Carte Structurale Andine

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T R A V A U X E T D O C U M E N T S D E L'O.R.S.T.0.M.

N o 119

GEOLOGIE DES ANDES BOLIVIENNES

O.R.S.T.O.M. - P A R I S - 1980
Cette étude a fait l’objet d’une Thèse de Doctorat d’Etat 6s Sciences, présentée à
l’université des Sciences et Techniques du Languedoc, Montpellier, le 12 décembre 19 78.

(( La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alíneas 2 et 3 de l‘article 41, d’une part,
((que les ((copies ou reproductions strictement r6servee.s B l‘usage prive du copiste et non destinees
a une utilisation collectives et, d’autre part, que les analyses e t les courtes citations dans un but.
(( d‘exemple et d’illustration, ((toute representation ou reproduction integrale, ou partielle, faite Sans le
a consentement de l‘auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite)) (alinea l e r de l’article 40).
u Cette representation ou reproduction, par quelque proctSd6 que ce soit, constituerait donc une
(( contrefaçon sanctionnee par les articles 425 et suivants du Code PBnal~.

..............
I.S.B.N. 2-7099-0565-5 O O.R.S.T.O.M. - P A R I S - 1980
Structure et &volution

de la chafne hercynienne et de la chaîne andine


dans le nord de la Cordill&re des Andes de Bolivie
I

Claude Martinez

\
60' 40'

8U 40

/----_ /

P A R A N A

300 km

Localisation des zones d'études.

1. par C.MARTINEZ
2. par P.TOMAS1
( Zes pointiZZés fins souzignent Zes secteurs
pZus particuzièrement étudids 1
AVANT - PROPOS

Ce mémoire concrétise une étude abordée, en Bolivie, au cours de l'été


1968 et poursuivie jusqu'en 1974 dans le cadre d'un accord de coopération technique
entre 1'O.R.S.T.O.M. et la "Universidad-Mayor de San Andres" de la Paz.

Sur l'initiative de notre Directeur de Recherches, Monsieur le Professeur


M. MATTAUER, P. TOMASI et moi avons entrepris de caractériser un secteur de la chaî-
ne des Andes centrales en continuité avec les investigations poursuivies au Pérou
par nos collègues G. LAUBACHER, R. MAROCCO, F. MEGARD et B. DALJUYRAC. Ce mgmoire
s'intègre donc dans une étude générale portant sur, un segment de chaîne long de
plus de 2000 kilomètres. De ce fait, il est l'un des résultats obtenus par une équi-
pe au sein de laquelle les échanges et les discussions furent constants.

Lorsque nous avons découvert les Andes de Bolivie, elles n'avaient donné
lieu à aucune analyse tectonique d'ensemble; par contre, les connaissances y étaient
très avancées du point de vue paléontologique et stratigraphique. Nous nous en som-
mes rendus compte très rapidement grâce à l'obligeance des géologues boliviens qui
nous ont accueilli et avec lesquels la collaboration fut effective dès les premiers
jours. Je tiens h remercier amicalement, ici, tous nos collègues du Service Géologi-
que de Bolivie, de l'Université de San Andres et de "Yacimientos Petroliferas Fisca-
les de Bolivia"; plus particulièrement, MM. BOTELLO, BEUNISA, BROCKMA", CASTANOS,
CARRASCO, CORNEJO, FERNANDEZ ...,
avec lesquels j'ai pu effectuer de nombreuses tour-
nées dans la Cordillère ou sur l'Altipiano, lesquelles m'ont facilité la compréhen-
sion de la stratigraphie d'un Paléozoïque excessivement monotone dans son extrême
puissance. Au cours de ces tournées, les caractéristiques d'une chaîne hercynienne
se sont peu 2 peu dégagées grâce 2 l'utilisation systématique des méthodes de la mi-
crotectonique. Cette chaîne s'étend du Pérou jusqu'en Argentine et nous avons choisi
d'en étudier plus en détail la branche septentrionale depuis la frontière avec le
Pérou jusqu'à la zone de virgation du centre de la Bolivie. P. TOMASI se chargeant
de toute la région centrale, j'ai porté mon attention sur le Nord-Ouest des Andes
boliviennes, effectuant des tournées dans le sud du pays et le Nord-Ouest argentin
afin de compléter nos connaissances par une coupe transversale à ce niveau de l a
chaîne.

La caractgrisation, dans ma zone d'étude, d'un fort métamorphisme synschis-


teux lié à la présence d'un leucogranite syntectonique, fut réalisée grâce 2 la col-
laboration de J.P. BARD. L'âge dévono-dinantien de la phase majeure a pu être préci-
sé avec l'aide de Mlle J. DOUBINGER.

L'orogène hercynien étant repris dans les plissements andins, nous avons
tenté d'évaluer les effets de la tectonique andine dans les Andes de Bolivie. Dans
une première étape et en utilisant la cartographie détaillée réalisée par le Servi-
ce Géologique de Bolivie, nous avons abordé l'étude des "Couches Rouges" du nord de
1'Altiplano; la découverte de restes de mammifères, déterminés par Monsieur le Pro-
fesseur R.HOmSTETTER, nous a permis de préciser 1'8ge des diverses formations et,
grâce aux Ziges radiométriques déjà réalisés, de situer les phases de plissement. Des
corrélations et une chronologie des événements andins ont pu être proposés ainsi
qu'un premier schéma d'évolution du secteur étudié.

Au terme d'un séjour de près de 6 ans en Bolivie, TOMASI et moi avons re-
joint,à Montpellier, nos compagnons de l'aventure andine et je remercie M. le Pro-
fesseur M. MATTAUER de nous avoir accueilli dans son laboratoire.
- 2 -

Après une première période d'analyse de-la documentation rassemblée et


de remise à jour de nos connaissances dans une discipline en constante et rapide
évolution, nous avons élaboré une carte Ei l'échelle du 1 / 1 O00 O00 de notre zone
d'investigation. Ce document, objet d'un accord entre 1'ORSTOM et le Service Géolo-
gique de Bolivie, n'a pu être réalisé que grâce à l'efficacité des Services centraux
de Documentation et j'exprime ici ma reconnaissance B MM. COMBROUX, DANARD, HIERNAUX
et Ei leurs collaborateurs. Dans la première phase de réalisation de ce mémoire, le
départ de P. TOMASI vers des activités nouvelles m'a amené B conduire de façon plus
personnelle ce qui aurait pu être une oeuvre comune. I1 n'en demeure pas moins
qu'une part importante de cette étude a largement bénéficié de nos discussions et
des résultats que TOMASI avait obtenus dans son secteur d'étude.

J'exprime toute ma gratitude B M. Le Professeur G. CAMUS, Directeur gé&-


ral de l'ORSTOM, à M. J. SEVERAC, Directeur général adjoint, et Ei M. GLEIZES, Se-
crétaire général, pour toutes les facilités matérielles et administratives qu'ils
m'ont accordées pour la préparation de ce mémoire.

Je suis reconnaissant B M. le Professeur H. FAURE, Président du Comité


technique de l'ORSTOM, pour ses encourqgements et ses critiques. Je remercie M. le
Professeur J. DEBELMAS et M. P. MATTE qui, malgré leurs multiples préoccupations
ont bien voulu juger cet ouvrage. Je prie 'MM. les Professeurs J. MERCIER et F.
PROUST d'accepter mes sincères remerciements pour avoir bien voulu participer Ei mon
jury de thèse.

Mes remerciements vont aussi h tous ceux qui, B Montpellier, m'ont soute-
nu dans la rédaction de ce mémoire par leurs conseils et leur appui critique. En
particulier, MM. HARTENBERGER, LEYRELOUP et SEGURET.

A Mlle RIEU pour la dactylographie et son sens de la mise en page, B M.


VIGNARD pour la qualité de ses photos et sa participation B la réalisation de cet
ouvrage, je tiens 1 exprimer ma gratitude. Mes remerciements vont aussi B Mmes DAL-
MAYRAC, ETCHECOPAR et ROCH pour leur aide efficace, ainsi qu'au personnel de 1'Ate-
lier de Duplication de 1'U.S.T.L.
Première Partie

LE CADRE GENERAL :
LES TRAITS ESSENTIELS DES ANDES CENTRALES
- 4-. -
'70 1606

F i g . 1- Esquisse structurale des Andes (d'après MEGARD 3973, mod$f$e').


.-
I ) craton sud-américain et sa couverture; 2) chaîne aulacogène permo-
triasique de La Ventana; 3) domaine andin sur croûte sialique et 2
mamatisme andésitique (3a) ; 4 ) substratum précambrien remobilisé;
5) substratum Calédonien; 6) chaîne hercynienne remaniée dans la chaîne
andine ; 7) bassin altiplanique subsident; 8) domaine andin 2 magmatis-
me ophiolitique; IO) failles transformantes océaniques et décrochements
continentaux.
- 5 -

S I T U A T I O N D E S A N D E S C E N T R A L E S (Fig. 1 et 2)

Dans la Cordillère des Andes, édifice montagneux situé sur la bordu-


re ouest du continent sud-américain, les Andes centrales représentent la partie de
la chaîne qui s'étend depuis le nord du Pérou jusqu'à la latitude de Salta (Argen-
tine), c'est-à-dire entre le 5ème et le 25ème degré de latitude sud. Avec une lon-
gueur de 3000 km et une largeur de 600 .?900
i km, elles occupent une grande partie
du Pérou, de la Bolivie, le nord du Chili et le nord-ouest de l'Argentine.

Le domaine plissé andin des Andes centrales est une chaîne linéaire,
située sur la bordure occidentale de la plaque sud-américaine (type "cordillérain"
de DEWEY et BIRD 1970). Avec celui des Andes méridionales,qui le prolonge au sud
/(du 25ème au 40ème degré de latitude sud), ce domaine plissé correspond à une étrai-

'te (de 300 2 900 km) portion de croûte continentale modérément raccourcie. Cette po-
sition sur une croûte entièrement sialique différencie fondamentalement les seg-
ments plissés des Andes centrales et méridionales des segments plissés des Andes
septentrionales d'Equateur, de Colombie, et du Vénézuéla, d'une part, et de la Cor-
dillère de Magellan (sud du Chili et de l'Argentine) d'autre part, qui font inter-
venir du matériel océanique (figure no 1). Cette différence a été remarquée par de
nombreux auteurs (AUBOUIN et BORELLO 1966, CECIONI 1970, AUBOUIN 1972, BUTTERLIN
1973, MEGARD 1973, VICENTE 1974).

Les Andes centrales doivent,ainsi,une part de leur originalité à


l'important volume de matériel préandin repris dans la tectorogénèse andine. L'édi-
fice andin y est,en effet,le résultat de la superposition d'une tectorogénèse andi-
ne sur une tectorogénèse hercynienne laquelle a, elle-même, remobilisé un socle
précambrien (figure no 2 ) :

- Les éléments de socle précambrien,repris dans la chaîne des Andes,se rattachent


aux systèmes précambriens d'Amérique du Sud et d'Afrique. En particulier, aux
chaînes à 2000 MA, à 1000 MA et à 600 MA.

Le plissement brasilide (600 311) semble le plus largement représen-


té dans le substratum de la chaîne andine, depuis le Pérou jusqu'en Argentine,mais
il reprend des noyaux anciens 2 2000 MA (DALMAYRAC et al. 1977).

- Les terrains paléozoïques, plissés lors des phases hercyniennes,constituent une


chaîne dont la présence est connue, dans les Andes centrales et méridionales, de-
puis le centre du Pérou jusqu'au-delà de Mendoza (33"-34' de latitude sud). Le '

domaine plissé hercynien correspond à une chaîne intracontinentale sur croûte


amincie, raccourcie entre deux blocs rigides. Cette chaîne a les caractéristiques
d'une chaîne en éventail, syuGtrique, dont l'histoire se déroule parallèlement 2
celle des chaînes hercyniennes d'Europe et d'Amérique du Nord.

- La chaîne andine remobilise le matériel précambrien et hercynien sur toute la


largeur des Andes actuelles. Cette chaîne appartient Ei l'ensemble des chaînes

Nota : La caractérisation des chaînes hercynienne et andine de la partie péruano-


bolivienne des Andes centrales a fait l'objet des travaux de thèse de mí.
MEGARD (1973), D U Y R A C , UUBACHER et MAROCCO (1977) pour le Pérou, du
présent mémoire et d'une étude de TOMASI pour la Bolivie. DALMAYRAC s'est
plus particulièrement attaché au problème du Précambrien dans le Pérou cen-
tral.
- 6 -

Fig. 2- Les Andes Centrales

A) __---__--_---
Chaîne andine: 1) zones d'affleurement du substratum précambrien
remanié; 2) chaîne hercynienne remobilisGe; 3) zones d'affleurement
du matériel mésocénozoïque plissé.
B) Bouclier: 4 ) socle précambrien et sa couverture (5).
- 7 -

2 0.

24O

w
3
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F4
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i6*

Fig. 3 - Les zones morphologiques des Andes centrales et


méridionales.
( l e s m a s s i f s plutoniques andins e t Ze bassin
marin mésozoi'que sont reprdsentés)
- 8 -

I I

lo?

BRESIL

PEROU BENI

14

PLAINE DU

Fig. 4- U n i t é s morphologiques des Andes Centrales,au niveau de


la B o l i v i e .
- 9 -

mésocénozoïques circum-pacifiques, caractérisées par la présence d'une


zone de subduction et par des manifestations magmatiques importantes.
Dans les Andes centrales, le magmatisme andin est imposant,
contrastant avec une tectonique peu intensetsans déversement privilégié
à l'exception du secteur le plus externe ou zone subandine où le déver-
sement,vers l'est,reste cependant peu accentué.

LE S GR A N D E S S U B D I V I S I ON S M O R P H O S T R U C T U R A L E S D E S
ANDES CENTRALES

Dans les Andes du Pérou central, les zones distinguées B l'aide


de critères structuraux (MEGARD 1973, AUDEBAUD et al. 1973), sont, du SW
vers le NE : la zone côtière, la Cordillère occidentale, les Hauts-Pla-
teaux, la Cordillère orientale et la zone subandine qui s'appuie sur le
Bouclier brésilien. Ces zones structurales se superposent sensiblement aux
unités morphologiques adoptées par les géographes depuis BOVMAN (1909) jus-
qu'à DOLFUSS (1965).
Dans les Andes méridionales d'Argentine et du Chili, les distinc-
tions géologiques sont indépendantes des distinctions géographiques. L'orga-
nisation en chaînes allongées, liée 2 la tectonique de faille plio-quaternaire
est oblique avec l'organisation paléogéographique andine (AUBOUIN et al 1973).

Au niveau d'une transversale passant par le nord du Chili et la


Bolivie, nous retrouvons les unités morpho-structurales telles qu'elles sont
définies au Pérou, individualisées au cours de l'histoire récente de la
chaîne. Les grands ensembles structuraux que l'on peut distinguer,se superpo-
sent souvent étroitement aux unités morphologiques; ceci est particulièrement
net dans ies Andes de Bolivie oÛ la Cordillère orientale sert, en quelque sorte,
d'axe de symétrie entre la zone subandine,déversée vers le Bouclier brésilien,
et 1'Altiplano oÙ le déversement se fait plutôt vers le sud-ouest et l'ouest.

LES UNITES MORPHOLOGIQUES (Fig. 3 et 4)

'Depuis la côte pacifique jusqu'8 la plaine amazonienne et du


Chaco, les unités morphologiques distinguées sont:
- LU zone cÔL¿è&e occupée par la Cordillère de la Côte qui consti-
tue un dtroit relief (50 km de large) culminant entre 1200 et 2000 m. Cette
chaîne s'étend depuis le sud du Pérou (Pisco, 13'45' de latitude sud) jusque
dans le sud du Chili; elle est ici une zone désertique où les conditions d'affleu-
rement sont bonnes.
- Le venila& occidental de^ And& passe de 700 à 4000 m d'altitude
depuis la Cordillère de la côte jusqu'à la Cordillère occidentale. Sa partie la
plus occidentale correspond à la Pampa de Tamarugal qui s'étend depuis Arica
jusqu'au sud du Norte Grande chilien (de 18'30 à 24" de latitude sud).
I1 est incliné de quelques degr4s vers l'ouest,de 700 2 2000 m
d'altitude ; entre 2000 m et 4000 m y une grande flexure déforme la surface de
ce versant et la raccorde, en une vingtaine de kilomètres, à la surface de 1'
Altiplano (4000 m d'altitude). Des vallées profondes (Lluta, Azapa, Loa .) ..
l'entaillent et leur encaissement au niveau de la flexure dépasse 1000 m. ..,
- 10 -

- la "Anda OccidevuMentt(ou "Cordillère Occidentale") ne constituent


pas, au niveau de cette transversale, une cordillère au sens strict. Elles corres-
pondent au bord occidental de l'hltiplano, limité par la flexure h l'ouest, élevé
par l'accumulation de matériel volcanique et les mouvements récents, et couronné
par des canes volcaniques nombreux, isolés OU groupés. &es volcans culminent souvent
à plus de 5000 m et,parfois,dépassent 6000 m : Saja- 6542 m, Payachata 6340 m, Llul-
laillaco 6723 m, Guallatiri 6060 m (AHLFELD et BRANISA 1 9 6 0 ) .

Cette "cordillère" de volcans est dans le prolongement de la


Cordillère Occidentale bien individualisée au nord et au centre du Pérou; elle se
continue,vers le sud, par la Cordillère Principale des Andes du Chile et de I'Argen-
tine.

- l'AR;tiyJRano,avec une altitude qui varie entre 3600 et 4500 m et avec


une largeur.de 150 à 220 km, s'étend depuis le col de La Raya,au Pérou (14'30 de
latitude sud), jusqu'au Nord-Ouest argentin ("Puna" argentine).
Cet Altiplano constitue un vaste bassin endoréique occupé par
quatre grandes zones lacustres : lac Titicaca (3815 m), lac Poop0 ( 3 6 8 6 m), Salar de
Coipasa et Salar de Uyuni ( 3 6 5 3 m). Entre ces zones basses, des reliefs dominent les
dépressions de 500 B IO00 m, soit sous forme de sommets isolés, soit en cordons mon-
tagneux ou ''serranias" (serranias de Tiwanacu, de Huaillamarca, de Corque, Cordillè-
re du Lipez .. .
.)

- l a Cokdieeh? Ohien&de. atteint 100 km de largeur dans le nord des An-


des de Bolivie et elle dépasse 400 km au sud de 17" de latitude sud (Sud bolivien).

Dans le nord, son altitude voisine généralement 4500 m mais


des massifs y dépassent 5000 m (Cordillèresd'Apolobamba, de Las Muñecas, Cordil-
lère Real, cordillères du Quimsa Cruz, de Santa Vera Cruz, de Cocapata). Ces mas-
sifs sont séparés par des vallées profondes,étroites et encaissées (rios Sorata et
Mapiri, La Paz, Quime, Cotacajes ...
) . Les hautes cimes enneigées, continuation de
la Cordillère Orientale du Sud-péruvien, culminent souvent h plus de 6000 m (Chau-
pi Orco 6040 m, Jankho Uma 7010 m, Illimani 6402 m, Huayna Potosi 6080 m).

Dans la partie méridionale de la Cordillère, il n'existe plus


de cordillères élevées et enneigées mais une série de "mesetas" avec une altitude
comprise entre 4500 et 5000 m, entaillées par les vallées des rios Grande, Parape-
ti et Pilcomayo.

Plus au sud, la cordillère du Nord-Ouest argentin est plus


élevée, et des sommets y atteignent 6000 m (Nevado de Chani 6247 m).

- Le vmant d a Anden e,t L ~ w rpiedmont.


Dans le nord des Andes de Bolivie, le versant oriental est
bien marqué, avec un grand dénivelé : en deux cents kilomètres, on passe des som-
mets culminant à 6000 m d'altitude à la plaine amazonienne dont l'altitude n'est
plus que de 300 m. Ce versant est constitué par deux unités ggographiques : les
"Yungas" et les "Sierras subandines".

. Les "Yungas" sont le versant proprement dit de la Cordillère Orientale; il est


couvert par une épaisse végétation subtropicale au-dessous de 3500 m. Les vallées
y sont profondément encaissées avec des flancs extrêmement raides.

. Les chaînons subandins sont allongés parallèlement h la Cordillère; leur altitu-


de ne dépasse pas 3000 m. Ils sont traversés en gorges par les rivières du bas-
sin de l'Amazone et du Chaco.

Au nord de Cochabamba, les "sierras" subandines s'amenuisent


et disparaissent. Le versant oriental est alors abrupt et on passe en 50 km d'une
altitude de 5000 m h une altitude de 250 m (région du Chapare).
- 11 -
Depuis 18" de latitude sud jusqu'au Nord-Ouest. argentin, la
Cordillère Orientale n'a pas de versant oriental morphologiquement bien défini.
Cependant, les chaînons subandins sont bien individualisés, en bandes parallèles,
depuis la région de Santa Cruz (Bolivie) jusqu'h celle de Tucuman (Argentine : 27"
de latitude sud).

- Lu plcúnu du piedmont andin.


La plaine du Beni, drainée par les fleuves Madre de Dios, Be-
ni, Mamore et Itenez, appartient au bassin amazonien auquel le rio Grande se
raccorde après avoir drainé le Chaco. Dans la plaine du Chaco, les rivières du Sud-
bolivien, soit se jettent dans des zones endoréïques ("Bañados de Izozog"), soit
communiquent avec le bassin du rio de La Plata.

Les Plaines du Beni et du Chaco passent, vers le nord-est et


l'est, au Bouclier brésilien sur lequel quelques reliefs résiduels atteignent
1000 m d'altitude (à la frontière Bolivie-Brésil).

LES GRANDES SUBDIVISIONS STRUCTURALES

Ces subdivisions se superposent sensiblement aux unités mor-


phologiques précédemment décrites. Elles sont allongées dans le sens NW-SE jusqu'
h la déflexion (ou ''coude") de Santa Cruz, pour prendre ensuite une direction N-S
jusqu'en Argentine.

Sur une transversale au niveau de la Bolivie, les subdivisions


structurales sont,successivement, de l'ouest vers l'est et depuis l'océan Pacicique :

LA ZONE COTIERE. (Fig.5a et 5b).

Le bourrelet côtier connu dans le sud du Pérou, à partir de


13'30' de latitude sud, existe encore dans le nord du Chili mais, alors qu'au Pé-
rou affleurent des terrains précambriens ("complexe basal de la côte", BELLIDO et
NARVAEZ 1960) portant des lambeaux de couverture paléozoïque et méso-cénozoïque
peu ou pas plissée , au Chili les caractéristiques sont autres :

- Le.P&tcambnien n'affleure plus que dans la péninsule de Méjillones (23'


de latitude sud) et, sporadiquement, le long de la côte du Chili central et méri-
dional.

- Le. Pd60zOique inférieur, déformd, n'est connu qu'au sud d'Antofagas-


ta (région de Taltal, 26" de latitude sud) et le Paléozoïque supérieur, fortement
plissé, apparaît à partir de 21" de latitude sud (région de El Toco). La chaîne
hercynienne est donc présente h ce niveau, alors qu'au Pérou les lambeaux de cou-
verture paléozoïque ne sont pas plissés.

- Le. /.@6ozoi~ue.,représenté par du Jurassique (Dogger et Malm) marin et


volcanique, y atteint 3000 m d'épaisseur; il est recouvert par les faciès continen-
taux du Crétacg infgrieur sur la bordure est. La dGformation andine est principale-
ment cassante (failles); le plissement reste faible (vastes monoclinaux inclinés
de quelques degrés vers l'est ou l'ouest.

- &?A b ~ 7 ~ u d ~ OgtravLitiquel
n 6 y ont des Zges divers. Certaines sont pré-
cambriennes et paléozoïques, les plus importantes sont jurassiques, crétacées et
tertiaires et leur composition varie de granite B gabbro-
Fig. 5a - Schéma géologique des Andes de Bolivie et du Nord-Chili.
A - Substratum préandin: 1 ) socle précambrien; 2) terrains hercyniens;
B - Chaîne andine: 3) Mésocénozoïque plis& par la tectonique fini-créta-
cée et 4 ) fini-éocène (et/ou oligocène inférieur); 5 ) volcano-sédi-
mentaire déformé par la phase fini-miocène (Oligocène et Eliocène) et
6 ) par la phase intra-pliocène (Pliocène inférieur); 7)volcanites
pliocènes; .8) volcans quaternaires post-tectoniques.
C - Mamtisme intrusif: 9) granites hercyniens; 10)granites andins
indifférenciés; 1 1 ) terrains récents.
PLAINE
ZONE COTIERE CORDILLERE ALTIPLANO 'ORDILLERE ZONE SUBANDINE DU
OCCIDENTALE ORIENTALE BENI

I
)--.
W
PLAINE I
ZONE COTIERE CORDILLERE ALTIPLANO CORDILLERE ZONE SUBANDINE DU
OCCIDENTALE ORIENTALE CHACO
Vi l l a Montes

Fig. 5b - Coupes générales 2 travers la chaîne des Andes centrales de Bolivie et du Nord chilien.
( L o c a l i s a t i o n sur l a f i g . 5a: A e t B )
1) Précambrien; 2) Paléozoïque inférieur; 3) Paléozoïque supérieur; 4 ) Mésozoïque du bassin and in
marin; 5) Mésocénozozque subandin et Crétacé supérieur andin; 6) Oligo-miocène 7) Pliocène;
.
8) granites hercyniens syntectoniques; 9) granites andins indif ; 1 O) volcanisme; 1 1) édif ic:es vol-
caniques. (Documents c o n s u l t e ' s : SALAS e t aZ. 1966; AUBOUIN e t ai?. 1973; C h i l i l / l O00 000; C a r t e
t e c t o n i q u e de B o l i v i e au 1/5 O00 000).
- 14 -

LA CORDILLERE OCCIDENTALE ET SON VERSANT PACIFIQUE.

La Pampa et la "Cordillère Occidentale" constituent une seule zone


structurale dans laquelle la "Pampa de Tamarugal" correspond à un bassin d'effon-
drement plio-quaternaire, dont on retrouve l'équivalent dans la vallée longitudina-
le du Chili central.

Cette zone est ensevelie sous un important volcanisme cénozoïque qui


s'étale depuis le versant pacifique jusqu'à l'Altipiano, uniformisant l'ensemble.
A ce niveau, la "Cordillère Occidentale" est moins bien individualisée que dans le
centre du Pérou. Elle peut être cependant caractérisée 2i l'aide d'un certain nom-
bre de critèresgéologiques :
- Une série marine et volcanique, d'âge jurassique-crétac6,repose sur un substra-
tum précambrien, au nord (sud du Pérou et extrême nord du Chili), précambrien et
hercynien, au sud du Norte Grande (sud de 21" de latitude sud).
- Des dépôts continentaux du Crétacé supérieur - Tertiaire lui succèdent en discor-
dance. Ces terrains sont modérément plissés par les phases andines fini-éocène
et mio-pliocène et de nombreuses intrusions les traversent.

Au Chili et en Argentine, la Cordillère Occidentale et son versant


pacifique se continuent dans la Cordillère Principale dont le matériel mésozoïque
est très semblable. Elles ne diffèrent que par le plus grand volume d'intrusions
granitiques mésozoïques et de volcanites plio-quaternairesobservé dans le Nord-
chilien. La tectonique est, de ce fait, plus accusée vers le sud avec des plis
serrés déversés et des chevauchements.

L'ALTIPLANO.

L 'Altiplano chileno-bolivien correspond 2 une zone ':-.cr$c pendant


tout le Jurassique. I1 devient le siège d'une sédimentation continentale B partir
du Crétacé inférieur, avec des épisodes de grande subsidence au Tertiaire (jusqu'à
15 O00 m de Tertiaire dans l'Altipiano nord-bolivien).

Sur un substratum précambrien au nord-ouest, hercynien 2 l'est et au


sud, vont se déposer des szries essentiellement continentales ("Couches Rouges")
avec de minces intercalations marines au Crétacé supérieur. Après la phase fini-éo-
cène, les séries détritiques rouges sont progressivement remplacées par des dépôts
volcaniques et volcano-détritiques, surtout vers la bordure occidentale de L'Alti-
plano.

Les séries mésocénozoïques sont modérément plissées et fortement


faillées par les phases tectoniques andines (fini-éoche, miocènes et pliocène).

Depuis le sud du Pérou jusqu'au Nord-Ouest argentin (Puna argentine),


1'Altiplano est dominé par les nombreux volcans quaternaires de son rebord occi-
dental. Vers L'est (et le nord-est), il est séparé d.e la Cordillère Orientale par
des failles profondes b mouvements successifs divers : en distension et en compres-
sion.

Vers le sud, le substratum hercynien d e la Puna argentine trouve son


prolongement dans le matériel paléozoïque plissé de la Précordillère et de la Cor-
dillère Frontale argentines.
- 15 -

LA CORDILLERE ORIENTALE.

C'est une unité structurale particulièrement bien définie depuis le


centre du Pérou jusqu'au Nord-Ouest argentin, oÙ elle vient s'amortir sur les "sier-
ras Pampéennes" b matériel précambrien. Elle comprend la Cordillère Orientale S.S.
et son versant oriental ("Yungas") jusqu'à sa limite avec la zone subandine. Elle
souligne le changement de direction de la chaîne des Andes centrales présentant un
segment de direction NW-SE,au nord de 18" de latitude sud, un segment N-S,au sud.

Bordée de part et d'autre par des failles profondes et anciennes,


la Cordillëre Orientale est une véritable "zone axiale" souvent positive, oÙ af-
fleurent quelquefois le Précambrien (Sud-bolivien et Nord-Ouest argentin) et, le
plus souvent, le Paléozoïque. Celui-ci y est particulièrement épais (plus de
10 O00 m), complet et déformé par les phases hercyniennes et andines.

La série post-hercynienne y est réduite à quelques affleurements de


Crétacé et de Tertiaire de peu d'épaisseur, sauf au niveau du centre de la Bolivie
(région de Potosi-Sucre).

D'un point de vue structural, la Cordillère 0rientale.constitueac-


tuellement un vaste anticlinorium de 100 3 200 km de largeur qui affecte essentiel-
lement des terrains paléozoïques plissés, schistosés, métamorphisés et granitisés
au cours des phases hercyniennes. Le tectorogène hercynien est repris par les di-
verses phases andines de plissement et découpé par de grandes failles dont le jeu
vertica1,récent est important.

Dans la branche nord-ouest de la Cordillère Orientale, les massifs


plutoniques andins, d'âge tertiaire, constituent les alignements des somnets les
plus élevés. Dans la branche méridionale, le magmatisme andin est représenté par
quelques stocks andésitiques et par les vastes épanchements volcaniques cénozoï-
ques des mesetasde Los Frailes (ouest de Potosi) et de Morococala.

LA ZONE SUBANDINE.

Cette unité structurale se superpose 5 l'unité morphologique des


"sierras" subandines. Elle est séparée de la zone axiale par des failles profondes
et, depuis le nord des Andes.(Colombie-Equateur) jusqu'à la région de Salta-Tucu-
man en Argentine, elle est caractérisée
- par :
- une déformation faible OU nulle l o r s de la tectogenèse hercynienne,
- une forte subsidence au cours du Méso-Cénozoïque : la série peut y atteindre
10 O00 m dans le nord du Pérou et le Sud-bolivien, 5000 m dans le Nord-bolivien.
- l'absence
et
de magmatisme, à l'exception de basaltes précarbonifères (RODRIGO, inf.
orale) crétacés dans la zone subandine méridionale et près de la frontière péru-
vienne.
- la présence de structures cylindriques déversées vers le nord-est et l'est,qui
affectent l'ensemble paléozoïque et mésocénozcïque ainsi que le substratum pré-
cambrien,depuisle centre du Pérou jusqu'au sud de la Bolivie et au nord de l'Ar-
gentine. Les phases de déformation correspondent surtout aux dernières phases an-
dines (miocène et pliocène).

Dans le nord du Pérou (AUDEBAUD et al. 1973), le plissement est sim-


ple et sans déversement marqué ; vers l'est, sous la couverture de la plaine ama-
zonienne,des structures de faible ampleur prolongent la zone subandine. Mais du
- 16 -

Pérou méridional jusqu'au nord de Santa Cruz, on ne connait pas de plis dans la
plaine amazonienne du Beni, au nord des derniers chaînons subandins. Ce n'est
qu'au sud du "Coude de Santa Cruz" que des structures subandines sont repérées
sous la couverture récente de la plaine de Chaco) vers l'est, le plissement s'a-
mortit sur la plate-forme tabulaire du Paraguay.

LE BOUCLIER BRESILIEN.

Le Bouclier brésilien et sa couverture bordent la chaîne des


Andes, vers le nord-est et l'est. Ils ne participent ni B la tectonique hercynien-
ne,ni aux plissements andins.

* *
*
- 17 -

GRANDS TRAITS D E L'EVOLUTION SCDIMENTAIRE E T TECTONIQUE


D E S A N D E S C E N T R A L E S E T MllRIDIONALES(1)

L'histoire géologique des Andes centrales est celle de plu-


sieurs tectorogènes superposés,parmi lesquels les deux derniers : hercynien et an-
din, furent plus particulièrement étudiés par notre groupe, au Pérou et en Bolivie
(MARTINEZ et al. 1972, AUDEBAUD et al. 1973, et thèses de MEGARD 1973, DALMAYRAC,
LAUBACHER et MAROCCO 1977).

Ces orogènes se sont installés et ont évolué sur une portion


de croûte continentale actuellement située sur la bordure de la plaque sud-améri-
caine. Leur substratum sialique est constitué par des terrains précambriens dont
l'évolution est encore mal connue dans son ensemble. On sait cependant que le maté-
riel constitutif de ce substratum est au moins de deux sortes (thèse DALMAYUC
1977) car un Précambrien récent (cycle à 600 MA) se superpose à un Précambrien
plus ancien (cycle à 2000 MA).

Ce seront les domaines émergés de ce socle précambrien qui gui-


deront et nourriront la sédimentation paléozoïque.

(1) Dans cet exposé synthétique nous utilisons et présentons, d'une façon nécessai-
rement schématique, les résultats publiés par divers géologues ayant travaillé
dans cette région de l'Amérique du Sud (cf. Bibliographie).
- 18 -

Fig. 6- Répartition du Précambrien sud-américain.

(d‘après a u t e u r s cités dans Ze t e x t e )


1) remanié dans la chaîne andine, 2) sous couverture non plissée,
3) chailne brasilide différenciée (-600 MA.), 4 ) cratons anciens
(-1800 2. -2OOO’PIA.).
- 19 -

LE SUBSTRATUM PRgHERCYNIEN (Fig. 6)

Le substratum prépaléozoïque des Andes centrales fait partie du


bloc continental Amérique du Sud-Afrique. C o m e lui, il est constitué par un maté-
riel polymétamorphique résultant de la superposition de plusieurs orogènes précam-
briens.

- AU PRECAMBRIEN ANCIEN (2000 MA), on rattache les granulites et les orthogneiss de


la côte péruvienne (COBBING et al. 1977, DALMAYRAC et al. 1977). I1 n'est pas im-
possible que la partie méridionale plus métamorphique (faciès amphibolite) du so-
cle cristallin des "Sierras" Pampéennes d'Argentine sort également de cet âge, re-
prise postérieurement dans la chaîne à 600 MA.

Ce Précambrien, socle de la chaîne andine, serait partiellement com-


parable au Précambrien des noyaux anciens d'Amérique du Sud : craton du Guapore,
Bouclier guyanais, craton de Sao Luis, craton de S8o Francisco (Brésil), craton de
Mar del Plata (Uruguay et Argentine) dont les Bges varient de 1300 h 2600 MA (HUR-
LEY et al. 1967, CORDANI et al. 1968, ALMEIDA 1969, ALMEIDA et al. 1973, Carte tec-
tonique du Brésil 1971, UMPIERRE et HALPERN 1971, HALPERN et al. 1972, HALPERN
1972 ,HURLEY et RAND 1973).

La limite méridionale de ce Précambrien ancien se situerait au sud


de la "Sierra" de Tandil (30" de latitude sud) et des "Sierras" Australes de Bue-
nos Aires (Sierra de la Ventana) dans lesquelles il est encore présent avec des
8ges Rb/Sr compris entre 1880 MA et 2200 MA (HART et al. 1966, CAZENEUVE 1966, STI-
PANICIC'et LINARES 1969, HALPERN 1972, HALPERN et al. 1972).

- UN PRECAMBRIEN A 1000 MA est signalé dans la zone subandine du Pérou central (région
de Pichari, DALMAYRAC et al. 1977). I1 pourrait appartenir au cycle, de même âge,
connu dans le Bouclier brésilien (cycle Minas-Uruaçanos, ALMEIDA 1969 ( 1 ) .

- LE PRECAMBRIEN SUPERIEUR et 1'Infracambrien correspondent au cycle des Brasilides


(500 B 700 MA) :

a ) - AU Pérou, les séries de cet âge sont constituées par des métamorphi-
tes d'origine terrigène,provenant d'un vieux socle érodé,et d'origine volcanique,
associées 2 des roches ultrabasiques dans la région de Huanuco (DALMAYRAC 1977).

Des Cléments de cet orogène sont connus et datés sur la côte péru-
vienne (Massif d'Arequipa) (660, 679 et 642 MA) (K/Ar) (STEWART et SNELLING in COB-
BING et PITCHER 1972, STEWART et al. 1974) reprenant le Précambrien h 2000 MA (DAL-
MAYRAC 1977).

(1) Une datation Rb/Sr a aussi fourni un ^age de 1100 100 MA pour le socle précam-
brien atteint par forage dans le N de 1'Altiplano (B. LEHMANN 1978, en cours de
publication).
- 20 -

b ) - En Bolivie, des orthogneiss b 647 MA (K/Ar) sont remaniés dans les


formations tertiaires du nord de 1'Altiplano (EVERNDEN et al. 1966) ( 1 ) . Dans la
région de Chapare (Nord de Cochabamba),un problème se pose quant 1 l'attribution
au Précambrien terminal (ou b 1'Infracambrien) d'une série (série de Limbo) pré-
llanvirnienne (BROC- et al. 1972) (cf. p. 105 ) .

c ) - Dans l e Nord-Ouest argentin, le Précambrien supérieur constitue le


substratum prépaléozoïque depuis la frontière avec la Bolivie jusqu'b la région de
Tucuman-Salta. Plus au sud, il forme l'essentiel des "Sierras" Pampéennes (CAMINOS
1972).
Ce substratum est représenté par plus de 2000 m de matériel gré-
so-pélitique, schistosé et présentant un métamorphisme général de bas degré (faciès
schistes verts) (TURNER 1960, 1964, 1972). De rares granites et granodiorites sont
intrusifs dans ces métamorphites. Des mesures d'âges radiométriques,effectuées sur
ces roches,s'accordent pour leur attribuer un âge de 5 0 0 b 600 MA (HALPERN et al.
1970, HALPERN 1972, HALPERN et LATORRE 1973).

Ces roches métamorphiques et granitiques sont surmontéestendis-


cordances,par 2000 à 3000 m de grès attribués au Cambrien car ils sont antérieurs
b du Trémadocien, daté paléontologiquement,et parce qu'ils contiennent quelques
restes de brachiopodes mal conservés (TURNER 1964).

d ) - A cette orogenèse brasilide (ou "assyntique" suivant BORELLO 1972)


participent les "Sierras" Pampéennes et les "Sierras Australes" e t Septentriona-
-
les de la province de Buenos Aires (Sierras de la Ventana et de Tandil).
.-Z)UM &A "Siehn&5 ?'amp~enned'' (San Juan, San Luis, Cordoba, La Rioja, Catamarca
et Tucuman), les âges radiométriques obtenus par diverses méthodes sur les gneiss,
les micaschistes e; les intrusifs associés : granites, granodiorites . ..
(540 2
15 MA (Rb/Sr) (HALPERN et al. 1970), 620 f ? MA (Rb/Sr) (CINGOLANI in VICENTE
1975), 735 2 75 MA (Pb/a) (LINARES 1966, LINARES et LATORRE 1969), prouvent l'exis-
tence de cet orogenèse.

Remarque : Les âges de 460 2 20 (U/Pb) (LINARES 1959 i n STIPANICIC e t LINARES


1969) 6 515 2 20 (U/Pb) LINARES 1 9 6 6 ) , obtenus sur des pegmatites,et c e m de
415 MA (Rb/Sr) (HALPERN e t a l . 1970),réalisés sur des granites,ainsi que l e s
divers Zqes K / A r sur minéraux (entre 400 e t 450 MA) (Me BRIDE e t a l . 1976),ob-
tenus sur un c e r t a i n nombre de roches i n t r u s i v e s des "Sierras" Pampéennes,
nous paraissent marquer un rajeunissement d'un socle brasilide (600 MA) ou
des épisodes magmatiques anorogéniques pendant l'ordovicien e t l e Silurien,
plus qu 'un cycle hercynien précoce ( t e l que 2 'interpre'te VICENTE 1 9 7 5 ) .

. DaMn ,pasima de La V e h n a & de T a n a , le Précambrien ancien est sûrement


remobilisé par la tectorogenèse brasilide comme le démontrent les âges radiomé-
triques obtenus (575 2 10 MA)(Rb/Sr) (HALPERN et al. 1971), 574 2 10 M A (Rb/Sr)
(CINGOLANI et VARELA 1973), et 598 ?, 650 2 ? MA (K/Ar) (CAZENEUVE 1966 in STI-
PANICIC et al. 1969).

(1) Un 8ge K/Ar de 5 3 0 5 30 MA vient d'être déterminé,récemment,sur le socle at-


teint par forage dans le N.de 1'Altiplano (LEHMANN op. cit.).
- 21 -

e)- La présence de l'orogenèse brasilide est difficile 2 prouver dans le


*
sud de l'Argentine, au delà des affleurements de Pichi Bfahuida (500 35 MA) (Rb/
Sr) (-HALPERNet al. 1972). Un substratum précambrien,prdsent en Patagonie, dans les
îres Malouïnes (in BORELLO 1972) et, peut-être, en Terre de Feu (HALPERN 1967),
pourrait être des éléments de cet orogène.

Après de nombreuses controverses, certains géologues argentins


(STIPANICIC et al. 1968) considèrent que les roches les plus métamorphiques de Pa-
tagonie (gneiss, micaschistes, amphibolites ...) peuvent être antécambriennes; les
moins métamorphiques étant paléozoïques.

De la même façon, le complexe polymétamorphique qui affleure sur


la côte chilienne,au niveau de Concepcith (34" à 91" de latitude sud),peut corres-
pondre partiellement au Précambrien : certains auteurs (AGUIRRE in RUIZ et al.
1965, MAAS et ROESCHMANN 1971,MILLER 1970, 1973, VICENTE 1975) lui attribuent une
frange côtière d'orientation méridienne, composée de gneiss, micaschistes, amphibo-
lites et schistes 5 glaucophane, comparable aux affleurements de la côte situés
plus au nord (GONZALEZ-BONORINO et AGUIRFE 1970). D'autres, au contraire (GONZALEZ-
BONORINO 1970, MUNIZAGA et al. 1973, HERVE et al. 1974, ERNST 1975),croient que ce
complexe est paléozoïque sur la foi d'âges radiométriques (Rb/Sr),entre 273 et 342
* 5 MA, obtenus sur des schistes métamorphiques (MUNIZAGA et al. op. cit.). Pour MIL-
LER (1973), ces âges peuvent correspondre à des rajeunissements isotopiques pendant
l'orogenèse hercynienne.

L'orogène brasilide qui remanie des éléments de socle ancien, 2


l'ouest ("Massif d'Arequipa" et Altiplano) comme à l'est (Sierras Australes de Bue-
nos Aires, CrPton de Mar del Plata ,..), semble pouvoir être lié aux orogènes bra-
silides connus au Brésiletentourant les cratons anciens (CORDANI et al. 1968, 1973,
ALmIDA et al. 1968, 1973). Ce cycle est 2 paralléliser avec les chaînes pan-afri-
caines de même âge (CABY 1972, HURLEY 1973, NAIRN 1973).

L'évolution des diverses zones orogéniques brasilides et pan-af.ri-


caines est mal connue. Cependant des modèles faisant intervenir la collision de pla-
ques sont proposés pour la chaîne pan-africaine de l'ouest de l'Afrique (BURKE et
DEWEY 1973); ces modèles sont basés sur l'existence d'importants complexes de ro-
ches ultrabasiques. Or de tels complexes existent dans la chaîne brasilide du.Pé-
rou (DALMAYRAC 1977) et des "Sierras" Pampéennes d'Argentine (ZARDINI 1970, BOREL-
LO 1970).

I
18'

24 O

i-

30'

Fig. 7 - Allure actuelle de la chaîne éohercynienne.


1 ) allure de la schistos.ité dans la zone axiale; 2) zones de métamor-
phisme mésozonal souvent lié à des intrusions syntectoniques (3);
4 ) allure des plis hercyniens au dessous du front de schistosité; 5)
domaines peu ou pas déformés et 6) affleurements de la plateforme
précambrienne.
- 23 -

LA CHAîNE HERCYNIENNE : SON DOMAINE, LES DIFFERENTES ETAPES


DE SON I?VOLUTION

Après la phase de plissement "brasilide",une plaque continentale


est créée, qui englobe les cratons anciens et les diverses chaînes du cycle à 600
MA. Cette plaque comprend l'ensemble Afrique-Amérique du Sud, auquel Antarctique -
Australie et Inde sont unis (Pangea).

Sur l'emplacement actuel des Andes centrales, après une tentati-


ve au Cambrien, une zone de fragilité commence à s'individualiser à l'Ordovicien.
Cette zone étant située sur la croûte continentale, celle-ci devait, par consé-
quent, être amincie comme l'attestent, d'une part l'importante épaisseur de sédi-
ments du Paléozoïque inférieur, d'autre part, la présence d'un légermagmatismeiba-
sique et ultrabasique dans l'Ordovicien des Andes méridionales (Précordillère et
Cordillère Frontale d'argentine) (ZARDINI 1958, VIL* 1969, in FURQUE 1972, CAMI-
NOS 1972) et de la "Puna" (Nord-Ouest argentin) (ARGANARAZ et al. 1972).

La période de sédimentation s'étend jusqu'au Dévo-


nien supérieur, c'est-à-dire sur plus de 200 MA. La première phase de serrage se
produit alors avec plissement et métamorphisme. Cette phase tectogénique "éohercy-
nienne" sera suivie, au Permien moyen, par une deuxième phase tectorogénique : l'la
phase tardihercynienne" (MEGARD et al. 197 1 ) .

LE DOMAINE DE LA CJUINE HERCYNIENNE. (Fig. 7 , 8, 1 3 )

Le schéma d'organisation hercynienne proposé ici découle des étu-


des entreprises au Pérou et en Bolivie (MEGARD et al. 1971, MEGARD 1973, DALMAYRAC,
LAUBACHER, MAROCCO 1977 pour le Pérou; MARTINEZ et TOMASI pour la Bolivie). Ces
Etudes complétées par des observations dans le Sud-bolivien et le nord de 1'Argen-
tine (1) et par l'analyse de nombreuses publications (cf. bibliographie) nous per-
mettent de présenter une synthèse des résultats récents obtenus sur ce thème.

Remarque : Dans c e t t e brève synthèse, nous envisageons l'existence d'un domaine


hercynien unique, lindaire e t continu depuis l e centre du Pdrou jusqu'aux An-
.
des de Z 'Argentine moyenne (région de Mendoza - San BafaZl) Cette inteqx%%a-
t i o n e s t différente de c e l l e prdsentde par VICENXE (1975) qui f a i t intervenir
deux chaznes hercyniennes dlémentaires : l e s "Cuyanides" e t l e s "BoZivianides "
(AUBOUIN e t BORELLO 1970), situées de p a r t e t d'autre d'un axe polymétamorphi-
que pampéen profondément remobilisé a' l'Hercynien.
Pour nous, c e t "axe pampéen" ("Sierras Pumpdennes") garde l e rã-
l e d'avant-pays. I l s e r a i t partiellement repris par l a tectogenèse hercynienne
s u r ses marges occidentales, en particulier au niveau du Nord-Ouest argentin,
oÙ son prolongement ("Dorsale Cale_haqui" AUBOUIN e t BORELLO 1970) s ' e s t avérd
en grande partie paldozoCque (AZENOLAZA 1973). Les phdnomènes de granitisation

(1) En compagnie de T. SUBIETA et J. MEAVE (1970) nous avons pu effectuer une cou-
pe transverse à la chaîne depuis Villa Montes jusqu'à la frontière avec le Chi-
li (coupe B y Fig. 5 et planche hors-texte) (coupe publiée in MEGARD et al.
1971). Grâce 2 l'amabilité des géologues de Salta (géologues de la N.O.A. et
de l'Université du Nord-Ouest),nous avons aussi fait connaissance avec la géo-
logie du Nord-Ouest argentin,que nous avons complétée par de brèves excursions
dans le Paléozoïque des Andes méridionales.
b
.San Rafael
t
O
- I
250 'km

Fig. 8 - Affleurements du Paléozoïque inférieur des Andes centrales et méridionales


(Bolivie, Chili, Argentine) ( D o m e n t s consult&: re'fe'rences dans Ze t e x t e ) :
1) terrains post-hercyniens; 2) Paléozoïque inférieur (Zes croix signalent Zes
m i t e s hercyniens) ; 3) extension du Paléozoïque sur la plateforme précambrien-
ne; 4 ) affleurements du bouclier précambrien; 5) forages n'ayant pas atteint
l,e Paléozoïque; 6) forages ayant atteint le Paléozoïque .(5 e t 6 d'uprDs PUTZER
1962); 7) limites actuellement connues des affleurements du Paléozoïque.
- 25 -

qui % IaffecteraEent pendant I'Ordovicien-Silurien (GONZALEZ 19?1), puis au Car-


bonifzre-Permien (LINARES 1968, STIPANICIC' e t LINARES 1969, HALPERN e t a l .
19701, nous paraissent %ids à u n magmatisme atectonique anorogdnique e t a' un
rajeunissement isotopique de granites pre'cambrienssupdrieur p a r un magmatisme
permo-carbonife're.
re
Le domaine hercynien proprement dit peut être fonstitué à partir
des affleurements de Paléozoïque plissé et, souvent, schistosé et épimétamorphisb ,
connus dans la Cordillère Orientale du Pérou et de Bolivie, le sud de 1'Altiplano
bolivien (MEGARD et al. 1971, MEGARD 1973, DALMAYRAC, LAUBACHER, MAROCCO 1977,
AHLFELD et BRANISA 1960, RIVAS et al. 1969, MARTINEZ 1971, TOMASI et BROCKMANN et
al. 1972, FERNANDEZ et al. 1972), la "Puna" et la Cordillère Orientale du Nord-
Ouest argentin (ACEBOLAZA et TOSELLI 1970, TURNER 1972 a et b , ACENOLAZA 1972),
la Sierra de Famatina (DE ALBA 1972), la Précordillère (FURQUE 1972), la Cordillè-
re Frontale (CAMINOS 1972) et la région de San Rafaël (CRIADO ROQUE 1972), en Ar-
gentine. Les affleurements de la côte chilienne (FUENZALIDA 1956, RUIZ et al.
1965, MILLER 1970 et 1972) permettent de le prolonger vers l'ouest (Fig. 8 ) .

Les prolongements vers le sud du domaine hercynien ne sont pas


faciles ?imettre en évidence car, d'une part, les afneurements, masqués par les dé-
pôts mésocénozoyques, sont rares, d'autre part, une importante discontinuité nous
semble exister 2 ce niveau (sud de San Rafaël - Golfe de Bahia Blanca).
Cette discontinuité qui peut correspondre à une importante faille continentale, de
direction NW-SE, partage le "cône sud" (Argentine-Chili); elle guidera la sédimen-
tation mésozoïque marine du bassin andin, oblique au domaine hercynien B ce ni-
veau et, à cause d'elle, 'la disposition actuelle des affleurements paléozoïques de
Patagonie et du Sud-chilien ne nous parait pas correspondre 2 leur situation
initiale .
Dans notre présentation,nous ne considèrerons que la partie la
mieux connue du domaine paléozoïque : c'est-à-dire la chaîne hercynienne quisesu-
perpose 3 un sillon subsident , allongé depuis le centre du Pérou jusqu'aux An-
des méridionales d'Argentine. Ce sillon, situé entre deux aires positives qui ont
pu être émergées pendant de longues périodes (la plate-forme du Bouclier brésilien
à l'est, un hypothétique ,"paléocontinent pacifique", à l'ouest), avait des direc-
tions proches de celles de la chaîne, c'est-à-dire NW-SE au Pérou et en Bolivie
jusqu'à la "déflexion de Cochabamba", N-S de Cochabamba jusqu'en Argentine (Précor-
dillère, Cordillère Frontale, région de San Rafaël).

LES DIFFERENTES ETAPES DE L'EVOLUTION SEDIMENTAIRE ET TECTONIQUE.

Dans la plus grande partie de son étendue, l'histoire du sillon


subsident,et les modifications qu'il a pu subir, peuvent être reconstituées 2 par-
tir du Canbro-Ordovicien. Cette reconstitution est cependant difficile, voire im-
possible,dans la Cordillère Occidentale, 1'Altiplano et le sud de l'Argentine et
du Chili: soit que les dépôts paléozoïques sont érodés, soit qu'ils sont recouverts
par les terrains mésocénozoïques.

AU début du Cambrien, la zone de dépôts semble limitée, à l'ouest d'un


avant-pays constitué par les Sierras Pampéennes, à la région orientale de la Pré-
cordillère argentine. Des dépôts carbonatés de plate-forme, peu épais (850 m), s'y
sédimentent (BORELLO 1965, FURQUE 1972, TURNER 1973) et cette sédimentation.pe.rsis-
tera jusqu'au Cambrien supérieur.

AU Cambrien supérieur, un deuxième bassin subsident (Fig. IO) s'instal-


le dans le Nord-Ouest argentin. 2000 2 3000 m de grès prétrémadociens s'y déposent
- 26 -
*0 \ g f A
+ + + + +
., + + + + + + + + +

U
89' 40'
I

Fig. 9 - Les bassins paléozoïques : (LAUBACHER i n DALMAYRAC e t a l . 1977).


A - La subsidence au cours du Paléozoïque inférieur.
B - La subsidence au cours du Paléozoïque supérieur : I ) sillons fortement
subsidents (plus de 3000 m) ; 2) bassins 1 subsidence moyenne 1 faible
(3000 m 1 1000 m) ; 3 ) dépôts de plateforme peu épais ; 4 ) zones émergées.

Fig. IO - Répartition des terrains cambriens et ordoviciens d'Amérique du Sud.


(Documents c o n s u l t é s : BVRGL 1961, RADELLI 1967, KARRINGTON 1962,
SUAREZ 1976 e t r é f é r e n c e s dans l e t e x t e ) .
I ) Secteur 1 subsidence moyenne B faible, 2) secteur à fortes épais-
seurs d'ordovicien, 3 ) principaux corps de roches basiques 1 ultra-
basiques, a) extension maximum de l'Ordovicien basal, b) extension
maximum à partir de 1'Arénigien-Llanvirnien.
- 27 -

dans une mer peu profonte (stratifications entrecroisées, fentes de dessication,


ripple-mark, pistes de vers) (TURNER 1964 et 1973).

Vers le sud-est, le Cambrien supérieur s'amenuise rapidement; iln'


atteint que quelques centaines de mètres dans la région de Tucuman (MON et al. 1971,
RICCI et al. 1969); dans le centre de la Bolivie, vers le nord, il n'est plus con-
nu avec certitude.

A la f i n du Cambrien, des mouvements épirogéniques sont signalés dans la


région de Mendoza (FURQUE 1972). Ils sont,peut-être,responsables de la disparition
du Cambrien dans une partie du bassin et ils sont marqués par la discordance de
l'Ordovicien moyen; discordance qui est connue aussi dans le Nord-Ouest argentin
(TURNER 1972, 1973).

A p a r t i r de 1 'Ordovicien inférieur, le sillon subsident commence vrai-


ment à se développer. I1 s'installe au Trémadocien dans le Nord-Ouest argentin et
le sud de la Bolivie pour se généraliser à toutes les Andes, depuis le Pérou jus-
qu'à l'Argentine, pendant 1'Arenigien-Llanvirnien. La mer ordovicienne atteint
alors son maximum d'extension (Fig. I O ) .

Dans le sillon subsident nord-argentin-bolivien se dépose une


puissante série marine schisto-gréseuselde mer ouverte(p1us de 6000 m d'épaisseur,
TURNER 1973),dans laquelle des faciès à graptolites alternent avec des sédiments
terrigènes. Ces éléments terrigènes proviennent,essentiellement,du "craton sud-est-
pacifique" (Massif d'Arequipa élargi) dénudé et érodé. La plate-forme brésilienne
est probablement émoussée, recouverte en partie par des dépôts de plate-forme au
niveau de l'Est-bolivien-Paraguayetémergée au Brésil (BEURLEN 1970).

Dans les Andes méridionales d'Argentine ( Précordillère, Cordil-


lère Frontale ),la sédimentation débute au Llanvirnien. Elle est réduite à quelques
centaines de mètres dans l'ouest de la !récordillère, mais elle y est accompagnée
par un magmatisme basique avec corps d'ophiolites et de spilites"(ZARDIN1 1959,
1962, VILLAR 1969, CAMINOS 1972) (I).

Dans l'est de la Cordillère, c'est une épaisse (3000 3 3500 m :


BORELLO et GARECA 1951) série néritique carbonatée,avec des intercalations de lu-
tites, qui se forme. Elle est interrompue,à la fin du Llanvirnien,par des mouve-
ments verticaux ("mouvements prétaconiques") auxqilels succèdent des conglomérats
et des lutites du Llandeilien, puis des grès et des quartzites caradociens (FURQUE
1972).

Les apports détritiques,plus grossiers,du Caradocien et l'absen-


ce de 1'Ashgillien c o m e de l'extrême base du Silurien suggèrent que, depuis la Pré-
cordillère argentine jusqu'au Pérou, des mouvements épirogéniques importants se ma-
nifestent à la fin de l'Ordovicien ("mouvements taconiques") provoquant une reprise
de l'érosion des secteurs émergés (craton sud-est pacifique) (2) et l'émersion plus
ou moins généralisée du domaine précédemment en subsidence.

Des niveaux tuffacés, dans l'Ordovicien moyen de la Sierra de Famatina,sont la


seule manifesfation de magmatisme acide connue à cette époque-.-(TURNER 5967, DE
ALBA 1972).
L'existence du craton ou "paléocontinent sud-est pacifique'' est admise mainte-
nant par de nombreux auteurs (in MILLER 1970, LAUBACHER in DALMAYRAC et al.
1977) sur des considérations sédimentologiques, palgogéographiques et structu-
rales.
- 28 -

Un niveau de conglomérat,à la base du Silurien du Nord-Ouest ar-


gentin, de Bolivie et du Pérou, fut,d'abord considéré comme d'origine glaciaire puis
glacio-marine ("Horizon glaciaire Zapla" de SCHLAGINTWEIT 1942). Récemment (TURNER
1972, 1973, RODRIGO inf. orale), il a été interprété comme dû b des courants de
turbidités. I1 est possible que les éléments de ce conglomérat (galets et blocs de
granites, de gneiss précambriens, de quarzites ordoviciennes...) soient d'origine
glaciaire, remaniés postérieurement en milieu marin (RODRIGO et al. 1977). Dans ce
cas, un épisode glaciaire était présent dans les Andes centrales B la fin de l'Or-
doviciens et on peut rapprocher cet événement d e s glaciations connues, pour la mê-
me époque, dans le Sahara (BOEUF et al. 1971), dans la chaîne du Cap (COCKS et a l .
1970), dans les îles Malouines (BAKER 1922), ainsi que sur la bordure sud-occiden-
tale du Bouclier brésilien (CHAMOT 1970).

Au Silurien et au Dévonien (Fig. 11).


Après la régression fini-ordovicienne, une transgression marine
à faune chaude envahit les Andes centrales,au Llandovérien inférieur. En provenan-
ce du nord (elle est observée au Vénézuéla, BOUCOT 1972), elle est connue au Pérou
(in LAUBACHER 1977) et dans le Nord-Ouest argentin (ISAACSON et al. 1976). Elle at-
teint le centre de la Bolivie (Pojo) au Llandovérien supérieur (BOUCOT et al. à pa-
raître) (Fig. 11).

Au même moment (Llandovérien inférieur), une mer froide, b faune


malvino-caffrique, recouvre partiellement le Bouclier brésilien (Bassins du Maran-
hao, du Parana et Amazonien). Cette mer froide envahit à nouveau le sillon subsi-
dent des Andes centrales à la fin du Llandovérien (Fig. 11) (BERRY et BOUCOT 1972,
BOUCOT 1975). Elle s'y maintiendra jusqu'à la fin du Dévonien.

A partir du Llandovérien supérieur, la zone subsidente, moins


étendue que celle de l'Ordovicien, est plus complexe : le domaine des Andes centra-
les péruvo -boliviennes est séparé du bassin,qui s'ébauche dans les Andes méridio-
nales, par un vaste secteur &ergé au niveau du Nord-Ouest argentin (Fig. 11). Cet-
te zone positive se raccorde au paléo-continent sud-est-pacifique (Massif d'Arequi-
pa élargi), vers l'ouest, et au Bouclier brésilien,vers le nord-est et l'est. Le
Massif d'Arequipa est B l'origine des importantes accumulations terrigènes qui se
forment dans la partie occidentale du sillon des Andes centralesjen particulier au
début et à la fin du Silurien.

LU b%& b2uko-dbvanignne des Andes centrales, schisto-gréseu-


se, monotone, de type flysch, se dépose sur l'Ordovicien avec une légère discordan-
ce régionale et elle atteint une grande épaisseur (de 7000 à 9000 m). La fosse si-
luro-dévonienne est complexe et, entre deux zones de subsidence maximum dans L'Al-
tiplano et la zone subandine méridionale, se place un domaine moins subsident
(moins de 4000 m d'épaisseur) qui passe vers le sud 1 la zone positive de la Cor-
dillère Orientale et de la Puna du Nord-Ouest argentin (Fig. 11) , source des
apports dévoniens dans la zone subandine méridionale (MINGRAMM et RUSSO 1972, TUR-
NER 1973).

Au sud, dans la Précordillère, la Cordillère Frontale d'Argenti-


ne et le Chili central, le Silurien est peu épais (600 m environ) ou absent. Par
contre la sédimentation dévonienne, de type flysch, est puissante (près de 4000 m),
uniformément marine à sa base, elle présente ensuite des faciès marins pélagiques,
1 goniatites,qui passent à des faciès terrigènes épicontinentaux,à plantes,très
épais (plus de 3000 m) (FURQUE 1972).

Les importantes accumulations terrigènes du bassin paléozoïque


des Andes argentines proviennent,probablement,du "Paléo-continent sud-est pacifi-
que";suivant un schéma semblable B celui qui est admis pour le sillon bolivien (ME-
GARD et al. 1971, BERRY et BOUCOT 1972, ISAACSON 1975).
- 29 -

I ,

Fig. 1 1 - Répartition des terrains siluro-dévoniens:


A- Silurien inférieur: 1 ) faunes chaudes du Llandové-
rien inf. (a) et du Llandovérien sup. (b); 2)
faunes froides malvino-caffriques; 3) dépôts gla-
cio-marins remaniés à la base dtt Silurien; 4 ) fa-
ciès continentaux.
B- Silurien moyen et supérieur: 1 ) faunes chaudes sep-
tentrionales; 2) faunes froides australes; 3) sec-
teur à forte subsidence.
- . Flèches pleines: comunications possibles des
faunes froides.
. Flèches ouvertes: communications possibles des
faunes chaudes.
(Documents u t i l i s e ' s : rdf6r"ces dans l e t e x t e e t
BRANISA e t a l . 1960, BURGL 1961, HARRINGTON 11162,
PUTZE3 1962, LA.VGE 1372, /.EIDS 1972, BRAVISA e t al
1372).
C- Dévonien: 1) zone 3. faune chaude septentrionale;
2) zone 1 faune froide australe; 3) zone à forte
subsidence. (Documents uti?isds: BURGL 1961, P!fT-
ZER 1362, SEURLEN 1970, HARRINGTDB 196'2, SCHL.ATTER
e t IVEDERLOF 1966, RUIZ e s a l . 1965, MEUDES e t PET.?I
1371, PADUSA 1372, e t i n t z x t e l .
- 30 -

IS"

24 <
n 4

30'

Fig. 12 - Extension de la chaîne éohercynienne, du métamorphisme et du


magmatisme associé (350-330 MA.) :
1) Paléozoïque peu B peu plissé, couverture du Précambrien de plate-
forme ( 2 ) ; - 3 ) domaine du niveau structural moyen B plissement isopaque;
4 ) domaine du niveau structural inférieur 2 schistosité, métamorphisme
épizonal et, localement, métamorphisme mésozonal lié aux intrusions
syntectoniques (5); 6 ) chaîne hercynienne sous matériel andin mésocéno-
zoIque,
- 31 -

SW

1
I
S U O - PEROU

N O R O . BOLIVIE

CENTRE - BOLIVIE

w . ,.... . . - E

HORO-CHILI, NORO-OUEST ARGENTIN

.,IO t m

1130km

CHll-1 CENTRLL , PRECOROILLERE ARGENTINE

Fig. 13 - Coupes interprétatives de la chaîne hercynienne


- dans le segment septentrional (d'après LAUBACHER (21, MARTINEZ (2),
TOMASI (3).
- dans le segment msridional.
Les granites post-tectoniques ne sont pas représentés; par-contre la
discordance du Permo-carbonifère est suggérée (1,4 et 5).
- 32 -

D'une manière générale, le Dévonien est largement transgressif


en Amérique du Sud (Fig. I I ) . Cette transgression succède 1 des mouvements épirog-5-
niques qui se traduisent par des alternances de régression et de transgression à
la limite siluro-dévonienne,avec une recrudescence de l'érosion sur les zones émer-
gées, et par une augmentation des apports détritiques grossiers (conglomérats, grès).
Ce phénomène dépasse le cadre des Andes centrales puisque la transgression du Dévo-
nien est générale sur le continent sud-américain.

La mobilité du domaine subsident des Andes,et de ses bordures,


est permanente pendant la sédimentation dévonienne. Elle est marquée par le jeu de
failles synsédimentaires au niveau du bassin subandin (inf. orale RODRIGO),par le
remaniement d'olistolithes de calcaires cambro-ordoviciens dans le Dévonien de la
Précordillère Orientale (BORELLO 1969), et par des dykes tdi&oulées basaltiques ob-
4
servés dans plusieurs secteurs (centre et sud du Pérou, e la Bolivie, Nord-Ouest
argentin .. .
.)

A la fin du Dévonien, des faciès régressifs annoncent l'émersion


totale du bassin paléozoïque des Andes centrales. Cette émersion est due 2 la pre-
mière phase de serrage hercynienne qui se produit dès le Famennien (cf. p.96 )
(mais peut-être à des époques légèrement plus récentes suivant les régions).

La phase tectorogénique éohercynienne. (Fig. 12 e t 13)

Cette phase qui est 1'Gvénement tectonique hercynien majeur dans


toutes les Andes centrales et méridionales, est maintenant bien repérée depuis le
Pérou central (MEGARD et al. 1971, EfEGARD 1973, DALMAYRAC, LAUBACHER et MAROCCO
1977) jusque dans le Nord-Ouest argentin (TURNER 1972, MINGRAPM et RUSSO 1972), ain-
si que dans la Précordillère (DE ALBA 1972, FURQUE 1972) et la Cordillère Frontale
(CAMINOS 1972). Elle est aussi connue sur la côte chilienne (MILLER 1970, 1973, VI-
CENTE 1975).

Elle correspond h un intense plissement accompagné d'une schisto-


sité,au moins, et d'un métamorphisme Epizonal qui, localement, peut être plus inten-
se et atteindre le faciès amphibolite, traduisant ainsi la présence de dômes @o-
thermiques importants mais limités : Cordón del Portillo, Cordillère Frontale d'Ar-
gentine (ZARDINI 1959, VILLAR 1969, CUCCHI 1971, 1972, CAMINOS 1972), Puna du Nord-
Ouest argentin, région de Zongo en Bolivie (BARD et al. 1974), régions de San Ga-
ban (LAUBACHER 1977), Amparaes et Vilcabamba (MAROCCO 1977), au Pérou.

La chaîne hercynienne est relativement simple, linéaire et cy-


lindrique. Les grandes structures à plan axial généralement subvertical, rarement
couché (centre et sud du Pérou), sont accompagnées par des replis de style en che-
vron. La schistosité est verticale en moyenne; le plus souvent de type fracture ou
de pli-fracture qui passe à une schistosité de flux dans la zone axiale et à une
foliation à proximité des dômes géothermiques. Localement des phases de déforma-
tions éohercyniennes précèdent (Pérou central) ou se superposent (Cordillère de
Vilcabamba) B la phase majeure.

Les dômes géothermiques sont souvent (Puna ( I ) , Zongo, San Gaban,


Amparaes) liés 5 des intrusions syn. 2 tarditectoniques. Des 8ges radiomGtriques ef-
fectués sur certaines de ces intrusions (Amparaes : 330 t 10 MA (U/Pb), LANCELOT et
al. 1978) ou sur des roches métamorphiques (Cordillère Frontale : 363 2 18 MA, DES-
SAWTI et CAMINOS 1967), confirment la présence d'un événement tectonique, magmatique et

(1) Le granite de la Puna argentine décrit par MENDEZ et al. (1973) est intrusif
dans l'ordovicien métamorphique, et il présente une orientation tectonique que
nous pensons due B la tectorogénèse éohercynienne, majeure dans cette région.
- 33 -

métamorphique important b la fin du Dévonien. A cet événement se rattacherait le


métamorphisme hercynien (342 2 5 NA (Rb/Sr), CORVALAN et MUNIZAGA 1972, MJNIZAGA
et al. 1973) de la côte du Chili central, représenté par une zone épimétamorphi-
que à l'est de la bande polymétamorphique précambrienne (GONZALEZ-BONORINO 1970,
MILLER 1970, VICENTE 1975),ainsi que les intrusions de granites souvent orientés
de la côte chilienne (Chañaral-Taltal, post-dévonien, (340 2 40 MA) , (Pb/a)(LEVI
et al. 1963, RUIZ et al. 1965), de la Cordillère de 1'Elqui (373 2 40 MA) (Pb/a)
(DEDIOS 1967) , des régions de Malipilla (363 2 40 MA) (CORVALAN et DAVILA 1964) et
de Chuquicamata (353 2 40 MA) (Pb/a) (RUIZ et al. 1965).

Des intrusifs post-tectoniques, mais pré-carbonifères, sont aus-


si présents dans la Cordillère Frontale (tonalite de Carrizalito (334 ? 16 MA)(K/Ar)
DESSANTI et CAMINOS 1967), dans la Sierra de Famatina (granite atectonique post-
ordovicien-précarbonifère (TURNER 1967 et DE ALBA 1972) et vers SAX Rafaël (CRIADO
ROQUE 1972). L'adamellite de Pacococha (MEGARD 1973) avec un âge de 346 2 10 MA (MA-
LUSKI ) appartient à ce cycle magmatique post-tectonique.
La phase de plissement éohercynienne précède la forte discordan-
ce angulaire du Carbonifère inférieur et, peut-être, du Dëvonien terminal (cf. p.
9 6 ) qui est bien observée au Pérou et en Argentine et, moins nettement,en Boli-
vie. La limite entre les terrains du Paléozoïque inférieur et ceux du Permo-Carbo-
nifère est essentiellement marquée par l'installation d'un nouveau régime de sédi-
mentation lié P un dispositif paléogéographique totalement différent.

AU Carbonifère-Permien. (350 à 250 MA environ)

Pendant & C~~bolzi&2h.e,les Andes centrales présentent une mor-


phologie irrégulière. Des sillons étroits, lids à des failles,voient s'accumuler
de puissantes séries molassiques 2 caractères continental, marin ou mixte. Entre
ces sillons, des zones positives constituent des plates-formes faiblement submer-
gées ou des reliefs émergés et soumis .3 l'érosion (Fig. 15).

Au niveau des Andes péruvo -boliviennes, un bassin marin de di-


rection NW-kE (bassin du "Groupe Ambo") se superpose, pendant le Carbonifère in-
férieur, au domaine éohercynien de la Cordillère Orientale. Une sédimentation con-
tinentale puis marine y atteint 2000 m d'épaisseur.

Vers l'est et le sud-est, les dépôts marins débordent sporadi-


quement ce bassin et passent latéralement à des formations continentales fluvio-
glacisires, glacio-marines et marines littorales (faciès Gondwana) (AHLFELD et
BRANISA 1960) des domaines subandins boliviano-argentins. Dans le bassin subandin
méridiona1,jusqu'à 2000 m d'une série compréhensive se déposent: pendant tout le
Carbonifère .
Vers le sud, le bassin péruvien communique, probablement par la
côte péruvienne et chilienne, avec un bassin chileno-argentin de direction méri-
dienne. Essentiellement marin, mais avec des influences continentales sur sa marge
orientale où les apports terrigènes sont importants, ce bassin pouvait s'étendre
depuis le sud du Pérou (affleurements de l'ouest d'Arequipa, GUIZADO 1968 in LAU-
BACHER 1977) ,(Fig. 15) et le nord du Chili (affleurements de Juan de Horales (GAL-
LI 1957) et d El TOCO, HARRINGTON 1961) jusqu'à la Cordillère Frontale (CAMINOS
1972) et au versant occidental de la Précordillère argentine (POLANSKI 1970, AMOS
1972, AMOS et al. 1973). A ce niveau, les dépôts marins rares intercalations
glaciaires (bassin du rio Blanco) dépassent parfois, vers l'est, une "proto-pré-
cordillère" faiblement émergée (FURQUE 1972, CAMINOS 1972) qui les séparent d'un
bassin continental (bassin de Paganzo) .
- 34 -

.
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i.
E l Rincon \
\-
I
I
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/'

4" rJ A R G E N T IWE

z
4
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U
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-
O 250km

Ø San Rafael
79o 62"

Fig. 14 - Répartition des affleurements permo-carbonifères dans les Andes


centrales et méridionales: (Docwnents utilise's: HOFFSTETTER e t a l .
1956, Carte g d o l . d'Argentine 1964, K L L E R 1970, ACEÑOLAZA e t a l .
1972, DE ALBA 1972, TURUER 1 9 7 2 ) .
1) €'ermo-carbonif ère, 2) Précambrien.
- 35 -

Fig. 15 - R é p a r t i t i o n des f a c i è s du Penno-carborrifëre.


A - Carbonifère i n f é r i e u r : I) f a c i è s marins; 2) fa-
ciès mixtes; 3) f a c i è s continentaux; i.) dépãts
d e t i l I o ï d e s du Mississcpien terminal.
B - gaooifère supérieur: I) f a c i ë s marins. gréso-
p é l i t i q u e s ; 2) f a c t s s carbonatés; 3) f a c i E s mix--
tes; 4 ) faciès. continentaux; 5) plateforme émer-
a&; 6) tiLloïdes; 7) évaparites; 0). c m n & c a -
t i o n s e n t r e bassins.
C - Permien ÏnfGrieurr I ) dzpäts marins carboaat%
2) dépäts marins gréso-p6Llitiques; 3> faciès
continentaux.
&Jocuwents consulte's: B U K L 11961; HKRRIEGFOT
2963, FAUCHER e t S;Iri(7YA4 1973, N E i k E et at. 1953,
BEgRLEN 1970, CECICIVI 1970, SXAGAfl IQ75 et in
tc2X'tEl.
- 36 -

AU Ca/rbavLidè.hc 6 u p Z h h w ~(Fig. IS), cette disposition n'est


guère modifiée et les zones subsidentes demeurent. Cependant, des communications
s'établissent,par la Euna argentine,entre le bassin du rio Blanco et le bassin sub-
andin méridional (AZENOLAZA et al. 1 9 7 2 ) , e t une transgression pennsylvanienne re-
couvre la majeure partie du Pérou faisant communiquer le bassin andin avec l e bas-
sin amazonien. Des dépôts carbonatés occupent le centre du Pérou et le bassin ama-
zonien; ils passent vers le sud et le sud-est h des faciès marins détritiques qui,
dans le nord bolivien, se mélangent aux dépôts continentaux et glaciaires du faciès
gondwana.
Cette transgression pennsylvanienne succède,au Pérou, h une
période d'émersion liée h des mouvements verticaux responsables d'un magmatisme
acide. Ces mouvements sont, peut-être aussi, responsables de l'émersion,de la dis-
cordance localisée et du magmatisme observés dans la Précordillère d'Argentine
(FURQUE 1972), au même moment.

Au P d c n , la transgression généralisée d'une mer chaude s ' o -


père sur toute la bordure occidentale du continent. Depuis le Vénézuhla jusqu'au
Chili, des dépôts néritiques essentiellement calcaires recouvrent les Andes,à l'ex-
ception de petits massifs émergés (régions de Lima et d'Arequipa) (Fig. IS).

Ces dépôts s'étalent sur une plate-forme dans laquelle les zo-
nes précédemment en subsidence poursuivent leur évolution, accompagnée de failles
de distension et de volcanisme et,souvent,en milieu continental (domaine subandin,
bassins argentins) (LAUBACHER in DALMAYRAC et al. 1977).

La mobilité permanente du domaine des Andes centrales (et mé-


ridionales) pendant le Carbonifère et le Permien est manifestée par la succession
de régressions et de transgressions, la subsidence importante (jusqu'h 5000 m dlé-
paisseur cumulée au Pérou, plus de 2000 m dans les bassins subandins et argentins)
et les nombreuses émissions magmatiques observées. Celles-ci sont particulièrement
nombreuses au Chili et en Argentine (activité magmatique "tardi-varisque" de PO-
LANSKI 1970), pendant le Carbonifère; elles sont représentées par des intrusions
dans la chaîne hercynienne, dans les Sierras Pampéennes précambriennes et sur la
côte chilienne (LEVI et a l . 1963, RUIZ et al. 1965, GONZALEZ-BONORINO 1967, DEDIOS
1967, LINARES et LATORRE 1969, 1972, GONZALEZ-BONORINO et AGUIRRE 1 9 X , HALPERN et
al. 1970, MAC BRIDE et al. 1976) (Fig. 1 6 ) .

La phase tardi-hercynienne a eu des effets dans toutes les Andes, de-


puis les Andes septentrionales jusqu'aux Andes méridionales,

Dans les Andes centrales et méridionales, elle est caractéri-


sée par un plissement modéré, isopaque, rarement accompagné par une schistosité
qui reste subverticale :région du lac Titicaca (AUDEBAUD et LAUBACHER 1969, LAUBA-
CHER 1977, cf. p.153 ) , Nord chilien (El Toco, RUIZ et al. 1965, MILLER 1970,
1973) et région du rio Las Tunas, Argentine, 33"s (CAMINOS 1965 et 1972).
r

En dehors de ces zones, la déformation tardi-hercynienne sem-


ble plutôt s'effectuer sous forme de décrochements (Pérou central) (MEGARD 1973).

A la suite de cette phase, la cratonisation de toute la zone


mobile des Andes hercyniennes est effective et l e "Paléocontinent sud-est-pacifi-
que" est soudé h la "Pangea".
- 37 -

ioo 66" 62"


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ARGENTINE

30"

250km

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Ilb/Sr:273 San Luis
I I I I

Fig. 16 - Extension d u domaine tardi-hercynien.


1) zone à schistosité fruste; 2) zone plissée; 3) extension
probable du domaine tardi-hercynien; 4 ) granites permo-carbonifères.
- 38 -

50"

\ I

40"

++
+ + 6

50"

loo0 lan'
L -',- Falkland

Fig. 17 - Allure de la phase tardi-hercyniennne. (265 2 250 M.A.)


1 ) :e 2) Plis tardi-hercyniens (2 phases? 1; 3)schistosité;
4) zcne de plissement faible; 5) domaine peu ou pas affecté;
6) plateforme stable.
- 39 -
I
/ I I
70" so"

IOQ

-i
I

233/
25
226225

\ 80Q \ 1 r 40Q I

Fig. 18 - Le Permien supérieur et le Trias 5nfGrieur (250 B 215 M . A . ) .


- 40 -

Fig. 19 - L e domaine andin des Andes centrales et m6ridionales;


L e bassin marin mésozoïque a été distingué (traits discontinus)
dans la chalne andine (traits obliques serrés),
- 41 -

L'EPISODE PERMO-TRIASIQUE (Fig. 18)

La tectorogenèse hercynienne (S.I.) terminée, des reliefs im-


portants sont créés dont le démantèlement sera à l'origine de l'accumulation de mo-
lasses continentales rouges, simultanées avec l'émission de grandes quantités de
matériel volcanique pyroclastique. Essentiellement calco-alcalin, souvent basique,
ce volcanisme est intrude par de grands corps plutoniques alcalins et calco-alca-
lins. Les Pges radiométriques montrent que le volcanisme acide (246 MA (K/Ar) (RO-
CHA CAMPOS et al. 1971) et le plutonisme sont contemporains (215 5 250 MA) (DESSAN-
TI&CAMINOS 1967, ROLLERI et CRIADO ROQUE 1968, STIPANICIC et LINARES 1969, POLANS-
KI 1966, 1970, HALPERN 1968, 1972, MAC BRIDE et al. 1976, LAUBACHER et al. 1977,
LANCELOT et al. 1977).

Les dépôts volcano-clastiques du Permo-Trias ne sont pas con-


nus en Bolivie si ce n'est, peut-être, à la frontisre avec le Pérou (Tiquina, ré-
gion de Suches) (cf. p.97 ) . Par contre, ils sont abondants (jusqu'à 2000 m d'é-
paisseur) --e? discordance sur les séries paléozoïques plissées du Pérou (Groupe Mi-
tu, MAC LAUGHLIN 1924 et NEWELL et al. 1953), du Chili (PICHLER et ZEIL 1972) et
de l'Argentine moyenne (Groupe Choiyoi de ROLLERI et CRIADO ROQUE 969) (DESSANTI
et CAMINOS 1967).

Dans ces deux pays, ils sont la manifestation de phénomènes


de distension, générateurs de horsts et de grabens.

Les liens qui pourraient exister entre cet Episode magmatique


et l'établissement d'un plan de subduction sur le bord occidental de la plaque sud-
américaine ne sont pas dvidents. Les diverses hypothèses avancées par les auteurs
sont discutées par nos collègues : DALMAYRAC, LAUBACHER et MAROCCO (1977) qui pro-
posent une mise en place faisant intervenir des phénomènes de "rifting". Nous en-
visagerons (cf. p. ) les implications de cette hypothèse; remarquons cependant,
d'ores et déjà, la contemporanéité existant entre ces phénomènes et Ifédification
de la chaîne fini-hercynienne de la Sierra de la Ventana (DUTOIT 1954, HARRINGTON
1970) et,aussi,le fait que c'est au Permo-Trias que commence la fracturation de
la Pangea; fracturation qui aboutira à l'ouverture et 5 la séparation de nouvelles
plaques. 1
- 43 -

GRANDS TRAITS DE L"ORGANISATI0N ET DE L'EVOLUTION PALEOGEOGRAPHIQUE


ET TECTONIQUE DE LA CHAîNE ANDINE AU NIVEAU DES ANDES CENTRALES ET
MERIDIONALES

La chaîne andine du Pérou et de Bolivie a déjà été présentée


par AUDEBAUD et al. 1973 et, dans m e étude plus détaillée au niveau du Pérou cen-
tral, par MEGARD (1973). Le "Norte Grande" du Chili a été étudié par GECIONI et
GARCIA (196O),CHONG(l977) et les Andes méridionales du Chili et de l'Argentine
sont traitées dans Les articles synthétiques de RUIZ et al. (19651, AUBOUIN et BOREL-
LO ( 1970), VICENTE (1971) , LAUGENIE (197 1 ) et AUBOUIN et al. ( 1973) , et par CHOTIN
(1975) pour son extrémité méridionale.

Récemment, DALMAYRAC, LAUBACHER et MAROCCO (1977) ont apporté


une mise au point sur la chaîne andine du Pérou, incluant de nombreux résultats
nouveaux.

Par sa situation en marge du domaine andin S.S. (bassin andin


péruvo-chilo-argentin (Fig. 19),la zone étudiée ne nous permettait pas d'aborder
directement les divers problèmes généraux que pose la chaîne andine : organisation,
évolution sédimentaire et tectonique, magmatisme, rôle de la subduction ...
Notre
propos sera donc de résumer brièvement l'histoire géologique des Andes pendant le
Mésozoïque et le Cinozoïque, en considérant plus particulièrement le segment chi-
lien et boliviano-argentin des Andes centrales et en insistant sur les faits qui
nous permettent de mieux situer notre domaine d'étude.

Dans l'histoire géologique des Andes, il est coutume de dis-


tinguer :

- une longue période sédimentaire du Trias au Santonien, soit plus de 130 MA, ca-
ractérisée par une sédimentation marine, continentale etfou volcano-sédimentai-
re, interrompue par divers mouvements épirogéniques.
- une période plus courte, longue de 80 MA, kpartir du Crétacé supérieur, au
cours de laquelle de nombreuses phases tectogéniques s'intercalent dans le pro-
cessus sédimentaire et magmatique.
- les événements récents, plio-quaternaires.

A chacune de ces périodes correspondent des organisations dif-


férentes du domaine andin. Cependant,l'extr&ue mobilité de la bordure continentale,
occupée par ce domaine, fait que des changements d'ampleur limitée s'observent €ré-
quemment au cours de chacune de ces étapes d'évolution.

Nous tenterons de schématiser les divers aspects pris par le


domaine andin depuis ses origines, c'est-à-dire depuis le Trias supérieur :
- 44 -

DU TRIAS SUPERIEUR AU CRETACE SUPERIEUR (CONIACIEN-SANTONIEN p.p.)

Introduction.
C'est durant le Trias moyen (Anisien),au Chili, et supérieur
(Ladinien-Norien),au Pérou, que le domaine andin amorce son individualisation. Ce
ne sera, cependant,que pendant le Jurassique et le Crétacé inférieur que les bas-
sins marins andins seront vraiment différenciés au Pérou et en Argentine-Chili.

Le dispositif paléogéographique le plus communément considé-


ré pour interpréter la chaîne andine en tant que "chaîne liminaire" (AUBOUIN et al.
1973) correspond iì cette période, qui couvre les époques jurassiques et crétacées
jusqu'au Coniacien. Ce dispositif se caractérise par sa situation sur la bordure
cratonisée du continent sud-américain parallèlement 2 la côte actuelle, 2 l'ex-
ception de la région de Neuquén (Argentine, 3 9 " de latitude sud) oÙ le bassin an-
din est oblique,à la fois,aux structures antérieures (hercyniennes) et postérieu-
res (failles plio-quaternaires) à son évolution.

al- AU n i v e a u du P&~Lou,c'est le dispositif mis en place au Malm qui


est classiquement retenu. Il comprend schématiquement, de l'ouest vers l'est (AU-
DEBAUD et al. 1973, MEGARD 1973, DALMAYRAC, LAUBACHER, MAROCCO 1977) :

- un bassin marin occidental, bordé vers l'ouest (zone côtière actuelle) par une
"ceinture volcanique" (ou guirlandes d'îles ?) qui émet des laves "andésitiques"
en milieu marin.

- un domaine positif, plus ou moins émergé : la Cordillère Orientale, ou "géanti-


clinal du Marañon";

- un bassin marin oriental : le bassin subandin qui devient continental au sud de


13" de latitude sud et qui s'appuie,vers l'est,sur la plate-forme du Bouclier
brésilien.

b ) - VaM Re nud d u P&OU e;t au n i v e a u du Chi.& e;t d e Bofivie-AhgenCLne


(jusqu'à 40'30 de latitude sud), le domaine andin est constitué, dès le Lias, par
un unique et étroit bassin (long de plus de 4000 km et large de 200),de direction
méridienne, bordé vers l'ouest (région de Concepción) par un socle précambrien et
hercynien qui, le contournant par le sud ("Dorsale de Chubut", AUBOUIN et BORELLO
1970), se raccorde 2 la plate-forme orientale bmergée. Celle-ci est représentée
par le matériel hercynien et précambrien de la Cordillère Orientale etdtl'"A1tipla-
no" (ou "Puna"),de la Cordillère Frontale, des Précordillères, des Sierras Pampéen-
nes et du "craton" patagonien permo-triasique et paléozoïque (et-, peut-être, pré-
camljrien supérieur).

Pendant toute cette période, les Andes de Bolivie font par-


tie de l'avant-pays émergé que constitue cette plate-forme orientale (Fig. 20 et
21).
- 45 -

Les préludes de 1 'individualisation des sillons andins : le Trias moyen


et supérieur. (Fig. 2 0 ~ )

Alors que sur la plate-forme argentine de vastes bassins con-


tinentaux,à Dierocdim et à faune de reptiles triasiques (STIPANICIC et BONAPARTE
1972),sont colmatés par des dépôts détritiques associés B un léger magmatisme basi-
que, une légère transgression marine pénètre sur le continent au niveau du Chili
central, dès le Trias moyen (CORVALAN in RUIZ et al. 1965, CECIONI 1970).

Une série d'affleurements jalonnent la côte chilienne (BRÜG-


GEN 1950, GROEBER 1952, FUENZALIDA 1956, CHOTIN 1975) depuis l'Alto del Carmen (Pro-
vince d'Atacama, 29' de latitude sud) jusqu'à la latitude de Gomero (Concepción,
37" de latitude sud); ils sont les restes d'un bassin limité qui comunique avec la
mer ouverte au nord de Santiago (33' de latitude sud) pour devenir continental au
sud de Gomero.

Dans ce bassin, extrêmement instable et subsident, des séries


continentales (2 Dierocdim) se déposent, dans lesquelles s'intercalent les incur-
sions marines anisienne - carnienne (Fm Quereo) puis norienne et de puissants (de
400 m jusqu'à 2000 m) épanchements de "kératophyres et de spilites" (FUENZALIDA
1956, CORVALAN in RUIZ et al. 1965, VICENTE 1971, AUBOUIN et al. 1973).

Au moment de la transgression norienne, une mer venue de


l'ouest avance profondément sur le continent au nord du Pérou (in DALMAYRAC et al.
1977) et, plus faiblement, dans l'extrême sud péruvien (WILSON et GARCIA 1962, BEL-
LIDO et GUEVARA 1963). Des émissions volcaniques s'épanchent dans la partie occiden-
tale de ces bassins marins péruviens (FISCHER 1956 et RUEGG 1962).

La présence d'un bassin triasique, isolé dans la zone subandi-


ne méridionale de Bolivie, pose le problème de son éventuelle connection avec la
mer triasique occidentale (protopacifique ?). Ce bassin, 5 sédimentation continenta-
le et laguno-saumâtre (grès Cangapi et calcaires Vitiacua),est considéré d'âge tria-
sique supérieur (REYES 1962, HARRINGTON 1962, LEANZA 1969) et, plus précisément,
d'âge norien. Un fossile identifié (Monotis sp. aff. subcireuzares Gabb. déterminé
par S. FRENEIX, in m Y E S 1972) serait caractéristique du "Norien marin sud-améri-
cain de distribution pacifique". Ceci implique que la transgression pacifique norien-
ne a pu atteindre cette région, soit par dessus la plate-forme du nord chilien - sud
bolivien, soit par le domaine subandin péruvo -bolivien.

Dans ce dernier cas, le bassin triasique nord-péruvien devait


être beaucoup plus étendu vers le sud-est qu'il n'est admis actuellement (DALMAWC
et al., 1977), pouvant couvrir une bonne partie de la plate-forme hercynienne péru-
vo-bolivienne.

L'individualisation du bassin marin andin : le Lias et le Dogger.(Fig.20~)

U)- AU l d .
Embryonnaire au Trias supérieur, la transgression marine
prend de l'ampleur 2 partir de l'Hettangien, et le domaine andin tend vers sa com-
plète individualisation pendant le Lias.

Depuis le sud du Pérou jusqu'8 la région de Neuqugn, un bas-


sin marin 2 ammonites occupe toute la bordure du continent sud-américain et les
bassins sud et nord-péruviens s'unissent pour ne plus former qu'un seul bassin B
épaisse sédimentation calcaire et B volcanisme basique dans le NW et dans le sud
du Pérou (in DALNAYMC et al. 1977).
i O"
I 'O

20" 20'

30"
10 o

ml 1....... 2 B 3 m4 m5 K I 6 -7 -8

Fig. 20 - Schéma de répartition des lithofaciès du Trias supérieur au Jurassique dans le bassin marin péruvo-
chi lien.
1) Marnes et calcaires; 2) Grès et conglomérats; 3) Faciès continentaux et saumâtres; 4 ) Facies
volcaniques et volcano-sédimentaires andésitiques; 5) Spilites kératophyres; 6) Evaporites;
7) Communications entre bassins et océan; 8) Directions d'apports detritiques.
( D r a p & CECIONI 1970, AUBOUIN e t a l . 1973, MEGARD 1973, DALMYRAC e t a l . 1 9 7 7 ) .

P
IO0

OCEAN OCEAN OCEAN


20" !O0 20"

PACIFIQUE PACIFIQUE PACIFIQUE

30' IO" 30"

I 1

8 0 0 km
L
I
40" A $0" ß $0" c
80" 80"

Fig. 21 - Schéma de répartition des lithofaciès du Jurassique terminal au Néocomien dans le bassin péruvo-
chilien.
1 ) Faciès marins : marnes et calcaires; 2) Faciès gréseux et conglomératiques continentaux ou
littoraux; 3) Faciès volcaniques et volcano-sédimentaires andésitiques; 4 ) Communications avec
l'océan; 5) Directions d'apports.
- 48 -

Le bassin chiZbno-argentin est souligné par les abondants a€-


fleurements jurassiques du Chili (RUIZ et al. 1965) et de l'Argentine moyenne (IRI-
GOYEN 1972, DIGREGORIO 1972). Ces affleurements dessinent une étroite (de 150 P 200
km de large) frange de direction N-S, subparallèle B la côte actuelle depuis le sud
du Pérou jusqu'à la latitude de Santiago (33" de latitude sud) B partir de laquel-
le le bassin andin pénètre et s'étale sur la plate-forme continentale (région de
Zapala et de Neuquén) :

A ce niveau,l'axe du sillon marin liasique est déplacé vers


l'est et une dorsale émergée le borde vers l'ouest ("Terre de Concepci&" de CE -
CION1 1970, "Dorsale de Chubut" d'AUBOUIN et BORELLO 1970). Cette terre émergée,
source d'apports pendant l e Lias, occupe vraisemblablement une partie de l'est-pa-
cifique actuel (AUBOUIN et al. 1973). Nous pensons qu'elle peut correspondre B un
reste du "paléocontinent sud-est-pacifique" (cf. p. 27 ) .
Dans le bassin, la transgression amorcée au Norien-Rhétien
progresse B partir de 1'Hettangien. Vers le sud-est, elle atteint la région de Neu-
quén (DIGREGORIO 1972) et,peut-être, celle de Tepuel (43" de latitude sud) (LESTA
et FERELLO 1972) au Sinémurien, puis la région de Nueva Lubecka (Patagonie, 45" de
latitude sud) au Toarcien. Le bassin austral est alors uni au bassin andin.

Vers le nord, la mer liasique est continue jusqu'au nord-chi-


lien [(Chismiza (19'30 de latitude sud), Cerro Longacho, Cerritos Bayos (22'30 de
latitude sud), Caracoles ...) (BIESE 1957, HARRINGTON 1961, RUIZ et al. I965)] et jUSqU'
au sud-péruvien. Le volcanisme à''spilites et kératophyres" s'y poursuit jusqu'au
Bajocien inférieur (LEVI 1960) .

b ) - AU D u g g u n .
Pendant le Dogger et jusqu'au Bajocien moyen 2 supérieur, le
dispositif paléogéographique antérieur se maintient au niveau du bassin argentino-
chilien.

- Au Pérou, un bassin subandin s'individualise au nord de


12" de latitude sud. I1 communique avec la mer ouverte par le NW du Pérou, et avec
le bassin sud-péruvien et chileno-argentin par un bras de mer N-S qui traverse le
Pérou central (AUDEBAUD et al. 1973, DALEIAYRAC et al. 1977).

- Dans Ze bassin c h i l i e n , la sédimentation du Lias et du Dog-


ger est caractérisée par des dépôts marins de calcaires, de lutites et de grès qui
ne dépassent pas 1000 m d'épaisseur et ne présentent pratiquement pas de venues
volcaniques sur la marge orientale du bassin. Par contre, vers l'ouest (Cordillère
de la côte au sud de Taltal - 25'30' de latitude sud),les dépôts marins s'interca-
lent dans d'importantes coulées volcaniques atteignant jusqu'à 8000 m d'épaisseur.

Ce volcanisme présente des aspects divers :


- dans l'axe du sillon, au nord de Santiago (Cordillère de la côte du Chili cen-
tral) un volcanisme sous-marin puissant (jusqu'à 5000 m), B "kératophyres", con-
tient des passées marines du Lias supérieur et du Dogger (MUNOZ GRIST1 1950, VI-
CENTE 1971, AUBOUIN et al. 1973). Vers le nord du Chili (au nord de 26" de lati-
tude sud), ce volcanisme semble andésitique; dans le sud du Pérou, il est plu-
tôt basaltique à dacitique.

- sur la bordure sud-occidentale, à la limite du sillon subsident et de la dorsale


de Chubut, un volcanisme ignimbritique, rhyolitique et andésitique est intercalé
dans des sédiments terrigènes (CHOTIN 1975). Ce volcanisme peut correspondre B
un arc volcanique d'extension limitée.
- 49 -

- dans le domaine de la plate-forme, vers le sud-est, (région de Neuquén), des émis-


sions andésitiques et basaltiques sont connues dans le Lias de la bordure du cra-
ton patagonien (DIGREGORIO 1972). I1 en existe aussi dans le bassin austral (Te-
puel) (LESTA et FERELLO 1972).

Les mouvements du Dogger supérieur - Malm inférieur.

A la fin du Bajocien, une émersion se propage dans tout le


domaine andin. Elle est soulignée par la lacune du Bathonien qui semble totale, B
l'exception de la région d'Iquique (20'30' de latitude sud) (THOMAS 1964) et de
Cerritos Bayos (22'30' de latitude sud) (BIESE in HOFFSTETTER et al. 1956).

Cette émersion est probablement provoquée par les prémisses


des mouvements épirogéniques de la fin du Dogger ("phase névadienne" au Pérou,
RUEGG 1957, "phase araucane'' au Chili, STIPANICIC 1965). Ces mouvements sont égale-
ment responsables de la surrection de la zone côtière du Chili central, précédem-
-
ment très subsidente; des intrusions aranitiaues leur sont liées (Pbla - 160 à 170
MA) (LEVI et al. 1963). Les effets de ces mouvements épirogéniques se poursuivent
pendant le Callovo-Oxfordien : alors que la Cordillère de la Côte émergée est éro-
dée, des allées et venues de la mer callovo-oxfordienne s'opèrent dans le bassin
andin. Ces oscillations sont surtout sensibles sur la plate-forme sud-orientale
(région de Neuqu6n)et sur la marge orientale du bassin chileno-argentin (IRIGOYEN
1972, DIGREGORIO 1972).

La régression définitive de la mer "pacifique" B 1'Oxfordien-


Kimméridgien inférieur entraine la création de bassins lagunaires avec dépôts d'é-
vaporites ("gypse principal" de GROEBER in HOFFSTETTER et al. 1956) qui sont ob,ser-
vés depuis l'Argentine (région de Neuqugn et Cordillère Principale) jusqu'au nord
du Chili (Caracoles, 23' de latitude sud, HOFFSTETTER et al. 1956)et Arica, 18'30'
de latitude sud (DOUGLAS 1914, CECIONI et GARCIA 1960).

Pendant toute cette période, le volcanisme andésitique qui


s'intercale dans les séries jurassiques marines de la Cordillère de la Côte est in-
tense.

Le Malm supérieur : mise en place d ' u n nouveau dispositif paléogéogra-


phique.

a)- Au KhnmKdgien. (Fig.2 I A ) .


A la suite des mouvements épirpgéniques précédents, le domai-
ne andin chileno-argentin est presque totalement exond5 pendant le Kimméridgien :
la mer résiduelle n'est connue que vers l'extrémité méridionale du bassin (région
de Neuquén) et une série clastique de conglomérats et de grès rouges, continentaux
ou littoraux se dépose 3 l'est de la zone côtière émergée.

La série kimméridgienne, épaisse de quelques centaineS.de mè-


tres à l'est, atteint 5000 m à l'ouest,oÙ la subsidence est forte et les apports
importants depuis la zone côtière émergée. Ces apports terrigènes s'intercalent
dans un volcanisme andésitique puissant ("formation porphyritique" de DARWIN) (GROE->
BER 1946, 1952 in HOFFSTETTER et al. 1956, YRIGOYEN 1972, CHARRIER et VICENTE 1972,
AUBOUIN et al. 1973).

Cette disposition, avec un arc volcanique occidental bordant


un bassin linéaire oriental, est observée jusque dans leNord-chilien (Caracoles,
23" de latitude sud, HARRINGTON 1961) et des faciès continentaux, attribués au
- 50 -

Khnéridgien, sont connus jusqu'h Antofagasta (Quebrada El Way) et, peut-être, Ari-
ca (RUIZ et al. 1965).

' b ) - Au T.LthanÁ.que-Nducatn¿en (Fig. 218 eA 2 1 ~ ) .


Avec le Tithonique, une transgression marine généralisée se
propage dans tout le bassin andin lequel a subi quelques modifications.

Au Pérou, la transgression s'effectue dans le bassin occiden-


tal, élément d'un nouveau dispositif paléogéographique installé dans le nord-péru-
vien,aprSs les "mouvements névadiens",et qui comprend (BENAVIDES 1956, WILSON 1963
in AUDEBAUD et al. 1973) :

- "un arc volcanique occidental a' p a r t i r duquel, en a l l a n t vers l e NE, se succd-


dent : - un bassin marin occidenta2 en relueion avec l a mer ouverte, un géanti-
clinal émerge' d i e "du Marañon" e t un bassin oriental subandin dont l e s communi-
cations avec l e Pacifique sone aléatoires".

Dans le sud du Pérou, la présence de la mer dans le bassin


occidental, seul représenté, semble constante du Callovien jusqu'au Tithonique et
au Crétacé inférieur (BENAVIDES 1962) et le volcanisme andésitique reste actif
(BELLIDO et GUEVARA 1963).

Dans l e bassin chileno-argentin (Fig.21 B), les dépôts titho-


niques sont transgressifs et discordants sur le Trias, le Lias ou le Dogger de la
zone côtière du Chili central jusqu'h proximité de Taltal (25'30 de latitude sud),
sur le Callovo-Oxfordien dans le nord du Chili,et le Kimméridgien continental ail-
leurs.

A l'ouest, pendant le Tithonique et le Crétacé inférieur,jus-


qu'au Barrém5en ( ? ) , vont se déposer 2000 2 3000 m de laves, de brèches et de tufs
andésitiques et rhyolitiques qui contiennent des passées marines de grès et de cal-
caires fossilifères (RUIZ et al. 1965, AUBOUIN et al. 1973). Vers l'est et le sud-
est, le volcanisme disparaît et la transgression de la mer tithonique-néocomienne
donne lieu à la sédimentation d'un millier de mètres de calcaires et de marnes
qui passent à des faciès littoraux vers l'extrémité méridionale du bassin et qui
deviennent plus épais vers le nord (près de 3000 m de Domeyko, 29" sud,jusqu'h
la latitude de Copiapo,27" sud). Dans le nord du Chili, le Crétacé inférieur marin
est connu sur la côte (Quebrada El Way, Antofagasta) (KLOHN in RUIZ et al. 1965).

Le Crétacé inférieur : 1 'ëlargissement du domaine andin.

a ) - Au Ndacomien (Fig. 21 C ) .
C'est au Néocomien que débute la participation des Andes du
suddu Pérou et de Bolivie à l'histoire sédimentaire andine avec l'individualisa-
tion des bassins continentaux de Putina (Pérou) et de Sevaruyo-Maragua (Bolivie)
(cf. p.175). Ces bassins sont isolés et séparés du bassin marin par des dorsales
positives (dorsale de Santa Lucia, AUDEBAUD et al. 1973). Une sédimentation conti-
nentale à deltaïque (500 à 1000 m) s ' y dépose; précédée,dans le bassin de Putina,
par une éphémère avancée marine (calcaires de Sipin) h la fin du Jurassique ou h
la base du Crétacé (NEWELL 1949).
- 51 -

Pendant que les grabens de Sevaruyo-Maragua et de Putina


sont colmatës par une épaisse série de "couches rouges", gréseuses et conglomérati-
ques et après une régression à la limite Jurassique-Crétacé, la mer du Crétacé in-
férieur pénètre dans le nord du bassin subandin péruvien. Ses dépôts s'intercalent
dans une sédimentation clastique continentale.

Vers l'ouest, le bassin marin occidental péruvien voit se


former une série détritique marine-littorale, de 1000 B 1500 m de grès contenant
des intercalations calcaires et de charbon et qui passe,vers l'ouest (centre et
nord du Pérou), 2 des calcaires fossilifères du Berriasien 2 1'Albien (RIVERA et
al. 1975) lesquels contiennent des intercalations de volcanisme "andésitique" dans
la zone côtière de la région de Lima.

Au ChiZi, le Ndocomien marin est en continuité avec le Ti-


thonique. Son sommet est marqué par une régression de la mer, le dépôt de gypse,de.
roches sédimentaires continentales et de volcanites andésitiques.

Dans 2e nord du ChiZi, le bassin marin est très limité : le


Crétacé inférieur marin n'est connu, épisodiquement, que sur la côte depuis Antofa-
gasta (Quebrada El Way) jusqu'au sud d'Arica (AtajaGa 19" sud) ( CECIONI et GARCIA
1960, SALAS et al. 1966). I1 y repose sur une série continentale fini-jurassique
(Kiméridgien ?) (KLOHN 3960).

A l'est, dans des bassins intramontagneux fermés, se dépose


alors un Néocomien continental comparable 1 celui des bassins altiplaniques (cf.
p. 4 3 3 ) . Des reliefs émergés et érodés paraissent alors exister,à l'ouest de ce
bassin, 5 l'emplacement de ce qui était le bassin marin jurassique (RUIZ 1965).

b ) - Re. R'Aprtien au Conlacien. (Fig. 23 A).


La régression de la mer crétacée, commencée 2 la fin du Néo-
comien dans le sud du bassin andin (Chili - Argentine), se poursuit pendant 1'Ap-
tien et 1'Albien jusqu'au Coniacien et, dans le sillon encore subsident, s'accumu-
lent plusieurs milliers de mètres de grès et de conglomérats continentaux rouges,
associés des laves et brèches andésitiques (HOFFSTETTER et al. 1956, KLOHN 1960,
RUIZ et al. 1965, YRIGOYEN 1972, AUBOUIN et al. 1973).

Au même moment, dans le nord du Chili et au Pérou, une large


transgression, venant de L'ouest, progresse sur le continent :

A k'AkbiW, la mer atteint la région du lac Titicaca' (bas-


sin de Putina).Dans le nord-chilien, elle est limitée à la côte (Quebrada El Way)
(LEANZA et CASTELLAR0 1965). Après une légère régression B la fin de l'hlbien, la
transgression atteint son maximum d'extension (Fig. 23A) au Cénomanien et elle re-
couvre une grande partie du domaine précédemment continental. C'est à cette époque
-
que la mer mésozoïque pénètre pour la première fois en territoire bolivien.

La disposition paléogéographique devient alors, de l'ouest


vers l'est :
- un arc volcanique cÔtier,en milieu marin épicontinental au nord du Pérou, conti-
nental au Chili, mais qui est absent dans le sud du Pérou et le nord du Chili.

- un bassin marin nord-occidental h dépôts carbonatés qui passe 1 un bassin conti-


nental vers le sud (Chili central et Argentine),

- des bassins continentaux sur 1'Altiplano péruvien (Putina) et bolivien (Sevaruyo-


Maragua) dans lesquels la mer pénètre épisodiquement,
1 ou

OCEAN OCEAN
20' 20°
20-

PACIFIQLJE PACIFIQUE

30" I
IO'
cn
10
I

Fig. 22 - Répartition des principales phases tectoniques de l a chaîne andine.


1) e x t e n s i o n du domaine a f f e c t é ; 2 ) extension du domaine 5. s c h i s t o s i t é ; 3 ) a l l u r e
du plissement; 4) f a i l l e s .
- 53 -

- une Cordillère Orientale, moins nettement individualisée qu'auparavant. Bien que


positive, elle est recouverte par la mer au nord du Pérou (géanticlinal du Mara-
ñon) et elle n'est que partiellement émergée dans le Sud-péruvien et en Bolivie.

- un bassin subandin qui,dans le Nord péruvien,est uni au bassin marin occidental.


I1 est mieux caractérisé vers le sud-est 03, avec une sédimentation nettement
continentale, il s'étend jusqu'au sud de Santa Cruz (cf. p.387 >.

EN RESUME, pendant toute la période considérée,du Trias supé-


rieur au Crétacé supérieur (jusqu'au Coniacien), l'extrême mobilité du domaine an-
din est soulignée par une succession de mouvements verticaux importants qui sont à
l'origine des rapides variations de faciès et de la succession de transgressions
et de régressions de la mer mésozoïque, qui provoquent l'apparition de zones posi-
tives longitudinales émergdes ou faiblement submergées (géanticlinal du Marañon;
bourrelet de Santa Lucia, Cordillère Orientale, zone côtière du Chili central, dor-
sale de Chubut, etc.) et qui, à partir du Crétacé inférieur, tendent à élargir le
domaine andin,au moins au niveau des Andes centrales péruvo-boliviennes.

Ces mouvements compliquent la paléogéographie du domaine an-


din au Mésozoïque. Ils sont accompagnés par un puissant magmatisme : le volcanisme,
acide puis calco-alcalin, est permanent dans la zone cÔtière; des intrusions gra-
,
nitiques apparaissent B partir du Jurassique supérieur jusqu'au Turonien (Pbla )
(140 2 20 ; 120 f 15 à 90 5 10) (LEVI et al. 1963) et, dès le Crétacé inférieur,le
magmatisme basique est fréquent dans l'avant-pays en voie de mobilisation (cf. p.
269 1 -
Ces mouvements culmineront avec la phase tectogénique du Cré-
tacé supérieur.

LA PHASE TECTOGENIQUE DU CRETACE SUPERIEUR ET LA PERIODE OROGENIQUE DU


CRETACE TERMINAL A L'ACTUEL.

La première phase de plissement de l'orogenèse anbine, bien


que modérée, est un événement majeur qui provoque de profondes modifications dans
l'organisation paléogéographique du domaine andin. Elle est suivie par une période
au cours de laquelle l'histoire sédimentaire et l'histoire tectonique de la chaîne
sont étroitement liées et qui verra l'élargissement du domaine andin jusqu'aux ré-
gions subandines (Pérou, Bolivie et Nord-Ouest argentin) ; le bassin marin mésozoï-
que ayant définitivement perdu son individualité.

La phase tectorogénique du Crétacé supérieur.


Cette phase ("phase péruvienne" de STEINMANN 1929, "phase sub-
hercynienne" des géologues chiliens et argentins) est limitée au bassin andin
qu'elle affecte dans sa totalité. Elle est connue depuis la zone côtière et le ver-
sant pacifique des Andes du Pérou (STEINMANN 1929, MEGARD 1973, AUDEBAUD et al.
1973, DALMAYRAC et al. 1977) jusqu'à la Cordillère de la Côte et 1 la Cordillère
Principale du Chili et de l'Argentine (GROEBER 1929, BRUGGEN 1950, AUBOUIN et al.
1973, VICENTE et al. 1973). Elle est aussi observée dans le nord de la Cordillère
Orientale péruvienne (Pérou central) (WILSON et al. 1964, MEGARD 1973) .(Fig. 22A).

Elle correspond généralement à un plissement modéré avec des


plis à plans axiaux verticaux, amples et isopaques, quelquefois accompagnés d'une
- 54 -

faible schistosité et d'un épimétamorphisme dans le Pérou central (MEGARD 1973).


Au Chili central et en Argentine, après les intrusions granodioritiques crétacées
du batholite côtier, des chevauchements vers 1' est amènent les séries volcano-
sédimentaires occidentales sur les séries sédimentaires orientales, B la faveur de
décollements au niveau des gypses oxfordiens (VICENTE 1972, VICENTE et al. 1973).

Des structures tangentielles, vers l'ouest, semblent lui cor-


respondre dans le Nord-chilien (Cordillère de Domeyko, THOMAS 1970, CHONG 1977).

Les structures de cette phase (dont l'âge peut varier dans


la chaîne) affectent le Mésozoïque, jusqu'au Santonien inférieur au Pérou (MEGARD
1973), jusqu'ä l'Albien (AGUIRRE et al. 1964), probablement au Cénomanien-Turonien
(et peut-être au Goniacien ?) au Chili et en Argentine (HOFFSTETTER et al. 1956,
CASAMIQUELA et al. 1969, VICENTE 1970, AUBOUIN et al. 1973, VICENTE et al. 1973).
Elles sont recouvertes en discordancq plus ou moins marquée par le Campano-Maes-
trichtien détritique, volcanique et continental.

Vers son extrémité méridionale (Neuquén), le bassin andin est


peu déformé mais des plis est-ouest y sont remarqués (CHOTIN 1975).

Dans l'avant-pays péruvo-bolivien et du Nord-Ouest argentin


aucun plissement n'est connu. Les manifestations de la phase fini-crétacée sont de
légères discordances du Crétacé terminal sur les bordures des bassins continentaux
crétacés inférieurs, et sur des basaltes datés B 80 MA. La limite entre les forma-
tions du Crétacé terminal et celle des séries sous-jacentes est aussi marquée par
la transgression généralisée d'une mer épicontinentale campano-maestrichtienne.

Tous ces événements sont liés B des mouvements épirogéniques


bien qu'on ne puisse pas rejeter la possibilité de décrochements subcontemporains
de la phase de plissement (MAROCCO 1977).

Le Crétacé terminal et 1 'Eocëne (Fig. 23B et23C) : extension des mo-


l asses continentales rouges.
Une conséquence de la phase fini-crétacée est, avec le soulè-
vement et l'émersion définitive du domaine andin (bassin andin mésozoïque), le dé-
pôt de molasses continantales rouges ("couches rouges", "grès rouges") sur de gran-
des étendues. Ces molasses, dans lesquelles les influences marines seront légères,
vont se former dans des bassins totalement indépendants du bassin marin mésozoïque
précédent. Une nouvelle paléogéographie s'installe,dans laquelle les Andes centra-
les boliviano-argentines sont largement impliquées :

- Vers l'ouest, une mer littorale campano-maestrichtienne puis paléogène, dépen-


dante du Pacifique, se maintient sur l'extrême marge du continent : région cÔtiè-
re du Chili central (Valparaiso, Concepci6n) (HOFFSTETTER et al. 1956, RUIZ et
al. 1965, AUBOUIN et al. 1973, CHOTIN 1976) et du Péro /(MEGARD et al. 1973,
DALMAYRAC et al. 1973). ì$en tra1/

- Une Cordillère soulevée, émergée et érodée, située sur l'emplacement de la Cor-


dillère de la Côte et du flanc occidental des Andes, constitue une barrière con-
tinue depuis le nord du Pérou jusqu'au Chili central. Elle isole le continent de
la Mer Pacifique.

- Sur son flanc oriental, cette cordillère est recouverte par de puissantes forma- .
tions volcaniques (plus de 2000 m de rhyolites, d'andésites et de dacites) et
continentales, qui sont discordantes sur le Jurassique et le Crétacé inférieur
(jusqu'au Goniacien ?) de la Cordillère de la côte, de la Cor$illère Occidentale
(au Pérou) et de la Cordillère Principale (au Chili et en Argentine). Ces forma-
- 55 -

tions sont datées du Maestrichtien au Chili-Argentine (DIGREGORIO 1972, YRIGOYEN


1972, AUBOUIN et al. 1973), du Campano-Maestrichtien (JAMES et al. 1975) et du
Paléocène (BELON et LEFEVRE 1976) dans le sud du Pérou.

-A l'est de cette cordillère émergée et de la "cordillère volcanique", une vaste


plate-forme est recouverte par les molasses continentales détritiques,rouges,
dont l'aire de sédimentation est déplacée vers l'est par rapport au domaine an-
din jurassico-crétacé:

Cette plate-forme occupe les Andes centrales du Pérou, de Bo-


livie et du Nord-Ouest argentin, depuis l'hltiplano jusqu'à la zone subandine.
Elle y est divisée'en bassins distincts ("bassin de Pucal' et "bassin subandin"
cf. p. 197 ) par un bourrelet longitudinal, plus ou moins émergé, à l'emplace-
ment de la Cordillère Orientale.

Dans les Andes méridionales d'Argentine, des grès rouges .?i


traces de Dinosaures s'étendent sur l'avant-pays de la région de Neuquén et de
Patagonie.

Un épisode marin-lagunaire,d'gge campano-maestrichtien,s'in-


tercale dans les "couches rouges" des Andes centrales. I1 n'est pas improbable que
des communications existaient alors, au long du flanc oriental de la cordillère
bmergbe, entre les bassins des Andes centrales et un bassin marin d'origine atlan-
tique qui, en Patagonie et dans les Andes méridionales,recouvre les grès 2 Dinosau-
res au Maestrichtien-Danien (YRIGOYEN 1972) .
A la limite Crétacé-Tertiaire, un épisode tectonique est repé-
ré en Argentine (YRIGOYEN et al. 1956, AGUIRRE 1960, KJLOHN 1960, AUBOUIN et al.
1973, VICENTE 1970, CHARRIER et VICENTE 1972, CHOTIN 1975). Cette phase ("phase
laramienne") se traduit par un plissement modéré et d'extension très limitée, qui
n'est bien mis en dvidence que dans les Andes méridionales (Cordillère Principale):
c'est essentiellement la discordance de séries andésitiques (épaisses de 2000 m)
paléocènes-éocènes sur les terrains antérieurs déformés qui souligne la pré-
sence de cette phase dans la Cordillère Principale.

Dans les Andes centrales (Nord du Chili, Pérou, Bolivie,


Nord-Ouest argentin), ce plissement n'est pas connu. Seuls des mouvements verti-
caux provoquent la création de reliefs dans la Cordillère Orientale et le dépôt
de puissantes séries détritiques éocènes dans divers bassins continentaux de
1'Altiplano (et de la Puna argentine), dans la zone subandine et dans le nord du
Pérou (Fig. 23C).

Cett'e phase tectonique est,aussi,caractérisée par une activi-


té magmatique intense; une série d'intrusions granodioritiques et tonalitiques
qui se mettent en place dans la Cordillère de la Côte du Chili et du Pérou (batho-
lite côtier) et dans la Cordillère Principale du Chili, peut lui être liée (RUIZ
et al. 1960, RUIZ et al. 1965, SALAS et al. 1966, AUBOUIN et al. 1973, CHOTIN
1975).

La phase tectogénique f i n i - é o c h e .
A la fin de 1'Eocène ou 2 l'Oligocène inférieur se place la
phase andine de plissement de plus grande extension dans les Andes (Fig. 22B).

Cette phase ("phase incaïque" de STEINMA") a été reconnue


dans l'ensemble de la chaîne,à l'exception de la zone côtière et de la zone sub-
andine du Pérou et de la marge occidentale des Andes du Chili.
I
Ln
o\

O EocPne

E a 2 p g 3 E l 4

Fig. 23a - Répartition des lithofaciès du Crétacé supérieur h 1'Eocène.


1) g r è s e t conglomérats continentaux e t l i t t o r a u x ; 2 ) f a c i è s marins de marnes
e t de c a l c a i r e s ; 3 ) l a v e s e t brèches a n d é s i t i q u e s ; 4 ) épanchements basiques.
- 57 -

La déformation, avec un style et une intensité variable sui-


vant les régions, est généralement modérée. La zone la plus intensément déformée
est la Cordillère Occidentale du Pérou central et nord oÙ une schistosité de frac-
ture apparaît. Des phénomènes de décollement sont souvent observés[ sud du Pérou
(CHANOVE et al. 1969) , Chili (VICENTE 1971) 3.
Ce serrage est responsable de la discordance des &ries oli-
gocènes et/ou miocènes sur une surface d'érosion qui tranche les structures fini-
éocènes. Une brève ëmersion de la côte péruvo-chilienne correspond 2 des mouve-
ments verticaux contemporains. -

Après la phase fini-éocène, la Cordillère des Andes est toute


entière émergée, excepté le nord du Pérou (jusqu'au bassin subandin) et les rives
du Pacifique oÙ se déposent des séries marines de la transgression oligocène et
miocène (Fig. 23b).

U)-S W ~C ' W I ~ R ~ C W tie


I ~ Ra
~ L C04dieeh2
~ Occidentde (PCVLOU) e.X dc RU
Candieeae Phindpate. ( C W ) , un intense volcanisme se développe
et plusieurs milliers de mètres d'andésites, de basaltes et de rhyolites se dépo-
sent sous forme de couléeslou d'épanchements ignimbritiques.
/de laves/
Des sédiments clastiques continentaux et des évaporites s ' y
intercalent, en particulier à la base, dans des bassins localisés dans la Cordil-
lère ou ses abords (région d'Arequipa, d'Arica, de San Pedro de Atacama, Cordillè-
re Principale, vallée centrale du Chili). Ils sont discordants sur les terrains
antérieurs, jusqu'au Crétacé terminal-Eocène ( ? ) .

La datation des complexes volcaniques et volcano-détritiques


et leurs limites avec le Pliocène volcanique sont souvent imprgcises. Les princi-
pales données sont radiométriques (RUTLAND et al. 1965, RUIZ 1965, SALAS et al.
1966, CLARK et al. 1967. SILLITOE et al. 1968, VERGARA et MLJNIZAGA 1974,auChili)
(NOBLE 1973, NOBLE et al. 1972-1974, 1975, BELON et LEFEVRE 1976 pour le Pérou),
qui permettent d'attribuer un âge miocène à ce cycle volcanique.

Des mouvements tectoniques intramiocènes, en compression,


mais d'ampleur modérée (déformation généralement cassante) sont observés locale-
ment (Cordillère Occidentale du Centre du Pérou :SOULAS 1975),(cÔte et bordure
ouest de la Cordillère Occidentale dans le sud du Pérou et le Nord-chilien : in
MAROCCO 1977, SALAS et al. 1966, CHONG 1977). Leur âge, souvent précisé (NOBLE et
al. 1974, BELLON et LEFEVRE 1976 ...),
n'est pas le même partout. Il est possible
cependant qu'il s'agisse d'un processus tectonique continu dont les effets se ma-
nifestent à des moments et sous des aspects différents selon les endroits et qui
se continue pendant le Plio-Pléistocène.

b ) - Vavu R'A.&XpLuno eA: RU PuMa mgeYLtine., vers l'est, les formations


sédimentaires oligocènes et miocènes prennent une grande importance, occupant de
vastes dépressions accidentées de horsts et limitées par les reliefs de la Cordil-
lère Orientale et du bourrelet de Santa Lucia. Près des reliefs, se déposent des
brèches et des conglomérats grossiers, discordants; le centre des bassins, par con-
tre, est occupé par des sédiments plus fins,laguno-saumâtres (grès, argiles et éva-
porites).
- 58 -

- 800 km

I-[ * .-. 2 L'.'I 3

Fig. 23b - Répartition du kiocène.


I ) faciès marins; 2) faciès continentaux;
3) faciès volcano-sédimentaires.
- 59 -

Les intercalations volcaniaues son moins cons antes, repré-


sentées par quelques bancs de tufites dont la datation (EVERNDEN et al. 1966, KUS-
MAUL et al. 1975) ainsi que la récente découverte de fossiles (CHANOVE et al. 1969,
HOFFSTETTER et al. 1972) permettent de situer les formations,ainsi que les Bvéne-
ments tectoniques qui les affectent,pendant le Miocène et 1 la limite miocène-plio-
cène; en particulier dans le nord et,peut-être,le sud de 1'Altiplano bolivien (cf.
p. 2 1 3 1.

cl- Van6 & Cohdiee2tre h&~vLtaee, quelques bassins intramontagneux oligo-


cènes (HOFFSTETTER 1968, 1971),plus rarement miocènes (CASTELLANOS 1925, HOFFSTET-
TER 1977), sont reconnus.

Vers l e Sud, dans les sierras orientales d'Argentine (Sierra


de Famatina, Sierras Pampéennes, Cordillère Frontale, Précordillère) et leur pied-
mont oriental, quelques dépressions sont colmatées par de puissantes épaisseurs de
molasses (conglomérats et argiles) contenant quelques horizons tufitiques. Ces mo-
lasses sont attribuées à l'0ligo-Miocène car elles sont déformées par des plis et
des failles inverses, considérés d'âge miocène supérieur (POLANSKI 1957, 1964, AU-
, BOUIN et BORELLO 1966) ou pliocène (DE ALBA 1972, TURNER 1972, FURQUE 1972, CAMI-
NOS 1972).

d ) - L G bah,& hubandin,l sont bien individualisés pendant 1'Oligo-Mio-


cène ; cependant la difficulté de subdiviser l'épais dépôt cénozoïque est grande,
en dehors du Nord-péruvien oÙ l'0ligo-Miocène marin et fossilifère est bien connu.

La présence de l'Oligocène et du Miocène en Bolivie, récem-


ment assurée dans la région de Santa Cruz (SANJINEZ et JIMENEZ 1976), permet de si-
tuer des mouvements fini-éocknes dans cette région (cf. p.225); le plissement ma-
jeur de la zone étant plutôt à lier au dernier paroxysme tectogénique andin (fini-
. miocène-pliocène).

Quelques horizons tufitiques dans les séries subandines, rap-


pelant ceux de l'Altipiano ou de l'Argentine moyenne, témoignent d'une influence
volcanique jusque dans ces régions.

Un magmatisme intrusif, d'âge miocène inférieur (EVERNDEN et al.


1966) et contemporain du cycle volcanique de la Cordillère Occidentale, se met en
place dans la Cordillère Real de Bolivie.

La phase tectogénique f i n i - m i o c è n e .
A la limite miocène-pliocène, une phase de plissement est le
dernier épisode de serrage de grande extension. D'intensité très inégale et d'ex-
pression différente suivant les régions, cette phase est le plus souvent cassante
et elle reprend les failles fini-6ocènes. Elle est reconnue depuis la Cordillère
Occidentale jusqu'au piedmont oriental des Andes et apparaît comme la principale
responsable des structures souples subandines,et des failles andines dans les
Sierras Pampéennes d'Argentine (Fig. 2 2 ~ ) .
Localement (Altiplano bolivien, zones subandines ?), elle est
suivie par une autre étape de compression qui, pendant le Pliocène, ploie et casse
les terrains cénozoïques.
- 60 -

Les événements p l io-quaternaires .


Après la phase de serrage finimiocène, le Pliocène et le
Pléistocène voient la recrudescence du volcanisme ignimbritique, puis effusif,
axée sur la Cordillère Occidentale et la Cordillère Principale.

Comme pour la période précédente, l'histoire magmatique et


sédimentaire est rythmée par les mouvements tectoniques. Le Pliocène et le Pléis-
tocène constituent,en effet,une période d'intense activité orogénique 1 même temps
que des déformations en distension et en compression sont enregistrées dans les
dépôts volcaniques, lacustres et glaciaires.
Le soulèvement des Andes est important 1 cette époque; il ali-
mente les vastes épandages conglomératiques des zones de piedmont et des cuvettes
intra-montagneuses; il est souligné par des failles verticales et des flexures qui
portent la chaîne à une altitude de 4000 m, ainsi que par une succession de glacis
d'érosion (SERVANT 1977) (et d'abrasion marine sur la côte).
Les déformations en compression et en distension se succèdent
et, en particulier, un plissement intra-pliocène est connu dans le nord-est de
1'Altiplano bolivien, accompagné de morphotectonique et de discordance (cf. p.427).

L'activité tectonique en compression se poursuit pendant le


Pléistocène. -

CONCLUSIONS

L'évolution paléogéographique et structurale des Andes mé-


ridionales a ét6 schématisée par AUBOUIN et al. (1973) (fig.24). De son côté,
2 partir des connaissances géologiques acquises dans les Andes du Pérou et des
données géophysiques disponibles, MEGARD (1973) a proposé un modèle d'évolution
des Andes Centrales inspiré par la tectonique des plaques (fig. 25). Son modèle
veut tenir le plus grand compte des faits. Cependant, avec nos collègues DALIIAY-
RAC, LAUBACHER et MAROCCO (1977), nous pensons qu'il peut être modifié et, 2
partir des données que nous venons d'exposer, nous proposons une évolution de la
marge occidentale de l'Amérique du Sud caractérisée par ( f i g . 2 6 ) :

- une période (au Trias-Jurassique inférieur et moyen) au cours de laquelle un


"paléocontinent nord-est pacifique" migrerait vers le Sud. Son déplacement
serait accompagné d'unrirtingau niveau du Chili grâce auquel le bassin marin
s'individualiserait, caractérisé par un magmatisme sous-marin à spilites-kéra-
tophyres.

- a la fin du Dogger, la mise en place progressive du régime de subduction entrai-


nerait l'apparition sur la côte chilienne des premières manifestations de mag -
matisme calco-alcalin (premières intrusions du batholite côtier, mise en place
de la ceinture volcanique côtière andésitique) et serait soulignée par les mou-
wmcnts épirog6niquesquiprovoquentla surrection de la Cordillère de la Côte
(bourrelet côtier) et l'émersion temporaire du bassin marin.

- du Jurassique supérieur jusqu'à l'Actuel, une subduction réguliSre caractérise


la bordure ouest de l'Amérique du Sud au niveau du Pérou et du Chili. Le régime
de subduction est ainsi sensiblement contemporain de la période orogènique
qui fait alterner des phases de compression avec des épisodes de distension.
- 61 -
ESQUISSE PALkOdOGRAPIIIQUE ET STRUCTURALE DES ANDES MÉRIDIONALES

ARRI ERE WRDILLE87E COROILLERE muoume AVANT


COTIERE PRB
PRINCIPUE FRONTbLE CORDILLTRE
W

NI<@
) MIOCENE (etdebut du PLIOCENE)

PI.I.." VOIc.111qYC
"COLA D E ZORRO"

COROILLERE VOLcANlaUE
INTRA- msse bVANT- FOSSE
I ( FbRElI6YES~
I I

COROILL~REVOLCbNIaUE IVANT; MSSE

FIGURE24
Sehéma d e I'évolntion paléogéographique et structurale des Andes méridional-.
y, granites: yr., granites paléozoïques (Carbonifère dans la Cordillère côtière: permo-triasique dans la Cordillère froatnle) ;
7 ~granites
. jurassiques; Tcmr granites crétacés moyens; yc., granites crétacés supérieurs (laramiena) ; Yr.1, granites paléogènes;
Y U I , granites miocènes.
Ci, Crétacé inférieur; Cs, Crétacé aupirieur; Eo, Eocène; Ji, Jurassique inférieur (Lias) ; Jm, Jurassique moyen (Dogger) ;
Js, .Jurassique supérieur (Malm); Mi, Miockne; Pal, Paléogkne: Pz, Paléozoïque; P1, Pliocine; Tr, Trias.
La livre, tres schématique, souligne la polarité de la Cordillère qui définit son cBté ouest, pacifique. comme interne et san
rôti HI.arpentin. romme externe. On remarquera notsmment la prérocité dea phases orogéniques dana les zones internes et
le rlassemeni des graniten dans I'rnpare et dnns le tempR de l'intérieur (Ouest) à l'extérieur (Esti.

( J. AUBOUIN et d. 1973 )
OCCiD.
I p/id:$u I)
CORDiL. ORiENI ZONE SUBANDiNE

I ..-2-.1.-4

10

I
c---)
I !
O 400 Km
\
' 1
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> C I 4
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' CRÉTACÉ SUPÉRiEUR!
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' PERMiEN SUP. i
I . I
c--t I
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I ( M E G A R D 1973)
c
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-
~ ; ~ . 2 5 Evolution des A t d c r cerivzles du Cpdonifere h l'actuel.
En gris6 : croate continentale au-dessus du Moho e f subnwatum ant6carbonif6re. En g i s d :avec smchw-
I . . : innision redmidier et incorporees au subrrratum rigide. Surcharge (t) seule
ne 1+1 i poches m a g m r -

tiquer en com de montde. b noir i appareils volcaniques. En gros pints : ouverture srdimentaire
..
d i n e uteriewe PU %.de cosidere. Symboles litidogiquer conventionnels (cllcnirrr, g r L ~ . I d e - .
~OCÈNE @ts en C-I lors de l'&poque considfree. Au-dessus des coupes, les fleches converzenter indiquent
m r@me d e compression, ct ler flëches divergentes, un regime de distension. Pour dcr raisons de
commadite, on considCre qiir la prition de la force ac€;lnique reste f e e et qne la rubduetion est
bloquer lo= der phases de camprcssioo.
ZONE COTIERE
COmILLERE
ALTIPLANO(
CORDILLERE
ORIENTALE I ZONE SUBANDINE I' I
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CE SUPERIEUR I

(Santonien) I
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OCENE et PLIOCENE
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8 \ ' ~ CRETACE INFERIEUR i I


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OLIGOCENE e t MIOCENE
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LIAS-COGGER

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CRETACE TERMINAL - E?XEX
Fig. 26 - Evolution des Andes centrales au niveau de la Bolivie
et du Nord chilien.
(LEgende v o h @g. 2 5 1
i
Deuxième Partie

LE SOCLE PRECAMBRIEN ET LA CHAÎNEHERCYNIENNE


DU NORD OUEST DES ANDES BOLIVIENNES
- 68 -
- 69 -

La chaîne des Andes remobilise deux grands ensembles : précambrien


d'une part, hercynien d'autre part, qui constituent le substratum du matériel méso-
cénozoïque plissé par la tectonique andine.
L'existence du Précambrien n'est pas évidente dans 1e.domaine con-
sidéré car il n'est pas connu à l'affleurement et son Etude systématique à partir
de quelques fragments épars, remaniés dans les formations volcano-sédimentaires de
l'Altiplano,n'apportera guère plus B celle déjà réalisée par SMULIKOWSKI (1935).

Les terrains paléozoïques sont, par contre, abondants dans la Cor-


dillère Orientale et dans l'est de l'hltiplano; leur étude nous permet de montrer
toute l'importance que prend la chaîne hercynienne dans ce secteur des Andes.

* *
*

- Fig. 27 - Le domaine étudié :


A- Répartition des terrains hercyniens : I ) zone axiale avec schis-
tosité ; 2) domaine externe.
B- Répartition des terrains andins (3).
C- Extension probable du socle précambrien, de part et d'autre du
domaine hercynien et repris par la tectonique andine dans l'Al-
tiplano (au sud ouest) et dans la zone subandine (au nord-est).
- 70 -

-20'

w
3
z
tr,
H
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4
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O

Fig. 28 - Lesubstratum précambrien de Bolivie, du Nord chilien et du


Nord-Ouest argentin.
(Zes affleurements de Prdcambrien 12emanié dans Za &acne an-
dine sont représentés en noir).
- 71 -

L E S U B S T R A T U M PRECAMBRIEN

Le Précambrien n'affleure pas dans l'Altipiano et dans la Cordillè-


re Orientale du nord-ouest des Andes de Bolivie. I1 est mentionné dans le chaînon
le plus septentrional des "sierras" subandines (Sierra de Caquiahuaca) OC, à
l'ouest d'Ixiamas, affleure un granite ancien (LAMB et TRUITT, in AHLFELD 1970)
qui peut constituer une écaille du Bouclier brésilien pris dans la tectonique andi-
ne. Cette écaille rappelle celle de Pichari (zone subandine péruvienne), au nord-
ouest de la Cordillère de Vilcabamba (MAROCCO 1977).

L'existence du Précambrien comme substratum du Paléozoïque de l'Al-


tiplano et de la Cordillère Orientale du nord des Andes boliviennes semble, cepen-
dant, ne devoir faire aucun doute (AHLFELD 1972) :
- P 1 est souvent visible comme élément des conglomérats tertiaires et au sein des
roches volcaniques du nord de l'bltiplano (Huamburuta, Pisaqueri, Corocoro). I1 s'a-
git de granites, d'aplites, de gneiss et de Pegmatites avec tourmaline dont les
fragments ont jusqu'à 0 , 5 0 m de diamètre (KOZLOWSKI, SMULIKOWSKI 1935). Leur âge
K/Ar, déterminé par EVERNDEN (in EVERNDEN et al. 1966), est de 647 MA et ils cor-
respondent, probablement, à des éléments d'un orogène brasilide situé sous les sé-
ries tabulaires cénozoïques de 1'Altiplano occidental, à l'ouest d'une faille NNW-
SSE (faille San Andres) passant par les environs de Turco (18'10 de latitude sud,
68'12 de longitude ouest) et 3 l'est d'Achiri (17'15 de latitude sud et 69' de lon-
gitude ouest). (Fig. 28 ) ( 1 ) .

- Ce massif précambrien limite la chaîne hercynienne vers l'ouest. I1 affleure 3


une relative proximité : à moins de 7 0 km de la frontière entre la Bolivie et les
pays voisins (Pérou et Chili), une succession d'affleurements a été observée sur
le versant pacifique des Andes du Sud-péruvien et du Nord-chilien, à une altitude
voisine de 3200 m. Ce sont les affleurements de la région de Pachia (sud du Pérou,
17'30 de latitude sud et 70" de longitude ouest) découverts par WILSON et GARCIA
(1962), ceux de Belén - Tignamar (nord du Chili, 18'30 de latitude sud et 69"30 de
longitude ouest) décrits par MONTECINOS (1963) et par SALAS et al. (1966), et ceux
des Baños de Chismisa (19'40 de latitude sud, 69'15 de longitude ouest) mentionnés
par AGUIRRE (in RUIZ 1965) .
Ces affleurements de gneiss, micaschistes et amphibolites se rac-
cordent aisément .?ceux
i de 1.a côte sud-péruvienne qui, observés entre Mollendo et
Paracas (DOUGLAS 1921, STEINMANN 1929, BELLIDO et NARVAEZ 1960), constituent le
"Massif d'Arequipa" (MEGARD et al. 1971).

Ce massif précambrien représente les restes d'un orogène brasili-


de, daté 2 642 2 16 et 679 ?: 12 MA (K/Ar) (STEWART et al. 1974) et qui remobilise
un matériel plus ancien dont l'âge radiogénique est 1900 2 2000 MA (U/Pb et Rb/Sr)
(LANCELOT et al. 1977, COBBING et al. 1977).

(1) Cette hypothèse vient d'être confirmée par un forage qui, près de Santiago de
Machaca, a atteint le socle précambrien à 2745 m sans avoir rencontré le Paléo-
zoyque. Des datations ont donné un âge K/Ar de 530 _f 30 MA et Rb/Sr de 1100 2
100 MA ( B. LEHMANN 1978 ) .
- 72 -

Dans le Nord-Ouest argentin, le Précambrien supérieur (500 2 35


et 600 5 50 MA, HALPERN et al. 1973) est présent B la base de la série paléozoïque
(TURNER 1972, ACEÑOLAZA et al. 1976). I1 affleure sur la même transversale dans le
"Noste Chico" chilien : au nord et au sud de Calama (Limon Verde 22"30 sud et
68"55 ouest) (HARRINGTON 1961 et Carte géologique au l/l.OOO.OOO du nord du Chili,
1968),et dans la péninsule de Mejillones (côte chilienne, 23" sud et 70"35 ouest)
(AGUIRRE in RUIZ 1965).

En conclusion, un substratum sialique précambrien, constitué par


les élémenrs d'orogènes anciens et d'une importante chaîne brasilide, est une carac-
téristique des chaînes hercynienne et andine des Andes centrales.

REMARQUE : Les granites, l e s gneiss, e t l e s micaschistes de l a vallée du Zongo


(CordilZBre ReaZ) &aient considhds d'âge pre'eambrien par divers géo-
logues dont nous-mgme dans une première étape. I l a ét6 démontré devuis
(BARD e t a l . 1 9 7 4 ) qu'iZ s ' a g i t d'un matériel éohereynien fcf. p , 143).
- 73 -

S T R A T I G R A P H I E ET P A L E O G R A P H I E DU P A L E O Z O Í Q U E

HISTORIQUE

Le Paléozoïque était déjà bien mis en évidence en Bolivie lorsque


nous avons entrepris l'étude structurale de la Cordillère des Andes du nord-ouest
de la Bolivie. Dès le siècle dernier, A. D'ORBIGNY (1835 à 1847) mettait en éviden-
ce la présence de "Silurien" et de Dévonien dans la Cordillère Orientale et décou-
vrait les premiers fossiles du "Carbonifère". Par la suite, de nombreuses découver-
tes fossilifères feront l'objet de brèves publications par J.W. SALTER (1861), le-
quel décrit du matériel collecté par D. FORBES, puis par KAYSER (1876 et 1897) et
par LAKE (1906) et E. WOOD (1906) qui déterminent les fossiles récoltés par J.W.
EVANS (1901-1902), dans la région de Caupolicàn (nord-ouest du département de La
Paz).

Les études détaillées de G. STEINMA" et de ses élèves (1883-1884 et


1903-1904) seront, pendant longtemps, la base de la connaissance stratigraphique
du Paléozoïque bolivien, en particulier du Cambrien, du "Silurien" et du Dévonien ,

(ULRICH 1892, KNOD 1908, STELNMANN et HOEK 1912, STEINMANN 1929). Ces connaissan-
ces seront complétées par les travaux de KOZLOWSKI (1923 et 1930), par les déter-
minations de O. BULMAN (1931), de T. KOBAYASHI (1937) et de DUNBAR et NEWELL (1946)
et, plus récemment, par quelques observations localisées (thèses de l'Université
de La Paz, travaux des géologues de GEOBOL, d'YPFB ( I ) , et de la Mission Ghologi-
que allemande (M.G.A.) (FRICKE et al. 1964, WOLFART et VOGES 1968).

Des synthèses récentes sur le Paléozoïque sont dues 2 L . BRANItA


(in AHLFELD et BRANISA 1960) pour tout le Paléozoïque, 5 L. BRANISA avec G. CWIOT,
W.B.N. BERRY et A.J. BOUCOT (1972) pour le Silurien, et 3 R. SUAREZ (1976), pour
l'Ordovicien. Le Dévonien est révisé par P.E. ISAACSON (1975) et le Permo-Carboni-
fère par J. HELWIG (1972).

Dam dum&ne. &tu&& qui est situé dans la partie nord-occiden-


tale des Andes boliviennes, l'existence de divers étages
- du Paléozoïque est un
fait acquis depuis longtemps :

- Le Cambrien n'est peut-être pas présent à l'affleurement, bien que des restes
de trilobites découverts par EVANS (1901) dans la région d'Apol6 ("Cochaiya",
Caupolicsn), lui soient attribués.

- L'Ordovicien par contre, a été reconnu dès 1861 à la suite de la découverte,par


FORBES (in SALTER 1861), de fossiles caradociens dans les "Yungas" de La Paz

(1) GEOBOL = Servicio Geológico de Bolivia.


Y.P.F.B.= Yacimientos Petroliferos Fiscales de Bolivia.
- 74 -

(région de Aceromarca et Unduavi). Il affleure dans la ré ion d'Apol6 (frontière


3
avec le Pérou, région du Caupoliciin) où des trilobites e %raptolites llanvir-
niens et caradociens (Collection Nordenskjöld) ont permis B BULMAN (1931) de pré-
senter une zonation bio-stratigraphique. En même temps, BULMAN décrivait les
graptolites de la région de San Gaban (sud du Pérou) correspondant à la même ban-
de de terrains ordoviciens. (in LAUBACHER 1977).

- Le Silurien, d'abord confondu avec le Dévonien (STEINMA" et HOEK 1912; KOZLOWS-


KI 1923), a été identifié avec certitude sur le versant occidental de la CoSdil-
lère de Quimsa Cruz (WOLFART et VOGES 1968) et de la Cordillère Real (BRANISA
1969). I1 a pu être repéré, depuis, s tout le versant sud-occidental de la Cor-
dillère Orientale, grâce B la présence"un,hiveau repère ("tilloïdes" du Llandove-
rienkaractéristique de sa base,depuis le nord-ouest de l'Argentine (SCHLAGINT-
WEIT 1943) jusqu'au Pérou (DAVLLA et PONCE DE LEON 1971).

- Le Dévonien est connu, dans cette région, depuis les voyages de DEREMS (1901-
1904) et de KOZLOWSKI (1923) qui décrivent la riche.faune mésodévonienne de Sica
Sica, présentée par BRANISA (1959, 1960, 1965) comme la série type.du Dévo-
nien inférieur et moyen du nord de la Cordillère des Andes boliviennes. La série
lithostratigraphique de Sica Sica - Belén a été retrouvée dans le nord de l'Alti-
plano et tout au long du versant sud-occidental de la Cordillère Orientale du
nord-ouest de la Bolivie.
- Le Permo-Carbonifère est connu sur les bords du lac Titicaca et sa faune abondan-
te fut étudiée par D'ORBIGNY (1842), STEINMANN (in MEYER 1914) et DOUGLAS
(1914). I1 fera l'objet de plusieurs monographies (KOZLOWSKI 1914, DUNBAR et NE-
WELL 1946).

Dans la zone des "sierras" subandines septentrionales, les géolo-


gues pétroliers mentionnent L'existence de l'Ordovicien (CANED0 REYES 1961) et du
Dévonien (DIAZ 1959, LOPEZ 1967), ainsi que celle du Permo-Carbonifère.

. t
- 75 -

DES TERRAINS PALEOZOÏQUES


RGPARTÍTION

A la suite des nombreuses études et monographies qui lui furent


consacrées, le Paléozoïque de notre zone d'étude pouvait être considéré comme bien
connu et les grands traits de sa stratigraphie acquis.

Cependant, comme les observations étaient localisées, la réparti-


tion et l'extension des divers terrains du Paléozoïque restaient ignorées, B l'ex-
ception des secteurs cartographiés par les géologues du Service Géologique de Boli-
vie, de la Mission Géologique allemande (1972) et par les élsves du Département de
Géologie de 1'"Universidad Mayor de San Andres". Nous nous sommes aussi
rendus compte que des erreurs pouvaient exister dans les attributions d'bge car les
corrélations, basées souvent sur les ressemblances lithologiques, étaient parfois
erronées, en particulier lorsque les séries sont à l'envers.

-
A partir de la succession stratigraphique établie par nos prédé-
cesseurs, nous avons tenté de repérer sur le terrain tous les termes de la série
paléozoïque; ceci par une recherche systématique de fossiles, du niveau repère de
la base du Silurien et de la discordance éohercynienne (base du Permo-Carbonifère).
Nous avons pu ainsi distinguer trois ensembles de terrains dans la puissante et mo-
notone série paléozoïque qui occupe une bande de plus de 200 km de large dans les
Andes nord-boliviennes.

- Une s é r i e ordovicienne affleure dans la Cordillère Orientale, sur 7 0 km de large


depuis la frontière avec le Pérou jusqu'ä la région de Cochabamba ( 6 6 " de longi-
tude ouest, 17" de latitude sud),au sud-est. Au-delà, jusqu'au sud de la Bolivie
et au nord-ouest de l'Argentine, elle atteint 150 à 200 km de largeur (Fig. 29 ) .

Dans cet Ordovicien, dont l'épaisseur dépasse 5000 m, deux séries


lithostratigraphiquess e superposent. La série inférieure, plus lutitique, est
llanvirnienne, peut-être Ilandeillienne; la série supérieure gréseuse est carado-
cienne.

Le Llanvirnien occupe, au nord de La Paz (Fig. 30 ), le coeur de


deux anticlinorium parallèles dont le plus septentrional se prolonge jusqu'à la
région d'Apol6 (nord-ouest de la Cordillère) et jusque dans la Cordillère Orien-
tale du Sud-péruvien (LAUBACHER 1977). La continuité de cette frange de matériel
llanvirnien depuis la région de Caravani jusqu'à la frontière avec le Pérou est
attestée par les $ffleurements,contenant Hoekaspis'matacensis, de la région d'A-
tén et Consata (DAVILA et al. 1964 in SUAREZ 1976).

Le Caradocien constitue un vaste synclinorium entre Coroïco et Ca-


ranavi. On le retrouve au nord de Caranavi, mais il est surtout bien développé
au niveau de la Cordillère Real (région d'Unduavi). Vers le nord-ouest, le Cara-
docien du synclinorium central est en continuité avec celui de la Cordillère d'A-
polobamba. Cependant, entre les "rios" de Coroïco et de Llica-Consata, l'intensi-
té du métamorphisme ne permet plus de distinguer les faciès caractéristiques de
l'Ordovicien.

L'Ordovicien de la zone des "sierras" subandines affleure dans le


- 76 -

dernier chaînon subandin (Sierra de Caquiahuaca :région de Tumupasa et Ixiamas)


(AHLFELD 1946) où il est 2 la base des séries paléozoïque et mésocénozoïque.
Dans le cours supérieur des "rios" Enadere et llarene, CANED0 REYES (1960) a ob-
servé deux formations dont la supérieure, épaisse de 600 à 1000 m, est consti-
tuée de grès blancs et jaunes et de quartzites; l'autre, épaisse de plus de 100
mètres (la base n'est pas connue), est représentée par des quartzites grises et
bleues et des schistes noirs micacés,contenant des fragments de lingules et des
traces de Cruziana.

- Une série siluro-dévonienne affleure de part et d'autre de l'axe ordovicien. A


l'ouest, elle s'étend dans le nord de l'bltiplano et sur le flanc sud-occidental
de la Cordillère Orientale, depuis la Cordilière d'Apolobamba (frontière avec le
Pérou) jusqu'à la Cordillère du Quimsa Cruz. Plus au sud-est, le Siluro-Dévonien
du centre de la Bolivie (TOMASI) s'étale largement sur la Cordillère Orientale
oÙ il est contenu dans un grand nombre de synclinaux perchés.

Le Siluro-Dévonien du versant occidental de la Cordillère et du


nord de l'hltiplano est très épais (jusqu'ä 8000 m de pélites et de grès) (WOL-
FART et VOGES 1968) et il est bien connu car très fossilifère. Vers le sud, il
garde un maximum de puissance sur le bord occidental de la Cordillère, à la li-
mite avec 1'Altiplano. Dans l'extrême sud de l'Altipiano, il n'apparaît plus que
dans un alignement de horsts isolés. (Fig. 31)

Au nord de la Cordillère Orientale, le Siluro-Dévonien constitue


une frange de terrains d'une dizaine de kilomètres de large au nord de Caranavi,
et,probablement,d'une largeur plus grande au nord d'Apol6. Cette frange sépare la
zone subandine de la zone axiale paléozoïque (Cordillère Orientale). Dans la ré-
gion des "sierras" subandines septentrionales, le Dévonien est présent au coeur
de tous les anticlinaux et il peut atteindre 670 m à l'affleurement (plus de 2000
mètres dans le forage de Co Boya). I1 est très puissant au niveau des "sierras"
subandines méridionales.

- Le Permo-Carbonifère (Fig. 32 ) accompagne le Dévonien dans les chaînons suban-


dins, depuis la limite avec la Cordillère Orientale jusqu'aux "serranias" de Beu
et de Toregua oÙ il atteint 1500 m d'épaisseur, et au-delà desquelles il s'ame-
nuise et disparaît avant la plaine du Beni.

C'est sur les rives du lac Titicaca que le Permo-Carbonifère af-


fleure le plus largement. Il s'étend, vers le nord, jusqu'au pied des cordillè-
res d'Apolobamba et de Las Muñecas. Vers l'est, c'est-à-dire au sud-ouest de la
Cordillère Real et de la Cordillère du Quimsa Cruz et dans le nord de 1'Altipla-
no, le Permo-Carbonifère n'apparaît plus que dans quelques affleurements épars
sur le Siluro-Dévonien érodé (Yaurichambi, Colquencha, Calamarca, nord de Sapa-
haqui, Luribay et Yaco).
- 77 -

Fig. 29 - Répartition des affleurements du Paléozorque de Bolivie :


3) Ordovicien; 2) Siluro-dévonien; 1) Terrains précambriens
et andins.
(Les croix correspondent à des granites syntsctoniques her-
cyniens).
I - 78 -

- 5 0 km

Fig. 30 - Affleurements des terrains ordoviciens dans le domaine étudié.


(Cordillère OrientaZe nord-bo Zivienne et son versant amazonien:
.
"Yungas I f )
1 ) Caradocien; 2) Llanvirnien; 3) Ordovicien non différencié
de la région de Zongo-Yani.
- 79 -

Lac Titicaca

I...[ ...........
..........
.:...........
:
::,:::::<..
.:.::. :
.............
............
1

.'"1

Fig. 31 - Affleurements des terrains siluro-dévoniens.


1) Dévonien; 2) Silurien; 3) Siluro-dévonien non différencié;
4 ) Forage ayant atteint le Dévonien.
- 80 -

O
.so km
i
l \\
i*-
Fig. 32 - Affleurements du Permo-carbonifère dans le nord-ouest des
Andes de Bolivie.
- 81 -

DESCRIPTION STRATIGRAPHIQUE DU PALEOZOÏQUE

Dans la plus grande partie du domaine étudié, la série stratigra-


phique reste identique à celle que l'on peut établir en considérant l'Ordovicien
et le Silurien de la Cordillère Orientale, au nord de La Paz ("Schistes de la Cor-
dillère Real" de KOZLOWSKI 1923), le Silurien et le Dévonien de la région de Sica
Sica - Belén (sud de La Paz) (Fig. 3 3 ) :

LE CAMBRIEN.

Le Cambrien existe dans la Cordillère Orientale du Sud-bolivien


(STEINMA" et HOEK 1912) et du nord-ouest de l'Argentine (HARRINGTON et LEANZA
1957, TURNER 1964), ainsi que sur le Bouclier brésilien, à l'est de la Bolivie
(CHAMOT 1963). I1 est possible qu'il fasse partie de la série pré-llanvirnienne
(Groupe Limbo) de la région du Chapare (nord de Cochabamba, FRAENKL 1959, BROCK-
MA" et al. 1972).

Sa présence dans le nord des Andes boliviennes (Pata, région d'A-


polo') reste douteuse malgré la découverte d'un trilobite (EVANS 1902) identifié com-
me PeZtura sp. par LAKE (1906).

L'ORDOVICIEN.

La base de la série ordovicienne n'est pas connue dans le nord-


ouest des Andes de Bolivie et nous n'avons pas de certitude sur la présence du Tré-
madocien et de 1'Arenigien. Comme le Cambrien, le Trémadocien n'est certain,jusqu'à
présent, que dans le sud de la Bolivie et dans le Nord-ouest argentin. L'Arenig
pourrait être, par contre, plus étendu puisqu'un épais conglomérat basal, discor-
dant sur le Précambrien, lui est attribué dans le centre (WILSON et REYES 1964,
DALMAYRAC 1970, MEGARD 1973) et le sud du Pérou (Cordillère de Vilcabamba, 13" de
latitude sud, MAROCCO et ZABALETA 1974). I1 n'est pas improbable qu'il existe,lo-
calement,à la base de l'Ordovicien nord-bolivien.

C'est donc avec le Llanvirnien que L'Ordovicien débute dans notre


région :
.A la base, une séquence de schistes et ampélites noirs, pyriteux, finement lités,
dont l'épaisseur dépasse 1000 m, contient une faune caractérisée par des as-
sociations de graptolites et de trilobites qui permettent de confirmer la présen-
ce du Llanvirnien inférieur et du Llanvirnien supérieur.

. Vers le haut, les ampélites passent graduellement à des alternances de schistes


et de grès : la série, finement litée,est remplacée par une alternance de bancs
de grès et de pélites de 0 , l O à 0,50 m d'épaisseur puis des bancs de plus en
plus épais de grès et de quartzites apparaissent, séparés par des niveaux de
- 82 -

ALTIPLANO fig. 33:


Versant occidental de Lithostratigraphie du Paléozoïque inférieur cord bolivien I
la CordillCre Clrientale

Sierras Subandines

z
w
n

-
u

>
O
n
c
O
- 83 -
schistes. Des figures de sédimentation (stratifications obliques entrecroisées,
plis synsédimentaires, structures de glissement) y sont les signes de l'instabi-
lité de la fosse de subsidence.

Dans les Yungas de La Paz, le Llanvirnien est prouvé par sa faune


(MARTINEZ et al. 1971) qui a été découverte aussi dans la région d'At&-Consata
(DAVILA et al. in SUAREZ 1976) et qui rappelle celle de la région d'ApolÓ (BUL-
MAN 1931). Par contre, c o m e dans l'ensemble de la cordillère péruvo-bolivienne,
le Llandeillien n'a pu être mis en évidence.(l)

Le Caradacien est en continuité avec les schistes et les grès


llanvirniens :
. I1 se présente genéralement sous un faciès de grès micacés et de quartzites en
gros bancs de quelques décimètres 1 quelques mètres d'épaisseur; les intercala-
tions schisteuses y sont peu épaisses et rares. Dans le détail, les bancs mon-
trent une fine alternance de lits millimétriques à centimétriques, de grès ar-
gileux et de grès quartzitiques; ceci est particulièrement observable dans la
partie sommitale de la série ("lutitas bandeadas"). Vers le sommet, on observe
aussi des passées conglomératiques qui contiennent des galets du substratum pré-
cambrien : micaschistes, gneiss et granite.

Cette série, épaisse de près de 4000 m dans l a Cordillère Real,


est pauvre en fossiles : au nord de Caranavi nous avons pu y découvrir des exemplai-
res de lingules, des ScoZithus, ainsi que des traces de Cruziana (MARTINEZ et al.
1971). Ces découvertes complètent celles de FORBES (in SALTER 1861), pour la région
devUnduavi et Aceromarca (nord de La Paz), et celles de BRAXI$A (in AHLFELD et BRA-
NISA 1960), réalisées à l'ouest de Coroïco.

Nous remarquons que les faciès gréseux de l'Ordovicien supérieur


sont moins épais dans la région d'Apol6 (Caupolicán :frontière avec le Pérou) où
une grande partie du Caradocien présente, en continuité avec le Llanvirnien, un fa-
ciès schisteux convenant des graptolites représentatifs (BULMAN 1931). La partie
gréso-quartzitique n'y atteint plus que quelques centaines de mètres au sommet de
la série caradocienne.

Par contre, vers le sud-est (Cordillère de Quimsa Cruz), le Cara-


docien semble intégralement constitué par des grès et des quartzites alternant avec
des lutites noirâtres sur une épaisseur variant de 700 m (Formation Amutara 2 Santa
Vera Cruz, VOGES 1962) 5 1700 m (Formation San Benito de Quime-Inquisivi, TORRES
1966, in SUAREZ 1976). On retrouve une forte épaisseur (plus de 3000 m) de ce Cara-
docien gréso-quartzitique dans la Cordillère d'Apolobamba, au nord-ouest, d'où il
se poursuit jusqu'au Pérou oÙ LAUBACHER (1974) en mentionne plus de 3500 m.

La localisation de la sédimentation la plus grossière dans la


partie sud-occidentale de la Cordillère Orientale nous pose le problème de l'origi-
ne des apports. Ils ne semblent pas provenir du Bouclier brésilien - 6mergé mais
stable pendant l'Ordovicien (BEURLEN 1970) - puisque la série devient plus schisteu-
se lorsqu'on s'en rapproche. Nous avons admis (MARTINEZ et al. 1971) que la shdimen-
tation était alimentée par une terre émergée située vers le sud-ouest, probablement
B l'emplacement du Massif d'Arequipa et d'une partie du Pacifique actuel. Cette hy-
pothèse est également envisagée par LAUBACHER et par MAROCCO (1977) pour le Sud pé-
ruvien.

(1) Une liste de fossiles ordoviciens de Bolivie,déterminés par les divers auteurs,
est fournie par R. SUAREZ (1976).
- 84 -

LE SILURIEN.

Le sommet de l'Ordovicien (Ashgillien) et l'extrême base du Si-


lurien (Llandovérien inférieur) n'ont jamais été décrits en Bolivie. Depuis le
nord-ouest de l'Argentine (TURNER 1972, AMOS in BERRY et BOUCOT 1972) jusqu'au
sud du Pérou (DAVILA et PONCE DE LEON 1971, LAUBACHER 1974 et MAROCCO et al. 1974),
la série silurienne de la Cordill$re Orientale débute par un niveau de tilloïdes
pré-llandovérien supérieur (BRANISA et al., in BERRY et BOUCOT 1972) qui repyse
en discordance régionale sur divers termes de l'Ordovicien (AHLFELD et BRANISA
1960, SUAREZ 1976) et,parfois (Pojo :près de Cochabamba), sur des surfaces mouton-
nées (BRANISA et al. 1972).

Au-dessus de ce niveau, une épaisse série gréso-pélitique se dé-


veloppe qui contient les étages llandovérien , wenlockien et ludlowien et qui pas-
. se en continuité au Dévonien inf8rieur.

- Le niveau "glaciaire", caractéristique de la base du Silurien,a été décrit avec


des appellations diverses : "Horizon Zapla" (SCHLAGINTWEIT 1942) et "Formation
Mecoyita" (TURNER 1960), en Argentine, "Cancañiri Grauwacke" (KOEBERLING 1919 in
TURNEAURE 1960) et "Sacta Formation" (CHAMOT 1?63) , en Bolivie. I1 fut long-
temps attribué au Wenlockien (AHLFELD 1946, BRANISA 1969, TURNER 1972); cepen-
dant les quelques restes fossilifères qui y furent rencontrés, ne permettent pas
de préciser son ^age. On le considère,actuellement, comme pré-llandovérien supé-
rieur car il est recouvert $n continuité par une formation qui contient Mono-
graptus turriculatus (BRANISA et al. in BERRY et BOUCOT 1972).
Dans les cordillères Real et de Quimsa Cruz (nord des Andes bo-
liviennes), ce niveau a été identifié dans plusieurs localité7 (FRICKE et al.
1964, RADELLI in Bulletin 9 de GEOBOL 1968, VOGES 1968, BRANISA 1969). Nous avons
pu le retrouver 2 l'occasion du lever de la carte géologique de Sapahaqui (CORNE-
JO et al. 1970) et en réalisant la coupe de La Paz à Caranavi (MARTINEZ et al.
1971); par la suite, nous l'avons repéré tout au long du versant sud de la Cor-
dillère Orientale ainsi que sur le versant nord du massif de l'Illampu.

Dans la Cordillère Réal, 2 la base d'une série silurienne com-


plète, on observe :
. 100 à 200 m, quelquefois quelques mètres seulement, de niveaux tillitiques in-
tercalés de bancs et de passées lenticulaires de grès micacés et de quartzites.
Ces passées, épaisses de 2 à 3 m, contiennent des figures sédimentaires (lits
contournés, plis synsédimentaires) et elles prennent parfois l'allure d'olisto-
lithes. Des laminages tectoniques entraînent, fréquemment, la disparition de
ces niveaux.

La partie "tillitique" se présente sous l'aspect d'une diamicti-


te : dans une matrice argileuse et pyriteuse, sans stratification apparente,
sont épars des galets de quartz parfois striés, millimétriques à centimétri-
ques et plus ou moins anguleux ou légèrement arrondis, des galets et des blocs
de granite atteignant 0,20 2 1 m de diamètre et des galets de grès contenant
souvent des fossiles ordoviciens (Lingules, Cruzianas ...I
Le matériel granitique provient certainement d'un socle précam-
brien : le Bouclier brésilien pour CHAMOT (1963).

Cette série fut longtemps considérée d'origine glacial-marine


SICA-SICA
SUCHES
- -
ESCOMA COPACAWA
-AYGACHI C0RD.REAL CALAMARCA BELEN
CAXATA VILA-VILA
-
ORURO LLALLAGUA

Davila 1911 Chrrroni Braniia frkke Fricke Pricke Parnandcz Vargas


1972 Kivas 3viedo et al. et al. 1970 1970
1965 et et 1960 e t al.
19b3 Suarez 1964 1964 I964
revisa Aadriguez
1967 I968

I I I I I I I
I I I I
I I I I I I I
I I I c
c c c J. J. I 4
2 .ooa

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I
Co
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I

ordovic.ien I

Fig. 34 - Lithostratigraphie du Siluro-Dévonien nord bolivien.


( a l t e m a n c e s de s c h i s t e s e t de g r d s )
- 86 -

.
(AHLFELD 1946) , loc'alement fluvial-marine (AHLFELD et BRANIZA 1960) La présence
d'hystricoféridés et de chitinozoaires confirme une sédimentation en milieu ma-
rin. L'hypothèse d'un remaniement par courantsde turbidité a été récemment avan-
cée (TURNER 1972, RODRIGO et al. 1977). Quoiqu'il en soit, son dépôt avec une
discordance régionale sur divers Etages de l'Ordovicien implique que des mouve-
ments épirogéniques et une érosion se soient manifestés à la fin de l'Ordovicien,
suivis d'une transgression marine au Silurien (Llandovérien).

La présence de Llandovérien inférieur marin B faune chaude (LAU-


BACHER 1977, BOUCOT et al. sous presse) est signalée dans la région de Calapuja
(Altiplano du Sud-péruvien. Ce serait la première manifestation de cette trans-
gression qui viendrait du nord. A P o j o (centre de la Bolivie), des dépôts simi-
laires (2 faune chaude du Llandovérien inférieur à supérieur) recouvrent le ni-
veau tillitique.

Nous remarquons que c'est aussi 1 la fin de l'Ordovicien - début


du Silurien que se situe un épisode glaciaire dans les chaînes de l'0ugarta (Al-
gérie, ARBEY 1968), dans le Sahara occidental (BEUF et BIJU-DUVAL 1966, FURON
1968, BEUF et al. 1971), en Sierra Leone (REID et TUCKER 1971), en Afrique du
Sud (COKS et al. 1970), en Espagne (ARBEY et al. 1971) et en Bretagne (DORE et
al. 1972).

- Au Llandovérien supérieur, au Wenlockien et au Ludlowien, vont se sédimenter


2500 à 3500 m de grès et de schistes en une succession monotone dans laquelle
des formations,différentes par leur Lithologie,sont néanmoins distinguées :

a)- Dans le nord-ouest des Andes boliviennes, la base de cette série est une alter-
nance, épaisse de 100 à 5 0 0 m, de schistes noirs, de grès micacés et de quartzi-
tes qui constitue une formation caractéristique (Formation Llallagua, KOEBERLING
1919, TURNEAURE 1960). Elle est surmontée par 1000 à 2000 m de lutites fines, à
graptolites, avec de minces intercalations de pélites et de grès verdâtres 2
grain fin (Formation Pampa, DERINGER et PAYNE 1937, TURNEAURE 1960).

L'ensemble de ces formations se parallGlise aisement avec une


épaisse série lutitique (.Formation Kirusillas, AHLFELD et BRANISA 1960) qui,
dans le centre et l e sud de la Bolivie, contient des graptolites du Llandovérien
supérieur (Monoqraptus turricuZatus) au Ludlowien supérieur (Monograptus cf. M.
uztimus) (BRANISA et al., in BERRY et BOUCOT 1972, CUERDA et ANTELO 1973).

Dans la Cordillère Real, la formation gréso-pélitique basale


(Formation Llallagua) est.représentée par une centaine de mètres de grès et
de quartzites , en bancs de 0,20 à 1 m d'épaisseur, à stratifications entre-
croisées et plis synsédimentaires, qui alternent avec des bancs de pélites
noirâtres.
La série de pélites, de lutites et d'ampélites noires pyriteu-
ses qui la surmonte (Formation Pampa) atteint 1000 2 1500 m. Elle contient,
vers son sommet, une faune à Monograptus Zeintwardinensis (ouest de Milluni,
SUAREZ 1972) qui la date, en partie,du Ludlowien.
Ceci nous permet de la comparer avec la formation lutitique du
centre de la Bolivie (Formation Kirusillas) et avec une épaisse série de luti-
tes, de pélites et de grès qui, dans la vallée du "rio" Carrasco (Cordillère
Orientale au nord de Caranavi),nous a fourni des exemplaires de ce graptolite,
ainsi que des ostracodes : Beyrichia argentina et ZygoboZba (ZygoseZZa) f o r -
besi (MARTINEZ et al. 1971).

b)- Vers le sommet de la série silurienne de Bolivie, les intercalations gréseuses


deviennent graduellement prépondérantes et une formation a été différenciée (For-
mation Catavi, TURNEAURE 1960, au nord, ou Formation Tarabuco, ULRICH 1892, au
- 87 -

sud), qui est probablement un équivalent latéral de la partie sommitale des sé-
ries argileuses wenlockiennes et ludlowiennes du centre de la Bolivie (Formation
Kirusillas).

Sur le versant sud de la Cordillère Orientale du nord-ouest bo-


livien et au sommet des lutites ludlowiennes, cette formation est représen-
tée par 500 2 1000 m de grès micac&s, roses ou gris-verdâtres, bien strati-
fiés en bancs de 0 , l O à 1-2 m, à stratifications entrecroisées et dans
lesquels s'intercalent des niveaux de lutites et de pélites noirâtres. Ces
grès sont souvent fossilifères : brachiopodes, trilobites, gastéropodes,
pélécipodes, orthocères, ostracodes;.. qui suggèrent un ^age silurien, sans
plus de précision (AHLFELD et BRANISA 1960; FRICKE et al. 1964, BRANIBA et
al. in BERRY et BOUCOT 1972).

Ce faciès avec sa faune particulière a été découvert en de nom-


breux sites de la Cordillère Real, depuis le versant ouest de l'Illampu (FORBES
in SALTER 1861) jusqu'à l'ouest de la Cordillère de Quimsa Cruz (Araca et Choj-
ñacota). Les associations faunistiques découvertes, ainsi qu'à Chacaltaya-Millu-
ni (nord de La Paz) (STEINMA" 1912, KOZLOWSKI 1923, AHLFELD et BRANISA 1960),
situent la formation entre l'Ordovicien et le Dévonien inférieur; 1 Milluni leur
position au-dessus de la zone à Monograptus leintwardinensis nous permet de lui
assurer un âge silurien terminal.

C'est une faune de ce type, dont les affinités siluriennes sont


probables, que nous avons découverte (excursion avec LAIJEACHER 1972),sur le ver-
sant sud de la Cordillère d'Apolobamba (frontière péruvienne), dans une alternan-
ce de schistes et de grès qui surmonte les quartzites ordoviciens . La détermi-
nation de cette faune par Mario URDININEA (GEOBOL, La Paz) nous permet de citer:
HomaZonotus (T~imerus)Z-hu?zs Salter, HomaZonotiadae indet., TentacuZites sp.,
NucuZa sp., NucuZites s p . , NucuZa boZiviensis Swartz et des pélécipodes.
Une f a p e similaire fut aussi repérée (découverte de BOTELLO,
détermination de BRANISA) au nord de l'Illampu, sur le chemin de Sorata Zi Anco-
ma (5 proximité du col) et au-dessus de l'horizon glacial-marin. Cette forma-
tion à prédominance gréseuse semble la manifestation, à la fin du Silurien,
d'un épisode orogénique (tendance à l'émersion) avec des apports terrigènes im-
portants provenant probablement de l'ouest (Massif d'Arequipa s.l.),come le
suggèrent BRANISA et al. (in BERRY et BOUCOT 1972).

LA L I M I T E SILURIEN-DEVONIEN.

Au-dessus des formations siluriennes argileuses et argilo-gré-


seuses, précédemment décrites, la série paléozoïque est continuée par une formation
azorque gréso-quartzitique (Formation Vila Vila de la M.G.A., in FRICKE et al.
1964) qui est très puissante au sud de La Paz (région de Sica Sica -Belén) oÙ el-
le peut atteindre 1900 m d'épaisseur. Elle est aussi connue dans le centre et le
sud de la Bolivie (grès Santa Rosa des compagnies pétrolières) avec des dpaisseurs
de 500 à 600 m.

Dans le Département de La Paz, cette formation montre sur 500


b 1900 m,suivant les endroits, une succession de grès, de grès quartzitiques
et de quartzites blanchâtres, en bancs de 0,50 à 2 m, présentant des strati-
fications entrecroisées et des rides d'oscillations.
- 88 -

Jusqu’à présent,cette série très gréseuse, de type littoral,


n’avait pas fourni de fossiles déterminakles et son Bge précis était sujet 2 dis-
cussion (DAVILA et RODRIGUEZ 1967, BRANISA 1969). La découverte de CZarkeia anti-
siensis et Harringtonina austraZis, fossiles du Silurien, directement sous des
couches contenant Scaphiocoelia b o l i v i e n s i s , fossile du Dévonien, a permis 2 CUER-
DA et ANTELO (1973) de situer la limite entre les deux systèmes au sommet d’une
formation similaire dans le centre de la Bolivie.

Le passage du Silurien au Dévonien dans les Andes centrales


est comparable à ce qui est observé dans le Sahara septentrional (LEGRAND 1960).
Précédant la transgression du Dévonien, un épisode de régression sans émersion
réelle est probablement 1% à des mouvement épirogéniques à la limite du Silurien
et du Dévonien, entrainant des mélanges de faunes.

LE DEVONIEN.

En continuité avec le Silurien, le Dévonien ne s’en différencie


guère du point de vue lithologique car il est, lui aussi, constitué par une série
schisto-gréseuse monotone. Cependant la présence de fossiles caractéristiques per-
met d’attribuer au système dévonien toutes les couches paléozoyques situées au-
dessus des grès et des quartzites prscédents et recouvertes par le Permo-Carboni-
fère. (Fig. 34).

Dans le nord-ouest de la Bolivie, la série dévonienne est puis-


sante de plus de 3000 m et elle affleure largement depuis Oruro jusqu‘au lac Titi-
caca et à la frontiëre péruvienne. Elle occupe une frange de terrain au sud-ouest
de la Cordillère Orientale, entre celle-ci et 1’Altiplano. (Fig. 3 1 ) .

Au nord de la Cordillère Orientale, le Dévonien des “sierras”


subandines est moins épais 2 l’affleurement : des lutites noires micacées 2 rares
intercalations gréseuses y atteignent 670 m (LOPEZ 1967). dans la région d’Ixia-
mas. Cependant des travaux pétroliers inédits en mentionnent près de 2000 m dans
le forage du Cerro Boya (1).

C‘est la série stratigraphique de la région de Sica Sica - Belén,


la limite avec l'Altipiano, qui a le plus attiré l’attention des géologues et
glle est maintenant la mieux établie (KOZLOWSKI 1923, BRANISA in AHLFELD et BRANI-
SA 1960, FRICKE et al. 1964, VOGES 1968, WOLFART et VOGES 1968):Au dessus &es
quartzites de la limite siluro-dévonienne, elle est constituée (Fig. 34 ) par une
alternance extrêmement monotone, de pélites, de psammites et de grès, avec quel-
ques bancs de quartzites, et contenant des nodules calcaires (série de Belén). Des
zones biostratigraphiques ont pu y être distinguées (BRANISA 1960, WOLFART et VO-
GES 1968) dont les fossiles indiquent le Dévonien inférieur et moyen (Siegenien à
Eifelien-Givétien).

(1) Le forage étant effectué dans une zone anticlinale étroite et faillée, l’épais-
seur mesurée ne correspond probablement pas à l’épaisseur réelle.
- 89 -

de cette série, par dcs grès et des quartzites intercalés de quelques lutites
Dans celles-ci BRANISA a découvert des goniatites (malheureusement pas in situ),
.
Le Dévonien supérieur serait représenté, à la partie sommitale

qui, déterminées par S . PETER, se sont révélées être des Sporadoceras d'âge fras-
nien (comm. de HOFFSTETTER). De plus, des empreintes végétales dévoniennes sont,
au sud-est de La Paz (vallée du l'rio'' La Paz), associées à un bivalve marin, décou-
vert aussi dans le Dévonien supérieur de 1'Etat de New York (U.S.A.) (BOUREAU et
PONS 1973).

Le Dévonien supérieur était resté longtemps ignoré en Bolivie.


I1 semble prouvé maintenant qu'il existe en de nombreux endroits : il est mention-
né dans la région d'Icla par CHAMOT (1970, in BOUCOT 1971) et, s'appuyant sur des
déterminations palynologiques non publiées à ce jour, certains géologues pétroliers
admettent sa présence dans les "sierras" subandines (SCHLATTER et NEDERLOF 1966,
DAVILA et RODRIGUEZ 1967). Nous avons pu échantillonner la série dévonienne gréso-
pélitique de l'anticlinal de AgÜarague ("sierras" subandines méridionales) et les
déterminations par J. DOUBINGER (comm. orale) de spores, d'acritarches, de tasmana-
cées et de scolédontes, nous permettent d'assurer la présence du Frasnien dans la
partie somitale de la série (Formation Iquiri).

Dans son ensemble, le Dévonien du nord-ouest de la Bolivie est


essentiellement clastique et caractéristique d'une sédimentation en milieu marin
peu profond ("ripple marks", stratifications obliques entrecroisées, trilobites et
nombreux brachiopodes) de type "shelf". Pour ISAACSON (1975) , l'important volume
de sédiments gréso-pélitiques serait d'origine occidentale, depuis une terre émer-
gée située dans le Pacifique oriental. Les sédinlents plus argileux de l'Est boli-
vien et des "sierras" subandines septentrionales proviendraient du Bouclier brési-
lien, plate-forme arasée et plus ou moins recouverte par la transgression dévonien-
ne (BEURLEN 1970) .

A la fin du Dévonien, la prédominance de formations gréseuses de


caractère littoral annonce une émersion peut-être liée aux premiers mouvements her-
cyniens.

LE CARBONIFERE ET LE PERMIEN INFERTEUR.

INTRODUCTION.

Les calcaires "carbonifères" fossilifères, découverts par A.


D'ORBIGNY (1842) 2 Yaurichambi (Département de La Paz), ont suscité de nombreuses
études paléontologiques et monographies sur le Permo-Carbonifère des environs du
Zac Titicaca (KOZLOWSKI 1943, DUNBAR et NEWELL 1946, NEWELL 1949, AHLFELD et BRANI-
SA 1960, BRANISA 1965, OVIEDO 1965, RIVAS 1968, CHERRONI et SUAREZ 1968).

Récemment, HELWIG (1972) et REYES (1972) reprennent les observa-


tions et les descriptions de ces auteurs et publient des études détaillées du Permo-
Carbonifère bolivien dans lesquelles le bassin carbonifère et permien de la région
du lac Titicaca est analysé en même temps que le bassin subandin.

Nous avons largement utilisé tous ces travaux stratigraphiques


ainsi que les résultats obtenus par les géologues pétroliers dans les "sierras" sub-
andines septentrionales (SCHLAGINTWEIT in AHLFELD 1946, PADULA et REYES 1958, PADU-
LA 1959, SCHLATTER et NEDERLOF 1966, LOPEZ 1967) pour reconnaître l'extension des
- 50 -

b) grCs ii plantes.

Permien i n f i l r i e u r
PEROU
Carbonifère

TITICACA

P E R O U
- 91 -

terrains permo-carbonifères dans le domaine étudié. (Carte h.t.).

Dans le nord-ouest des Andes de Bolivie, le Permo-Carbonifère


reconnu affleure,donc, dans la région du lac Titicaca et dans les "sierras" suban-
dines (Fig. 3 2 ) :

Dans les environs du lac, les affleurements les plus étendus sont situés sur
les rives septentrionales du lac, entre celui-ci et les cordillères d'Apolobamba
et de Las Muñecas; ils sont plus vastes que ne l'avait cartographié RIVAS (1968)(Fig.35
car, très proches lithologiquement du Dévonien, ils avaient été confondus avec lui.
Ces affleurements prolongent ceux du Pérou (LAUBACHER 1977) et sont continués, vers
le sud-est (dans le nord de 1'Altiplano et le versant occidental de la Cordillère),
par les affleurements de Yaurichambi (d'ORBIGNY 1842) et de Jesus de Machaca (Car-
te GEOBOL s.d.), puis par quelques synclinau? ou écailles coincés tans le Paléozoï-
que inférieur : Colquencha (BUTICAZ et B U I S A in AHLFELD et BRANISA 1960), Cala-
marca (CHERRONI et M. SUAREZ 1968), Sapahaqui (COPEJO et al. 197I ) , Luribay (M.G.
A. 1972), Yaco (STEINLIA" 1929 , AHLFELD et BRANISA 1960, .FRICKE et al. 1964).

Dans les "sierras" subandines septentrionales, le Permo-Carbonifère est obser-


vé à la limite avec le Paléozoïque inférieur de la cordillère et dans les principa-
les zones anticlinales, B l'exception du chaînon le plus septentrional ("serranias"
de Bala et de Susi) où le Dévonien est directement recouvert par le Crétacé (DIAZ
1959).

LA DISCORDANCE DU CARBONIFERE. (Fig. 37)

Généralement, les sédiments carbonifères reposent sur le Paléo-


zorque inférieur avec une discordance angulaire peu marquée. Le plus souvent, sur
les rives du lac Titicaca, dans le nord de 1'Altiplano et dans les cordillères sub-
andines, il s'agit d'une discordance régionale postérieure à une période d'érosion
et le Permo-Carbonifère repose indifféremment sur divers termes du Dévonien et, par-
fois, sur le Silurien (dans la Cordillère au nord de Cochabamba, il repose même sur
l'Ordovicien, AHLFELD 1946).

Pendant longtemps, la faiblesse de la discordance du Carbonifè-


re ne nous permettait pas de situer, en Bolivie, la tectorogenèse hercynienne la '

plus importante. Celle-ci pouvait être éohercynienne en nous appuyant sur l'obser-
vation, dans le sud du Pérou (AUDEBAUD et LAUBACHER 1969), d'une discordance angu-
laire entre le Dévonien et le Permo-Carbonifère; elle était tardihercynienne en con-
sidérant le grade de déformation du Permo-Carbonifère connu (MEGARD et al. 1971)

Nous avons pu observer, récemment, un Carbonifère discordant sur


le Dévonien plissé, schistosé et épimétamorphisé du nord du lac (chemin de
la mine Matilde B Ambang). Ceci nous permet de supposer que la phase éoher-
cynienne est la plus intense dans la zone axiale (Cordillère Orientale)
alors que la phase tardihercynienne est importante sur le versant occiden-
tal de la cordillère et dans 1"Altiplano" nord-bolivien oÙ les structures
de la première phase sont extrêmement amples. La zone axiale tardihercynien-
ne est donc décalée vers le sud-ouest par rapport B la zone axiale éohercy-
nienne.
Rio Suches Mina tktildc "tC Colquencha Calumarca Alto k n i
b p e z (1967)
Hrluig (1972) Helwig (19721 llelv¡g (1972) (Charroni ec Suarez 1968) Castanos (1972)

lO0h
1

Dolomies

I
Caleairen
u3
N
I
Gris et
suarcrices

100111

u Fig. 36 -
Divonien moyen DBvonicn inflriaur

Lithostratigraphie du Permo-Carbonifère nord bolivien


Dhvcnien m y . a aup.
F Fossiles
- 93 -

LITHOLOGIE.

Au-dessus de la discordance, l'ensemble des terrains carbonifères


et permiens du nord-ouest des Andes boliviennes se présente avec trois faciès dif-
férents :

1)- ---. - du "Groupe Ambo" (défini par NEWELL (1949),


Venant du Pérou les faci&ï paraliques
dans le centre du Pérou )occupent toute la région entre le lac Titicaca et les
cordillères d'Apolobamba et de Las Mugecas. Nous sommes en présence de la termi-
naison sud-orientale du bassin mixte, marin et continental, du Carbonifère infé-
rieur péruvien qui s'étend probablement jusqu'au sud de La Paz (Colquencha et Ca-
lamarca) et qui pénètre dans la zone subandine, au nord-est, oÙ la base du Paléo-
zoïque supérieur (Groupe Retam?, VARGAS et PONCE DE LEON in LOPEZ 1967) semble
déposée en milieu marin (CASTANOS 1972).

Dans ce bassin, la sédimentation est de type molassique, caracté-


risée par une alternance de quartzites, de grès micacés et de lutites gré-
seuses, noires ou grises, finement litées et riches en débris charbonneux.
Ce bassin est limit6,vers le sud-ouest, par une zone mobile de direction
NW-SE (flexure ou faille) et la série passe ainsi de plusieurs centaines
de mètres d'épaisseur, au bord du lac Titicaca, à quelques mètres dans les
affleurements de 1'Altiplano. Ceux-ci présentent des faciès de bordure,
littoraux et deltaïques, à sédimentation gréseuse dominante; les intercala-
tions de lutites y sont rares et peu épaisses.

2)- Les faciès "continentaux" de type "Gondwana" affleurent sur l'Altipiano,


sur les rives du lac jusqu'au pied de la Cordillère de Las Muñecas (Charazani,
Mocomoco) et dans les cordillères subandines septentrionales. Ce sont des dépôts
définis comme marino-glaciaires et fluvio-glaciaires, déposés en milieu continen-
tal ou marin épin6ritiqueetque l'on rencontre soit au sommet des faciès précédents,
soit reposant directement sur le Paléozoïque inférieur (Fig. 36 ) . Sur les bords
du bassin "Ambo",ils paraissent s'interdigiter avec les faciès marins littoraux.

Ces faciès gondwaniens sont liés Z ceux des "sierras1'subandines


méridionales, décrits par MATHER (1922) puis par lesvgéologues pétroliers (PADU-
LA et REYES 1958, PADULA 1959), par AHLFELD et BRANISA (1960) et par AYAVIRI (1972).
Ils atteignent le sud du Pérou où ils sont faiblement représentés au sommet de la
série marine carbonifère de la Cordillère Orientale (LAUBACHER 1977).

Lithologiquement, ils se remarquent par la présence de niveaux de


diamictites (1) qui s'intercalent dans des séquences,:paisses de 250 2 1000
mètres, de grès, de grès lutitiques et de lutites argileuses. Les grès sont
quartzitiques et,quelquefois,conglomératiques, de couleur blanc-jaunâtre ou
gris, B stratifications entrecroisées et "ripples-marks"; ils présentent
fréquemment des plis synsédimentaires. Les diamictites contiennent des ga-
lets striés,d'origine glaciaire,de quartz et de quartzites, quelquefois de
gneiss, et des blocs de granite rougeâtres ou blanchâtres,d'origine précam-
brienne. Les niveaux de grès argileux et de lutites sont micacés, de cou-
leur grise, verte ou violacée, et peuvent contenir des passées charbonneu-
ses à plantes.

(1) Les diamictites-ont peut-être leur origine dans des courants de turbidités (CHA-
MOT 1960, CASTANOS 1972) qui remanient des brèches .anguleuses,d'origine diverse,
dans des dépôts marins. Ces brèches sont Z lier B la surrection de reliefs pen-
dant le Carbonifère.
- 94 -

Fig. 37 - La discordance du Permo-Caïbonifère:


1 ) Entre Matilde et Ambana; 2) à Sapahaqui; 3) à Luribay.
( l u c u a t i a n d m &a &g. 3 2 ) .
- 95 -

3)- Un troisième faciès, m a n a est celui du "Groupe Copacabana" (CA-


BRERA LA ROSA et PETERSEN (1936) et NEWELL et al. 1953).

Les sédiments transgressifs de ce groupe viennent du Pérou et ils


recouvrent uniformément les faciès précédents,dans l'bltiplano, sur le versant
occidental de la Cordillère Orientale et dans la zone subandine septentrionale
(Formation Nube de SCHLATTER et NEDERLOF 1966). Généralement, et jusqu'à récem-
ment (DAVILA et PONCE DE LEON 1971), les faciès marins du groupe Copacabana n'é-
taient reconnus que jusqu'au centre de la Bolivie; cependant des découvertes ré-
centes permettent d'étendre le bassin marin-sur la plate-forme éohercynienne :
vers le sud, jusqu'à la Puna argentine (ACENOLAZA et al. 1972) et les environs
de Tarija (déFouverte d'un bloc de calcaire contenant WeZZereZZa osagensis, AHL-
FELD et BRANISA 1960); vers l'ouest, dans le nord du Chili (Cerro Juan de Mora-
les, GALLI 1956 et CORVALAN in HOFFSTETTER 1956) et,vers l'est, dans les "sier-
ras" subandines méridionales (CHAMOT 1960).

C'est dans le nord-ouest de la Bolivie, au nord du lac Titicaca


et jusqu'au pied de la Cordillère d'Apolobamba, que les faciès du Groupe Copaca-
bana atteignent leur maximum de développement et qu'ils sont les plus complets.
Leur épaisseur y dépasse 700 m alors que sur le reste de la plate-forme, 1 par-
tir de Yaurichambi et de Colquencha vers le sud, elle n'est que de 200 à 300 m
et souvent moins. (Fig. 36)

Dans la région de Tiquiza, des grès continentaux rouges et des cal-


caires à plantes découverts par BRANISA, sont probablement du Permien supérieur
(équivalents du groupe Mitu du Sud-péruvien).

Les sédiments du groupe Copacabana sont caractérisés par des cal-


caires fossilifères et des dolomies qui contiennent des intercalations de
lutites charbonneuses, de grès et de tufs volcaniques verdâtres. Ces calcai-
res sont surmontés par une série plus clastique de grès et de pélites gri-
ses avec des intercalations de calcaires marneux, de lutites argileuses et
de quartzites.

Des sections réalisées par divers auteurs illustrent les varia-


tions de l'épaisseur et de la composition lithologique du Carbonifère et du Per-
mien dans le domaine étudié (Fig. 3 6 ) . On y remarque que les faciès marins du
Pennsylvanien (ou Groupe Tarma) n'existent pas dans le Nord-ouest bolivien.

AGE.

Si les faciès calcareux de la formation Copacabana sont depuis


longtemps attribués au Pmnúen .¿nd&¿euh e;t moyen : Wolfcampien et Léonardien infé-
rieur (DUNBAR et NEWELL 1946, NEWELL et al. 1953), grâce à la présence de fusuli-
nes, et si l'existence du ,PenMnyRvanien est admise dans les niveaux de grès et de
diamidtes du faciès gondwanien, celle du ~b.íhA.ip.ien,à la base des séries carbo-
nifères était sujette à controverse.

Effectivement, dans le nord-ouest des Andes de Bolivie, nous som-


mes en présence de la terminaison d'un bassin molassique venant du Pérou. Les
dépôts continentaux et marins de ce bassin ont un 8ge mississipien pour STEINMANN
(1929) et NEWELL (1953) ou même Missi,ssipieninférieur pour JONGMANS (1954). Cepen-
dant,les flores péruviennes (de type "nordique") qui permettent ces attributions
(Eremopter&, Rhacopteris, Sphenopteris, Lepidodendronl sont considérées en Argen-
tine de =le Carbonifère (ARCHANGELSKY 1965, UGARTE 1965) ou du Carbonifère su-
périeur 1 Permien inférieur (ARRONDO 1972). Seul POLANSKI (1970) les attribue au
Carbonifère inférieur.
- 96 -

Sur les bords du lac Titicaca (péninsule de Tiquina), dans des fa-
ciès de bordure du bassin oìï de nombreuses passées de "tillites" (clay-grit)' gond-
waniennes sont intercalées, OVIEDO (1965) a découvert : Rhacopteris ovalis, L e p i -
dendron sp., Calamites sp., Neuropteris cf. Cette macroflore est située sous les
calcaires à fusulines d'âge permien inférieur et les déterminations, effectuées
par KRAUSEL (Francfort, in OVIEDO 1965), permettraient d'attribuer un Bge carboni-
fère inférieur à la série de grès et de lutites affleurants. Cependant, de leur cÔ-
té, ASCARRUNZ et RADELLI (1964) considèrent une flore découverte à proximité c o m e
d'âge pennsylvanien (LepidophZoios sp., Lepidodendron sp., Knorria sp., Neuropteria
sp. , Haplostigma furquei, FrenguelZi, Dizeugotheca cf. D. KaZtoni).

Vers le sud-est, dans le nord de l'bltiplano (Colquencha et Cala-


marca), le faciès gondwana semble dominer avec de rares intercalations marines et
des niveaux "tillitiques" (plutôt marino-glaciaires). A Calamarca, CHERRONI et
SUAREZ (1968) affirment l'existence du Tournaisien,sous une "tillite'; et du Viséen,
au-dessus. Ils s'appuient pour cela sur des déterminations "palynologiques" des-
quelles ils citent : Baltisphaeridiwn pour le Tournaisien, MicroriticuZatisporites
et Densosporites pour le Viséen ( ? ) .

De cet ensemble de données, souvent contradictoires ou parfois peu


convaincantes, nous n'avions pas pu retirer la certitude que le Carbonifère infé-
rieur existait en Bolivie.

un échantillonnage effectué ( 1 ) à la base de la sgrie de type Am-


bo, discordante sur le Dévonien entre la mine Hatilde et Ambana (Fig. 37), a per-
mis à J. DOUBINGER de déterminer de nombreux Acritarches, Miiedzystridiwn, Veryha-
chium et spores (publication 3 paraître) qui permettent de conclure à un âge car-
bonifère inférieur (Strunien - Tournaisien inférieur) pour le début de la sedinen-
tation carbonifère. Celle-ci s'étendrait ainsi sur tout le Mississipien et tout
le Pennsylvanien dans le bassin marin du nord du lac Titicaca.

Ce résultat nous permet d'affirmer que la phase majeure de plisse-


ment se situe entre le Frasnien (dernier terrain daté dans la région)et le Strunien-
Tournaisien inférieur, donc très probablement dans le Famennien inférieur (vers
350 MA, d'après l'échelle stratigraphique de VAN EYSINGA 1975). Ceci est à comparer
avec l'âge radiométrique à 330 -+ 10 MA (U/Pb) (LANCELOT in MAROCCO 1977 ), obtenu
sur un granite syntectonique (le granite d'Amparaes au Pérou).

(1) Echantillonnage réalisé par J.F. SAUVAGE que nous remercions vivement ici.
- 97 -

L'EPISODE PERMO-TRIASIQUE.

Le Permien supérieur et le Trias ne sont pas connus dans le nord-


ouest des Andes de Bolivie alors qu'ils sont bien représentés dans le sud (LAUBA-
CHER 1977) et le centre (MEGARD 1973, DALMAYRAC 1977, MAROCCO 1977) du Pérou. Des
séries terrigènes molassiques, rouges, contenant des termes volcaniques et pyro-
clastiques y constituent le "groupe Mitu" (de MAC LAUGHLIN 1924).

Peut-être le Permo-Trias est-il présent à la frontière Pérou-Bo-


livie (région de Ulla Ulla - rio Suches) oÙ des conglomérats rouges, semblables à
ceux de la base du groupe Mitu, sont remaniés dans les moraines récentes e; oÙ un
épanchement volcanique C'stock de porphyre quartzifère", in AHLFELD et BRANISA 1960)
recouvre les calcaires permiens. Cependant, ni la position stratigraphique, ni la
composition de ce volcanisme ne sont connues avec certitude.

Dans l a g i o n de Tiquina, au nord du détroit, des grès calca-


reux et des grès feldspathiques rouges sont surmontés par des niveaux de calcaires
gréseux qui contiennent des empreintes de plantes. Celles-ci sesaient attribuables
au Permien supérieur et, peut-être, Trias (com. orale de BRANISA et RODRIGO).

Au Pérou et en Argentine, le Permo-Trias semble constituer une


période de transition entre l'évolution hercynienne et l'évolution méso-cénozoïque.
I1 est possible que,dans le domaine Studi,é, certaines grandes failles pré-crétacées
puissent être de cet âge, liées aux phénomènes de "rifting" imaginés pour le Pérou
(VIVIER et al. 1976).
- 98 -

L'EVOLUTION SEDIMENTAIRE DU PALEOZOÏQUE DANS LE NORD-OUEST


DES ANDES BOLIVIENNES

La coupure introduite dans la sédimentation paléozoïque par la


phase de plissement précarbonifère (- phase "éohercynienne" -) sépare deux périodes
sédimentaires successives dans le nord-ouest de la Cordillère Orientale et dans le
nord de 1'Altiplano bolivien : après une longue période de sédimentation marine
dans un vaste bassin subsident du Cambrien?au Dévonien supérieur (de 550 à 350 MA),
va se déposer une série permo-carbonifère de plate-forme,' B fortes influences con-
tinentales, pouvant passer à des séries marines plus épaisses dans des bassins lo-
calisés mais subsidents.

L'évolution sédimentaire,que nous pouvons caractériser au ni-


veau du domaine étudié,'est comparable B celle que LAUBACHER, MAROCCO et DALMAYRAC
(1977) ont proposée pour le segment péruvien de la chaîne hercynienne, et que ME-
GARD (1973) avait esquissée dans sa thèse sur le Pérou central. Une importante dif-
férence est, cependant, introduite par l'existence, au Pérou, d'un dispositif pa-
léogéographique postérieur à la phase de plissement du milieu du Permien (pha-
se "tardihercynienne") et marqué par le dépôt desséries continentales et volcani-
ques du Permien supérieur et du Trias inférieur.

En Bolivie et dans le nord-ouest de l'Argentine, seules les deux


premières périodes de sédimentation sont bien observées,dont les évolutions sont
proches de celles que nous caractérisons dans le nord-ouest des Andes de Bolivie :

DU CAMBRIEN AU DEVONIEN SUPERIEUR.

L'histoire du sillon subsident paléozoïque, au niveau du seg-


ment de chaîne étudid, commence peut-être au Cambrien si la présence de celui-ci
dans la région d'Apolo s'avère fondée; en l'absence de toute certitude, il
nous est difficile de préciser les débuts de l'individualisation de ce sillon.

C'est à partii du Llanvirnien que l'évolution sédimentaire peut


être reconstituée, ceci sans grandes perturbations,jusqu'au Dévonien supérieur et mal
gré une interruption.momentanée2 la fin de l'Ordovicien. (Fig. 3 8 )

Pendant plus de 200 millions d'années, une puissante série dé-


tritique schisto-gréseuse,va se déposer; elle atteint son maximum d'épaisseur
(près de 15.000 m d'épaisseur cumulée) dans la partie axiale du bassin subsident,
c'est-à-dire dans la Cordillère Orientale et le nord de 1'Altiplano. Cette série
s'amenuise vers le nord-est.et, dans le nord des chaînons subandins, elle n'at-
teint pas 2000 m d'épaisseur.

Vers le sud-ouest, la présence d'une importante couverture méso-


cénozoïque dans I'Altiplano et la "Cordillère Occidentale" ne permet pas d'dvaluer
l'épaisseur de la sédimentation paléozoïque. Cependant, le substratum précambrien
- 99 -

A L T I P L A N O C O R DILL ERE SUBAN DIN

Oëvonien

Cambhien( ? I ¿
Otdovicien
i tnoyE

100 tm

Fig. 38 - L'évolution paléogéographique du domaine étudié:


du Cambrien au Dévonien supérieur.
- 100 -

qui affleure dans le sud du Pérou et le nord du Chili porte quelques lambeaux
d'une série dévonieme très réduite (moins de 1000 m d'épaisseur), ce qui suggère
que nous sommes en présence de'.labordure occidentale,plus ou moins émergée,du bas-
sin sédimentaire (plate-forme du "Massif d'Arequipa") .
Les limites du sillon subsident sont,probablement,des flexures
ou des failles importantes qui le séparent des zones de plate-forme (zone subandi-
nes et Bouclier brésilien,au nord-est, "Massif d'Arequipa",au sud-ouest). La limite
septentrionale semble être la faille msjcu-e qui sépare la Cordillère Orientale
des Sierras subandines. La limite méridionale peut coïncider avec la faille d'Achi-
ri (cf. Chap. 1)

-A l'ordovicien, l'accumulation de sédiments dans La zone axiale du secteur étu-


dié commence avec le dépôt de schistes noirs, épais de plus de 1000 m, ampéli-
teux, pyriteux et à graptolites du Llanvirnien. Cette série, déposée en milieu
réducteur, persiste dans la région d'Apolobamba pendant le Caradocien;elle y présente
les mêmes caractéristiques et elle dépasse alors 3000 m d'épaisseur.

Vers le sud, à la suite d'apports terrigènes importants, dès


la fin du Llanvirnien et,surtout,pendant le Caradocien, une épaisse série (jus-
qu'à 4000 m) presqu'entièrement gréso-quartzitique se dépose dans une mer peu
profonde, à faune d'eaux saumâtres (lingules, bistramis, pélécipodes et trilobi-
tes). A la fin du Caradocien, ce type de sédimentation recouvre le bassin dans
toute son étendue; la mer caradocienne, bien que de faible profondeur, est celle
qui a le maximum d'extension puisqu'elle atteint le nord de la zone subandine
septentrionale oÙ près de 1000 m de lutites, de grès à lingules et cruzianas et
de quartzites lui correspondent, discordants sur le Précambrien.

Cette puissante série détritique de l'Ordovicien supérieur sem-


ble alimentée par le continent émergé et érodé, situé au sud-ouest (Massif d'A-
requipa). L'émersion de ce massif est peut-être le prélude de l'émersion généra-
lisée qui se produit à la fin de l'ordovicien.

- Au Silurien, la subsidence redevient active dans la Cordillère Orientale du nord-


ouest de la Bolivie ainsi que dans le nord de 1'Altiplano. La zone suban-
dine constitue alors une zone de bordure émergée, au nord-est du nouveau sil-
lon marin apparu.

La transgression marine, b faune chaude appalachienne du Llan-


dovérien inférieur, observée dans 1'Altiplano sud-péruvien (BOUCOT et al., sous
presse), n'est pas connue dans le domaine étudié; on peut imaginer qu'elle s'é-
tendait sur l'ouest de l'dltiplano bolivien pour atteindre le nord de l'Argenti-
ne oÙ elle a été repérée (ISAACSON et al. 1976), mais ceci reste à démontrer.

- A u niveau du nord-ouest de la Bolivie, les premier dGpÔts ma-


rins remanient des éléments glaciaires peu épais (moins de 500 m); ils contien-
nent des débris de socle précambrien et de l'Ordovicien sous-jacent, ce qui s'ex-
plique par une érosion glaciaire affectant, à la fois, la plate-forme (>lassif
d'Arequipa et Bouclier brésilien) et les séries ordoviciennes des Andes,avant la
transgression marine de la base du Silurien.
Le niveau "glacio-marin" a recouvert toute la zone subsidente,
depuis 1'Altiplano jusqu'au nord de la Cordillère Orientale car il est connu
depuis Oruro jusqu'au nord de la Cordillère Real et il affleure au nord de la
Cordillère du sud-péruvien (rio Inambari, DAVILA et PONCE DE LEON 1971).

- A partir du Llandovérien supérieur, la subsidence redevenant


importante, une épaisse sédimentation marine à faune froide (malvino-caffrique)
- 101 -

atteint un maximum d'épaisseur (3000 14000 m) 2 la limite de 1'Altiplano et de


la Cordillère. Au nord de la Cordillère Orientale, elle est encore puissante et,
bien que sa base ne soit pas connue, elle dépasse 1000 m d'épaisseur. Dans la
zone des chahons subandins, elle diminue très rapidement etn'existe plus au niveau
de la "sierra" de Caquiahuaca. Une disposition analogue se retrouve sur la bor-
dure occidentale car le Silurien est absent sur le "Massif d'Arequipa'' du
sud du Pérou.
silurienne
La base de la série/, avec 100 à 500 m de grès et de schistes, cor-
respond à un dépôt clastique dans une mer encore peu profonde qui a envahi un
bassin très mobile ("convolute-lamination", plis synsédimentaires, "ripple"marks",
stratifications obliques entrecroisées...). L'approfondissement de la mer ou un
ralentissement dans les apports terrigènes font que, progressivement, la sédimen-
tation devient plus argileuse et mieux ordonnée (finement litée) sur plus de
1000 m d'épaisseur. Dans notre région, une faune de graptolites indique la pré-
sence du Ludlowien auquel correspond la majeure partie de la série.

Vers le sommet, les dépôts sont de plus en plus gréseux. Les ap-
ports terrigènes qui proviennent du sud-ouest, redeviennent progressivement im-
portants et le bassin tend 2 se combler. Après une période de dépôts épinériti-
ques contenant une faune de trilobites, brachiopodes, gastropodes, pélécipodes,
etc., B affinité silurienne, une sédimentation uniquement gréseuse recouvre la
partie sud-occidentale du domaine étudié (Altiplano et Cordillère).

Ainsi, B la fin du Silurien et au début du Dévonien, le bassin ma-


rin est en voie d'émersion; son comblement est,peut-être,la conséquence d'un sou-
lèvement épirogénique et d'une intense érosion de la plate-forme précambrienne
sud-occidentale ("Massif d'Arequipa").

- AU Dévonien, les Andes de Bolivie sont à nouveau envahies par une transgression
marine à faune froide, d'affinité malvino-caffrique. Au niveau du secteur étudié,
cette mer déborde le domaine occupé par la mer silurienne et elle recouvre tou-
tes les Andes depuis le socle précambrien de la côte sud-péruvienne, au sud-
ouest, jusqu'ã la zone subandhe, au nord-est.

Les séries schisto-gréseuses réduites du "Massif d'Arequipa'' (400


2 1500 m, PAAREDES 1964) et des cordillères subandines (moins de 700 m de Dévonien
inférieur, moyen et supérieur) se sont déposées sur les bordures des plates-for-
mes rigides qui encadrent le sillon, à nouveau subsident, de 1'Altiplano et de la
Cordillère Orientale.

- DU Dévonien inférieur au Dévonien supéri=, une épaisse série


flyschoïde, épaisse de 3000 B 4000 m, emplit ce sillon au niveau de l'hltiplano
nord :

Les faciès régressifs, extrêmement détritiques, du Dévonien infé-


rieur sont remplacés par 'un matériel terrigène plus fin et plus argileux, très
monotone. Vers le sommet du Dévonien moyen et pendant le Dévonien supérieur (Fras-
nien), les apports sont importants et dans un environnement littoral liés à une
érosion intensifiée des zones émergées, particulièrement du "Massif d'Arequipa'',
et liés aussi au début de l'émersion du domaine marin paléozoïque de la chaîne
des Andes.

La régression de la mer, au Dévonien supérieur, est probablement


la conséquence du premier épisode tectorogénique hercynien. Elle sera suivie
d'une période d'érosion avant le dépôt des formations permo-carbonifères.
- 102 -

AU CARBONIFERE ET PERMIEN INFERIEUR.

Après les plissements hercyniens majeurs, pré-carbonifères,


la chaîne hercynienne est érodée et elle constitue une plate-forme continentale
sur laquelle se déposeront les molasses permo-carbonifères.

Le dépôt de ces molasses est accompagné de distension avec


des mouvements verticaux, caractérisés par :

. la mobilité des zones de bordures du bassin (structures de glissement synsédimen-


taires, variations rapides de l'épaisseur des séries et des faciès...),
. l'existence de zones émergées en horst.
La présence de matériel volcanique, en particulier en inter-
calations dans les calcaires permiens, caractérise aussi la distension P cette épo-
que.

I- De la limite Dévonien- Mississipien au Pennsylvanien, la plate-forme est occupée,


localement, par un bassin P sédimentation parallique P fortes influences continen-
tales (bassin du groupe Ambo). Ce bassin est axé sur la région entre le lac Titi-
caca et les cordillëres d'Apolobamba et de Las Muñecas; il prolonge ainsi le bas-
sin du sud-péruvien. Son influence est sensible jusque dans les cordillères sub-
andines septentrionales et dans le nord de 1'Altiplano.

-A la fin du Mississipien et pendant le Pennsylvanien, les sédiments continentaux,


fluvio-glaciaires et P flore du Gondwana,qui proviennent de l'est et du sud-est
de la Bolivie, s'intercalent dans les sédiments marins 1 deltaïquesdes bordures
du bassin "Ambo" et recouvrent une grande partie de la pénéplaine éohercynienne.

- AU Permien inférieur et moyen (Wolfcampien et Léonardien inférreur) , une nouvelle


I transgression marine s'étale largement sur le nord-ouest des Andes boliviennes.
Cette mer épicontinentale contient des fusulines dans le nord de 1'Altiplano;
elle représente l'extension, vers le sud-est, de la mer P sédimentation carbona-
tée qui a débuté au Pennsylvanien, dans le Pérou central.

La régression de cette mer marquera l'épisode tectonique du


milieu du Permien 2 la suite duquel le domaine étudié sera totalement &ergé jus-
qu'au Crétacé. Cette régression sera annoncée dans l'ouest du pays (frontière
avec le Pérou, Tiquina) par le dépôt de séries continentales rouges contenant des
niveaux P plantes.
- 103 -

PALEOGEOGRAPHIE DU DOMAINE HERCYNIEN DE BOLIVIE ET DU


NORD-OUEST ARGENTIN

Le domaine paléozoïque de Bolivie et du Nord-ouest argentin


est la continuation, vers le sud-est et le sud, du domaine péruvien décrit par DAL-
MAYRAC, LAUBACHER, MAROCCO(1977) j il se prolonge, au-delà du 26ème degré de lati-
tude sud, par les affleurements des Andes méridionales d'Argentine (Sierra de Fama-
tina, Précordillère et Cordillère Frontale) et par ceux de la côte chilienne ( 1 )
Sa paléogéographie a déjà été décrite par SCHLATTER et NEDERLOF (1966) et dans
HARRINGTON (1962), mais des données nouvelles nous permettent de proposer des sché-
mas nouveaux :

PALEOGEOGRAPHIE DU PALEOZOIQUE INFERIEUR ET MOYEN.

Le sillon paléozoïque inférieur et moyen des Andes centrales,


qui s'étend du centre du Pérou jusqu'au nord-ouest de l'Argentine et au nord du
ChiIi (de 10" à 26" de latitude sud), constitue une unité paléogéographique qui
caractérise cette partie de la chaîne des Andes j il présente une évolution sédi-
mentaire qui, dans ses grands traits, est identique b celle que nous avons recons-
tituée au niveau du segment septentrional des Andes boliviennes.

Dans toute l'étendue du bassin, les conditions de sédimenta-


tion sont similaires, le bassin étant caractérisé par :

- sa situation sur un substratum sialique et entre deux plates-formes précambrien-


nes stables : le Bouclier brésilien, à l'est, et le Massif d'Arequipa, à l'ouest.

- une forte subsidence de plusieurs milliers de mètres (10.000 à 15.000 m) et un


remplissage par des sédiments presqu'uniquement d'origine terrigène provenant
des plates-formes précambriennes.

- des épisodes d'émersion et de transgression qui sont la répercussion, dans les


Andes centrales, d'événements plus généraux qui affectent le continent.

- l'absence presque totale d'un volcanisme basique et même acide.

Depuis le Pérou jusqu'au nord-ouest de l'Argentine, le sillon


subsident paléozoïque présente, comme caractère particulier, un changement de di-
rection qui s'effectue au niveau du centre de la Bolivie (18O de latitude sud) :

( 1 ) Affieurements étudiés par : TURNER (1960, 1970, 1972), AURIEMMA et al. (1972),
ACENOLAZA ( 1 972), MAISONAVE ( 1, GARCIA et al. (1962).
- 104 -

à partir d'une direction NW-SE, dans sa branche septentrionale (Pérou et nord des
Andes boliviennes), il passe à une direction N-'3, dans sa branche méridionale (sud
des Andes de Bolivie et nord-ouest de l'Argentine).

Les affleurements actuels du Paléozoïque des Andes Centrales sou-


lignent ce changement de direction; ils constituent, en effet, une bande continue
dans la Cordillère Orientale du Pérou, de la Bolivie et du nord de l'Argentine,
présentant une déflexion au niveau du 18ème degré de latitude sud:"Coude de San-
ta Cruz". Ce Paléozoïque affleure aussi dans les axes anticlinaux des cordillères
subandines méridionales et septentrionales et il forme des horsts isolés dans le
Mésocénozoïque de '1'Altiplano chilien et bolivien et dans la "Punan argentïne.

Dans ce Paléozoïque, discordant sur un substratum précambrien su-


périeur B infra-cambrien, tous les terrains depuis le Cambrien jusqu'au Dévonien
ont été reconnus. Ceci permet d'esquisser une reconstitution paléogéographique aux
diverses époques de sédimentation :

AVANT LE CAMBRIEN OU AU DEBUT DU CAMBRIEN.

- Dans l e sud de l a Bolivie e t dans l e Nord-ouest argentin, le Cambrien


repose en discordance (KEIDEL, 1907) sur une série plissée et métamorphisée ("fa-
ciès schistes verts") de grès, de lutites et de calcaires (Formation Puncoviscana,
TURNER 1960).

Traversant cette série et recouverts par le Cambrien transgressif,


des intrusifs ont pu être datés par la méthode Rb/Sr :

Granodiorite Quesera : 530 20 MA (Shell Capsa in TURNER 1972),


Granite de Santa Rosa de Tastil : 586 2 70 et 601 5 65 MA (HALPERN et LATORRE
1973) ,
Granite de Molinos : 604 2 6 5 , 5 2 0 5 0 et 580 _f 45 MA (HALPERN et LATORRE
1973).

A la fin du Précambrien, et peut-être à 1'Eocambrien ( I ) , s'est


donc produite une phase tectonique ("assyntique") accompagnée de magmatisme, qui a
plissé et métamorphisd des sédiments schitogréseux et calcaires et qui est à ratta-
cher à l'orogénèse brasilide.

- Dans l ' e s t de l a Bolivie, la plate-forme continentale du centre de l'A-


mérique du Sud est recouverte par une mer peu profonde à sédimentation plutôt cal-
caire, épaisse de quelques milliers de mètres (Groupe Corumba ou Arara). Cet épiso-
de sédimentaire est considéré d'âge algonquien ear CHAMOT (1963), mais d'autres au-
teurs (BEURLEN et SOMMER 1957, AHLFELD et BRANISA 1960, ALMEIDA 1945-1970) le con-
sidèrent, avec réserves, comme cambrien. Vers l'est (Brésil), ces dépôts passeraient

( 1 ) La découverte de traces fossiles, attribuges au Cambrien (MIRE etACE~OLAZA I s i I),


clans des ectinites considérées généralement comme précambriennes, car recouver-
tes par un Cambrien discordant (Groupe Meson), fait penser qu'une phase tectoni-
que importante se situerait dans le Cambrien (MON 1972, ACE3OLAZA et TOSELLI
1976).
- 105 -

qui sont déformés par la phase tectonique brasi-


à ceux de la "série Bodoquena" ( 1 )
lide dont la datation par le Laboratoire de Géochronologie de Sao Paulo a fourni un
2ge radiométrique de 600 MA environ.

I1 semble donc que les événenents survenus dans l'est de la Boli-


vie soient contemporains de ceux qui, dans le nord-ouest de %'Argentine, ont précé-
dé les dépôts cambriens et ordoviciens, avec c o m e différence importante le moindre
degré de déformation; la vraie chaîne est en territoire brésilien.

AU CAMBRIEN,

D'après les données actuelles, le Cambrien est prgsent dans le


nord des Andes d'Argentine (KEIDEL 1910, 1913, 1943, HAUSEN 1925, 1930, in TURNER
1960, 1964, 1972) et dans le sudude la Bolivie (STEINMANN et HOEK 1912, HARRINGTON
et LEANZA 1957, AHLFELD et BRANISA 1960, RIVAS et al. 1969). Des formations qui af-
fleurent dans le centre de la Bolivie (Chapare, 17" de latitude sud, 65'30 de lon-
gi$ude ouest Greenwich) lui sont également attribuées(FRAENKL 1959, AHLFELD et BRA-
NISA 1960, BROCKMA" et al. 1972). Nous avons déjà mentionné (voir supra) 1a.possi-
bilité de l'existence de terrains cambriens dans le nord-ouest des Andes (Apolo).

Sur la plate-forme précambrienne à infra-cambrienne des Andes


Centrales, un bassin marin peu étendu s'installe,au Cambrien, dans le nord-ouest
de l'Argentine et le sud de la Bolivie. C'est peut-être au même moment qu'un autre
bassin se localise dans la région du Chapare, mais leurs possibles connections ne
sont pas connues.

- Le bassin méridional est fortement subsident dans la région de Santa Victoria


(22'15 de latitude sud et 65' de longitude ouest Greenwich). Une épaisse (3000 m)
série détritique,de grès et de lutites azoïqurs, s ' y dépose (Groupe Mesón, TUR-
NER 1960) ;mais,très rapidement et dans toutes les directions, l'épaisseur dimi-
nue et n'atteint plus que quelques centaines de mètres.

- Le bassin du centre de l a Bolivie (Chapare) est moins subsihent; il correspond 1


une mer éDicontinentale avec une sédimentation de plate-forme dans laquelle les
évaporite; et les dépôts calcaires dominent sur loÖ0 m d'épaisseur.

La série du Chapare (Groupe Limbo de FRAENKL 1959) a &té compa-


rée avec la série calcaire (Groupe Corumba), de l'est bolivien, qu'elle rappelle
en partie (BROCKMANN et al. 1972). Mais,pour CHAMOT, les affleurements du Chapare
sont à rapprocher des grès attribués à l'Ordovicien (Groupe Jacadigo) qu'il obser-
ve en discordance sur les calcaires "algonquiens" du Groupe Corumba :

(I) Cette équivalence est admise par OLIVEJ-.RA.et LEONARDOS (1940), ALMEIDA (1945,
1965), OLIVEIRA (1956), CHAMOT (1963); elle est contestée par BEURLEN (1959).
- 106 -
a)- Dans la première hypothèse, pour nous la plus plausible, la base de la série
du Chapare se trouve comparée 2 des dépôts qui, au B~ésil,sont plissés puisque
les auteurs (ALMEIDA 1945, 1965, OLIVEIRA 1956) admettent l'équivalence entre
les calcaires de Corumba et la série carbonatée "Bodoquena" de la chaîne brasi-
lide. Ceci implique que les grès, les calcaires et les évaporites du centre de
la Bolivie soient un faciès de plate-forme du Précambrien supérieur,ou de 1'Eo-
cambrien,et qu'ils précèdent la transgression paléozoïque, commençant ici par
un épais conglomérat (900 m) surmonté de lutites à graptolites llanvirniens.
Ils seraient alors équivalents du Précambrien supérieur - Eocambrien du Nord-
ouest argentin.

b)- Dans la deuxième hypothèse, la base de la série du Chapare est ordovicienne et


passe en continuité aux conglomérats puis au lutites llanvirniennes.

c)- I1 n'est pas impossible que l'ensemble de la série du Chapare (grès, calcaires,
dvaporites et conglomérats : Groupe Limbo) soient équivalents du Cambrien supd-
rieur et de l'ordovicien inférieur du sud de la Bolivie et du nord-ouest de
l'Argentine; les conglomérats pouvant correspondre plus précisément, à la base
de la série ordovicienne. C'est cette solution que choisit R. SUAREZ (1976),
après BROCKMANN et al. (1972).

PENDANT L'ORDOVICIEN. (Fig. 29 et 39)

A l'Ordovicien, la transgression marine se généralisant dans les


Andes Centrales,les affleurements ordoviciens atteignent un maximum d'extension.
Leur présence dans l'ensemble de la Cordillère Orientale, dans le sud de 1'Altipla-
no et dans la zone subandine septentrionale, a permis un grand nombre d'études que
R. SUAREZ (1976) a synthétisé et h partir desquelles il a réactualisé les schémas
paléogéographiques proposés par HARRINGTON (1962).

- Après des mouvements épiroggniques qui affectent le sillon sub-


sident cambrien (phase sarde) du Sud bolivien et du Nord-ouest argentin (TURNER
1972),1'0rdovicien transgresse en discordance sur le Cambrien supérieur et le Pré-
cambrien. Cette discordance,à la base du Trémadocien inférieur fossilifère, marque
les débuts de l'individualisation du bassin subsident ordovicien :

- Pendant le Trémadocien, ce sillon subsident est limité à la région de Sal-


ta-Tarija (nord de l'Argentine et sud de la Bolivie); la sédimentation y sera conti-
nue jusqu'h l'Ordovicien supérieur et plusieurs milliers de mètres de schistes et
de grès (4500 à 6000 m) vont.s'y déposer dans une mer généralement peu profonde,
mais avec des épisodes à faciès euxiniques, et ouverte vers l'ouest (faciès flysch
dans la Puna).
La mer trémadocienne déborde cette zone de subsidence maximum :
vers le sud, elle s'étale jusque sur les "sierras" pampdennes de Tucuman (27" de
latitude sud, Argentine)(MON et al. 1971) oÙ se dépose une série schisto-gréseuse
réduite (100 2 700 m). Vers le sud-ouest, il est possible que le bassin nord-argen-
tin et sud-bolivien s'unisse avec le bassin trémadocien reconnu par DE ALBA (1972)
dans la région de La Rioja (sierra de Famatina, 29' de latitude sud). Vers le nord,
les affleurements les plus septentrionaux sont observés dans la région de Culpina
(21' de latitude sud) (BOTELLO et SUAREZ 1973); le Trémadocien n'y dépasse pas
600 m d'épaisseur.
- 107 -
200

100 2F)Okm

Fig. 39 - Courbes isopaques de l'Ordovicien bolivien et rgpartition


schématique des faciès.
1 ) Extension des faciès argileux marins (de la plate-forme en
traits lâches et,en traits serrés, domaine dont l'épais-
seur des dépôts dépasse 4000 m); 2) Ordovicien gréso-Schis-
teux et, en gros points, Caradocien gréso-quartzitique (les
flèches indiquent les directions d'apports); 3 ) Domaines
positifs érodés ou émergés ( 4 ) ; 5) Epaisseurs caractéristi-
ques; 6) Forages ayant atteint l'Ordovicien.
(Compilation MARTINEZ-TOMASI) .
- 108 -

I1 semble que la transgression marine trémadocienne vienne de


l'ouest ou du sud-ouest et que les faunes contenues aient des caractères à la fois
atlantiques et pacifiques (SUAWZ 1976).

- A 1'Arénigien et au Llanvirnien, l'extension de l a mer ordovicienne se


poursuit. Vers le nord, la zone de subsidence atteint le centre de la Bolivie à
l'brenigien. Dans La région d'Ayopaya (Cochabamba, 17' de latitude sud) , RIVAS
(1971) décrit 1700 m de schistes à graptolites arénigiens et il est possible que
les conglomérats du Chapare (sommetdu groupe Limbo) soient de cet âge (BROCKMANN et
al. 1972).

Au Llanvirnien, l'expansion du sillon subsident est maximum; lar-


ge de 200 à 400 km, il occupe toutes les Andes entrales, depuis le centre du Pérou
jusqu'au nord de l'Argentine, et on Le connait dans 1'Altiplano chilien (Aguada de
la Perdiz, 23'35 de latitude sud, 67'15 de longitude ouest) (GARCIA et al .1962)
(Laguna Mucar et Salar de Quisquiro, 23'22 de latitude nord et 67'08 de longitude
ouest) (FUENZALIDA 1956), (Alto del Inca, 24'15 de latitude sud et 68'30 de longitu-
de ouest) et volcan Llullaillaco , 24'37 et 68'30 (in FERRARIS 1976). Dans ce sil-
Lon se déposent jusqu'à 2000 m de schistes à graptolites.

Pendant 1'Arenigien et le Llanvirnien, le sillon subsident des


Andes Centrales est en continuité avec celui des Andes méridionales (Sierra de Fama-
tina, Précordillère, Cordillère Frontale). L'ensemble constitue alors une seule uni-
té de plus de 3000 km de longueur, situé à l'ouest du Bouclier brésilien et que le
Massif d'Arequipa émergé borde au nord-ouest. A ce moment-là, un léger magmatisme
se manifeste dans le Nord-ouest argentin sous forme de coulées de spilites, de tufs
et d'ignimbrites (COIRA 1975). Un magmatisme basique à ultrabasique('ophio1ites'i "spi-
lites', gabbros) est présent sur le bord occidental de la Précordillère (ZARDLNI 1961 ,
VILLAR 1969) (cf. p.161) et quelques coulées de basaltes s'épanchent dans la cordil-
lère de Bolivie.
-' &partir du Caradocien, une régression s'amorce. Le sillon est
encore extrêmement subsident puisque 1000 2 4000 m de grès, de quartzites et de lu-
tites vont s'y sédimenter; mais la prédominance des faciès détritiques, en particu-
lier dans la branche septentrionale de la cordillère, et leur dépôt dans une mer
très peu profonde sont la manifestation d'un important apport terrigène, en prove-
nance du Massif d'Arequipa (Craton ouest-pacifique) soulevé et fortement érodé.

Ce soulèvement entraine, peut-être, un basculement vers l'est du


bassin marin et le dépôt, transgressif sur le Bouclier brésilien, des quartzites et
des grès de l'est bolivien (Groupe Jacadigo); ceci à condition que ces grès et quart-
zites aient effectivement un ^age ordovicien supérieur comme le supposent SCHLATTER
et NEDERLOF (1966).

A l a fin du Caradocien et pendant l'bsghillien, l'ensemble du


sillon paléozoïque est émergé et soumis à l'érosion. Cette érosion est peut-être en
grande partie glaciaireetles couches de l'Ordovicien seront partiellement tronquées
avant la transgression silurienne.
- 109 -

A PARTIR DU SILURIEN.

Au Silurien et au Dévonien (Fig. 4 0 ) , le dispositif paléogéogra-


phique qui peut être reconstitùé pour les Andes Centrales est différent du pré&-
dent.

Les affleurements de Siluro-Dévonien sont importants de part et


d'autre de la Cordillère Orientale mais, sur celle-cilils ne sont pas connus sauf
dans le centre de la Bolivie (Fig. 29).

- A l'OUeSt, depuis le Pérou jusqu'au 21ème degré de latitude sud, une épaisse sé-
rie siluro-dévonienne occupe toute la gone à la limite entre 1'Altiplano et la
Cordillère Orientale (AHLFELD et BRANISA 1960, Cartes géologiques de GEOBOL). Cet-
te série est prolongée, vers le sud et le sud-ouest, par les affleurements de
1'Altiplano sud-bolivien (Culpina 21'20 de latitude sud). Au-delà, les grès et
les lutites à .fossiles marins dz Dévonien inférieur, épais d'une centaine de mè-
tres, récemment décrits par ACENOLAZA et al. (1972) dans la Puna d'Atacama (Salar
del Rincon : 24"08' de latitude sud, 67"17' de longitude ouest), sont un jalon en-
tre les affleurements boliviens et ceux de la côte du Nord chilien (de Taltal à
Caldera) (RUIZ et al. 1961, LEVI et al. 1963, RUIZ 1965) et ceux des Andes méridiona-
les d'Argentine (Sierra de Famatina, Précordillère et Cordillère Frontale) (FURQUE
1972, CAMINOS 1972).

- A l ' e s t de la Cordillère, un Siluro-Dévonien épais existe dans la région des chaî-


nons subandins et on le connait aussi en subsurface dans la Plaine du Chaco boli-
vien,paraguayen et argentin (SCHLATTER et NEDERLOF 1966, PADULA et al. 1967, MIN-
GRAMM et RUSSO 1972).

1)- La transgression silurienne sur les Andes Centrales commence au Llandovérien in-
férieur dans le sud de Z'Altiplano péruvien (Calapuja, BOUCOT et al., SOUS pres?
se) et dans le nord des Andes d'Argentine (région du Cerro del Rincón, Salta,
ISAACSON et al. 1976). Il lui correspond des dépôts de mer chaude, B faune
d'affinité appalachienne qui ne sont pas connus en Bolivie avant le Llandovérien
supérieur (Pojo, région de Cochabamba, 17'15' de latitude sud et 64"50' de longi-
tude ouest, BOUCOT et al., sous presse).

I1 n'est pas possible, actuellement, de reconstituer la paléogéo-


graphie de cette mer du Llandovérien inférieur; et ses relations ne sont pas éta-
blies avec les bassins marins du Llandovérien inférieur et moyen, à faune froide
(malvino-caffrique), qui sont transgressifs sur le Bouclier brésilien : bassin
amazonien (formation Trombetas, DERBY 1879, CLARE 1899, LANGE in BERRY et BOU-
COT 1972) bassin du Marañon (formation Serra Grande, LANGE 1972) et le bassin du
Parana (Groupe Caacupé et groupe Itacurubi, HARRINGTON 1950 et in BERRY et BOU-
COT 1972).

Par contre, apbès les dépôts conglomératiques à éléments glaciai-


res (formation Zapla, ou Mecoyita ou Cancañiri) qui, avec des épaisseurs variant
de quelques mètres à plus de 600 m (Potosi),s'étendent sur plus de 1500 km dans
les Andes du Pérou, de Bolivie et d'Argentine, la transgression marine 5 faune
froide du Llandovérien supérieur puis du Wenlockien et du Ludlowien correspond
2 l'extension progressive,sur les Andes Centrales,de la mer malvino-caffrique ve-
nant de l'est.
- 110 -
Cette mer,dont la régression s'amorce sur le Bouclier brésilien
(qui restera &ergé jusqu'au Dévonien), recouvre probablement l'est de la Bolivie
(région de Roboré et du Chaco); une partie des grès de la formation El Carmen
peuvent être de cet âge,s'ils sont bien équivalents de la formation Santa Rosa
(CHAMOT 1963) laquelle fait la limite entre le Silurien et le Dévonien dans la
Cordillère.
Dans les.Andes, l'épaisse série silurienne de schistes b grapto-
lites (formations Kirusillas, Pampa ou Lipeon) se dépose dans des bassins subsi-
dents situés dans l'Altipiano, le centre de la Bolivie et la zone subandine
méridionale (sud de la Bolivie et nord de l'Argentine). Ces bassins sont
isolés de la zone subsidente installée, pendant le Wenlockien et le Ludlowien,
dans les Andes méridionales d'Argentine (FURQUE, 1972) car la Cordillère Orien-
tale et la Puna d'Argentine semblent émergées ou, du moins, avec une sédimenta-
tion réduite qui sera érodée avant le Dévonien (mouvements épirogéniques de la
fin du Silurien ?).

Au Silurien, le nord-ouest de L'Argentine et le sud de la Bolivie


(Cordillère Orientale et Altiplano ou Puna) constituent alors une région positi-
ve, plus ou moins émergée et érodée,entre les bassins subsidents de 1'Altiplano
bolivien et de la zone subandine méridionale. Cette zone géanticlinale ("Arco
puîíeno" des géologues argentins) est inclinée vers le nord et elle disparait
dans la région centrale de Bolivie,au niveau de laquelle les sillons subsidents
s'unissent vers le nord-ouest de la Bolivie et le Pérou.

Ce sillon unique est situé entre le Bouclier brésilien et le Mas-


sif d'Arequipa; celui-ci est relayé, vers le sud, par le domaine géanticlinal
avec lequel il constituera une source d'apports pendant le Silurien et le Dévo-
nien. Cette source d'apports détritiques à l'ouest de 1'Altiplano sera responsa-
ble des variations lithologiques au Silurien (BERRY et BOUCOT 1972).

2)- Au Dévonien, le dispositif paléogéographique précédent persiste. Après des mouve-


ments épirogéniques b la fin du Silurien, les sillons subsidents redeviennent ac-
tifs. L'aire géanticlinale se maintient mais elle est envahie par la transgres-
sion dévonienne.

Cette transgression est générale; elle a une grande extension en


Amérique du Sud oÙ elle constitue le maximum d'extension du domaine malvino-caf-
frique.
- Sur le Bouclier, la mer épicontinentale déborde les bassins paléozoiques (Ama-
zone, Parnaiba et Parana) qui vont communiquer (BEURLEN 1970). Ekle recouvre
toute la partie méridionale du Bouclier brésilien central (Plaine du Chaco) et
s'étend jusqu'au sud de Buenos Aires (Chaînes Australes de Buenos Aires)
(HARRINGTON 1947-1972).
Dans les Andes, L'épaisse série silurienne de çchistes 1 grapto-
lites (formations Kirusillas, Pampa, ou Lipeon) se dépose dans des bassins sub-
sidents situés dans l'Altipiano, le centre de la Bolivie et la zone subandine
méridionale (sud de la Bolivie et nord de l'Argentine). Ces bassins sont isolés
de la zone subsidente installée pendant le I.Jenlockien et le Ludlowien dans les
Andes méridionales d'Argentine (FURqUE 1972), car la Cordillère Orientale et la
Puna d'Argentine semblent bmergées ou, du moins, avec une sédimentation réduite
qui sera érodée avant le Dévonien (mouvements épirogéniques de la fin du Silu-
rien ?).
Pendant le Silurien et le Dévonien,les terres partiellement émer-
gées et érodées sont,vraisemblablement,le Massif d'Arequipa s.1. (BERRY et BOU-
COT 1972, ISAACSON 1975) et le domaine géanticlinal nord-argentin (MINGRAMM et
- 111 -

Fig. 40 - Courbes isopaques du Siluro-Dévonien et répartition des faciès.


1) Faciès marins schisto-gréseux (les flèches indiquent les di-
rections d'apports, le figuré serré souligne le domaine dont
l'épaisseur dépasse 3000 m); 2) Faciès continentaux ("terre 5.
Psilophytales" de CECIONI); 3) Domaines positifs érodés od
émergés ( 4 ) ; 5) Epaisseurs caractéristiques; 6) Forages ayant
atteint le Siluro-Dévonien.
- 112 -
RUSSO 1972)' qlii seront la source des apports vers les bassins subsidents.
.
Dans ces bassins subsidents, une épaisse série terrigène de ty-
pe flysch, en provenance donc de l'ouest, se dépose pendant tout le Dévonien.
A partir du Dévonien moyen, uBe régression commence qui aboutit 1 une émersion
du domaine paléozoïque des Andes au Dévonien supérieur.

Cette émersion est totale au Dévonien terminal; elle est sûre-


ment liée à la phase tectonique éohercynienne qui plisse et soulève le domaine
paléozoyque des Andes Centrales.

PALEOGEOGRAPHIE DU CAREONIFERE ET DU PERMIEN.

La phase tectorogénique fini-dévonienne est un événement majeur


qui provoque un changement important dans la paléogéographie du domaine hercynien
des Andes Centrales, la discordance du Mississipien étant le début d'une période de
sédimentation avec des caractéristiques nouvelles.

La chaîne éohercynienne, érodée et pénéplanée, et la plate-forme


du Bouclier brésilien sont une immense aire cratonique sur laquelle des bassins lo-
calement subsidents vont se développer et que des dépôts marins ou continentaux
vont recouvrir suivant des dispositifs paléogéographiques complexes et variés sui-
vant les époques :
- la mobilité du domaine hercynien des Andes va provoquer La création et la dispari-
tion rapide de domaines subsidents, marins ou continentaux, isolés et séparés par
des dorsales à caractère positif.
- dans les bassins, 1 forte sédimentation clastique terrigène, les variations de fa-
ciès sont rapides, passant d'une sédimentation marine 2 des dépôts littoraux, del-
taïques puis continentaux.
- les climats successifs sont caractérisés par l'apparition de sédiments de type
glaciaire, puis par des dépôts de mers chaudes.

-
A p a r t i r du Carbonifère inférieur (Tournaisien Strunien), un bassin sub-
sident 1 sédimentation continentale et marine, de direction NW-SE, s'étend depuis
le centre du Pérou (in MEGARD 1973) jusqu'au nord du lac Titicaca (Bolivie).

Centré sur le bord sud-occidental de la Cordillère Orientale, ce


bassin est bordé vers le sud et le sud-est par une vaste plate-forme Bmergée,ou 1
. (HELWIG
sédimentation réduite. souvent continentale et fluvio-deltaiaue . 1972). I1
est en probable communication avec un autre bassin de direction N-S, de même 8ge
. _ situé B l'ouest de la Précordillè-
(Viséen, AMOS 1964 ou Tournaisien, ANTELO 1969).
re argentine,et dont les témoins les plus septentrionaux peuvent être les couches
de "El TOCO'' (au nord-est de Tocopilla, HARRINGTON 1961, in GARCIA 1967), dans le
Nord chilien, de Chala (16" de latitude sud, 74" de longitude ouest) et de Paracas
(14" de latitude sud, 76" de longitude ouest), dans le sud du Pérou (GUIZADO 1968),
dont l'bge est probablement carbonifère inférieur.

Au même moment (fin du Carbonifère inférieur), le bassin suban-


din méridional commence à s'individualiser.
- 113 -

16

20

w
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j , 200km ,
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66" 60"
I
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Fig. 41 - Répartition du Carbonifère inférieur.


- 11.4 -
- 115 -

BRESIL

20'

24

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66O #/lo

Fig. 4 3 - Répartition du Permien inférieur et moyen.


- 116 -

AU Carbonifère supérieur, les sédiments de faciès Gondwana recouvrent le


continent sud-américain, depuis le Brésil, l'Uruguay, le Paraguay et l'Argentine jus-
qu'au Chili, la Bolivie et l'extrême nord du Pérou. Les dépôts des séries continen-
tales, limniques, fluviatiles, à intercalations d'origines glaciaires du Gondwana,
...
semblent débuter au Carbonifère supérieur au Brésil (Rio Grande de S o l , Parana
CORRERA DA SILVA 1972) et en Argentine (PADULA et MINGRAMM 1969); ils reposent sur
le substratum précambrien et, dans les Andes,sur 1'Eohercynien.

C'est aussi au Carbonifère supérieur que les géologues argentins


attribuent les dépôts continentaux,limniques et fluviatiles,qui surmontent la série
marine d'âge carbonifère inférieur (formation Maliman) du bassin argentin de la Pré-
cordillère (AMOS 1972). Au niveau des Andes du Pérou, un bassin marin subsident
(bassin du Groupe Tarma) s'installe sur l'emplacement de la Cordillère Orientale,
communicant avec le bras de mer amazonien (in MEGARD 1973); en Bolivie et dans l'ex-
trême sud du Pérou, quelques centaines de mètres de Gondwana viennent reposer sur
les faciès marins du Carbonifère inférieur, au nord du lac Titicaca, ou directement
sur la plate-forme éohercynienne,plus au sud (Altiplano, Cordillère Orientale et Pu-
na argentine).

Dans la chaîne subandine méridionale et le Chaco bolivien, un


bassin subsident, de direction nord-sud et s'étendant depuis le Nord-argentin jus-
qu'h Santa Cruz, est le siège d'un épais dépôt: 1000 à 2000 m de sédiments littoraux
et continentaux,marino-glaciaires et marino-deltaïques (CFMOT 1960)sont parallélisds
avec le Gondwana (ARIGOS et VILELA 1949, AHLFELD et BRANISA 1960) car ils contien-
nent d'abondantes intercalations d'origine glaciaire.

Au Pennsylvanien terminal e t Permien inférieur, une mer chaude, épiconti-


nentale,est largement transgressive sur les Andes péruvo-boliviennes, à l'est de
. massifs-émergés-situéssur ia côte péruvienne: Cette mer s'étend vers le sud, par
le Nord-ouest argentin (Cerro del Rincón, ACENOLAZA et al. 1972), le Nord chilien
(Juan de Moralès, GALLI 1957) et la côte du Chili central (Huentelauquen, in HOFFS-
TETTER et al. 1956). Les dépôts carbonatés 1 faune néritique qui s'y déposent, pas-
sent vers l'est (zone subandine) h des dépôts terrigènes (REYES 1972).

Dans le sud du Chili (Archipel de Madre de Dios), des calcaires


h fusulines ( CECIONI 1955) rappellent les calcaires "Copacabana" péruvo-boliviens
(Voir p. 95) dont i l s sont distants de près de 4000 kilomètres.

* +
*
- 117 -

TECTONIQUE

GENERALITES

La déformation des terrain pré-andins n'avait jamais été étudiée


en Bolivie, malgré leur importance b l'affleurement dans la chaîne des Andes.

Une'phase tectonique au Précambrien supérieur (ou au début du


Cambrien) était,. cependant,
- mise en évidence dans le sud de la Bolivie ainsi que
dans le nord-ouest de l'Argentine (voir supra). Dans le domaine étudié, l'étude par
SMLJIJKOWSKI (1935) de quelques échantillons, recueillis par KOZLOWSKI dans les con-
glomérats tertiaires de l'Altipiano, leur suggérait la présence d'un soubassement
"algonquien".
L'existence de"mouvements hercyniens"n'6tait pressentie que par
quelques auteurs (NEWELL et al. 1953, RADELLI 1964, 1966, LJUNGGREN et RADELLI 1964,
LOHMANN 1970) et la plupart des géologues boliviens, suivant en cela AHLFELD (in
AHLFELD et BRANISA 1960, AHLFELD 1970) et REYES (1972), expliquent la forte dis-
cordance angulaire du Crétacé sur les structures plissées du Paléozoïque à l'aide
d'une "tectonique névadienne",que NEWELL (1949) décrit dans le sud du Pérou et
que CECIONI (1961) mentionne pour le nord des Andes chiliennes.

Dans une publication commune (MEGARD et al. 1971) , nous avons


montré quelle était l'importance de la tectonique hercynienne au Pérou et en B o l i -
vie. Loin d'être de simples mouvements au Permien moyen (NEWELL et al. 1953, RADEL-
LI 1964), pendant le Carbonifère (THORMANN 1966),0u à la fin du Dévonien (SCHNEIDER-
SCHERBINA in AHLFELD et SCHNEIDER-SCHERBINA 1964, LOHMANN 1970), cette tectonique
est caractérisée par deux importantes phases tectorogéniques superposées, avec des
intensités et des répartitions légèrement différentes, qui se sont manifestées suc-
cessivement à la fin du Dévonien (phase "éohercynienne'') et au milieu du Permien
(phase ''tardihercynienne") .
La période tectorogénique hercynienne, relativement courte (90
MA), a succédé à une longue (plus de 200 MA) période de sédimentation paléozoïque
coupée uniquement par quelques mouvements épirogéniques (fini-cambrien, fini-ordo-
vicien, limite siluro-dévonienne). Cette sédimentation s'est effectuée sur un socle
précambrien érodé et pénéplané après les plissements du Précambrien supérieur (tec-
tonique brasilide).
- 118 -

LES DEFORMATIONS ANTE-HERCYNIENNES

LA TECTONIQUE DU PRECAMBRIEN SUPERIEUR.

Dans le nord-ouest des Andes de Bolivie, les affleurements de


Précambrien sont inexistants, en dehors de celui de la "sierra" de Caquiahuaca
dans les chaînons subandins, et les seuls renseignements que nous ayons, nous sont
fournis par les galets et les blocs remaniés dans le Tertiaire de 1'Altiplano nord
(Huamburuta et Pisaqueri, Fig. 28 ).

L'étude de SMULIKOWSKI ( 1 9 3 5 ) nous indique que ces fragments de


roches plutoniques (pegmatite, adamellite, aplite et granodiorite) ont subi une
forte cataclase, indice d'une importante déformation mécanique (aspect gneissoïde,
quartz à extinction onduleuse, tourmaline cassée, structure en mortier des felds-
paths, etc.). Cette tectonique n'est ni hercynienne, ni andine, car le Paléozoïque
et le Mésocénozoïque de l'bltiplano ne présentent pas de déformation aussi intense.
L'âge radiométrique (K/Ar),fourni par EVERNDEN (in EVERNDEN et al. 1 9 6 6 ) , étant de
647 MA, il confirmerait l'âge précambrien supérieur de cette déformation.

LES DEFORKATIDNS DAIIS LE PALEOZOIQUE.

Avant la tectorogenèse hercynienne, les déformations'qui affec-


b?
tent le Paléozoïque sont peu importantes puisqu'elles ne correspondent qu'à des
mouvements épirogéniques. Dans le domaine étudié, le soulèvement prétrémadocien
observé dans le sud de la Bolivie et le nord de l'Argentine n'est pas caractéri-
sable en l'absence d'affleurements de terrains de cet Pge. Par-contre, les Spiro-
génèses fini-ordovicienne et de la Limite siluro-dévonienne peuvent être aisément
repérées :

LES MOUVEMENTS EPIROGENIQUES FINI-ORDOVICIENS.

Ces mouvements sont connus dans la plus grande partie des Andes
centrales, depuis le Pézou central jusqu'en Argentine. Leur importance a parfois
ét6 exagérée et certains aateurs y ont vu la manifestation d'lune véritable phase
de plissement ("phase taconique" de TURNER 1972) accompagnée de magmatisme.

On n'observe, cependant, jamais de discordance angulaire à l'é-


chelle de l'affleurement et les mouvements fini- ordoviciens ne se manifestent que
par des changements dans la sédimentation, la lacune de 1'Ashgillien et la trans-
gression du Silurien sur des terrain caradociens, llanvirniens et arenigiens.
- Il9 -

Dans la région étudiée, ces mouvements se traduisent, pendant


le Caradocien, par une augmentation des apports terrigènes depuis les zones soule-
vées et érodées (Massif d'Arequipa), par la lacune de l'hshgillien et de la base
du Silurien et par la présence, dans le niveau transgressif silurien ("formation
CancaÎíiri") de blocs et de galets de grès ordoviciens, à même temps que de granites
et de gneiss précambriens.

LES MOUVEMENTS A LA LIMITE SILURIEN ET DEVONIEN.

Ces mouvements sont signalés tout au long de la chaîne. Généra-


lement très faibles, ils sont assimilés à des épisodes épirogéniques (HARRINGTON
1967, TURNER 1 9 7 2 ) qui entrainent l'émersion et l'érosion de grands secteurs de la
chaîne (Nord-Ouest argentin, par exemple) puis la transgression du Dévonien sur
des termes différents de son substratum.

Dans le nord-ouest de la Bolivie, cet épisode épirogénique n'est


marqué que par une recrudescence des apports détritiques pendant le passage du Silu-
rien au Dévonien et par le caractère régressif des d6pÔts mais sans émersion réel-
le sauf, peut-être, dans la zone subandine (non dépôt ? érosion ?) oÙ le Dévonien
est transgressif sur l'Ordovicien des chaînons les plus septentrionaux.
- 120 -

Fig. 4 4 - La chaîne hercynienne de Bolivie :


1) Granites syntectoniques; 2) Dômes B métamorphisme méso
B catazonal; 3) zone avec schistosité; 4 ) Zone sans schis-
tosité; 5) Front supérieur de schistosité; 6) Limites ap-
proximatives de la chaîne plissée; 7) Axes de plis dans la
zone sans schistosité; 8) Plis N-S anté-schisteux de la ré-
gion de Cochabamba.
- 121 -

LA TECTONIQUE HERCYNIENNE

EXTENSION DE L'OROGENE HERCYNIEN DANS LE NORD-OUEST DES ANDES DE BOLIVIE.


( F i g . 27 et 4 4 )

En Bolivie, comme au Pérou, la chaîne hercynienne est étroitement


superposée à la Cordillère Orientale qui, dans le nord-ouest des Andes boliviennes,
en constitue la zone axiale. De part et d'autre de cette zone axiale, le plissement
hercynien est peu intense et il s'amortit rapidement :

la limite septentrionale de la chaîne hercynienne du nord-ouest bolivien coïncide


avec les failles profondes qui, entre la Cordillère Orientale et la zone subandi-
ne, bordaient le bassin subsident. Dans les chaînons subandins, il n'y a pratique-
ment plus de déformation hercynienne au-delà de ces failles.

Vers le sud-ouest, dans 1'Altiplano nord, le plissement hercynien est faible dans
les horsts de Paléozoïque et la limite de la chahe semble être la grande faille
qui, d'Achiri à Turco, partage 1'Altiplano. Cette hypothèse est basée sur la pré-
sence¶ à l'ouest de cette ligne, d'un socle rigide de nature précambrienne, ense-
veli sous le Mésocénozoïque de 1 'Altiplano nord-occidental (cf. p. 7 1) -
Le domaine hercynien,que nous avons étudié, appartient 2 la bran-
che nord-occidentale, de direction NW-SE, du rameau hercynien de Bolivie; il est le
prolongement du secteur sud-péruvien étudié par LAUBACHER. Vers le sud-ouest, la zo-
ne de "déflexion" du centre le la Bolivie est analysée par TOMASI; elle fait le pas-
sage à la branche méridionale, de direction NS, pour laquelle une coupe préliminai-
re, au niveau du parallèle 2 1 " 3 0 ' de latitude sud (MARTINEZ, MEAVE et SUBIETA in
MEGARD et al. 1971), nous fournit les premières observations structurales ( F i g . h-t.) -

AGE ET REPARTITION DES PHASES TECTONIQUES HERCYNIENNES.

Au Pérou, la discordance angulaire du Permo-Carbonifère sur le


Paléozoïque inférieur et moyen plissé a permis de mettre en Evidence une tectonique
"éohercynienne". Celle du Permo-Trias sur des séries déformées d'âge permo-carboni-
fère permet de dater la phase "tardi hercynienne".

Ces discordances,connues depuis longtemps (KATZ 1959, EGELER et


DE BOOY 1961, VON BRAUN 1967, NEWELL et al. 1953), ont été bien observées et décri-
tes en détail dans le sud du Pérou (LAUBACHER in MEGARD et al. 1971, LAUBACHER 1977,
AUDEBAUD et al. 1976).
- 122 -

Dans le nord-ouest de la h livie, l'absence du Paléozoïque supé-


rieur,dans la zone la plus intensément plissée (Cordillère Orientale),et celle,du
Permo-Trias, en général, ne permettait pas de préciser 1'Pge exact de la phase prin-
cipale de déformation hercynienne. Nous prenions, donc, comme référence les observa-
tions effectuées dans le sud du Pérou; et,la discordance la plus nette étant celle
du Mésozoïque sur le Permo-Carbonifère plissé, nous étions conduits 5 considérer la
phase tardi-hercynienne comme étant la phase majeure.

a- La présence, au nord du lac Titicaca, de terrains carbonifères sur un substratum


dévonien schistosé et épimétamorphisé, nous fait admettre, maintenant, que la
phase "éohercynienne" est la phase principale.

Cette phase est très importante dans la Cordillère Orientale et


sur le versant amazonien ("Yungas") du nord-ouest des Andes boliviennes. Sa ma-
nifestation la plus évidente y est la schistosité; et la déformation souple, pé-
nétrative jusqu'à l'échelle de l'échantillon, y est accompagnée par un métamor-
phisme régional, localement intense. Ce domaine correspond à des conditions maxi-
males de température et de pression que les tectoniques postérieures (tardi-her-
cynienne et andines) n'atteindront pas.

Sur le versant occidental de la Cordillère et dans l'Altipiano,


les structures éohercyniennes sont amples, sans schistosité, et la discordance
du Permo-Carbonifère est peu prononcée, soulignée uniquement par le dépôt des sé-
ries carbonifères sur des formations dévoniennes d'âge divers. (Fig. 37).

b- Le Carbonifère et le Permien sont plissés par la phase tardi-hercynienne qui, en


Bolivie, ne peut être datée puisque les premières séries discordantes sont celles
du Crétacé. La discordance est bien caractérisée dans le sud du Pérou (AUDEBAUD
et LAUBACHER 1969) : le plissement intra-permien y précède le dépôt discordant
des volcanites du Permien supérieur ("Groupe Mitu").

Le domaine de la phase tardi-hercynienne est observé, actuelle-


ment, sur le versant occidental de la Cordillère Orientale et dans le nord de
1' Altiplano,qui sont les régions oÙ le Permo-Carbonifère plissé affleure. Ce do-
maine est le prolongement, vers le sud-ouest, du domaine tardi-hercynien du sud .
du Pérou et il se superpose, en grande partie, à la zone externe sud-occidentale
du domaine éohercynien ce qui peut expliquer que les structures tardi-hercynien-
nes observées semblent plus importantes que les structures éohercyniennes.

Très localement, une schistosité de fracture très fruste accom-


pagne le plissement tardi-hercynien mais, le plus souvent, la déformation est
située au-dessus du front supérieur de sohistos$t~

Dans les sierras subandines, la phase tardi-hercynienne ne peut


pas être distinguée car il n'y a pas de discordance angulaire nette du Mésozoïque.
Dans la Cordillère Orientale, oÙ le Permo-Carbonifere n'affleure pas, il est malai-
sé de séparer les effets de la phase tardi-hercynienne de ceux des phases andines
qui présentent des caractéristiques-similaires.

CONCLUSION.

La tectonique éohercynienne, d'âge fini-dévonien,est axée sur


la Cordillère Orientale du nord-ouest des Andes de Bolivie. Cette situation est une
caractéristique du segment septentrional péruvo-bolivien de la chaîne hercynienne.

Le domaine tardi-hercynien est décalé vers le sud-ouest et, de-


puis le sud du Pérou jusqu'au nord-ouest des Andes boliviennes, il est axé sur le
bord occidental de la Cordillère et le nord de l'bltiplano.
- 123 -

L A TECTONIQUE EOHERCYNIENNE

Cette première tectorogenèse est la manifestation tectonique la


plus importante dans toute la chaîne hercmienne des Andes, depuis le Pérou jusqu'
en Argentine. Ses caractéristiques ne varient guère d'un bout à l'autre de la chaî,-
ne. La présence d'un changement de direction au niveau du centre de la Bolivie per-
met de différencier, cependant, trois secteurs (Fig. 44 et cartes h.t.)

- de la frontière avec le Pérou jusqu'au nord de Cochabamba, le nord-ouest des An-


des de Bolivie appartient au secteur septentrional,de direction NW-SE.

- la région de Cochabamba 1 Sucre est la zone de changement de direction oÙ les


structures ont une allure courbe.

- la branche méridionale, avec une direction NS à NNE-SSW, atteint le nord des An-
des argentines puis, au-delà de 26" de latitude sud, elle se continue dans les
Andes méridionales ("Sierra" de Famatina, Précordillère et Cordillère Frontale).
(PremièGe partie ).

Le changement de direction s'effectue au niveau d'une zone oìì


la déformation est moins intense, sans schistosité ni métamorphisme. Par contre,
dans les branches septentrionales et méridionales de la chaîne, la déformation de-
vient nettement plus importante; son style variant transversalement depuis les zo-
nes externes vers la zone interne ou axiale.

Dans la région étudiée, entièrement située dans la branche sep-


tentrionale de la chaîne hercynienne de Bolivie, deux phases de plissement éohercy-
niennes se sont succédées, avec une répartition et une intensité différentes. Ces
deux phases cohabitent dans la zone axiale, mais seule la première affecte l'ensem-
ble des terrains paléozoiques du nord-ouest de la Bolivie :

LA PmMIERE PHASE DE PLISSEMENT EOHERCYNIENNE.

Elle est la phase majëure, de plus grande extension et de plus


grande intensité. Elle plisse l'épaisse série paléozoïque depuis l'Altipiano, au
sud-ouest, jusqu'au nord de la Cordillère Orientale, au nord-est. C'est probable-
ment elle qui a donné son allure à la chaîne hercynienne; la deuxième phase étant
trop localisée pour modifier profondément les structures primaires. C'est aussi
cette première phase qui sera généralement observée dans l'ensemble de la chaîne
hercynienne péruano-bolivienne.

Au niveau du domaine étudié, cette phase présente une intensité


et un style variable, ce qui permet de distinguer une "zone axiale" des zones ex-
ternes qui l'encadrent (Fig. 25) :

- k k zune. a x h t e occupe la Cordillère Orientale et la plus grande partie du versant


amazonien ou "Yungas". Elle est le domaine le plus profond avec des plis serrés,
toujours accompagnés de schistosité et de métamorphisme régional généralement épi-
zonal, localement très intense, et de granitisation.
Fig. 45 - Carte schématique montrant l'allure des plis dans le Pa-
léozoïque nord-bolivien (les plis hercyniens et andins
sont confondus).
1) Axes anticlinaux; 2) Axes synclinaux; 3 ) Plis symétriques;
4 ) Plis inclinés; 5) Plis déversés; 6) Limite de la schistosi-
té; 7 ) Limite externe des affleurements de Paléozoïque (les
pointillés marquent le domaine externe sans schistosité).
A- Zone anticlinale d' Apolobamba-Coroïco.
B- Zone anticlinale d'Apolo-Caravani.
- 125 -

- z o n a extmnen, de part et d'autre de la zone axiale, sont situées dans l'Al-


tiplano et le versant occidental de la Cordillère, au sud-ouest, et dans une fran-
ge de terrains entre la Cordillère Orientale et la zone subandine septentrionale,
au nord-est. Ni la schistosité, ni le métamorphisme, contemporains de la première
phase, n'y sont observés; le plissement y.est moins intense et les structures
moins serrées.

La déformation dans les zones externes .(niveau structural moyen)

Dans ces zones, le plissement du Paléozoïque s'est effectué en-


tièrement au-dessus du front de schistosité. Le style de la déformation est celui
des zones moyennement et peu déformées (niveau structural moyed et,
de ce fait, il est difficile d'apprécier, dans les structures observées, la part
de déformation qui revient à la première phase éohercynienne de celle due aux pha-
ses postérieures, tardi-hercynienne et andines dont les caractéristiques sont iden-
tiques. Seule la présence de quelques affleurements de Permo-Carbonifère et de Méso-
cénozoïque nous permet de reconstituer, localement, l'allure des structures éohercy-
niennes.

a)- Au nord de la Cordillère Orientale, la zone externe septentrionale est étroite


(Fig 45-46) (15 à 3 0 km), compartimentée et limitée, vers le nord-est, par des
failles inverses andines, profondes, de grand rejet (millier de mètres) et lon-
gues de plusieurs centaines de kilomètres.

Les grandes structures.

Au nord de Caravani nous avons observé successivement du sud-


ouest vers le nord-est :

- une structure synclinale, d'amplitude kilométrique, ?fírctant l'Ordovicien mo-


yen et supérieur et dans laquelle est située l a limite supérieure septentrio-
nale de la schistosité hercynienne,

- un anticlinal symétrique de 15 km de large, à plan axial subvertical, à coeur


de Silurien moyen et supérieur surmonté de Dévonien (anticlinal du rio Carras-
-
co) est séparé de la structure précédente par une grande faille inverse andine.

La flanc nord de cet anticlinal est compliqué par de nombreux


plis mineurs serrés qui, avec le renversement-descouches 2 proximité de la
faille septentrionale, sont liés b la tectonique andine; ces plis n'existent pas
sur 1e.flanc sud de l'anticlinal.

Les p l i s mineurs hercyniens sont rares, situés essentiellement dans le Llanvir-


nien schisto-gréseux; ils sont peu fréquents dans le Silurien (Ludlowien) de
l'anticlinal du rio Carrasco. De taille métrique à décamétrique, ils sont de ty-
pe isopaque et évoluent depuis des ondulations concentriques simples jusqu'à des
plis en chevrons plus serrés, à plan axial subvertical, compliqués de ripages
bancs sur bancs, de décollement et de micro-failles inverses (cisaillements con-
jugués).
Hua yna
sw T i awanaku Potosi NE

NE
Cumbre de La Ppz
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2
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SW

Colquencha Calmarca ..Taquesi


NE

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3
O

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rio La Paz
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O

sw NE
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5km
5
O

..
- 127 -
b)- AU sud-.ouest de la Cordillère et dans le nord de l'Altipiano, la zone externe
méridionale est large à l'affleurement de 70 km, en moyenne. Son allure actuel-
le, résultat de la superposition de plusieurs phases tectoniques, est celle d'un
vaste synclinorium (Fig.46, 1 1 5 ) situé entre la zone axiale, au nord-est, et
le Massif d'Arequipa, au sud-ouest.

Dans ce synclinorium, le matériel plissé est constitué par près


de 8 km de Siluro-Dévonien : l'Ordovicien est vraisemblablement présent à la ba-
se de la série paléozoïque de cette zone; l'épaisseur totale de la série dépas-
se alors 10 km (13 km d'épaisseur cumulée); le Dévonien affleure essentiellement
dans la partie centrale; le Silurien apparait, de part et d'autre, vers le cen-
tre de 1'Altiplano et en continuité avec l'Ordovicien de la Cordillère Orienta-
le.

Les grandes structures.

L'analyse des grandes structures nous donne l'aspect final de


la déformation du matériel paléozoïque, dans lequel les effets des phases tecto-
niques successives sont intégrés. (hercyniennes et andines).

Les grandes structures sont des plis cylindriques que l'on peut
suivre sur plusieurs centaines de kilomètres et dont l'amplitude est d'ordre ki-
lométrique. Généralement déversés vers le sud-ouest, ils sont d'autant plus ser-
rés et dissymétriques que l'on se rapproche de la Cordillère. Vers l'Altipiano,
par contre, ils sont plus redressés, parfois déversés vers le nord-est, et plus
ouverts.

Le style des principaux anticlinaux varie d'une extrémité b l'au-


tre, quand on les suit. Ils passent de plis symétriques et simples à des plis à
charnières aiguës ("chevrons") déversés, puis 2 des anticlinaux dtroits et fail-
lés auxquels succèdent, latéralement, des failles inverses. (Fig 45 et46).

Les synclinaux, généralement larges et ouverts, présentent des


variations similiaires puisqu'on passe à des synclinaux déversés dont le flanc
nord-est est inverse.

Fig. 46 - Coupes sériées dans le


domaine sans schistosité
(niveau structural moyen),
au sud ( 1 à 5) et au nord
( 6 ) de la zone axiale.
Les structures observées
sont le résultat de la su-
perposition des phases an-
dines sur le plissement
hercynien.
- 128 -

On remarque que les variations se font aussi dans le sens verti-


cal. Une structure fortement déversée et faillée vers le haut passe en profon-
deur à un pli symétrique ou simplement incliné.

Les zones de failles inverses correspondent, soit à des charniii-


res anticlinales cisaillées, soit à des failles profondes à rejeux multiples et,
parfois,obliques aux axes de plis. Des niveaux de disharmonie, tels la formation
glacio-marine de la base du Silurien, entrainent l'apparition de décollements
avec disparition de certains termes de la série.

. Les P l i s
d'&heZle i n f é r i e u m , , d'ordre hectométrique à kilométrique, se ratta-
chent aisément aux structures principales. Comme elles, ils sont isopaques, sy-
métriques ou déversés vers le sud-ouest, plus rarement vers le nord-est. Plus
serrés et plus nombreux vers la Cordillère, ils présentent souvent une courbu-
re brutale de la charnière (plis ''en chevrons") qui évolue en faille inverse
par cisaillement des bancs.

. Les pl.:'S mineurs (ordre du mètre), très rares, ne se rencontrent que dans les
niveaux les plus incompétents de la série paléozoïque (marnes, pélites, alter-
nances de pélites et de grès en petits bancs) et surtout vers la Cordillëre
Orientale.

Les petits plis évoluent d'un style en chevron à un style isopa-


que ouvert ou bien à de simples ondulations sur les flancs des grandes structu-
res. Ils sont accompagnés par de nombreux cisaillements (micro-failles inver-
ses, micro-décrochements) et par des ripages bancs sur bancs.

Grâce 2 la présence de quelques affleurements de Méso-Cénozoïque


nous pouvons retrouver, localement, l'allure des plis hercyniens s.1. Les affleure-
ments de Permo-Carbonifère, très peu nombreux, nous permettent de suggérer le style
de la déformation éohercynienne au sud de la zone axiale.

a)- La discordance du Crétacé supérieur fossilise la tectonique hercynienne, dans


le nord-ouest de la Bolivie. Au niveau de la zone externe, les affleurements de
Crétacé sont conservés dans des aires synclinales oÙ ils ne présentent qu'une
faible discordance angulaire (10°-20") avec les couches paléozoïques. Parfois
(sud de Palca, par exemple), on observe cependant des discordances angulaires
importantes (jusqu'à 90") qui indiquent un fort pendage des couches paléozoï-
ques antérieurement au dépôt du Crétacé.

Après avoir replacé le Crétacé à l'horizontale, nous interpré-


tons cette disposition comme étant liée à l'existence, avant la sédimentation
crétacée, de structures dont la géométrie était celle de plis à tendance cof-
frée, avec un flanc long subhorizontal et un flanc court fortement penté 2 sub-
vertical. Ces plis étaient déjà déversés vers le sud-ouest à l'Hercynien. Leur
déversement sera accentué, avec flanc inversé, au moment des tectoniques andi-
nes.

Le plissement hercynien était donc probablement caractérisé par


des structures isopaqwes amples, simples, symétriques ou légèrement dévers6es
vers le sud-ouest,au sud de la zone axiale,et vers le nord-est,au nord.
- 129 -

b)- Le Carbonifère n'est bien discordant c,ur le Paléozoïque inférieur qu'aux envi-
rons de Luribay et de Yaco (Fig. 37 >,il est le plus souvent, en discordan-
ce angulaire faible et parfois, en pseudo-concordance. Seule une discordance
cartographique permet de repérer la phase éohercynienne sur l'ensemble du ver-
sant méridional de la Cordillère et de 1'Altiplano.

En considérant les divers affleurements connus (Colquencha, Cala-


marca, Sapahaqui, rio Luribay, Yaco, péninsule de Copacabana), nous voyons que
le Carbonifère repose successivenent, depuis 1'Altiplano jusqu'à la Cordillère,
sur du Dévonien inférieur, du Dévonien moyen 2 supérieur, du Dévonien moyen ba-
sal et 2 nouveau sur du Dévonien inférieur.

L'allure,avant le Carbonifère, de la zone externe éohercynienne


Fourrait être alors celle que nous proposons dans la figure suivante (Fig. 47)

S.W. N.E.

. . .
. . . . *. .. .;,. . . . .. ...-
. . e
*

Fig. 47 - Reconstitution schématique du plissement éohercynien.


(La surface précarbonifère est ramenée B l'horizontale)

En conclusion, nous pensons qu'une grande partie de la déforma-


tion du Paléozoïque des zones externes est due aux phases andines, en particulier
le renversement complet des flancs nord-orientaux des synclinaux du versant sud de
la Cordillère et la fracturation par grandes failles inverses. Ceci est corroboré
par l'observation de plis déversés, accompagnés de failles qui font chevaucher les
granites andins sur le Paléozoïque (Fig. 46 et 48).
La tectonique éohercynienne est caractérisée, dans son niveau
structurai moyen, par des plis simples dont le style évolue depuis l'bltiplano vers
la Cordillère Orientale. On passe ainsi d'ondulations concentriques à des plis 5
grands rayons de courbure, symétriques ou légèrement déversés qui, aux abords de la
Cordillère, verront apparaître la schistosité dans les niveaux les plus pélitiques.
Un gradient dans l'intensité de la déformation est donc manifeste.

Le mécanisme de la déformation, dans le niveau considéré, reste


la flexion. Le raccourcissement, faible dans l'Altipiano, devient important vers
la Cordillère surtout lorsque la lifhologie s'y prête (alternance de grès et de pé-
lites siluro-dévoniennes).
I1 ne semble pas que l'on puisse faire intervenir des niveaux de
décollement importants B la base de la série paléozoïque du domaine externe. D'au-
tre part, les grandes failles qui, dans la couverture, ont joué de multiples façons,
correspondent à des accidents du socle. Ceux-ci ont eu un rôle important au moment
du serrage qui a affecté la chaîne dans toute son épaisseur. L'allure des plis (plis
en genoux) dans le Paléozoïque est probablement liée à l'existence de failles inver-
ses dans le substratum prëcambrien.
- 130 -

Le front de schistosité.

La limite supérieure de la schistosité S, (front de schistosité)


qui marque le passage 1 la zone interne de la chaîne a été repérée au nord et au
sud de la zone axiale (Fig. 45 et 4 9 ) :

- Au nond, le front de schistosité est situé dans l'Ordovicien moyen et supérieur,


suivant une ligne qui passe approximativement au nord de Caravani et de Teoponte,
et au sud d'bpolo. Elle se prolonge sur le versant nord de la Cordillère Orienta-
le sud-péruvienne, au niveau de Sandia (LAUBACHER 1971).

Au-dessous du front de schistosité, l'épaisse série de type


flysch de l'Ordovicien moyen est d'abord affectée dans les niveaux pélitiques
qui présentent une schistosité de fracture grossière.

- Au bud, depuis la frontière avec le Pérou jusqu'au sud du Massif de Quimsa Cruz,
un front de schistosité est aussi observé sur le versant sud-occidental de la Cor-
fillère. Le Silurien et le Dévonien sont schistosés mais, la composition litholo-
gique intervenant,toutes les roches ne sont pas affectées au-dessous du f r q t de
schistosité :

La première apparition de la schistosité est visible dans les pé-


lites dévoniennes,au nord du lac Titicaca (région de la raine Matilde, cordillères
de Las Mundcas et d'Apolobamba),et dans les niveaux lutitiques ou schisto-gréseux
finement litss du Silurien, au sud de la Cordillère et à l'ouest du Massif de Quim-
sa Cruz. Les puissantes formations gréso-quartzitiques, très résistantes, de la li-
mite siluro-dévonienne (formation Santa Rosa), de la base du Silurien (formation
Llallagua) et, surtout, du sommet de l'Ordovicien (formation Amutara :caradocien-
ne) ne sont, par contre, pas schistosées.

Le front de schistosité peut apparaltre,parfois,oblique aux struc-


tures ce qui est, peut-être, dû aux variations dans la lithologie, gradient &o-
thermique mais aussi aux déformations postérieures (plissements andins) (Fig. 48-4Y).

Au sud des Cordillères Real et de Quimsa Cruz, l'apparition de


la schistosité coïncide avec un ensemble de structures anticlinales, dissymétri-
ques, à tendance coffrée, déversées vers le sud-ouest (lescription voir infra) et
disposées en échelon dextre. (Fig. 4 8 )

Nous interprétons cette disposition en échelon comme étant l'ac-


commodement de la couver-turepaAéozo'ique B un.mouvement dextre d'une faille pro-
fonde, de direction NNW-SSE, qui affecterait le substratum précambrien, rigide
pendant la tectonique éohercynienne. Cette faille, de grande ampleur, sépare le
domaine externe peu plissé, de la zone axiale plus intensément déformée, métamor-
phisée et granitisée.

La déformation dans la zone axiale ou zone ä schistosité (niveau struc-


tural inférieur).(Pl. II et 111)
Nous avons déjà mentionné que cette zone coïncidait largement
avec l'actuelle Cordillère Orientale et son versant amazonien. La première phase
éochercynienne, ou phase majeure, y est 5 l'origine de la déformation la plus in-
tense et de la schistosité de plus grande extension par laquelle ce domaine est dé-
fini.
- 131 -

sw NE
-
a
Huayna Potosi
5,

o . b
a
Cumbre d? La Paz
5

O C

O d
R. La Paz'
s -
o e

O f

Bloc diagramme interprétatif

Fig. 48 - Disposition en échelon des structures du Paléozoïque de la


Cordillère Real.
(La déformation andine se superpose aux plis coffrés hercy-
niens et aux failles distensives post-hercyniennes).
- 132 -

Fig. 49 - Allure des directions de la schistosité hercynienne dans


la zone axiale (Cordillère Real et "Yungas").
(en pointillés, dôme métamorphique entourant le granite
de Zongo-Yani).
NE
sw
CORDILLEW
APOLOBAMBA

Ti 5

CORDILLERE W A L YUNGAS

I
P
Granites Crét. W
andins Tert.
_-Fé%
_ _ - - Car.
D évonien
Granit es Silurien
_----
. ..:..:.: . . Ordovicien sup.
... ....._.
_._...
._.._.
.......,. Ordovicien moyen
:.;. .._. .
..........
,,

Fig. 50 - Coupes sériées dans la zone axiale hercynienne.


(plis andins et hercyniens superposés)
- 134 -

Souple et pénétrative jusqu'à l'échelle de l'échantillon, cette


phase est responsable de la déformation la plus visible dont les caractéristiques
(style, géométrie,...) vont varier en fonction de divers facteurs :
- profondeur ,
- différences lithologiques,
- augmentation de la température, en liaison avec la montée et la mise en place
d'un granite syn- b post-tectonique.

Nous remarquons que la zone axiale est,aussi,déformée par des


phases postérieures b la phase majeure. Si la deuxième phase de déformation éoher-
cynienne, avec schistosité et métamorphisme, est relativement facile b localiser
et à caractériser (ses structures sont étroitement liées au dôme géothermique créé
par l'intrusion du granite), il n'en est pas de même pour les phases tardihercynien-
nesetandines qui modifient sûrement l'allure des mégastructures éohercyniennes.

Nous avons la certitude de la superposition des phases andines


sur quelques structures plissées et schistosées de la Cordillère Real et du nord
du lac Titicaca (cf. p.229 ) mais,dans la majeure partie de la Cordillère Orienta-
le, les diminutions de pendage de la schistosité au voisinage des failles inverses
et les changements importants de la direction de S I sont l e s seuls éléments qui
nous permettent de soupçonner une déformation postérieure 1 la phase majeure de dé-
formation du Paléozoïque (Fig 49 et 50).

La déformation du Paléozoique de la zone axiale se présente sous


plusieurs aspects que nous étudierons successivement :

I - Le.h gtrunden hknu&wteb. (Fig. 45 et 50)

La zone axiale est un vaste anticlinorium de 70 b 100 km de lar-


geur et de direction NW-SE, dans lequel le matériel ordovicien moyen et supérieur
domine,mais qui inclut du Siluro-Dévonien à la limite avec la zone externe (ni-
veau structural moyen), au nord du lac Titicaca et sur le versant sud-occidental
de la cordillère. Dans cet anticlinorium, les grandes structures sont peu nombreu-
ses, amples et longues de plusieurs centaines de kilomètres. On distineue ainsi,
du nord-est vers le sud-ouest :

. La zone anticZinaZe de Caranavi-ApoZo. A coeur de Llanvirnien, elle est large


de 20 2 40 km et elle est continue depuis le nord de Cochabamba (TOMASI, in
BROCKMANN 1972) jusqu'à la région de San Jose (sud du Pérou, LAUBACHER,.in ME-
GARD et al. 1971),soit sur plus de 500 km.

Cette zone présente quelques plis kilométriques serrés, accompa-


gnés de replis mineurs, dont le plan axial varie de 5O0et55",vers le sud-ouest,
jusqu'à la verticale. C'est donc un domaine à plan axial subvertical ou légère-
ment déversé vers le nord-est.

. La zone anticZinaZe de ChuZwnani-Coroi'co est,aussi, à coeur de Llanvirnien. Elle


est large
- de 40 b 50 km et se suit sur 200 km,- depuis
- le nord de Cochabamba ius-
qu'à la région de Zongo. Vers le nord-ouest, dans la zone de forte déformation
et d'intense métamorphisme hercynien lié à la mise en place du granite de Zon-
go-Yani, elle n'est plus identifiable.

Dans cette zone anticlinale symétrique, les structures kilomé-


triques sont à plan axial subvertical, ainsi que les plis déca 5 hectométriques
(Fig. 59 et photos).
- 135 -
Au-delà du rio Consata, en allant vers le nord-ouest, un anticli-
nal dissymétrique, avec déversement vers le sud-ouest (anticlinal de la Cordil-
lère d'bpolobamba à matériel caradocien), semble être la continuation de l'anti-
clinal de Coroïco. Au Pérou, cette structure évolue pour donner les plis COU-
chés de Cuyo Cuyo (sud du Pérou - LALJBACHER 1977).

. Entre les anticlinaux de Caranavi et de Coroïco, une zone synclinale 2 matériel


de Caradocien passe vers le sud-est à un synclinal siluro-dévonien (région de
Morochata, au nord de Cochabamba, TOMASI 1972); vers le nord-ouest, au-delà du
dôme thermique de Zongo-Yani, elle est prolongée par une aire synclinale qui,
dans le sud du Pérou, devient le flanc nord des plis déversés de Sandia.

Nous remarquons que ce synclinorium qui, dans les "Yungas de l a


Paz", a tendance à être déversé vers le nord-est, présente un déversement en
sens opposé (vers le sud-ouest) dans le nord-ouest de la Bolivie et le sud du
Pérou.

.La zone de plis en échelons de la Cordillère Real et du massif du Quimsa Cruz


(voir infra) montre des structures anticlinales dissymétriques, d'ampleur kilomé-
trique, qui ont généralement un flanc nord sub-horizontal peu ou pas déformé,
et un flanc sud sub-vertical à déversé. La zone de charnière présente une cour-
bure brutale (Fig. 51).

Ces anticlinaux se redressent successivement quand on les suit;


l'ensemble formant un échelonnement de plis déversés.

Bien qu'elles soient fortement affectées par les tectoniques an-


dines, surtout postérieurement aux granites miocènes, il est possible de recons-
tituer la géométrie de ces structures à l'Hercynien : il s'agit de plis de type
"coffré'1, schistosés au coeur des charnières et déversés vers le sud-ouest.

NE J i s thaga 5336 m SW

LI ej c t a ni

1 km

Fig. 51 - Pli coffré hercynien avec schistosité naissante (Cordillëre Real)


(Cette structure est reprise et faillée par les déformations andines)
- 136 -

2-

La route de La Paz à Caranavi, transversale à la cordillëre, per-


met de suivre l'évolution du style des microstructures depuis la zone d'appari-
tion de schistosité jusqu'aux niveaux les plus déformés. Cette variation dans
l'allure de la schistosité et des microplis est fonction de la profondeur et, aus-
si, de la Lithologie.

Un gradient géothermique qui intervient dans la zone du granite


de Zongo-Yani y fait apparartre une déformation plus intense.

Il nous a paru intéressant de tenter de reconnaître, à partir de


l'observation des microstructures (schistosité et microplis), les différentes zo-
nes correspondant aux sous-faciès tectoniques pouvant exister dans le niveau
structural inférieur du nord-ouest des Andes boliviennes. Nous avons pour cela
utilisé les critères définis par ARTHAUD (1970) et MATTAUER (1972) : style et mé-
canisme de la déformation, ce qui nous permet de caractériser 4 zones depuis l'ex-
térieur vers l'intérieur de la chaîne (Fig. 52) :

-.
Zone 1 : Vers l'extérieur de la zone axiale. c'est-à-dire dans la zone d'amari-
tion de la schistosité (versant sud de la Cordillère Orientale et région nord
de Caranavi). -
. . les petits plis ne sont fréquents que dans certaines lithologies :
dans les grès et les quartzites massifs du Caradocien, ils sont inexistants(photo
p l 1) dans les alternances de schistes et de grès llanvirniens et siluro-dëvo-
niens, on rencontre quelques plis proches du style isopaque ouvert, dans les
bancs gréseux.

- sur les flancs verticaux des grandes structures "coffrées", nous observons
l'apparition d'ondulations d'amplitude métrique qui passent, progressivement,
aux plis isopaques en faisant intervenir des disharmonies 2 certains niveaux.
Une schistosité de fracture, de plan axial les accompagne dans les niveaux
schisteux qui peuvent apparaître non plissotEs. Elle se présente sous forme de
microfractures d'espacement centimétrique (type en "crayons") (Pl. 11).

- sur les flancs subhorizontaux, cette schistosité de fracture peut n'apparaître


que dans les schistes et dans des zones très localisées. Quelques rares plis
isopaques, déversés vers le sud-ouest, déforment certains niveaux gréseux mais
l'ensemble du Paléozoïque reste peu déformé et tabulaire (Cumbre de La Paz,
par exemple).

Cette première zone est difficile à délimiter car elle est extrê-
mement: tributaire de la lithologie et de l'allure des mégastructures. Elle corres-
pond au domaine de la flexion et du cisaillement dans les grès et les pélites en
petits'bancs et du début de l'aplatissement dans les schistes.

~~ ~~~~ ~ ~ ~

Fig. 5 2 - Schéma de répartition des zones de déformation __c

(très approximatif).
1) Granite syntectonique de Zongo-Yani; 2) Schistosité de flux avec
recristallisation syntectonique de minéraux de métamorphisme : folia-
tion du dôme géothermique lié au granite (zone 4 ) ; 3) Domaine de la
schistosité de flux naissante, développée dans les schistes (zones 2
et 3 ) ; 4 ) Zone d'apparition de la schistosité de fracture dans les
niveaux pélitiques; 5) Domaine sans schistosité oÙ la flexion domine
(niveau structural moyen).
- 137 -

Zone 2 : Dans la zone 2 et lorsque la lithologie s'y prête : alternances fines de


schistes et de grès en bancs centimétriques (Silurien et Ordovicien finement li-
té du rio La Paz, par exemple), le microplissement se généralise. I1 est très
serré et, très rapidement, il est accompagné par une schistosité de type par pli-
fracture ("strain-slip cleavage"). Dans les bancs gréseux plus épais, les micro-
plis par flexion sont plus fréquents, accompagnés de cisaillements conjugués et
d'un léger amincissement des bancs au niveau des charnières.
La déformation s'accentuant, on passe à une zone où la
schistosité de flux appara?t dans les niveaux pélitiques

Les bancs de grès restent soumis à la flexion et au cisaillement.


Ce type de déformation qui correspond au domaine du métamorphisme épizonal est
le plus constant et le plus vaste dans la chaîne et, si les grès et les quartzi-
tes en bancs épais du Caradocien restent peu déformés (Cordillère Real), les al-
ternances de schistes et de grès observées dans le Llanvirnien et le Caradocien
(nord de Coro'ico, Caranavi) sont le plus souvent déformées avec ces caractéristi-
ques (aplatissement dans les pélites, flexion et cisaillement dans les grès).
Zone 3 : Dans la région de Coro'ico, un maximum de déformation est atteint, sur cet-
te transversale. On note l'apparition de plis à flancs épaissis, dans les alter-
nances de schistes et de grès, avec éventails de schistosité convergents dans
les charnières au niveau des schistes et cisaillements divergents dans les bancs
de grès. Dans les zones de pélites, des plis à charnières épaissies ont une schis-
tosité de flux importante, accompagnée d'une recristallisation syntectonique de
Phyllites (chlorite, séricite et réorientation des micas détritiques parallèle-
ment au plan de schistosité). Les microplis ont souvent leurs flancs laminés pa-
rallèlement à la schistosité.

2 4 5
. ..
- 138 -

Dans ce domaine, on observe un aplatissement généralisé au niveau


des pélites. Seuls les bancs de grès épais n'y sont pas soumis qui présentent
des plis par flexion avec cisaillements conjugués des flancs. Les bancs de grès
peu épais ont souvent une schistosité de fracture qui marque l'aplatissement.

Zone 4 : Dans la région de Zongo-Yani, toutes les roches,quelle que soit leur litho-
logic, sont déformées intimement. Cette déformation qui est la plus importante
que nous ayons rencontrée, est liée à la montée d'un granite syntectonique dont
la mise en place a été précédée par une montée des isogéothermes. L'augmentation
de température a eu une influence certaine sur l'intensité et le style de la dé-
formation et sur l'apparition de minéraux syntectoniques (à partir de la biotite).

La schistosité de flux affecte toutes les roches qui sont entiè-


rement recristallisées. Cette schistosité est une foliation parallèle aux plans
de stratification, celle-ci étant replissée isoclinalement avec des plis de type
semblable.L'aplatiss-nt dans cedomaine est important mais il est plus lié à l'ef-
fet de l'augmentation de température qu'8 la tectonique. La foliation observée,
généralement verticale est, par endroit, totalement horizontale, plan axial de
microplis couchés vers le sud-ouest: (Fig.53 ) ; il n'est pas improbable que l'al-
lure couchée soit due à la deuxième phase de plissement qui affecte cette zone.

C
A I

,N 120

-mcm.
\

Frc.53 - Structures mésoscopiques des phases I (A à G )et 2 (F et G) dans les métasédiments ordoviciens et siluriens du Zongo-Yani
(So :stratification ;SI :schistositéde la phase 1 ;Sz :schistosité de la phase 2).
- 139 -

La répartition des différentes zones ainsi caractérisées permet


de mettre en évidence le rôle de chacun des facteurs qui interviennent dans la dé-
formation :

- La lithologie entraine des variations importantes dans l'allure de la déformation;


cette diversification reste locale et Btroitement liée au type de roche mais elle
entraine des difficultës pour tracer, en particulier, la limite du front supé-
rieur de schistosité.

- La profondeur a certainement une influence puisque ce sont les niveaux les plus
profonds, donc soumis B la plus forte charge, qui sont, globalement, les p l u s
déformés et les niveaux les plus élevés qui correspondent aux zones de moindre
déformation. Ceci doit être, cependant, très nuancé puisque le front supérieur
de schistosité se trouve dans des niveaux de profondeulsdifférentes depuis le
Llanvirnien, au nord-est (au moins 10.000 m de profondeur) jusqu'au Dévonien in-
férieur, au sud-ouest (moins de 3000 m).

- le gradient géothermique intervient essentiellement par une modification locale


de l a detormation B proximité des intrusions syntectoniques.
La schistosité régionale existe indépendamment du granite ;
cependant la mise en place de l'intrusion, accompagnée d'une élévation de la
tempLrature pendant la schitogenèse, détermine probablement la recristallisation
des roches qui sont gënéralement
- moins déformées lorsqu'on s'éloigne
- de l'accident
thermique, ainsi que l'apparition de la schistosité B des profondeurs relativement
faibles (Silurien et Dévonien).

- Le gradient tectonique est celui qui a, globalement, le plus d'influence. Pour


une lithologie et une profondeur constante (Llanvirnien, par exemple), et en-
dehors de la zone B forte température, on observe une progressivité dans la dé-
formation depuis l'extérieur de la chaîne jusqu'l son axe : de Caranavi 1 Coro'i-
CO, on passe ainsi, et de façon continue, de la zone d'apparition de la schisto-
sité B la zone de maximum de déformation avec une schistosité de flux (stade 3).

La déformation la plus constante dans le niveau structural in-


férieur s'est produite dans l'épizone.
- 140 -

2 Vallée du rio T i p u a F i 4 Vallee du r i o La Paz


N

sI 7 L,
. @le de la schistositg *axes de microplis

Fig. 5 4 - Diagrammes montrant l’allure de la schistosité et de


la linéation dans la zone axiale.
- 141 -

Conclusions à l'étude de la première déformation ëohercynienne.

Grâce à l'étude des microstructures, nous constatons que la pre-


mière phase de déformation éohercynienne est caractérisée par une variabilité des
types de déformation en fonction de la lithologie, de la profondeur, de l'augmenta-
tion de température et de l'intensité de la tectonique.

Dans toute la zone située en dehors du dôme géothermique, les


mécanismes de déformation qui interviennent depuis la zone externe jusqu'à celle
de maximum de déformation (schistosité de flux) vont de la flexion et du cisaille-
ment au début de l'aplatissement (les divers mécanismes pouvant coexister suivant
les lithologies en présence).

Le niveau structural inférieur est caractérisé par une schisto-


sité de direction moyenne NN-SE (diagrammes), avec un pendage proche de la vertica-
le et une lineation d'intersection toujours sub-horizontale. Cette schistosité,qui
est verticale dans l'axe de la chaîne (région de Coroïco-Chulumani), présente des
variations de pendage : elle peut se coucher légèrement ( 4 0 à 50" de pendage) vers
le nord-est ou le sud-ouest, en liaison avec une dissymétrie des grandes structures
de part et d'autre de cet axe.

La chaîne éohercynienne des Andes du nord-ouest de la Bolivie


est donc une chaîne en éventail en gros symétrique, de type en plis droits : le
déversement vers le sud-ouest étant, peut-être, plus accentué surtout vers la fron-
tière avec le Pérou (et dans le sud-péruvien, LAUBACHER 1977).

Remarquons que des écarts importants dans le pendage de la schis-


tosité (jusqu'à l'horizontale) peuvent s'expliquer par l'effet des failles inverses
andines qui provoquent, localement, une accentuation du déversement des structures
éohercyniennes avec diminution progressive vers le haut du pendage de la schistosi-
té jusqu'à l'horizontale.

Le plan d'aplatissement que constitue la schistosité, semble lié


à un allongement apparent maximum dans l'axe A des plis (quelques cristaux de pyri-
te ont été observés dont les queues de cristallisation sont disposées verticalement
dans le plan de schistosité ( I ) mais, étant donné la rareté des bons affleurements,
nous n'avons pas entrepris l'étude de cet aspect de la dgformation).

( 1 ) Et des bancs boudinés déterminent un allongement perpendiculaire 2 la linëation


B.
- 142 -

LA DEUXIEME PHASE EOHERCYNIENNE .

Alors que la première phase de déformation a une extension consi-


dérable puisqu'elle affecte toute la chaîne, la deuxième phase de plissement n'est
connue que dans la région de Zongo-Yani oÙ elle se superpose à la foliation de pre-
mière phase du domaine d'intense métamorphisme et de granitisation éohercyniens.

Cette tectonique se manifeste dans les séries ordoviciennes par


des microplis à plans axiaux verticaux qui ont des directions parallèles aux struc-
tures de la première phase (N.130° E) et par une schistosité de fracture (S2) qui
affecte, à la fois, les terrains sédimentaires palijozoïques et le granite à deux mi-
cas contemporain de la première phase. Des zones de "kink-bands" peuvent lui être
associées que l'on rencontre, spoxadiquement, dans le voisinage du granite (région
de Candelaria). (pl. V)

Peut-être est-elle responsable, aussi, des ondulations de grande


amplitude, d'axes parallèles aux structures de phase 1 , qui dessinent des antifor-
mes grâce auxquels des pointements de granite éohercynien apparaissent au nord du
massif de Zongo-Yani.

Cette phase 2, postérieure à la phase 1 et au métamorphisme le


plus intense s'est produite dans des conditions de métamorphisme épizonal naissant.

Considérant l'étroite relation,spatiale existant entre cette


phase et la zone à géothermes élevés de la phase 1 , nous croyons qu'elle peut cor-
respondre à une déformation d'ampleur limitée, sous-phase de la tecto-
genèse éohercynienne, dont les effets ne sont ressentis que dans des zones restées
ductiles.

Dans l'hypothèse d'un événement tectonique tardi-hercynien, on


peut se demander, en effet, pourquoi il resterait localisé 2 cette partie de la zo-
ne axiale, la plus indurée après la phase éohercynienne.
- 143 -

LES RELATIONS ENTRE LE RIETAMORPHISME ET LA TECTONIQUE EOHERCYNIENNE.


RÔLE DE LA MISE EN PLACE DU GRANITE A DEUX MICAS DE ZONGO-YANI

HISTORIQUE.

La première observation de roches métamorphiques dans la Cordillè-


re Orientale des Andes de Bolivie avait été réalisée par AHLFELD (in AHLFELD et
BRANISA 1960) qui mentionne l'existence de micaschistes à andalousite et de "schis-
tes tachetés" dans la vallée du rio Zongo et, sur 15 km de large, dans la zone en-
tre les rios Challana et Coscapa (nord de la Cordillère Real). AHLFELD note aussi
la présence d'une schistosité dans les granites des massifs de Yani, de Zongo-Chu-
cura et à la base du Taquesi. I1 envisage un ^age paléozoique pour ces granites à
structure gneissoïde (AHLFELD 1946).

LJUNGGREN et RADELLI (1964) signalent, eux aussi, la présence de


roches métamorphiques dans la Cordillère Real. Ils décrivent des séricitoschistes,
des schistes 2 muscovite, biotite, staurotide et cordiérite qu'ils lient au grani-
te de Kuticucho (vallée de Zongo) considéré "syncinématique, ultramétamorphique,
m6tasomatique" .
Diverses thèses de 1'Universidad Mayor de San Andres (URQUIDI 1966,
CORNEJO 1970, POSTIGO 1969) signalent fréquemment un épimétamorphisme régional dans
les terrains ordoviciens de la Cordillère.

LES GRANDS TRAITS DU METAMORPHISME.

Dans le cadre de notre étude, nous avons pu observer le métamor-


phisme régional épizonal dans de vastes secteurs de la Cordillère Orientale et de
son versant amazonien (CORNEJO et al. 1971,. MARTINEZ et al. 1971). Dans une publi-
cation récente (BARD et al. 1974),les liens existant entre le métamorphisme, la
tectonique et la mise en place du granite à deux micas de Zongo-Yani sont présen-
tés. Les conclusions de ces études sont :

- Dans la plus grande partie de la zone axiale, dans le Silurien de la Cordillè-


re Real, le Dévonien du nord du lac Titicaca (Mine Matilde) et dansle Llanvir-
nien des abords de Caranavi-Teoponte, la schistosité de flux Gohercynienne ( S I )
est soulignée par des minéraux syntectoniques de métamorphisme épizonal (sérici-
te et chlorite). Dans tout ce domaine, le plissement, dû 2 la première phase éo-
hercynienne, est à plans axiaux subverticaux.

- Le métamorphisme mésozonal qui débute avec l'apparition de la biotite, est com-


plexe. I1 est comparable à un métamorphisme "de basse pression", dans lequel 6
zones principales de métamorphisme ont été reconnue (Fig.55) :
.chlorite, muscovite
.chlorite, biotite
.andalousite
- 144 -

. ou
stacrotide, grenat, andalousite, biotite (3)

. et
cordiérite, andalousite (3' )

. sillimanite, muscovite, cordiérite (2)

Ces zones sont centrées sur le leucogranite B deux micas, ortho-


gneissifié, de Zongo-Yani (Zone 1 ) . Le domaine de ce métamorphisme est de plus
grande extension au nord du granite qu'au sud; on y rencontre des microplis syn-
schisteux et synmétamorphiques isoclinaux, verticaux ou, plus rarement, couchés
de la première phase tectogénique et des microplis verticaux de deuxième phase éo-
hercynienne.

Fig. 55 - Schéma de répartition des zones de métamorphisme (approximatifj


1 ) Granite de Zongo-Yani; 2) Zone B sillimanite;3a) zone 5
staurotide et grenat et 3b) zone B cordiérite; 4 ) Zone 5 an-
dalossite; 5) Zone B biotite; 6 ) Ordovicien et Siluro-Dévonien
épimétamorphiques; 7) Siluro-Dévonien non métamorphique;
8) Matériel post-hercynien.
- 145 -

..
-_
NE

4 000

2 ow

I ...I-.,
0
. --. .l
20 Nm
- Coupe synthétique NE-SW du Massif du Zongo-Yani.
~1c.56

Cob. ORSTOM, st'r. GPol., VOI. l'I, 11' I , 1974, 3-18 14

RELATIONS ENTRE TECTONIQUE ET METAMORPHISME.

L'étude réalisée (BARD et al. 1974) montre les rapports chronolo-


giques entre le métamorphisme et les phases de plissement. Certains minéraux sont
anté- à syntectoniques, d'autres sont syn- à post-tectoniques (Fig.56 et 5 8 ) .

- Les biotites sont moulées par la schistosité S 1 ou sont des poeciloblastes stati-
ques sur S1. Il s'agit de micas syncinématiques relativement précoces qui ont
cristallisé avant la fin de la phase tectogénique syn-SI.
précoce
- Les andalousites se sont développées avant UZE phase de fracturationpt ont conti-
nué b croître lors des stades plus avancés de Si. Elles sont anté à synschisteu-
ses, synchrone des biotites avec lesquelles elles ont des contacts interpénétra-
tifs.

- Les cordiérites. Dans les zones les moins métamorphiques, elles ont des caractè-
res statiques légèrement antérieurs b la fin de la schistogenèse. Dans les zones
les plus métamorphiques, il semble que ce minéral soit syn- ou tardicinématique.

- Les staurotides ont toutes des caractères post-Si et, exceptionnellement, syn-Sl.
- Les grenats sont précoces, ils ont commencé b cristalliser légèrement après le
début de la Schistogenèse.

- Les tourmalines forment des poeciloblastes sub-automorphes syn- à tardi-SI.


- Les S i ~ l i n " t e S sont tardives par rapport 9 S1.

Dans ses grandes lignes, l'évolution métamorphique est celle


"d'un processus continu amorcé avant le paroxysme tectogénique et qui s est pour-
suivi après cette phase de déformation". Le métamorphisme mésozonal est donc, gros-
so mode, synchrone de la première phase de plissement éohercynien (sync nématique).
- 146 -

MISE EN PLACE D'UN GRANITE EOHERCYNIEN À DEUX MICAS (BOLLVIE)

Sii1

FIGS-/ - Habitus et microstructures présentés par les minéraux du métamorphisme hercynien des métapélites du Zongo-Yani (légende
dans le texte) (grossissement 35 a 100).

C'oh. ORSTOM, sir. G o l . , vol. YI, tio I , 1974, 3-18


- 147 -

J.P. BARD, R. BOTELLO, C. MARTINEZ, T. SUBIETA

Cull. O RSTOM, s&. G&I., VOI.VI, 11' I , 1974, 3-18


- 148 -

PETROGRAPHIE ET STRUCTURE DU GRANITE ORTHOGNEISSIFIE.

Le granite B deux micas de Zongo-Yani se présente sous l'aspect


d'un leucogranite gneissifié oiì des yeux de feldspath et de quartz sont moulés par
une schistosité fruste de même direction et de même pendage que la schistosité S I
de l'encaissant métamorphique.

Au microscope, il s'agit d'une roche constituée de quartz + micro-


cline parfois perthitique + plagioclase An 18-20 + muscovite (10-12 W ) + biotite
(> IO X) f sillimanite f grenat f tourmaline 2 minéraux accessoires.

Tous ces constituants présentent des traces évidentes de déforma-


tion ruptuelle ou plastique.

L'orthogneissification est un processus postérieur B la cristalli-


sation des grands cristaux magmatiques ou tardimagmatiques de quartz, de microcli-
ne, de plagioclase et de biotite-muscovite; elle est due B la surimposition d'une
déformation tangentielle relativement chaude sur un magma acide qui était totale-
ment cristallisé.

Une cataclase postérieure (schistositc de fracture S,) non accompa- I


gnée de recristallisation laisse quelques traces dans ce granite comme dans l'encai-
ssant.

EVOLUTION TECTONIQUE ET METAMORPHIQUE.

Cette évolution est contemporaine de la mise en place du granite


B deux micas auquel elle est étroitement liée spatialement. "L'ascension du grani-
te B deux micas se serait produite juste au début de la schistogenèse provoquant
dans l'encaissant une auréole thermique voûtée h cordiérite-andalousite. Lors de
la mise en place du granite, l'encaissant est soumis à des déformations tectogéni-
ques qui vont en augmentant au cours du temps de telle sorte que le granite s'ortho-
gneissifie ''2 chaud'' et que l'encaissant enregistre les effets d'un métamorphisme
au gradient géothermique relativement plus bas B la fin qu'au début de la déforma-
tion tangentielle". (Fig. 59 et 60)

A la deuxième phase éohercynienne, postérieure B ce processus,


est lié un métamorphisme épizonal d'extension limitée.

En kébwn&, la principale déformation éohercynienne s'est donc pro-


duite dans des conditions épizonales dans la plus grande partie de la zone axiale
hercynienne. Localement, la montée du granite syntectonique du Zongo-Yani provoque
un accident thermique qui entraine l'apparition d'une déformation plus importante
des terrains paléozoïques et d'un métamorphisme plus intense de type basse pression.
(Fig. 59)
- 149 -

J.P. BARD,,R. BOTELLO, C. MARTINEZ, T. SUBIETA

Cab. ORSTOM, S&. íìéd., POI. VI, 11' I , 1974, 3-18

lousite unohT"at>>;a2 :andalousite fortement poecilithique).

r 9000
FIG.% - Estimations des changements des conditions de
T, Pm PHUJlors du métamorphisme hercvnien proeressif dy
Massif du Zongo-Yani. (1 : pyrophyllitefandalousite (ou
disththe) + quartz + HzO (ALTHAUS, 1969) ; 2 : Mg-chlo-
rite + + +
muscovite quartz S cordiérite biotite + anda-
lousite + H.0 (HIRSCHHERG +
et al. 1968) ; 3 : Fe-chlorite
quartz $ grenat :ilinandin + HzO.(Hsu, 1968) ; 3 : chlorite
+ +
+ muscovite ;: staurotide biotite quartz HzO +
(HOSCHEK,1969) : 5 : staurotide + muscovite 3- quartz
+
andalousite (ou sillimanite) 4- biotite HzO (HOSCHEK,
+
1969) ; 6 : muscovite quartz 5 FK) AI2305 + + He0
+
(EVANS,1965) ; 7 : muscovite ~2 F(K) corindon &O +
(EVANS,1965) ; T : point triple des polymorphes Al~Si05 ~ 1 c . 6-
0 Mécanisme hypothétique de mise en place du granite
(RICHARDSON et u/., 1969) ; 2' et 2"" : domaine de stabilité syncinématique précoce à deux micas du Zongo-Yani. Sta-
des associations << kinzigitiques à almandin - cordierite - de A : début de l'intrusion granitique et du plkssement syn -
sillimanite - biotite (HIRSCHB~RG et al., 1968) ; 8 : solides métamorphique ; Stade B : accentuation du processus de
du système granitique (TUTTLE et BOWEN,1958). Les courbes montée des isogrades (i et ¡i) en dôme autour du granite i
A et B représentent les courbes température-profodeur au deux micas et front de muscovitisation et de tourmalinisation
début et a la fin de la phase I du Zongo-Yani ; la courbe C périgranitique (o) ; Stade C : fin de la tectogenèse et ortho-
représente de façon schematique l'ascension adiabatique du gneissification mCsozonale du granite a deux micas. On notera
magma granitique a deux micas ; ce granite est solide en D. que le style de la déformation anisopaque est amntuk à
proximité immédiate du granite et que les isogrades forment
une (( hernie >) autour du granite.
- 150 -

EXTENSION DE LA ZONE D'INFLUENCE THERMIQUE.

Le dôme thermique peut être repéré dans les terrains ordoviciens


du versant nord de la Cordillère Real (Yungas); ilrest légèrement oblique à la di-
rection générale des structures (Fig. 55). Nous pensons que son influence se mani-
feste,aussi, au nord du lac Titicaca (région de la mine Matilde) car le Dévonien
inférieur y présente un métamorphisme épizonal, rare généralement dans cet étage.

Nous remarquons que le dôme thermique des Yungas, largement éten-


du vers le nord, est brutalement interrompu vers le sud : au sud-ouest d'une ligne
d'accidents profonds, de direction NW-SE, l'Ordovicien n'est plus affecté que par
un métamorphisme régional épizonal. Cette ligne d'accidents, de grande extension,
actuellement située entre le granite éohercynien de Zongo-Yani et les granites an-
dins de la Cordillère Real, semble se superposer à la faille dextre que nous sup-
posons exister au niveau du socle (voir p. 130). On peut se demander si cette
fracture n'est pas responsable, 2 la fois, du décalage apparent existant entre la
zone de mise en place du granite de Zongo-Yani et la zone 2 Dévonien épizonal du
nord du lac et de la brutale interruption des terrains à fort métamorphisme au sud
de Zongo-Yani. Cette zone de fracture aura postérieurement un rôle dans la mise en
place des granites miocènes.

En dehors de l'important massif de Zongo-Yani, la présence de gra-


nite 5 deux micas est signalée dans la Cordillère Real (AHLFELD et SCHNEIDER-SCHER-
BINA 1964 5 Bulletin no 9 GEOBOL 1968) : granite gneissique de Unduavi et "filons"
de granite à biotite et à muscovite des mines San Luis (Unduavi), Chojlla et San
Francisco, zones de granite à deux micas dans le batholite du Taquesi et dans la
Cordillère de Santa Vera Cruz. ARDUZ (1973) les mentionne aussi dans la Cordillè-
re de Las Mufiecas (Nevado Ayancuma).

Ces granites,quelquefois accompagnés de schistes à andalousite et


de micaschistes (Chojlla), suggèrent que l'intrusion granitique se prolongeaitwrs
le sud-est jusqu'au sud de la Cordillère de Quimsa Cruz, mais que, restée 2 plus
grande profondeur, elle n'a eu que peu d'influence sur le métamorphisme et la dé-
formation. Les divers granites rencontrés sont, probablement, les parties sommita- :i

les de l'intrusion dont la mise en place a pu s'effectuer tardivement,quand le mag-


ma était refroidi, et en "perçant" l'auréole thermique.

AGE DU METAMORPHISME ET DE LA M I S E EN PLACE DES GRANITES.

Les données pétrologiques montrent que le métamorphisme et l'in-


trusion granitique sont, en gros, synchrones de la tectogenèse éohercynienne ma-
jeure. Ceci semble en contradiction avec les 8ges radiométriques obtenus par di-
vers auteurs qui les situent au Trias supérieur - Jurassique :

- granite de Candelaria (flanc sud du Nevado de Rosas, massif de Zongo-Yani) :


180 NA (K/Ar) EVERNDEN 1961,

- granodiorite du massif du Mururata-Taquesi : 199 MA (K/Ar) EVERNDEN (1961)


et 195 f 3 MA (K/Ar) CORDANI (in REVOLLO, 1967),
- 151 -

- muscovite d'un filon de la mine Chojlla : 183 M A (K/Ar) EVERNDEN (1961),


- granodiorite du massif de Sorata, bord nord du massif : 195 2 9 MA (K/Ar)
CORDANI ( 1 967),
- "granite" au voisinage du Huayna Potosi : 211 MA (K/Ar) EVERNDEN et KISTLER
(1970) (1).

I1 faut remarquer cependant, que tous ces âges sont sans isochro-
nes, effectués avec la méthode K/Ar et qu'ils correspondent, vraisemblablement, à
des âges minimaux sur des minéraux (biotite et muscovite) qui ont enregistré des
événements thermiques andins (magmatisme et tectonique).

Par ailleurs, le granite d'hparaes (Pérou), identique et de mê-


me situation que celui de Zongo-Yani, a donné un âge radiométrique de 330 ? 1 0 MA,
par la méthode U/Pb sur zircons (LANCELOT et al., en préparation). Nous croyons
donc que la mise en place du granite à deux micas, le métamorphisme régional et
la tectonique ont aussi cet ^age dans le nord-ouest des Andes de Bolivie.

Cet 8ge est à comparer,aussi,avec celui de l'adamellite post-tec-


tonique de Pacococha (346 i 10 MA) (K/Ar) (NALUSKI in MEGARD 1973) qui nous situe
2 la fin du Dévonien - début du Carbonifère.

(1) L'échantillon sur lequel a été effectué cet Zge semble provenir du granite
'
B microcline et chlorite, considéré par LJUNGGREN comme typiquement métaso-
matique (1962). I1 peut être une partie du granite éohercynien du massif de
Zongo repris dans le granite andin du Huayna Potosi.
- 152 -

LES DEFORMATIONS DANS LE PERMO-CARBONIFÈRE

LES MOUVEMENTS EPIROGENIQUES.

Après la phase tectorogénique éohercynienne s'instaure une pé-


riode au cours de laquelle une certaine instabilité tectonique semble se maintenir
Des mouvements verticaux, générateurs de zones en subsidence et de horsts plus ou
moins émergés, accompagnent la sédimentation du Carbonifère et du Permien.

Ces mouvements, signalés dans le centre et le sud du Pérou (in


LAUBACHER 1977),y sont expliqués.par l'existence d'un régime en distension que ca-
ractérisent des failles normales et un volcanisme explosif.

Dans le domaine étudié, nous n'avons pas de traces directes de


ces mouvements cependant on peut leur attribuer les rapides variations d'épais-
seur observées. Par ailleurs, des plis synsédimentaires fréquemment rencontrés
dans le Carbonifère (Escoma ,Calamarca) ainsi que la présence de nombreux blocs
de granites et de gneiss précambriens suggèrent une mobilité de la limite sud-oc-
cidentale du bassin carbonifère. Cette mobilité se traduirait par un glissement dez
couches non consolidées sur les bords d? bassin et par l'érosion de reliefs 2 ma-
tériel précambrien situés à proximité (Massif de l'hltiplanö, REYES 1972).
Un autre indice de mouvements en distension nous est fourni par
les intercalations de cinérites dans les calcaires pennsylvano-permiens, qui sont
la manifestation d'un volcanisme intense dans le sud du Pérou et le nord-ouest des
Andes de Bolivie.

LA TECTONIQUE TARDIHERCYNIENNE.

Les terrains permo-carbonifères, en discordance plus ou moins ac-


centuée sur les terrains éohercyniens, présentent une déformation souvent importan-
te due à une phase tardi-hercynienne et à la tectonique andine.

En Bolivie, seule la discordance du Crétacé permet de juger de


l'importance de la déformation tardihercynienne. Mais, le domaine considéré ici
étant le prolongement du secteur étudié par G. LAUBACHER, nous admettons que la
déformation souple prémésozoique du Perno-Carbonifère y est aussi antérieure au
Permien supérieur - Trias inférieur (Groupe Mitu) ainsi qu'AUDEBAUD et LAUBACHER
(1969) l'ont démontré dans le Sud-péruvien.
- 153 -

Extension du domaine tardihercynien dans l e nord-ouest des Andes de B o l i -


vie.

La tectorogénèse tardihercynienne ne peut pas être mise en évi-


dence dans l'ensemble de la chaîne hercynienne et, non plus, partout oÙ le Permo-
Carbonifère affleure :
- Dans la zone des "Sierras" subandines, le parallélisme existant entre les ter-
rains du Carbonifère et Permien avec le Dévonien, d'une part, et le Mésozoïque
d'autre part, suggère que les phases hercyniennes s.1. n'ont eu que peu d'effets.
- Au niveau de la Cordillère Orientale, l'absence du Permo-Carbonifère ne permet
pas de mettre en évidence la réalité d'une déformation tardi-hercynienne qui, si
elle existe, est probablement très peu intense.

La tectonique tardihercynienne n'est bien repérée, avec des inten-


sités différentes, que dans le nord de l'bltiplano bolivien et au nord du lac Titi-
caca :

- Dam Re nand de L'ALL¿plano, les affleurements permocarbonifères sont peu nom-


breux (Fig. 32 ) . Nous avons déjà vu (cf. p. 1 2 2 ) que, superposés à la zone la
plus externe du plissement éohercynien, ils étaient géngralement en discordance
angulaire faible sur le Siluro-Dévonien.

Nous observons actuellement un ensemble de synclinaux étroits, à


coeur de Permo-Carbonifère, qui correspondent à la somme des déformations tardi-
hercyniennes et andines. C'est seulement à Luribay et à Yaco, oÙ le Crétacé est
présent et discordant, à la fois, sur le Permo-Carbonifère et le Siluro-Dévonien,
que nous pouvons tenter de retrouver l'allure des structures permiennes.

- Au nohd du .tac T X c a c a , entre celui-ci et les cordillères d'bpolobamba et de


Las Muñecas, le Carbonifère et le Permien sont plus étendus car nous sommes dans
la terminaison du bassin subsident carbonifère (bassin Ambo) et dans le domaine
de maximum d'épaisseur du Permien (Copacabana).

Caractères de l a déformation.

Les plis tardihercyniens ne peuvent pas être reconstruits avec


précision mais nous pouvons, cependant, mettre leur présence en évidence en quel-
ques points de la chaîne :

- A Luribay et à Yaco, nous observons la discordance du Crétacé sur le Permo-Carbo-


nifère (Fig. 37 ) . Cette discordance, bien que nette, n'est que de quelques de-
grés. Les structures tardihercyniennes n'étaient, par conséquent, pas très ser-
rées et une grande part de la déformation du Permo-Carbonifère est andine.

- Au nord du lac Titicaca, nous avons l'évidence d'une déformation prémésozoïque.


Si, sur les rives du lac, le Carbonifère et le Permien sont sensiblement parallè-
les au Dévonien et au Crétacé, il est clair que, plus au nord (col de Patapani,
région d'Italaque ...) la discordance du Crétacé sur le Permo-Carbonifère plissé
et érodé, est importante.
- 154 -

I I

Fig. 6 1 - Le domaine tardi-hercy-


nien au nord du lacTi-
ticaca.
15'
1 ) Affleurements de Permo-
Sarbonifère; 2 ) Volca-
nisme d'âge indéterminé
(Permien ? ) ; 3) Discordan-
ce crétacée; 4 ) Axes de
plis tardihercyniens;
5 ) Schistosité tardihercy-
nienne. (Les failles andi-
nes ont eu des mouvements
horizontaux).

.ata

- 4

d 5

Les plis sont isopaques, ouverts, accompagnés par des failles


inverses vers le sud-ouest ou l'ouest (plis anticlinaux ou synclinaux faillés, .ci-
saillement de bancs...). La présence d'une schistosité de fracture dans certains
niveaux (pélites, calcaires) des affleurements situés au pied de la Cordillère
d'bpolobamba (région de Suches - Ulla Ulla) montre que la déformation précrétacée
peut s'effectuer jusque s o u s le front supérieur de schistosité.

La direction de cette schistosité verticale, ainsi que celle des


quelques axes de plis observés dans le domaine tardihercynien, varie de N.120-130 à
N.170-180. C'est un phénomène similaire que LAUBACHER (1977) décrit dans le sud-est
du Pérou.
- 155 -

Nous remarquons que les variations dans la direction des struc-


tures tardihercyniennes s'observent dans une région oìï la schistosité et les plis
éohercyniens passent souvent,aussi,d'une direction moyenne N . 1 2 0 - 1 3 0 à une direc-
tion proche de N-S (Sorata : N . 1 7 0 , nord de Matilde : N . 1 6 5 - 1 7 0 à N . O 1 O , ouest de
la Cordillère de Las Muñecas : N . 1 7 0 ) . Ces variations dans les directions des struc-
tures éo et tardihercyniennes peuvent s'expliquer en faisant intervenir des jeux en
décrochements des grandes fractures NW-SE qui compartimentent tout le domaine situé
entre le lac Titicaca et les cordillères d'Apolobamba et de Las Mugecas.(Fig. 49 et
61)
Ces jeux en décrochements sont multiples : nous en observons
qui sont précrétacés (structures N-S précrétacées, vers Ambana) d'autres sont post-
crétacés (cf. p.

Dans le sud du Pérou, LAUBACHER ( 1 9 7 7 ) attribue à des décroche-


ments dextres, au Permien moyen, les grandes virgations qu'il observe dans les
structures tardihercyniennes.

En ConCeub.ion, le plissement tardihercynien qui a affecté le


nord-ouest des Andes de Bolivie est le prolongement de celui qui est connu dans le
sud du Pérou. Ce plissement présente son maximum d'intensité au nord du lac Titica-
ca; il y atteint le sommet de la zone 2 schistosité (niveau structural inférieur).
I1 est plus généralement cantonné dans le niveau structural moyen d'où la difficul-
té de le séparer des phases andines.
Les plis droits tardihercyniens, de direction originelle NW-SE,
subissent des torsions'sous l'effet de décrochements postérieurs et ils sont re-
pris dans les phases andines de plissement.
I ao

24"

30'

Fig. 7 - Allure actuelle de la chaîne Gohercynienne.


1) allure de la schistosité dans la zone axiale; 2) zones de-mbtamor-
phisme mésozonal souvent lié à des intrusions syntectoniques (3);
4 ) allure des plis hercyniens au d e s w u s du front de schistosité; 5)
domaines peu ou pas déformés et 6) affleurements de la plateforme
précambrienne.
- 157 -

LA TECTONIQUE HERCYNIENNE DANS LE CADRE DES ANDES CENTRALES :


ESSAI DINTERPRETATION GLOBALE

Une connaissance du segment hercynien péruvo-bolivien est mainte-


nant acquise jusqu'au niveau de la zone de déflexion (région de Cochabamba-Sucre)
(MEGARD et al. 1971, Thèses de MEGARD 1973, de DALMAYRAC, LAUBACHER et MAROCCO
1977, publication de TOMASI in BROCKMANN et al. 1972).

A partir de ces divers travaux, le segment hercynien septentrional


peut être considéré comme une chaîne intracontinentale, de d5rection moyenne NW-SE,
superposée B une croûte sialique amincie entre deux cratons rigides : le Massif
d'Arequipa, au sud-ouest, le Bouclier brésilien, au nord-est.

Les principaux trait caractérisant cette chaîne sont :

- existence d'un socle sialique pratiquement continue et absence de roches de type


ophiolitique,
- subsidence et dépôt d'une épaisse (jusqu'ã 15 O00 m d'épaisseur) série sédimentai-
re flyschoïde,
- phases de plissement superposées : fini dévonienne-éocarbonifère (éohercynienne)
et intra-permienne (tardihercynienne).
- La phase éohercynienne est la phase majeure qui donne les caractéristiques struc-
turales de la chaîne. Celle-ci se présente comme une chaîne simple, en éventail
symétrique : dans la zone axiale, les plis sont généralement droits, rarement cou-
chés vers le sud-ouest (sud du Pérou). Ils sont accompagnés d'une schistosité de
plan axial subverticale et d'un métamorphisme régional syntectonique de bas degré.

Localement, deux et, plus rarement, 3 phases de déformation sont


observées ; le métamorphisme régional épizonal est perturbé par des montées des
isogéothermes qui, provoquées par la mise en place de graniteç syntectoniques, en-
trainent l'apparition de dômes métamorphiques méso B catazonaux.

- Le raccourcissement général dans le sens NE-SW est de 30 7, en moyenne (entre 80


et 120 km de raccourcissement pour un domaine initialement large de 250 à 400 km).

Cette chaîne pouvait s'expliquer par un serrage simple au niveau


de la croûte, lié B un rapprochement dans le sens NE-SW des deux cratons rigides.
Ce mécanisme n'est pas suffisant, cependant, pour expliquer un certain nombre de
faits observés dans ce segment de chaîne. En particulier, il est difficile, par ce
seul mécanisme, d'interpréter la montée de granites syntectoniques et les mouve-
ments en failles de décrochements que nous pensons exister au niveau du nord-ouest
bo 1ivien.

D'autre part, la présence d'une zone de déflexion dans le centre


de la Bolivie avec passage à un segment méridional argentino-bolivien, de direction
méridienne, est incompatible avec un déplacement unique dans le sens NE-SW.

Diverses hypothèses peuvent être proposées :


- 158 -

- la déflexion est secondaire 2 partir d'une chaîne originellement droite, tordue


postérieurement (à l'Andin, par exemple).

- la déflexion est primaire : la courbure est acquise avant le plissement et les


structures naissent courbées en une seule phase de plissement ou par la superpo-
sition de phases successives de plissement avec différentes trajectoires de dé-
placement des cratons rigides.

Ayant eu l'opportunité d'effectuer une coupe préliminaire dans le


sud-bolivien (MARTINEZ, MEAVE et SUBIETA in MEGARD et al. 1971) ainsi qu'une série
de reconnaissances dans les Andes du Nord-argentin (en compagnie de SUBIETA), nous
avons pu acquérir une certaine connaissance sur le segment méridional des Andes
hercyniennes, laquelle fut complétée par une étude bibliographique (cf. Ière par-
tie).

Le modèle théorique de genèse de la chaîne hercynienne proposé ici,


veut tenir compte des faits observés dans les divers secteurs de la chaîne:

CAMCT&ES STRUCTURAUX DES DIVERS SECTEURS DE LA CHAÎNE EOHERCYNIENNE


DES ANDES CENTRALES

Les trois secteurs, bien définis, que l'on observe dans la chaîne
hercynienne des Andes Centrales, sont :

a ) - Le rameau p é r u v o - b o l i v i e n , septentrional, de direction moyenne NW-SE. Long de


1500 km environ depuis le centre du Pérou (8" de latitude sud) jusqu'à la ré-
gion de Cochabamba (17'30 de latitude sud), il est large de 150 à 300.km.

b ) - La zone de courbure (ou déflexion), de Cochabamba à Sucre (18"30 de latitude


sud).

C)- Le rameau argentino-bol ivien (et chilien), méridional, de direction moyenne


N-S. I1 s'étend sur près de 2000 km avec une largeur qui dépasse 500 km,pou-
vant atteindre 700 km.

Ce rameau, bien individualisé jusqu'au niveau de Mendoza-San Ra-


fael (35" de latitude sud), disparait vers le sud. I1 est recouvert oblique-
ment par le matériel mésocénozo'ique de la chaîne andine; il n'apparaît plus
qu'épisodiquement dans les Andes patagoniennes (Esquel, Rio Pico, Lago Buenos
Aires, Lago San Martin en Argentine, Brésil, Chiloe au Chili), dans le craton
patagonien (SieATa Grande), les Iles Falklands et, peut-être, dans la dorsale
qui,sur la côteide l'Argentine, porte ces îles (ROLLER1 1973).
- 159 -

LES STRUCTURES EOHERCYNIENNES DANS LE RAMEAU SEPTENTRIONAL.

Dans ce secteur, le plissement éohercynien est responsable d'au


moins 3 phases de déformation observées dans la zone axiale :

a ) - Une première phase est observée par TOMASI (in BROCKMA" et al. 1972) dans la
région de Cochabamba (Chapare). Avec une direction N-S, les plis de cette pha-
se sont de taille décamétrique b kilométrique et, parfois, accompagnés par une
schistosité de fracture.

Une phase,peut-être subcontemporaine, de direction NE-SW est re-


connue dans le Pérou central (MEGARD 1973). Elle est caractérisée par des plis
semblables de petite taille (centimétrique b décamétrique), isoclinaux et cou-
chés,et par une schistosité de flux pouvant passer 2 un début de foliation mé-
tamorphique.

b)- La phase majeure éohercynienne est de direction N.lOO b N.150. Elle est la deu-
xième phase observée dans le centre du Pérou et dans le Chapare; elle consti-
tue la première déformation généralement observée partout ailleurs dans le seg-
ment septentrional.
Cette phase majeure est celle qui donne ses caractéristiques
structurales b ce segment de chaîne (cf. p . 123)

C)- Des phases postérieures de déformation apparaissent localement. Elles sont dif-
ficiles 1 dater et à lier entre elles car elles présentent souvent des direc-
tions différentes et sont isolées les unes des autres :

- Direction NO30 b N'060,dans la Cordillère de Vilcabamba (MAROCCO et ZABALE-


TA 1974);

- Direction N.O90b N.140, dans la Cordillère Orientale du sud-est péruvien


(MEGARD et al. 1971, LAUBACHER 1977),

- Direction N.140 dans la Cordillère Orientale du nord-ouest bolivien (région


de Zongo).

Ces diverses phases sont accompagnées par une schistosité verti-


cale, généralement de fracture, parfois de flux (Vilcabamba, Zongo).

LES STRUCTURES EOHERCYNIENNES ENTRE COCHABAMBA ET SUCRE.

Dans cette région, plus spécialement étudiée par TOMASI, les dé-
formations éohercyniennes sont quelques grands plis que les structures andines re-
coupent obliquement. Ces plis passent 1 une direction N-S depuis le nord-ouest jus-
que vers le sud-est.

Ni la schistosité, ni le métamorphisme n'apparaissent bien que


des niveaux stratigraphiques situés b grande profondeur (Ordovicien moyen et supé-
rieur) affleurent largement.
- 160 -

sw NE

SUO - PERUU

N O R O . BOLIVIE

3
CENTRE - BOLIVIE

w E

4
I.

NORD-CHILI, NORO-OUEST ARGENTIN

IO tm

CHILI CENTRAL , PRECOROILLERE ARGENTINE

63 - Coupes interprétatives d e la chaîne hercvnienne

- dans le segment septentrional (d 'apre's LAUBACHER ( 1 1, VARTINEZ ( 2 ) ,


TOMASI ( 3J, .
- dans le segment méridional,
Les granites post-tectoniques n e sont pas représentés; par-contre la
discordance du Permo-carbonifère est suggérée ( 1 , 4 et 5).
- 161 -

LE RAMEAU MERIDIONAL BOLIVIANO-ARGENTIN (ET CHILIENI.

I1 n'existe pas de travaux récents, synthétisant de manière sa-


tisfaisante les connaissances sur la tectonique hercynienne du segment méridional
de la chaîne. A partir des données fournies par les géologues argentins et chi-
liens et après avoir effectué une rapide reconnaissance dans ce secteur, nous pen-
sons que le segment boliviano-argentin présente peu de caractères différents du
segment septentrional, si ce n'est sa direction méridienne.

Depuis Sucre (19'30 de latitude sud) jusqu'à la région de Mendo-


za-San Rafaël (35" de latitude sud), les affleurements de Paléozoïque plissé du
Sud-bolivien, du Nord-Ouest argentin, du Chili et des Andes méridionales d'Argen-
tine (cf. p. 25 ) sont autant de jalons d'un édifice allongé sur plus de 1500 km,
à l'ouest d'une plate-forme précambrienne plus ou moins remobilisse.

Une phase de serrage au Dévonien supérieur (CUERDA et BALDIS


1971) plisse une épaisse série dans laquelle des roches basiques et ultrabasiques
sont signalées (cf. lère partie) dans la partie la plus méridionale de la chaîne
(Pré.cordillère et Cordillère Frontale ( 1 ) .
Les traits tectoniques principaux de ce rameau sont :
- présence d'un socle précambrien, probablement très aminci et fracturé,
- épaisse série sédimentaire plissée, généralement gréso-pglitique, partiellement
carbonatée (Cambrien et Ordovicien) dans la Précordillère,
- phases de plissement superposées, bo- et tardi-hercyniennes : la phase majeure
étant fini-dévonienne (pré-carbonifère inférieur),
- la phase majeure de plissement est caractérisée par des plis généralement droits,
légèrement déversés dans la Précordillère.

Une schistosité de plan axial,subverticale,est de direction N-S


( 2 "E-SSW) en Argentine et dans le Sud-bolivien, soit sur plus de 1500 km.

Des directions différentes (NW-SE 2 WNW-ESE), observées en Boli-


vie (sud de Potosi-Tupiza)et au Chili (MILLER 1968, 1972), nous paraissent s'ex-
pliquer par des torsions secondaires des structures N-S aux abords de grandes
failles sénestres postérieures ( 2 ) .

Une deuxième schistosité plus fruste est signalée parfois et,


dans le Sud-bolivien, des plongements d'axes vers le nord et vers le sud suggèrent
l'existence d'une phase E-W de déformation qui semble se superposer P la phase N-S.

Des zones de métamorphisme de basse pression sont mentionnées


(Cordillère Frontale, CAMINOS 1972) ainsi que des intrusions syn P post-tectoni-
W e s toujours trhs localisées (cf. p. 32).

~ ~~ ~~ ~~

(1) Les données actuelles ne permettent pas de trancher sur la nature de ces roches
(mantelliques ou océaniques ?),la genèse de leur mise en place et, donc, la na-
tura de la chaîne à ce niveau restant un problème.
(2) Dans le Sud-bolivien, le passage des directions N-S aux directions NW-SE est
continu, lib P la faille qui limite 1'Altiplano et la Cordillère Orientale dont
le mouvement sénestre est pré-crétacé terminal.
162 -

En t t & n ~ n & : Le domaine éohercynien des Andes Centrales et Méri-


dionales est constitué par deux vastes chaînes intracratoniques apparemment distinc-
tes, de même 8ge et d'aspect structural similaire dans lesquelles les zones axiales
avec schistosité, métamorphisme et, localement, magmatisme, ont une grande exten-
sion (Fig. 63 ) et se superposent B une zone de croûte amincie.

Ces deux chaînes sont reliées par la zone de déflexion au niveau


de laquelle l'essentiel de la déformation reste cantonné au-dessus du front de
schistosité.

Dans chacun des rameaux de la chaîne,le raccourcissement peut


être estimé B 30 Z en moyenne; le serrage s'effectuant dans le sens NE-SW, pour la
branche septentrionale, E-W ( 5 ESE-WNW), pour la branche méridionale.

Au niveau de la déflexion, le raccourcissement est moindre et ne


dépasse pas 20 B 25 %.
- 163 -

MOUELE DE GENESE OE LA CHAINE EOHERCYNIENNE,

LE DISPOSITIF PRE-TECTONIQUE.

L'allure courbe de la chaîne est acquise dès la période de sédi-


mentation, laquelle s'effectue sur une zone à croûte continentale amincie entre
deux "sous-plaques" plus ou moins rigides.

1)- L'allure courbe du s i l l o n .


Les données d'observation nous conduisent à admettre que l'édifi-
ce éohercynien s'est superposé à un sillon sédimentaire ayant déjà une allure cou-
dée : il ne semble pas gossible, effectivement, d'attribuer à une torsion postérieu-
re la courbure actuellement observée. Tout au plus peut-on envisager une légère ac-
centuation de cette courbure,au niveau du Chapare, par le jeu de failles 5-W plus
récentes.

Dans son étude, TOMASI (in BROCKMA" 1972) admet que les caractè-
res de la zone de déflexion sont dus en grande partie 5 l'existence d'une fractura-
tion dans le socle précambrien,au début du Paléozoïque. Cette fracturation contrô-
lerait les déformations postérieures.

Nous pensons que l'allure du sillon,dans son ensemble,peut être


expliquée par une fracturation généralisée du craton précambrien, ceci dès l'Infra-
cambrien ou le début du Cambrien. Cette fracturation,dont certaines directions sont
actuellement observées sur le Bouclier (PFLAKER 1962), a guidé le jeu de grandes
failles normales au moment de la distension.

2 ) - La distension affecte une plaque lithosphérique à croûte continenta-


l e amincie.
L'hypothèse de la présence d'une croûte continentale découle de
l'existence de terrains précambriens sous le Paléozoïque plissé des Andes ettaussi,
sur le fait que la discontinuité de Mohorovicic sous la Cordillère Orientale est
actuellement 1 plus de 40 km de profondeur (estimations gravimétriques de WENSCHELL
in SUTTIL 1959, et séismiques de JAMES 1971, OCOLA et MEYER 1972), ce qui implique
l'existence d'une forte épaisseur de Sial sous la chaîne hercynienne (au moins 2 0
kilomètres).

3)- La zone de distension e s t située entre deux "sous-plaques".

La plaque lithosphérique, soumise B une importante phase de dis-


tension pendant tout le Paléozoïque, est divisée en deux "sous-plaques" :
- le Bouclier brésilien est l'une de ces sous-plaques,
- l'autre est constituée par l'hypothétique "paléocontinent sud-est pacifique"
dont le Massif d'Arequipa reste comme témoin et dont :'existence est maintenant
proposée par de nombreux auteurs (BURCKHARDT 1902, MUNOZ CRISTI 1942, VAN BEMME-
LEN 1968, MILLER 1970, NEGARD 1973, ISAACSON 1975).
- 164 -

BOUCLIER

Domaine
hercynien
Domaine
Calédonien
Autres
Bassins
Paléo zolques
O lO0Okm
I 4

Fig. 64 - Répartition schématique des bassins


paléozoïques d’Amérique du Sud.
- 165 -

EVOLUTION DU SILLON .
PALEOZOÏQUE

A partir des données précédentes, nous admettons l'hypothèse que


la sédimentation au cours du Paléozoïque s'est effectuée dans une zone en disten-
sion de la croûte lithosphérique (ou "rifting"). Cette distension se produit avec
une ampleur et une vitesse variable dans l'espace et dans le temps qui se répercu-
tent dans l'évolution de la sédimentation (cf. lère partie).

Après une tentative d'expansion au niveau de l'Argentine, pendant


le Cambrien, la distension et,partant,l'amincissement crustal se généralisent et de-
viennent importants pendant l'Ordovicien,

Un arrêt dans le processus d'ouverture à la .fin de l'Ordovicien


provoque un comblement rapide du sillon (au Caradocien) et son émersion.
c
Pendant le Silurien et le Dévonien, la distension reprend avec
des vitesses variables (alternances de sédiments plus ou moins profonds dans le sil-
lon subsident avec tendance à l'émersion à la limite silurien-dévonien), mais l'a-
mincissement bien qu 'important n'atteint jamais le stade de l'ocdanisation. Seuls
des basaltes dans le sud-péruvien traduisent cette nouvelle période de "rifting".

Le mécanisme d'ouverture est définitivement stopp6 lors du serra-


ge fini-dévonien et un processus de raccourcissement intervient alors dont les mo-
dalités sont régies par la forme du sillon.

MECANISMES DE SERRAGE.

Plusieurs processus peuvent être envisagés pour expliquer la chaî-


ne éohercynienne :

- Cas d'une trajectoire unique.de mouvement.


L'aspect géométrique des deux aires cratoniques en voie de rappro-
chement pendant la tectogenèse éohercynienne peut suggérer que le "paléocontinent
sud-est pacifique" a un rôle de poinçon lors d'une phase de serrage suivant une tra-
jectoire unique dans le sens ENE-WSW.

Dans ce cas, deux possibilités se présentent :

a)- Le "paléocontinent sud-est pacifique" affecte une forme de poinçon ayant un an-
gle aigu(convexe) plus petit que l'angle rentrant (concave) du Bouclier brési-
lien. la zone de contact, et donc de plus intense déformation, se situe au ni-
veau de la déflexion. Ceci est incompatible avec les données d'observations qui
situent, à cet endroit, un domaine peu déformé.

b)- Le "paléocontinent sud-est pacifique'' affecte une forme de poinçon avec un an-
gle aigu plus grand que l'angle rentrant du Bouclier brésilien. La zone de con-
tact se situe alors de part et d'autre de la zone de déflexion.
PERIODE TECTOROGENIQUE

'? \ + '\

I
CI
cn
cn
I

350 à 330 m.a.


OI 500 1 OOOkm
I

Fig. 65 - fzodèle proposé de genèse de l a chaPne hercynienne des Andes c e n t r a l e s .


- 167 -
Cette hypothèse qui permet d'expliquer la création d'une chaîne
à la fois dans le segment méridional et dans le segment septentrional, implique
que la zone de moindre déformation,située au niveau de la déflexion,garde une
certaine symétrie laquelle n'est pas observée.. De plus, les zones d'intense
déformation devraient présenter des indices importants de déplacements horizon-
taux syntectoniques (plis à axes verticaux,linéations d'allongement verticales
dans l'axe B des plis, par exemple).

- Cas d'un mouvement suivant des trajectoires successives.


Dans ce cas, au cours de la phase de serrage éohercynienne, les
cratons se rapprochent successivement :

a)- Dans le sens NE-SW puis, après blocage au niveau du rameau septentrional, dans
le sens E-W. Ce mécanisme est incompatible avec les observations car il impli-
que que les plis E-W précèdent la déformation N-S, ce qui n'est pas le cas au
niveau de la déflexion.

h ) - Le seul mécanisme qui nous paraît intégrer un maximum de données de terrains


fait se rapprocher les deux cratons, d'abord dans le sens E-W, ensuite dans le
sens "E-SSW.

Ce mécanisme permet d'expliquer 2 la fois l'intensité du plisse-


ment dans chacune des branches de la chaîne, la superposition des plis et de la
schistosité NW-SE sur des déformations nord-sud, peu intense dans la région du
Chapare,et la situation actuelle de la région restée peu déformée.

Les plis de direction NE-SW, précoces, observés par MEGARD dans


le centre du Pérou sont, peut-être, à relier à la déformation nord-sud de la
branche méridionale.

- Inplications du modèle proposé.


En hEsumZ, la courbure de la chaîne éohercynienne dans le centre
de la Bolivie serait acquise avant la période de serrage.

Le serrage se produit au niveau de l'écorte, au cours d'une seu-


le phase tectogénique à la fin du Dévonien, par rapprochement des cratons (ou pla-
ques) brésilien (et pampéen) et du "Sud-est pacifique". Au cours du serrage, le dé-
placement dans le sens E-W évolue en un déplacement NE-STJ après blocage au niveau
du rameau méridional. Le champ des contraintes change et la direction de raccourcis-
sement maximum, perpendiculaire aux structures et à la schistosité subverticale,
passe ainsi d'une direction N.090°E à N.lOOOE à une direction N.040"E à N.050°E.

Ce mécanisme implique que des mouvements décrochants se produi-


sent successivement dans chacun des rameaux de la chaîne à chaque étape de rappro-
chement des plaques :
- les décrochements sont d'abord sénestres dans toute la partie septentrionale (Pé-
rou-Bolivie). Ils sont dextres,ensuite, dans le rameau méridional (Boliviano-ar-
gentin).

a)- Ces décrochements ont pu se superposer aux fractures du socle préexistantes qui
ont guidé le "rifting" et on peut se demander si la mise en place des granites
syntectoniques éohercyniens,ne peut pas leur être liée.
- 168-

Nous remarquons que les leucogranites 3 deux micas sont allongés


dans la zone axiale oÙ ils se superposent aux zones de croûte amincie. Leur mi-
se en place débute avant le paroxysme tectogénique au cours duquel ils sont
gneissifiés.

On peut penser pour leur origine 2 un modèle proche de celui que


les auteurs envisagent pour les leucogranites de la chaîne varisque d'Europe :
(LEFORT 1975, COGNE 1977).

La formation anatectique des magmas leucogranitiques pourraient


se produire par fusion crustale lors d'une phase de coulissement précoce au ni-
veau d'une zone ductile (en faisant intervenir un phénomène de "shear heating"
(NICOLAS et al. 1977).

Dans l'état actuel de notre étude, il nous est difficile de pré-


ciser les interprétations génétiques possibles.
- 169 -

LA TECTOGENBSE TARDIHERCYNIENNE (Voir LAUBACHER, 1977)

Après une période de distension au cours de laquelle la chaîne


éohercynienne cratonisée va être fracturée, une nouvelle période de serrage s'ins-
taure au Léonardien supérieur.

La chaîne tardi-hercynienne créée, présente deux domaines plissés


qui sont :

- un domaine méridional, direction N-S, reconnu en Argentine méridionale (20" h


40"5 de latitude sud) et au Chili,(MILLER 1970) et dont l'axe de raccourcisse-
ment est N.090".

- un domaine septentrional, de direction NNW-SSE, observé dans le sud-est du Pérou


et le nord-ouest des Andes de Bolivie. Ce secteur est plissé et schistosé avec
un axe de raccourcissement N.070 h N.080".

Dans le centre du Pérou, des décrochements WNW h EW sénestres


sont reconnus.

Le mécanisme de la déformation fait probablement intervenir un


serrage dans le sens N.080" B N.090:Ce serrage provoque le plissement des bassins
permo-carbonifères et la fracturation par failles de décrochements sénestres des
zones non plissées du Pérou central.

La chaîne hercynienne des Andes centrales et méridionales semble


donc essentiellement créée par un serrage de direction E-W auquel le mouvement NE-
SW, responsable du serrage de la branche septentrionale (Pérou-Bolivie), paraît su-
bordonné.

Un mouvement général, de l'est vers l'ouest, de la plaque ("SOUS-


plaque") brésilienne-africaine est donc à envisager pendant tout l'Hercynien (éo
~~

et tardi) avec les conséquences paléogéodynamiques que cela peut comporter au ni-
veau de la chaîne hercynienne d'Amérique du Nord oÙ les épisodes de serrage ont le
même âge : Dévonien moyen h supérieur et fin du Permien inférieur, et oÙ des mouve-
ments dextres sont connus (voir in DALMAYRAC, LAUBACHER, MAROCCO 1977).
- 170 -

PLANCHE I

DEFORMATION DU PALEOZOIOUE DANS LE NIVEAU STRUCTURAL MOYEN

1 - Anticlinal décamétrique de type isopaque, P déversement vers


le SW dans les schistes et grès siluriens (Cumbre de La Paz,
Cordillère Real).

2 - Quartzites ordoviciens tabulaires du rio Unduavi (Cumbre de


La P a z , Cordillère Real).

3 - Replis en chevrons dans le Dévonien de 1'Altiplano


PLANCHE I I

DEFORMATION HERCYNIENNE DANS LA ZONE D'APPARITION DE LA SCHISTOSITE.

1 - Schist,ositéde fracture dans le flanc inverse d'un anticlinal déversé


vers le SW (Silurien de la région de Tuni-Condoriri, Cordillère Real)
(détail de La photo 2).

2 - Replis isopaques de flanc inverse de l'anticlinal coffré,déversé vers


le SW,de Tuni-Condoriri.

3 - Repli isopaque décamétrique B plan axial subvertical : la schistosité


est à peine matérialisée dans les niveaux pélitiques.

4 et 5 - Apparition d'un débit schisteux fruste dans les grès et pélites


llanvirniens (région de Caranavi - Yungas de La Paz).
PLANCHE I I I

DEFOEWATION HERCYNIENNE DANS LE NIVEAU STRUCTURAL INFERIEUR


(DOMAINE DE LA SCHISTOSITE)

1 - Microplis centimétriques dansles niveaux finement lités de l'Ordo-


vicien : apparition de la schistosité de flux.

2 et 3 - Replis à plans axiaux verticaux avec léger épaississement des


charnières et schistosité de plan axial verticale. (pélites llanvir-
niennes épimétamorphiques) (région de Coco'ico).

4 - Plis mineurs dans le Llanvirnien gréso-pélitique. Flexion et aplatis-


sement dans les grès, schistosité de flux dans les pélites avec éven-
tail de schistosité convergent dans les charnières.

5 - ques
Schistosité verticale dans les pélites llanvirniennes épimétamorphi-
(La stratification est oblitérée par le débit schisteux) (région
de Coroïco).

6 - Replis isoclinaux et foliation subverticale de première phase, repris


dans une schistosité de deuxième phase (abords du leucogranite de Zon-
go-Yani) .
PLANCHE I V

ASPECT MICROSCOPIQUE DE LA DEFORMATION DANS

LA ZONE DE SCHISTOSITE.
PLANCHE V

ASPECTS DE LA D E F O S U T I O N HERCYNIENNE

1 - Schistosité de flux et étirement des flancs des charnières gréseu-


ses.

2 - Microplis en chevrons (crénulation) de deuxième phase plissant une


foliation S I dans les micaschistes 5 tourmaline syn-S1 (région de
Zongo) .
3 - Granite orthogneissifié de Zongo-Yani.
PLANCHE VI

QUELQUES ASPECTS DU NETAMORPHISME SYNTECTONIQUE DANS


-
L'AUREOLE THERMIQUE DU GRANODIORITE EOHERCYNIEN (ZONGO-YANI)

1 - Biotites précoces B syn-schisteuses.


2 - Andalousite anté 2 syn-schisteuse.

3 - Andalousites macroscopiques allongées dans la foliation.

4 - Grenats subautomorphes précoces.

5 - Cordiérite syn-schisteuse.
- ... .~
Troisième Partie

LA CHAÎNE ANDINE
DANS LE NORD OUEST DES ANDES DE BOLIVIE
- 172 -

1 / 3 2 u 3 1'4
Fig. 66 - Schéma géologique des Andes de Bolivie et du Nord-Chili.
A- zuksLrzt;m-pLézn$E : 1- socle précambrien; 2- terrains hercyniens ;
B- ChzîZe-aEdLnE : 3- Mésocénozoïque plissé par la tectonique fini-crétacée
et 4- fini-éocène (et/ou oligocène inférieur); 5- volcano-sédimentaire
déformé par la phase finimiocène (Oligocène et Miocène) et 6- par la
phase intra-pliocène (Pliocène inférieur); 7- volcanites pliocènes;
8- volcans quaternaires post-tectoniques.
------
C- Magmatisme - - - : 9- granites hercyniens; 10- granites andins indif-
intrusif
férenciés; 1 1 - terrains récents.
- 273 -

i
- 1-74 -
ZONE COTIERE.. CORnILLE'rceOCCIDENTALE ET ALTIPLANO -
., CORDILLERE ORIENTALE ._
ZONE SUBANDINE
Crétacé terminal

100 t m
Emersion bathonienne
-- ----

Fig. 68 - Evolution de la chaîne des Andes au niveau de la Bolivie, pendant


la période sédimentaire du Trias au Crétacé supérieur.
I - Séries volcaniques et volcano-détritiques; 2- Terrains précédant
l'étape considérée; 3- Séries carbonatées; 4- Séries marneuses;
5- Séries laguno-saumâtres avec gypses et intercalations calcaires;
6- Séries terrigènes; 7- Granitoides andins (y); 8- Substratum pré-
cambrien et hercynien.

e Fig. 67 - Répartition des faciès du Trias, Jurassique, Crétacé inférieur


et Crétacé supérieur, au niveau des Andes centrales de Bolivie.
au Trias :A - Bassin sud-péruvien.
B - Bassin du Vitiacua (région subandine).
au Jurassique : A - Extension du Lias-Dogger marin
B - Extension du Malm marin.
au Crétacé inférieur :
A -Bassin continental de Sevaruyo-Maragua
-
B Bassin continental de Putina
-
C Bassin marin andin
au Crétacé supérieur :
1 -Incursion marine albienne.
2 -Incursion marine cénomanienne.
3 -
Communication entre les bassins subndins.
1 - Formations volcaniques et volcanodétritiques; 2- Grès deltaï-
ques,littoraux et continentaux; 3- Grès et marnes marins; 4- Fa-
ciès laguno-saumâtres et continentaux avec intercalations calcai-
res; 5- Calcaires marins; 6- Evaporites; 7- Directions d'apports;
8- Communications possibles.
- 175 -

INTRODUCTION

Le cycle hercynien terminé, les Andes de Bolivie entrent dans


une longue période de "calme tectonique" ou, du moins, dans une période pendant la-
quelle l'absence de sédimentation ne permet pas de dater les événements tectoni-
ques :

Effectivement, en dehors du bassin triasique supérieur (Norien)


isolé dans le sud de la zone subandine méridionale (bassin du groupe "Vitiacua")
(Fig. 67), aucun dépôt n'est connu depuis le Trias jusqu'au Crétacé alors que,
depuis le Carnien-Norien au Pérou ( { i ? MEGARD 1973) ou depuis 1'Anisien-Norien au
Chili ( CECIONI 1968), une transgression marine commence et un bassin marin s'ins-
talle sur la bordure ouest du continent sud-américain (cf. lère Partie). Pendant
tout ce temps, le territoire bolivien, resté en dehors du domaine de sédimentation
de ce "bassin andin" péruvo-chilien, constituera une partie des zones émerghes et
pénéplanisées qui, depuis le sud du Pérou (Altiplano, Cordillère Orientale et col-
lines subandines) jusqu'à l'Argentine moyenne (Cordillère Frontale et Précordillè-
re, latitude de Mendoza), bordent ce bassin vers l'est (Fig. 67).
, après une épirogénè-
se fini-jurassique observée au Chili et dans le sud du Pérou, que l'histoire gdolc-
e@ (sédimentaire et tectonique) des Andes de Bolivie et du nord de l'Argentine
peut être retracée et liée aux événements qui affectent l'ensemble de la chaîne
des Andes Centrales. Nous retrouvons ainsi, en Bolivie, certains des grands ensem-
bles sédimentaires observés dans la Cordillère des Andes du Pérou :

- un premier ensrmble s'étage du CrLtacé inférieur au Tertiaire inférieur (du Néo-


comien au Paléocène ? - Eocène); il s'agit des couches rouges ( k ) du groupe Puca
("Pucasandstein" de STEINMA" 1906) (Fig. 67-68).

- un deuxième ensemble, auquel nous rattachons les séries tertiaires oligocènes et


miocènes, est essentiellement volcano-sédimentaire.

Nous distinguons, enfin, les événements pliocènes puis-&p


quaterna-, caractérisés par un abondant magmatisne effusif.

Ces ensembles correspondent 5 des périodes de sédimentation


successives, B paléogéographies et Lvolutions distinctes séparées par des épiso-
des tectogéniques. Certaines de ces phases tectorogéniques ont une grande exten-
sion : elles sont connues aussi en Argentine, au Chili et au Pérou (lère partie);
d'autres semblent pour l'instant localisées à la Bolivie et, même, B des secteurs
limités de la Cordillère des Andes de Bolivie. Par contre, des phases tectorogéni-
ques, bien connues dans le domaine du bassin marin, ne sont pas caractérisées en
Bolivie par des effets compressifs mais plutôt par des mouvements de dis-
tension (phase fini-crétacée, par exemple).

(k) Au Pérou, les ''couches rouges" correspondent uniquement au Crétacé terminal -


Tertiaire inférieur.
COTE QIILIi3WE , CORDILI.ERE OCCIDENTALE LT ALTIPLANO CORDILLERE O R I J 3 T A U SIERRAS SUI~.LYIlfNI~S I’h;lscs do
I I I
I Versant Pscifique I Altiplano occidental 1 Altiplano orienta? I Versant occidental I Versant oriental I
Compression

Pliocène

Miocène
IlIlIl
--
Surface d’drosi

IlIlÏ-
conglomérats
coneincntaux
Nappes ignimhz-it
ettufs pyroclast
-
3

q
Couches rouges

Couches rouges
continentales
non datees
dans le Subandin
septentrional
Conglom6rats I
continentaux / I lEmeminn
III Couchesoligo-miocèner

-*
P
fossilifères -
I
.
(51
continentalen
laguno-saumâtres dans I
le Subandin miridiona
Plissement dans
le Subandin m6ridionnl
PLibhemPnt
Couches rougca datées
en partie dr:

Crétacé terminal 7
Couches rouges Couches rouges du Crétacé terminal 3. l‘locène (7)
volcano- s6dimentairea avec intercalation marine 3. laguno-saumâtre
( f . San Pedro) Campano-Maestrichtienna T

Crétac6 superieur Début de la


sadimentatior
PVCC intercalatio
volcano-sédimenta’
laguno-saumâtres
Ibo-cénomanienne
CrBtad inf6rieur
Bassin marin chileno-péruvien

Fig. 69 - Tableau synoptique des événements géologiques dans les Andes centrales au niveau de la Bolivie.
. .
- 177 -

Les phases de compression que nous avons pu reconnaître avec Cer--


titude dans le nord-ouest des Andes de Bolivie sont, successivement :

- la phase de plissement de l'Eocène supérieur (phase "inca'ique" de S T E I N M A " ) ,


repérée dans la Cordillère Orientale, b la limite avec l'Altipiano, et dans le
domaine subandin (région de Santa Cruz).

- la phase de plissement post-oligocène inférieur pré-miocène inférieur, locali-


sée b l'Altipiano,

- la phase de plissement fini-miocène (phase "Quechua" s.1.) observée dans l'Alti-


plano et la Cordillère,

- la phase de plissement pliocène qui semble présente dans toute la largeur de la


chaîne,

- et des épisodes successifs de compression au cours du Pléistocène (a).

La répartition des domaines de sédimentation et de plissement va7


rie d'une période à l'autre, et chacune des zones morphostructurales admises :
Altiplano, Cordillère Orientale et zone des "Sierras" subandines, présentera une
évolution particulière, grosso modo parallèle 2 celle de l'ensemble de la chaîne.

d R
R

(2) La déformation récente est actuellement étudiée en détail par LAVENU.


Bassin de
Bassin de Putina Bassins subandins
Nord de 1'Altialano Sevaruyo-Marasa
-
S et N
e' Lutétien

c4 Yprésien

e3 Thanétien

e2 Hontien
e Danien

c8 Maestrichiel
-
c7 Campanien

c6 San tonien
--
c5 Coniacien
. . . . .- -
..........
............
c4 Turonien

~3 Cénomanicn
- -\
\
............ c2 Albien
- -\ \
............
\
' ............
...........
............
I
\ ............
..........
\ ...........
..........
---_
1- 1 Jurassique
Fig. 70 - Principales coupes stratigraphiques du Crétacé - Eocbne de
Bolivie.
1- Conglomérats; 2- Grès; 3- Lutites et pblites; 5- Calcaires;
6- Gypse et sel; 7- Basaltes.
- 179 -

S T R A T I G R A P H I E E T PALEOGEOGRAPHIE D U CRETACE
ET D U TERTIAIRE NORD-BOLIVIENS

GENERALITES

Les dépôts du Crétacé et du Tertiaire boliviens forment des affleu-


rements dispersés dans la partie méridionale de la Cordillère Orientale, ou plus
continus dans 1'Altiplano et dans les collines subandines. (carte h. t.)
Du fait de leur couleur ("couches rouges", "Pucasandstein" de STEIN-
MANN 1906), le Crétacé et le Tertiaire inférieur (du Néocomien à 1'Eocène) furent
très tôt remarqués et étudiés. Parmi le grand nombre de géologues qui s'y sont in-
téressés depuis d'ORBIGNY (1835-1847) et STEINMA" (1906) (et in BARTH, 1972), cer-
tains ont contribué à la connaissance précise de la str3tigraphi.e desvgroupes Pu-
ca et Tacuru; ce sont, e,n particulier, AHLFELD et BRANISA 1960, BRANISA et LOHMANN
1962, PERRY 1963, BRANISA et al.v1964, RUSSO e; RODRIGO 1965, KRIZ et CHERRONI
1965, BRANISA et al. 1966, BRANISA 1968, BRANISA et al. 1969.

Récemment, REYES a synthétisé les connaissances acquises sur le grou-


pe Puca (1972) ainsi que sur le Crétacé des domaines subandins (1975) (celui-ci
avait été étudié en détail par les géologues pétroliers, mais nombre de travaux
étaient restés inédits).

Après les travaux d'AHLFELD (( 1946) et in AHLFELD et BRANIZA (I )


0
6
9
l'étude des terrains tertiaires de 1'Altiplano et de la Cordillère n'a ét6 abordée
qu'à partir de 1960 avec les travaux de MEYER et MURILLO (1961) et avec la carto-
graphie effectuée par le Service Géologique de Bolivie (GEOBOL) sous la direction
de KRIZ. Un grand nombre d'unités lithologiques sont alors définies dont les rela-
tions temporo-spatiales ne sont pas toujours évidentes, malgré les tentatives de
corrélations basées sur aes mesures d'âges radiométriques (EVERNDEN, KRIZ et CHER-
RON1 1966).

En 1968, HOFFSTETTER fixe 1'Bge déséadien (Oligocène inférieur) des


"Couches de Salla" (région de Salla-Luribay), décrites par SCHLAGINTWEIT (in AHL-
FELD11946), et qui se son5 révélées riches en restes de mammifères (découvertes
de BEJARAN0,1962 et BRANISA,I964). Par la suite, nous (TOKASI, MATTAUER, MARTINEZ)
avons effectué une recherche systématique de vertébrés dans les couches rouge2,ré-
putées azoïques, du nord de l'Altip&no. Les récoltes effectuées, étudiées par
HOFFSTETTER, nous permettent de préciser l'âge des gl;& ensembles sédimentaires
- - (HOBFSTETTER et al. 1971, HOFFSTETTER et al. 1971 et HOFFSTETTER et al.
tertiaires
1972) et donc Zctablir des corrélations entre les diverses foraations de l'Alti-
p a (MARTINEZ et al. 1973). Ces corrélations s'appuient aussi sur l'existence
de discordances angulaires d'extension rsgionale, elles diffèrent en partie de
celles proposées par EVERNDEN et al. (1966). Ignorées par CHERRONI (1974), elles
ne sont pas contredites par celles que propose AZCARRUNZ (1973) dans la région de
Corocoro.

Dans la zone subandine septentrionale, les attributions stratigra-


phiques exactes manquent; les Bges des formations et les corrélations avec le Ter-
tiaire, mieux connu, de la zone subandine méridionale restent hypothétiques.
- 180 -

-- 17

Fig. 71 -%A&€leurements du Crétacé dans les Andesinord-boliviennes


A-{Bassin de Putina; B- Domaine subandin septentrional;
C- Versant occidental de J a Cmki.illSre f e t nord de 1’Altiplano.
- 181 -

LA PERIODE SEDIMENTAIRE DU CRETACE AU DEBUT DU PALEOGfiNE

Des terrains corres.pondant à cette période (du Néocomien 11'Eocè-


ne) affleurent dans tous les secteurs des Andes, 5 l'exception de l'axe de la_Cor-
dillère Orientale du nord-ouest bolivien (cordillères d'Apolobamba, de Las Munecas,
Real et de Quimsa Cruz) et de son versant amazonien (ou "Yungas") (voir carte h.t.).

Depuis ses débuts, au Néocomien, jusqu'à la fin de 1'Eocène la sé-


dimentation n'est perturbée que par des mouvements verticaux qui déterminent des
changements, souvert importants, dans les paléogéographies du Crétacé inférieur et
supérieur, jusqu'au Coniacien, et du Crétacé supérieur (Coniacien) jusqu'à 1'Eocè-
ne.

Dans le domaine étudié (nord-ouest des Andes de Bolivie), nous


pouvons distinguer schématiqu,?menttrois épisodes successifs, caractérisés par des
dépôts dans des aires de sédhentation d'extensions différentes, situées dans l'Al-
tiplano et sur le versant occidental de la Cordillère. Dans la zone subandine sep-
tentrionale, oÙ la sédimentation mésozoïque est plus tardive (débutant au Crétacé
supérieur) et continue, aucune coupure importante ne peut être mise en évidence pen-
dant toute cette période.

L'EPISODE DE SEDIMENTATION DU CRETACE INFERIEUR JUSQU'AU CONIACIEN.

En Bolivie, la sédimentation des molasses continentales crétacées


s'effectue sur des terrains paléozoïques d'âges variés : Ordovicien, Silurien, Dé-
vonien et Permo-Carbonifère et, lorsque la base est observée, elle est générale-
ment soulignée par un conglomérat discordant sur une surface d'érosion qui, dans
la Cordillère et dans l'est de l'hltiplano, tranche les structures hercyniennes.
Cette surface d'aplanissement a é t h élaborde pendant toute la période,du Permien
au Crétacé inférieur (plus de 110 MA),au cours de laquelle les Andes de Bolivie
étaient émergées.

REPARTITION DU CRETACE INFERIEUR DANS LE DOMAINE ETUDIE.

Le Crétacé inférieur, début de la sédimentation mésozoïque en Bo-


livie, n'est connu avec certitude que dans deux bassins continentaux qui dvoluent
séparément jusqu'au Coniacien. L'un de ces bassins est localisé au centre de la Bo-
livie, c'est le bassin de Sevaruyo-Maragua (KRIZ et CHERRONI 1965, RUSSO et RODRI-
GO 1965, REYES 1972); l'autre est le bassin septentrional des bords du lac Titica-
ca ou "synclinorium de Putinal' (NEWELL, 1949) (Fig. 71 ) , situé dans notre zone
d' étude.
Bourrelet
Altiplano occidental Altiplano o r i e n t a l Cordillère orientale Etages
S t a Lucia
I I I

couches rouges
Eocènr

- __--------
Fo m tat ion bhmani Y
ouches g r i s e s 2 g r é s , l u t i t e s e t c a l c a i r e s
Crgtacé

Crdtacé
F o r m t ion
Vilquechico
Couches rouges Fonitation Vilquechico
Y t e r m i n a1

aupcrieur ~~

terminal L u t i t e s rouges
Gl~o~lpc
Grés rouges
Cotacucho Groupe Ebho Cré t a c é

( u n i t é s a , b , c de NEWELL 1949 1 Dolomies Huatasane


Cr 6 t act? supérieur I
supé r iBur Goupe Moho c
C a l c a i r e Ayavacas M
basal Groupe Cotacucilo lo
I
Grés rouges

Crgtac E! Foniiat ioii Crétacé

inférieur Huaxìne

Formatioli lcfurii
inférieur

Limite
I
Jurassique sup.
Fonnzt ion S i n i n Crétacé-
Jurassique
d ' a p & NEWELL (1949 )

Fig. 72 - Tableau de corrélations proposé par AUDEBAUD et al. (1976) et LAUBACHER (1977).
- I83 -

Dans les cha'inens subandins, la présence d'une série clastique


pré campano-maestrichtienne est maintenant assurée (PERRY 1969, DAVILA et PONCE DE
LEON 1971 , REYES' 1972). I1 semble que dans la zone subandine septentrionale la sé-
dimentation soit légèrement plus tardive que dans la zone subandine du centre de
la Bolivie (région de Santa Cruz) (REYES) et dans 1'AltCplano : elle ne débuterait
qu'avec le Crétacé supérieur (Fig. 73).

LE BASSIN CRETACE DU SYNCLINORIUM DE PUTINA.

t
Le synclinorium de Putina, largement développé au Pérou, se prolon-
ge dans le nord-ouest des Andes de Bolivie par les affleurements crétacés de la ri-
ve nord-orientale du lac Titicaca. Ces affleurements sont tous situés entre le lac
et les terrains paléozoïques des cordillères d'Apolobamba et de Las Muñecas; ils
sont limités vers le nord-est par une grande faille de direction NW-SE ("faille de
Suches") qui passe par Sorata, Chuma et Ulla Ulla, et qui se continue au Pérou
(LAUBACHER 1977).

La première description de la série crétacée du synclinorium de


Putina est due à BEWELL (1949) qui propose une classification des unités lithologi-
ques restée iongtemps classique au Pérou. Cette succession est utilisée par AHZ-
FELD et BRANISA (1960) et par RIVAS (1968) dans leurs présentations de la partie
bolivienne du synclinorium.

Récemment, AUDEBAUD et al. (1976) et LAUBACHER (1977) ont envisa-


gé une succession lithologique différente (Tableau 72), basée sur la datation pré-
cise de certaines formations (GRAMBAST et al. 1967, SIGE 1968, AUDEBAUD et al.
1976) et sur l'hypothèse de variations latérales de faciès depuis le sud-ouest
vers le nord-est, définissant ainsi un domaine occidental et un domaine oriental.

Dans le secteur étudié, nous avons repris l'étude du Crétacé de


la terminaison sud-orientale du synclinoriEde Putina en considérant les deux in-
terprétations et, comme au Pérou, nous avons pu observer l'opposition entre une sé- ,

rie occidentale et une série 'orientale :

- Dans l a région de Puerto Acosta, à 1 'ouest (Fig. 73 ), près de la frontiè-


re avec le Pérou et depuis les rives du lac jusqu'à 10 km vers le nord-est, nous
observons la série dite "occidentale". Elle est identique à celle que NEWELL obser-
ve aux environs de Moho (Pérou), 2 moins de 3 0 km et dans la même structure. Le
Crétacé inférieur et la base du Crétacé supérieur (pré-Campano-Maestrichtien) y
sont représentés par, de haut en bas :

. l'Albo-Cénomanien B Turonien-Coniacien ( ? ) :
200 à 350 m de lutites bigarrées, rouges, jaunes ou vert-olive, contenant du gyp-
se et dans lesquelles s'intercale un niveau calcaire de 20 à 30 m'd'épaisseur.
--
Cette séquence correspond au groùpe Moho (NEWELL) et le niveau cal-
caire (calcaire Ayavacas : CABRERA LA ROSA et PESERSEN 192j6)- contient une faune
marine àJ4ortoniceras qui indique un 8ge vraconien (B€!ANISA, HOFFSTETTER et al.
1966).
- 184 -

T I TICACA

I - [.... :.:. 1
:
i
t
69O

Fig. 73 - Crétacé-Tertiaire d u synclinorium de Putina dans sa terminaison


bolivienne.
-
1- Terrains jurassiques supérieur ( ? > Crétacé inférieur;
2- Néocomien gréseux; 3- Argiles, marnes et calcaires cénomaniens;
4- Grès cénomaniens; 5- Campano-maestrichtien; 6- Eocène; 7- Oligo-
cène discordant.
- 185 -

i o
.UXlm

Mñ : 'Form. Muñani
V : Form. Vilquechico
C : Form. Cotacucho
.-
H : Dolomie Huatasape
M : Groupe Moho
A : Calc. Ayavacas
Ha : F o r m . Huancane
M. S : Form. Muni et Sipin

1949
D'après LAUBACHER
1977

Fig. 74 - Coupes stratigraphiques du Crétacé-Eocène au nord du lac Titicaca (synclinorium de Putina).


1- Série occidentale; 2- Série orientale péruvienne; 3- Série orientale dans la terminaison
bolivienne.
(les symboles utilisés pour les étages stratigraphiques sont ceux de la Fig. 70)
- 186 -

. le Néocomien :
100 2 500 m de grès jaunes, rosâtres ou blanchâtres, massifs et 2 stratifications
entrecroisées.

Ces grès sont ceux de la formation Huancané (NEWELL) (*)

. Au sud de Puerto Acosta, les grès Huancané surmontent des lutites brun-rougey
d'épaisseur indéterminée, qui contiennent des bancs de calcaires extrêmement con-
tournés. Cette formation est ignorée par AHLFELD et BRANISA (1960) et confondue
avec le groupe Moho par RIVAS (1968); elle est signalée par NEWELL (1949) qui,
dans sa cartographie du nord du lac Titicaca, l'identifie 2 la formation Muni
dont 1'8ge serait fini-jurassique à Crétacé basal.

Dans ce domaine, le plissement intense, la présence de failles et


de niveaux de disharmonie entrainent fréquemment des répétitions et des renverse-
ments de série. Ceci fut remarqué par RIVAS, encore que notre interprétation car-
tographique de la région diffère de la sienne (v. carte).

- Vers l e nord-est, entre la faille de Suches et une grande faille passant


par Mocomoco (Fig. 73 ) , la série "orientale" présente sa formation typique (f. Co-
tacucho), pré-campano-maestrichtienne, montrant successivement et de haut en bas :

. 1000 m de grès rouges, marrons ou roses, en bancs massifs, intercalés vers le som-
met de quelques niveaux de lutites sableuses rouges. C'est le groupe Cotacucho
de NEWELL ou Suches de RIVAS. Dans la région de Moho, près de Cotacucho, NEWELL
y signale la présence d'un niveau de dolomie épais de 10 m (dolomie Huatasané)
dont AUDEBAUD et al. (op. cit.) font l'équivalent latéral du calcaire Ayavacas.

. au-dessous, nous observons une série argileuse rouge contenant d'abondantes mas-
ses de gypse dont l'épaisseur, exagérée tectoniquement, ne doit pas dépasser 150
à 200 m.

. la base de cette série affleure au sud de la faille de Mocomoro: une centainè


de mètres de grès rouges ou roses, massifs, y repose en discordance sur le Per-r
mo-Carbonifère par l'intermédiaire d'un conglomérat basal 2 galets de calcaires
permiens et de grès paléozoïques.

Ces grès de base,et les marnes et gypses qui les surmontent, ont
été attribués au Permien par RIVAS. Nous préférons, au vu. de leur position-discor-
dante en divers sites (Ttalaque, Ambana, col de Patapatani : sur le chemin d'Acha-
cachi à Chuchulaya), les considérer d'âge crétacé; ils sont probablement équiva-
lents aux grès néocomiens (f. Huancané) et à la partie basale des lutites albo-cé-
. nomaniennes (gr. Moho).

Dans cette hypothèse, la formation Huancané et l'ensemble du grou-


Re Moho sont les équivalents, non plus seulement du groupe Cotacucho (AUDEBAUD et
al. 1976), mais d'un épais ensemble argilo-gréseux dans lequel des faciès identi-
ques à ceux du groupe Moho seraient encore présents à la base.

(k) Dans les Andes péruviennes (SE de Cuzco), la formation Huancané est néocomien-
ne, datée paléontologiquement par DOUBINGER et MAROCCO (1976). Malgré la dis-
tance et au vu de sa position pré-albienne, nous supposons qu'il en est de mê-
me dans la région étudiée.
- 187 -

-
N.B.- Nous remarquons que, dans sa description de la section du Cotacucho, NEVELL
mentionne aussi l'existence, B la base du groupe Moho, de :

110 m de shalesrouge-brique, contenant du gypse massif,


120 m de shales rouge sombre,
118 m de grès rouge-brique ou rose, contenant localement des galets de silex.

Cette succession que nous croyons être identique à celle que nous
décrivons est considérée par UUBACHER comme étant la formation Muni ( ? ) .

CONCLUSION.

Il semble donc qu'à la fin du Jurassique ou au début du Crétacé


(formation Muni), l'extrême avancée de la mer ait atteint la Bolivie dans la région
de Puerto Acosta. Au Crétacé inférieur, une sédimentation clastique,, continentale
(grès Huancané), se dépose dans toute la région au nord du lac Titicaca jusqu'à la
cordillère de Las Muñecas. Elle est suivie, B la fin du Crétacé inférieur et au Cé-
nomano-Turono-Coniacien, par le dépôt de séries laguno-saumâtres (groupe Moho) qui,
au nord-est, passent progressivement vers le haut à des accumulations détritiques
importantes (groupe Cotacucho) dont l'origine est sûrement la Cordillère Orientale
émergée et soumise à l'érosion.

Vers le milieu de ces dépôts laguno-saumâtres etJou détritiques,


vient s'intercaler le niveau marin albo-cénomanien (calcaires Ayavacas ou dolomie
Huatasane) qui, pénétrant sur le continent depuis l'ouest, représente le maximum
de la transgression albienne sur la plate-forme,

-
Le bassin du Crétacé inférieur base du Crétacé supérieur est li-
mité, vers le nord-est, par la zone positive de la Cordillère Orientale; vers l'est
et le sud-est, il ne va pas au-delà des rives du lac Titicaca (Achacachi) et de la
région de Sorata. L'Altiplano du nord-ouest des Andes boliviennes est alors émergé
comme la Cordillère Orientale.

Ce bassin crétacé peut être divisé en deux domaines séparés par la


zone de faille qui, depuis la frontière avec le Pérou et avec une direction NW-SE,
s'étend parallèlement au lac Titicaca en passant au sud de la mine Matilde et par
Ancoraimes (Fig. 74 ) . Au sud-ouest de cette faille s'étend le domaine occidental
caractérisé paï un Albo-Cénomanien marneux (gr. Moho); au nord-est et jusqu'à la
faille de Suches (pied des cordillères Apolobamba et Las Muñecas), le domaine
oriental, plus fortement subsident, est essentiellement occupé par un épais maté-
riel détritique albo-cénomanien, après un épisode laguno-saumâtre à la base.

LE BASSIN CRETACE DE LA ZONE SUBANDINE SEPTENTRIONALE, avant les mouvements intra-


sénoniens.

Dans la zone subandine septentrionale, les affleurements crétacés


constituent les crêtes des principaux chaînons allongés, avec une direction NW-SE,
entre la Cordillère Orientale et la Plaine du Beni; ceci depuis la frontiPre avec
le Pérou jusqu'8 la déflexion de Santa Cruz.

-
Dans ce bassin. la sédimentation est représentée Dar un connlomb-
rat basal épais de 50 cm à 20 m, surmonté par 300 à 500 m de grès jaunes ou blancs,
1 patine rouge, en bancs épais et b stratification entrecroisée. Le matériel clasti-
que de cette-formation ("Aieniscas Beu" de SCHLAGINTWEIT 1939) se serait déposé en
- 188

Bassin Bas sin Bassin de Entre


septentrional de Sta Cruz Rios-llandeyapecua

....
. . . . .

- 400 m

.. \
\
..
\

.o

Fig. 75 - Séries stratigraphiques du Crétacé - Eocène ( ? ) des sierras


subandines.
(symboles d e la Fig. 70)
- 189 -

milieu marin sublittoral (CASTAÑOS 1972). Son âge reste encore indégerminé et les
auteurs (DIAZ 1959, PADULA et REYES 1960, LOPEZ MURILLO 1967, CASTANOS 1972) en
font généralement du Néocrétaci5, souvent par comparaison avec l'ensemble des cou-
ches gréseuses rouges ("Groupe Tacuru" de MATHER 1922) de la zone subandine méri-
dionale.

Les données paléontologiques les plus récentes (PERRY 1963, DÁVI-


LA et PONCE DE LEON 1971) montrent que les grès Beu sont antérieurs à des formations
campano-maestrichtiennes qui les recouvrent en concordance apparente. Ils sont, par
ailleurs, discordants sur le Permo-Carbonifère et le Dévonien. Ils se trouvent donc
dans la même position que les séries connues dans le synclinorium de Putina (groupes
Moho et Cotacucho) et que les formations fossilifères de la zone subandine péruvien-
ne pp., in MEGARD 1973). I1 est aussi possible de les comparer à la partie basale
du groupe Tacuru du bassin subandin de Santa Cruz (f. Peña Blanca et f. Elvira de
REYES 1972) dont 1'8ge pré-campano-maestrichtien est fixé par des découvertes fos-
silifères (REYES, op. cit.).
Le bassin subandin du nord des Andes de Bolivie est donc, en par-
tie contemporain du bassin de Putina (nord de 1'Altiplano) duquel il est séparé par
une dorsale émergée, située à l'emplacement de la Cordillère Orientale; celle-ci se-
ra une source d'apports de la même façon que le Bouclier brésilien.

Les transgressions albiennes et cénomanienne du Pérou (in MEGARD


1973) n'ont pas une grande influence dans ce bassin qui reste, la plupart du temps,
soumis ?une
i sédimentation détritique, littorale à continentale.

CORRELATIONS ET PALEOGEOGRAPHIE DU CRETACE INFERIEUR JUSQU'AU SANTONIEN pp.

Le schéma ci-joint résume les corrélations probables entre les for-


mations crétacées, antérieures au Campano-Maestrichtien, des bassins subandins et
andins du Pérou, de Bolivie, du nord du Chili et du nord-ouest de l'Argentine. I1
est établi 2 partir des travaux de KRIZ et CHERRONI (1965) , de REYES (1970 et 1972)
et de SALFITY et REYES (1973), complétés à l'aide des dernières données pour le nord-
ouest des Andes de Bolivie.

Du point de vue paléogéographique (*), nous savons maintenant qu'il


existait, en Bolivie, un certain nombre de bassins continentaux subsidents. Avant la
transgression campano-maestrichtienne, ces bassins étaient isolés les uns des autres
et communiquaient épisodiquement avec le bassin péruano-chilien, à tendance marine
épicontinentale. Pendant le Crétacé inférieur et le début du Crétacé supérieur, on
peut distinguer ainsi : 2 l'est, un bassin subandin, à l'ouest, les bassins du Puti-
na, de Sevaruyo-Maragua et d'hlemania (NW argentin), séparés par des domaines en re-
liefs et chacun d'eux étant constitué de plusieurs dépressions distinctes.

- Si le bassin subandin reste à l'écart des influences marines, le bassin du nord


de 1'Altiplano (bassin de Putina) est atteint par la transgression albienne avec
l'éphémère éiisode marin du Vraconien (calcaire Ayavacas et, peut-être, dolomie
Huatasané).

- Dans le centre de la Bolivie, le bassin de Betanzos-Maragua (ou bassin du Puca),


isolé des précédents jusqu'au Campanien, communique avef la mer épicontinentale
chilienne au Cénomanien supérieur (f. Miraflores, BRANISA et HOFFSTETTER et al.

(*) Notre organisation paléogéographique diffère de celle présentée par RUSSO et


RODRIGO ( 1 965).
I

w -
O
I

Fig. 76 - Schéma de corrélations entre les séries lithologiques crétacées


(pré-campano-maestrichtiennes)
A- Synclinorium de Putina; B- Zoae subandine septentrionale péru-
vienne et C- bolivienne; D- Zone subandine méridionale (région de
Santa Cruz); E- Bassin nord-chilien; F- Bassin de Sevaruyo-Maragua;
G- Bassin du Nord-Ouest argentin.
Faciès : 1- grès et pélites; 2- grès bien lités; 3- calcaires;
4- dolomies; 5- argiles et grès; 6- marnes et calcaires; 7- marnes
salifères; 8- grès massifs; 9- conglomérats; 10- basaltes; 11- vol-
nisme acide (dacites, andésites); 12- intrusions marines.
- 191 -

1966, BRANI3A 1968) et au Coniacien-Santonien (la f. Chaunaca est approximativement


de cet âge). La mer a pu pénétrer dans la dépression continentale bolivienne au ni-
veau du 20" de latitude sud car, plus au sud, on ne connait que du Crétacé terminal
discordant sur le Paléozoïque du sud de 1'Altiplano bolivien (SUBIETA in FERNANDEZ
et al. 1972).

L'épisode marin, d'âge albien, reconnu sur la côte chilienne (for-


mation El Way, in LEANZA et CASTELLAR0 1965) correspond, peut-être, au début de la
transgression marine qui atteint le centre de la Bolivie au Cénomanien.

- Le bassin nord-argentin (bassin d'Alemania) reste totalement à l'écart pendant tout


le Crétacé jusqu'au Santonien; il sera l'objet d'une accumulation de couches rouges
continentales qui, comme dans la zone subandine bolivienne, débute après le Crétacé
inférieur.

Dans chacun de ces bassins, la sédimentation continentale s'effec-


tue dans une.ou plusieurs dépressions instables dont la mobilité se manifeste par
des changements de faciès rapides 2 proximité de grands accidents longitudinaux et
vers les bordures de bassins (RUSSO et RODRIGO 1965), par des discordances locales
et par la présence d'un magmatisme basique (82,5 MA) (K/Ar) (EVERNDEN et al. 1965).
Ces évdnements soulignent la présence de mouvements de distension B divers moments
de l'évolution des bassins, en particulier à la fin du Crétacé inférieur et au Co-
niacien-Santonien.

LA SEDIMENTATION OU CRETACE TERMINAL A L'EOCENE.

Les mouvements intra-sénoniens (santoniens ?) (phase "péruvienne


de STEINXANN 1929 ou "intrasénonienne'' de GROEBER 1952) s'accompagnent d'une coupu-
re remarquée et importante du point de vue paléogéographique : le domaine occiden-
tal des Andes est alors émergé et des molasses continentales, associées 2 du volca-
nisme à l'ouest, essentiellement détritiques à l'est ("Couches Rouges" du Pérou
central), s'étendent sur une plate-forme qui occupe les Andes Centrales depuis le
Pérou jusqu'à la région de Neuquén, en Argentine (Andes Méridionales).

Les Andes de Bolivie, affectées seulement de mouvements verticaux,


appartiennent à l'aire de sédimentation de ces "Couches Rouges", continentales, du
Crétacé terminal et de 1'Eocène (k), dans lesquelles un épisode marin épicontinen-
tal et lagunaire, s'intercale avec une extension considérable, plus grande que cel-
le des séries antérieures. Deux domaines distincts sont séparés par une dorsale po-
sitive plus ou moins émergée :

- Le domaine andin, à l'ouest, s'étend sur tout 1'Altiplano et une grande partie de
la Cordillère Orientale depuis le Pérou jusqu'au Chili septentrional et au nord-
ouest de l'Argentine. I1 est divisé, surtout B l'EocPne, en plusieurs dépressions
subsidentes que règlent de grandes failles longitudinales.

- Le domaine subandin présente une sédi-mentationcontinue pendant tout le Crétacé


supérieur, depuis la région de Santa Cruz jusqu'à la zone subandine septentriona-
le; les mouvements intra-sénoniens n'y sont marqués que par l'apparition de ni-

(*) Le Paléocène n'a pu être caractérisé en Bolivie, aucun fossile de cet 8ge n'a-
yant été découvert.
- 192 -

veaux conglomératiques. Ceux-ci peuvent reposer directement sur le Paléozoïque dans


la partie méridionale de la zone subandine (de Mandeyapecua 1 Entre Rios, Fig.76 ) .

Ces divers bassins et dépressions présentent des évolutions paral-


lèles pendant le Crétacé terminal, mais le niveau laguno-saumâtre fossilifère, gé-
néralement attribué au Campano-Maestrichtien et repéré sur des distances considé-
rables (*),permet des corrélations entre les d i v p bassins depuis le sud du Pérou
jusqu'en Argentine et au Chili (LO- et BRANISA 15162, RUSSO et RODRIGO 1965,
KRIZ et CHERRONI 1965, REYES 1972).

Au niveau du secteur étudié, les affleurements de Crétacé terminal


sont répartis de part et d'autre de la Cordillère Orientale seutentrionale; bien dé-
veloppés dans les collines subandines du nord-est, on n'en observe plus que quel-
ques témoins sur le versant occidental de la Cordillère, vers le sud-ouest.

LE DOMAINE SUBANDIN SEPTENTRIONAL.

Dans les collines subandines, le Crétacé terminal repose sur la


formation précédente (grès Beu) par un niveau conglomératique (formation Eslabón,
CANED0 REYES 1960, ou base de la formation Flora, PERRY 1963). Ces conglomérats
sont surmontés par une formation quf contient des fossiles du Crstacé terminal dans
le nord-ouest de la zone subandine septentrionale (PERRY 1963, DAVILA et PONCE DE
LEON 1971 et in REYES 1975).

Le "conglomérat basal", épais de 15 à 40 m y semble légèrement dis-


cordant sur le Crétacé supérieur (pré-Sénonien). I1 débute par deS.galets siliceux - --
surmontés de grès blancs ou gris, psammitiques ou quartzeux, silicifiés et conte-
nant des niveaux songlomératiques. I1 se serait dépos8 en milieu marin de faible
profondeur (CASTANOS 1972).

Le Crétacé terminal (formation Flora et base de la formation Bala),


avec plus de 240 m d'épaisseur, est constitué par des pélites et des grès calcareux
contenant des bancs calcaires.

Une faune et une flore y ont été recueillies : gastéropodes, ostra-


.
codes , écailles et dents de poissons (Onchopristis sp , GasterocZupea branisai, Pu-
c a p r i s t i s brunisi) , algues et charophytes (PucaZithus et Peckichara compresa). Ces
-
fossiles permettent de lier ces dépôts marins paraliques à ceux, identiques et
d'$ge campano-maestrichtien, de 1'Altiplano (formations El Molino, L 0 H " N et BRA-
NISA 1962, et Vilquechico, NEWELL 1949) et de la zone subandine méridionale (forma-
tions Izozog et Cajones de REYES 1975).

La partie supérieure de la formation Bala : grès quartzeux gris-


jaunes, bien lit.&, peut appartenir à la base du Tertiaire auquel elle passe sans
discontinuité majeure; mais aucune découverte fossilifère ne permet de l'assurer.
(cf. p.205).

(5s) =.- I1 est mentionné jusque dans la Cordillère Frontale d'Argentine (f. Sal-
dego de POLANSKI 1964).
- 193 -

LE DOMAINE ANDIN (Altiplano et versant occidental de la Cordillère Orientale).

Dans le nord-ouest des Andes boliviennes, les molasses continenta-


les, marines et laguno-saumâtres du Crétacé terminal et du début du Tertiaire se su-
perposent, en continuité, aux séries albo-cénomaniennes du synclinorium de Putina
(nord du lac Titicaca). Vers l'est et le sud-est, sur le versant occidental de la
Cordillère Orientale et dans l'hltiplano, elles sont directement discordantes sur
les terrains hercyniens jusqu'alors émergés et, qui fortement érodés et aplanis,
constituent une vaste plate-forme.

- Dans la partie bolivienne du synclinorium de Putina, les affleurements at-


tribués au Crétacé terminal sont observés à proximité de la frontière avec le Pérou:
dans la région de Puerto Acosta et entre les failles du Mocomoco et de Suches.
(Fig. 73 ) .

Ils occupent le coeur de synclinaux et reposent, soit sur l'Albo-


Cénomanien marneux (formation Moho dans le synclinal de To.torani, RIVAS), soit sur
l'Albo-Cénomanien détritique (formation Cotacucho du synclinal de Huarachani-lloco-
moco) .

. L ~ h o L a g i ee t ûg&.
- Le Campano-Maestrichtien est représenté par la formation Vilquechico de NEWELL
(1949) ou Ococoya de RIVAS (1968), c'est-à-dire par plus de 400 m de lutites gri-
ses, vertes, violacées ou rouges, intercalées de grès blancs, gris ou violets,
et contenant quelques bancs de calcaires.

Une série lithologique avec une composition similaire a été dé-


crite par RIVAS dans le synclinal de Huaradhani (nord de Mocomoco). Mais, comme
NEWELL au Pérou, c'est à la partie supérieure du groupe Moho (unités d 1 j de NE-
WELL) que RIVAS attribue cette séquence, pourtant identique au faciès Yilquechico
observé dans le synclinal de Totorani (nord de Puerto Acosta, section du chemin
vers Ninantaya). De leur côté AUDEBAUD et al. (1976) considèrent cette séquence
c o m e étant le faciès occidental de la formation Vilquechico, superposé aux mar-
nes rouges de la formation Moho.

Un âge crétacé supérieur, vraisemblablement campano-maestrichtien


est attribué 2 la formation Vilquechico du Pérou, grâce B la présence de charophy-
tes (AmbZyochara peruviana, Porochara giZdemeis.teri et Poroehara ovaZis) (GRAMBA2T
et al. 1967) et de poissons (GasterocZupea branisae, Pueapristis branisis) (in DA-
VILA et PONCE DE LEON 1971).

- Au sommet du Sénonien et au Tertiaire inférieur, la série lithologique se termine


par les dépôts clastiques de la formation Muñani de NEWELL. Ce sont près de 200 m
de grès continentaux, blanc-gris ou rouge-marron, avec quelques rares intercala-
tions lutitiques (à charophytes éocènes au Pérou, AUDEBAUD et al. 1973).
I

Fig. 77 - Les affleurements du Crétacé terminal - Eocène (p.p. Oligocène dans 1'Altiplano ?)
du versant occidental de la Cordillère et du nord de l'bltiplano bolivien.
1- Campano-maestrichtien; 2- Paléocène-Eocène; 3- Paléocène-Eocène; 4-Oligocène
possible (conglomérats Coniri, en partie discordants). .
Cairoma
Paka

200 m.

i Om.

Bassin de
Put ina
Azaf rana1

9
C8
/

' -7
-
/
Sank
Lucia
-

Molino
e
/ Yaco
e
- . .. . - . . .. . \

......
. . . . . .
.. e * . .

8-7 . . . . . Toroto/
C
..........
-. . .. ... ... *...
:
.
.. .. .. .. .. ..
. ... . .. . .. . ..
. . . . . ..:
.. .. .. .. ..
. . f . . ..

7%

Fig. 78- Série lithologique du Crétacé terminal - Eocène (nord de 1'Altiplano et versant occidental
de la Cordillère)
(Symboles de la Fig. 70)
- 196 -

- Le bassin crétacé teminal du nord de 1'Altiplano bolivien :

Au sud du 16' de latitude sud et au sud-ouest de la Cordillère


Real, une série d'affleurements (Fig. 7 7 ) permet de juger de l'extension du bas-
sin de sédimentation du Crétacé terminal qui transgresse directement sur le Paléozoï-
que s.1. plissé :

Le Crétacé terminal est différent d'aspect de celui du bassin de


Putina. I1 est représenté par des formations identiques à celles, de même âge, qui
occupent le bassin du "Puca" (centre de la Bolivie) et le bassin de Salta (nord-
ouest de l'Argentine&. Ces formations décrites par SCHLAGINTWEIT (1921) et définies
par LOHMANN et BRANISA (1962) sont successivement et de bas en haut : la formation
Torotoro, la formation Chaunaca, la formation El Molino et la formation Santa Lucia.

Les dépôts campano-maestrichtiens sont discordants sur le Paléo-


zoïque, parfois par l'intermédiaire d'un conglomérat basal à ciment gréseux, de
quelques mètres 2 quelques dizaines de mètres d'épaisseur, et dont les galets sou-
vent anguleux et de taille millimétrique à décimétrique proviennent des quartzites
paléozoïques voisines.

- Au-dessus de ce conglomérat, des couches continentales gréseuses rouges ou jau-


nes, d'épaisseur variable (de quelques mètres jusqu'h 600 m) et en gros bancs
(formation Torotoro), précèdent des marnes et des ergiles rouges B gypse. Locale-
ment (sud de Palca, région de Cohoni, Yaco, Sivuco), des épanchements volcaniques
(basaltes et andésites à olivine) s'intercalent dans cette formation.

- Des marnes vertes et rouges alternent avec des bancs de grès calcareux et avec des
bancs de calcaires blancs, rosés ou gris, oolithiques ou gréseux, et d'origine pa-
ralique. Cette formation (formation El Molino) affleure à Azafranal (est du Desa-
guadero), JesÙs de Machaca, rio Chilla, Milluni, Achachicala (Cartes de GEOBOL
1963, 1965, 1967), Pal.ca, Cairoma, Yaco et Sivuco (MGA 1972) (Fig. 77 ) . Elle
peut atteindre 400 m d'épaisseur et contient des niveaux fossilifères à Gastero-
cZupea branisai et PucaZithus.
Dans le centre de la Bolivie, un âge post-turonien et, plus préci-
sément,campano-maestrichtien est confirmé pour cette formation , grâce aux charophy-
tes recueillis : Porochara sp., PZatychara .cf. perlata et AmbZyochara peruviana
(BRANIBA et al. 1969). Cet âge précise les données pa1éonto:ogiques précéiemment
acquises : traces de dinosaures, poissons (LOHMANN et BRANISA 1962, BRANISA et al.
1964, BRANISA 1968).

Le passage du Crétacé au Tertiaire se situe au niveau des marnes


et des argiles multicolores à intercalations de grès rouges (formation Santa Lucia)
qui surmonte la formation El Molino.
Ce Paléocène n'a pas été caractérisé en Bolivie mais, dans le
sud (région de Camargo), la formation Santa Lucia a fourni des champhytes (Chara
ss)*de 1'Eocène probablement supérieur (ou de l'Oligocène ?) (BRANISA et al. 1969).

Déterminations L. GRAMBAST
- 197 -

- Une formation présumée crétac6e dans l'ouest de 1 'Altiplano bolivien.


Dans la région de Charasà-Abaroa, 2 la frontière avec le Pérou et
le Chili (Fig. 7 7 ) , 1600 m de grès rouges et LIP-conglomérats sont accompagnés d'a-
bondantes laves andésitiques. Ni la base, ni le sommet de cette formation (formation
Abaroa de SIRVAS et TORRGS 1966) ne sont connus : elle est séparée par failles des
couches rouges possiblement miocènes ( k ) , et des tufs pliocènes (formation Perez)
la recouvrent en discordance.

Un âge jurassique à néocomien lui fut attribué (SIRVAS et TORRES


1966, KRIZ et CHERRONI 19661, par comparaison avec des formations volcano-sédimen-
taires du Chili ("série porphyritique" de GROEBER 1952).

La possibilité d'un 8ge crétacé supérieur et même terminal doit


être, cependant, envisagée pour cette formation car elle présente des affinités li-
thologiques avec des ensembles volcano-sédimentaires qui, discordants sur le Précam-
brien et le Jurassique-Néocomien, s m t attribués au Crétacé terminal-Tertiaire, au
Pérou (formation Toquepala de BELLIDO et GUEVARA 1962) et dans le nord du Chili
(formation Lupica de SALAS et al. 1966, formations Cerillos et Hornitos de SEGES-
TROM et PARKER 1959, conglomérats et pélites de Purilactis : f. San Pedro de GROE-
BER et al. 1952).

Effectivement, la formation Toquepala est située dans le Crétacé


terminal-Paléocène par les Bges radiométriques obtenus : 7 0 MA (par la méthode Rb/
Sr sur roche totale) (JAMES et al. 1973) , 5 9 ? 3 MA (par la méthode K/Ar) (BELLON
et LEFEVRE 1976) et 58,7 5 1,s MA (par K/Ar) (LAUGHLIN et al. 1968). La présence de
minces bancs calcaires à PucaZithus dans les marnes supérieures de la formation San
Pedro permet de la corréler avec le Campano-Maestrichtien bolivien. Des lits et des
concrétions calcaires dans le sommet de la formation Lupica sont, vraisemblablement,
des témoins de ces mêmes niveaux.

I1 semble donc que, comme au Pérou (AUDEBAUD et al. 1976), les mo-
lasses continentales et épicontinentales du Crétacé terminal ont pour équivalent la-
téral, vers l'ouest, des séries volcaniques ou volcano-sédimentaires.

PALEOGEOGRAPHIE DU CRETACE TERMINAL - EOCENE. CONCLUSIONS.

- Dans le nord-ouest des Andes de Bolivie, les aires de sédimenta-


tion définies pendant le Crétacé inférieur et supérieur p.p. (bassin de Putina et
bassin subandin) se maintiennent pendant le Crétacé terminal et la sédimentation y
est continue jusqu'à 1'Eocène.
Mais l'aire de sédimentation "andine" déborde largement la dépres-
sion de Putina; elle s'étale, vers le sud-est, sur la plate-forme hercynienne et,
vers le sud, sur le craton précambrien ("bouclier d'Arequipa'').
Les bassins andin et subandin sont toujours séparés par une bar-
rière discontinue, constituée par des massifs émergés et émoussés, qui occupent

(%) Des restes de mammifères découverts près d'Abaroa sont peut-être miocènes
(dét. HOFFSTETTER) .
- 198 -

une partie de la Cordillère Orientale septentrionale. Les dépôts continentaux rou-


ges, discordants sur le glacis andin, ou superposés au conglomérat "EslabÓn", dans
la zone subandine, 'sont alimentés par le matériel rubéfié provenant de l'érosion de
ces massifs.
-
L'épisode marin paralique et laguno-saumâtre, campano-maestrich-
tien, recouvre d'une nappe d'eau uniforme le bassin andin; il atteint la zone sub-
antine en passant par-dessus le bourrelet positif de la Cordillère.
Vers l'ouest, les dépôts de "couches rouges" de l'hltiplano sont
remplacés par des séries volcano-sédimentaires (formation Toquepala ?..) contenant
de grandes quantités d'andésites; ces séries sont discordantes sur le Précambrien
de la Cordillère Occidentale du sud du Pérou et du nord du Chili et elles sojft bor-
dées, vers l'ouest (côte chilienne), par une zone émergée :"bourrelet côtier.

- Dans le reste de la Bolivie, une disposition identique peut être


reconstituée : le Crétacé terminal avec ces faciès de grès rouges, 3 la base, et
calcaréo-marneux, ensuite, s'étale sur tout 1'Altiplano et la plus grande partie
de la Cordillère Orientale; il est en continuité avec les séries crétacées albo-
cénomaniennes (Turonien-Coniacien ?) des bassins de Sevaruyo-Maragua, et i1 est
discordant sur les bordures de ces bassins ainsi que sur le Paléozoïque du sud de
1'Al.tiplano et de la Cordillère. I1 s'appuie localement sur le basalte de Betanzos,
d'âge K/Ar :82,5 MA (EVERNDEN et al. 1965).
Un relief émoussé, plus ou moins émergé, sépare aussi le bassin
"andin" du bassin subandin méridional. Dans celui-ci, au sud de Mandeyapecua, le
Crétacé terminal est discordant sur le Paléozoïque, souvent par l'intermédiaire
d'une coul6e de basalte intercalée à sa base (basalte de Entre-Rios : 82,5 MA ( ? )
REYES 1972).
Vers l'ouest, le Crétacé terminal de la région de Purilactis (Chi-
li) constitue le sommet d'une ëpaisse série volcano-sédimentaire d'âge crétacé su-
périeur.

- On retrouve un dispositif paléogéographique semblable dans le cen-


tre de l'Argentine : la mer campano-maestrichtienne, épicontinentale, néritique et
d'origine atlantique, atteint les Cordillères Frontale et Principale (formation Sal-
defio) (CAMINOS 1972) et la région de Neuquén (formation JagÜel, DIGREGORIO 1972).
Elle s'y superpose, soit à la pénéplaine hercynienne, soit aux molasses continenta-
les rouges 1 dinosaures (Groupe Neuquén) qui, dans les Andes chiliennes, vers
l'ouest, passent aux séries volcaniques (andéh+tes, trachytes et basaltes du grou-
pe Abanico) d'âge maestrichtien (YRIGOYEN 1972)\3 La côte chilienne est alors émer-
gée et elle isole le bassin crétacé terminal de la mer Pacifique (VICENTE 1971).
Ces données permettent de se rendre compte que, pendant le Créta-
cé terminal, les Andes de Bolivie sont intégrées à un dispositif paléogéographique
relativement simple, identique depuis le centre du Pérou jusqu'en Argentine moyen-
ne (Fig. 7 9 ) :

- A l'ouest du massif côtier pérvvo -chilien, barrière quasi conti-


nue qui isole le continent des influences pacifiques, s'étend une vaste plate-for-
me arasse sur laquelle se déposent des formations continentales rouges et des for-
mations marines à laguno-saumâtres.

L'aire de sédimentation est un vaste glacis, à peine accidenté


par quelques paléoreliefs peu élevés (massif de Huancayo (MEGARD 1973), massifs
de la Cordillère Orientale boliviano-argentine, massifs des "sierras pampéennes").
Elle est alimentée par l'érosion, en climat chaud, des divers domaines émergés.
Une mer épicontinentale, de faible profondeur, la recouvre au Maestrichtien. D'ori-
gine atlantique, cette mer atteint le Nord-Ouest argentin et la Bolivie en longeant
- 199 -

le bourrelet côtier. Tout au long de la bordure est du massif côtier, un volcanis-


me andésitique s'épanche dont les coulées et les produits d'érosion s'intercalent
dans les formations continentales du Crétacé terminal du Chili (Cordillère Princi-
pale, "Cordillère Occidentale") et du Pérou (versant pacifique de la Cordillère) .

Fig. 79 - La mer épicontinentale du Crétacé terminal.


(double flèche = communications possibles entre bassins ;
flèche simple = zones d'apports).
- 200 -

F i g . 80 - Extension du Paléogène dans Ie nord d e 1’Altiplano bolivien.


- 201 -

LE PALEOGeNE INDIFFERENCII? (Altiplano et Sierras subandines)

La répartition, actuellement observée, des affleurements du Ter-


tiaire inférieur suggère que de grandes modifications interviennent dans la morpho-
logie du secteur étudié au cours de la sédimentation du Paléogène. Ces modifica-
tions, introduites par des mouvements tectoniques en distension et/ou en compres-
sion, sont particulièrement sensibles au niveau de la Cordillère Orientale et de
son versant occidental oÙ elles provoquent, entre autre, une coupure importante en-
tre 1'EocPne et l'Oligocène inférieur (phase "incaïque" fini-gocène) (cf. p. 222).

Dans la zone des "sierras" subandines et dans l'Altipiano, on


n'observe pas de coupure aussi nette : les couches rouges du Tertiaire inférieur
y sont des ensembles molassiques en gros concordants et les mouvements tectoniques
ne se remarquent que par des apports massifs de grès et de conglomérats, issus des
reliefs surgis dans la Cordillère.

LE TERTIAIRE INFERIEUR DANS L'ALTIPLANO SEPTENTRIONAL (XI

Pendant 1'Eocène et l'Oligocène inférieur, une puissante séquence


de couches continentales rouges, argilo-gréseuses et conglomératiques, se dépose
sur les calcaires campano-maestrichtiens observés dans la Serrania de Tiwanaku
(Azafranal, Jesus de Machaca, rio Chilla), au sud-ouest de la faille de Coniri
(DOUGLAS 1914) (Fig. 80 ) .

Le passage du Crétacé au Paléogène s'effectue par l'intermédiaire


des marnes rouges de la formation Santa Lucia (Eocène moyen 2 supérieur ? ) .

. LLthoLogie.
Sur plus de 6000 m d'épaisseur, le Tertiaire inférieur est compo-
sé de grès quartzeux, de grès feldspathiques, de grès argileux, d'argiles, de gyp-
se et de sel. Vers le sommet de cet ensemble bien stratifié, des volcanites et des
conglomérats s'intercalent et des intrusions acides se mettent en place (Comanche

(2) Des opinions diverses ont été émises par les auteurs (depuis PELISSONNIER 1964
et AHLFELD et SCHNEIDER-SCHERBINA 1964, jusqu'8 AZCARRUNZ 1 9 7 3 , CHERRONI 1974,
PONCE 1972) sur les relations stratigraphiques et structurales entre les diver-
ses formations tertiaires du nord de 1'Altiplano. Nous n'en ferons pas l'inven-
taire et présenterons uniquement notre interprétation en nous appuyant sur tou-
tes les observations précédentes que nous avons pu vérifier et compléter.
- 202 -

et Cerro Miriquiri). Les grès et les conglomérats dominent vers la marge nord-orien-
tale du bassin et vers l'ouest de L'Altiplano; les marnes et les gypses occupent le
centre du bassin. Des niveaux à plantes fossiles, associés à une minéralisation de
cuivre, sont fréquents 1 divers niveaux; ils sont indicateurs d'un climat chaud et
humide (SINGEWALD et BERRY 1922, BERRY 1939).

La couleur de l'ensemble est à dominante rouge, mais des teintes


variées sont fréquemment observées dans les marnes et les gypses.

.Age.

De nombreuses formations (Tiwanaku, Coniri, Comanche, Ballivian,


Pando, Jalluma, Kollu, Ramos, Berenguela et San Andres) peuvent être groupées dans
le Paléogène. Elles furent séparées et définies sur des critères lithologiques par
AHLFELD'(1946), dans les cartes du Service Géologique de Bolivie (1963, 1965, 1967)
et par AZCARRUNZ ( 1 9 7 3 ) . Très proches, lithologiquement, de formations plus récen-
tes (Miocène de la région de Chacarilla), elles avaient été confondues avec elles
en un seul groupe lithostratigraphique (Groupe Corocoro d'AHLFELD 1949). Ce grou-
pe était comparé avec le Groupe Puno dont l'âge oligocène semble confirmé (CHANOVE
et al. 1969). De son côté, RADELLI (1964) lui attribuait un 8ge trias-jurassique(?).

Cependant, le Tertiaire du nord de 1'Altiplano peut être séparé


en unités distinctes par des discordances angulaires nettes. C'est ainsi que le
Tertiaire inférieur est limité à son sommet par la discordance du Miocène :

- Dans la région occidentale de l'Altipiano (Berenguela), une discordance angulai-


re sépare la formation Berenguela (Eocène ?) de la formation Mauri (Oligocène
supérieur B Miocène) (25,6 MA par K/Ar, EVERNDEN et al. 1966).

- Dans la région de Corocoro, ENTWISTLE et GOUIN 1955 (in PELISSONNIER 1964) ont
observé la discordance de l'"Horizon ferrugineux", conglomérat de base d'une sé-
rie dont 1'8ge miocène est assuré par des 8ges radiométriques et des découvertes
de fossiles (EVERNDEN 1966, HOPFSTETTEB et al. 1972) (cf. p. 216 ) .

Par ailleurs, 'dans la région de Tiwanaku, un niveau cinéritique


intercalé dans des argiles rouges et des grès (f. Kollu Kollu) a été daté par la
mzthode K/Ar; son ^age radiométrique est de 33,6 MA (EVERNDEN et al. 1966), soit
du milieu du Stampien (Oligocène inférieur).

La puissante série de couches rouges continentales,du nord de


l'Altiplano,a donc un 8ge compris entre le Campano-Maestrichtien et l'Oligocène
inférieur; elle englobe probablement le Paléocène, 1'Eocène et L'Oligocène infé-
rieur pp. Bien qu'aucune découverte fossilifère n'zit permis de confirmer cet âge,
il est le plus communément admis (RODRIGO et CASTANOS 1971, AZCARRUNZ 1973) et en
partie confirmé par une datation radiométrique B 38 PIA (KfAr) (EVEXNDEN et al.
1966) au sommet de la formation San Andres.

Dans cette partie de l'Altipiano, la phase "incaïque" (phase "fi-


ni bocène") de plissement est peu intense; elle se traduit plutôt par des mouve-
ments verticaux ou bien elle peut être, comme au Pérou Central, plus tardive et
située dans l'Oligocène inférieur (MEGARD 1973). Le problème de 1'8ge du plisse-
ment sera envisagé dans le chapitre sur la tectonique (cf. p. 222).
- 203 -

Après la transgression campano-maestrichtienne, la plate-forme


fini-crétacée, établie dans le nord des Andes de Bolivie, est compartimentée en
horsts et en grabens par des failles de grande ampleur, de direction WNW b.NN"w. Ces
failles, telle la faille de Coniri (de DOUGLAS) sont très actives pendant la sédi-
mentation (AHLFELD 1946); elles sont responsables de la présence permanente de re-
liefs pendant I'Eocêne et l'Oligocène inférieur. L'érosion de ces reliefs fournira
l'important matériel détritique accumulé dans la dépression du nord de l'Altipiano,
encadrée parces grandes failles.

La répartition des grès et des conglomérats de part et d'autre


d'un domaine à sédimentation plus fine, argilo-marneuse à évaporites suggère que
des massifs Qmergés affleuraient au nord-est et b l'ouest de la dépression altipla-
nique.:

1 ) Le matériel accumulé au pied de la faille de Coniri sous forme de grès et de con-


glomérats polygéniques (formation Tiwanaku et Coniri) est issu des massifs si-
tués au nord-est de la faille, c'est-à-dire sur la Cordillère Orientale et son
versant occidental :

- Les grès fins peuvent provenir des "couches rouges" du Crétacé terminal de la
Cordillère, érodées et resédimentées après un "transport en suspension dans un
milieu aqueux" (RODRIGO et CASTANOS 1971).

- Les conglomérats sont massifs, hétérométriques et polygéniques. La taille de


leurs galets varie : elle atteint jusqu'b 80 cm vers les bordures du bassin et
moins de IO cm au centre (AZCARRUNZ 1973). Les galets de quartzites et de grès
paléozoïques et les galets de calcaires permiens proviennent certainement de
la Cordillère Orientale et de ses abords. Ces conglomérats, accumulés b proxi-
mité immédiate de la faille, sont discordants sur les bord.; du bassin et jusque
sur le Paléozoïque. Ils sont peu roulés et ils correspondent à des dépôts de ty-
pe torrentiel, mis en place rapidement au pied des reliefs.

- Vers le centre du bassin, les conglomérats passent progressivement à des grès


bien stratifiés, arkosiques ou feldspathiques, b litage oblique, b "ripple-
marks" et à chenaux. Des bancs et des lentilles de conglomérats sont interca-
lés dans les grès fins, les marnes et les argiles à éva,poritesdu centre du
bassin, ceci quelquefois avec une légère discordance (AZCARRUNZ 1973); celle-
ci est, semble-t-il, la manifestation de la phase "incaïque" s.1.

2) La présence de galets de granites rouges et de gneiss dans des intercalations


conglomératiques de la région de Corocoro(nappe de Corocoro), dans leS.grès de
Berenguela et de Tiwanaku (RODRIGO et al. 1971) ne peut s'expliquer qu'en admet-
tant la présence proche d'un massif émergé, b matériel précambrien affleurant.
Un tel massif ne peut être situé que vers l'ouest (région de la "Cordillère Oc-
cidentale" du sud du Pérou et du nord du Chili : massif d'Arequipa émergé). Ce
massif émoussé serait aussi à l'origine des grès rouges de 1'Altiplano occiden-
tal (grès de Berenguela et de San Andres).

Le remaniement de fragments volcaniques dans les grès continentaux


est aussi en faveur de cette hypothèse; ces fragments proviendraient de l'érosion
d'une partie des séries volcaniques déposées dans l'ouest des Andes, avant 1'Eocè-
ne (volcanisme du Crétacé terminal, par exemple).
.. .. . .
......
..,.

14

Fig. 81 - Répartition des faciès Gocènes dans 1'Altiplano et la zone


subandine nord-boliviens .
1 - Volcanisme andésitique; 2- Intercalations volcaniques dans
les couches rouges continentales ou saumâtres de 1'Altiplano ( 3 ) ;
4- Directions d'apports.
CORDILLERE NE
sw CORDILLERE III
ALTIPLAM2 - ~ ORIbTALE
Crétacé terminal-debot de 1'Eocêne

Eocene

Début d e 1 ' 0 l i o o c è n e

5 Lm

Fig. 82 - Coupes montrant l'évolution de ce secteur du Crétacé terminal


à l'Oligocène basal.
1- Grès de Ti wanaku; 2- Grès de San Andres; 3- Grès de Beren-
guela; 4- Faciès saumâtres ? grès,
i argiles, évaporites du centre
de 1'Altiplano; 5- Conglomérats de Coniri et couches de Salla;
6- Faciès saumâtres 2 intercalations volcaniques du centre de
1'Altiplano.
- 205 -

La dépression éocène et oligocène inférieur du nord de 1'Altipla-


no constituait donc un immense bassin intra-montagneux instable, fortement et ré-
gulièrement subsident (plus de 6000 m),dans lequel des apports détritiques abon-
dants, transportés par de forts courants, se sont Gpandus dans un milieu laguno-
saumâtre peu profond. D'après RODRIGO et CASTANOS (1971), il s'agirait d'un milieu
littoral ou de lagune côtière en communication directe avec la mer.

L'instabilité permanente de cette dépression est due à des mouve-


ments en distension ou en compression : La tectonique en distension est confirmée
par la présence de volcanites représentées par les neks acides de Comanche et de
Miriquiri et par les niveaux tuffacés intercalés dans les sédiments. Une tectoni-
que de compression est connue dans La Cordillère Orientale proche oÙ une discordan-
ce angulaire prononcée sépare l'Oligocène inférieur du Crétacé terminal - Tertiai-
re inférieur (cf. p. 209); la discordance locale des conglomérats ("formation Coni-
ri") peut lui Stre liée.

LE TERTIAIRE INFERIEUR DES COLLINES SUBANDINES SEPTENTRIONALES.

En l'absence de découvertes fossilifères, nous n'avons guère d'ar-


guments pour attribues un Pge précis aux formations molassiques rouges (formations
Quendeque et Charqui, de SCHLAGINTWEIT 1939 et de CANED0 REYES 1960) qui affleurent
dans les "sierras" subandines septentrionales, au-dessus du Crétacé tsrminal fossi-
lifère (formations Flora), et qui sont considérées d'âge tertiaire (DAVILA et PONCE
DE LEON 1971).

Les couches rouges tertiaires de la zone subandine reposent en con-


tinuité sur le Campano-Maestrichtien et, dans les 4000 m d'épaisseur et plus de la
série, aucune coupure nette n'a été décelée par les géologues.(DIAZ 1959, LOPEZ
1967). Cet ensemble de grès et de marnes rouges correspond au remplissage molassi-
que d'une aire de sédimentation isolée de 1'Altiplano par le massif émergé de la
Cordillère Orientale. Les événements tectoniques se traduisent par l'arrivée de pa-
quets conglomératiques en provenance de la Cordillère.

Par comparaison avec les observations réalisées dans 1'Altiplano


et dans le domaine 'subandin de la région de Santa Cruz (REYES 1976), nous proposons
d'attribuer un Pge éocène aux grès et argiles rouges (formations Bala et Quendeque),
6pais de plus de 2000 m, qui sont concordants sur le Campano-Maestrichtien et qui
précèdent d ' importantes venues conglomératiques à é1Bments de Paléozoïque (base de
la formation Charqui); cet épisode conglomératique peut être interprété par la sur-
rection de reliefs dans la Cordillère, à la suite des mouvements "fini-éocSnes".

Des mouvements tectoniques en compression et/ou en distension sont,


en effet, situés à la limite éocène-oligocène dans 1'Altiplano et le versant ouest
de la Cordillère.

Nous retrouvons cette phase tectonique dans les collines subandi-


nes de la région de Santa Cruz o3 REYES (1976) remarque que des grès rouge-orangé
(de la formation Bororigua), post-maestrichtiens (post formations Izozog et Cajo-
nes), sont surmontés en discordance par les conglomérats de la formation Petaca.
Cette dernière formation s'est révélée d'âge oligocène inférieur et miocène supé-
rieur (SANJINEZ et JIMENEZ 1976), ce qui nous permet d'attribuer un 8ge gocène à
l a formation Bororigua.
- 206 -

Dans la figure. 83 sont résumées les corrélations hypothétiques,


--
que nous envisageons, entre les formations du Tertiaire inférieur des Andes de Boli-
-
vie:

M
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L
- 207 -

OLIGOCkNE INFERIEUR

Des couches d'âge oligocène sont probablement présentes dans le


bassin paléogène du nord de l'Altipiano, si nous en croyons les déterminations ra-
diométriques (méthode K/Ar) réalisées par EVERNDEN (1966) lequel propose un âge
de 33,6 MA pour une cinérite de la formation Kollu Kollu (cf. p.202).

Sur le versant occidental de la Cordillère, entre 1'Altiplano et


les hautes cimes du Quimsa Cruz et de la Cordillère Real, des terrains d'âge dé-
séadien (Oligocène inférieur) sont actuellement repérés dans des bassins continen-
taux intramontagneux : le bassin de Salla-Luribay,dans la serrania de Sica Sica
( à 100 km au sud-est de La Paz), le bassin de L cayani,au sud de Palca (2 50 km
2 l'est de La Paz). (Fig. 84)

LE BASSIN DE SALLA - LURIBAY.

Connues depuis SCHLAGINTIJEIT, qui en donne la première descrip-


tion lithologique (in AHLFELD 1946, et HOFFSTETTER 1968), les couches tertiai;es
contenues dans ce bassin étaient considérées comme azoïques (AHLFELD et BRANISA
1960, FRICKE et al, 1964).

Une abvndante faune de mammifères découverte par BEJARANO (1962)


et recueillie par BRANISA et HOFFSTETTER, a permis 2 ce dernier d'attribuer un
âge déséadien aux couches de Salla (HOFFSTETTER 1968).

Les couches de Salla-Luribay ("Luribay Schichten" de FRICKE et


al. 1964) comportent :

- Un conglomérat basal ("Conglomerado de Luribay" d'AHLFELD et BRANISA 1960) qui


contient des galets de quartzites et de grès paléozoïques. Il est discordant an-
gulairement sur le Paléozoïque et le Crétacé terminal plissés et montre de rapi-
des variations d'épaisseur (de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres).
Sa mise en place est postérieure à une phase de compression (phase "fini-éocè-
ne" ou "incaïque") et elle est accompagnée par des mouvements de failles direc-
tes.

- La série sus-jacente ("Estratos de Salla" d'EVERNDEN et al. 1966) est &paisse


-4
T I T I C A C A e
T s 16

0 6

/
/
/

Fig. 8 4 - Affleurements des- cou-ches rouges attribuées à l'Oligocène inférieur.


1- Conglomérats, grès et argiles avec intercalations de tufs volcani-
ques; 2- .Limite de .l'Oligocène; 3- Limite indécise, 4- Failles; 5- si-
tes fossilifères; 6- Intrusif de Miriquiri (andésite).
- 209 -

de plusieurs centaines de mètres (jusqu'à 500 m). Elle comprend essentiellement


des argiles et des grès argileux mal consolidés, des gr5s f i m et des conglomé-
rats. Des niveaux de gypse, des minces lits de calcaires lacustres et quelques
bancs de tuffites y sont intercalés. C'est elle qui contient les restes fossiles.
(Fig. 84 >.

Très fossilifères dans la région de Salla, ces couches oligocènes


ont été repérées par la Mission Géologique Allemande qui a cartographié les conglo-
mérats de Luribay dans les régions de Yaco, de Pilicolque et de San Jose de Ucucu-
cho.

L'OLIGOCENE INFERIEUR DE LACAYANI.

Au pied de la Cordillère Real, au sud-est de Palca, un affleure-


ment exigu de couches oligocènes a été récemment découvert (MATTAUER, MARTINEZ et
TOMASI) et sa faune de mammifères décrite par HOFFSTETTER (HOFFSTETTER et al. 1 9 7 1 ) .
Un ^age déséadien est ainsi attribué à quelques dizaines de mètres de grès, de con-
glomérats et d'argiles, discordants sur le Paléozoïque et sur le Crétacé, et dans
1,esquelsun niveau cinéritique est intercalé.

Vers l'ouest, des affleurements discontinus et très réduits d'un


matériel similaire peuvent être liés à l'affleurement de Lacayani, malgré l'absen-
ce de fossiles déterminés.

CORRELATIONS ET PALEOGEOGRAPHIE A L'OLIGOCENE INFERIEUR.

Dans le nord-ouest des Andes de Bolivie, en dehors des couches de


Salla et de Lacayani, nous n'avons pas de certitude sur l'âge d'un certain nombre
de formations continentales qui affleurent sur le versant sud de la Cordillère
Real et au nord de l'llltiplano (Fig. 8 4 ) : Aranjuez, Cerro Vilaque, Penas, Carabu-
CO, Ocorani.

Ces affleurements de grès et de conglomérats rouges, discordants


2 'la fois sur le Paléozoïque et sur le Crétacé terminal (et Tertiaire inférieur ? ) ,
semblent pouvoir être corrélés aux couches de Salla-Luribay et de Lacayani, ainsi
qu'aux conglomérats (formation Coniri) du nord de l'Altipiano, avec lesquels ils
présentent beaucoup de similitudes :
- conglomérats à galets hétérométriques (de 10 1 5 0 cm de diamètre) souvent angu-
leux, contenant des grès et des quartzites paléozoïques et des calcaires permiens.
- 210 -

- grès marron-rouge à grain fin ou moyen, bien stratifiés, contenant des restes de
plantes fossiles.

Ces formations étaient considérées d'âge tertiaire s.1. par RADEL-


L I et AZCARRUNZ (1967), dans la région de La Paz, et par RIVAS (1968), au nord du
lac; elles étaient comparées au "Groupe Corocoro" d'AHLFELD ou "Groupe Puno'' de NE-
WELL 1949.

En considérant l'ensemble des couches continentales d'8ge oligocè-


ne inférieur, ou que nous pensons pouvoir attribuer B l'Oligocène (v. Tableau p. 206)
nous constatons que les principales zones d'affleurement sont situées d'une part,
dans le nord de 1'Altiplano et le versant sud-ouest de la Cordillère, d'autre part,
dans le domaine subandin. Des reliefs en voie de surrection séparaient ces deux do-
maines; ils sont à l'origine des épandages détritiques en milieu lacustre, ou dans
des bassins intra-montagneux i s o l é s , souvent de petite taille.

La surrection de ces reliefs, commencée dès 1'Eocène et continuée


pendant l'Oligocène, est provoquée par une succession de mouvements tectokques
en distension et en compression qui vont se poursuivre pendant le Tertiaire supé-
rieur. Les couches oligocènes de l'Altipiano, de la Cordillère et des collines sub-
andines sont déformées, plissées et fracturées,par une ou plusieurs phases de com-
pression dont 1'8ge est actuellement bien précisé (cf. p. 2 2 1 ) .

Fig. 85 - -Répartition
-
de 1'0ligocëne inférieur nord bolivien.
I - Conglomérats; 2- Grès et argiles rouges; 3- volcanisme.
- 211 -

LA SEDIMENTATION ET LE VOLCANISME PENDANT LE NEOGkNE

C'est E.ï partir du Miocène que le magmatisme prend une grande impor-
tance dans les Andes de Bolivie et, plus particulièrement, le volcanisme dans
l'ouest de 1'Altiplano. Ce volcanisme se raccorde aux grands complexes volcaniques
du versant pacifique de la cordillère du Pérou méridional et du Nord-chilien, mis
en place depuis le Miocène.

Les formations volcaniques et volcano-sédimentaires du Néogène


(Miocène et Pliocène) ne sont connues que dans 1'Altiplano oÙ elles recouvrent en
discordance les séries paléogènes plissées et érodées.

Dans les collines subandines septentrionales, le Miocène et le


Pliocène semblent exister dans une formation continentale ( f . Charqui) qui repose
sans discontinuité sur des séries crétacées et, peut-être, éocènes puis oligocènes.

Nous ne traiterons en détail que des formations du nord de l'Alti-


plano bolivien dans lesquelles une discontinuité est marquée par la discordance du
Pliocène pp. sur le Miocène (*).

LE MIOCENE.

Dans le nord de l'hltiplano bolivien, les formations miocènes sont


situées entre la nette discordance angulaire qui les sépare du Paléogène de la ré-
gion de Corocoro et de la région de Berenguela et celle, moins accentuée, avec la-
quelle le Pliocène fossilifère les recouvre au sud de 17"20 de latitude sud (Fig.
86 >.
- La première de ces discordances, repdrées par ENTWISTLE et GOUIN en 1955, au
nord-ouest de Corocoro, est décrite par PONCE (1972) qui la situe entre le Trias-
Jurassique et 1'Eocène-Miocène ( ? ) . KRIZ et CHERRONI (in EVERNDEN et al. 1966)

(k) Pliocène et Miocène sont utilisés dans le sens des stratigraphes méditerra-
néens qui situent la limite entre les deux étages à environ 5 , 5 MA.
L 212 -

17

30km

Fig. 86 - Le Néogène.
- Miocène moyen 3 supérieur
1- Grès rouges et conglomérats; 2- Argiles et gypses avec inter-
calations de cinérites et de volcanites (3); Pliocène inférieur
discordant ( 4 ) ; Sites fossilifères (5).

Fig. 87 - Série lithologique miocène dans le nord de L'Altipiano. ___,


A- Série occidentale (de Mauri).
B- Série de l'hltiplano central au nord ouest de Corocoro.
C- Série au sud de Corocoro (Chacarilla - Chuquichambi).
- 213 -

A B C

El
.....
.
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.:;..:,
..............
. _ . .,
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7 Miodne
sup6&!f
Conglomérats
I

--1--0 ,-~ma
- -- - ------_.
- -- argiles rouges
-.
Conglomérats à
éléments volca-
... -. \
niaues e t rralets de
avec

argiles rouges
in ter calations
gypsifères avec
\ \ \ \ \ \ \ de niveaux de
. . . . . . cinérites inter
gypse e t d e
'\\\\\\\
\ \ \ \ \\\
\ \i\\ niveaux volcano-
cindrites
calées

\ \ \ \ \ \ sédimentaires
\ \ \ \ \ \ \
- Cinérite Chacarilla

5001 laves dacitiques


v v

Grès rouges

et
\
U \
\

1-
\
conglomérats
SOO m . . .. . .
Fig. 87
O I \
\

7
-1
. . .. .. .. .. ..
.~
.....
\ ..... ..
\
\
\
\
\ h A fi Gypse de
\
A fi hhj Yaurichambi
- 214 -

ignorent cette discordance mais mentionnent, par contre, celle d'une formation
volcano-sédimentaire (formation Mauri) sur les grès attribués b 1'Eocène (forma-
tion Berenguela),dans 1'Altiplano occidental.

La deuxième discordance (post-miocène) est connue depuis les travaux de MEYER et


MURILLO (1961), dans les régions d'Umala et de Curahuara de Carangas (Fig. 8 6 ) .
Ils la placent entre les séries attribuées b l'Oligo-MiocSne ("Groupe Corocoro",
dans le sens d'AHLFELD 1946) ( X ) et des couches volcano-sédimentaires (Groupe U-
mala} comparées avec 19 "Groupe Mauri" (lequel était considéré d'âge pliocène
depuis AHLFELD et BRANISA 1960 , mais cette comparaison,qui s'appuie uniquement
sur des similitudes lithologiques,est infirmée par les découvertes récentes de
vertébrés \.

. LAXhoRog~e,
Dans le nord de l'Altipiano, les couches attribuées au Miocène
ont des lithologies diverses; essentiellement terrigènes et puissantes vers l'est,
elles sont plutôt volcaniques et peu épaisses vers l'ouest :

-A l'ouest, depuis le rio Mauri jusqu'b la région de Santiago de Machaca-Achiri,


vers le nord, un monoclinal incliné de quelques degrés vers l'est, est consti-
tué par une série voicanique et volcano-sédimentaire épaisse de plus de 5 0 0 m
(in AHLFELD et BRANISA 1960). Cette série ("formation Mauri" de SIRVAS et TORRES
1965) englobe la "série volcanique Mauri" de DOUGLAS 1914 que PISSIS (1856), FOR-
BES (1867), DOUGLAS (1914) et KOZLOWSKI (1935) ont décrite. La description la
plus complète de la formation Mauri est celle de SIRVAS et TORRES (1966).

Plus riche en termes volcaniques vers l'ouest (région de Berengue-


la),la formation Mauri y est discordante sur les grès attribués b 1'Eocène. Elle
comprend des coulées de laves andésitiques et dacitiques denses, puissantes de
plus de 100 m, des tufs pyroclastiques et des cinérites. Des niveaux sédimentai-
res y sont intercalés, représentés soit par des conglomérats et des grès rema-
niant des granites et des gneiss précambriens, des galets de calcaires crétacés
et surtout des éléments de roches volcaniques, soit par des tufs redéposés en mi-
lieu aqueux et contenant des lentilles de ces conglomérats (Fig. 87 ) .

-A l'est d'une grande faille de direction NNW-SSE (faille San Andres}, passant b
proximité d'bchiri et de General Camacho, un autre domaine s'étend,verd l'est,
en occupant le centre de 1'Altiplano septentrional (Fig. 8 6 ) :

Ce domaine est caractérisé par d'épaisses couches rouges continen-


tales, discordantes sur le Paléogène de la région de Corocoro par l'intermédiai-
re du "conglomérat ferrugineux" (cf. p. 202). Dépassant 6500 m (CHERRONI et CIR-
BIAN in TELLEZ 1973), la séquence comporte des alternances de grès 2 dominante
rouge, d'argilites et de siltites. Le contenu en argiles augmente vers le sommet
oÙ apparaissent des niveaux de cinérites ("toba Ulloma", "toba Callapa". ..),
des
argiles gypsifères, des conglomérats et, fréquemment, des grès b débris de végé-
taux minéralisés en cuivre. Des niveaux calcaires sont aussi fréquents (TELLEZ
1973).

Vers le sud, dans la région de Chuquichambi (17"55' de latitude


sud), ces couches rouges dépassent 10.000 m (MEYER et MURILLO 1961) mais leur base
n'est pas connue (Fig. 87 ) et, peut-être, l'Oligocène y est représenté.

(k) Ou formations Chuquichambi, Huayllamarca, Totora, Crucero de MEYER et MURILLO.


- 21s -

66 MIOCENE

F
r
-
O 1ookm

. . I

CORDILLERE ORIENTALE
HE
SII ALTIPLANO

S O km

Fig. 88 - Répartition du Miocène.


1- Volcanisme andésitique occidental; 2- Grès et conglomérats
(couches rouges); 3- Argiles salifères de 1'Altiplano central;
4- Directions des apports.
- 216 -

Grâce à l'extrême variété lithologique, la séquence de couches


rouges a été divisée en plusieurs formations lithostratigraphiques par les auteurs
qui l'ont étudiée successivement (AHLFELD 1953, MEYER et MURILLO 1961, Cartes géo-
logiques de GEOBOL 1967). Des changements latéraux de faciès ont posé le problème
des corrélations qui a été résolu, en partie, grâce à des niveaux repères de gran-
de extension, en général cinéritiques (EVERNDEN et al. 1966).

Après les Bges radiométriques publiés (EVERNDEN et al. 1966),


c'est grâce à la récente découverte de gisements de mammifères que l'âge miocène
des diverses formations de cet ensemble a pu être précisé (HOFFSTETTER et al. 1972),
facilitant les corrélations stratigraphiques 2 longue distance entre des formations
de faciès différents.

Le tableau (ci-contre) rend compte des corrélations proposées.

tions fournies par les restes fossiles découverts à Achiri (BRANISA), Camacho, =-
I1 est établi à partir des datations radiométriques (EVERNDEN et $1.) et des indica-

lap_a, Chacarilla et Choquecota, et étudiés par HOFFSTETTER et VILLAROEL (1971, 1972).


-
I-

D'après les faunes recueillies, seul le Miocène moyen et supé-


rieur est reconnu dans le nord de 1'Altiplano. L'âge radiométrique de 25,6 MA (K/Ar)
obtenu sur une lave ("Mauri IV") suggère que l'Oligocène terminal-Niocène inférieur
sont présents à la base de la formation Mauri. Ils existent, peut-être aussi, à la
base (f. Huayllamarca et Yaurichambi) de l'épaisse série (jusqu'à 15.000 m) fossili-
fère de Chacarilla et Choquecota.

Le Miocène moyen est aussi connu dans l'extrême sud de la cordil-


lère (Quebrada Honda, région de Tarija, HOFFSTETTER 1977). Le Miocène moyen et su-
périeur a été retrouvé dans le sud de 1'Altiplano bolivien (ïégion de Quehua (20's)
et de Cerdas (2IoS)(*) et le Miocène supérieur (Formations Petaca et Yecua) a été
repéré dans la zone subandine (Yapacani, région de Santa-Cruz) (SANJINES et JIHENEZ
1976, in HOFFSTETTER 1977).

Dans les sierras subandines septentrionales, le Miocène comme


l'Oligocène ne sont pas encore repérés. L'épaisse série tertiaire (formation Char-
qui) qui y est observée, contient probablement des terrains oligocènes et miocènes
équivalents de ceux de l'Altipiano et de ceux de la zone subandine méridionale (f.
Petaca et Yecua : Oligocène et Miocène ; SANJINES et JIMENEZ 1976).

Enfin, on peut comparer les séries miocènes du nord de 1'Altipla-


no bolivien avec les séries, considérées du même âge du sud du PZrou (in DALMAYRAC,
LAUBACHER e t MAROCCO 1977) et de l'extrême sud de l'Altipiano bolivien (KUSMAUL et
al. 1975) (Tableau de corrélation ).

(*) HOFFSTETTER, MARTINEZ, SUBIETA et VILLAROEL, inédit.


1 ALTIPLANO §UR ALTIPLANO NO?.TE

H
PLEISTOCENO TPPleistoceno = Ulloma

PLIOCENO
1 ,8 M.A.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _( 3_ M.A.)
" . - -
_ _ _ _ _-Jgnimbritas
T
_ _ _ _ _ _ - - - - - - - - - Perez
Plioceno = Pomata
- - - - -( 2-, 5- -?.I.A.)
= Emala
---- - - - - - - - -- -
= AYO AYO = La P a z
. . . --I3 M

N.A.
. A
4ta fase,de
compresion

c3ra
. m

o m pf raessei ,odne

-
- Toba ( 7 , l !!.A.)
Toba (9,7 M.A.)
- Los F r a i l e s ( 7 , 2 M . A . -)
. .
Toba Callapa ( 7 , 2 M.A.)
Toba ULloma (9,1 h4.A.)
'
:je-.-.,R i o l i t a
;La Salvadora ( 9 , 4 M.A.) Dacita'\, V:
MIOCENO T M'i o c e n o =
Quehua
:," ; -f Elioceno = Choquecota Quimsa 1 '
-
Cerdas Chata
: vi
( 1 2 , 3 ".A.
Toba (14,6 M.A.)

--. Lavas Ronda1 -------Dacita Tmnbillo Grani t e


Cord. t
(23-24 M.A. )
( 2 2 F4.A.

- Quimsa
Cruz

!+
26 F1.A. Lavas Mauri (23-24 M. A.,- 2 6 M.A.
_ _ - _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _- -_- _- -_- - -- -- --,---.
- --- - -------
(25,6 !I.A.)
.- %&:; %ie
v 'I Sienod.1:or-ìta
OLIGOCENO

-fOligoceno
'
',v V:1 Miriquiri
inferior
Salla
= Lacayani
'+
1
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ - _- --------- _- - - - - - - - - - - - - - - - - - -- ?AA-/
37-38 M.A.
-37-38 N.A.
Glauconia San Andres (38 F1.A. I
Ira fase,de
compresion
EOCENO -
PALEOCENO
k
t
- 218 -

a
I I

P E R O U ~

Fig. 8 9 - Extension du Pliocène inférieur(Nord-altiplano) (compris entre


6,4 et 2,5 MA).
1- Sites fossilifères; 2- Ages radiométriques K/Ar (EVERNDEN
et al. 1 9 6 6 ) ; 3- Volcanisme; 4- Laves Cerke.
- 219 -

LE PLIOCENE INFERIEUR.

Les formations volcano-sédimentaires pliocènes ont été observées


dans le nord de l'Altipiano ainsi que sur le versant occidentalvde la Cordillère
Orientale (région de La Paz) (Bibliographie in AHLFELD et BRANISA 1960).

Leur individualisation est facilitée par le fait qu'elles y fos-


silisent une surface d'érosion ("Surface Puna") dont les aplanissements tranchent
des structures fini-miocènes. Cette surface précéde la discordance d'une cinérite
de grande extension ("toba 76") dont 1'8ge radiométrique (K/Ar) est de 6,4 à 5,4 MA
(EVERNDEN et al. 1966).

Dans la région de La Paz, un conglomérat de base contenant des


galets de granites andins marque le début de la sédimentation pliocène dans un bas-
sin complexe que contrôlent des failles en distension au pied de la Cordillère
Réal.

Vers son sommet, le Pliocène de l'hltiplano nord-bolivien est in-


ierrompu par une phase tectonique qui le plisse et qui est suivie par une nouvelle
surfade de pénéplanation. Cette surface est recouverte par un vaste épanchement ig-
nimbritique du Pliokène supérieur (à Pléistocène inférieur) (formation Perez : 2,s
à 3 MA (K/Ar) EVERNDEN et al. 1966) qui recouvre le Pliocène inférieur et le Miocè-
ne avec une discordance angulaire souvent forte mais aussi, parfois, avec une appa-
rente concordance (zones peu ou pas déformées de la région au nord du rio Mauri).

Le Pliocène (pré 2,5-3 MA, pré-Pérez) présente une plus grande


proportion de termes volcaniques dans l'ouest de l'hltiplano que dans l'est :

- Le volcanisme y est représenté par des tufs pyroclastiques et des ignimbrites


rhyolitiques d'origine fissurale, mais aussi par des coulées de laves andésiti-
ques liées à des appareils volcaniques (f. Cerke par exemple).
Ce volcanisme est abondamment remanié dans des tufites, redépo-
sées en milieu lacustre, et dans des conglomérats à éléments volcaniques de ro-
ches éruptives diverses (dacites, rhyolites, andésites), de ponces et de quartz
bipyramidés... .
- Les niveaux sédimentaires intercalés comprennent des grès argileux fins d'origi-
ne fluvio-lacustre, des argiles, des marnes et des conglomérats souvent lenticu-
laires.

Dans le bassin de La Paz et dans l'est de l'bltiplano (Ayo Ayo,


Umala), les fornations sédimentaires sont prépondérantes, épaisses de plusieurs
centaines de mètres (600 à 700 m à La Paz, jusqu'à 1000 m à Umala); elles ne ren-
ferment que quelques niveaux cinéritiques 1 la base ("toba 76") et vers le sommet.
- 220 -

Les séries attribuées au Pliocène, épaisses vers l'est de l'Alti-


plano, s'amenuisent vers l'ouest et disparaissent aux abords du rio Mauri. Au nord
de celui-ci, les ignimbrites Perez recouvrent directement le Miocène.

.&
L'attribution au Pliocène, de tous les sédiments et volcanites
compris entre les deux surfaces d'aplanissement et déformés par un épisode compres-
sif intra-pliocène,est basée sur la découverte en de nombreuses localités : Umala,
Ayo Ayo (HOFFSTETTER et al. 1971), La Paz (BRANISA in AHLFELD et BRANI5A 1960),
Pomata (HOFFSTETTER et al. 1972), de restes de mammifères fossiles qui confirment
les données radiométriques : la série en question est comprise entre 5 , 4 à 6 , 4 MA
et 2 , 5 MA, selon EVERNDEN et al. (1966).

. Extemian.
Le Pliocène bolivien est maintenant connu dans le nord de L'Alti-
plano. I1 n'en est pas de même dans la zone des sierras subandines septentrionales;
nous convenons de lui attribuer la partie supérieure de l'épaisse formation Char-
qui (2000 m), en continuité avec l'0ligo-Miocène ( ? ) : il présenterait des interca-
lations de tufites qui devraient permettre de le paralléliser avec les formations
de 1'Altiplano et avec le "Chaco supérieur" de la zone subandine méridionale, con-
sidéré pliocène car postérieur à l'0ligo-Miocène daté.

Des arrivées conglomératiques au sommet de la "Formation Charqui"


sont,peut-être,équivalentes à des unités plio-pléistocènes de L'Altipiano et à la
formation "Jujeño" de la zone subandine méridionale et du nord-ouest argentin.

Ces conglomérats sont plus épais vers le Cordillère (LOPEZ 1967);


&pourraient être la manifestation, dans les zones subandines, de l a déformation
intra-pliocène qui provoquerait le soulèvement et, partant, l'érosion de la Cor-
. dillère andine.

* *
R
3 Couches rouges

~ Couches rouges

P
continentales
non dncges
dana l e Subaildi9
sepcentrional

Couches o1 i g u - m i o c h e r c FL<4$mcnt

P
forsilifbres
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P l i s s e m e n t dans

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1 coucirra rouge# drzërs
en p a r t i e dc
9 Crérncé c e m i n a l 7

F i g . 90 - Tableau synoptique d e s événements géologiques dans l e s Andes c e n t r a l e s , a u niveau d e l a B o l i v i e .


- 223 -

LA T E C T O N I Q U E A N D I N E

CHRONOLOGIE DES PHASES ANDINES

Dans le secteur bolivien des Andes, une série de mouvements "oro-


géniques'' sont reconnus par AHLFELD,dès 1946. I1 les compare à ceux que STEINHA"
(1929) avait observé au Pérou, ainsi qu'à ceux distingués par GROEBER ( ? > dans la
Cordillère des Andes d'Argentine; mais, pas plus que dans AHLFELD et BRANISA (1960),
il ne peut fournir une chronologie précise de ces mouvements car ses informations
sont trop incomplètes, sinon erronées. AHLFELD remarque, cependant, que les phases
orogéniques ne sont pas contemporaines dans toutes les parties des Andes.

PADULA (1959) mentionne, lui aussi, une succession de mouvements


orogéniques dans son analyse sur les discordances dans les sierras subandines bo-
liviennes; mais des incertitudes quant à l'attribution d'âges aux diverses forma-
tions rencontrées ne lui permettent pas, non plus, de situer chronologiquement les
coupures qu'il signale.

Jusqu'à récemment, les calendriers des mouvements andins proposés


par STEINMANN etP%R0EBER (1952) restaient les plus connus et acceptés. Les géolo-
gues boliviens y ajoutaient une tectonique névadienne, admise à partir des travaux
dans le sud du Pérou (NEWELL 1949) et le nord du Chili ( CECIONI 1961) et grâce à
laquelle ils expliquaient la discordance du Crétacé sur un substratum paléozoïque
plissé et arasé (RUSSO et RODRIGO 1965, REYES 1972).

Les progrès,tJ
plus particulièrement, sur la succession stratigraphique des séries de 1'Altipla-
- (voir Chap. 1) nous permettent de proposer aujourd'hui une chronologie tectoni-
que du Crétacé et du Tertiaire boliviens (Fig. 90 ) .

Ce calendrier, basé sur les travaux de KRIZ et de CHERRONI et les


déterminations radiométriques d'EVERNDEN (1966), ainsi que sur nos observations,
la découverte et la détermination de restes de mammifères (HOFFSTETTER 1968, HOFFS-
TETTER et al. 1971 a et b, 1972), peut être comparé avec celui que nos collègues
(MEGARD 1973, AUDEBAUD et al. 1973, 1976, DALMAYRAC, LAUBACHER et MAROCCO 1977)
ont établi au Pérou. Nous y avons distingué plusieurs épisodes de compression dont
1'8ge a pu être précisé pour quelques-uns d'entre eux. I1 est probable que des étu-
des ultérieures permettront de combler les lacunes de connaissance existant encore,
en particulier au niveau des sierras subandines et en ce qui concerne les mouve-
ments tectoniques fini-Gocènes dans l'hltiplano.

Quoiqu'il en soit, nous remarquons que laplupart des phases tecto-


géniques reconnues dans les Andes (cf. lère partie) sont présentes dans l'Altipla-
no et la Cordillère Orientale du Nord bolivien, à l'exception de la phase "néva-
dicline": de la phase "supracrétacée" et de la phase "laramienne".
- 224 -

- L'hypothèse d'une phase "névadienne" ne peut plus être retenue,


avec des caractères de phase de compression, dans les Andes de Bolivie car, d'une
part, son existence est maintenant contestée au Pérou (MEGARD 1973, AUDEBAUD et
al. 1976, LAUBACHER 1977),d'autre part, la discordance du Crétacé sur le Paléozoï-
que plissé et arasé s'explique aisément en faisant intervenir les tectogénèses her-
cyniennes puis des mouvements verticaux au début du Crétacé (ou à la fin du Juras-
sique) tels que les imaginent RUSSO et RODRIGO (1965).

- La phase supracrétacée (phase "péruvienne" de STEINMA", intra-


sihonienne ou "subhercynienne" des géologues chiliens et argentins, GROEBER 1952)
n'a pas eu d'effets plicatifs prouvés en Bolivie. Tout au plus peut-on lui attri-
buer des mouvements verticaux qui provoquent : des discordances locales sur les
bords des bassins crétacés supérieurs (RUSSO et RODRIGO 1965), l'extension de la
sédimentation continentale rouge du Crétacé terminal discordant sur la plate-for-
me hercynienne de l'hltiplano nord-bolivien, et les effusions basaltiques datées
à 82,5 MA (K/Ar) (EVERNDEN et al. 1966) dans le bassin de Betanzos, et 2 82 MA dans
la région de Entre Rios (Sierras subandines méridionales) (in REYES 1972).

I1 est possible que des mouvements de failles en décrochements


puissent être liés à cette phase tel le décrochement sénestre, antérieur au Campa-
no-Maestrichtien, qui remobilise la faille NS, limitant: 1'Altiplano et la Cordillè-
re Orientale (faille San Vicente) dans le sud de la Bolivie.

- La phase "laramienne", entre le Crétacé et le Paléocène est con-


sidérée comme la phase principale de compression dans les Andes Méridionales (YRI-
GOYEN 1972); elle s'y superpose aux structures supracrétacées (AUBOUIN et al. 1973).

Cette phase de plissement ne semble pas exister dans les Andes


centrales du Pérou (MEGARD 1973) et de Bolivie oÙ aucune structure ne peut lui être
attribuée.

LA PHASE FINI-EOCENE - PRE-OLIGOCENE INFERIEUR.

Cette phase de compression (ou phase "incaïque" de STEINMANN),


générale dans les Andes Centrales et Méridionales, est située 2 la 1imite.Eocène-
Oligocène.

Au Pérou, elle affecte de grandes extensions de la Cordillère.


En Bolivie, elle n'est bien mise en évidence que sur le versant occidental de la
Cordillère Orientale :

A Salla-Luribay et à Lacayani, des restes de manunifères permet-


tent d'attribuer un Bge oligocène inférieur (Déssadien) à des molasses continenta-
les, discordantes sur des structures de la phase incaïque (HOFFSTETTER 1968, HOFFS-
TETTER et al. 1971). Les derniers niveaux datés, déformésvpar cette phase, sont du
Crétacé terminal et de 1'Eocène moyen et supérieur (BRANISA et al. 1969).

La phase de plissement est donc probablement post-éocène et,en


tout cas,anté-oligocène inférieur.

Cet ^age est argumenté, dans le sud de L'Altipiano péruvien,par


la discordance du Groupe Puno, d'âge oE_.ocine(CHANOVE et al. 1969), sur la forma-
tion MuGani à charophytes de l'Eocène inférieur (AUDEBAUD et al. 1976). Dans les
"sierras" subandines de Santa Cruz, la découverte récente d'un gisement de l'Oli-
- 225 -

gocène inférieur (SANJINES et JIMENEZ 1976), 2 la base de la formation Petaca dis-


cordante régionalement, confirme la présence et l'âge de la phase inca'ique dans
les "chaînons" subandins de cette région.

Au niveau du nord de l'Altipiano et des "sierras" subandines septen-


trionales, aucun plissement de cet âge n'a été repéré. Cependant l'arrivée massive
de conglomérats sur les marges des bassins altiplaniques.et subandins et la légère
discordance locale de ces conglomérats sont probablement dus à cette phase qui,
dans l'Altipiano, précsderait le dépôt de couches datées à 33,6 MA.

LES PHASES OLIGOCENE, MIOCENE ET PLIOCENE.

Les terrains post-éocènes de l'bltiplano et de la Cordillère ont


connu un certain nombre de déformations en compression avant la discordance du
Plio-Quaternaire (formation Perez), Dans une première étape, une phase pré-miocène
était attribuée par nous à la phase "inca'ique'' et placée dans l'Oligocène infé-
rieur (MARTINEZ et al. 1977). Une deuxième phase.était située dans le Pliocène et
parallélisce avec la phase "Quechua" de STEINMANN.

La succession des événements stratigraphiques observés et les résul-


tats obtenus dans le centre (SOULAS 1975) et le sud du Pérou (LAUBACKER 1977) nous
conduisent à admettre maintenant que :

la phase pré-oligocène inférieur ("incaïque") n'est peut-être pas exprimée par


des déformations importantes dans l'Altipiano nord-bolivien; elle l'est par con-
tre dans la Cordillère Orientale.

une phase pré-miocène moyen (Oligocène supérieur à Miocène inférieur ?) semble


intense dans le nord de 1'Altiplano.

la phase dite pliocène est à placer plutôt à la fin du Miocène (ceci dans une
interprétation moderne de la limite Miocène-Pliocène : limite 2 5,5 MA).

enfin une véritable phase de plissement intra-pliocène peut être définie dans le
nord de L'Altipiano.

LA PHASE FINI-OLIGOCENE A MIOCENE INFERIEUR.

Cette phase plisse l'ensemble des terrains paléogènes du nord de


1'Altiplano (région de Corocoro) qui englobent probablement l'Oligocène inférieur.
Elle précède la discordance angulaire du "Conglomérat ferrugineux" et des couches
rouges à mammifères du Miocène moyen et supérieur. Son âge approximatif serait donc,
dans cette région, postérieur à 33,6 MA (Oligocène inférieur) et antérieur au Miocè-
ne moyen.

Cependant, dans la région de Bérenguela et de Tambillo, des laves da-


tées respectivement de 25,6 $IA (Mauri IV) et 22 &IA (laves Tambillo) (K/Ar) (EVERN-
DEN et al. 1966) sont associées à des séries qui reposent en discordance sur des
- 226 -

formations plissées, attribuées au Paléocène-Eocène. Nous pouvons donc penser que


le plissement est postérieur à 33,6 MA et antérieur à 25,6-MA,donc situé dans'
l'oligocène supérieur.

La discordance du Miocène moyen et supérieur a été aussi observée


dans le sud de I'Altiplano :

- la formation Quehua supérieur qui contient des mammifères du Miocène moyen et


supérieur (HOFFSTETTER, MARTINEZ, SUBIETA, VILLAROEL, inédit), est discordante
sur des structures post-éocènes, dans la région de Cerdas-Atocha; elle l'est aus-
si sur des plis qui déforment des formations attribuées à l'Oligocène (formation
San Vicente et formation Quehua inférieur) car, elles aussi, discordantes sur
les sédiments du Crétacé terminal-Eocène.

- dans l'extrême sud de 1'Altiplano (Lipez), des âges radiométriques (K/Ar) effec-
tués sur des laves pyroxéniques et des ignimbrites confirment l'âge miocène du
Quehua supérieur (24 MA à 14,6 MA)(KUSSMAUL et al. 1975).

Cette convergence de données nous fait penser que, après la phase


incaïque, les Andes de Bolivie (ou du moins 1'Altiplano bolivien) ont subi des dé-
formations en compression au cours d'une phase tectonique de l'Oligocène supérieur.

Cette phase est à paralléliser avec les mouvements "intra-miocènes"


repérés dans le sud du Pérou (in LAUBACHER 1977). Une recrudescence du magmatisme
(volcanisme dans l'Altipiano, intrusions granitiques dans la Cordillère) lui suc-
cède.

LA PHASE FINI-MIOCENE .

A la fin du dépôt des séries volcano-sédimentaires miocènes, une


compression importante ploie et faille le puissant ensemble déposé dans le sillon
du nord de l'hltiplano, B l'est de la faille de San Andres (cf. p.214 ), entre
celle-ci et la Cordillère Orientale.

Ce plissement est daté avec précision de la fin du Miocène, car :

- IL est postérieur aux couches fossilifères du Miocène supérieur de Callapa (k)


ainsi qu'aux cinérites ,datées de 9 , l MA (K/Ar) ("Toba Ulloma") et de 5 7,25 MA
(K/Ar) ("Toba Callapa") (EVERNDEN et al. 1966).

- I1 est antérieur à la série volcano-sédimentaire discordante, qui a livré une


faune du,Pliocène et qui débute par une cinérite ("Toba 76") dont l'âge varie
de 6,4 à 5,4 MA (K/Ar) (EVERNDEN et al. 1966).

(*) Antérieurement attribuée au Pliocène inférieur (HOFFSTETTER et al. 1972)


dans une conception "longue" du Pliocène (limite Miocène-Pliocène à 7 MA).
- 227 -

LA COMPRESSION PLIOCENE.

Les dépôts pliocènes, volcaniques et volcanosédimentaires, sont


plissés et faillés, surtout à proximité de la grande faille de 1'Altiplano occiden-
tal (faille San Andres) et dans le bassin de La Paz.

Cette déformation précède le vaste épanchement ignimbritique ( f .


Perez) dont l'âge radiométrique est de 2,5 MA (K/Ar) (EVERNDEN et al., op. cit.).

Nous sommes donc en présence d'une tectonique en compression intra-


pliocène, d'ampleur limitée dans l'Altipiano et la Cordillère oÙ de vastes zones
ne sont apparemment pas déformées. Cette phase y superpose ses effets B ceux des
phases antérieures (à Corocoro par exemple).

- Dans les "Sierras" subandines septentrionales, ce sont les deux


dernières phases (fini-miocène et intra-pliocène) qui, selon toute vraisemblance,
plissent l'ensemble des tercains depuis l'Ordovicien jusqu'au Tertiaire. Le style
du plissement suggère, en effet, qu'au moins deux phases successives s o z t respon-
sables de la déformation avant l'évolution récente de la chaîne.

I1 est probable, cependant, que les structures actuelles s o n t


préfigurées au cours des phases antérieures (oligo-miocènes par exemple).

-
N.B.- Au niveau des "Sierra:" subandines méridionales, un 8ge fini-pliocène est ad-
mis (AHLFELD et BRANISA 1960) pour la principale déformation qui se superpo-
se à des plissements antérieurs : fini-miocène ("intra Chaco", PADULA 1959)
et pré-oligocène (pré-Petaca, cf. p. 216).
- 228 -

LES STRUCTURES ANDINES, GBOMBTRIEET CARACT~RESSTRUCTURAUX

Aucune analyse structurale systématique n'ayant été effectuée par


nos prédécesseurs, nous avons tenté d'apprécier l'aspect Péométrique et les carac-
tères structuraux de la déformation andine dans son ensemble, au niveau du nord-
ouest
-~ des Andes de Bolivie.

Si plusieurs phases superposées de plissement ont pu être mises en


évidence grâce aux discordances angulaires observées et datées (cf. supra) il s'est
av'éré plus difficile de reconnaître leur extension et leurs caractères propres dans
le domaine étudié. Ce n'est que 1orsqu'afELeurent les ensembles stratigraphiques con-
cernés par chacune de ces phases que nous avons pu les caractériser (dans 1'Altipla-
no et sur le versant occidental de la Cordillère, en particulier).

D'une manière générale, le domaine étudié est déformé dans son en-
semble par des structures subverticales, toujours situées au-dessus du front de
schistosité et même, souvent, formées dans des conditions extrêmement superficiel-
les en faisant intervenir des phénomènes de morphotectonique. Ce sont donc les ni-
veaux structuraux moyen et supérieur qui sont observés et le raccourcissement de'
la chaîne reste modéré (une centaine de kilomètres). Ce raccourcissement fait in-
tervenir aussi bien des déformations souples (plis) que cassantes (failles inver-
ses et décrochements) qu'accompagnent parfois de petits décollements et des glis-
sements limités sur des surfaces d'érosion (surface "Puna", par exemple).

Les structures qui affectent, en même temps et de la même façon,


le substratum paléozoïque et son revêtement mésocénozoïque, sont le résultat de ser-
rage successifs, homo-axiaux, ayant une direction en général NE-SW dans le nord des
Andes de Bolivie.

Les grandes failles préexistantes sont plusieurs fois réactivées;


ces failles,résultant d'une fracturation antérieure au plissement (peut-être tar-
di-hercynienne, puis crétacée), ont eu des jeux divers : en failles normales, in-
verses et en décrochements.

Dans son ensemble, la chaîne andine se présente, à ce niveau, avec


4
une certaine symétrie : les déversements sont opposés (vers le NE et vers le SW)
de part et d'autre de l'axe de la chaîne qui se situe au niveau de la Cordillère
Orientale (coupes h.t.) .
- 229 -

L'ALTIPLANO ET LE VERSANT OCCIDENTAL DE LA COROILLERE ORIENTALE.

C'est sur le versant occidental de la Cordillère Orientale et dans


1'Altiplano que les caractères structuraux de la tectonique andine s.1. peuvent
être le mieux définis :

La déformation andine s ' y manifeste par une série de grandes fail-


les inverses à pendage fort, associées à des plis isopaques à plan axial raide,
lëgèrement déversés vers le SW. Le style tectonique est apparemment simple; il dé-
pend essentiellement de l'importance et de la nature Lithologique du revêtement mé-
socénozoïque ainsi que de la lithologie du substratum (Paléozoïque etfou Prbcam-
brien); il est compliqué par la superposition de plusieurs phases successives de
plissement, d'intensité variable, qui. sont bien datées,pour la plupart, dans ce sec-
teur (cf. p . 2 2 4 .

La phase majeure de plissement est, dans ce domaine, la phase fini-


éoche : elle reste limitée au domaine des plis isopaques (ou concentriques) c'est-
à-dire au niveau structural moyen. Les phases postérieures, moins intenses, inter-
viennent souvent dans des conditions très superficielles.

SUR LE VERSANT OCCIDENTAL DE LA CORDILLERE ORIENTALE.

La présence d'affleurements mésocénozoïques du Crétacé terminal-


Eocène, de l'Oligocène inférieur et du Pliocène sur un substratum paléozoïque lar-
gement affleurant, nous fait considérer le versant occidental de la cordillère com-
me une unité distincte ayant ses caractéristiques propres. Cette unité est allon-
gée dans le sens NW-SE, avec une largeur de 50 3 80 km, entre la Cordillère Orien-
tale, au NE, qui ne contient que du Paléozoïque et la zone altiplanique, au SW, to-
talement occupée par une épaisse couverture andine (Crétacé - Tertiaire).
Au nord du lac Titicaca, entre celui-ci et la faille de Suches
(Fig. 91),la couverture crétacée est bien conservée dans toute la zone synclinale
de Putina. Vers le sud-est, entre l'importante zone de faille (faille Coniri) qui
fait la limite avec 1'Altiplano et l'alignement des hauts sommets des Cordillères
Real et de Quimsa Cruz, il ne subsiste plus que quelques lambeaux de Crétacé et les
bassins d'Oligocène et de Pliocène sont extrêmement limités

Le style de la déformation andine est caractérisée,dans cette uni-


té,par une intense fracturation du substratum paléozoyque et de sa couverture qui
accompagne une déformation souple de l'ensemble des terrains. Cependant, la puis-
sance de la série crétacée-éocène dans le synclinorium de Putina et la présence de
niveaux plastiques, générateurs de disharmonie et de décollements,font que le sty-
le du plissement y est plus complexe que celui du versant occidental des Cordillè-
res Real et de Quimsa Cruz où un mélange de plis simples et de failles inverses
raides déforment en même temps le Paléozoïque et son revêtement mésocénozo'ique.
TITICACA

Fig. 91 - Schéma structural du synclinorium crétacé de Putina, dans sa


terminaison bolivienne.
1- Terrains pré-andins; 2- Discordance du Crétacé; 3- Discordance
de l'oligocène; 4- Intrusifs pliocènes ( ? ) (porphyres quartzifères);
5- Quaternaire (Pléistocène du lac Ballivian pp); a- Failles inver-
ses et chevauchements andins; b- décrochements sénestres; c- Axes
anticlinaux; d- Axes synclinaux; e- Réseau de failles conjuguées;
f- niveaux de gypse.

Fig. 92 - Coupes sériées dans le synclinorium de Putina.


(Localisation Fig. 90)
- 232 -

- Dans l e synclinorium de Putina (nord du l a c T i t i c a c a ) .


Ce secteur étudié par NEWELL (1949), a été partiellement détaillé
par RIVAS (1968) qui en décrit les principales structures plissées et faillées.
C'est la terminaison sud-orientale du synclinorium de Putina dont les caractéristi-
ques structurales sont présentées par LAUBACHER (1977), pour la partie sud-péru-
vienne.

Dans le Nord-Ouest bolivien, le substratum paléozoique affleure


plus largement qu'au Pérou. En même temps les caractères lithologiques des ter-
rains mésocénozoïques diffèrent de ceux du secteur péruvien par la moindre exten-
sion des faciès gréseux, extrêmement compétents, de L'Albo-Cénomanien (grès "Cota-
cucho"), et celle des niveaux plastiques de l'extrême base (calcaires et lutites
-
du Jurassique supérieur Crétacé basal : formations Sipin et Muni). Les grès de
la base (formation Huancané) et les marnes gypsifères albo-cénomaniennes qui les
surmontent (groupe Moho) ont, par contre, un plus grand développement.

Le matériel déformé comprend donc :

- un substratum paléozoïque inférieur, gréso-schisteux, déjà plissé et épimétamor-


phisé par la tectonique éohercynienne.

- un Paléozoïque supérieur, étendu, moins déformé, dont les marnes, les grès et 1s
calcaires sont souvent peu discordants avec le Crétacé.

- une épaisse série (2000 à 3000 m) de Crétacé-Eocëne, dans laquelle des niveaux ri-
gides, d'épaisseur variable (de quelques mètres : calcaires "Sipin'l et "Ayavacas";
B plusieurs dizaines, voire centaines de mètres : grès "Huancané", "Cotacucho")
sont intercalés avec des niveaux plastiques de marnes et de gypses.

Ces différences.lithologiques ont un grand rôle dans le style tec-


tonique de ce secteur et la déformation s'exprimera différemment suivant la nature
des terrains.

7 1 - Panb Re. dubdRtLd;tLUn, la tectonique cassante semble prépondérante et, du fait de


l'importance du matériel palgozoïque à l'affleurement, l'aspect général de la
région est celui d'une zone fortement faillée, d'apparence écaillée, ayant un
déversement général vers le sud-ouest, plus rarement vers l e nord-est, suivant
que les failles directes remobilisées avaient un regard vers le sud-ouest OU
le nord-est.

Cependant, le matériel hercynien a réagi aussi de manière souple


ainsi qu'on peut l'observer lorsqu'affleure la base du Crétacé, déformée soli-
dairement avec son soubassement (grès néocomien du Groupe Huancané). On obser-
ve alors de grands synclinaux plurikilométriques, isopaques, droits, souvent B
grands rayons de courbure, de direction moyenne NW-SE, et des anticlinaux
étroits à flancs raides, qui se superposent aux grandes fractures du substra-
tum.

Les grandes failles longitudinales, énumérées par RIVAS (1968)


pour la plupart, sont antérieures au plissement; raides et rectilignes sur de
grandes distances, elles correspondent vraisemblablement à des décrochements
(peut-être d'bge tardi-hercynien ?) qui ont rejoué de multiples façons :en
failles de subsidence pendant le Crétacé, puis en failles normales délimitant
des horsts de Paléozoïque et des grabens dans lesquels le Crétacé-Eocène est
- 233 -

STJ NE

- 3000
- 2000

sw NE
- 5000 m

- 4000

- 3000

- 2000

f- -1000

NE - 5000 m

-
-

Pig. 93 - Aspects de la déformation dans le synclinorium de Putina.


a- Plissement avec décollement de la série crétacée au-dessus du ni-
veau de disharmonie de la base du Crétacé (Jurassique terminal à
Crétacé inférieur); b- Synclinal du rio Totorani (NE de Puerto Acos-
ta) : cisaillement de charnières suivi d'un petit charriage vers le
SW (intervention d'au moins deux phases de plissement l'une pouvant
A
etre fini-éocène, l'autre post-oligocène); c- Cisaillements au ni-
veau du substratum paléozoïque et de la base du Crétacé, s'amortis-
sant dans les niveaux gypsifères albo-cénomaniens.
- 234 -

conservé, en failles inverses, vers le sud-ouest et vers le nord-est, lors des


phases andines successives et, aussi, en failles de décrochements sénestres à
des époques plus récentes (post-éocène ? ) .

2 ) - PamRe ChZ-hG-Eoche, le plissement concentrique est compliqué par Ia présen-


ce de nombreux niveaux plastiques, générateurs de décollements et de phénomè-
nes de disharmonie.

Les structures sont compliquées,aussi,par la superposition de plu-


sieurs déformations; soit qu'il y a succession de plusieurs stades dans une mê-
me déformation; soit que des phases successives se sont superposées avec des
intervalles d'érosion intercalés. On observe ainsi des cisaillements et des
chevauchements plats, localisés et superficiels:

a)- En bordure du lac Titicaca, à l'ouest de Puerto Acosta, la couverture créta-


cée-Eocène est désolidarisée de son substratum (RIVAS 1968) au niveau des mar-
nes gypsifères du Jurassique terminal - Crétacé basal. Dans ces couches, extrê-
mement incompétentes, les calcaires Sipin présentent des plis disharmoniques
complexes, indépendants de l'allure générale des structures dans la couvertu-
.
re sus-jacente

Dans celle-ci, le plissement isopaque est matérialisé par une suc-


cession de synclinaux hectométriques, arrondis, que séparent des zones anti-
clinales étroites, cisaillées et fortement déversées vers le sud-ouest.

Cette région d'extension limitée, correspond à l'extrémité méri-


dionale de la "zone imbriquée" définie par LAUBACHER dans le Sud-péruvien et
qui, depuis Azangaro (Pérou) jusqu'à Puerto Acosta, s'étend sur 10 km de lar-
ge avec les mêmes caractéristiques : série décollée probablement déplacée vers
le sud-ouest, plissée, cisaillée et fortement déversée, en avant d'une impor-
tante faille chevauchante qui se superpose à une ancienne faille longitudina-
le de subsidence (Fig. 93a).

b)- A l'est de Puerto Acosta, le Crétacé qui subsiste dans des grabens limités
par les erandes fractures du Paléozoïque (failles Suches, Matilde...), est so-
lidaire de son substratum et déformé avec lui. Cependant, la présence des mar-
nes gypsifères albo-cénomaniennes (Groupe Moho), au sein de la série, entraine
aussi des décollements et des disharmonies.

Les plis voient leurs charnières cisaillées avec, fréquemment, in-


jection de gypse. Des chevauchements superficiels sont facilités par la pré-
sence des niveaux salifères et des surfaces d'érosion; ils donnent de petits
charriages vers le sud (Fig. 93b).

L'essentiel des structures observées (plis et failles inverses)


qui déforment à la fois le Paléozoïque et le Crétacé-Eocène, semble acquis avec
laphase fini-éocène. Ainsi les couches rouges, attribuées 1 l'Oligocène infé-
rieur (grès et conglomérats du Groupe "Puno") cachètent des plis et des failles
inverses raides, sur les bords du lac au sud-ouest de la faille Matilde.(Fig.94)

Cet Oligocène est lui-même plissé par au moins une phase de com-
pression (fini-miocène ? ) . Des synclinaux simples, à grands rayons de courbure,
sont déversés,vers le sud-ouest,par un rejeu en failles inverses des grandes
failles longitudinales qui les limitent (faille Matilde par exemple). I1 semble
que ce jeu tardif soit responsable du déversement général des structures. Un cer-
tain nombre de déformations qui compliquent les structures fini-éocènes, sont sÛ-
rement dues à cette phase de serrage post-oligocène : cisaillements divers, mini-
charriages sur des surfaces d'érosion qui tronquent les plis antérieurs, failles
mineures à rejet horizontal qui déforment les structures fini-éocènes parfois en
se superposant à des joints verticaux préexistants, liés à cette première phase.
- 235 -

4km

43k m E 3
0

43k m E I

3:” o
4km
3 E I
1; km 0

Fig. 94 - Coupes sériSes au sud-ouest de la faille Matilde, montrant la dé-


formation post-oligocène (serrage mio-pliocène s.1.) superposée 2
la phase fini-éocène.
- 236 -

- Le versant occidental des Cordillères Real e t de Quimsa Cruz.

Entre les hautes cimes des cordillères et l'bltiplano bolivien,


ce secteur du versant occidental s'étend avec une largeur variant de 30 km (au
nord-ouest de La Paz) à 70 km (au sud-est). I1 est le prolongement, vers le sud-
est, du synclinorium de Putina dont il diffère par la rareté et la moindre épais-
seur des affleurements crétacés et tertiaires. Les compressions andines y plissent
un matériel constitué en majeure partie par du Paléozoïque, déjà bien déformé par
les phases hercyniennes de compression et dont l'essentiel de la déformation appar-
tient au domaine des plissements isopaques. De ce fait, l'importance relative de
chacune des tectogenèses hercyniennes et andines y est délicate à évaluer : les
structures créées ont des styles proches (même intensité de déformation sur un mê-
me matériel) et des directions identiques (souvent homoaxiales et en moyenne N 140-
150").
La présence de quelques synclinaux de Crétacé terminal (Eocène p.
p. ?), de bassins d'Oligocène inférieur et de Pliocène, ainsi que des intrusions
granitiques de la cordillère, attribuées à L'Oligo-Miocène, nous permettent cepen-
dant d'identifier trois phases de compression successives : phase fini-éocène et
phases post-oligo-miocènes (finimiocène ? et pliocène). Ces phases andines dé€or-
ment plastiquement les terrains hercyniens et leur revêtement méso-cénozoïque; el-
les remobilisent les grandes failles préexistantes et fracturent les granites an-
dins de la Cordillère.

1 ) - l a dZ6onma;eian dam L a ,te.hhaLyLf, c¿nd-íyLf,.


Les structures observées dans le Crétacé terminal-Eocène ( ? ) et
dans l'Oligocène inférieur du bassin de Salla-Luribay, nous renseignent sur le
style des plissements majeurs dans ce secteur (Fig. 96 et 98).

A/- Le plissement est peu intense, il n'atteint jamais le niveau structural infé-
rieur avec schistosité. I1 s'agit de plis isopaques du niveau structural moyen,
2 grands rayons de courbure, plus serrés dans le matériel crétacé qui a subi
plusieurs phases superposées, très ouverts dans l'Oligocène et, généralement,
associés à des failles inverses.

. Des structures plissées du Crétacé terminal, on n'observe plus que quelques


synclinaux étroits, allongés sur plusieurs dizaines de kilomètres, concentri-
ques, droits ou déversés vers le sud-est par le jeu inverse des failles longi-
tudinales. Les axes anticlinaux, totalement érodés,semble coïncider avec les
principales zones de failles.

. Dans l'Oligocène inférieur, le plissement isopaque est peu intense. I1 s'agit


d'amples ondulations concentriques, compliquées localement au niveau des dis-
continuités du substratum (failles longitudinales, cisaillements de plis), les-
quelles ont rejoué ou ont été plissées en failles inverses diversement opposées.

Les plis et les failles observés dans le Crétacé terminal et dans


l'Oligocène inférieur sont dus à des épisodes de serrages successifs qui ont
superposé leurs effets mais dont la direction moyenne de raccourcissement semble
rester NE-SW. L'intensité de la déformation reste faible et le taux de déforma-
-~
tion ne dépasse pas 20 %.

L'& de ces épisodes de serrage n'est clairement établi que pour


le premier qui, pré-oligocène inférieur et post-crétacé terminal, peut être rap-
- 237 -

porté à la phase fini-éocène. La déformation des terrains oligocènes est vrai-


semblablement liée aux phases tectoniques fini-miocène et/ou pliocène.

Effectivement, des déformations post-miocènes et pliocènes peu-


vent être envisagées :

- Les granites andins des Cordillères Réal et de Quimsa Cruz sont


cisaillés superficiellement par des failles inverses plates qui leur font che-
vaucher le Paléozoïque vers le sud-ouest (Fig. 96 ) .

Ces granites sont pré-pliocènes car on les retrouve en galets


dans la formation La Paz. Des âges radiométriques K/Ar permettent de leur attri-
buer un ^age oligocène terminal à miocène (Illimani : 26,8 et 27,7 MA, ROBERTSON
1974, inédit, Quimsa Cruz et Santa Vera Cruz : 22,8 et 23,8 MA, CORDANI 1967 i ? Z
GEOBOL 1968 et i n CLARK et al. 1973).

Leur déformation est donc post-miocène. Comme elle semble s'ef-


fectuer pour partie après une période d'érosion, nous pensons que c'est 3 la
phase de serrage intra-pliocène que nous pouvons attribuer les écaillages plats
vers le SSW (direction moyenne des stries sur les plans de failles : N.025 ?i
N.030) qui affectent les granites andins ainsi que les terrains hercyniens du
versant sud de la Cordillère Réal (Fig. 99 ) :

-Le Pliocène accumulé dans le bassin de La Paz, graben actif


pendant la sédimentation, est déformé par des plis à grands rayons de courbure,
par des failles inverses et par des micro-décrochements. Son étude par LAVENU
(1977) montre que des directions de raccourcissement N-S et E-W peuvent y être
observées.

La direction N-S de raccourcissement de la phase intra-pliocè-


ne dans la région de La Paz peut expliquer les mouvements d'une direction pro-
che (N.025 à N.030) des failles andines du versant sud de la Cordillère Réal.

Nous l'interprétons comme une conséquence de la présence de


grandes fractures crustales E-IJ dans ce secteur des Andes.

BI- La tectonique cassante.


La caractéristique majeure de la déformation dans ce secteur nous
est donnée par la présence de grandes failles longitudinales raides qui décou-
pent le versant occidental de la Cordillère et que l'on suit sur plusieurs dizai-
nes de kilomètres de longueur. A ces failles, subparallèles à la direction de
plissement, s'ajoutent d'importantes fractures de direction E-W, et de nombreu-
ses failles décrochantes, de faible ampleur,qui constituent un réseau conjugué
lié au plissement isopaque.

a)- Les réseaux de failles décrochantes mineures sont représentés par des ensem-
bles de failles verticales d.e rejets limités (quelques dizaines de mètres B
quelques centaines de mètres) qui jouent en décrochements sénestres lorsqu'ils
ont une direction entre N.040 et N.110" et en décrochements dextres lorsque
leur direction est N.020 5 N.050.
Ces réseaux de failles ind-in_uentune direction moyenne de r a c c o s
cissement dans le sens NE-SH. Ils sont postérieurs mj: a-tru.ctures fini-6ocè-
nes et, parfois aussi, aux failles inverses post-oliLTocbnes. ?Tous considé-
rons qu'il s'agit de réseaux de décrochements en relnfion avec l a première
phase andine qui ont Bté partiellement r6activés l o r s de chaque épisode de
serrage andin.
IN

r -

1- Hypovolcanisme pliocène ( ? ) ; 2- Granites andins (miocènes); 3- P l i o -


cène inférieur légèrement plissé et faillé; 4- Oligocène inférieur
plissé; 5- Crétacé terminal-Eocène; 6- Substratum paléozoïque.
Z : Direction générale de raccourcissement.
- - -
239

sw NE

Fig. 96 - Coupes sériées dans l e v e r s a n t o c c i d e n t a l de l a C o r d i l l è r e .


('Localisation e t légende, v o i r Fig. 95).
La s c h i s t o s i t é e s t he.rcynienne.
- 240 -

Fig. 97 - Structures post-oligocène inférieur (fini-miocène et pliocène ?)


dans la région de Salla-Luribay.
.. 241 -
sw NE

NE
SW

sw
4km

L
SW

Fig. 98a- Coupes sériées dans l a r é g i o n de S a l l a - Luribay.


( L o c a l i s a t i o n Fi-g. 9 7 ) .

----_
Fig. 98 b -Déformation de 1 'Oligocène
de la région de Peñas:
Superposition d'une tecto-
nique cassante (phase pliocène) 300 m
sur un plissement isopaque dQ- 1
- 242 -

b)- Les grandes fractures. Leur comportement au moment des serrages andins dé-
pend de leur position par rapport à la direction moyenne de raccourcissement
et,aussi,de leur situation dans la chaîne.

- Les failles de direction NW-SE, parallèles aux structures plissées, sont per-
pendiculaires à la direction de raccourcissement déduite des axes de plis et
des réseaux de failles décrochantes mineures. Elles ont un aspect de failles
inverses raides, chevauchantes en majorité vers le sud-ouest, mais aussi vers
le nordcest. Elles se superposent 5 divers types d'accidents du substratum,
antérieurs au plissement andin:
- 1 . Elles sont le rejeu en failles inverses de failles raides (dé-
crochements tardihercyniens) dont l'histoire est complexe car elles ont suc-
cessivement :

. un jeu en distension lors de la sédimentation crétacée (épanchements de ro-


ches basiques au Crétacé terminal), puis pendant 1'EocPne.

. un lejeu en faille inverse, souvent de grand rejet, pendant le serrage fi-


ni-éocène,

. un nouveau mouvement en faille normale pendant le dépôt de l'Oligocène in-


férieur,

. une reprise en faille inverse au cours des phases fini-miocènes (et plio-
cène). Ce dernier mouvement s'effectue de façon convergente, vers le SW
et vers le NE, sauf à proximité de l'axe de la Cordillère oìì le déverse-
ment vers le SW est prépondérant.

- 2 . Elles peuvent correspondre à d'importants ripages au sein des


séries paléozoïques lorsque des niveaux plastiques (tel le niveau de base du
Silurien = formation Zapla) facilitent les décollements au cours du serrage
(Fig. 99).

- 3 . Elles sont, souvent aussi, liées au rejeu, en failles chevau-


chantes importantes, des cisaillements qui affectent les principales char-
nières des plis du Paléozoïque (Fig. 96 et 100).

Ces rejeux peuvent se manifester successivement, lors des ser-


rages fini-éocène , d'une part, fini-miocène et pliocène, d'autre part.

- Les failles E-W de grandes dimensions sont peu nombreuses.


Elles sont obliques aux directions moyennes de raccourcissement
déduites des axes de plis. Leur comportement est différent suivant leur si-
tuation dans la chaîne.

. Les -failles
---- E-W,
- situées au sud des cordillères de Quimsa Cruz et de Santa
Cruz, sont des failles à déplacement horizontal sénestre qui décalent les
synclinaux mésozoïques. Ces décrochements sénestres peuvent être contempo-
rains et conjugués avec les mouvements horizontaux dextres que présentent
les failles secondaires de direction N-S. Ces deux types de coulissages,
dextres et sénestres, seraient alors contemporains des plissements et fail-
lages inverses dus au raccourcissement dans le,sens NE-SW lors des phases
andines; plus particulièrement de la phase fini-éocëne mais aussi mio-plio-
cène.

. Les _failles
- _ _ 5-W,rencontrées au sud de la Cordillère Réal (2 l'est de La
Paz), ont une allure de faille inyerse. I1 s'agit de failles normales (post-
éocènes ?) à grands rejets, à compartiment nord abaissé, plissées et déver-
sées vers le sud (Fig.99 ) et dont les stries indiquent un déplacement de
direction NO25 2 "030 - N040.
- 243 - N

N
S

.
. . .CRETACE * Y - - . - - - - . . .
/--' /ipz ---I-

o
S N S N
s t r l e s TT 025

Fig. 99 - Quelques exemples de failles inverses (localisées sur la Fig. 95)


1- Structures hercyniennes faillées par faille directe (a) replis-
sée à l'Andin (b) (ex.: Laguna Incachaca, route de la Cumbre de La
Paz). Déversement vers le S.
2- Structures hercyniennes faillées par failles directes postérieu-
res aux dépôts du Crétacé (mécanisme identique à la) et replissées
2 l'Andin. Déversement vers le S et le N (région de Palca, est de
La Paz).
3- Charriage du granite du Huayna Potosi vers le SSN.
4- Failles normales - inverses et charnières cisaillées sur une
structure en anticlinal coffré (région du Tuni-Condoriri, Cordillè-
re Real).
5- Cisaillement de charnières et ripages au niveau des diamictites
du Silurien inférieur (vallée du rio La Paz).
- 244 -

Nous pensons qu'elles sont l'expression en surface d'une zone de


grande fracture qui affecte profondément le substratum paléozoïque et le socle
précambrien. De direction originelle E-W et de grand rejet (plusieurs milliers
de mètres), cette fracture provoquerait une déviation locale du champ des con-
traintes lors des serrages de direction NE-SW.

Elle se prolonge dans le nord de l'Altipiano, vers 1'ouest)et dans


la grande faille de socle qui limite la Cordillère du Chapare (au nord de Cocha-
bamba),vers l'est,(BROCKMA" et al. 1972). Tout au long de cette zone de fractu-
re, on remarque que le raccourcissement prend une direction proche de N-S et que
les chevauchements se font vers le nord ou vers le sud.

Nous avons la certitude que le mouvement en faille inverse le plus


net de cet'-eligne de fracture est post-miocène (phases fini-miocène et pliocène):
- les granites andins (miocènes) participent aux chevauchements vers le sud.
- dans l'Altipiano, le chevauchement est postérieur à des émissions de laves mio-
cènes (Cerro Quimsa Chata : 12,3 MA - K/Ar) qu'il affecte,
- au nord du Chapare, cette ligne de faille est reprise dans les plissements an-
dins de la zone subandine, d'âge mio-pliocène,qui la déversent vers le nord.

Cependant des mouvements horizontaux ont pu l'affecter. Ces mouve-


ments sont sénestres et responsables de l'accentuation de l'allure coudée au ni-
veau de Cochabamba-Santa Cruz; on les observe aussi dans l a rdgion de La Paz. I l s
ont pu se produire ä diverses périodes et jusqu'à des époques récentes avec la Inê-
me signification que ceux précédemment décrits, c'est-à-dire réutilisation en
failles de décrochement, lors des serrages andins, de grandes fractures crustales
antérieures et de direction E-W.

2 ) - la dZ@" c" d a u Re hubs- hemyLen.

Lors des phases andines (Fini-Eocène, Fini-Miocène et Pliocène), le


substratum paléozo?que est déformé par des plis isopaques et des failles i n v e r s e s
(superposition de tectonique s o u p l e e t de tectonique cassznte)
Ces plis et failles, qui se superposent aux grandes structures her-
cyniennes, sont allongés sur plusieurs dizaines de kilomètres, avec une direction
moyenne NW-SE. La direction des structures andines étant sensiblement la même que
celle des structures hercyniennes, on ne peut les distinguer que dans quelques cas
bien précis lorsque le revêtement crétacé-tertiaire est conservé. On constate alors
que la superposition des phases fini-éocène et post-oligocène sur les structures
plissées hercyniennes s'effectue avec des modalités différentes suivant les cas :

- Les plis.
. Les axes de p l i s andins dans l e PaMozoi'que coi'ncident avec des axes hercy-
niens.

11 s'agit généralement de la superposition de synclinaux crétacés


(éocènes),peu discordants,avec des axes synclinaux hercyniens. Ceux-ci correspon-
dent alors aux flancs longs, subhorizontaux ou plissés avec un très grand rayon de
courbure, des plis coffrés hercyniens. Ils sont resserrés par les phases andines
et basculés vers le SW. Ce déversement est accompagné quelquefois par des cisaille-
ments de charnières et des décollements partiels (niveau de disharmonie) grâce aux-
quels le Paléozoïque chevauche les flancs inverses des synclinaux crétacés.
- 245 -

Les cisaillements peuvent atteindre une certaine ampleur lors-


qu'ils se superposent B des failles préexistantes dans le substratum. On a alors
des superpositions anormales au sein même du Paléozoïque qui présente ainsi une suc-
cession d'écailles.

. Les axes de p Z i s andins dans le PaZdozofqque ne co-hcident pas avec des


axes hercyniens.

Ceci ne peut être observé que lorsque des synclinaux crétacé-


Tertiaire se superposent à l'un des flancs d'une structure hercynienne. La discor-
dance du Crétacé est alors très marquée; elle permet de constater que les flancs re-
dressés des plis hercyniens sont renversés, parfois jusqu'â l'horizontale, lors des
tectoniques andines. Ce renversement est accompagné, fréquemment, par des chevauche-
ments convergents vers le SW et vers le NE, car ce type d'affleurements est lié gé-
néralement B des failles normales longitudinales grâce auxquelles le revêtement mé-
socénozoïque a pu être préservé de l'érosion; ces failles ont eu un rejeu tardif en
faille inverse.

.Lorsqu'il n'existe pas d'affleurements mésocénozoïques superposés aux struc-


tures qui affectent le Paléozoïque, l'importance de la déformation andine est plus
difficile B évaluer. Nous lui attribuons cependant :

- les grands chevauchements qui basculent jusqu'à l'horizontale, les plis et la


schistosité hercynienne, originellement raides,

- des plis mineurs observés dans le Paléozozque : isopaques, d'ampleur décamétrique,


de type en chevrons, à charnière brutale généralement cisaillée, déversés en majo-
rité vers le SW.

Ces plis par flexion et cisaillement, dont l'amplitude rappelle


celle des plis dans le Mésocénozoïque, se'superposent aux grandes structures pluri-
kilométriques dues à la tectonique hercynienne.
- 246 -

L'ALTIPLANO.

Dans 1'Altiplano nord-bolivien, l'épaisse couverture mésocéno-


zoïque, déformée successivement par les phases andines de serrage, correspond à
trois grands ensembles plissés : Crétacé-Eocène (et Oligocène ?), Miocène et Pliocè-
ne. On peut' y distinguer deux domaines structuralement différents :

- undomaine oriental, installé sur un substratum paléozoïque, qui est bien déformé.
I1 s ' o p p o s e m a i n e
occidental, probablement sur socle précambrien rigide,
qui reste sub-tabulaire, au moins pendant les dernières phases de plissement (mio-
pliocène).
les
- la limite entre deux domainese s t la faille de San Andres; importante fracture du
socle qui sépare aussi des domaines de sédimentation distincts (cf. p . ) (li-
mite paléogéographique).
- 247 -
s I? f a i l l e de
Perou
I
I
San Andres

4 7
I="Ib

I I B 5
1
Chili I
I
I Charanã 1 I

I \
Chili I \
I
I \

Fig. 102b - Coupes sé&esdans le nord de l'Altipiano (simplifiées).


1- Socle précambrien occidental; 2- Substratum paléozoïque oriental;
3- Crétacé - Eocène (et Oligocène inférieur discordant près de la
faille Coniri); 4- Miocène moyen et supérieur; 5- Pliocène inférieur
plissé et Pliocène supérieur ignimbritique (Perez), avec laves ;
6- Intrusions acides; 7- Volcans quaternaires.

Fig. 102a - Schéma structural de l'Altipiano nord-bolivien. Ensembles p l i s s é s


successivement :
1- Subs.tratum paléozoïque; 2- Crétacé terminal - Eocène (Oligocène pp ? ) ;
3- Miocène moyen et supérieur; 4- Pliocène inférieur; 5- Pliocène -
Pléistocène post-tectonique tangentielle; 6- Volcans quaternaires;
7- Intrusifs hypovolcaniques divers; 8- Axes anticlinaux; 9- Axes syn-
clinaux; 10- Failles normales; 1 1 - Failles inverses et charriages ;
12- Réseau de failles de décrochements.
Fig. 103 - La déformation du Crétacé terminal - Paléocène-Eocène (et Oligo-
cène inférieur ?) de 1'Altiplano nord-bolivien (schéma structural
et coupes s&pirrcc): Cette déformation est le résultat de la super-
position des phases andines.
1- Substratum paléogène; 2- Gypses et marnes gypsifères; 3- Série
gréseuse et argileuse pliocène-éocène; 4- Conglomérats Coniri (Oli-
gocène ?); 5- Discordance miocène.
Pz : Paléozoïque; e : Paléocène-.Eocène; o : Oligocène; m : Miocè-
ne; P1 : Pliocène.
s sw "E

Jesus de Machaca
i O

5km.

Tiawanaku
O i
oj

o
i
- 250 -

- A l'ouest de l a faille de San Andres.

Les terrains supposés crétacés et éocènes (f. Charaña et f. Be-


renguela) sont faiblement déformés; la discordance de l'0ligo-Miocène (f. Mauri),
bien que nette, est faible. (Fig. 102)

La série oligo-miocène dessine un vaste bombement incliné de


quelques degrés (10" maximum) vers le nord, l'est et le sud-est. Ceci jusqu'à la
faille San Andres, à proximité de laquelle elle forme des synclinaux amples, en
échelons pouvant indiquer un mouvement décrochant dextre post-miocène de la faille.

Les terrains pliocènes sont réduits aux seules ignimbrites Pe-


rez (2,5 MA) au nord du rio Mauri où elles sont directement discordantes sur le Mio-
?.
cène. A partir du rio et vers le sud, le Pliocène inférieur (de 5,6 h 2,5 MA) sem-
ble exister sous 1e"Perez: mais la discordance intra-pliocène n'est pas observée et
l'ensemble des terrains pliocènes reste tabulaire; seule une tectonique cassante de
failles de distension et de décrochements l'affecte. A l'aplomb de la faille San
Andres, ensevelie sous les ignimbrites pliocènes,et dans le "Perez" (Pliocène, post-
plissement) un décrochement dextre tardif semble pouvoir se déduire de l'allure car-
tographique d'un ensemble de failles disposées en échelon.

-A l ' e s t de l a faille San Andres.

Chacune des phases de serrage (pré-miocène, fini-miocène, intra-


pliocène) e s t bien marquée,par des plis et des failles inverses, à l'exception de la
phase fini-éocène qui reste difficile à caractériser (cf. p.225) : l'ensemble des
couches rouges pré-miocènes (éocène et oligocène ?) est déformé de la même façon,ce
qui suggère une tectonique fini-éocène faible dans le nord de 1'Altiplano.

Les structures complexes sont fréquentes du fait de la superpo-


sition des phases de plissement, .enparticulier dans les terrains gocènes mais aus-
si dans le Miocène. La présence de plusieurs phases d'érosion,qui séparent les prin-
cipaux épisodes de compression, entraine l'apparition de structures superficielles,
au moins pendant la dernière phase de serrage (intra-pliocène) au cours de laquelle
des phénomènes de morphotectonique interviennent.

Dans le compartiment limité par les failles profondes (San An-


dres,à l'Ouest, Goniri,à l'est),la déformation des couches rouges de 1'Eocène est
maximale. Elle est caractéristique d'une déformation polyphasée et,à des plis
droits plurikilométriques, amples, isopaques.et cylindriques,qui déforment aussi
le substratum paléozoïque, s'ajoutent de nombreuses déformations superficielles de
moindre dimension (métrique 1 décamétrique) régies par la disharmonie et, aussi,
par la morphotectonique :
-.décollement et glissements superficiels couches sur coucfies,
- charnières cisaillées,
- replis disharmoniques,
- plissement superficiel des failles normales antérieures et phénomènes de diapi-
risme.
- 251 -

I N 170

sw

sw

Fig. 104 - Exemples de plisisopaques accompagnés de cisaillements, décolle-


ments, ripages bancs sur bancs, avec superposition de phases.
(Paléocène - Eocène de la Serrania de Tiawanaku).

Les chevauchements ou déversements de structures se font dans


des directions opposées de part et d'autre de l'anticlinal majeur de Tiawanaku qui
constituait probablement un relief important et partiellement érodé sur lequel se
sont exercés les serrages récents (post-miocènes, puisque postérieurs à l'intru-
sion hypoabyssale du Quimsa Chata (12,3 MA, K/Ar, EVERNDEN et al. 1966) .et aux fail-
les qui l'affectent).
Dans la terminaison orientale de cet anticlinal, près de la fail-
le de Coniri, le sens de déversement est vers le sud-ouest et les structures post-
miocènes sont nombreuses et importantes. La naturelithologique (marnes et gypses do-
minent) et les aplanissements successifs pré et post-miocènes (surface Puna) font
que les structures superficielles atteignent de grandes dimensions :

La nappe de Corocoro, avec une flèche d'une dizaine de kilomètres,


est ainsi un charriage spectaculaire sur une surface d'aplanissement pliocène (surfa-
ce Puna) dont nous interprétons la genèse en faisant intervenir 3 phases successives
de serrage, séparées par des épisodes d'érosion :

- Un anticlinal de première phase (pré-miocène) est contemporain de l'anticlinal de


Tiawanaku qu'il relaie vers le sud-est; il est érodé puis recouvert par le Miocène.

- Repris et cisaillé lors de la phase fini-miocène, cet anticlinal est profondément


entamé par une intense érosion pendant le Pliocène.
- La surface d'érosion, qui atteint les niveaux gypseux du coeur de l'anticlinal,
tronque aussi les structures finimiocSnes. Elle est plus ou moins aplanie et,
lors de la phase intra-pliocène, un décollement et un glissement vers l'ouest se
produisent : le flanc est de l'anticlinal vient recouvrir le flanc ouest renver-
sé et un charriage d'une dizaine de kilomètres de flèche se met en place grâce
2 une semelle de gypse et en contournant des reliefs résiduels ce qui témoigne
d'une mise en place très superficielle (nappe épiglyptique).

Les directions de raccourcissement,dans l'Eocène,varient de


N.030 à N.070 (axe des plis, stries sur plan de cisaillement, réseau de joints con-
jugués), ceci depuis le nord-ouest jusqu'au sud-est. Cependant, il est difficile de
préciser leS.directions des contraintes pour chacune des phases qui ont modelé ce
secteur. De plus, la présence de grandes failles préexistantes dans le substratum,
avec des directions dsérentes (système de failles ''Conirill par exemple),nous parait
influer sur la direction des contraintes dans leur voisinage :

Un raccourcissement général dans le sens NE-SW subit probablement


une perturbation au niveau des accidents crustaux de grande ampleur. La direction de
raccourcissement devient proche de N-S aux abords des failles WNW-ESE et proche de
E-W, près des failles NNW-SSE.
Ces failles auront ainsi un jeu dominant en failles inverses vers
le sud (ou le nord) et vers le sud-ouest. Des mouvements décrochants sont sûrement
présents; dextres ou sénestres suivant l'orientation des failles, ils ont pu accen-
tuer l'aspect courbe des structures dans 1'Eocène.

A l'appui de la contemporanéité des déformations de directions


différentes, nous remarquons que le serrage N-S a actué dans la branche occidenta-
le de l'anticlinal de Tiawanaku 2 la fin du Miocène (post 12,3 MA), c'est-à-dire au
cours de la même période de serrage qui a donné les structures fini-miocènes (et
pliocènes),de direction NW-SE 2 NS dans le reste de l'hltiplano donc avec une di-
rection de raccourcissement plutôt NE - SW.
- 253 -

1- Phase de serrage pré-miocène (fini oligocène)

2- Phase de serrage fin'i-miocène

3- Phase de serrage intra-pliocène

W E

-_--

Fig. 105 - Schéma de mise en place de la nappe de Corocoro.


- 254 -

. La dE.dahma;tion dam Ce. Uiocène.

Le Miocène du bassin nord-altiplanique est plissé simplement en


grands plis isopaques droits dont l'ampleur plurikilométrique (Fig.109 ) est di-
rectement liée à l'extrême puissance atteinte par la série sédimentaire à 1' est
de la faille de San Andres (plus de 10 O00 m).

Cependant, des complications apparaissent en raison de la présen-


ce de niveaux plastiques (marnes gypsifères et gypses), de phases de plissement su-
perposées (fini-miocène et pliocène) et d'bpisodes d'érosion (surface d'aplanisse-
ment fini-miocène) :

- Des masses de gypse et: de marnes dans la région du Desaguadero (à l'ouest de Co-
rocoro) et 1 Chuquichambi sont à l'origine de phénomènes de diapirisme, ainsi que
des multiples replis disharmoniques (de taille déca 1 hectométrique, souvent ci-
saillés et déversés vers le SW ou le NE),observés 1 proximité de la faille de San
Andres.

Certains des cisaillements sont intra-pliocènes ainsi qu'on peut


le constater dans la région de Curahuara de Carangas. (Fig. 106 et 107)

- Vers l'est, la zone anticlinale de Chacarilla est une structure complexe. Un grand
anticlinal de première phase (finimiocène), probablement simple et concentrique,
est affecté par des cisaillements et il est déversé vers le sud-ouest en avant de
la nappe de Corocoro,mise en place au Pliocène sur une surface d'érosion (cf. p.
253 ) . Plus au sud, les failles inverses qui cassent cet axe anticlinal sont dé-
versées vers le nord-est, à même temps que le Pliocène discordant (MEYER et MURIL-
LO 1961). Nous somes donc en présence d'une structure due 2 des tectoniques su-
perposées ayant les mêmes directions, mais qui se sont appliquées dans des 'condi-
tions différentes : la déformation fini-miocène s'est produite à une certaine PE
-
fondeur dans le niveau structural moyen; laphase intra-pliocène est plus superfi-
cielle et fait intervenir la morphotectonique,
- 255 -

. Le PfiocZne pRinb& (phase intxa-pfiocène).


La déformation du Pliocène est antérieure à 2,5 MA. La phase de
plissement intra-pliocène est surtout bien marquée,aux abords de la faille de San
Andres,par des plis asymétriques ouverts et des failles inverses vers le sud-ouest.
Nous venons de remarquer que, à l'est de Chacarilla, le Pliocène discordant est re-
dressé et déversé vers l'est par le rejeu de l'anticlinal de Chacarilla.

Ailleurs, le plissement est peu intense. De vastes zones restent


tabulaires ou très faiblement ondulées et seule une déformation cassante y est bien
visible : micro-failles inverses et micro-décrochements.

A la phase pliocène,nous avons attribué un grand nombre des


structures superficielles qui déforment les séries antérieures : nappe de Corocoro,
chevauchements vers l'est et l'ouest de l'anticlinal de Chacarilla ...
On peut considérer la phase intra-pliocène comme une sous-phase,
de faible intensité, d'un épisode de serrage relativement important, qui à la fin
du Miocène déforme la totalité des Andes de Bolivie depuis l'Altipiano jusqu'à la
zone des sierras subandines.

Les phases de serrage fini-miocène et pliocène ont sensiblement la


même direction de raccourcissement laquelle, dans 1'Altiplano septentrionallest
dans le sens NE-SW dès que l'on s'éloigne des grandes failles E-W du nord de l'Alti-
plano, précédemment décrites (cf. p. 242 et p. 252).

Cette direction de raccourcissement devient E-W dans l'extrême


sud de l'hltiplano bolivien (Lipez).

sw NE
Curahunra de Carangas
Chacarilla

Fig. 107 - Aspect de la déformation du Pliocène de 1'Altiplano.


(coupe localisée sur la Fig. 106).

Fig. 106 - Schéma structural du Pliocène nord-altiplanique.


I - Discordance du Miocène; 2- Affleurements de Miocène
(gypses en quadrillé); 3- Discordance du Pliocène.
- 256 -

L E VERSANT ORIENTAL DE LA CORDILLERE.

Dans le nord-ouest bolivien, la couverture mésocénozoïquc n'exis-


te pas sur ce versant; il est donc difficile d'y distinguer la part de la tectoni-
que andine dans la déformation du Paléozoïque.

Par comparaison avec ce que nous avons observé sur le versant oc-
cidental de la Cordillère et dans la zone subandine, il est vraisemblable d'attri-
buer aux phases andines de serrage les jeux en failles inverses des grandes fail-
les longitudinales, de direction NW-SE, généralement déversées vers le NE :

- ces failles sont légèrement obliques sur la direction régionale de la schistosi-


té et des axes de plis hercyniens qu'elles recoupent, et dont elles semblent in-
fléchir les directions (fig. 49 ) ;
- elles replissent, jusqu'à l'horizontale,la schistosité hercynienne originelle-
ment sub-verticale;
- elles sont parallèles et ont la même expression que les failles longitudinales
des'bierras" subandines et du versant occidental de la Cordillère.

C'est dans la zone de passage à la zone subandine que la tectoni-


que souple andine est le mieux exprimée dans le Paléozoïque de la Cordillère Orien-
tale :
- Dans le Siluro-Dévonien schisto-gréseux du rio Carasco (nord de Caranavi) une sé-
rie de plis mineurs, métriques à décamétriques, isopaques et en chevrons, se su-
perpose au flanc nord d'un grand anticlinal symétrique plurikilométrique (anti-
clinal du rio Carrasco).

Ces structures souples sont accompagnées par de nombreuses micro-


failles inverses résultant du cisaillement des charnières, de glissements couches
sur couches ou de complications dans le coeur des plis (Fig. 107). La différence
de Lithologie entre le Silurien marneux et le Dévonien gréseux entraine une dishar-
monie, le contact entre les deux ensembles correspond à un niveau de décolle-
ment et les grès dévoniens ont ripé vers le nord-est.

11 semble que la déformation andine dans le Paléozoïque atteigne


son maximum à l'approche de la grande fracture crustale qui sépare la zone axiale
(Cordillère Orientale) de la zone subandine.

Un phénomène similaire est observé dans le Cordillère Orientale


du sud-bolivien : elle est affectée dans toute sa largeur par la tectogensse an-
dine ainsi qu'en témoignent les grands synclinaux de Crétacé et de Tertiaire (Tupi-
za, Camargo ...),de direction N-S,que le Paléozoïque inférieur vient recouvrir grâ-
ce h des failles longitudinales, inverses vers l'est ou l'ouest. Mais c'est 2 pro-
ximité de la zone subandine (à l'est de Tarija) que les phases andines de plisse-
ment sont le mieux représentées par des plis en chevrons de taille métrique à plu-
ridécamétrique qui déforment le Paléozoïque inférieur et supérieur, avec un style
comparable au plissement subandin.

I
- 257 -

NE
5w .-- 2tm

NE

NE -.

marnes siluriennes \

Fig. 1 0 7 - P l i s andins dans l e P a l é o z o ï w B l a l i m i t e avec la zone


subandine ( A n t i c l i n a l du rio Carrasco, A l t o Beni).
LA ZONE SUBANDINE.

La zone subandine est extrêmement développée en Bolivie OS elle


correspond 3 une véritable chaîne subandine, avant-pays de la chaîne andine qu'el-
le borde vers le nord-est et l'est depuis le Pérou jusqu'au nord-ouest argentin.

Cette unité structurale, bien individualisée entre la Cordillère


Orientale et les plaines d'Amazonie et du Chaco,n'est connue que grâce aux explo-
rations diverses réalisées par les compagnies pétrolières et dont les résultats ne
sont que rarement publiés (BOLETIN I.B.P. et BOLETIN TECNICO YPFB). Si la branche
méridionale a ainsi été bien étudiée en raison de son potentiel. pétrolifère (voir
AHLFELD et BRANISA 1960), nous n'avons par contre, que très peu d'informations sur
la branche septentrionale (DIAZ 1959, PADULA et REYES 1960, LOPEZ Fí. 1967, CASTA-
ÑOS 1972). Sa difficile accessibilité ne nous a pas permis d'en aborder l'étude
structurale détaillée.

Notre connaissance du secteur subandin reste limitée 2 sa bordu-


re sud-occidentale (région de Puerto Linares - Alto Beni) et aux abords de Rurrena-
baque.

Nous tenterons cependant de donner un aperçu du style tectonique


de cette région, 2 partir d$s profils réalisés par CANED0 REYES (1960) et DIAZ.
(1959) (in AHLFELD et BRANISA 1960) et LOPEZ M. (1967) et à la lumière des obser-
vations que nous avons pu faire lors d'une coupe à travers les chaînons subandins
méridionaux (Tarija - Villa Montes, coupe h.t. et in AUDEBAUD et al. 1972) réali-
sée en compagnie de T. SUBIETA.

La zone subandine s e p t e n t r i o n a l e , large d'une centaine de kilomè-


tres, est séparée de la Cordillère Orientale, vers le sud-ouest,et de la Plaine
du Beni, vers le nord-ouest, par des failles longitudinales de grands rejets, pa-
rallèles à la chaîne, raides, subrectilignes sur plusieurs centaines de kilomètres
et chevauchanks vers le nord-est.

Entre ces deux zones de fractures profondes, les structures suban-


dines sont allongées selon une direction NW-SE. Elles sont représentées par des
plis cylindriques de style isopaque, associés à des failles raides et rectilignes.
On ne connait plus de plis andins sous la couverture quaternaire de la Plaine du
Beni alors qu'ils sont présents dans la Plaine de Chaco (au sud-est de la Bolivie).

Les plis comprennent des axes anticlinaux étroits (quelques kilo-


mètres),asym&triques,déversEs vers le nord-est, groupés en deux lignes de cordons
auxquels correspondent les chaînons subandins (Serranias de Pelado,Beu,Toregua au
centre, Serranias de Caquiahuaca,Bala-Susi au nord-est), longs de plusieurs centai-
nes de kilomètres (400 2 500 km).

Ces axes anticlinaux sont cisaillés ou remplacés par des failles


inverses raides, de grands rejets (plus de 3000 m), déverséesvers le nord-est ou,
plus rarement,vers le sud-ouest (sierra de Huayna Tunari) et qui donnent une allu-
re de monoclinaux en écailles imbriquées aux zones anticlinoriales complexes.
- 259 -

Des synclinaux larges et aplatis séparent les cordons anticlinaux.


Ils sont occupés par des vallées longitudinales parallèles à la chaîne.

Au coeur des plis anticlinaux, le Paléozoïque inférieur affleure


fréquemment, surmonté directement par le Crétacé dans les chaînons septentrionaux
(Caquiahuaca, Susi, Bala ...),p ar le Permo-Carbonifère puis le Crétacé dans l e s
chaînons centraux (Pelado, BeulToregua et leurs prolongements). Ce Paléozoïque est
peu ou pas plissé 2 l'Hercynien; il est déformé, en même temps que son épaisse cou-
verture, par les tectoniques andines souples et cassantes (près de 10.000 m de sé-
diments plissés).

Au coeur des synclinaux affleure le Tertiaire épais et déformé


par des plis concentriques de grande amplitude.

Nous remarquons que, à très grande échelle, des complications ap-


paraissent, les zones synclinoriales pouvant passer à des domaines en écailles im-
briquées lorsqu'on les suit vers le sud-est (synclinal des rios Quiquibey et Char-
qui) ou vers le nord-ouest (synclinal de l'Alto Beni). Seule la zone anticlino-
riale centrale (Pelado, Beu ,Toregua) présente une certaine continuité. Nous inter-
prétons cette disposition comme due à l'influence de plusieurs facteurs :

a)- La tectonique andine s.1. a déformé jusqu'à 10 km de Paléozoïque et de Créta-


&-Tertiaire déposés sur un substratum précambrien fracturé par de grandes
failles longitudinales. Les axes anticlinoriaux se sont superposés à ces zones
de fractures qui ont donné &es écaillages dans le socle.

Cette interprétation nous est suggérée par l'aspect de la zone sub-


andine dans le Sud-bolivien oÙ les grandes failles andines remobilisent le Pré-
cambrien,à la limite de la Cordillère Orientale; mais aussi,dans notre région, par
la présence de Précambrien chevauchant le Paléozoïque,dans la Serrania de Ca-
quichuaca (à l'ouest d'Ixiamas) (LAMB et TRUITT 1963).

b)- La tectonique andine est polyphasée. L'allure actuelle des plis, en chevrons
cisaillés, avec un flanc nord-est sub-vertical a renversé un flanc sud-ouest
moins raide, passant à des monoclinaux par laminage des flancs inverses, nous
paraît s'expliquer en faisant intervenir au moins deux phases andines de plis-
sement :

- Une première phase (peut-être fini-miocène) a pu donner des grands plis plu-
rikilométriques, de type coffré avec un flanc nord-est très raide et un som-
met plat et qui se superposent aux écailles du socle.

- Une deuxième phase (intra-pliocène ?), homoaxiale avec la première, accentue


le déversement, provoquant le cisaillement et le déplacement vers le nord-
est (parfois vers le sud-ouest) avec laminage des flancs inverses.

L'allure du plissement de deuxième phase dépend de la forme des


plis de première phase, ce qui peut expliquer les variations observées tout
au long de la zone subandine, en particulier des variations dans le sens du
déversement.
a 260 -

.
Fig. 108 - Schéma s t r u c t u r a l de l a zone subandine s e p t e n t r i o n a l e e t coupes
s E r i é e s (A e t R ) ( l a couFe C à t r a i t 2 l a , su’bandine m6ridionale)
1. PalGozoïque de l a C o r d i l l è r e O r i e n t a l e ; 2 . PalBozoïque p r i s
dans l e s axes a n t i c l i n a u x subandins; 3 . YG%ocQnoxoPque subandin
p l i s s é e t f a i l l é j fi. Q u a t e r m i r e de l a P l a i n e du Beni.
- 251 -

sw NE

sw NE
YUNCAS DE LA PAZ SEWANIA DE BEU SERRANIA DE BALA
Caranavi Rurrenabaque

8 lskm
- -0

1 1

Torija Villa Montes

C
- 262 -

Dans l a subandine méridionale, un tel processus doit être envisa-


gé pour expliquer :

1) les grandes failles chevauchantes, replissées ou décalées par des événements


tectoniques postérieurs à une première phase de plissement (Fig. ) (Serrania
Sararenda par exemple, TEJADA V. 1960).

2) les charriages superficiels qui se produisent localement, par cisaillement de


charnières et décollement,grâce à la présence de niveaux salifères amenés à la
surface par Erosion.

3) PADULA (1959) admet que l'érosion a entamé, jusqu'au Dévonien, des plis anticli-
naux de première phase (post-Chaco inférieur = post-miocène) dont les éléments
se retrouvent dans les conglomérats de base du Chaco supérieur (Pliocène ? ) . Ce-
lui-ci est, lui-même,déformé (phase intra-pliocène ?) dans les zones synclinales
les plus amples de la zone subandine méridionale (Yacuiba, Rio Seco et pied
oriental des Andes ...) et dans le Nord-Ouest argentin. Cette dernière tectoni-
que accentue le plissement et provoque le chevauchement du Pliocène par le Pa-
léozoïque (structure d'Aguarague) .
I1 n'est pas impossible que les zones anticlinales soient d é j à
préfigurées au moment du serrage fini-éocène (pré-Oligocène inférieur) lequel en-
traine une discordance dans la subandine méridionale (cf. p.224).

La direction de raccourcissement au niveau de la zone subandine


septentrionale semble être NE-SW, c'est-à-dire similaire au régime de contrainte
qui caractérise la tectonique mio-pliocène dans 1'Altiplano nord-bolivien.

Cette direction de raccourcissement peut expliquer le mouvement


décrochant sénestre des failles E-W de la région du "Coude de Santa Cruz" (décro-
chement de l'anticlinal de Caranda, torsion de l'anticlinal de Calpa : 'LAMB et
TRUITT 1963) .
Les plis et les failles N-S de la zone subandine méridionale sem-
blent plutôt liés à un raccourcissement E-W. Cependant, la disposition en échelon
dextre de bon nombre d'entre eux suggère qu'une composante NE-SW de raccourcisse-
ment intervient, faisant jouer certaines grandes failles N-S du socle en failles
de décrochement dextre,en même temps que la couverture se plisse et se fracture.
- 263 -

CONCLUSIONS SUR LA TECTONIQUE ANDINE DANS LE DOMAINE ETUDIE

Au niveau du domaine étudié nous avons mis en évidence l'existen-


ce de trois phases principales de plissement, sinon quatre :

- La phase fini-éocène (pré-oligocène inférieur) (45 140 MA) est bien connue sur
le versant occidental de la Cordillère Orientale; elle n'affecte que très peu , .
l'est de 1'Altiplano nord-bolivien et ne se manifeste pas clairement dans la zone
subandine septentrionale et le nord de la Cordillère Orientale.

Avec une direction de raccourcissement moyenne vers N.45"E, elle


provoque le plissement isopaque de l'ensemble des terrains paléozoiques et Crétacé
terminal-Eocène. Les failles longitudinales NW-SE auront un jeu en faille inverse,
les failles E-W pouvant jouer en décrochement sénestre. Les plis et les failles ,
sont subverticaux et présentent des déversements opposés, vers le NE ou le SW.

La quantité de raccourcissement due 2 cette phase est modérée; dif-


ficile à évaluer hormis la région au nord du lac oÙ elle ne dépasse pas 20-25 %,
elle n'atteint pas 10 % pour toute la largeur de chaîne étudiée.

- Une phase pré-miocène (fini-oligocène) (entre 33,6 et 25,6 MA) nous paraît pouvoir
être individualisée dans le nord de 1'Altiplano oÙ elle déforme,en même temps,des
séries attribuées au Crétacé-Eocène et 2 l'Oligocène inférieur.

Les effets de cette phase sont difficiles à séparer de ceux des


phases postérieures fini-miocène et intra-pliocène qui se sont exercées dans la
même zune.

- Les phases fini-miocène e t intra-pliocène se sont superposées avec des intensités


variables, dans tout le secteur étudié, affectant tous les terrains depuis la fron-
tière avec le Chili jusqu'à la limite septentrionale des chaînons subandins. Ce
n'est cependant que dans 1'Altiplano nord et sur le versant occidental de la Cor-
dillère que leur ^age est bien connu. Elless'y superposent aux structures antérieu-
res qu'elles reprennent énergiquement.

Elles sont caractérisées par une déformation simple,en plis isopa-


ques d'échelle décamétrique 2 plurikilométrique, accompagnés de grandes failles
inverses. La dernière phase (intra-pliocène) est caractérisée par les conditions
superficielles de mise en place des structures (charriage de Corocoro, par exem-
ple).
Ces phases prises dans leur ensemble correspondent 2 un raccourcis-
sement dans le sens NE-SW qui provoque le plissement et le jeu en faille inverse
des grandes fractures longitudinales du substratum. Les discontinuités de direc-
- 264 -

Altiplano TCordil. Orient1 Zone Subandine

PLIOCENE

r -
7
I
. . ....
l

PLIOCENE INFERIEUR
I I
I
I

FINI -MIOCENE

MIOCENE

FIN -OLIGOCENE

OLIGOCENE INF.

14 FINI -EOCENE

\ \

I I
C R ETACE
TERM INAL
I \ -1

\ /
I
I
I
CRETACE
SUPERIEUR
I I

Fig. lo9 - Evolution des Andes de Bolivie pendant l e Méso-


céno zoiqu3
- 265 -

tion E-W ont un jeu de failles décrochantes sénestres ou bien induisent une dévia-
tion locale de la,contrainte dans le sens N-S.

Le sens de déversement des structures miocènes et pliocènes est


variable. Opposé dans l'Altipiano, oÙ il s'effectue vers le NE ou le SW selon le
regard des failles; il est préférentiellement vers le SW, au sud de la Cordillère,
et vers le NE, au nord de la Cordillère et dans les chaînons subandins.

La quantité de raccourcissement est variable suivant les zones.


Maximum dans la zone subandine oÙ elle atteint 20-25 %, elle est inférieure 2 5 % dans
l'ouest de 1'Altiplano en raison de la présence d'un socle rigide à faible profon-
deur. Au total, le raccourcissement reste faible ( I O B 20 X).

Ces conclusions peuvent être généralisées à l'ensemble de la chaî-


ne des Andes boliviennes (voir carte h.t. au 115 O00 000) :

- Dans le centre (TOMASI) et le sud de la Bolivie, les phases andines ont les mêmes
caractéristiques générales que dans le nord-ouest de la chaîne :
. elles déforment en même temps le substratum paléozoïque et sa couverture avec,
probablement, une participation du socle précambrien;

. elles sont relativement peu intenses puisqu'elles restent limitées aux niveaux
structuraux moyen et supérieur, domaines du plissement isopaque et des déforma-
tions superficielles;

. le déversement des structures se fait relativement symétriquement de part et


d'autre de la Cordillère Orientale qui joue le rôle de zone axiale. Mais cette
symétrie n'est' qu'apparente car :
- les déversements sont souvent opposés dans la Cordillère et l'ALtiplano,
- ils ne sont bien marqués que dans la zone subandine; s'effectuant vers le NE
et l ' E , ils y correspondent à un serrage peut-être plus important au niveau du
socle probablement aminci à ce niveau (forte subsidence mésocénozoïque) .
La conséquence en est une certaine dissymétrie de la chaîne acqui-
se lors des toutes dernières phases de serrage (finimiocène et p1iocène)et qui
est mieux marquée dans le sud de la Bolivie .
- Le raccourcissement est faible en général. I1 est plus important dans la zone des
sierras subandines (jusqu'à 30 Z dans la subandine méridionale), il ne dépasse
pas 20 X dans le reste de la chaîne et est pratiquement inexistant au niveau de
blocs rigides tel celui qui occupe le nord-ouest de l'dltiplano bolivien.

- La direction moyenne de raccourcissement demeure NE-SW, jusqu'au niveau de 20"


de latitude sud, elle devient N-W dans le Sud-bolivien. Nous verrons plus l o i n
quelles sont les causes de ce changement de direction.

* *
!k
- 266 -

Les phases de plissement, mises en évidence dans le


Nord-Ouest des Andes de Bolivie, sont comparables avec celles qui affectent les
Andes centrales du Pérou. I1 y manque une phase fini-crétacée (SO MA) qui affec-
te uniquement la zone côtière du Chili et du Pérou et la bordure sud-ouest de
la Cordillère Orientale du Pérou central (AUDEBAUD et al. 1973, MEGARD 1973,
DALPfAYRAC et al., 1977).

Ces phases de plissement, au cours desquelles la con-


. trainte est verticale dans les domaines déformés, semblent correspondre à des
03
variations globales dans le mouvement des plaques en présence. Comme le remarque
MEGARD (1973), elles sont synchrones,par exemple,,avec les changements de pôles
,d'ouverturede L'Atlantique sud ( 8 0 MA, 38 MA) ; elles sont aussi liées à des
évènements qui se produisent dans le Pacifique sud aux mêmes époques (80 IN, 45
bu, 20-16 MA, 6 MA.) (DALMAYRAC 1977). L e s phases tectoniques ne sont probable-
ment pas une conséquence directe de la subduction mais traduisent des variations
dans la dynamique générale des plaques.

Cependant il semble que la subduction maintient la bor-


dure de la plaque continentale sud-américaine en état de contrainte. Cet état de
contrainte qui serait caractérisé par gl*et 0 3 horizontaux, entrainerait dans la
plaque des déformations en décrochements et aussi en failles normales. Ceci
pourrait expliquer ainsi la création de grabens intracontinentaux fortement
subsidents et délimités par des réseaux de failles en losange tels les bassins
éocènes puis miocènes du nord de 1'Altiplano bolivien, ainsi que l'allure éche-
lonnée des massifs de granite miocène de la Cordillère orientale du nord-bolivien.

?i
(ou 62)
- 267 -

L E MAGMATISME A N D I N N O R D - B O L I V I E N , SES RELATIONS


A V E C LA T E C T O N I Q U E

Dans le nord du Chili, le Nord-Ouest argentin, le Sud-bolivien


et le Pérou, les études pétrologiques relatives au magmatisme andin, sont menées
par plusieurs équipes (PICHLER et ZEIL (1969, 1972) , SCHWAB (197 1) , COBBING et PIT-
CHER (1972), HORMA" et al. (1973), FERNANDEZ et al. (1973), LEFEVRE (1973), DUPUY
et LEFEVRE (1974) , DUPUY et al. (1973) , BRIQUEU et al. ( 1 977) , DOSTAL et al. ( 1 977a
et 1977b), PITCHER (1978) ...). Elles ont défini les principaux caractères du mag-
matisme et proposé des modèles pour déterminer l'origine des magmas et leurs éven-
tuelles relations avec la zone de subduction active est-pacifique.

Dans le Nord-Ouest des Andes de Bolivie, les observations pétro-


logiques restent rares et ponctuelles; cependant quelques renseignements nous sont
apportés par SMULIKOWSKI (in KOZLOWSKI et SMULIKOWSKI 1934) et par les travaux de
LJUNDGGREN 1962, MILLE 1968 et AVILA 1973.

Les problèmes posés par le magmatisme n'étant pas de notre com-


pétence, nous avons essentiellement envisagé son étude sous ses aspects chronologi-
ques afin de tenter de situer les phases successives d'activi.té magmatique dans le
contexte géologique et, plus particulièrement, en relation avec les événements tec-
toniques. Dans ce bref aperçu sur le magmatisme nord-bolivien, nous utiliserons
donc l'ordre chronologique :

LE MAGMATISME BASIQUE MESOZOIQUE

C'est h STEINMANN (1928) que revient le mérite d'avoir découvert


le premier l'existence de "roches éruptives basiques'' dans les couches rouges du
Crétacé bolivien.

Par la suite, KOZLOWSKI (1934), AHLFELD et BRANIiA (1960), RUS-


SO et RODRIGO (1965), REYES (1975) ont successivement mentionné ces roches. Dans
le Nord-bolivien, elles ont été observées sur le versant occidental de la Cordillè-
re (AHLFELD et BRANIZA (1960), MISSION GEOLOGIQUE ALLEMANDE : carte au l/l@o 000"
de Sica (1972)) et dans les chaînons subandins (PONCE DE LEON in REYES op. cit.).

I1 s'agit de coulées, de dykes de composition basaltique (basal-


te à olivine, picrite ...) que les auteurs corrèlent avec les épanchements basaltiques
du centre de la Bolivie (bassins de Maragua et de Betanzos) et de la zone subandine
méridionale (basalte de Entre Rios de PADULA et REYES 1958). Ces basaltes sont consi-
dérés contemporains des basaltes alcalins du Brésil,
- 268 -

du Paraguay, de 1'Urugay et d'Argentine oÙ des mélaphyres,des diabases et des do-


lérites ont donné les grands épanchements jurassico-crétacés du Parana et du Mara-
ñon.

Les basaltes boliviens sont, pour la plupart, antérieurs au San-


tonien. Plusieurs épisodes d'épanchement sont distingués et associés à des mouve-
ments orogéniques intracrétacés (RUSSO et RODRIGO 1965, REYES 1972). Quelques 8ges
radiométriques permettent de situer ces événements :

a) Dans les bassins de couches rouges du centre de la Bolivie, deux cycles d'effu-
sion sont reconnus dont le plus récent (basalte de Betanzos) a fourni un âge
coniacien supérieur ?santonien
i (82,5 MA) (K/Ar) (EVERNDEN et al. 1966). Le
plus ancien (basalte de Maragua) est, peut-être, d'âge crétacé inférieur.

b) Dans le sud des sierras subandines méridionales, les Pges radiométriques obte-
nus par la compagnie pétrolière Gulf Oil s'étagent entre 233 MA et 63 MA (mé-
thode non révélée) (in REYES 1972), avec des ^ages 5 104-108 MA et à 82 MA.

Ces données peuvent être comparées à celles qu'AMARAL et al.


(1966), MAC DOUGALL et RUEGG (1966), STIPANICIC et LINARES (1969) fournissent pour
les émissions dans la plate-forme brésilienne (Serra Geral, Parana) et en Argenti-
ne (Plaine du Chaco, Chaînons pampéens), lesquelles indiquent des épisodes d'épan-
chements successivement :

- au Jurassique supérieur (Serra Geral : 147 MA; sous-sol du Chaco argentin :


142 t 5 MA),

- au Crétacé inférieur (Serra Geral : 113 h 125 MA; Chaco : 120 1 129 MA; Sierras
Pampéennes : 116 2 5 MA).

Par ailleurs, les bassins crétacés du Nord-Ouest argentin renfer-


ment aussi des épanchements basaltiques que REYES (op. cit.) corrèle avec les ef-
fusions coniaciennes du bassin de Maragua.

CONCLUSIONS : IMPLICATIONS TECTONIQUES.

Pendant le Jurassique supérieur et le Crétacé, jusqu'au Coniacien


supérieur, le magmatisme de la plaque sud-américaine est essentiellement basique et
continental, à l'exception d'une étroite frange sur la marge occidentale oÙ le vol-
canisme mésozoïque côtier (Chili-Pérou) est composé d'andésites, de dacites et de
basaltes,intercalés avec des sédiments marins et intrudés par les granites du ba-
tholite côtier.

I1 semble donc qu'un régime de distension, généralisé 1 toute la


plaque sud-américaine, coexiste avec l'activité d'une ceinture magmatique, liée 2
une zone de subduction, sur la bordure ouest de cette plaque (JAMES 1971 b, AUDE-
BAUD et al. 1973, MEGARD 1973, ...).

Ce régime de distension est contemporain des débuts de la pério-


de d'expansion de l'Atlantique Sud (de 130 MA environ à 80 MA). I1 commence par
l ' e x t e n s e n 2t la fracturation de La paléoplaque Afrique-Amérique du Sud que mar-
quent les épanchements les plus anciens (196 à 147-142 MA) au niveau d'un réseau
de grandes fractures crustales de direction NS, réactivées dans la région du Para-
na (PADULA et MINGRAMM 1972) et en Afrique (région du Damaraland, COX (1970), Libe-
ria ...).
- 269 -

Ces épanchements, contemporains des premiers phénomènes d'exten-


sion,précèderaient l'ouverture initiale de l'Atlantique sud (DIETZ et HOLDEN 1970,
MORGAN 1972, BURKE et WILSON 1972).

L'ouverture effective de la dorsale médio-atlantique (vers 125-


130 MA) dans l'extrême sud de l'Atlantique sud (niveau de l'Atlantique et du Cap)
(LARSON et LADD 1973) s'effectue probablement sur une de ces fractures qui va
évoluer préférentiellement aux autres.

La fin du magmatisme basique continental, au Coniacien supérieur


Santonien (80 MA environ), coïncide avec la séparation totale des plaques Afrique
et Amérique du Sud (LADD et al. 1970, MAXWELL et al. 1970); il coïncide aussi avec
laphase de compression fini-crétacée de la bordure ouest de la p&que Amérique du
-
Sud; c'est-à-dire, comme l'ont déjà remarqué MEGARD 1973 et DALMAYRAC, LAUBACHER
et MAROCCO 1977, avec un changement du pôle d'ouverture de I'Altiplano sud (LE PI-
CHON 1968, LE PICHON et HAYES 1971, MASCLE et SIBUET 1974).

LE MAGMATISME C~~NOZOÏQUE

Pendant le Cénozoïque, le magmatisme andin de Bolivie se répar-


tit en deux ensembles distincts : le plutonisme granitique de la Cordillère Orien-
tale, d'une part, les épanchements volcaniques de l'hltiplano Occidental, d'autre
part.

En dehors des laves, d'âge probable crétacé supérieur-Gocène,


rencontrées h la frontière avec le Chili (formation Abaroa), la majeure partie du
magmatisme andin de Bolivie est postërieur B la phase fini-éocène de compression.
I1 est, pour l'essentiel, d'âge miocène à actuel; c'est-à-dire nettement postérieur
2 la mise en place du grand batholite côtier péruvo-chilien (Crétacé-Eocène) et au
premier grand cycle volcanique du sud-péruvien (Toquepala : Eocène). Dans le Nord-
volivien, les &es
- radiométriques,
-~ les discordances, les découvertues fossilifères
permettent de distinguer divers épisodes dans ce magmatisme : un volcanisme oligo-
cène, réduit, est suivi par d'importantes émissions au Miocène, puis au Pliocène
.
et, enfin, au Plio-Quaternaire (cf. p. 213 ) Ces cycles successifs sont représen-
tés, soit par les intrusions granitiques ou granodioritiques de la Cordillère, soit
par les épanchements de cinérites, tufs et ignimbrites, et par un volcanisme effu-
sif, de nature andésitique, dans 1'Altiplano.

Des gisements de roches intrusives de petites dimensions (dykes,


"stocks", "plugs") sont nombreux dans 1'Altiplano et le versant occidental de la
Cordillère Orientale où ils sont les équivalents hypo-abyssaux des épanchements
volcaniques de 1'Altiplano.
- 270 -

LE VOLCANISME CRETACE TERMINAL - EOCENE.

I1 est représenté par des laves de composition alcali-trachyti-


ques (KUSSMAUL in MARTINEZ et al. 1976), intercalées dans des couches rouges conti-
nentales (formation Abaroa) attribuées au Crétacé terminal-Eocène.

Si cette attribution est valable, ces laves seraient la manifes-


tation la plus orientale, mais de composition alcaline, du puissant volcanisme cal-
co-alcalin connu dans le sud du Pérou (Formation Toquepala datée de 59 MA (BELLON
et LEFEVRE 1976, Mc LAUGHLIN et al. 1968) et de 7 0 MA (JAMES et al. 1975)). Ce vol-
canisme succède à la première phase de plissement andin et il seraitJhypothétique-
ment, lié 2 la présence d'une zone de Bénioff à pendage relativement fort.

LE VOLCANISME OLIGOCENE.

Les seuls indices d'une activité magmatique oligocène sont : les


rares cinérites intercalées dans les couches fossilifères de Salla et de Lacayani,
la cinérite datée 5 33,6 MA (EVEIWDEN et al. 1966) dans le nord de Z'Altiplano et
les intrusifs hypoabyssaux à composition de syeno-diorite quartzifère (Comanche :
SMLJLIKOWSKI 1934 et AVILA 1973) ou d'andésite (Miriquiri), connus dans la région de
Corocoro, et dont la mise en place dans les couches rouges paléogènes pr6cSde la
discordance du Miocène.

Comme au Pérou (NOBLE et al. 1974, BELLON et LEFEVRE op. cit.)


et au Chili (VERGAM et MLTNIZAGA 1 9 7 4 ) , l'activité magmatique oligocène dans 1'81-
plano bolivien reste faible.

LE MAGMATISME OLIGOCENE TERMINAL - MIOCENE.

A la fin de l'Oligocène et, surtout, au début du Miocène, on as-


siste à la recrudescence du volcanisme dans les Andes Centrales.

Dans le nord-ouest de la Bolivie, une intense activité magmati-


que apparaet à ce momentlà, qui se poursuivra jusqu'au Plio-Quaternaire.

Cette activité magmatique succède à une phase de compression de


L'Oligocène supérieur, connue dans 1'Altiplano bolivien tant au nord (cf. p . 2 2 5 )
qu'au sud (KUSSMAUL et al. 1975 ) . Elle est évidemment liée 5 des mouvements en dis-
tension dont L'Altipiano est le théâtre privilégié pendant le Miocène mais qui s'e-
xercent probablement aussi dans la Cordillère Orientale du Nord-bolivien.

On lui attribue les roches granitoides qui affleurent dans la


Cordillère Real et dans la Cordillère de Quimsa Cruz - Santa Vera Cruz. Du Miocène,
sont aussi les nappes de laves, d'ignimbrites et de tufs pyroclastiques réparties
dans les sédiments miocènes de 1'Altiplano et, plus particulièrement, 2 l'ouest de
la faille de San Andres où, elles passent aux nappes ignimbritiques du Nord-chilien
et aux volcanites du sud du Pérou, de même ^age (formations Oxaya, Huaylillas, Taca-
za, ...).
- 271 -

LE PLUTONISME MIOCENE.

L'extension des roches plutoniques de la Cordillère Orientale


nous est donnée par TROLL (1937), AHLFELD (1946), KOZLOWSKI (1934) et par GEOBOL
(1968) qui ont abordé le problème des granites, du fait de l'intérêt économique
qu'ils représentent. D'importantes minéralisations de wolfram, d'étain et d'anti-
moine sont effectivement liées aux intrusions de la Cordillère Orientale.

- Les grands batholites de la Cordillère Orientale sont limités aux nord-


ouest des Andes de Bolivie, ils constituent des massifs circonscrits, souvent de
grandes dimensions, qui forment un alignement parallèle à la chaîne,de près de
200 km de longueur. Les deux massifs extrêmes, d'Illampu (Sorata) et de Quimsa
Cruz, atteignent chacun une cinquantaine de kilomètres dans le sens de l'axe de la
chaîne et ils ont une vingtaine de kilomètres de large; les autres massifs (Huayna
Potosi - Caca Aca, Taquesi et Illimani) sont sensiblement moins importants (de quel-
ques kilomètres à une vingtaine de kilomètres carrés).

L'ensemble dessine un chapelet de batholites, séparés les uns


des autres, dont la localisation semble due à une prédisposition tectonique de cet-
te partie des Andes :

les intrusions bordent, en effet, vers le sud-ouest la zone axiale de la chaîne


hercynienne (caractérisée ici par la présence d'un granite syntectonique éohercy-
nien),
elles sont dans le prolongement d'une grande faille longitudinale qui limite,
vers le NE, le synclinorium mésozoïque de Putina,
elles sont alignées, en gros, à l'aplomb d'une ancienne et importante faille dé-
crochante du socle que les plis en échelons dans le Paléozoïque permettent de dé-
celer (cf. p. 130 ) .

Selon les déterminations de SMULIKOTJSKI (1 954) , AHLFELD ( 1946)


et de GEOBOL (1968), les types pétrographiques forment une série continue : diori-
-
tes, diorites quartzitiques (tonalites), granodiorites, adamellites et granites ss,
avec passage d'un terme à l'autre. Le faciès le plus commun correspond à une ada-
mellite-granodiorite et c'est seulement sur les bordures que se rencontrent des to-
nalites.

Par ses caractéristiques minéralvgiques et chimiques, cette sé-


rie est comparable à celle des plutons andins du Pérou Central : Elle est calco-
alcaline (SMULIKOTJSKI 1934), plus potassique que sodique (SMULIKOWSKI o p . cit., GEO-
BOL 1968), relativement riche en éléments calciques (hornblende, anorthite virtuel-
le), et sa mise en place a pu s'effectuer à haute température (orthose microperthi-
tique, plagioclases zonés).
- 272 -

La mise en place dans l'encaissant n'a provoqué qu'un métamor-


phisme de contact relativement faible et l'auréole de métamorphisme dépasse rare-
ment quelques mètres. Les batholites sont franchement intrusifs dans le Paléozoïque
de la Cordillère. L'encaissant est peu ou pas déformé mais il a pu être fragmenté
et assimilé en grande partie car des enclaves de schistes sont fréquemment conte-
nues dans le granite.

Age des in;Druniond.

Les granites andins recoupent franchement les structures hercy-


niennes; ils ne sont remaniés en galets que dans les conglomérats de base du Pliocè-
ne de La Paz. Sans présenter d'indices de déformations importantes à l'khelle de
l'échantillon, ils précèdent cependant les dernières phases tectoniques mio-pliocè-
nes qui les affectent.

AHLFELD (1946) leur attribue un ^age miocène. Récemment, diverses


mesures d'âges radiométriques réalisées avec la méthode K/Ar (cf. p. 237 ) coïnci-
dent pour un âge oligocène terminal à miocène inférieur.

Ces granites sont, donc, probablement postérieurs aux principa-


les phases de plissement andin (fini-éoche et fini-oligocène) de cette partie des
Andes. Ils sont ainsi contemporains des principaux massifs de granites circonscrits
de la Cordillère (Abancay - San Miguel, par exemple, MAROCCO 1977).

NOTA : Des liges radiomdtriques ( K / A r ) autour de 200 MA sont frdquement mentionne's


( c f . p . 1501. Nous pensons q u ' i l s sont obtenus SUT d'importantes enclaves
de granites dohercyniens, remanides dans l e s bordures orientales des grani-
t e s andins. Ces encZaves ont l a mgme composition que Zes t e m e s l e s plus
acides (adameZZites e t granites) de l a sdrie calco-aZcaline andine avec Zes-
quels e l l e s peuvent atre confondues, mais Leur aspect souvent f o l i d s d o i t
p e m e t t r e de Zes distinguer au sein des complexes batholitiques.

L'attribution au Miocène du magmatisme andin de la Cordillère


Real de Bolivie infirme l'hypothèse de JAMES (1971) qui le faisait contemporain
de l'installation du régime de subduction au Trias supérieur, sur la foi des 8ges
radiométriques ci-dessus mentionnés.

Ohigin& des gtrani;tes. ffypothèaes de. mise en place..

Comme pour les granitoïdes andins du Pérou dont ils ont les ca-
ractéristiques pétrographiques et la composition calco-alcaline, une origine pro-
fonde doit être envisagée pour les intrusifs miocènes de la Cordillère Real de Bo-
livie.

Cette origine profonde explique La présence des termes les plus


basiques (diorite et tonalites) de ces massifs, ainsi que leur mise en place à
haute température dans une région peu tectonisée par les phases andines (pas de
schistosité, ni de métamorphisme régional andin).

Cependant, la présence de granites anciens plus ou moins assi-


milés et l'importance relative des granitoïdes acides est en faveur d'une partici-
pation de la croûte sialique.
F i g . 110 - Schéma du b a s s i n subsident miocène du nord de l ' l l t i p l a n o e t des g r a n i t e s
de l a C o r d i l l è r e Real ( A ) , . i n t e r p r é t a t i o n p o s s i b l e (B).
( I n t e r p r é t a t i o n analogue B .c e l l e de Tanyonnier e t llolnar 1977 e t de I8att2Uer
e t al. 1977).
- 274 -

La mise en place finale du magma calco-alcalin surchauffé,


franchement intrusif, et localisé 5 cette partie des Andes de Bolivie nous paraît
pouvoir s'expliquer en faisant intervenir un processus de distension qui, lié à un
mouvement sénestre d'une faille crustale décrochante, créerait des vides nettement
séparés, disposés en échelons, er occupés par le magma.

Cette mise en place a pu s'effectuer en plusieurs étapes et


se prolonger sur plusieurs millions d'années.

Par ailleurs, les roches grenues de la Cordillère présentent


une grande analogie minéralogique et chimique avec les roches volcaniques et les
intrusions hypo-abyssales tertiaires de la Cordillère et de 1'Altiplano auxquelles
elles seraient génétiquement lides (SMULIKOWSKI op. cit.); leur magma originel pro-
vient vraisemblablement de la fusion de la partie supérieure de la plaque lithos-
phérique océanique plongeante sous le continent et de la fusion partielle de la
plaque c o n t i n e n t a l e .

- Les i n t r u s i o n s de p e t i t e s dimensions.

Ce sont pour la plupart des dykes, des sills et des "stocks"


de petite dimension (hecto 2 kilométrique), intrusifs dans le versant occidental
de la Cordillère et dans L'Altipiano.

I1 est souvent difficile de leur attribuer un ^age mais nous


pouvons considérer comme miocènes les dacites et les andésites du Cerro Quimsa Cha-
ta (12,3 MA, K/Ar, EVERNDEN et al. 1966), dans la serrania de Tiawanaku, et les
rhyolites du Cerro Cumpucu, intrusives dans le Miocène moyen à l'ouest de Corocoro.

Ces intrusifs sont installés sur des failles profondes B re-


jeux multiples; ils étaient peut-être liés à des roches d'épanchements érodées de-
puis, et ils sont apparentés, du point de vue pétrogénétique, avec les massifs in-
trusifs grenus de la cordillère et avec les épanchements volcaniques de l'bltipla-
no. Pour certains, il peut s'agir des conduits d'appareils volcaniques érodés (ré-
gion d'Oruro, CHACE 1 9 4 8 ) .

LES ROCHES VOLCANIQUES MIOCENES.

Elles sont représentées par des rhyodacites, des andésites,


des tufs et des ignimbrites rhyolitiques, intercalés avec des sédiments continen-
taux, qui affleurent à l'ouest de la faille de San Andres. Ce volcanisme est la
terminaison, en Bolivie, de l'important magmatisme fissural du sud du Pérou et du
nord. du Chili.

L'Pge des formations volcaniques, compris entre 25,6 MA et


10,s MA (EVERNDEN et al. 1966) en fait les équivalents des grands épanchements mio-
cènes de la Cordillère Occidentale péruvo-chilienne (volcanisme Tacaza, Huilacollo,
Huaylillas, San Pedro, Oxaya ). ...
Vers l'est, le volcanisme miocène s'amenuise, il n'est plus
représenté que par quelques niveaux de cinérites, datés du Miocène moyen et supé-
rieur ("Tobas" Ulloma, Callapa .). ..
- 275 -

Les dernières tectoniques andines (finimiocène et pliocène)


plissent ce volcanisme dont la mise en place coïncide avec l'importante subsidence
miocène de 1'Altiplano et, partiellement, avec la montée des batholites de la Cor-
dillère Orientale.

CONCLUSIONS SUR LE MAGMATISME MIOCENE.

Le magmatisme miocène est caractérisé par la première manifes-


tation Pluto-volcanique calco-alcaline d'importance, connue dans les Andes bolivien-
nes. I1 est une partie de la ceinture volcanique et plutonique des Andes Centrales,
interprétée en l'associant à la zone de subduction est-pacifique.

Les modèles associant le magmatisme calco-alcalin aux zones


de subduction, développés par DICKINSON 1970, GILLULY 1970, MIYASHIRO 1972 et 1973
..., ont été appliqués aux Andes Centrales par JAMES (1971), AUDEBAUD et al. (1973)
MEGARD ( 1973), STEWART et SNELLING ( 1974) .. .
Basés sur des observations générales tirées d'exemples récents
dans la région circum-pacifique, ces modèles font intervenir systématiquement un cer-
tain nombre de caractères considérés comme favorables pour localiser des zones de
subduction :

Cette association entre plutonisme et volcanisme observée par


divers auteurs dans les ceintures magmatiques péripacifiques (DICKINSON 1970, WIL-
LIAM et Mc BIRNEY, Mc BIRNEY 1969, HAMILTON 1969, MIYASHIRO 1967 ...>
avait déjà
été mise en évidence pour les roches plutoniques et les roches volcaniques bolivien-
nes, par SMULISKOWSKI (1934) qui remarquait leur grande analogie minéralogique et
chimique. I1 en supposait leur parenté magmatique et leur provenance des mêmes sour-
ces magmatiques.

NOTA : On peut se demander pourquoi l e s volcanites e t l e s roches plutoniques du nord


des Andes boliviennes ne sont pas plus e'troitement associe'es dans l'espace.
Dem explications sont possibles : s o i t que l'érosion n'a pas suffisamment
élimine' l a couverture volcanique de possibles intrusions dans Z'Altiplano oc-
cidental e t , par contre, q u ' e l l e l ' u totalement supprime'e dans l a Cordillère
Orientale. Dans ce cas,nous pouvons imaginer q u ' i l e x i s t a i t à ce niveau des
épanchements volcaniques, similaires à ceux des mesetas de Los Frailes e t de
Morococala qui, avec un âge fini-miocène e t pliocène, ont une position dans
la CordillBre Orientale identique à c e l l e mises en place, au niveau de l a
Cordillère Real, - s o i t , sinon, que l e s conditions de mises en place, au ni-
veau de l a Cordillère, &aient t e l l e s que l e magma calco-alcalin n'a p u p m -
venir à l a surface e t que seules l e s roches de profondeur sont repre'sente'es;
que Z'érosion dégagera à l a f i n du Miocène.
Quoiqu'il en s o i t , l e coge'ne'tisme entre l e s roohes volcaniques
e t l e plutonisme ne semble pas pouvoir ê t r e mis en doute. Ils représentent
des termes d i f f é r e n t s d'un même complexe.
- 276 -

- Le magmatisme associé aux zones de subduction, présente des variations


pétrographiques e t chimiques l i é e s à sa position par rapport 8 l a fosse.

La variation latérale des caractères pétrographiques et chimi-


ques des roches plutoniques et volcaniques miocènes de Bolivie et du Pérou n'a pas
été étudiée en détail, comme c'est le cas pour les volcanites plio-quaternaires du
sud du Pérou (LEFEVRE 1973).

On remarque cependant que, dans la série plutonique, les ter-


mes les plus basiques (gabbros, diorites) sont proportionnellement moins représentés
dans les granitoides miocènes de la Cordillère Orientale bolivienne que dans le ba-
tholite côtier du Pérou-Chili (Crétacé-Eocène). Ceci va dans le sens d'une augmenta-
tion en K20_ en fonction de la distance à la fosse et donc de la profondeur de la
zone de Benioff.

C'est à cette augmentation que nous devons, peut-être, la na-


ture plus potassique que sodique des roches grenues boliviennes.

La relation entre l'augmentation des teneurs en K20 et l'exis-


tence d'un plan de Benioff est maintenant admise à la suite des travaux de MOORE
(1959), DICKINSON (1970), etc. En appliquant ce modèle au magmatisme miocène il se-
rait intéressant de pouvoir positionner le plan de Benioff miocène et de reconsti-
tuer sa pente. Ceci demande que des Etudes géochimiques et géochronologiques préci-
ses soient réalisées qui nous situent avec précision la profondeur d'origine des
magmas.

On peut cependant noter déjà que le magmatisme miocène, volu-


métriquement aussi important que le magmatisme d'8ge crétacé-éocène, est décalé vers
l'est par rapport à ce dernier. Cette migration, qui coïncide avec une migration des
zones tectorogéniques, peut s'interpréter en admettant que la zone d'origine des mag-
mas, et donc la zone de fusion partielle de la croûteocéanique plongeante sous la
plaque continentale (GREEN et RINGWOOD 1968, DICKINSON 1970 ...) a été deplacée vers
l'est. Ceci implique que le plan de Benioff ait eu un pendage plus faible et qu'il
ait pénétré jusqu'à plus de 500 km sous le continent. Ce pendage plus faible serait
le résultat d'une vitesse de rapprochement des plaques plus élevées (LUYENDIK 1970).

Une conséquence de cette hypothèse est que le magma calco-al-


calin miocène, produit par la fusion ou l'anatexie du matériel basaltique de la
croûte océanique ou de ses dérivés (GREEN et RINGWOOD 1968) et/ou par: la fusion par-
tielle du manteau de la plaque continentale sus-jacente (& BIRNEY 1970), est créé
2 une plus grande distance de la fosse que le magma crétacé-éocène.

Lamontée vers la surface de ces produits va s'effectuer dif-


féremment selon que la croûte continentale sus-jacente est de plus ou moins grande
épaisseur et sa cristallisation sera différente selon le niveau de mise en place :

- Dans l'Altipiano, 02 nous pensons que la croûte est de faible épaisseur au Miocè-
ne, un épanchement rapide en surface a dÛ être possible.

- Au niveau de la Cordillère Orientale, par contre, nous pensons que la croûte est
plus épaisse (jusqu'à 50 lcm ?) car la mise en place des granites s'effectue dans
les restes d'une chaîne hercynienne, sur socle précambrien, et incomplètement ré-
ajustée. La cristallisation s'opère dans des niveaux profonds et, probablement,
avec intervention d'une contamination crustale liée à un processus de refroidis-
sement lent au sein de la croûte. Ceci devrait ouvoir être vérifié ou infirmé
pour l'établissement des rapports isotopiques 8PSr/86Sr.
- 277 -

- La relation entre les zones de magmatisme et les zones tectorogéniques


(zones mobiles 1 la bordure de croûte continentale) est un fait généra-
lement observé.

L'extension vers l'est, jusqu'en Bolivie, du volcanisme et du


plutonisme miocène coïncide grosso modo avec la mobilisation tectonique de ce sec-
teur des Andes. La quasi totalité du magmatisme andin miocène, pliocène et quater-
naire y succède aux premières phases de compression andine qui se. sont manifestées
dans ce secteur. Elles y sont suivies par une période d'instabilité soulignée par
une succession de serrages au Miocène et au Pliocène, et aussi au Pléistocène.

I1 est clair qu'une liaison temporo-spatiale existe entre zo-


nes magmatiques et zonestectorogéniques, bien que celles-ci puissent avoir une plus
grande extension.

Pour MEGARD (1973), c'est le soulèvement en distension de ces


zones, consécutif à un réajustement isostatique postérieurement aux phases de com-
pression, qui explique la montée du magma des granitoïdes.

LE VOLCANISME PLIO-QUATERNAIRE.

Le magmatisme plio-quaternaire ne diffère du magmatisme miocè-


ne que par l'absence de roches plutoniques 1 l'affleurement. On ne peut générale-
ment séparer le volcanisme miocène et le volcanisme pliocène (et plio-quaternaire)
que lorsque la phase fini-miocène de plissement est bien exprimée, comme c'est le
-
cas dans le nord de 1'Altiplano bolivien.

LE VOLCANISME PLIOCENE est essentiellement ignimbritique.

I1 forme un vaste plateau qui recouvre la surface d'aplanisse-


ment fini-miocène et dans lequel on reconnait, dans le nord de l'illtiplano, les tra-
ces d'une phase intra-pliocène de plissement et d'une deuxième surface d'aplanisse-
ment (surface Puna) au-dessus de laquelle sont les épanchements ignimbritiques Pe-
rez ( 2 , 5 MA).
Ces ignimbrites pliocènes passent en continuité aux épanche-
ments ignimbritiques pliocènes de la Cordillère Occidentale du sud du Pérou et du
nord du Chili (formation Barroso, sillar d'Arequipa).

Dans le nord de l'Altipiano, des laves andésitiques (formation


__
Cerke), restes d'un vaste appareil volcanique
. pliocène,
- sont recouvertes par les
ignimbrites Perez, de composition rhyolitique, produites par un volcanisme f i s s u -
ral.

LE VOLCANISME QUATERNAIRE.

Le volcanisme quaternaire qui surmonte le volcanisme fissural


pliocène, est représenté par un volcanisme explosif. Les strato-volcans andésiti-
ques de la frontière avec le Chili sont des appareils, souvent de grandes dimen-
sions, qui culminent à 5000 et 6000 m, dans lesquels on peut distinguer les appa-
reils préglaciaires que l'érosion a fortement démantelé, de composition rhyoliti-
que 2 rhyodacitique principalement, et les édifices plus récents, généralement
plus basiques (KATSUI et FERRAN (1968), KUSSMAUL (1976)).

CONCLUSIONS.

Le volcanisme plio-quaternaire du nord de 1'Altiplano boli-


vien est la continuation, vers le sud-est, des séries volcaniques sud-péruviennes,
étudiées par LEFEVRE (LEFEVRE 1973, DUPUY et LEFEVRE 1974, DUPUY et al. 1975) :

- La relation entre le volcanisme bolivien et nord-chilien et la subduc-


tion de la plaque de Nazca, est donc probable.

Ce volcanisme est en remarquable corrélation avec le fort pen-


dage (de 25" à 30") que présente la zone séismique (zone de subduction) à ce ni-
veau des Andes Centrales (ISACKS 1970, OLIVER 1972, SYKES 1972, BARAZANGI et
ISACKS 1976).

De part et d'autre de cette région volcanique (de 15" à 27"


de latitude S), l'absence de volcanisme caractérise des secteurs des Andes, dans
le centre et le nord du Pérou et dans le centre du Chili, oìì l'inclinaison de la
plaque descendante (plaque de Nazca) est plus faible (de 10" à I S " ) ; tendant B de-
venir horizontale à une certaine profondeur (STAUDER 1975, MEGARD et PHILIP 1976).

Sur des bases séismologiques (présence d'ondes séismiques 2


forte atténuation de vitesse) BARAZANGI et ISACKS (1976) proposent l'existence de
matériel asthénosphérique au niveau des secteurs B forte inclinaison de la plaque
de Nazca. Ce matériel asthénosphérique, qui expliquerait l'importance du volcanis-
me quaternaire, serait localisé dans le sud du Pérou et le nord du Chili et serait
intercalé entre la plaque descendante et la plaque sud-américaine chevauchante.
- 279 -

Dans le nord du Pérou et le centre du Chili, ce coin asthéno-


sphérique n'existerait pas et les deux plaques seraient au contact.

Dans le sud du Chili, où le volcanisme quaternaire est aussi


intense, la nature de l'écaille d'asthénosphère est en cours d'étude (CHINN et al.
1976).

- La relation entre l e volcanisme quaternaire e t l a tectonique semble


obéir à la même répartition.

Pour MEGARD et PHILIP (1976), le secteur 2 pendage faible du


centre et du nord du Pérou, correspond à une zone oÙ la tectonique récente et ac-
tuelle est en compression. Le secteur à volcanisme important et à fort pendage
présenterait des déformations en distension.

Cependant, nous remarquons (cf. p. ) que les mouvements


en compression ne sont pas absents dans le Plio-Quaternaire bolivien. I1 n'est donc
p a s possible d'opposer systématiquement les deux secteurs. Nous pensons que c'est
plus une différence dans l'expression de la déformation en compression qui distin-
gue le nord et le sud du Pérou, liée à une différence de comportement du matériel
déformé (présence d'un socle rigide précambrien en subsurface dans le sud-péruvien,
nord-bolivien).

Nous observons ainsi du plissement, au nord (63 vertical),


des mouvements horizontaux de fractures,au sud (O1 et 6 horizontaux).
3
Les mouvements de failles sont probablement divers suivant
la direction du plan de faille et sa position par rapport aux directions des con-
traintes. Nous pouvons imaginer ainsi des failles décrochantes inverses, des fail-
les normales décrochantes, des failles inverses, des failles normales etc. dont
nous avons quelques exemples dans 1'Altiplano bolivien et dont l'inventaire est en
cours (LAVENU).

* *
*
- 281 -

LES EVENEMENTS RECENTS

L'évolution récente de la chaîne des Andes commence après la der-


nière phase importante de serrage, d'âge intra-pliocène en Bolivie. Nous lui attri-
buons comme limite inférieure la discordance de l'ignimbrite Perez (d'âge radiomé-
trique 2,5 MA) sur les structures de la dernière phase de plissement (pliocène).

A partir de cette période jusqu'à la période actuelle, la chaîne


des Andes, totalement émergée, va connaître une évolution de type continental dans
laquelle les processus d'érosion seront prépondérants, rythmés par les mouvements
tectoniques, les épisodes volcaniques et les périodes de dépôts.

La connaissance du Plio-Quaternaire bolivien est relativement


avancée grâce aux travaux de très nombreux auteurs (dont AHLFELD et BRANISA 1960
fournissent une extense bibliographie). Les formations altiplaniques sont, en parti-
culier, bien connues par les études de TROLL (1927 à 1935) et la cartographie du
Service Géologique de Bolivie; et le bassin de La Paze est décrit en détail par DO-
.
BROVOLNY ( 1972)

L'évolution morphotectonique du Plio-Quaternaire bolivien peut


donc être ébauchée et comparée avec celles du Pérou et du Nord-chilien que des étu-
des récentes ont envisagées : MAC LAUGHLIN (1924), NEWELL (1949), DOLFUSS (1965),
UOLFUSS et al. (1970), LAHARIE (1975) pour le Pérou; TRICART et al. (1965), RUIZ
FULLER (1965), BORDE (1966), PASKOFF (1970), PREUILH (s.d.), LAUGENIE (1971), DRESCH
(1973) et RIEU (1975) en ce qui concerne le Chili.

Actuellement, des études détaillées, entreprises par la Mission


Géologique ORSTOM à La Paz, tendent 2 préciser la stratigraphie et la néotectonique
du Plio-Quaternaire bolivien et les relations entre les divers facteurs (lithologi-
ques, structuraux, climatiques ...) qui ont contribué à la morphogenèse de ce sec-
teur des Andes.

Nous nous limiterons donc, ici, à présenter brièvement la succes-


sion des phénomènes telle que nous l'avons interprétée à partir des données publiées
et de nos propres observations.
- 282 -

LES SURFACES D'BROSION

L'histoire géologique plio-quaternaire des Andes a vu se succé-


der un certain nombre de surfaces d'érosion dont la mise en place est étroitement
liée aux mouvements tectoniques et que des épisodes de sédimentation lacustre ou
glaciaire fossilisent.

LA SURFACE PUNA.

Après les phases miocène et pliocène, les Andes 2 peine émergées


sont tranchées par une surface d'érosion légèrement ondulée, la "surface Puna''
(BOWMANN 1916, MAC LAUGHLIN 1924 ...) qui régularise les reliefs précédemment créés.
Cette surface est bien caractérisée dans L'Altipiano bolivien. On la retrouve bien
conservée sur le versant occidental de la Cordillère Orientale oÙ elle constitue
l'enveloppe des crêtes entre 3800 et 4600 m d'altitude, montant jusqu'à près de
5000 m dans la zone faîtière de la Cordillère. Les réseaux hydrographiques des
rios Sorata et La Paz et de leurs affluents l'ont profondément entamée mais de vas-
tes témoins demeurent encore, tapissés souvent par des épandages glaciaires.

Sur le versant oriental, cette surface morphologique est dissé-


quée par les rivières du versant amazonien ("Yungas"), et elle n'y est plus s o u l i -
gnée que par les interfluves qui s'abaissent régulièrement vers les chaînons sub-
and ins.

Au niveau des sierras subandines, elle n'est plus une surface


d'aplanissement aussi évoluée. Etant donné l'importance des déformations mio-plio-
cènes dans ce secteur, un modelé de dissection la remplace. Car, effectivement, la
surface Puna présente à grande échelle une remarquable régularité : elle dessine
un vaste bombement anticlinal depuis la côte jusqu'à la Cordillère Orientale. Dans
le détail, on se rend compte qu'elle est en réalité complexe; polygénique et compo-
site, elle intègre des éléments de surface successives, miocènes et pliocène; des
soulèvements récents l'ont plusieurs fois déformée et les érosions tardives l'ont
profondément modifiée surtout sur le versant oriental des Andes.

- L'empreinte d'une surface fini-mi,ocène est nette dans la partie occiden-


tale de 1'AltiDlano. Elle est fossilisée Dar le Pliocène inférieur. au sud du rio
Mauri, par le Pliocène supérieur (ignimbrite Perez 1 2 , s MA), au nord. Dans cette
région, la phase pliokène de plissement n'a pas agi et, comme sur le versant occi-
dental des Andes péruvo-chiliennes, la surface miocène joue un rôle important.
- 283 -

Par contre, dans le reste de l'Altipiano, dans la Cordillère et


dans les sierras subandines, la surface finiaiocène, disloquée en horsts et gra-
bens (bassin de La Paz, par exemple), est plissée en même temps que le Pliocène
infërieur qui la recouvre par endroits. Elle sert localement de support aux glisse-
ment superficiels (nappe de Corocoro, granite de Huayna Potosi, ...), provoqu6s
par la phase pliocène de serrage.

-La surface pliocène tronque les structures plissées et faillées par l a


phase intra-pliocène de serrage. Nous lui attribuons l'essentiel de la "surface
Puna" de 1'Altiplano et de la Cordillère Orientale de Bolivie.

Elle est fossilisée par l'ignimbrite Perez et partiellement dé-


truite ou reprise dans les cycles d'érosion postérieurs.

Dans les chaînons subandins, l'établissement d'un relief "juras-


sien" suit le plissement le plus important de cette région (mio-pliocène), lequel
a créé des reliefs au niveau des zones anticlinales et des vallées synclinales lon-
gitudinales. L'enfoncement des vallées antécédentes (rio Beni, rio Tuichi), en clu-
se dans les reliefs anticlinaux, accompagne le plissement.

EXTENSION DE LA SURFACE PLIOCENE.

La "surface Puna'' est connue dans les Andes péruvo-chiliennes


oÙ sur tout le versant occidental des Andes, elle remanie des éléments de surface
"miocène''.

Dans le nord du Chili, PREUILH (s.d.) remarque en particulier


que les épanchements rhyollitiques de la région de Calama, d'âge miocène (18,7 MA
(CORVALAN et al. 1967), 6,89 - 7,35 et 10 MA (RUTLAND et al. 1965), 9 - 11,6 -
12,6 MA (CLARK et al. 1967) et pliocène ( 4 , 2 4 MA (RUTLAND et al. 1965), 5 MA (Geo-
logical Survey) sont biseautés par un glacis d'érosion et recouverts par une forma-
tion volcano-détritique dans laquelle une ignimbrite a fourni un ^age de 2 , 4 MA.
Cette formation est, elle-même, surmontée par les calcaires lacustres de la fm.
Loa qui seraient à situer à la fin du Pliocène supérieur (RIEU 1975).

Le glacis d'érosion ainsi défini, postérieur au plateau rhyoli-


tique (formations rhyolitiques, Oxaya, Huaylillas), est donc probablement lié 2 la
surface d'aplanissement pliocène de 1'Altiplano bolivien, ainsi d'ailleurs que la
surface grâce à laquelle le "tuf Sencca" vient reposer en discordance angulaire
sur la formation Moquegua oligo-miocène (MAROCCO ?:TZ DALMAYRAC et al. 1977).
N

P l , . Appareil volcanique pliocène ( Cerlce) ; P12. Ignimbrites


pliocènes ( Perez : 2,5 MA) j Q I . Pléistocène basal l a c u s t r e
( Charalla 2 l ' o u e s t , -Aye, Ayo à l ' e s t ) ; Q 2 . Conglomérats pléis
tocènes ( Taraco, Topohoco, Purapurani) ; Q 3 . Pléistocène infé-
r i e u r l a c u s t r e (Ulloma, Ballivian) e t g l a c i a i r e (Milluni) ;
Q 4 Lacustre Ninchin e t derniers épisodes g l a c i a i r e s ( f l è c h e s )
Qv Vo1oans r é c e n t s pré-gaaciaires.
( des d6crochements &cents sont repérés).
- 285 -

EVOLUTION DE LA SURFACE PLIOCENE.

Après CORVALAN 1964, RUIZ FULLER 1965, PREUILH s.d., puis RIEU
(1975) remarquent que les dépôts des calcaires Loa sont tectonisés et que la Cor-
dillère est fortement soulevée. Sur le versant occidental de la Cordillère, la
surface pliocène est relevée de plus de 1000 m par une flexure. Elle atteindra
4000 m au niveau de l'hltiplano. En même temps la Cordillère de la Côte est sou-
levée différentiellement.

Dans l'bltiplano bolivien, ce soulèvement entraine des mouve-


ments de blocs qui déforment la surface pliocène créant des reliefs en horsts et
des dépressions que les lacs pléistocènes vont occuper.

Pendant le Pléistocène, se produiront successivement.trois épi-


sodes, au moins, de soulèvement (cf. p.295 ) . Ces soulèvements, qui affectent aus-
si la Cordillère Orientale, entrainent des reprises de l'érosion avec emboitement
des divers dépôts lacustres de 1'Altiplano et étagement de terrasses dans les pro-
fondes vallées du versant amazonien. La surface pliocène est, aussi, disloquée par
les jeux récents de failles et le développement d'un réseau hydrographique qui uti-
lise souvent le réseau antécédent pliocène.

LES FORMATIONS PLIO-QUATERNAIRES

Les sdries mio-pliocènes de l'Altipiano, plissées et faillées


par les dernières phases de compression de grande ampleur, et tranchées par la sur-
face pliocène d'érosion, sont recouvertes en discordances par des dépôts lacustres,
alluvionnaires, glaciaires et volcaniques dans lesquels des termes pliocènes et
des termes pléistocènes sont connus grâce à la géochronologie et aux découvertes
fossilifères :

- Un volcanisme fissural, ignimbritique, caractérise le Pliocène terminal (forma-


tion Perez),

- Des sédiments conglomératiques, lacustres et glaciaires, déposés dans l'bltipla-


no et la Cordillère sont pléistocènes. Des stratovolcans pré- et post-glaciai-
res recouvrent le bord occidental de l'Altipiano, au même moment.

- Le Quaternaire récent (Holocène) est représenté par des terrasses d'alluvions,


des cônes de déjection et des formations de pentes, ainsi que par quelques ma-
, nifestations volcaniques (fumerolles, ...
).
- 286 -

LA L I M I T E PLIOCENE-PLEISTOCENE.

La limite plio-pléistocène la plus communément admise h l'heure


actuelle, est le début de la période Olduvai, d'8ge radiomgtrique 1,9 MA (Geologi-
cal Time Table, VAN EYSINGA, Elsevier 1 9 7 5 ) .

Dans 1'Altiplano nord-bolivien, 1'8ge radiométrique tertiaire


le plus récent est celui de 2,5 MA, obtenu par EVERNDEN sur l'ignimbrite Perez
(Sencca au Pérou, sommet du ''Sillar d'Arequipa" h 3 - 3 , 4 MA, Sud Pérou - Nord Chi-
li). Cette ignimbrite est donc du Pliocène terminal; elle est discordante sur le
Miocène et le Pliocène plissés.

On peut donc penser que la limite entre le Pliocène et le Pléis-


tocène se situe au-dessus de cette ignimbrite, approximativement au moment de l'épi-
sode lacustre (f. Charaga en Bolivie, Capillune au Pérou, Loa au Chili) qui la re-
couvre en concordance. Cet épisode précède les nappes alluviales du Pléistocène in-
férieur (couches d'Ulloma d'AHLFELD ( 1 9 4 6 ) , équivalentes du lacustre Ballivian
(BOWMANN 1909) ou Azangaro (NEWELL 1 9 4 9 ) du Pérou, et de la formation Quillagua
du Norte Grande Chilien (in RIEU 1 9 7 5 ) ) .

La présence, au-dessus du Pliocène d'Ayo Ayo, d'une cinérite lé-


gèrement discordante, recouverte par des terrains du Pléistocène inférieur basal
(HOFFSTETTER et al. 1971), vient h l'appui de cette hypothèse.

Dans la région de La Paz, la limite plio-pléistocène pourrait


se situer dans la partie sommitale de la formation La Paz, au-dessus de la cinéri-
te Chijiñi et sous les dépôts de la première grande glaciation (Drift calvario de
DOBROVOLNY 1962).
L'évolution récente de la chaîne des Andes Centrales comence-
rait donc au Pliocène supérieur et s'étendrait sur 2 à 3 millions d'années.

LE PLIOCENE TERMINAL ET LE PLEISTOCENE BASAL.

Après les phases tectorogéniques du Miocène supérieur et Pliocè-


ne inférieur et sur la surface Puna pliocène, un manteau ignimbritique recouvre
tout l'ouest de 1'Altiplano nord-bolivien ainsi que le versant pacifique des Andes
nord-chiliennes et sud-péruviennes.
- 287 -

- Ces ignimbrites rhyodacitiques à 2,5 MA ( f . Perez) donnent les reliefs


ruiniformes de la région du rio Mauri. Elles sont discordantes sur le Miocène de
1'Altiplano occidental ( f . Mauri) et sur le Pliocène plissé de la région de Cura-
huara de Carangas.

Lorsque le Pliocène n'est pas plissé, la séparation entre les


ignimbrites Perez et les termes volcaniques antérieurs n'est guère possible, com-
me on peut l'observer à l'ouest de la faille de San Andres (Altiplano occidental,
Nord-Chili ...).

Vers la frontière avec le Pérou, les ignimbrites Perez recou-


vrent les restes d'un vaste strato-volcan andésitique, érodé (volcanisme Cerke) qui
est l'appareil le plus ancien connu dans le Nord-bolivien, intercalé dans les ignim-
brites pliocènes.

L'ignimbrite Perez s'amenuise vers le nord-est et l'est; elle


pourrait être liée génétiquement, aux grandes fractures de direction NW-SE, NE-SW
et E-W, observées dans la zone frontière avec le Chili (n) qui, postérieurement,
serviront aux éruptions quaternaires (alignements de volcans).

-
Une s é r i e lacustre (f. Charaña) se superpose aux épanchements ignimbri-
tiques dans la région frontière avec le Pérou et le Chili. Cette série (Capillune
au-Pérou, MENDIVIL 1965 ; Huaylas dans le nord du Chili, SALAS et al. 3966) est
concordante et épaisse de près de 200 m; elle est constituée par des conglomérats
à éléments volcaniques, des grès, des pyroclastiques, des limolites, des argiles
blanches ou grises et des tufs.

Cette formation est probablement située 2 la limite plio-pléis-


tocène.

CORRELATIONS ET EXTENSION.

- Dans la région d'Ayo Ayo - Pacacamaya, au-dessus d'une ciné-


rite de faible épaisseur (3-4 m), une série lacustre, réduite à 3 0 m de sables
fins, argileux, de grès 5 éléments volcaniques et d'argiles, contient une faune de
mammifères (découverte par S . MUNOZ REYES) que HOFFSTETTER (H. et al. 1971) situe
dans le Pléistocène inférieur, probablement relativement ancien car ne contenant
pas d'immigrants d'origine nord-américaine.

Nous pensons qu'it pourrait s'agir d'une extension lacustre


(lac "pre-Minchin" d'AHLFELD et BRANISA 1960), contemporaine des couches de Chara-
ña.

(%) en particulier grâce aux photographies satellites (LANDSAT).


- 288 -

- Dans la région d'Umala, une cinérite du sommet de la formation


Umala surmonte un gisement d'âge probable pliocène. Avec HOFFSTETTER et al. (1971),
nous supposons que cette cinérite correspond 5 celle d'Ayo Ayo et que les couches
sus-jacentes, comme B Ayo Ayo, sont pléistocènes.

- Dans le bassin de La Paz, la cinérite Chijiñi (de DOBROVOLNY)


nous parait correspondre, en première hypothèse, B la cinérite d'Ayo Ayo. Les cou-
ches qui lui succèdent montrent des interdigitations de dépôts glaciaires et flu-
vio-glaciaires parmi lesquels les plus anciens (Glaciaire Patapani-Calvario) nous
paraissent constituer des équivalents partiels des couches lacustres d'Ayo Ayo,
Umala et Charaña.

CONCLUSIONS.

En première approximation, nous admettons que, succédant B la


phase intra-pliocène, nous avons dans 1'Altiplano bolivien un premier cycle de dé-
pôts volcano-sédimentaires, plio-pléistocènes.

Ce cycle est postérieur à une phase d'érosion généralisée (sur-


face Puna pliocène), plus ou moins nettement exprimée. Bien visible dans le centre
de l'Altipiano, elle est très faible 2 Ayo Ayo oÙ elle est soulignée par un niveau
rubéfié qui tronque un léger bombement des couches du Pliocène inférieur. Dans le
bassin de La Paz et la région d'Umala, la discordance pliocène n'est pas repérée,
une continuité existant avec le Pliocène fossilifère.

Des datations radiométriques et des récoltes de fossiles de-


vraient permettre de préciser l'âge de toutes les cinérites, des formations qui les
accompagnent, de la déformation et de la phase d'érosion qui leur succèdent. Cet
âge est, cependant, compris entre le Pliocène daté et le Pléistocène inférieur du
lacustre Ballivian.

C'est une situation analogue B celle que PREUILH puis RIEU


(1975) observent dans la Pampa de Tamarugal (région de Calama, "Norte Grande" du
Chili), pour les dépôts lacustres de la formation Loa qu'ils lient à une première
période pluviale et qui précèdent les dépôts lacustres Quillagua, pléistocènes.

LE PLEISTOCENE SEDIMENTAIRE.

La présence de Pléistocène est connue dans le nord de l'Alti-


plano depuis le début du siècle avec la découverte de restes de mammifères dans la
régio; d'Ulloma. Un historique de ces découvertes nous est fourni par AHLFELD et
BRANISA ( 1 960).

Nous pensons que les séries argilo-sableuses, à mammifères du


Pléistocène inférieur, sont largement postérieures aux formations précédemment men-
tionnées (f. Charaña, Pléistocène d'Ayo Ayo, Umala ...). Effectivement, les dépôts
lacustres ("couches d'Ulloma" ou f. Ballivian, en Bolivie, et f. Azangaro, au Pé-
rou) occupent une dépression au centre de L'Altipiano nord-bolivien, emboitée dans
- 289 -

les restes d'une surface d'érosion antérieure, laquelle supporte de vastes épanda-
ges détritiques grossiers.-

La chronologie relative que nous proposons, peut se résumer


ainsi :

1)- Postérieurement aux dépôts lacustres anciens, vraisemblablement donc de la base


du Pléistocène inférieur, un mouvement orogénique provoque un soulèvement rapi-
de de certains éléments de la Cordillère, en particulier de la Cordillère Real
et de Quimsa Cruz.

Une importante érosion va alimenter le dépôt d'énormes épanda-


ges conglomératiques, dans l'est de l'Altipiano, au pied des reliefs créés ou
rajeunis. Ces conglomérats à galets roulés dans une matrice argilo-sableuse,
et accumulés sur de vastes glacis sont mentionnés dans les péninsules de Santia-
go de Huata et de Taraco, sur les bords du lac Titicaca (formation Taraco), au
pied de la Cordillère Real (formation Purapurani) et depuis la serrania de Tia-
wanaku jusqu'à Oruro (conglomérats Topohoco). Ils sont discordants et posté-
rieurs aux formations du Pliocène, du Pléistocène basal et au premières glacia-
tions.

A cet Episode conglomératique, nous rattachons la formation


aurifère (Cangalli I) qui occupe les paléo-vallées d'un réseau hydrographique
ancien sur le versant oriental de la Cordillère Real (FREYDANK inédit).

2)- Succédant à ce cycle d'érosion, un nouveau mouvement tectonique généralisé, en-


traine des mouvements de blocs, grâce au rejeu des failles existantes, E-W et
NN-SE. Les conglomérats sont basculés (jusqu'à 10" de pendage dans la péninsu-
le de Taraco) et érodés.
Un nouveau paysage sc! fo-me: emboité dans le précédent :
C'est à ce moment 12 que,dans la vaste dépression altiplanique,
se met en place la deuxième formation lacustre du Pléistocène inférieur : c'est
le bassin du lac Ballivian.

Cette nouvelle formation sédimentaire ("couches d'Ulloma" d'AJ3L-


FELD ou f. Ballivian ou f. Azangaro) assez hétérogène, présente des alternances
de limons, de sables argileux et de conglomérats, avec des niveaux de tufites
et de diatomites. C'est dans des terrasses de cette formation que les restes de
mammitfères du Pléistocène inférieur sont rencontrés (voir liste in AHLFELD et
BRANISA 1960) dans la région d'Ulloma.

Nous pensons que la puissante nappe alluviale du lac Ballivian


est corrélative de la deuxième grande glaciation qui recouvrait toute la Cor-
dillère Orientale (Glaciaire Milluni de DOBROVOLNY). Sur le versant oriental
pourrait lui correspondre les dépôts du Cangalli II qui surmontent le Cangalli I,
partiellement érodé.

La formation Ulloma-Ballivian n'est pas épargnée par les mouve-


ments tectoniques et des failles récentes l'affectent fréquemment, avec des
jeux horizontaux en compression et en distension.

3)- Les mouvements verticaux, postérieurs au dépôt de la formation Ulloma, sont im-
portants. On leur doit une succession de soulèvements que soulignent des éro-
sions successives sur un relief rajeuni :

a) Dans la zone cordilléraine, le réseau hydrographique actuel semble s'instal-


ler au cours de cette période d'instabilité orogénique en utilisant partiel-
lement un réseau antécédent; il entaille les dépôts plio-pléistocènes précé-
dents, en particulier les moraines des premières glaciations et les épanda-
ges conglomératiques des versants occidentaux et orientaux.
- 290 -

Les têtes de vallées seront utilisées par les derniers glaciers


qui y avancent leurs moraines frontales (Glaciaire Choqueyapu I et II). Ce ré-
seau hydrographique évoluera ensuite par creusement successif que souligneront
des terrasses étagées sur plusieurs centaines de mètres de hauteur.

b) Dans l'Altipiano, et probablement associée aux derniers épisodes glaciaires*


(Choqueyapu), une nouvelle extension lacustre (lac Minchin, TROLL 1927) s'ins-
talle en contre-bas du lacustre Ballivian. Depuis la région de Callapa jusqu'à
Oruro, le lac Minchin occupait 1'Altiplano oriental; il s'étalait vers le sud
B l'ensemble de 1'Altiplano. Des terrasses étagées en subsistent, soulignées
par des encroûtements d'algues calcigènes (stromatolites).

LE VOLCANISME QUATERNAIRE.

'
Dans 1'Altiplano occidental, les épanchements ignimbritiques
du Pliocène supérieur vont supporter les strato-volcans pléistocènes, andésitiques
et dacitiques, pour la plupart situés en territoire chilien.

Les principaux appareils constituent les hauts sommets de la


"Cordillère Occidentale". Une chronologie peut être effectuée suivant le plus ou
moins grand degré d'érosion présenté par les cônes volcaniques :

- Nous avons vu que l'appareil volcanique le plus ancien était pliocène (volcan
Cerke). Fortement érodé, il supporte les ignimbrites Perez.

- Les volcans pré-glaciaires les plus anciens, dans le secteur considéré, sont re-
présentés par Larancagua (5580 m) , le Pomarapa (6240 m) , 1'Anallajchi (5583 m)
et le Sajama (6520 m) que l'érosion glaciaire a démantelé en partie.

- Le volcan Parinacota (6360 m), aux formes coniques bien cbnservées, est plus ré-
cent, probablement post-glaciaire.

~ ~~ ~~

% Dans une publication récente, SERVANT (1977) propose d'associer les épisodes la-
custres connus dans 1'Altiplano aux périodes de récession des glaciers : fin de
la glaciation Sorata (2ème étape de la glaciation Milluni) pour le lacustre Bal-
livian, fin de la glaciation Choqueyapu I pour le lac Minchin et fin de Choqueya-
pu II pour un lacustre Tauca du sud de 1'Altiplano (d'âge 10.000 - 13.000 ans BP,
SERVANT et FONTES 1976).
- 291 -

LA TECTONIQUE QUATERNAIRE

Les dépôts du Quaternaire ont enregistré des déformations suc-


cessives en distension et en compression qui sont pour l'essentiel des déformations
cassantes.

La tectonique en distension a déterminé des failles normales


qui sont observées depuis le Pliocène jusqu'aux dépôts les plus récents.

- Dans les ignimbrites pliocènes Perez, des réseaux de failles en distension de di-
rection NE-SW et NW-SE sont cartographiés dans la région de Huancarani (GEOBOL
1966).

- Le Plio-Pléistocène d'Ayo Ayo est affecté par des failles normales N.080", anti-
thétiques d'une grande faille à pendage vers le nord.

- Dans la péninsule Taraco, la formation conglomératique pléistocène est limitée au


nord par une faille normale de direction E-W.

- Les volcans quaternaires se distribuent sur des alignements de direction N-S mais
aussi NNW-SSE, NE-S,W et E-W (photos par satellites).

- Les moraines de la cordillère et les surfaces récentes de 1'Altiplano nord, pré-


sentent fréquemment des abrupts de failles de quelques mètres de rejet. Et le
volcanisme récent (volcan Anallajchi) est fracturé par des failles E-W.

Les photographies prises par satellites montrent aussi de très


grandes failles récentes qui affectent les épandages fluvio-glaciaires. Leur Etude
au s o l n'a pas été faite.

La plupart des accidents observés sont superposés à des failles


plus anciennes qui ont rejoué en faille normale pendant le Plio-Pléistocène et jus-
qu'à récemment.

Quelques observations nous ont permis de reconnaître aussi des


structures qui impliquent une composante en compression :

- Dans le Plio-Pléistocène de la région d'Ayo Ayo - Patacamaya, des failles de di-


rection N.080 à N . l O O présentent des stries horizontales ou faiblement inclinées
qui indiquent un mouvement horizontal, apparemment sénestre.

- Des diaclases avec des directions NS à N.030 et N.060 à N.090, ont aussi des
stries horizontales dans la formation pléistocène Ulloma de la région de Viacha.

- Les failles NW-SE de l'Alto de La Paz ont une disposition cartographique en éche-
lon sénestre et la cinérite Chijiñi, avec les formations pléistocènes qui la sur-
montent, est accidentée dans la vallée du Chuquiaguillo (nord de La Paz) par des
failles de direction N.100-105° qui ont des stries 2 pitch de 35" à 55" vers 1'
ouest.
- 292 -

Une étude sur la tectonique du Plio-Pléistocène est actuellement


commencée par A . LAVENU (1976), mais nous pouvons remarquer d'ores et déjà que dans
l a tectonique plio-quaternaire, les déformations en compression sont fréquentes.
La direction des contraintes principales (01 et u3) apparemment horizontales, deman-
de 2 être précisée.

* *
*
- 293 -

LA SURRECTION DES ANDES

Le problème de la surrection des AndeS.fut fréquemment abordé


par les géographes et géologues andins et a provoqué une abondante littérature par-
mi laquelle nousvciterons les auteurs modernes : DRESCH ( I 958) , PETERSEN ( I958),
AHLFELD et BRANISA (1 960) , HOLLINGWORTH ( 1 964), DOLFUSS ( 1 965), SALAS et al. ( 1 965),
RUIZ et al. ( 1 965) , RUSSO ( 1 966) , CLARK et al. (1967) , PASKOFF (197 1 ) , LAUGENIE
(l971), AUBOUIN et al. ( I 973) , MEGARD ( I 973) , DOLFUSS ( I 973). ..
Les hypothèses en prgsence sont diverses : elles suggèrent que
le soulèvement se soit effectué, pour l'essentiel, au cours du Plio-Quaternaire,
ou bien que les Andes avaient déjà acquis un certain volume avec les mouvements
ponto-pliocènes.

Le mécanisme de la déformation est pour les uns lié à des mou-


vements en distension, pour d'autres B une déformation en compression. Nous ne pré-
senterons pas toutes les interprétations proposées et nous nous contenterons d'ex-
poser brièvement notre hypothèse qui, sur une transversale dans le nord du Chili
et la Bolivie, veut tenir compte des faits observés :
Au niveau des Andes de Bolivie, depuis la côte péruvo-chilien-
ne (sud du Pérou - nord du Chili) jusqu'au bassin amazonien du Beni, il semble évi-
dent que le profil actuel des Andes est la somme d'une série d'événements qui ont
affecté successivement les divers secteurs de la Cordillère :

- Avec l a phase fini-crétacée de plissement, un bourrelet cõtier remplace


le bassin marin andin, dès le Crétacé supérieur.

La plate-forme qui le borde vers l'est constituera une région


plus ou moins émergée dans laquelle les mouvements épirogéniques vont individuali-
ser rapidement une zone positive : la Cordillère Orientale, comprise entre deux
bassins subsidents (1'Altiplano 5 l'ouest, la zone subandine B l'est), que la mer
envahit épisodiquement (Crétacé terminal - Eocène, Miocène subandin).

- Pendant t o u t l e Tertiaire e t jusqu'ti l a f i n du Miocène, la morphologie


de la région andine sera caractérisée par ce dispositif.
Pendant le Miocène les reliefs occidentaux (Cordillère côtière
et Altiplano occidental) tendent à s'étendre et le bassin subsident est alors étrai-
tement limité à 1'Altiplano bolivien, affaissé de plusieurs milliers de mètres (7000
à 8000 m), entre deux cordillères en voie de surrection et d'érosion. Au nord-ouest,
avec une subsidence du même ordre, le bassin subandin borde la Cordillère Orientale.
Sur les bords du Pacifique, les reliefs de la Cordillère Occidentale sont ennoyés
par des épandages détritiques continentaux (Moguequa supérieur).
- 294. -

C'est sur ce dispositif, dans lequel les terres émergées ou


en voie de surrection sont déjà bien individualisées mais à faible altitude, que
vont s'appliquer les mécanismes générateurs du soulèvement des Andes centrales.

- Les mouvements en compression de la phase fini-miocène, qui s'appliquent


essentiellement sur la partie orientale des Andes (est de l'Altipiano,
Cordillère Orientale et zone subandine), vont provoquer un soulèvement
de tout ce secteur :

. La zone subandine, plissée pour la première fois, est en voie de surrection et


les chaînons subandins dont les reliefs coïncident avec les axes anticlinaux
s'individualisent.

. La Cordillère Orientale, antérieurement bien arasée, voit son relief rajeuni.


Son soulèvement important est accompagné d'une forte érosion qui, dès le début
du Pliocène, atteint les granites andins miocènes : ces granites constitueront
par la suite des reliefs résiduels, dominant la surface de l'hltiplano de près
de 2000 m.

Consécutivement au soulèvement de ce secteur des Andes, se dé-


veloppe une vaste surface d'aplanissement (surface Puna fini-miocène) qui se rac-
corde, vers t'ouest, aux vastes surfaces de 1'Altiplano occidental (et de la Cor-
dillère Occidentale), fossilisées par les ignimbrites mio-pliocènes.

. Sur le versant pacifique et dans la Cordillère Occidentale, la compression et le


soulèvement fini-miocène semblent n'avoir eu aue- . peu d'ampleur. Les -
ignimbrites
miocène et pliocène, en concordance apparente, sont inclinées vers l'ouest avec
un pendage faible de O à 5" que des flexures postérieures accentuent progressi-
vement ( I O " à 20"). Ces ignimbrites fossilisent une surface morphologique miocè-
ne qui restera peu déformée jusqu'auldébut du Pléistocène et qui supporte proba-
blement quelques r.eliefs résiduels isolés.

- Avec la phase intra-pliocène de plissement, sous-phase d'un événement


compressif s'étendant depuis la fin du Miocène jusqu'au Pliocène (pré 2,5 MA 2
3 MA), le processus de surrection et d'aplanissement (surface pliocène) des Andes
Orientales (Altiplano, Cordillère Orientale, chaînons subandins) se poursuit.

L'érosion rétrograde va se développer à partir d'un réseau an-


técédent et d'un niveau de base à faible altitude (la Plaifie du Beni, à 300 m d'al-
titrude, correspond à une zone en voie d'affaissement et de remblaiement dans la-
quelle plusieurs centaines de mètres de Quaternaire s'accumulent). La Cordillère
Orientale va évoluer vers un relief dë type appalachien (synclinaux perchés et val-
lées anticlinales), profondément entaillé par.les vallées amazoniennes.

L'épisode de compression finimiocène-pliocène est donc respon-


sable de la création d'un important volume montagneux, qui incorpore les sierras
subandines à l'édifice andin et qui provoque un soulèvement et un rajeunissement
des reliefs de la Cordillère Orientale.

Nous Densons aue la Cordillère se Drésentait alors c o m e un


vaste bombedenti anticli'nal assymétrique axé sur la Cordillère Orientale, compliqué
sur sbn flanc oriental par des replis plurikilométriques et des failles inverses
de grand ?ejet (jusqu'au socle précambrien) qui déversent ce bombement vers le
Bouclier brésilien. .'
- 295 -

__ A_-------
4

1
1 I

O 1O0 500 km

Fig.ll2-Le soulèvement des Andes


1. A u Miocène j 2. Serrage mio-pliocène: c r é a t i o n de r e l i e f s dans l a
p a r t i e o r i e n t a l e (superposee 2, l a chaine hercynienne) 3 . Soulèvement
au P l é i s t o c è n e i n f é r i e u r , depuis l a cdte jusqu'au b o u c l i e r e t épandages
de conglomérats; 4. Episode l a c u s t r e S z l l i v i a n e t 28mc g l a c i a t i o n ;
5. Lacustre Xinchin e t d e r n i e r s &isodes g l z c i a i r e s ; 6. Soulèvement
r é c e n t : t e r r a s s e s étagees des v a l l é e s amazoniennes.
- 296 -

Sur ce bombement culminent des reliefs résiduels et persistent


des restes de surface d'érosion. Localement se produit une distension responsable
de la formation de bassins localisés (la dépression de La Paz, par exemple), bordés
de failles normales, actives pendant le Pliocène. La dernière étape de plissement
affectera ces bassins.

Vers l'ouest, le flanc occidental du bombement fini-miocène,


puis pliocène, s'abaisse régulièrement vers le Pacifique avec une pente faible,
fossilisée par les coulées d'ignimbrites du Pliocène supérieur.

- C'est au début du Pléistocène que les géologues chiliens situent le sou-


lèvement des Andes du Nord-chilien.

Effectivement, les ignimbrites mio-pliocènes et les dépôts la-


custres du début du Quaternaire (formation Loa) sont déformés par les flexures du
versant occidental des Andes. Par le jeu vertical de ces flexures, le bord occiden-
tal de 1'Altiplano est soulevé de plusieurs centaines à plusieurs milliers de mè-
tres :
. les ignimbrites passent de 2300 2 4300 m d'altitude depuis le Salar d'Atacama
jusqu'à la Puna (RUIZ et al. 1 9 6 5 ) , les calcaires lacustres du Loa sont relevés
de 800 m 2 2530 m d'altitude depuis Quillagua jusqu'à Calama (RUIZ 1965, PREUILH
inédit, RIEU 1975).

Cependant, ce soulèvement n'est pas limité 2 la partie chilien-


ne des Andes. Celles-ci sont affectées par des mouvements différentiels qui élèvent
certains panneaux, en abaissant d'autres, provoquant la création de grabens et de
horsts. Ainsi, par exemple :

- La Cordillère Orientale et la zone subandine, en surrection inégale, sont sépa-


rées par un demi-graben dans lequel s'amoncellent des nappes détritiques (conglo-
mérats aurifères du Cangalli I).

- L'Altipiano, en contre-bas de la Cordillère, sera lui même recouvert en partie


par des conglomérats épais (Taraco, Topohoco).

Avec cet épisode de soulèvement, d'ampleur inégale mais dont


la puissance atteint le millier de mètres, les unités morphologiques du versant pa-
cifique de la chaîne vont s'individualiser : horst de la Cordillère côtière, dépres-
sion des Pampas (en Vallée centrale), horst de la Cordillère des Andes, et l'aspect
actuel des Andes centrales est pratiquement acquis.

- Les soulèvements postérieurs, qui interviennent après la déformation du


début du Quaternaire, agissent sur l'ensemble de la Cordillère depuis la
côte pacifique jusqu'au Beni.

Ces mouvements ne transforment pas profondément l'édifice. Ce


sont des soulèvements d'apparence discontinue, qui, pendant tout le Pléistocène et
jusqu'à l'Actuel, élèvent la Cordillère des Andes. On leur doit, les faillages et
basculements des conglomérats du début du Pléistocène. (Taraco, Topohoco, Cangalli
I) puis leur creusement par des vallées et le dépôt de nouveaux épandages conglomé-
ratiques sur le versant oriental (Cangalli II) ou l'installation de bassins lacus-
tres emboités sur 1'Altiplano (Ballivian, Minchin) et dans la zone des Pampas
(Quillagua) .
- 297 -

Les soulèvements les plus rEcents affectent les dépôts pléis-


tocènes. RIEU signale les déformations de la formation Quillagua (Pléistocène infé-
rieur), corrélativement B des soulèvements de la Cordillère côtière (jusqu'ã 500 m)
et B l'enfoncement sur place des fleuves du versant pacifique (rio Loa par exemple,
avec deux terrasses étagées : terrasse San Salvador et terrasse récente des Argiles
de la Vega : 7 0 0 0 B 4000 ans ( 14C)).

Sur le versant oriental de la Cordillère, on leur doit le


creusement des épandages du Cangalli et l'enfoncement des vallées amazoniennes (So-
rata, La Paz ...) qui présentent plusieurs niveaux de terrasses étagées sur plus de
1000 m de dénivelé (6 à 7 terrasses dans les rios Sorata et Tipuani, par exemple).

Les derniers soulèvements sont aussi marqués dans les dépôts


glaciaires de la Cordillère Real et sur 1'Altiplano par des reliefs de failles de
faible rejet.

CONCLUSION.

La surrection des Andes Centrales apparait donc comme la som-


me de plusieurs épisodes de soulèvement qui ont mobilisé une zone déjà émergée et
dont des vastes secteurs constituaient déjà un relief.

Ce sont cependant les soulèvements finimiocène et pliocène,


puis du Pléistocène inférieur qui ont pratiquement créé le volume montagneux actuel-
lement observé et que les événements postérieurs ont modelé.

LE MECANISME DE LA SURRECTION

Dans les Andes du Chili central et d'Argentine (AUBOUIN et


al., 1973), l'édification de la Cordillère semble relativement ancienne, acquise
grâce B un vaste bombement après la phase finimiocène de plissement. La période
plio-quaternaire y est marquée par une "tectonique de faille en extension'' qui dé-
coupera le bombement cordillérain.en panneaux soulevés : les massifs actuels, limi-
tés par des failles de rejets conridérables (plusieurs milliers de mètres).

"L'ampleur des mouvements ascensionnels diminue sensiblement


vers le sud. C'est sans doute B une orogenèse ponto-pliocène chaque fois plus dis-
crète, plus qu'aux périodes du Pliocène supérieur qu'il faut attribuer l'abaisse-
ment général de la Cordillère" (LAUGENIE 1931).

Dans les Andes centrales du Pérou, la formation du volume an-


din remonte au Mio-Pliocène (DOLFUSS 1973).

Si nous compaEons les divers secteurs mentionnés avec les An-


des centrales de Bolivie et Nord-ChZli, nous remarquons que :
- 298 -

1)- La période de compression finiaioche (et pliocène en Bolivie) est la cause di-
recte ou indirecte d'un relief montagneux, bourrelet continu plus ou moins éle-
vé le long du 'continent sud-américain.

Cependant, au niveau de la Bolivie, le relief dû au plissement


fini-miocène et pliocène inférieur est localisé au secteur oriental (Cordillère
Orientale et Sierras Subandines). I1 est séparé de la côte pacifique par un vas-
te domaine émergé, sensiblement moins élevé, qui ne sera soulevé qu'avec les
mouvements ascensionnels du début du Quaternaire inférieur.

2)- Le relief dû au plissement mio-pliocène se superpose, d'une part, à des zones


précédemment en distension et en subsidence (Altiplano Oriental et zone suban-
dine) et, d'autre part, à une zone qui a joué un rôle de haut-fond toujours plus
ou moins émergé (la Cordillère Orientale).

Cette zone b tendance positive pendant le Mésocénozoïque est


constituée par les restes d'une chaîne hercynienne arasée et remobilisée par les
phases andines de compression (fini-éocène, miocène et pliocène) et on n'y ren-
contre que peu ou pas de magmatisme.calco-alcalin andin, si ce n'est les intru-
sifs de la Cordillère Real (cf. p. 2 7 3 ) et quelques stocks hypovolcaniques.

3 ) - Le secteur occidental resté à l'écart du soulèvement mio-pliocène est superposé


2 une plate-forme précambrienne, directement recouverte par le Mésocénozo'ique.

Ce domaine dans lequel la chaîne hercynienne n'existe pas, est


aussi celui oÙ le volcanisme andin acide; d'origine fissurale (rhyolites et ig-
nimbrites) est le plus volumineux pendant le Mio-Pliocène.

Vers le sud (Norte Chico) comme vers le nord (Pérou central) cet-
te zone tend à disparaître et il lui est substitué un domaine ayant des caracté-
ristiques d e Sa Cordillère Orientale bolivienne : substratum hercynien, plisse-
ment mio-pliocène, volcanisme mio-pliocène absent ou réduit.

4 ) - Les Andes Centrales ont, au niveau du secteur considéré, une racine particuliè-
rement: volumineuse. Cette racine sialique atteint son maximum d'épaisseur (Mo-
ho à 70 km de profondeur) sous la Cordillère Occidentale et la bordure SW de
l'Altipiano, dans le sud du Pérou, le Nord-chilien et la Bolivie (carte des
isobathes de JAMES 1971b). Vers le nord comme vers Se sud, la base de la croûte
tend à remonter et, comme sous la Cordillère Orientale, elle n'est plus qu'à
50 km de profondeur.(Fig. \14>.
Toutes ces remarques suggèrent que la surrection des Andes Cen-
trales résulte de plusieurs épisodes de soulèvement, faisant intervenir plusieurs
mécanismes de soulèvement :

- La compression est responsable des reliefs mio-pliocènes, c'est-à-dire


la plus grande partie du bourrelet montagneux qui borde le Pacifique.

Mais au niveau de la Bolivie, le raccourcissement mio-pliocène


affecte seulement le secteur oriental. I1 provoque directement la création des re-
liefs subandins. Dans la Cordillère Orientale, il cumule ses effets (création de
relief et de racine sialique) avec ceux d'événements antérieurs, et nous pensons
que la compression andine a plissé un secteur de l'écorce déjà épaissie (chaîne
hercynienne incomplètement réajustée et reprise dans la tectonique fini-éocène).
Ceci peut justifier l'ampleur du soulèvement que le seul serrage mio-pliocène bien
qu'important (de 20 à 30 W ) ne permet pas d'expliquer 2 ce niveau.
- 299 -

Fig. 113
- Cartes des isobathes du Moho. d'am& TAMES (1971 bl.

Fig.1 14 -Coupe de la crofite sous


le PBmu Sud et IaBolivie,
d'apres JAMES (1971 a).
= vitesse des ondes de
pression
= vitesse des ondes de
.+ cisaillement
LV1 et LV2 = niveaux 3
aqs ', faible vitesse de
i3:4,29 ixansmission des on-
a=79 4'7,9
des, d'apr2s OCOLA
ß= 4,449 w4.3
et MEYER (1972).

Dans l'Altipiano, la compression mio-pliocène succède B une pé-


riode de sédimentation dans une zone en distension pendant le Miocène. Le raccour-
cissement y affecte une série tertiaire de grande Epaisseur sur un socle hercynien.

Dans tout ce secteur oriental des Andes, la distension nous pa-


rait subordonnée à la compression, soit qu'elle représente un phénomène local, soit
qu'elle accompagne le réajustement isostatique qui suit la phase de tectogenèse et
qui provoque la création de reliefs différentiels pendant le Plio-Quaternaire.
- 300 -

-Le processus de S O U l ~ V e m e n t sur la bordure occidentale de la chaîne des


Andes dans le Nord-chilien doit faire intervenir des mécanismes autres que la com-
pression qui reste faible dans ce secteur.

L'essentiel du soulCvement a lieu au début du Quaternacre-et,


vraisemblablement, par le réajustement isostatique d'une racine sialique dont le
volume exceptionnellement important est probablement dû à un apport de produits
légers en provenance de la plaque océanique en voie de subduction (MEGARD 1973,
GOUGH 1973).

Ce mécanisme, prépondérant pour la création du relief quater-


naire, n'exclut pas des mouvements de compression fréquents pendant le Plio-Pléis-
tocène, depuis le versant pacifique (HOLLINGWORTH 1964) jusqu'à la région subandi-
ne (AHLFELD et BRANIZA 1960) et dont nous observons quelques manifestations sur
1'Altiplano.

La distension sont les effets sont les plus visibles dans ce


cas, ne serait qu'un phénomène secondaire du soulèvement vertical. On lui doit le
volcanisme dont les Edifices se superposent au volume montagneux.

En résumé, nous pensons qu'au niveau des Andes centrales du


Sud-péruvien, du Nord-chilien et de Bolivie, le volume montagneux est le résultat
de deux mécanismes différents et successifs : une compression fini-miocène-pliocè-
ne crée les reliefs orientaux massifs (Cordillère Orientale, Sierras subandines)
et les mouvements verticaux plus récents (pléistocènes) élèvent le versant chilien
et la Cordillère Occidentale, découpés en panneaux soulevés inégalement.

La tectonique quaternaire en compression semble superposer ses


effets au soulèvement. L'origine de celui-ci e s t b rechercher peut-être dans des
phénomènes d'"accrétion" de la racine par un magma andésitique produit par la fu-
sion des couches superficielles de la plaque océanique subductée (GOUGH 1973).

* *
t
- 301 -

LA V I R G A T I O N DES ANDES DE B O L I V I E

Le changement de direction des Andes au Niveau de la Bolivie


nous paraît dû, en majeure partie, à l'allure courbe présentée par les structures
pré-andines: hercyniennes et tardi-hercyniennes (cf. p.163 ). Le plissement andin
s.1. a remobilisé ses structures, en particulier les grandes failles longitudina-
les NW-SE et NS que nous croyons tardi-hercyniennes, par comparaison avec le Pérou
et parce qu'elles sont précrétacées (a).

Les grandes failles NW-SE, du nord de la Cordillère Orientale


et de la zone subandine septentrionale, prennent progressivement une direction N-
S dans la Cordillère Orientale, entre le 18ème et le 20ème degré de latitude sud.

Entre Cochabamba et Santa Cruz, la courbure des Andes est, par


contre, brutale : le changement de direction se fait brusquement et les structures
NW-SE, infléchies à une direction est-ouest, passent à une direction N-S. C'est la
zone du "Coude de Santa Cruz", qui a été remarquée par de nombreux auteurs. STIL-
LEYROD (1960), RADELLI (1966) puis AHLFELD (1967) l'interprètent en imaginant une
grande discontinuité ("ligne géotectonique", "elvow-line") qui, traversant le con-
tinent, rejouerait récemment en décrochement sénestre en prbvoqdant la tor-
sion des Andes.

TOMASI (in BROCKMA" et al. 1972) pense que la déflexion de


Santa Cruz est l'un phénomène qui ne résulterait pas uniquement d'une tectonique
de blocs récente mais plutôt de toute l'histoire tectonique de cette partie du
continent depuis le Précambrien" :

I'- le socle fracturé par une faille profonde, dès la fin du Précambrien, aurait
constitué une zone positive pendant le Paléozoïque, au niveau du Chapare (nord
de Cochabamba). '

- cette fracture du socle aurait eu un mouvement décrochant, peut-être B la fin


de la tectogenèse hercynienne.
- la tectonique andine et les failles récentes mineures seraient en partie gui-
dées par un contrôle du socle et par des dispositions structurales acquises du-
rant le cycle hercynien".

A la lumière de nos observations dans le nord-ouest des Andes


de Bolivie, nous pensons que l'aspect actuel de la courbure de Santa Cruz résulte,
effectivement, d'une somme d'événements qui font apparaître la déflexion plus ac-
centuée 5 ce niveau que dans la Cordillère Orientale, 2 l'ouest.

R Elles sont probablement un héritage de grandes fractures fini-précambriennes


du socle.
- 302 -

'/
c.i
F i g , 115 - La déflexion des Andes de Bolivie
1. Décrochements ; 2. F a i l l e s normales; 3 . F a i l l e s i n v e r s e s
( en p o i n t i l l é s f i n s : zone probable de f r a c t u r e s de l'écorte)
- 303 _-

Nous remarquons tout d'abord que les grandes failles longitudi-


nales, de direction NW-SE, de la zone subandine septentrionale, se prolongent et
pénètrent dans le Paléozoïque de la Cordillère Orientale, au nord de Cochabamba.
Elles s'infléchissent alors, progressivement, vers le sud et leur déflexion est du
même ordre que celle des structures andines dans le reste de la Cordillère.

Le "coude" de Santa Cruz est donc un phénomène local qui se su-


perpose au changement général des directions andines. I1 est lié 1 la présence, 1
ce niveau des Andes, d'un étroit réseau de grandes fractures crustales, de direc-
tion proche de E-W (N.lOO E), dont on retrouve des indices dans la couverture pa-
léozoïque et mésocénozoïque depuis Santa Cruz jusqu'au lac Titicaca (carte) et,
peut-être, dans le sud du Pérou.

Ces failles ont eu des jeux multiples 1 diverses époques :

- Ce sont des failles normales. Pendant le Paléozoïque, elles guident la sédimenta-


tion siluro-dévonienne dans le Chapare (TOMASI op. cit.). Pendant le Miocène,
elles morcellent le substratum hercynien de la Cordillère,ainsi que le Mésozoï-
que et le Paléogène de 1'Altiplano. Aux époques récentes, elles rejouent pendant
le Pléistocène (rives du lac, Cochabamba et nord du Chapare) et encore actuelle-
ment (séismes fréquents).

- Elles ont des mouvements décrochants sénestres, peut-être fini-hercyniens (TOMA-


SI) ou tardi-hercyniens, mais aussi fini-andins puisqu'elles décalent et tordent
les structures subandines au nord de Santa Cruz (LAMB et TRUITT 1963) et qu'elles
affectent les plis fini-éocènes de la Cordillère (cf. p.242).

- Elles rejouent en failles inverses, souvent avec des expressions superficielles,


pendant les phases andines récentes, mio-pliocènes (cf. p. 238).

En résumé : les cassures N.lOO, avec les failles N-S du rameau


méridional des Andes et les failles NW-SE du rameau septentriona1,découpent le cra-
ton précambrien : elles ont contrôlé la sédimentation du Paléozoïque puis du Mdso-
cénozoïque, au sud-ouest de la plate-forme stable du Bouclier brésilien. Elles ont
été utilisées lors des divers épisodes de déformation, rejouant en failles de dé-
crochement, en failles normales, ou en failles inverses suivant la direction des
contraintes principales.

Dans la zone du "coude", elles ont abouti à la création d'une


entité morphostructurale particulière de même orientation (N.lOO) qui constitue un
massif rigide, sur lequel se moulent les derniers plis subandins et dont les mouve-
ments verticaux récents accentuent le relief. La brutalité apparente de la défle-
xion 1 ce niveau doit lui être attribuée et non pas 1 un grand décrochement sénes-
tre "transcontinental".

Remarquons que c'est b ce niveau des Andes que les structures


subandines sont le moins marquées : la largeur de la zone subandine est extrêmement
réduite, le plissement y est moins intense. Ceci est probablement une conséquence
de l'existence pendant le Mésocénozoïque de ce massif rigide, essentiellement cons-
titué de Paléozoïque armé par le Précambrien et venant au contact de la plate-for-
me du Bouclier brésilien, alors que partout ailleurs la zone subandine correspond
2 une zone.mobile, subsidente pendant le Mésocénozoïque puis intensément plissée,
qui sépare la Cordillère Orientale paléozoïque du Bouclier brésilien.

* R

*
REMARQUES SUR LWOLUTION DE LA CHAÎNE DES ANDES
DANS UN MODBLE DE TECTONIQUE GLOBALE

h
- 307 -

REMARQUES SUR L'É.VOLUTION DE LA CHAINE DES ANDES DANS U N MODÈLE


DE TECTONIQUE GLOBALE

Après le modèle pour l'évolution d'une chaîne de type cordillé-


rain, proposé par DEWEY et BIRD (1970) et celui pour l'évolution des Andes Centra-
les de JAMES (1971 b), MEGARD a présenté, en 1973, un modèle évolutif dans lequel
un grand nombre de faits géologiques sont intégrés.

Sans remettre en cause ce modèle pour l'essentiel, nous discute-


rons, après DALMAYRAC et al. (1977), quelques-uns des problèmes qu'il pose et sur
lesquels notre recherche et nos interprétations ont conduit 2 une réflexion commu-
ne avec DALMAYRAC, LAUBACHER et MAROCCO.

LA MISE EN PLACE DU REGIME DE SUBDUCTION

L'étude de la chaîne hercynienne des Andes Centrales, la recher-


che de ses prolongements et de son organisation, d'une part, des observations sur
la répartition des terrains permo-triasiques et triasiques, d'autre part; ainsi
qu'une réflexion sur l'évolution de la chaîne andine au niveau du Chili et de l'Ar-
gentine moyenne (cf. AUBOUIN et al. 1973), nous font envisager une mise en place
progressive du régime de subduction à partir du Jurassique, après que la rupture
d'un vaste continent (continent sud-est pacifique) soit réalisée 2 partir du Permo-
Trias et jusqu'au Jurassique.

Cette interprétation s'.oppose B l'idée d'une rupture au cours


du Paléozoique supérieur (MEGARD 1973), suivie Far la mise en place d'un régime de
subduction au cours du Permien supérieur (HELWIG 1972, HALPERN 1972, MEGARD 1973,
NOBLE et al. in press) ou dès le début des temps secondaires (AUBOUIN et al.
1973).
- 308 -

L'ORGANISATION DES CHAINES PREMESOZOIQUES ET LE "CONTINENT


SUO-EST PACIFIQUE".

Les caractères de chaîne intracontinentale de la chaîne hercynien-


ne impliquent l'existence d'une vaste plate-forme continentale sur sa bordure occi-
dentale. Cette plate-forme est une partie du vaste "paléocontinent sud-est pacifi-
que" qui s'étendait à l'ouest de la marge pacifique actuelle et dont l'idée, propo-
sée-depuis le début du siècle (BURCKARDT 1902), est admise par de nombreux auteurs
(MUNOZ CRISTI 1942, VAN BEMMELEN 1968, MILLER 1970, MEGARD et al. 1971, ISAACSON
1975 ...) sur des arguments sédimentologiques et structuraux.

A la fin des temps hercyniens, ce "paléocontinent" constituait le


prolongement des chaînes précambriennes et hercyniennes du Pérou et du Chili dont
les structures apparaissent actuellement tronquées par la côte pacifique (GOBBING
et PITCHER 1972, MEGARD et al. 1971, MILLER 1970, AUBOUIN et al. 1973).

La bordure pacifique du continent sud-américain serait née de la


rupture de cette masse continentale de grande étendue et après qu'un embryon de
marge de "type atlantique'' (AUBOUIN et BORELLO 1970) ait très vite évolué en marge
de type pacif íque.

Le problsme de l'âge et des modalités de la rupture, celui du,dé-


but de la subduction et celui du devenir du "continent sud-est pacifique" se posent
alors.

AGE DE LA RUPTURE.

C'est parce que les "volcanites andésitiques à rhyolitiques du


"Mitu" péruvien et leurs équivalents en ^age du Chili et de l'Argentine andine sem-
blent déjà former un arc magmatique dont la direction est liée au tracé de la mar-
ge pacifique" que MEGARD (op. cit.) fait commencer la subduction au Permien supé-
rieur, après une rupture au cours du Paléozoïque supérieur et un comportement
"atlantique" du Pacifique pendant le Carbonifère et Le Permien inférieur.

Pour prouver l'hypothèse d'une subduction permo-triasique, HEL-


WIG (1972) mentionne l'existence des séries à glaucophane de Pichelemu (Côte du
Chili central) sur lesquelles HERVE et al. (1974) ont obtenu un ^age K/Ar, du Paléo-
zoïque supérieur et du Trias. Ces séries auraient existé sur la côte péruvienne,
mais elles auraient disparu par l'érosion d'une portion de la plaque continentale
pour venir s'intégrer à la racine des Andes ( ? )

Les arguments de cette hypothèse d'HELWIG, pour une subduction


permienne sont critiqués par LAUBACHER (in DALMAYRAC et al. 1977) qui remarque en
particulier : que les Pges K/Ar sont discordants entre eux; ils pourraient repré-
senter les âges d'une reprise par les tectoniques hercyniennes et andines d'un ma-
tériel précambrien supérieur (MILLER 1970).
- 309 -

Dans le secteur chileno-argentin., le magmatisme permo-triasique


est aussi relié à un plan deaubduction par HALPERN (1972) et FRUTOS et TOVAR (1973).

Cependant, à la suite des travaux de VIVIER et al. 1976 et de NO-


BLE et al. (à paraître), LAUBACHER pense que le magmatisme du Permo-Trias péruvien
a pu se mettre en place grâce l une phase de "rifting" intracontinentale qui ex-
cluant toute subduction, est compatible avec la présence d'un magmatisme basique
monté depuis le manteau et d'un magmatisme acide, alcalin et potassique, résultant
d'une fusion de la base de la croûte.

Une fracturation continentale pendant le Permien supérieur et le


Trias nous parait expliquer aussi, le magmatisme chilien et argentin. Cette fractu-
ration de la croûte serait soulignée par :

- des émissions abondantes (formation Choiyoi) associées à des séries continentales


rouges (Paganzo 1 et II, etc.);
- une tectonique cassante importante.
Depuis les Andes du Nord-chilien (KUBANEK et ZEIL 1971, FRUTOS et
TOVAR 1973) jusqu' en' Patagonie argentine, le volcanisme et le plutonisme-dessinent
une vaste ceinture qui
- prend
. le continent en écharpe et que les géologues argentins
décrivent, successivement, dans la Cordillère Frontale (bibliographie in CAMINOS
1972), la Cordillère Principale, la région de Neuquén (bibliographie i% DI GREGORIO
1972) et le "massif nord-patagonien" (STIPANICIC et al. 1968, STIPANICIC et METHOL
1972). Dans le volcanisme, sont distingués des épanchements de basaltes, de rhyoli-
tes, d'andésites et de dacites ainsi que des séries pyroclastiques, rhyolitiques et
rhyodacitiques. De nombreuses intrusions de granites, de granodiorites etde tonali-
tes sont repérées dont les Bges radiométriques, bien que dispersés (de 200 5 260 MA)
(LEVI et al. 1963, MEWECH et CORVALAN 1964, DESSANTI et CAMINOS 1967, POLANSKI 1970,
ROCHA CAMPOS et al. 1971, HALPERN et al. 1970, 1972 et CAMINOS 1972), appuient 1'2-
ge permo-triasique du magmatisme.

Cet 8ge est confirmé en Argentine, par la discordance du Trias mo-


yen et supérieur, continental à Diepo3diwn et pistes de reptiles dans des bassins
d'orientation subméridienne ("W-SSE) (Nord Mendoza et Desaguedero) (STIPANICIC et
BONAPARTE 1972, STIPANICIC 1972).

Ce magmatisme accompagne un faillage important dont la manifesta-


tion, souvent déduite des études de sondages (ROLLERI et CRIADO ROQUE 1966) est es-
sentiellement des horsts et des grabens, d'orientation méridienne, dans l'Ouest ar-
gentin.

Les failles semblent dessiner un réseau N-S 5 NNW-SSE et E-W, sou-


ligné parfois par des dykes de rhyolites etde diabases dans la région de Neuquén
.
(DIGREGORIO i 972)
Il faut remarquer que ROLLERI et CRIADO ROQUE (1969) signalent
l'existence de failles l rejet latéral, ainsi que des miroirs de failles horizon-
taux (?& VINCENTE 1975)-

Par sa répartition oblique avec la direction actuelle de la fosse


chilienne, son extension vers l'est jusqu'à plusieurs centaines de kilomètres de la
côte pacifique (massif nord-patagonien), et parce qu'il est accompagné par une tec-
tonique cassante dans laquelle une composante horizontale semble exister, le magma-
tisme permo-triasique d'Argentine et du Chili nous semble plus lié 1 une fractura-
tion continentale qu'l une zone de subduction permienne et triasique qui, en aucune
façon, ne pouvait être parallèle à la côte actuelle.

Cette fracturation permo-triasique va prendre toute son importan-


ce dans une zone qui, depuis le nord du Chili jusqu'au Golfe de Bahia Blanca (39OS),
- 310 -

I / soo

I , soo I I I 40.

Fig. 116 -Répartition du mapatisme permo-triesique péru-


vien e t argentino-chilien, sa s i t u a t i o n p a r 'a-
pport 5. la. s i e r r a de L a Ventana.
1. Permo-Trias continental ,2. Vo1c:misme 7
3 . Plutonisme,4 . Décrochements supposés.
- 311 -

sur la côte atlantique, va constituer une zone mobile, oblique aux structures pré-
mésozoïques; elle va ainsi trancher la chaîne hercynienne au sud de Mendoza.

C'est cette fracturation qui, dans notre hypothèse, constitue les


prémisses de la rupture continentale responsable de la séparation du "paléoconti-
nent sud-est pacifique". C'est donc au Permien supérieur et Trias inférieur que
nous situons le début de cette rupture du continent laquelle sera totalement réali-
sée au Jurassique.

MODALITES DE LA RUPTURE.

Pour certains auteurs, la bordure pacifique serait née d'un rift


qui aurait coupé en deux une plaque sud-américaine de plus grande étendue que l'ac-
tuelle (DICKINSON I971 , MEGARD 1973).

De ce rifting aurait procédé l'Océan Pacifique (COBBING et al.


1977, TOMASI s.d.) par d6rive du "paléocontinent sud-est pacifique" vers l'ouest,
pendant tout le Mésozoïque.

Cette hypothèse est difficile I tester avec les données actuelles


et nous en proposerons une autre qui demande certainement I être vérifiée, mais qui
présente néanmoins l'avantage d'intégrer un ensemble d'événements géologiques obser-
vés en un tout assez cohérent :

LES EVENEMENTS PERMO-TRIASIQUES DU CHILI-ARGENTINE.

L'épisode de transition permo-triasique constitue, en Argentine


et au Chili, une période au cours de laquelle des événements géologiques apparem-
ment contradictoires sont subcontemporains. Ce sont :

1) La mise en place de la "zone mobile" permo-triasique 1 magmatisme et tectonique


cassante (avec distension et compression horizontales) et d'allure courbe (NNW-
SSE à WNW-ESE) depuis les Andes jusqu'ã l'Atlantique.

2) La formation de la chaîne intracontinentale (aulacogène) de la Sierra,de la Ven-


tana (Sierras Australes de Buenos Aires) et de son prolongement en Afrique du
Sud : la chaîne du Cap.

Cette chaîne est totalement isolée de l'édifice hercynien des An-


des dont elle est séparée par une vaste étendue de bouclier précambrien. Elle
se superpose I un bassin ayant une évolution totalement indépendante pendant
tout le Paléozoïque; la sédimentation y est continue du Silurien au Permien mo-
yen et supérieur (peut-être Trias inférieur, SUERO 1957), uniquement interrom-
pue par des mouvements épirogéniques.

Une seule phase de plissement se manifeste au début du Mésozoï-


que (HARRINGTON 1962, 1970, 1972) donnant des structures arquées, de direction
NW-SE h N-S, accompagnées de schistosité et d'épimétamorphisme, et déversées
vers le nord-est.
O
R

Mattoucr 197

Fig. 1 1 7 -- Comparaison entre la "zone mobile" permo-triasique du Chili-Argentine et une


expérience de cisaillement faite avec de l'argile. Une zone de distension avec
c2 horizontal et une zone Bn compression avec c l horizontal se développent
simultanément.
- 313 -

A cette phase de plissement, ZAMBRANO (1972) attribue la dé-


formation des séries éruptives permo-triasiques de la région du rio Colorado (Ba-
lia Blanca), au nord de la Sierra de La Ventana, c'est-à-dire à l'extrémité orien-
tale de la zone mobile.

3) L'apparition d'un bassin marin du Trias moyen et supérieur sur la côte pacifique
marque les débuts du bassin andin qui se développe pendant le Jurassique et le
Crétacé.

Ce bassin marin est exactement contemporain des couches discor-


dantes continentales, à reptiles, des bassins ouest-argentins, d'orientation N-S
(STIPANICIC et BONAPARTE 1972). Apparu dès le Trias moyen (Anisien supérieur -
Ladinien), ce bassin se superpose à une zone d'ouverture limitée de la plaque
continentale; il communique avec la mer ouverte vers le nord-ouest; des faciès
volcanogènes puissants, à prédominance de spilites-kératophyres, le caractérisent
jusqu'au Malm inférieur; il est situé entre le craton sud-américain, à l'est, et
la "dorsale de Chubut" (cf. AUBOUIN et BORELLO 1970); et une terre émergbe
("terre de Concepcion"), à l'emplacement de l'actuel pacifique, le bordent proba-
biement à l'ouest, jusqu'au Lias ( i n AUBOUIN et al. 1973).

Ce bassin du Trias moyen et supérieur est actuellement bien re-


péré, avec ses faciès caractéristiques dans le prolongement occidental de la zo-
ne mobile permo-triasique.

HYPOTHESE PROPOSEE.

Le modèle cinématique que nous proposons ici est suggéré par


celui que LE PICHON et al. (1970, 1971) ont avancé pour expliquer l'ouverture du
Golfe de Gascogne et par la modification que CHOU KROUNE en propose (1974) pour y
intégrer l'évolution du domaine pyrénéen. I1 implique que nous assimilons la zone
mobile à une zone transformante, limite courbe de plaques, entre la plaque sud-amé-
ricaine, au nord, et "la plaque patagonienne'' ( I ) , au sud. Par un mouvement de rota-
tion sénestre, autour d'un pôle qui reste à définir, la plaque australe aurait mi-
gré vers l'est, provoquant une compression à l'extrémité orientale de la zone trans-
formante (Sierra de La Ventana et chaîne du Cap) et, pratiquement simultanée, une
distension à son extrémité occidentale (le bassin marin triasique).

Le mouvement sënestre qui a mobilisé sûrement une large zone


faillge, a été dSs le début de la rotation, c'est-à-dire au Permien supérieur -
Trias inférieur, le siège de mouvements de distension (magmatisme) et de mouvements .
horizontaux (stries horizontales, failles à rejet latéral) en compression.

Le mécanisme le plus cohérent qui permette d'expliquer 2 la


fois la présence de cisaillement, de distension et de compression en domaine conti-
nental est celui qui fait intervenir un mouvement ã composante horizontale le long
d'une limite courbe de plaques (faille transformante). Il est proche de celui obte-
nu expérimentalement dans le laboratoire de M. MATTAUER, lequel montre comment on
passe d'un régime en compression à un régime en distension (Fig. ) d'une extrémi-
té à l'autre de la zone de discontinuité, limite de plaques.

(1) La "plaque patagonienne australe'' contiendrait les divers éléments cratoniques


qui constituaient le paléocontinent sud-est pacifique.
- 314 -

' Cette interprétation demande, évidemment, à être étayée par


des recherches sur le terrain, géophysiques et structurales :

- la recherche des directions paléomagnétiques, de part et d'autre de la zone trans-


formante et dans la formation volcano-plutonique permo-triasique, devrait permet-
tre de retrouver la position initiale des plaques sud-américaine et patagonienne,
ainsi que la veleur de la rotation de cette dernière.
- par une étude systématique des structures cassantes, failles et décrochements, on
doit pouvoir reconstituer l'btat de contrainte au Permo-Trias et, donc, repérer
les directions de raccourcissement et d'allongement, d'une extrémité à l'autre du
domaine transformant. Cette étude devrait, si l'hypothèse se confirmait, montrer
comment s'effectue le passage des zones en compression, orientales, aux zones en
distension, occidentales.
- une recherche systématique de marqueurs géologiques permettra d'évaluer le dépla-
cement de la plaque australe (ou patagonienne).

IMPLICATIONS GEOLOGIQUES.

c
Le modèle cinématique proposé offre, malgré ses insuffisances,
l'avantage d'expliquer un certain nombre de "coïncidences" remarquées dans les phé-
nomènes géologiques du domaine andin et du domaine continental argentin.

Dans le domaine continental, à l'ouest, ce schéma peut expli-


quer l'existence des grandes fractures du socle qui guideront la sédimentation mé-
sozoïque : à l'ouest du continent, le bassin du rio Colorado (au sud de la Sierra
de la Ventana) est délimité et morcelé par un réseau de failles de direction E-W,
2 mouvements verticaux (et, peut-être aussi horizontaux, ZAMBRANO 1972), qui est
vraisemblablement la trace du cisaillement permo-triasique dont le mouvement sénes-
tre a pu se continuer pendant le Mésozoïque.

Le domaine andin, à l'ouest, avec une direction NNW-SSE 2 NW-


SE, tronque la chaîne hercynienne (Cordillère Frontale, Précordillère et Région de
San Rafael).

1) On peut imaginer que la zone mobile permo-triasique limite de plaques, ayant une
certaine largeur, Le domaine marin mésozoïque se superpose à elle au fur et B me-
sure que la zone en distension horizontale s'étale vers le sud-ouest, après avoir
,
atteint la côte chilienne au Trias moyen-supérieur.
Ceci implique que la zone en distension au Permo-Trias, après
avoir provoqué La rupture sur la côte pacifique au Trias moyen-supérieur, se dé-
place vers l'est : la zone de rupture se propage donc vers le sud-est jusque
dans la région de Neuquén oìï se situe la terminaison d'un bassin marin andin mé-
sozoïque "intracratonique", sur croûte amincie ou disloquée. Ce bassin subsident
est contrôlé par des failles crustales de fort rejet et un magmatisme synsédimen-
taire à tendance basique y est fréquemment observé (basaltes, spilites, andési-
tes) (DI GREGORIO 1972).

De grandes failles de direction NW-SE - WNl?-ESE ont été mises


en évidence par la géophysique dans son sous-sol.

2) Sur la côte chilienne, vers l'ouest, nous imaginons que l'évolution du bassin
andin au Mésozoïque est la continuation du processus amorcé au Trias. Un régime
de distension se maintient avec écartement de plus en plus accentué des blocs
rigides qui encadrent la zone de rupture ("paléocontinent sud-est pacifique"
- 315 -

Fig. 118 - Formation et évolution de la marge occidentale de l'Am6riquz du Sud au


Xésozo'ique (nouvelle hypothèse).
a) Carbonifère ; b) Permien ; c) Trias ; d) Jurassique ; e) Kimméridgien ;
f) Crétacé inférieur ; g) Crétacé supérieur.
- 316 -

D a l m a y r a c e t AI. (1977)

Fig.119 - Reconstitution du Gondwana 5 la fin du Paléozoïque.


a) Chaîne précambrienne 2 600 Y . A .
b ) Chaîne hercynienne.
- 317 -

ou "Terre de Concepción").

Nous pouvons admettre que, dans le cadre de l'hypothèse propo-


sée, c'est la rupture du "continent sud-est pacifique" et son déplacement vers
le sud-est, par rotation sénestre qui est 5 l'origine du bassin marin andin ju-
rassique.

Celui-ci évoluera en distension ("rift") jusqu'ã la fin du Dog-


ger; il sera caractérisé alors par un puissant volcanisme à spilites et à kérato-
phyres, en bordure de la plaque sud-américaine et dans une zone en voie d'océa-
nisation s'élargissant entre la plaque sud-américaine stable, à l'est, et le
"continent sud-est pacifique" mobile 2 l'ouest.

MISE EN PLACE DU REGIME DE SUBDUCTION.

C'est avec l'effacement complet du ''continent sud-est pacifi-


que", au sud de la plaque sud-américaine, que les conditions sont réalisées pour
qu'un plan de Benioff se mette en place tout au long de la marge pacifique.

Cet effacement se faisant progressivement, il est possible que


l'affrontement entre la plaque pacifique (plaque de Nazca) et la plaque sud-améri-
caine se réalise aussi progressivement, du nord vers le sud, depuis le Trias moyen.

La mise en place de la subduction est accompagnse par la mise


en place du dispositif classique, parallèle à la fosse :
- arc magmatique, andésitique à dacitique,
- bassin d'arrière arc, en distension (2).

Ce dispositif a pu s'installer dès le Lias-Dogger au niveau


du Pérou. I1 ne fonctionnera tout au long de la côte chilienne jusqu'à Concepcion,
qu'à partir du Kimméridgien, époque d'apparition des premiers granites andins, des
coulées andésitiques, de l'émersion de la côte chilienne, et d'individualisation du
bassin d'arrière arc. C'est à ce moment là que le dispositif paléogéographique ty-
,
pique devient continue depuis le Pérou jusqu'au Chili central.

CONCLUSION

Le modèle proposé est l'aboutissement d'une réflexion dont le


point de départ était la recherche des prolongements méridionaux de la chaîne her-
cynienne. L'adoption de ce modèle a plusieurs conséquences :
1) I1 n'est pas possible d'inclure la Sierra de la Ventana et la chaîne du Cap dans
l'organisation des chaînes hercyniennes d'Amérique du Sud. Elles sont, plutôt,
liées au blocage d'un système transformant permo-triasique.

(*) Nota : en distension, mais peut-être aussi avec une composante en cisaillement.
7 ---c I
I
I

ACE SUPEHILUR I

1
(Santonien) I
I I
100 km I
I
1

4
9

FIN MIOCENE e t PLIOCENE !


I
3

a CIIE'PACE INFERIEUR i
I
I

7 LIAS - fUWR I
I
I

1
I
I

Fig. 120- -tion d e s Andes centrales au nivenu .de l a n o l i v i e


e t du Nord c h i l i e n .
(tegende w i n d i g . 2 5 1
- 319 -

La continuation vers le sud de la chaîne hercynienne est, peut-être, déplacée


vers l'est et 2 rechercher dans les affleurements paléozoïques de la Sierra Gran-
de (STIPANICIC et METHOL 1972) ou dans la plate-forme sous-marine de la bordure
atlantique du continent (dorsale de la mer argentine) (LUDWIG et al. 1968) dont
ROLLER1 (1973) pense qu'il pourrait s'agir d'une "vieille chaîne de plissement
paléozoïque" qui engloberait les îles Malouines.

DALMAYRAC et al. (1977) ont poussé cette hypothèse jusqu'à pro-


poser une nouvelle reconstitution du Gondwana à la fin du Paléozoïque .(Fig.. ) .

Le modèle présenté envisage la rotation sénestre d'un paléocontinent sud-est pa-


cifique qui, originellement situé à l'ouest de l a côte chilienne, se serait dé-
placé jusqu'à venir dans le prolongement de la plaque sud-américaine (Patagonie,
Dorsale de Chubut).

I1 n'est pas possible, cependant, d'imaginer que cette rota-


tion ait affecté une plaque homogène déplacée au long d'une seule zone transfor-
mante. Nous pensons qu'il s'agit plutôt du déplacement d'une plaque morcelée dont
les divers éléments ont migré, successivement, vers le sud-ouest grâce à un cer-
tain nombre de systèmes transformants.

Les fragments de plaques les plus septentrionaux ont pu ainsi,


parcourant les plus grandes distances, migrer jusqu'à l'extrême sud de l'Améri-
que du Sud.

Ceci peut expliquer la présence du Permien inférieur et moyen


2 fusulines, isolé dans l'Archipel du Madre de Dios (sud du Chili). Ces ter-
rains permiens pourraient se trouver,originellement,à la latitude du Nord-chi-
lien et de la Bolivie oÙ sont observés, actuellement, les calcaires B fusulines
du faciès Copacabana.

Une conséquence de.ce modèle est, nous l'avons vu, la mise en place progressive,
du nord vers le sud, du plan de subduction andin.

Cette progression vers le sud, remarquée par CHOT IN (1975),


est le fait du déplacement progressif des éléments de la plaque sud-est pacifi-
que. Nous avons 12 une explication possible sur le fait que le domaine de sédi-
mentation des Andes de Magellan ne s'individualise qu'au Jurassique supérieur :
c'est la zone de distension d'un système transformant tardif, situé au sud des
Andes Centrales et méridionales au bord desquelles le régime de subduction vient
de s'établir. La rupture au niveau des Andes de Magellan ira jusqu'à un début
d'océanisation (ophiolites) dans une zone intercratonique (zone interne des An-
des de Magellan).

Le système transformant qui prend ensuite le relai, vers le


sud est cénozoïque (DOTT) et subactuel, avec le système de failles du détroit
de Magellan et de l'Arc de Scotia.

Une autre remarque a trait 1 l'ouverture de l'Atlantique sud. Elle débute vers
140 MA, ce qui la fait contemporaine de la fin de la mise en place du plan de
subduction est-pacifique, c'est-à-dire de la fin de l'effacement du "continent
sud-est pacifique".
I1 semble donc que l'évolution de l'Atlantique sud ne commen-
ce,au Jurassique supérieur, que lorsque le plan de subduction est-pacifique est
définitivement installé.
- 320 -

PLANCHE V I 1

LE MATERIEL ANDIN

1 - Crétacé supérieur dusynclinorium de Putina (Nord du lac


Titicaca) : série albo-cénomanienne près de la faille de
Suches (marnes du groupe Moho surmontées par le grès de
la formation Cotacucho) (cf. fig. 9 1 ) .

2-- Paléocène-Eocène de la Serrania de Tiwanaku : (grès et


marnes rouges (cf. fig. 103).

3 - Oligocène inférieur de Salla-Luribay (cf. fig. 97).

4 - Miocène de 1'Altiplano nord (région de Caquiaviri, à l'est


de Corocoro)(grès, conglomérats et marnes rouges) (cf. fig.
106).
.SLANGHE Y I I I

DISCORDANCES ANGULAIRES

DANS LES SERIES M!?SOCENOZOIQUES

I - Discordance du Crétacé(groupe Puca) sur le matériel hercy-


nien de la Cordillère (cf. fig. 96).

2 - Discordance de l'Oligocène (groupe Puno) sur le Paléozoïque,


au nord du lac Titicaca (cf. fig. 9 4 ) .

3 - Discordance du Pliocène inférieur volcano-sédimentaire sur


les couches rouges miocène supérieur de L'Altipiano (cf. fig.
107).

4 - Discordance du Pliocène du bassin de La Paz sur le Paléozoï-


que (cf. fig. 102 a).
PLANCHE IX

ASPECTS DE LA DEFORMATION ANDINE

1 - Plis déversés vers le NE dans le Paléocène-Eocène du nord de


1'Altiplano (cf. fig. 103, coupe D).

2 - Miocène vertical ( 3 gauche), discordant sur le Paléocène-Eocè-


ne renversé vers l'Ouest (à droite), racine de la nappe de Co-
rocoro (photo prise depuis la nappe) (cf. fig. 105) .
3 - Discordance du Miocène sur le Paléocène-Eocène b Oligocène
(nord de Corocoro) (cf. fig. 102 b, B) .
4 - Faille plate vers le SW faisant chevaucher le granite du Huay-
na Potosi s u r le Paléozoïque de la cordillère Real (cf. fig.
96 A).

5 - Faille normale EW, replissée et déversée vers le S, par la tec-


tonique andine (cf. fig. 99, 1 ) (route de la Cumbre de la Paz).
i
PLANCHE X

DEFORMATIONS ANDINES

1 - Failles normales synsédimentaires dans les grès crétacés.

2 et 3 - Plis andins décamétriques, en chevrons dans les grès


dévoniens, aux abords de la zone subandine (Alto Beni)
(cf. fig. 107).
PLANCHE XI

LA DEFORMATION RECENTE

1 - Failles normales sënestres affectant le Plio-Quaternaire


de La Paz.

2 - Faillesnormales et failles normales décrochantes dans le


Pliocène de Patacamaya.

3 - Microfailles inverses, vers le NE, conjuguées 5 une faille


L

inverse, vers le SW, affectant le Pliocène de 1'Altiplano


(Curahuara de Caranges) ( c f . fig. 107).
J
d 'E
i

PLANCHE XII

DEFORMATION RECENTE ( S u i t e )

1 - S u r f a c e Puna p l é i s t o c è n e p a s s a n t de 4000 ?4500


i - 5000 m
(nord de l'Altipiano, C o r d i l l è r e R e a l ) .

2 - F a i l l e normale a f f e c t a n t l a s u r f a c e de 1 ' A l t i p l a n o .
3 - Niveaux de t e r r a s s e s s u p e r p o s é e s dans une r i v i è r e du ver-
s a n t amazonien de l a c o r d i l l è r e Real ( r i o C o n s a t a ) .

4 - F a i l l e s dans l e s conglomérats p l é i s t o c è n e s de P a l c a .

5 - Creusement r é c e n t des conglomérats a u r i f è r e s p l é i s t o c è n e s


de C a n g a l l i ( r i o T i j u a n i ) .
- 321 -

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TABLE DES M A T I ~ ES
R

AVANT-PROPOS 1

PREMl ERE PART1 E

L E CADRE GENERAL : L E S T R A I T S ESSENTIELS DES ANDES CENTRALES 3

SITUATION DES ANDES CENTRALES . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 5

LES GRANDES SUBDIVISIONS MORPHOSTRUCTURALES DES ANDES CENTRALES . . 9

Les unités morphologiques . . . . . . . . . . . . . . . . 9


Les grandes subdivisions structurales . . . . . . . . . . 11
La zone côtière 11
La Cordillère occidentale et son versant pacifique 14
L'Altiplano 14
La Cordillère orientale 15
La zone subandine 15
Le Bouclier brésilien 16

GRANDS TRAITS DE L'EVOLUTION SEDIMENTAIRE ET TECTONIQUE DES ANDES


CENTRALES ET MERIDIONALES ................... 17

Le substratum préhercynien . . . . . . . . . . . . . . . 19
Le Précambrien ancien 19
Le Précambrien à 1000 M.A. 19
Le Précambrien supérieur et 1'Infracambrien (700
à 500 M.A.) 19
La chaîne hercynienne : son domaine, les différentes éta-
o e s de son évolution. ............... 23
Le domaine de la chaîne hercynienne 23
Les différentes étapes de l'évolution sédimentaire
et tectonique 25

L'épisode penno-triasique ............... 41


Grands traits .de 1 'organisation et de 1'évolution paléogéo-
graphique et tectonique de la chaîne andine au niveau des
Andes Centrales et Méridionales 43
- 348 -

Du Trias supérieur au Crétacé supérieur


-
(Coniacien Santonien p.p.) 44
- IM;DLoducaXon
- la p é l u d a de R'individuafXatiun d a h i t -
Rons andim : Re T U niayen e.,t h U p C h h h
- L'individ&ation du bandin m&n andin :
l e . L i a h e/t l e voggm
- L a mouvemem% du V u g g m hUpéh,¿EUn - M a l m i n -
@hÁ#L
- Le Malm b u p 6 n i u : m h e en place d'un nou-
d i A p O h ~pd&og&oghapkque
~
- Le. ChéXaC~Ln,j6nie,uh : R ' U m g h h m e n L du do-
mine. andin
La phase tectogénique du Cr6tacé supdrieur et la pé-
riode orogénique du Crétacé terminal à l'Actuel 53
- l a phase .te.c&hOgën&pE du C " Z h U p w W
- Le ChêXucb t e t u n i d et R'Eocène : e x t e m i o n
d u m o l a h a continen#% h O U g e h
- La phane tectagëniyue ~kvú-ëocène
- A R'ORigo-Miocène.
- La p h a e tectag&niyue ,jirÚ-twiocène
- La ëvènemenh p R i o - q u t a n a i n a
Conclusions 60
-

VEUXIEME PARTIE

LE SOCLE PRECAMBRIEN ET LA CHAINE HERCYNIENNE I


DU NORD OUEST DES ANDES BOLIVIENNES i 67

LE SUBSTRATUM PRECAMBRIEN ..................... 71

STRATIGRAPHIE ET PALEOGEOGRAPHIE DU PALEOZOIQUE . . . . . . . . . . . 73

-
Historique 73

Répartition des terrains paléozoïques ........... 75


Description stratigraphique du Paléozoïque ......... 81
Le Cambrien 81
L ' Ordovicien 81
Le Silurien 84
La limite Silurien-Dévonien 87
Le Devonien 88
Le carbonifère et le Perm.ien inférieur 89

L ' épisode permo-trias?.que 97


- 349 -

L‘évolution sédimentaire du Paléozoïque dans le nord-ouest des


Andes’boliviennes ...................... 98
Du Cambrien au Dévonien supérieur 98
Du Carbonifère au Permien inférieur 102
Paléogéographie du domaine hercynien de Bolivie et du nord-
ouest argentin ...................... 103

Paléogéographie du Paléozoïque inférieur et moyen 103


- Avant Le Cambnien e;t a u dZbuX du Cambhien
- Au Cmtibhien
- Pendant L’0hdovhLe.n
- A du S Z W Ú W
Paléogéographie du Carbonifère et du Permien 112
- A VJahtin du Cahbovti@~e ,in6é.h..im
- Au Cahbovtidi%e ~ ~ p é . h . . i ~ h

- Au PenndyLvanien &.&miMae Penmien ,i.n6éh¿m

TECTONIQUE ........................... 117

Généralités ........................ 117


Les déformations anté-hercyniennes ............. 118
La tectonique du Précambrien supérieur 118
Les déformations dans le Paléozoïque 118
- l u mauvementh é p h o g Crtiquen ~ivú-ohdovLciem
- l a mouveme.vtt6 à La LúniAe S,i.&.hLen-Vévovúen
La tectonique hercynienne ................ 12 1
Extension de l’orogenèse hercynienne dans le nord-
ouest des Andes de Bolivie 121
Age et répartition des phases tectoniques hercynien-
nes 121
La tectonique éohercynienne 123
- l a pheinniEhe. phae de. ~ L ~ A A W IZohencynienne
UL~
. Ra dédotma;tion dam R a z o n a aXmncu
. Le. &~oVct de d c k i 5 Z o ~ L t E
. La dé~o~~1a.ti.on davlcl La zone a x i d e . ou zo-
ne. 2i ~ e h i ~ . t o ~ L t é .
. candu.iom 2i l’&de de Ra pmn.L&nt? dé-
6onma;tion éohencyvúenne
- l a deuxième phase Gohencynienne
Les relations entre le métamorphisme et la tectonique éohercynien-
ne. Rôle de la mise en place du granite à deux micas de Zongo-
-
Yani ...................... 143
Historique 143
Les grands traits du métamorphisme 143
Relations entre tectonique et métamorphisme 145
Pëtrographie et structure du granite orthogneissifis 148
Evolution tectonique et métamorphique 148
Extension de la zone d’influence thermique 150
Age
- de métamorphisme et de la mise en place des gra-
nites 150
- 350 -

Les déformations dans le Permo-Carbonifère ........ 152


Les mouvements épirogéniques 152
La tectonique tardi-hercynienne 152
- Exte&.on du doinaine &mdihencyn¿en d a a Re
N-W den Anden de EoRivie
- CmckZteb de Ra d&dohma;tion
La tectonique hercynienne dans le cadre des Andes centrales :
essai d'interprétation globale ............. 157
Caractères structuraux des divers secteurs de la
chaîne Gohercynienne des Andes centrales 158
- L e n A ~ U L ~ X Wëohencynicznneb
L~ daM Re m e a u
* hep&l?;trtiOd
- L e n h8UL&meb ZohencynLennen e&e Cochabam-
ba e,t Suche
- Le tameau i n W d i o M n e boRiuhrza-cwige~n (e,t
ckieien)
- ModUe de g e n a e , de Ra c h d n e dohemynienne
. Re d i n p O b a 6 ptrC-kCCfitarziyUC
. ZuoRdon du d U o n pz&ozoIrziyue
. rnZcanL" de n m a g e
La tectogenèse tardi-hercynienne 169

Planches I 3 VI 170

1 LA CHAINE ANDINE DANS L E NORD-OUEST DES ANDES DE B O L I V I E I 171

INTRODUCTION .......................... 175

STRATIGRAPHIE ET PALEOGEOGRAPHIE DU CRETACE ET DU TERTIAIRE NORD-


BOLIVIEN .......................... 179

Généralités ........................ 179


La période sédimentaire du Crétacé au début du Paléogène . . . 181
Du Crétacé inférieur jusqu'au Coniacien 181
- RZpahZLt¿on du ChZa%c&inQWeu.t
- Le b a h i n a.&tacZ du hyncliwhium de Pukim
- Le bahnin ch&tac&de l a zone hubandine hep-
;tefiode
- CohnU~ationhe,t pddogëogtrapkie
Du Crétacé terminal B 1'Eocène 191
- l e do.waine. bubandin hepkevLthiod
- Le domaine undin
- PdëogCagtrapkie du ChZa%CC? tehminal - Eocëne
Le Paléogène indifférencié. ................. 201
Le Tertiaire inférieur dans 1'Altiplano septentrio-
na1 201
- 351 -
Le Tertiaire inférieur du subandin septentrional 205 .

L'oligocène inférieur .................... 207


Le bassin de Salla-Luribay 20 7
L'Oligocène inférieur de Lacayani 209
Corrélations et paléogéographie de l'Oligocène in-
férieur 209

La sédimentation et le volcanisme pendant le Néogène ' .... 211


Le Miocène 211
Le Pliocène inférieur 2 19

LA TECTONIQUE ANDINE ..................... 223

Chronologie des phases andines .............. 223


La phase fini-éocène-anté-oligocène inférieur 224
Les phases oligocène, miocène et pliocène 225
- Lu phase LJkv~l-oRigocCneEi Miocène .in~Z.fÚuh
- L a phane. @ni-mioctne
- Lu comptenb.ioM pliocène
Les structures andines : géométrie et caractères structuraux 228
L'Altiplano et le versant occidental de la Cordil-
lère Orientale 229
- S u t Re v m a n t occiden&& de Ra Cohdieg2ne
- L 'ARkil",ea~
Le versant oriental de la Cordillère 25 6
ia zone subandine 258

Conclusions sur la Tectonique andine dans le domaine étudié 263

LE MAGMATISME ANDIN NORD-BOLIVIEN SES RELATIONS AVEC LA TECTONIQUE 267

Le magmatisme basique mésozoïque .............. 26 7


Implications tectoniques 268

Le magmatisme cénozoïque ................. 269


Le volcanisme crétacé terminal-éocène 2 70
Le volcanisme oligocène 2 70
Le magmatisme oligocène terminalmiocène 2 70
- Le ph;tartinme tnLoc2ne
- Len hocheh voRcuvÚqu&5 fnbc2nen
- Canclunba bun Re magn&Lmt. mioc2ne
Le volcanisme plio-quaternaire 277
- Le.voRcuizinnie pLLoc2ne
- Le voRcartinnie q u ~ m v m h e
- ConcLunioM
- 352 -

LES EVENEMENTS RECENTS .......................


* 281

Les surfaces d’érosion ................... 2 82


La surface Puna 282
- f.ini-Mioc2ne.
- PRioc2ne.
Extension de la surface pliocène 283
Evolution de la surface pliocène 2 85

Les formations plio-quaternaires ............... 2 85


La limite pliocène-pléistocène 2 86
Le Pliocène terminal et le Pléistocène basal 2 86
- Com2Ra;tiom & axte.mian
- CandunLon6
Le Pléistocène sédimentaire 2 88
Le volcanisme quaternaire 290
La tectonique quaternaire ................. 29 1

LA SURRECTION DES ANDES ....................... 293

Mécanisme de la surrection ................. 29 7

LA VIRGATION DES ANDES DE BOLIVIE ................. 30 1

REMARQUES SUR L‘EVOLUTION DE LA CHAINE DES ANDES


305
DANS UN MODELE DE TECTONIQUE GLOBALE

La mise en place du régime de subduction ........... 30 7


L’organisation des chaînes prémésozoïques et le “con-
tinent nord-est pacifique” 308
Age de la rupture 308
Modalités de la rupture 31 1
- la &v&nemvu2p m o - & i a i q u a du C U -
Akg enL¿ne.
- t(y)W;th&5E pOpOb&L
- 7mpficatiam gEoLogiqua : mise en p.tace du
nEghe. de. hubduckion

Conclusion ....................... 317

Planches VI1 B X I I 320

Bibliographie . 32 1

Table des Matières 347


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DepBt légal : 2e trim. 1980
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