Econ Mon Fsegt2022 2023 Ch3

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Université de Tunis El Manar

Faculté de sciences
économiques et de gestion de
Tunis
2ème L E

ECONOMIE MONETAIRE
2022-2023

Zouheir BOUCHADDAKH
Chapitre III
La création monétaire et l’offre de
monnaie
• La monnaie peut être définie comme la
somme des engagements à vue et à court
terme des institutions financières
monétaires vis-à-vis du public.
• Ces engagements correspondent à la
monétisation (transformation de créances en
monnaie) des créances sur les agents non
financiers.
• La création monétaire consiste donc en la
transformation de créances (sur l’étranger,
sur l’économie ou sur l’Etat) en moyens de
paiements.
• Il y a création monétaire puisqu’il y a
augmentation effective de la somme des
moyens de paiements en circulation dans
l’économie.
• La création monétaire est donc l’apanage
des IF qui composent le système monétaire.
• Dans ce système, la Banque centrale joue
un rôle central.
• Cela veut-il dire que cette dernière contrôle
parfaitement la création monétaire ce qui
implique que l’offre de monnaie est
exogène.
• Sinon, l’offre de monnaie sera considérée
comme endogène. Cela nous amènera, après
avoir expliqué le processus de création
monétaire (section I), à présenter les
différentes théories de l’offre de monnaie
(section II).
I. Le processus de création monétaire

• La création monétaire est le fait de mettre


en circulation de nouveaux signes
monétaires par rapport à la quantité de
monnaie en circulation ce qui entraîne une
augmentation de la masse monétaire.
• La création monétaire est réalisée par les IF
monétaires : la BCT, le Trésor public et les
banques de dépôts.
1. La création monétaire par la Banque
Centrale
• La Banque centrale crée la monnaie à
l’occasion de trois opérations :
- acquisition d’or et devises ;
- créances sur l’Etat : concours au Trésor
public ;
- refinancement des banques.
• La Banque centrale émet la monnaie sous
deux formes : des billets de banque et des
comptes ouverts dans ses comptes et
réservés aux IF. La monnaie centrale ou
monnaie de Banque centrale est la somme
de monnaie fiduciaire et des réserves des
banques chez la Banque centrale.
Bilan simplifié BCT
Avoirs extérieurs monnaie centrale
Créances sur l’Etat (Billets+Réserves des banques)
Refinancement des banques
• a. Les opérations sur or et devises
• Lorsque la Banque centrale procède à la
conversion des devises étrangères
présentées par les banques, elle crédite leurs
comptes courants chez elle ; elle crée donc
de la monnaie centrale.
• Ainsi, toute entrée de devises correspond à
une création monétaire et entraîne un
accroissement de la quantité de monnaie en
circulation.
• Parmi les opérations entraînant une
augmentation du poste « or et devises »;
- les exportations de marchandises,
- les dépenses des touristes,
- les transferts des travailleurs tunisiens à
l’étranger à leurs familles en Tunisie,
- les emprunts extérieurs,
- les investissements direct étrangers …etc.
• Inversement, toute sortie de devises
provoque une destruction de monnaie et se
traduit par une contraction de la masse
monétaire.
• Les opérations sur l’or portent sur le stock
d’or détenu par la Banque centrale. Or, le
cours de l’or fluctue quotidiennement. La
Banque centrale peut procéder à la révision
de ce prix soit vers la hausse : dans ce cas,
la plus-value dégagée est versée au Trésor.
• Créances nettes de la BCT sur l’extérieur
= Avoirs extérieurs – Engagements
extérieurs
• b. Les concours de la BCT au Trésor

• Le Trésor, agent financier de l’Etat, dispose


d’un compte courant chez la BCT.
• Lorsque l’Etat a un besoin de financement,
la BCT lui accorde une avance en créditant
le compte courant du Trésor.
• Lorsque le Trésor effectue des retraits en
billets de banque ou procède à des
virements au profit des banques, il y a
création de monnaie centrale.
• De même, la BCT a un compte au CCP
pour faire face aux règlements en monnaie
postale. L’alimentation de ce compte en
monnaie fiduciaire entraîne une émission de
monnaie centrale.
• Créances nettes de la BCT sur l’Etat =
créances de la BCT sur l’Etat – créances
de l’Etat sur la BCT

• c. Le refinancement des banques

• C’est la source la plus importante de


création monétaire. Les opérations de crédit
effectuées par les banques entraînent une
demande de billets ce qui amène les
banques à s’adresser à la BCT qui est la
seule habilitée à émettre cette forme de
monnaie.
• La BCT crée la monnaie centrale en
contrepartie de l’acquisition d’une partie
des créances des banques par
l’intermédiaire du réescompte ou par l’achat
de titres sur le marché monétaire.
• Finalement, la création monétaire par la
Banque centrale résulte de l’acquisition
d’actifs non monétaires auprès des banques
commerciales, du Trésor et du secteur non
bancaire.
2. la création monétaire par le Trésor
public

• Le Trésor fonctionne à l’image d’une


banque qui gère de la monnaie scripturale
(monnaie postale). Il a donc un pouvoir
comparable à celui des banques. Lorsque le
Trésor doit effectuer des règlements, il
peut :
- recourir à la BCT : il remet à son créancier
des billets de banque ;
- procéder à un virement en créditant le
compte de son créancier auprès d’une
banque ordinaire ;
- utiliser la monnaie postale qu’il a la faculté
de créer ; il inscrit la somme due au crédit
du compte de son créancier au CCP.
• La monnaie créée par le Trésor a une aire de
circulation limitée. La monnaie postale
matérialisée par les dépôts des entreprises et
des particuliers constitue 8,3% de la
monnaie scripturale. Elle ne représente que
5,2% des disponibilités monétaires (M1).
3. La création monétaire par les banques

• « Le banquier peu créer de la monnaie sans


se faire traiter de faussaire. Il peut prêter ce
qu’il n’a pas sans se faire traiter d’escroc.
C’est son droit, c’est même l’essentiel de sa
fonction » J.M.Albertini 1985
• La banque commerciale crée de la monnaie
scripturale nouvelle à l’occasion de trois
sortes d’opérations :
- une acquisition de devises : lorsqu’une
banque achète des devises présentées par un
client, elle crédite le compte courant de ce
dernier. La banque crée ainsi de la monnaie
nationale en contrepartie de devises
étrangères. On dit que la banque a monétisé
les devises qui sont une créance sur
l’étranger.
- un règlement du Trésor public : une banque
qui achèterait des bons de Trésor en
créditant le compte courant du Trésor
émettrait de sa propre monnaie au profit du
Trésor.
- un octroi de crédit : la monnaie crée par les
banques a comme contrepartie principale les
créances sur l’économie. En effet,
l’essentiel de la création de monnaie par les
banques passe par les opérations de crédits
aux entreprises et aux particuliers.
• a. « Les crédits font les dépôts »
• A l’origine, les banques ne prêtaient qu’à
hauteur du montant de monnaie métallique
détenue à leur actif.
• Ainsi, lorsqu’un dépôt d’or était effectué
pour une durée d’un an par exemple, la
banque pouvait prêter cette somme pour une
durée inférieure.
• Aujourd'hui, les banques ne prêtent même
plus à partir d’un minimum de dépôts
préalables.
• Elles créent de la monnaie en accordant des
crédits et ce sont ces crédits qui entraînent
les dépôts dans les banques (il faut
considérer l’ensemble des banques).
• Ainsi, ce sont désormais « les crédits qui
font les dépôts » et non plus l’inverse.
• La conception moderne des banques fait
que ces dernières font de la transformation
des créances, mais c’est une transformation
dans le sens de la monétisation. C’est cette
conception que Gurley et Shaw ont décrit en
disant « la principale activité des
intermédiaires financiers consiste à acheter
des titres primaires à des emprunteurs
ultimes et à émettre de la dette indirecte
pour la placer dans le portefeuille des
prêteurs ultimes ».
• « À l’heure actuelle ce sont les crédits qui
font les dépôts et non plus l’inverse. »
Commenter
• b. Cas d’une économie simplifiée ne
comprenant qu’une seule banque B
• Le principal schéma de création monétaire
repose sur l’octroi d’un crédit à l’économie
(c'est-à-dire aux entreprise ou particuliers).
A titre d’exemple, supposons qu'une
entreprise E1 demande et obtienne un crédit
de 1000 dinars auprès de la banque B.
• A l’échéance des crédits, lors de leurs
remboursements, les écritures comptables
inverses sont passées.
• Elles aboutissent donc à détruire de la
monnaie.
• Le compte courant de l’entreprise est débité
du montant de remboursement.
• Dans ce cas, la masse monétaire diminue
aussi du même montant.
• Le remboursement des crédits entraîne une
destruction de la monnaie.
• Globalement, quand toutes les opérations de
création et de destruction de monnaie se
combinent, il y a aucune raison pour qu’il y
ait compensation exacte et que la masse
monétaire reste inchangée.
• Dans une économie en expansion, la masse
des crédits nouveaux excède toujours la
masse des crédits qui arrivent à échéance, et
il y a, par conséquent, création nette de
monnaie.
• C’est un peu comme dans un pays en croissance
démographique, il y a plus de naissances que de décès.
• Dans cette économie simplifiée où il y a une
seule banque, le pouvoir de création
monétaire de la banque commerciale paraît,
à première vue, illimité.
• Tant que la monnaie ne sort pas du circuit
bancaire, les crédits reviennent sous forme
de dépôts, la banque peut toujours créer de
la monnaie en octroyant des crédits.
• Elle ne connaîtrait pas de problème de
liquidité : en développant ses crédits, elle
verrait ses dépôts se développer du même
montant.
• Ces derniers étant le seul moyen de
règlement, les possibilités d’extension de
son activité seraient infinies.
• L’activité bancaire est bornée par celle des
agents non financiers ; elle l’est aussi par
les relations qu’entretiennent entre elles les
différentes banques.
• c. Cas d’une économie comprenant
plusieurs banques
• Supposons que Y tire un chèque de 300
dinars à l’ordre de X, et à la suite d’une
autre transaction, X tire un chèque de 200
dinars à l’ordre de Y ; des opérations de
règlement doivent donc être effectuées de
banque à banque.
• Celles-ci ont lieu après compensation, c'est-
à-dire après annulation des dettes et des
créances dont le montant se recouvre.
• Le règlement définitif de cette opération ne
peut se faire que par l’intermédiaire d’une
monnaie acceptée par tous, émise par une
banque de rang supérieur, ce qui implique
un système hiérarchisé c'est-à-dire
comprenant une Banque centrale.
• Chaque banque commerciale détient un
compte à la Banque centrale qui lui permet
de régler ses opérations avec les autres
banques ; il s’agit, dans ce cas de monnaie
interbancaire.
• d. Le cas d’un système hiérarchisé : les
besoins en « monnaie centrale ».
• L’introduction, dans notre système de la
Banque centrale nous donnera une nouvelle
forme de monnaie : la monnaie centrale.
Celle-ci présente la caractéristique d’être la
seule à avoir un cours légal c'est-à-dire,
qu’au terme de la loi, chacun est tenu de
l’accepter sans limites. Dès lors, il existe
dans notre système hiérarchisé, deux formes
de monnaie :
- la monnaie de Banque centrale qui prend la
forme de billets de banque et d’écritures
dans les comptes courants ouverts au nom
des banques chez la Banque centrale ;
- la monnaie scripturale, émise par les
banques commerciales et qui prend la forme
d’écritures dans les comptes courants
ouverts dans les livres de celle-ci.
• La banque commerciale ne gère plus la
totalité de la masse monétaire.
• Dès lors, quand elle crédite le compte d’un
client, elle doit s’attendre à ce que celui-ci
lui demande tôt ou tard de lui fournir des
billets.
• Ceux-ci représentent une fraction b de la
masse monétaire (monnaie fiduciaire +
monnaie scripturale).
• B=MF/(MF+MS) est appelé taux de fuites,
taux d’encaisses liquides ou encore taux de
préférence pour la liquidité.
• La banque commerciale doit donc pouvoir
satisfaire cette demande de conversion
émanant des ses clients sous peine de perdre
son crédit et d’être mise en faillite.
• Pour prévenir ce risque d’illiquidité de la
banque commerciale, la Banque centrale
impose aux banques des réserves
obligatoires ;
• chaque banque est obligée de détenir, dans
un compte non rémunéré auprès de la
Banque centrale, un certain pourcentage
(g=RO/DV) de ses dépôts à vue (et parfois
de ses dépôts à terme ou ses crédits) sous
forme de monnaie centrale.
• S’il n’y avait pas ces deux types de
contraintes (conversion d’une fraction des
dépôts en billets et constitution des réserves
obligatoires), les possibilités de création
monétaire par les banques seraient plus
importantes.
• l’activité de création monétaire des banques
dépend de leur compte à la Banque centrale.
• Comme les agents économiques, les
banques doivent faire face à des problèmes
de liquidité.
• Ce processus de création a lieu également
quand la banque autorise un compte
débiteur, achète un actif réel (un immeuble,
par exemple), ou un actif financier.
• Acquis par la banque, ces biens immobiliers
ou ces titres financiers sont inscrits à son
actif, et en contrepartie le compte courant
du vendeur est crédité au passif de la
banque de la contre-valeur.
II. L’offre de monnaie

• Par l’étude des relations unissant les


différentes formes monétaires se trouve
posée la question de savoir qui, des banques
ou de la Banque centrale, détient le rôle
moteur en matière de création monétaire et
quels sont en définitive les déterminants
majeurs de l’offre de monnaie.
• L’optique dite du « multiplicateur » insiste
sur le rôle moteur de la Banque centrale
qui, en alimentant le système bancaire en
liquidités, permet à ce dernier de développer
sa propre activité de création monétaire ; il
s’agit de la théorie de l’offre exogène de
monnaie.
• L’optique dite du « diviseur », met l’accent
sur la relative autonomie des banques en
matière d’octroi de crédits, et donc de
création monétaire ; il s’agit de la théorie de
l’offre endogène de monnaie
• Une troisième approche met l’accent sur le
comportement de la firme bancaire ;
• ici aussi l’offre de monnaie est endogène
mais résulte d’un comportement de
maximisation de profit de la part des
banques.
1. La relation entre la masse monétaire et la base
monétaire

• Masse monétaire: M = B + D
• Base monétaire : H = B + R
• Taux de fuite : b = B/M
• Taux de réserves obligatoires : g=R/D
• M = B + D = bM + D
D = (1 – b)M
• Or, H = B+ R = bM + gD

• H = bM + g(1 – b)M = [b + g(1 – b)]M


On a donc : M = m.H.
1
avec m  b  g (1  b)  1

m est dit multiplicateur de la base monétaire


• La masse monétaire au sens de M1 est un
multiple de la base monétaire.
• Autrement dit, le volume de la base
monétaire explique le volume de la masse
monétaire ;
• en contrôlant la base monétaire, la banque
centrale contrôle la masse monétaire.
• Mais tient-on ici une explication de la
création monétaire ?
• En fait, on est en présence de deux
formulations possibles du processus de
création monétaire, qui relèvent en fait
purement et simplement d’une
interprétation causale de la relation :
- soit celle dite du multiplicateur des crédits ;
- soit celle dite du diviseur de crédit.
2. Le rôle de la Banque centrale :
l’approche du « multiplicateur »
Suite à une décision de la Banque centrale
d’abaisser le taux de réserves obligatoires,
les banques se retrouvent avec des réserves
excédentaires de 1000.
Soient un taux de préférence pour les billets b
= 50%, et un taux de réserves obligatoires g
= 10%.
Quel est le montant total des crédits qui
peuvent être accordés par les banques?
Réserves Crédits Fuite en billets Fuites en RO
excédentaires
1ère vague 1000 1000 (0,5*1000)=500 (0,1*500)=50
2ème vague 450 450 225 22,5
3ème vague 202,5 202,5 101,25 10,125
4ème vague 91,125 91,125 45,5625 4,55625

Nème vague

Fin 0 0
• ∆C=450=1000-500-50
= ∆RE – b.∆RE – g.∆D
= ∆RE –b.∆RE – g.(1-b)∆RE
= (1-b)(1-g)∆RE
 C  RE  [(1  b)(1  g )]RE  [(1  b)(1  g )] RE  [(1  b)(1  g )] RE  .....  [(1  b)(1  g )]
2 3 n1
RE

La somme des crédits nouveaux suit une


progression géométrique de raison [(1-b)(1-
g)]. Ce qui donne :

1  [(1 - b)(1 - g)] n -1


 C  [ 1 - [(1- b)(1- g)] ]RE
1 1
 C  [
1 - [(1 - b)(1 - g)]
]RE  [
b  g(1 - b)]
]RE  kRE

1
 C  0,5  0,1(1  0,5) 1000  1,8182 1000  1818,2

•Le total des dépôts s’élève à D = (1-b)C = 0,51818,2 =


909,1
•La somme des billets mis en circulation suite à la distribution des
crédits est :
B = bC = 0,5181,82 = 909,1
•Les réserves obligatoires constitués par les banques sur les dépôts
nouveaux sont :
RO = gD = g(1-b) C = 0,1909,1 = 90,9
• On constate que les 1000 de monnaie
centrale (sous forme de réserves
excédentaires) se sont transformées en
billets et en réserves obligatoires :
• RE = B+RO = 909,1+90,9=1000 ; les
banques doivent à chaque faire face aux
demandes de conversion en billets et à
l’obligation de constituer des réserves
obligatoires.
• Au terme de ce processus, ayant pour
origine une décision unilatérale de la
Banque centrale de réduire le taux de
réserves obligatoires et d’accroître ainsi la
monnaie centrale mise à la disposition des
banques, la somme des crédits octroyés par
les banques est un multiple de la monnaie
centrale. On a :

1
 C  [ b  g(1 - b)]]RE  kRE
• k est bien supérieur à 1 ; c’est le
multiplicateur des crédits.
• La masse monétaire s’est accrue du
volume des crédits consentis par les
banques :
• M = C = B+D = bkRE+(1-b)kRE =
kRE = kH
• Ainsi présentée, l’approche du
multiplicateur permet d’affirmer que la
Banque centrale est en mesure de contrôler
la création monétaire.
• Le coefficient de réserves obligatoires (g)
étant imposé par celle-ci, et la préférence du
public pour les billets (b) étant jugée plus
ou moins constante, la Banque centrale peut
imposer la masse monétaire de son choix ;
• il lui suffit pour cela de moduler ses
injections ou ses retraits de monnaie
centrale du circuit bancaire.
Le multiplicateur élargi de la base monétaire

• La base monétaire est définie comme étant


l’ensemble des avoirs du public en monnaie
centrale et des réserves des banques auprès
de la banque centrale. Ces dernières sont
supposées constituées des réserves
obligatoires sur les dépôts à vue (Rd), de
celles sur les dépôts à terme (Rt), et des
réserves excédentaires (Re).
• La base monétaire H sera : H = Billets en
circulation + réserves des banques auprès de
la banque centrale.
• Si l’on suppose que : - les billets, les
réserves sur dépôts à vue et les réserves
excédentaires sont des fractions constantes
des dépôts à vue (DAV) ; c’est-à-dire :
• Les réserves obligatoires sur les dépôts à
terme (Rt) sont une proportion constante (rt)
des dépôts à terme (DAT) on aura : Les
réserves obligatoires sur les dépôts à terme
(Rt) sont une proportion constante (rt) des
dépôts à terme (DAT) on aura :
• Les dépôts à terme sont un multiple (β) des
dépôts à vue (DAV) :
• La substitution des relations (2), (3) et (7)
dans la relation (1) donne :
• Or, la masse monétaire au sens de M 1 =
Billets + dépôts à vue = B + DAV
• m1 est appelé multiplicateur de la base monétaire par
rapport à M1
• De même, nous pouvons définir un
multiplicateur m2 par rapport à la masse
monétaire au sens de M2 : on suppose M2 =
M1 + dépôts à terme = B + DAV + DAT
• m2 est appelé multiplicateur de la base
monétaire par rapport à M2
• La masse monétaire en circulation dans une
économie est ainsi un multiple m de la
monnaie émise par la Banque Centrale.
• La masse monétaire en circulation dans une
économie est ainsi un multiple m de la
monnaie émise par la Banque Centrale
• De tels propos, conduisent à lire la relation
unissant la base monétaire et la masse
monétaire (M = m.H) de droite à gauche, la
causalité allant de la Banque centrale vers
les banques.
• Dans cette optique, les banques sont
« transparentes », multipliant de façon
mécanique une base monétaire supposée
exogène (parfaitement contrôlée par la
Banque centrale).
• En définitive, l’offre de monnaie serait
exogène, parfaitement contrôlée par la
Banque centrale.
• Les limites du multiplicateur :
- la stabilité des coefficients
- le comportement des demandeurs de crédit
- le comportement des banques
- l’inversion de la causalité
3. Le rôle des banques de dépôts : le
« diviseur de crédits »
• Il est en effet peut réaliste de considérer que
l’activité de crédit n’est qu’une résultante
automatique de la situation de trésorerie des
banques.
• Dans la réalité, celles-ci répondent à la
demande de la clientèle et disposent d’une
certaine marge de manœuvre pour se
procurer des liquidités.
• C’est la monnaie créée par les banques qui
déclenche le recours à la monnaie centrale
et non l’inverse.
• Telle est l’hypothèse à la base du principe
de « diviseur », conduisant à une conception
de la monnaie endogène.
• Dans la relation M = k.H ,
M est la variable explicative et H la variable
expliquée.
REF = R + C - D or D=(1-b)C
= gD + C - (1-b)C
= g(1-b)C + C - (1-b)C
= [g(1-b) + 1 - (1-b)]C
= [b + g - gb]C = dC
• chaque fois que les banques accordent une
unité de nouveaux crédits, elles seront
confrontées à deux types de fuites :
• la fraction b de ces crédits qui est
transformée en billets ;
• les réserves obligatoires additionnelles
qu’elles doivent constituer sur les nouveaux
dépôts à vue engendrés par ce crédit, soit
g(1-b).
• Au total les fuites s’élèvent à b+g(1-b).
• Pour compenser ces fuites, les banques
n’ont pas d’autre solution que de se tourner
vers la Banque centrale afin d’obtenir les
ressources correspondantes en monnaie
centrale.
• On suppose que la Banque centrale
refinance les banques de manière
automatique.
• pour pouvoir accorder des crédits pour un
montant de 1818,2, les banques
commerciales doivent se refinancer auprès
de la Banque centrale pour un montant de
1000. En effet, la banques doivent dans ce
cas faire face à une demande de billets
s’élevant à 909,1 et constituer des réserves
obligatoires de 90,9.
• REF= 1000 = b+g(1-b)C = 0,5 + 0,1(1-
0,5)1818,2 = 0,55*1818,2 = d*C
• Alors que le multiplicateur de crédit nous
indique le volume de création monétaire
suite à l’initiative de la Banque centrale
d’augmenter la base monétaire, le diviseur
de crédit donne le volume de monnaie
centrale qui doit être émis pour satisfaire les
besoins de financement des banques
commerciales qui ont pris l’initiative de la
création monétaire.
• La relation est inversée ; au lieu de
M=C=kRE, nous avons
H=dC=dM=REF.
• Dans la logique du multiplicateur, c’est la
Banque centrale qui est l’origine de la
création monétaire ; les réserves
excédentaires servent de base à l’expansion
des crédits.
• Dans la logique du diviseur, ce sont les
banques commerciales qui prennent
l’initiative d’une création monétaire.
L’octroi des crédits entraîne un besoin de
financement en monnaie centrale qui est
satisfait par l’institut d’émission.
• D’une manière générale, le multiplicateur
caractériserait les économies de marchés de
capitaux.
• Les banques n’accordent des crédits
nouveaux que si elles disposent au préalable
de réserves excédentaires en monnaie
centrale car elles sont incertaines des
possibilités de refinancement auprès de la
Banque centrale.
• Celle-ci joue le rôle d’un prêteur en dernier
ressort non contraint.
• Le diviseur caractériserait plutôt les
économies d’endettement où les banques
accordent des crédits puis se refinancement
auprès de la Banque centrale.
• Celle-ci joue le rôle d’un prêteur en dernier
ressort contraint.
3. Les implications en matière de politique
monétaire

• Selon que l’on considère que l’offre de


monnaie est endogène ou exogène, la
conduite de la politique monétaire sera
différente.
• Le multiplicateur offre un fondement
analytique à certaines politiques monétaires.
• Reprenons la formule M = H/(b+g-bg).
• Elle indique que trois types de politiques
sont possibles pour influencer M :
- la politique de réserves obligatoires : la
valeur du multiplicateur est d’autant plus
élevé que le taux de réserves obligatoires
fixé par la Banque centrale est faible et
vice-versa. La Banque centrale peut ainsi
agir sur le volume de création monétaire en
modulant ce taux ;
- Les politiques de réescompte et d’open
market : avec ces deux politiques, la
Banque centrale a la possibilité de contrôler
la liquidité bancaire. Le contrôle de H étant
à la base de M, la Banque centrale peut
ainsi moduler la masse monétaire.
- La politique d’encadrement des crédits : si
l’action sur le taux de réserves obligatoires
(g) et sur la liquidité bancaire (donc sur H)
ne suffit pas à freiner le mécanisme de
multiplication, on peut imaginer de bloquer
le processus en fixant directement le rythme
de progression de M. Les politiques
d’encadrement des crédits reposent sur cette
idée. Elles imposent à chaque banque un
taux de progression des crédits distribués.
• Le caractère endogène de l’offre de
monnaie découle de l’analyse du
comportement des banques de dépôts. La
causalité directe base monétairemasse
monétaire propre à la conception exogène
de l’offre de monnaie disparaît.
• L’offre de monnaie découle d’un
comportement d’optimisation des banques
plutôt que d’une action de la part de la
Banque centrale sur la base monétaire.
• La politique monétaire n’est pas évacuée
pour autant.
• Son rôle devient plus nuancé, et la politique
des taux d’intérêt est appelée à jouer un rôle
plus important. En effet, dans le programme
d’optimisation des banques, le taux d’intérêt
joue un rôle clé.
• L’activité bancaire est largement tributaire
du coût de refinancement. En agissant sur le
taux d’intérêt sur le marché monétaire, la
Banque centrale influe l’activité des
banques en matière de distribution des
crédits et, par conséquent, la masse
monétaire.

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