Syndrome Pyramidal, Extra Pyramidal Et Cérébelleux
Syndrome Pyramidal, Extra Pyramidal Et Cérébelleux
Syndrome Pyramidal, Extra Pyramidal Et Cérébelleux
Bamako (USTTB)
SYNDROME PARKINSONIEN
SYNDROME CEREBELLEUX
SYNDROME VESTIBULAIRE
SYNDROME MYASTHENIQUE
Syndrome pyramidal
Syndrome pyramidal
Définition :
Le syndrome pyramidal est constitué de l’ensemble des symptômes apparus après une
interruption partielle ou total de la voie cortico-spinale, support de la motilité volontaire.
RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE.
Le faisceau pyramidal prend naissance dans les cellules pyramidales de BETZ, situées dans la
couche V de la circonvolution frontale ascendante (aire 4 de Brodmann).
De là, les fibres qui forment le faisceau pyramidal se dirigent vers le tronc cérébral et la
moelle traversant successivement le centre ovale, la capsule interne ; où les fibres situées dans
le genou prennent le nom de faisceau géniculé, le pied du pédoncule cérébral, le pied de la
protubérance et la pyramide bulbaire.
A la partie inférieure du bulbe, la plus grande partie des fibres croise la ligne médiane et
descendent dans la profondeur du cordon antéro-latéral (faisceau pyramidal croisé) ; un faible
contingent gagna la moelle sans croiser la ligne médiane et descendent à la partie antéro-
interne du cordon antéro- latéral (faisceau pyramidal direct).
Ainsi constitué, le système pyramidal met en action des systèmes neuro-musculaires qui
interviennent dans l’activité motrice la plus différenciée. Il permet la motricité volontaire et
tout particulièrement les mouvements fins des doigts. Par ailleurs, il exerce essentiellement
inhibiteur sur les autres types de motricité (automatique et reflexe).
Signe :
Elle est caractérisée par l’association des signes déficitaires traduisant l’atteinte de la voie
cortico-spinale et des signes de spasticité liés à la libération d’activité motrices reflexes
normalement inhibées par le système pyramidal. La survenue de ces deux composantes est
habituellement décalée dans le temps, la paralysie étant d’abord flasque puis spastique.
Il est controlatéral à la lésion lorsque celle-ci siège au-dessus du bulbe (moelle allongée),
ipsilatéral à la lésion lorsque celle-ci est médullaire (les fibres cortico-spinales passant la
ligne médiane au niveau de la moelle allongée).
Symptômes
1. Déficit moteur (déficit de la commande motrice volontaire)
Topographie
o Au membre supérieur, elle prédomine sur les fléchisseurs pouvant
imprimer une atteinte permanente en flexion du coude, du poignet et des
doigts.
o Au membre inférieur, elle prédomine sur les extenseurs avec jambe en
extension, pied en varus équin, démarche en fauchant (+++) : marche spastique
(le pied « racle » le sol avec sa pointe et son bord externe).
Elle s'accentue à l'action, pouvant n'apparaître, par exemple, qu'après un certain temps
de marche (claudication motrice intermittente)
Elle s'accentue avec l'angle et la vitesse d'étirement.
Elle est élastique (cédant comme une lame de canif), contrairement à l'hypertonie
extra-pyramidale, qui est dite plastique (cf. syndrome parkinsonien).
Elle peut, quand elle est intense, être douloureuse.
Parmi eux :
Le syndrome pyramidal est lié à une lésion siégeant à un niveau quelconque sur l’axe cérébro-
spinal.
Cortex cérébral
Lésion unilatérale
Si la lésion est unilatérale, elle sera à l’origine d’une hémiplégie controlatérale non
proportionnelle prédominant, selon la localisation de l’atteinte, sur le membre supérieur, le
membre inférieur ou la face. Il pourra s’y associer d’autres signes traduisant l’atteinte
cérébrale et parmi les principaux, il convient de citer les crises comitiales de type bravais-
jacksonien, les troubles sensitifs (astéréognosie, extinction sensitive), les troubles du langage
(aphasie de Broca ou de Wernicke), l’hémianopsie latérale homonyme.
La lésion est habituellement cortico-sous-corticale, liée à un accident vasculaire (infarctus ou
hémorragie), lui-même consécutif à une thrombose artérielle, une embolie ou une
malformation vasculaire ; une tumeur de malignité variable, un processus inflammatoire ou
infectieux (vasculaire, méningite) peuvent aussi être en cause.
Lésion bilatérale
Parfois, la lésion est bilatérale, en raison d’une tumeur de la ligne médiane (méningiome)
comprimant les deux lobules paracentraux ou chez l’enfant au cours d’un syndrome de Little.
Plus fréquemment, la survenue de lacunes disséminées et bilatérales intéressant également la
capsule interne et le tronc cérébral, est à l’origine d’un état pseudo-bulbaire avec troubles de
la déglutition, rire et pleurer spasmodiques, abolition du réflexe du voile.
Capsule interne
Habituellement liée à une cause vasculaire (infarctus sylvien profond et
choroïdien antérieur), plus rarement à une tumeur, l’hémiplégie capsulaire est volontiers
totale et proportionnelle, le membre supérieur, le membre inférieur et la face étant atteints de
façon équivalente. Elle est en général pure mais parfois associée à des troubles sensitifs.
Tronc cérébral L’hémiplégie est dite alterne car, au syndrome pyramidal controlatéral à la
lésion, s’associe une paralysie de type périphérique d’un nerf intracrânien qui est homolatéral
à la lésion ; elle est liée à la destruction des noyaux d’origine ou des racines du nerf cranien
dans leur trajet intraparenchymateux .
Pédoncule
Dans le pédoncule cérébral, l’hémiplégie croisée, avec paralysie faciale centrale, s’associe à
une paralysie directe du III (syndrome de weber) ou à une paralysie croisée de la latéralité
oculaire (syndrome de Foville pédonculaire).
Protubérance
A la protubérance supérieure, l’association d’une hémiplégie croisée, avec une paralysie
faciale centrale, à une paralysie directe de la latéralité oculaire constitue le syndrome de
Foville protubérantiel supérieur.
Lorsque la lésion siège sur la protubérance inférieur, l’hémiplégie croisée respecte la fa ce
mais s’associe à une paralysie faciale directe de type périphérique (syndrome de Millard-
Gubler). Il peut s’y adjoindre une paralysie directe des mouvements oculaires de latéralité
(syndrome de Foville protubérantiel inférieur).
Bulbe
Dans le bulbe, le syndrome de Babinski-Nageote est constitué de par l’association des
troubles croisés (hémiplégie respectant la face, hémianesthésie avec dissociation de type
syringomyélique) et de troubles directs (syndrome cérébélelleux , syndrome de Claude
Bernard-Horner, trouble de la déglutition avec paralysie du voile).
Ces différents syndromes sont habituellement le fait d’un accident vasculaire cérébral
(infarctus ou hémorragie), l’existence d’une hémiplégie à bascule ou d’un syndrome
pyramidal bilatéral devant un faire évoquer une sténose, une thrombose ou une dissection de
l’artère basilaire. Cependant, il peut également s’agir d’une tumeur extrinsèque (neurinome,
méningiome) ou intrinsèque (gliomatose du tronc) et fréquemment d’une affection
inflammatoire (sclérose en plaque).
Niveau médullaire
Lésion est unilatérale. Elle réalise le syndrome de Brown-Séquard avec déficience direct de
la mortalité volontaire, de la sensibilité profonde et atteinte croisée de la thermo-algésie.
Parmi les causes de la les plus fréquentes, il convient de citer les blessures par arme blanche,
les tumeurs extramédullaires à développement antéro-postérieur, la sclérose en plaques.
Exceptionnellement les infarctus de la spinale antérieure lorsque chaque hémimoelle est
vascularisée par une artère différente.
Examens complémentaires
L'imagerie cérébrale ou médullaire cherche à visualiser la voie pyramidale, mais dans un but
essentiellement étiologique.
Diagnostic différentiel
1. Réflexes vifs isolément
Chez certains sujets, dits « neurotoniques», les ROT peuvent être vifs, parfois même
polycinétiques avec une ébauche de clonus du pied, épuisable, sans que cela témoigne
nécessairement d'un syndrome pyramidal. L'extension de la zone réflexogène n'est jamais
observée dans ce cas.
Pas de difficulté diagnostique si le déficit est hémicorporel (il ne peut être, alors, que
central).
Si le déficit intéresse les deux membres inférieurs ou les quatre membres, ou encore
un seul membre, le diagnostic peut être difficile à la phase aiguë du syndrome
pyramidal, où existe une aréflexie ostéo-tendineuse, comme dans le syndrome
neurogène périphérique. C'est souvent le contexte pathologique, la topographie du
déficit, et les signes associés qui permettent de trancher. Le signe de Babinski est
évidemment très utile.
3. Syndrome extra-pyramidal
Le pseudo déficit est souvent caricatural. L'examen neurologique est normal (réflexes et tonus
musculaires).Le contexte psychologique est habituellement évocateur.
Syndrome parkinsonien
Syndrome parkinsonien
1- Généralités :
1-1 Historique :
Décrite par James Parkinson en 1817, la Maladie de Parkinson (MP) est une maladie
neurodégénérative d’évolution progressive qui se caractérise sur le plan anatomique par une
perte des neurones dopaminergiques de la pars compacta de la SubstantiaNigra (SNPC),
associée à une dégénérescence des neurones serotoninergiques (Noyau du Raphé), des
neurones noradrénergiques du Locus coeruleus et des neurones cholinergiques du noyau basal
de Meyner
Ensemble des symptômes et signes résultant traduisant une lésion ou plus souvent un
dysfonction-nement du système dopaminergique nigro-strié [nigro : substance noire
(mésencéphalique) ; strié : striatum (noyau caudé et putamen)].
Ils constituent les centres sous-corticaux les plus perfectionnés du système extrapyramidal.
Du point de vue fonctionnel ils comprennent :
le paléo-striatum :
Il reçoit ses afférences du thalamus et du néo-striatum, ses afférences forment deux
faisceaux : l’anse lenticulaire et le faisceau lenticulaire, qui atteignent d’une part
l’hypothalamus, et d’autre part différents noyaux du système extrapyramidal siégeant à la
partie haute du tronc cérébral et dont nous n’avons cité que les principaux (noyau rouge et
locus niger).
Ainsi le pallidum est un noyau moteur extrapyramidal qui peut fonctionner indépendamment
du cortex recevant ses afférences par l’intermédiaire du thalamus. Ces circuits thalamo-striés
commandent en particulier le tonus musculaire et les mouvements automatiques élémentaires.
Leur lésion entraine une hypotonie et un défaut de coordination des mouvements.
Le néo-striatum
Il reçoit ses afférences du cortex extrapyramidal. Toutes ses afférences aboutissent au
pallidum qu’il contrôle, exerçant sur lui un effet inhibiteur. Du pallidum, les voies efférentes
sont les mêmes que précédemment. Une lésion de ces circuits néo-striés aboutit à la libération
du paléo-striatum, avec apparition de mouvements incoordonnés (chorée-athétose).
On désigne habituellement par ce terme un certain nombre de centres moteurs reliés entre eux
par de multiples connexions souvent à double sens (circuits, boucles) et n’appartenant ni au
système pyramidal ni au système cérébelleux.
2 Signes
2-1. Début
C'est un des motifs de consultation les plus fréquents, mais il est inconstant.
2. Troubles de la marche
Le malade se plaint de faire des petits pas, d'avoir des difficultés à initier la marche.
La plainte porte surtout sur les gestes répétitifs, ou les gestes fins comme le fait de boutonner
un vêtement, ou encore l'écriture (cf. infra micrographie)
2-2 La triade
1. La triade tremblement-akinésie-rigidité
Tremblement
o Le tremblement parkinsonien est un tremblement de repos
La meilleure position pour l'observer aux membres supérieurs est la
station debout, les bras reposant latéralement le long du corps, ou la
marche.
Il disparaît lors du maintien d'une attitude ou de mouvements
volontaires, sauf lorsqu'il est très intense. Dans ce dernier cas, il peut
exister également lors du maintien d'une attitude, mais il est alors de
moindre intensité qu'au repos.
Il est assez lent et réalise des mouvements d'émiettement aux membres
supérieurs.
Il peut siéger aux membres inférieurs, intéresser les lèvres ou le
menton, mais pas l'ensemble de la tête.
Il est accru par l'émotion ou la concentration intellectuelle. Il peut
n'apparaître que lors du calcul mental.
Il peut être unilatéral.
o Un tremblement d'attitude peut parfois s'observer dans certains syndromes
parkinsoniens, mais le fait est rare.
Akinésie
o C'est la réduction et surtout la lenteur d'initiation des gestes. Les mouvements
sont rares, lents, parfois impossibles.
o L'akinésie se manifeste surtout pour les mouvements automatiques : mimique
faciale et marche.
Marche à petits pas. L'initiation de la marche est difficile,
« bégayante »
(abasie trépidante ou freezing) et le ballant automatique des bras a
disparu.
Faciès figé ou amimie faciale. Perte des mouvements automatiques de
la face accompagnant habituellement les émotions ou la parole.
Disparation ou rareté du clignement.
o L'akinésie est variable dans le temps, avec des kinésies paradoxales
(festinations : la marche s'accélère soudainement et peut engendrer une chute),
de fluctuations circadiennes (c'est-à-dire au cours du nycthémère). L'akinésie
est accrue ou déclenchée par l'émotion, la fatigue, un obstacle visuel.
Ridigité (= hypertonie extra-pyramidale)
o C'est une résistance aux mouvements passifs imposés aux membres par
l'examinateur.
Elle est plastique, comparée à un tuyau de plomb et cède par à coups :
phénomènes de la roue dentée. Le signe du poignet figé de Froment est
l'extériorisation d'une hypertonie avec roue dentée au niveau d'un poignet
lorsqu'un mouvement volontaire est réalisé par le membre supérieur
controlatéral.
o La rigidité prédomine sur les fléchisseurs, d'où l'attitude générale des
parkinsoniens, le tronc fléchi en avant et les membres en demi flexion.
o La rigidité peut être douloureuse. Elle peut aussi entraîner des déformations de
mains ou du tronc, comme plié en deux (camptocormie).
Cette triade symptomatique retentit dans d'autres domaines de la motricité, en
particulier la parole et l'écriture.
o Dysarthrie parkinsonienne : l'élocution est monotone avec des troubles du
débit, soit ralentie (bradyphémie) ou au contraire accélérée (tachyphémie).
o Micrographie : tendance à l'amenuisement de la taille des lettres en fin de
ligne.
D'autres signes cliniques peuvent s'observer, mais de moindre valeur diagnostique :
o Hypersialorrhée (hyper-salivation)
o Hypercrinie sébacée (donnant un aspect luisant de la peau du visage).
2- 3 Signes négatifs
3 - Diagnostic différentiel
3-1. Tremblement d'attitude
Outre le syndrome parkinsonien, une marche à petits pas peut s'observer au cours :
du syndrome lacunaire : dans ce cas, le ballant automatique des bras à la marche est
conservé. Il existe en outre des troubles de la phonation et de la déglutition (syndrome
pseudo-bulbaire), ainsi que des signes pyramidaux qui n'existent pas dans le syndrome
parkinsonien.
du syndrome frontal : c'est en fait une apraxie de la marche ou astasie-abasie, les
pieds du malade étant comme collés au sol, avec des rétropulsions. Des troubles
sphinctériens et des troubles intellectuels sont habituellement associés.
du vieillissement cérébral sans pathologie caractérisée : marche sénile. Dans ce cas,
le diagnostic repose sur l'exclusion des autres causes de marche à petits pas, autrement
dit sur l'absence de signes parkinsoniens, de signes pseudo-bulbaires, et de signes
frontaux. Il existe souvent une peur de marcher et de tomber (stasobasophobie) et des
facteurs autres que neurologiques (visuels, articulaires, etc.)
4 - Formes cliniques
Forme tremblante pure, sans akinésie ni rigidité
Forme akinéto-rigide, sans tremblement
Forme « complète »
Forme associée à d'autres signes ou syndromes neurologiques
SYNDROME CEREBELLEUX
Syndrome cérébelleux
Ensemble des symptômes et signes résultant d'une atteinte du cervelet lui-même ou des voies
cérébelleuses (pédoncules cérébelleux supérieur, moyen et inférieur).
I – Symptômes
1. Troubles de la marche et de l'équilibre. Chute parfois
2. Maladresse dans les mouvements rapides
3. Dysarthrie
II – Signes cliniques
1. Troubles de l'équilibre et de la marche : ATAXIE CEREBELLEUSE
Hypermétrie C'est, avec l'ataxie, le signe cérébelleux majeur. Elle est recherchée lors
des manœuvres doigt-nez (ou doigt/lobule de l'oreille) et talon/genou, sur le malade
allongé. La consigne doit être d'exécuter le mouvement le plus rapide possible. Le
malade dépasse le but à atteindre puis y revient. Il n'y a parfois qu'un discret
« crochetage » en fin de mouvement. Lorsque le talon descend le long de la crête
tibiale de la jambe opposée, c'est en zig-zagant.
Asynergie. Le malade couché, les bras croisés et les jambes écartées, ne peut s'asseoir
sans que les cuisses ne fléchissent sur le bassin, tandis que les talons s'élèvent au-
dessus du plan du lit. On peut aussi noter l'absence de décollement du talon dans la
position accroupie.
Le tremblement d'action, ou intentionnel, est inconstant. Un tremblement
intentionnel, mis en évidence lors de la manœuvre doigt-nez est surtout net au début et
à la fin du mouvement volontaire. Il est souvent associé à un tremblement d'attitude.
Dans les formes sévères, il peut exister un tremblement statique de tout le corps en
position debout ou en position assise.
NB : Les signes cérébelleux sont ipsilatéraux à la lésion (du même côté) lorsque celle-ci siège
au-dessous de la commissure de Wernekink (mésencéphale)(+++).
3. Hypotonie
5. Un nystagmus
(Mouvements involontaires rythmiques et conjugués des yeux) peut parfois s'observer. Il est
multidirectionnel et s'associe à une décomposition de la poursuite oculaire (mouvements
oculaires saccadés)
IV - Diagnostic différentiel
L'ataxie proprioceptive (démarche talonnante), l'ataxie vestibulaire et l'ataxie frontale
peuvent mimer une ataxie cérébelleuse. Les signes d'un syndrome sensitif profond,
vestibulaire ou frontal permettent habituellement de trancher (voir à chacun de ces chapitres).
V - Formes topographiques
1. Syndrome cérébelleux statique,
Dominé par l'hypermétrie : il est du principalement à une atteinte des hémisphères cérébelleux
et/ou du pédoncule cérébelleux supérieur.
L'ESSENTIEL A RETENIR
DEFINITIONS :
- Le système nerveux périphérique est constitué par les nerfs rachidiens qui
sont en connexion avec la moelle épinière et par les nerfs crâniens qui
émergent de l’encéphale.
- La neuropathie périphérique définit l’atteinte permanente des motoneurones
périphériques spinaux ou du tronc cérébral et/ou des neurones sensitifs et/ou
du neurone périphérique du système nerveux autonome.
Cette atteinte comporte une preuve clinique, électrophysiologique, et anatomique (axone,
gaine de myéline)
EXAMENS COMPLEMENTAIRES/
CLASSIFICATION :
Plusieurs clasifications sont possibles, selon la clinique, l’évolution, l’anatomie. Nous
adopterons une classification selon la topographie, la clinique et évolution.
Clinique :
- les paralysies sont au premier plan ; ils s’agit de paralysies flasques avec
abolition des ROT, sans signe de Babinski, prédominant habituellement aux
racines. L’atteinte du tronc, du diaphragmme et des muscles intercostaux peut
être à l’origine d’une insuffisance respiratoire. Souvent il y a une atteinte des
nerfs crâniens (VII, paralysie vélo-phryngée, III ou VI)
- les signes associés : les signes sensitifs sont constants ; subjectifs à type de
fourmillements, et de manifestation inaugurale, douleurs à type de rachialgies
ou de myalgies. Les troubles objectifs sont discrets, interssant surtout la
sensibilité profonde (apallesthésie). Des troubles neuro-végétatifs peuvent
accompagner le tableau : rougeur, HTA ou hypotension orthostatiquetroubles
du rythme cardiaque, rétention d’urine..Des troubles psychiques à type
d’anxiété, insomnie, de confusion mentale.
Examens complémentaires :
- Etude du LCR : hyperprotéinorachie avec une cytologie normale
- Electrophysiologie : effondrement des VCN et VCS avec allongement des
latences distales, présence de blocs de conduction.
- Les biopsies confirment la démyélinisation segmentaire.
Formes cliniques :
- Le syndrome de Guillain -Barré : réalise un tableau typique de
polyradiculonévrite aigu inflammatoire, symétrique, extensive qui évolue
spontanément vers la guérison. Il survient le plus souvent au décours d’un
épisode fébrile digestif, respiratoire, ou d’une vaccination. Aucune étiologie
n’est à ce jour identifiée. L’affection évolue en trois phases : une phase
d’installation et d’extension des paralysies, une phase en plateau avec la
stabilisation des paralysies, les signes sont au maximum, et une dernière
phase dite de récupération, qui dure habituellement 2 à 3 mois, avec
regression habituellement complète des signes. Les réserves pronostiques sont
les manifestations neurovégétatives (troubles du rythme cardiaque) et les
troubles respiratoires du fait de paralysie du phrénique.
- Formes symptômatiques : le syndrome de Miller-Fischer (associe une
ophtalmoplégie, une aréflexie, une ataxie), les formes mésencéphaliques se
réduisant à une diplégie faciale, une ophtalmoplégie, ou des troubles de la
déglutition, les formes sans dissociation albumino-cytologique.
- Formes évolutives : formes à rechutes, formes prolongées..
- Formes étiologiques : certaines maladies virales (MNI, oreillons, zona,
hépatite, grippe), au décours de vaccinations (contre la rage, la variole, la
fièvre typhoide…), le diabète.
- Formes subaiguës et chroniques : compliquent l’évolution de VIH, hépatite,
sarcoïdose, connectivite, neoplasmes..
I - Les symptômes.
Les troubles de la sensibilité, quels qu'ils soient, constituent un motif de consultation fréquent.
L'interrogatoire va s'efforcer de faire préciser le trouble, sans suggérer et sans déformer le
discours du patient ; pour ce faire, le mieux est de consigner ses déclarations en utilisant son
vocabulaire. L'interprétation viendra dans un deuxième temps.
1. La douleur
On peut la considérer comme une réponse anormale du système nerveux à un stimulus
excessif qui met en oeuvre des récepteurs spécifiques, les nocicepteurs. Il s'agit d'un
phénomène subjectif, individuel et donc différent pour chacun.
2. Paresthésies et dysesthésies
Les paresthésies sont des sensations anormales mais pas réellement douloureuses et
habituellement non motivées par un stimulus extérieur. Le malade parle de fourmillements, de
picotements, de courants d'air, de peau cartonnée, d'impressions d'eau chaude ou froide…Les
paresthésies peuvent être déclenchées dans certaines conditions, comme les fourmis des
jambes croisées, ou être majorées par le contact de la zone paresthésique. Les dysesthésies
sont des sensations anormales provoquées par un stimulus ou le contact. Elles peuvent être
plus ou moins pénibles, ou franchement douloureuses.
3. Cenestopathies et psychalgies
Il s'agit de perceptions douloureuses ou de sensations de gêne, éventuellement localisées à un
organe, sans explication pathologique objectivable. La topographie en est souvent vague, la
qualité imprécise, la description prolixe et imagée ; enfin le déclenchement obéit souvent à
des facteurs psychoaffectifs. On les observe chez le déprimé (avec sentiment de
dévalorisation), chez l'anxieux (qui présente parfois des manifestations végétatives), chez
l'hypochondriaque ou chez l'hystérique (voir le chapitre Troubles somatomorphes).
Il requiert du temps et de la patience ; il doit être répété si besoin ; ses résultats sont consignés
sur un schéma corporel (recto/verso) comportant le nom du malade, celui de l'examinateur et
la date de l'examen. L'examen est conduit de façon comparative entre le côté droit et le coté
gauche Les troubles peuvent être complets (anesthésie) ou partiels (hypoesthésie) ; il est plus
rare de provoquer une sensation exagérée (hyperesthésie).
1. Sensibilité superficielle
On examine successivement (et non pas simultanément) :
La sensibilité au tact au doigt ou à l'aide d'un coton qu'on promène sur la peau.
La sensibilité à la douleur avec une épingle et la sensibilité thermique en utilisant des tubes
remplis d'eau chaude et de glace fondue.
On explore La station debout, pieds joints, yeux fermés. Un signe de Romberg proprioceptif
peut apparaître en cas de déficit (l'axe du corps oscille en tous sens) le sens de position d'un
segment de membre, le malade ayant les yeux fermés : on recherche des erreurs au sens de
position du gros orteil (S.P.G.O.) ou du pouce, lors de l'épreuve de préhension aveugle du
pouce. le sens vibratoire (pallesthésie) à l'aide d'un diapason posé sur les surfaces osseuses
souscutanées (bord antérieur du tibia, chevilles, styloïdes).
3. Sensibilités élaborées
1) Définition :
2) Pathogénie :
Un groupe de neurones génère de façon synchrone des trains de potentiels. Cette « décharge
excessive » peut naître en n'importe quel point du cortex et peut se propager, ou non, à
distance, empruntant des réseaux neuronaux. Les crises d'épilepsie (CE) sont donc très
diverses, mais le plus souvent stéréotypées chez un même malade. Ces décharges neuronales
hypersynchrones peuvent être dues à deux grands types de causes : une lésion du cortex
cérébral (tumeur par exemple) va entraîner une épilepsie dite symptomatique. Une anomalie
génétiquement déterminée de l'excitabilité neuronale va entraîner une épilepsie dite
idiopathique. Il importe de distinguer d'une part une crise d'épilepsie, et d'autre part
l'épilepsie proprement dit, définie par la répétition des crises.
On distingue deux grand types de CE : les crises généralisées et les crises focales.
La phase tonique (10 à 20 secondes), débute très soudainement par une chute (pouvant
entraîner un traumatisme), parfois concomitante d'un grand cri, avec abolition de la
conscience (perte de connaissance), contraction tonique soutenue de l'ensemble de la
musculature squelettique, d'abord en flexion puis en extension, accompagnée d'une révulsion
oculaire, d'une apnée avec cyanose, de troubles végétatifs importants (tachycardie,
augmentation de la tension artérielle, mydriase, rougeur du visage, hypersécrétion bronchique
et salivaire). Une morsure du bord latéral de langue est possible, de très grande valeur
diagnostique (quasi pathognomonique) mais inconstante. Progressivement, la « tétanisation »
des muscles se fragmente, conduisant à la phase clonique.
L' Electro EncéphaloGramme (EEG), s'il est enregistré pendant la crise, comporte une
activité rapide, de bas voltage et d'amplitude croissante lors de la phase tonique. Puis
surviennent des polypointes ou des polypointes-ondes progressivement ralenties pendant la
phase clonique, en grande partie masquées par des artéfacts musculaires. En phase post-
critique, des ondes lentes s'installent progressivement, qui peuvent persister plusieurs heures
ou plusieurs jours.
Crise motrice avec clonies ou un spasme tonique sans marche jacksonienne (cortex moteur
primaire et régions pré-motrices). Crise "versive", ou adversive : déviation de tout ou partie
du corps voire gyration du corps (région pré frontale controlatérale).
Crise olfactive : odeur désagréable (cacosmie) souvent indéfinissable (odeur de corne brûlée)
: cortex orbito-frontal.
CFS avec signes psychiques : état de rêve (« dreamy state » de Jackson), impressions mal
définissables d'étrangeté, d'irréalité ou de vécu du présent sur un mode onirique, (impression
de déjà vu, de jamais vu, de déjà vécu, de jamais vécu) : origine temporale interne.
6 – Diagnostic
L'autre diagnostic différentiel est représenté par les « pseudo crises épileptiques », ou crises
névrotiques, caricatures de la crise généralisée tonico-clonique, avec opisthotonos théâtral,
agitation désordonnée, durée beaucoup plus prolongée. Mais d'authentiques crises
généralisées tonicocloniques peuvent alterner, chez un même malade, avec des pseudo-crises.
L'induction par hyperventilation ou injection de placebo et enregistrement d'une Video-EEG
permet parfois de trancher.
En cas de crise focale simple, le diagnostic peut être difficile avec une crise de migraine avec
aura (mais l'aura migraineuse est plus longue – dizaines de minutes – que l'aura épileptique –
1 ou 2 minutes – et elle est suivie d'une céphalée migraineuse) ou un accident ischémique
transitoire, qui est plus long (20 à 30 minutes), et purement déficitaire. Mais un déficit post
épileptique parfois prolongé d'une ou plusieurs heures peut parfois s'observer (paralysie de
Todd).
En cas de crise focale complexe, le diagnostic peut hésiter avec une crise d'agitation ou de
colère la« crise de nerfs »), une crise d'angoisse, des parasomnies (somnambulisme). L'ictus
amnésique est très différent, le malade ayant un comportement adapté, mais posant toujours
la même question « quelle heure est-il ? » par exemple), pendant plusieurs heures, en raison
d'un « oubli à mesure » dont la physiopathologie demeure incertaine.
SEMIOLOGIE DES CEPHALEES
SEMIOLOGIE DES CEPHALEES
1. Généralités :
1.1. Définition :
Une céphalée est un symptôme subjectif défini comme des douleurs locales
perçues au niveau de la boîte crânienne.
1.2. Intérêt :
• Fréquence : Les céphalées font parties des dix causes les plus fréquentes
de consultation dans la pratique de médecine générale.
• Gravité : La prise en charge d’une céphalée aigue est une urgence. Bien
que 95% des patients peuvent présenter une cause bénigne de céphalées,
une recherche soigneuse des céphalées secondaires, symptomatiques
d’une affection sous-jacente potentiellement grave, est indispensable.
• Le cuir chevelu,
• L’artère méningée,
• La faux du cerveau et
La douleur est alors transmise par le nerf V à partir des terminaisons nerveuses
implantées sur la paroi des vaisseaux sanguins de la dure mère et de la pie-mère.
Ces mécanismes ont servi de base aux traitements actifs dans les céphalées.
2. Sémiologie :
2.1. Interrogatoire
Elle doit être orientée des questions particulières
Avez-vous déjà eu ce type de mal de tête
Depuis quand avez-vous ce mal de tête
Observer l’attitude du malade.
IL doit préciser:
a. Caractéristiques des céphalées :
Mode de début : brutal ou progressif, aura ou sans aura ;
Localisation : caractère unilatéral ou bilatéral, topographie
crânienne, irradiations ;
Horaire: soir, nuit, matin au réveil, absence d’horaire particulier ;
Durée : quelques minutes, quelques heures, quelques jours ;
Type : striction, pulsatilité, brûlures ;
Intensité : caractère lancinant, paroxystique, insomniant, majoré
par la lumière ;
Evolution : caractère permanent, fluctuant dans la journée,
survenant par accès ;
Evaluation du niveau douloureux et appréciation de la réponse aux
antalgiques reçus sur l’échelle analogique visuelle;
b. Contexte de survenue :
Syndrome infectieux, contage (infection, intoxication) ;
Traumatisme crânien récent (heures ou jours immédiats) ou plus
ancien ;
Facteur déclenchant récurrent identifié : effort, stress…
Conflit familial/scolaire, situation à risque de maltraitance,
dépression ;
Traitements en cours, prise de toxiques.
c. Signes associés :
fièvre, myalgies, obstruction nasale ;
asthénie, pâleur, vomissements, nausées, douleurs abdominales ;
signes visuels, signes neurologiques, cervicalgies ou torticolis.
d. Les antécédents :
On recherchera :
L’âge du patient,
Les ATCD personnels de douleurs chroniques ou de troubles
Les ATCD familiaux: histoire familiale de céphalées,
d’épilepsie…
Les traumatismes cervicocrâniens précédant les céphalées;
La prise de médicaments avant et depuis l’apparition des
céphalées ;
Le contexte psychologique (dépression, attaque de panique) et
degré d’insertion socioprofessionnelle ;
Les tendances addictives : café, tabac, alcool, drogues.
2.2. Examen Physique :
Constantes et état général :
Température (fièvre ?), état hémodynamique, pression artérielle
(HTA) ;
Coloration, état d’hydratation.
Examen neurologique :
Reste de l’examen :
3. Classification :
Les céphalées chroniques (présentes pendant plusieurs années ou
mois) :
- Migraine
- Céphalée de tension
Céphalées aigues ou subaiguës (installées en quelques heures ou
jours) :
- Syndrome méningé
- Hypertension intracrânienne (HIC)
3.1. Céphalée migraineuse :
La migraine est la cause la plus fréquente de céphalées (on estime que 12%
de la population en souffre). Son étiologie est multifactorielle et encore mal
connue (composantes génétique, hormonale, alimentaire, psychique) et sa
physiopathologie est complexe (la douleur est liée à une vasodilatation du
territoire de l'artère carotide externe)
Les céphalées évoluent par crises, entre lesquelles le malade ne souffre pas.
On distingue la migraine sans aura et la migraine avec aura.
• Photophobie et phonophobie
b. Absence de :
i. Nausées ou vomissements
• La céphalée est :
• intense
• diffuse, « en casque »
• Vomissements
souvent après un scanner cérébral dans des conditions d'asepsie (peau bien
nettoyée, gants, masque) et d'analgésie (pommade anesthésiante – Emla® par
exemple)
1 DEFINITION :
Ensemble des symptômes et signes résultant d'une lésion du système vestibulaire.
2 SYMPTOMES
2.1 Vertiges
Plus rarement, il existe dans le regard de face (nystagmus spontané ou axial) ou lors de
certaines positions de la tête (nystagmus de position).
Lors de la station debout, pieds joints, apparaît une inclinaison latérale, lente de l'axe
du corps après quelques secondes d'occlusion des yeux. Cette déviation se fait toujours
dans le même sens. C'est le signe de Romberg labyrinthique (à distinguer du signe de
Romberg proprioceptif : cf infra)
Lors de la manœuvre précédente, ou sur le malade assis mais sans appui dorsal, les
bras sont tendus en avant, les index pointés face à ceux de l'examinateur. A l'occlusion
de yeux, apparaît une déviation des index qui se fait dans un plan horizontal, du même
côté que le signe de Romberg.
La démarche est de type ébrieux, marquée par des pulsions latérales, ou embardées.
La marche aveugle (trois pas en avant et trois pas en arrière les yeux fermés) peut se
faire « en étoile »
Dans les syndromes vestibulaires intenses, la marche est bien évidemment impossible,
comme la station debout.
4 EXAMENS COMPLEMENTAIRES
4.1 Epreuves vestibulaires
L'épreuve la plus courante est une stimulation calorique qui vise à exciter les canaux
semi circulaires et à analyser le nystagmus oculaire et les déviations des membres ainsi
provoquées.
L'électronystagmographie : enregistrement des différents types de nystagmus,
spontanés ou provoqués.
La moitié environ des malades consultant pour « vertiges » n'ont pas de lésion
vestibulaire. De nombreuses manifestations d'ordre anxieux et névrotique, sont
dénommées « vertiges » : peur de tomber, peur du vide, impression de « tête vide »…
Elles sont parfois liées à la présence de la foule ou ressenties dans des espaces étendus
: agoraphobie.
Les troubles de l'équilibre sont au premier plan par rapport aux vertiges, modérés ou
absents. Il y a cependant des exceptions, et certains syndromes vestibulaires centraux
comportent un grand vertige.
GENERALITES
RAPPEL ANATOMIQUE :
1. Origine apparente : Neuf nerfs naissent sur la face antérieure du TC, seul le IV nait sur
la face postérieure. Le XI a, en plus de sa racine bulbaire une racine médullaire. Le III
nait du pédoncule en formant un V. Son complexe nucléaire est situé entre la
substance périacqueducale en arrière et la bandelette longitudinale postérieure (BLP)
en avant. Il lui est annexé le noyau d’Edinger-Westphal, responsable de la motricité
intrinsèque de l’œil. Le V nait à l’angle externe de la protubérance. Il comprend 2
racines, motrice et sensitive. Le VI nait du sillon bulbo-protubérantiel, avec à côté le
VII, qui a une autre racine sensitive, le VIIbis ou nerf de Wrisberg ; le VIII est plus
externe, le IX est plus bas, avec en dessous le X. Le XI comporte 2 racines, bulbaire et
médullaire.
2. Trajet : Il comprend trois segments : une portion intracrânienne, entre l’origine et
l’orifice du crâne, une portion de traversée de l’orifice, une portion extracrânienne ; le
X a la plus longue portion extracrânienne.
3. La sortie se fait différemment par :
a. Un orifice propre au nerf (II), trou optique, (XII) trou condylien postérieur
b. Un orifice particulier aux branches terminales (V1, V2, V3) fente sphénoïdale,
fente ovale, trou grand rond
c. Un orifice commun à plusieurs nerfs crâniens : la fente sphénoïdale (III, IV,
VI, V1), le conduit auditif interne (VII et VIII), le trou déchiré postérieur (IX,
X, XI)
CLASSIFICATION PHYSIOLOGIQUE :
SEMIOLOGIE
1. Le nerf olfactif(I) : Par l’odorat nous sentons aussi le goût, avec ses 4 goûts
primaires : le salé, le sucré, l’acide et l’amer. L’exploration de l’odorat se fait par
des échantillons de produits odorants : café, parfum… Les anosmies correspondent
à des lésions de la base (fractures), ou à des tumeurs frontales.
2. Le nerf optique(II) : Il s’explore par l’acuité, le champ visuel et le fond d’œil
(origine du nerf). Cette exploration peut objectiver les hémianopsies homonymes
(après le chiasma), hétéronymes (chiasma), en quadrants (bandelettes optiques).
3. Les nerfs oculo-moteurs (III, IV, VI) : Bien qu’ayant une individualité d’origine,
de trajet et de distribution, ils ont une homogénéité permettant de les considérer
comme 3 éléments d’un même faisceau nerveux. Ils sortent tous par la fente
sphénoïdale, s’étalent tous au niveau de l’orbite pour gagner les muscles. Le III, le
plus gros, innerve tous les muscles de l’œil sauf le droit externe (VI) et le grand
oblique (IV). Les deux muscles intrinsèques (muscle irien et muscle ciliaire) sont
innervés par les fibres végétatives du III. La paralysie isolée du III provoque
ptosis, strabisme externe perte des mouvements d’élévation, d’adduction du globe
oculaire, diplopie et mydriase. La paralysie du IV provoque une déviation du globe
vers le haut, diplopie, limitation des mouvements du globe dans le regard vers le
bas et en dedans. La paralysie du VI provoque un strabisme interne, une diplopie ;
la paralysie complète des 3 nerfs entraine une ophtalmoplégie.
a. Les étiologies : la plus fréquente atteite du III est l’anévrysme de la
communicante postérieure, ou lors d’engagements du lobe temporal. Le VI
est le NC le plus fragile, sont atteinte est observée lors des syndromes HIC.
Les paralysies isolées du IV sont exceptionnelles.
b. Paralysies combinées : syndrome de la paroi externe du sinus caverneux
(Foix) : atteinte du III, IV, VI, et du V1 (anesthésie de la cornée), syndrome
de la fente sphénoïdale, (mêmes signes), syndrome de l’apex orbitaire
(Rollet) : synd de la fente sphénoïdale + paralysie du II, syndrome de la
pointe du rocher (Gradenigo) atteinte du VI et du V1
c. Paralysies assocées : il s’agit des syndromes alternes : syndrome de Weber
(hémiplégie + paralysie controlatérale du III), syndrome de Bénédict
(hémiplégie + paralysie du III + mouvements anormaux), syndrome de
Claude hémiplégie +III + hémisyndrome cérébelleux), syndrome de
Millard et Gübler (hémiplégie + paralysie du VI et du VII controlatéraux).
4. Le V : les troubles moteurs : paralysies des masséters avec souvent trismus, avec
l’aspect de bouche oblique ovalaire. Les troubles sensitifs : anesthésie ou
hypoesthésie dans le territoire cutané superficiel du nerf, anesthésie de la cornée
avec abolition du réflexe cornéen. Il peut exister des troubles subjectifs à type de
névralgie faciale, essentielle (maladie de Trousseau) ou symptômatique. L’atteinte
végétative concerne une hyposécretion lacrymonasale et salivaire, une agueusie
des 2/3 antérieurs de la langue.
5. Le VII : son atteinte réalise la paralysie faciale périphérique : assymétrie du visage,
hypoesthésie de la zone de Ramsay Hunt, signe de Charles Bell,
6. le VIII : l’atteinte cochléaire réalise l’hypoacousie ou la surdité ; faire écouter le tic
tac d’une montre, ou la voix chuchotée ; l’atteinte vestibulaire ralise un syndrome
vertigineux avec déséquilibre, signe de Romberg, nystagmus vestibulaire.
7. Le IX : signes moteurs avec hémiparésie du voile (signe du rideau de Vernet, faire
prononcer la lettre A), signes sensitifs hypoesthésie du voile de l’amygdale, du
pharynx, abolition du réflexe nauséeux.
8. le X : paralysie vélopalatine, et du larynx, signe du rideau de Vernet
9. Le XI : amyotrophie du trapèze, du sterno-cléido-mastoïdien ; le malade ne peut
hausser les épaules.
10. le XII : paralysie de l’hémilangue, amyotrophie.
Figure 1 : Face antérieure du tronc cérébral : émergence des nerfs crâniens
SYNDROME MYASTHENIQUE
DEFINITION :
SYMPTOMES
Le déficit moteur peut atteindre tous les muscles striés de l'organisme. Trois domaines
musculaires sont particulièrement sensibles :
Atteinte oculo-motrice
Déglutition difficile (en fin de repas), parfois fausses routes alimentaires (risque de
pneumopathie d'inhalation) ou reflux alimentaires par le nez
Faiblesse proximale
SIGNES CLINIQUES
L’examen neurologique
Peut être strictement normal s'il est pratiqué à distance de tout effort.
Le syndrome peut être localisé à un groupe de muscles (comme dans les formes
oculaires pures) ou généralisé
L'examen
Peut mettre en évidence un déficit après un effort répété, intense (par exemple,
apparition d'un ptosis après une dizaine d'accroupissements).
Notamment :
- racine des membres inférieurs (le sujet étendu sur le dos ne peut tenir les
membres inférieurs fléchis plus d'une minute)
- fléchisseurs de la nuque
- orbiculaire des paupières
Signes négatifs
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
L'électromyogramme: EMG
Bloc neuro-musculaire :
Absence de bloc neuro-musculaire
Décrément de 40 % à la 5ème réponse
Vitesses de conduction nerveuse normales
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
- Myopathie oculaire
1. Définition
L'équilibre est la faculté qu’à l'être humain de se maintenir en station verticale. La
coordination est l'harmonie des gestes qui permet la réalisation d'actes précis et adaptés à un
but. Une ataxie (étymologiquement absence d'ordre) est une perturbation de l'équilibre
et de la coordination motrice.
D’un déficit moteur, paralysie ou parésie : c'est ainsi, par exemple, qu'un patient ayant une
hémiparésie droite aura des difficultés à exécuter les gestes volontaires avec son membre
supérieur droit sans pour autant qu'il s'agisse d'une ataxie.
D’une apraxie, c'est-à-dire une perturbation du schéma moteur où s'inscrivent les gestes : les
séquences gestuelles sont alors correctement coordonnées, mais elles ne peuvent s'associer
vers le but choisi. Des perturbations du geste volontaire en rapport avec des mouvements
anormaux (tremblements, mouvements choréiques, etc.). On distingue :
A. Les ataxies cérébelleuses : elles s'observent dans les atteintes du cervelet et des voies
cérébelleuses. Pour les autres signes cérébelleux, voir le chapitre « Syndrome cérébelleux »)
Ataxie statique
Augmentation du polygone de sustentation : le patient est incapable de tenir les pieds joints
(et à plus forte raison sur une jambe) et il doit écarter les pieds Oscillations autour de la
position d'équilibre se traduisant à l'inspection des pieds par le phénomène de danse des
tendons des muscles tibiaux (jambiers) antérieurs. Pas d'aggravation sensible lors de la
fermeture des yeux (pas de signe de Romberg)
Ataxie locomotrice :
Démarche ébrieuse, c'est-à-dire ressemblant à celle d'un individu ivre ; la démarche est
irrégulière, saccadée, s'écartant de part et d'autre de la ligne droite, avec augmentation du
polygone de sustentation.
Ataxie cinétique
Hypermétrie (le geste dépasse son but), ou dysmétrie (le geste manque son but) asynergie,
dysgraphie et dysarthrie (voir le chapitre « Syndrome cérébelleux).
B. Les ataxies labyrinthiques ou vestibulaires :
Elles s'observent dans les atteintes des noyaux vestibulaires ou du nerf vestibulaire. Pour les
autres signes vestibulaires, voir le chapitre « Syndrome vestibulaire »)
Ataxie statique
On observe une tendance à la chute le plus souvent latéralisée (vers la droite ou vers la
gauche, ou en avant, ou en arrière). Cette tendance à la chute est très aggravée lors de la
fermeture des yeux, ce qui constitue le signe de Romberg labyrinthique. Indépendamment de
cette ataxie statique, lorsque l'on demande au patient de tendre les bras en avant les yeux
fermés, on peut observer une déviation des index, lente et retardée le plus souvent, soit vers la
droite, soit vers la gauche.
Ataxie locomotrice
Tendance à la déviation lors de la marche soit vers la droite, soit vers la gauche, que le patient
peut corriger dans une certaine mesure, la démarche devenant alors festonnante. L'ataxie
locomotrice est là encore très aggravée par la fermeture des yeux.
Il n'y a pas d'ataxie cinétique vestibulaire
Par atteinte des voies proprioceptives conscientes. Pour les autres signes senstifs profonds
(proprioceptifs) voir le chapitre « Troubles de la sensibilité ».
Ataxie statique
Mauvaise perception du sol
Peu d'oscillations autour de la position d'équilibre. Pas de danse des tendons. Chute brutale
immédiate non latéralisée lors de la fermeture des yeux (signe de Romberg proprioceptif)
Ataxie locomotrice
Démarche talonnante : le malade lance brusquement la jambe et pose le pied par le talon (il «
ne sait lus » où se situe son pied dans l'espace par rapport au sol) Aggravation des troubles de
la marche lors de l'occlusion des yeux et dans l'obscurité
Ataxie cinétique
Oscillations avec rattrapage lors du maintien des attitudes
Brusquerie du geste volontaire lors des épreuves doigt-nez, talon-genou ; mauvaise direction
du geste compensée par des manoeuvres de rattrapage (sous contrôle de la vue)
Aggravation de la dysmétrie lors de la fermeture des yeux.La « main instable ataxique » est
pseudo athétosique : les doigts sont animés de mouvements reptatoires, aggravés par
l'occlusion des yeux, mais disparaissant ou très atténués lorsque la main repose sur un plan
(qui supprime la pesanteur).
Par atteinte des régions préfrontales, bilatérales, corticales ou sous-corticales. Pour les autres
signes frontaux, voir le chapitre « Sémiologie des fonctions cognitives » et « Syndromes
hémisphériques »).
Ataxie statique
Tendance à la chute en arrière (rétropulsion), habituellement aggravée par la fermeture des
yeux, spontanée ou provoquée (pulsions antéro postérieures). Cette rétropulsion peut se
manifester dès la position assise.
Ataxie locomotrice :
La marche est hésitante, incoordonnée, se faisant les pieds collés au sol ou comme si le
patient marchait dans un marécage ; ces troubles sont parfois appelés apraxie de la marche. La
démarche est habituellement très améliorée par le simple accompagnement sans soutien du
malade. Au maximum, on peut observer une véritable astasie abasie, c'est-à-dire qu'en
l'absence de tout déficit moteur, le patient est incapable de se tenir debout et de marcher.
Il n'y a pas d'ataxie cinétique frontale
Ceux relevant d'une ataxie proprement dit viennent d'être étudiés, mais il en est d'autres. Les
troubles de la marche et de l'équilibre constituent l'un des motifs de consultation ou
d'hospitalisation les plus fréquents, notamment chez le sujet âgé. Le diagnostic des troubles de
la marche et de l'équilibre est souvent assez difficile : ils sont d'une extrême variété, en raison
du fait que presque toutes les structures du système nerveux central ou périphérique sont
impliquées dans la réalisation d'une marche normale. En effet, une marche normale implique
l'intégrité du lobe frontal, des cortex sensorimoteurs primaires, des voies visuelles, des
noyaux gris centraux, du cervelet, des structures vestibulaires, des grandes voies motrices et
sensitives, des structures neuromusculaires. En outre, une marche normale suppose l'intégrité
de l'appareil locomoteur, en particulier les articulations de la hanche et du genou, du pied, et
aussi de la peau. Aussi, dans le diagnostic d'un trouble de la marche, l'entretien avec le patient
et l'interrogatoire constitueront un temps précieux, irremplaçable, aussi important et parfois
plus que l'examen de la marche lui-même. On recueillera plus particulièrement la qualité de la
plainte, son contexte pathologique, les symptômes associés, l'allure évolutive, etc. L'examen
clinique ne saurait se limiter à l'examen neurologique : il doit également prendre en compte
l'examen de l'appareil vasculaire et locomoteur. L'examen neurologique, sur un malade
allongé, va, comme d'habitude, conforter l'hypothèse diagnostique formulée lors de l'examen
de la marche, ou orienter vers une autre hypothèse.
1 – Démarche spastique
A. La démarche « en fauchant » de l'hémiplégique
Elle est caractéristique, le membre inférieur en extension décrivant à chaque pas un arc de
cercle plus ou moins évident, mais dans tous les cas, la pointe du pied et son bord externe
viennent racler le sol.
B. La démarche paraparétique
C'st une démarche en fauchant bilatérale. Elle est enraidie, lente, les membres inférieurs en
extension et frottant le sol par leur pointe et leur bord externe.