Activité Cardiaque

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L’ACTIVITE CARDIAQUE

Les objectifs pédagogiques.


A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :
1- Mettre en évidence l’automatisme cardiaque
2- Mettre en évidence les sièges d’automatisme.
3- Analyser et interpréter les électrocardiogrammes.
4- Analyser et interpréter les effets des excitations sur l’activité cardiaque.
5- Connaitre l’action de certaines substances sur l’activité cardiaque.
6- Déterminer la fréquence cardiaque.

Le cœur est un muscle creux dont les contractions assurent la circulation du sang dans l’organisme. Les
contractions du cœur sont dues aux muscles cardiaques qui sont formés de fibres spécialisées dans la
contraction involontaire et ce qui permet au cœur de fonctionner de façon autonome.

I- L’automatisme cardiaque.
L’automatisme est une réaction indépendante d’un organe vis-à-vis des autres organes.
Un organe autonome est un organe qui possède en lui-même les causes de son propre fonctionnement.
A- Mise en évidence de l’automatisme cardiaque.
Expériences et observations.
Lorsqu’on ouvre la cage thoracique d’une grenouille décérébrée et démédullée, on remarque que ce cœur
continu à battre. Si on isole ce cœur et qu’on le plonge dans un liquide physiologique de Ringer, ce cœur
continu à battre même en dehors de l’organisme. Lorsqu’on perfuse un cœur à l’aide du liquide de
Ringer, ce cœur continu à battre normalement.
Conclusions : Le cœur fonctionne d’une façon autonome. L’origine du fonctionnement du cœur se trouve
dans le cœur lui-même.
Remarque : si le cœur fonctionne d’une façon autonome, c’est qu’il possède des sièges d’automatisme.

Mise en évidence de l’automatisme cardiaque. Fibres musculaires du


myocarde.

B- Mise en évidence des sièges d’automatisme cardiaque.


1°) Anatomie et histologie du cœur.
a- Le cœur des mammifères.
Le cœur des mammifères est constitué de muscles cardiaques appelés myocardes. Ce dernier est constitué
de fibres musculaires striées appelées fibres myocardiques et de tissus nodal.
Chaque fibre myocardique renferme :
- Des fibrilles qui sont en position périphérique et sont bifurquées (en forme d’Y) et anastomosées
entre elles. Ces fibres présentent des stries scalariformes qui sont des cloisons entourés d’éléments
conjonctifs.
- Des noyaux centraux.
Le tissu nodal est formé de fibres cardiaques pauvres en fibrilles et ayant l’aspect de cellules
embryonnaires. Le tissu nodal comprend :
- Le nœud sinusal ou nœud de Keith et Flack qui est un amas de tissu nodal situé dans la paroi de
l’oreillette droite au point d’arrivée des veines caves supérieures.
- Le nœud septal ou nœud auriculo-ventriculaire ou nœud de Tawara qui est un amas de tissu nodal
situé au niveau cloison auriculo-ventriculaire droite.
- Le faisceau de His formé de tissu nodal de grande taille et est issus du nœud septal. Il se subdivise en
deux branches et chaque branche va dans un ventricule. Chaque branche émet des ramifications dans le
ventricule correspondant formant ainsi le réseau de Purkinje.

Cœur des mammifères montrant le tissu nodal.


b- Le cœur des batraciens.
Le cœur de grenouille est formé de deux oreillettes et d’un ventricule unique. Les veines caves
s’associent au niveau des oreillettes pour former le sinus veineux. Ce cœur renferme aussi un tissu nodal
constitué de ganglions qui sont des amas cellulaires embryonnaires. Ces ganglions sont localisés dans le
sinus veineux, dans les oreillettes et dans le ventricule.

Cœur de grenouille.
2°) Mise en évidence des sièges d’automatisme.
a- Expérience de ligature de Stannius.
Elle consiste à poser des ligatures à différents endroits des cœurs de grenouilles. On pose une ligature
entre les oreillettes et le sinus veineux d’un cœur de grenouille. On constate que les oreillettes et le
ventricule s’arrêtent de battre mais le sinus veineux continu à battre à un rythme normal. Il existe donc
un siège d’automatisme dans le sinus veineux.
On pose une deuxième ligature entre les oreillettes et le ventricule du même cœur. Le ventricule se remet
à battre mais à un rythme plus lent que celui du sinus veineux. Il existe donc un deuxième siège
d’automatisme dans le ventricule. Ce second siège est sous le contrôle du siège du sinus veineux.
Sur un deuxième cœur, on pose une ligature entre les oreillettes et le ventricule. Sinus et oreillettes
battent normalement. Le ventricule, après un temps d’arrêt, reprend ses contractions mais à un rythme
très lent. Les excitations qui sont à l’origine des battements du cœur naissent au niveau du sinus veineux,
se propagent aux oreillettes puis atteignent le ventricule.

Expérience de ligature de STANNIUS.

b- Expérience sur le cœur des mammifères.


La suppression du tissu nodal entraine un arrêt du cœur des mammifères : donc le siège d’automatisme du
cœur des mammifères se trouve dans le tissu nodal.
La destruction du nœud sinusal entraine le ralentissement du rythme cardiaque : donc le nœud sinusal est
le siège qui impose son rythme au cœur. Le nœud sinusal est l’entraineur cardiaque ou le pacemaker.
II- La cardiographie.
C’est l’étude du cœur au moyen d’un cardiographe. Le cardiographe est un appareil qui donne le tracé
des mouvements du cœur.
1°) Technique d’enregistrement.
a- Dispositif expérimental.
Pour enregistrer les battements cardiaques chez la grenouille, on utilise un dispositif expérimental appelé
le cardiographe à balancier qui comprend :
- Un levier : il est mobile autour d’un axe. Une des extrémités du levier est reliée à la pointe du cœur
par une pince métallique. L’autre extrémité est munie d’un stylet inscripteur. Ce dernier permet
d’enregistrer les battements cardiaques sur un papier.
- Un cylindre enregistreur : il tourne à une vitesse très lente. Sur le tambour du cylindre est enroulé un
papier enregistreur.
- Un chronographe : il sert à enregistrer la durée des contractions cardiaques sur le papier.
Cardiographe à balancier.

b- Principe du cardiographe.
Le cardiographe à balancier est un simple levier mobile autour d’un axe dont un bras est relié à la pointe
du cœur et l’autre bras est muni d’un stylet inscripteur. Les battements cardiaques provoquent le
déplacement du stylet qui inscrit sur un papier.
2°) Etude du cardiogramme normal.
On distingue cardiogramme normal de grenouille et celui de l’Homme.
a- Cardiogramme normal de grenouilles.
a1 : Le tracé.

Cardiogramme normal de grenouille.

a2 : Analyse du tracé.
ABCD représente une révolution cardiaque. Sa durée est AE. Une révolution cardiaque comporte :
l’activité des oreillettes et l’activité du ventricule.
- ABC : c’est l’activité des oreillettes. Elle comporte deux phases :
 AB : la phase de contraction des oreillettes ou systole auriculaire. Son amplitude est BB’ et sa durée
est AB’.
 BC : le début de la phase de relâchement des oreillettes ou diastole auriculaire. La phase de
relâchement correspond à BE et sa durée est B’E.
Remarques : Une phase de relâchement se termine quand commence une nouvelle phase de contraction.
B’E est supérieur à AB’ : donc les oreillettes se reposent plus qu’elles ne travaillent.
- CDE : c’est l’activité du ventricule. Elle comprend deux phases :
 CD : la systole ventriculaire. Son amplitude est DD’ et sa durée est C’D’.
 DE : le début de la diastole ventriculaire. Toute la phase de diastole ventriculaire correspond à D’F’.
Remarques : C’D’ est inférieur à D’F’ : le ventricule se repose plus qu’il ne travaille. Les durées
systoliques sont inférieures aux durées diastoliques : le cœur se repose plus qu’il ne travaille et c’est la
raison pour laquelle il est infatigable. D’E correspond au repos général du cœur ou diastole générale.
a3 : Détermination de la fréquence cardiaque.
La fréquence cardiaque ou rythme cardiaque est le nombre de battements du cœur par minute.
Pour déterminer la fréquence cardiaque, on procède comme suit :
- On détermine la durée d’une révolution cardiaque (AE) en se référant au graphe et à l’échelle.
- On effectue la règle de trois comme suit :
1 battement cardiaque AE
F 60 secondes.
F=
b- Le cardiogramme et l’électrocardiogramme de l’Homme.
Le cardiogramme externe et l’électrocardiogramme (ECG) de l’Homme s’obtiennent à l’aide du
cardiographe de Marey. L’électrocardiogramme traduit l’activité électrique (PA).

b1 : Les tracés.

Cardiogramme externe et électrocardiogramme de l’Homme.

b2 : Analyse des tracés.


- ABCDEF : c’est l’activité mécanique du cœur (cardiogramme externe).elle comprend :
 AB : L’activité des oreillettes comprenant la systole auriculaire et la diastole auriculaire
 BCDEF : l’activité des ventricules comprenant :
BC : la systole ventriculaire à forte pression.
CD : c’est le plateau systolique qui est une systole ventriculaire à pression constante.
DE : c’est la diastole ventriculaire.
EF : c’est la diastole générale du cœur. La légère oscillation observée après E correspond à la fermeture
des valvules sigmoïdes.
- PQRST correspond à l’électrocardiogramme. Elle est composée de trois types d’ondes :
 L’onde P : elle correspond à la dépolarisation des oreillettes.
 L’onde QRS : elle correspond à la dépolarisation des ventricules.
 L’onde ST : elle correspond à la repolarisation des ventricules.
III- Effets des excitations électriques sur l’activité cardiaque.
1°) Excitations du ventricule.
Lorsqu’on porte des excitations efficaces sur le cœur de grenouille on constate que :
- Si l’excitation atteint le cœur pendant la systole ventriculaire, on ne note aucune modification du
rythme cardiaque. Donc pendant la systole ventriculaire, le cœur est en période réfractaire absolue.
- Si l’excitation atteint le cœur pendant la diastole ventriculaire, on note une contraction anticipée
appelée une extrasystole non décadente suivie d’un repos compensateur.
Cardiogramme montrant les effets des excitations portées sur le ventricule.

2°) Excitation du sinus veineux.


- L’excitation du sinus veineux, d’un cœur en systole ne provoque aucune modification du rythme
cardiaque. Un cœur en systole est en période réfractaire absolue.
- L’excitation du sinus veineux d’un cœur en diastole entraine extrasystole décadente qui n’est pas
suivie d’un repos compensateur.

Les extrasystoles : a : extrasystole décalante obtenue suite à l’excitation du sinus veineux ; b :


extrasystole non décalante suivie d’un repos compensateur obtenue suite à l’excitation du ventricule.

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