L’ETHIQUE COMME LEVIER DE L’EFFICACITE MANAGERIALE A L’UNIVERSITE

Mohammed Saber HASSAINATE

Enseignant-Chercheur
FSJES Agdal-Rabat
E-mail : [email protected]

Mariam FILALI ALLACH

Doctorante
FSJES Agdal-Rabat
E-mail : [email protected]

Résumé

Aujourd’hui, tout le monde admet que l’activité universitaire constitue une des
composantes fondamentales dans le champ de la vie économique et sociale des pays ,
du fait du rôle fondamental que jouent les universités notamment dans la formation des
générations , dans la réflexion sur les différents sujets qui intéressent la société, dans
l’adaptation des formations avec les exigences du marché de travail .
En effet, les universitaires forment une communauté singulière, qui doit organiser la
recherche, la valoriser et en assurer la plus large diffusion. Elle doit aussi veiller à
assurer un enseignement de qualité où les règles de déontologie et d’éthique sont
respectées à tous les niveaux de l’université. Ces règles si elles sont bien assimilées et
appliquées, permettront certainement à l’université d’acquérir les attributs de
l’efficacité managériale et de s’inscrire sur la voie de l’excellence.

Mots clés : Efficacité managériale-Ethique –Management universitaire-Université.

THE ETHICS AS A LEVER OF MANAGERIAL EFFICIENCY AT THE UNIVERSITY

Abstract

Today, it’s admitted that the university activity constitutes one of the fundamental
components in the field of the economic and social life of countries, because of the
fundamental role of universities particularly in teaching generations, in the reflection on
the various subjects which interest the society, in the adaptation of the teaching subjects
with the requirements of the working market.
Indeed, the academics constitute a singular community, which has to organize the
research, value it and assure the widest dissemination. She also has to assure a quality of
education where the rules of ethics are respected at every level of the university. These
rules if they are understood and applied, will certainly allow the university to acquire
the attributes of the management efficiency and to be on the path of excellency.

Key words: Ethics- Management efficiency-Management of universities -University.

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Introduction

Aujourd’hui, les universités forment non seulement les salariés, les cadres, les créateurs
d’entreprises, mais aussi les citoyens de demain. Les universités sont ainsi confirmées
comme des acteurs économiques, sociaux et culturels majeurs dans leur environnement.
Ces orientations modifient la place de l’université et font d’elle un véritable levier de
développement dans la société.

Toutefois, la communauté universitaire n’est pas toujours consciente du rôle nouveau

qui est joué par l’université sur ce terrain. Or, une université responsable est une
université qui œuvre pour répondre, selon ses prérogatives, aux besoins de la société.

L’université doit être un acteur de développement économique local et régional. Ses

recherches doivent de plus en plus être mobilisées sur l’innovation, par des laboratoires
communs avec les entreprises, par une démarche de valorisation mieux structurée ou par
une diffusion de la culture entrepreneuriale. Les formations doivent être conçues en
relation avec les milieux professionnels et doivent répondre aux exigences du marché de
l’emploi.

De ce fait, acquérir les attributs de la performance durable est aujourd’hui une nécessité
pour l’université afin qu’elle puisse remplir pleinement ses deux principales missions
qui sont la formation et la recherche, et pour répondre également aux exigences de ses
différentes parties prenantes pour qu’elle devienne réellement un levier de
développement de la société.

Par ailleurs, tous ces objectifs ne peuvent pas être atteints sans l’adoption d’une
démarche éthique. En d’autres termes, l’université ne pourra, à notre sens, atteindre
l’efficacité managériale sans le respect des règles d’éthique et de déontologie dans
toutes ses activités.

Ainsi, la question de recherche formulée qui sera traitée dans cet article est la suivante:
Comment l’adoption des règles de l’éthique peut permettre à l’université
d’acquérir les attributs de l’efficacité managériale ?

Nous soulignons qu’il s’agit d’un article conceptuel, basé sur une revue de littérature du
concept de l’efficacité managériale et dans lequel nous essayons de démontrer comment
l’éthique peut permettre à l’université d’atteindre l’efficacité managériale.

1- L’efficacité managériale dans l’université

L’efficacité managériale est un des leviers clés de l’excellence. Elle permet de poser les
bases de la performance sur la durée, en définissant une vision, une stratégie et des

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objectifs communs tout en assurant l’adhésion du personnel aux projets de

l’organisation.

Selon (Mintzberg,2004), « très souvent, la gestion efficace consiste à être conscient de

ses imperfections et à s’assurer qu’elles ne nuiront pas au succès de l’entreprise … Les
gestionnaires efficaces déploient une énorme quantité d’énergie au travail. Ce sont des
gens d’expérience, capables de réflexion, des agents de changement qui ont trouvé le
juste équilibre entre l’analyse et l’intuition, des gens qui font preuve de respect, de
confiance, d’attention, d’inspiration et d’écoute et qui réussissent de ce fait à gagner la
collaboration de leurs subalternes et de leurs collègues. ». En décrivant ainsi l’efficacité
managériale, Mintzberg montre qu’elle nécessite une grande énergie pour rassembler
toute l’organisation afin de réaliser les objectifs stratégiques et opérationnels fixés par
les managers, il insiste aussi sur le fait que l’efficacité managériale nécessite de la
lucidité pour trouver l’équilibre entre l’analyse et l’intuition. En effet, il précise que «
les organisations bien gérées ont peut-être tout simplement en commun d’être dirigées
par un gestionnaire lucide et plus ou moins sain sur le plan émotionnel.

Nous allons examiner, dans ce qui suit, la notion de l’efficacité managériale dans le
triangle de contrôle de gestion (Porter ,1986) :

Objectifs

Pertinence Efficacité

Ressources Résultats

Efficience

Figure 1 : Triangle de contrôle de gestion de Porter

L’efficacité, l’efficience et la pertinence sont les composantes fondamentales de la

performance.

Par ailleurs, (Bourguignon ,2000) définit la performance « comme la réalisation des

objectifs organisationnels, quelles que soient la nature et la variété de ces objectifs.
Cette réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat, aboutissement) ou au sens
large du processus qui mène au résultat (action).Selon (Doriath et Goujet, 2009), en

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matière de gestion, la performance est la réalisation des objectifs organisationnels. Cette

définition, très générale, met en évidence trois caractéristiques fondamentales de la
performance. Elle se traduit par une réalisation (ou un résultat).

La performance est donc une notion relative (résultat d’une comparaison), multiple
(diversité des objectifs) et subjective (dépendant de l’acteur qui l’évalue).

L’efficacité donc selon le triangle du contrôle de gestion est la capacité de l’entreprise à

transformer les objectifs en résultats. Il est évident d’après le triangle que la
performance de l’entreprise ne peut être atteinte que lorsque cette transformation se fait
en optimisant les moyens. Les objectifs fixés par l’entreprise recouvrent à la fois les
objectifs stratégiques et opérationnels.

Nous pouvons formuler, de ce qui a précédé, la définition suivante de la notion de

l’efficacité managériale:

L’efficacité managériale est la capacité d’obtenir les résultats stratégiques et

opérationnels fixés par l’entreprise.

Il est aussi nécessaire, à notre sens, pour bien délimiter la notion de l’efficacité
managériale de bien identifier les différences avec les notions voisines.

En effet, les notions suivantes se rapprochent de la notion de l’efficacité managériale

mais elles ont chacune un sens précis. Elles sont présentées ici à partir des définitions
proposées par (Bouquin ,2008) :

 L’économie : consiste à se procurer les ressources nécessaires à moindre coût.

Exemple : s’approvisionner auprès d’un fournisseur moins cher, à qualité égale.

 L’efficience est la capacité de minimiser les moyens employés pour un résultat

donné. Exemple : assurer un service en mobilisant un temps minimum de main
d’œuvre.

Les notions ci-dessous expriment l’efficience :

 La productivité : rapport entre une production et un volume de facteurs

consommés.

 La profitabilité : est le rapport d’un résultat aux chiffres d’affaires qui lui est
associé. Exemple : Résultat d’exploitation / Chiffres d’affaires HT.

 La rentabilité : est le rapport d’un profit aux capitaux investis pour l’obtenir.
Exemple : Bénéfice distribuable/Capitaux propres.

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Par ailleurs, Il faut souligner que la notion de l’efficacité managériale peur être perçue
différemment en fonction des types d’entreprises, de ses activités, du secteur d’activité
(public, privé) …
Il faut également reconnaître la difficulté de la mesure de l’efficacité managériale dans
le secteur public. Dans les universités qui sont dans leur grande majorité des
organisations publiques, la difficulté devient encore plus importante du fait notamment
de la nature de leurs activités et du type de structure des universités.

En effet, contrairement à l’entreprise privée, l’entreprise publique est confrontée à trois

contraintes :
- Contrainte dans le choix des objectifs et finalités : généralement, les objectifs et
les buts sont imposés à l’entreprise. Les objectifs sont souvent vagues,
diversifiés et parfois contradictoires.
- Généralement, les managers ont peu de moyens pour réaliser les objectifs qui
leur ont été assignés (respect des procédures, peu de liberté dans la gestion, etc.)
- L’adaptation des objectifs aux moyens disponibles est difficile, parce que la
prise de décision et la fixation des objectifs se font à des niveaux différents de
ceux qui sont chargés du processus d’exécution des programmes.

D’un autre côté, appliquer la notion de l’efficacité managériale à une organisation

comme l’université reste très complexe compte tenu d’abord du type de cette
organisation. En effet, le type de structure de l’université peut être qualifié de «
bureaucratie professionnelle ». Celle-ci répond le mieux, à notre sens, aux spécificités
du travail de cette organisation et aux besoins essentiels de son staff, caractérisé par la
prédominance des cadres hautement qualifiés.

A ce titre, ce type de structure répond à l’exigence de la souplesse puisqu’elle est

démocratique et accorde plus de marge de manœuvre et de pouvoir aux professionnels.
Ces derniers se trouvent donc libérés du besoin de coordonner étroitement leur activité
avec celle de leurs collègues. Toutefois, ils restent soumis aux standards de la
profession d’enseignant-chercheur. Le système de coordination repose sur la
standardisation des qualifications et du savoir.

- Quels sont les principaux attributs de l’efficacité managériale à

l’université?

Si on adopte la définition de l’efficacité managériale présentée précédemment :

l’efficacité managériale est la capacité d’obtenir les résultats stratégiques et
opérationnels fixés par l’entreprise. Les principaux attributs de l’efficacité managériale
au sein de l’université seront les suivants :

- Une organisation facilitante,

- Un personnel motivé et responsable,

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- Une rationalisation dans la gestion des ressources financières,

- La transparence dans la sélection des étudiants et dans le recrutement des

enseignants-chercheurs et du personnel administratif

En effet, l’existence d’une structure flexible facilite l’atteinte des objectifs car elle
permet de donner une marge de manœuvre au personnel pour atteindre les objectifs
stratégiques et opérationnels.

En outre, La motivation et la responsabilisation du personnel constituent des éléments

fondamentaux qui poussent le personnel à se dépasser pour attendre les objectifs fixés.

Par ailleurs, l’atteinte des objectifs fixés par le management sur le plan financier est
tributaire de la mise en place d’outils de gestion qui permettent la rationalisation des
ressources financières.

Aussi, pour réaliser les objectifs fixés en terme d’amélioration de la qualité de

l’enseignement, de valorisation de la recherche scientifique et d’insertion
professionnelle des lauréats, la transparence dans la sélection des étudiants et dans le
recrutement des enseignants-chercheurs est primordiale car elle permet à l’université
d’avoir des enseignants-chercheurs compétents et dévoués pour le métier et des
étudiants qui ont du potentiel et qui s’intégreront facilement au marché de l’emploi .
Des enseignants-chercheurs et des étudiants qui ont ses qualités permettront sans doute
à l’université d’atteindre ses objectifs stratégiques et opérationnels ;

Par ailleurs, nous allons dans ce qui suit nous intéresser à la relation entre l’application
des règles de l’éthique au sein de l’université et l’atteinte de l’efficacité managériale.

2- L’éthique comme levier de l’efficacité managériale à l’université

Etymologiquement le mot "éthique" est un synonyme d'origine grecque de « morale ». Il
a cependant, de nos jours, une connotation plus théorique ou philosophique
que « morale ». Tandis que la morale est un ensemble de règles ou de lois ayant un
caractère universel, irréductible, voire éternel, l'éthique s'attache aux valeurs et se
détermine de manière relative dans le temps et dans l'espace, en fonction de la
communauté humaine à laquelle elle s'intéresse.

Le dictionnaire LAROUSSE présente la définition suivante pour le mot étique :

« concept philosophique lié à la morale et valeurs qui peuvent être appliquées
personnellement ou professionnellement. ». Ces notions sont très bien traduites dans la
définition de (Reverdy, 1960) « L'éthique, c'est l'esthétique du dedans ».

L’université est une organisation constituée essentiellement d’une communauté de

personnes organisant leur coopération en vue de s’occuper efficacement de la
connaissance, et qui leur fait devoir d’organiser la recherche, de prévoir sa conservation
et de contrôler sa transmission. C’est pourquoi les universités ont besoin d’une éthique

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pour définir des valeurs, des règles et des vertus, afin de parvenir à les cultiver au sein
de la communauté. Par conséquent, il appartient aux universitaires de définir la manière
d’assumer une certaine responsabilité au moment de répondre aux demandes
extérieures.

De ce fait, et afin de se mettre sur la voie de l’excellence, il est indispensable pour

l’université de conduire ses activités d’une manière responsable et transparente :

Au niveau de la recherche scientifique, qui constitue l’une des activités fondamentales

de l’université, le respect des règles d’impartialité, d’intégrité, d’honnêteté intellectuelle
est primordial pour produire des résultats scientifiques qui peuvent servir la société. Il
faut également veiller à assurer un climat favorable pour la recherche. En effet, La
qualité de la recherche universitaire dépend de plusieurs facteurs, mais principalement
d'un environnement de travail propice à assurer aux chercheurs les conditions
nécessaires à l'exercice de la créativité, de la rigueur scientifique et de la pensée
critique. C’est notamment en adoptant cette démarche que l’université pourra créer de
la valeur pour ses différentes parties prenantes.

Les enseignants-chercheurs, doivent veiller à la transmission du savoir par les moyens

pédagogiques les plus appropriés et à rendre le contenu de leurs recherches accessible à
la communauté scientifique la plus étendue, et à diffuser les valeurs de civisme de
citoyenneté et du respect de l’environnement. Ils ont également l’obligation d’assurer
des formations de qualité, de participer activement à la recherche, de traiter les étudiants
d’une manière égalitaire et impartiale, et de fonder leurs jugements uniquement sur les
résultats obtenus par les étudiants. L’expérience a montré, dans plusieurs domaines, que
le jugement et l’évaluation impartiale favorisent la performance tandis que le
clientélisme et le népotisme font subir ultérieurement aux organisations des coûts très
importants, qui ne permettent pas d’atteindre l’efficacité managériale.

En outre , toute forme de discrimination doit être interdite ,au sein de l’université ,
qu’elle soit de nature sociale, religieuse, ethnique, sexuelle ou autre, aussi bien dans
l’accomplissement des tâches d’enseignement et de recherche que dans les relations au
sein même de la communauté universitaire.

Par ailleurs, les managers universitaires doivent veiller à instaurer des règles qui
permettent d’éviter toute situation de nature à causer un conflit d’intérêts, d’ordre moral
ou pécuniaire. Ceci est aussi valable pour toutes les sources de financement liées aux
activités menées au sein de l’université. Cette dernière de par son rôle essentiellement
sociétale, doit être irréprochable en matière de respect des règles d’éthique et de
déontologie si elle aspire atteindre l’efficacité managériale.

Ainsi, toutes les règles d’éthique citées précédemment, permettent à l’université de

disposer d’une organisation facilitante, en d’autres termes d’avoir une organisation où

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les procédures sont huilées du fait notamment que chacun assume sa responsabilité, et
que la prise d’initiative est facilitée.

Il est bien évidemment nécessaire pour l’université d’améliorer les autres aspects de
gestion qui mènent à l’efficacité managériale comme l’instauration d’une politique de
rendre compte, la mise en place des outils modernes de gestion, et d’une structure
facilitante permettant la prise de l’initiative …

L’éthique constituera de ce fait un socle qui permettra à l’université d’atteindre

l’efficacité managériale.

Le schéma ci-dessous montre comment l’application des règles de l’éthique

(transparence, honnêteté, objectivité) conduit l’université à l’acquisition des attributs de
l’efficacité managériale.

Une organisation facilitante

Un personnel motivé et
responsable

L’efficacité
L’Ethique managériale de
l’université
Une rationalisation dans la
gestion des ressources
financières

La transparence dans la
sélection des étudiants et dans
le recrutement des enseignants-
chercheurs et du personnel
administratif

Figure 2 : Schéma conçu par nous-même.

Nous avons démontré dans ce qui a précédé que les principaux attributs de l’efficacité
managériale sont : une organisation facilitante, un personnel motivé et responsable, une
rationalisation dans la gestion des ressources financières, la transparence dans la

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sélection des étudiants et dans le recrutement des enseignants-chercheurs et du

personnel administratif.

Et de ce fait, nous pouvons affirmer que l’application des règles de l’éthique

(transparence, honnêteté, objectivité) permettra à une organisation comme l’université
d’acquérir les principaux attributs de l’efficacité managériale :

- Une organisation facilitante : la mise en place des mécanismes de contrôle interne

dans une université, la délimitation des responsabilités , le respect du code
déontologique, l’incitation au respect de l’honnêteté intellectuelle … poussent
l’université à adopter une organisation facilitante du fait que l’application des règles de
l’éthique instaure une culture d’auto-contrôle qui facilité la prise d’initiative et donc
toutes les procédures deviennent huilées en raison de la flexibilité de la structure de
l’université.

- Un personnel motivé et responsable : Par ailleurs, lorsque le manager universitaire

(président d’université, doyen, vice-doyen, directeur d’un établissement de
l’enseignement supérieur, chef de département,…) adopte une démarche participative,
et que tous les enseignants-chercheurs sont impliqués dans le processus de prise de
décision, ils se sentiront beaucoup plus motivés pour exceller dans les tâches de
l’enseignement et de la recherche. Aussi, lorsque le manager universitaire (président
d’université, doyen, vice-doyen, directeur d’un établissement de l’enseignement
supérieur, chef de département,…) se comporte objectivement avec les enseignants-
chercheurs et sans aucune discrimination, ces derniers seront plus productifs. Ceci est
aussi valable pour le personnel administratif de l’université. Car sur le plan
psychologique, lorsque le climat de discrimination, de clientélisme et de népotisme
règne dans une organisation, la productivité de ses derniers décroit car ils ressentent
que leurs efforts ne sont pas rémunérés. Et par conséquent les objectifs fixés ne seront
pas atteints.

-Une rationalisation dans la gestion des ressources financières : l’instauration des

règles de l’éthique en matière de gestion financière permet une meilleure allocation des
ressources financières, puisque cette instauration implique la mise en place des
mécanismes de contrôle interne et d’audit qui permettent d’optimiser la gestion des
ressources financières.

-La transparence dans la sélection des étudiants et dans le recrutement des

enseignants-chercheurs et du personnel administratif : L’université applique les règles
de l’éthique elle veille à recruter des enseignants-chercheurs qui considèrent
l’enseignement comme une vocation et non pas comme un métier et qui sont passionnés
par la recherche. Ces caractéristiques doivent être vérifiées par la commission de
recrutement qui doit départager les candidats pour le poste d’enseignant-chercheur sur
la base des critères clairs et objectifs et en toute transparence. Car ce sont ces
enseignants-chercheurs qui contribueront par la suite par leur production scientifique au
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rayonnement de leurs universités. Par ailleurs, les lauréats de l’université sont ses
ambassadeurs, et de ce fait la sélection des étudiants à l’entrée doit être rigoureuse et
transparente pour qu’ils puissent eux aussi et notamment par leur intégration dans le
marché de travail et leurs différentes réalisations contribuer au rayonnement de leurs
universités.

3- Vers la mise en place d’indicateur de suivi du respect de l’éthique au

sein de l’université

L’université doit veiller à l’intégrité, la conduite éthique de la recherche, l’équité, la

justice, la non-discrimination, la fiabilité, la transparence et l’indépendance, l’esprit
critique et le respect de la pensée raisonnée, la responsabilité dans la gestion des biens,
des ressources et de l’environnement, la diffusion libre et ample du savoir et de
l’information et la solidarité et l’égalité de traitement des partenaires internationaux.

Il faut reconnaître que le phénomène de la fraude académique touche autant les pays
développés que les pays en développement. Il peut prendre différentes formes, de la
tricherie lors des examens aux enjeux importants à des dérapages graves dans la
conduite des réformes en passant par le plagiat ou les faux diplômes.

Il fait donc rappeler dans ce cadre que la communauté universitaire est formée sur la
base de cet engagement explicite de s’occuper de la connaissance et des connaissances
de l’humanité entière. Car la connaissance, c’est-à-dire les idées, les théories, est de la
même nature que l’argent en ce sens qu’elle peut se répandre partout dans le monde, et
elle est dans un sens plus intéressante que l’argent, car elle peut appartenir à tout le
monde en même temps.

Compte tenu de l’importance des rôles des universités , nous proposons à celles ayant
déjà mis en place des tableaux de bord de contrôle de gestion d’ajouter dans ces
tableaux des indicateurs permettant le suivi des règles d’éthique et de déontologie pour
les différentes activités de l’université et ce annuellement , pour assurer un suivi
régulier . Nous suggérons dans le tableau suivant une liste non exhaustive
d’indicateurs :

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Indicateurs Réel Prévu Ecart

Cas de plagiats détectés. 0

Faux diplômes attribués. 0

Cas de recrutement d’un 0

(e) enseignant/e basé sur
des critères non objectifs.

Cas de promotion d’un (e) 0

enseignant/e basée sur des
critères non objectifs.

Cas de discrimination 0
détecté.

Cas des admissions des 0

étudiants contestées.

Cas de falsification des 0

notes détecté.

Cas contesté du fait qu’un 0

membre du jury à un lien
familial proche du
candidat.

Cas de corruption détectée

Cas d’autres types de 0

fraude détectée.

Tableau 1 : Tableau de bord comportant quelques indicateurs de l’application des

règles de l’éthique dans l’université.

A l’instar des mesures mises en place et des actions correctives prises pour corriger les
écarts détectés dans les tableaux de bord, l’université devra lors de la constatation des
écarts concernant les respects des règles d’éthique et de déontologie , prendre les
dispositions nécessaires pour une remise à l’ordre et le maintien des socles de
l’efficacité managériale.

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Ces mesures correctives doivent être prises d’une manière démocratique en concertation
avec les différents intervenants (conseil d’université,…) dans une approche
participative, tout en considérant que le but ultime est de mettre l’université sur le
chemin de l’excellence.

Par ailleurs, le but de la mise en place d’un code garantissant la transparence n’est pas
de se conformer à ce qui se fait communément, mais elle part d’une conviction profonde
que l’éthique est véritablement un levier de l’efficacité managériale.

Conclusion

L’appartenance du domaine académique et universitaire au monde social, politique et

économique, rend la mission de l’université compliquée. En effet, l’université de par sa
mission de formation constitue la locomotive de développement pour un pays.
L’acquisition des attributs de l’efficacité managériale est donc primordiale, puisqu’il
permettra notamment à l’université de créer de la valeur.
En effet, si les entreprises doivent créer de la valeur et rester performantes, pour réaliser
notamment du profit et satisfaire les besoins de leurs parties prenantes. Les universités,
de par leur rôle très important dans la formation des générations, doivent créer de la
valeur et acquérir les attributs de l’efficacité managériale parce qu’ils « produisent »
l’une des plus importantes ressources : les ressources humaines. Elle doit leur
inculquer les connaissances nécessaires pour qu’elles soient aptes à participer
activement au développement de leurs pays.

En outre, il faut signaler que de la même manière que les banques du monde sont
responsables de l’argent, les universités, elles, sont responsables de la connaissance et
de la diffusion du savoir utile à toute la communauté.

Nous avons essayé de démontrer dans cet article que si l’éthique avec toutes les valeurs
de transparence, d’honnêteté et d’intégrité qu’elle recouvre est bien appliquée au sein de
l’université, l’acquisition des attributs de l’efficacité managériale sera facilitée.

Finalement, il faut souligner qu’afin de répondre aux exigences de qualité et d’efficacité

managériale auxquelles l’université doit faire face aujourd’hui, la mise en place des
règles de bonne gouvernance à travers notamment le respect du code d’éthique et de
déontologie est nécessaire, pour passer de la culture d’ « administration » publique à la
culture d’entreprise publique . Ceci permettra à l’université d’instaurer une culture
d’obligation de résultat dans tous ses établissements et d’atteindre par conséquent
l’efficacité managériale.

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Paris, Edition Dunod.

Actes de colloques

 BENCHEIKH, EL AYACHI (2013) La contribution du contrôle de gestion à la

promotion de l'éthique à l'université marocaine. Actes du colloque international, les
28 et 29 mars 2012 - Rabat. Ed. de la Faculté des sciences de l'éducation. p : 273-
297.

 RAZOUKI, A, KHZAMI, S, SELMAOUI, S (2013), Vers la construction d'un cadre

de référence d'éthique de la profession enseignante au Maroc. Actes du colloque
international, les 28 et 29 mars 2012, Rabat .Ed. de la Faculté des sciences de
l'éducation. p : 154-157.

 DEBBAGH, A, (2013), Les manquements à l'éthique à l'université : rumeurs ou

faits avérés. Actes du colloque international, les 28 et 29 mars 2012, Rabat. Ed. de
la Faculté des sciences de l'éducation. p : 245-255.

 CHAKIR, A (2013), Repenser l'enseignement du management : retour aux valeurs

éthiques. Actes du colloque international, les 28 et 29 mars 2012, Rabat : Ed. de la
Faculté des sciences de l'éducation. p : 111-131.

REVUE MAROCAINE DE RECHERCHE EN MANAGEMENT ET MARKETING, N°17, JUILLET-DECEMBRE 2017 Page 116
 L’ETHIQUE COMME LEVIER DE L’EFFICACITE MANAGERIALE A L’UNIVERSITE

 Actes du colloque d’Angers, Sablé-Sur-Sarthe et Solesmes,(1990), Le Centenaire de

Pierre Reverdy (1889-1960), du 14 au 16 septembre 1989, textes réunis par Yvan
Leclerc et Georges Cesbron, Presses de l’Université d’Angers.

Liste des Tableaux et Figures

Figure 1 : Triangle de contrôle de gestion de Porter .........................................................................105

Figure 2 : Schéma conçu par nous-même. .....................................................................................110

Tableau 2 : Tableau de bord comportant quelques indicateurs de l’application des règles de

l’éthique dans l’université. ..............................................................................................................113

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