Chapitre 1

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Université Sultan Moulay Slimane

Ecole Nationale des Sciences Appliquées de Béni Mellal


Cycle : Années Préparatoires Intégrées Année Universitaire : 2021‐2022 Semestre : 2

Intitulé du module : Electronique Linéaire


Code du module: 2AP‐M9
Niveau : 2ème année API

Electronique linéaire
Chapitre 1 : Rappels fondamentaux sur les lois de
l’électricité
Animé par : KHALILI TAJEDDINE, PhD

[email protected]

1
1. Généralités sur les circuits électriques
1.1. Définitions et principes fondamentaux
D’une manière générale, tout
circuit électrique peut se
représenter sous la forme d’un
générateur d’énergie alimentant
un récepteur chargé de
transformer l’énergie électrique
reçue en une autre forme
exploitable, les deux dispositifs
étant reliés par des conducteurs.
Les générateurs et récepteurs simples possèdent en général deux
bornes. Ce sont des dipôles électriques. Les dipôles générateurs sont
dits actifs, ceux qui ne font que consommer de l’énergie sont des
dipôles passifs.
Le générateur de tension parfait: délivre une tension (en volts)
et l’impose au dipôle récepteur qui présente donc à ses bornes la
même tension . Le courant qui apparaît alors dans le circuit
dépend de e et du récepteur. Cette tension est la différence de
potentiel 𝑨 𝑩 . La flèche symbolisant cette différence de
potentiel est dirigée vers le potentiel le plus élevé. Comme les
électrons sont attirés par le point correspondant au potentiel le
plus élevé , le courant sera orienté, à la sortie du générateur,
par une flèche dirigée dans le sens opposé des électrons.
Le générateur de tension parfait:
Le générateur de courant parfait: impose un courant au dipôle
récepteur. La tension qui apparaît alors aux bornes du dipôle
récepteur dépend de i et du récepteur.
Dans la réalité, les générateurs ne sont pas parfaits et on
considère qu’un modèle plus proche de la réalité consiste à
associer une résistance en série avec un générateur de tension
parfait, ou une résistance en parallèle avec un générateur de
courant parfait. Ces résistances sont appelées résistances
internes des générateurs.
Générateur de tension réel Générateur de courant réel
Exemple: Détermination du point de fonctionnement
La caractéristique courant‐tension du générateur réel s’obtient
facilement en ajoutant algébriquement la caractéristique courant‐
tension du générateur idéal 𝒈 et celle de la résistance
interne ( 𝒈 ) à intensité fixée. La tension aux bornes du
générateur peut être exprimée comme suit:
𝒈 𝒈
Exemple: Détermination du point de fonctionnement
Cette droite passe par les deux points dont les coordonnées sont:
𝑬𝒈
( et 𝒄𝒄 ) et ( 𝒈 et )
𝑹𝒈
𝒄𝒄 est appelé le courant de court‐circuit de la source.
la convention générateur pour la source et la convention
récepteur pour la résistance, lorsqu’une source réelle de tension
est chargée par une résistance , la tension et le courant
doivent vérifier :
𝒈 𝒈 et
Le point M de coordonnée est représentatif de l’état du
circuit. Il se trouve à l’intersection des deux droites d’équation :
• 𝒈 𝒈

Ce point est appelé point de repos ou point de fonctionnement
du circuit.
1.2. Convention récepteur, Convention générateur
Par convention, nous dirigerons systématiquement les flèches des
courants et des tensions dans le même sens pour le générateur
(convention générateur), et en sens contraires pour tout
récepteur (convention récepteur).
1.3. Dipôles passifs linéaires
Trois dipôles passifs sont couramment utilisés dans les circuits
électriques. Ils ont la particularité de posséder un fonctionnement
qui s’exprime sous la forme d’une équation différentielle simple,
linéaire, à coefficients constants.
1.4. Associations des dipôles
Deux dipôles quelconques sont dits associés en série si une des
bornes de l’un est relié à une des bornes de l’autre, l’ensemble
formant un nouveau dipôle. Ils sont dits associés en parallèle si
les paires de bornes sont connectées deux à deux
Exemple:
1.5. Régime électriques
Selon la forme de la tension (ou du courant) délivrée par le
générateur qui alimente un circuit, on dit que ce circuit fonctionne
selon un certain régime :
• s’il délivre une tension constante, le circuit fonctionne en
régime continu. Les grandeurs continues seront notées avec des
lettres majuscules ( pour une tension par exemple).
1.5. Régime électriques

• s’il délivre une tension variable au cours du temps, nous


serons dans le cas d’un régime variable et on désignera les
grandeurs par des lettres minuscules : , par exemple.

• si la tension délivrée est sinusoïdale : ,


le régime sera dit sinusoïdal ou harmonique.
2. Lois de Kirchhoff en régime continu
2.1. Définitions
Réseau électrique: Toute association simple ou complexe de
dipôles interconnectés, alimentée par un générateur.

Branche: Partie dipolaire d’un réseau parcourue par un même


courant.
Noeud d’un réseau: Tout point du réseau commun à plus de deux
branches.

Maille d’un réseau: Tout chemin constituant une boucle et formé


de plusieurs branches.
2.2. Loi des nœuds (Première loi de Kirchoff)
La somme des courants se dirigeant vers un nœud est égale à la
somme des courants qui sortent de ce nœud.
Ou encore : la somme algébrique des courants dirigés vers un
nœud d’un circuit est nulle (en comptant positivement les
courants dirigés vers le nœud et en comptant négativement ceux
qui en sortent).
Cette loi exprime le fait qu’il ne peut pas y avoir accumulation de
charges en un point quelconque d’un conducteur du réseau.
Nœud A: Nœud C:
Nœud B: Nœud D:
2.3. Loi des mailles (Deuxième loi de Kirchoff)

La somme algébrique des différences de potentiel le long d’une


maille, obtenue en parcourant la maille dans un sens donné, est
nulle.
Les différences de potentiel orientées dans le même sens que le
sens de parcours de la maille sont comptées positivement. Les
différences de potentiel orientées dans le sens opposé au sens de
parcours de la maille sont comptées négativement.
Maille 1: Maille 3:
Maille 2:
2.4. Loi des nœuds généralisée
Dans un dispositif électrique quelconque, la somme algébrique des
courants entrant dans une surface fermée est nulle : 𝒏𝒊 𝟏 𝒊
2.4. Loi des nœuds généralisée
cela signifie que dans un circuit complexe, on peut définir
arbitrairement un contour fermé et appliquer la loi des nœuds
aux bornes de ce contour. La figure définit précédemment, fournit
un exemple d’application de cette loi des nœuds généralisée. On
peut ainsi écrire directement :
𝟎 𝟏 𝟒 𝟑
2.5. Diviseur de tension

𝟏
𝟏 𝟎
𝟏 𝟐

𝟐
𝟐 𝟎
𝟏 𝟐
2.5. Diviseur de courant

𝟐
𝟏 𝟎
𝟏 𝟐

𝟏
𝟐 𝟎
𝟏 𝟐
3. Théorèmes généraux de l’électricité en régime continu
3.1. Théorème de Milman
Le théorème de Millman permet d’exprimer le potentiel en un
nœud quelconque d’un réseau en fonction des potentiels aux
nœuds voisins. Il est une conséquence de la loi des nœuds et peut
donc être utilisé à sa place. L’avantage réside dans le fait qu’on
exprime des relations sans courant, uniquement à l’aide de
tensions.
Considérons un nœud quelconque d’un circuit. Ce nœud est relié
à points du circuit par l’intermédiaire de branches possédant
chacune une résistance . Soient les tensions aux points
voisins du nœud .
Le potentiel s’exprime en fonction des potentiels aux
nœuds voisins de la manière suivante :

𝟏 𝟐 𝒏 𝒏 𝒊
𝒊 𝟏
𝟏 𝟐 𝒏 𝒊
𝑿
𝒏
𝒊 𝟏
𝟏 𝟐 𝒏 𝒊
𝟏
On peut définir également la conductance d’un dipôle 𝒊 𝑹𝒊
résistif par l’inverse de sa résistance. Soit :
𝒏
𝒊 𝟏 𝒊 𝒊
𝑿 𝒏
𝒊 𝟏 𝒊
On peut dire que le potentiel en un nœud quelconque d’un circuit
est la moyenne des potentiels aux nœuds voisins, pondérée par
les conductances des différentes branches.
Exercice d’application (Milman):
Dans le montage représenté sur la Figure suivante, déterminer le
potentiel au point A.
3.2. Principe de superposition
Dans un circuit linéaire possédant plusieurs générateurs de
tension et à condition que ces sources soient indépendantes,
tout potentiel en un point quelconque (ou tout courant dans une
branche du circuit) est égal à la somme des potentiels (ou des
courants) créés séparément par chaque générateur, les autres
générateurs étant éteints, c’est‐à‐dire court‐circuités (Passivés).
3.2. Principe de superposition

Si le circuit contient des générateurs de tension et des


générateurs de courant, le principe reste valable, tant que les
sources sont considérées comme indépendantes : on effectue
les calculs avec chaque source prise séparément en court‐
circuitant les autres générateurs de tension et en ouvrant les
générateurs de courant (autrement dit en les déconnectant).
Exemple:
Trois sources alimentent un circuit dans lequel on recherche la
valeur d’un courant I dans une résistance donnée.
On calcule ce courant en considérant d’abord uniquement la
source de tension , les autres sources et étant éteintes
(générateur de courant remplacé par un circuit ouvert et
générateur de tension remplacé par un court‐circuit). On trouve
alors un courant .
On recommence en calculant le courant généré par la seule
présence de , les deux générateurs de tension étant court‐
circuités. Enfin, on calcule , courant dû à la seule présence de .
En appliquant le principe de superposition, on a immédiatement la
valeur du courant en présence des trois sources :

𝟏 𝟐 𝟑
1ère étape 2ème étape
3ème étape Résultat final
𝟏 𝟐 𝟑
Lorsque les générateurs sont dépendants ou liés, ce qui peut
arriver lorsque la modélisation de systèmes complexes conduit à
introduire de telles sources, le principe de superposition ne peut
s’appliquer car en éteignant une source donnée, on agirait sur
une source qui lui serait liée.
Exercice d’application (Superposition):
Dans le montage représenté sur la figure, déterminer le courant
dans la résistance 𝟑 .
3.3. Théorème de Thévenin et de Norton
3.3.1. Théorème de Thévenin
En régime continu, tout réseau linéaire dipolaire est équivalent à
un générateur de tension dit de Thévenin, de force
électromotrice 𝟎 et de résistance interne
La résistance est égale à la résistance équivalente du réseau
lorsque tous ses générateurs sont éteints. La tension 𝟎 est égale
à la tension à vide du réseau (lorsque dans le schéma).
Notons que puisqu’il s’agit de déterminer un générateur de
tension équivalent à un dipôle, nous employons bien évidemment
la convention générateur.
Exercice d’application (Thévenin):
Déterminer le générateur équivalent de Thévenin du dipôle AB
représenté sur la figure suivante en calculant successivement la
résistance équivalente du dipôle puis sa tension à vide.
3.3.2. Théorème de Norton
En régime continu, tout réseau linéaire dipolaire est équivalent à
un générateur de courant dit de Norton, de courant et de
résistance interne
La résistance est égale à la résistance équivalente du réseau
lorsque tous ses générateurs sont éteints.
Le courant 𝟎 est égal au courant de court‐circuit du dipôle
(courant circulant dans le dipôle lorsque l’on court‐circuite ses
deux bornes).
3.3.3. Equivalence Thévenin‐Norton
Un générateur de tension de Thévenin, de force électromotrice E
et de résistance interne r est équivalent à un générateur de
𝑬
Norton, de courant 𝟎 et de même résistance interne r.
𝒓
Exercice d’application (transformations Thévenin Norton):
Déterminer le courant dans la résistance du circuit
représenté sur la figure:
3.4. Théorème de Kennelly (équivalence triangle‐étoile)
Le théorème de Kennelly permet de passer d’un schéma en
triangle (ou montage en ) à un schéma en étoile (ou
montage en T) et réciproquement.

Montage en Montage en
étoile (ou T) triangle (ou )
Montage en triangle (ou 𝜫) Montage en étoile (ou T)

Directement:
𝑨𝑩 𝑨𝑪 𝑨𝑩 𝑩𝑪
𝑨 𝑩
𝑨𝑩 𝑨𝑪 𝑩𝑪 𝑨𝑩 𝑨𝑪 𝑩𝑪

𝑨𝑪 𝑩𝑪
𝑪
𝑨𝑩 𝑨𝑪 𝑩𝑪
Réciproquement:

𝑨 𝑩 𝑨 𝑪 𝑩 𝑪 𝑨 𝑩 𝑨 𝑪 𝑩 𝑪
𝑨𝑩 𝑨𝑪
𝑪 𝑩

𝑨 𝑩 𝑨 𝑪 𝑩 𝑪
𝑩𝑪
𝑨
Ou encore:
𝑨 𝑩 𝑩 𝑪
𝑨𝑩 𝑩𝑪
𝑨 𝑩 𝑪 𝑨 𝑩 𝑪

𝑨 𝑪
𝑨𝑪
𝑨 𝑩 𝑪
4. Lois dans le régime sinusoïdal
4.1. Régime sinusoïdal et notion d’impédance
Théorème: Dans un circuit fonctionnant en régime sinusoïdal,
tous les courants et toutes les tensions dans le circuit sont
sinusoïdaux, de même pulsation que la source d’alimentation du
circuit.
Lorsqu’un dipôle passif est alimenté par une source de tension
sinusoïdale , il est parcouru par un courant sinusoïdal
dont l’amplitude peut être déterminée par l’équation :

𝟎 𝟎 𝒆𝒇𝒇 𝒆𝒇𝒇

où représente l’impédance (exprimée en ) du dipôle. Cette


équation traduit le fait que la loi d’Ohm s’applique en régime
sinusoïdal à condition de considérer les amplitudes des grandeurs
électriques.
4.2. Utilisation du modèle complexe d’un circuit en régime
sinusoïdal
En considérant une grandeur électrique sinusoïdale , on peut
écrire :

𝒆𝒇𝒇

𝒆𝒇𝒇 𝒆𝒇𝒇

𝒋 𝝎𝒕 𝝋
𝒆𝒇𝒇
On transpose alors la plupart du temps le schéma réel du circuit
sous la forme d’un modèle dit complexe, dans lequel les
grandeurs sont remplacées par leurs formes complexes notées .
Cette forme complexe est issue de l’association, à la grandeur
𝒋 𝝎𝒕 𝝋 .
électrique réelle , de la fonction complexe 𝒆𝒇𝒇
Comme dans un circuit, toutes les grandeurs sont sinusoïdales de
même pulsation que la source et que chacune de ces grandeurs
possède une valeur efficace, on retiendra l’association suivante :
𝒋𝝋
𝒆𝒇𝒇
Dans ce modèle (qui n’est rien d’autre qu’une représentation
théorique du circuit), tout dipôle linéaire possède une impédance
dite complexe où R représente sa résistance et sa
réactance. Le module de , noté correspond à l’impédance
réelle telle qu’elle est décrite dans le paragraphe précédent.

𝒋𝒂𝒓𝒈 𝒁
Impédances complexes des trois dipôles usuels:
4.3. Validité des théorèmes d’électricité en régime sinusoïdal

Théorème: Dans le schéma électrique transposé à sa


représentation complexe, toutes les lois de l’électricité valables
pour le régime continu, s’appliquent aux grandeurs et variables
complexes.
4.3. Validité des théorèmes d’électricité en régime sinusoïdal
Dans cette représentation complexe, en prenant soin de
considérer l’impédance complexe de chaque dipôle, on peut donc
utiliser:

• les lois de Kirchhoff ;


• le théorème de Millman ;
• le principe de superposition ;
• les théorèmes de Thévenin et de Norton.

Les règles qui régissent les associations de dipôles sont


également transposables au modèle complexe.
Exercice d’application (Impédance complexe équivalente):
Calculer l’impédance complexe puis réelle des dipôle AB
représentés sur les deux figures suivantes, alimentés par une
source de tension sinusoïdale de fréquence .
Exercice d’application (Impédance complexe équivalente):

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