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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene

Faculté de Génie Civil


Domaine Sciences et Technologies

Mémoire de Master
Filière :Travaux publics
Spécialité :Voies et Ouvrages d’Art
Thème

ETUDE DU COMPORTEMENT MECANIQUE D'UN


MATERIAU ROUTIER COMPACTE AVEC UN LAINT
HYDRAULIQUE ISSU D'UN LAITIER GRANULE
BROYE

Présenté par :
HABAL Adel Hassan Yahya
MIMOUNE Salah eddine

Soutenu publiquement le 02/07/2019 devant le jury composé de :


Président : Mr. SI BACHIR
Promoteur : CHERFA H

Examinateurs :
Mr. SI BACHIR
JUIN 2019
Dédicaces

Je dédie ce modeste travail :

à la mémoire de mon père, Hassan, qui nous a quittés très tôt,


merci pour tous tes sacrifices, que dieu le tout Puissant t’accueil
dans son vaste paradis.

à ma mère qui ma toujours aidé et soutenu que dieu te garde et


te protège afin que ton regard puisse suivre ma destinée.

à mes sœurs, mes frères, ainsi qu’à toute ma famille.

à tous mes amis sans exception.

Adel HABAL
Dédicaces

Je dédie ce modeste travail :

A mes chers parents qui m’ont aidé et soutenu durant toutes ces
longues années d’étude.

A mes sœurs, mes frères, mes grands parents, ainsi qu’à toute
ma famille.

A tous mes amis sans exception.

Salah eddine
Remerciements

En achevant ce modeste travail nous remercions Dieu qui nous


a permis d’arriver à ce jour.
Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements à notre promotrice
madame CHERFA-CHAOCHI .H pour ses conseils, son suivi et
son orientation qui nous ont été utile tout au long de ce travail.

Nos remerciements vont également à tous les membres du jury de


nous avoir fait l’honneur d’examiner ce modeste travail et faire
leurs suggestions.

Nous exprimons également nos sincères reconnaissances aux


membres de l’équipe du laboratoire de la société CTTP (contrôle
technique des travaux publics) qui nous ont aidés tout au long de
l’élaboration de notre travail.

En fin, nous remercions toute personne qui a contribué de prés ou


de loin, par un conseil ou un geste, pour achever ce travail trouve
ici nos sincères reconnaissances et gratitudes.
RESUME

L’Algérie, dont 70% de la superficie est constituée par le Sahara connaît la réalisation de nombreux
projets routiers de grande envergure tels que le projet de l'autoroute Est - Ouest d’un linéaire de
1.216 Km et qui s'intègre dans le grand projet régional de l'autoroute maghrébine dont le linéaire est
de 7.000 Km et dont la réalisation a été retenue par les pays de l'union du Maghreb arabe (U.M.A).
Ces projets, qui sont réalisés avec la technique des chaussées souples, nécessitent de grandes
quantités de matériaux nobles tels que les granulats et sables concassés et qui malheureusement se
font de plus en plus rares. Par ailleurs, l’immense étendue désertique de l’Algérie recèle des
quantités inestimables de sable de dune généralement de granulométrie 0/2. Ce sable de dune est le
seul matériau naturel local des régions du grand sud Algérien et il est resté très longtemps
marginalisé. Actuellement, de grands efforts sont consentis afin de valoriser le sable de dune en le
traitant pour améliorer sa cohésion et sa portance.

Notre travail s’inscrit dans ce cadre puisqu’on se propose de valoriser le sable naturel (sable de
dune et de carrière) par la technique du sable laitier ; le laitier étant lui-même un déchet
sidérurgique très courant en Algérie notamment avec les 500.000 tonnes de laitier produit
annuellement et les stocks disponibles.

Nous montrons en particulier que ce matériau donne des caractéristiques mécaniques permettant
son utilisation en technique routière. Pour ce faire, l’étude se compose de plusieurs étapes. La
première est la réalisation de la caractérisation complète des matériaux, à la fois chimique et
physique.la seconde c’est l’identification des constituants nécessaires pour la formulation de sable
laitier et enfin l’étude de comportement mécanique qui est effectué à travers des essais
mécaniques notamment l’essai Proctor Modifie, l’essai CBR et l’essai de cisaillement direct.

Mots clés : sable de dune, sable de carrière, laitier broyé, sable laitier, cohésion, chaussée, Proctor,
CBR, boite de Casagrande.
SOMMAIRE
SOMMAIRE
Dédicaces
Remerciement
Sommaire
Liste des figures
Liste des tableaux
Introduction générale 01

PARTIE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

Chapitre І : Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau


I. 1. Introduction 03
I. 2. Historique du laitier de haut fourneau 03
I. 3. Présentation d’un haut fourneau 04
I. 4. Fabrications et traitements des différentes formes de laitiers 05
I. 4. 1. Laitier cristallisé 05
I. 4. 2. Laitier vitrifié (granulé ou bouleté) 07
I. 4. 2.1. Laitier granulé 07
I. 4. 2.1.1. Granulation 07
I. 4. 2.1.2. Filtration 08
I. 4. 2.1.3. Produits 09
I. 4. 2.1.4. Prise hydraulique du laitier vitreux (granulé) 10
I. 4. 2.1.5. Condition de fabrication 10
I. 4. 2.2. Laitier bouleté 10
I. 4. 3. Laitier expansé 11
I.4. 4. Laine de laitier et laine de roche 12
I .5. Propriétés chimiques, minéralogiques et physiques des laitiers 13
I .5. 1. Le laitier vitrifié (granulé) 13
I .5. 1. 1. Composition chimique 13
I .5. 1. 2. Composition minéralogique du laitier vitrifié 15
I .5. 1. 3. Granulométrie 16
I .5. 1. 4. Masses volumiques 16
I .5. 1. 5. Réactivité hydraulique du laitier 16
I .5. 1. 6. Hydratation et prise du laitier vitrifié 18
I .5. 2. Le laitier cristallisé 21
I .5. 2. 1. Composition chimique 21
I .5. 2. 2. Composition minéralogique 22
I .5. 2. 3. Caractéristiques physiques et mécaniques 23
I .6. Conclusion 27
Chapitre Ⅱ: : Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le sable de dune dans
le domaine de génie civil
Ⅱ .1. Introduction 28
Ⅱ.2. DOMAINE DE BETON 28
Ⅱ.2.1 Tarun Yadav, Jatin Singh, Sandeep Panchal, Md. Mohsin Khan et Shilpa Pal (2019) 28
Ⅱ.2.2. Asaf Nawaz Khan, Dr. Fareed Ahmed Memon, Samar Hussain Rizvi, Quratulain Bhanbhro
et Naraiandas Bheel. (2018) 30
SOMMAIRE
Ⅱ.3. DANS LE DOMAINE ROUTIER ET STABILISATION DES SOLS 31
II.3.1. Ali Smaida Smail Haddadi, Ammar Nechnech (2019) 31
II.3.2. Samira Zemouli (2018) 34
II.3.3. HADIDANE Hocine (2018) 40
II.3.4. Noorina Tarannum Khan, Swapnil Walzade and R.K. Yadav (2017) 41
II.3.5. DAYLAN J (2016) 45

Chapitre Ⅲ : Comportement mécanique des sols au cisaillement


Ⅲ. 1. Introduction 47
Ⅲ. 2. Résistance et rupture des sols
47
III.2.1. Modes de rupture 47
III.2.2. Définition de la rupture du sol 48
III.2.3. Etat de contraintes 50
III.2.4. Diagramme de Mohr 51
III.2.5. Déformation réversible, déformation irréversible 51
Ⅲ. 3. Comportement drainé et non drainé d’un sol 52
III.3.1. Comportement drainé 53
III.3.2. Comportement non drainé 53
III.3.3. Comportement des sols grenus ou sols pulvérulents 55
III.3.4. Comportement des sols fins ou sols cohérents 57
Ⅲ. 4. Description des dispositifs expérimentaux courants de laboratoire 59
Ⅲ. 4.1. Boîte de Casagrande et principe de fonctionnement 59
Ⅲ. 5. Conclusion 62

PARTIE 2 : ETUDE EXPERIMENTALE


Tous les essais ont été effectués au niveau du labo MDS de la société CTTP

Chapitre Ⅳ : Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude


Ⅳ.1. Introduction 63
Ⅳ.2. Origine des matériaux utilisés 63
Ⅳ.3. Caractérisation des matériaux 64
Ⅳ.3.1. Détermination de la teneur en eau (NF P 94-050) 64
Ⅳ.3.2. Détermination des masses volumiques (NFP 18— 554) 65
Ⅳ.3.3. Analyse granulométrique par tamisage (NFP 18—560) 66
Ⅳ.3.4. Granulométrie laser par voie sèche de laitier broyé 69
Ⅳ.3.5. Technique de broyage de laitier 71
Ⅳ.3. 6.Mesure de la propreté des matériaux 72
Ⅳ.3. 6.1. Essai d’équivalent de sable (EN 933-8) 72
Ⅳ.3. 6.2. Essai au bleu de méthylène (EN 933-9) 74
Ⅳ.3. 7. Analyse chimique élémentaire 75
Ⅳ.3. 8. Analyse aux rayons X 76
Ⅳ.3.8.1. Diffractogramme du laitier 77
Ⅳ.3.8.2. Diffractogramme du sable de dune 78
Ⅳ.3.8.3. Diffractogramme du sable de carrière 78
SOMMAIRE
Ⅳ.3. 9. Coefficient de réactivité de laitier 79
Ⅳ.3.10. Caractéristique physique et chimique de la chaux 80
Ⅳ.3.10.1. Les caractéristiques physiques 80
Ⅳ.3.10.2. Les caractéristiques chimiques 80
Ⅳ.4. Conclusion 81
Chapitre Ⅴ: Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite
Ⅴ.1. Echantillonnage en laboratoire 82
Ⅴ.1. 1. Préparation de I ‘échantillon 82
Ⅴ.1. 2. Méthode de quartage 82
Ⅴ.2. Essai Proctor (norme NF P 94-093) 83
Ⅴ. 2.1. Introduction 83
Ⅴ. 2.2. But de l’essai Proctor 83
Ⅴ. 2.3. Principe de l’essai Proctor 83
Ⅴ. 2.4. Les variantes de l’essai Proctor 84
Ⅴ. 2.5. Appareillage 85
Ⅴ. 2.6. Préparation de l’échantillon 86
Ⅴ. 2.7. Mode opératoire 86
Ⅴ. 2.8. Expression des résultats 87
Ⅴ. 3. Essai C.B.R (California -Bearing - Ratio) (norme NF P 94-078) 88
Ⅴ. 3.1. Introduction 88
Ⅴ. 3.2. Appareillage 89
Ⅴ. 3.2.1. Matériel de confection des éprouvettes 89
Ⅴ. 3.2.2. Matériel de poinçonnement 89
Ⅴ. 3.3. Exécution de l’essai 90
Ⅴ. 3.3.1. Confection des éprouvettes 90
Ⅴ. 3.3.2. Exécution des poinçonnements 90
Ⅴ. 3.3.3. Calcul des résultats 91
Ⅴ.4. Essai de Cisaillement à la boite (NF P94-071-1/2) 93
Ⅴ.4. 1. Définition 93
Ⅴ. 4. 2. But de l’essai 93
Ⅴ. 4.3. Constitution de l’appareillage 94
Ⅴ. 4. 4. Principe de l’essai 95
Ⅴ. 4. 5. Différents essais à la boite de cisaillement 96
Ⅴ. 4. 5.1. Essai non consolidé non drainé (U.U) 96
Ⅴ. 4. 5. 2. Essai consolidé drainé (C.D) 97
SOMMAIRE
Ⅴ. 4. 5. 3. Essai consolidé non drainé (C.U) 97
Ⅴ. 4. 6. Appareillage 97
Ⅴ. 4. 6. 1. Appareillage spécifique 97
Ⅴ. 4. 6. 2. Appareillage d’usage courant 98
Ⅴ. 4. 7. Préparation de l’essai 99
Ⅴ. 4. 8. Préparation de l’échantillon 99
Ⅴ. 4. 9. Mise en place des charges normales 99
Ⅴ. 4. 10. Calcul de τ 100

Chapitre Ⅵ: Formulation du mélange de sable laitier


Ⅵ.1. Introduction 102
VI. 2. Méthodologie de formulation du sable laitier SL 102
VI. 3. Détermination des caractéristiques mécaniques du mélange de base 103
VI. 4. Détermination de l’indice portant immédiat (IPI) du mélange de base 104
VI. 5. Formulation des sables laitier et choix de teneurs en laitier 106
VI. 6. Détermination des caractéristiques Proctor modifié de sable laitier (SL) 108
VI. 6. 1. Evolution de la densité du sable laitier en fonction de pourcentage de laitier granulé
broyé 110
VI. 7. Détermination de l’indice portant immédiat (IPI) du sable laitier 111
VI. 7.1. Effet de la teneur en laitier sur l’indice portant immédiat du sable laitier 114
VI.7.2. Evolution de l’IPI en fonction de la densité sèche 114
VI. 8. Conclusion 115

Chapitre VII : Comportement mécanique du sable laitier vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la


boite

VII.1. Introduction 116


VII.2. Confection des éprouvettes 116
VII.3. Résultats et discussion 118
VII.3.1 Les caractéristiques de cisaillement et rupture des sables laitier 118
VII.3.2 Effet du pourcentage du laitier sur la cohésion du sable de dune 123
VII.3.3. Effet du pourcentage du laitier broyé sur l’angle de frottement du sable 123
VII.3.4. Effet du pourcentage de laitier broyé sur la contrainte de cisaillement 124
VII.4. Conclusion 125
Conclusion générale 126
LISTE DES FIGURES

Figure I.1. Coupe schématique d'un haut fourneau. 05


Figure I.2. Laitier cristallisé. 06
Figure I.3. Laitier granulé de haut fourneau. 07
Figure I.4. Pot de granulation. 08
Figure I.5. Granulation en rigole et fond filtrant. 08
Figure I.6. . Coupe d’un tambour INBA. 09
Figure I.7. . Bouletage. 11
Figure I.8. Fabrication de laitier expansé. 12
Figure I.9. Fabrication de laine de laitier. 13
Figure I.10. Diagramme de Kiel. 15
Figure I.11.Diffractogramme des rayons X d'un laitier vitrifié. 16
Figure I.12. Evolution de la résistance à la compression de laitiers granulés de haut fourneau en fonction de l'indice de
basicité "CaO/SiO2" 17
Figure I.13. Prise de laitier vitrifié. 19
Figure I.14. Domaine de stabilité du gel d’alumine. 20
Figure I.15. Difractogramme aux rayons X d'un laitier cristallisé. 22
Figure I.16. Influence de la porosité du laitier cristallisé sur sa résistance à la compression. 26

Figure Ⅱ.1. La résistance à la compression au cours de temps en fonction de pourcentage de laitier. 29


Figure Ⅱ.2. Variation de la résistance à la flexion avec GGBFS. 30
Figure Ⅱ.3. Comparaison de la résistance à la compression de tous les mélanges à différents âges. 31
Figure Ⅱ.4. a) Courbe Proctor modifié selon le pourcentage de ciment. b) Courbe Proctor modifié selon le pourcentage
pouzzolane + chaux. 32
Figure Ⅱ.5. Evolution de l’indice CBR à 95% de l’OPM selon les mélanges. 33
FigureⅡ.6. a) Courbes intrinséques pour les mélanges de ciment, b) Courbes intrinsèques pour les mélanges de
pouzzolane + chaux 34
FigureⅡ.7. Evolution de la densité spécifique des sols traités au laitier seul et au laitier activé. 35
FigureⅡ.8. Influence du laitier activé sur les limites d’Atterberg. 36
FigureⅡ.9. Influence du laitier sur les caractéristiques de compactage. 37
FigureⅡ.10. Influence du laitier activé et le temps de cure sur l’UCS. 38
Figure II.11. Comparaison de la Variation du pourcentage de Gonflement. 39
Figure II.12. Courbes Proctor des formulations F1. F2 et F3. 41
Figure II.13. Indice de gonflement libre FSI (Free Swelling Index). 42
Figure II.14. Densité sèche maximale MDD. 43
Figure II.15. Valeurs CBR. 43
Figure II.16. Valeurs des limites d’Atterberg et Indice de plasticité. 44
Figure II.17. Valeurs de compression simple UCS. 44
Figure II.18. Variation de l’indice de plasticité en fonction des pourcentages de cendre volante et GGBFS. 45
FigureⅢ. 1. Courbe effort-déformation dans un essai de cisaillement.
49
Figure Ⅲ.2. Coupe d'un massif de sol et lignes de glissement.
50
Figure Ⅲ.3. Contraintes relatives à une facette. 50
Figure Ⅲ.4. . Cercle de Mohr. 51
Figure Ⅲ.5. Glissement de deux facettes l'une sur l'autre. 52
Figure Ⅲ.6. Conditions drainée et non drainée. 54
Figure Ⅲ.7. Courbes caractéristiques d’un essai de cisaillement direct dans un sol pulvérulent. 55
Figure Ⅲ.8. Droite de Coulomb pour un sol pulvérulent. 57
Figure Ⅲ.9. Interprétation des différents types d'essais de cisaillement. 59
Figure Ⅲ.10. Principe de l’essai de cisaillement direct. 60
Figure Ⅲ.11. Courbes expérimentales obtenues dans un essai de cisaillement direct. 61
Figure Ⅲ.12. Résultats d’un essai de cisaillement direct dans le plan de Mohr. 62

Figure Ⅳ.1. Sable concassé 0/6 (Keddara). 64

Figure Ⅳ.2. Sable de dune (Boussaâda). 64

Figure Ⅳ.3. Chaux éteinte (GHARDAIA). 64

Figure Ⅳ.4. . Laitier broyé (El-Hadjar). 64

Figure Ⅳ.5. Colonne de tamis. 68

Figure Ⅳ.6. Refus dans les différents tamis. 69

Figure Ⅳ.7. Courbes granulométriques des matériaux. 70

Figure Ⅳ.8. .Appareil MASTERSIZER 2000 pour la granulométrie laser. 71

Figure Ⅳ.9. Granulométrie Laser - Distribution granulométrique cumulée en volume du laitier broyé de haut fourneau. 71

Figure Ⅳ.10. . Broyeur à boulets. 73


Figure Ⅳ.11. Appareillage d’équivalent de sable. 74

Figure Ⅳ.12. Essai de bleu de méthylène. 75

Figure Ⅳ.13. Représentation de laitier d’El Hadjar système ternaire 77

Figure Ⅳ.14. Vue d’ensemble des installations de diffraction des rayons X. 78

Figure Ⅳ.15. Diagramme de diffraction des rayons X du laitier granulé broyé. 78

Figure Ⅳ.16. Diagramme de diffraction des rayons X du sable de dune. 79

Figure Ⅳ.17. Diffraction des rayons X du sable de carrière. 80

Figure.Ⅴ.1. . Echantillonnage. 82

FigureⅤ. 2. Compactage manuel. 84


Figure Ⅴ. 3. Compactage automatique. 84

Figure Ⅴ. 4. Le matériel nécessaire pour l’essai Proctor 86

Figure Ⅴ. 5. Schéma de la répartition des coups de dame sur une couche. 87


Figure Ⅴ. 6. La courbe Proctor. 88

Figure Ⅴ.7 Le matériel de poinçonnement pour l’essai C.B.R. 89

Figure Ⅴ.8.Confection des éprouvettes pour essai CBR 90


Figure Ⅴ.9. Correction de la courbe effort-déformation 92

Figure Ⅴ.10. .La courbe intrinsèque d’un sol. 94

Figure Ⅴ.11. Schéma de la boite du cisaillement. 95

Figure Ⅴ.12. Schéma de l’essai non consolidé non drainé (U.U). 97

Figure Ⅴ.13. Schéma de l’essai consolidé drainé (C.D). 97

Figure Ⅴ.14. Appareil de cisaillement direct. 98

Figure Ⅴ.15. Critère de rupture de Mohr Coulomb. 101

Figure VI.1 : La courbe granulométrique du mélange de base. 103


Figure VI.2 : Courbe Proctor modifié du mélange de base. 104
Figure VI.3 : Détermination de l’indice portant immédiat (IPI) 105
Figure VI.4. La courbe pression – enfoncement du mélange de base 105
Figure VI.5. Malaxage manuel du mélange de sable laitier. 106
Figure VI.6. Courbes granulométriques du mélange de sable laitier à 10% du laitier broyé. 107
Figure VI.7. Courbe granulométrique du mélange de sable laitier à 15% du laitier broyé. 107
Figure VI.8. Courbe granulométrique du mélange de sable laitier à 20% du laitier broyé 107
Figure VI.9. Eprouvette de sable laitier compactée dans le moule CBR. 108
Figure VI.10. Courbe Proctor modifié relative à 10% de laitier broyé. 109
Figure VI.11. Courbe Proctor modifié relative à 15% de laitier broyé. 109
Figure VI.12. Courbe Proctor modifié relative à 20% de laitier broyé. 110
Figure VI.13. . La densité sèche en fonction de pourcentage de laitier broyé. 111
Figure VI.14. Poinçonnement CBR d’une éprouvette de sable laitier. 112
Figure VI.15.La courbe pression – enfoncement du sable laitier à 10% du laitier broyé. 112
Figure VI.16.La courbe pression – enfoncement du sable laitier à 15% du laitier broyé. 112
Figure VI.17.La courbe pression – enfoncement du sable laitier à 20% du laitier broyé. 113
Figure VI.18 Les courbes pressions – enfoncement du sable laitier à plusieurs pourcentages de laitier broyé. 113
Figure VI.19. Évolution de l’indice portant immédiat en fonction de dosage en laitier broyé 114
Figure VI.20. Effet de la densité sèche sur l’indice IPI. 115

Figure VII.1. Boite de cisaillement. 117


Figure VII.2. Confection des éprouvettes. 117
Figure VII.3. Cisaillement de l’éprouvette. 117
Figure VII.4. Courbe contrainte-déformation de mélange de base (0% de laitier broyé). 118
Figure VII.5 Courbe contrainte-déformation relative à 10% de laitier broyé. 118
Figure VII.6. .Courbe contrainte-déformation relative à 15% de laitier broyé. 119
Figure VII.7. Courbe contrainte-déformation relative à 20% de laitier broyé. 119
Figure VII.8. Courbe intrinsèque de mélange de base (0%laitier). 120
Figure VII.9. Courbe intrinsèque de sable laitier 10%. 121
Figure VII.10. Courbe intrinsèque de sable laitier 15%. 121
Figure VII.11. Courbe intrinsèque de sable laitier 20%. 122
Figure VII.12. Effet du pourcentage du laitier broyé sur la cohésion du sable naturel. 123
Figure VII.13. Effet du pourcentage du laitier broyé sur l’angle de frottement du sable. 124
Figure VII.14. Effet du pourcentage du laitier broyé sur la contrainte. 125
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I.1. Composition massique de la laine de roche. 13

Tableau I.2. Composition chimique élémentaire du laitier granulé défaut fourneau (Alexandre et Sebileau, CTPL,
1988). 14

Tableau I.3. Porosité et absorption d’eau. 24

Tableau I.4. Isolation thermique comparée de différents bétons. 25

Tableau I.5. Dureté des constituants du laitier cristallisé sur l’échelle de MOUS. 26

TableauⅡ.1. Les pourcentages de laitier et de ciment pour les différents échantillons. 28


TableauⅡ.2. Les différents mélanges. 30
TableauⅡ.3. Paramètres de résistance au cisaillement. 34
TableauⅡ.4. Valeurs de LL, LP et IP en fonction du % de laitier activé. 36
TableauⅡ.5. Récapitulation des caractéristiques de compactage du sol stabilisé au laitier. 37
TableauⅡ.6. Influence du laitier activé et le temps de cure sur l’UCS. 38
TableauⅡ.7. Les trois formulations de grave laitier. 40
Tableau II.8. Résultats d’essai CBR pour les trois formulations. 41
Tableau II.9. Variation de l’indice de plasticité en fonction des quantités GGBFS. 45

Tableau Ⅳ. 1. Origine des matériaux utilisés. 63


Tableau Ⅳ.2. Les propriétés physiques des matériaux utilisés. 65
Tableau Ⅳ. 3. Les masses volumiques des matériaux. 67
Tableau Ⅳ. 4. Coefficients de courbure et d’uniformité des matériaux. 72
Tableau Ⅳ. 5. Les valeurs d’équivalent de sable. 74
Tableau Ⅳ.6. Valeur du bleu de méthylène. 75
Tableau Ⅳ.7. Analyse chimique élémentaire des matériaux. 76
Tableau Ⅳ.8. Coefficient de réactivité du laitier granulé broyé. 81
Tableau Ⅳ.9. Composition chimique de la chaux. 82

Tableau.Ⅴ.1 Modalités d’exécution des essais Proctor normal et Proctor modifié. 85

Tableau VI.1. Les formulations testées de sable laitier 106


Tableau VI.2.les valeurs de coefficient d’uniformité et de courbure 108
Tableau VI .3. Les caractéristiques de Proctor modifié 110
Tableau VI .4. Résultats de l'essai de portance immédiate 114
Introduction générale

Introduction générale

Le comportement des sables fait l’objet de nombreuses recherches théoriques et


expérimentales à travers le monde.

Les recherches expérimentales fournissent des données expérimentales sur les propriétés
mécaniques de déformabilité et de résistance des sables et simulent leur comportement
suivant divers chemins de contraintes ou de déformations sous l’action des charges
comparables à celles qui doivent l’être réellement sous l’action des ouvrages. Parmi les
essais expérimentaux on trouve l’essai de cisaillement direct pour étudier les
caractéristiques de cisaillement et de rupture des sables.

En plus de l’eau, de l’agriculture, de l’habitat, de l’industrie et des télécoms, la route est


devenue aujourd’hui une nécessité et un facteur important du développement économique
et social des nations. Actuellement, elle occupe une des grandes priorités pour laquelle on
réserve une grande part du budget de l’état. L’Algérie connaît la réalisation de nombreux
projets routiers grandioses dont la réalisation a été retenue par les pays de l'union du
Maghreb arabe (U.M.A). Ces projets, qui se font avec la technique des chaussées souples,
nécessitent de grandes quantités de matériaux nobles tels que les granulats et sables
concassés et qui malheureusement se font de plus en plus rares. De la même manière, des
besoins énormes se font sentir en matière de liant hydrocarboné (bitume) dont l’Algérie,
malgré son statut de pays producteur de pétrole, en est un importateur.

De nombreux chercheurs, dans des thématiques scientifiques diverses, cherchent à


exploiter le sable naturel (sable de dune), propre et présent à l’abondance. Son utilisation
pourrait être liée à sa très forte teneur en silice, matériau à la base d’applications dans
l’électronique et l’optique par exemple. En génie civil, ce sable présente aussi un grand
intérêt économique et environnemental pour l’Algérie. En effet, la hausse de la demande
du sable de construction en Algérie, l’incapacité des carrières algériennes à fournir du sable
fin et l’arrêt programmé de l’utilisation du sable de plage, qui conduit à un grand problème
écologique et touristique pour l’Algérie, sont autant des raisons qui poussent à la
valorisation de ce sable en le traitant par un liant hydraulique (laitier granulé broyé) pour

1
Introduction générale

améliorer ses caractéristiques mécaniques permettant son utilisation dans les couches de
chaussées semi- rigide.

Le laitier de haut fourneau est un sous – produit de la fabrication de la fonte. Il est considéré
comme un déchet industriel qui se présente sous deux formes cristallisée et vitrifiée
(granulé), et qui peut être valorisé en l’utilisant dans la technique routière par le biais de
sables traités aux liants hydrauliques et spécialement les sables laitier.

En Algérie la production moyenne annuelle du laitier de haut fourneau est estimée à


500.000 tonnes. Le laitier ne possède par lui-même aucune vertu liante, mais en présence
d’eau et d’un activant hydraulique tel que la chaux, il réagit chimiquement pour former des
composés possédant des valeurs liantes.

Notre travail de recherche est subdivisé en deux grandes parties :


La première partie englobe une recherche bibliographique répartie en trois chapitres :
 Le premier chapitre concerne les généralités sur les laitiers de haut fourneau.
 Dans le deuxième chapitre, nous avons abordé l’utilisation de laitier granulé broyé de
haut fourneau dans le domaine du Génie Civil.
 Dans le troisième chapitre, nous présentons le comportement mécanique des sols au
cisaillement.

La deuxième partie est consacrée à l’étude, en laboratoire, des sables laitier. Cette partie
est répartie en quatre chapitres :

 Le premier chapitre est consacré à l’identification des différents matériaux qui


constituent le sable laitier.
 Dans le deuxième chapitre, nous avons présenté les deux essais mécaniques principaux,
essai de compactage et essai de cisaillement direct, utilisés dans notre travail pour
étudier le comportement mécanique de notre matériau.
 Le troisième chapitre est consacré à la formulation d’un sable laitier (SL) à base de
sable de dune, pour différents pourcentages de laitier granulé broyé.
 Dans le quatrième chapitre, nous avons étudié le comportement de sable laitier par le
biais de l’essai de cisaillement direct et interprété les résultats obtenus.

Nous avons terminé par une conclusion générale et des recommandations.

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Chapitre I : Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau


I .1. Introduction
Les laitiers de haut-fourneau (LHF) sont des sous-produits de la sidérurgie. Ils sont
générés au cours de la production de l’acier, lors de l’étape de l’élaboration de la fonte
à partir de minerai de fer. Pour un haut fourneau moderne fonctionnant avec des
minerais riches en fer, on atteint généralement une proportion 180 à 350 kg de laitier
pour 1 tonne de fonte produite.
le laitier correspond aux scories qui sont formées en cours de fusion ou d'élaboration
du métal par voie liquide. Il s'agit d'un mélange composé essentiellement de silicates,
d'aluminates et de chaux, avec divers oxydes métalliques, à l'exception des oxydes de
fer.

I .2. Historique du laitier de haut fourneau

Les sidérurgistes se préoccupaient de se débarrasser du laitier. L’accroissement des


quantités du laitier produites posait le problème de son évacuation. Le refroidissement
lent, qui était la règle, créait des blocs de grandes dimensions que la faiblesse des
moyens mécaniques et de la manutention de L’époque rendait difficile à traiter.
Des solutions plus astucieuses que le refroidissement lent apparurent également : elles
procurèrent un refroidissement rapide et une fragmentation poussée du laitier. Par la
suite, elles s’avérèrent améliorer fortement sa valorisation.
En 1853, l’anglais CUNNINGILIAM découvrit le principe de la granulation du laitier
à l’eau. Mais, on ne savait toujours trop quoi faire du laitier. C’est en 1862 que
l’Allemand Emil LANGEN directeur de la fonderie Friedrich fut à l’origine d’une
découverte décisive :
Celle des propriétés hydrauliques du laitier sous sa forme granulée, propriétés que
LARIOT présenta dès 1774. Très rapidement la granulation cessa d’être une manière
pratique de faciliter la manutention du laitier pour devenir une méthode industrielle.
Ensuite différents types de granulation furent inventés et expérimentés, pour améliorer
la constance des caractéristiques du laitier granulé, et augmenter sa réactivité.
En France VICAT avait remarqué l’analogie entre les compositions chimiques du
ciment portland et du laitier, et pressenti l’utilisation de ce dernier dans la fabrication
du ciment. Devant la concurrence aux ciments portland, la première introduction de
laitier en cimenteries par l’Allemand PRUSSING en 1882.

3
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

C’est encore le hasard qui va être à l’origine de la découverte du laitier expansé peu
après 1900, en Allemagne. En 1911, il fût breveté par C.H. SCHOL pour la fabrication
de briques légères. Dans ce brevet d’origine, des jets d’air sous pression ajoutent leur
effet à celui de l’eau vaporisée.
Le procédé SCHOL fut ensuite complété par le brevet KINNEY-OSBORNE, où des
jets de vapeur s’ajoutent à ceux d’eau et d’air comprimé. Plus simplement, le brevet
GALLAI HATCI-IARD prévoit l’expansion grâce à un système de simples jets d’eau
sous pression.
La production de laitier expansé se développa rapidement en Allemagne dès avant
1914 et de manière importante. En Angleterre, c’est en 1934 que démarra La
production industrielle. En France c’est en 1952 que la SEXLAL mit en route son
unité de production.
La société PONT — MOUSSON manufacturé un tel produit jusqu’en 1985. Depuis il
n’existe plus en France de production du laitier expansé.
Le bouletage constitue une nouveauté en matière de traitement du laitier de haut
fourneau développé au Canada à partir de 1968 par National Slag Limited. Il en résulte
un laitier comparable au laitier granulé, mais à granulométrie très étalée.
D’abord, expérimenté en France par UNISOR à DUNKERQUE en 1973, elle a été
appliquée à grande échelle chez SOLMER, dans son usine de FOS- SUR — MER
mise en route en 1974.
Le dernier en date, des modes de traitement du laitier a été étudié par PONT-A-
MOUSSON SA. À partir de 1983 puis breveté. Ce produit, commercialisé sous le
terme SOLAIPAM, peut être utilisé comme granulat léger ou comme liant après pré
broyage [1].
I .3. Présentation d’un haut fourneau
Le haut-fourneau est un réacteur thermochimique à cuve verticale qui assure la
réduction, la fusion et la carburation des oxydes de fer en fonte. Cette transformation
est assurée par le carbone. Outre la fonte. En général, une petite moitié de la
production de gaz est utilisée au haut fourneau lui-même pour le chauffage du vent
dans les régénérateurs thermiques. Le solde (laitier) est valorisé pour l’utiliser dans le
domaine de travaux publics et génie civil.

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Figure I.1. Coupe schématique d’un haut fourneau [2].

I .4. Fabrications et traitements des différentes formes de laitiers


Dans le haut fourneau, en plus du minerai de fer et du coke, on introduit un fondant,
généralement à base de chaux, pour abaisser le point de fusion de la gangue et
permettre ainsi au minerai de s’extraire à une température de 1400 à 1500 (°C). Les
oxydes de la charge non transformés en métal constituent le laitier. Le laitier est
évacué du haut fourneau à l’état liquide, à la température de fusion de la gangue,
surnageant la fonte par différence de densité [2].
I .4. 1. Laitier cristallisé
Lorsqu’il est dirigé par une rigole vers des fosses où il refroidit et se cristallise
lentement à l’air sous forme de roche dure. Alors il est versé dans des poches sur rails,
qu’un locotracteur emmène jusqu’à quelques kilomètres de là pour les déverser dans
des fosses à laitier. Ces dernières font de 20 à 40 m de large, 80 à 200 m de long et 5m
de profondeur. Chaque poche est basculée en un point différent, le laitier s’étale en
couche mince au fond de la fosse sur le laitier déjà refroidi [4]. Après le début de la

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

solidification, ce laitier est arrosé afin d’en abaisser la température puis fragmenté,
concassé et criblé [3].

Figure I.2. Laitier cristallisé.

Le laitier cristallisé est typiquement gris et généralement poreux, avec une masse
volumique de 3.3 à 3.6 tonne /m3. La granulométrie du laitier cristallisé brut est de
l’ordre de 0/300 mm lors de son extraction des fosses, après fragmentation par
arrosage. Il dispose de propriétés physiques particulières à savoir une résistance
mécanique élevée associée à une conductivité thermique faible.
Les principaux composants chimiques de ces laitiers sont la chaux libre (CaO, environ
40%), la silice (SiO2, environ 35%), l’alumine (Al2O3, 11% environ) et la magnésie
(MgO, 8% environ) [3].
Au refroidissement, les principaux oxydes constituants le laitier peuvent s’unir en plus
d’une quinzaine de composés, tels que la gehlénite (2CaO. Al2O3. SiO2) ou
l’akermanite (2CaO. MgO.2SiO2). Du fait de l’absence d’oxydes libres, et
particulièrement de chaux, le laitier rocheux présente une bonne résistance aux
attaques chimiques par les sulfates ou les chlorures.
Quelles que soient les conditions de production, le laitier rocheux comporte une faible
partie de laitier vitreux, non cristallisé, ce qui lui confère une certaine hydraulicité. De
plus, il y a intérêt à couler en couche mince pour faciliter le dégazage du laitier, et
donc améliorer sa compacité. La diminution de la porosité peut aussi être obtenue par
l’addition dans le laitier liquide, pendant qu’il s’écoule dans la rigole, de divers
produits, comme les pailles de laminoir (pellicules superficielles d’oxydes de fer qui se

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

détachent de l’acier lors du laminage), qui favorisent le dégagement du gaz contenu, et


bloquent l’oxydation du soufre [4].
I .4. 2. Laitier vitrifié (granulé ou bouleté)
I .4. 2. 1. Laitier granulé
I .4. 2. 1. 1.Granulation
Le laitier granulé est obtenu en mettant brutalement en contact le laitier liquide avec
une importante quantité d’eau (environ 10 m3/t de laitier), de façon à le diviser en
petits grains et à le refroidir très vite. Pour lequel le refroidissement se fait en bassin
ou par jet d’eau sous pression. Le principe de la granulation est d’extraire le plus
possible de chaleur d’une quantité de laitier fondu, en un minimum de temps [3].

Figure I.3. Laitier granulé de haut fourneau.

On exploite différents procédés de granulation :


 La granulation en bassin consiste à verser le laitier liquide dans un bassin de
grandes dimensions rempli d’eau ; ce procédé a l’inconvénient de fabriquer une
fraction parfois importante de laitier cristallisé à cause de l’augmentation de la
température de l’eau pendant la granulation.

 La granulation en rigole se fait en laissant couler le laitier liquide dans une


goulotte parcourue par un fort courant d’eau, qui sert à la fois à granuler et à
transporter le sable de laitier.

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

 La granulation en pot est une amélioration de la précédente : le laitier liquide est


divisé et refroidi par un ensemble de jets d’eau issus de fentes pratiquées dans une
boîte alimentée en eau ; ce système, qui est le seul mis en place dans les
installations nouvelles ou renouvelées, permet d’optimiser le débit d’eau, et, en
modifiant les fentes d’injection de l’eau, d’optimiser les conditions de granulation
[4].

FigureI.4. Pot de granulation [4]. FigureI.5. Granulation en rigole et fond filtrant [4].
I .4. 2. 1. 2. Filtration
Le laitier granulé doit être séparé de l’eau qui a servi à la granulation et égoutté le
mieux possible pour limiter sa teneur en eau. Des systèmes, parfois complexes, ont été
utilisés ; on n’exploite plus guère que deux procédés.
 Le fond filtrant où la pulpe d’eau et de laitier est versée dans un bassin dont le
fond est constitué par une nappe de tuyaux en ciment percés de trous et recouvertes
de gravier grossier. La filtration se fait vers les tuyaux, d’abord à travers la couche
de laitier granulé, puis à travers le gravier. Après l’évacuation du laitier par un
pont muni d’un grappin, on souffle de l’air comprimé dans les tuyaux pour
prévenir le colmatage des trous. Ce système est très efficace, mais coûteux à
l’installation et en frais d’entretien [4].

 Le tambour INBA développé par la société P. Wurth, où le laitier est séparé de


l’eau dans un tambour rotatif muni de tamis filtrants dont l’efficacité est maintenue
par un décolmatage à l’air et à l’eau. Un convoyeur à bande situé dans l’axe du
tambour évacue le granulé égoutté. Ce système tend à se généraliser à cause de son
faible encombrement, et de son coût inférieur à celui d’un fond filtrant.

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

FigureI.6. Coupe d’un tambour INBA [4].

I .4. 2. 1. 3. Produits
Le laitier granulé se présente sous la forme d’un sable de dimensions 0 à 5 mm, et dont
la dimension médiane est de l’ordre du millimètre. La trempe subie par le laitier ayant
empêché sa cristallisation, la principale caractéristique du laitier granulé est d’être,
pour 85 à 100 %, sous la forme vitreuse.
Le taux de vitrification du laitier peut être mesuré par différentes méthodes, comme,
par exemple :
 L’analyse des phases par diffraction des rayons X, où les raies des phases
cristallines, comme la merwinite, se distinguent de l’anneau de diffraction créé par
la phase vitreuse.

 L’analyse des phases par comptage au microscope sous lumière naturelle, puis
sous lumière polarisée qui révèle les grains cristallisés.

 La fluorescence aux rayons ultraviolets où le laitier cristallisé donne une couleur


noire ou violette, alors que le laitier vitreux donne une couleur jaune ou orange.

L’état instable du laitier granulé est à l’origine de sa capacité à faire prise à la manière
d’un liant hydraulique ; cette hydraulicité dépend de la composition du laitier et
augmente avec la surface spécifique des grains [4].

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

I .4. 2. 1. 4. Prise hydraulique du laitier vitreux (granulé)


L’hydratation du laitier, qui conduit à sa prise en masse, se fait à partir de l’eau de
gâchage, qui, à condition d’être suffisamment basique (PH =12), dissout un peu de
laitier ; on obtient alors une solution concentrée, ce qui permet la précipitation de
composés hydratés, d’où une baisse de concentration, et le déroulement de cycles :
Dissolution → concentration → précipitation

La prise est semblable à celle du ciment, à la différence que, ce dernier étant très
basique (PH du ciment gâché =13), son hydratation se déclenche dès l’humidification,
alors que, pour une prise rapide, le laitier vitreux doit être activé [4].
I .4. 2. 1. 5. Condition de fabrication
L’obtention d’une trempe convenable nécessite que la granulation soit faite dans une
eau fraîche, en quantité suffisante. Par ailleurs, la température du laitier, qui est fixée
par le réglage thermique du haut fourneau, a une grande influence sur la qualité du
granulé : une température trop basse favorise la formation de grains cristallisés ; une
température trop forte conduit à la production d’un granulé très léger ayant l’aspect de
la meringue, qui est très friable, et retient beaucoup d’eau (jusqu’à 20 % en masse) [4].
I .4. 2. 2. Laitier bouleté
Le bouletage consiste à refroidir le laitier dans des conditions telles qu’il se forme des
boulettes quasi sphériques, dont l’intérieur est creux. Ce traitement se pratique dans
une installation telle que celle décrite à la figure8, et qui comprend :
 Un déversoir, qui forme une lame de laitier liquide d’épaisseur constante.

 Un couloir d’alimentation incliné, sur lequel coule un film d’eau, et qui est
soumis à des vibrations pour éviter le collage du laitier ; là, le laitier commence à
se refroidir, devient donc plus visqueux (ce qui lui permet de retenir le gaz inclus)
et subit un commencement d’expansion.

 Un tambour, muni d’ailettes, refroidi par un courant d’eau intérieur et tournant à


environ 300 tours par minute, qui disperse le laitier ; la plupart des morceaux
projetés par le tambour, pas encore solidifiés, sont expansés et prennent une forme
sphérique sous l’effet de la tension superficielle ; les autres morceaux éclatent pour
donner du laitier granulé ; le tambour projette le laitier sur l’aire de réception où il
se refroidit et s’égoutte.

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

 Des injections d’eau (environ 1 m3/t de laitier) [4].

Figure I.7. Bouletage [4].

Le produit de ce procédé de bouletage est le laitier bouleté qui a une granulométrie qui
s’étend de 0 à 20 mm.
Le laitier de granulométrie de 0 à 3 mm comprend une partie de grains granulés et une
partie de grains sphériques creux ; sa masse volumique en vrac est de 0,8 t/m3 et sa
structure est vitrifiée ; il a les mêmes propriétés hydrauliques qu’un laitier granulé.
Le laitier de granulométrie supérieure à 3 mm est fait de boulettes quasi sphériques,
dont l’extérieur est vitrifié, et l’intérieur constitué par du laitier cristallisé formant des
alvéoles. La masse volumique en vrac est de 0,6 à 0,8 t/m3 pour la fraction 3 à 8 mm,
et de 0,5 à 0,7 t/m3 pour la fraction 8 à 12 mm ; La masse volumique du grain est de
1,4 à 1,6 t/m3 ; le pourcentage de pores représente 45 à 50 % du volume total de la
boulette, dont la teneur en eau résiduelle est de 3 à 6 % en masse.
I .4. 3. Laitier expansé
C’est un laitier cristallisé dans lequel, pendant le refroidissement, on a provoqué la
formation d’alvéoles. Plusieurs méthodes peuvent être employées pour favoriser
l’expansion, elles comprennent toujours une injection d’eau (environ 1 m3/t de laitier),
complétée éventuellement par une injection d’air et de vapeur d’eau. La figure (I.8)
décrit une installation d’expansion.

11
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Le produit obtenu, qui fait l’objet de la norme NF P 18-307, est un granulat dont la
masse volumique est de 0,3 à 1,1 t/m3, d’où une masse volumique en vrac de 0,2 à
0,75 t/m3 ; sa résistance mécanique est de (1 à 8 MPa à la compression) [4].

Figure I.8. Fabrication de laitier expansé [4].

I.4. 4. Laine de laitier et laine de roche


La laine de laitier et la laine de roche sont fabriquées par filage d’un matériau liquide
dans l’appareil représenté sur la (figure I.9) ; le filage nécessite 1 000 à 5 000 m3 d’air
par tonne de laitier.
La laine de laitier provient du laitier sortant de la halle de coulée du haut fourneau ;
c’est une méthode peu employée, car les conditions pour un bon filage [liquide de
viscosité faible et régulière, ayant donc une température suffisamment élevée et une
composition bien déterminée (tableau I.1) sont plus facilement remplies quand on
opère la refusion du laitier rocheux dans un four à cuve analogue au cubilot : on peut y
ajuster le lit de fusion, qui comprend alors au maximum 80 % en masse de laitier, le
complément étant du silex, du basalte, voire du minerai de fer [4].

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Figure I.9. Fabrication de laine de laitier [4].

Le produit obtenu par refusion est la laine de roche, qui est fibreuse, de faible masse
volumique (0,04 à 0,15 t/m3 à la mise en œuvre, en fonction du tassement) et a donc
de très bonnes propriétés d’isolants thermique et acoustique. Elle a par ailleurs une
bonne tenue au feu, car, selon sa composition, elle est stable entre 750 et 1 200 °c,
contre 550 à 600 °c pour la laine de verre.
Tableau I.1. Composition massique de la laine de roche [4].
CaO % SiO2% Al2O3% MgO % Oxyde de fer %

28-31 42-46 10-12 5-6.5 3-5

I .5. Propriétés chimiques, minéralogiques et physiques des laitiers


I .5. 1. Le laitier vitrifié (granulé)
I .5. 1. 1. Composition chimique
Le laitier de haut fourneau est avant tout un sous-produit du processus d’élaboration de
la fonte. Sa composition chimique est ajustée de façon à lui permettre :
 D’avoir une bonne fluidité à la température d’élaboration de la fonte.

 D’éliminer une bonne partie des éléments nuisibles à la marche du haut fourneau et
à la qualité de la fonte.

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Les principaux composan ts chimiques de ce type de laitier sont la chaux, la silice,


l’alumine et la magnésie qui représentent 95 à 97% de la composition totale du laitier
[3].
La composition chimique du laitier peut varier dans de larges limites, suivant la pureté
du minerai, la nature et la quantité des fondants, la nature du combustible et le procédé
employé. Généralement les concentrations en oxydes varient pour la chaux (CaO) de
30 à 50 (%), la silice (SiO2) de 28 à 38 (%), l’alumine (Al2O3) de 8 à 24 (%), le
soufre (S) de 1 à 2.5 (%). Le tableau ci-dessous récapitule les compositions chimiques
du laitier [2] :
Tableau I.2. Composition chimique élémentaire du laitier granulé de haut fourneau
(Alexandre et Sebileau, CTPL, 1988) [5].

Elements (%)

CaO 40 à 48

SiO2 32 à 41

Al2O3 9 à 18

MgO 1à9

MnO 0.4 à 0.7

FeO 0.2 à 1

S 0.6 à 1.5

Cette analogie peut être schématisée dans le diagramme de KEIL ; diagramme ternaire
représentant le système chaux-silice-alumine, situe le laitier de haut fourneau par
rapport à d’autres liants couramment utilisés. Ce diagramme présenté dans la Figure
I.10 indique que ce laitier (zone A) a une composition relativement proche de celle du
clinker du ciment Portland (zone B), même si celui-ci ne nécessite qu’un apport d’eau
pour déclencher son hydratation [3].

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Figure I.10. Diagramme de Kiel [4].

Sur ce diagramme, on remarque la proximité de la zone des verres du sommet de la


silice (les verres seulement siliceux ne sont pas hydrauliques) et la proximité relative
de la zone des ciments portland (clinker portland) du sommet de la chaux. La zone des
laitiers est intermédiaire, leur teneur en alumine étant supérieur à celle du ciment
portland.
I .5. 1. 2. Composition minéralogique du laitier vitrifié
La partie vitreuse du laitier est caractérisée par un large halo sur le spectre DRX
(diffraction aux rayons X). Les phases cristallines présentes en faibles proportions (5 à
10%) sont la merwinite, la mililite, la calcite et le quartz.

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Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Figure I.11. Diffractogramme des rayons X d'un laitier vitrifié [6].

Le laitier granulé, du fait de sa structure vitreuse, est employé comme liant dans les
matériaux traités aux liants hydrauliques (MTLH). Il correspond à un sable 0/5 ou
0/6,3 mm. En technique routière, il se caractérise par sa réactivité. Il peut être broyé
pour augmenter sa teneur en fines et donc sa réactivité. On est alors en présence d’un
laitier prébroyé de 0/2 à 0/4 mm, avec des classes de teneur en fines définies par la
norme NF P 98-106. Cet essai ne s’applique que pour les laitiers granulés de fraîche
production [7].
I .5. 1. 3. Granulométrie
Le laitier granulé se présente sous forme d’un gros sable de granulométrie 0 /5 et de
module de finesse voisin de 3.
I .5. 1. 4. Masses volumiques
La masse volumique apparente du laitier granulé peut varier de 900 à 1000 kg/m3 et
sa masse volumique absolue de 2800 à 3000 kg/m3 [2].
I .5. 1. 5. Réactivité hydraulique du laitier
Il faut tenir compte de plusieurs paramètres pour pouvoir évaluer la réactivité du laitier
de haut fourneau. La composition chimique a un rôle important sur la réactivité du
laitier. La réactivité augmente avec la teneur en chaux et en magnésie (jusqu'à 15%),
mais diminue avec la teneur en silice et en oxyde de manganèse. Les calculs d’indices
de basicité permettent d’évaluer le caractère hydraulique des laitiers. Ils correspondent
à la somme des constituants basiques du laitier sur la somme de ses constituants

16
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

acides. Pour une bonne activité hydraulique, l’indice de basicité CaO/SiO2 doit être
proche de 1,3 comme illustré dans la figure I.12 [3].

Figure I.12. Evolution de la résistance à la compression de laitiers granulés de haut


fourneau en fonction de l'indice de basicité "CaO/SiO2" [3].

D’un point de vue granulométrique, plus le laitier est fin, plus la réactivité hydraulique
et les résistances mécaniques sont élevées. En effet la surface de contact entre les
phases vitreuses du laitier, l’agent activateur et l’eau se trouve augmentée. Un des
critères les plus importants reste la connaissance de la minéralogie du laitier [3].
 Réactivité routière du laitier vitrifié
La réactivité caractérise la faculté d’attrition du laitier, c’est à dire son aptitude à
produire des fines sous l’effet des différentes manutentions allant du malaxage du
matériau en centrale, du répandage et surtout du compactage.
Elle est définie par le coefficient α (XP P 98-108, 1995), produit de la surface
spécifique S (en cm2/g) des fines inférieures à 0,08 mm et naturellement présentes
dans le laitier, par le pourcentage des fines F (friabilité) produit par un broyage
spécifique normalisé :
α= S.F/1000

Les laitiers vitrifiés sont répartis en quatre classes d’activité selon leur coefficient
d’activité α (NE P 98-106 Juillet 1991) [8].
 Classe 1 : α<20

17
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

 Classe 2 : 20<α <40

 Classe 3 : 40<α <60

 Classe 4 : α > 60

Le laitier est d’autant plus réactif que la classe est élevée. La réactivité influence les
performances mécaniques Rt (résistance à la traction) et Et (module en traction) du
grave laitier [7].
L’hydraulicité du laitier vitrifié (ou sa réactivité hydraulique) est d’abord liée à son
taux de vitrification, c’est-à-dire à l’importance de la partie vitreuse par rapport à la
partie cristallisée. Ce taux est d’autant plus élevé que la trempe aura été plus efficace.
L’hydraulicité du laitier dépend également de sa composition chimique, Pour
caractériser la chimie des laitiers, on utilise aussi un indice dit de basicité qui peut être:
𝐂𝐚𝐎 𝑪𝒂𝑶+𝑴𝒈𝑶 𝑪𝒂𝑶+𝑴𝒈𝑶
Soit : I= I= I=
𝐒𝐢𝐎 𝑺𝒊𝑶+𝑨𝒍𝑶 𝑺𝒊𝑶
Suivant l’indice de basicité, les laitiers peuvent être classés en 3 catégories :
 Laitier basique dont I>1

 Laitier acide dont I<1

 Laitier neutre dont I=1

L'hydraulicité du laitier vitrifié est définie par sa faculté à évoluer, sous l'effet d’une
activation basique ou autre, vers son plus bas niveau énergétique en formant des
produits d'hydratation solides.
L’hydraulicité du laitier dépend donc de sa teneur en verre ainsi que de sa structure.
De nos jours, la teneur en verre des laitiers de haut fourneau utilisés comme
constituants des ciments dépasse largement 90% de la masse initiale, mais on pense
que de faibles proportions de matériaux cristallins peuvent avoir un effet bénéfique sur
l’hydraulicité.
D’autres facteurs influent sur l’activité d’un laitier de haut fourneau et sur son
hydratation. On peut citer la concentration en ions alcalins dans le milieu et la
température durant les premières phases du processus d’hydratation [3].
I .5. 1. 6. Hydratation et prise du laitier vitrifié
Contrairement au ciment qui s'hydrate par simple addition d'eau, le laitier de haut
fourneau vitrifié n'est rapidement soluble que dans une eau alcalinisée et a donc

18
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

besoin, pour développer une cinétique d’hydratation satisfaisant l’objectif recherché,


d'un agent d'addition appelé activant.
Le processus d’hydratation peut être vu comme une répétition de cycles dissolution –
concentration – précipitation, Cette hydratation est responsable de la prise et le
durcissement du laitier vitrifié. L'hydratation débute par la dissolution du laitier dans
l'eau de gâchage basique.
Cette dissolution, qualifiée d’hydroxylique aboutit à une solution basique concentrée,
d'où résulte une précipitation de composés hydratés.
La dissolution n’est possible que lorsque le pH du milieu dépasse une valeur de l’ordre
de 12, pH fixé par l’équilibre de dissolution – précipitation de l’hydroxyde de calcium
(pH = 12,5 – 12,6). Cette précipitation fait à son tour chuter la concentration des
éléments dans la solution, ce qui permet la solubilisation d'une nouvelle quantité de
produit jusqu'à une concentration entraînant une nouvelle précipitation de composés
hydratés [3].
La précipitation des hydrates formés et leur arrangement cristallin conduisent à des
résistances mécaniques se développant progressivement dans le temps, au fur et à
mesure que se poursuit le phénomène comme la montre la figure ci-après :

Figure I.13. Prise de laitier vitrifié [5].

Il est important de prendre en compte l’activateur dans la réaction d’hydratation. En


effet, la quantité et le choix de l’activant influent sur le gain de résistance et la nature
des hydrates formés.

19
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Lors du contact entre le laitier et l’eau, il se produirait une première réaction. Le


calcium et l’alumine passent en solution et forme un gel d’alumine Al(OH)3. Ce gel se
forme entre un pH de 4 et jusqu'à un pH compris entre 8,5 et 10 comme indiqué sur la
figure I.14. Ce gel bloque la poursuite de la dissolution du laitier et donc de son
hydratation. Ce phénomène définit le laitier de haut fourneau comme étant un matériau
hydraulique latent. Il est nécessaire qu’un activateur engage la dissolution de ce gel,
afin de permettre la poursuite de l’hydratation [3].

Figure I.14. Domaine de stabilité du gel d’alumine [9].

 L'activant peut jouer le rôle de catalyseur ou de réactif :

L’activant catalyseur active la réaction de dissolution/précipitation et n'entre pas dans


la structure de l'hydrate, tandis que l’activant réactif active la réaction de
dissolution/précipitation, et est consommé lors de la réaction d'hydratation et rentre
donc dans la structure de l'hydrate.
 Il existe trois modes d’activation :

L’activation alcaline par la soude ou la chaux, l’activation sulfatique par les


sulfates, ou l’activation sulfato-calcique (ou sodo-sulfatique) qui est une
combinaison des deux premières activations. La soude agit comme un catalyseur
tandis que la chaux et les sulfates agissent comme des réactifs.
 L’activation alcaline, l’activant peut-être la soude, la potasse ou la chaux. Le
pouvoir dissolvant de l’eau est modifié par une élévation du pH, ce qui assure le

20
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

passage en solution de l’alumine du laitier, de la silice et de la chaux ainsi que la


formation d'hydrates de natures différentes en fonction du choix de l’activant. Lors
de l’ajout de soude ou de potasse, il se forme trois hydrates : les C-S-H (moins
denses que ceux formés lors de l’hydratation d’un ciment Portland), l’aluminate
tétracalcique hydratée (C4AH13) et la gehlenite hydratée (C2ASH8). L’activant se
limite à un rôle de catalyseur. Pour l’activation calcique, la gehlénite hydratée
n’apparait pas en présence de chaux hydratée. En effet, toute l’alumine du laitier se
retrouve dans l’aluminate tétracalcique hydraté. Ce composé est nettement plus
riche en chaux, d’où une consommation de l’activant (CaO), comparé à
l’activation par la soude. Les grains de silice dissoute se trouvent dans les phases
hydratées sous la forme de silicate de calcium hydraté.

 L’activation sulfatique : par le gypse conduit à la formation de CSH, d’ettringite


(Sulfo-aluminate de chaux : C3A,3CaSO4Ca.32H2O) et d’hydroxyde d’aluminium
Al(OH)3. L’hydratation est lente, les grains de laitier s’entourant d’une couche
dense de CSH. On peut également utiliser comme activant sulfatique l’hémi
hydrate (plâtre), l’anhydrite ou le phosphogypse.

 L’activation sulfato-calcique : obtenue par un mélange de gypse et de chaux,


conduit aussi à la formation de CSH, mais C4AH13 et alumine sont remplacés par
de l’ettringite.

I .5. 2. Le laitier cristallisé

I .5. 2. 1. Composition chimique

Le laitier cristallisé, lorsqu'il est refroidi lentement en couche épaisse, présente une
texture poreuse essentiellement due à une libération de soufre en cours de
refroidissement. La réaction serait limitée par la quantité de sulfure et le potentiel
d’oxygénation de laitier. Les laitiers les plus désulfurant donc les plus basiques et les
plus chauds provoquent des réactions soufre / oxygène plus énergiques avec une
tendance à une plus grande porosité [5].
On peut considérer le laitier cristallisé, pour 95 à 98 (%) de sa composition, comme le
mélange de quatre oxydes SiO2, CaO, Al2O3 et MgO, le complément étant constitué

21
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

par des oxydes secondaires FeO et MnO et des composés sulfurés. Le laitier cristallisé
par refroidissement lent à l'air a atteint son degré de stabilité maximal.

Figure I.15. Difractogramme aux rayons X d'un laitier cristallisé [10].

L'analyse aux rayons X donne un diffractogramme (figure I.15) comportant un petit


dôme de phase amorphe et les raies des phases cristallines.
I .5. 2. 2. Composition minéralogique

Le laitier cristallisé est composé de constituants cristallisés, essentiellement des


silicates et des silicoaluminates de chaux, mais aussi des sulfures et
exceptionnellement des nitrures.
La composition minéralogique intervient doublement dans les propriétés des laitiers
cristallisés :
 Par la nature des composés minéraux cristallisés, qui dépend de la composition
chimique initiale.

 Par la nature, la grosseur et l’arrangement des cristaux, qui dépendent de la


conduite du refroidissement.

22
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

I .5. 2. 3. Caractéristiques physiques et mécaniques

a) Masses volumiques et porosité

Le laitier cristallisé est une roche artificielle présentant une porosité très variable,
imputable essentiellement à la méthode de refroidissement. Cette variabilité de
porosité aura une influence sur les caractéristiques mécaniques ainsi que sur des
particularités de comportement.
 La masse volumique absolue (réelle) : Caractérise la matière seule, varie
habituellement de 2.85 à 3.05 g/cm3 et reste très voisine de 3.

 La masse volumique en vrac : Varie d’un bassin à l’autre, suivant la nature du


laitier et les conditions de son refroidissement. Les valeurs Les plus courantes
varient de 1.20 à l.40t/m3.

 La masse volumique apparente : dépend de la porosité interne, c’est-à-dire des


vides intragranulaires fermés ne communiquant pas avec l’extérieure. Elle varie
habituellement de 2.65 à 2.90 g/cm3 pour le laitier cristallisé.

 La porosité

Est définie comme étant le pourcentage de vides existant dans l’unité de volume du
granulat. Le pourcentage de vide peut être exprimé en poids ou en volume elle varie de
3 à 20%pour un laitier cristallisé dense. La porosité semble dépendre de la nature du
laitier, et des conditions d’élaboration et de refroidissement.
 Propreté

On signale également une difficulté à garantir les catégories de propreté superficielle


habituellement requise pour les gravillons. Des éléments fins issus du concassage sont
piégés dans la porosité ouverte des grains, et ne sont pas éliminés par le criblage. Un
lavage est nécessaire pour certains usages comme les enduits superficiels.
b) Absorption d’eau et remontée capillaire

Si l’absorption d’eau dépend de la porosité, la remontée capillaire dépend de la


dimension des canaux reliant les vides entre eux et n’est donc liée que très

23
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

grossièrement à la porosité. Le tableau suivant montre la relation porosité — remontée


capillaire.
Tableau I.3. Porosité et absorption d’eau [5].

% reprise d’eau par capillarité en


Porosité % semi- immersion après
Echantillon
(Poids) 1h 2h 3h
0,3
Laitier compact 1,4 0,0 0,0
3,5
Laitier à porosité fine 18,0 0,0 0,0
9,5
Laitier à porosité grossière 32,5 6,3 8,7

c) Isolation thermique

Le laitier cristallisé présente d’intéressantes propriétés d’isolation thermique à cause


de sa structure microporeuse, caractérisé par l’existence de nombreux vides internes
fermés. A la demande de I’A.T.U.L (Association Technique pour le développement
des Utilisation des Laitiers de haut fourneau), le C.S.T.B (Centre Scientifique et
Technique du Bâtiment.) a étudié, dès 1961, la conductivité thermique du béton
banché de laitier, et celle de blocs préfabriqués de béton de laitier. Les résultats ont
montré que les bétons de granulats de laitier cristallisé sont deux fois plus isolants que
les bétons de granulats naturels, à égalité de résistance mécanique.
Le laitier concassé se comporte comme un granulat lourd, ayant simultanément une
résistance mécanique élevée, et une conductivité thermique faible.
Il n’y a pas d’exemples de granulats naturels réunissant simultanément ces deux
propriétés.

24
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Tableau I.4. Isolation thermique comparée de différents bétons [5].


Type de béton Masse Coefficient de
Granulats Bétons volumique transmission
équivalent thermique
(t/m3) (W/m2.
°C)
Lourds silicieux Pleins 2,20-2,40 1,75
Silico-calcaire
Calcaire caverneux 1,70-2,10 1,40
Pleins avec sable de rivière 2,20-2,40 1,40
Lourds laitier HP
Pleins avec laitier granulé 2,10-2,35 0,80

d) tenu en choc thermique

Des cubes de béton hydraulique chauffés 1 h 30 à 95°C, laissés 30 min au repos, puis
écrasés, ont montré une perte de résistance de 90% avec un béton de gravier, et de
45% seulement avec un béton de laitier. On peut attribuer cet excellent comportement
à une cause principale suivante :
La fusion pâteuse du laitier est supérieure à 1200° C, d’où une excellente résistance au
feu.
e) Isolation phonique

Les essais du C.S.T.B (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment.) montre qu’il y


a une relation entre l’isolement acoustique et la masse (en kg/m2 de surface de laitier
utilisé) : « l’affaiblissement du son est sensiblement proportionnel au logarithme du
poids du mur par unité de surface.
La présence simultanée de microcavités internes (isolation thermique), malgré une
masse volumique élevée (isolation phonique), constitue un avantage indiscutable du
laitier concassé.
f) Résistance mécanique

La résistance mécanique d’un laitier cristallisé sera fonction de la nature des


constituants minéraux, de la dimension des cristaux, de leur condition de
refroidissement et de leur dureté.
La dureté sur l’échelle de MOUS des différents constituants est donnée dans le tableau
I.5

25
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

Tableau I.5. Dureté des constituants du laitier cristallisé sur l’échelle de MOUS
[5].
Constituants Formule simplifiée Dureté
Akermanite C2MS2 5.5 — 6.0
Gehlénite C2AS 5.5 — 6.0
Merwinite C3MS2 6.0
Anorthite CAS2 6.0—6.5

Les résistances à la compression simple sur cubes de laitier cristallisé sont


habituellement comprises entre 130 et 180 MPa. L’immersion est sans effet sur les
résistances.
Les résistances mécaniques en compression restent relativement importantes à porosité
élevée. Comme la montre la figure suivante :

Figure I.16. Influence de la porosité du laitier cristallisé sur sa résistance à la


compression [5].

g) Résistance à l’essai d’attrition, aux chocs et à l’essai d’abrasion

Selon sa porosité, le laitier cristallisé présente des différences de comportement vis-à-


vis de l’essai Los Angeles. Les laitiers macroporeux et peu denses sont sensibles, à la
fois aux chocs et à l’attrition. Les laitiers denses et compacts sont assez sensibles aux
chocs, mais leur résistance à la compression reste élevée, et leur comportement à

26
Chapitre I Etat des connaissances des laitiers de haut fourneau

l’attrition est favorable. Il y a production de gros sable et de micro gravillons. Les


laitiers cristallisés présentent, par ailleurs, une bonne résistance à l’abrasion.
h) Hydraulicité du laitier cristallisé

Le refroidissement lent à l'air du laitier liquide aboutit à une forme cristalline ne


présentant théoriquement pas de pouvoir hydraulique. Cependant le refroidissement ne
peut être uniforme dans toute la masse de la coulée et il y a des gradients de
température plus ou moins importants, ce qui explique la présence en faibles quantités
dans le laitier cristallisé de parties vitreuses plus ou moins réactives [2].
I .6. Conclusion
On peut dire que le laitier apparait comme un matériau important, couramment utilisé
dans le monde, il faut ces preuves dans de grands projets réalisés par des pays très
avancés, donc le doute ne subsiste plus, quant aux performances et avantages qu’il
présente.
Sa valorisation permet :
 L’obtention d’une grande variété de matériaux ayant un meilleur rapport
qualité /prix.
 La création d’emploi.
 Des économies d’énergie importante.
 La préservation des ressources naturelles et la protection de l’environnement.
L’utilisation des différentes formes de laitier (vitrifiés et cristallisées) est très
intéressante dans les régions proches des lieux de production du laitier où les granulats
naturels sont rares ou de qualité médiocre.

27
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
Chapitre II : Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil

II.1. INTRODUCTION
Plusieurs travaux de recherche ont été effectués à travers le monde afin de valoriser le
laitier de haut fourneau et le sable de dune dans le domaine de génie civil. Ces matériaux
ont été utilisés pour La stabilisation et l'amélioration des caractéristiques physico-
chimiques et mécaniques des sols et dans la fabrication des bétons. Ci-dessous sont
présentés et commentés les résultats trouvés par les plus récents travaux antérieurs.
II.2. DOMAINE DE BETON
II.2.1. Tarun Yadav, Jatin Singh, Sandeep Panchal, Md. Mohsin Khan et Shilpa Pal
(2019) [11]
Dans leur étude, Tarun Yadav et ses collègues ont montré que le laitier de haut fourneau
granulé broyé (GGBFS) peut remplacer une quantité importante de ciment dans le béton
et la résistance du béton mélangé avec GGBFS augmente avec le temps.
Le tableau II.1 donne les Six séries d’échantillons qui ont été préparées à base de ciment,
agrégats fins, agrégats grossiers et laitier granulé de haut fourneau (GGBFS).
Tableau II.1. Les pourcentages de laitier et de ciment pour les différents échantillons.

La résistance à la compression des mélanges M1, M2, M3, M4, M5 et M6 sont


représentées dans la figure II.1.

28
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil

Figure II.1. La résistance à la compression au cours de temps en fonction de pourcentage de


laitier.

La résistance à la compression est maximale pour le mélange M4 dans lequel on a


remplacé les 45% de la proportion de ciment. Donc, selon ces résultats, 45% est le
pourcentage optimal de GGBS. La figure II.2 Montre la variation de la résistance à la
flexion des éprouvettes ((10×10×50 cm) avec la quantité croissante de laitier de haut
fourneau granulé broyé (GGBFS) à 28 jours.

29
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil

Figure II.2. Variation de la résistance à la flexion avec GGBFS.

II.2.2. Asaf Nawaz Khan, Dr. Fareed Ahmed Memon, Samar Hussain Rizvi,
Quratulain Bhanbhro et Naraiandas Bheel. (2018) [12]
Leur travail de recherche a été réalisé sur des échantillons de béton fabriqués avec des
proportions différentes de laitier de haut fourneau granulé broyé (GGBFS) comme
substitut de ciment dans le béton. Les Différents mélanges qui ont été préparés sont
donnés dans le tableau II.2.
TableauII.2. Les différents mélanges.

Ces mélanges ont été formulés à base de ciment C, laitier GGBFS, granulats fins (fine
aggregates FA), granulats grossiers (coarse aggregates CA) et l'eau W.

30
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
 Résistance à la compression
Les résultats de résistance à la compression à différents âges de durcissement de tous les
mélanges de béton sont résumés sur la figure II.3. On constate que la résistance à la
compression du béton fabriqué avec du GGBFS augmente avec l’augmentation de l'âge
de durcissement.

Figure II.3. Comparaison de la résistance à la compression de tous les mélanges à différents


âges.

II.3. DANS LE DOMAINE ROUTIER ET STABILISATION DES SOLS


II.3.1. Ali Smaida Smail Haddadi, Ammar Nechnech (2019) [13]
Ali Smaida et ses collègues traitent dans leur étude l’effet de l'ajout de liants hydraulique
sur le comportement mécanique du sable de dune (SD) pour son utilisation en technique
routière. Les liants étudiés sont le ciment (Ce) et la pouzzolane + chaux (Pz+ Li). Les
différents mélanges (sable + liant) ont été élaborés avec des pourcentages de 3% à 9% par
paliers de 2% pour le ciment et (8% de pouzzolane + 2% de chaux), (12% de pouzzolane
+ 3% de chaux), (16% de pouzzolane + 4% de chaux) et (20% de pouzzolane + 5% de
chaux) pour pouzzolane + chaux. Afin de déterminer le meilleur mélange, divers tests
de comportement mécanique ont été effectués sur tous les mélanges mentionnés ci-
dessus.

31
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
 Essai de Proctor Modifié
La figure II.4 montre que les différents ajouts ont tendance à déplacer les coordonnées de
l'optimum Proctor (teneur en eau optimale et densité sèche maximale) sur le côté droit de
la courbe, augmentant ainsi ces deux paramètres. Ce comportement des différents
mélanges est dû à l’augmentation des éléments fins (liants) facilitant le déplacement des
particules de sable de dune en les rendant plus denses.

Figure II.4. a) Courbe Proctor modifié selon le pourcentage de ciment. b) Courbe Proctor
modifié selon le pourcentage pouzzolane + chaux.
Les densités sèches maximales augmentent proportionnellement aux pourcentages des
liants ajoutés.
 Essai CBR
L’essai CBR permet d’évaluer la capacité d’un sol à supporter la charge de trafic et par
conséquent, estimer l’épaisseur à donner pour les couches de fondation de la chaussée.
Où l’indice CBR (soaked) est déterminé immédiatement, juste après le compactage et
l’indice CBR imbibé après 04 jours d'immersion dans l’eau (CBR unsoaked). La figure
II.5 donne l’évolution de l’indice CBR de diffèrent mélanges.

32
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil

Figure II.5. Evolution de l’indice CBR à 95% de l’OPM selon les mélanges.

Les valeurs obtenues de CBR imbibé à 4 jours avec le ciment étaient beaucoup plus
grandes que celles obtenues avec Pz+ Li.
 Essai de cisaillement direct à la boite
La Figure II.6 montre la variation de la résistance au cisaillement en fonction de la
contrainte normale. En inspectant ces courbes, on peut noter que la résistance au
cisaillement s'améliore avec l'augmentation du dosage du liant hydraulique. Cette
évolution est généralement accompagnée par une augmentation de la cohésion et une
diminution de l'angle de frottement. Le tableau II.3 résume les paramètres de résistance
au cisaillement pour les mélanges.

33
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil

Fig. II.6. a) Courbes intrinséques pour les mélanges de ciment, b) Courbes intrinsèques pour les
mélanges de pouzzolane + chaux.

Tableau II.3. Paramètres de résistance au cisaillement.

II.3.2. Samira Zemouli (2018) [14]


Dans sa thèse de Doctorat intitulée Amélioration des propriétés géotechniques des argiles
par l’utilisation de sous-produits industriels, l'étude porte sur l'aspect technique du laitier
local produit par l'usine métallurgique d'El Hadjar. Une série d'essais géotechniques en
laboratoire a été entreprise pour élucider l'influence de ce dernier seul (100% GGBFS) ou
activé à la chaux hydratée (85%GGBFS+15%CaO), sur les propriétés de densité, de
plasticité, de compactage, de résistance à compression simple (UCS) et du gonflement

34
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
linéaire d'un sol fin représentatif artificiel confectionné au laboratoire à base de 85%
kaolin+15% bentonite.
 Influence du laitier granule sur la densité du sol
L’activation du laitier granulé broyé de haut fourneau avec de la chaux hydratée (15%
CaO) a donné des valeurs de densité spécifique plus élevées qu’avec l'addition de laitier
seul et cela pour toutes les quantités de stabilisants utilisés, rendant ainsi le sol beaucoup
plus dense (figureII.7).

Figure II.7 Evolution de la densité spécifique des sols traités au laitier seul et au laitier activé.

 Influence du laitier granulé sur les limites d’Atterberg du sol


Les valeurs des limites de liquidité, des limites de plasticité et des indices de plasticité
obtenues dans le cas de la stabilisation du sol formulé en laboratoire au laitier activé sont
regroupées dans le tableau II.4 puis représentées dans un seul graphe comme le montre la
figure II.8.

35
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
Tableau II.4. Valeurs de LL, LP et IP en fonction du % de laitier activé.

L’ajout du liant hydraulique avec la combinaison de (85% GGBFS+15% CaO) a


provoqué une légère diminution de la limite de liquidité et une forte augmentation de la
limite de plasticité ceci a entrainé une forte diminution de l’indice de plasticité. Par
conséquent, le laitier granulé broyé des hauts fourneaux d’El Hadjar, lorsqu’il est activé à
la chaux hydratée, apporte une amélioration importante à la plasticité des sols fins. Elle se
traduit sur site par une meilleure maniabilité des sols fins permettant aisément le
déplacement des engins mécaniques sur les chantiers de construction et un allongement
des périodes des travaux pour inclure les saisons humides à savoir la saison d’automne et
la saison d’hiver.

Figure II.8. Influence du laitier activé sur les limites d’Atterberg.

36
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
 Influence du laitier sur les caractéristiques de compactage
Une bonne analyse, des résultats compilés au tableau II.5 et à la figure II.9 présentant les
courbes de compactage pour les proportions de 0%, 5%, 10%, 15%, 20% et 25% d’additif
utilisé, permet de conclure que l’augmentation de la quantité d’ajout du laitier granulé
seul dans la stabilisation du sol fin entraine une réduction de la teneur en eau optimale et
une augmentation de la densité sèche maximale. L’accroissement de la densité rend le sol
plus dur et plus dense. Cette augmentation de la densité est probablement due à la
translation des courbes granulométriques du sol traité vers le côté grossier et la
diminution de la fraction des fines lors de l’ajout des proportions du laitier granulé.
Tableau II.5. Récapitulation des caractéristiques de compactage du sol stabilisé au laitier.

Figure II.9. Influence du laitier sur les caractéristiques de compactage.

37
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
 Influence de laitier granulé sur la compression simple du sol
Les éprouvettes de sol ont été dosées à 0%, 5%, 10%, 15%, 20% et 25% (85%
GGBFS+15% CaO) et écrasées après 24 heures, 7, 14, 21, 28 jours et 3 mois de cure pour
évaluer leur portance. Seul le liant hydraulique activé a été testé puisque les essais
effectués auparavant de plasticité et compactage avec l’additif (85% GGBFS+15% CaO)
ont montré les résultats les plus promoteurs.
Les résultats obtenus sont compilés au tableau II.6 et présentés dans une seule figure II.10
pour comparaison.
Tableau II.6. Influence du laitier activé et le temps de cure sur l’UCS.

Figure II.10. Influence du laitier activé et le temps de cure sur l’UCS.

38
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
La figure ci-dessus montre que l’augmentation du pourcentage de laitier activé à la
combinaison (85% GGBFS+15% Cao) la résistance à la compression non confinée
augmente progressivement. La variation de la résistance à la compression en fonction de
la quantité d’additif semble être importante entre 5 et 15% mais ralentit légèrement
lorsque la quantité d’ajout hydraulique est supérieure à 15% ; elle semble même se
stabiliser et devenir pratiquement constante à partir de 20% de laitier activé. Cela signifie
que les particules de sol ont subi de nouveaux arrangements conduisant à une texture de
sol serrée et des vides interstitiels réduits. En plus, le silicate de calcium et l'aluminate de
calcium réactifs de l'additif une fois introduit dans un sol fin ; Ils s'hydratent avec l’eau
du sol pour former du silicate d'hydrate de calcium (CSH) et de l'aluminate d'hydrate de
calcium (CAH), qui à leur tour provoquent des liaisons inter particules dans le processus
de réaction pozolanique augmentant ainsi la résistance à la compression non confinée du
sol. Ces composants cimentaires obtenus sont caractérisés par leur résistance élevée et
leur faible variation de volume.
 Influence du laitier sur le gonflement du sol
Toutefois au-delà de 10%, le laitier activé à la chaux semble réduire définitivement le
gonflement linéaire absolu pour devenir quasiment nul. Cette observation est encore
mieux confortée par la figure II.11 qui montre la variation du potentiel de gonflement en
fonction du pourcentage d’ajouts utilisés. Au-delà de 10% d’ajouts les éprouvettes de sol
n’exhibent aucun gonflement du tout lorsque le sol est stabilisé au laitier activé
(85%GGBFS+15% CaO).

Figure II.11. Comparaison de la Variation du pourcentage de Gonflement.

39
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
A partir de 15% de laitier activé, l’activation du laitier d’El Hadjar par la chaux
commence à apporter ses fruits puisque le sol exhibe beaucoup moins de gonflement que
lors ce dernier est mélangé au laitier granulé uniquement (100% GGBFS). L’effet de
l’ajout hydraulique (85% GGBFS+15% CaO) à 15%, 20% et 25% semble rendre le
potentiel et la vitesse de gonflement pratiquement nuls d’où une stabilité à ce phénomène
destructeur affectant les constructions. Les ouvrages linéaires en géotechnique seront
alors stables sans aucune apparition des fissures à la surface superficielle. Une telle
méthode de traitement des sols fins est donc recommandée lors des réalisations des
routes, des pistes d’atterrissage et des aéroports nécessitant des remblais importants
lorsque le choix du site de réalisation est imposé et le sol sur site ne répond pas aux
critères imposés pour la réalisation de ces projets.
II.3.3. HADIDANE Hocine (2018) [15]
Dans son travail, il a essayé de déterminer une formulation favorable de grave laitier
contenant dans sa composition les différents pourcentages de grave concassée (naturelle),
laitier concassé, laitier granulé réactif, et activant basique, en vue de son utilisation dans
les couches d’assises (couches de fondation et de base). Il s’est intéressé à l’étude de la
résistance au poinçonnement et de la portance de cette grave par le biais des essais
Proctor et CBR.
Les résultats de l’essai Proctor modifié qui est le plus adapté aux matériaux d’assise de
chaussée pour les trois formulations données dans le tableau II.7, sont représentés par
les courbes de la figure II.12.
Tableau II.7. Les trois formulations de grave laitier.

40
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
Les compositions granulométriques de ces formules nécessitent 3% de laitier granulé
broyé car il permet de faire évoluer au mieux les performances du matériau ; ainsi que
pour minimiser les vides entre les gros éléments de la grave-laitier traitée.

Figure II.12. Courbes Proctor des formulations F1. F2 et F3.

Les résultats des essais CBR effectués sur les trois formulations, donnés dans le tableau
II.8, montrent une forte résistance au poinçonnement et une portance satisfaisante pour
leur utilisation dans le corps de chaussée.
Tableau II.8. Résultats d’essai CBR pour les trois formulations.

II.3.4. Noorina Tarannum Khan, Swapnil Walzade and R.K. Yadav (2017) [16]
L'objectif principal de leur étude est d'évaluer l'utilisation du résidu industriel, le laitier
granulé de haut fourneau de l'usine métallurgique de Bhilai Steel à Chattisgarh en inde
dans l'amélioration des propriétés géotechniques d’un sol gonflant. Les deux matériaux
utilisés, sol et liant hydraulique, ont été d’abord broyés et caractérisés avant de les
mélanger à différentes proportions (5 à 25% GGBFS) ensemble avec 5% de chaux pour
confectionner des éprouvettes de sol stabilisées. Les variations des propriétés obtenues

41
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
lors de la conduction des essais géotechniques aux laboratoires tels que la densité sèche,
le CBR, le gonflement linéaire, les limites d’Atterberg et la compression simple sur le sol
non traité et le sol stabilisé ont été étudiées et comparées sur la base des résultats obtenus.
Les spécimens de sol ont été confectionnés en mélangeant une quantité croissante de
laitier granulé avec le sol et 5% de chaux comme activateur selon la configuration
suivante :
Spécimen I –Sol gonflant non traité.
Spécimen II – Sol gonflant traité avec 5% de chaux.
Spécimen III – Sol gonflant traité avec 5% GGBFS et5% chaux.
Spécimen IV – Sol gonflant traité avec 10% GGBFS et5% chaux.
Spécimen V – Sol gonflant traité avec 15% GGBFS et 5% chaux.
Spécimen VI – Sol gonflant traité avec 20% GGBFS et 5% chaux.
Spécimen VII – Sol gonflant traité avec 25% GGBFS et 5% chaux.
La présentation graphique des résultats analysés et leur interprétation est présentée ci-
dessous :
 Indice de Gonflement linéaire

Figure II.13. Indice de gonflement libre FSI (Free Swelling Index).

42
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
 Densité sèche maximum (Maximum Dry Density)

Figure II.14. Densité sèche maximale MDD.

 CBR (California Bearing Ratio)

Figure II.15. Valeurs CBR.

43
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
 Propriétés d’Atterberg

Figure II.16. Valeurs des limites d’Atterberg et Indice de plasticité.

 Compression simple UCS (Unconfining Shear Strength)

Figure II.17. Valeurs de compression simple UCS.

Noorina Tarannum Khan et ses collègues montrent que leur étude présente une méthode
efficace pour améliorer un sol gonflant en utilisant un laitier granulé de haut fourneau
industriel. C'est une méthode écologique et rentable puisque le GBFS est un déchet
disponible presque gratuitement et sa valorisation est bénéfique pour l’environnement. Le
CBR du sol augmente avec le pourcentage croissant de laitier de haut fourneau. Le
gonflement du sol problématique est complètement réduit avec l'addition du laitier de
haut fourneau.

44
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
II.3.5. DAYLAN J (2016) [17]
Daylan en 2016 a mené une étude pour l’évaluation du potentiel des laitiers (GGBFS)
dans la stabilisation des éprouvettes de sols fins de même nature et procédé à une
comparaison des résultats obtenus.
La variation de l'indice de plasticité avec des proportions variables de GGBS est montrée
dans le Tableau II.9. On constate que l'indice de plasticité diminue avec l'augmentation
du pourcentage de GGBS.
Tableau II.9. Variation de l’indice de plasticité en fonction des quantités GGBFS.

La comparaison de l'indice de plasticité pour des pourcentages variables de cendres


volantes et de GGBS seul est montrée dans la figure II.18.

Figure II.18. Variation de l’indice de plasticité en fonction des pourcentages de cendre volante
et GGBFS.

45
Chapitre Ⅱ Etat de l'art sur la valorisation de laitier de haut fourneau et le
sable de dune dans le domaine de génie civil
Sur la base des résultats de cette étude, il apparaît que le sol sélectionné peut être
efficacement stabilisé par l'ajout de 20% laitier granulé broyé (GGBS) en poids sec de
sol. Les mélanges de GGBS peuvent être utilisés sur les routes rurales et les remblais.

46
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Chapitre III : Comportement mécanique des sols au cisaillement

III.1. Introduction

Dans une masse de sol, les déformations résultent principalement d'un glissement ou
roulement entre les particules constituant le sol. Généralement les déformations dues au
cisaillement se localisent le long d'un plan appelé plan de glissement, qui à la limite
constitue un plan de rupture. La résistance au cisaillement peut être définie comme la
contrainte de cisaillement sur le plan de rupture, au moment de la rupture. L'évaluation de
la contrainte de cisaillement est nécessaire dans la plupart des problèmes de stabilité des
sols (couches d’assises des chaussés, capacité portante des fondations, stabilité des talus,
murs de soutènement ...) [18].

III.2. Résistance et rupture des sols

III.2.1. Modes de rupture

Faute de pouvoir décrire de façon précise le comportement d’un massif de sol depuis son
état initial jusqu’à la rupture, la mécanique des sols s’est inspirée des modes de rupture
observés dans la nature pour développer des lois de comportement simplifiées. La nature
montre l’existence de deux principaux modes de rupture [18] :

- Les ruptures par glissement sur une surface.


- Les ruptures par plastification et écoulement d’une masse de sol.

La représentation de la résistance au cisaillement des sols par une relation entre la


contrainte tangentielle τ et la contrainte normale σ correspond au premier mode de rupture,
qui est celui qui a été mis en évidence et analysé le plus tôt. Les essais de cisaillement
direct à la boîte en sont la traduction expérimentale.

Les ruptures par plastification de la masse du sol sont plus difficiles à analyser et leur
compréhension nécessite l’emploi de la théorie de la plasticité. Dans l’analyse de la
plastification des massifs de sols, on raisonne sur les états de contraintes en chaque point,
en utilisant les cercles de Mohr pour les calculs analytiques. Les essais triaxiaux, dont le

47
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

développement date des années 30, s’interprètent de la même façon, en utilisant les cercles
de Mohr.

À part le cas des surfaces de rupture préexistantes, que l’on rencontre pour l’essentiel dans
les pentes naturelles, toutes les ruptures commencent par la plastification du sol en un ou
plusieurs points et évoluent, suivant les circonstances, vers une rupture par plastification
d’un certain volume de sol ou vers la formation d’une surface de rupture.

Les recherches en cours sur la théorie de la bifurcation (création de surfaces de rupture)


visent à modéliser ce dernier type de phénomène.

Néanmoins, dans l’état actuel des connaissances et de la pratique, les ruptures par
plastification et les glissements sur des surfaces de rupture s’analysent séparément, même
si l’on peut utiliser dans les deux cas les mêmes critères de rupture [18].

III.2.2. Définition de la rupture du sol

La définition de la rupture dans un sol ne pose pas seulement un problème de choix de la


cinématique de la rupture. Il faut également définir à quel moment se produit la rupture
dans les essais qui servent à mesurer la résistance à la rupture du sol, que l’on appelle
habituellement résistance au cisaillement.

En pratique, la rupture d’une éprouvette de sol s’apprécie d’après les déformations du sol:
on trace en cours d’essai la courbe représentant la variation de la déformation du sol
(déformation axiale de l’éprouvette triaxiale en fonction de la sollicitation qui l’a produite)
déviateur dans l’essai de compression à l’appareil triaxial. Ces courbes ont, suivant la
nature et l’état du sol, l’une des deux allures représentées sur la figure III.1 [18] :

 La courbe I présente un maximum. On admet que ce maximum τmax correspond à


l’état de rupture, la déformation continuant de croître au-delà de ε1 alors que la
sollicitation appliquée diminue ou, au mieux, reste constante.

 La courbe II a une allure asymptotique : on définit arbitrairement la rupture à une valeur


maximale de la déformation (τlim correspondant à εII), au-delà de laquelle le
comportement de l’ouvrage est incompatible avec sa destination.

48
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Figure III.1. Courbe effort-déformation dans un essai de cisaillement [18].


La forme de la courbe de déformation en fonction de la sollicitation appliquée n’est pas
spécifique d’un mode de rupture : la diminution de la contrainte ou du couple appliqué au-
delà d’un pic s’observe tant pour les ruptures sur surfaces de glissement que pour les
ruptures par plastification de la masse du sol. Elle est, par contre, révélatrice de l’état du
sol : les sables denses présentent un pic de résistance, comme les argiles à structure intacte,
tandis que les sables lâches et les argiles remaniées ont habituellement un comportement
de type asymptotique.
D’après la courbe contrainte - déformation (loi de comportement) de la figure III.1. On fait
les approximations suivantes [19] :
o Dans le domaine des petites déformations : on considère que le comportement est
linéaire et on applique la théorie de l'élasticité linéaire.
o Dans le domaine des grandes déformations : le comportement est irréversible, on
considère que l'on peut utiliser la théorie de la plasticité parfaite.

Considérons un massif de sol chargé et les contraintes qui résultent de ces charges en un
point M du massif. En augmentant les charges, on augmente les contraintes. Ces dernières
ne peuvent augmenter indéfiniment : en effet, les contraintes de cisaillement atteindront
sur certaines faces dites surfaces de glissement ou surface de rupture une limite au-delà de
laquelle les particules de sol glisseront les unes sur les autres (fig.III.2).

La rupture du sol se produit par glissement relatif des grains les uns par rapport aux autres
et non par rupture des grains eux-mêmes [19].

49
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Figure III.2. Coupe d'un massif de sol et lignes de glissement [20].

III.2.3. Etat de contraintes

La contrainte en un point M situé à l’intérieur d’un milieu continu se définit par rapport à
une facette passant par ce point. La contrainte ƒ sur une facette donnée se décompose en :

- Contrainte normale σ.
- Contrainte tangentielle τ.

Figure III.3. Contraintes relatives à une facette [21].


L’état de contraintes au point M est défini par un tenseur appelé tenseur des contraintes. Il
existe en tout point trois plans privilégiés pour lesquels la contrainte est uniquement
normale (τ = 0). Ils sont appelés plans principaux et sont orthogonaux ; les contraintes
normales correspondantes sont les contraintes principales notées : σ1, σ2, σ3. Mais dans ce
qui suit, nous allons nous limiter aux problèmes courants auxquels l’ingénieur essaie de se
ramener et pour lesquels σ2 et σ3 sont égaux (problèmes axisymétriques) ou pour lesquels
σ2 = 0 (problèmes à deux dimensions) [21].

50
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

III.2.4. Diagramme de Mohr

Pour étudier l’état de contraintes en un point on utilise généralement une représentation


graphique du vecteur ƒ, dans un système d’axes (σ, τ). Les points représentant les
contraintes principales (τ = 0) sont donc sur l’axe Oσ. On démontre que lorsque le plan de
la facette tourne autour d’une direction principale, l’extrémité du vecteur contrainte décrit
dans le plan (σ, τ) un cercle, appelé cercle de Mohr (figure III.4) [21].

Figure III.4. Cercle de Mohr [21].

On démontre aussi que lorsque la facette tourne d’un angle α, l’extrémité du vecteur
contrainte tourne d’un angle 2α sur le cercle de Mohr.

Remarque : dans le cas particulier d'un liquide, τ est toujours nul et σ1 = σ2 = σ3 (pression
hydrostatique). Dans ce cas la représentation de Mohr est évidemment sans intérêt.

III.2.5. Déformation réversible, déformation irréversible

Le sol à un comportement élastique pour les faibles contraintes. Au-delà, il subit des
déformations irréversibles et on entre dans le domaine de la plasticité. On dit qu'il y a
rupture.

Un sol se rompt par cisaillement suivant un plan de rupture (glissement de deux facettes
l'une sur l'autre). Il y a donc rupture lorsque la contrainte de cisaillement τ dépasse une
certaine valeur fonction de la contrainte normale σ (figure III.5) [22].

51
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Figure III.5. Glissement de deux facettes l'une sur l'autre [22].

III.3. Comportement drainé et non drainé d’un sol

La résistance au cisaillement d’un sol dépend de nombreux facteurs, tels que la nature et
l’état du sol, mais aussi l’intensité des efforts exercés et la manière dont ces efforts sont
appliqués.

Dans les sols saturés, cette résistance est liée uniquement au squelette solide du sol, puisque
l’eau interstitielle n’offre aucune résistance aux efforts de cisaillement ou de distorsion.
Elle ne dépend, de ce fait, que des contraintes effectives qui s’exercent aux points de
contact des particules solides. Elle est donc directement influencée par les conditions
d’application de ces efforts, conditions qui commandent la répartition des contraintes
totales appliquées entre les phases liquide (pression interstitielle u) et solide (contrainte
effective ) du sol, selon les relations connues [18] :

u



On distingue, de ce point de vue, deux grands types de comportement du sol :

52
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

- Le comportement drainé.
- Le comportement non drainé.

III.3.1. Comportement drainé

On parle de comportement drainé d’un sol lorsque l’application de l’effort vérifie l’une des
conditions suivantes :

 Elle est suffisamment lente, compte tenu de la perméabilité du sol (en fait, de la valeur
du coefficient de consolidation (cv) du sol et de la longueur du chemin de drainage,
pour n’induire à aucun moment de surpression interstitielle importante dans
l’éprouvette ou dans le massif de sol.
 Elle a duré assez longtemps pour que les surpressions interstitielles éventuelles se
soient dissipées au moment où l’on veut mesurer ou calculer le comportement du sol.
En l’absence d’eau, le sol a toujours un comportement de type drainé.
Les surpressions interstitielles étant nulles (ou négligeables), les efforts appliqués sont
transmis intégralement au squelette du sol et les contraintes induites sont des contraintes
effectives.
Les caractéristiques de résistance au cisaillement du sol dans un comportement drainé sont
appelées caractéristiques drainées. Elles sont représentatives du comportement du squelette
solide [18].

III.3.2. Comportement non drainé

À l’opposé, dans le comportement non drainé, le chargement est assez rapide, compte tenu
de la perméabilité du sol (ou de son coefficient de consolidation) et de la longueur du
chemin de drainage, pour provoquer l’apparition de surpressions interstitielles qui ne
peuvent se dissiper pendant la période considérée.

En l’absence de drainage et de variation de volume, les composantes normales des


contraintes induites dans le milieu par l’application de l’effort sont transmises presque
intégralement à la phase liquide, sans modification notable des contraintes normales
effectives dans le squelette.

53
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Les caractéristiques de cisaillement du sol dans un comportement non drainé sont dites
caractéristiques non drainées. Elles traduisent le comportement global des deux phases
solide et liquide et n’ont de signification que tant que la proportion de ces deux phases
n’est pas modifiée, c’est-à-dire tant qu’il n’y a pas de drainage [18].

Figure III.6. Conditions drainées et non drainées [23].

Lors de l'application d'une charge sur le sol, les contraintes sont reprises par le squelette
solide et par l'eau. Le comportement du sol va dépendre de la vitesse de migration de l'eau
et donc de sa perméabilité. Pour les comportements à courts et à longs termes on distinguera
[22] :

 Les sols grenus (pulvérulents).


 Les sols fins (non pulvérulents).

54
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

III.3.3. Comportement des sols grenus ou sols pulvérulents

Il s’agit de sols sableux ou graveleux pour lesquels, en principe, il n’existe pas de cohésion
si le sol est sec ou parfaitement saturé. Hormis le cas de sollicitations très rapides (du type
tremblement de terre, battage de pieux ou de palplanches), le comportement de ces sols
sera toujours du type drainé à cause de la perméabilité élevée de ces matériaux [24].

Le comportement du sol sera lié à la compacité relative. La figure (III.7) présente les
résultats obtenus classiquement avec deux courbes : une courbe contrainte de cisaillement-
déformation : (a) et une courbe variation de volume-déformation :( b).

Figure III.7. Courbes caractéristiques d’un essai de cisaillement direct dans un sol
pulvérulent [24].
On distingue deux cas :

- Sol lâche.
- Sol compact (dense).

55
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Dans le cas d’un sol lâche (courbes 1), la courbe contrainte-déformation croît constamment
au cours de l’essai et tend vers une limite. Parallèlement sur la courbe variation de volume-
déformation on constate une diminution de volume. Les grains du sol se rapprochent les
uns des autres et l’indice des vides diminue : on parle d’un comportement contractant.

A l’inverse, dans le cas d’un sol compact (courbes 2), la courbe contrainte déformation
passe par un pic puis décroît et tend vers la même limite de résistance que celle du sol
lâche. Si l’on suit l’essai dans un graphique variation de volume-déformation, on constate
tout d’abord une légère diminution de volume puis celui-ci augmente par dés
enchevêtrement des grains, on définit un comportant dilatant. L’indice des vides final est
le même que celui de l’essai précédent, il est lié à la contrainte normale appliquée.

Entre ces deux types de comportement qui dépendent de la contrainte normale appliquée,
on trouve un état critique où le cisaillement se produit à volume constant.

Ceci permet de définir deux angles de frottement différents [24] :

- Un angle de frottement au pic (sol compact) ;


- Un angle de frottement critique (commun aux deux cas).

L’angle de frottement croît avec le diamètre moyen des grains (à compacité égale).

L’angle de frottement dépend également de la forme et de l’état de surface des grains. Il


sera plus élevé si les grains sont rugueux que s’ils sont lisses et plus élevé pour les grains
anguleux que pour les grains ronds.

La granularité intervient également : en principe, une granularité étalée correspond à un


angle de frottement plus élevé.

En principe, la teneur en eau n’intervient pas : on obtient le même angle de frottement pour
un sable sec et un sable saturé. Dans le cas d’un sol partiellement saturé, on constate que
peut apparaître une faible cohésion liée aux ménisques entre les grains de sable : c’est cela
qui permet de construire des châteaux de sable. Cette cohésion n’est pas permanente.

Enfin, lorsqu’apparaît une légère cimentation entre les grains, cela peut donner une
cohésion aux sables ; cependant, en général, un léger remaniement a pour effet de détruire

56
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

cette cimentation, c’est pourquoi dans les sols à grains grossiers (suivant la classification)
on considère en général que la cohésion est nulle [24].

Il est constaté par l’expérience que la courbe intrinsèque dans le plan de Mohr peut être
correctement assimilée à une droite passant par l’origine.

Figure III.8. Droite de Coulomb pour un sol pulvérulent [21].

Pour déterminer l’angle φ, on peut utiliser en laboratoire l’essai de cisaillement, ou essai à


la boîte de Casagrande. La courbe intrinsèque s'obtient directement en reportant les couples
(σ, τ) où σ est la contrainte normale appliquée pendant une rupture et τ la contrainte de
cisaillement mesurée pour la rupture [21].

III.3.4. Comportement des sols fins ou sols cohérents

Un sol fin normalement consolidé se trouve généralement dans un état de densité inférieure
à la densité critique. D’où une tendance pendant le cisaillement à la diminution de volume,
ce qui entraîne l'augmentation des pressions interstitielles.

Alors que l’on ne s’intéresse généralement qu’aux caractéristiques drainées des sols
pulvérulents, on doit, dans le cas des sols cohérents, examiner l’ensemble des
caractéristiques drainées et non drainées. Ces caractéristiques sont déterminées dans des
essais de cisaillement effectués soit en laboratoire, soit en place.

Les caractéristiques drainées sont déterminées normalement au moyen d’essais triaxiaux


consolidés drainés. On utilise aussi les essais lents (drainés) à la boîte de cisaillement
(essais de cisaillement direct ou essais de cisaillement direct alterné).

57
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Les caractéristiques non drainées sont déterminées en laboratoire, au moyen d’essais


triaxiaux non consolidés non drainés et des essais consolidés non drainés.

Trois types d'essais sont couramment pratiqués [21] :

- Dans l’essai consolidé drainé (CD), les pressions interstitielles se dissipent au fur et à
mesure (essai lent qui correspond au comportement à long terme du sol). Donc à tout
instant u = 0.

Cet essai s’interprète classiquement en considérant le critère de Coulomb : la courbe


intrinsèque est une droite d’équation τ = c’+ σ'. tanϕ’ où ϕ', angle de frottement effectif, et
c', cohésion drainée, sont les caractéristiques intergranulaires du sol. (Voir Figure III.9 ci-
après, essai CD).

- Dans l’essai consolidé non drainé avec mesure de u (CU), l'échantillon est tout
d'abord consolidé sous une contrainte isotrope jusqu'à dissipation des pressions
interstitielles ; puis le drainage est fermé et la contrainte verticale est augmentée jusqu'à
la rupture tout en mesurant les variations de la pression interstitielle.

Cet essai, plus rapide que l'essai consolidé drainé, permet malgré tout d'accéder aux
caractéristiques intergranulaires du sol c’et ϕ', à condition de l’interpréter en contraintes
effectives (voir Figure III.9, essai CU).

- Dans l’essai non consolidé non drainé (UU), les pressions interstitielles ne se dissipent
pas. Cet essai rapide correspond au comportement à court terme.

Pendant l'essai, le volume est constant. Cet essai est interprété en contraintes totales et
permet d’estimer Cu, cohésion non drainée. L’angle de frottement interne ϕu est
généralement supposé nul (voir Figure III.9, essai UU) [21].

58
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Figure III.9. Interprétation des différents types d'essais de cisaillement [21].

III.4. Description des dispositifs expérimentaux courants de laboratoire

III.4.1. Boîte de Casagrande et principe de fonctionnement

Il s’agit d’un appareil dit de cisaillement direct (Figure III.10) constitué de deux demi-
boites dans lesquelles est placée l’éprouvette d’essai. A la base et au sommet de
l’éprouvette, on trouve des plaques drainantes. L’ensemble est placé dans un porte-boîte
non dessiné sur le schéma.

59
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Figure III.10. Principe de l’essai de cisaillement direct [24].

Le principe de l’essai est simple : on applique une force N verticale au sommet de


l’éprouvette qui crée une contrainte normale sur un plan horizontal. Dans un second temps,
on exerce sur la demi-boîte supérieure un effort horizontal qui va provoquer le déplacement
relatif des deux demi-boîtes, on mesure cet effort en fonction du temps et on peut ainsi
calculer la contrainte de cisaillement dans le plan horizontal séparant les deux demi-boîtes.

De plus, on mesure le déplacement vertical de l’éprouvette Δh et le déplacement horizontal


Δl. A partir de là, on peut déterminer en fonction du temps :

 La contrainte normale σn.


 La contrainte tangentielle τ.

 La déformation verticale Δh/h = εh.

 La déformation horizontale Δl/l = εl.

Pour un effort vertical donné, c’est à dire pour une contrainte normale σn, on construit deux
courbes (Figure III.11).

60
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

 τ en fonction de εl.

 εh en fonction de εl.

Figure III.11. Courbes expérimentales obtenues dans un essai de cisaillement direct [24].

Sur ce graphe, les trois séries de courbe (1, 2 et 3) sont fonction de la contrainte normale
imposée.

Il s’agit ensuite de déterminer sur la courbe (τ ; εl) le point qui correspond à la rupture, en
fonction du critère choisi.

Ceci permet d’obtenir pour chaque couple de valeurs (τ, σn) un point dans le plan de Mohr.
Pour déterminer une courbe intrinsèque, il est nécessaire de réaliser l’essai avec plusieurs
valeurs de N, ce qui donne les points dans le plan de Mohr (Figure III.12.). Il faut remarquer
que durant l’essai, l’orientation des contraintes principales va changer [24].

61
Chapitre Ⅲ Comportement mécanique des sols au cisaillement

Figure III.12. Résultats d’un essai de cisaillement direct dans le plan de Mohr [24].

III.5. Conclusion

La résistance au cisaillement des sols est un paramètre fondamental pour l’étude des
ouvrages, Il s’agit de déterminer la courbe enveloppe de rupture d’un sol dans des
conditions de chargement et de drainage fixées. Nous verrons qu’il n’existe pas une seule
résistance au cisaillement, mais plusieurs couples de valeurs (c, φ) obtenus en fonction des
conditions d’essais qui correspondent aux différents cas pratiques de sollicitations que l’on
rencontre dans les ouvrages.

62
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Chapitre Ⅳ : Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Ⅳ. 1. Introduction

Les sables et les granulats sont les constituants de base de tout ouvrage de Génie Civil. Il
est donc important de maîtriser l’ensemble de leurs propriétés ; dans un premier temps nous
allons essayer de caractériser entièrement nos matériaux d'étude puis en passe à la
formulation des différents mélanges à réaliser.

Il est donc nécessaire d’établir les caractéristiques des matériaux et les performances des
mélanges par différents essais de laboratoire, après l’échantillonnage, qui sont bien
détaillés dans ce chapitre.

Ⅳ. 2. Origine des matériaux utilisés

Les différentes origines des matériaux utilisés sont données dans le tableau Ⅳ. 1.

Tableau Ⅳ. 1. Origine des matériaux utilisés.


Matériau Provenance

Sable de dune Région de Boussaâda, W. de MSILA

Sable concassé 0/6 Keddara W. de BOUMERDES

Le laitier granulé El-Hadjar W. de ANABA


Chaux éteinte GHARDAIA

Les matériaux utilisés sont représentés dans les figures suivantes :

Figure Ⅳ.1. Sable concassé 0/6 (Keddara). Figure Ⅳ.2. Sable de dune (Boussaâda).

63
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Figure Ⅳ.3. Chaux éteinte (GHARDAIA). Figure Ⅳ.4. Laitier broyé (El-Hadjar).

Ⅳ.3. Caractérisation des matériaux

Ⅳ.3.1. Détermination de la teneur en eau (NF P 94-050)

La teneur en eau se détermine par deux pesées. Une première pesée de l’échantillon à l’état
initiale donne la masse M de l’échantillon humide et une deuxième pesée, après l’étuvage
à 105°C pendant 24 heures (évaporation de l’eau libre et de l’eau capillaire), donne la
masse sèche de l’échantillon Ms.

Mw Ww
W= * 100 = avec Mw = M – Ms
Ms Ws

Les propriétés physiques des matériaux utilisés sont récapitulées dans le tableau Ⅳ.2.

Tableau Ⅳ.2. Les propriétés physiques des matériaux utilisés.


Propriétés Laitier Sable de dune Sable concassé
physiques (0/6)
Teneur en eau (%) 0.30 0.57 3.57
Pourcentage des 1.79 3.91 9.08
fines (%).
Module de finesse 3.21 0.88 4.20
L’inertes du laitier 2.51 _ _
brut (0/5 mm) (%)

64
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Ⅳ.3.2. Détermination des masses volumiques (NFP 18— 554)

La masse volumique d’un corps est la masse de l’unité de volume de ce corps. On distingue
trois masses volumiques :

 Masse Volumique en vrac : est le rapport de la masse sèche d’un corps par unité de
volume des grains y compris les pores inclus dans les grains (pores infra-granulaires)
et les pores entres les grains (pores inter-granulaires).

 Masse Volumique apparente : est le rapport de la masse d’un corps par unité de
volume apparent du corps y compris les pores contenus dans ce corps (pores infra-
granulaires).

 Masse Volumique Réelle (absolue) : est le rapport de la masse sèche d’un corps par
unité de volume absolu de la substance (phase solide) sans prendre en considération les
pores contenus dans ce corps ou vides inclus.

a) Calcul de la masse volumique en vrac

Les étapes à suivre sont les suivantes :

- Peser un récipient vide de masse M1 et de volume connu (Vt).

- Verser à l’intérieur le matériau par couches successives, en le répartissant sur toute la


surface et sans tassement.

- Araser avec soin à l’aide d’une réglette plate.

- Peser le récipient rempli : M2.

- Calculer : ρvrac = (M2-M1)/ Vt.

Effectuer au moins 3 mesures et faire une moyenne.

b) Calcul de la masse volumique réelle (absolue)

Pour calculer la masse volumique réelle, on a utilisé la méthode du pycnomètre à liquide.


Elle est calculée selon la procédure suivante :

- Peser le pycnomètre vide avec son bouchon, soit M1 sa masse.

65
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

- Verser une quantité du matériau, réduit en poudre, dans le pycnomètre.

- Peser à nouveau, soit M2 sa masse.

- Remplir le pycnomètre au 2/3 d’eau, en agitant énergiquement pour empêche


l’emprisonnement des bulles d’air.

- Laisser décanter quelques minutes, pour que le liquide surnageant ne présente qu’un
léger trouble, puis remplir à nouveau à ras bord.

- Laisser décanter à nouveau, puis poser le bouchon l’excédent d’eau est ainsi éliminée ;

- Essuyer à l’aide d’un chiffon sec et peser, soit M3 sa masse.

 La masse de la poudre : M = M2 - M1.

 Le volume d’eau ajouté : V = M3 - M2 (ρeau = lg/cm3).

 Le volume de la poudre : V1 = 100 – V.

 La masse volumique réelle est : ρréelle = M / V1.

Les masses volumiques obtenues sont représentées dans le tableau suivant :

Tableau Ⅳ.3. Les masses volumiques des matériaux.


Matériau Masse volumique en vrac Masse volumique réelle
(g/cm3) (g/cm3)
Sable de dune 1.46 2.60
Sable de carrière 0/6 1.55 2.71
Laitier brut (0/5 mm) 0.76 2.97

Ⅳ.3.3. Analyse granulométrique par tamisage (NFP 18—560)

L’analyse granulométrique est l'opération qui consistant à étudier la répartition des


différents grains d'un échantillon, en fonction de leurs caractéristiques (poids, taille, etc.).
Habituellement, l'analyse granulométrique fournit les proportions de grains de différents
diamètres.

66
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

En fonction de la dimension et du nombre des grains composant un matériau, on dénomme


les granulats, fines, sables, gravillons ou caillou. Cependant, pour un matériau donné, tous
les grains qui le constituent n'ont pas tous la même dimension.

Pour cela, on procède au classement des grains sur une série de tamis emboîtés les uns dans
les autres. Les dimensions des mailles des tamis sont décroissantes du haut vers le bas. Le
matériau est placé sur le tamis le plus haut et par vibrations, on répartit les grains sur les
différents tamis selon leur grosseur.

Les masses des différents refus ou celles des différents tamisâts sont rapportées à la masse
initiale de matériau, les pourcentages ainsi obtenus sont exploités, soit sous leur forme
numérique, soit sous une forme graphique (courbe granulométrique). La figure Ⅳ.5
représente la série de tamis utilisée :

Figure Ⅳ.5. Colonne de tamis.


L’échantillon doit être préparé suivant les prescriptions de la norme P 18-553. La masse M
de l’échantillon pour essai doit être supérieure à 0,2 D, avec M exprimé en kilogrammes et
D plus grande dimension spécifiée en millimètres.
Le matériau sera séché à l’étuve à une température maximale de 105 °C. On emboite les
tamis les uns sur les autres, dans un ordre tel que la progression des ouvertures soit
croissante du bas de la colonne vers le haut. En partie inférieure, on dispose un fond étanche

67
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

qui permettra de récupérer les fillers pour une analyse complémentaire. Un couvercle sera
disposé en haut de la colonne afin d’interdire toute perte de matériau pendant le tamisage.
On appellera tamisât le poids du matériau passant à travers un tamis donné et refus le poids
de matériau retenu par ce même tamis.
Le matériau étudié est versé en haut de la colonne de tamis et celle-ci entre en vibration à
l’aide de la tamiseuse électrique ou manuelle. On considère que le tamisage est terminé
lors que les refus ne varient pas de plus de 1 % entre deux séquences de vibrations de la
tamiseuse.
Le refus du tamis ayant la plus grande maille est pesé. Soit R1 la masse de ce refus.
Le refus du tamis immédiatement inférieur est pesé avec le refus précédent. Soit R2 la
masse du deuxième refus. Cette opération est poursuivie pour tous les tamis pris dans
l’ordre des ouvertures décroissantes. Ceci permet de connaître la masse des refus cumulés
Rn aux différents niveaux de la colonne de tamis. Le tamisât présent sur le fond de la
colonne du tamis est également pesé.
La somme des refus cumulés mesurés sur les différents tamis et du tamisât sur le fond
(fillers) doit coïncider avec le poids de l’échantillon introduit en tête de colonne. La perte
éventuelle de matériaux pendant l’opération de tamisage ne doit pas excéder plus de 2%
du poids total de l’échantillon de départ.

Figure Ⅳ.6. Refus dans les différents tamis.

68
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Les masses des différents refus cumulés Ri sont rapportées à la masse totale calculée de

l’échantillon pour essai sec Ms et les pourcentages de refus cumulés ainsi obtenus, inscrits

sur la feuille d’essai sont :

Les pourcentages de tamisât correspondants sont égaux à :

Les pourcentages des refus cumulés, ou ceux des tamisât cumulés, sont représentés sous la
forme d’une courbe granulométrique en portant les ouvertures des tamis en abscisse, sur
une échelle logarithmique, et les pourcentages en ordonnée, sur une échelle arithmétique.
La courbe est tracée de manière continue.
Les courbes granulométriques des matériaux ainsi obtenues sont présentées sur la figure
Ⅳ.7.
100
90
80
70
Tamisats (%)

60
50
40
30
20
10
0
100 10 1 0,1 0,01
Tamis (mm)

sable de dune laitier granulé 0/5 sable de carriére 0/6

Figure Ⅳ.7. Courbes granulométriques des matériaux.


Ⅳ.3.4. Granulométrie laser par voie sèche de laitier broyé
La connaissance de la granulométrie est utile pour évaluer la réactivité d’un matériau. La
granulométrie laser par voie sèche permet de définir rapidement la distribution

69
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

granulométrie d’un mélange fin. Un rayon laser, focalisé au micron, traverse les particules
présentes dans la zone sensible créent une extinction et une rétrodiffusion caractéristiques
de leur taille et leur nombre. Dans cette technique, on considère les particules comme
sphériques, non poreuses et opaques.
La voie sèche permet de caractériser des poudres dont on ne détruit pas l’agrégation initiale.
On utilise une cellule pour la chute libre associée à un chargeur de poudre vibrant.
La quantité d’échantillon nécessaire varie de 0.5 à 5 g environ. La gamme granulométrique
obtenue varie de 0.5 à 3000 µm. L’analyse granulométrie laser a été effectuée au niveau
de laboratoire de la faculté des sciences de l’ingénieur (université M’hamad Bougara
Boumerdes) en utilisant l’appareil MASTERSIZER 2000. Figure Ⅳ.8.

Figure Ⅳ.8. Appareil MASTERSIZER 2000 pour la granulométrie laser.

70
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

La distribution granulométrique du laitier broyé de haut fourneau est présentée dans la


figure Ⅳ.9.

Figure Ⅳ.9. Granulométrie Laser - Distribution granulométrique cumulée en volume du


laitier broyé de haut fourneau.
Les coefficients de courbure et d’uniformité des matériaux tirés des courbes
granulométriques sont récapitulés dans le tableau ci-dessous :
Tableau Ⅳ.4. Coefficients de courbure et d’uniformité des matériaux.
matériaux Cu Cc
Sable de dune 1,75 0,89
Sable de carrière 11,31 1,92
Laitier broyé de haut fourneau 15,56 1,14

D’après les courbes granulométriques on constate que notre sable concassé 0/6mm et le
laitier granulé broyé sont des sables propres bien gradués et leurs courbes granulométriques
reflètent une distribution dimensionnelle continue, le coefficient d’uniformité (Cu> 2)
confirme la granularité étalée de la courbe.
En revanche la courbe granulométrique de sable de dune représente une granularité serrée
car la valeur de coefficient d’uniformité est inférieure â 2 (Cu < 2), donc le sable de dune
est un sable propre mal gradué selon la classification GTR,2000. (Annexe 1).
Ⅳ.3.5. Technique de broyage de laitier

Le broyeur à boulet utilisé est constitué d’un tambour cylindrique à axe horizontal. Le
tambour est rempli environ au tiers de son volume par une charge broyante qui est
constituée de boulets d'acier ou de fonte. Le tambour tourne autour de son axe à une vitesse

71
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

de rotation précise. Si elle est trop lente, les boulets roulent les uns sur les autres en fond
de l'appareil. Si elle est trop rapide, les boulets restent collés à la paroi sous l'action de la
force centrifuge. Les boulets ont une taille variant de 2 à 20 cm, fonction de la finesse de
broyage désirée. L’essai de broyage a été réalisé pendant une durée de 90 minutes, au
laboratoire de la faculté des sciences de l’ingénieur (université M’hamad Bougara
Boumerdes). Figure Ⅳ.10.

Figure Ⅳ.10. Broyeur à boulets.


Ⅳ.3. 6. Mesure de la propreté des matériaux

La propreté des sables s’estime au moyen de deux essais principaux : l’essai d’équivalent
de sable et l’essai au bleu de méthylène.
 L’essai d’équivalent de sable permet, selon un processus normalisé, de quantifier la
notion de propreté d’un sable.
 L’essai au bleu méthylène permet d’évaluer le degré d’activité des particules fines
argileuses.
Ⅳ.3.6.1. Essai d’équivalent de sable (EN 933-8)

L'essai d'équivalent de sable rend compte globalement de la quantité des éléments les plus
fins contenus dans le matériau, en exprimant un rapport conventionnel volumétrique entre
les éléments dits sableux et les éléments plus fins (argile par exemple). Les éléments

72
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

sableux sont les éléments grenus et non floculant qui sédimentent dans le fond de
l'éprouvette. Les éléments fins sont les éléments formant le floculat, qui restent en
suspension dans la solution.
L’appareillage nécessaire pour l’essai d’équivalent de sable est représenté ci-dessous :

Figure Ⅳ.11. Appareillage d’équivalent de sable.


L’équivalent de sable est donné par la formule suivante :
h2
ES = 100 × h1

Les résultats de l’essai d’équivalent de sable pour le sable concassé 0/6mm et le sable de
dune obtenus sont représentés dans le tableau Ⅳ.5.
Tableau Ⅳ.5. Les valeurs d’équivalent de sable.
Echantillon ES (%) spécifications
sable concassé 0/6mm 60,27 >30
Sable de dune 72,35 >30

Ces résultats permettent de dire que ces sables, selon les spécifications, peuvent être utilisés
pour la formulation de sable laitier.

73
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Ⅳ.3.6.2. Essai au bleu de méthylène (EN 933-9)

La valeur de bleu, notée VB exprimée en grammes de bleu de méthylène par 100 g de


matériau, est la quantité de ce colorant qui est nécessaire pour recouvrir d’une couche mono
moléculaire les surfaces internes et externes de toutes les particules argileuses présentes
dans 100 g de matériau.

L’essai s’effectue sur 200 g de matériau, mis à tremper dans 0,5 l d’eau et maintenus en
permanence sous agitation. On procède à des additions de bleu de méthylène jusqu’à ce
que toutes les particules du sol soient saturées. La saturation est déterminée par le test de
la tâche, en observant la formation d’une auréole bleue sur le papier filtre où l’on dépose
une goutte de solution.

Figure Ⅳ.12. Essai de bleu de méthylène.


Les résultats obtenus sont récapitulés dans le tableau Ⅳ.6.

Tableau Ⅳ.6. Valeur du bleu de méthylène.

Echantillon Valeur au bleu Spécification


Sable concassé 0/6 1 <1,5
Sable de dunes 1,25 <1,5

D’après les résultats, on constate que le sable de dune et le sable de carrière 0/6 mm sont
propres.

74
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Ⅳ.3.7. Analyse chimique élémentaire

L’analyse élémentaire par spectrométrie de fluorescence X utilisée selon les modalités de


la norme NF P 15-467 au niveau de Centre d’Etudes et de services Technologiques de
l’Industrie des Matériaux de construction (CETIM, W. Boumerdes). Les résultats sont
récapitulés dans le tableau suivant :

Tableau Ⅳ.7. Analyse chimique élémentaire des matériaux.


Composition chimique Sable de dune Sable de carrière Laitier granulé broyé
SiO2 97.10 0.83 39.29
Al 2 O3 0.71 0.11 8.15
Fe2O3 0.39 0.17 0.48
CaO 0.54 37.32 47.31
MgO 0.06 13.21 2.96
SO3 0.01 0.34 0.55
K2O 0.26 0.02 0.75
Na2O 0.06 0.26 0.18
P2O5 0.01 0.35 0.01
TiO2 0.07 0.03 0.31
Perte au feu 0.76 46.15 0.01

D’après l’analyse chimique on peut dire que :

- Le sable de carrière est de nature calcaire. Il s’agit d’un matériau calcaire.


- Le sable de dune de Boussaâda est de nature siliceuse, selon sa teneur importante en
(SiO2).
- Pour le laitier broyé de haut fourneau on constate que : dans le système ternaire CaO
— SiO2 — Al2O3, notre échantillon appartient au domaine de composition générale des
laitiers de hauts fourneaux. La figure Ⅳ.13 représente la composition des laitiers dans
le système ternaire CaO — SiO2 — Al2O3.

75
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Figure Ⅳ.13. Représentation de laitier d’El Hadjar système ternaire.

Les principaux constituants du laitier de haut fourneau sont les oxydes de calcium, de
silicium, d’aluminium et de magnésium. La très faible teneur en résidu insoluble ainsi que
les fortes teneurs en oxydes de calcium et de silicium du laitier broyé de haut fourneau
peuvent constituer des indicateurs d’un matériau à fort potentiel réactif.

Ⅳ.3.8. Analyse aux rayons X

Les composés cristallins et la vitrification de matériaux peut être mise en évidence par la
technique de diffractométrie des rayons X. Les analyses diffractométriques ont été
effectuées sur un diffractomètre PANalytical PW 3040/60 (figure Ⅳ.14) avec un
rayonnement Kα du cobalt (30 KV et 40 mA) et au moyen d’un compteur proportionnel.
Le diagramme est enregistré entre 5 et 80° /2θ avec un pas de 1°/2θ. Les analyses sont
élaborées au niveau de laboratoire des sciences et de génie des matériaux de la faculté de
génie mécanique et génie des procédés à l’université des sciences et de la technologie
Houari Boumédiene.

76
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Figure Ⅳ.14. Vue d’ensemble des installations de diffraction des rayons X.

Ⅳ.3.8.1. Diffractogramme du laitier

Le diffractogramme du laitier granulé broyé du haut fourneau d’Annaba présenté dans la


figure Ⅳ.15 est typique de laitier amorphe, il est principalement composé de SiO2.

Figure Ⅳ.15. Diagramme de diffraction des rayons X du laitier granulé broyé.

77
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Ⅳ.3.8.2. Diffractogramme du sable de dune

L’analyse par diffraction aux rayons X (DRX) montre que le sable de dune est constitué de

SiO2 cristallisé sous forme de quartz comme il est représenté dans la figure Ⅳ.16.

Figure Ⅳ.16. Diagramme de diffraction des rayons X du sable de dune.

Ⅳ.3.8.3. Diffractogramme du sable de carrière

Le spectre DRX du sable concassé représenté dans la figure Ⅳ.17, nous donne un taux
élevé de dolomite (CaMg(CO3)) et de calcaire (CaCO3) ce qui permet de dire que notre
sable provient en partie des calcaires et des dolomies.

78
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Figure Ⅳ.17. Diagramme de diffraction des rayons X du sable de carrière.

Ⅳ.3.9. Coefficient de réactivité de laitier

La réactivité caractérise la faculté d’attrition du laitier, c’est-â-dire son aptitude â produire


des fines sous l’effet des différentes manutentions allant du transport du matériau en
centrale jusqu’au compactage. Elle est définie par le coefficient α, produit de la surface
spécifique S (en cm2/g) des fines inférieures à 0,08 mm par la friabilité F obtenue par un
broyage spécifique normalisé :

α= S.F/1000

La finesse du laitier granulé broyé est caractérisée par la mesure de la surface spécifique.
Elle est définie par le total des aires limitant les grains d’une poudre par unité de masse
(cm3/g).

Les valeurs obtenues à partir des essais normalisés, sont représentées dans le tableau Ⅳ.8.

79
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Tableau Ⅳ.8. Coefficient de réactivité du laitier granulé broyé.

Friabilité (%) Surface spécifique de Coefficient observation


blaine (cm2/g) de réactivité
(𝛼)
résultat 24.8 4327 107.31 𝛼 > 60 Laitier
exceptionnel

Selon la norme (NF P98 — 106, 1991), on peut dire que le laitier granulé broyé d’El Hadjar
est de classe 4 (α > 60). Pour une utilisation en corps de chassées comme liant hydraulique,
le catalogue algérien de dimensionnement des chaussées neuves spécifie une valeur
minimale α supérieure à 20, ce qui est largement dépassé dans le cas de notre laitier granulé
broyé.

Ⅳ.3.10. Caractéristique physique et chimique de la chaux

La chaux utilisée est une chaux hydratée Ca (OH)2 ramenée directement de Ghardaïa. Les
résultats suivants nous ont été fournis par l’usine de fabrication :

Ⅳ.3.10.1. Les caractéristiques physiques

Masse volumique non tassée ------------------ 0.648 (g/cm³)

Masse volumique tassée ----------------------- 0.833 (g/cm³)

Masse volumique absolue -------------------- 2.610 (g/cm³)

Finesse suivant la méthode de Blaine ------- 10162 (cm³/g)

Passant au tamis de 80 μm = 93% > 90 %. (Annexe 2).

Ⅳ.3.10.2. Les caractéristiques chimiques

L’analyse élémentaire par spectrométrie de fluorescence X utilisée selon les modalités de


la norme NF P 15-467 a donné les résultats récapitulés dans le tableau Ⅳ.9.

80
Chapitre Ⅳ Caractérisation physico-chimique des matériaux d’étude

Tableau Ⅳ.9. Composition chimique de la chaux.


Composition chimique Teneur (%)
Al 2 O3 0.56
Fe2O3 0.27
SiO2 2.85
CO2 9.13
SO3 0.33
K2O 0.12
Na2O 0.08

Il s’agit donc d’une chaux qui vérifie bien les spécifications de la norme NF P 98-101.

Teneur en CaO = 64.34% > 50%.

Teneur en MgO = 0.47% ≤ 6%. (Annexe 2).

Ⅳ.4. Conclusion

Les résultats de caractérisation des matériaux obtenus pour les différentes analyses
réalisées sur les sables confirment le respect de nos matériaux aux vis-à-vis des
recommandations et spécifications quant à leur utilisation en technique routière.

Le laitier granulé broyé d’El Hadjar possède de bonnes caractéristiques physico-chimiques


et a une réactivité très satisfaisante.

La caractérisation de laitier granulé broyé d’El Hadjar nous a permis de mettre en évidence
son utilisation en technique routière. (Utilisation en corps de chaussé comme liant
hydraulique dans un sable laitier).

81
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Chapitre Ⅴ: Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Ⅴ.1. Echantillonnage en laboratoire


Ⅴ. 1. 1. Préparation de l‘échantillon
Les granulats et les sols devront être séchés à une température peu élevée pour ne pas
modifier la nature du matériau. Le mieux est le séchage â l’air libre.
Un échantillon trop sec devra être humecté pour ne pas perdre les éléments fins. Il faudra
aussi briser les mottes, sans briser les éléments qui les composent.
Ⅴ. 1. 2. Méthode de quartage
- Pour prélever 10 kg d’échantillon, il est indispensable de manipuler au moins 80 à
100 kg afin d’arriver à une moyenne bien représentative.
- Les matériaux extraits du tas ou du front de taille, etc... Sont placés sur une aire
propre et homogénéisés â la pelle.
- Le tas est finement répandu en forme de galette circulaire de laquelle on extrait un
quart.
- Ce quart est à nouveau brassé de la même façon et étalé en galette circulaire de
laquelle on prélève un quart.
- Finalement, on arrive â la quantité fixée plus haut pour l’envoi au laboratoire, et on
est assuré que cette quantité est représentative.
- On procède ensuite à l’emballage.

Figure.Ⅴ.1. Echantillonnage.

82
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Ⅴ. 2. Essai Proctor (norme NF P 94-093)


Ⅴ. 2.1. Introduction
Le compactage du sol s’obtient sur le chantier par passage répété sur la couche de sol
des gros engins lourds. Les essais de compactages en laboratoire, appelés aussi les essais
Proctor ;(Proctor est un ingénieur américain qui a effectué les premières études sur le
compactage) ont tous pour objet de déterminer les courbes de compactage pour un sol
donné.
Ⅴ. 2.2. But de l’essai Proctor
Il s'agit de déterminer la teneur en eau optimale conduisant à une force portante
maximale pour un sol donné, selon des conditions de compactage précises.
Ⅴ. 2.3. Principe de l’essai Proctor
On prend un échantillon de sol préalablement séché à l’étuve et on lui ajoute un poids
déterminé d’eau puis on le compacte dans un moule normalisé avec une énergie donnée
par chute d’une dame tombant d’une hauteur constante (compactage manuelle ou
automatique) en adoptant diverses valeurs de teneur en eau et de masse volumique
apparente correspondante.
Porter les résultats sur un graphique et tracer une courbe passant au mieux par les points
trouvés.
L'abscisse du maximum de cette courbe représente la teneur en eau optimale opt, et
son ordonnée la masse volumique apparente sèche optimum opt.

83
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Figure Ⅴ. 2. Compactage manuel. Figure Ⅴ. 3. Compactage automatique.

Ⅴ. 2.4. Les variantes de l’essai Proctor


Selon la granulométrie du sol et suivant l’ouvrage en terre à réaliser, on utilise
différentes variantes de l’essai Proctor.
Suivant la granulométrie de sol, l’essai Proctor peut être effectué dans un moule normal
ou dans un moule CBR. Et suivant l’énergie appliquée l’essai est qualifié de normal ou
modifié. Avec chacun des deux moules, on peut effectuer les deux essais.
- Essai Proctor normal : met en œuvre une énergie relativement faible qui correspond
à un compactage modéré. L’essai Proctor normal est utilisé pour étude des remblais
terre (barrage, digues...).
- Essai Proctor modifié : met en œuvre une énergie de compactage plus importante
normalement nécessaire pour la réalisation des sols de fondation (routes, pistes
d’aérodrome...).
On résume dans le tableau suivant, les modalités d’exécution des essais Proctor normal
et modifié.

84
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Tableau.Ⅴ.1. Modalités d’exécution des essais Proctor normal et Proctor modifié.

Ⅴ. 2.5. Appareillage
- Moule CBR (éventuellement Proctor).
- Dame Proctor normal ou modifié.
- Règle à araser.
- Disque d’espacement.
- Bacs d’homogénéisation pour préparation du matériau.
- Tamis 5 et 20 mm (contrôle et écrêtage le cas échéant de l’échantillon).
- Truelle, spatule, pinceau, etc...
- Eprouvette graduée 150 mi environ.
- Petits récipients ou tares (mesures des teneurs en eau).
- Balance portée 20 kg, précision ± 5 g.
- Balance de précision 200 g, précision ± 0,1 g.
- Etuve 105°C±5°C.

85
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite
- Burette à huile.

Figure Ⅴ. 4. Le matériel nécessaire pour l’essai Proctor.


Ⅴ. 2.6. Préparation de l’échantillon
Le sol à étudier au compactage doit être préalablement séché à l’air ou à l’étuve. Il est
ensuite pulvérisé afin d’écraser les mottes terreuses. On passe le sol au tamis 5mm et
selon les cas :
- Le sol passe entièrement alors l’essai est effectué dans le moule Proctor. On prévoit
ici 2,7 Kg de sol.
- La granulométrie du sol est supérieure à 5mm, on utilise le moule CBR, on prépare
5,5 Kg de sol.
- Si le sol contient des éléments de dimensions comprises entre 5 et 20 mm, on tamise
5,5 Kg de ce sol au tamis 20 mm. On pèse le refus de tamis 20 mm. On écarte cette
quantité en prenant soin de la remplacer en poids égal par des éléments dont les
diamètres sont compris entre 5 et 20 mm.
Ⅴ. 2.7. Mode opératoire
- Assembler moule + embase ± disque d’espacement (si moule C.B.R.) + disque de
papier au fond du moule (facilite le démoulage).
- Peser l’ensemble : soit PI.
- Adapter la hausse.

86
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite
- Introduire la 1ère couche et la compacter en assurant pour chaque couche 25 ou 55
coups de dame selon le cas. Faire des rayures sur la surface compactée (améliore la
liaison avec la couche suivante).

Figure Ⅴ. 5. Schéma de la répartition des coups de dame sur une couche.


Moule Proctor : 6 cycles de 4 coups dans chaque quadrant, et un dernier au centre pour
finir : soit 25 coups par couche.
Moule CBR : 8 cycles de 7 coups adjacents entre eux contre la paroi du moule avec un
coup au centre : soit 56 coups par couche.
- Recommencer l’opération pour chaque couche (3 pour énergie de compactage
Normal ; 5 pour Modifiée).
- Après compactage de la dernière couche, enlever la rehausse. Le sol compacté doit
dépasser du moule de 1 cm environ. Sinon, recommencer l’essai.
- Araser soigneusement à partir du centre ; on veillera, au cours de l’arasement à ne
pas créer de trous sur la surface arasée.
- Peser l’ensemble juste arasé : soit P2.

- Oter l’embase (et disque d’espacement si nécessaire) et prélever 2 prises sur


l’échantillon, l’une en haut et l’autre en bas ; en déterminer la teneur en eau w ; on
prendra la moyenne des deux valeurs obtenues ;
- Augmenter de 2% la teneur en eau w de votre échantillon de départ et recommencer
5 à 6 fois l’essai, après avoir à chaque fois bien nettoyer votre moule.
Ⅴ. 2.8. Expression des résultats
On a à définir :
- L’optimum Proctor : est la teneur en eau w pour laquelle le sol atteint, pour une
énergie de compactage donné, un γd maximal.

87
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite
- Diagramme PROCTOR simple : C’est un diagramme qui comporte une courbe
Proctor unique, donnant, pour une énergie de compactage donnée, Wopm et γd Max
- Tracer la courbe γd = f(w), avec pour points de la courbe les coordonnées suivantes
pour chaque point :
 En abscisse : ω, teneur en eau qui s’exprime :
ω =100. Ww / Ws

 En ordonnée γd qui s’exprime :


γd= (P2-P1) / [Vmoule . (1+ ω)] = Ws / V

Figure Ⅴ. 6. La courbe Proctor.

Ⅴ. 3. Essai C.B.R (California -Bearing - Ratio) (norme NF P 94-078)


Ⅴ. 3.1. Introduction
Les essais C.B.R. permettent, selon le processus utilisé, la détermination :
- De l'Indice CBR après immersion (I.CBR immersion)
- De l'Indice CBR immédiat (I.CBR immédiat)
- De l'Indice Portant Immédiat (IPI)
D’un sol ou d'un matériau utilisé dans la construction des ouvrages en terre ou des
assises de chaussées.
La méthode CBR donne une évaluation de la portance, c'est-à-dire de l'aptitude des
matériaux à supporter les charges
L'indice recherché est un nombre sans dimension exprimant le rapport entre les
pressions produisant un enfoncement donné dans le matériau étudié d'une part et dans
le matériau type d'autre part.

88
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Ⅴ. 3.2. Appareillage
Ⅴ. 3.2.1. Matériel de confection des éprouvettes
Il comprend :
- Le moule CBR, les dames et le matériel de compactage Proctor normal et modifié
avec l’ensemble des accessoires (rehausse, disque d’espacement, règle à araser...).
- Le matériel d’usage courant : balance, bacs, étuve ou plaque chauffante, ...
Ⅴ. 3.2.2. Matériel de poinçonnement
Il comprend :
- Une presse de compression de 50 KN minimum et de 60 mm de course, cette presse
doit être équipée
- D’un poinçon cylindrique en acier de 19,35 cm2 de section et de 20 cm de longueur.
- D’un dispositif permettant la manœuvre de la partie mobile de la presse à la vitesse
de 1,27 mm/min.
- D’un dispositif dynamométrique permettant de mesurer les efforts de
poinçonnement.

Figure Ⅴ.7. Le matériel de poinçonnement pour l’essai C.B.R

89
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Ⅴ. 3.3. Exécution de l’essai


Ⅴ. 3.3.1. Confection des éprouvettes
On choisit les différents ensembles de conditions d’état du sol : masse volumique sèche,
teneur en eau, état de saturation pour lesquels on veut réaliser l’essai.
- Préparer 5,5 kg de matériau lorsqu’on recherche I’I.CBR immédiat ou I’IPI, et 7 kg
pour l’I.CBR immersion.
- Cette quantité de matériau est introduite dans le moule CBR et compactée selon les
conditions de l’essai Proctor.
- Le moule est ensuite retourné et la plaque de base est mise sur l’autre face. Le disque
d’espacement est extrait.

Figure Ⅴ.8. Confection des éprouvettes pour essai CBR.

Ⅴ. 3.3.2. Exécution des poinçonnements


a) Détermination de l’IPI
- Placer l’ensemble sur la presse, en position centrée par rapport au piston.
- Procéder au poinçonnement de la manière suivante :
 Approcher la face supérieure de l’éprouvette vers le piston jusqu’à ce qu’il vienne
affleurer le matériau.
 Régler la mise à zéro du dispositif dynamométrique et celle du comparateur
mesurant l’enfoncement du poinçon.
 Exécuter le poinçonnement en maintenant une vitesse de pénétration à 1,27 mm/min.
 Noter les efforts de poinçonnement correspondant aux enfoncements de 1,25 - 2 -
2,5 - 5 - 7,5 et 10 mm et arrêter le poinçonnement à cette valeur.
 L’éprouvette est alors démoulée, pesée et introduite dans l’étuve réglée à 105 °C
pour déterminer sa teneur en eau.

90
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

b) Détermination de l’I CBR immédiat


- Placer l’ensemble sur la presse, interposer dans le volume libéré par le disque
d’espacement deux surcharges de 2,3 kg, la surcharge en une pièce placée sur
l’échantillon et celle en deux pièces au-dessus.
- Exécuter le poinçonnement comme indiqué précédemment.
c) Détermination de l’ICBR immersion
- Placer un papier - filtre à la surface puis disposer au - dessus le disque de gonflement
et les surcharges comme indiqué précédemment.
- Fixer le trépied support de comparateur sur le bord supérieur du moule et positionner
le comparateur au centre du trépied.
- Placer l’ensemble dans le bac d’immersion de telle sorte que l’eau recouvre de I à 2
cm l’éprouvette. Effectuer la mise à zéro du comparateur.

- Après 4 jours d’immersion, mesurer la hauteur de gonflement Δh indiquée par le


comparateur. Laisser égoutter quelques minutes et déposer le trépied, le
comparateur, les surcharges et le disque de gonflement.
- Placer l’ensemble sur la presse, replacer les surcharges comme précédemment et
procéder au poinçonnement.
Ⅴ. 3.3.3. Calcul des résultats
Reporter sur un graphe effort - déformation les valeurs de poinçonnement mesurées pour
les enfoncements prévus.
Si la courbe présente une concavité vers le haut au démarrage, il y a lieu de corriger
l’origine de l’échelle des enfoncements.

91
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Figure Ⅴ.9. Correction de la courbe effort-déformation.

Calculer les valeurs suivantes :

Effort de pénétration à 2,5 mm d'enfoncement (en KN)


--------------------------------------------------------------------- * 100
13,35

Effort de pénétration à 5 mm d'enfoncement (en KN)


---------------------------------------------------------------------- * 100
19,93

- L’indice recherché est par convention la plus grande de ces deux valeurs.
- L’indice recherché étant déterminé, préciser sur la feuille d’essai :
 Le type d’indice trouvé.
 La masse volumique sèche de l’éprouvette exprimée en valeur absolue et en
pourcentage de la densité sèche maximum Proctor du sol.

92
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite
 La teneur en eau de confection de l’éprouvette exprimée en valeur absolue et en
pourcentage de la teneur en eau optimum Proctor du sol.
 Dans le cas de I C.B.R immersion, calculer le gonflement linéaire relatif G

h
G = ------ * 100
H

h : gonflement mesuré

H : hauteur initiale de l'éprouvette, soit 127 mm.


 Préciser la teneur en eau après immersion de l'éprouvette.
Ⅴ. 4. Essai de Cisaillement à la boite (NF P94-071-1/2)
Ⅴ. 4. 1. Définition
La résistance au cisaillement d’un sol est la contrainte de cisaillement dans le plan de
rupture, au moment de la rupture.
Lorsqu’un système de force est appliqué à un volume déterminé d'un sol, il se développe
en général des contraintes de cisaillement qui entraînent des déformations du sol.
Celles-ci peuvent être importantes le long de surfaces de glissement ou de rupture.
Ⅴ. 4. 2. But de l’essai
Il permet d’évaluer les caractéristiques mécaniques d’un sol (naturel reconstitué ou
artificiel), qui sont la cohésion C et l’angle de frottement interne , dont la dimension
maximale des grains est définie par la dimension de la boite :
 Dmax ≤ 5 mm dans le cas de la boîte de 60 mm de côté.
 Dmax ≤ 8 mm dans le cas de la boîte de 100 mm de côté.
Il permet d'étudier la stabilité des fondations superficielles ou profondes, des ouvrages
de soutènement, des talus naturels ou des déblais ou des remblais et de tracer la courbe
intrinsèque du sol donné comme la figure en dessous le démontre.

93
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Figure Ⅴ.10. La courbe intrinsèque d’un sol.

Ⅴ. 4. 3. Constitution de l’appareillage
L’appareil de cisaillement rectiligne ou direct boite de CASAGRANDE est constitué
de 2 demi boites métalliques rigides de section (S) carré pouvant se déplacer
horizontalement l’une par rapport à l’autre.
La demi-boite inférieure est entraînée par un chariot à vitesse constante, la demi-boite
supérieure est reliée à un bâti fixe par l’intermédiaire d’un anneau dynamométrique
Voir la figure si dessus.

Figure Ⅴ.11. Schéma de la boite du cisaillement.

94
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Ⅴ. 4. 4. Principe de l’essai
La boite de cisaillement est constituée de deux demi boite dans l’une est fixe et l’autre
mobile le long du plan de contacte.
L’échantillon d’un sol a étudié est introduit dans la boite sur laquelle on exerce une force
normale constante (N) puis on augmente progressivement la force de traction (T) tout
en notant les déplacements horizontaux ; jusqu'à la rupture complète de l’échantillon.
En répétant plusieurs fois l'essai avec différentes valeurs de la contrainte normale, on
définit la cohésion c et l'angle de frottement interne du sol.
Les différents types d’essais sont classés en trois familles suivant le comportement du
sol :
 Essai non consolidés non drainés (U.U) si pendant l'expérience, aucun drainage de
l'eau n'a lieu pendant les deux phases.
 Essai consolidés non drainés (C.U) s'il y a drainage seulement pendant la première
phase, aucun drainage ne se produit pendant la phase de cisaillement.

 Essai consolidés drainés (C.D) s’il y a drainage pendant les deux phases.
L’effort de cisaillement T est lu sur l’anneau dynamométrique. On a affaire à une
sollicitation mixte, ou on impose une contrainte normale à l’échantillon N et également
une vitesse de cisaillement (ou de déformation).
Dans le plan de cisaillement imposé (angulaire ou rectiligne) les contraintes sont
données par :
N
 Contrainte normale (constante)  
S

T
 Contrainte tangentielle (variable)  
S

𝛥𝑙 𝛥ℎ
 Les déformations correspondantes sont données par : et
𝑙 ℎ
Avec :
- l : la longueur initiale de l’échantillon.
- h : la hauteur initiale de l’échantillon.

95
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite
Pour une valeur fixe de la contrainte normale et de la vitesse de cisaillement, on
𝛥𝑙
enregistre une variation de (τ) en fonction de la déformation au cours du
𝑙
cisaillement.
La détermination de la contrainte (σ) et (τ) lors de la rupture permet de préciser un point
de courbe intrinsèque du sol étudié.
On répète l’essai 3 fois (en faisant varier la contrainte normale de compression σ) on
obtient la courbe intrinsèque d’équation :

τ  C  σ  tg  

Ⅴ. 4. 5. Différents essais à la boite de cisaillement


Le caractère poly phasique du milieu granulaire (grains et fluides interstitiels) permet
d’envisager de multiples conditions expérimentales.
On distingue 3types d’essai de cisaillement au laboratoire, on les classes d’après
deux caractères : qu’il soit drainé ou non et consolidé au non.
Ⅴ. 4. 5. 1. Essai non consolidé non drainé (U.U)
C’est un teste très rapide, il correspond au comportement à court terme du sol en place,
il s’effectue sans drainage, il est utilisé pour l’étude des sols de fondations, ses

caractéristiques sont : Cu et u.

Figure Ⅴ.12. Schéma de l’essai non consolidé non drainé (U.U).

96
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Ⅴ. 4. 5. 2. Essai consolidé drainé (C.D)


C’est un test long, il correspond au comportement à long terme du sol, il nécessite la
consolidation de l’échantillon et le cisaillement à vitesse lente avec cette fois si l’orifice

de drainage ouverte, ses caractéristiques sont : C’ et ’.

Figure Ⅴ.13. Schéma de l’essai consolidé drainé (C.D).

Ⅴ. 4. 5. 3. Essai consolidé non drainé (C.U)


C’est un test rapide qui nécessite la consolidation de l’échantillon avant le cisaillement,

avec orifice de drainage fermé, ses caractéristiques sont : Ccu et φcu.

Ⅴ. 4. 6. Appareillage
Nous pouvons diviser l’appareillage en deux parties :
Ⅴ. 4. 6. 1. Appareillage spécifique
 Interrupteur général.
 Boîtier commande.
 Manivelle de déplacement manuel.
 Manette de sélection de l’avancement manuel (4A) ou motorise (4B).
 Piston de compression.
 Comparateur de mesure d’affaissement de l’échantillon (vertical).
 Comparateur de mesure du déplacement de la demi boite inférieur (horizontal).
 Bras de réaction.

97
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite
 Ecrou de blocage de l’axe du dynamomètre.
 Anneau dynamométrique de 3 KN.
 Ecrou de réglage de la position de l’anneau dynamométrique.
 Levier porte poids en position de repos.
 Attaches du porte poids en position de charge directe.
 Support de la boite de cisaillement.
 Demi-boite supérieure.
 Demi-boite inférieure.
 Entretoise.
 Vis de fixation de la demi-boite inférieure sur le support.
 Vis de fixation de la demi-boite supérieure avec la demi-boite inférieure.
 Pierre poreuse.
 Echantillon à tester.
 Piston.
 Fond de boite et Plaque de drainage.

Norme: NF P94-071-1/2
Référence: I03 420
Alimentation: 220V - 50 Hz
Dimension: 1150 x 460 x
1200mm
Poids:90 kg

Figure Ⅴ.14. Appareil de cisaillement direct.

Ⅴ. 4. 6. 2. Appareillage d’usage courant


 Une trousse coupante pour tailler l’échantillon
 Une balance électronique de précision pour mesurer les teneurs en eau
 Une étuve
 Deux comparateurs pour mesurer ∆h et ∆l
 Un couteau

98
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Ⅴ. 4. 7. Préparation de l’essai
 Préparer 3 boîtes de cisaillement identiques : les échantillons d’une même série
doivent avoir la même compacité.
 Pour obtenir une faible compacité : il faut déverser le sable dans la boîte et aplanir
sa surface sans tasser.
 Pour obtenir une compacité maximum, en procédant par couche successive on
doit piquer le sable.
Introduire dans la boite, au-dessus de la plaque de drainage et de la pierre poreuse
l’échantillon à tester.
 Placer la première boîte sur le bâti et procéder à l’essai n°1 (1 bars).
 Reporter les indications des comparateurs.
 Arrêter l’essai lorsque l’effort de cisaillement a atteint un palier.
 Ramener à zéro l’anneau dynamométrique en dévissant puis enlever la boîte.
 Appliquer les mêmes procédés pour les deux autres essais.

Ⅴ. 4. 8. Préparation de l’échantillon
Après solidarisation des deux demi-boites et après avoir mis en place une plaque
drainante dans le fond de la partie inférieure, le matériau est compacté directement dans
la boite qui servira au cisaillement.
La masse de sol à introduire dans la boite est déterminé pour obtenir, après compactage,
une éprouvette de masse volumique choisie et pour que le plan de cisaillement se trouve
sensiblement mi-hauteur de l’éprouvette.
La vitesse de cisaillement est au plus de 1mm/min.
Ⅴ. 4. 9. Mise en place des charges normales
- Les pressions normales communément utilisées sont : 1, 2 et 3 bars.
D’après l’expression de la contrainte, on a :

 N  σS
σ     bras  de  levier  N 
 S  10

- On applique les Charges normales avec un rapport de bras de levier.

99
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

- On applique les charges normales, en plaçant convenablement les poids sur le


plateau de la machine et s’assurer à l’aide du niveau que le bras de levier est bien
horizontal.
- Il faut ôter les vis de blocage de la boite avant de commencer l’essai.
- On applique les Charges normale avec un rapport de bras de levier de 10 en les
plaçant sur le levier (12).
- On effectue simultanément la lecture des deux comparateurs à chaque augmentation
du déplacement horizontal relatif des deux demi-boites d’environ 0,25 mm.
Ⅴ. 4. 10. Calcul de τ
T
 D’après la formule τ  on obtient les valeurs de τ.
S

 La section de l’échantillon S = 56.55 cm2.


 Il y a rupture d'un sol par cisaillement lorsque la contrainte de cisaillement τ devient
« trop importante ». La contrainte de cisaillement maximum que peut supporter un
sol (correspondant donc à la rupture) n'est pas unique mais dépend de l'intensité de
la contrainte normale.
 L'essai de cisaillement permet de tracer la courbe intrinsèque du sol étudié, et
de déterminer son angle de frottement interne ϕ et sa cohésion C.
Il s’agit de déterminer sur la courbe (τ ; εl) le point qui correspond à la rupture, en
fonction du critère choisi. Ceci permet d’obtenir pour chaque couple de valeurs (τ, σn)
un point dans le plan de Mohr. Pour déterminer une courbe intrinsèque, il est nécessaire
de réaliser l’essai avec plusieurs valeurs de N, ce qui donne les points dans le plan de
Mohr (Figure Ⅴ.15). Il faut remarquer que durant l’essai, l’orientation des contraintes
principales va changer.

100
Chapitre Ⅴ Essai de compactage et l’essai de cisaillement à la boite

Figure Ⅴ.15. Critère de rupture de Mohr Coulomb.


-  est appelé l'angle de frottement, il représente la pente de la droite et s'exprime en
degré.
- C est appelée la cohésion. La cohésion traduit l’« effet de colle» que l'on observe
dans des argiles ou des sables partiellement saturés, elle est nulle pour un sable sec.

101
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Chapitre Ⅵ: Formulation du mélange de sable laitier

Ⅵ. 1. Introduction

Un sable laitier SL peut être défini comme le mélange, effectué en centrale de


malaxage, d’un (ou plusieurs) sable(s), d’un certain pourcentage de laitier vitrifié (brut
ou broyé) et d’un activant basique à un dosage généralement voisin de 1%. Il est
principalement utilisé dans la confection des assises de chaussées. On parle de sable-
laitier lorsque le matériau de base est un sable.
Dans cette étude, on a d’abord présenté le mélange de base qui est le mélange de
référence, la formulation du sable laitier, les courbes et les performances mécaniques
sont ensuite évaluées et interprétées.
VI. 2. Méthodologie de formulation du sable laitier SL

Le choix des compositions des mélanges de sable laitier s’appuie essentiellement sur
les deux critères suivants [1] :
- La stabilité immédiate qui traduit globalement l’aptitude au compactage et à la
circulation des engins de chantiers.
- Les performances mécaniques qui caractérisent l’aptitude du matériau à résister à
long terme aux différents modes de sollicitations dues au trafic.
Les sables laitiers comprennent souvent comme matériau principal des sables naturels
corrigés à l’aide de sable concassé. Il n’est pas possible compte tenu de la diversité des
sables de prévoir dans une norme un fuseau granulométrique. Par contre, il est utile de
pouvoir apprécier la stabilité immédiate de ces mélanges :
 La stabilité avant compactage des mélanges est appréciée par leurs coefficients
d’uniformité et de courbure dont le but est d’avoir des courbes granulométriques
continues.
On doit vérifier que :
Cu = D60 / D10≥6
1≤ CC = (D30)2/ (D60 × D10) ≤ 3
 La stabilité des mélanges compactés est appréciée par l’essai de portance
immédiate (indice portant immédiat IPI). Selon la valeur de l’IPI on peut classer la
stabilité de notre mélange :

102
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

- IPI ≤ 25 : mélange instable.


- 25≤ IPI≤ 50 : stabilité moyenne.
- IPI >50 : mélange stable.
VI. 3. Détermination des caractéristiques mécaniques du mélange de
base

La formule de mélange de base (sable non traité) retenue est de composition suivante :
- 60% de sable de dune.
- 40% de sable concassé.
La courbe granulométrique du sable non traité est donnée par la figure VI.1.
100

80
Tamisats (%)

60

40

20

0
10 1 0,1 0,01
Tamis (mm)

Figure VI.1 : La courbe granulométrique du mélange de base.


D’après cette courbe granulométrique, on obtient le coefficient de Hazen et le
coefficient de courbure suivants :
Cu = 4.56.
Cc = 0.71.
Les valeurs de Cu et de Cc montrent que notre sable est un sable propre mal gradué
présentant une granulométrie étalée (Cu > 2).
Dans le but de déterminer les caractéristiques Proctor de notre mélange de base, on a
effectué l’essai Proctor modifié, en utilisant les moules CBR. La courbe Proctor est
représentée dans la figure VI.2.

103
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Figure VI.2 : Courbe Proctor modifié du mélange de base.


Les caractéristiques Proctor tirées de cette courbe sont les suivantes :
- Densité sèche (γd) : 1.93 t/m3.
- La teneur en eau optimale Wopm = 9.4%.
VI. 4. Détermination de l’indice portant immédiat (IPI) du mélange
de base

Après avoir déterminé la teneur en eau optimale et la densité sèche maximale avec
lesquelles on a confectionné une série de deux éprouvettes de sable non traité qui est le
mélange de base compactées dans des moules CBR, on a effectué l’essai CBR sans
surcharges pour déterminer l’indice portant immédiat (IPI).
L’indice portant immédiat est déterminé pour des sols à vocation routière de manière
purement empirique.
Le matériau à étudier étant placé dans un moule CBR dans un état donné de densité et
de teneur en eau déterminées préalablement à partir de l’essai Proctor modifié, puis on
le poinçonne immédiatement par un piston tout en mesurant la pression de
poinçonnement et le déplacement. (Figure VI.3).

104
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Figure VI.3. Détermination de l’indice portant immédiat (IPI).


L’indice portant immédiat (IPI) exprime en % le rapport entre les pressions produisant
dans le même temps un enfoncement donné dans le sol étudié. Par définition cet indice
est pris égal à la plus grande des deux valeurs suivantes :

Effort de pénétration à 2.5mm d’enfoncement (en KN)


IPI 2.5mm =
13.35 KN

Effort de pénétration à 5 mm d’enfoncement (en KN)


IPI 5mm =
19.93 KN

Alors :
IPI = max (IPI 2,5 mm ; IPI 5 mm).

Le résultat de l’essai est donné sous forme de la courbe présenté dans la figure VI.4.

Figure VI.4. La courbe pression – enfoncement du mélange de base.

105
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

A partir de la courbe pression – enfoncement, on a tiré l’indice portant immédiat de


mélange de référence qui est de 35.71 %, il est bien inférieur à 50% d’où la stabilité
est insuffisante. Il est donc nécessaire de faire appel à un liant hydraulique pour
améliorer la portance du notre mélange.
Pour des raisons de maniabilité, ces liants doivent être à prise lente. C’est pourquoi un
liant hydraulique à base de laitier granulé broyé de haut fourneau a été choisi.
VI. 5. Formulation des sables laitier et choix de teneurs en laitier

Plusieurs formulations ont été réalisées en faisant varier le pourcentage de laitier broyé
en respectant les conditions de stabilité immédiate nécessaires.
L’expérience a montré que les pourcentages de laitier granulé broyé à utiliser en
technique de sable laitier varient de 10% à 20% [5].
Pour traiter notre mélange de base (sable non traité), nous avons choisi les
pourcentages de laitier granulé broyé suivants : 10 %, 15% et 20% avec 1% de chaux.
Le malaxage du mélange est effectué manuellement (Figure.Ⅵ.5).

Figure VI.5. Malaxage manuel du mélange de sable laitier.


Le tableau. VI.1 récapitule les formulations retenues en respectant les conditions de la
stabilité immédiate.
Tableau VI.1. Les formulations testées de sable laitier.
Formulation Laitier (%) Sable 0/6 (%) Sable de dune(%)
1 10 45 45
2 15 40 45
3 20 40 40

Les courbes des mélanges retenus en respectant les coefficients de courbure et


d’uniformité sont représentés dans les figures suivantes :

106
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

10% du laitier broyé


100
80

Tamisats (%)
60
40
20
0
10 1 0,1 0,01
Tamis (mm)

Figure VI.6. Courbe granulométrique du mélange de sable laitier à 10% du laitier broyé.

15% du laitier broyé


100
90
80
70
Tamisats (%)

60
50
40
30
20
10
0
10 1 0,1 0,01
Tamis (mm)

Figure VI.7. Courbe granulométrique du mélange de sable laitier à 15% du laitier broyé.

20% du laitier broyé


100

80
Tamisats (%)

60

40

20

0
10 1 0,1 0,01
Tamis (mm)

Figure VI.8. Courbe granulométrique du mélange de sable laitier à 20% du laitier broyé.

107
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Tableau VI.2.les valeurs de coefficient d’uniformité et de courbure.


Formulation Cu Cc
1 8.44 1.07
2 11.88 1.20
3 12.33 1.15

D’après les coefficients de Hazen tirés des courbes granulométriques, on constate que
notre sable laitier est un sable propre bien gradué et présente une granulométrie étalée
(Cu > 2).
Et d’après le critère de stabilité avant compactage (Cu ≥ 6 et 1≤ Cc ≤ 3) notre sable
laitier est facile à compacter d’où la possibilité de son utilisation en technique routière
[1].
VI.6. Détermination des caractéristiques Proctor modifié de sable
laitier (SL)

Les essais Proctor modifié ont été effectués pour chaque dosage en laitier broyé
incorporé dans le mélange afin de déterminer les densités sèches et les teneurs en eau
optimales pour chaque formulation.

Figure VI.9. Eprouvette de sable laitier compactée dans le moule CBR.


Après le compactage, on démoule les éprouvettes CBR et on calcule les teneurs en
eau.
Les courbes Proctor ainsi obtenues qui renseignent sur l’évolution du poids volumique
sec en fonction de la teneur en eau, sont représentées dans les figures suivantes :

108
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Figure VI.10. Courbe Proctor modifié relative à 10% de laitier broyé.

Figure VI.11. Courbe Proctor modifié relative à 15% de laitier broyé.

109
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Figure VI.12. Courbe Proctor modifié relative à 20% de laitier broyé.


Les figures ci-dessus montrent que l’ajout de différentes teneurs en laitier
broyé a tendance à déplacer les coordonnées de l'optimum Proctor sur le côté
gauche de la courbe, augmentant ainsi la densité sèche du sable. Ce comportement des
différents mélanges est dû à l’augmentation des éléments fins (laitier broyé + chaux)
facilitant le déplacement des particules de sable de dune en les rendant plus denses.
Les caractéristiques Proctor des sables laitier obtenus à partir des courbes Proctor sont
représentées dans le tableau suivant :
Tableau VI .3. Les caractéristiques de Proctor modifié.
Teneur en eau optimale Densité sèche
Formulation Pourcentage du laitier (%)
Wopm (%) maximale γdmax(t/m3)
1 0 9,4 1.93
2 10 7.5 2.08
3 15 7.6 2.10
4 20 7.5 2.13

VI.6.1. Evolution de la densité du sable laitier en fonction de


pourcentage de laitier granulé broyé

Pour voir la meilleure formulation de sable laitier pour laquelle on obtient la meilleure
compacité, on a tracé l’évolution de la densité sèche en fonction de pourcentage de
laitier et on a obtenu la courbe suivante :

110
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

2,15

2,1

Densité sèche (t/m3)


2,05

1,95

1,9

1,85
0 5 10 15 20 25
Dosage en laitier broyé (%)

Figure VI.13. La densité sèche en fonction de pourcentage de laitier broyé.


A l’examen de la courbe donnée sur la figure VI.13, on constate que l’ajout de laitier
granulé broyé d’El Hadjar influe sur la densité sèche du notre mélange. En effet, la
densité augmente avec l’augmentation de pourcentage de laitier granulé broyé.
VI.7. Détermination de l’indice portant immédiat (IPI) du sable
laitier

Après avoir satisfaire la première condition de la stabilité immédiate avant


compactage, on va tester les formulations retenues vis-à-vis de l’indice portant
immédiat et cela après la détermination des caractéristiques Proctor modifié.
Rappelons que le calcul de l’indice portant immédiat s’effectue de la même façon que
le calcul de l’indice CBR mais sans surcharge.
L’étude de ces formulations a été réalisée sur des éprouvettes CBR compactées, on a
effectué le poinçonnement CBR (figure VI.14) pour déterminer l’indice portant
immédiat(IPI) et cela aux différents pourcentages de laitier granulé broyé retenus.

111
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Figure VI.14. Poinçonnement CBR d’une éprouvette de sable laitier.

Les résultats obtenus sont représentés dans les figures suivantes :

Figure VI.15. La courbe pression – enfoncement du sable laitier à 10% du laitier broyé.

Figure VI.16. La courbe pression – enfoncement du sable laitier à 15% du laitier broyé.

112
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Figure VI.17. La courbe pression – enfoncement du sable laitier à 20% du laitier


broyé.
Toutes les courbes pression – enfoncement à plusieurs pourcentages de laitier broyé
sont regroupées dans la figure VI.18.

Figure VI.18. Les courbes pression – enfoncement du sable laitier à plusieurs


pourcentages de laitier broyé.
En analysant les courbes de la figure VI.18, on constate que la pression de
poinçonnement augmente avec l’augmentation de laitier broyé, ce qui confirme que le
traitement du sable au laitier améliore sa compacité d’où la nécessité d’un éffort
important pour l’enfoncement.
Les résultats de l'essai de portance immédiate des sables laitier obtenus à partir des
courbes pression – enfoncement sont représentées dans le tableau suivant :

113
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

Tableau VI .4. Résultats de l'essai de portance immédiate.


Laitier (%) IPI (%)
0 35.71
10 80.59
15 87.11
20 89.65

VI.7.1. Effet de la teneur en laitier sur l’indice portant immédiat du


sable laitier

Pour mieux voir l’influence de l’ajout de laitier broyé sur la stabilité immédiate des
sables laitier, on a tracé la courbe qui donne l’indice portant immédiat en fonction de
dosage en laitier broyé et la courbe ainsi obtenue est donnée sur la figure VI.19.
100
L'indice portant immédiat

80

60
IPI(%)

40

20

0
0 5 10 15 20 25
Dosage en laitier broyé (%)

Figure VI.19. Évolution de l’indice portant immédiat en fonction de dosage en laitier


broyé.
Nous remarquons que l’indice portant immédiat augmente avec l’augmentation de la
teneur en laitier broyé sans pour autant atteindre un optimum avec les teneurs testées.
VI.7.2. Evolution de l’IPI en fonction de la densité sèche

Pour voir l’influence de la densité sèche de notre mélange, pour les différentes teneurs
en laitier broyé, sur l’indice portant immédiat, on a tracé la courbe suivante :

114
Chapitre Ⅵ Formulation du mélange de sable laitier

100

L'indice portant immédiat


80

60

IPI(%)
40

20

0
1,9 1,95 2 2,05 2,1 2,15
Densité sèche(t/m³)

Figure VI.20. Effet de la densité sèche sur l’indice IPI.

La courbe montre que l’indice portant immédiat augmente avec la densité sèche de
mélange.
Pour une teneur en laitier de 15% et 20% on a obtenu une augmentation peu
importante de l’IPI. Ce qui confirme que le meilleur pourcentage de laitier granulé
broyé, pour obtenir une meilleure densité de notre mélange est de 15% et 20%.
VI. 8. Conclusion

Cette partie montre que l’incorporation progressive du laitier granulé broyé entraîne
une augmentation des portances des sables naturels (sable de dune avec sable de
carrière) d’où la stabilité de ces derniers.
Il est évident que les portances du sable traité à plusieurs pourcentages de laitier broyé,
sont meilleures comparées à celles du sable non traité (à 0% de laitier).
Les résultats des essais présentés dans cette étude permettent de conclure que le sable
naturel a une portance faible qui peut être améliorée avec un liant hydraulique à base
de laitier granulé broyé pour obtenir des portances élevées et une bonne stabilité de
mélange tout en augmentant le pourcentage de celui-ci d’où sa valorisation en
technique routière.

115
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite

Chapitre Ⅶ: Comportement mécanique du sable laitier vis-à-vis de


l’essai de cisaillement à la boite
Ⅶ.1. Introduction

Dans ce chapitre nous allons étudier le comportement sous chargement statique du sable
de base non traité puis traité au laitier par les différents pourcentages de laitier granulé
broyé (10%, 15%, et 20%).

Pour atteindre cet objectif, nous avons effectué des essais de cisaillement direct à la boite
consolidés drainés (CD) pour les deux mélanges : sable non traité et sable traité au laitier
broyé.

Les caractéristiques de cisaillement obtenues des deux mélanges seront sujettes à une
comparaison pour voir l’effet de l’ajout de laitier broyé sur les caractéristiques mécaniques
des mélanges.

Ⅶ.2. Confection des éprouvettes

Les éprouvettes destinées à être soumises à l’essai de cisaillement direct sont constituées
de sable naturel traité au laitier broyé activé par la chaux éteinte, les formulations retenues
sont données dans le chapitre précédent. Ce sont des éprouvettes cylindriques de 6 cm de
diamètre et de 2 cm de hauteur.

Elles sont été compactées statiquement dans des conditions optimales (γdopm, Wopm).

Comme notre matériau est un sable, on a adopté la méthode de préparation des sols
pulvérulents qu’elle est décrite dans la norme (NF P94-071-1/2).

Les photos ci-dessous présentent la méthode de confection des éprouvettes :

116
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite

Figure Ⅶ.1. Boite de cisaillement.

Figure Ⅶ.2. Confection des éprouvettes.

Figure Ⅶ.3. Cisaillement de l’éprouvette.

117
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite

Ⅶ. 3. Résultats et discussion

Ⅶ. 3. 1. Les caractéristiques de cisaillement et rupture des sables laitier

Les courbes de cisaillement (  , ε), représentant les variations de la contrainte de


cisaillement en fonction de la déformation horizontale sont représentées sur les figures ci-
dessous.

Figure Ⅶ.4. Courbe contrainte-déformation de mélange de base (0% de laitier broyé).

Figure Ⅶ.5. Courbe contrainte-déformation relative à 10% de laitier broyé.

118
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite

Figure Ⅶ.6. Courbe contrainte-déformation relative à 15% de laitier broyé.

Figure Ⅶ.7. Courbe contrainte-déformation relative à 20% de laitier broyé.


Les courbes contrainte-déformation du sable naturel (sable de dune avec sable concassé)
non traité et les sables traités au différent pourcentage du laitier broyé présentent trois
phases, une partie rectiligne qui correspond à un comportement élastique et un palier
presque stable qui correspond à un comportement plastique et au-delà c’est la rupture du
matériau.

En examinant ces courbes, on peut faire les approximations suivantes :

119
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite
- Dans le domaine des petites déformations, on considère que le comportement est
linéaire et on applique la théorie de l’élasticité linéaire.
- Dans le domaine de grandes déformations, le comportement est irréversible et on
considère que l’on peut utiliser la théorie de plasticité parfaite.
- On constate que la contrainte de rupture la plus élevée est obtenue pour un pourcentage
de laitier broyé de 15%, et pour le sable non traité et le sable traité à 20% de laitier
broyé, la contrainte est la plus faible pour la contrainte de confectionnement de 1 bar.
 Les figures ci- dessous donnent les enveloppes de ruptures (les courbes intrinsèques)
caractérisées par la cohésion C’et l’angle de frottement φ’ pour des pourcentages en
laitier broyé rajouté variant de 0%, 10%, 15%, et 20%.

Figure Ⅶ.8. Courbe intrinsèque de mélange de base (0%laitier).

120
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite

Figure Ⅶ.9. Courbe intrinsèque de sable laitier 10%.

Figure Ⅶ.10. Courbe intrinsèque de sable laitier 15%.

121
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite

Figure Ⅶ.11. Courbe intrinsèque de sable laitier 20%.


L’essai de cisaillement direct nous permet de déterminer la résistance de cisaillement τ qui
s’exprime en fonction de la cohésion C’, l’angle de frottement φ’et la contrainte normale
σ.

τ = C’ + σ tan φ’

D’après les résultats, on remarque une augmentation de la cohésion tout en augmentant la


teneur en laitier broyé et pour un sable non traité on a obtenu une cohésion de 0 bar du fait
que le sable est caractérisé par une cohésion nulle.

Nous constatons que dans des conditions de réalisation proche de celles adaptées en
construction routière, on note que nos sables laitier acquièrent après compactage une
cohésion importante et pour un ajout de 20% de laitier broyé on a obtenu une valeur
maximale de cohésion de 4.34 bar.

Cette forte cohésion s’exprime éventuellement par la présence d’un pourcentage de fine
important dans notre matériau étant donné que notre sable correcteur 0/6mm contient 10
% de fines.

122
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite

Ⅶ. 3.2. Effet du pourcentage du laitier sur la cohésion du sable de dune

Pour évaluer l’effet des rajouts du laitier granulé broyé sur la cohésion du mélange du sable,
nous représentons les valeurs d’essais sur un graphe ayant pour abscisse les pourcentages
en laitier broyé ajoutés et pour ordonnée la cohésion. Nous obtenons ainsi la courbe de la
figure Ⅶ.12.

4
cohésion (bars)

0
0 5 10 15 20 25
pourcentage du laitier broyé (%)

Figure Ⅶ.12. Effet du pourcentage du laitier broyé sur la cohésion du sable naturel.

L’allure du graphe présente deux phases de variation :

La première phase est relative à une variation légère pour des pourcentages d’ajout en
laitier broyé compris entre 0% et 10% : la cohésion passe de 0 bar (0%) à 0.49 bar (10%).

La deuxième phase enregistre un accroissement accéléré de la cohésion pour un passage


de la teneur en laitier broyé de 10 à 20% : la cohésion atteint son maximum (4.34 bar) pour
un pourcentage d’ajout de 20%.

D’après cette courbe, on constate que la meilleure cohésion est obtenue avec un
pourcentage du laitier broyé de 20%, contrairement aux sables non traités (0% de laitier)
qui présente une cohésion nulle.

Ⅶ. 3.3. Effet du pourcentage du laitier broyé sur l’angle de frottement du


sable

Pour évaluer l’effet des rajouts du laitier broyé sur l’évolution de l’angle de frottement du
sable, nous représentons les valeurs d’essais sur un graphe ayant pour abscisse les

123
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite
pourcentages en laitier broyé ajoutés et pour ordonnée l’angle de frottement. Nous
obtenons ainsi la courbe de la figure Ⅶ.13.

60

frottement(degré)
50
40

Angle de
30
20
10
0
0 5 10 15 20 25
pourcentage en laitier broyé (%)

Figure Ⅶ.13. Effet du pourcentage du laitier broyé sur l’angle de frottement du sable.
L’allure du graphe présente trois phases de variation :

La première phase enregistre un décroissement de l’angle de frottement pour un passage


de la teneur en laitier broyé de 0 à 10%. L’angle de frottement passe de 52.5° (0%) à 38.29°
(10%).

La deuxième phase enregistre un accroissement de l’angle de frottement pour des


pourcentages d’ajout en laitier compris entre 10% et 15%. L’angle de frottement passe de
38.29° (10%) à 41.42° (15%).

La troisième phase montre que pour une teneur en laitier broyé supérieure à 15%, l’angle
de frottement décroit et donne un angle de frottement de 27.9° (20%).

D’après cette courbe, on constate que l’angle de frottement n’est pas fortement influencé
pour un pourcentage d’ajout de laitier broyé de 15%.

Ⅶ. 3.4. Effet du pourcentage de laitier broyé sur la contrainte de


cisaillement
Pour évaluer l’effet des rajouts du laitier sur la contrainte du sable nous représentons les
valeurs d’essais sur un graphe ayant pour abscisse les pourcentages en laitier broyé ajoutés
et pour ordonnée la contrainte du sable. Nous obtenons ainsi la courbe de la figure Ⅶ.14.

124
Chapitre Ⅶ Comportement mécanique du sable laitier
vis-à-vis de l’essai de cisaillement à la boite
900 (τ )_1 bar (τ )_2 bar (τ )_3 bar

containte de cisaillement τ
800
700
600
500

(KPa)
400
300
200
100
0
0 5 10 15 20 25
Pourcentage en laitier broyé (%)

Figure Ⅶ.14. Effet du pourcentage du laitier broyé sur la contrainte.

On constate que les trois courbes présentent la même allure et que dans les deux courbes
concernant les contraintes de confectionnement 1 bar et 3 bar, la contrainte est maximum
pour un pourcentage en laitier de 15%. Et pour la deuxième courbe de 2 bar, la contrainte
est maximum pour un pourcentage en laitier de 20%.

Ⅶ.4. Conclusion

En comparant les résultats obtenus pour le sable non traité et le sable traité au laitier granulé
broyé, nous déduisant ce qui suit :

- La petite variation d’angle de frottement interne du sable traité au laitier pris en compte,
montre que l’ajout de laitier broyé n’influe pas sur le frottement entre les grains.
- Les cohésions de sable traité au laitier sont beaucoup plus élevées par rapport à celle
de sable de base non traité. Ce qui permet au sable traité au laitier de supporter des
charges plus élevées dans le cas de faible contrainte, cela justifie la bonne tenue des
chaussées construites en sable laitier à moyen et fort trafic.
Les résultats expérimentaux obtenus sur le sable traité au laitier broyé confirment le
comportement élasto-plastique de ce dernier à long terme.

125
Conclusion générale

Conclusion générale

A l’échelle internationale, la technique routière se préoccupe depuis un certain temps de


l’utilisation des matériaux locaux tel que les sables de dune et des déchets et sous-produits
d’origines diverses (mines, carrières, industrie métallurgique, etc.…) sans que cette
utilisation ne doit nécessairement pas se substituer à celle des matériaux traditionnels.

En Algérie, le grand sud et le complexe sidérurgique d’El Hadjar sont une véritable richesse
pour le pays. En effet, avec les 500.000 tonnes de laitier produit annuellement et les stocks
disponibles, peuvent largement comblés les déficits existants en sables naturels.

Dans cet esprit, notre étude a porté essentiellement sur l'identification du sable naturel
(sable de dune et de carrière) et la recherche des méthodes susceptibles d'améliorer
certaines de ces performances qui ne répondent pas aux normes, ainsi que l'étude du
comportement de celui-ci sous charges statiques.

Le travail présenté dans ce mémoire est fait dans le but d’apporter sa contribution dans la
connaissance des sables naturels traités au laitier broyé et de leurs intégrations parmi les
matériaux routiers.

Nous avons commencé notre étude par des essais de caractérisation des matériaux
constituant le mélange du sable laitier. Cette caractérisation a permis de mettre en évidence
le sable de dune, sable concassé et le laitier granulé broyé qui peuvent être valorisés et
utilisés en Génie Civil, notamment après les résultats obtenus et qui permet aussi leurs
utilisations en technique routière.

En deuxième phase nous sommes passés à la formulation du sable laitier et nous avons
étudié ensuite l’influence de la teneur en laitier broyé sur la portance et la cohésion de ce
matériau traité au laitier broyé par le biais des essais mécaniques tels que : essai de Proctor
modifié, essai CBR et essai de cisaillement direct à la boite.

Le bilan rapide de ce travail de recherche portant sur les sables laitier montre que les
résultats sont globalement positifs et encourage l’utilisation de cette technique dans le
domaine routier.

126
Conclusion générale

Les résultats auxquels nous avons abouti vont, d’une part, contribuer au développement
des matériaux traités aux liants hydrauliques, et d’autre part aider les ingénieurs, les
chercheurs et autres utilisateurs du domaine routier à élaborer des formulations plus
performantes. Ces résultats montrent que :

 L'utilisation de sable naturel seul ne peut être envisagée, vu la neutralité de sa cohésion,


mais elle pourrait être améliorée en le traitant avec d'autres matériaux tels que le laitier
granulé broyé.

 L’usage du laitier granulé broyé est très favorable à la portance du sable traité ; on
obtient souvent des IPI supérieurs à 50. Sur ce matériau stable, traité au laitier broyé,
la remise en trafic est donc immédiate.

 L’ajout de laitier granulé broyé d’El Hadjar influe sur la cohésion de sable laitier. En
effet, la cohésion augmente jusqu’à atteindre le maximum à 20% du laitier granulé
broyé.
 Le comportement élasto-plastique de notre sable laitier est constaté à partir des courbes
contrainte – déformation qui présentent deux domaines, un domaine élastique
interprété par une ligne droite croissante et un domaine plastique interprété par un palier
presque stable.

En résumé, les bénéfices qui peuvent être tirés de l’utilisation des sables laitier sont
multiples, notamment du point de vue :

o Economiques : les coûts du laitier et du sable de dune sont minimes même négligeable
vis à vis des sables de carrière et du bitume.
Notamment que le laitier peut être produit par une faible consommation d’énergie.
o Techniques : un comportement élasto-plastique est constaté ce qui permet d’assurer
une durabilité aux structures des sables laitier.
o Ecologiques et environnementaux : l’utilisation dans les projets routiers d’un sous-
produit industriel et de sable naturel est favorable à l’environnement du fait que
l’Algérie connaît la réalisation de nombreux projets routiers trop importants qui permet
une grande consommation de ces matériaux néfastes vis-à-vis de l’environnement.

127
Conclusion générale

Enfin, nous souhaitons que ce travail trouve une suite pour être plus complet et plus
exploitable. Dans ce but nous proposons quelques idées qui intéressent le comportement
des sables laitier :
- Pour mieux maitriser le comportement de ces matériaux, une autre série d’essais et
indispensable notamment les essais de fatigue en prenant en compte la variation de
d’autres paramètres pour confirmer leurs réutilisations dans les différents domaines du
génie civil.
- Cette étude devrait être suivie et prise en compte pour tenir compte des paramètres
supplémentaires tels, la plus-value sur la durée de vie, l’impact des coûts d’entretien,
etc.
- Réalisation des planches d’essai réalisées avec ce matériau qui valorisera ce travail de
recherche.

128
Références bibliographiques

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Annexe 01 Classification des sols grenus

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