L'Enfer Des Femmes Études Réalistes (... ) Pélin Gabriel bpt6k64416865
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L'Enfer Des Femmes Études Réalistes (... ) Pélin Gabriel bpt6k64416865
Études
réalistes sur les grandes
dames, dames, bourgeoises,
boutiquières, femmes
d'employés, [...]
SLFL LES
pn
GABRIEL PÉLIN
PRIX OU CENTIMES
PARIS
L'ÉCRIVAIN ET TOUBON, ÉDITEURS,
RUE DU PONT-DK-LOD1, 5.
ET cirez LUCIEN MARPON, LIBRAIRE, GHEIUE III; L'ODKOS, A et G.
1861
L'ENFER DES FEMMES.
ÍTrnES RFALTSTE.
ccall. T\|itnji-ai>liiu Je K.I'i'.PLC-
L'ENFER DES FEMMES
ÉTUDES RÉALISTES
SUR LES
TAn
GABRIEL PÉLIN
:
pnix 50 centimes.
PARIS
L'ÉCRIVAIN ET TOUBON, ÉDITEURS,
RUE DU PONT-DE-LODI, 5.
ZTCHEZFRUCHARD, PALAIS-ROTAL, ubraihie FAïusiïm,
1861
INTRODUCTION.
;
Ce dicton pour certains prend la force
d'une vérité démontrée, d'un axiome ce-
pendant en étudiant les choses de près,
en pesant sérieusement la valeur de ce luxe
(souvent factice) dont la femme se plaît à
s'entourer et en fouillant sous l'habit, peut-
être trouvera-t-on plus de misères, plus de
souffrances que de joies pour peupler l'éden
édifié par le dicton populaire que je viens
de citer.
Si je voulais le controverser et l'attaquer
sérieusement, il ne serait pas difficile de
démontrer que le cheval est beaucoup
moins maltraité dans la capitale que dans
la province, et que l'enfer des chevaux est
de beaucoup préférable au paradis d'une
foule de chrétiens.
Il ne faudrait pas de grands efforts de lo-
gique pour arriver à prouver qu'en re-
tournant le dicton, il serait bien plus rap-
proché de la vérité.
Paris le Paradis des femmes! Triste para-
dis, bien peu à envier si elles ne devaient
pas en attendre un meilleur.
Hélas! pour beaucoup vous verrez qu
l'éden se transformera en une demeure
bien sombre, sous les dentelles les cache-
mires et le velours, nous trouverons, dans
le brillant Paris, ces misères morales dont
le Dante oublia de peupler son enfer.
Par en bas, nous rencontrerons la me-
nace, incessante de la fC-Îm, et un coin de
la jupe de ces malheureuses accroché à la
roue de l'omnibus qui conduit à la Morgue
et au charnier.
Partout des aspirations de luxe, une ap-
parence de richesse, et presque partout la
misère, ce grand ennemi de l'humanité.
Misère du dénûment! misère morale!
deux grandes calamités qui trônent en sou-
veraines dans les grandes villes, au sein d'un
tourbillon où tout s'engouffre et disparaît
sans qu'on le sache, sans qu'on le voie.
Le chant de l'orgie étouffe le bruit des
agonies. qu'importe? Personne ne se con-
naît!.
Par une pudeur instinctive àlaquelle même
obéissent les plus mauvais, chacun cache
ses ulcères. L'évangile a dit :
Tu ne découvriras pas tes nudités.
CHAPITRE PREMIER.
LA GRANDE DAME-
;
Les hommes changent, le temps modifie
les choses et les principes tel qui brillait
au premier rang tombe et se voit broyer
sans pitié sous les pieds de la foule qui
'chantait sa gloire.
Le siècle est sans pitié pour les gran-
deurs qui périclitent!
En l'an deux mille, on ne fera même pas
l'aumône aux, descendants desrois!.
Mais je m'éloigne de mon sujet, je m'em-
presse d'y revenir.
La grande dame de nos jours, c'est la
;
veuve, la femme, la fille ou la sœur du
:
puissant qui est vingt fois millionnaire
voilà ses parchemins et ses brevets. Elle n'a
qu'à ouvrir la bouche pour commander;
elle est servie comme par enchantement;
elle est une puissance devant laquelle tout se
courbe, elle est reine dans son hôtel comme
le marin sur son bord.; à moins qu'elle
ne soit elle-même'sous la puissance de quel-
que mari cacochyme et hargneux. Vienne
son décès, la femme la plus triomphante,
c'est l'heureuse veuve du mari dont je viens
d3 parler.
Si elle joint comme accessoire de sa for-
tune une couronne de comtesse ou de mar-
quise, luxe qu'on peut se procurer à peu de
frais aujourd'hui, il ne manquera rien au
prestige de sa puissance.
Son hôtel dépassera en élégance confor-
table, le luxe des gros banquiers israélites
ses voisins, leurs chevaux seront distancés
par les siens, elle pourra se faire reine du
turff, et y faire applaudir à mille excentri-
cités de mauvais goût. Que ne passe-t-on
!
pas à une veuve La grande dame veuve,
tutoie ses fournisseurs et ses laquais. On
assure qu'elle se chauffe à son foyer en
allongeant ses jambes à la façon de. Cel
;
daines si elle avait sa fortune en moins, on
lui trouverait des allures plus que compro-
mettantes, mais ses plus grands écarts
seront qualifiés de laisser-aller charmant.
Celle-là aura son paradis dans toutes les
capitales, je ne vois aucune raison pour
qu'elle ne l'ait pas à Paris.
;
moindre choc, flétries par le moindre
souffle on l'aura entourée de maîtres, ou
-
;
fruyer ses ennuis en tyranisant ceux qui
l'entourent !
hélas il lui faut bien cette sa-
tisfaction, pour mettre en contre-poids avec
les battements de ce cœur auquel il n'est
pas permis de parler, et qui bondit, avide
d'aspirations, comprimé sous les dentel-
les, cachemires et diamants, tristes orne-
ments, que parfois elle voudrait échanger
contre une robe de bure et la liberté !
Si le côté des aspirations du cœur fait
défaut, l'orgueil peut les compenser en-
core, et celle qui s'en nourrit enivrée par
l'encens qu'on prodigue à ses titres et à
sa fortune, vit sans doute heureuse dans
l'ivresse que lui donne le tourbillon des
fètes et l'encens qu'on lui brûle.
On sait aussi qu'elle pourra atteindre
l'idéal du bonheur terrestre, si à trente ans
elle devient veuve.
Mais malheur à la grande dame dont la
fortune vient à crouler, elle tombera tout
à coup du haut de l'échelle sociale.
A une époque où tous sont sans pitié
pour les grandeurs qui périclitent, malheur
à toutes les existences déclassées, malheur
à tous ceux dont la puissance a pour seule
base la valeur qui se cote à la Bourse, ou
que constate le trébuchet du changeur.
Il me souvient d'une jeune reine, alors
sans couronne (que j'ai servie), dont un
maître de poste retint les malles, et qui
faillit ne pas trouver une auberge pour abri-
ter sa royale tête, dans un temps où le vent
del'adversité soufflait sur ses deuxroyaumes.
Il y a bientôt trente ans de cela; depuis
cette époque, les choses ont été loin de se
modifier, notre machine sociale, en se ré-
gularisant, n'est devenue que plus froide et
plu ositive. -
Les gloires passent et ne durent qu'un
jour.
LA DAME-
;
N'est pas évidemment dame qui veut,
bien que le mot soit générique il faut quel-
que chose de plus que la fortune pour être
dame.
Madame Potasse est une femme riche,
cY-t une buurgeoise, mais enfin dans la
saine acception du mot, co n'est pas une
dame.
Pour être dame, il faut avoir la forme et
le vernis de la civilisation, cela doublé de
quelques incriptions au grand-livre, de
terres, de maisons ou de valeurs équivalen-
tes, être artiste (non bohème), vivre dans
le monde et y avoir conquis son droit de
cité.
Voilà comment je comprends la valeur
du mot.
Il y a bien encore quelques dames faites
par l'autorité du nom et de la position du
mari qui s'est en quelque sorte mésallié;
celles-là usurpent évidemment la position,
au lieu d'être déclassées elles sont trop clas-
sées.
Elles l'entendent quelquefois dire.
derrière elles, leur privilége leur coûte très-
cher, si elles ont assez de tact pour com-
prendre les épigrames qu'on leur décoche
sous forme de compliment, et les sourires
moqueurs qui les accompagnent dans ce
monde où elles ont forcé la consigne et
passé en fraude.
!a dame de Paris est en général spiri-
;
tuelle d'une fécondité remarquable à l'en-
droit des lieux communs, elle parle actua-
lités et littérature avec une certaine verve
elle excelle dans la discussion des choses
;
de goût; elle a de l'artiste. En fait de mo-
des et de toilettes, elle n'a sa pareille nulle
part.
Distancée au point de vue de la fortune
par la grande dame, elle rachète cette in-
fériorité par l'adresse et le goût. Elle ne
peut pas remuer l'or à poignées, elle se rat-
trapera avec ces riens coquets qui sont
supérieurs à la richesse d'une parure mas-
sive. Puis enfin, au besoin, pour sou-
tenir bravement le choc dans la lutte. elle
mêlera adroitement le strass et le diamant
bien fin, ma foi, qui le jour du bal ira en
;
faire la constatation.
La dame est moins guindée, moins es-
clave que la grande dame, elle sait sourire
à propos, son collet est moins haut monté,
ses salons sont composés de notabilités
moins authentiques peut-être, niais on y
trouve plus d'esprit et de franche gaité.
La dame ayant plus d'espace pour se
mouvoir, plus de liberté et d'occasions de
pécher est assez souvent pécheresse; son
mari s'en aperçoit rarement, et c'est jus-
tice à lui rendre, soit qu'il ait accepté la
philosophie de notre époque, ou qu'en
homme sage, il juge prudent de laisser pas-
ser le mal qu'il ne peut éviter, on le voit
rarement jeter les hauts cris et profiter des
dispositions barbares de l'art. 324 du Code
pénal. S'il est par hasard dans l'obligation
de voir les choses, il fait en sorte de s'en
tirer en homme d'esprit, et il y réussit sou-
vent.
H. que vous connaissez tous, avait, il y
;
a quelques mois, oublié je ne sais quoi dans
sa chambre il rentre sans se faire annoncer,
et voilà. voilà. comment vousdirai-je?.
11 trouveG. un de ses bons amis,en con-
versation. animée avec sa femme. 11 n'y
a pas moyen de part et d'autre de nier la
chose. R. en prend bravement son parti.
il s'avance résolument vers sa commode.
G. croit qu'il va prendre auelqu'arme
pour le punir. alors il se jette à genoux.
R. avait pris tout bonnement son porte-
feuille. Il s'empresse de calmer G., il lui
:
dit en le relevant et en prenant le ton de la
commisération la plus profonde
!
étourdi
Hé bien! cher, vous m'en voyez
Comment, vous?. vous, qui n'y
êtes pas obligé!.
Notre homme, après avoir dit, sort le
plus tranquillement du monde.
Qu'en dites-vous?
Niladameni G. n'ont ébruité l'aventure;
mais Martine, la femme de chambre de
madame, avait aussi vu et entendu, c'est
par elle que j'ai su la chose qu'elle m'acon-
fiée sous le sceau du secret.
;
crie à ladilapidation pour une braise mal
étouffée elle renferme tout sous clef, pèse
le pain qu'elle donne, et prétend que sa
cuisinière, qui a tout à gogQ, vole par vora-
cité le- pain de son chien pour le manger en
cachette.
La vieille dame, tondrait au besoin sur
un œuf; elle attire à elle comme si elle de-
;
vait vivre pendant des siècles elle se fait
détester de ses serviteurs. Ses anciens amis
la fuient parce que son esprit est toujours
à
disposé-
vouloir livrer bataille au genre humain :
la médisance, et qu'elle semble
LABOURGEOISE.
:
jours garde national, il est quelquefois dé-
coré; sa femme l'appelle mon bichon o*
monsieur Prud'homme, elle le choie, et elle a
pour lui tous les égards ? cependant le bour-
geois est bien rarement en première ligne
dans le domicile social où madame Prud'
homme a toujours le haut pavé.
Quant à la fille de la bourgeoise qui a
des aspirations plus élevées que celles des
auteurs de ses jours, elle se marie, devient
dame et quelquefois grande dame. -
LABOUTIQUIÈRE.
sons:
quitter l'arrière-boutique pour deux rai-
la première, parce qu'ils espèrent
;
à sa rentrée qu'elle pourra remplacer
le teneur de livres la seconde, c'est qu'il
est possible qu'on la marie, qu'une fille
bien éduquée se place mieux, et qu'on peut
réduire sa dot.
Que la boutiquière soit issue de mar-
chands, ou que le marchand qui l'a épou-
sée l'ait prise dans une autre classe pour
ses écus, sur lesquels on a compté pour
payer. le fond acheté à crédit ou pour
parer au déficit d'une position embrouillée,
voyons ce que fait la pauvre marchande sur
la banquette de velours où elle se trouve
condamnée à s'asseoir, toujours, toujours,
toujours; moins heureuse qu'Asraël, le juif
symbolique, qui lui, au moins, voit depuis
des siècles des pays et des hommes nou-
veaux.
La marchande restera toujours à son
poste de comptoir, obligée par son enseigne;
il faut qu'elle sourie à la pratique, qu'elle
subisse ses caprices, ses exigences; à l'heure
où la boutique se ferme croyez vous
? -
qu'elle va se reposer Que non pas, elle se
doit aux soins du ménage, et bien souvent
encore le mari, qui le jour lui souriait en
public, se fera grondeur et tyrannique; le
brave courtaud sera en présence d'une
fin de mois embarrassée; l'huissier sera
venu déposer sa carte, signe du protêt
de quelque lettre de change, ou bien en-
core le propriétaire, qu'on n'aura pas soldé
en temps utile, aura en vertu de l'article
819 du Code de procédure fait saisir gager
le mobilier et menacé d'une expulsion de
lieux.
Oh! combien j'en connais, de ces pauvres
femmes de marchands dont la vie s'use en
une lutte incessante contre la ruine qui
-
les menace. Elles sourient au chaland.
Mais si leurs lèvres grimacent un sourire,
elles ont la mort dans l'âme.
Qu'une crise commerciale se fasse sentir!
;
c'est sur la femme qu'en retombe presque
toujours tout le poids le mari court il est
vrai pour conjurer l'orage; son activité lui
est une distraction, un soulagement; si il se
courbe quelques heures sur ses livres, il
peut au moins fuir momentanément la mai-
son et ses ennuis, mais la femme. Elle
restera là toujoursjusqu'à ce que la maison
croule ou qu'elle soit sauvée, toujours à
son poste comme le commodore sur son
banc de quart.
La femme du marchand, rapetissée aux
exigences de la boutique, se flétrit sans
avoir connu la vie, elle devient mère sans
avoir goûté les joies de l'hymen, elle est
sage même contre son gré; le comptoir et
les centyeux qui l'entourentsont engénéral
un vertugadin à toute épreuve.
A cette généralité il est sans doute quel-
ques exceptions, certaines maisons croulent
aussi par le fait de l'inconduite de la femme,
mais là encore il y aurait beaucoup à dire,
et ce serait s'écarter de notre sujet qui re-
pose sur les généralités et non sur des ex-
ceptions.
Mais je vous le demande, est-ce bien une
existence que cette vie sans air passée à la
même place entre un carnet d'échéance,
des plateaux et des poids, et n'est-ce pas
payer bien cher les oripeaux qui brillent
au gaz!. maigre compensation du servage
sous lequel se courbe la femme du bouti-
quier de Paris.
Cherchons-en de plus favorisées, car dans
la position qui lui est faite, je ne vois pas
qu'elle ait dans notre bonne ville une part
de paradis.
CHAPITRE CINQUIÈME.
LA FEMME DE L'EMPLOYÉ-
femme !.
de velours et le burnous de la pauvre
;
ployé, il y a à enregistrer bien des fa-
tigues, bien des misères laissons passer la
femme du pauvre hère, passons chapeau bas
devant une des misères engendrées par les
besoins croissants de notre orgueil, et cher-
chons ailleurs la femme dont Paris est le
paradis.
CHAPITRE SIXIÈME.
L'OUVRIÈRE.
l'homme,
La malédiction du Seigneur qui pèse sur
a fait que le coupable est atteint
dans sa descendance jusqu'à la septième
génération
Ce
;
n'est pas une menace vaine, c'est une
vérité navrante, palpable que je vais dé-
montrer.
Hideux exemples, pourriture morale, vi-
rus du sang artériel du père, tout cela se
transmet. et ce n'est qu'à la septième gé-
nération, que le sang et les mœurs ont pu
se régénérer, quand la Providence permet
que ceux qui sont rongés par la lèpre mo-
rale et dont le sang est vicié, fassent des
efforts pour arriver à la régénération.
Plaignons donc les filles pauvres élevées
dans les langes du dénument, et dont .le
cœur fatalement perverti par l'exemple, a
dû fausser le sens moral.
Atrophiées par la misère, héritières d'un
sangapauvri, tuées moralement par l'exem-
ple des vices du père. que voulez-vous
donc qu'elles fassent, je vous le demande,
dites-le moi?
Vous avez trouvé moyen d'améliorer les
races ovines, bovines, chevalines, etc., on
va améliorer, à Canton, les habitants du
Céleste-Empire, et on quête pour les petits
Chinoisons destinés à l'engraisl
Hé messieurs les
1 philanthropes, qui amé-
liorez si bien tant de choses, tâchez donc
d'améliorer ce qui est à votre porte, dans
vos maisons, vous ne manquerez pas de be-
sogne, je vous le promets 1
;
dans le ciel, mais quelques petits coupons
de rente puis enfin, de fil en aiguille, l'in-
térêt des intérêts aidant, devenir.
L'économiste a le talent de prouver àtout
le monde qu'il est on ne peut plus sim-
ple de devenir millionnaire. Pour plus
amples renseignements, je renverrai à l'au-
torité du livre qui enseigne le moyen de se
faire six mille livres de rente en élevant
des lapins dans un grenier. Apportez-moi
un de ces rentiers-là.
Puisque nous parlons de l'ouvrière pari-
sienne, il faut bien dire quelques mots sur
sa famille, la façon dont son éducation s'ac-
complit, et quels sont les exemples qui lui
sont donnés.
la ménage d'ouvriers.
;
Ce ne sont plus les meubles neufs et co-
quets de la première année tout cela s'est
flétri par le temps et le manque de soin.
La chambre est devenue un taudis.
Cependant les ouvriers luttent coura-
geusement; mais le mari tombe malade
à son tour, la misère se creuse encore, le
terme ne se paie pas, le propriétaire donne
congé. En changeant de maison, l'ou-
vrier change de mœurs; il subit l'influence
de ses nouveaux voisins qui ont depuis long-
temps été tributaires de la misère chroni-
que qui leur a imprimé son cachet fatal.
Un revirement complet s'opère.
On jette, comme on dit, le manche après
la cognée, on ne croit plus à l'avenir, et
on ne compte que sur le présent. A
quoi m'a servi l'économie, se dit le mari,
me voilà de dix ans plus vieux, et je
n'ai fait que rétrograder. Je me suis re-
fusé toutes les jouissances, j'ai eu tort,car
si j'avais pris mon plaisir où je pouvais le
trouver je n'en serais pas plus pauvre, et
j'aurais au moins joui de la vie.
Quand l'ouvrier en est arrivé à raisonner
ainsi, la maison est perdue.
Une fois qu'il a franchi la porte du caba-
ret, et qu'il s'y trouve en compagnie des
rigoleurs, le ménage devient un enfer.
Dans cette condition c'est le mari qui
s'est fatigué le premier.
Je ne viens pas prétendre qu'en d'autres
cas, la femme n'abandonne la maison pour
faire comme la châtelaine de Framboisy ;
:
mais en majorité c'est le mari qui quitte le
poste le premier voilà pourquoi je cite
l'exemple à ce point de vue.
!
Élevées dans un milieu honnête, combien,
hélas, sont tombées entraînées par ces mille
causes qui ne sauraient être appréciées que
par ceux qui ont étudié de près la vie, et
qui savent combien d'écueils sont placés
sur le bord du chemin.
Dans tout ce qui touche aux faiblesses de
la femme, on ne saurait jamais avoir trop
de tolérance. car combien d'entre elles
:
ont le droit de s'écrier
!
Ce n'estpus moi; c'est la fatalité
Ainsi, souvent, partis d'une position heu-
reuse, certaines ouvrièrs arrivent, sans qu'on
puisse leur reprocher un vice, une faiblesse,
à tomber aux derniers degrés de l'avilisse-
ment de la misère et à perdre insensible-
ment le sens moral. Mais encore pour
peu qu'un rayon de soleil, une amélioration,
un espoir viennent à luire, et leur donnent
quelque chance de se relever, elle recom-
mencent à lutter, et quelquefois cette
lutte se trouve couronnée de succès.
Mais il en est qui n'ont jamais connu le
bonheur et qu'on a pour ainsi dire élevées
au milieu des malédictions, dans les lai-
deurs du vice greffé sur la misère chroni-
que, et qui, comme nous l'avons dit, alors
qu'elles étaient tout enfants, ont vu décou-
vrir les nudités et les lèpres de leur mère
par un père plus hideux encore.
Pauvres filles dont les oreilles n'ont en-
tendu que des paroles obscènes et des ma-
lédictions, fatalement destinées à hériter
de la misère et des vices du père !
Qui de nous n'a pas vu et ne rencontre
pas, chaque jour, ces. enfants précoces, ua
teint hâve, flétries avant d'avoir vécu, cyni-
ques avant d'avoir touché à la vie, mortes
à toutes croyances, à tout sentiment autre
!
que celui des instincts brutaux, matériels
On ne rencontre ces types-là que dans
les grandes villes. et Dieu soit loué qu'il
;
en soit ainsi car cette portion de l'espèce
humaine est bien hideusement souillée,
bien fatalement prédestinée
qu'il y a d'horrible à souffrir.
à. tout ce
LES SERVANTES.
;
La domestique parisienne est générale-
ment écrasée d'ouvrage et on lui demande
une série de talents qui seraient vraiment ;
dignes d'un meilleur sort.
Faire la cuisine, coudre, repasser, coiffer.i
madame, faire le ménage et souvent soigner i
les enfants on n'en demande pas moins e
chez certains petits bourgeois, qui, pour
comble, pèsent le pain et rationnent les
malheureuses que les placeurs leur don-
nent, moyennant un louage qui varie de
230 à 300 francs l'an.
La domestique qui fait tout dans une
maison, est vraiment un souffre-douleur
auquel on ne saurait tresser trop de cou-
ronnes.
Les filles d'auberge, les servantes de
boutiquiers ne sont guère mieux partagées,
les heures de repos qu'on leur accorde sont
sordides. Il faut toute la vigueur de la
jeunesse pour résister à cette vie d'escla-
vage et de labeurs incessants.
En s'élevant de quelques degrés, la posi-
tion de la domestique s'améliore.
La cuisinière bourgeoise est mieux ré-
tribuée; elle travaille beaucoup moins, elle
a plus de liberté, elle en profite souvent,
car elle a toujours un ou plusieurs cou-
sins, garde impérial, ou municipal.
La femme de chambre, qui, dans la hié-
rarchie tient le haut pavé, mieux mise
plus policée et beaucoup moins occupée
:
que les autres domestiques, vaut évidem-
ment beaucoup moins les vices des maî-
tres déteignent sur elle,; elle acquiert bien
rarement un reflet des vertus qu'ils peuvent
avoir.
Elle fait commerce d'amitiés avec le GO-
cher ou l'officieux de monsieur. monsieur
lui-même a quelquefois des bontés pour
elle, et il lui donne alors une petite dot.
Après elle devient épicière ou maîtresse
d'hôtel meublé.
Quand- j'ai dit que les lorettes ne deve-
naientjamais servantes, j'ai fait erreur.
De trente-cinq à quarante-cinq, elles
prennent quelquefois une spécialité; ce
sont elles qui invariablement font insérer
cette réclame dans les Petites" Affiches
S.
:
sachant faire la cuisine
« Mademoiselle
et coudre, désire se placer chez une personne
SEUL. »
LESLORETTES.
! !
sauf dix mille actions sur la dette inscrite.
C'est la débauche la prostitution crie un
rigoriste.
Tout beau, mon maître. C'est l'esprit fé-
minin du dix-neuvième siècle.
La lorette, c'est le pendant du coulissier
ou de l'agent de change, c'est l'intelligence
par en bas, qui agiote sur l'art féminin
qu'elle possède et qui bat monnaie de son
intelligence féminine, comme l'agent do
change calcule et aide à la variation des
cours.
La spéculation racornit le cœur; rien de
hideux moralement comme l'agio, rien d'im-
pitoyable comme le chiffre, rien d'immoral
comme certainès spéculations.
Cependant les vertueux s'y livrent.
Un peu de tolérance pour la lorette, qui
est votre sœur et qui vous vaut à tous
égards, messieurs de la spéculation.
Si vous pouviez vendre votre âme, la
chose ne se ferait guère attendre. si votre
corps pouvait. parbleu! vous feriez comme
la lorette. et encore plus bas.
Pour en revenir à elle, nous dirons donc
que c'est tout bonnement une fillette rusée
qui s'est aperçue que mademoiselle X***,
qui revient de pension, est une grande
niaise qui, malgré ses maîtres et sa fortune,
n'a ni grâce ni esprit; elle voit qu'avec sa
pauvreté et un peu d'art elle est mille fois
plus attrayante qu'elle.
C'est si visible, que le prétendu de la de-
moiselle riche le reconnaît le premier, et il
fait prime pour la fillette qui, à défaut de
dot, pour se mettre à la hauteur de la
civilisation, se laisse coter, et une fois re-
connue comme valeur, met toute son habi-
leté à faire monter. les cours.
11 y a du génie dans la véritable lorette :
;
quelques mois elle se fait aux habitudes du
urand excentrique on dirait qu'elle a tou-
jours été habituée à cette vie. A peine est-
elle dépouillée des haillons de sa position
première, elle donne le ton, elle invente,
elle crée les modes et tous les riens coquets
et provoquants.
Elle ne recule devant aucun sacri6ce
pour se rendre attrayante et pour se faire
un entourage de luxe apparent.
La lorette transforme volontiers son jeune
frère en groom, son père est parfois son
cocher. au rabais. sa mère. devinez, si
vous l'osel.
;
Sont autant de vampires qui lui sucent le
sang artériel mais qu'on se rassure, ce sang
est celui qu'elle a sucé à ceux qui sont
venus près d'elle chercher les délices. de
Capoue.
La lorette donne la mesure de ce que
peut la femme intelligente qui se résigne à
employer les séductions que la création à
mises à sa disposition.
Afin de les mieux faire ressortir, elle va
parfois les étaler sur les théâtres secondai-
res, ou elle se fait encataloguer.
Si elle était comédienne, elle ne serait
plus lorette, car on ne peut courir deux
lièvres à la fois.
Une comédienne de mœurs aussi élasti-
ques qu'il vous plaira de la doter, n'est pas
lorette.
En somme, la lorette est vraiment une
des femmes les plus attrayantes de la créa-
tion parisienne.
Ce ne sont pas les jeunes lorettes qui
sont les plus appréciées, ce ne sont pas
elles qui font faire le plus de folies.
Sans intelligence, la femme n'est pas lo-
rette; jeune, elle est biche; en vieillissant
elle est. au bureau des mœurs.
Rigolboche, Alice, etc., ne sont pas des
lorettes.
La lorette qui passe trente ans, et qui a
su se maintenir dans une bonne position,
est à peu près sûre de l'avenir.
Elle a toujours des protecteurs sérieux
qui ne lui feront pas défaut, elle a acquis
une telle expérience de la faiblesse humaine
et tant d'habileté pour en faire jouer les
ressorts, qu'elle enfante des prodiges.
La lorette a le talent de vieillir lente-
ment, et comme ceux qui la connaissent
vieillissent comme elle, elle conserve tou-
jours ses avantages sur eux.
La lorette vieillie, que vous visitez le
:
matin, s'excuse toujours de vous avoir reçu
en négligé elle vient de se lever, elle n'est
pas coiffée.
Elle n'a en vérité que l'apparence du dé-
sordre, elle est déjà armée de toutes pièces,
de toutes ses séductions.
Ceux qui sortent ne se sont aperçu da
rien : ils l'ont trouvée charmante.
Ils ont raison, elle a de l'expérience et de
l'esprit.
La vieille lorette enrichie fournit peu de
types, puisque la création est nouvelle.
Elle sera probablement fort considérée.
les cloches carillonneront à toute volée à
son enterrement.
Que deviennent les lorettes qui péricli-
tent ou disparaissent de la scène?
Quelques-unes se marient dans de bonnes
conditions; une fois casées, elles sont la
personnification da l'ordre en conservan
leur esprit et une partie de leurs agré-
ments. elles deviennent dames.
D'autres, entraînées par la martingale fu-
rieuse du terrible jeu qu'elles ont tenu,
tombent écrasées sous les débris de leur
luxe et ne se relèvent plus. L'huissier les a
brisées; elles descendent toujours, toujours.
Il en est encore un certain nombre qui
meurent à la fleur de l'âge, pour avoir trop
vécu.
Quelques-unes se contentant de peu, se
casent dans un petit magasin et exercent
bourgeoisement une petite industrie. Un
monsieur âgé les protège ordinairement:
elles auront une part dans son testament.
La lorette a certainement quelquefois à
subir de dures épreuves, mais le tourbillon
dans lequel elle se laisse entraîner lui donne
une vie d'émotions fiévreuses qui ne doit
pas être sans charme.
Si parfois elle a ses déceptions et ses dou-
leurs, elle a aussi ses jours de joie et de
triomphe.
Retirez aujourd'hui le* lorettes au beau
Paris, et il deviendra morose; ôtez la Bourse
et les lorettes, et il deviendra désert.
Qui donnerait le ton aux grandes dames ?
qui égayerait nos boulevards et nos Champs-
Elysées?
Qui nous ferait damner, avec ces modes
impossibles qui nous donnent le droit de
nous poser en victimes?
Et aussi, disons-le, comment pourrions-
nous reconnaître les anges si nous n'avions
pas près de nous quelques malins démons ?
Il n'y a peut-être qu'un gros grief à arti-
culer contre la lorette :
C'est qu'en général elle est sans cœur.
Voyez comme en tout point elle ressem-
ble au boursier.
CHAPITRE NEUVIÈME.
;
Paris, plus que toute autre ville de France,
est fatal aux filles pauvres au milieu de ces
mille bruits de la rue, on n'entend pas les
cris de détresse. Et d'ailleurs, dans ce pro-
fond égoïsme des opulentes cités, l'immense
majorité de ceux qui les peuplent passent
indifférents et s'éloignent quand quelque
chrétien, dans la détresse, fait entendre sa
voix plaintive.
Ne venez pas chercher ici l'hospitalité
des temps antiques.
AParis l'hospitalité se vend et ne se
donne jamais.
Que le malheur veuille qu'une pauvre fille
tfait pas d'asile. Orpheline, étrangère,elle
aura cherché en vain à utiliser ses bras.
Les placeurs ne lui auront pas trouvé
d'emploi; à bout de ressources, la voilà
obligée d'errer.
A ?
quelle porte ira-t-elle frapper
!.
tard ce qu'il avait refusé, par respect pour
les misères humaines
;
avec un sapeur de la garde impériale, qui
doit être son cousin c'est cela qui pèse sur
le cœur de notre ami et qui l'a rendu fu-
rieux; néanmoins, la chose serait à recom-
mencer, il agirait encore de la même façon.
L'homme prend bien souvent la femme
en pitié; mais, la femme est presque tou-
jours impitoyable pour la femme. Celle-là
même qui par miracle a échappé à une
souillure, est plus impitoyable encore pour
celles qui, moins heureuses, ont succombé,
ou n'ont pas pu cacher la faute dont elle
a su faire disparaître la trace.
Généralement aussi ce n'est pas l'homme
qui perd la femme. Les femmes se perdent
entre elles, et les agents les plus puissants
de dépravation appartiennent au sexe fé-
minin.
Quels sont les recruteurs hideux de la dé-
bauche? A qui appartiennent cesnuisons
aux persiennes toujours fermées, dont le
rez-de-chaussée dépourvu d'enseigne fait
reconnaître sa spécialité par un numéro
aux proportions collossales?
Quels sont les entraîneurs des servantes
fraîches et jeunes nouvellement débarquées,
les limiers de débauche qui seglissent fur-
tivementjusques dans l'arrière-boutique du
marchand, et qui même sous l'oeil de la
mère viennent tendra leurs piéges et cor-
rompre les filles imprudentes et naïves?
0 honte! cesont des femmes. Si toute-
fois on peut encore leur donner ce nom.
;
de la chair humaine. J'aimerais à voir pen-
dre les trafiquantes mais celles qui, loin
d'avoir été fatalement entraînées, ont pris
-
slles mêmes soin de courir au-devant du
uce pour s'y vautrer à loisir?
Il en est sans doute ainsi pour quelques-
unes; mais, je le dis, elles comptent parmi
les anomalies que la paresse (ce vice fatal
entre tous les vices) engendre en détrui-
sant le sens moral.
Il en est, qui, pour ainsi dire nées, bac-
chantes et ribaudes, passent ainsi leur vie
sans comprendre même à quel état d'abjec-
tion elles sont réduites.
Elles vivent de la vie du désordre, de
l'orgie elles se meuvent, pareilles à la
brute, au niveau de laquelle elles se sont
ravalées. Passons et détournons la tête
avec le dégoût que doivent inspirer ces lai-
deurs de l'imperfection humaine.
:
ceux-là même qui sont heureux de leur
marchander des joies au rabais passez au
milieu des huées de cette foule cynique qui
hurle vertueusement au scandale.
Elle se rangera avec déférence devant la
hideuse matrone qui vous aura livrées à ce.
vieux roué lascif, qui vous a poussées au
trottoir!.
Le vice le plus hideux n'est pas celui qui
se montre sur les pavés de nos rues. les
experts en lâchetés appartiennent souvent
à de plus hautes régions. Les grands poè-
tes eux-mêmes ont prostitué leurs amours.
Vous souvient-il de la malheureuse femme
de livrée à la police par le Célèbre.
Puis encore. cherchez quelque chose
d'énorme que vous trouverez dans le drame
contemporain des dernières années -de rn-
lustre M. dont un ministre dévoila les tur-
pitudes.
Pitié donc pour toutes ces malheureu-
ses. dont vous ne savez pas l'histoire
intime ; la cause de leur abjection peut trop
soutent s'attribuer à d'autres peu soucieux
du malqu'ils ont fait. Ils passent triompha-
lement et se Vanteront encore des-proues-
ses dont ils se seront couverts.
La société vit avec ses préjugés. ses
préjugés font quelquefois sa force et son
salut.
Mais la sagesse du préjugé n'est qu'une
sagesse relative qui s'éloigne souvent des
véritables lois de justice, pensez-y bien.
disant :
que Notre-Seigneur le Christ relevait en
Allez et ne péchez plus.
EXEMPLES, - -
PRÉCEPTES, CONCLUSION-
0 puissance de l'écharpe de M. le
maire! Le fait litigieux recevra tous les
soins, toutes les caresses, il héritera de
tous les droits et privilèges. tout pour lui.
;
La femme coupable deX est em-
menée il Snint-Lazare mais, délateur équi-
table, l'officier de paix commandant la
ronde de nuit a révélé le nom du prudent
Lovelace.
Non.
Refus formel.
mot:
Un homme décoré, habit noir, lui jette ce
!
Foulriquet
Une grande partie des maux inhérents à
l'espèce sont du domaine de la femme. Elle
enfante avec douleur, cent infirmités que ne
subit pas l'homme sont son partage. Elle est
l'esclave de nos mœurs et de nos préjugés
sociaux.
Elle est en quelque sorte livrée à l'arbi-
traire de ceux qui l'entourent, et les fautes
qu'elle commet ont sur son avenir une portée
incalculable.
rendra sans
La civilisation, qui grandit, lui
doute les priviléges auxquels elle a droit,
etfera bonne justice de bien des idées fausses
dont elle supporte les conséquences né-
fastes.
futroductioD.
Grandedame.
17
5
I.
CBAP.
H.
III.
La
La
La
Dame
Bourgeoise.
9
27
IV. La Boutiquière. 31
d'employé.
V.
VI.
La Femme
,
L'Ouvrière.
Servantes.
37
43
VII.
VIII.
IX.
Les
Les Lorettes.
tolérées.
Les Femmes
67
73
87
X. La quêteuse des pauvres109
Xl. Exemples, Préceptes,
Conclusion113
FIN DE LA TABLE.
OUVRAGES DU MÈUE AUTEUR.
PHYSIOLOGIE
LA PROCÉDURE DE
1.1'5
LAXDEUHS DU BEAU PARIS
UlSlOIRE CRITIQrE, MORALE ET nnL050PHIQG £ DES n\'t>LSTRI£S,
111:5 MOF.UUS ET DES MONUMENTS DE LA r.IPITALE
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