COURS DE PSYCHOPÉDAGOGIE Pour Concours Pro - Partie 2

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Pour CLAPAREDE, si le jeu a pour fonction de permettre à l'enfant de

realiser son moi, il est également dérivation: en jouant, l'enfant se décharge des
tendances agressives anti-sOCiales.
FREDERIC FROEBEL, créateur des jardins d'enfants, né en 1782 et
mort en 1852, grand admirateur de ROUSSEAU, pense comme ce dernier qu'il
faut suivre la nature et non la contrarier. Pour lui, le jeune écolier se montre
essentiellement actif et expressif par ses jeux. Ces derniers doivent constituer la
base meme de leur éducation. L'enfant qui apprend à jouer seduque: « c est par
le jeu. forme spontanée de l'activité que l'enfant commence de Iur-meme son
éducation », dira t-il. Le jeu devient pour l'enfant activité féconde et utilitaire.
C'est à travers une perception illusoire et animiste des choses qu'il prend contact
avec le réel. C'est pour quoi le jeu a une profonde signification. Il est un
commencement d'éducation.

24

.
CHAPITRE V

DEVELOPEMENT DE L'INTELLIGENCE SELON JEAN PIAGET


Lintelligence n'est pas donnee à la naissance, elle se construit. Ele n'est
pas seulement une fonction intellectuelle, elle est aussi la manière dont l'enfant
s'adapte au monde, le comprend et le maitr1se
*
Considérer lintelligence comme un acquis transmis héréditairement. c'est
poursuivre cette sgré gation entre ceux qui la détiennent et les autres,
La considerer comme un symbole de puissance et un gage de réussite
ulterneure, c'est créer un fossé entre les sujets intelligents et les autres
Lintelligence est donc une des fonctons de la personnal1té qui s'eveille et se
construit, frag1le au début de la vie, elle va s'affermir progressivement gråce
à l'aide des parents, des maitres
*A ravers lintelligence, l'enfant exprime sa vitalite, ce besoin naturel
biologique de grandir et de se développer
PIAGET definit en quatre (04) grandes etapes Tevolution de
Tintelligence de l'enfant de la naissance a l'âge adulte
1- Le stade de
l'intelligence sensori-motrice (0-2 ans)
A la
naissance, la vie mentale de l'être se manifeste par des réflexes. par
des comportements innés sensoriels et moteurs qui correspondent a des
tendances instinctives. Ces réflexes permettent à l'enfant de
survivre et de
s'adapter A cette étape, on parle d'intelligence sensori-motrice Celle-c est donc
le premier niveau de l'intelligence
qui assure la transition entre le biologique et
le psychologique. Elle est une intelligence pratique
Exemples de mouvements
réflexes la succion du pouce. des
objet ou jouet à la portée de l'enfant. orteils, de tout

NB entre 18 et 24 mois, l'enfant accède définitivement a la fonction


Il se reprsente les objets en leur absence. Il devient symbolique
différée capable d'imitat1on
Exemple: Ass1s dans un fauteuil, l'enfant donne des ordres a ses amis
comme le ferait son pére.
2- Le stade de
l'intelligence pré-opératoire (3 à 6 ans)
Ce stade débute avec
la
l'émergence de la fonction symbolique C'est-a-dire
possibilit de se
représenter les choses au travers du
symbolique ou de fiction, du dessin enfantin Ce stade du langage, Jeu
de développement de
l'intelligence enfantine se caractérise par les faits suivants
* le manque de réversibilité de la pensée (l'action a un sens
unique, il
derouler le film á l'envers), ne
peu
*le manque de conservation des quantités,
*'égocentrisme de la pensée. C'est l'égocentrisme qui explique la manire
specifique dont l'enfant parle et joue. L'égocentrisme s'exprime dans
incapacité à prendre en compte plusieurs points de vue. Ou, plus exactement.
par incapacit à prendre en compte un point de vue autre que le sien. Il ne
faut pas confondre égocentrisme et égoïsme. Si la psychologie de l'enfant
agee de 3 à 6 ans est profondément marquée par l'égocentrisme de sa pensée,
cela ne signifie pas qu'il est égoiste, c'est-à-dire peu généreux ou peu enclin à
partager. A ce titre, l'égocentrisme n'est pas une référence morale, comme
Test l'égoisme, il orrespond à la structure particulière du raisonnement et du
fonctionnement de l'enfant dans la période pré-opératoire. Il n'en demeure
pas moins vrai que l'enfant, dans cette tranche d'âge, est réticent quand il
s'agit de partager ou de donner. Cependant, cette attitude n'est pas liée au fait
qu'il soit "méchant" ou "avare", mais au fait que sa pensée est égocentrique.
Son point de vue prédomine. Il ne parvient pas encore à se mettre à la place
de l'autre
Eremple: On demande à un enfant de cet âge: « Est-ce que tu as un frère ? »
Lenfant répond: « oui, il s'appelle Tiémoko ». On lui demande alors: « Est-ce
que Tiémoko a un frère ?», L'enfantrépond: « Non».
Cet enfant ne parvient donc pas à prendre la place de l'autre et ne voit la
Situation que de son point de vue, c'est-à-dire de sa position propre. Tout tourne
autour de lui. Cette croyance a un profond retentissement sur la compréhension
intellectuelle de l'enfant mais aussi sur son affectivité. C'est ce que la théorie
piagétienne illustre dans les concepts suivants
-F'utilisation de symboles (langage, jeux, dessins),
- l'intuition,

la représentation du monde (animisme, artificialisme, réalisme,


finalisme),
-

la formation du
jugement moral.
*La pensée syncrétique: il a une vision globale des choses où tout est entassé
indistinctement.
*La transduction du raisonnement (la transduction est une véritable chaine
d'association dans laquelle l'enfant unit les concepts sans nécessité logique).
remple quand son père entre toujours à 19 heures, à l'approche de cette heure
l se dit que son pere arrive ou entrera incessamment.
*L.e manque de conceptualisation,

Le manque de classification, de sériation.

26
NB
La réversibilité: c'est la capacité intellectuelle de concevoir une operation e
son contraire.
Opération: pour PIAGET, c'est une action qui est à la fois intériorisée et

réversible.
La sériation: c'est l'action de classer, de disposer des objets selon une qualité

qui varie (taille, poids). Elle ne peur être réalisée par


un enfant
avant 7 ans.
La classification: faire une classification, c'est répartir tous les éléments de
l'ensemble dans différents sous-ensenmbles selon un critère ;
c'est grouper alors des objets en collection

L'animisme: PIAGET le définit comme « la tendance à concevor les choses


comme vivantes et douées d'intention. Le concept d'animisme
permet de comprendre l'enfant qui parle à ses jouets. Pour I'enfant,
la conversation qu'il a avec son jouet (poupée par exemple) est
une vraie conversation. L animisme explique également 'attention
particulière que l'enfant porte aux objets (il dira « pardon » å son
jouet quand il le fait tomber) et la crainte que les objets lui
inspirent parfois (la peur d'une statue ou d'une image).
L'artificialisme: 1l'artificialisme correspond à la croyance de l'enfant selon
laquelle tout a été créé par l'homme et pour l'homme. l consiste
pour ce dernier å s'expliquer l'origine des choses. Par exemple,
l'enfant se demande qui a créé le ciel ?, qui a creusé le it du
fleuve ? Pour lui, les montagnes poussent parce qu' on a planté des
cailloux les lacs ont été creusés. Tout a été fabriqué et donc tout
est artificiel. L'artificialisme induit le concept du finalisme.
Le finalisme: Le finalisme corespond au besoin qu'a l'enfant de donner une
explication à toute chose et à tout phénomène. Puisque tout a éte
cré par 'homme (artificialisme), tout a une raison d'ere
(finalisme). C'est l'âge des fameux « pourquoi ». C'est la raison
pour laquelle il est si difficile d'en venir à bout car une explication
ne suffit pas. Elle renvoie å un autre
pourquoi.
Exemple :l'enfant et sa mère conversent.
Maman, « pourquoi tu va travailler ? »
Pour gagner de l'argent.
« Pourquoi il faut gagner de l'argent ? »
Pour acheter à manger.
-

«Pourquoi il faut manger ?»


-

Pour être en bonne santé, pour vivre


-«Pourquoi on Vit ? »
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Le réalisme l'enfant situe en lui-mème ce que nous situons à l'extérieur. ll
modifie la réalité par la pens
L'intuition Pour PIAGET, l'intuition est la logique de la petite enfance.
L'enfant entre 3 et 6-7 n'argumente pas, ni ne donne pas
d'éléments objectifs pour défendre ses points de vue ou ses
opinions. La pensée intuitive implique donc l'absence de logique
et de rationalité. Il s'agit d'une pensée pr-logique.
Exemple on répartit équitablement le contenu d'une bouteille entre deux (02)
récipients l'un est large et petit, l'autre est étroit et haut.
L'enfant qui remarque que le niveau de l'eau est plus élevé dans
le récipient long et étroit considère qu'il contient plus d'eau.
Dans le même registre, une autre expérience consiste å transvaser
le contenu du récipient large et petit dans le récipient long et
étroit. L'enfant, qui a bien vu qu'on ne rajoutait pas d'eau,
considere quand même qu'il y en a plus dans le récipient étroit
qu'il y en avait dans le récipient large.
Remarque: s'il avait assimilé la réversibilité, il comprendrait que la quantité
d'eau est la même, puisqu'il pourrait refaire l'opération en sens
inverse et obtenir la même quantité d'eau qu'au départ.

3- Le stade de l'intelligence concrète (6/7 à 12 ans)


L'intelligence concrète débute avec l'apparition. des opérations
intellectuelles réversibles dont les indicateurs sont l'acquisition du principe de
conservation (conservation de la substance, du poids et du volume) et la
possibilité de concevoir puis grouper plusieurs notions (longueur, largeur,
épaisseur d'un objet).
Pendant cette période, l'enfant est capable de classer les objets, de les
ordonner, les dénombrer et arriver à l'idée de nombre, mesurer les objets
physiques, mesurés l'espace, le temps, accéder aux opérations spatiales.
Exemple. grce à la pensée opératoire, l'enfant sait désormais où est l'école par
rapport a sa maison et vice versa.

NB A cette periode, toutes les réalisations ne sont possibles que lors de


manipulations concrètes. C'est pourquoi nous disons que le raisonnement
de l'enfant à cet åge est lié à l'action et s'établit à partir du concret.

L e stade de l'intelligence formelle (12/13 à 15/16 ans)


Durant cette étape, les opérations concrètes vont se transformer,
s organiser en opèrations formelles, c'est-à-dire que la pensée n'aura pas besoin
de s'appuyer sur l'action. Ainsi, au lieu de porter sur la manipulation de l'objet,
la pensée formelle s'attache à l'analyse des proc s verbaux, à l'analyse des
propositions. Cette intelligence est caractérisée par l'apparition de la pensée
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combinatoire et du raisonnement
hypothético-déductif. A cette étape, I'enfant (le
jeune adolescent en réalité) devient un individu
qui réfléchit en dehors
présent, qui s'intériòrise, qui élabore des théories: il met en relation du
ses
observations, ses déductions entre elles et en tirera les conclusions. Sa pensée se
synthétise; il devient capable d'abstraction.

29
CHAPITRE VI

LES EUVRES COMPLEMENTAIRES DEL'ECOLE


LA COOPERATIVE SCOLAIRE

INTRODUCTION
Les euvres complémentaires de l'école sont des æuvres destinées.
comme T'indique leur nom, à compléter l'æuvre de l'école, en étendant ou en
prolongeant son action bienfaisante. On les appelle encore æuvres péri-scolaires
colonies de
et euvres post-scolaires. Elles sont nombreuses (cantines scolaires,
vacances, bibliothèques... les coopératives scolaires).
Mais ce chapitre sera consacré essentiellement aux coopératives scolaires.

I-HISTORIQUE
Dans la partie des instructions officielles de 1923 consacrées à la morale,
on lit « Au moins à certains moments et dans certains domaines
de l'activit
Scolaire, on fera place au "self-government". Sous résérve de l'approbation du
maitre, les écoliers seront appelés å régler eux-mèmes par une entente concertee,
certains détails de leur vie commune; ils éliront ceux d'entre eux qui seront
l'nstituteur ».
chargés de remplir des menues fonctions avec l'autorisation de
C'est par cette voie un peu indirecte qu'a été consacrée officiellement
'existence des coopératives scolaires. Elles ont voulu tout d'abord associer les
enfants et par eux, leurs parents et amis à la prospérité de l'école; puis elles ont
cherché á contribuer au développement intellectuel, moral et social de leurs
adhérents. Depuis ses débuts vers 1930, sous l'impulsion de l'inspecteur de
scolaire
enseignement primaire M. PROFTT, le mouvement des coopératives
sest considérablement développé dans les écoles rurales comme dans les
etablissements urbains. A ce propos, PROFIT dégageaie avec une netteté les
caractères fondamentaux de la coopération en des termes qu'il faut rappeler
La coopérative scolaire d'éducation est une æuvre d'éducation. Elle a
Son but nettement marqué: l'éducation générale de l'enfant, son organisation
originale: l'association libre et fraternelle entre égaux ; sa méthode : Tentraide
en tous les domaines... Elle enseigne aux enfants à agir seuls sans procurseurs ».
Comme on le remarque, cet inspecteur a placé la coopérative au cæur même de
la classe . il l'a intégrée dans la formation éducative.

30
I1- QUEST-CE QU'UNE COOPERATIVE SCOLAIRE BIEN
COMPRISE ET BIEN ORGANISEE?
1 La coopérative bien comprise
C'est une coopérative qui est consciente de sa vraie
nature, definie par le
but à atteindre. Quel est alors le but de l'activité coopérative à l'école ?

Son but est d'abord la préparation pratique de l' enfant à la vie sociale Le
sens social dont il est
question comprend plusieurs élments
T'attachement de chacun à son milieu et à son rôle
sOciété considéré comme élément d'un tout personnel dans la
organique
'esprit communautaire: sens de la solidarité, de la
l'intérêt général. coopération. de
C'est également l'idée d'utiliser les ressources
mêmes de ce sens social en
formation pour l'instruction et l'éducation des éieves.

NB:Il ne
faut pas confondre le but des activités
de ces dites activités. coopératives scolaires et objet
L'objet des coopératives, c' est donc la pratique de la
l'activité scolaire d'instruction coopération, appliquee a
et d'éducation.
2- Une coopérative scolaire bien organisée
C'est une coopérative
qui, par son organisation et son fonctionnement.
répond exactement à objet, conformément au but poursuivi. Il s'agit
son
d'organiser la coopération à l'école; or on coopère à quelque
amélioration, embellissement de leur classe. Ils s'attacheront cho_e(entretien.
école d'une manière tout affective, la davantage á leur
plus solide et ils en seront plus fiers.
On coopère en vue de quelque chose: en vue
de
scolaire, la coopération se trouve donc pénétrer l'activité l'amélioration du travail
scolaire tout entière.
On coopère avec quelqu un: la
associée coopérative, c' est l'ensemble de la classe.
volontairement et
librement. I faut que
l'activité de tous, responsable de son chaquede
enfant se sente
responsable dans
école, son travail et de
celui des autres.

III- ROLE ET AVANTAGES DE LA


COOPERATIVE SCOLAIRE
Au sein de la classe
organisée en coopérative, l'enfant agit avec ses
mains, avec son
esprit et il accomplit des tãches
uvre commune
en vue de la réalisation d'une
A la notion d'émulation de nvalité
et
forme d'école, se substitue celle de l'aide caractéristiques
d'une certaine
reçu dans
mutuelle, celle du concours donn et
un esprit d'égalit et d'entraide. c'est
l'existence de la
rend possible une
pédagogie dite nouvelle, coopérative qu1
Dédagogie active, vivante et concrete, non
ou
toujours renouveléc une
pas imposée artificiellement. mais

31
reconnue naturellement et adoptée spontanément par les élèves et maîtres. Cette
pedagogie, par suite, ne limite pas son action au champ étroit de la classe. Elle
ouvre l'école sur la vie et sur le monde. Une école est ouverte
la vie lorsque
sur

elle dépasse l'univers du livre pour s'ouvrir sur les bouleversements de la


civilisation nouvelle qui s'édifie,
elle est ouverte à l'actualité,
elle participe à la vie de son milieù social d'insertion,
elle permet l'autoformation en organisant un centre de documentation,
les enseignants sont aussi engagés hors de l'école et permettent ainsi une
Osmose entre l'école et la vie extérieure,

Elle ne se contente pas de parler de l'avenir, mais sait aider les jeunes à
vivre pleinement le temps présent,
Elle ouvre ses locaux et facilités à ceux dù dehors, et surtout aux moins
favorisés.
La coopérative constitue le milieu où les individus apprennent à vivre et
à agir en société, à adapter leur comportement en fonction du groupe, de sa
nature et de ses besoins. Les maîtres, informés sur la
dynamique des groupes,
doivent au cours de leur participation à la vie coopérative, procéder à une
observation continue des élèves, afin de les aider à se connaître, à se former, à
s'affirmer.

VALEUR EDUCATIVE D'UNE VERITABLE COOPERATTVE SCOLAIRE

La véritable coopérative scolaire est le moyen idéal de donner aux


enfants une éducation sociale et civique.
Elle développe en effet l'esprit d'initiative, l'esprit de décision, le besoin de
créer, la persévérance dans l'effort, elle préconise l'effacement volontaire des
gots et des intérêts devant l'intérêt général.
-Elle engendre le dévouement, fait faire aux enfants l'apprentissage de la
responsabilité du chef et l'apprentissage de la responsabilité de l'exécutant.
Elle fait découvrir à l'enfant la nécessité de la discipline et du respect de la
règle que l'on s'est donnée.
-Elle est une préparation et une initiation à la vie du citoyen.
-Elle estenfin un moyen de donner une éducation pratique aux
élves
élection des représentants, contrôle de leur gestion, exactement comme des
citoyens élisent des parlementaires et devraient s'assurer que ceux-ci ont bien
rempli leur mandat.

32
VALEUR PEDAGOGIOUE D'UNE
VERITABLECOOPERATIVE SCOLAIRE
Mettre sur pieds à
une coopérative scolaire l'école, c'est favoriser les
methodes actives car la coopération en classe répond au besoin de se
grouper
et de s'entendre que manifestent les élèves, et elle éveille ou accroit chez eux
des intérêts
variés, source d'activités nombreuses et d'efforts fructueux.
C'est aussi donner à l'élève l'occasion de se révéler
même et au maître.
plus complètement å lui-
C'est améliorer considérablement la qualité et le rendement du travail scolaire.

33
CHAPITRE VII

LESACTivITES D'EVEIL ET LA RENOVATION PEDAGOGIQUE DE 1969. |

INTRODUCTION
La réforme du tiers temps pédagogique, instaurée par l'arrêté ministériel
du 07 août 1969, introduit non seulement une nouvelle répartition de l'emploi du
temps, mais définit en outre ce que le Ministre de l'Education Nationale nomma
"la mission nouvelle de l'école élémentaire". C'est à l'intérieur de cette réforme
que la notion d'activités d'éveil prend son véritable sens.
I- LA RENOVATION PEDAGOGIQUE DE 1969 ET LA MISSION
NOUVELLE DE L'ECOLE ELEMENTAIRE
Elle a été étudiée par une commission dite de rénovation pédagogique
créée par le Ministre EDGAR FAURE EN 1968. Le rapport qu'elle a rédigé
s'inspire très largement des doctrines d'éducation nouvelle et prescrit le recours å
la méthode active. On pourra en juger par les passages suivants extraits de ce
rapport:
"l'école primaire élémentaire doit régler son action sur les besoins
immédiatement perceptibles de l'enfant de 6 à 11 ans. Elle doit substituer une
pédagogie du développement à une pédagogie de formation. L'un des rôles
essentiels de l'école élémentaire est d'assurer lapprentissage des moyens
d'expression fondamentaux: aussi le français et les mathématiques
occuperont-ils la moitié de l'emploi du temps. Mais l'école primaire doit aussi
viser au développement complet et équilibré de l'enfant. C'est pourquoi. la
seconde moitié de l'emploi du temps sera donc consacrée à l'éducation
physique, manuelle, esthétique et aux disciplines d'éveil.
L'enseignement en français et en mathématique doit être donné sur mesure
pour chaque élève, à sdm rythme propre de croissance dans chacune de ses
activités". L'école élémentaire a donc désor1mais pour mission de préparer
lélève à la maturité, de rendre son esprit curieux et de l'amener
progressivement vers la connaissance exacte, objective des phénom nes, des
lois et des structures du monde qui l'entoure, de lui faire acquérir le sens du
passé, de la durée, de lui permettre enfin de se situer dans la soci té où il est,
dans le temps et dans l'espace.

I- EXPLICATION DU CONCEPT "ACTIVITES D'EVEIL."

lI convient de di_tinguer les


disciplines outils des disciplines d'éveil. Les
premières, comme l'apprentissage de la langue maternelle ou de la
mathematique, permettent l'acquisition aisée de connaissances de tous ordres.

34
Les secondes apportent-elles aussi des
connaissances, dont le caractère est
cependant moins directement et surtout moins immédiatement utile.
La finalité des
une éducation
disciplines d'éveil s'affirme dans un apport spécifique à
globale visant à la formation de personnalités autonomes
responsables. et
Leur objet doit être,
et le
vocabulaire qui permettront
non pas d'apporter un savoir, mais l'outillage mental
enfants d'apprendre à
aux
temps. s'agit pas non plus de matières d'enseignement, comprendre
l ne leur
programmes didactiquement définis et des horaires professées selon des
Cest pourquoi il méticuleusement précisés.
convient de remplacer l'expression
"discipline d'éveil" par
T'expression "activités d'éveil". On veut ainsi substituer à des disciplines
traditionnellement orientées vers l'accumulation de connaissances mémorisées,
un ensemble de travaux et d'activités visant à développer des moyens
d'expression et de méthode et à stimuler la créativité.
ll
serait malencontreux
d'éveil qui se de parler de disciplines d'éveil.. les activités
caractérisent par l'absence de tout programme contraignant et de
tout horaire minuté... se
à des
regroupent aisément dès lors que la pédagogie renonce
programmes spécifiés par matières... » avait soutenu JEAN VIAL. Ainsi,
il s'agit d'éveiller .l'enfant, c'est-à-dire d'actualiser
intellectuelles, et, dans ce mouvement même, d'ouvrir son ses possibilités
s'agit aussi d'ouverture
de l'esprit vers le monde. Dans esprit au monde. II
cette perspective,
se
manifeste par le souci de se rendre compte, de savoir, l'éveil
de s'expliquer et de
comprendre.

III LES RAISONS


FONDAMENTALES DES ACTIVITES D'EVEIL
Les activités d'éveil, clé de la rénovation à
l'école élémentaire, visent au
développement psychologique de l'enfant, à
d'expression,à des relations plus l'acquisition de moyens
profondes
collaboration plus effective des maîtres entre
l'école et la vie, à une
et des élèves.
On ne peut ni ne doit
la prendre d'abord telle couper l'école de la vie pour changer la vie, il faut
qu'elle est. Et ll'enfant aussi tel qu'il est. En
réforme de la pédagogie à l'école
élémentaire s'opère à trois pratique, la
(03) niveaux
au niveau biologique : elle entend régler la vie scolaire et l'action
sur le
développement physique et psychologique de l'enfant: de làéducative
temps, la place faite aux A.P.E, et aux activités d'éveil.
le tiers
au niveau de l'instruction, subordonnant la
transmission de conmaissaces au
développement d'aptitudes, habitudes et attitudes, elle
livresque traditionnel la vie moderne elle-mëme, lesubstitue au référentiel
but essentiel restaint
naturellement de mürir les entants des
communication et d'acquisition du savoir techniques d'epression, de

35
Au niveau de l'éducation: elle tend à transférer
lui-même la
responsabilité de sa
propre
progressivement à l'enfant
maître-élève dans le sens d'un
formation, à modifier la relation
coopération et l'éducation mutuelle entre
dialogue démocratique, à instituer la
les élèves, enfin à instaurer
collaboration concertée entre les adultes
responsables de l'éducation, parents,
une
maîtres, animateurs de loisirs.

IV LES DIVERS TYPES


D'ACTIVITES D'EVEIL
On peut classer ces activités en trois
(03) grands groupes:
1- les activités d'éveil à
dominante intellectuelle
ECM, bibliothèque (lecture)). (histoire, géographie, science,
Leurs obiectifs
Permettre un contact plus direct avec le réel
de recherche faisant appel aux facultés
en
et
d'observation, de description et d'expression.
2- les activités d'éveil
à
chorales, jeux chantés, dominante
jeux
artistique (activités musicales, chants,
orchestres à cordes, théâtres, dansés, danses rythmiques,
saynètes, marionnettes, les activités folkloriques,
Leurs obiectifs dirigées..).
Permettre à l'enfant
de découvrir un monde
par ces jeux de sensibilité et de
le mouvement dramatiques,
et par la
elles donnent aux beautéé
enfants le moyen d'extérioriser
voix, leurs sentiments par
personnelles. Ces activités visent par ailleurs à profonds et leurs observations
possibilité d'expression. augmenter et guider le désir et la
Remarque Les activités dirigées faisant
partie
dominante artistique ont intégrante des activités d'éveil à
l'enfant d'une part, et d'autre objectif spécifique la spontanéité de
pour
forment ainsi le sens part son initiative
personnelle. Elles
social, poussent à l'entraide
parfaitement nos élèves à la vie communautaire. et initient
lecorps, l'esprit et l'âme. Enfin, elles forgent
Exemple: le théâtre, le chant, le
ballet, le jeu dramatique,
le chant choral, la l'expression corporelle,
d'activités dirigées. .musique,
la poésie, les saynètes sont des cas
3- les
activités d'éveil à dominante
cuir, croutage, piro-gravure, manuelle : (peinture,
dessin, travaux décoration, travail dua
Leurs obiectifs manuels...)
Ces activités sont dites
activités de
enseignement livresque. Elles ont compensation et d'agrément à notre
pour objectif
servir d'apprendre aux enfants à se
intelligemment
et d'une
façon pratique de leurs mains. Elles visent à
faire
36
acquerir une habileté manuelle dont ils auront souvent besoin dans la vie
Courante pour effectuer les menues réparations dans la maison sans avoir recours
à une main d' euvre. .

Kemarque: dans tous les aspects de la formation de l'enfant, il est facile de


reconnaître la valeur éducative du travail manuel. En effet, le
travail manuel demande à l'élève attention, adresse, habileté à
employer les outils courants.

37
CHAPITRE VIII

A PROPOS DES METHODES ACTIVES ET CLASSIQUES

INTRODUCTION

En dépit de l'avènement des méthodes participatives (actives) nombre


dans la
d'enseignants n'hésitent pas á utiliser "des procédés traditionnels"
C'est dire que la traditionnelle opposition méthodes
pratique pédagogique. du
traditionnelles-méthodes actives paraît vaine car il ne viendrait à l'esprit
de travail à
maître de ne proposer qu'une seule méthode. En fait, les méthodes
l'école élémentaire dépendent de plusieurs facteurs que le maître ne contrôle pas.
des stratégies et procédés à
Seulement, nous retiendrons en priorité l'adaptation
l'évolution de la pédagogie,

Quelques définitions
L a pédagogie frontale: l'accent est mis sur l'activité du maître. Elle évoque
le
l'image du maître qui fait face à ses élèves, qui fait front, ou affronte
de
groupe-classe. Le maître, parfois juché sur une estrade, est l'objet
fattention de tous les élves assis sur les tables-bancs. Dans cette situation, la
différence de rôles est bien marquée; le maître détient le savoir et il est
chargé de le transmettre directement à l'élève par des moyens appropries.

Un enseignement sacralisé
Il repose sur l'autorité incontestée du maître; la discipline obtenue,
parfois à 1'aide d'une baguette est la règle; l'élève observe un silence total,
"religieux".
Tl n'y a pas appropriation du savoir mais stockage de connaissances.
L a notion d'activité
On peut distinguer au moins trois formes d'activités qui correspondent à
des niveaux psychologiques différents.
a- L'activité extérieure: elle ne résulte que de mouvements non coordonnés en
vue d'un objectif à atteindre, qui n'engage pas l'ensemble de la personnalité,
qui relève davantage du domaine de la "mécanique" que de celui du
"biologique" ou du "psychologique".
b- L'activité réelle mais imposée de l'extérieur soit par les conditions du milieu,
soit par les circonstances, soit par l'adulte organisateur de la situation
d'éducation.
c- L'activité authentique: elle est pour nous différente sans refuser l'idée que
cette activité résulte quelques fois de circonstances extérieures au sujet, elle
est pourtant différente de la seconde catégorie indiquée ci-dessus parce

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qu'elle implique l'adhésion du sujet et la mobilisation de l'ensemble de ses
forces psychologiques.

L'emploi des méthodes actives


1- Agir, telle est la première mission.
KJe ne veux pas que le maître invente et parle seul ; je veux qu'il écoute
Son disciple parler à son tour. II est bon qu'il le fasse trotter devant lui pour
Juger de son train », MONTAIGNE.

«Faites en sorte qu'il ne subisse pas 1l'instruction, mais qu'il y prenne


une part active, vous aurez résolu le problème. Au lieu de le faire avancer
imalgré lui, en le traînant par la main, vous le verrez marcher avec vous », F.
BUISSON.

39
CHAPITRE IX

QUELQUES PEDAGOGUES
IDEES CLES ET QUELQUES CITATIONS
IVAN ILLICH: né 1926 à
en
Vienne, Docteur en droit, Philosophe et
Théologien, Prêtre Catholique.
Idées clés
.Le système scolaire obligatoire empêche les hommes de s'instruire plus
ne les y aide. Une qu'il
déscolarisation des institutions ne suffirait pas à modifier
cet état de fait; il ne suffit
pas de vouloir changer les techniques, les matériels,
les attitudes des maitres
pour libérer les hommes du poids insupportable de
linstitution scolaire.
I l faut abandonner la recherche
point de meilleures methodes de
pédagogique qui ne
cherche qu'à mettre au
gavage.
I l faut mettre en
place des réseaux de communication
qui permettront à
chaque individu, à tout moment de son existence, de s'instruire.
Quelques-unes de ses citations
-.L'école est devenue la religion mondiale
offre ses vaines d'un prolétariat modernisé et elle
promesses de salût aux pauvres de l'ère technologique.
Dans le monde entier, l'école nuit à
comme seule
léducation, parce qu'on la considère
capable
de s'en charger.
C' est sorti de l'école,ou en dehors,
que tout le monde apprend à vivre,
apprend parler, à penser, à aimer, à sentir, à jouer, à
à
enfants) apprennent la plus grande jurer,
à travailler. Ils (les à se débrouiller,
dehors du système éducatif. part de leur savoir en

CARL ROGERS
Idées clés
Pour progresser pédagogie, il faut rejeter ce qui est dépassé, vieilli. Le
en
progrès pédagogique nécessite une destruction créatrice.
Linstitution scolaire doit permettre de faciliter
la
personnalité toute entière, la créativité; c'est chez
ainsi
chacun la formation de
que se définit l'attitude
non directive.

L'enseignant ne doit pas ëtre un maîitre à penser, mais un


L'élève nedoit pas être traité comme
facilitateur
notions bien établies et enseigner des quelqu'un à qui il faut
inculquer des
attitudes qui ont fait leurs
preuves, mais
40
plutot comme quelqu'un qui a quelque chose à dire dans les domaines où on
veut l'enseigner.

Citations
L e seul individu fotmé, c'est celui qui a appris comment apprendre.
Le but de l'enseignement ne peut qu'être de faciliter le changement de
l'apprentissage.
Pour moi, enseigner constitue une activité relativement peu importante et
largement surfaite.

EDOUARDCLAPAREDE
Idées clés
L'éducation fonctionnelle privilégie l'exploitation des besoins et des intérêts
de l'enfant.
L'éducation. fonctionnelle cherche à mettre au profit de l'éducation la
curiosité, le plaisir de la réussite.
NB: L'éducation fonctionnelle: expression qu'il créa en 1911. Elle regroupe
l'ensemble des recherches pédagogiques qui visent à aborder lenfant par son
psychisme et ses aspects biologiques.

Citations
L'activité est toujours suscitée par un besoin.
Un acte qui n'est paskelié, directement ou indirectement, à un besoin est une
chose contre nature.
Pour faire agir votre élève, mettez-le dans des circonstances tel qu'il éprouve
le besoin d'accomplir l'action que vous attendiez de lui.
L'enfant est un être dont l'un des principaux besoins est le jeu.

HENRI WALLON
Idées clés
.Le groupe est indispensable à l'enfant non seulement pour son apprentissage
social mais pour le développement de sa personnalité et pour la conscience
qu'il peut en prendre.
L e milieu est fait de tout ce qui donne prise aux procédés dont dispose
l'enfant pour obtenir la satisfaction de ses besoins.

L e jeu est toute l'activitéde l'enfant... Il n'est pas ce qui ne demande pas
d'effort.

41
Citation
de
C'est dans l'action que se forge la pensée qui s'organise à partir
comportement.

CELESTIN FREINET

Idées clés
méthode libertaire à forme active.
La pédagogie Freinet estune
désir d'acquérir et de s'instruire
L e maître fait confiance à l'enfant et à
son

d'expression se fait dans deux directions


L'appropriation des moyens
essentielles:
il veut sur le sujet de son
l e texte libre que tout enfant compose quand
choix, s'il le veut.
enfants de même
L a correspondance, les échangesinter-scolaires avec des
niveau.

Citations
et
Quiconque désire travailler à la libération pédagogique de 1'enfant peut
des
doit être des nôtres (pour Freinet, libérer l'enfant, cest d'abord le libérer
manuels touffus et incompréhensibles". Cette libération se définit de deux
manières:
D'abord en mettant au point un climat de travail nouveau dans lequel le
maître mot est collaboration, ce concept prend place de la compétitioz,
fondamental dans l'enseignement traditionnel. Ce qui, dans l'école
traditionnelle, est considéré comme tricherie est ici encouragé comme
entraide.
L'enfant n'est plus un coupable potentiel. Il faut empêcher de mal faire,
cest un esprit curieux qu'il faut placer en situation de satisfaire sa
curiosité et par-là construire son savoir, sa personne, sa liberté.

ALAIN (EMILE CHARTIER)


Idées clés
Une idée n'aura de valeur que si elle résulte d'une enquête. Ce que l'enfant
découvre, éprouve, met en ceuvre s'incorpore à être et ne sera jamais oublié.
I I faut donner confiance à l'enfant; en même temps, l'enseignant restera
relativement distant pour apprendre à ses élèves à compter sur leurs forces.
L'intelligence est toujours à la mesure de la volonté.

42
On apprend en faisant. maître, n'est donc pas celui qui parle
Le bon
incessamment, mais celui qui suscite une continuelle activité dans la classe.
Le pedagogue n'est pas un amuseur,. II doit donner å l'enfant le sens de l'effort
et répondre à son désir de devenir un homme.
CitationsS
Pour l'ordinaire, je conçois la classe primaire comme un lieu où linstituteur
ne travaille guère, et où l'enfant travaille
beaucoup. Non point de ces leçons
qui tombent comme la pluie, et que l'enfant écoute les bras croisés. Mais les
enfants lisant, écrivant,
calculant, dessinant, récitant, copiant recopiant.
et
l n'y a de
progrès pour nul écolier au monde, ni en ce qu'il entend, ni en ce
qu'il voit mais seulement en ce qu'il fait.
On n'apprend pas à dessiner en
On n'apprend
regardant un professeur qui dessine très bien.
pas écrire et à penser en écoutant un homme qui
à
qui pense bien. parle bien et
D'une leçon magistrale, il ne reste presque plus rien après huit jours et après
quinze jours il ne reste rien du tout.

FROEBEL, créateur des jardins d'enfants


Citationss
C'est par le jeu, forme spontanée de 1'activité que l'enfant
commence, de lui-
même, son éducation.
Le jeu enfante la joie, la
liberté, la satisfaction, la paix avec soi-même et avec
les autres, la paix avec le
monde; il est enfin la source, 1'origine des.plus
grands biens.

DECROLY, initiateur des méthodes actives ainsi que la


Citation
psych0-pédagogie.
II faut inviter l'enfant à produire et à
apprendre.
construire, et non à absorber et à

MARIA DE MONTESSORI
Idées clés
Ne pis enseigner c'est vouloir
imprimer des notions dans
Il faut au contraire, aider les enfants à découvTir l'esprit de l'enfant.
ce qui les etoure:

43
Faire vivre l'enfant en le laissant libre de ses
mouvements, d'où nécessité de
supprimer le banc scolaire et de créer de petites tables individuelles.

JEAN-JACQUES ROUSSEAU
Idées clés
L'enfant n'est pas un adulte en miniature, il a
une psychologie propre;
L'essentiel est de susciter le désir d'apprendre, tout le reste viendra en sus.
L'enfant doit être mis au contact du réel. Son savoir aussi bien le
intellectuel que sur le plan moral doit se dégager
sur plan
d'expériences personnelles;
L'élève n'apprend rien par cceur.

MICHEL DE MONTAIGNE
Idées clés
L'éducation doit s'appliquer
artistiques et morales.
aux
aptitudes intellectuelles, physiques.
L e but de l'éducation est de former
raisonner. Il ne faut donc pas donner la
le jugement, c'est-à-dire l'aptitude à
priorité aux exercices de mémoire.
Les connaissances
pour être profitables, doivent être assimilées. De même
que les aliments ne sont profitables au
connaissances doivent être assimilées corps que s'ils sont digérés, les
faut bannir les châtiments pour véritaMement nourrir l'esprit. 1l
corporels.
Citation
J'accuse toute violence en l'éducation d'une âne tendre, qu'on dresse
T'honneur et la liberté. pour

JEAN PIAGET
Citation
La connaissance ne se transmet pas
connaissance dans l'action et toute faite. L'enfant construit la
par l'action. II faut l'aider à découvrir et à
redécouVrir

44
LES GRANDS PEDAGOGUES

Période Auteurs Nationalité Titres


Platon (Aristoclès) Grec Philosoplhe de l'éducation
Antiquité Socrate Grec Philosophe de l'éducation
Epictète Italien Philosophe de l'éducation
Erasme Hollandais Théologien et philosophe
Médecin théologien et
Moyen age et
Rabelais Français
pédagogue
renaissance Michel de Montaigne Français Philosophe, pédagogue
humaniste
|Jean Amos Coménius Tchèque Pédagogue humaniste
18me siècle Littéraire philosophe et
(siècle |Jean J. Rousseau Français
des lumières pédagogue
Henri Pestalozzi Suisse Penseur et pédagogue
19eme siècle (siècle |Jean Mace Français
des réalisations) Pierre Joseph Proudhon Français
l'idée d'éducation Félix Precaut Français Pédagogues
gratuite, obligatoire |Herher Spencer Anglais
et laique nait en Léon Tolstoï Russe
France) Jean Frédéric HerbartAllemand |Pédagogues
Maria De Montessori Italienne Médecin,pédagogue
Ovide Decroly Belge Médecin, pédagogue
Avocat, journaliste et
Jules FerrTy Français homme politique
|Alain (Emile Chartier) Français Philosophe et enseignant
Célestin Freinet FrançaisS Médecin,
Instituteur psycho
Henri Wallon Français Médecin, psychologue,
philosophe
Anto Semenovitch
Makarenko Russe Ecrivain pédagogue
20me siècle
John Dewey Américain Philosophe pédagogue
|Edouard claparède Suisse Psychologue et pédagogue
Américainsychologue, psychiatre et
Carl Rogers
pédagogue
Piaget Jean Suisse Médecin. biologiste et
psycho-généticien

45
CHAPITRE X

L.ES DIFFERENTES METHODOLOGIES

1-LE COMMMMENTAIRE DE TEXTE


Le commentaire de texte est une épreuve visant å tester les capacités
intellectuelles des candidats sur des sujets se rapportant à la pédagogie générale,
à la pédagogie pratique, å la psychologie ou à la psychopédagogie.

A- LES PROBLEMES SOULEVES PAR LE COMMENTAIRE


Parfois le sujet décrit une pratique de la classe. Il s'agit pour le candidat
danalyser la pratique pédagogique puis la critiquer ou la justifier en appliquant
comme critère d'appréciation les connaissances psychologiques.
Dautres to1s, le sujet propose un problème psychologique (la motivation,
lasocialisation, la curiosité, le développement du jugement de l'enfant...).
Souvent, il traite d'une relation psychopédagogique. Il faut développer
puis critiquer.
B- 1.ES DIFFERENTES PARTIES DU COMMENTAIRE
1 Présentation du sujet et du libellé
ll s'agit d'un texte de quelques lignes suivi ou non de trois à cinq
questions.
Le libellé peut
prendre plusieurs formes. Exemples
Commentez ce texte.
Après avoir dégagé les notions (idées) essentielles de ce texte, vous en ferez
un commentaire critiqu1e
Commentez ce texte cn vous appuyant sur les notions de X. Y. 7,.

2- De l'introduction

L'introduction comprend :
Les considérations
générales (ne pas prendrc trop haut, trop loin du sujet). I1
s'agit généralement d'un bref historique àtravers lequel on situe le sujet.
Le problème posé (idée
générale).
La problématique : c'est la réformulation des
idées maîtresses sous forme de
questions qui doivent être l'objet de discussion.
L'annonce du plan.
NB: Sa longueur : inférieure ou égale à 10 lignes.
texte sont des centres d'intérêt qu'il faus
questions posées en dessous du
Les
annoncer comme plan de travail.
Quand le texte proposé vous indique l'auteur et l'æuvre dans laquelle il. est
VOus devez parler brièvement de l'homme et de son ceuvre. Exemple:

texte à notre étude est extrait de (nom de l'æuvre quon


Le soumis
Souligne), euvre écrite par (nom de l'auteur t son titre).

3. Le développement.

Repondez aux questions les unes après les autres en les developpant bien
sür.
On sautera 3 à 4
lignes d'une réponse à une autre.
sagit de rendre votre explication claire å travers des arguments (citations
ou cas
pratiques vécus en milieu professionnel).
4. La conclusion

Elle obligatoire tout comme l'introduction. Elle comprend:


est
le problème posé par l'auteur,
la synthèse de votre point de vue critique,
une ouverture nécessaire mais
pas obligatoire.
N.B: Eviter toute conclusion faite de façon hâtive; une conclusion n'est pas une
synthèse du développement.
La longueur de la conclusion: 10
lignes au plus.
II- L'ETUDE DE CAS

1- Présentation du sujet
Il s'agit dans ce type d'épreuve,
vise à analyser soitdun
L'étude petit texte de deux à quatre
comportement d'un apprenantquestions.
de cas le
pratique pédagogique d'un enseignement en situation de soit la
classe.
2- Les différentes parties
a- L'introduction
Elle comprend:
les généralités,
le problème posé dans le texte (idée générale),
l'annonce du plan.

47
NB: Ici, il n'y a
pas de
commentaire de texte.formule introductive comme ce fut le cas
a
le
Les
questions posées
faudra annoncer sous forme deconstituent également des centres d'intret u'il
qu i
La plan.
longueur de l'introduction: 10
lignes au plus.
b- Le développement
A la
différence de ce
dans l'étude de qui se fait dans le commentaire, le
cas se fait en développemen
style télégraphique. II est recommandë
aux questions dans l'ordre préétabli, l'une après l'autre.
de reponare

Comment répondre aux


On tente de
questions?
transformer forme de groupe nominal la
sous
question et on souligne. Puis, on preimiere
répond dans un style clair et simple.
Ensuite, on säute trois lignes et on fait les
N°2, N°3 ou 4. mêmes choses pour la question

C- La conclusion

Elle est
obligatoire. Elle comprend
l e problème posé,
le résumé des solutions que vous avez proposées,
une ouverture néécessaire.

Sa longueur : 10 lignes au plus.


II LA DISSERTATION PEDAGOGIQUE
1- Présentation du sujet
Le sujet peut être compris entre des
guillemets: cas d'une
Citation... Il peut également se composer d'un petit texte suivi opinion, d'une
de une à trois
questions.
2- Le libellé (la consigne)
l existe plusieurs types de libellés. Exemples
Expliquez cette formule, cette opinion: on vous demande d'apporter des
arguments pour faire comprendre aux lecteurs l'opinion
expliquer donc largement.
en question
Expliquez et commentez, expliquez et discutez:
l'explication
Sominaire mais claire de maniere a taire doit être
comprendre exactement l'essentiel

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