TP Droit Fiscal Ruddie Mwali Lumande

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UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN

UCG
BP. 29 BUTEMBO

FACULTE DE DRoit

TRAVAIL PRATIQUE DE DROIT FISCAL

Objet : Analyse de la convention fiscale entre le gouvernement de l'Afrique du Sud et


le gouvernement de la RDC en vue d'éviter la double imposition et d'évasion en matière
d'impôt sur le revenu.

REALISE PAR : Ruddie Mwali Lumande


Promotion : L3

TITULAIRE DU COURS : MUYISA MUSUBAO

Assistants du cours : KOMBOZI Nathanael

ANNÉE ACADEMIQUE : 2023-2024


Le présent travail en étude porte sur la convention fiscale entre le gouvernement de
l’Afrique du Sud et le gouvernement de la République Démocratique du Congo pour la
prévention contre la double imposition et de l’évasion en matière d’impôt sur le revenu. Avant
d’entrer dans le vif de notre œuvre scientifique, nous allons tout d’abord procéder à une brève
définition de quelques concepts clés notamment ceux de la double imposition et de l’évasion
fiscale. La double imposition juridique internationale peut être définie d'une manière générale
comme l'application d'impôts comparables dans deux (ou plusieurs) Etats au même
contribuable, pour le même fait générateur et pour des périodes identiques. En ce qui
concerne l’évasion en matière d’impôt sur le revenu elle définit comme étant une « zone grise
» à l’intersection de l’optimisation et de la fraude, c’est le fait pour des particuliers ou des
entreprises de délocaliser artificiellement leurs revenus ou leurs bénéfices dans un pays
différent de celui où ils ont leurs activités économiques, et où les taux d’imposition sont très
faibles, voire nuls comme dans les « paradis fiscaux ». Les concepts étant désormais connus
nous entamons le développement de notre travail.

Les personnes réalisant des opérations internationales (c'est-à-dire concernant au moins


deux pays) peuvent être confrontées à des problématiques liées à la territorialité de l’impôt.
En effet, deux pays peuvent être compétents pour recouvrer l’impôt relatif à une même
opération, ce qui peut générer une situation de double imposition, raison pour laquelle les
pays recourent à des conventions fiscales. La convention fiscale est un document
formalisation un accord bilatéral entre deux pays pour déterminer les règles fiscales
applicables à un contribuable résidant dans un pays X et qui perçoit des revenus dans un pays
Y, La convention fiscale a pour but de mettre en place la coopération entre la République
Démocratique du Congo et ses Etats partenaires, pour d’une part organiser la lutte contre
l’évasion fiscale et contre la fraude fiscale, d’autre part, éviter la double imposition ou la non-
imposition. Ainsi, elle permet de définir le pays d’imposition dans lequel seront taxés les
revenus du contribuable : c’est le principe de la résidence fiscale exclusive ou unique. Un Etat
peut prévoir dans sa fiscalité des règles imposant une plus forte imposition des étrangers. De
nombreuses conventions fiscales entre la République Démocratique du Congo et d’autres états
mettent ainsi en place une clause de non-discrimination en raison de la nationalité grâce à
laquelle les particuliers tout comme les entreprises sont traités de la même manière que les
nationaux de l’Etat de résidence à situation comparable. Une personne peut être résidente
fiscale de deux pays en fonction de la législation de ceux-ci. Le lieu de la résidence fiscale est
utile pour déterminer quel État est compétent pour recouvrir l’impôt. Les conventions
internationales peuvent résoudre ce type de conflit en déterminant le lieu de la résidence
principale. Ce lieu peut être déterminé grâce aux critères suivants :

 pour les personnes physiques, au foyer d’habitation principal, au centre des intérêts
vitaux au séjour habituel ou à la nationalité ;
 pour les personnes morales, au siège de la direction effective ;

En ce qui concerne la répartition de l’imposition entre le pays dont on a la nationalité et le


pays résidence les règles d’imposition varient en fonction du type de revenus et de la
convention signée. Toutefois, un certain nombre de constantes peuvent être relevées :

 les revenus des biens immobiliers sont imposés dans l’État où l’immeuble est
situé,
 les bénéfices d’une entreprise d’un État ne sont imposables que dans cet État, à
moins que l’entreprise n’exerce son activité dans un autre État par l’intermédiaire
d’un établissement stable qui y est situé,
 les salaires perçus par un résident d’un État ne sont imposés que dans celui-ci, sauf
si l’activité est exercée dans un autre État.

Après la conclusion de la Convention pour la Prévention de la Double Imposition


(CDI) ou le Traité Fiscal entre la RDC et la Belgique, la RDC a conclu un CDI avec
l’Afrique du Sud qui est entré en vigueur le 18 juillet 2012. Il est nécessaire que nous notions
que la présente Convention s’appliquera aux impôts sur le revenu prélevés pour le compte du
gouvernement de la RDC et de l’Afrique du Sud. Les impôts existants auxquels s’applique la
Convention en RDC sont les suivants : l’impôt sur le revenu locatif, l’impôt sur le revenu
d’investissement, l’impôt sur le bénéfice de société, l’impôt sur les bénéfices des professions
libérales, et l’impôt sur le revenu salarial. Quant à l’Afrique du Sud, la Convention
s’appliquera à l’impôt secondaire sur les sociétés et sur les retentions fiscales sur les royalties
(paiement dû à un propriétaire pour l'utilisation de sa propriété) La Convention pour la
prévention de la Double Imposition s’applique aux sommes payées le 01 janvier 2013 ou
après cette date et se rapportant à l’exercice fiscal débutant le 01 janvier 2013. Aussi, les
investisseurs sud-africains et les multinationales qui envisagent investir en RDC au départ de
l’Afrique du Sud sont en meilleure posture pour tirer profit de cette Convention.
Conformément à la Convention, les profits d’affaires d’une compagnie seront imposés en
RDC uniquement si l’entreprise sud-africaine fait des affaires en RDC par une présence
permanente. Le présent traité fiscal offrira certainement des opportunités pour les affaires
dans les deux pays et va essentiellement générer plus d’investissements sud-africains en RDC.
Les statistiques commerciales entre les deux pays montrent en effet une croissance de plus de
30% de 2008 à 2012 et renseignent sur la manière dont la RDC devient l’un des partenaires
économiques principaux de l’Afrique du Sud. La convention pour la prévention de la double
imposition entre la RDC et l’Afrique du Sud a éliminé la double imposition de la manière
suivante : lorsqu’un résident de la RDC tire un revenu d’une source en dehors de la RDC qui,
conformément aux dispositions de la présente Convention, peut être imposée en Afrique du
Sud, la RDC devra exempter ledit revenu de tout impôt. En Afrique du Sud, sous réserve des
dispositions de la loi sud-africaine sur les déductions sur les impôts payables en Afrique du
Sud des impôts payables dans tout autre pays que l’Afrique du Sud (qui ne doit pas en affecter
le principe général), l’impôt congolais payé par le résident d’Afrique du Sud pour un revenu
imposable en RDC, selon des dispositions de la présente Convention, sera déduit des impôts
dus selon la loi fiscale sud-africaine. Ces déductions ne dépasseront cependant pas un montant
comportant la totalité de l’impôt sud-africain dû, payable au même ratio que le revenu
concerné comporte tel que rapporté au revenu total.

En guise conclusion, nous pouvons ajouter en quelques mots qu’ au terme de ce travail
nous dessellons l’intérêt que protège la convention fiscale entre la République Démocratique
du Congo et l’Afrique du Sud il s’agit comme il a été dit plus haut est d’organiser la lutte
contre l’évasion fiscale d’une part et contre la fraude fiscale, d’autre part, éviter la double
imposition ou la non-imposition. Cette convention profite à la fois aux investisseurs qui n’ont
plus à craindre d’être imposé deux fois pour une même opération mais aussi aux Etats qui
vont maximiser le recouvrement de l’impôt grâce à la réduction des risque d’évasion fiscale.

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