétaire et inflation en Afrique


subsaharienne », journal économique, vol 20

10) MOUSSOIDIA (2008), « dépenses publiques et croissance » au Sénégal

12) SEYDOU.G. (2007), « impact des dépenses budgétaires sur la croissance


économique le cas du Burkina-Faso »

13) BCC, rapports annuels de 2020 à 2020 ;


P a g e | 93

c) Mémoires et thèses
1) BAHEKWA A. M, « Evolution des principaux indicateurs économiques en RDC de
1990 à 2002 », mémoire inédit, UPC, Pages 32

2) Mohamed MANSOUR, «Evaluation Théorique et Empirique de la


Soutenabilité de la Dette Publique : Cas de la France », Master Economie-Gestion,
Panthéon-Assas, Paris, Inédit
3) KHONDE. M, « Politique budgétaire et stratégies pour l’émergence économique en
RDC », GPE, UNIKIN, 2017 ;

5) RAKOTOARISAO.H. N, « Politique budgétaire et croissance économique au


Burkina-Faso », mémoire DEA, Antananarivo, 2007 ;

d) Notes de cours et sites web


1) KABEYA TSHIKUKU L, (2019), « cours d’Analyses des Structures et Systèmes
Economiques », L2, FASEG, UNIKIN, 2019-2020 ;

2) KOLONDA KANYAMA. I, (2019), « cours d’économétrie approfondie », L2,


FASEG, UNIKIN, 2019-2020 ;

3) MUKOKO.S.D. (2019), « cours des modèles macro-économiques », L2, FASEG,


UNIKIN, 2019

4) MUKUNDI E. (2019), « cours des Politiques Economiques », L2, FASEG,


UNIKIN, 2019-2020 ;

5) SUAMI JB, « cours de finance publiques », FASEG, G3/A, 2018, cours Inédit ;

6) https://databank.banquemondiale.org/data/databases;

7) www.Investir in drc. Cd
P a g e | 94

TABLE DE MATIERES
EPIGRAPHE.............................................................................................................................................1
IN MEMORIAM..................................................................................................................................2
REMERCIEMENTS...........................................................................................................................4
SIGLES ET ABREVIATIONS......................................................................................................................5
LISTE DES ILLUSTRATIONS.....................................................................................................................6
RESUME...............................................................................................................................................7
INTRODUCTION................................................................................................................................8
1 CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L’ETUDE ET REVUE DE
LITTERATURE........................................................................................................................................15
P a g e | 95

1.1 SECTION I : LES FINANCES PUBLIQUES..................................................................................15


1.2 . Notions sur les finances publiques......................................................................................16
1.2.1 La science de finances publiques..................................................................................16
1.2.2 Domaine de finances publiques....................................................................................17
1.2.3 Les interventions et opérations financières de l’Etat....................................................17
1.2.4 dépenses publiques......................................................................................................17
1.2.5 Notions sur les dépenses publiques..............................................................................18
1.2.6 Recettes Publiques........................................................................................................18
1.2.7 Notions sur les recettes publiques................................................................................19
1.2.8 Type des recettes publiques.........................................................................................19
1.2.9 Déficit budgétaire.........................................................................................................19
1.2.10 Gestion du déficit budgétaire.......................................................................................20
1.2.11 Financement du déficit budgétaire par la dette............................................................20
1.2.12 Le déficit budgétaire et l’alourdissement de la dette...................................................21
1.2.13 La dette publique..........................................................................................................22
1.3 SECTION II : NOTION SUR LA SOUTENABILITE DES FINANCES PUBLIQUES............................23
1.3.1 L’Etat et sa contrainte budgétaire................................................................................23
1.3.2 Du comportement individuel à la contrainte budgétaire de l'Etat................................23
1.3.3 L’endettement public....................................................................................................24
1.3.4 La contrainte budgétaire inter-temporelle...................................................................25
1.3.5 Condition de transversalité...........................................................................................27
1.3.6 Les effets de redistribution de l'emprunt sur les générations futures..........................29
1.3.7 . De la condition de transversalité à la condition de soutenabilité...............................31
1.3.8 Définitions et notions générales de la soutenabilité budgétaire..................................32
1.3.9 La soutenabilité budgétaire et la distinction entre soutenabilité et solvabilité............35
1.3.10 La politique budgétaire soutenable..............................................................................36
1.3.11 La distinction entre liquidité, solvabilité et soutenabilité.............................................36
1.4 SECTION III : REVUE DE LITTERATURE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE LA SOUTENABLITE DES
FINANCES PUBLIQUES......................................................................................................................39
1.4.1 Revue théorique...........................................................................................................39
1.4.2 Revue empirique sur la soutenabilité de finances publiques........................................41
2 CHAPITRE II : EVOLUTION DES FINANCES PUBLIQUES EN RDC DE 2000 à 2020...........................45
2.1 SECTION I : EVALUATION DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE EN RDC.......................................46
2.1.1 Les règles budgétaires..................................................................................................47
P a g e | 96

2.1.2 Contenu du budget de RDC..........................................................................................48


2.1.3 Les ressources budgétaires...........................................................................................48
2.1.4 Les recettes fiscales......................................................................................................51
2.1.5 Les recettes non fiscales et exceptionnelles.................................................................52
2.1.6 Des dépenses publiques...............................................................................................53
2.1.7 Analyse de la composition des dépenses courantes.....................................................55
2.1.8 Les dépenses en capital................................................................................................58
2.1.9 Evolution de l’activité Economique en RDC de 2000 à 2020.........................................61
3 CHAPITRE III : VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA SOUTENABILITE DES FINANCES PUBLIQUES ET
DETERMINATION DE LA TAILLE OPTIMALE DE L’ETAT EN RDC.............................................................68
3.1 Spécification du modèle.......................................................................................................68
3.1.1 Approche de Hakkio et Rush(1991)..............................................................................68
3.1.2 Approche d’Armey(1995).............................................................................................72
3.2 Description des variables......................................................................................................73
3.2.1 Analyses graphiques.....................................................................................................73
3.2.2 Analyse descriptives des variables................................................................................74
3.2.3 Etude de stationnarité des variables.............................................................................75
3.2.4 Estimation et validation du modèle..............................................................................76
3.2.5 TESTS SUR LE RESIDUS..................................................................................................78
3.2.6 Interprétation de résultats...........................................................................................78
3.2.7 Degré de soutenabilité des finances publiques en RDC................................................79
3.3 Détermination de la taille optimale de l’Etat........................................................................79
3.3.1 Résultat du seuil optimal de dépenses publiques.........................................................80
3.4 Vérification des hypothèses et Recommandations...............................................................81
3.4.1 Vérification des hypothèses..........................................................................................81
3.4.2 Recommandations........................................................................................................81
Conclusion...........................................................................................................................................85
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................................86

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