Cours Pédiatrie Sociale - M. Wadouka

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PÉDIATRIE SOCIALE

Pour les écoles de la Santé


Sous tutelle du

Support de cours

Version du 09 Octobre 2023

ENSEIGNANT : M. WADOUKA FABIEN

Infirmier Principal, Certifié en Compréhension de la Santé Mentale et


les Troubles Psychiatriques.

Par M. WADOUKA FABIEN, Inf. Principal, Cert. S. Mentale et Troubles Psy


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CODE : PED 65- TITRE DU COURS : PEDIATRIE SOCIALE

Compétence visée : Assurer la prise en charge du nouveau-né, du


nourrisson et du jeune enfant (PED)

Sous-compétence : Assurer la prise en charge du nouveau-né, du


nourrisson et du jeune enfant à travers la pédiatrie sociale intégrée

Volume horaire du cours (VHC) 25 ; TD : 10 ; TP : 00 ; TPE : 15 ; VHT : 50


Crédit : 2

Filière : Etudiant (e) Sage-femme / Maïeuticien, niveau 3.

I- Objectif général

A la fin de ce cours, l’étudiant(e) Sage-femme/Maïeuticien doit être capable


de promouvoir la résilience infantile.

Objectifs spécifiques

L’étudiant(e) Sage-femme/ Maïeuticien doit être capable de :

 Définir les concepts liés à la pédiatrie sociale


 Enumérer les droits de l’enfant en intégrant les aspects juridiques
 Décrire la trajectoire de vie, les besoins et le bien-être de l’enfant en
évoquant l’approche en pédiatrie sociale
 Expliquer les mécanismes physiologiques du stress toxique en
présentant ses effets sur le développement du cerveau
 Décrire le modèle de pédiatrie sociale intégrée centré sur les besoins
de l’enfant, axé sur ses forces, celles de la famille et de la communauté
 Développer les mécanismes favorisant l’intégration du réseau familial
et communautaire, les établissements permettant l’accessibilité à des
soins de santé adaptés, intégrés à l’enfant, ainsi que le rôle de la
sagefemme/maïeuticien.

Par M. WADOUKA FABIEN, Inf. Principal, Cert. S. Mentale et Troubles Psy


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INTRODUCTION

La pédiatrie sociale est un modèle de prise en charge sociale intégrée


centré sur les besoins et axé sur les forces (résilience) de l’enfant, la famille
élargie et la communauté. Ceci repose sur le respect des cultures familiales
et des droits fondamentaux énoncés dans la convention relative aux droits
de l’enfant. Elle s’intéresse aux sources de stress toxiques ou facteurs de
risque qui affectent le développement et le bien-être de l’enfant issu d’un
milieu de vie difficile. La pédiatrie sociale vise une pratique orientée vers la
communauté. Concrètement, cela se traduit par une approche
interdisciplinaire (sciences de la santé, sociales et juridiques) et
intersectorielle (école, police, éducation, justice etc…) qui implique la famille
à part entière dans la prise des décisions.

I. DÉROULEMENT DES CONCEPTS

1. Pédiatrie sociale

La pédiatrie sociale en communauté (PSC) est un modèle de médecine


sociale intégrée développé par le Dr Gilles Julien, centré sur les besoins de
l’enfant et axé sur les forces de l’enfant, de la famille élargie et de la
communauté. Il unit l’expertise de la médecine, du droit et des sciences
sociales, afin de dépister, réduire ou éliminer les sources de stress toxiques
ou facteurs de risque qui affectent le développement et le bien-être de
l’enfant issu d’un milieu de vie difficile.

2. Forces

L’approche de la pédiatrie sociale en communauté mise sur la résilience de


l’enfant, de sa famille et de sa communauté pour répondre aux besoins de
l’enfant et réduire les sources de stress toxique. Elle repose sur le principe
que toute personne, en toutes occasions et quelles que soient les conditions,
a des forces qui peuvent servir de levier pour rebondir en cas de détresse,
franchir des obstacles, s’adapter au changement et se remettre sur pied
après un traumatisme. Chez les enfants en situation de vulnérabilité, on
cherchera les forces du côté de ses habiletés, ses intérêts, ses rêves et ses
espoirs. Chez sa famille, on soutiendra la capacité des parents à répondre
aux besoins de l’enfant, à créer un lien d’attachement et de sécurité, à se
procurer les ressources et les soutiens nécessaires au bien-être de l’enfant.
Finalement, on identifiera les caractéristiques de la communauté
susceptibles de contribuer au bien-être de l’enfant, soit l’environnement
physique et le filet social et relationnel autour de l’enfant.

3. Culture

CULTURE : C’est l’ensemble organisé des croyances et des pratiques propres

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à un individu.

4. Convention relative aux droits de l’enfant

La Convention relative aux droits des enfants est un traité international qui
énonce 41 droits résumés par la Fondation du Dr Julien en 7 grands
principes, qui guident toutes les interventions en pédiatrie sociale en
communauté. Ces principes sont les suivants :

 Les enfants naissent égaux en droit.


 L’intérêt supérieur de l’enfant gouverne les décisions qui le concernent.
 L’enfant jouit de libertés et de droits civils.
 La communauté entière doit s’impliquer auprès des enfants pour
soutenir leurs familles.
 L’enfant naît et grandit en santé.
 L’enfant s’instruit, s’amuse et s’ouvre sur le monde
 L’enfant a le droit d’être protégé sur tous les plans.

5. Stress toxique

Le stress est l’état dans lequel une personne éprouve des difficultés
perturbant son bien-être physique ou affectif et dépassant sa capacité à les
gérer. Le stress est une réponse d’adaptation que nous ressentons tous
lorsque nous sommes confrontés à une situation que l’on considère comme
un facteur de stress, ex : environnement difficile ou maladie. Le stress
affecte notre esprit, notre corps et nos émotions. « La réponse non-spécifique
du corps à toute demande de changement » (Hans Selye, 1936).

Le stress est un ensemble de réponses produites par l’organisme lorsqu’il


rencontre une situation qui lui demande un effort d’adaptation.
Les stress est donc une réaction normale. Par ailleurs, il est subjonctif.

MECANISMES PHYSIOLOGIQUES DU STRESS : ALARME, RESISTANCE,


EPUISEMENT

Le stress constitue une réponse biologique à des choses qui t’arrivent. Si tu


perçois qu’une situation est stressante, la région de l’hypothalamus de votre
cerveau s’active. L’hypothalamus amorce la réaction au stress en envoyant
un message à l’hypophyse. L’hypophyse envoie ensuite un message aux
glandes surrénales. Les glandes surrénales sont situées juste au-dessus des
reins. Ces glandes libèrent ensuite du cortisol, une hormone de stress.

 L'alarme : l'organisme se prépare au combat ou à la fuite. ...


 Si la situation persiste, l'organisme entre en phase de résistance. ...
 Si la situation stressante se prolonge ou s'intensifie, l'organisme entre

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en phase d'épuisement

L’alarme : l’organisme se prépare au combat ou à la fuite

Dès sa confrontation à une situation évaluée comme stressante, l'organisme


réagit immédiatement en libérant des catécholamines (hormones produites
par la glande médullo-surrénale, dont l’adrénaline). Celles-ci augmentent la
fréquence cardiaque, la tension artérielle, les niveaux de vigilance, la
température corporelle… Ces modifications ont pour but de préparer
l'organisme à réagir en amenant par exemple de l’oxygène aux organes qui
vont être sollicités.

Si la situation persiste, l’organisme entre en phase de résistance

Peu de temps après la première phase, de nouvelles hormones, les


glucocorticoïdes, sont sécrétées (par la glande corticosurrénale). Ces
hormones augmentent le taux de sucre dans le sang pour apporter l'énergie
nécessaire aux muscles, au cœur et au cerveau et y maintenir un niveau
constant de glucose. L’organisme se prépare aux dépenses énergétiques que
nécessite la réponse à la situation stressante. La sécrétion des
glucocorticoïdes est autorégulée : des récepteurs du système nerveux central
détectent les quantités libérées dans le sang et adaptent leur production.

Si la situation stressante se prolonge ou s'intensifie, l’organisme entre


en phase d’épuisement

Dans cette situation, les capacités de l’organisme sont débordées.


L’autorégulation des glucocorticoïdes devient inefficiente. L'organisme est
submergé d'hormones activatrices qui, si les tentatives de modification de la
situation se révèlent inopérantes, peuvent devenir délétères pour la santé.
Des études récentes évoquent la possibilité d’une combinaison de deux
mécanismes : une hyperactivité de l’axe corticotrope dans les premiers
temps, suivie d’une hypoactivité de ce même axe.

A. LES SYMPTÔMES DU STRESS


Quels sont les signes qui indiquent que le stress s’installe ?

Les signaux d’alarme varient d’une personne à l’autre. Voici une liste de
troubles susceptibles de surgir lors d’un état de stress prolongé.
Les troubles du comportement :

• Irritabilité : on s’énerve pour un Repli sur soi,


rien, on se sent impatient, • Perte de l’enthousiasme et de
l’envie d’entreprendre,
• Difficulté de supporter les autres,
• Sentiment que la difficulté est un
• Anxiété, obstacle,

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• Crises de larmes, • Perte du désir, rapports sexuels
difficiles,
• Peur de la nouveauté,
• Perte d’appétit
• Difficulté à prendre des décisions
ou à assumer ses responsabilités, • Utilisation d’alcool, d’excitants ou
de tranquillisants
• Difficultés de concentration,

• Manque d’énergie pour faire face


au quotidien,

• Oublis, pertes de mémoire,


Les troubles physiques :
• maux de dos, • rhumes, infections fréquentes,

• fatigue, manque d’énergie, • troubles gynécologiques,

• eruptions cutanées qui • troubles cardio-vasculaires,


apparaissent sans explication et se
• contractures et douleurs
répètent,
musculaires,
• eczéma,
• raideurs dans la nuque et les
• maux de ventre, constipation, épaules,
diarrhée,
• sommeil perturbé : sensation de
• maux de tête, fatigue au réveil, difficulté à
trouver le sommeil.
• douleurs gastriques, ulcères,
Les troubles émotionnels :

• avoir souvent peur, • manquer de nuances,

• se sentir déprimé, • se sentir seul,

• se sentir frustré, • se sentir impuissant.

• être anormalement susceptible,

B. LES CAUSES DU STRESS

Quelles sont les situations de la vie courante qui génèrent le stress ?

• La perte (d’une personne, d’un animal, d’un travail, d’une relation, de


biens... )
• Les relations difficiles et tendues avec les autres (conflits, violence, refus de

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dialogue, harcèlement… ) ;

• La solitude et l’absence de relations familiales ou sociales ;


• Les petites ou grandes contrariétés quotidiennes (bouchons, retards, ennui,
procès-verbal, humidité dans le logement… ) ;
• L’accélération du temps (il faut tout faire vite… ) ;• Les difficultés liées à
l’environnement (bruit, froid/chaud, densité de population, la
complexification du monde... ).

C. Conséquences du stress

Effets du stress chronique sur la santé Hypertension, nervosité, fatigue,


dépression…

Le stress et l’inquiétude peuvent affecter négativement votre mémoire et


prendre trop de place dans votre esprit. Cela affectera votre capacité à
penser et/ou à prendre des décisions. Si vous sentez que votre raisonnement
et/ou capacité à prendre des décisions sont diminués, faites une pause
d’une minute, respirez profondément et retournez au travail. Si votre
raisonnement est fortement diminué, demandez à quelqu’un de prendre le
relai. Nous sommes tous des êtres humains et sommes faillibles à certains
moments.

Vos émotions pourraient être inhabituelles, vous vous sentez bien à un


moment puis tout à coup effrayé, puis de nouveau bien et ensuite en colère
et très triste. Vous pouvez avoir peur et cela peut nuire à votre capacité à
être attentif et concentré.

Votre alimentation et votre sommeil peuvent être affectés par le stress et


l’inquiétude. Le stress peut déstabiliser nos schémas habituels.

L’excès de la nicotine ou l’alcool, et les comportements excessifs comme la


boulimie, n’aident pas à faire face efficacement. Au mieux, ils apportent un
apaisement à très court terme.

Lorsque nous sommes menacés, notre corps nous prépare à réagir en


augmentant notre fréquence cardiaque, notre tension artérielle et nos
hormones de stress, comme le cortisol.

Il est important de distinguer trois types de réponses au stress : positive,

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tolérable et toxique.

Une réponse positive au stress est un élément normal et essentiel d’un


développement sain, caractérisé par de brèves augmentations de la
fréquence cardiaque et de légères élévations des niveaux d’hormones.
Certaines situations susceptibles de déclencher une réponse positive au
stress sont le premier jour avec un nouveau soignant ou la réception d’une
vaccination injectée.

Une réponse tolérable au stress active davantage les systèmes d'alerte du


corps en raison de difficultés plus graves et plus durables, telles que la perte
d'un être cher, une catastrophe naturelle ou une blessure effrayante. Si
l’activation est limitée dans le temps et tamponnée par des relations avec des
adultes qui aident l’enfant à s’adapter, le cerveau et d’autres organes se
remettent de ce qui pourrait autrement être des effets néfastes.

Une réaction de stress toxique peut survenir lorsqu'un enfant est


confronté à une adversité forte, fréquente et/ou prolongée, telle que la
violence physique ou émotionnelle, la négligence chronique, la toxicomanie
ou la maladie mentale, l'exposition à la violence et/ou le fardeau accumulé
des difficultés économiques familiales. ...sans le soutien adéquat d'un adulte.
Ce type d’activation prolongée des systèmes de réponse au stress peut
perturber le développement de l’architecture cérébrale et d’autres systèmes
organiques, et augmenter le risque de maladies et de troubles cognitifs liés
au stress, jusqu’à l’âge adulte.

Dans le stress toxique, lorsque les régulateurs biologiques de la réponse au


stress du corps sont trop taxés ou autrement déséquilibrés, cela « peut
entraîner un effet chronique d'usure sur plusieurs systèmes d'organes ,
y compris le cerveau.

Lorsqu'un enfant subit un stress toxique, les structures fondamentales


de son cerveau en développement peuvent être endommagées. Sans une
base solide pour soutenir son épanouissement, il risque de connaître
toute sa vie des problèmes de santé, de développement et même de
dépendance.

LES SOURCES DE STRESS TOXIQUE CHEZ LES ENFANTS :


la violence physique ou  les charges accumulées
psychologique,  Une famille en difficultés
 la négligence chronique, économiques.
 une maladie mentale,  Une succession d'échecs
 l'exposition à la violence, scolaires
PSYCHONEURO IMMUNOLOGIE

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La psychoneuro­immunologie est l’étude des relations entre le système
nerveux, endocrinien et immunitaire et certains comportements associés à
ces systèmes. Les cytokines sont des médiateurs chimiques libérés par les
cellules du système immunitaire et sont impliquées dans la régulation de la
réponse inflammatoire. La relation entre les cytokines et la physiopathologie
d’affections comme le cancer, les allergies et les maladies neuro-immunes,
les maladies neurodégénératives, ainsi que les troubles mentaux, comme la
dépression majeure, la schizophrénie et la maladie d’Alzheimer, a été mise
en évidence (Czirr & Wyss-Coray, 2012 ; Stasiolek, 2011). Le stress entraîne
la libération de cortico-libérine qui inhibe le système immunitaire, en faisant
produire, entre autres, beaucoup de glucocorticoïdes. Des études montrent
que les émotions négatives, l’anxiété et les troubles mentaux, comme la
schizophrénie et les troubles de l’humeur, sont parfois liés au
fonctionnement réduit du système immunitaire (Richard & Brahm, 2012).
Par exemple, l’état de stress post­traumatique est associé à une
immunosuppression de longue durée (Miura, Ozaki, Sawada et al., 2008).

II. DROITS DE L’ENFANT/ASPECTS JURIDIQUES

La Convention comporte 54 articles, énonçant que chaque enfant a :

 le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité


 le droit d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation
suffisante et équilibrée
 le droit d’aller à l’école
 le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute
forme d’abus et d’exploitation
 le droit d’être protégé contre toutes les formes de discrimination
 le droit de ne pas faire la guerre, ni la subir
 le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de
vie décentes
 le droit de jouer et d’avoir des loisirs
 le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation
 le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé

III. TRAJECTOIRE DE VIE ET DE BIEN-ETRE DE L’ENFANT

Les histoires de vie colorent et définissent la trajectoire des personnes


(Julien, 2004). Le début remonte souvent aux ancêtres et aux évènements l
iés à l’histoire familiale, et au cours du temps, chaque individu bâtira sa
propre trajectoire de vie intrinsèque à
son parcours, raison pour laquelle « dans l’intervention, tout se passe dans l

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e cas par cas » (Elkaïm, 1995).

La trajectoire de vie (biographie) peut être définie comme « une dynamique i


ndividuelle de l’avancée en âge ancrée dans un contexte sociohistorique don
né » (Bessin, 2009). Chez toute personne et dans tout évènement, on trouve
une histoire naturelle avec un début et une fin. Le trajet s’effectue par éta
pes, commençant par la naissance, puis passant à l’enfance, l’adolesce
nce et l’âge adulte. L’idée de trajectoire permet de s’intégrer à la dyna
mique de changement de l’enfant et d’en influencer correctement la fin
alité (Bessin 2009). Elle détermine le bien‐être et la qualité de vie de la per
sonne.

Il existe plusieurs façons de définir le concept de bien‐être de l’enfant


(Ottova et Ravens‐Sieberer, 2011) :

 Selon l’Unicef, la Convention relative aux droits de l’enfant recon


naît lebien‐être comme étant « le droit de tout enfant à un niveau de vi
e suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirit
uel, moral et social » (art. 27) et comme étant « le droit de l’enfant de j
ouir du meilleur état de santé possible » (art. 24).
 La recherche scientifique définit le bien‐être comme la situation perso
nnelle, familiale et sociale qui permet aux jeunes de bien fonctionner
dans de multiples contextes et d’acquérir les ressources nécessaires p
our s’épanouir à l’âge adulte (Lippman et al., 2009).

En pédiatrie sociale en communauté, le développement de l’enfant se constr


uit par une série d’acquisitions sur les plans physique, intellectuel, social, é
motionnel et spirituel qui se font à travers la satisfaction des besoins et l’ap
prentissage.

La trajectoire de vie et le développement de l’individu forment un pro


cessus dynamique, observable, parfois prévisible et souvent influençable,
appelé parcours de vie. La notion de parcours de vie « est adoptée pour d
ésigner le ou les modèles socioculturels qui organisent la trajectoire de vie d
es individus dans une société et une période historique données » (Bury, 20
09). Les différents facteurs qui interviennent dans ce processus procur
ent de meilleures chances de réussites, ou au contraire des échecs ch
ez les enfants. En pédiatrie sociale en communauté, ce processus est re
présenté comme suit :

 Plus l’enfant se développe sur les plans physique, intellectuel, social, é


motionnel et spirituel, selon son âge, plus il a de chances de réussir.
 Moins l’enfant se développe sur les plans physique, intellectuel,
social, émotionnel et spirituel, selon son âge, plus il risque de subir de

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s échecs.

Le modèle cognitif comprend huit concepts : besoins, droits de l’enfant


, sources de stress toxique,
motivation/résilience, forces, attentes/identité/culture, et trajectoire de vie
/bien‐être/développement de l’enfant.

IV. L’APPROCHE DE LA PEDIATRIE SOCIALE

La pédiatrie sociale est une pratique interdisciplinaire, intersectorielle


et mobilisatrice qui favorise une approche systémique de la santé de l’enfant
en interrelation constante avec son milieu de vie et en misant sur les forces
de l’enfant et des personnes significatives qui l’entourent.

1. PROBLÉMATIQUES RENCONTRÉES

 Négligence  Abus de substance


 Retard de développement  Hypostimulation
(cognitif/moteur)  Pauvreté financière
 Retard de langage  Dépendance
 Abus (physique, sexuel, etc)  etc

2. APPROCHE EN PÉDIATRIE SOCIALE

L'approche de pédiatrie sociale est basée sur la confiance, le respect et


la proximité pour assurer une action efficace de tous sur la trajectoire de
développement des enfants dans un concept de responsabilité commune
partagée.

APCA:

- Apprivoiser - Comprendre
- agir
- Partager

3. BUT DE L’INTERVENTION

Prévenir ou remédier aux lacunes dans le développement de l’enfant


découlant de stress liés aux conditions de vie difficiles.

Impact du stress toxique sur le développement:


- peut retarder le développement de l’enfant

- nuire aux apprentissages

- augmenter le risque de développer des maladies et des troubles cognitifs à

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l’âge adulte
- peut retarder la croissance

4. LES MISSIONS DE LA PEDIATRIE SOCIALE

Apporter un soutien aux enfants à risque ou en situation de


vulnérabilité, en accompagnant les familles dans le respect des droits
fondamentaux des enfants énoncés dans la Convention relative aux droits de
l’enfant.

V. BESOINS DE L’ENFANT ET HISTOIRE ECOBIODEVELOPPEMENTALE

Le besoin : Exigence éprouvée par une population qui, dans l’état de


ses connaissances, souhaite maintenir ou améliorer son état de santé,
prévenir une maladie ou la soigner. Le besoin est une sensation de manque
qui pousse un individu ou une collectivité à désirer des biens matériels ou
sociaux liés au niveau de développement d'un type donné de société, à un
moment donné et dont la satisfaction paraît indispensable à son bien-être.
Toute société civile rationnelle cherche à mettre fin aux pénuries ressenties.
Le besoin est d'abord signe de pénurie et de manque pour des biens
élémentaires : ainsi, l'absence d'accès à l'eau potable est un handicap
essentiel au développement humain. Mais la sensation du besoin coexiste
aussi avec l'abondance : ce sont les sociétés riches qui, après avoir vaincu le
besoin, ont en même temps le plus de besoins. Le besoin peut être créé
artificiellement, la publicité s’y emploie. En termes de droit international, la
référence aux besoins de l'humanité est donc délicate tant elle dépend des
niveaux de développement. Elle est plus évidente si on se limite aux besoins
élémentaires : l'alimentation, l'accès à l'eau potable, le logement, la capacité
de se déplacer, par exemple.

Besoins de santé

Dans le domaine de la santé, le besoin est, pour un individu, l'écart


entre son état de santé constaté et celui qu'il souhaite. En santé publique, le
besoin mesure l'écart entre l'état de santé constaté d'une population et l'état
de santé souhaité tel qu'il est défini par la collectivité, ses représentants ou
les pouvoirs publics. En santé publique, la santé souhaitée est souvent
évoquée en termes de "besoins de soins" ce qui implique une optique de
planification sanitaire des services et des équipements de santé.

Les parents peuvent faire beaucoup pour répondre aux besoins de


l’enfant. Ils doivent notamment satisfaire ses besoins psychiques
fondamentaux tels que l’amour et l’attachement, l’acceptation et la

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reconnaissance, la confiance et l’orientation, la joie et le jeu.

LES 7 BESOINS FONDAMENTAUX DES ENFANTS (D’APRES LA


THERAPIE DES SCHEMAS PRECOCES D’ADAPTATION)

1 – Être aimé inconditionnellement

Aimer un enfant inconditionnellement, c’est l’aimé tout court, sans « si » :


l’enfant doit se sentir aimé même s’il ne rend pas service, même si ses
résultats scolaires fléchissent, même si sa chambre est mal rangée, même
s’il est en colère ou s’il n’est pas l’enfant parfait que ses parents espèrent.

2 – Être protégé physiquement et psychiquement

La protection englobe à la fois les besoins physiologiques (faim, soif,


propreté…), physiques (protection contre le froid, protection contre les
accidents…) et psychiques (protection contre les agressions, respect de
l’intégrité physique de l’enfant – incompatible par exemple avec les fessées
ou toute autre violence physique).

3 – Être valorisé

Un enfant doit sentir que ses parents sont attentifs à ce qu’il fait, et qu’ils
l’encouragent dans ses réalisations si petites soient-elles.

4 – Être compris, entendu

Combler le besoin d’être compris d’un enfant, c’est faire preuve d’empathie
envers lui. Les parents qui manquent d’empathie exigent de l’enfant des
choses qu’il n’a pas l’âge de réaliser. Ou alors, ils plaquent les conditions de
leur propre enfance sur la sienne sans tenir compte du contexte différent
dans lequel il évolue. Ils ne comprennent pas ou ne cherchent pas à
comprendre ce que l’enfant ressent. Ils dénient sa peine ou s’exaspèrent de
ses plaintes : « tu n’as aucune raison de pleurer ou de te plaindre », « il y a
plus malheureux que toi ».

5 – Être progressivement responsabilisé et sentir en face de soi des


limites réalistes

Des limites réalistes passent par une affirmation personnelle des parents qui
expriment leurs besoins et valeurs et redirigent le comportement de l’enfant
sans violence.

6 – Être éveillé et aidé à développer sa curiosité

Les enfants se développent principalement par imitation. Avoir des parents


ouverts et curieux suscitera chez lui l’intérêt pour le monde. Un enfant qu’on

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a intéressé au monde extérieur est confiant.

7 – Sentir autour de soi de la stabilité

La stabilité ne dépendant pas toujours des parents. Tous les besoins cités
plus haut sont concernés par le besoin de stabilité :

• L’affection ne doit pas, par exemple, fluctuer avec le vécu des parents.

• La valorisation et la compréhension doivent, elles aussi être stables, ainsi


que la protection physique et psychique.

VI. MODELE DE MEDECINE SOCIALE INTEGRE CENTRE SUR LES


BESOINS DE L’ENFANT, AXE SUR SES FORCES, CELLES DE LA
FAMILLE ET DE LA COMMUNAUTE

1. Identifier et gérer efficacement les problèmes de l’enfant en cours de


trajectoire (approche globale)
- co-intervention
- savoir-faire collectif

- coopération (CPS et réseaux familial, social et institutionnel)


2. Empowerment de l’enfant et des familles: Augmenter les facteurs de
résistance des enfants
- Estime de soi
- Autonomie

- Liens sociaux
- Identité
3. Supporter l’intégrité des familles et leur cohérence
4. Augmenter la disponibilité du soutien social (milieux) aux enfants et aux
familles.

Elle repose sur le respect des cultures familiales et sur les droits
fondamentaux énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant.
Elle vise à éliminer les sources de stress toxiques qui affectent le
développement de l’enfant et son bien-être.

La pédiatrie sociale en communauté repose sur le constat scientifique


que les expériences sociales et environnementales dans les premières années
de vie (écologie) et les prédispositions génétiques (biologie) ont une influence
sur le développement de l’enfant (Shonkoff et coll. 2011).

VII. RESILIENCE (NATURELLE ET ASSISTEE) ET MOTIVATION DE


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L’ENFANT

La résilience est une capacité d’adaptation d’une personne, suite à un


traumatisme. Mais elle nécessite des interactions sociales pour se développer.
La présence d’un réseau extérieur soutenant est indispensable et les
soignants ont notamment un rôle prépondérant dans cette reconstruction.

La résilience consiste à continuer à se développer après un traumatisme,


mais différemment ; une nouvelle organisation qui n'est pas forcément plus
forte que l'ancienne, ni plus fragile, juste différente.

Qui est le père de la résilience ?

Boris Cyrulnik est un neuropsychiatre français connu pour avoir fait


redécouvrir la psychanalyse en France et pour avoir vulgarisé dans ses livres
notamment le concept de résilience. Ses ouvrages sur la capacité de
l'humain à se reconstruire après les malheurs de la vie l'ont fait devenir le
psy préféré des Français.

Qui sont les tuteurs de résilience ? Ce terme appliqué dans le contexte


psycho socio-éducatif par Boris Cyrulnik peut évoquer « une personne, un
lieu, un événement, un objet, une œuvre d'art qui provoque une renaissance
du développement psychologique après un traumatisme ».

Le tuteur soutient l’activation de la résilience par la promotion d’une


participation sociale adéquate. En effet, il vise par son approche à favoriser
l’utilisation des caractéristiques positives individuelles, familiales et
communautaires, à faciliter l’appropriation de savoirs et d’habiletés pour
une meilleure autodétermination et à soutenir le développement d’habiletés
relationnelles et familiales (Jourdan-Ionescu et al., 2005).

Ainsi, le tuteur contribue à développer ou rehausser le sentiment


d’efficacité personnelle de la personne par la reconnaissance de ses
compétences et ses ressources personnelles qui sont mises à contribution
(Bandura et al., 2002 ; Benight et al., 2004). Le fait que la personne participe
à l’élaboration de l’intervention par le choix de ses objectifs, la planification
et l’évaluation renforcent le sentiment de confiance en ses capacités.

VIII. RÔLE DU RÉSEAU FAMILIAL

Définition

Ensemble des ascendants, descendants et autres membres apparentés


appartenant à une même lignée.

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IX. LES TROUBLES PSYCHIQUES LES PLUS FRÉQUENTS CHEZ LES
JEUNES

L'adolescence est une période de transition vers l'âge adulte marquée par de
multiples transformations. Le jeune doit notamment s'adapter
psychiquement aux changements qui s'opèrent dans son corps lors de la
puberté, construire sa propre identité et adapter au fil du temps les relations
qu'il entretient avec ses parents notamment. Il est aussi dans une phase de
construction de ses relations amicales et amoureuses, de découverte de sa
sexualité. Enfin, il est dans la recherche d'autonomie.

Cette période clé pour l'insertion sociale, la formation professionnelle et


l'entrée dans la vie active peut être déstabilisée par divers troubles affectant
la santé mentale et qui sont communément observés chez les jeunes. Les
plus fréquents sont les troubles :

 anxieux ;
 dépressifs ;
 des conduites alimentaires ;
 addictifs et comportements à risque.
 La schizophrénie est plus rare et affecte principalement les jeunes
adultes.

Ces problèmes de santé peuvent altérer considérablement le développement


d'un jeune et sa capacité à vivre sereinement à la maison, sur son lieu
d'étude ou de travail, avec ses amis et avec les personnes qui l'entourent.

1.L'ANXIÉTÉ ET LES TROUBLES ANXIEUX

L'anxiété est fréquemment ressentie chez les adolescents. La peur ou


l'anxiété passagères sont des réactions normales. Il est en effet courant de
ressentir de la peur face à une situation stressante comme un examen, un
entretien d'embauche ou tout autre événement clé de sa vie. Tout comme il
n'est pas rare d'avoir une réaction excessive ou de se sentir angoissé
lorsqu'on se trouve dans une situation perçue comme une menace. Ce type
d'anxiété de courte durée est généralement vécue comme une appréhension
douloureuse à un danger, qu'il soit précis ou mal identifié.

Lorsque cette anxiété dure de façon excessive, on parle de troubles anxieux.


Ces troubles chroniques, s'expriment de façon variable selon les personnes
et s'installent sous différentes formes.

1.1.L'anxiété généralisée

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L'anxiété généralisée se caractérise par un état d'inquiétude constant,
difficilement contrôlable et durable. Présente depuis plus de six mois, cette
tension se focalise sur au moins deux thèmes essentiels à la vie de chacun,
parmi le travail, l'argent, la santé, l'avenir.

La personne en état d'anxiété et de craintes quasi permanent a des


inquiétudes disproportionnées par rapport à la réalité des risques. Elle est
en état de vigilance extrême vis-à-vis de son entourage et de son
environnement.

Cet état est associé à différents symptômes physiques : maux de tête,


douleurs musculaires, fatigue, insomnies, sueurs, palpitations, etc.

1.2.Le trouble panique

Ce trouble anxieux se traduit par l'association de deux phénomènes :

 une succession d'attaques de panique (ou crises d'angoisse aiguë),


c'est à dire, une succession de périodes de peur intense et de malaise.
Leur survenue est plus ou moins fréquente et imprévisible ;
 la crainte, par anticipation, d'une nouvelle attaque de panique.
Autrement dit, « la peur d'avoir peur ».
 Le trouble panique entrave fortement le quotidien de la personne qui y
est sujette. Les attaques deviennent pour elle une préoccupation
permanente. Elle en vient alors à modifier son comportement habituel.

Ce trouble peut parfois s'accompagner d'agoraphobie (peur des espaces et


des lieux publics).

1.3. La phobie

La phobie est une peur intense et irraisonnée :

 d'un objet ou d'un élément naturel comme l'obscurité, l'orage, le sang,


etc. ;
 d'un animal. Cette peur peut être déclenchée à la vue d'une araignée
(arachnophobie), d'un serpent, d'une souris, etc. ;
 d'une situation. Une crainte manifeste d'être en hauteur, d'être
enfermé (claustrophobie), de se trouver dans un lieu public
(agoraphobie), etc.

Souvent, la personne ayant une phobie en reconnaît le caractère irrationnel.


La recherche de l'évitement de ce qui crée ce malaise peut mener la personne
à éviter d'en parler, voire même d'y penser.

La phobie sociale

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La phobie sociale est une anxiété liée au regard d'autrui, qu'il s'agisse d'une
seule personne ou d'un groupe. Elle est présente par anticipation, avant
même que la personne soit exposée au regard d'une autre personne. Elle se
traduit par :

 une crainte des rapports sociaux ;


 une appréhension des situations de compétition ;
 la peur d'être regardé ou d'agir sous le regard et le jugement d'autrui.

La personne redoute alors de prendre la parole en public, de travailler,


d'écrire, etc. sous le regard d'autrui. Elle a peur de rougir (éreutophobie) en
public, de trembler, de perdre ses moyens, de ne plus pouvoir s'exprimer, de
ne pas être capable d'exécuter les bons gestes, etc.

1.4.Le trouble obsessionnel compulsif (TOC)

Le TOC se manifeste par deux types de symptômes plus ou moins


prononcés : les obsessions et les compulsions. Ils peuvent apparaître
isolément ou simultanément et ont, dans tous les cas, un lourd
retentissement sur le comportement au quotidien.

Les obsessions sont des pensées (idées, images) ou des impulsions (besoins
irrésistibles d'accomplir certains actes) envahissantes et récurrentes.

2.LA DÉPRESSION

La dépression se caractérise par des perturbations de l'humeur qui se


manifestent par de la tristesse et une perte de plaisir. Elle entraîne une
vision pessimiste du monde et de soi-même. Elle dure au moins deux
semaines et a un retentissement important sur le quotidien. Chez
l'adolescent et le jeune, la dépression se manifeste par :

 des troubles des émotions ;


 des problèmes cognitifs et psychomoteurs ;
 de nombreuses plaintes somatiques ;
 des répercussions sur la vie de tous les jours.

À l'échelle mondiale, la dépression est la 15e cause principale de maladie et


d'incapacité chez les jeunes âgés de 10 à 14 ans et la 4e chez les 15 à 19 ans.

Les troubles des émotions

Ces troubles transparaissent dans une humeur dépressive ou irritable,


présente de façon durable, c'est-à-dire tous les jours pendant au moins deux
semaines, presque toute la journée et en rupture avec l'état d'avant la
dépression. Les signes sont :

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 la tristesse, l'abattement ou le découragement envahissant, les pleurs
fréquents, la labilité (fragilité) de l'humeur. Le jeune se dit triste ou
morose ;
 l'angoisse envahissante ou aggravation de manifestations anxieuses
préexistantes ;
 au contraire, une humeur grincheuse, des manifestations
revendicatrices, coléreuses, hostiles, agressives ou accusatrices. Le
jeune est hyper réactif à la frustration (qu'il ne faut pas confondre avec
une simple intolérance à celle d'origine éducative) ou hypersensible au
rejet. Il se décrit comme ayant les nerfs « à fleur de peau ».

Parfois, l'humeur dépressive peut paraître intermittente et l'adolescent peut


présenter une amélioration transitoire face à certains événements positifs
(compliment, relation).

3.LES TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES

Les troubles des conduites alimentaires (TCA) sont des conduites


alimentaires différentes de celles habituellement adoptées par les personnes
vivant dans le même environnement. Ces troubles sont importants et
durables (plusieurs mois, voire années) et ont des répercussions
psychologiques et physiques. Ils coexistent souvent avec la dépression,
l’anxiété et/ou l’abus de substances psychoactives.

Les TCA apparaissent souvent chez les adolescents et les jeunes adultes avec
une prédominance chez les femmes. Ces troubles sont l’anorexie mentale, la
boulimie et l’hyperphagie boulimique.

4.LES COMPORTEMENTS À RISQUE ET LES TROUBLES ADDICTIFS

4.1.Les comportements à risque

De nombreux comportements à risque pour la santé commencent à


l'adolescence. Certains peuvent être volontairement provocants (une
transgression de l'autorité parentale ou scolaire) voire constituer une
infraction à la loi. D'autres peuvent être la traduction d'un manque
d'adaptation scolaire ou de difficultés d'intégration sociale. Ils peuvent aussi
parfois constituer une stratégie pour faire face à des problèmes de santé
mentale.

Chez les jeunes, le risque porte sur :

 l'usage de substances psychoactives : alcool, tabac, cannabis ou


autres drogues ;
 la violence dirigée contre soi ou les autres ;
 des conduites dangereuses sur la route ;

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 les pratiques sportives à risque ;
 les comportements sexuels non protégés, propices aux maladies et
infection sexuellement transmissibles (IST) voire, une grossesse non
désirée.

4.2.Les addictions

Une addiction est une dépendance à une substance ou à une activité, avec
des conséquences nuisibles à la santé. La dépendance se caractérise par un
désir souvent puissant, voire compulsif, de consommer ou de pratiquer une
activité. Cette consommation ou cette pratique entraînent un
désinvestissement progressif vis-à-vis des autres activités.

Ainsi, une personne est dépendante lorsqu’elle se retrouve dans


l’impossibilité de s’abstenir de consommer ; elle perd le contrôle de l’usage
d’une substance ou d’un comportement et ce, malgré la survenue de
conséquences négatives sur sa santé et sur sa vie sociale.

Il existe des addictions liées à la consommation de substances psychoactives,


tels que :

 le tabac et l'alcool qui sont les plus répandues ;


 le cannabis ;
 les opiacés (héroïne, morphine) ;
 la cocaïne ;
 les poppers ;
 les dérivés de synthèse (la méthamphétamine, par exemple) ;
 certains médicaments (amphétamines, morphine, etc.).

Mais il existe aussi des addictions sans substance ou addictions


comportementales en lien avec un comportement irrépressible et incontrôlé
vis-à-vis des jeux de hasard et d’argent ainsi que des jeux vidéo.

X. LA PROTECTION DE L'ENFANCE

La protection de l'enfance consiste à prévenir et à répondre à toutes formes


d'exploitation, d'abus, de négligence, de pratiques néfastes, telles que la
mutilation génitale féminine et le mariage précoce, et à la violence contre les
enfants.

XI. LA SURVIE DE L'ENFANT

L'initiative Plan d'action pour la survie des enfants est un appel lancé aux
partenaires pour qu'ils s'attaquent aux problèmes qui ont entravé les progrès
réalisés pour mettre fin au décès d'enfant évitable, en mettant l'accent sur
les pays où la charge de morbidité est la plus élevée.

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1.Définition de l'Action Survie de l'Enfant

Il s'agit de mobiliser les gouvernements et les partenaires pour une


coordination et une mise en œuvre plus efficaces des politiques et des
investissements, tant humains que financiers. Ce n'est que lorsque les
enfants survivent qu'ils peuvent s'épanouir et atteindre leur plein potentiel
humain.

2.La vision de L'initiative Child Survival Action

L'initiative Child Survival Actiona pour vision de mettre fin aux décès
évitables de nouveau-nés et d'enfants de moins de 5 ans d'ici 2030, tous les
pays réduisant la mortalité des moins de 5 ans à 25 décès ou moins pour 1
000 naissances vivantes.

 Se concentre sur les 54 pays , 41 en Afrique, qui ont un besoin


urgent d'efforts accélérés pour atteindre l'objectif ODD3 2030 sur la
mortalité infantile de 25 décès ou moins pour 1000 naissances
vivantes - atteindre cet objectif dans tous les pays permettra d'éviter
au moins 10 millions de décès d'enfants de moins de cinq ans d'ici
2030.
 Atteint les enfants laissés pour compte et exposés aux principaux
tueurs - pneumonie, diarrhée et paludisme - en raison de la
malnutrition, du manque d'accès à des services de santé de qualité, y
compris la vaccination, l'eau et l'assainissement insalubres, la
pollution de l'air, les conflits et les catastrophes humanitaires, et
d'autres facteurs clés risques pour la santé et la survie des enfants.
 Renforce les soins de santé primaires dans les établissements et
les communautés afin de prévenir, de diagnostiquer et de traiter plus
efficacement ces causes de décès d'enfants et de promouvoir une
bonne santé et une bonne nutrition pour tous les enfants.
 Établit des partenariats efficaces entre les gouvernements, les
partenaires locaux, la société civile, le secteur privé, les
organisations régionales et mondiales, travailler tout au long du
continuum, de la pré-grossesse à l’enfance.
 Mobilise les ressources nécessaires auprès de sources et de secteurs
nationaux et internationaux pour concrétiser cette vision renouvelée
de la santé, de la nutrition et de la survie des enfants.

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