Rapport Diagnostic Pa Taounate
Rapport Diagnostic Pa Taounate
Rapport Diagnostic Pa Taounate
Préambule
La ville d’aujourd’hui, n’est plus comme celle de nos ancêtres, un espace convivial comptant sur ses propres atouts pour se
développer et satisfaire les seuls besoins de ses habitants. Elle est plutôt un agglomérat plein de contradictions internes, de
confrontations idéologiques, d’aspirations multiples et opposées, de référentiels dogmatiques et de prétentions conflictuelles.
Au-delà de cette ébullition interne, la ville assume de nouveaux impératifs, édictés par l’extérieur : la compétition avec les
pôles urbains limitrophes, la régulation de l’exode, l’attrait des investisseurs, le respect des normes écologiques,...etc. Tout
ceci, à l’appui d’une bonne gouvernance, alliant la participation de tous les acteurs et assurant un développement durable.
On conviendra de ce fait, que les pouvoirs publics, sont appelés à l’observance de comportements vigilants, à même de
privilégier l’anticipation des situations, de favoriser l’introduction des réajustements en leur temps et notamment d’assouplir
les procédures et les soubassements réglementaires de la gestion, pour laisser plus de latitudes aux instances déconcentrées
et décentralisées, mieux placées pour s’adapter aux spécifiés locales et plus à l’écoute des desiderata des populations
concernées.
En somme, ces instances sont appelées à garder le rythme à l’égard de l’effervescence soutenue, qui guette les territoires et
cherche par tous les moyens à les asservir par des procédés qui ne sont pas toujours limpides et innocents.
En matière de planification urbaine, il y a lieu de souligner, de prime abord, que la logique qui prédominait jusqu’aux années 90
se résumait à l’élaboration, l’approbation et la mise en exécution d’un plan d’urbanisme pour chaque cité. On privilégie ainsi les
perspectives d’ingénierie et d’architecture, enrobées dans un habit juridique consacrant leur opposabilité. Hélas, dessiner un
plan, le faire accepter par le maître d’ouvrage et le faire exécuter, pour conformer la ville à ce qu’on lui assigne, est un
procédé peu probant de nos temps. Désormais l’urbanisme des plans et des travaux municipaux est dépassé.
Aujourd’hui la plupart des villes du Royaume présentent des caractéristiques différentes et vivent une mouvance, si
importantes qu’elles disqualifient rapidement les documents d’urbanisme, qui ont été adoptés, aussi récents qu’ils soient.
La ville de Taounate, ne pouvant échapper à ce nouveau dogme, les responsables de sa destinée, sont sollicités pour apporter
le requis en perfectionnement au système de planification, afin de mieux appréhender son essor de croissance. Pour ce faire,
l’étude du plan d’aménagement, se doit de s’assigner des objectifs qui, directement ou indirectement, aideront à prédisposer
l’urbanisme, dans l’aire d’étude, à assumer pleinement son rôle de locomotion des actions de développement durable et de
relance socio-économique aux assises fortes.
Le présent rapport, Diagnostic élaboré à cet effet, de par ce qu’il porte en analyse synthèse multi critères et multi
sectorielles, constitue un document d’importance capitale. Certes, il supportera et orientera les phases, qui lui succèdent. Nul
n’ignorera l’importance de cette phase diagnostique, qui s’est attelée à mettre en exergue les atouts et potentialités du
territoire et à mettre en évidence les carences, les dysfonctionnements et les contraintes, auxquels il est confronté.
Ce rapport, de par sa dénomination : diagnostic, s’est essayé à mettre en évidence l’état des lieux de l’aire d’étude et les
principales interactions de la ville avec ses environnements proches et lointains. Les réalités qu’il Révèle, pouvant parfois être
qualifiées d’amère, sont purement la traduction des constats relevés par d’autres études sectorielles, dégagés des enquêtes
effectuées par le B.E.T et ou exprimées par les services techniques compétents.
Les requis en éthique professionnelle, en mutisme nécessaire, en fidélité scientifique et en neutralité absolue, sont les
fondamentaux pour lesquels les membres de l’équipe, missionnée pour ce faire, sont intransigeants et pour toutes les phases
de la présente étude. Cette rigueur, impose de rapporter les choses telles qu’elles sont constatées, pour mettre en exergue les
potentialités réelles de la ville afin d’en rationalises l’exploitation et de mettre en évidence les manques et les insuffisances à
dessein de vouer le P.A à ses missions de réajustement et de réglage.
La participation effective et l’accompagnement rationnel, réservés par tous les partenaires concernés, constituent, non
seulement, un soutien au BET, mais aussi une contribution riche pour la réussite et le bon aboutissement de cette étude.
L’occasion est à saisir donc, pour adresser les expressions de hautes gratitudes à toutes les instances, qui ont bien voulu
concourir à la réalisation de ce travail. Les Autorités Provinciales, Les Autorités Publiques chargées de l’urbanisme, les Ediles
Locaux et les Administrations et Etablissements Déconcentrés, sont tous, vivement remerciés pour leurs bons offices à l’égard
de ce faire. Les recommandations qu’ils développements, à l’occasion de la concertation qui portera sur ce diagnostic, seront,
sans nul doute, d’un apport certain pour son enrichissement. La quémande leur est faite pour en conforter la teneur, par leurs
contributions, attendues être conséquentes pour le restant des phases de cette étude.
Le but de l’analyse de l’environnement régional et provincial est d’essayer de comprendre, qu’une entité spatiale est
à la fois vivante et dynamique. Elle ne peut de ce fait, être un simple champ d’application, exclusivement fermé aux
influences extérieures et irrésistibles aux différents spectres mutualistes, antagonistes, endogènes ou exogènes. Elle
est plutôt l’image et le produit de son contexte, avec lequel elle est en interaction permanente, sachant bien
qu’aucune agglomération ne peut prétendre à une autonomie totale.
La définition de cet environnement sera abordée par la présentation des contextes régional et provincial, qui sont
développés à l’appui des données recueillies auprès des administrations territoriales et des services régionaux et
provinciaux, et ce à l’occasion de l’établissement du présent rapport diagnostic.
1. L’environnement régional
La région Taza- Al Hoceima -Taounate s’étend sur une superficie totale de 24.155 km², soit environ 3,4 % de la
superficie nationale. Elle abrite une population de l’ordre de 1.807.113 ha, soit 6% de la population totale nationale. La
région connaît une densité de 78 habitants au km², donc plus forte que la densité nationale, qui n’est que de 41
habitants au km².
Cette région est limitée au Nord par la Méditerranée, à l’Ouest par la région de Tanger-Tétouan et Gharb-Chrarda-
Beni Hssen, au Sud par la région de Fès-Boulmane et à l’Est par la région de l’Oriental.
D’après les données du recensement de 2004 et compte tenue de la création de la province de Guercif, la région se
compose de quatre provinces, dont la population est répartie de la manière suivante :
Tableau n°1 : Poids de la population par province en 2004
Au niveau de la croissance démographique, la population de la région est passée de 1.720.000 habitants en 1994 à
1.807.113 habitants en 2004 (répartie sur 306.804 ménages), soit une croissance de l’ordre de 5,06%. Dans le total
c’est la population rurale, qui bénéfice d’un poids démographique important de l’ordre 75,80% de la population totale
régionale, soit 1.370.201 habitants, contre 24,20% pour la population urbaine (436.912 habitants).
La répartition de la population régionale, permet de constater l’existence d’une certaine inégalité entre les quatre
provinces. Ainsi, en termes absolu, c’est la province de Taounate qui dispose de la plus grande part, soit 36,98%,
suivie de la province de Taza avec 30,91%, puis la province d’Al Hoceima avec 21,89%, enfin la province de Geurcif
avec 10,22%. A contrario, on constate que la répartition de la population par milieu, laisse apparaître la province de
L’agriculture
La population de la région de Taza-Al Hoceima-Taounate abrite 75,8 % d’habitants ruraux. Ce taux met bien en
évidence sa vocation agricole.
Pratiquée par 210 320 exploitants, l’activité agricole régionale est exercée sur une superficie agricole utile de 927 400 ha
répartie entre les provinces, comme suit :
La région de Taza-Al Hoceima–Taounate se caractérise par sa diversité bioclimatique et son caractère montagnard,
offrant une grande multitude d’essences et d’espèces forestières.
Le capital forestier de la région est l’un des plus importants du pays avec un pourcentage de 8,10% du total national.
Il est réparti entre les provinces de la région de la façon suivante :
- Taza : 232.934 ha2 ,
- Geurcif : 235.000 ha1
- Al Hoceima : 121.202 ha
- Taouante : 40.543 ha
-
Parcours, incultes et élevage
Les parcours et les incultes s’étendent sur une superficie de 799.350 ha et sont quasiment exploités par le secteur de
l’élevage. Ce dernier, repose principalement sur le mode extensif. Le cheptel est constitué de 208.700 têtes de bovins,
1.003.200 têtes d’ovins et 386.100 têtes de caprins.
La pêche
Le secteur de la pêche maritime dans la région est représenté, exclusivement, au niveau de la province d’Al Hoceima.
Cette dernière, s’ouvre sur une zone maritime s’étendant sur 250 km, se limitant au Nord par Oued Douna (province
de Nador) et à l’Est par Oued Laou (province de Chefchaouen).
L’Industrie et le commerce
L’activité industrielle dans, la région Taza- Al Hoceima -Taounate demeure faible, puisque la production ne représente
que 0,35% de la production industrielle nationale. Ce constat, se manifeste, d’emblée, par le nombre de zones
industrielles qui n’est que de quatre, ainsi que par le nombre des emplois industriels crées qui ne dépasse pas 7.000
personnes.
La production industrielle se caractérise par la prépondérance de l’industrie agro-alimentaire (52%), suivie de
l’industrie textile-habillement (28%), de l’industrie chimique et para-chimique (11%) et de l’industrie métallurgique
(9%).
Le tourisme
La région Taza- Al Hoceima –Taounate dispose de nombreux atouts touristiques, combinant plusieurs variétés
d’activités touristiques : balnéaire (plages d’Al Hoceima de 70 Km de longueur : Cala Iris, Tores, Bades, Espalmadero,
Asfiha, Souani…), culturel (Medina de Taza, Kasbat Msoune, maisons de Tounate…) et montagnard (stations Issaguen
– Tizi Ifri – Azila – Taghzout, Bab Boudir, Bouyablane…).
La capacité d’accueil de la région, est d’environ 2.800 lits répartis sur 44 établissements classés.
1
- Chiffre approximatif
2
- Chiffre approximatif
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 7
L’artisanat
Riche par son potentiel historique et culturel, la région Taza- Al Hoceima –Taounate, développe plusieurs activités
artisanales. Il s’agit d’un savoir-faire cumulé depuis plusieurs siècles, et qui concerne des activités aussi variées,
surtout :
- le tapis de Bni Ouarien dans le cercle de Tahla ;
- le tissage de Douar Oulad Azem à Tounate ;
- le travail du cuir et du bois à Taghazout ;
- la poterie à Imrabten dans la province d’Al Hoceima ;
- Le textile, la menuiserie et la sculpture sur bois à la Médina de Taza ;
- La pierre taillée d’Oued Amlil ;
- Les armes traditionnelles et production d’Alfa à Guercif.
Ce secteur emploie plus de 20 000 personnes. Toutefois, le taux d’encadrement des artisans, nécessite une attention
particulière, sachant bien que les 76 coopératives et associations agissant à cet effet, restent bien loin de combler
les besoins constatés.
2. Contexte provincial
La Province de Taounate a été créée en 1977, pour s’étaler sur des territoires qui relevaient, jadis, des Provinces de
Fès et de Taza. Le découpage en vigueur l’a rallié à la région de Taza – Al-Hoceima – Taounate, dont elle occupe le
troisième rang de point de vue étendue spatiale, avec 5 585 km2, soit 23,7% de la superficie régionale. Les limites de
cette Province se présentent comme suit :
- Au Nord : les Provinces Al-Hoceima et Chefchaouen ;
- Au Sud : les Provinces de Sefrou et Moulay Yaakoub ;
- A l’Est : la Province de Taza ;
- A l’Ouest : la Province de sidi Kacem.
Pour ce qui concerne le découpage administratif cette Province compte 49 collectivités locales, dont cinq communes
urbaines. Les communes rurales relèvent du ressort territorial de 4 cercles.
La Province de Taounate, située, de part et d’autre de la vallée d’Ouargha, se voit faire la liaison progressive entre
les collines du pré-rif et les montagnes du rif central. On assiste ainsi à des altitudes variantes allant de 100 m à 1827
m, d’où la perception d’un relief accidenté, fragile et bien exposé aux aléas naturels, notamment aux processus
d’érosion hydrique, éolienne et parfois différentielle.
La Province se caractérise par un climat continental, imprégné des spécificités méditerranéennes. Les quatre
saisons y sont bien distinguées, avec les particularités d’hiver pluvieux et humide et d’été chaud et sec.
La pluviométrie est bien au-dessus de la moyenne nationale, puisqu’elle varie de 500 mm à 1500 mm par an.
Les températures moyennes sont de 37° au mois d’août et de 5° en Janvier, donc n’enregistrant que peu d’écart
avec les moyennes nationales.
Eu égard à l’importance des précipitations en pluie et en neige et compte tenu de l’étalement de la Province à travers
le bassin hydraulique d’Ouargha, reconnu pour être le plus riche en eau au niveau du Royaume, les oueds de ce
territoire sont régulés par cinq retenues : Al-Wahda, Idriss I, Sahla, Bouhouda et Assfalou. Ces barrages ont été
réalisés pour plusieurs raisons, notamment la lutte contre les inondations, l’irrigation des plaines du Gharb, la
production de l’énergie et l’alimentation en eau potable.
2.2. Les principaux éléments démographiques
Au vu des résultats du RGPH de 2004, la population de la Province est de l’ordre de 668 232 habitants, soit 37 % de
la population de la région, alors qu’elle n’occupe que 24 % de la superficie de cette dernière, ce qui explique la
densité assez importante atteignant 120 hab./ km2 .
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 9
Toutefois, il faut souligner que le taux d’accroissement de la population enregistre une régression manifeste, puisqu’
il est passé de 13% pour la décennie 1982–1994 à 0,6 % à la fin de la décennie 1994–2004. Cette baisse étant plus
criarde en milieu rural, donne d’amples renseignements sur le problème de l’exode rural.
2.3. L’économie de la province
En l’absence des conditions requises pour le développement des activités industrielles et manufacturières, de mines
et de grands pôles pour l’écoulement des produits capables de stimuler le grand commerce, l’économie de la
province de Taounate continue à s’appuyer quasiment sur les activités agricoles, essentiellement sur la
céréaliculture, l’oléiculture et l’élevage.
2.3.1. L’agriculture
Malgré qu’elle soit le support, de premier rang, de l’économie provinciale et l’occupation essentielle de la majorité des
populations, l’agriculture souffre un grand nombre de déficiences et de dysfonctionnements qui freinent son essor de
développement, ou du moins le ralentissent. On ne citera, à titre d’exemples, que :
- la parcellisation excessive des terroirs ;
- l’insuffisance de l’encadrement technique ;
- le manque d’industrie de transformation ;
- les coûts des matières premières flamboyants à cause de l’éloignement des sources d’approvisionnement ;
- la cherté des transports dictée par l’insuffisance des réseaux routiers et l’impraticabilité de certains tronçons.
Comme il faut dire que ces potentialités agricoles sont assez prometteuses, mais sous exploitées, sans pour autant omettre
d’avouer que des actions salvatrices de l’Etat ont été déployées et méritent d’être réajustées et relancées, tel que le projet
DERRO, dont nul ne peut nier les bénéfices qui en ont étés générés.
Les pouvoirs publics, toutes instances confondues, sont appelées à s’épauler pour contourner les problèmes posés,
réorganiser les activités agricoles et d’élevage, mettre en œuvre des politiques de vulgarisation et d’encadrement
efficaces et persuasives et surtout bien inscrire la province dans les préceptes du plan d’action retenu par la
nouvelle dimension du " Maroc-vert". La Province de Taounate est bien nantie pour verser dans cette aubaine,
surtout qu’elle dispose d’un périmètre irrigué, à savoir « Sahla », qui constitue la pierre dorsale du projet de la
modernisation de ce secteur au sein de cette province.
2.3.2. L’industrie et l’artisanat
Le tissu industriel dans la province est très modeste. Il n’est constitué que de 37 unités, s’activant, essentiellement,
dans le secteur de l’oléiculture.
En ce qui concerne l’activité artisanale, elle est constituée principalement du tissage au douar Ouled Azem. De même
que la province dispose d’un pôle provincial artisanal et trois centres artisanaux.
2.3.3. Potentialités touristiques
La province de Taounate offre une diversité de potentialités touristiques, surtout, écologiques et culturels. Les plus
importantes sont :
• les paysages naturels tels que les lacs des barrages Al Wahda, Sahela, Bouhouda, Idriss 1er et Assfalou, le site
naturel de Jbel Outka avec sa forêt et ses lacs naturels, la source de Ain Bouadel.
• les sites historiques sous forme de forteresses (TamBouzid, Oulad Yakhlef et Maziat à Taounate , Amergou à Moulay
Bouchta, Tamodi à Karia, Zawya Sless et Taourta à Rhafsai).
Il va sans dire, que l’appréciation de la place qu’occupe la ville de Taounate et la projection de son bon devenir,
passent impérativement par une bonne exploitation de ses donnes démographiques, économiques et sociales.
Cette évaluation risquerait, toutefois fort, de s’écarter de ses objectifs en termes de planification, si les éléments s’y
collant ne sont pas rapportés et confrontés, aux besoins, aux réalités des contextes et voisinages immédiats et
lointains.
3.1. Un poids démographique important
Depuis le début des années 1970, la ville de Taounate a enregistré une croissance démographique sans cesse. Sa
population s’est vue multipliée par plus de 10, passant de fait de 3101 habitants en 1971 à 32629 habitants en 2004.
Cette croissance étant le résultat, surtout d’un taux de fécondité élevé et d’un exode rural accru, s’est traduite par
une immigration accélérée favorisant une urbanisation galopante difficile à contenir et à bien orienter.
3.1.1. Taounate 4ième ville de la région
Comme le démontre le tableau ci-dessous, le poids démographique de la ville est moyen, puisqu’elle se classe à la
4ième position, de point de vue démographie urbaine régionale, bien derrière toutes les capitales provinciales et tout
de même, bien au-devant des 14 autres centres urbains régionaux. Cette position lui confère la part de 8% de la
population urbaine régionale.
Tableau n° 2 : Population des centres urbains régionaux et rang de mérite
La ville de Taounate s’accapare à elle seule presque la moitié de la population urbaine provinciale (47,8%), d’après le
RGPH 2004. Ce chiffre témoigne de l’importance de ladite population puisque un citadin sur deux dans la province y
est installé.
Figure n° 1 : Répartition de la population urbaine provinciale (en %)
Son évolution a subi une régression importante entre 1982 et 1994, après avoir enregistré une augmentation notable
entre 1971 et 1982. Cette régression s’explique surtout par l’émergence d’autres centres considérés auparavant
comme ruraux, érigés en centres délimités et en municipalités, comme Karia Ba Mohamed et Rhafsai. La quasi-
stagnation constatée entre 1994 et 2004 peut, quant à elle, s’expliquer par le fait que les autres agglomérations de la
Province ont contribué à l’absorption de l’exode rural et que la proximité de la ville de Fès continue à exercer et à
élargir son giron envers ces agglomérations.
Tableau n° 3 : Evolution de la part de Taounate dans la population urbaine provinciale
Année 1971 1982 1994 2004
Pourcentage 35,5% 51,0% 46,6% 47,8%
Source : RGPH 1971, 1982, 1994 et 2004
Par rapport aux autres capitales provinciales de la région, si l’on excepte la province de Guercif qui ne dispose que
d’une commune urbaine, la ville de Taounate se place derrière AL Hoceima (50,8%) et bien loin de Taza (78,6%), dans
cette classification démographique.
Bénéficiant de statut de chef-lieu de la province, la ville de Taounate concentre bon nombres d’équipements
administratifs (23) dont le rayonnement s’étale sur l’ensemble du territoire provincial. Cependant, certains services
extérieurs ne sont pas représentés dans la ville et relèvent du ressort des compétences de la ville de Taza, Fès ou Al
Hoceima, il en est ainsi, des délégations du ministère de commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies de
l’information, de l’artisanat, du tourisme, du Haut Commissariat au plan, etc. Néanmoins, la ville abrite, avec
panache, le siège de la chambre d’agriculture, qui coiffe des compétences s’étalant sur l’ensemble du territoire
régional.
3.2.2. Un positionnement mérité par rapport aux axes routiers et aux équipements de
communication
La ville de Taounate est indéniablement connectée aux principaux carrefours routiers de la région dont Fès, Taza, Al
Hoceima, Guercif dans un premier rang des grande et moyennes villes, et dans un second rang, des villes et centres
émergents comme Ajdir, Aknoul, Oued Amlil et Karia Ba Mohamed... Elle est distante de 100 Km et de 200 Km,
respectivement des aéroports internationaux Fès-Sais et Acharif Al Idrissi d’AlHoceima et de 130 Km de l’aérodrome
de Taza.
Nonobstant, le passage excentré de la voie ferrée dans la province, cette dernière n’en profite pas assez. L’existence
des Gares ONCF à Fès, Taza, Oued Amlil et Guercif constitue un atout additif pour développer en plus-value le
transport ferroviaire dans les régions concernées y compris Taounate et sa population.
Il en est de même pour le transport maritime, qui est assuré unilatéralement par le port d’Al Hoceima, qui demeure
la seule porte maritime la plus proche au niveau régional.
En ce qui concerne, le réseau routier auquel est connectée la ville de Taounate dont principalement la RN 8, les RR
510 (vers Thar Souk), 501 (liant Karia à Fès), 508 (vers Tissa) et 408 allant vers Ourtzagh, demeure très important à
même d’assurer diverses liaisons Nord-Sud, Est-Ouest, voire même celle qui s’oriente vers l’auto-route Fès Oujda.
Force est de constater, que même en l’absence de données précises, sur la région, et d’après les données fournies
par le ministère du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies4, la part de Taounate dans la production
industrielle régionale n’est que de 6%, alors qu’elle est de 70%5pour Taza et 24% pour Al Hoceima.
En effet, la ville participe insuffisamment à la valeur ajoutée régionale, surtout industrielle. Plus d’efforts restent à
faire dans ce domaine, en synergie entre les décideurs, les édiles et acteurs locaux pour lui permettre de mieux se
s’imposer en s’engageant à plein dans le développement des secteurs agricole et industriel.
3.2.4. Une ville intimement liée à la ville de Fès
De par le cumul historique et civilisationnel, la cité de Fès et la ville de Taounate forment un continuum difficile à
découdre. En effet, la ville dont il s’agit se trouve plus orientée vers la métropole de Fès en tant que poids lourd,
jouant un rôle primordial en exerçant son influence économique, sociale, culturelle et tous azimuts, en termes de
façonnement des espaces et en matière d’aménagement des territoires.
Ladite métropole, exerce et continue inlassablement d’exercer une attractivité exceptionnelle sur les villes situés
dans ses girons immédiats et lointains, dont Taounate constitue le trop plein par excellence. Les habitants sont
convoités par l’abondance et la diversité des produits et services non disponibles localement, se trouvent dans
l’obligation (facteurs temps et distance comme stimulus), à dessein de satisfaire leurs besoins en produits et
services, d’errer, sans hésitations, vers Fès.
Et d’ajouter que les patients atteints de maladies épidémiques ne pouvant être traitées localement sont assez
souvent évacués vers le CHU de Fès ou l’hôpital Ghassani ou les cliniques.
Il faut aussi avouer, sans complexe, qu’en matière d’enseignement, les bacheliers de la Province sont accueillis,
généralement, par l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah ou des écoles privées supérieures ou des centres de
formation professionnels publics et privés.
Et de clore, que des échanges en complémentarités et en mutualités entre les deux villes, sont permanente réaction
et ne cessent d’augmenter, surtout avec l’élargissement-renforcement de la RN8 et la réalisation de la voie expresse
liant Fès à Taounate sur 73 Km, censée rapprocher plus les deux cités.
Conclusion
Se situant dans une région s’étalant sur environ 3,4 % de la superficie nationale et abritant 6% de la population totale
nationale, la ville de Taounate composent avec les villes de Taza, Al-Hoceima et Guercif les capitales provinciales de la région.
Au niveau régional
La composante : milieu naturel. La région s’implante sur quatre composantes topographiques différentes, à savoir :
- La région rifaine dont le relief y est relativement haut et accidenté;
- la région pré-rifaine : s’étend au sud des montagnes du Rif pour se dégrader progressivement et s’oriente de l’Ouest vers
l’Est ;
- La vallée de Moulouya : occupant la partie orientale est constituée par des plaines, centrées autour de Guercif ;
- La région Sud : est dominée, quant à elle, par la chaîne du Moyen Atlas, qui donne au relief un aspect accidenté, avec des
montagnes d’altitude dépassant parfois les 2.500 m.
A travers ces unités abruptes, s’intercalent d’autres formations géographiques telles que : la plaine de Nekkor et les plateaux
désertiques de la province de Guercif.
L’Erection de Taounate au rang de Province, il y a plus de 35 ans, a permis à la ville de s’imposer sur son
environnement immédiat, sans pour autant rayonner au sein de son contexte régional.
Toutefois, l’élan généré par le développement urbain de la ville, a stimulé une croissance démographique importante.
Ces changements induits par ce développement ont eu un impact certain sur la vie urbaine, et par conséquent sur les
soubassements socio-économiques de la ville.
L’analyse de la structure démographique, du niveau d’instruction, de l’activité et des conditions de vie permet
d’établir le diagnostic des conditions socio-économiques de la ville.
Ce diagnostic a été appuyé par les résultats de l’enquête ménage dont le nombre des questionnaires a atteint 254, réparti sur
les différents quartiers de la ville comme le montre la carte ci-dessous. Il faut rappeler, tout de même que certains « sous-
quartiers » ont été intégrés dans de grands quartiers, et ce pour des raisons de commodité de l’analyse et de l’illustration
cartographique ; ce qui a permis de fixer leur nombre à 17.
Rmila
Sous l’influence de la conjoncture, la croissance de la ville de Taounate s’est faite à rythme irrégulier.
35000
32629
30000
25000 24378
20000
Population
15000
10000 10801
5000
3101
0
1960 1970 1980 1990 2000 2010
L’évolution de la population de Taounate est fortement influencée par les effets conjoncturels. L’irrégularité dans le
rythme d’accroissement de la population est le résultat, en quelques sortes, de l’impact de la sécheresse qui a
fortement sévi pendant les années 80 et qui a donné lieu à de forts flux d’immigration, en provenance de son
environnement provincial. Les changements intervenus au sein de la société marocaine vis-à-vis des questions de
fécondité, au cours de ces dernières années ont contribué, aussi, à ce fléchissement de tendance6.
6- Selon le CERED, la migration rurale n’expliquerait que 34 à 40% seulement de la croissance urbaine, HCP1999.
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 18
Tableau n° 4: Répartition de la population de la ville de Taounate et de sa périphérie par quartier
Dénomination des quartiers Population estimée (en hab) Date de création Superficie approximative (en ha)
Périmètre d'aménagement
Lotissement Al Wahda 750 1995 6 ha
Douiar 1845 1983 16 ha
Ouled Saïd 2265 1978 48 ha
Demna "ex Douar" 2890 1976 18 ha
Kalaâ "ex Douar" 1150 1980 7,5 ha
Klaïe 820 1979 6,5 ha
Centre-ville "Protectorat" 1760 1975 8 ha
Quartier Administratif 1600 1940 8 ha
Aïn Mrabla 1050 1978 14 ha
Taounate Lakdim "ancien douar" 4890 1977 24 ha
Lassirienne "ancien douar" 780 1977 6,5 ha
Bouhara 420 1980 2,5 ha
Khmalcha "ancien douar" 1420 1980 18 ha
Hjar Mtahen "ancien douar" 1620 1977 12 ha
Hjar Derian "ancien douar" 1560 1978 22 ha
Bouzal 970 1986 9 ha
Dchier haut "ancien douar" 1080 1978 10 ha
Dchier bas 1500 1978 15 ha
Guelta Haila 2620 1982 13 ha
Hait Ydou 1200 1976 14 ha
Rmila 4200 1979 38 ha
Doaur Astar 730 1980 4,5 ha
Tabliet 690 1980 6 ha
Astar "ancien douar" 1375 1984 23 ha
Gueadet Chenti 760 1988 9 ha
Lachaich "ancien" 1450 1984 20 ha
Al Amal 670 1970 7 ha
Mghouzia 720 1980 6 ha
Aïn Berrak 680 1986 5 ha
Sous-total 43465 - 396,5 ha
Quartiers péri-urbains
Oued Lahma "douar" 460 1997 20 ha dispersés
Oued Souahel "douar" 200 1984 5 ha dispersés
Guara -douier- purement rural 260 1970 6 ha dispersés
Oued Mellah 560 1992 8 ha dispersés
Hjar Maâbad -rural- 880 1992 22 ha ancien dispersés
Sous Total 2360 - 61
Totaux 45825 457,5 ha
4500
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Ouled Saïd
Bouhara
Bouzal
Guelta Haila
Lachaich "ancien"
Aïn Berrak
Douiar
Rmila
Tabliet
Al Amal
Mghouzia
Hait Ydou
Klaïe
Aïn Mrabla
Hjar Mtahen
Centre ville "Protectorat"
Doaur Astar
Gueadet Chenti
Lotissement Al Wahda
Dchier bas
Quartier Administratif
Astar
Khmalcha
Demna
Kalaâ
Taounate Lakdim
Dchier haut
Lassirienne
Hjar Derian
Laklaia
Taouante Ain Mrabta
Lakdim
Khmalcha
Demna
Oulad Said
Lieu de naissance En %
Urbain province 0,20
Rural province 28,50
Nés sur place 62,40
Reste du territoire 8,90
Total 100
Source : Enquête ménage, 2013
L’analyse par quartier confirme la transition démographique de la ville, puisque les nées su place dominent l’ensemble du
territoire de cette cité.
Le RGPH 2004, montre pour sa part que pour une population âgée de plus de 5 ans, pour une base de résidence en 1999,
67,6% sont nées sur place. Ce qui nous permet de déduire que la ville est en passe d’achever sa transition démographique,
assurée par une croissance naturelle propre, au dépend du flux migratoire.
Les causes de l’immigration quant à elles, sont dues essentiellement selon, l’enquête ménage, en premier lieu à des raisons
professionnelles (42,7%), pour des raisons familiales (23,6%), pour appuyer l’étude des enfants (27%).
- Un rythme d’accroissement qui tire vers le bas
La ville de Taounate développe un dynamisme démographique important. La tendance élevée de sa démographie apparaît,
aussi, nettement, lorsqu’on compare son TAMA avec celui des villes à taille similaire comme le montre le tableau ci-dessous.
Tableau n° 6 : Evolution du TAMA de Taounate et des autres villes similaires entre 1994 et 2004
Villes Effectifs TAMA
1994 2004
Chefchaouen 31410 35709 1,3 %
Jerada 59367 43916 -3,0 %
Azilal 18080 27719 4,4 %
Zagora 26174 34851 2,9 %
Taounate 24378 32629 3,0 %
El Hajeb 23369 27667 1,7 %
Sidi Bennour 34225 39593 1,5 %
Midelt 38986 44781 1,4%
Maroc - - 1,7 %
Source : RGPH 1994 et 2004
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 22
Carte n°9 : Répartition des origines des ménages par quartier dans la ville de Taounate
Mghouzi Centre
a
Demna
Khmalcha
Oulad Said
Au vu des résultats fournis par le RGPH en matière d’indices démographiques, la ville de Taounate enregistre l’ISF et le
taux de natalité les plus élevés (deuxième et troisième position) par rapport aux villes similaires. Ses taux dépassent,
également la moyenne nationale. Ce constat confirme le caractère jeune de sa population, ainsi que son taux relativement
élevé du pourcentage des personnes déclarées mariées. De même qu’elle enregistre un taux de mortalité infantile des plus
bas au sein de l’échantillon choisi, ce qui témoigne de l’effort louable des pouvoirs publics en matière de santé infantile.
Tableau n° 7 : Indices Synthétique de fécondité, taux de natalité et de mortalité infantile dans Taounate et villes à
tailles similaires
Villes ISF Taux de Natalité pour %º Taux de Mortalité infantile pour %
Le RGPH de 2004 révèle un certain équilibre entre les deux sexes, puisque 50,2% de la population de la ville est
de sexe masculin contre 49,8% de sexe féminin.
Tableau n° 8 : Répartition la population par sexe dans Taounate et les villes à tailles similaires
47,10%
52,90% Masculin
Féminin
La structure des âges, selon le RGPH, laisse apparaître que la population dont l’âge est inférieur à 15 ans connaît un
fléchissement, ce qui est à mettre en rapport avec la du baisse synthétique de la fécondité et du taux de natalité.
Cette tendance rime avec celle enregistrée au niveau national. La tranche d’âge allant de 25 à 44 ans représente la
tranche la plus dominante, en particulier celle entre 25 et 34 ans.
Fig. n° 5 : Structure des âges de la ville de Taounate en 2004
18,0%
16,0%
14,0%
12,0%
10,0%
8,0%
Masculin
6,0%
Féminin
4,0%
2,0%
0,0%
85 et plus
75 à 84 ans
65 à 74 ans
55 à 64 ans
45 à 54 ans Masculin
35 à 44 ans Féminin
25 à 34 ans
20 à 24 ans
15 à 19 ans
10 à 14 ans
- La structure matrimoniale
Selon le RGPH 2004, et sur une population âgée de plus de 14 ans,39,7% se sont déclarés célibataires, ce qui
correspond, parfaitement, à la tendance nationale, 54,5% sont mariés, dépassant, ainsi toutes les villes de même
taille. Notons, au passage, que le phénomène de célibat touche plus les hommes (23,5%) que les femmes (16,2%).
Quant à la population veuve et divorcée, elle demeure faible puisqu’elle ne constitue que 4,4% et 1,4% (les plus bas
dans l’échantillon).
Tableau n° 9 : Etat matrimonial dans Taounate et des villes à tailles similaires
37,7% 35,8%
40,0%
34%
35,0% 33,3%
30,0%
25,4%
22,8%
25,0%
10,0% 6,2%
4,8%
5,0%
0,0%
Moins 15 à 34 35 à 64 65 ans
de 15 ans ans et plus
ans
Pour une analyse plus pertinente de la question urbaine, l’examen de la composante sociale des ménages s’avère
d’une utilité cruciale. Cette composante concerne le niveau d’instruction, l’activité, les revenus, etc.
Population globale de
Population féminine
Niveaux d’instruction 25 ans et plus
Effectifs % Effectifs %
Néant 6994 47 4695 31,5
Primaire 3116 20,9 1132 7,6
Collégial 1353 9,1 566 3,8
Secondaire 1589 10,7 579 3,9
Universitaire 1446 9,7 438 2,9
Source : RGPH 2004
Les taux relatifs à l’instruction confèrent à la ville de Taounate une position meilleure par rapport à la moyenne des
échelons provincial, régional et même national.
Tableau n° 12 : Population âgée de 10 et plus non scolarisé (en %)
Chefchaouen Jerada Azilal Zagora Taounate El Hajeb Sidi Bennour Midelt Maroc
Niveau
Niveau
fondamental 27,3 27,9 23,1 22,8 24,4 26,5 27,6 31 20,7
Niveau secondaire 4,9 3,6 4,5 3,9 4,3 5,8 5,4 5,8 3
Niveau
universitaire 5,1 3 4,2 3,4 4,5 4,4 4 3,9 2,4
Source : RGPH 2004
Du point de vue niveau d’instruction de la population ayant 10 ans et plus, et comme le montre le tableau ci-
dessous, la ville de Taounate enregistre des performances importances par rapport aux échelles provincial et
régional. Notons aussi, que bien que la part de la population féminine dans chaque niveau d’instruction soit dans une
situation défavorable, par rapport au sexe masculin, elle reste tout de même mieux positionnée en comparaison aux
autres échelles.
Tableau n° 13 : Répartition de la population non scolarisée, comparée à la province, la région et le national
Ville de Toaunate Province Région National
Niveau
Global Féminin Global Féminin Global Féminin Global Féminin
Fondamental 24,4 % 42,9% 12% 26,8% 14,6% 32,7% 50,9% 22,2%
Secondaire 4,3 % 36,8% 0,7% 27,4% 1,3% 33,3% 34,1% 14,3%
Universitaire 4,5 % 31,4% 0,9% 22,7% 1,3% 30 ,5% 7,5% 3,1%
Source : RGPH 2004
L’analyse du niveau d’instruction partielle par quartier fait ressortir des résultats, des plus saillants, qui différent
selon les ratios comme avancés ne suivant pas la logique de positionnement géographique, ni la stratification socio-
économique:
-sans : 38% à Hjar Dariane, 25% à Oulad Said, 23% à Astar ;
-Coranique : 37% à Laklaia, 36 % à Laachich, 30% à Dchier et Taounate Lakdim et 28% à Oued Mellah ;
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 28
-Fondamental : 44%, à Hjar Maabad, 42%à Oued Mellah, 38% à damna et Laklaia ;
-Collégial : 45% à Ain Mrabta, 33% à Khmalcha, 30% à Damana, 30% à Mghouzia, 26% à Hjar Mtahan ;
-Secondaire-qualifiant : 32% à Mghouzia, 31% au Centre, 22% à Taounate Lakdim, 20% à Rmila ;
-Supérieur : 20% à Oulad Said, 13% au Centre, 10% à Rmila et 9% à Hjar Mtahan.
Oued Mellah
Dchier Bouzal
Astar
Hjar Maabad Rahal Laachich
Hjar Mtahan
Rmila
Hjar Dariane
Mghouzia Centre
Laklaia
Ain Mrabta
Taouante
Lakdim
Demna
Khmalcha
Oulad Said
Le taux d’activité de Taounate se situe dans la tranche des taux inférieurs des villes à tailles similaires (5ième
position). Ce taux est, également, inférieur à la moyenne nationale qui est de 41,7%.
Le taux de chômage, quant à lui, se situe à un niveau moyen par rapport aux villes similaires. Cependant, ce taux est
supérieur de plus de 5 points au taux national (12,4%).
Ainsi, la ville de Taounate est marquée par un taux d’activité bas, conjugué à un taux de chômage élevé, ce qui reflète
la fragilité du marché de travail où l’offre d’emploi ne couvre que faiblement la demande de travail.
La répartition des actifs occupés selon le genre révèle un rapport de plus de 5,5 entre homme et femme. Cette faible
participation féminine montre le caractère très accentué de intégration de la femme dans l’activité économique de la
ville ; corollaire de l’immigration rurale vers cette dernière.
Figure n° 8 : Répartition des actifs occupés selon le sexe
Les services administratifs constituent, à côté de l’activité commerciale, l’un des grands créateurs d’emploi (28,8
%). Par ailleurs, ils participent activement à la stimulation de l’économie de la ville.
Tableau n° 16 : Part des services administratifs des actifs occupés
Villes %
Chefchaouen 31,8
Jerada 26,6
Azilal 35,9
Zagora 29,3
Taounate 28,8
El Hajeb 29,2
Sidi Bennour 14,4
Midelt 23,1
Source : RGPH 2004
Comparée aux villes similaires, Taounate se place à un niveau moyen. La part du secteur public (27%) dans
l’ensemble des actifs reste toutefois importante s’il l’on prend en compte les taux national (11,1%), régional (8,9%) et
provincial (4,8%). Il semble que le statut de chef-lieu de la province, qui fait que la ville abrite les délégations des
services extérieurs des différents ministères, a joué un rôle important dans ce sens.
La forte présence des fonctionnaires constitue une aubaine pour l’économie de cette ville, dans la mesure où elle
constitue un segment de marché important. De même que la commande publique et communale, participe activement
à la dynamique du rouage économique de Taounate.
Tableau n° 17 : Répartition des actifs selon les secteurs d’activité
Secteurs économiques % de l’ensemble des actifs
Primaire 9,5 %
Secondaire 21,8 %
Tertiaire 68,1 %
N.D. 0,6 %
Ensemble 100 %
Source : RGPH2004
En dépit de l’accumulation de traditions à caractère urbain, l’attachement de la ville à ses origines rurales apparait
sur plusieurs plans, en particulier celui de l’habitat. Ce dernier, constitue le premier élément visible, témoignant des
conditions de vie dans la ville et sa périphérie.
Selon la commune urbaine, la ville compte quatre quartiers non réglementaires abritant 918 personnes, habitant 153
logements sur 19 hectares. De même que, selon la même source cinq quartiers péri-urbains forment l’environnement
immédiat de la ville et abritent 2.360 habitants sur une superficie de 61 hectares. Ces types d’habitat développent
certaines formes d’insalubrité et enregistrent les taux d’équipements et d’infrastructure les plus bas de la ville, à
l’exception du raccordement en électricité et dans une moindre mesure au réseau d’eau potable.
D’un autre côté, il existe dans la ville de Taounate 34 habitats menaçant de ruine.
Si l’on ajoute le problème de la densité par logement, qui atteint 5,1 personnes par logement en moyenne, selon
l’enquête logement de 2009, les conditions d’habitat s’altèrent davantage. Une telle densité est beaucoup plus
importante pour le type d’habitat sommaire et bidonville, puisque 67% des logements sont habités par un effectif
supérieur à 5 personnes (32% plus de 7 personnes).
Figure n° 9 : Répartition de la densité par logement par type de logement dans la ville de Taounate
100% 22 32
80% 38
66 75
60% 36
35
40% 62 7 et plus
32
20% 34 25 33
5à6
0%
3à4
Moins de 2
Le niveau de revenu est connu pour être un indicateur très significatif des conditions de vie dans une localité
déterminée.
Tableau n° 18 : Répartition des ménages de Taouante selon les tranches de revenu :
Revenu < à 2500 DH [2500 – 5000 DH] [5000-10000 DH] > à 10000 DH
% des ménages 37,7 % 36,7 % 14,2 % 11,4%
Source : Enquête ménages, 2013
La lecture des données du tableau ci- haut laisse entendre que plus de 1/3 des ménages retenus pour l’enquête ont
un revenu inférieur à 2500 DH, plus de 1/3 ont un revenu compris entre 2500 et 5000 DH et que le reste, soit
25,6% ont un revenu qui dépasse 5000 DH. L’importance relative de cette dernière tranche est liée au fait qu’au
sein d’un même ménage plusieurs actifs s’entraident pour subvenir aux besoins de la famille, ainsi qu’à l’existence
d’une catégorie importante des salariés du secteur public.
L’enquête ménage a révélé, aussi, que le pourcentage des ménages qui comptent plusieurs actifs ou noyaux est
assez important puisque qu’il dépasse les 20%.
La conjugaison des déficiences dans les conditions d’habitat est le reflet de situations économique et sociale
difficiles au sein de la ville de Taounate. Il en résulte que pour contrecarrer les conditions de précarité des efforts,
sans relâche, doivent être menés sur ces fronts pour les mettre sur le piédestal du développement durable.
L’analyse de la répartition des revenus par quartier laisse présager que les titulaires des revenus les plus hauts :
71% plus de cinq mille Dh à Laklaia, 52% à Oulad Said et 49% à Taouante Lakdim ; Tandis que les revenus lesplus bas
concernent les ménages touchant moins de mille Dh : 22% à khmalcha, 18% à Laachich et 12% à Rmila. Ce constat,
est aussi bien vrai pour les quartiers entourant le centre et où sise dans les quartiers paupérisés, bien au- delà du
centre.
Le constat prégnant afférent au niveau de vie par quartier montre que le niveau de vie diffère selon la situation
financières des ménages et ne suit pas le critère centre-périphérie, comme le témoignent les résultats suivants :
Moins de mille Dh : Astar 71%, Hjar Maabad rahal 71%, 66% Oued Mellah. Entre mille et deux mille Dh : 85%à Demna,
84% au Centre, 78% à khmalcha, 71% à Bouzal et Mghouzia, 70% à Ain Mrabta. Entre deux mille et cinq mille Dh : 71%
à Laklaia, 45% à Laachich et 43% à Oulad Said.
Laklaia
Ain Mrabta
Taouante
Lakdim
Khmalcha
Demna
Oulad Said
Laachich
Hjar Maabad Rahal Hjar Mtahan
Rmila
Hjar Dariane
Mghouzia Centre
Demna
Khmalcha
Oulad Said
L’activité économique de la ville de Taounate est marquée par la faiblesse de son tissu économique. Le manque de
diversification, constitue le premier constat à ce niveau. Ainsi, c’est le secteur du commerce qui domine, reflétant
ainsi le degré de dépendance des aux autres villes, en matière d’approvisionnement en produits, corollaire de la
timidité du secteur industriel. Nonobstant sa faible participation dans le tissu économique, ce dernier enregistre
même un recul ces dernières années. Les autres activités sont dans une situation similaire.
La diversification et la stimulation des activités constituent le cheval de bataille de la ville au niveau économique. En
effet, ce secteur doit cautionner tous les efforts entrepris dans les autres domaines, notamment sociaux,
urbanistique, etc.
Au niveau économique, la ville dispose d’atouts importants, surtout dans le domaine agricole. Celui-ci, peut stimuler
d’autres activités, en particulier de transformations industrielles, de nature à assurer à la ville la relance
escomptée.
1. Une activité tertiaire dominante
Le secteur tertiaire qui constitue le pivot de la vie économique de Taounate, se caractérise par la
coexistence de trois pôles prééminents : Un commerce en essor, des services de plus en plus ramifiés et
des activités informelles conquérantes. (la ville compte 724 établissements économiques : 537 commerces
(74,2%), 42 unités industrielles (5,8%) et 145 prestataires de services (20%))
Branche Nombre %
Alimentation générale 275 50,7
Habillement 208 38,4
Matériaux et matériels de construction 37 6,9
Matériels agricoles 02 0,4
Pièces automobiles 10 1,8
Autres 10 1,8
Total 542 100
Source: Source commune urbaine de Taounate
Malgré sa modestie, le secteur du commerce n’a cessé de se développer, répondant de justesse à l’évolution de la
demande, bien qu’une partie de celle-ci s’adresse à la ville de Fès en quête de produits de qualité et de manque à
gagner sur les prix. Signalons qu’au niveau des équipements commerciaux la ville de Taounate affiche un rapport d’un
600
500 542
400 482 510
300
374 400 424
200
100
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Source : Délégation de commerce et de l’industrie de Taza
Le secteur du commerce est dominé par le type traditionnel, en l’absence d’un pôle commercial structurant, on note
toutefois l’existence d’un supermarché. Cependant ce secteur n’a cessé de se développer en parallèle de la
croissance urbaine de la ville, en suivant le schéma habituel d’implantation, caractérisé par l’établissement des
épiceries dans les quartiers.
Dans un autre, cadre, l’absence d’un souk hebdomadaire pousse les habitants de ville à s’orienter vers les souks
voisins pour s’approvisionner en produits nécessaires. Néanmoins, cette absence doit être vue comme une aubaine,
puisque un bon nombre de villes n’arrivent pas à se détacher du souk, réputé pour frustrer le paysage urbain et
engendrer de l’encombrement et du désordre.
Malgré son état embryonnaire, le secteur industriel peut contribuer d’une façon significative au développement de
l’économie locale de Taounate, si les efforts déployés s’orienteraient vers la valorisation du potentiel agricole de la
province. En effet, l’exportation des produits agricoles, non valorisés, vers d’autres zones, notamment Fès, constitue
une fuite à l’économie qu‘il faudrait absolument régler, pour stimuler les niveaux de la production industrielle et agir
positivement sur la valeur ajoutée.
Une attention particulière doit être accordée à ce secteur qui joue un rôle important au niveau économique et social.
L’encadrement de l’activité artisanal est le moyen adéquat pour permettre à cette activité d’assurer pleinement ses
missions.
4. Economie de la ville entre facteurs de blocages et perspectives de développement
Nul ne peut réfuter l’importance de la production économique dans le développement d’une localité. En fait, la
création des richesses passe par l’encouragement de la création d’entreprises, seuls acteurs capables d’opérer
cette transformation. Laissée à elles seules les richesses naturelles sont sujettes à l’épuisement ou à la
dégradation. La province, et la ville de Taounate, en particulier ne peuvent assurer un décollage économique sans la
prise en considération de la création d’une valeur ajoutée à partir des potentialités dont elles disposent.
Le décollage, dont il s’agit, ne peut être assuré sans une amélioration avérée en matière d’infrastructure, de
structures d’accueil, de centres de formation de et de programmes cohérents quant à leur vision et leurs mises en
œuvre. Or, la majorité de ses outils nécessaires au développement économique font défaut à Taounate. Beaucoup
d’efforts sont à fournir pour aplanir les difficultés et mettre à profit les atouts de la ville.
Une diversification des activités s’impose, également, pour assurer la synergie entre les différents secteurs
économiques. Les villes de taille similaire n’ont pas d’autres choix que d’essayer de profiter de toutes les
opportunités, bien qu’elles disposent d’un avantage comparatif dans un domaine particulier.
Le développement urbain de la ville sera l’occasion idoine pour mettre l’économie de la ville sur les rails.
4.1. Des facteurs qui bloquent le développement économique de la ville
La ville de Taounate souffre plusieurs handicaps qui accentuent sa fragilité économique. L’activité économique reste
largement dominée par le secteur du commerce, qui à son tour est de nature traditionnelle, voire dans sa majorité
précaire. Les autres activités, industrielles et touristiques étant quasiment insignifiantes, le commerce et la fonction
publique constituent les seuls relais sur lesquels se base l’économie de la ville. La diversification de l’activité
économique apparait comme une nécessité, si l’on veut asseoir le développement de cette localité sur des bases
solides, en prévision de l’augmentation du taux de l’urbanité dans la province, surtout dans la ville.
Comme il est indiqué ci- haut, les structures d’accueil pour les activités économiques constituent un handicap
majeur au développement de Taounate. Cette ville ne dispose ni de zones dédiées à l’activité industrielle, ni de celles
réservées à d’autres types d’activités. Par conséquent, il est difficile pour elle de développer une activité industrielle
capable de valoriser les richesses agricoles dont regorge l’arrière-pays. L’exploitation judicieuse des ressources
naturelles de la province demeure le grand défi de cette ville en quête d’identité économique.
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 43
Taounate souffre aussi la faiblesse de son réseau routier externe, qui ne facilité guère les transactions entre la ville
et son environnement externe. La majorité des routes se trouvent dans un état de dégradation avancée. Les projets
en cours de réalisation, notamment celui de la liaison avec l’axe autoroutier via Aïn Lagdah, quoique louables restent
insuffisants pour assurer une connexion convenable de la ville avec le restant du pays.
Deux autres handicaps, non moins importants, s’ajoutent à ceux déjà cités auparavant : le premier concerne les
carences constatées en matière urbanistique ; il s’agit de la faiblesse de son offre en matière d’espaces urbains, de
voirie, de parkings… le deuxième est liés à l’absence d’équipements propres à l’animation de la vie urbaine tels que
les espaces de loisirs, les musées, les salles d’exposition, le théâtre, les restaurants, les hôtels…. Ce genre
d’équipements constitue un relais certain pour les autres activités et dont le développement parait nécessaire pour
accompagner la relance économique de la ville.
Considérés indéniablement comme le meilleur moyen pour assurer un cadre de vie idoine dans la ville, les
équipements publics jouent un rôle central en matière d’animation et de promotion du tissu urbain. Le
développement de la ville d’aujourd’hui doit beaucoup à la mise en place d’équipements publics modernes et
innovateurs quant à leur conception et à leur mise en place. Des exemples forts édifiants, dans de nombreuses
villes du monde, ont montré que la réorganisation d’une agglomération passe par ce faire.
Dans le cas de la ville de Taounate les insuffisances constatées, à tous les niveaux d’équipements, entravent le
processus de développement urbain, économique et social. Le déficit enregistré en quantité et en qualité est empiré
par une répartition inéquitable de l’existant en infrastructures, constituent une pierre d’achoppement à l’émergence
de cette ville, et différent en continu son aspiration à aller au rythme des attentes de sa population.
1. Des équipements d’infrastructure différenciés
Tout en admettant que les infrastructures constituent inéluctablement le socle sur lequel viendrait s’ancrer tout le
« système-ville », il faut avouer que le site de Taounate n’est pas de toute clémence, eu égard à sa topographie et à
sa constitution géologique, qui font que toute intervention n’est jamais de grand confort.
En effet, la ville semble être en perpétuel défi avec son territoire, dont les composantes appellent plus de technicité
et de sacrifices budgétaires. Il en découle que les ouvrages qui semblent être rudimentaires dans d’autre territoires
commodes, tendent à y constituer un luxe. Seule la volonté inextinguible dont doivent s’armer les décideurs, viendrait
à bout de ces caractères de « ville en achèvement » qui colle à Taounate.
1.1. Des espaces publics inéquitablement répartis
Malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics en matière de mise à niveau, la voirie et les espaces publics
persistent à être en deçà des besoins de la population et bien loin des normes de quotité prescrites, dans les
périmètres urbains. Par ailleurs la répartition spatiale de ces équipements laisse apparaitre, de visu, des disparités
entre les différentes entités de la ville consacrant ainsi l’incohérence de son tissu.La quasi-totalité des équipements
se concentrent dans l’unité homogène centre. Le reste s’éparpille
1.1.1. Une voirie à restructurer
Comme il a été révélé auparavant, les contraintes topographiques de la ville s’imposent forcément, à même de façonner
structurellement l’espace. Elles ne facilitent point la mise en place d’un réseau viaire continu et structuré. On constatera que
le réseau viaire le plus structurant est celui du centre-ville déversant vers sa sortie du côté Sud (RN8), ce qui fait de
cette traversée le moyen de liaison principal de ce réseau. Les autorités publiques multiplient leurs efforts pour
mettre à niveau ce réseau dont, principalement, l’élargissement-renforcement et le dédoublement de la traversée de
la ville au niveau de la RN 8.
L’importance de cet axe principal a fait que le développement de la ville à ses abords s’est articulé en son dépend,
rendant toute liaison entre les quartiers tributaire de ce passage obligé. Le restant de la trame viaire, demeure peu
fonctionnel et souffre la discontinuité. Il engendre un déficit apparent, tant au niveau quantitatif qu’au niveau
qualitatif. La quasi-totalité de la trame viaire, comme le démontre la carte thématique y afférente, affiche des
emprises, inférieures ou égales à 10.00m. Peu nombreuses, celles où ces emprises dépassent cette largeur. En
effet, les voies et ruelles ayant fait l’objet de construction en béton armé dans le cadre de l’opération de
restructuration, en constituent la majorité pour ce qui concerne l’étroitesse des issues piétonnières.
Les carences constatées au niveau de la voirie font que beaucoup de quartiers restent dépourvues de rues
goudronnées en dépit des efforts déployés dans le cadre de la mise à niveau de la ville. Dans certains de ces
quartiers, les voies revêtues sont dans un état de dégradation avancée, alors que dans bien d‘autres les accès sont
toujours à l’état de piste.
Un autre aléa s’ajoute à l’état de la voirie, il s’agit de l’insuffisance des ponts, qui pose le problème de connectivités
entre les différentes composantes de la ville, au gré d’une topographie hypothétique de l’action publique. A
l’horizon, bon nombre de projets d’ouvrages d’art sont en cours de réalisation dans le dessein de faciliter l’accès aux
endroits rattachés aux quartiers situés en marge du tissu urbain.
Finalement, il ne faut pas perdre de vue que le réseau viaire souffre énormément du problème de l’instabilité du sol,
qui provoque une dégradation avancée de ce réseau.
La ville enregistre aussi un déficit criard en matière de places et jardins publics adéquatement aménagés en espace
d’agrément pour accueillir les habitants en quête de loisirs, pour décongestionner l’espace urbain et pour ancrer la
culture de l’écologie, qui s’impose désormais comme gageurs du siècle. L’existant en places et jardins au sein de la
ville est listé comme suit : La place Hassan II ; La place Al Amal ; La place Hjar Dariane ; La place Taounate Lakdim ;
La place Tchier ; La place Hjar Mtahen ; La place Al Massira ; La place Laisiriyine ; La place et jardin 16 novembre ; La
place et jardin Demna ; Le jardin Ain Mrabet.
Il apparait ainsi, que bien que la ville soit située dans un milieu où la verdure est dominante, elle dispose de peu de
jardins aménagés à taille importante. La dynamique urbaine que connait la ville, nécessite la prise en compte des
places et jardins publics comme composante du développement. Ils devront être placés au plus grand rang des
priorités, considérant surtout les opportunités qui se présentent.
Considérant la difficulté topographique et la problématique foncière, qui attisent la convoitise des terrains à des fins
d’habitat ou, au meilleur cas, à des projets économiques et sociaux, il faut dire que la ville est tenue de se mobiliser
pour exploiter rationnellement et prudemment tous les espace interstitiels et les friches urbaines, à dessein de les
vouer aux espaces verts. Les O.N.G et les riverains sont à sensibiliser sur de tels actes en leur faveur, à l’appui d’un
encadrement opportun et d’une contribution effective des édiles locaux.
Demna Khmalcha
Oulad Said
La ville de Taouante assure un raccordement à la quasi-totalité des ménages, soit un taux de branchement de
99,96%, représentant 10.025 foyers habitants les 32 douars raccordés. L’un des deux douars restant, est d’ailleurs
en cours de raccordement. Le territoire de la commune compte, pour ce secteur géré par l’ONEE, 25 postes de
transformation relevant de l’ONEE et 14 appartenant à des clients de celui-ci.
Carte n°16: Répartition du branchement d’électricité par quartier dans la ville de Taounate
Demna Khmalcha
Oulad Said
Sise dans un milieu riche en ressources hydriques, la ville semble être bien alimentée en eau potable. La capacité de
production est d’à peu près 100 l/s, permettant ainsi la sécurisation de l’alimentation de la ville en eau potable
au-delà de 2020.
Taounate assure son alimentation en eau potable à partir de deux ressources :
- Les eaux de surface qui proviennent du barrage Sahla
- Les eaux de puisage captées au niveau de l’oued Sra (4 puits), considérées comme ressources secondaires.
La population de Taouante accède à l’eau potable à raison de 99,8%, soit 8391 branchements. La totalité des
quartiers est desservie en eau potable selon les services provinciaux de l’ONEP. Pour ce qui est de l’avis des services
techniques communaux, l’état du réseau de distribution est considéré comme bon pour 78%, 16% moyen et vétuste
pour 6%.
En ce qui concerne le branchement à l’eau potable ventilé par quartier, force est de constater que la totalité des
ménages en sont satisfait sauf, pour ceux des quartiers Hjar Maabad Rahal où la totalité des habitants utilisent la
borne fontaine ainsi que ceux d’Oulad said et d’Astar où ce taux est de 8%. Dans ce dernier, les ménages font
également recours aux puits et sources à raison du même taux. Tandis qu’à Demna 29% des ménages utilisent le
compteur collectif pour s’approvisionner en eau.
Mghouzia Centre
Demna
Khmalcha
Oulad Said
La ville de Taounate enregistre un déficit remarquable au niveau des équipements socio-culturels. D’importants
efforts restent à déployer à ce niveau pour venir étayer les actions déjà entreprises ou programmées.
Tableau n° 24 : Récapitulation des données sur les établissements scolaires dans la ville de Taounate en 2012
Taux d’encadrement
Nombre Classes Nombre Nombre Elève par
Type d'établissement
d’établissement existantes d’élèves d’enseignants classe
7
- Circulaire n° 06363 du 05 avril 2005.
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 58
Carte n° 17 bis : Rayonnement des équipements éducatifs sur la ville (type primaire)
En ce qui concerne l’évolution de l’effectif d’élèves, force est de constater que globalement, il affiche une tendance à
la stagnation entre 2002 et 2012. Toutefois, on peut constater une régression relative dans le nombre d’élèves
relevant de l’enseignement primaire, contre un menu accroissement intervenu durant les trois dernières années
pour le niveau secondaire.
En ce qui concerne l’enseignement supérieur, la ville ne compte aucun établissement dédié à ce genre de
formation. Les titulaires de baccalauréat s’orientent vers les autres villes pour poursuivre leurs études supérieures,
plus particulièrement vers Fès.
La ville est appelée à améliorer son offre de formation, en matière d’enseignement, considéré comme principal
capital capable de rehausser le niveau de vie dans la ville. Certes, le dépassement des difficultés abordées ci-haut,
n’est pas aisé, mais il n’est pas pour autant à constituer une entreprise hors de portée. A cet effet, l’investissement
dans les conditions d’amélioration de la qualité d’apprentissage est la responsabilité de tous : autorités locales et
communales, O.N.G, associations des parents d’élèves, mécènes, corps enseignant…
Pour ce qui est du secteur de la santé, la ville de Taounate présente un manque constaté tant au niveau des
infrastructures, que des équipements et des ressources humaines. Rapporté au niveau régional, elle occupe un rang
déméritant.
La ville dispose d’un hôpital de zone qui offre les soins nécessaires à la population de province toute entière. Cet
édifice mis en service en 2001, n’est que d’une capacité de 70 lits, et est encadré par 17 médecins. Le seul centre de
santé urbain avec module d’accouchement, mis en service en 1980, ne dispose que de 4 lits pour sa part et de deux
médecins pour assurer les soins de santé de base. En plus de ces équipements, on notera, aussi, l’existence d’un
centre de planification familiale.
Indicateur Performances
Le manque en matière d’offre de soins caractérisé par l’insuffisance des unités hospitalières et la vétusté de
l’existant, crée des difficultés énormes pour les populations. Ce secteur est appelé à suivre le développement spatial
de la ville afin d’assurer le requis en proximité, d’aller vers la couverture de la ville en différentes spécialités et
d’installer les équipements nécessaires. Certes les projets en cours de réalisation sont d’un apport irréfutable
(centre d’hémodialyse, centre de pneumologie), mais ils restent insuffisants pour pallier les manques.
Un autre problème amplifie l’insignifiance de cette offre de soins et qui est liée aux effectifs en ressources
humaines, ce qui n’est pas en mesure d’assurer la régularité et l’opérationnalité du service public, surtout pour ce
qui est des spécialités. Il est à noter que Taounate, compte 23 cadres de santé, 82 infirmiers et 25 cadres
administratifs, appelés à être en service de toute la population provinciale au besoin.
Il faut ajouter, aussi, que l’offre publique est soutenue relativement par les prestations d’une clinique privée, et de 11
médecins privés et 13 pharmaciens.
A l’instar des autres villes marocaines, les acteurs privés et le réseau associatif jouent un rôle d’animation en
matière de sport, grâce à l’exploitation de différentes salles dans les domaines de l’aérobic, des arts martiaux et
d’autres disciplines ne nécessitant pas des investissements lourds.
Signalons aussi, que la ville de Taounate est dotée de 13 mosquées réparties de manière équitable sur le territoire de
la ville. Quant aux cimetières ils sont au nombre de 7.
Force est de constater donc que la ville de Taounate, faute d’équipements sportifs et culturels adéquats, reste à la
marge d’une bonne exploitation des talons dont regorge la ville, ce qui la prive de tout rayonnement dans ces
domaines. L’absence de structures d’exposition, constitue par exemple un manque à gagner dans des domaines où
elle excelle. L’organisation d’un festival des figues n’est-il pas de bonne aubaine pour promouvoir l’identité de la ville
et l’image de la province.
La ville de Taounate compte une trentaine d’équipements administratifs, qui assurent la coordination entre les
niveaux central et provincial. Ces équipements, dans leur majorité, exerce plus un rayonnement provincial que
régional.
Il s’agit des administrations suivantes : la Direction Provinciale de l’Équipement et des Transports ; la Direction
Provinciale de l’O.N.E.P ; la Délégation Provinciale du Ministère de la Santé ; la Délégation Provinciale de l’Éducation
Nationale ; la Délégation Provinciale de l’Habitat ; la Direction Provinciale de l’Agriculture ; la Délégation Provinciale
de la Jeunesse et Sports ; la Délégation Provinciale de l’Entraide Nationale ; la Délégation Provinciale des Anciens
Résistants et Membres de l'Armée de Libération ; la Délégation Provinciale des Affaires Islamiques ; Itissalat Al
Maghrib ; l’Agence Principale de Barid Al Maghrib ; la Direction Provinciale des Eaux et Forêts et Lutte Contre
Désertisation ; la Trésorerie Provinciale ; la Subdivision Polyvalente des Impôts ; le Service de l’Enregistrement et
Timbres ; la Circonscription Domaniale ; l’Agence de services de l’O.N.E ; le Centre d’Immatriculation des Véhicules ;
l’Inspection Provinciale de la Protection Civile ; la Conservation Foncière ; le Service du Cadastre et la Chambre
d’agriculture ; deux arrondissements urbains, une préfecture de police ; un siège de la gendarmerie royale,
l’inspection provinciale de la protection civile… la carte de référence sectorielle permet de les illustrer spatialement.
Toutefois, la ville reste dépourvue des services rendus, directement, par certains départements tels que ceux du
Haut Commissariat au plan, la délégation du tourisme, la délégation du commerce et de l’industrie, la chambre de
commerce, de l’industrie et des services, la chambre d’artisanat… Lesquels sont recasés à l’extérieur de la ville dans
les villes de Taza, d’Al-Hoceima et de Fès.
La position géographique de la ville, bien perchée en attitude, ses caractéristiques topographiques dures à
contourner et sa géologie fragile et sujette à la détérioration sous l’effet de toute intervention humaine en irrespect
des normes scientifiques, font que les espaces urbains publics sont rares et génèrent des coûts fonciers onéreux,
compte tenu des capacités budgétaires locales.
La question du logement, strictement liée au foncier, est placée au cœur de la problématique urbaine de la ville.
Cette dernière s’apparente plus à une cité où le parc logement est peu diversifié et ne suit pas son temps, compte
tenu du poids que représente l’habitat non réglementaire dans cette ville.
1. Un foncier hypothétique
La ville de Taounate a, depuis le début, entamé sa croissance urbanistique sous les contraintes de la topographie.
Son édification s’est peu souciée de l’épuisement des espaces, mêmes les plus difficiles. Elle se trouve aujourd’hui
confrontée à l’épineux problème de pénurie foncière, ce qui risque d’hypothéquer tout effort de restructuration de
son espace urbain et de pénaliser son essor économique.
1.1. Une réserve foncière insuffisante
Juchée, en plein relief montagneux, la ville n’a cessé de subir les contraintes de son emplacement au sein d’un
contexte topographique accidenté. Ainsi, on notera bien que plus de 40% du périmètre urbain sont inéligibles à tout
acte d’urbanisation. Il s’agit, presque, de toute la bande nordique qui entoure la ville, au delà de l’espace urbanisé. A
considérer les estimations des services communaux, 40% de la superficie de la commune est constituée de terrains,
plus ou moins plats, 40% de plateaux et 20% occupés par les montagnes.
Comme il a été souligné ci-haut, l’élément topographie fait que, le portefeuille foncier urbanisable de la cité est loin
de répondre à ses besoins en habitat et en équipements. En plus, le capital foncier est dans sa majorité à caractère
privé et seules quelques parcelles relèvent du domaine public, des habous et du domaine militaire, ce qui limite la
marge de manœuvre des décideurs publics en matière de programmation urbaine.
La partie Sud de Taounate peut être retenue comme une panacée pour pallier le problème d’urbanisation. Elle
constitue, modeste soit-elle, une réserve foncière, susceptible de supporter l’extension de la ville. Ceci ne doit
nullement empêcher de mettre en œuvre des efforts d’ingénierie pour aplanir les difficultés techniques de certains
sols et pour rationaliser l’exploitation de toute miette du territoire aux fins auxquelles elle se prête.
1.2. Un marché immobilier étroit
En dépit de l’épuisement des terrains urbanisables, la ville de Taounate n’a pas connu une pression sur les prix du
foncier, contrairement à d’autres villes du pays, qui ont vécu une flambée des prix durant les deux dernières
décennies.
D’après les conclusions de l’enquête ménage, les prix d’acquisition des terrains font apparaître que plus de 80% de
ces derniers ont été acquis pour un prix inférieur ou égal à 500 DH le m2, alors que ceux dont le prix varie entre
500 et 1000 DH représentent 10,4% et seulement 7,1% ont été achetés à un prix supérieur à 1000 DH.
Pour la première tranche, force est de conclure que les prix d’achat constatés sont dus àla l’ancienneté relative des
acquisitions. Certains terrains, surtout à la périphérie ont été achetés à des prix dérisoires qui ne dépassent pas 50
DH, dans leur statut, jadis rural. Les lots dont le prix dépassent 1000 DH, ont été acquis aux cours de la dernière
décennie. Au plus haut degré le prix du m2 ne dépasse que rarement les 3000 DH.
7,1%
10,4%
250 DH et moins
20,1% 251 à 500 DH
62,3% 501 à 1000 DH
Plus de 1000 DH
La différence des prix varie en fonction de l’emplacement des quartiers. En effet, à l’image de toutes les villes, c’est
dans le centre où le prix est le plus élevé, obéissant à la règle qui fait que plus en s’éloigne de celui-ci plus le prix
diminue, surtout dans la zone périphérique.
La rareté des terrains urbanisables, si elle n’est pas résolue, risquerait de renchérir les prix du foncier pour aller,
au-delà du pouvoir d’achat des ménages, et engendrer par conséquent la prolifération de l’habitat non réglementaire,
surtout à la limite du périmètre urbain.
On en déduit que le marché foncier dans la ville de Taounate manque de valorisation et reste tributaire des actions
publiques, faute d’opportunités encourageantes pour drainer la promotion immobilière opérée par le privé.
La production de logement dans la ville est peu probante, que ce soit au niveau du secteur privé que du secteur
public. L’essentiel de la promotion immobilière est l’œuvre des particuliers et est dominé par l’auto-construction, ce
qui ouvre la voie à la spéculation incontrôlée et à la quête de l’habitat à moindre coût, sans égard pour sa conformité.
- Une intervention publique en deçà des aspirations
Hormis, les opérations réalisées dans les années 80, la production immobilière publique (ERAC, Al Omrane), est
presque absente du marché foncier de la ville. Or, généralement, l’intervention publique en matière immobilière crée
non seulement des logements, mais génère une restructuration de l’espace et favorise l’émergence de l’habitat
commode et bien agencé. Dans ce cas, l’insuffisance de cette intervention a eu comme conséquence, en l’absence de
promoteurs privés, un dérapage vers l’habitat non réglementaire, qui a eu à son tour des effets néfastes sur l’espace
urbain.
C’est cette timidité d’encadrement de la part du secteur étatique, qui pousse les pouvoirs publics aujourd’hui à
initier des opérations de restructuration, sans pour autant espérer revenir à la situation de départ, d’avant
l’avènement de l’habitat insalubre et non réglementaire.
La timidité de l’offre publique en parcelles de terrains et en logements a conduit la majorité des ménages, à petite et
moyenne bourse, issue de l’immigration à basculer vers l’habitat non réglementaire. Ce qui a privé la ville du
développement et de l’animation du marché immobilier local.
Les résultats des commissions en charge de l’instruction des demandes d’autorisation, donnent d’amples
éclaircissements sur la dynamique de la promotion immobilière. En effet, pour la période allant de 2007 à 2012, le
nombre des autorisations de construire a connu une croissance lente entre 2007 et 2009, pour infléchir en 2010
avant de voir leur nombre augmenter, relativement en 2011 et 2012. Du point de vue type d’habitat, c’est le logement
économique qui prédomine avec 99% des autorisations de construire contre 1% pour les villas.
Tableau n° 32 : Autorisation de construire et permis d'habiter
Années Nombre Nombre de permis
d'autorisations d'habiter
Quant à la délivrance des permis d’habiter leur nombre s’est multiplié par 2,5 en 10 ans, en passant de 34 en 2002 à
86 en 2012, avec toutefois un rythme irrégulier connaissant certaines régressions brutales au cours des années
2003, 2006 et 2010.
Figure n° 14 : Evolution du nombre des permis d’habiter de 2002 à 2012
100
86
80
63
60 56 52
61
40 34 37
31
35
20 27
15
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Le mode de construction développé par les particuliers, reflète une autre caractéristique du marché immobilier dans
la ville, il s’agit de l’insuffisance et de la modestie des interventions à mettre au compte des promoteurs privés.
L’exigüité des superficies et du nombre de lots produits ou en cours permettent d’avoir une idée sur ce marché.
Entre 2002 et 2011, sur les cinq opérations autorisées pour lotir, on soulignera que le plus grand lotissement n’a pas
dépassé 54 lots, le deuxième 18 lots, alors que les trois restants ne portent que sur une scission de parcelle par
deux.
Ces opérations ont un caractère occasionnel, et par conséquent ne sont pas produits par des promoteurs de pur
métier. L’auto-construction et l’habitat non réglementaire constituent un handicap de taille contre l’émergence d’une
promotion immobilière privée soutenue.
1.3. La prolifération de l’habitat sous-équipé
La ville de Taouante, a entrepris des efforts louables pour intégrer l’habitat sous-équipé dans le tissu urbain. En
effet, confrontés à l’existence et à l’émergence de plusieurs quartiers de ce type depuis la création de la province en
1977, les pouvoirs publics n’ont cessé de multiplier les actions de mise à niveau pour trouver une issue à cette
situation d’irrégularité, difficile à gérer au niveau urbanistique. Ainsi, selon la commune urbaine de Taounate, la ville
et sa périphérie comptent quatre quartiers sous-équipés, ayant donné lieu à un type d’habitat non conforme aux
normes en vigueur.
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 77
Tableau n° 33 : Les quartiers sous-équipés dans la ville de Taounate
Date de Nom du quartier Propriétaire Superficie Nombre de Equipements existants
création initial constructions
Mis à part les données fournies pat la commune sur ce sujet, d’autres quartiers peuvent être facilement repérés
comme poches d’habitat sous-équipé, il s’agit des quartiers : Laachaich, Kelaâ Boufil, Tabliat, Azifet et Oulda Said.
Cette réalité, s’imposant au paysage urbain de la ville et sa périphérie, a nécessité et nécessite l’intervention des
différents acteurs dont notamment l’autorité publique en charge de l’urbanisme et les acteurs publics locaux, en vue
de lui apporter des solutions convenables. C’est dans ce cadre, que différents programmes de restructuration de
quartiers ont été mis en œuvre par le ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville et dont
l’exécution a été confiée au groupe Al Omrane. Ainsi, entre les années 2000 et 2012 cinq opérations ont été
programmés, ayant bénéficié à quelques 7457 ménages, sur une superficie de 227,5 Ha et pour une enveloppe
budgétaire de 66,9 millions de dirhams.
Tableau n° 34 : Opérations de restructuration des quartiers sous-équipés
Taounate-ville donne le profil presque mono-produit, où le type de construction économique domine le parc
logements. Le développement modeste du type d’habitat en immeuble, conséquence normale de l’exigüité des
terrains, reflète la mutation longue du secteur.
2.1. Un parc logement peu diversifié
Le parc logement de la ville est dominé par l’habitat de type économique, la part des autres catégories de logements
est faible, ce qui lui donne l’image d’un parc peu rénové.
En matière de logement, le RGPH 2004 montre que c’est celui de type maison marocaine moderne qui domine le parc
logement de la ville avec 80,3%, ce qui lui confère la troisième position dans ce type de logement par rapport aux
villes similaires. Cependant, cette cité reste peu dotée en habitat de type villa (0,2%), puisqu’elle est également
classée en dernière position dans l’échantillon choisi, Il en est de même au niveau du type appartement qui ne
représente, d’ailleurs, que 2,2% du parc logement. Toutefois, ce qui retient l’attention, c’est la part que représente
l’habitat de type rural, estimée à 5,9% faisant de ce ratio l’un des plus élevés parmi les villes similaires, juste
derrière la ville de Zagora (19,7%).
Types d’habitat Chefchaouen Midelt Azilal Taouante El Hajeb Sidi Bennour Zagora Jerrada
Villa, niveau de villa 0,9 1,2 2 0,2 2,8 3,8 1,8 3,4
Appartement 15,8 0,7 4,4 2,2 2,8 1,4 3,9 0,7
Maison marocaine
27,3 6,7 6,4 3,8 2,7 2,7 12,6 7,5
traditionnelle
Maison marocaine
49 70,4 79,9 80,3 83,1 78,1 54,2 82,4
moderne
Maison sommaire ou
2,1 16,5 3,4 4,6 5,3 9,7 4,3 3,6
bidonville
Habitation de type
1,1 2,5 0,3 5,9 0 0,6 19,7 0
rural
Autres 3,7 2 3,6 2,9 3,4 3,9 3,4 2,2
Total 100 100 100 100 100 100 100 100
Source : Enquête Logement au niveau des villes de Taza, Al Hoceima et Taounate, 2009
A l’instar des autres petites villes, la prédominance de logement de type économique reflète le degré de cohérence
sociale, fort existant au sein de la ville. En effet, le sentiment régnant laisse présager, l’existence, presque d’un
même niveau de vie. Le recours à l’habitat en copropriété est guidé d’une part par la préférence des habitants pour
le logement individuel, faute d’une forte intégration dans le style de vie urbain et de l’hostilité des esprits à se
détacher du référentiel culturel rural.
2.2. Un héritage problématique
Abritant des types de logement vétustes, les décideurs de la ville ont lancé une batterie d’opérations de rénovation,
c’est le cas de la plupart des anciens quartiers de la ville. A côté de ces anciens logements un autre type d’habitat,
représente un danger pour les résidents par sa menace de ruine. Cet habitat, concerne quelques logements
éparpillés dans les anciens quartiers et qui se caractérisent par un état de dégradation structurel. Selon les
services communaux compétents, ces bâtisses sont au nombre de 34, réparties comme suit : Asatr : 8, kalaa : 4,
Taounate Kdim : 7, Demna : 4, Hajar Dariane : 6 et Dchier : 5.
Ces bâtisses ont été construites quasiment sur des terrains présentant un grand risque, en raison de l’existence de
chaâbats et de fortes pentes. Malgré son âge relativement récent, le parc logement de la ville se trouve confronté au
problème de la vétusté et de la menace de ruine, ce qui nécessite des opérations de confortement ou de
reconstruction, ainsi que l’adoption de mesures techniques vigoureuses pour faire en sorte que ces problèmes
n’apparaissent plus.
Il y a lieu de souligner que l’habitat non réglementaire ou sous-équipé échancre le paysage urbain de la ville avec des
pourcentages importants comme pointés sur le plan de référence sectoriel, mettant en évidence les principaux
quartiers supports de ce fléau comme en témoignent les chiffres ci-après : 100% Oued Mellah, 94% à Laachich, 93%
à Astar, 86% à Hjar Maabad Rahal et 71% à Bouzal. Même le centre ne s’y échappe pas bel et s’en accapare, pour le
moindre, quelque 8% de ce type d’habitat.
Mghouzia Centre
Demna
Khmalcha
Oulad Said
L’évaluation du parc logement à travers l’analyse du statut d’occupation, la superficie des logements, et leurs
équipements permet d’avoir une idée claire sur le mode d’habitation des ménages dans la ville et sa zone
périphérique.
- Un parc dominé par les logements de petite et moyenne taille
Du point de vue consistance et comme c’est le cas de la plupart des villes de même taille, ce sont les petits
logements qui y dominent. Cependant, comparée aux villes similaires prises en comparaison, elle se positionne à un
niveau intermédiaire entre les logements de grande taille (Midet et Azilal) et ceux plus petits (EL Hajeb, chefchaouen
et sidi Bennour).
Tableau n° 37 : Répartition des logements selon la taille dans Taounate et les villes à taille similaire
Nombre Chefchaouen Midelt Azilal Taouante El Hajeb Sidi Bennour Zagora Jerrada
L’enquête ménage, quant à elle, a montré que pour la moitié du parc les habitations disposent de 3 à 4 pièces, 32,7%
d’entre elles en ont plus de 4. Cependant, pour cette dernière catégorie il s’agit surtout des habitations situées en
périphérie de la ville où l’habitat de type rural persiste toujours.
Figure n° 15 : Consistance des logements au sein de la ville deTaounate
16,9%
32,7% Moins de 3
3 à 4 pièces
Plus 4 pièces
50,4%
Fort de sa ventilation par quartiers, la répartition du nombre de pièces, enregistre des ratios plus ou moins
homogènes dont les plus importantes :
- Inférieure à deux pièces : 44 % au centre, 27% à Laachich et Khmalcha, 25% à Hjar Driane, Mghouza, Demna
et Oulad Said ;
- Deux à quatre pièces : 78% à Bouzal, 69% à Rmila, 66% à Ain Mrabta, 64% à Astar et 60% à Dchier ;
- Cinq et plus : 66% à Taounate Lakdim, 64% à Hjar Mtahan et 50%à Hjar Driane et Demna.
Laklaia
Taouante Ain Mrabta
Lakdim
Khmalcha
Demna
Oulad Said
L’enquête logement de 2009 confirme cette répartition au niveau de la tranche 70 à 150 m2, dont le taux est de 77%,
alors que celle de moins de 70 m2, elle est de 4% et celle de plus de 150 m2 19%. Cette même enquête a démontré
que la surface moyenne des logements au niveau de cette ville est de 104 m2 .
Tableau n° 38 : Répartition de la superficie du logement selon le type d’habitat en (%)
Typologie Moins de 70 m² 70 à 150 m² Plus de 150 m²
Villa - - 100
APP - 100 -
MMM 4 74 22
MMT - 100 -
CSB 15 81 4
Total 4 77 19
Générant une disparité conséquente entre les principaux quartiers de la ville, la superficie des logements a la
propension de largesse en parcourant du centre vers la périphérie. Les quartiers Hjar Maabad Rahal et Oulad said,
se distinguent par l’existence de logements dont la superficie dépasse les 150 m2, avec des pourcentages respectifs
de 42% et 11%.La superficie régnante dans les autres quartiers de la ville est inférieure ou égale à 150 m2, sachant
qu’elle va décrescendo au-delà de 100 m2 avec des pourcentages importants comme le démontre la carte
thématique ci-contre.
Oued Mellah
Dchier Bouzal
Astar
Hjar Maabad Rahal Laachich
Hjar Mtahan
Rmila
Hjar Dariane
Mghouzia
Centre
Laklaia
Taouante Ain Mrabta
Lakdim
Demna Khmalcha
Oulad Said
Pour ce qui est des niveaux des constructions, on peut constater, d’après l’enquête ménage, que la moitié des
constructions sont de 2 niveaux, celles de 3 niveaux ne représentent que 12%, alors que la part de celles d’un niveau
constituent plus du tiers des habitations. Cet état montre encore une fois de plus, la modestie des conditions
d’habitat des ménages et les limites de leurs bourses.
Figure n°17 : Construction par niveau
100,0%
37,0% 50,4%
12,2%
0,0% 0,4%
1 niveau
2 niveaux
3 niveaux
4 niveaux
Source : enquête ménage 2013
Le résultat de l’enquête logement de 2009, a confirmé pour sa part, que c’est l’habitat en 2 niveaux qui est le plus
dominant, suivi de celui de 3niveaux, comme le démontre le tableau ci-dessous :
Tableau n° 39 : Structure des constructions dans la ville de Taounate
Niveau de construction %
1 niveau ,17%
2 niveaux 44%
3 niveaux 37%
4 niveaux 1,9%
5 niveaux 0,1%
Total 100%
Source : adapté de l’enquête logement 2009
Le paysage urbain caractérisé par le désagencement marqué par les hauteurs des constructions, qui se
démarquent selon les quartiers. Le nombre de 4 niveaux et plus, qui prédomine à raison de 25% au centre, n’est que
de 14% à Laklaia. Le reste, en prospects de R+1, et R+2, se développe dans les autres entités spatiales de la ville avec
un nombre de niveaux compris impliquement entre 2 et 1. On note, aussi la domination d’un seul niveau dans les
quartiers situés à la marge comme le démontre le plan de référence sectoriel s’y collant.
Laklaia
Taouante 25% Ain Mrabta
Lakdim 50%
25%
Demna Khmalcha
Oulad Said
Mode de financement
Le financement de ces constructions est fait à raison de 85,5% par les apports personnels, contre seulement 9,1%
par recours à l’emprunt. La modestie des catégories socio-professionnelles et du niveau de vie font qu’une grande
partie des ménages soit évincée du circuit du financement des logements par crédit bancaire. L’étalement de la
durée de construction des bâtisses confirme ce constat.
- Les statuts d’occupation
D’après les données du RGPH 2004, la part des ménages propriétaires est de 60,1%, contre seulement 27,4% pour
les locataires. Comparée aux autres villes similaires, Taounate se situe à un niveau médian entre des villes où ce taux
est de 81,1%, tel que Jerrada et d’autres où ce taux est faible à l’image d’El Hajeb (41,9%) et de chefchaouen (44%).
Tableau n° 41 : Répartition des statuts d’occupation des logements à Taounate et dans les villes à taille similaire
(en %)
Statut d’occupation Chefchaouen Midelt Azilal Taouante El Hajeb Sidi Bennour Zagora Jerrada
Il est salvateur de reconnaître la prédominance de la propriété privée qui règne sur à hauteur de 100% dans
presque la majorité des logements dans les quartiers de la ville. Les franges de co-propriété, des locataires, des
logements de fonction et de gratuité émergent comme l’indique la carte qui suit, d’une manière sporadique dans les
quartiers : Oulad Mellah, Dchier, Astar, Hjar Mtahan, Rmila, Mghouzia, centre, Hjar Driane, Taounate Lakdim, Ain
Mrabta, Demna, KHmalcha et Oulad Said. Les résultats constatés viennent compléter, confirmer et conforter ceux
enregistrés à l’échelle de la ville.
Taouante
Lakdim Ain Mrabta Laklaia
Khmalcha
Demna
Oulad Said
Globalement, les logements au sein de la ville sont assez bien dotés en équipements nécessaires, comme d’ailleurs la
majorité des villes à taille similaire.
Tableau n° 42 : Equipements de confort des logements (en %)
Equipements Chefchaouen Midelt Azilal Taouante El Hajeb Sidi Bennour Zagora Jerrada
Bain moderne 39,2 25,5 32,2 44,8 39,1 40,5 37,8 22,1
douche
L’enquête ménage a permis de confirmer ces résultats, voire de constater l’amélioration de certains équipements,
tel que l’électricité dont le taux a atteint 92,7% et l’eau 92,5%. Cet état n’est pas sans effet sur l’amélioration des
conditions de vie des ménages, grâce notamment au passage à un autre niveau d’équipements (machines à laver,
téléviseurs, climatiseurs, ordinateurs…). L’enquête logement de 2009 a relevé, d’ailleurs, cette tendance, puisqu’elle
a retenu des taux de branchement de 96% pour l’électricité, 93% pour l’eau, 88% pour l’assainissement et 80%
pour le téléphone.
Concernant la répartition des équipements par type d’habitat, elle est détaillée, comme suit, d’après, les résultats de
la même enquête :
Mode de construction
Les ménages au sein de la ville, optent quasi-totalement pour l’auto-construction en matière de logement. Ainsi, les
résultats de l’enquête montrent que, 91,4%des ménages ont recouru à ce système, contre 8,6% pour l’acquisition. Ce
qui témoigne de la modestie de la promotion immobilière dans la ville et sa périphérie.
L’enquête logement de 2009, quant à elle, a montré, que 99% des constructions ont été effectuées dans le cadre de
l’autopromotion, contre 1% répartie entre l’intervention d’opérateurs privés ou publics.
3,5%
5,1%
Auto-promotion
Promotion privée
Promotion
publique
91,4%
Quoique le mode de construction prédominant soit l’auto-promotion qui concerne la quasi-totalité des quartiers dont
les pourcentages basculent entre 92% et 100% comme le témoigne la répartition spatiale projetée sur la carte
thématique inhérente à ce mode, les quartiers, Mghouzia, Taounate Lakdim Oulad Said et centre échappent à cette
règle en épousant une composition différente faisant apparaître respectivement des taux relevant de la promotion
privée consacrant respectivement 50%, 43%, 12% et 8%. La promotion publique se répand exclusivement dans le
centre avec 48%. Ces résultats concordent avec communion pour porter un coup de force au mode de construction
dominant dans la ville.
Mghouzia Centre
Laklaia
Demna
Khmalcha
Oulad Said
Le recours à l’auto-promotion, conjugué à la modestie des revenus des ménages et à la prolifération de l’habitat
sous-équipé, ont eu pour effet, le prolongement dans le temps de la durée de construction. Ainsi, 24% des logements
ont étés construits sur une durée qui va au-delà de 5 ans, alors qu’une grande part des habitations construites pour
une durée inférieure allant de 2 à 5 ans concerne des logements sommaires. Celles dont la durée est inférieure à 1
an sont de type rural.
Faudrait-il mentionner que l’enquête ménage a révélé que 20,5% des constructions ne sont pas encore achevées.
L’analyse du parc logement en terme d’âge, montre que plus d’un 1/3 des habitations dépasse 20 ans et que presque
un autre 1/3 a un âge compris entre 10 et 20 ans. Le recours à l’habitat non réglementaire, encouragé par l’exode
rural, surtout dans les périodes de sécheresse des années 1980 et 1990 et l’existence de l’habitat de type rural ont
confirmé le caractère récent du parc logement. Les résultats de l’enquête logement de 2009 ont dévoilé que 70%
des bâtisses de la ville ont été construites entre 1982 et 2009.
9,10%
25,60%
13,80% Moins de 10 ans
10 ans à 20 ans
20,50% 20 ans à 30 ans
31,10% plus de 30 ans
N.D
9,10%
25,60%
13,80% Moins de 10 ans
10 ans à 20 ans
20,50% 20 ans à 30 ans
31,10% plus de 30 ans
N.D
L’environnement des logements constitue un élément important pour l’évaluation des conditions d’habitat dans une
ville. Ainsi, seront traités l’environnement proche du logement, la qualité des services publics et la proximité des
services socio-économiques.
Environnement proche des logements
Il est apprécié au vu des quatre principaux éléments : la pollution atmosphérique, les problèmes climatiques, les
zones infestées (insectes, reptiles…) et les nuisances des zones désaffectées (terrains vagues, locaux désaffectés,
dépôts d’ordure, logement insalubre…), la ville n’est touchée, d’après l’enquête logement de 2009, que par les deux
derniers problèmes ; à savoir les zones désinfectées (31%) et les zones désaffectées (4%).
La qualité des services publics
L’enquête logement de 2009, a montré que l’appréciation des habitants pour l’état de la voirie est en somme
moyenne pour 56% des ménages. Alors, que ceux qui considèrent l’état de voirie comme mauvaise représentent en
moyenne 44%.
En ce qui concerne l’évacuation des eaux de pluie, on remarque que les ménages considèrent globalement que cette
évacuation se fait correctement pour un pourcentage de 38% seulement, contre 68% qui ont des appréciations
contraires. Toutefois, il faut remarquer que la quasi-totalité des habitants jugent cette évacuation comme faite d’une
manière insatisfaisante.
Pour ce qui est de l’état de l’éclairage public, 89% des ménages le considère comme suffisant, contre 8% qui le
jugent insuffisant alors que pour 3% il est inexistant. Pour le type de construction sommaire ces pourcentages sont
différents, puisque pour 40% des habitations il est inexistant et pour 60% insuffisant.
Les éléments saillants au niveau de ce chapitre peuvent être présentés comme suit :
Au niveau de l’assiette foncière de la ville
La situation foncière dans la ville met en évidence certaines difficultés qui nécessitent d’être prises en compte pour
créer les conditions favorables au développement de la ville.
L’ouverture de la zone Sud pour l’urbanisation est une issue favorable et possible pour créer une offre foncière, à
même de permettre le décongestionnement de la ville et la réponse aux besoins actuels et futurs. L’insuffisance des
terrains destinés à l’urbanisation crée une pénurie au niveau du marché de logement, ce qui ne serait pas sans effet
sur les prix du foncier dans le futur. De même que les opérations de restructuration des quartiers pourraient
exercer un effet valorisant au niveau des prix dépassant, ainsi, les budgets des ménages en quête d’opportunité
foncière.
Depuis sa création dans les années 70, la ville de Taounate a connue une évolution importante sur le plan urbain.
Cette évolution est le résultat d’une dynamique, certes lente mais qui ne cesse d’imposer une certaine pression sur
l’espace urbain en vue d’une restructuration de son paysage.
Le paysage urbain actuel est donc le résultat des dynamiques spatiales qui se sont cumulées depuis l’émergence de
la ville, provoquant des déficiences et des distorsions qui pèsent sur le fonctionnement de l’espace urbain.
1. Les dynamiques spatiales
1.1. Eclatement de l’espace problématique
L’éclatement et l’étalement de l’espace urbain de la ville sur des sites à risques ou au détriment des activités
agricoles, constituent de véritables défis qui s’imposent à son développement et qui s’imprègnent des dynamismes
de fait qu’affectent le territoire l’assujettissant à cette extension horizontale démesurée, prouvée par les uns et
désapprouvée par d’autres.
1.1.1. Etalement continu de l’espace urbain
L’adjonction de quelques quartiers au noyau urbain, constitué au temps du protectorat, et l’intégration de quartiers,
à l’origine ruraux, occasionnée par l’élargissement du périmètre urbain, ont donné lieu à une urbanisation disparate,
signe de l’éclatement et de la ségrégation sociale, sans gré aux contraintes topographiques caractérisant le
territoire de la ville. L’emplacement même de la cité, est plus le résultat d’un choix stratégique militaire, dicté par le
protectorat, qu’à un quelconque choix délibéré investissant le site.
Contrairement à la logique de planification urbaine, les nouveaux quartiers se sont développés de manière
anarchique, sans obéissance aux normes urbaines en vigueur. Cette réalité a consacré le démaillage du tissu urbain
et a favorisé l’émergence d’une forme de reproduction sociale qui n’est pas sans effet sur le mode de vie dans la
ville.
L’absence d’une structure urbaine, même ancienne, dans le territoire objet de l’emplacement militaire a privé la cité
de toute stratégie de développement supportée par un quelconque plan urbain, tel que celui d’Ecochard développé
par le protectorat dans plusieurs villes marocaines. L’absence d’un outil de gestion opposable a encouragé
l’apparition de quartiers mitoyens au noyau formé par la caserne militaire. Cette problématique allait s’accroitre
sous l’impulsion de l’exode rural, survenu durant les deux premières décennies de l’indépendance. L’extension
urbaine s’est ainsi faite dans tous les sens, de manière continue et sur des terrains impropres à l’urbanisation.
La création de la province de Taounate en 1977 a favorisé l’extension de la ville tout au long de la RN 8 et des zones
environnantes au centre, sans pour autant pouvoir dépasser les limites imposées par la nature topographique du site
dans les sens Est et Ouest de la ville . Cette extension, a stimulé un éclatement anarchique, stratifié et décousu de
l’espace urbain, donnant apparition aux unités spatiales suivantes : Taounate centre, la traversée et les quartiers
implantés au sud.
Avec le temps, l’évolution de l’urbanisation s’est concentrée tout au long de la traversée, devenue un espace de
structuration par excellence et à rayonnement certain sur le reste du territoire de la ville.
1.1.2. Dynamiques de spécialisation et d’hiérarchisation de l’espace
Le développement du tissu urbain de la ville, a engendré une dynamique dont les conséquences se manifestent au
niveau de la création d’un espace hiérarchisé et où les unités développent des mécanismes de fonctionnement
propres, marquant une période déterminée de ce développement. On souligne que :
- Le centre-ville, qui a constitué depuis l’implantation de la caserne militaire une zone d’attraction en matière
économique, continue de jouer ce rôle ;
Il se manifeste au niveau des logements de fonction dans le quartier administratif et des constructions assimilées
aux villas (économique R+2 avec jardin) dans le quartier Demna.
- L’habitat de type économique
C’est le type d’habitat le plus prépondérant. Cependant, il peut être scindé en deux catégories : La première
concerne l’habitat à majorité non autorisée, mais qui a bénéficié d’opérations de restructuration ou en est concerné,
la deuxième catégorie est représentée par l’habitat qui s’est développé dans le cadre des opérations de lotissements
dûment autorisés, surtout dans le cadre de la promotion publique tels que Al Wahda (ex-ERAC) El Wifac (Al Omrane),
ce qui lui a permis d’être en conformité avec les normes en vigueur (plans architecturaux, ordonnancement) et de
bénéficier des équipements publics et des infrastructures.
- Le centre-ville : de par sa qualité de premier noyau urbain de la ville, l’ancien Taounate joue le rôle du centre-ville.
Cette identité s’est renforcée par la juxtaposition du quartier administratif pour jouer ensemble un rôle d’animation
de premier ordre dans la ville, grâce aux offres proposées en matière de commerces et de services privés et
publics.
Le pôle Sud joue, même dans son état phoctal, le rôle de relais et d’animation.
Ce troisième pôle implanté au sud de la ville et est voué pour décongestionner le tissu ancien et offrir à la ville un
bon nombre d’équipements publics ou d’intérêts publics adéquats. Le plan d’aménagement tombé en caducité a
prévu, pour cet espace, d’une superficie de 136,5 ha l’affectation en une zone d’habitation économique, une zone
d’immeuble, une zone de Riad, une zone industrielle et une zone d’activité, en plus des administrations, des
équipements de santé, des équipements collectifs divers, une gare routière, des abattoirs, et des aires de sport.
Tableau n° 46 : Surface des secteurs et équipements dans la zone d’extension
Zone Surfaces en ha
Zone d’habitat économique continue HC1 (R+1) 20
Zone d’habitat économique continue HC2 (R+2) 25
Zone Immeuble 9
Zone Riad 27
Zone industrielle et Zone d’activité 38
Administration 5
Equipements sanitaires 2
Gare routière 2
Abattoir 0,5
Sport 4
Total 136,5 ha
Source : Rapport du PA de la ville de Taounate, 2000
La proximité de cette zone du périmètre irrigué et sa prédisposition à accueillir la zone industrielle, lui confère le
rôle de futur pôle urbain.
On constate nettement que la ville présente peu de pôles susceptibles de donner à la ville des dimensions multiples,
et ce en rupture totale avec les tendances de l’urbanisme contemporain, qui oriente les centres périphériques vers
des rôles de rayonnement à leur niveau. La tâche du planificateur urbain ne semble pas de toute aisance pour
consacrer les polarités requises.
2.1.4. Un tissu urbain décousu
Condamnée, déjà, par sa position géographique difficile, sur des montagnes et des plateaux, la structure urbaine de
Taounate est empirée par les positions des terrains en pente, la présence de chaâba sillonnant le périmètre de la
ville et les aléas géologiques. Il suffirait de dire que la dénivelée avoisine les 440 m pour avérer les difficultés
auxquelles il faut faire face pour assurer la cohésion de la cité, implanter les équipements et projeter le réseau
viaire nécessaire tout en pensant le confortement de l’existant par l’élargissement.
La ville se trouve, d’emblée, dans l’obligation de gérer ces contraintes imposées tant bien que mal par les
considérations topographiques. En plus, les effets de la non maîtrise du territoire a eu comme conséquence la
Il découle de ce qui a été mis en étalage, que ce plan d’aménagement de 2002, a mis en évidence un découpage
aménagiste de la ville faisant apparaitre Taounate haut et Taounate bas. Le zoning a été mis en place par secteurs
quintessenciés dont essentiellement :
- La valorisation de l’axe routier RN8 par une zone VAL supportant une plus-value urbanistique liée à
l’esthétique de la ville, qui aurait due être traduite par des stimuli incitatifs en hauteurs, prospects et en
activités commerciales ;
- L’insertion des équipements socio collectifs, éducatifs et administratifs pour les rapprocher des habitants
des quartiers sous- équipés, notamment des quartiers à restructurer dans Taounate Haut selon ledit PA ;
- La création d’un nouveau centre au sud-ouest de la ville englobant le lotissement AL ouahda en consacrant le
zonage HC2 et en le dotant de 4 équipements administratifs A13, A14, A15 et A16 qui n’ont pas été réalisés ou
partiellement réalisés en inconformité avec leur destination ;
- Cependant la supposée création de ce centre n’a pas convaincu ni les décideurs locaux pour conforter sa
consécration à bon point, ni les acteurs locaux, promoteurs immobiliers et investisseurs pour s’y mettre et
participer activement à le mettre en œuvre et ce pour les raison suivantes :
- 1. Le chevauchement des périmètres irrigué et des terres agricoles avec les aménagements et zoning
projetés ;
- 2. La non maîtrise du volet foncier des terres dont le régime est quasiment privé en l’absence des
propriétés domaniales généralement faciles à acquérir ;
2014 24.546.677.00 - -
4. Les priorités tracées par les pouvoirs publics pour combler les déficits en équipements socio collectifs
administratifs éducatifs, sportifs, en habitat et en développement humain des zones situées selon le PA de
2002, dans Taounate Haut. Ce qui les a incités à restructurer les quartiers d’habitat non réglementaire en
faisant appel au interventions de Directoire d’Al Omrane pour améliorer des conditions de vie des
populations en requalifiant les tissus urbains marginalisés et aussi, la construction-renforcement de la RN8
et de certaines voies d’aménagement exposées aux risques d’éboulement et de tassement ;
6- Le retard accusé dans la confection des études spécifiques relatives aux schémas directeurs
d’assainissement, d’eau potable, de restructuration et de traitement des eaux usées, des déchets liquides et
solides, dont le choix des emplacements de la décharge publique communale et de la station d’épuration ,
demeure prégnant dans l’orientation du développement urbanistique et pèse lourdement sur les options
d’aménagement spatial et d’étalement urbain de la ville. Les zones spatialisées ainsi, dans ce parti
d’aménagement de ce document d’urbanisme n’ont pas été mises en œuvre pour céder place à une
urbanisation d’extrême urgence, quoi qu’elle soit réduite de point de vue taille, s’écarte à mille lieux du
tracé de ce PA de 2002 ;
7- L’immensité du Périmètre d’aménagement dudit PA, dont la superficie exacte dépasse les 1486 Ha, soit un
peu moins du 1/3 de celle du Périmètre urbain de la ville, a fait qu’on a le sentiment que le concepteur
aménagiste s’est fait des illusions et a donné de la force un peu exagérée par ses coups de crayon, pour
essayer de rattraper le vide monstrueux qui gagne encore de l’espace et part pour mieux revenir. On a
l’impression que l’espace projeté dans sa totalité, correspond aux besoins réels de la ville, tout
aménagement confondu. Au contraire, il s’écarte complètement des fondamentaux sectoriels
démographiques (TAMA frôlant à peine les 2%) et socio-économiques (programmation détenant une kyrielle
d’équipements éducatifs et administratifs..). Une vérification rapide se basant sur la grille des équipements
permet de la contredire et de la défaire acerbement. La superficie de l’ensemble du cadre bâti existant et
de nos jours, évaluée à 123 Ha soit 8,27 %seulement du périmètre aménagé, constitue un témoignage
audible pour prédire sur l’incohérence entre les besoins réels et les espaces projetés, coups mal partis
voués fatalement dans leur intégralité, à l’échec. La confection d’un nouveau plan d’aménagement est donc
nécessaire pour imager sa vocation future et libérer son zonage obsidional en hibernation depuis une
décennie.
Le projet urbain de la ville a retenu 37 projets structurants, tels qu’ils sont détaillés dans le tableau ci-dessous, et
ce au bénéfice des domaines suivants :
- Economie : (projets agroindustriels, projet touristiques) ;
- Mise à niveau urbaine : la restructuration des quartiers, le traitement des bâtisses à risques, la
réhabilitation du tissu ancien (Taounate Lakdim) et les aménagements urbains (traversée RN 8 …) ;
- Protection de l’environnement : station d’épuration, déplacement de la décharge publique… ;
- Amélioration du paysage urbain : Boisement… ;
- Résorption du déficit en logement : promotion immobilière pilote, logements sociaux…
13 Création d'un quartier artisanal Ouled Said 32000 m2 Habous 35 600 000 12 mois 24 mois
14 Boisement et traitement des Bassins versants Taounate haut Privé 2 625 000 3 mois 3 mois
15 Déplacement de la décharge publique Sud suivant étude en cours Suivant étude Suivant étude Suivant étude Suivant étude
16 Résorption du déficit en logement Extension Sud 9 ha Privé 54 250 000 12 mois 36 mois
17 Construction d'un espace d'attraction et piscine Hors du périmètre d'aménagement 3000 m2 Particulier en cours 5 500 000 6 mois 12 mois
d'acquisition pat la CM
18 Aménagement et engazonnement du terrain de football Rmila Taounate Haut 2000 m2 Domaine privé de l'Etat 2 625 000 4 mois 8 mois
cédé à l'ALEM
19 Construction d'un abattoir Avenue 11 janvier 200 m2 Domaine 2 200 000 6 mois 12 mois
20 Construction d'une maison de jeunes Voir extrait du PA 1000 m2 Domaine privé de l'Etat 2 200 000 4 mois 8 mois
21 Travaux de bétonnage carrelage et d'éclairage public 3000 m2 12 600 000 4 mois 8 mois
Conseil provincial
2008 Aménagement urbain Bétonnage et carrelage des voiries 12.000.000
DGCL
Les actions menées par les instances en charge de l’urbanisme et de l’habitat, par le biais du groupe Al
Omrane, se sont assignées les mêmes objectifs, en l’occurrence : l’amélioration du cadre de vie, la facilitation
de l’accès aux infrastructures et l’amélioration de l’image de la ville. Ainsi, entre les années 2000 et 2012 cinq
opérations ont été programmées, ayant bénéficié à quelques 7457 ménages, s’étendant sur une superficie de
227,5 Ha et pour une enveloppe budgétaire de 66,9 millions de dirhams. Elles sont exposées comme suit :
Tableau n° 51 : Opérations de restructuration des quartiers non réglementaires
Opération Année de Nb de Superficie Opérateur Coût (DH) Source de
réalisation ménages (Ha) financement
2000-2005 865 31,00 6.000.000
Restructuration 2003-2008 1500 50,00 15.000.000
des quartiers sous 2006-2007 1330 14,50 Al Omrane 13.000.000 MHUPV
équipés 2009-2010 1362 34,00 12.500.000
2012-2014* 2400 98,00 20.400.000
* En cours d’achèvement
Source : Inspection régionale de l’habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville
L’analyse des dynamiques spatiales qui président le développement urbain de Taounate, nous a permis de
constater que cette dernière est soumises à des contraintes difficiles qui nécessitent des décisions importantes
pour les contrecarrer.
Les dynamiques urbaines créent aussi bien des dissensions que des distorsions à gérer. A cet effet,
le traitement
des problèmes résultant du déchirement urbain, de l’étalement excessif et de la densification dont souffrent
certains espaces, ne peut se faire sans puiser profondément pour cerner leurs causes.
Le déchirement et l’étalement urbains sont des entraves majeures qui empêchent la ville de se concentrer sur
elle-même et de résoudre ses problèmes urbains en toute flexibilité. Toute action dans le domaine urbain se
conforte à cette réalité fort régnante sur le tissu urbain de la ville et dont le traitement impose de prendre des
décisions lourdes que ce soit dans le domaine sociale ou financier. Ce qui fait aussi que les efforts déployés au
niveau de la restructuration et de mise à niveau urbain apparaissent comme de simples opérations
d’embellissement qui n’osent pas traiter les problèmes à fond. Il en résulte que la ville de Taounate a besoin des
opérations de grandes envergures, s’inscrivant dans le très long terme, dont les effets sont certes difficiles à
court terme, mais apporteront des solutions radicales à ces maux au grand bonheur de ses habitants.
La complexité résultant des contraintes liées à la gestion de l’espace dans la ville, impose l’invention d’idées
ingénieuses pour dépasser la situation actuelle. Les problèmes résultant de cette complexité ont marqué la réalité
de la ville où anarchie et tentative de régulation rivalisent, sans pour autant que la restructuration arrive à
s’imposer d’une façon définitive.
L’une des caractéristiques principales, constatées au niveau du tissu urbain de Taounate, réside dans l’éclatement
de son espace. Cet éclatement est dû à une dynamique créée par la non maîtrise de l’urbanisme et qui a engendré,
tout au long de l’histoire de la ville, de nombreux quartiers insalubres. Sachant bien qu’à chaque fois que ces
quartiers sont intégrés au périmètre urbain, ils génèrent de lourdes charges de mise à niveau, perturbant ainsi
toutes les projections d’urbanisme et tous les programmes de développement. Pire encore, les efforts
d’intégration ; ainsi entrepris, n’ont freiné en rien l’apparition de nouvelles poches d’habitat spontané.
Cet éclatement forcé ne s’est pas fait uniquement à cause du phénomène de l’habitat sous-équipé, mais il est
également le fruit d’un processus volontariste soutenu par les documents d’urbanisme. Ainsi, ce sont, finalement
des décisions publiques qui ont permis l’intégration des anciennes zones périurbaines abritant de l’habitat
insalubre, à l’occasion de l’ouverture de nouveaux espaces à l’urbanisation.
L’extension du périmètre urbain, aux fins de se prémunir des coups mal partis de la dynamique urbaine se trouve,
à contre cœur, génératrice de problèmes pour les décideurs, qui peineront à contenir les problèmes
d’incommodité, d’insalubrité et de non-conformité de l’habitat rural rattrapé par la planification urbaine.
La ville, présente aussi, la caractéristique d’être bâtie sur un territoire accidenté, où sa majorité est composée
d’espaces difficiles à urbaniser, ce qui fait que cet étalement s’est produit sur des sites à haut risque. Dans ces
conditions, l’on peut constater que la rareté du foncier se pose avec acuité dans ce contexte, générant ainsi un
étalement dispatché dans tous les sens ; comme en témoigne aussi l’ossature formée par les quartiers non
réglementaires autour de la ville.
Cette situation d’antagonisme risque de perdurer, si les mesures adéquates ne sont pas prises en temps opportun
et en anticipation d’un scénario qui risque aussi de se produire, qui est celui de l’intégration des quartiers péri-
urbains.
Cet état ne peut qu’engendrer une accumulation des problèmes économiques et sociaux déjà compromettants et
générant des précarités à contenir. Rompre avec le statuquo est le meilleur moyen pour mettre la ville sur le
chemin du changement.
De premier abord la ville de Taouane fait figure d’une ville où la question du transport est problématique.
L’absence d’un système de transport en commun donne l’impression que cette dernière est dans le besoin
immédiat de le requalifier en matière de création (ligne de bus) et redressement du parc transport, en
général. Pourtant à y regarder de plus près, tous les constats mènent à dire que cette ville n’éprouve pas
pour le moment un grand besoin dans ce domaine. En effet, ni les habitudes des habitants, ni les contraintes
du site, ni le maillage urbain ne militent pour l’implantation d’un tel mode. Le tableau suivant nous renseigne
sur la composition de la structure du parc de transport de la province. La catégorie la plus importante est
celle des taxis de première catégorie.
Tableau n° 52 : La structure du parc de transport public
Nature Nombre des cars autorisés
autocars basés 39
autocars terminus 13
autocars transitant 24
transport mixte 25
taxis première catégorie 627
Taxis de deuxième catégorie 13
Source : province de Taounate
L’adoption d’autres modes de transport serait de nature à conformer ce service public avec les besoins réels
de la cité.
1. L’insuffisance du transport en commun
En matière de transport collectif urbain, la ville de Taounate souffre un handicap sérieux, à la fois,
sur le plan quantitatif et qualitatif.
Le transport en commun reste marginal en l’absence des bus, puisque les taxis entre pour moins de 1% dans
les déplacements des habitants. Il n’en demeure pas moins que l’utilisation du transport de fonction a joué un
rôle dans ce sens, puisque 9,1% des enquêtés en font usage, ce qui prive, relativement, le secteur des taxis
d’un segment de clientèle dont les bourses permettent l’utilisation de ce moyen de transport.
En outre, la concurrence est exercée aussi par les deux roues puisque 14,4% des enquêtés utilisent ce moyen
de transport dans la ville.
Il faut signaler, également que les grands taxis interviennent occasionnellement pour assurer le transport
entre deux lieux prédéterminées (station d’autocar et celle des petites taxis par exemple) pour un tarif fixe de
2 DH.
Globalement l’utilisation du taxi comme mode de transport demeure limitée.
1.3. La marche à pied : moyen de déplacement dominant
Les résultats de l’enquête, menée par le bureau d’étude, montre que la marche à pieds est incontestablement
le moyen de déplacement le plus quêté, puisque 73% y font recours. La topographie difficile ne constitue pas
une entrave à la population de Taounate qui s’y est habituée.
La modestie des moyens financiers et l’étroitesse de l’espace constituent, aussi, des facteurs qui encouragent
les habitants de la ville à privilégier ce mode de déplacement.
8
- Source monographie de la province de Taounate, Août 2010.
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 123
Notons, également que le recours à la marche pour les besoins de déplacement se fait aussi au dépend de
l’utilisation de la voiture personnelle. L’enquête ménage a montré que seulement 2,6% des ménages utilisent
ce mode de transport. Il semble que le pouvoir d’achat des ménages ne permet pas l’acquisition de la voiture.
Cependant une certaine tendance se profile faisant que l’acquisition de la voiture semble gagner du terrain
grâce à la catégorie des fonctionnaires et des commerçants et des métiers libéraux, pour qui elle constitue
un moyen de distinction sociale.
2. La mobilité urbaine
L’analyse des modes de déplacements dans la ville ayant montré que Taounate ne développe pas un grand
besoin en matière de transport en commun et que la majorité des déplacements se font à pieds. On en déduit
que la portée de la mobilité urbaine est minime. La majorité des déplacements se font pour un parcours
réduit, en raison de la taille petite de la ville et de la relative concentration des services privés et publics dans
le centre (quartier administratif et le long de la traversée). Le commerce de proximité exerce
incontestablement, l’effet de rétention dans les quartiers.
Pour ce qui est des déplacements pour des raisons professionnelles, l’enquête ménage a révélé que 87,2%
des actifs occupés travaillent dans la ville, le pourcentage de ceux qui exerce une activité dans le même
secteur où ils logent est de 16,6%. Le recours à la marche à pieds et le transport de fonction minimise donc
tout besoin de mobilité intense pour cette catégorie d’habitants dont les dépenses de transport sont
insignifiantes.
Il résulte de ce qui précède, que la ville ne développe pas un fort besoin en matière de mobilité urbaine.
L’absence de centres et de zones d’attraction accentue ce déficit et génère un manque à gagner pour la ville,
non seulement de nature économique, mais également de portée sociale.
3. Vers un système de transport urbain adéquat
Si l’échec du transport en commun, surtout par bus, a affecté la mobilité urbaine et par conséquent a porté
préjudice au développement socio-économique de la ville, il faut admettre que cette limite peut être facilement
dépassée, si la cité développe une politique volontariste de gestion de cette mobilité, basée sur le durable et
la parfaite adaptation aux préférences des habitants.
En effet, de nombreuses ville dans le monde, de taille similaire à celle de Taounate, accordent une attention
particulière aux modes de transport autres que communs, notamment la marche à pied ou par l’utilisation de
moyen de transport, facile et non polluants, tels que les vélos ou plus moderne tel que le système de
téléphérique. La protection de l’environnement y gagnerait pour beaucoup. La ville peut penser :
- Mettre en place une politique de transport, associée à un plan de transport et de déplacement basée sur
une étude spécifique du transport et de la mobilité ;
- Accompagner le choix des citoyens pour la marche à pieds, en développant un plan de circulation plus
adaptée à ce mode de déplacement ;
- Tenir compte des besoins des habitants utilisant le vélo et le cyclomoteur comme moyen de transport, en
aménageant les espaces susceptibles de satisfaire leurs besoins ;
- Oser prendre des décisions courageuses en matière de diversification des moyens de transport dans une
vision de développement durable, tel que les téléphériques, plus adaptés à la topographie du site et
permettant l’accession aux zones difficiles et périphériques de la ville. L’introduction de motos actionnées par
l’électricité, par exemple entrerait dans ce cadre de diversification.
Conclusion
Les constations dressées lors de l’examen de la question du transport dans la ville de Taounate, rejoignent
celles déjà évoquée dans les différents axes de cette étude à savoir, la modestie du mode et du niveau de vie
des habitants, ainsi que les dysfonctionnements qui caractérisent le tissu urbain.
Si le mode de transport en commun par bus, a montré ses limites dans la ville, il n’en demeure pas moins que
cette dernière est appelée à développer d’autres alternatives qui cadrent avec les choix des citoyens et qui
prennent en considération les contraintes topographiques, mais aussi économiques. Le manque à gagner
résultant de l’absence d’animation économique que crée le mode transport en commun pourrait être comblé
par d’autres actions contenues dans les options offertes par d’autres alternatives.
L’orientation vers des modes de transport plus opportuns ne doit pas être considérée comme un choix de
luxe ou irréaliste, mais un retour aux origines d’une cité qui évolue dans un contexte naturel très riche, qui
nécessite sa préservation avec intelligence. Un tel choix pour ces modes de transport devrait constituer une
composante de la vision que devrait épouser Taounate, en l’occurrence une ville durable et dont les
ramifications concourent à la réalisation de cette vision.
Cette orientation implique aussi des choix simples à mettre en œuvre, mais dont les conséquences ne
tarderaient pas à se faire valoir. La ville de Taounate pourrait s’inspirer énormément des expériences
étrangères dans ce domaine, a conclu d’asseoir une vision d’ensemble, en premier lieu.
L'aire de l'étude, correspondant à la ville de Taounate élargie à ses environs sur un rayon d'environ 10km, se
situe sur les unités structurales du Rif externe central, allant de l'Intra-rif au Pré-rif interne :
1. Cadre lithostratigraphique local9
C'est une grande brèche polygénique d'argiles rouges contenant des amas de petits cristaux de gypse et de
sel, ainsi que des faciès résistants de dolomies, calcaires, de cargneules et d’ophites. Ils donnent un aspect
chaotique à la topographie suite à une dissolution importante. Ces affleurements se présentent en bande
rectiligne NW-SE de 1500m sur 200m au niveau de la rive gauche de l'oued Mellah et en affleurement plus
réduit, au niveau de la vallée du Rhaï sur le versant sud du Jbel Astar. En revanche, au niveau de la vallée de
l'oued Sra à l'Est de la ville, l'affleurement se présente sous forme de gypse stratiforme sous les schistes du
Crétacé inférieur, avec un contact anormal.
Les terrains qui le constituent sont des calcaires dolomitiques liasiques, des flyschs schisto-gréseux callovo-
oxfordiens (Jbel Astar), des schistes gréseux à intercalations quartzitiques du Crétacé inférieur et moyen (Est
de la ville de part et d'autre de l'oued Sra) et les constructions de la ville de Taounate se situent en grande
partie sur les terrains du Sénonien qui sont des calcaires argileux, des schistes et des marnes schisteuses.
9
- Cette synthèse géologique a été essentiellement tirée des ouvrages entrepris respectivement par Fares en 1994 et Piqué la même année.
Comme elle repose sur l’exploitation, à bon escient, de la carte géologique au 1/50000 de Taounate – Aïn Aïcha.
Source : BET
Ce sont des séries sédimentaires transgressives très épaisses, en remplissage de deux bassins : le bassin de
Taounate au Sud et celui de Tahar Souk au Nord. Elles reposent en discordance et affleurent de part et d'autre
de leur substratum jurassico-crétacé. Les dépôts du Tortonien supérieur couvrent de grandes surfaces
d'abord dans la ville de Taounate elle-même, mais surtout dans ses environs.
Ils correspondent à des faciès très variés latéralement : de conglomérats divers, de grès de plage à ciment
calcaire, de grès ferrugineux, de marnes sableuses et gréseuses plus ou moins gypsifères, de mollasses
(alternance de conglomérats, de grès, marnes gypsifères) et de marnes bleues.
Outre les terrains présents dans l'aire de l'étude restreinte à la ville de Taounate, un certain nombre de
formations se rajoutent dans son extension dans un rayon de 10km.
Source : Asebriy L., De Luca P., Bourgois J., Chotin P., Resédimentations d'âge sénonien dans le Rif central (Maroc): conséquences sur les
divisions paléogéographiques et structurales de la chaine, Journal of Africain Earth Sciences Vol. 6, No. 1, pp. 9-17, 1987.
Le Miocène inférieur du Mésorif : représenté par une série marno-gréseuse détritique avec des bancs de grès
et de calcaire.
L'unité de Kétama au Nord appartenant à l'Intrarif : avec des terrains crétacés lithologiquement semblables à
ceux observés dans le Mésorif.
La nappe de Senhadja à l'Est appartenant à l'Intrarif : avec des terrains miocènes, crétacés, jurassiques et
triasiques lithologiquement semblables à ceux observés dans le Mésorif.
Vers le Sud, affleure le Prérif interne marneux.
2. Cadre géotechnique locale
Il est à rappeler que les présentes conclusions puisent essence dans les travaux, précédemment cités,
réalisés par Fares en 1994.
2.1. Les marnes schisteuses du sénonien
Elles forment l'assise de la ville de Taounate, leur altération donne un sol à argiles rouges ou lorsqu'elles sont
fortement tectonisées un sol de schiste effrité.
Les idées maitresses de ce diagnostic repose essentiellement sur le rapport établi par le Ministère de
l'Environnement relate la problématique et les actions environnementales de la région de Taza-Al-Hoceima-
Taounate.
1. Environnement : état des lieux
1.1. Les équipements sanitaires
La production de l'eau potable se fait (Rapport ONEP – BET ISKANE 2001) à partir de deux types de sources :
- 4 puits, équipés pour un débit de 45 l/s, situés dans le champ captant de l'Oued Sra au NW de la
ville. Cependant, depuis 1997, année de mise en service de la station de pompage, la production des
puits est devenue minoritaire.
- La station de pompage du barrage de Sahela, équipée pour un débit de 50 l/s, au Nord de la ville.
La capacité de stockage de la ville est de 1750 m3 répartie en 3 réservoirs. Le réseau d'AEP compte 64km
pour la distribution et 14km pour l'adduction.
La situation en aval des puits et de la station de pompage par rapport à la ville de Taounate, montre que ces
ressources en eau sont menacées de pollution par les rejets des eaux usées de la ville.
Il faut signaler aussi le faible rendement du réseau marqué par le rapport eau consommée / eau distribuée
de l'ordre de 51% en 2000. Il est essentiellement dû aux fuites d'eau qui affectent le réseau.
Le réseau est conçu en système séparatif, mais cette conception n'est pas respectée et présente dans la
pratique de nombreuses anomalies.
Le lotissement El Wahda est doté d'un réseau unitaire représenté par un canal trapézoïdal couvert qui reçoit
également les eaux d'un talweg risquant de déborder en crue.
Le réseau des eaux pluviales, de 7,6 km linéaire, est constitué de caniveaux trapézoïdaux ou rectangulaires et
de collecteurs circulaires.
Le réseau collectif ne couvre pas la totalité de la ville, l'assainissement autonome y demeure le système
adopté avec :
- des puits perdus mal conçus et mal exploités : absence d'ouvrage, colmatage, manque d'entretien …
- équipés de collecteurs non connectés au réseau : rejettent directement
Les eaux de lixiviation des ordures autant de la déchetterie que des points d'accumulation présente une
menace réelle aux ressources en eau des bassins. En effet, ceux de la déchetterie s'écoulent à travers les
talwegs vers le champ captant du Sra.
1.2.3. Erosion
Elle influe sur la dynamique fluviale, dégrade les terres agricoles, envase les retenues de barrages …
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 140
1.2.4. Déforestation
Le domaine forestier est soumis à une forte pression humaine due principalement à la forte densité de la
population (119 habitants/Km2) et à la dominance de l’activité agricole et pastorale. Cette pression se
manifeste par des besoins accrus en terrains de culture, de construction, en parcours et en bois d’énergie.
Ces besoins sont satisfaits au détriment des forêts par les défrichements, les coupes de bois, empiètements,
constructions,….etc. L'assiette foncière non apurée induit des empiétements sur le domaine forestier.
Généralement provoqués, les incendies de forêts dans la Province de Taounate constituent un fléau qui
menace la pérennité de la forêt.
Un plan d'actions prioritaires est en cours de mise en œuvre, avec au 1er rang, la mise en place d'un système
opérationnel de protection durable de l'environnement. Les projets ont été élaborés et concertés avec la
région, avec une dimension partenariale, impliquant les collectivités locales, les acteurs économiques et
sociaux et les ONG. Ils s'articulent sur l'assainissement liquide urbain et rural, la gestion des déchets
ménagers et dangereux, la protection de la qualité de l'air, l'aménagement des bassins versants et
d'équipements hydro-agricoles, la dépollution industrielle, l'amélioration du cadre de vie environnemental et la
généralisation de l’accès à l’eau potable, la protection et la valorisation de la biodiversité et l'éducation
environnementale.
Le projet de la station d'épuration (STEP) de Taounate, de débit 2506 m3/J et de type : lagunage naturel,
achevé à 26%, est malheureusement à l'arrêt total des travaux, à la date de janvier 2013. Cet arrêt est dû à
l'opposition des propriétaires des terrains longeant la piste d'accès à la STEP.
La mobilisation et la protection des ressources en eau et la lutte contre les inondations passent par la
réalisation de nouveaux barrages et de canaux et par l'aménagement de cours d'eau.
Dans le cadre du FODEP, des propositions et actions ont été menées par l'Etat, concernant l'élimination de la pollution
due aux margines, essentiellement par la mise à niveau des unités industrielles vers des procédés plus écologiques
non producteurs de margines.
Notre proposition serait, elle, en faveur de l'encouragement des systèmes traditionnels à presse qui donnent des
huiles de meilleure qualité diététique et valoriser les margines, au lieu de les éliminer ou les rejeter dans le milieu
naturel. En effet, de nombreuses études scientifiques ont montré l'intérêt diététique, sanitaire et agronomique de ces
sous-produits considérés à tort comme des déchets. De plus, on propose l'accompagnement des producteurs pour
maitriser les procédés de presse afin de garantir les qualités des huiles et des margines produites.
Concernant la pollution agricole, notre proposition va dans le sens d'un programme national favorisant la culture
biologique en remplaçant les traitements chimiques (engrais, pesticides…) par leurs équivalents biologiques.
L'année 2014 sera l'année du Bio, il faudra en profiter pour repenser les stratégies du développement durable pour y
intégrer des procédés agricoles et industriels respectueux de l'environnement et de la santé publique, au lieu de
rester attaché à l'approche réparatrice classique de dépollution après pollution.
Diverses campagnes de sensibilisations des usagers, des écoliers et des citoyens en général, ont été
programmées.
Le risque découle soit d’un processus catastrophique, soit de dommages importants, infligés à la fois à une
population, à ses biens et à son infrastructure. Le risque majeur est la possibilité qu'un événement d'origine
naturelle ou anthropique puise engendrer des effets pouvant mettre en jeu un grand nombre de personnes,
occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société. L'existence d'un
risque majeur est caractérisée par sa faible fréquence et par son énorme gravité.
1. Le risque sismique
Le risque sismique est l’espérance mathématique des pertes au cours d’une période de référence et dans une
région bien définie. Il est proportionnel à la vulnérabilité des constructions et infrastructures et aux enjeux et
dépend donc de l’extension de cette région. Il s’agit en fait de la probabilité d’avoir des dégâts suite à un
tremblement de terre.
Carte n°50 : Analyse microtectonique de la fracturation et détermination des axes des contraintes lors de la période
torto-messinienne des bassins néogènes intramontagneux du Mésorif
Actuellement, le Rif est découpé en blocs crustaux séparés par des failles actives, sujets à une contrainte
compressive NS et à une extension régionale EW résultants du blocage de la convergence Europe-Afrique.
La corrélation des tracés des failles néotectoniques avec les données sismiques est correcte, en particulier
avec les failles NS et NE-SW, comme celles encadrant le secteur étudié : zone sismotectonique du Nékor,
entourant l'axe Taounate-Alhoceima. S'y ajoute un autre axe sismiquement actif NW-SE : Taounate-Larache.
La version révisée (2013) du RPS 2000 subdivise le Maroc en cinq zones de risque sismique distinctes et
précise les paramètres sismiques de chaque commune.
Par ailleurs, la typologie des sites distingue dans la version révisée cinq types de substrat lithologique
(Tableau n°55).
Tableau n°55 : coefficients de sites lithologiques (RPS 2013)
Le niveau minimal de performance requis pour un bâtiment dépend des conséquences socioéconomiques des
dommages qu’il pourrait subir en cas de séisme. Le RPS répartit les bâtiments, selon leur usage principal en
trois classes.
Tableau n°56 : Classes de sites et coefficients de priorité I
Classe II Bâtiments du grand écoles, universités, bibliothèques, musées, salles de spectacles et 1.20
public de sport, lieux deculte
salles de fête, d’audience, siège du parlement,
centres commerciaux.
CLASSE III Bâtiments ordinaires habitations, bureaux, commerces 1.0
Tableau n°57 : vitesses sismiques et zones de vitesses et d'accélérations pour les communes de la province de
Taounate (RPS 2013).
Commune Vitesse sismique Zone de Vitesses Zone d'Accélérations
Ain Aicha 10 2 2
Ain Legdah 10 2 2
Ain Maatouf 10 2 2
Ain Mediouna 10 2 3
Bni Oulid 10 2 3
Bni Ounjel Tafraout 13 3 3
Bni Snous 10 2 2
Bouadel 10 2 3
Bouarouss 10 2 2
Bouchabel 10 2 2
Bouhouda 13 3 3
El Bibane 10 2 3
El Bsabsa 10 2 2
Fennassa Bab El Hit 13 3 3
Galaz 10 2 2
Ghafsai 10 2 3
Ghouazi 10 2 2
Jbabra 10 2 2
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 151
Kariat Ba Mohamed 10 2 2
Khlalfa 13 3 3
Kissane 10 2 2
Loulja 10 2 2
Messassa 10 2 2
Mezraoua 10 2 2
Mkansa 10 2 2
Moulay Abdelkrim 10 2 2
Moulay Bouchta 10 2 2
Ouad Jemaa 10 2 2
Oudka 10 2 3
Oulad Ayyad 10 2 2
Oulad Daoud 10 2 2
Ourtzagh 10 2 2
Outabouabane 10 2 2
Ras El Ouad 10 2 2
Ratba 13 3 3
Rghioua 10 2 3
Sidi El Abed 10 2 2
Sidi Lhaj M'hamed 10 2 3
Sidi M'hamed Ben Lahcen 10 2 2
Sidi Mokhfi 10 2 3
Sidi Yahya Bni Zeroual 10 2 3
Tabouda 10 2 3
Tafrant 10 2 2
Tamedit 13 3 3
Taounate 10 2 3
Thar Essouk 13 3 3
Timezgana 13 3 3
Tissa 10 2 2
Zrizer 13 3 3
L’aléa inondation au Maroc a été décrit à travers deux principales composantes : la vitesse moyenne et la
hauteur moyenne dans le lit majeur.
Types de crues possibles
Les trois types de crue suivants sont théoriquement susceptibles de se produire dans le secteur étudié. Plus
bas seront exposés les types de crue susceptibles de se produire dans les sites à risque étudiés dans la
province de Taounate.
- Crues torrentielles des petits bassins de montagne
Ce type de crue est possible dans des régions montagneuses avec des bassins versants de taille réduite.
C’est le cas des grands reliefs Rifains, caractérisés par de fortes pentes, des terrains escarpés, ravinés,
dénudés, généralement imperméables et favorablement exposées aux perturbations météorologiques et
notamment propices au développement de cellules orageuses. Ce sont souvent les crues d'été qui sont les
plus violentes dans ces bassins.
- Crues pluviales «urbaines»
Dans cette catégorie de crues bien particulières qui concernent les communes urbanisées, il y a lieu de
distinguer entre :
− le ruissellement pluvial proprement dit résultant directement des pluies tombées sur le périmètre
urbain et qui relève pour son contrôle du réseau d'assainissement pluvial de l'agglomération ;
− et le ruissellement pluvial périurbain généré par les précipitations sur les petits bassins versants
dominant ces centres urbains et généralement d'une taille de 5 à 50 Km2.
- Crues rapides des affluents principaux des grands cours d'eau
Il s'agit le plus souvent de sous bassins adossés aux reliefs du Rif ou des massifs Atlasiques, tel que l'Oued
Ouergha, affluent du Sebou. La vallée de l'Oued Ouergha concerne l'extension de l'aire de l'étude, et non pas
directement la ville de Taounate.
Sur ces oueds, lorsqu'ils ne sont pas régularisés par des barrages réservoirs importants, les
caractéristiques principales des crues sont les suivantes :
− Temps de montée compris entre 6h et 24h ;
− Durée de la crue de l'ordre de 1 à 2 jours ;
− Temps de décrue de l'ordre de la journée ;
− Temps de propagation compris entre 6h et 12h depuis l'amont du bassin jusqu'à la confluence avec
l'oued principal ;
− Volumes écoulés de l'ordre de la centaine de millions de m3 ;
− Vitesse d'écoulement moyenne (2 à 3 m/s) avec des tirants d'eau supérieurs à 50 cm ou 1 mètre
pouvant entraîner des destructions d'habitations ou de bâtiments instables (pisé) ;
− Élévation de niveau dans le lit mineur important ;
10
-Sources :
- Département de l’Environnement, Direction de la Surveillance et de la Prévention des Risques , Etude pour la réalisation d’une cartographie et d’un système d’information
géographique sur les risques majeurs au Maroc - Mission 1 - identification des risques : Le risque d'inondation, 2008.
- Agence de Bassin Hydraulique de Sebou, Rapports
Généralement provoqués, les incendies dans la Province de Taounate constituaient un fléau qui menaçait la
pérennité de la forêt surtout après l’introduction du Cannabis. En moyenne 16 incendies étaient enregistrés
annuellement causant la disparition de 108 ha de formation forestière.
Conscient de la gravité de ce fléau, le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la
désertification, les Autorités Provinciales et les communes rurales forestières ont convenu en commun un
accord de conjuguer leurs efforts pour mettre en place dans un cadre partenarial un système de prévention
et de lutte contre les incendies de forêts. Pour cela une convention a été signée en Mai 2005 entre le
H.C.E.F.L.C.D, le Conseil Provincial et 20 Communes Rurales de la Province qui a pour objectif la multiplication
des moyens et la synergie des efforts entre les différents partenaires.
L’implication effective des partenaires et la bonne coordination des Autorités Provinciales avaient un impact
positif dans la diminution de la fréquence et l’intensité des incendies au cours de ces cinq dernières années
pour atteindre uniquement 4,7 Ha en 2009 au lieu de 204 ha en 2004 soit une réduction de l’ordre de 98 %
Figure 23 :
11
- Source, Rapport HCP, CERED. Dynamique urbaine et développement rurale au Maroc, p. 135, année1999.
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 170
Il apparaît ainsi, qu’au niveau démographique, la ville est exposée plus aux effets de la conjoncture et son
niveau développement qu’à l’impact de l’accroissement naturel de la population.
1.2. Projections démographiques
Pour aboutir une projection démographique, plus proche que possible, de l’orientation générale de la
croissance de la population de la ville, une prise en compte de l’évolution passée et les effets de la
conjoncture sur cet effet, ainsi que la tendance constatée au niveau national, s’avère nécessaire.
Par ailleurs, vues les incertitudes qui entourent souvent tout travail de prédiction et afin de cerner autant que
possible les effectifs de population aux horizons du plan d’aménagement, voire au-delà, nous avons esquissé
trois trajectoires de l’évolution des populations concernées :
- Scénario 1(haut) : consiste en la conservation de la tendance enregistrée durant la dernière période
intercensitaire.
- Scénario 2 (bas): il s’agit ici d’une variante qui s’aligne à la tendance constatée au niveau national, à
savoir une régression continue durant la dernière période intercensitaire. Dans ce cadre, le HCP a
estimé cette baisse à 0,2% tous les 5 ans.
- Scénario 3 (médian) : ici une moyenne sera calculée, prise comme une régulation des deux
scénarios précédents.
Tableau n° 58 : Scénarios de projection de la population de Taounate
Année de Scénario
projection Bas Médian Haut
2004 32629 32629 32629
2009 37460 37643 37826
2014 42589 43220 43851
2019 47951 49393 50835
2024 53463 56197 58932
2029 59027 63672 68318
2034 64534 71867 79200
Source : BET, 2013
Le scénario haut que l’on peut qualifier de variante tendancielle suppose que les taux d’accroissement moyens
annuels durant la période intercensitaire 1994/2004 soient maintenus. Ainsi, partant d’un effectif de 32629
habitants en 2004, la population de la ville pourrait atteindre 43851 en 2014, 58932 habitants en 2024 et
79200 en 2034, soit une augmentation moyenne de 1552 personnes par an, soit un TAMA de l’ordre de 3%.
Le scénario bas, quant à lui adoptera la tendance baissière constatée au niveau national, ce qui donne une
population de la ville de 42589 en 2014, 53463 habitants en 2024 et 64534 en 2034, soit un TAMA de l’ordre de
2%.
Enfin le scénario médian, consistant en moyenne projette une population de Taounate de 43220 en 2014, 56197
habitants en 2024 et 71867 en 2034, soit un TAMA de l’ordre de 2,5%.
En somme, la ville dont les tendances démographiques passées sont un peu élevées par rapport à celle
enregistrée au niveau national, ne peut échapper, finalement à cette dernière tendance. L’évolution que
connaît la population marocaine, en général, est le reflet du comportement de l’ensemble de ses composantes.
Ces dernières, dont Taounate, ne tarderaient pas à s’aligner à la moyenne nationale.
Ainsi, le nombre des ménages passerait de 6542 en 2004 à 11239 en 2024 et à 14373 en 2034, ce qui démontre
bien que ce nombre est en passe d’atteindre une moyenne de 261 ménages par an. La réduction du nombre des
ménages serait la conséquence directe du report de l’âge de mariage et des effets de l’immigration des
jeunes vers d’autres destinations, notamment les grandes métropoles.
Il faut souligner, également, que la ruée vers plus de citadinité réduirait l’impact négatif généré par l’exode,
principalement, rural vers la ville. La réduction des effets de la ruralité aurait des conséquences directes sur
le mode de vie des ménages, ce qui ne manquerait pas d’homogénéiser la vie dans la ville, par le biais d’une
plus grande intégration de l’ensemble des habitants dans le vécu urbain. Dans ce cadre, les efforts entrepris
en matière d’enseignement auraient des effets positifs dans ce sens, dans la mesure où, comme il est
reconnu, les domaines de l’éducation et de l’enseignement favorisent plus de cohésion sociale.
Cependant, la question économique influence directement les clivages sociaux, puisque sans élargissement du
marché de travail, ces clivages risqueraient de s’accentuer dans le temps menaçant ainsi, toute forme de
cohésion sociale.
Or, et pour pouvoir la sauvegarder, il est impératif de donner une attention particulière aux soubassements
qui président au renforcement du tissu social.
Au fait, la ville de Taounate, est appelée plus que jamais, à faire preuve d’une utilisation optimale des
ressources. Pour ce faire, une série de mesures s’impose avec acuité et dont l’objet serait un renforcement
de la capacité de la ville à mieux profiter de ces ressources.
Il y a lieu de doper l’activité économique, notamment industrielle, par la création d’une zone dédiée
principalement à cette fin. Laquelle zone devrait tenir compte, surtout, des potentialités existantes dans
certains branches d’activités agricoles. La ville est aussi appelée à accorder plus d’intérêt au développement
des secteurs de services dans sa globalité surtout ceux à forte valeur ajoutée. Dans ce cadre, l’amélioration
de la qualité de paysage et de l’esthétique de la ville est d’une urgence extrême et aiderait à appréhender
l’imminente question du renouvellement du tissu urbain.
Finalement l’accompagnement du développement économique ne peut se faire sans la mise en place d’un
système de formation apte à subvenir aux besoins des différents métiers, voire même étoffer le bassin
d’emploi national par des offres de formation relatives aux métiers mondiaux du pays.
4. Au niveau urbanistique : à la recherche d’un redressement total
Sur le plan urbain la ville a besoin de mesures concrètes pour soigner son image ; ici c’est l’avenir de la ville
qui en dépend.
4.1. Des actions à mettre sous la loupe
4.1.1. La nécessité de l’élargissement du Centre – Ville
Taounate souffre énormément du manque observé au niveau du centre-ville au sens urbain propre.
L’étroitesse de celui actuel, pose des difficultés énormes quant à la décongestion de la ville, ainsi que de
l’établissement des connexions avec les autres quartiers.
Aussi, la ville se trouve t- elle dépourvue du rôle attribué méritoirement à un centre-ville, d’où la nécessité
d’accorder une importance particulière à cette question. L’élargissement dudit centre pourrait bouter à une
énormité de difficultés de redressement de la trame urbaine existante, mais engendrait des bienfaits
remarquables sur l’ensemble de cette entité spatiale, lui permettant, ainsi, de récupérer son rôle fonctionnel
et structurant au niveau spatial, résidentiel et commercial. Pour ce faire, ledit élargissement à tenter pour ce
secteur est à ne pas rater en y adjoignant un zoning supportant une plus-value urbanistique en nombre de
niveaux et en activités et services pour conforter la réussite de ce gage à acter sans hésiter.
4.1.2. La vigilance à l’égard de la restructuration urbaine
La recherche de l’équilibre à l’intérieur du territoire de la ville, se doit de mettre en exergue les bienfaits
d’une prise en conscience des contraintes multidimensionnelles émanant des aspects économiques, spatiales,
sociales et environnementales. Faire la ville, requiert en plus du souci permanent de créativité, l’attachement
inébranlable au respect des normes de l’aménagement et ce en matière de projection, de voirie (pénétrantes
et voies de contournement), d’équipements et des préceptes de l’urbanisme opérationnel, concerté, propre et
durable.
Le Plan d’Aménagement, se doit donc d’être le point de jonction d’un « territoire » et d’un « projet ». Il est,
par excellence, l’expression d’une volonté collective consacrant le bon vouloir de planifier la destinée d’une
aire territoriale à la faveur de passerelles solides, assurant, sans fracas, l’interdépendance entre les
particularités de son espace et la légitime quête de sa relance socioéconomique. Comme il lui est
recommandé d’instaurer une parfaite synergie entre l’ensemble des acteurs qui en sont concernés.
Certes la position géographique difficile, conjuguée aux effets topographiques contraignants, ont eu des
conséquences néfastes dans ce cadre, mais il ne faut pas masquer le fait que l’harmonie relève, d’abord, d’une
bonne vision. Nombreuses sont les villes dans le monde, ayant les mêmes contraintes, qui ont pu contourner
des difficultés similaires ou plus pesantes, grâce à des stratégies de développement murement pensées et
mises en œuvre, s’appuyant sur l’exploitation judicieuse de leurs potentialités et sans somptuosité excessive.
En sa qualité de document de planification territoriale, le Plan d’Aménagement, s’offre comme un support de
programmation des investissements qui se déclinent à travers ses options et qui sont indispensables au
développement économique et social qu’il s’assigne. Il constitue par cette singularité, une plateforme solide
sur laquelle viendra s’ériger le contexte partenarial, combien réclamé entre l’Etat et les collectivités
territoriales et entre ces entités publiques et les autres promoteurs du secteur privé.
Toutefois, il faut souligner que le P.A ne peut, à lui seule, supporter la lourde tâche d’entrainer le
développement voulu, d’autres moteurs doivent être actionnés à cet même effet, soient entre-autres :
- L’encouragement dans la bonne gouvernance territoriale ;
- la mise en place d’un plan d’actions opposable à tous les acteurs ;
- l’élaboration des études sectorielles spécifiques ;
- la consécration du partenariat entre le public et le privé;
- la bonne quête des deniers pour soutenir le budget communal, qui se trouve, à lui seul, incapable
d’assumer le financement de la mise à niveau de ce territoire.
Il s’avère crucial de mettre en avant les résultats du diagnostic qui constituent en premier chef, le piédestal
solide, ajouté aux contraintes et atouts spatiaux, conjugués aux apports financiers, à la bonne gouvernance et
à une inter ministérialité convergente, performante, chevronnée et crédible. La programmation des projets en
perspectif en dépend indéniablement.
L’administration centrale doit donner libre cours à celle décentralisée au niveau régional, provincial et aussi à
la commune urbaine, aux édiles locaux et aux ONG, la latitude de traçabilité des perspectives d’aménagement
et de développement, concernant ce bout de territoire. Leur présence effective in situ, doit être investie de
pouvoirs décisionnels et revêtue d’actes d’engagement, de responsabilités assumées à plein vis-à-vis des
populations et en respect à la constitution, sans pour autant s’en dérober ou s’en désengager sans motifs
plausibles.
Les contraintes démographiques, spatiales, sectorielles et d’occupation utilisation des sols, forment
multilatéralement une plateforme idéale pour anticiper sur la concrétisation des projets incorporés dans les
programmes de mise à niveau territoriale et de développement humain. L’insertion des équipements socio
collectifs, administratifs et de loisirs devrait aller de pair avec la restructuration quasi-totale du tissu urbain
de la ville, à dessein d’extirper toutes les racines des maux et coups mal partis de cet urbain.
Quitte à propulser ce territoire et sa conurbation envers le développement et l’émancipation sociale de ses
résidents, dans des délais et perspectives impartis, réalistes et réalisables, en prônant pour une
programmation actée.
La présente analyse de l’état des lieux, étant la résultante de l’exploitation d’études et de rapports antérieurs
et le fruit d’enquêtes et d’investigations opérées par le BET, dans sa quête de véracité et d’éléments
complémentaires, ne peut prétendre définir tous les contours des problématiques sectorielles et spatiales,
auxquelles sont confrontés le territoire de la Province en général et celui de la ville de Taounate en particulier.
Au fait, le premier enseignement à tirer de ce diagnostic, consiste à dire que ce territoire est dans le grand
besoin d’être mieux connu, s’il se veut d’être apprécié à sa juste valeur, de laisser émerger ses potentialités
et de produire des richesses. L’atteinte de tels objectifs, passe inconditionnellement par l’engagement
d’études sectorielles approfondies, faisant appel à des expertises confirmées et convenablement chapeautées
par les instances publiques compétentes.
Comme il découle de cette analyse de l’aire d’étude et des investigations qui y collent, qu’il est indispensable,
d’asseoir spatialement des articulations entre les entités qui composent la ville, dans la perspective de
projeter une réorganisation, territorialement équilibrée. Cela appelle la prise en compte des bilans des études
spatiales et sectorielles et des donnes, afférentes à la restructuration de l’armature urbaine, dont :
1. Un tissu urbain éclaté ;
2. Un périmètre urbain caractérisé par son immensité,( plus de 57 km²) dépassant de loin le périmètre
et les espaces à aménager à l’horizon du futur PA de la ville ;
3. Une base socioéconomique caractérisée par la morosité et des conditions de vie des populations
enclines à l’amélioration ;
4. Des contraintes et atouts spatiaux, topographiques, géographiques, fonciers, de risques divers,
d’équipements et d’étalement urbain à exploiter à bon escient, en vue d’imager la ville future ;
5. Un taux d’accroissement moyen annuel, frôlant à peine les 2%;
6. Un territoire constamment confronté aux dualismes de chevauchement de l’urbain – rural, des
périmètres irrigués – urbains ;
7. Un pullulement de l’habitat spontané ou sous-équipé, malgré les efforts louables des Autorités en
charge de l’Habitat, de la Politique de la ville et de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire
pour redresser et restructurer les quartiers d’habitat souffrant un sous équipement criard,
foisonnant parmi les poches paupérisées du cadre bâti de la ville ;
8. Une batterie de projets structurants de la ville, en cours de réalisation et se dessinant à court et à
moyen terme, comme la décharge publique, la STEP…… ;
9. Un élargissement renforcement de la voirie communale y compris les voies piétonnières grouillant
dans les quartiers d’habitat restructuré ;
10. Une amélioration de l’esthétique de la ville par l’embellissement et le ravalement des façades de la
RN8 et l’aménagement des espaces verts et de ronds-points et la construction des ouvrages d’art
pour faciliter l’accès et la circulation dans la ville ;
11. Une programmation inter ministérielle qui est en train de se généraliser, pour conforter la politique
de la proximité et ce, en matière d’équipements administratifs, Les arrondissements urbains et la
préfecture de police en sont le témoignage irrécusable de cette politique ;
12. Un parti d’aménagement du PA, se dessinant à l’aune des secteurs et calques supportant le
diagnostic de l’existant superposé avec la programmation généralisée des déficits en habitat, en
équipements infrastructurels et super infrastructurel-, de parcs verts, de jardins, de traitement des
berges des oueds et chaabas, projetés à son horizon, pour faire la ville de demain, qui serait celle où
il fait bon à vivre.
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 179
Force est de rappeler, que le présent PA, étant un outil de gestion et de planification, se fixe des objectifs
devant impérativement être mis en exergue et projetés spatialement, pour venir en réponse aux
problématiques sectorielles, dont notamment : les questions environnementales, le sous habitat, le sous
équipement. Ces problématiques nécessitent, d’être traitées en concomitance, en osmose et de manière
complémentaire. Aussi, la quête de l’harmonisation spatiale et du développement durable implique la mise en
évidence des contraintes et des exigences manifestées.
La présente synthèse s’attellera donc, d’abord à rappeler les éléments saillants dégagés par le diagnostic
pour amorcer ensuite le développement des propositions afférentes aux perspectives d’aménagement de
l’aire de l’étude.
Au fait, on constatera que la croissance démographique n’a pas eu de grandes implications sur l’habitat, mais
plutôt sur les équipements, jugés insuffisants et parfois dégradés.
Comme on notera que la croissance démographique, dans la ville, n’est pas autant le résultat d’une forte
immigration, que le fruit d’une croissance naturelle ; alors que dans ses environs périurbains, le croît
démographique serait dû à l’exode rural. Considérant l’évolution de la population, le tissu urbain qui s’en est
produit, est loin d’être satisfaisant, ni en terme d’utilisation de l’espace ni en terme de salubrité.
Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 180
1.3. Le bilan économique
Tel qu’il ressort du diagnostic, il confirme que les ressources naturelles variées et diversifiées sont à la base
du développement de divers secteurs d’activité économique : agriculture, commerce industrie de
transformation, tourisme, artisanat… On en tirera les conclusions suivantes :
L’activité économique est dominée par le secteur primaire, reposant essentiellement sur l’agriculture
en bour, l’arboriculture et l’élevage. Ce secteur emploie une grande proportion de la population
active ;
Le secteur secondaire reposant, quant à lui, sur une industrie agroalimentaire en stade
embryonnaire, n’a pas encore atteint sa vitesse optimale, même s’il emploie une part non négligeable
de la main d’œuvre ;
Pour ce qui concerne le secteur tertiaire, le commerce n’a pu encore atteindre sa vitesse de croisière
surtout pour ce qui concerne l’écoulement en gros et en grandes surfaces, l’artisanat demeure peu
développé. Le tourisme, quant à lui, appelle une restructuration profonde, pour le mener à bien tirer profit des
richesses naturelles et urbanistiques que recèle le territoire.
En matière d’investissement les efforts publics entrepris, lors de la dernière décennie, en matière
d’équipement et de promotion des divers secteurs, se doivent d’être renforcés pour permettre de rattraper
les retards cumulés, de drainer de nouveaux investissements et d’instiguer le secteur privé à mieux faire.
Comme on soulignera, au passage, que la Province constitue, indéniablement, l’une des principales places
financières du Royaume, sans être pour autant, un espace d’investissement remarqué.
Le diagnostic a permis d’approfondir l’étude de l’état des lieux en matière de foncier, d’habitat,
d’équipements et de transport. Les principaux enseignements tirés de cette analyse sont rappelés comme
suit :
Le processus d’urbanisation et d’occupation du sol, au niveau de la ville est le résultat d’un grand
nombre de contraintes et de facteurs dominants. L’histoire, le foncier, la genèse urbaine, le politique,
l’économique, le démographique et le géographique forment les soubassements de la logique de
répartition des équipements et des infrastructures dans l’aire d’étude.
A l’appui de cette vision, l’étude du PA se doit de se faire entourer, dans toutes ses phases, d’un bon nombre
de précautions pour ne pas verser dans le débordement ou dans le perfectionnisme excessif.
Le PA ne peut être assimilé à un simple plan d’architecture pour la raison que la ville est un organe
éminemment complexe et mal connu, d’où la nécessité de mener de nombreuses études sur la matière à
planifier. Ces investigations sont hautement bénéfiques, autant qu’elles ne versent pas dans l’excès. Il est en
effet très facile de faire croire qu’il faut tout savoir sur tout pour élaborer le PA. Ce genre de fuite en avant
dans l’étude au gré d’une démarche à la fois plate et externe est pénalisant.
Le PA est un document de planification auquel on ne peut assigner toutes les fonctions de régulation urbaine,
au sens que son objectif primordial est d’organiser, à moyen et long terme les structures de la ville et de sa
zone d’influence. Il s’agit de définir premièrement une vision générale d’aménagement, pour mettre d’accord,
ensuite, les acteurs publics sur son orbite afin qu’ils harmonisent leurs programmes et décisions.
Ainsi cet instrument doit permettre de ne pas s’embarrasser de trop de détails, de respecter un certain
niveau de globalité et de ne se soucier que des équipements structurants et des grands repères. C’est ainsi
qu’on obtiendrait à la fois un document facile à articuler avec les programmes de développement économique,
et social.
Le développement durable est l’approche véritablement capable d’assurer et de généraliser un niveau de vie
décent pour les populations, vivant dans l’aire d’étude. Ce développement durable, supporté par une
planification spatiale vertueuse, s’adjugera le rôle d’une seconde « main invisible », qui guidera
convenablement les comportements des acteurs économiques.
La prise de conscience en faveur dudit développement, le respect dévoué à l’environnement et l’aspiration à
l’efficience économique, devraient stimuler les acteurs à opter pour une démarche participative et
convergente consacrant, pour l’aire de l’étude, l’autorégulation de sa croissance physique et de son essor
économique.
On notera à cet effet, que tout développement réel passe à travers une vision multi – sectorielle, pour un
aménagement basé sur une plateforme multifonctionnelle. Partant de la situation stratégique de l’aire d’étude,
l’échange, comme fonction dominante, doit être interférée à l’ensemble des secteurs productifs : le
commerce, le tourisme et l’industrie, tout en valorisant les autres domaines d'activités liés aux potentialités
qui s’offrent, tels que l’agriculture et l’artisanat.
Au gré de ces appréciations, la présente étude de PA n’a de choix que de s’offrir comme opportunité pour
aider à venir à bout des déficiences constatées et prôner un aménagement réaliste, perspicace et réalisable.
Les perspectives pour ce faire s’annoncent, sommairement, comme suit :