S Ylvi Culture

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Sylviculture

L'objectif principal de la sylviculture est de contribuer efficacement à gérer de façon durable


des forêts naturelles ou plantées afin d'assurer leur renouvellement après exploitation.
Les objectifs spécifiques de la sylviculture :
favoriser la présence et la croissance des essences de valeur ;
valoriser et ordonner la forêt en vue d’une bonne gestion ;
fournir une récolte prévisible de produit de commodités (bois).
Le but de la sylviculture est de fournir les solutions techniques permettant la réalisation des
objectifs de l’aménagement
Remarque : la sylviculture est là pour orienter la gestion des ressources naturelles et pour
satisfaire aux besoins de l’homme.
Définition de quelques termes
Sylviculture : se définie comme l’ensemble des techniques de conduite et de traitement des
formations ligneuses naturelles ou créées artificiellement.
Foresterie extensive : amélioration sylvicole des peuplements naturels, selon les critères de
dépenses minimales, visant à conserver et à optimiser la potentialité de production de ces
peuplements.
Foresterie intensive : plantations forestières orientées vers l’obtention du maximum de
produits à l’unité de surface en quantité et en qualité par l’utilisation des techniques sylvicoles
au sens strict (plantations, entretiens, élagages, éclaircies).
Une forêt désigne une surface de territoire d’une aire minimale comprise entre 0,05 et 1 ha,
dont la couverture forestière minimale est comprise entre 10 et 30 % et est assurée par des
arbres susceptibles d’atteindre une hauteur minimale de 2 à 5 m à maturité ; selon
l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La loi n° 94/01,
portant régime des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun définie la forêt comme les
terrains comportant une couverture végétale dans laquelle prédominent les arbres, arbustes et

autres espèces susceptibles de fournir des produits autres qu'agricoles (Anonyme, 1994). La
forêt désigne ainsi une formation forestière dense, où des arbres forment plusieurs étages et
couvrent une forte proportion de sol et une formation forestière ouverte (Laitat et al., 2004).
La forêt se définit également comme une formation végétale où les espèces arborescentes
sont dominantes et présentent une densité élevée.
Aperçu sur les forêts naturelles
Selon la maturité phytosociologique, on peut classer les forêts en deux catégories :
 les forêts primaires qui sont des forêts issues d’une dynamique de végétation primaire
à partir du sol et qui n’a fait l’objet d’aucune intervention de l’homme ;
 les forêts secondaires qui sont issues d’une dynamique de végétation secondaire et qui
s’est développée après destruction de la forêt préexistante d’influence de l’homme.

Exploitation forestières

L’exploitation forestière au Cameroun date de la période coloniale allemande dès le


début du XXème siècle. Elle est poursuivie par l’administration coloniale française après la
première guerre mondiale. Au cours de cette période, le Cameroun démontrait déjà une
volonté de gérer ses ressources forestières en combinant l’exploitation de rente et de
conservation (Hédin, 1930).

D’abord, concentrée dans la zone côtière, l’activité extractive du bois va


progressivement s’étendre vers l’intérieur du pays à travers les voies de communication
(chemins de fer, routes et cours d’eau). Jusqu’en 1970, la forêt camerounaise a toujours été
considérée sous un angle financier, donc étudiée et classée en fonction de la richesse et de
l’abondance de ses essences plus ou moins commercialisables (Pokam, 1998). Très vite, la
nécessité de reformer le cadre légal régissant l’activité va se ressentir. Ainsi, le code forestier
de 1994 réglemente l’exploitation forestière en plusieurs titres d’exploitations à savoir :
convention d’exploitation, vente de coupe, permis d’exploitation, autorisation personnelle de
coupe, autorisation de récupération de bois, autorisation d’enlèvement de bois et l’exploitation
en régie pour les forêts communautaires et celles des particuliers
Les activités de l’exploitation forestière regorgent de différentes phases de
l’exploitation forestière. Selon Durieu et al. (1998), on distingue cinq (05) activités qui ont
des effets directs sur le peuplement forestier à savoir : l’installation de base vie, le réseau de
route d’évacuation (route primaire et secondaire), l’abattage (trouées et manœuvre), le
débardage et son réseau de pistes et les emplacements de stockage de grumes (parcs à bois).
Cependant, les désertes forestières sont subdivisées en routes et pistes :

- les routes primaires ou permanentes, assurent la circulation intensive des grumiers


durant une longue période. Elles doivent être suffisamment large pour permettre les
croisements des grumiers et ensoleillées pour faciliter le séchage du sol après les
pluies et éviter ainsi l’embourbement des routes.
- les routes secondaires ont une durée de quelques mois, moins large et également
ensoleillées.
- les pistes de débardage permettent de transporter les grumes de l’emplacement de
l’arbre sur pied jusqu’au parc de stockage.
Hirsh et al. (2013) repartissent les désertes forestières en deux (02) compartiments : la
bande de roulement et la bande d’ensoleillement.
- les bandes de roulement représentent la chaussée où la circulation par les véhicules est
permanente. C’est une zone dont la perturbation est totale ;
- les bandes d’ensoleillement représentent l’espace dégagé pour permettre le séchage
des routes et pistes. C’est une zone à perturbation partielle car tous les arbres ne sont
pas abattus.
Les résultats montrent que l’ouverture des pistes de débardage représente l’activité qui affecte
plus de surface dans un écosystème forestier. Par contre, les parcs à bois et les trouées
d’abattage contribuent faiblement à la destruction de la couverture forestière. Ces différentes
valeurs indiquent que l’intensité de perturbation d’un peuplement forestier est fonction de
différentes activités menées.

16 14.5
13.21
14
12
Superficie (ha)

10
8
6
4 2.1 2.1
1.24 1.13999999999996
2 0.18 0.18
0
Pistes de Voies d'accès Trouées Parcs à bois
débardage d'abattage

Activités d'exploitation

Pourcentage par rapport à la superficie totale (%)


Superfice (ha)

Sylviculture naturelle : dynamique de la forêt

Régénération naturelle

Dynamique forestière : désigne l’évolution dans le temps et dans l’espace des formations
forestières. Elle traduit le caractère non statique permanent d’un écosystème. La dynamique
des populations désigne l’ensemble des changements qui se produisent au cours de la vie
d’une population. Cet ensemble comprend le recrutement et la croissance, la sénilité, la
mortalité, les fluctuations saisonnières de la biomasse, la stabilité de chaque classe d’âge et
son importance relative (Tchatat, 1988). Diouf (2011) mentionne que la dynamique montre
que l’état de l’écosystème est constamment modifié par les mécanismes responsables de
changements de structure et de fonctionnement.
La prise en compte de l’échelle spatiale permet par ailleurs de distinguer plusieurs «
types » de dynamique de végétation selon Van der Maarel (1996). Cet auteur sépare les
processus dynamiques intervenant à l’intérieur d’une communauté stable (fluctuations,
dynamique de la végétation dans un chablis, etc.) ou de plusieurs communautés (successions
secondaires, primaires et séculaires). Selon Oldeman (1990) la communauté désigne une unité
de végétation ayant commencé son développement au même moment et sur la même surface à
la suite d’une perturbation. Il peut donc exister plusieurs processus de dynamique imbriqués.
Pour Blondel (1979) c’est une « succession écologique » c’est-à-dire l’ensemble des
processus pour lesquels un écosystème naturellement (succession primaire) ou artificiellement
(succession secondaire) altéré ou détruit entreprend spontanément de se reconstituer pour
recouvrer un état qui soit en quelque sorte un fac-similé de son état initial. Finegan (1984) la
définit comme le changement directionnel de composition floristique et de la physionomie
d’une zone où le climat reste constant.
On parle également de successions autogéniques et allogéniques. Les premières
découlent d’un processus biotique qui s’exerce à l’intérieur de l’écosystème. Il s’agit des
successions liées aux interactions entre les organismes sans influence extérieure. Les secondes
sont liées à l’influence des facteurs perturbateurs d’origine extérieure à l’écosystème (Diouf,
2011).
Les successions autogéniques résultent du développement d’une communauté sur un
biotope initialement perturbé et de son évolution vers un écosystème de plus en plus
complexe. Elles décrivent divers stades successifs qui correspondent essentiellement à des
séries progressives.
Tandis que les successions allogéniques aboutissent généralement à des biocénoses
instables ou à des destructions totales d’écosystèmes. Elles peuvent cependant conduire dans
certains cas favorables, à la constitution d’un disclimax très différent dans sa composition
spécifique, de la phytocénose primitive. Les stades évolutifs décrits par les successions
allogéniques correspondent le plus souvent à des séries régressives et renferment des
peuplements de plus en plus appauvris (Diouf, 2011).
L’analyse de la dynamique d’une végétation ou d’un écosystème, fait également appel
au terme de « stabilité ». La notion de stabilité est un concept dynamique qui traduit la
capacité d’un écosystème à revenir à sa position d’équilibre après qu’une perturbation l’en ait
éloigné (Mommaerts, 2005).
Régénération : désigne un processus discontinu composé d’une alternance de deux phases :
une phase de croissance, d’évolution structurale et de vieillissement, sans augmentation de la
richesse floristique, et une phase dynamique, d’évolution rapide de la composition spécifique
(Alexandre, 1982). Au sens statique, la régénération est définie comme l’ensemble des
préexistants et au sens dynamique comme l’ensemble des processus par lesquels la forêt dense
se reproduit naturellement (Rollet, 1969). Dans le sens des écologistes, la régénération
naturelle se définit comme l’ensemble de processus dynamiques qui permettent de
reconstituer un couvert qui été entamé (Fogie, 1960 ; Alexandre, 1979). Pour Alexandre
(1988), la régénération naturelle traduit un ensemencement spontané qui permet de
comprendre la dynamique forestière marquée par l’existence des trouées et le rôle de la
composition « floristique initiale » ou potentiel floristique (ensemble d’espèces présentent à
un endroit donné à un moment donné).
Cependant, par régénération naturelle il faut entendre deux concepts :
d’une part au sens statique par rapport à l’ensemble des semis, des petites tiges
existant dans un peuplement ;
d’autre part à la dynamique par rapport à l’ensemble des processus par lesquels la
forêt dense se reproduit naturellement.
La désignation de la régénération naturelle peut donc se référer à l’ensemble des
jeunes arbres issus des semis naturels et le processus de renouvellement de la forêt par ses
semis.

La forêt est une phytocénose (association de végétaux) en perpétuel renouvellement,


mettant en jeu des processus de régénération. Il convient de rappeler également que, la forêt
est un écosystème de composantes végétales (arbres, arbustes, lianes, graminées,…) et
animales et de composantes climatiques (humidité, température, pluviométrie,…) et inertes
(litières, sols,..). Les processus de régénération apparaissent dans des conditions naturelles,
principalement à la faveur de chutes d'arbres ou encore à la suite de perturbations souvent
liées aux activités humaines (exploitation) ou phénomènes naturels (chablis). Ces processus se
traduisent par l'apparition de trouées dans le couvert forestier. Le microclimat régnant en
sous-bois forestier est ainsi périodiquement modifié par ces accidents naturels ou provoqués
par l'homme. Ces trouées vont localement augmenter l'intensité de la lumière parvenant au
sol. La régénération naturelle s’y installe grâce aux trouées occasionnées les chutes d’arbres.
Ainsi, La compréhension des processus de régénération naturelle passe par la connaissance du
potentiel floristique existant immédiatement après l'ouverture du couvert forestier. Cette
régénération se fait à partir de trois potentiels floristiques :

potentiel séminal végétatif, il s’agit des plantules ou des recrûs préexistant avant la
perturbation ou des rejets de souche ;
potentiel séminal édaphique, il est constitué par l’ensemble de graines présentent ou
préexistantes dans le sol avant la perturbation ;
potentiel séminal advectif ou extérieur, il s’agit de l’ensemble de graines venant de
l’extérieur après l’ouverture du couvert forestier.
NB : Il faut noter que les trouées ainsi créées sont constituées de points qui ne sont pas
écologiquement équitable et par conséquent influencent différemment le potentiel floristique.
Dynamique de la forêt
Les différentes phases de reconstitution depuis la perturbation jusqu’à la forêt
climacique correspond à des cycles sylvigénétiques. Chaque espèce forestière intervient dans
un processus de régénération en fonction de son tempérament écologique dont les limites ne
sont cependant pas établies. En effet, la vitesse de croissance, le besoin en lumière, la
longévité, la rapidité de croissance reste parfois arbitraire et mal définie. On distingue quatre
types d’espèces selon leur tempérament (désigne l’ensemble des caractéristiques de
croissance et de développement d’un arbre dans une éco-unité forestière) :
les espèces pionnières ou espèces à tempérament pionnière : représentent les espèces
les plus susceptible de participer les premières à la colonisation d’un couvert végétal
sans en assurer la capacité de germer dans des conditions fortes et d’une grande
rapidité de croissance leur assurant un avantage sur le voisin. Elles ont une courte
durée de vie.
Exemple : Musanga cecropioïdes (Urticacées), Trema orientalis (Cannabacées)
les espèces cicatricielles ou espèces à tempérament cicatricielle durable ou espèces
secondaires tardives : espèces à longue durée de vie contribuant à la fermeture du
couvert végétal. Elles germent à la lumière mais présentent une croissance moins
rapide que les pionnières au sens strict. Elles constituent une première classe de
plantes largement répandues dans le peuplement forestier.
Exemple : Terminalia superba (Combretacées), Milicia excelsa (Moracées).
les espèces à tempérament sédentaires ou dryades ou espèces climaciques : espèces à
longue durée de vie, constitutives du stade climacique. Elles donnent à la forêt son
aspect organisé dans tous les ensembles structuraux du sol à la voûte.
Exemple : Piptadeniastrum africanum (Fabacées), Guarea cedrata (Méliacées).

Les différents types d'inventaires de la régénération


Deux types d'inventaires sont utilisés en forêt :
L’inventaire en plein
Toute la surface concernée est étudiée et fait l'objet de mesures.
L’inventaire statistique
Une fraction de la surface est étudiée. Ce deuxième type d'inventaire est utilisé lorsque
le nombre de mesures à effectuer est très important (surface très grande ou variables très
fortement représentées).
La densité de la régénération installée est, en forêt dense, elle est en moyenne de 1500
tiges/hectare mais peut excéder 5000 tiges/hectare. En raison du nombre très élevé de jeunes
tiges à l'hectare, les études se font par échantillonnage.
Deux méthodes, qui peuvent se combiner, sont généralement utilisées :
Les transects
Tout le long d'une ligne, on effectue des observations continues sur une largeur allant
de quelques centimètres à plusieurs mètres en fonction de la nature de l'information à
recueillir
Les transects peuvent être segmentés en placeaux afin de relier plus aisément les données
relevées à un certain nombre de caractères mésologiques.
Les quadrats
Les quadrats sont des petites superficies d'inventaires de forme carrée et de surface
unitaire variable (10 m x 10 m à 2 m x 2 m). Leur répartition dans l'espace est discontinue.
Plusieurs modèles d'inventaires statistiques existent, selon le plan de sondage utilisé :
L’inventaire statistique systématique :
Le plan de sondage permet d'installer des placettes de mesure non jointive d'une façon
uniforme sur toute la surface étudiée.
L’inventaire statistique par layon :
Les placettes sont installées d'une façon continue le long de layons positionnés
préalablement sur plan et matérialisés ensuite sur le terrain.
Le choix du type d'inventaire statistique est surtout conditionné par l'accessibilité de la
forêt à analyser. En forêt tropicale, l'inventaire par layon est le plus couramment utilisé du fait
de la difficulté de positionner des points précis sur le terrain.
Les placettes d'inventaires
La taille et la forme des placettes sont des facteurs importants qui jouent sur la fiabilité
des résultats obtenus.
La forme des placettes
Ce facteur est très important lorsque les placettes de mesure sont de petites tailles. En
effet, les coefficients de variations sont fonctions des caractéristiques des données à mesurer,
mais aussi du nombre d'arbres "limites". Il faut donc que les placettes aient le plus faible
contour possible. Pour une surface donnée, c'est le cercle qui a la plus petite limite, suivi du
carré, puis du rectangle, puis des polygones.
Toutefois, il est souvent difficile, en forêt, d'installer des placettes circulaires. C'est
pourquoi on préfère utiliser des parcelles carrées ou rectangulaires.
La taille des placettes
Les coefficients de variation des variables mesurées dépendent beaucoup de la taille
des placettes.
En effet, ils varient lorsque la taille augmente, jusqu'à une taille limite où ils
deviennent relativement constants. Le phénomène est déjà net à partir d'une taille de 2 m x 2
m.
Les taux de sondage
Le taux de sondage correspond à la surface effectivement inventoriée. Il s'exprime en
pourcentage de la surface totale à étudier. Selon le niveau et la précision de l'information
recensée, le taux de sondage d'un peuplement varie généralement en surface entre 0,2% et 2%.

Techniques et méthodes sylvicoles

Très souvent, les coupes réalisées en forêt naturelle dense humide sont encore des coupes
d'écrémage limitées à un petit nombre d'espèces. Le prélèvement sélectif concerne donc
uniquement un petit nombre de tiges dépassant un diamètre d'exploitabilité donné.
En fonction de la richesse des forêts après exploitation, diverses méthodes sylvicoles peuvent
être mises en œuvre pour les gérer. Le principal objectif sylvicole à atteindre, dans ces forêts
naturelles de production appauvries en essences commerciales et très hétérogènes, est
d'essayer de les enrichir naturellement ou artificiellement en essences commerciales pour
améliorer leur productivité.
Les techniques sylvicoles disponibles peuvent être regroupées en trois groupes principaux :
Les techniques de régénération naturelle.
Elles visent à favoriser par des coupes d'exploitation et des soins culturaux, la régénération et
le développement des espèces commerciales tout en conservant au peuplement sa structure et
sa diversité d'origine. De plus, elles ont pour but d’enrichir la forêt en essences de valeur en
favorisant leur ensemencement et en stimulant la croissance des jeunes plants déjà présents au
sol dont la croissance est bloquée ou retardée par un couvert trop important. Les principales
techniques utilisées sont :
La gestion sélective au Ghana
Cette technique à pour but d’assurer la régénération des forêts naturellement riche en espèces
de valeur à toutes les strates et dans toutes les classes de diamètre. Les opérations sylvicoles
consistent à l’exploitation sélective et l’éclaircie d’amélioration. L’éclaircie d’amélioration
consiste au dégagement, au délianage des espèces de valeur de diamètre supérieur ou égal à
10 cm et au recepage des jeunes arbres d’essences précieuses blessées lors de l’exploitation
ou du débardage. L’exploitation sélective consiste à faire un inventaire des arbres exploitables
et des tiges d’avenir chaque 15 ans ; puis exploitation des arbres commercialisables en
laissant sur pied des semenciers bien repartis en surface.
L’amélioration des peuplements naturels en Côte-d’Ivoire
Le but de cette technique est de favoriser la croissance des tiges moyennes d’une liste
d’espèces susceptibles de passer en scieries, d’une part, et d’autre d’assurer la régénération au
sol d’espèces précieuses. L’approche consiste à une série chronologique d’opération :
 Inventaire des arbres commercialisables et d’avenir ;
 Délianage soigné ;
 Ouverture du couvert par élimination d’espèces sans valeur technologique. Ceci devait
favoriser les jeunes recrûs d’espèces commercialisables en profitant de cette
ouverture ;
 Enfin trois passages d’entretien par dégagement et délianage chaque 3 ans pour
favoriser l’essor des jeunes recrûs et de la régénération.
Le tropical Shelterwood system au Nigeria
C’est un système qui été découvert au Nigeria, le principe était de provoquer une régénération
graduelle du couvert en vue d’installation de nombreuses jeunes tiges de valeurs et bien
conformées sous les arbres commercialisables. L’objectif de cette méthode était d’atteindre
100 tiges/ha au bout de 5 ans précédant l’exploitation. La complexité de la méthode n’a pas
permis un bon contrôle de résultat. De plus, la difficulté de dosage de la lumière a entraîné la
prolifération des lianes, l’explosion d’espèces héliophiles sans valeur, une souille vigoureuse.
Uniformisation par le haut et normalisation au Congo Léopold Ville (RDC)
Cette méthode visait l’amélioration de la dynamique du peuplement, appliqué en vue de
favoriser la croissance de la classe moyenne des espèces précieuses et mieux représentées en
éliminant toute concurrence exercée par les arbres de valeur. Le principe était de supprimer
les plus grosses tiges, de maintenir un étage d’arbres moyens riche en espèces d’avenir et
d’améliorer l’éclairement au sol destiné à favoriser la régénération.

Les techniques d'enrichissement.


Elles consistent à des introductions de plants d'une ou plusieurs essences commerciales
données dans une forêt naturelle appauvrie en essences commerciales.
Elles sont subdivisées en deux types :
La méthode des placeaux ;
Le but de cette méthode est d’introduire à forte densité les espèces à régénérer par
taches de plants ordonnés en placeaux de même surface, uniformément réparties sur le
terrain, mais séparées entre elles par de grands écartements. Il s’agit des petits
carreaux de 4 à 5 m de côté dans lesquels on introduit les plants, mais cette méthode
ne laisse pas passer beaucoup de lumière.
La méthode des layons.
Il s’agit d’une méthode extensive qui vise l’enrichissement de la forêt et pas
nécessairement sa transformation en un peuplement équienne d’espèces de valeur. La
grande équidistance entre les layons permet donc de préserver dans les inter-bandes
celles des espèces de valeur pouvant s’y trouver.
Les techniques de conversion.
Elles ont pour but de remplacer la forêt naturelle par des plantations équiennes souvent
monospécifiques. On distingue :
La méthode basée sur la coupe à blanc ;
La méthode du sous-bois ;
La méthode Limba et Okoumé ;
La méthode Martino ;
La méthode du récrû.
Sylviculture et aménagement forestier
Il n’existe pas d’aménagement en vue de production de bois d’œuvre sans sylviculture. La
sylviculture exploite les caractères renouvelables des espèces forestières pour œuvrer dans le
sens de l’accélération du processus de renouvellement des ressources, elle doit être adaptée
par rapport à l’objectif à atteindre en tenant compte de la forêt préexistante. La sylviculture
vise de maintenir le peuplement dans son état de comportement satisfaisant en veillant à son
état sanitaire, sa croissance et sa régénération. L’aménagement quant à lui consiste à prendre
nécessaire en fonction des objectifs assigner, à planifier les activités de gestion dans le temps
et dans l’espace après avoir décidé de ce que l’on doit faire de la forêt, compte tenu de ce
qu’on peut y faire. La sylviculture est donc un outil d’ménagement.
Choix de la méthode sylvicole
Il s’agit tout d’abord de choix entre sylviculture artificielle et naturelle et le choix entre les
méthodes sylvicoles (enrichissement et conversion, cela dépend de l’état des forêts dans
lesquelles on fait face).

Le choix dépendra tout d’abord :

L’état du site où les opérations doivent être menées ;


La régénération du peuplement forestier en question.
Comment s’y prendre ?

La sylvigénèse étant un processus naturel qui œuvre dans cette direction. Par ailleurs, les
modifications dans la composition spécifique que subissent les formations en région tropicales
sont importantes à cause de l’écrémage d’un nombre d’espèces dites précieuses. Ces espèces
courent le risque d’être vue à la disparition au moins de voir leur base génétique fortement
érodée. Il faut ajouter à cela la forte dégradation des formations forestières naturelle qui sont
des biotopes pour de nombreuses autres espèces vivantes. L’importance de la sylviculture
devient ainsi non seulement économique mais également écologique, car il faut préserver la
diversité floristique de la forêt et restaurer l’habitat pour la faune.

Sylviculture dans le cadre dans le contexte de l’aménagement forestier

A titre de rappel, il est question de veiller à la production soutenue à long terme du bois
d’œuvre. Sous un angle strictement forestier, on s’intéresse aux paramètres suivant les
objectifs d’aménagement forestier à savoir :

Les espèces forestières d’aménagement ;


La rotation ; possibilité qui peut être par contenance pure, par volume ou une
combinaison des deux ;
Définition des règles de fonctionnement dans ces aires (UFE) ;
Intervention sylvicole.
L’établissement de la liste des espèces principales d’aménagement est d’une importance
capitale dès lors qu’elle la base de l’estimation du potentiel exploitable et par conséquent de la
possibilité de l’unité d’aménagement et enfin dans une certaine mesure de la définition de la
rotation et des prescriptions sylvicoles.
Le choix de la méthode sylvicole nécessite l’établissement d’une typologie adoptée du
peuplement de forêt naturelle. Il s’agit d’analyser qualitativement et quantitativement en se
basant sur paramètres sylvicoles à savoir :
Richesse du peuplement (espèces et tiges exploitables) ;
Richesse du peuplement d’avenir ;
Richesse du peuplement de régénération installée (espèces de diamètre < 10 cm).
Mise en œuvre d’une pépinière

La capacité d’une pépinière dépend des besoins visés par le gestionnaire forestier, de la
répartition des emplacements à reboiser, des difficultés de transport lié au relief. Seule la
dispersion de petites pépinières permettent de toucher le maximum de genre dans les
meilleures conditions. La capacité d’une pépinière peut aller de 5000 plants à 60000 plants
selon la situation géographique des surfaces à reboiser et le nombre prévisible d’années de
fonctionnement. Il est souvent plus efficace de créer une grande pépinière centrale accessible
où sont produites des plantules qui seront repiquées dans les pépinières secondaires plus
proche du lieu de reboisement. Les différentes opérations chronologiques de l’installation
d’une pépinière sont les suivantes :

Aménagement de la pépinière

Choix de la pépinière. La pépinière doit être peu éloignée de la zone à planter, à


proximité d’un point d’eau, sur un terrain aussi plat que possible pour limiter les travaux de
terrassement. Elle doit être sur terre meuble et profonde, être à proximité d’un petit boisement
car la construction de l’ombrière va nécessiter de petits bois et des feuillages.
Délimitation de l’emplacement. La pépinière aura toujours une forme géométrique
simple pour faciliter la mise en place du germoir, des plates-bandes et la circulation. Si le
terrain comporte une pente de plus de 15 %, on devrait alors réaliser une série d’escalier en
courbe de niveau sans oublier des fossés au pied de ces escaliers pour le drainage de l’eau
vers l’extérieur de la pépinière et l’installation d’herbes fixatrices sur le bord du talus. La
superficie de la pépinière dépend du nombre de plants à produire et du type de plant. Il faut
retenir une surface utile totale d’environ 60 m 2 à 80 m2 pour une production de 10000 plants.
Prévoir aussi une zone pour la confection du mélange de terre, le remplissage des tubes
(sachets polyéthylène) ou pour la confection des boulettes (mélange terre, argile et sable sur
lequel on repique les plants).
Préparation de l’emplacement. Le dégagement de l’emprise de la pépinière doit être
total y compris les pistes d’accès. Il faut dessoucher et débroussailler, il faut labourer pour
extirper les racines et les rhizomes, il faut émietter les mottes de terre et niveler. Dans le cas
des travaux de terrassement, prévoir un léger dévers vers l’amont. Réserver la terre arable
pour le remplissage des turbes ou la confection des boulettes.
Germoirs
Les germoirs ne sont bien sûr nécessaires qu’en de semis indirect. C’est le cas le plus fréquent
puisqu’il permet de mieux contrôler la germination. Le germoir est planches particulièrement
soignée. Pour confectionner le germoir, on a besoin des matériels suivants : Piquets, cordes, le
décamètre, tamis et pulvérisateur à dos. Prévoir 1 à 4 m 2 pour 10 000 plantules selon la taille
des graines. Piqueter les quatre angles du germoir, confectionner les bordures de 10 cm de
large et de 10 à 12 cm de haut (en branche ou bambou refendu), entrelacer entre le piquets
distant de 30 à 50 cm, l’espace entre deux germoirs est de 60 cm.
Remplir le volume intérieur puis arroser pour tasser la terre, réfère le nouveau avec la terre
tamisée. Le sol du germoir doit être horizontal, léger et filtrant (mélanger avec le sable). On
choisira une terre de prairie noire plutôt qu’une terre forestière remplie de germes pathogènes
en particulier les champignons qui peuvent causer la fonte de semis. On préconise un mélange
de bonne terre noire tamisée et le sable en partie égale dans 10 cm supérieur et un couche de
sable grossier ou de matériaux filtrants en dessous. Installer une ombrière supérieure et
latérale si nécessaire.
Plates-bandes
Les plates-bandes sont orientées Est-Ouest sur un terrain plat ou perpendiculaire si le terrain
est en pente. Ce terrain doit être plat ou avec un léger devers vers l’amont, la largeur est telle
qu’elle permet de ranger 20 tubes et la longueur ne doit pas excéder 7 à 8 m. Il est souvent
pratique de ne pas dépasser 5000 plants/plate-bande. Les bordures des plates-bandes sont
constituées d’une seule rangée de bambou.
Les aménagements annexes
Il faut construire un abri pour le matériel et le gardien de la pépinière ; aménager le point
d’eau ; mettre en place si nécessaire une clôture autour de la pépinière pour empêcher les
animaux de pénétrer. Aménager les haies brise-vent lorsque la pépinière est soumise à des
vents permanents.
Ombrière
L’ombrière est installée au-dessus des germoirs et des plates-bandes. Elle est constituée des
piquets assez solides disposés autour des planches et supportant un cadre fixe. Au-dessus du
germoir ce piquet peut avoir un mètre de haut alors qu’au-dessus des planches de repiquage, il
faut prévoir un piquet de 1,7 m à 2 m de haut.

Les semis
Semis en germoirs

La date du semis est essentiellement conditionnée par la facilité de levée de l’espèce, par la
taille du plant que l’on veut obtenir, par la date de plantation, par les conditions climatiques
locales.

Modalités du semis

Les semis seront effectués sur un sol homogène et plat. La densité des semis sera calculée de
manière à obtenir entre 1500 à 3000 plants à repiquer par m 2. Les semis sont fonction de
grosseur des graines et de leur faculté germinative (nombre de graines germées par le nombre
de graines semées fois 100). La faculté germinative est en générale précisée pour les graines
importées. En l’absence de renseignement précis, se baser sur une faculté de 60 %. Mais il est
toujours préférable de la vérifier si les graines sont récoltées localement. Il faut mieux sous-
estimer la faculté germinative que d’avoir à compléter des semis en cours de campagne.
Vérifier pour les graines si les traitements préalables ou prétraitements sont nécessaires. Au
pied de chaque germoir, une étiquette en plastique doit porter les indications suivantes :
espèces et provenance des graines, poids des graines semées, date de semis et date de
première levée. Les petites graines seront semées à la volée ou à l’aide d’une boite percée de
petits trous, alors que les grosses graines seront semées en ligne.

Exemple de petites graines

Les graines doivent être mélangées à du sable tamisé pour aider à une répartition la plus
régulière possible. La surface du germoir est arrangée avec une planchette pour supprimer
creux et bosses, sources d’irrégularité dans les semis. La terre est légèrement humidifiée avec
un pulvérisateur. Les graines sont semées à la volée ou l’aide d’une boite percée de petits
trous. Les graines sont recouvertes d’une couche fine de sable que l’on damera avec une
planche très légèrement. Le germoir doit être protéger du soleil et de la pluie.

Exemple de grosses graines

La surface du germoir est également aplanie, les graines sont semées dans les sillons espacées
de 10 cm. Elles sont ensuite recouvertes et on arrose abondamment.

Les semis directs

Ce sont les semis qui sont directement effectués dans les pots et directement placés sous
ombrière. Pour semer, on marque une dépression avec le doit ou une baguette d’un demi-
cercle au centre du sachet et recouvrir de terre fine puis arroser.

Avantages et inconvénients

Semis direct :

Avantages : éviter le repiquage, permet d’utiliser une main d’œuvre peu qualifiée,
n’impose pas la construction du germoir et simplifier l’implantation des pépinières.
Inconvénients : consomme beaucoup de graines, impose la perte des plants
surnuméraires, rend plus délicate le sarclage des plants après la levée. La terre noire
utilisée contient les graines de mauvaises herbes qui poussent également.
Semis indirect et repiquage
Avantage : limite la consommation des graines, le repiquage permet un trie des plants,
permet de bien séparer les opérations de semis et de repiquage et simplifier le sarclage
des plants repiqués.
impose une manipulation supplémentaire, nécessite une main d’œuvre plus qualifiée
pour le repiquage car les plantules obtenues sont très délicates.
5.3. La pré-germination
Certaines graines nécessitent un habitat spécial pour lever la dormance. On peut soit tremper
la graine pendant quelques jours, passer la graine dans de l’acide.
Le repiquage. Il consiste à extraire les plantules d’un germoir et la placer dans un
sachet prévu à cet effet. Le repiquage à un triple but :
 Placer les jeunes plants dans les conditions optimales de croissance ;
 Le repiquage peut présenter des inconvénients s’il est exécuté dans des
mauvaises conditions.
5.4. Le repiquage dans les sachets
Les sachets doivent être remplis d’un mélange de sable ou de terre argilo-siliceuse et de terre
noire. Il faut un substrat léger et perméable pour améliorer la compacité de l’ensemble. Ceci
facilite les opérations de chargement, de transport et de distribution lors de la plantation.
Le repiquage commence lorsque les plantules ont 3 à 6 feuilles, cela dépend des espèces. A la
veille du repiquage le germoir doit être bien arrosé ainsi les sachets dans lesquels les plantules
seront repiquées. Soulever délicatement les plantules avec une spatule ou un bois plat et éviter
de tirer sur les plantules. Ceci évite de détruire les radicelles. Si la racine est trop longue on
peut la pincer avec les ongles pour sélectionner. Ouvrir un trou au centre des sachets. Ce trou
doit être plus grand que la racine à mettre en terre. Utiliser le doigt ou mieux un petit bâton
qu’on enfoncera de 10 à 12 cm. Enfiler la racine dans le trou en veillant à la maintenir droit et
sans la recourber. Le plant doit être enterré jusqu’au feuilles cotylédonaires et tassé de chaque
côté. Il est pratique de descendre la plantule jusqu’au-dessus du collet et remonter ensuite
pour lisser la plantule. Maintenir le collet au niveau du sol, tasser la terre autour du plant avec
deux doigts ou à l’aide d’un bâtonnet. S’assurer que la terre est bien tassée en tirant
légèrement sur la plantule. Percer les sachets à la base au moins six trous. Arroser
abondamment et immédiatement après le repiquage pour achever de tasser la terre.
5.6. Conduite des plants
Arrosage : Il doit être adapté à la croissance des plants et à la station. Les arrosages se
font deux par jour en saison sèche et selon les besoin en saison de pluie. L’arrosage
doit être léger et régulier pour les plants nouvellement repiqués. L’apparition des
mousses et des lichens indique un excès d’eau. L’arrosage doit être fait au
pulvérisateur au début de repiquage et à l’arrosoir lors du sevrage.
L’arrosage doit se faire en dehors des heures chaudes à causes de l’évaporation des eaux ou
encore éviter des chocs (stress hydrique).
6.1. Ombrage
L’ombrage doit être tamisé jusqu’à la levée des feuilles après le repiquage. Puis il doit
diminuer progressivement jusqu’à être nu au moins un mois avant la plantation. La tendance
la plus fréquente est de maintenir un ombrage trop dense pendant trop longtemps. Dans ce
cas, les plants ont tendance à filer en hauteur. Ils sont fragiles et meurent souvent lors de
l’exposition au soleil.
6.2. Fumure
L’emploi d’engrais n’est nécessaire qu’en cas de retard constaté. Cet enrichissement favorise
le développement des jeunes plantules.
6.3. Sarclage
Tout au long de leur séjour en plate-bande, les plants doivent être sarclés. Ceci consiste
réellement en l’enlèvement des pousses d’herbes et en grattant la terre de surface des sachets.
Mais on doit veiller à ne pas déchausser les plants.
6.4. Préparation des plants
Les tris : Au fur et à mesure de la croissance des plants, il est indispensable de les
trier et de les ranger par ordre de taille. Ce rangement permet d’éviter des
concurrences multiples et de surveiller la croissance de chaque classe de hauteur.
6.5. Taille
Elle est surtout pratiquée sur les espèces à croissance rapide telle que les Eucalyptus. Elle
consiste à réduire la masse de la partie aérienne afin de diminuer l’évaporation au moment de
la transpiration.
6.6. Cernage
Le but du cernage est de supprimer les racines trop importantes qui ont pu traverser le fond
des sachets pour arriver au sol de la pépinière. Il facilite entre autre la formation d’u chevelu
racinaire et diminue la crise de transplantation. Il faut faire le cernage bien avant la
transplantation ou encore quelques semaines avant la plantation.

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