Califat Abbasside

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califat abbasside wikipedia

GRAND TRAIT ET RESUME WIKIPEDIA

Le califat abbasside1 (arabe : ‫ الخالفة العباسية‬/ al-ḵilāfa al-ʿabbāsiyya) est


un califat sunnite qui gouverne une large partie du monde
musulman de 750 à 1258.
La dynastie des Abbassides est fondée par As-Saffah, issu d'un oncle
de Mahomet, Al-Abbâs. Elle arrive au pouvoir à l'issue d'une véritable
révolution menée contre les Omeyyades, apparentés de manière plus éloignée
au prophète de l'islam. Ils veulent un État plus profondément musulman, où
les Iraniens convertis à l'islam auront une part égale à celle des Arabes. Après
plus de trois ans de guerre, le général abbasside Abû Muslim triomphe des
Omeyyades en 750 à la bataille du Grand Zab.
Sous les Abbassides, le centre de gravité de l'islam se déplace de la Syrie vers
l'Irak où une nouvelle capitale est fondée en 762 : Bagdad2. La civilisation
arabo-musulmane est à son apogée, dans un empire qui s'étend de
l'Ifriqiya aux rives de l'Indus. La dynastie abbasside donne naissance à
d’illustres califes comme Al-Mânsur, Al-Ma’mūn ou encore le légendaire Harun
ar-Rachid qui étendent la religion musulmane, la langue arabe ainsi qu'une
conscience universaliste de l'islam qui caractérise tout le
monde médiéval musulman.
Paradoxalement, c’est aussi sous leur direction que commence le lent déclin
de la civilisation arabo-musulmane. [c’est ainsi que par exemple ] les
dynasties iraniennes (Bouyides) et les tribus turques fraîchement converties à
l’islam (Seldjoukides) prennent de plus en plus d’importance au sein de
l’empire.

La révolution abbasside

Au viiie siècle, alors qu’en Occident les Carolingiens évinçaient la première


dynastie de rois francs (les Mérovingiens), en Orient les

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califes Omeyyades régnaient sur un territoire allant de l’Espagne à
la Transoxiane. Les Arabes, habitués à des systèmes de pouvoir fondés sur la
tribu guerrière, devenaient sujets d'un immense empire, animé d'une vie
commerciale intense et englobant de nombreux peuples.
La révolution3 qui déchut les Omeyyades de leur califat ne fut pas simplement
le remplacement d'une dynastie par une autre mais était animée de sentiments
profondément inscrits dans le passé et la religion musulmane ; même si
d'autres facteurs notamment économiques (pour les nouveaux convertis),
stratégiques (habileté des Abbassides à gérer les différences) contribuèrent à
leur victoire alors que d'autres révoltes avaient échoué.

Questions de lignée
La communauté islamique s'est opposée aux Omeyyades, arguant que cette
dynastie avait illégitimement pris le pouvoir de la lignée d'Alī, qui était
généalogiquement liée à Mahomet. Le massacre du petit-fils du Prophète lors
de la bataille de Karbala a exacerbé ces tensions. Les Abbassides ont su
exploiter cette profonde division au sein de la communauté islamique en
répondant aux demandes des premiers chiites, en appelant à la défaite des
ennemis de la famille du Prophète. L'importance de cet aspect a été mise en
évidence lors du soulèvement de Moukhtar ath-Thaqafi (685-687), qui a
également revendiqué le retour du pouvoir aux descendants de Mahomet

Situation des mawālī

Dotés d'un fort sentiment tribal, mais aussi méfiants envers les personnes
fraîchement converties à l'Islam, les Omeyyades privilégiaient les grandes
familles arabes dans leur administration et les postes importants. Ils
maintenaient une telle attitude envers les Ajam (soit les peuples iraniens,
les Berbères et les peuples turcs) qui, convertis à l’islam, réclamaient les droits
que le Coran leur garantissait et la stricte égalité entre Arabes et non-Arabes en
conformité avec la parole du Prophète : « L'Arabe n'est pas meilleur que le non-
Arabe, ou le non-Arabe que l'Arabe, le blanc au-dessus du noir ou le noir au-
dessus du blanc, excepté par la piété. (Ahmad) »
Un nombre considérable de ces nouveaux musulmans furent mécontents de
leur statut fiscal défavorable et du classement comme citoyens de seconde
zone malgré leur appartenance à l'Oumma. Le degré de chagrin se manifesta
dans leur participation au soulèvement de Moukhtar ath-Thaqafi (685-687).[…]

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À un niveau plus profond, la question des mawālī constitua un problème
insoluble, leur contribution considérée par l'état trop valables pour permettre la
mise en œuvre d'une politique fiscale plus juste.

Khorassan et Iraq comme foyers révolutionnaires

L'Irak, avec sa population importante, sa classe agricole destituée8 et une forte


tendance chiite, était un terrain propice à une révolution, comme l'avaient déjà
montré les maints soulèvements contre la dynastie Omeyyade avant le
déferlement des Abbassides. La transposition des plaintes présentes ici vers
le Khorassan par le biais des colons et des troupes irakiennes créa des
conditions en commun dans les deux territoires9. Et l'Irak et le Khorassan
partageaient cette préférence pour la lignée de 'Alī, comprenaient une
population importante de mawālī, s'indignaient du régime exploiteur et
autocratique syrien (surtout en matière fiscale) et éprouvaient de l'amertume
envers les troupes syriennes cantonnées sur leurs sols. Le Khorassan comme
région à la lisière d'un vaste empire et non exploitée par un autre
mouvement10, était particulièrement propice à être le berceau de la révolution
abbasside.

Les savants occidentaux du xixe siècle avaient insisté sur la nature ethnique
du soulèvement, soit celui d'un peuple iranien soumis à un régime
essentiellement arabe.
[..]Les barrières entre la population indigène et les Arabes s'étaient donc
estompées (grâce à l'interaction sur le plan économique et aux mariages
mixtes) pour donner naissance à une élite arabo-persane13.

Qualités des chefs de la révolution

Le chef de la révolution Abū Muslim faisait preuve de grandes qualités


stratégiques et personnelles, étendant le mouvement et le muant en campagne
militaire. À ce dernier il faut ajouter la maîtrise de la propagande par Abū
Salama, les compétences militaires de Qaḥṭaba et l'efficacité des Khorassanis
comme force combattante

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Le califat abbasside

Les califes Abbassides fondent leur revendication pour le califat en leur qualité
de descendants d'Al-Abbas Ibn Abd al-Muttalib (566-662), l'un des oncles
de Mahomet. C'est en vertu de cette descendance qu'ils se considèrent
comme les héritiers légitimes de Mahomet, par opposition aux Omeyyades.
Ceux-ci sont les descendants d'Umayya, issu d'un clan distinct de Mahomet
dans la tribu Quraychite.

Les Abbassides se distinguent aussi des Omeyyades en attaquant le caractère


moral et de l'administration en général. La révolte abbasside est largement
appuyée par les Arabes, en particulier les colons arabes de Merv maltraités par
la politique des Omeyyades, et le clan des yéménites, avec leurs mawali15. Les
Abbassides ont également fait appel aux musulmans non-arabes, connus
sous le nom de mawali, restés en marge de la société fondée sur la parenté et
la culture arabe et perçus comme une classe inférieure au sein de l'empire
omeyyade.

Shu'ubiyya

L'identité iranienne a été menacée après la chute de l'Iran sassanide et la


conquête de l'Iran par les musulmans arabes. Le terme Shu'ubiyya fait
référence à une réponse des musulmans persans à l' arabisation croissante de
l'Islam aux ixe et xe siècles et à la discrimination contre les Iraniens, par les
occupants. Il s'agissait principalement de préserver la culture persane et de
protéger l'identité persane. Certaines des personnalités iraniennes célèbres de
Shu'ubi sont Bashar ibn Burd , Ismail Nisa'i , Zeyad e Ajam, Hissam ibn Ada ,
Abulhassan Ali Mada'ini, Abu Hatam Sajestani , Ibrahim ibn Mamshad et Abu
Abdullah Muhammad Marzbani . Beaucoup considèrent Ferdowsi comme un
poète Shu'ub

Le terme
Intermezzo iranien (en) représente une période de l'histoire du Moyen-
Orient qui a vu la montée de diverses dynasties musulmanes iraniennes
indigènes sur le plateau iranien. Ce terme est remarquable car il s'agissait d'un

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intermède entre le déclin de la domination et du pouvoir arabes abbassides et
l'émergence éventuelle des Turcs seldjoukides au xie siècle. Le renouveau
iranien consistait en un soutien iranien basé sur le territoire iranien et, plus
important encore, un esprit et une culture nationaux iraniens ravivés sous une
forme islamique2

[source

La Shu‘ubiya en Iran : la résistance à l’arabisation au Moyen Âge


Les clés du Moyen-Orient est un site d’information sur l’histoire et l’actualité du Moyen-Orient. Selon
la ligne éditoriale du site : « Comment (...)
https://www.lesclesdumoyenorient.com/La-Shu-ubiya-en-Iran-la-resistance.html

Les origines de la Shu‘ubiya : l’arabisation


du Moyen-Orient depuis les débuts de
l’islam

Les conquêtes musulmanes, aux VIIe et


VIIIe siècle, ont abouti à la formation d’un
vaste Empire de l’Islam, sous l’autorité du
calife umayyade, puis abbasside à partir
de 750. Dès la mort du Prophète
Mahomet, en 632, les chefs de l’Umma
avaient développé une théorie du califat
qui donnait la prééminence aux Arabes, et
plus particulièrement aux Arabes
qurayshites, ceux qui appartenaient à la
même tribu que le Prophète lui-même ;

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avec les conquêtes, notamment de
territoires non arabes qui s’islamisent au
contact de leurs vainqueurs – comme la
Perse –, cette théorie de la supériorité
arabe se renforce. Les arguments sont
multiples : le Prophète choisi par Dieu
était arabe, le Coran est écrit en arabe, le
lieu de naissance de l’islam est l’Arabie. À
l’époque abbasside, à partir du VIIIe
siècle, l’expansion territoriale fait place à
une expansion culturelle et religieuse : les
symboles du califat, notamment, se
diffusent de plus en plus afin de renforcer
l’unité de l’Empire islamique. Parmi eux, la
monnaie et la langue sont les plus
importants. C’est ainsi que l’ensemble du
Moyen-Orient, région où se côtoient des
langues et des cultures très diverses,
s’arabise peu à peu : en plus d’être la
langue de l’islam, l’arabe devient la langue
de l’administration et de l’armée, et
s’affirme peu à peu comme principale
langue vernaculaire.

Cette arabisation ne peut se faire qu’au


détriment des langues dialectales et des

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systèmes culturels déjà existants dans les
pays conquis. Si, la plupart du temps, elle
a lieu de manière progressive et sans
rencontrer de problèmes majeurs,
l’arabisation des territoires islamiques se
heurte en Perse à une civilisation
construite, ancienne, indépendante et
non-arabe, qui adopte l’islam sans grande
difficulté mais va réagir violemment à la
domination arabe. C’est la raison d’être de
la Shu‘ubiya, ce mouvement de résistance
à l’arabisation qui vise à préserver la
culture iranienne préexistante. Du point de
vue théorique, ce mouvement de
résistance s’accompagne d’une
contestation de la supériorité arabe en
islam [1] et se fonde notamment sur un
verset célèbre du Coran qui dit que
l’humanité a été partagée en peuples
(« shu‘ub ») et en tribus (« qabâ’il ») : le
terme de « tribus » est compris comme
faisant référence aux tribus arabes, tandis
que le mot de « peuple » désignerait les
populations non-arabes, les « ’ajamî »,
ceux qui ne parlent pas l’arabe. Cette

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distinction est à l’origine du terme
« Shu‘ubiya », le mouvement des peuples
non-arabes contre la domination arabe.

La Shu‘ubiya en pratique

La Shu‘ubiya se traduit dans les faits non


pas par un rejet total de l’apport des
conquêtes arabes – puisque la religion
musulmane, notamment, est adoptée et
remplace progressivement le
zoroastrisme, de même que des habitudes
culturelles comme la vie urbaine – mais
par une volonté de préservation de la
culture iranienne, qui passe d’abord par
l’attachement à la langue persane. Lors de
la réforme linguistique lancée par Al-Hajjâj
ibn Yûsuf (661-714), un administrateur
très influent sous le califat umayyade, le
persan (fârsi) est l’une des rares langues
non-arabes à ne pas disparaître, même si
les caractères arabes sont adoptés pour
son écriture. Cette adaptation de la langue
permettra dans les siècles suivants à la
Perse d’exercer une forte influence
culturelle sur ses conquérants arabes.

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Exclus du pouvoir politique par le système
tribal arabe, qui fonctionne sur la base
familiale, les Persans vont en effet trouver
dans le domaine des arts et des lettres un
moyen non seulement de préserver leur
identité culturelle propre – qui se modifie
encore au contact de l’islam, mais
conserve les références à l’histoire
iranienne, notamment aux Sassanides –
mais aussi de participer à la formation de
l’identité islamique, d’autant plus que le
califat abbasside se montre moins arabo-
centré que le système umayyade, et
permet la présence de Persans à la cour.
C’est ainsi que les plus grands lettrés de
l’Empire abbasside sont des Persans :
c’est le cas par exemple d’Abû Rayhân al-
Bîrûnî (973-1048), l’un des plus grands
érudits du monde islamique, à la fois
physicien, scientifique, mathématicien,
astronome, historien et linguiste, et qui
écrit tantôt en arabe, tantôt en persan.
Grâce à l’influence des intellectuels
persans au sein du califat abbasside, la
langue iranienne continue d’être

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largement utilisée à la fois comme langue
vernaculaire et comme langue d’érudition.
De plus, la réaction face à l’oppression
arabe entraîne un renouveau de la
littérature persane elle-même, avec
notamment l’apparition de nouvelles
formes de poésie, dont le poète Rûdaki
(858-941) est le plus éminent
représentant : aujourd’hui encore, il est
considéré comme l’un des fondateurs de
la littérature iranienne.

Ce renouveau est permis et encouragé


par la mise en place en Iran de la dynastie
des Samanides, administrateurs natifs de
Perse et récompensés pour leur fidélité au
calife abbasside par les provinces
iraniennes, qui seront donc à partir de 819
gérées de manière semi-autonome. La
brillante cour samanide, basée à Bukhara,
attire les plus grands lettrés de l’époque,
comme Rûdaki ou Avicenne, et joue le rôle
de mécène pour favoriser le
développement d’une littérature, d’une
philosophie et d’une médecine persanes,
ainsi que des arts. Quoique théoriquement

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soumis au califat abbasside de Bagdad,
les Samanides affirment l’importance de
la langue persane comme langue officielle
et insistent sur le fait que les terres de
Perse doivent être dirigées par des rois
persans, à leur image ; ils réactivent
également des traditions héritées de
l’Empire sassanide, notamment certaines
fêtes. C’est sous leur règne qu’est
composée l’une des œuvres majeures de
la littérature persane,
le Shahnahmeh ou Livre des Rois, épopée
nationale en vers rédigée par le poète
Ferdowsî entre la fin du Xe et le début du
XIe siècle. Les IXe et Xe siècles sont donc
une période faste pour la culture persane,
qui brille dans tous les domaines ; c’est
aussi le moment où, avec le renouveau
littéraire et philosophique, les références à
l’islam sont assimilées et se fondent avec
les autres références de la culture
persane pour forger l’identité islamique
iranienne. L’Iran occupe donc bien, déjà,
une place à part au sein du monde
islamique ; sa relative indépendance

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politique ne sera plus remise en question,
et ira s’accentuant dans les siècles
suivants. Aux Samanides succéderont les
Ghaznévides, issus d’un clan d’esclaves
turcs au service des Samanides qui se
révolta contre eux ; mais leur origine non-
persane ne les empêcha pas de
promouvoir également activement la
langue et la culture persane. ]

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