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Mécanique Quantique

Larbi Rahili

Tome 1 - SMP4
Mécanique Quantique
Larbi Rahili

Tome 1 - SMP4
Copyright © Larbi Rahili.
L’étude de la physique est aussi une
aventure. Vous trouverez cela difficile,
parfois frustrant, parfois douloureux et
souvent très gratifiant.

Hugh D. Young.
Contents

0 Introduction 1

1 Dualité onde-corpuscule : limites de la


physique classique 4

1.1 Cadre de la théorie classique ................................ 5


1.1.1 Mécanique des systèmes matériels ..................................... 5
1.1.2 Champs électromagnétiques et lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

1.2 Structure corpusculaire de la lumière .................... 6


1.2.1 Rayonnement du corps noir ........................................... 6
1.2.2 Effet photo-electrique ................................................. 9
1.2.3 Effet Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.3 Structure ondulatoire des particules matérielles ....... 14


1.3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.3.2 Relations de Planck-Einstein et de De Broglie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.3 Limites de validité de la mécanique classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3.4 Éxperiences justificatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

2 Méca. Ondulatoire - Éq. de Schrödinger


21

2.1 Hypothèses fondamentales .................................. 22


2.1.1 Fonction d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.1.2 Différence fondamentale entre état classique et état quantique . . . . . . . . . . 23

vi
CONTENTS vii

2.2 Équation de Schrödinger .................................... 23


2.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2.2 Séparation des variables et états stationnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.2.3 Comportement de la fonction d’onde stationnaire à une seule dimension φ(x)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.2.4 Étude d’une marche de potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.2.5 Étude d’une barrière de potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2.6 Étude d’un puit de potentiel carré : États liés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.2.7 Puits de potentiel carré infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
2.2.8 Cas particulier : Particule dans une boite rectangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . 43

3 Formalisme de la Mécanique Quantique


45

3.1 Introduction ...................................................... 46


3.2 Espace des fonctions d’ondes J ........................... 47
3.2.1 Produit scalaire associé à J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.2.2 Décomposition d’une fonction d’onde sur la base des ondes planes . . . . . 48
3.2.3 Opérateur associé à la mesure d’une grandeur physique . . . . . . . . . . . . . . 50

3.3 Espace des états, Notation de Dirac ...................... 53


3.3.1 Structure de l’espace E : espace des ket . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.3.2 Structure de l’espace dual E∗ : espace des bra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3.3 Opérateurs linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3.3.4 Représentations dans l’espace des états E : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.3.5 Équations aux valeurs propres d’un opérateur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
3.3.6 Observables : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.3.7 Ensembles Complets d’Observables qui commutent (ECOC) . . . . . . . . . . . . . 63

4 Postulats de la Mécanique Quantique 64

4.1 Description classique d’un système matériel .......... 65

L. Rahili Mécanique Quantique I


CONTENTS viii

4.2 Description quantique ........................................ 66


4.2.1 Les Postulats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4.2.2 Conservation de la norme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.2.3 Résolution de l’équation de Schrödinger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.2.4 L’opérateur d’évolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
4.2.5 Principe de correspondance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.2.6 Valeur moyenne d’une observable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.2.7 Écart quadratique moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.2.8 Relation d’incertitude de Heisenberg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.2.9 Équation de Schrödinger des systèmes conservatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.2.10 Évolution de la valeur moyenne d’une observable : Théorème d’Ehrenfest 72
4.3 Exemples d’application ....................................... 74
4.3.1 Exemple 1 : Application des postulats de la mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
4.3.2 Solution 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.3.3 Exemple 2 : Evolution d’un système dans un champ magnétique (Théorème
d’Ehrenfest) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
4.3.4 Solution 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

5 Oscillateur Harmonique à une dimension


89

5.1 Étude en mécanique classique ............................. 90


5.2 Étude en mécanique quantique ............................ 91
5.2.1 Recherche des valeurs propres de H (énergies) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
5.2.2 Recherche des kets propres de H . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
5.2.3 Représentation matricielle des opérateurs a, a+ , N et H . . . . . . . . . . . . . . . 94

1 Annexe A 95

1.1 Densité d’énergie du corps noir en mécanique classique


............................................................................ 96

L. Rahili Mécanique Quantique I


CONTENTS ix

1.2 Densité d’énergie du corps noir en mécanique quantique


............................................................................ 97
1.3 Énergie totale du rayonnement d’un corps noir ...... 100
1.4 Équation de conservation ................................... 100
1.5 Exemple d’application de l’Effet Tunnel en physique .. 101

2 Annexe B 104

2.1 Principe d’incertitude de Heisenberg .................... 105

L. Rahili Mécanique Quantique I


1
2

0. Introduction

L’objet de la recherche n’est plus la


nature en soi, mais la nature livrée à
l’interrogation humaine, est dans cee
mesure l’homme ne rencontre ici que
lui-même.

— Werner Heisenberg

Ces notes de cours constituent une introduction générale à la physique quantique et le


formalisme mathématique qui l’encadre, permeant ainsi à vous en tant qu’étudiant(e)s
débutant(e)s d’acquérir les fondements et les outils de base nécessaires pour pénétrer ce
monde invisible. Ainsi, en meant à profit ces informations, vous devez servir d’exemple
aux futurs étudiant(e)s, en contribuant à simplifier cee branche de la physique, qui dis-
simule une question plus délicate : comment ça se fait que cee science est indispensable
pour comprendre la quasi-totalité de la physique contemporaine ?
À mon humble avis, je suis convaincu que la φ-quantique est généralement se rapporte
à l’infiniment petit, MAIS parfois, cee science peut se comprendre par de simples mé-
taphores. En plus, le point fort qu’elle possède réside dans le fait qu’elle remet profondé-
ment en cause nos intuitions les plus élémentaires, et peut-être ça qui la rend difficile
à appréhender. Par exemple, à l’échelle des atomes et des électrons, de nombreuses
équations de la mécanique classique, qui décrivent la façon dont les choses se déplacent
à des tailles et des vitesses courantes, cessent d’être utiles. Ceci étant dit, je m’empresse
d’ajouter que si en mécanique classique, les objets existent à un endroit spécifique et à
un moment spécifique, et bien, ce n’est pas du tout le cas en mécanique quantique, où
les objets existent dans un brouillard de probabilités; et donc ils ont une certaine chance
d’être au point A, une autre chance d’être au point B et ainsi de suite.
Bref, le reste de ces notes est comme suit : Chapitre 1 marque le début de la chute de la
physique classique vis-à-vis quelques constats expérimentaux, en servant d’intermédiaire
vers la physique quantique. À cet égard, la dualité onde-corpuscule pour la lumière est
introduite. Dans le Chapitre 2, on expose comment Schrödinger a établi la correspondance
classique-quantique afin de généraliser l’approche de Broglie (dualité) aux particules mas-
sives non-relativistes soumises à une force dérivant d’une énergie potentielle.
Le formalisme mathématique et postulats de la mécanique quantiques ont compté parmi
les principales questions examinées lors de l’élaboration de ces notes, et le détail de ces

L. Rahili Mécanique Quantique I


3

deux concepts s’est donné respectivement dans Chapitre 3 et Chapitre 4. Enfin, il convient
de mentionner que chaque fois que cela a été nécessaire, on a fourni le détail de quelques
exemples physique. Aussi, il y a de courtes annexes supplémentaires vers la fin de ces
notes. Les bibliographies répertorient de nombreux ouvrages et documents de recherche,
et sites Web utiles..

Larbi Rahili

L. Rahili Mécanique Quantique I


4
1.1. CADRE DE LA THÉORIE CLASSIQUE 5

1. Dualité onde-corpuscule : lim-


ites de la physique classique

Une théorie nouvelle ne triomphe


jamais. Ce sont ses adversaires qui
finissent par mourir.

— Max Karl Ernst Ludwig Planck

1.1 Cadre de la théorie classique


À la fin du 19 siècle, la physique à été principalement basée sur deux théories fondamen-
tales :

− La mécanique Newtonien : qui décrit le comportement des objets Macroscopique

− La théorie de l’électromagnétisme de Maxwell qui décrit la propagation de la lumière


comme étant des ondes électromagnétiques

Dans ce sens, notre univers est composé de deux composantes : la matière et le rayon-
nement. Les corps matériels sont caractérisés par leur masse, par contre le rayonnement
est défini par un champ électromagnétique dont la nature, du point de vue de la physique
classique, est fondamentalement différente de la matière.

1.1.1 Mécanique des systèmes matériels


L’état dynamique d’un système de particules qui évolue dans l’espace-temps est défini
par la connaissance à tout instant t des variables x(t) et v(t).

L’évolution du système est gouvernée par les lois de Newton, dont l’équation :

d~v
m = F~ (1.1)
dt

Les forces F~ agissant sur une particule dépendent généralement de la position des autres
particules. L’équation (1.1) constitue un système couple d’équations différentielles du second

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. STRUCTURE CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 6

ordre, dont la résolution permet d’avoir x en fonction de t. La connaissance de x(t), v(t)


et la donnée des conditions initiales caractérisent de façon complète l’état dynamique du
système.

1.1.2 Champs électromagnétiques et lumière


La découverte des phénomènes d’interference et de polarisation a introduit le caractère
ondulatoire de la lumière décrit par la théorie électromagnétique de Maxwell. Cee théorie
est régie par les quatre équations de Maxwell :

~ = ρ/0 équation de Maxwell-Gauss


div E (1.2)
~ = 0 équation de Maxwell-Thomson
div B (1.3)
~
~ E
rot ~ = − ∂ B équation de Maxwell-Faraday (1.4)
∂t
~
B ~
∂E
~
rot = ~j + 0 équation de Maxwell-Ampère (1.5)
µ0 ∂t

À partir de ces équations, on determine les équations de propagation des champs élec-
trique et magnétique dans l’espace-temps. La simple variation de l’un des deux champs
entraîne l’apparition de l’autre, d’où la dualité électrique-magnétique.

Une difference fondamentale entre la matière et le rayonnement provient de la notion de


localisation. En effet, si le point materiel est localisé dans l’espace, il est impossible de
diviser la lumière en corpuscules localisables et de maintenir cee localisation dans le
temps. Ainsi, la donnée de E ~ et B
~ en tout point de l’espace à l’instant t permet une
description complete de l’état du champ électromagnétique.
Les concepts classiques du point materiel et du champ électromagnétique s’excluent
mutuellement. Le premier admet la notion de localisation, alors que le second est basée
sur la notion de propagation. Par conséquent, partant de ces concepts classiques, il est
impossible de concevoir une particule possédant des propriétés ondulatoires, ou une onde
électromagnétique développant un caractère corpusculaire.

1.2 Structure corpusculaire de la lumière


1.2.1 Rayonnement du corps noir
Définition : toute enceinte isotherme, impermeable au rayonnement et parcourue par une
onde électromagnétique isotrope et homogène est appelée corps noir.
Historiquement : le corps noir est l’une des premieres éxperiences qui a permis de
dégager le concept de quanta, et par consequent la naissance de la mécanique quantique.
L’éxperience relative au corps noir consiste à porter à une temperature T une enceinte
vide isolée thermiquement. On constate alors les faits suivants :

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. STRUCTURE CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 7

Figure 1.1: Distribution spectrale d’énergie du rayonnement u(λ) en équilibre d’un corps
noir.

◦ à l’intérieur de l’enceinte règne un rayonnement électromagnétique à spectre continu


dépendant seulement de T ,

◦ la densité d’énergie mesurée est une fonction de la fréquence ν et de T dont l’allure


est représentée sur la figure (1.1) suivante :

La densité d’énergie u(λ, T ) est nulle aussi bien pour les faibles longueurs d’ondes que
pour les grandes longueurs d’ondes. Elles présente n maximum pour une longueur d’onde
λmax dépendant simplement de la temperature.
Rayleigh et Jeans ont postulé que le champ électromagnétique à l’intérieur de l’enceinte
est équivalent à un ensemble d’oscillations harmoniques indépendants et qu’à l’équilibre
thermique la densité d’énergie est donnée par :

8πν 2
u = u(ν, T ) = hEi (1.6)
c3
où le rapport 8πν 2 /c3 représente le nombre des oscillateurs harmoniques (O.H) par unité
de volume, tandis que hEi est la valeur moyenne de l’énergie mécanique d’un OH, avec
E = Ec + Ep , Ec représente l’énergie cinétique de l’OH et Ep son énergie potentielle;
c = 2.9979246 × 108 m/s est la vitesse de la lumière.
Traitement classique

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. STRUCTURE CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 8

En thermodynamique statistique1 , le théorème de l’equipartition de l’énergie stipule que :


1
hEc i ≡ hEp i ≡ kB T ⇒ hEi = 2hEc i = kB T = β −1 (1.7)
2
8πkB T 2 8πkB T 1
⇒ u= ν ≡ (1.8)
c3 c λ2
où β = kB1T est la température inverse, et parfois dite bêta thermodynamique.
Cee formule est en contradiction avec les mesures expérimentales : en effet, la forme
parabolique de la densité d’énergie dans (1.8) ne reproduit pas l’allure expérimentale de
u montrée dans la figure (1.1). D’autre part, l’énergie totale contenue dans l’enceinte est
infinie pour faibles longueurs d’onde; c’est la catastrophe de l’ultra-violet.
Traitement quantique
En 1900, Max Planck a postulé que chaque OH de fréquence ν ne peut recevoir ou donner
d’énergie que par paquet d’amplitude hν; où h est une constante dite de Planck. En
plus, par interpretation de la loi de Rayleigh et Jeans, il réussit à montrer que l’énergie
moyenne2 d’un OH s’écrit :

hν 8πh ν 3 8πh 1
hEi ≡ βhν
=⇒ u(ν, T ) ≡ βhν
⇐⇒ u(λ, T ) ≡ 5 βhc/λ (1.9)
e −1 c e −1
3 λ e −1
cee dernière formule de u décrit parfaitement les résultats expérimentaux. En plus, la
densité d’énergie total u est finie. Par ailleurs, une etude asymptotique de u permet de
lister les deux points suivants :

• Pour les basses fréquences :


hν 8π 8π kB T
hν  kB T ⇒ eβhν − 1 ∼ βhν ≡ ⇒ u ∼ 3 kB T ν 2 ∼ (1.10)
kB T c c λ2
la densité d’énergie est identique à l’expression de u formulée par Rayleigh et Jeans

• Pour les hautes fréquences :


1 8πh 8πh
hν  kB T ⇒ ∼ e−βhν ⇒ u ∼ 3 ν 3 e−βhν ∼ 3 e−βhc/λ (1.11)
eβhν
−1 c λ
on retrouve dans ce cas la loi de déplacement de Wien en annulant la dérivée de u
par rapport à λ : λmax T = constante.

Ce résultat théorique est en accord avec les faits expérimentaux.


L’énergie totale µ du rayonnement à l’intérieur de la cavité est obtenue en sommant la
densité d’énergie u sur toutes les fréquences ν. On montre qu’elle est proportionnelle à
T 4 conformément à la loi de Stefans3 .
1
Veuillez voir section 1.1 de l’annexe 1 pour plus de détails sur le calcul de la valeur moyenne de l’énergie
en mécanique classique
2
Veuillez voir section 1.2 de l’annexe 1 pour plus de détails sur le calcul de la valeur moyenne de l’énergie
en mécanique quantique
3
Veuillez voir section 1.3 de l’annexe 1 pour plus de détails sur ce calcul

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. STRUCTURE CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 9

Figure 1.2: Montage experimental pour étudier l’effet photo-electrique.

1.2.2 Effet photo-electrique


a) Introduction
L’effet photo-électrique est l’emission d’électrons observes lorsqu’on irradie sous vide un
metal alcalin avec un rayonnement lumineux dans l’ultraviolet. Il a été mis en evidence
en 1887 par Heinrich Hertz et avec Wilhelm Halbwachs sans qu’ils sachent parfaitement
l’identité des charges negatives extraites de la plaque irradiée par la lumière. D.Lenard
et ses collaborateurs ont identifies ces charges negatives à partir de la technique de
spectrographie de masse comme étant des électrons.
Son étude montre que l’énergie lumineuse est absorbée par quanta hν, pour une fréquence
ν, cee absorption provoquant l’arrachement des électrons depuis l’intérieur du cristal.

b) étude expérimentale
le montage experimental (figure 1.2) consiste en un tube où règne le vide, dans lequel la
cathode C (au potentiel VC ) est soumise à un rayonnement visible ou ultra-violet. L’anode
A ( au potentiel VA = 0) est une grille pour collecter les électrons émis.
Si on mesure le courant photo-électrique i en fonction de la différence de potentiel VC , on
constate les faits expérimentaux suivants :

• le nombre d’électrons émis, i.e. courant i, est proportionnel à l’énergie (inten-


sité) lumineuse. Tous les électrons émis sont collectés lorsque le potentiel VC est
suffisamment négatif pour aeindre le courant de saturation im (voir figure 1.3). Ce
dernier mesure donc le nombre d’électrons émis par une lumière monochromatique
envoyée sur la cathode.

• Si à la cathode un potentiel positif (VC > 0) est applique, le courant i décroît et


devient nul pour une valeur V0 = U0 ne dépendant que de la fréquence de la lumière
monochromatique. |V0 | est appelée tension seuil ou contre tension.

On déduit que les électrons collectes par l’anode sont ceux dont l’énergie cinétique est
supérieure à la barrière d’énergie eV0 . en appliquant le théorème de conservation

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. STRUCTURE CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 10

Figure 1.3: Allure du courant photo-électrique i en fonction de la tension U = VC (La


tension seuil est notée par V0 = U0 ).

d’énergie entre la cathode et l’anode on obtient :


1 2 1 1
mvC − eVC = mvA2 − eVA = mvA2 (1.12)
2 2 2
où vA et vC sont respectivement les vitesses des électrons à l’anode et à la cathode; et
e = 1.6 × 10−19 C la valeur absolue de la charge de l’électron.
On en deduit que :
1
m(vC2 − vA2 ) = eVC (1.13)
2
et l’energie cinetique maximale aeinte par les électrons sera :
1 2
mv = e|V0 | (1.14)
2 max
L’éxperience montre deux faits importants sur V0 = U0 :

1. Le maximum d’énergie cinétique des électrons émis, c’est-a-dire eV0 , est indépen-
dant de l’intensité de la lumière monochromatique utilisée.

Figure 1.4: Allure de eV0 (gauche) et nombre d’électrons éjectés Ne (droite) en fonction de
la fréquence ν.

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. STRUCTURE CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 11

2. ce maximum n’est fonction que de la fréquence ν, c’est-à-dire de la couleur de la


lumière (voir figures 1.4 et 1.5). La courbe expérimentale de eV0 en fonction de la
fréquence, est une droite dont la pente apparait comme une constante universelle,
qu’on désigne par h :
1 2
mv = −eV0 = h(ν − ν0 ) (1.15)
2 max
où h = 6.624 × 10−34 J.s, est la constante de Planck.

Figure 1.5: Differentes variations de eV en fonction de la fréquence ν.

Remarque :
Si on envoie une fréquence inférieure à ν0 , vmax sera égale à zero. Aucun électron ne
sera extrait. Par consequent, avec de la lumière rouge aucun électron n’est émis d’une
feuille de Zinc, alors qu’avec de la lumière U.V, on peut extraire les électrons.

Ces nouvelles propriétés ne peuvent pas être expliquer à partir des lois de la physique
classique. En effet en augmentant l’intensité de l’onde lumineuse il est possible d’arracher
les électrons du metal et obtenir ainsi un courant. Ceci est e contradiction avec le résultat
de l’éxperience.

Explication qualitative d’Einstein :


Bien qu’avant la mesure precise par R. A. Millikan en 1916 de la fréquence lumineuse et
de l’énergie des électrons, Einstein suggéra en 1905 une explication du phénomène; il
admet l’hypothèse des échanges d’energies quantifies entre le rayonnement et la matière
: l’énergie d’un faisceau de lumière de fréquence ν, se déplace par paquets d’énergie hν
appelé "quantum d’énergie". Ce quantum d’énergie hν est transmis complètement à un
électron lui permeant de s’arracher au metal avec une énergie cinétique :
Ec = hν − We (1.16)
où We = hν0 est le travail d’extraction du metal.
L’électron ne peut s’arracher à l’araction du metal que si l’énergie qui lui transmise est
supérieure ou égale à We :
hν ≥ We = hν0 ⇒ ν ≥ ν0 (1.17)
ceci permet d’expliquer facilement la fréquence seuil de l’effet photo-électrique. Par la
suite, les éxperiences de Millikan confirmèrent le bien-fondé de la théorie d’Einstein.

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. STRUCTURE CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 12

Remarque :
Lorsque le potentiel VC aeint la valeur V0 , le courant d’électrons s’arrête et on mesure
le rapport h/e. Millikan le trouvait égal à 4.124 × 10−15 V.s, ce qui donnait une valeur de
la constante de Planck h = 6.626 × 10−34 J.s

c) Nécessité de l’existence des photons


L’effet photo-électrique montre clairement l’aspect corpusculaire de la lumière. Elle peut
être considérée comme étant formée de gains d’énergie ou quanta d’énergie appelés
photons.
La théorie électromagnétique classique est incapable d’interpreter l’effet photo-électrique.
Elle n’en donne qu’une description quantitative : l’énergie des électrons émis, excités
par le champ électromagnétique devrait croitre avec l’énergie du rayonnement qui est
proportionnelle au carré de l’amplitude. N’importe quelle fréquence devrait alors per-
mere l’extraction des électrons si l’intensité lumineuse du rayonnement est suffisante.
Or l’éxperience montre que pour arracher un électron il faut disposer d’une lumière de
fréquence finie au moins égale à ν0 . On en déduit aussi que le photon a nécessairement
une énergie finie E et que celle ci doit être proportionnelle à sa fréquence ν :

E ≡ hν (1.18)

or comme ν = 1/T et λ = c T = c/ν, alors :

E = hc/λ (1.19)

Ordre de grandeurs :
Pour une radiation visible par exemple :

6.626 × 10−34 .3 × 10+8


λ = 4000Å, E = = 3eV (1.20)
4 × 103 × 10−10 .1.6 × 10−19

si on prend λ = 8000 Å, l’énergie correspondante est de l’ordre de E = 1.5 eV .

1.2.3 Effet Compton


a) Introduction
L’effet Compton (1923) est un phénomène de diffusion d’un photon par un électron ini-
tialement au repos (voir figure 1.6). C’est un phénomène de choc photon-électron produit
par penetration de rayons X dans un solide. Il établit que la quantité de mouvement
du photon, p = E/c où c est la vitesse de la lumière, est susceptible d’être en partie
communiquée à un électron, c’est à dire doit être prise en compte dans la conservation
des quantités de mouvement qui caractérise le choc.

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. STRUCTURE CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 13

Figure 1.6: Schématisation du principe de la collision photon-électron.

a) Étude experimentale
On étudie le spectre de fréquence des rayons X diffuses par un cristal de graphite
en fonction de l’angle θ de diffusion. Les rayons X incidents sont filtres et sont quasi
monochromatiques, λ0 . On observe que le rayonnement diffuse contient deux fréquences
: outre la fréquence incidente ν0 , une deuxième fréquence légèrement inférieure est
également présente. La difference de fréquences varient comme sin2 (θ/2).
Le rayonnement incident pénètre le cristal de graphite et vient exciter les électrons faible-
ment lies qui s’y trouvent. si seul le caractère ondulatoire était vrai, le champ électro-
magnétique incident devrait faire osciller ceux-ci à la meme fréquence ν0 . Ces oscillations
forcées exécutées par les électrons, génèrent un rayonnement électromagnétique qui est
émis, selon la théorie de Maxwell, à la fréquence ν0 des oscillations. Ainsi, l’apparition
d’une deuxième fréquence dans le rayonnement diffuse ne peut être expliquée dans le
cadre de l’électromagnétique classique.
Durant le choc électron-photon, une partie de l’énergie du photon est transmise à l’électron
: le photon n’est pas ralenti, puisqu’il conserve la vitesse de la lumière, mais simplement
son énergie, de la forme hν, est inférieure à son énergie initiale.

c) Étude du choc élastique entre le photon et l’électron


Avant le choc, l’électron de masse Me est au repos (ve0 = 0), et le photon incident d’énergie
Eγ0 = hν0 a une quantité de mouvement p0γ = hν0 /c. Apres le choc, la masse de l’électron

en mouvement devient, me = Me / 1 − β 2 où β = ve /c, alors que le photon a une énergie
hν et une quantité de mouvement p0γ = hν/c.
Les équations traduisent la conservation des quantités de mouvement et de l’énergie
cinétique s’écrivent :

p~0γ = p~γ + me ~ve (1.21)


2
Me c + p0γ 2
c = me c + pγ c (1.22)

ces dernières équations peuvent s’écrire sous la forme :

p~0γ − p~γ = me~ve (1.23)


Me c + p0γ − pγ = me c (1.24)

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.3. STRUCTURE ONDULATOIRE DES PARTICULES MATÉRIELLES 14

en les élevant au carré, on obtient :


2
p0γ + p2γ − 2~p0γ .~pγ = m2e ve2 (1.25)
2
p0γ + p2γ + Me2 c2 − 2pγ p0γ + 2Me c (p0γ − pγ ) = m2e c2 (1.26)
la difference entre les équations (1.25) et (1.26) donne
m2e (c2 − ve2 ) = Me2 c2 + 2 Me c (p0γ − pγ ) + 2~p0γ .~pγ − 2p0γ pγ (1.27)
on en déduit que :
Me c (p0γ − pγ ) = p0γ pγ (1 − cos θ) (1.28)
Par consequent,
Me c p0γ p0γ
pγ = ≡ (1.29)
Me c + p0γ (1 − cos θ) 1 + p0γ (1 − cos θ)/(Me c)
De plus comme pγ = hν/c = h/λ et p0γ = hν0 /c = h/λ0 où λ et λ0 sont respectivement les
longueurs d’ondes des photons diffuses et incidents, alors :
1
1 λ0 1
= h ≡ h (1.30)
λ 1+ Me c λ 0
(1 − cos θ) λ0 + Me c
(1 − cos θ)

h
⇒ λ = λ0 + (1 − cos θ) (1.31)
Me c
h 2h θ θ
⇒ ∆λ = λ − λ0 = (1 − cos θ) = sin2 ( ) = 2λc sin2 ( ) (1.32)
Me c Me c 2 2
où λc = Mhe c = 0.0242 Åest la longueur d’onde de Compton de l’électron.
Remarque :
La longeur d’onde λ est très faible, ∆λλ
≈ 10−2 . Les mesures obtenues sur le graphite
ont conduit à la valeur λc = 0.02424 Å, la valeur théorique étant égale à 0.02426 Å. La
différence provient du fait que les électrons ne sont pas libres contrairement à ce qui a
été suppose dans les calculs théoriques.

1.3 Structure ondulatoire des particules matérielles


1.3.1 Introduction
La contradiction que nous avons remarque dans la structure de la lumière entre caractère
onde-corpuscule, s’étend aussi aux particules matérielles auxquelles nous nous sommes
habitues.
Toutes les particules de la microphysique (molecules, atomes, photons, électrons, protons,
neutrons, mésons, etc ..) présentent à la fois ces deux caractères. En fait, les concepts de
corpuscules et d’onde ne sont que deux approximations et il faut se garder de considérer
les micro particules comme les ondes ou comme des corpuscules seulement, mais bien
d’entités matérielles nouvelles ayant le double aspect ondulatoire et corpusculaire.

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.3. STRUCTURE ONDULATOIRE DES PARTICULES MATÉRIELLES 15

1.3.2 Relations de Planck-Einstein et de De Broglie


La dualité onde-corpuscule des particules quantiques est traduite par deux importantes
formules. Ce sont les formules de Planck-Einstein (1900-1904) et de De Broglie (1924) qui
lient l’énergie E à la fréquence ν et la quantité de mouvement p au vecteur d’onde k :

E = hν = ~ω (1.33)

et
p~ = ~~k (1.34)
où ~ = h/(2π) = 1.05 × 10−34 J.s est la constante de Plnack normalisée.
Comme k = 2π/λ, alors
2π 2π~ h
λ= = = (1.35)
k p p

1.3.3 Limites de validité de la mécanique classique


La constante de Planck h est un étalon pour délimiter le domaine de la validité de la
mécanique classique. C’est comme la vitesse de la lumière c qui sépare le domaine des
effets relativistes à celui des effet non relativiste (classique). C’est-à-dire :
• si la vitesse v  c on a affaire à un traitement classique

• si la vitesse v ∼ c on a affaire à un traitement relativiste,

a) Analyse dimensionnelle
Dans le systeme des unites internationale SI (MKSA) nous analysons la dimension de la
constante de Planck h ou ~.
On a l’energie E = hν = ~ω
La dimension de l’énergie [E] = M L2 T −2 et la dimension de [ω] = T −1 ce qui signifie que
la dimension de [~] = M L2 T −1 , avec M : masse, L : longueur et T : temps.
On appelle action A toute grandeur de dimension M L2 T −1 ; autrement dit : [A] =
[Énergie][temps] = M L2 T −1 , ce qui est compatible avec l’une de deux définitions :
• [A] = [Quantité de mouvement][Longueur] = M L2 T −1

• [A] = [M oment cinétique][angle] = M L2 T −1 .

b) Conséquence
Quand dans un système physique, une variable ayant les dimensions d’une action,
M L2 T −1 , prend une valeur numérique de l’ordre de la constante de Planck, le système
doit être étudié par la mécanique quantique. Par contre, si la variable de la dimension
d’une action a une valeur beaucoup plus grande que celle de h, les lois de la mécanique
classique sont applicables. Il est à noter que le present critère n’est qu’approximatif;
il existe des systèmes où la variable d’action est petite et où la mécanique quantique

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.3. STRUCTURE ONDULATOIRE DES PARTICULES MATÉRIELLES 16

n’est pas totalement inapplicable. Inversement, il existe des systems macroscopiques qui
présentent des phénomènes quantiques comme les lasers, les métaux supraconducteurs,
l’helium superfluide, ....etc

1.3.4 Éxperiences justificatives


On sait que pour mere en evidence les propriétés ondulatoires de la lumière il est in-
dispensable que certains grandeurs caractéristiques de l’appareillage soient comparables
à la longueur d’onde de la lumière. De meme, pour souligner l’aspect ondulatoire de
la particule quantique, grace à une éxperience de diffraction par exemple, un réseau de
diffraction dont le pas est de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde de De Broglie de
la particule est primordiale.

Ordre de grandeur :
Si les particules incidentes sont des électrons non relativistes de masse et accélérés
par une difference de potentiel de potentiel (d.d.p) V , la grandeur d’onde de De Broglie
associées est :
h 12.3 1.23
λ= ≈ √ Å = √ nm (1.36)
2me V V V
Exemple :
Si V = 150 V, λ sera de l’ordre de 1Å. Cee valeur est de l’ordre de grandeur du pas des
cristaux (réseaux d’atomes régulièrement espaces)

Remarque :
La formule (1.36) montre que la longueur d’onde λ est inversement proportionnelle à la
masse m de la particule.

a) Éxperience de Davison et Germer


Davisson et Germer (1927) ont obtenu avec des pinceaux d’électrons monocinétiques
réfléchis sur des cristaux, des figures de diffraction analogues à celles que donneraient
des rayons X. Le faisceau d’électrons provient d’un canon d’électrons. Ils ont une énergie
de 50 eV et arrivent en incidence sur un plan particulier d’un cristal de nickel place dans
le vide. Les électrons, dont l’énergie est faible, ne pénètrent pas à l’intérieur du cristal et
la diffusion provient des atomes du cristal situes à la surface de celui-ci; voir figure (1.7),
On montre que les maximums de diffraction sont obtenus lorsque la difference de marche
pour deux électrons arrivant sur deux centres de diffusion voisin, soit 2d sin(θ), est égale
à un nombre entier, de longueur d’onde λ :
2d sin(θ) ≡ nλ (1.37)
d est la distance entre deux plans réticulaires comme le montre la figure, et θ l’angle de
diffraction.
Cee relation s’appelle la loi de reflexion de Bragg. Elle permet de determiner λ si on
connait n et d.

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.3. STRUCTURE ONDULATOIRE DES PARTICULES MATÉRIELLES 17

Exemple :
Avec d = 2.15 Å et V = 54 Volt, on observe un maximum pour θ = 50o . Pour n = 1, on
obtient expérimentalement λ = 1.65 Å et à partir de la loi de Bragg, on trouve λ = 1.67 Å,
en excellant accord avec la valeur mesurée.

a) Éxperience de Thomson

Éxperience de Thomson (1927) consiste à envoyer un faisceau monochromatique d’électrons


sur un échantillon forme par un ensemble de petits cristaux places au hasard sur un film
d’une autre substance, par exemple de petits cristaux d’étain blanc de 300 Å sur un film
de mono-oxyde de silicium de 10−5 cm d’épaisseur. Une plaque photo est placée perpen-
diculairement à la direction d’incidence, derrière l’échantillon. Les électrons sont diffuses
par les atomes des couches superficielles et des couches profonds. On observe une série
d’anneaux de diffraction provenant de l’interference de tous les électrons diffuses et dont
la disposition depend de la structure des cristaux.
Dans chaque cristal, on regroupe les atomes selon un système de plans équidistants
appelés plans réticulaires. Chaque système de plan réticulaires est caractérisé par la
distance de deux plans voisins ou distance inter-réticulaire d. Considérons une onde
plane en incidence sur un plan réticulaire quelconque avec un angle d’incidence θ (figure
1.7). La condition pour que les ondes diffusés par deux plans réticulaires adjacents soient
en phase est obtenue en comparant les trajets optiques des rayons réfléchis entre A et B
comme indique sur la figure 1.7. Elle s’écrit :
BB 1 + BB 2 ≡ nλ ⇒ 2d sin(θ) = nλ; n∈N (1.38)
Cee relation est dite la condition de reflexion de Bragg. Elle est valable aussi bien pour
des photons (rayons X) que pour des électrons.

d) Modèle de Bohr de l’atome d’hydrogène


L’etude spectroscopique de l’atome d’hydrogène a révélé un spectre discontinu forme de
plusieurs series de raies : la série de Balmer forme de quatre raies observes dans le

Figure 1.7: Schéma de diffraction des rayons X par des plans réticulaires successifs.

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.3. STRUCTURE ONDULATOIRE DES PARTICULES MATÉRIELLES 18

visible, la série de Lyman dans l’ultraviolet, la série de Paschen dans l’infrarouge et la


série de Bracke dans l’infrarouge lointain. Les longueurs d’ondes des ces raies obéissent
à la loi empirique de Rydberg :
1  1 1
= RH 2 − 2 (1.39)
λnp n p
−1
où n et p sont deux entiers naturels avec p ≥ n + 1; et RH = 1.0967758 × 10−3 Å est la
constante de Rydberg.
En 1913, Niels Bohr élabora un modele de l’atome d’hydrogène à partie duquel il interprète
l’existence des raies spectrales observées expérimentalement. Dans le modele de Bohr,
l’atome d’hydrogène est forme d’un électron en rotation autour du noyau suppose fixe
(voir figure 1.8).

Figure 1.8: Atome d’H selon le modèle de Bohr.

Selon Bohr, l’électron est soumis de la part du proton à une force d’interaction électro-
statique f~ centripète, telle que :

e2 ~ 1 e2
f~ = k 2 N ≡− e~r (1.40)
r 4π0 r2

par application du principe fondamental de la dynamique (PFD) à l’électron :


2
v
f~ = me~γ = me~γN ≡ −me ~er (1.41)
r
1 e2 v2
⇒ = me (1.42)
4π0 r2 r
2
1 e
⇒ = me v 2 (1.43)
4π0 r
1 1 e2
⇒ Ec = me v 2 = (1.44)
2 8π0 r

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.3. STRUCTURE ONDULATOIRE DES PARTICULES MATÉRIELLES 19

La force f~ est conservative ( puisque le travail produit par cee force est indépendant du
chemin suivi par son point d’action), et par suite elle dérive d’une énergie potentielle telle
que :
dEp
f =− ⇒ dEp = −f dr (1.45)
dr
Intégrons cee relation pour r variant entre r et l’infini donne :
Z ∞
e2
Ep (∞) − Ep (r) = − f dr = (1.46)
r 4π0 r
par convention
e2
Ep (∞) = 0 et donc Ep = − (1.47)
4π0 r
donc l’énergie mécanique
e2
E=− (1.48)
8π0 r
Remarque :
L’énergie de l’atome est négative, et augmente avec le rayon de l’orbite (c’est-à-dire
lorsque l’électron est excité). Quand r tend vers l’infini, l’énergie tend vers zéro : l’électron
est libéré de l’araction électrostatique exercée par le noyau (ionisation de l’atome).
Bohr a postulé que le moment cinétique de l’électron est quan-
tifié, et seuls les orbites dont le moment cinétiques σ est un
multiple de ~ sont permis.
En fait, comme le moment cinétique est défini par L ~ = ~r ∧ p~
tel que p~ = me~v , et d’autre part on a montré d’après équa-
tion (1.43) que v 2 = e2 /(4π0 me r), il s’en déduit que le rayon
r des différentes orbites s’exprime par : rn = n2 r1 , où
r1 = (h2 0 )/(πme e2 ) est le rayon de la 1ère orbite de Bohr,
r1 ≈ 52.9 pm (parfois il s’exprime par r0 ).
L’insertion de la condition L = me vr = n~ (où n ∈ N) dans l’équation (1.48) permet d’écrire
:
E1
E = En = − 2 (1.49)
n
où E1 = (me e4 )/(8h2 20 ) = 13.58 eV, est l’énergie d’ionisation de l’atome d’hydrogène.
Le niveau le plus bas d’énergie est le niveau fondamental E1 . Les niveaux supérieurs E2 ,
E3 , E4 ,... représentent les niveaux “excités”. Lorsque l’électron chute d’un de ces niveaux
supérieur Ep vers un niveau inférieur En , il émet la différence d’énergie correspondant à
des photons de fréquence νnp :

hc E1 E1  1 1
hνnp = = Ep − En = − + = E 1 − (1.50)
λnp p2 n2 n2 p2
1 E1  1 1  1 1
⇒ = − = R H − (1.51)
λnp hc n2 p2 n2 p2

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.3. STRUCTURE ONDULATOIRE DES PARTICULES MATÉRIELLES 20

−1
où RH = 1.09737 × 10−3 Å , est la constante de Rydberg. Cee valeur est en excellent
−1
accord avec la valeur expérimentale 1.0967758 × 10−3 Å .

Spectre de l’atome d’hydrogène :


Bohr a pu aussi déterminer les fréquences des spectres d’absorption ou d’émission de
l’atome d’hydrogène avec un excellent accord avec les valeurs théoriques et expérimen-
tales (figure 1.9)

Figure 1.9: Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène.

L. Rahili Mécanique Quantique I


21
2.1. HYPOTHÈSES FONDAMENTALES 22

2. Méca. Ondulatoire - Éq. de


Schrödinger

Le présent est la seule chose qui n’a


pas de fin.

— Erwin Schrödinger

2.1 Hypothèses fondamentales


2.1.1 Fonction d’onde
Dans les considérations du chapitre 1, nous avons conclu que les concepts d’ondes et
de corpuscule sont deux approximations (valables à l’échelle macroscopique) incompat-
ibles entre elles de la nature des constituants de la matière. Nous avons formulé ce
comportement grace aux formules de Placnk-Einstein et de Dr Broglie.

Postulat
Tout processus quantique est décrit par une fonction complexe ψ(~r, t) appelée fonc-
tion d’onde qui est une amplitude de probabilité de présence de la particule. Cee
fonction d’onde contient toutes les informations sur l’état de la particule (ou du
processus étudié).

Max Born a postulé en 1924 que la probabilité pour que la particule soit trouvée à l’instant
t dans un élément de volume infinitésimal dv = dx dy dz centre autour du point M de
coordonnées x, y et z est :
dp(~r, t) = |ψ(~r, t)|2 dv (2.1)
où |ψ(~r, t)|2 = ψ(~r, t)∗ ψ(~r, t) est une densité de probabilité.

Si le système est constitué d’une seule particule, la probabilité de trouver celle-ci à


un point quelconque dans l’espace à l’instant t est une certitude, donc par convention,
égale à l’unité : Z
|ψ(~r, t)|2 dv = 1 (2.2)

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 23

Pour représenter un état physique, la fonction d’onde ψ(~r, t) doit être de “carre sommable”;
c’est-à-dire une fonction dont l’intégrale |ψ(~r, t)|2 dv converge.
R

2.1.2 Différence fondamentale entre état classique et état quantique


État classique d’un corpuscule est parfaitement déterminé à l’instant t par la connaissance
des 6 composantes x, y, z, vx , vy et vz . Le principe fondamental de la mécanique classique
F~ = d~p/dt, régis l’évolution du système à chaque instant. Ce principe établit par Newton
n’a pas été démontré mais admis. Il a justifié à posteriori par ses conséquences.
État quantique d’une particule nécessite pour être parfaitement déterminé, la connaissance
des valeurs numériques de ψ(~r, t) aux différents points de l’espace. Schrödingeren 1926
établit l’équation d’évolution à laquelle obéit la fonction ψ(~r, t). Il ne saurait être question
dans le cadre de ce cours de la déduire d’un postulat d’évolution, aussi, plutôt que de
l’obtenir d’une manière qui ne pourrait être qu’apparemment déductive, il est preferable
de simplement la poser et de l’admere comme étant l’équation fondamentale de la
dynamique quantique.

2.2 Équation de Schrödinger


2.2.1 Introduction
Lorsqu’une particule de masse m se trouve dans un champ de force extérieur dérivant
d’un potentiel, en plus de son énergie cinétique, elle possède une énergie potentielle,
fonction du point et en general du temps. On notera V (~r, t) cee énergie potentielle qu’on
nommera potentiel. Dans la suite de ce cours, on la considérera comme indépendante du
temps ce est largement suffisante pour traiter les quelques exemples simples auxquelles
nous nous limiterons ultérieurement.
État de cee particule (ou de tout système quantique qui peut être ramené à l’etude
d’une particule) sera représenté par la fonction d’onde ψ(~r, t) solution de l’équation de
Schrödinger :
∂ ~2
i~ ψ(~r, t) = − ∆ψ(~r, t) + V (~r)ψ(~r, t) (2.3)
∂t 2m
 
où le symbole ∆ = ∂ 2 /∂x2 + ∂ 2 /∂y 2 + ∂ 2 /∂z 2 represente l’operateur Laplacien.

Remarques : l’équation de Schrödinger est :

• linéaire et homogène en ψ(~r, t). Par conséquent elle prend en compte le principe
de superposition (les solutions peuvent être ajoutées en amplitude et en phase pour
pouvoir reproduire le phénomène d’interference). Autrement dit, Si ψ1 et ψ2 sont
deux solutions indépendantes, alors toute combinaison linéaire αψ1 + βψ2 (α, β ∈ C)
est aussi solution. Ceci permet de construire la solution générale en formant des
combinaisons linéaires de solutions particulières.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 24

• du premier degré par rapport au temps. Cee condition est nécessaire pour que
l’état du système représente par ψ(~r, t0 ) à l’instant t0 determine son état à tout
instant ultérieur t.

• L’équation de Schrödinger précédente permet d’obtenir les relations de correspon-


dance entre grandeurs physiques classiques et opérateurs différentielles quantiques.
En effet, en écrivant que l’énergie totale est la somme de l’énergie cinétique et
l’énergie potentielle :
p2
E= + V (~r, t) (2.4)
2m
En comparant avec l’équation de Schrödinger, on obtient :


E ←→ i~ (2.5)
∂t
2 ~ 2
p ←→ −~2 ∆ = (−i~∇) (2.6)
∂ ∂ ∂
 
~
p~ ←→ −i~∇ = −i~ , , (2.7)
∂x ∂y ∂z

Densité et courant de probabilité :


Déjà vu que la fonction d’onde, ψ(~r, t), n’a pas de réalité physique d’après Born, mais
elle peut être interprétée comme une onde de probabilité de présence. Dans ce sens, et
afin que cee interprétation probabiliste soit compatible avec l’équation de Schrödinger,
il doit exister une équation de conservation décrivant l’écoulement sans perte du flux de
probabilité.

• Densité de probabilité :
ρ(~r, t) = ψ ∗ (~r, t)ψ(~r, t) (2.8)

• Courant de probabilité :
 
~j(~r, t) = ~ ψ ∗ (~r, t)∇ψ(~
~ r, t) − ψ(~r, t)∇ψ
~ ∗ (~r, t) (2.9)
2im

• Équation de conservation : L’équation de conservation satisfaite par ρ(~r, t) et ~j(~r, t)


est (voir section 1.4 de l’annexe 1 pour plus de détails):

∂ ~ ~j(~r, t) = 0
ρ(~r, t) + ∇. (2.10)
∂t
Elle reflète que toute variation dans le temps de ρ(~r, t) est due en fait à une variation
dans l’espace du courant de probabilité ~j(~r, t). Par conséquent, c’est est une équa-
tion de bilan qui traduit la conservation locale de la densité de probabilité, décrivant
l’écoulement sans création ni perte du flux de probabilité.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 25

2.2.2 Séparation des variables et états stationnaires


Nous cherchons des solutions de l’équation de Schrödingerdu type ψ(~r, t) = φ(~r)χ(t).
Pour cela reportons cee solution éventuelle dans l’équation (2.3) ce qui donne :

∂ h ~2 i
i~φ(~r) χ(t) = χ(t) − ∆φ(~r) + χ(t)V (~r)φ(~r) (2.11)
∂t 2m
Divisons les deux membres par φ(~r)χ(t) :

i~ d 1 h ~2 i
χ(t) = − ∆φ(~r) + V (~r) (2.12)
χ(t) dt φ(~r) 2m

Nous avons donc une égalité entre une fonction de t seul à gauche et une fonctin de ~r
seul à droite. L’égalité n’est possible que si chacune de ces fonctions est égale à une
constante que nous appellerons E = ~ω (ω est une pulsation).Nous obtenons ainsi les
deux équations suivantes :

dχ(t)
= −iωχ(t) ⇒ χ(t) = Ae−iωt (2.13)
dt
~2
− ∆φ(~r) + V (~r)φ(~r) = Eφ(~r) (2.14)
2m
L’équation (2.14) est l’équation de Schrödingerindépendante du temps. φ(~r) est appelée
solution stationnaire de l’équation de Schrödinger.

Remarques :

• La solution de l’équation de Schrödinger dépendante du temps s’écrit:

ψ(~r, t) = φ(~r)χ(t) = Ae−iωt φ(~r) ⇒ |ψ(~r, t)|2 = |Aφ(~r)|2 (2.15)

la densité de probabilité est indépendante du temps t. Cela signifie que la partic-


ule est stationnaire, en ce sens que sa probabilité de presence (équation (2.1)) en
n’importe quel point M de l’espace est invariable dans le temps.

• L’opérateur Hamiltonien H su système s’écrit :

~2
H=− ∆ + V (~r) (2.16)
2m
et donc l’équation (2.14) peut encore être écrite sous la forme d’une equation aux
valeurs propres :
Hφ(~r) = Eφ(~r) (2.17)
ce qui reflète que les énergies possibles du système sont donc les valeurs propres
de l’hamiltonien H.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 26

• Équation de Schrödingerà une seule dimension est obtenue en remplacant le lapla-


d2
cien ∆ par son expression à une seule dimension dx 2 dans l’équation (2.14) :

~2 d2
− φ(x) + V (x)φ(x) = Eφ(x) (2.18)
2m dx2
qui se simplifie encore une fois sous forme :

d2 2m
2
φ(x) + 2 (E − V (x))φ(x) = 0 (2.19)
dx ~

2.2.3 Comportement de la fonction d’onde stationnaire à une seule


dimension φ(x)
Pour qu’une fonction d’onde φ(x) soit acceptable come fonction propre, c’est-à-dire so-
lution de l’équation de Schrödinger, elle doit posséder certaines propriétés de continuité.
Comme |φ(x)|2 = φ(x)φ(x)∗ représente la densité de probabilité au point x, φ(x) doit être
nécessairement continue en tout point. En effet, la densité de probabilité pour x +  doit
tendre vers la valeur de cee densité pour x quand  tend vers 0.

a) Région où l’énergie potentielle est constante :


Si V (x) = V =Constante, l’équation de Schrödingerindépendante du temps (2.19) s’écrit :

d2 2m
2
φ(x) + 2 (E − V )φ(x) = 0 (2.20)
dx ~
Plusieurs cas se présentent suivant la valeur de l’énergie E.
Si E > V : la quantité 2m ~2
(E − V ) est positive, nous la posons égale à k 2 (k 2 = 2m(E −
V )/~2 ). La solution de l’équation de Schrödingerest alors :
0
φ(x) = Aeikx + A e−ikx (2.21)
0
où A et A sont des constantes complexes.
Si E < V : la quantité 2m~2
(E − V ) est négative, nous la posons égale à −q 2 (q 2 =
2m(V − E)/~2 ). La solution de l’équation de Schrödingerest alors :
0
φ(x) = Beqx + B e−qx (2.22)
0
où B et B sont des constantes complexes.
Si E = V : la quantité 2m
~2
(E − V ) est nulle, l’équation différentielle de second degré est
assez-simple. L’équation de Schrödingeradmet comme solution :
0
φ(x) = Cx + C (2.23)
0
où C et C sont des constantes complexes.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 27

b) comportement de φ(x) en un point où l’énergie potentielle est discontinu :


Si le potentiel V (x) est fini et discontinu en un point x0 , d’après la relation (2.20), la dérivée
d2
second dx 2 φ(x) l’est aussi. On peut alors en déduire que :

Z x0 +
00 0 0
φ (x)dx = φ (x0 + ) − φ (x0 − ) = 2φ00 (x0 )
x0 −
 2m 
= 2 (V − E)φ = A (2.24)
~2
où A est une constante finie.

Figure 2.1: Discontinuité finie (gauche) et infinie (droite).

Il s’ensuit que :
0 0
lim φ (x0 + ) = lim φ (x0 − ) (2.25)
→0 →0
0 d
ceci implique que la dérivée premiere φ (x) = dx φ(x) de φ(x) est continue en x0 . Il en
sera de même de la fonction φ(x).
Si le potentiel V (x) est infini en un point x0 , d’après la relation (2.20), la dérivée seconde
0
d2 φ(x)/dx2 est infinie, et la dérivée premiere φ (x) est discontinue en x0 . Seule la fonction
d’onde φ(x) est dans ce cas continue.

c) théorèmes :
On admet que la fonction d’onde φ(x) est toujours continue quelque soit la discontinuité
du potentiel et est infiniment dérivable.

Théorème 1 :
Aux points de discontinuité finie du potentiel V (x), la fonction d’onde stationnaire
φ(x) et sa dérivée première sont continues.

Théorème 2 :
Sur une paroi parfaitement réfléchissante (V → ∞ dans la région x > x0 ), la fonction
d’onde stationnaire φ(x) s’annule c’est-à-dire que la probabilité de présence de la
particule est nulle dans une région où V → ∞.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 28

Théorème 3 :
Aux points de discontinuité infinie du potentiel V (x), la fonction d’onde stationnaire
φ(x) est continue alors que sa dérivée première est discontinue.

Théorème 4 :
Si le potentiel V (x) est pair, alors les fonctions d’onde stationnaires φ(x) ont une
parité bien définie : elles sont paires ou impaires.

2.2.4 Étude d’une marche de potentiel


La marche de potentiel permet de décrire divers systèmes physiques en première ap-
proximation : la situation d’un électron de conduction dans un métal par exemple. Dans
le métal, on peut considérer, que les électrons de conduction sont mis en commun et
constituent un gaz d’électrons susceptibles de se déplacer librement. Ces électrons ren-
contrent à la surface du métal une brutale augmentation du potentiel, ils ne peuvent
s’échapper et restent piégés dans le métal car il ne possèdent pas une énergie cinétique
suffisante pour pour vaincre la barrière. Le potentiel qui illustre schématiquement ce
cas physique est présenté par la figure (2.2-b) pour des électrons, à la limite où leurs
longueurs d’onde de de Broglie sont très supérieures à a. Afin de simplifier les calculs, on
considère que le potentiel peut être schématisé par une marche de potentiel représentée
par la figure (2.2-a).

Figure 2.2: Discontinuité finie (gauche) et infinie (droite).

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 29

a-) cas où E > V0 :


on pose :
2mE 2m(E − V0 )
k12 =
2
et k22 = (2.26)
~ ~2
dans la région I, l’équation de Schrödingers’écrit :

d2 2mE
2
φ(x) + 2 φ(x) = 0 (2.27)
dx ~
dont la solution est
0
φ1 (x) = A1 eik1 x + A1 e−ik1 x (2.28)
φ1 (x) est la superposition de deux ondes; la premiere : φi1 (x) = A1 eik1 x , correspond à
une particule se déplaçant de gauche à droite, représente une onde incidente issue de la
région I dont le courant est |A1 |2 (~k1 /m), il est positif. Cee onde donne naissance, dans
0
la région I, à l’onde φr1 (x) = A1 e−ik1 x , réfléchie en x = 0 qui correspond à une particule
se déplaçant de droite vers la gauche. Le courant correspondant se dirige vers les x
0
négatifs, il vaut −|A1 |2 (~k1 /m).
Dans la région II, l’équation de Schrödingers’écrit :

d2 2m(E − V0 )
2
φ(x) + φ(x) = 0 (2.29)
dx ~2
dont la solution est
0
φ2 (x) = A2 eik2 x + A2 e−ik2 x (2.30)
À son tour φ2 (x) est la superposition de deux ondes; la premiere : φt2 (x) = A2 eik2 x , cor-
respond à une onde transmise dans la région II dont le courant est positif et s’écrit par
0
|A2 |2 (~k2 /m), tandis que l’onde φr2 (x) = A2 e−ik2 x représente la partie qui subit la réflexion
dans la région II, mais puisque il n’y a pas de réflexion dans cee région (physiquement
0
parlant), on prend A2 = 0.

Exemple :
Soit un flux de particules se déplacant de gauche à droite (vers les x croissants). Il
est certain que la fonction d’onde de la particule dans la région II doit être de la forme
eik2 x , onde plane se déplaçant vers la droite (x > 0 et puisque il n’y a pas de particules
0
provenant de la droite (pas de réflexion dans la région II) on doit prendre A2 = 0.
Les conditions de raccordement au point limite x = 0 sont :
0
φ1 (0) = φ2 (0) ⇒ A1 + A1 = A2
0 0 0
φ1 (0) = φ2 (0) ⇒ k1 (A1 − A1 ) = k2 A2 (2.31)

d’où
A1 0 2 (k1 − k2 )2 A2 4k12
R= = et T = = (2.32)
A1 (k1 + k2 )2 A1 (k1 + k2 )2
Les coefficients R et T sont les “coefficients de réflexion et de transmission en amplitude”.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 30

Remarque :
D’après la relation (2.32), A1 0 est non nul, ce qui implique l’existence d’une probabilité non
nulle pour que la particule soit réfléchie en x = 0. En plus, on remarque que R + T = 1,
cela signifie que le nombre k de particules reste constant : il n’y a pas de partciules qui
disparaissent ni des particules qui apparaissent en x = 0, car toutes les particules qui
y parviennent en repartant : il y a conservation du nombre de particules. La situation

Figure 2.3: Réflexion et de transmission en x = 0.

est différente en mécanique classique; en effet, la particule possède l’énergie cinétique E


dans la région I. Cee énergie cinétique est suffisante pour que la particule passe dans
la région II où l’énergie cinétique de la particule est E − V0 > 0. Du coup, un ralen-
tissement lorsque le corpuscule entre dans la région II est prévu mais aucune particule
n’est réfléchie en x = 0. Le phénomène de réflexion est donc un phénomène typiquement
ondulatoire.

b-) cas où 0 < E < V0 :


On pose :
2m
ρ2 = 2
(V0 − E) = −k22 ⇒ iρ = k2 (2.33)
~
on obtient
0
φ1 (x) = A1 eik1 x + A1 e−ik1 x (région I)
ρx 0 −ρx
φ2 (x) = A2 e + A2 e (région II) (2.34)
or la densité de probabilité de trouver la particule à l’infini (x → +∞) ne peut être infinie
(inacceptable physiquement car la fonction d’onde doit être bornée); il est donc nécessaire
de prendre A2 = 0. Le système (2.34) devient :
0
φ1 (x) = A1 eik1 x + A1 e−ik1 x (région I)
0 −ρx
φ2 (x) = A2 e (région II)
La fonction d’onde est continue en x = 0 ainsi que sa dérivée première, cela permet
d’obtenir : 0
A1 0 k1 − iρ A2 2k1
= et = (2.35)
A1 k1 + iρ A1 k1 + iρ
le coefficient de réflexion est alors :
A1 0 2
R= =1 (2.36)
A1

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 31

Interprétation physique :
Comme auparavant, la fonction d’onde dans la région I est la superposition de deux ondes
0
: φi1 (x) = A1 eik1 x et φr1 (x) = A1 e−ik1 x . L’onde φi1 (x) décrit un flux de particules de courant
positif |A1 |2 (~k1 /m), venues de la région x = −∞ et se dirigeant vers la marche de
potentiel. Une telle onde représente l’onde “incidente”. L’onde φr1 (x) représente un flux de
0
particules de courant −|A1 |2 (~k1 /m) négatif et se dirigeant donc vers la région x = −∞,
l’onde φr1 (x) est donc l’onde “réfléchie”.

Figure 2.4: Réflexion en x = 0 et l’onde évanescente pour x > 0.

Comme en mécanique classique, le coefficient de réflexion en amplitude R = 1. L’onde


subit donc une réflexion totale dans la mesure où toute particule incidente est réfléchie.
Les ondes incidente et réfléchie construisent une figure d’interférences dans la région I.
La densité de présence dans telle région est donc ρi = |φi1 (x)|2 . En posant R = |R|eiθ ,
il vient alors que ρi = 2(1 + cos(2k1 x − θ)), La réflexion étant totale, le minimum de ρi
correspond à une frange noire. Dans la région I on observe donc une alternance de
franges brillantes et de franges noires dont l’interfrange est λ/2 = π/k1 .
0
Cependant, il existe maintenant une fonction d’onde dans la région II : A2 e−ρx , onde
évanescente, qui implique une probabilité non nulle de trouver la particule dans la région
II qui lui est interdite en physique classique. Cee probabilité décroit exponentiellement
avec x.

Remarque :
Dans la théorie classique, aucune particule ne peut passer dans la région II si son énergie
cinétique dans la région I est inférieure à V0 (soit E < V0 ). Ici la situation est différente
et ressemble à la situation que l’on rencontre en optique où le mécanisme de réflexion
totale sur un dioptre engendre une onde évanescente dans le milieu le plus réfringent.

Schéma explicatif :

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 32

Figure 2.5: Marche de potentiel entre la mécanique classique et quantique.

2.2.5 Étude d’une barrière de potentiel


Considérons une particule à une dimension de masse m soumise à l’énergie potentielle,

0 si |x| > a
V (x) = 
V0 si |x| < a (avec V0 > 0),
schématisée sur la figure (2.6). Tel potentiel, discontinu en deux points x = −a et x = a,
permet d’étudier le principe de la résonance de diffusion ainsi que les phénomènes liés à
l’effet Tunnel.

Figure 2.6: Barrière de potentiel.

Les fonctions propres de l’énergies satisfont l’équation :


~2 d2 ψ
− = Eψ pour x < 0 et x > a (2.37)
2m dx2
~2 d2 ψ
− + V0 ψ = Eψ pour 0 < x < a. (2.38)
2m dx2

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 33

Nous distinguons alors les deux cas E > V0 et E < V0 .

a-) Le cas où E > V0 : Résonance de diffusion


avec les mêmes notations qu’au paragraphe 2.2.4, les fonctions d’onde relatives aux trois
régions sont :
0 √
x<0: ψ1 (x) = A1 eik1 x + A1 e−ik1 x avec k1 = 2mE/~
0
q
0 < x < a : ψ2 (x) = A2 eik2 x + A2 e−ik2 x avec k2 = 2m(E − V0 )/~
0 √ 0
x>a: ψ3 (x) = A3 eik1 x + A3 e−ik1 x avec k1 = 2mE/~ et A3 = 0
0
Le choix de A3 = 0 dans la dernière ligne est justifie physiquement par l’absence de
réflexion dans la région II.
La fonction ainsi définie est bornée. Nous devons nous assurer de sa continuité et de celle
de sa dérivée. Ainsi, les conditions de raccordement imposent ψ1 (0) = ψ2 (0) (continuité
en x = 0) et ψ2 (a) = ψ3 (a) (continuité en x = +a) :
0 0
A1 + A1 = A2 + A2 (2.39)
0
A2 e+ik2 a
+ A2 e−ik2 a = A3 e+ik1 a (2.40)
i i
dψ1 dψ2 dψ2 dψ3
La continuité de la dérivée première impose dx
= dx x=0
et dx
= dx x=+a
:
0 0
k1 (A1 − A1 ) = k2 (A2 − A2 ) (2.41)
0
k2 (A2 e+ik2 a
− A2 e−ik2 a ) = k1 A3 e+ik1 a (2.42)
0 0
Les cinq constantes d’intégration A1 , A1 , A2 , A2 et A3 sont reliées entre elles par 4
équations. Afin de les simplifier, on écrit :

k1 + k2 i(k1 −k2 )a
(2.40) × k2 + (2.42) −→ A2 = e A3 (2.43)
2k2
et
0 k2 − k1 i(k1 +k2 )a
− (2.40) × k2 + (2.42) −→ A2 = e A3 (2.44)
2k2
insérons ces deux équations (2.43) et (2.44) dans les équations (2.39) et (2.41) permet
d’obtenir : 0
A1 (k22 − k12 ) sin(k2 a)
= 2 (2.45)
A1 (k1 + k22 ) sin(k2 a) − 2ik1 k2 cos(k2 a)
et
A3 2ik1 k2 e−ik1 a
= 2 (2.46)
A1 (k1 + k22 ) sin(k2 a) + 2ik1 k2 cos(k2 a)
Les coefficients de réflexion et transmission de la barrière sont respectivement :
0
A 2 (k22 − k12 )2 sin2 (k2 a)
R= 1 = 2 (2.47)
A1 (k1 + k22 )2 sin2 (k2 a) + 4k12 k22 cos2 (k2 a)

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 34

et
A3 2 4k12 k22
T = = (2.48)
A1 (k12 + k22 )2 sin2 (k2 a) + 4k12 k22 cos2 (k2 a)
On remarque que (k12 + k22 )2 sin2 (k2 a) + 4k12 k22 cos2 (k2 a) = (k22 − k12 )2 sin2 (k2 a) + 4k12 k22 ce qui
permet de bien vérifier que R + T = 1.

Interpretation physique :
La fonction d’onde ψ1 (x) se décompose en deux parties : l’onde ψ1i (x) = A1 eik1 x représente
l’onde incidente, issue de la région I. Cee onde, en point x = 0, est partiellement réfléchie
0
(la partie réfléchie est représentée par ψ1r (x) = A1 e−ik1 x ) et partiellement transmise (la
partie transmise lors du passage I→II est représentée par ψ1t (x) = A2 eik2 x ). La scène se
répète dans la région II. En fait, ψ2i (x) = ψ1t (x) = A2 eik2 x représente l’onde incidente dans
0
cee région, tandis que ψ2r (x) = A2 e−ik2 x est l’onde réfléchie en point x = a. Finalement,
l’onde transmise par la barriere en point x = a est ψ3 (x) = ψ3i (x) = A3 eik1 x .

Figure 2.7: Barrière de potentiel dans le cas où E > 0.

Le flux incident dans la région I est |A1 |2 (~k1 /m), celui transmis dans la région III est
|A3 |2 (~k1 /m). Le coefficient de transmission en intensité est le rapport de ces deux flux
comme déjà mentionné dans équation (2.46), il vaut T . De meme le coefficient de réflexion
en intensité vaut R. La relation précédente R + T = 1 assure la conservation du nombre
de particules : le nombre de particules qui pénètrent dans la barrière est égal aux nombre
de particules qui en sortent pendant le même temps.

Étude énergétique et graphique


En remplacant k1 et k2 par leurs expressions en fonction de E et V0 , on obtient :

4E(E − V0 )
T =  √2m(E−V )  (2.49)
2 2 0
4E(E − V0 ) + V0 sin ~
a

E et V0 étant constants, on peut étudier les variations de T en fonction de la largeur de


la barrière a. En effet,

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 35

• T est minimal ⇔ sin(k2 a) = ±1. Et par conséquent, la valeur du a peut s’écrit


comme a = nπ/(2k2 ) où n ∈ N∗ .

4E(E − V0 )
Tmin = (2.50)
4E(E − V0 ) + V02

• T est maximal et égal à 1 ⇔ sin(k2 a) = 0. Et donc, a = nπ/k2 où n ∈ N. On dit


alors qu’on a une résonance de diffusion (la particule est intégralement transmise
et R = 0).

La figure (2.8) illustre la variation de T en fonction des valeurs de la largeur de la barrière


a.

Figure 2.8: Variation de T en fonction de a.

b-) Le cas où 0 < E < V0 : Effet Tunnel


La résolution de l’équation de Schrödingerdans les différentes régions nous permet
d’écrire :
0 √
x<0: ψ1 (x) = A1 eik1 x + A1 e−ik1 x avec k1 = 2mE/~
0
q
ρx −ρx
0 < x < a : ψ2 (x) = A2 e + A2 e avec ρ = 2m(V0 − E)/~ = ik2
ik1 x 0 −ik1 x 0
x>a: ψ3 (x) = A3 e + A3 e avec A3 = 0

l’expression du coefficient de transmission T s’obtient en remplaçant k2 dans l’expression


(2.48) par −iρ. Ainsi nous trouvons :

4E(V0 − E)
T =  √2m(V −E)  (2.51)
2 0
4E(V0 − E) + V02 sinh ~
a

pour ce faire, il suffit de remarquer que sin(−iρa) = −i sinh(ρa). Et donc

R=1−T (2.52)

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 36

Interpretation physique :
Classiquement parlant, comme l’énergie cinétique des particules dans la région I est E,
cee valeur est insuffisante pour que les particules issues de la région I passent dans
la région II où leur énergie potentielle est V0 , supérieure à E. Les particules sont toutes
réfléchies. Dans le cadre de la mécanique quantique, la situation est totalement différente,
les particules ont une probabilité non nulle (puisque le coefficient de transmission T 6= 0)
de traverser la barrière de potentiel par effet tunnel.

Figure 2.9: Densité de présence de la particule décrite par la fonction d’onde ψ.

Dénomination et Remarques :
◦ Imaginons un véhicule passe un col de montagne sur son élan, il faut qu’il possède, au
pied de la montagne, une énergie cinétique, E, supérieure (ou égale) à l’énergie poten-
tielle, V0 , qu’il aura au sommet du col. À cee seule condition le véhicule pourra passer
sur l’autre versant de la montagne. Si ce n’est pas le cas (pour E < V0 ), le véhicule peut
aeindre l’autre versant de la montagne en empruntant un tunnel.
16E(V0 −E) −2ρa
◦ Dans l’équation (2.51) si ρa  1 −→ T ≈ V02
e → 0. On retrouve le résultat
obtenu pour la marche de potentiel.
◦ Effet tunnel a de nombreuses applications :
i) Désintégration α des noyaux atomiques
Les particules α (porteuses des rayonnement sensible aux champs électriques et magné-
tiques), sont les particules émises par certains atomes, surtout les atomes lourds (ceux
dont le nombre atomique est grand). Une particule α possède une énergie potentielle qui
est la somme de l’énergie potentielle nucléaire et de l’énergie potentielle liée à la répulsion
entre protons.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 37

Pour simplifier, le potentiel nucléaire est constant dans


le noyau, et nul à l’extérieur. Le potentiel électrostatique
diminue avec la distance à l’extérieur du noyau et est
complètement supplanté par la force nucléaire dans le
noyau. Le potentiel ressemble donc à ce qui indiqué
dans le schéma ci-contre : il forme une sorte de puits,
entouré par une barrière de potentiel.

Donc d’un point de vue purement classique, le phénomène de désintégration A Z X −→


A−4
Z−2 Y +42 He ne peut avoir lieu et l’élément A
Z X devrait rester stable, et pourtant l’expérience
montre l’inverse. Grâce au physicien russe Georges GAMOV qui a montré en 1928 que ce
meme l’énergie de la particule α reste inférieure devant la hauteur de la barrière, son
passage à l’extérieur découlait d’un effet purement quantique : l’effet tunnel. Et pour ce
faire, il fallait que l’énergie E doit être positive pour espérer franchir la barrière, sinon
elle se heurte à une barrière infiniment épaisse. Et donc plus l’énergie est importante,
moins cee barrière sera épaisse et plus la probabilité de franchissement sera importante.

ii) Émission froide d’électrons


L’émission froide traduit l’extraction d’électrons libres d’un métal, ce qui peut donc donner
lieu à l’apparition d’une différence de potentiel (d.d.p).
Le passage d’un électron libre d’un métal à l’espace extérieur est difficile puisqu’il de-
mande une certaine quantité d’énergie appelée la fonction de travail W qui représente la
barrière de potentiel estimée expérimentalement en se servant de l’équation d’Einstein :
1
W = hν − me ve2 (2.53)
2
où ν représente la fréquence du photon γ utilisé, tandis que me et ve sont, respectivement,
la masse et la vitesse de l’électron éjecté par un effet photoélectrique.
D’un autre côté, le gaz d’électron libre à l’intérieur du métal est confiné dans un puit de
potentiel dans lequel l’énergie potentielle des électrons est V ≈ 0, tandis qu’à l’extérieur
elle est considérablement plus grande (V0  0). Pour extraire un électron du métal il faut
lui communiquer une énergie au moins égale à l’énergie d’extraction W , donnée par :

W = V0 − Emax (2.54)

où Emax est l’énergie du plus haut niveau occupé, comme indiqué dans la figure (2.10-a))
En élevant la température, l’énergie cinétique des électrons pourrait être augmentée. Par
conséquent, une fraction d’électrons peut acquérir une énergie plus élevée que la barrière
de potentiel W , il en résulte un courant électrique du métal, cela est connu comme étant
l’émission thermoionique d’électrons qui est largement exploitée pour obtenir des rayons
électroniques dans les tubes à décharges.
Cependant, à de plus basses températures, un courant peut s’établir par l’action d’un
champ électrique extérieur d’intensité E appliqué le long de la surface du métal. Dans ce
cas, l’énergie potentielle d’un électron de charge e est donnée en fonction de la distance

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 38

Figure 2.10

x de la surface du métal par :


V (x) = V0 − e E x (2.55)
La figure (2.10-b)) montre la barrière de potentiel formée due au champ électrique extérieur.
Les électrons peuvent traverser cee barrière par un effet tunnel.
Remarques :
Il y a d’autres exemples physiques où l’effet photo-électrique intervient (voir l’annexe 1.4).
Tels exemples comprennent, mais sans s’y limiter : Inversion de la molécule d’ammoniac,
Effet Josephson (1962) entre deux supraconducteurs, Microscopie à effet tunnel,...

2.2.6 Étude d’un puit de potentiel carré : États liés


On se limite dans ce paragraphe à l’étude, à une dimension, d’une particule de masse
m soumise à l’énergie potentielle V (x), et dont l’énergie E telle que : −V0 < E < 0.
L’énergie potentielle Cee particule se trouve dans le puit de potentiel carré représenté
sur la figure ci-dessous,


0 si |x| > a
V (x) =
−V0 si |x| < a (V0 > 0),

Figure 2.11: Barrière de potentiel.

L’étude d’une particule d’énergie négative dans un puit de potentiel carré donne une
bonne approximation simple de tous les systèmes liés (molécules, atomes, noyaux,...). Et
donc, comme pour la barrière de potentiel, notre but consiste à l’étude du spectre de
l’hamiltonien et des fonctions propres associés.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 39

En posant : s s
−2mE 2m(E + V0 )
q= 2
et k = (2.56)
~ ~2
les solutions possibles (formes de la fonction d’onde) dans les divers régions sont les
suivantes :
0
φ1 (x) = A1 eqx + A1 e−qx
0
φ2 (x) = A2 eikx + A2 e−ikx (2.57)
0
φ3 (x) = A3 eqx + A3 e−qx
0
Compte tenu que la fonctions d’onde doit être bornées, cee condition impose A1 = 0 et
A3 = 0. Ceci donne :

φ1 (x) = A1 eqx
0
φ2 (x) = A2 eikx + A2 e−ikx (2.58)
0
φ3 (x) = A3 e−qx

En outre, les fonction d’onde ainsi que sa dérivée première doivent être continues en
x = ±a. Ces conditions fournissent 4 équations comme suit :
0
i) Raccordement en x = −a : continuité de φ(x) et φ (x)
 
−qa 0
φ
1 (−a) = φ2 (−a) 1e
A = A2 e−ika + A2 e+ika
φ0 (−a) = φ0 (−a)
−→  0 (2.59)
1 2 qA1 e−qa = ik(A2 e−ika − A2 e+ika )

q+ik −(q+ik)a
2 = + 2ik e
A A1
−→  0 q−ik −(q+ik)a
(2.60)
A2 = − 2ik e A1

0
ii) Raccordement en x = +a : continuité de φ(x) et φ (x)
 
0 0
φ
2 (+a) = φ3 (+a) A
2e
+ika
+ A2 e−ika = A3 e−qa
−→ (2.61)
φ0 (+a) = φ0 (+a) ik(A2 e+ika − A0 e−ika ) = −qA0 e−qa
2 3 2 3

0
= − q−ik
A
2ik2e−(q+ik)a A3
−→ (2.62)
A0 = + q+ik e−(q+ik)a A0
2 2ik 3

En combinant les relations (2.60) et (2.62), on en déduit que :

 0
 A3

= − q+ik eika 
q − ik
2
A1
0
q−ik
−→ = e2ika (2.63)
 A3

= − q−ik e−ika q + ik
A1 q+ik

et donc
q − ik
= ±eika (2.64)
q + ik

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 40

i) 1ier cas :

q − ik q
= −eika −→ = tan(ka) (2.65)
q + ik k
1 k2 ~2 k 2
−→ cos2 (ka) = = = (2.66)
1 + tan2 (ka) k2 + q2 2mV0
s
~2
−→ | cos(ka)| = k (2.67)
2mV0
Nous obtenons les valeurs de k par une résolution graphique. Les valeurs de k qui
conviennent correspondent
√ aux abscisses des points d’intersections entre la droite (en
orange) k/k0 (k0 = 8πmV0 /~) et la courbe (en blue) représentant | cos(ka)|.

Figure 2.12: Résolution graphique des équations (2.67) et (2.67). On prend arbitrairement
a = 1 et k0 = 12

ii) 2ieme cas :

q − ik q
= +eika −→ − = cot(ka) (2.68)
q + ik k
tan2 (ka) k2 ~2 k 2
−→ sin2 (ka) = = = (2.69)
1 + tan2 (ka) k2 + q2 2mV0
s
~2 k
−→ | sin(ka)| = k= (2.70)
2mV0 k0
les valeurs de k qui conviennent correspondent aux abscisses des points d’intersections
entre la droite (en orange) k/k0 et la courbe (en vert) représentant | sin(ka)|.
Conclusion :
Les solutions possibles de k étant discrètes, il en sera de même pour les valeurs possibles
2 k2
de l’énergie E = ~2m − V0 . Il y a donc quantification de l’énergie.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 41

2.2.7 Puits de potentiel carré infini


Le potentiel d’un puit de potentiel carré infini est représenté sur la figure (2.13).

Figure 2.13: Puit de potentiel infini

L’équation de Schrödinger s’écrit :

2mE
φ” (x) + k 2 φ(x) = 0 avec k 2 = (2.71)
~2
dont la solution est :
0
φ(x) = Aeikx + A e−ikx (2.72)
Les conditions de raccordement, continuité de φ et non de sa dérivée, s’écrivent :

 
φ(0) =0 A + A0
=0
−→  ikL 0 (2.73)
φ(L) =0 Ae + A e−ikL = 0
0
−→ A = −A et donc A(eikL − e−ikL ) = 0 (2.74)
π
−→ sin(kL) = 0 −→ k = n avec n ∈ N∗ (2.75)
L
L’énergie d’une particule dans ce cas est quantifiée, elle s’écrit :

~2 k 2 n2 π 2 ~2
En = = avec n = 1, 2, 3, ... (2.76)
2m 2mL2
La fonction d’onde, solution de l’équation de Schrödinger s’écrit :
π π
   
ikx −ikx
φ(x) = A(e −e ) = 2iA sin(kx) = 2iA sin n x = b sin n x (2.77)
L L
là, on peut remarquer que pour la valeur n = 0, la fonction d’onde ψ est nulle partout, et
par conséquent cee valeur ext exclue dans (2.76).

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 42

Figure 2.14: (A) : les trois premiers niveaux et les fonctions d’ondes associées pour une
particule dans un puits infiniment profond. L’unité d’énergie est  = h2 /8mL2 . (B) : les
densités de probabilité associées.

Aussi, il est facile de normaliser ces fonctions d’ondes par la condition :


Z L
|ψ(x)|2 dx = 1, (2.78)
0
h i
qui donne il faut remarquer que sin2 (θ) = (1 − cos(2θ)/2)
s
2
b= . (2.79)
L
Ainsi s
2 π
 
φ(x) = sin n x . (2.80)
L L
La figure (2.14) montre les trois premiers niveaux ainsi que les fonctions stationnaires
associées et la densité de probabilité |φn |2 de la particule sur chacun de ces niveaux.

Remarques :

i) Les extremums des fonctions d’onde correspondent à des densités maximales de


présence de la particule. Les noeuds, au nombre de L-1, correspondent à des
densités de probabilités nulles.

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 43

i) Les fonctions d’onde sont paires ou impaires compte tenu de la parité du nombre
entier n.

2.2.8 Cas particulier : Particule dans une boite rectangulaire


Le confinement d’une particule libre dans une boite rectangulaire, figure (2.15), peut être
examiné comme corollaire du calcul précédent (problème à trois dimensions).

Figure 2.15: Boite rectangulaire

Nous supposons la boite munie de parois infranchissables, où le potentiel devient brusque-


ment infini, étant nul ò l’intérieur. Ce potentiel peut être écrit mathématiquement comme;

0 intérieur
V (x) =
∞ sur les surfaces et à l’extérieur

L’équation de Schrödinger s’écrit :


~2 ∂ 2 ∂2 ∂2
 
− + + φ = Eφ(x, y, z) (2.81)
2m ∂x2 ∂y 2 ∂z 2
la solution est de la forme :

φ(x, y, z) = φn1 (x)φn2 (y)φn2 (z) (2.82)

où φn1 (x), φn2 (y) et φn2 (z) sont respectivement solutions des problemes à une dimension
en x, y et z. Ceci permet d’écrire φ sous la forme :
π π π
     
φn1 n2 n3 (x, y, z) = A sin n1 x sin n2 y sin n3 z (2.83)
a b c
Il apparait dans ce cas que le niveau E peut etre aeint pour differentes combinaisons des
nombres n1 , n2 et n3 . Ceci correspond à plusieurs fonctions propres différentes φn1n2n3 .

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.2. ÉQUATION DE SCHRÖDINGER 44

On dit dans ce cas que le niveau est dégénéré.


Cas particulier : boite cubique (a = b = c)

π 2 ~2 2
En1 ,n2 ,n3 = (n + n22 + n23 ) (2.84)
2ma2 1

L. Rahili Mécanique Quantique I


45
3.1. INTRODUCTION 46

3. Formalisme de la Mécanique
Quantique

Toute loi physique doit être empreinte


de beauté mathématique.

— Paul Dirac

3.1 Introduction
Avant de passer à l’expression analytique du modèle correspondant à la mécanique quan-
tique, il est intéressant d’en rappeler les idées de base et les difficultés mathématiques
que l’on rencontre dans les expressions analytiques qui en découlent.
L’impératif fondamental du modèle à construire doit être de rendre compte quantitative-
ment des faits expérimentaux connus, entrainant deux conséquences :

i) à l’échelle élémentaire, on interprète les expériences en considérant que toute


mesure introduit une perturbation imprévisible. En effet, si cee perturbation était
prévisible, sans être cependant négligeable, on pourrait toujours construire une
théorie qui en tiendrait compte. Nous traduisons ceci en disant qu’u système
physique change généralement d’état au cours de la mesure : il passe d’un état
initial que nous définirons ultérieurement à un état final qui ne peut pas être lie
de façon déterministe à cet état initial. Pour construire le modèle, il ne reste plus
pour définir l’état final qu’à le lier à la mesure elle-même, et encore faut-il pour
sauvegarder l’imprévisibilité, qu’il y est au moins deux états finaux possibles. Le
fait de lier état final à la mesure elle-même ouvre la possibilité d’un état final qui
peut être, selon le type d’expérience, soit de type corpusculaire classique soit de
type vibratoire classique.

ii) à l’échelle macroscopique, les modèles classiques ont reçu toutes les verifications
expérimentales souhaitables et il est donc indispensable qu’il puisse être déduit du
modèle recherché, lorsque les conditions de validité des modèles classiques sont
réunies. Cela peut s’exprimer en disant que le modèle quantique doit redonner
un modèle classique lorsque la constante de Planck tend vers zero. Cee condition
importante est connue sous le nom de principe de correspondance. Il en résulte que

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.2. ESPACE DES FONCTIONS D’ONDES J 47

les faits fondamentaux de la mécanique classique doivent avoir leurs homologues


en mécanique quantique.

Ces quelques principes (déterministe, principe de correspondance) vont servir de bases à


la construction de notre modèle. Pour des raisons de commodités, nous procéderons par
étapes, nous envisagerons d’abord le cas d’un espace des états rapporté à un ensemble
de dimension infini non dénombrables. On se place dans le cas où les mesures se font sur
un système physique pendant un temps suffisamment court pour que l’évolution naturelle
du système puisse être négligée.

3.2 Espace des fonctions d’ondes J


3.2.1 Produit scalaire associé à J
Considérons un espace vectoriel “complexe” J, on a :
∀ (Ψ1 , Ψ2 ) ∈ J , ∀ (λ1 , λ2 ) ∈ C 2 : λ1 Ψ1 + λ2 Ψ2 ∈ J (3.1)
le produit scalaire associé à J peut être défini en considérant l’application de J × J vers
le corps des nombres complexes C définie par :
Z
(φ, ψ) −→ φ∗ ψ d~r (3.2)

où φ∗ est le conjugué de φ.
Le nombre complexe noté (φ, ψ) définit le produit scalaire de φ par ψ.
a) Propriétés :
∀ (Ψ, φ, φ1 , φ2 , ψ, ψ1 , ψ2 ) ∈ J , ∀ (λ1 , λ2 ) ∈ C 2

◦ (φ1 , λ1 ψ1 + λ2 ψ2 ) = λ1 (φ1 , ψ1 ) + λ2 (φ2 , ψ2 ) : linéarité à droite.


◦ (λ1 φ1 + λ2 φ2 , ψ1 ) = λ∗1 (φ1 , ψ1 ) + λ∗2 (φ2 , ψ1 ) : anti-linéarité à gauche.
◦ (φ, ψ) = (φ, ψ)
◦ (φ, φ) ≥ 0
◦ (φ, φ) = 0 ⇐⇒ φ = 0 non dégénérée.
q
◦ ||Ψ|| = (Ψ, Ψ) est par définition la norme de Ψ.

b) Relations Supplémentaires :
|(φ, ψ)|2 ≤ (φ, φ)(ψ, ψ) relation de Cauchy − Schwarz (3.3)
(φ + ψ, φ + ψ) ≤ (φ, φ) + (ψ, ψ) relation de Minkowski (3.4)
L’espace des fonctions d’ondes J, espace vectoriel complexe muni d’un produit scalaire
hermitien, est dit espace de Hilbert ou espace Hermitien.

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.2. ESPACE DES FONCTIONS D’ONDES J 48

3.2.2 Décomposition d’une fonction d’onde sur la base des ondes planes
a) Transformée de Fourier à une dimension :
Définition : Soit la fonction d’onde ψ(x, t) d’une particule se déplacant le long de l’axe x
avec une quantité de mouvement p (p = px ). La transformée de Fourier de ψ(x, t) est une
fonction φ(p, t) définie par :
1 Z +∞ ipx
φ(p, t) = √ ψ(x, t) e− ~ dx. (3.5)
2π~ −∞
Inversement, ψ(x, t) peut etredeterminée par la transformée de Fourier inverse de φ(p, t),
1 Z +∞ ipx
ψ(x, t) = √ φ(p, t) e+ ~ dp. (3.6)
2π~ −∞

b) Transformée de Fourier dans l’espace à trois dimensions :


Définition : la transformée de Fourier d’une fonction d’onde dans l’espace à trois dimen-
sions s’écrit :
1 Z +∞
i~
p.~
r
φ(~p, t) = T F [ψ(~r, t)] = √ ψ(~r, t)e− ~ d3~r. (3.7)
( 2π~)3 −∞
et
1 Z +∞
i~
p.~
r
ψ(~r, t) = T F −1 [φ(~p, t)] = √ φ(~p, t)e+ ~ d3 p~. (3.8)
( 2π~)3 −∞

c) Égalité de Parseval et Plancherel. Conservation de la norme :

À partir des équations (3.7) et (3.8), on peut aisément démontrer la relation suivante :
Z +∞ Z +∞
|ψ(x, t)|2 dx = |φ(p, t)|2 dp (3.9)
−∞ −∞

qui s’appelle Égalité de Parseval & Plancherel et qui traduit la propriété de conservation
de la norme.

Preuve
Z +∞ Z +∞ Z +∞ 
1 Z +∞ ∗

ipx

2
|ψ(x, t)| dx = ψ (x, t)ψ(x, t) = √ φ (p, t) e− ~ dp ψ(x, t)dx
−∞ −∞ −∞ 2π~ −∞
Z +∞
1 Z +∞
 
ipx
= √ ψ(x, t)dx e− ~ φ∗ (p, t)dp
−∞ 2π~ −∞
Z +∞
= φ(p, t)φ∗ (p, t)dp
−∞
Z +∞
= |φ(p, t)|2 dp (3.10)
−∞

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.2. ESPACE DES FONCTIONS D’ONDES J 49

d) Fonction de Dirac δ(x) :


Comme par la suite, nous ferons appelle à la fonction (distribution) de Dirac δ(x), nous
donnerons un bref apercu sur ses propriétés. Considerons la fonction δ  (x − x0 ) définie
par :


1

si |x − x0 | ≤ 2
∀ x ∈ R, δ (x − x0 ) =
0 si |x − x0 | > 2 ,

et dont le comportement est représenté par la figure (3.1) suivante :

Figure 3.1: Fonction δ de Dirac centrée en x0

Définition :
On appelle fonction de Dirac la fonction δ(x − x0 ) définie par :

∀ x ∈ R, δ(x − x0 ) = lim δ  (x − x0 ) (3.11)


→0

Propriétés :

? Pour toute fonction f , on a :


Z +∞
∀ x ∈ R, δ(x − x0 )f (x)dx = f (x0 )
−∞

? δ(−x) = δ(x)
1
? δ(cx) = |c|
δ(x)

? xδ(x − x0 ) = x0 δ(x − x0 )
1
? δ(x2 − a2 ) = 2a
(δ(x + a) + δ(x − a))
px0
? T F [δ(x − x0 )] = √1
2π~
e− ~

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.2. ESPACE DES FONCTIONS D’ONDES J 50

e) Base des ondes planes :


Définition : Soient les fonctions définies par :
1 px
νp (x) = √ ei ~ , ∀x ∈ R (3.12)
2π~
Ces fonctions représentent des ondes planes.
Les relations (3.5) et (3.6) s’écrivent alors sous la forme :
Z +∞ Z +∞
ψ(x, t) = φ(p, t) νp (x)dp et φ(p, t) = ψ(x, t) ν̄p (x)dx (3.13)
−∞ −∞

avec
1 px
ν̄p (x) = √ e−i ~ , (3.14)
2π~
représente le conjugué de νp (x).
Ces relations montrent que
i) l’ensemble des ondes planes forment une base de l’espace des fonctions d’onde:
toute fonction d’onde se décompose d’une matière unique sur {νp (x)}
ii) la base {νp (x)} est une base orthogonale dans l’espace; c’est-à-dire qu’elle vérifie
la relation de fermeture :
Z +∞
1 Z +∞ i x(q−p) dx
(νp , νq ) = ν̄p (x)νq (x)dx = e ~ = δ(p − q), (3.15)
−∞ 2π −∞ ~
où δ est la fonction (distribution) de Dirac.
Pour généraliser au cas tridimensionnel, il suffit de prendre les vecteurs :
◦ ∀ ~r = (x, y, z)
1 p
~.~
r
νp (~r) = 3
ei ~ (3.16)
(2π~)

3.2.3 Opérateur associé à la mesure d’une grandeur physique


a) Définitions :
Un opérateur (ou opérateur fonctionnelle) est un être mathématique agissant dans l’espace
des fonctions J. Autrement dit, A est une application définie par :
J −→ J
ψ −→ Aψ (3.17)
L’opérateur A est dit linéaire si et seulement si :
∀(ψ1 , ψ2 ) ∈ J 2 , ∀(λ1 , λ2 ) ∈ C 2
A(λ1 ψ1 + λ2 ψ2 ) = λ1 Aψ1 + λ2 Aψ2 (3.18)
Considérons deux opérateurs linéaires A et B :

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.2. ESPACE DES FONCTIONS D’ONDES J 51

• A+B est un opérateur linéaire dit somme des opérateurs A et B;


• AB est un opérateur linéaire dit produit des opérateurs A et B;
• [A, B] = AB − BA est un opérateur linéaire appelé commutateur des opérateurs
A et B.

b) Postulats :

À ce stade, nous ne ferons qu’énoncer les propriétés de quelques postulats que nous le
verrons de détail, au chapitre ?? :

Toute grandeur physique mesurable A est décrit par un opérateur linéaire hermétique
(toutes ses valeurs propres sont réelles) A agissant dans l’espace des fonctions d’onde.

Si une particule et décrite par une fonction d’onde ψ, fonction propre de A pour la
valeur propre a, (Aψ = aψ), alors le résultat de la mesure de la grandeur physique A
est la valeur propre a.

Par la suite, nous nous intéressons à deux opérateurs fondamentaux en mécanique quan-
tique, à savoir l’opérateur P osition et l’opérateur Quantité de mouvement (impulsion), et
quelques une de leurs propriétés.

c) Opérateur associé à la position :


La fonction d’onde décrivant une particule parfaitement localisé en x0 est : ψ(x) =
δ(x − x0 ), avec xδ(x − x0 ) = x0 δ(x − x0 ).
L’opérateur associé X, associé à la position est simplement la multiplication par x de la
fonction d’onde:
J −→ J
ψ −→ xψ (3.19)

d) Opérateur associé à la position :


D’après Louis de Broglie, une particule de quantité de mouvement px se déplaçant le long
de l’axe des x est décrite par une fonction d’onde plane ψ(x, t) = cte ei(kx x−ωt) . La longueur
d’onde λ qui lui est associée est donnée par :
2π h h
λ= = =⇒ px = kx = ~kx (3.20)
kx px 2π
La fonction d’onde ainsi définie est nécessairement fonction propre de l’opérateur quantité
de mouvement Px pour la valeur px :
Px ψ(x, t) = px ψ(x, t)

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.2. ESPACE DES FONCTIONS D’ONDES J 52

Or
∂ ipx ∂
ψ(x, t) = ψ(x, t) =⇒ −i~ ψ(x, t) = px ψ(x, t) (3.21)
∂x ~ ∂x
On en déduit l’équivalence suivante :


Px ≡ −i~ (3.22)
∂x
Généralisation :
Le même raisonnement nous permet d’identifier les équivalences,

∂ ∂
Py ≡ −i~ et Pz ≡ −i~ (3.23)
∂y ∂z

Par conséquent, l’opérateur quantité de mouvement P dans l’espace à trois dimensions


s’écrit simplement :
P ≡ −i~∇ (3.24)
 
où ∇ = ∂/∂x, ∂/∂y, ∂/∂z est l’opérateur gradient.

e) Propriétés importantes des opérateurs position et quantité de mouvement :


Les trois composantes des opérateurs position et quantité de mouvement obéissent aux
relations de commutation canoniques suivantes :

[Xi , Xj ] = [Pi , Pj ] = 0 (3.25)


[Xi , Pj ] = i~δij ∀ i, j ∈ {1, 2, 3} (3.26)

Démonstration :
Les coordonnées x, y et z étant indépendantes entre elles implique que les opérateurs
associés commutent. Le même raisonnement s’applique aux coordonnées de l’opérateurs
quantité de mouvement.

∀ψ ∈ J
∂ ∂ ∂ ∂
     
x − i~ ψ − − i~ xψ = −i~ x ψ − ψ − x ψ = i~ψ (3.27)
∂x ∂x ∂x ∂x

f) Principe d’incertitude de Heisenberg :


Déterminisme newtonien :
Selon la loi fondamentale de la mécanique newtonienne, si les coordonnées de la position
et de la vitesse initiales sont données par ~r(t = 0) et ~v (t = 0) respectivement, et si l’on
connaît toutes les forces agissant sur la particule, alors la trajectoire ~r(t) sera déterminée
de façon unique. C’est cela le sens du déterminisme de la mécanique newtonienne.
Indéterminisme quantique :
La mécanique quantique va apporter des limitations quant à la possibilité de donner une

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 53

description déterministe des lois de la Nature.


En 1927, Heisenberg a énoncé le principe d’incertitude (ou plus précisément d’indétermination),
pour la position x et l’impulsion p, comme suit :

Si l’impulsion d’une particule est déterminée avec précision, alors la position de cee
particule est complètement indéterminée et inversement :
~
∆x.∆p ≥ (3.28)
2


r  2 q
• ∆x = h x − hxi i = hx2 i − hxi2 est l’écart quadratique moyen de x;
r  2 q
• ∆px = h px − hpx i i = hp2x i − hpx i2 est l’écart quadratique moyen de px .

• hxi = ψ ∗ xψdx et hpx i = ψ ∗ px ψdx représentent les valeurs moyennes de x et de


R R

px respectivement.

N.B : une démonstration de la relation (3.28) est donnée en détail dans l’??.
La relation de Heisenberg (3.28) s’écrit aussi pour le couple de variables énergie-temps
comme suit :
~
∆E.∆t ≥ (3.29)
2
Cee indétermination est fondamentale puisqu’elle est due à la double nature des objets
quantiques (onde-corpuscule) et à l’existence du quantum de lumière (le photon γ).

3.3 Espace des états, Notation de Dirac


L’état quantique d’un système physique est caractérisé par un vecteur d’état, appartenant
à un espace des états du système, noté E.

3.3.1 Structure de l’espace E : espace des ket


a) E est un espace vectoriel complexe muni d’un produit scalaire hermitien. Il est dit
espace de Hilbert ou Hilbertien.
b) Les éléments de l’espace E sont des vecteurs appelées vecteurs kets. On les note sous
la forme |ψi.
Dans la paragraphe précédent, nous avons introduit la notion de fonction d’onde Ψ ∈ J ,
pour l’état quantique du système. La correspondance entre la description en terme de
fonction d’onde Ψ ∈ J et celle par vecteur d’état, appelé ket et noté |ψi de E, est réalisé
par :
Ψ ∈ J ⇐⇒ |ψi ∈ E (3.30)

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 54

c) Produit scalaire associé à E :


Considérons l’application définie par :
E × E −→ C Z
(|φi, |ψi) −→ hφ|ψi = φ̄ψd3~r (3.31)

Cee application est une forme hermitienne positive non dégénérée sur E, en effet :
∀ (φ, φ1 , φ2 , ψ, ψ1 , ψ2 ) ∈ E, ∀ (λ1 , λ2 ) ∈ C 2

◦ hφ|λ1 ψ1 + λ2 ψ2 i = λ1 hφ|ψ1 i + λ2 hφ|ψ2 i : linéarité à droite.


◦ hλ1 φ1 + λ2 φ2 |ψi = λ1 hφ1 |ψi + λ2 hφ2 |ψi : anti-linéarité à gauche.
◦ hφ|ψi = hψ|φi∗ : hermiticité
◦ hφ|φi ≥ 0 : positivité
◦ hφ|φi = 0 ⇐⇒ φ = 0 non dégénérée.
q
◦ ||Ψ|| = hΨ|Ψi est par définition la norme de Ψ.

Elle définie le produit scalaire dans l’espace E. que l’on note par : hφ|ψi.

3.3.2 Structure de l’espace dual E∗ : espace des bra


a) Définition :
Soit un ket |φi de E. Considérons la fonctionnelle linéaire de E vers le corps des nombres
complexes C
E −→ C
|ψi −→ hφ|ψi (3.32)
l’objet défini par hφ| est appelé le vecteur bra.
L’ensemble des bras hφ| forme l’espace vectoriel E∗ , appelé l’espace dual de E.
Théorème :
∀|φi ∈ E ⇐⇒ hφ| ∈ E ∗ (3.33)

a) Propriétés :
∗ E∗ est espace vectoriel sur le corps des nombres complexes C,
∗ dim E∗ = dim E,
∗ la correspondance bra←→ket est anti-linéaire
∀ (φ1 , φ2 ) ∈ E2 , ∀ (λ1 , λ2 ) ∈ C 2
|λ1 ψ1 + λ2 ψ2 i = |λ1 ψ1 i + |λ2 ψ2 i −→ λ∗1 hψ1 | + λ∗2 hψ2 | (3.34)

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 55

3.3.3 Opérateurs linéaires


a) Définition :
Un opérateur A est un être mathématique agissant dans l’espace des états E. Son action
se traduit par une application définie par :
E −→ E
|ψi −→ A|ψi (3.35)
L’opérateur A est dit linéaire si et seulement si :
∀(|ψ1 i, |ψ2 i) ∈ E 2 , ∀(λ1 , λ2 ) ∈ C2
A(λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i) = λ1 A|ψ1 i + λ2 A|ψ2 i (3.36)

b) Propriétés :
Soient A, B, C trois opérateurs linéaires. Nous définissons les opérations suivantes :
A+B=B+A (commutativité de l’addition)
A + (B+C) = (A + B) + C (associativité de l’addition)
A(BC) = (AB)C (associativité du produit) (3.37)
(A + B) C = AC + BC (distributivité à gauche)
A(B + C) = AB + AC (distributivité à droite)

c) Généralités sur les commutateurs :


Définition: On appelle commutateur de A et B pris dans cet ordre, l’opérateur noté [A, B]
et défini par :
[A, B] = AB − BA
A et B commutent si et seulement si [A, B] = 0. En plus,
[A, B] = −[B, A] (3.38)
[A, B + C] = [A, B] + [A, C] (3.39)
[A, BC] = [A, B]C + B[A, C] (3.40)
[AB, C] = A[B, C] + [A, C]B (3.41)
n−1
[A, Bn ] = Bp [A, B] Bn−p−1 ; avec n ∈ N∗
X
(3.42)
p=0
[A, [B, C]] + [B, [C, A]] + [C, [A, B]] = 0 (identité de Jacobi) (3.43)

d) Fonctions d’opérateurs :
Soit f (x) une fonction indéfiniment dérivable. La série de Taylor associée à f s’écrit :
+∞
1 ∂ nf
 
n
X
f (x) = fn x où fn = (3.44)
n=0 n! ∂xn
x=0

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 56

Soit A un opérateur linéaire quelconque. L’opérateur f (A) est défini tel que :
+∞
f n An
X
f (A) = (3.45)
n=0

Exemple :
+∞ +∞
xn x2 x3 X An A2 A3
ex = + ... =⇒ eA =
X
=1+x+ + =1+A+ + + ... (3.46)
n=0 n! 2! 3! n=0 n! 2! 3!
Remarques :

1
eA eB = eA+B e 2 [A,B] (formule de Glauber) (3.47)
eA eB 6= eB eA et eA eB 6= eA+B . (3.48)

les deux inégalités de (3.48) ne sont valables que si [A, B] = 0.

e) Opérateur linéaire adjoint :


Définition: Soit A un opérateur linéaire associant à tout ket |ψi de E un ket
0
|ψ i = A|ψi.

L’opérateur adjoint A† , appelé aussi conjugué hermétique, de A est défini par :


0
hψ | = hψ|A† .

Autrement dit, nous avons l’équivalence suivante :


0 0
∀|ψi ∈ E, |ψ i = A|ψi ⇐⇒ hψ | = hψ|A† (3.49)
Propriétés:
i)  †
A† = A (3.50)
 †
λA = λ ∗ A† (3.51)
 †
A+B = A† + B † (3.52)
 †
AB = B † A† (3.53)
 
ii) ∀ |φi, |ψi ∈ E 2 , hφ|A|ψi = hψ|A† |φi

0 0
∗ hφ|A|ψi = hφ|ψ i = hψ |φi∗ : le produit scalaire est hermitien.
   
∗ |φi = AB|ψi = A B|ψi = A|χi ⇐⇒ hφ| = hχ|A† = hψ|B† A† = hψ|B† A†

0 0
∗ |φi = λA|ψi = λ|ψ i ⇐⇒ hφ| = λ∗ hψ | = λ∗ hψ|A† = hψ|λ∗ A

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 57

f) Conjugaison hermétique d’une expression donnée :


Pour obtenir le conjugué hermétique (ou adjoint) d’une expression donnée, il suffit de :
1. -Remplacer :
• les constantes par leurs complexes conjuguées;
• les kets par les bras associés;
• les bras par les kets associés;
• les opérateurs par leurs adjoints;
2. -Renverser l’ordre des termes (la place des constantes n’a aucune importance)
Exemples :

 †  †  †
? λA|ψi + µhφ|BC|ψi = λA|ψi + µhφ|BC|ψi = λ∗ hψ|A† + µ∗ hψ|C† B† |φi
 †  n
? An = A†
 n

A
!† !†  
+∞ +∞ +∞
An An
 †
eA
X X X
? = = =  
n=0 n! n=0 n! n=0 n!
 †  †
λ∗ A † †
? λA
e =e ; eiA
= e−iA
 †
? [A, B]† = AB − BA = B† A† − A† B† = [B† , A† ]

g) Opérateurs hermétiques :
Définition: un opérateur linéaire est dit hermétique (ou bien auto adjoint) si et seulement
si : A = A† .
Exemple : L’opérateur projecteur
L’opérateur P|ψi = |ψihψ| est par définition l’opérateur projecteur sur le ket |ψi:
 
∀|φi ∈ E, P|ψi |φi = |ψihψ|φi est un ket colinéaire à |ψi (3.54)
 †  †
L’opérateur P|ψi = |ψihψ| est hermétique car P|ψi = |ψihψ| = P|ψi .
 2
Si de plus le ket |ψi est normé, alors P|ψi = P|ψi P|ψi = P|ψi . On dit alors qu’il est
idempotent
Remarque
En physique quantique (ainsi qu’en mathématiques et en informatique), l’idempotence
signifie qu’une opération a le même effet qu’on l’applique une ou plusieurs fois.

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 58

h) Opérateurs unitaires :
Définition: un opérateur A est dit unitaire si et seulement si : A−1 = A† . Ainsi :

AA† = A† A = 1 (3.55)

Remarque
Si A est hermétique, alors eiA est unitaire.
En effet,  †  
eiA eiA = eiA e−iA = 1 (3.56)

3.3.4 Représentations dans l’espace des états E :


a) Représentation dans une base discrète finite :
Comme la base étant discrète, l’espace des états est de dimension finie. On note |uk i une
base orthonormé de E. Dans ce contexte,
∗ Tout ket |ψi de E est représenté dans cee base par une matrice colonne dont les
éléments sont par définition les composantes du ket |ψi :
 
c1

 c2

 

 c3

X  .
|ψi = ck |uk i ⇐⇒ |ψi =  
(3.57)
.
 
 
k  

 .

cn−1 
 

cn

∗ Le bra, hψ|, associé au ket |ψi, est représenté par une matrice ligne dont les éléments
sont les complexes conjugués des ck ,

c∗k huk | ⇐⇒ hψ| = (c∗1 , c∗2 , c∗3 , ....., c∗n−1 , c∗n )


X X
|ψi = ck |uk i ⇐⇒ hψ| = (3.58)
k k

∗ Tout opérateur linéaire A est représenté par une matrice carré noté A = (Aij ) où le
Aij = hui |A|uj i est appelé élément de matrice où i est l’indice des lignes, et j est l’indice
des colonnes.

∗ L’opérateur adjoint A† de A est représenté par la matrice adjointe de la matrice A :


t   
A† = A∗ = A∗ji (3.59)

En effet, A†ij = hui |A† |uj i = huj |A|ui i∗ = A∗ij .


Exemple

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 59

Supposons l’espace E est de dimension 3. |u1 i, |u2 i, |u3 i une base de E.


Soit l’opérateur A défini par :

A|u1 i = a|u1 i, A|u2 i = a|u3 i, A|u3 i = a|u2 i

L’opérateur A est représenté dans la base |u1 i, |u2 i, |u3 i par la matrice carré :
 
1 0 0
A = a 0 0 1 (3.60)
 

0 1 0

b) Relation de fermeture :
∀ |ψi ∈ E, |ψi = k ck |uk i où ck = huk |ψi est la projection de |ψi sur le ket |uk i; d’où :
P

X X  X
|ψi = |uk ihuk |ψi = |uk ihuk | |ψi −→ |uk ihuk | = 1 (3.61)
k k k

cee relation est appelée relation de fermeture.

c) Cas d’une base continue : Les représentations {|ri} et {|pi}


Représentation {|ri} :
L’état dynamique d’une particule parfaitement localisée au point x0 est décrit par le ket
|x0 i associé à la fonction d’onde ξx0 (x − x0 ) = δ(x − x0 ). Par analogie avec l’espace des
fonctions d’onde, on a les propriétés suivantes :

• Équation aux valeurs propres :

Xδ(x − x0 ) = x0 δ(x − x0 ) ⇐⇒ X|x0 i = x0 |x0 i (3.62)

• {|ri} est une base de E

• Orthonormalisation:
0 0
hx0 |x0 i = hξx0 |ξx0 i = δ(x0 − x0 ) (3.63)
0

• Relation de fermeture : Z
|xihx|dx = 1 (3.64)
Preuve: ∀ |x0 i ∈ E,
Z Z Z 
|x0 i = |xiδ(x − x0 )dx = |xihx|x0 idx = |xihx|dx |x0 i (3.65)

Représentation {|pi} :
L’état dynamique d’une particule, ayant la quantité du mouvement p, est √parfaitement
déterminé et décrit par le ket |pi associé à la fonction d’onde νp (x) = eipx/~ / 2π~.
Par analogie avec l’espace des fonctions d’onde, on a les propriétés suivantes :

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 60

• Équation aux valeurs propres :


 
P νp (x) = pνp (x), où P = −i~ ⇐⇒ P|pi = p|pi (3.66)
∂x

• {|pi} est une base de E

• Orthonormalisation:
hp|p0 i = hνp (x)|νp0 (x)i = δ(p − p0 ) (3.67)

• Relation de fermeture : Z
|pihp|dp = 1 (3.68)

Preuve: ∀ |p0 i ∈ E,
Z Z Z 
|p0 i = |piδ(p − p0 )dp = |pihp|p0 idp = |pihp|dp |p0 i (3.69)

Composantes d’un ket |ψi dans la base {|pi}:


Z
|ψi = φ(p)|pidp , φ(p) = hp|ψi = T F [ψ] (3.70)

Démonstration:
 
|ψi = |pihp|dp |ψi = |pidphp|ψi
R R

où hp|ψi = νp∗ (x)ψ(x)dx = φ(p) = T F [ψ]


R

Généralisation : Représentations {|ri} et {|pi}:


Soit |ri = |x, y, zi et |pi = |px , py , pz i. On a

X|ri = x|ri, Y|ri = y|ri, Z|ri = z|ri


Px |pi = px |pi, Py |pi = py |pi, Pz |pi = pz |pi
hr|r0 i = δ(r − r0 ), hp|p0 i = δ(p − p0 ) Relations d’orthonormalisation
Z Z
|ridrhr| = 1, |pidphp| = 1 Relations de fermeture (3.71)

3.3.5 Équations aux valeurs propres d’un opérateur :


a) Valeurs propres et vecteurs propres d’un opérateur
On dit que le ket |ψi est un vecteur propre d’un opérateur linéaire A si :

A |ψi = λ |ψi (3.72)

où λ est un nombre complexe appelé valeur propre de A.


Soient ci = hui |ψi les composantes de |ψi et Aij = hui | A |uj i les éléments de matrice de
A dans la base orthonormée {|ui i} de E.

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 61

Multiplions l’équation (3.72) par hui | et insérons la relation de fermeture entre A et |ψi. On
obtient : X
hui | A1 |ψi = hui | A |uj i huj |ψi = λ hui |ψi
j

soit X X
Aij cj = λci = λ cj δij
j j

ou bien Xh i
Aij − λ δij cj = 0
j

C’est un système linéaire homogène dont les inconnues sont les ci . Il n’a de solutions que
si :
Det[Ab − λI] = 0
C’est l’équation caractéristique de A, c’est une équation de degré n en λ dont les racines
sont les valeurs propres λl de l’opérateur A. Dans cee équation, Ab est la matrice
représentant l’opérateur A dans la base {|ui i}.
On détermine les gl vecteurs propres |ψl,k i (k = 1, 2, . . . , gl ) associé à la valeur propre λl
en résolvant le système. On choisit ces vecteurs normés et orthogonaux deux à deux.
Remarque :
• Une valeur propre est dite simple (ou non dégénérée) s’il ne lui est associé qu’un
seul vecteur propre. Si plusieurs vecteurs propres lui sont associés, la valeur
propre est dite dégénérée.

• L’ensemble des valeurs propres {λl } d’un opérateur est appelé spectre de l’opérateur.

3.3.6 Observables :
a) Définition
Un opérateur hermétique A, est un observable si le système orthonormé de ses kets
propres forme une base de l’espace des états E.
Théorème 1
Les valeurs propres d’un opérateur hermétique sont réelles

Démonstration
L’équation aux valeurs propres s’écrit :

A|ψi = λ|ψi ⇒ hψ|A|ψi = λhψ|ψi (3.73)

or
hψ|A|ψi = hψ|A† |ψi∗ = hψ|A|ψi∗ (3.74)
⇒ hψ|A|ψi ∈ R
et hψ|ψi ∈ R+ , d’où la valeur propre λ est nécessairement réelle.
Théorème 2
L. Rahili Mécanique Quantique I
3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 62

Deux kets propres d’un opérateur hermétique, correspondant à deux valeurs propres
différentes, sont orthogonaux.

Démonstration
Soient |ψi et |φi deux kets propres d’un opérateur hermétique A, associés respectivement
aux valeurs propres λ et µ (λ 6= µ).
On a hφ|A|ψi = λhφ|ψi = µhφ|ψi (car µ réelle)
D’où (λ − µ)hφ|ψi = 0 =⇒ hφ|ψi = 0 car λ 6= µ.
Théorème 3
Si deux opérateurs A et B commutent, [A, B] = 0, et si |ψi est un ket propre de A,
B|ψi est aussi ket propre de A associé à la même valeur propre λ.

Démonstration
En effet, comme A|ψi = a|ψi alors :
   
A B|ψi = AB|ψi = BA|ψi = a B|ψi
. Théorème 4
Si deux opérateurs A et B commutent, on peut construire une base orthonormée de
l’espace des états constituée par des kets propres communs à A et B.

Démonstration
Soit A une observable, alors il existe un système |un i orthonormé de kets propres de A
formant une base de l’espace des états E.
Comme A et B commutent, |un i et B|un i sont des kets propres de A associés à la même
valeur propre an .
i) 1ier cas : an est une valeur propre simple (non dégénérée)
B|un i est orthogonal à tout ket de la base |un i autre que |un i (d’après théorème 2).
Donc B|un i est nécessairement colinéaire à |un i : |un i est donc ket propre commun
à A et B.
ii) 2ième cas : an est une valeur propre dégénérée
On note En le sous espace propre associé à an (A est une matrice diagonale dans
En ) et gn sa dimension.
On diagonalise la restriction de la matrice associée à B dans le sous-espace En .
Les kets propres de B, |vni ii=1,..,gn , dans En sont aussi kets propres de A. Ce sont
des kets propres communs à A et B.

3.3.7 Ensembles Complets d’Observables qui commutent (ECOC)


a) Définition
Un ensemble d’observables A, B, C,.... est appelé ensemble complet d’observables qui
commutent si et seulement si :

L. Rahili Mécanique Quantique I


3.3. ESPACE DES ÉTATS, NOTATION DE DIRAC 63

• toutes les observables A, B, C,.... commutent deux à deux;

• la donnée des valeurs propres de tous les opérateur A, B, C,.... suffit à déterminer
un ket propre commun unique (à un facteur multiplicatif prés).

Autrement dit, un ensemble d’observables A, B, C,.... est un ECOC s’il existe une base
formée de vecteurs propres communs et si cee base est unique.
Exemple :

i) L’observable position X est un ECOC,


En effet, pour toute valeur propre x, il existe un seul ket propre |xi, tel que :
X|xi = x|xi.

ii) Pour une observable A quelconque vérifiant l’équation aux valeurs propre suivant :
A|un i = an |un i, nous distinguons deux cas :

1. an est une valeur propre “non dégénérée”, alors la donnée de an détermine de


façon unique le ket propre |un i. Par conséquent A est un ECOC.
2. si au moins l’une des valeurs propres an est “dégénérée”, alors A n’est pas
un ECOC.

Dans ce cas, prenons une autre observable B qui commute avec A : [A, B] = 0, et
construisons une base orthonormée de kets propres communs à A et B. si à chacun des
couples (an , bp ) possibles des valeurs propres, correspond un seul ket propre de la base,
alors A, B est un ECOC (A|vn,p i = an |vn,p i et B|vn,p i = bp |vn,p i).

L. Rahili Mécanique Quantique I


64
4.1. DESCRIPTION CLASSIQUE D’UN SYSTÈME MATÉRIEL 65

4. Postulats de la Mécanique
Quantique

Quiconque n’est pas choqué par la


théorie quantique ne la comprend pas.

— Niels Bohr

4.1 Description classique d’un système matériel


Dans le contexte classique, on peut décrire un système matériel comme suit :
a− L’état dynamique d’un système à un instant t fixé est défini en mécanique classique
par la donnée de N coordonnées généralisées q(t) et de N moments conjugués p(t).
b− Á l’instant t donné, la valeur des diverses grandeurs physiques est parfaitement
déterminée lorsqu’on connait l’état du système à cet instant : on peut donc prédire
de façon certains le résultat d’une mesure quelconque effectuée à l’instant t.
c− L’évolution dans le temps de l’état du système est donnée par les équations de
Hamilton-Jacobi :
dqi ∂H dpi ∂H
= et =− (4.1)
dt ∂pi dt ∂qi

∂L
pi = (4.2)
∂qi
L = E − V et H = E + V sont respectivement le lagrangien et l’hamiltonien du
système étudié.
Ainsi, l’état du système à l’instant ultérieur à t est prédit de façon unique si l’on connait
son état à l’instant t.

4.2 Description quantique


4.2.1 Les Postulats

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.2. DESCRIPTION QUANTIQUE 66

Postulat 1
À un instant t, l’état du système physique est défini par la donnée d’un vecteur ket
|ψ(t)i appartenant à l’espace des états E.

Postulat 2
Toute grandeur physique mesurable A est décrite par un opérateur hermitique A
agissant dans E. L’opérateur A est une observable.

À noter la difference fondamentale en mécanique quantique entre l’état du système et les


grandeurs physiques qui lui sont associées.

Postulat 3
La mesure d’une grandeur physique A ne peut donner comme résultat qu’une des
valeurs propres an de l’observable A correspondante.

L’ensemble des valeurs propres {an } est appelé : le spectre de l’observable A.

Postulat 4
Lorsqu’on mesure une grandeur physique A associée à un système se trouvant
dans l’état |ψ(t)i normé, la probabilité P (an ) d’obtenir comme résultat la valeur
propre discrète an de l’observable A correspondante est égale à :
X D E 2
P (an ) = uin ψ(t) (4.3)
i=1

où {|uin i}i=1,...,gn forment une base orthonormée dans le sous-espace En associé à


la valeur propre an de A.

Remarques :

i) si |ψ(t)i est non normé, nous avons :


1 X D E 2
P (an ) = uin ψ(t) (4.4)
hψ(t)|ψ(t)i i=1

ii) Dans le cas d’un spectre continu, le 4éme postulat s’énonce comme suit :
Lorsqu’on mesure une grandeur physique A associée à un système se trouvant
dans l’état |ψ(t)i normé, la probabilité dP (α) d’obtenir un résultat compris entre α
et α + dα est égale à :
2
dP (α) = hvα |ψ(t)i dα (4.5)

où vα est le vecteur propre correspondant à la valeur propre α de l’observable A


associée à la grandeur physique A.

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.2. DESCRIPTION QUANTIQUE 67

Postulat 5
L’évolution dans le temps du vecteur d’état |ψ(t)i est régie par l’équation de
Schrödinger :
d |ψ(t)i
i~ = H(t) |ψ(t)i (4.6)
dt
où H(t) est l’observable hamiltonien associée à l’énergie totale du système.

4.2.2 Conservation de la norme


L’opérateur H étant hermitique, l’équation (4.6) implique la conservation de la norme du
vecteur d’état au cours du temps.
Démonstration :
d d d
   
hψ(t)|ψ(t)i = hψ(t)| |ψ(t)i + hψ(t)| |ψ(t)i
dt dt dt
Or, d’après l’équation (4.6), on a :

d |ψ(t)i 1 d hψ(t)| −1 −1
= H(t) |ψ(t)i et = hψ(t)| H † (t) = hψ(t)| H(t)
dt i~ dt i~ i~
Donc
d −1 1
hψ(t)|ψ(t)i = hψ(t)| H(t) |ψ(t)i + hψ(t)| H(t) |ψ(t)i = 0
dt i~ i~
Donc : hψ(t)|ψ(t)i est constante dans le temps.

4.2.3 Résolution de l’équation de Schrödinger


On suppose que le spectre de H est discret et non dégénéré, et on désigne par En ses
énergies propres et par |φn i les vecteurs propres associés :

H |φn i = En |φn i , n∈N (4.7)

Le système est supposé conservatif, c’est-à-dire H ne dépend pas du temps, par con-
séquent En et |φn i sont indépendants du temps.
Les vecteurs propres |φn i forment une base orthonormée complète de E, par conséquent
le vecteur d’état |ψ(t)i s’écrit :
X
|ψ(t)i = cn (t) |φn i avec cn (t) = hφn |ψ(t)i (4.8)
n

Projetons l’équation de Schrödinger (4.6) sur les vecteurs |φn i :

d d
i~ hφn |ψ(t)i = hφn | H |ψ(t)i = En hφn |ψ(t)i =⇒ i~ cn (t) = En cn (t)
dt dt

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.2. DESCRIPTION QUANTIQUE 68

d’où
i
cn (t) = cn (t0 ) e− ~ En (t−t0 )
Donc
i
cn (t0 ) e− ~ En (t−t0 ) |φn i
X
|ψ(t)i =
n

Ainsi, si l’on connaît le vecteur d’état à un instant initial t0 , alors on pourra déterminer le
vecteur d’état à tout instant ultérieur.

4.2.4 L’opérateur d’évolution


Énoncé :

Il existe un opérateur dit opérateur d’évolution et noté U (t, t0 ) qui permet d’obtenir
l’état du système |ψ(t)i à l’instant t connaissant son état |ψ(t0 )i à l’instant t0 :

|ψ(t)i = U (t, t0 ) |ψ(t0 )i

i) Si le système est conservatif, l’hamiltonien du système ne dépend pas du temps et


l’on a :
i
U (t, t0 ) = e− ~ (t−t0 )H

ii) Si |ψi i est un vecteur propre de H associé à l’énergie propre Ei , alors :


i i
U (t, t0 ) |ψi i = e− ~ (t−t0 )H |ψi i = e− ~ (t−t0 )Ei |ψi i

iii) Comme l’hamiltonien H étant hermitique, donc l’opérateur U est unitaire


i i
U (t, t0 ) = e− ~ (t−t0 )H =⇒ U † (t, t0 ) = e+ ~ (t−t0 )H =⇒ U † U = U U † = I

iv) L’opérateur U conserve la norme du vecteur d’état |ψ(t)i au cours du temps.

hψ(t)|ψ(t)i = hψ(t0 )| U † U |ψ(t0 )i = hψ(t0 )|ψ(t0 )i = constante

Postulat 6
L’état du système immédiatement
E après la mesure de la grandeur physique est la
0
projection normée, ψ , de l’état initial |ψi sur le sous-espace propre associé à an .
Autrement dit :
0
E Pn |ψi
ψ =q (4.9)
hψ|Pn |ψi
|uin i huin | est l’opérateur projecteur sur le sous-espace propre associé à
P
où Pn = i
an .

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.2. DESCRIPTION QUANTIQUE 69

Deux cas à distinguer :

• 1er er cas : la valeur propre an est non dégénérée

Pan = |an i han | =⇒ |ψ 0 i = |an i

• 2ème er cas : la valeur propre an est gn -fois dégénérée


gn gn
|an,k i han,k | =⇒ |ψ 0 i =
X X
Pan = bn,k |an,k i
k=1 k=1

Alors l’état du système immédiatement après la mesure est une combinaison linéaire des
vecteurs propres associés à la valeur propre an .

4.2.5 Principe de correspondance


Description classique Description classique
Position r(x, y, z) R(X,Y,Z)
Impulsion p(px , py , pz ) P(Px , Py , Pz )
Grandeur physique A(r,p,t) Observable A(R,P,t)

4.2.6 Valeur moyenne d’une observable


Définition : La valeur moyenne de l’observable A dans l’état normé |ψ(t)i, noté hAi,
est définie comme la moyenne statistique des résultats obtenus en effectuant un grand
nombre N de mesures de cee observable sur des systèmes dans le meme état |ψ(t)i.
elle est définie par : X
hAi = an P (an ) (4.10)
n

où an sont les valeurs propres de A et P (an ) représente la probabilité de trouver la valeur


an au cours d’une mesure de A.
Propriété : On montre que la valeur moyenne hAi peut être également s’écrire :

hAi = hψ(t)|A|ψ(t)i (4.11)

Démonstration :
Sur N mesures, on obtient N (an ) fois la valeur propre an .
D’après le postulat 4,
X D E E E
P (an ) = | uin ψ(t) |2 et A uin = an uin , (4.12)
i=1

d’où ED E XX ED 
uin uin uin uin
XX
hAi = hψ| A ψ = hψ| A| |ψi (4.13)
n i n i

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.2. DESCRIPTION QUANTIQUE 70

or comme ED
uin uin = 1,
XX
(4.14)
n i

alors : hAi = hψ(t)|A|ψ(t)i.


Remarque :
Si l’état |ψ(t)i n’est pas normé, alors hAi deviendra,

hψ(t)|A|ψ(t)i
hAi = (4.15)
hψ(t)|ψ(t)i

4.2.7 Écart quadratique moyen


Définition : L’écart quadratique moyenne est égal à la racine carré de la moyenne des
carrés des écarts :
r
 2  1/2
2 2
∆A = h A − hAi i = hA i + hAi − 2hAihAi
 1/2 q
2 2
= hA i − hAi = hA2 i − hAi2 (4.16)

4.2.8 Relation d’incertitude de Heisenberg


Considérons deux observables A et B conjuguées([A, B] = i~). Quelque soit l’état du
système étudié, ∆A et ∆B satisfont à la relation suivante :

~
∆A.∆B ≥ (4.17)
2
Démonstration :
 1/2  1/2
2 2 2 2
Soient, ∆A = hA i − hAi et ∆B = hB i − hBi .
Posons :
 = A − hAi1 et B̂ = B − hBi1 (4.18)
 2  2
alors : ∆A = hÂ2 i et ∆B = hB̂2 i,
Puis utilisons l’inégalité de Schwartz :

| hx|yi |2 ≤ hx|xi hy|yi (4.19)

avec |xi = Â |ui et |yi = B̂ |ui, où Â et B̂ sont hermitiques.


Alors,
2
hu| ÂB̂ |ui ≤ hu| Â2 |ui hu| B̂2 |ui
2
hÂB̂i ≤ hÂi2 hB̂i2 (4.20)

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.2. DESCRIPTION QUANTIQUE 71

ÂB̂+B̂Â
Ensuite en décomposant en une partie hermitique 2
et en une autre anti-hermitique
ÂB̂−B̂Â
2
= i~2 , puis en écrivant
     
[Â, B̂] = ÂB̂ − B̂Â = A − hAi B − hBi − B − hBi A − hAi
= AB − BA − AhBi − hAiB + BhAi + AhBi
= [A, B] = i~, (4.21)
Ainsi,
2 ÂB̂ + B̂Â i~ 2 ÂB̂ + B̂Â 2 ~2  2  2
hÂB̂i = h + i = h i + ≤ hÂi2 hB̂i2 = ∆A ∆B , (4.22)
2 2 2 4
d’où, ∆A∆B ≥ ~2 .
~ et P
Cas particulier : R ~
Comme [Ri , Pj ] = i~δij , alors :
~
∆x∆Px ≥
2
~
∆y∆Py ≥
2
~
∆z∆Pz ≥
2
ces équations représentent les Relations d’Incertitude de Heisenberg.

4.2.9 Équation de Schrödinger des systèmes conservatifs


Définition : un système physique est dit conservatif si son hamiltonien ne dépend pas
explicitement du temps.
Soit {|φn i} une base de vecteurs propres aachée à l’observable H :
H |φn i = En |φn i (4.23)
|φn i et En sont indépendants du temps.
La connaissance de |φn i et En permet de déterminer l’évolution au cours du temps d’un
état quelconque |ψ(t)i. En effet, en recourant à la décomposition,
X
|ψ(t)i = cn (t) |φn i , avec cn (t) = hφn |ψ(t)i (4.24)
n

puis en considérant l’équation de Schrödinger, on a :


d d
i~ hφn |ψ(t)i = hφn | H |ψ(t)i ⇐⇒ i~ cn (t) = En cn (t), (4.25)
dt dt
d’où,
En
cn (t) = cn (t = 0)e−i ~
(t−t0 )

En
cn (t = 0)e−i (t−t0 )
X
ψ(t) = ~ |φn i (4.26)
n

Ainsi, la donnée des conditions initiales cn (t) de |φi et En permeent de déterminer l’état
du système.

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.2. DESCRIPTION QUANTIQUE 72

4.2.10 Évolution de la valeur moyenne d’une observable : Théorème


d’Ehrenfest
La valeur moyenne de l’observable A(t) dans l’état normé |ψ(t)i d’un système est définie
par,
hAi|ψi = hψ(t)| A |ψ(t)i . (4.27)
Son évolution dans le temps est décrite par l’équation suivante :

d 1 ∂A
 
hAi = h[A, H]i + (4.28)
dt i~ ∂t
Démonstration :
On a :
d d d ∂A
       
hψ(t)| A |ψ(t)i = hψ(t)| A |ψ(t)i + hψ(t)| A |ψ(t)i + hψ(t)| A |ψ(t)i
dt dt dt ∂t
(4.29)
Comme : 
d 1
|ψ(t)i = + H(t) |ψ(t)i



dt i~

 hψ(t)| = − 1 hψ(t)| H(t)


d



dt i~
on obtient l’équation d’évolution de la valeur moyenne d’une observable A

d 1 ∂A
   
hψ(t)| A |ψ(t)i = AH(t) − H(t)A + hψ(t)| A |ψ(t)i (4.30)
dt i~ ∂t
Donc :
d 1 ∂A
   
hAi = [A, H(t)] + (4.31)
dt i~ ∂t
L’évolution dans le temps de hAiψ (4.31) provient de deux termes différents : le premier est
lié à la non-commutation de l’observable avec l’Hamiltonien H du système, alors que le
second représente la dépendance explicite de l’observable A(t) en fonction de la variable
t. Si A(t) ne dépend pas explicitement du temps, alors ∂A/∂t = 0 et la relation précédente
se réduit à :
d 1
 
hAi = [A, H(t)] (4.32)
dt i~
Si en plus l’observable A commute avec l’Hamiltonien H, alors

d
hAi = 0 (4.33)
dt
on dit dans ce cas que A est une constante du mouvement. Les résultats des mesures de
A ne dépendent pas du temps.
Le théorème d’Ehrenfest permet d’établir le lien entre la mécanique quantique et mé-
canique classique par l’intermédiaire des variables positions et impulsions.
~ et P~ conduit à :
L’application de l’équation d’évolution d’une observable à R

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 73

  ~
d ~ 1 ~ ∂R

hRi = [R, H(t)] + (4.34)
dt i~ ∂t
  ~
d ~ 1 ~ ∂P

hPi = [P, H(t)] + (4.35)
dt i~ ∂t
   
~
∂R ~
∂P
∂t
et ∂t
sont nuls car ces opérateurs ne dépendent du temps que de façon implicite.
Or, comme,

   
~2 ~2
~ P + V V (R) ~ P 
h i  
~ H = R,
R, ~  = R, (4.36)
2m 2m
   
~2
~ P + V V (R)
h i  
~ H = P,
P, ~  = P,
~ V (R)
~  (4.37)
2m

l’équation (4.37) se simplifie si on se sert de la relation :

[A, BC] = B[A, C] + [A, B]C,

et devient,  
~2
~ P  = +i ~ P
R, ~ (4.38)
2m m
~ dans la representation |ri, l’équation
D’autre part d’après la définition de l’opérateur P
(4.38) s’écrit

 
~
P, ~  = −i~∇V
V (R) ~
~ (R) (4.39)

Finalement, nous obtenons les relations suivantes :


d ~ 1 ~
 
hRi = P (4.40)
dt m
d ~
 
hPi = − ∇V ~
~ (R) (4.41)
dt
qui sont les expressions du théorème d’Ehrenfest. Elles ont une forme similaire aux
équations de la mécanique classique, en particulier celles d’Hamliton-Jacobi (4.1).

4.3 Exemples d’application


4.3.1 Exemple 1 : Application des postulats de la mesure

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 74

On considère un système physique S dont l’espace des états, à trois dimensions, est
rapporté à la base orthonormée complète formée par les trois kets B = {|u1 i , |u2 i , |u3 i}.
On considère l’énergie totale et deux autres grandeurs physiques A et B associées au
système. Les observables quantiques associées à ces grandeurs sont respectivement
l’hamiltonien H et les deux observables A et B. Elles sont définies par leurs actions
sur les vecteurs de la base :
H |u1 i = ~ω |u1 i , H |u2 i = 2~ω |u2 i , H |u3 i = ~ω |u3 i
A |u1 i = a |u1 i , A |u2 i = a |u3 i , A |u3 i = a |u2 i
B |u1 i = b |u2 i , B |u2 i = b |u1 i , B |u3 i = b |u3 i .

où : a , b et ω0 sont des constantes réelles positives. À l’instant t = 0, le système est


dans l’état initial :
1 1
|ψ(0)i = |u1 i + √ |u2 i + √ |u3 i
2 2
1) Donner l’expression normalisée du vecteur |ψ(0)i.
2) Écrire les matrices représentant les observables H, A et B dans la base B.
3) On mesure, à l’instant t = 0 , l’énergie du système.
a) Quelles valeurs peut-on trouver et avec quelles probabilités ?
b) Calculer la valeur moyenne de l’énergie hHi0 = hψ(0)|A|ψ(0)i.
c) Calculer l’écart quadratique moyen ∆H
4) Au lieu de mesurer l’énergie du système à l’instant t = 0, on mesure la grandeur
A.
a) Quelles résultats peut-on trouver et avec quelles probabilités ?
b) Quel est le vecteur d’état immédiatement après la mesure ?
5) Exprimer le vecteur d’état ψ(t) du système à l’instant t.
6) Calculer les valeurs moyennes hAit et hBit des observables A et B à l’instant t.
Conclure.
7) Quels résultats obtient-on si l’on mesure à l’instant t l’observable A ? Même
question pour l’observable B. Interprétation.

4.3.2 Solution 1

1) Expression normalisée du vecteur |ψ(0)i :


Calculons le carré de la norme du vecteur |ψ(0)i = |u1 i + √1 |u2 i + √1 |u3 i :
2 2

1 1
hψ(0)|ψ(0)i = 1 + + =2
2 2

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 75

Donc l’expression normalisée du vecteur est :


!
1 1 1 1 1 1
|ψ(0)i = |u1 i + √ |u2 i + √ |u3 i = √ |u1 i + |u2 i + |u3 i
hψ(0)|ψ(0)i 2 2 2 2 2

2) Les matrices représentant les observables H, A et B dans la base B sont :


     
1 0 0 a 0 0 0 b 0
H = ~ω  0 2 0  ; A =  0 0 a  ; B =  b 0 0 
    

0 0 2 0 a 0 0 0 b
où : a , b et ω0 sont des constantes réelles positives.
3) À l’instant t = 0, le système est dans l’état initial :
1 1
|ψ(0)i = |u1 i + √ |u2 i + √ |u3 i
2 2

On mesure, à l’instant t = 0, l’énergie du système.

a) - Les résultats possibles :


sont les valeurs propres de l’hamiltonien H, c’est-à-dire : ~ω0 et 2~ω0 .
- Les probabilités associées :
à la valeur propre ~ω0 est associé le vecteur propre |u1 i, donc :
!2
2 1 1
P (~ω0 ) = |hu1 |ψ(0)i| = √ =
2 2

à la valeur propre 2~ω0 sont associés les vecteurs propres |u2 i et |u3 i , donc
:  2  2
1 1 1
P (2~ω0 ) = |hu2 |ψ(0)i|2 + |hu3 |ψ(0)i|2 = + =
2 2 2
b) La valeur moyenne de l’énergie hHi0 = hψ(0)|H|ψ(0)i :
Méthode 1 :

3
X 1 1 3
hHi0 = hψ(0)|H|ψ(0)i = Ei P (Ei ) = ~ω0 × + 2~ω0 × = ~ω0
i=1 2 2 2

Méthode 2 :
 1  
√ 1 0 0 
 12  

hHi0 = ~ω0  2   0 2 0  √1 1 1
 2 2 2
1 0 0 2
2
√1
 
1
2 
√1
 3
= ~ω0 

2

2
1 1 = ~ω0
2

1
2

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 76

q
c) L’écart quadratique moyen : ∆H = hH 2 i − hHi2
– Moyenne de H 2
  1 
1 0 0 √
  2
hH 2 i0 = (~ω0 )2 √1 1 1
 0 4 0 
  1 
2 2 2 2

0 0 4 1
2
 1 


√1 1 1

 12  5
= (~ω0 )2 2 2 2  2  = (~ω0 )2
1 2
2

– L’écart quadratique moyen ∆H :


s
q 5 9 ~ω2
∆H = hH 2 i − hHi2 = (~ω0 )2 − (~ω)2 =⇒ ∆ =
2 4 2

4) Au lieu de mesurer l’énergie du système à l’instant, on mesure la grandeur


A.
a) Résultats possibles et leurs probabilités :
Il faut commencer par déterminer les valeurs propres et vecteurs propres de
l’observable A.
Les valeurs propres de A

a−λ 0 0
Det(A − λI) = 0 −λ 0 =⇒ (a − λ)2 (λ + a) = 0
0 0 −λ

Donc, les valeurs propres de A sont : λ = a (valeur propre deux fois


dégénérée) et λ = −a (valeur propre simple).
Les vecteurs propres de A
On constate que A |u1 i = |u1 i, donc |v1 i = |u1 i est le premier vecteur propre
associé à a.
On cherche |v2 i = x |u1 i + y |u2 i + z |u3 i vecteur propre de A associé à la
valeur propre a tel que :

A |v2 i = a |v2 i , hv1 |v2 i = 0, hv2 |v2 i = 1


      
a 0 0 x ax ax (
x
• A |v2 i = a |v2 i =⇒  0 0 a   y  =  az  =  ay  =⇒
      
y=z
0 a 0 z ay az
• hv1 |v2 i =⇒ |u1 ihv2 | = x = 0

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 77

• hv2 |v2 i = 1 = |x2 | + |y 2 | + |z 2 | = z|y|2 =⇒ |y| = √12 =⇒ y = √12 eiθ , avec eiθ
est un facteur de phase qu’on peut prendre égal à 1, donc :
1
|v2 i = √ [|u2 i + |u3 i]
2
De même, on cherche le vecteur |v3 i = x |u1 i + y |u2 i + z |u3 i associé à
la valeur propre tel que : A |v3 i = −a |v3 i , hv1 |v3 i = 0, hv3 |v3 i = 1 on
obtient :
1
|v3 i = √ [|u2 i − |u3 i]
2
Conclusion
Les vecteurs propres associés à la valeur a sont :
1
|v1 i = |u1 i et |v2 i = √ [|u2 i + |u3 i]
2
Le vecteur propre associé à la valeur propre −a est :
1
|v3 i = √ [|u2 i − |u3 i]
2

Alors, em mesurant l’observable A


? Les résultats possibles sont les valeurs propres de l’observable A
c’est-à-dire : a et −a.
? Les probabilités associées
- à la valeur propre a sont associés les vecteurs propres |v1 i = |u1 i et
|v2 i, donc :
P (a, 0) = |hu1 |ψ(0)i|2 + |hv2 |ψ(0)i|2
Or

1
hu1 |ψ(0)i = √
2
" #
1 1 1 1
hv2 |ψ(0)i = √ [hu2 | + hu3 |] √ |u1 i + |u2 i + |u3 i
2 2 2 2
1 1 1 1
 
= √ + =√ (4.42)
2 2 2 2
Donc:
!2 !2
2 2 1 1
P (a, 0) = |hu1 |ψ(0)i| + |hv2 |ψ(0)i| = √ + √ =1
2 2

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 78

- à la valeur propre −a est associé le vecteur propre |v3 i , donc :

P (−a, 0) = |hv3 |ψ(0)i|2

comme précédemment, onh a i  


hv3 |ψ(0)i = √12 [hu2 | − hu3 |] √12 |u1 i + 21 |u2 i + 21 |u3 i = √1
2
1
2
− 1
2
=0
Donc:
P (−a, 0) = 0
Ou bien :
P (a, 0) + P (−a, 0) = 1 =⇒ P (−a, 0) = 0
Remarque : On a obtenu P (a, 0) = 1. Ce résultat veut dire que lorsqu’on
mesure la grandeur A dans l’état |ψ(0)i , on obtient certainement la valeur
a : l’état est donc un état propre de l’observable A associé à la valeur
propre a . En effet :
  1   1 
a 0 0 √ √
2
1   12 
A |ψ(0)i =  0 0 a   = a 2  =⇒ A |ψ(0)i = a |ψ0i
 
2

0 a 0 1 1
2 2

b) Vecteur d’état immédiatement après la mesure :


Méthode 1 :
Avant la mesure, le système était dans l’état propre |ψ(0)i de A, donc, après
la mesure le système restera dans cet état propre. Ce qui implique que l’état
du système immédiatement après la mesure est l’état |ψ(0)i.
Méthode 2 :
On applique le postulat 5 (réduction du vecteur d’état) :
L’état du système immédiatement après la mesure est donnée par la projection
orthogonale sur le sous-espace engendré par les vecteurs propres associés
à la valeur propre a. Soit :

Pa |ψ(0)i
|ψ 0 (0)i = q
hψ(0)|Pa |ψ(0)i


1
Pa = |u1 i hu1 | + |v2 i hv2 | = |u1 i hu1 | + (|u1 i + |u2 i) (hu1 | + hu2 |)
2
1 1 1 1
= |u1 i hu1 | + |u2 i hu2 | + |u2 i hu3 | + |u3 i hu2 | |u3 i hu3 |
2 2 2 2

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 79

Donc :
1 1 1 1
 
Pa |ψ(0)i = |u1 i hu1 | + |u2 i hu2 | + |u2 i hu3 | + |u3 i hu2 | |u3 i hu3 |
2 2! 2 2
1 1 1
× √ |u1 i + |u2 i + |u3 i
2 2 2
1 1 1
= √ |u1 i + |u2 i + |u3 i .
2 2 2

=⇒ Pa |ψ(0)i = |ψ(0)i =⇒ Pa = 1
D’où :
|ψ 0 (0)i = |ψ(0)i
5) Vecteur d’état |ψ(t)i à l’instant t :
Méthode 1 :
On applique le postulat de l’évolution (postulat 6) qui stipule que le vecteur d’état
|ψ(t)i évolue dans le temps selon l’équation de Schrodinger :

d
i~ |ψti = H |ψ(t)i (?)
dt
On résout alors cee équation (?) en tenant compte de l’état initial :
1 1 1
|ψ(0)i = √ |u1 i + |u2 i + |u3 i
2 2 2

Posons alors :
|ψ(t)i = c1 (t) |u1 i + c2 (t) |u2 i + c3 (t) |u3 i
L’équation (?) s’écrit alors :
3
X dci (t)
i~ |ui i = H (c1 (t) |u1 i + c2 (t) |u2 i + c3 (t) |u3 i)
i=1 dt
= ~ω0 (|u1 i + c2 (t) |u2 i + c3 (t) |u3 i)

En projetant cee équation sur chacun des vecteurs de la base B, on obtient le


système d’équations suivantes :
−iω0 t
 

 i~ċ1 (t) = ~ω0 c1 (t)  c1 (t) = c1 (0)e

i~ċ2 (t) = 2~ω0 c2 (t) =⇒ c2 (t) = c2 (0)e−2iω0 t
c3 (t) = c3 (0)e−2iω0 t
 

i~ċ3 (t) = 2~ω0 c3 (t) 

Or :
1 1 1
c1 (0) = √ , c2 (0) = , c3 (0) =
2 2 2

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 80

Alors :
1 1 1
|ψ(t)i = √ e−iω0 t |u1 i + e−2iω0 t |u2 i + e−2iω0 t |u3 i
2 2 2
Méthode 2 :
Le vecteur d’état |ψ(t)i à l’instant t est obtenu en appliquant l’opérateur d’évolution
à l’état |ψ(0)i :
|ψ(t)i = U (t, 0) |ψ(0)i
L’hamiltonien H étant indépendant du temps, donc :
i
U (t, 0) = e− ~ H.t

Ainsi : !
− ~i H.t − ~i H.t 1 1 1
|ψ(t)i = e |ψ(0)i = e √ |u1 i + |u2 i + |u3 i
2 2 2
Or : |u1 i, |u2 i et |u3 i sont des vecteurs propres de l’opérateur H pour les valeurs
propres respectives ~ω0 , 2~ω0 et 2~ω0 . Donc ces vecteurs sont aussi vecteurs
propres de l’opérateur qui est une fonction de H pour les valeurs propres suivantes
: e−iω0 t , e−2iω0 t et e−2iω0 t respectivement.
Rappel :
A |ϕa i = a |ϕa i =⇒ F (A) |ϕa i = F (a) |ϕa i
Donc :
1 1 1
|ψ(t)i = √ e−iω0 t |u1 i + e−2iω0 t |u2 i + e−2iω0 t |u3 i
2 2 2
6) Valeur moyenne hAit de l’observable A à l’instant t :
Méthode 1 :
calcul direct
hAit = h|ψ(t)i|A||ψ(t)ii
Donc :
e−iω0 t
  1 
0 a 0 √
  2
hAit = √1 eiω0 t 1 2iω0 t
e 1 2iω0 t
e  0 0 a 
  1 −2iω0 t 
e
2 2 2 2

0 a 0 1 −2iω0 t
2
e
Soit:
 1 −iω0 t 
√ e
 1 2 −2iω0 t  1 1 1
   
hAit = a √1 eiω0 t 1 2iω0 t
e 1 2iω0 t
e  2e =a + + =a
2 2 2
2 4 4

1 −2iω0 t
2
e

Donc :
hAit = a = constante
Méthode 2

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 81

D’après le théorème d’Ehrenfest, l’évolution de la valeur moyenne d’une ob-


servable A dans le temps est donnée par :

d 1 A
 
hAi = h[A, H]i +
dt i~ ∂t
On peut vérifier facilement que l’observable A ne dépend pas explicitement du
temps, et qu’elle commute avec l’hamiltonien H :

∂A
= 0 et [A, H] = 0
∂t
L’observable A est une constante du mouvement. Donc :
d d
hAi = h|ψ(t)i|A||ψ(t)ii = 0
dt dt
Ainsi :
hAit = a = constante

hAi0 = h|ψ(t)i|A||ψ(t)ii = a h|ψ(0)i||ψ(0)ii = a


Car |ψ(0)i est un état propre de l’observable A associé à la valeur propre a.
Valeur moyenne hBit de l’observable B à l’instant t :
On peut vérifier facilement que l’observable B ne commute pas avec l’hamiltonien
H : [H, B] 6= 0
L’observable B n’est pas une constante du mouvement. Donc :

d
hBi =
6 0 =⇒ hBit 6= hBit=0
dt
Calcul de hBit = h|ψ(t)i|B||ψ(t)ii :

e−iω0 t
  1 
0 b 0 √
  2
hBit = √1 eiω0 t 1 2iω0 t
e 1 2iω0 t
e  b 0 0 
  1 −2iω0 t
e

2 2 2 2

0 0 b 1 −2iω0 t
2
e

 1 −iω0 t 
√ e

√1 eiω0 t 1 2iω0 t 1 2iω0 t

 1 2 −2iω0 t  b  iω t
 b
hBit = a 2 2
e 2
e  2e = √ e−iω0 t+e 0 +
4

1 −2iω0 t 2 2
2
e

Donc : !
cos ω0 t 1
hBit = b √ +
2 4
Conclusion :

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 82

† la valeur moyenne hAit est constante dans le temps, car l’observable A est
une constante du mouvement;
† la valeur moyenne hBit est une fonction périodique du temps, sa période est
T = 2π/ω0 .
7) À l’instant t, on mesure l’observable A : Résultats possibles et probabilités
correspondantes.
◦ Les résultats possibles sont les valeurs propres de l’observable A, c’est-à-dire
: a et −a.
◦ Les probabilités correspondantes :
La probabilité de trouver la valeur a :

P (a) = |hu1 |ψ(t)i|2 + |hv2 |ψ(t)i|2

Or :
1 1
hu1 |ψ(t)i =√ e−iω0 t =⇒ |hu1 |ψ(t)i|2 =
2 2
" #
1 1
hv2 |ψ(t)i = √ hu2 | + √ hu3 | ×
2 2
" #
1 −iω0 t 1 −2iω0 t 1 −2iω0 t
√ e |u1 i + √ e |u2 i + √ e |u3 i
2 2 2
1 1 −2iω0 t 1 −2iω0 t
!
= √ +
2 2 2
1
=⇒ hv2 |ψ(t)i =
2
Donc :
P (a) = |hu1 |ψ(t)i|2 + |hv2 |ψ(t)i|2 = 1
La probabilité de trouver la valeur −a :

P (−a) = |hv3 |ψ(t)i|2 = 1 − P (a) = 0

Puisque l’observable A est une constante du mouvement, alors les probabilités


de mesure se conservent dans le temps.
À l’instant t, on mesure l’observable B : Résultats possibles et probabilités
correspondantes.
Il faut commencer par déterminer les valeurs propres et vecteurs propres
de l’observable B.
Un calcul similaire à celui effectué dans le cas de l’observable A, nous donne
:
– les valeurs propres de B sont : λ1 = b (valeur propre deux fois dégénérée)
et λ2 = −b (valeur propre simple).

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 83

– les vecteurs propres associés à la valeur propre λ1 = b sont :


1
|q1 i = |u3 i et |q2 i = √ [|u1 i + |u2 i]
2
– le vecteur propre associé à la valeur propre λ2 = −b est :
1
|q3 i = √ [|u1 i − |u2 i]
2
Donc, les résultats possibles sont alors b et −b.
– La probabilité de trouver la valeur b :

P (b) = |hu3 |ψ(t)i|2 + |hq2 |ψ(t)i|2

Or :
1 1
hu3 |ψ(t)i √ e−2iω0 t =⇒ |hu3 |ψ(t)i|2 =
=
2 4
" #
1 1
hq2 |ψ(t)i = √ hu1 | + √ hu2 | ×
2 2
" #
1 −iω0 t 1 −2iω0 t 1 −2iω0 t
√ e |u1 i + e |u2 i + e |u3 i
2 2 2
!
1 1 −iω0 t 1 −2iω0 t
= √ √ e + e
2 2 2
! !
1 1 iω0 t 1 2iω0 t 1 −iω0 t 1 −2iω0 t
=⇒ hq2 |ψ(t)i = √ e + e √ e + e
2 2 2 2 2
2 1
= + √ cos(ω0 t)
8 2 2

Donc :
5 1
P (b) = |hu3 |ψ(t)i|2 + |hq2 |ψ(t)i|2 = + √ cos(ω0 t)
8 2 2
– La probabilité de trouver la valeur −b :
3 1
P (−b) = 1 − P (b) = |hq3 |ψ(t)i|2 = − √ cos(ω0 t)
8 2 2

On constate que les probabilités de mesure de l’observable B sont des


fonctions périodiques du temps, puisque l’observable B n’est pas une
constante du mouvement.

4.3.3 Exemple 2 : Evolution d’un système dans un champ magnétique


(Théorème d’Ehrenfest)

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 84

On considère un système physique S dont l’espace des états, à deux dimensions, est
rapporté à la base orthonormée formée par les deux kets B = {|+i , |−i} . Soient les
observables Sx , Sy et Sz définies par leurs actions sur les vecteurs |+i et |−i :

Sx |+i = ~
2
|−i , Sx |−i = ~
2
|+i
i~ i~
Sy |+i = 2
|−i , Sy |−i = 2
|+i
−~
Sz |+i = ~
2
|+i , Sz |−i = 2
|−i

1. (a) Ecrire les matrices représentant Sx , Sy et Sz dans la base B.


(b) Calculer les commutateurs [Sx , Sy ], [Sy , Sz ] et [Sz , Sx ] .

2. Le système S supposé fixe (énergie cinétique nulle), est placé dans un champ
magnétique constant parallèle à Oz, B ~ = B~ex ; l’hamiltonien d’interaction H du
système avec le champ magnétique est alors H = ωSz , où ω est une constante
réelle. A l’instant t = 0 , le système est dans l’état :
1 1
|ψ(0)i = √ |+i + √ |−i
2 2

(a) Calculer les valeurs moyennes hSx i , hSy i et hSz i dans l’état |ψ(0)i .
(b) Déterminer l’état |ψ(t)i de la particule à tout instant ultérieur t > 0.
(c) Calculer les valeurs moyennes hSx i , hSy i et hSz i dans l’état |ψ(t)i.
d
3. (a) En utilisant le théorème d’Ehrenfest, calculer : dt
hSy i, dtd hSy i et d
dt
hSz i
(b) Trouver les équations différentielles de second degré vérifiées par hSx i et
hSy i . Résoudre ces équations et retrouver le résultat de la question (2 − c).
En donner une interprétation géométrique.

4.3.4 Solution 2

On considère un système physique S dont l’espace des états, à deux dimensions, est
rapporté à la base orthonormée formée par les trois kets B = {|+i , |−i}

1) a) Les matrices représentants Sx , Sy et Sy dans la base B :


! ! !
~ 0 1 ~ 0 −i ~ 1 0
Sx = , Sy = , Sz = .
2 1 0 2 i 0 2 0 −1

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 85

b) Calcul des commutateurs [Sx , Sy ], [Sy , Sz ] et [Sz , Sx ] : On a :


! ! !
~2 0 1 ~2
0 −i i 0
Sx Sy = =
4 1 0 i 04 0 −i
! ! !
~2 0 −i 0 1 ~2 −i 0
Sy Sx = =
4 i 0 1 0 2 0 i
! !
2
~ −i 0 1 0
=⇒ [Sx , Sy ] = Sx Sy − Sy Sx = = i~ = i~Sz
2 0 i 0 −1

D’où :
[Sx , Sy ] = i~Sz
De même :
[Sy , Sz ] = i~Sx ; [Sz , Sx ] = i~Sy
2) L’hamiltonien d’interaction H de la particule avec le champ magnétique est :

H = ωSz , où ω ∈ R

À l’instant t = 0, le système est dans l’état :


1 1
|ψ0i = √ |+i + √ |−i
2 2
a) valeurs moyennes hSx i , hSy i et hSz i dans l’état |ψ(0)i
! ! !
  0 1 1   1 ~
? hSx i0 = ~
4
1 1 = ~
4
1 1 = 2. ~4 =⇒ hSx i0 =
1 0 1 1 2
! ! !
  0 −i 1   1
? hSy i0 = ~
4
1 1 = ~
4
−i i = ~4 (−i + i)
i 0 1 1
=⇒ hSy i0 = 0
! ! !
  1 0 1   1
? hSz i0 = ~
1 1 = 1 −1 = ~4 (1 − 1)
4 0 −1 1 1
=⇒ hSz i0 = 0
b) Le vecteur d’état |ψ(t)i à l’instant t est obtenu en appliquant l’opérateur
d’évolution à l’état |ψ(0)i :

|ψ(t)i = U (t, 0) |ψ(0)i

L’hamiltonien H étant indépendant du temps, donc :


−i ωt
U (t, 0) = e ~ H.t = e−i ~ Sz

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 86

Donc: !
−i ωt S 1 1
|ψ(t)i = e ~ z √ |+i + √ |−i
2 2
Or, les vecteurs |+i et |−i sont des vecteurs propres de l’opérateur pour les
valeurs propres respectives ~2 et ~2 .
Donc, ces vecteurs sont aussi vecteurs propres de l’opérateur U (t, 0) pour les
ωt ωt
valeurs propres suivantes : e−i 2 et ei 2 respectivement. Donc :

1 ωt 1 ωt
|ψti = √ e−i 2 |+i + √ ei 2 |−i
2 2

c) valeurs moyennes hSx i, hSy i et hSz i dans l’état |ψ(t)i


! ωt !

i ωt −i ωt
 0 1 e−i 2
? hSx i = ~
e 2 e 2 ωt = ~
(eiωt + e−iωt )
4 1 0 ei 2 4

~
=⇒ hSx i = cos(ωt)
2
! ωt !

i ωt −i ωt
 0 −i e−i 2
? hSy i = ~
e 2 e 2 ωt = ~4 i (−eiωt + e−iωt )
4 i 0 ei 2
~
=⇒ hSy i = sin(ωt)
2
! ωt !

i ωt −i ωt
 1 0 e−i 2
? hSz i = ~
e 2 e 2 ωt = ~4 (1 − 1)
4 0 −1 ei 2
=⇒ hSz i = 0
3) a) D’après le théorème d’Ehrenfest, l’évolution de la valeur moyenne de
l’observable dans le temps est donnée par :
* +
d 1 ∂Su
hSu i = h[Su , H]i +
dt i~ ∂t

Les observables hSx i, hSy i et hSz i ne dépendent pas explicitement du temps,


alors :
d 1 ω
hSu i = h[Su , H]i = h[Su , Sz ]i
dt i~ i~

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 87

Par conséquent,

d ω ω d
hSx i = h[Sx , Sz ]i = − i~ hSy i = −ω hSy i =⇒ hSx i = −ω hSy i (4.43)
dt i~ i~ dt
d ω ω d
hSy i = h[Sy , Sz ]i = i~ hSy i = ω hSy i =⇒ hSy i = ω hSy i (4.44)
dt i~ i~ dt
d ω d
hSz i = h[Sz , Sz ]i = 0 =⇒ hSz i = 0 (4.45)
dt i~ dt

L’équation (4.45) montre que la composante reste en moyenne constante :

d
hSz i = 0 =⇒ hSz i = const = hSz i0 =⇒ hSz i = 0
dt

b) Équations différentielles de second ordre vérifiées par hSx i et hSy i :


Dérivons, par rapport au temps, les équations (4.43) et (4.44) :

hSx i = A cos(ωt) + B sin(ωt)

hSy i = C cos(ωt) + D sin(ωt)


A, B, C et D sont des paramètres complexes déterminés à partir des condi-
tions initiales :
~
hSx i(t = 0) = hSx i0 = A = , hSy i(t = 0) = hSy i0 = C = 0
2
d
hSx i = −Aω sin(ωt) + B cos(ωt) = −ωhSy i =⇒ B = hSy i0 = 0
dt
d ~
hSy i = −cω sin(ωt) + D cos(ωt) = ωhSx i =⇒ D = hSx i0 =
dt 2
D’où :
~ ~
hSx i = cos(ωt), hSy i = sin(ωt), hSz i = 0
2 2
On retrouve ainsi les résultats obtenues dans la question (2. c.).
Interprétation géométrique :
Ces équations décrivent un mouvement de précession du vecteur h~Si de com-
~ à la vitesse
posantes hSx i , hSy i et hSz i autour du champ magnétique B
angulaire ω:

~ ~
h~Si = hSx i~ex + hSy i~ey = cos(ωt)~ex + sin(ωt)~ey
2 2

L. Rahili Mécanique Quantique I


4.3. EXEMPLES D’APPLICATION 88

c) Interpretation physique :
Ce mouvement de précession d’un moment cinétique autour d’un champ mag-
nétique constant est appelé précession de Larmor.

L. Rahili Mécanique Quantique I


89
5.1. ÉTUDE EN MÉCANIQUE CLASSIQUE 90

5. Oscillateur Harmonique à une


dimension

Quiconque n’est pas choqué par la


théorie quantique ne la comprend pas.

— Niels Bohr

5.1 Étude en mécanique classique


L’hamiltonien classique d’une particule de masse m dans un puits de potentiel harmonique
V (x) = m ω 2 x2 /2 s’écrit :
p2 1
H= + m ω 2 x2 (5.1)
2m 2
où ω est la pulsation propre de l’oscillateur et p = m ẋ est l’impulsion de la particule.
Le mouvement classique de la particule peut être obtenu à partir du principe fondamental
de la dynamique
d2 x dV
m 2 =− ⇐⇒ ẍ + ω 2 x = 0,
dt dx
la solution générale de cee équation est
x(t) = a cos(ωt + φ)
En remplaçant cee solution dans l’expression de l’hamiltonien on obtient
1
H = m a2 ω 2
2
qui est une constante du mouvement (le système est conservatif). L’énergie de la particule
prend n’importe quelle valeur réelle positive; il y a continuité des valeurs possibles de
l’énergie classique de l’oscillateur harmonique.

5.2 Étude en mécanique quantique


L’opérateur hamiltonien en mécanique quantique associé à l’énergie mécanique de la
particule s’écrit :
P2 1
H= + m ω2 X 2 (5.2)
2m 2

L. Rahili Mécanique Quantique I


5.2. ÉTUDE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE 91

L’étude quantique de l’oscillateur harmonique se ramène à la résolution de l’équation aux


valeurs propres de H.
H |φi = E |φi (5.3)

5.2.1 Recherche des valeurs propres de H (énergies)


a- Notations :
Introduisons les opérateurs de création a+ et d’annihilation a (parfois noté aussi a− ) définis
par :
mω i
r
+
a = X−√ P
2~ 2m~ω
mω i
r

a = X+√ P =a
2~ 2m~ω
À partir de ces deux opérateurs, on définit l’opérateur “Nombre de quanta” N = a+ a.
Propriétés :
◦ N est hermitique
◦ [a, a+ ] = 1
◦ H = ~ω(N + 12 1)
Démonstration :
• N † = (a+ a)† = (a)† (a+ )† = a+ a = N .
• On a :
  
mω i mω i
r r
N = a+ a =  −√X P  X+√ P
2~ 2m~ω 2~ 2m~ω
mω 2 1 1  
= X + P2 + i XP − P X
2~ 2m~ω 2~ | {z }
=i~
mω 2 1 1
= X + P2 −
2~  2m~ω 2
2
1 P 1 1
= + m ω2 X 2 −
~ω 2m 2 2
1 1
= H− (5.4)
~ω 2
De même,
  
mω i mω i
r r
N = aa+ =  X +√ P  X−√ P
2~ 2m~ω 2~ 2m~ω
1 1
= H+ (5.5)
~ω 2
+ + +
d’où [a, a ] = aa − a a = 1.

L. Rahili Mécanique Quantique I


5.2. ÉTUDE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE 92

Les expressions de l’hamiltonien quantique de l’oscillateur harmonique :


1
H = ~ω(N + )
2
Les vecteurs propres de H sont les memes que ceux de l’opérateur hermitique H.
Les valeurs propres qui représentent les valeurs possibles de l’énergie d’un oscillateur
harmonique se déduisent facilement de celles de N .

b- Recherche de valeurs propres de N :


Le probleme de la recerche des valeurs stationnaires de l’énergie totale d’un oscillateur
harmonique à une dimension (OH(1)) en mécanique quantique se ramene à la résolution
de l’éqiation aux valeurs propres :

N |φν i = ν |φν i

Propriétés :

◦ les valeurs de ν sont réelles et positives

◦ a |φ0 i = 0

◦ N a |φν i = (ν − 1)a |φν i et N a+ |φν i = (ν + 1)a+ |φν i

◦ les valeurs possibles de ν sont entiers naturels.

Démonstration :

• on a hφν | a+ a |φν i = ν hφν |φν i.


Or hφν |φν i ≥ 0 et hφν | a+ a |φν i = ||a |φν i ||2 ≥ 0 =⇒ ν ≥ 0.

• ||a |φ0 i ||2 = hφ0 | a+ a |φ0 i = 0 hφ0 |φ0 i = 0


d’où a |φ0 i = 0

• N a |φν i = a+ aa |φν i = (aa+ − 1)a |φν i = (aN − a) |φν i = (ν − 1)a |φν i


et de meme N a+ |φν i = a+ aa+ |φν i = a+ (N + 1) |φν i = (ν + 1)a+ |φν i

• On suppose que ν n’est pas un nombre entier naturel. Il existe n un entier naturel
tel que n < ν < n + 1.
On a |φν i , a |φν i , ..., an |φν i sont des kets propres de N associés respectivement
aux valeurs propres ν, ν − 1, ...., ν − n avec ν − n > 0 (propriété 1).
De plus, an+1 |φν i est aussi ket propre de N associé à la valeur propre ν − n − 1.
Ce qui implique que la valeur propre ν − n − 1 est nécessairement positive. Ceci est
en contradiction avec l’hypothèse que ν < n + 1.
D’ù la conclusion que ν est un nombre entier naturel.

L. Rahili Mécanique Quantique I


5.2. ÉTUDE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE 93

c- Valeurs propres de H :
Les valeurs stationnaires de l’énergie d’un O.H(1) sont quantifiées. Elles s’écrivent :
1
En = ~ω(n + )
2
Remarques :

? L’opérateur a permet de passer d’un niveau d’énergie En à un niveau d’énergie


En−1 = En − ~ω par annihilation d’un quantum d’énergie ~ω. L’opérateur a est
appelé opérateur annihilation.

? L’opérateur a+ permet de passer d’un niveau d’énergie En à un niveau d’énergie


En+1 = En + ~ω par création d’un quantum d’énergie ~ω. L’opérateur a+ est appelé
opérateur création.

5.2.2 Recherche des kets propres de H


Les kets propres |φn i (n nombre entier naturel) de N sont aussi kets propres de H.
L’espace des états est rapporté à la base orthonormée discrete {|φn i}. On montre par
réccurence que
1 1
|φn+1 i = √ a+ |φn i = √ (a+ )n |φ0 i
n+1 n+1
Démonstration :
Les kets |φn+1 i et a+ |φn i sont tous les deux kets propres de N associés à la meme valeur
propre n + 1. Ils sont par conséquent nécessairement colinéaire. On pose dans ce cas
|φn+1 i = cn+1 a+ |φn i où cn+1 est un nombre complexe non nul.
Sachant que |φn+1 i est un ket normé, on a :

hφn+1 |φn+1 i = 1 = |cn+1 |2 hφn | aa+ |φn i = |cn+1 |2 hφn | (N + 1) |φn i = |cn+1 |2 (n + 1)

d’où
1
cn+1 = √
n+1

5.2.3 Représentation matricielle des opérateurs a, a+ , N et H


Maintenant on sait que :
√ √
a+ |φn i = n + 1 |φn+1 i , a |φn+1 i = n + 1 |φn i ,
N |φn i = n |φn i , H |φn i = En |φn i .

donc les représentations matricielles de ces opérateurs qu’on va les noter avec ac+ , ab, N
c
et H s’écrivent:
c

L. Rahili Mécanique Quantique I


5.2. ÉTUDE EN MÉCANIQUE QUANTIQUE 94

   
0 1 √0 0 0 0 0 0 1 √0 0 0 0 0
0 0 2 √0 0 0 .  0 0 2 √0 0 0 . 
   
   
0 0 0 3 √0 0 .  0 0 0 3 √0 0 . 
   
0 0 0 0 4 0 .  0 0 0 0 4 0 . 
   
ab =  , ab =  ,
.. ..  .. .. 
. .
 
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
√.  √. 
 
 
. . . . . ... n . . . . . ... n
 
 
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 E0 0 0 0 0 0
   
. .
0 1 0 0 0 . 0 0 E 0 0 0 . 0 
   1 
0 0 2 0 0 . 0 0 0 E 0 0 . 0
   
   2 

c = 0 0 0 3 0 0
 . 0 0 0 E3 0 . 0 
N , c=
H .
 ..   .. 
0 0 0 0 4 . 0 0 0 0 0 E4 . 0
  
  

..  
.. 
.

. . . ... . 0
 
 . . . . ... . 0 

0 0 0 0 0 0 n 0 0 0 0 0 0 En

L. Rahili Mécanique Quantique I


95
1.1. DENSITÉ D’ÉNERGIE DU CORPS NOIR EN MÉCANIQUE CLASSIQUE 96

1. Annexe A

1.1 Densité d’énergie du corps noir en mécanique clas-


sique
Cee densité d’énergie s’écrit :
u(ν, T ) = ρ(ν) hEi (A1)
avec (
ρ(ν) : nombre d’oscillateur harmonique/volume
hEi : énergie de chaque oscillateur harmonique
Classiquement parlant, l’énergie varie de manière continue et d’après la physique statis-
tique, le nombre des O.H dont l’énergie comprise entre E et E + dE est donné par

d N = P (E) d E = a e−E/kB T d E (A2)

avec kB ≡ constante de Boltzman, T ≡ température, et P (E) ≡ a e−E/kB T est la probabilité


associée à l’énergie E.
Comme le nombre des O.H par unité de volume, ρ(ν) s’écrit

8 π ν2
ρ(ν) = (A3)
c3
on cherche alors a et u(ν, T ). Or, par définition, l’énergie de chaque oscillateur har-
monique s’écrit dans le cadre classique par
Z +∞ Z +∞ Z +∞
hEi = E dN = P (E) E d E = a E e−E/kB T d E (A4)
0 0 0

Intégration par partie simplifie cee valeur moyenne, et donne :


 +∞ Z +∞ Z +∞
−E/kB T −E/kT
hEi = a − kB T E e +kB T a e d E = kB T a e−E/kT d E (A5)
0 0 0
| {z }
=0

Or
Z +∞
a e−E/kT d E = 1 probabilité totale égale à 1 (A6)
0

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. DENSITÉ D’ÉNERGIE DU CORPS NOIR EN MÉCANIQUE QUANTIQUE 97

Il s’en suit alors que dans le context classique,


1
hEi = kB T =
β
et la densité d’énergie du corps noir est :

8 π ν2
u(ν, T ) = .kB T
c3
On remarque que la variation de u(ν, T ) se comporte comme ν 2 , ce qui explique bien
l’allure expérimentale du corps noir MAIS seulement à faibles fréquences ν. À hautes
fréquences, la densité d’énergie diverge, et aussi l’énergie totale U (T )
Z +∞
8π Z +∞
U (T ) = u(ν, T )d ν = 3 .kB T ν 2 d ν −→ +∞ (A7)
0 c 0

ce qui est physiquement inacceptable.

Figure 1.1: Allure théorique du corps noir dans le contexte classique.

1.2 Densité d’énergie du corps noir en mécanique quan-


tique
D’après l’hypothese de Planck, les échanges d’énergies entre la matière du corps noir et
le rayonnement électromagnétiques (photons) se font par paquet d’énergie (ou bien quanta
d’énergie) égale à  = h ν. Donc l’énergie n’est plus continue mais plutot discrete et s’écrit
:
E −→ En = n h ν

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. DENSITÉ D’ÉNERGIE DU CORPS NOIR EN MÉCANIQUE QUANTIQUE 98

Le calcul de l’énergie moyenne devient alors :

a e−βEn En avec kB T = β −1
X X
hEi = En P (En ) =
n n
−βEn
X
= ae En avec En = n h ν
n
n a h ν e−βn h ν
X
= (A8)
n

avec
1
a e−βn h ν = 1 =⇒ a = P
X X
P (En ) = (A9)
n n n e−βn h ν

Donc
n h ν e−βn h ν
P
n N
hEi = P −βn h ν = (A10)
ne D

Trouvons alors la relation entre le numérateur N et le dénominateur D.


Soit
X n
e−βn h ν = e−β h ν : suite géométrique de raison q = e−β h ν < 1
X
D= (A11)
n n

Mathématiquement, la somme des n premiers termes d’une suite géométrique de raison


q s’écrit :
+∞
1
αn =
X
∀α < 1 (A12)
n 1−α
cela donne
1
D= (A13)
1 − e−β h ν
De plus, en regardant l’équation (A11) on remarque que :

dD
n h ν e−β n h ν = −N
X
=− (A14)
dβ n

donc
1 dD d
hEi = − = − ln(D)
D dβ dβ
d 1 d 
  
= ln = ln 1 − e−β h ν
dβ D dβ
−β h ν
+h ν e
= (A15)
1 − e−β h ν
Finalement

hEi = (A16)
e−β h ν −1

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.2. DENSITÉ D’ÉNERGIE DU CORPS NOIR EN MÉCANIQUE QUANTIQUE 99

À la lumière de ça, la densité d’énergie s’écrit :

8 π ν2 hν
u(ν, T ) = . −β h ν (A17)
c 3 e −1
Par ailleurs, une étude asymptotique de u(ν, T ) permet de lister les deux points suivants
:

• Pour les basses fréquences :


hν 8π 8π kB T
hν  kB T ⇒ eβhν − 1 ∼ βhν ≡ ⇒ u(ν, T ) ∼ 3 kB T ν 2 ∼ (A18)
kB T c c λ2
la densité d’énergie est identique à l’expression de u(ν, T ) formulée par Rayleigh et
Jeans

• Pour les hautes fréquences :


1 8πh 8πh
hν  kB T ⇒ ∼ e−βhν ⇒ u(ν, T ) ∼ 3 ν 3 e−βhν ∼ 3 e−βhc/λ (A19)
eβhν −1 c λ
on retrouve dans ce cas la loi de déplacement de Wien en annulant la dérivée de
u(ν, T ) par rapport à λ : λmax T = constante.

Ce résultat théorique est en accord avec les faits expérimentaux.

Figure 1.2: Allure théorique du corps noir dans le contexte quantique.

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.3. ÉNERGIE TOTALE DU RAYONNEMENT D’UN CORPS NOIR 100

1.3 Énergie totale du rayonnement d’un corps noir


L’énergie totale U (T ) selon l’aspect quantique garde la meme définition qu’on a vu
précédemment dans l’équation (A7). On écrit :
Z +∞
8 π Z +∞ ν3
U (T ) = u(ν, T )d ν = .h − hν
dν (A20)
0 c3 0 e kB T − 1
Intégration par changement de variable,
hν kB T
x= =⇒ d ν = dx
kB T h
nous permet d’écrire l’équation (A20) comme suite :
x3
4 Z +∞
8π kB T

U (T ) = 3
.h. x−1
dx (A21)
c h |
0 e{z }
=π 4 /15

et donc l’expression de l’énergie totale se réduit à :


8 π 5 kB
4
U (T ) = T4 = σ T4 (A22)
15 c3 h4
qui traduit la loi de Stephan.

1.4 Équation de conservation


Considérons l’équation de Schrödinger :
∂ ~2
i~ ψ(~r, t) = − ∆ψ(~r, t) + V (~r)ψ(~r, t) (A23)
∂t 2m
On en déduit :
2im ∂ 2m
∆ψ(~r, t) = −ψ(~r, t) + 2 V (~r)ψ(~r, t) (A24)
~ ∂t ~
L’expression complexe conjuguée est :
2im ∂ ∗ 2m
∆ψ ∗ (~r, t) =ψ (~r, t) + 2 V (~r)ψ ∗ (~r, t) (A25)
~ ∂t ~
V (~r) étant une grandeur réelle. Posons ψ = ψ(~r, t) et ψ ∗ = ψ ∗ (~r, t), on écrit
 
~ ~j(~r, t) = ~ ~ ∗ ~ r, t) − ψ(~r, t)∇ψ
~ ∗ (~r, t)
∇. ∇ ψ (~r, t)∇ψ(~ (A26)
2im
 
~ ~ ∗ ~ ∗ ~2 ~ ~ ∗ ~ 2 ∗
= ∇ψ .∇ψ + ψ (∇ ψ) − ∇ψ.∇ψ − ψ(∇ ψ ) (A27)
2im
 
~ ∗ ~2 ~ 2
= ψ (∇ ψ) − ψ(∇ ψ) (A28)
2im
2im ∂ψ 2m 2im ∂ψ ∗ 2m
    
~
= ψ∗ − + 2 Vψ −ψ + 2 V ψ∗ (A29)
2im ~ ∂t ~ ~ ∂t ~

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.5. EXEMPLE D’APPLICATION DE L’EFFET TUNNEL EN PHYSIQUE 101

soit,

~ ~j(~r, t) = − ~ 2im ψ ∗ ∂ψ + ψ ∂ψ = − ∂ ψ ∗ ψ
   
∇. (A30)
2im ~ ∂t ∂t ∂t
d’où l’équation de conservation :
∂ ~ ~j(~r, t) = 0
ρ(~r, t) + ∇. (A31)
∂t
~ et ∇.
Les symboles ∇f ~ ~j désignent respectivement le gradient et la divergence.

~ ∂f ∂f ∂f
∇f = ~ex + ~ey + ~ez (A32)
∂x ∂y ∂z
~ ~j = ∂jx + ∂jy + ∂jz
∇. (A33)
∂x ∂y ∂z
à une dimension, on a :
∂ ∂
ρ(x, t) + jx (x, t) = 0 (A34)
∂t ∂x

1.5 Exemple d’application de l’Effet Tunnel en physique


Inversion de la molécule d’ammoniac
La molécule d’ammoniac NH3 a la forme d’une pyramide assez aplatie (voir la figure 1.3
ci-dessous)

Figure 1.3: Structure de la molécule d’ammoniac.

dont l’atome d’azote occupe le sommet et les trois atomes d’hydrogène forment la base,
en forme de triangle équilatéral. Les chimistes s’intéressent, en général, à un mouvement
particulier des atomes de cee molécule, dans lequel la molécule possède deux états
d’équilibres définis par la position de l’atome d’azote N par rapport à la base, formé
par les 3 atomes d’hydrogène. En effet, les liaisons atomiques présentes au sein de la
molécule forment un double puits de potentiel qui laisse entrevoir deux minimas et donc
deux positions d’équilibres, symétriques.
En imaginant que seul l’azote est mobile, tout en l’effectuant une masse réduite µ qui
tient compte de ce mouvement relatif. La forme de la fonction potentielle qui détermine le
mouvement de l’azote est représentée sur la figure 1.4 ci-dessous
Du point de vue de la mécanique classique, la molécule ne peut passer d’un état à l’autre.
C’est-à-dire que si l’atome d’azote est d’un côté du plan, il y restera puisque celui-ci se

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.5. EXEMPLE D’APPLICATION DE L’EFFET TUNNEL EN PHYSIQUE 102

Figure 1.4: (Gauche) : Puits de potentiel double de l’atome d’azote N en fonction de sa


distance par rapport au plan. (Droite) : Les deux positions d’équilibre de l’atome d’azote
N, au sommet d’une pyramide de part et d’autre du plan des hydrogène.

trouve à l’équilibre. Or l’expérience a montré que la molécule passait d’un état à l’autre
et donc que l’atome d’azote franchissait effectivement la barrière de potentiel, cela par
effet tunnel.
Toujours dans le contexte quantique, et comme la fonction potentielle est paire, la fonction
d’onde doit avoir une symétrie définie, paire (symétrique) ou impaire (antisymétrique).
Alors on peut étudier ce comportement en construisant la fonction d’onde associé au
système physique. D’après le principe de superposition, l’état d’un tel système peut être
exprimé comme la combinaison linéaire de tous les états possibles du système (états
propres).
1  
Ψn (x, t) = √ Ψn,S (x, t) + Ψn,A (x, t)
2
où Ψn,S (x, t) est la fonction d’onde symétrique du système tandis que Ψn,A (x, t) est la
fonction d’onde antisymétrique du système, et les deux forment un système de fonction
dit complet. C’est-à-dire que le système ne peut être que dans un des deux états ou dans
une combinaison linéaire de ces deux états.
Microscopie à effet tunnel
Le microscope à effet tunnel, peut être schématisé par deux conducteurs, un est une
surface horizontale à étudier tandis que le second est une pointe verticale (en or ou
platine), dont l’extrémité est constituée par un atome (dans le cas idéal). Physiquement

Figure 1.5: Microscope à effet tunnel (STM pour Scanning tunneling microscope)

parlant, ces deux conducteurs peuvent être décrits par deux marches de potentiel qui se

L. Rahili Mécanique Quantique I


1.5. EXEMPLE D’APPLICATION DE L’EFFET TUNNEL EN PHYSIQUE 103

raccordent. L’ensemble constitue une barrière de potentiel. On applique une différence de


potentiel entre les deux conducteurs métalliques de façon à créer un courant électrique
(figure 1.6-b). Le courant traverse la barrière par effet tunnel. Son intensité est très
sensible à l’épaisseur, 2a, de la barrière.
La pointe est solidaire de céramiques piézoélectriques qui peuvent lui faire subir des
déplacements verticaux de très faible amplitude ainsi qu’un balayage horizontal dont
l’amplitude peut être de l’ordre de quelques nanomètres à quelques micromètres. La

Figure 1.6

pointe est située à une distance de l’ordre de quelques angströms de la surface métallique
que l’on souhaite étudier. Entre celle-là et la surface on applique une d.d.p de l’ordre de
quelques millivolts à quelques volts. Il apparaît un très faible courant électrique (de l’ordre
de ou inférieur au nanampère) dû à la circulation des électrons dans le métal en arrivent
à son extrémité (sa surface). Tout se passe comme s’ils sortaient du matériau avant d’y
revenir.
Pour faire court, le microscope à effet tunnel permet la construction d’objets atome par
atome. C’est le microscope à effet tunnel qui, en 1990, permit à des chercheurs d’IBM
avec 35 atomes de xénon sur une surface de nickel.

L. Rahili Mécanique Quantique I


104
2.1. PRINCIPE D’INCERTITUDE DE HEISENBERG 105

2. Annexe B

2.1 Principe d’incertitude de Heisenberg


Soit la fonction d’onde ψ(x, t) associée à une particule se trouvant au voisinage du point
x0 à ∆x0 près et de quantité de mouvement p0 à ∆p0 . Soit φ(p, t) la transformée de
Fourier de ψ(x, t).
On pose les changements de variables suivants : x = x0 − ∆x0 et px = px0 − ∆px0 , alors,
hxi = hpx i = 0, −→
r r
 2 q  2 q
∆x = h x − hxi i = hx2 i et ∆px = h px − hpx i i = hp2x i

Ensuite, on considère l’intégrale suivante :


Z +∞
d 2
∀λ ∈ R, I = xψ + λ ψ dx ≥ 0 (B1)
−∞ dx
or
d 2 
d ∗  
d

xψ + λ ψ = xψ + λψ xψ + λ ψ (B2)
dx dx dx
∗ 
d d
  

= xψ + λ ψ xψ + λ ψ (B3)
dx dx
 
d  d ∗  d 2
= x2 |ψ|2 + λ x ψ ∗ ψ + ψ ψ + λ2 ψ (B4)
dx dx dx
de plus,
d  d ∗  d 
|ψ|2 = ψ ∗ ψ =⇒ |ψ|2 = ψ ψ + ψ∗ ψ (B5)
Z +∞
dx dx dx
x2 |ψ|2 dx = hx2 i = (∆x)2 (B6)
−∞
Z +∞ Z +∞
d h i+∞
x |ψ|2 dx = x|ψ|2 − |ψ|2 dx = −1 (B7)
−∞ dx −∞ −∞
Z +∞
d 2 Z +∞
ip 2 1 Z +∞ 2 2
ψ dx = φ dp = 2 p |φ| dp (Égalité de Parseval − Plancherel)
−∞ dx −∞ ~ ~ −∞
(∆p)2
= (B8)
~2

L. Rahili Mécanique Quantique I


2.1. PRINCIPE D’INCERTITUDE DE HEISENBERG 106

Ceci nous permet d’écrire :


2
∆p

I= λ2 − λ + (∆x)2 (B9)
~
Or
(∆p)2
∀λ ∈ R, I ≥ 0 =⇒ 1 − 4(∆x)2 ≤0
~2
~
=⇒ ∆x∆p ≥ (B10)
2

L. Rahili Mécanique Quantique I


Réferences
[1] Cours de "Mostafa Nassik" pour les étudiant(e)s de SMP4, (2015-2021)

[2] Claude Cohen-Tannoudji, “Cohérences quantiques et dissipation,” Cours de Claude


Cohen-Tannoudji au Collège de France (1988-89-90), http://www.lkb.ens.fr/users/
laloe/public_html/PHYS/cours/college-de-france/,1988

[3] Claude Cohen-Tannoudji, Bernard Diu, Franck Laloë, “Mécanique quantique. Tome I,”
EDP Sciences/CNRS Éditions.(2018), 930/954

[4] Stephen J. GustafsonIsrael Michael Sigal, “Mathematical concepts of quantum me-


chanics,” Springer. ISBN: 978-3-642-21866-8.

[5] Claude Cohen-Tannoudji, Bernard Diu, Franck Laloë, “Mécanique quantique. Tome II,”
EDP Sciences/CNRS Éditions. ISBN 13 "9782759822867"(2018), 704/698

[6] Claude Cohen-Tannoudji, Bernard Diu, Franck Laloë, “Mécanique quantique. Tome III,”
EDP Sciences/CNRS Éditions. ISBN 10 "275982151X"(2017), 792/794

[7] Victor Mikhailovich Galitsky, Boris Mikhailovich Karnakov, Vladimir Il’yich Kogan, “La
mécanique quantique : problèmes résolus. Tome 2,” Publication : Les Ulis. Collection
: Grenoble sciences

[8] Habib Bouchriha, “Introduction à la physique quantique : Cours et applications,” (2002)

[9] Niels Walet, “Quantum Mechanics I,” (2010)

[10] https://uel.unisciel.fr/chimie/strucmic/strucmic_ch01/co/strucmic_ch01.
html

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