Devoir D'economie 2

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LPCY Année académique 2020-2021

Prof : Marcellin KOUAKOU DEVOIR N°2 Date : 21/01/2020


Classe : 2BTS FC5, FC4, GC1 Durée : 2h

Document : Le piège du faible revenu

Des mesures d’urgence s’imposent pour en finir avec le cercle vicieux pauvreté–
endettement

UNE FORTE HAUSSE de la dette extérieure des pays en développement fait craindre
l’imminence d’une nouvelle crise. C’est particulièrement vrai en Afrique, où la dette
extérieure a atteint, dans nombre de pays, des niveaux intenables. L’ajustement, lorsqu’il se
fera, pèsera inévitablement sur les plus vulnérables : les femmes, les enfants et les pauvres.
C’est pourquoi la communauté internationale doit élaborer et mettre en œuvre de nouveaux
modes de restructuration de la dette et des mesures de protection des pays lourdement
endettés contre les vicissitudes des marchés internationaux du crédit. Les emprunteurs, autant
que les créanciers, doivent convenir de pratiques responsables de prêt, auxquelles doivent
adhérer des gouvernements démocratiquement élus et la société civile. Les nations en
développement d’Afrique et d’ailleurs ont bénéficié d’un allégement de la dette dans le cadre
de deux programmes mis en place par les institutions internationales de crédit : l’initiative en
faveur des pays pauvres très endettés en 1996 et l’initiative d’allégement de la dette
multilatérale en 2005. Lorsque l’allégement de la dette a permis aux pays à faible revenu
d’emprunter à nouveau, ils ont rapidement tiré parti des faibles taux d’intérêt dans le monde
pour vendre des titres sur les marchés internationaux de capitaux. Toutefois, la chute des
cours des produits de base a porté un coup financier aux pays tributaires des exportations de
produits agricoles, pétrole, gaz et autres ressources naturelles pour générer les recettes
nécessaires au respect de leurs obligations. Les pays d’Afrique subsaharienne ont aujourd’hui
du mal à honorer le service de leur dette extérieure qui, pour beaucoup, dépasse 90 % du
PIB. Une analyse de viabilité de la dette réalisée par le FMI (2018) recense 14 pays africains
en situation de surendettement ou de risque élevé de surendettement, à savoir, le Burundi, le
Cameroun, le Ghana, la République centrafricaine, le Soudan, le Tchad et le Zimbabwe.

Toujours aux abois


Certes, nombre de pays ont beaucoup fait pour améliorer leur capacité de gestion de la dette
depuis l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés. Ils ont informatisé leurs fichiers,
mis en place des bureaux de gestion de la dette rassemblant des fonctions jusque-là
dispersées, adopté des stratégies à moyen terme de gestion de la dette, amélioré leur capacité
analytique en matière de viabilité de la dette et tenté de développer des marchés intérieurs de
la dette. Toutefois, les pays à faible revenu sont toujours aux abois. Les pénuries de recettes
les empêchent de rembourser leur dette, ce qui les oblige à emprunter encore davantage pour
répondre à leurs besoins fondamentaux. Les coupes budgétaires ne font qu’aggraver la
situation, en ralentissant la croissance économique et en réduisant donc les recettes fiscales.
La prochaine crise sera plus difficile à prévenir et à résoudre que la précédente, car le
paysage de la dette est plus complexe. Auparavant, la dette d’un pays en développement était
essentiellement détenue par des créanciers souverains représentés par le Club de Paris et par
des institutions internationales de crédit ; il était donc relativement simple de négocier un
allégement de la dette. Aujourd’hui, la dette est entre les mains de créanciers privés
bilatéraux et multilatéraux, et il faut composer avec de nouveaux instruments financiers. Les
spéculateurs ciblent les pays en crise, obligeant des pays comme le Ghana et le Mozambique
à demander à nouveau de l’aide au FMI. Les pays qui concluent des accords de
restructuration de la dette risquent de se faire attaquer par ce qu’il est convenu d’appeler les
fonds vautours, qui achètent des titres en difficulté au rabais sur le marché secondaire, dans
le but d’obliger le pays débiteur à rembourser un montant plus élevé, comme cela s’est passé
avec l’Argentine et la Grèce.

Système défectueux
Comment rompre ce cercle vicieux de l’endettement et de l’appauvrissement ? Une refonte
du système gravement défectueux de la fiscalité transfrontalière serait un net progrès. Selon
les chercheurs du FMI (2015), les pays en développement pourraient
perdre actuellement entre 100 et 300 milliards de dollars de recettes par an sous le coup des
stratégies d’évasion fiscale des entreprises multinationales qui contournent l’esprit, et pour
ne pas dire toujours, la lettre de la loi. Les pays pauvres perdent de surcroît 170 milliards de
dollars de recettes chaque année, lorsque le revenu reste à l’abri dans les paradis fiscaux. Les
pays se font également duper lorsqu’ils s’engagent dans un nivellement international par le
bas où ils se font concurrence pour attirer l’investissement étranger, en abaissant les taux
d’imposition, en proposant des mesures d’incitation et en négociant des accords
commerciaux défavorables.

Plus important encore, il est urgent d’instaurer un mécanisme international de restructuration


de la dette souveraine. L’absence d’un tel mécanisme est une grave lacune dans l’architecture
financière internationale. Un mécanisme systématique et équitable pourrait prévenir une crise
d’endettement en s’attaquant au plus tôt à la fragilité de la dette, ou pourrait au moins limiter
les dégâts dès qu’une crise fait rage. Un tel mécanisme est indispensable pour neutraliser le
comportement prédateur de certains créanciers, favoriser la stabilité financière, réduire la
charge d’endettement et encourager des pratiques responsables de prêt et d’emprunt. Ce
mécanisme doit être complété d’un ensemble de principes de prêt et d’emprunt visant à
prévenir les crises futures d’endettement et à améliorer la transparence et la
responsabilisation. Pour déjouer des prêts et des emprunts inconsidérés, il faut profondément
remanier les règles à respecter par les deux parties et leurs modes d’application. Toute
décision d’emprunt doit en particulier être entérinée par des institutions démocratiques. Les
prêts doivent se soumettre aux législations nationales et internationales, tenir compte de la
capacité de remboursement du pays emprunteur, être assortis d’intérêts et de commissions
raisonnables, éviter les conditionnalités désastreuses, prévenir de futurs litiges prédateurs et
contribuer aux stratégies de développement. La restructuration de la dette doit aussi
sauvegarder les droits humains, favoriser la croissance économique et permettre les dépenses
publiques en services de base. Une procédure juste et rapide de résolution de la dette serait
source de bienfaits considérables non seulement pour les pays emprunteurs, mais aussi pour
les pauvres, les femmes et les enfants, qui sont les plus gravement touchés.

FANWELL KENALA BOKOSI, directeur général du Forum africain et du réseau sur


la dette et le développement.
Source : Finances et Développement, mars 2018. P 16-17

A partir du texte et de vos connaissances, répondez aux questions suivantes :

ECONOMIE GENERALE

1- Définissez
a) La productivité moyenne du travail
b) Le service de la dette
c) Le contingentement
d) Le taux de change
e) La mondialisation
2- Quels sont selon l’auteur
a) Les raisons qui poussent les pays en développement à contracter les dettes ?
b) Les raisons qui expliquent leur maintien dans la spirale de l’endettement ?
3- Quelles sont les mesures proposées par l’auteur afin de rompre avec le cercle vicieux
de l’endettement-pauvreté ?
4- Quels sont les effets de la dévaluation de la monnaie d’un pays sur son économie ?
5- Expliquez ces principes suivants du GATT
a) la clause de la nation la plus favorisée
b) la règle de réciprocité

« La tricherie est un péché. Pas donc la peine de compromettre votre salut éternel

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