TP Elie Kahongya
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FACULTE DE DROIT
Réalisé par :
TP DE FROIT FISCAL
INTRODUCTION
L’impôt est une des sources d’alimentation du budget de l’Etat qui met en jeu le
pouvoir de contrainte. Cette contrainte, peut être de toutes les contraintes exercées par l’Etat,
une de plus sensibles, une de plus aptes à provoquer la réaction des assujettis. Cette réaction
se justifie d’autant plus que, toute opération d’imposition, quelle que soit la nature de l’impôt
en cause, est par essence une opération de puissance publique assurée par les corps
administratifs. Son caractère exorbitant se traduit soit par l’émission d’un acte d’imposition,
soit par la mise en œuvre des procédures de contrainte entourant le recouvrement.
Cependant, l’application de la loi fiscale est souvent porteuse des germes des conflits, et le
problème se situe à plusieurs niveaux : Une imposition peut être contestée par les
contribuables, c’est-à-dire, ceux-ci peuvent contester la manière dont l’impôt a été calculé,
soit le bien fondé des poursuites engagées contre eux sans remettre en cause la créance
fiscale elle-même. Ainsi, le contribuable sollicite le plus souvent la réparation d’erreurs
commises à son détriment lorsque l’erreur incriminée affecte un prélèvement ayant donné
lieu à l’établissement de rôle. A cet effet, il a la possibilité de formuler une demande en
décharge s’il estime l’imposition injustifiée ou réclamer une déduction s’il juge simplement
exagérée. En République Démocratique du Congo il existe des impôts à caractère national et
des impôts à caractère provincial. Ce travail va se focaliser sur l'analyse de la Phase
administrative du contentieux fiscal en matière de réclamation des impôts provinciaux. Pour
ce faire, nous allons passer en revue les notions sur les différents impôts provinciaux
(CHAPITRE I), avant d’attirer notre attention sur l’analyse proprement dite de la Phase
administrative du contentieux fiscal en matière de réclamation des impôts provinciaux
(CHAPITRE II.)
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Sur le plan fiscal, la Constitution détermine les compétences de pouvoir central, les
compétences concurrentes entre le pouvoir central et des provinces ainsi que les
compétences exclusives des provinces.
L’article 203 point 7 de la constitution place l’établissement des impôts parmi les
compétences concurrentes du pouvoir central et des provinces. De même, en ce qui concerne
la compétence exclusive des provinces, l’article 204 de la Constitution reconnait aux provinces
la compétence d’organiser le régime fiscal des impôts. Il dispose à son point 16 que Sans
préjudice des autres dispositions de la présente Constitution, les matières suivantes sont de
la compétence exclusive des Provinces : les impôts, les taxes et les droits provinciaux et locaux
notamment l’impôt foncier, l’impôt sur les revenus locatifs et l’impôt sur les véhicules
automoteurs. L’article 205 de la Constitution prévoit que le Parlement ne peut pas légiférer
dans les compétences exclusives des provinces. Réciproquement une Assemblée provinciale
ne peut pas légiférer sur les matières de la compétence exclusive du pouvoir central. Il résulte
de ces dispositions que le Constituant originaire congolais a consacré le pouvoir fiscal des
provinces, notamment en matière d’établissement d’impôts, de leurs recouvrements et de la
fixation de leurs taux. C’est dans cette optique que la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 sur la
libre administration des provinces, notamment en ses articles 35, 36 et 475, dispose que les
impôts et taxes de la compétence de la province sont établis conformément à la législation
provinciale.
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B. De l’autonomie technique
L’autonomie technique suppose que le système fiscal soit « complet » en d’autres termes,
qu’il contient toutes les règles d’assiettes, liquidations et recouvrements nécessaires à la mise
en œuvre de l’impôt, et ce, même si son contenu a été élaboré sous l’influence directe ou
indirecte d’un autre système fiscal ou s’il évolue dans la même direction que ce dernier à
condition, toutefois que ce parallélisme ne présente aucun caractère d’automaticité ou
d’obligation. A ce sujet, Michel Masabo enseigne que si un système fiscal présentant les deux
caractéristiques précédentes a été élaboré par des organes propres au territoire sur lequel il
est applicable, l’on pourra parler à cet égard d’une autonomie fiscale complète voire dans un
« lato sensu de la souveraineté fiscale »
l'administration des impôts sur la base de la réclamation introduite par le contribuable. Les
articles 104 à 107 et 110 de la Loi n°004/2003 du 13 mars 2003 décrivent son organisation et
son fonctionnement. Il commence avec l'introduction de la réclamation par le contribuable
auprès du responsable des impôts compétent (Directeur des Grandes Entreprises, Directeurs
urbain ou Provincial des Impôts selon le cas) et se termine par une décision rendue par ce
dernier. Dans la perspective de la création et de l'implantation des centres des impôts (CDI)
et des centres d'impôts synthétiques (CIS), le projet de Décret modifiant le Décret n°017/2003
du 02 mars 2003 élaboré dans le cadre du programme de réforme et de modernisation de
l'Administration fiscale congolaise confère également la compétence en matière contentieuse
au chef de centre de ces nouvelles structures pour les contribuables relevant de leurs
juridictions. Il s'agit de la réclamation introduite auprès de l'administration des impôts ( du
recours administratif préalable) prévue par les dispositions de l'articles 104 de la loi
n°004/2003 du 13 mars 2003 précitée sans lequel le contribuable ne peut porter son affaire
devant la justice... En effet, les redevables ou leurs mandataires munis d'un mandat général
ou spécial peuvent se pourvoir par écrit en réclamation auprès du directeur des impôts
compétent (lex data, Directeur des Grandes Entreprises, Directeur urbain ou provincial selon
le cas) et de lege ferende, du Chef de Centre contre le montant de leur imposition. Il importe
de préciser que le service compétent pour être saisi d'une réclamation est celui auprès duquel
le contribuable a souscrit sa déclaration ou celui qui a émis l'avis de mise en recouvrement.
Dans l'hypothèse où la réclamation serait introduite auprès d'un autre service, celui-ci est tenu
de la recevoir et de la transmettre à qui de droit L'exigence de la phase administrative
préalable traduit le souci du législateur de préserver le plus longtemps possible les chances du
dialogue entre l'administration des impôts et le contribuable ; elle oblige le contribuable à
exposer devant le fisc la requête qu'il souhaite déposer devant le juge et les moyens qu'il
entend déployer au soutien de celle-ci. Cependant il se constate que la procédure
administrative n’atteint toujours pas le résultat escompté pour les administrés. Car,
l’administration fiscale revient rarement sur ses décisions en faveur du contribuable. Lorsqu’il
s’agit par exemple de procéder au remboursement d’une somme d’argent à l’administration
fiscale, il n’est pas toujours évident qu’elle soit prête pour un retour de l’argent déjà encaissé.
Certes que cette procédure peut permettre aux contribuables d’éviter certains payements liés
à la justice mais il sied de souligner qu’elle rend la réclamation lente surtout lorsqu’elle
n’aboutit pas à un gain de cause en faveur du contribuable.
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CONCLUSION