2
2
2
INTRODUCTION
Le séisme de Boumerdes a révélé que ce matériau, bien que le plus utilisé dans
l'industrie de la construction en Algérie, reste en grande partie inconnu du point de
vue comportement structural et nécessite une attention particulière de la part des
chercheurs afin de vulgariser sa connaissance aux utilisateurs et mettre fin à
l'archaïsme et à l'empirisme qui lui portent préjudice. En effet, ce séisme a montré
que dans beaucoup de cas, les effondrements ont été précipités par des fissures
préexistantes non traitées.
Différentes études ont été menées afin de préciser les différents paramètres
décrivant les fissures et leur processus de formation (Gérard et al; 1997). Les
fissures primaires sont crées lors d'un chargement inhabituel du matériau, et les
fissures secondaires (moins importantes) apparaissent dans un second temps et
contribuent à la fermeture partielle de certaine fissures primaires. On peut
distinguer les fissures actives et les fissures passives. Gérard et al appellent
fissures actives celles qui affectent les propriétés mécaniques et de transfert des
efforts du matériau .
(AFNOR, 1993), une fissure est dite active quand son ouverture évolue en fonction
des sollicitations de différentes natures (thermique, hydrique, mécanique). Une
fissure est dite passive quand son ouverture ne varie plus de façon sensible même
quand elle est soumise aux diverses sollicitations.
Pour le béton armé, les facteurs « efficacité » et « économie » sont étroitement liés
à toutes les phases de la conception. Ceci implique l'utilisation de ce matériau à
des niveaux de contraintes élevées et par conséquent soumet l'élément de
structure à des risques de fissuration pouvant affecter son esthétique et sa
performance. Cette fissuration étant due au fait que le matériau béton est faible en
traction donc susceptible de se fissurer sous des contraintes élevées ou des
conditions hostiles de l'environnement.
Il est à noter que malgré la présence de l'acier pour reprendre les contraintes de
traction dans les éléments en béton armé, les fissures ne sont pas éliminées. Dans
ce sens, les fissures crées par les charges de flexion sont non seulement
inévitables mais réellement nécessaires pour que les armatures puissent être
utilisées efficacement. Par exemple, avant la formation des fissures de flexion, les
contraintes des aciers ne dépassent pas n fois la contrainte dans le béton
Ce qui est très faible comme contrainte pour que les armatures soient effectives et
donc la conception est économique. Sous les charges de service normales, les
contraintes des aciers sont de l'ordre de 8 à 9 fois cette valeur (pour un acier de
haute adhérence) après fissuration. La plupart des fissures résultent des actions
suivantes agissant sur l'élément en béton:
b- Des contraintes directes dues aux charges appliquées, aux réactions ou aux
effets de continuité; de même que celles dues aux effets de la fatigue crées surtout
par les charges réversibles ainsi que les contraintes créées par les mouvements
différentiels dans les structures.
?1ère catégorie : les fissures causées par les charges externes appliquées à la
structure (action (b) et (c)).
?2ème catégorie : les fissures causées par le retrait et celles causées par les effets
thermiques.
La fissuration peut être provoquée par l'application d'une charge excessive compte
tenu de la résistance du béton, mais, dans ce cas la fissuration est la conséquence
soit d'une erreur de conception, soit d'une réalisation non conforme aux
spécifications du projet. Il est important de se rappeler que, dans les conditions
normales d'utilisation du béton armé, les armatures ainsi que le béton d'enrobage
subissent des efforts de traction. La fissuration de surface est par conséquent,
inévitable, mais, avec une conception structurale et des détails de construction
adéquats, les fissures demeurent très fines et sont à peine perceptible. Les
fissures causées par les contraintes présentent une ouverture maximale à la
surface du béton et une ouverture effilée presque nulle prés des armatures, mais
la différence de largeur peut diminuer avec le temps. La largeur des fissures en
surface augmente avec l'épaisseur de l'enrobage de béton.
Nous noterons que, sur le plant des efforts, il est plus facile d'ouvrir une fissure
existante que d'encrée une nouvelle. Ceci explique pourquoi, sous l'action d'une
charge, chaque nouvelle fissure apparaît à une charge plus élevée que la fissure
précédente. Le nombre total de fissure apparues est déterminé par la dimension
de l'élément en béton et l'espacement entre fissure dépend de la dimension
maximale des granulats utilisés. Puisque, pour des conditions physiques données,
la largeur totale des fissures par unité de longueur de béton demeure constante et
que l'on souhaite que les fissures soient aussi fine que possible,il est souhaitable
d'avoir un nombre élevé de fissures. Pour cette raison, toute entrave à la
fissuration devrait être uniformément répartie sur toute la longueur de l'élément de
béton. La disposition des armatures permet de contrôler la fissuration de retrait,
notamment en réduisant la largeur des fissures individuelles, mais non pas la
largeur totale de l'ensemble des fissures.
Les charges externes conduisent à des fissures de flexion, des fissures de traction
diagonales ou des fissures d'adhérence.
Quand la contrainte de traction dans le béton atteint sa résistance à la traction, des
micro- fissures ou fissures d'interface se forment à l'intérieure de l'élément. Ce
sont des fissures courtes très fines, réparties entre la pâte de ciment et le long des
granulats.
Plusieurs études ont montré qu'il existe, même avant l'application de toute charge,
de très petites fissures à l'interface pâte de ciment-granulat Ces fissures sont
probablement attribuables aux différences inévitables entre les propriétés
mécaniques existant entre les gros granulats et la pâte de ciment hydraté,
couplées au retrait ou aux déformations d'origine thermique. La microfissuration a
été observée, non seulement pour les bétons de résistance normale, mais
également des bétons mûris à l'eau ayant un rapport eau / ciment aussi faible que
0.25, et ce, avant tout chargement. Les fissures présentes dans le béton avant le
chargement sont en grande partie responsables de la faible résistance à la traction
du béton.
DE TEMPÉRATURE
L'importance du retrait dans les structures est liée à la fissuration qui peut s'y
produire.
eau /ciment du béton, car son augmentation tend à augmenter le retrait et dans le
même temps à diminuer la résistance du béton. Une augmentation du dosage en
ciment augmente aussi le retrait, et donc la tendance à la fissuration, mais l'effet
sur la résistance est positif. Ceci s'applique au retrait de séchage. Par contre, la
présence d'argile dans les granulats conduit à la fois à une augmentation du retrait
et à une fissuration plus importante. L'utilisation d'adjuvants peut influencer la
tendance à la fissuration par le jeu combiné des effets sur le durcissement, le
retrait et le fluage. De façon plus spécifique, les retardateurs de prise peuvent
entraîner plus de retrait sou forme de retrait plastique, et augmentent
probablement, l'extensibilité du béton, ce qui permet de réduire la fissuration. A
L'opposé, si le béton atteint un état rigide trop rapidement, il ne peut encaisser ce
qui aurait été le retrait plastique et, du fait qu'il a une résistance faible, il se fissure.
La température au moment de sa mise en place détermine les dimensions du
béton au moment où il cesse de se déformer de façon plastique (c'est-à-dire sans
perte de continuité). Une baisse ultérieure de la température produira une
contraction potentielle. En conséquence, la mise en place d'un béton par temps
chaud entraîne une forte tendance à la fissuration. De forts gradients de
température ou d'humidité provoquent de fortes contraintes internes et, de ce fait,
entraînent une tendance élevée à la fissuration.
On doit noter, toutefois, que l'importance de la fissuration et l'ouverture minimale à
partir de laquelle une fissure peut être considérée comme signifiante dépendent
des conditions d'exposition du béton dans le milieu environnant.
2 à 10 mm [2].
Des fissures de ce type conservent leur forme originale une fois que le béton durci.
Si la vitesse d'évaporation de l'eau présente dans le béton est trop grande avant
que l'on ne commence à mûrir le béton normalement, la surface de béton peut se
dessécher suffisamment pour faire apparaître des fissures de retrait.
Donc, plus on ajoute d'eau dans le béton lors de la mise en place, plus le volume
d'évaporation de l'eau sera élevé, ce qui en résulte une augmentation des fissures
de retrait.
Les joints de retrait n'empêchent pas la formation de fissures de retrait, mais ils les
contrôlent.
Les fissures causées par le retrait plastique apparaissent surtout sur les surfaces
horizontales et peuvent être largement éliminées en prenant certaines précautions,
elles peuvent apparaître en n'importe quel temps chaque fois que la surface du
béton se dessèche très rapidement par évaporation. De telles fissures
apparaissent lorsque l'eau de surface s'évapore plus rapidement que celle qui
monte à la surface durant le processus naturel de ressuage. Ceci a pour effet de
créer très vite un retrait dû au séchage et des contraintes de tension en surface qui
entraînent l'apparition de petites fissures irrégulière.
La norme Suisse CSA A23.1 requiert l'érection de paravents autour des cotés des
éléments de béton exposés à une évaporation de surface supérieure à 1 kg / par
heure. Certains types de bétons, comme par exemple ceux contenant des
pouzzolanes, peuvent se fissurer lorsque l'évaporation dépasse 0,5 kg / par
heure. Les bétons contenant des fumées de silice, sont particulièrement enclins au
retrait plastique car leur ressuage n'est généralement que de
0,25 kg/ par heure. Lorsque le ressuage est très faible, il est très important de
prendre des mesures préventives pour éviter l'assèchement prématuré de la
surface. Lors de la prise, le ressuage peut s'arrêter complètement et la surface
peut commencer à s'assécher même lorsque que l'évaporation est bien inférieure
à 1kg/ par heure. Dans ce cas, des mesures préventives supplémentaires sont
nécessaires, quel que soit le type de béton.
Les mesures préventives qui suivent peuvent diminuer les risques de fissuration
plastique. Elles peuvent être envisagées lors de la planification d'un bétonnage par
temps chaud ou lorsqu'on fait face au problème durant la mise en place du béton.
Elles sont énumérées dans l'ordre avec lequel elles devraient être appliquées lors
de la mise en place.
commence, en prenant soin d'éviter l'accumulation d'eau qui peut réduire la qualité
de la
pâte de ciment.
Il est en effet logique que des fissures apparaissent dans toute partie de la
structure où les contraintes résultant des charges atteignent ou dépassent la
résistance à la traction du béton. A l'exception d'éléments de béton armé sollicités
en traction pure, la fissuration des structures en béton armé est en général peu
importante sous l'effet des charges. L'armature requise pour satisfaire aux
exigences de sécurité est normalement suffisante pour limiter l'ouverture des
fissures à des valeurs acceptables, pour autant que les règles constructives
habituelles soient respectées (diamètre, espacement, enrobage et armature
minimale dans les zones peu ou pas sollicitées) et pour autant que le mécanisme
de ruine adopté pour le dimensionnement ne s'écarte pas trop de l'état réel des
sollicitations en service. Ce qui est notamment le cas des structures fléchies pour
lesquelles la théorie de plasticité est appliquée de manière raisonnable en limitant
les redistributions de sollicitations de 10 à 20% au maximum.
Parmi les déformations imposées, il peut être utile de faire la distinction entre :
La figure 2.4 donne une vue d'ensemble des causes de fissuration du béton frais
et du béton
durci
Ces fissures ont des causes générales liées aux variations dimensionnelles du
béton:
Ces fissures sont d'autant plus préjudiciables à la durabilité qu'elles sont précoces
car, se produisant avant que l'armature ne joue pleinement son rôle. Elles sont
alors souvent ouvertes.
Le schéma de la figure 2.5 montre quatre sortes de fissures précoces qui peuvent
affecter un ouvrage en béton.
2.5.1.1. LE RESSUAGE
Il s'agit d'un retrait d'origine exogène par dessiccation qui se manifeste avant et
pendant la prise. L'hypothèse générale admise [37] est que le retrait plastique est
engendré par la dépression capillaire qui se développe lorsque des ménisques se
forment dans les capillaires des bétons frais.
La fin de la période de retrait plastique coïncide à peut près avec la fin de prise,
lorsque la déformabilité du béton décroît fortement. L'influence de certains
adjuvants agissant directement sur la vitesse de prise (accélérateurs, retardateurs)
ou indirectement (plastifiants, fluidifiants), ainsi que celle de la température, a pour
conséquence une variation de la valeur du retrait total.
PERFORMANCE
LA PRISE
Quelques heures Quelques jours
AXE DES TEMPS
Causes Ressuage Retrait Plastique Retrait
Mécanismes thermique après
prise
Force de van der Waals entre . dosage en eau
les grains fins
. nature minéralogique des
éléments fins (sable, ciment)
. durée de prise
. rapport surface /
épaisseur
. distance à la face
exposée.
Contraction par Isolation du
refroidissement coffrage
2.6. MOYENS POUR RÉDUIRE LA FISSURATION
des fissures (tab 2.1). Ces moyens consistent principalement à effectuer des choix
judicieux lors du projet et à en contrôler la bonne exécution lors de la construction
de l'ouvrage, concernant :
- Le système statique, les liaisons et les joints entre les différentes parties;
Le risque de fissuration d'origine mécanique (cas (c) et (d) du tableau 2.1) est
beaucoup plus faible - voire même réduit à zéro dans un système isostatique ou
avec des joints rapprochés, permettant aux déformations imposées de se produire
librement ;cela,quand bien même un système hyperstatique et avec le moins de
joints possibles s'impose dans de nombreux cas pour des raisons de sécurité
(réserves de capacité et comportement ductile à l'approche de la ruine),
d'économie sur les coûts de construction et/ou d'exploitation (joints souvent
difficiles à réaliser, coûteux et source de nombreux ennuis).
Aussi trivial que cela puisse paraître, il est néanmoins utile de mentionner ou de
rappeler que la mise en oeuvre d'une armature passive - aussi importante soit-elle
- ne constitue pas une mesure permettant d'éviter la fissuration. Elle ne permet
que de limiter l'ouverture des fissures mais n'empêche nullement leur apparition
(au contraire, elle peut même en être l'une des causes lorsque la quantité
d'armature est très élevée!).
L'ouverture des fissures risquant d'apparaître dans une structure en béton est
d'autant plus faible que la quantité d'armature passive est plus importante et que
sa répartition est plus fine. La quantité et la répartition des barres d'armature
(espacement minimal) seront limités en pratique à des valeurs adaptées à la
composition ainsi qu'aux procédés de mise en place et de vibration du béton, de
manière à garantir l'obtention d'un béton durable et d'excellente qualité; en cas de
doute, il est vivement recommandé de procéder à des essais préalables aussi
réalistes que possible.
Pour être complètement efficaces, les mesures de cure doivent être appliquées
immédiatement après la vibration et le réglage des surfaces bétonnées et doivent
être maintenues durant plusieurs jours. Les durées de cure nécessaires sont
fonction de nombreux paramètres tels que la composition du béton (type et dosage
en ciment, rapport eau sur ciment, ajouts) et les conditions climatiques pendant et
après le bétonnage (température et humidité relative de l'air ambiant) qui
conditionnent le développement de l'hydratation du ciment. Elles sont également
fonction de l'agressivité du milieu environnant auquel sera soumis l'ouvrage une
fois mis en service. Dans ce sens, des recommandations beaucoup plus
complètes et détaillées sont fournies à l'annexe d.12 du Code Modèle [15].
Notons que si la confection de bétons améliorés ou de bétons à hautes
performances, grâce à l'utilisation de ciment à plus haute résistance (à long terme
et/ou initiale), à la réduction du rapport eau/ciment et à divers ajouts (en particulier
de fumée de silice), peut s'avérer favorable et permettre ainsi une réduction de la
durée de cure nécessaire, il n'en est pas de même en ce qui concerne la rapidité
avec laquelle les mesures de cure doivent être mises en oeuvre. Les bétons
courants avec un rapport eau/ciment supérieur à 0,5 sont protégés d'une
dessiccation rapide grâce à l'eau de ressuage. Les bétons améliorés ou à hautes
performances dans lesquels on a réduit le rapport eau/liant à des valeurs
inférieures à 0,5 ne présentent souvent plus de ressuage et deviennent par
conséquent beaucoup plus sensibles à tout retard ou manquement dans
l'application des mesures de cure.
CHAPITRE 3
3.1. INTRODUCTION
La durabilité d'un matériau traduit la capacité de ce matériau à pouvoir supporter
les conditions auxquelles il est exposé dans le temps et dans l'espace. Dans ce
sens, le matériau béton présente quelques avantages par comparaison aux autres
matériaux usuels tels que l'acier ou le bois.
L'objectif vis à travers une construction durable est que chaque structure en béton
puisse conserver sa résistance et continuer de remplir sa fonction tout au long de
sa durée de vie utile. Il en résulte que le béton doit être en mesure de résister aux
mécanismes de détérioration auxquels il peut être exposé. On dit d'un tel béton
qu'il a une bonne durabilité.
Il est utile d'ajouter que le concept de durabilité ne signifie pas une durée de vie
infinie, pas plus qu'il ne signifie que le béton doit résister à n'importe quelle
agression. De plus, on constate, ce qui n'était pas toujours le cas auparavant, que,
dans bien des cas, un entretient régulier du béton est nécessaire.
La durabilité du béton est, dans bien des cas, d'une très grande importance. Il n'en
demeure pas moins que, jusqu'à récemment, la technologie du béton a eu comme
principal objectif de parvenir à des résistances mécaniques de plus en plus
élevées. On avait posé comme hypothèse "qu'un béton résistant est un béton
durable", dans de nombreuses conditions d'exposition des structures en béton, la
résistance mécanique et la durabilité doivent ensemble être prises en
considération dès l'étape de conception.
L'expression durabilité du béton est souvent utilisée pour caractériser de façon très
générale la résistance d'un béton face à l'attaque d'un agent agressif, physique ou
chimique .
Les agents agressifs qui attaquent le béton peuvent être classés schématiquement
en deux grandes catégories :
- Les agents externes
Parmi les agents externes, on peut citer les ions chlore, le gaz carbonique, les
sulfates, les cycles de gel dégel, et les abrasifs.
Parmi les agents internes, on retrouve les ions chlore incorporés dans certains
accélérateurs, les alcalis du ciment avec des granulats contenant des silices et
donc potentiellement réactifs.
Une mauvaise durabilité se manifeste par une détérioration qui peut résulter de
facteurs externes ou de phénomènes internes au béton. Les différentes actions
peuvent être physiques, chimiques ou mécaniques. Les dommages d'origine
mécanique sont causés par les chocs, l'abrasion, l'érosion ou la cavitation. Les
causes de dégradation chimique comprennent les réactions alcali-silice et alcali-
carbonate. Les attaques chimiques externes sont principalement causées par la
présence d'ions agressifs tels que les chlorures, les sulfates ou le gaz carbonique
ainsi que par de nombreux liquides et gaz d'origine naturelle ou industrielle. Les
causes physiques de détérioration comprennent les effets d'une température
élevée ou des différences de dilatation thermique des granulats et de la pâte de
ciment durci.
Il convient de noter avant toute chose que la détérioration du béton est rarement
attribuable à une seule cause : le béton peut souvent se comporter de façon
satisfaisante en dépit de certaines déficiences, mais lorsqu'un facteur défavorable
s'ajoute, les désordres apparaîtront.
Pour cette raison, il est quelquefois difficile d'attribuer la détérioration à une cause
particulière mais la qualité du béton au sens le plus large du terme, doit presque
toujours être prise en considération. En effet, à l'exception des sollicitations
mécaniques, tous les effets néfastes associés à la durabilité font intervenir
l'écoulement de fluides (liquide ou gaz) à travers le béton. Il est donc nécessaire
de bien comprendre ce phénomène lorsque la durabilité du béton est en cause.
Lorsque l'on conçoit une structure en béton, il faut d'abord définir de la façon la
plus précise les conditions environnementales dans lesquelles le béton assurera
sa fonction structurale. Les spécialistes en matériaux pourront alors ajuster la
formulation du béton et sélectionner les bons matériaux de telle sorte que le béton
choisi puisse répondre le mieux possible à ces conditions environnementales.
Les trois principaux fluides qui peuvent pénétrer dans le béton et mettre en cause
sa durabilité sont : l'eau pure ou contenant des ions agressifs, le gaz carbonique et
l'oxygène. Ils peuvent se déplacer au travers du béton de différentes façons, mais
tous les mouvements dépendent
Les principaux facteurs pouvant affecter la durabilité d'un béton sont la fissuration
et la perméabilité car ils permettent aux agents agressifs présents dans l'eau et
l'atmosphère d'attaquer la structure et notamment les armatures. La fissuration
affecte sérieusement la durabilité du béton et donc de la structure, et dans ce
sens, les fissures constituent des points de faiblesse potentielles qui affectent
négativement la durabilité des constructions. Depuis quelques décennies, la
nécessité s'est faite sentir de formuler des bétons adaptés à leur utilisation, et l'on
peut formuler des bétons durables en utilisant des granulats adéquats, en
réduisant la quantité d'eau, en utilisant des adjuvants adéquats et en effectuant
une mise en place, une vibration et une cure soignées. Ceci garantira au béton un
retrait faible, une certaine compacité, et une bonne ouvrabilité. De plus, la
durabilité peut être améliorée par une bonne conception structurale, en utilisant la
technologie de la précontrainte qui diminuerait le risque
(1)
Où :
L'étanchéité d'une structure en béton non munie d'un revêtement étanche dépend
de la qualité du béton et dans une très large mesure de la fissuration. Il est
relativement aisé d'obtenir un béton de bonne qualité, suffisamment compact et
étanche (en l'absence de toute fissure), moyennant certaines dispositions
adéquates concernant la composition, la mise en oeuvre et la cure. L'expérience a
montré que l'épaisseur d'éléments plans en
béton armé (dalles, murs, radiers), pour lesquels une étanchéité élevée à l'eau est
requise, ne devrait pas être inférieure à 0,25 à 0,30 m
Par ailleurs, on sait que la fissuration est difficilement évitable dans une structure
en béton. Parmi les fissures possibles, il convient de faire la distinction entre
fissures traversantes et fissures non traversantes (fig.3.1).
Figure 3.1 : Distinction entre fissures traversantes (a) et non traversantes (b).
Les fissures non traversantes résultent par exemple de l'effet de gradients sur
l'épaisseur de la section transversale (retrait ou variation de température non
homogène) ou de sollicitations de flexion. Leur profondeur et leur ouverture sont
en général limitées. Ces fissures n'affectent en principe pas l'étanchéité de
l'élément de structure considéré tant qu'il subsiste une zone de béton non fissurée
et souvent comprimée, d'une épaisseur égale ou supérieure à 50 mm ou au
double du diamètre maximum des granulats
Sous réserve d'un béton de qualité suffisante, ce qui est en général le cas,
l'étanchéité d'une structure en béton ou de l'un de ses éléments est principalement
affectée par la présence éventuelle de fissures traversantes.
Le débit d'infiltration q par mètre linéaire de fissure est donné par la relation
suivante[39] :
(2)
Dans laquelle :
Des recherches récentes [39] montrent qu'il semblerait plus approprié d'introduire
dans les relations deprédiction du débit d'infiltration du type de l'équation (2) une
valeur du coefficient de frottement croissant de manière monotone avec l'ouverture
des
Eu égard aux problèmes d'étanchéité, la qualité d'une structure en béton est donc
grandement tributaire de la valeur limite fixée pour l'ouverture des fissures risquant
d'apparaître et, par conséquent, des quantités d'armature mise en oeuvre.Dans
l'hypothèse
où le coefficient est admis constant, la relation (2) indique en effet que les débits
d'infiltration ou de fuite au travers des fissures augmentent proportionnellement au
cube de leur ouverture.
heures, ce qui peut être suffisant pour causer des dommages. Dans ces cas là, il y
aurait donc lieu soit de limiter plus sévèrement encore l'ouverture des fissures
(0,05 à 0,1 mm, solution vraisemblablement très coûteuse, à moins de pouvoir
mettre en oeuvre une précontrainte en désolidarisant par exemple les dalles des
murs s'opposant à tout raccourcissement) soit de recourir à d'autres solutions
(modification du système statique, création de joints, revêtement étanche pontant
les fissures éventuelles).
détail et au respect des règles de l'art. Les fissures dont la largeur dépasse 0,2 à
0,4 mm sont nuisibles. Il est important de mentionner que, même si le béton
précontraint est exempt de fissures, l'acier de précontrainte est plus vulnérable à la
corrosion en raison de sa nature.
1992) ne considère quant à elle que les ions chlores solubles. Sur cette base, la
teneur en ions chlore du béton armé est limitée à 0,15 % de la masse du ciment
Dans le fascicule 65A relatif à l'exécution des ouvrages en béton armé et en béton
précontraint :
en présence de chlorures
Une conséquence pratique très importante de ces observations est donc qu'une
limitation très sévère des ouvertures de fissures réalisable en particulier au moyen
d'une augmentation des quantités d'armature ne s'avère pas comme un moyen
efficace pour accroître la durabilité des structures en béton armé; et cela, même
en cas d'environnement particulièrement agressif. En cas d'exigences élevées
concernant la durabilité, ce sont d'autres mesures auxquelles on devra
un rapport eau / liant aussi faible que possible, à une quantité minimale de fines,
au recours éventuel à un béton avec ajout de fumée de silice ( bétons à hautes
performance),etc..
en béton armé.
La corrosion des armatures d'acier a été et sera toujours une des causes majeures
de détérioration des structures en béton armé. Les armatures d'acier se corrodent
chaque fois que le béton de recouvrement ne les protège pas suffisamment contre
la rouille. Ce manque de protection peut avoir plusieurs causes, une trop forte
valeur du rapport eau / liant, un mauvais mûrissement ou l'absence totale de
mûrissement, un mauvais positionnement des armatures trop près des coffrages,
la progression des ions chlores, une très forte carbonatation.
l'environnement dans lequel il est utilisé, si l'on continue à maintenir les épaisseurs
de recouvrement actuelles. En outre, on sait très bien qu'un tel béton n'offre pas
une protection adéquate face à la carbonatation. En adoptant une telle solution
facile, mais coûteuse à long terme, on oublie les deux causes majeures de la
corrosion des armatures d'acier: une trop forte valeur du rapport eau/liant et de
mauvaises pratiques de mûrissement. Tout béton qui a un rapport eau/liant
supérieur à 50 présente une microstructure très ouverte qui offre de larges
avenues à la pénétration d'agents agressifs quels qu'ils soient;
La pénétration des agents agressifs en direction de l'acier est donc facilitée, ce qui
se traduit par une augmentation de la vitesse de corrosion. Ensuite, la progression
de la corrosion à l'anode réduit la section effective de l'acier, ce qui réduit par
conséquent sa capacité de résistance.
CHAPITRE 4
MÉTHODES RÉGLEMENTAIRES
DE CONTRÔLE
DE LA FISSURATION
Pour atteindre cet objectif, les normes contiennent une série de mesures
permettant d'assurer un contrôle indirect ou implicite de la fissuration des
structures en béton. Ces mesures comprennent généralement :
- La mise en place d'une quantité d'armatures minimale dans toutes les parties
de structures en béton ârmé ou précontraint susceptibles de se fissurer et dans
lesquelles on cherche à éviter l'apparition de fissures isolées et largement
ouvertes, en général préjudiciables au bon comportement de l'ouvrage en service
et à sa durabilité à long terme.
Dans le cas des dalles et murs pleins dans celui d'éléments à section en T ou en
caisson, l'aire de la section d'armature minimale est définie comme suit :
(4.1)
relation dans laquelle
B 35/25.
* fct = 2,5 N/mm2 pour un béton de type B 35/25 (= classe C 20) ou de résistance
supérieure.
La norme SIA 162 requiert une limitation des contraintes dans l'acier calculées en
stade fissuré, ce qui constitue un excellent moyen de limiter indirectement
l'ouverture des fissures .
Dans les deux cas, la norme exige de s'assurer que les contraintes effectives dans
l'armature ne dépassent pas les valeurs maximales indiquées ci-dessous, sous
une
- De n'utiliser les gros diamètres que dans les pièces suffisamment épaisses,
- D'éviter les très petits diamètres dans les pièces exposées aux intempéries,
- De prévoir le plus grand nombre de barres compatibles avec une mise en place
correcte
? La contrainte de traction des armatures est limitée à la plus basse des deux
valeurs et 110 ( ç )1/2MPa ( ou N / mm2 ), expressions dans lesquelles :
- 1,0 pour les ronds lisses y compris les treillis soudés formés de fils tréfilés lisses.
- 1,6 pour les armatures à haute adhérence, sauf le cas des fils de diamètre
inférieur.
? Le diamètre des armatures les plus proches des parois est au moins égale à 6
mm ;
? La contrainte de traction des armatures est limitée à la plus basse des deux
valeurs 0,5 fe et 90 (ç ftj )1/2MPa
? Des armatures de peau pour les poutres de grande hauteur, ont une section au
moins égale à 5 cm2par mètre de longueur de parement.
L'Eurocode 2 [16], le Code Modèle CEB-FIP 1990 [15] ou son extension récente
aux bétons à hautes performances [14] ne se différencient, concernant le contrôle
de l'état-limite de
fissuration, que sur des points de détail d'ordre rédactionnel et de certaines règles
d'application. Ces différences ou améliorations résultent principalement du progrès
des
Cette limite peut être relevée (valeur limite plus élevée, par exemple wk = 0,4 ou
0,5 mm) pour des éléments en béton armé situés en environnement sec et non
agressif, si cela est acceptable pour d'autres raisons, par exemple l'aspect.
Une quantité minimale d'armature est exigée afin d'assurer une fissuration
contrôlée dans toute partie d'une structure ou de l'un de ses éléments soumis à
des contraintes de traction dépassant la résistance à la traction du béton. Ces
contraintes peuvent résulter de toutes combinaisons possibles de charges et de
déformations imposées ou empêchées. A défaut de
méthodes plus rigoureuses, la section d'armature minimale requise dans les zones
tendues peut être estimée au moyen de la relation simplifiée suivante:
(4.3)
Dans laquelle :
fct,ef est la résistance à la traction du béton effective au moment où les fissures sont
supposées se produire; à moins que les fissures n'apparaissent à un âge très
jeune.
* ós2 =fyk où fyk est la valeur caractéristique de la limite élastique de l'acier, s'il s'agit
d'éviter l'apparition de larges fissures isolées,
* ós2< fyk selon les valeurs indiquées au tableau 4.2, s'il s'agit de limiter l'ouverture
des fissures à des valeurs spécifiées.
Act, est l'aire de la partie tendue de la section de béton homogène calculée juste
avant l'apparition des fissures.
En tous les cas il est demandé de limiter, sous les conditions de service, les
contraintes de traction dans les aciers d'armature aux valeurs maximales
suivantes :
(4.5)
Où
* ós2,0 est la valeur indiquée dans le tableau 4.2 pour`la contrainte maximale dans
l'acier, établie pour un béton de classe C 30 ou inférieure.
Contrainte max. dans l'acier Diamètre max. des barres d'armature 0 [mm] dans le cas de structures en
béton armé (wk 0,3 mm) béton précontraint (wk 0,2 mm)
ós2 [N/mm2]
160 32 25
200 25 16
240 20 12
280 14 8
320 10 6
360 8 5
400 6 4
450 5 -
Lorsqu'elles sont utilisées pour contrôler la fissuration sous charges imposées, les
valeurs indiquées dans le tableau 4.2 sont valables pour des structures où
l'armature est disposée de manière usuelle, c'est-à-dire lorsque le rapport d/h ne
diffère pas trop de la valeur
courante 0,9. Dans le cas contraire, des facteurs correctifs sont définis en fonction
du rapport d/h effectif dans l'Eurocode2 ou dans le Code Modèle.
Contrainte max. dans l'acier Espacement max. des barres d'armature s [mm] dans le cas de structures en
béton armé (wk 0,3 mm) béton précontraint (wk 0,2 mm)
ós2 [N/mm2]
160 300 200
280 150 50
320 100 -
360 60 -
COURANTS
Cependanth
BS 8110
Où : taux de redistribution de moment en
?Si et seulement si h > 750 mm, les barres distribuées sur les faces de coté (le
long de la hauteur) sont nécessaires jusqu'à une profondeur de à partir de la
face tendue ; leur espacement ne doit pas dépasser 250mm. La limite maximale
d'ouverture des fissures est cependant réduite à 0,1mm pour les ouvrages devant
retenir un liquide.
FISSURATION DU BÉTON
Cette théorie, dans son état actuel, ne concerne pas les fissures obliques d'effort
tranchant, qui peuvent se développer sur la hauteur d'un élément fléchi.
Des formules ont été établies pour les éléments soumis à une traction simple
(tirant) ou pour les armatures tendues , d'une pièce fléchie associée à la section
du béton tendu ayant le même centre de gravité que ces armatures.
1.106 si la fissuration est préjudiciable, parce que les éléments sont exposés
aux intempéries, condensation, brouillards salins, etc. ou bien sont des ouvrages à
la mer.
- 0,5.106 si la fissuration est très préjudiciable parce que les éléments sont en
contact avec l'eau ou exposés à un milieu agressif ou bien parce qu'ils doivent
assurer une étanchéité.
à condition que
La charge de fissuration qui vient d'être ainsi définie est celle qui, au stade des
tractions moyennes, provoque les premières fissures superficielles visibles du
béton tendu. Ces fissures ne sont pas forcément graves et préjudiciables à la
tenue de l'ouvrage, comme le montre l'examen des pièces tendues en service qui,
pour la plupart, sont fissurées superficiellement.
Lorsque la charge augmente au-delà de Qf correspondant à la fissuration
superficielle, les fissures s'agrandissent et ce propagent à l'intérieur de la pièce,
vers les armatures. Finalement, elles atteignent celles-ci en un ou plusieurs points,
et même sur tout leur contour. La charge Qcr à partir de laquelle l'armature
commence à se trouve en contact avec le milieu
Cette fissuration sera critique si la pièce est exposée aux intempéries. On peut
craindre en effet que les eaux de ruissellements pénètrent par capillarité dans les
fissures. Les atmosphères corrosives (air marin ou sulfureux) sont également
nocives et peuvent désorganiser rapidement l'ouvrage.
On voit que cette charge varie en sens inverse de l'écartement des aciers, ce qui
est logique. L'allongement du béton étant d'autant plus régulier que l'acier est
mieux divisé et réparti au sein de celui-ci. Donc la formule montre bien l'influence
des nombres de barres de petit diamètre et de leur écartement qui est d'autant
petit que le nombre des barres est élevé.
CHAPITRE 5
5.1. INTRODUCTION
Bien que cela soit variable d'un observateur à l'autre, la largeur de fissure
minimale visible à l'oeil nu est d'environ 0,10 mm. La détermination de l'ouverture
ou largeur des fissures peut se faire avec des appareils grossissants simple.
Les observations ont montré qu'en général, les fissures prennent naissance en
tant que micro-fissures puis se développent en fissures avec des ouvertures
mesurables. Une fissure devient visible à l'oeil nu à partir d'une ouverture de
l'ordre de 0,1 mm
L'ouverture d'une fissure de flexion, par exemple, diminue d'un maximum à la face
la plus tendue à zéro au niveau de l'axe neutre dans le cas des pièces fléchies.
Une poutre armée avec des aciers rond-lisses développe peut de fissures mais
avec des ouvertures assez larges, pendant qu'une poutre avec des aciers à haute
adhérence développera plus de fissures avec des ouvertures très fines presque
invisibles sous les charges de service. Ceci est surtout dû aux saillies
(déformations à la surface des barres) qui augmentent la résistance au glissement
acier-béton et donc améliore l'adhérence acier-béton, éliminant ainsi les
possibilités de fissures larges . Le deuxième paramètre lié aux aciers et qui a une
influence importante sur l'ouverture des fissures est leur contrainte . Des études
faites par Gergly et Lutz [47] ont confirmé que l'ouverture d'une fissure est
proportionnelle à la contrainte des aciers, ; cette contrainte pouvant être calculée
en ce basant sur une analyse élastique d'une section fissurée. Dans ce sens, les
travaux de Beeby [48] ont montré que l'ouverture d'une fissure est proportionnelle
à la déformation moyenne au niveau où la fissuration est considérée. Une fissure
est ouverte au maximum à la surface de l'élément et se retraicit en profondeur
jusqu'à un minimum au niveau de l'interface acier- béton, ceci justifie l'hypothèse
de non glissement acier-béton et nous permet de déduire que l'ouverture d'une
fissure est aussi fonction de la distance à la barre la plus proche.
- L'adhérence acier-béton.
le béton.
L'allongement de ces barres par rapport au béton met en jeu les efforts de liaison
et la contrainte de traction du béton, nulle sur les lèvres de la fissure, croit
lorsqu'on s'écarte de celle-ci. La distance à laquelle cette contrainte atteint la
résistance à la traction du béton est la distance minimale à laquelle une nouvelle
fissure peut se former au voisinage de la première.
DE FISSURES
Parmi les formules empiriques, on retrouve celle proposée par Beeby [48] (British
Cément Association) et qui est adoptée actuellement dans les règlements
Britannique et Australien, elle est basée sur l'hypothèse que l'ouverture des
fissures, nulle au niveau de l'armature, n'existe que sur le parement du béton, et
que la largeur des fissures ne dépend que des déformation du béton entourant
l'armature :
(5.1)
Où :
(5.2)
Avec :
: déformation au niveau considéré, calculée à partir des hypothèses d'une
section fissurée
(5.3)
?2ème cas : quand acr est assez grand devant Cmin (Cmin est négligeable devant acr).
L'équation devient :
(5.4)
Pour un élément donné, est maximum à la face la plus tendue ; à cet endroit, si
(h-x) est assez petit,les fissures ont moins de chance de dépasser les limites
permises (0,3 mm pour le BAEL). (h-x) représente approximativement la longeur
de la fissure.
On constate ainsi, que le cas où la fissure est assez loin d'une barre, son
ouverture est proportionnelle à la longueur de cette fissure, (h-x).
Cette méthode [47] est adoptée par le règlement Américain ACI, elle s'énonce
comme suit :
(5.5).
Avec :
Cette expression a été modifiée par le comité ACI 224, elle a présentée sous la
forme suivante :
(5.6).
(5.14)
Avec :
c : l'enrobage en mm
Dans ce qui précède nous avons donné diverses formules permettant d'estimer
l'ouverture probable moyenne des fissures. Aussi bien les observations sur
ouvrages réels que les mesures effectuées lors d'essais en laboratoire mettent en
évidence la difficulté à caractériser l'ouverture des fissures par une valeur
objective et univoque, tant leur largeur peut varier le long d'une même fissure ou
d'une fissure à l'autre. Ces variations étant dues principalement à la nature
aléatoire du phénomène, les fissures étant plus ou moins continues et plus ou
moins ramifiées, ainsi qu'à la variabilité de la résistance du béton à la traction et de
ses propriétés d'adhérence.
(5.15)
FISSURES
L'analyse des figures 5.3 à 5.5 permet de tirer les conclusions suivantes
concernant la fissuration résultant de déformations imposées :
- L'ouverture des fissures est également influencée d'une manière importante par
la répartition de l'armature, c'est-à-dire le choix du diamètre ou de l'espacement
des barres
(fig. 5.4).
-L'ouverture des fissures n'est influencée que dans une faible mesure,
pratiquement négligeable, par la classe de résistance du béton et, par conséquent,
par la valeur de sa résistance à la traction.
Les barres d'armature en acier jouent un rôle analogue, car elles agissent comme
des fibres de grande longueur. Les fibres courtes et discontinues ont cependant
l'avantage de se mélanger et de se disperser dans le béton de façon uniforme.
Les fibres munies de crochets à chaque extrémité sont celles qui présentent le
plus d'avantages à cause de leur bonne adhérence mécanique. Elles sont
fabriquées en acier étiré à froid, ayant une résistance à la traction minimale de
1100 MPa. Elles se présentent sous forme de petites plaquettes de fibres (30 à 40
fibres), accolées avec un produit soluble dan l'eau, ce qui facilite leur incorporation
dans le béton et le malaxage. Au contacte de l'eau de gâchage, les fibres se
libèrent aléatoirement dans la masse du béton en reprenant leur élancement
unitaire. On obtient ainsi une meilleure homogénéité du matériau.
Ces fibres travaillent par déformation des crochets qui se redressent lors du
glissement de la fibre dans la matrice, figure (6.6). C'est ce type de fibres qui a été
utilisé dans nos essais, figure (6.7).
Parmi les fibres les plus utilisées, nous citons les fibres d'acier, de verre, d'amiante
et de polypropylène (tableau 6.1).
Allongement
Diamètre Module d'élasticité Résistance en traction
Fibre Densité
(ìm) (GPa) (GPa)
de rupture (%)
Acier 5-500 7,8 3-4 200 1-3
Verre 9-15 2,6 2-3,5 80 2-3
Polypropylène 7,5 0,9 20,0 5 0,5
Amiante 0,02-20 2,5-3,4 2,3 200 3
En règle générale, les fibres sont éparpillées au hasard dans le béton; toutefois, si
on traite le béton pour que les fibres soient alignées dans la direction des
contraintes en service, on obtient de meilleure résistance en traction et en flexion.
Ce procédé est assez compliqué, néanmoins, il commence à se développer en
utilisant les champs magnétiques.
- Des ouvertures des fissures dans le béton à l'aide d'un « fissuromètre » (figure
6.8).
Pour cette campagne d'essais, nous avons réalisé quatre séries de trois poutres
chacune; (12 poutres), et des éprouvettes cubiques de (10x10x10) cm pour
évaluer la résistance à la compression du béton à l'age de l'essai.
· Trois poutres en Béton Ordinaire avec ajout des Fibres d'aciers désigné par BOF.
· Trois poutres en Béton à Haute Performance avec ajout des Fibres d'aciers
désigné par
BHPF.
Toutes les poutres sont des models réduits qui ont les mêmes dimensions 10 x 15
x 110 cm, chargées par une force concentrée appliquée au milieu (flexion à trois
points).
Cadre 6
100
2 T10
2 T8
2T8
??
??
Cadre 6
2T10
10
15
Les sections doivent être sous- armées pour nous permettre d'observer le
développement et l'évolution des fissures sous chargement jusqu'à la rupture. Ceci
nous permettra aussi d'observer l'évolution de la flèche. Pour cela, il est utile de
définir une section sous-armée
Une section en béton armé est dite sous-armée lorsque la déformation des
aciers atteint la limite élastique et éventuellement la dépasse avec
l'augmentation du moment fléchissant pendant que la déformation du béton
reste inférieure à la valeur de l'écrasement .
Les aciers s'allongent ( ) et donc le béton se fissure pour une telle section. Une
fois les aciers atteignant la limite élastique , les efforts internes deviennent
constant ( ) mais la capacité de résistance au moment continue a augmentée
par le développement
d'un axe neutre qui déplace vers le haut, d'avantage avec le développement de la
hauteur des fissures.
La rupture aura lieu éventuellement par écrasement, quand les fissures auront
suffisamment évoluées en longueur pour réduire la zone comprimée et donc
atteint .
La rupture d'une section sous armée est caractérisée par une déformation
importante des aciers et donc par une fissuration excessive et importante du béton
tendu et par une grande flèche. La ductilité d'une telle poutre, exprimé par les
déformations importantes, sert de signal pour avertir une rupture imminente. Pour
cette raison, il est préférable de considérer des sections sous armées.
h
b
, avec
Pour ,