Calcul Mental, Calcul Rapide: Pourquoi Le Calcul Ment Al Nos Hypothèses Didac-Tiques
Calcul Mental, Calcul Rapide: Pourquoi Le Calcul Ment Al Nos Hypothèses Didac-Tiques
Calcul Mental, Calcul Rapide: Pourquoi Le Calcul Ment Al Nos Hypothèses Didac-Tiques
DenisBUTLEN
Monique PEZARD
École Nonnale de Melun
Nous décrivons ici une expérimentation portant sur des activités de calcul mental
et qui s'est déroulée pendant une année scolaire, dans des classes du CP au CM2.
L'élève choisit telle ou telle procédure par un souci d'économie pouvant porter
sur la mémoire, la disponibilité des décompositions, des nombres, sur la fatigue due
aux calculs intermédiaires ...
En effet les séances de calcul mental sont des temps de travail intensif:
- d'un point de vue individuel : les élèves travaillent vite, changent
rapidement de techniques, sont amenés à en explorer de nouvelles;
- d'un point de vue collectif: l'explicitation et la comparaison des
différentes procédures créent dans la classe une dynamique favorisant une réelle
émulation.
Nous avons travaillé à la fois sur les structures additives et multiplicatives. Nous
exposerons d'abord les activités portant sur l'addition et la soustraction. Les activités
portant sur la multiplication sont décrites dans la deuxième partie de l'article.
Durée des activités : les séances de calcul mental ont eu lieu environ 1 fois
par semaine, pendant 45 minutes, tout au long de l'année scolaire.
1 - LE JEU DE L'AUTOBUS
1. Présentation de l'activité
a) Enoncé standard et objectifs de l'activité
Les travaux de G. Vergnaud sur les structures additives montrent, entre autres
choses, qu'il y a deux types de procédures pour résoudre un problème de ce type:
- une procédure E portant sur les états qui revient à considérer un état initial El,
à lui appliquer une transformation Tl et à en déduire un état intermédiaire E2, à
appliquer à E2la transformation T2 et en déduire un état final E3 :
El ) E2 )
n +a n+a -b
n' nIt
- Les variables numériques: nous avons choisi de faire varier les données
n, a et b sur trois domaines numériques:
·le domaine Dl défini par n < 100, a < 10 et b < 10 ;
·le domaine D2 défmi par n < 100, a > 10 et b < 10 ;
• le domaine D3 défini par n < 100, a > 10, b > 10 et la - bl < 10.
Dans les 3 cas n était nettement supérieur, en valeur absolue, à a et b.
Dans le cas des domaines Dl et D2, nous analyserons les résultats et procédures
des élèves en fonction de l'existence ou non de ce que nous avons appelé «un passage
à la dizaine», à savoir :
n + a - b = 22 + 9 - 3 = 31 - 3 = 28
par contre un calcul du type
27 - 4 + 3
ne présente pas de passage à la dizaine.
Nous avons proposé plusieurs types d'énoncés suivant les moments et les
classes, afin de ne pas lasser les élèves ou afin de justifier les valeurs prises par les
données numériques: jeux de billes avec pertes et gains, dans un train ... (au lieu d'un
autobus), jeu de la grand-mère (je suis à n pas de ma grand-mère, elle me dit d'avancer
de a pas puis de reculer de b pas, où suis-je ?).
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Les élèves dans chaque cas ont reconnu le même problème, ce ne sont que des
changements de circonstance qui ont pour but de relancer l'activité et l'intérêt.
ou bien
«Dans un autobus ... , après l'arrêt y a-t-il plus, moins, autant de voyageurs,
combien en plus, ou combien en moins ?».
2. Analyse de la tâche
L'énoncé est donné oralement; le nombre n est inscrit au tableau. Selon les cas,
les élèves écrivent seulement le résultat ou bien doivent écrire un résultat intermédiaire
afin d'expliciter leur démarche. Dans ce dernier cas, la tâche de l'élève, notamment le
rapport à la mémoire, est changée.
La procédure de type T est plus complexe mais peut s'avérer plus efficace selon
les valeurs numériques du problème.
- Quand les nombres a et b sont inférieurs à 10 (domaine DI>, les élèves, quel
que soit leur niveau, effectuent mentalement les opérations dans l'ordre proposé par
l'énoncé (procédure de type E).
Seuls quelques élèves (en général les meilleurs) composent de façon
systématique les transformations (2 élèves (sur 24) du CE2 de Melun - 3 élèves (sur
18) du CE2 de Moulins - 7 (sur 20) du CMI de Paris).
- Quand les nombres a et b sont plus grands (avec la - bl < 10) (domaine D3),
nous avons constaté que, dans les classes de CE2, CM1, CM2, la procédure de type T
se diffuse dans la classe et est adoptée par la quasi totalité des élèves (15 élèves (sur
18) du CE2 de Moulins - 21 (sur 24) du CE2 de Melun -- la quasi totalité des élèves
de CMI - la totalité des élèves de CM2).
Ceux qui n'utilisent pas cette procédure sont des élèves très faibles.
Toutefois
- Les observations précédentes ne sont pas vérifiées au CEl. A ce niveau, les
élèves ne sont pas capables de composer les transformations.
Même une progression permettant de faire franchir les étapes une à une aux
élèves s'avère difficile. (Demander s'il y a autant, plus, ou moins de voyageurs après
l'arrêt - puis combien en plus, combien en moins ... ).
Nous n'avons pas disposé d'assez de temps pour connaître les réelles
possibilités des élèves.
De plus, quand n, le nombre de voyageurs de départ, est petit les élèves de bon
niveau réussissent nettement mieux que les autres.
Méthode de travail
Remarque
Le travail individuel sur fiche permet une évaluation plus preCIse des
performances de chaque élève; mais il risque d'être un obstacle au développement de
stratégies de calcul mental: en effet, quand ils écrivent les nombres, les enfants, ayant
un support écrit, ont plus tendance à utiliser mentalement l'algorithme écrit (c'est-à-
dire à «poser l'opération dans la tête»), plutôt que de rechercher de nouvelles
techniques mentales - si on veut faire apparaître ces dernières, il faut donc privilégier
le travail collectif oral.
2. La remarque est valable pour les additions mentales : les exercices proposés
doivent être uniquement oraux: en effet, si les nombres sont écrits sur une feuille ou
au tableau, il suffit aux élèves de réinvestir la technique écrite pour trouver le résultat.
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Alors que, si l'exercice est proprement oral, la technique écrite, qui nécessite de
nombreuses mises en mémoire, n'est guère performante. L'élève est amené à
rechercher de nouvelles procédures mentales.
Exercices préparatoires
Pour amener les élèves à utiliser des techniques propres au calcul mental, on peut
proposer des exercices préparatoires de calcul rapide (par écrit et individuellement).
Exemple : 37 + 28.
Remarque
1. COMPTER - DÉCOMPTER DE N EN N
Au CE2 : outre les procédures Pl et P2 décrites précédemment (Pl est plus rare
au CE2 et s'observe surtout chez les élèves en difficulté), on observe des procédures
(P3) faisant intervenir des décompositions additives ou soustractives de n qui sont
surtout utilisées pour les valeurs de n > 11 (n = 12, 14, 15, 17, 18 ... ).
Les premiers résultats ne sont pas très bons, mais après plusieurs séances
d'entraînement, on note un progrès certain:
exemple: décompter de 78 à 45 :
- 10 enfants réussissent (sur 15) ;
- 1 enfant va jusqu'à 56 ;
- 2 vont jusqu'à 45 avec 1 erreur ;
- 1 va jusqu'à 72 puis saute à 30 - 39 - 38 - 37 ... ;
- 2 enfants écrivent très peu de termes (3 termes et 10 termes).
Ces trois derniers élèves ont par ailleurs beaucoup de difficultés en
mathématiques.
Pour le comptage de 2 en 2, les erreurs sont du même type que pour décompter.
Au CE2:
a) 1 pour n < 10 1 Pour n = 3 ou 4, le comptage est bien réussi, mais lors du
décomptage, 50 % des enfants font des erreurs.
- Plus n augmente (n = 8 par exemple), plus il y a d'erreurs.
- Pour n = 9, l'utilisation de la décomposition 9 = 10 - 1 conduit à des erreurs
lors du décomptage : les enfants font -10 - 1.
On retrouve d'ailleurs ce type d'erreur pour des valeurs de n plus grandes
(n = 18 = 20 - 2 par exemple).
- Décompter de 3 en 3 : exemples d'erreurs observées:
• erreur sur le chiffre des dizaines: 31 - 18 ;
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• ajouter 3 ;
• décomposer de 4 en 4 ;
• autres exemples:
1) 59 - 58 - 55 -50 -48 - 45 - 40 - 38 - 35 - 30 ... , on observe une périodicité;
2) '" 68 - 67 - 65 - 62 - .,.
b) 1 pour n > 10 1
- Lors du comptage de n en n, le pourcentage d'erreurs varie de 5 % à 50 %,
avec une moyenne d'environ 25 %.
- Le pourcentage d'erreurs est plus important pour le décomptage de n en n : il
se situe autour de 35 %.
Au CM2 : le résultat le plus remarquable est la très grande disparité entre les
élèves. Pendant le même temps, certains écrivent 4 ou 5 termes pendant que d'autres
plus de 30 ! (Il s'agissait d'un travail individuel écrit).
2. ADDITIONS MENTALES
- Dans la classe de CEl, il a été très difficile, voire impossible, de faire adopter
aux enfants des stratégies de calcul mental différentes de celles qui consistent à «poser
l'opération dans la tête» ; seul le meilleur élève semble comprendre que pour calculer
29 + 17 par exemple, on peut se ramener à 30 + 16.
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Il faut tout de même noter que la technique écrite utilisée mentalement peut être
performante : si le temps laissé est suffisamment long, le pourcentage de bonnes
réponses est de l'ordre de 80 %.
Les élèves se rendent alors vite compte que cette méthode est plus fiable que
l'algorithme écrit et l'utilisent en majorité.
3. CONCLUSION
Lors des deux types d'activités décrites ici, les procédures utilisées par les élèves
sont diverses et relèvent un saut qualitatif entre le CEl et le CE2 : en effet, à partir du
CE2, les enfant abandonnent les techniques plus «primaires» de comptage «pas à pas»
ou «dans la tête» pour mettre en œuvre des techniques utilisant des décompositions
additives ou soustractives des nombres.
Cette évolution est sans doute due à une meilleure connaissance du répertoire
additif.
Une fois encore, on constate que ce sont les meilleurs élèves qui proposent
plusieurs procédures et qui sont capables d'en changer «comme ça les arrange» selon
les données numériques.
CONCLUSION GÉNÉRALE
L'analyse des différentes activités de calcul mental portant sur les structures
additives révèle un saut qualitatif entre les niveaux CP - CEl et CE2 - CM - les
résultats rejoignent les conclusions d'autres travaux de recherche sur ce sujet.
(M. Fayol)*
En ce qui concerne les élèves en difficulté, nous avons constaté un décalage dans
le temps de la disponibilité des décompositions additives: certains élèves faibles du
CM mettent en œuvre des procédures primitives (énumération, opération dans la tête)
* Voir bibliographie.
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parlois de façon durable, analogues à celles qui sont utilisées par une majorité d'élèves
de CEl.
Ce résultat se vérifie aussi pour le jeu de l'autobus où les élèves faibles ont du
mal à composer les transformations.
Les élèves qui ont des difficultés en calcul mental sont les mêmes que ceux qui
ont des difficultés en mathématiques en général: au début de l'expérience, ces élèves
ne peuvent mettre en œuvre qu'un seul type de procédure (voire aucune). Toutefois,
des procédures diverses peuvent se diffuser lorsqu'elles sont reconnues comme
efficaces. Le maître a ici un rôle fondamental à jouer dans la gestion des activités pour
que cette diffusion ait lieu.
Comme pour les additions et les soustractions, notre objectif était double:
1. mettre en évidence les différentes conceptions des nombres chez des élèves
de CM2, ainsi que leur disponibilité dans les calculs proposés;
2. agir sur ces conceptions et les faire évoluer.
Nous faisons l'hypothèse que les «petits nombres» permettent de donner du sens
à des problèmes complexes. Toutefois, les stratégies qu'ils induisent ne sont pas
forcément pertinentes pour des nombres plus grands.
2. Avec de «petits nombres», le recours au calcul mental est plus simple et plus
rapide. L'élève peut ainsi explorer dans un temps assez bref différentes voies
permettant de résoudre le problème. Cette phase de tâtonnement, utilisant le calcul
mental, peut être déterminante pour trouver la (ou les) procédures de réussite.
3. La résolution de problèmes est une activité complexe qui passe aussi par
l'utilisation de la mémoire: les travaux des psychologues (lF. Richard)* ont montré
que la mémoire de travail (ou mémoire à court terme) est limitée, a fortiori chez les
enfants, et «qu'il y a concurrence entre les activités de stockage de l'information et les
activités de traitement».
En se limitant à des calculs sur des «petits» nombres (le plus souvent
automatisés et donc peu coûteux), on peut espérer libérer de «l'espace mental» pour la
compréhension de la structure du problème.
Méthode de travail
Les séances ont eu lieu 1 fois par semaine pendant 6 mois. En général, la
séquence était divisée en 2 parties:
- une consacrée au calcul mental de produits 0/2 h) ;
- l'autre à la résolution de problèmes multiplicatifs (1/2 h).
Pour le calcul mental, nous avons adopté la méthode suivante.
* Voir bibliographie.
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1. Analyse a priori
Nous avons distingué, selon la taille des nombres, 2 types de produit :
La double distributivité est une procédure complexe, qui ne peut apparaître que si
l'élève peut garder des traces écrites de ses calculs intermédiaires (ce qui est le cas dans
la classe où nous avons travaillé). Sinon, elle nécessite trop de mises en mémoire pour
être performante dans un calcul purement mental.
Cas b) : les valeurs proposées pour n' sont 20, 30, dizaine entière, puis Il,
15, 25, 22, 33.
Les valeurs sont intéressantes pour les décompositions additives ou
multiplicatives associées.
n' = Il : la décomposition Il = 10 + 1 est performante.
n' = 15 : la décomposition 10 + (10 : 2) est intéressante dans beaucoup de
calculs: exemple, 36 x 15 = 360 + 180 = 540. On peut aussi utiliser: 15 = 30: 2.
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Exemple: 35 x 16 = (7 x 5) x ~2 x 8) = 560.
\16
Dans la pratique, cela revient à multiplier par 2 le multiple de 5 et diviser par 2 le
nombre pair: 35 x 16 = 70 x 8 = 560.
n' = 22 ou n' = 33 l'utilisation de l'associativité de la multiplication liée à la
décomposition 22 = Il x 2 (ou 33 = Il x 3) est intéressante en calcul mental.
Remarque
Il n'est pas toujours facile de déterminer lors d'un calcul avec traces écrites, s'il
y a eu utilisation d'une telle décomposition ou simplement de la distributivité.
Exemple 22 x 56 = 1 120 + 112 peut s'interpréter:
(56 x 20) + (56 x 2) (distributivité/22)
ou bien (56 x 2) x (11) (utilisation de 22 = 2 x Il)
10+1
n' fois
Elle est très utilisée dans le cas où n' = 2. Elle se réduit alors à la recherche du
double.
5. la distributivité simple par rapport à n', qui est décomposé par référence à la
dizaine supérieure.
Exemple: n' = 9 = 10 - 1.
Dans la classe où nous avons travaillé, cette procédure n'a pas été majoritaire au
départ (les élèves utilisaient mentalement l'algorithme écrit). Ce n'est qu'après
explicitation et discussion qu'elle a été adoptée par la majorité de la classe.
6. la double distributivité.
Exemple: 36 x 15 = (30 x 10) + (30 x 5) + (6 x 10) + (6 x 5).
La demande du maître d'expliciter par écrit les calculs intermédiaires amène les
enfants à rechercher le plus possible de méthodes différentes. Dans la classe où nous
avons travaillé, nous avons observé une très grande diversité de procédures.
la maîtresse. Même dans les cas où elles pourraient être performantes (n' = 22 ou 25
ou 33 ... ), elles sont très minoritaires.
Notre objectif principal était de mettre en évidence des relations entre calcul
mental et calcul écrit. En particulier, nous voulions vérifier l'hypothèse suivante.
Quel que soit l'énoncé proposé, 1'élève est confronté à une structure
multiplicative.
li peut élaborer différents types de représentations de la situation:
- représentation en arbre;
- diagramme sagittal ;
- tableau cartésien (un ou plusieurs) ;
- liste exhaustive plus ou moins organisée à partir d'un codage littéral ou chiffré.
* A désigne le cardinal de A.
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b) Déroulement de l'expérience
Dans le cas du domaine D2, nous constatons un net progrès par rapport à la
phase nO 1 dû sans doute à l'apprentissage réalisé et au fait que les élèves ont su
reconnaître (pour 17 d'entre eux) un problème multiplicatif.
CONCLUSION
L'apprentissage réalisé sur des petits nombres (domaine DJ) permet aux élèves
de reconnaître un type de problèmes et de se construire des techniques de résolution.
Toutefois celles-ci doivent déboucher sur un calcul de produits et cela nécessite de la
part de l'élève un abandon des techniques de recherche exhaustive. Il y a là un saut
conceptuel qui peut être favorisé par un jeu sur les variables didactiques (recours à des
nombres plus grands) et par une «épuration» de l'arbre (ne compter que les branches,
ne pas l'utiliser pour dresser la liste des triplets).
Nous avons proposé aux élèves, dans un premier temps, le problème suivant.
(Domaine D2).
Pl : 20 équipes de football (dont on donne la liste) de première division
participent au championnat, chaque équipe rencontre les autres deux fois (match aller -
match retour). Combien y a-t-il de matchs disputés?
Puis d2 semaines après les deux problèmes ci-dessous afin de tester le résultat de
l'apprentissage effectué précédemment.
(Domaine Dü.
P2 : 5 personnes se rencontrent et se serrent la main, combien de poignées de
mains sont ainsi échangées ?
(Domaine D2).
P3 : dans un changement de basket, il y a 25 équipes, chaque équipe rencontre
les autres une fois, combien y a-t-il de matchs disputés?
a) Etude du problème Pl
- La procédure PROI : chaque équipe rencontrant les autres deux fois, elle
dispute donc 19 matchs aller, 19 retour, soit 38 matchs.
Chaque match faisant intervenir 2 équipes, comme il y a 20 équipes il y a donc
380 matchs.
38 x 10 = 380.
Ces deux dernières procédures ne font pas jouer des rôles identiques aux
différentes équipes. Elles sont de plus liées à une recherche exhaustive des solutions,
de plus elles sont très proches d'une vision additive du problème alors que les
procédures PRal et PR02 étaient plus proches d'une vision multiplicative.
Procédures utilisées
La procédure la plus utilisée est la procédure PR02 (11 fois) (vision additive:
19 + 19 + ... + 19).
Les autres procédures PROI et PR03 ne sont utilisées qu'une seule fois.
Nous constatons que dans cette première phase, un nombre important d'élèves
sont en échec, ceux qui amorcent une recherche sont conduits à dresser une liste
exhaustive s'appuyant le plus souvent sur une énumération codée des rencontres qu'ils
arrivent en général à généraliser quand ils prennent en compte la symétrie du problème.
Cette recherche les amène à passer d'un début d'addition réitérée à un produit.
b) Variante PIt: il s'agit du même problème que Pl, mais les données
numériques relèvent du domaine Dl.
Dans cette phase, les élèves obtiennent de bons résultats et utilisent le plus
souvent les procédures PROI et PR02, dans des cas plus rares la procédure PR03.
Les représentations sont du même type (mais complètes) que ci-dessus.
Analyse du test
a) Variante P2
b) Variante P3
Cette passation est nettement plus mal réussie, 1 seul élève trouve le bon résultat
par une recherche exhaustive des solutions et par une addition 24 + 23 + 22 + ... + 1
(procédure PR03). 8 élèves ne répondent pas, 16 élèves entament une recherche
exhaustive et essaient de la traduire par une multiplication (fausse car ils ne prennent
pas en compte la symétrie: 24 x 24 ou 25 x 25).
Nous pouvons donc conclure que si la recherche exhaustive (s'appuyant sur des
représentations) pennet de résoudre la variante P2, celle-ci induit une structure additive
qui conduit à l'échec les mêmes élèves quand les nombres sont plus grands (variante
P3) car il faut alors abandonner cette recherche, et la généraliser en la traduisant par un
produit ou une addition des n premiers nombres entiers.
La recherche effectuée sur des petits nombres n'apporte pas ici de résultats
significatifs les résultats enregistrés à ce test étant plus faibles que ceux enregistrés à la
phase nO 1 (variante Pt), cela nous conduit à penser que ces notions sont très instables
chez les élèves de CM2.
Notre but n'est pas, ici, de reprendre en détailles conclusions des différentes
parties. Rappelons seulement quelques points.
3. La taille des nombres semble être une variable didactique pertinente pour faire
évoluer les procédures de calcul des élèves.
Sur tous ces points, il serait nécessaire de tester des élèves du premier cycle de
1'enseignement secondaire, il serait notamment intéressant de mesurer l'impact des
activités de calcul mental de produits sur le calcul algébrique. Sur ce dernier point, il
nous semble indispensable de préparer, dès 1'école élémentaire, les élèves à ces
calculs, le calcul mental nous semble être là un bon moyen pour remplir cet objectif.
devient vite caduque lorsque le problème fait intervenir des données numériques plus
importantes.
3. Les élèves de CM2 ont encore une «VISIOn additive» des problèmes
multiplicatifs, celle-ci semble renforcée par les représentations qui ont été construites
lors de l'étude de problèmes de dénombrement.
Finalement ces deux recherches montrent que les élèves CM2 maîtrisent malles
structures multiplicatives. Cela rejoint les résultats des travaux de G. Vergnaud. Il
nous semble urgent de porter une attention particulière sur ce point à l'école
élémentaire. En effet, l'enseignement actuel est trop axé sur les structures additives ou
sur l'apprentissage des algorithmes opératoires.
BIBLIOGRAPHIE
IREM de Grenoble, (1979), (1980), Quel est l'âge du capitaine? Revue Grand
li nO 19, pp. 63-70, puisBulletinAPMEP nO 323, pp. 235-243.