Validation de La Version Franciase Des Questionnaires de DÇpistage Du Syndrome D'asperger

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Pour citer cet article : Sandrine Sonié et al.

, Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du


syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre. . ., Presse Med (2011), doi: 10.1016/j.lpm.2010.07.016.

Presse Med. 2009; //: /// en ligne sur / on line on


ß 2010 Publié par Elsevier Masson SAS. www.em-consulte.com/revue/lpm
www.sciencedirect.com

Article original
Version française des questionnaires de
dépistage de l’autisme de haut niveau
ou du syndrome d’Asperger chez
l’adolescent : Quotient du spectre de
l’autisme, Quotient d’empathie, et Quotient
de systématisation. Protocole et traduction
des questionnaires

Sandrine Sonié1, Behrouz Kassai2, Elodie Pirat1, Sandrine Masson2, Paul Bain3,
Janine Robinson4, Anne Reboul5, Bruno Wicker6, Coralie Chevallier5,8,
Véronique Beaude-Chervet7, Marie-Hélène Deleage7, Dorothée Charvet9,
Catherine Barthélémy10, Thierry Rochet11, Mohamed Tatou11, Valérie Arnaud12,
Sabine Manificat12

1. Centre de Ressources autisme Rhône-Alpes, Le Vinatier, 69677 Bron cedex, France


2. Université de Lyon, CHU de Lyon, Inserm, CIC201, EPICIME, Lyon, service de
pharmacologie clinique, UMR 5558, 69000 Lyon, France
3. Wimpole Street, W1G 8GB Londres, Royaume-Uni
4. Autism Research Centre, Department of Psychiatry, University of Cambridge,
Cambridge CB2 2Q Royaume-Uni
5. Université de Lyon 1, UMR5230 CNRS, institut des sciences cognitives, laboratoire
sur le langage, le cerveau et la cognition (L2C2), 69675 Bron cedex, France
6. CNRS and Aix-Marseille University UMR 6193, Mediterranean Institute for Cognitive
Neuroscience, 13402 Marseille cedex, France
7. Fédération Rhône-Alpes de Pédiatrie Ambulatoire (réseau FRAPA), 69006 Lyon,
France
8. Institute of Psychiatry, SGDP Centre, King’s College London, SE5 8AF Londres,
Royaume-Uni
9. Centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu, unité pour adolescents Ulysse, 69373 Lyon,
France
10. CHU Bretonneau, service universitaire d’exploration fonctionnelles et de
neurophysiologie en pédopsychiatrie, 37000 Tours, France
11. Centre hospitalier le Vinatier, pôle de pédopsychiatrie pour adolescent, 69677
Bron cedex, France
12. Centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu, psychiatrie infanto-juvénile, 69373 Lyon,
France

Reçu le 30 avril 2010 Correspondance :


Accepté le 20 juillet 2010 Sandrine Sonié, Centre hospitalier Le Vinatier, Centre de Ressources Autisme Rhône-
Disponible sur internet le : Alpes, bât. 211, 95, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France.
[email protected]
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doi: 10.1016/j.lpm.2010.07.016
LPM-1385
Pour citer cet article : Sandrine Sonié et al., Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du
syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre. . ., Presse Med (2011), doi: 10.1016/j.lpm.2010.07.016.

S Sonié, B Kassai, E Pirat, S Masson, P Bain, J Robinson et al.

Summary Résumé

French version of screening questionnaire for high- Objectif > Aucun outil n’est disponible en France pour le
functioning autism or Asperger syndrome in adolescent: dépistage des troubles du spectre de l’autisme sans
Autism Spectrum Quotient, Empathy Quotient and System- déficience intellectuelle (« Autisme de Haut Niveau » ou
izing Quotient. Protocol and questionnaire translation Syndrome d’Asperger, ici nommés « TED SDI »). L’utilisation
de test de dépistage par des cliniciens « de première ligne »
Aim > No tools are currently available in France, for the detec- permettrait de mieux détecter les enfants susceptibles
tion of autism without mental retardation (high functioning d’avoir de tels troubles et d’améliorer leur prise en charge.
autism and Asperger syndrome here referred as TED SDI). Use Au Royaume-Uni, 3 questionnaires ont été évalués : Quotient
of screening tests by first-line clinicians would allow better du spectre de l’autisme (AQ), Quotient d’empathie (EQ), et
detection of children who are likely to display such difficulties Quotient de systématisation (SQ). Nous avons traduit ces
and to improve patients’ care. In England, 3 questionnaires 3 questionnaires et proposons leur méthode d’évaluation en
have been evaluated: Autism Spectrum Quotient (AQ), Empa- France auprès d’adolescents TED SDI et d’adolescents
thy Quotient (EQ), and Systemizing Quotient (SQ). témoins.
This is the translation and evaluation of 3 questionnaires in Méthode > La traduction du questionnaire en français a néces-
France for TED SDI and control adolescents. sité deux traductions simultanées, deux rétro-traductions
Methods > The translation of the questionnaires into French et deux réunions d’harmonisation. Il s’agit d’une étude trans-
required two simultaneous translations, two back-translations versale comparant les scores obtenus avec les trois question-
and two consensus meetings. naires AQ, EQ et SQ remplis par les parents de
This is a cross-sectional study comparing scores obtained with 4 groupes d’adolescents : 100 adolescents TED SDI (50 avec
the three AQ, EQ and SQ questionnaires. These questionnaires QI  85 et 50 avec 70  QI < 85), 50 adolescents ayant un
were completed by the parents of four groups of adolescents autre trouble psychiatrique (TP), et 200 adolescents témoins
11-18 years: 100 TED SDI adolescents (50 with IQ  85 and 50 (T).
with 70  IQ < 85), 50 adolescents with another psychiatric Résultats > Au total, 580 questionnaires ont été envoyés à
disorder (TP) and 200 control adolescents (T). 40 centres recruteurs en date du 28/02/2010 et 277 ques-
Results > 580 questionnaires have been sent to 40 recruiting tionnaires ont été reçus : TED SDI : 70 (70 %) ; TP : 25 (50 %) et
centres. By the 28th of February, 2010, 277 completed ques- T : 182 (91 %).
tionnaires were received completed (TED SDI: 70 (70%); TP: 25 Dans le groupe témoin, 92 filles (moyenne 14,4  1,7 ans) et
(50%) et T: 182 (91%)). 66 garçons (14,5  1,7 ans) ont été enregistrés avec des
In the control group, 92 girls (mean 14.4  1.7 years) and 66 données validées et saisies. Dans le groupe TED SDI, 4 filles
boys (14.5  1.7 years) were recruited. In the TED SDI group, 4 (14,3  2,4 ans) et 42 garçons (14,5  1,7 ans) ont été
girls (14.3  2.4 years) and 42 boys (14.5  1.7 years) were recrutés. Une fille (81) et 6 garçons (72,2  7,7) ont un QI
recruited. One girl (81) and 6 boys (72.2  7.7) have an IQ compris entre 70 et 85 et 3 filles (95,3  4,2) et 36 garçons
between 70 and 85, and 3 girls (95.3  4.2) and 36 boys (102,9  12) ont un QI supérieur à 85. Dans le groupe TP,
(102.9  12) have an IQ higher than 85. In the TP group, 9 girls 9 filles (15,9  1,7 ans) et 4 garçons (15,8  1,9 ans) ont été
(15.9  1.7 years) and 4 boys (15.8  1.9 years) were recrutés.
recruited. Conclusion > L’objectif de cette étude est de mettre à disposi-
Conclusion > The aim of this study is to make the AQ, EQ and SQ tion en français les questionnaires AQ, EQ et SQ pour les
questionnaires available in French for French speaking clin- cliniciens francophones. Cette étude permettra d’évaluer avec
icians. This study will allow a rigorous evaluation of the rigueur l’intérêt du questionnaire AQ pour le dépistage des TED
usefulness of the AQ questionnaire in the screening of TED SDI chez les adolescents.
SDI in adolescents.
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Pour citer cet article : Sandrine Sonié et al., Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du
syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre. . ., Presse Med (2011), doi: 10.1016/j.lpm.2010.07.016.

Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre de
l’autisme, Quotient d’empathie, et Quotient de systématisation. Protocole et traduction des questionnaires

Article original
L e syndrome d’Asperger (SA) et l’autisme dit de « haut
niveau » font partie des troubles envahissants du développe-
répondent aux questions. L’étude de validation du question-
naire chez les enfants et les adolescents a comparé 3 groupes :
 Groupe 1 : 52 adolescents avec un syndrome d’Asperger (SA)

ou Autisme de haut niveau (HFA) ;


ment (TED) et se caractérisent par des troubles des interactions
 Groupe 2 : 79 adolescents avec un autisme classique ;
sociales, des comportements et des intérêts restreints et
 Groupe 3 : 50 adolescents témoins.
stéréotypés mais sans déficience intellectuelle (nous les nom-
Les adolescents avec SA et HFA ne différaient pas significative-
merons ici « TED SDI ») [1,2]. Il n’y a pas de retard de langage
ment des adolescents avec autisme classique. Cependant, ces
significatif sur le plan clinique dans le SA, mais ce retard existe
deux groupes cliniques avaient des scores significativement
dans l’autisme de haut niveau. Le SA n’est reconnu de façon
(P < 0,001) plus élevés (SA/HFA : moyenne 37,3  5,8 ;
internationale que depuis 1994 (CIM 10 et DSM-IV), alors qu’il a
autisme : 38,3  6) que les témoins (17,7  5,7). Environ
été initialement décrit par Hans Asperger en 1944 et repris par
90 % des adolescents avec SA/HFA et autisme classique
Lorna Wing en 1981 [1]. Les études de prévalence de 2003 et
avaient un score de 30 points plus élevés que les adolescents
2009 [3,4] ont observé un taux de prévalence de 0,06 % pour le
témoins. Parmi les adolescents témoins, les garçons
SA, mais ce taux devrait être confirmé par d’autres études. La
(20,2  4,8) avaient un score significativement (P < 0,002)
prévalence des troubles du spectre de l’autisme est estimée
plus élevé que les filles (15,3  5,7) alors que cette différence
entre 0,6 et 1 % et elle est de 0,2 % pour l’autisme [4,5] dont
entre les garçons et les filles n’existaient pas dans le groupe
30 à 60 % ont un déficit intellectuel associé.
clinique. Ces résultats ont confirmé ceux de l’étude sur le
Si le diagnostic de l’autisme typique est relativement aisé pour
questionnaire AQ chez les adultes qui montre que 80 % des
le clinicien, il est moins évident dans le cadre des TED SDI qui ne
personnes ayant un diagnostic de trouble du spectre de l’au-
sont parfois évoqués qu’à l’adolescence ou à l’âge adulte. Le
tisme ont un score au-dessus d’un seuil de 32, alors que
retard de diagnostic est préjudiciable car il ne permet pas de
seulement 10 % des témoins normaux ont un score au-dessus
mettre en place d’intervention adaptée et conduit à des situa-
de ce seuil [6]. Des études menées au Japon [8] ont mis en
tions cliniques de comorbidité (dépression, anxiété, phobie
évidence des résultats similaires, laissant penser que le AQ est
scolaire, troubles du comportement).
une échelle pouvant être utilisée dans différentes cultures.
Baron-Cohen et al. ont développé en 2001 [6] un auto-ques-
Par la suite un questionnaire d’empathie (EQ) [9] et un ques-
tionnaire permettant de dépister le syndrome d’Asperger ou
tionnaire de systématisation (SQ) [10] ont été développés chez
l’autisme de haut niveau chez l’adulte : « Autism-Spectrum
l’adulte. L’étude menée sur le questionnaire EQ a montré que
Quotient » (AQ). Ce questionnaire, rapide à administrer, a été
80 % des adultes avec un TED SDI avaient un score en dessous
adapté pour les adolescents [7] : ce sont les parents qui
de la valeur seuil de 30, alors que 10 % des témoins avaient un
score en dessous de ce seuil. Les scores au questionnaire EQ
étaient inversement corrélés aux scores au AQ dans les études
réalisées auprès d’adultes ayant un trouble du spectre autis-
tique. Une étude menée auprès d’enfants avec autisme âgés de
4 à 11 ans a montré que les scores au EQ étaient significative-
Ce qui était connu ment plus faibles par comparaison aux témoins, et à l’inverse,
les scores au SQ étaient significativement plus élevés [11].
 Le syndrome d’Asperger appartient aux troubles envahissants du Ces deux études de validation des questionnaires EQ et SQ ont
développement. montré, chez les sujets témoins, un score significativement plus
 Il s’agit d’une forme d’autisme sans retard de langage ni déficience élevé (P < 0,001) chez les femmes (47,2  10,2) pour le ques-
intellectuelle. tionnaire EQ par comparaison aux hommes (41,8  11,2) et un
 Il affecte de manière précoce les relations sociales des enfants et des score au SQ significativement plus faible chez les femmes
adolescents et il est source de handicap à l’âge adulte. (24,1  9,5) que chez les hommes (30,3  11,5). Par ailleurs,
 Il est mal repéré par les professionnels de première ligne.
ces études ont montré que, par comparaison aux sujets témoins
(EQ : 42,2  13,6 ; SQ : 29,7  10,2), les scores au EQ étaient
Ce qu’apporte l’article significativement plus faibles chez les patients SA/HFA
 La version française de 3 questionnaires de dépistage du syndrome
(20,3  11,4), alors que les scores au SQ étaient significative-
ment (P < 0,03) plus élevés (35,7  15,3). Une version française
d’Asperger et de l’autisme sans déficience intellectuelle.
de l’EQ a été proposée à des étudiants francophones mais sur un
 L’usage de ces questionnaires devrait permettre de sensibiliser les
groupe clinique restreint [12].
professionnels au repérage des difficultés sociales de ces adolescents
Une étude menée au Royaume-Uni en 2009 [11] a évalué ces
de 11 à 18 ans. mêmes questionnaires chez des adolescents témoins ou avec
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Pour citer cet article : Sandrine Sonié et al., Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du
syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre. . ., Presse Med (2011), doi: 10.1016/j.lpm.2010.07.016.

S Sonié, B Kassai, E Pirat, S Masson, P Bain, J Robinson et al.

trouble du spectre de l’autisme, dans l’objectif de voir si les ont un trouble du spectre autistique aient un score d’empathie
différences rencontrées chez les adultes étaient observées chez plus bas que les témoins.
les adolescents. Une première partie de l’étude a montré, chez Le questionnaire SQ (quotient de systématisation) permet de
1256 enfants témoins âgés de 4 à 11 ans, une bonne fiabilité quantifier la capacité à systématiser. Les études avec SQ ont
(EQ 0,86 ; P < 0,001 et SQ 0,84 ; P < 0,001) au test–retest (les montré que les adultes ayant un trouble du spectre autistique
mêmes questionnaires ont été remplis par les parents à 6 mois avaient un score plus haut que les témoins [10], ce qui traduit
d’intervalle) et une bonne cohérence interne (EQ : a = 0,93 et leur tendance à classer et à catégoriser l’information. Chez les
SQ : a = 0,78) pour les deux questionnaires. Comme les auteurs adolescents, les questionnaires sont remplis par les parents.
le prévoyaient, les filles (40,16  8,89) avaient un score au EQ
plus élevé que celui des garçons (34,84  10,07) et les garçons Méthode de traduction
(25,81  7,79) un score au SQ plus élevé que celui des filles La méthode a comporté deux traductions simultanées (2 tra-
(22,64  7,94). L’étude a montré qu’en moyenne, les 265 ducteurs, AR et BW), deux rétro-traductions (2 autres traduc-
enfants avec un trouble du spectre de l’autisme dont les teurs, CC, PB) puis deux réunions d’harmonisation des
parents avaient complété les questionnaires, avaient un score traductions ont été effectuées, réunissant les 4 traducteurs
au EQ significativement plus faible (13,97  6,82), et un score et 4 professionnels experts en linguistique et en autisme (JR,
au SQ significativement plus élevé (27,43  9,20) que des SS, VA, SM). Dans les réunions d’harmonisation, chaque parti-
garçons témoins (EQ : 34,84  10,07 ; SQ : 25,81  7,79). cipant avait un document ayant pour chaque item les deux
Ces différences observées entre les enfants suivaient la traductions et les deux rétro-traductions pour vérifier les
même tendance que celle observée chez les adultes. éléments suivants :
Notre étude (Identifiant ClinicalTrial.gov : NCT00505830) cor-  vérification du sens (respect ou non : par exemple, le mot

respond à une première étape d’évaluation de ces question- « carte » pouvant être retraduit en carte routière au lieu de
naires, à savoir leur traduction en français, afin qu’ils soient carte postale) ;
disponibles et utilisables par les cliniciens francophones. Le  choix de la meilleure traduction (au niveau de la forme, quand

projet répliquera l’étude menée à Cambridge avec les ques- deux traductions étaient différentes, mais correctes au niveau
tionnaires AQ, EQ et SQ auprès d’adolescents [7]. Nous avons du sens) ;
ajouté un groupe d’adolescents ayant des conditions psychia-  discussion des points portant à des interprétations différentes

triques autres qu’un trouble du spectre de l’autisme afin de avec la participation de Janine Robinson (CLASS Clinique
vérifier la spécificité de l’échelle. Diagnostique, Autism Research Centre Cambridge), qui pouvait
préciser la signification initiale d’un item du fait de son
Méthodes appartenance à l’équipe de Baron-Cohen.
Objectifs de l’étude La règle de la majorité a été utilisée pour décider de la version
L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la performance finale [13].
du questionnaire AQ en France auprès d’adolescents avec un
Centres recruteurs
TED SDI et d’adolescents témoins. Les objectifs secondaires sont
la mesure de la performance des questionnaires de dépistage Les témoins sont recrutés auprès du réseau de la Fédération
EQ, SQ auprès d’adolescents avec TED SDI et des questionnaires Rhône-Alpes de Pédiatrie Ambulatoire (FRAPA) car la popula-
AQ, EQ, SQ auprès d’adolescents avec d’autres troubles psy- tion étudiée concerne des adolescents tout venant, âgés de
chiatriques. Il s’agit d’une étude transversale avec 4 groupes. Le 11 à 18 ans.
critère d’évaluation principal est la comparaison du score Les adolescents ayant un TED SDI sont recrutés par des psy-
obtenu à l’échelle AQ chez les adolescents ayant un TED SDI chiatres exerçant dans des centres de diagnostic de l’autisme,
et chez le groupe témoin. connus pour leur expérience et leur pratique dans ce champ. Il
s’agit donc principalement d’équipes hospitalières ou de Cen-
Questionnaires tres de Ressources Autisme.
Le questionnaire AQ (Quotient du spectre de l’autisme) est un Les adolescents atteints d’autres troubles psychiatriques (TP)
auto-questionnaire de dépistage qui a été développé pour le sont recrutés auprès de 3 centres : l’unité de soin Flavigny sur le
diagnostic clinique d’adultes susceptibles d’avoir un TED SDI. Il Centre Hospitalier Spécialisé le Vinatier (Lyon), l’unité pour
s’est révélé un instrument de dépistage utile pour identifier les adolescents Ulysse, sur le Centre Hospitalier Saint Jean de Dieu
individus qui avaient un grand nombre de traits autistiques. (Lyon) et le service de pédopsychiatrie du Centre Hospitalier
Le questionnaire EQ (quotient d’empathie) est un autre ques- Charles Perrens (Bordeaux). Il s’agit de centres très en liens
tionnaire de dépistage pour les adultes suspectés d’un TED SDI. avec les centres d’évaluation de l’autisme, ils sont donc en
En référence à la position théorique d’une atteinte de la mesure de différencier les patients atteints d’un syndrome
« théorie de l’esprit », on s’attend à ce que les adultes qui d’Asperger, d’un autre trouble psychiatrique.
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Pour citer cet article : Sandrine Sonié et al., Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du
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Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre de
l’autisme, Quotient d’empathie, et Quotient de systématisation. Protocole et traduction des questionnaires

Article original
Les investigateurs des centres recruteurs sont chargés de dis- Pour un risque alpha de 1 % permettant de tenir compte des
tribuer les questionnaires AQ, EQ et SQ, aux parents des comparaisons multiples, une puissance de 90 %, un score
adolescents, au moment de l’inclusion. moyen attendu de 37 dans le groupe des adolescents ayant
un TED SDI avec un QI > 85 et un écart-type estimé à 6,
Critères d’inclusion l’inclusion de 50 adolescents dans chaque groupe permettra
Quatre groupes d’adolescents sont inclus dans l’étude. de mettre en évidence une différence minimum de 5 points de
Le Groupe 1 est constitué de 50 adolescents de 11 à 18 ans avec score moyen si elle existe.
syndrome d’Asperger ou autisme dit « de haut niveau » et un QI  Pour chaque questionnaire, trois courbes ROC empiriques sont
85 : construites, une pour chaque groupe témoin. La performance
 diagnostiqués par des psychiatres selon les critères diagnos- globale du questionnaire est mesurée par l’estimation de l’aire
tiques de l’autisme ou du syndrome d’Asperger de la DSM IV ; sous la courbe ROC avec son intervalle de confiance à 95 %. Les
 scolarisés en milieu ordinaire (CLIS et UPI incluses) ; estimations des aires sous la courbe sont comparées à 50 %, ce
 dont les parents peuvent décrire le développement du langage. qui correspond à l’aire sous la courbe d’un questionnaire qui
Le Groupe 2 est constitué de 50 adolescents de 11 à 18 ans avec n’aurait aucun intérêt diagnostique. L’aire sous la courbe ROC
TED SDI et un 70  QI < 85 : peut s’interpréter, par exemple pour le questionnaire AQ,
 diagnostiqués par des psychiatres selon les critères diagnos- comme la probabilité qu’un adolescent avec un syndrome
tiques de l’autisme de la DSM IV ; d’Asperger ait un score supérieur à un adolescent du groupe
 scolarisés en milieu ordinaire (CLIS et UPI incluses) ; témoin.
 dont les parents peuvent décrire le développement du Les comparaisons des aires sous la courbe ROC des différentes
langage. combinaisons de questionnaires à celle du questionnaire AQ
Le Groupe 3 est constitué 50 adolescents de 11 à 18 ans avec seul permettent de tester l’hypothèse selon laquelle les ques-
des troubles psychiatriques autres que TED : tionnaires EQ et SQ apportent une information supplémentaire
 hospitalisés en psychiatrie de l’adolescent ou bien consultant par rapport au questionnaire AQ utilisé seul. Un modèle de
en psychiatrie, et ayant un diagnostic de dépression, ou de régression logistique est également utilisé pour quantifier
trouble psychotique aigu, ou de trouble obsessionnel l’effet des caractéristiques des adolescents, tels que l’âge ou
compulsif (TOC), ou de phobie sociale ; le sexe sur les performances diagnostiques du questionnaire
 scolarisés en milieu ordinaire en dehors de l’épisode AQ.
d’hospitalisation dont les parents peuvent décrire le déve-
Organisation de l’étude
loppement du langage.
Le Groupe 4 est constitué de 50 adolescents de 11 à 18 ans, Cette étude a reçu l’approbation du comité de protection des
témoins : personnes de sud-est II le 4 juillet 2007. Un consentement
 sélectionnés par tirage au sort à partir d’un échantillon de éclairé et écrit a été obtenu de la part des parents des enfants
200 enfants (appariés au sexe ratio) ; et adolescents inclus dans l’étude, ainsi que celui des enfants et
 scolarisés en milieu ordinaire, dont les parents peuvent décrire des adolescents quand cela était possible.
le développement du langage. Le Centre d’Investigation Clinique (CIC) est responsable de la
Les critères de non-inclusion sont le refus de consentement, un gestion des données et du suivi de l’étude. Les cahiers d’ob-
problème de compréhension de la langue française pour les servations ont été remis aux centres investigateurs lors de la
parents et l’impossibilité de décrire le développement du mise en place. Après l’inclusion des patients, les questionnaires
langage (exemple : adoption tardive). sont remis aux patients avec des enveloppes T pour leur envoi
au CIC. Après vérification les questionnaires sont envoyés au
Nombre de sujets nécessaires centre de saisie.
Le calcul du nombre de sujets nécessaires a été basé sur Cotation
l’objectif principal de l’étude qui était de comparer le score
Les questionnaires Quotient du spectre de l’autisme (AQ),
moyen obtenu au questionnaire AQ par un groupe d’adoles-
Quotient d’empathie (EQ) et Quotient de systématisation
cents ayant un TED SDI à celui de 2 groupes témoins. Dans
(SQ) sont disponibles dans le Tableau SI (en compléments
l’étude de Baron-Cohen et al. publiée en 2006, le score moyen
électroniques).
au questionnaire AQ était estimé à environ 37 chez les ado-
lescents ayant un TED SDI (QI > 85) avec un écart type de 5,8. Il Cotation du questionnaire Quotient du spectre de
était estimé à 38 avec un écart-type de 6 dans le groupe des l’autisme :
adolescents ayant un TED SDI avec un QI compris entre 70 et Les réponses « Tout à fait d’accord » et « Plutôt d’accord »
85 et à environ 18 avec un écart type de 5,7 dans le groupe des valaient 1 point pour les items suivant : 2, 4, 5, 6, 7, 9, 12, 13,
adolescents issus de la population générale. 16, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 26, 33, 35, 39, 41, 42, 43, 45 et 46.
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S Sonié, B Kassai, E Pirat, S Masson, P Bain, J Robinson et al.

Les réponses « Plutôt pas d’accord » et « Pas du tout d’accord » 23), « to work out » (AQ 45, EQ 35 et EQ 37), « to tune into » (EQ
valaient 1 point pour les items suivant : 1, 3, 8, 10, 11, 14, 15, 34), « intruding » (EQ 29, « insensitive » (EQ 31), « meteo-
17, 24, 25, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 34, 36, 37, 38, 40, 44, 47, 48, rological patterns » (SQ 47) n’avaient pas réellement d’équi-
49 et 50. valent en français dans le langage courant, et ont été adaptés
pour les familles françaises. Certains termes étaient
Cotation du questionnaire Quotient d’Empathie :
polysémiques : « to upset » peut vouloir dire inquiéter, in-
La réponse « Tout à fait d’accord » valait 2 points et la réponse commoder, faire de la peine, blesser, contrarier, etc. (SQ 22, EQ
« Plutôt d’accord » 1 point pour les items suivants : 1, 3, 11, 13, 12, EQ 19, AQ 16, AQ 25) et ont nécessité de bien faire préciser
14, 15, 21, 22, 23, 24, 26, 27, 28, 29, 34, 35, 36, 37, 38, 39 et l’intention initiale de l’auteur de l’échelle.
40.
La réponse « Plutôt pas d’accord » valait 2 points et la réponse Recrutement des patients
« Pas du tout d’accord » 1 point pour les items suivants : 2, 4, 5, Au total, 580 questionnaires ont été envoyés à 40 centres
6, 7, 8, 9, 10, 12, 16, 17, 18, 19, 20, 25, 30, 31, 32 et 33. recruteurs en date du 28 février 2010 et 277 questionnaires ont
été reçus : 70 concernent des adolescents TED SDI, 25 des
Cotation du questionnaire Quotient de systématisation :
adolescents ayant des troubles psychiatriques autres qu’un TED,
La réponse « Tout à fait d’accord » valait 2 points et la réponse et 182 des adolescents du groupe témoin. Le recrutement doit
« Plutôt d’accord » 1 point pour les items suivants : 1, 2, 4, 5, 9, se poursuivre jusqu’en août 2010.
10, 12, 15, 16, 18, 21, 23, 24, 26, 30, 32, 33, 34, 39, 41, 43, 44, Dans le groupe témoin, 92 filles et 66 garçons ont été
45, 49, 51, 53, 54 et 55. enregistrés avec des données validées et saisies. Leur âge
La réponse « Plutôt pas d’accord » valait 2 points et la réponse moyen est respectivement de 14,5 ans et 14,4 ans. Dans le
« Pas du tout d’accord » 1 point pour les items suivants : 3, 6, 7, groupe autisme, 4 filles d’âge moyen 14,3 ans ont été
8, 11, 13, 14, 17, 19, 20, 22, 25, 27, 28, 29, 31, 35, 36, 37, 38, recrutées, une à un QI compris entre 70 et 85 (81) et 3 ont
40, 42, 46, 47, 48, 50 et 52. un QI supérieur à 85 (95,3  4,2). Dans ce même groupe,
42 garçons de 14,5 ans ont été recrutés, 6 d’entre eux ont
Résultats
un QI compris entre 70 et 85 (72,2  7,7) et 36 ont un QI
Traduction supérieur à 85 (102,9  12). Dans le groupe des autres troubles
Deux réunions d’harmonisation ont été nécessaires pour fina- psychiatriques, 4 garçons d’âge moyen 15,8 ans et 9 filles d’âge
liser le processus de traduction des questionnaires AQ, EQ et SQ. moyen 15,9 ans ont été enregistrées (tableau I).
Ces réunions ont eu lieu le 8 septembre 2006 et le 13 octobre
2006. Discussion
Le plus souvent, le consensus a été obtenu et les rares points de En France, alors que les enfants qui ont un autisme classique
désaccord au niveau de la forme ont été départagés par la sont maintenant repérés et diagnostiqués plus précocement, le
majorité. Certains termes comme « social situation » (présent diagnostic de syndrome d’Asperger ou d’autisme « de haut
dans EQ 21, EQ 4, SQ 28, AQ 11, AQ 44), « pattern » (SQ 49, AQ niveau », ou encore autisme sans déficience intellectuelle

Tableau I
Âge moyen et QI des patients enregistrés avec des données validées et saisies, en date du 28 février 2010

Groupe autisme Groupe TP Groupe témoin

Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles


Âge Moyenne 14,5 (n = 42) 14,3 (n = 4) 15,8 (n = 4) 15,9 (n = 9) 14,5 (n = 66) 14,4 (n = 92)
écart-type 1,7 2,4 1,9 1,7 1,7 1,7

70  QI < 85 Moyenne 72,2 (n = 6) 81 (n = 1) - - - -


écart-type 7,7 0 - - - -

QI  85 Moyenne 102,9 (n = 36) 95,3 (n = 3) - - - -


écart-type 12 4,2 - - - -

TP : trouble psychiatrique.
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Pour citer cet article : Sandrine Sonié et al., Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du
syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre. . ., Presse Med (2011), doi: 10.1016/j.lpm.2010.07.016.

Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre de
l’autisme, Quotient d’empathie, et Quotient de systématisation. Protocole et traduction des questionnaires

Article original
demeure très peu connu des cliniciens ; ce sont encore souvent proposés et validés par l’équipe de Baron-Cohen (Autism
les patients eux-mêmes et leurs familles qui suggèrent au Research Centre, Cambridge, UK), ont montré leur intérêt
praticien ce diagnostic par leurs recherches personnelles pour dépister l’autisme sans déficience intellectuelle. Ces
(revues, émissions télévisuelles, Internet. . .). Le syndrome mesures sont importantes pour le diagnostic tardif des
d’Asperger est très invalidant s’il n’est pas reconnu et soutenu adultes, et elles ont été adaptées pour les adolescents.
de manière appropriée [14,15]. Des études [7] ont montré que le questionnaire AQ était
Aucun instrument de dépistage ou d’évaluation du syndrome sensible chez l’adolescent. Il distingue les adolescents qui ont
d’Asperger et de l’autisme de haut niveau n’est encore dis- un trouble du spectre de l’autisme des adolescents témoins,
ponible pour les cliniciens français. Cela est en partie dû aux mais ne discrimine pas entre les sous-types de TED, à savoir
théories fondamentalement différentes qui existent à propos syndrome d’Asperger et autisme de « haut niveau ». Cette
des troubles du spectre de l’autisme : en se référant à une étude permettra d’évaluer avec rigueur l’intérêt de ce type
classification française de préférence aux classifications inter- de questionnaire en France. L’association de chercheurs, de
nationales la France a développé l’usage des échelles diagnos- cliniciens expérimentés dans l’autisme et d’un membre de
tiques internationales de manière tardive comparativement l’équipe fondatrice des questionnaires (Janine Robinson) est
aux pays Anglo-Saxons. une garantie de la pertinence de la mesure de la version
Les échelles diagnostiques qui existent comme l’Autism Diag- française. Si les résultats de l’étude anglaise sont confirmés,
nosis Interview (ADI) [16] et l’Autism Diagnosis Observation la performance de ce questionnaire devra être évaluée sur sa
Schedule (ADOS) [17] restent des instruments de seconde population cible, auprès des praticiens de première ligne
intention car elles nécessitent une formation spécifique et sont [18].
très consommatrices de temps.
Conflits d’intérêts : aucun.
Des mesures de dépistage rapides seraient utiles en première
Financement, soutien et remerciement : Cette étude a été financée par le
intention lorsqu’il y a des inquiétudes à propos de difficultés de PHRC (Programme Hospitalier de Recherche Clinique) national de 2007, par
socialisation chez un adolescent ou bien lorsque le tableau le Centre Hospitalier Le Vinatier, par le Centre Hospitalier Saint-Jean-de-Dieu
et par l’ALLP (Association Lyonnaise de Logistique Post hospitalière).
clinique est confus (par exemple associé à d’autres troubles tels Nous remercions les correspondants des 40 centres qui ont participé au
que la dyslexie, la dyspraxie, la dépression, l’anxiété et le recrutement des patients avec autisme, des patients avec un trouble
psychiatrique autre que l’autisme et des témoins.
TDAH), ne permettant pas de déterminer s’il est ou non Dr Riot, Dr Rochet et Dr Tatou (CH Vinatier, Bron), Dr Charvet, Dr Moussu et Dr
nécessaire d’orienter l’enfant vers un centre de diagnostic Sabatier (CH Saint-Jean-de-Dieu, Lyon), Dr Baghdadli (CRA Languedoc-
spécialisé. L’usage de mesures de dépistage permettrait aux Roussillon), Dr Da Fonseca (Hôpital Sainte Marguerite, Marseille), Dr
Assouline, Mme Rondan et Mme Riocreux (CRA Rhône-Alpes, Grenoble), Dr
cliniciens de mieux repérer les adolescents avec un TED SDI. Ce Cornu et Dr Feugier (HCL, Lyon), Dr Goeb, Dr Delion et Dr Lenfant (CRA Nord
repérage permettra l’accès aux soins chez ces adolescents en Pas de Calais, Lille), Dr Mille (CRA Picardie, Amiens), Dr Murad (CRA Alsace,
Colmar), Dr Moussaoui, Dr Abadie et Mme Bon (CRA Basse Normandie,
grande difficulté et permettra ainsi de prévenir l’apparition de Caen), Dr Mathien-Duval, Dr Hochner (CRA Alsace, Brumath), Dr Cabrol (CH
comorbidités tout en soutenant la poursuite de leur scolarité et Savoie, Chambéry), Pr Barthélémy, Mme Gomot et Dr Lenoir (CHU
leur intégration sociale. Bretonneau, Tours), Dr Guinchat (Hôpital de la Salpétrière, Paris), Dr Galera
(CRA Aquitaine, Bordeaux), Dr Serret (CRA PACA, Nice), Dr Macé (Limoges),
Dr Levallois (Hôpital Gabriel Montpied, Clermont-Ferrand), Pr Bursztejn, Dr
Gerber, Dr Chabaux-Delarai, Dr Ghesquières (CRA Alsace, Strasbourg), Dr
Conclusion Chabane et Mme Cuny (Hôpital Robert Debré, Paris), Dr Guerin et Mme Pierre
(CH Chartres, Chartres), la Fédération Rhône-Alpes de Pédiatrie Ambulatoire
Les questionnaires AQ (Quotient du spectre de l’autisme), EQ (Rhône). Nous remercions les familles qui ont accepté de remplir les
(Quotient d’empathie) et SQ (Quotient de systématisation), questionnaires.

Complément électronique disponible sur le site Internet de La Presse Médicale


(http://www.em-consulte.com/revue/lpm).
Tableau S1 Cotation des questionnaires Quotient du spectre de l’autisme (AQ), Quotient d’empathie (EQ) et
Quotient de systématisation (SQ).
7

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Pour citer cet article : Sandrine Sonié et al., Version française des questionnaires de dépistage de l’autisme de haut niveau ou du
syndrome d’Asperger chez l’adolescent : Quotient du spectre. . ., Presse Med (2011), doi: 10.1016/j.lpm.2010.07.016.

S Sonié, B Kassai, E Pirat, S Masson, P Bain, J Robinson et al.

Références
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e8

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QUESTIONNAIRE - AQ
Pas du
Tout à fait Plutôt Plutôt pas
tout
d’accord d’accord d’accord
d’accord
1. Mon enfant préfère faire des choses avec d'autres que tout seul.
2. Mon enfant préfère faire les choses toujours de la même façon, encore et
encore
3. Si mon enfant essaie d'imaginer quelque chose, il/elle trouve très facile de
s'en faire une image dans sa tête
4. Mon enfant est souvent tellement absorbé dans une chose qu'il /elle perd
de vue les autres choses.
5. Mon enfant remarque souvent de petits bruits que les autres ne remarquent
pas.
6. Mon enfant remarque habituellement les plaques minéralogiques des
voitures ou d'autres informations du même genre.
7. On lui dit souvent à mon enfant que ce qu'il/elle a dit n'est pas poli, même
quand il/elle pense que c'était poli.
8. Quand mon enfant lit une histoire, il/elle peut imaginer facilement à quoi
pourraient ressembler les personnages.
9. Mon enfant est fasciné/e par les dates.
10. Dans un groupe de gens, mon enfant peut facilement suivre les
conversations de plusieurs personnes.
11. Mon enfant est à l'aise dans les situations sociales.
12. Mon enfant a tendance à remarquer des détails que les autres ne remarquent
pas.
13. Mon enfant irait plus volontiers dans une bibliothèque que dans une fête.
14. Mon enfant trouve facile d'inventer des histoires.
15. Mon enfant est plus fortement attiré par les personnes que par les choses.
16. Mon enfant a tendance à avoir des centres d’intérêt très marqués et il/elle
devient très nerveux s'il /si elle ne peut pas s'y consacrer.
17. Mon enfant aime papoter.
18. Quand mon enfant parle, il n'est pas toujours facile pour les autres de placer
un mot.
19. Mon enfant est fasciné/e par les nombres.
20. Quand mon enfant lit une histoire, il/elle a du mal à deviner les intentions
des personnages.
21. Mon enfant n'aime pas spécialement lire de la fiction (romans, BD….).
22. Mon enfant trouve difficile de se faire de nouveaux amis.
23. Mon enfant remarque tout le temps des régularités dans les choses (motifs
répétés, séquences régulières..).
24. Mon enfant irait plus volontiers au théâtre que dans un musée.
25. Mon enfant n'est pas contrarié(e) si ses habitudes quotidiennes sont
bousculées.
26. Souvent mon enfant trouve qu'il/elle ne sait pas comment entretenir une
conversation.
27. Mon enfant trouve facile de "lire entre les lignes" quand quelqu'un lui parle.
28. Habituellement, mon enfant se concentre plus sur l'ensemble que sur les
petits détails.
29. Mon enfant n'est pas très fort(e) pour se rappeler des numéros de
téléphone.
30. En général, mon enfant ne remarque pas les petits changements dans une
situation ou dans l'apparence d'une personne.
31. Mon enfant est capable de se rendre compte si quelqu'un qui l'écoute
commence à s'ennuyer.
32. Mon enfant trouve facile de faire plus d'une chose à la fois.
33. Quand mon enfant parle au téléphone, il/elle a du mal à savoir quand c'est à
lui de parler.
34. Mon enfant aime faire les choses spontanément (sans les planifier).
35. Mon enfant est souvent le dernier à comprendre une blague.
36. Mon enfant trouve facile de saisir les pensées ou les sentiments de
quelqu'un juste en regardant son visage.
37. S'il y a une interruption, mon enfant peut se remettre très rapidement à ce
qu'il/elle faisait avant.
38. Mon enfant est doué pour papoter.
39. On dit souvent à mon enfant qu'il/elle ressasse encore et encore les mêmes
choses.
40. Quand mon enfant était petit, il/elle aimait jouer avec d'autres enfants à des
jeux où l'on fait semblant.
41. Mon enfant aime rassembler des informations sur des catégories de choses
(par exemple des types de voitures, d'oiseaux, de trains, de plantes, etc.).
42. Mon enfant trouve difficile d'imaginer comment ce serait d'être quelqu'un
d'autre.
43. Mon enfant aime planifier soigneusement toutes ses activités.
44. Mon enfant aime les événements sociaux (anniversaire, mariage, etc.).
45. Mon enfant trouve difficile de saisir les intentions des gens.
46. Les situations nouvelles le/la rendent anxieux/se.
47. Mon enfant aime rencontrer de nouvelles personnes.
48. Mon enfant est bon/ne diplomate.
49. Mon enfant n'est pas très doué/e pour se rappeler les dates de naissance des
autres.
50. Mon enfant trouve facile de jouer avec des enfants à des jeux où l'on fait
semblant.
QUESTIONNAIRE - EQ

Pas du
Tout à fait Plutôt Plutôt pas
tout
d’accord d’accord d’accord
d’accord
1. Mon enfant peut facilement comprendre si quelqu'un souhaite participer à
une conversation.
2. Mon enfant a du mal à expliquer des choses qu'il/elle a comprises
facilement à d’autres personnes qui ne les ont pas comprises du premier
coup.
3. Mon enfant aime beaucoup prendre soin des autres.
4. Mon enfant a du mal à savoir quoi faire dans un contexte social (en
présence d'autres personnes).
5. Mon enfant va souvent trop loin pour faire valoir son point de vue dans une
conversation.
6. Cela ne dérange pas tellement mon enfant d'être en retard à un rendez-vous
avec un ami.
7. Les amitiés et les relations sont trop difficiles, alors mon enfant ne s'en
préoccupe pas.
8. Mon enfant a souvent du mal à évaluer si quelque chose est poli ou malpoli.

9. Dans une conversation, mon enfant a tendance à se focaliser sur ses propres
pensées plutôt que sur ce que son interlocuteur pourrait penser.

10. Quand il/elle était petit/e, mon enfant aimait couper les vers de terre en
morceaux pour voir ce qui se passerait.
11. Mon enfant peut vite comprendre si quelqu'un dit quelque chose, mais en
fait veut dire autre chose.
12. Il est difficile pour mon enfant de comprendre pourquoi certaines choses
contrarient tant les gens.
13. Mon enfant arrive facilement à se mettre à la place de quelqu'un d'autre.

14. Mon enfant est plutôt doué pour prédire comment quelqu'un va se sentir.

15. Mon enfant repère rapidement quand quelqu'un se sent mal à l'aise dans un
groupe.
16. Si mon enfant dit quelque chose et que quelqu'un s'en trouve offensé,
il/elle pense que c'est le problème de l'autre, pas le sien.
17. Si quelqu'un demandait à mon enfant "est-ce que tu aimes ma coupe de
cheveux?", il/elle répondrait sincèrement, même s'il/elle ne l'aimait pas.

18. Mon enfant ne peut pas toujours voir pourquoi quelqu'un aurait dû se sentir
offensé par une remarque.
19. Mon enfant n'est pas particulièrement troublé quand il voit des gens pleurer.

20. Mon enfant est très direct, ce que certains prennent pour de la grossièreté,
alors que ce n'est pas intentionnel.
21. Mon enfant ne trouve pas les situations sociales difficiles à comprendre.

22. Mon enfant est plutôt doué pour comprendre ce que ressentent les autres et
ce qu'ils pensent.
23. Quand mon enfant parle avec d'autres gens, il/elle a tendance à parler des
expériences des autres plutôt que des siennes.
Pas du
Tout à fait Plutôt Plutôt pas
tout
d’accord d’accord d’accord
d’accord
24. Mon enfant est troublé lorsqu'il voit un animal souffrir.
25. Mon enfant est capable de prendre des décisions sans être influencé par les
sentiments des gens.
26. Mon enfant peut facilement dire si quelqu'un d'autre est intéressé ou ennuyé
par ce qu'il/elle dit.
27. Mon enfant est facilement troublé s'il/si elle voit des gens souffrir au
journal télévisé.
28. Les amis de mon enfant lui parlent de leurs problèmes car ils disent qu'il est
très compréhensif.
29. Mon enfant peut sentir qu'il dérange ou "s'incruste" même si l’on ne le lui
dit pas.
30. Mon enfant va parfois trop loin lorsqu'il/elle taquine les autres.
31. Mon enfant manque souvent de tact, même s'il/elle ne voit pas toujours
pourquoi.
32. Si mon enfant voyait un inconnu dans un groupe, il/elle se dirait que c'est à
lui de faire des efforts pour s'intégrer.
33. En général, mon enfant reste distant (du point de vue émotionnel) lorsqu'il
regarde un film.
34. Mon enfant peut s'ajuster rapidement et intuitivement à l'état émotionnel
d'une autre personne.
35. Mon enfant peut facilement se faire une idée de ce dont une autre personne
pourrait vouloir parler.
36. Mon enfant peut dire si quelqu'un dissimule ses véritables émotions.
37. Mon enfant ne décrypte pas de façon explicite les règles de la vie en société.

38. Mon enfant est plutôt doué pour prédire ce que quelqu'un va faire.
39. Mon enfant a tendance à s'impliquer émotionnellement dans les problèmes
de ses amis.
40. En général, mon enfant est capable de tenir compte du point de vue des
autres même s'il n'est pas d'accord.
QUESTIONNAIRE - SQ
Pas du
Tout à fait Plutôt Plutôt pas
tout
d’accord d’accord d’accord
d’accord
1. Mon enfant trouve très facile d'utiliser des horaires de train, même s'il y a
plusieurs changements.
2. Mon enfant aime les magasins de musique ou les librairies car ils sont
organisés de façon claire.
3. Mon enfant n 'aimerait pas organiser des événements comme des fêtes.
4. Quand mon enfant lit quelque chose, il/elle remarque toujours si la
grammaire est correcte.
5. Mon enfant classe les gens selon des catégories (dans sa tête).
6. Mon enfant a des difficultés à lire et à comprendre une carte (routière,
géographique…).
7. Quand mon enfant regarde un pont, il/elle ne s'intéresse pas à la façon
précise dont il a été construit.
8. Mon enfant a des difficultés à apprendre comment programmer un
magnétoscope.
9. Quand mon enfant aime quelque chose, il/elle aime collectionner beaucoup
d'exemplaires différents de ce type d'objets pour voir en quoi ils diffèrent les
uns des autres.
10. Quand mon enfant apprend une langue, il/elle est intéressé(e) par ses règles
grammaticales.
11. Mon enfant n'est pas intéressé/e par les détails du bulletin météorologique
quotidien, comme la pression atmosphérique, la température, la vitesse du
vent, etc.
12. Si mon enfant avait une collection (par exemple de CD, de pièces de
monnaie, de timbres), elle serait très organisée.
13. Lorsque mon enfant regarde un immeuble, il ne cherche pas à comprendre
comment précisément il a été construit.
14. Mon enfant ne cherche pas à comprendre comment fonctionne la
communication sans fil (ex : téléphones portables…).
15. Mon enfant aime consulter les catalogues pour voir les détails de chaque
produit et les comparer entre eux.
16. Mon enfant sait, avec une précision raisonnable, combien d'argent de poche
il/elle a dépensé et combien il lui en reste.
17. Lorsqu'il était plus petit, mon enfant n'aimait pas collectionner des choses,
comme les autocollants, les cartes à échanger, etc.
18. Mon enfant s'intéresse à l'arbre généalogique et à la façon dont les membres
de la famille sont liés les uns aux autres
19. Lorsque mon enfant étudie des événements historiques, il ne se focalise pas
sur les dates exactes.
20. Mon enfant n'aime pas les jeux qui impliquent un haut degré de stratégie,
comme les échecs, le Risk ou les Warhammer.
21. Quand mon enfant découvre une nouvelle catégorie, il aime entrer dans les
détails pour comprendre les petites différences entre les divers membres de
cette catégorie.
22. Mon enfant n’est pas bouleversé/e si les gens qui vivent avec lui/elle
dérangent ses habitudes.
23. Quand mon enfant voit un animal, il aime savoir à quelle espèce précise il
appartient.
24. Mon enfant peut se souvenir d’un grand nombre d’informations sur un sujet
qui l’intéresse, comme les drapeaux du monde ou les logos de compagnies
aériennes.
25. A l’école, mon enfant ne classe pas soigneusement tout son travail.
Pas du
Tout à fait Plutôt Plutôt pas
tout
d’accord d’accord d’accord
d’accord
26. Mon enfant est fasciné par le fonctionnement des machines.
27. Quand mon enfant regarde un meuble, il/elle ne remarque pas les détails de
sa construction.
28. Mon enfant ne cherche pas à comprendre les règles qui régissent ce que l’on
peut dire ou faire dans une situation sociale.
29. Mon enfant n’a pas tendance à regarder des documentaires scientifiques à la
télévision ou à lire des articles sur la science et la nature.
30. Mon enfant saurait indiquer le chemin pour aller à peu près partout en ville.
31. Lorsqu’il regarde un tableau, mon enfant ne pense généralement pas à la
technique de peinture utilisée.
32. Mon enfant préfère les interactions sociales qui sont structurées autour d’une
activité claire (ex : un hobby, une activité de loisir).
33. Mon enfant aime bien savoir quel chemin prend un fleuve depuis sa source
jusqu’à la mer.
34. Mon enfant est collectionneur (par exemple de livres, de pièces de monnaie,
etc.).
35. Les vêtements de mon enfant ne sont pas soigneusement classés par
catégorie dans son armoire.
36. Mon enfant lit rarement des articles ou des pages web sur les nouvelles
technologies.
37. Mon enfant n’aime pas spécialement apprendre des événements ou des
données chiffrées en histoire.
38. Mon enfant ne se souvient pas particulièrement des dates d’anniversaire des
gens (c’est-à-dire quel jour et quel mois).
39. Quand il se promène à la campagne, mon enfant est curieux de savoir ce qui
différencie les diverses variétés d’arbres.
40. Si mon enfant devait choisir un appareil photo, il/elle n’examinerait pas
soigneusement la qualité de l’objectif.
41. Si mon enfant devait choisir un ordinateur, il/elle voudrait connaître les
détails exacts sur la capacité du disque dur et la vitesse du processeur.
42. Mon enfant ne suit aucun plan particulier quand il/elle range sa chambre.
43. Si mon enfant devait choisir une chaîne Hi-fi, il voudrait en connaître toutes
les caractéristiques techniques précises.
44. Mon enfant a tendance à conserver les choses que d'autres gens jettent, au
cas où elles pourraient être utiles plus tard.
45. Mon enfant évite les situations qu'il/elle ne peut pas contrôler.
46. Mon enfant se moque de savoir les noms des plantes qu'il/elle voit.
47. Quand mon enfant entend le bulletin météorologique, il/elle ne s'intéresse
pas beaucoup aux cycles et régularités de la météo.
48. Mon enfant n'est pas gêné si les choses ne sont pas à leur place habituelle
dans la maison.
49. En mathématiques, mon enfant est intrigué par les règles et par les lois qui
régissent les nombres.
50. Mon enfant a des difficultés à apprendre à trouver son chemin dans une
nouvelle ville.
51. Mon enfant est capable d'énumérer de mémoire la liste de ses 10 livres
préférés, avec le titre et le nom de l'auteur.
52. Mon enfant préfère lire de la fiction (romans, BD…) que de la non-fiction
(essais, documents).
53. Quand mon enfant a beaucoup de courses à faire, il/elle aime planifier à
l'avance dans quel magasin il va aller et dans quel ordre.
Pas du
Tout à fait Plutôt Plutôt pas
tout
d’accord d’accord d’accord
d’accord
54. Quand mon enfant écoute un morceau de musique, il/elle remarque
toujours la façon dont il est structuré.
55. Mon enfant est capable d'énumérer de mémoire la liste de ses dix chansons
préférées, avec le titre et le nom de l'interprète.

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