GSA Seance 3

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Le Salaire

PASCALE BAAKLINI 1
PRINCIPES GÉNÉRAUX

L'une des obligations de l'employeur est de verser un salaire en contrepartie du travail fourni par le salarié. Le salaire
peut être au rendement ou au temps et est librement fixé par les parties. En pratique, quand le salarié ne travaille pas il
n'est pas rémunéré mais il existe de nombreuses exceptions telles que l'absence pour maladie ou certains congés ou
encore en cas d'inexécution du travail imputable à l'employeur.

OBJECTIVES :
1. La Composition Et Le Montant Du Salaire

2. Le Paiement Et Les Garanties Du Salaire

3. Les Charges Sociales Pesant Sur Les Salaires

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1. La Composition Et Le Montant Du Salaire

a. La composition du salaire

q Le salaire de base

Le salaire de base représente la rémunération fixe et constante qui sera versée au salarié.

Ø Il peut être fonction de la quantité produite (salaire au rendement)


ou
Ø du temps passé (salaire au temps).

Il est fixé par les parties lors de la conclusion du contrat de travail

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q Les accessoires du salaire

Les avantages en nature Ils font partie du salaire.


Ils sont présents dans certaines professions où le salarié est en contact avec le client
(l'exemple type étant le secteur de l'hôtellerie et de la restauration). Ils font partie du
Les pourboires
salaire. Ainsi, lorsque l'employeur les centralise, il doit les rétrocéder intégralement et
doit tenir un registre spécial de répartition.
En principe, ce sont des libéralités mais, en pratique, il existe un grand éventail de primes
et, de ce fait, il faut distinguer plusieurs cas afin de connaître les droits des salariés.
Les gratifications
• Lorsque ces gratifications sont liées directement au travail (comme la prime de risques)
et insérées dans le contrat ou dans les conventions collectives, elles sont un élément du
salaire.

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Les gratifications (suite) • En principe, en dehors du cas précédent, elles sont une libéralité à la discrétion de
l'employeur et n'entrent pas dans le salaire.

Cependant, la jurisprudence est venue préciser que certaines peuvent entrer dans le
salaire quand elles sont d'un usage constant (la répétition créant un usage), fixe
(calculées toujours de la même façon) et général (versées à tous les salariés ou à une
catégorie déterminée).

Elles sont alors un acquis pour les salariés qui y auront toujours droit à moins que
l'employeur ne dénonce cet usage.
Les remboursements de Ils ne font pas partie du salaire.
frais professionnels

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b. Le montant du salaire
Il est un élément du contrat de travail ; il fait donc l'objet de la volonté des parties mais
cette liberté est encadrée légalement et conventionnellement.

q Le cadre légal

Le salaire minimum

La loi du 11 février 1 950 a créé un salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et la loi du 2 janvier 1
970 lui a substitué le SMIC (de croissance) qui peut être relevé :
Ø Suite à l’augmentation de l'indice des prix de plus de 2 % ; dans ce cas, il sera augmenté de la même
façon ;
Ø Chaque 1er janvier afin que l'augmentation du pouvoir d'achat ne soit pas inférieure à la moitié de celle
des salaires moyens ;
Ø De façon facultative lorsque le gouvernement décide de l'augmenter en cours d'année.

Il est un salaire horaire brut bénéficiant. Il s'élève à 9,61 € de l'heure, soit 1 457,52 € pour 35 heures

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L'évolution des salaires
• Les ordonnances du 30 décembre 1 958 et du 2 février 1 959 interdisent l'indexation des salaires sur
l'évolution du SMIC, en d’autre terme le fait de conditionner l’augmentation du salaire à l’évolution d’un
des indices précités est interdit.

• L'employeur ne peut pas décider seul de diminuer le salaire (une modification substantielle du contrat
nécessite l'accord du salarié). Par contre, il peut lui refuser une augmentation, alors même que cette
mesure serait appliquée à tous les salariés, pour insuffisance professionnelle.
La non-discrimination
La loi sur l'égalité entre les hommes et les femmes du 23 février 2006 rappelle l'interdiction des
discriminations salariales entre les sexes et que tout doit être fait, lors de la négociation annuelle, pour
réduire les écarts. Selon cette loi, les salariés de retour d'un congé maternité ou d'adoption doivent
bénéficier des augmentations générales de salaire qui auraient été attribuées aux autres en leur absence.

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2. Le Paiement Et Les Garanties Du Salaire
a. Le paiement du salaire
• Depuis la loi de 1 978 la plupart des salariés sont mensualisés. Cette technique a pour but de lisser le
salaire sur l'année afin que le salaire ne varie pas chaque mois en fonction du travail effectué.
Les salariés ne bénéficiant pas de cette loi doivent recevoir leur salaire deux fois par mois et la loi pose
comme principe que les VRP doivent percevoir leur salaire au moins une fois tous les trois mois.

• Tout salaire supérieur à 1 500 € doit être payé par chèque ou virement. En dessous de cette somme, les
salariés peuvent être payés en espèces et ils peuvent exiger ce mode de paiement si le salaire est inférieur à
750 €.

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• Lors du paiement, l'employeur doit remettre au salarié un bulletin de paie avec des mentions
obligatoires. Sur celui-ci, ne doivent pas figurer les mentions relatives à l'exercice du droit de grève ou à
des activités de représentant des salariés.
Depuis 2009, l'employeur peut remettre le bulletin sous forme électronique s'il a l'accord individuel du
salarié.

Le bulletin fait foi contre l'employeur. Le double des bulletins de paie doit être conservé par
l'employeur pendant 5 ans.

• Les salariés ont un délai de 3 ans pour réclamer le paiement de leurs salaires.

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b. Les garanties du paiement du salaire
Le salaire a un caractère alimentaire et de ce fait il est protégé contre les créanciers de l'employeur et du salarié.

q Protection contre les créanciers de l'employeur

Lors d'une procédure collective les salariés bénéficient :


- d'un privilège général sur les biens de l'entreprise leur permettant d'être payés avant certains autres créanciers et ce
pour les six derniers mois de salaire ;

- d'un superprivilège qui prime sur toutes les autres garanties pour les 60 derniers jours de travail (indemnités de congés
payés comprises).

Pour que les salariés soient effectivement payés, un fonds national de garantie des salaires a été créé et est géré par l' AGS
(Association pour la gestion du régime d'assurance des créances des salariés) avec les ASSEDIC. L'employeur est obligé de
cotiser.
Grâce à ce système, si les créances salariales ne peuvent être honorées par l'entreprise, elles seront couvertes par cette
assurance.

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La Maternité, La Maladie Ou L'accident
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PRINCIPES GÉNÉRAUX

Ces différents évènements suspendent le contrat de travail ; en principe, le salarié n'est donc pas payé mais, dans ces
cas, il bénéficie de prestations de la Sécurité sociale et parfois d'un complément patronal.

L'immatriculation du salarié incombe à l'employeur. Le salarié est affilié auprès de la CPAM de sa résidence habituelle.
Grâce à l'immatriculation, les assurés peuvent prétendre au bénéfice des droits accordés par la Sécurité sociale en
raison de certains risques et leurs ayants droit peuvent bénéficier de certaines prestations.

Lorsque les assurés ne remplissent plus les conditions requises, ils conservent pendant un an leurs droits aux
prestations, ainsi que leurs ayants droit.

OBJECTIVES :
1. La maternité

2. La maladie ou l'accident non professionnel

3. La maladie ou l'accident professionnel

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1. La Maternité

a. Les règles en droit du travail

q Grossesse et aménagement de travail

• La femme enceinte peut bénéficier d'aménagements dans son travail (pauses, temps partiel) à sa demande ou sur
l'initiative de l'employeur. De plus, si elle ou le médecin le demande, elle peut être temporairement affectée à un autre
emploi. Quand elle procède aux examens médicaux obligatoires, ses absences sont rémunérées et considérées comme
temps de travail effectif.

• La femme enceinte ou ayant accouché travaillant de nuit peut, sur simple demande, être affectée à un poste de jour
avec garantie de rémunération. Le médecin du travail peut prolonger cette période pour un mois. Si l'employeur ne
peut pas l'affecter à un poste de jour, son contrat sera suspendu (avec garantie de rémunération) jusqu'au début du
congé .

• Si elle est exposée à des travaux dangereux ou à des risques particuliers, un autre emploi sans baisse de salaire doit
lui être proposé ; à défaut, le contrat est suspendu et elle perçoit une allocation journalière et un complément patronal.

• Elle peut démissionner de son emploi sans avoir à réaliser de préavis.

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q Congé maternité

La femme enceinte doit avertir son employeur par LRAR du motif de son absence en indiquant la date à laquelle
elle compte reprendre son emploi. Elle doit de même lui remettre le certificat médical attestant sa grossesse et
indiquant la date de son accouchement.

Elle bénéficie d'un congé de maternité de 16 semaines (6 avant l'accouchement et 10 après mais elle peut le
décaler en prenant 3 semaines avant l'accouchement).
Ce congé peut être majoré en fonction du nombre d'enfants déjà nés, en cas « d'état pathologique », de
naissance prématurée ou de naissances multiples (dans ce cas, il peut être porté de 34 à 46 semaines selon les
cas). En cas d'adoption, le congé est égal au congé postnatal.

La femme peut décider de ne pas prendre entièrement son congé mais il est interdit à l'employeur de la faire
travailler durant 8 semaines (dont 6 semaines après l'accouchement).

À compter du 1er janvier 2014, tous les congés maternité ou adoption postérieurs à cette date sont pris en
compte dans le calcul de la retraite. Un trimestre est validé par période de 90 jours de perception d'indemnités.

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q Conditions de retour

À son retour, elle doit obligatoirement subir une visite médicale et doit avoir un entretien avec son employeur
sur son orientation professionnelle. Elle doit retrouver son poste ou un poste équivalent. Elle doit profiter des
augmentations de salaire générales attribuées en son absence, et cette dernière ne doit avoir aucune
incidence sur sa carrière. De plus, à son retour, elle peut prendre ses congés payés. Si elle a un an
d'ancienneté, elle peut bénéficier d'un congé parental d'éducation (temps partiel possible) d'un an
renouvelable deux fois.

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q La protection de la femme enceinte

• Son état ne peut pas être pris en compte par l'employeur pour refuser son embauche, ou rompre la période
d'essai. Il s'agit de la protéger contre toute discrimination.

• Pendant son congé maternité (et quatre semaines après), aucun licenciement ne peut lui être signifié ou
prendre effet sinon le licenciement est nul. L'employeur peut avoir engagé la procédure sans connaître son état ;
dans ce cas, elle doit l'en informer dans un délai de quinze jours, le licenciement doit être annulé s'il n'est pas
justifié par les deux causes précédentes.

• De plus, son état interdit à l'employeur de la licencier sauf s'il justifie d'une faute grave non liée à son état ou
de l'impossibilité de maintenir son contrat, et ce avant le début du congé, mais il ne peut pas lui être notifié ni
prendre effet pendant le congé. Tout licenciement prononcé en dehors de ces deux cas est nul et elle a droit à
être réintégrée ; à défaut, elle a droit à l'indemnité de licenciement, à l'indemnité de préavis, aux congés payés,
et aux salaires qui auraient été perçus pendant la période de protection ainsi qu'à des dommages et intérêts
éventuels.

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La loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre femmes et hommes dispose que le père ne peut pas être
licencié pendant les 4 semaines qui suivent la naissance de l'enfant sauf faute grave ou impossibilité de
maintenir son contrat pour un motif étranger à l'arrivée de l'enfant.
De plus, le conjoint ou pacsé ou la personne vivant maritalement avec la femme enceinte a une autorisation
d'absence pour se rendre aux trois examens médicaux obligatoires.

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b. L'assurance maternité

• Pour pouvoir bénéficier de l'assurance maternité, la femme enceinte doit prévenir la caisse primaire ou la CAF
dans les 14 premières semaines de grossesse (avant la 15e) et elle devra se soumettre aux examens pré et post-
natals. Le premier examen doit avoir lieu avant la fin du 3e mois suivi d'un examen mensuel à compter du 4e
mois et jusqu'à l'accouchement. Puis, un examen doit avoir lieu dans les 8 semaines de l'accouchement ; pour le
nourrisson : un dans les 8 jours de la naissance, 9 dans la première année, ensuite 2 jusqu'à 6 ans.

• Pour ce qui est des prestations en nature (mêmes conditions de cotisations que pour la maladie), l'assurance
couvre à 100% tous les frais relatifs à la grossesse à l'accouchement et à ses suites c'est-à-dire jusqu'au 12e jour
inclus après l'accouchement ; toutefois, si les suites de l'accouchement sont pathologiques, c'est alors l'assurance-
maladie qui prend le relais.

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• Pour pouvoir bénéficier des prestations en espèces, elle doit être immatriculée depuis plus de 10 mois avant
la date de l'accouchement. Les indemnités journalières sont versées pendant la durée du congé même si la
naissance a eu lieu avant la date présumée de l'accouchement. Depuis le ter juillet 2013, le salaire pris en
compte pour le calcul des IJSS correspond au salaire brut dans la limite du plafond de la sécurité sociale (PSS en
vigueur le dernier jour du mois civil précédent la prise de congé) diminué d'un taux unique de 21 %
représentant les cotisations salariales. De plus, l'employeur est subrogé de plein droit dans la perception des
indemnités journalières.

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2. La Maladie Ou L'accident Non Professionnel

a. Les règles en droit du travail

La maladie suspend le contrat si elle est réelle, temporaire et justifiée. Le salarié doit :

- prévenir l'employeur dans le délai conventionnel ou dans les 48 heures (délai légal) ;

- lui adresser son certificat médical : la remise tardive peut constituer selon les circonstances une cause réelle et
sérieuse de licenciement ;

- ne pas sortir de chez lui entre 9 et 11 heures et entre 14 à 16 heures, sauf en cas de sorties libres, et ne pas
exécuter des travaux, même pour lui, incompatibles avec l'arrêt ;

- accepter la contre-visite sous peine de sanction : l'employeur peut mandater un médecin afin de constater la
réalité de l'arrêt.

Si le salarié la refuse, ou s'il refuse la reprise anticipée, l'employeur peut cesser le versement du complément patronal
et le sanctionner (mais pas le licencier).

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Il est interdit à tout employeur de licencier un salarié en raison de son état de santé si son absence est justifiée
sinon le licenciement est nul (car discriminatoire). Cependant, les conséquences de la maladie peuvent entraîner
un licenciement réel et sérieux dans deux cas :

- en cas d'inaptitude à reprendre le travail ou en cas d'impossibilité de reclassement ;

- en cas d'absence prolongée ou d'absences répétées causant un trouble dans l'entreprise et obligeant à son
remplacement définitif.

Depuis le 1er juillet 2012, un salarié ayant eu un arrêt de travail d'au moins 30 jours consécutifs suite à un accident
ou à une maladie non professionnelle doit subir une visite de reprise dans les 8 jours suivant la reprise du travail.

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• Si, suite à sa maladie, le médecin déclare le salarié inapte à reprendre l'emploi, l'employeur a obligation de lui proposer
un poste adapté à l'avis médical (dans ce cas deux visites sont obligatoires mais un seul examen est dorénavant possible si
un examen de pré-reprise a eu lieu dans les 30 derniers jours) et ce dans un délai d'un mois. Durant le mois séparant la
déclaration d'inaptitude et la reprise du versement du salaire, le salarié a droit à l'indemnité temporaire d'inaptitude (ITT)
dont le montant est égal à l'indemnité journalière lors de son dernier arrêt de travail précédant la date de l'avis
d'inaptitude. Elle est versée au lendemain de l'avis jusqu'à la date de reclassement ou de licenciement et pour un délai
maximum d'un mois. Si aucune décision n'est prise par l'employeur après le délai d'un mois, il est tenu de lui verser le
salaire.

• Si l'employeur ne peut pas reclasser le salarié, il peut le licencier.

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b. L'assurance-maladie

Presentations En Nature

§ Conditions d'ouverture

Droits ouverts pendant un an si l'assuré justifie de cotisations versées pendant :

- un mois ou 30 jours consécutifs, au moins égales à celles dues sur 60 fois le SMIC ou après avoir effectué 60 h de
travail pendant un mois ;

- 3 mois, au moins égales à celles dues sur 120 fois le SMIC ou après avoir effectué 120 h de travail pendant 3 mois.

Droits ouverts pendant 2 ans si l'assuré justifie de cotisations versées pendant un an, au moins égales à celles dues sur 2
030 fois le SMIC ou après avoir effectué 1 200 heures de travail pendant un an.

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§ Nature des prestations

Seules les dépenses prescrites sont remboursées selon la tarification en vigueur. Depuis 2005, chaque assuré doit
choisir un médecin traitant pour être remboursé au taux normal de 70 % ; à défaut, il subit une majoration du ticket
modérateur et le dépassement d'honoraires.

Les actes médicaux et paramédicaux (analyses, actes professionnels, prothèses, hospitalisation) sont remboursables
s'ils figurent dans une nomenclature.

Certains frais sont pris en charge à 100 % en raison de la nature des soins (hospitalisation > 30 jours, dépistage VIH ... ),
de la nature de la maladie (figurant sur une liste) ou de la situation de l'assuré (titulaire d'une pension).

Dans les autres cas, il reste une part à la charge de l'assuré, le " ticket modérateur (20 % pour une hospitalisation, 30 %
pour les honoraires des médecins, 40 % pour une analyse). Le forfait hospitalier est de 18 € (13,50 € pour psychiatrie)
mais sont exonérés les femmes enceintes, les cas de maladie et accident professionnels et les personnes les plus
modestes. Les taux de remboursement des médicaments sont de 15 ou 30 ou 65 % en fonction du " service médical
rendu.

Par ailleurs une participation reste à la charge de l'assuré : il s'agit de franchises sur les remboursements de frais de
santé (dont les montants sont fixés par décret) mais cela ne s'applique pas aux femmes enceintes, aux ayants droit de
moins de 18 ans et aux bénéficiaires de la CMU.

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Presentations En Espèces

§ Conditions d'ouverture

• Si la durée d'indemnisation est inférieure ou égale à 6 mois, il faut un emploi salarié ou assimilé pendant au moins
200 heures au cours des 3 mois précédents.

• Si la durée d'indemnisation est supérieure ou égale à 6 mois, il faut une immatriculation depuis au moins 12 mois à la
date de l'arrêt et avoir, pendant les 12 mois précédant, perçu une rémunération au moins égale à 2030 SMIC horaires
ou effectué au moins 800 heures de travail salarié.

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§ Montant des prestations

Après un délai de carence de 3 jours, la Sécurité sociale verse une indemnité journalière de 50 % du salaire journalier
de base dans la limite de 1,8 SMIC (SMIC en vigueur le dernier jour du mois civil précédent l'arrêt de travail}. À compter
du 1er janvier 2015, le salaire journalier servant de base au calcul de l'indemnité journalière correspond à 1/91,25 du
montant des trois dernières paies des mois civils antérieurs à la date de l'interruption de travail lorsque le salaire est
réglé mensuellement.. La sécurité sociale a un droit de contrôle de la réalité de l'arrêt et peut sanctionner le salarié par
le non-versement des indemnités journalières.

Pour les maladies de longue durée elle est versée pendant 3 ans ; pour les autres, 360 indemnités sont
versées dans les 3 ans.

La loi de 1 978 impose à l'employeur de verser une indemnité différentielle si le salarié a 1 an d'ancienneté (loi 2008),
est pris en charge par la sécurité sociale et est soigné en France ou dans l'UE.

Après un délai de 7 jours (loi 2008) l'employeur complète pendant 30 jours à hauteur de 90 % puis les 30 jours suivants
à 66,66 %. Depuis le 1°' juillet 2013, l'employeur est subrogé de plein droit dans la perception des indemnités
journalières.

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Lorsque la contre-visite médicale patronale conclut à l'absence de justification de l 'arrêt de travail, le médecin
mandaté doit transmettre son avis à la sécurité sociale. La CPAM pourra suspendre le versement des
indemnités, directement et sans examen complémentaire ou procéder à un contrôle du salarié.

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c. Assurance invalidité et l'assurance décès

q L'assurance invalidité

Est invalide l'assuré qui a une réduction de sa capacité de travail ou de gain d'au moins 66 % pour une cause
étrangère à un accident du travail.

L'invalidité constatée médicalement est déclarée à la CP AM qui déterminera la catégorie de l'invalidité. La


fixation du taux d'invalidité conditionne le montant de la pension.

En cas de contestation, une expertise médicale est nécessaire. Pour un litige d'ordre médical, la procédure est
faite devant le tribunal du contentieux de l'incapacité.

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Conditions d'attribution

• Avoir été immatriculé 12 mois à la date de l'arrêt de travail ou à la date de l'invalidité.

• Justifier d'un montant de cotisations longue maladie .

• Avoir moins de 60 ans (sinon il y a une pension vieillesse).

Montant de la pension

• Invalidité partielle : 30 % du salaire annuel moyen (10 meilleures années).

• Invalidité totale : 50 % du salaire annuel moyen.

• Aide d'une tierce personne : 50 % du salaire annuel moyen majoré de 40 %.

Autres prestations

Les prestations en nature sont les mêmes que pour l'assurance maladie sans ticket modérateur pour l'assuré mais
avec ticket modérateur pour ses ayants droit.

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q L'assurance décès

Elle garantit aux ayants droit de l'assuré décédé le paiement d'un capital décès quelle que soit la cause du décès.
L'attribution est faite en priorité aux personnes qui étaient à la charge effective totale et permanente de l'assuré. À
défaut de manifestation de ces dernières dans le mois du décès, l'attribution est faite au conjoint survivant non
séparé,
à défaut au partenaire qui était lié au défunt par un pacs, à défaut aux descendants, à défaut aux ascendants.

Le capital décès est de 90 fois le gain journalier de base (il ne peut pas être inférieur à 1 % du PSS annuel ni être
supérieur au 1/4 de ce plafond).

En cas de décès suite à un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, les frais funéraires sont en partie
remboursés. Une rente est octroyée au conjoint survivant et aux orphelins.

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3. La Maladie Ou L'accident Professionnel

a. Les règles en droit du travail

La loi protège le salarié victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle. La liste de ces
maladies est obligatoirement fixée par le gouvernement, mais la reconnaissance de ce caractère peut se faire
suite à une expertise par un comité régional.

Il est interdit de rompre le contrat de travail durant la suspension du CDI sauf en cas de faute grave du salarié ou
impossibilité de maintenir le contrat pour un motif autre que la maladie ou l'accident. À défaut, le licenciement
est nul et le salarié a droit à sa réintégration ou à des indemnités.

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En cas d'arrêt de travail pour maladie professionnelle ou en cas d'arrêt de travail d'au moins 30 jours consécutifs pour
accident du travail, le salarié doit subir une visite médicale de reprise dans les 8 jours de la reprise du travail :

- s'il est déclaré apte à reprendre, il doit retrouver son emploi ou un emploi équivalent ;

- s'il est déclaré inapte (il faut dans ce cas 2 visites mais une seule est dorénavant possible si un examen de pré-
reprise a eu lieu dans les 30 derniers jours) à reprendre l'emploi antérieur, l'employeur doit dans le délai d'un mois
lui proposer un reclassement sur un autre poste (la rémunération peut être différente) ;

- s'il est déclaré inapte (il faut dans ce cas 2 visites mais une seule est dorénavant possible si un examen de pré-
reprise a eu lieu dans les 30 derniers jours) à tout emploi, l'employeur peut le licencier.

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Le licenciement n'est possible que dans deux cas :

- impossibilité dûment justifiée de reclassement ;

- refus légitime de la proposition de reclassement de la part du salarié. Dans ce cas, le salarié a droit au double
de l'indemnité légale de licenciement avec les indemnités de préavis et de congés payés. Par contre, en cas de
refus injustifié, le licenciement se fait dans les conditions de droit commun.

En dehors de ces deux cas, le licenciement est injustifié et, dans ce cas, le salarié a le droit à être réintégré ; à
défaut, il a le droit aux indemnités légales et à des dommages et intérêts d'un montant au moins égal à 12 mois
de salaire.

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b. La couverture des risques professionnels

• Les maladies professionnelles sont celles causées directement par le travail même du salarié. Il doit prévenir son
employeur dans les 24 heures et la CP AM dans les 15 jours suivant le constat médical : le médecin précise la
nature de la maladie avec ses manifestations et suites probables.

Selon l'article 411-1 du Code de la sécurité sociale est un accident du travail « celui survenu par le fait ou à
l'occasion du travail » lorsque le salarié est sous l'autorité de son employeur. L'accident a lieu durant le temps de
travail et peut avoir lieu dans l'entreprise ou non et, dans ce dernier cas, il sera qualifié d'accident du travail si le
salarié était en train d'exécuter son travail (exemple en cas de mission).

Pour qualifier l'accident du travail, la Cour de cassation retient certains éléments : accident soudain provoquant
une lésion corporelle et survenant lorsque le salarié est sous la subordination et l'autorité de l'employeur dans
l'exercice de son activité professionnelle. Est aussi un tel accident celui survenant pendant le transport organisé
par l'employeur et obligatoire pour les salariés.

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• L'accident de trajet du domicile à l'entreprise et vice versa est assimilé à un accident de travail sous certaines
conditions : le trajet doit avoir lieu à une heure normale et pour ou après l'exécution du travail. Il doit avoir lieu
entre entreprise et résidence habituelle, y compris les détours liés uniquement aux nécessités de la vie courante
(enfant à l'école) ou de l'entreprise au lieu habituel des repas. L'accident qui survient au cours de l'interruption du
trajet, même liée aux nécessités de la vie courante, n'a pas le caractère d'accident du travail.

L'accident est constaté par le médecin qui doit préciser l'état de la victime, la durée de l'arrêt et les suites
probables. L'employeur doit, dans les 48 heures, déclarer l'accident à la CP AM qui peut en contester la
qualification dans les 20 jours. Elle doit diligenter une enquête en cas de décès ou d'incapacité permanente. Elle
informe l'inspecteur du travail.

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• Durant l'arrêt de travail pour accident ou maladie professionnels, le salarié perçoit sans condition de durée
d'activité ou d'immatriculation à la sécurité sociale :

- sans délai de carence, des prestations en espèce : l'indemnité journalière est de 60 % du salaire journalier de
référence (soit à partir du 1er janvier 2015, pour un salarié mensualisé, 1/30,42 de la paie du mois civil
antérieur à la date de l'arrêt de travail) pendant les 28 premiers jours, puis 80 % du salaire journalier de
référence à compter du 29e jour jusqu'à guérison complète ou décès.

- des prestations en nature : l'intégralité des frais est prise en charge de façon directe et l'assuré est dispensé du
ticket modérateur.

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L'indemnité journalière ne peut pas dépasser le « gain journalier net » perçu par le salarié avant son arrêt de
travail, c'est-à-dire le salaire journalier brut de référence diminué d'un taux forfaitaire de 21 % représentant
les cotisations salariales.

A compter du 1er janvier 2015, la subrogation devient de plein droit que l'employeur maintienne en totalité
le salaire ou non.

Certains accords collectifs prévoient le maintien total ou partiel du salaire par l 'employeur. À défaut, les
indemnités complémentaires sont les mêmes qu'en cas de maladie mais elles sont versées sans délai de
carence (sauf en cas d'accident de trajet). La loi de financement de la sécurité sociale rend imposable la
moitié des indemnités journalières.

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• Si la maladie (ou les lésions) persiste ou s'aggrave, il y a incapacité permanente qui permet à l'assuré de
bénéficier d'une rente (obligatoirement en capital pour une incapacité de moins de 10 %, sinon c'est une rente
viagère) fixée par rapport à son taux d'incapacité (selon un barème officiel) et son salaire. Cette rente peut être
majorée lorsque l'assuré a besoin de l'aide d'une tierce personne, ou en cas d'aggravation de son état, ou encore
en cas de faute inexcusable de la part de l'employeur.

Ø La réparation en cas de faute intentionnelle ou inexcusable

• La faute intentionnelle est un acte ou une omission volontaire impliquant l'intention de nuire ou de causer des
lésions corporelles.

• La faute inexcusable est celle d'une exceptionnelle gravité résultant d'un acte ou d'une omission volontaire et
de la conscience du danger par son auteur.

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Ø Faute de l'employeur

• En cas de faute inexcusable : la rente est majorée et le salarié a le droit à réparation de tous ses préjudices (physiques
ou moraux ainsi que la perte ou la diminution de ses possibilités de promotion professionnelle). Si le taux d'incapacité
est de 100 %, il a en plus une indemnité forfaitaire égale au montant du SMIC. En cas de décès, les ayants droit qui n'ont
pas de droit à une rente peuvent demander réparation du préjudice moral.

• En cas de faute intentionnelle : le salarié peut exercer un recours pour tout préjudice non réparé par les prestations
versées et la CPAM demande à l'employeur le remboursement des sommes qu'elle a payées .

PASCALE BAAKLINI 39
Ø Faute du salarié

• En cas de faute inexcusable : l'accident garde sa nature mais la CPAM peut minorer la rente .

• En cas de faute intentionnelle : il a droit à réparation au titre d'un accident du travail, il est seulement pris en compte au
titre de l'assurance maladie.

• En cas de décès, la rente est payée à partir du jour du décès pendant toute la vie du bénéficiaire qui est, soit le conjoint
survivant, soit les enfants âgés de moins de 16 ans (sauf exceptions), soit les ascendants à la charge de l 'assuré ou en
l'absence de conjoint ou d'enfant s'ils prouvent qu'ils pouvaient bénéficier de la victime d'une pension alimentaire. Le
total des rentes est limité à 85 % du salaire annuel de base.

PASCALE BAAKLINI 40
APPLICATIONS

NUM 1.

Vous êtes consulté(e) par deux salariés souhaitant savoir si leur licenciement était justifié.

• Madame Exa a été en congé maternité puis en congés payés. À son retour, elle a été licenciée pour insuffisance
professionnelle. Elle veut agir en justice pour obtenir la nullité de son licenciement, effectué selon elle en violation de
son statut protecteur. En effet, elle estime que son employeur avait déjà pensé à son licenciement durant son congé
maternité car son remplaçant a été embauché en COI et figurait à sa place dans l'organigramme de la société.

• Monsieur Halla a été arrêté 15 jours en raison d'un accident du travail. Il a ensuite repris son emploi normalement
sans visite de reprise. Un mois plus tard, il est absent une journée sans autorisation. L'employeur lui demande des
explications et, face au silence de M. Halla, il le licencie.

PASCALE BAAKLINI 41
CORRIGÉ
NUM 1.

• La salariée enceinte ou ayant accouché bénéficie d'une protection contre le licenciement durant son congé et les 4
semaines suivantes. Lors de cette période, le licenciement n'est possible qu'en cas de faute grave de la salariée ou
d'impossibilité de maintenir le contrat pour un motif qui n'est lié ni à la grossesse ni à l'accouchement. L'employeur peut
notifier le licenciement pendant les 4 semaines qui suivent le congé maternité.

Dans le cas présent, la période de protection était terminée et les juges du fond n'ont pas suivi la salariée dans sa
demande, ce qui a valu, dans un arrêt du 15 septembre 2010, censure de la Cour de cassation car, « sans vérifier comme
elle y était invitée, si l'engagement d'un salarié durant le congé de maternité de l'intéressée n'avait pas eu pour objet de
pourvoir à son remplacement définitif, de sorte qu'il caractérisait une mesure préparatoire à son licenciement, la cour
d'appel a privé sa décision de base légale ». Ainsi, l'employeur ne doit prendre durant ce congé aucune mesure faisant
penser qu'il a déjà pris sa décision de licencier sa salariée.

PASCALE BAAKLINI 42
• Le cas de Monsieur Halla a donné lieu à un arrêt très important de la Cour de cassation le 25 mars 2009. « L'employeur,
tenu d'une obligation de résultat en matière de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs dans l'entreprise,
doit en assurer l'effectivité. Il ne peut dès lors laisser un salarié reprendre son travail après une période d'absence d'au
moins huit jours pour cause d'accident du travail sans le faire bénéficier lors de la reprise du travail, ou au plus tard dans
les huit jours de celle-ci, d'un examen par le médecin du travail destiné à apprécier son aptitude à reprendre son ancien
emploi, la nécessité d'une adaptation des conditions de travail ou d'une réadaptation ou éventuellement de l'une et
l'autre de ces mesures. À défaut, l'employeur ne peut résilier le contrat à durée indéterminée du salarié, dont le droit à la
sécurité dans le travail a ainsi été méconnu, que s'il justifie, soit d'une faute grave de l'intéressé, soit de l'impossibilité où il
se trouve, pour un motif non lié à l'accident, de maintenir ledit contrat. ».

Cet arrêt fait de la visite de reprise une nécessité absolue car c'est elle qui marque la fin de la période de suspension du
contrat. Ainsi, tant qu'elle n'a pas eu lieu, le contrat est toujours suspendu et l'employeur ne peut licencier le salarié sous
peine de nullité sauf en cas de faute grave ou d'impossibilité de maintenir le contrat.

Le licenciement de Monsieur Halla ne répond à aucun de ces deux cas, il est donc nul.

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