Souffles Cardiaques

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Les souffles cardiaques

I/ Définition :
-Ce sont des vibrations sonores qui se différencient des bruits par une durée plus longue, supérieure à 0,15 s.
-Cette définition inclut l'ensemble des phénomènes acoustiques décrits sous les noms divers : souffle, murmure,
roulement.
-Elle exclut le frottement péricardique.

II/ Mécanisme de production :


A. Conditions de production des souffles :
-On admet habituellement qu'un souffle se produit dans le système cardiovasculaire lors du passage d'un régime
d'écoulement laminaire à un régime turbulent.
-Ce passage se réalise lorsqu'est atteint le niveau critique défini par Raynolds : N = VDP/Y
*V : vitesse moyenne du flux sanguin.
*D : diamètre du contenant (cavité cardiaque ou vaisseau).
*P : densité du sang.
*Y : viscosité du sang.
-En pratique, ce niveau critique sera atteint en cas :
*Augmentation de la vitesse du flux : lors du franchissement d'une sténose ou d'un orifice anormal.
*Augmentation du débit.
*Diminution de la viscosité du sang (anémie)
B. La théorie des remous :
-Selon Bruns, tout obstacle central ou périphérique, placé dans un écoulement de fluide, provoque en aval, des
tourbillons, qui sont le siège d'oscillations périodiques.
-Ce mouvement oscillant développe une énergie perpendiculaire à la direction de l'écoulement et engendre des
vibrations, dont la fréquence acoustique est analogue à celle des souffles cardiovasculaires.

III/ Les souffles systoliques :


A. Les souffles d'éjection :
- L'éjection ventriculaire entraine l'apparition d'un souffle soit :
*Lorsqu'il existe un obstacle au niveau de la chambre de chasse ou de l'orifice artériel.
*Ou lorsque, cet orifice étant lui-même normal, le flux qui le franchit est augmenté.
-Les souffles d'hyper débit sont proto-systoliques avec une morphologie « en cerf - volant »
-Les souffles de sténose sont méso systoliques, avec une morphologie losangique, « en carreau de carte à jouer ».

1. Les souffles d'éjection gauches :


a) Sténoses aortiques valvulaires ou juxta-valvulaires :
-Le foyer maximum se situe au deuxième espace intercostal droit, avec irradiation vers les vaisseaux du carotidiens.
-Le souffle peut-être maximum, voire entendu exclusivement au niveau de la pointe.
-Intensité : un souffle de forte intensité accompagné de frémissement témoigne généralement d'une sténose serrée,
mais en cas d'insuffisance cardiaque avec diminution importante du débit cardiaque, ou de broncho emphysème
chez le sujet âgé, le souffle peut-être d'intensité faible, alors même que le rétrécissement est serré.
-Son timbre : rude, râpeux, erratique, aidant à reconnaître son origine, lorsque sa topographie est atypique.
-La durée totale du souffle est d'autant plus longue que la sténose est plus serrée.

b) Sclérose valvulaire, dilatation post-valvulaire, hyper débit trans-valvulaire :


-Dans ce cas, on entend un souffle d'éjection aortique, protosystolique, ou proto-méso-systolique.
-Dans le cas de l'augmentation du flux systolique trans-sigmoïdien :
*Souffle systolique des bradycardies par BAV.
*Souffle d'accompagnement des grosses insuffisances aortiques.
-Dans les cas où il existe une dilatation aortique sus-sigmoïdienne (dans l'HTA ).

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-Dans les scléroses sigmoïdiennes et l'athérome aortique non sténoses du sujet âgé : ce souffle s'entend souvent en
écharpe sur le précordium.
2. Les souffles d'éjection droits :
a) Sténose pulmonaire, valvulaire, infundibulaire et périphériques :
-Siège : le souffle est maximum au 2ème, 3ème espace intercostal gauche, sans que le siège bas situé soit un argument
formel pour la localisation infundibulaire de la sténose.
-Chronologie : le souffle de la sténose pulmonaire est méso-systolique.
-Morphologie :
*Le souffle de la sténose valvulaire pure est typiquement losangique.
*Le souffle de la sténose infundibulaire se rapproche souvent de celle d'un souffle de régurgitation.

b) Souffle par hyper débit pulmonaire et/ou hypertension artérielle pulmonaire


c) Les souffles innocents : le plus classique est le souffle infundibulo-pulmonaire.

B. Les souffles de régurgitation :


-Selon leur chronologie, les souffles de régurgitations se distinguent en souffles : holo-systoliques et méso-
systoliques.
1. Les souffles holo-systoliques :
-Ils s'observent essentiellement dans les régurgitations ventriculo-atriales par incontinence mitrale ou
tricuspidienne, et dans les communications inter-ventriculaires.

a) L'insuffisance mitrale :
-Siège : apexien.
-Irradiation : axillo-dorsale,
-Timbre : jet vapeur.
-Intensité : grossièrement proportionnelle au débit de régurgitation mitral.
-Le souffle commence dés le B1, et couvre toute la systole.
-Quelques vibrations de faible amplitude peuvent même dépasser le B2 (La régurgitation se poursuit tant que
persiste un gradient ventriculo-atrial gauche.)
-Morphologie du souffle : « en bande » ou « en plateau ».
b) La communication inter ventriculaire :
-Siège : maximum au 4ème espace intercostal gauche.
-Il est largement irradié : « en rayons de roue ».
-Il est habituellement holo-systolique.

c) L'insuffisance tricuspide :
-Il est présent dans 80% à 90% des cas de régurgitation tricuspidienne vérifiée.
-Le souffle de l'insuffisance tricuspide siège dans la région paraxyphoidienne ; mais peut atteindre l'apex en cas
d'importante dilatation du ventricule droit.
-Il s'agit d'un souffle en bande, dont l'augmentation inspiratoire aide à reconnaître l'origine droite « Rivéro-Carvallo ».

2. Les souffles proto ou méso ou télé-systoliques :


-Dans certains cas, la régurgitation ventriculo-atriale ou inter ventriculaire n'est pas holo-systolique.
a) Les souffles télé-systoliques de pointe :
-Les vibrations s'inscrivent dans la deuxième moitié, ou le dernier tiers de la systole.
-Plus d'une fois sur deux, le souffle débute par un claquement.
-Ces anomalies traduisent une dysfonction mitrale « prolapsus mitral ».

b) Les souffles proto-systoliques :


-Certaines régurgitations de faible débit se traduisent par un souffle exclusivement proto-systolique, ou proto-méso
systolique.
-Il en va ainsi, pour les petites fuites mitrales accompagnant une sténose serrée.

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-Un souffle proto-méso-systolique peut également être enregistré dans certaine CIV.
c) Les souffles méso-systoliques :
-Ils ont été décrits dans :
*Le souffle de dysfonction papillaire mitrale d'origine ischémique.
*La cardiomyopathie obstructive.

IV/ Les souffles diastoliques :


-Les souffles diastoliques s'observent en cas :
*Régurgitation au niveau des sigmoïdes, aortiques ou pulmonaires.
*Obstacle au niveau des orifices atrio-ventriculaires mitral ou tricuspidien.
*D'augmentation du débit à travers les valves atrio-ventriculaires.

A. Régurgitations sigmoïdiennes :
1. L'insuffisance aortique :
-Le souffle diastolique est le signe essentiel de l'IA.
-Chronologie : les vibrations avec la composante aortique du B2.
-La durée du souffle est fonction de l'importance de la fuite.
-Le souffle est holo-diastolique dans les fuites de débit moyen ou important.
-Le souffle est proto-diastolique dans les petites fuites.
-Morphologie : le souffle décrescendo des petites fuites est remplacé par un souffle crescendo-décrescendo des fuites
importantes.
-Intensité : elle est grossièrement proportionnelle au débit de la fuite.
-Siège et irradiation : le foyer maximum du souffle se situe habituellement sur le bord gauche du sternum « 3 ème et
4ème EICG.
-Fréquence :
*Haute fréquence pour les IA faible ou modérée.
*Moyenne ou basses fréquence pour les très grosses IA.
-Les signes stétho acoustiques associée sont importants à connaître :
*Souffle systolique d'accompagnement.
*Le roulement de Flint.
*Le claquement proto-systolique.
*Le Pistol-shot.
*Fermeture anticipée de la mitrale.

2. L'insuffisance pulmonaire :
-Fonctionnelle : en cas d'HTAP « GRAHAM-STEEL ».
-Ou organique, notamment postopératoire.
-L'insuffisance pulmonaire se traduit par un souffle diastolique.
-Chronologie : le souffle commence avec, ou immédiatement après, la composante pulmonaire du B2.
-Morphologie : il se limite généralement à quelques vibrations proto-diastoliques.
-Siège : le souffle est maximum au foyer pulmonaire.
-Il peut être très difficile de le différencier du souffle d'IA notamment dans les petites fuites.

B. Obstacle au niveau des orifices atrio-ventriculaires :


-Les souffles diastoliques secondaires aux obstacles au niveau des orifices atrio- ventriculaires, se distinguent
d'emblée des souffles de régurgitations sigmoïdiennes par :
*Leur chronologie : ils ne débutent qu'après l'ouverture des valves atrio-ventriculaires, donc après le B2.
*Leur timbre : qui est habituellement grondant « ce qui justifie l'appellation de roulement »
1. Roulements au niveau de l'orifice mitral :
a) La sténose mitrale organique :
-Les caractères habituels du roulement diastolique du rétrécissement mitral sont les suivants :
*Siège : apexien, avec irradiation axillaire préférentielle ; le roulement est mieux perçu en décubitus latéral gauche.
*Timbre : souvent grondant, plus rarement doux.
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*Chronologie, morphologie, intensité : sont fonction du gradient atrio-ventriculaire, de la vélocité du flux sanguin
à travers l'orifice mitral, et la rigidité de l'appareil valvulaire.
.Dans le RM serrée à débit cardiaque modérément diminué, le roulement débute dès l'ouverture mitrale
(éventuellement repéré par son claquement) et se prolonge pendant toute la diastole, avec un crescendo télé
diastolique « coup de râpe pré-systolique » terminé par le B1.
.Un roulement intense prolongé, avec frémissement tactile synchrone, correspond habituellement à un RM serrée.
.A l'inverse, un RM peu serrée se traduit par un roulement peu intense, dont les vibrations s'enregistrent surtout en
pré-systole et/ou en proto-diastole.
.Un roulement diastolique de faible intensité peut aussi traduire l'existence d'une sténose mitrale très serrée, et/ou
calcifiée avec un débit cardiaque très diminué.

b) Tumeur des cavités gauches du cœur :


-Dans le myxome de l'oreillette gauche ; on enregistre un roulement diastolique, qui témoigne de la gène apportée
par la tumeur au remplissage ventriculaire gauche.
-Il existe une variation posturale de l'intensité du roulement.

c) Myocardiopathie hypertrophique :
-Une sémiologie auscultatoire pseudo-mitrale comportant notamment un roulement diastolique peut être observée
dans certaine formes de myocardiopathie hypertrophique.

d) L'insuffisance mitrale :
-Il est fréquent d'entendre, en cas de grosses fuites mitrales, un roulement proto- diastolique, suivant
immédiatement le B3 lorsqu'il existe.

e) Le roulement d'AUSTIN FLINT :


-Dans les grosses IA, on entend souvent à la pointe du cœur un roulement pré systolique, contemporain de la systole
atriale, se prolongeant habituellement jusqu'au B2.
-Le roulement proto- ou méso-diastolique de FOSTER et LIAN : également dans les IA massives, un roulement est
parfois enregistré à la fin de la phase de remplissage ventriculaire rapide.

2. Roulements produits au niveau tricuspidien :


a) La sténose tricuspidienne organique :
-Siège : latéro-sternal gauche bas, plus souvent que xiphoïdien ou droit.
-Timbre : assez doux.
-Intensité faible ou modérée, augmentant nettement en inspiration « Rivéro-Carvallo ».
-Chronologie : variable en fonction du degré du rétrécissement et du rythme.

b) L'insuffisance tricuspide :
-Dans les grosses IT, on peut enregistrer un roulement diastolique, augmentant à l'inspiration.

c) Les tumeurs des cavités droites.


d) Augmentation du débit à travers les valves atrio-ventriculaires.

V/ Les souffles continues systolo-diastoliques :


-Ce sont des souffles qui couvrent les deux phases de la révolution cardiaque.
-Le mécanisme de production d'un souffle systolo-diastolique ne peut pas toujours être précisé, car dans certains cas,
deux ou plusieurs mécanismes, peuvent interférer à son origine.
-Dans la coarctation de l'aorte ou l'on peut observer un souffle né au niveau de la sténose très serrée mais perméable,
ou un souffle né au sein de collatérales volumineuses, unissant l'aorte sus-isthmique et l'aorte sous isthmique.
-Dans les cardiopathies cyanogènes, ou le souffle continu, peut être du à un shunt vasculo-vasculaire, entre l'artère
bronchique et une branche artérielle pulmonaire, ou un hyper débit dans les collatérales bronchiques dilatées.

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