Decret 2010-808 Conditions Formation Professionnelle

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BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice
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Décret N°2010-808/PRES/PM/MTSS/MJE
portant conditions de la formation professionnelle

LE PRESIDENT DU FASO,
PRESIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES
__________
Vu la Constitution ;

Vu le décret n°2007-349/PRES du 04 juin 2007, portant nomination du Premier


Ministre ;

Vu le décret n°2010-105/PRES/PM du 12 mars 2010, portant remaniement du


Gouvernement du Burkina Faso ;

Vu le décret n°2007-424/PRES/PM du 13 juillet 2007, portant attributions des


membres du Gouvernement ;

Vu le décret n°2008-403/PRES/PM/SGG-CM du 10 juillet 2008,


portant organisation-type des départements ministériels;

Vu le décret n°2006-378/PRES/PM/MTSS du 04 août 2006, portant organisation du


Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale ;

Vu le décret n°2006-247/PRES/PM/MJE du 13 juin 2006,


portant organisation du Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi ;

Vu la loi n° 028-2008/AN du 13 mai 2008 portant Code du travail au Burkina Faso ;

Vu le décret n°97- 101/PRES/PM/METSS/MEF du 12 mars 1997, portant composition,


attributions et fonctionnement de la Commission consultative du travail ;

Vu l’avis de la Commission consultative du travail en sa session du 17 au 22


décembre 2007 ;

Sur rapport du Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale,

Le Conseil des Ministres entendu en sa séance du 15 décembre 2010

DECRETE
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES

Article 1 : Le présent décret pris en application des dispositions de l’article 8 de la loi


n°28-2008/AN du 13 mai 2008 portant Code du travail au Burkina Faso, fixe les
conditions de la formation professionnelle.

Article 2 : La formation professionnelle s’entend de l’acquisition des connaissances,


des qualifications et des aptitudes nécessaires pour exercer une profession ou une
fonction avec compétence et efficacité.

Elle contribue notamment à :

- la diffusion de connaissances techniques en vue d’une meilleure maîtrise de la


technologie ;

- la satisfaction des besoins de l’économie en main-d’œuvre qualifiée ;

- l’amélioration des qualifications professionnelles de la main-d’œuvre et de sa


productivité ;

- la promotion sociale et professionnelle des travailleurs.

Article 3 : L’orientation professionnelle a pour objet d’aider les jeunes et les adultes,
par une information collective ou individuelle et par des conseils ou consultations
individuels, à choisir, de façon réfléchie et en connaissance des possibilités d’emploi et
d’insertion dans la vie active, une profession conforme à leurs motivations, aptitudes,
intérêts, ainsi que les filières de formation correspondantes.

Article 4 : Au sens du présent décret, la formation professionnelle comprend :

- la formation professionnelle initiale ;

- la formation professionnelle continue.

Article 5 : La formation professionnelle initiale consiste à dispenser une formation de


base permettant de conférer des capacités et connaissances professionnelles en vue de
l’exercice d’un métier ou d’une profession qualifiée.

Elle prépare à l’entrée dans la vie professionnelle à tous les niveaux de qualification et
facilite l’accès à des formations ultérieures.

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Article 6 : La formation professionnelle continue vise à consolider les connaissances
générales et professionnelles acquises, à les développer et à les adapter à l’évolution
de la technologie et des conditions de travail.

Elle vise également à conférer d’autres compétences et qualifications professionnelles


en vue de l’exercice d’une nouvelle activité professionnelle et à assurer la promotion
sociale et professionnelle des travailleurs.

Elle peut revêtir les formes de perfectionnement et de reconversion professionnelle.

Article 7 : Le perfectionnement professionnel vise l’élévation du niveau de qualification


professionnelle des travailleurs. Il peut être organisé dans un but de promotion sociale
et professionnelle des travailleurs, de leur adaptation aux changements de la
technologie et des conditions de travail ou de l’amélioration de leur productivité et de la
qualité de leur production.

Article 8 : La reconversion professionnelle permet aux travailleurs qui, pour des motifs
économiques, technologiques ou des raisons de santé, ont perdu leur emploi ou sont
menacés de le perdre, d’acquérir d’autres qualifications en vue d’exercer de nouvelles
activités professionnelles.

Article 9 : L’apprentissage est un mode de formation initiale assuré, sous le contrôle de


l’Etat, au sein de l’établissement.

Il a pour objet de fournir, à toute personne âgée de quinze ans au moins, et selon une
démarche méthodique, les éléments nécessaires à l’acquisition d’une qualification
professionnelle par l’exercice du métier en milieu réel.

Il se déroule dans un cadre contractuel, conformément à un programme et à une durée


définis à l’avance.

Article 10 : L’homologation a pour objet de situer les qualifications obtenues par rapport
aux emplois définis dans la classification nationale des emplois et d’établir leur
équivalence avec les diplômes et certificats délivrés par les établissements d’éducation
et d’enseignement.

CHAPITRE II : PRINCIPES DE BASE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE

Article 11 : Tout citoyen en âge de travailler peut prétendre à une formation qualifiante
dans les centres de formation ou dans les ateliers d’entreprises publics ou privés.

Article 12 : L’Etat veille à la promotion de la formation professionnelle en tenant


compte :
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- de la participation des travailleurs et des employeurs ;

- des usages des branches professionnelles en ce qui concerne notamment les


petites et moyennes entreprises artisanales et agricoles.

Article 13 : Les principes directeurs de la formation professionnelle sont les suivants :

- l’égalité d’accès à la formation professionnelle ;

- la mobilité entre diverses filières de formation professionnelle au sein d’une


profession ou d’un secteur économique déterminé, entre des professions et des
secteurs économiques différents, et entre divers niveaux de responsabilités ;

- la planification systématique de la formation professionnelle pour tous les


niveaux de qualification professionnelle et de responsabilité dans toutes les
branches d’activités économiques ;

- la coopération et la coordination entre la formation professionnelle d’une part,


l’orientation scolaire et le système d’éducation d’autre part ;

- la promotion de l’emploi, de l’intégration sociale, du développement artisanal,


industriel et rural par l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et
programmes cohérents ;

- l’implication du secteur privé dans le dispositif de formation professionnelle, en


ce qui concerne la formulation des politiques et programmes et leur mise en
œuvre.

Article 14 : La formation professionnelle fait partie intégrante de la politique de mise en


valeur des ressources humaines inscrite dans les plans de développement économique
et social.

Elle est ouverte à tout demandeur de formation, justifiant des aptitudes nécessaires en
vue de :

- l’apprentissage d’un métier ;

- l’insertion dans la vie active pour l’acquisition d’une qualification


professionnelle ;

- l’adaptation aux changements technologiques et l’accès à des niveaux


supérieurs de qualification.

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L’Etat, les collectivités locales, les établissements publics et privés, les organisations
non gouvernementales et associations ainsi que les entreprises concourent à assurer la
formation professionnelle.

Article 15 : La formation professionnelle s’adresse principalement :

- aux sortants du système scolaire d’enseignement général ;

- aux exclus du système scolaire ;

- aux non scolarisés ;

- aux travailleurs des différentes branches de l’activité économique.

Article 16 : La formation professionnelle se déroule dans un centre de formation, sur les


lieux de travail ou en alternance.

Article 17 : Des centres de formation professionnelle peuvent être créés par une
entreprise, un groupement d’entreprises ou un promoteur privé, ayant obtenu l’agrément
préalable du Ministre en charge de la formation professionnelle.

Les centres privés de formation professionnelle sont placés sous la tutelle du ministère
en charge de la formation professionnelle.

Les conditions de création, d’ouverture, d’extension et de fermeture des centres privés


de formation professionnelle sont fixées par arrêté du ministre en charge de la formation
professionnelle conformément aux critères adoptés par le Conseil National de l’Emploi
et de la Formation Professionnelle (CNEFP).

Article 18 : Des centres de formation professionnelle peuvent être créés par un


département ministériel après avis du Ministre en charge de la formation
professionnelle.

CHAPITRE III : FORMATION PROFESSIONNELLE INITIALE

Article 19 : La formation professionnelle initiale est assurée dans des institutions


agréées et/ou en milieu professionnel par voie d’apprentissage.

Article 20 : Les spécialités, les conditions d’accès, les niveaux de qualification à l’issue
de la formation et les programmes enseignés sont fixés par arrêté du Ministre en charge
de la formation professionnelle conformément aux orientations du CNEFP.

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Article 21 : Les spécialités, les conditions d’accès, les niveaux de qualification à l’issue
de la formation et les programmes enseignés de chaque centre de formation agréé sont
soumis à l’agrément du Ministre chargé de la formation professionnelle après avis d’une
commission mise en place à cet effet. L’agrément est accordé par arrêté du Ministre
chargé de la formation professionnelle.

Article 22 : La formation professionnelle initiale peut comporter plusieurs niveaux de


qualification. Il peut être prévu un cycle préparatoire, destiné aux personnes ne justifiant
pas du niveau exigé, en vue de leur permettre de recevoir une formation initiale
conduisant à un métier.

Cette formation peut se dérouler entièrement dans l’établissement formateur ou en


alternance entre une structure de formation et une unité de production.

Article 23 : La formation initiale par apprentissage est sanctionnée par un examen de


fin de formation, organisé en présence de représentants de la profession.

La réussite à cet examen donne droit à un titre, dont l’appellation et l’équivalence sont
définies par la commission visée à l’article 21 ci-dessus.

Article 24 : La durée de l’apprentissage, selon les branches professionnelles et les


types de métiers, l’organisation des examens de fin d’apprentissage, sont fixées par
arrêté du Ministre en charge de la formation professionnelle, après consultation des
organisations professionnelles des métiers concernés.

CHAPITRE IV : FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE

Article 25 : Les établissements de formation et les entreprises organisent, à l’intention


des travailleurs en activité, des programmes destinés à assurer la promotion sociale et
professionnelle.

Article 26 : Les programmes de formation continue sont organisés selon des modalités
qui facilitent la participation des travailleurs et ce, sous une forme adaptée.

Le bénéficiaire d’un congé formation peut prétendre à des heures déductibles de son
temps de travail. A l’issue de la formation, un congé de droit lui est accordé pour la
préparation des évaluations de fin de formation.

Article 27 : Les travailleurs régulièrement inscrits à un programme de formation ou de


stage peuvent, dans la limite de 5% des effectifs de l’entreprise, bénéficier d’un congé
formation.

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Le congé formation dont la durée ne peut excéder une année permet au bénéficiaire de
prétendre à des heures de formation déductibles de son temps de travail et à un congé
de droit pour la préparation des évaluations de fin de formation.

Article 28 : Le personnel en activité est admis à demander une mise en disponibilité


pendant la durée de sa formation, si celle-ci se déroule d’une manière continue et s’il n’y
est pas inscrit par son employeur.

Il est réintégré dans son emploi.

Article 29: La participation à des programmes de formation continue est sanctionnée


dans les mêmes conditions que la formation initiale.

Article 30 : Des programmes de perfectionnement et de recyclage sont proposés aux


entreprises par les établissements formateurs pour le relèvement du niveau de
compétence du personnel en activité.

Des actions spéciales de perfectionnement intéressant des groupes spécifiques peuvent


être organisées par ces établissements de formation en fonction des demandes
précises qui leur parviennent des secteurs d’activité économique.

Article 31 : Les programmes de perfectionnement peuvent se dérouler sur les lieux de


travail, au sein de l’entreprise ou dans une institution agréée de formation
professionnelle.

Article 32 : La participation à des programmes de perfectionnement est sanctionnée par


une attestation précisant la nature de la formation reçue et le niveau de qualification
acquis.

CHAPITRE V : FINANCEMENT DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION


PROFESSIONNELLE
Article 33 : La formation professionnelle est financée par :

- les contributions du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à


l’Apprentissage ;

- les subventions et prêts accordés par l’Etat et ses démembrements ;

- les recettes d’exploitation des organismes de formation ;

- la contribution des partenaires au développement ;

- les dons et legs.


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Article 34 : Les modalités de gestion du financement de la formation professionnelle
sont définies par arrêté du Ministre en charge de la formation professionnelle.

CHAPITRE VI : DISPOSITIONS FINALES

Article 35 : Le présent décret abroge toutes dispositions antérieures contraires et prend


effet pour compter de sa date de signature.

Article 36: Les Ministres du travail et de la sécurité sociale et le Ministre de l’emploi et


de la jeunesse sont chargés chacun en ce qui le concerne, de l’application du présent
décret qui sera publié au Journal officiel du Faso.

Ouagadougou, le 31 décembre 2010

Blaise COMPAORE

Le Premier Ministre

Tertius ZONGO

Le Ministre de la Jeunesse Le Ministre du Travail


et de l’Emploi et de la Sécurité Sociale

Justin KOUTABA Amadou Adrien KONE

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